- Speaker #0
Bienvenue sur Good Visa, le podcast voyage. Aujourd'hui, je vous propose un épisode exclusif et très précieux puisque vous allez partir au cœur de l'Amazonie avec Isabella Nawasia et trois représentants du peuple Hunu Queen. Ils sont venus tout droit du Brésil pour partager leur culture, leur vision du monde et leur sagesse ancestrale. Cet épisode est une invitation à se reconnecter à la joie et à écouter son cœur. Je m'appelle Camille et je vous souhaite une bonne écoute. Ou plutôt, un bon voyage. Bonjour à tous, bonjour à toutes, bonjour à tous les quatre. Merci beaucoup d'être là aujourd'hui. Pour expliquer un petit peu à l'audience, on a commencé par ouvrir cette session d'échange. On n'a volontairement pas enregistré ce moment-là parce que c'est quelque chose de très sacré. Mais voilà, sachez que... Voilà, j'en suis encore toute émue et très émue aussi de pouvoir faire cet échange. On va expliquer le pourquoi du comment on est là, mais je tenais à les remercier encore une fois et à leur dire que je suis toute émue parce que c'est vraiment très important pour moi, ce podcast, d'ouvrir la parole sur ces peuples autochtones et de leur donner la parole. Donc, mille merci.
- Speaker #1
Avec plaisir. Oui, Camille, merci à toi pour cette invitation. Donner une voix aux peuples autochtones, ça fait partie de ma mission. Merci à toi d'ouvrir ton podcast. Je vois que tu as les yeux qui pétillent. ta limite Camille la limite elle est l'arme aux yeux et c'est vrai qu'en Amazonie dès qu'on va faire un cercle même le plus simple de partage on va toujours invoquer La force du grand esprit, la force de la nature, du vent, des rivières, de la lune, des étoiles. Et c'est quelque chose qu'on n'enregistre pas. C'est quelque chose qu'on vit. Et je pense qu'en ouvrant ce podcast, tu as pu sentir et vivre ce petit moment de partage, d'ouverture. Et on invoque la force de tous les esprits de la forêt. À guider notre parole et aussi à pouvoir ouvrir. On dit toujours ouvrir le cœur et écouter avec le cœur et non avec les oreilles. Donc là, j'espère qu'aujourd'hui, les personnes qui vont nous écouter vont nous écouter avec le cœur.
- Speaker #0
C'est super, c'est parfait. Et comme je dis, je vais peut-être bafouiller parce que je suis encore tout dans l'émotion du cœur justement. Est-ce que tu veux bien te présenter pour celles et ceux qui ne te connaissent pas et introduire un petit peu par qui nous sommes accompagnées ?
- Speaker #1
Ok, donc moi je suis Isabella Vieira, connue par mon nom indigène Nawa sia. J'ai fait partie d'une lignée ancestrale chamanique du peuple Huni Kuin par le biais de mes arrières-grands-parents du côté de mon père. avec un lien très fort dans l'ancestralité liée au peuple orniqui. Et au-delà d'être thérapeute en psychocorporel, travailler avec les sportifs de haut niveau pour une reconnexion de la nature, le corps, les émotions, je suis aussi réalisatrice parce que les leaders de mon peuple m'ont demandé de réaliser un film. Et également, je suis ambassadrice internationale des peuples Huni Kuin du territoire Praia do Carapana, dans l'état de la Cré, dans l'Amazonie du Brésil. Et aujourd'hui, nous sommes accompagnés avec trois représentants du peuple Huni Kuin. Je vais les inviter à se présenter chacun. Je suis là avec Kassi Kebane. Bonjour. D'abord, je vais remercier le Grand Esprit. deuxièmement je m'aurais remercié cet espace je suis Huni Kuin c'est la troisième fois que je quitte la forêt pour venir en voyage donc j'habite dans la terre indigène en Amazonie donc ma communauté s'appelle Nova Fortaleza mon nom je suis Chef Bane j'ai 51 ans en partageant,
- Speaker #2
en connaissant.
- Speaker #1
J'ai voyagé pour partager la culture de mon peuple et la sagesse du peuple runiqui. Cela me permet aussi de parler de l'importance de protéger l'héritoir du peuple runiqui. de prendre soin de la nature, des rivières, de la terre et de la forêt, de ne pas polluer et de ne pas détruire la forêt amazonienne. Et aussi pour la préservation de la culture ancestrale du peuple rounikoui. Voilà, ça, c'était ma présentation. Haush, haush. Donc, maintenant, on va passer au fils du cacique, donc à Paibu.
- Speaker #2
Haush, haush.
- Speaker #1
Donc, je remercie le grand esprit. Je viens de la forêt amazonienne de l'état de la Cré. Je m'appelle Paibu. Donc, je suis mon père lors de ces missions. Donc, je viens pour partager aussi et d'apprendre en même temps en déplacement avec mon père. Voilà, avec l'objectif de préserver notre culture et de partager aussi notre culture. Ok, c'est ma présentation. Tchana Thuy. Je m'appelle Tchana Thuy. Je veux remercier le Grand Esprit avant d'ouvrir la parole. Je suis Tchana. Tchana, c'est un oiseau sacré de l'Amazonie. C'est un oiseau qui chante beaucoup et qui répète un petit peu le chant de tous les oiseaux. Quand quelqu'un se donne de la guérison par le chant, on l'appelle un chana. Donc, il est chana. Et pour lui, c'est la première fois qu'il sort de la forêt amazonienne.
- Speaker #2
Donc,
- Speaker #1
nous travaillons avec la médecine de la forêt. Et le père du cacique, du chef, a passé tous ses savoirs au cacique. Et maintenant, à son tour. Nous sommes ses élèves, donc nous sommes des étudiants et nous sommes là pour le suivre et nous apprenons beaucoup en même temps. Voilà, ça c'était sa présentation.
- Speaker #0
Merci beaucoup. Peut-être expliquer pourquoi nous sommes là aujourd'hui, parce que je vous ai rencontré il y a quelques jours pour la projection de ton film, donc Nawastia, et vous étiez tous là pour cette projection. C'est un moment très fort là aussi, je pense que c'est d'ici qui était sur place. On a encore un souvenir très cher. Peut-être commencer par leur poser la question. Donc là, il me semble qu'il y a eu deux projections. Qu'est-ce que ça leur fait ? Voilà, c'est les premières fois. Enfin, c'est comme assez récent. Peut-être qu'ils peuvent nous expliquer ce que ça leur a fait, ces projections en France.
- Speaker #1
Oui, donc c'est pour moi la deuxième fois où on tasse le film. Je fais l'avant-première à Monaco avec plus de 500 personnes. Et j'étais ravie de venir à Mérignac et de savoir qu'il y avait presque 500 personnes également et qu'il y avait encore beaucoup de gens qui voulaient regarder le film avec cette belle cérémonie qu'on fait avant et après le film. Et pour eux, c'était une grande première. C'était la première fois qu'ils rentraient dans un cinéma. D'ailleurs, je veux remercier Romain, le directeur du cinéma. de Mérignac qui a ouvert les portes du cinéma et qui a pu vraiment expliquer le fonctionnement d'un cinéma. Pour lui, c'était très important, en fait, et très émouvant quand il a pu voir que dans le film, on faisait, on présentait en fait, qu'est-ce que c'est les peintures sacrées, donc la peinture du génie pape, le noir. C'est une peinture extrêmement importante pour le peuple roniquin. C'est une peinture de protection, mais aussi de connexion. C'est une peinture que le bébé, dès qu'il naît, va tout de suite mettre cette peinture. C'était très important pour lui et très émouvant de voir la culture roniquin dans le cinéma.
- Speaker #2
Donc,
- Speaker #1
de voir aussi le Hurucun, c'est le rouge, et que c'était très touchant pour lui de voir qu'on a partagé cette culture qui est si précieuse. On a vu aussi dans le film les bains d'herbes sacrées, et que pour le peuple Huni Kuin, c'est quelque chose de très sacré, de très important. On a pu voir aussi comment le runiqui mange avec la pêche. Et tout de suite, juste après la pêche, de partager ce moment et de manger la pêche fraîchement prise. Et ça aussi, il a beaucoup aimé de voir ça dans le film. On a vu aussi nos chants sacrés. Donc, Lechana, il a beaucoup aimé de voir sa culture passer au cinéma.
- Speaker #0
Et c'est vrai que je me rends compte que dans l'émotion, je ne t'ai même pas proposé de présenter ton film. Tu vois, je suis tellement portée. Parce que donc, ton film vient juste de sortir. Est-ce que tu veux bien nous en dire quelques mots pour l'audience ?
- Speaker #1
Oui. Alors en fait, ce film, j'ai fait à la demande d'un grand guerrier, un grand professeur qui était le chef de ma communauté et de beaucoup d'autres communautés dans son territoire. Donc c'était le chef de la prairie de Carapanin. Et c'est vrai que comme ma famille, mes ancêtres, ils viennent de là-bas, pendant longtemps, je... J'ai résisté un petit peu les appels de la forêt pour revenir et je me rappellerai toujours que quand je reviens et qu'ils m'avaient demandé de faire ce film parce que c'était un grand professeur et ils voyaient qu'en fait les anciens, ils étaient en train de partir et qu'ils n'avaient pas forcément le temps d'enseigner les plus jeunes. Et il m'a demandé deux choses. Pas qu'il m'a demandé, il m'a carrément imposé. Donc, il m'a dit, voilà, pourquoi tu as mis autant de temps à retourner ? Ça, c'était sa première question. Et donc, du coup, j'ai expliqué, bon, je suis ma vie. Et c'est là où il a dit, non, tu as une mission. Tu étais l'élu. Tu es l'élu du peuple. Et je souhaite que tu aides à faire l'université du peuple à Huni Kuin. Et donc, wow, j'ai dit, OK. Donc, par où commencer ? Comment on va faire ça ? Et ce film, c'était à sa demande. Comme il m'a dit, je me rappellerai toujours, il m'a dit, la culture ne meurt pas, mais elle risque de disparaître. Et si nous n'agissons pas maintenant, d'ici quelques années, malheureusement, ça va finir par disparaître. Et donc, j'ai écouté. Et du coup, j'ai fait ce film vraiment comme une manière de pouvoir donner une voix au peuple Huni Kuin. En particulier, je ne travaille pas avec d'autres ethnies. Je veux honorer mes ancêtres. Je veux honorer de là où ils viennent. Voilà, toute cette sagesse que j'ai eue par ma lignée familiale. Et du coup, ce film a été créé comme ça, de beaucoup de rêves. Et c'est une histoire vraie. Et voilà. J'ai fait ce film sans aucun budget. J'ai rêvé avec une personne qui était justement avec moi. Et c'était un photographe qui n'avait jamais tourné un documentaire et qui avait accepté en fait de repartir en Amazonie. D'ailleurs, c'était la première fois qu'on recevait un Européen dans le territoire. Et du coup, j'ai tourné ce film avec Eliam Fabre et ma fille. de 11 ans à l'époque, comme régisseuse générale de ce projet. Voilà, c'était une belle expérience. Et de voir aujourd'hui ce film passer dans les cinémas et pouvoir en fait participer avec eux, c'est un grand honneur. Voilà.
- Speaker #0
Et il y avait beaucoup de Brésiliens dans la salle quand on a fait la projection, quand il y avait la projection à Mérignac. Ils étaient tous émus ? Pour ceux qui ont pris la parole et même dans les échanges après avec vous, il y a même une personne qui a dit merci de montrer que le Brésil, c'est ça aussi. Donc peut-être avoir ton ressenti et leur ressenti d'avoir vu des Brésiliens en France aussi émus par cette projection et même peut-être aussi ce qu'ils ont pensé des questions à la fin. Parce que j'ai senti que toute l'audience était très impliquée et que les gens ont envie de découvrir leur culture. Donc c'est pour ça que je suis ravie aussi qu'on fasse ce podcast.
- Speaker #1
Oui, c'était très émouvant parce que c'est vrai que le peuple brésilien est un peuple qui est très uni. C'est un peuple très chaleureux. Et c'est vrai que pendant beaucoup, beaucoup, beaucoup de temps, le peuple autochtone n'a pas eu une voix au sein même du gouvernement. Et c'est vrai que c'est très nouveau. C'est que depuis quelques années, en fait, que... Le peuple indigène du Brésil commence, après toute cette résistance des années, il commence en fait à avoir une voix et je pense que c'est ça en fait qui a touché ces Brésiliens qui étaient sur place, c'est de voir un si beau projet, un si beau film qui montre cette culture en fait de connexion avec la forêt amazonienne et cette protection des peuples indigènes. Donc dans la culture des Huni Kuin, on est très accueillant. Donc quand on vient dans notre village, on va vraiment les accueillir. Et c'est ça ce qu'on a ressenti ici.
- Speaker #0
Et peut-être revenir, donc on parle beaucoup de Great Spirit, ce grand esprit depuis le début. Peut-être qu'il pourrait expliquer... Avec leurs mots, et encore merci pour ta traduction. Avec plaisir. À l'audience.
- Speaker #1
Kushipa, il veut dire que ça, c'est l'esprit le plus puissant. C'est l'esprit, après, on peut appeler un peu comme on veut. En fait, c'est la plus grosse énergie, on peut appeler comme on veut, pour nous. On ne travaille pas que avec le grand esprit, mais on croit que tout a un esprit, tout a une énergie. Donc nous, quand nous travaillons et quand nous prions, on va se connecter à l'esprit de la terre, des arbres, des rivières, de la lune, du soleil, des étoiles. Et chacun a sa particularité.
- Speaker #0
Tout à l'heure, vous parliez des peintures. Est-ce que... ça joue tout toi ou Eub, comme tu veux, nous expliquer un petit peu que ces peintures, c'est aussi pour protéger des mauvais esprits, que c'est une protection pour les maladies. Voilà, si tu veux bien, si vous voulez bien nous en dire un peu plus.
- Speaker #1
Oui, les peintures, c'est au-delà d'être des peintures médicinales, c'est aussi des peintures sacrées. Donc, c'est... Beaucoup de personnes ne savent pas ce que ça veut dire exactement. Mais par exemple, une personne, un Huni Kuin qui regarde les peintures sur mon visage, il va comprendre tout de suite quelle est la protection que j'ai besoin en ce moment, la mission aussi de mon âme et à quel clan de famille j'appartiens. Donc ça c'est, je ne peux pas porter toutes les peintures, j'ai un clan, je suis Banu Baku, donc je dois pouvoir porter. les peintures de Banu Bakur. Donc chaque clan a sa peinture et chaque dessin, chaque symbole, ça veut dire quelque chose. Donc les grands chamanes, les personnes qui connaissent, à peine de regarder sur le visage de la personne, ils vont pouvoir comprendre non seulement à quel clan ils appartiennent, mais aussi quel genre de protection cette personne et cette peinture ont. cette âme a besoin en ce moment.
- Speaker #0
Et peut-être que les auditeurs vont se dire comment on pourrait faire nous si on a envie aussi d'avoir ces peintures pour nous protéger du mauvais œil. Qu'est-ce que nous, on pourrait faire en fait pour avoir un petit peu cette protection en Occident si on le souhaite ?
- Speaker #1
Oui, ce sont des cultures différentes. Bien évidemment, nous, on ne va pas sortir dans la rue avec des géométries sacrées peintes sur le visage. Mais je vais poser la question, Camille, qu'est-ce que toi, tu peux faire contre le mauvais oeil ou pour écarter les mauvais esprits ou les personnes qui sentent qu'elles traversent un moment difficile ou qui ont peut-être des influences, des esprits un peu négatifs. Donc, je vais poser cette question. Juste expliquer qu'on appelle Nissan. Quand la personne passe par des batailles spirituelles ou des mauvais oeils, comme ce n'est pas un mot qu'ils vont comprendre en portugais, je suis obligée de traduire en Hachakoui. Il réexplique à nouveau que ça dépend des... clins, chaque clin a sa peinture. Doua, c'est un clin à sa propre peinture. Inu, c'est un autre clan. C'est le clan des léopards. Voilà, donc ils vont avoir leur peinture. Que lui, il dit, ici, on est dans nos clans. Donc, il y a le clan des Banu, qui c'est moi, et le clan de Doua, qui c'est eux. Kani demande si tu veux je peux te faire une peinture de protection également même si tu n'appartiens pas à un clan. Donc lui conseille maintenant que tu es là et puisque tu as l'opportunité d'être en contact avec les médecines sacrées, ce qu'il peut faire c'est de te faire quelques traits d'Urukun pour que tu puisses avoir la protection. Alors moi, je vais donner mon point de vue aussi, au-delà d'utiliser des choses culturelles. Je pense que la personne, elle peut se connecter déjà à son spiritualité, vraiment de ne pas forcément aller chercher quelque chose en extérieur. On peut appeler comme on veut Dieu, l'univers. Moi, je crois qu'à l'intérieur de nous, Nous avons une part du divin. Et moi, je dirais que c'est de se reconnecter avec le divin qui est en soi, à l'intérieur de soi. Et ensuite, moi, je crois beaucoup que cette connexion que nous avons avec la nature est très importante. Donc, d'être en relation avec la nature qui n'est pas une ressource. Elle n'est pas extérieure, mais elle fait partie, en fait. Parce que moi, je crois que tout est énergie. Donc moi, si je peux aujourd'hui donner une petite suggestion de comment on peut se protéger contre un mauvais oeil, tout va partir de ce que tu penses et ce que tu crois. Si tu crois qu'un mauvais oeil peut t'atteindre, forcément, ça va t'atteindre. Si tu penses que tu peux faire une prière, allumer une bougie, utiliser une pierre, une infusion. Un bain d'herbe pour se purifier et que tu crois que ça est capable de te nettoyer, de protéger, ça, ça sera la réalité. Et je pense qu'en fait, nous créons, oui, le monde spirituel, il existe. Oui, des fois, ce n'est pas facile parce que si nous sommes là encore sur cette terre, c'est que nous avons encore un cheminement à faire et beaucoup de choses à apprendre. et je pense que cette... relation avec la nature, de vraiment créer des barrières spirituelles. Ça peut être par des cristaux, des infusions. Nous, pas seulement dans la culture uniquine, mais aussi dans la culture brésilienne, on utilise beaucoup les bains, les bains de nettoyage. Donc, on va faire un bain avec du sel, de... de la cannelle, des plantes médicinales. On va avoir notre douche traditionnelle. Et après, pour nettoyer et créer une protection, on va se laver avec ce bain d'herbe sacré. Et dans certaines cultures, on ne va même pas sécher avec la serviette. On va vraiment laisser ce bain en contact avec la peau et rentrer dans notre corps physique. pour créer cette barrière et protection spirituelle.
- Speaker #0
Et justement, en parlant de relations avec la nature, qu'est-ce qu'ils font au quotidien pour avoir ce lien avec la nature ? J'ai cru comprendre qu'il y avait beaucoup d'actions de remerciements.
- Speaker #1
Donc d'abord, je vais donner l'exemple d'un chasseur. Avant que le chasseur parte chasser, d'abord, avant tout, il va utiliser certains... certaines médecines pour que cette médecine puisse l'aider à chasser. Donc ce chasseur, il va aller chercher le pagé du village, donc le chaman du village, et le pagé va lui donner la médecine qu'il a besoin de prendre pour trouver. Sinon, s'il ne se connecte pas à cette médecine, il va passer peut-être des heures à aller chercher un animal et il ne va rien trouver. Donc, une fois qu'on a eu cet entretien avec notre paget, notre chaman, et qu'il nous a donné la médecine et qu'il a fait la guérison du chasseur, donc à ce moment-là, on va partir en forêt et on va trouver beaucoup d'animaux pour venir nourrir notre peuple. Donc, si nous partons pour chasser et qu'on rencontre des animaux qui sont encore petits, nous avons ce respect de ne pas les chasser. Donc, nous avons l'autorisation uniquement de chasser les adultes, les grands. Quand on vient de la chasse et qu'on a cet animal, en fait, on a ce respect de ne pas gaspiller. Donc, on va se connecter à cet animal, on va le remercier et ensuite, il n'y a rien qui sera perdu. Donc, quand il y a un animal, ils vont profiter non seulement de la nourriture pour nourrir tout le peuple, mais ils vont aussi profiter des ongles, des dents, tout ça. Et les femmes vont faire de l'artisanat, en fait, avec ce qui reste de cet animal. donc du coup cet art ça va nous permettre aussi de nous donner la connexion et la protection de cet archétype que l'on va venir se connecter avec la force de cet animal et
- Speaker #0
oui il y a toute une connexion qui est différente en fait avec les animaux même j'ai l'impression au delà de la chasse où ça nous apporte un autre point de vue Et tu vois, j'avais enregistré un épisode avec Nicolas Dubreuil qui voyage beaucoup au Groenland et qui œuvre aussi pour la protection des peuples autochtones au Groenland. Et ils ont une vision complètement différente de la nôtre. Donc, merci de partager cette vision aussi. Avec plaisir. Et on parlait tout à l'heure de musique. Peut-être s'ils veulent bien nous parler de leur lien avec la musique parce que j'ai l'impression que c'est quelque chose qui est vraiment très présent dans leur culture.
- Speaker #1
Toutes nos prières sacrées, ce sont aussi nos chants, donc on les transforme en musique. Et cette musique-là, ça nous permet en fait de venir nettoyer notre corps, notre esprit et d'apporter une guérison avec la musique qui, à la base, ce sont les prières sacrées. C'est des chansons, des prières sacrées qui vont venir se connecter. libérer en fait l'émotionnel quand il y a quelque chose qui ne va pas que c'est le nissou en Hachakoui et pour pouvoir venir nettoyer en fait les émotions mais aussi de créer un lien avec la nature les animaux et surtout d'apporter de la joie parce que le peuple Hunikoui est un peuple qui a beaucoup de joie.
- Speaker #0
Ça va être justement ma prochaine question ils nous l'ont dit dans la séance euh... de projection que la joie était très ancrée dans leur culture. Donc peut-être expliquer à l'audience comment on peut cultiver la joie de vivre au quotidien.
- Speaker #1
Il dit qu'en fait, la plus grosse joie, c'est quand on est en collectivité, quand on est ensemble. Et c'est là qu'on peut créer cette connexion et d'être ensemble. C'est ce qu'on est en train de faire ici maintenant, c'est de créer cette joie parce qu'on est ensemble et ensemble on arrive à faire ce partage de la culture Huni Kui. Pour les personnes qui ne connaissent pas la culture Huni Kui, c'est une culture avec beaucoup de joie où on va faire la danse du jiboya, du serpent, donc on va faire un derrière les autres et c'est toujours le... Le classique qui conduit, donc on va beaucoup rigoler, il aura beaucoup de musique et c'est cette joie en fait d'avoir le corps protégé et de danser, de chanter tous ensemble.
- Speaker #0
Peut-être que le conseil ça serait d'être plus en communauté, de plus danser ensemble pour cultiver cette joie.
- Speaker #1
En fait, souvent quand la personne ne va pas bien. On va toujours lui poser la question, quand est-ce que tu as arrêté de danser ? Quand est-ce que tu as arrêté de chanter ? Quand est-ce que tu as arrêté, en fait, de partager la joie avec les autres ? Et oui, c'est une manière de retrouver la joie. C'est de chanter, danser. Ma grand-mère, elle disait toujours que ceux qui chantent, Les mauvais esprits, on fait peur aux mauvais esprits. Donc, quand on chante, on libère en fait de la joie et c'est impossible qu'on retombe en fait dans des états de pensée ou émotionnels auxquels ça va en fait nous plonger dans une tristesse. Donc voilà, moi je ne dirais pas forcément danser et chanter, mais je pense qu'aujourd'hui... on doit toujours chercher ce qui nous fait du bien. Et des fois, ça va être peut-être faire du yoga ou des fois, c'est aller marcher en forêt. Des fois, c'est peindre, faire de la peinture ou tout simplement prendre des moments pour pouvoir respirer, faire une méditation. Donc, mon conseil, c'est d'essayer de faire ce qui te donne la joie, voilà, sans s'isoler et de, voilà, quand on... On sent qu'on est dans une période où on n'a pas cette joie d'aller justement chercher des choses qui nous font du bien.
- Speaker #0
Et une question peut-être, en parlant d'émotion, quelle est leur vision de l'amour ?
- Speaker #1
Notre relation avec l'amour, quand tu es enfermé, nous avons aussi de la médecine pour ouvrir notre chakra du cœur.
- Speaker #2
Après la médecine,
- Speaker #1
on a une relation avec l'amour. Après, c'est un peuple où il y a beaucoup d'amour. Je pense que Camille, si un jour tu as l'occasion de venir, que ce soit les femmes, les enfants, tu vas vraiment sentir l'amour pur. C'est un peuple qui apporte en eux un amour qui est très pur. Et c'est vrai qu'il y a des médecines, en fait, pour, justement, pour des personnes qui n'arrivent pas à entretenir cette joie et qui sont dans la tristesse, dans la dépression, dans le burn-out. Donc, nous avons des médecines, en fait, justement, pour ouvrir le cœur. Quand on dit médecine, ce n'est pas forcément des médecines qui vont te donner des visions ou ça peut être des infusions. Ça peut être la médecine qu'on va mettre dans un bain. Donc, il y a beaucoup de cures de bain où, justement, une personne qui est en dépression ou qui ne se sent pas bien émotionnellement, c'est très beau à voir parce que les femmes vont partir en forêt, justement, avec cette personne pour récolter les plantes, vont lui préparer un bain avec beaucoup d'amour. pour venir laver cette femme ou cet homme qui a besoin, en fait, de laisser partir beaucoup de choses. Donc, quand on parle de médecine, ce n'est pas forcément, on n'est pas en train de parler de Nishipa ou de l'ayahuasca. Oui. Voilà, la médecine, c'est très général. Ça peut être du râpé à la sanang, c'est un coup lire pour les yeux, comme ça peut être un bain, comme ça peut être une infusion. Donc, c'est très vaste.
- Speaker #0
Et... En Occident, on parle de plus en plus du lien entre tout ce qui est psychologique, avec les mots du corps. Quelle vision, eux, ils ont justement entre ce qui peut se passer dans notre tête et ce qui va se manifester dans notre corps ?
- Speaker #1
C'est justement ça. On dit que tout vient de la tête, des émotions, jusqu'à se matérialiser dans le corps. Donc pourquoi dans la culture uniquine, même pour traiter le corps, on va faire des champs sacrés ? des prières sacrées parce que cette personne elle a besoin d'un nettoyage émotionnel un nettoyage mental pour ensuite pouvoir aller mieux dans son corps physique donc tout est relié et moi aussi en tant que thérapeute en psychocorporel je crois fortement que notre corps est juste le miroir de comment on va à l'intérieur donc Si l'intérieur ne va pas bien, forcément notre corps ne va pas bien. Si nous avons une inflammation du foie, peut-être qu'il y a des non-dits qui sont en train juste de venir matérialiser dans notre foie. Donc des problèmes d'ancrage, on commence à avoir des douleurs dans les articulations du pied par exemple, manquer d'ancrage ou manquer du pardon. Moi, je pense que tout est relié dans la culture Huni Kuin, en tant qu'apprenti aussi dans le chamanisme Huni Kuin. On croit beaucoup qu'on a besoin de guérir l'état émotionnel, mental, la manière de penser pour pouvoir justement trouver la guérison pour le corps.
- Speaker #0
Et tout à l'heure, on parlait de communauté, puisque leur communauté semble être vraiment au cœur de leurs valeurs. Alors que... C'est pas que je veux faire constamment des comparaisons avec l'Occident, mais je trouve ça intéressant de voir cette vision-là, où en fait en Occident c'est beaucoup plus individualiste. Donc peut-être qu'il nous explique ce que ça leur apporte justement cette vie en communauté.
- Speaker #1
Il rigole parce que pour lui ça n'existe pas. Oui, pour eux, ça fait partie. D'abord, on a appelé les esprits de la forêt tous ensemble et ensuite, ils vont commencer à travailler en collectivité. Donc, ils ne comprennent pas qu'il y a ce travail individuel qui est fait. Donc, il dit que l'art aussi, c'est quelque chose où tout le monde travaille uni. Donc, qu'il soit là, vous voyez, des coiffes traditionnelles, tout ça, ça n'a pas été fait avec une seule personne. Donc ça, c'est déjà l'exemple de la collectivité, des personnes qui ont trouvé des plumes et que tous ensemble vont travailler avec l'art, avec les femmes aussi. C'est très beau à voir et il dit que c'est très important aussi dans la culture, ce travail collectif que les femmes font avec l'art.
- Speaker #0
J'ai l'impression que tu devines mes questions suivantes. J'allais demander la place des femmes. et leur rôle dans cette communauté, justement.
- Speaker #1
La place des femmes, c'est très, très important. C'est très, très important parce que ce sont, on va dire, les piliers. C'est les piliers, les femmes, elles ont leur savoir-faire, qu'ils soient aussi dans les médecines, dans les bains, comme tout ce que vous voyez. Là, nous avons de l'artisanat qui est juste magnifique. Et c'est très beau à voir. parce que les anciennes, elles vont apprendre les petites filles déjà à comment tresser, à comment faire de l'art. Et tous ces symboles qui sont des symboles sacrés. Il y a toute une cérémonie en fait avant de commencer à les préparer. Donc c'est très beau à voir. Et la place des femmes est une place qui est très importante au sein de la communauté.
- Speaker #0
Et on parle des enfants, ça aussi, on en a beaucoup parlé dans les échanges après le film. Comment ça se passe, la transmission aux plus jeunes générations ? Donc, je sais que tu mets en place plein de choses.
- Speaker #1
En fait, on les intègre tout de suite. Dès que, par exemple, nous allons sortir pour pêcher, on invite les enfants pour venir, les petits, les garçons, à commencer déjà à apprendre. Et aussi, les femmes, quand elles vont commencer à faire de l'artisanat, les petits, ils vont être là présent aussi pour pouvoir justement apprendre avec les anciens. Ça peut être aller en forêt pour récolter de la médecine, on va aussi les apprendre. Ça peut être aussi par les chants et ça peut être aussi la manière de communiquer avec les esprits. Et là, c'est pour ça que je trouve qu'il y a... est très important, la préservation de la langue Hatshaku, parce que c'est ce qui permet en fait de la culture de ne pas disparaître et de pouvoir apporter à ces enfants, dans leur langue maternelle, toute cette culture.
- Speaker #0
Et peut-être, est-ce qu'on pourrait leur demander quelles sont leurs plus grandes inquiétudes pour l'Amazonie aujourd'hui et peut-être aussi... Leurs plus grandes espérances ?
- Speaker #1
Ma première préoccupation, ce n'est pas l'Amazonie, mais c'est la préservation de notre culture. Parce que si on ne préserve pas notre culture à l'intérieur de l'Amazonie, l'Amazonie va disparaître. Parce que si nous n'arrivons pas à reproduire et à continuer notre culture, ça va se perdre. Et nous, on se perdra avec. Si on commence à perdre notre médecine, notre art, forcément, on ne sera plus dans la forêt et la forêt risque de disparaître. C'est ce que je dis toujours, on ne peut pas parler aujourd'hui, de protéger l'Amazonie sans protéger le peuple qui vit en Amazonie. C'est bien beau de voir en hauteur l'Amazonie toute verte, mais quand on plonge, Qui est-ce qui est là qui protège l'Amazonie ? C'est les peuples premiers qui ont décidé de vivre en harmonie avec la nature.
- Speaker #0
Est-ce que tu veux peut-être partager un petit peu tes grandes actions justement pour protéger toute cette sagesse ancestrale ?
- Speaker #1
Alors, la chose principale qu'on est en train de mettre en action, c'est justement cette université Ronikoui. C'est l'installation, là déjà on travaille avec la formation des professeurs, donc il y a 300 professeurs qui sont en train d'être formés, car nous aimerions mettre une université uniquine pour que les jeunes puissent en fait aller à l'université uniquine et maîtriser la culture et de former d'autres professeurs pour les futures générations. donc ça c'est une Après, nous avons beaucoup d'autres, comme les implantations des écoles avec la langue achakoui, comme plein d'autres projets de structuration, de les aider à l'administration de la communauté sans perdre les valeurs, sans perdre les traditions. Certains partenariats, certains voyageurs qui viennent apporter justement cette culture. Donc j'essaie d'être à côté et puis d'être le pont entre ces négociations qui se font entre les projets à l'international et le peuple à Onikwé.
- Speaker #0
Et qu'est-ce que peut faire l'audience peut-être pour... Alors bien évidemment, ne serait-ce que déjà de découvrir... Cette culture, ça m'a peut-être aidée aussi à ce que les gens en parlent autour d'eux. Par exemple, dans mes amis, je pense que personne ne connaissait ce peuple autochtone. Qu'est-ce qu'on peut faire en action concrète ?
- Speaker #1
Alors là, nous avons plusieurs actions. Nous avons une action de réforestation dans des endroits où nous avons un peu perdu, où ça a été un petit peu... Envahie par certaines personnes malgré la démarcation, dans le site internet nawasia.movie, vous avez une page où la personne peut faire un don pour soutenir les projets de la réforestation. Ou sur notre page Instagram aussi, vous avez un lien pour soutenir l'implantation des écoles de Hachakwing dans les communautés qui n'ont pas encore. Donc voilà, on dit toujours... Qu'est-ce que je peux faire pour protéger la forêt ? Moi, je pars du principe où la terre n'est pas en crise. Pour moi, c'est l'être humain qui a perdu le fil et c'est l'être humain qui est en crise. Donc pour moi, il n'y a pas une crise climatique. Il y a une crise de déconnexion de l'homme avec la nature. Après, c'est... Je remercie d'ailleurs ces personnes qui soutiennent ce peuple-là. Mais je dis toujours de commencer par cette reconnexion et avant de vouloir être les sauveurs de l'Amazonie et vouloir sauver l'Amazonie, commence déjà par connaître ton voisin, ton entourage, ta famille, de créer cette connexion et cette union. Parce que je pense que c'est que comme ça où... par cette expansion de conscience et de respect déjà entre les communautés, donc à l'intérieur de sa propre communauté, c'est déjà un très beau pas pour la préservation de la planète.
- Speaker #0
Là, on arrive à la fin. Je n'ai plus que deux questions. La première, si chacun peut peut-être partager, là, ça fait plusieurs jours qu'ils sont en France, si chacun peut partager peut-être quelque chose qui les fait beaucoup rire.
- Speaker #1
En gros, la culture du Nawa, on va dire, du Nawa, ça veut dire de l'homme blanc, c'est qu'il n'a pas cette culture d'aller dans la... Maloc pour se rencontrer et faire la fête. Certainement, ils ont d'autres fêtes, comme au Brésil, il y a le carnaval, où tout le monde danse, où il y a les églises. Mais ça, ça me fait rire un peu, parce que nous, c'est une connexion un peu plus spirituelle. En fait, pour lui, il a trouvé très bizarre autant de voitures et autant d'avions tout le temps. Donc ça, c'est quelque chose qu'il a trouvé vraiment bizarre. Donc Poochanatui, c'est la première fois qu'il sort de la forêt, donc lui, il trouve tout bizarre. Pour Chan Artui, ce qu'il a trouvé très bizarre, c'est qu'ici, le jour, c'est jusqu'à 21h, 22h. Donc, il a trouvé ça extrêmement bizarre. Et il disait, mais Nawasia, quand est-ce qu'il fait nuit ? Parce que là-bas, 17h30 à 18h, ça y est, il fait nuit. Donc, pour lui, il a dit aussi tout ce que Païbo a dit. Autant de voitures et tous ces avions, c'est perturbant. Mais pour lui, c'était très étrange le temps. Déjà qu'ici, il fait extrêmement froid. Donc, il ne s'attendait pas du tout. Donc, c'était une grosse surprise. Mais cette question que voilà, c'est l'heure d'été ici. Donc, du coup, la nuit tombe un peu plus tard. Donc, pour lui, ça lui a beaucoup perturbé du sens qu'il était 21h30 qui faisait encore jour.
- Speaker #2
Il y a des animaux différents aussi.
- Speaker #1
Donc lui, il a vu aussi beaucoup d'animaux qui n'ont pas là-bas. Donc je crois que c'était un petit hérisson. C'était la première fois qu'il a vu un hérisson. Donc ils étaient là, ils ne savaient pas s'ils pouvaient les prendre et les manger. Et j'ai dit non, non, non, des hérissons, c'est protégé, il n'y en a pas beaucoup. Donc voilà, le fait de ne pas voir des animaux et de voir d'autres animaux qui n'existent pas en Amazonie, pour lui, c'était très bizarre.
- Speaker #0
Je pourrais passer encore des heures, bien évidemment, et je pense que l'audience pourrait aussi, aurait peut-être aussi des questions, aimerait partager avec eux. Mais là, on arrive à la fin. Si peut-être chacun, encore une fois, ils ont envie de partager un dernier mot. Je ne sais pas si ça aussi, ils ont cette habitude, mais de se dire que là, en fait, il y a plein d'autres personnes qui vont se joindre à cette discussion. Peut-être plus tard, leur rythme, s'ils ont envie de leur partager une dernière chose.
- Speaker #1
Ah, lui, il revient encore sur quelque chose qu'il a trouvé très bizarre, que c'est les fruits.
- Speaker #2
Il a trouvé que les fruits d'ici sont très bizarres.
- Speaker #1
Il dit, tous les fruits que je mange en forêt, je n'ai trouvé aucun. Aucun fruit. Il a dit, la seule chose que j'ai trouvé là-bas chez moi, c'est la mandouine. Je ne sais pas comment on dit ça. Les cacahuètes ? Mais les cacahuètes, c'est comme ça,
- Speaker #2
fermé.
- Speaker #1
Voilà, donc il dit que ça, c'est la seule chose qu'il a trouvée en commun entre l'Amazonie et ici. Voilà. Donc, on voulait remercier d'abord Camille pour ce partage et chaque personne qui est en train de nous écouter.
- Speaker #2
Je te remercie pour cette opportunité.
- Speaker #1
Dans cet espace qu'on a fait cette rencontre et cet enregistrement. Je te remercie par le biais de ton travail d'ouvrir cette opportunité d'ouvrir la voie pour le peuple Huni Kuin et notre travail. Je vais t'inviter aussi, Camille. Toi, tu peux venir. Ça, c'est un privilège parce que ce n'est pas toutes les personnes qui ont le droit de rentrer dans la terre indigène. Donc, Kassik, il te fait l'invitation que quand tu veux venir en Amazonie, tu es la bienvenue.
- Speaker #0
Attention parce que je suis vraiment du genre à venir. C'est bon,
- Speaker #2
merci beaucoup.
- Speaker #1
Ok, donc merci beaucoup.
- Speaker #2
J'ai mis le nom indigène pour elle ce jour.
- Speaker #1
Ok, donc aujourd'hui, c'est le 1er septembre et je sens dans mon cœur que je dois t'accorder un nom, un indigène. Voilà, donc après ce podcast, les écouteurs, Camille ne sera plus Camille, donc elle aura un nom indigène. Et voilà, merci beaucoup pour cette opportunité. Et je pense qu'à la fin, ils vont te faire une peinture sacrée. Il a senti dans son cœur de t'accorder un nom parce que tu ouvres. En fait, c'est une manière aussi de remercier par ton travail. De donner une voix, il faut savoir que les peuples autochtones, pendant des années, pendant longtemps, ils ont dû plus faire de la résistance parce que leur voix n'était pas entendue. Donc, chaque fois qu'il y a une personne qui ouvre, en fait, cette opportunité, c'est quelque chose qui les touche profondément dans leur cœur.
- Speaker #0
Je suis très touchée, comme je te disais, depuis le début, je suis très émue. Et je sens aussi que c'est très sacré quand même comme échange. Donc je prends ça vraiment avec, je ne sais pas comment on pourrait le traduire, mais avec des mains très précautionneuses, ce message. Et je suis ravie de pouvoir le porter à cette audience parce que c'est quelque chose qui fait partie aussi des racines du podcast, de transmettre ces différentes cultures. Et je sens que c'est vraiment ancré en moi. Et tu vois, je suis encore toute émue. Donc merci beaucoup et merci à toi pour toute cette organisation. Peut-être que toi aussi, tu voudrais terminer sur un petit mot ?
- Speaker #1
Oui, je voulais remercier. Pour moi, ça fait partie de ma mission. Donc à chaque fois qu'il y a quelqu'un qui ouvre la porte d'un cinéma, d'une radio, d'un podcast, je suis aussi très touchée parce que je sens que c'est la connexion que nous avons besoin pour pouvoir protéger ces peuples, leur donner une voix. et à chaque fois que... Ils partagent cette expérience de rentrer dans un cinéma ou comme aujourd'hui, la première fois de visiter une radio, de voir qu'une radio par jour peut atteindre jusqu'à 13 000 personnes et de pouvoir offrir un chant à ces gens-là, pour eux c'était très précieux. Et pour moi, en plus d'être le pont entre cette sagesse ancestrale et cette culture ancestrale et la modernité. Donc merci à toi Camille.
- Speaker #0
Merci beaucoup Isabella et merci à tous pour votre écoute à bientôt Merci à vous merci pour votre écoute j'espère que cet épisode très particulier vous a plu et même si je vous le dis à chaque fois c'est encore plus important pour cet épisode si vous voulez bien laisser 5 étoiles sur Apple Podcasts Spotify et surtout un avis et encore plus le partager autour de vous. J'ai vraiment envie qu'on puisse faire connaître cette culture du peuple homie queen au plus grand nombre possible. Et je vous donne rendez-vous le 21 octobre pour un épisode assez spécial, une sorte de bonus pour vous raconter les coulisses de cet enregistrement très particulier. A bientôt !