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Histoires d'Alchimistes

3 | Créer pour guérir – BABB : Quand l’art devient une arme de résilience et d’engagement

3 | Créer pour guérir – BABB : Quand l’art devient une arme de résilience et d’engagement

25min |01/04/2025
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25min |01/04/2025
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Description

Quand la justice déçoit et que le corps crie sans être entendu, il ne reste parfois qu’un refuge : créer.
Dans cet extrait bouleversant, B.A.B.B partage le moment où l’art devient une urgence vitale, un moyen de reprendre le pouvoir quand tout semble nous échapper.


🎙️ "À un moment, il faut qu’on fasse quelque chose. Qu’on aide. Qu’on bouge."


Créer n’est plus un simple besoin, mais un acte de résistance.
Les mots deviennent des slogans. Les cicatrices, des images. Les photos, des cris d’amour et de lutte.


Dans cet épisode, on plonge dans :

  • 💔 Ce moment charnière où la douleur intime ne peut plus être tue

  • 🖼️ Comment l’art devient un exutoire quand les institutions déçoivent

  • ✊ Le processus de création comme moyen de guérison et de reconquête de soi

  • 🪧 Les slogans féministes et les pochoirs comme outils de visibilité et de transformation sociale

  • 🎨 L’élan créatif comme réponse instinctive à l’impuissance


Et si ta colère n’était pas une faiblesse, mais un appel à créer ?
Quand les mots ne suffisent plus, l’art prend le relais. Peindre, écrire, coller, photographier… peu importe le médium. Ce qui compte, c’est l’élan.

Parce que faire, c’est déjà transformer.


🧪 À propos de B.A.B.B :
B.A.B.B est un duo d’artistes engagés basé à Douai. À travers leurs pochoirs, photographies et slogans percutants, ils mettent en lumière les réalités qu’on préfère taire : violences faites aux femmes, aux enfants, douleurs invisibles, cicatrices profondes. Leur travail donne une voix à celles qui n’en ont plus — ou pas encore.


📲 Instagram : @histoires_d_alchimistes
🎧 Pour suivre leur univers : @babb.13

🙏 Si cet extrait t’a touché, fais passer l’étincelle.
Une phrase, une image, une voix… peut tout changer.



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur Histoire d'Alchimist, le podcast qui explore comment transformer nos épreuves en tremplin et révèle des parcours de vie où l'impossible s'est teinté d'espoir, où chaque épreuve a laissé une empreinte riche de sens. Je suis Sandra et toutes les deux semaines, je pars à la rencontre d'âmes audacieuses qui ont su transformer leur blessure en force. Et leur histoire. en élan de vie. Parce que peu importe d'où tu viens, peu importe ce que tu as traversé, toi aussi, tu peux réveiller l'alchimiste qui est en toi et faire de ton parcours un moteur de sens, de contribution et de changement. Alors, prépare toi à ressentir, à questionner et à laisser ces histoires souffler sur les braises de ta propre transformation. B.A.B.B. C'est un duo d'artistes engagés qui ont choisi de faire de leur art un espace de résistance face aux violences faites aux femmes et aux enfants. Leur travail, profondément incarné, donne une voix à celles et ceux que l'on préfère bien trop souvent faire taire. Dans cet épisode, il nous montre que l'impulsion de départ peut naître d'une épreuve personnelle. Créer peut devenir un acte de réparation, autant que d'engagement, et que quelques petits rituels peuvent nous aider à canaliser l'émotion, surtout quand l'inspiration Jaillir nos cicatrices, un échange intime, brut et profondément humain. Pour te rappeler qu'on peut transformer le silence en présence et les blessures en œuvres qui parlent fort, réveillent et encouragent le changement. Allez, suis-moi, c'est parti !

  • Speaker #1

    Je retrouve BABB chez eux à Douai.

  • Speaker #0

    Il est 13h30 et nous sommes dans leur atelier entouré de messages forts, de créativité.

  • Speaker #1

    entre pochoirs, bords de peinture et exquises engagées, ils nous ouvrent les portes de leur univers. Merci de me recevoir chez vous.

  • Speaker #0

    Si tu devais te présenter sans parler de ce que tu fais dans la vie, sans parler de ton métier, tu dirais quoi ?

  • Speaker #2

    Alors, moi, j'aurais envie de dire que j'ai un côté hyperactif qui est rattrapé par mon hypersensibilité, qui fait que je commence 500 projets à la minute et que je me remets en question toutes les 10 secondes. Je suis fatiguante, j'en ai conscience, mais je suis aussi très... optimiste sur le monde qui m'entoure et sur le monde de demain. Je suis joyeuse, même si parfois il m'arrive de tomber dans un trou mais je remonte très rapidement à la surface. J'ai sûrement un côté borderline. Je chemine vers une résilience que j'essaie d'atteindre, mais que je n'atteins pas encore. Mais je suis en bonne voie. J'aime la vie, j'aime parfois les gens. Ça m'arrive, même si j'ai toujours du mal à rentrer en contact avec eux. Je pense que c'est ce qui arrive quand on a été blessé au plus profond de son âme. En fait, j'arrive à avoir des relations superficielles avec les gens, mais me sentir bien avec quelqu'un ou m'attacher à quelqu'un, c'est très, très difficile et c'est très rare pour moi.

  • Speaker #3

    Moi, peut-être dire quelques mots. Bon, chiante, oui, mais c'est vrai. Oui, elle est très enthousiaste, pleine d'humour, adorable, au moins avec moi. Elle à une tonne de talents aussi, mais ça, elle ne s'en rend pas compte. Il faut toujours la convaincre, la rassurer. Quelques mots sur moi, quand même. Qu'est-ce que j'aime bien faire ? J'aime construire, prendre le fonctionnement des chaises, j'adore. Je tourne toujours tout à la dérision. Je suis incapable d'être sérieux plus de cinq minutes. Comme disait, je ne sais plus qui les gens sérieux, c'est sérieux. J'étais une pratique en loupette, mais je me soignais. Avec les gens, j'ai du mal. Mais quand ça passe, ça passe. J'ai vraiment mal avec les animaux, avec les poules, les sorts, les chiens, les pieuvres. C'est vrai,

  • Speaker #2

    j'ai des fautes.

  • Speaker #3

    Vous commencez à vivre vraiment, il y a dix ans. parce qu'on veut rencontrer Maxime. Mais avant, c'était les études de la vie, l'anglais chiant. Bon, disons, je me rattrape.

  • Speaker #2

    Bon, si je devais dire un petit mot sur Bella, ça serait chiant, ça je crois que je l'ai déjà dit. Vraiment, je le trouve généreux. Je pense que c'est le problème qualificatif qui me vient à l'esprit quand je pense à lui. C'est assez indéniable. Il donne de sa personne, le genre qu'il aime, et quand il donne, il donne tout. Il ne fait pas semblant, il est sans carapace et sans costume. J'aime cette vulnérabilité.

  • Speaker #1

    Merci, c'était une super présentation. Et avant de trouver votre chemin avec BABB, est-ce que vous avez exploré d'autres voies ?

  • Speaker #3

    Avant BABB, il y a longtemps, dans le travail de l'enseignant, j'essayais de transmettre le plus possible, parce que j'étais aussi un auteur plastique. J'essayais de m'appliquer le plus possible dans le choix des images proposées aux élèves. D'un coup, j'ai trouvé des listes toutes faites pour des sujets. Il faut parler de Bach et de Bicule. J'ai trouvé l'artiste qui me paraissait le plus... plus pertinents, mais des fausses œuvres, tout à moins, parce que je détestais qu'ils puissent apprendre, connaître, aimer et avoir une ouverture d'esprit, c'est le but. J'ai fait un petit emplacement dans la politique municipale, une ville du pas de caleré, bref. J'étais adjoint à la culture, à la communication, pour que tout le monde puisse communiquer, que la culture soit pour tous, partout.

  • Speaker #2

    Alors moi, je me suis aussi engagée avec ma menthe d'enseignante. Je travaillais avec des enfants à bas âge, et c'était vraiment un choix perso. Je voulais bosser avec des petits, dans des milieux difficiles. J'avais envie d'avoir cette impression de servir à quelque chose. C'est pour ça que je me suis engagée dans ce métier. Je voulais transmettre évidemment, mais pas transmettre que des connaissances parce que ça ne se résume pas à ça notre métier. C'était aussi leur transmettre un monde différent par rapport au leur, leur montrer autre chose, qu'il y a des choses autres qui existent. Leur donner de l'espoir, de la joie, leur faire entrevoir que tout est possible en fait, peu importe le milieu d'où on vient et peu importe l'âge finalement. Aujourd'hui, je sens que ma flamme vacille un peu et qu'il est peut-être temps pour moi de prendre un nouveau départ ailleurs. C'est un métier dans lequel on donne beaucoup. On donne énormément de sa personne. Et en fait, il faut toujours être à la pointe parce que les petits qu'on a en face de nous, on leur donne le meilleur de nous. Donc aujourd'hui, j'en suis là. Au tout début,

  • Speaker #0

    vous avez commencé comment avec BABB ? Vous avez créé quoi en premier ?

  • Speaker #2

    Notre travail de départ.

  • Speaker #3

    On pouvait mettre Marilyn Monroe qui était une actrice et Coca-Cola qui était un produit dans le format d'une œuvre d'art. Ça peut être absolument tout. Ça peut être une publicité, ça peut être un morceau de tapis qui est qu'on a retravaillé, ça peut être un maître d'art, ça peut être un graffiti qu'on a récupéré quelque part sur un mur. Et on mange absolument tout ça. Puis après, on est parti sur l'égalité homme-femme. On travaille vraiment à deux. Et ce qui fait que pendant quelques années, on a bossé là-dessus.

  • Speaker #2

    À travers des conches, le essentiel.

  • Speaker #0

    Et le point de départ de votre engagement pour l'égalité homme-femme, Ça a été quoi ?

  • Speaker #2

    C'est des injustices, en fait, liées à la société. Enfin, des injustices de la société qui nous ont fait nous dire qu'à un moment, il fallait peut-être qu'on fasse quelque chose, qu'on mette notre art au service d'une cause.

  • Speaker #0

    Donc, votre engagement a commencé avec l'égalité hommes-femmes et a évolué par la suite pour t'étendre aux violences faites aux femmes et aux enfants. Qu'est-ce qui a motivé cette décision ? Est-ce que ça vient de votre parcours perso ?

  • Speaker #2

    Oui, oui. En fait, c'est l'expérience que j'ai eue un peu plus jeune lors d'une relation qui a motivé ce choix. Alors maintenant, je porte plainte, c'est classé. Et j'ai vraiment un sentiment d'injustice, d'impuissance qu'il faut que je répare toute seule parce que je me rends compte que je ne vais pas être aidée par la justice. Donc, en 2020, il y a un tournant. C'est plus un mec, on s'en prend et je suis face à cette même impuissance. Et donc là, en fait, il faut vraiment qu'on fasse quelque chose. Il faut qu'on aide, il faut que ça bouge. Donc, on se met en quête d'améliorer nos victimes avec la seule chose qu'on sait faire, notre âme.

  • Speaker #1

    Et donc, vous avez fait de cette expérience un moteur. Oui,

  • Speaker #0

    t'as envie de contribuer à ta manière et c'est aussi une manière de se guérir.

  • Speaker #2

    Oui, c'est un espoir, évidemment. Et puis oui, c'est un chemin de guérison. On a beaucoup tâtonné, on a expérimenté plusieurs pistes, supports et on s'est arrêté sur la photographie. On a été de même en plein.

  • Speaker #1

    Donc, c'est un gros démo, démo-choc, démo qui... parlent, des mots qui réveillent, et les prendre en photo ensuite. Comme vous faites encore aujourd'hui, avec toi qui te casses la bouche,

  • Speaker #2

    le visage.

  • Speaker #3

    Le système de collage féministe, un petit peu plus petit, c'est des demi-formes A4, mais cette idée-là est venue vraiment petit à petit. Je suis venu chercher une image de moi, et puis je me suis tombé sur cette vieille couverture qui traînait dans la cave de la maison de location qu'on avait à l'époque, et voilà, on les a encore.

  • Speaker #2

    En octobre 2021, on ouvre notre atelier comme tous les ans. Et là, on les propose au public pour la première fois. Et là, c'est l'analyse de Douai. On nous propose de faire une exposition en novembre de l'année d'après pour la journée en Asiabdentro, la violence faite aux femmes. Et du coup, on ne s'arrêtera jamais, en fait. On a commencé avec une dizaine de photos. Et puis aujourd'hui, on en a plus de 40, je crois. Et puis après, on s'est vraiment centré sur la femme et l'enfant. Voilà.

  • Speaker #1

    Il y a le petit chien qui me coerce.

  • Speaker #2

    C'est un dîner ?

  • Speaker #3

    Elle est bien si gros le chien.

  • Speaker #1

    Elle est bien ? Bien. C'est un dîner.

  • Speaker #0

    Donc si je comprends bien, créer t'aide aussi à t'exprimer et à libérer toutes ces émotions qui viennent des violences que tu as subies.

  • Speaker #2

    Oui, évidemment, ça me met dans la recherche des slogans pour les photos qui m'appartiennent, on va dire, à 90%. Et surtout dans les textes des women, où là, c'est exclusivement moi qui les compose, qui les crée. Au quotidien, je ne ressens pas le besoin de... de m'insurger contre la société, je suis quelqu'un de très pacifiste. Et on me dit souvent que je suis très douce. Ce n'est pas forcément vrai, mais je ressens le besoin d'écrire toujours. D'ailleurs, quand je n'écris pas, Eric me dit « Tu devrais quand même écrire un petit peu parce que je peux devenir vite insupportable. »

  • Speaker #1

    C'est vraiment un exutoire, un apaisement.

  • Speaker #2

    Tout à fait. Oui, oui, oui. Il faut au moins que j'écrive un texte par jour pour me sentir vraiment bien. Parce que sinon, j'ai l'impression d'accumuler, d'accumuler. Et puis, à un moment, ça sort trop long et puis ce n'est pas forcément acceptable pour les gens qui m'écoutent. Alors peut-être que je devrais consulter.

  • Speaker #1

    Est-ce que beaucoup d'autres personnes devraient elles-mêmes écrire ? Je ne sais pas. Est-ce que c'est un état de lâcher prise ? Quand tu fais ces traînes sur le papier, où il y a une recherche. Maintenant, rentrons en jeu.

  • Speaker #3

    Maintenant, rentrons en jeu, déjà. Je me basse sur France Culture. C'est une émission bien promette. Ensuite, je me concentre sur un échauffement d'un main, de la tête. Après, je ne me pense plus à rien. Donc, j'essaie d'avancer l'image.

  • Speaker #1

    Comment votre travail résonne-t-il auprès des survivants de violences ?

  • Speaker #2

    Ça touche forcément. Je pense que ça provoque pas mal d'émotions. Il y en a beaucoup. d'encouragement, de remerciements, de témoignages parfois et c'est vrai que dans ces moments-là, on a vraiment l'impression d'être à notre place et de faire exactement ce pour quoi on est venu ici sur Terre. On habite pleinement la conscience de Monsonart, c'était notre ostéopathe Ausha qui nous avait expliqué ça et c'est vrai que finalement à chaque fois... On est dans l'action, dans cette action, on le ressent pleinement.

  • Speaker #3

    On a fait une exposition il y a quelques temps, on a besoin de l'avocat d'Amiens, et c'est vrai que la maman nous a dit que ça encourage des personnes qui luttent contre ces violences.

  • Speaker #1

    Et peut-être les prochains qui n'osent pas encore lutter, mais qui sont sur le point de le faire.

  • Speaker #2

    C'est comme si on tissait tous ensemble une espèce de tissu protecteur. En fait, c'est un peu l'idée qu'on a pensée suite au témoignage. Ce que la justice ne fait pas. pas toujours, on est là à notre niveau, bien sûr, pour aider, pour écouter et entendre la parole des victimes et aller croire, en fait, on pallie peut-être un manque. Je pense qu'on essaie de le faire. J'aime pas ce terme essayer, on en parle la dernière fois, parce que finalement, quand on essaie, il y a derrière ce pendant où on échoue. Alors finalement, j'ai envie de dire, on pallie un manque, oui, qui est indéniable.

  • Speaker #1

    C'est vrai, il y a encore beaucoup de travail. Et encore, votre engagement, elle est retour chaleureux. que vous avez reçues ont-ils transformé votre perception de vous-même et de voir les expériences que vous avez vécues différemment ?

  • Speaker #2

    La perception que j'ai de ma personne reste toujours complexe, malgré des retours hyper positifs. Néanmoins, aider les autres, les victimes, les femmes, les enfants, ça m'aide aussi dans mon parcours, dans mon chemin de vie, dans ma reconstruction qui avance bien aujourd'hui. J'ai un autre regard sur ce que j'ai traversé. Déjà, j'ai réussi à me pardonner d'avoir subi. Je m'en suis longtemps voulu, en fait, de ne pas avoir agi correctement, d'avoir fait ce que j'avais pu et pas ce que j'aurais dû faire. Je n'étais pas, comme on peut le penser, une femme faible, sans caractère, qui s'est laissée faire et qui n'a pas osé. J'ai toujours eu du caractère, j'avais confiance en moi, en fait, avant cette épreuve. Et quand j'étais gaillarde, j'étais même un... un vrai garçon manqué. Je voulais être comme Nikita, je voulais maîtriser les armes.

  • Speaker #1

    J'étais trop fan.

  • Speaker #2

    Elle est juste merveilleuse. Et je me disais, quand je serai grande, je serai comme elle. Et puis finalement, la vie a fait que j'étais devenue vraiment très loin de cette image, très loin de moi finalement. Et je pense que je m'en suis longtemps voulue de ne pas avoir prisé la force de cette guerrière d'enfant que j'avais. Et puis de là, de... Je n'ai pas l'air d'avoir écouté. Je pense que j'ai changé. Je n'ai plus envie d'être une excitante. Mais en fait, je n'ai plus envie non plus d'être une guerrière. Je pense que je suis très, très apaisée. Enfin, oui, je suis très apaisée aujourd'hui. Et donc, du coup, je ne me coupe plus qu'à l'eau. J'ai réussi à me prendre par la main et puis je suis sortie de cet enfer. Et c'est vrai que je comprends mon parcours aujourd'hui. Donc, je ne m'en veux plus. Je n'ai plus honte de ce que j'ai traversé.

  • Speaker #3

    Je m'aperçois que j'aime bien aider les gens. J'adore aider, faire des choses pour les gens. Je faisais déjà ça avant, mais voilà, je me dis, ça y est, j'ai trouvé. Même en art, j'aide les gens. Maintenant, je me dis, c'est pour les gens.

  • Speaker #1

    Quand on se lance dans un engagement aussi fort que le vôtre, il y a forcément des moments de doute, des obstacles. Quels ont été les plus grands défis que vous avez dû affronter au début ?

  • Speaker #2

    Alors, en fait, on n'a pas vraiment eu de moments de doute depuis cet engagement parce qu'on savait que c'était utile. Du coup, ça, ça nous a bien aidé. Mais par contre, on a eu un peu d'appréhension lors de nos premiers collages dans la rue. Parce qu'on ne savait pas comment les gens allaient recevoir. Donc ça, ça nous a un petit peu... Le tout premier collage qu'on a fait, on l'a fait à deux. Et puis, on n'avait pas pris de photo. Et normalement, je suis retournée toute seule avec les enfants pour prendre la photo. Et puis, il y avait quelqu'un qui avait fait un graffiti et qui avait écrit « Tu veux l'égalité, salope ? » Du coup, comme on prend tout un peu à la télévision, ça nous a amusé de voir que ça gênait. On s'est dit « Ouais, il faut continuer. »

  • Speaker #1

    C'est une bonne motivation, bah.

  • Speaker #2

    Bah oui, ça a été une bonne motivation, c'est sûr.

  • Speaker #1

    C'est là pour provoquer aussi, hein.

  • Speaker #2

    C'est ça, bah oui. Et donc, au moment où je suis allée en photo, j'étais seule avec mes deux enfants, puis il y avait un troupeau d'hommes. Là, ils ont été complètement odieux en me demandant si je voulais leur aller sucer. Je me suis dit quand même, il y a du travail.

  • Speaker #1

    Quand ça dérange, c'est qu'il y a encore du boulot. C'est le travail d'une vie.

  • Speaker #2

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Et au début de votre aventure, est-ce que vous avez trouvé du soutien facilement ? Et à quel moment vous avez senti que vous n'étiez plus seul dans cet engagement ?

  • Speaker #3

    En fait, on n'a jamais vraiment démarché pour montrer notre travail. On a fait les pentes jolières, on a été des artistes comme eux tous les ans aussi. On est en France, sinon à ce moment-là, on est venu me chercher. C'est votre Instagram ?

  • Speaker #2

    On les a forcément contactés par Instagram.

  • Speaker #3

    Pour l'exposition d'un lien, je vais arriver à un compte sans photo, sans rien, qui me demande si on veut exposer à la maison de la bouteille d'un lien, signer le lien, qu'est-ce que c'est que ça ? Alors, je l'ai reçu, c'est vraiment un bon nom, ça a l'air d'être ça, en fait, c'est quelqu'un qui n'est pas un star, donc j'ai créé le compte spécialement pour te contacter. Ça se fait souvent comme ça. Pareil, quand on se croit, on est étonné. Pour Télester, est-ce qu'on peut faire une interview ? Oui,

  • Speaker #2

    mais à chaque fois, nous on se dit, c'est des fakes.

  • Speaker #3

    Alors du coup, il y a des invitations. Souvent, il y a des bêtises, mais de temps en temps, on a des choses qui ne sont pas des bêtises.

  • Speaker #1

    C'est chouette parce qu'on pourrait se dire, avant de passer sur France 3, on n'a pas l'air de se lever tôt. Et finalement pas. C'est que le message intéresse.

  • Speaker #2

    Oui, c'est vraiment incroyable.

  • Speaker #3

    Tout se fait comme ça, petit à petit.

  • Speaker #2

    Mais c'est parce que c'est une branche. Bien,

  • Speaker #3

    peut-être.

  • Speaker #2

    On a un autre projet, mais on l'a pour l'instant,

  • Speaker #3

    c'est un nouveau partage. Oui, il y a plein d'autres projets en fait.

  • Speaker #1

    Et votre compte Instagram, comment vous l'avez démarré ? Est-ce que ça a été long à vous faire connaître ?

  • Speaker #2

    On l'a ouvert en 2019.

  • Speaker #3

    Des deux, trois premières années, c'est très compliqué.

  • Speaker #2

    C'est aussi parce qu'on n'était pas non plus dans la lutte artistique. Les premières années, on était plus dans l'égalité homme-sainte, plus peinture, plus assemblage, comme on l'a expliqué au début. Donc, ce n'était pas encore la même démarche. On avait envie de montrer notre travail et on n'était pas dans une lutte.

  • Speaker #1

    Et à partir du moment où vous êtes entrés dans cette lutte, les choses ont commencé à arriver.

  • Speaker #2

    Oui, oui, oui, complètement.

  • Speaker #3

    Tu en es top, tu en as des choses, des petits riles, tout ça, ça fait que c'est top et tout de suite, ça tombe relativement bleu.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'avoir du réseau, c'est aussi quelque chose qui est primordial pour... Oui,

  • Speaker #2

    je pense, je pense. Franchement,

  • Speaker #3

    je pense que c'est principalement grâce à ce réseau-là.

  • Speaker #2

    Mais aussi, on a un réseau autour de nous.

  • Speaker #3

    En discutant avec les personnes d'Astar, on a des nouvelles idées. Parce que dans les photos, il manque des fois des points de vue particuliers. Alors on se dit, comment sortir sur ce point de vue-là ?

  • Speaker #2

    Oui, on n'avait pas du tout traité les mères protectrices. Du coup, on a eu envie de faire une photo sur le chocsar. Ça aurait été une bonne idée.

  • Speaker #1

    Je ne sais pas pourquoi j'ai une histoire d'amour avec Femme du Nord. Je me suis plus célibataire,

  • Speaker #0

    Ferdinand.

  • Speaker #3

    Fénisaph, tu es trop âgé de moi.

  • Speaker #1

    Ah oui, je suis trop âgé. Vous vous sentez chargé d'émotions et de vécu. Comment vous faites pour ne pas vous laisser submerger par toutes ces histoires et garder une certaine distance émotionnelle avec tout ça ?

  • Speaker #2

    Alors pour ma part, parfois c'est compliqué. Je me sens submergée par l'émotion par rapport à certaines situations, comme lorsqu'on écrit quelques slogans plus marquants. Comme je n'ai pas menti. votre parole ne manque pas. Ah, je suis trop née. Votre parole ne compte pas, merci. Cependant, les faire vivre, ça permet vraiment d'avancer et pas d'être moins sensible, mais d'être moins submergé. Après, c'est toujours compliqué de recevoir des témoignages car on lit la détresse des mamans et on a envie d'être plus que des artistes pour pouvoir les guider davantage. Et là, on se rend compte qu'il y en a de nuit tout de même. On peut être une oreille, on peut être une époile, mais on ne peut pas malheureusement retenir leurs problèmes.

  • Speaker #3

    Et ça, c'est parfois vraiment frustrant, en fait. On a ce sentiment d'impuissance. Et d'ailleurs, c'est pour ça que tu veux aller plus loin. Les témoignages sont parfois terribles. On est totalement impuissant face aux témoignages. Mais par contre, quand je fais de la peinture, je le fais, mais je travaille la technique, je me concentre sur l'esthétique, sur les tréfingistes tout à l'heure. Mais avant, je regardais deux ou trois ans après. Maintenant, je peux la regarder deux ou trois semaines après. plus rapide.

  • Speaker #1

    C'est là qu'il y a la distance émotionnelle.

  • Speaker #3

    Je le fais, je regarde ces deux membres différents. Ce qui fait que j'arrive à prendre un certain recul.

  • Speaker #1

    Et toi, tu as un petit rituel, quelque chose que tu fais après avoir fait ces peintures ou des photos qui t'ont un petit peu chamboulé.

  • Speaker #2

    C'est un peu bête, mais je médite beaucoup maintenant.

  • Speaker #1

    C'est loin d'être bête. Oui, oui. Ça fait beaucoup de bien. Oui,

  • Speaker #2

    oui. C'est impressionnant, en fait. J'ai commencé il y a peu de temps, mais le bien-faire que ça m'apporte est incroyable.

  • Speaker #1

    Et tu fais de la méditation guidée ?

  • Speaker #2

    Guidée et méditation d'ancrage. C'est pour voir s'ancrer mes racines. Parce qu'en fait, je ressens énormément les énergies d'autrui. Et donc, du coup, il y a des énergies qui me submergent positivement. Alors, ça arrive très rarement. Mais par contre, il y en a aussi qui me submergent. de manière négative. Et du coup, plus je suis ancrée, plus j'arrive à contrôler ce sentiment.

  • Speaker #1

    On avait dit de fermer les mains avec les pouces à l'intérieur pour ne plus être connectée aux énergies extérieures. Par exemple, tu prends les transports en commun, etc. C'est une visualisation. À partir du moment que tu fais ça, tu te fermes à la connexion qui est là malgré toi parce que ces énergies te traversent. Et malheureusement, quand tu es dans une foule, Les énergies sont souvent plus négatives que positives. C'est un petit truc qu'on m'avait donné et j'ai trop rapidement oublié. C'est un bon exemple,

  • Speaker #2

    c'est une bonne idée. Je pourrais essayer. Le piano aussi,

  • Speaker #3

    ça aide bien à faire partir.

  • Speaker #1

    La musique, ouais.

  • Speaker #3

    Tu es parti dans le piano. Tu as tous ces cent ans de piano. C'était le 8 mai 1927.

  • Speaker #1

    Incroyable.

  • Speaker #3

    Il n'y a pas longtemps, je connais la date. Il a été vendu le 8 mai 1927 à un monsieur Clémence, quoi. Il était à Paris.

  • Speaker #1

    C'est incroyable, presque 100 ans et d'avoir une histoire. J'aimerais tellement que des objets puissent parler.

  • Speaker #2

    C'est une énergie.

  • Speaker #1

    Je le disais à mon compagnon il y a quelques jours, alors il me regarde genre... Mais il est cool avec ça. Et puis moi, je suis persuadée qu'il y a une énergie dans les objets. Quand je vais me balader dans les brocades, il y a déjà eu des fois où je flash sur un objet de loin, je le prends et je me dis non, je ne le veux pas chez moi. C'est pas pour se croire.

  • Speaker #2

    C'est l'énergie, c'est sûr.

  • Speaker #1

    C'est bizarre, mais je ne vais pas à l'encontre de ça et je suis cet instinct. Comment votre engagement artistique a transformé votre manière de voir le monde ?

  • Speaker #2

    Ça m'a permis déjà de débuter, comme je l'ai dit tout à l'heure, mon chemin de reconstruction. Et aujourd'hui, je pense très sérieusement à une reconversion professionnelle. J'aimerais travailler dans le droit. J'aimerais reprendre mes études pour évoluer dans ce domaine et me hisser au cœur du système pour mieux comprendre les failles. Oui, évidemment, cette expérience a changé ma vie, évidemment.

  • Speaker #3

    Depuis cet engagement, où on habite contre les espèces de femmes aux enfants, je fais des choses qui ont vraiment utilisé une fonction. Ça me permet de me dire, voilà, je sais que je sers à ça, donc je le fais vraiment pleinement. Je sais que c'est le que je dois faire.

  • Speaker #1

    Vous pouvez inventer le temps. Vous donnez un conseil, vous avez lancé BABB.

  • Speaker #2

    Alors pour ma part, ça serait, peu importe ce que tu feras, si c'est ton chemin, tu y arriveras. continue de prendre du plaisir dans tout ce que tu entreprends. Alors, tu ne changeras pas le monde, mais tu peux le faire évoluer à ta main. Voilà ce que j'aurais envie de dire au mois de... il y a quelques années.

  • Speaker #3

    Moi, je dirais, on fait faire ce projet de méchait, non ? Il ne faut pas essayer de séduire, il ne faut pas faire porter le marché, il faut faire le show. Oui, mais c'est vrai, tout simplement.

  • Speaker #1

    Et pour les jeunes artistes qui nous écoutent et désirent s'engager,

  • Speaker #2

    alors, ça serait d'écouter son cœur et pas se pisser.

  • Speaker #1

    Pour conclure notre échange, j'ai un petit rituel. Chaque invité reçoit entre ses mains cette fiole remplie de poudre dorée d'alchimiste, qui représente la magie de la transformation, celle qui permet de sublimer les épreuves en quelque chose de précieux. Aujourd'hui, elle est entre vos mains. Elle a le pouvoir d'exaucer trois de vos souhaits,

  • Speaker #2

    sans aucune limite.

  • Speaker #0

    Alors,

  • Speaker #1

    si tout était possible, quels seraient vos trois vœux ?

  • Speaker #2

    J'ai la fièvre entre mes mains. Et pour mes voeux, ça serait d'éradiquer les durens suicides mentaux, évidemment. Ensuite, que tout le monde puisse trouver sa place. Ça serait chouette aussi, que tout le monde puisse se sentir bien. Et puis la troisième, c'est un petit peu plus personnel. Ça serait, j'ai un ami dans la veille de ma vie.

  • Speaker #3

    Alors, j'ai la fièvre. Donc c'est le délice de me mettre à craser.

  • Speaker #1

    Il a faute de me faire des quelques paillettes, mais beaucoup de magie.

  • Speaker #3

    Beaucoup de magie. Mes trois voeux. Alors, supprimer les mauvaises contraintes. des marches administratives, ces problèmes-là, les problèmes de voiture. Remettre peut-être un petit peu de temps dans le chronomètre de la vie pour en faire un petit peu plus, parce que ça passe trop vite. Et peut-être que les gens apprennent à se connaître sans préjuger, qu'ils apprennent à s'aimer, ou plutôt moins s'y soucier.

  • Speaker #1

    Je souhaite que vos fois veuillent se réaliser. Et merci beaucoup d'avoir participé au podcast.

  • Speaker #2

    Merci.

  • Speaker #0

    Merci d'avoir écouté cet épisode.

  • Speaker #1

    Prends quelques secondes,

  • Speaker #0

    ferme les yeux. Et respire. Ce que tu viens d'entendre, ce n'est pas juste un témoignage, c'est une preuve que l'impossible peut être sublimé. Alors si cet épisode t'a apporté quelque chose, partage-le avec quelqu'un qui en a besoin. Et pense à t'abonner pour ne pas manquer les prochains récits d'Alchimiste. Et toi, quelle part de ton histoire peux-tu transformer aujourd'hui ? Si tu veux prolonger la discussion, viens me retrouver sur Instagram, sur Histoire d'Alchimiste. Je serai ravie d'échanger avec toi. Et surtout... Souviens-toi, c'est dans tes failles que brille ton éclat le plus précieux. Alors, on se retrouve dans 15 jours pour une nouvelle histoire d'alchimie.

Description

Quand la justice déçoit et que le corps crie sans être entendu, il ne reste parfois qu’un refuge : créer.
Dans cet extrait bouleversant, B.A.B.B partage le moment où l’art devient une urgence vitale, un moyen de reprendre le pouvoir quand tout semble nous échapper.


🎙️ "À un moment, il faut qu’on fasse quelque chose. Qu’on aide. Qu’on bouge."


Créer n’est plus un simple besoin, mais un acte de résistance.
Les mots deviennent des slogans. Les cicatrices, des images. Les photos, des cris d’amour et de lutte.


Dans cet épisode, on plonge dans :

  • 💔 Ce moment charnière où la douleur intime ne peut plus être tue

  • 🖼️ Comment l’art devient un exutoire quand les institutions déçoivent

  • ✊ Le processus de création comme moyen de guérison et de reconquête de soi

  • 🪧 Les slogans féministes et les pochoirs comme outils de visibilité et de transformation sociale

  • 🎨 L’élan créatif comme réponse instinctive à l’impuissance


Et si ta colère n’était pas une faiblesse, mais un appel à créer ?
Quand les mots ne suffisent plus, l’art prend le relais. Peindre, écrire, coller, photographier… peu importe le médium. Ce qui compte, c’est l’élan.

Parce que faire, c’est déjà transformer.


🧪 À propos de B.A.B.B :
B.A.B.B est un duo d’artistes engagés basé à Douai. À travers leurs pochoirs, photographies et slogans percutants, ils mettent en lumière les réalités qu’on préfère taire : violences faites aux femmes, aux enfants, douleurs invisibles, cicatrices profondes. Leur travail donne une voix à celles qui n’en ont plus — ou pas encore.


📲 Instagram : @histoires_d_alchimistes
🎧 Pour suivre leur univers : @babb.13

🙏 Si cet extrait t’a touché, fais passer l’étincelle.
Une phrase, une image, une voix… peut tout changer.



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur Histoire d'Alchimist, le podcast qui explore comment transformer nos épreuves en tremplin et révèle des parcours de vie où l'impossible s'est teinté d'espoir, où chaque épreuve a laissé une empreinte riche de sens. Je suis Sandra et toutes les deux semaines, je pars à la rencontre d'âmes audacieuses qui ont su transformer leur blessure en force. Et leur histoire. en élan de vie. Parce que peu importe d'où tu viens, peu importe ce que tu as traversé, toi aussi, tu peux réveiller l'alchimiste qui est en toi et faire de ton parcours un moteur de sens, de contribution et de changement. Alors, prépare toi à ressentir, à questionner et à laisser ces histoires souffler sur les braises de ta propre transformation. B.A.B.B. C'est un duo d'artistes engagés qui ont choisi de faire de leur art un espace de résistance face aux violences faites aux femmes et aux enfants. Leur travail, profondément incarné, donne une voix à celles et ceux que l'on préfère bien trop souvent faire taire. Dans cet épisode, il nous montre que l'impulsion de départ peut naître d'une épreuve personnelle. Créer peut devenir un acte de réparation, autant que d'engagement, et que quelques petits rituels peuvent nous aider à canaliser l'émotion, surtout quand l'inspiration Jaillir nos cicatrices, un échange intime, brut et profondément humain. Pour te rappeler qu'on peut transformer le silence en présence et les blessures en œuvres qui parlent fort, réveillent et encouragent le changement. Allez, suis-moi, c'est parti !

  • Speaker #1

    Je retrouve BABB chez eux à Douai.

  • Speaker #0

    Il est 13h30 et nous sommes dans leur atelier entouré de messages forts, de créativité.

  • Speaker #1

    entre pochoirs, bords de peinture et exquises engagées, ils nous ouvrent les portes de leur univers. Merci de me recevoir chez vous.

  • Speaker #0

    Si tu devais te présenter sans parler de ce que tu fais dans la vie, sans parler de ton métier, tu dirais quoi ?

  • Speaker #2

    Alors, moi, j'aurais envie de dire que j'ai un côté hyperactif qui est rattrapé par mon hypersensibilité, qui fait que je commence 500 projets à la minute et que je me remets en question toutes les 10 secondes. Je suis fatiguante, j'en ai conscience, mais je suis aussi très... optimiste sur le monde qui m'entoure et sur le monde de demain. Je suis joyeuse, même si parfois il m'arrive de tomber dans un trou mais je remonte très rapidement à la surface. J'ai sûrement un côté borderline. Je chemine vers une résilience que j'essaie d'atteindre, mais que je n'atteins pas encore. Mais je suis en bonne voie. J'aime la vie, j'aime parfois les gens. Ça m'arrive, même si j'ai toujours du mal à rentrer en contact avec eux. Je pense que c'est ce qui arrive quand on a été blessé au plus profond de son âme. En fait, j'arrive à avoir des relations superficielles avec les gens, mais me sentir bien avec quelqu'un ou m'attacher à quelqu'un, c'est très, très difficile et c'est très rare pour moi.

  • Speaker #3

    Moi, peut-être dire quelques mots. Bon, chiante, oui, mais c'est vrai. Oui, elle est très enthousiaste, pleine d'humour, adorable, au moins avec moi. Elle à une tonne de talents aussi, mais ça, elle ne s'en rend pas compte. Il faut toujours la convaincre, la rassurer. Quelques mots sur moi, quand même. Qu'est-ce que j'aime bien faire ? J'aime construire, prendre le fonctionnement des chaises, j'adore. Je tourne toujours tout à la dérision. Je suis incapable d'être sérieux plus de cinq minutes. Comme disait, je ne sais plus qui les gens sérieux, c'est sérieux. J'étais une pratique en loupette, mais je me soignais. Avec les gens, j'ai du mal. Mais quand ça passe, ça passe. J'ai vraiment mal avec les animaux, avec les poules, les sorts, les chiens, les pieuvres. C'est vrai,

  • Speaker #2

    j'ai des fautes.

  • Speaker #3

    Vous commencez à vivre vraiment, il y a dix ans. parce qu'on veut rencontrer Maxime. Mais avant, c'était les études de la vie, l'anglais chiant. Bon, disons, je me rattrape.

  • Speaker #2

    Bon, si je devais dire un petit mot sur Bella, ça serait chiant, ça je crois que je l'ai déjà dit. Vraiment, je le trouve généreux. Je pense que c'est le problème qualificatif qui me vient à l'esprit quand je pense à lui. C'est assez indéniable. Il donne de sa personne, le genre qu'il aime, et quand il donne, il donne tout. Il ne fait pas semblant, il est sans carapace et sans costume. J'aime cette vulnérabilité.

  • Speaker #1

    Merci, c'était une super présentation. Et avant de trouver votre chemin avec BABB, est-ce que vous avez exploré d'autres voies ?

  • Speaker #3

    Avant BABB, il y a longtemps, dans le travail de l'enseignant, j'essayais de transmettre le plus possible, parce que j'étais aussi un auteur plastique. J'essayais de m'appliquer le plus possible dans le choix des images proposées aux élèves. D'un coup, j'ai trouvé des listes toutes faites pour des sujets. Il faut parler de Bach et de Bicule. J'ai trouvé l'artiste qui me paraissait le plus... plus pertinents, mais des fausses œuvres, tout à moins, parce que je détestais qu'ils puissent apprendre, connaître, aimer et avoir une ouverture d'esprit, c'est le but. J'ai fait un petit emplacement dans la politique municipale, une ville du pas de caleré, bref. J'étais adjoint à la culture, à la communication, pour que tout le monde puisse communiquer, que la culture soit pour tous, partout.

  • Speaker #2

    Alors moi, je me suis aussi engagée avec ma menthe d'enseignante. Je travaillais avec des enfants à bas âge, et c'était vraiment un choix perso. Je voulais bosser avec des petits, dans des milieux difficiles. J'avais envie d'avoir cette impression de servir à quelque chose. C'est pour ça que je me suis engagée dans ce métier. Je voulais transmettre évidemment, mais pas transmettre que des connaissances parce que ça ne se résume pas à ça notre métier. C'était aussi leur transmettre un monde différent par rapport au leur, leur montrer autre chose, qu'il y a des choses autres qui existent. Leur donner de l'espoir, de la joie, leur faire entrevoir que tout est possible en fait, peu importe le milieu d'où on vient et peu importe l'âge finalement. Aujourd'hui, je sens que ma flamme vacille un peu et qu'il est peut-être temps pour moi de prendre un nouveau départ ailleurs. C'est un métier dans lequel on donne beaucoup. On donne énormément de sa personne. Et en fait, il faut toujours être à la pointe parce que les petits qu'on a en face de nous, on leur donne le meilleur de nous. Donc aujourd'hui, j'en suis là. Au tout début,

  • Speaker #0

    vous avez commencé comment avec BABB ? Vous avez créé quoi en premier ?

  • Speaker #2

    Notre travail de départ.

  • Speaker #3

    On pouvait mettre Marilyn Monroe qui était une actrice et Coca-Cola qui était un produit dans le format d'une œuvre d'art. Ça peut être absolument tout. Ça peut être une publicité, ça peut être un morceau de tapis qui est qu'on a retravaillé, ça peut être un maître d'art, ça peut être un graffiti qu'on a récupéré quelque part sur un mur. Et on mange absolument tout ça. Puis après, on est parti sur l'égalité homme-femme. On travaille vraiment à deux. Et ce qui fait que pendant quelques années, on a bossé là-dessus.

  • Speaker #2

    À travers des conches, le essentiel.

  • Speaker #0

    Et le point de départ de votre engagement pour l'égalité homme-femme, Ça a été quoi ?

  • Speaker #2

    C'est des injustices, en fait, liées à la société. Enfin, des injustices de la société qui nous ont fait nous dire qu'à un moment, il fallait peut-être qu'on fasse quelque chose, qu'on mette notre art au service d'une cause.

  • Speaker #0

    Donc, votre engagement a commencé avec l'égalité hommes-femmes et a évolué par la suite pour t'étendre aux violences faites aux femmes et aux enfants. Qu'est-ce qui a motivé cette décision ? Est-ce que ça vient de votre parcours perso ?

  • Speaker #2

    Oui, oui. En fait, c'est l'expérience que j'ai eue un peu plus jeune lors d'une relation qui a motivé ce choix. Alors maintenant, je porte plainte, c'est classé. Et j'ai vraiment un sentiment d'injustice, d'impuissance qu'il faut que je répare toute seule parce que je me rends compte que je ne vais pas être aidée par la justice. Donc, en 2020, il y a un tournant. C'est plus un mec, on s'en prend et je suis face à cette même impuissance. Et donc là, en fait, il faut vraiment qu'on fasse quelque chose. Il faut qu'on aide, il faut que ça bouge. Donc, on se met en quête d'améliorer nos victimes avec la seule chose qu'on sait faire, notre âme.

  • Speaker #1

    Et donc, vous avez fait de cette expérience un moteur. Oui,

  • Speaker #0

    t'as envie de contribuer à ta manière et c'est aussi une manière de se guérir.

  • Speaker #2

    Oui, c'est un espoir, évidemment. Et puis oui, c'est un chemin de guérison. On a beaucoup tâtonné, on a expérimenté plusieurs pistes, supports et on s'est arrêté sur la photographie. On a été de même en plein.

  • Speaker #1

    Donc, c'est un gros démo, démo-choc, démo qui... parlent, des mots qui réveillent, et les prendre en photo ensuite. Comme vous faites encore aujourd'hui, avec toi qui te casses la bouche,

  • Speaker #2

    le visage.

  • Speaker #3

    Le système de collage féministe, un petit peu plus petit, c'est des demi-formes A4, mais cette idée-là est venue vraiment petit à petit. Je suis venu chercher une image de moi, et puis je me suis tombé sur cette vieille couverture qui traînait dans la cave de la maison de location qu'on avait à l'époque, et voilà, on les a encore.

  • Speaker #2

    En octobre 2021, on ouvre notre atelier comme tous les ans. Et là, on les propose au public pour la première fois. Et là, c'est l'analyse de Douai. On nous propose de faire une exposition en novembre de l'année d'après pour la journée en Asiabdentro, la violence faite aux femmes. Et du coup, on ne s'arrêtera jamais, en fait. On a commencé avec une dizaine de photos. Et puis aujourd'hui, on en a plus de 40, je crois. Et puis après, on s'est vraiment centré sur la femme et l'enfant. Voilà.

  • Speaker #1

    Il y a le petit chien qui me coerce.

  • Speaker #2

    C'est un dîner ?

  • Speaker #3

    Elle est bien si gros le chien.

  • Speaker #1

    Elle est bien ? Bien. C'est un dîner.

  • Speaker #0

    Donc si je comprends bien, créer t'aide aussi à t'exprimer et à libérer toutes ces émotions qui viennent des violences que tu as subies.

  • Speaker #2

    Oui, évidemment, ça me met dans la recherche des slogans pour les photos qui m'appartiennent, on va dire, à 90%. Et surtout dans les textes des women, où là, c'est exclusivement moi qui les compose, qui les crée. Au quotidien, je ne ressens pas le besoin de... de m'insurger contre la société, je suis quelqu'un de très pacifiste. Et on me dit souvent que je suis très douce. Ce n'est pas forcément vrai, mais je ressens le besoin d'écrire toujours. D'ailleurs, quand je n'écris pas, Eric me dit « Tu devrais quand même écrire un petit peu parce que je peux devenir vite insupportable. »

  • Speaker #1

    C'est vraiment un exutoire, un apaisement.

  • Speaker #2

    Tout à fait. Oui, oui, oui. Il faut au moins que j'écrive un texte par jour pour me sentir vraiment bien. Parce que sinon, j'ai l'impression d'accumuler, d'accumuler. Et puis, à un moment, ça sort trop long et puis ce n'est pas forcément acceptable pour les gens qui m'écoutent. Alors peut-être que je devrais consulter.

  • Speaker #1

    Est-ce que beaucoup d'autres personnes devraient elles-mêmes écrire ? Je ne sais pas. Est-ce que c'est un état de lâcher prise ? Quand tu fais ces traînes sur le papier, où il y a une recherche. Maintenant, rentrons en jeu.

  • Speaker #3

    Maintenant, rentrons en jeu, déjà. Je me basse sur France Culture. C'est une émission bien promette. Ensuite, je me concentre sur un échauffement d'un main, de la tête. Après, je ne me pense plus à rien. Donc, j'essaie d'avancer l'image.

  • Speaker #1

    Comment votre travail résonne-t-il auprès des survivants de violences ?

  • Speaker #2

    Ça touche forcément. Je pense que ça provoque pas mal d'émotions. Il y en a beaucoup. d'encouragement, de remerciements, de témoignages parfois et c'est vrai que dans ces moments-là, on a vraiment l'impression d'être à notre place et de faire exactement ce pour quoi on est venu ici sur Terre. On habite pleinement la conscience de Monsonart, c'était notre ostéopathe Ausha qui nous avait expliqué ça et c'est vrai que finalement à chaque fois... On est dans l'action, dans cette action, on le ressent pleinement.

  • Speaker #3

    On a fait une exposition il y a quelques temps, on a besoin de l'avocat d'Amiens, et c'est vrai que la maman nous a dit que ça encourage des personnes qui luttent contre ces violences.

  • Speaker #1

    Et peut-être les prochains qui n'osent pas encore lutter, mais qui sont sur le point de le faire.

  • Speaker #2

    C'est comme si on tissait tous ensemble une espèce de tissu protecteur. En fait, c'est un peu l'idée qu'on a pensée suite au témoignage. Ce que la justice ne fait pas. pas toujours, on est là à notre niveau, bien sûr, pour aider, pour écouter et entendre la parole des victimes et aller croire, en fait, on pallie peut-être un manque. Je pense qu'on essaie de le faire. J'aime pas ce terme essayer, on en parle la dernière fois, parce que finalement, quand on essaie, il y a derrière ce pendant où on échoue. Alors finalement, j'ai envie de dire, on pallie un manque, oui, qui est indéniable.

  • Speaker #1

    C'est vrai, il y a encore beaucoup de travail. Et encore, votre engagement, elle est retour chaleureux. que vous avez reçues ont-ils transformé votre perception de vous-même et de voir les expériences que vous avez vécues différemment ?

  • Speaker #2

    La perception que j'ai de ma personne reste toujours complexe, malgré des retours hyper positifs. Néanmoins, aider les autres, les victimes, les femmes, les enfants, ça m'aide aussi dans mon parcours, dans mon chemin de vie, dans ma reconstruction qui avance bien aujourd'hui. J'ai un autre regard sur ce que j'ai traversé. Déjà, j'ai réussi à me pardonner d'avoir subi. Je m'en suis longtemps voulu, en fait, de ne pas avoir agi correctement, d'avoir fait ce que j'avais pu et pas ce que j'aurais dû faire. Je n'étais pas, comme on peut le penser, une femme faible, sans caractère, qui s'est laissée faire et qui n'a pas osé. J'ai toujours eu du caractère, j'avais confiance en moi, en fait, avant cette épreuve. Et quand j'étais gaillarde, j'étais même un... un vrai garçon manqué. Je voulais être comme Nikita, je voulais maîtriser les armes.

  • Speaker #1

    J'étais trop fan.

  • Speaker #2

    Elle est juste merveilleuse. Et je me disais, quand je serai grande, je serai comme elle. Et puis finalement, la vie a fait que j'étais devenue vraiment très loin de cette image, très loin de moi finalement. Et je pense que je m'en suis longtemps voulue de ne pas avoir prisé la force de cette guerrière d'enfant que j'avais. Et puis de là, de... Je n'ai pas l'air d'avoir écouté. Je pense que j'ai changé. Je n'ai plus envie d'être une excitante. Mais en fait, je n'ai plus envie non plus d'être une guerrière. Je pense que je suis très, très apaisée. Enfin, oui, je suis très apaisée aujourd'hui. Et donc, du coup, je ne me coupe plus qu'à l'eau. J'ai réussi à me prendre par la main et puis je suis sortie de cet enfer. Et c'est vrai que je comprends mon parcours aujourd'hui. Donc, je ne m'en veux plus. Je n'ai plus honte de ce que j'ai traversé.

  • Speaker #3

    Je m'aperçois que j'aime bien aider les gens. J'adore aider, faire des choses pour les gens. Je faisais déjà ça avant, mais voilà, je me dis, ça y est, j'ai trouvé. Même en art, j'aide les gens. Maintenant, je me dis, c'est pour les gens.

  • Speaker #1

    Quand on se lance dans un engagement aussi fort que le vôtre, il y a forcément des moments de doute, des obstacles. Quels ont été les plus grands défis que vous avez dû affronter au début ?

  • Speaker #2

    Alors, en fait, on n'a pas vraiment eu de moments de doute depuis cet engagement parce qu'on savait que c'était utile. Du coup, ça, ça nous a bien aidé. Mais par contre, on a eu un peu d'appréhension lors de nos premiers collages dans la rue. Parce qu'on ne savait pas comment les gens allaient recevoir. Donc ça, ça nous a un petit peu... Le tout premier collage qu'on a fait, on l'a fait à deux. Et puis, on n'avait pas pris de photo. Et normalement, je suis retournée toute seule avec les enfants pour prendre la photo. Et puis, il y avait quelqu'un qui avait fait un graffiti et qui avait écrit « Tu veux l'égalité, salope ? » Du coup, comme on prend tout un peu à la télévision, ça nous a amusé de voir que ça gênait. On s'est dit « Ouais, il faut continuer. »

  • Speaker #1

    C'est une bonne motivation, bah.

  • Speaker #2

    Bah oui, ça a été une bonne motivation, c'est sûr.

  • Speaker #1

    C'est là pour provoquer aussi, hein.

  • Speaker #2

    C'est ça, bah oui. Et donc, au moment où je suis allée en photo, j'étais seule avec mes deux enfants, puis il y avait un troupeau d'hommes. Là, ils ont été complètement odieux en me demandant si je voulais leur aller sucer. Je me suis dit quand même, il y a du travail.

  • Speaker #1

    Quand ça dérange, c'est qu'il y a encore du boulot. C'est le travail d'une vie.

  • Speaker #2

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Et au début de votre aventure, est-ce que vous avez trouvé du soutien facilement ? Et à quel moment vous avez senti que vous n'étiez plus seul dans cet engagement ?

  • Speaker #3

    En fait, on n'a jamais vraiment démarché pour montrer notre travail. On a fait les pentes jolières, on a été des artistes comme eux tous les ans aussi. On est en France, sinon à ce moment-là, on est venu me chercher. C'est votre Instagram ?

  • Speaker #2

    On les a forcément contactés par Instagram.

  • Speaker #3

    Pour l'exposition d'un lien, je vais arriver à un compte sans photo, sans rien, qui me demande si on veut exposer à la maison de la bouteille d'un lien, signer le lien, qu'est-ce que c'est que ça ? Alors, je l'ai reçu, c'est vraiment un bon nom, ça a l'air d'être ça, en fait, c'est quelqu'un qui n'est pas un star, donc j'ai créé le compte spécialement pour te contacter. Ça se fait souvent comme ça. Pareil, quand on se croit, on est étonné. Pour Télester, est-ce qu'on peut faire une interview ? Oui,

  • Speaker #2

    mais à chaque fois, nous on se dit, c'est des fakes.

  • Speaker #3

    Alors du coup, il y a des invitations. Souvent, il y a des bêtises, mais de temps en temps, on a des choses qui ne sont pas des bêtises.

  • Speaker #1

    C'est chouette parce qu'on pourrait se dire, avant de passer sur France 3, on n'a pas l'air de se lever tôt. Et finalement pas. C'est que le message intéresse.

  • Speaker #2

    Oui, c'est vraiment incroyable.

  • Speaker #3

    Tout se fait comme ça, petit à petit.

  • Speaker #2

    Mais c'est parce que c'est une branche. Bien,

  • Speaker #3

    peut-être.

  • Speaker #2

    On a un autre projet, mais on l'a pour l'instant,

  • Speaker #3

    c'est un nouveau partage. Oui, il y a plein d'autres projets en fait.

  • Speaker #1

    Et votre compte Instagram, comment vous l'avez démarré ? Est-ce que ça a été long à vous faire connaître ?

  • Speaker #2

    On l'a ouvert en 2019.

  • Speaker #3

    Des deux, trois premières années, c'est très compliqué.

  • Speaker #2

    C'est aussi parce qu'on n'était pas non plus dans la lutte artistique. Les premières années, on était plus dans l'égalité homme-sainte, plus peinture, plus assemblage, comme on l'a expliqué au début. Donc, ce n'était pas encore la même démarche. On avait envie de montrer notre travail et on n'était pas dans une lutte.

  • Speaker #1

    Et à partir du moment où vous êtes entrés dans cette lutte, les choses ont commencé à arriver.

  • Speaker #2

    Oui, oui, oui, complètement.

  • Speaker #3

    Tu en es top, tu en as des choses, des petits riles, tout ça, ça fait que c'est top et tout de suite, ça tombe relativement bleu.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'avoir du réseau, c'est aussi quelque chose qui est primordial pour... Oui,

  • Speaker #2

    je pense, je pense. Franchement,

  • Speaker #3

    je pense que c'est principalement grâce à ce réseau-là.

  • Speaker #2

    Mais aussi, on a un réseau autour de nous.

  • Speaker #3

    En discutant avec les personnes d'Astar, on a des nouvelles idées. Parce que dans les photos, il manque des fois des points de vue particuliers. Alors on se dit, comment sortir sur ce point de vue-là ?

  • Speaker #2

    Oui, on n'avait pas du tout traité les mères protectrices. Du coup, on a eu envie de faire une photo sur le chocsar. Ça aurait été une bonne idée.

  • Speaker #1

    Je ne sais pas pourquoi j'ai une histoire d'amour avec Femme du Nord. Je me suis plus célibataire,

  • Speaker #0

    Ferdinand.

  • Speaker #3

    Fénisaph, tu es trop âgé de moi.

  • Speaker #1

    Ah oui, je suis trop âgé. Vous vous sentez chargé d'émotions et de vécu. Comment vous faites pour ne pas vous laisser submerger par toutes ces histoires et garder une certaine distance émotionnelle avec tout ça ?

  • Speaker #2

    Alors pour ma part, parfois c'est compliqué. Je me sens submergée par l'émotion par rapport à certaines situations, comme lorsqu'on écrit quelques slogans plus marquants. Comme je n'ai pas menti. votre parole ne manque pas. Ah, je suis trop née. Votre parole ne compte pas, merci. Cependant, les faire vivre, ça permet vraiment d'avancer et pas d'être moins sensible, mais d'être moins submergé. Après, c'est toujours compliqué de recevoir des témoignages car on lit la détresse des mamans et on a envie d'être plus que des artistes pour pouvoir les guider davantage. Et là, on se rend compte qu'il y en a de nuit tout de même. On peut être une oreille, on peut être une époile, mais on ne peut pas malheureusement retenir leurs problèmes.

  • Speaker #3

    Et ça, c'est parfois vraiment frustrant, en fait. On a ce sentiment d'impuissance. Et d'ailleurs, c'est pour ça que tu veux aller plus loin. Les témoignages sont parfois terribles. On est totalement impuissant face aux témoignages. Mais par contre, quand je fais de la peinture, je le fais, mais je travaille la technique, je me concentre sur l'esthétique, sur les tréfingistes tout à l'heure. Mais avant, je regardais deux ou trois ans après. Maintenant, je peux la regarder deux ou trois semaines après. plus rapide.

  • Speaker #1

    C'est là qu'il y a la distance émotionnelle.

  • Speaker #3

    Je le fais, je regarde ces deux membres différents. Ce qui fait que j'arrive à prendre un certain recul.

  • Speaker #1

    Et toi, tu as un petit rituel, quelque chose que tu fais après avoir fait ces peintures ou des photos qui t'ont un petit peu chamboulé.

  • Speaker #2

    C'est un peu bête, mais je médite beaucoup maintenant.

  • Speaker #1

    C'est loin d'être bête. Oui, oui. Ça fait beaucoup de bien. Oui,

  • Speaker #2

    oui. C'est impressionnant, en fait. J'ai commencé il y a peu de temps, mais le bien-faire que ça m'apporte est incroyable.

  • Speaker #1

    Et tu fais de la méditation guidée ?

  • Speaker #2

    Guidée et méditation d'ancrage. C'est pour voir s'ancrer mes racines. Parce qu'en fait, je ressens énormément les énergies d'autrui. Et donc, du coup, il y a des énergies qui me submergent positivement. Alors, ça arrive très rarement. Mais par contre, il y en a aussi qui me submergent. de manière négative. Et du coup, plus je suis ancrée, plus j'arrive à contrôler ce sentiment.

  • Speaker #1

    On avait dit de fermer les mains avec les pouces à l'intérieur pour ne plus être connectée aux énergies extérieures. Par exemple, tu prends les transports en commun, etc. C'est une visualisation. À partir du moment que tu fais ça, tu te fermes à la connexion qui est là malgré toi parce que ces énergies te traversent. Et malheureusement, quand tu es dans une foule, Les énergies sont souvent plus négatives que positives. C'est un petit truc qu'on m'avait donné et j'ai trop rapidement oublié. C'est un bon exemple,

  • Speaker #2

    c'est une bonne idée. Je pourrais essayer. Le piano aussi,

  • Speaker #3

    ça aide bien à faire partir.

  • Speaker #1

    La musique, ouais.

  • Speaker #3

    Tu es parti dans le piano. Tu as tous ces cent ans de piano. C'était le 8 mai 1927.

  • Speaker #1

    Incroyable.

  • Speaker #3

    Il n'y a pas longtemps, je connais la date. Il a été vendu le 8 mai 1927 à un monsieur Clémence, quoi. Il était à Paris.

  • Speaker #1

    C'est incroyable, presque 100 ans et d'avoir une histoire. J'aimerais tellement que des objets puissent parler.

  • Speaker #2

    C'est une énergie.

  • Speaker #1

    Je le disais à mon compagnon il y a quelques jours, alors il me regarde genre... Mais il est cool avec ça. Et puis moi, je suis persuadée qu'il y a une énergie dans les objets. Quand je vais me balader dans les brocades, il y a déjà eu des fois où je flash sur un objet de loin, je le prends et je me dis non, je ne le veux pas chez moi. C'est pas pour se croire.

  • Speaker #2

    C'est l'énergie, c'est sûr.

  • Speaker #1

    C'est bizarre, mais je ne vais pas à l'encontre de ça et je suis cet instinct. Comment votre engagement artistique a transformé votre manière de voir le monde ?

  • Speaker #2

    Ça m'a permis déjà de débuter, comme je l'ai dit tout à l'heure, mon chemin de reconstruction. Et aujourd'hui, je pense très sérieusement à une reconversion professionnelle. J'aimerais travailler dans le droit. J'aimerais reprendre mes études pour évoluer dans ce domaine et me hisser au cœur du système pour mieux comprendre les failles. Oui, évidemment, cette expérience a changé ma vie, évidemment.

  • Speaker #3

    Depuis cet engagement, où on habite contre les espèces de femmes aux enfants, je fais des choses qui ont vraiment utilisé une fonction. Ça me permet de me dire, voilà, je sais que je sers à ça, donc je le fais vraiment pleinement. Je sais que c'est le que je dois faire.

  • Speaker #1

    Vous pouvez inventer le temps. Vous donnez un conseil, vous avez lancé BABB.

  • Speaker #2

    Alors pour ma part, ça serait, peu importe ce que tu feras, si c'est ton chemin, tu y arriveras. continue de prendre du plaisir dans tout ce que tu entreprends. Alors, tu ne changeras pas le monde, mais tu peux le faire évoluer à ta main. Voilà ce que j'aurais envie de dire au mois de... il y a quelques années.

  • Speaker #3

    Moi, je dirais, on fait faire ce projet de méchait, non ? Il ne faut pas essayer de séduire, il ne faut pas faire porter le marché, il faut faire le show. Oui, mais c'est vrai, tout simplement.

  • Speaker #1

    Et pour les jeunes artistes qui nous écoutent et désirent s'engager,

  • Speaker #2

    alors, ça serait d'écouter son cœur et pas se pisser.

  • Speaker #1

    Pour conclure notre échange, j'ai un petit rituel. Chaque invité reçoit entre ses mains cette fiole remplie de poudre dorée d'alchimiste, qui représente la magie de la transformation, celle qui permet de sublimer les épreuves en quelque chose de précieux. Aujourd'hui, elle est entre vos mains. Elle a le pouvoir d'exaucer trois de vos souhaits,

  • Speaker #2

    sans aucune limite.

  • Speaker #0

    Alors,

  • Speaker #1

    si tout était possible, quels seraient vos trois vœux ?

  • Speaker #2

    J'ai la fièvre entre mes mains. Et pour mes voeux, ça serait d'éradiquer les durens suicides mentaux, évidemment. Ensuite, que tout le monde puisse trouver sa place. Ça serait chouette aussi, que tout le monde puisse se sentir bien. Et puis la troisième, c'est un petit peu plus personnel. Ça serait, j'ai un ami dans la veille de ma vie.

  • Speaker #3

    Alors, j'ai la fièvre. Donc c'est le délice de me mettre à craser.

  • Speaker #1

    Il a faute de me faire des quelques paillettes, mais beaucoup de magie.

  • Speaker #3

    Beaucoup de magie. Mes trois voeux. Alors, supprimer les mauvaises contraintes. des marches administratives, ces problèmes-là, les problèmes de voiture. Remettre peut-être un petit peu de temps dans le chronomètre de la vie pour en faire un petit peu plus, parce que ça passe trop vite. Et peut-être que les gens apprennent à se connaître sans préjuger, qu'ils apprennent à s'aimer, ou plutôt moins s'y soucier.

  • Speaker #1

    Je souhaite que vos fois veuillent se réaliser. Et merci beaucoup d'avoir participé au podcast.

  • Speaker #2

    Merci.

  • Speaker #0

    Merci d'avoir écouté cet épisode.

  • Speaker #1

    Prends quelques secondes,

  • Speaker #0

    ferme les yeux. Et respire. Ce que tu viens d'entendre, ce n'est pas juste un témoignage, c'est une preuve que l'impossible peut être sublimé. Alors si cet épisode t'a apporté quelque chose, partage-le avec quelqu'un qui en a besoin. Et pense à t'abonner pour ne pas manquer les prochains récits d'Alchimiste. Et toi, quelle part de ton histoire peux-tu transformer aujourd'hui ? Si tu veux prolonger la discussion, viens me retrouver sur Instagram, sur Histoire d'Alchimiste. Je serai ravie d'échanger avec toi. Et surtout... Souviens-toi, c'est dans tes failles que brille ton éclat le plus précieux. Alors, on se retrouve dans 15 jours pour une nouvelle histoire d'alchimie.

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Description

Quand la justice déçoit et que le corps crie sans être entendu, il ne reste parfois qu’un refuge : créer.
Dans cet extrait bouleversant, B.A.B.B partage le moment où l’art devient une urgence vitale, un moyen de reprendre le pouvoir quand tout semble nous échapper.


🎙️ "À un moment, il faut qu’on fasse quelque chose. Qu’on aide. Qu’on bouge."


Créer n’est plus un simple besoin, mais un acte de résistance.
Les mots deviennent des slogans. Les cicatrices, des images. Les photos, des cris d’amour et de lutte.


Dans cet épisode, on plonge dans :

  • 💔 Ce moment charnière où la douleur intime ne peut plus être tue

  • 🖼️ Comment l’art devient un exutoire quand les institutions déçoivent

  • ✊ Le processus de création comme moyen de guérison et de reconquête de soi

  • 🪧 Les slogans féministes et les pochoirs comme outils de visibilité et de transformation sociale

  • 🎨 L’élan créatif comme réponse instinctive à l’impuissance


Et si ta colère n’était pas une faiblesse, mais un appel à créer ?
Quand les mots ne suffisent plus, l’art prend le relais. Peindre, écrire, coller, photographier… peu importe le médium. Ce qui compte, c’est l’élan.

Parce que faire, c’est déjà transformer.


🧪 À propos de B.A.B.B :
B.A.B.B est un duo d’artistes engagés basé à Douai. À travers leurs pochoirs, photographies et slogans percutants, ils mettent en lumière les réalités qu’on préfère taire : violences faites aux femmes, aux enfants, douleurs invisibles, cicatrices profondes. Leur travail donne une voix à celles qui n’en ont plus — ou pas encore.


📲 Instagram : @histoires_d_alchimistes
🎧 Pour suivre leur univers : @babb.13

🙏 Si cet extrait t’a touché, fais passer l’étincelle.
Une phrase, une image, une voix… peut tout changer.



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur Histoire d'Alchimist, le podcast qui explore comment transformer nos épreuves en tremplin et révèle des parcours de vie où l'impossible s'est teinté d'espoir, où chaque épreuve a laissé une empreinte riche de sens. Je suis Sandra et toutes les deux semaines, je pars à la rencontre d'âmes audacieuses qui ont su transformer leur blessure en force. Et leur histoire. en élan de vie. Parce que peu importe d'où tu viens, peu importe ce que tu as traversé, toi aussi, tu peux réveiller l'alchimiste qui est en toi et faire de ton parcours un moteur de sens, de contribution et de changement. Alors, prépare toi à ressentir, à questionner et à laisser ces histoires souffler sur les braises de ta propre transformation. B.A.B.B. C'est un duo d'artistes engagés qui ont choisi de faire de leur art un espace de résistance face aux violences faites aux femmes et aux enfants. Leur travail, profondément incarné, donne une voix à celles et ceux que l'on préfère bien trop souvent faire taire. Dans cet épisode, il nous montre que l'impulsion de départ peut naître d'une épreuve personnelle. Créer peut devenir un acte de réparation, autant que d'engagement, et que quelques petits rituels peuvent nous aider à canaliser l'émotion, surtout quand l'inspiration Jaillir nos cicatrices, un échange intime, brut et profondément humain. Pour te rappeler qu'on peut transformer le silence en présence et les blessures en œuvres qui parlent fort, réveillent et encouragent le changement. Allez, suis-moi, c'est parti !

  • Speaker #1

    Je retrouve BABB chez eux à Douai.

  • Speaker #0

    Il est 13h30 et nous sommes dans leur atelier entouré de messages forts, de créativité.

  • Speaker #1

    entre pochoirs, bords de peinture et exquises engagées, ils nous ouvrent les portes de leur univers. Merci de me recevoir chez vous.

  • Speaker #0

    Si tu devais te présenter sans parler de ce que tu fais dans la vie, sans parler de ton métier, tu dirais quoi ?

  • Speaker #2

    Alors, moi, j'aurais envie de dire que j'ai un côté hyperactif qui est rattrapé par mon hypersensibilité, qui fait que je commence 500 projets à la minute et que je me remets en question toutes les 10 secondes. Je suis fatiguante, j'en ai conscience, mais je suis aussi très... optimiste sur le monde qui m'entoure et sur le monde de demain. Je suis joyeuse, même si parfois il m'arrive de tomber dans un trou mais je remonte très rapidement à la surface. J'ai sûrement un côté borderline. Je chemine vers une résilience que j'essaie d'atteindre, mais que je n'atteins pas encore. Mais je suis en bonne voie. J'aime la vie, j'aime parfois les gens. Ça m'arrive, même si j'ai toujours du mal à rentrer en contact avec eux. Je pense que c'est ce qui arrive quand on a été blessé au plus profond de son âme. En fait, j'arrive à avoir des relations superficielles avec les gens, mais me sentir bien avec quelqu'un ou m'attacher à quelqu'un, c'est très, très difficile et c'est très rare pour moi.

  • Speaker #3

    Moi, peut-être dire quelques mots. Bon, chiante, oui, mais c'est vrai. Oui, elle est très enthousiaste, pleine d'humour, adorable, au moins avec moi. Elle à une tonne de talents aussi, mais ça, elle ne s'en rend pas compte. Il faut toujours la convaincre, la rassurer. Quelques mots sur moi, quand même. Qu'est-ce que j'aime bien faire ? J'aime construire, prendre le fonctionnement des chaises, j'adore. Je tourne toujours tout à la dérision. Je suis incapable d'être sérieux plus de cinq minutes. Comme disait, je ne sais plus qui les gens sérieux, c'est sérieux. J'étais une pratique en loupette, mais je me soignais. Avec les gens, j'ai du mal. Mais quand ça passe, ça passe. J'ai vraiment mal avec les animaux, avec les poules, les sorts, les chiens, les pieuvres. C'est vrai,

  • Speaker #2

    j'ai des fautes.

  • Speaker #3

    Vous commencez à vivre vraiment, il y a dix ans. parce qu'on veut rencontrer Maxime. Mais avant, c'était les études de la vie, l'anglais chiant. Bon, disons, je me rattrape.

  • Speaker #2

    Bon, si je devais dire un petit mot sur Bella, ça serait chiant, ça je crois que je l'ai déjà dit. Vraiment, je le trouve généreux. Je pense que c'est le problème qualificatif qui me vient à l'esprit quand je pense à lui. C'est assez indéniable. Il donne de sa personne, le genre qu'il aime, et quand il donne, il donne tout. Il ne fait pas semblant, il est sans carapace et sans costume. J'aime cette vulnérabilité.

  • Speaker #1

    Merci, c'était une super présentation. Et avant de trouver votre chemin avec BABB, est-ce que vous avez exploré d'autres voies ?

  • Speaker #3

    Avant BABB, il y a longtemps, dans le travail de l'enseignant, j'essayais de transmettre le plus possible, parce que j'étais aussi un auteur plastique. J'essayais de m'appliquer le plus possible dans le choix des images proposées aux élèves. D'un coup, j'ai trouvé des listes toutes faites pour des sujets. Il faut parler de Bach et de Bicule. J'ai trouvé l'artiste qui me paraissait le plus... plus pertinents, mais des fausses œuvres, tout à moins, parce que je détestais qu'ils puissent apprendre, connaître, aimer et avoir une ouverture d'esprit, c'est le but. J'ai fait un petit emplacement dans la politique municipale, une ville du pas de caleré, bref. J'étais adjoint à la culture, à la communication, pour que tout le monde puisse communiquer, que la culture soit pour tous, partout.

  • Speaker #2

    Alors moi, je me suis aussi engagée avec ma menthe d'enseignante. Je travaillais avec des enfants à bas âge, et c'était vraiment un choix perso. Je voulais bosser avec des petits, dans des milieux difficiles. J'avais envie d'avoir cette impression de servir à quelque chose. C'est pour ça que je me suis engagée dans ce métier. Je voulais transmettre évidemment, mais pas transmettre que des connaissances parce que ça ne se résume pas à ça notre métier. C'était aussi leur transmettre un monde différent par rapport au leur, leur montrer autre chose, qu'il y a des choses autres qui existent. Leur donner de l'espoir, de la joie, leur faire entrevoir que tout est possible en fait, peu importe le milieu d'où on vient et peu importe l'âge finalement. Aujourd'hui, je sens que ma flamme vacille un peu et qu'il est peut-être temps pour moi de prendre un nouveau départ ailleurs. C'est un métier dans lequel on donne beaucoup. On donne énormément de sa personne. Et en fait, il faut toujours être à la pointe parce que les petits qu'on a en face de nous, on leur donne le meilleur de nous. Donc aujourd'hui, j'en suis là. Au tout début,

  • Speaker #0

    vous avez commencé comment avec BABB ? Vous avez créé quoi en premier ?

  • Speaker #2

    Notre travail de départ.

  • Speaker #3

    On pouvait mettre Marilyn Monroe qui était une actrice et Coca-Cola qui était un produit dans le format d'une œuvre d'art. Ça peut être absolument tout. Ça peut être une publicité, ça peut être un morceau de tapis qui est qu'on a retravaillé, ça peut être un maître d'art, ça peut être un graffiti qu'on a récupéré quelque part sur un mur. Et on mange absolument tout ça. Puis après, on est parti sur l'égalité homme-femme. On travaille vraiment à deux. Et ce qui fait que pendant quelques années, on a bossé là-dessus.

  • Speaker #2

    À travers des conches, le essentiel.

  • Speaker #0

    Et le point de départ de votre engagement pour l'égalité homme-femme, Ça a été quoi ?

  • Speaker #2

    C'est des injustices, en fait, liées à la société. Enfin, des injustices de la société qui nous ont fait nous dire qu'à un moment, il fallait peut-être qu'on fasse quelque chose, qu'on mette notre art au service d'une cause.

  • Speaker #0

    Donc, votre engagement a commencé avec l'égalité hommes-femmes et a évolué par la suite pour t'étendre aux violences faites aux femmes et aux enfants. Qu'est-ce qui a motivé cette décision ? Est-ce que ça vient de votre parcours perso ?

  • Speaker #2

    Oui, oui. En fait, c'est l'expérience que j'ai eue un peu plus jeune lors d'une relation qui a motivé ce choix. Alors maintenant, je porte plainte, c'est classé. Et j'ai vraiment un sentiment d'injustice, d'impuissance qu'il faut que je répare toute seule parce que je me rends compte que je ne vais pas être aidée par la justice. Donc, en 2020, il y a un tournant. C'est plus un mec, on s'en prend et je suis face à cette même impuissance. Et donc là, en fait, il faut vraiment qu'on fasse quelque chose. Il faut qu'on aide, il faut que ça bouge. Donc, on se met en quête d'améliorer nos victimes avec la seule chose qu'on sait faire, notre âme.

  • Speaker #1

    Et donc, vous avez fait de cette expérience un moteur. Oui,

  • Speaker #0

    t'as envie de contribuer à ta manière et c'est aussi une manière de se guérir.

  • Speaker #2

    Oui, c'est un espoir, évidemment. Et puis oui, c'est un chemin de guérison. On a beaucoup tâtonné, on a expérimenté plusieurs pistes, supports et on s'est arrêté sur la photographie. On a été de même en plein.

  • Speaker #1

    Donc, c'est un gros démo, démo-choc, démo qui... parlent, des mots qui réveillent, et les prendre en photo ensuite. Comme vous faites encore aujourd'hui, avec toi qui te casses la bouche,

  • Speaker #2

    le visage.

  • Speaker #3

    Le système de collage féministe, un petit peu plus petit, c'est des demi-formes A4, mais cette idée-là est venue vraiment petit à petit. Je suis venu chercher une image de moi, et puis je me suis tombé sur cette vieille couverture qui traînait dans la cave de la maison de location qu'on avait à l'époque, et voilà, on les a encore.

  • Speaker #2

    En octobre 2021, on ouvre notre atelier comme tous les ans. Et là, on les propose au public pour la première fois. Et là, c'est l'analyse de Douai. On nous propose de faire une exposition en novembre de l'année d'après pour la journée en Asiabdentro, la violence faite aux femmes. Et du coup, on ne s'arrêtera jamais, en fait. On a commencé avec une dizaine de photos. Et puis aujourd'hui, on en a plus de 40, je crois. Et puis après, on s'est vraiment centré sur la femme et l'enfant. Voilà.

  • Speaker #1

    Il y a le petit chien qui me coerce.

  • Speaker #2

    C'est un dîner ?

  • Speaker #3

    Elle est bien si gros le chien.

  • Speaker #1

    Elle est bien ? Bien. C'est un dîner.

  • Speaker #0

    Donc si je comprends bien, créer t'aide aussi à t'exprimer et à libérer toutes ces émotions qui viennent des violences que tu as subies.

  • Speaker #2

    Oui, évidemment, ça me met dans la recherche des slogans pour les photos qui m'appartiennent, on va dire, à 90%. Et surtout dans les textes des women, où là, c'est exclusivement moi qui les compose, qui les crée. Au quotidien, je ne ressens pas le besoin de... de m'insurger contre la société, je suis quelqu'un de très pacifiste. Et on me dit souvent que je suis très douce. Ce n'est pas forcément vrai, mais je ressens le besoin d'écrire toujours. D'ailleurs, quand je n'écris pas, Eric me dit « Tu devrais quand même écrire un petit peu parce que je peux devenir vite insupportable. »

  • Speaker #1

    C'est vraiment un exutoire, un apaisement.

  • Speaker #2

    Tout à fait. Oui, oui, oui. Il faut au moins que j'écrive un texte par jour pour me sentir vraiment bien. Parce que sinon, j'ai l'impression d'accumuler, d'accumuler. Et puis, à un moment, ça sort trop long et puis ce n'est pas forcément acceptable pour les gens qui m'écoutent. Alors peut-être que je devrais consulter.

  • Speaker #1

    Est-ce que beaucoup d'autres personnes devraient elles-mêmes écrire ? Je ne sais pas. Est-ce que c'est un état de lâcher prise ? Quand tu fais ces traînes sur le papier, où il y a une recherche. Maintenant, rentrons en jeu.

  • Speaker #3

    Maintenant, rentrons en jeu, déjà. Je me basse sur France Culture. C'est une émission bien promette. Ensuite, je me concentre sur un échauffement d'un main, de la tête. Après, je ne me pense plus à rien. Donc, j'essaie d'avancer l'image.

  • Speaker #1

    Comment votre travail résonne-t-il auprès des survivants de violences ?

  • Speaker #2

    Ça touche forcément. Je pense que ça provoque pas mal d'émotions. Il y en a beaucoup. d'encouragement, de remerciements, de témoignages parfois et c'est vrai que dans ces moments-là, on a vraiment l'impression d'être à notre place et de faire exactement ce pour quoi on est venu ici sur Terre. On habite pleinement la conscience de Monsonart, c'était notre ostéopathe Ausha qui nous avait expliqué ça et c'est vrai que finalement à chaque fois... On est dans l'action, dans cette action, on le ressent pleinement.

  • Speaker #3

    On a fait une exposition il y a quelques temps, on a besoin de l'avocat d'Amiens, et c'est vrai que la maman nous a dit que ça encourage des personnes qui luttent contre ces violences.

  • Speaker #1

    Et peut-être les prochains qui n'osent pas encore lutter, mais qui sont sur le point de le faire.

  • Speaker #2

    C'est comme si on tissait tous ensemble une espèce de tissu protecteur. En fait, c'est un peu l'idée qu'on a pensée suite au témoignage. Ce que la justice ne fait pas. pas toujours, on est là à notre niveau, bien sûr, pour aider, pour écouter et entendre la parole des victimes et aller croire, en fait, on pallie peut-être un manque. Je pense qu'on essaie de le faire. J'aime pas ce terme essayer, on en parle la dernière fois, parce que finalement, quand on essaie, il y a derrière ce pendant où on échoue. Alors finalement, j'ai envie de dire, on pallie un manque, oui, qui est indéniable.

  • Speaker #1

    C'est vrai, il y a encore beaucoup de travail. Et encore, votre engagement, elle est retour chaleureux. que vous avez reçues ont-ils transformé votre perception de vous-même et de voir les expériences que vous avez vécues différemment ?

  • Speaker #2

    La perception que j'ai de ma personne reste toujours complexe, malgré des retours hyper positifs. Néanmoins, aider les autres, les victimes, les femmes, les enfants, ça m'aide aussi dans mon parcours, dans mon chemin de vie, dans ma reconstruction qui avance bien aujourd'hui. J'ai un autre regard sur ce que j'ai traversé. Déjà, j'ai réussi à me pardonner d'avoir subi. Je m'en suis longtemps voulu, en fait, de ne pas avoir agi correctement, d'avoir fait ce que j'avais pu et pas ce que j'aurais dû faire. Je n'étais pas, comme on peut le penser, une femme faible, sans caractère, qui s'est laissée faire et qui n'a pas osé. J'ai toujours eu du caractère, j'avais confiance en moi, en fait, avant cette épreuve. Et quand j'étais gaillarde, j'étais même un... un vrai garçon manqué. Je voulais être comme Nikita, je voulais maîtriser les armes.

  • Speaker #1

    J'étais trop fan.

  • Speaker #2

    Elle est juste merveilleuse. Et je me disais, quand je serai grande, je serai comme elle. Et puis finalement, la vie a fait que j'étais devenue vraiment très loin de cette image, très loin de moi finalement. Et je pense que je m'en suis longtemps voulue de ne pas avoir prisé la force de cette guerrière d'enfant que j'avais. Et puis de là, de... Je n'ai pas l'air d'avoir écouté. Je pense que j'ai changé. Je n'ai plus envie d'être une excitante. Mais en fait, je n'ai plus envie non plus d'être une guerrière. Je pense que je suis très, très apaisée. Enfin, oui, je suis très apaisée aujourd'hui. Et donc, du coup, je ne me coupe plus qu'à l'eau. J'ai réussi à me prendre par la main et puis je suis sortie de cet enfer. Et c'est vrai que je comprends mon parcours aujourd'hui. Donc, je ne m'en veux plus. Je n'ai plus honte de ce que j'ai traversé.

  • Speaker #3

    Je m'aperçois que j'aime bien aider les gens. J'adore aider, faire des choses pour les gens. Je faisais déjà ça avant, mais voilà, je me dis, ça y est, j'ai trouvé. Même en art, j'aide les gens. Maintenant, je me dis, c'est pour les gens.

  • Speaker #1

    Quand on se lance dans un engagement aussi fort que le vôtre, il y a forcément des moments de doute, des obstacles. Quels ont été les plus grands défis que vous avez dû affronter au début ?

  • Speaker #2

    Alors, en fait, on n'a pas vraiment eu de moments de doute depuis cet engagement parce qu'on savait que c'était utile. Du coup, ça, ça nous a bien aidé. Mais par contre, on a eu un peu d'appréhension lors de nos premiers collages dans la rue. Parce qu'on ne savait pas comment les gens allaient recevoir. Donc ça, ça nous a un petit peu... Le tout premier collage qu'on a fait, on l'a fait à deux. Et puis, on n'avait pas pris de photo. Et normalement, je suis retournée toute seule avec les enfants pour prendre la photo. Et puis, il y avait quelqu'un qui avait fait un graffiti et qui avait écrit « Tu veux l'égalité, salope ? » Du coup, comme on prend tout un peu à la télévision, ça nous a amusé de voir que ça gênait. On s'est dit « Ouais, il faut continuer. »

  • Speaker #1

    C'est une bonne motivation, bah.

  • Speaker #2

    Bah oui, ça a été une bonne motivation, c'est sûr.

  • Speaker #1

    C'est là pour provoquer aussi, hein.

  • Speaker #2

    C'est ça, bah oui. Et donc, au moment où je suis allée en photo, j'étais seule avec mes deux enfants, puis il y avait un troupeau d'hommes. Là, ils ont été complètement odieux en me demandant si je voulais leur aller sucer. Je me suis dit quand même, il y a du travail.

  • Speaker #1

    Quand ça dérange, c'est qu'il y a encore du boulot. C'est le travail d'une vie.

  • Speaker #2

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Et au début de votre aventure, est-ce que vous avez trouvé du soutien facilement ? Et à quel moment vous avez senti que vous n'étiez plus seul dans cet engagement ?

  • Speaker #3

    En fait, on n'a jamais vraiment démarché pour montrer notre travail. On a fait les pentes jolières, on a été des artistes comme eux tous les ans aussi. On est en France, sinon à ce moment-là, on est venu me chercher. C'est votre Instagram ?

  • Speaker #2

    On les a forcément contactés par Instagram.

  • Speaker #3

    Pour l'exposition d'un lien, je vais arriver à un compte sans photo, sans rien, qui me demande si on veut exposer à la maison de la bouteille d'un lien, signer le lien, qu'est-ce que c'est que ça ? Alors, je l'ai reçu, c'est vraiment un bon nom, ça a l'air d'être ça, en fait, c'est quelqu'un qui n'est pas un star, donc j'ai créé le compte spécialement pour te contacter. Ça se fait souvent comme ça. Pareil, quand on se croit, on est étonné. Pour Télester, est-ce qu'on peut faire une interview ? Oui,

  • Speaker #2

    mais à chaque fois, nous on se dit, c'est des fakes.

  • Speaker #3

    Alors du coup, il y a des invitations. Souvent, il y a des bêtises, mais de temps en temps, on a des choses qui ne sont pas des bêtises.

  • Speaker #1

    C'est chouette parce qu'on pourrait se dire, avant de passer sur France 3, on n'a pas l'air de se lever tôt. Et finalement pas. C'est que le message intéresse.

  • Speaker #2

    Oui, c'est vraiment incroyable.

  • Speaker #3

    Tout se fait comme ça, petit à petit.

  • Speaker #2

    Mais c'est parce que c'est une branche. Bien,

  • Speaker #3

    peut-être.

  • Speaker #2

    On a un autre projet, mais on l'a pour l'instant,

  • Speaker #3

    c'est un nouveau partage. Oui, il y a plein d'autres projets en fait.

  • Speaker #1

    Et votre compte Instagram, comment vous l'avez démarré ? Est-ce que ça a été long à vous faire connaître ?

  • Speaker #2

    On l'a ouvert en 2019.

  • Speaker #3

    Des deux, trois premières années, c'est très compliqué.

  • Speaker #2

    C'est aussi parce qu'on n'était pas non plus dans la lutte artistique. Les premières années, on était plus dans l'égalité homme-sainte, plus peinture, plus assemblage, comme on l'a expliqué au début. Donc, ce n'était pas encore la même démarche. On avait envie de montrer notre travail et on n'était pas dans une lutte.

  • Speaker #1

    Et à partir du moment où vous êtes entrés dans cette lutte, les choses ont commencé à arriver.

  • Speaker #2

    Oui, oui, oui, complètement.

  • Speaker #3

    Tu en es top, tu en as des choses, des petits riles, tout ça, ça fait que c'est top et tout de suite, ça tombe relativement bleu.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'avoir du réseau, c'est aussi quelque chose qui est primordial pour... Oui,

  • Speaker #2

    je pense, je pense. Franchement,

  • Speaker #3

    je pense que c'est principalement grâce à ce réseau-là.

  • Speaker #2

    Mais aussi, on a un réseau autour de nous.

  • Speaker #3

    En discutant avec les personnes d'Astar, on a des nouvelles idées. Parce que dans les photos, il manque des fois des points de vue particuliers. Alors on se dit, comment sortir sur ce point de vue-là ?

  • Speaker #2

    Oui, on n'avait pas du tout traité les mères protectrices. Du coup, on a eu envie de faire une photo sur le chocsar. Ça aurait été une bonne idée.

  • Speaker #1

    Je ne sais pas pourquoi j'ai une histoire d'amour avec Femme du Nord. Je me suis plus célibataire,

  • Speaker #0

    Ferdinand.

  • Speaker #3

    Fénisaph, tu es trop âgé de moi.

  • Speaker #1

    Ah oui, je suis trop âgé. Vous vous sentez chargé d'émotions et de vécu. Comment vous faites pour ne pas vous laisser submerger par toutes ces histoires et garder une certaine distance émotionnelle avec tout ça ?

  • Speaker #2

    Alors pour ma part, parfois c'est compliqué. Je me sens submergée par l'émotion par rapport à certaines situations, comme lorsqu'on écrit quelques slogans plus marquants. Comme je n'ai pas menti. votre parole ne manque pas. Ah, je suis trop née. Votre parole ne compte pas, merci. Cependant, les faire vivre, ça permet vraiment d'avancer et pas d'être moins sensible, mais d'être moins submergé. Après, c'est toujours compliqué de recevoir des témoignages car on lit la détresse des mamans et on a envie d'être plus que des artistes pour pouvoir les guider davantage. Et là, on se rend compte qu'il y en a de nuit tout de même. On peut être une oreille, on peut être une époile, mais on ne peut pas malheureusement retenir leurs problèmes.

  • Speaker #3

    Et ça, c'est parfois vraiment frustrant, en fait. On a ce sentiment d'impuissance. Et d'ailleurs, c'est pour ça que tu veux aller plus loin. Les témoignages sont parfois terribles. On est totalement impuissant face aux témoignages. Mais par contre, quand je fais de la peinture, je le fais, mais je travaille la technique, je me concentre sur l'esthétique, sur les tréfingistes tout à l'heure. Mais avant, je regardais deux ou trois ans après. Maintenant, je peux la regarder deux ou trois semaines après. plus rapide.

  • Speaker #1

    C'est là qu'il y a la distance émotionnelle.

  • Speaker #3

    Je le fais, je regarde ces deux membres différents. Ce qui fait que j'arrive à prendre un certain recul.

  • Speaker #1

    Et toi, tu as un petit rituel, quelque chose que tu fais après avoir fait ces peintures ou des photos qui t'ont un petit peu chamboulé.

  • Speaker #2

    C'est un peu bête, mais je médite beaucoup maintenant.

  • Speaker #1

    C'est loin d'être bête. Oui, oui. Ça fait beaucoup de bien. Oui,

  • Speaker #2

    oui. C'est impressionnant, en fait. J'ai commencé il y a peu de temps, mais le bien-faire que ça m'apporte est incroyable.

  • Speaker #1

    Et tu fais de la méditation guidée ?

  • Speaker #2

    Guidée et méditation d'ancrage. C'est pour voir s'ancrer mes racines. Parce qu'en fait, je ressens énormément les énergies d'autrui. Et donc, du coup, il y a des énergies qui me submergent positivement. Alors, ça arrive très rarement. Mais par contre, il y en a aussi qui me submergent. de manière négative. Et du coup, plus je suis ancrée, plus j'arrive à contrôler ce sentiment.

  • Speaker #1

    On avait dit de fermer les mains avec les pouces à l'intérieur pour ne plus être connectée aux énergies extérieures. Par exemple, tu prends les transports en commun, etc. C'est une visualisation. À partir du moment que tu fais ça, tu te fermes à la connexion qui est là malgré toi parce que ces énergies te traversent. Et malheureusement, quand tu es dans une foule, Les énergies sont souvent plus négatives que positives. C'est un petit truc qu'on m'avait donné et j'ai trop rapidement oublié. C'est un bon exemple,

  • Speaker #2

    c'est une bonne idée. Je pourrais essayer. Le piano aussi,

  • Speaker #3

    ça aide bien à faire partir.

  • Speaker #1

    La musique, ouais.

  • Speaker #3

    Tu es parti dans le piano. Tu as tous ces cent ans de piano. C'était le 8 mai 1927.

  • Speaker #1

    Incroyable.

  • Speaker #3

    Il n'y a pas longtemps, je connais la date. Il a été vendu le 8 mai 1927 à un monsieur Clémence, quoi. Il était à Paris.

  • Speaker #1

    C'est incroyable, presque 100 ans et d'avoir une histoire. J'aimerais tellement que des objets puissent parler.

  • Speaker #2

    C'est une énergie.

  • Speaker #1

    Je le disais à mon compagnon il y a quelques jours, alors il me regarde genre... Mais il est cool avec ça. Et puis moi, je suis persuadée qu'il y a une énergie dans les objets. Quand je vais me balader dans les brocades, il y a déjà eu des fois où je flash sur un objet de loin, je le prends et je me dis non, je ne le veux pas chez moi. C'est pas pour se croire.

  • Speaker #2

    C'est l'énergie, c'est sûr.

  • Speaker #1

    C'est bizarre, mais je ne vais pas à l'encontre de ça et je suis cet instinct. Comment votre engagement artistique a transformé votre manière de voir le monde ?

  • Speaker #2

    Ça m'a permis déjà de débuter, comme je l'ai dit tout à l'heure, mon chemin de reconstruction. Et aujourd'hui, je pense très sérieusement à une reconversion professionnelle. J'aimerais travailler dans le droit. J'aimerais reprendre mes études pour évoluer dans ce domaine et me hisser au cœur du système pour mieux comprendre les failles. Oui, évidemment, cette expérience a changé ma vie, évidemment.

  • Speaker #3

    Depuis cet engagement, où on habite contre les espèces de femmes aux enfants, je fais des choses qui ont vraiment utilisé une fonction. Ça me permet de me dire, voilà, je sais que je sers à ça, donc je le fais vraiment pleinement. Je sais que c'est le que je dois faire.

  • Speaker #1

    Vous pouvez inventer le temps. Vous donnez un conseil, vous avez lancé BABB.

  • Speaker #2

    Alors pour ma part, ça serait, peu importe ce que tu feras, si c'est ton chemin, tu y arriveras. continue de prendre du plaisir dans tout ce que tu entreprends. Alors, tu ne changeras pas le monde, mais tu peux le faire évoluer à ta main. Voilà ce que j'aurais envie de dire au mois de... il y a quelques années.

  • Speaker #3

    Moi, je dirais, on fait faire ce projet de méchait, non ? Il ne faut pas essayer de séduire, il ne faut pas faire porter le marché, il faut faire le show. Oui, mais c'est vrai, tout simplement.

  • Speaker #1

    Et pour les jeunes artistes qui nous écoutent et désirent s'engager,

  • Speaker #2

    alors, ça serait d'écouter son cœur et pas se pisser.

  • Speaker #1

    Pour conclure notre échange, j'ai un petit rituel. Chaque invité reçoit entre ses mains cette fiole remplie de poudre dorée d'alchimiste, qui représente la magie de la transformation, celle qui permet de sublimer les épreuves en quelque chose de précieux. Aujourd'hui, elle est entre vos mains. Elle a le pouvoir d'exaucer trois de vos souhaits,

  • Speaker #2

    sans aucune limite.

  • Speaker #0

    Alors,

  • Speaker #1

    si tout était possible, quels seraient vos trois vœux ?

  • Speaker #2

    J'ai la fièvre entre mes mains. Et pour mes voeux, ça serait d'éradiquer les durens suicides mentaux, évidemment. Ensuite, que tout le monde puisse trouver sa place. Ça serait chouette aussi, que tout le monde puisse se sentir bien. Et puis la troisième, c'est un petit peu plus personnel. Ça serait, j'ai un ami dans la veille de ma vie.

  • Speaker #3

    Alors, j'ai la fièvre. Donc c'est le délice de me mettre à craser.

  • Speaker #1

    Il a faute de me faire des quelques paillettes, mais beaucoup de magie.

  • Speaker #3

    Beaucoup de magie. Mes trois voeux. Alors, supprimer les mauvaises contraintes. des marches administratives, ces problèmes-là, les problèmes de voiture. Remettre peut-être un petit peu de temps dans le chronomètre de la vie pour en faire un petit peu plus, parce que ça passe trop vite. Et peut-être que les gens apprennent à se connaître sans préjuger, qu'ils apprennent à s'aimer, ou plutôt moins s'y soucier.

  • Speaker #1

    Je souhaite que vos fois veuillent se réaliser. Et merci beaucoup d'avoir participé au podcast.

  • Speaker #2

    Merci.

  • Speaker #0

    Merci d'avoir écouté cet épisode.

  • Speaker #1

    Prends quelques secondes,

  • Speaker #0

    ferme les yeux. Et respire. Ce que tu viens d'entendre, ce n'est pas juste un témoignage, c'est une preuve que l'impossible peut être sublimé. Alors si cet épisode t'a apporté quelque chose, partage-le avec quelqu'un qui en a besoin. Et pense à t'abonner pour ne pas manquer les prochains récits d'Alchimiste. Et toi, quelle part de ton histoire peux-tu transformer aujourd'hui ? Si tu veux prolonger la discussion, viens me retrouver sur Instagram, sur Histoire d'Alchimiste. Je serai ravie d'échanger avec toi. Et surtout... Souviens-toi, c'est dans tes failles que brille ton éclat le plus précieux. Alors, on se retrouve dans 15 jours pour une nouvelle histoire d'alchimie.

Description

Quand la justice déçoit et que le corps crie sans être entendu, il ne reste parfois qu’un refuge : créer.
Dans cet extrait bouleversant, B.A.B.B partage le moment où l’art devient une urgence vitale, un moyen de reprendre le pouvoir quand tout semble nous échapper.


🎙️ "À un moment, il faut qu’on fasse quelque chose. Qu’on aide. Qu’on bouge."


Créer n’est plus un simple besoin, mais un acte de résistance.
Les mots deviennent des slogans. Les cicatrices, des images. Les photos, des cris d’amour et de lutte.


Dans cet épisode, on plonge dans :

  • 💔 Ce moment charnière où la douleur intime ne peut plus être tue

  • 🖼️ Comment l’art devient un exutoire quand les institutions déçoivent

  • ✊ Le processus de création comme moyen de guérison et de reconquête de soi

  • 🪧 Les slogans féministes et les pochoirs comme outils de visibilité et de transformation sociale

  • 🎨 L’élan créatif comme réponse instinctive à l’impuissance


Et si ta colère n’était pas une faiblesse, mais un appel à créer ?
Quand les mots ne suffisent plus, l’art prend le relais. Peindre, écrire, coller, photographier… peu importe le médium. Ce qui compte, c’est l’élan.

Parce que faire, c’est déjà transformer.


🧪 À propos de B.A.B.B :
B.A.B.B est un duo d’artistes engagés basé à Douai. À travers leurs pochoirs, photographies et slogans percutants, ils mettent en lumière les réalités qu’on préfère taire : violences faites aux femmes, aux enfants, douleurs invisibles, cicatrices profondes. Leur travail donne une voix à celles qui n’en ont plus — ou pas encore.


📲 Instagram : @histoires_d_alchimistes
🎧 Pour suivre leur univers : @babb.13

🙏 Si cet extrait t’a touché, fais passer l’étincelle.
Une phrase, une image, une voix… peut tout changer.



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur Histoire d'Alchimist, le podcast qui explore comment transformer nos épreuves en tremplin et révèle des parcours de vie où l'impossible s'est teinté d'espoir, où chaque épreuve a laissé une empreinte riche de sens. Je suis Sandra et toutes les deux semaines, je pars à la rencontre d'âmes audacieuses qui ont su transformer leur blessure en force. Et leur histoire. en élan de vie. Parce que peu importe d'où tu viens, peu importe ce que tu as traversé, toi aussi, tu peux réveiller l'alchimiste qui est en toi et faire de ton parcours un moteur de sens, de contribution et de changement. Alors, prépare toi à ressentir, à questionner et à laisser ces histoires souffler sur les braises de ta propre transformation. B.A.B.B. C'est un duo d'artistes engagés qui ont choisi de faire de leur art un espace de résistance face aux violences faites aux femmes et aux enfants. Leur travail, profondément incarné, donne une voix à celles et ceux que l'on préfère bien trop souvent faire taire. Dans cet épisode, il nous montre que l'impulsion de départ peut naître d'une épreuve personnelle. Créer peut devenir un acte de réparation, autant que d'engagement, et que quelques petits rituels peuvent nous aider à canaliser l'émotion, surtout quand l'inspiration Jaillir nos cicatrices, un échange intime, brut et profondément humain. Pour te rappeler qu'on peut transformer le silence en présence et les blessures en œuvres qui parlent fort, réveillent et encouragent le changement. Allez, suis-moi, c'est parti !

  • Speaker #1

    Je retrouve BABB chez eux à Douai.

  • Speaker #0

    Il est 13h30 et nous sommes dans leur atelier entouré de messages forts, de créativité.

  • Speaker #1

    entre pochoirs, bords de peinture et exquises engagées, ils nous ouvrent les portes de leur univers. Merci de me recevoir chez vous.

  • Speaker #0

    Si tu devais te présenter sans parler de ce que tu fais dans la vie, sans parler de ton métier, tu dirais quoi ?

  • Speaker #2

    Alors, moi, j'aurais envie de dire que j'ai un côté hyperactif qui est rattrapé par mon hypersensibilité, qui fait que je commence 500 projets à la minute et que je me remets en question toutes les 10 secondes. Je suis fatiguante, j'en ai conscience, mais je suis aussi très... optimiste sur le monde qui m'entoure et sur le monde de demain. Je suis joyeuse, même si parfois il m'arrive de tomber dans un trou mais je remonte très rapidement à la surface. J'ai sûrement un côté borderline. Je chemine vers une résilience que j'essaie d'atteindre, mais que je n'atteins pas encore. Mais je suis en bonne voie. J'aime la vie, j'aime parfois les gens. Ça m'arrive, même si j'ai toujours du mal à rentrer en contact avec eux. Je pense que c'est ce qui arrive quand on a été blessé au plus profond de son âme. En fait, j'arrive à avoir des relations superficielles avec les gens, mais me sentir bien avec quelqu'un ou m'attacher à quelqu'un, c'est très, très difficile et c'est très rare pour moi.

  • Speaker #3

    Moi, peut-être dire quelques mots. Bon, chiante, oui, mais c'est vrai. Oui, elle est très enthousiaste, pleine d'humour, adorable, au moins avec moi. Elle à une tonne de talents aussi, mais ça, elle ne s'en rend pas compte. Il faut toujours la convaincre, la rassurer. Quelques mots sur moi, quand même. Qu'est-ce que j'aime bien faire ? J'aime construire, prendre le fonctionnement des chaises, j'adore. Je tourne toujours tout à la dérision. Je suis incapable d'être sérieux plus de cinq minutes. Comme disait, je ne sais plus qui les gens sérieux, c'est sérieux. J'étais une pratique en loupette, mais je me soignais. Avec les gens, j'ai du mal. Mais quand ça passe, ça passe. J'ai vraiment mal avec les animaux, avec les poules, les sorts, les chiens, les pieuvres. C'est vrai,

  • Speaker #2

    j'ai des fautes.

  • Speaker #3

    Vous commencez à vivre vraiment, il y a dix ans. parce qu'on veut rencontrer Maxime. Mais avant, c'était les études de la vie, l'anglais chiant. Bon, disons, je me rattrape.

  • Speaker #2

    Bon, si je devais dire un petit mot sur Bella, ça serait chiant, ça je crois que je l'ai déjà dit. Vraiment, je le trouve généreux. Je pense que c'est le problème qualificatif qui me vient à l'esprit quand je pense à lui. C'est assez indéniable. Il donne de sa personne, le genre qu'il aime, et quand il donne, il donne tout. Il ne fait pas semblant, il est sans carapace et sans costume. J'aime cette vulnérabilité.

  • Speaker #1

    Merci, c'était une super présentation. Et avant de trouver votre chemin avec BABB, est-ce que vous avez exploré d'autres voies ?

  • Speaker #3

    Avant BABB, il y a longtemps, dans le travail de l'enseignant, j'essayais de transmettre le plus possible, parce que j'étais aussi un auteur plastique. J'essayais de m'appliquer le plus possible dans le choix des images proposées aux élèves. D'un coup, j'ai trouvé des listes toutes faites pour des sujets. Il faut parler de Bach et de Bicule. J'ai trouvé l'artiste qui me paraissait le plus... plus pertinents, mais des fausses œuvres, tout à moins, parce que je détestais qu'ils puissent apprendre, connaître, aimer et avoir une ouverture d'esprit, c'est le but. J'ai fait un petit emplacement dans la politique municipale, une ville du pas de caleré, bref. J'étais adjoint à la culture, à la communication, pour que tout le monde puisse communiquer, que la culture soit pour tous, partout.

  • Speaker #2

    Alors moi, je me suis aussi engagée avec ma menthe d'enseignante. Je travaillais avec des enfants à bas âge, et c'était vraiment un choix perso. Je voulais bosser avec des petits, dans des milieux difficiles. J'avais envie d'avoir cette impression de servir à quelque chose. C'est pour ça que je me suis engagée dans ce métier. Je voulais transmettre évidemment, mais pas transmettre que des connaissances parce que ça ne se résume pas à ça notre métier. C'était aussi leur transmettre un monde différent par rapport au leur, leur montrer autre chose, qu'il y a des choses autres qui existent. Leur donner de l'espoir, de la joie, leur faire entrevoir que tout est possible en fait, peu importe le milieu d'où on vient et peu importe l'âge finalement. Aujourd'hui, je sens que ma flamme vacille un peu et qu'il est peut-être temps pour moi de prendre un nouveau départ ailleurs. C'est un métier dans lequel on donne beaucoup. On donne énormément de sa personne. Et en fait, il faut toujours être à la pointe parce que les petits qu'on a en face de nous, on leur donne le meilleur de nous. Donc aujourd'hui, j'en suis là. Au tout début,

  • Speaker #0

    vous avez commencé comment avec BABB ? Vous avez créé quoi en premier ?

  • Speaker #2

    Notre travail de départ.

  • Speaker #3

    On pouvait mettre Marilyn Monroe qui était une actrice et Coca-Cola qui était un produit dans le format d'une œuvre d'art. Ça peut être absolument tout. Ça peut être une publicité, ça peut être un morceau de tapis qui est qu'on a retravaillé, ça peut être un maître d'art, ça peut être un graffiti qu'on a récupéré quelque part sur un mur. Et on mange absolument tout ça. Puis après, on est parti sur l'égalité homme-femme. On travaille vraiment à deux. Et ce qui fait que pendant quelques années, on a bossé là-dessus.

  • Speaker #2

    À travers des conches, le essentiel.

  • Speaker #0

    Et le point de départ de votre engagement pour l'égalité homme-femme, Ça a été quoi ?

  • Speaker #2

    C'est des injustices, en fait, liées à la société. Enfin, des injustices de la société qui nous ont fait nous dire qu'à un moment, il fallait peut-être qu'on fasse quelque chose, qu'on mette notre art au service d'une cause.

  • Speaker #0

    Donc, votre engagement a commencé avec l'égalité hommes-femmes et a évolué par la suite pour t'étendre aux violences faites aux femmes et aux enfants. Qu'est-ce qui a motivé cette décision ? Est-ce que ça vient de votre parcours perso ?

  • Speaker #2

    Oui, oui. En fait, c'est l'expérience que j'ai eue un peu plus jeune lors d'une relation qui a motivé ce choix. Alors maintenant, je porte plainte, c'est classé. Et j'ai vraiment un sentiment d'injustice, d'impuissance qu'il faut que je répare toute seule parce que je me rends compte que je ne vais pas être aidée par la justice. Donc, en 2020, il y a un tournant. C'est plus un mec, on s'en prend et je suis face à cette même impuissance. Et donc là, en fait, il faut vraiment qu'on fasse quelque chose. Il faut qu'on aide, il faut que ça bouge. Donc, on se met en quête d'améliorer nos victimes avec la seule chose qu'on sait faire, notre âme.

  • Speaker #1

    Et donc, vous avez fait de cette expérience un moteur. Oui,

  • Speaker #0

    t'as envie de contribuer à ta manière et c'est aussi une manière de se guérir.

  • Speaker #2

    Oui, c'est un espoir, évidemment. Et puis oui, c'est un chemin de guérison. On a beaucoup tâtonné, on a expérimenté plusieurs pistes, supports et on s'est arrêté sur la photographie. On a été de même en plein.

  • Speaker #1

    Donc, c'est un gros démo, démo-choc, démo qui... parlent, des mots qui réveillent, et les prendre en photo ensuite. Comme vous faites encore aujourd'hui, avec toi qui te casses la bouche,

  • Speaker #2

    le visage.

  • Speaker #3

    Le système de collage féministe, un petit peu plus petit, c'est des demi-formes A4, mais cette idée-là est venue vraiment petit à petit. Je suis venu chercher une image de moi, et puis je me suis tombé sur cette vieille couverture qui traînait dans la cave de la maison de location qu'on avait à l'époque, et voilà, on les a encore.

  • Speaker #2

    En octobre 2021, on ouvre notre atelier comme tous les ans. Et là, on les propose au public pour la première fois. Et là, c'est l'analyse de Douai. On nous propose de faire une exposition en novembre de l'année d'après pour la journée en Asiabdentro, la violence faite aux femmes. Et du coup, on ne s'arrêtera jamais, en fait. On a commencé avec une dizaine de photos. Et puis aujourd'hui, on en a plus de 40, je crois. Et puis après, on s'est vraiment centré sur la femme et l'enfant. Voilà.

  • Speaker #1

    Il y a le petit chien qui me coerce.

  • Speaker #2

    C'est un dîner ?

  • Speaker #3

    Elle est bien si gros le chien.

  • Speaker #1

    Elle est bien ? Bien. C'est un dîner.

  • Speaker #0

    Donc si je comprends bien, créer t'aide aussi à t'exprimer et à libérer toutes ces émotions qui viennent des violences que tu as subies.

  • Speaker #2

    Oui, évidemment, ça me met dans la recherche des slogans pour les photos qui m'appartiennent, on va dire, à 90%. Et surtout dans les textes des women, où là, c'est exclusivement moi qui les compose, qui les crée. Au quotidien, je ne ressens pas le besoin de... de m'insurger contre la société, je suis quelqu'un de très pacifiste. Et on me dit souvent que je suis très douce. Ce n'est pas forcément vrai, mais je ressens le besoin d'écrire toujours. D'ailleurs, quand je n'écris pas, Eric me dit « Tu devrais quand même écrire un petit peu parce que je peux devenir vite insupportable. »

  • Speaker #1

    C'est vraiment un exutoire, un apaisement.

  • Speaker #2

    Tout à fait. Oui, oui, oui. Il faut au moins que j'écrive un texte par jour pour me sentir vraiment bien. Parce que sinon, j'ai l'impression d'accumuler, d'accumuler. Et puis, à un moment, ça sort trop long et puis ce n'est pas forcément acceptable pour les gens qui m'écoutent. Alors peut-être que je devrais consulter.

  • Speaker #1

    Est-ce que beaucoup d'autres personnes devraient elles-mêmes écrire ? Je ne sais pas. Est-ce que c'est un état de lâcher prise ? Quand tu fais ces traînes sur le papier, où il y a une recherche. Maintenant, rentrons en jeu.

  • Speaker #3

    Maintenant, rentrons en jeu, déjà. Je me basse sur France Culture. C'est une émission bien promette. Ensuite, je me concentre sur un échauffement d'un main, de la tête. Après, je ne me pense plus à rien. Donc, j'essaie d'avancer l'image.

  • Speaker #1

    Comment votre travail résonne-t-il auprès des survivants de violences ?

  • Speaker #2

    Ça touche forcément. Je pense que ça provoque pas mal d'émotions. Il y en a beaucoup. d'encouragement, de remerciements, de témoignages parfois et c'est vrai que dans ces moments-là, on a vraiment l'impression d'être à notre place et de faire exactement ce pour quoi on est venu ici sur Terre. On habite pleinement la conscience de Monsonart, c'était notre ostéopathe Ausha qui nous avait expliqué ça et c'est vrai que finalement à chaque fois... On est dans l'action, dans cette action, on le ressent pleinement.

  • Speaker #3

    On a fait une exposition il y a quelques temps, on a besoin de l'avocat d'Amiens, et c'est vrai que la maman nous a dit que ça encourage des personnes qui luttent contre ces violences.

  • Speaker #1

    Et peut-être les prochains qui n'osent pas encore lutter, mais qui sont sur le point de le faire.

  • Speaker #2

    C'est comme si on tissait tous ensemble une espèce de tissu protecteur. En fait, c'est un peu l'idée qu'on a pensée suite au témoignage. Ce que la justice ne fait pas. pas toujours, on est là à notre niveau, bien sûr, pour aider, pour écouter et entendre la parole des victimes et aller croire, en fait, on pallie peut-être un manque. Je pense qu'on essaie de le faire. J'aime pas ce terme essayer, on en parle la dernière fois, parce que finalement, quand on essaie, il y a derrière ce pendant où on échoue. Alors finalement, j'ai envie de dire, on pallie un manque, oui, qui est indéniable.

  • Speaker #1

    C'est vrai, il y a encore beaucoup de travail. Et encore, votre engagement, elle est retour chaleureux. que vous avez reçues ont-ils transformé votre perception de vous-même et de voir les expériences que vous avez vécues différemment ?

  • Speaker #2

    La perception que j'ai de ma personne reste toujours complexe, malgré des retours hyper positifs. Néanmoins, aider les autres, les victimes, les femmes, les enfants, ça m'aide aussi dans mon parcours, dans mon chemin de vie, dans ma reconstruction qui avance bien aujourd'hui. J'ai un autre regard sur ce que j'ai traversé. Déjà, j'ai réussi à me pardonner d'avoir subi. Je m'en suis longtemps voulu, en fait, de ne pas avoir agi correctement, d'avoir fait ce que j'avais pu et pas ce que j'aurais dû faire. Je n'étais pas, comme on peut le penser, une femme faible, sans caractère, qui s'est laissée faire et qui n'a pas osé. J'ai toujours eu du caractère, j'avais confiance en moi, en fait, avant cette épreuve. Et quand j'étais gaillarde, j'étais même un... un vrai garçon manqué. Je voulais être comme Nikita, je voulais maîtriser les armes.

  • Speaker #1

    J'étais trop fan.

  • Speaker #2

    Elle est juste merveilleuse. Et je me disais, quand je serai grande, je serai comme elle. Et puis finalement, la vie a fait que j'étais devenue vraiment très loin de cette image, très loin de moi finalement. Et je pense que je m'en suis longtemps voulue de ne pas avoir prisé la force de cette guerrière d'enfant que j'avais. Et puis de là, de... Je n'ai pas l'air d'avoir écouté. Je pense que j'ai changé. Je n'ai plus envie d'être une excitante. Mais en fait, je n'ai plus envie non plus d'être une guerrière. Je pense que je suis très, très apaisée. Enfin, oui, je suis très apaisée aujourd'hui. Et donc, du coup, je ne me coupe plus qu'à l'eau. J'ai réussi à me prendre par la main et puis je suis sortie de cet enfer. Et c'est vrai que je comprends mon parcours aujourd'hui. Donc, je ne m'en veux plus. Je n'ai plus honte de ce que j'ai traversé.

  • Speaker #3

    Je m'aperçois que j'aime bien aider les gens. J'adore aider, faire des choses pour les gens. Je faisais déjà ça avant, mais voilà, je me dis, ça y est, j'ai trouvé. Même en art, j'aide les gens. Maintenant, je me dis, c'est pour les gens.

  • Speaker #1

    Quand on se lance dans un engagement aussi fort que le vôtre, il y a forcément des moments de doute, des obstacles. Quels ont été les plus grands défis que vous avez dû affronter au début ?

  • Speaker #2

    Alors, en fait, on n'a pas vraiment eu de moments de doute depuis cet engagement parce qu'on savait que c'était utile. Du coup, ça, ça nous a bien aidé. Mais par contre, on a eu un peu d'appréhension lors de nos premiers collages dans la rue. Parce qu'on ne savait pas comment les gens allaient recevoir. Donc ça, ça nous a un petit peu... Le tout premier collage qu'on a fait, on l'a fait à deux. Et puis, on n'avait pas pris de photo. Et normalement, je suis retournée toute seule avec les enfants pour prendre la photo. Et puis, il y avait quelqu'un qui avait fait un graffiti et qui avait écrit « Tu veux l'égalité, salope ? » Du coup, comme on prend tout un peu à la télévision, ça nous a amusé de voir que ça gênait. On s'est dit « Ouais, il faut continuer. »

  • Speaker #1

    C'est une bonne motivation, bah.

  • Speaker #2

    Bah oui, ça a été une bonne motivation, c'est sûr.

  • Speaker #1

    C'est là pour provoquer aussi, hein.

  • Speaker #2

    C'est ça, bah oui. Et donc, au moment où je suis allée en photo, j'étais seule avec mes deux enfants, puis il y avait un troupeau d'hommes. Là, ils ont été complètement odieux en me demandant si je voulais leur aller sucer. Je me suis dit quand même, il y a du travail.

  • Speaker #1

    Quand ça dérange, c'est qu'il y a encore du boulot. C'est le travail d'une vie.

  • Speaker #2

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Et au début de votre aventure, est-ce que vous avez trouvé du soutien facilement ? Et à quel moment vous avez senti que vous n'étiez plus seul dans cet engagement ?

  • Speaker #3

    En fait, on n'a jamais vraiment démarché pour montrer notre travail. On a fait les pentes jolières, on a été des artistes comme eux tous les ans aussi. On est en France, sinon à ce moment-là, on est venu me chercher. C'est votre Instagram ?

  • Speaker #2

    On les a forcément contactés par Instagram.

  • Speaker #3

    Pour l'exposition d'un lien, je vais arriver à un compte sans photo, sans rien, qui me demande si on veut exposer à la maison de la bouteille d'un lien, signer le lien, qu'est-ce que c'est que ça ? Alors, je l'ai reçu, c'est vraiment un bon nom, ça a l'air d'être ça, en fait, c'est quelqu'un qui n'est pas un star, donc j'ai créé le compte spécialement pour te contacter. Ça se fait souvent comme ça. Pareil, quand on se croit, on est étonné. Pour Télester, est-ce qu'on peut faire une interview ? Oui,

  • Speaker #2

    mais à chaque fois, nous on se dit, c'est des fakes.

  • Speaker #3

    Alors du coup, il y a des invitations. Souvent, il y a des bêtises, mais de temps en temps, on a des choses qui ne sont pas des bêtises.

  • Speaker #1

    C'est chouette parce qu'on pourrait se dire, avant de passer sur France 3, on n'a pas l'air de se lever tôt. Et finalement pas. C'est que le message intéresse.

  • Speaker #2

    Oui, c'est vraiment incroyable.

  • Speaker #3

    Tout se fait comme ça, petit à petit.

  • Speaker #2

    Mais c'est parce que c'est une branche. Bien,

  • Speaker #3

    peut-être.

  • Speaker #2

    On a un autre projet, mais on l'a pour l'instant,

  • Speaker #3

    c'est un nouveau partage. Oui, il y a plein d'autres projets en fait.

  • Speaker #1

    Et votre compte Instagram, comment vous l'avez démarré ? Est-ce que ça a été long à vous faire connaître ?

  • Speaker #2

    On l'a ouvert en 2019.

  • Speaker #3

    Des deux, trois premières années, c'est très compliqué.

  • Speaker #2

    C'est aussi parce qu'on n'était pas non plus dans la lutte artistique. Les premières années, on était plus dans l'égalité homme-sainte, plus peinture, plus assemblage, comme on l'a expliqué au début. Donc, ce n'était pas encore la même démarche. On avait envie de montrer notre travail et on n'était pas dans une lutte.

  • Speaker #1

    Et à partir du moment où vous êtes entrés dans cette lutte, les choses ont commencé à arriver.

  • Speaker #2

    Oui, oui, oui, complètement.

  • Speaker #3

    Tu en es top, tu en as des choses, des petits riles, tout ça, ça fait que c'est top et tout de suite, ça tombe relativement bleu.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'avoir du réseau, c'est aussi quelque chose qui est primordial pour... Oui,

  • Speaker #2

    je pense, je pense. Franchement,

  • Speaker #3

    je pense que c'est principalement grâce à ce réseau-là.

  • Speaker #2

    Mais aussi, on a un réseau autour de nous.

  • Speaker #3

    En discutant avec les personnes d'Astar, on a des nouvelles idées. Parce que dans les photos, il manque des fois des points de vue particuliers. Alors on se dit, comment sortir sur ce point de vue-là ?

  • Speaker #2

    Oui, on n'avait pas du tout traité les mères protectrices. Du coup, on a eu envie de faire une photo sur le chocsar. Ça aurait été une bonne idée.

  • Speaker #1

    Je ne sais pas pourquoi j'ai une histoire d'amour avec Femme du Nord. Je me suis plus célibataire,

  • Speaker #0

    Ferdinand.

  • Speaker #3

    Fénisaph, tu es trop âgé de moi.

  • Speaker #1

    Ah oui, je suis trop âgé. Vous vous sentez chargé d'émotions et de vécu. Comment vous faites pour ne pas vous laisser submerger par toutes ces histoires et garder une certaine distance émotionnelle avec tout ça ?

  • Speaker #2

    Alors pour ma part, parfois c'est compliqué. Je me sens submergée par l'émotion par rapport à certaines situations, comme lorsqu'on écrit quelques slogans plus marquants. Comme je n'ai pas menti. votre parole ne manque pas. Ah, je suis trop née. Votre parole ne compte pas, merci. Cependant, les faire vivre, ça permet vraiment d'avancer et pas d'être moins sensible, mais d'être moins submergé. Après, c'est toujours compliqué de recevoir des témoignages car on lit la détresse des mamans et on a envie d'être plus que des artistes pour pouvoir les guider davantage. Et là, on se rend compte qu'il y en a de nuit tout de même. On peut être une oreille, on peut être une époile, mais on ne peut pas malheureusement retenir leurs problèmes.

  • Speaker #3

    Et ça, c'est parfois vraiment frustrant, en fait. On a ce sentiment d'impuissance. Et d'ailleurs, c'est pour ça que tu veux aller plus loin. Les témoignages sont parfois terribles. On est totalement impuissant face aux témoignages. Mais par contre, quand je fais de la peinture, je le fais, mais je travaille la technique, je me concentre sur l'esthétique, sur les tréfingistes tout à l'heure. Mais avant, je regardais deux ou trois ans après. Maintenant, je peux la regarder deux ou trois semaines après. plus rapide.

  • Speaker #1

    C'est là qu'il y a la distance émotionnelle.

  • Speaker #3

    Je le fais, je regarde ces deux membres différents. Ce qui fait que j'arrive à prendre un certain recul.

  • Speaker #1

    Et toi, tu as un petit rituel, quelque chose que tu fais après avoir fait ces peintures ou des photos qui t'ont un petit peu chamboulé.

  • Speaker #2

    C'est un peu bête, mais je médite beaucoup maintenant.

  • Speaker #1

    C'est loin d'être bête. Oui, oui. Ça fait beaucoup de bien. Oui,

  • Speaker #2

    oui. C'est impressionnant, en fait. J'ai commencé il y a peu de temps, mais le bien-faire que ça m'apporte est incroyable.

  • Speaker #1

    Et tu fais de la méditation guidée ?

  • Speaker #2

    Guidée et méditation d'ancrage. C'est pour voir s'ancrer mes racines. Parce qu'en fait, je ressens énormément les énergies d'autrui. Et donc, du coup, il y a des énergies qui me submergent positivement. Alors, ça arrive très rarement. Mais par contre, il y en a aussi qui me submergent. de manière négative. Et du coup, plus je suis ancrée, plus j'arrive à contrôler ce sentiment.

  • Speaker #1

    On avait dit de fermer les mains avec les pouces à l'intérieur pour ne plus être connectée aux énergies extérieures. Par exemple, tu prends les transports en commun, etc. C'est une visualisation. À partir du moment que tu fais ça, tu te fermes à la connexion qui est là malgré toi parce que ces énergies te traversent. Et malheureusement, quand tu es dans une foule, Les énergies sont souvent plus négatives que positives. C'est un petit truc qu'on m'avait donné et j'ai trop rapidement oublié. C'est un bon exemple,

  • Speaker #2

    c'est une bonne idée. Je pourrais essayer. Le piano aussi,

  • Speaker #3

    ça aide bien à faire partir.

  • Speaker #1

    La musique, ouais.

  • Speaker #3

    Tu es parti dans le piano. Tu as tous ces cent ans de piano. C'était le 8 mai 1927.

  • Speaker #1

    Incroyable.

  • Speaker #3

    Il n'y a pas longtemps, je connais la date. Il a été vendu le 8 mai 1927 à un monsieur Clémence, quoi. Il était à Paris.

  • Speaker #1

    C'est incroyable, presque 100 ans et d'avoir une histoire. J'aimerais tellement que des objets puissent parler.

  • Speaker #2

    C'est une énergie.

  • Speaker #1

    Je le disais à mon compagnon il y a quelques jours, alors il me regarde genre... Mais il est cool avec ça. Et puis moi, je suis persuadée qu'il y a une énergie dans les objets. Quand je vais me balader dans les brocades, il y a déjà eu des fois où je flash sur un objet de loin, je le prends et je me dis non, je ne le veux pas chez moi. C'est pas pour se croire.

  • Speaker #2

    C'est l'énergie, c'est sûr.

  • Speaker #1

    C'est bizarre, mais je ne vais pas à l'encontre de ça et je suis cet instinct. Comment votre engagement artistique a transformé votre manière de voir le monde ?

  • Speaker #2

    Ça m'a permis déjà de débuter, comme je l'ai dit tout à l'heure, mon chemin de reconstruction. Et aujourd'hui, je pense très sérieusement à une reconversion professionnelle. J'aimerais travailler dans le droit. J'aimerais reprendre mes études pour évoluer dans ce domaine et me hisser au cœur du système pour mieux comprendre les failles. Oui, évidemment, cette expérience a changé ma vie, évidemment.

  • Speaker #3

    Depuis cet engagement, où on habite contre les espèces de femmes aux enfants, je fais des choses qui ont vraiment utilisé une fonction. Ça me permet de me dire, voilà, je sais que je sers à ça, donc je le fais vraiment pleinement. Je sais que c'est le que je dois faire.

  • Speaker #1

    Vous pouvez inventer le temps. Vous donnez un conseil, vous avez lancé BABB.

  • Speaker #2

    Alors pour ma part, ça serait, peu importe ce que tu feras, si c'est ton chemin, tu y arriveras. continue de prendre du plaisir dans tout ce que tu entreprends. Alors, tu ne changeras pas le monde, mais tu peux le faire évoluer à ta main. Voilà ce que j'aurais envie de dire au mois de... il y a quelques années.

  • Speaker #3

    Moi, je dirais, on fait faire ce projet de méchait, non ? Il ne faut pas essayer de séduire, il ne faut pas faire porter le marché, il faut faire le show. Oui, mais c'est vrai, tout simplement.

  • Speaker #1

    Et pour les jeunes artistes qui nous écoutent et désirent s'engager,

  • Speaker #2

    alors, ça serait d'écouter son cœur et pas se pisser.

  • Speaker #1

    Pour conclure notre échange, j'ai un petit rituel. Chaque invité reçoit entre ses mains cette fiole remplie de poudre dorée d'alchimiste, qui représente la magie de la transformation, celle qui permet de sublimer les épreuves en quelque chose de précieux. Aujourd'hui, elle est entre vos mains. Elle a le pouvoir d'exaucer trois de vos souhaits,

  • Speaker #2

    sans aucune limite.

  • Speaker #0

    Alors,

  • Speaker #1

    si tout était possible, quels seraient vos trois vœux ?

  • Speaker #2

    J'ai la fièvre entre mes mains. Et pour mes voeux, ça serait d'éradiquer les durens suicides mentaux, évidemment. Ensuite, que tout le monde puisse trouver sa place. Ça serait chouette aussi, que tout le monde puisse se sentir bien. Et puis la troisième, c'est un petit peu plus personnel. Ça serait, j'ai un ami dans la veille de ma vie.

  • Speaker #3

    Alors, j'ai la fièvre. Donc c'est le délice de me mettre à craser.

  • Speaker #1

    Il a faute de me faire des quelques paillettes, mais beaucoup de magie.

  • Speaker #3

    Beaucoup de magie. Mes trois voeux. Alors, supprimer les mauvaises contraintes. des marches administratives, ces problèmes-là, les problèmes de voiture. Remettre peut-être un petit peu de temps dans le chronomètre de la vie pour en faire un petit peu plus, parce que ça passe trop vite. Et peut-être que les gens apprennent à se connaître sans préjuger, qu'ils apprennent à s'aimer, ou plutôt moins s'y soucier.

  • Speaker #1

    Je souhaite que vos fois veuillent se réaliser. Et merci beaucoup d'avoir participé au podcast.

  • Speaker #2

    Merci.

  • Speaker #0

    Merci d'avoir écouté cet épisode.

  • Speaker #1

    Prends quelques secondes,

  • Speaker #0

    ferme les yeux. Et respire. Ce que tu viens d'entendre, ce n'est pas juste un témoignage, c'est une preuve que l'impossible peut être sublimé. Alors si cet épisode t'a apporté quelque chose, partage-le avec quelqu'un qui en a besoin. Et pense à t'abonner pour ne pas manquer les prochains récits d'Alchimiste. Et toi, quelle part de ton histoire peux-tu transformer aujourd'hui ? Si tu veux prolonger la discussion, viens me retrouver sur Instagram, sur Histoire d'Alchimiste. Je serai ravie d'échanger avec toi. Et surtout... Souviens-toi, c'est dans tes failles que brille ton éclat le plus précieux. Alors, on se retrouve dans 15 jours pour une nouvelle histoire d'alchimie.

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