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Jacqueline – De l’eau salée aux racines naturistes cover
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HISTOIRES NUES

Jacqueline – De l’eau salée aux racines naturistes

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54min |18/07/2025
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HISTOIRES NUES

Jacqueline – De l’eau salée aux racines naturistes

Jacqueline – De l’eau salée aux racines naturistes

54min |18/07/2025
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Description

🎧 Histoires Nues – Jacqueline : 51 ans de naturisme, la liberté retrouvée

À 82 ans, Jacqueline témoigne avec humour, tendresse et conviction de plus d’un demi-siècle de naturisme. Depuis sa première baignade libre dans les eaux de Sérignan dans les années 70, elle incarne un naturisme sincère et vivant, loin des clichés et des jugements.

Dans cet épisode, elle nous raconte comment cette pratique, née presque par hasard, est devenue une philosophie de vie, un lien fort avec la nature et une source inépuisable de bien-être. Entre souvenirs, anecdotes savoureuses et réflexions sur l’évolution de la société, elle évoque aussi la transmission de ces valeurs à sa fille et aux générations suivantes.


🌿 Partage, évasion, tolérance : trois mots qui résument son regard sur un monde où l’on se retrouve, simplement, soi-même.


🎙️ Histoires Nues, un podcast France 4 Naturisme – à retrouver sur toutes les plateformes d’écoute et sur france4naturisme.com


🎙️ Bienvenue dans Histoires Nues — un podcast produit par France 4 Naturisme.
À retrouver sur www.france4naturisme.com


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur le podcast de France Can Naturisme, un espace où liberté, nature et authenticité se rencontrent. Dans cette série, je vous amène à la rencontre de ceux qui ont fait le choix du naturisme, un mode de vie souvent méconnu et pourtant riche de sens. A travers leurs témoignages, découvrez des histoires inspirantes, des moments de partage sincères et une vision différente de la connexion à soi, aux autres et à la nature. Alors que vous soyez curieux pratiquant ou simplement en quête d'un regard neuf, embarquez avec nous dans ce voyage au cœur du naturisme. Et si cette aventure vous inspire, n'hésitez pas à partager ce podcast et à faire découvrir cet univers à votre entourage. Et à plonger dans l'inattendu ? Allez, c'est parti ! Jacqueline est naturiste depuis 51 ans et je la rencontre pour la première fois au camping Le Sérignan Plage Nature à Sérignan dans l'Hérault. Bonjour Jacqueline.

  • Speaker #1

    Bonjour.

  • Speaker #0

    Première question, est-ce que l'on se tutoie ou est-ce qu'on se vouvoie ?

  • Speaker #1

    Pour moi, c'est tutoiement.

  • Speaker #0

    Très bien, ça me va, c'est parfait.

  • Speaker #1

    En plus, c'est un esprit naturiste.

  • Speaker #0

    En plus, ça tombe bien, c'est parfait. Alors du coup, puisqu'on se tutoie, est-ce que tu peux te présenter s'il te plaît ?

  • Speaker #1

    D'accord. Je suis, je crois, toujours jeune dans ma tête.

  • Speaker #0

    Très bien,

  • Speaker #1

    c'est ce qu'il faut. C'est ce que l'on me dit. Mais pourtant, le mois d'août prochain, j'aurai 82 ans.

  • Speaker #0

    D'accord, ok. Personne ne te voit, mais moi je confirme qu'effectivement, tu ne fais pas ton âge. Oui,

  • Speaker #1

    alors je ne fais pas mon âge, mais j'ai l'impression aussi d'être une vieille bagnole maintenant. C'est-à-dire qu'il y a des pièces à changer, on change les pièces. Par contre, il paraît, et j'en suis quand même consciente, la carrosserie extérieure fait encore de l'effet.

  • Speaker #0

    Ah, c'est très bien !

  • Speaker #1

    Bon. Trêve de plaisanterie, les années sont là quand même, mais il y a tellement de bons souvenirs. Et puis, j'ai encore la chance, contrairement à d'autres personnes, de pouvoir faire ce qui me plaît.

  • Speaker #0

    Ça, c'est très bien. Très, très bien. Du coup, puisque je l'ai dit, tu es naturiste depuis 51 ans. Est-ce que tu pourrais nous parler de ta première expérience de naturiste et surtout, comment ça s'est passé ?

  • Speaker #1

    Alors, comment ça s'est passé ? Déjà... Avant d'être naturiste, je suis devenue sérignanaise, puisque j'étais à la création de ce club. C'était un petit camping familial, créé par le père de l'actuel directeur, Jean-Guy Hamat, donc c'était monsieur Étienne Hamat, et mon mari. Nous étions tout jeunes mariés en 69, je n'y voyais aucune connotation.

  • Speaker #0

    La vision, exactement.

  • Speaker #1

    Rien du tout. Était fan et professeur de karaté, il y restait. Alors lui, c'est 80 ans qu'il a, il est un tout petit peu plus jeune que moi, il a un an et demi moins que moi. Et il venait pour le stage international de karaté qui était organisé au paddock, donc à cet endroit où il y avait quelques pieds de vigne éventuellement. Et puis, très peu d'arbres. On était en plein Cagnard, mais on était heureux. C'était le début des années 70. On avait vécu mai 68 et on venait faire du camping. Mais vraiment, la première expression du camping, on ne se mettait pas debout dans nos tentes. C'était les petites tentes canadiennes, etc. Quand il faisait trop chaud, on était obligé de sortir et on allait avec le sac de couchage dormir sur la plage pour tenir le coup. Et donc, mon mari était au karaté le matin. Et le soir, ils s'entraînaient d'ailleurs à un endroit qui existe toujours, c'est une petite anse un petit peu plus loin, donc à la fin du paddock. Et moi, j'ai toujours adoré l'eau. Et j'ai particulièrement, je ne savais pas ce que c'était que le naturisme, et particulièrement, j'adorais nager nu. Bon, on était à l'époque où les seins nus étaient de rigueur, donc je n'avais sur moi qu'un bas de bikini. J'entrais dans l'eau et puis le bas de bikini, très très vite, il devenait un serre-tête. Et je nageais et je nageais, je fais ce qu'on appelle actuellement du longe-côte, bien avant l'heure. Donc je nageais en direction de Valras. Et c'est ainsi que j'ai découvert, donc là on devait être en 72, donc ça devait être la deuxième, la troisième année qu'on venait à Sérignan. Et on ne savait pas qu'il y avait un camp qui allait s'installer. Il s'est installé en 72. le terrain naturiste, d'un accord entre Étienne Amat et Henriette, son épouse, et de quatre naturistes qui ont fondé le Gymno Club Méditerranéen à l'époque, en 72.

  • Speaker #0

    C'est le premier à cet endroit-là, entre guillemets, parce qu'il y en a d'autres sur la côte méditerranéenne, mais du coup, c'était un des premiers.

  • Speaker #1

    Je pense que c'est un des premiers, mais ça n'est pas le premier, parce que ces gens avaient fui Agde.

  • Speaker #0

    Ah,

  • Speaker #1

    d'accord. Et ils ont créé, je me souviens très, très bien du macaron, ça s'appelait « Naturisme familial et social » .

  • Speaker #0

    D'accord, parce que Agde, du coup, c'était déjà naturiste, et déjà créé...

  • Speaker #1

    À Agde, il y avait un mélange entre naturisme, nudisme, exhibitionnisme, divertinage. Il y avait de tout, tout un mélange. Mais il paraît, moi j'y suis, enfin quand j'y suis allé, ça ne m'a pas plu du tout, mais c'était plus tard. Mais il restait quand même quelques naturistes purs qui ont décidé de venir s'implanter ici.

  • Speaker #0

    Ils ont migré par ici.

  • Speaker #1

    Et donc, cet accord avec Étienne Hamad, le père de l'actuel directeur, qui a donc créé ce club. Au début, moi, je ne savais pas toute cette histoire. Donc, je nage, je fais du longe-côte. Et puis, je m'aperçois en nageant qu'il y avait quelques personnes sur la plage, nues. Il y avait des femmes et des enfants. Il y avait vraiment... Bon, alors je fais un premier aller, un premier retour. Puis après, je me dis, s'ils sont nus, moi, je n'ai pas besoin de remettre mon serre-tête à sa place d'origine. Et c'est comme ça que je suis, et comme je suis, tu vas peut-être t'en apercevoir, mais d'un naturel plutôt bavard. Et encore, c'est rien à côté de ma fille. Et j'ai commencé à parler aux gens qui étaient très sympas et qui m'ont dit, ben voilà, on est. Et à l'époque, il y avait des peintres. Je me souviens, il y avait plusieurs peintres. il y avait Janine Alina, il y avait Philippe Antoine. il y avait des médecins et il y avait même trois prêtres.

  • Speaker #0

    D'accord, ok. Ah oui.

  • Speaker #1

    Ah oui, oui, oui, c'était vraiment... je suis surpris de ça. C'était extrêmement varié, mais ça, on ne le sait qu'après, parce que les gens, en tenue de peau, finalement, on ne voit pas qui est qui. On ne voit pas le procureur, on ne voyait pas qu'il était procureur. J'ai été vraiment emballée par la simplicité de ces gens qui m'ont dit, à ce moment-là... parce que j'ai demandé, j'ai dit c'est drôlement bien mais à l'époque il fallait être parrainé c'est à dire qu'il y avait une sorte de on pourrait dire un accord moral quand même pas un test de moralité mais presque c'était il ne s'agissait pas juste d'appuyer et puis de s'inscrire en ligne dans un centre naturiste non non, on était parrainé par quelqu'un d'accord Voilà. Et j'ai trouvé que c'était tellement bien. J'en ai parlé à mon mari. Et on a même deux ou trois, il y a deux ou trois karatékas qui étaient venus faire un petit tour. Mais ils sont repartis très vite. Ils n'osaient pas, ils se sentaient un peu gênés. Donc, disons que nous, on nous regardait un petit peu parce qu'on a continué. Puisqu'on a 69, 70, 71, 72, on était quand même toujours de l'autre côté. D'accord. Voilà, et on campait et on dormait. Puis il ne faut pas oublier que le club, il n'a pas été créé tout de suite. Il a été créé en 72 seulement. Donc, on est venu, je suis venu en 73. Et là, en étant parrainé par des gens, on a loué à ce moment-là une caravane. Au début, on louait à des particuliers. Et puis, on avait aussi Christian Courcel, qui a été longuement président. du club qui avait aussi lui quelques caravanes mais rien à voir avec les mobiles homes je vous laisse imaginer on avait même des caravanes qui des fois étaient un peu bancales etc c'est toi qui a initié ton mari au naturisme on était naturiste dans l'âme tous les deux nous quand on nageait on nageait nous aussi on était jeunes à ce moment là aussi il avait pratiquement le même goût que moi D'accord.

  • Speaker #0

    Voilà. Ok, ok. du coup puisque tu connais ça depuis très longtemps comment tu définirais le naturisme toi ?

  • Speaker #1

    Pour moi c'est un bien-être c'est un bien-être, c'est proche de je conçois le naturisme surtout parce que là il est en présence de l'eau par contre il me reste ce ne sont pas du tout des freins Pour moi, ce ne sont pas des freins. Mais je n'aurais aucune envie de faire ce que font certains, de faire des randonnées et une partie de raquettes dans la neige en étant à poil. Je ne vois pas du tout l'intérêt. Non. Pour moi, le naturisme, c'est le soleil et l'eau.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Voilà. Le soleil et la peau, le soleil et l'eau directement sur la peau. Le fait d'éviter le contact extrêmement désagréable, pour les femmes, c'est pire encore pour les hommes, du maillot qui est mouillé, on mijote là-dedans, etc. Bon. Par contre, je disais, sans que ce soit un frein, bien que je sois naturiste de longue date, je ne vais jamais à l'épicerie. sans me mettre un paréo.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Je peux aller les seins nus, mais je me mets un paréo. C'est une... Pour moi, c'est une habitude, c'est une seconde nature, ça n'est pas du tout une question de gêne.

  • Speaker #0

    Peut-être que... Après, ça devient presque logique. C'est peut-être une question d'hygiène.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    voilà, exactement.

  • Speaker #1

    Donc, c'est le seul moment. Et puis, bien entendu, on ne va pas... Mais ça, c'était... On ne danse pas non plus à poil. De même qu'on ne va pas mettre de... Alors ça, il y a eu de temps en temps, parce qu'il y avait au début une certaine surveillance. Si des femmes se présentaient avec des sous-vêtements coquins, des strings ou des choses comme ça. ça ne passait pas ici, ça passe à Agde, ça ne passe pas ici. Des piercings dans le sexe, ça ne passe pas ici. Ici, ça a quand même conservé cet aspect familial.

  • Speaker #0

    D'accord. Après, quand je t'écoute parler, j'ai l'impression vraiment qu'il y a ce... Parce que tu me parles beaucoup de l'eau, du soleil, il y a vraiment ce côté, j'ai l'impression, rapport avec la nature qui est très fort, entre guillemets, dans l'élément, dans tout ça.

  • Speaker #1

    Leur rapport avec la nature aussi en passant par les arbres. Parce qu'on ne peut pas dissocier le sérignan plage. C'est tellement arborisé. C'est un plaisir d'avoir les arbres.

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr.

  • Speaker #1

    Et le vent qui souffle dans les feuilles. Ça,

  • Speaker #0

    c'est une autre histoire.

  • Speaker #1

    On a entendu il y a très peu...

  • Speaker #0

    Non, ne t'inquiète pas, il n'y a pas de soucis.

  • Speaker #1

    Il y a peu d'années... Un monsieur qui était gêné parce que le mobilhome que nous avons maintenant, il y avait trop de bruit parce que le vent qui soufflait dans les feuilles et faisait taper quelques branches sur le mobilhome, ça le gênait. D'accord.

  • Speaker #0

    Vous voyez comme... Ah oui.

  • Speaker #1

    Voilà, bon, on rencontre de tout. Mais enfin, ça, cette personne n'est pas revenue.

  • Speaker #0

    L'expérience n'est pas conclue.

  • Speaker #1

    Alors, je disais, le tourisme familial et social. Donc, finalement, en 1974... notre fille est née et on a continué à venir. En 75, on n'est pas venu. Il y a deux années où je ne suis pas venu quand elle était petite. Mon mari, lui, venait toujours pour le stage de karaté, mais il était à côté parce qu'il n'allait pas...

  • Speaker #0

    Oui, il n'allait pas venir ici.

  • Speaker #1

    Et en 77, nous avons emmené... Donc, elle avait trois ans. Nous avons, pour la première fois, emmené notre petite fille donc de 3 ans. On se dit, elle ne va pas trop s'inquiéter. Comme on était sportifs, elle avait déjà vu ses parents nus sans que ça la choque, ni outre mesure. Donc, elle arrive et nous étions accueillis à ce moment-là par un couple paul et odette qui étaient juste à côté et nous avions loué. Alors, cette fois, c'était fini. C'en était fini de la tente. Oui, forcément, avec quand même une petite fille, on avait pris une caravane et qui était une belle caravane. Et c'était la période où les gens avaient construit, c'était une caravane. C'était plus qu'une caravane, c'était presque une petite maison. Ils avaient construit autour un petit peu ?

  • Speaker #0

    Voilà,

  • Speaker #1

    il y avait des petits... Il y avait un auvent, il y avait des canisses, il y avait un barbecue, un vrai barbecue qui était monté en dur. D'accord. Il y avait des fleurs partout.

  • Speaker #0

    Ah oui, c'est au-delà de la caravane.

  • Speaker #1

    Mais c'était en fait comme des petites maisons secondaires, beaucoup de gens de Béziers ou de la région. Et ces gens en été louaient. D'accord. Voilà, ce n'était pas encore le vrai terrain de camping. Et donc la petite arrive, bon évidemment on la déshabille mais ça elle était déjà habituée. Et puis nous pareil, elle ne s'occupe pas tellement de nous. Puis elle va voir la dame d'à côté, donc la fameuse Odette dont je parlais, avec sa poupée. Je revois toujours, il ne faut pas que j'arrête de gigoter. Et elle prend sa poupée dans la main. Elle avait enlevé tous les vêtements de sa poupée.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Et elle dit, Odette, regarde Odette, j'ai habillé. J'ai habillé poupée comme les gens d'ici. Elle n'a pas dit, je l'ai déshabillée. J'ai habillé, voilà. Et ça, c'est resté dans les annales du naturisme. J'ai habillé, voilà, la réaction d'un enfant.

  • Speaker #0

    Et du coup, je rebondis sur ça, elle est toujours naturiste ou pas, elle ?

  • Speaker #1

    Oui, et elle va venir le 9 juillet.

  • Speaker #0

    Ah, je la loupe de peu alors. J'aurais aimé avoir,

  • Speaker #1

    j'aurais aimé discuter avec elle. Alors, un, elle est naturiste. et deux Son compagnon, elle l'a convaincue au naturisme.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Et ils sont naturistes tous les deux. D'ailleurs, puisqu'elle habite Limoges, maintenant, ils ont pris leur licence à Limoges parce qu'ils ont dans le limousin un petit centre de naturisme.

  • Speaker #0

    Oui, parce que j'ai appris qu'on a des licences maintenant de naturisme. Oui, oui. D'accord.

  • Speaker #1

    C'est des choses différentes. il y a le... La licence qui est nationale ou même internationale. Il y a des licences internationales. Et puis, il y a la licence du club. Enfin, l'adhésion au club, au gymnoclub.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Qui est autre chose.

  • Speaker #0

    Quel est l'esprit pour toi, l'état d'esprit, la philosophie du naturisme ?

  • Speaker #1

    Je vais dire, c'est tout bête, mais je vais dire le naturel, sans chichi. sans fausse réponse, sans hypocrisie. On va aussi bien avoir le plombier, le technicien, que, comme je l'avais dit, le procureur, le prêtre, le médecin. Mais personne ne va parler de sa vie. et de son travail. On est ici, on va essentiellement parler « Ah bah tiens, est-ce que tu as vu aujourd'hui ? » « Oh là, les lauriers roses cette année, ils sont magnifiques ! » « Tiens, on a retrouvé ça ! » Là, on va parler des arbres, on va parler de... Qu'est-ce qu'on va parler ? On va parler aussi... « Ah oui, peut-être, est-ce que tu as passé un bon hiver ? » Ça, si quand même,

  • Speaker #0

    on va parler...

  • Speaker #1

    Voilà, des petites choses comme ça. Mais on ne parle pas de ces... Non, on parle du moment présent. Et le moment présent, c'est le soleil, c'est l'eau. Et quand il y a eu la création de la balnéothérapie, ça n'a fait que majorer un esprit qui était déjà là.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Parce qu'avant, l'eau, c'était la mer. Oui, bien sûr. Alors que maintenant, on a plusieurs points d'eau.

  • Speaker #0

    Mais alors du coup, je rebondis sur ça, sur l'eau, parce que c'est vrai que tu m'en parles beaucoup depuis tout à l'heure.

  • Speaker #1

    Rebondir.

  • Speaker #0

    Je rebondis, je rebondis. J'ai l'impression que cet élément, l'eau, c'est quelque chose pour toi qui est vraiment... On ne peut pas le séparer du naturisme. C'est vraiment l'élément où tu te sens bien et où, si j'agrandis ma réflexion, où les natus se plaisent à être. Oui,

  • Speaker #1

    mais ce n'est pas uniquement ça. Mon amie qui est à côté est naturiste et elle habite dans un petit village où il y a de l'eau quand même puisqu'il y a une piscine. Mais enfin bon... Elle est dans un petit village, une petite ville quand même, on va dire, pas simplement un village. Et chez elle, elle peut vivre. Moi, je ne vivrais pas, mais je ne me vois pas en région parisienne. En plus, avec les voisins et tout, je ne vis pas nature chez moi. Je ne sais pas bien.

  • Speaker #0

    Et est-ce que ça te manque, ça ?

  • Speaker #1

    Non.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Ça ne me manque pas parce que ce sont deux vies totalement différentes. D'accord. Il y a deux vies. Je vais même dire... Bon. j'ai voyagé beaucoup, je continue encore à voyager beaucoup mon mari travail dans un club de vacances en Corse qui n'est pas natu en Corse il y a des clubs naturistes oui j'y étais il n'y a pas longtemps d'ailleurs, lequel ? à Rivabella c'est beau Rivabella avec les flamants roses; ils sont toujours là. on les a vu passer,

  • Speaker #0

    ils ne se sont pas posés ils ont juste passé au dessus mais

  • Speaker #1

    Mais... Et la différence, alors certaines personnes disent, moi je ne pourrais pas, je ne pourrais pas. Pour moi, c'est deux choses différentes. Là-bas, effectivement, on met un maillot. On met un maillot, ben oui, on met un maillot. Mais dès que je sors de l'eau, j'enlève le maillot et je me sèche parce que je ne supporte pas de rester avec un maillot humide. Et si j'ai vraiment envie de nager, on prend le bateau et on va nager ou on va dans une crique à côté. On va dans un terrain, il y a des terrains natus partout aussi. bon mais Je ne fais pas, comment dire... Oui, parce que dès le début, je ne vois pas l'intérêt de faire du naturisme simplement pour se mettre à poil dans des conditions qui ne... Quand j'ai vu une émission où il y avait des randonnées à raquettes avec la neige autour, des gens qui avaient les raquettes, les chaussures, les chaussettes, etc. Et qui avaient un bonnet et par contre qui étaient à poil. Mais quel est le plaisir de se mettre à poil ?

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Surtout qu'en plus, le soir, quand il fait froid, on est quand même les premiers prévenus. Oui, c'est la première.

  • Speaker #0

    Je me doute bien.

  • Speaker #1

    Voilà. Donc, moi, effectivement, pour moi, le naturisme, c'est le soleil, c'est le soleil, c'est l'eau, c'est la liberté et c'est la nature. Donc, pour moi, c'est indissociable aussi d'un lieu qui soit, c'est presque un paradis terrestre, on devrait dire, un lieu qui soit végétalisé, arboré, naturel.

  • Speaker #0

    Alors du coup, ça me fait rebondir sur ça, c'est ce que tu me parles du coup, tu vois la première fois, tu te baignais nu, et puis tu aimes bien te baigner nu. Ça c'était une attitude. Voilà exactement, ton mari aussi, etc. Donc du coup, ça m'amène à cette question de savoir comment tu te sens, toi, quand tu es nue justement.

  • Speaker #1

    Bah j'y pense même plus. Je me sens bien, j'ai dit que pour moi c'est un bien-être, dès qu'on arrive. Mais dès qu'on arrive, même quand je sors du TGV et j'arrive chez mon ami à Servian, première chose, le jean, tout est enlevé et à la limite, on met un pareo, c'est tout.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Je commence à revivre.

  • Speaker #0

    Ah, voilà.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    D'accord. Du coup, tu prends ça vraiment comme une pause un petit peu dans ta vie de tous les jours. Ça se permet presque de... de... régénérer, entre guillemets, de te...

  • Speaker #1

    Et ce que j'ai oublié aussi de dire, et qui est très important, parce que c'est ce qui m'avait accroché quand j'ai commencé sur la plage à parler à ces gens, parce que je ne connaissais pas au début, cet esprit qui est un esprit d'ouverture et de tolérance.

  • Speaker #0

    Tu l'as vraiment découvert dans le naturisme.

  • Speaker #1

    Là, je l'ai découvert dans le naturisme.

  • Speaker #0

    Et du coup, c'est toujours d'actualité, ça ou pas ? Cette tolérance, comme tu parles ?

  • Speaker #1

    Est-ce que l'actuelle société a quelque chose à voir avec la société d'il y a même ne serait-ce que 20 ans ?

  • Speaker #0

    J'aime beaucoup cette réponse.

  • Speaker #1

    Mais oui,

  • Speaker #0

    voilà. Non mais c'est la vérité, oui, bien sûr. Qu'est-ce que ça a apporté pour toi le naturisme dans ta vie ?

  • Speaker #1

    Aussi peut-être le fait de pouvoir en... Le fait de pouvoir en parler. Au début, on n'en parlait pas.

  • Speaker #0

    C'était tabou ou quoi ?

  • Speaker #1

    Ah oui, on n'en parlait pas.

  • Speaker #0

    Même avec ta famille ou tes amis ?

  • Speaker #1

    Ah oui.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Oui, parce que ça me tient d'un seul coup, il me revient une petite anecdote. On avait, c'était, bon, c'était devenu des amis, parce que c'était les parents de la copine d'école.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Donc, de notre fille. Et comme lui travaillait, il était responsable de la coopérative des PTT, le monsieur. Il nous donnait des... Enfin, on pouvait lui donner nos photos. On prenait des photos avant dans le temps, mais des photos entre nous.

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr.

  • Speaker #1

    Donc, on avait des prix. Et je me souviens qu'à un moment donné, je lui donne les photos. Et puis, je lui demande, tiens, tu les as ? Il dit, je les ai données à Thérèse. Et c'était étonnant. Et Thérèse avait demandé, alors que normalement, ils nous les déposaient, avait pris les photos pour regarder à l'intérieur. Alors, je lui ai dit, écoute, pour voir les photos, puisqu'elle savait, parce que les gamines avaient parlé, qu'on était nus. Moi, je lui ai dit, mais tu pensais à quoi ? Qu'est-ce que tu voulais voir ? Tu voulais voir la quéquette de Max ou quoi ? Est-ce que tu... Ah oui, mais tu sais, quand même, moi, je voulais voir. Vous voyez, l'esprit des gens.

  • Speaker #0

    Il y avait un peu le voyeurisme et la curiosité.

  • Speaker #1

    Mais curiosité malsaine. Oui,

  • Speaker #0

    c'est ça, tout à fait.

  • Speaker #1

    D'imaginer, ça m'avait vraiment énervé. Et la fille aînée qui, elle, se prenait, avait la tête grosse comme ça. Et vous lui avez dit, oh oui, mais ce n'est pas hygiénique du tout. Alors, vous allez sur le sable. Et oh là là. Donc, c'était vraiment des antilles. lui alors là le père Il dit, oh, chacun fait ce qu'il veut, lui, c'était la... Mais bon, ça, c'est l'exemple quasiment général des gens qui ne connaissent rien au naturisme, mais qui le jugent.

  • Speaker #0

    Oui,

  • Speaker #1

    bien sûr.

  • Speaker #0

    Et même déjà dans la... Tu parlais de mai 68, on sait ce qui s'est passé en France, etc. Il y avait quand même une libération de la pensée, du comportement, etc. Et même déjà à l'époque, il y avait quand même des barrières aussi fortes dans cette période-là, parce que ça a été une petite période courte, on va dire. Et pour moi, en fait, qui ne suis pas de mai 68, qui suis plus jeune, j'ai l'impression qu'il y a eu une période où vraiment il y avait une liberté absolue. et en fait quand je t'entends parler J'ai l'impression que non, en fait, il y avait quand même des codes qui étaient...

  • Speaker #1

    Il y avait des codes encore plus durs. Bon, alors, je vais aller un petit peu plus loin dans ma vie parce qu'il n'y avait pas que le naturisme. Donc, je suis une 68arde et j'ai vécu mes 68 à la fois côté fac.

  • Speaker #0

    Ah oui, d'accord.

  • Speaker #1

    Parce que j'étais en fac et en même temps, j'avais un mi-temps d'enseignement en terminale pour essayer de faire bouillir la marmite. Oui, bien sûr. Parce qu'à l'époque, quand se présentait à diplôme égal un homme ou une femme... On prenait la femme comme la barantine et l'homme comme chef de labo. Donc, j'ai mis deux ans à attendre d'avoir un poste de maître de conf.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Et entre-temps, je me suis lancée, j'avais pris un lancement. Donc, ce que je veux dire, c'est que mai 68, je l'ai vraiment vécu des deux façons. Et j'ai vu des choses qui m'avaient mises hors de moi. Il ne faut pas oublier qu'il y avait mai 68, mais il ne faut pas oublier qu'il y a eu l'IVG. Et moi, je travaillais au planning familial. Donc, j'ai un esprit un peu particulier qui était un esprit, disons, de... Et c'est aussi l'esprit un peu des chercheurs, puisqu'au début, je me destinais à la recherche, de vouloir avancer et de se poser chaque fois des questions, des questions en plus.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Mais il y avait... Je ne sais pas comment dire. Parce que... Il y avait des blocages absolument terribles. En travaillant au planning, j'étais hôtesse. J'ai une dame, c'était une portugaise justement, une jeune femme portugaise qui était venue, elle était accompagnée par sa patronne, c'était une femme de ménage, et elle était encore enceinte. Et ça ne pouvait pas durer parce qu'elle était enceinte. Et quand on lui a proposé, à l'époque c'était le diaphragme, « Ah mais moi il n'est pas question, moi je suis chrétienne, je crois en Dieu, et il n'était pas question, elle préférait. » Alors c'est des choses comme ça qui me révoltaient. Elle dit « Moi je sais ce que je fais, mais bon elle avait son aiguille à tricoter, et elle savait ce qu'elle devait. » Mais voilà ce qu'on avait.

  • Speaker #0

    C'était net,

  • Speaker #1

    mais c'était... Voilà. Avant que l'IVG ne soit, et que Simone Veil, femme remarquable, arrive à faire passer, et elle, qu'est-ce qu'elle a subi comme remarque et comme remarque haineuse ? Et à l'Assemblée, donc, on y était, puisque c'était l'époque où on participait à tout. Maintenant, je me suis calmée. Et il y a un grand monsieur qui s'est levé parce qu'elle se faisait huer par les députés. Il y a un grand monsieur qui s'est levé. Et ce grand monsieur, qui était-ce ? C'était Jacques Chirac.

  • Speaker #0

    D'accord, ok. Ah oui ? D'accord.

  • Speaker #1

    Et c'est lui qui a dit, nous faisons passer une loi.

  • Speaker #0

    laissez parler votre ministre de la Santé.

  • Speaker #1

    Il avait déjà le charisme.

  • Speaker #0

    Mais ça pour dire que ce n'était pas... Mai 68, Peace and Love, ça n'avait rien de la liberté. Au contraire.

  • Speaker #1

    Mais du coup, justement, par rapport à ça, pour revenir par exemple au naturisme, est-ce que... Parce que quand je regarde un petit peu les créations des différents établissements, j'ai l'impression que c'est un peu dans cette période-là. Donc du coup, la question que je me pose, c'est, est-ce que c'est tous les établissements qu'il y a, comme ici en fait au Sérignan, est-ce qu'il a été créé par forme de rébellion post-68-art, ou non, en fait c'était l'état d'esprit du moment ? Non, je pense que c'était... En fait, est-ce qu'on était naturiste ? Un peu par rébellion par rapport à la société et dire on est des jeunes et puis voilà, les anciens, voilà.

  • Speaker #0

    Non, alors je ne pense pas du tout que c'était par rébellion parce qu'il y avait des personnes. Je me souviens que quand nous, nous étions très jeunes, il y avait un couple de personnes déjà âgées. Ils étaient magnifiques avec des cheveux blancs et il y avait des peintres aussi. Il y avait deux peintres. Ce n'était pas des gens qui étaient très jeunes.

  • Speaker #1

    Non, mais c'est intéressant parce que...

  • Speaker #0

    il y avait... Beaucoup de personnes qui avaient un pied-à-terre ici, qui étaient des gens de la région ou de Béziers, et petit à petit d'autres qui sont venus.

  • Speaker #1

    Et qui sont arrivés au fur et à mesure. Voilà.

  • Speaker #0

    Le procureur de la République, quand il est arrivé, c'était aussi vers les débuts.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Oui. Et on avait des médecins. Alors, il y avait un prêtre qui venait, le père Bruno.

  • Speaker #1

    après ça ça va oui bah ouais et pourquoi est-ce surprenant mais parce que alors parce que alors je vais alors j'ai l'explication pourquoi ça me surprend parce que justement j'ai fait un interview il ya quelques temps de ça justement avec avec un italien et nous avons beaucoup parlé en fait des blocages qui avait eu notamment en italie dû à la religion en fait et lui par exemple a dû partir la première sa première expérience nature même s'il Il l'était profondément en lui-même. Ça a été en Croatie, parce qu'en Croatie, c'était un petit peu plus libéré, on va dire, la manière de faire. Mais le poids de la religion en Italie était tellement fort qu'il ne pouvait pas être nu en Italie. En fait, par rapport à la religion, c'était... Quasi impossible. Donc, c'est pour ça que...

  • Speaker #0

    Donc, ils étaient ici à sérignan. Donc, je suis surpris. Nos copains qui ont été les premiers adeptes étaient des Italiens.

  • Speaker #1

    D'accord. Ah ben voilà. Mais je suis surpris du coup que tu me dises qu'il y avait un prêtre.

  • Speaker #0

    La religion italienne et les prêtres ici du coin ne sont pas du tout les mêmes. D'accord. Alors, le père Bruno, je ne sais pas si mon ami l'a connu. Le père Bruno, il était dans la Pampa. Il venait avec une douzaine de jeunes.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Comment les définir ? Disons, de jeunes, que les gens n'aimaient pas voir beaucoup.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Et ils les amenaient ici, ils faisaient à manger, tout le monde. Et à un moment donné, même beaucoup de personnes ou de vieux d'ici, qui étaient un peu des vieux grincheux, si jamais ils trouvaient quelque chose qui manquait dans leur frigo, peut-être à l'extérieur, ils accusaient évidemment les jeunes. Voilà. Donc, il y avait ce prêtre-là. Et puis, il y en avait un autre que je connaissais bien aussi, parce que c'était celui à qui on a loué pendant cinq ou six ans, la caravane. D'accord. Lui, il était de Clermont-Ferrand. OK. Et il avait deux caravanes, une toute petite et puis une plus grande.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Et la petite caravane, c'était la caravane dans laquelle il disait la messe. Il y a eu cet hiver, il y a eu un mariage naturiste célébré ici.

  • Speaker #1

    Voilà. D'accord.

  • Speaker #0

    Il y avait l'oncle de... L'oncle de Marie-Ange, l'un de nos amis de longue date, était un prêtre. Il a terminé, il était l'aumônier de l'abbaye de Foncerane.

  • Speaker #1

    D'accord,

  • Speaker #0

    mais ça veut dire... Il y a des prêtres ici.

  • Speaker #1

    Mais ça veut dire que du coup, tu es en train de me dire qu'à l'époque, il y avait un prêtre qui faisait la messe tous les dimanches.

  • Speaker #0

    Oui, il la faisait...

  • Speaker #1

    Dans une caravane ? Oui. Dans un camp de touristes ? Oui. Je trouve ça exceptionnel, je trouve ça génial.

  • Speaker #0

    On fait des tas de choses dans un camp naturistes, qui peut-être ne sont pas toutes recommandables.

  • Speaker #1

    On ne m'avait jamais dit qu'il y avait eu un prêtre naturiste.

  • Speaker #0

    Mais il y en a eu plus. Les gens qui avaient envie d'assister à une messe, ils allaient, il y avait cette petite messe dans la caravane.

  • Speaker #1

    Mais je trouve que c'est un très bel état d'esprit et une très belle ouverture.

  • Speaker #0

    Tout ça pour revenir sur le fait que, ici, c'est un petit paradis. Ça tient à cette fameuse nappe phréatique qu'il y a là-dessous. C'est le système de l'évapotranspiration qui a fait une nature magnifique.

  • Speaker #1

    Oui, c'est très luxuriant. Honnêtement, pour ceux qui ne sont jamais venus ici, on peut le dire. même Parce que je sais que de l'autre côté, on a du coup un camping traditionnel, textile entre guillemets. Et même ce camping-là, il est vraiment super vert, c'est très luxueux. Comparé à d'autres endroits, tu sens que la nature est vraiment présente et ils font attention à ça, j'ai l'impression.

  • Speaker #0

    Oui, il y a ça, il y a aussi quand même cet esprit, l'esprit naturiste qui... qui quand même est...

  • Speaker #1

    Oui, qui perdure.

  • Speaker #0

    Voilà,

  • Speaker #1

    Qui perdure cet esprit. Oui, oui. Et du coup, pour revenir justement à cet esprit-là, Natu, et puis surtout à toi, Jacqueline, est-ce que le naturisme a changé ta perception du corps ? Autant le tien que celui des autres, ta vision de l'autre, ou pas du tout ?

  • Speaker #0

    C'est un peu une colle. Si, j'ai quelque chose de très important, j'avais oublié de le dire. J'ai dit que j'avais été dans l'enseignement, j'étais professeur de sciences.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #0

    Et je me suis retrouvée. Je me suis retrouvée.

  • Speaker #1

    Je sens l'anecdote.

  • Speaker #0

    Une année, je me suis retrouvée avec... La petite était là, oui, bien sûr, quand même. Et je viens chercher la petite parce qu'au début, ils faisaient une... Ils appelaient ça Baby Disco. avec Nounours, c'était mignon comme tout, et puis vers 20h, 19h30, Nounours disait bonsoir les petits, on reprenait les petits, donc moi je viens chercher ma gamine, et puis après je repars, et il y avait évidemment à partir de 21h ou 21h30, c'était plus la baby disco, mais on dansait sur la place, où il y a maintenant la balnéo. On dansait comme ça. Sur la place, il y avait aussi la pétanque. C'était petit encore, ce n'était pas du tout... Et je reviens et puis j'entends « Mais c'est Madame Touchard ! » Je me retourne, deux élèves pour commencer, les deux sœurs. « Ah oui,

  • Speaker #1

    mais on est là,

  • Speaker #0

    il y a un tel ! » Deux autres. Et finalement encore, j'ai eu cinq élèves. je me suis dit aï aï aï oui, personne n'a été, alors, elles logeaient, elle était au textile, mais elle venait, pourquoi elle venait ici ? Parce que c'était beaucoup plus, comme je disais, c'est beaucoup plus sympa, c'est plus sympa chez vous, voilà, ça c'était la vie de très jeune et autre chose alors qui est là, qui est vraiment énorme, enfin, sans jeu de mots, parmi mes élèves, il y en a une plus âgée que j'avais eu mais alors au tout début et cette fille, Elle était absolument obèse.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Voilà. Et puis, elle s'est prise d'amitié pour moi. Et bon, c'était même un peu gênant parce que des fois, sa mère, elle attendait toujours de savoir ce que j'allais dire ou de demander. Bon, c'était un peu gênant vis-à-vis. Et puis, moi, j'avais trouvé la solution. Je lui disais, tiens. comme on sortait beaucoup avec mon mari, je la prenais comme elle faisait du babysitting. Elle gardait la petite. Et donc, une fois, j'ai dit, ça serait très bien si tu veux, je t'emmène en vacances.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Je t'emmène en vacances et comme ça, tu surveilleras puisque lui, Max, il doit aller au karaté. Il a des réunions, tout ça.

  • Speaker #1

    Mais elle était au courant ?

  • Speaker #0

    Oui. Mais elle, elle était... énorme, vraiment énorme, 19 ans énorme, avec un ventre qui, alors à 19 ans, qui lui cachait le sexe. Le ventre, elle était vraiment très sportive quand même. On faisait du ski ensemble déjà, mais elle disait je ne veux plus aller sur la plage, sur les plages en maillot. Tout le monde me regarde. Je l'ai amené ici. Elle est encore d'ailleurs très blonde, blonde comme moi. Ma fille aussi. On pensait que c'était ma fille aînée.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Mais tout le monde ici, les gens et elle s'est sentie à l'aise. Elle, elle s'est transformée complètement. Et les gens ne la regardaient pas. On disait simplement, tiens, Anne-Marie, la fille de Jacqueline, elle a un problème hormonal. Voilà, on pensait que c'était... D'accord. Mais tout, pas de jugement. Ça, c'est quand j'ai dit c'est énorme. à double mot. Pour elle,

  • Speaker #1

    ça a été une forme de liberté.

  • Speaker #0

    Pour elle, oui. Et elle, elle est revenue après, elle-même, elle a eu deux jumelles, elle est revenue avec ses jumelles qui étaient toutes petites. Mais par contre, son mari portugais, lui, n'a jamais voulu venir ici. Donc ils sont venus, c'est eux qui étaient venus au Clos de la Grandjette quand le Clos de la Grandjette était une pustule entre deux terrains natus. C'était un truc complètement dingue. Voilà.

  • Speaker #1

    Du coup, ça amène à cette question-là. Est-ce que tu trouves que le naturisme, c'est développer avec le temps ?

  • Speaker #0

    Alors, développer, ça veut dire quoi ? Développer en nombre, oui. Il y a de plus en plus de monde. Maintenant, développer en esprit, non. Ah, je suis catégorique. En esprit,

  • Speaker #1

    non. En esprit, voilà. En nombre, je sais que c'est une augmentation, ça je suis d'accord. Mais en esprit, toi, tu trouves que non, ça c'est… Non. Et au contraire, ça a régressé, tu penses, l'ouverture d'esprit ou ce qu'était le naturisme de base ?

  • Speaker #0

    Non, pas régressé, mais l'évolution de la société est telle que maintenant, beaucoup de gens ne sont que des consommateurs. Donc ils viennent ici, pourquoi ? Parce qu'ils vont avoir une balnéo où ils seront nus. D'accord. Voilà, donc ils vont consommer une balnéo nue, voilà, et ils sont bien. Mais ils viennent parce qu'ils sont bien. Ils ne viennent pas parce que dans leur esprit, c'est pour être natu.

  • Speaker #1

    Alors, est-ce que du coup, ils sont naturistes ou ils sont nudistes ? On m'a expliqué qu'il y a une différence entre les deux.

  • Speaker #0

    Oui, mais je pense quand même qu'ils sont naturistes, parce qu'ils sont quand même entraînés. Attendez, on est contagieux, nous, avec notre esprit natu.

  • Speaker #1

    Je ne sais pas, je verrai à la fin de l'interview. Donc,

  • Speaker #0

    ils vont quand même prendre un petit peu de l'esprit natu.

  • Speaker #1

    D'accord. Oui,

  • Speaker #0

    je pense. Je pense. Et on a même des choses. Il y a quand même aussi un avantage. Le fait que ça, c'est une... Je crois que c'est... À mon avis, c'est unique. L'originalité de ce camping qui est à la fois natu et textile. Je n'en connais aucun autre. D'accord. Les autres sont ou textile ou natu, mais pas les deux. Alors, on est arrivé parce qu'avec... Les familles qui grandissent, il va y avoir les enfants, la famille était nature et tout, et puis la fille va épouser un monsieur et ils auront des enfants. Et le monsieur qu'elle épouse, il n'est pas nature du tout, c'est le cas justement. Et dans ces conditions, les grands-parents qui étaient nature ne verraient plus leurs petits-enfants. Or, qu'est-ce qui se passe ? ils vont prendre un mobilhome ou un chalet ici au textile. Ils viendront tout le temps qu'ils veulent, ou sur la plage, ou à la piscine nature ou à la balnéo. Les parents qui ne sont pas natus laisseront les grands-parents faire... Ils se retrouveront pour manger ensemble là-bas. Mais ceux qui ne sont pas natus viendront à la balnéo l'après-midi. Donc il y a ce partage Et maintenant on n'entend plus On n'entend plus les gens dire Ils vont pas dire on va chez les cunus Ils vont dire on va à la balnéo

  • Speaker #1

    Ça fait une grosse différence

  • Speaker #0

    C'est tout à fait autre chose Le cunu avec A la fois ce mépris Cette rigolade Grâce et le fait de penser Qu'on baisse tous Que c'est un baisodrome meh. C'était le même esprit qu'il y avait. J'ai travaillé un petit peu au Club Med, pas très longtemps, mais on considérait à l'époque le Club Med style les bronzés. D'accord. Dans le temps, c'était ça.

  • Speaker #1

    Ça avait l'air sympa.

  • Speaker #0

    Ah ben c'était hyper, il n'y a pas plus sympa. Qu'est-ce que c'était inconfortable, mais qu'est-ce que c'était sympa. Et pour beaucoup de gens, le Club Med c'était...

  • Speaker #1

    Le baisotdrome, oui. Il faut dire que dans le film Les Bronzés, il y a même 40 000 références là-dessus.

  • Speaker #0

    Bien sûr, bien sûr. Mais enfin, c'est un film, on en rajoute. Pour beaucoup de gens aussi, les natus, c'est des gens qui baissent tout le temps. Oui,

  • Speaker #1

    bien sûr.

  • Speaker #0

    Et comment tu fais ? Et toi, comment ça t'a fait tout bizarre ? Je dis oui, ça m'a fait bizarre. La première fois, on est arrivé en voiture. et que j'ai vu un monsieur qui était au même niveau que moi, j'avais plein feu sur eux. Effectivement, ça m'a un peu surpris. Puis après, on ne regarde plus.

  • Speaker #1

    Du coup, je rebondis sur cette histoire du monsieur. Quelle a été ta première impression ? Parce que tu me disais que tu te baignais nu, donc il n'y avait pas l'idée de l'établissement en lui-même. Du coup, ça t'a fait quoi la première fois ? T'as la première impression quand t'es arrivé là, hormis ce monsieur qui était à la fenêtre ? C'était quoi ta première impression de rentrer dans un établissement où tu savais qu'il n'y allait pas avoir des gens qui étaient là comme voyeurs ?

  • Speaker #0

    Pour moi, ce n'était pas du tout une première. La première, c'était de ne plus être sous l'attente. Parce que sinon, je venais pendant 2-3 ans, je venais les voir. Les gens discutaient avec eux, je venais sur la route sans arrêt.

  • Speaker #1

    Oui, mais tu venais, mais tu repartais. Là, la différence, c'est que tu es arrivée au bout de trois ans et tu n'es pas reparti en fait. Donc du coup, c'était quoi ton... Comment tu t'es senti en fait en restant ici ? J'ai l'impression que ça faisait un...

  • Speaker #0

    La première fois, qu'est-ce que c'est drôlement confortable, qu'est-ce que c'était bien. On avait un coin qui était à l'ombre et on avait de la vraie pelouse. Qu'est-ce que c'était bien. Tout était... Non, c'était vraiment un... Pour nous, quand on est arrivé et qu'on a dormi ici et mangé ici, au lieu de retourner de l'autre côté, là, on s'est dit, on est bien, on est chez nous.

  • Speaker #1

    Comment tu te sens du coup quand tu viens ici ?

  • Speaker #0

    Toujours très bien. On compte les jours en plus pour venir.

  • Speaker #1

    Tu fais avec, même toutes les deux, d'autres établissements de nature ou non ? Ou c'est vraiment que le Sérignan Plage Nature qui… Comme tu m'as dit tout à l'heure, tu m'as dit que c'était un petit paradis.

  • Speaker #0

    En tant qu'établissement et en permanent, oui, c'est le seul. Il m'est arrivé d'aller ailleurs pour passer une journée. Il y a eu aussi la grande cosse. Il y en avait un deuxième aussi qui était bien. Mais ce n'est pas tout à fait pareil qu'ici, mais qui était bien aussi.

  • Speaker #1

    Oui, parce qu'il y a aussi l'état d'esprit des patrons, entre guillemets. Peut-être qu'il y a un rapport qui se passe. J'ai bien vu. On n'arrive pas. Ça prenait bien.

  • Speaker #0

    Et puis sinon, je suis allée aussi de temps en temps. En Corse, j'en ai fait un, deux, trois, quatre, quatre ou cinq. Et alors même des petits centres natus qui sont en montagne, dans le torrent, avec les piscines naturelles. Et là, on retrouve le même esprit.

  • Speaker #1

    Oui, d'accord.

  • Speaker #0

    Le même esprit qu'ici, à l'origine. Mais là, c'est quand c'est des toutes petites piscines. structures d'accord alors quand c'est des grandes structures et que ce sont des bâtiments et finalement des sortes de maisons et d'immeubles ça ne me plaît pas d'accord du coup là tu es dans une caravane ou un mobile home mais c'est un mobile home qui est comme une caravane quoi il ya une petite terrasse devant c'est bien d'accord il est plus rustique que celui ci Il y a un figuier devant, il y a des arbres partout.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que tu aimerais partager de ce lieu, du Sérignan-Plage ? Qu'est-ce que tu aimerais nous partager de ce lieu que tu affectionnes plus particulièrement ?

  • Speaker #0

    Je crois que j'ai déjà dit que c'était cette communion avec la nature, avec les arbres. Moi, je suis très... Je fais un petit peu de peinture. Dans mes peintures, il faut toujours qu'il y ait des arbres.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Je suis très... Voilà.

  • Speaker #1

    Donc au Sérignan, vu le nombre d'arbres qu'il y a...

  • Speaker #0

    Voilà. Donc déjà, il y a ça. Mais il n'y a pas que les arbres. Il y a les arbres, il y a l'eau. La balnéo, c'est une merveille aussi. Je ne sais pas, mais le contact avec les gens, le fait de retrouver des gens qui reviennent parce que les anciens reviennent. D'accord. Ça, c'est quand même un signe si les anciens reviennent.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'on peut parler du coup d'une... communauté ou non ?

  • Speaker #0

    En quelque sorte, oui, mais le mot communauté ne me plaît pas beaucoup. Non, je ne sais pas qu'est-ce qu'on pourrait trouver d'autre, un autre mot que communauté.

  • Speaker #1

    Peut-être une bande de copains qui vous retrouver à chaque fois ici.

  • Speaker #0

    C'est un peu cet esprit-là, oui, oui, c'est ça. Oui, oui.

  • Speaker #1

    Et pourquoi faudrait-il venir à...

  • Speaker #0

    Partage, tiens, voilà, partage. J'aimerais bien ce mot-là, mettre le mot partage. Parce qu'on partage, on partage un apéro, on partage une soirée, il y a beaucoup de partage. Je crois que ça, c'est aussi attaché au... C'est attaché au naturisme. Partage et évasion. D'accord. C'est deux mots peut-être qui...

  • Speaker #1

    Dire quoi par évasion ?

  • Speaker #0

    Par évasion, c'est... Moi, je suis dans le 93, c'est la seine saint denis. Quand je parle d'évasion, c'est avec un E majuscule.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Le bruit aussi. Ici, tout est calme. Mais le soir, il y a des animations. Mais on n'entend pas. Ce n'est pas ici, c'est un petit peu... Ici, c'est le terrain de camping, donc il y a plus de piste. Mais là-bas, c'est très, très calme. On fait la sieste. À l'heure de la sieste, on n'entend pas. Vous voyez, ce calme et le bruit du vent dans les arbres.

  • Speaker #1

    On revient aux arbres.

  • Speaker #0

    Dans les feuilles. Voilà, on revient aux arbres. Mais c'est vrai que ça compte beaucoup. Et puis aussi, la beauté des jardins ici. Je ne sais pas combien de jardiniers il y a maintenant pour entretenir.

  • Speaker #1

    Le site en lui-même du coup.

  • Speaker #0

    C'est assez énorme, mais la beauté de ce... Tout l'hiver, ils y travaillent. On est vraiment... Quand je parle d'un petit paradis terrestre, je pense que la nature occupe une place essentielle. Et alors aussi un esprit... Notre Pascal à la petite supérette, lui, il n'est jamais nu, pourtant. Il a un esprit naturiste à 100%

  • Speaker #1

    Mais il n'est pas naturiste Ou si ? En dehors du travail je parle Ça je n'en sais rien,

  • Speaker #0

    je ne lui ai pas demandé Ça je ne lui ai pas demandé

  • Speaker #1

    De même à toi

  • Speaker #0

    On va lui demander si en dehors du travail

  • Speaker #1

    Oui c'est pour ça Il pourrait par exemple

  • Speaker #0

    Parce que lui il voit

  • Speaker #1

    Oui pour le coup du coup t'as répondu à ma question parce que je voulais savoir qu'est-ce que tu pourrais dire aux autres pour les faire venir au Sérignan plage nature mais je pense que tu as déjà répondu en expliquant cette tranquillité surtout la beauté du site si j'ai bien compris et puis de toute façon quand on arrive pour la première fois le partage,

  • Speaker #0

    l'évasion et je terminerai peut-être là-dessus de tolérance, quand je disais tolérance Finalement, la tolérance, c'est accepter parce que la liberté de chacun, elle s'arrête au moment où elle empiète sur ses autrui. Voilà, donc ça nous entraîne. C'est pour ça que je préfère ça à communauté. Parce que communauté, c'est trop réducteur. Et je suis persuadée que certaines personnes le prennent de façon... Il y a des gens qui ont certainement un esprit communautaire. C'est possible qu'il y en ait, mais ce n'est pas moi. Ah,

  • Speaker #1

    autour du naturisme, tu veux dire ? Oui, je suis... D'accord, ok.

  • Speaker #0

    Oui, parce qu'on en a vu...

  • Speaker #1

    Tu veux dire des extrémiste du naturisme ?

  • Speaker #0

    Oui, parce que je me souviens au tout début, quand on était peut-être mal vus des textiles à côté, mais je me souviens de... Il n'y a qu'un seul mot qui me vient à l'esprit, mais tant pis, je vais le dire. Oui. De... connards de naturistes, mais de connards plus plus plus, qui étaient, qui déclenchaient une haine contre les textiles, jusqu'à le soir, à les pisser au-dessus de la... Non, mais enfin...

  • Speaker #1

    Ah oui, à ce niveau-là, quand même. Non,

  • Speaker #0

    mais ça, j'ai dit connards. D'accord. Quelques exceptions, quoi, mais enfin, bon.

  • Speaker #1

    Oui, parce que là, on est loin de tout ce qui est tolérance, liberté, partage...

  • Speaker #0

    Voilà, c'est ça qu'il y a. De toute façon, rien n'est...

  • Speaker #1

    Après, dans ce monde, il y a toujours plein de cas de figure.

  • Speaker #0

    Rien n'est... Bon, même chez les natus, il peut y avoir de temps en temps des gens qui ne sont pas bien dans leur tête.

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr.

  • Speaker #0

    Voilà, c'est...

  • Speaker #1

    Bon, du coup, je te pose la dernière question. On a pas mal discuté, toi et moi. J'ai appris beaucoup de choses, en plus. Quel conseil tu me donnerais ? Parce que je ne suis pas naturiste. Pour tenter de vivre cette expérience.

  • Speaker #0

    Alors moi, je dirais déjà te laisser aller et venir à la plage. Te laisser aller, faire ce qui te plaît. Tu verras comment... Oui, bien sûr.

  • Speaker #1

    On revient avec l'eau. Après, je dois dire qu'à chaque fois que j'ai discuté avec des personnes... On est souvent revenu sur l'eau et soi-disant que l'eau est très libératrice en soi. C'est que l'on rentre habillé, mais on sort naturiste. Parce qu'il y a une liberté dans l'eau que l'on ne retrouve pas ailleurs. Et quand on ressort de cette eau là, en fait, c'est bien, on passe à autre chose. Tout le monde m'a dit ça.

  • Speaker #0

    Et on se love de nouveau dans l'eau. C'est le retour au liquide amniotique. on revient c'est pas faux non mais moi je dis le conseil c'est de te laisser aller ne pas partir en te posant de questions en se disant qu'est-ce qui va se passer, est-ce qu'on va me regarder est-ce que moi ça va aller est-ce que je ne vais pas avoir un problème si une belle fille passe devant chez les jeunes, parce que c'était ça aussi les problèmes chez les jeunes si tu penses à tout ça, peut-être que tu vas les avoir les problèmes voilà Mais finalement, si on se laisse aller, on n'y pense plus et on ne voit plus.

  • Speaker #1

    Bon,

  • Speaker #0

    très bien.

  • Speaker #1

    Je vais voir ça. En tout cas, merci beaucoup Jacqueline de cet échange.

  • Speaker #0

    Merci.

  • Speaker #1

    Fort intéressant.

  • Speaker #0

    Ça m'a beaucoup plu. Puis le fait de parler de tout ça, ça a été pour moi une cure de jouvence. Voilà.

  • Speaker #1

    Alors déjà, tu disais qu'en arrivant ici, tu rajeunissais. Alors après ce podcast, ça va être...

  • Speaker #0

    Tu vas me border ce soir. N'oublie pas ma tétine aussi pour que je puisse bien dormir.

  • Speaker #1

    Merci pour tout en tout cas. Et puis, à très bientôt à ce moment-là.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup.

  • Speaker #1

    Merci de nous avoir écoutés. On se retrouve très prochainement pour un nouvel épisode. Et si l'aventure vous tente, rendez-vous sur www.francecadnaturisme.com pour plus d'infos. Allez, à bientôt.

Description

🎧 Histoires Nues – Jacqueline : 51 ans de naturisme, la liberté retrouvée

À 82 ans, Jacqueline témoigne avec humour, tendresse et conviction de plus d’un demi-siècle de naturisme. Depuis sa première baignade libre dans les eaux de Sérignan dans les années 70, elle incarne un naturisme sincère et vivant, loin des clichés et des jugements.

Dans cet épisode, elle nous raconte comment cette pratique, née presque par hasard, est devenue une philosophie de vie, un lien fort avec la nature et une source inépuisable de bien-être. Entre souvenirs, anecdotes savoureuses et réflexions sur l’évolution de la société, elle évoque aussi la transmission de ces valeurs à sa fille et aux générations suivantes.


🌿 Partage, évasion, tolérance : trois mots qui résument son regard sur un monde où l’on se retrouve, simplement, soi-même.


🎙️ Histoires Nues, un podcast France 4 Naturisme – à retrouver sur toutes les plateformes d’écoute et sur france4naturisme.com


🎙️ Bienvenue dans Histoires Nues — un podcast produit par France 4 Naturisme.
À retrouver sur www.france4naturisme.com


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur le podcast de France Can Naturisme, un espace où liberté, nature et authenticité se rencontrent. Dans cette série, je vous amène à la rencontre de ceux qui ont fait le choix du naturisme, un mode de vie souvent méconnu et pourtant riche de sens. A travers leurs témoignages, découvrez des histoires inspirantes, des moments de partage sincères et une vision différente de la connexion à soi, aux autres et à la nature. Alors que vous soyez curieux pratiquant ou simplement en quête d'un regard neuf, embarquez avec nous dans ce voyage au cœur du naturisme. Et si cette aventure vous inspire, n'hésitez pas à partager ce podcast et à faire découvrir cet univers à votre entourage. Et à plonger dans l'inattendu ? Allez, c'est parti ! Jacqueline est naturiste depuis 51 ans et je la rencontre pour la première fois au camping Le Sérignan Plage Nature à Sérignan dans l'Hérault. Bonjour Jacqueline.

  • Speaker #1

    Bonjour.

  • Speaker #0

    Première question, est-ce que l'on se tutoie ou est-ce qu'on se vouvoie ?

  • Speaker #1

    Pour moi, c'est tutoiement.

  • Speaker #0

    Très bien, ça me va, c'est parfait.

  • Speaker #1

    En plus, c'est un esprit naturiste.

  • Speaker #0

    En plus, ça tombe bien, c'est parfait. Alors du coup, puisqu'on se tutoie, est-ce que tu peux te présenter s'il te plaît ?

  • Speaker #1

    D'accord. Je suis, je crois, toujours jeune dans ma tête.

  • Speaker #0

    Très bien,

  • Speaker #1

    c'est ce qu'il faut. C'est ce que l'on me dit. Mais pourtant, le mois d'août prochain, j'aurai 82 ans.

  • Speaker #0

    D'accord, ok. Personne ne te voit, mais moi je confirme qu'effectivement, tu ne fais pas ton âge. Oui,

  • Speaker #1

    alors je ne fais pas mon âge, mais j'ai l'impression aussi d'être une vieille bagnole maintenant. C'est-à-dire qu'il y a des pièces à changer, on change les pièces. Par contre, il paraît, et j'en suis quand même consciente, la carrosserie extérieure fait encore de l'effet.

  • Speaker #0

    Ah, c'est très bien !

  • Speaker #1

    Bon. Trêve de plaisanterie, les années sont là quand même, mais il y a tellement de bons souvenirs. Et puis, j'ai encore la chance, contrairement à d'autres personnes, de pouvoir faire ce qui me plaît.

  • Speaker #0

    Ça, c'est très bien. Très, très bien. Du coup, puisque je l'ai dit, tu es naturiste depuis 51 ans. Est-ce que tu pourrais nous parler de ta première expérience de naturiste et surtout, comment ça s'est passé ?

  • Speaker #1

    Alors, comment ça s'est passé ? Déjà... Avant d'être naturiste, je suis devenue sérignanaise, puisque j'étais à la création de ce club. C'était un petit camping familial, créé par le père de l'actuel directeur, Jean-Guy Hamat, donc c'était monsieur Étienne Hamat, et mon mari. Nous étions tout jeunes mariés en 69, je n'y voyais aucune connotation.

  • Speaker #0

    La vision, exactement.

  • Speaker #1

    Rien du tout. Était fan et professeur de karaté, il y restait. Alors lui, c'est 80 ans qu'il a, il est un tout petit peu plus jeune que moi, il a un an et demi moins que moi. Et il venait pour le stage international de karaté qui était organisé au paddock, donc à cet endroit où il y avait quelques pieds de vigne éventuellement. Et puis, très peu d'arbres. On était en plein Cagnard, mais on était heureux. C'était le début des années 70. On avait vécu mai 68 et on venait faire du camping. Mais vraiment, la première expression du camping, on ne se mettait pas debout dans nos tentes. C'était les petites tentes canadiennes, etc. Quand il faisait trop chaud, on était obligé de sortir et on allait avec le sac de couchage dormir sur la plage pour tenir le coup. Et donc, mon mari était au karaté le matin. Et le soir, ils s'entraînaient d'ailleurs à un endroit qui existe toujours, c'est une petite anse un petit peu plus loin, donc à la fin du paddock. Et moi, j'ai toujours adoré l'eau. Et j'ai particulièrement, je ne savais pas ce que c'était que le naturisme, et particulièrement, j'adorais nager nu. Bon, on était à l'époque où les seins nus étaient de rigueur, donc je n'avais sur moi qu'un bas de bikini. J'entrais dans l'eau et puis le bas de bikini, très très vite, il devenait un serre-tête. Et je nageais et je nageais, je fais ce qu'on appelle actuellement du longe-côte, bien avant l'heure. Donc je nageais en direction de Valras. Et c'est ainsi que j'ai découvert, donc là on devait être en 72, donc ça devait être la deuxième, la troisième année qu'on venait à Sérignan. Et on ne savait pas qu'il y avait un camp qui allait s'installer. Il s'est installé en 72. le terrain naturiste, d'un accord entre Étienne Amat et Henriette, son épouse, et de quatre naturistes qui ont fondé le Gymno Club Méditerranéen à l'époque, en 72.

  • Speaker #0

    C'est le premier à cet endroit-là, entre guillemets, parce qu'il y en a d'autres sur la côte méditerranéenne, mais du coup, c'était un des premiers.

  • Speaker #1

    Je pense que c'est un des premiers, mais ça n'est pas le premier, parce que ces gens avaient fui Agde.

  • Speaker #0

    Ah,

  • Speaker #1

    d'accord. Et ils ont créé, je me souviens très, très bien du macaron, ça s'appelait « Naturisme familial et social » .

  • Speaker #0

    D'accord, parce que Agde, du coup, c'était déjà naturiste, et déjà créé...

  • Speaker #1

    À Agde, il y avait un mélange entre naturisme, nudisme, exhibitionnisme, divertinage. Il y avait de tout, tout un mélange. Mais il paraît, moi j'y suis, enfin quand j'y suis allé, ça ne m'a pas plu du tout, mais c'était plus tard. Mais il restait quand même quelques naturistes purs qui ont décidé de venir s'implanter ici.

  • Speaker #0

    Ils ont migré par ici.

  • Speaker #1

    Et donc, cet accord avec Étienne Hamad, le père de l'actuel directeur, qui a donc créé ce club. Au début, moi, je ne savais pas toute cette histoire. Donc, je nage, je fais du longe-côte. Et puis, je m'aperçois en nageant qu'il y avait quelques personnes sur la plage, nues. Il y avait des femmes et des enfants. Il y avait vraiment... Bon, alors je fais un premier aller, un premier retour. Puis après, je me dis, s'ils sont nus, moi, je n'ai pas besoin de remettre mon serre-tête à sa place d'origine. Et c'est comme ça que je suis, et comme je suis, tu vas peut-être t'en apercevoir, mais d'un naturel plutôt bavard. Et encore, c'est rien à côté de ma fille. Et j'ai commencé à parler aux gens qui étaient très sympas et qui m'ont dit, ben voilà, on est. Et à l'époque, il y avait des peintres. Je me souviens, il y avait plusieurs peintres. il y avait Janine Alina, il y avait Philippe Antoine. il y avait des médecins et il y avait même trois prêtres.

  • Speaker #0

    D'accord, ok. Ah oui.

  • Speaker #1

    Ah oui, oui, oui, c'était vraiment... je suis surpris de ça. C'était extrêmement varié, mais ça, on ne le sait qu'après, parce que les gens, en tenue de peau, finalement, on ne voit pas qui est qui. On ne voit pas le procureur, on ne voyait pas qu'il était procureur. J'ai été vraiment emballée par la simplicité de ces gens qui m'ont dit, à ce moment-là... parce que j'ai demandé, j'ai dit c'est drôlement bien mais à l'époque il fallait être parrainé c'est à dire qu'il y avait une sorte de on pourrait dire un accord moral quand même pas un test de moralité mais presque c'était il ne s'agissait pas juste d'appuyer et puis de s'inscrire en ligne dans un centre naturiste non non, on était parrainé par quelqu'un d'accord Voilà. Et j'ai trouvé que c'était tellement bien. J'en ai parlé à mon mari. Et on a même deux ou trois, il y a deux ou trois karatékas qui étaient venus faire un petit tour. Mais ils sont repartis très vite. Ils n'osaient pas, ils se sentaient un peu gênés. Donc, disons que nous, on nous regardait un petit peu parce qu'on a continué. Puisqu'on a 69, 70, 71, 72, on était quand même toujours de l'autre côté. D'accord. Voilà, et on campait et on dormait. Puis il ne faut pas oublier que le club, il n'a pas été créé tout de suite. Il a été créé en 72 seulement. Donc, on est venu, je suis venu en 73. Et là, en étant parrainé par des gens, on a loué à ce moment-là une caravane. Au début, on louait à des particuliers. Et puis, on avait aussi Christian Courcel, qui a été longuement président. du club qui avait aussi lui quelques caravanes mais rien à voir avec les mobiles homes je vous laisse imaginer on avait même des caravanes qui des fois étaient un peu bancales etc c'est toi qui a initié ton mari au naturisme on était naturiste dans l'âme tous les deux nous quand on nageait on nageait nous aussi on était jeunes à ce moment là aussi il avait pratiquement le même goût que moi D'accord.

  • Speaker #0

    Voilà. Ok, ok. du coup puisque tu connais ça depuis très longtemps comment tu définirais le naturisme toi ?

  • Speaker #1

    Pour moi c'est un bien-être c'est un bien-être, c'est proche de je conçois le naturisme surtout parce que là il est en présence de l'eau par contre il me reste ce ne sont pas du tout des freins Pour moi, ce ne sont pas des freins. Mais je n'aurais aucune envie de faire ce que font certains, de faire des randonnées et une partie de raquettes dans la neige en étant à poil. Je ne vois pas du tout l'intérêt. Non. Pour moi, le naturisme, c'est le soleil et l'eau.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Voilà. Le soleil et la peau, le soleil et l'eau directement sur la peau. Le fait d'éviter le contact extrêmement désagréable, pour les femmes, c'est pire encore pour les hommes, du maillot qui est mouillé, on mijote là-dedans, etc. Bon. Par contre, je disais, sans que ce soit un frein, bien que je sois naturiste de longue date, je ne vais jamais à l'épicerie. sans me mettre un paréo.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Je peux aller les seins nus, mais je me mets un paréo. C'est une... Pour moi, c'est une habitude, c'est une seconde nature, ça n'est pas du tout une question de gêne.

  • Speaker #0

    Peut-être que... Après, ça devient presque logique. C'est peut-être une question d'hygiène.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    voilà, exactement.

  • Speaker #1

    Donc, c'est le seul moment. Et puis, bien entendu, on ne va pas... Mais ça, c'était... On ne danse pas non plus à poil. De même qu'on ne va pas mettre de... Alors ça, il y a eu de temps en temps, parce qu'il y avait au début une certaine surveillance. Si des femmes se présentaient avec des sous-vêtements coquins, des strings ou des choses comme ça. ça ne passait pas ici, ça passe à Agde, ça ne passe pas ici. Des piercings dans le sexe, ça ne passe pas ici. Ici, ça a quand même conservé cet aspect familial.

  • Speaker #0

    D'accord. Après, quand je t'écoute parler, j'ai l'impression vraiment qu'il y a ce... Parce que tu me parles beaucoup de l'eau, du soleil, il y a vraiment ce côté, j'ai l'impression, rapport avec la nature qui est très fort, entre guillemets, dans l'élément, dans tout ça.

  • Speaker #1

    Leur rapport avec la nature aussi en passant par les arbres. Parce qu'on ne peut pas dissocier le sérignan plage. C'est tellement arborisé. C'est un plaisir d'avoir les arbres.

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr.

  • Speaker #1

    Et le vent qui souffle dans les feuilles. Ça,

  • Speaker #0

    c'est une autre histoire.

  • Speaker #1

    On a entendu il y a très peu...

  • Speaker #0

    Non, ne t'inquiète pas, il n'y a pas de soucis.

  • Speaker #1

    Il y a peu d'années... Un monsieur qui était gêné parce que le mobilhome que nous avons maintenant, il y avait trop de bruit parce que le vent qui soufflait dans les feuilles et faisait taper quelques branches sur le mobilhome, ça le gênait. D'accord.

  • Speaker #0

    Vous voyez comme... Ah oui.

  • Speaker #1

    Voilà, bon, on rencontre de tout. Mais enfin, ça, cette personne n'est pas revenue.

  • Speaker #0

    L'expérience n'est pas conclue.

  • Speaker #1

    Alors, je disais, le tourisme familial et social. Donc, finalement, en 1974... notre fille est née et on a continué à venir. En 75, on n'est pas venu. Il y a deux années où je ne suis pas venu quand elle était petite. Mon mari, lui, venait toujours pour le stage de karaté, mais il était à côté parce qu'il n'allait pas...

  • Speaker #0

    Oui, il n'allait pas venir ici.

  • Speaker #1

    Et en 77, nous avons emmené... Donc, elle avait trois ans. Nous avons, pour la première fois, emmené notre petite fille donc de 3 ans. On se dit, elle ne va pas trop s'inquiéter. Comme on était sportifs, elle avait déjà vu ses parents nus sans que ça la choque, ni outre mesure. Donc, elle arrive et nous étions accueillis à ce moment-là par un couple paul et odette qui étaient juste à côté et nous avions loué. Alors, cette fois, c'était fini. C'en était fini de la tente. Oui, forcément, avec quand même une petite fille, on avait pris une caravane et qui était une belle caravane. Et c'était la période où les gens avaient construit, c'était une caravane. C'était plus qu'une caravane, c'était presque une petite maison. Ils avaient construit autour un petit peu ?

  • Speaker #0

    Voilà,

  • Speaker #1

    il y avait des petits... Il y avait un auvent, il y avait des canisses, il y avait un barbecue, un vrai barbecue qui était monté en dur. D'accord. Il y avait des fleurs partout.

  • Speaker #0

    Ah oui, c'est au-delà de la caravane.

  • Speaker #1

    Mais c'était en fait comme des petites maisons secondaires, beaucoup de gens de Béziers ou de la région. Et ces gens en été louaient. D'accord. Voilà, ce n'était pas encore le vrai terrain de camping. Et donc la petite arrive, bon évidemment on la déshabille mais ça elle était déjà habituée. Et puis nous pareil, elle ne s'occupe pas tellement de nous. Puis elle va voir la dame d'à côté, donc la fameuse Odette dont je parlais, avec sa poupée. Je revois toujours, il ne faut pas que j'arrête de gigoter. Et elle prend sa poupée dans la main. Elle avait enlevé tous les vêtements de sa poupée.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Et elle dit, Odette, regarde Odette, j'ai habillé. J'ai habillé poupée comme les gens d'ici. Elle n'a pas dit, je l'ai déshabillée. J'ai habillé, voilà. Et ça, c'est resté dans les annales du naturisme. J'ai habillé, voilà, la réaction d'un enfant.

  • Speaker #0

    Et du coup, je rebondis sur ça, elle est toujours naturiste ou pas, elle ?

  • Speaker #1

    Oui, et elle va venir le 9 juillet.

  • Speaker #0

    Ah, je la loupe de peu alors. J'aurais aimé avoir,

  • Speaker #1

    j'aurais aimé discuter avec elle. Alors, un, elle est naturiste. et deux Son compagnon, elle l'a convaincue au naturisme.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Et ils sont naturistes tous les deux. D'ailleurs, puisqu'elle habite Limoges, maintenant, ils ont pris leur licence à Limoges parce qu'ils ont dans le limousin un petit centre de naturisme.

  • Speaker #0

    Oui, parce que j'ai appris qu'on a des licences maintenant de naturisme. Oui, oui. D'accord.

  • Speaker #1

    C'est des choses différentes. il y a le... La licence qui est nationale ou même internationale. Il y a des licences internationales. Et puis, il y a la licence du club. Enfin, l'adhésion au club, au gymnoclub.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Qui est autre chose.

  • Speaker #0

    Quel est l'esprit pour toi, l'état d'esprit, la philosophie du naturisme ?

  • Speaker #1

    Je vais dire, c'est tout bête, mais je vais dire le naturel, sans chichi. sans fausse réponse, sans hypocrisie. On va aussi bien avoir le plombier, le technicien, que, comme je l'avais dit, le procureur, le prêtre, le médecin. Mais personne ne va parler de sa vie. et de son travail. On est ici, on va essentiellement parler « Ah bah tiens, est-ce que tu as vu aujourd'hui ? » « Oh là, les lauriers roses cette année, ils sont magnifiques ! » « Tiens, on a retrouvé ça ! » Là, on va parler des arbres, on va parler de... Qu'est-ce qu'on va parler ? On va parler aussi... « Ah oui, peut-être, est-ce que tu as passé un bon hiver ? » Ça, si quand même,

  • Speaker #0

    on va parler...

  • Speaker #1

    Voilà, des petites choses comme ça. Mais on ne parle pas de ces... Non, on parle du moment présent. Et le moment présent, c'est le soleil, c'est l'eau. Et quand il y a eu la création de la balnéothérapie, ça n'a fait que majorer un esprit qui était déjà là.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Parce qu'avant, l'eau, c'était la mer. Oui, bien sûr. Alors que maintenant, on a plusieurs points d'eau.

  • Speaker #0

    Mais alors du coup, je rebondis sur ça, sur l'eau, parce que c'est vrai que tu m'en parles beaucoup depuis tout à l'heure.

  • Speaker #1

    Rebondir.

  • Speaker #0

    Je rebondis, je rebondis. J'ai l'impression que cet élément, l'eau, c'est quelque chose pour toi qui est vraiment... On ne peut pas le séparer du naturisme. C'est vraiment l'élément où tu te sens bien et où, si j'agrandis ma réflexion, où les natus se plaisent à être. Oui,

  • Speaker #1

    mais ce n'est pas uniquement ça. Mon amie qui est à côté est naturiste et elle habite dans un petit village où il y a de l'eau quand même puisqu'il y a une piscine. Mais enfin bon... Elle est dans un petit village, une petite ville quand même, on va dire, pas simplement un village. Et chez elle, elle peut vivre. Moi, je ne vivrais pas, mais je ne me vois pas en région parisienne. En plus, avec les voisins et tout, je ne vis pas nature chez moi. Je ne sais pas bien.

  • Speaker #0

    Et est-ce que ça te manque, ça ?

  • Speaker #1

    Non.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Ça ne me manque pas parce que ce sont deux vies totalement différentes. D'accord. Il y a deux vies. Je vais même dire... Bon. j'ai voyagé beaucoup, je continue encore à voyager beaucoup mon mari travail dans un club de vacances en Corse qui n'est pas natu en Corse il y a des clubs naturistes oui j'y étais il n'y a pas longtemps d'ailleurs, lequel ? à Rivabella c'est beau Rivabella avec les flamants roses; ils sont toujours là. on les a vu passer,

  • Speaker #0

    ils ne se sont pas posés ils ont juste passé au dessus mais

  • Speaker #1

    Mais... Et la différence, alors certaines personnes disent, moi je ne pourrais pas, je ne pourrais pas. Pour moi, c'est deux choses différentes. Là-bas, effectivement, on met un maillot. On met un maillot, ben oui, on met un maillot. Mais dès que je sors de l'eau, j'enlève le maillot et je me sèche parce que je ne supporte pas de rester avec un maillot humide. Et si j'ai vraiment envie de nager, on prend le bateau et on va nager ou on va dans une crique à côté. On va dans un terrain, il y a des terrains natus partout aussi. bon mais Je ne fais pas, comment dire... Oui, parce que dès le début, je ne vois pas l'intérêt de faire du naturisme simplement pour se mettre à poil dans des conditions qui ne... Quand j'ai vu une émission où il y avait des randonnées à raquettes avec la neige autour, des gens qui avaient les raquettes, les chaussures, les chaussettes, etc. Et qui avaient un bonnet et par contre qui étaient à poil. Mais quel est le plaisir de se mettre à poil ?

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Surtout qu'en plus, le soir, quand il fait froid, on est quand même les premiers prévenus. Oui, c'est la première.

  • Speaker #0

    Je me doute bien.

  • Speaker #1

    Voilà. Donc, moi, effectivement, pour moi, le naturisme, c'est le soleil, c'est le soleil, c'est l'eau, c'est la liberté et c'est la nature. Donc, pour moi, c'est indissociable aussi d'un lieu qui soit, c'est presque un paradis terrestre, on devrait dire, un lieu qui soit végétalisé, arboré, naturel.

  • Speaker #0

    Alors du coup, ça me fait rebondir sur ça, c'est ce que tu me parles du coup, tu vois la première fois, tu te baignais nu, et puis tu aimes bien te baigner nu. Ça c'était une attitude. Voilà exactement, ton mari aussi, etc. Donc du coup, ça m'amène à cette question de savoir comment tu te sens, toi, quand tu es nue justement.

  • Speaker #1

    Bah j'y pense même plus. Je me sens bien, j'ai dit que pour moi c'est un bien-être, dès qu'on arrive. Mais dès qu'on arrive, même quand je sors du TGV et j'arrive chez mon ami à Servian, première chose, le jean, tout est enlevé et à la limite, on met un pareo, c'est tout.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Je commence à revivre.

  • Speaker #0

    Ah, voilà.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    D'accord. Du coup, tu prends ça vraiment comme une pause un petit peu dans ta vie de tous les jours. Ça se permet presque de... de... régénérer, entre guillemets, de te...

  • Speaker #1

    Et ce que j'ai oublié aussi de dire, et qui est très important, parce que c'est ce qui m'avait accroché quand j'ai commencé sur la plage à parler à ces gens, parce que je ne connaissais pas au début, cet esprit qui est un esprit d'ouverture et de tolérance.

  • Speaker #0

    Tu l'as vraiment découvert dans le naturisme.

  • Speaker #1

    Là, je l'ai découvert dans le naturisme.

  • Speaker #0

    Et du coup, c'est toujours d'actualité, ça ou pas ? Cette tolérance, comme tu parles ?

  • Speaker #1

    Est-ce que l'actuelle société a quelque chose à voir avec la société d'il y a même ne serait-ce que 20 ans ?

  • Speaker #0

    J'aime beaucoup cette réponse.

  • Speaker #1

    Mais oui,

  • Speaker #0

    voilà. Non mais c'est la vérité, oui, bien sûr. Qu'est-ce que ça a apporté pour toi le naturisme dans ta vie ?

  • Speaker #1

    Aussi peut-être le fait de pouvoir en... Le fait de pouvoir en parler. Au début, on n'en parlait pas.

  • Speaker #0

    C'était tabou ou quoi ?

  • Speaker #1

    Ah oui, on n'en parlait pas.

  • Speaker #0

    Même avec ta famille ou tes amis ?

  • Speaker #1

    Ah oui.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Oui, parce que ça me tient d'un seul coup, il me revient une petite anecdote. On avait, c'était, bon, c'était devenu des amis, parce que c'était les parents de la copine d'école.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Donc, de notre fille. Et comme lui travaillait, il était responsable de la coopérative des PTT, le monsieur. Il nous donnait des... Enfin, on pouvait lui donner nos photos. On prenait des photos avant dans le temps, mais des photos entre nous.

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr.

  • Speaker #1

    Donc, on avait des prix. Et je me souviens qu'à un moment donné, je lui donne les photos. Et puis, je lui demande, tiens, tu les as ? Il dit, je les ai données à Thérèse. Et c'était étonnant. Et Thérèse avait demandé, alors que normalement, ils nous les déposaient, avait pris les photos pour regarder à l'intérieur. Alors, je lui ai dit, écoute, pour voir les photos, puisqu'elle savait, parce que les gamines avaient parlé, qu'on était nus. Moi, je lui ai dit, mais tu pensais à quoi ? Qu'est-ce que tu voulais voir ? Tu voulais voir la quéquette de Max ou quoi ? Est-ce que tu... Ah oui, mais tu sais, quand même, moi, je voulais voir. Vous voyez, l'esprit des gens.

  • Speaker #0

    Il y avait un peu le voyeurisme et la curiosité.

  • Speaker #1

    Mais curiosité malsaine. Oui,

  • Speaker #0

    c'est ça, tout à fait.

  • Speaker #1

    D'imaginer, ça m'avait vraiment énervé. Et la fille aînée qui, elle, se prenait, avait la tête grosse comme ça. Et vous lui avez dit, oh oui, mais ce n'est pas hygiénique du tout. Alors, vous allez sur le sable. Et oh là là. Donc, c'était vraiment des antilles. lui alors là le père Il dit, oh, chacun fait ce qu'il veut, lui, c'était la... Mais bon, ça, c'est l'exemple quasiment général des gens qui ne connaissent rien au naturisme, mais qui le jugent.

  • Speaker #0

    Oui,

  • Speaker #1

    bien sûr.

  • Speaker #0

    Et même déjà dans la... Tu parlais de mai 68, on sait ce qui s'est passé en France, etc. Il y avait quand même une libération de la pensée, du comportement, etc. Et même déjà à l'époque, il y avait quand même des barrières aussi fortes dans cette période-là, parce que ça a été une petite période courte, on va dire. Et pour moi, en fait, qui ne suis pas de mai 68, qui suis plus jeune, j'ai l'impression qu'il y a eu une période où vraiment il y avait une liberté absolue. et en fait quand je t'entends parler J'ai l'impression que non, en fait, il y avait quand même des codes qui étaient...

  • Speaker #1

    Il y avait des codes encore plus durs. Bon, alors, je vais aller un petit peu plus loin dans ma vie parce qu'il n'y avait pas que le naturisme. Donc, je suis une 68arde et j'ai vécu mes 68 à la fois côté fac.

  • Speaker #0

    Ah oui, d'accord.

  • Speaker #1

    Parce que j'étais en fac et en même temps, j'avais un mi-temps d'enseignement en terminale pour essayer de faire bouillir la marmite. Oui, bien sûr. Parce qu'à l'époque, quand se présentait à diplôme égal un homme ou une femme... On prenait la femme comme la barantine et l'homme comme chef de labo. Donc, j'ai mis deux ans à attendre d'avoir un poste de maître de conf.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Et entre-temps, je me suis lancée, j'avais pris un lancement. Donc, ce que je veux dire, c'est que mai 68, je l'ai vraiment vécu des deux façons. Et j'ai vu des choses qui m'avaient mises hors de moi. Il ne faut pas oublier qu'il y avait mai 68, mais il ne faut pas oublier qu'il y a eu l'IVG. Et moi, je travaillais au planning familial. Donc, j'ai un esprit un peu particulier qui était un esprit, disons, de... Et c'est aussi l'esprit un peu des chercheurs, puisqu'au début, je me destinais à la recherche, de vouloir avancer et de se poser chaque fois des questions, des questions en plus.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Mais il y avait... Je ne sais pas comment dire. Parce que... Il y avait des blocages absolument terribles. En travaillant au planning, j'étais hôtesse. J'ai une dame, c'était une portugaise justement, une jeune femme portugaise qui était venue, elle était accompagnée par sa patronne, c'était une femme de ménage, et elle était encore enceinte. Et ça ne pouvait pas durer parce qu'elle était enceinte. Et quand on lui a proposé, à l'époque c'était le diaphragme, « Ah mais moi il n'est pas question, moi je suis chrétienne, je crois en Dieu, et il n'était pas question, elle préférait. » Alors c'est des choses comme ça qui me révoltaient. Elle dit « Moi je sais ce que je fais, mais bon elle avait son aiguille à tricoter, et elle savait ce qu'elle devait. » Mais voilà ce qu'on avait.

  • Speaker #0

    C'était net,

  • Speaker #1

    mais c'était... Voilà. Avant que l'IVG ne soit, et que Simone Veil, femme remarquable, arrive à faire passer, et elle, qu'est-ce qu'elle a subi comme remarque et comme remarque haineuse ? Et à l'Assemblée, donc, on y était, puisque c'était l'époque où on participait à tout. Maintenant, je me suis calmée. Et il y a un grand monsieur qui s'est levé parce qu'elle se faisait huer par les députés. Il y a un grand monsieur qui s'est levé. Et ce grand monsieur, qui était-ce ? C'était Jacques Chirac.

  • Speaker #0

    D'accord, ok. Ah oui ? D'accord.

  • Speaker #1

    Et c'est lui qui a dit, nous faisons passer une loi.

  • Speaker #0

    laissez parler votre ministre de la Santé.

  • Speaker #1

    Il avait déjà le charisme.

  • Speaker #0

    Mais ça pour dire que ce n'était pas... Mai 68, Peace and Love, ça n'avait rien de la liberté. Au contraire.

  • Speaker #1

    Mais du coup, justement, par rapport à ça, pour revenir par exemple au naturisme, est-ce que... Parce que quand je regarde un petit peu les créations des différents établissements, j'ai l'impression que c'est un peu dans cette période-là. Donc du coup, la question que je me pose, c'est, est-ce que c'est tous les établissements qu'il y a, comme ici en fait au Sérignan, est-ce qu'il a été créé par forme de rébellion post-68-art, ou non, en fait c'était l'état d'esprit du moment ? Non, je pense que c'était... En fait, est-ce qu'on était naturiste ? Un peu par rébellion par rapport à la société et dire on est des jeunes et puis voilà, les anciens, voilà.

  • Speaker #0

    Non, alors je ne pense pas du tout que c'était par rébellion parce qu'il y avait des personnes. Je me souviens que quand nous, nous étions très jeunes, il y avait un couple de personnes déjà âgées. Ils étaient magnifiques avec des cheveux blancs et il y avait des peintres aussi. Il y avait deux peintres. Ce n'était pas des gens qui étaient très jeunes.

  • Speaker #1

    Non, mais c'est intéressant parce que...

  • Speaker #0

    il y avait... Beaucoup de personnes qui avaient un pied-à-terre ici, qui étaient des gens de la région ou de Béziers, et petit à petit d'autres qui sont venus.

  • Speaker #1

    Et qui sont arrivés au fur et à mesure. Voilà.

  • Speaker #0

    Le procureur de la République, quand il est arrivé, c'était aussi vers les débuts.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Oui. Et on avait des médecins. Alors, il y avait un prêtre qui venait, le père Bruno.

  • Speaker #1

    après ça ça va oui bah ouais et pourquoi est-ce surprenant mais parce que alors parce que alors je vais alors j'ai l'explication pourquoi ça me surprend parce que justement j'ai fait un interview il ya quelques temps de ça justement avec avec un italien et nous avons beaucoup parlé en fait des blocages qui avait eu notamment en italie dû à la religion en fait et lui par exemple a dû partir la première sa première expérience nature même s'il Il l'était profondément en lui-même. Ça a été en Croatie, parce qu'en Croatie, c'était un petit peu plus libéré, on va dire, la manière de faire. Mais le poids de la religion en Italie était tellement fort qu'il ne pouvait pas être nu en Italie. En fait, par rapport à la religion, c'était... Quasi impossible. Donc, c'est pour ça que...

  • Speaker #0

    Donc, ils étaient ici à sérignan. Donc, je suis surpris. Nos copains qui ont été les premiers adeptes étaient des Italiens.

  • Speaker #1

    D'accord. Ah ben voilà. Mais je suis surpris du coup que tu me dises qu'il y avait un prêtre.

  • Speaker #0

    La religion italienne et les prêtres ici du coin ne sont pas du tout les mêmes. D'accord. Alors, le père Bruno, je ne sais pas si mon ami l'a connu. Le père Bruno, il était dans la Pampa. Il venait avec une douzaine de jeunes.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Comment les définir ? Disons, de jeunes, que les gens n'aimaient pas voir beaucoup.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Et ils les amenaient ici, ils faisaient à manger, tout le monde. Et à un moment donné, même beaucoup de personnes ou de vieux d'ici, qui étaient un peu des vieux grincheux, si jamais ils trouvaient quelque chose qui manquait dans leur frigo, peut-être à l'extérieur, ils accusaient évidemment les jeunes. Voilà. Donc, il y avait ce prêtre-là. Et puis, il y en avait un autre que je connaissais bien aussi, parce que c'était celui à qui on a loué pendant cinq ou six ans, la caravane. D'accord. Lui, il était de Clermont-Ferrand. OK. Et il avait deux caravanes, une toute petite et puis une plus grande.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Et la petite caravane, c'était la caravane dans laquelle il disait la messe. Il y a eu cet hiver, il y a eu un mariage naturiste célébré ici.

  • Speaker #1

    Voilà. D'accord.

  • Speaker #0

    Il y avait l'oncle de... L'oncle de Marie-Ange, l'un de nos amis de longue date, était un prêtre. Il a terminé, il était l'aumônier de l'abbaye de Foncerane.

  • Speaker #1

    D'accord,

  • Speaker #0

    mais ça veut dire... Il y a des prêtres ici.

  • Speaker #1

    Mais ça veut dire que du coup, tu es en train de me dire qu'à l'époque, il y avait un prêtre qui faisait la messe tous les dimanches.

  • Speaker #0

    Oui, il la faisait...

  • Speaker #1

    Dans une caravane ? Oui. Dans un camp de touristes ? Oui. Je trouve ça exceptionnel, je trouve ça génial.

  • Speaker #0

    On fait des tas de choses dans un camp naturistes, qui peut-être ne sont pas toutes recommandables.

  • Speaker #1

    On ne m'avait jamais dit qu'il y avait eu un prêtre naturiste.

  • Speaker #0

    Mais il y en a eu plus. Les gens qui avaient envie d'assister à une messe, ils allaient, il y avait cette petite messe dans la caravane.

  • Speaker #1

    Mais je trouve que c'est un très bel état d'esprit et une très belle ouverture.

  • Speaker #0

    Tout ça pour revenir sur le fait que, ici, c'est un petit paradis. Ça tient à cette fameuse nappe phréatique qu'il y a là-dessous. C'est le système de l'évapotranspiration qui a fait une nature magnifique.

  • Speaker #1

    Oui, c'est très luxuriant. Honnêtement, pour ceux qui ne sont jamais venus ici, on peut le dire. même Parce que je sais que de l'autre côté, on a du coup un camping traditionnel, textile entre guillemets. Et même ce camping-là, il est vraiment super vert, c'est très luxueux. Comparé à d'autres endroits, tu sens que la nature est vraiment présente et ils font attention à ça, j'ai l'impression.

  • Speaker #0

    Oui, il y a ça, il y a aussi quand même cet esprit, l'esprit naturiste qui... qui quand même est...

  • Speaker #1

    Oui, qui perdure.

  • Speaker #0

    Voilà,

  • Speaker #1

    Qui perdure cet esprit. Oui, oui. Et du coup, pour revenir justement à cet esprit-là, Natu, et puis surtout à toi, Jacqueline, est-ce que le naturisme a changé ta perception du corps ? Autant le tien que celui des autres, ta vision de l'autre, ou pas du tout ?

  • Speaker #0

    C'est un peu une colle. Si, j'ai quelque chose de très important, j'avais oublié de le dire. J'ai dit que j'avais été dans l'enseignement, j'étais professeur de sciences.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #0

    Et je me suis retrouvée. Je me suis retrouvée.

  • Speaker #1

    Je sens l'anecdote.

  • Speaker #0

    Une année, je me suis retrouvée avec... La petite était là, oui, bien sûr, quand même. Et je viens chercher la petite parce qu'au début, ils faisaient une... Ils appelaient ça Baby Disco. avec Nounours, c'était mignon comme tout, et puis vers 20h, 19h30, Nounours disait bonsoir les petits, on reprenait les petits, donc moi je viens chercher ma gamine, et puis après je repars, et il y avait évidemment à partir de 21h ou 21h30, c'était plus la baby disco, mais on dansait sur la place, où il y a maintenant la balnéo. On dansait comme ça. Sur la place, il y avait aussi la pétanque. C'était petit encore, ce n'était pas du tout... Et je reviens et puis j'entends « Mais c'est Madame Touchard ! » Je me retourne, deux élèves pour commencer, les deux sœurs. « Ah oui,

  • Speaker #1

    mais on est là,

  • Speaker #0

    il y a un tel ! » Deux autres. Et finalement encore, j'ai eu cinq élèves. je me suis dit aï aï aï oui, personne n'a été, alors, elles logeaient, elle était au textile, mais elle venait, pourquoi elle venait ici ? Parce que c'était beaucoup plus, comme je disais, c'est beaucoup plus sympa, c'est plus sympa chez vous, voilà, ça c'était la vie de très jeune et autre chose alors qui est là, qui est vraiment énorme, enfin, sans jeu de mots, parmi mes élèves, il y en a une plus âgée que j'avais eu mais alors au tout début et cette fille, Elle était absolument obèse.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Voilà. Et puis, elle s'est prise d'amitié pour moi. Et bon, c'était même un peu gênant parce que des fois, sa mère, elle attendait toujours de savoir ce que j'allais dire ou de demander. Bon, c'était un peu gênant vis-à-vis. Et puis, moi, j'avais trouvé la solution. Je lui disais, tiens. comme on sortait beaucoup avec mon mari, je la prenais comme elle faisait du babysitting. Elle gardait la petite. Et donc, une fois, j'ai dit, ça serait très bien si tu veux, je t'emmène en vacances.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Je t'emmène en vacances et comme ça, tu surveilleras puisque lui, Max, il doit aller au karaté. Il a des réunions, tout ça.

  • Speaker #1

    Mais elle était au courant ?

  • Speaker #0

    Oui. Mais elle, elle était... énorme, vraiment énorme, 19 ans énorme, avec un ventre qui, alors à 19 ans, qui lui cachait le sexe. Le ventre, elle était vraiment très sportive quand même. On faisait du ski ensemble déjà, mais elle disait je ne veux plus aller sur la plage, sur les plages en maillot. Tout le monde me regarde. Je l'ai amené ici. Elle est encore d'ailleurs très blonde, blonde comme moi. Ma fille aussi. On pensait que c'était ma fille aînée.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Mais tout le monde ici, les gens et elle s'est sentie à l'aise. Elle, elle s'est transformée complètement. Et les gens ne la regardaient pas. On disait simplement, tiens, Anne-Marie, la fille de Jacqueline, elle a un problème hormonal. Voilà, on pensait que c'était... D'accord. Mais tout, pas de jugement. Ça, c'est quand j'ai dit c'est énorme. à double mot. Pour elle,

  • Speaker #1

    ça a été une forme de liberté.

  • Speaker #0

    Pour elle, oui. Et elle, elle est revenue après, elle-même, elle a eu deux jumelles, elle est revenue avec ses jumelles qui étaient toutes petites. Mais par contre, son mari portugais, lui, n'a jamais voulu venir ici. Donc ils sont venus, c'est eux qui étaient venus au Clos de la Grandjette quand le Clos de la Grandjette était une pustule entre deux terrains natus. C'était un truc complètement dingue. Voilà.

  • Speaker #1

    Du coup, ça amène à cette question-là. Est-ce que tu trouves que le naturisme, c'est développer avec le temps ?

  • Speaker #0

    Alors, développer, ça veut dire quoi ? Développer en nombre, oui. Il y a de plus en plus de monde. Maintenant, développer en esprit, non. Ah, je suis catégorique. En esprit,

  • Speaker #1

    non. En esprit, voilà. En nombre, je sais que c'est une augmentation, ça je suis d'accord. Mais en esprit, toi, tu trouves que non, ça c'est… Non. Et au contraire, ça a régressé, tu penses, l'ouverture d'esprit ou ce qu'était le naturisme de base ?

  • Speaker #0

    Non, pas régressé, mais l'évolution de la société est telle que maintenant, beaucoup de gens ne sont que des consommateurs. Donc ils viennent ici, pourquoi ? Parce qu'ils vont avoir une balnéo où ils seront nus. D'accord. Voilà, donc ils vont consommer une balnéo nue, voilà, et ils sont bien. Mais ils viennent parce qu'ils sont bien. Ils ne viennent pas parce que dans leur esprit, c'est pour être natu.

  • Speaker #1

    Alors, est-ce que du coup, ils sont naturistes ou ils sont nudistes ? On m'a expliqué qu'il y a une différence entre les deux.

  • Speaker #0

    Oui, mais je pense quand même qu'ils sont naturistes, parce qu'ils sont quand même entraînés. Attendez, on est contagieux, nous, avec notre esprit natu.

  • Speaker #1

    Je ne sais pas, je verrai à la fin de l'interview. Donc,

  • Speaker #0

    ils vont quand même prendre un petit peu de l'esprit natu.

  • Speaker #1

    D'accord. Oui,

  • Speaker #0

    je pense. Je pense. Et on a même des choses. Il y a quand même aussi un avantage. Le fait que ça, c'est une... Je crois que c'est... À mon avis, c'est unique. L'originalité de ce camping qui est à la fois natu et textile. Je n'en connais aucun autre. D'accord. Les autres sont ou textile ou natu, mais pas les deux. Alors, on est arrivé parce qu'avec... Les familles qui grandissent, il va y avoir les enfants, la famille était nature et tout, et puis la fille va épouser un monsieur et ils auront des enfants. Et le monsieur qu'elle épouse, il n'est pas nature du tout, c'est le cas justement. Et dans ces conditions, les grands-parents qui étaient nature ne verraient plus leurs petits-enfants. Or, qu'est-ce qui se passe ? ils vont prendre un mobilhome ou un chalet ici au textile. Ils viendront tout le temps qu'ils veulent, ou sur la plage, ou à la piscine nature ou à la balnéo. Les parents qui ne sont pas natus laisseront les grands-parents faire... Ils se retrouveront pour manger ensemble là-bas. Mais ceux qui ne sont pas natus viendront à la balnéo l'après-midi. Donc il y a ce partage Et maintenant on n'entend plus On n'entend plus les gens dire Ils vont pas dire on va chez les cunus Ils vont dire on va à la balnéo

  • Speaker #1

    Ça fait une grosse différence

  • Speaker #0

    C'est tout à fait autre chose Le cunu avec A la fois ce mépris Cette rigolade Grâce et le fait de penser Qu'on baisse tous Que c'est un baisodrome meh. C'était le même esprit qu'il y avait. J'ai travaillé un petit peu au Club Med, pas très longtemps, mais on considérait à l'époque le Club Med style les bronzés. D'accord. Dans le temps, c'était ça.

  • Speaker #1

    Ça avait l'air sympa.

  • Speaker #0

    Ah ben c'était hyper, il n'y a pas plus sympa. Qu'est-ce que c'était inconfortable, mais qu'est-ce que c'était sympa. Et pour beaucoup de gens, le Club Med c'était...

  • Speaker #1

    Le baisotdrome, oui. Il faut dire que dans le film Les Bronzés, il y a même 40 000 références là-dessus.

  • Speaker #0

    Bien sûr, bien sûr. Mais enfin, c'est un film, on en rajoute. Pour beaucoup de gens aussi, les natus, c'est des gens qui baissent tout le temps. Oui,

  • Speaker #1

    bien sûr.

  • Speaker #0

    Et comment tu fais ? Et toi, comment ça t'a fait tout bizarre ? Je dis oui, ça m'a fait bizarre. La première fois, on est arrivé en voiture. et que j'ai vu un monsieur qui était au même niveau que moi, j'avais plein feu sur eux. Effectivement, ça m'a un peu surpris. Puis après, on ne regarde plus.

  • Speaker #1

    Du coup, je rebondis sur cette histoire du monsieur. Quelle a été ta première impression ? Parce que tu me disais que tu te baignais nu, donc il n'y avait pas l'idée de l'établissement en lui-même. Du coup, ça t'a fait quoi la première fois ? T'as la première impression quand t'es arrivé là, hormis ce monsieur qui était à la fenêtre ? C'était quoi ta première impression de rentrer dans un établissement où tu savais qu'il n'y allait pas avoir des gens qui étaient là comme voyeurs ?

  • Speaker #0

    Pour moi, ce n'était pas du tout une première. La première, c'était de ne plus être sous l'attente. Parce que sinon, je venais pendant 2-3 ans, je venais les voir. Les gens discutaient avec eux, je venais sur la route sans arrêt.

  • Speaker #1

    Oui, mais tu venais, mais tu repartais. Là, la différence, c'est que tu es arrivée au bout de trois ans et tu n'es pas reparti en fait. Donc du coup, c'était quoi ton... Comment tu t'es senti en fait en restant ici ? J'ai l'impression que ça faisait un...

  • Speaker #0

    La première fois, qu'est-ce que c'est drôlement confortable, qu'est-ce que c'était bien. On avait un coin qui était à l'ombre et on avait de la vraie pelouse. Qu'est-ce que c'était bien. Tout était... Non, c'était vraiment un... Pour nous, quand on est arrivé et qu'on a dormi ici et mangé ici, au lieu de retourner de l'autre côté, là, on s'est dit, on est bien, on est chez nous.

  • Speaker #1

    Comment tu te sens du coup quand tu viens ici ?

  • Speaker #0

    Toujours très bien. On compte les jours en plus pour venir.

  • Speaker #1

    Tu fais avec, même toutes les deux, d'autres établissements de nature ou non ? Ou c'est vraiment que le Sérignan Plage Nature qui… Comme tu m'as dit tout à l'heure, tu m'as dit que c'était un petit paradis.

  • Speaker #0

    En tant qu'établissement et en permanent, oui, c'est le seul. Il m'est arrivé d'aller ailleurs pour passer une journée. Il y a eu aussi la grande cosse. Il y en avait un deuxième aussi qui était bien. Mais ce n'est pas tout à fait pareil qu'ici, mais qui était bien aussi.

  • Speaker #1

    Oui, parce qu'il y a aussi l'état d'esprit des patrons, entre guillemets. Peut-être qu'il y a un rapport qui se passe. J'ai bien vu. On n'arrive pas. Ça prenait bien.

  • Speaker #0

    Et puis sinon, je suis allée aussi de temps en temps. En Corse, j'en ai fait un, deux, trois, quatre, quatre ou cinq. Et alors même des petits centres natus qui sont en montagne, dans le torrent, avec les piscines naturelles. Et là, on retrouve le même esprit.

  • Speaker #1

    Oui, d'accord.

  • Speaker #0

    Le même esprit qu'ici, à l'origine. Mais là, c'est quand c'est des toutes petites piscines. structures d'accord alors quand c'est des grandes structures et que ce sont des bâtiments et finalement des sortes de maisons et d'immeubles ça ne me plaît pas d'accord du coup là tu es dans une caravane ou un mobile home mais c'est un mobile home qui est comme une caravane quoi il ya une petite terrasse devant c'est bien d'accord il est plus rustique que celui ci Il y a un figuier devant, il y a des arbres partout.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que tu aimerais partager de ce lieu, du Sérignan-Plage ? Qu'est-ce que tu aimerais nous partager de ce lieu que tu affectionnes plus particulièrement ?

  • Speaker #0

    Je crois que j'ai déjà dit que c'était cette communion avec la nature, avec les arbres. Moi, je suis très... Je fais un petit peu de peinture. Dans mes peintures, il faut toujours qu'il y ait des arbres.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Je suis très... Voilà.

  • Speaker #1

    Donc au Sérignan, vu le nombre d'arbres qu'il y a...

  • Speaker #0

    Voilà. Donc déjà, il y a ça. Mais il n'y a pas que les arbres. Il y a les arbres, il y a l'eau. La balnéo, c'est une merveille aussi. Je ne sais pas, mais le contact avec les gens, le fait de retrouver des gens qui reviennent parce que les anciens reviennent. D'accord. Ça, c'est quand même un signe si les anciens reviennent.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'on peut parler du coup d'une... communauté ou non ?

  • Speaker #0

    En quelque sorte, oui, mais le mot communauté ne me plaît pas beaucoup. Non, je ne sais pas qu'est-ce qu'on pourrait trouver d'autre, un autre mot que communauté.

  • Speaker #1

    Peut-être une bande de copains qui vous retrouver à chaque fois ici.

  • Speaker #0

    C'est un peu cet esprit-là, oui, oui, c'est ça. Oui, oui.

  • Speaker #1

    Et pourquoi faudrait-il venir à...

  • Speaker #0

    Partage, tiens, voilà, partage. J'aimerais bien ce mot-là, mettre le mot partage. Parce qu'on partage, on partage un apéro, on partage une soirée, il y a beaucoup de partage. Je crois que ça, c'est aussi attaché au... C'est attaché au naturisme. Partage et évasion. D'accord. C'est deux mots peut-être qui...

  • Speaker #1

    Dire quoi par évasion ?

  • Speaker #0

    Par évasion, c'est... Moi, je suis dans le 93, c'est la seine saint denis. Quand je parle d'évasion, c'est avec un E majuscule.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Le bruit aussi. Ici, tout est calme. Mais le soir, il y a des animations. Mais on n'entend pas. Ce n'est pas ici, c'est un petit peu... Ici, c'est le terrain de camping, donc il y a plus de piste. Mais là-bas, c'est très, très calme. On fait la sieste. À l'heure de la sieste, on n'entend pas. Vous voyez, ce calme et le bruit du vent dans les arbres.

  • Speaker #1

    On revient aux arbres.

  • Speaker #0

    Dans les feuilles. Voilà, on revient aux arbres. Mais c'est vrai que ça compte beaucoup. Et puis aussi, la beauté des jardins ici. Je ne sais pas combien de jardiniers il y a maintenant pour entretenir.

  • Speaker #1

    Le site en lui-même du coup.

  • Speaker #0

    C'est assez énorme, mais la beauté de ce... Tout l'hiver, ils y travaillent. On est vraiment... Quand je parle d'un petit paradis terrestre, je pense que la nature occupe une place essentielle. Et alors aussi un esprit... Notre Pascal à la petite supérette, lui, il n'est jamais nu, pourtant. Il a un esprit naturiste à 100%

  • Speaker #1

    Mais il n'est pas naturiste Ou si ? En dehors du travail je parle Ça je n'en sais rien,

  • Speaker #0

    je ne lui ai pas demandé Ça je ne lui ai pas demandé

  • Speaker #1

    De même à toi

  • Speaker #0

    On va lui demander si en dehors du travail

  • Speaker #1

    Oui c'est pour ça Il pourrait par exemple

  • Speaker #0

    Parce que lui il voit

  • Speaker #1

    Oui pour le coup du coup t'as répondu à ma question parce que je voulais savoir qu'est-ce que tu pourrais dire aux autres pour les faire venir au Sérignan plage nature mais je pense que tu as déjà répondu en expliquant cette tranquillité surtout la beauté du site si j'ai bien compris et puis de toute façon quand on arrive pour la première fois le partage,

  • Speaker #0

    l'évasion et je terminerai peut-être là-dessus de tolérance, quand je disais tolérance Finalement, la tolérance, c'est accepter parce que la liberté de chacun, elle s'arrête au moment où elle empiète sur ses autrui. Voilà, donc ça nous entraîne. C'est pour ça que je préfère ça à communauté. Parce que communauté, c'est trop réducteur. Et je suis persuadée que certaines personnes le prennent de façon... Il y a des gens qui ont certainement un esprit communautaire. C'est possible qu'il y en ait, mais ce n'est pas moi. Ah,

  • Speaker #1

    autour du naturisme, tu veux dire ? Oui, je suis... D'accord, ok.

  • Speaker #0

    Oui, parce qu'on en a vu...

  • Speaker #1

    Tu veux dire des extrémiste du naturisme ?

  • Speaker #0

    Oui, parce que je me souviens au tout début, quand on était peut-être mal vus des textiles à côté, mais je me souviens de... Il n'y a qu'un seul mot qui me vient à l'esprit, mais tant pis, je vais le dire. Oui. De... connards de naturistes, mais de connards plus plus plus, qui étaient, qui déclenchaient une haine contre les textiles, jusqu'à le soir, à les pisser au-dessus de la... Non, mais enfin...

  • Speaker #1

    Ah oui, à ce niveau-là, quand même. Non,

  • Speaker #0

    mais ça, j'ai dit connards. D'accord. Quelques exceptions, quoi, mais enfin, bon.

  • Speaker #1

    Oui, parce que là, on est loin de tout ce qui est tolérance, liberté, partage...

  • Speaker #0

    Voilà, c'est ça qu'il y a. De toute façon, rien n'est...

  • Speaker #1

    Après, dans ce monde, il y a toujours plein de cas de figure.

  • Speaker #0

    Rien n'est... Bon, même chez les natus, il peut y avoir de temps en temps des gens qui ne sont pas bien dans leur tête.

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr.

  • Speaker #0

    Voilà, c'est...

  • Speaker #1

    Bon, du coup, je te pose la dernière question. On a pas mal discuté, toi et moi. J'ai appris beaucoup de choses, en plus. Quel conseil tu me donnerais ? Parce que je ne suis pas naturiste. Pour tenter de vivre cette expérience.

  • Speaker #0

    Alors moi, je dirais déjà te laisser aller et venir à la plage. Te laisser aller, faire ce qui te plaît. Tu verras comment... Oui, bien sûr.

  • Speaker #1

    On revient avec l'eau. Après, je dois dire qu'à chaque fois que j'ai discuté avec des personnes... On est souvent revenu sur l'eau et soi-disant que l'eau est très libératrice en soi. C'est que l'on rentre habillé, mais on sort naturiste. Parce qu'il y a une liberté dans l'eau que l'on ne retrouve pas ailleurs. Et quand on ressort de cette eau là, en fait, c'est bien, on passe à autre chose. Tout le monde m'a dit ça.

  • Speaker #0

    Et on se love de nouveau dans l'eau. C'est le retour au liquide amniotique. on revient c'est pas faux non mais moi je dis le conseil c'est de te laisser aller ne pas partir en te posant de questions en se disant qu'est-ce qui va se passer, est-ce qu'on va me regarder est-ce que moi ça va aller est-ce que je ne vais pas avoir un problème si une belle fille passe devant chez les jeunes, parce que c'était ça aussi les problèmes chez les jeunes si tu penses à tout ça, peut-être que tu vas les avoir les problèmes voilà Mais finalement, si on se laisse aller, on n'y pense plus et on ne voit plus.

  • Speaker #1

    Bon,

  • Speaker #0

    très bien.

  • Speaker #1

    Je vais voir ça. En tout cas, merci beaucoup Jacqueline de cet échange.

  • Speaker #0

    Merci.

  • Speaker #1

    Fort intéressant.

  • Speaker #0

    Ça m'a beaucoup plu. Puis le fait de parler de tout ça, ça a été pour moi une cure de jouvence. Voilà.

  • Speaker #1

    Alors déjà, tu disais qu'en arrivant ici, tu rajeunissais. Alors après ce podcast, ça va être...

  • Speaker #0

    Tu vas me border ce soir. N'oublie pas ma tétine aussi pour que je puisse bien dormir.

  • Speaker #1

    Merci pour tout en tout cas. Et puis, à très bientôt à ce moment-là.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup.

  • Speaker #1

    Merci de nous avoir écoutés. On se retrouve très prochainement pour un nouvel épisode. Et si l'aventure vous tente, rendez-vous sur www.francecadnaturisme.com pour plus d'infos. Allez, à bientôt.

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Description

🎧 Histoires Nues – Jacqueline : 51 ans de naturisme, la liberté retrouvée

À 82 ans, Jacqueline témoigne avec humour, tendresse et conviction de plus d’un demi-siècle de naturisme. Depuis sa première baignade libre dans les eaux de Sérignan dans les années 70, elle incarne un naturisme sincère et vivant, loin des clichés et des jugements.

Dans cet épisode, elle nous raconte comment cette pratique, née presque par hasard, est devenue une philosophie de vie, un lien fort avec la nature et une source inépuisable de bien-être. Entre souvenirs, anecdotes savoureuses et réflexions sur l’évolution de la société, elle évoque aussi la transmission de ces valeurs à sa fille et aux générations suivantes.


🌿 Partage, évasion, tolérance : trois mots qui résument son regard sur un monde où l’on se retrouve, simplement, soi-même.


🎙️ Histoires Nues, un podcast France 4 Naturisme – à retrouver sur toutes les plateformes d’écoute et sur france4naturisme.com


🎙️ Bienvenue dans Histoires Nues — un podcast produit par France 4 Naturisme.
À retrouver sur www.france4naturisme.com


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur le podcast de France Can Naturisme, un espace où liberté, nature et authenticité se rencontrent. Dans cette série, je vous amène à la rencontre de ceux qui ont fait le choix du naturisme, un mode de vie souvent méconnu et pourtant riche de sens. A travers leurs témoignages, découvrez des histoires inspirantes, des moments de partage sincères et une vision différente de la connexion à soi, aux autres et à la nature. Alors que vous soyez curieux pratiquant ou simplement en quête d'un regard neuf, embarquez avec nous dans ce voyage au cœur du naturisme. Et si cette aventure vous inspire, n'hésitez pas à partager ce podcast et à faire découvrir cet univers à votre entourage. Et à plonger dans l'inattendu ? Allez, c'est parti ! Jacqueline est naturiste depuis 51 ans et je la rencontre pour la première fois au camping Le Sérignan Plage Nature à Sérignan dans l'Hérault. Bonjour Jacqueline.

  • Speaker #1

    Bonjour.

  • Speaker #0

    Première question, est-ce que l'on se tutoie ou est-ce qu'on se vouvoie ?

  • Speaker #1

    Pour moi, c'est tutoiement.

  • Speaker #0

    Très bien, ça me va, c'est parfait.

  • Speaker #1

    En plus, c'est un esprit naturiste.

  • Speaker #0

    En plus, ça tombe bien, c'est parfait. Alors du coup, puisqu'on se tutoie, est-ce que tu peux te présenter s'il te plaît ?

  • Speaker #1

    D'accord. Je suis, je crois, toujours jeune dans ma tête.

  • Speaker #0

    Très bien,

  • Speaker #1

    c'est ce qu'il faut. C'est ce que l'on me dit. Mais pourtant, le mois d'août prochain, j'aurai 82 ans.

  • Speaker #0

    D'accord, ok. Personne ne te voit, mais moi je confirme qu'effectivement, tu ne fais pas ton âge. Oui,

  • Speaker #1

    alors je ne fais pas mon âge, mais j'ai l'impression aussi d'être une vieille bagnole maintenant. C'est-à-dire qu'il y a des pièces à changer, on change les pièces. Par contre, il paraît, et j'en suis quand même consciente, la carrosserie extérieure fait encore de l'effet.

  • Speaker #0

    Ah, c'est très bien !

  • Speaker #1

    Bon. Trêve de plaisanterie, les années sont là quand même, mais il y a tellement de bons souvenirs. Et puis, j'ai encore la chance, contrairement à d'autres personnes, de pouvoir faire ce qui me plaît.

  • Speaker #0

    Ça, c'est très bien. Très, très bien. Du coup, puisque je l'ai dit, tu es naturiste depuis 51 ans. Est-ce que tu pourrais nous parler de ta première expérience de naturiste et surtout, comment ça s'est passé ?

  • Speaker #1

    Alors, comment ça s'est passé ? Déjà... Avant d'être naturiste, je suis devenue sérignanaise, puisque j'étais à la création de ce club. C'était un petit camping familial, créé par le père de l'actuel directeur, Jean-Guy Hamat, donc c'était monsieur Étienne Hamat, et mon mari. Nous étions tout jeunes mariés en 69, je n'y voyais aucune connotation.

  • Speaker #0

    La vision, exactement.

  • Speaker #1

    Rien du tout. Était fan et professeur de karaté, il y restait. Alors lui, c'est 80 ans qu'il a, il est un tout petit peu plus jeune que moi, il a un an et demi moins que moi. Et il venait pour le stage international de karaté qui était organisé au paddock, donc à cet endroit où il y avait quelques pieds de vigne éventuellement. Et puis, très peu d'arbres. On était en plein Cagnard, mais on était heureux. C'était le début des années 70. On avait vécu mai 68 et on venait faire du camping. Mais vraiment, la première expression du camping, on ne se mettait pas debout dans nos tentes. C'était les petites tentes canadiennes, etc. Quand il faisait trop chaud, on était obligé de sortir et on allait avec le sac de couchage dormir sur la plage pour tenir le coup. Et donc, mon mari était au karaté le matin. Et le soir, ils s'entraînaient d'ailleurs à un endroit qui existe toujours, c'est une petite anse un petit peu plus loin, donc à la fin du paddock. Et moi, j'ai toujours adoré l'eau. Et j'ai particulièrement, je ne savais pas ce que c'était que le naturisme, et particulièrement, j'adorais nager nu. Bon, on était à l'époque où les seins nus étaient de rigueur, donc je n'avais sur moi qu'un bas de bikini. J'entrais dans l'eau et puis le bas de bikini, très très vite, il devenait un serre-tête. Et je nageais et je nageais, je fais ce qu'on appelle actuellement du longe-côte, bien avant l'heure. Donc je nageais en direction de Valras. Et c'est ainsi que j'ai découvert, donc là on devait être en 72, donc ça devait être la deuxième, la troisième année qu'on venait à Sérignan. Et on ne savait pas qu'il y avait un camp qui allait s'installer. Il s'est installé en 72. le terrain naturiste, d'un accord entre Étienne Amat et Henriette, son épouse, et de quatre naturistes qui ont fondé le Gymno Club Méditerranéen à l'époque, en 72.

  • Speaker #0

    C'est le premier à cet endroit-là, entre guillemets, parce qu'il y en a d'autres sur la côte méditerranéenne, mais du coup, c'était un des premiers.

  • Speaker #1

    Je pense que c'est un des premiers, mais ça n'est pas le premier, parce que ces gens avaient fui Agde.

  • Speaker #0

    Ah,

  • Speaker #1

    d'accord. Et ils ont créé, je me souviens très, très bien du macaron, ça s'appelait « Naturisme familial et social » .

  • Speaker #0

    D'accord, parce que Agde, du coup, c'était déjà naturiste, et déjà créé...

  • Speaker #1

    À Agde, il y avait un mélange entre naturisme, nudisme, exhibitionnisme, divertinage. Il y avait de tout, tout un mélange. Mais il paraît, moi j'y suis, enfin quand j'y suis allé, ça ne m'a pas plu du tout, mais c'était plus tard. Mais il restait quand même quelques naturistes purs qui ont décidé de venir s'implanter ici.

  • Speaker #0

    Ils ont migré par ici.

  • Speaker #1

    Et donc, cet accord avec Étienne Hamad, le père de l'actuel directeur, qui a donc créé ce club. Au début, moi, je ne savais pas toute cette histoire. Donc, je nage, je fais du longe-côte. Et puis, je m'aperçois en nageant qu'il y avait quelques personnes sur la plage, nues. Il y avait des femmes et des enfants. Il y avait vraiment... Bon, alors je fais un premier aller, un premier retour. Puis après, je me dis, s'ils sont nus, moi, je n'ai pas besoin de remettre mon serre-tête à sa place d'origine. Et c'est comme ça que je suis, et comme je suis, tu vas peut-être t'en apercevoir, mais d'un naturel plutôt bavard. Et encore, c'est rien à côté de ma fille. Et j'ai commencé à parler aux gens qui étaient très sympas et qui m'ont dit, ben voilà, on est. Et à l'époque, il y avait des peintres. Je me souviens, il y avait plusieurs peintres. il y avait Janine Alina, il y avait Philippe Antoine. il y avait des médecins et il y avait même trois prêtres.

  • Speaker #0

    D'accord, ok. Ah oui.

  • Speaker #1

    Ah oui, oui, oui, c'était vraiment... je suis surpris de ça. C'était extrêmement varié, mais ça, on ne le sait qu'après, parce que les gens, en tenue de peau, finalement, on ne voit pas qui est qui. On ne voit pas le procureur, on ne voyait pas qu'il était procureur. J'ai été vraiment emballée par la simplicité de ces gens qui m'ont dit, à ce moment-là... parce que j'ai demandé, j'ai dit c'est drôlement bien mais à l'époque il fallait être parrainé c'est à dire qu'il y avait une sorte de on pourrait dire un accord moral quand même pas un test de moralité mais presque c'était il ne s'agissait pas juste d'appuyer et puis de s'inscrire en ligne dans un centre naturiste non non, on était parrainé par quelqu'un d'accord Voilà. Et j'ai trouvé que c'était tellement bien. J'en ai parlé à mon mari. Et on a même deux ou trois, il y a deux ou trois karatékas qui étaient venus faire un petit tour. Mais ils sont repartis très vite. Ils n'osaient pas, ils se sentaient un peu gênés. Donc, disons que nous, on nous regardait un petit peu parce qu'on a continué. Puisqu'on a 69, 70, 71, 72, on était quand même toujours de l'autre côté. D'accord. Voilà, et on campait et on dormait. Puis il ne faut pas oublier que le club, il n'a pas été créé tout de suite. Il a été créé en 72 seulement. Donc, on est venu, je suis venu en 73. Et là, en étant parrainé par des gens, on a loué à ce moment-là une caravane. Au début, on louait à des particuliers. Et puis, on avait aussi Christian Courcel, qui a été longuement président. du club qui avait aussi lui quelques caravanes mais rien à voir avec les mobiles homes je vous laisse imaginer on avait même des caravanes qui des fois étaient un peu bancales etc c'est toi qui a initié ton mari au naturisme on était naturiste dans l'âme tous les deux nous quand on nageait on nageait nous aussi on était jeunes à ce moment là aussi il avait pratiquement le même goût que moi D'accord.

  • Speaker #0

    Voilà. Ok, ok. du coup puisque tu connais ça depuis très longtemps comment tu définirais le naturisme toi ?

  • Speaker #1

    Pour moi c'est un bien-être c'est un bien-être, c'est proche de je conçois le naturisme surtout parce que là il est en présence de l'eau par contre il me reste ce ne sont pas du tout des freins Pour moi, ce ne sont pas des freins. Mais je n'aurais aucune envie de faire ce que font certains, de faire des randonnées et une partie de raquettes dans la neige en étant à poil. Je ne vois pas du tout l'intérêt. Non. Pour moi, le naturisme, c'est le soleil et l'eau.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Voilà. Le soleil et la peau, le soleil et l'eau directement sur la peau. Le fait d'éviter le contact extrêmement désagréable, pour les femmes, c'est pire encore pour les hommes, du maillot qui est mouillé, on mijote là-dedans, etc. Bon. Par contre, je disais, sans que ce soit un frein, bien que je sois naturiste de longue date, je ne vais jamais à l'épicerie. sans me mettre un paréo.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Je peux aller les seins nus, mais je me mets un paréo. C'est une... Pour moi, c'est une habitude, c'est une seconde nature, ça n'est pas du tout une question de gêne.

  • Speaker #0

    Peut-être que... Après, ça devient presque logique. C'est peut-être une question d'hygiène.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    voilà, exactement.

  • Speaker #1

    Donc, c'est le seul moment. Et puis, bien entendu, on ne va pas... Mais ça, c'était... On ne danse pas non plus à poil. De même qu'on ne va pas mettre de... Alors ça, il y a eu de temps en temps, parce qu'il y avait au début une certaine surveillance. Si des femmes se présentaient avec des sous-vêtements coquins, des strings ou des choses comme ça. ça ne passait pas ici, ça passe à Agde, ça ne passe pas ici. Des piercings dans le sexe, ça ne passe pas ici. Ici, ça a quand même conservé cet aspect familial.

  • Speaker #0

    D'accord. Après, quand je t'écoute parler, j'ai l'impression vraiment qu'il y a ce... Parce que tu me parles beaucoup de l'eau, du soleil, il y a vraiment ce côté, j'ai l'impression, rapport avec la nature qui est très fort, entre guillemets, dans l'élément, dans tout ça.

  • Speaker #1

    Leur rapport avec la nature aussi en passant par les arbres. Parce qu'on ne peut pas dissocier le sérignan plage. C'est tellement arborisé. C'est un plaisir d'avoir les arbres.

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr.

  • Speaker #1

    Et le vent qui souffle dans les feuilles. Ça,

  • Speaker #0

    c'est une autre histoire.

  • Speaker #1

    On a entendu il y a très peu...

  • Speaker #0

    Non, ne t'inquiète pas, il n'y a pas de soucis.

  • Speaker #1

    Il y a peu d'années... Un monsieur qui était gêné parce que le mobilhome que nous avons maintenant, il y avait trop de bruit parce que le vent qui soufflait dans les feuilles et faisait taper quelques branches sur le mobilhome, ça le gênait. D'accord.

  • Speaker #0

    Vous voyez comme... Ah oui.

  • Speaker #1

    Voilà, bon, on rencontre de tout. Mais enfin, ça, cette personne n'est pas revenue.

  • Speaker #0

    L'expérience n'est pas conclue.

  • Speaker #1

    Alors, je disais, le tourisme familial et social. Donc, finalement, en 1974... notre fille est née et on a continué à venir. En 75, on n'est pas venu. Il y a deux années où je ne suis pas venu quand elle était petite. Mon mari, lui, venait toujours pour le stage de karaté, mais il était à côté parce qu'il n'allait pas...

  • Speaker #0

    Oui, il n'allait pas venir ici.

  • Speaker #1

    Et en 77, nous avons emmené... Donc, elle avait trois ans. Nous avons, pour la première fois, emmené notre petite fille donc de 3 ans. On se dit, elle ne va pas trop s'inquiéter. Comme on était sportifs, elle avait déjà vu ses parents nus sans que ça la choque, ni outre mesure. Donc, elle arrive et nous étions accueillis à ce moment-là par un couple paul et odette qui étaient juste à côté et nous avions loué. Alors, cette fois, c'était fini. C'en était fini de la tente. Oui, forcément, avec quand même une petite fille, on avait pris une caravane et qui était une belle caravane. Et c'était la période où les gens avaient construit, c'était une caravane. C'était plus qu'une caravane, c'était presque une petite maison. Ils avaient construit autour un petit peu ?

  • Speaker #0

    Voilà,

  • Speaker #1

    il y avait des petits... Il y avait un auvent, il y avait des canisses, il y avait un barbecue, un vrai barbecue qui était monté en dur. D'accord. Il y avait des fleurs partout.

  • Speaker #0

    Ah oui, c'est au-delà de la caravane.

  • Speaker #1

    Mais c'était en fait comme des petites maisons secondaires, beaucoup de gens de Béziers ou de la région. Et ces gens en été louaient. D'accord. Voilà, ce n'était pas encore le vrai terrain de camping. Et donc la petite arrive, bon évidemment on la déshabille mais ça elle était déjà habituée. Et puis nous pareil, elle ne s'occupe pas tellement de nous. Puis elle va voir la dame d'à côté, donc la fameuse Odette dont je parlais, avec sa poupée. Je revois toujours, il ne faut pas que j'arrête de gigoter. Et elle prend sa poupée dans la main. Elle avait enlevé tous les vêtements de sa poupée.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Et elle dit, Odette, regarde Odette, j'ai habillé. J'ai habillé poupée comme les gens d'ici. Elle n'a pas dit, je l'ai déshabillée. J'ai habillé, voilà. Et ça, c'est resté dans les annales du naturisme. J'ai habillé, voilà, la réaction d'un enfant.

  • Speaker #0

    Et du coup, je rebondis sur ça, elle est toujours naturiste ou pas, elle ?

  • Speaker #1

    Oui, et elle va venir le 9 juillet.

  • Speaker #0

    Ah, je la loupe de peu alors. J'aurais aimé avoir,

  • Speaker #1

    j'aurais aimé discuter avec elle. Alors, un, elle est naturiste. et deux Son compagnon, elle l'a convaincue au naturisme.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Et ils sont naturistes tous les deux. D'ailleurs, puisqu'elle habite Limoges, maintenant, ils ont pris leur licence à Limoges parce qu'ils ont dans le limousin un petit centre de naturisme.

  • Speaker #0

    Oui, parce que j'ai appris qu'on a des licences maintenant de naturisme. Oui, oui. D'accord.

  • Speaker #1

    C'est des choses différentes. il y a le... La licence qui est nationale ou même internationale. Il y a des licences internationales. Et puis, il y a la licence du club. Enfin, l'adhésion au club, au gymnoclub.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Qui est autre chose.

  • Speaker #0

    Quel est l'esprit pour toi, l'état d'esprit, la philosophie du naturisme ?

  • Speaker #1

    Je vais dire, c'est tout bête, mais je vais dire le naturel, sans chichi. sans fausse réponse, sans hypocrisie. On va aussi bien avoir le plombier, le technicien, que, comme je l'avais dit, le procureur, le prêtre, le médecin. Mais personne ne va parler de sa vie. et de son travail. On est ici, on va essentiellement parler « Ah bah tiens, est-ce que tu as vu aujourd'hui ? » « Oh là, les lauriers roses cette année, ils sont magnifiques ! » « Tiens, on a retrouvé ça ! » Là, on va parler des arbres, on va parler de... Qu'est-ce qu'on va parler ? On va parler aussi... « Ah oui, peut-être, est-ce que tu as passé un bon hiver ? » Ça, si quand même,

  • Speaker #0

    on va parler...

  • Speaker #1

    Voilà, des petites choses comme ça. Mais on ne parle pas de ces... Non, on parle du moment présent. Et le moment présent, c'est le soleil, c'est l'eau. Et quand il y a eu la création de la balnéothérapie, ça n'a fait que majorer un esprit qui était déjà là.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Parce qu'avant, l'eau, c'était la mer. Oui, bien sûr. Alors que maintenant, on a plusieurs points d'eau.

  • Speaker #0

    Mais alors du coup, je rebondis sur ça, sur l'eau, parce que c'est vrai que tu m'en parles beaucoup depuis tout à l'heure.

  • Speaker #1

    Rebondir.

  • Speaker #0

    Je rebondis, je rebondis. J'ai l'impression que cet élément, l'eau, c'est quelque chose pour toi qui est vraiment... On ne peut pas le séparer du naturisme. C'est vraiment l'élément où tu te sens bien et où, si j'agrandis ma réflexion, où les natus se plaisent à être. Oui,

  • Speaker #1

    mais ce n'est pas uniquement ça. Mon amie qui est à côté est naturiste et elle habite dans un petit village où il y a de l'eau quand même puisqu'il y a une piscine. Mais enfin bon... Elle est dans un petit village, une petite ville quand même, on va dire, pas simplement un village. Et chez elle, elle peut vivre. Moi, je ne vivrais pas, mais je ne me vois pas en région parisienne. En plus, avec les voisins et tout, je ne vis pas nature chez moi. Je ne sais pas bien.

  • Speaker #0

    Et est-ce que ça te manque, ça ?

  • Speaker #1

    Non.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Ça ne me manque pas parce que ce sont deux vies totalement différentes. D'accord. Il y a deux vies. Je vais même dire... Bon. j'ai voyagé beaucoup, je continue encore à voyager beaucoup mon mari travail dans un club de vacances en Corse qui n'est pas natu en Corse il y a des clubs naturistes oui j'y étais il n'y a pas longtemps d'ailleurs, lequel ? à Rivabella c'est beau Rivabella avec les flamants roses; ils sont toujours là. on les a vu passer,

  • Speaker #0

    ils ne se sont pas posés ils ont juste passé au dessus mais

  • Speaker #1

    Mais... Et la différence, alors certaines personnes disent, moi je ne pourrais pas, je ne pourrais pas. Pour moi, c'est deux choses différentes. Là-bas, effectivement, on met un maillot. On met un maillot, ben oui, on met un maillot. Mais dès que je sors de l'eau, j'enlève le maillot et je me sèche parce que je ne supporte pas de rester avec un maillot humide. Et si j'ai vraiment envie de nager, on prend le bateau et on va nager ou on va dans une crique à côté. On va dans un terrain, il y a des terrains natus partout aussi. bon mais Je ne fais pas, comment dire... Oui, parce que dès le début, je ne vois pas l'intérêt de faire du naturisme simplement pour se mettre à poil dans des conditions qui ne... Quand j'ai vu une émission où il y avait des randonnées à raquettes avec la neige autour, des gens qui avaient les raquettes, les chaussures, les chaussettes, etc. Et qui avaient un bonnet et par contre qui étaient à poil. Mais quel est le plaisir de se mettre à poil ?

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Surtout qu'en plus, le soir, quand il fait froid, on est quand même les premiers prévenus. Oui, c'est la première.

  • Speaker #0

    Je me doute bien.

  • Speaker #1

    Voilà. Donc, moi, effectivement, pour moi, le naturisme, c'est le soleil, c'est le soleil, c'est l'eau, c'est la liberté et c'est la nature. Donc, pour moi, c'est indissociable aussi d'un lieu qui soit, c'est presque un paradis terrestre, on devrait dire, un lieu qui soit végétalisé, arboré, naturel.

  • Speaker #0

    Alors du coup, ça me fait rebondir sur ça, c'est ce que tu me parles du coup, tu vois la première fois, tu te baignais nu, et puis tu aimes bien te baigner nu. Ça c'était une attitude. Voilà exactement, ton mari aussi, etc. Donc du coup, ça m'amène à cette question de savoir comment tu te sens, toi, quand tu es nue justement.

  • Speaker #1

    Bah j'y pense même plus. Je me sens bien, j'ai dit que pour moi c'est un bien-être, dès qu'on arrive. Mais dès qu'on arrive, même quand je sors du TGV et j'arrive chez mon ami à Servian, première chose, le jean, tout est enlevé et à la limite, on met un pareo, c'est tout.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Je commence à revivre.

  • Speaker #0

    Ah, voilà.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    D'accord. Du coup, tu prends ça vraiment comme une pause un petit peu dans ta vie de tous les jours. Ça se permet presque de... de... régénérer, entre guillemets, de te...

  • Speaker #1

    Et ce que j'ai oublié aussi de dire, et qui est très important, parce que c'est ce qui m'avait accroché quand j'ai commencé sur la plage à parler à ces gens, parce que je ne connaissais pas au début, cet esprit qui est un esprit d'ouverture et de tolérance.

  • Speaker #0

    Tu l'as vraiment découvert dans le naturisme.

  • Speaker #1

    Là, je l'ai découvert dans le naturisme.

  • Speaker #0

    Et du coup, c'est toujours d'actualité, ça ou pas ? Cette tolérance, comme tu parles ?

  • Speaker #1

    Est-ce que l'actuelle société a quelque chose à voir avec la société d'il y a même ne serait-ce que 20 ans ?

  • Speaker #0

    J'aime beaucoup cette réponse.

  • Speaker #1

    Mais oui,

  • Speaker #0

    voilà. Non mais c'est la vérité, oui, bien sûr. Qu'est-ce que ça a apporté pour toi le naturisme dans ta vie ?

  • Speaker #1

    Aussi peut-être le fait de pouvoir en... Le fait de pouvoir en parler. Au début, on n'en parlait pas.

  • Speaker #0

    C'était tabou ou quoi ?

  • Speaker #1

    Ah oui, on n'en parlait pas.

  • Speaker #0

    Même avec ta famille ou tes amis ?

  • Speaker #1

    Ah oui.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Oui, parce que ça me tient d'un seul coup, il me revient une petite anecdote. On avait, c'était, bon, c'était devenu des amis, parce que c'était les parents de la copine d'école.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Donc, de notre fille. Et comme lui travaillait, il était responsable de la coopérative des PTT, le monsieur. Il nous donnait des... Enfin, on pouvait lui donner nos photos. On prenait des photos avant dans le temps, mais des photos entre nous.

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr.

  • Speaker #1

    Donc, on avait des prix. Et je me souviens qu'à un moment donné, je lui donne les photos. Et puis, je lui demande, tiens, tu les as ? Il dit, je les ai données à Thérèse. Et c'était étonnant. Et Thérèse avait demandé, alors que normalement, ils nous les déposaient, avait pris les photos pour regarder à l'intérieur. Alors, je lui ai dit, écoute, pour voir les photos, puisqu'elle savait, parce que les gamines avaient parlé, qu'on était nus. Moi, je lui ai dit, mais tu pensais à quoi ? Qu'est-ce que tu voulais voir ? Tu voulais voir la quéquette de Max ou quoi ? Est-ce que tu... Ah oui, mais tu sais, quand même, moi, je voulais voir. Vous voyez, l'esprit des gens.

  • Speaker #0

    Il y avait un peu le voyeurisme et la curiosité.

  • Speaker #1

    Mais curiosité malsaine. Oui,

  • Speaker #0

    c'est ça, tout à fait.

  • Speaker #1

    D'imaginer, ça m'avait vraiment énervé. Et la fille aînée qui, elle, se prenait, avait la tête grosse comme ça. Et vous lui avez dit, oh oui, mais ce n'est pas hygiénique du tout. Alors, vous allez sur le sable. Et oh là là. Donc, c'était vraiment des antilles. lui alors là le père Il dit, oh, chacun fait ce qu'il veut, lui, c'était la... Mais bon, ça, c'est l'exemple quasiment général des gens qui ne connaissent rien au naturisme, mais qui le jugent.

  • Speaker #0

    Oui,

  • Speaker #1

    bien sûr.

  • Speaker #0

    Et même déjà dans la... Tu parlais de mai 68, on sait ce qui s'est passé en France, etc. Il y avait quand même une libération de la pensée, du comportement, etc. Et même déjà à l'époque, il y avait quand même des barrières aussi fortes dans cette période-là, parce que ça a été une petite période courte, on va dire. Et pour moi, en fait, qui ne suis pas de mai 68, qui suis plus jeune, j'ai l'impression qu'il y a eu une période où vraiment il y avait une liberté absolue. et en fait quand je t'entends parler J'ai l'impression que non, en fait, il y avait quand même des codes qui étaient...

  • Speaker #1

    Il y avait des codes encore plus durs. Bon, alors, je vais aller un petit peu plus loin dans ma vie parce qu'il n'y avait pas que le naturisme. Donc, je suis une 68arde et j'ai vécu mes 68 à la fois côté fac.

  • Speaker #0

    Ah oui, d'accord.

  • Speaker #1

    Parce que j'étais en fac et en même temps, j'avais un mi-temps d'enseignement en terminale pour essayer de faire bouillir la marmite. Oui, bien sûr. Parce qu'à l'époque, quand se présentait à diplôme égal un homme ou une femme... On prenait la femme comme la barantine et l'homme comme chef de labo. Donc, j'ai mis deux ans à attendre d'avoir un poste de maître de conf.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Et entre-temps, je me suis lancée, j'avais pris un lancement. Donc, ce que je veux dire, c'est que mai 68, je l'ai vraiment vécu des deux façons. Et j'ai vu des choses qui m'avaient mises hors de moi. Il ne faut pas oublier qu'il y avait mai 68, mais il ne faut pas oublier qu'il y a eu l'IVG. Et moi, je travaillais au planning familial. Donc, j'ai un esprit un peu particulier qui était un esprit, disons, de... Et c'est aussi l'esprit un peu des chercheurs, puisqu'au début, je me destinais à la recherche, de vouloir avancer et de se poser chaque fois des questions, des questions en plus.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Mais il y avait... Je ne sais pas comment dire. Parce que... Il y avait des blocages absolument terribles. En travaillant au planning, j'étais hôtesse. J'ai une dame, c'était une portugaise justement, une jeune femme portugaise qui était venue, elle était accompagnée par sa patronne, c'était une femme de ménage, et elle était encore enceinte. Et ça ne pouvait pas durer parce qu'elle était enceinte. Et quand on lui a proposé, à l'époque c'était le diaphragme, « Ah mais moi il n'est pas question, moi je suis chrétienne, je crois en Dieu, et il n'était pas question, elle préférait. » Alors c'est des choses comme ça qui me révoltaient. Elle dit « Moi je sais ce que je fais, mais bon elle avait son aiguille à tricoter, et elle savait ce qu'elle devait. » Mais voilà ce qu'on avait.

  • Speaker #0

    C'était net,

  • Speaker #1

    mais c'était... Voilà. Avant que l'IVG ne soit, et que Simone Veil, femme remarquable, arrive à faire passer, et elle, qu'est-ce qu'elle a subi comme remarque et comme remarque haineuse ? Et à l'Assemblée, donc, on y était, puisque c'était l'époque où on participait à tout. Maintenant, je me suis calmée. Et il y a un grand monsieur qui s'est levé parce qu'elle se faisait huer par les députés. Il y a un grand monsieur qui s'est levé. Et ce grand monsieur, qui était-ce ? C'était Jacques Chirac.

  • Speaker #0

    D'accord, ok. Ah oui ? D'accord.

  • Speaker #1

    Et c'est lui qui a dit, nous faisons passer une loi.

  • Speaker #0

    laissez parler votre ministre de la Santé.

  • Speaker #1

    Il avait déjà le charisme.

  • Speaker #0

    Mais ça pour dire que ce n'était pas... Mai 68, Peace and Love, ça n'avait rien de la liberté. Au contraire.

  • Speaker #1

    Mais du coup, justement, par rapport à ça, pour revenir par exemple au naturisme, est-ce que... Parce que quand je regarde un petit peu les créations des différents établissements, j'ai l'impression que c'est un peu dans cette période-là. Donc du coup, la question que je me pose, c'est, est-ce que c'est tous les établissements qu'il y a, comme ici en fait au Sérignan, est-ce qu'il a été créé par forme de rébellion post-68-art, ou non, en fait c'était l'état d'esprit du moment ? Non, je pense que c'était... En fait, est-ce qu'on était naturiste ? Un peu par rébellion par rapport à la société et dire on est des jeunes et puis voilà, les anciens, voilà.

  • Speaker #0

    Non, alors je ne pense pas du tout que c'était par rébellion parce qu'il y avait des personnes. Je me souviens que quand nous, nous étions très jeunes, il y avait un couple de personnes déjà âgées. Ils étaient magnifiques avec des cheveux blancs et il y avait des peintres aussi. Il y avait deux peintres. Ce n'était pas des gens qui étaient très jeunes.

  • Speaker #1

    Non, mais c'est intéressant parce que...

  • Speaker #0

    il y avait... Beaucoup de personnes qui avaient un pied-à-terre ici, qui étaient des gens de la région ou de Béziers, et petit à petit d'autres qui sont venus.

  • Speaker #1

    Et qui sont arrivés au fur et à mesure. Voilà.

  • Speaker #0

    Le procureur de la République, quand il est arrivé, c'était aussi vers les débuts.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Oui. Et on avait des médecins. Alors, il y avait un prêtre qui venait, le père Bruno.

  • Speaker #1

    après ça ça va oui bah ouais et pourquoi est-ce surprenant mais parce que alors parce que alors je vais alors j'ai l'explication pourquoi ça me surprend parce que justement j'ai fait un interview il ya quelques temps de ça justement avec avec un italien et nous avons beaucoup parlé en fait des blocages qui avait eu notamment en italie dû à la religion en fait et lui par exemple a dû partir la première sa première expérience nature même s'il Il l'était profondément en lui-même. Ça a été en Croatie, parce qu'en Croatie, c'était un petit peu plus libéré, on va dire, la manière de faire. Mais le poids de la religion en Italie était tellement fort qu'il ne pouvait pas être nu en Italie. En fait, par rapport à la religion, c'était... Quasi impossible. Donc, c'est pour ça que...

  • Speaker #0

    Donc, ils étaient ici à sérignan. Donc, je suis surpris. Nos copains qui ont été les premiers adeptes étaient des Italiens.

  • Speaker #1

    D'accord. Ah ben voilà. Mais je suis surpris du coup que tu me dises qu'il y avait un prêtre.

  • Speaker #0

    La religion italienne et les prêtres ici du coin ne sont pas du tout les mêmes. D'accord. Alors, le père Bruno, je ne sais pas si mon ami l'a connu. Le père Bruno, il était dans la Pampa. Il venait avec une douzaine de jeunes.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Comment les définir ? Disons, de jeunes, que les gens n'aimaient pas voir beaucoup.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Et ils les amenaient ici, ils faisaient à manger, tout le monde. Et à un moment donné, même beaucoup de personnes ou de vieux d'ici, qui étaient un peu des vieux grincheux, si jamais ils trouvaient quelque chose qui manquait dans leur frigo, peut-être à l'extérieur, ils accusaient évidemment les jeunes. Voilà. Donc, il y avait ce prêtre-là. Et puis, il y en avait un autre que je connaissais bien aussi, parce que c'était celui à qui on a loué pendant cinq ou six ans, la caravane. D'accord. Lui, il était de Clermont-Ferrand. OK. Et il avait deux caravanes, une toute petite et puis une plus grande.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Et la petite caravane, c'était la caravane dans laquelle il disait la messe. Il y a eu cet hiver, il y a eu un mariage naturiste célébré ici.

  • Speaker #1

    Voilà. D'accord.

  • Speaker #0

    Il y avait l'oncle de... L'oncle de Marie-Ange, l'un de nos amis de longue date, était un prêtre. Il a terminé, il était l'aumônier de l'abbaye de Foncerane.

  • Speaker #1

    D'accord,

  • Speaker #0

    mais ça veut dire... Il y a des prêtres ici.

  • Speaker #1

    Mais ça veut dire que du coup, tu es en train de me dire qu'à l'époque, il y avait un prêtre qui faisait la messe tous les dimanches.

  • Speaker #0

    Oui, il la faisait...

  • Speaker #1

    Dans une caravane ? Oui. Dans un camp de touristes ? Oui. Je trouve ça exceptionnel, je trouve ça génial.

  • Speaker #0

    On fait des tas de choses dans un camp naturistes, qui peut-être ne sont pas toutes recommandables.

  • Speaker #1

    On ne m'avait jamais dit qu'il y avait eu un prêtre naturiste.

  • Speaker #0

    Mais il y en a eu plus. Les gens qui avaient envie d'assister à une messe, ils allaient, il y avait cette petite messe dans la caravane.

  • Speaker #1

    Mais je trouve que c'est un très bel état d'esprit et une très belle ouverture.

  • Speaker #0

    Tout ça pour revenir sur le fait que, ici, c'est un petit paradis. Ça tient à cette fameuse nappe phréatique qu'il y a là-dessous. C'est le système de l'évapotranspiration qui a fait une nature magnifique.

  • Speaker #1

    Oui, c'est très luxuriant. Honnêtement, pour ceux qui ne sont jamais venus ici, on peut le dire. même Parce que je sais que de l'autre côté, on a du coup un camping traditionnel, textile entre guillemets. Et même ce camping-là, il est vraiment super vert, c'est très luxueux. Comparé à d'autres endroits, tu sens que la nature est vraiment présente et ils font attention à ça, j'ai l'impression.

  • Speaker #0

    Oui, il y a ça, il y a aussi quand même cet esprit, l'esprit naturiste qui... qui quand même est...

  • Speaker #1

    Oui, qui perdure.

  • Speaker #0

    Voilà,

  • Speaker #1

    Qui perdure cet esprit. Oui, oui. Et du coup, pour revenir justement à cet esprit-là, Natu, et puis surtout à toi, Jacqueline, est-ce que le naturisme a changé ta perception du corps ? Autant le tien que celui des autres, ta vision de l'autre, ou pas du tout ?

  • Speaker #0

    C'est un peu une colle. Si, j'ai quelque chose de très important, j'avais oublié de le dire. J'ai dit que j'avais été dans l'enseignement, j'étais professeur de sciences.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #0

    Et je me suis retrouvée. Je me suis retrouvée.

  • Speaker #1

    Je sens l'anecdote.

  • Speaker #0

    Une année, je me suis retrouvée avec... La petite était là, oui, bien sûr, quand même. Et je viens chercher la petite parce qu'au début, ils faisaient une... Ils appelaient ça Baby Disco. avec Nounours, c'était mignon comme tout, et puis vers 20h, 19h30, Nounours disait bonsoir les petits, on reprenait les petits, donc moi je viens chercher ma gamine, et puis après je repars, et il y avait évidemment à partir de 21h ou 21h30, c'était plus la baby disco, mais on dansait sur la place, où il y a maintenant la balnéo. On dansait comme ça. Sur la place, il y avait aussi la pétanque. C'était petit encore, ce n'était pas du tout... Et je reviens et puis j'entends « Mais c'est Madame Touchard ! » Je me retourne, deux élèves pour commencer, les deux sœurs. « Ah oui,

  • Speaker #1

    mais on est là,

  • Speaker #0

    il y a un tel ! » Deux autres. Et finalement encore, j'ai eu cinq élèves. je me suis dit aï aï aï oui, personne n'a été, alors, elles logeaient, elle était au textile, mais elle venait, pourquoi elle venait ici ? Parce que c'était beaucoup plus, comme je disais, c'est beaucoup plus sympa, c'est plus sympa chez vous, voilà, ça c'était la vie de très jeune et autre chose alors qui est là, qui est vraiment énorme, enfin, sans jeu de mots, parmi mes élèves, il y en a une plus âgée que j'avais eu mais alors au tout début et cette fille, Elle était absolument obèse.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Voilà. Et puis, elle s'est prise d'amitié pour moi. Et bon, c'était même un peu gênant parce que des fois, sa mère, elle attendait toujours de savoir ce que j'allais dire ou de demander. Bon, c'était un peu gênant vis-à-vis. Et puis, moi, j'avais trouvé la solution. Je lui disais, tiens. comme on sortait beaucoup avec mon mari, je la prenais comme elle faisait du babysitting. Elle gardait la petite. Et donc, une fois, j'ai dit, ça serait très bien si tu veux, je t'emmène en vacances.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Je t'emmène en vacances et comme ça, tu surveilleras puisque lui, Max, il doit aller au karaté. Il a des réunions, tout ça.

  • Speaker #1

    Mais elle était au courant ?

  • Speaker #0

    Oui. Mais elle, elle était... énorme, vraiment énorme, 19 ans énorme, avec un ventre qui, alors à 19 ans, qui lui cachait le sexe. Le ventre, elle était vraiment très sportive quand même. On faisait du ski ensemble déjà, mais elle disait je ne veux plus aller sur la plage, sur les plages en maillot. Tout le monde me regarde. Je l'ai amené ici. Elle est encore d'ailleurs très blonde, blonde comme moi. Ma fille aussi. On pensait que c'était ma fille aînée.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Mais tout le monde ici, les gens et elle s'est sentie à l'aise. Elle, elle s'est transformée complètement. Et les gens ne la regardaient pas. On disait simplement, tiens, Anne-Marie, la fille de Jacqueline, elle a un problème hormonal. Voilà, on pensait que c'était... D'accord. Mais tout, pas de jugement. Ça, c'est quand j'ai dit c'est énorme. à double mot. Pour elle,

  • Speaker #1

    ça a été une forme de liberté.

  • Speaker #0

    Pour elle, oui. Et elle, elle est revenue après, elle-même, elle a eu deux jumelles, elle est revenue avec ses jumelles qui étaient toutes petites. Mais par contre, son mari portugais, lui, n'a jamais voulu venir ici. Donc ils sont venus, c'est eux qui étaient venus au Clos de la Grandjette quand le Clos de la Grandjette était une pustule entre deux terrains natus. C'était un truc complètement dingue. Voilà.

  • Speaker #1

    Du coup, ça amène à cette question-là. Est-ce que tu trouves que le naturisme, c'est développer avec le temps ?

  • Speaker #0

    Alors, développer, ça veut dire quoi ? Développer en nombre, oui. Il y a de plus en plus de monde. Maintenant, développer en esprit, non. Ah, je suis catégorique. En esprit,

  • Speaker #1

    non. En esprit, voilà. En nombre, je sais que c'est une augmentation, ça je suis d'accord. Mais en esprit, toi, tu trouves que non, ça c'est… Non. Et au contraire, ça a régressé, tu penses, l'ouverture d'esprit ou ce qu'était le naturisme de base ?

  • Speaker #0

    Non, pas régressé, mais l'évolution de la société est telle que maintenant, beaucoup de gens ne sont que des consommateurs. Donc ils viennent ici, pourquoi ? Parce qu'ils vont avoir une balnéo où ils seront nus. D'accord. Voilà, donc ils vont consommer une balnéo nue, voilà, et ils sont bien. Mais ils viennent parce qu'ils sont bien. Ils ne viennent pas parce que dans leur esprit, c'est pour être natu.

  • Speaker #1

    Alors, est-ce que du coup, ils sont naturistes ou ils sont nudistes ? On m'a expliqué qu'il y a une différence entre les deux.

  • Speaker #0

    Oui, mais je pense quand même qu'ils sont naturistes, parce qu'ils sont quand même entraînés. Attendez, on est contagieux, nous, avec notre esprit natu.

  • Speaker #1

    Je ne sais pas, je verrai à la fin de l'interview. Donc,

  • Speaker #0

    ils vont quand même prendre un petit peu de l'esprit natu.

  • Speaker #1

    D'accord. Oui,

  • Speaker #0

    je pense. Je pense. Et on a même des choses. Il y a quand même aussi un avantage. Le fait que ça, c'est une... Je crois que c'est... À mon avis, c'est unique. L'originalité de ce camping qui est à la fois natu et textile. Je n'en connais aucun autre. D'accord. Les autres sont ou textile ou natu, mais pas les deux. Alors, on est arrivé parce qu'avec... Les familles qui grandissent, il va y avoir les enfants, la famille était nature et tout, et puis la fille va épouser un monsieur et ils auront des enfants. Et le monsieur qu'elle épouse, il n'est pas nature du tout, c'est le cas justement. Et dans ces conditions, les grands-parents qui étaient nature ne verraient plus leurs petits-enfants. Or, qu'est-ce qui se passe ? ils vont prendre un mobilhome ou un chalet ici au textile. Ils viendront tout le temps qu'ils veulent, ou sur la plage, ou à la piscine nature ou à la balnéo. Les parents qui ne sont pas natus laisseront les grands-parents faire... Ils se retrouveront pour manger ensemble là-bas. Mais ceux qui ne sont pas natus viendront à la balnéo l'après-midi. Donc il y a ce partage Et maintenant on n'entend plus On n'entend plus les gens dire Ils vont pas dire on va chez les cunus Ils vont dire on va à la balnéo

  • Speaker #1

    Ça fait une grosse différence

  • Speaker #0

    C'est tout à fait autre chose Le cunu avec A la fois ce mépris Cette rigolade Grâce et le fait de penser Qu'on baisse tous Que c'est un baisodrome meh. C'était le même esprit qu'il y avait. J'ai travaillé un petit peu au Club Med, pas très longtemps, mais on considérait à l'époque le Club Med style les bronzés. D'accord. Dans le temps, c'était ça.

  • Speaker #1

    Ça avait l'air sympa.

  • Speaker #0

    Ah ben c'était hyper, il n'y a pas plus sympa. Qu'est-ce que c'était inconfortable, mais qu'est-ce que c'était sympa. Et pour beaucoup de gens, le Club Med c'était...

  • Speaker #1

    Le baisotdrome, oui. Il faut dire que dans le film Les Bronzés, il y a même 40 000 références là-dessus.

  • Speaker #0

    Bien sûr, bien sûr. Mais enfin, c'est un film, on en rajoute. Pour beaucoup de gens aussi, les natus, c'est des gens qui baissent tout le temps. Oui,

  • Speaker #1

    bien sûr.

  • Speaker #0

    Et comment tu fais ? Et toi, comment ça t'a fait tout bizarre ? Je dis oui, ça m'a fait bizarre. La première fois, on est arrivé en voiture. et que j'ai vu un monsieur qui était au même niveau que moi, j'avais plein feu sur eux. Effectivement, ça m'a un peu surpris. Puis après, on ne regarde plus.

  • Speaker #1

    Du coup, je rebondis sur cette histoire du monsieur. Quelle a été ta première impression ? Parce que tu me disais que tu te baignais nu, donc il n'y avait pas l'idée de l'établissement en lui-même. Du coup, ça t'a fait quoi la première fois ? T'as la première impression quand t'es arrivé là, hormis ce monsieur qui était à la fenêtre ? C'était quoi ta première impression de rentrer dans un établissement où tu savais qu'il n'y allait pas avoir des gens qui étaient là comme voyeurs ?

  • Speaker #0

    Pour moi, ce n'était pas du tout une première. La première, c'était de ne plus être sous l'attente. Parce que sinon, je venais pendant 2-3 ans, je venais les voir. Les gens discutaient avec eux, je venais sur la route sans arrêt.

  • Speaker #1

    Oui, mais tu venais, mais tu repartais. Là, la différence, c'est que tu es arrivée au bout de trois ans et tu n'es pas reparti en fait. Donc du coup, c'était quoi ton... Comment tu t'es senti en fait en restant ici ? J'ai l'impression que ça faisait un...

  • Speaker #0

    La première fois, qu'est-ce que c'est drôlement confortable, qu'est-ce que c'était bien. On avait un coin qui était à l'ombre et on avait de la vraie pelouse. Qu'est-ce que c'était bien. Tout était... Non, c'était vraiment un... Pour nous, quand on est arrivé et qu'on a dormi ici et mangé ici, au lieu de retourner de l'autre côté, là, on s'est dit, on est bien, on est chez nous.

  • Speaker #1

    Comment tu te sens du coup quand tu viens ici ?

  • Speaker #0

    Toujours très bien. On compte les jours en plus pour venir.

  • Speaker #1

    Tu fais avec, même toutes les deux, d'autres établissements de nature ou non ? Ou c'est vraiment que le Sérignan Plage Nature qui… Comme tu m'as dit tout à l'heure, tu m'as dit que c'était un petit paradis.

  • Speaker #0

    En tant qu'établissement et en permanent, oui, c'est le seul. Il m'est arrivé d'aller ailleurs pour passer une journée. Il y a eu aussi la grande cosse. Il y en avait un deuxième aussi qui était bien. Mais ce n'est pas tout à fait pareil qu'ici, mais qui était bien aussi.

  • Speaker #1

    Oui, parce qu'il y a aussi l'état d'esprit des patrons, entre guillemets. Peut-être qu'il y a un rapport qui se passe. J'ai bien vu. On n'arrive pas. Ça prenait bien.

  • Speaker #0

    Et puis sinon, je suis allée aussi de temps en temps. En Corse, j'en ai fait un, deux, trois, quatre, quatre ou cinq. Et alors même des petits centres natus qui sont en montagne, dans le torrent, avec les piscines naturelles. Et là, on retrouve le même esprit.

  • Speaker #1

    Oui, d'accord.

  • Speaker #0

    Le même esprit qu'ici, à l'origine. Mais là, c'est quand c'est des toutes petites piscines. structures d'accord alors quand c'est des grandes structures et que ce sont des bâtiments et finalement des sortes de maisons et d'immeubles ça ne me plaît pas d'accord du coup là tu es dans une caravane ou un mobile home mais c'est un mobile home qui est comme une caravane quoi il ya une petite terrasse devant c'est bien d'accord il est plus rustique que celui ci Il y a un figuier devant, il y a des arbres partout.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que tu aimerais partager de ce lieu, du Sérignan-Plage ? Qu'est-ce que tu aimerais nous partager de ce lieu que tu affectionnes plus particulièrement ?

  • Speaker #0

    Je crois que j'ai déjà dit que c'était cette communion avec la nature, avec les arbres. Moi, je suis très... Je fais un petit peu de peinture. Dans mes peintures, il faut toujours qu'il y ait des arbres.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Je suis très... Voilà.

  • Speaker #1

    Donc au Sérignan, vu le nombre d'arbres qu'il y a...

  • Speaker #0

    Voilà. Donc déjà, il y a ça. Mais il n'y a pas que les arbres. Il y a les arbres, il y a l'eau. La balnéo, c'est une merveille aussi. Je ne sais pas, mais le contact avec les gens, le fait de retrouver des gens qui reviennent parce que les anciens reviennent. D'accord. Ça, c'est quand même un signe si les anciens reviennent.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'on peut parler du coup d'une... communauté ou non ?

  • Speaker #0

    En quelque sorte, oui, mais le mot communauté ne me plaît pas beaucoup. Non, je ne sais pas qu'est-ce qu'on pourrait trouver d'autre, un autre mot que communauté.

  • Speaker #1

    Peut-être une bande de copains qui vous retrouver à chaque fois ici.

  • Speaker #0

    C'est un peu cet esprit-là, oui, oui, c'est ça. Oui, oui.

  • Speaker #1

    Et pourquoi faudrait-il venir à...

  • Speaker #0

    Partage, tiens, voilà, partage. J'aimerais bien ce mot-là, mettre le mot partage. Parce qu'on partage, on partage un apéro, on partage une soirée, il y a beaucoup de partage. Je crois que ça, c'est aussi attaché au... C'est attaché au naturisme. Partage et évasion. D'accord. C'est deux mots peut-être qui...

  • Speaker #1

    Dire quoi par évasion ?

  • Speaker #0

    Par évasion, c'est... Moi, je suis dans le 93, c'est la seine saint denis. Quand je parle d'évasion, c'est avec un E majuscule.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Le bruit aussi. Ici, tout est calme. Mais le soir, il y a des animations. Mais on n'entend pas. Ce n'est pas ici, c'est un petit peu... Ici, c'est le terrain de camping, donc il y a plus de piste. Mais là-bas, c'est très, très calme. On fait la sieste. À l'heure de la sieste, on n'entend pas. Vous voyez, ce calme et le bruit du vent dans les arbres.

  • Speaker #1

    On revient aux arbres.

  • Speaker #0

    Dans les feuilles. Voilà, on revient aux arbres. Mais c'est vrai que ça compte beaucoup. Et puis aussi, la beauté des jardins ici. Je ne sais pas combien de jardiniers il y a maintenant pour entretenir.

  • Speaker #1

    Le site en lui-même du coup.

  • Speaker #0

    C'est assez énorme, mais la beauté de ce... Tout l'hiver, ils y travaillent. On est vraiment... Quand je parle d'un petit paradis terrestre, je pense que la nature occupe une place essentielle. Et alors aussi un esprit... Notre Pascal à la petite supérette, lui, il n'est jamais nu, pourtant. Il a un esprit naturiste à 100%

  • Speaker #1

    Mais il n'est pas naturiste Ou si ? En dehors du travail je parle Ça je n'en sais rien,

  • Speaker #0

    je ne lui ai pas demandé Ça je ne lui ai pas demandé

  • Speaker #1

    De même à toi

  • Speaker #0

    On va lui demander si en dehors du travail

  • Speaker #1

    Oui c'est pour ça Il pourrait par exemple

  • Speaker #0

    Parce que lui il voit

  • Speaker #1

    Oui pour le coup du coup t'as répondu à ma question parce que je voulais savoir qu'est-ce que tu pourrais dire aux autres pour les faire venir au Sérignan plage nature mais je pense que tu as déjà répondu en expliquant cette tranquillité surtout la beauté du site si j'ai bien compris et puis de toute façon quand on arrive pour la première fois le partage,

  • Speaker #0

    l'évasion et je terminerai peut-être là-dessus de tolérance, quand je disais tolérance Finalement, la tolérance, c'est accepter parce que la liberté de chacun, elle s'arrête au moment où elle empiète sur ses autrui. Voilà, donc ça nous entraîne. C'est pour ça que je préfère ça à communauté. Parce que communauté, c'est trop réducteur. Et je suis persuadée que certaines personnes le prennent de façon... Il y a des gens qui ont certainement un esprit communautaire. C'est possible qu'il y en ait, mais ce n'est pas moi. Ah,

  • Speaker #1

    autour du naturisme, tu veux dire ? Oui, je suis... D'accord, ok.

  • Speaker #0

    Oui, parce qu'on en a vu...

  • Speaker #1

    Tu veux dire des extrémiste du naturisme ?

  • Speaker #0

    Oui, parce que je me souviens au tout début, quand on était peut-être mal vus des textiles à côté, mais je me souviens de... Il n'y a qu'un seul mot qui me vient à l'esprit, mais tant pis, je vais le dire. Oui. De... connards de naturistes, mais de connards plus plus plus, qui étaient, qui déclenchaient une haine contre les textiles, jusqu'à le soir, à les pisser au-dessus de la... Non, mais enfin...

  • Speaker #1

    Ah oui, à ce niveau-là, quand même. Non,

  • Speaker #0

    mais ça, j'ai dit connards. D'accord. Quelques exceptions, quoi, mais enfin, bon.

  • Speaker #1

    Oui, parce que là, on est loin de tout ce qui est tolérance, liberté, partage...

  • Speaker #0

    Voilà, c'est ça qu'il y a. De toute façon, rien n'est...

  • Speaker #1

    Après, dans ce monde, il y a toujours plein de cas de figure.

  • Speaker #0

    Rien n'est... Bon, même chez les natus, il peut y avoir de temps en temps des gens qui ne sont pas bien dans leur tête.

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr.

  • Speaker #0

    Voilà, c'est...

  • Speaker #1

    Bon, du coup, je te pose la dernière question. On a pas mal discuté, toi et moi. J'ai appris beaucoup de choses, en plus. Quel conseil tu me donnerais ? Parce que je ne suis pas naturiste. Pour tenter de vivre cette expérience.

  • Speaker #0

    Alors moi, je dirais déjà te laisser aller et venir à la plage. Te laisser aller, faire ce qui te plaît. Tu verras comment... Oui, bien sûr.

  • Speaker #1

    On revient avec l'eau. Après, je dois dire qu'à chaque fois que j'ai discuté avec des personnes... On est souvent revenu sur l'eau et soi-disant que l'eau est très libératrice en soi. C'est que l'on rentre habillé, mais on sort naturiste. Parce qu'il y a une liberté dans l'eau que l'on ne retrouve pas ailleurs. Et quand on ressort de cette eau là, en fait, c'est bien, on passe à autre chose. Tout le monde m'a dit ça.

  • Speaker #0

    Et on se love de nouveau dans l'eau. C'est le retour au liquide amniotique. on revient c'est pas faux non mais moi je dis le conseil c'est de te laisser aller ne pas partir en te posant de questions en se disant qu'est-ce qui va se passer, est-ce qu'on va me regarder est-ce que moi ça va aller est-ce que je ne vais pas avoir un problème si une belle fille passe devant chez les jeunes, parce que c'était ça aussi les problèmes chez les jeunes si tu penses à tout ça, peut-être que tu vas les avoir les problèmes voilà Mais finalement, si on se laisse aller, on n'y pense plus et on ne voit plus.

  • Speaker #1

    Bon,

  • Speaker #0

    très bien.

  • Speaker #1

    Je vais voir ça. En tout cas, merci beaucoup Jacqueline de cet échange.

  • Speaker #0

    Merci.

  • Speaker #1

    Fort intéressant.

  • Speaker #0

    Ça m'a beaucoup plu. Puis le fait de parler de tout ça, ça a été pour moi une cure de jouvence. Voilà.

  • Speaker #1

    Alors déjà, tu disais qu'en arrivant ici, tu rajeunissais. Alors après ce podcast, ça va être...

  • Speaker #0

    Tu vas me border ce soir. N'oublie pas ma tétine aussi pour que je puisse bien dormir.

  • Speaker #1

    Merci pour tout en tout cas. Et puis, à très bientôt à ce moment-là.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup.

  • Speaker #1

    Merci de nous avoir écoutés. On se retrouve très prochainement pour un nouvel épisode. Et si l'aventure vous tente, rendez-vous sur www.francecadnaturisme.com pour plus d'infos. Allez, à bientôt.

Description

🎧 Histoires Nues – Jacqueline : 51 ans de naturisme, la liberté retrouvée

À 82 ans, Jacqueline témoigne avec humour, tendresse et conviction de plus d’un demi-siècle de naturisme. Depuis sa première baignade libre dans les eaux de Sérignan dans les années 70, elle incarne un naturisme sincère et vivant, loin des clichés et des jugements.

Dans cet épisode, elle nous raconte comment cette pratique, née presque par hasard, est devenue une philosophie de vie, un lien fort avec la nature et une source inépuisable de bien-être. Entre souvenirs, anecdotes savoureuses et réflexions sur l’évolution de la société, elle évoque aussi la transmission de ces valeurs à sa fille et aux générations suivantes.


🌿 Partage, évasion, tolérance : trois mots qui résument son regard sur un monde où l’on se retrouve, simplement, soi-même.


🎙️ Histoires Nues, un podcast France 4 Naturisme – à retrouver sur toutes les plateformes d’écoute et sur france4naturisme.com


🎙️ Bienvenue dans Histoires Nues — un podcast produit par France 4 Naturisme.
À retrouver sur www.france4naturisme.com


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur le podcast de France Can Naturisme, un espace où liberté, nature et authenticité se rencontrent. Dans cette série, je vous amène à la rencontre de ceux qui ont fait le choix du naturisme, un mode de vie souvent méconnu et pourtant riche de sens. A travers leurs témoignages, découvrez des histoires inspirantes, des moments de partage sincères et une vision différente de la connexion à soi, aux autres et à la nature. Alors que vous soyez curieux pratiquant ou simplement en quête d'un regard neuf, embarquez avec nous dans ce voyage au cœur du naturisme. Et si cette aventure vous inspire, n'hésitez pas à partager ce podcast et à faire découvrir cet univers à votre entourage. Et à plonger dans l'inattendu ? Allez, c'est parti ! Jacqueline est naturiste depuis 51 ans et je la rencontre pour la première fois au camping Le Sérignan Plage Nature à Sérignan dans l'Hérault. Bonjour Jacqueline.

  • Speaker #1

    Bonjour.

  • Speaker #0

    Première question, est-ce que l'on se tutoie ou est-ce qu'on se vouvoie ?

  • Speaker #1

    Pour moi, c'est tutoiement.

  • Speaker #0

    Très bien, ça me va, c'est parfait.

  • Speaker #1

    En plus, c'est un esprit naturiste.

  • Speaker #0

    En plus, ça tombe bien, c'est parfait. Alors du coup, puisqu'on se tutoie, est-ce que tu peux te présenter s'il te plaît ?

  • Speaker #1

    D'accord. Je suis, je crois, toujours jeune dans ma tête.

  • Speaker #0

    Très bien,

  • Speaker #1

    c'est ce qu'il faut. C'est ce que l'on me dit. Mais pourtant, le mois d'août prochain, j'aurai 82 ans.

  • Speaker #0

    D'accord, ok. Personne ne te voit, mais moi je confirme qu'effectivement, tu ne fais pas ton âge. Oui,

  • Speaker #1

    alors je ne fais pas mon âge, mais j'ai l'impression aussi d'être une vieille bagnole maintenant. C'est-à-dire qu'il y a des pièces à changer, on change les pièces. Par contre, il paraît, et j'en suis quand même consciente, la carrosserie extérieure fait encore de l'effet.

  • Speaker #0

    Ah, c'est très bien !

  • Speaker #1

    Bon. Trêve de plaisanterie, les années sont là quand même, mais il y a tellement de bons souvenirs. Et puis, j'ai encore la chance, contrairement à d'autres personnes, de pouvoir faire ce qui me plaît.

  • Speaker #0

    Ça, c'est très bien. Très, très bien. Du coup, puisque je l'ai dit, tu es naturiste depuis 51 ans. Est-ce que tu pourrais nous parler de ta première expérience de naturiste et surtout, comment ça s'est passé ?

  • Speaker #1

    Alors, comment ça s'est passé ? Déjà... Avant d'être naturiste, je suis devenue sérignanaise, puisque j'étais à la création de ce club. C'était un petit camping familial, créé par le père de l'actuel directeur, Jean-Guy Hamat, donc c'était monsieur Étienne Hamat, et mon mari. Nous étions tout jeunes mariés en 69, je n'y voyais aucune connotation.

  • Speaker #0

    La vision, exactement.

  • Speaker #1

    Rien du tout. Était fan et professeur de karaté, il y restait. Alors lui, c'est 80 ans qu'il a, il est un tout petit peu plus jeune que moi, il a un an et demi moins que moi. Et il venait pour le stage international de karaté qui était organisé au paddock, donc à cet endroit où il y avait quelques pieds de vigne éventuellement. Et puis, très peu d'arbres. On était en plein Cagnard, mais on était heureux. C'était le début des années 70. On avait vécu mai 68 et on venait faire du camping. Mais vraiment, la première expression du camping, on ne se mettait pas debout dans nos tentes. C'était les petites tentes canadiennes, etc. Quand il faisait trop chaud, on était obligé de sortir et on allait avec le sac de couchage dormir sur la plage pour tenir le coup. Et donc, mon mari était au karaté le matin. Et le soir, ils s'entraînaient d'ailleurs à un endroit qui existe toujours, c'est une petite anse un petit peu plus loin, donc à la fin du paddock. Et moi, j'ai toujours adoré l'eau. Et j'ai particulièrement, je ne savais pas ce que c'était que le naturisme, et particulièrement, j'adorais nager nu. Bon, on était à l'époque où les seins nus étaient de rigueur, donc je n'avais sur moi qu'un bas de bikini. J'entrais dans l'eau et puis le bas de bikini, très très vite, il devenait un serre-tête. Et je nageais et je nageais, je fais ce qu'on appelle actuellement du longe-côte, bien avant l'heure. Donc je nageais en direction de Valras. Et c'est ainsi que j'ai découvert, donc là on devait être en 72, donc ça devait être la deuxième, la troisième année qu'on venait à Sérignan. Et on ne savait pas qu'il y avait un camp qui allait s'installer. Il s'est installé en 72. le terrain naturiste, d'un accord entre Étienne Amat et Henriette, son épouse, et de quatre naturistes qui ont fondé le Gymno Club Méditerranéen à l'époque, en 72.

  • Speaker #0

    C'est le premier à cet endroit-là, entre guillemets, parce qu'il y en a d'autres sur la côte méditerranéenne, mais du coup, c'était un des premiers.

  • Speaker #1

    Je pense que c'est un des premiers, mais ça n'est pas le premier, parce que ces gens avaient fui Agde.

  • Speaker #0

    Ah,

  • Speaker #1

    d'accord. Et ils ont créé, je me souviens très, très bien du macaron, ça s'appelait « Naturisme familial et social » .

  • Speaker #0

    D'accord, parce que Agde, du coup, c'était déjà naturiste, et déjà créé...

  • Speaker #1

    À Agde, il y avait un mélange entre naturisme, nudisme, exhibitionnisme, divertinage. Il y avait de tout, tout un mélange. Mais il paraît, moi j'y suis, enfin quand j'y suis allé, ça ne m'a pas plu du tout, mais c'était plus tard. Mais il restait quand même quelques naturistes purs qui ont décidé de venir s'implanter ici.

  • Speaker #0

    Ils ont migré par ici.

  • Speaker #1

    Et donc, cet accord avec Étienne Hamad, le père de l'actuel directeur, qui a donc créé ce club. Au début, moi, je ne savais pas toute cette histoire. Donc, je nage, je fais du longe-côte. Et puis, je m'aperçois en nageant qu'il y avait quelques personnes sur la plage, nues. Il y avait des femmes et des enfants. Il y avait vraiment... Bon, alors je fais un premier aller, un premier retour. Puis après, je me dis, s'ils sont nus, moi, je n'ai pas besoin de remettre mon serre-tête à sa place d'origine. Et c'est comme ça que je suis, et comme je suis, tu vas peut-être t'en apercevoir, mais d'un naturel plutôt bavard. Et encore, c'est rien à côté de ma fille. Et j'ai commencé à parler aux gens qui étaient très sympas et qui m'ont dit, ben voilà, on est. Et à l'époque, il y avait des peintres. Je me souviens, il y avait plusieurs peintres. il y avait Janine Alina, il y avait Philippe Antoine. il y avait des médecins et il y avait même trois prêtres.

  • Speaker #0

    D'accord, ok. Ah oui.

  • Speaker #1

    Ah oui, oui, oui, c'était vraiment... je suis surpris de ça. C'était extrêmement varié, mais ça, on ne le sait qu'après, parce que les gens, en tenue de peau, finalement, on ne voit pas qui est qui. On ne voit pas le procureur, on ne voyait pas qu'il était procureur. J'ai été vraiment emballée par la simplicité de ces gens qui m'ont dit, à ce moment-là... parce que j'ai demandé, j'ai dit c'est drôlement bien mais à l'époque il fallait être parrainé c'est à dire qu'il y avait une sorte de on pourrait dire un accord moral quand même pas un test de moralité mais presque c'était il ne s'agissait pas juste d'appuyer et puis de s'inscrire en ligne dans un centre naturiste non non, on était parrainé par quelqu'un d'accord Voilà. Et j'ai trouvé que c'était tellement bien. J'en ai parlé à mon mari. Et on a même deux ou trois, il y a deux ou trois karatékas qui étaient venus faire un petit tour. Mais ils sont repartis très vite. Ils n'osaient pas, ils se sentaient un peu gênés. Donc, disons que nous, on nous regardait un petit peu parce qu'on a continué. Puisqu'on a 69, 70, 71, 72, on était quand même toujours de l'autre côté. D'accord. Voilà, et on campait et on dormait. Puis il ne faut pas oublier que le club, il n'a pas été créé tout de suite. Il a été créé en 72 seulement. Donc, on est venu, je suis venu en 73. Et là, en étant parrainé par des gens, on a loué à ce moment-là une caravane. Au début, on louait à des particuliers. Et puis, on avait aussi Christian Courcel, qui a été longuement président. du club qui avait aussi lui quelques caravanes mais rien à voir avec les mobiles homes je vous laisse imaginer on avait même des caravanes qui des fois étaient un peu bancales etc c'est toi qui a initié ton mari au naturisme on était naturiste dans l'âme tous les deux nous quand on nageait on nageait nous aussi on était jeunes à ce moment là aussi il avait pratiquement le même goût que moi D'accord.

  • Speaker #0

    Voilà. Ok, ok. du coup puisque tu connais ça depuis très longtemps comment tu définirais le naturisme toi ?

  • Speaker #1

    Pour moi c'est un bien-être c'est un bien-être, c'est proche de je conçois le naturisme surtout parce que là il est en présence de l'eau par contre il me reste ce ne sont pas du tout des freins Pour moi, ce ne sont pas des freins. Mais je n'aurais aucune envie de faire ce que font certains, de faire des randonnées et une partie de raquettes dans la neige en étant à poil. Je ne vois pas du tout l'intérêt. Non. Pour moi, le naturisme, c'est le soleil et l'eau.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Voilà. Le soleil et la peau, le soleil et l'eau directement sur la peau. Le fait d'éviter le contact extrêmement désagréable, pour les femmes, c'est pire encore pour les hommes, du maillot qui est mouillé, on mijote là-dedans, etc. Bon. Par contre, je disais, sans que ce soit un frein, bien que je sois naturiste de longue date, je ne vais jamais à l'épicerie. sans me mettre un paréo.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Je peux aller les seins nus, mais je me mets un paréo. C'est une... Pour moi, c'est une habitude, c'est une seconde nature, ça n'est pas du tout une question de gêne.

  • Speaker #0

    Peut-être que... Après, ça devient presque logique. C'est peut-être une question d'hygiène.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    voilà, exactement.

  • Speaker #1

    Donc, c'est le seul moment. Et puis, bien entendu, on ne va pas... Mais ça, c'était... On ne danse pas non plus à poil. De même qu'on ne va pas mettre de... Alors ça, il y a eu de temps en temps, parce qu'il y avait au début une certaine surveillance. Si des femmes se présentaient avec des sous-vêtements coquins, des strings ou des choses comme ça. ça ne passait pas ici, ça passe à Agde, ça ne passe pas ici. Des piercings dans le sexe, ça ne passe pas ici. Ici, ça a quand même conservé cet aspect familial.

  • Speaker #0

    D'accord. Après, quand je t'écoute parler, j'ai l'impression vraiment qu'il y a ce... Parce que tu me parles beaucoup de l'eau, du soleil, il y a vraiment ce côté, j'ai l'impression, rapport avec la nature qui est très fort, entre guillemets, dans l'élément, dans tout ça.

  • Speaker #1

    Leur rapport avec la nature aussi en passant par les arbres. Parce qu'on ne peut pas dissocier le sérignan plage. C'est tellement arborisé. C'est un plaisir d'avoir les arbres.

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr.

  • Speaker #1

    Et le vent qui souffle dans les feuilles. Ça,

  • Speaker #0

    c'est une autre histoire.

  • Speaker #1

    On a entendu il y a très peu...

  • Speaker #0

    Non, ne t'inquiète pas, il n'y a pas de soucis.

  • Speaker #1

    Il y a peu d'années... Un monsieur qui était gêné parce que le mobilhome que nous avons maintenant, il y avait trop de bruit parce que le vent qui soufflait dans les feuilles et faisait taper quelques branches sur le mobilhome, ça le gênait. D'accord.

  • Speaker #0

    Vous voyez comme... Ah oui.

  • Speaker #1

    Voilà, bon, on rencontre de tout. Mais enfin, ça, cette personne n'est pas revenue.

  • Speaker #0

    L'expérience n'est pas conclue.

  • Speaker #1

    Alors, je disais, le tourisme familial et social. Donc, finalement, en 1974... notre fille est née et on a continué à venir. En 75, on n'est pas venu. Il y a deux années où je ne suis pas venu quand elle était petite. Mon mari, lui, venait toujours pour le stage de karaté, mais il était à côté parce qu'il n'allait pas...

  • Speaker #0

    Oui, il n'allait pas venir ici.

  • Speaker #1

    Et en 77, nous avons emmené... Donc, elle avait trois ans. Nous avons, pour la première fois, emmené notre petite fille donc de 3 ans. On se dit, elle ne va pas trop s'inquiéter. Comme on était sportifs, elle avait déjà vu ses parents nus sans que ça la choque, ni outre mesure. Donc, elle arrive et nous étions accueillis à ce moment-là par un couple paul et odette qui étaient juste à côté et nous avions loué. Alors, cette fois, c'était fini. C'en était fini de la tente. Oui, forcément, avec quand même une petite fille, on avait pris une caravane et qui était une belle caravane. Et c'était la période où les gens avaient construit, c'était une caravane. C'était plus qu'une caravane, c'était presque une petite maison. Ils avaient construit autour un petit peu ?

  • Speaker #0

    Voilà,

  • Speaker #1

    il y avait des petits... Il y avait un auvent, il y avait des canisses, il y avait un barbecue, un vrai barbecue qui était monté en dur. D'accord. Il y avait des fleurs partout.

  • Speaker #0

    Ah oui, c'est au-delà de la caravane.

  • Speaker #1

    Mais c'était en fait comme des petites maisons secondaires, beaucoup de gens de Béziers ou de la région. Et ces gens en été louaient. D'accord. Voilà, ce n'était pas encore le vrai terrain de camping. Et donc la petite arrive, bon évidemment on la déshabille mais ça elle était déjà habituée. Et puis nous pareil, elle ne s'occupe pas tellement de nous. Puis elle va voir la dame d'à côté, donc la fameuse Odette dont je parlais, avec sa poupée. Je revois toujours, il ne faut pas que j'arrête de gigoter. Et elle prend sa poupée dans la main. Elle avait enlevé tous les vêtements de sa poupée.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Et elle dit, Odette, regarde Odette, j'ai habillé. J'ai habillé poupée comme les gens d'ici. Elle n'a pas dit, je l'ai déshabillée. J'ai habillé, voilà. Et ça, c'est resté dans les annales du naturisme. J'ai habillé, voilà, la réaction d'un enfant.

  • Speaker #0

    Et du coup, je rebondis sur ça, elle est toujours naturiste ou pas, elle ?

  • Speaker #1

    Oui, et elle va venir le 9 juillet.

  • Speaker #0

    Ah, je la loupe de peu alors. J'aurais aimé avoir,

  • Speaker #1

    j'aurais aimé discuter avec elle. Alors, un, elle est naturiste. et deux Son compagnon, elle l'a convaincue au naturisme.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Et ils sont naturistes tous les deux. D'ailleurs, puisqu'elle habite Limoges, maintenant, ils ont pris leur licence à Limoges parce qu'ils ont dans le limousin un petit centre de naturisme.

  • Speaker #0

    Oui, parce que j'ai appris qu'on a des licences maintenant de naturisme. Oui, oui. D'accord.

  • Speaker #1

    C'est des choses différentes. il y a le... La licence qui est nationale ou même internationale. Il y a des licences internationales. Et puis, il y a la licence du club. Enfin, l'adhésion au club, au gymnoclub.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Qui est autre chose.

  • Speaker #0

    Quel est l'esprit pour toi, l'état d'esprit, la philosophie du naturisme ?

  • Speaker #1

    Je vais dire, c'est tout bête, mais je vais dire le naturel, sans chichi. sans fausse réponse, sans hypocrisie. On va aussi bien avoir le plombier, le technicien, que, comme je l'avais dit, le procureur, le prêtre, le médecin. Mais personne ne va parler de sa vie. et de son travail. On est ici, on va essentiellement parler « Ah bah tiens, est-ce que tu as vu aujourd'hui ? » « Oh là, les lauriers roses cette année, ils sont magnifiques ! » « Tiens, on a retrouvé ça ! » Là, on va parler des arbres, on va parler de... Qu'est-ce qu'on va parler ? On va parler aussi... « Ah oui, peut-être, est-ce que tu as passé un bon hiver ? » Ça, si quand même,

  • Speaker #0

    on va parler...

  • Speaker #1

    Voilà, des petites choses comme ça. Mais on ne parle pas de ces... Non, on parle du moment présent. Et le moment présent, c'est le soleil, c'est l'eau. Et quand il y a eu la création de la balnéothérapie, ça n'a fait que majorer un esprit qui était déjà là.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Parce qu'avant, l'eau, c'était la mer. Oui, bien sûr. Alors que maintenant, on a plusieurs points d'eau.

  • Speaker #0

    Mais alors du coup, je rebondis sur ça, sur l'eau, parce que c'est vrai que tu m'en parles beaucoup depuis tout à l'heure.

  • Speaker #1

    Rebondir.

  • Speaker #0

    Je rebondis, je rebondis. J'ai l'impression que cet élément, l'eau, c'est quelque chose pour toi qui est vraiment... On ne peut pas le séparer du naturisme. C'est vraiment l'élément où tu te sens bien et où, si j'agrandis ma réflexion, où les natus se plaisent à être. Oui,

  • Speaker #1

    mais ce n'est pas uniquement ça. Mon amie qui est à côté est naturiste et elle habite dans un petit village où il y a de l'eau quand même puisqu'il y a une piscine. Mais enfin bon... Elle est dans un petit village, une petite ville quand même, on va dire, pas simplement un village. Et chez elle, elle peut vivre. Moi, je ne vivrais pas, mais je ne me vois pas en région parisienne. En plus, avec les voisins et tout, je ne vis pas nature chez moi. Je ne sais pas bien.

  • Speaker #0

    Et est-ce que ça te manque, ça ?

  • Speaker #1

    Non.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Ça ne me manque pas parce que ce sont deux vies totalement différentes. D'accord. Il y a deux vies. Je vais même dire... Bon. j'ai voyagé beaucoup, je continue encore à voyager beaucoup mon mari travail dans un club de vacances en Corse qui n'est pas natu en Corse il y a des clubs naturistes oui j'y étais il n'y a pas longtemps d'ailleurs, lequel ? à Rivabella c'est beau Rivabella avec les flamants roses; ils sont toujours là. on les a vu passer,

  • Speaker #0

    ils ne se sont pas posés ils ont juste passé au dessus mais

  • Speaker #1

    Mais... Et la différence, alors certaines personnes disent, moi je ne pourrais pas, je ne pourrais pas. Pour moi, c'est deux choses différentes. Là-bas, effectivement, on met un maillot. On met un maillot, ben oui, on met un maillot. Mais dès que je sors de l'eau, j'enlève le maillot et je me sèche parce que je ne supporte pas de rester avec un maillot humide. Et si j'ai vraiment envie de nager, on prend le bateau et on va nager ou on va dans une crique à côté. On va dans un terrain, il y a des terrains natus partout aussi. bon mais Je ne fais pas, comment dire... Oui, parce que dès le début, je ne vois pas l'intérêt de faire du naturisme simplement pour se mettre à poil dans des conditions qui ne... Quand j'ai vu une émission où il y avait des randonnées à raquettes avec la neige autour, des gens qui avaient les raquettes, les chaussures, les chaussettes, etc. Et qui avaient un bonnet et par contre qui étaient à poil. Mais quel est le plaisir de se mettre à poil ?

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Surtout qu'en plus, le soir, quand il fait froid, on est quand même les premiers prévenus. Oui, c'est la première.

  • Speaker #0

    Je me doute bien.

  • Speaker #1

    Voilà. Donc, moi, effectivement, pour moi, le naturisme, c'est le soleil, c'est le soleil, c'est l'eau, c'est la liberté et c'est la nature. Donc, pour moi, c'est indissociable aussi d'un lieu qui soit, c'est presque un paradis terrestre, on devrait dire, un lieu qui soit végétalisé, arboré, naturel.

  • Speaker #0

    Alors du coup, ça me fait rebondir sur ça, c'est ce que tu me parles du coup, tu vois la première fois, tu te baignais nu, et puis tu aimes bien te baigner nu. Ça c'était une attitude. Voilà exactement, ton mari aussi, etc. Donc du coup, ça m'amène à cette question de savoir comment tu te sens, toi, quand tu es nue justement.

  • Speaker #1

    Bah j'y pense même plus. Je me sens bien, j'ai dit que pour moi c'est un bien-être, dès qu'on arrive. Mais dès qu'on arrive, même quand je sors du TGV et j'arrive chez mon ami à Servian, première chose, le jean, tout est enlevé et à la limite, on met un pareo, c'est tout.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Je commence à revivre.

  • Speaker #0

    Ah, voilà.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    D'accord. Du coup, tu prends ça vraiment comme une pause un petit peu dans ta vie de tous les jours. Ça se permet presque de... de... régénérer, entre guillemets, de te...

  • Speaker #1

    Et ce que j'ai oublié aussi de dire, et qui est très important, parce que c'est ce qui m'avait accroché quand j'ai commencé sur la plage à parler à ces gens, parce que je ne connaissais pas au début, cet esprit qui est un esprit d'ouverture et de tolérance.

  • Speaker #0

    Tu l'as vraiment découvert dans le naturisme.

  • Speaker #1

    Là, je l'ai découvert dans le naturisme.

  • Speaker #0

    Et du coup, c'est toujours d'actualité, ça ou pas ? Cette tolérance, comme tu parles ?

  • Speaker #1

    Est-ce que l'actuelle société a quelque chose à voir avec la société d'il y a même ne serait-ce que 20 ans ?

  • Speaker #0

    J'aime beaucoup cette réponse.

  • Speaker #1

    Mais oui,

  • Speaker #0

    voilà. Non mais c'est la vérité, oui, bien sûr. Qu'est-ce que ça a apporté pour toi le naturisme dans ta vie ?

  • Speaker #1

    Aussi peut-être le fait de pouvoir en... Le fait de pouvoir en parler. Au début, on n'en parlait pas.

  • Speaker #0

    C'était tabou ou quoi ?

  • Speaker #1

    Ah oui, on n'en parlait pas.

  • Speaker #0

    Même avec ta famille ou tes amis ?

  • Speaker #1

    Ah oui.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Oui, parce que ça me tient d'un seul coup, il me revient une petite anecdote. On avait, c'était, bon, c'était devenu des amis, parce que c'était les parents de la copine d'école.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Donc, de notre fille. Et comme lui travaillait, il était responsable de la coopérative des PTT, le monsieur. Il nous donnait des... Enfin, on pouvait lui donner nos photos. On prenait des photos avant dans le temps, mais des photos entre nous.

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr.

  • Speaker #1

    Donc, on avait des prix. Et je me souviens qu'à un moment donné, je lui donne les photos. Et puis, je lui demande, tiens, tu les as ? Il dit, je les ai données à Thérèse. Et c'était étonnant. Et Thérèse avait demandé, alors que normalement, ils nous les déposaient, avait pris les photos pour regarder à l'intérieur. Alors, je lui ai dit, écoute, pour voir les photos, puisqu'elle savait, parce que les gamines avaient parlé, qu'on était nus. Moi, je lui ai dit, mais tu pensais à quoi ? Qu'est-ce que tu voulais voir ? Tu voulais voir la quéquette de Max ou quoi ? Est-ce que tu... Ah oui, mais tu sais, quand même, moi, je voulais voir. Vous voyez, l'esprit des gens.

  • Speaker #0

    Il y avait un peu le voyeurisme et la curiosité.

  • Speaker #1

    Mais curiosité malsaine. Oui,

  • Speaker #0

    c'est ça, tout à fait.

  • Speaker #1

    D'imaginer, ça m'avait vraiment énervé. Et la fille aînée qui, elle, se prenait, avait la tête grosse comme ça. Et vous lui avez dit, oh oui, mais ce n'est pas hygiénique du tout. Alors, vous allez sur le sable. Et oh là là. Donc, c'était vraiment des antilles. lui alors là le père Il dit, oh, chacun fait ce qu'il veut, lui, c'était la... Mais bon, ça, c'est l'exemple quasiment général des gens qui ne connaissent rien au naturisme, mais qui le jugent.

  • Speaker #0

    Oui,

  • Speaker #1

    bien sûr.

  • Speaker #0

    Et même déjà dans la... Tu parlais de mai 68, on sait ce qui s'est passé en France, etc. Il y avait quand même une libération de la pensée, du comportement, etc. Et même déjà à l'époque, il y avait quand même des barrières aussi fortes dans cette période-là, parce que ça a été une petite période courte, on va dire. Et pour moi, en fait, qui ne suis pas de mai 68, qui suis plus jeune, j'ai l'impression qu'il y a eu une période où vraiment il y avait une liberté absolue. et en fait quand je t'entends parler J'ai l'impression que non, en fait, il y avait quand même des codes qui étaient...

  • Speaker #1

    Il y avait des codes encore plus durs. Bon, alors, je vais aller un petit peu plus loin dans ma vie parce qu'il n'y avait pas que le naturisme. Donc, je suis une 68arde et j'ai vécu mes 68 à la fois côté fac.

  • Speaker #0

    Ah oui, d'accord.

  • Speaker #1

    Parce que j'étais en fac et en même temps, j'avais un mi-temps d'enseignement en terminale pour essayer de faire bouillir la marmite. Oui, bien sûr. Parce qu'à l'époque, quand se présentait à diplôme égal un homme ou une femme... On prenait la femme comme la barantine et l'homme comme chef de labo. Donc, j'ai mis deux ans à attendre d'avoir un poste de maître de conf.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Et entre-temps, je me suis lancée, j'avais pris un lancement. Donc, ce que je veux dire, c'est que mai 68, je l'ai vraiment vécu des deux façons. Et j'ai vu des choses qui m'avaient mises hors de moi. Il ne faut pas oublier qu'il y avait mai 68, mais il ne faut pas oublier qu'il y a eu l'IVG. Et moi, je travaillais au planning familial. Donc, j'ai un esprit un peu particulier qui était un esprit, disons, de... Et c'est aussi l'esprit un peu des chercheurs, puisqu'au début, je me destinais à la recherche, de vouloir avancer et de se poser chaque fois des questions, des questions en plus.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Mais il y avait... Je ne sais pas comment dire. Parce que... Il y avait des blocages absolument terribles. En travaillant au planning, j'étais hôtesse. J'ai une dame, c'était une portugaise justement, une jeune femme portugaise qui était venue, elle était accompagnée par sa patronne, c'était une femme de ménage, et elle était encore enceinte. Et ça ne pouvait pas durer parce qu'elle était enceinte. Et quand on lui a proposé, à l'époque c'était le diaphragme, « Ah mais moi il n'est pas question, moi je suis chrétienne, je crois en Dieu, et il n'était pas question, elle préférait. » Alors c'est des choses comme ça qui me révoltaient. Elle dit « Moi je sais ce que je fais, mais bon elle avait son aiguille à tricoter, et elle savait ce qu'elle devait. » Mais voilà ce qu'on avait.

  • Speaker #0

    C'était net,

  • Speaker #1

    mais c'était... Voilà. Avant que l'IVG ne soit, et que Simone Veil, femme remarquable, arrive à faire passer, et elle, qu'est-ce qu'elle a subi comme remarque et comme remarque haineuse ? Et à l'Assemblée, donc, on y était, puisque c'était l'époque où on participait à tout. Maintenant, je me suis calmée. Et il y a un grand monsieur qui s'est levé parce qu'elle se faisait huer par les députés. Il y a un grand monsieur qui s'est levé. Et ce grand monsieur, qui était-ce ? C'était Jacques Chirac.

  • Speaker #0

    D'accord, ok. Ah oui ? D'accord.

  • Speaker #1

    Et c'est lui qui a dit, nous faisons passer une loi.

  • Speaker #0

    laissez parler votre ministre de la Santé.

  • Speaker #1

    Il avait déjà le charisme.

  • Speaker #0

    Mais ça pour dire que ce n'était pas... Mai 68, Peace and Love, ça n'avait rien de la liberté. Au contraire.

  • Speaker #1

    Mais du coup, justement, par rapport à ça, pour revenir par exemple au naturisme, est-ce que... Parce que quand je regarde un petit peu les créations des différents établissements, j'ai l'impression que c'est un peu dans cette période-là. Donc du coup, la question que je me pose, c'est, est-ce que c'est tous les établissements qu'il y a, comme ici en fait au Sérignan, est-ce qu'il a été créé par forme de rébellion post-68-art, ou non, en fait c'était l'état d'esprit du moment ? Non, je pense que c'était... En fait, est-ce qu'on était naturiste ? Un peu par rébellion par rapport à la société et dire on est des jeunes et puis voilà, les anciens, voilà.

  • Speaker #0

    Non, alors je ne pense pas du tout que c'était par rébellion parce qu'il y avait des personnes. Je me souviens que quand nous, nous étions très jeunes, il y avait un couple de personnes déjà âgées. Ils étaient magnifiques avec des cheveux blancs et il y avait des peintres aussi. Il y avait deux peintres. Ce n'était pas des gens qui étaient très jeunes.

  • Speaker #1

    Non, mais c'est intéressant parce que...

  • Speaker #0

    il y avait... Beaucoup de personnes qui avaient un pied-à-terre ici, qui étaient des gens de la région ou de Béziers, et petit à petit d'autres qui sont venus.

  • Speaker #1

    Et qui sont arrivés au fur et à mesure. Voilà.

  • Speaker #0

    Le procureur de la République, quand il est arrivé, c'était aussi vers les débuts.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Oui. Et on avait des médecins. Alors, il y avait un prêtre qui venait, le père Bruno.

  • Speaker #1

    après ça ça va oui bah ouais et pourquoi est-ce surprenant mais parce que alors parce que alors je vais alors j'ai l'explication pourquoi ça me surprend parce que justement j'ai fait un interview il ya quelques temps de ça justement avec avec un italien et nous avons beaucoup parlé en fait des blocages qui avait eu notamment en italie dû à la religion en fait et lui par exemple a dû partir la première sa première expérience nature même s'il Il l'était profondément en lui-même. Ça a été en Croatie, parce qu'en Croatie, c'était un petit peu plus libéré, on va dire, la manière de faire. Mais le poids de la religion en Italie était tellement fort qu'il ne pouvait pas être nu en Italie. En fait, par rapport à la religion, c'était... Quasi impossible. Donc, c'est pour ça que...

  • Speaker #0

    Donc, ils étaient ici à sérignan. Donc, je suis surpris. Nos copains qui ont été les premiers adeptes étaient des Italiens.

  • Speaker #1

    D'accord. Ah ben voilà. Mais je suis surpris du coup que tu me dises qu'il y avait un prêtre.

  • Speaker #0

    La religion italienne et les prêtres ici du coin ne sont pas du tout les mêmes. D'accord. Alors, le père Bruno, je ne sais pas si mon ami l'a connu. Le père Bruno, il était dans la Pampa. Il venait avec une douzaine de jeunes.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Comment les définir ? Disons, de jeunes, que les gens n'aimaient pas voir beaucoup.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Et ils les amenaient ici, ils faisaient à manger, tout le monde. Et à un moment donné, même beaucoup de personnes ou de vieux d'ici, qui étaient un peu des vieux grincheux, si jamais ils trouvaient quelque chose qui manquait dans leur frigo, peut-être à l'extérieur, ils accusaient évidemment les jeunes. Voilà. Donc, il y avait ce prêtre-là. Et puis, il y en avait un autre que je connaissais bien aussi, parce que c'était celui à qui on a loué pendant cinq ou six ans, la caravane. D'accord. Lui, il était de Clermont-Ferrand. OK. Et il avait deux caravanes, une toute petite et puis une plus grande.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Et la petite caravane, c'était la caravane dans laquelle il disait la messe. Il y a eu cet hiver, il y a eu un mariage naturiste célébré ici.

  • Speaker #1

    Voilà. D'accord.

  • Speaker #0

    Il y avait l'oncle de... L'oncle de Marie-Ange, l'un de nos amis de longue date, était un prêtre. Il a terminé, il était l'aumônier de l'abbaye de Foncerane.

  • Speaker #1

    D'accord,

  • Speaker #0

    mais ça veut dire... Il y a des prêtres ici.

  • Speaker #1

    Mais ça veut dire que du coup, tu es en train de me dire qu'à l'époque, il y avait un prêtre qui faisait la messe tous les dimanches.

  • Speaker #0

    Oui, il la faisait...

  • Speaker #1

    Dans une caravane ? Oui. Dans un camp de touristes ? Oui. Je trouve ça exceptionnel, je trouve ça génial.

  • Speaker #0

    On fait des tas de choses dans un camp naturistes, qui peut-être ne sont pas toutes recommandables.

  • Speaker #1

    On ne m'avait jamais dit qu'il y avait eu un prêtre naturiste.

  • Speaker #0

    Mais il y en a eu plus. Les gens qui avaient envie d'assister à une messe, ils allaient, il y avait cette petite messe dans la caravane.

  • Speaker #1

    Mais je trouve que c'est un très bel état d'esprit et une très belle ouverture.

  • Speaker #0

    Tout ça pour revenir sur le fait que, ici, c'est un petit paradis. Ça tient à cette fameuse nappe phréatique qu'il y a là-dessous. C'est le système de l'évapotranspiration qui a fait une nature magnifique.

  • Speaker #1

    Oui, c'est très luxuriant. Honnêtement, pour ceux qui ne sont jamais venus ici, on peut le dire. même Parce que je sais que de l'autre côté, on a du coup un camping traditionnel, textile entre guillemets. Et même ce camping-là, il est vraiment super vert, c'est très luxueux. Comparé à d'autres endroits, tu sens que la nature est vraiment présente et ils font attention à ça, j'ai l'impression.

  • Speaker #0

    Oui, il y a ça, il y a aussi quand même cet esprit, l'esprit naturiste qui... qui quand même est...

  • Speaker #1

    Oui, qui perdure.

  • Speaker #0

    Voilà,

  • Speaker #1

    Qui perdure cet esprit. Oui, oui. Et du coup, pour revenir justement à cet esprit-là, Natu, et puis surtout à toi, Jacqueline, est-ce que le naturisme a changé ta perception du corps ? Autant le tien que celui des autres, ta vision de l'autre, ou pas du tout ?

  • Speaker #0

    C'est un peu une colle. Si, j'ai quelque chose de très important, j'avais oublié de le dire. J'ai dit que j'avais été dans l'enseignement, j'étais professeur de sciences.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #0

    Et je me suis retrouvée. Je me suis retrouvée.

  • Speaker #1

    Je sens l'anecdote.

  • Speaker #0

    Une année, je me suis retrouvée avec... La petite était là, oui, bien sûr, quand même. Et je viens chercher la petite parce qu'au début, ils faisaient une... Ils appelaient ça Baby Disco. avec Nounours, c'était mignon comme tout, et puis vers 20h, 19h30, Nounours disait bonsoir les petits, on reprenait les petits, donc moi je viens chercher ma gamine, et puis après je repars, et il y avait évidemment à partir de 21h ou 21h30, c'était plus la baby disco, mais on dansait sur la place, où il y a maintenant la balnéo. On dansait comme ça. Sur la place, il y avait aussi la pétanque. C'était petit encore, ce n'était pas du tout... Et je reviens et puis j'entends « Mais c'est Madame Touchard ! » Je me retourne, deux élèves pour commencer, les deux sœurs. « Ah oui,

  • Speaker #1

    mais on est là,

  • Speaker #0

    il y a un tel ! » Deux autres. Et finalement encore, j'ai eu cinq élèves. je me suis dit aï aï aï oui, personne n'a été, alors, elles logeaient, elle était au textile, mais elle venait, pourquoi elle venait ici ? Parce que c'était beaucoup plus, comme je disais, c'est beaucoup plus sympa, c'est plus sympa chez vous, voilà, ça c'était la vie de très jeune et autre chose alors qui est là, qui est vraiment énorme, enfin, sans jeu de mots, parmi mes élèves, il y en a une plus âgée que j'avais eu mais alors au tout début et cette fille, Elle était absolument obèse.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Voilà. Et puis, elle s'est prise d'amitié pour moi. Et bon, c'était même un peu gênant parce que des fois, sa mère, elle attendait toujours de savoir ce que j'allais dire ou de demander. Bon, c'était un peu gênant vis-à-vis. Et puis, moi, j'avais trouvé la solution. Je lui disais, tiens. comme on sortait beaucoup avec mon mari, je la prenais comme elle faisait du babysitting. Elle gardait la petite. Et donc, une fois, j'ai dit, ça serait très bien si tu veux, je t'emmène en vacances.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Je t'emmène en vacances et comme ça, tu surveilleras puisque lui, Max, il doit aller au karaté. Il a des réunions, tout ça.

  • Speaker #1

    Mais elle était au courant ?

  • Speaker #0

    Oui. Mais elle, elle était... énorme, vraiment énorme, 19 ans énorme, avec un ventre qui, alors à 19 ans, qui lui cachait le sexe. Le ventre, elle était vraiment très sportive quand même. On faisait du ski ensemble déjà, mais elle disait je ne veux plus aller sur la plage, sur les plages en maillot. Tout le monde me regarde. Je l'ai amené ici. Elle est encore d'ailleurs très blonde, blonde comme moi. Ma fille aussi. On pensait que c'était ma fille aînée.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Mais tout le monde ici, les gens et elle s'est sentie à l'aise. Elle, elle s'est transformée complètement. Et les gens ne la regardaient pas. On disait simplement, tiens, Anne-Marie, la fille de Jacqueline, elle a un problème hormonal. Voilà, on pensait que c'était... D'accord. Mais tout, pas de jugement. Ça, c'est quand j'ai dit c'est énorme. à double mot. Pour elle,

  • Speaker #1

    ça a été une forme de liberté.

  • Speaker #0

    Pour elle, oui. Et elle, elle est revenue après, elle-même, elle a eu deux jumelles, elle est revenue avec ses jumelles qui étaient toutes petites. Mais par contre, son mari portugais, lui, n'a jamais voulu venir ici. Donc ils sont venus, c'est eux qui étaient venus au Clos de la Grandjette quand le Clos de la Grandjette était une pustule entre deux terrains natus. C'était un truc complètement dingue. Voilà.

  • Speaker #1

    Du coup, ça amène à cette question-là. Est-ce que tu trouves que le naturisme, c'est développer avec le temps ?

  • Speaker #0

    Alors, développer, ça veut dire quoi ? Développer en nombre, oui. Il y a de plus en plus de monde. Maintenant, développer en esprit, non. Ah, je suis catégorique. En esprit,

  • Speaker #1

    non. En esprit, voilà. En nombre, je sais que c'est une augmentation, ça je suis d'accord. Mais en esprit, toi, tu trouves que non, ça c'est… Non. Et au contraire, ça a régressé, tu penses, l'ouverture d'esprit ou ce qu'était le naturisme de base ?

  • Speaker #0

    Non, pas régressé, mais l'évolution de la société est telle que maintenant, beaucoup de gens ne sont que des consommateurs. Donc ils viennent ici, pourquoi ? Parce qu'ils vont avoir une balnéo où ils seront nus. D'accord. Voilà, donc ils vont consommer une balnéo nue, voilà, et ils sont bien. Mais ils viennent parce qu'ils sont bien. Ils ne viennent pas parce que dans leur esprit, c'est pour être natu.

  • Speaker #1

    Alors, est-ce que du coup, ils sont naturistes ou ils sont nudistes ? On m'a expliqué qu'il y a une différence entre les deux.

  • Speaker #0

    Oui, mais je pense quand même qu'ils sont naturistes, parce qu'ils sont quand même entraînés. Attendez, on est contagieux, nous, avec notre esprit natu.

  • Speaker #1

    Je ne sais pas, je verrai à la fin de l'interview. Donc,

  • Speaker #0

    ils vont quand même prendre un petit peu de l'esprit natu.

  • Speaker #1

    D'accord. Oui,

  • Speaker #0

    je pense. Je pense. Et on a même des choses. Il y a quand même aussi un avantage. Le fait que ça, c'est une... Je crois que c'est... À mon avis, c'est unique. L'originalité de ce camping qui est à la fois natu et textile. Je n'en connais aucun autre. D'accord. Les autres sont ou textile ou natu, mais pas les deux. Alors, on est arrivé parce qu'avec... Les familles qui grandissent, il va y avoir les enfants, la famille était nature et tout, et puis la fille va épouser un monsieur et ils auront des enfants. Et le monsieur qu'elle épouse, il n'est pas nature du tout, c'est le cas justement. Et dans ces conditions, les grands-parents qui étaient nature ne verraient plus leurs petits-enfants. Or, qu'est-ce qui se passe ? ils vont prendre un mobilhome ou un chalet ici au textile. Ils viendront tout le temps qu'ils veulent, ou sur la plage, ou à la piscine nature ou à la balnéo. Les parents qui ne sont pas natus laisseront les grands-parents faire... Ils se retrouveront pour manger ensemble là-bas. Mais ceux qui ne sont pas natus viendront à la balnéo l'après-midi. Donc il y a ce partage Et maintenant on n'entend plus On n'entend plus les gens dire Ils vont pas dire on va chez les cunus Ils vont dire on va à la balnéo

  • Speaker #1

    Ça fait une grosse différence

  • Speaker #0

    C'est tout à fait autre chose Le cunu avec A la fois ce mépris Cette rigolade Grâce et le fait de penser Qu'on baisse tous Que c'est un baisodrome meh. C'était le même esprit qu'il y avait. J'ai travaillé un petit peu au Club Med, pas très longtemps, mais on considérait à l'époque le Club Med style les bronzés. D'accord. Dans le temps, c'était ça.

  • Speaker #1

    Ça avait l'air sympa.

  • Speaker #0

    Ah ben c'était hyper, il n'y a pas plus sympa. Qu'est-ce que c'était inconfortable, mais qu'est-ce que c'était sympa. Et pour beaucoup de gens, le Club Med c'était...

  • Speaker #1

    Le baisotdrome, oui. Il faut dire que dans le film Les Bronzés, il y a même 40 000 références là-dessus.

  • Speaker #0

    Bien sûr, bien sûr. Mais enfin, c'est un film, on en rajoute. Pour beaucoup de gens aussi, les natus, c'est des gens qui baissent tout le temps. Oui,

  • Speaker #1

    bien sûr.

  • Speaker #0

    Et comment tu fais ? Et toi, comment ça t'a fait tout bizarre ? Je dis oui, ça m'a fait bizarre. La première fois, on est arrivé en voiture. et que j'ai vu un monsieur qui était au même niveau que moi, j'avais plein feu sur eux. Effectivement, ça m'a un peu surpris. Puis après, on ne regarde plus.

  • Speaker #1

    Du coup, je rebondis sur cette histoire du monsieur. Quelle a été ta première impression ? Parce que tu me disais que tu te baignais nu, donc il n'y avait pas l'idée de l'établissement en lui-même. Du coup, ça t'a fait quoi la première fois ? T'as la première impression quand t'es arrivé là, hormis ce monsieur qui était à la fenêtre ? C'était quoi ta première impression de rentrer dans un établissement où tu savais qu'il n'y allait pas avoir des gens qui étaient là comme voyeurs ?

  • Speaker #0

    Pour moi, ce n'était pas du tout une première. La première, c'était de ne plus être sous l'attente. Parce que sinon, je venais pendant 2-3 ans, je venais les voir. Les gens discutaient avec eux, je venais sur la route sans arrêt.

  • Speaker #1

    Oui, mais tu venais, mais tu repartais. Là, la différence, c'est que tu es arrivée au bout de trois ans et tu n'es pas reparti en fait. Donc du coup, c'était quoi ton... Comment tu t'es senti en fait en restant ici ? J'ai l'impression que ça faisait un...

  • Speaker #0

    La première fois, qu'est-ce que c'est drôlement confortable, qu'est-ce que c'était bien. On avait un coin qui était à l'ombre et on avait de la vraie pelouse. Qu'est-ce que c'était bien. Tout était... Non, c'était vraiment un... Pour nous, quand on est arrivé et qu'on a dormi ici et mangé ici, au lieu de retourner de l'autre côté, là, on s'est dit, on est bien, on est chez nous.

  • Speaker #1

    Comment tu te sens du coup quand tu viens ici ?

  • Speaker #0

    Toujours très bien. On compte les jours en plus pour venir.

  • Speaker #1

    Tu fais avec, même toutes les deux, d'autres établissements de nature ou non ? Ou c'est vraiment que le Sérignan Plage Nature qui… Comme tu m'as dit tout à l'heure, tu m'as dit que c'était un petit paradis.

  • Speaker #0

    En tant qu'établissement et en permanent, oui, c'est le seul. Il m'est arrivé d'aller ailleurs pour passer une journée. Il y a eu aussi la grande cosse. Il y en avait un deuxième aussi qui était bien. Mais ce n'est pas tout à fait pareil qu'ici, mais qui était bien aussi.

  • Speaker #1

    Oui, parce qu'il y a aussi l'état d'esprit des patrons, entre guillemets. Peut-être qu'il y a un rapport qui se passe. J'ai bien vu. On n'arrive pas. Ça prenait bien.

  • Speaker #0

    Et puis sinon, je suis allée aussi de temps en temps. En Corse, j'en ai fait un, deux, trois, quatre, quatre ou cinq. Et alors même des petits centres natus qui sont en montagne, dans le torrent, avec les piscines naturelles. Et là, on retrouve le même esprit.

  • Speaker #1

    Oui, d'accord.

  • Speaker #0

    Le même esprit qu'ici, à l'origine. Mais là, c'est quand c'est des toutes petites piscines. structures d'accord alors quand c'est des grandes structures et que ce sont des bâtiments et finalement des sortes de maisons et d'immeubles ça ne me plaît pas d'accord du coup là tu es dans une caravane ou un mobile home mais c'est un mobile home qui est comme une caravane quoi il ya une petite terrasse devant c'est bien d'accord il est plus rustique que celui ci Il y a un figuier devant, il y a des arbres partout.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que tu aimerais partager de ce lieu, du Sérignan-Plage ? Qu'est-ce que tu aimerais nous partager de ce lieu que tu affectionnes plus particulièrement ?

  • Speaker #0

    Je crois que j'ai déjà dit que c'était cette communion avec la nature, avec les arbres. Moi, je suis très... Je fais un petit peu de peinture. Dans mes peintures, il faut toujours qu'il y ait des arbres.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Je suis très... Voilà.

  • Speaker #1

    Donc au Sérignan, vu le nombre d'arbres qu'il y a...

  • Speaker #0

    Voilà. Donc déjà, il y a ça. Mais il n'y a pas que les arbres. Il y a les arbres, il y a l'eau. La balnéo, c'est une merveille aussi. Je ne sais pas, mais le contact avec les gens, le fait de retrouver des gens qui reviennent parce que les anciens reviennent. D'accord. Ça, c'est quand même un signe si les anciens reviennent.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'on peut parler du coup d'une... communauté ou non ?

  • Speaker #0

    En quelque sorte, oui, mais le mot communauté ne me plaît pas beaucoup. Non, je ne sais pas qu'est-ce qu'on pourrait trouver d'autre, un autre mot que communauté.

  • Speaker #1

    Peut-être une bande de copains qui vous retrouver à chaque fois ici.

  • Speaker #0

    C'est un peu cet esprit-là, oui, oui, c'est ça. Oui, oui.

  • Speaker #1

    Et pourquoi faudrait-il venir à...

  • Speaker #0

    Partage, tiens, voilà, partage. J'aimerais bien ce mot-là, mettre le mot partage. Parce qu'on partage, on partage un apéro, on partage une soirée, il y a beaucoup de partage. Je crois que ça, c'est aussi attaché au... C'est attaché au naturisme. Partage et évasion. D'accord. C'est deux mots peut-être qui...

  • Speaker #1

    Dire quoi par évasion ?

  • Speaker #0

    Par évasion, c'est... Moi, je suis dans le 93, c'est la seine saint denis. Quand je parle d'évasion, c'est avec un E majuscule.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Le bruit aussi. Ici, tout est calme. Mais le soir, il y a des animations. Mais on n'entend pas. Ce n'est pas ici, c'est un petit peu... Ici, c'est le terrain de camping, donc il y a plus de piste. Mais là-bas, c'est très, très calme. On fait la sieste. À l'heure de la sieste, on n'entend pas. Vous voyez, ce calme et le bruit du vent dans les arbres.

  • Speaker #1

    On revient aux arbres.

  • Speaker #0

    Dans les feuilles. Voilà, on revient aux arbres. Mais c'est vrai que ça compte beaucoup. Et puis aussi, la beauté des jardins ici. Je ne sais pas combien de jardiniers il y a maintenant pour entretenir.

  • Speaker #1

    Le site en lui-même du coup.

  • Speaker #0

    C'est assez énorme, mais la beauté de ce... Tout l'hiver, ils y travaillent. On est vraiment... Quand je parle d'un petit paradis terrestre, je pense que la nature occupe une place essentielle. Et alors aussi un esprit... Notre Pascal à la petite supérette, lui, il n'est jamais nu, pourtant. Il a un esprit naturiste à 100%

  • Speaker #1

    Mais il n'est pas naturiste Ou si ? En dehors du travail je parle Ça je n'en sais rien,

  • Speaker #0

    je ne lui ai pas demandé Ça je ne lui ai pas demandé

  • Speaker #1

    De même à toi

  • Speaker #0

    On va lui demander si en dehors du travail

  • Speaker #1

    Oui c'est pour ça Il pourrait par exemple

  • Speaker #0

    Parce que lui il voit

  • Speaker #1

    Oui pour le coup du coup t'as répondu à ma question parce que je voulais savoir qu'est-ce que tu pourrais dire aux autres pour les faire venir au Sérignan plage nature mais je pense que tu as déjà répondu en expliquant cette tranquillité surtout la beauté du site si j'ai bien compris et puis de toute façon quand on arrive pour la première fois le partage,

  • Speaker #0

    l'évasion et je terminerai peut-être là-dessus de tolérance, quand je disais tolérance Finalement, la tolérance, c'est accepter parce que la liberté de chacun, elle s'arrête au moment où elle empiète sur ses autrui. Voilà, donc ça nous entraîne. C'est pour ça que je préfère ça à communauté. Parce que communauté, c'est trop réducteur. Et je suis persuadée que certaines personnes le prennent de façon... Il y a des gens qui ont certainement un esprit communautaire. C'est possible qu'il y en ait, mais ce n'est pas moi. Ah,

  • Speaker #1

    autour du naturisme, tu veux dire ? Oui, je suis... D'accord, ok.

  • Speaker #0

    Oui, parce qu'on en a vu...

  • Speaker #1

    Tu veux dire des extrémiste du naturisme ?

  • Speaker #0

    Oui, parce que je me souviens au tout début, quand on était peut-être mal vus des textiles à côté, mais je me souviens de... Il n'y a qu'un seul mot qui me vient à l'esprit, mais tant pis, je vais le dire. Oui. De... connards de naturistes, mais de connards plus plus plus, qui étaient, qui déclenchaient une haine contre les textiles, jusqu'à le soir, à les pisser au-dessus de la... Non, mais enfin...

  • Speaker #1

    Ah oui, à ce niveau-là, quand même. Non,

  • Speaker #0

    mais ça, j'ai dit connards. D'accord. Quelques exceptions, quoi, mais enfin, bon.

  • Speaker #1

    Oui, parce que là, on est loin de tout ce qui est tolérance, liberté, partage...

  • Speaker #0

    Voilà, c'est ça qu'il y a. De toute façon, rien n'est...

  • Speaker #1

    Après, dans ce monde, il y a toujours plein de cas de figure.

  • Speaker #0

    Rien n'est... Bon, même chez les natus, il peut y avoir de temps en temps des gens qui ne sont pas bien dans leur tête.

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr.

  • Speaker #0

    Voilà, c'est...

  • Speaker #1

    Bon, du coup, je te pose la dernière question. On a pas mal discuté, toi et moi. J'ai appris beaucoup de choses, en plus. Quel conseil tu me donnerais ? Parce que je ne suis pas naturiste. Pour tenter de vivre cette expérience.

  • Speaker #0

    Alors moi, je dirais déjà te laisser aller et venir à la plage. Te laisser aller, faire ce qui te plaît. Tu verras comment... Oui, bien sûr.

  • Speaker #1

    On revient avec l'eau. Après, je dois dire qu'à chaque fois que j'ai discuté avec des personnes... On est souvent revenu sur l'eau et soi-disant que l'eau est très libératrice en soi. C'est que l'on rentre habillé, mais on sort naturiste. Parce qu'il y a une liberté dans l'eau que l'on ne retrouve pas ailleurs. Et quand on ressort de cette eau là, en fait, c'est bien, on passe à autre chose. Tout le monde m'a dit ça.

  • Speaker #0

    Et on se love de nouveau dans l'eau. C'est le retour au liquide amniotique. on revient c'est pas faux non mais moi je dis le conseil c'est de te laisser aller ne pas partir en te posant de questions en se disant qu'est-ce qui va se passer, est-ce qu'on va me regarder est-ce que moi ça va aller est-ce que je ne vais pas avoir un problème si une belle fille passe devant chez les jeunes, parce que c'était ça aussi les problèmes chez les jeunes si tu penses à tout ça, peut-être que tu vas les avoir les problèmes voilà Mais finalement, si on se laisse aller, on n'y pense plus et on ne voit plus.

  • Speaker #1

    Bon,

  • Speaker #0

    très bien.

  • Speaker #1

    Je vais voir ça. En tout cas, merci beaucoup Jacqueline de cet échange.

  • Speaker #0

    Merci.

  • Speaker #1

    Fort intéressant.

  • Speaker #0

    Ça m'a beaucoup plu. Puis le fait de parler de tout ça, ça a été pour moi une cure de jouvence. Voilà.

  • Speaker #1

    Alors déjà, tu disais qu'en arrivant ici, tu rajeunissais. Alors après ce podcast, ça va être...

  • Speaker #0

    Tu vas me border ce soir. N'oublie pas ma tétine aussi pour que je puisse bien dormir.

  • Speaker #1

    Merci pour tout en tout cas. Et puis, à très bientôt à ce moment-là.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup.

  • Speaker #1

    Merci de nous avoir écoutés. On se retrouve très prochainement pour un nouvel épisode. Et si l'aventure vous tente, rendez-vous sur www.francecadnaturisme.com pour plus d'infos. Allez, à bientôt.

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