- Speaker #0
Bienvenue sur Good Visa, le podcast voyage. Aujourd'hui, partez à l'aventure avec Lucas, Paul et Luc. Ils ont traversé les Pyrénées à ski, de la Méditerranée à l'Atlantique. Ils vont vous raconter ces 48 jours en France, entreprise de risque, dépassement de soi et vulnérabilité. Une traversée qui rappelle que l'aventure n'a pas forcément besoin d'être à l'autre bout du monde. Cet épisode est aussi une invitation à renouer avec la nature. Je m'appelle Camille et je vous souhaite... Une bonne écoute, ou plutôt un bon voyage. Bonjour à tous, bonjour à toutes. Bonjour Lucas, bonjour Luc.
- Speaker #1
Bonjour Camille. Bonjour Camille.
- Speaker #0
Comment allez-vous aujourd'hui ?
- Speaker #1
Eh bien, ça va très bien. Je suis pressé de passer à ce podcast. Super content pour raconter notre histoire.
- Speaker #0
Merci à vous. Et du coup, on est là aujourd'hui pour raconter la ligne 2, traverser les Pyrénées à ski, donc de la Méditerranée à l'Atlantique. Et j'avais noté, donc ça a été sur 48 jours, 21h35, 756 km, 45 772 m de déplus, 18 jours de mauvais temps, 156 chutes et 5 kg de perdus. Est-ce que j'ai bon ?
- Speaker #1
Ouais, exactement !
- Speaker #0
Avant qu'on se lance un petit peu plus dans les détails, est-ce que vous pouvez vous présenter à tour de rôle, en quelques mots, nous dire d'où vous venez, ce que vous faites ? Et j'aime bien demander à chaque invité... en quelques mots, comment le décrirait son entourage. Mais vous, j'ai plutôt envie de vous demander comment vous pourriez décrire les membres de votre équipe.
- Speaker #1
Ok. Eh bien, du coup, je suis Lucas. J'ai grandi non pas dans les montagnes, mais en région parisienne. Mais durant mes études, je me suis mis à la montagne via un club alpin. Et ça m'a tout de suite plu. Et ce qui me plaisait le plus, c'était de passer du temps en montagne, de bivouaquer, de vraiment pouvoir. passer vraiment du temps et s'imprégner de la nature. Et donc, petit à petit, je me suis mis à toutes sortes de pratiques, montagnardes, l'alpinisme, le ski, le vélo, etc. Et j'ai quand même une appétence, on va dire, pour l'hiver, le ski. Il y a des super moments à passer. Et puis, c'est vraiment une autre ambiance de vivre la montagne l'hiver. Et depuis, je me suis rapproché des montagnes. Je suis à Grenoble.
- Speaker #0
L'appel était trop fort.
- Speaker #1
Exactement, ouais.
- Speaker #0
Et Luc, est-ce que tu veux bien me prêter à l'exercice ?
- Speaker #2
Ouais, bien sûr. Moi, du coup, je suis de Clermont-Ferrand, à l'origine. Et du coup, j'étais déjà dans les montagnes un peu plus basses. Parce que maintenant, je suis à Grenoble. Pareil, je me suis rapproché des montagnes plus hautes. Et par contre, moi, ça a toujours été... Chez moi, on a toujours beaucoup marché. On se promenait. On disait, on se promène. Et donc, on se promenait tous les jours. Et du coup, j'ai toujours été un peu en nature. On faisait un petit peu d'escalade, un petit peu d'alpinisme avec ma maman. Et après, pareil, quand je suis arrivé dans les études, c'est là qu'on s'est rencontrés avec Lucas et Paul durant nos études. Et en fait, j'ai eu une révélation parce que je faisais un peu ça l'été avec ma mère. Et puis, je me suis rendu compte qu'en fait, on peut faire ça toute l'année, qu'on pouvait y aller surtout l'hiver à ski de randonnée. Je ne savais même pas que ça existait. Et ça a été un peu une révélation parce que j'adorais l'hiver, mais c'était un peu la saison morte en montagne pour moi. Et donc, c'est là que la passion a un peu commencé. Pareil, je me suis décalé petit à petit vers Grenoble. Et maintenant, je suis installé là parce que ça a pris une place qui est très importante dans ma vie.
- Speaker #0
Et comment tu décrirais Lucas ?
- Speaker #2
Lucas, il met tout le monde de bonne humeur. C'est... Voilà, il est sans problème. On est de bonne humeur et ça va toujours bien.
- Speaker #0
Et Lucas, comment tu décrirais Luc ?
- Speaker #1
Moi, je dirais le sérieux et la rigueur. Et c'est un peu grâce à lui que tout se passe bien dans une XP.
- Speaker #0
Et du coup, Paul n'a pas pu être avec nous aujourd'hui. Comment vous décrirez Paul ?
- Speaker #1
Je dirais le couteau suisse. Il s'est tout réparé. Il est très bon, très polyvalent.
- Speaker #2
Il a toujours une bonne idée pour un peu tout. Après, pour être honnête, il en a fait son métier. Il fait ça maintenant, il construit des sacs à dos, mais durant l'expédition, il a réparé des sacs à dos. De toute façon, c'est lui qui a fait les sacs à dos de l'expédition aussi. C'est quand même assez relaxant de partir avec quelqu'un en se disant qu'il y a quelque chose qui casse. Moi, je ne suis pas très manuel, donc disons que je laissais ça aux autres. Mais c'est vrai que c'est quand même sympa de se dire, s'il y a un problème, pas de problème.
- Speaker #0
Parfait. Et pour être totalement transparente avec l'audience, au début, on n'a pas été rejoints par... Paul par petits soucis techniques et en fait on a pu l'avoir parmi nous et Paul est-ce que du coup tu veux bien te présenter en quelques mots et nous dire comment tu décrirais Luc et Lucas
- Speaker #3
Oui, bien sûr. Alors, en quelques mots, moi, je vais dire que je suis un grand parapentiste d'Annecy. Je fais du développement de produits textiles. Et après, pour décrire Luc et Lucas, en deux mots, je dirais que Lucas, c'est l'esprit énergique du groupe et toujours à la recherche des plus belles images. Et Luc, je dirais que c'est le philosophe du groupe. et qui est aussi le stratège, on va dire.
- Speaker #0
C'est vraiment chouette de voir que vous vous connaissez très bien et on sent du coup ce trio très soudé. Donc là, est-ce que par exemple, Luc, tu veux bien nous expliquer un petit peu comment vous vous êtes lancé dans cette aventure tous les trois parce qu'il me semble que vous n'en êtes pas à votre première traversée.
- Speaker #2
Ouais. Alors du coup, pour raconter cette traversée, il faut remonter un peu en arrière quand on était en école. Donc on s'est rencontrés tous pendant nos études avec Paul et Lucas. Et en fait, on rêvait un peu d'aventure parce qu'on sortait de deux années de prépa où on n'était pas trop sortis de chez nous. Et du coup, on imaginait ça et on s'est dit, il faut combiner le fait de partir à l'aventure, du ski parce qu'on adore le ski de randonnée. Et puis aussi, on ne veut pas prendre l'avion pour des raisons de conviction écologique. Et du coup, les trois combinés, ça nous a posé la question de comment est-ce qu'on fait ? Partir à l'aventure, mais pas loin. Quels sont les territoires qui sont encore sauvages en France, ou en tout cas pas trop loin, et où on peut encore trouver l'aventure ? Et c'est un peu comme ça que le projet est né.
- Speaker #1
Oui, c'est ça. On cherchait un massif qui nous permettait vraiment de faire une grande traversée, qui nous prendrait beaucoup de temps. Et en fait, quand on combine tous ces critères, on se rend compte que les Pyrénées, ça répond assez bien. C'est plus sauvage que les Alpes, finalement. C'est plus isolé. Et puis, on peut y skier.
- Speaker #2
Et puis, je rebondis juste parce qu'il y a l'idée du temps. C'est qu'effectivement, on n'a pas la prétention d'être des grands alpinistes. Et de toute façon, ce n'était pas l'objectif de faire l'expédition la plus dangereuse possible. C'était plutôt cette notion de passer beaucoup de temps en montagne parce qu'il se passe quelque chose en fait. Quand on est longtemps dehors, il se passe quelque chose. On commence à le sentir au bout d'une semaine quand on s'accoutume un peu à vivre dehors, etc. Et on sentait qu'il allait se passer quelque chose si on partait longtemps. Et c'était, je pense, le principal objectif. C'était dans un endroit sauvage. longtemps.
- Speaker #0
C'est pour ça que je suis vraiment super contente de vous avoir sur le podcast pour montrer à l'audience que l'aventure et le voyage n'ont pas toujours besoin d'être à l'autre bout du monde et avec vous de montrer que justement on peut faire ça même en France je suis vraiment ravie qu'on puisse le faire donc il y avait cette première traversée des Alpes en 2021 où là vous étiez juste toi Luc et un autre Paul qui fait partie de l'aventure et donc là vous étiez tous les trois pour cette traversée de la Méditerranée à l'Atlantique. Est-ce que vous pouvez nous donner quelques mots, peut-être, pour expliquer aux auditeurs et aux auditrices comment on se lance dans une telle expédition ? Parce que même si on se dit, c'est en France, on va être sur place, entre guillemets, j'imagine que ça a été quand même intense comme préparation.
- Speaker #1
Je dirais que la première chose, quand on se pose cette question de comment on va pouvoir traverser les Pyrénées, c'est de réfléchir à un itinéraire. parce que l'itinéraire va dicter beaucoup de choses les choix de matériel comment est-ce qu'on va pouvoir se ravitailler en nourriture comment est-ce qu'on va pouvoir dormir etc donc pour ça on s'est beaucoup penché sur toutes les cartes qui étaient à notre disposition cette traversée elle a quand même déjà été faite donc on a pu appeler d'autres groupes qui avaient pu la faire avoir des conseils, avoir leur retour d'expérience et après c'est beaucoup de travail Luc en a surtout c'est surtout lui qui a passé beaucoup de temps sur l'itinéraire, à chercher par où on peut passer en ski de rando. Il n'y a rien d'officiel, il n'y a rien de prédéfini. Donc à chaque fois, faire un plan A, un plan B, un plan C, envisager un peu tous les itinéraires qui peuvent passer pour faire cette traversée. Et après seulement, on va pouvoir envisager la suite, qui vont être gérer la logistique, donc s'envoyer des colis régulièrement, gérer le matos, c'est-à-dire se dire, il va falloir dormir, donc on dormait majoritairement en tente. Voilà, voir un peu comment on peut organiser tout ça autour d'un itinéraire.
- Speaker #2
Et puis, la première difficulté à laquelle on s'est heurté, c'est que dans nos critères, il y avait le fait qu'on voulait dormir sous tente. Parce qu'il y a vraiment, dans la tente, il y avait un peu cet aspect aventure. On a un petit peu moins forcément quand on sait qu'on a un repli avec un toit quelque part. Et en fait, ça nous a apporté à la fois une sécurité sur l'itinéraire, c'est-à-dire qu'on n'a plus l'obligation d'être quelque part le soir. Et en plus, ça nous ouvre aussi des portes sur les itinéraires parce qu'en fait, les autres personnes qui ont fait, on n'a contacté personne qui l'avait fait sous tente. Tous les gens qu'on a contactés l'avaient fait en dormant toutes les nuits dans des refuges ou cabanes. Pour savoir que les cabanes dans les Pyrénées, ça peut être très sommaire, donc ce n'était pas forcément un gage de confort, mais en tout cas, ça dictait leur itinéraire, parce qu'il fallait que tous les soirs, il y ait une cabane. Et nous, du coup, ça nous a ouvert des portes et des zones de la carte qui n'étaient pas accessibles si on voulait être en refuge, et qui n'étaient accessibles que si on pouvait dormir une, deux, trois fois sous tente avant de pouvoir rejoindre une cabane. Par contre, en échange... ça nous a aussi contraints sur le poids et du coup ralenti par contre on a cette liberté qui est vraiment incroyable de pouvoir se dire on avance, on peut aller dans des zones aussi les plus dangereuses en se disant là si jamais ça passe pas, c'est pas grave on fait un détour, on y passe un jour de plus bon niveau nourriture ça va être compliqué mais c'est pas grave parce qu'on a la tente on peut toujours dormir quelque part
- Speaker #0
Et c'est intéressant que tu parles justement de cet aspect sécurité parce qu'une des premières pensées que j'ai eues, et j'imagine, je te vois sourire Lucas, qu'on a dû vous poser la question 20 000 fois, on se dit ok, une bande de potes qui part dans les Pyrénées, on skie la neige, du hors-piste, les avalanches, voilà, j'imagine qu'on a dû vous demander comment vous avez fait parce que, voilà, j'imagine que vous n'êtes pas parti inconscient sans prendre en compte ce risque considérable.
- Speaker #1
Yes, exactement. Je dirais que dans les mesures de sécurité qu'on a pu prendre, déjà, on est quand même des gros pratiquants de ski de rando, donc ça nous permet d'appréhender toute une partie du danger. Tous les trois, on s'est bien formés à la niveologie. La niveologie, c'est l'étude des avalanches et de la neige dans son entièreté. Tous les trois, on a bien fait l'effort. Luc, chaque année, il relit un livre qui décrit toute la neige de A à Z et tous les risques avalancheux. À côté de ça, les Pyrénées, il n'y a aucun réseau. C'est quand même assez isolé. Donc, on avait un téléphone satellite pour assurer nos chiots proches, notamment. Et puis après, comme dit Luc, la tente, c'est aussi une sécurité. Mine de l'an, ça peut faire un abri en un quart d'heure.
- Speaker #2
Et puis, il y a une petite subtilité. C'est qu'en fait, quand on fait du ski de randonnée dans les Alpes, on utilise ce qu'on appelle le BERA, le bulletin d'estimation du risque d'abalanche. Et en gros, c'est Météo France qui publie un bulletin et qui nous dit quel est le risque. en fonction des chutes de neige qu'il y a eu. Donc ça, on n'y avait pas forcément autant accès que quand on venait sortir la journée, parce qu'effectivement, on n'avait pas le même réseau. Par contre, on avait la chance d'être là tous les jours. Et donc, en fait, la niveologie, c'est juste étudier quelles sont les couches de neige qui sont tombées petit à petit. Mais nous, on était là. On les voyait, et toutes les couches de neige qui tombaient, elles nous tombaient dessus. Et du coup, on savait ce qui s'était passé. Et du coup, c'était hyper enrichissant en termes de cette étude de la neige, de se dire, en fait... Je n'ai pas besoin de ce bulletin parce que moi-même, je vois tous les jours l'accumulation de neige et je sais où va être le risque en fonction du vent qui a eu, de la neige qui est tombée. Et du coup, on s'était préparé pour ces questions de névrologie, mais on a eu une appréhension de cette question-là qui était complètement différente d'une fois qu'on était sur place, qui était vraiment celle de j'y suis et je vois au quotidien comment ça évolue et quel va être le risque.
- Speaker #0
Et ça justement, j'allais vous demander quand tu dis j'y suis, Peut-être que Paul, tu pourras nous donner ton ressenti. Là, vous êtes arrivé, vous lancez le premier jour. Et j'imagine qu'après toute cette préparation, il doit y avoir un petit sentiment assez particulier quand même. Ces premières heures, ces premières foulées ou même la première nuit.
- Speaker #3
Alors oui, disons qu'on a été assez surpris par la première nuit. Parce qu'en fait, les premières foulées, elles étaient très loin de la neige. Donc, il y a eu quand même tout cet aspect de... de presque se rentrer dans l'expédition au fur et à mesure, et de, au fur et à mesure, s'approcher vraiment des massifs où on allait pouvoir skier, ce qui n'était pas le cas au début, même si on a eu la surprise d'avoir de la neige assez vite, mais qui n'était pas forcément skiable tout de suite.
- Speaker #0
Oui, parce qu'en fait, on se dit traverser des Pyrénées à ski, mais en fait, vous avez eu quand même beaucoup de marche à pied aussi, à porter effectivement tout votre matériel sur le dos, et je comprends mieux du coup cette idée de... En fait, vous aviez quelques points de ravitaillement où vos proches vous envoyaient des colis où tout était préparé à l'avance et ainsi de suite. C'était vraiment bien calculé pour chaque étape.
- Speaker #1
En fait, il y a environ, ça a traversé une quinzaine de jours de randonnées pures. principalement situés au début et à la fin parce qu'effectivement, on est trop bas en altitude donc il n'y a pas de raison qu'il y ait de neige. Et après, effectivement, d'un point de vue logistique, on s'envoyait des colis de ravitaillement, que ce soit de la nourriture, du gaz, des cartes, etc. Et donc, on en avait 7 points de ravitaillement comme ça, on s'était envoyé un colis à l'avance et on devait arriver un certain jour pour aller récupérer le colis.
- Speaker #0
Et je m'étais notée dans votre film, parce qu'on en parlera peut-être un petit peu à la fin du film de cette expédition, je ne sais plus lequel de vous trois dit une phrase du style « J'avais envie d'endurer un peu, et là, je suis servie. » Je ne sais plus lequel des trois dit ça.
- Speaker #1
Ouais, c'est moi. Il y a cette volonté, en fait, de vivre ce qu'on a pu voir, c'est-à-dire les gros aspects avec des explorateurs qui ont enduré les pires conditions possibles, quoi. Et dans cet expo, on a cette volonté-là aussi de suivre cette trace-là, entre guillemets. En fait, une fois qu'on est pris dans la tourmente, dans la tempête de neige, on n'a pas forcément le même avis, ouais. C'est un peu plus compliqué.
- Speaker #0
Est-ce que vous vous êtes pas dit par moment, enfin, je crois que j'ai dû poser la question à tous les aventuriers que j'ai pu interviewer, mais vous vous êtes pas dit, mais qu'est-ce que je fous là, en fait ? Enfin, qu'est-ce qu'on fout là ?
- Speaker #2
Bah, moi, je l'ai pas tant eu. J'ai... après moi c'est très personnel je pense que c'est pas pareil pour les autres mais j'ai beaucoup de mal à partir au début donc ça a été dur au début tous les jours même quand il fait beau et qu'il nous va bien on dit mais qu'est-ce que je fous là partir sur 50 jours alors que j'étais quand même bien chez moi et puis en fait je trouve qu'une fois qu'on est dedans et qu'on prend le rythme moi je me sentais vraiment bien après après c'est sûr que dès qu'il fait pas beau quand il fait froid c'est dur mais On sait qu'on est là, on sait pourquoi on y est. Et j'avoue que moi, une fois que j'étais dedans, je n'ai pas eu ces questionnements de qu'est-ce que je fais là. Et vite, il y a un peu ce côté de quand je serai rentré, je serai content aussi. Mais je savais pourquoi j'étais là. Une fois que j'avais fait ma phase d'adaptation, je m'y sentais bien. Après, je pense que c'est un peu différent pour chacun de nous.
- Speaker #1
Mais je suis complètement d'accord sur le fait que les 10-15 premiers jours, c'est les plus durs. C'est ceux où on se rend compte vraiment de... Tant qu'on s'est lancé, notre rythme est chamboulé. Et puis, ce n'était pas forcément non plus les jours les plus simples qu'on a eu au début, avec une météo quand même capricieuse.
- Speaker #0
Et toi, Paul, comment tu l'as vécu ces premiers jours ? Est-ce que toi aussi, ça a été un peu cette petite adaptation dont on parle ?
- Speaker #3
Oui, clairement, je pense que c'est quelque chose où on s'habitue avec le temps et où on se met en place dans un rythme, dans une sorte de nouvelle routine, entre guillemets. Et je pense que c'était hyper intéressant parce que justement, je pense que les premiers jours, on a eu des moments très compliqués où on s'est tous regardés un peu dans le blanc des yeux en se disant, qu'est-ce qu'on fait là ? C'est quoi les vraies motivations de ce qu'on fait ? Et finalement, ça a été un peu un leitmotiv de toute l'expédition et c'est un peu ce qu'on montre à la fin du film aussi.
- Speaker #0
Je me demande si chaque aventurier, enfin aventurier, vous comprenez ce que je veux dire, mais chaque personne qui se lance dans une aventure... Peu importe, ça peut même être votre voisin qui part un week-end prolongé, isolé dans la nature, au fin fond d'une cabane, quelque chose comme ça. Mais est-ce que chacun part avec un objectif au début ? Est-ce que vous aviez vraiment envie d'aller chercher quelque chose en particulier ? Est-ce que c'était cette confrontation physique ou est-ce qu'il y avait autre chose ?
- Speaker #2
Je pense que déjà, il y a ce qu'on s'avoue vraiment de ce qu'on va chercher. Et puis, il y a aussi les raisons un peu plus cachées, profondes et qu'on ne peut pas forcément assurer. Donc, dans ce qu'on veut chercher ouvertement, c'est vraiment l'aventure, aller se mettre un petit peu dans la difficulté, aller se confronter avec le froid, voir si on va tenir. Et puis, mine de rien, c'est super beau et on le sait, on y va aussi pour ça. On sait qu'on va passer des moments, on sait que ça va être le yoyo émotionnel et on va le chercher parce que quand c'est le yoyo émotionnel, il y a des moments super durs. mais on sait que ça va être des moments géniaux. Et ça, on le sait parce qu'on va en montagne régulièrement, on sait que c'est comme ça et on sait que si on n'y reste plus longtemps, ça va être la même chose mais encore plus intense. Et après, je pense qu'il ne faut pas se mentir, il y a aussi des raisons qui sont peut-être moins voiles, moins glorieuses de plaire aux autres, de vouloir se prouver quelque chose. C'est souvent quelque chose qu'on identifie comme une mauvaise raison d'aller en montagne, on veut se prouver quelque chose, on veut prouver quelque chose aux autres, mais elle est toujours présente, elle existe. on veut montrer qu'on est fort, qu'on y arrive, qu'on est capable de le faire. Et je pense que c'est bien d'avouer qu'on a ça aussi en tête parce que je pense que tout le monde l'a et qu'une fois qu'on l'a conscientisé, on sait que c'est là, c'est une motivation, mais on sait que dans les moments où il faut faire des choix, qui sont des choix de sécurité... et des choix pour survivre, parce qu'en fait, la question de la survie, elle se pose dans ce genre d'aventure. On a beau être en France, elle se pose à des moments. Il faut l'avoir en tête pour se dire, OK, ça, je le mets de côté, et ce n'est pas la bonne raison maintenant pour prendre le choix.
- Speaker #0
Est-ce que vous avez eu des moments où vous avez eu quand même un peu peur ? Je repense, par exemple, il y a une image dans votre film qui m'a juste... Glace et le sang parce que perso j'ai le vertige où vous traversez une arête il me semble à un moment on voit le vide des deux côtés et je sais pas je me demandais est-ce qu'au cours de votre aventure vous avez eu des moments où vous vous êtes dit waouh comment on va faire là c'est tendu et vous avez ressenti un petit peu de peur ?
- Speaker #2
Alors l'image sur l'arête elle est impressionnante mais les conditions étaient bonnes c'est des choses dont on a l'habitude donc c'est pas forcément là où on a eu peur et je pense que pour tout le monde, ce qui faisait le plus peur, c'est justement ces conditions nivologiques, c'est ça qu'on maîtrise le moins. C'est-à-dire qu'on a beau essayer de comprendre le manteau neigeux, en fait, c'est quand même quelque chose qui est très difficile à appréhender et où il y a toujours une part d'incertitude. Il y a une image dans le film où on voit Paul qui se fait souffler par le vent dans une pente. Et en fait, ça, c'est une des conditions typiques avalancheuses, c'est quand il y a le vent qui ramène de la neige sur un versant de la montagne. Et moi, je pense que c'est vraiment sur cette pente-là où j'ai eu le plus peur, parce qu'on montait, on savait qu'il y avait des accumulations de neige, on savait que c'était un peu risqué. On savait qu'on Ausha un peu toutes les red flags où il aurait fallu s'arrêter, de « on continue » parce que si on ne passe pas par là, il faudrait redescendre complètement tout en bas, faire un grand tour, soit par la route, soit on ne sait pas. Et tout ça, c'est un peu les trucs qu'on essaye d'éviter, normalement, de se retrouver dans cette situation. on se sent bien d'avancer et voilà il y avait un peu tous les signes de la neige qui se fissure voilà donc moi je pense c'était là où j'ai eu le plus peur parce que voilà ce risque d'avalanche il est tellement imprévisible il y a toujours une part
- Speaker #1
d'inconnu et moi je pense que c'est là où on a eu le plus peur enfin moi en tout cas j'ai eu le plus peur il y a aussi des situations peut-être je suis peut-être plus enfin qui me concernent peut-être plus mais des fois ce débat un peu par anticipation. où on se dit, on regarde la journée du lendemain, ça ne paraît pas évident. Sur la carte, on voit des rochers un peu partout, ou même des endroits où on n'est pas vraiment sûr, parce que la carte, elle n'est pas détaillée, etc. Et je sais que moi, j'ai eu plusieurs fois des jours où je me suis dit, la journée de demain, ça va être terrible, ça va être super dur, je ne sais pas si j'aurai le niveau, j'espère que ça va passer. En plus, je suis honnête, avec les gros sacs, ça rend des choses techniques très difficiles. Et finalement, en fait... régulièrement, ça se passait très bien le lendemain. Mais voilà, j'ai eu ces peurs un peu par anticipation aussi, qui ont été présentes surtout les premiers jours.
- Speaker #0
Ouais, ça se comprend totalement. Et toi Paul, comment tu l'as vécu ça ?
- Speaker #3
Ouais, je dirais que je suis assez d'accord avec ce que disait Luc sur les moments de risque et les moments où on a vraiment eu peur, et c'était surtout lié à de la niveologie, pour ma part aussi. Après, c'est... Oui, parfois c'est quelques passages techniques, des petites choses comme ça, mais c'est quand même surtout qu'est-ce qu'on va avoir comme manteau neigeux. Et surtout, je trouve qu'il y a un autre élément qui rend les choses compliquées dans l'itinérance, c'est qu'on ne passe jamais à un endroit où on est monté avant. On fait toujours des montées dans une pente et on descend dans une nouvelle pente de l'autre côté. Et c'est quand même un des gros facteurs d'évolution de la niveologie, c'est dans quel versant on est. Et dans les zones où on avance et on passe dans un nouveau massif dans lequel on n'était pas et dans lesquelles les conditions peuvent être différentes, ça rend l'analyse assez complexe.
- Speaker #0
Et c'est bien, merci à tous les trois de le rappeler, que ça restait quand même très présent, que vous faisiez attention tout au long de votre aventure. Et peut-être parler là des paysages que vous avez pu voir et admirer. Les images dans votre film ou même toutes les photos sur votre compte Instagram, je mettrai bien évidemment tous les liens dans l'épisode. C'est juste, comme vous dites, un paradis isolé pour l'aventure en pleine nature, parce que c'est des images à couper le souffle.
- Speaker #1
Moi, je ne connaissais absolument pas les Pyrénées avant cette traversée. Ce qui m'a le plus marqué, c'est à quel point c'est sauvage. C'est-à-dire qu'il y a vraiment beaucoup, beaucoup de vallées. On ne voit déjà la face des personnes. mais aussi où on ne voit aucune trace de la civilisation. C'est vraiment des massifs complètement vierges. Et puis tous ces sommets, ça fait des vallées qui sont quand même assez torturées, c'est assez pentu. Et je trouve que c'est vraiment magnifique. Et une petite chose qu'on a remarqué, je ne sais pas à quel point c'est vrai, mais en tout cas, on a eu l'impression de le voir, c'est que les couchers de soleil et les levées de soleil sont vraiment beaux. Il y a quelque chose qui se passe avec les nuages, c'est très rouge, très orange. Il y a vraiment des très, très beaux paysages dans les Pyrénées. Et moi qui étais plus derrière la caméra ou l'appareil photo, il y a beaucoup de moments où je me suis dit, là, il va falloir en faire une photo parce que le paysage est vraiment, vraiment beau.
- Speaker #2
Et en termes de... Ouais, je rebondis sur l'isolement. Ce qui était marrant, c'était vraiment de... Parce que dans les Alpes, ça arrive de ne pas avoir de traces, de ne pas avoir de traces de civilisation. Mais quand même sur la carte, il n'y a pas de chemin. Et du coup, même en été, on sait qu'en fait, personne n'est là. Ça, c'est quand même quelque chose d'assez exceptionnel. En fait, pour être très honnête, on a croisé des gens qui nous ont aussi aidés à modifier l'itinéraire. Et je pense à une personne qu'on a rencontrée, David. on lui a montré ce qu'on voulait faire le lendemain, lui il connaissait par cœur cette vallée, il disait tout le temps, il nous a dit, non mais là, ce sentier qui est tracé, il n'existe pas, pas de neige, il y a des rondeaux d'avrons qui vont remonter jusqu'à la taille, vous n'allez pas pouvoir avancer, et on s'est dit, mais ça, si tu nous pars dans les Alpes, une vallée où il n'y a juste rien, c'est impossible de s'y déplacer, et c'est là où on s'est dit, mais en fait, c'est quand même vraiment exceptionnel S'il y a des montagnes à perte de vue qu'on ne connaît pas, ça c'est quand même aussi quelque chose de rare. Nous, on ne connaît pas dans les Alpes, parce qu'à force, on commence à voir un peu fréquenter tous les massifs. Et en fait, il y a des montagnes partout, on ne sait pas ce que c'est. Elles ont l'air très hautes, on ne sait pas. Et il y a cet inconnu, ce côté sauvage, et cet inconnu de... On découvre chaque jour des nouvelles montagnes.
- Speaker #1
Ouais, je dirais qu'à certains endroits, on a l'impression que la carte n'est pas finie, parce qu'il y a rien. Il y a quelques gribouillés pour les cailloux, un ou deux sommets qui ont un nom, un ou deux sommets qui n'ont pas de nom, et pas de chemin. C'est assez impressionnant.
- Speaker #0
Peut-être que Paul, tu pourrais nous dire, si vous avez croisé un petit peu en termes d'animaux, est-ce que je vous vois sourire ? Est-ce que tu peux nous en dire plus, Paul ?
- Speaker #3
Non, c'est assez amusant. Finalement, on est dans des zones qui sont relativement hostiles. Donc on n'a pas non plus vu énormément de vies sauvages, sachant qu'en plus, je pense qu'à Troyes, on fait pas mal de bruit, on n'est pas non plus dans un mode d'exploration animale à 100%, ou observation animale en tout cas. Mais on a vu quelques isards, même pas mal. On a vu pas mal de vautours, mais après, on a cherché avec attention et la go-ped. Mais non, on n'a pas vu. tant de vies sauvages que ça, j'ai envie de dire.
- Speaker #1
À partir d'une certaine altitude, les animaux n'ont plus de raison d'être là, il n'y a plus de nourriture, les conditions sont difficiles, donc c'est vrai qu'au-dessus d'une certaine altitude, c'est quasiment la garantie de ne plus avoir de vies sauvages visibles.
- Speaker #2
Moi, j'ai quand même vu un cerf, je n'en avais jamais vu de si près, il était juste de l'autre côté de la rivière, et ça m'a marqué parce que je n'en avais jamais vu de près dans ma vie. Je me suis demandé pourquoi il restait là alors qu'il nous entendait arriver avec nos gros sabots. Il est resté, il est parti en courant. C'était un peu une rencontre du troisième type sur un point des Pyrénées.
- Speaker #0
Il n'y avait pas de risque de croiser des loups, des ours ?
- Speaker #1
Des loups, il y en a dans les Pyrénées, je crois. En tout cas, on a vu des traces qui ressemblaient, mais on n'a jamais entendu.
- Speaker #2
On s'est quand même beaucoup posé la question pour les loups, parce qu'on voyait souvent des traces, des grosses traces de pattes de chiens, mais sans mètres. Donc il y a quand même un truc un peu mouche. Mais effectivement, on ne l'a jamais vu.
- Speaker #1
Et les ours, je crois qu'ils dorment, enfin ils hibernent en tout cas dans les Pyrénées. De toute façon, il y en a très très peu, donc il faudrait un sacré hasard pour les trouver.
- Speaker #2
Je pense qu'on aurait eu plus de chances de voir des ours finalement à la fin, quand on était plus en rando, et que c'était presque la fin de l'hiver. Mais effectivement, pour les ours, on est tranquille en plein hiver dans des hôtels.
- Speaker #0
Et tout à l'heure, on parlait de David. J'avais prévu de vous en parler, parce que j'ai l'impression que cette rencontre vous a beaucoup marqué. Et même, je vois que rien qu'en évoquant son nom, ça vous donne un grand sourire sans même vous regarder entre vous. Donc, est-ce que vous pouvez nous en dire un petit peu plus sur cette rencontre ? Parce que j'ai même appris ce terme aussi de traverseur et de livreur. Enfin voilà, est-ce que vous pouvez nous en dire un peu plus ?
- Speaker #1
Ouais. On est à un des endroits peut-être les plus sauvages de la traversée. en tout cas on est à un endroit où on écrivait il n'y a presque plus rien sur la carte
- Speaker #0
On a vaguement échangé avec quelqu'un sur Instagram, avec lui, il nous a donné quelques conseils, notamment un endroit où il y a une petite cabane où on peut aller, mais rien n'est sûr, parce qu'en fait, on n'a pas confirmé, je n'avais plus de réseau, donc voilà. Et puis, au milieu de nulle part, on entend « Salut, c'est le livreur ! » Et il y a ce gars-là qui arrive, donc David, qui a déjà traversé les Pyrénées, qui s'est traversé quand même deux fois, et il nous sauve d'un mauvais pas, parce qu'en fait, c'est ce qu'expliquait Luc. on voulait prendre une vallée où ça ne passe pas à cause de la végétation, qu'il n'y a pas de chemin qu'il n'y a pas assez de neige non plus pour skier au-dessus de cette végétation et il nous sauve d'un mauvais pas, il nous donne confiance il nous transmet quand même un peu de sagesse je pense et je pense que c'était un des moments un peu compliqués de la traversée un peu dur où le moral était un peu difficile et ça a venu, la nourriture qu'il a pu apporter les conseils qu'il a pu apporter, ils ont vraiment été chers Et ouais, je pense qu'il nous a quand même sauvés d'un pas un peu compliqué.
- Speaker #1
Et puis même dans le moment qu'on a vécu, il était quand même assez incroyable parce que du coup, il y a ce gars qui arrive, il rentre dans la cabane avec son chien et on fait un feu. Et en fait, on se retrouve à parler pendant plus de deux heures avec la cabane qui était complètement enfumée parce qu'on n'arrivait pas à faire part de feu. On ne se voyait quasiment plus. Il y a eu cette discussion super longue qui était une discussion, mais qui était surtout David qui racontait sa vie, qui était en fait... complètement extraordinaire parce que voilà nous c'est notre projet on a mis des mois à le préparer et lui nous dit qu'il a déjà traversé deux fois le Pyrénées une fois les Alpes intégralement corps comprise et à ski et ça nous a paru complètement fou et du coup il a forcément il avait des anecdotes à raconter tout le temps la bonne anecdote le truc qui lui est arrivé qu'il a traversé des Alpes il l'avait fait sans prendre de duvet sans matelas et que du coup Du coup, il comptait uniquement sur les couvertures qu'il trouverait, qu'il s'était retrouvé à dormir dans des granges, dans le foin. Enfin, voilà, des histoires un peu surnaturelles. Et nous, on était là, on se disait, finalement, on est quand même bien avec notre tente et notre duvet. On est plutôt tout confort. Et c'est vrai que quand il est reparti, on s'est dit, enfin, ça avait vraiment changé l'autre journée, parce que c'était une journée qui était un peu difficile. Et on s'est dit, waouh, c'était trop bien. C'était vraiment... Je dirais pas qu'on part dans une traversée pour faire des rencontres. parce qu'on sait qu'on ne va pas broser le grand monde. Mais finalement, les rencontres qu'on a faites, elles ont vraiment pris énormément d'importance dans le récit qu'on peut refaire après.
- Speaker #0
Oui, mais ça a vraiment transmis un message de force et de résilience.
- Speaker #2
Et c'est fou parce que ça me fait penser à l'épisode que j'ai enregistré avec Pierre-Antoine qui a traversé l'Islande tout seul et il racontait que... Voilà, et pareil, il avait des périodes parfois très difficiles. Et puis, paf, il y avait une rencontre sortie de nulle part qui l'avait complètement bouleversée, qui était tombée à chaque fois au bon moment. Et je trouve ça fou de se dire que, voilà, dans plein d'aventures, des fois, c'est comme si on avait les bonnes étoiles qui viennent au cours de notre aventure.
- Speaker #0
Après, je pense aussi que, pendant la traversée, on a croisé à peu près 15 skieurs hors station. Donc en fait, les rencontres qu'on fait, comme on en fait très peu, elles ont quand même beaucoup d'importance. Et ça les rend encore plus fortes. Et pareil, les gens qui se baladent en montagne au milieu de nulle part, quand ils croissent quelqu'un, il y a vraiment cette solidarité qui se crée.
- Speaker #2
Et peut-être parler maintenant de votre entente, tous les trois, parce que vous vous connaissez tous les trois depuis longtemps. Comment vous l'avez vécu, cette cohabitation, que ce soit pour le meilleur et pour le pire, en fait ?
- Speaker #1
Non, mais en vrai, ça s'est plutôt bien passé dans l'ensemble. Il faut dire qu'en fait, on ne peut pas savoir comment ça va se passer à l'avance parce qu'on ne part jamais aussi longtemps. Alors, j'étais quand même parti pendant assez longtemps avec Lucas à un moment, mais c'était de la randonnée et du coup, les choses sont plus simples. De manière générale, quand il fait beau et que la neige est bonne, tout le monde s'entend bien. C'est plutôt quand les conditions deviennent difficiles que les tensions arrivent parce que tout le monde est fatigué et que tout le monde a peut-être un peu peur. Et du coup, c'est là où ça devient plus compliqué humainement, parce que chacun a son humeur. Et après, c'est bête, mais c'est toujours des points de détail qui, dans la vie quotidienne, n'auraient pas vraiment d'importance, qui prennent une grosse importance. Pour être complètement honnête, le point qui a été le point de tension, c'est le rythme au réveil. C'est-à-dire qu'en fait, on est dans la même tente. Il y a un moment où il faut que tout le monde sorte de la tente. Et ce moment, c'est un peu... À partir de ce moment-là, il y a un chrono qui se déclenche parce qu'on est dehors. Et après il faut partir parce qu'on a froid. Et entre le moment où on sort de la tente et le moment où on se met à marcher, on se recroît dit. Et on perd de l'énergie, on a froid, on a très froid aux doigts en général parce que c'est les moments où il faut ranger la tente, on a des petits trucs qui ne sont pas très agréables à toucher le matin quand il fait très froid. Et du coup, il suffit qu'il y ait une personne qui soit un peu plus lente ou qui se prépare un peu plus lentement et qu'il y en a une autre qui est déjà dehors et qui a froid. et c'est tout bête et en fait il s'agit pas d'une heure il s'agit de 5 minutes mais en fait ces 5 minutes après il suffit qu'il y en ait un qui a froid au doigt et du coup il met du temps à réchauffer les doigts et comme je l'ai dit avant quand on est pas bien parce qu'on a froid c'est là où l'humeur est pas bonne et après du coup ça a un peu posé des questions en termes de résolution de conflit qu'on avait jamais rencontré avant parce qu'en fait on s'engue pas trop comme j'ai dit Lucas C'est quand même, en général, la bonne humeur, toujours tout va bien. Et du coup, typiquement, je ne m'étais jamais engueulé avec Wicca. Et en fait, ça ne collait pas dans notre façon de nous engueuler. Et du coup, parce qu'en soi, le problème n'était pas grave, on aurait pu en discuter, mais en fait, on n'arrivait pas à bien communiquer dessus. Et on n'avait jamais eu l'occasion de se disputer. Et en fait, moi, j'étais vraiment frontal dans la dispute et je voulais qu'on s'engueule, en fait, et qu'on se dise des choses, et qu'après, ça soit fait. Et Lucas, il n'était pas du tout dans cette optique-là. Justement, il voulait que ça aille bien. Et du coup, de mon point de vue, j'avais l'impression qu'il fuyait un peu la dispute. Et c'était assez fou de se dire, on se connaît depuis 5-6 ans. Et en fait, on ne s'était jamais vraiment disputé. Et en fait, on ne sait pas comment se disputer ensemble. Et c'est drôle parce que quand on est un couple, par exemple, on se dispute souvent. Et du coup, on sait comment le conflit va se résoudre. Et là, on ne s'en est pas. On n'avait pas les clés de résolution. Et c'est pas mal passé par... Paul, qui finalement a fait un peu l'intermédiaire, où je sais pas si c'était pareil pour Lucas, mais moi j'allais me plaindre à Paul, j'ai dit ouais, Lucas était ci, était ça, et c'était assez marrant parce que ça c'est possible que quand on est trois, et moi du coup j'avais déjà eu l'occasion de vivre un peu une aventure comme ça dans les Alpes à deux, et j'avais pas eu du tout ce ressenti là, parce que quand on est deux, bah en fait on est obligé d'aller au conflit et de se dire les choses y'a pas cette possibilité d'intermédiaire Et puis en plus, c'était quelqu'un d'autre. Et du coup, pareil, la résolution conflit était complètement différente.
- Speaker #2
Et toi, du coup, Paul, comment tu l'as vu, ce conflit, on va dire ?
- Speaker #3
Non, mais c'était hyper intéressant. Enfin, c'est vrai que c'est des... Je pense que de manière générale, on a quand même très bien géré l'expédition et comment on se relayait. Enfin, quand il y avait quelqu'un qui était plus fatigué, on arrivait à prendre le relais sur des tâches à faire ou des choses comme ça. Je pense qu'on a vraiment réussi à aussi travailler sur la question de... on va dire presque de la charge mentale, mais de qui est le leader de la journée, de comment est-ce qu'on prend les décisions, et qui sont aussi des choses assez importantes pour l'entente générale et pour ce qu'on décide de faire. Et après, sur ce conflit en particulier, c'était assez rigolo parce que j'étais un peu le médiateur de communication, on va dire, pour essayer de trouver comment résoudre le problème, parce qu'en fait, de toute façon, il y a encore 40 jours, enfin, je ne sais pas, ce n'est pas arrivé aussi vite, il y a encore 20 jours à faire, et du coup, on n'a pas le choix, il va falloir avancer avec ça. Après, on a été aussi pas mal aidés par l'arrivée des amis qui nous ont rejoints et qui ont fait que ça a donné une toute autre dynamique au groupe pendant quelques temps. Et que finalement, on était hyper contents de les avoir. Puis quand ils sont partis, on était hyper contents de se retrouver aussi tous les trois. Je pense que de manière générale, on a quand même bien géré toute cette partie-là, la gestion du groupe et de comment on fonctionnait ensemble.
- Speaker #2
et j'imagine aussi que le fait d'être perdu un peu au milieu des Pyrénées, là, en fait, comme tu disais, Luc, il faut... Enfin, il faut... Vous n'avez pas trop le choix. Il faut aborder ce conflit pour pas que ça perdure pendant tout le reste du séjour. Et puis, vous n'êtes pas encombré par le quotidien parce que ça arriverait dans votre vie quotidienne un conflit comme ça. Chacun repart de son côté. Il y a quelques jours qui passent. Tandis que là, non. Vous êtes en plein dedans. C'est pas je repars au travail et puis on en reparle demain. Là, vous étiez un peu au pied du mur, en fait, face à ça.
- Speaker #1
Mais c'est ça, en fait. On n'a pas le choix. On est là. Et le problème va se représenter de la même façon le lendemain. Parce qu'on sera encore dans l'attente. Il fera encore froid. Et ce, pendant 30, encore 30 jours. Et voilà, dans les heures les plus larges, je me suis dit, c'est bon, je pars tout seul, je continue tout seul. Mais en fait, ce n'est pas possible. Ce n'est pas envisageable. Et du coup, il faut trouver une solution. et c'est pour ça que... Moi, en tout cas, je faisais un peu feu de tout bois. Je le disais à Lucas, je le disais à Paul. Et puis voilà, quand les copains sont arrivés, je disais aux copains aussi, j'essayais un peu de chercher est-ce que moi j'ai un travail à faire sur mon M sans doute. Est-ce que je dois le dire à Lucas ? Comment on résout ça ? Et en fait, il fallait chercher toutes les solutions pour résoudre ce conflit-là, mais après, il y en a plein d'autres. Et comme dit Paul, celui-là, il est un peu emblématique parce que c'est celui qui a un peu perduré le plus longtemps. Mais en fait, il y a eu plein de petits points de tension ou même des points de... Sans que ce soit des tensions, des points à résoudre. Et Paul a bien évoqué les questions d'heures, de journées. parce que c'est une grosse pression de prendre les décisions. Et du coup, il faut que cette pression, elle tourne. Et tout ça, on l'a bien résolu. Et parce que voilà, il n'y a pas de choix. En fait, il faut qu'il y ait quelqu'un qui soit un peu leader sur la journée. C'est hyper important en termes de sécurité. Et du coup, il faut trouver des solutions pour que tous les jours, il y ait un leader et qu'il soit dans les bonnes conditions pour guider l'eau.
- Speaker #2
C'est hyper intéressant. En tout cas, merci à tous les trois de vous montrer vulnérable sur ça et de l'expliquer parce que j'ai l'impression qu'on n'en parle pas beaucoup, en fait, de cet aspect. Comment on peut gérer des conflits, que ça soit un couple qui part en tour du monde, une famille qui part en tour du monde, on en parle très peu. Donc, merci à vous de vous livrer là-dessus. Est-ce que vous, ça fait très cliché comme question, mais est-ce que vous en êtes ressorti plus fort, on va dire, par rapport à votre amitié après cette aventure ?
- Speaker #0
Ouais, je dirais que... De toute façon, on a vécu des choses folles tous les trois. Donc ça a créé forcément des liens. On a créé des liens de confiance durant cette expé. Donc je dirais que notre amitié en est sortie grandie.
- Speaker #3
C'est sûr qu'on vit des moments qui sont incroyables ensemble. Et donc c'est sûr que ça a créé des liens qui ne vont pas disparaître de si tôt, à mon avis. Mais c'est clair que c'est... C'est sûr que je trouve que c'est ce genre de choses qui forgent des amitiés pour la vie. Quand on a vu que dans telle situation, on pouvait compter sur les gens, c'est aussi applicable à la vie en général. Je trouve que pour ça, la montagne, c'est une sorte de bon révélateur des personnalités et des gens. Et à quel point on peut faire confiance aux personnes.
- Speaker #1
Je suis un peu d'accord avec Paul. Je ne sais pas si les amitiés sont plus fortes. En tout cas, on se connaît mieux, on se connaît plus loin dans les retranchements de chacun. Et c'est un peu des situations où on n'a pas l'habitude d'aller dans les amitiés, parce que l'amitié, c'est quand même pour passer des bons moments ensemble en général. Et du coup, on va plus loin dans cette connaissance intime des gens parce que pendant 50 jours, t'es obligé de passer par tous tes états. Et même des trucs où d'habitude, t'es seul parce que t'as pas envie de pleurer devant tes copains. Et en fait, quand tu pleures, tu pleures. Et t'as pas trop le choix que de le montrer. Et du coup, je sais pas si ça renforce l'amitié sur le long terme. En tout cas, t'es obligé de te livrer plus et d'aller plus loin dans la connaissance de tout le monde en groupe.
- Speaker #2
On arrive déjà à la fin de cet épisode. C'est vrai que je me dis, j'aurais eu encore tellement de questions à vous poser. Mais là, en se rapprochant de la conclusion, est-ce que vous sentez que ça a révélé en vous certaines choses ? Ou quand vous êtes rentré, vous vous êtes dit, tiens, dans mon quotidien, je vais peut-être essayer de mettre ça en place. Diverses prises de conscience que vous aimeriez partager ?
- Speaker #0
Moi, je dirais que la première prise de conscience, c'est que j'ai envie de repartir. c'est que cette expérience a été folle et que j'ai qu'une envie c'est de repartir à la fois j'apprécie le confort que j'ai actuellement et je trouve que du coup ça a un peu donné une sorte d'équilibre en tout cas je vois un peu l'extrême où je peux aller et l'autre extrême et j'aime bien cet équilibre entre vivre de la montagne à la fois être un peu des fois chez soi c'est agréable
- Speaker #1
Et moi, je rajouterais, je me suis posé la question justement en préparant un peu l'émission et je me suis demandé en quoi ça m'a fait progresser et j'avais le sentiment pendant la traversée de trouver énormément de réponses à des questions que je me pose sur la vie, sur qu'est-ce que je veux faire de ma vie et c'est un peu malheureux, mais j'ai l'impression que finalement, on a du mal à conserver tout ça une fois qu'on est revenu et du coup, j'en suis arrivé à la conclusion que c'était peut-être... ça aussi qui nous plaisait qui nous donnait envie de repartir c'est de retrouver cette sérénité de se dire là je trouve des réponses là je me sens bien parce que je sens que il y a un sens, il y a un guide dans ma vie et que je vais le rapporter ensuite et même si on le rapporte pas finalement dans notre vie Si on ne le rapporte pas complètement, parce qu'en fait, ça ne résout pas tous nos problèmes, sinon tout le monde le ferait. Mais ce sentiment, une partie de nos problèmes sont résolus pendant un temps, je pense qu'il fait partie des choses qui me donnent envie de repartir, de ressentir cette sérénité pendant un temps qui est quand même assez long. Et ça, je trouve que c'était quelque chose de vraiment super.
- Speaker #3
Je rejoins un peu ce que disaient Lucas et Lucas. C'est marrant à quel point on peut vite... Quand on revient au confort, on en prend vraiment conscience d'un peu de tout. Que ce soit l'accessibilité de l'eau, de la chaleur, etc. C'est assez impressionnant. Et c'est aussi assez fou à quelle vitesse on se remet dans le quotidien et on se réhabitue aussi à tout ça. Et en fait, ça marche dans les deux sens. On dit partir, c'est difficile parce qu'en fait, les premiers jours, c'est difficile de s'habituer à tous ces changements dans notre confort. Et en fait, au bout de 15 jours, il n'y a pas plus grand confort que de se glisser dans le sac de couchage à la fin de la journée. C'est marrant parce qu'en expé, j'ai plein d'idées, plein de projets, plein de trucs qui se développent. Et après, c'est vrai que quand on revient, finalement, ça fait le tri. Il reste les deux, trois trucs les plus importants. Et puis, tous ces projets, tous ces trucs, je trouve ça hyper simulant. Justement, durant l'expédition, de se dire, je pourrais faire ça, je pourrais faire ça. C'est vraiment une sorte de parenthèse dans sa vie. pour penser à plein de choses sans être déconcentré justement par le quotidien qui en fait prend énormément de place.
- Speaker #2
Est-ce qu'on pourrait maintenant, pour terminer, parler quand même un petit peu de cette arrivée à Hendaye qui avait l'air d'être mythique parce que vous avez terminé à pied, en marchant pas mal après avoir fait beaucoup de ski, et vous avez décidé de faire cette baignade finale. Est-ce que vous pouvez raconter à l'audience ?
- Speaker #0
Je dirais que déjà, c'est plus un atterrissage vérandaille, au sens où finalement, les derniers jours, c'est de la randonnée. Donc déjà, le confort, il monte d'un cran supérieur. C'est le Pays Basque, donc c'est temps basse. Donc il fait trois fois beau par jour, trois fois moche. Mais globalement, tout va mieux. Il y a plus de soleil, il fait plus chaud, les conditions sont plus simples. Et je pense que tous les trois, on rêvait que de ça, c'était d'aller se baigner et puis de courir dans le sable pour aller se baigner. même si elle n'était pas chaude. Je pense qu'on rêvait tous un peu d'arriver. Et à la fois, personnellement, j'avais un peu ce truc de me dire peut-être que j'ai envie de repartir direct à l'aventure, je n'ai peut-être pas envie que ça s'arrête. Effectivement, une douche chaude, un lit, c'est cool, mais est-ce que j'ai vraiment envie de revenir à tout ça ? Et finalement, c'est une arrivée, mais on se dit, est-ce que c'est vraiment une arrivée ? Est-ce qu'il n'y aura pas des choses qui vont suivre ? etc. C'est pas si évident
- Speaker #1
Et puis, je pense qu'on était tous un peu... On avait tous un peu peur d'arriver, en fait. Et j'étais presque aussi mal à l'idée d'arrêter que j'étais mal au début à l'idée de commencer. Parce qu'en fait, c'est exactement comme au début, c'est retouchanger, retouchambouler et retrouver tous les trucs qu'on avait mis de côté et justement, où c'est si agréable de s'en débarrasser. Et du coup, je pense que c'était à la fois un moment génial, cette arrivée. Et en même temps, il y avait énormément d'appréhension. Je ne sais pas si c'est chez tout le monde, mais je pense. En tout cas, chez moi, il y avait beaucoup d'appréhension de « demain, c'est la fin » . Et en fait, c'était quand même un truc qu'on a mis beaucoup de temps à préparer. On a mis énormément d'énergie et de cœur dedans. Et puis, c'est terminé. Et je pense que pour tout le monde, le fait d'avoir une suite après avec le film, ça a permis de continuer un peu l'aventure.
- Speaker #0
et pas que ça s'arrête net parce que quand ça s'arrête net c'est quand même dur pour moi la réalisation du film ça m'a vraiment permis de continuer alors certes c'est complètement différent comme expérience mais de continuer sur cette aventure de faire quelque chose de nouveau de la revivre je trouve que le film m'a apporté pas mal sur cette suite d'expédition c'est vrai que c'est intéressant parce que les fins des gros projets comme ça ça...
- Speaker #3
ça laisse aussi une sorte de vide, de se dire, ah c'est fini, et en fait il n'y a rien de plus que la vie normale, il n'y a pas un feu d'artifice quand on arrive, où on ne change pas soudain de statut, de manière, c'est assez drôle, on retourne dans notre vie, et c'est vrai que moi ça m'a un peu rattrapé au fur et à mesure, Luc m'avait prévenu de ce risque, mais c'est vrai que, une semaine avant l'arrivée, il y a les préoccupations du quotidien qui reviennent, il y a un peu tout ce qu'on va devoir mettre en place, parce que, Tout a été mis en pause. Et donc, au fur et à mesure, moi, dans le cadre aussi de mon travail, il y avait pas mal de choses qui étaient en train d'arriver et où il fallait que je me remette dedans aussi. Donc, c'était un peu une sorte de... Comme dit Lucas, d'atterrissage. En fait, on reprend au fur et à mesure toutes les... tous les paramètres du quotidien et quand on arrive on est un peu dans une phase de flottement mais aussi il va falloir vite se remettre dedans et donc ouais non c'était assez intéressant mais ouais c'est vrai que ça a mis peut-être un peu de côté cette exaltation peut-être qu'on attendait à l'arrivée où au final c'est la plage et c'est en daï quoi et genre c'est hyper, on était hyper content d'arriver mais peut-être que c'était pas aussi explosif comme on peut imaginer ou aussi fin C'est pas tant cette étape-là qui est la plus importante.
- Speaker #2
J'allais juste vous demander, l'étape, peut-être pas la plus importante, mais pour chacun, quelle est l'étape qui vous a le plus marqué ou chacun un moment fort préféré dans cette aventure ?
- Speaker #3
Je pense que moi, le moment où c'est arrivé, c'était vraiment, je pense que c'était l'étape 15 ou 16, juste le lendemain du passage de David. où en fait il n'y avait vraiment aucun des critères qui étaient au vert. C'était je pense la journée où on a eu le plus de vent, où on avait les conditions les plus précaires. On savait qu'il y avait énormément de dénivelé à faire et beaucoup de distance à parcourir. Et le matin on se réveille et la chaussure de Luc est cassée. Et donc on sait qu'il n'y a aucun des paramètres qui va bien. Et vraiment ce jour-là quand on est parti, je me suis dit si on finit cette étape-là, il n'y a aucun doute qu'on arrivera à la fin. En fait il ne peut pas y avoir plus de trucs qui se passent mal. Après, une fois qu'on a passé cette journée-là, j'étais convaincu qu'on arriverait à la fin et qu'il n'y aurait pas d'autres problèmes. Ça a été le cas, donc ça m'a fait rire. Je dirais que c'est celle-là qui m'a le plus marqué.
- Speaker #0
Moi, je remondirais bien sur ce que tu as pu dire, Paul. Je dirais que ce qui m'a le plus marqué, moi, c'est les étapes juste après. C'était de se dire... On avait de la bonne neige, il y avait beaucoup neigé. Il faisait super beau. On venait d'arriver en Espagne. et c'est là où je me suis dit bah en fait ce que j'avais prévu ce que je de ma traversée, ce que j'imaginais, c'était ça, et ça y est, j'étais enfin en train de le vivre, avec des vallées où ça skie, tout était pas parfait, mais voilà, le soleil, la bonne neige, etc., ça m'a vraiment requinqué, et du coup, je me suis dit, en fait, il y a aussi des super bons moments qui vont se passer dans cette traversée, et ça m'a vraiment, voilà, redonné du mou, après, ouais, les jours d'avant, qui étaient quand même très compliqués.
- Speaker #1
Ouais, bah, je pense que de toute façon, c'est... C'est un peu un truc qu'on a tous les trois de se dire, c'est vrai que ce moment où on passe d'une journée horrible à une journée super, c'est quand même assez fort. Et on a eu ça le jour où nos amis nous ont rejoints, c'était à Pyongalli. Et vraiment, on s'était fait rincer toute la journée la veille, mais pas de la neige, de la pluie. Et le lendemain, il y a les copains qui arrivent, il fait grand beau, la neige, elle est super. Et là, on se dit, mais c'est génial. Et puis, il y a les copains qui arrivent et qui disent, ah, mais c'est génial, les pyrénées, on a une chance en superbe. Et bien, voilà. Et tout est résumé là-dedans. Un jour, tout va mal. Et puis, le lendemain, c'est pardi. C'est exactement la montagne dont on avait rêvé.
- Speaker #2
Et du coup, Lucas, tu nous parlais de ce film. Est-ce que tu veux bien expliquer un petit peu, parce que vous êtes parti quand même avec beaucoup de matériel pour filmer, le drone, ainsi de suite. Donc là, comment ça se passe pour ce film, pour la suite ?
- Speaker #0
Exactement. Donc, on s'est auto-filmés. Donc, à chaque fois, c'était l'un de nous trois qui filmait. On portait tout notre matériel vidéo. Je pense qu'entre 4 et 5 kilos, il y avait de matos vidéo. C'est pas négligeable. Et puis, l'idée de ce film, c'est de retracer cette aventure de la manière la plus authentique possible. C'est-à-dire, on n'est pas des énormes skiers, des énormes alpinistes. on part à l'aventure et l'idée c'est vraiment de transcrire toutes les émotions qu'on vit que ce soit les passages de désarroi de joie, de pleurs toutes les émotions qu'on a pu vivre un peu sans filtre, c'est vraiment l'objectif de ce film et puis de capturer toutes les discussions qu'on a pu avoir dans la tente, quand on marche etc. Le film est en tournée dans la plupart des festivals dans beaucoup de festivals de montagne en France pendant tout l'hiver. Et après, on aura l'hiver prochain, on essaiera de le publier plus largement pour qu'il soit accessible sur Internet.
- Speaker #2
Tout à l'heure, on parlait de cette histoire de liste de prochains projets. Est-ce que vous avez déjà en tête une prochaine aventure ? Parce que forcément, j'imagine aussi que la question, on vous l'a beaucoup posée depuis votre retour.
- Speaker #3
Justement, c'est un point sur lequel il faut qu'on se mette d'accord. Je pense qu'il y en a plein des projets. Mais après, c'est lesquels on choisit de faire en premier. Comment est-ce qu'on arrive à déjà se ménager du temps, mais aussi se ménager... Je pense que c'est pas mal une question de temps. Comment est-ce qu'on arrive à organiser le projet, au-delà même de le faire ? Parce que finalement, on s'est rendu compte, dans la préparation de l'expédition, que c'était presque le plus difficile. Pré-expédition, c'est comment est-ce qu'on combine nos jobs avec tout ce qui est de l'à côté de préparer l'expédition. Et puis après, une fois que ça c'est fait, comment est-ce qu'on le finance, etc. On a plusieurs projets, après il faut qu'on voit comment est-ce qu'on les met en place.
- Speaker #1
Après tous les projets qu'on a, les ingrédients sont les mêmes, c'est parti sans prendre l'avion. Et puis, une aventure un peu sur le long terme. Alors, on a parlé de vélo, voile, ski, pour aller skier dans la classe. Bon, c'est un peu... Ça va être un peu compliqué, mais ça va s'écarcir petit à petit.
- Speaker #2
Là, pour le mot final, on va dire pour chacun, si vous aviez le message que vous aimeriez que les auditeurs et auditrices retiennent. Vraiment de... Voilà, c'est un peu votre... Si vous aviez un message à faire passer à l'audience, ça serait lequel ?
- Speaker #1
Je pense que, bon, de toute façon, c'est assez clair dans ce qu'on dit, mais il y a quand même ce message de l'aventure. Le lieu où on l'a fait, elle a évidemment une importance. Les Pyrénées, c'est génial parce que c'est sauvage. Mais ce qui compte le plus, c'est peut-être comment on y va, comment on fait les choses. Et voilà, traverser les Pyrénées en été et en hiver, ce n'est pas la même chose. Traverser les Pyrénées avec une tente, sans tente, ce n'est pas la même chose. Et en fait, l'aventure, c'est juste comment on envisage les choses, comment on voit le monde. Et c'est ça qui nous permet de se projeter dans une aventure. Et du coup, tout le monde peut vivre une aventure à partir du moment où il a assez d'imagination.
- Speaker #3
J'allais dire, Luc, il a un peu cassé le game, parce qu'il a fait la phrase la plus complète qu'on pouvait imaginer. Non, je pense que c'est ça, c'est que tout le monde peut vivre une aventure, que c'est plus accessible qu'on le croit. C'est surtout un état d'esprit de comment on aborde la question et quelles contraintes on se met. Parce que finalement, c'est nous qui nous les fixons. On aurait pu traverser les Pyrénées en hélicoptère.
- Speaker #0
Et voilà. Il faut partir à l'aventure. Il ne faut pas hésiter à aller s'imprégner de la nature. Je pense que c'est vraiment important. Ça apporte vraiment quelque chose de plus dans sa vie.
- Speaker #1
Franchement, la première fois où on se retrouve à dormir dehors... Moi, je n'ai commencé qu'assez tard. C'est déjà un truc qui est assez extraordinaire. Et la première fois où on se retrouve à dormir sur la neige, alors ça demande un peu de matériel, mais en fait, ce n'est pas du tout... Ça n'a rien d'extraordinaire. C'est juste qu'on a un matelas plus épais. Après, tout se passe pareil. On dort, on dort. Mais en fait, il y a quand même un truc qui se passe de se dire « Waouh, je suis en train de dormir sur la neige et tout va bien. » Et c'est dingue, quoi. Je suis en montagne. genre tout est opposé au fait que je dors et en fait je dors et c'est Et le matin, on se réveille et c'est génial. Et on est à un endroit où il n'y a personne. Ça, je pense que c'est quand même vraiment quelque chose qui est accessible à tout le monde. Et puis, comme disait Lucas, reprendre contact avec la nature, ça change la vie.
- Speaker #2
Parfait pour cette conclusion. Merci, Luc. C'est vrai, comme on le disait, comme Lucas disait depuis le début, avec cette sagesse aussi qui ressort. Donc, encore merci à tous les trois. Bonne chance pour vos prochaines aventures. On a hâte de découvrir ça. Je mettrai bien évidemment toutes les ressources pour vous suivre, suivre cette aventure. Le film aussi, j'imagine que l'audience peut suivre sur votre profil Instagram pour les diffusions dans les différentes villes et ainsi de suite.
- Speaker #0
Exactement. On a un post qui résume toute la tournée du film. Il y a des dates qu'on rajoute. presque toutes les semaines, donc il y aura forcément une date proche de chez vous.
- Speaker #2
Parfait. Et puis là, avec l'hiver qui arrive, on va se mettre vraiment bien dans l'ambiance. Encore merci et à très bientôt.
- Speaker #0
Yes, merci Camille. Merci beaucoup. Salut.
- Speaker #2
Merci à vous. Merci pour votre écoute. J'espère que cet épisode vous a plu, qu'il vous a permis de vous évader et de vous ressourcer. J'ai besoin de vous pour que l'aventure Goodyza continue. Vous pouvez vous abonner sur votre plateforme préférée afin de suivre les nouveaux épisodes. Si ce n'est pas déjà fait, vous pouvez laisser 5 étoiles et un avis, et même en parler autour de vous. Il y a aussi le compte Instagram GoodVisaPodcast, tout attaché, que vous pouvez suivre, où je poste régulièrement des photos et des vidéos pour illustrer les épisodes. Ça me touche énormément quand je reçois vos retours, alors vraiment, n'hésitez pas à me faire un mot. Merci à vous, à bientôt !