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Histoires d'Alchimistes

4 | Face au cancer, choisir la vie – Uriell Hirel : Une quête d’espoir à travers la France

4 | Face au cancer, choisir la vie – Uriell Hirel : Une quête d’espoir à travers la France

38min |15/04/2025
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38min |15/04/2025
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Description

Quand son corps l’a lâchée, Uriell Hirel a décidé d’écouter ce qu’elle avait toujours tu :
🌿 Ses besoins. Son rythme. Sa voix.


Diagnostiquée d’un cancer colorectal, elle transforme l’épreuve en acte de création.
Depuis son lit d’hôpital, elle lance L’Écho des Papillons, un podcast itinérant qui recueille la parole de celles et ceux qui, comme elle, refusent de se réduire à un diagnostic.


🚴‍♀️ À vélo, en camion, micro à la main, elle sillonne la France à la rencontre des voix silencieuses — pour leur redonner leur humanité.

Dans cet épisode, Uriell partage avec une force douce et une détermination contagieuse :

  • 🎙️ Comment le cancer a révélé une mission plus grande qu’elle

  • 🔄 Pourquoi elle a choisi le mouvement plutôt que l’attente

  • 🐌 Ce que la lenteur, le vélo et l’écoute ont changé dans sa vision de la vie

  • 💡 Comment elle a financé son podcast (3000 € levés sans réseau ni communauté massive)

  • 🌀 Ce qu’elle a appris en osant suivre son rythme naturel, loin des injonctions de performance


✨ Un récit bouleversant, inspirant et profondément vivant, pour toutes celles et ceux qui cherchent à donner un sens à l’épreuve, à reconnecter à leur corps, ou à retrouver leur propre voix.


Parce que parfois, l’espoir se trouve dans un rayon de soleil sur une roue de vélo…
Ou dans la voix d’une femme qui a décidé de ne pas abandonner.


👉 Pour suivre Uriell Hirel :
🎧 Podcast : L’Écho des Papillons
📸 Instagram : @lechodespapillons_podcast

👉 Pour me retrouver :
📸 @histoires_d_alchimistes


💪🏻 Ensemble, on est plus forts. Si tu veux soutenir ce podcast, laisse une note ou un avis sur ta plateforme d’écoute préférée.
Parce que certaines histoires méritent d’être entendues… et pourraient bien changer une vie.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur Histoire d'alchimiste, le podcast qui explore comment transformer nos épreuves en tremplin et révèle des parcours de vie où l'impossible s'est teinté d'espoir, où chaque épreuve a laissé une empreinte riche de sens. Je suis Sandra et toutes les deux semaines, je pars à la rencontre d'âmes audacieuses. qui ont su transformer leurs blessures en force et leur histoire en élan de vie. Parce que peu importe d'où tu viens, peu importe ce que tu as traversé, toi aussi, tu peux réveiller l'alchimiste qui est en toi et faire de ton parcours un moteur de sens,

  • Speaker #1

    de contribution et de changement.

  • Speaker #0

    Alors, prépare-toi à ressentir, à questionner et à laisser ces histoires souffler sur les braises de ta propre transformation. Aujourd'hui, je t'emmène à la rencontre d'Uriel Irel, une femme qui a fait un choix rare, celui d'avancer vers son rêve sans attendre d'être totalement guérie. Après un cancer colorectal, elle aurait pu rester en retrait, prendre du temps, attendre que tout aille mieux. Mais Uriel a écouté une autre voix, celle qu'il appelait à créer, à tendre son micro, à raconter. C'est ainsi qu'est né l'écho des papillons. Un nouveau podcast qui donne la parole à celles et ceux que la maladie a traversé. Depuis son vélo et son camion bleu, elle sillonne les routes avec lenteur et sensibilité. Pour recueillir ses récits, pas pour parler douleur non, mais pour parler de vie, de la vie. Dans cet épisode, elle partage avec nous pourquoi elle a décidé de ne plus attendre, comment elle avance en respectant son rythme et en quoi créer. peut être une façon de guérir autrement. Un échange doux, courageux et profondément vivant. Pour te rappeler qu'il est possible d'agir, même dans le chaos. Alors, suis-moi,

  • Speaker #1

    c'est parti ! Aujourd'hui, je suis heureuse d'accueillir Uriel, nous sommes en mars, dans son camion bleu. Bonjour Uriel !

  • Speaker #2

    Bonjour !

  • Speaker #1

    Merci d'avoir accepté cette rencontre. Et si tu devais te présenter sans parler de ton métier ? ou de tes projets, juste à travers ce qui te fait vibrer, comment tu te décrirais ?

  • Speaker #2

    Alors, je me décrirais comme une personne profondément animée par la diversité, la diversité à tous les niveaux, que ce soit au niveau des populations, des paysages, la diversité culturelle, sociale, mais aussi artistique, des musiques aussi. C'est vraiment ça qui me fait vibrer. Après, je dirais aussi que je suis une personne à la fois très curieuse, touche à tout, mais qui au fil des années a quand même conservé quelques chouchous dans mes passions, parce que je suis aussi quelqu'un de passionné, et qui sont le vélo, la danse libre, la musique, la photographie, l'écriture, la littérature, donc ça fait quand même pas mal de choses. Donc je ne m'ennuie pas, je ne m'ennuie jamais, et j'ai même du mal à me poser, donc c'est... J'aimerais pouvoir me poser un peu plus, mais voilà, pour dresser un petit tableau.

  • Speaker #1

    Tu sais quoi la danse libre ?

  • Speaker #2

    La danse libre ?

  • Speaker #1

    C'est pas une danse de forêt ?

  • Speaker #2

    Non. Non, non, je danse toute seule dans le sens où il n'y a pas de code.

  • Speaker #1

    Libre expression.

  • Speaker #2

    Libre expression, mais aussi parfois il m'arrive d'aller à des ecstatic dance. Ce sont des événements organisés par un ou une DJ en fait, mais qui animent cet événement. Donc ça peut durer 2-3 heures. peut-être parfois plus. L'idée, c'est d'avoir de danser durant ton trans. Voilà. Mais même moi, quand je danse toute seule, je suis aussi en trans.

  • Speaker #1

    C'est d'aller chercher cette trans par le mouvement.

  • Speaker #2

    Oui. Par le mouvement et le rythme. Parce que j'avoue que c'est quand même beaucoup associé à la musique.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #2

    Étant très sensible à la musique, c'est vraiment dans ces musiques ensemble.

  • Speaker #1

    J'avais déjà entendu le mot. Oui. Mais je n'avais jamais cherché ce que ça signifiait. On va remonter un petit peu dans ton histoire, ton enfance. Quel ado tu étais ? Quand tu avais une quinzaine d'années.

  • Speaker #2

    Alors, eh bien, ce n'est pas très drôle, en fait. J'étais une ado dépressive.

  • Speaker #1

    D'accord. Donc, aujourd'hui, très souriante, comme quoi on peut tout transformer.

  • Speaker #2

    Mais enfin, avant, par contre, j'étais une enfant joyeuse. Mais ça a basculé au lycée.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #2

    Voilà. Et donc,

  • Speaker #1

    tu as eu une période un peu plus…

  • Speaker #2

    Un peu noire.

  • Speaker #1

    Oui. Gothique ou pas gothique ? Non,

  • Speaker #2

    pas gothique. Non, non. Ce n'est pas une période que j'ai… Je ne garde pas un super souvenir, non.

  • Speaker #1

    Tu ne retournerais pas avec plaisir ?

  • Speaker #2

    Non, non, non.

  • Speaker #1

    Et à l'école, ça se passait comment ?

  • Speaker #2

    Ça allait, je m'accrochais malgré tout, je m'accrochais, mais bon, j'étais ni bonne ni nulle. Je m'accrochais pour tenir le coup, mais j'avoue que non, je ne me sentais pas spécialement à ma place en fait. Et c'est vrai que c'est à partir du moment où je suis sortie du lycée, où j'ai commencé des études en sociologie, où là j'ai trouvé vraiment ma place et là d'un coup j'ai eu des bonnes notes, c'est bizarre, des vraies bonnes notes. Après je faisais quand même des choses qui m'aimaient. qui me plaisaient, notamment l'apprentissage des langues. Là, j'étais douée, ça allait.

  • Speaker #1

    Ce n'était pas une chouette période où tu t'es restée à ta place. En 2021, on t'a diagnostiqué un cancer colorectal. Ça a marqué un tournant majeur dans ton parcours. À quel moment tu as ressenti le besoin de transformer cette épreuve en un projet à travers ton podcast L'écho des papilles ?

  • Speaker #2

    Eh bien, il y a un an, en mars, j'ai été à l'hôpital puisqu'on a dû m'enlever un nodule au foie. par radiofréquence. Et puis, je me souviens qu'à ce moment-là, je cherchais déjà un moyen de faire quelque chose pour les autres malades. Ça faisait plusieurs fois que j'avais des résultats qui étaient très bons. Ce petit nodule au foie, il a dû être enlevé l'année précédente et il n'était pas visible le jour où il devait me l'enlever. Quand on a vu lors de l'examen ultérieur qu'il était là, on m'a programmé cette opération. Mais mes résultats étaient quand même très bons. Et donc, comme je voyais que les récidives cessaient, je me suis dit que si ça continuait d'aller dans ce bon sens-là, il fallait que je fasse quelque chose pour remercier, je ne sais pas, pour remercier la vie. Je ne savais pas encore comment ni quoi. Et c'est venu dans la nuit qui a suivi cette petite intervention où ça m'est venu d'un coup. Je me suis dit, ah mais voilà, moi je travaillais déjà dans l'audio. Je connais des récits de vie, recueil de témoignages, c'est ma spécialité. Pourquoi pas faire ça sous cette forme-là ? Aller recueillir des témoignages de personnes qui, comme moi, ont fait de la maladie une force. C'est venu à ce moment-là, un peu comme une illumination dans mon lit d'hôpital.

  • Speaker #1

    C'était vraiment une façon pour toi de remercier l'univers ? Oui. sorti, même si tu es toujours en rémission, je pense qu'on dit ça de cette manière.

  • Speaker #2

    On dit ça de cette manière, mais cela dit, mon oncologue ne m'a toujours pas écrit que j'étais en rémission. Elle attend mes prochains examens de contrôle à la fin du mois, pour être sûre. Pour l'instant, oui.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #2

    mais rémission ne veut pas dire guérison. D'accord. Voilà.

  • Speaker #1

    Et c'est quoi la différence entre rémission et guérison ?

  • Speaker #2

    La rémission, il y a un risque de récidive qui est quand même plus important. On parle de guérison souvent après 5 ans sans rien, sans aucune rétine. Les oncologues supposent qu'il y a moins de cellules cancéreuses à se balader dans le corps, donc il y a moins de risque de réveiller la bête après 5 ans. Mais ça peut toujours arriver, mais c'est moins fréquent. Tandis que quand c'est proche, le risque est plus élevé. En gros, tu es endormi, mais ça peut se réveiller à tout moment.

  • Speaker #1

    C'est la salle d'attente de la guérison. C'est ça. Et donc, comment est née ton idée de podcast itinérant ? Parce que ton idée de podcast est née de cette situation-là. Mais le podcast itinérant, le fait de voyager en vélo et en camion bleu ?

  • Speaker #2

    C'est venu naturellement parce que je faisais déjà de voyages au long cours à vélo. Et en fait, comme je ne veux pas renoncer ni à l'un ni à l'autre, c'est une manière d'allier à la fois ce plaisir que j'ai d'être sur mon vélo et de recueillir des témoignages. En fait, je fais les deux en même temps. Tout simplement. C'était juste naturel, en fait. Juste évident.

  • Speaker #1

    Et quand tu t'es lancée, c'était quoi ta plus grande peur ?

  • Speaker #2

    Je n'avais pas de peur. C'est maintenant la peur. Ah, c'est fou ! Non, parce que j'avais confiance. Je connaissais déjà le métier, que j'avais l'habitude de recueillir des témoignages. Donc, ça ne me faisait pas peur du tout. Par contre, c'est maintenant, au moment de le sortir, que j'ai peur parce que la différence... c'est que là je m'expose parce qu'avant je me débrouillais toujours pour qu'on n'entende pas ma voix, j'utilisais que les extraits dans le cadre de mes créations là par contre je suis dedans et je vois bien que même si j'ai aussi l'habitude d'écrire des textes qui ont été lus dans des journaux etc, c'est pas la même chose à l'écrit, je trouve qu'à l'oral notre voix en est beaucoup plus mise à nu et là au moment où je suis prête à le sortir, là je vois bien je recommence sans arrêt, je me réenregistre mon jingle, mon podcast zéro je... Je le refais sans cesse parce que j'ai ce souci de perfection qui me rattrape.

  • Speaker #1

    Et comment tu fais pour dépasser ça alors ? Si tu y arrives.

  • Speaker #2

    Si je n'y arrive pas. Non, c'est vraiment une lutte en fait. Comment je fais ? Comme on disait tout à l'heure, à la fois continuer à faire de l'activité physique, de faire de la cohérence cardiaque pour gérer mon stress. Mais là, c'est plutôt quand j'arrive à un moment, à un stade où je suis trop angoissée, je me dis bon, là, il faut lâcher. Il faut arrêter. C'est plus comme un espèce de réveil mental où je me dis, ça suffit, c'est pas grave. Qui est-ce qui t'attend là ? Par exemple, j'ai décalé la date de sortie de mon podcast. Alors c'est vrai que j'ai relativisé. Je me suis dit, mais en fait, personne ne t'attend réellement. Ok, je l'ai annoncé dans les médias, mais c'est vrai, je ne suis pas une star, je ne suis pas connue. Donc j'essaie de relativiser.

  • Speaker #1

    C'est de remettre l'Église au centre du village et de se dire, bon, les gens vont me pardonner, ne vont pas se soucier de cette lenteur et plutôt, à l'inverse, se... voir qu'il y a ce lâcher-prise et ce besoin de qualité et d'authenticité derrière cette lenteur.

  • Speaker #2

    Tout à fait. Et d'ailleurs, je l'ai vu le jour où j'avais prévu de sortir mon podcast, c'était le 20 mars. Pour moi, c'était une date très bien choisie. Je voulais que ça tombe le jour du printemps. Et ça allait avec mon podcast qui est la renaissance comme le printemps. C'était aussi parce que c'était les quatre ans de mon diagnostic de cancer. Et ça tombait pendant le mois mars bleu, le mois de prévention, de sensibilisation au cancer colorectal. Je voulais absolument que ça sorte ce jour-là. Et puis, j'ai fait un post pour annoncer, notamment à tous ceux qui ont contribué à ma cagnotte participative que j'ai mise en place pour m'aider à lancer ce podcast, qu'il n'allait pas sortir ce jour-là. Mais je l'ai dit en expliquant que je n'avais pas envie de répondre à cette pression de la société qui dit qu'il y a une date limite, il faut toujours des deadlines, des échéances, etc. Et si je me pose la question, est-ce que c'est important ? Non, ce n'est pas important, ce n'est pas grave. Le printemps dure longtemps et ce n'est pas grave si ce n'est pas le jour même. Il m'a fallu quand même plusieurs jours avant d'arriver à cette décision. Pour moi, ce n'était pas facile parce que la pression vient de la société, mais aussi de moi-même. Mais ça ne vient pas de nulle part si on se met la pression soi-même. Et contre toute attente, j'ai vu que ce poste était très apprécié. Les gens, je pense, se sont reconnus.

  • Speaker #1

    Je l'ai beaucoup aimé moi aussi. C'était avec un très beau bouquet de fleurs tendu. Oui. Et je trouvais ce poste magnifique. Et en même temps, il est... tellement rassurant. C'est aussi de se dire « On relativise. » Et ce n'est pas pour autant que tu es en échec, ce n'est pas pour autant que tu es nu que tu n'y arriveras pas.

  • Speaker #2

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Et d'aller trouver et de respecter son équilibre, est-ce que tu penses que ça amène aussi beaucoup plus de profondeur, de richesse à ton projet ?

  • Speaker #2

    Oui, je pense en effet. Le mot est juste, c'est respecter son équilibre. On est tous en équilibre. Mais là, j'ai un nouvel équilibre à trouver depuis ma maladie. Je ne peux plus travailler à temps plein. Parce que je dois m'occuper de ma santé en premier. Et en effet, je pense que c'est ça qui touche les gens. Ça parle à tout le monde parce qu'il y a plein de gens qui ne le font pas. Ils aimeraient, mais ils ne trouvent pas forcément...

  • Speaker #1

    Et à partir du moment où ce que l'on fait n'est pas parfait, surtout lorsqu'on se fixe un objectif et qu'on ne l'atteint pas en temps voulu, on a l'impression d'être ce mouton noir qui n'y arrive pas comparé au reste du monde qui y arrive très bien. Mais finalement, quand tu regardes un peu et que tu grattes le vernis... Tu te rends compte que beaucoup de personnes se sont fixées un objectif, parce que c'est très bien de se fixer un objectif, mais finalement, beaucoup de personnes subiront des détours. Et je pense que, justement, ceux qui arrivent au bout du chemin, c'est les personnes qui acceptent ce détour. Et en plus, le meilleur, c'est de prendre du plaisir aussi dans ce chemin. Oui,

  • Speaker #2

    c'est ça. Exactement. Parce que moi, j'en ai arrivé à un moment où je n'étais plus du plaisir, parce qu'il fallait absolument être en temps et en heure. Et du coup, c'est quoi le sens ?

  • Speaker #1

    Voilà, tu as tout dit. C'est le sens et le plaisir dans ce que tu fais. Ça n'a plus d'importance. C'est comme le randonneur qui va monter en haut de la montagne pour seulement aller toucher le drapeau au sommet.

  • Speaker #2

    Tout à fait. C'est le voyage qui compte, la route qui compte. Ce n'est pas forcément la destination, comme on dit.

  • Speaker #1

    Bien sûr, oui. Et il le fait parce qu'il aime marcher, parce qu'il aime cette sensation d'arriver jusqu'en haut, certes, mais d'essavorer ce parcours.

  • Speaker #2

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu penses que la maladie, ça t'a fait justement prendre conscience que la santé, le corps est en haut de la pyramide.

  • Speaker #2

    Oh que oui ! Et maintenant, c'est ma boussole. Quand je vois que là, je retombe dans les travers d'avant, je mets un peu trop de temps encore à mon goût avant d'en prendre conscience et puis de dire stop. Mais beaucoup plus qu'avant, il y a le drapeau orange qui arrive, même rouge. Non, là, ça va pas. Tu retombes dans les travers d'avant parce qu'avant, j'étais quand même une work addict. Et je pense que je me suis vraiment, vraiment épuisée dans le travail. Je suis passionnée aussi, en même temps, mais je me mets cette pression, ce perfectionnisme, etc. Mais aujourd'hui, je sais que c'est ma santé la priorité. Tant pis pour le reste, même si c'est dur d'appuyer sur la pédale de frein. Je sais que le stress, c'est un facteur qui contribue à développer tout un tas de maladies. Donc, je veux préserver ma santé.

  • Speaker #1

    Lorsqu'on arrive au bout du chemin, on a perdu beaucoup de choses. Si on n'a pas apprécié le paysage. On reste quoi ?

  • Speaker #2

    Ben oui, c'est ça.

  • Speaker #1

    Et j'ai bien aimé un post qui parlait de ça. C'était un moine, je ne sais pas, peut-être que tu l'as vu. qui disait « Aujourd'hui, vous avez mille problèmes, mais le jour où vous serez malade, vous n'aurez plus qu'un problème. »

  • Speaker #2

    Ah oui !

  • Speaker #1

    Et c'est ça qu'il faut mettre en priorité, même si c'est difficile de le faire lorsqu'on n'a pas traversé la maladie. On se dit « Oh, ça va aller ! »

  • Speaker #2

    Oui, tout à fait. Oui, oui, ça va passer. Ça va passer encore cette fois-ci.

  • Speaker #1

    Et ce qui est rassurant aussi, c'est que tu l'as traversé, et tu l'as traversé un coup. Toi, même avec ce parcours, tu as encore du mal, parfois, à ne pas retomber dans ces vieux travers.

  • Speaker #2

    Je suis sortie des traitements. Je suis en train de relancer un nouveau projet qui demande beaucoup d'investissement. Mais je pense que j'étais moins comme ça quand j'étais encore en traitement. J'ai aussi une pression financière qui fait que je suis obligée de me remettre, mine de rien. C'est ça aussi. Je pourrais faire ce projet-là, mais tranquillou, prendre vraiment plus le temps, me dire que ce n'est pas grave, que je n'ai pas besoin d'argent. Oui, non. Ça change tout.

  • Speaker #1

    C'est vrai.

  • Speaker #2

    Oui.

  • Speaker #1

    C'est le premier facteur de stress, bien sûr. Tu recueilles les récits de personnes touchées par la maladie à travers ton podcast L'écho des papillons. Qu'est-ce qui t'a vraiment motivée à rassembler ces histoires ?

  • Speaker #2

    L'espoir. L'espoir, je précise que ce sont des témoignages de personnes qui sont soit en traitement ou en rémission, mais qui ont fait de la maladie une force, donc résilient. Je ne veux pas plomber les autres malades, le contenu. de ces témoignages se veut être positif, même si ça reste une épreuve, même s'il y a des moments évidemment qui ont été douloureux pour ces personnes. C'est montrer qu'il y a, malgré toutes les difficultés de cette maladie, plein de choses possibles, il y a une vie pendant un cancer et après un cancer. Et qu'on est tous capables d'entamer un processus de résilience, même si on y va à son rythme. Moi, je n'ai pas été résiliente du jour au lendemain. C'est un processus qui peut être long, plus ou moins facile selon les personnes. Ça dépend aussi énormément de notre entourage. Ce qu'appelle Boris Cyrulnik, le célèbre neuropsychiatre, le père de la résilience, ce qu'il appelle des tuteurs de résilience, des personnes qui vraiment nous accompagnent, nous soutiennent, sans forcément nous donner des conseils, mais qui sont là, près de nous, juste nous écouter, qui nous entourent de leur chaleur et de leur bienveillance. Des personnes qui peuvent nous créer un déclic, c'est hyper important de ne pas rester isolé. Alors je m'égare un peu.

  • Speaker #1

    Tuteur de résilience, mais c'est merveilleux ça !

  • Speaker #2

    Oui ! Tuteur de résilience, c'est ça. Ça peut être un médecin qui va t'apporter plein de super... Je pense à ça parce que ça fait partie d'un témoignage d'une personne qui a eu un cancer, parmi celles que j'ai interviewées. Et c'est son médecin qui lui a apporté beaucoup, énormément de choses qui l'ont vraiment aidé à avancer dans son parcours. Ça peut être un sort de qui ? Son frère, sa sœur, une amie, un inconnu avec qui on va discuter dans une salle d'attente.

  • Speaker #1

    Est-ce que créer ce podcast pour aider les autres à ta manière te donne une connexion ? De toucher du doigt quelque chose qui est plus grand que toi, qui fait que tu te sens connecté aux autres. Est-ce que ça, ça nourrit ce parcours de guérison que tu es occupé de traverser ?

  • Speaker #2

    Oui, ça répond à une mission que je me suis fixée. C'est une manière, comme je disais tout à l'heure, pour moi de remercier la vie pour le cadeau qu'elle m'a fait, parce que je considère quand même que cette maladie... et comme un cadeau emballé parce que j'ai quand même depuis vécu énormément de très très belles choses malgré tout et de remercier le fait que je sois toujours en vie encore aujourd'hui et que chaque mois, chaque année qui passe, c'est un merveilleux cadeau. C'est de boucler la boucle en allant aider les autres à ma manière, à moi, avec ce que je sais faire. Je pense qu'il y a quelque chose d'un peu spirituel, j'ai l'impression de nourrir les autres comme moi. J'ai pu être nourrie par d'autres personnes qui m'ont apporté de l'espoir grâce à leurs livres, à leurs travaux, à des youtubeurs, des podcasts. Enfin, voilà, des choses qui m'ont été d'un soutien énorme pour avoir l'espoir. Et pour moi, c'est tellement important. Si on n'a plus l'espoir, en fait, il n'y a plus rien. Bien sûr. Il n'y a plus rien du tout. J'ajoute que d'aller à la rencontre de ces personnes malades, ça a été à chaque fois des rencontres très fortes. Parce qu'on se comprend, on partage la même chose. Donc, c'est très humanisant. Il y a... Il y a quelque chose de beau dans ces rencontres, je trouve.

  • Speaker #1

    Et tu te sens moins seule aussi dans ce cas.

  • Speaker #2

    On se sent moins seule, oui tout à fait.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'il y a eu des moments où tu t'es dit « j'y arriverai pas » ? Et qu'est-ce qui t'a donné envie de continuer malgré tout ?

  • Speaker #2

    Alors oui, il y a eu récemment un moment où je me suis dit « pas, j'y arriverai pas, mais ça me demande trop d'énergie » . et où je me suis dit mais là il faut que je préserve ma santé, attention d'enlever, donc c'est plus dans ce sens-là, comme j'ai rencontré pas mal de problèmes techniques que toutes les personnes qui travaillent dans l'audio, qui font des podcasts, qui connaissent à un moment donné ou un autre. Donc ça, plus d'autres petits soucis, je me suis posé la question, et qu'est-ce qui m'a motivée à continuer ? Eh bien, je me suis dit je n'ai pas fait tout ce chemin pour rien. Et puis c'était de répondre à ma mission première. Voilà, c'est ça qui m'a poussée à continuer. J'ai eu un moment de flottement, ça peut arriver, des moments de doute. On remet les choses en question.

  • Speaker #1

    Et quel impact tu espères avoir sur ceux qui écouteront ton podcast et sur toi-même aussi ?

  • Speaker #2

    Donner de l'espoir aux gens en fait.

  • Speaker #1

    Et je suis totalement d'accord que l'espoir, c'est le premier ingrédient, c'est la base. Ça, tu ne fais rien.

  • Speaker #2

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Et ça, c'est primordial pour remettre cette étincelle qui va faire que les gens se battent, et que les gens continuent d'y croire.

  • Speaker #2

    Montrer que c'est possible et les inviter à faire ne serait-ce qu'un petit pas en avant, se remettre en mouvement. Chacun à son rythme. Je sais que ça peut faire peur à certaines personnes, trop fatiguées. Quand on est en traitement, on a l'impression que c'est une montagne. On se dit mais comment font ces personnes pour faire tous ces exploits ? Il n'y a pas besoin de faire des exploits. Il s'agit juste, quand je dis se remettre en mouvement, ça va être juste aller faire une petite balade déjà, juste marcher, faire quelques pas. Si on est trop fatigué pour faire de l'activité physique, peut-être danser un peu chez soi, juste à son rythme. Et ainsi de suite, petit à petit. Et c'est ça, plus ça, plus ça, qui fait qu'à un moment donné, on arrive à avancer.

  • Speaker #1

    Protéger des tout petits pas. Oui. Et pour la saison 2 de L'écho des papillons, ton podcast, dans quelques semaines, tu vas faire un grand voyage, donc un voyage en vélo, un voyage de 3000 kilomètres à travers la France. Pourquoi tu as choisi ce défi ? Et surtout, est-ce que c'est une quête personnelle ou une manière de transmettre un message aux autres ?

  • Speaker #2

    C'est sur mon vélo que je trouve ma place dans ce monde. J'ai déjà fait plusieurs voyages longs cours à vélo, tout en étant soit en cours de traitement ou juste après la fin de mes traitements. Le vélo a été ma bouée de sauvetage, mon équilibre à la fois mental et physique, mon bien-être à tous niveaux. J'ai vraiment trouvé ma place sur ce vélo, alors que rien ne me prédisposait à aimer le vélo. Parce qu'avant, je n'aimais pas le vélo.

  • Speaker #1

    Comment tu trouves la force de pédaler malgré tout ? Tu la trouves où cette force ?

  • Speaker #2

    Alors maintenant, on me dit que je fais de l'activité physique tous les jours, donc ce n'est pas difficile à ce niveau-là pour moi. Pendant que j'étais en traitement, je ne me posais pas la question dans ces termes, parce qu'en fait, ça me faisait tellement de bien que je n'ai jamais eu la sensation de me faire violence. Pour moi, c'était juste presque une évidence. Je ne sais pas comment dire. C'est comme quand on me dit « tu es courageuse » . En fait, je ne me sens pas courageuse. Je fais juste ce qui me semble être bien pour moi. Donc pour d'autres personnes, faire du vélo ou faire ce que j'ai fait, ça va sembler énorme. Mais comme moi, ça va me sembler énorme si cette personne fait autre chose que je suis capable de faire. Ce qui compte, c'est d'être à sa place.

  • Speaker #1

    Oui, t'as tout dit.

  • Speaker #2

    Voilà, et je pense que là, c'est ma place. Ce n'est pas un effort pour moi, c'est que du plaisir, que du bonheur. Même si, ok, il y a des moments où ça peut être plus dur que d'autres, des situations un peu galères, ok, bien sûr, mais c'est la vie, ça.

  • Speaker #1

    Est-ce que c'est une manière de transmettre un message aux autres ? Oui,

  • Speaker #2

    si on peut réaliser ses rêves, parce que moi, mon rêve de voyage est longtemps mis en sourdine. Depuis que je suis malade, je n'ai jamais autant voyagé. L'activité physique est super importante quand on a un cancer. Ça aide à mieux supporter les effets secondaires, à les réduire. Ça aide à se remettre plus vite d'une opération, à éviter les récidives. C'est considéré comme un véritable médicament. Et ça aide bien sûr pour le moral, pour le mental. Donc c'est inviter les gens à faire un peu l'activité physique. Et c'est aussi l'idée de se mettre en mouvement, comme je disais tout à l'heure. Parce que souvent, quand on a un cancer, entre les opérations, les effets secondaires des chimios ou des radiothérapies, on peut se dire je reste chez moi parce que j'ai trop mal, je suis trop fatiguée, etc. Et même après, quand on est en rémission ou en guéris, souvent on a des handicaps que les autres ne perçoivent pas. Il y en a qui peuvent te dire, mais ça va maintenant, tu es guéri, tu n'es plus malade. Mais en fait, on garde des séquelles, mais qui ne se voient pas forcément. Moi, par exemple, j'en ai lié à l'ablation de mon orectome et d'une partie de mon colon. Donc, ça me pose des soucis au quotidien pour aller aux toilettes, par exemple. Il y en a qui ont une poche. les douleurs liées à l'hormonothérapie suite à un cancer du sein, ça ne se voit pas forcément. Le message que je veux faire passer, c'est qu'on peut faire des choses, mais ça demande d'aller à son rythme et de s'adapter au contexte, à notre situation, à nos contraintes.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu penses que tu es sur la voie de cette acceptation ou c'est encore difficile ?

  • Speaker #2

    Ça dépend dans quel domaine.

  • Speaker #1

    Dans les limitations que tu peux ressentir suite aux traites ?

  • Speaker #2

    Encore une fois, oui et non, parce que je sais que ça a un impact sur mon sommeil, par exemple. Ça veut dire aussi que si je veux m'écouter, aller à mon rythme, je ne peux plus travailler à temps plein. Ça veut dire réduire la quantité d'activités que l'on peut faire au quotidien et que je ne peux plus faire comme avant. Et ça, j'ai du mal, je suis un peu frustrée. Donc, je me retrouve vite dans cette dualité. Je veux faire plus et je ne peux pas. Donc, il y a des jours où j'y arrive, je l'accepte. Il y a des moments où je l'accepte moins.

  • Speaker #1

    Tu as réussi à récolter environ 3000 euros. pour ton projet, alors c'est vraiment impressionnant, sans avoir une grande communauté en ligne. Comment tu as fait pour fédérer autant de personnes autour de ton projet ?

  • Speaker #2

    J'avais quand même l'avantage, même si je n'ai pas un énorme réseau, d'être suivie depuis mes derniers voyages à vélo par une petite communauté, notamment sur Facebook. Je crois que déjà, ça, ça m'a aidée parce que c'est des gens qui aiment me suivre dans les voyages.

  • Speaker #1

    Oui, j'ai une communauté assez engagée à chaque fois que tu publies un post. Et sur Facebook, ça a été compliqué avant d'avoir une petite audience. Moi, j'ai créé une page il n'y a pas longtemps et je trouve que c'est devenu difficile d'atteindre une... Une audience avec les postes qu'on publie ?

  • Speaker #2

    En fait, ça dépend de ce que tu publies.

  • Speaker #1

    Je n'ai pas de bon poste !

  • Speaker #2

    Un truc que j'ai constaté, on peut partager des choses intéressantes, mais j'ai vraiment remarqué que si je ne mettais pas ma trogne en photo, ça marchait beaucoup moins.

  • Speaker #1

    Ça humanise vraiment.

  • Speaker #2

    Donc ça, je l'ai vraiment constaté. Donc en fait, soit tu te fais des vidéos, tu parles à ça, je l'ai arrêté de le faire récemment, mais soit au moins une photo. Sinon, ce qui me plaisait pas mal, c'était mes photos de voyage. Les gens aiment rêver, en fait. C'est vrai. À accompagner de textes. Ou quand je publie des trucs, on vient avec le cancer, qui ne parle pas de moi. Alors là, c'est bizarre. Ça fait peur aux gens, je pense, tout simplement. Ils n'ont pas envie d'entendre parler de ça.

  • Speaker #1

    Je pense qu'on a assez de news négatives. C'est pour ça que c'est bien de le relier à ta propre histoire et à ce que toi, tu vois à travers ta propre expérience. Ça s'appelle le storytelling. Partir de ton parcours, de ton histoire et humaniser ce que tu fais. Et tu l'as ouvert quand tu n'as pas fait Facebook ?

  • Speaker #2

    Ça fait longtemps.

  • Speaker #1

    Mais tu ne l'utilisais peut-être pas de la même manière au début ?

  • Speaker #2

    Non, Je l'utilise vraiment comme ça depuis que j'ai commencé mes voyages à vélo en 2022.

  • Speaker #1

    À travers ton parcours et ton podcast, L'écho des papillons, tu portes un message puissant sur la résilience, la santé globale et la connexion entre le corps et l'esprit. Alors s'il y avait une chose que les auditeurs devraient retenir de ton parcours et de ton message, ce serait quoi ?

  • Speaker #2

    Ce serait d'être acteur de sa santé. Dans le sens où au début, quand j'ai appris que j'étais malade, je m'en suis remis entièrement à mon oncologue, protocole. Après, je faisais des petites choses en plus, mais je faisais confiance absolue. Et petit à petit, j'ai compris que le cancer étant une maladie plurifactorielle, il fallait apporter des réponses plurielles. Et que ça passait par, comme tu disais, la sphère physique, mentale, émotionnelle. spirituelle, donc il faut utiliser les traitements conventionnels, que sont la chimio, les opérations, etc. C'est important mais ajouter autre chose. Il faut soi-même entamer une démarche de recherche pour voir qu'est-ce qui peut être en complément, qu'est-ce qui peut nous aider. C'est toutes ces petites choses mises bout à bout qui peuvent vraiment faire la différence que ce soit pour nous aider à être au moins en rémission durable, si ce n'est en guérison, mais aussi mieux vivre la maladie.

  • Speaker #1

    Et pour les gens qui n'ont pas traversé la maladie, qu'est-ce que tu aurais envie de leur dire ? Qu'est-ce que tu as retenu de ton parcours vers la guérison ? Si tu pouvais revenir en arrière avec la conscience que tu as acquise aujourd'hui.

  • Speaker #2

    Oui.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que tu te dirais, tiens, par exemple, à toi il y a cinq ans ?

  • Speaker #2

    Bonne question. Je leur dirais, comme je me dirais, va à ton rythme. Va à ton rythme, n'écoute pas la société, écoute-toi, écoute tes besoins. avant ceux des autres, même si ça ne veut pas dire qu'il faut devenir totalement égoïste. Mais d'abord, je pense que c'est essentiel. Parce que si on n'écoute pas ses besoins, forcément, ça a des répercussions sur soi-même et sur les autres aussi, à un moment donné ou à un autre. C'est limite, parce qu'au final, ça ne peut être que bénéfique. Je pense que le corps, il sait quand on ne l'écoute pas. Moi, je crois que je ne l'ai pas assez écouté. Donc, je pense que je dirais ça, essayer d'être plus à l'écoute de son corps. Il ne nous envoie pas des petits messages pour rien. Et à arrêter de mettre ça sous le tapis et de dire « tais-toi » . Tout est important en effet, pas juste l'intellect, le mental. Ce qu'on disait tout à l'heure, on est toujours dans la course et on se dit « c'est pas grave, plus tard, là je peux pas, c'est pas possible » .

  • Speaker #1

    La fameuse roue du hamster. Même si on s'en sort, même si on traverse quelque chose qui nous apporte cette clairvoyance dont tu fais preuve, on va toujours à un moment donné se faire entraîner dans cette roue. Et l'équilibre se trouve aussi dans l'indulgence que l'on a en soi. Oui. À partir du moment où on se voit partir un peu en freestyle, moi, j'aime pas tout ça comme ça. Et de se dire, OK, bon, là, t'as un peu foiré. Reviens en arrière. Et puis, c'est aussi ça, prendre son temps.

  • Speaker #2

    Oui, tout à fait.

  • Speaker #1

    C'est d'abord revenir en arrière et de dire, OK, bon, c'est pas grave. Comme tu pourrais le dire à tes propres enfants.

  • Speaker #2

    Oui, je ferai mieux la prochaine fois.

  • Speaker #1

    Voilà.

  • Speaker #2

    C'est ça, exactement. J'ajouterais quand même aussi, si j'avais une autre chose à dire, si j'ai le droit, ne repousse pas, réalise tes rêves et n'attends pas la retraite. Déjà, avant d'être malade, je me disais, je ne veux pas attendre la retraite pour voyager. Je ne veux pas. J'étais d'ailleurs en train de préparer ces voyages avant mon diagnostic. Et finalement, ça m'a rattrapée. C'était déjà presque trop tard, entre guillemets. Bon, je le fais maintenant, mais parfois, ce n'est pas possible. Donc, ne pas attendre, ne pas attendre de se dire, oui, quand j'aurai plus de boulot et tout. Non. commence à poser une pierre et vas-y.

  • Speaker #1

    Même s'il faut vivre ses rêves en miniature, peu qu'importe. Après, tu pourras peut-être aller rencontrer d'autres expériences qui te feront grandir et approcher et toucher du doigt ton rêve.

  • Speaker #2

    C'est ça. Tu n'as pas tout le matou pour partir à vélo. Espéra, tu pars avec ce que tu peux. Quand j'ai fait mon voyage jusqu'au Maroc à vélo, j'avais des sacoches d'équipe, des sacoches neuves, mais il me manquait une grosse pour mettre derrière. J'ai mis un sac à dos. que je faisais tenir avec des tendeurs. Alors, c'était bien galère quand même. Tous les jours, il faudrait refaire son sac. Mais j'ai fait avec un sac à dos sur le porte-bagages. On fait l'explos.

  • Speaker #1

    Bien sûr. Ça nous amène à notre petit rituel de fin. C'est le rituel que je fais avec chaque invité. Alors, cette fiole remplie de poudre dorée que je vais te donner maintenant.

  • Speaker #2

    Oui. Elle est jolie.

  • Speaker #1

    Alors, elle représente la magie de transformation. Celle qui permet de sublimer les épreuves en quelque chose de précieux. Aujourd'hui, elle est entre tes mains. Elle a le pouvoir d'exaucer trois de tes souhaits, sans aucune limite. Alors, si tout était possible, quels seraient tes trois vœux ?

  • Speaker #2

    Bon, le premier vœu, évidemment, ce serait d'être guéri, de ne plus avoir cette épée de Damoclès au-dessus de ma tête. Mais plus largement, ce serait évidemment, bien sûr, qu'on trouve les moyens de guérir tous les cancers. Mais surtout ! Qu'on arrête de rendre les gens malades, en fait. C'est-à-dire qu'on arrête de marcher sur la tête en privilégiant la finance, l'industrie agroalimentaire avec des aliments ultra transformés qui nous rendent vraiment malades. Je suis une grande idéaliste.

  • Speaker #1

    Il te reste deux ?

  • Speaker #2

    Oui, il me reste deux. Le deuxième rêve n'a rien à voir avec la maladie. Ce serait qu'on puisse tous vivre ensemble dans la paix. C'est un peu bisounours, mais...

  • Speaker #1

    C'est drôle parce qu'il revient tout le temps, celui-là. On pense qu'on est bisounours, mais finalement, on aspire tous à la même chose. C'est incroyable, non ? Ou alors, c'est juste les invités d'History of Alchimist.

  • Speaker #2

    Oui, peut-être, ce que tu ne choisis pas au hasard. Oui, qu'on puisse tous vivre dans le respect des différences des uns des autres, et puis d'arrêter ces guerres, mettre de l'argent dans l'éducation, mettre de l'argent dans le bien-être des gens, parce que finalement, on a au pouvoir des gens qui sont totalement traumatisés, qui deviennent des pervers narcissiques.

  • Speaker #1

    On peut traverser le traumatisme. Traumatisme pour moi il est comme l'argent, ça dépend de la personne que tu es à la base. Si on te donne un million d'euros et que ton cœur est bon, tu en feras quelque chose de bien. Si je donne un million d'euros à quelqu'un à qui le cœur n'est pas bon, il en fera les pires horreurs. Donc c'est exactement la même chose finalement, à partir du moment où on traverse un trauma, trouver un sens plus grand que soi dans ce trauma pour en faire quelque chose de bon pour soi. et pour les autres, ou peut-être que pour soi finalement, mais ça aura quand même un impact positif. Ce sont des traumatisés, mais à mon avis, leur cœur n'était pas très bon de base.

  • Speaker #2

    Alors oui, je ne serais pas tout à fait…

  • Speaker #1

    Et comment tu ajouterais la nuance ?

  • Speaker #2

    La nuance, elle est justement que ces fameux tuteurs de résilience, c'est-à-dire que ces personnes n'ont peut-être pas eu la chance d'avoir un environnement favorable pour réussir à transformer ce trauma en quelque chose de positif.

  • Speaker #1

    Et c'est quoi pour toi un environnement favorable ?

  • Speaker #2

    Ça peut être une histoire de rencontre, ça peut être par exemple ta famille ou l'environnement dans lequel tu as grandi tout petit. Le cerveau d'un enfant est très malléable et tout peut se reconnecter d'une autre manière. Mais pour ça, il faut prendre sa jeune et il faut réussir à trouver ces bonnes personnes qui vont aider.

  • Speaker #1

    Mais alors, ça signifierait que toutes les personnes qui n'ont pas eu ces tuteurs dans l'enfance sont vouées à l'échec ?

  • Speaker #2

    Je ne dis pas qu'elles sont vouées à l'échec, mais c'est plus difficile. Je pense que ça dépend d'où on part et d'où...

  • Speaker #1

    Tu as raison. C'est difficile, mais ce n'est pas impossible.

  • Speaker #2

    Je ne pense pas qu'on soit dès l'enfance quelqu'un qui raisonne des choses positives ou bien l'inverse. Je pense que c'est quelque chose qui se construit au fil des années, dans la petite enfance, avec un nombre de facteurs différents qui vont arriver à l'âge adulte, faire que tu vas être ce que tu es, mais que ce n'est pas une seule chose. Tout peut encore se jouer en fonction de tes rencontres, de ton environnement, qui vont peut-être changer dans la petite enfance.

  • Speaker #1

    D'accord. C'est sûr que ça va être beaucoup plus difficile pour un gamin qui n'a jamais connu l'amour,

  • Speaker #2

    le réel,

  • Speaker #1

    l'amour dans l'enfance.

  • Speaker #2

    Mais ce n'est pas juste.

  • Speaker #1

    Il y en a beaucoup qui n'ont jamais connu l'amour dans l'enfance, qui ont connu la violence, qui ont connu des choses terribles, mais qui sont devenus de très belles personnes. Oui. Et des fois, à l'inverse, il y a des enfants qui ont connu l'amour, qui ont connu ce que c'est d'avoir une famille, des parents, et qui plus tard sont devenus... Je n'aime pas avoir cette vision trop manichéenne de la vie où tu te dis, voilà, c'est soit blanc, soit noir, mais que tu n'es pas devenu de très chouette personne que tu auras envie de fréquenter. Donc, je pense qu'il y a une part de inné. J'ai l'impression qu'on est tous avec une âme qui a déjà des choses en elle.

  • Speaker #2

    Je pense qu'on hérite aussi d'autres générations des choses qu'on ne maîtrise pas.

  • Speaker #1

    Toutes les personnes qui ne sont pas bien nées, qui n'ont jamais connu l'amour dans l'enfance, ne pourraient pas s'en sortir. Tu vois, il y a une sorte de déterminisme.

  • Speaker #2

    Je suis d'accord, mais je dis bien que ça va dépendre quand même de tes rencontres au fil de ta vie. Plus tu vas être jeune, plus ça va être facile, mais après ça peut être encore possible. Bon, clairement, il y en a, ce n'est pas possible. Non, mais c'est vrai, des gens comme Trump, voyons clair, vous ne savez pas, c'est mort.

  • Speaker #1

    Il ne se ferait pas un petit vœu. Qu'est-ce que c'est ton troisième souhait ?

  • Speaker #2

    Ce serait de pouvoir remanger à nouveau tout ce que j'ai même mangé avant. Je rêve de pouvoir manger plein de chocolat.

  • Speaker #1

    Et ça serait quoi le plat qui te fait le plus envie, si tu pouvais manger tout ce que tu voulais ?

  • Speaker #2

    Alors, le pain, beurre, fromage.

  • Speaker #1

    Ah ouais ?

  • Speaker #2

    ça c'est le pain beurre fromage elle n'a pas le droit de prendre la jeûne pour préciser quand même je mange le moins de glucides possible pas de lactose, pas de gluten je jeûne aussi je fais du jeûne intermittent tous les jours c'est quoi le jeûne intermittent ? je fais au minimum un ou deux repas par jour seulement en gros je fais un repos sans manger pendant au moins 16h voire 20 ou 24h donc ce serait manger quand j'en ai envie de voir Comme avant.

  • Speaker #1

    Parce que je peux dire que je t'ai amené une boîte de chocolat, malheureusement.

  • Speaker #2

    Des chocolats belges.

  • Speaker #1

    Ça court.

  • Speaker #2

    Donc, je vais quand même... Je vais en partager et je vais en manger un peu. Mais je ne vais pas tout manger, ni de pouf.

  • Speaker #1

    Voilà.

  • Speaker #2

    Je vais les apprécier, les déguster. Au moins, on déguste.

  • Speaker #1

    En tout cas, un grand merci, Aurélie, pour cet échange. Merci à cet échange, pardon.

  • Speaker #2

    Merci à toi. C'était vraiment un plaisir partagé.

  • Speaker #1

    Merci Aurélien.

  • Speaker #0

    Merci d'avoir écouté cet épisode. Prends quelques secondes, ferme les yeux et respire. Ce que tu viens d'entendre, ce n'est pas juste un témoignage. C'est une preuve que l'impossible peut être sublimé et que l'humain est capable de renaître encore et encore. Alors si cet épisode t'a apporté quelque chose, Partage-le avec quelqu'un qui en a besoin. Et pense à t'abonner pour ne pas manquer les prochains récits d'Alchimiste. Et toi, quelle part de ton histoire peux-tu transformer aujourd'hui ? Si tu veux prolonger la discussion, viens me retrouver sur Instagram sur Histoire d'Alchimiste. Je serai ravie d'échanger avec toi. Et surtout... Souviens-toi, c'est dans tes failles que brille ton éclat le plus précieux. Alors, on se retrouve dans 15 jours pour une nouvelle histoire d'alchimiste.

Description

Quand son corps l’a lâchée, Uriell Hirel a décidé d’écouter ce qu’elle avait toujours tu :
🌿 Ses besoins. Son rythme. Sa voix.


Diagnostiquée d’un cancer colorectal, elle transforme l’épreuve en acte de création.
Depuis son lit d’hôpital, elle lance L’Écho des Papillons, un podcast itinérant qui recueille la parole de celles et ceux qui, comme elle, refusent de se réduire à un diagnostic.


🚴‍♀️ À vélo, en camion, micro à la main, elle sillonne la France à la rencontre des voix silencieuses — pour leur redonner leur humanité.

Dans cet épisode, Uriell partage avec une force douce et une détermination contagieuse :

  • 🎙️ Comment le cancer a révélé une mission plus grande qu’elle

  • 🔄 Pourquoi elle a choisi le mouvement plutôt que l’attente

  • 🐌 Ce que la lenteur, le vélo et l’écoute ont changé dans sa vision de la vie

  • 💡 Comment elle a financé son podcast (3000 € levés sans réseau ni communauté massive)

  • 🌀 Ce qu’elle a appris en osant suivre son rythme naturel, loin des injonctions de performance


✨ Un récit bouleversant, inspirant et profondément vivant, pour toutes celles et ceux qui cherchent à donner un sens à l’épreuve, à reconnecter à leur corps, ou à retrouver leur propre voix.


Parce que parfois, l’espoir se trouve dans un rayon de soleil sur une roue de vélo…
Ou dans la voix d’une femme qui a décidé de ne pas abandonner.


👉 Pour suivre Uriell Hirel :
🎧 Podcast : L’Écho des Papillons
📸 Instagram : @lechodespapillons_podcast

👉 Pour me retrouver :
📸 @histoires_d_alchimistes


💪🏻 Ensemble, on est plus forts. Si tu veux soutenir ce podcast, laisse une note ou un avis sur ta plateforme d’écoute préférée.
Parce que certaines histoires méritent d’être entendues… et pourraient bien changer une vie.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur Histoire d'alchimiste, le podcast qui explore comment transformer nos épreuves en tremplin et révèle des parcours de vie où l'impossible s'est teinté d'espoir, où chaque épreuve a laissé une empreinte riche de sens. Je suis Sandra et toutes les deux semaines, je pars à la rencontre d'âmes audacieuses. qui ont su transformer leurs blessures en force et leur histoire en élan de vie. Parce que peu importe d'où tu viens, peu importe ce que tu as traversé, toi aussi, tu peux réveiller l'alchimiste qui est en toi et faire de ton parcours un moteur de sens,

  • Speaker #1

    de contribution et de changement.

  • Speaker #0

    Alors, prépare-toi à ressentir, à questionner et à laisser ces histoires souffler sur les braises de ta propre transformation. Aujourd'hui, je t'emmène à la rencontre d'Uriel Irel, une femme qui a fait un choix rare, celui d'avancer vers son rêve sans attendre d'être totalement guérie. Après un cancer colorectal, elle aurait pu rester en retrait, prendre du temps, attendre que tout aille mieux. Mais Uriel a écouté une autre voix, celle qu'il appelait à créer, à tendre son micro, à raconter. C'est ainsi qu'est né l'écho des papillons. Un nouveau podcast qui donne la parole à celles et ceux que la maladie a traversé. Depuis son vélo et son camion bleu, elle sillonne les routes avec lenteur et sensibilité. Pour recueillir ses récits, pas pour parler douleur non, mais pour parler de vie, de la vie. Dans cet épisode, elle partage avec nous pourquoi elle a décidé de ne plus attendre, comment elle avance en respectant son rythme et en quoi créer. peut être une façon de guérir autrement. Un échange doux, courageux et profondément vivant. Pour te rappeler qu'il est possible d'agir, même dans le chaos. Alors, suis-moi,

  • Speaker #1

    c'est parti ! Aujourd'hui, je suis heureuse d'accueillir Uriel, nous sommes en mars, dans son camion bleu. Bonjour Uriel !

  • Speaker #2

    Bonjour !

  • Speaker #1

    Merci d'avoir accepté cette rencontre. Et si tu devais te présenter sans parler de ton métier ? ou de tes projets, juste à travers ce qui te fait vibrer, comment tu te décrirais ?

  • Speaker #2

    Alors, je me décrirais comme une personne profondément animée par la diversité, la diversité à tous les niveaux, que ce soit au niveau des populations, des paysages, la diversité culturelle, sociale, mais aussi artistique, des musiques aussi. C'est vraiment ça qui me fait vibrer. Après, je dirais aussi que je suis une personne à la fois très curieuse, touche à tout, mais qui au fil des années a quand même conservé quelques chouchous dans mes passions, parce que je suis aussi quelqu'un de passionné, et qui sont le vélo, la danse libre, la musique, la photographie, l'écriture, la littérature, donc ça fait quand même pas mal de choses. Donc je ne m'ennuie pas, je ne m'ennuie jamais, et j'ai même du mal à me poser, donc c'est... J'aimerais pouvoir me poser un peu plus, mais voilà, pour dresser un petit tableau.

  • Speaker #1

    Tu sais quoi la danse libre ?

  • Speaker #2

    La danse libre ?

  • Speaker #1

    C'est pas une danse de forêt ?

  • Speaker #2

    Non. Non, non, je danse toute seule dans le sens où il n'y a pas de code.

  • Speaker #1

    Libre expression.

  • Speaker #2

    Libre expression, mais aussi parfois il m'arrive d'aller à des ecstatic dance. Ce sont des événements organisés par un ou une DJ en fait, mais qui animent cet événement. Donc ça peut durer 2-3 heures. peut-être parfois plus. L'idée, c'est d'avoir de danser durant ton trans. Voilà. Mais même moi, quand je danse toute seule, je suis aussi en trans.

  • Speaker #1

    C'est d'aller chercher cette trans par le mouvement.

  • Speaker #2

    Oui. Par le mouvement et le rythme. Parce que j'avoue que c'est quand même beaucoup associé à la musique.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #2

    Étant très sensible à la musique, c'est vraiment dans ces musiques ensemble.

  • Speaker #1

    J'avais déjà entendu le mot. Oui. Mais je n'avais jamais cherché ce que ça signifiait. On va remonter un petit peu dans ton histoire, ton enfance. Quel ado tu étais ? Quand tu avais une quinzaine d'années.

  • Speaker #2

    Alors, eh bien, ce n'est pas très drôle, en fait. J'étais une ado dépressive.

  • Speaker #1

    D'accord. Donc, aujourd'hui, très souriante, comme quoi on peut tout transformer.

  • Speaker #2

    Mais enfin, avant, par contre, j'étais une enfant joyeuse. Mais ça a basculé au lycée.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #2

    Voilà. Et donc,

  • Speaker #1

    tu as eu une période un peu plus…

  • Speaker #2

    Un peu noire.

  • Speaker #1

    Oui. Gothique ou pas gothique ? Non,

  • Speaker #2

    pas gothique. Non, non. Ce n'est pas une période que j'ai… Je ne garde pas un super souvenir, non.

  • Speaker #1

    Tu ne retournerais pas avec plaisir ?

  • Speaker #2

    Non, non, non.

  • Speaker #1

    Et à l'école, ça se passait comment ?

  • Speaker #2

    Ça allait, je m'accrochais malgré tout, je m'accrochais, mais bon, j'étais ni bonne ni nulle. Je m'accrochais pour tenir le coup, mais j'avoue que non, je ne me sentais pas spécialement à ma place en fait. Et c'est vrai que c'est à partir du moment où je suis sortie du lycée, où j'ai commencé des études en sociologie, où là j'ai trouvé vraiment ma place et là d'un coup j'ai eu des bonnes notes, c'est bizarre, des vraies bonnes notes. Après je faisais quand même des choses qui m'aimaient. qui me plaisaient, notamment l'apprentissage des langues. Là, j'étais douée, ça allait.

  • Speaker #1

    Ce n'était pas une chouette période où tu t'es restée à ta place. En 2021, on t'a diagnostiqué un cancer colorectal. Ça a marqué un tournant majeur dans ton parcours. À quel moment tu as ressenti le besoin de transformer cette épreuve en un projet à travers ton podcast L'écho des papilles ?

  • Speaker #2

    Eh bien, il y a un an, en mars, j'ai été à l'hôpital puisqu'on a dû m'enlever un nodule au foie. par radiofréquence. Et puis, je me souviens qu'à ce moment-là, je cherchais déjà un moyen de faire quelque chose pour les autres malades. Ça faisait plusieurs fois que j'avais des résultats qui étaient très bons. Ce petit nodule au foie, il a dû être enlevé l'année précédente et il n'était pas visible le jour où il devait me l'enlever. Quand on a vu lors de l'examen ultérieur qu'il était là, on m'a programmé cette opération. Mais mes résultats étaient quand même très bons. Et donc, comme je voyais que les récidives cessaient, je me suis dit que si ça continuait d'aller dans ce bon sens-là, il fallait que je fasse quelque chose pour remercier, je ne sais pas, pour remercier la vie. Je ne savais pas encore comment ni quoi. Et c'est venu dans la nuit qui a suivi cette petite intervention où ça m'est venu d'un coup. Je me suis dit, ah mais voilà, moi je travaillais déjà dans l'audio. Je connais des récits de vie, recueil de témoignages, c'est ma spécialité. Pourquoi pas faire ça sous cette forme-là ? Aller recueillir des témoignages de personnes qui, comme moi, ont fait de la maladie une force. C'est venu à ce moment-là, un peu comme une illumination dans mon lit d'hôpital.

  • Speaker #1

    C'était vraiment une façon pour toi de remercier l'univers ? Oui. sorti, même si tu es toujours en rémission, je pense qu'on dit ça de cette manière.

  • Speaker #2

    On dit ça de cette manière, mais cela dit, mon oncologue ne m'a toujours pas écrit que j'étais en rémission. Elle attend mes prochains examens de contrôle à la fin du mois, pour être sûre. Pour l'instant, oui.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #2

    mais rémission ne veut pas dire guérison. D'accord. Voilà.

  • Speaker #1

    Et c'est quoi la différence entre rémission et guérison ?

  • Speaker #2

    La rémission, il y a un risque de récidive qui est quand même plus important. On parle de guérison souvent après 5 ans sans rien, sans aucune rétine. Les oncologues supposent qu'il y a moins de cellules cancéreuses à se balader dans le corps, donc il y a moins de risque de réveiller la bête après 5 ans. Mais ça peut toujours arriver, mais c'est moins fréquent. Tandis que quand c'est proche, le risque est plus élevé. En gros, tu es endormi, mais ça peut se réveiller à tout moment.

  • Speaker #1

    C'est la salle d'attente de la guérison. C'est ça. Et donc, comment est née ton idée de podcast itinérant ? Parce que ton idée de podcast est née de cette situation-là. Mais le podcast itinérant, le fait de voyager en vélo et en camion bleu ?

  • Speaker #2

    C'est venu naturellement parce que je faisais déjà de voyages au long cours à vélo. Et en fait, comme je ne veux pas renoncer ni à l'un ni à l'autre, c'est une manière d'allier à la fois ce plaisir que j'ai d'être sur mon vélo et de recueillir des témoignages. En fait, je fais les deux en même temps. Tout simplement. C'était juste naturel, en fait. Juste évident.

  • Speaker #1

    Et quand tu t'es lancée, c'était quoi ta plus grande peur ?

  • Speaker #2

    Je n'avais pas de peur. C'est maintenant la peur. Ah, c'est fou ! Non, parce que j'avais confiance. Je connaissais déjà le métier, que j'avais l'habitude de recueillir des témoignages. Donc, ça ne me faisait pas peur du tout. Par contre, c'est maintenant, au moment de le sortir, que j'ai peur parce que la différence... c'est que là je m'expose parce qu'avant je me débrouillais toujours pour qu'on n'entende pas ma voix, j'utilisais que les extraits dans le cadre de mes créations là par contre je suis dedans et je vois bien que même si j'ai aussi l'habitude d'écrire des textes qui ont été lus dans des journaux etc, c'est pas la même chose à l'écrit, je trouve qu'à l'oral notre voix en est beaucoup plus mise à nu et là au moment où je suis prête à le sortir, là je vois bien je recommence sans arrêt, je me réenregistre mon jingle, mon podcast zéro je... Je le refais sans cesse parce que j'ai ce souci de perfection qui me rattrape.

  • Speaker #1

    Et comment tu fais pour dépasser ça alors ? Si tu y arrives.

  • Speaker #2

    Si je n'y arrive pas. Non, c'est vraiment une lutte en fait. Comment je fais ? Comme on disait tout à l'heure, à la fois continuer à faire de l'activité physique, de faire de la cohérence cardiaque pour gérer mon stress. Mais là, c'est plutôt quand j'arrive à un moment, à un stade où je suis trop angoissée, je me dis bon, là, il faut lâcher. Il faut arrêter. C'est plus comme un espèce de réveil mental où je me dis, ça suffit, c'est pas grave. Qui est-ce qui t'attend là ? Par exemple, j'ai décalé la date de sortie de mon podcast. Alors c'est vrai que j'ai relativisé. Je me suis dit, mais en fait, personne ne t'attend réellement. Ok, je l'ai annoncé dans les médias, mais c'est vrai, je ne suis pas une star, je ne suis pas connue. Donc j'essaie de relativiser.

  • Speaker #1

    C'est de remettre l'Église au centre du village et de se dire, bon, les gens vont me pardonner, ne vont pas se soucier de cette lenteur et plutôt, à l'inverse, se... voir qu'il y a ce lâcher-prise et ce besoin de qualité et d'authenticité derrière cette lenteur.

  • Speaker #2

    Tout à fait. Et d'ailleurs, je l'ai vu le jour où j'avais prévu de sortir mon podcast, c'était le 20 mars. Pour moi, c'était une date très bien choisie. Je voulais que ça tombe le jour du printemps. Et ça allait avec mon podcast qui est la renaissance comme le printemps. C'était aussi parce que c'était les quatre ans de mon diagnostic de cancer. Et ça tombait pendant le mois mars bleu, le mois de prévention, de sensibilisation au cancer colorectal. Je voulais absolument que ça sorte ce jour-là. Et puis, j'ai fait un post pour annoncer, notamment à tous ceux qui ont contribué à ma cagnotte participative que j'ai mise en place pour m'aider à lancer ce podcast, qu'il n'allait pas sortir ce jour-là. Mais je l'ai dit en expliquant que je n'avais pas envie de répondre à cette pression de la société qui dit qu'il y a une date limite, il faut toujours des deadlines, des échéances, etc. Et si je me pose la question, est-ce que c'est important ? Non, ce n'est pas important, ce n'est pas grave. Le printemps dure longtemps et ce n'est pas grave si ce n'est pas le jour même. Il m'a fallu quand même plusieurs jours avant d'arriver à cette décision. Pour moi, ce n'était pas facile parce que la pression vient de la société, mais aussi de moi-même. Mais ça ne vient pas de nulle part si on se met la pression soi-même. Et contre toute attente, j'ai vu que ce poste était très apprécié. Les gens, je pense, se sont reconnus.

  • Speaker #1

    Je l'ai beaucoup aimé moi aussi. C'était avec un très beau bouquet de fleurs tendu. Oui. Et je trouvais ce poste magnifique. Et en même temps, il est... tellement rassurant. C'est aussi de se dire « On relativise. » Et ce n'est pas pour autant que tu es en échec, ce n'est pas pour autant que tu es nu que tu n'y arriveras pas.

  • Speaker #2

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Et d'aller trouver et de respecter son équilibre, est-ce que tu penses que ça amène aussi beaucoup plus de profondeur, de richesse à ton projet ?

  • Speaker #2

    Oui, je pense en effet. Le mot est juste, c'est respecter son équilibre. On est tous en équilibre. Mais là, j'ai un nouvel équilibre à trouver depuis ma maladie. Je ne peux plus travailler à temps plein. Parce que je dois m'occuper de ma santé en premier. Et en effet, je pense que c'est ça qui touche les gens. Ça parle à tout le monde parce qu'il y a plein de gens qui ne le font pas. Ils aimeraient, mais ils ne trouvent pas forcément...

  • Speaker #1

    Et à partir du moment où ce que l'on fait n'est pas parfait, surtout lorsqu'on se fixe un objectif et qu'on ne l'atteint pas en temps voulu, on a l'impression d'être ce mouton noir qui n'y arrive pas comparé au reste du monde qui y arrive très bien. Mais finalement, quand tu regardes un peu et que tu grattes le vernis... Tu te rends compte que beaucoup de personnes se sont fixées un objectif, parce que c'est très bien de se fixer un objectif, mais finalement, beaucoup de personnes subiront des détours. Et je pense que, justement, ceux qui arrivent au bout du chemin, c'est les personnes qui acceptent ce détour. Et en plus, le meilleur, c'est de prendre du plaisir aussi dans ce chemin. Oui,

  • Speaker #2

    c'est ça. Exactement. Parce que moi, j'en ai arrivé à un moment où je n'étais plus du plaisir, parce qu'il fallait absolument être en temps et en heure. Et du coup, c'est quoi le sens ?

  • Speaker #1

    Voilà, tu as tout dit. C'est le sens et le plaisir dans ce que tu fais. Ça n'a plus d'importance. C'est comme le randonneur qui va monter en haut de la montagne pour seulement aller toucher le drapeau au sommet.

  • Speaker #2

    Tout à fait. C'est le voyage qui compte, la route qui compte. Ce n'est pas forcément la destination, comme on dit.

  • Speaker #1

    Bien sûr, oui. Et il le fait parce qu'il aime marcher, parce qu'il aime cette sensation d'arriver jusqu'en haut, certes, mais d'essavorer ce parcours.

  • Speaker #2

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu penses que la maladie, ça t'a fait justement prendre conscience que la santé, le corps est en haut de la pyramide.

  • Speaker #2

    Oh que oui ! Et maintenant, c'est ma boussole. Quand je vois que là, je retombe dans les travers d'avant, je mets un peu trop de temps encore à mon goût avant d'en prendre conscience et puis de dire stop. Mais beaucoup plus qu'avant, il y a le drapeau orange qui arrive, même rouge. Non, là, ça va pas. Tu retombes dans les travers d'avant parce qu'avant, j'étais quand même une work addict. Et je pense que je me suis vraiment, vraiment épuisée dans le travail. Je suis passionnée aussi, en même temps, mais je me mets cette pression, ce perfectionnisme, etc. Mais aujourd'hui, je sais que c'est ma santé la priorité. Tant pis pour le reste, même si c'est dur d'appuyer sur la pédale de frein. Je sais que le stress, c'est un facteur qui contribue à développer tout un tas de maladies. Donc, je veux préserver ma santé.

  • Speaker #1

    Lorsqu'on arrive au bout du chemin, on a perdu beaucoup de choses. Si on n'a pas apprécié le paysage. On reste quoi ?

  • Speaker #2

    Ben oui, c'est ça.

  • Speaker #1

    Et j'ai bien aimé un post qui parlait de ça. C'était un moine, je ne sais pas, peut-être que tu l'as vu. qui disait « Aujourd'hui, vous avez mille problèmes, mais le jour où vous serez malade, vous n'aurez plus qu'un problème. »

  • Speaker #2

    Ah oui !

  • Speaker #1

    Et c'est ça qu'il faut mettre en priorité, même si c'est difficile de le faire lorsqu'on n'a pas traversé la maladie. On se dit « Oh, ça va aller ! »

  • Speaker #2

    Oui, tout à fait. Oui, oui, ça va passer. Ça va passer encore cette fois-ci.

  • Speaker #1

    Et ce qui est rassurant aussi, c'est que tu l'as traversé, et tu l'as traversé un coup. Toi, même avec ce parcours, tu as encore du mal, parfois, à ne pas retomber dans ces vieux travers.

  • Speaker #2

    Je suis sortie des traitements. Je suis en train de relancer un nouveau projet qui demande beaucoup d'investissement. Mais je pense que j'étais moins comme ça quand j'étais encore en traitement. J'ai aussi une pression financière qui fait que je suis obligée de me remettre, mine de rien. C'est ça aussi. Je pourrais faire ce projet-là, mais tranquillou, prendre vraiment plus le temps, me dire que ce n'est pas grave, que je n'ai pas besoin d'argent. Oui, non. Ça change tout.

  • Speaker #1

    C'est vrai.

  • Speaker #2

    Oui.

  • Speaker #1

    C'est le premier facteur de stress, bien sûr. Tu recueilles les récits de personnes touchées par la maladie à travers ton podcast L'écho des papillons. Qu'est-ce qui t'a vraiment motivée à rassembler ces histoires ?

  • Speaker #2

    L'espoir. L'espoir, je précise que ce sont des témoignages de personnes qui sont soit en traitement ou en rémission, mais qui ont fait de la maladie une force, donc résilient. Je ne veux pas plomber les autres malades, le contenu. de ces témoignages se veut être positif, même si ça reste une épreuve, même s'il y a des moments évidemment qui ont été douloureux pour ces personnes. C'est montrer qu'il y a, malgré toutes les difficultés de cette maladie, plein de choses possibles, il y a une vie pendant un cancer et après un cancer. Et qu'on est tous capables d'entamer un processus de résilience, même si on y va à son rythme. Moi, je n'ai pas été résiliente du jour au lendemain. C'est un processus qui peut être long, plus ou moins facile selon les personnes. Ça dépend aussi énormément de notre entourage. Ce qu'appelle Boris Cyrulnik, le célèbre neuropsychiatre, le père de la résilience, ce qu'il appelle des tuteurs de résilience, des personnes qui vraiment nous accompagnent, nous soutiennent, sans forcément nous donner des conseils, mais qui sont là, près de nous, juste nous écouter, qui nous entourent de leur chaleur et de leur bienveillance. Des personnes qui peuvent nous créer un déclic, c'est hyper important de ne pas rester isolé. Alors je m'égare un peu.

  • Speaker #1

    Tuteur de résilience, mais c'est merveilleux ça !

  • Speaker #2

    Oui ! Tuteur de résilience, c'est ça. Ça peut être un médecin qui va t'apporter plein de super... Je pense à ça parce que ça fait partie d'un témoignage d'une personne qui a eu un cancer, parmi celles que j'ai interviewées. Et c'est son médecin qui lui a apporté beaucoup, énormément de choses qui l'ont vraiment aidé à avancer dans son parcours. Ça peut être un sort de qui ? Son frère, sa sœur, une amie, un inconnu avec qui on va discuter dans une salle d'attente.

  • Speaker #1

    Est-ce que créer ce podcast pour aider les autres à ta manière te donne une connexion ? De toucher du doigt quelque chose qui est plus grand que toi, qui fait que tu te sens connecté aux autres. Est-ce que ça, ça nourrit ce parcours de guérison que tu es occupé de traverser ?

  • Speaker #2

    Oui, ça répond à une mission que je me suis fixée. C'est une manière, comme je disais tout à l'heure, pour moi de remercier la vie pour le cadeau qu'elle m'a fait, parce que je considère quand même que cette maladie... et comme un cadeau emballé parce que j'ai quand même depuis vécu énormément de très très belles choses malgré tout et de remercier le fait que je sois toujours en vie encore aujourd'hui et que chaque mois, chaque année qui passe, c'est un merveilleux cadeau. C'est de boucler la boucle en allant aider les autres à ma manière, à moi, avec ce que je sais faire. Je pense qu'il y a quelque chose d'un peu spirituel, j'ai l'impression de nourrir les autres comme moi. J'ai pu être nourrie par d'autres personnes qui m'ont apporté de l'espoir grâce à leurs livres, à leurs travaux, à des youtubeurs, des podcasts. Enfin, voilà, des choses qui m'ont été d'un soutien énorme pour avoir l'espoir. Et pour moi, c'est tellement important. Si on n'a plus l'espoir, en fait, il n'y a plus rien. Bien sûr. Il n'y a plus rien du tout. J'ajoute que d'aller à la rencontre de ces personnes malades, ça a été à chaque fois des rencontres très fortes. Parce qu'on se comprend, on partage la même chose. Donc, c'est très humanisant. Il y a... Il y a quelque chose de beau dans ces rencontres, je trouve.

  • Speaker #1

    Et tu te sens moins seule aussi dans ce cas.

  • Speaker #2

    On se sent moins seule, oui tout à fait.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'il y a eu des moments où tu t'es dit « j'y arriverai pas » ? Et qu'est-ce qui t'a donné envie de continuer malgré tout ?

  • Speaker #2

    Alors oui, il y a eu récemment un moment où je me suis dit « pas, j'y arriverai pas, mais ça me demande trop d'énergie » . et où je me suis dit mais là il faut que je préserve ma santé, attention d'enlever, donc c'est plus dans ce sens-là, comme j'ai rencontré pas mal de problèmes techniques que toutes les personnes qui travaillent dans l'audio, qui font des podcasts, qui connaissent à un moment donné ou un autre. Donc ça, plus d'autres petits soucis, je me suis posé la question, et qu'est-ce qui m'a motivée à continuer ? Eh bien, je me suis dit je n'ai pas fait tout ce chemin pour rien. Et puis c'était de répondre à ma mission première. Voilà, c'est ça qui m'a poussée à continuer. J'ai eu un moment de flottement, ça peut arriver, des moments de doute. On remet les choses en question.

  • Speaker #1

    Et quel impact tu espères avoir sur ceux qui écouteront ton podcast et sur toi-même aussi ?

  • Speaker #2

    Donner de l'espoir aux gens en fait.

  • Speaker #1

    Et je suis totalement d'accord que l'espoir, c'est le premier ingrédient, c'est la base. Ça, tu ne fais rien.

  • Speaker #2

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Et ça, c'est primordial pour remettre cette étincelle qui va faire que les gens se battent, et que les gens continuent d'y croire.

  • Speaker #2

    Montrer que c'est possible et les inviter à faire ne serait-ce qu'un petit pas en avant, se remettre en mouvement. Chacun à son rythme. Je sais que ça peut faire peur à certaines personnes, trop fatiguées. Quand on est en traitement, on a l'impression que c'est une montagne. On se dit mais comment font ces personnes pour faire tous ces exploits ? Il n'y a pas besoin de faire des exploits. Il s'agit juste, quand je dis se remettre en mouvement, ça va être juste aller faire une petite balade déjà, juste marcher, faire quelques pas. Si on est trop fatigué pour faire de l'activité physique, peut-être danser un peu chez soi, juste à son rythme. Et ainsi de suite, petit à petit. Et c'est ça, plus ça, plus ça, qui fait qu'à un moment donné, on arrive à avancer.

  • Speaker #1

    Protéger des tout petits pas. Oui. Et pour la saison 2 de L'écho des papillons, ton podcast, dans quelques semaines, tu vas faire un grand voyage, donc un voyage en vélo, un voyage de 3000 kilomètres à travers la France. Pourquoi tu as choisi ce défi ? Et surtout, est-ce que c'est une quête personnelle ou une manière de transmettre un message aux autres ?

  • Speaker #2

    C'est sur mon vélo que je trouve ma place dans ce monde. J'ai déjà fait plusieurs voyages longs cours à vélo, tout en étant soit en cours de traitement ou juste après la fin de mes traitements. Le vélo a été ma bouée de sauvetage, mon équilibre à la fois mental et physique, mon bien-être à tous niveaux. J'ai vraiment trouvé ma place sur ce vélo, alors que rien ne me prédisposait à aimer le vélo. Parce qu'avant, je n'aimais pas le vélo.

  • Speaker #1

    Comment tu trouves la force de pédaler malgré tout ? Tu la trouves où cette force ?

  • Speaker #2

    Alors maintenant, on me dit que je fais de l'activité physique tous les jours, donc ce n'est pas difficile à ce niveau-là pour moi. Pendant que j'étais en traitement, je ne me posais pas la question dans ces termes, parce qu'en fait, ça me faisait tellement de bien que je n'ai jamais eu la sensation de me faire violence. Pour moi, c'était juste presque une évidence. Je ne sais pas comment dire. C'est comme quand on me dit « tu es courageuse » . En fait, je ne me sens pas courageuse. Je fais juste ce qui me semble être bien pour moi. Donc pour d'autres personnes, faire du vélo ou faire ce que j'ai fait, ça va sembler énorme. Mais comme moi, ça va me sembler énorme si cette personne fait autre chose que je suis capable de faire. Ce qui compte, c'est d'être à sa place.

  • Speaker #1

    Oui, t'as tout dit.

  • Speaker #2

    Voilà, et je pense que là, c'est ma place. Ce n'est pas un effort pour moi, c'est que du plaisir, que du bonheur. Même si, ok, il y a des moments où ça peut être plus dur que d'autres, des situations un peu galères, ok, bien sûr, mais c'est la vie, ça.

  • Speaker #1

    Est-ce que c'est une manière de transmettre un message aux autres ? Oui,

  • Speaker #2

    si on peut réaliser ses rêves, parce que moi, mon rêve de voyage est longtemps mis en sourdine. Depuis que je suis malade, je n'ai jamais autant voyagé. L'activité physique est super importante quand on a un cancer. Ça aide à mieux supporter les effets secondaires, à les réduire. Ça aide à se remettre plus vite d'une opération, à éviter les récidives. C'est considéré comme un véritable médicament. Et ça aide bien sûr pour le moral, pour le mental. Donc c'est inviter les gens à faire un peu l'activité physique. Et c'est aussi l'idée de se mettre en mouvement, comme je disais tout à l'heure. Parce que souvent, quand on a un cancer, entre les opérations, les effets secondaires des chimios ou des radiothérapies, on peut se dire je reste chez moi parce que j'ai trop mal, je suis trop fatiguée, etc. Et même après, quand on est en rémission ou en guéris, souvent on a des handicaps que les autres ne perçoivent pas. Il y en a qui peuvent te dire, mais ça va maintenant, tu es guéri, tu n'es plus malade. Mais en fait, on garde des séquelles, mais qui ne se voient pas forcément. Moi, par exemple, j'en ai lié à l'ablation de mon orectome et d'une partie de mon colon. Donc, ça me pose des soucis au quotidien pour aller aux toilettes, par exemple. Il y en a qui ont une poche. les douleurs liées à l'hormonothérapie suite à un cancer du sein, ça ne se voit pas forcément. Le message que je veux faire passer, c'est qu'on peut faire des choses, mais ça demande d'aller à son rythme et de s'adapter au contexte, à notre situation, à nos contraintes.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu penses que tu es sur la voie de cette acceptation ou c'est encore difficile ?

  • Speaker #2

    Ça dépend dans quel domaine.

  • Speaker #1

    Dans les limitations que tu peux ressentir suite aux traites ?

  • Speaker #2

    Encore une fois, oui et non, parce que je sais que ça a un impact sur mon sommeil, par exemple. Ça veut dire aussi que si je veux m'écouter, aller à mon rythme, je ne peux plus travailler à temps plein. Ça veut dire réduire la quantité d'activités que l'on peut faire au quotidien et que je ne peux plus faire comme avant. Et ça, j'ai du mal, je suis un peu frustrée. Donc, je me retrouve vite dans cette dualité. Je veux faire plus et je ne peux pas. Donc, il y a des jours où j'y arrive, je l'accepte. Il y a des moments où je l'accepte moins.

  • Speaker #1

    Tu as réussi à récolter environ 3000 euros. pour ton projet, alors c'est vraiment impressionnant, sans avoir une grande communauté en ligne. Comment tu as fait pour fédérer autant de personnes autour de ton projet ?

  • Speaker #2

    J'avais quand même l'avantage, même si je n'ai pas un énorme réseau, d'être suivie depuis mes derniers voyages à vélo par une petite communauté, notamment sur Facebook. Je crois que déjà, ça, ça m'a aidée parce que c'est des gens qui aiment me suivre dans les voyages.

  • Speaker #1

    Oui, j'ai une communauté assez engagée à chaque fois que tu publies un post. Et sur Facebook, ça a été compliqué avant d'avoir une petite audience. Moi, j'ai créé une page il n'y a pas longtemps et je trouve que c'est devenu difficile d'atteindre une... Une audience avec les postes qu'on publie ?

  • Speaker #2

    En fait, ça dépend de ce que tu publies.

  • Speaker #1

    Je n'ai pas de bon poste !

  • Speaker #2

    Un truc que j'ai constaté, on peut partager des choses intéressantes, mais j'ai vraiment remarqué que si je ne mettais pas ma trogne en photo, ça marchait beaucoup moins.

  • Speaker #1

    Ça humanise vraiment.

  • Speaker #2

    Donc ça, je l'ai vraiment constaté. Donc en fait, soit tu te fais des vidéos, tu parles à ça, je l'ai arrêté de le faire récemment, mais soit au moins une photo. Sinon, ce qui me plaisait pas mal, c'était mes photos de voyage. Les gens aiment rêver, en fait. C'est vrai. À accompagner de textes. Ou quand je publie des trucs, on vient avec le cancer, qui ne parle pas de moi. Alors là, c'est bizarre. Ça fait peur aux gens, je pense, tout simplement. Ils n'ont pas envie d'entendre parler de ça.

  • Speaker #1

    Je pense qu'on a assez de news négatives. C'est pour ça que c'est bien de le relier à ta propre histoire et à ce que toi, tu vois à travers ta propre expérience. Ça s'appelle le storytelling. Partir de ton parcours, de ton histoire et humaniser ce que tu fais. Et tu l'as ouvert quand tu n'as pas fait Facebook ?

  • Speaker #2

    Ça fait longtemps.

  • Speaker #1

    Mais tu ne l'utilisais peut-être pas de la même manière au début ?

  • Speaker #2

    Non, Je l'utilise vraiment comme ça depuis que j'ai commencé mes voyages à vélo en 2022.

  • Speaker #1

    À travers ton parcours et ton podcast, L'écho des papillons, tu portes un message puissant sur la résilience, la santé globale et la connexion entre le corps et l'esprit. Alors s'il y avait une chose que les auditeurs devraient retenir de ton parcours et de ton message, ce serait quoi ?

  • Speaker #2

    Ce serait d'être acteur de sa santé. Dans le sens où au début, quand j'ai appris que j'étais malade, je m'en suis remis entièrement à mon oncologue, protocole. Après, je faisais des petites choses en plus, mais je faisais confiance absolue. Et petit à petit, j'ai compris que le cancer étant une maladie plurifactorielle, il fallait apporter des réponses plurielles. Et que ça passait par, comme tu disais, la sphère physique, mentale, émotionnelle. spirituelle, donc il faut utiliser les traitements conventionnels, que sont la chimio, les opérations, etc. C'est important mais ajouter autre chose. Il faut soi-même entamer une démarche de recherche pour voir qu'est-ce qui peut être en complément, qu'est-ce qui peut nous aider. C'est toutes ces petites choses mises bout à bout qui peuvent vraiment faire la différence que ce soit pour nous aider à être au moins en rémission durable, si ce n'est en guérison, mais aussi mieux vivre la maladie.

  • Speaker #1

    Et pour les gens qui n'ont pas traversé la maladie, qu'est-ce que tu aurais envie de leur dire ? Qu'est-ce que tu as retenu de ton parcours vers la guérison ? Si tu pouvais revenir en arrière avec la conscience que tu as acquise aujourd'hui.

  • Speaker #2

    Oui.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que tu te dirais, tiens, par exemple, à toi il y a cinq ans ?

  • Speaker #2

    Bonne question. Je leur dirais, comme je me dirais, va à ton rythme. Va à ton rythme, n'écoute pas la société, écoute-toi, écoute tes besoins. avant ceux des autres, même si ça ne veut pas dire qu'il faut devenir totalement égoïste. Mais d'abord, je pense que c'est essentiel. Parce que si on n'écoute pas ses besoins, forcément, ça a des répercussions sur soi-même et sur les autres aussi, à un moment donné ou à un autre. C'est limite, parce qu'au final, ça ne peut être que bénéfique. Je pense que le corps, il sait quand on ne l'écoute pas. Moi, je crois que je ne l'ai pas assez écouté. Donc, je pense que je dirais ça, essayer d'être plus à l'écoute de son corps. Il ne nous envoie pas des petits messages pour rien. Et à arrêter de mettre ça sous le tapis et de dire « tais-toi » . Tout est important en effet, pas juste l'intellect, le mental. Ce qu'on disait tout à l'heure, on est toujours dans la course et on se dit « c'est pas grave, plus tard, là je peux pas, c'est pas possible » .

  • Speaker #1

    La fameuse roue du hamster. Même si on s'en sort, même si on traverse quelque chose qui nous apporte cette clairvoyance dont tu fais preuve, on va toujours à un moment donné se faire entraîner dans cette roue. Et l'équilibre se trouve aussi dans l'indulgence que l'on a en soi. Oui. À partir du moment où on se voit partir un peu en freestyle, moi, j'aime pas tout ça comme ça. Et de se dire, OK, bon, là, t'as un peu foiré. Reviens en arrière. Et puis, c'est aussi ça, prendre son temps.

  • Speaker #2

    Oui, tout à fait.

  • Speaker #1

    C'est d'abord revenir en arrière et de dire, OK, bon, c'est pas grave. Comme tu pourrais le dire à tes propres enfants.

  • Speaker #2

    Oui, je ferai mieux la prochaine fois.

  • Speaker #1

    Voilà.

  • Speaker #2

    C'est ça, exactement. J'ajouterais quand même aussi, si j'avais une autre chose à dire, si j'ai le droit, ne repousse pas, réalise tes rêves et n'attends pas la retraite. Déjà, avant d'être malade, je me disais, je ne veux pas attendre la retraite pour voyager. Je ne veux pas. J'étais d'ailleurs en train de préparer ces voyages avant mon diagnostic. Et finalement, ça m'a rattrapée. C'était déjà presque trop tard, entre guillemets. Bon, je le fais maintenant, mais parfois, ce n'est pas possible. Donc, ne pas attendre, ne pas attendre de se dire, oui, quand j'aurai plus de boulot et tout. Non. commence à poser une pierre et vas-y.

  • Speaker #1

    Même s'il faut vivre ses rêves en miniature, peu qu'importe. Après, tu pourras peut-être aller rencontrer d'autres expériences qui te feront grandir et approcher et toucher du doigt ton rêve.

  • Speaker #2

    C'est ça. Tu n'as pas tout le matou pour partir à vélo. Espéra, tu pars avec ce que tu peux. Quand j'ai fait mon voyage jusqu'au Maroc à vélo, j'avais des sacoches d'équipe, des sacoches neuves, mais il me manquait une grosse pour mettre derrière. J'ai mis un sac à dos. que je faisais tenir avec des tendeurs. Alors, c'était bien galère quand même. Tous les jours, il faudrait refaire son sac. Mais j'ai fait avec un sac à dos sur le porte-bagages. On fait l'explos.

  • Speaker #1

    Bien sûr. Ça nous amène à notre petit rituel de fin. C'est le rituel que je fais avec chaque invité. Alors, cette fiole remplie de poudre dorée que je vais te donner maintenant.

  • Speaker #2

    Oui. Elle est jolie.

  • Speaker #1

    Alors, elle représente la magie de transformation. Celle qui permet de sublimer les épreuves en quelque chose de précieux. Aujourd'hui, elle est entre tes mains. Elle a le pouvoir d'exaucer trois de tes souhaits, sans aucune limite. Alors, si tout était possible, quels seraient tes trois vœux ?

  • Speaker #2

    Bon, le premier vœu, évidemment, ce serait d'être guéri, de ne plus avoir cette épée de Damoclès au-dessus de ma tête. Mais plus largement, ce serait évidemment, bien sûr, qu'on trouve les moyens de guérir tous les cancers. Mais surtout ! Qu'on arrête de rendre les gens malades, en fait. C'est-à-dire qu'on arrête de marcher sur la tête en privilégiant la finance, l'industrie agroalimentaire avec des aliments ultra transformés qui nous rendent vraiment malades. Je suis une grande idéaliste.

  • Speaker #1

    Il te reste deux ?

  • Speaker #2

    Oui, il me reste deux. Le deuxième rêve n'a rien à voir avec la maladie. Ce serait qu'on puisse tous vivre ensemble dans la paix. C'est un peu bisounours, mais...

  • Speaker #1

    C'est drôle parce qu'il revient tout le temps, celui-là. On pense qu'on est bisounours, mais finalement, on aspire tous à la même chose. C'est incroyable, non ? Ou alors, c'est juste les invités d'History of Alchimist.

  • Speaker #2

    Oui, peut-être, ce que tu ne choisis pas au hasard. Oui, qu'on puisse tous vivre dans le respect des différences des uns des autres, et puis d'arrêter ces guerres, mettre de l'argent dans l'éducation, mettre de l'argent dans le bien-être des gens, parce que finalement, on a au pouvoir des gens qui sont totalement traumatisés, qui deviennent des pervers narcissiques.

  • Speaker #1

    On peut traverser le traumatisme. Traumatisme pour moi il est comme l'argent, ça dépend de la personne que tu es à la base. Si on te donne un million d'euros et que ton cœur est bon, tu en feras quelque chose de bien. Si je donne un million d'euros à quelqu'un à qui le cœur n'est pas bon, il en fera les pires horreurs. Donc c'est exactement la même chose finalement, à partir du moment où on traverse un trauma, trouver un sens plus grand que soi dans ce trauma pour en faire quelque chose de bon pour soi. et pour les autres, ou peut-être que pour soi finalement, mais ça aura quand même un impact positif. Ce sont des traumatisés, mais à mon avis, leur cœur n'était pas très bon de base.

  • Speaker #2

    Alors oui, je ne serais pas tout à fait…

  • Speaker #1

    Et comment tu ajouterais la nuance ?

  • Speaker #2

    La nuance, elle est justement que ces fameux tuteurs de résilience, c'est-à-dire que ces personnes n'ont peut-être pas eu la chance d'avoir un environnement favorable pour réussir à transformer ce trauma en quelque chose de positif.

  • Speaker #1

    Et c'est quoi pour toi un environnement favorable ?

  • Speaker #2

    Ça peut être une histoire de rencontre, ça peut être par exemple ta famille ou l'environnement dans lequel tu as grandi tout petit. Le cerveau d'un enfant est très malléable et tout peut se reconnecter d'une autre manière. Mais pour ça, il faut prendre sa jeune et il faut réussir à trouver ces bonnes personnes qui vont aider.

  • Speaker #1

    Mais alors, ça signifierait que toutes les personnes qui n'ont pas eu ces tuteurs dans l'enfance sont vouées à l'échec ?

  • Speaker #2

    Je ne dis pas qu'elles sont vouées à l'échec, mais c'est plus difficile. Je pense que ça dépend d'où on part et d'où...

  • Speaker #1

    Tu as raison. C'est difficile, mais ce n'est pas impossible.

  • Speaker #2

    Je ne pense pas qu'on soit dès l'enfance quelqu'un qui raisonne des choses positives ou bien l'inverse. Je pense que c'est quelque chose qui se construit au fil des années, dans la petite enfance, avec un nombre de facteurs différents qui vont arriver à l'âge adulte, faire que tu vas être ce que tu es, mais que ce n'est pas une seule chose. Tout peut encore se jouer en fonction de tes rencontres, de ton environnement, qui vont peut-être changer dans la petite enfance.

  • Speaker #1

    D'accord. C'est sûr que ça va être beaucoup plus difficile pour un gamin qui n'a jamais connu l'amour,

  • Speaker #2

    le réel,

  • Speaker #1

    l'amour dans l'enfance.

  • Speaker #2

    Mais ce n'est pas juste.

  • Speaker #1

    Il y en a beaucoup qui n'ont jamais connu l'amour dans l'enfance, qui ont connu la violence, qui ont connu des choses terribles, mais qui sont devenus de très belles personnes. Oui. Et des fois, à l'inverse, il y a des enfants qui ont connu l'amour, qui ont connu ce que c'est d'avoir une famille, des parents, et qui plus tard sont devenus... Je n'aime pas avoir cette vision trop manichéenne de la vie où tu te dis, voilà, c'est soit blanc, soit noir, mais que tu n'es pas devenu de très chouette personne que tu auras envie de fréquenter. Donc, je pense qu'il y a une part de inné. J'ai l'impression qu'on est tous avec une âme qui a déjà des choses en elle.

  • Speaker #2

    Je pense qu'on hérite aussi d'autres générations des choses qu'on ne maîtrise pas.

  • Speaker #1

    Toutes les personnes qui ne sont pas bien nées, qui n'ont jamais connu l'amour dans l'enfance, ne pourraient pas s'en sortir. Tu vois, il y a une sorte de déterminisme.

  • Speaker #2

    Je suis d'accord, mais je dis bien que ça va dépendre quand même de tes rencontres au fil de ta vie. Plus tu vas être jeune, plus ça va être facile, mais après ça peut être encore possible. Bon, clairement, il y en a, ce n'est pas possible. Non, mais c'est vrai, des gens comme Trump, voyons clair, vous ne savez pas, c'est mort.

  • Speaker #1

    Il ne se ferait pas un petit vœu. Qu'est-ce que c'est ton troisième souhait ?

  • Speaker #2

    Ce serait de pouvoir remanger à nouveau tout ce que j'ai même mangé avant. Je rêve de pouvoir manger plein de chocolat.

  • Speaker #1

    Et ça serait quoi le plat qui te fait le plus envie, si tu pouvais manger tout ce que tu voulais ?

  • Speaker #2

    Alors, le pain, beurre, fromage.

  • Speaker #1

    Ah ouais ?

  • Speaker #2

    ça c'est le pain beurre fromage elle n'a pas le droit de prendre la jeûne pour préciser quand même je mange le moins de glucides possible pas de lactose, pas de gluten je jeûne aussi je fais du jeûne intermittent tous les jours c'est quoi le jeûne intermittent ? je fais au minimum un ou deux repas par jour seulement en gros je fais un repos sans manger pendant au moins 16h voire 20 ou 24h donc ce serait manger quand j'en ai envie de voir Comme avant.

  • Speaker #1

    Parce que je peux dire que je t'ai amené une boîte de chocolat, malheureusement.

  • Speaker #2

    Des chocolats belges.

  • Speaker #1

    Ça court.

  • Speaker #2

    Donc, je vais quand même... Je vais en partager et je vais en manger un peu. Mais je ne vais pas tout manger, ni de pouf.

  • Speaker #1

    Voilà.

  • Speaker #2

    Je vais les apprécier, les déguster. Au moins, on déguste.

  • Speaker #1

    En tout cas, un grand merci, Aurélie, pour cet échange. Merci à cet échange, pardon.

  • Speaker #2

    Merci à toi. C'était vraiment un plaisir partagé.

  • Speaker #1

    Merci Aurélien.

  • Speaker #0

    Merci d'avoir écouté cet épisode. Prends quelques secondes, ferme les yeux et respire. Ce que tu viens d'entendre, ce n'est pas juste un témoignage. C'est une preuve que l'impossible peut être sublimé et que l'humain est capable de renaître encore et encore. Alors si cet épisode t'a apporté quelque chose, Partage-le avec quelqu'un qui en a besoin. Et pense à t'abonner pour ne pas manquer les prochains récits d'Alchimiste. Et toi, quelle part de ton histoire peux-tu transformer aujourd'hui ? Si tu veux prolonger la discussion, viens me retrouver sur Instagram sur Histoire d'Alchimiste. Je serai ravie d'échanger avec toi. Et surtout... Souviens-toi, c'est dans tes failles que brille ton éclat le plus précieux. Alors, on se retrouve dans 15 jours pour une nouvelle histoire d'alchimiste.

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Description

Quand son corps l’a lâchée, Uriell Hirel a décidé d’écouter ce qu’elle avait toujours tu :
🌿 Ses besoins. Son rythme. Sa voix.


Diagnostiquée d’un cancer colorectal, elle transforme l’épreuve en acte de création.
Depuis son lit d’hôpital, elle lance L’Écho des Papillons, un podcast itinérant qui recueille la parole de celles et ceux qui, comme elle, refusent de se réduire à un diagnostic.


🚴‍♀️ À vélo, en camion, micro à la main, elle sillonne la France à la rencontre des voix silencieuses — pour leur redonner leur humanité.

Dans cet épisode, Uriell partage avec une force douce et une détermination contagieuse :

  • 🎙️ Comment le cancer a révélé une mission plus grande qu’elle

  • 🔄 Pourquoi elle a choisi le mouvement plutôt que l’attente

  • 🐌 Ce que la lenteur, le vélo et l’écoute ont changé dans sa vision de la vie

  • 💡 Comment elle a financé son podcast (3000 € levés sans réseau ni communauté massive)

  • 🌀 Ce qu’elle a appris en osant suivre son rythme naturel, loin des injonctions de performance


✨ Un récit bouleversant, inspirant et profondément vivant, pour toutes celles et ceux qui cherchent à donner un sens à l’épreuve, à reconnecter à leur corps, ou à retrouver leur propre voix.


Parce que parfois, l’espoir se trouve dans un rayon de soleil sur une roue de vélo…
Ou dans la voix d’une femme qui a décidé de ne pas abandonner.


👉 Pour suivre Uriell Hirel :
🎧 Podcast : L’Écho des Papillons
📸 Instagram : @lechodespapillons_podcast

👉 Pour me retrouver :
📸 @histoires_d_alchimistes


💪🏻 Ensemble, on est plus forts. Si tu veux soutenir ce podcast, laisse une note ou un avis sur ta plateforme d’écoute préférée.
Parce que certaines histoires méritent d’être entendues… et pourraient bien changer une vie.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur Histoire d'alchimiste, le podcast qui explore comment transformer nos épreuves en tremplin et révèle des parcours de vie où l'impossible s'est teinté d'espoir, où chaque épreuve a laissé une empreinte riche de sens. Je suis Sandra et toutes les deux semaines, je pars à la rencontre d'âmes audacieuses. qui ont su transformer leurs blessures en force et leur histoire en élan de vie. Parce que peu importe d'où tu viens, peu importe ce que tu as traversé, toi aussi, tu peux réveiller l'alchimiste qui est en toi et faire de ton parcours un moteur de sens,

  • Speaker #1

    de contribution et de changement.

  • Speaker #0

    Alors, prépare-toi à ressentir, à questionner et à laisser ces histoires souffler sur les braises de ta propre transformation. Aujourd'hui, je t'emmène à la rencontre d'Uriel Irel, une femme qui a fait un choix rare, celui d'avancer vers son rêve sans attendre d'être totalement guérie. Après un cancer colorectal, elle aurait pu rester en retrait, prendre du temps, attendre que tout aille mieux. Mais Uriel a écouté une autre voix, celle qu'il appelait à créer, à tendre son micro, à raconter. C'est ainsi qu'est né l'écho des papillons. Un nouveau podcast qui donne la parole à celles et ceux que la maladie a traversé. Depuis son vélo et son camion bleu, elle sillonne les routes avec lenteur et sensibilité. Pour recueillir ses récits, pas pour parler douleur non, mais pour parler de vie, de la vie. Dans cet épisode, elle partage avec nous pourquoi elle a décidé de ne plus attendre, comment elle avance en respectant son rythme et en quoi créer. peut être une façon de guérir autrement. Un échange doux, courageux et profondément vivant. Pour te rappeler qu'il est possible d'agir, même dans le chaos. Alors, suis-moi,

  • Speaker #1

    c'est parti ! Aujourd'hui, je suis heureuse d'accueillir Uriel, nous sommes en mars, dans son camion bleu. Bonjour Uriel !

  • Speaker #2

    Bonjour !

  • Speaker #1

    Merci d'avoir accepté cette rencontre. Et si tu devais te présenter sans parler de ton métier ? ou de tes projets, juste à travers ce qui te fait vibrer, comment tu te décrirais ?

  • Speaker #2

    Alors, je me décrirais comme une personne profondément animée par la diversité, la diversité à tous les niveaux, que ce soit au niveau des populations, des paysages, la diversité culturelle, sociale, mais aussi artistique, des musiques aussi. C'est vraiment ça qui me fait vibrer. Après, je dirais aussi que je suis une personne à la fois très curieuse, touche à tout, mais qui au fil des années a quand même conservé quelques chouchous dans mes passions, parce que je suis aussi quelqu'un de passionné, et qui sont le vélo, la danse libre, la musique, la photographie, l'écriture, la littérature, donc ça fait quand même pas mal de choses. Donc je ne m'ennuie pas, je ne m'ennuie jamais, et j'ai même du mal à me poser, donc c'est... J'aimerais pouvoir me poser un peu plus, mais voilà, pour dresser un petit tableau.

  • Speaker #1

    Tu sais quoi la danse libre ?

  • Speaker #2

    La danse libre ?

  • Speaker #1

    C'est pas une danse de forêt ?

  • Speaker #2

    Non. Non, non, je danse toute seule dans le sens où il n'y a pas de code.

  • Speaker #1

    Libre expression.

  • Speaker #2

    Libre expression, mais aussi parfois il m'arrive d'aller à des ecstatic dance. Ce sont des événements organisés par un ou une DJ en fait, mais qui animent cet événement. Donc ça peut durer 2-3 heures. peut-être parfois plus. L'idée, c'est d'avoir de danser durant ton trans. Voilà. Mais même moi, quand je danse toute seule, je suis aussi en trans.

  • Speaker #1

    C'est d'aller chercher cette trans par le mouvement.

  • Speaker #2

    Oui. Par le mouvement et le rythme. Parce que j'avoue que c'est quand même beaucoup associé à la musique.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #2

    Étant très sensible à la musique, c'est vraiment dans ces musiques ensemble.

  • Speaker #1

    J'avais déjà entendu le mot. Oui. Mais je n'avais jamais cherché ce que ça signifiait. On va remonter un petit peu dans ton histoire, ton enfance. Quel ado tu étais ? Quand tu avais une quinzaine d'années.

  • Speaker #2

    Alors, eh bien, ce n'est pas très drôle, en fait. J'étais une ado dépressive.

  • Speaker #1

    D'accord. Donc, aujourd'hui, très souriante, comme quoi on peut tout transformer.

  • Speaker #2

    Mais enfin, avant, par contre, j'étais une enfant joyeuse. Mais ça a basculé au lycée.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #2

    Voilà. Et donc,

  • Speaker #1

    tu as eu une période un peu plus…

  • Speaker #2

    Un peu noire.

  • Speaker #1

    Oui. Gothique ou pas gothique ? Non,

  • Speaker #2

    pas gothique. Non, non. Ce n'est pas une période que j'ai… Je ne garde pas un super souvenir, non.

  • Speaker #1

    Tu ne retournerais pas avec plaisir ?

  • Speaker #2

    Non, non, non.

  • Speaker #1

    Et à l'école, ça se passait comment ?

  • Speaker #2

    Ça allait, je m'accrochais malgré tout, je m'accrochais, mais bon, j'étais ni bonne ni nulle. Je m'accrochais pour tenir le coup, mais j'avoue que non, je ne me sentais pas spécialement à ma place en fait. Et c'est vrai que c'est à partir du moment où je suis sortie du lycée, où j'ai commencé des études en sociologie, où là j'ai trouvé vraiment ma place et là d'un coup j'ai eu des bonnes notes, c'est bizarre, des vraies bonnes notes. Après je faisais quand même des choses qui m'aimaient. qui me plaisaient, notamment l'apprentissage des langues. Là, j'étais douée, ça allait.

  • Speaker #1

    Ce n'était pas une chouette période où tu t'es restée à ta place. En 2021, on t'a diagnostiqué un cancer colorectal. Ça a marqué un tournant majeur dans ton parcours. À quel moment tu as ressenti le besoin de transformer cette épreuve en un projet à travers ton podcast L'écho des papilles ?

  • Speaker #2

    Eh bien, il y a un an, en mars, j'ai été à l'hôpital puisqu'on a dû m'enlever un nodule au foie. par radiofréquence. Et puis, je me souviens qu'à ce moment-là, je cherchais déjà un moyen de faire quelque chose pour les autres malades. Ça faisait plusieurs fois que j'avais des résultats qui étaient très bons. Ce petit nodule au foie, il a dû être enlevé l'année précédente et il n'était pas visible le jour où il devait me l'enlever. Quand on a vu lors de l'examen ultérieur qu'il était là, on m'a programmé cette opération. Mais mes résultats étaient quand même très bons. Et donc, comme je voyais que les récidives cessaient, je me suis dit que si ça continuait d'aller dans ce bon sens-là, il fallait que je fasse quelque chose pour remercier, je ne sais pas, pour remercier la vie. Je ne savais pas encore comment ni quoi. Et c'est venu dans la nuit qui a suivi cette petite intervention où ça m'est venu d'un coup. Je me suis dit, ah mais voilà, moi je travaillais déjà dans l'audio. Je connais des récits de vie, recueil de témoignages, c'est ma spécialité. Pourquoi pas faire ça sous cette forme-là ? Aller recueillir des témoignages de personnes qui, comme moi, ont fait de la maladie une force. C'est venu à ce moment-là, un peu comme une illumination dans mon lit d'hôpital.

  • Speaker #1

    C'était vraiment une façon pour toi de remercier l'univers ? Oui. sorti, même si tu es toujours en rémission, je pense qu'on dit ça de cette manière.

  • Speaker #2

    On dit ça de cette manière, mais cela dit, mon oncologue ne m'a toujours pas écrit que j'étais en rémission. Elle attend mes prochains examens de contrôle à la fin du mois, pour être sûre. Pour l'instant, oui.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #2

    mais rémission ne veut pas dire guérison. D'accord. Voilà.

  • Speaker #1

    Et c'est quoi la différence entre rémission et guérison ?

  • Speaker #2

    La rémission, il y a un risque de récidive qui est quand même plus important. On parle de guérison souvent après 5 ans sans rien, sans aucune rétine. Les oncologues supposent qu'il y a moins de cellules cancéreuses à se balader dans le corps, donc il y a moins de risque de réveiller la bête après 5 ans. Mais ça peut toujours arriver, mais c'est moins fréquent. Tandis que quand c'est proche, le risque est plus élevé. En gros, tu es endormi, mais ça peut se réveiller à tout moment.

  • Speaker #1

    C'est la salle d'attente de la guérison. C'est ça. Et donc, comment est née ton idée de podcast itinérant ? Parce que ton idée de podcast est née de cette situation-là. Mais le podcast itinérant, le fait de voyager en vélo et en camion bleu ?

  • Speaker #2

    C'est venu naturellement parce que je faisais déjà de voyages au long cours à vélo. Et en fait, comme je ne veux pas renoncer ni à l'un ni à l'autre, c'est une manière d'allier à la fois ce plaisir que j'ai d'être sur mon vélo et de recueillir des témoignages. En fait, je fais les deux en même temps. Tout simplement. C'était juste naturel, en fait. Juste évident.

  • Speaker #1

    Et quand tu t'es lancée, c'était quoi ta plus grande peur ?

  • Speaker #2

    Je n'avais pas de peur. C'est maintenant la peur. Ah, c'est fou ! Non, parce que j'avais confiance. Je connaissais déjà le métier, que j'avais l'habitude de recueillir des témoignages. Donc, ça ne me faisait pas peur du tout. Par contre, c'est maintenant, au moment de le sortir, que j'ai peur parce que la différence... c'est que là je m'expose parce qu'avant je me débrouillais toujours pour qu'on n'entende pas ma voix, j'utilisais que les extraits dans le cadre de mes créations là par contre je suis dedans et je vois bien que même si j'ai aussi l'habitude d'écrire des textes qui ont été lus dans des journaux etc, c'est pas la même chose à l'écrit, je trouve qu'à l'oral notre voix en est beaucoup plus mise à nu et là au moment où je suis prête à le sortir, là je vois bien je recommence sans arrêt, je me réenregistre mon jingle, mon podcast zéro je... Je le refais sans cesse parce que j'ai ce souci de perfection qui me rattrape.

  • Speaker #1

    Et comment tu fais pour dépasser ça alors ? Si tu y arrives.

  • Speaker #2

    Si je n'y arrive pas. Non, c'est vraiment une lutte en fait. Comment je fais ? Comme on disait tout à l'heure, à la fois continuer à faire de l'activité physique, de faire de la cohérence cardiaque pour gérer mon stress. Mais là, c'est plutôt quand j'arrive à un moment, à un stade où je suis trop angoissée, je me dis bon, là, il faut lâcher. Il faut arrêter. C'est plus comme un espèce de réveil mental où je me dis, ça suffit, c'est pas grave. Qui est-ce qui t'attend là ? Par exemple, j'ai décalé la date de sortie de mon podcast. Alors c'est vrai que j'ai relativisé. Je me suis dit, mais en fait, personne ne t'attend réellement. Ok, je l'ai annoncé dans les médias, mais c'est vrai, je ne suis pas une star, je ne suis pas connue. Donc j'essaie de relativiser.

  • Speaker #1

    C'est de remettre l'Église au centre du village et de se dire, bon, les gens vont me pardonner, ne vont pas se soucier de cette lenteur et plutôt, à l'inverse, se... voir qu'il y a ce lâcher-prise et ce besoin de qualité et d'authenticité derrière cette lenteur.

  • Speaker #2

    Tout à fait. Et d'ailleurs, je l'ai vu le jour où j'avais prévu de sortir mon podcast, c'était le 20 mars. Pour moi, c'était une date très bien choisie. Je voulais que ça tombe le jour du printemps. Et ça allait avec mon podcast qui est la renaissance comme le printemps. C'était aussi parce que c'était les quatre ans de mon diagnostic de cancer. Et ça tombait pendant le mois mars bleu, le mois de prévention, de sensibilisation au cancer colorectal. Je voulais absolument que ça sorte ce jour-là. Et puis, j'ai fait un post pour annoncer, notamment à tous ceux qui ont contribué à ma cagnotte participative que j'ai mise en place pour m'aider à lancer ce podcast, qu'il n'allait pas sortir ce jour-là. Mais je l'ai dit en expliquant que je n'avais pas envie de répondre à cette pression de la société qui dit qu'il y a une date limite, il faut toujours des deadlines, des échéances, etc. Et si je me pose la question, est-ce que c'est important ? Non, ce n'est pas important, ce n'est pas grave. Le printemps dure longtemps et ce n'est pas grave si ce n'est pas le jour même. Il m'a fallu quand même plusieurs jours avant d'arriver à cette décision. Pour moi, ce n'était pas facile parce que la pression vient de la société, mais aussi de moi-même. Mais ça ne vient pas de nulle part si on se met la pression soi-même. Et contre toute attente, j'ai vu que ce poste était très apprécié. Les gens, je pense, se sont reconnus.

  • Speaker #1

    Je l'ai beaucoup aimé moi aussi. C'était avec un très beau bouquet de fleurs tendu. Oui. Et je trouvais ce poste magnifique. Et en même temps, il est... tellement rassurant. C'est aussi de se dire « On relativise. » Et ce n'est pas pour autant que tu es en échec, ce n'est pas pour autant que tu es nu que tu n'y arriveras pas.

  • Speaker #2

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Et d'aller trouver et de respecter son équilibre, est-ce que tu penses que ça amène aussi beaucoup plus de profondeur, de richesse à ton projet ?

  • Speaker #2

    Oui, je pense en effet. Le mot est juste, c'est respecter son équilibre. On est tous en équilibre. Mais là, j'ai un nouvel équilibre à trouver depuis ma maladie. Je ne peux plus travailler à temps plein. Parce que je dois m'occuper de ma santé en premier. Et en effet, je pense que c'est ça qui touche les gens. Ça parle à tout le monde parce qu'il y a plein de gens qui ne le font pas. Ils aimeraient, mais ils ne trouvent pas forcément...

  • Speaker #1

    Et à partir du moment où ce que l'on fait n'est pas parfait, surtout lorsqu'on se fixe un objectif et qu'on ne l'atteint pas en temps voulu, on a l'impression d'être ce mouton noir qui n'y arrive pas comparé au reste du monde qui y arrive très bien. Mais finalement, quand tu regardes un peu et que tu grattes le vernis... Tu te rends compte que beaucoup de personnes se sont fixées un objectif, parce que c'est très bien de se fixer un objectif, mais finalement, beaucoup de personnes subiront des détours. Et je pense que, justement, ceux qui arrivent au bout du chemin, c'est les personnes qui acceptent ce détour. Et en plus, le meilleur, c'est de prendre du plaisir aussi dans ce chemin. Oui,

  • Speaker #2

    c'est ça. Exactement. Parce que moi, j'en ai arrivé à un moment où je n'étais plus du plaisir, parce qu'il fallait absolument être en temps et en heure. Et du coup, c'est quoi le sens ?

  • Speaker #1

    Voilà, tu as tout dit. C'est le sens et le plaisir dans ce que tu fais. Ça n'a plus d'importance. C'est comme le randonneur qui va monter en haut de la montagne pour seulement aller toucher le drapeau au sommet.

  • Speaker #2

    Tout à fait. C'est le voyage qui compte, la route qui compte. Ce n'est pas forcément la destination, comme on dit.

  • Speaker #1

    Bien sûr, oui. Et il le fait parce qu'il aime marcher, parce qu'il aime cette sensation d'arriver jusqu'en haut, certes, mais d'essavorer ce parcours.

  • Speaker #2

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu penses que la maladie, ça t'a fait justement prendre conscience que la santé, le corps est en haut de la pyramide.

  • Speaker #2

    Oh que oui ! Et maintenant, c'est ma boussole. Quand je vois que là, je retombe dans les travers d'avant, je mets un peu trop de temps encore à mon goût avant d'en prendre conscience et puis de dire stop. Mais beaucoup plus qu'avant, il y a le drapeau orange qui arrive, même rouge. Non, là, ça va pas. Tu retombes dans les travers d'avant parce qu'avant, j'étais quand même une work addict. Et je pense que je me suis vraiment, vraiment épuisée dans le travail. Je suis passionnée aussi, en même temps, mais je me mets cette pression, ce perfectionnisme, etc. Mais aujourd'hui, je sais que c'est ma santé la priorité. Tant pis pour le reste, même si c'est dur d'appuyer sur la pédale de frein. Je sais que le stress, c'est un facteur qui contribue à développer tout un tas de maladies. Donc, je veux préserver ma santé.

  • Speaker #1

    Lorsqu'on arrive au bout du chemin, on a perdu beaucoup de choses. Si on n'a pas apprécié le paysage. On reste quoi ?

  • Speaker #2

    Ben oui, c'est ça.

  • Speaker #1

    Et j'ai bien aimé un post qui parlait de ça. C'était un moine, je ne sais pas, peut-être que tu l'as vu. qui disait « Aujourd'hui, vous avez mille problèmes, mais le jour où vous serez malade, vous n'aurez plus qu'un problème. »

  • Speaker #2

    Ah oui !

  • Speaker #1

    Et c'est ça qu'il faut mettre en priorité, même si c'est difficile de le faire lorsqu'on n'a pas traversé la maladie. On se dit « Oh, ça va aller ! »

  • Speaker #2

    Oui, tout à fait. Oui, oui, ça va passer. Ça va passer encore cette fois-ci.

  • Speaker #1

    Et ce qui est rassurant aussi, c'est que tu l'as traversé, et tu l'as traversé un coup. Toi, même avec ce parcours, tu as encore du mal, parfois, à ne pas retomber dans ces vieux travers.

  • Speaker #2

    Je suis sortie des traitements. Je suis en train de relancer un nouveau projet qui demande beaucoup d'investissement. Mais je pense que j'étais moins comme ça quand j'étais encore en traitement. J'ai aussi une pression financière qui fait que je suis obligée de me remettre, mine de rien. C'est ça aussi. Je pourrais faire ce projet-là, mais tranquillou, prendre vraiment plus le temps, me dire que ce n'est pas grave, que je n'ai pas besoin d'argent. Oui, non. Ça change tout.

  • Speaker #1

    C'est vrai.

  • Speaker #2

    Oui.

  • Speaker #1

    C'est le premier facteur de stress, bien sûr. Tu recueilles les récits de personnes touchées par la maladie à travers ton podcast L'écho des papillons. Qu'est-ce qui t'a vraiment motivée à rassembler ces histoires ?

  • Speaker #2

    L'espoir. L'espoir, je précise que ce sont des témoignages de personnes qui sont soit en traitement ou en rémission, mais qui ont fait de la maladie une force, donc résilient. Je ne veux pas plomber les autres malades, le contenu. de ces témoignages se veut être positif, même si ça reste une épreuve, même s'il y a des moments évidemment qui ont été douloureux pour ces personnes. C'est montrer qu'il y a, malgré toutes les difficultés de cette maladie, plein de choses possibles, il y a une vie pendant un cancer et après un cancer. Et qu'on est tous capables d'entamer un processus de résilience, même si on y va à son rythme. Moi, je n'ai pas été résiliente du jour au lendemain. C'est un processus qui peut être long, plus ou moins facile selon les personnes. Ça dépend aussi énormément de notre entourage. Ce qu'appelle Boris Cyrulnik, le célèbre neuropsychiatre, le père de la résilience, ce qu'il appelle des tuteurs de résilience, des personnes qui vraiment nous accompagnent, nous soutiennent, sans forcément nous donner des conseils, mais qui sont là, près de nous, juste nous écouter, qui nous entourent de leur chaleur et de leur bienveillance. Des personnes qui peuvent nous créer un déclic, c'est hyper important de ne pas rester isolé. Alors je m'égare un peu.

  • Speaker #1

    Tuteur de résilience, mais c'est merveilleux ça !

  • Speaker #2

    Oui ! Tuteur de résilience, c'est ça. Ça peut être un médecin qui va t'apporter plein de super... Je pense à ça parce que ça fait partie d'un témoignage d'une personne qui a eu un cancer, parmi celles que j'ai interviewées. Et c'est son médecin qui lui a apporté beaucoup, énormément de choses qui l'ont vraiment aidé à avancer dans son parcours. Ça peut être un sort de qui ? Son frère, sa sœur, une amie, un inconnu avec qui on va discuter dans une salle d'attente.

  • Speaker #1

    Est-ce que créer ce podcast pour aider les autres à ta manière te donne une connexion ? De toucher du doigt quelque chose qui est plus grand que toi, qui fait que tu te sens connecté aux autres. Est-ce que ça, ça nourrit ce parcours de guérison que tu es occupé de traverser ?

  • Speaker #2

    Oui, ça répond à une mission que je me suis fixée. C'est une manière, comme je disais tout à l'heure, pour moi de remercier la vie pour le cadeau qu'elle m'a fait, parce que je considère quand même que cette maladie... et comme un cadeau emballé parce que j'ai quand même depuis vécu énormément de très très belles choses malgré tout et de remercier le fait que je sois toujours en vie encore aujourd'hui et que chaque mois, chaque année qui passe, c'est un merveilleux cadeau. C'est de boucler la boucle en allant aider les autres à ma manière, à moi, avec ce que je sais faire. Je pense qu'il y a quelque chose d'un peu spirituel, j'ai l'impression de nourrir les autres comme moi. J'ai pu être nourrie par d'autres personnes qui m'ont apporté de l'espoir grâce à leurs livres, à leurs travaux, à des youtubeurs, des podcasts. Enfin, voilà, des choses qui m'ont été d'un soutien énorme pour avoir l'espoir. Et pour moi, c'est tellement important. Si on n'a plus l'espoir, en fait, il n'y a plus rien. Bien sûr. Il n'y a plus rien du tout. J'ajoute que d'aller à la rencontre de ces personnes malades, ça a été à chaque fois des rencontres très fortes. Parce qu'on se comprend, on partage la même chose. Donc, c'est très humanisant. Il y a... Il y a quelque chose de beau dans ces rencontres, je trouve.

  • Speaker #1

    Et tu te sens moins seule aussi dans ce cas.

  • Speaker #2

    On se sent moins seule, oui tout à fait.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'il y a eu des moments où tu t'es dit « j'y arriverai pas » ? Et qu'est-ce qui t'a donné envie de continuer malgré tout ?

  • Speaker #2

    Alors oui, il y a eu récemment un moment où je me suis dit « pas, j'y arriverai pas, mais ça me demande trop d'énergie » . et où je me suis dit mais là il faut que je préserve ma santé, attention d'enlever, donc c'est plus dans ce sens-là, comme j'ai rencontré pas mal de problèmes techniques que toutes les personnes qui travaillent dans l'audio, qui font des podcasts, qui connaissent à un moment donné ou un autre. Donc ça, plus d'autres petits soucis, je me suis posé la question, et qu'est-ce qui m'a motivée à continuer ? Eh bien, je me suis dit je n'ai pas fait tout ce chemin pour rien. Et puis c'était de répondre à ma mission première. Voilà, c'est ça qui m'a poussée à continuer. J'ai eu un moment de flottement, ça peut arriver, des moments de doute. On remet les choses en question.

  • Speaker #1

    Et quel impact tu espères avoir sur ceux qui écouteront ton podcast et sur toi-même aussi ?

  • Speaker #2

    Donner de l'espoir aux gens en fait.

  • Speaker #1

    Et je suis totalement d'accord que l'espoir, c'est le premier ingrédient, c'est la base. Ça, tu ne fais rien.

  • Speaker #2

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Et ça, c'est primordial pour remettre cette étincelle qui va faire que les gens se battent, et que les gens continuent d'y croire.

  • Speaker #2

    Montrer que c'est possible et les inviter à faire ne serait-ce qu'un petit pas en avant, se remettre en mouvement. Chacun à son rythme. Je sais que ça peut faire peur à certaines personnes, trop fatiguées. Quand on est en traitement, on a l'impression que c'est une montagne. On se dit mais comment font ces personnes pour faire tous ces exploits ? Il n'y a pas besoin de faire des exploits. Il s'agit juste, quand je dis se remettre en mouvement, ça va être juste aller faire une petite balade déjà, juste marcher, faire quelques pas. Si on est trop fatigué pour faire de l'activité physique, peut-être danser un peu chez soi, juste à son rythme. Et ainsi de suite, petit à petit. Et c'est ça, plus ça, plus ça, qui fait qu'à un moment donné, on arrive à avancer.

  • Speaker #1

    Protéger des tout petits pas. Oui. Et pour la saison 2 de L'écho des papillons, ton podcast, dans quelques semaines, tu vas faire un grand voyage, donc un voyage en vélo, un voyage de 3000 kilomètres à travers la France. Pourquoi tu as choisi ce défi ? Et surtout, est-ce que c'est une quête personnelle ou une manière de transmettre un message aux autres ?

  • Speaker #2

    C'est sur mon vélo que je trouve ma place dans ce monde. J'ai déjà fait plusieurs voyages longs cours à vélo, tout en étant soit en cours de traitement ou juste après la fin de mes traitements. Le vélo a été ma bouée de sauvetage, mon équilibre à la fois mental et physique, mon bien-être à tous niveaux. J'ai vraiment trouvé ma place sur ce vélo, alors que rien ne me prédisposait à aimer le vélo. Parce qu'avant, je n'aimais pas le vélo.

  • Speaker #1

    Comment tu trouves la force de pédaler malgré tout ? Tu la trouves où cette force ?

  • Speaker #2

    Alors maintenant, on me dit que je fais de l'activité physique tous les jours, donc ce n'est pas difficile à ce niveau-là pour moi. Pendant que j'étais en traitement, je ne me posais pas la question dans ces termes, parce qu'en fait, ça me faisait tellement de bien que je n'ai jamais eu la sensation de me faire violence. Pour moi, c'était juste presque une évidence. Je ne sais pas comment dire. C'est comme quand on me dit « tu es courageuse » . En fait, je ne me sens pas courageuse. Je fais juste ce qui me semble être bien pour moi. Donc pour d'autres personnes, faire du vélo ou faire ce que j'ai fait, ça va sembler énorme. Mais comme moi, ça va me sembler énorme si cette personne fait autre chose que je suis capable de faire. Ce qui compte, c'est d'être à sa place.

  • Speaker #1

    Oui, t'as tout dit.

  • Speaker #2

    Voilà, et je pense que là, c'est ma place. Ce n'est pas un effort pour moi, c'est que du plaisir, que du bonheur. Même si, ok, il y a des moments où ça peut être plus dur que d'autres, des situations un peu galères, ok, bien sûr, mais c'est la vie, ça.

  • Speaker #1

    Est-ce que c'est une manière de transmettre un message aux autres ? Oui,

  • Speaker #2

    si on peut réaliser ses rêves, parce que moi, mon rêve de voyage est longtemps mis en sourdine. Depuis que je suis malade, je n'ai jamais autant voyagé. L'activité physique est super importante quand on a un cancer. Ça aide à mieux supporter les effets secondaires, à les réduire. Ça aide à se remettre plus vite d'une opération, à éviter les récidives. C'est considéré comme un véritable médicament. Et ça aide bien sûr pour le moral, pour le mental. Donc c'est inviter les gens à faire un peu l'activité physique. Et c'est aussi l'idée de se mettre en mouvement, comme je disais tout à l'heure. Parce que souvent, quand on a un cancer, entre les opérations, les effets secondaires des chimios ou des radiothérapies, on peut se dire je reste chez moi parce que j'ai trop mal, je suis trop fatiguée, etc. Et même après, quand on est en rémission ou en guéris, souvent on a des handicaps que les autres ne perçoivent pas. Il y en a qui peuvent te dire, mais ça va maintenant, tu es guéri, tu n'es plus malade. Mais en fait, on garde des séquelles, mais qui ne se voient pas forcément. Moi, par exemple, j'en ai lié à l'ablation de mon orectome et d'une partie de mon colon. Donc, ça me pose des soucis au quotidien pour aller aux toilettes, par exemple. Il y en a qui ont une poche. les douleurs liées à l'hormonothérapie suite à un cancer du sein, ça ne se voit pas forcément. Le message que je veux faire passer, c'est qu'on peut faire des choses, mais ça demande d'aller à son rythme et de s'adapter au contexte, à notre situation, à nos contraintes.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu penses que tu es sur la voie de cette acceptation ou c'est encore difficile ?

  • Speaker #2

    Ça dépend dans quel domaine.

  • Speaker #1

    Dans les limitations que tu peux ressentir suite aux traites ?

  • Speaker #2

    Encore une fois, oui et non, parce que je sais que ça a un impact sur mon sommeil, par exemple. Ça veut dire aussi que si je veux m'écouter, aller à mon rythme, je ne peux plus travailler à temps plein. Ça veut dire réduire la quantité d'activités que l'on peut faire au quotidien et que je ne peux plus faire comme avant. Et ça, j'ai du mal, je suis un peu frustrée. Donc, je me retrouve vite dans cette dualité. Je veux faire plus et je ne peux pas. Donc, il y a des jours où j'y arrive, je l'accepte. Il y a des moments où je l'accepte moins.

  • Speaker #1

    Tu as réussi à récolter environ 3000 euros. pour ton projet, alors c'est vraiment impressionnant, sans avoir une grande communauté en ligne. Comment tu as fait pour fédérer autant de personnes autour de ton projet ?

  • Speaker #2

    J'avais quand même l'avantage, même si je n'ai pas un énorme réseau, d'être suivie depuis mes derniers voyages à vélo par une petite communauté, notamment sur Facebook. Je crois que déjà, ça, ça m'a aidée parce que c'est des gens qui aiment me suivre dans les voyages.

  • Speaker #1

    Oui, j'ai une communauté assez engagée à chaque fois que tu publies un post. Et sur Facebook, ça a été compliqué avant d'avoir une petite audience. Moi, j'ai créé une page il n'y a pas longtemps et je trouve que c'est devenu difficile d'atteindre une... Une audience avec les postes qu'on publie ?

  • Speaker #2

    En fait, ça dépend de ce que tu publies.

  • Speaker #1

    Je n'ai pas de bon poste !

  • Speaker #2

    Un truc que j'ai constaté, on peut partager des choses intéressantes, mais j'ai vraiment remarqué que si je ne mettais pas ma trogne en photo, ça marchait beaucoup moins.

  • Speaker #1

    Ça humanise vraiment.

  • Speaker #2

    Donc ça, je l'ai vraiment constaté. Donc en fait, soit tu te fais des vidéos, tu parles à ça, je l'ai arrêté de le faire récemment, mais soit au moins une photo. Sinon, ce qui me plaisait pas mal, c'était mes photos de voyage. Les gens aiment rêver, en fait. C'est vrai. À accompagner de textes. Ou quand je publie des trucs, on vient avec le cancer, qui ne parle pas de moi. Alors là, c'est bizarre. Ça fait peur aux gens, je pense, tout simplement. Ils n'ont pas envie d'entendre parler de ça.

  • Speaker #1

    Je pense qu'on a assez de news négatives. C'est pour ça que c'est bien de le relier à ta propre histoire et à ce que toi, tu vois à travers ta propre expérience. Ça s'appelle le storytelling. Partir de ton parcours, de ton histoire et humaniser ce que tu fais. Et tu l'as ouvert quand tu n'as pas fait Facebook ?

  • Speaker #2

    Ça fait longtemps.

  • Speaker #1

    Mais tu ne l'utilisais peut-être pas de la même manière au début ?

  • Speaker #2

    Non, Je l'utilise vraiment comme ça depuis que j'ai commencé mes voyages à vélo en 2022.

  • Speaker #1

    À travers ton parcours et ton podcast, L'écho des papillons, tu portes un message puissant sur la résilience, la santé globale et la connexion entre le corps et l'esprit. Alors s'il y avait une chose que les auditeurs devraient retenir de ton parcours et de ton message, ce serait quoi ?

  • Speaker #2

    Ce serait d'être acteur de sa santé. Dans le sens où au début, quand j'ai appris que j'étais malade, je m'en suis remis entièrement à mon oncologue, protocole. Après, je faisais des petites choses en plus, mais je faisais confiance absolue. Et petit à petit, j'ai compris que le cancer étant une maladie plurifactorielle, il fallait apporter des réponses plurielles. Et que ça passait par, comme tu disais, la sphère physique, mentale, émotionnelle. spirituelle, donc il faut utiliser les traitements conventionnels, que sont la chimio, les opérations, etc. C'est important mais ajouter autre chose. Il faut soi-même entamer une démarche de recherche pour voir qu'est-ce qui peut être en complément, qu'est-ce qui peut nous aider. C'est toutes ces petites choses mises bout à bout qui peuvent vraiment faire la différence que ce soit pour nous aider à être au moins en rémission durable, si ce n'est en guérison, mais aussi mieux vivre la maladie.

  • Speaker #1

    Et pour les gens qui n'ont pas traversé la maladie, qu'est-ce que tu aurais envie de leur dire ? Qu'est-ce que tu as retenu de ton parcours vers la guérison ? Si tu pouvais revenir en arrière avec la conscience que tu as acquise aujourd'hui.

  • Speaker #2

    Oui.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que tu te dirais, tiens, par exemple, à toi il y a cinq ans ?

  • Speaker #2

    Bonne question. Je leur dirais, comme je me dirais, va à ton rythme. Va à ton rythme, n'écoute pas la société, écoute-toi, écoute tes besoins. avant ceux des autres, même si ça ne veut pas dire qu'il faut devenir totalement égoïste. Mais d'abord, je pense que c'est essentiel. Parce que si on n'écoute pas ses besoins, forcément, ça a des répercussions sur soi-même et sur les autres aussi, à un moment donné ou à un autre. C'est limite, parce qu'au final, ça ne peut être que bénéfique. Je pense que le corps, il sait quand on ne l'écoute pas. Moi, je crois que je ne l'ai pas assez écouté. Donc, je pense que je dirais ça, essayer d'être plus à l'écoute de son corps. Il ne nous envoie pas des petits messages pour rien. Et à arrêter de mettre ça sous le tapis et de dire « tais-toi » . Tout est important en effet, pas juste l'intellect, le mental. Ce qu'on disait tout à l'heure, on est toujours dans la course et on se dit « c'est pas grave, plus tard, là je peux pas, c'est pas possible » .

  • Speaker #1

    La fameuse roue du hamster. Même si on s'en sort, même si on traverse quelque chose qui nous apporte cette clairvoyance dont tu fais preuve, on va toujours à un moment donné se faire entraîner dans cette roue. Et l'équilibre se trouve aussi dans l'indulgence que l'on a en soi. Oui. À partir du moment où on se voit partir un peu en freestyle, moi, j'aime pas tout ça comme ça. Et de se dire, OK, bon, là, t'as un peu foiré. Reviens en arrière. Et puis, c'est aussi ça, prendre son temps.

  • Speaker #2

    Oui, tout à fait.

  • Speaker #1

    C'est d'abord revenir en arrière et de dire, OK, bon, c'est pas grave. Comme tu pourrais le dire à tes propres enfants.

  • Speaker #2

    Oui, je ferai mieux la prochaine fois.

  • Speaker #1

    Voilà.

  • Speaker #2

    C'est ça, exactement. J'ajouterais quand même aussi, si j'avais une autre chose à dire, si j'ai le droit, ne repousse pas, réalise tes rêves et n'attends pas la retraite. Déjà, avant d'être malade, je me disais, je ne veux pas attendre la retraite pour voyager. Je ne veux pas. J'étais d'ailleurs en train de préparer ces voyages avant mon diagnostic. Et finalement, ça m'a rattrapée. C'était déjà presque trop tard, entre guillemets. Bon, je le fais maintenant, mais parfois, ce n'est pas possible. Donc, ne pas attendre, ne pas attendre de se dire, oui, quand j'aurai plus de boulot et tout. Non. commence à poser une pierre et vas-y.

  • Speaker #1

    Même s'il faut vivre ses rêves en miniature, peu qu'importe. Après, tu pourras peut-être aller rencontrer d'autres expériences qui te feront grandir et approcher et toucher du doigt ton rêve.

  • Speaker #2

    C'est ça. Tu n'as pas tout le matou pour partir à vélo. Espéra, tu pars avec ce que tu peux. Quand j'ai fait mon voyage jusqu'au Maroc à vélo, j'avais des sacoches d'équipe, des sacoches neuves, mais il me manquait une grosse pour mettre derrière. J'ai mis un sac à dos. que je faisais tenir avec des tendeurs. Alors, c'était bien galère quand même. Tous les jours, il faudrait refaire son sac. Mais j'ai fait avec un sac à dos sur le porte-bagages. On fait l'explos.

  • Speaker #1

    Bien sûr. Ça nous amène à notre petit rituel de fin. C'est le rituel que je fais avec chaque invité. Alors, cette fiole remplie de poudre dorée que je vais te donner maintenant.

  • Speaker #2

    Oui. Elle est jolie.

  • Speaker #1

    Alors, elle représente la magie de transformation. Celle qui permet de sublimer les épreuves en quelque chose de précieux. Aujourd'hui, elle est entre tes mains. Elle a le pouvoir d'exaucer trois de tes souhaits, sans aucune limite. Alors, si tout était possible, quels seraient tes trois vœux ?

  • Speaker #2

    Bon, le premier vœu, évidemment, ce serait d'être guéri, de ne plus avoir cette épée de Damoclès au-dessus de ma tête. Mais plus largement, ce serait évidemment, bien sûr, qu'on trouve les moyens de guérir tous les cancers. Mais surtout ! Qu'on arrête de rendre les gens malades, en fait. C'est-à-dire qu'on arrête de marcher sur la tête en privilégiant la finance, l'industrie agroalimentaire avec des aliments ultra transformés qui nous rendent vraiment malades. Je suis une grande idéaliste.

  • Speaker #1

    Il te reste deux ?

  • Speaker #2

    Oui, il me reste deux. Le deuxième rêve n'a rien à voir avec la maladie. Ce serait qu'on puisse tous vivre ensemble dans la paix. C'est un peu bisounours, mais...

  • Speaker #1

    C'est drôle parce qu'il revient tout le temps, celui-là. On pense qu'on est bisounours, mais finalement, on aspire tous à la même chose. C'est incroyable, non ? Ou alors, c'est juste les invités d'History of Alchimist.

  • Speaker #2

    Oui, peut-être, ce que tu ne choisis pas au hasard. Oui, qu'on puisse tous vivre dans le respect des différences des uns des autres, et puis d'arrêter ces guerres, mettre de l'argent dans l'éducation, mettre de l'argent dans le bien-être des gens, parce que finalement, on a au pouvoir des gens qui sont totalement traumatisés, qui deviennent des pervers narcissiques.

  • Speaker #1

    On peut traverser le traumatisme. Traumatisme pour moi il est comme l'argent, ça dépend de la personne que tu es à la base. Si on te donne un million d'euros et que ton cœur est bon, tu en feras quelque chose de bien. Si je donne un million d'euros à quelqu'un à qui le cœur n'est pas bon, il en fera les pires horreurs. Donc c'est exactement la même chose finalement, à partir du moment où on traverse un trauma, trouver un sens plus grand que soi dans ce trauma pour en faire quelque chose de bon pour soi. et pour les autres, ou peut-être que pour soi finalement, mais ça aura quand même un impact positif. Ce sont des traumatisés, mais à mon avis, leur cœur n'était pas très bon de base.

  • Speaker #2

    Alors oui, je ne serais pas tout à fait…

  • Speaker #1

    Et comment tu ajouterais la nuance ?

  • Speaker #2

    La nuance, elle est justement que ces fameux tuteurs de résilience, c'est-à-dire que ces personnes n'ont peut-être pas eu la chance d'avoir un environnement favorable pour réussir à transformer ce trauma en quelque chose de positif.

  • Speaker #1

    Et c'est quoi pour toi un environnement favorable ?

  • Speaker #2

    Ça peut être une histoire de rencontre, ça peut être par exemple ta famille ou l'environnement dans lequel tu as grandi tout petit. Le cerveau d'un enfant est très malléable et tout peut se reconnecter d'une autre manière. Mais pour ça, il faut prendre sa jeune et il faut réussir à trouver ces bonnes personnes qui vont aider.

  • Speaker #1

    Mais alors, ça signifierait que toutes les personnes qui n'ont pas eu ces tuteurs dans l'enfance sont vouées à l'échec ?

  • Speaker #2

    Je ne dis pas qu'elles sont vouées à l'échec, mais c'est plus difficile. Je pense que ça dépend d'où on part et d'où...

  • Speaker #1

    Tu as raison. C'est difficile, mais ce n'est pas impossible.

  • Speaker #2

    Je ne pense pas qu'on soit dès l'enfance quelqu'un qui raisonne des choses positives ou bien l'inverse. Je pense que c'est quelque chose qui se construit au fil des années, dans la petite enfance, avec un nombre de facteurs différents qui vont arriver à l'âge adulte, faire que tu vas être ce que tu es, mais que ce n'est pas une seule chose. Tout peut encore se jouer en fonction de tes rencontres, de ton environnement, qui vont peut-être changer dans la petite enfance.

  • Speaker #1

    D'accord. C'est sûr que ça va être beaucoup plus difficile pour un gamin qui n'a jamais connu l'amour,

  • Speaker #2

    le réel,

  • Speaker #1

    l'amour dans l'enfance.

  • Speaker #2

    Mais ce n'est pas juste.

  • Speaker #1

    Il y en a beaucoup qui n'ont jamais connu l'amour dans l'enfance, qui ont connu la violence, qui ont connu des choses terribles, mais qui sont devenus de très belles personnes. Oui. Et des fois, à l'inverse, il y a des enfants qui ont connu l'amour, qui ont connu ce que c'est d'avoir une famille, des parents, et qui plus tard sont devenus... Je n'aime pas avoir cette vision trop manichéenne de la vie où tu te dis, voilà, c'est soit blanc, soit noir, mais que tu n'es pas devenu de très chouette personne que tu auras envie de fréquenter. Donc, je pense qu'il y a une part de inné. J'ai l'impression qu'on est tous avec une âme qui a déjà des choses en elle.

  • Speaker #2

    Je pense qu'on hérite aussi d'autres générations des choses qu'on ne maîtrise pas.

  • Speaker #1

    Toutes les personnes qui ne sont pas bien nées, qui n'ont jamais connu l'amour dans l'enfance, ne pourraient pas s'en sortir. Tu vois, il y a une sorte de déterminisme.

  • Speaker #2

    Je suis d'accord, mais je dis bien que ça va dépendre quand même de tes rencontres au fil de ta vie. Plus tu vas être jeune, plus ça va être facile, mais après ça peut être encore possible. Bon, clairement, il y en a, ce n'est pas possible. Non, mais c'est vrai, des gens comme Trump, voyons clair, vous ne savez pas, c'est mort.

  • Speaker #1

    Il ne se ferait pas un petit vœu. Qu'est-ce que c'est ton troisième souhait ?

  • Speaker #2

    Ce serait de pouvoir remanger à nouveau tout ce que j'ai même mangé avant. Je rêve de pouvoir manger plein de chocolat.

  • Speaker #1

    Et ça serait quoi le plat qui te fait le plus envie, si tu pouvais manger tout ce que tu voulais ?

  • Speaker #2

    Alors, le pain, beurre, fromage.

  • Speaker #1

    Ah ouais ?

  • Speaker #2

    ça c'est le pain beurre fromage elle n'a pas le droit de prendre la jeûne pour préciser quand même je mange le moins de glucides possible pas de lactose, pas de gluten je jeûne aussi je fais du jeûne intermittent tous les jours c'est quoi le jeûne intermittent ? je fais au minimum un ou deux repas par jour seulement en gros je fais un repos sans manger pendant au moins 16h voire 20 ou 24h donc ce serait manger quand j'en ai envie de voir Comme avant.

  • Speaker #1

    Parce que je peux dire que je t'ai amené une boîte de chocolat, malheureusement.

  • Speaker #2

    Des chocolats belges.

  • Speaker #1

    Ça court.

  • Speaker #2

    Donc, je vais quand même... Je vais en partager et je vais en manger un peu. Mais je ne vais pas tout manger, ni de pouf.

  • Speaker #1

    Voilà.

  • Speaker #2

    Je vais les apprécier, les déguster. Au moins, on déguste.

  • Speaker #1

    En tout cas, un grand merci, Aurélie, pour cet échange. Merci à cet échange, pardon.

  • Speaker #2

    Merci à toi. C'était vraiment un plaisir partagé.

  • Speaker #1

    Merci Aurélien.

  • Speaker #0

    Merci d'avoir écouté cet épisode. Prends quelques secondes, ferme les yeux et respire. Ce que tu viens d'entendre, ce n'est pas juste un témoignage. C'est une preuve que l'impossible peut être sublimé et que l'humain est capable de renaître encore et encore. Alors si cet épisode t'a apporté quelque chose, Partage-le avec quelqu'un qui en a besoin. Et pense à t'abonner pour ne pas manquer les prochains récits d'Alchimiste. Et toi, quelle part de ton histoire peux-tu transformer aujourd'hui ? Si tu veux prolonger la discussion, viens me retrouver sur Instagram sur Histoire d'Alchimiste. Je serai ravie d'échanger avec toi. Et surtout... Souviens-toi, c'est dans tes failles que brille ton éclat le plus précieux. Alors, on se retrouve dans 15 jours pour une nouvelle histoire d'alchimiste.

Description

Quand son corps l’a lâchée, Uriell Hirel a décidé d’écouter ce qu’elle avait toujours tu :
🌿 Ses besoins. Son rythme. Sa voix.


Diagnostiquée d’un cancer colorectal, elle transforme l’épreuve en acte de création.
Depuis son lit d’hôpital, elle lance L’Écho des Papillons, un podcast itinérant qui recueille la parole de celles et ceux qui, comme elle, refusent de se réduire à un diagnostic.


🚴‍♀️ À vélo, en camion, micro à la main, elle sillonne la France à la rencontre des voix silencieuses — pour leur redonner leur humanité.

Dans cet épisode, Uriell partage avec une force douce et une détermination contagieuse :

  • 🎙️ Comment le cancer a révélé une mission plus grande qu’elle

  • 🔄 Pourquoi elle a choisi le mouvement plutôt que l’attente

  • 🐌 Ce que la lenteur, le vélo et l’écoute ont changé dans sa vision de la vie

  • 💡 Comment elle a financé son podcast (3000 € levés sans réseau ni communauté massive)

  • 🌀 Ce qu’elle a appris en osant suivre son rythme naturel, loin des injonctions de performance


✨ Un récit bouleversant, inspirant et profondément vivant, pour toutes celles et ceux qui cherchent à donner un sens à l’épreuve, à reconnecter à leur corps, ou à retrouver leur propre voix.


Parce que parfois, l’espoir se trouve dans un rayon de soleil sur une roue de vélo…
Ou dans la voix d’une femme qui a décidé de ne pas abandonner.


👉 Pour suivre Uriell Hirel :
🎧 Podcast : L’Écho des Papillons
📸 Instagram : @lechodespapillons_podcast

👉 Pour me retrouver :
📸 @histoires_d_alchimistes


💪🏻 Ensemble, on est plus forts. Si tu veux soutenir ce podcast, laisse une note ou un avis sur ta plateforme d’écoute préférée.
Parce que certaines histoires méritent d’être entendues… et pourraient bien changer une vie.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur Histoire d'alchimiste, le podcast qui explore comment transformer nos épreuves en tremplin et révèle des parcours de vie où l'impossible s'est teinté d'espoir, où chaque épreuve a laissé une empreinte riche de sens. Je suis Sandra et toutes les deux semaines, je pars à la rencontre d'âmes audacieuses. qui ont su transformer leurs blessures en force et leur histoire en élan de vie. Parce que peu importe d'où tu viens, peu importe ce que tu as traversé, toi aussi, tu peux réveiller l'alchimiste qui est en toi et faire de ton parcours un moteur de sens,

  • Speaker #1

    de contribution et de changement.

  • Speaker #0

    Alors, prépare-toi à ressentir, à questionner et à laisser ces histoires souffler sur les braises de ta propre transformation. Aujourd'hui, je t'emmène à la rencontre d'Uriel Irel, une femme qui a fait un choix rare, celui d'avancer vers son rêve sans attendre d'être totalement guérie. Après un cancer colorectal, elle aurait pu rester en retrait, prendre du temps, attendre que tout aille mieux. Mais Uriel a écouté une autre voix, celle qu'il appelait à créer, à tendre son micro, à raconter. C'est ainsi qu'est né l'écho des papillons. Un nouveau podcast qui donne la parole à celles et ceux que la maladie a traversé. Depuis son vélo et son camion bleu, elle sillonne les routes avec lenteur et sensibilité. Pour recueillir ses récits, pas pour parler douleur non, mais pour parler de vie, de la vie. Dans cet épisode, elle partage avec nous pourquoi elle a décidé de ne plus attendre, comment elle avance en respectant son rythme et en quoi créer. peut être une façon de guérir autrement. Un échange doux, courageux et profondément vivant. Pour te rappeler qu'il est possible d'agir, même dans le chaos. Alors, suis-moi,

  • Speaker #1

    c'est parti ! Aujourd'hui, je suis heureuse d'accueillir Uriel, nous sommes en mars, dans son camion bleu. Bonjour Uriel !

  • Speaker #2

    Bonjour !

  • Speaker #1

    Merci d'avoir accepté cette rencontre. Et si tu devais te présenter sans parler de ton métier ? ou de tes projets, juste à travers ce qui te fait vibrer, comment tu te décrirais ?

  • Speaker #2

    Alors, je me décrirais comme une personne profondément animée par la diversité, la diversité à tous les niveaux, que ce soit au niveau des populations, des paysages, la diversité culturelle, sociale, mais aussi artistique, des musiques aussi. C'est vraiment ça qui me fait vibrer. Après, je dirais aussi que je suis une personne à la fois très curieuse, touche à tout, mais qui au fil des années a quand même conservé quelques chouchous dans mes passions, parce que je suis aussi quelqu'un de passionné, et qui sont le vélo, la danse libre, la musique, la photographie, l'écriture, la littérature, donc ça fait quand même pas mal de choses. Donc je ne m'ennuie pas, je ne m'ennuie jamais, et j'ai même du mal à me poser, donc c'est... J'aimerais pouvoir me poser un peu plus, mais voilà, pour dresser un petit tableau.

  • Speaker #1

    Tu sais quoi la danse libre ?

  • Speaker #2

    La danse libre ?

  • Speaker #1

    C'est pas une danse de forêt ?

  • Speaker #2

    Non. Non, non, je danse toute seule dans le sens où il n'y a pas de code.

  • Speaker #1

    Libre expression.

  • Speaker #2

    Libre expression, mais aussi parfois il m'arrive d'aller à des ecstatic dance. Ce sont des événements organisés par un ou une DJ en fait, mais qui animent cet événement. Donc ça peut durer 2-3 heures. peut-être parfois plus. L'idée, c'est d'avoir de danser durant ton trans. Voilà. Mais même moi, quand je danse toute seule, je suis aussi en trans.

  • Speaker #1

    C'est d'aller chercher cette trans par le mouvement.

  • Speaker #2

    Oui. Par le mouvement et le rythme. Parce que j'avoue que c'est quand même beaucoup associé à la musique.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #2

    Étant très sensible à la musique, c'est vraiment dans ces musiques ensemble.

  • Speaker #1

    J'avais déjà entendu le mot. Oui. Mais je n'avais jamais cherché ce que ça signifiait. On va remonter un petit peu dans ton histoire, ton enfance. Quel ado tu étais ? Quand tu avais une quinzaine d'années.

  • Speaker #2

    Alors, eh bien, ce n'est pas très drôle, en fait. J'étais une ado dépressive.

  • Speaker #1

    D'accord. Donc, aujourd'hui, très souriante, comme quoi on peut tout transformer.

  • Speaker #2

    Mais enfin, avant, par contre, j'étais une enfant joyeuse. Mais ça a basculé au lycée.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #2

    Voilà. Et donc,

  • Speaker #1

    tu as eu une période un peu plus…

  • Speaker #2

    Un peu noire.

  • Speaker #1

    Oui. Gothique ou pas gothique ? Non,

  • Speaker #2

    pas gothique. Non, non. Ce n'est pas une période que j'ai… Je ne garde pas un super souvenir, non.

  • Speaker #1

    Tu ne retournerais pas avec plaisir ?

  • Speaker #2

    Non, non, non.

  • Speaker #1

    Et à l'école, ça se passait comment ?

  • Speaker #2

    Ça allait, je m'accrochais malgré tout, je m'accrochais, mais bon, j'étais ni bonne ni nulle. Je m'accrochais pour tenir le coup, mais j'avoue que non, je ne me sentais pas spécialement à ma place en fait. Et c'est vrai que c'est à partir du moment où je suis sortie du lycée, où j'ai commencé des études en sociologie, où là j'ai trouvé vraiment ma place et là d'un coup j'ai eu des bonnes notes, c'est bizarre, des vraies bonnes notes. Après je faisais quand même des choses qui m'aimaient. qui me plaisaient, notamment l'apprentissage des langues. Là, j'étais douée, ça allait.

  • Speaker #1

    Ce n'était pas une chouette période où tu t'es restée à ta place. En 2021, on t'a diagnostiqué un cancer colorectal. Ça a marqué un tournant majeur dans ton parcours. À quel moment tu as ressenti le besoin de transformer cette épreuve en un projet à travers ton podcast L'écho des papilles ?

  • Speaker #2

    Eh bien, il y a un an, en mars, j'ai été à l'hôpital puisqu'on a dû m'enlever un nodule au foie. par radiofréquence. Et puis, je me souviens qu'à ce moment-là, je cherchais déjà un moyen de faire quelque chose pour les autres malades. Ça faisait plusieurs fois que j'avais des résultats qui étaient très bons. Ce petit nodule au foie, il a dû être enlevé l'année précédente et il n'était pas visible le jour où il devait me l'enlever. Quand on a vu lors de l'examen ultérieur qu'il était là, on m'a programmé cette opération. Mais mes résultats étaient quand même très bons. Et donc, comme je voyais que les récidives cessaient, je me suis dit que si ça continuait d'aller dans ce bon sens-là, il fallait que je fasse quelque chose pour remercier, je ne sais pas, pour remercier la vie. Je ne savais pas encore comment ni quoi. Et c'est venu dans la nuit qui a suivi cette petite intervention où ça m'est venu d'un coup. Je me suis dit, ah mais voilà, moi je travaillais déjà dans l'audio. Je connais des récits de vie, recueil de témoignages, c'est ma spécialité. Pourquoi pas faire ça sous cette forme-là ? Aller recueillir des témoignages de personnes qui, comme moi, ont fait de la maladie une force. C'est venu à ce moment-là, un peu comme une illumination dans mon lit d'hôpital.

  • Speaker #1

    C'était vraiment une façon pour toi de remercier l'univers ? Oui. sorti, même si tu es toujours en rémission, je pense qu'on dit ça de cette manière.

  • Speaker #2

    On dit ça de cette manière, mais cela dit, mon oncologue ne m'a toujours pas écrit que j'étais en rémission. Elle attend mes prochains examens de contrôle à la fin du mois, pour être sûre. Pour l'instant, oui.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #2

    mais rémission ne veut pas dire guérison. D'accord. Voilà.

  • Speaker #1

    Et c'est quoi la différence entre rémission et guérison ?

  • Speaker #2

    La rémission, il y a un risque de récidive qui est quand même plus important. On parle de guérison souvent après 5 ans sans rien, sans aucune rétine. Les oncologues supposent qu'il y a moins de cellules cancéreuses à se balader dans le corps, donc il y a moins de risque de réveiller la bête après 5 ans. Mais ça peut toujours arriver, mais c'est moins fréquent. Tandis que quand c'est proche, le risque est plus élevé. En gros, tu es endormi, mais ça peut se réveiller à tout moment.

  • Speaker #1

    C'est la salle d'attente de la guérison. C'est ça. Et donc, comment est née ton idée de podcast itinérant ? Parce que ton idée de podcast est née de cette situation-là. Mais le podcast itinérant, le fait de voyager en vélo et en camion bleu ?

  • Speaker #2

    C'est venu naturellement parce que je faisais déjà de voyages au long cours à vélo. Et en fait, comme je ne veux pas renoncer ni à l'un ni à l'autre, c'est une manière d'allier à la fois ce plaisir que j'ai d'être sur mon vélo et de recueillir des témoignages. En fait, je fais les deux en même temps. Tout simplement. C'était juste naturel, en fait. Juste évident.

  • Speaker #1

    Et quand tu t'es lancée, c'était quoi ta plus grande peur ?

  • Speaker #2

    Je n'avais pas de peur. C'est maintenant la peur. Ah, c'est fou ! Non, parce que j'avais confiance. Je connaissais déjà le métier, que j'avais l'habitude de recueillir des témoignages. Donc, ça ne me faisait pas peur du tout. Par contre, c'est maintenant, au moment de le sortir, que j'ai peur parce que la différence... c'est que là je m'expose parce qu'avant je me débrouillais toujours pour qu'on n'entende pas ma voix, j'utilisais que les extraits dans le cadre de mes créations là par contre je suis dedans et je vois bien que même si j'ai aussi l'habitude d'écrire des textes qui ont été lus dans des journaux etc, c'est pas la même chose à l'écrit, je trouve qu'à l'oral notre voix en est beaucoup plus mise à nu et là au moment où je suis prête à le sortir, là je vois bien je recommence sans arrêt, je me réenregistre mon jingle, mon podcast zéro je... Je le refais sans cesse parce que j'ai ce souci de perfection qui me rattrape.

  • Speaker #1

    Et comment tu fais pour dépasser ça alors ? Si tu y arrives.

  • Speaker #2

    Si je n'y arrive pas. Non, c'est vraiment une lutte en fait. Comment je fais ? Comme on disait tout à l'heure, à la fois continuer à faire de l'activité physique, de faire de la cohérence cardiaque pour gérer mon stress. Mais là, c'est plutôt quand j'arrive à un moment, à un stade où je suis trop angoissée, je me dis bon, là, il faut lâcher. Il faut arrêter. C'est plus comme un espèce de réveil mental où je me dis, ça suffit, c'est pas grave. Qui est-ce qui t'attend là ? Par exemple, j'ai décalé la date de sortie de mon podcast. Alors c'est vrai que j'ai relativisé. Je me suis dit, mais en fait, personne ne t'attend réellement. Ok, je l'ai annoncé dans les médias, mais c'est vrai, je ne suis pas une star, je ne suis pas connue. Donc j'essaie de relativiser.

  • Speaker #1

    C'est de remettre l'Église au centre du village et de se dire, bon, les gens vont me pardonner, ne vont pas se soucier de cette lenteur et plutôt, à l'inverse, se... voir qu'il y a ce lâcher-prise et ce besoin de qualité et d'authenticité derrière cette lenteur.

  • Speaker #2

    Tout à fait. Et d'ailleurs, je l'ai vu le jour où j'avais prévu de sortir mon podcast, c'était le 20 mars. Pour moi, c'était une date très bien choisie. Je voulais que ça tombe le jour du printemps. Et ça allait avec mon podcast qui est la renaissance comme le printemps. C'était aussi parce que c'était les quatre ans de mon diagnostic de cancer. Et ça tombait pendant le mois mars bleu, le mois de prévention, de sensibilisation au cancer colorectal. Je voulais absolument que ça sorte ce jour-là. Et puis, j'ai fait un post pour annoncer, notamment à tous ceux qui ont contribué à ma cagnotte participative que j'ai mise en place pour m'aider à lancer ce podcast, qu'il n'allait pas sortir ce jour-là. Mais je l'ai dit en expliquant que je n'avais pas envie de répondre à cette pression de la société qui dit qu'il y a une date limite, il faut toujours des deadlines, des échéances, etc. Et si je me pose la question, est-ce que c'est important ? Non, ce n'est pas important, ce n'est pas grave. Le printemps dure longtemps et ce n'est pas grave si ce n'est pas le jour même. Il m'a fallu quand même plusieurs jours avant d'arriver à cette décision. Pour moi, ce n'était pas facile parce que la pression vient de la société, mais aussi de moi-même. Mais ça ne vient pas de nulle part si on se met la pression soi-même. Et contre toute attente, j'ai vu que ce poste était très apprécié. Les gens, je pense, se sont reconnus.

  • Speaker #1

    Je l'ai beaucoup aimé moi aussi. C'était avec un très beau bouquet de fleurs tendu. Oui. Et je trouvais ce poste magnifique. Et en même temps, il est... tellement rassurant. C'est aussi de se dire « On relativise. » Et ce n'est pas pour autant que tu es en échec, ce n'est pas pour autant que tu es nu que tu n'y arriveras pas.

  • Speaker #2

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Et d'aller trouver et de respecter son équilibre, est-ce que tu penses que ça amène aussi beaucoup plus de profondeur, de richesse à ton projet ?

  • Speaker #2

    Oui, je pense en effet. Le mot est juste, c'est respecter son équilibre. On est tous en équilibre. Mais là, j'ai un nouvel équilibre à trouver depuis ma maladie. Je ne peux plus travailler à temps plein. Parce que je dois m'occuper de ma santé en premier. Et en effet, je pense que c'est ça qui touche les gens. Ça parle à tout le monde parce qu'il y a plein de gens qui ne le font pas. Ils aimeraient, mais ils ne trouvent pas forcément...

  • Speaker #1

    Et à partir du moment où ce que l'on fait n'est pas parfait, surtout lorsqu'on se fixe un objectif et qu'on ne l'atteint pas en temps voulu, on a l'impression d'être ce mouton noir qui n'y arrive pas comparé au reste du monde qui y arrive très bien. Mais finalement, quand tu regardes un peu et que tu grattes le vernis... Tu te rends compte que beaucoup de personnes se sont fixées un objectif, parce que c'est très bien de se fixer un objectif, mais finalement, beaucoup de personnes subiront des détours. Et je pense que, justement, ceux qui arrivent au bout du chemin, c'est les personnes qui acceptent ce détour. Et en plus, le meilleur, c'est de prendre du plaisir aussi dans ce chemin. Oui,

  • Speaker #2

    c'est ça. Exactement. Parce que moi, j'en ai arrivé à un moment où je n'étais plus du plaisir, parce qu'il fallait absolument être en temps et en heure. Et du coup, c'est quoi le sens ?

  • Speaker #1

    Voilà, tu as tout dit. C'est le sens et le plaisir dans ce que tu fais. Ça n'a plus d'importance. C'est comme le randonneur qui va monter en haut de la montagne pour seulement aller toucher le drapeau au sommet.

  • Speaker #2

    Tout à fait. C'est le voyage qui compte, la route qui compte. Ce n'est pas forcément la destination, comme on dit.

  • Speaker #1

    Bien sûr, oui. Et il le fait parce qu'il aime marcher, parce qu'il aime cette sensation d'arriver jusqu'en haut, certes, mais d'essavorer ce parcours.

  • Speaker #2

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu penses que la maladie, ça t'a fait justement prendre conscience que la santé, le corps est en haut de la pyramide.

  • Speaker #2

    Oh que oui ! Et maintenant, c'est ma boussole. Quand je vois que là, je retombe dans les travers d'avant, je mets un peu trop de temps encore à mon goût avant d'en prendre conscience et puis de dire stop. Mais beaucoup plus qu'avant, il y a le drapeau orange qui arrive, même rouge. Non, là, ça va pas. Tu retombes dans les travers d'avant parce qu'avant, j'étais quand même une work addict. Et je pense que je me suis vraiment, vraiment épuisée dans le travail. Je suis passionnée aussi, en même temps, mais je me mets cette pression, ce perfectionnisme, etc. Mais aujourd'hui, je sais que c'est ma santé la priorité. Tant pis pour le reste, même si c'est dur d'appuyer sur la pédale de frein. Je sais que le stress, c'est un facteur qui contribue à développer tout un tas de maladies. Donc, je veux préserver ma santé.

  • Speaker #1

    Lorsqu'on arrive au bout du chemin, on a perdu beaucoup de choses. Si on n'a pas apprécié le paysage. On reste quoi ?

  • Speaker #2

    Ben oui, c'est ça.

  • Speaker #1

    Et j'ai bien aimé un post qui parlait de ça. C'était un moine, je ne sais pas, peut-être que tu l'as vu. qui disait « Aujourd'hui, vous avez mille problèmes, mais le jour où vous serez malade, vous n'aurez plus qu'un problème. »

  • Speaker #2

    Ah oui !

  • Speaker #1

    Et c'est ça qu'il faut mettre en priorité, même si c'est difficile de le faire lorsqu'on n'a pas traversé la maladie. On se dit « Oh, ça va aller ! »

  • Speaker #2

    Oui, tout à fait. Oui, oui, ça va passer. Ça va passer encore cette fois-ci.

  • Speaker #1

    Et ce qui est rassurant aussi, c'est que tu l'as traversé, et tu l'as traversé un coup. Toi, même avec ce parcours, tu as encore du mal, parfois, à ne pas retomber dans ces vieux travers.

  • Speaker #2

    Je suis sortie des traitements. Je suis en train de relancer un nouveau projet qui demande beaucoup d'investissement. Mais je pense que j'étais moins comme ça quand j'étais encore en traitement. J'ai aussi une pression financière qui fait que je suis obligée de me remettre, mine de rien. C'est ça aussi. Je pourrais faire ce projet-là, mais tranquillou, prendre vraiment plus le temps, me dire que ce n'est pas grave, que je n'ai pas besoin d'argent. Oui, non. Ça change tout.

  • Speaker #1

    C'est vrai.

  • Speaker #2

    Oui.

  • Speaker #1

    C'est le premier facteur de stress, bien sûr. Tu recueilles les récits de personnes touchées par la maladie à travers ton podcast L'écho des papillons. Qu'est-ce qui t'a vraiment motivée à rassembler ces histoires ?

  • Speaker #2

    L'espoir. L'espoir, je précise que ce sont des témoignages de personnes qui sont soit en traitement ou en rémission, mais qui ont fait de la maladie une force, donc résilient. Je ne veux pas plomber les autres malades, le contenu. de ces témoignages se veut être positif, même si ça reste une épreuve, même s'il y a des moments évidemment qui ont été douloureux pour ces personnes. C'est montrer qu'il y a, malgré toutes les difficultés de cette maladie, plein de choses possibles, il y a une vie pendant un cancer et après un cancer. Et qu'on est tous capables d'entamer un processus de résilience, même si on y va à son rythme. Moi, je n'ai pas été résiliente du jour au lendemain. C'est un processus qui peut être long, plus ou moins facile selon les personnes. Ça dépend aussi énormément de notre entourage. Ce qu'appelle Boris Cyrulnik, le célèbre neuropsychiatre, le père de la résilience, ce qu'il appelle des tuteurs de résilience, des personnes qui vraiment nous accompagnent, nous soutiennent, sans forcément nous donner des conseils, mais qui sont là, près de nous, juste nous écouter, qui nous entourent de leur chaleur et de leur bienveillance. Des personnes qui peuvent nous créer un déclic, c'est hyper important de ne pas rester isolé. Alors je m'égare un peu.

  • Speaker #1

    Tuteur de résilience, mais c'est merveilleux ça !

  • Speaker #2

    Oui ! Tuteur de résilience, c'est ça. Ça peut être un médecin qui va t'apporter plein de super... Je pense à ça parce que ça fait partie d'un témoignage d'une personne qui a eu un cancer, parmi celles que j'ai interviewées. Et c'est son médecin qui lui a apporté beaucoup, énormément de choses qui l'ont vraiment aidé à avancer dans son parcours. Ça peut être un sort de qui ? Son frère, sa sœur, une amie, un inconnu avec qui on va discuter dans une salle d'attente.

  • Speaker #1

    Est-ce que créer ce podcast pour aider les autres à ta manière te donne une connexion ? De toucher du doigt quelque chose qui est plus grand que toi, qui fait que tu te sens connecté aux autres. Est-ce que ça, ça nourrit ce parcours de guérison que tu es occupé de traverser ?

  • Speaker #2

    Oui, ça répond à une mission que je me suis fixée. C'est une manière, comme je disais tout à l'heure, pour moi de remercier la vie pour le cadeau qu'elle m'a fait, parce que je considère quand même que cette maladie... et comme un cadeau emballé parce que j'ai quand même depuis vécu énormément de très très belles choses malgré tout et de remercier le fait que je sois toujours en vie encore aujourd'hui et que chaque mois, chaque année qui passe, c'est un merveilleux cadeau. C'est de boucler la boucle en allant aider les autres à ma manière, à moi, avec ce que je sais faire. Je pense qu'il y a quelque chose d'un peu spirituel, j'ai l'impression de nourrir les autres comme moi. J'ai pu être nourrie par d'autres personnes qui m'ont apporté de l'espoir grâce à leurs livres, à leurs travaux, à des youtubeurs, des podcasts. Enfin, voilà, des choses qui m'ont été d'un soutien énorme pour avoir l'espoir. Et pour moi, c'est tellement important. Si on n'a plus l'espoir, en fait, il n'y a plus rien. Bien sûr. Il n'y a plus rien du tout. J'ajoute que d'aller à la rencontre de ces personnes malades, ça a été à chaque fois des rencontres très fortes. Parce qu'on se comprend, on partage la même chose. Donc, c'est très humanisant. Il y a... Il y a quelque chose de beau dans ces rencontres, je trouve.

  • Speaker #1

    Et tu te sens moins seule aussi dans ce cas.

  • Speaker #2

    On se sent moins seule, oui tout à fait.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'il y a eu des moments où tu t'es dit « j'y arriverai pas » ? Et qu'est-ce qui t'a donné envie de continuer malgré tout ?

  • Speaker #2

    Alors oui, il y a eu récemment un moment où je me suis dit « pas, j'y arriverai pas, mais ça me demande trop d'énergie » . et où je me suis dit mais là il faut que je préserve ma santé, attention d'enlever, donc c'est plus dans ce sens-là, comme j'ai rencontré pas mal de problèmes techniques que toutes les personnes qui travaillent dans l'audio, qui font des podcasts, qui connaissent à un moment donné ou un autre. Donc ça, plus d'autres petits soucis, je me suis posé la question, et qu'est-ce qui m'a motivée à continuer ? Eh bien, je me suis dit je n'ai pas fait tout ce chemin pour rien. Et puis c'était de répondre à ma mission première. Voilà, c'est ça qui m'a poussée à continuer. J'ai eu un moment de flottement, ça peut arriver, des moments de doute. On remet les choses en question.

  • Speaker #1

    Et quel impact tu espères avoir sur ceux qui écouteront ton podcast et sur toi-même aussi ?

  • Speaker #2

    Donner de l'espoir aux gens en fait.

  • Speaker #1

    Et je suis totalement d'accord que l'espoir, c'est le premier ingrédient, c'est la base. Ça, tu ne fais rien.

  • Speaker #2

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Et ça, c'est primordial pour remettre cette étincelle qui va faire que les gens se battent, et que les gens continuent d'y croire.

  • Speaker #2

    Montrer que c'est possible et les inviter à faire ne serait-ce qu'un petit pas en avant, se remettre en mouvement. Chacun à son rythme. Je sais que ça peut faire peur à certaines personnes, trop fatiguées. Quand on est en traitement, on a l'impression que c'est une montagne. On se dit mais comment font ces personnes pour faire tous ces exploits ? Il n'y a pas besoin de faire des exploits. Il s'agit juste, quand je dis se remettre en mouvement, ça va être juste aller faire une petite balade déjà, juste marcher, faire quelques pas. Si on est trop fatigué pour faire de l'activité physique, peut-être danser un peu chez soi, juste à son rythme. Et ainsi de suite, petit à petit. Et c'est ça, plus ça, plus ça, qui fait qu'à un moment donné, on arrive à avancer.

  • Speaker #1

    Protéger des tout petits pas. Oui. Et pour la saison 2 de L'écho des papillons, ton podcast, dans quelques semaines, tu vas faire un grand voyage, donc un voyage en vélo, un voyage de 3000 kilomètres à travers la France. Pourquoi tu as choisi ce défi ? Et surtout, est-ce que c'est une quête personnelle ou une manière de transmettre un message aux autres ?

  • Speaker #2

    C'est sur mon vélo que je trouve ma place dans ce monde. J'ai déjà fait plusieurs voyages longs cours à vélo, tout en étant soit en cours de traitement ou juste après la fin de mes traitements. Le vélo a été ma bouée de sauvetage, mon équilibre à la fois mental et physique, mon bien-être à tous niveaux. J'ai vraiment trouvé ma place sur ce vélo, alors que rien ne me prédisposait à aimer le vélo. Parce qu'avant, je n'aimais pas le vélo.

  • Speaker #1

    Comment tu trouves la force de pédaler malgré tout ? Tu la trouves où cette force ?

  • Speaker #2

    Alors maintenant, on me dit que je fais de l'activité physique tous les jours, donc ce n'est pas difficile à ce niveau-là pour moi. Pendant que j'étais en traitement, je ne me posais pas la question dans ces termes, parce qu'en fait, ça me faisait tellement de bien que je n'ai jamais eu la sensation de me faire violence. Pour moi, c'était juste presque une évidence. Je ne sais pas comment dire. C'est comme quand on me dit « tu es courageuse » . En fait, je ne me sens pas courageuse. Je fais juste ce qui me semble être bien pour moi. Donc pour d'autres personnes, faire du vélo ou faire ce que j'ai fait, ça va sembler énorme. Mais comme moi, ça va me sembler énorme si cette personne fait autre chose que je suis capable de faire. Ce qui compte, c'est d'être à sa place.

  • Speaker #1

    Oui, t'as tout dit.

  • Speaker #2

    Voilà, et je pense que là, c'est ma place. Ce n'est pas un effort pour moi, c'est que du plaisir, que du bonheur. Même si, ok, il y a des moments où ça peut être plus dur que d'autres, des situations un peu galères, ok, bien sûr, mais c'est la vie, ça.

  • Speaker #1

    Est-ce que c'est une manière de transmettre un message aux autres ? Oui,

  • Speaker #2

    si on peut réaliser ses rêves, parce que moi, mon rêve de voyage est longtemps mis en sourdine. Depuis que je suis malade, je n'ai jamais autant voyagé. L'activité physique est super importante quand on a un cancer. Ça aide à mieux supporter les effets secondaires, à les réduire. Ça aide à se remettre plus vite d'une opération, à éviter les récidives. C'est considéré comme un véritable médicament. Et ça aide bien sûr pour le moral, pour le mental. Donc c'est inviter les gens à faire un peu l'activité physique. Et c'est aussi l'idée de se mettre en mouvement, comme je disais tout à l'heure. Parce que souvent, quand on a un cancer, entre les opérations, les effets secondaires des chimios ou des radiothérapies, on peut se dire je reste chez moi parce que j'ai trop mal, je suis trop fatiguée, etc. Et même après, quand on est en rémission ou en guéris, souvent on a des handicaps que les autres ne perçoivent pas. Il y en a qui peuvent te dire, mais ça va maintenant, tu es guéri, tu n'es plus malade. Mais en fait, on garde des séquelles, mais qui ne se voient pas forcément. Moi, par exemple, j'en ai lié à l'ablation de mon orectome et d'une partie de mon colon. Donc, ça me pose des soucis au quotidien pour aller aux toilettes, par exemple. Il y en a qui ont une poche. les douleurs liées à l'hormonothérapie suite à un cancer du sein, ça ne se voit pas forcément. Le message que je veux faire passer, c'est qu'on peut faire des choses, mais ça demande d'aller à son rythme et de s'adapter au contexte, à notre situation, à nos contraintes.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu penses que tu es sur la voie de cette acceptation ou c'est encore difficile ?

  • Speaker #2

    Ça dépend dans quel domaine.

  • Speaker #1

    Dans les limitations que tu peux ressentir suite aux traites ?

  • Speaker #2

    Encore une fois, oui et non, parce que je sais que ça a un impact sur mon sommeil, par exemple. Ça veut dire aussi que si je veux m'écouter, aller à mon rythme, je ne peux plus travailler à temps plein. Ça veut dire réduire la quantité d'activités que l'on peut faire au quotidien et que je ne peux plus faire comme avant. Et ça, j'ai du mal, je suis un peu frustrée. Donc, je me retrouve vite dans cette dualité. Je veux faire plus et je ne peux pas. Donc, il y a des jours où j'y arrive, je l'accepte. Il y a des moments où je l'accepte moins.

  • Speaker #1

    Tu as réussi à récolter environ 3000 euros. pour ton projet, alors c'est vraiment impressionnant, sans avoir une grande communauté en ligne. Comment tu as fait pour fédérer autant de personnes autour de ton projet ?

  • Speaker #2

    J'avais quand même l'avantage, même si je n'ai pas un énorme réseau, d'être suivie depuis mes derniers voyages à vélo par une petite communauté, notamment sur Facebook. Je crois que déjà, ça, ça m'a aidée parce que c'est des gens qui aiment me suivre dans les voyages.

  • Speaker #1

    Oui, j'ai une communauté assez engagée à chaque fois que tu publies un post. Et sur Facebook, ça a été compliqué avant d'avoir une petite audience. Moi, j'ai créé une page il n'y a pas longtemps et je trouve que c'est devenu difficile d'atteindre une... Une audience avec les postes qu'on publie ?

  • Speaker #2

    En fait, ça dépend de ce que tu publies.

  • Speaker #1

    Je n'ai pas de bon poste !

  • Speaker #2

    Un truc que j'ai constaté, on peut partager des choses intéressantes, mais j'ai vraiment remarqué que si je ne mettais pas ma trogne en photo, ça marchait beaucoup moins.

  • Speaker #1

    Ça humanise vraiment.

  • Speaker #2

    Donc ça, je l'ai vraiment constaté. Donc en fait, soit tu te fais des vidéos, tu parles à ça, je l'ai arrêté de le faire récemment, mais soit au moins une photo. Sinon, ce qui me plaisait pas mal, c'était mes photos de voyage. Les gens aiment rêver, en fait. C'est vrai. À accompagner de textes. Ou quand je publie des trucs, on vient avec le cancer, qui ne parle pas de moi. Alors là, c'est bizarre. Ça fait peur aux gens, je pense, tout simplement. Ils n'ont pas envie d'entendre parler de ça.

  • Speaker #1

    Je pense qu'on a assez de news négatives. C'est pour ça que c'est bien de le relier à ta propre histoire et à ce que toi, tu vois à travers ta propre expérience. Ça s'appelle le storytelling. Partir de ton parcours, de ton histoire et humaniser ce que tu fais. Et tu l'as ouvert quand tu n'as pas fait Facebook ?

  • Speaker #2

    Ça fait longtemps.

  • Speaker #1

    Mais tu ne l'utilisais peut-être pas de la même manière au début ?

  • Speaker #2

    Non, Je l'utilise vraiment comme ça depuis que j'ai commencé mes voyages à vélo en 2022.

  • Speaker #1

    À travers ton parcours et ton podcast, L'écho des papillons, tu portes un message puissant sur la résilience, la santé globale et la connexion entre le corps et l'esprit. Alors s'il y avait une chose que les auditeurs devraient retenir de ton parcours et de ton message, ce serait quoi ?

  • Speaker #2

    Ce serait d'être acteur de sa santé. Dans le sens où au début, quand j'ai appris que j'étais malade, je m'en suis remis entièrement à mon oncologue, protocole. Après, je faisais des petites choses en plus, mais je faisais confiance absolue. Et petit à petit, j'ai compris que le cancer étant une maladie plurifactorielle, il fallait apporter des réponses plurielles. Et que ça passait par, comme tu disais, la sphère physique, mentale, émotionnelle. spirituelle, donc il faut utiliser les traitements conventionnels, que sont la chimio, les opérations, etc. C'est important mais ajouter autre chose. Il faut soi-même entamer une démarche de recherche pour voir qu'est-ce qui peut être en complément, qu'est-ce qui peut nous aider. C'est toutes ces petites choses mises bout à bout qui peuvent vraiment faire la différence que ce soit pour nous aider à être au moins en rémission durable, si ce n'est en guérison, mais aussi mieux vivre la maladie.

  • Speaker #1

    Et pour les gens qui n'ont pas traversé la maladie, qu'est-ce que tu aurais envie de leur dire ? Qu'est-ce que tu as retenu de ton parcours vers la guérison ? Si tu pouvais revenir en arrière avec la conscience que tu as acquise aujourd'hui.

  • Speaker #2

    Oui.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que tu te dirais, tiens, par exemple, à toi il y a cinq ans ?

  • Speaker #2

    Bonne question. Je leur dirais, comme je me dirais, va à ton rythme. Va à ton rythme, n'écoute pas la société, écoute-toi, écoute tes besoins. avant ceux des autres, même si ça ne veut pas dire qu'il faut devenir totalement égoïste. Mais d'abord, je pense que c'est essentiel. Parce que si on n'écoute pas ses besoins, forcément, ça a des répercussions sur soi-même et sur les autres aussi, à un moment donné ou à un autre. C'est limite, parce qu'au final, ça ne peut être que bénéfique. Je pense que le corps, il sait quand on ne l'écoute pas. Moi, je crois que je ne l'ai pas assez écouté. Donc, je pense que je dirais ça, essayer d'être plus à l'écoute de son corps. Il ne nous envoie pas des petits messages pour rien. Et à arrêter de mettre ça sous le tapis et de dire « tais-toi » . Tout est important en effet, pas juste l'intellect, le mental. Ce qu'on disait tout à l'heure, on est toujours dans la course et on se dit « c'est pas grave, plus tard, là je peux pas, c'est pas possible » .

  • Speaker #1

    La fameuse roue du hamster. Même si on s'en sort, même si on traverse quelque chose qui nous apporte cette clairvoyance dont tu fais preuve, on va toujours à un moment donné se faire entraîner dans cette roue. Et l'équilibre se trouve aussi dans l'indulgence que l'on a en soi. Oui. À partir du moment où on se voit partir un peu en freestyle, moi, j'aime pas tout ça comme ça. Et de se dire, OK, bon, là, t'as un peu foiré. Reviens en arrière. Et puis, c'est aussi ça, prendre son temps.

  • Speaker #2

    Oui, tout à fait.

  • Speaker #1

    C'est d'abord revenir en arrière et de dire, OK, bon, c'est pas grave. Comme tu pourrais le dire à tes propres enfants.

  • Speaker #2

    Oui, je ferai mieux la prochaine fois.

  • Speaker #1

    Voilà.

  • Speaker #2

    C'est ça, exactement. J'ajouterais quand même aussi, si j'avais une autre chose à dire, si j'ai le droit, ne repousse pas, réalise tes rêves et n'attends pas la retraite. Déjà, avant d'être malade, je me disais, je ne veux pas attendre la retraite pour voyager. Je ne veux pas. J'étais d'ailleurs en train de préparer ces voyages avant mon diagnostic. Et finalement, ça m'a rattrapée. C'était déjà presque trop tard, entre guillemets. Bon, je le fais maintenant, mais parfois, ce n'est pas possible. Donc, ne pas attendre, ne pas attendre de se dire, oui, quand j'aurai plus de boulot et tout. Non. commence à poser une pierre et vas-y.

  • Speaker #1

    Même s'il faut vivre ses rêves en miniature, peu qu'importe. Après, tu pourras peut-être aller rencontrer d'autres expériences qui te feront grandir et approcher et toucher du doigt ton rêve.

  • Speaker #2

    C'est ça. Tu n'as pas tout le matou pour partir à vélo. Espéra, tu pars avec ce que tu peux. Quand j'ai fait mon voyage jusqu'au Maroc à vélo, j'avais des sacoches d'équipe, des sacoches neuves, mais il me manquait une grosse pour mettre derrière. J'ai mis un sac à dos. que je faisais tenir avec des tendeurs. Alors, c'était bien galère quand même. Tous les jours, il faudrait refaire son sac. Mais j'ai fait avec un sac à dos sur le porte-bagages. On fait l'explos.

  • Speaker #1

    Bien sûr. Ça nous amène à notre petit rituel de fin. C'est le rituel que je fais avec chaque invité. Alors, cette fiole remplie de poudre dorée que je vais te donner maintenant.

  • Speaker #2

    Oui. Elle est jolie.

  • Speaker #1

    Alors, elle représente la magie de transformation. Celle qui permet de sublimer les épreuves en quelque chose de précieux. Aujourd'hui, elle est entre tes mains. Elle a le pouvoir d'exaucer trois de tes souhaits, sans aucune limite. Alors, si tout était possible, quels seraient tes trois vœux ?

  • Speaker #2

    Bon, le premier vœu, évidemment, ce serait d'être guéri, de ne plus avoir cette épée de Damoclès au-dessus de ma tête. Mais plus largement, ce serait évidemment, bien sûr, qu'on trouve les moyens de guérir tous les cancers. Mais surtout ! Qu'on arrête de rendre les gens malades, en fait. C'est-à-dire qu'on arrête de marcher sur la tête en privilégiant la finance, l'industrie agroalimentaire avec des aliments ultra transformés qui nous rendent vraiment malades. Je suis une grande idéaliste.

  • Speaker #1

    Il te reste deux ?

  • Speaker #2

    Oui, il me reste deux. Le deuxième rêve n'a rien à voir avec la maladie. Ce serait qu'on puisse tous vivre ensemble dans la paix. C'est un peu bisounours, mais...

  • Speaker #1

    C'est drôle parce qu'il revient tout le temps, celui-là. On pense qu'on est bisounours, mais finalement, on aspire tous à la même chose. C'est incroyable, non ? Ou alors, c'est juste les invités d'History of Alchimist.

  • Speaker #2

    Oui, peut-être, ce que tu ne choisis pas au hasard. Oui, qu'on puisse tous vivre dans le respect des différences des uns des autres, et puis d'arrêter ces guerres, mettre de l'argent dans l'éducation, mettre de l'argent dans le bien-être des gens, parce que finalement, on a au pouvoir des gens qui sont totalement traumatisés, qui deviennent des pervers narcissiques.

  • Speaker #1

    On peut traverser le traumatisme. Traumatisme pour moi il est comme l'argent, ça dépend de la personne que tu es à la base. Si on te donne un million d'euros et que ton cœur est bon, tu en feras quelque chose de bien. Si je donne un million d'euros à quelqu'un à qui le cœur n'est pas bon, il en fera les pires horreurs. Donc c'est exactement la même chose finalement, à partir du moment où on traverse un trauma, trouver un sens plus grand que soi dans ce trauma pour en faire quelque chose de bon pour soi. et pour les autres, ou peut-être que pour soi finalement, mais ça aura quand même un impact positif. Ce sont des traumatisés, mais à mon avis, leur cœur n'était pas très bon de base.

  • Speaker #2

    Alors oui, je ne serais pas tout à fait…

  • Speaker #1

    Et comment tu ajouterais la nuance ?

  • Speaker #2

    La nuance, elle est justement que ces fameux tuteurs de résilience, c'est-à-dire que ces personnes n'ont peut-être pas eu la chance d'avoir un environnement favorable pour réussir à transformer ce trauma en quelque chose de positif.

  • Speaker #1

    Et c'est quoi pour toi un environnement favorable ?

  • Speaker #2

    Ça peut être une histoire de rencontre, ça peut être par exemple ta famille ou l'environnement dans lequel tu as grandi tout petit. Le cerveau d'un enfant est très malléable et tout peut se reconnecter d'une autre manière. Mais pour ça, il faut prendre sa jeune et il faut réussir à trouver ces bonnes personnes qui vont aider.

  • Speaker #1

    Mais alors, ça signifierait que toutes les personnes qui n'ont pas eu ces tuteurs dans l'enfance sont vouées à l'échec ?

  • Speaker #2

    Je ne dis pas qu'elles sont vouées à l'échec, mais c'est plus difficile. Je pense que ça dépend d'où on part et d'où...

  • Speaker #1

    Tu as raison. C'est difficile, mais ce n'est pas impossible.

  • Speaker #2

    Je ne pense pas qu'on soit dès l'enfance quelqu'un qui raisonne des choses positives ou bien l'inverse. Je pense que c'est quelque chose qui se construit au fil des années, dans la petite enfance, avec un nombre de facteurs différents qui vont arriver à l'âge adulte, faire que tu vas être ce que tu es, mais que ce n'est pas une seule chose. Tout peut encore se jouer en fonction de tes rencontres, de ton environnement, qui vont peut-être changer dans la petite enfance.

  • Speaker #1

    D'accord. C'est sûr que ça va être beaucoup plus difficile pour un gamin qui n'a jamais connu l'amour,

  • Speaker #2

    le réel,

  • Speaker #1

    l'amour dans l'enfance.

  • Speaker #2

    Mais ce n'est pas juste.

  • Speaker #1

    Il y en a beaucoup qui n'ont jamais connu l'amour dans l'enfance, qui ont connu la violence, qui ont connu des choses terribles, mais qui sont devenus de très belles personnes. Oui. Et des fois, à l'inverse, il y a des enfants qui ont connu l'amour, qui ont connu ce que c'est d'avoir une famille, des parents, et qui plus tard sont devenus... Je n'aime pas avoir cette vision trop manichéenne de la vie où tu te dis, voilà, c'est soit blanc, soit noir, mais que tu n'es pas devenu de très chouette personne que tu auras envie de fréquenter. Donc, je pense qu'il y a une part de inné. J'ai l'impression qu'on est tous avec une âme qui a déjà des choses en elle.

  • Speaker #2

    Je pense qu'on hérite aussi d'autres générations des choses qu'on ne maîtrise pas.

  • Speaker #1

    Toutes les personnes qui ne sont pas bien nées, qui n'ont jamais connu l'amour dans l'enfance, ne pourraient pas s'en sortir. Tu vois, il y a une sorte de déterminisme.

  • Speaker #2

    Je suis d'accord, mais je dis bien que ça va dépendre quand même de tes rencontres au fil de ta vie. Plus tu vas être jeune, plus ça va être facile, mais après ça peut être encore possible. Bon, clairement, il y en a, ce n'est pas possible. Non, mais c'est vrai, des gens comme Trump, voyons clair, vous ne savez pas, c'est mort.

  • Speaker #1

    Il ne se ferait pas un petit vœu. Qu'est-ce que c'est ton troisième souhait ?

  • Speaker #2

    Ce serait de pouvoir remanger à nouveau tout ce que j'ai même mangé avant. Je rêve de pouvoir manger plein de chocolat.

  • Speaker #1

    Et ça serait quoi le plat qui te fait le plus envie, si tu pouvais manger tout ce que tu voulais ?

  • Speaker #2

    Alors, le pain, beurre, fromage.

  • Speaker #1

    Ah ouais ?

  • Speaker #2

    ça c'est le pain beurre fromage elle n'a pas le droit de prendre la jeûne pour préciser quand même je mange le moins de glucides possible pas de lactose, pas de gluten je jeûne aussi je fais du jeûne intermittent tous les jours c'est quoi le jeûne intermittent ? je fais au minimum un ou deux repas par jour seulement en gros je fais un repos sans manger pendant au moins 16h voire 20 ou 24h donc ce serait manger quand j'en ai envie de voir Comme avant.

  • Speaker #1

    Parce que je peux dire que je t'ai amené une boîte de chocolat, malheureusement.

  • Speaker #2

    Des chocolats belges.

  • Speaker #1

    Ça court.

  • Speaker #2

    Donc, je vais quand même... Je vais en partager et je vais en manger un peu. Mais je ne vais pas tout manger, ni de pouf.

  • Speaker #1

    Voilà.

  • Speaker #2

    Je vais les apprécier, les déguster. Au moins, on déguste.

  • Speaker #1

    En tout cas, un grand merci, Aurélie, pour cet échange. Merci à cet échange, pardon.

  • Speaker #2

    Merci à toi. C'était vraiment un plaisir partagé.

  • Speaker #1

    Merci Aurélien.

  • Speaker #0

    Merci d'avoir écouté cet épisode. Prends quelques secondes, ferme les yeux et respire. Ce que tu viens d'entendre, ce n'est pas juste un témoignage. C'est une preuve que l'impossible peut être sublimé et que l'humain est capable de renaître encore et encore. Alors si cet épisode t'a apporté quelque chose, Partage-le avec quelqu'un qui en a besoin. Et pense à t'abonner pour ne pas manquer les prochains récits d'Alchimiste. Et toi, quelle part de ton histoire peux-tu transformer aujourd'hui ? Si tu veux prolonger la discussion, viens me retrouver sur Instagram sur Histoire d'Alchimiste. Je serai ravie d'échanger avec toi. Et surtout... Souviens-toi, c'est dans tes failles que brille ton éclat le plus précieux. Alors, on se retrouve dans 15 jours pour une nouvelle histoire d'alchimiste.

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