- Speaker #0
Bonjour, je suis Paul Menand, cofondateur de Design Club, un collectif international 100% design et research. Grâce à la force du nombre, on accélère les projets de nos clients et la carrière de nos membres. Je t'encourage à nous découvrir sur notre site designclub.global. Aujourd'hui, j'ai le plaisir d'animer le podcast Head of Design, un podcast qui met en lumière ces personnalités inspirantes qui définissent les tendances du design. Vous découvrirez leur parcours, savoir-faire, et les convictions qui les animent, tout en partageant leurs bonnes pratiques et recommandations. Enfin, si tu apprécies notre démarche et ce podcast, tu peux nous supporter en donnant ton avis 5 étoiles et t'abonner à l'émission pour suivre nos prochains épisodes sur ta plateforme d'écoute préférée. L'expérience podcast est incroyable et vous êtes de plus en plus nombreux à nous suivre et je vous en remercie. Allez, c'est parti !
- Speaker #1
Vous avez laissé votre manteau au vestiaire ? Bienvenue dans le club ! Aujourd'hui, nous recevons Sophie Pilverdier, VP Design chez PrestaShop. Tu es la nouvelle invitée de ce podcast et je te remercie chaleureusement d'avoir répondu positivement à mon invitation. Sophie, bonjour.
- Speaker #2
Bonjour.
- Speaker #1
On s'est rencontré il y a quelques années lorsque j'étais encore chez UX Republic. Toi, tu venais d'arriver chez PrestaShop à cette époque et tu avais pour objectif de créer une nouvelle équipe. Et donc, depuis, on s'est toujours... On s'est toujours un peu suivi et quand j'ai fait ce podcast, je me suis dit que ça allait être super intéressant de pouvoir échanger avec toi et de voir aussi l'évolution de ton équipe et puis les sujets que tu as en ce moment. À la fin, on va tout d'abord parler de ton profil et ce que tu as pu faire et ta relation avec le design. Et puis ensuite, dans un second temps, on parlera d'un sujet qui te tient à cœur, c'est les design reviews. Et puis autour du content design aussi et puis tout simplement manager. des managers, de designers. C'est encore autre chose parce que c'est un rôle que je n'ai encore pas eu derrière mon micro. Et donc, c'est des organisations qui sont hyper intéressantes pour les gens qui nous écoutent. Sophie, la première question que je pose à mon invité, c'est de savoir déjà à quel moment tu as rencontré le design et que tu t'es dit, tiens, demain, ça pourrait être un métier pour moi.
- Speaker #2
Alors, c'est marrant parce que ça m'a fait réfléchir quand on a parlé de ce podcast-là. Et en fait, ça dépense que ton temps. Est-ce qu'on met derrière le mot design ? Et d'ailleurs, tu le dis dans le titre de ton podcast, c'est design et research. Et je pense que c'est des notions qui sont intéressantes. En fait, moi, j'ai quand même pas mal d'années d'expérience derrière moi. Et en fait, j'ai fait des études en psychologie. J'ai une licence de psychologie.
- Speaker #1
D'accord.
- Speaker #2
Et quand j'ai commencé à chercher les masters, donc la suite de mes études, j'étais à Bordeaux et j'ai rencontré un... professeur qui était en train de monter le premier et second cycle. A l'époque, on appelait ça licence maîtrise, donc master, en sciences cognitives. C'était tout nouveau, ça n'existait pas en France. Et du coup, j'ai décidé de rejoindre cette formation jusqu'au master 1. Et puis après, j'ai enchaîné sur... A l'époque, c'était l'ergonomie. La version appliquée des sciences cognitives, c'est l'ergonomie. Et donc, j'ai commencé ma carrière dans ce qu'on appelle l'ergonomie des interfaces en machines. Et donc ça, c'est en fait... plus la partie research, connaissance client, stratégie du design. Et c'est moi, c'est comme ça que j'ai commencé ma carrière, faire des tests utilisateurs, faire des analyses expertes. J'ai travaillé dans le contrôle aérien. Donc, l'objectif, c'était d'essayer de comprendre comment est géré le trafic aérien, comment ils faisaient pour faire en sorte que des avions ne se rendent pas dedans. Il ne faut pas se tromper. Voilà, exactement. Et en fait, après, j'ai... Au bout de deux ans, je suis partie chez Accent, parce que j'avais trop envie de rejoindre l'aventure Internet. A l'époque, c'était le début des années 2000. La naissance, enfin, la naissance, pas la naissance d'Internet, mais en tout cas le début de vraiment une existence de site sur Internet. Et là aussi, on a commencé sur toute la partie compréhension utilisateur. On venait chez Accent, les clients venaient pour tester leur site. Et il n'y avait pas encore le sujet de la conception. D'accord. C'était venu après. Les clients ont commencé à demander, vous nous faites des évaluations, vous nous dites ce qui ne va pas, ce qui va bien. Mais maintenant, aidez-nous à améliorer tout ça. Et donc, c'est là que la partie conception du design est intervenue. Après, il y a eu l'abus d'Internet, tout ça. Moi, j'ai quitté Accent. Du coup, ce lien avec la partie design de compréhension des utilisateurs, research, c'est dès le début. C'est vraiment, j'ai fait mes études là-dedans et c'est... le cœur de mon expertise. Et la collaboration sur la partie conception, justement, ça s'est jalonné au fil de mon parcours parce que c'est pareil au départ. Et notamment, je repensais une expérience chez un client qui est maintenant France Travail à l'époque. C'était Pôle emploi.
- Speaker #1
Ça s'est dit peut-être.
- Speaker #2
Exactement. J'étais même à l'époque de la fusion entre ACEDIC et ANPE, où il y a donné Pôle emploi. Et on avait une équipe d'ergonomes, justement, qui faisait toute la partie expression de besoins, collègues des besoins utilisateurs, animation des ateliers, co-conception, etc. Et on avait une agence de design, designer graphique, webmaster, maquettiste, qui faisait toute la partie plus UI et graphique. Donc on avait déjà cette scission-là. Et en fait, cette scission-là, je l'ai aussi retrouvée. plus tard dans ma carrière quand j'ai travaillé chez Full6 parce que agence de marketing digital avec des pôles de créa avec des directeurs de création et là c'est clair et net il y a vraiment des gens dont le métier c'est effectivement de penser les expériences d'innover de créer des designs mais c'était aussi eux les maquettistes les directeurs artistiques qui livraient les maquettes et les écrans au tech et donc là c'est deux métiers différents bah Ouais, enfin, en tout cas, de fait, le livrable qui était celui qui était créé en compte et développé par les techs était fait par l'équipe de créa graphique. Et donc, moi, en tant que directrice UX, il a fallu que je trouve ma place, échanger. Et évidemment, là, du coup, moi, c'était ma zone de confort. C'est comment est-ce que je vais apporter cette vision utilisateur, cette compréhension des utilisateurs, cette valeur, ces flots, etc. qui vont permettre, et pour travailler en collaboration justement avec les créatifs de l'équipe. Et donc, pour répondre à ta question, sur la partie recherche et compréhension utilisateur depuis le début, et sur la partie conception, de manière ponctuelle, et là évidemment depuis que je suis chez PrestaShop, c'est fusionné dans l'équipe, on a une équipe de product designers qui ont donc dans la responsabilité l'intégralité du scope.
- Speaker #1
Et donc justement, ça a dû être un peu un changement de paradigme pour toi, d'avoir des profils qui interviennent sur les deux aspects UX. et UI ? Est-ce que toi, c'est quelque chose auquel tu crois, ce profil de product designer complet de bout en bout ?
- Speaker #2
Alors oui, j'y crois. Après, je n'ai pas la réponse, mais je pense que c'est un scope qui est effectivement extrêmement large, parce que savoir bien mener des entretiens utilisateurs, collecter des données, les analyser en profondeur, et en même temps être un expert en conception, en Figma, en design system, en respect des normes UI, brand, etc. C'est quand même un sacré tour de force. Néanmoins, je pense que c'est important d'avoir les deux, même si on a, je pense naturellement, une affinité ou une expertise forte sur un des domaines. Et d'ailleurs, chez PrestaShop, c'est un débat que j'ai eu dès le départ quand j'ai rejoint PrestaShop avec le CTO de l'époque, qui fait les interviews et la recherche utilisateur, les tests, etc. Donc, on a beaucoup débattu. Il y a des changements cette année. On a tous les deux été d'accord. Et moi, c'est vraiment quelque chose auquel je tiens, en tout cas, que le designer reste. en charge de la recherche, entre guillemets, sur son périmètre. Parce que je pense que faire la recherche et interroger des utilisateurs en direct, en première main, c'est là qu'on a de l'impact. Dès que c'est l'information qu'on te donne en deuxième main, même si c'est quelqu'un que tu fréquentes, avec qui tu vas déjeuner, le poids de ce que tu collectes, la façon dont tu perçois tes utilisateurs, n'est pas le même. Et pour moi, c'est important qu'ils aient cette capacité-là.
- Speaker #1
Et en effet... C'est un vrai débat qu'il y a en ce moment. Et d'ailleurs, demain, je fais une radio libre avec deux heads of design et on va discuter de la discovery discipline. Et du fait qu'avec ce livre, au final, il y a beaucoup de product managers qui ont pris en main la discovery. Et au final, ça apporte pas mal de biais et que le retour des designers n'était peut-être pas si positif par rapport à ce livre et à cette organisation où la research est gérée aussi par les product managers.
- Speaker #2
Oui, alors je pense que c'est un gros débat. Alors c'est amusant parce que la semaine dernière, il y avait la Product Conf. J'ai eu la chance de pouvoir y aller. Et il y avait eu, alors je vais mal citer le titre du débat, mais en gros, est-ce que les product designers, alors c'était dans l'autre sens, est-ce que les product designers ne sont pas en train de prendre le travail des product managers avec les fameux deux cercles où tu as les activités du designer, les activités du PM et d'un seul coup, la bulle du product designer qui envahit ça du PM. C'est un vrai débat, effectivement. Je pense que c'est un vrai sujet. On a des métiers qui se rejoignent, qui ont beaucoup d'adhérence, qui sont assez complémentaires. Mais c'est vrai que les zones d'adhérence aussi changent. Je pense que ça dépend des gens, ça dépend des organisations. Pour moi, ce qui est important, c'est que chacun arrive à trouver sa place là-dedans, ses territoires de légitimité, soit par expertise, soit par affinité, temps, capacité et intérêt. Nous, c'est marrant, Discovery Discipline, j'ai une de mes managers, quand le livre est sorti, qui m'a dit j'ai acheté ce bout de... Kira, trop bien, allez, est-ce qu'on peut tester le truc ? Je lui ai dit, ok, vas-y, avec tes squads, tes designers, vas-y, lance. Donc elle a testé, et en fait, alors nous, côté product design, ça nous va très bien, on a coupé un peu la méthode, parce que de l'autre côté, côté product management, on a la méthode Teresa Torres, Opportunity Trees et tout ça, donc on est plus en au-custe, enfin le frame et le observe, ils sont plus dans la partie amont, mais en tout cas, c'est une méthode, nous, qu'on emploie, qu'on est content d'avoir. et qui est sous la responsabilité des designers.
- Speaker #1
D'accord, ok, très bien.
- Speaker #2
Et sous la responsabilité, pardon, je précise, parce qu'à chaque fois, c'est le débat en interne, responsabilité ne veut pas dire qu'il n'y a que les designers qui le font. Tu vois, là, en ce moment, pendant qu'on parle, il y a une interview utilisateur, j'ai quelqu'un de l'équipe Research qui mène l'interview, et j'ai une PM qui est sur un sujet qui va être abordé sans doute dans l'interview, qui est là en note take-up. Donc l'idée, ce n'est pas qu'on soit les seuls. On est garant de la méthode, on doit être garant aussi de la restitution. Oui, on n'est pas les seuls et uniques détenteurs et surtout consommateurs, entre guillemets, du savoir et de la connaissance utilisateur.
- Speaker #1
Je pense qu'en effet, tu as raison, je pense que la solution, elle est là. C'est le fait plutôt d'être en collaboration sur ces moments, d'avoir la vision du designer qui va tenter d'être la moins biaisée possible et qui a en tête toutes ses connaissances cognitives et utilisateurs. Et à la fois. Le product manager qui est là pour comprendre ce qui se passe dans le produit et puis aussi orienté sur la partie un peu plus business. Et donc peut-être que c'est le moment où justement les fameux deux ronds se rejoignent et c'est très bien en fait. C'est peut-être là que ça communique et que ça fait un pont entre les deux métiers et qu'il faut que ça reste dans ce sens.
- Speaker #2
Oui, tout à fait. Alors là, je ne dis pas qu'on a trouvé la solution ultime, mais en tout cas, c'est ce qu'on met en place. Et aujourd'hui, ça se passe. se passe, je crois, plutôt bien. J'espère que les PM chez nous ne sont pas trop frustrés parce qu'en fait, on les implique. Après, nous, on en reparlera, mais on a cette année constitué une équipe research. On va en parler de ce rôle-là. Donc, on va dire entre product design, product management, c'est un troisième player qui vient jouer là-dedans, avec qui, pour moi, j'ai une assez bonne vision, en tout cas, en théorie, de la place de cette équipe research. Après, la réalité nous aidera à affiner comment ça collabore. Mais je trouve que là, ça... qui se passe en ce moment est plutôt positif.
- Speaker #1
Au final, c'est même idéal que tout le monde se regroupe et se retrouve sur la research. Ça permet d'avoir différentes visions et surtout que la connaissance utilisateur se propage au maximum et que ce ne soit pas uniquement dédié à un type de profil qui ensuite fait un rapport que potentiellement les autres vont lire. C'est ça qui est hyper puissant. Et c'est bien que ce soit à ce moment-là, en fait.
- Speaker #2
Oui, c'est ça. Et j'irais même, j'ai eu le débat, l'échange avec un consultant qui nous accompagne chez PrestaShop sur la research, justement. Et on est en phase totalement là-dessus. Pour moi, la research, aujourd'hui, ça fait partie des équipes de product design, mais elle n'est pas la propriété du design. C'est-à-dire que déjà, on essaye de monter de l'atomic research, donc on a un research repository. L'objectif, c'est qu'il soit alimenté par d'autres sources. que les études que nous on fait parce que on a le marketing qui fait des études, on a des sales et des account managers qui échangent avec nos clients, des fois encore aujourd'hui, d'ailleurs ça me frustre, mais beaucoup plus que nous. Mais on est en train justement de travailler, de collaborer avec eux là-dessus pour pouvoir nous aussi rentrer en contact. Et l'objectif pour moi, c'est que cette connaissance utilisateur, elle soit vraiment mise à disposition de l'ensemble de l'entreprise. Hier, un membre de l'équipe Research qui a fait une présentation du persona, d'un de nos personas à l'équipe marketing, Marketing Growth, parce que justement ils sont aussi intéressés à connaître en tout cas notre point de vue et on sait très bien aussi que ils vont venir enrichir avec toutes les données qu'ils peuvent paléter de leur côté.
- Speaker #1
Oui c'est ça, et puis eux ils ont aussi leur persona, ils appellent pas ça un persona, je crois que c'est IPC ou quelque chose comme ça, et en effet peut-être avoir votre vision du persona, c'est hyper intéressant pour eux. Et j'imagine qu'il y a aussi le Customer Support qui doit aussi alimenter la base.
- Speaker #2
Oui, c'est ça. En fait, ça, c'est l'équation. C'est le grand chantier de cette année. Je ne sais pas si on arrivera à le boucler. On a effectivement l'équipe Care chez nous qui a un programme Voice of Customer qui partage des études, etc. Et on travaille avec eux pour voir comment on peut intégrer ces données-là justement dans le Research Repository, comment on peut le qualifier, comment en termes de... typologie de données, sources, etc., ça prend la place. Et par rapport à ce que tu disais, en fait, ce n'est pas notre persona, c'est le persona d'un de nos clients et il appartient à tout le monde. Et moi, j'aurais rêvé d'avoir un persona, on va dire, affiche, enfin, ça serait un livret, avec notamment toutes les informations qui servent à la brande, les informations, enfin, en tout cas, des volets qui détaillent, en tout cas, cet utilisateur, ce client ou cette... Cet utilisateur qu'on a, pour répondre aux besoins marketing, aux besoins growth, aux besoins sales, aux besoins brand, ce n'est pas le nôtre, c'est vraiment celui de l'entreprise.
- Speaker #1
Et puis aux besoins des décideurs de PrestaShop aussi, de suivre l'évolution de leur persona. Ça doit être bien important aussi pour eux.
- Speaker #2
Oui, en ce moment, on travaille sur l'évolution de nos offres et de notre produit. Et justement, tout le travail de recherche qu'on fait aujourd'hui alimente. et oriente, a vraiment un impact. Là-dessus, on travaille de manière collégiale avec les différentes expertises. Encore une fois, sales, marketing, tech, évidemment produits. Les feedbacks qu'on collecte en research impactent les fonctionnalités, le discours qu'on va avoir. C'est vraiment essentiel. Les C-Levels sont attentifs à ça et entendent justement la valeur de la connaissance client.
- Speaker #1
J'imagine que toi, dans ton rôle de VP design, tu es justement au contact de ces C-Levels. tu en fais partie et tu as un rôle qui est d'infuser le design aussi auprès de ces gens-là. Comment ça se passe et comment tu fais pour que votre voix soit peut-être un peu plus entendue ou peut-être qu'elle est déjà très entendue parfois pour les entreprises comme la vôtre qui est très tech. Parfois, elle est assez entendue.
- Speaker #2
Je ne fais pas partie des C-Level, je suis VP. On a une couche de managers au niveau VP ou head-off chez PrestaShop qui sont en courroie de transmission entre les C-Level et l'ensemble des équipes avec les expertises. Et en fait, sur le design, honnêtement, chez PrestaShop, j'ai rarement vécu une entreprise où que ce soit la parole du produit ou celle du design soit aussi, j'allais dire, naturelle. Donc, j'ai la voie du design, oui, portée là-dessus. En tout cas, les C-Level pourraient en parler plus. Mais d'ailleurs, chez nous, tout le monde interagit facilement avec les C-Level ou même le CEO du groupe MBI auquel on appartient. Après, l'intérêt à mon niveau VP, c'est que du coup, il y a cette équipe d'autres VP, marketing, brand, tech, sales, etc., avec qui j'ai une relation privilégiée puisqu'on échange hyper facilement ensemble. Et en l'occurrence, on a des espèces de boards, des comités de pilotage ou des mini-comex en fonction de certains sujets, dont un auquel j'appartiens. Et j'ai ma voix autant que Product Management, autant que la Tech et autant que les Sales, par exemple. Donc, un vrai siège à la table.
- Speaker #1
Et justement, cette maturité de design aussi, on la ressent et on ressent aussi beaucoup de bienveillance dans les équipes et dans le groupe. Et justement, dans les échanges aussi entre produits et design, c'est peut-être aussi ça. la solution pour bien travailler ensemble. Aujourd'hui, l'équipe design que tu gères, vous êtes combien de personnes ? Et aussi votre organisation, comment tu as organisé tes équipes par rapport à tout ça ?
- Speaker #2
Aujourd'hui, on est 17 dans l'équipe design. C'est une grosse équipe. Avec 17, ça inclut les managers. Donc j'ai des dof ou des leads, j'en ai 4. Un sur la partie research, deux sur la partie product design, donc qui gère. chacun des gros domaines des tribes et des squads et un lead content. Et ensuite, j'ai donc dans l'équipe Research quatre product designers. Des designers répartis dans les différentes tribes et dans l'équipe content, ils sont deux, donc le lead et Nixwriter qui est avec nous. Donc ça, c'est l'organisation. J'ai donc deux équipes transverses, l'équipe content et l'équipe research. Et après, deux grosses équipes qui sont avec des squads. en fonction des deux principaux produits qu'on a chez nous, notre software et la marketplace des Moodle.
- Speaker #1
Et donc, tu me disais que justement, sur la partie research, c'était une nouvelle équipe. Quand est-ce que ça a commencé ? Et on en a déjà un tout petit peu discuté de ces objectifs, mais quand est-ce que ça a commencé et comment ça a été pensé de votre côté ?
- Speaker #2
Alors, ça a commencé, c'est assez récent. Elle est née officiellement en mars, cette équipe research. de cette année c'est tout nouveau c'est le head of product intelligence qui a du coup la responsabilité de cette équipe research donc c'est vraiment research et product intelligence ça a beaucoup de sens sur la connaissance client product intelligence j'avoue
- Speaker #1
que c'est la première fois que j'entends parler de ce terme là qu'est-ce qu'ils font ?
- Speaker #2
ils ont en charge beaucoup tout ce qui est études de marché études comparatives, compétitions par exemple euh... Si on a besoin de savoir qu'est-ce qui est offert sur les différents secteurs d'activité, les marketplaces, comment on calcule le TCO, etc., c'est eux qui sont en charge de faire cet étude-là, à la fois définir les éléments et puis faire un benchmark sur nos compétiteurs.
- Speaker #0
Une ponctuation pour t'informer que Design Club peut t'accompagner dans le recrutement de ton équipe Design Research. Nous saurons te trouver la perle rare en freelance ou en CDI. Enfin, si tu galères à mettre en place une recherche utilisateur multipliée, sache que grâce à nos users researchers locaux, qualifiés et un peu partout dans le monde, on saura le faire en quelques jours. Tu peux en savoir plus sur notre site designclub.global. Merci de ton attention et bonne écoute. C'est intéressant parce que justement, j'ai... beaucoup de clients qui avaient déjà cette équipe-là, mais souvent, c'était totalement dans une autre équipe. C'était justement sur des équipes études de marché très business. Et au final, ils étaient très intéressés pour travailler avec eux, mais malgré tout, les liens ne se faisaient pas. Et là, pour le coup, vous avez rejoint les deux. Et je pense que c'est une bonne idée parce que c'est des équipes qui existent souvent dans les grosses entreprises quand même, et auxquelles, parfois, on n'a peut-être pas un accès total.
- Speaker #1
Oui, et puis après, je pense que ça dépend des organisations. Ça peut appartenir... Enfin là... En l'occurrence, cette équipe-là était déjà au produit, donc on l'a gardée au produit, mais de fait, ils travaillent de manière aussi assez transversale. Et donc, cette équipe, elle est née en mars et encore une fois, ça faisait un certain temps qu'on se posait la question de la research. Comment on la gère ? Comment on l'organise ? Parce qu'il y a la partie ops, la research, en fait, c'est assez conséquent. Donc ça faisait quand même, depuis le début, il y avait toujours cette hésitation à avoir des personnes en charge de la research, au global et la research au sein des squads. Et la research au global, c'est important parce qu'on s'est rendu compte qu'en fait, si on prend un parcours utilisateur chez nous, une XP map, on se rend compte qu'on a des trous dans la raquette qui ne sont pas couverts par des squads, et donc sur lesquels on peut être aveugle. Des moments d'expérience qui nous échappent parce qu'aujourd'hui, Ce ne sont pas des sujets qu'on a identifiés ou sur lesquels il y a des équipes techniques qui travaillent. Et surtout, le lien entre ces différents moments d'expérience. Et donc, c'est une des raisons pour laquelle cette équipe Research, pour nous, elle est importante. Et sa création, moi, j'en suis vraiment ravie. Parce que c'est eux qui vont mieux connaître nos utilisateurs dans l'intégralité de leur parcours et de leur échange chez nous et de leurs besoins, en amont et en aval. Et c'est là où on va créer le lien, avoir une meilleure connaissance. eux ils ont un objectif c'est améliorer la connaissance client donc grosso modo maintenir notamment les livres à clé Persona Experience Map on a créé on a monté un job Sweden Canvas aussi pour avoir vraiment une vue de tiens dans les jobs de nos clients qu'est-ce qu'on sait qu'est-ce qu'on sait pas où est-ce qu'on est bon où est-ce qu'on n'est pas bon où est-ce que nos compétiteurs et c'est là où la product intelligence intervient où est-ce que nos compétiteurs sont ne sont pas où ils sont bons etc pour avoir cette vue globale et du coup ça vient en complément et ça s'alimente, ça se ping-pong avec les squads qui, eux, sont vraiment très focus sur un sujet spécifique, mais peuvent prendre de la hauteur justement en s'appuyant sur les livrables de l'équipe Research.
- Speaker #0
C'est là que c'est super d'avoir ce type de profil qui est garant de l'expérience globale de l'utilisateur et qui va peut-être réorienter parfois certains designers parce que peut-être que ce qui va faire évoluer va avoir des impacts ailleurs. Après, j'imagine que vous, quand même, vous discutez entre squad, etc. et que ça le fait. Mais en tout cas, d'avoir ce profil-là, je pense que c'est hyper rassurant, même pour toi, j'imagine, que c'est une équipe que tu regardes beaucoup et qui t'échange beaucoup, j'imagine.
- Speaker #1
Oui, peut-être un peu trop à leur goût. Mais oui, moi, je trouve ça passionnant. Et en fait, ce n'est pas que pour nous. C'est vraiment avoir cette prise de recul de, au final, quel est le service qu'on rend à nos clients ? À quel moment on intervient ? Où est-ce qu'on est bon ? Ça, c'est clé. Et pour finir, dans les attributions de l'équipe Research, comme je disais, on a un Research Repository, mais en fait, ça demande du temps, de l'organisation, de la structure. Et donc, moi, j'avais une de mes head-off qui... Les deux, d'ailleurs, étaient impliqués à différents niveaux, l'une sur l'organisation de l'outil, l'autre sur la taxonomie. Mais bon, c'est beaucoup de travail. D'ailleurs, tu vois, là, en ce moment, on est en train de... Ça fait un an qu'on a notre Research Repo. On a mis une organisation, notre Research Repo en place. Et évidemment, on a fait exactement ce que tous les designers disent de ne pas faire à leurs clients. Donc une organisation qui reflétait la nôtre. Et donc, comme prévu, ça ne marche pas. Donc là, on est en train de tout requestionner. Et ça, ça prend du temps. Enfin, il faut réfléchir, ça prend du temps, il faut maintenir. Il faut nettoyer les interviews, il faut gérer aussi le panel utilisateur, ça c'est un vrai sujet, c'est un sujet assez névralgique. On a besoin d'être en contact avec nos clients, on a besoin de pouvoir leur parler régulièrement, de les solliciter, d'être réactifs. Donc ça c'est déjà un projet qu'on a lancé quand je suis arrivé chez PrestaShop, ça fait presque deux ans.
- Speaker #0
Parce que tu veux dire que justement il faut renouveler un peu les gens à qui vous posez des questions ? Il ne faut pas que ce soit toujours les mêmes, il ne faut pas que ce soit toujours le même panel, et qu'il ne faut peut-être pas des gens, soit qui découvrent la solution, qui utilisent la solution, mais peut-être pas des fans ou des addicts de la solution.
- Speaker #1
Oui, en fait, c'est un peu tout ça, et c'est encore d'autres choses. On a des profils, en l'occurrence, nous on travaille avec des marchands, il y a des agences qui développent des sites internet, mais on a des typologies de marchands qui sont différentes. Quand on fait une interview, on a besoin d'interroger. tel type de marchand, justement en fonction de ses caractéristiques. Donc ça veut dire qu'il faut qu'on ait un panel, nous, qui représente nos typologies d'utilisateurs ou de clients qu'on recherche, qu'on ne vienne pas rentrer en collision avec toutes les communications ou des sales, par exemple, ou du marketing. Donc ça, c'est aussi de ne pas trop les sur-solliciter. Et puis, ça s'anime une communauté. Il faut aussi que, enfin, on sait que c'est des marchands, leur métier, ce n'est pas de répondre à nos études et à nos questions. Ils ont un travail, donc ils ne peuvent pas non plus passer trois heures par semaine avec nous. Donc oui, c'est avoir une base suffisante, avec des profils qui sont les bons profils, pertinents, par rapport à ce qu'on cherche à avoir. Et ça, c'est un véritable enjeu pour nous. Par exemple, là, on a fait toute une série d'interviews avec des marchands français, mais on a le biais que ce soit des marchands français. Donc là, on est en train de relancer, on a besoin de marchands étrangers, espagnols, italiens, etc. Et ça, ça nécessite aussi d'autres compétences. Enfin bref, le sujet du panel, c'est clé. Oui, je comprends. Et c'est un vrai sujet. Oui,
- Speaker #0
parce que vous êtes une solution internationale. Le marché français, c'est peut-être votre principal marché. Mais est-ce que vous en avez d'autres sur lesquels ce sont soit des objectifs, soit c'est déjà des très gros marchés ?
- Speaker #1
Ah oui, nous, on a une solution. Déjà, c'est une solution open source. Donc, elle est vraiment partout dans le monde, même traduite en taboune. Et... Et du coup, après, on a des marchés principaux qui sont beaucoup en Europe et en Latam. Mais du coup, effectivement, par exemple, les marchands espagnols, italiens ou polonais, c'est un marché très important pour nous. Alors, on n'a pas de Polonais. On n'est pas capable aujourd'hui de faire des interviews en polonais. Mais par exemple, j'ai la chance d'avoir une personne dans l'équipe colombienne. Donc, elle peut faire les interviews en espagnol. Et c'est ce qu'on essaye de faire parce qu'il y a ça aussi. C'est savoir créer le guide d'animation, faire l'interview. malgré tout effectivement le fait d'avoir des compétences en research ça te permet de préparer le guide d'entretien et de savoir mener l'interview d'une manière particulière, après tout le feedback est bien, personne ne fait d'interview parfaite mais il y a quand même des réflexes à faire et du coup ça aussi c'est une complexité à gérer
- Speaker #0
J'imagine, et justement est-ce que vous avez une solution entre guillemets unique ou elle évolue en fonction justement des marchés, parce que le prestashop polonais ou brésilien Il est différent du PrestaShop français ?
- Speaker #1
Alors, il y a des traductions, mais en fait, nous, on est comme une boîte de Lego. On a le PrestaShop open source, c'est ta plaque de base, avec, on va dire, un kit de base qui te permet de monter un temps e-commerce. PrestaShop, c'est une solution qui est extrêmement modulaire. Tu achètes des modules, tu les crées, et c'est ça qui donne la forme. Donc, en fait, tu n'as pas deux sites identiques. On sait qu'on a des spécificités. L'idée de commerçant en fonction des pays, tu n'as pas les mêmes solutions de paiement, tu n'as pas les mêmes solutions de logistique, etc. Et ça, tu as des modules qui permettent de faire ça. Par exemple, tu as des solutions transverses, DHL, ils servent beaucoup de pays dans le monde. MBI, notre actionnaire aussi, c'est des solutions de logistique. Après, tu as des spécificités locales, il faut quand même traduire, après tu as des taxes, etc. Et tout ça, on a des modules qui permettent de... Ce qui fait la complexité, c'est que du coup, je pense qu'il n'y a pas beaucoup de sites PrestaShop qui se ressemblent. Et donc, en termes d'expérience, c'est un peu...
- Speaker #0
Oui, c'est cette part. Oui, bien sûr. Bien sûr, j'imagine. Justement, je discutais avec Benjamin Cavreau, qui est Head of Design de Sisley, et qui explique que son site, pour la partie UK, le zip code, etc., ils ont un checkout qui est un peu spécifique et qu'ils n'avaient pas pris ça en compte. Et qu'en fait, ils avaient vu, enfin, ils voyaient les ventes qui n'avançaient pas. Et c'est grâce à la recherche qu'ils ont découvert que justement, ce zip code et le checkout étaient bien spécifiques par rapport à la France. Et donc, il en fait ses évolutions. Je sais que dans le e-commerce, c'est quand même des aspects qui sont centraux.
- Speaker #1
Ah oui.
- Speaker #0
Et maintenant, je voulais parler avec toi, Sophie, de la partie design review. Parce que c'est un sujet dont tu m'as parlé tout de suite. Tu m'as dit que les design review, c'est quelque chose qui est parfois un peu compliqué à organiser. Pas tout le monde a envie d'en faire, etc. Mais toi, c'est quelque chose dont tu as vraiment besoin en tant que manager. Et puis... de toute façon tu penses que pour ton équipe c'est ce qu'il y a de mieux et donc tu voulais faire un peu part de ton retour d'expérience par rapport à ça et surtout comment tu as pu traiter ce sujet même si parfois il est toujours un peu compliqué à faire évoluer Ouais alors si des personnes de mon équipe entendent cette interview je leur dis
- Speaker #1
Une dédicace que je sais que c'est un sujet épineux. Les design reviews, sans doute qu'au moment où on en a parlé, ça a dû être un sujet qu'on a abordé et j'étais un peu chaud pour moi à ce moment-là. Mais en vrai, je pense que c'est une question de perception et d'attention et peut-être que j'ai mal communiqué à mon équipe ou transmis ce en quoi c'était important. Je vais te raconter ce qui m'a fait dire ça. Les Design Review, l'objectif pour moi, c'est de partager et de challenger les conceptions qu'on fait par nos pairs. Nous, en plus, on n'ouvre qu'aux designers. C'est au sein de l'équipe, ça se fait de manière. J'ai une équipe de gens qui sont hyper bienveillants avec les autres, qui s'entendent bien. C'est un lieu hyper sécure pour échanger. Et pour autant, quand on avait des rituels d'équipe et que le moment de la Design Review est arrivé, des volontaires... Souvent, oups, personne.
- Speaker #0
Et puis c'est le type de réunion qu'on aime bien peut-être reporter à la semaine d'après, parce qu'on a peut-être d'autres choses plus importantes, etc.
- Speaker #1
Et pourtant, encore une fois, tu te dis, c'est quand même incroyable, pourtant vous travaillez bien sur des trucs, qu'est-ce que vous faites de votre semaine, ce n'est pas possible. C'était un sujet, je ne sais pas, il y a une réticence, il n'y a pas d'envie, etc. Donc on a essayé pas mal de formules. À un moment, il y avait des créneaux qui étaient pris en temps libre dans la semaine, où les gens qui avaient besoin d'avoir des feedbacks de toute personne de l'équipe, allaient dans le créneau, disaient qui est dispo, et puis hop, n'importe qui pouvait se connecter et partager. Après, j'ai mis en place, reproposé des Ceremonies Design Review, et j'ai proposé un template parce que je voulais qu'il y ait des échanges d'informations, notamment, quel personnage a, quel scénario. Qu'est-ce que j'en attends ? Qu'est-ce que j'ai fait ? C'est quoi mes objectifs ? Etc. Et avoir les reculs ou les propositions ou les critiques de l'équipe, les questions, etc. Et ça n'a pas pris. Et on a vu que c'était un sujet où on a essayé de changer plusieurs fois. Donc, quand je dis on, c'est les managers des derniers mois avec l'équipe. On a eu des feedbacks. Ça ne prend pas. On ne comprend pas. Et on sent que c'est un sujet... Je crois que le terme design review leur file des boutons maintenant, alors que moi, je suis un peu désespérée parce que je trouve que c'est hyper important. Mais en fait... Sans doute que... J'ai échangé avec un de mes managers qui est parti de PrestaShop et on discutait de ça et on reparlait des design reviews et je lui disais, mais c'est hyper important, en fait. Alors, je comprends que peut-être ça leur demande un temps de travail préparatoire. J'entends la critique qui a été de dire, ouais, mais en fait, vous savez, toutes les trois semaines, et en fait, moi, des fois, quand j'ai besoin d'un feedback, c'est maintenant. Donc, je préfère demander à celui qui est à côté ou avec un. Donc... En fait, ça ne va pas, ça ne colle pas en termes de temporalité, je l'entends, mais je disais, oui, mais le truc, c'est qu'on est une équipe et chacun est dans ses squads. Et on sait, même si je sais qu'ils échangent, tu ne sais pas forcément ce sur quoi travaille le designer d'à côté, son contexte, les objectifs, le sujet. Et cette design review, c'est pour moi l'occasion, un, de toi prendre du recul par rapport à ce que tu as fait, de t'obliger à faire. Cette remise en perspective de je n'ai pas travaillé que sur un écran, que sur une fonctionnalité ça a une place dans un parcours, ça répond à un besoin de mon utilisateur. Et ça, quand on est pris dans le flou du quotidien, et c'est normal, on est la tête dans le guidon, le Design Review, pour moi, permet d'avoir cette prise de recul, donner de la visibilité à des personnes qui ne sont des fois pas du tout sur les mêmes sujets, de savoir ce sur quoi tu travailles, et peut-être aussi d'avoir un point de vue, de dire moi, je ne travaille pas sur le même sujet, mais par contre, j'ai le même utilisateur qui vient chez moi Donc, ça peut avoir un intérêt. Et après, dans le cérémonial, qui peut-être est ce qui embête l'équipe, mais qui est important pour moi, c'est notre rôle de designer. Enfin, il y a mille façons de designer une solution qui répondent à un besoin. Mais il faut pouvoir expliquer le rationnel derrière les étapes, le pourquoi j'ai fait ces choix-là, etc. Et c'est un exercice. C'est un exercice qui est compliqué d'expliquer ces choix. Et intellectuellement, pour certains, c'est un déroulé qui se fait facilement. Pour d'autres, c'est revisiter son parcours. C'est argumenter pour que des personnes en face puissent justement accéder à ce choix-là et éventuellement le challenger, dire ah bah non, ton hypothèse n'est pas la bonne ou t'as pris un angle, mais est-ce que c'est le bon ? etc. Et cet exercice-là, d'être capable de rationaliser, d'argumenter ces choix, de le mettre, de l'ouvrir à la critique, de mettre à disposition des personnes qui entendent que ce soit des designers ou d'autres, quand on est avec le product manager ou avec l'équipe tech, il faut leur expliquer pourquoi ce choix-là, on pense que c'est le bon et éventuellement peut-être le re-questionner si ça n'a pas... Si on est dans une étape récente, le design n'est pas forcément abouti.
- Speaker #0
Oui, de toute façon, on n'est que sur des hypothèses, toujours, jusqu'à ce que ça soit testé.
- Speaker #1
Voilà, c'est ça. Et donc, cette capacité à présenter le rationnel... Nel derrière expliquait les choix à un tiers. C'est important pour moi, pour un designer, ça fait partie de notre métier en fait. Et je racontais, donc c'était François, je lui disais, pour moi ça c'est clé, c'est notre travail. Et c'est important, quelle que soit notre expertise et notre expérience, d'être capable de mettre à la portée des gens le raisonnement qu'on a mis en place, d'être capable de le redétricoter pour que les gens puissent comprendre et challenger ça. Parce qu'on n'est pas détenteur d'une solution magique. Et cet exercice-là, les design reviews, c'est l'occasion pour les designers de s'entraîner à ça, de s'obliger à montrer que ce n'est pas un truc qu'ils ont imaginé comme ça sur un coin de table et c'est OK, qu'il y a du travail derrière. Ça valorise notre expertise, ça valorise notre travail et ça, ça s'entraîne. Et quand j'en ai parlé à François, il me dit Ah, mais j'avais… pas compris ça comme ça. Donc je me dis que c'est moi qui ai fauté et que je n'ai pas été clair dans mes explications. Mais pour moi, c'est ça qui est important et c'est pour ça que j'ai un peu lâché prise parce qu'on avait d'autres sujets à traiter et je sais qu'en vrai, ils le font. Mais ce côté un peu formateur et prise de recul, j'aimerais bien, je ne désespère pas, un jour, trouver les mots pour convaincre l'équipe que c'est des moments importants.
- Speaker #0
Peut-être que ce podcast va aider. Tu leur passeras dans leur... obligatoire d'écouter le podcast. Et tu vois, moi je trouve que c'est hyper intéressant parce que ce que tu dis, c'est aussi ta volonté, toi en tant que manager de design, de décideur de design, de faire grandir ton équipe et de la faire travailler sur comment elle peut évoluer pour être un meilleur designer. Et tu vois, ce genre d'exercice, on le retrouve beaucoup en entretien de recrutement. Expliquer son design, expliquer ses choix, ses hypothèses, et comment ensuite on a fait valider ses hypothèses, etc. Et c'est là qu'on voit... En fait, la place d'un designer ou pas, si c'est quelqu'un uniquement qui crée des maquettes, très bien, il prend sur le benchmark qu'il a fait sur les trois apps du moment, et puis il fait sa maquette. Et puis, il y a le designer qui va expliquer par rapport à l'environnement, par rapport aux projets, aux contextes, etc., quels sont ses choix de designer et pourquoi. Et ça, c'est central dans se dire, OK, on a la bonne personne devant nous. Donc, vraiment, c'est une chance. Alors, en effet, il y a des sensibles. C'est peut-être compliqué à comprendre parfois quand on est dans son quotidien, mais c'est une chance que tu leur donnes de pouvoir faire ces design review et de s'entraîner à ça. Et demain, s'ils ont l'ambition aussi d'avoir un rôle comme le tien au sein d'une entreprise, ce sera aussi leur quotidien d'expliquer le design de son équipe, pourquoi ils l'ont fait. Donc ça a vraiment du sens, ces design review. J'espère que le podcast va t'aider à changer les choses.
- Speaker #1
Merci Paul, ouais. Oui, et puis il y a un point pour moi qui est clé. Le design, c'est encore une expertise qui n'est pas forcément reconnue, ni appréciée à la hauteur de la valeur que ça peut apporter. Et je pense qu'on a un devoir d'évangélisation et d'explication de notre travail, de la façon dont on travaille. Ça valorise le temps qu'on y passe et ce que vaut le design et ce que ça peut apporter. Donc je pense qu'au-delà d'apprentissage personnel, ça a une valeur. pour la communauté design d'être capable de s'ouvrir, de s'exposer, d'expliquer ce qu'on fait. Et puis, des fois, on se trompe, il n'y a pas de souci, mais au moins, de donner accès et de partager, justement, tout le travail qu'on fait pour arriver à ces résultats-là.
- Speaker #0
Et c'est vrai que, parfois, en plus, le profil de designer sur des gens qui ne connaissent pas ce métier-là, et moi, j'étais le premier il y a trois ans, on peut dire que, voilà, c'est les créatifs de l'entreprise, mais au final, derrière tout ça, non, il y a des... Il y a du travail, comme tu disais, en cognitique. Il y a eu des études qui ont donné les heuristiques de Bastien Escapin, les différentes lois qu'on connaît dans le milieu. Et justement, expliquer les choix par ces arguments, c'est intaclable derrière. Après, le tacle, ce sera l'utilisateur qui dira si oui ou non il a compris. Mais je veux dire, par rapport aux gens autour de soi, tu expliques beaucoup mieux ta vision. Maintenant, un autre sujet qui m'intéresse, c'est le fait de gérer des design managers. Moi, j'ai beaucoup de design managers dans mes interviews, mais le profil comme le tien de VP Design, c'est l'une des premières fois. Et donc, j'allais te demander un petit peu comment toi tu fais pour t'organiser avec eux. Je crois que tu es hyper contente de ton équipe globalement et aussi de tes managers. Mais voilà, peut-être aussi peut-être me dire parfois comment tu les as choisis. Ça, ça peut être intéressant à partager à nos auditeurs et auditrices. Une dernière ponctuation pour t'informer que toi aussi, en tant que designer ou researcher, tu peux devenir membre du Design Club pour accélérer ta carrière et avoir accès à des opportunités uniques. Tu peux en savoir plus sur notre site designclub.global et il y a les liens en description de l'épisode. Merci de ton attention et bonne écoute.
- Speaker #1
D'ailleurs, je salue mon équipe, toute l'équipe, les designers et les managers, parce que moi j'ai une équipe formidable et je suis ravie, ravie. et honoré de travailler avec eux. Alors, comment j'ai choisi mes managers ? En fait, il y a, dans la période folle de recrutement qu'on a fait pour monter l'équipe en 2022, il y a eu deux des managers qu'on a recrutés au début en freelance parce qu'on avait besoin de quelqu'un, donc on cherchait quelqu'un assez senior et quelqu'un qui soit expert, qui ait des bonnes expériences en product design, mais aussi... Voilà. On voit la capacité à accompagner les gens, à s'interroger, à transmettre, à guider. Pour moi, on pourra en reparler, mais le rôle de manager, c'est une très grande responsabilité. En tout cas pour moi, c'est vraiment une très grande responsabilité vis-à-vis des gens qu'on manage. D'accompagnement, de bienveillance, de les faire grandir, de les respecter et de donner du sens à ce qu'ils font. Et donc j'ai cherché des gens avec ce profil-là. Elles nous ont, enfin ces deux femmes, qui nous ont rejoints déjà en... freelance et qui au bout de quelques mois ont fait le plaisir et l'honneur d'accepter de rejoindre PrestaShop en tant que salarié.
- Speaker #2
C'est pas simple en plus. Ce move-là, parfois,
- Speaker #1
il n'est pas simple à faire. Moi, je suis super contente et en fait, ça a continué sur le content. C'est quelqu'un qui m'a été recommandé et avec qui il y a eu un feed tout de suite qui a Beaucoup de maturité à la fois dans sa connaissance du métier et je le vois dans les relations. Pour moi, un manager, il doit être aussi apaisé, prendre de la hauteur et capable d'avoir une vue un peu plus haut niveau d'abstraction. Donc ça, c'est un peu, je pense qu'on s'est choisis mutuellement puisqu'ils ont accepté de rejoindre l'aventure PrestaShop avec moi. Et après, comment on est organisé ? C'est ce que je disais, il y a une organisation naturelle par rapport aux squads et aux tribus. Et après, en fait, il y a quand même pas mal d'activités pour... animé l'équipe design. Il fallait définir les rituels, il faut les animer. On a pas mal de tâches transverses. Il y avait gérer le design system, gérer le research repository, la taxonomie. On a animé l'équipe aussi. Et en fait, en tout cas, moi, dans l'équipe, aujourd'hui, chaque manager a un peu, comme on le disait avec les product designers, ses zones de confort ou d'appétence plus fortes, ses personnalités aussi. Et du coup, en fait, ça se fait très naturellement. Moi, je n'ai pas l'impression de gérer des managers. Enfin, c'est vraiment... C'est des gens qui sont hyper investis, hyper autonomes, hyper proactifs, dynamiques. Donc, je vois chaque manager individuellement. Enfin, nous, on a des rituels, on a les one-one avec chacun de nos N-1. Et puis, on a des réunions d'équipe entre managers design toutes les semaines. Plus après, d'autres rituels encore plus globaux. Et donc, ça nous permet d'échanger ensemble. Enfin, c'est ce rituel hebdomadaire de l'ensemble des managers. Ça nous permet d'aborder tous les sujets de l'équipe design. Et franchement, il n'y a pas de sujet compliqué.
- Speaker #2
Tu vois, quand je repense justement à 2022, quand on avait échangé, c'est là où je me dis aussi l'importance du recrutement, de ta volonté. Je me rappelle d'avoir des profils au-delà d'être senior, mais très autonomes et avec une... Une vraie capacité justement d'explication, de son design, etc. Et c'est vrai que pour le coup, tu as sûrement visé très juste à ce moment-là et au final, ça te fait gagner énormément de temps parce que souvent, on pourrait croire que ton travail, c'est peut-être gérer un peu les bobos de chacun, même s'il y en a sûrement. Mais si tu as une équipe avec toi de manager hyper forte, hyper autonome, ça arrive avec des solutions et puis on se dit oui, non et on avance.
- Speaker #1
Oui, c'est ça. Après, je ne sais pas. Je pense aussi qu'il y a le recrutement, mais il y a comment on fait vivre les gens aussi dans une équipe. Et ça, quel que soit le niveau, que ce soit avec les managers et l'équipe. Et moi, je pense qu'avec mes managers, en tout cas, c'est quelque chose qu'on partage. Et en tout cas, ce que je vois chez eux, c'est cette attention aux designers avec lesquels ils travaillent. C'est savoir qui ils sont, quels sont leurs besoins, quelles sont leurs forces, quels sont les points sur lesquels il faut les faire progresser, qu'est-ce qui les anime, et travailler là-dessus pour les faire grandir. Donc il y a cette... cette écoute, cette empathie, cette responsabilité de je prends soin des gens qui travaillent avec moi Et d'en prendre soin, c'est aussi, des fois, on leur fait faire des trucs qui ne les intéressent pas trop, mais comme tout le monde dans la vie, c'est leur donner du sens, puis leur dire écoute, c'est comme ça C'est aussi écouter le côté humain. On a vécu des moments difficiles et dans la vie de chacun, on a des périodes de vie difficiles. On peut avoir des problèmes avec sa famille, avec de différents ordres. Et que ce soit mes managers et moi, je pense qu'on a tous cette attention-là et capacité à se dire, en ce moment, ça ne va pas. Elle n'est pas en forme. Comment on fait pour le soulager, l'accompagner ? Qu'est-ce qu'on fait pour faire attention ? Et ça, pour moi, c'est pour ça que la responsabilité d'un manager, elle est... très très grande parce qu'il faut faire ça, il faut faire ça dans le respect et je suis sûre que ça change la donne. Je m'étais noté ça en préparant ce podcast, mais il y a un devoir d'exemplarité des managers. Alors moi, je sais quand j'étais jeune manager et que j'entendais ça, je ne comprenais pas trop ce que ça voulait dire, parce que si c'était juste arriver à l'heure, se tenir correctement et ne pas dire de gros mots, bon, je trouvais que c'était un peu limite. Mais en fait, en y réfléchissant, l'exemplarité, c'est plus dans ça, dans cette attitude-là, dans la capacité à écouter les gens, à être la courroie de transmission entre ce que l'entreprise attend et ce que les personnes peuvent s'affaire à ce moment-là, dans cette période de leur vie et de leur expertise. Et c'est cette écoute-là et cette responsabilité, cette attitude-là qu'on a qui doit être exemplaire. Et je vais donner un exemple, je remets deux secondes ma casquette de féministe. Pas de souci. Un des exemples qui m'est venu à l'esprit en faisant ça, c'est l'accueil d'un congé maternité, d'une grossesse dans l'équipe. Moi, j'ai eu la chance, quand j'ai été enceinte, d'avoir un manager qui a accueilli ça. Mais alors, super bien, il était hyper content pour moi, c'était génial, très bien, très bonne nouvelle. Et ça m'a marqué, et j'en ai discuté avec lui évidemment après, et je continue toujours même si on n'est plus dans la même entreprise. Ça m'a marqué et du coup, je me suis dit, moi aussi, il faut que je sache accueillir ça bien. Est-ce que... Cette trace que lui a laissée chez moi en accueillant de manière bienveillante ma grossesse, il faut que je fasse la même chose parce que c'est comme ça qu'on va changer la société et qu'on va faire en sorte qu'il n'y a plus une femme qui sera angoissée d'annoncer sa grossesse. Parce qu'en vrai, c'est hyper simple de gérer un congé maternité. Ça se prévoit, ça a une durée limitée. C'est un événement qui est quand même plutôt heureux. Donc, tout va bien. Et donc, ça, c'est un point important. Mais tout ça pour revenir sur ce devoir d'exemplarité du manager.
- Speaker #2
C'est hyper intéressant et en effet, l'idée d'avoir été touché, tantôt passé, par des bons managers et avoir l'envie de redonner ça aux autres, je pense que c'est central et c'est hyper intéressant. Et je trouve que ça résonne bien dans le profil des designers parce que c'est votre métier aussi d'être comme ça. Et moi, c'est pour ça que j'ai été touché par les designers, les gens qui font le design parce qu'on ressent cette capacité et on... à écouter les autres et à essayer de s'adapter à la situation et aussi de proposer des solutions par rapport à tout ça. C'était super intéressant, ce retour d'expérience. On va retourner un petit peu sur la partie design et certaines de vos tâches. Et moi, il y a un sujet qui m'intéresse beaucoup et un retour d'expérience que tu as fait concernant le content design qui, je trouve, est un sujet qui monte de plus en plus sur les réseaux sociaux, sur les différents échanges. Et moi, juste là... refaire mon site, je me suis rendu compte de l'importance de ce qu'il y a dessus. C'est bien de savoir évoluer, etc. Mais l'importance de ce qu'il y a dessus, les images, le texte, la façon dont est donné le texte, le ton, etc. Et vraiment, moi, ça m'a vraiment donné du sens parce que je l'ai fait. Et en fait, je trouve que c'est un sujet dont j'aimerais que ça prenne de plus en plus chez les designers. Et tu vois, dans les échanges avec les Head of Design que j'ai eus auparavant, j'ai eu Aurélien Ariès qui me disait Le contenu, c'est ultra important. Il faut le traiter le plus rapidement possible. C'est un sujet qui est central. Et à la fois, on ressent que dans les équipes, le contenu, parfois, certes, il y a une équipe de content, mais ils sont peut-être un petit peu moins que les autres. Ou alors, le contenu, c'est géré par les product designers. Il y a des personnes qui pensent aussi qu'un product designer ne sait pas faire de contenu. Ce n'est pas quelqu'un qui a toutes les compétences pour être product designer parce qu'il ne sait pas raconter une histoire. Enfin, il y a plein de visions. Moi, je voulais avoir la tienne sur ce sujet qui est... qui est centrale et surtout dans le monde du e-commerce où il faut à la fois donner envie aux gens d'acheter, de s'engager et d'avoir une relation financière parce qu'il y a le business, mais aussi pouvoir rassurer les gens dans ce qu'ils font et de ne pas passer par du dark parten. On peut le retrouver assez facilement dans le monde du e-commerce. Comment vous, vous gérez ça ? Et si tu peux me donner aussi ton retour d'expérience avec ce que vous avez fait avec une école, qui a été hyper intéressant pour moi.
- Speaker #1
Oui, alors nous, on ne fait pas les sites e-commerce en direct, on fait le logiciel qui permet de faire les sites e-commerce, mais on a effectivement la... charge de faire en sorte que nos marchands et des agences arrivent à faire des sites e-commerce qui soient pertinents et efficaces. Et sur le content, la grande chance que j'ai eue quand je suis arrivée chez PrestaShop, c'est que déjà le CPO d'avant avait en tête justement une équipe content. Et il y avait déjà dans l'équipe une personne, Julie, qui travaillait beaucoup avec la communauté open source sur la sur les traductions et les guides, et qui faisait des études du X-Writing, qui a une super personnalité, qui est quelqu'un qui est absolument brillant et qui avait déjà commencé à travailler beaucoup avec l'équipe design. Donc, les relations entre les produits designers et le content étaient naturelles. Travailler avec Julie, c'est pour que tout le monde est hyper content, elle est hyper claire, c'est un bonheur de travailler avec elle, elle est super efficace. Donc ça déjà, c'était un point très positif. Et après, quand Axel nous a rejoints, donc Axel, c'est le Lean, ça fait des années qu'il travaille dans la partie content and writing. Et il a une vue très ambitieuse, mais dans le bon sens du terme, de son métier. Avec, comme tu l'as dit, une petite équipe. Donc, on a travaillé à comment est-ce qu'ils peuvent essayer de se démultiplier en étant couvrir tout le scope. Moi, sachant que je ne connais pas grand-chose au content design dans les livres, en revanche, je sais que les gens naviguent dans les mots. et dans les contenus. Et donc, c'est clé, en fait, de savoir parler de manière à amener les gens, les accompagner à faire ce qu'ils ont à faire le plus facilement et de la manière la plus satisfaisante. Et donc, comment on travaille ? Axel et Julie se répartissent dans les opportunités. On l'identifie là où ils peuvent intervenir. Ils ont formé les designers, ils les accompagnent. En fait, quand il y a des opportunités, ils peuvent, un ou deux sprints, travailler avec l'équipe et notamment le designer pour travailler sur les contenus. à proposer je fais une dédicace à axel qui nous dit que à chaque fois qu'on met des lorraine ipsum dans une maquette on tue un panda donc on aime bien les pandas on essaye de c'est que les designers du coup ils font attention à ça il ya des relectures etc donc on est on reste on essaye de rester sur la partie produit mais effectivement la difficulté du contenu c'est que tout le monde a un avis sur les mots que que du contenu, il y en a partout. Il y en a côté marketing, il y en a côté brand, côté event, etc. Et pour ne pas empiler les couches de review des uns sur les autres, où des fois il y a sept relecteurs sur un même sujet, ce n'est pas simple. Donc là, on a fait le choix nous de concentrer l'équipe content sur la partie produit, puisque c'est le territoire de légitimité. Et c'est Axel qui a proposé de travailler avec une école, l'UX Writing Academy, parce qu'il y a des étudiants, alors j'ai plus en tête, je crois que c'est... Pendant sept semaines, on leur fait un brief et ils travaillent sur le brief. Et donc, Axel avait sélectionné un certain nombre de sujets chez nous, de thématiques, soit de produits, soit de services, soit de thématiques, sur lesquels il voulait... Nous, on avait besoin d'acquérir de la connaissance en termes des enjeux, en termes de contenu, des enjeux clients, mais qu'on traduit en termes de contenu. Et donc, il a donné ces briefs-là à plusieurs groupes d'étudiants. Et moi, j'ai assisté à la restitution d'un des groupes. Franchement, c'était incroyable. Alors oui, c'est des étudiants, donc tout n'est pas parfait. Mais ce qu'ils ont produit était d'une qualité et d'une richesse. Et nous, ça nous a donné un coup d'avance, entre guillemets. En gros, on a eu toute une compréhension et une perception avec des questions externes qui peuvent être naïves, mais qui, des fois, justement, nous donnent un peu ce recul qu'on perd à force sur certains des contenus. Et ça, du coup, ça alimente, on va dire, le backlog des opportunités d'amélioration de contenu. contenu. Donc ça, travailler avec cette école-là, pour eux, c'était enrichissant, je pense, parce que c'était extrêmement concret. Les sujets, enfin les personnes, les stakeholders, on va dire, des différents sujets. Il y avait un sujet qui embarquait l'équipe CARE. L'équipe CARE a accompagné les étudiants, a clarifié certains sujets, était présent à la restitution. Donc je pense que c'est assez valorisant pour eux. Et pour nous, c'était extrêmement instructif. Donc ça, ça nous aide beaucoup, nous. C'est intéressant aussi pour les personnes qui... Dans les équipes qui travaillaient avec ces étudiants-là, parce que ce n'est pas un rôle de mentor, ça serait un peu trop élevé, mais c'est un début de comment je vais pour transmettre ma connaissance, pour challenger, pour apprendre aussi sur d'autres métiers. Ça, c'est une première chose. Et après, ce qu'on a décidé cette année avec Axel, c'est qu'Axel est obsédé par comment je fais pour mesurer l'impact du content. Alors évidemment, moi aussi, je suis obsédé par comment on mesure la valeur du design. Donc, on est très en phase là-dessus. Et ce qu'on s'est dit, c'est plutôt qu'aujourd'hui, qu'aujourd'hui, ils répondent aux besoins des opportunités des équipes, qu'on priorise, parce qu'ils ne sont que deux, donc ils ne peuvent pas traiter tous les sujets. Et néanmoins, dans leur bande passante, on a décidé... qu'il y allait avoir deux sujets qu'ils allaient travailler à fond, un peu comme ils l'ont fait avec les groupes d'étudiants, mais ils allaient le faire eux, sur un cycle de trois mois. On a choisi cette durée-là parce que ça leur permet, eux, de faire ce travail de recherche un peu côté content, et puis de commencer à voir comment on va pouvoir l'intégrer au fil des sprints dans les squads, sur des sujets précis, qui vont visiter vraiment à profondeur. Et là, on va voir quel impact ça aura sur... l'UNPS, la transformation, l'usage, etc.
- Speaker #2
C'est une sorte de sprint de trois mois où on se donne un début et une fin et on est productif, on a un focus sur ce moment-là, ça intéresse de passer par ce modèle.
- Speaker #1
Oui, ils sont comme nous, côté content, et d'ailleurs on partage souvent des résultats d'interviews, ils ont, avec leur angle de vue, besoin de comprendre les enjeux, les besoins, le contexte, la compétition, etc. Et ça prend du temps. Donc, c'est un vrai investissement et on ne peut pas travailler un sujet comme ça dans un ou deux sprints. Il faut du temps pour le travailler en profondeur pour pouvoir avoir de l'impact.
- Speaker #2
Et justement, les discussions que j'ai eues avec les content designers, ils s'appellent designers parce qu'il y a une phase de recherche, tout simplement. Et que souvent, on l'oublie. On dit, moi, j'ai trois jours de travail à te donner. Il faut que tu me fasses le texte de ça, ça et ça. Mais en fait, non, ce n'est pas... C'est pas aussi simple. En tout cas, si tu veux que ce soit bien fait, il faut que ce soit fait différemment et qu'il y ait une phase de recherche pour être pertinent.
- Speaker #1
Oui, c'est pour ça que ça a beaucoup de sens pour nous que le content soit côté équipe design parce qu'on a les mêmes méthodes, en fait.
- Speaker #2
Oui, tout à fait.
- Speaker #1
Et d'ailleurs, tu vois, sur notre Research Repo, on a des tags content pour qu'ils puissent aller chercher ces mots-là, etc. On a un content style guide aussi. qu'on essaye de faire respecter, alors c'est comme tout, il faut rappeler, rappeler, rappeler pour que ça prenne, mais oui, on a les vrais, les mêmes enjeux, en plus on travaille sur les mêmes livrables, entre guillemets, et on a les mêmes méthodes, donc ça a beaucoup de sens chez nous.
- Speaker #2
Super, c'était hyper intéressant, Sophie, merci pour ce moment.
- Speaker #1
Merci Paul, d'avoir donné cette opportunité d'échanger avec toi.
- Speaker #2
Eh bien, je t'en prie, on arrive sur la fin de l'échange. Pour partager à nos auditrices et auditeurs, enfin en tout cas pour aller un peu plus loin pour eux de notre discussion, je partage souvent des recommandations qu'ont les Head of Design sur un livre, sur un compte LinkedIn ou de la veille UX, etc. Un film et un album. Est-ce que toi, tu as un livre à nous recommander de lire dans les prochaines semaines ?
- Speaker #1
Oui, alors moi, je vais rester très classique. Il y a un livre, pour moi, c'est la Bible. C'est celui de Karine Lallement, la méthode de design UX. C'est vraiment... Moi, je l'ai au-dessus de mon bureau et régulièrement, je m'y plonge, je vais regarder, je vais trouver des inspirations. Je trouve qu'il est hyper bien fait, il est hyper complet.
- Speaker #2
J'ai l'impression qu'il vit dans le temps. C'est incroyable.
- Speaker #1
Oui, c'est les basiques. Après, on peut trouver toujours d'autres façons d'animer, de collecter des données ou de les formaliser. Mais c'est vraiment une base qui est incroyable, qui est vraiment incroyable.
- Speaker #2
Est-ce que pour ta veille... UX ou Veille Global Design est-ce que tu as un site que tu apprécies ou un compte sur les réseaux sociaux que tu regardes ?
- Speaker #1
Là aussi je suis assez classique je regarde beaucoup d'articles sur Medium évidemment comme tout le monde mais alors là ce sont des sujets divers et variés j'avoue que moi j'aime beaucoup les alertbox de Nielsen je trouve que c'est très juste en plus maintenant il y a plein de vidéos YouTube sur plein de sujets qui sont vraiment très bien faits alors moi qui suis un peu une fan de tout ce qui est méthode... outils, quand c'est précis, quand on sait d'où ça vient, quand il y a des études qui étaient et tout ça, là je suis comblée. Et c'est vraiment toujours hyper bien fait. Il y a Jared Spool que je recommande aussi, il y a nos petits copains de Usabilis aussi qui font souvent des articles qui sont très complets, des fois un peu trop, parce que c'est long à lire mais si on prend le temps et qu'on segmente c'est vraiment, c'est souvent je trouve des contenus très justes, très qualitatifs.
- Speaker #2
Est-ce que tu as un film et un album à nous recommander ?
- Speaker #1
J'ai un film et une série. J'ai un film, je n'oublierai jamais vos visages, c'est sur la justice restaurative. Il y a des acteurs incroyables dedans. C'est un des films de l'année dernière qui m'a le plus marquée. Je le trouve magnifiquement joué, je trouve le fond incroyable. Cette notion de justice, ces gens en prison face à leurs victimes, enfin à des victimes, et cet échange, c'est un très beau film qui restitue ça. Il y a une série dont je parle en ce moment, parce que ça étaye un peu un de mes sujets, qui s'appelle La Fièvre, qui est sortie sur Canal. Alors je trouve que la série est très bien jouée. Et en plus, il y a un moment, il y a une petite séquence qui est hyper intéressante, où il y a une des protagonistes de la série qui commande, sur un sujet très clivant, une étude quantique, une étude quali. Et le mec lui dit... pourquoi tu veux faire l'étude ? On sait très bien la réponse, ça sera 80% non. Et fais-le quand même, s'il te plaît. Donc sur un panel, je ne sais plus, énorme, plus de 100 000 personnes, je crois, un truc comme ça. Et l'étude quanti dit oui et dit, ah mais dans les qualis, par contre, c'est beaucoup moins net et en général, ça veut dire que la réponse sera non. Et je trouve que, enfin, la façon dont elle expose, la façon, enfin, la méthode qu'on emploie, la question qu'on pose et la réalité entre l'intention et les motivations provenant fondent. Là, ça illustre très bien cette opposition qu'on peut trouver si on ne fait pas attention aux méthodes de recherche qu'on emploie. Et un album, moi, j'aime beaucoup M. Et donc, je dirais, je dis M.
- Speaker #2
OK, super. Merci, Sophie. C'était un vrai plaisir. On te souhaite tout le meilleur pour ton équipe. Merci. Et puis ta carrière, ton évolution. Et puis, on continue de se suivre sur les réseaux et en réalité.
- Speaker #1
Merci beaucoup. Merci. À bientôt. À bientôt. Au revoir.
- Speaker #0
Merci d'avoir écouté le podcast Head of Design. L'expérience à vos côtés est incroyable. Et je vous en remercie chaleureusement.
- Speaker #2
Tu veux aller plus loin ?
- Speaker #0
Je te laisse m'ajouter sur LinkedIn. Je serais ravi de pouvoir débuffer avec toi des épisodes. Allez, le club ferme ses portes. J'espère que vous avez apprécié le moment. Et on se revoit très très vite.