- Speaker #0
Et si on prenait un pas de recul et que l'on observait la dynamique familiale plutôt que de rester avec une amertume lors des moments en famille ? Aujourd'hui, Ariane Laverge nous explique pourquoi le lien familial est si important et si nécessaire. Être en santé, ça dépend pas seulement de ton corps physique, mais aussi de ton corps mental et de ton corps émotionnel. C'est pourquoi je te parle... partagerez différentes approches pour harmoniser les trois quarts afin d'avoir une santé globale. Ce podcast s'adresse à ceux et celles désirant vivre un changement significatif dans leur vie. Je suis Marie-Ève Tremblay, naturopathe holistique, et je t'invite personnellement à venir découvrir comment goûter à la vie. Bonjour et bienvenue au podcast Goûte à la vie. Aujourd'hui, on est jour de Noël, et en ce jour de Noël, je voulais vraiment... parler d'un sujet qui me passionne et j'ai la chance d'avoir une merveilleuse invitée. Aujourd'hui, j'ai le plaisir d'accueillir une femme qui est extraordinaire. Elle est formatrice et accompagnante en constellation familiale, relationnelle et systémique. Elle est reconnue aussi pour sa justesse, son approche, la profondeur aussi dans son regard quand on fait des constellations et la qualité aussi de sa transmission du message. Elle œuvre avec clarté et conscience au cœur des dynamiques familiales et transgénérationnelles. Je suis très heureuse aujourd'hui d'accueillir Ariane Laberge. Bonjour Ariane !
- Speaker #1
Allô Marie-Ève, merci. Mon Dieu, quelle belle introduction, ça me touche.
- Speaker #0
Écoute, j'ai la chance de t'avoir quand même côtoyée pendant un bon bout de temps pour apprendre justement sur les constellations. Et aujourd'hui, en ce jour de Noël, je trouvais important de, j'aime pas dire marteler. mais de ramener l'idée de la famille à Noël, l'importance de la famille. Puis je pense que tu es la meilleure pour venir nous en parler à ce sujet-là, l'importance du lien familial.
- Speaker #1
Oui, c'est clair que le lien, qu'on le veuille ou pas, il est là. Notre famille, c'est un lien de sang qu'on a. Quand même qu'on ne voudrait pas de nos frères et sœurs ou de nos parents, parce qu'ils ont, selon nous, ou pour des raisons très justifiables, eu des comportements inadéquats, le lien va toujours rester là. J'aimerais ça peut-être, d'entrée de jeu, faire une distinction entre le lien et la relation.
- Speaker #0
Oui, important.
- Speaker #1
Parce qu'on confond souvent les deux. Les deux sont comme utilisés de façon différente, mais parfois biaisés ou distorsionnés, si on peut dire ça comme ça. Le lien, il va toujours être là. Nos parents nous ont donné la vie, ils ont donné la vie à nos frères et sœurs. On va toujours avoir un lien. Quand même qu'on déménagerait à l'autre bout de la planète et qu'on ne leur parlerait plus jamais, le lien va toujours être là. La relation, une relation, c'est quelque chose qu'on construit, dans lequel on investit du temps. Donc, préserver le lien, ça ne veut pas dire aller prendre un café avec son parent ou être amis ou avoir une relation avec nos frères et sœurs. Parfois, dans la famille, certains diront « ma famille, je ne l'ai pas choisie et ma réelle famille, c'est celle que je choisis, c'est mes amis » . Ça, c'est des relations qu'on choisit. Mais le lien relationnel de notre famille, et là, on pourrait embarquer sur un autre sujet, mais dans notre évolution d'âme, je pense à quelque part. Ça reste ma croyance, mais ces gens-là sont là pour nous apprendre quelque chose. On a choisi, d'une certaine façon, cette famille-là pour évoluer en tant qu'individu. Quand j'entends les gens, moi je me suis coupée de mon père, je me suis coupée de ma mère, ça me graphine dans le cœur parce que les gens ne réalisent pas à quel point c'est à eux-mêmes qu'ils font du mal et à leurs enfants.
- Speaker #0
Exact.
- Speaker #1
Parce que nos parents, nos grands-parents, puisque ce sont eux, ce sont grâce à eux si on existe aujourd'hui. indépendamment de leur histoire, de leur comportement inadéquat, de leurs défauts, on existe grâce à eux. C'est notre force vitale, c'est notre force de vie. Est-ce que ça veut dire que... je dois les aimer, que je dois prendre un café, entretenir une relation. Non. Cependant, c'est important de garder une petite place dans son cœur, parfois, juste pour la vie qu'on a eue.
- Speaker #0
Hum.
- Speaker #1
Oui.
- Speaker #0
Hum, ça, c'est beau, effectivement. Puis comment tu fais pour en arriver là ?
- Speaker #1
Bien, ça se fait pas entre le mardi et le mercredi, là. On va pas se compter des histoires.
- Speaker #0
Oui, c'est ça.
- Speaker #1
C'est souvent un processus plus ou moins long, dépendamment des blessures qui ont été causées.
- Speaker #0
Mais qu'est-ce que ça fait dans ce cas-là ? Je vais changer ma question. Qu'est-ce que ça fait si on décide de couper le lien ? Si moi, je te dis, c'est terminé avec mon père, je ne lui parle plus. Qu'arrive-t-il ?
- Speaker #1
Souvent, on va le sentir intérieurement. Puis ça va se répercuter dans nos relations extérieures. La relation à nos parents, elle se trouve être le levier d'action, en fait, qui forge toutes nos relations de vie. Nos relations extérieures, amicales, professionnelles, est le reflet de la relation à nos parents, dans la majorité.
- Speaker #0
Et j'imagine que dans le coup, c'est la même chose.
- Speaker #1
Je vais le retrouver dans nos relations amoureuses encore plus. Plus que ça. Fois mille, bien sûr. Mais donc, tu sais, décider de ne, consciemment, consciemment décider de ne plus entretenir une relation avec quelqu'un parce que c'est vraiment toxique, parfois ça met notre vie en danger. On s'entend que c'est une particularité. C'est préférable de ne plus avoir contact parfois avec certaines personnes. Si on s'entend là-dessus, il y a des cas extrêmes où c'est préférable pour l'enfant de créer une distance parce que c'est toxique, parce que ça crée une hypervigilance constante, un stress, une peur récurrente. À un moment donné, moi je dis souvent, il faut sortir du geste incessant. Quel que soit l'inceste, parce que c'est sexuel, l'inceste. Il faut sortir du geste incessant et on est des adultes responsables. Dans des cas où il y a eu des blessures, il y a eu des conflits, il y a eu des chicanes, et que là, ça traîne en longueur, ça perdure dans le temps, on est resté là-dessus, mais ça fait 20 ans que c'est arrivé. Ou, tu sais, ça se peut que j'ai eu un parent violent quand j'étais enfant, mais notre parent, il va rester notre parent.
- Speaker #0
Exact.
- Speaker #1
C'est jusqu'où on a envie d'entretenir cette colère-là qui nous intoxifie. Parce que c'est ça que ça fait. Quand je brise le lien, quand je dis « ah non, c'est fini » , premièrement, juste dans le geste « c'est fini » , c'est « je cherche à exclure quelqu'un » . Je veux le tasser de ma vie. Déjà là, il y a un impact. Qui va représenter l'exclusion ensuite ? pour se remémorer ce geste-là. Parce que c'est ça qui se passe dans les systèmes de famille.
- Speaker #0
Donc,
- Speaker #1
ça se répète. Exclure quelqu'un, on est loin du geste de l'accueillir dans son cœur. Mais ça, j'en reviens à ta première question. Comment on fait pour accueillir quelqu'un qui nous a blessés dans son cœur ?
- Speaker #0
Oui.
- Speaker #1
Bien, c'est en comprenant...
- Speaker #0
Écoute, je pense à Noël, là. Là, il y a plein de gens qui vont aller dans les familles présentement, puis qui se disent « Oh my God, que j'ai pas le goût ! » Là, c'est comme on se force pour y aller. On essaie de faire semblant d'être content, puis on vit un certain malaise à l'intérieur, de mal-être, de ne pas être en leur présence. C'est là, qu'est-ce qu'on fait avec ça ? Comment on peut voir ça maintenant ?
- Speaker #1
C'était la première chose. Au bout de dire aux gens, on est aujourd'hui des adultes responsables. Donc, on n'est plus menacés. Mais qu'est-ce qui fait qu'on accorde encore autant de pouvoir à nos parents qui nous ont blessés ? Là, je dis parents, mais ça peut être un frère, une soeur. Souvent, c'est que c'est l'enfant dans nous qui refait surface et que là, il se sent démuni. qui se recroqueville, qui a peur, qui n'a plus de mots, mais on est des adultes aujourd'hui. Pour arriver à accepter, parce que c'est le mot-clé. C'est accepter, et faire attention, accepter ne veut pas dire cautionner.
- Speaker #0
Oui.
- Speaker #1
Ces deux mondes-là. Parce qu'il y a des gestes qui restent impardonnables et vont toujours être impardonnables.
- Speaker #0
Voilà.
- Speaker #1
Le mal qui a été fait, il a été fait. Ça a créé des blessures, les cicatrices, on va les porter toute notre vie. Et ça... Ça, on peut, en tant qu'adulte, prendre soin de nous pour ça. Maintenant, je fais quoi avec l'autre personne ? Exemple, c'est le souper, justement, de famille. Tu sais, j'invite les gens, moi, je dis souvent, il faut voir l'image plus grande. Souvent, quand un individu nous a blessés, on regarde la situation de près. On regarde un à un. ce qui s'est produit. Mais dans la majorité des cas, le geste, même si ça semble être dirigé contre nous, ce n'est pas fait contre nous.
- Speaker #0
Effectivement.
- Speaker #1
C'est le système souvent qui parle fort. Est-ce que ça déresponsabilise l'autre ? Pas du tout. mais simplement de comprendre d'où vient cette personne-là. L'image plus grande, c'est voir son parent, par exemple, ou voir son frère et soeur dans l'ensemble du système dans lequel il a évolué. Et, tu sais, moi, je fais souvent la blague du restaurant, parce que je trouve que c'est tellement... Une image parlante et simple à comprendre. J'arrive à la pizzeria et je suis en furie parce qu'ils n'ont pas de sushi sur le menu. Personne ne ferait ça. Mais on fait ça dans nos vies.
- Speaker #0
Effectivement.
- Speaker #1
Parfois, on a eu un parent. Pizza man.
- Speaker #0
C'est ça. Il n'y en a pas de souché.
- Speaker #1
Il n'y en a pas. Non. Et il n'y a pas les outils, il n'y a pas les ressources, il n'y a pas les connaissances, il n'y a pas les acquis pour nous offrir ça. Et nous, on reste sur notre position d'enfant blessé que notre parent nous a... pas offert de sushis, puis c'est ça qu'il aurait dû nous offrir. Et là, on reste là-dessus, puis on y en veut, et là, toutes les conséquences de ça sont de sa faute. Mais la seule personne qu'on pénalise là-dedans, c'est nous.
- Speaker #0
Oui. C'est nous. On se fait notre monde malheureux.
- Speaker #1
On se fait du tort, on se cause. On se fait souffrance.
- Speaker #0
Ah, c'est ça.
- Speaker #1
On se fait souffrance. Puis, il y a des... C'est très légitime, là. Je ne veux pas banaliser ce comportement-là parce que, parfois, ça nous a amenés à avoir de la difficulté à parler, à se prendre en main, à devenir autonome. Et c'est... Donc, en vouloir à un parent ou en vouloir à quelqu'un, ça nous permet de se... déresponsabiliser, du moins ça vient expliquer des comportements et des difficultés de vie. Je ramène beaucoup à la responsabilisation d'aujourd'hui, on est un adulte responsable. Quand je vois la grande histoire, quand j'observe ce grand schéma-là, peut-être que mon parent n'a même pas eu... Je vais vous donner un exemple concret. Oui,
- Speaker #0
j'aime beaucoup ça, les exemples d'ailleurs.
- Speaker #1
Bon, un couple dont le père est très dur en mots, très dans les reproches, assez que les enfants deviennent nerveux, instables, jamais savoir si « oh, c'est assez, je fais un pas en avant » . Donc, ça amène les enfants à avoir de la difficulté à oser faire des choses. Quand on regarde le topo, on réalise que cet homme-là, son propre père, donc le grand-père des enfants, a été placé en institut à l'âge de deux ans. La mère est décédée et les frères et sœurs ont été dispersés, certains dans des familles et le grand-père dans un institut, donc élevé par des étrangers. Donc, on a un bris de lien avec la mère, un abandon, probablement un sentiment de rejet aussi.
- Speaker #0
Oui.
- Speaker #1
Et un sentiment de manque immense qui se crée chez un enfant qui, non seulement a perdu sa mère, mais a perdu son père. Exact. Les enfants ont gardé quand même contact, mais je veux dire, c'est…
- Speaker #0
Il y a un lien qui manque.
- Speaker #1
Il y a un lien qui a été brisé. Et là, cet homme-là, comment est-ce qu'il peut donner la sécurité du lien à ses propres enfants ?
- Speaker #0
Il ne l'a pas reçu.
- Speaker #1
Il ne l'a pas reçu. Il ne sait pas ce que c'est. Il a vécu dans l'insécurité émotionnelle toute sa vie. Il a recréé. Donc, son fils offre la même chose, souvent un peu en mieux, maladroitement. Mais toute cette empathie-là de l'autre, cette compréhension du besoin affectif, c'est défaillant dans le système.
- Speaker #0
Oui, c'est ça.
- Speaker #1
Mais si l'enfant reste juste au regard de son père, il va lui en vouloir toute sa vie. Si l'enfant va voir un peu plus loin dans l'histoire ce que son père a reçu, et qu'on pourrait même aller plus loin, que l'arrière-grand-père, il s'est retrouvé avec six enfants, plus de femmes, démunis.
- Speaker #0
Pas de repères, c'est sûr, exact.
- Speaker #1
Pas de repères, à une époque où... Donc, je veux dire, quand on comprend l'histoire plus large, plus grande, ça n'excuse pas. Les manquements.
- Speaker #0
L'importance de faire un pas de recul pour observer, pour ne pas avoir la face tout près.
- Speaker #1
Voilà, c'est l'image de s'élever au-dessus de la forêt pour voir l'ensemble de la forêt, plutôt que de rester collé le nez sur l'arbre.
- Speaker #0
En agriculture, je dis souvent, ne pas être trop près de la bouse, de vache, ça sent mauvais. c'est pas le fun, c'est brun, c'est pas beau mais si tu te recules, tu vois le champ pis il y a des fleurs qui poussent autour ben oui,
- Speaker #1
parce que je répète ça à ma entreprise, le fumier de nos vies, c'est le meilleur engrais pour faire fleurer les plus beaux jardins tellement,
- Speaker #0
ah je l'aime je vais l'utiliser je veux dire,
- Speaker #1
on a toutes une chaudière à caca tout le monde en a une à différents degrés, il y en a qui est Merci. Elle déborde, l'autre était à moitié pleine, mais on en a toute une. Est-ce qu'on a besoin d'aller se mettre le nez au-dessus pour dire, « Ah, ça sent vraiment pas bon ? » Bien non. Mais comme tu dis, on peut relever la tête, prendre un pas de recul, mais voir d'où ça vient.
- Speaker #0
D'où ça vient.
- Speaker #1
D'où ça vient, ça. Parce qu'on peut aussi rentrer dans la victimite, quand je vais me mettre la tête dans le caca, puis dire, « Pauvre petit moi, je viens d'un milieu dysfonctionnel. Je viens de… » mais prenons un pas de recul à ça.
- Speaker #0
En fait, la constatation, bien, un, on est capable de le faire juste comme ça quand on a, je pense, assez de, bien, je veux pas dire maturité, métier, oui, on a progressé dans le temps, et de faire un pas de recul, on est déjà capable de faire un peu, puis voir qu'est-ce qu'il y en a quand on veut bien. Mais la constellation familiale, c'est ça que ça apporte aussi. Ça amène le portrait de tout ça, puis tu fais comme, oh my God, j'avais jamais...
- Speaker #1
Ça donne un nouveau regard, en fait. Parce que les événements qu'on vit quand on est enfant, on les vit à travers nos filtres et nos yeux d'enfant. On a un point de vue d'un enfant de 8-9 ans qui ne connaît pas l'ensemble, qui n'a pas les informations, l'ensemble des données. On ne les a pas. Par exemple...
- Speaker #0
C'est la beauté. On est pur, petit.
- Speaker #1
On est dans le besoin que le parent réponde à ce besoin-là. On est dans cette vulnérabilité-là et on dépend de nos parents. Donc, cet espace vulnérable-là dans lequel je suis fait en sorte que quand mon parent ne répond pas à mon besoin, je pense que mon parent est inadéquat. Je donne un autre exemple très clair. J'ai 5 ans, je tombe, je me fais mal un genou, je cours vers maman, mais maman vient de sortir de la salle de bain ou papa vient de lui annoncer que... il a rencontré une autre femme. Moi, je n'ai pas l'information de la salle de bain.
- Speaker #0
Non, c'est ça.
- Speaker #1
Et là, maman, c'est comme, elle n'a pas de suite, dérange-moi pas. Et là, maman n'est pas là. Elle n'est pas disponible émotionnellement. Elle est dans ses émotions, dans les mille et une pensées qui l'envahissent. Elle l'est dans...
- Speaker #0
Et c'est normal.
- Speaker #1
Elle est dans sa tempête et son chaos intérieur, ce qui est totalement humain.
- Speaker #0
Oui.
- Speaker #1
Mais comment je vais percevoir ça, moi, en tant qu'enfant ?
- Speaker #0
Ma mère ne veut pas de moi.
- Speaker #1
Et si je suis dans les parents, parce que ça arrive beaucoup plus souvent qu'on le pense, avant l'annonce, les parents, ils sont dans un chaos, dans une problématique, une instabilité, un questionnement, une insécurité. Donc, ces moments-là peuvent se répéter parce qu'une fois, ça... Il ne faudra pas le drame de la vie d'un enfant. Plusieurs fois, je dis une séparation, mais ça peut être des enjeux financiers, une perte d'emploi. Oui, ça amène un truc. Un exemple, moi, mon père a vécu ça, une perte d'emploi qui l'a amené à ne pas se retrouver de travail, qu'il a plongé dans une dépression profonde qui a duré un an. C'est long, là.
- Speaker #0
C'est long, ça.
- Speaker #1
On était tous adultes, là. Tout le monde a bien géré ça. Cependant, imagine quand c'est des enfants en bas âge.
- Speaker #0
Oui.
- Speaker #1
Et que là, la famille commence à crouler sous les dettes. Là, c'est les créanciers qui commencent à appeler. Tout ce stress-là, les enfants n'ont pas cette information-là. Ils ne sont pas en mesure de comprendre ça. Eux, ils sont dans « je suis vulnérable, je n'ai pas de mes parents et j'ai des besoins à répondre » . Mes besoins sociaux et affectifs ne sont pas répondus. Bien, ça fait une petite encoche, une petite encoche, des petits nœuds, des petits nœuds, des petits nœuds. Et après, je considère que j'ai eu des parents inadéquats au présent. Mais quand on sort de ça et qu'on regarde l'ensemble du portrait, on a une autre image. Moi, je dis souvent, on est… hyper exigeant envers nos parents.
- Speaker #0
Extrêmement.
- Speaker #1
On est à la recherche des parents parfaits. Présents, souriants, disponibles, 24 sur 24.
- Speaker #0
Oui, oui, c'est ça.
- Speaker #1
Quand tu fais ton cauchemar à 4 heures du matin, tu as un peu de temps Tu as un peu de temps là,
- Speaker #0
maintenant.
- Speaker #1
Présents, disponibles, à l'écoute.
- Speaker #0
Oui.
- Speaker #1
Mais, tu sais, et... sur toutes les sphères, tout le temps. Mais on ne réalise pas quand on est enfant que nos parents ont une vie sociale, ils ont une vie amoureuse, ils ont peut-être une sexualité totalement chaotique, absente, des enjeux financiers, de l'intimidation au travail ou de la trahison amicale. Ils vivent tout ça comme on vit tout ça. Et là, on s'attend à ce que ces gens-là soient... tout le temps disponible, psychologiquement, émotionnellement, en temps, pour tout. C'est utopique. Moi, je suis une maman, clairement que je n'ai pas été parfaite. À un Noël, ce que j'ai offert à mes enfants, c'est une lettre d'excuse pour leur dire, votre mère, c'est une situation normale. Je suis désolée. J'ai pris des décisions, j'ai fait des choix dans ma vie, je n'ai pas toujours été présente, j'ai été dans les bibittes, j'ai été dans mes problèmes, puis pendant ce temps-là, je n'étais pas là pour vous. Parce que c'est ça, on est des êtres humains normaux, mais on n'a pas, curieusement, à l'inverse, cette attente-là de nos parents. On n'a pas une attente humaine normale, mais nos parents...
- Speaker #0
D'accord avec moi qu'on s'en rend compte quand on vieillit.
- Speaker #1
Oui, et même encore.
- Speaker #0
Puis oui.
- Speaker #1
On prend conscience de certaines choses que, ah oui, c'est vrai, fermer les lumières, oui, ça aide peut-être, que oui, c'est vrai que le gaspillage, la nourriture, tu sais, on comprend certaines choses. Mais on réalise des fois même pas combien on est en train d'impacter nos enfants comme nos parents.
- Speaker #0
Oui, c'est là le problème. Exactement, on répète.
- Speaker #1
Moi, je le dis régulièrement et il faut prendre conscience qu'on a tous impacté nos enfants. Nos parents nous ont impactés et on ne peut pas ne pas les impacter. Et on va impacter nos enfants différemment, comme nos frères et sœurs n'ont pas été impactés de la même façon non plus.
- Speaker #0
Exactement, c'est ça. J'ai déjà eu un, et je le dis toujours, à chacun son histoire.
- Speaker #1
Oui. Hein ?
- Speaker #0
À chacun son histoire.
- Speaker #1
J'ai déjà eu le frère et la sœur que j'ai vus dans différentes circonstances. Et c'était vraiment fascinant de voir à quel point, dans l'histoire du fils, quand il parle de l'histoire de ses parents, sa mère est l'apophylle de l'histoire. Et son père est le héros. Et quand on parle à la fille, c'est totalement l'opposé. Son père, il n'a pas fait l'histoire. Et sa mère, elle est l'héroïne. L'héroïne. Ils ont vécu dans la même classe. Les mêmes parents. Oui. Ils ont tellement vécu l'histoire différemment que pour eux, c'est complètement l'opposé.
- Speaker #0
Fait qu'ils ne peuvent pas s'entendre. Oui.
- Speaker #1
Non. C'est comme s'il parle de deux familles différentes.
- Speaker #0
C'est ça.
- Speaker #1
Puis les deux sont justes. Parce que c'est la perception de ce que moi j'ai vécu. Mais si je prends conscience que c'est une perception,
- Speaker #0
peut-être que ça change bien des choses.
- Speaker #1
Ben oui ! J'ai juste un morceau de casse-tête. C'est tout l'ensemble du casse-tête.
- Speaker #0
Exact. Exact. Je l'ai vécu un peu, ça. Je l'ai vécu un peu. Tu sais, moi, mon frère et ma soeur sont beaucoup plus vieux que moi. Je suis arrivée beaucoup plus tard. Mais je ne suis pas arrivée dans le même monde. Je ne suis pas arrivée dans la même situation financière. Je ne suis pas arrivée dans le même élan de l'entreprise qui débutait avec mon frère et ma soeur et que moi, c'était florissant. Tu sais ?
- Speaker #1
Oui.
- Speaker #0
C'était deux mondes.
- Speaker #1
Oui. Tu es comme arrivée dans une nouvelle famille.
- Speaker #0
Non, bien c'est ça. Alors, il y a vraiment... c'est différent d'une personne à l'autre. C'est différent d'une personne à l'autre. Et puis, tu sais, j'ai aimé aussi, il y a un exemple que tu prends toujours, toujours, toujours, toujours, toujours, c'est ton Jack l'éventeur. J'aime beaucoup si tu veux la raconter aussi, parce que ça aide les gens aussi à comprendre le crime. Ça, c'est vraiment à l'extrême. C'est ça.
- Speaker #1
C'est comme l'exemple caricatural d'un système de famille. Ce Jack l'éventreur, il appartient à un système de famille. Exact.
- Speaker #0
Même si c'est mon frère, mettons, qui est Jack l'éventreur.
- Speaker #1
Je ne le veux pas dans ma famille.
- Speaker #0
Non, mais dans les faits.
- Speaker #1
Ça va rester ton frère, que tu le veuilles ou pas.
- Speaker #0
C'est ça.
- Speaker #1
Est-ce que je suis obligée d'entretenir une relation ou d'aller prendre des cafés avec ? Bien non, mais de prendre conscience que c'est lui. Ce n'est pas toi. Ce que les membres de notre famille font et sont ne nous définit pas.
- Speaker #0
Voilà, ça c'est beau ça.
- Speaker #1
Donc, c'est le chemin de chacun. Et chacun doit porter son destin aussi lourd soit-il. Puis là, je dis « vac le ventreur » , mais l'exemple qui me vient en tête, c'est combien de familles ont un enfant handicapé qui a été placé et on n'en parle pas. On va le visiter une fois par année, mais on fait comme s'il n'existait pas dans la famille.
- Speaker #0
Effectivement.
- Speaker #1
Parce que c'est trop douloureux. Parce que, peu importe la raison.
- Speaker #0
Oui.
- Speaker #1
c'est son destin. C'est son chemin. Et respecter le destin de l'autre, c'est redonner la dignité à l'autre. On n'a pas à porter le destin des autres et ça ne nous définit pas en tant qu'individu. J'ai Jack Léventraire dans mon système de famille. Il est là. Je peux observer. des comportements impardonnables, c'est un constat.
- Speaker #0
C'est ça.
- Speaker #1
Ça s'arrête là. C'est si on l'exclut, c'est là que ça crée des dommages. Chaque individu qui fait partie de notre clan de famille a besoin d'avoir une petite place dans notre cœur. Parce qu'on est en vie grâce à eux.
- Speaker #0
C'est la meilleure façon de se sentir entier.
- Speaker #1
L'importance de les honorer.
- Speaker #0
Oui, oui. Et tu sais, parfois, je fais souvent faire le geste de « je m'incline devant votre destin » . C'est un geste-là qui est si simple, mais qui est tellement puissant. C'est devant tout notre clan de famille. Incliner la tête et profondément et sincèrement, c'est dire je reconnais votre histoire.
- Speaker #1
Oui.
- Speaker #0
Je reconnais ce qui a été. Est-ce que ça me définit ? Non. Mais grâce à tous ces gens-là, au-delà de l'histoire, moi j'ai reçu le privilège d'avoir la vie. C'est pas rien, là. C'est le plus beau cadeau qu'on puisse recevoir. Et juste ça, souvent, ça crée une paix intérieure. Honorer ce qui a été avant nous, c'est hyper important. Accepter tel quel. On se met souvent des lunettes roses, que ça a été bien plus beau que c'était, ou c'est pas si pire, puis là on minimise tout ce qui s'est passé. C'est un bon moyen de survie. Ou on se met des grosses lunettes, bien, bien, bien fumées, épais, puis là on dramatise l'ensemble de ce qui s'est passé. Je me rappelle d'une dame, une fois dans un atelier, où elle est venue s'asseoir et dire, moi, mon enjeu, c'est la violence dans la famille. J'ai subi de la violence de la part de mon père. Je lui dis, OK, explique-moi, je veux comprendre sa réalité. Elle n'a aucun exemple. Elle dit, des fois, il me crie après. OK, mais encore. Parce que dans ma définition, moi aussi, j'ai déjà crié après mes enfants. Ça m'est arrivé, fatiguée de lever la voix.
- Speaker #1
Oui, c'est ça.
- Speaker #0
Je ne pense pas être une mère violente pour autant. Fait que là, je disais, tu sais, violent physiquement. Elle dit non, il ne nous a jamais attrapé. OK, violent verbalement. Bien, il élevait la voix, il nous criait après. OK. Finalement, à discuter, il n'y avait pas vraiment, mais sa vision à elle. était qu'elle avait vécu dans... Et là, elle jugeait son père, elle jugeait ses parents, et ils étaient inadéquats. Ses soeurs ne comprenaient pas. Finalement, elle était la seule à être... à comprendre ce qu'il était... à avoir vu ce qui était arrivé. Mais là, c'est de la grosse lunette noire. À quoi ça sert de faire ça ? Ça sert à attirer l'attention, à avoir la sympathie, à être aimé. Ça sert à plein de choses. L'être humain, il est assez intelligent que tous ses comportements, même inadéquats, ça sert à quelque chose, sinon on ne le fait pas. C'est aussi simple que ça. Sauf que là, il n'y avait pas vraiment de traçabilité à la violence dans le système. C'est un exemple où je dramatise ce qu'on met dans la posture, dans le rôle de la victime. Et on sait que l'objectif de la victime, c'est avoir l'attention, avoir le regard sur soi.
- Speaker #1
Mais quand une personne est comme ça, c'est qu'elle porte probablement quelque chose qui fait partie de son système, qui ne lui appartient peut-être pas.
- Speaker #0
Oui, en fait.
- Speaker #1
Ah, tu sais, quelqu'un qui agit comme ça, tu dis, bon, mais veux-tu me dire qu'est-ce qui s'est passé avant elle ?
- Speaker #0
Dans ce cas-là, c'est une inversion des rôles. Tu sais, dans le sens où, elle, en jugeant, jugeant, jugeant, elle se met beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup plus grande.
- Speaker #1
Plus grande, oui, c'est ça.
- Speaker #0
Que ses parents. Elle est bien meilleure que ses parents. Et là, elle voulait venir travailler ses relations amoureuses. Parce que bien sûr que ça ne peut pas fonctionner dans tes relations amoureuses quand tu te mets sur un pied. Non,
- Speaker #1
exactement. Donc,
- Speaker #0
c'est l'ordre qui est bafoué.
- Speaker #1
Donc, c'est ça. Donc là, c'est l'ordre qui est bafoué à ce moment-là, quand on se voit plus grand que nos parents. Puis ça, j'aime ça parce que tu fais prendre l'exemple, justement. Ce week-end, tu avais une journée d'atelier ou conférence. En tout cas, regarde, c'était la journée complète.
- Speaker #0
Oui, c'était la journée complète.
- Speaker #1
Exactement. J'ai participé en ligne. J'étais très contente parce que ça m'a permis de revoir des choses. Ça m'a permis de me remettre dedans. Et tu fais cet exemple-là où est-ce que tu mets la personne sur une chaise debout beaucoup plus grande que ses parents en représentation. Oui. Et définitivement, les gens se voient. dans les arbres, ils font comme « mais c'est pas ma place ici » .
- Speaker #0
Oui. Bien, il y a des gens quand, par exemple, comme cette dame-là, elle est tellement convaincue qu'elle est à la bonne place, que c'est exactement ce que j'ai fait avec cette dame-là. Je l'ai fait monter sur une chaise, j'ai placé les représentants de ses parents et je lui ai fait dire « je vous méprise » . Elle le dit avec vigueur. Et elle était fière. C'est vous avez été incompétent. Je vous méprise. Et puis là, c'était... Et là, il a fallu que je fasse plusieurs paroles avant qu'elle fasse... Ouf !
- Speaker #1
Voyons, c'est pas moi. Voyons, je peux pas leur dire ça.
- Speaker #0
Et que là, c'est comme si ça entre en conscience. Et là, elle m'a regardée puis elle m'a dit, je pense que je voudrais descendre de ma chaise. Parfait. Alors là, je l'ai amenée à descendre. Donc là, on rétablit l'ordre ici. Et là, je lui ai fait dire, je suis sincèrement désolée. Je vous demande pardon de vous avoir tant jugé. Et là, on peut redonner la juste place aux parents et redonner la juste place à cette femme-là qui va enfin pouvoir être... dans une relation beaucoup plus équilibrée.
- Speaker #1
Oui, voilà. Ça risque de faire bouger beaucoup de choses, ça. Tu sais, quand quelqu'un prend la conscience, justement, puis qu'il reflète sa place.
- Speaker #0
Oui.
- Speaker #1
Ça, c'en est un nœud. C'est quelque chose qu'on vient dénouer, puis que là, l'amour coule ensuite. Il y a quelque chose qui va se passer de magique, là, tu sais.
- Speaker #0
Oui. Oui, parce que l'amour dans un système de famille, ça part d'en haut et ça coule.
- Speaker #1
Exact.
- Speaker #0
Quand il y a des nœuds ou des inversions dans ce genre-là, ça fait une loupe et là, l'amour ne peut plus circuler. Et on se demande après, dans l'exemple où le grand-père a été placé, comment ça se fait qu'on n'arrive pas à établir une connexion, à avoir une douceur au consent. Parce qu'il y a un nœud qui fait que... L'amour, à l'arrêter de couler à quelque part, il y a un goulot d'étranglement quelque part dans le système.
- Speaker #1
Oui, oui.
- Speaker #0
C'est ça l'objectif des constatations, indépendamment de quoi que ce soit. C'est permettre à l'amour de circuler.
- Speaker #1
De circuler, c'est ça. Puis j'aimerais ajouter une chose que je parle dans ma conférence, je t'ai nommée tantôt. Quand j'ai vécu un problème au travail, OK. Bon, oui, ça peut faire partie aussi de mon histoire, mais je veux juste dire aux gens que quand on parle avec les constellations, quand on fait une constellation, quand on apprend sur ce sujet-là, d'ailleurs, tu as fait un livre, Ariane, qui est super intéressant, qui explique très bien tout ça. On pourra mettre le lien aussi, d'ailleurs, dans le podcast pour que les gens puissent se le procurer. Mais depuis que j'ai travaillé avec les constellations, ça a été mon outil ultime pour comprendre justement. Parce que, tu sais, oui, on va arriver dans des familles à Noël, tout ça, mais ça se peut que ce ne soit pas quelqu'un de la famille, comme le beau-frère, la belle-sœur, il y a quelque chose, il y a un conflit, il y a quelque chose qui ne va pas du tout, tu sais. Quand j'ai vécu mon problème au travail, avec une personne, ça a été grave, OK, très grave, sur le coup, comme on dit, j'avais le visage tout près du problème, puis tout ce que je voyais, c'est le problème. Puis je lui en voulais solidement. Je reste polie.
- Speaker #0
C'est humain, là. C'est humain,
- Speaker #1
c'est ça, exact. Mais aujourd'hui, je suis en mesure d'avoir fait le pas de recul pour comprendre, mais mon Dieu, que lui aussi a son histoire. Je ne pardonnerai jamais le geste. Je ne pardonnerai jamais ce qui s'est passé pour faire du mal autant aux gens. Je pardonne pour moi, par contre, parce que je veux aussi m'en libérer. Et je suis en mesure de voir son histoire. Bien que je ne la connais pas, je suis capable de m'imaginer que pour ce qu'il a fait... Il a fallu qu'il soit souffrant quelque part. Il a manqué de quoi dans son système ? L'amour ne coulait pas, c'est certain, pour faire des choses comme ça. Alors, c'est la même chose dans la famille. Quand une personne t'en veut, quand quelqu'un n'est pas capable de te voir la face, dis-toi une chose, il y a son histoire.
- Speaker #0
Oui, puis ça parle de l'autre.
- Speaker #1
Exact.
- Speaker #0
Dans les quatre raccords de Toltec, là.
- Speaker #1
Oui.
- Speaker #0
Les quatre accords, c'est ne pas en faire une histoire personnelle. Et on a donc l'impression que quand il se passe un beau frère, une belle soeur qui ne nous aime pas, ou même un frère-soeur qui est toujours en train de nous faire des reproches, ça n'a rien à voir avec nous. Arrêtons de penser que c'est dirigé vers nous. Ça part de l'autre. Ça parle de la souffrance de l'autre, ça parle du manque de confiance de l'autre, ça parle du sentiment d'insécurité, du besoin d'être reconnu, d'être vu. L'être humain, on agit comme des miroirs les uns envers les autres, des miroirs qui parlent de nos systèmes et de la conscience collective. La journée où je comprends ça, mon Dieu, que la vie est plus simple.
- Speaker #1
C'est tellement plus simple.
- Speaker #0
c'est tellement doux de ne pas diriger vers moi des fois les gens me disent Oui, mais c'est toujours moi qui ai envoyé. Oui, c'est à toi qu'il le dit. Ça ne veut pas dire que c'est dirigé vers toi. Ça part de sa souffrance intérieure. Les gens, quand ils sont dans la souffrance, c'est plus facile d'haïr quelqu'un, d'être en colère après quelqu'un. C'est plus tolérable, c'est moins souffrant.
- Speaker #1
Exactement.
- Speaker #0
Donc, les comportements souvent sont incompréhensibles. Parfois, les conflits de famille viennent justement, on a parlé de l'ordre. Parfois, ça vient de là. Est-ce que je suis allée me mettre dans la posture selon notre âge de famille ? Est-ce que j'ai voulu prendre le rôle du premier, qui est le rassembleur, le protecteur ? Est-ce que si je suis allée me mettre dans le rôle du dernier, qui habituellement, c'est lui qui redonne, il redonne vers les parents, puis là, moi, j'ai voulu prendre le lead, puis là, le dernier réagit, puis il m'en veut. Quand je comprends ça, il ne m'en veut pas à moi. Il est en train de crier pour reprendre sa place. Il dit, aïe, tu es venu sur mon territoire. Quand on trouve toutes ces dynamiques-là subtiles, ça change complètement l'adome. Parce que le comportement, c'est comme un symptôme qui vient crier. Il y a quelque chose qui est en train de défaire l'équilibre ici.
- Speaker #1
Exact. Exactement.
- Speaker #0
Donc, plus large, plus grand, pour se permettre de vivre plus sereinement. Ne pas en faire une histoire personnelle. Quand on arrive dans les soupers de Noël, de se dire, OK, ça me renvoie à quoi ? Qu'est-ce qui m'appartient là-dedans ? Puis, ça parle de l'autre. C'est correct.
- Speaker #1
Donc, on suggère à Noël de faire un pas de recul.
- Speaker #0
Oui.
- Speaker #1
Puis d'observer. Observer plutôt que de faire comme, ah non, ah non, je ne veux pas aller là.
- Speaker #0
Oui, puis si on pousse la réflexion encore plus loin, si je pars dans la prémisse du ah non, puis que là, je suis déjà dans la dynamique relationnelle.
- Speaker #1
Oui.
- Speaker #0
Je suis déjà en train d'installer ça. Wayne Dyer disait, les gens qui ont des bonnes relations ont des bonnes relations dans leur tête.
- Speaker #1
Ah, c'est bon ça !
- Speaker #0
Combien de personnes, quand il se produit quelque chose, sont dans leur ruminage ? Là, je dois ça, je vais dire ça, je vais dire ça, j'aurais dû dire ça demain. Puis là, là, ils repensent l'histoire, l'histoire, l'histoire. Bien, l'histoire génère des émotions négatives à l'intérieur de nous. qui alimentent d'autres idées.
- Speaker #1
Effectivement, parce que le cerveau ne fait pas la différence entre ce qui est vrai et ce qui ne l'est pas. Alors, c'est comme si tu le vivais encore.
- Speaker #0
Totalement.
- Speaker #1
Donc,
- Speaker #0
c'est pour que l'émotion pensée roule.
- Speaker #1
Exactement.
- Speaker #0
Et là, je suis en train d'envoyer une énergie, une onde vibratoire de conflit.
- Speaker #1
Et voilà.
- Speaker #0
Je suis déjà en colère. Je vais vous faire un autre exemple très simple là-dessus. Quand je me suis séparée du père de mes enfants, ça a été vraiment difficile, douloureux, laborieux et il a été en colère. J'en ai écrit un livre. jusqu'au jour où je réalise, du moins que je prenne conscience, qu'à chaque fois qu'il venait chercher les enfants, dans quelle prédisposition, moi, je l'accueillais. Mais j'étais dans mon ruminage. Mais quand il arrivait, « Salut ! » Qu'est-ce qu'il recevait comme message ? Mon bonjour, là, il était emprunt de pique.
- Speaker #1
Oui.
- Speaker #0
Donc, j'alimentais le conflit que j'avais avec lui. Quand j'ai pris conscience de ça, je me suis dit, Ariane, tu es responsable. Tu es 100% responsable de ton 50% d'interaction.
- Speaker #1
Voilà.
- Speaker #0
Donc, je me suis dit, OK. Va voir en dedans ce que ça soulève, va t'occuper de ça, puis à partir d'aujourd'hui, fais-en ton ami. Et à partir de ce jour-là, mon attitude a littéralement, mon énergie a changé.
- Speaker #1
Complètement, oui.
- Speaker #0
Et ça a changé la dynamique. Oui, il y a eu encore des crises, oui, il y a eu encore des accusations de sa part, mais à partir de ce moment-là, je me disais, OK, ça, ça lui appartient. Et là, ça, c'est sa colère qui parle. Et ça, ça ne m'appartient pas.
- Speaker #1
Exact.
- Speaker #0
Et du moment où on prend conscience de cette dynamique-là, auquel je suis même déjà en train de placer ça, on peut se donner un coup de main.
- Speaker #1
Oui, c'est ça. Exactement. La faute n'est pas seulement sur l'autre. Comme tu dis, tu avais ta 50 % de part à gérer de ton côté.
- Speaker #0
Oui, puis on amène 50%, mais on est 100%
- Speaker #1
responsable de notre 50%.
- Speaker #0
Voilà.
- Speaker #1
Puis c'est à nous de choisir. Le pouvoir du choix, là. Il n'y a pas personne qui peut venir dans notre tête pour choisir pour nous. Non.
- Speaker #0
Et là, c'est là que j'en reviens à la responsabilisation. On est des adultes responsables. Qu'est-ce qu'on choisit de faire ? Faire du ménage, du nettoyage, se permettre d'aller plonger à l'intérieur de nous pour voir qu'est-ce que ça alimente, qu'est-ce que ça vient toucher, qu'est-ce que je répète, de qui je suis loyale. Ça, c'est notre responsabilité. Pour être bien avec nous-mêmes, parce que c'est ça la clé au final.
- Speaker #1
Effectivement.
- Speaker #0
On peut prétendre vivre des conflits avec plein de gens, mais la personne qui ne se sent pas bien là-dedans, c'est nous.
- Speaker #1
Oui, c'est ça.
- Speaker #0
La journée où moi, je suis en paix avec moi à l'intérieur, je vais être en paix avec ce qui s'est passé autour.
- Speaker #1
Exact.
- Speaker #0
Parce que l'expérience que je vis à l'extérieur de moi est que le reflet de ce qui se passe en dedans de moi.
- Speaker #1
Et voilà.
- Speaker #0
Bien sûr, ce qui se passe en dedans de moi, influencé par la conscience collective.
- Speaker #1
Oui, exactement. Merveilleux, écoute, c'est fabuleux. Pour finir, pour terminer, pour clore le tout, c'est ce qu'on dit aux gens, de prendre un pas de recul, de regarder ça. J'aime dire, moi, de le regarder comme une pièce de théâtre. Parce que chacun, c'est comme s'il y avait des rôles. À toi de la voir, la pièce de théâtre, parce que pour moi, c'est comme un jeu, ça. De regarder ça comme d'en haut, puis de voir ce qui se passe, puis de dire, OK, comment je peux faire pour… justement aider la situation de penser plus positivement, être plus doux. Certains, bon, ils sont plus sur les dents. On ne va pas par exprès, mais il n'en reste pas moins que si ton énergie est bonne, ça va aider l'énergie de l'autre à amener peut-être un peu plus de souplesse, de douceur. Je trouve ça important. Donc, prenez-le comme ça. Faites votre pas de recul pour de vrai. Puis regardez comment ça se passe. Puis voyez que chacun a leur histoire.
- Speaker #0
Oui, chacun a son histoire, chacun a ses blessures. Dans une maîtrise, on n'a pas tous les mêmes blessures. Chacun a des besoins différents. Donc, effectivement, prendre un pas de recul. Puis moi, je suis totalement en accord avec la pièce de théâtre. C'est une pièce de théâtre. J'ai le goût de dire aux gens, vous pouvez passer votre vie à vous plaindre d'avoir un second rôle, mais il n'en tient qu'à vous, à vous offrir le premier rôle. Il y a des gens qui passent leur vie assis dans les estrades à observer, sans être pleinement partie prenante de leurs propres pièces de théâtre. Moi, j'aime mieux avoir le premier rôle dans ma pièce de théâtre, d'être à la fois, parfois je vais m'asseoir dans les gradins pour observer, et parfois je prends le rôle aussi du scripteur, créateur, parce que je suis aussi ça de ma pièce de théâtre. Donc, comment j'ai envie de la jouer, cette belle pièce de théâtre-là de la vie.
- Speaker #1
Puis quand on termine une constellation, la plupart du temps, c'est ce qu'on leur dit. on leur demande de mentionner « je prends ma juste place » . C'est ça, c'est là, tu es l'acteur principal. Tu viens de sortir justement de tout ce chaos-là, de ce que tu portais sur tes épaules, tout ça, dans une constellation, puis tu reprends ta juste place. C'est un peu la même chose. Prends ta place, pas pour être au-dessus.
- Speaker #0
Prends ta juste place.
- Speaker #1
Ta juste place,
- Speaker #0
exactement. Tout à fait.
- Speaker #1
Fabuleux. Merci infiniment, Ariane. Ça a été un très beau moment de Noël.
- Speaker #0
Merci. Je souhaite un beau Noël à tout le monde. Vraiment dans l'harmonie et dans la paix intérieure.
- Speaker #1
Effectivement.
- Speaker #0
Vraiment.
- Speaker #1
Dans la douceur.
- Speaker #0
Oui,
- Speaker #1
puis plein de... Honorez ce que vous avez. Honorez d'être ici. Honorez votre vie. Vos parents, votre lignée, tous vos ancêtres. Ils sont tellement là derrière vous aussi pour vous soutenir, sans qu'on ne le voit.
- Speaker #0
Mais il semble être, nous aime, d'un amour inconditionnel.
- Speaker #1
Inconditionnel, exactement. Et merci infiniment, Ariane.
- Speaker #0
Merci à toi, Marie-Ève.
- Speaker #1
Merci. De joyeuses fêtes à tout le monde. Et on se revoit le 1er janvier 2026 pour le prochain podcast de Goûte à la vie.