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Good Morning Event – Tendances événementielles & Inspirations pour les Pros

Mathieu Rosz : Les métiers de l'événementiel, le fondateur de l'agence Let's Prod décrypte de monde de l'événement

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34min |30/07/2025
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Description

🎙 Épisode 11 de Good Morning Event : Les métiers de l'événementiel, on décrypte le panel très large du secteur de l'event avec Mathieu Rosz, fondateur de Let's Prod avec plus de 20 ans d'expérience dans le secteur 🔥


Dans cet épisode de Good Morning Event, Nicolas Guillermou reçoit Mathieu Rosz, cofondateur (avec julien Pieuchot) de l’agence Let's Prod, pour plonger dans les coulisses des métiers de la production événementielle. De ses débuts dans le sport à la création de Let's Prod, Mathieu partage son parcours inspirant et une vision concrète des fonctions clés du secteur.


👉 Quels sont les rôles exacts d’un directeur de production (Dir Prod), d’un directeur technique (Dir Tech), d’un régisseur, d’un topper, ou encore d’un directeur logistique (Dir Log) ?
👉 Quelles sont les compétences clés pour réussir dans l’événementiel ?
👉 Quelle est l’influence croissante de l’intelligence artificielle dans la création de scénographies ou la gestion de projets ?
👉 Et comment se préparer dès aujourd’hui pour faire carrière dans ce secteur exigeant mais passionnant ?


Un épisode dense et accessible à tous ceux qui veulent mieux comprendre l’univers événementiel, ses métiers souvent méconnus, et les qualités humaines indispensables pour performer sur le terrain.


🎧 À écouter absolument si vous êtes étudiant, freelance, chef de projet ou simplement curieux de comprendre l'envers du décor des grands événements professionnels.
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🎵 Crédit musique : Daybreak (feat. Henk) – Jens East


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Bonjour à toutes et à tous et bienvenue sur Good Morning Event, le podcast de l'événementiel.

  • Nicolas Guillermou

    Bonjour à toutes et à tous et bienvenue sur le podcast Good Morning Event. Aujourd'hui, je suis avec Mathieu. Mathieu, bonjour.

  • Mathieu Rosz

    Bonjour.

  • Nicolas Guillermou

    Tu t'appelles Mathieu Rosz et tu es notre invité aujourd'hui parce que tu es le dirigeant de Let's Prod et qu'on va parler avec toi des différents métiers de l'événementiel. Mathieu, est-ce que tu peux nous raconter un petit peu comment ta carrière dans l'événementiel a commencé.

  • Mathieu Rosz

    Ma carrière dans l'événementiel s'est faite un peu par hasard. Par réseau, par rencontre, j'ai fini par atterrir dans le milieu événementiel et on a monté Let's Prod parce que je n'étais pas tout seul. On était quatre, quatre au départ. Et aujourd'hui, on est toujours deux des quatre au départ de l'aventure. Sortis d'école, on se destinait à travailler dans le milieu du sport et puis, on a finalement atterri dans le milieu de l'événementiel classique via une agence qui n'embauchait pas, mais qui prenait des freelances. Donc, on est devenus un peu des frees de l'événementiel chez Cara à Paris.

  • Nicolas Guillermou

    Tu parlais du milieu du sport, tu es passé je crois par le STAPS ?

  • Mathieu Rosz

    Oui, je suis passé par le STAPS au début pour être prof d'EPS, puis finalement la filière management de l'événementiel sportif m'a plu, donc je suis parti à Orsay où j'ai eu l'immense bonheur de te rencontrer Nico.

  • Nicolas Guillermou

    C'est réciproque.

  • Mathieu Rosz

    Et après, par réseau, on a atterri à Nantes, parce que, d'ailleurs, aussi un peu grâce à toi, parce que tu avais trouvé ce master-là qui nous a tous motivés à postuler. On s'est tous retrouvés là-bas, notamment Julien, associé à Let's Prod aujourd'hui,aussi.

  • Nicolas Guillermou

    Et je crois que tu démarres finalement l'événementiel en stage de ce Master 2, en allant à HEC organiser un championnat de rugby international.

  • Mathieu Rosz

    En fait, plutôt en stage de maîtrise de STAPS, à Orsay, là nous on s'est rencontrés quand tu étais à Bure, la direction des sports d'HEC organise la Coupe du Monde des grandes écoles de rugby. Vaste mot, ils invitent 8 écoles de commerce à faire un tournoi à HEC et il cherche un stagiaire et on est trois a avoir postulé je suis pris un peu par hasard je pensais pas l'être et on organise cette coupe du monde des grandes écoles de rugby et Juju d'ailleurs avec qui je suis associé aujourd'hui chez Let's Prod me rejoint pour la fin du projet dans la dernière ligne droite le dernier mois quand on a accueilli les délégations américaines, singapourienne, australienne, etc...

  • Nicolas Guillermou

    Alors master 2 puisque je me rattrape du coup, tu prends la direction de Nice, où tu découvres, toujours dans l'univers du rugby, la gestion d'un club avec tous les sujets liés au club.

  • Mathieu Rosz

    C'est Julien qui trouve le stage au rugby Nice-Côte d'Azur, le club qui est le fruit d'une fusion entre deux anciens clubs niçois, racheté par un milliardaire anglais, qui est en fédéral 1 à l'époque, et qui a pour ambition d'atteindre la Pro D2 et le Top 16, et de jouer en Coupe d'Europe à l'horizon des 4 ans. Donc ils font appel à un manager ancien joueur de Narbonne, Anthony Hill, qui recrute deux stagiaires en marketing et communication événementiel qui sont Julien Piochaud et moi-même. Et on reste d'abord 6 mois là-bas, puis on est entre guillemets embauché pour rester toute la saison et on se retrouve à, en plus de jouer avec la réserve, de faire la com, les événements et le sponsoring de ce club-là. Et on apprend l'event pour se faire des petits sous à coucher à côté de notre stage avec un des partenaires du club qui s'appelait Gallo Glass sur lequel on va monter démonter les scènes de notamment Lenny Kravitz sur l'yacht de Stark à Monaco voilà donc on découvre les prémices du roading événementiel en même temps qu'on est dans l'organisation d'événementiels sportifs avec le club de Nice qui est un modeste club de fédéral une mais bon quand même 3000 personnes à chaque match la billetterie à gérer, ce genre de choses c'était assez chouette.

  • Nicolas Guillermou

    Alors cette expérience va s'arrêter et tu vas revenir sur Paris tout comme Julien d'ailleurs et donc c'est là où vous démarrez finalement on va dire pleinement votre carrière dans l'événementiel au début en tant que free c'était quoi votre métier ?

  • Mathieu Rosz

    On retourne sur Paris moi je me mets à chercher un poste de chef de projet dans la prod événementiel parce que j'ai bien aimé les aspects prod que j'avais rencontré sur le terrain justement à Nice et notamment avec le partenaire Gallo Glass et on se retrouve chez Cara à être entre guillemets en "freex". On te fait un premier CDD de 3 mois, puis un deuxième, puis après on te dit que ce n'est pas légal de t'en faire un autre. Donc passe freelance, monte un statut d'auto, mais on s'engage à te donner du taf sur une année. C'est l'école de l'event à l'ancienne, on nous appelait un peu les gitans de la com à l'époque. C'est-à-dire que tu fais ta reco avec les commerciaux pour aller vendre un événement, ce sont des plans de com à 360, dont on est parti événementiel. Donc il y avait des directeurs de clientèle event qui proposaient des événements, on les montait avec eux, ces recos, ils les vendaient, et une fois que c'était vendu, il fallait tenir le budget et tenir la prod de ça dans des délais relativement courts un peu plus long que ceux qu'on a aujourd'hui dans le milieu parce que le métier a évolué mais quand même on est un peu couteau suisse quoi c'est à dire qu'on fait la prod de nos events on les suit commercialement, on fait les bilans, on accompagne le client et on est aussi, on brief les prestats, on brief les décos, on bricole des plans aux prémices de SketchUp à l'époque et tu apprends des couteaux suisses de l'événement.

  • Nicolas Guillermou

    Là, on est dans les années 2010-2011, par là.

  • Mathieu Rosz

    Ouais, ouais, ouais. C'est ça, jusqu'en 2012.

  • Nicolas Guillermou

    Et avec Julien Piochaud, du coup, et puis également Anna et Isabelle, vous vous dites et si on ne montait pas notre propre structure ?

  • Mathieu Rosz

    Ouais. Alors, à force d'être freelance dans l'événementiel, entre guillemets, entre guillemets freex, tu bosses, tu bosses, tu bosses. Et le jour où tu prends des vacances, tu prends du repos, tu essaies de construire un peu ta vie autour, tu te rends compte que pour revenir dans le milieu après un mois d'arrêt, un mois de vacances, ce genre de choses, il faut secouer ton réseau pendant trois mois pour à-nouveau être sur des projets. Donc, on a l'idée de faire un groupement de freelance en prod et de monter Let's Prod. Donc, on crée un logo, on crée une entité enfin une marque commerciale qu'on dépose je crois en 2012 à l'INPI, un truc comme ça et on monte les statuts officiels de Let's Prod qui est matriculé le 10 octobre 2013.

  • Nicolas Guillermou

    Donc il y a 11 ans maintenant, c'est un beau bébé qui a bien grandi

  • Mathieu Rosz

    Ouais c'est ça, il a grandi tranquillement et c'est cool

  • Nicolas Guillermou

    Alors Isabelle et Anna sont parties sur d'autres projets, même si Anna je crois continue aujourd'hui de rebosser avec vous mais elle-même à nouveau en tant que Free

  • Mathieu Rosz

    Ouais alors des projets de vie différents Isabelle est toujours dans l'événementiel. Elle a aussi une boîte de production qui s'appelle Chic & Boom, ça fonctionne pour elle, c'est très chouette. Et Anna, elle s'est dirigée vers... C'est une psychologue au départ, donc elle est retournée vers ses premiers amours. Et puis là, depuis deux ans, elle est revenue dans l'event. Elle fait partie des agents de Let's Prod qui nous accompagnent au topage tout au long de l'année, parce que c'est des missions qu'on couvre chez Let's Prod. Donc je l'ai formée là-dessus et elle vient nous dépanner de temps en temps sur des prods où on ne peut pas être avec Juju.

  • Nicolas Guillermou

    Vous êtes deux, Julien et toi, aux commandes aujourd'hui. Est-ce que tu peux nous raconter Let's Prod en quelques mots ? Quel type de projet événementiel vous gérez à l'année ?

  • Mathieu Rosz

    Alors, Let's Prod, aujourd'hui, c'est deux associés, c'est cinq personnes et une quinzaine de freelancers qui ont des accords permanents avec nous à l'année. Que ce soit en scénographie, direction technique, direction de production, régie générale, direction artistique, réalisation vidéo, de live, toujours dans le domaine de l'event, du show et du live. On intervient sur un scope qui va de la convention de 50 personnes en passant par les stands à Porte de Versailles jusqu'à l'événement ou concert de 5 000, 6 000 personnes. Ce n'est pas du très gros event type Coupe du Monde, mais on intervient un peu au pro sur des parties de ces events-là, au titre de consultant sur différents volets, que ce soit de la technique, de la prod, du projet ou du conseil, tout simplement.

  • Nicolas Guillermou

    Pour les gens qui se dirigent vers l'événementiel ou qui s'y intéressent, on n'est pas toujours familier finalement avec tous ces termes, tous ces métiers de l'événementiel. Et je m'étais dit que tu serais la bonne personne un petit peu pour qu'on essaie de passer en revue ces métiers et d'expliquer un petit peu quel est le champ d'application de chacun des métiers, où ça démarre, où ça s'arrête, sous quel statut. Parce qu'on parle de road, de régisseur, mais aussi de chef de projet, de dirtec, de dirprod, de dirlog, de topeur. Tout ça, c'est un jargon qui peut paraître un petit peu obscur. Et même moi qui suis dans l'événementiel, mais qui ne suis pas exactement sur la même chose, ce n'est pas forcément un jargon avec lequel je suis 100% familier. Est-ce qu'on peut faire un petit peu le point sur ces métiers, les qualités aussi inhérentes à chacun de ces métiers ?

  • Mathieu Rosz

    Oui, oui, c'est comme chaque métier. On a notre champ lexical et notre terminologie pour les postes. Par exemple, j'ai bossé récemment avec RMC et BFM. Ils ont presque les mêmes postes pour chacun de ceux que tu vas citer, mais avec des noms différents qui sont propres au milieu de la télé ou de la radio. Voilà, un dir prod, c'est quelqu'un qui dirige la production, c'est à dire qui est responsable de ce qu'il y a à produire, que ce soit des décors que ce soit nourrir les gens, tout ce qu'il va avoir à trait à la production technique, son vidéo, audiovisuel, il va faire en sorte que le projet se monte dans un cadre budgétaire et dans le respect de ce cadre budgétaire.

  • Nicolas Guillermou

    Et en général, il arrive très en amont, c'est-à-dire qu'il arrive au moment où on écrit la recommandation pour le client ?

  • Mathieu Rosz

    Alors oui, au moment des appels d'offres, les agences parlent à leur chef de projet ou leur directeur de clientèle, ont des comptes clients et vont leur proposer de l'event. Mais pour dimensionner ces events, pour leur dire attendez, vous avez une enveloppe de temps, vous voulez communiquer vers tant de personnes, on vous propose tel type d'événement, on va avoir besoin de budgéter ce genre d'événement, d'en étudier la faisabilité. En fonction de la complexité de l'événement, on va faire appel à un directeur de production qui lui va budgéter, va dire en déco il y en a à peu près pour temps, en technique il y en a pour temps, attention le faire venir là, les hôtels, ce genre de choses. Le dirprod va globaliser tout ça et donner une copie en disant voilà, dans "temps", ce que vous voulez faire c'est réalisable. Voilà, vous pouvez présenter ça dans votre reco. Ce qui fait que les chefs de projet, les agences qui ont une valeur créative, vont proposer une créa, vont proposer une DA d'un événement, et le Dirprod, lui, il aura veillé.

  • Nicolas Guillermou

    Une DA, c'est une direction artistique ?

  • Mathieu Rosz

    Une direction artistique, voilà. Et le Dirprod va veiller à ce que ce soit faisable et réalisable. En fonction de la complexité d'un événement, il va peut-être se faire aider, au moment de l'appel d'offres, par un Dirtech, qui lui va rentrer, directeur technique, dans tout le détail technique. La conception des décors, comment on fait pour les faire tenir en l'air, parce qu'on a un joli dessin, mais est-ce que c'est réalisable ? Il va rentrer plus dans le détail technique, il va avoir plus de compétences techniques que le dire prod. Tout simplement, il va aller clarifier encore plus la faisabilité pour la réalisation de l'événement. Ces gens-là, généralement, ils interviennent en direction technique sur les gros événements au moment des appels d'offres, parce que c'est des gros événements, il y a beaucoup de moyens, il faut vraiment être sûr de bien aborder le budget donc on fait appel à des têtes qui ont des expertises dans tous les corps de métier qui vont être concernés par la production.

  • Nicolas Guillermou

    Puis valider effectivement comme tu disais la faisabilité, quelque chose qui est en apesanteur il faut que ce soit soit posé soit suspendu il faut probablement amener aussi de l'électricité pour l'éclairer ou pour son fonctionnement, il y a des systèmes sur batterie mais à un moment donné si ça joue sur un certain temps et ces sujets là des fois au moment du dessin sont parfois un peu oubliés et réapparaissent des fois trop tardivement donc c'est son rôle aussi lui dans d'anticiper et de faire en sorte que ça soit bien pris en compte dès le début.

  • Mathieu Rosz

    Tout à fait. Vous imaginez que sans faire offense à leurs compétences techniques, mais un directeur artistique ou un responsable marketing de marque ou de boîte n'a pas forcément les compétences audiovisuelles pour répondre à la faisabilité d'un événement. Par contre, il va être capable d'avoir une idée de concept, il va être capable de penser à un événement et de le vendre à un client. Maintenant, il faut qu'il soit soutenu par des gens qui ont la compétence pour le rendre réalisable. C'est tout simplement le rôle du directeur de production et du directeur technique dans la phase d'appel d'offres et évidemment dans la phase de production de l'événement qui s'ensuit derrière.

  • Nicolas Guillermou

    Une fois que le package a séduit le client et que le client a signé, comment est-ce que ça se met en œuvre après derrière dans l'agence ? Comment est-ce qu'on avance entre le moment où le client signe le devis et le moment où on arrive le jour de l'événement, le jour de la production ?

  • Mathieu Rosz

    Le client a signé un devis que lui a soumis le chef de projet en concertation évidemment avec son direprod et son diretech et parfois son directeur logistique. Quand l'événement a besoin de loger beaucoup de personnes, nourrir beaucoup de personnes, on fait appel spécifiquement à un direlog sur les parties transferts des participants, etc.

  • Nicolas Guillermou

    C'est assez intéressant parce que le mot logistique, il ne renvoie pas forcément de prime abord à ce côté nourriture, hébergement, accès, transport. On a plutôt l'imagination des poids lourds, du matériel en tant que tel. Mais le direlog, c'est vraiment quelqu'un qui est plutôt lié au transport des hommes et avec tout ce qui va avec.

  • Mathieu Rosz

    Exactement. Et en fait, en gros, ces trois corps de métier-là ont donné leur précaution. On construit un rétro-planning qui va avec le budget qui a été vendu au client. Donc le budget que le client a signé s'entend avec un rétroplanning et des deadlines de validation pour sa scénographie, pour l'engagement de son mobilier et de ses décors en production, pour les commandes techniques et tout simplement le booking de l'ensemble du staff nécessaire à la réalisation de l'événement. Donc l'agence, elle, via son chef de projet et son directeur de clientèle, son rôle va être d'organiser des points de passage réguliers sur l'avancement de la production et les évolutions évidemment. Quand on construit un projet à six mois, six mois après, le projet a évolué. Le client a peut-être d'autres objectifs qu'il a fait évoluer au cours de la production de l'événement. Et donc, le chef de projet transmet les demandes au client. La prod répond par des solutions techniques et budgétaires à ces demandes-là pour la réalisation et le bon déroulé de l'événement.

  • Nicolas Guillermou

    Sur notre événement, on arrive presque au jour J, alors des fois un petit peu en amont parce qu'il y a une phase d'installation. Là, on voit des nouveaux métiers qui arrivent. On a souvent un régisseur ou une régisseuse. On a aussi souvent des roadies. Comment est-ce que ces métiers-là viennent s'articuler entre le chef de projet ? Alors, on dit toujours les noms masculins, mais c'est évidemment d'ailleurs les chefs de projet. Il y en a énormément qui sont des femmes, par exemple.

  • Mathieu Rosz

    C'est 80% dans les agences de communication des chefs de projet sont des postes pourvus par des femmes.

  • Nicolas Guillermou

    Oui, donc on emploie le terme, mais il est générique. Donc comment le régisseur, la régisseuse vient s'intercaler entre eux justement le chef de projet et puis les différents directeurs dont on a parlé par le passé.

  • Mathieu Rosz

    Alors, la chef de projet, elle, elle transmet les désirs client et elle va mettre tout en œuvre pour que ses équipes réalisent ce que le client souhaite. Voilà, donc elle organise les réunions de coordination. Et arrivé sur le terrain, le directeur de prod, ainsi que le directeur technique, ils ont besoin de relais quand l'événement est gros, c'est d'ailleurs pour couvrir les vacations horaires, parce qu'un événement, généralement, on travaille quand les gens ne travaillent pas, pour monter l'événement, et une fois que l'événement est monté, les gens arrivent, s'installent, puis après ils s'en vont. Si par exemple vous allez au Louvre, sous la pyramide du Louvre, vous allez travailler que le mardi. C'est-à-dire que le mardi à 6h du mat, vous commencez à bosser, et vous terminez le mercredi matin à 6h du mat, où vous rendez le dessous la pyramide à l'ouverture du musée. Donc tout doit être arrivé, avoir joué, et avoir disparu dans un temps extrêmement court. Donc il y a effectivement toute une arborescence de postes qui se met en place sur le terrain avec des régisseurs, des régisseurs adjoints, des directeurs photo, des directeurs, le directeur technique qui est là mais qui a des assistants aussi sur le terrain. On va avoir des têtes de pont par métier, des chefs déco, plus l'événement va être gros, plus on va avoir une multiplicité de postes et de postes de management par corps de métier. Mais grosso modo, oui, un régisseur va lui régir l'événement, il va en être... Il va être garant du bon fonctionnement et du bon déroulement de la production de l'événement sur le terrain avec son direprod, avec son directeur technique qui lui ont redonné un bouc des directives et généralement on se partage les vacations sur le terrain entre diretech, direprod et régisseur pour monter l'événement. Les roadies eux vont intervenir pour tout ce qui est tâche de manutention. On connaît tous l'image des mecs qui déchargent des flights pour un concert. Il y en a pour la déco, il y en a pour la technique. Voilà, c'est des postes de management sur des temps très courts, qui sont très propres à notre métier. C'est-à-dire que c'est des gens qui vont arriver, vont faire une vague de 16 heures sur le terrain, avec 40 personnes à manager, qu'ils n'auront pas connues la veille. Ils vont revivre la même chose deux jours plus tard sur un autre événement avec une autre équipe.

  • Nicolas Guillermou

    C'est à la fois toute la beauté et en même temps la difficulté de ce métier. C'est ça. C'est un métier où il faut être passionné parce que c'est fatigant. Quand on y est à 150%, on ne peut pas partir gérer autre chose en même temps. Quand on est là, il faut y être à fond.

  • Mathieu Rosz

    C'est ça. Sur un événement, tout ce qui n'est pas prévu doit être prévu. C'est-à-dire qu'il y a une deadline, c'est simple. Vous connaissez votre montage, vous arrivez, vous avez six heures pour monter. En 6 heures, mince, il n'y a pas de ménage qui est prévu. Qu'est-ce qu'on fait ? La moitié de l'équipe se met à balayer, à faire le ménage. On cherche des solutions en urgence. Ça arrive très rarement, ce genre de cas de figure. Mais en fait, c'est des postes où on demande énormément de polyvalence aux gens et énormément d'agilité et de réactivité. Tout se fait dans des temps et des délais très courts. Et parfois, on change beaucoup de choses en dernière minute. Pour les caprices de la mode. Pour faire référence à un milieu qui fait beaucoup de caprices dans l'event.

  • Nicolas Guillermou

    Quelles sont les qualités requises pour ces métiers-là dans l'événementiel ? Selon toi.

  • Mathieu Rosz

    Pour moi, il faut de la résilience, une grande capacité d'adaptation parce que on a des équipes très différentes à manager. On ne manage pas pareil une équipe de décorateur, qu'une équipe technique, qu'une équipe audiovisuelle, qu'une équipe d'artiste qui interviennent sur un événement et tous ces corps de métier, tous ces gens-là travaillent sur un événement. Donc on doit être capable d'adapter son management, on doit être capable de souplesse, parce qu'on est sur quelque chose qui est mouvant, qui est en permanence en train d'évoluer. C'est-à-dire qu'un projet, il est signé. au départ et sur un temps très court il va se produire mais il va évoluer tout autant dans les 24/48 dernières heures avant l'événement c'est que là que les derniers contenus se décide, se valide, que la direction com de l'annonceur qui vient sur l'événement, met son nez dans l'événement parce que tout délégué à l'agence au dernier moment. Il y a beaucoup d'habilités. En fait, pour moi, il faut avoir une grande curiosité, être un peu touche à tout. Ça sert toujours et être capable de s'adapter. C'est vraiment l'adaptabilité et la résilience qui sont pour moi les principales qualités de quelqu'un dans l'événement.

  • Nicolas Guillermou

    Et en termes de formation pour accéder à ces métiers-là, toi qui as travaillé avec des tas de personnes qui arrivent avec des parcours très différents et certains qui ont suivi des études directement liées à l'événementiel, d'autres qui arrivent de tas de métiers qui sont, on pourrait dire, en reconversion ou en adaptation, qui découvrent ce métier-là. Quels sont les parcours que tu as pu rencontrer autour de toi, que tu as trouvé inspirants ou est-ce qu'il y a des formations que tu as trouvées pertinentes par rapport aux gens que tu as croisés après derrière ?

  • Mathieu Rosz

    Il y a plein de formations qui existent aujourd'hui pour les métiers de l'événement. Sup de pub en dispense, plein d'écoles qui se sont mis à avoir des masters événementiels ou des masters de communication avec une spécificité événementielle. Toutes ne se valent pas pour avoir eu différents stagiaires et différents alternants de certains milieux. Après, ça reste vraiment une question de personnalité. C'est un métier qui fait parfois rêver, les paillettes de la fête, de l'event et tout, c'est bien, mais il ne faut pas oublier qu'on travaille quand les gens ne travaillent pas. Ce qui existe aujourd'hui n'existera plus demain, c'est-à-dire que c'est de l'éphémère. C'est des métiers qui demandent beaucoup de résistance sur des temps très courts. Tout le monde n'est pas capable physiologiquement d'encaisser ça. C'est-à-dire qu'il faut être résistant physiquement aussi.

  • Nicolas Guillermou

    Et mentalement. Parce qu'il peut y avoir une grosse charge mentale.

  • Mathieu Rosz

    Beaucoup de pression, beaucoup de charge mentale sur certains enjeux. Après, j'ai envie de dire, il n'y a pas de profil type. C'est à dire que il faut aimer ça, faut aimer l'adrénaline, faut aimer le stress, faut aimer le spectacle, faut aimer souffrir un petit peu un peu comme ceux qui font l'ultra trail ou des courses de fond moi je dis souvent un événement c'est une course de fond faut être d'une prêt physiquement prêt mentalement pas oublier de boire, pas oublier de manger parce que j'ai déjà vu des gens tomber dans les pommes sur des montages c'est pas drôle mais ça arrive et ce que je vois aujourd'hui quand les gens se forment, nous, tous ceux qui passent par chez Let's Prod, la première chose que je leur dis, c'est que l'événement a une saisonnalité. Il y a une temporalité dans un événement. Il y a toute la phase de production où on va être au bureau, on va penser son événement, on va essayer d'imaginer comment optimiser sa production, optimiser son montage de manière à ce que ça se passe le mieux possible pour tout le monde et que les temps de travail soient respectés, que tout soit dans les règles de l'art. Donc ça, c'est un temps dans lequel on on est au bureau, on a le temps de réfléchir, et après il y a le temps du terrain dans lequel on est dans l'instant présent, et on essaie de se projeter au maximum sur ce qui va se passer pour que ça joue le mieux possible, et que tout le monde se rende compte que c'est quelque chose de joli, et qu'on ne voit pas l'envers du décor.

  • Nicolas Guillermou

    J'ai eu l'occasion de dispenser aussi quelques cours à des étudiants, et je vais retranscrire là ce que je leur disais, parce que je pense que c'est vraiment important, c'est que vous êtes un groupe, une promo de 30, 40, des fois plus, euh Parce que vous avez tous envie de travailler dans l'événementiel, mais il n'y a pas autant de place pour tout le monde dans l'événementiel. Donc, vous n'y travaillerez pas tous. Et du coup, quand vous êtes étudiant, l'important, c'est aussi déjà de construire votre CV, de faire la différence par rapport à vos copains de promo qui sont vos copains, mais qui seront demain vos concurrents quand vous passerez un entretien pour un poste. Et dès le plus jeune âge, dès que possible, dès 18 ans, voire même avant, c'est de vous impliquer sur des événements. Ça va être bénévolement dans un premier temps, puis après en ayant pourquoi pas un statut d'auto-entrepreneur et en allant sur les événements, en vous impliquant, et même quand vous allez voir un événement, c'est d'avoir effectivement cet œil d'observation, pas seulement dire je vais voir un concert, je vais à un festival, je vais voir un match de foot, mais c'est déjà dans l'observation. Qui fait quoi ? Quels sont les postes ? Comment ça se passe ? Où sont les points, par exemple, critiques au niveau des flux d'entrée ? En vous disant comment est-ce que je pourrais faire si moi j'organisais là les flux, il y a une grande queue ici, d'autre côté il n'y a personne, comment est-ce que je pourrais, moi, dans le cas de l'organisateur, faire en sorte que ça se passe mieux. Et en fait, tout ça, ça se construit dès le plus jeune âge. Et ce qui vous permettra d'arriver à maturité, de plus facilement pouvoir rentrer dans ce milieu-là qui, à la fois, séduit beaucoup de monde, mais n'autorise pas tous les élus non plus.

  • Mathieu Rosz

    Ouais. Et puis, c'est très juste ce que tu dis. C'est d'ailleurs... on va faire un petit séminaire au mois de janvier on se retrouve tous sur une OP entre Monaco et Nice et donc on va prendre quelques jours avec les chouchous du bureau pour faire un petit séminaire et ce qu'on va les emmener faire c'est qu'on va les les emmener voir un spectacle ou une grosse manifestation sportive. Et tout simplement dans le but de venir vivre de l'intérieur en tant que spectateur une expérience événementielle que vous allez peut-être, vous, un jour, être même d'organiser. Et c'est très juste ce que tu dis, dire ça aux jeunes qui veulent se lancer, c'est simplement essayer de vous projeter quand vous allez quelque part sur l'expérience que vous êtes en train de vivre. Est-ce qu'elle est bien pensée ? Est-ce que vous avez pris du plaisir ? Qu'est-ce que ça a impliqué derrière ? Qu'est-ce que vous auriez amélioré si vous aviez fait autrement ? Et ça, chaque étudiant, chaque personne qui veut bosser dans l'évenementiel, elle peut le faire dans son asso sportive, elle peut le faire dans son école, elle peut le faire avec ses potes en organisant des voyages, etc. en se posant les questions de « je me mets à la place de la personne qui vit l'événement que je suis en train de produire » . Et si ça, c'est une réflexion et c'est une intellectualisation qui vous plaît, bah oui, il faut aller dans l'event. Ça veut dire simplement que vous avez les capacités pour faire ça. Si ça vous gonfle, c'est que ce n'est pas votre métier. Parce que quand vous irez vraiment dans l'event, vous ferez ça, mais en plus. vous ferez des horaires donc faudra aimer ce que vous faites je reprends ta phrase c'est quoi ? c'est la phrase de fin on va la reprendre tout à l'heure elle est assez juste.

  • Nicolas Guillermou

    Un dernier métier que j'aimerais bien qu'on aborde,c'est un métier que j'ai touché du doigt à l'occasion de la coupe du monde de rugby en 2023 mais c'est un métier que je sais que toi tu pratiques régulièrement c'est le métier de topeur. On en parlait tout à l'heure pour Anna aussi. Est-ce que tu peux nous raconter un petit peu quel est ce métier, en quoi ça consiste, et nous parler peut-être de certaines expériences que tu as eues à travers ce métier-là ?

  • Mathieu Rosz

    Oui, alors le métier de topeur, il y a plusieurs manières de le pratiquer. Moi, j'ai ma vision des choses, mon école, et les gens que j'ai formés à ça sont formés un peu à ma vision des choses. Après, chacun adapte son métier, mais pour moi, c'est un peu le chef d'orchestre du live de l'événement. C'est-à-dire que le topeur va être responsable de l'articulation du contenu du client sur scène. On est sur une convention pour un client industriel français, le big boss va monter sur scène, le topeur c'est lui qui va dire, attention, on fait monter à tel moment, son jingle court de temps à temps. Il va prévenir à chacun des techniciens, de toutes les interactions qui vont se passer sur scène, et eux vont devoir les suivre. On appelle ça un réseau d'ordre. Le topeur, c'est le chef du réseau d'ordre. Il a son casque sur les oreilles, et il annonce, attention, dans cinq secondes, lancement de telle vidéo, lancement de tel contenu, lancement de telle lumière, montée sur scène de telle ou telle personne. Alors, selon la complexité du show, le topeur, le métier est plus ou moins difficile. une convention de quatre heures où on a le boss de Total qui vient parler sur scène bon voilà c'est assez simple mais qui monte sur scène on met la lumière sur lui en film et à 3 angles de caméra et c'est réglé mais un événement où on fait un gros show avec de l'artistique à droite à gauche des tombées de kabuki et des révélations etc parfois sur une heure d'événements il y a 90 voire 150 tops à lancer. Disons top feu d'artifice, top lumière, attention, top monté de scène sur ça donc c'est un métier de chef d'orchestre c'est un métier d'adrénaline qui demande beaucoup de préparation qui demande une grande agilité parce que généralement on arrive sur l'événement la veille pour les répétitions on découvre l'équipe qui va opérer techniquement des fois on les connait, des fois on les connait pas ,des fois on a des bons des fois on a des pas bons, des fois le projet est plus ou moins bien préparé les contenus sont plus ou moins bien préparés donc on a tout un travail d'adaptation sur le terrain avec l'aide du directeur technique, on en revient au poste de tout à l'heure, avec l'aide du projet qui, elle, récupère les informations de chez le client pour construire le show, entre guillemets. Et alors, plus un show est préparé, par exemple, si on prend la cérémonie d'ouverture des JO, c'est Didier Bouquet qui l'a topé, ça a été préparé, préparé, plan A, plan B, plan C, en amont. Je ne sais pas tous les détails, mais parfois, il y a des événements qui sont des petits événements, 200, 300 personnes chez un client, on arrive un peu à l'arrache, on essaie de faire ce qu'on peut et ce qu'on a. C'est aussi des facettes du métier qui sont intéressantes.

  • Nicolas Guillermou

    Des fois, la run sheet n'est pas tout à fait complète. Il faut quasiment l'écrire au fil du spectacle.

  • Mathieu Rosz

    Et puis, il y a des improvisations. Parce que vous avez trois minutes pour briefer le PDG de Stellantis qui doit monter sur scène. Il vient, il a à peine vu ses slides. Il a sa dir com' qu'il lui a dû quoi faire. Et en fait, le mec, il a décidé de parler d'autre chose sur scène, d'inviter et de parler à une autre personne. Donc forcément, tu t'adaptes. Et tu racontes en live aux techniciens ce qui se passe et faire en sorte que ça soit visuellement pour le mieux et indolore, et surtout pour les gens qui participent.

  • Nicolas Guillermou

    Pour la partie événementielle, est-ce qu'il y a une personne, un livre, quelque chose, un événement qui t'a marqué, qui t'a inspiré et qui t'a peut-être donné le goût à ce métier ou qui te sert aujourd'hui, par exemple, un peu de modèle ?

  • Mathieu Rosz

    Au cours de ma formation, enfin au cours de mon parcours,le directeur des sports de l'école HEC, Patrick Patureau, qui était une figure rassurante et plutôt motivante, qui a beaucoup participé à mon intérêt pour le métier, même si lui, ce n'est pas son propre métier. Il m'a aidé, il m'a lancé là-dedans. Il y a Bruno Rossi que j'ai eu l'occasion de rencontrer qui m'a formé à la prod entre guillemets quand j'étais chez poster coop chez Cara avec Julien et après les inspirations c'est surtout ce qu'ont fait mes copains comme toi autour dans l'event qui m'ont inspiré dans mes aventures entrepreneuriales et événementielles ouais

  • Nicolas Guillermou

    Et dans 10 ans, qu'est-ce que tu deviendras ?

  • Mathieu Rosz

    Dans 10 ans, je suis guide de moyenne montagne, je fais consultant dans l'event à droite à gauche et je vais trimballer des gens en montagne parce que je kiffe et puis quand j'ai plus envie, je le fais juste pour moi. Voilà.

  • Nicolas Guillermou

    Donc dans 10 ans, plus d'événementiel, uniquement... du plaisir, du bonheur ou encore un petit peu d'événementiel ?

  • Mathieu Rosz

    Encore un peu d'événementiel parce que c'est aussi du plaisir et du bonheur. Au-delà d'un métier, c'est vraiment un truc que j'aime faire.

  • Nicolas Guillermou

    L'événementiel, mais loin de la région parisienne et avec des petits allers-retours pour le boulot.

  • Mathieu Rosz

    Oui c'est ça.

  • Nicolas Guillermou

    Un beau projet, puis la montagne, je crois que c'est un endroit un peu sympa qui te plaît bien. Et on va terminer sur une dernière question. Est-ce que tu as déjà réfléchi aux évolutions que peuvent amener l'intelligence artificielle dans nos métiers de l'événementiel ?

  • Mathieu Rosz

    Oui. Il y a deux ans, on a répondu à une scéno avec Julien sur un stand à la Foire de Paris pour une marque de climatiseurs très connue. On a fait une reco, on a pondu une scéno, le client l'a acheté c'était cool le stand s'est fait et Julien qui est un peu geek s'est amusé à tester un prompt d'ia graphique et a soumis le brief qu'on avait nous reçu auquel on avait répondu, l'ia nous sort quatre pistes sur ces quatre pistes il y avait notre piste C'est-à-dire que si on prompte bien une IA, ça va permettre à des gens qui ne savent pas forcément dessiner, qui ne savent pas forcément maîtriser des outils graphiques, 3DS Max, SketchUp, ce genre de choses, mais qui ont une culture du graphisme, qui ont fait des études d'art donc ils seront correctement prompter une ia dire ouais je veux une scène d'un style un peu néo classique genre de choses n'importe quoi mais voilà l'exemple et bah ça va réhabiliter les compétences de ces gens là ce sera plus seulement des geeks ou des gens qui maîtrisent informatique qui vont dessiner en 3D. Et ça, c'est intéressant, parce que ça va enrichir un peu le côté artistique de la manière de penser un événement. Et en termes de logistique, je ne l'ai pas encore testé, mais il y a des dirprod qui commencent à tester des modèles de... de diagrammes de gantt qui permettent de suivre un projet et la hiérarchisation des tâches se fait automatiquement en fonction de l'avancée du projet. Je n'ai pas encore trop mis le nez là-dedans, mais c'est des choses qui sont en cours et qui, je pense, vont améliorer un petit peu.

  • Nicolas Guillermou

    Tu vois ça comme une aide, finalement ?

  • Mathieu Rosz

    Je vois ça comme une aide parce que, de toute façon, l'immédiateté et l'intensité que demande un montage événementiel ou la construction d'un événement, ne peuvent pas se faire de manière automatique. Il y a forcément de la résilience, de l'adaptation, des solutions qui viennent d'ailleurs, qui doivent être trouvées pour réaliser un événement.

  • Nicolas Guillermou

    Merci beaucoup Mathieu. Avec plaisir. Merci de nous avoir accueillis ici dans les bureaux de Let's Prod. Et comme j'aime à dire, surtout n'oubliez pas, dans l'événementiel, on n'a pas un métier facile, mais c'est quand même mieux que de travailler.

  • Mathieu Rosz

    Oui, c'est ça.

  • Nicolas Guillermou

    Tu l'avais ?

  • Mathieu Rosz

    Oui, je l'avais !

  • Nicolas Guillermou

    Merci beaucoup d'avoir écouté jusqu'au bout ce podcast de Good Morning Event. N'hésitez pas à mettre une note de type 5 étoiles sur les plateformes à travers lesquelles vous écoutez le podcast et même un petit commentaire sur Spotify, ça aidera pour son référencement. Vous pouvez également nous envoyer un petit mail à l'adresse qui est indiquée en description pour nous conseiller de futurs invités ou nous faire part de vos impressions. Et à très bientôt pour un nouvel épisode.

Description

🎙 Épisode 11 de Good Morning Event : Les métiers de l'événementiel, on décrypte le panel très large du secteur de l'event avec Mathieu Rosz, fondateur de Let's Prod avec plus de 20 ans d'expérience dans le secteur 🔥


Dans cet épisode de Good Morning Event, Nicolas Guillermou reçoit Mathieu Rosz, cofondateur (avec julien Pieuchot) de l’agence Let's Prod, pour plonger dans les coulisses des métiers de la production événementielle. De ses débuts dans le sport à la création de Let's Prod, Mathieu partage son parcours inspirant et une vision concrète des fonctions clés du secteur.


👉 Quels sont les rôles exacts d’un directeur de production (Dir Prod), d’un directeur technique (Dir Tech), d’un régisseur, d’un topper, ou encore d’un directeur logistique (Dir Log) ?
👉 Quelles sont les compétences clés pour réussir dans l’événementiel ?
👉 Quelle est l’influence croissante de l’intelligence artificielle dans la création de scénographies ou la gestion de projets ?
👉 Et comment se préparer dès aujourd’hui pour faire carrière dans ce secteur exigeant mais passionnant ?


Un épisode dense et accessible à tous ceux qui veulent mieux comprendre l’univers événementiel, ses métiers souvent méconnus, et les qualités humaines indispensables pour performer sur le terrain.


🎧 À écouter absolument si vous êtes étudiant, freelance, chef de projet ou simplement curieux de comprendre l'envers du décor des grands événements professionnels.
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Transcription

  • Bonjour à toutes et à tous et bienvenue sur Good Morning Event, le podcast de l'événementiel.

  • Nicolas Guillermou

    Bonjour à toutes et à tous et bienvenue sur le podcast Good Morning Event. Aujourd'hui, je suis avec Mathieu. Mathieu, bonjour.

  • Mathieu Rosz

    Bonjour.

  • Nicolas Guillermou

    Tu t'appelles Mathieu Rosz et tu es notre invité aujourd'hui parce que tu es le dirigeant de Let's Prod et qu'on va parler avec toi des différents métiers de l'événementiel. Mathieu, est-ce que tu peux nous raconter un petit peu comment ta carrière dans l'événementiel a commencé.

  • Mathieu Rosz

    Ma carrière dans l'événementiel s'est faite un peu par hasard. Par réseau, par rencontre, j'ai fini par atterrir dans le milieu événementiel et on a monté Let's Prod parce que je n'étais pas tout seul. On était quatre, quatre au départ. Et aujourd'hui, on est toujours deux des quatre au départ de l'aventure. Sortis d'école, on se destinait à travailler dans le milieu du sport et puis, on a finalement atterri dans le milieu de l'événementiel classique via une agence qui n'embauchait pas, mais qui prenait des freelances. Donc, on est devenus un peu des frees de l'événementiel chez Cara à Paris.

  • Nicolas Guillermou

    Tu parlais du milieu du sport, tu es passé je crois par le STAPS ?

  • Mathieu Rosz

    Oui, je suis passé par le STAPS au début pour être prof d'EPS, puis finalement la filière management de l'événementiel sportif m'a plu, donc je suis parti à Orsay où j'ai eu l'immense bonheur de te rencontrer Nico.

  • Nicolas Guillermou

    C'est réciproque.

  • Mathieu Rosz

    Et après, par réseau, on a atterri à Nantes, parce que, d'ailleurs, aussi un peu grâce à toi, parce que tu avais trouvé ce master-là qui nous a tous motivés à postuler. On s'est tous retrouvés là-bas, notamment Julien, associé à Let's Prod aujourd'hui,aussi.

  • Nicolas Guillermou

    Et je crois que tu démarres finalement l'événementiel en stage de ce Master 2, en allant à HEC organiser un championnat de rugby international.

  • Mathieu Rosz

    En fait, plutôt en stage de maîtrise de STAPS, à Orsay, là nous on s'est rencontrés quand tu étais à Bure, la direction des sports d'HEC organise la Coupe du Monde des grandes écoles de rugby. Vaste mot, ils invitent 8 écoles de commerce à faire un tournoi à HEC et il cherche un stagiaire et on est trois a avoir postulé je suis pris un peu par hasard je pensais pas l'être et on organise cette coupe du monde des grandes écoles de rugby et Juju d'ailleurs avec qui je suis associé aujourd'hui chez Let's Prod me rejoint pour la fin du projet dans la dernière ligne droite le dernier mois quand on a accueilli les délégations américaines, singapourienne, australienne, etc...

  • Nicolas Guillermou

    Alors master 2 puisque je me rattrape du coup, tu prends la direction de Nice, où tu découvres, toujours dans l'univers du rugby, la gestion d'un club avec tous les sujets liés au club.

  • Mathieu Rosz

    C'est Julien qui trouve le stage au rugby Nice-Côte d'Azur, le club qui est le fruit d'une fusion entre deux anciens clubs niçois, racheté par un milliardaire anglais, qui est en fédéral 1 à l'époque, et qui a pour ambition d'atteindre la Pro D2 et le Top 16, et de jouer en Coupe d'Europe à l'horizon des 4 ans. Donc ils font appel à un manager ancien joueur de Narbonne, Anthony Hill, qui recrute deux stagiaires en marketing et communication événementiel qui sont Julien Piochaud et moi-même. Et on reste d'abord 6 mois là-bas, puis on est entre guillemets embauché pour rester toute la saison et on se retrouve à, en plus de jouer avec la réserve, de faire la com, les événements et le sponsoring de ce club-là. Et on apprend l'event pour se faire des petits sous à coucher à côté de notre stage avec un des partenaires du club qui s'appelait Gallo Glass sur lequel on va monter démonter les scènes de notamment Lenny Kravitz sur l'yacht de Stark à Monaco voilà donc on découvre les prémices du roading événementiel en même temps qu'on est dans l'organisation d'événementiels sportifs avec le club de Nice qui est un modeste club de fédéral une mais bon quand même 3000 personnes à chaque match la billetterie à gérer, ce genre de choses c'était assez chouette.

  • Nicolas Guillermou

    Alors cette expérience va s'arrêter et tu vas revenir sur Paris tout comme Julien d'ailleurs et donc c'est là où vous démarrez finalement on va dire pleinement votre carrière dans l'événementiel au début en tant que free c'était quoi votre métier ?

  • Mathieu Rosz

    On retourne sur Paris moi je me mets à chercher un poste de chef de projet dans la prod événementiel parce que j'ai bien aimé les aspects prod que j'avais rencontré sur le terrain justement à Nice et notamment avec le partenaire Gallo Glass et on se retrouve chez Cara à être entre guillemets en "freex". On te fait un premier CDD de 3 mois, puis un deuxième, puis après on te dit que ce n'est pas légal de t'en faire un autre. Donc passe freelance, monte un statut d'auto, mais on s'engage à te donner du taf sur une année. C'est l'école de l'event à l'ancienne, on nous appelait un peu les gitans de la com à l'époque. C'est-à-dire que tu fais ta reco avec les commerciaux pour aller vendre un événement, ce sont des plans de com à 360, dont on est parti événementiel. Donc il y avait des directeurs de clientèle event qui proposaient des événements, on les montait avec eux, ces recos, ils les vendaient, et une fois que c'était vendu, il fallait tenir le budget et tenir la prod de ça dans des délais relativement courts un peu plus long que ceux qu'on a aujourd'hui dans le milieu parce que le métier a évolué mais quand même on est un peu couteau suisse quoi c'est à dire qu'on fait la prod de nos events on les suit commercialement, on fait les bilans, on accompagne le client et on est aussi, on brief les prestats, on brief les décos, on bricole des plans aux prémices de SketchUp à l'époque et tu apprends des couteaux suisses de l'événement.

  • Nicolas Guillermou

    Là, on est dans les années 2010-2011, par là.

  • Mathieu Rosz

    Ouais, ouais, ouais. C'est ça, jusqu'en 2012.

  • Nicolas Guillermou

    Et avec Julien Piochaud, du coup, et puis également Anna et Isabelle, vous vous dites et si on ne montait pas notre propre structure ?

  • Mathieu Rosz

    Ouais. Alors, à force d'être freelance dans l'événementiel, entre guillemets, entre guillemets freex, tu bosses, tu bosses, tu bosses. Et le jour où tu prends des vacances, tu prends du repos, tu essaies de construire un peu ta vie autour, tu te rends compte que pour revenir dans le milieu après un mois d'arrêt, un mois de vacances, ce genre de choses, il faut secouer ton réseau pendant trois mois pour à-nouveau être sur des projets. Donc, on a l'idée de faire un groupement de freelance en prod et de monter Let's Prod. Donc, on crée un logo, on crée une entité enfin une marque commerciale qu'on dépose je crois en 2012 à l'INPI, un truc comme ça et on monte les statuts officiels de Let's Prod qui est matriculé le 10 octobre 2013.

  • Nicolas Guillermou

    Donc il y a 11 ans maintenant, c'est un beau bébé qui a bien grandi

  • Mathieu Rosz

    Ouais c'est ça, il a grandi tranquillement et c'est cool

  • Nicolas Guillermou

    Alors Isabelle et Anna sont parties sur d'autres projets, même si Anna je crois continue aujourd'hui de rebosser avec vous mais elle-même à nouveau en tant que Free

  • Mathieu Rosz

    Ouais alors des projets de vie différents Isabelle est toujours dans l'événementiel. Elle a aussi une boîte de production qui s'appelle Chic & Boom, ça fonctionne pour elle, c'est très chouette. Et Anna, elle s'est dirigée vers... C'est une psychologue au départ, donc elle est retournée vers ses premiers amours. Et puis là, depuis deux ans, elle est revenue dans l'event. Elle fait partie des agents de Let's Prod qui nous accompagnent au topage tout au long de l'année, parce que c'est des missions qu'on couvre chez Let's Prod. Donc je l'ai formée là-dessus et elle vient nous dépanner de temps en temps sur des prods où on ne peut pas être avec Juju.

  • Nicolas Guillermou

    Vous êtes deux, Julien et toi, aux commandes aujourd'hui. Est-ce que tu peux nous raconter Let's Prod en quelques mots ? Quel type de projet événementiel vous gérez à l'année ?

  • Mathieu Rosz

    Alors, Let's Prod, aujourd'hui, c'est deux associés, c'est cinq personnes et une quinzaine de freelancers qui ont des accords permanents avec nous à l'année. Que ce soit en scénographie, direction technique, direction de production, régie générale, direction artistique, réalisation vidéo, de live, toujours dans le domaine de l'event, du show et du live. On intervient sur un scope qui va de la convention de 50 personnes en passant par les stands à Porte de Versailles jusqu'à l'événement ou concert de 5 000, 6 000 personnes. Ce n'est pas du très gros event type Coupe du Monde, mais on intervient un peu au pro sur des parties de ces events-là, au titre de consultant sur différents volets, que ce soit de la technique, de la prod, du projet ou du conseil, tout simplement.

  • Nicolas Guillermou

    Pour les gens qui se dirigent vers l'événementiel ou qui s'y intéressent, on n'est pas toujours familier finalement avec tous ces termes, tous ces métiers de l'événementiel. Et je m'étais dit que tu serais la bonne personne un petit peu pour qu'on essaie de passer en revue ces métiers et d'expliquer un petit peu quel est le champ d'application de chacun des métiers, où ça démarre, où ça s'arrête, sous quel statut. Parce qu'on parle de road, de régisseur, mais aussi de chef de projet, de dirtec, de dirprod, de dirlog, de topeur. Tout ça, c'est un jargon qui peut paraître un petit peu obscur. Et même moi qui suis dans l'événementiel, mais qui ne suis pas exactement sur la même chose, ce n'est pas forcément un jargon avec lequel je suis 100% familier. Est-ce qu'on peut faire un petit peu le point sur ces métiers, les qualités aussi inhérentes à chacun de ces métiers ?

  • Mathieu Rosz

    Oui, oui, c'est comme chaque métier. On a notre champ lexical et notre terminologie pour les postes. Par exemple, j'ai bossé récemment avec RMC et BFM. Ils ont presque les mêmes postes pour chacun de ceux que tu vas citer, mais avec des noms différents qui sont propres au milieu de la télé ou de la radio. Voilà, un dir prod, c'est quelqu'un qui dirige la production, c'est à dire qui est responsable de ce qu'il y a à produire, que ce soit des décors que ce soit nourrir les gens, tout ce qu'il va avoir à trait à la production technique, son vidéo, audiovisuel, il va faire en sorte que le projet se monte dans un cadre budgétaire et dans le respect de ce cadre budgétaire.

  • Nicolas Guillermou

    Et en général, il arrive très en amont, c'est-à-dire qu'il arrive au moment où on écrit la recommandation pour le client ?

  • Mathieu Rosz

    Alors oui, au moment des appels d'offres, les agences parlent à leur chef de projet ou leur directeur de clientèle, ont des comptes clients et vont leur proposer de l'event. Mais pour dimensionner ces events, pour leur dire attendez, vous avez une enveloppe de temps, vous voulez communiquer vers tant de personnes, on vous propose tel type d'événement, on va avoir besoin de budgéter ce genre d'événement, d'en étudier la faisabilité. En fonction de la complexité de l'événement, on va faire appel à un directeur de production qui lui va budgéter, va dire en déco il y en a à peu près pour temps, en technique il y en a pour temps, attention le faire venir là, les hôtels, ce genre de choses. Le dirprod va globaliser tout ça et donner une copie en disant voilà, dans "temps", ce que vous voulez faire c'est réalisable. Voilà, vous pouvez présenter ça dans votre reco. Ce qui fait que les chefs de projet, les agences qui ont une valeur créative, vont proposer une créa, vont proposer une DA d'un événement, et le Dirprod, lui, il aura veillé.

  • Nicolas Guillermou

    Une DA, c'est une direction artistique ?

  • Mathieu Rosz

    Une direction artistique, voilà. Et le Dirprod va veiller à ce que ce soit faisable et réalisable. En fonction de la complexité d'un événement, il va peut-être se faire aider, au moment de l'appel d'offres, par un Dirtech, qui lui va rentrer, directeur technique, dans tout le détail technique. La conception des décors, comment on fait pour les faire tenir en l'air, parce qu'on a un joli dessin, mais est-ce que c'est réalisable ? Il va rentrer plus dans le détail technique, il va avoir plus de compétences techniques que le dire prod. Tout simplement, il va aller clarifier encore plus la faisabilité pour la réalisation de l'événement. Ces gens-là, généralement, ils interviennent en direction technique sur les gros événements au moment des appels d'offres, parce que c'est des gros événements, il y a beaucoup de moyens, il faut vraiment être sûr de bien aborder le budget donc on fait appel à des têtes qui ont des expertises dans tous les corps de métier qui vont être concernés par la production.

  • Nicolas Guillermou

    Puis valider effectivement comme tu disais la faisabilité, quelque chose qui est en apesanteur il faut que ce soit soit posé soit suspendu il faut probablement amener aussi de l'électricité pour l'éclairer ou pour son fonctionnement, il y a des systèmes sur batterie mais à un moment donné si ça joue sur un certain temps et ces sujets là des fois au moment du dessin sont parfois un peu oubliés et réapparaissent des fois trop tardivement donc c'est son rôle aussi lui dans d'anticiper et de faire en sorte que ça soit bien pris en compte dès le début.

  • Mathieu Rosz

    Tout à fait. Vous imaginez que sans faire offense à leurs compétences techniques, mais un directeur artistique ou un responsable marketing de marque ou de boîte n'a pas forcément les compétences audiovisuelles pour répondre à la faisabilité d'un événement. Par contre, il va être capable d'avoir une idée de concept, il va être capable de penser à un événement et de le vendre à un client. Maintenant, il faut qu'il soit soutenu par des gens qui ont la compétence pour le rendre réalisable. C'est tout simplement le rôle du directeur de production et du directeur technique dans la phase d'appel d'offres et évidemment dans la phase de production de l'événement qui s'ensuit derrière.

  • Nicolas Guillermou

    Une fois que le package a séduit le client et que le client a signé, comment est-ce que ça se met en œuvre après derrière dans l'agence ? Comment est-ce qu'on avance entre le moment où le client signe le devis et le moment où on arrive le jour de l'événement, le jour de la production ?

  • Mathieu Rosz

    Le client a signé un devis que lui a soumis le chef de projet en concertation évidemment avec son direprod et son diretech et parfois son directeur logistique. Quand l'événement a besoin de loger beaucoup de personnes, nourrir beaucoup de personnes, on fait appel spécifiquement à un direlog sur les parties transferts des participants, etc.

  • Nicolas Guillermou

    C'est assez intéressant parce que le mot logistique, il ne renvoie pas forcément de prime abord à ce côté nourriture, hébergement, accès, transport. On a plutôt l'imagination des poids lourds, du matériel en tant que tel. Mais le direlog, c'est vraiment quelqu'un qui est plutôt lié au transport des hommes et avec tout ce qui va avec.

  • Mathieu Rosz

    Exactement. Et en fait, en gros, ces trois corps de métier-là ont donné leur précaution. On construit un rétro-planning qui va avec le budget qui a été vendu au client. Donc le budget que le client a signé s'entend avec un rétroplanning et des deadlines de validation pour sa scénographie, pour l'engagement de son mobilier et de ses décors en production, pour les commandes techniques et tout simplement le booking de l'ensemble du staff nécessaire à la réalisation de l'événement. Donc l'agence, elle, via son chef de projet et son directeur de clientèle, son rôle va être d'organiser des points de passage réguliers sur l'avancement de la production et les évolutions évidemment. Quand on construit un projet à six mois, six mois après, le projet a évolué. Le client a peut-être d'autres objectifs qu'il a fait évoluer au cours de la production de l'événement. Et donc, le chef de projet transmet les demandes au client. La prod répond par des solutions techniques et budgétaires à ces demandes-là pour la réalisation et le bon déroulé de l'événement.

  • Nicolas Guillermou

    Sur notre événement, on arrive presque au jour J, alors des fois un petit peu en amont parce qu'il y a une phase d'installation. Là, on voit des nouveaux métiers qui arrivent. On a souvent un régisseur ou une régisseuse. On a aussi souvent des roadies. Comment est-ce que ces métiers-là viennent s'articuler entre le chef de projet ? Alors, on dit toujours les noms masculins, mais c'est évidemment d'ailleurs les chefs de projet. Il y en a énormément qui sont des femmes, par exemple.

  • Mathieu Rosz

    C'est 80% dans les agences de communication des chefs de projet sont des postes pourvus par des femmes.

  • Nicolas Guillermou

    Oui, donc on emploie le terme, mais il est générique. Donc comment le régisseur, la régisseuse vient s'intercaler entre eux justement le chef de projet et puis les différents directeurs dont on a parlé par le passé.

  • Mathieu Rosz

    Alors, la chef de projet, elle, elle transmet les désirs client et elle va mettre tout en œuvre pour que ses équipes réalisent ce que le client souhaite. Voilà, donc elle organise les réunions de coordination. Et arrivé sur le terrain, le directeur de prod, ainsi que le directeur technique, ils ont besoin de relais quand l'événement est gros, c'est d'ailleurs pour couvrir les vacations horaires, parce qu'un événement, généralement, on travaille quand les gens ne travaillent pas, pour monter l'événement, et une fois que l'événement est monté, les gens arrivent, s'installent, puis après ils s'en vont. Si par exemple vous allez au Louvre, sous la pyramide du Louvre, vous allez travailler que le mardi. C'est-à-dire que le mardi à 6h du mat, vous commencez à bosser, et vous terminez le mercredi matin à 6h du mat, où vous rendez le dessous la pyramide à l'ouverture du musée. Donc tout doit être arrivé, avoir joué, et avoir disparu dans un temps extrêmement court. Donc il y a effectivement toute une arborescence de postes qui se met en place sur le terrain avec des régisseurs, des régisseurs adjoints, des directeurs photo, des directeurs, le directeur technique qui est là mais qui a des assistants aussi sur le terrain. On va avoir des têtes de pont par métier, des chefs déco, plus l'événement va être gros, plus on va avoir une multiplicité de postes et de postes de management par corps de métier. Mais grosso modo, oui, un régisseur va lui régir l'événement, il va en être... Il va être garant du bon fonctionnement et du bon déroulement de la production de l'événement sur le terrain avec son direprod, avec son directeur technique qui lui ont redonné un bouc des directives et généralement on se partage les vacations sur le terrain entre diretech, direprod et régisseur pour monter l'événement. Les roadies eux vont intervenir pour tout ce qui est tâche de manutention. On connaît tous l'image des mecs qui déchargent des flights pour un concert. Il y en a pour la déco, il y en a pour la technique. Voilà, c'est des postes de management sur des temps très courts, qui sont très propres à notre métier. C'est-à-dire que c'est des gens qui vont arriver, vont faire une vague de 16 heures sur le terrain, avec 40 personnes à manager, qu'ils n'auront pas connues la veille. Ils vont revivre la même chose deux jours plus tard sur un autre événement avec une autre équipe.

  • Nicolas Guillermou

    C'est à la fois toute la beauté et en même temps la difficulté de ce métier. C'est ça. C'est un métier où il faut être passionné parce que c'est fatigant. Quand on y est à 150%, on ne peut pas partir gérer autre chose en même temps. Quand on est là, il faut y être à fond.

  • Mathieu Rosz

    C'est ça. Sur un événement, tout ce qui n'est pas prévu doit être prévu. C'est-à-dire qu'il y a une deadline, c'est simple. Vous connaissez votre montage, vous arrivez, vous avez six heures pour monter. En 6 heures, mince, il n'y a pas de ménage qui est prévu. Qu'est-ce qu'on fait ? La moitié de l'équipe se met à balayer, à faire le ménage. On cherche des solutions en urgence. Ça arrive très rarement, ce genre de cas de figure. Mais en fait, c'est des postes où on demande énormément de polyvalence aux gens et énormément d'agilité et de réactivité. Tout se fait dans des temps et des délais très courts. Et parfois, on change beaucoup de choses en dernière minute. Pour les caprices de la mode. Pour faire référence à un milieu qui fait beaucoup de caprices dans l'event.

  • Nicolas Guillermou

    Quelles sont les qualités requises pour ces métiers-là dans l'événementiel ? Selon toi.

  • Mathieu Rosz

    Pour moi, il faut de la résilience, une grande capacité d'adaptation parce que on a des équipes très différentes à manager. On ne manage pas pareil une équipe de décorateur, qu'une équipe technique, qu'une équipe audiovisuelle, qu'une équipe d'artiste qui interviennent sur un événement et tous ces corps de métier, tous ces gens-là travaillent sur un événement. Donc on doit être capable d'adapter son management, on doit être capable de souplesse, parce qu'on est sur quelque chose qui est mouvant, qui est en permanence en train d'évoluer. C'est-à-dire qu'un projet, il est signé. au départ et sur un temps très court il va se produire mais il va évoluer tout autant dans les 24/48 dernières heures avant l'événement c'est que là que les derniers contenus se décide, se valide, que la direction com de l'annonceur qui vient sur l'événement, met son nez dans l'événement parce que tout délégué à l'agence au dernier moment. Il y a beaucoup d'habilités. En fait, pour moi, il faut avoir une grande curiosité, être un peu touche à tout. Ça sert toujours et être capable de s'adapter. C'est vraiment l'adaptabilité et la résilience qui sont pour moi les principales qualités de quelqu'un dans l'événement.

  • Nicolas Guillermou

    Et en termes de formation pour accéder à ces métiers-là, toi qui as travaillé avec des tas de personnes qui arrivent avec des parcours très différents et certains qui ont suivi des études directement liées à l'événementiel, d'autres qui arrivent de tas de métiers qui sont, on pourrait dire, en reconversion ou en adaptation, qui découvrent ce métier-là. Quels sont les parcours que tu as pu rencontrer autour de toi, que tu as trouvé inspirants ou est-ce qu'il y a des formations que tu as trouvées pertinentes par rapport aux gens que tu as croisés après derrière ?

  • Mathieu Rosz

    Il y a plein de formations qui existent aujourd'hui pour les métiers de l'événement. Sup de pub en dispense, plein d'écoles qui se sont mis à avoir des masters événementiels ou des masters de communication avec une spécificité événementielle. Toutes ne se valent pas pour avoir eu différents stagiaires et différents alternants de certains milieux. Après, ça reste vraiment une question de personnalité. C'est un métier qui fait parfois rêver, les paillettes de la fête, de l'event et tout, c'est bien, mais il ne faut pas oublier qu'on travaille quand les gens ne travaillent pas. Ce qui existe aujourd'hui n'existera plus demain, c'est-à-dire que c'est de l'éphémère. C'est des métiers qui demandent beaucoup de résistance sur des temps très courts. Tout le monde n'est pas capable physiologiquement d'encaisser ça. C'est-à-dire qu'il faut être résistant physiquement aussi.

  • Nicolas Guillermou

    Et mentalement. Parce qu'il peut y avoir une grosse charge mentale.

  • Mathieu Rosz

    Beaucoup de pression, beaucoup de charge mentale sur certains enjeux. Après, j'ai envie de dire, il n'y a pas de profil type. C'est à dire que il faut aimer ça, faut aimer l'adrénaline, faut aimer le stress, faut aimer le spectacle, faut aimer souffrir un petit peu un peu comme ceux qui font l'ultra trail ou des courses de fond moi je dis souvent un événement c'est une course de fond faut être d'une prêt physiquement prêt mentalement pas oublier de boire, pas oublier de manger parce que j'ai déjà vu des gens tomber dans les pommes sur des montages c'est pas drôle mais ça arrive et ce que je vois aujourd'hui quand les gens se forment, nous, tous ceux qui passent par chez Let's Prod, la première chose que je leur dis, c'est que l'événement a une saisonnalité. Il y a une temporalité dans un événement. Il y a toute la phase de production où on va être au bureau, on va penser son événement, on va essayer d'imaginer comment optimiser sa production, optimiser son montage de manière à ce que ça se passe le mieux possible pour tout le monde et que les temps de travail soient respectés, que tout soit dans les règles de l'art. Donc ça, c'est un temps dans lequel on on est au bureau, on a le temps de réfléchir, et après il y a le temps du terrain dans lequel on est dans l'instant présent, et on essaie de se projeter au maximum sur ce qui va se passer pour que ça joue le mieux possible, et que tout le monde se rende compte que c'est quelque chose de joli, et qu'on ne voit pas l'envers du décor.

  • Nicolas Guillermou

    J'ai eu l'occasion de dispenser aussi quelques cours à des étudiants, et je vais retranscrire là ce que je leur disais, parce que je pense que c'est vraiment important, c'est que vous êtes un groupe, une promo de 30, 40, des fois plus, euh Parce que vous avez tous envie de travailler dans l'événementiel, mais il n'y a pas autant de place pour tout le monde dans l'événementiel. Donc, vous n'y travaillerez pas tous. Et du coup, quand vous êtes étudiant, l'important, c'est aussi déjà de construire votre CV, de faire la différence par rapport à vos copains de promo qui sont vos copains, mais qui seront demain vos concurrents quand vous passerez un entretien pour un poste. Et dès le plus jeune âge, dès que possible, dès 18 ans, voire même avant, c'est de vous impliquer sur des événements. Ça va être bénévolement dans un premier temps, puis après en ayant pourquoi pas un statut d'auto-entrepreneur et en allant sur les événements, en vous impliquant, et même quand vous allez voir un événement, c'est d'avoir effectivement cet œil d'observation, pas seulement dire je vais voir un concert, je vais à un festival, je vais voir un match de foot, mais c'est déjà dans l'observation. Qui fait quoi ? Quels sont les postes ? Comment ça se passe ? Où sont les points, par exemple, critiques au niveau des flux d'entrée ? En vous disant comment est-ce que je pourrais faire si moi j'organisais là les flux, il y a une grande queue ici, d'autre côté il n'y a personne, comment est-ce que je pourrais, moi, dans le cas de l'organisateur, faire en sorte que ça se passe mieux. Et en fait, tout ça, ça se construit dès le plus jeune âge. Et ce qui vous permettra d'arriver à maturité, de plus facilement pouvoir rentrer dans ce milieu-là qui, à la fois, séduit beaucoup de monde, mais n'autorise pas tous les élus non plus.

  • Mathieu Rosz

    Ouais. Et puis, c'est très juste ce que tu dis. C'est d'ailleurs... on va faire un petit séminaire au mois de janvier on se retrouve tous sur une OP entre Monaco et Nice et donc on va prendre quelques jours avec les chouchous du bureau pour faire un petit séminaire et ce qu'on va les emmener faire c'est qu'on va les les emmener voir un spectacle ou une grosse manifestation sportive. Et tout simplement dans le but de venir vivre de l'intérieur en tant que spectateur une expérience événementielle que vous allez peut-être, vous, un jour, être même d'organiser. Et c'est très juste ce que tu dis, dire ça aux jeunes qui veulent se lancer, c'est simplement essayer de vous projeter quand vous allez quelque part sur l'expérience que vous êtes en train de vivre. Est-ce qu'elle est bien pensée ? Est-ce que vous avez pris du plaisir ? Qu'est-ce que ça a impliqué derrière ? Qu'est-ce que vous auriez amélioré si vous aviez fait autrement ? Et ça, chaque étudiant, chaque personne qui veut bosser dans l'évenementiel, elle peut le faire dans son asso sportive, elle peut le faire dans son école, elle peut le faire avec ses potes en organisant des voyages, etc. en se posant les questions de « je me mets à la place de la personne qui vit l'événement que je suis en train de produire » . Et si ça, c'est une réflexion et c'est une intellectualisation qui vous plaît, bah oui, il faut aller dans l'event. Ça veut dire simplement que vous avez les capacités pour faire ça. Si ça vous gonfle, c'est que ce n'est pas votre métier. Parce que quand vous irez vraiment dans l'event, vous ferez ça, mais en plus. vous ferez des horaires donc faudra aimer ce que vous faites je reprends ta phrase c'est quoi ? c'est la phrase de fin on va la reprendre tout à l'heure elle est assez juste.

  • Nicolas Guillermou

    Un dernier métier que j'aimerais bien qu'on aborde,c'est un métier que j'ai touché du doigt à l'occasion de la coupe du monde de rugby en 2023 mais c'est un métier que je sais que toi tu pratiques régulièrement c'est le métier de topeur. On en parlait tout à l'heure pour Anna aussi. Est-ce que tu peux nous raconter un petit peu quel est ce métier, en quoi ça consiste, et nous parler peut-être de certaines expériences que tu as eues à travers ce métier-là ?

  • Mathieu Rosz

    Oui, alors le métier de topeur, il y a plusieurs manières de le pratiquer. Moi, j'ai ma vision des choses, mon école, et les gens que j'ai formés à ça sont formés un peu à ma vision des choses. Après, chacun adapte son métier, mais pour moi, c'est un peu le chef d'orchestre du live de l'événement. C'est-à-dire que le topeur va être responsable de l'articulation du contenu du client sur scène. On est sur une convention pour un client industriel français, le big boss va monter sur scène, le topeur c'est lui qui va dire, attention, on fait monter à tel moment, son jingle court de temps à temps. Il va prévenir à chacun des techniciens, de toutes les interactions qui vont se passer sur scène, et eux vont devoir les suivre. On appelle ça un réseau d'ordre. Le topeur, c'est le chef du réseau d'ordre. Il a son casque sur les oreilles, et il annonce, attention, dans cinq secondes, lancement de telle vidéo, lancement de tel contenu, lancement de telle lumière, montée sur scène de telle ou telle personne. Alors, selon la complexité du show, le topeur, le métier est plus ou moins difficile. une convention de quatre heures où on a le boss de Total qui vient parler sur scène bon voilà c'est assez simple mais qui monte sur scène on met la lumière sur lui en film et à 3 angles de caméra et c'est réglé mais un événement où on fait un gros show avec de l'artistique à droite à gauche des tombées de kabuki et des révélations etc parfois sur une heure d'événements il y a 90 voire 150 tops à lancer. Disons top feu d'artifice, top lumière, attention, top monté de scène sur ça donc c'est un métier de chef d'orchestre c'est un métier d'adrénaline qui demande beaucoup de préparation qui demande une grande agilité parce que généralement on arrive sur l'événement la veille pour les répétitions on découvre l'équipe qui va opérer techniquement des fois on les connait, des fois on les connait pas ,des fois on a des bons des fois on a des pas bons, des fois le projet est plus ou moins bien préparé les contenus sont plus ou moins bien préparés donc on a tout un travail d'adaptation sur le terrain avec l'aide du directeur technique, on en revient au poste de tout à l'heure, avec l'aide du projet qui, elle, récupère les informations de chez le client pour construire le show, entre guillemets. Et alors, plus un show est préparé, par exemple, si on prend la cérémonie d'ouverture des JO, c'est Didier Bouquet qui l'a topé, ça a été préparé, préparé, plan A, plan B, plan C, en amont. Je ne sais pas tous les détails, mais parfois, il y a des événements qui sont des petits événements, 200, 300 personnes chez un client, on arrive un peu à l'arrache, on essaie de faire ce qu'on peut et ce qu'on a. C'est aussi des facettes du métier qui sont intéressantes.

  • Nicolas Guillermou

    Des fois, la run sheet n'est pas tout à fait complète. Il faut quasiment l'écrire au fil du spectacle.

  • Mathieu Rosz

    Et puis, il y a des improvisations. Parce que vous avez trois minutes pour briefer le PDG de Stellantis qui doit monter sur scène. Il vient, il a à peine vu ses slides. Il a sa dir com' qu'il lui a dû quoi faire. Et en fait, le mec, il a décidé de parler d'autre chose sur scène, d'inviter et de parler à une autre personne. Donc forcément, tu t'adaptes. Et tu racontes en live aux techniciens ce qui se passe et faire en sorte que ça soit visuellement pour le mieux et indolore, et surtout pour les gens qui participent.

  • Nicolas Guillermou

    Pour la partie événementielle, est-ce qu'il y a une personne, un livre, quelque chose, un événement qui t'a marqué, qui t'a inspiré et qui t'a peut-être donné le goût à ce métier ou qui te sert aujourd'hui, par exemple, un peu de modèle ?

  • Mathieu Rosz

    Au cours de ma formation, enfin au cours de mon parcours,le directeur des sports de l'école HEC, Patrick Patureau, qui était une figure rassurante et plutôt motivante, qui a beaucoup participé à mon intérêt pour le métier, même si lui, ce n'est pas son propre métier. Il m'a aidé, il m'a lancé là-dedans. Il y a Bruno Rossi que j'ai eu l'occasion de rencontrer qui m'a formé à la prod entre guillemets quand j'étais chez poster coop chez Cara avec Julien et après les inspirations c'est surtout ce qu'ont fait mes copains comme toi autour dans l'event qui m'ont inspiré dans mes aventures entrepreneuriales et événementielles ouais

  • Nicolas Guillermou

    Et dans 10 ans, qu'est-ce que tu deviendras ?

  • Mathieu Rosz

    Dans 10 ans, je suis guide de moyenne montagne, je fais consultant dans l'event à droite à gauche et je vais trimballer des gens en montagne parce que je kiffe et puis quand j'ai plus envie, je le fais juste pour moi. Voilà.

  • Nicolas Guillermou

    Donc dans 10 ans, plus d'événementiel, uniquement... du plaisir, du bonheur ou encore un petit peu d'événementiel ?

  • Mathieu Rosz

    Encore un peu d'événementiel parce que c'est aussi du plaisir et du bonheur. Au-delà d'un métier, c'est vraiment un truc que j'aime faire.

  • Nicolas Guillermou

    L'événementiel, mais loin de la région parisienne et avec des petits allers-retours pour le boulot.

  • Mathieu Rosz

    Oui c'est ça.

  • Nicolas Guillermou

    Un beau projet, puis la montagne, je crois que c'est un endroit un peu sympa qui te plaît bien. Et on va terminer sur une dernière question. Est-ce que tu as déjà réfléchi aux évolutions que peuvent amener l'intelligence artificielle dans nos métiers de l'événementiel ?

  • Mathieu Rosz

    Oui. Il y a deux ans, on a répondu à une scéno avec Julien sur un stand à la Foire de Paris pour une marque de climatiseurs très connue. On a fait une reco, on a pondu une scéno, le client l'a acheté c'était cool le stand s'est fait et Julien qui est un peu geek s'est amusé à tester un prompt d'ia graphique et a soumis le brief qu'on avait nous reçu auquel on avait répondu, l'ia nous sort quatre pistes sur ces quatre pistes il y avait notre piste C'est-à-dire que si on prompte bien une IA, ça va permettre à des gens qui ne savent pas forcément dessiner, qui ne savent pas forcément maîtriser des outils graphiques, 3DS Max, SketchUp, ce genre de choses, mais qui ont une culture du graphisme, qui ont fait des études d'art donc ils seront correctement prompter une ia dire ouais je veux une scène d'un style un peu néo classique genre de choses n'importe quoi mais voilà l'exemple et bah ça va réhabiliter les compétences de ces gens là ce sera plus seulement des geeks ou des gens qui maîtrisent informatique qui vont dessiner en 3D. Et ça, c'est intéressant, parce que ça va enrichir un peu le côté artistique de la manière de penser un événement. Et en termes de logistique, je ne l'ai pas encore testé, mais il y a des dirprod qui commencent à tester des modèles de... de diagrammes de gantt qui permettent de suivre un projet et la hiérarchisation des tâches se fait automatiquement en fonction de l'avancée du projet. Je n'ai pas encore trop mis le nez là-dedans, mais c'est des choses qui sont en cours et qui, je pense, vont améliorer un petit peu.

  • Nicolas Guillermou

    Tu vois ça comme une aide, finalement ?

  • Mathieu Rosz

    Je vois ça comme une aide parce que, de toute façon, l'immédiateté et l'intensité que demande un montage événementiel ou la construction d'un événement, ne peuvent pas se faire de manière automatique. Il y a forcément de la résilience, de l'adaptation, des solutions qui viennent d'ailleurs, qui doivent être trouvées pour réaliser un événement.

  • Nicolas Guillermou

    Merci beaucoup Mathieu. Avec plaisir. Merci de nous avoir accueillis ici dans les bureaux de Let's Prod. Et comme j'aime à dire, surtout n'oubliez pas, dans l'événementiel, on n'a pas un métier facile, mais c'est quand même mieux que de travailler.

  • Mathieu Rosz

    Oui, c'est ça.

  • Nicolas Guillermou

    Tu l'avais ?

  • Mathieu Rosz

    Oui, je l'avais !

  • Nicolas Guillermou

    Merci beaucoup d'avoir écouté jusqu'au bout ce podcast de Good Morning Event. N'hésitez pas à mettre une note de type 5 étoiles sur les plateformes à travers lesquelles vous écoutez le podcast et même un petit commentaire sur Spotify, ça aidera pour son référencement. Vous pouvez également nous envoyer un petit mail à l'adresse qui est indiquée en description pour nous conseiller de futurs invités ou nous faire part de vos impressions. Et à très bientôt pour un nouvel épisode.

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Description

🎙 Épisode 11 de Good Morning Event : Les métiers de l'événementiel, on décrypte le panel très large du secteur de l'event avec Mathieu Rosz, fondateur de Let's Prod avec plus de 20 ans d'expérience dans le secteur 🔥


Dans cet épisode de Good Morning Event, Nicolas Guillermou reçoit Mathieu Rosz, cofondateur (avec julien Pieuchot) de l’agence Let's Prod, pour plonger dans les coulisses des métiers de la production événementielle. De ses débuts dans le sport à la création de Let's Prod, Mathieu partage son parcours inspirant et une vision concrète des fonctions clés du secteur.


👉 Quels sont les rôles exacts d’un directeur de production (Dir Prod), d’un directeur technique (Dir Tech), d’un régisseur, d’un topper, ou encore d’un directeur logistique (Dir Log) ?
👉 Quelles sont les compétences clés pour réussir dans l’événementiel ?
👉 Quelle est l’influence croissante de l’intelligence artificielle dans la création de scénographies ou la gestion de projets ?
👉 Et comment se préparer dès aujourd’hui pour faire carrière dans ce secteur exigeant mais passionnant ?


Un épisode dense et accessible à tous ceux qui veulent mieux comprendre l’univers événementiel, ses métiers souvent méconnus, et les qualités humaines indispensables pour performer sur le terrain.


🎧 À écouter absolument si vous êtes étudiant, freelance, chef de projet ou simplement curieux de comprendre l'envers du décor des grands événements professionnels.
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Transcription

  • Bonjour à toutes et à tous et bienvenue sur Good Morning Event, le podcast de l'événementiel.

  • Nicolas Guillermou

    Bonjour à toutes et à tous et bienvenue sur le podcast Good Morning Event. Aujourd'hui, je suis avec Mathieu. Mathieu, bonjour.

  • Mathieu Rosz

    Bonjour.

  • Nicolas Guillermou

    Tu t'appelles Mathieu Rosz et tu es notre invité aujourd'hui parce que tu es le dirigeant de Let's Prod et qu'on va parler avec toi des différents métiers de l'événementiel. Mathieu, est-ce que tu peux nous raconter un petit peu comment ta carrière dans l'événementiel a commencé.

  • Mathieu Rosz

    Ma carrière dans l'événementiel s'est faite un peu par hasard. Par réseau, par rencontre, j'ai fini par atterrir dans le milieu événementiel et on a monté Let's Prod parce que je n'étais pas tout seul. On était quatre, quatre au départ. Et aujourd'hui, on est toujours deux des quatre au départ de l'aventure. Sortis d'école, on se destinait à travailler dans le milieu du sport et puis, on a finalement atterri dans le milieu de l'événementiel classique via une agence qui n'embauchait pas, mais qui prenait des freelances. Donc, on est devenus un peu des frees de l'événementiel chez Cara à Paris.

  • Nicolas Guillermou

    Tu parlais du milieu du sport, tu es passé je crois par le STAPS ?

  • Mathieu Rosz

    Oui, je suis passé par le STAPS au début pour être prof d'EPS, puis finalement la filière management de l'événementiel sportif m'a plu, donc je suis parti à Orsay où j'ai eu l'immense bonheur de te rencontrer Nico.

  • Nicolas Guillermou

    C'est réciproque.

  • Mathieu Rosz

    Et après, par réseau, on a atterri à Nantes, parce que, d'ailleurs, aussi un peu grâce à toi, parce que tu avais trouvé ce master-là qui nous a tous motivés à postuler. On s'est tous retrouvés là-bas, notamment Julien, associé à Let's Prod aujourd'hui,aussi.

  • Nicolas Guillermou

    Et je crois que tu démarres finalement l'événementiel en stage de ce Master 2, en allant à HEC organiser un championnat de rugby international.

  • Mathieu Rosz

    En fait, plutôt en stage de maîtrise de STAPS, à Orsay, là nous on s'est rencontrés quand tu étais à Bure, la direction des sports d'HEC organise la Coupe du Monde des grandes écoles de rugby. Vaste mot, ils invitent 8 écoles de commerce à faire un tournoi à HEC et il cherche un stagiaire et on est trois a avoir postulé je suis pris un peu par hasard je pensais pas l'être et on organise cette coupe du monde des grandes écoles de rugby et Juju d'ailleurs avec qui je suis associé aujourd'hui chez Let's Prod me rejoint pour la fin du projet dans la dernière ligne droite le dernier mois quand on a accueilli les délégations américaines, singapourienne, australienne, etc...

  • Nicolas Guillermou

    Alors master 2 puisque je me rattrape du coup, tu prends la direction de Nice, où tu découvres, toujours dans l'univers du rugby, la gestion d'un club avec tous les sujets liés au club.

  • Mathieu Rosz

    C'est Julien qui trouve le stage au rugby Nice-Côte d'Azur, le club qui est le fruit d'une fusion entre deux anciens clubs niçois, racheté par un milliardaire anglais, qui est en fédéral 1 à l'époque, et qui a pour ambition d'atteindre la Pro D2 et le Top 16, et de jouer en Coupe d'Europe à l'horizon des 4 ans. Donc ils font appel à un manager ancien joueur de Narbonne, Anthony Hill, qui recrute deux stagiaires en marketing et communication événementiel qui sont Julien Piochaud et moi-même. Et on reste d'abord 6 mois là-bas, puis on est entre guillemets embauché pour rester toute la saison et on se retrouve à, en plus de jouer avec la réserve, de faire la com, les événements et le sponsoring de ce club-là. Et on apprend l'event pour se faire des petits sous à coucher à côté de notre stage avec un des partenaires du club qui s'appelait Gallo Glass sur lequel on va monter démonter les scènes de notamment Lenny Kravitz sur l'yacht de Stark à Monaco voilà donc on découvre les prémices du roading événementiel en même temps qu'on est dans l'organisation d'événementiels sportifs avec le club de Nice qui est un modeste club de fédéral une mais bon quand même 3000 personnes à chaque match la billetterie à gérer, ce genre de choses c'était assez chouette.

  • Nicolas Guillermou

    Alors cette expérience va s'arrêter et tu vas revenir sur Paris tout comme Julien d'ailleurs et donc c'est là où vous démarrez finalement on va dire pleinement votre carrière dans l'événementiel au début en tant que free c'était quoi votre métier ?

  • Mathieu Rosz

    On retourne sur Paris moi je me mets à chercher un poste de chef de projet dans la prod événementiel parce que j'ai bien aimé les aspects prod que j'avais rencontré sur le terrain justement à Nice et notamment avec le partenaire Gallo Glass et on se retrouve chez Cara à être entre guillemets en "freex". On te fait un premier CDD de 3 mois, puis un deuxième, puis après on te dit que ce n'est pas légal de t'en faire un autre. Donc passe freelance, monte un statut d'auto, mais on s'engage à te donner du taf sur une année. C'est l'école de l'event à l'ancienne, on nous appelait un peu les gitans de la com à l'époque. C'est-à-dire que tu fais ta reco avec les commerciaux pour aller vendre un événement, ce sont des plans de com à 360, dont on est parti événementiel. Donc il y avait des directeurs de clientèle event qui proposaient des événements, on les montait avec eux, ces recos, ils les vendaient, et une fois que c'était vendu, il fallait tenir le budget et tenir la prod de ça dans des délais relativement courts un peu plus long que ceux qu'on a aujourd'hui dans le milieu parce que le métier a évolué mais quand même on est un peu couteau suisse quoi c'est à dire qu'on fait la prod de nos events on les suit commercialement, on fait les bilans, on accompagne le client et on est aussi, on brief les prestats, on brief les décos, on bricole des plans aux prémices de SketchUp à l'époque et tu apprends des couteaux suisses de l'événement.

  • Nicolas Guillermou

    Là, on est dans les années 2010-2011, par là.

  • Mathieu Rosz

    Ouais, ouais, ouais. C'est ça, jusqu'en 2012.

  • Nicolas Guillermou

    Et avec Julien Piochaud, du coup, et puis également Anna et Isabelle, vous vous dites et si on ne montait pas notre propre structure ?

  • Mathieu Rosz

    Ouais. Alors, à force d'être freelance dans l'événementiel, entre guillemets, entre guillemets freex, tu bosses, tu bosses, tu bosses. Et le jour où tu prends des vacances, tu prends du repos, tu essaies de construire un peu ta vie autour, tu te rends compte que pour revenir dans le milieu après un mois d'arrêt, un mois de vacances, ce genre de choses, il faut secouer ton réseau pendant trois mois pour à-nouveau être sur des projets. Donc, on a l'idée de faire un groupement de freelance en prod et de monter Let's Prod. Donc, on crée un logo, on crée une entité enfin une marque commerciale qu'on dépose je crois en 2012 à l'INPI, un truc comme ça et on monte les statuts officiels de Let's Prod qui est matriculé le 10 octobre 2013.

  • Nicolas Guillermou

    Donc il y a 11 ans maintenant, c'est un beau bébé qui a bien grandi

  • Mathieu Rosz

    Ouais c'est ça, il a grandi tranquillement et c'est cool

  • Nicolas Guillermou

    Alors Isabelle et Anna sont parties sur d'autres projets, même si Anna je crois continue aujourd'hui de rebosser avec vous mais elle-même à nouveau en tant que Free

  • Mathieu Rosz

    Ouais alors des projets de vie différents Isabelle est toujours dans l'événementiel. Elle a aussi une boîte de production qui s'appelle Chic & Boom, ça fonctionne pour elle, c'est très chouette. Et Anna, elle s'est dirigée vers... C'est une psychologue au départ, donc elle est retournée vers ses premiers amours. Et puis là, depuis deux ans, elle est revenue dans l'event. Elle fait partie des agents de Let's Prod qui nous accompagnent au topage tout au long de l'année, parce que c'est des missions qu'on couvre chez Let's Prod. Donc je l'ai formée là-dessus et elle vient nous dépanner de temps en temps sur des prods où on ne peut pas être avec Juju.

  • Nicolas Guillermou

    Vous êtes deux, Julien et toi, aux commandes aujourd'hui. Est-ce que tu peux nous raconter Let's Prod en quelques mots ? Quel type de projet événementiel vous gérez à l'année ?

  • Mathieu Rosz

    Alors, Let's Prod, aujourd'hui, c'est deux associés, c'est cinq personnes et une quinzaine de freelancers qui ont des accords permanents avec nous à l'année. Que ce soit en scénographie, direction technique, direction de production, régie générale, direction artistique, réalisation vidéo, de live, toujours dans le domaine de l'event, du show et du live. On intervient sur un scope qui va de la convention de 50 personnes en passant par les stands à Porte de Versailles jusqu'à l'événement ou concert de 5 000, 6 000 personnes. Ce n'est pas du très gros event type Coupe du Monde, mais on intervient un peu au pro sur des parties de ces events-là, au titre de consultant sur différents volets, que ce soit de la technique, de la prod, du projet ou du conseil, tout simplement.

  • Nicolas Guillermou

    Pour les gens qui se dirigent vers l'événementiel ou qui s'y intéressent, on n'est pas toujours familier finalement avec tous ces termes, tous ces métiers de l'événementiel. Et je m'étais dit que tu serais la bonne personne un petit peu pour qu'on essaie de passer en revue ces métiers et d'expliquer un petit peu quel est le champ d'application de chacun des métiers, où ça démarre, où ça s'arrête, sous quel statut. Parce qu'on parle de road, de régisseur, mais aussi de chef de projet, de dirtec, de dirprod, de dirlog, de topeur. Tout ça, c'est un jargon qui peut paraître un petit peu obscur. Et même moi qui suis dans l'événementiel, mais qui ne suis pas exactement sur la même chose, ce n'est pas forcément un jargon avec lequel je suis 100% familier. Est-ce qu'on peut faire un petit peu le point sur ces métiers, les qualités aussi inhérentes à chacun de ces métiers ?

  • Mathieu Rosz

    Oui, oui, c'est comme chaque métier. On a notre champ lexical et notre terminologie pour les postes. Par exemple, j'ai bossé récemment avec RMC et BFM. Ils ont presque les mêmes postes pour chacun de ceux que tu vas citer, mais avec des noms différents qui sont propres au milieu de la télé ou de la radio. Voilà, un dir prod, c'est quelqu'un qui dirige la production, c'est à dire qui est responsable de ce qu'il y a à produire, que ce soit des décors que ce soit nourrir les gens, tout ce qu'il va avoir à trait à la production technique, son vidéo, audiovisuel, il va faire en sorte que le projet se monte dans un cadre budgétaire et dans le respect de ce cadre budgétaire.

  • Nicolas Guillermou

    Et en général, il arrive très en amont, c'est-à-dire qu'il arrive au moment où on écrit la recommandation pour le client ?

  • Mathieu Rosz

    Alors oui, au moment des appels d'offres, les agences parlent à leur chef de projet ou leur directeur de clientèle, ont des comptes clients et vont leur proposer de l'event. Mais pour dimensionner ces events, pour leur dire attendez, vous avez une enveloppe de temps, vous voulez communiquer vers tant de personnes, on vous propose tel type d'événement, on va avoir besoin de budgéter ce genre d'événement, d'en étudier la faisabilité. En fonction de la complexité de l'événement, on va faire appel à un directeur de production qui lui va budgéter, va dire en déco il y en a à peu près pour temps, en technique il y en a pour temps, attention le faire venir là, les hôtels, ce genre de choses. Le dirprod va globaliser tout ça et donner une copie en disant voilà, dans "temps", ce que vous voulez faire c'est réalisable. Voilà, vous pouvez présenter ça dans votre reco. Ce qui fait que les chefs de projet, les agences qui ont une valeur créative, vont proposer une créa, vont proposer une DA d'un événement, et le Dirprod, lui, il aura veillé.

  • Nicolas Guillermou

    Une DA, c'est une direction artistique ?

  • Mathieu Rosz

    Une direction artistique, voilà. Et le Dirprod va veiller à ce que ce soit faisable et réalisable. En fonction de la complexité d'un événement, il va peut-être se faire aider, au moment de l'appel d'offres, par un Dirtech, qui lui va rentrer, directeur technique, dans tout le détail technique. La conception des décors, comment on fait pour les faire tenir en l'air, parce qu'on a un joli dessin, mais est-ce que c'est réalisable ? Il va rentrer plus dans le détail technique, il va avoir plus de compétences techniques que le dire prod. Tout simplement, il va aller clarifier encore plus la faisabilité pour la réalisation de l'événement. Ces gens-là, généralement, ils interviennent en direction technique sur les gros événements au moment des appels d'offres, parce que c'est des gros événements, il y a beaucoup de moyens, il faut vraiment être sûr de bien aborder le budget donc on fait appel à des têtes qui ont des expertises dans tous les corps de métier qui vont être concernés par la production.

  • Nicolas Guillermou

    Puis valider effectivement comme tu disais la faisabilité, quelque chose qui est en apesanteur il faut que ce soit soit posé soit suspendu il faut probablement amener aussi de l'électricité pour l'éclairer ou pour son fonctionnement, il y a des systèmes sur batterie mais à un moment donné si ça joue sur un certain temps et ces sujets là des fois au moment du dessin sont parfois un peu oubliés et réapparaissent des fois trop tardivement donc c'est son rôle aussi lui dans d'anticiper et de faire en sorte que ça soit bien pris en compte dès le début.

  • Mathieu Rosz

    Tout à fait. Vous imaginez que sans faire offense à leurs compétences techniques, mais un directeur artistique ou un responsable marketing de marque ou de boîte n'a pas forcément les compétences audiovisuelles pour répondre à la faisabilité d'un événement. Par contre, il va être capable d'avoir une idée de concept, il va être capable de penser à un événement et de le vendre à un client. Maintenant, il faut qu'il soit soutenu par des gens qui ont la compétence pour le rendre réalisable. C'est tout simplement le rôle du directeur de production et du directeur technique dans la phase d'appel d'offres et évidemment dans la phase de production de l'événement qui s'ensuit derrière.

  • Nicolas Guillermou

    Une fois que le package a séduit le client et que le client a signé, comment est-ce que ça se met en œuvre après derrière dans l'agence ? Comment est-ce qu'on avance entre le moment où le client signe le devis et le moment où on arrive le jour de l'événement, le jour de la production ?

  • Mathieu Rosz

    Le client a signé un devis que lui a soumis le chef de projet en concertation évidemment avec son direprod et son diretech et parfois son directeur logistique. Quand l'événement a besoin de loger beaucoup de personnes, nourrir beaucoup de personnes, on fait appel spécifiquement à un direlog sur les parties transferts des participants, etc.

  • Nicolas Guillermou

    C'est assez intéressant parce que le mot logistique, il ne renvoie pas forcément de prime abord à ce côté nourriture, hébergement, accès, transport. On a plutôt l'imagination des poids lourds, du matériel en tant que tel. Mais le direlog, c'est vraiment quelqu'un qui est plutôt lié au transport des hommes et avec tout ce qui va avec.

  • Mathieu Rosz

    Exactement. Et en fait, en gros, ces trois corps de métier-là ont donné leur précaution. On construit un rétro-planning qui va avec le budget qui a été vendu au client. Donc le budget que le client a signé s'entend avec un rétroplanning et des deadlines de validation pour sa scénographie, pour l'engagement de son mobilier et de ses décors en production, pour les commandes techniques et tout simplement le booking de l'ensemble du staff nécessaire à la réalisation de l'événement. Donc l'agence, elle, via son chef de projet et son directeur de clientèle, son rôle va être d'organiser des points de passage réguliers sur l'avancement de la production et les évolutions évidemment. Quand on construit un projet à six mois, six mois après, le projet a évolué. Le client a peut-être d'autres objectifs qu'il a fait évoluer au cours de la production de l'événement. Et donc, le chef de projet transmet les demandes au client. La prod répond par des solutions techniques et budgétaires à ces demandes-là pour la réalisation et le bon déroulé de l'événement.

  • Nicolas Guillermou

    Sur notre événement, on arrive presque au jour J, alors des fois un petit peu en amont parce qu'il y a une phase d'installation. Là, on voit des nouveaux métiers qui arrivent. On a souvent un régisseur ou une régisseuse. On a aussi souvent des roadies. Comment est-ce que ces métiers-là viennent s'articuler entre le chef de projet ? Alors, on dit toujours les noms masculins, mais c'est évidemment d'ailleurs les chefs de projet. Il y en a énormément qui sont des femmes, par exemple.

  • Mathieu Rosz

    C'est 80% dans les agences de communication des chefs de projet sont des postes pourvus par des femmes.

  • Nicolas Guillermou

    Oui, donc on emploie le terme, mais il est générique. Donc comment le régisseur, la régisseuse vient s'intercaler entre eux justement le chef de projet et puis les différents directeurs dont on a parlé par le passé.

  • Mathieu Rosz

    Alors, la chef de projet, elle, elle transmet les désirs client et elle va mettre tout en œuvre pour que ses équipes réalisent ce que le client souhaite. Voilà, donc elle organise les réunions de coordination. Et arrivé sur le terrain, le directeur de prod, ainsi que le directeur technique, ils ont besoin de relais quand l'événement est gros, c'est d'ailleurs pour couvrir les vacations horaires, parce qu'un événement, généralement, on travaille quand les gens ne travaillent pas, pour monter l'événement, et une fois que l'événement est monté, les gens arrivent, s'installent, puis après ils s'en vont. Si par exemple vous allez au Louvre, sous la pyramide du Louvre, vous allez travailler que le mardi. C'est-à-dire que le mardi à 6h du mat, vous commencez à bosser, et vous terminez le mercredi matin à 6h du mat, où vous rendez le dessous la pyramide à l'ouverture du musée. Donc tout doit être arrivé, avoir joué, et avoir disparu dans un temps extrêmement court. Donc il y a effectivement toute une arborescence de postes qui se met en place sur le terrain avec des régisseurs, des régisseurs adjoints, des directeurs photo, des directeurs, le directeur technique qui est là mais qui a des assistants aussi sur le terrain. On va avoir des têtes de pont par métier, des chefs déco, plus l'événement va être gros, plus on va avoir une multiplicité de postes et de postes de management par corps de métier. Mais grosso modo, oui, un régisseur va lui régir l'événement, il va en être... Il va être garant du bon fonctionnement et du bon déroulement de la production de l'événement sur le terrain avec son direprod, avec son directeur technique qui lui ont redonné un bouc des directives et généralement on se partage les vacations sur le terrain entre diretech, direprod et régisseur pour monter l'événement. Les roadies eux vont intervenir pour tout ce qui est tâche de manutention. On connaît tous l'image des mecs qui déchargent des flights pour un concert. Il y en a pour la déco, il y en a pour la technique. Voilà, c'est des postes de management sur des temps très courts, qui sont très propres à notre métier. C'est-à-dire que c'est des gens qui vont arriver, vont faire une vague de 16 heures sur le terrain, avec 40 personnes à manager, qu'ils n'auront pas connues la veille. Ils vont revivre la même chose deux jours plus tard sur un autre événement avec une autre équipe.

  • Nicolas Guillermou

    C'est à la fois toute la beauté et en même temps la difficulté de ce métier. C'est ça. C'est un métier où il faut être passionné parce que c'est fatigant. Quand on y est à 150%, on ne peut pas partir gérer autre chose en même temps. Quand on est là, il faut y être à fond.

  • Mathieu Rosz

    C'est ça. Sur un événement, tout ce qui n'est pas prévu doit être prévu. C'est-à-dire qu'il y a une deadline, c'est simple. Vous connaissez votre montage, vous arrivez, vous avez six heures pour monter. En 6 heures, mince, il n'y a pas de ménage qui est prévu. Qu'est-ce qu'on fait ? La moitié de l'équipe se met à balayer, à faire le ménage. On cherche des solutions en urgence. Ça arrive très rarement, ce genre de cas de figure. Mais en fait, c'est des postes où on demande énormément de polyvalence aux gens et énormément d'agilité et de réactivité. Tout se fait dans des temps et des délais très courts. Et parfois, on change beaucoup de choses en dernière minute. Pour les caprices de la mode. Pour faire référence à un milieu qui fait beaucoup de caprices dans l'event.

  • Nicolas Guillermou

    Quelles sont les qualités requises pour ces métiers-là dans l'événementiel ? Selon toi.

  • Mathieu Rosz

    Pour moi, il faut de la résilience, une grande capacité d'adaptation parce que on a des équipes très différentes à manager. On ne manage pas pareil une équipe de décorateur, qu'une équipe technique, qu'une équipe audiovisuelle, qu'une équipe d'artiste qui interviennent sur un événement et tous ces corps de métier, tous ces gens-là travaillent sur un événement. Donc on doit être capable d'adapter son management, on doit être capable de souplesse, parce qu'on est sur quelque chose qui est mouvant, qui est en permanence en train d'évoluer. C'est-à-dire qu'un projet, il est signé. au départ et sur un temps très court il va se produire mais il va évoluer tout autant dans les 24/48 dernières heures avant l'événement c'est que là que les derniers contenus se décide, se valide, que la direction com de l'annonceur qui vient sur l'événement, met son nez dans l'événement parce que tout délégué à l'agence au dernier moment. Il y a beaucoup d'habilités. En fait, pour moi, il faut avoir une grande curiosité, être un peu touche à tout. Ça sert toujours et être capable de s'adapter. C'est vraiment l'adaptabilité et la résilience qui sont pour moi les principales qualités de quelqu'un dans l'événement.

  • Nicolas Guillermou

    Et en termes de formation pour accéder à ces métiers-là, toi qui as travaillé avec des tas de personnes qui arrivent avec des parcours très différents et certains qui ont suivi des études directement liées à l'événementiel, d'autres qui arrivent de tas de métiers qui sont, on pourrait dire, en reconversion ou en adaptation, qui découvrent ce métier-là. Quels sont les parcours que tu as pu rencontrer autour de toi, que tu as trouvé inspirants ou est-ce qu'il y a des formations que tu as trouvées pertinentes par rapport aux gens que tu as croisés après derrière ?

  • Mathieu Rosz

    Il y a plein de formations qui existent aujourd'hui pour les métiers de l'événement. Sup de pub en dispense, plein d'écoles qui se sont mis à avoir des masters événementiels ou des masters de communication avec une spécificité événementielle. Toutes ne se valent pas pour avoir eu différents stagiaires et différents alternants de certains milieux. Après, ça reste vraiment une question de personnalité. C'est un métier qui fait parfois rêver, les paillettes de la fête, de l'event et tout, c'est bien, mais il ne faut pas oublier qu'on travaille quand les gens ne travaillent pas. Ce qui existe aujourd'hui n'existera plus demain, c'est-à-dire que c'est de l'éphémère. C'est des métiers qui demandent beaucoup de résistance sur des temps très courts. Tout le monde n'est pas capable physiologiquement d'encaisser ça. C'est-à-dire qu'il faut être résistant physiquement aussi.

  • Nicolas Guillermou

    Et mentalement. Parce qu'il peut y avoir une grosse charge mentale.

  • Mathieu Rosz

    Beaucoup de pression, beaucoup de charge mentale sur certains enjeux. Après, j'ai envie de dire, il n'y a pas de profil type. C'est à dire que il faut aimer ça, faut aimer l'adrénaline, faut aimer le stress, faut aimer le spectacle, faut aimer souffrir un petit peu un peu comme ceux qui font l'ultra trail ou des courses de fond moi je dis souvent un événement c'est une course de fond faut être d'une prêt physiquement prêt mentalement pas oublier de boire, pas oublier de manger parce que j'ai déjà vu des gens tomber dans les pommes sur des montages c'est pas drôle mais ça arrive et ce que je vois aujourd'hui quand les gens se forment, nous, tous ceux qui passent par chez Let's Prod, la première chose que je leur dis, c'est que l'événement a une saisonnalité. Il y a une temporalité dans un événement. Il y a toute la phase de production où on va être au bureau, on va penser son événement, on va essayer d'imaginer comment optimiser sa production, optimiser son montage de manière à ce que ça se passe le mieux possible pour tout le monde et que les temps de travail soient respectés, que tout soit dans les règles de l'art. Donc ça, c'est un temps dans lequel on on est au bureau, on a le temps de réfléchir, et après il y a le temps du terrain dans lequel on est dans l'instant présent, et on essaie de se projeter au maximum sur ce qui va se passer pour que ça joue le mieux possible, et que tout le monde se rende compte que c'est quelque chose de joli, et qu'on ne voit pas l'envers du décor.

  • Nicolas Guillermou

    J'ai eu l'occasion de dispenser aussi quelques cours à des étudiants, et je vais retranscrire là ce que je leur disais, parce que je pense que c'est vraiment important, c'est que vous êtes un groupe, une promo de 30, 40, des fois plus, euh Parce que vous avez tous envie de travailler dans l'événementiel, mais il n'y a pas autant de place pour tout le monde dans l'événementiel. Donc, vous n'y travaillerez pas tous. Et du coup, quand vous êtes étudiant, l'important, c'est aussi déjà de construire votre CV, de faire la différence par rapport à vos copains de promo qui sont vos copains, mais qui seront demain vos concurrents quand vous passerez un entretien pour un poste. Et dès le plus jeune âge, dès que possible, dès 18 ans, voire même avant, c'est de vous impliquer sur des événements. Ça va être bénévolement dans un premier temps, puis après en ayant pourquoi pas un statut d'auto-entrepreneur et en allant sur les événements, en vous impliquant, et même quand vous allez voir un événement, c'est d'avoir effectivement cet œil d'observation, pas seulement dire je vais voir un concert, je vais à un festival, je vais voir un match de foot, mais c'est déjà dans l'observation. Qui fait quoi ? Quels sont les postes ? Comment ça se passe ? Où sont les points, par exemple, critiques au niveau des flux d'entrée ? En vous disant comment est-ce que je pourrais faire si moi j'organisais là les flux, il y a une grande queue ici, d'autre côté il n'y a personne, comment est-ce que je pourrais, moi, dans le cas de l'organisateur, faire en sorte que ça se passe mieux. Et en fait, tout ça, ça se construit dès le plus jeune âge. Et ce qui vous permettra d'arriver à maturité, de plus facilement pouvoir rentrer dans ce milieu-là qui, à la fois, séduit beaucoup de monde, mais n'autorise pas tous les élus non plus.

  • Mathieu Rosz

    Ouais. Et puis, c'est très juste ce que tu dis. C'est d'ailleurs... on va faire un petit séminaire au mois de janvier on se retrouve tous sur une OP entre Monaco et Nice et donc on va prendre quelques jours avec les chouchous du bureau pour faire un petit séminaire et ce qu'on va les emmener faire c'est qu'on va les les emmener voir un spectacle ou une grosse manifestation sportive. Et tout simplement dans le but de venir vivre de l'intérieur en tant que spectateur une expérience événementielle que vous allez peut-être, vous, un jour, être même d'organiser. Et c'est très juste ce que tu dis, dire ça aux jeunes qui veulent se lancer, c'est simplement essayer de vous projeter quand vous allez quelque part sur l'expérience que vous êtes en train de vivre. Est-ce qu'elle est bien pensée ? Est-ce que vous avez pris du plaisir ? Qu'est-ce que ça a impliqué derrière ? Qu'est-ce que vous auriez amélioré si vous aviez fait autrement ? Et ça, chaque étudiant, chaque personne qui veut bosser dans l'évenementiel, elle peut le faire dans son asso sportive, elle peut le faire dans son école, elle peut le faire avec ses potes en organisant des voyages, etc. en se posant les questions de « je me mets à la place de la personne qui vit l'événement que je suis en train de produire » . Et si ça, c'est une réflexion et c'est une intellectualisation qui vous plaît, bah oui, il faut aller dans l'event. Ça veut dire simplement que vous avez les capacités pour faire ça. Si ça vous gonfle, c'est que ce n'est pas votre métier. Parce que quand vous irez vraiment dans l'event, vous ferez ça, mais en plus. vous ferez des horaires donc faudra aimer ce que vous faites je reprends ta phrase c'est quoi ? c'est la phrase de fin on va la reprendre tout à l'heure elle est assez juste.

  • Nicolas Guillermou

    Un dernier métier que j'aimerais bien qu'on aborde,c'est un métier que j'ai touché du doigt à l'occasion de la coupe du monde de rugby en 2023 mais c'est un métier que je sais que toi tu pratiques régulièrement c'est le métier de topeur. On en parlait tout à l'heure pour Anna aussi. Est-ce que tu peux nous raconter un petit peu quel est ce métier, en quoi ça consiste, et nous parler peut-être de certaines expériences que tu as eues à travers ce métier-là ?

  • Mathieu Rosz

    Oui, alors le métier de topeur, il y a plusieurs manières de le pratiquer. Moi, j'ai ma vision des choses, mon école, et les gens que j'ai formés à ça sont formés un peu à ma vision des choses. Après, chacun adapte son métier, mais pour moi, c'est un peu le chef d'orchestre du live de l'événement. C'est-à-dire que le topeur va être responsable de l'articulation du contenu du client sur scène. On est sur une convention pour un client industriel français, le big boss va monter sur scène, le topeur c'est lui qui va dire, attention, on fait monter à tel moment, son jingle court de temps à temps. Il va prévenir à chacun des techniciens, de toutes les interactions qui vont se passer sur scène, et eux vont devoir les suivre. On appelle ça un réseau d'ordre. Le topeur, c'est le chef du réseau d'ordre. Il a son casque sur les oreilles, et il annonce, attention, dans cinq secondes, lancement de telle vidéo, lancement de tel contenu, lancement de telle lumière, montée sur scène de telle ou telle personne. Alors, selon la complexité du show, le topeur, le métier est plus ou moins difficile. une convention de quatre heures où on a le boss de Total qui vient parler sur scène bon voilà c'est assez simple mais qui monte sur scène on met la lumière sur lui en film et à 3 angles de caméra et c'est réglé mais un événement où on fait un gros show avec de l'artistique à droite à gauche des tombées de kabuki et des révélations etc parfois sur une heure d'événements il y a 90 voire 150 tops à lancer. Disons top feu d'artifice, top lumière, attention, top monté de scène sur ça donc c'est un métier de chef d'orchestre c'est un métier d'adrénaline qui demande beaucoup de préparation qui demande une grande agilité parce que généralement on arrive sur l'événement la veille pour les répétitions on découvre l'équipe qui va opérer techniquement des fois on les connait, des fois on les connait pas ,des fois on a des bons des fois on a des pas bons, des fois le projet est plus ou moins bien préparé les contenus sont plus ou moins bien préparés donc on a tout un travail d'adaptation sur le terrain avec l'aide du directeur technique, on en revient au poste de tout à l'heure, avec l'aide du projet qui, elle, récupère les informations de chez le client pour construire le show, entre guillemets. Et alors, plus un show est préparé, par exemple, si on prend la cérémonie d'ouverture des JO, c'est Didier Bouquet qui l'a topé, ça a été préparé, préparé, plan A, plan B, plan C, en amont. Je ne sais pas tous les détails, mais parfois, il y a des événements qui sont des petits événements, 200, 300 personnes chez un client, on arrive un peu à l'arrache, on essaie de faire ce qu'on peut et ce qu'on a. C'est aussi des facettes du métier qui sont intéressantes.

  • Nicolas Guillermou

    Des fois, la run sheet n'est pas tout à fait complète. Il faut quasiment l'écrire au fil du spectacle.

  • Mathieu Rosz

    Et puis, il y a des improvisations. Parce que vous avez trois minutes pour briefer le PDG de Stellantis qui doit monter sur scène. Il vient, il a à peine vu ses slides. Il a sa dir com' qu'il lui a dû quoi faire. Et en fait, le mec, il a décidé de parler d'autre chose sur scène, d'inviter et de parler à une autre personne. Donc forcément, tu t'adaptes. Et tu racontes en live aux techniciens ce qui se passe et faire en sorte que ça soit visuellement pour le mieux et indolore, et surtout pour les gens qui participent.

  • Nicolas Guillermou

    Pour la partie événementielle, est-ce qu'il y a une personne, un livre, quelque chose, un événement qui t'a marqué, qui t'a inspiré et qui t'a peut-être donné le goût à ce métier ou qui te sert aujourd'hui, par exemple, un peu de modèle ?

  • Mathieu Rosz

    Au cours de ma formation, enfin au cours de mon parcours,le directeur des sports de l'école HEC, Patrick Patureau, qui était une figure rassurante et plutôt motivante, qui a beaucoup participé à mon intérêt pour le métier, même si lui, ce n'est pas son propre métier. Il m'a aidé, il m'a lancé là-dedans. Il y a Bruno Rossi que j'ai eu l'occasion de rencontrer qui m'a formé à la prod entre guillemets quand j'étais chez poster coop chez Cara avec Julien et après les inspirations c'est surtout ce qu'ont fait mes copains comme toi autour dans l'event qui m'ont inspiré dans mes aventures entrepreneuriales et événementielles ouais

  • Nicolas Guillermou

    Et dans 10 ans, qu'est-ce que tu deviendras ?

  • Mathieu Rosz

    Dans 10 ans, je suis guide de moyenne montagne, je fais consultant dans l'event à droite à gauche et je vais trimballer des gens en montagne parce que je kiffe et puis quand j'ai plus envie, je le fais juste pour moi. Voilà.

  • Nicolas Guillermou

    Donc dans 10 ans, plus d'événementiel, uniquement... du plaisir, du bonheur ou encore un petit peu d'événementiel ?

  • Mathieu Rosz

    Encore un peu d'événementiel parce que c'est aussi du plaisir et du bonheur. Au-delà d'un métier, c'est vraiment un truc que j'aime faire.

  • Nicolas Guillermou

    L'événementiel, mais loin de la région parisienne et avec des petits allers-retours pour le boulot.

  • Mathieu Rosz

    Oui c'est ça.

  • Nicolas Guillermou

    Un beau projet, puis la montagne, je crois que c'est un endroit un peu sympa qui te plaît bien. Et on va terminer sur une dernière question. Est-ce que tu as déjà réfléchi aux évolutions que peuvent amener l'intelligence artificielle dans nos métiers de l'événementiel ?

  • Mathieu Rosz

    Oui. Il y a deux ans, on a répondu à une scéno avec Julien sur un stand à la Foire de Paris pour une marque de climatiseurs très connue. On a fait une reco, on a pondu une scéno, le client l'a acheté c'était cool le stand s'est fait et Julien qui est un peu geek s'est amusé à tester un prompt d'ia graphique et a soumis le brief qu'on avait nous reçu auquel on avait répondu, l'ia nous sort quatre pistes sur ces quatre pistes il y avait notre piste C'est-à-dire que si on prompte bien une IA, ça va permettre à des gens qui ne savent pas forcément dessiner, qui ne savent pas forcément maîtriser des outils graphiques, 3DS Max, SketchUp, ce genre de choses, mais qui ont une culture du graphisme, qui ont fait des études d'art donc ils seront correctement prompter une ia dire ouais je veux une scène d'un style un peu néo classique genre de choses n'importe quoi mais voilà l'exemple et bah ça va réhabiliter les compétences de ces gens là ce sera plus seulement des geeks ou des gens qui maîtrisent informatique qui vont dessiner en 3D. Et ça, c'est intéressant, parce que ça va enrichir un peu le côté artistique de la manière de penser un événement. Et en termes de logistique, je ne l'ai pas encore testé, mais il y a des dirprod qui commencent à tester des modèles de... de diagrammes de gantt qui permettent de suivre un projet et la hiérarchisation des tâches se fait automatiquement en fonction de l'avancée du projet. Je n'ai pas encore trop mis le nez là-dedans, mais c'est des choses qui sont en cours et qui, je pense, vont améliorer un petit peu.

  • Nicolas Guillermou

    Tu vois ça comme une aide, finalement ?

  • Mathieu Rosz

    Je vois ça comme une aide parce que, de toute façon, l'immédiateté et l'intensité que demande un montage événementiel ou la construction d'un événement, ne peuvent pas se faire de manière automatique. Il y a forcément de la résilience, de l'adaptation, des solutions qui viennent d'ailleurs, qui doivent être trouvées pour réaliser un événement.

  • Nicolas Guillermou

    Merci beaucoup Mathieu. Avec plaisir. Merci de nous avoir accueillis ici dans les bureaux de Let's Prod. Et comme j'aime à dire, surtout n'oubliez pas, dans l'événementiel, on n'a pas un métier facile, mais c'est quand même mieux que de travailler.

  • Mathieu Rosz

    Oui, c'est ça.

  • Nicolas Guillermou

    Tu l'avais ?

  • Mathieu Rosz

    Oui, je l'avais !

  • Nicolas Guillermou

    Merci beaucoup d'avoir écouté jusqu'au bout ce podcast de Good Morning Event. N'hésitez pas à mettre une note de type 5 étoiles sur les plateformes à travers lesquelles vous écoutez le podcast et même un petit commentaire sur Spotify, ça aidera pour son référencement. Vous pouvez également nous envoyer un petit mail à l'adresse qui est indiquée en description pour nous conseiller de futurs invités ou nous faire part de vos impressions. Et à très bientôt pour un nouvel épisode.

Description

🎙 Épisode 11 de Good Morning Event : Les métiers de l'événementiel, on décrypte le panel très large du secteur de l'event avec Mathieu Rosz, fondateur de Let's Prod avec plus de 20 ans d'expérience dans le secteur 🔥


Dans cet épisode de Good Morning Event, Nicolas Guillermou reçoit Mathieu Rosz, cofondateur (avec julien Pieuchot) de l’agence Let's Prod, pour plonger dans les coulisses des métiers de la production événementielle. De ses débuts dans le sport à la création de Let's Prod, Mathieu partage son parcours inspirant et une vision concrète des fonctions clés du secteur.


👉 Quels sont les rôles exacts d’un directeur de production (Dir Prod), d’un directeur technique (Dir Tech), d’un régisseur, d’un topper, ou encore d’un directeur logistique (Dir Log) ?
👉 Quelles sont les compétences clés pour réussir dans l’événementiel ?
👉 Quelle est l’influence croissante de l’intelligence artificielle dans la création de scénographies ou la gestion de projets ?
👉 Et comment se préparer dès aujourd’hui pour faire carrière dans ce secteur exigeant mais passionnant ?


Un épisode dense et accessible à tous ceux qui veulent mieux comprendre l’univers événementiel, ses métiers souvent méconnus, et les qualités humaines indispensables pour performer sur le terrain.


🎧 À écouter absolument si vous êtes étudiant, freelance, chef de projet ou simplement curieux de comprendre l'envers du décor des grands événements professionnels.
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Transcription

  • Bonjour à toutes et à tous et bienvenue sur Good Morning Event, le podcast de l'événementiel.

  • Nicolas Guillermou

    Bonjour à toutes et à tous et bienvenue sur le podcast Good Morning Event. Aujourd'hui, je suis avec Mathieu. Mathieu, bonjour.

  • Mathieu Rosz

    Bonjour.

  • Nicolas Guillermou

    Tu t'appelles Mathieu Rosz et tu es notre invité aujourd'hui parce que tu es le dirigeant de Let's Prod et qu'on va parler avec toi des différents métiers de l'événementiel. Mathieu, est-ce que tu peux nous raconter un petit peu comment ta carrière dans l'événementiel a commencé.

  • Mathieu Rosz

    Ma carrière dans l'événementiel s'est faite un peu par hasard. Par réseau, par rencontre, j'ai fini par atterrir dans le milieu événementiel et on a monté Let's Prod parce que je n'étais pas tout seul. On était quatre, quatre au départ. Et aujourd'hui, on est toujours deux des quatre au départ de l'aventure. Sortis d'école, on se destinait à travailler dans le milieu du sport et puis, on a finalement atterri dans le milieu de l'événementiel classique via une agence qui n'embauchait pas, mais qui prenait des freelances. Donc, on est devenus un peu des frees de l'événementiel chez Cara à Paris.

  • Nicolas Guillermou

    Tu parlais du milieu du sport, tu es passé je crois par le STAPS ?

  • Mathieu Rosz

    Oui, je suis passé par le STAPS au début pour être prof d'EPS, puis finalement la filière management de l'événementiel sportif m'a plu, donc je suis parti à Orsay où j'ai eu l'immense bonheur de te rencontrer Nico.

  • Nicolas Guillermou

    C'est réciproque.

  • Mathieu Rosz

    Et après, par réseau, on a atterri à Nantes, parce que, d'ailleurs, aussi un peu grâce à toi, parce que tu avais trouvé ce master-là qui nous a tous motivés à postuler. On s'est tous retrouvés là-bas, notamment Julien, associé à Let's Prod aujourd'hui,aussi.

  • Nicolas Guillermou

    Et je crois que tu démarres finalement l'événementiel en stage de ce Master 2, en allant à HEC organiser un championnat de rugby international.

  • Mathieu Rosz

    En fait, plutôt en stage de maîtrise de STAPS, à Orsay, là nous on s'est rencontrés quand tu étais à Bure, la direction des sports d'HEC organise la Coupe du Monde des grandes écoles de rugby. Vaste mot, ils invitent 8 écoles de commerce à faire un tournoi à HEC et il cherche un stagiaire et on est trois a avoir postulé je suis pris un peu par hasard je pensais pas l'être et on organise cette coupe du monde des grandes écoles de rugby et Juju d'ailleurs avec qui je suis associé aujourd'hui chez Let's Prod me rejoint pour la fin du projet dans la dernière ligne droite le dernier mois quand on a accueilli les délégations américaines, singapourienne, australienne, etc...

  • Nicolas Guillermou

    Alors master 2 puisque je me rattrape du coup, tu prends la direction de Nice, où tu découvres, toujours dans l'univers du rugby, la gestion d'un club avec tous les sujets liés au club.

  • Mathieu Rosz

    C'est Julien qui trouve le stage au rugby Nice-Côte d'Azur, le club qui est le fruit d'une fusion entre deux anciens clubs niçois, racheté par un milliardaire anglais, qui est en fédéral 1 à l'époque, et qui a pour ambition d'atteindre la Pro D2 et le Top 16, et de jouer en Coupe d'Europe à l'horizon des 4 ans. Donc ils font appel à un manager ancien joueur de Narbonne, Anthony Hill, qui recrute deux stagiaires en marketing et communication événementiel qui sont Julien Piochaud et moi-même. Et on reste d'abord 6 mois là-bas, puis on est entre guillemets embauché pour rester toute la saison et on se retrouve à, en plus de jouer avec la réserve, de faire la com, les événements et le sponsoring de ce club-là. Et on apprend l'event pour se faire des petits sous à coucher à côté de notre stage avec un des partenaires du club qui s'appelait Gallo Glass sur lequel on va monter démonter les scènes de notamment Lenny Kravitz sur l'yacht de Stark à Monaco voilà donc on découvre les prémices du roading événementiel en même temps qu'on est dans l'organisation d'événementiels sportifs avec le club de Nice qui est un modeste club de fédéral une mais bon quand même 3000 personnes à chaque match la billetterie à gérer, ce genre de choses c'était assez chouette.

  • Nicolas Guillermou

    Alors cette expérience va s'arrêter et tu vas revenir sur Paris tout comme Julien d'ailleurs et donc c'est là où vous démarrez finalement on va dire pleinement votre carrière dans l'événementiel au début en tant que free c'était quoi votre métier ?

  • Mathieu Rosz

    On retourne sur Paris moi je me mets à chercher un poste de chef de projet dans la prod événementiel parce que j'ai bien aimé les aspects prod que j'avais rencontré sur le terrain justement à Nice et notamment avec le partenaire Gallo Glass et on se retrouve chez Cara à être entre guillemets en "freex". On te fait un premier CDD de 3 mois, puis un deuxième, puis après on te dit que ce n'est pas légal de t'en faire un autre. Donc passe freelance, monte un statut d'auto, mais on s'engage à te donner du taf sur une année. C'est l'école de l'event à l'ancienne, on nous appelait un peu les gitans de la com à l'époque. C'est-à-dire que tu fais ta reco avec les commerciaux pour aller vendre un événement, ce sont des plans de com à 360, dont on est parti événementiel. Donc il y avait des directeurs de clientèle event qui proposaient des événements, on les montait avec eux, ces recos, ils les vendaient, et une fois que c'était vendu, il fallait tenir le budget et tenir la prod de ça dans des délais relativement courts un peu plus long que ceux qu'on a aujourd'hui dans le milieu parce que le métier a évolué mais quand même on est un peu couteau suisse quoi c'est à dire qu'on fait la prod de nos events on les suit commercialement, on fait les bilans, on accompagne le client et on est aussi, on brief les prestats, on brief les décos, on bricole des plans aux prémices de SketchUp à l'époque et tu apprends des couteaux suisses de l'événement.

  • Nicolas Guillermou

    Là, on est dans les années 2010-2011, par là.

  • Mathieu Rosz

    Ouais, ouais, ouais. C'est ça, jusqu'en 2012.

  • Nicolas Guillermou

    Et avec Julien Piochaud, du coup, et puis également Anna et Isabelle, vous vous dites et si on ne montait pas notre propre structure ?

  • Mathieu Rosz

    Ouais. Alors, à force d'être freelance dans l'événementiel, entre guillemets, entre guillemets freex, tu bosses, tu bosses, tu bosses. Et le jour où tu prends des vacances, tu prends du repos, tu essaies de construire un peu ta vie autour, tu te rends compte que pour revenir dans le milieu après un mois d'arrêt, un mois de vacances, ce genre de choses, il faut secouer ton réseau pendant trois mois pour à-nouveau être sur des projets. Donc, on a l'idée de faire un groupement de freelance en prod et de monter Let's Prod. Donc, on crée un logo, on crée une entité enfin une marque commerciale qu'on dépose je crois en 2012 à l'INPI, un truc comme ça et on monte les statuts officiels de Let's Prod qui est matriculé le 10 octobre 2013.

  • Nicolas Guillermou

    Donc il y a 11 ans maintenant, c'est un beau bébé qui a bien grandi

  • Mathieu Rosz

    Ouais c'est ça, il a grandi tranquillement et c'est cool

  • Nicolas Guillermou

    Alors Isabelle et Anna sont parties sur d'autres projets, même si Anna je crois continue aujourd'hui de rebosser avec vous mais elle-même à nouveau en tant que Free

  • Mathieu Rosz

    Ouais alors des projets de vie différents Isabelle est toujours dans l'événementiel. Elle a aussi une boîte de production qui s'appelle Chic & Boom, ça fonctionne pour elle, c'est très chouette. Et Anna, elle s'est dirigée vers... C'est une psychologue au départ, donc elle est retournée vers ses premiers amours. Et puis là, depuis deux ans, elle est revenue dans l'event. Elle fait partie des agents de Let's Prod qui nous accompagnent au topage tout au long de l'année, parce que c'est des missions qu'on couvre chez Let's Prod. Donc je l'ai formée là-dessus et elle vient nous dépanner de temps en temps sur des prods où on ne peut pas être avec Juju.

  • Nicolas Guillermou

    Vous êtes deux, Julien et toi, aux commandes aujourd'hui. Est-ce que tu peux nous raconter Let's Prod en quelques mots ? Quel type de projet événementiel vous gérez à l'année ?

  • Mathieu Rosz

    Alors, Let's Prod, aujourd'hui, c'est deux associés, c'est cinq personnes et une quinzaine de freelancers qui ont des accords permanents avec nous à l'année. Que ce soit en scénographie, direction technique, direction de production, régie générale, direction artistique, réalisation vidéo, de live, toujours dans le domaine de l'event, du show et du live. On intervient sur un scope qui va de la convention de 50 personnes en passant par les stands à Porte de Versailles jusqu'à l'événement ou concert de 5 000, 6 000 personnes. Ce n'est pas du très gros event type Coupe du Monde, mais on intervient un peu au pro sur des parties de ces events-là, au titre de consultant sur différents volets, que ce soit de la technique, de la prod, du projet ou du conseil, tout simplement.

  • Nicolas Guillermou

    Pour les gens qui se dirigent vers l'événementiel ou qui s'y intéressent, on n'est pas toujours familier finalement avec tous ces termes, tous ces métiers de l'événementiel. Et je m'étais dit que tu serais la bonne personne un petit peu pour qu'on essaie de passer en revue ces métiers et d'expliquer un petit peu quel est le champ d'application de chacun des métiers, où ça démarre, où ça s'arrête, sous quel statut. Parce qu'on parle de road, de régisseur, mais aussi de chef de projet, de dirtec, de dirprod, de dirlog, de topeur. Tout ça, c'est un jargon qui peut paraître un petit peu obscur. Et même moi qui suis dans l'événementiel, mais qui ne suis pas exactement sur la même chose, ce n'est pas forcément un jargon avec lequel je suis 100% familier. Est-ce qu'on peut faire un petit peu le point sur ces métiers, les qualités aussi inhérentes à chacun de ces métiers ?

  • Mathieu Rosz

    Oui, oui, c'est comme chaque métier. On a notre champ lexical et notre terminologie pour les postes. Par exemple, j'ai bossé récemment avec RMC et BFM. Ils ont presque les mêmes postes pour chacun de ceux que tu vas citer, mais avec des noms différents qui sont propres au milieu de la télé ou de la radio. Voilà, un dir prod, c'est quelqu'un qui dirige la production, c'est à dire qui est responsable de ce qu'il y a à produire, que ce soit des décors que ce soit nourrir les gens, tout ce qu'il va avoir à trait à la production technique, son vidéo, audiovisuel, il va faire en sorte que le projet se monte dans un cadre budgétaire et dans le respect de ce cadre budgétaire.

  • Nicolas Guillermou

    Et en général, il arrive très en amont, c'est-à-dire qu'il arrive au moment où on écrit la recommandation pour le client ?

  • Mathieu Rosz

    Alors oui, au moment des appels d'offres, les agences parlent à leur chef de projet ou leur directeur de clientèle, ont des comptes clients et vont leur proposer de l'event. Mais pour dimensionner ces events, pour leur dire attendez, vous avez une enveloppe de temps, vous voulez communiquer vers tant de personnes, on vous propose tel type d'événement, on va avoir besoin de budgéter ce genre d'événement, d'en étudier la faisabilité. En fonction de la complexité de l'événement, on va faire appel à un directeur de production qui lui va budgéter, va dire en déco il y en a à peu près pour temps, en technique il y en a pour temps, attention le faire venir là, les hôtels, ce genre de choses. Le dirprod va globaliser tout ça et donner une copie en disant voilà, dans "temps", ce que vous voulez faire c'est réalisable. Voilà, vous pouvez présenter ça dans votre reco. Ce qui fait que les chefs de projet, les agences qui ont une valeur créative, vont proposer une créa, vont proposer une DA d'un événement, et le Dirprod, lui, il aura veillé.

  • Nicolas Guillermou

    Une DA, c'est une direction artistique ?

  • Mathieu Rosz

    Une direction artistique, voilà. Et le Dirprod va veiller à ce que ce soit faisable et réalisable. En fonction de la complexité d'un événement, il va peut-être se faire aider, au moment de l'appel d'offres, par un Dirtech, qui lui va rentrer, directeur technique, dans tout le détail technique. La conception des décors, comment on fait pour les faire tenir en l'air, parce qu'on a un joli dessin, mais est-ce que c'est réalisable ? Il va rentrer plus dans le détail technique, il va avoir plus de compétences techniques que le dire prod. Tout simplement, il va aller clarifier encore plus la faisabilité pour la réalisation de l'événement. Ces gens-là, généralement, ils interviennent en direction technique sur les gros événements au moment des appels d'offres, parce que c'est des gros événements, il y a beaucoup de moyens, il faut vraiment être sûr de bien aborder le budget donc on fait appel à des têtes qui ont des expertises dans tous les corps de métier qui vont être concernés par la production.

  • Nicolas Guillermou

    Puis valider effectivement comme tu disais la faisabilité, quelque chose qui est en apesanteur il faut que ce soit soit posé soit suspendu il faut probablement amener aussi de l'électricité pour l'éclairer ou pour son fonctionnement, il y a des systèmes sur batterie mais à un moment donné si ça joue sur un certain temps et ces sujets là des fois au moment du dessin sont parfois un peu oubliés et réapparaissent des fois trop tardivement donc c'est son rôle aussi lui dans d'anticiper et de faire en sorte que ça soit bien pris en compte dès le début.

  • Mathieu Rosz

    Tout à fait. Vous imaginez que sans faire offense à leurs compétences techniques, mais un directeur artistique ou un responsable marketing de marque ou de boîte n'a pas forcément les compétences audiovisuelles pour répondre à la faisabilité d'un événement. Par contre, il va être capable d'avoir une idée de concept, il va être capable de penser à un événement et de le vendre à un client. Maintenant, il faut qu'il soit soutenu par des gens qui ont la compétence pour le rendre réalisable. C'est tout simplement le rôle du directeur de production et du directeur technique dans la phase d'appel d'offres et évidemment dans la phase de production de l'événement qui s'ensuit derrière.

  • Nicolas Guillermou

    Une fois que le package a séduit le client et que le client a signé, comment est-ce que ça se met en œuvre après derrière dans l'agence ? Comment est-ce qu'on avance entre le moment où le client signe le devis et le moment où on arrive le jour de l'événement, le jour de la production ?

  • Mathieu Rosz

    Le client a signé un devis que lui a soumis le chef de projet en concertation évidemment avec son direprod et son diretech et parfois son directeur logistique. Quand l'événement a besoin de loger beaucoup de personnes, nourrir beaucoup de personnes, on fait appel spécifiquement à un direlog sur les parties transferts des participants, etc.

  • Nicolas Guillermou

    C'est assez intéressant parce que le mot logistique, il ne renvoie pas forcément de prime abord à ce côté nourriture, hébergement, accès, transport. On a plutôt l'imagination des poids lourds, du matériel en tant que tel. Mais le direlog, c'est vraiment quelqu'un qui est plutôt lié au transport des hommes et avec tout ce qui va avec.

  • Mathieu Rosz

    Exactement. Et en fait, en gros, ces trois corps de métier-là ont donné leur précaution. On construit un rétro-planning qui va avec le budget qui a été vendu au client. Donc le budget que le client a signé s'entend avec un rétroplanning et des deadlines de validation pour sa scénographie, pour l'engagement de son mobilier et de ses décors en production, pour les commandes techniques et tout simplement le booking de l'ensemble du staff nécessaire à la réalisation de l'événement. Donc l'agence, elle, via son chef de projet et son directeur de clientèle, son rôle va être d'organiser des points de passage réguliers sur l'avancement de la production et les évolutions évidemment. Quand on construit un projet à six mois, six mois après, le projet a évolué. Le client a peut-être d'autres objectifs qu'il a fait évoluer au cours de la production de l'événement. Et donc, le chef de projet transmet les demandes au client. La prod répond par des solutions techniques et budgétaires à ces demandes-là pour la réalisation et le bon déroulé de l'événement.

  • Nicolas Guillermou

    Sur notre événement, on arrive presque au jour J, alors des fois un petit peu en amont parce qu'il y a une phase d'installation. Là, on voit des nouveaux métiers qui arrivent. On a souvent un régisseur ou une régisseuse. On a aussi souvent des roadies. Comment est-ce que ces métiers-là viennent s'articuler entre le chef de projet ? Alors, on dit toujours les noms masculins, mais c'est évidemment d'ailleurs les chefs de projet. Il y en a énormément qui sont des femmes, par exemple.

  • Mathieu Rosz

    C'est 80% dans les agences de communication des chefs de projet sont des postes pourvus par des femmes.

  • Nicolas Guillermou

    Oui, donc on emploie le terme, mais il est générique. Donc comment le régisseur, la régisseuse vient s'intercaler entre eux justement le chef de projet et puis les différents directeurs dont on a parlé par le passé.

  • Mathieu Rosz

    Alors, la chef de projet, elle, elle transmet les désirs client et elle va mettre tout en œuvre pour que ses équipes réalisent ce que le client souhaite. Voilà, donc elle organise les réunions de coordination. Et arrivé sur le terrain, le directeur de prod, ainsi que le directeur technique, ils ont besoin de relais quand l'événement est gros, c'est d'ailleurs pour couvrir les vacations horaires, parce qu'un événement, généralement, on travaille quand les gens ne travaillent pas, pour monter l'événement, et une fois que l'événement est monté, les gens arrivent, s'installent, puis après ils s'en vont. Si par exemple vous allez au Louvre, sous la pyramide du Louvre, vous allez travailler que le mardi. C'est-à-dire que le mardi à 6h du mat, vous commencez à bosser, et vous terminez le mercredi matin à 6h du mat, où vous rendez le dessous la pyramide à l'ouverture du musée. Donc tout doit être arrivé, avoir joué, et avoir disparu dans un temps extrêmement court. Donc il y a effectivement toute une arborescence de postes qui se met en place sur le terrain avec des régisseurs, des régisseurs adjoints, des directeurs photo, des directeurs, le directeur technique qui est là mais qui a des assistants aussi sur le terrain. On va avoir des têtes de pont par métier, des chefs déco, plus l'événement va être gros, plus on va avoir une multiplicité de postes et de postes de management par corps de métier. Mais grosso modo, oui, un régisseur va lui régir l'événement, il va en être... Il va être garant du bon fonctionnement et du bon déroulement de la production de l'événement sur le terrain avec son direprod, avec son directeur technique qui lui ont redonné un bouc des directives et généralement on se partage les vacations sur le terrain entre diretech, direprod et régisseur pour monter l'événement. Les roadies eux vont intervenir pour tout ce qui est tâche de manutention. On connaît tous l'image des mecs qui déchargent des flights pour un concert. Il y en a pour la déco, il y en a pour la technique. Voilà, c'est des postes de management sur des temps très courts, qui sont très propres à notre métier. C'est-à-dire que c'est des gens qui vont arriver, vont faire une vague de 16 heures sur le terrain, avec 40 personnes à manager, qu'ils n'auront pas connues la veille. Ils vont revivre la même chose deux jours plus tard sur un autre événement avec une autre équipe.

  • Nicolas Guillermou

    C'est à la fois toute la beauté et en même temps la difficulté de ce métier. C'est ça. C'est un métier où il faut être passionné parce que c'est fatigant. Quand on y est à 150%, on ne peut pas partir gérer autre chose en même temps. Quand on est là, il faut y être à fond.

  • Mathieu Rosz

    C'est ça. Sur un événement, tout ce qui n'est pas prévu doit être prévu. C'est-à-dire qu'il y a une deadline, c'est simple. Vous connaissez votre montage, vous arrivez, vous avez six heures pour monter. En 6 heures, mince, il n'y a pas de ménage qui est prévu. Qu'est-ce qu'on fait ? La moitié de l'équipe se met à balayer, à faire le ménage. On cherche des solutions en urgence. Ça arrive très rarement, ce genre de cas de figure. Mais en fait, c'est des postes où on demande énormément de polyvalence aux gens et énormément d'agilité et de réactivité. Tout se fait dans des temps et des délais très courts. Et parfois, on change beaucoup de choses en dernière minute. Pour les caprices de la mode. Pour faire référence à un milieu qui fait beaucoup de caprices dans l'event.

  • Nicolas Guillermou

    Quelles sont les qualités requises pour ces métiers-là dans l'événementiel ? Selon toi.

  • Mathieu Rosz

    Pour moi, il faut de la résilience, une grande capacité d'adaptation parce que on a des équipes très différentes à manager. On ne manage pas pareil une équipe de décorateur, qu'une équipe technique, qu'une équipe audiovisuelle, qu'une équipe d'artiste qui interviennent sur un événement et tous ces corps de métier, tous ces gens-là travaillent sur un événement. Donc on doit être capable d'adapter son management, on doit être capable de souplesse, parce qu'on est sur quelque chose qui est mouvant, qui est en permanence en train d'évoluer. C'est-à-dire qu'un projet, il est signé. au départ et sur un temps très court il va se produire mais il va évoluer tout autant dans les 24/48 dernières heures avant l'événement c'est que là que les derniers contenus se décide, se valide, que la direction com de l'annonceur qui vient sur l'événement, met son nez dans l'événement parce que tout délégué à l'agence au dernier moment. Il y a beaucoup d'habilités. En fait, pour moi, il faut avoir une grande curiosité, être un peu touche à tout. Ça sert toujours et être capable de s'adapter. C'est vraiment l'adaptabilité et la résilience qui sont pour moi les principales qualités de quelqu'un dans l'événement.

  • Nicolas Guillermou

    Et en termes de formation pour accéder à ces métiers-là, toi qui as travaillé avec des tas de personnes qui arrivent avec des parcours très différents et certains qui ont suivi des études directement liées à l'événementiel, d'autres qui arrivent de tas de métiers qui sont, on pourrait dire, en reconversion ou en adaptation, qui découvrent ce métier-là. Quels sont les parcours que tu as pu rencontrer autour de toi, que tu as trouvé inspirants ou est-ce qu'il y a des formations que tu as trouvées pertinentes par rapport aux gens que tu as croisés après derrière ?

  • Mathieu Rosz

    Il y a plein de formations qui existent aujourd'hui pour les métiers de l'événement. Sup de pub en dispense, plein d'écoles qui se sont mis à avoir des masters événementiels ou des masters de communication avec une spécificité événementielle. Toutes ne se valent pas pour avoir eu différents stagiaires et différents alternants de certains milieux. Après, ça reste vraiment une question de personnalité. C'est un métier qui fait parfois rêver, les paillettes de la fête, de l'event et tout, c'est bien, mais il ne faut pas oublier qu'on travaille quand les gens ne travaillent pas. Ce qui existe aujourd'hui n'existera plus demain, c'est-à-dire que c'est de l'éphémère. C'est des métiers qui demandent beaucoup de résistance sur des temps très courts. Tout le monde n'est pas capable physiologiquement d'encaisser ça. C'est-à-dire qu'il faut être résistant physiquement aussi.

  • Nicolas Guillermou

    Et mentalement. Parce qu'il peut y avoir une grosse charge mentale.

  • Mathieu Rosz

    Beaucoup de pression, beaucoup de charge mentale sur certains enjeux. Après, j'ai envie de dire, il n'y a pas de profil type. C'est à dire que il faut aimer ça, faut aimer l'adrénaline, faut aimer le stress, faut aimer le spectacle, faut aimer souffrir un petit peu un peu comme ceux qui font l'ultra trail ou des courses de fond moi je dis souvent un événement c'est une course de fond faut être d'une prêt physiquement prêt mentalement pas oublier de boire, pas oublier de manger parce que j'ai déjà vu des gens tomber dans les pommes sur des montages c'est pas drôle mais ça arrive et ce que je vois aujourd'hui quand les gens se forment, nous, tous ceux qui passent par chez Let's Prod, la première chose que je leur dis, c'est que l'événement a une saisonnalité. Il y a une temporalité dans un événement. Il y a toute la phase de production où on va être au bureau, on va penser son événement, on va essayer d'imaginer comment optimiser sa production, optimiser son montage de manière à ce que ça se passe le mieux possible pour tout le monde et que les temps de travail soient respectés, que tout soit dans les règles de l'art. Donc ça, c'est un temps dans lequel on on est au bureau, on a le temps de réfléchir, et après il y a le temps du terrain dans lequel on est dans l'instant présent, et on essaie de se projeter au maximum sur ce qui va se passer pour que ça joue le mieux possible, et que tout le monde se rende compte que c'est quelque chose de joli, et qu'on ne voit pas l'envers du décor.

  • Nicolas Guillermou

    J'ai eu l'occasion de dispenser aussi quelques cours à des étudiants, et je vais retranscrire là ce que je leur disais, parce que je pense que c'est vraiment important, c'est que vous êtes un groupe, une promo de 30, 40, des fois plus, euh Parce que vous avez tous envie de travailler dans l'événementiel, mais il n'y a pas autant de place pour tout le monde dans l'événementiel. Donc, vous n'y travaillerez pas tous. Et du coup, quand vous êtes étudiant, l'important, c'est aussi déjà de construire votre CV, de faire la différence par rapport à vos copains de promo qui sont vos copains, mais qui seront demain vos concurrents quand vous passerez un entretien pour un poste. Et dès le plus jeune âge, dès que possible, dès 18 ans, voire même avant, c'est de vous impliquer sur des événements. Ça va être bénévolement dans un premier temps, puis après en ayant pourquoi pas un statut d'auto-entrepreneur et en allant sur les événements, en vous impliquant, et même quand vous allez voir un événement, c'est d'avoir effectivement cet œil d'observation, pas seulement dire je vais voir un concert, je vais à un festival, je vais voir un match de foot, mais c'est déjà dans l'observation. Qui fait quoi ? Quels sont les postes ? Comment ça se passe ? Où sont les points, par exemple, critiques au niveau des flux d'entrée ? En vous disant comment est-ce que je pourrais faire si moi j'organisais là les flux, il y a une grande queue ici, d'autre côté il n'y a personne, comment est-ce que je pourrais, moi, dans le cas de l'organisateur, faire en sorte que ça se passe mieux. Et en fait, tout ça, ça se construit dès le plus jeune âge. Et ce qui vous permettra d'arriver à maturité, de plus facilement pouvoir rentrer dans ce milieu-là qui, à la fois, séduit beaucoup de monde, mais n'autorise pas tous les élus non plus.

  • Mathieu Rosz

    Ouais. Et puis, c'est très juste ce que tu dis. C'est d'ailleurs... on va faire un petit séminaire au mois de janvier on se retrouve tous sur une OP entre Monaco et Nice et donc on va prendre quelques jours avec les chouchous du bureau pour faire un petit séminaire et ce qu'on va les emmener faire c'est qu'on va les les emmener voir un spectacle ou une grosse manifestation sportive. Et tout simplement dans le but de venir vivre de l'intérieur en tant que spectateur une expérience événementielle que vous allez peut-être, vous, un jour, être même d'organiser. Et c'est très juste ce que tu dis, dire ça aux jeunes qui veulent se lancer, c'est simplement essayer de vous projeter quand vous allez quelque part sur l'expérience que vous êtes en train de vivre. Est-ce qu'elle est bien pensée ? Est-ce que vous avez pris du plaisir ? Qu'est-ce que ça a impliqué derrière ? Qu'est-ce que vous auriez amélioré si vous aviez fait autrement ? Et ça, chaque étudiant, chaque personne qui veut bosser dans l'évenementiel, elle peut le faire dans son asso sportive, elle peut le faire dans son école, elle peut le faire avec ses potes en organisant des voyages, etc. en se posant les questions de « je me mets à la place de la personne qui vit l'événement que je suis en train de produire » . Et si ça, c'est une réflexion et c'est une intellectualisation qui vous plaît, bah oui, il faut aller dans l'event. Ça veut dire simplement que vous avez les capacités pour faire ça. Si ça vous gonfle, c'est que ce n'est pas votre métier. Parce que quand vous irez vraiment dans l'event, vous ferez ça, mais en plus. vous ferez des horaires donc faudra aimer ce que vous faites je reprends ta phrase c'est quoi ? c'est la phrase de fin on va la reprendre tout à l'heure elle est assez juste.

  • Nicolas Guillermou

    Un dernier métier que j'aimerais bien qu'on aborde,c'est un métier que j'ai touché du doigt à l'occasion de la coupe du monde de rugby en 2023 mais c'est un métier que je sais que toi tu pratiques régulièrement c'est le métier de topeur. On en parlait tout à l'heure pour Anna aussi. Est-ce que tu peux nous raconter un petit peu quel est ce métier, en quoi ça consiste, et nous parler peut-être de certaines expériences que tu as eues à travers ce métier-là ?

  • Mathieu Rosz

    Oui, alors le métier de topeur, il y a plusieurs manières de le pratiquer. Moi, j'ai ma vision des choses, mon école, et les gens que j'ai formés à ça sont formés un peu à ma vision des choses. Après, chacun adapte son métier, mais pour moi, c'est un peu le chef d'orchestre du live de l'événement. C'est-à-dire que le topeur va être responsable de l'articulation du contenu du client sur scène. On est sur une convention pour un client industriel français, le big boss va monter sur scène, le topeur c'est lui qui va dire, attention, on fait monter à tel moment, son jingle court de temps à temps. Il va prévenir à chacun des techniciens, de toutes les interactions qui vont se passer sur scène, et eux vont devoir les suivre. On appelle ça un réseau d'ordre. Le topeur, c'est le chef du réseau d'ordre. Il a son casque sur les oreilles, et il annonce, attention, dans cinq secondes, lancement de telle vidéo, lancement de tel contenu, lancement de telle lumière, montée sur scène de telle ou telle personne. Alors, selon la complexité du show, le topeur, le métier est plus ou moins difficile. une convention de quatre heures où on a le boss de Total qui vient parler sur scène bon voilà c'est assez simple mais qui monte sur scène on met la lumière sur lui en film et à 3 angles de caméra et c'est réglé mais un événement où on fait un gros show avec de l'artistique à droite à gauche des tombées de kabuki et des révélations etc parfois sur une heure d'événements il y a 90 voire 150 tops à lancer. Disons top feu d'artifice, top lumière, attention, top monté de scène sur ça donc c'est un métier de chef d'orchestre c'est un métier d'adrénaline qui demande beaucoup de préparation qui demande une grande agilité parce que généralement on arrive sur l'événement la veille pour les répétitions on découvre l'équipe qui va opérer techniquement des fois on les connait, des fois on les connait pas ,des fois on a des bons des fois on a des pas bons, des fois le projet est plus ou moins bien préparé les contenus sont plus ou moins bien préparés donc on a tout un travail d'adaptation sur le terrain avec l'aide du directeur technique, on en revient au poste de tout à l'heure, avec l'aide du projet qui, elle, récupère les informations de chez le client pour construire le show, entre guillemets. Et alors, plus un show est préparé, par exemple, si on prend la cérémonie d'ouverture des JO, c'est Didier Bouquet qui l'a topé, ça a été préparé, préparé, plan A, plan B, plan C, en amont. Je ne sais pas tous les détails, mais parfois, il y a des événements qui sont des petits événements, 200, 300 personnes chez un client, on arrive un peu à l'arrache, on essaie de faire ce qu'on peut et ce qu'on a. C'est aussi des facettes du métier qui sont intéressantes.

  • Nicolas Guillermou

    Des fois, la run sheet n'est pas tout à fait complète. Il faut quasiment l'écrire au fil du spectacle.

  • Mathieu Rosz

    Et puis, il y a des improvisations. Parce que vous avez trois minutes pour briefer le PDG de Stellantis qui doit monter sur scène. Il vient, il a à peine vu ses slides. Il a sa dir com' qu'il lui a dû quoi faire. Et en fait, le mec, il a décidé de parler d'autre chose sur scène, d'inviter et de parler à une autre personne. Donc forcément, tu t'adaptes. Et tu racontes en live aux techniciens ce qui se passe et faire en sorte que ça soit visuellement pour le mieux et indolore, et surtout pour les gens qui participent.

  • Nicolas Guillermou

    Pour la partie événementielle, est-ce qu'il y a une personne, un livre, quelque chose, un événement qui t'a marqué, qui t'a inspiré et qui t'a peut-être donné le goût à ce métier ou qui te sert aujourd'hui, par exemple, un peu de modèle ?

  • Mathieu Rosz

    Au cours de ma formation, enfin au cours de mon parcours,le directeur des sports de l'école HEC, Patrick Patureau, qui était une figure rassurante et plutôt motivante, qui a beaucoup participé à mon intérêt pour le métier, même si lui, ce n'est pas son propre métier. Il m'a aidé, il m'a lancé là-dedans. Il y a Bruno Rossi que j'ai eu l'occasion de rencontrer qui m'a formé à la prod entre guillemets quand j'étais chez poster coop chez Cara avec Julien et après les inspirations c'est surtout ce qu'ont fait mes copains comme toi autour dans l'event qui m'ont inspiré dans mes aventures entrepreneuriales et événementielles ouais

  • Nicolas Guillermou

    Et dans 10 ans, qu'est-ce que tu deviendras ?

  • Mathieu Rosz

    Dans 10 ans, je suis guide de moyenne montagne, je fais consultant dans l'event à droite à gauche et je vais trimballer des gens en montagne parce que je kiffe et puis quand j'ai plus envie, je le fais juste pour moi. Voilà.

  • Nicolas Guillermou

    Donc dans 10 ans, plus d'événementiel, uniquement... du plaisir, du bonheur ou encore un petit peu d'événementiel ?

  • Mathieu Rosz

    Encore un peu d'événementiel parce que c'est aussi du plaisir et du bonheur. Au-delà d'un métier, c'est vraiment un truc que j'aime faire.

  • Nicolas Guillermou

    L'événementiel, mais loin de la région parisienne et avec des petits allers-retours pour le boulot.

  • Mathieu Rosz

    Oui c'est ça.

  • Nicolas Guillermou

    Un beau projet, puis la montagne, je crois que c'est un endroit un peu sympa qui te plaît bien. Et on va terminer sur une dernière question. Est-ce que tu as déjà réfléchi aux évolutions que peuvent amener l'intelligence artificielle dans nos métiers de l'événementiel ?

  • Mathieu Rosz

    Oui. Il y a deux ans, on a répondu à une scéno avec Julien sur un stand à la Foire de Paris pour une marque de climatiseurs très connue. On a fait une reco, on a pondu une scéno, le client l'a acheté c'était cool le stand s'est fait et Julien qui est un peu geek s'est amusé à tester un prompt d'ia graphique et a soumis le brief qu'on avait nous reçu auquel on avait répondu, l'ia nous sort quatre pistes sur ces quatre pistes il y avait notre piste C'est-à-dire que si on prompte bien une IA, ça va permettre à des gens qui ne savent pas forcément dessiner, qui ne savent pas forcément maîtriser des outils graphiques, 3DS Max, SketchUp, ce genre de choses, mais qui ont une culture du graphisme, qui ont fait des études d'art donc ils seront correctement prompter une ia dire ouais je veux une scène d'un style un peu néo classique genre de choses n'importe quoi mais voilà l'exemple et bah ça va réhabiliter les compétences de ces gens là ce sera plus seulement des geeks ou des gens qui maîtrisent informatique qui vont dessiner en 3D. Et ça, c'est intéressant, parce que ça va enrichir un peu le côté artistique de la manière de penser un événement. Et en termes de logistique, je ne l'ai pas encore testé, mais il y a des dirprod qui commencent à tester des modèles de... de diagrammes de gantt qui permettent de suivre un projet et la hiérarchisation des tâches se fait automatiquement en fonction de l'avancée du projet. Je n'ai pas encore trop mis le nez là-dedans, mais c'est des choses qui sont en cours et qui, je pense, vont améliorer un petit peu.

  • Nicolas Guillermou

    Tu vois ça comme une aide, finalement ?

  • Mathieu Rosz

    Je vois ça comme une aide parce que, de toute façon, l'immédiateté et l'intensité que demande un montage événementiel ou la construction d'un événement, ne peuvent pas se faire de manière automatique. Il y a forcément de la résilience, de l'adaptation, des solutions qui viennent d'ailleurs, qui doivent être trouvées pour réaliser un événement.

  • Nicolas Guillermou

    Merci beaucoup Mathieu. Avec plaisir. Merci de nous avoir accueillis ici dans les bureaux de Let's Prod. Et comme j'aime à dire, surtout n'oubliez pas, dans l'événementiel, on n'a pas un métier facile, mais c'est quand même mieux que de travailler.

  • Mathieu Rosz

    Oui, c'est ça.

  • Nicolas Guillermou

    Tu l'avais ?

  • Mathieu Rosz

    Oui, je l'avais !

  • Nicolas Guillermou

    Merci beaucoup d'avoir écouté jusqu'au bout ce podcast de Good Morning Event. N'hésitez pas à mettre une note de type 5 étoiles sur les plateformes à travers lesquelles vous écoutez le podcast et même un petit commentaire sur Spotify, ça aidera pour son référencement. Vous pouvez également nous envoyer un petit mail à l'adresse qui est indiquée en description pour nous conseiller de futurs invités ou nous faire part de vos impressions. Et à très bientôt pour un nouvel épisode.

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