Speaker #0Coucou, je te souhaite la bienvenue dans ce tout nouvel épisode du podcast Grandiose. Dans l'épisode du jour, j'invite te parler d'une grosse illusion collective, un énorme piège dans lequel on est nombreux à tomber encore et encore, moi la première, et c'est justement pour ça que j'ai envie de t'en parler aujourd'hui. C'est quelque chose que je pourrais d'ailleurs répéter à l'infini, et en vrai j'en ai déjà parlé dans le podcast. Et je vais sûrement en parler encore et encore, d'autant plus que c'est grâce à la répétition qu'on intègre les choses et c'est clairement le genre de rappel qui ne fait jamais de mal. Pour moi, ce sujet, c'est vraiment la base de tout. C'est clairement une des racines d'une grande partie de notre souffrance intérieure. Alors, sans plus attendre, entrons dans le vif du sujet. Ce fameux piège, c'est cette croyance en fait qu'une vie épanouie, ce serait une vie où tout va bien tout le temps. Une vie sans... peur, une vie sans blocage, sans croyance limitante, une vie où tu manges parfaitement sain, où tu as un corps idéal, où tu as zéro stress, où tu as une relation harmonieuse avec tout le monde, avec ton compagnon, avec tes enfants, avec ta famille, où tout est fluide, tout est zen, tout est doux. Bref, la carte postale de la sérénité parfaite. Et du coup, qu'est-ce qu'on fait ? En fait, on passe notre temps à courir après la vie idéale. à vouloir arriver à cet endroit où il n'y aura plus rien à régler. Et du coup, intérieurement, on passe notre temps à se dire « Quand j'aurai enfin atteint ce niveau-là, je serai bien. Quand j'aurai enfin perdu ces kilos, quand j'aurai enfin guéri cette blessure, quand j'aurai plus d'argent, quand j'aurai la maison de mes rêves, quand j'aurai une relation saine, eh bien c'est sûr qu'à ce moment-là, je serai enfin en paix dans ma vie et je pourrai profiter pleinement de ma vie. » Mais en fait, tout ça, c'est une illusion, une fucking illusion qui nous tu à petit feu. Parce que si on cherche à ce que tout soit parfait, à ce que tout soit équilibré, à ne plus jamais être bousculé par la vie, à ne plus jamais avoir de défis, clairement on passe littéralement à côté de ce que c'est vraiment vivre. Et si je t'en parle aujourd'hui, c'est parce que régulièrement j'ai des personnes qui viennent me voir en coaching et quand je leur demande c'est quoi ton besoin, c'est quoi qui est vraiment important pour toi, en fait elles me répondent bah moi ce que je veux c'est vraiment avoir une vie plus apaisée, Merci. En fait, j'en ai vraiment marre des montagnes russes, je veux me sentir bien dans mon corps, je veux trouver un équilibre dans ma vie. Vraiment, ce genre de phrases, je l'entends tout le temps. Et en soi, je peux totalement comprendre ce besoin. Parce que oui, la vie, c'est intense parfois, et je sais qu'à la longue, ça peut être épuisant. Mais le problème, c'est que dans cette société dans laquelle on vit, j'ai l'impression que tout ce qu'on voit, tout ce qu'on entend, tout ce qu'on perçoit nous fait croire qu'on n'est pas assez bien, qu'il y a toujours un truc à améliorer, qu'il y a toujours un truc à faire mieux, qu'il y a toujours besoin de faire plus, de performer. encore et encore et que c'est jamais assez. Mais en fait, la réalité, c'est que la vie, c'est les montagnes russes. Donc, si tu veux plus de montagnes russes, indirectement, c'est que tu veux plus vivre. C'est comme vouloir que ton électrocardiogramme soit plat. Tu vois le bip bip du cœur à l'hôpital ? Tant que ça monte et que ça descend, c'est qu'on est en vie. Mais quand il y a une ligne continue, tu sais, qui s'affiche et que ça fait bip, là c'est fini, game over. Alors oui, Les montagnes russes, c'est précisément ce qui nous rend vivants. C'est ça qui fait qu'on ressent, qu'on évolue, qu'on apprend et qu'on kiffe. Donc le but, ce n'est pas de supprimer les hauts et les bas de la vie. Ils font partie de l'expérience. Ils font partie de ce jeu. Le but, c'est d'apprendre à danser avec tout ça, à continuer de respirer, à traverser tout ça et à kiffer le voyage. Kiffer ces montagnes russes, même quand tu as l'estomac retourné et que tu as l'impression qu'il y a tout qui part en vrille. C'est ça la vie. Alors accroche ta ceinture, crie si tu as besoin de crier, mais s'il te plaît, sois reconnaissante d'être à bord du manège. Aborde ce voyage qu'est la vie. Crois-moi, c'est pas en ayant une vie parfaitement équilibrée et en n'ayant pas de haut et de bas que tu vas trouver la paix intérieure. Cette paix intérieure, tu la ressens quand tu lâches le besoin de tout contrôler, quand tu lâches la croyance que tout doit être parfaitement stable tout le temps. Souviens-toi que la vie n'est pas censée être parfaite. Jamais. La vie, c'est un flux, c'est un truc vivant, c'est un truc qui est constamment en mouvement, c'est instable. Et c'est ce qui la rend si riche, si enrichissante. Et ce qui fait qu'on souffre, c'est pas les défis eux-mêmes, c'est pas ce mouvement de la vie. C'est notre résistance à ce mouvement. C'est notre résistance à tous ces défis. Tu vois, c'est le fait de croire que ça devrait pas être là, que c'est pas normal. Alors qu'en soi, tout ce qui est là a parfaitement sa place. Alors je te rassure, moi aussi, il m'arrive encore de me perdre dans cette course à une vie meilleure. dans cette illusion d'une vie idéale. Mais de plus en plus, j'arrive à revenir très vite à l'essentiel, à tout ce qui est déjà là. Parce qu'en vrai, en cet instant, on n'a rien besoin de plus. Juste d'être. Juste de respirer. Et je pense sincèrement que notre but dans la vie, c'est pas de changer. C'est pas d'éliminer les parts de nous qu'on voit comme étant des défauts. Le but, c'est pas non plus d'éliminer toutes nos peurs. de ne pas ressentir d'émotions désagréables, de combattre nos pensées envahissantes. Non, le but, c'est juste de reconnaître tout ça, sans s'y attacher, d'arrêter d'être en lutte contre tout, contre soi, mais juste accueillir, traverser ce qui est à traverser, laisser être ce qui est. Et ce que je réalise aussi de plus en plus, c'est que les réponses, elles ne sont pas dans ce qu'on fait, elles sont... dans ce qu'on est, dans les espaces de silence, dans les moments de vide, dans les pauses qu'on ose enfin s'accorder. Tu sais, pour tout te dire, j'ai jamais autant grandi que quand j'ai rien fait. Juste en laissant de l'espace, en me reconnectant à cet endroit où il n'y a rien, mais en même temps où il y a tout. Je repense très souvent à mon voyage sur le chemin de Compostelle, Tout ce calme, ce vide, ce rien, ce dépouillement, le fait de marcher, juste d'être, de respirer, d'observer, de sentir. Et crois-moi que c'est dans ce vide-là que j'ai ressenti l'infini. Une présence immense, pourtant sans bruit, sans rien. C'est dans ce vide-là que j'ai vraiment ressenti un retour à moi, à l'essentiel, à... plus grand que moi. Et là, je me suis dit, mais en fait, c'est ça le chemin. C'est ça la vie. C'est pas un sommet à atteindre. C'est pas une course. C'est un art de vivre. C'est l'art de se foutre la paix. L'art de lâcher la pression. D'arrêter de croire qu'on doit mériter notre valeur. Arrêter de se juger pour tout et pour rien. Arrêter de croire qu'il y a mille trucs à faire pour réussir notre vie. Il n'y a rien à réussir en fait. La seule chose, c'est de vivre pleinement cette vie et de kiffer ce putain de manège comme jamais. Comme si c'était le dernier tour qu'on faisait. Parce qu'en vrai, qui sait si c'est pas vraiment le dernier. Alors peut-être qu'aujourd'hui t'es dans une période pas simple, t'as peut-être l'impression de pas y arriver, de tourner en rond, de pas être assez, pas assez alignée, pas assez constante, pas assez bien. Ne t'attarde pas sur tout ça. Ce sont que des pensées, ce sont que des croyances. T'es bien plus que ça, bien plus que ce que tu vois, bien plus que ce que tu ressens, bien plus que ce que tu perçois. Autorise-toi à traverser tout ça. Ce que t'es en train de traverser là, c'est pas un obstacle à ta vie. C'est juste là, ça fait partie du mouvement, ça fait partie de la vie. Et plus tu vas apprendre à accueillir tout ce qui est là, le beau, le moche, la douceur, la dureté, l'ombre, la lumière. Et bien plus tu te sentiras légère, t'as rien à prouver, rien à réussir, rien à réparer. Respire et prends conscience de la chance que tu as d'être ici en vie.