- Speaker #0
Hello, vous vous apprêtez à écouter un nouvel épisode de Horizontal. Si vous voulez soutenir ce projet, n'hésitez pas à le partager autour de vous et à mettre 5 étoiles sur votre plateforme d'écoute. Ça améliore grandement la visibilité de ces contenus. Cette saison, le podcast Horizontal a un super partenaire, le site kidsfriendlyfrance.com. L'objectif de ce projet est de lutter contre l'isolement des mères ou des pères en congé parental et qui, faute de trouver des lieux accueillants, se refusent à sortir de chez eux. Le deuxième objectif, c'est de permettre à n'importe quelle famille en France, d'un coup d'œil sur les cartes, de savoir dans quel restaurant elle peut aller en étant certaine de trouver une table à langer pour changer son nouveau-né ou trouver une nouvelle activité à faire en famille, près de là où elle se trouve. Ce site, il est interactif, il a donc besoin de vos contributions si vous découvrez des pépites. n'hésitez pas à aller vérifier si la pépite est bien référencée sur le site Kids Friendly France et de contribuer à cette super communauté de parents. De plus, le site a une troisième fonction, celle de valoriser les établissements qui font l'effort de nous rendre la vie plus facile en étant Kids Friendly, permettant des espaces adaptés à nos enfants, des menus enfants, des tables à longer, des chaises hautes, des espaces de jeux. On adore Kids Friendly France.com
- Speaker #1
En France, on a encore une vision de l'éducation qui est très liée aux notions d'obéissance et de pouvoir. Je suis en sécurité parce que j'entends les bruits, j'ai des odeurs qui me sécurisent, le contact me sécurise. Tu viens pas avec moi ? On remet en pause évidemment l'éducation, on la reçut. On ne peut pas s'exagérer.
- Speaker #0
Donc en fait, il faut poser un autre regard sur l'enfant,
- Speaker #1
si je comprends bien.
- Speaker #0
Oui,
- Speaker #1
d'accord. Mais dans la pratique, moi, je suis complètement perdue. Quelles sont les préoccupations d'un enfant ? Qu'est-ce que tu veux ? Reste à la maison avec Doudou ! C'est pas ça l'exemple ! Eh oh ! Je suis là, j'ai un riste ! La culture de la punition, c'est l'hétéro de la maltraitance.
- Speaker #0
Toi aussi,
- Speaker #1
tu es droit !
- Speaker #0
Ici, sur Horizontal, nous sommes persuadés que nous devons changer notre regard sur les enfants et leur redonner la place qu'ils méritent dans la société. Oui, mais comment faire quand on a si peu de modèles de posture ? à hauteur d'enfants autour de nous et que nos réflexes et nos référentiels ne sont pas toujours alignés avec nos intentions de parents ou de professionnels au contact d'enfants. La théorie, nous l'avons, ce sont des outils pratiques, concrets que nous venons chercher ici. Bienvenue à bord du podcast Horizontal. Bonjour Manon. Merci d'avoir accepté mon invitation sur le podcast Horizontal.
- Speaker #1
Bonjour, merci de l'invitation.
- Speaker #0
Avec plaisir, je suis contente qu'aujourd'hui on puisse aborder une des thématiques que je préfère puisque pour moi elle est un peu fondatrice de toute approche d'éducation un peu repensée par rapport à celle qu'on connaît tous, qui est plutôt classique et traditionnelle. Donc avant de rentrer dans le vif du sujet, je vais te laisser te présenter.
- Speaker #1
Oui, merci. Je m'appelle Manon. Je suis maman d'une petite fille de 3 ans et d'une deuxième de 1 année maintenant. J'habite en Suisse et puis je travaille, je suis un téléspectateur spécialisé.
- Speaker #0
Ok.
- Speaker #1
Donc je m'occupe d'enfants dans une école ordinaire. C'est des enfants qui ont des difficultés. à suivre les cours comme les autres enfants. Et puis, je regarde ce que je peux mettre en place pour les soutenir dans la semaine.
- Speaker #0
Ok, cool. Joli métier. Aujourd'hui, la thématique de l'épisode, c'est le regard que l'on porte sur les enfants et comment est-ce qu'ils façonnent, finalement, notre parentalité et ils conditionnent, en fait, un petit peu tout le reste. notamment notre façon de communiquer avec nos enfants, l'ambiance, l'environnement familial qu'on leur propose. C'est un sujet sur lequel tu communiques pas mal sur les réseaux sociaux. Moi, c'est comme ça que je t'ai identifiée dans tous les contenus d'éducation qu'on trouve sur les réseaux sociaux. Comment t'es arrivée à vouloir communiquer sur ce sujet-là ? C'est quoi ton histoire au regard de ta parentalité ?
- Speaker #1
En fait, je ne m'étais jamais posé la question jusqu'aux deux ans de ma première. Pour moi, c'était évident. Je voulais faire comme ma maman, parce que pour moi, elle était déjà tellement en avance. sur comment écouter les besoins des enfants. Je me souviens quand elle me disait La famille de ton papa, elle ne comprend pas comment je fais avec vous. Pourquoi je n'insiste pas pour que vous fassiez pipi sur le pot ? Ce genre de choses, j'étais déjà tellement contente de sa manière de penser, de sa vision des choses. Elle, c'était clair, ne jamais me punir, ça n'avait pas de sens. j'ai jamais reçu de fessé, tout ça, que pour moi, c'était tout tracé, je voulais faire comme elle, il n'y avait pas, voilà, je n'ai pas pensé autre chose. Et puis, quand j'ai accouché de ma deuxième, la première, elle avait deux ans, et là, je me suis prise en fait une sacrée claque. Je me souviens d'une semaine en particulier où j'étais... justement en vacances chez ma maman, je crois que ma petite elle avait trois semaines et puis j'étais déjà super fatiguée et avec ma grande c'était un enfer. J'étais dans des situations, j'avais l'impression qu'elle était... voilà, le vocabulaire je n'utilise plus maintenant mais qu'elle faisait le cirque pour tout, qu'elle... Même caprice, je n'aimais pas déjà ce mot avant, mais je sais, mais oui, en fait, j'ai plein de caprices. Il y a tout qui est en conflit. Et puis, je me disais, mais mon Dieu, maintenant, il faut que je commence à être autoritaire et que je montre les limites.
- Speaker #0
Oui, donc à ce moment-là, tu te vois prendre une posture que tu n'avais pas prévue d'avoir et tu t'entends, tu te vois agir et tu te sens. Comment tu ne te sens pas alignée ? Tu te dis qu'il y a quelque chose qui ne va pas, mais je ne vois pas comment faire autrement ?
- Speaker #1
Voilà, je ne me sentais pas alignée du tout avec cette posture, mais je me dis que c'est ce que je dois faire. Les enfants ont besoin d'un cadre, ils ont besoin de sécurité. Si elles refusent de changer la couche, en fait, il faut qu'elles la changent, parce que sinon, elles ne vont pas comprendre quand c'est le stop, et puis que je vais la mettre dans une situation d'insécurité totale. Donc, en fait, j'étais constamment dans le rapport de force. Et je me souviens encore d'un soir où, tous les soirs, c'était une catastrophe. Mais ce soir-là, elle est montée, elle était d'une excitation sans nom. Elle est montée sur la table de la cuisine. Et puis, elle a pris le tube de sauce à salade. Et puis, elle l'a pris au boulot, comme ça. Et je me suis dit, mon Dieu, mon Dieu, je suis en train d'en faire un enfant tirant et puis il faut que je la recade. Et je suis partie, je me souviens, de chez ma maman parce qu'elle habite à deux heures et demie de route de chez moi. Je suis partie en pleurant, en me disant comment je vais faire seule, en me disant mais il va falloir que je serre la vis.
- Speaker #0
Et du coup, est-ce que tu as serré la vis ? Qu'est-ce qui s'est passé ?
- Speaker #1
En fait, j'étais en train de m'épuiser. Bon, il n'y avait pas que ça, parce qu'on était en même temps en train de rénover une maison, un projet de déménager, donc mon mari était très peu là, il ne pouvait pas faire autrement. Je venais d'accoucher et ce terrible tout, je me disais, mais je suis en plein de temps, c'est pas possible. Et je suis beaucoup de comptes sur la parentalité sur les réseaux sociaux. Et je suis tombée sur le site, sur le compte de Marion Puerque. J'ai vu certaines vidéos qui m'ont beaucoup parlé et j'ai dit j'achète le livre. Et puis j'ai commencé à lire ce livre et puis je me suis pris mais une claque. Je l'ai dévoré et je l'ai relu même une deuxième fois. Et puis voilà, c'était la révélation et je me suis dit mais en fait je fais complètement fausse route. avec ma fille et je suis en train de... Oui, il y a quelque chose qui ne joue pas. C'était un tremblement de terre.
- Speaker #0
Oui, et moi, ça m'a fait cet effet. J'en ai souvent parlé sur le podcast du livre de Marion Kuerck qui s'appelle Une enfance en or que j'ai souvent recommandé à la lecture. Je l'ai même offert. C'est un livre qui a aussi fait un effet de bombe chez moi parce qu'en fait, elle ne tombe pas sur les parents. Elle nous permet de regarder un petit peu. Toute la société entière dans laquelle on est baigné, et justement, quand on sent qu'on est dépassé par nos enfants, il y a toutes les peurs que la société nous a, dans laquelle on a baigné depuis tout petit, qui remontent. Ils vont être tyrans, ils vont prendre le pouvoir, ils vont nous si, ils vont nous mi. Là, on a toutes ces croyances nourries depuis des siècles. qui remontent et finalement qui nous font faire tout de suite fausse route. En tout cas, quand on est d'accord avec les propos de Marion, on se dit, bah oui, en fait, on fait totalement fausse route. Et il y a quand même, pour moi aussi, il y a eu un avant et un après ce livre, clairement. Et je crois que même tout cet aspect de déverticaliser les relations, c'est clairement Marion Kuerck qui m'a montré, en fait, à quel point on était dans un rapport de domination, un rapport de force, tu le disais. où finalement c'est je dis, tu obéis, et à quel point on nous a fait croire que c'est comme ça que l'enfant se développerait correctement. Donc toi tu lis ce livre, ça fait une bombe dans ta tête. Comment est-ce que tu te repositionnes ? T'as commencé par quoi ?
- Speaker #1
En fait je me suis dit, je lis ce livre, je vois tous les paroles, mais je fais comment dans la réalité ? Et puis j'ai vu quelques vidéos... sur Instagram de Marion Couette. Et elle fait des petits jeux où elle dit, voilà, ça c'est la vision, la vision France, mais j'ai l'impression qu'on a la même vision aussi en Suisse. Et puis, comment cette situation difficile, comment elle aurait été interprétée en Suède ? Et les premières fois, impossible de trouver, moi, une autre vision des choses. Alors, j'étais déjà convaincue que je n'allais jamais mettre mes filles au coin, que je n'allais jamais les mettre dans leur chambre ou bien les punir. Ça, c'était déjà évident pour moi. Mais, par exemple, si un enfant lance ses jouets au milieu de la salle, je me disais, mais comment je vais le faire ranger ? Ils comprennent qu'ils doivent ranger quand ils lancent quelque chose. J'avais l'impression que... qu'il avait besoin d'être rassuré avec l'adulte, il lui dit c'est comme ça que tu dois faire. Et je ne sais plus exactement comment ça a commencé, mais je sais que ces vidéos m'ont beaucoup aidée. Et après, ça a commencé à beaucoup bouillonner dans ma tête. Et j'avais besoin de l'écrire à quelque part. Donc je me suis dit, je crée une page Instagram en anonyme, parce que c'est quand même une vision. dans certains, enfin j'ai l'impression que c'est un peu révolutionnaire avec certaines générations, mais dans certains contextes et tout. Et puis, j'avais besoin que ça soit discrète et puis de pouvoir déballer les choses sans trop réfléchir. Je ne voulais pas du tout faire un conte en disant c'est comme ça qu'on fait et tout, mais c'est plutôt un conte où je dis, voilà comment j'ai lu ça, comment je comprends. comment j'essaye de faire avec mes filles et puis il y a beaucoup de voilà c'est que des réflexions j'ai je suis que que je me rendais guillemets mais que maman après j'ai quand même dit je suis enseignante spécialisée donc j'ai quand même quelques bases au niveau de la compréhension du développement de l'enfant et tout ça mais sinon je suis que maman j'ai pas de prétention c'est de par rapport à ce que je lis j'achète des formations par ci par là Et puis, je me suis dit, je me lance dans cette page, j'essaie des choses. Et puis, je me rappelle quand j'ai cliqué sur le premier poste, je tremblais en me disant, mais peut-être que je suis en train de dire n'importe quoi, peut-être que les gens vont me prendre pour une folle et tout. Et non, en fait, ça fait presque maintenant une année que je suis dedans et je pourrais publier toute la journée tellement ça bouillonne, bouillonne dans ma tête.
- Speaker #0
Oui, et ce qui est intéressant dans ce que tu proposes, et ce que moi en tout cas ça m'aide au quotidien, et c'est pour ça que je trouvais intéressant de donner de la visibilité à ton contenu, à ma petite communauté de parents qui se questionnent, c'est qu'il y a un côté avant et après, c'est-à-dire on pourrait réagir comme ça, ça c'est un petit peu le truc qui vient de façon archaïque, voilà comment est-ce qu'avec tout ce qu'on raconte, avec toutes les peurs... qu'on peut avoir en nous, on pourrait réagir. Et puis maintenant que j'ai un nouveau filtre, Tu mets souvent, tu opposes le filtre de la méfiance au filtre de la confiance et peut-être que je te laisserai un petit peu expliquer ce que tu as compris et que tu mets derrière. Voilà comment j'aurais pu réagir et voilà comment j'ai choisi de réagir et voilà comment ça s'est passé. Et je trouve que c'est très concret finalement. En tout cas, moi ça m'aide parce que ça oppose les deux visions et à l'arrivée, on a quand même un résultat. C'est-à-dire que tu expliques comment est-ce que tu as réussi ou non à sortir de la situation. Et bien souvent, ça se termine bien pour tout le monde, et l'enfant, et le parent.
- Speaker #1
Et parfois, je me dis, mon Dieu, je ne vais pas du tout dans la bonne direction, mais je pense que l'important, c'est de se dire, ce que j'ai fait là, ce n'est pas correct, et puis comment je pourrais faire mieux la prochaine fois. De toute façon, je ne pense pas qu'on peut toujours faire juste. En tout cas, moi, je n'y arriverai pas. Mais c'est vrai que des fois j'ai eu des discussions avec des personnes qui... C'est là où j'ai l'impression d'être un extraterrestre des fois, et que j'ose pas trop encore discuter avec tout le monde par rapport à la fessée. Pour moi c'est évident que c'est non. Et puis pour d'autres personnes je sens que c'est leur seul... Ils se disent mais non, une petite fessée de temps en temps ça peut faire du bien. Et puis... J'ai perdu le fil.
- Speaker #0
Tu disais parfois, tu as le sentiment que tu t'es trompée et que tu dis, comment est-ce que je peux faire mieux ? Tu t'en sers aussi comme un moyen de réfléchir et t'améliorer. Je ne sais pas si c'est là que tu voulais aller.
- Speaker #1
Non, la PC, c'est pas... Si j'allais jusque-là, je me dirais vraiment qu'il y a quelque chose qui ne joue pas chez moi. Mais ça m'est déjà arrivé une fois de pousser ma fille, j'en pouvais plus, j'ai explosé, mais je sais que c'est moi qui est responsable. Et puis je pense que ça fait toute la différence. Oui,
- Speaker #0
mais en fait c'est ça que je trouve intéressant dans cette idée de poser un nouveau regard sur les enfants, c'est qu'on n'est pas en train de dire il faut faire ça dans telle situation, on invite les gens, et moi c'est ce que j'essaye de faire aussi au quotidien dans ma parentalité, à regarder les choses différemment. C'est-à-dire... prendre conscience des étapes du développement de l'enfant, au lieu de se dire que de toute façon, ils sont là pour nous emmerder, se dire que non, en fait, ils ont un cerveau qui est immature, qui grandit d'une certaine façon, avec des capacités plus ou moins développées sur certaines choses. Donc en fait, dès lors qu'on met un peu de savoir derrière toutes ces croyances, on se rend compte qu'on est complètement à côté de la plaque. Et juste de... Parfois, de mettre un nouveau regard sur les enfants, je trouve que parfois aussi, ça aide à prendre du recul et notamment à ne pas prendre les choses personnellement. Parce qu'il y a quand même beaucoup d'égo dans la façon de regarder les enfants traditionnels. Ils te cherchent, ils te défient, ils te dominent, reprennent ta place d'adulte. Il y a quand même un piédestal de l'adulte, une diminution de l'enfant. Je veux dire, c'est hyper... Moi, j'aime utiliser le mot vertical parce que c'est vraiment ça. Et de se remettre un peu à leur hauteur, c'est non seulement descendre de notre piédestal, mais c'est aussi apporter un peu de recul, c'est-à-dire que l'enfant qui nous tape n'est pas en train de nous taper nous, il est en train d'évacuer une agitation, une tension dans son corps. Je pense qu'on se met aussi, nous les adultes, trop au centre de ce qui se passe en eux. Ils ne sont pas toujours en train... Ils nous confient les choses à nous, figure d'attachement, bien souvent. Mais ce n'est pas vraiment envers nous, personnellement, qu'ils en veulent. Je trouve que ça invite aussi à se décentrer, à décentrer le parent. Est-ce que tu peux du coup revenir sur cette notion de filtre de la confiance, filtre de la méfiance ? Et comment est-ce que toi, tu as compris ces termes du livre de Marion Kuerck ?
- Speaker #1
Oui. Si je prends un exemple de ma fille, par exemple, qui est montée sur la table. en prenant son pot de sauce à salade. Et puis, je me disais, mais elle est en train de me rendre la vie difficile. Elle est en train de me défier. Et puis là, il faut que je lui montre que c'est stop. Et puis, que je lui montre les limites. Et avec cette... Parce que j'ai l'impression qu'elle fait quelque chose contre moi.
- Speaker #0
Oui, c'est ça. C'est ça, on se sent tout de suite agressé, on est activé à l'intérieur de nous parce qu'on se sent vraiment défié. Moi je pense que ça c'est un mot qui est plutôt juste, c'est vraiment ce truc, non mais elle me cherche là, elle me cherche. Et finalement, le filtre de la confiance, il dit autre chose de cette situation.
- Speaker #1
Alors maintenant, si je veux revivre la même situation, et ça m'arrive encore de la vivre, où on est à table le soir et elle fait des choses que je ne trouve pas acceptables, je me dis là, en fait, c'est difficile pour nous, mais c'est encore plus difficile pour elle. Et puis, elle arrive à la... des besoins maintenant et les stratégies qu'il utilise elles sont pas ok mais elle sait pas faire autrement et puis mon rôle c'est pas d'être autoritaire et puis de dire c'est comme ça et c'est tout mais dire son comportement, qu'est-ce qu'il cache derrière et puis comment je peux l'aider, comment je peux l'accompagner qu'elle puisse répondre à ses besoins, finalement que les besoins de tout le monde soient respectés et pour l'exemple de... Si je revivais cet exemple de sauce à salade, je pense que j'aurais stoppé le souper bien avant et puis j'aurais entamé le rituel pour la coucher.
- Speaker #0
Oui, parce que ça peut vouloir dire je suis fatiguée, c'est difficile pour moi de rester sur ma chaise, donc je vais attraper tout ce que j'ai sous la main et jouer avec. Je sors moi-même de cette position parce que je n'y suis pas bien en fait. Effectivement, parfois de repenser l'environnement. Et d'avancer parfois les horaires, par exemple. Ça peut changer tout le déroulé d'un repas.
- Speaker #1
C'est ça. Parce qu'en fait, j'ai pris une première claque, je dirais à la lecture, d'une enfance en or. Et puis, dans les exemples que je prenais chaque fois au tout début, mais je ne suis pas encore un peu comme ça, mais je prenais une situation et je regardais, je me souviens d'un... D'un poste où j'avais mis culture de la punition, comme elle en parle dans son livre. Et j'avais mis comment j'aurais interprété la situation et comment j'aurais agi, donc filtre de la méfiance. Puis après, culture de la relation avec le filtre de la confiance, comment j'aurais vu autrement la situation et comment j'aurais agi différemment. Et j'avais mis une troisième avec laxisme, parce que j'avais une peur bleue de tomber dans le laxisme et de... faire que ma fille, elle soit complètement insécure, qu'elle soit en pleine d'angoisse. Je me disais, mais comment trouver le juste milieu ?
- Speaker #0
Oui, je crois que c'est le défi de ces parents qui ont un souhait de faire différemment, c'est de trouver ce juste milieu-là. Donc c'est pour ça qu'on a le droit de se dire que c'est dur, qu'on tâtonne, que... que parfois on se dit ce soir j'ai été peut-être trop laxiste et finalement il y a un moment où j'aurais dû stopper davantage ou proposer une nouvelle activité, sortir de ce schéma-là ou parfois on se dit non, c'était trop autoritaire et ce n'était pas aligné En fait, on tâtonne et c'est normal parce que nos enfants, ils viennent nous chercher à l'intérieur de nous, ils nous activent à l'intérieur de nous sur des choses qu'on découvre aussi sur le moment, quand on les vit, puis on n'a pas toujours... Toujours les mêmes niveaux de fatigue, les mêmes environnements. On est nous-mêmes parfois insécurisés là où on se trouve. Donc, ce n'est pas simple de sécuriser notre enfant derrière. Donc, effectivement, je trouve que c'est intéressant. Il y a deux choses sur lesquelles je voudrais rebondir par rapport à ce que tu viens d'ajouter. C'est qu'effectivement, derrière le filtre de la confiance, il y a toute une culture de la relation où on protège le lien qu'on a avec nos enfants et où on ne l'abîme pas. Or, le filtre de la méfiance, où on place l'enfant comme un détracteur un peu de la famille, un peu sereine, il y a vraiment une culture de la punition, où on abîme quand même énormément nos liens. Moi, j'invite les auditeurs à se questionner sur la qualité du lien qu'ils ont avec leurs parents. Et s'il y a des petites cicatrices, d'où elles viennent ? Est-ce qu'à un moment donné... Nos parents, ils nous ont cru quand on leur racontait des histoires ? Est-ce qu'ils nous ont pris en considération quand on ressentait certaines émotions ? Alors bien sûr, nos mémoires, elles ne remontent pas à quand on avait un an, deux ans. Ça, c'est le corps qui s'en souvient. Ce n'est plus forcément notre tête. Mais c'est intéressant aussi de regarder, même dans nos fratries, quand on est dans des relations qui sont plutôt saines ou qui sont plutôt abîmées. D'où ça vient en fait, tous ces ressentiments qui abîment le lien, même après quand on devient adulte. C'est des relations qu'on a toute notre vie. Donc je trouve ça joli effectivement de mettre en miroir les cultures qu'il y a derrière. Et effectivement, le laxisme, parce que Marion Cuerc est assez claire dans son livre, ce n'est pas une éducation molle qui ne prend pas en compte le besoin des autres, parce que souvent dans le laxisme, il y en a un qu'à lâcher, et du coup qui n'a pas respecté son besoin. C'est-à-dire que si je te laisse hurler dans la voiture, alors que moi ça, ça m'est insupportable, je suis laxiste envers toi, mais envers moi aussi, parce que finalement mon besoin là, il n'est pas respecté. Donc... Donc effectivement, on n'est pas en train de parler de laxisme.
- Speaker #1
Mais en fait, par rapport à ça, justement, j'ai pris une deuxième claque parce que je me souviens de la situation que j'avais mise en parallèle avec la culture de la relation, la culture de la punition et le laxisme. C'était par rapport à ma fille, que je la couchais, ma grande, donc elle avait deux ans. Au début, on la couchait sans problème dans sa chambre, on pouvait sortir, elle restait, elle s'endormait sans problème. Et puis, quelle est... Pendant quelques temps, c'était de plus en plus compliqué de les coucher. C'est-à-dire qu'elles se relevaient plein de fois, elles avaient besoin de boire, il y avait plein de rappels. Et puis j'avais mis que, je ne sais plus exactement, mais que la culture de la punition, j'aurais vu ça comme un défi, comme une provocation. Et puis j'aurais pu me fâcher, la menacer, tu restes dans ta chambre, voilà. Culture de la relation, j'avais interprété que c'était plutôt, je dis, je comprends que tu n'as pas envie d'aller au lit tout de suite, mais c'est l'heure, je peux t'aider à aller dans ta chambre en prenant un jouet et tout ça. Voilà, que je l'aidais à rester dans sa chambre, elle devait rester dans sa chambre. Puis le laxisme, ça aurait été, je ne sais plus, mais genre, tant pis, on abandonne et puis qu'elle peut rester toute la soirée avec nous dans la télé. Et puis il y a plusieurs personnes qui avaient commenté en disant, mais je ne suis pas d'accord avec votre vision des choses. Si on reprend l'enfant avec nous un moment pendant le soir, ce n'est pas du laxisme. Puis ça m'a beaucoup remué. D'ailleurs, je me souviens, j'avais posté en disant. Je suis complètement perdue, voilà, je ne sais plus du tout, j'avais hésité à tout supprimer, enfin j'étais complètement perdue. Et là, j'ai suivi une autre personne sur les réseaux sociaux, les lunettes de Maya, et c'était un deuxième claque finalement, en me disant, les lunettes de Maya, elles s'appellent Maya Mijalovic, je crois, je ne suis pas sûre que je prononce juste. Et puis elle, elle propose un accompagnement respectueux des enfants. Et c'est intéressant parce qu'elle n'est pas tout à fait d'accord avec Marion Quercq, justement. Elle voit les limites et je comprends finalement où les lunettes de Maïa, elles parlent vraiment des besoins des enfants. Et puis en disant que tous les besoins sont légitimes, sont tous OK. Par contre, des fois, comment on les exprime ? Les stratégies qu'on utilise pour exprimer les besoins ne sont pas acceptables. Et finalement, dans cette perspective-là, moi, si du laxisme, ça veut dire être conciliante, être très conciliante, eh bien, ça ne me dérange pas du tout d'être appelée d'être une maman laxiste. Parce que si... être comme je suis conciliante par rapport à mes filles c'est laxiste, il n'y a aucun problème.
- Speaker #0
Ce que tu dis c'est que Maya elle qualifie le fait d'être conciliant comme être laxiste.
- Speaker #1
Non, comment expliquer, en fait je pense qu'elle met plutôt en perspective qu'on a très peur de ce mot, on a très très peur de ce mot et puis si je donne un autre exemple pour ma fille On était à un repas de famille et puis elle voulait, il y avait des cookies sur la table et puis elle en avait pris un, puis après encore un deuxième, puis encore un troisième. Puis au bout d'un moment, moi, j'avais l'impression qu'il fallait que je mette le cadre, que je mette le stop parce qu'elle allait beaucoup trop en manger. Et puis, les lunettes de Maya, elles proposent dans ce genre de situation-là. De ne pas rentrer dans le rapport de force et puis de laisser. C'est le contexte d'une réunion de famille, il y a peut-être plein de stimulation, il y a peut-être plein de choses qui font que c'est... On a...
- Speaker #0
On peut laisser, par contre, l'équilibre alimentaire qui ne va pas se faire sur ce moment-là en famille. Et puis que le rapport de force, il est plus délétère que de laisser sur ce moment-là, tant que tu manges beaucoup de cookies, peut-être ça fera même une expérience, parce qu'elle va se rendre compte qu'elle en aura trop mangé, et puis que pour les prochaines fois, elle arrivera elle-même à se dire stop. Et puis que cet équilibre alimentaire, il ne se fait pas sur un jour, mais il se fait sur deux jours. toute la semaine et puis que c'est pas en contrôlant l'enfant qu'on peut l'accompagner au mieux, mais c'est plutôt en contrôlant l'environnement autour, en faisant, en réfléchissant déjà à ce qu'on fait rentrer dans la maison comme aliment, quels sont les repas qu'on propose, qu'est-ce qui se trouve dans les armoires, qu'est-ce que nous on mange comme exemple. Et puis qu'elle dit même, si vous partez une semaine en vacances... et puis que votre enfant il fait plein d'excès, ce n'est pas grave, ça fait même partie de l'apprentissage que quand on est en vacances, il peut y avoir plein d'excès, mais par contre, quand on retourne à la maison, on retrouve un équilibre.
- Speaker #1
Moi, la première chose à laquelle je pense quand tu décris cet exemple, c'est surtout les gens. Parce que moi, je serais tendance à laisser trouver sa limite tout seul. Mais là, j'entends déjà ma belle-mère ou ma mère me dire Il mange trop de cookies, il en a les comptés, il en est à son quatrième, il en est à son cinquième, et puis il faut en laisser pour les autres. Et puis t'as vu comme ils se goinfrent. Et moi, ce serait un enfer, mais pas moi vis-à-vis de mon fils, à gérer les commentaires des autres. Parce que qu'est-ce que... Enfin, en tout cas, je ne sais pas si c'est dans la famille de tout le monde, mais pour moi et ma belle-famille... Enfin, pour ma famille et ma belle-famille, c'est une passion de compter ce que les gens mangent, quoi. Donc, je me dis...
- Speaker #0
C'est quelque chose d'extrêmement important parce que moi, je trouve ultra important tout ce qu'il y a dans une enfance sonore. Je suis convaincue de tout et je suis encore plus convaincue de ce que Maya, elle propose en allant beaucoup plus loin. Et puis, en allant là, je sais que ça pose énormément de problèmes dans ma famille. Pas dans la famille de mon mari, là il n'y a aucun problème. Mais dans ma famille, je sais, c'est assez clair, ma maman me l'a reproché très clairement, en me disant qu'elle n'était plus d'accord qu'on se voie, parce que pour elle, son message était très dur, mais en soi, pour elle, c'est respectueux, pour elle, de voir mes filles manger ce qu'elles veulent, quand elles veulent. et puis comment elle veut. Alors que pour moi, il faudrait que je remette un cadre. Alors que pour moi, le cadre finalement, ce n'est pas moi qui vais le mettre le cadre. On est là, on est en réunion de famille, il y a ce qu'il y a sur la table. Elle ne peut pas aller commander un McDonald's ou elle ne peut pas aller se commander une pizza. Non, le cadre, c'est ce qu'on a apporté sur la table pour moi. Je n'ai pas besoin de le mettre, il est déjà là. Et puis, donc si elle veut manger beaucoup de chips, Tant pis, le soir on fera plus attention. Et plutôt dans cette perspective-là, si c'est nous qui invitons, je fais attention à ce que je donne par exemple à l'apéro. Parce que je sais qu'elle ne pourra pas, par rapport à son âge, elle ne pourra pas se limiter. Alors je réfléchis à ce que je vais proposer sur la table pour que si elle mange beaucoup trop, ce n'est pas grave. Et si quelqu'un apporte des cacahuètes et puis qu'elle veut manger trop de cacahuètes, C'est un excès, oui, mais je trouve que ça fait partie finalement d'équilibre aussi. Et puis que ça va se rééquilibrer plus tard.
- Speaker #1
Oui, puis c'est quand même très hypocrite, je trouve, de la part des générations précédentes qui remplissaient les placards de tout un tas de choses qu'on n'avait pas le droit de toucher. Parce que finalement, est-ce que nos parents avaient une consommation raisonnable de nourriture, d'alcool, de soda ? Je ne sais pas, en fait, c'est comme s'ils nous demandaient d'être ce qu'ils n'arrivaient pas à être eux-mêmes. C'est-à-dire qu'il fallait toujours qu'on soit... qu'on ait la main légère sur les chips, sur les chocolats, sur les sucreries, alors que comme tu dis, il y en avait plein à la table, et que pour un cerveau d'enfant, c'est excessivement difficile, d'ailleurs c'est difficile pour un cerveau d'adulte, mais encore plus pour un cerveau d'enfant de se réguler. Enfin je veux dire, on nous a culpabilisés plus qu'éduqués autour de l'alimentation. Et aujourd'hui, on a... Alors je ne vais pas rentrer dans ce sujet parce que je n'aurai pas les chiffres, mais quand je regarde... toutes les études autour des troubles du comportement alimentaire. On est loin d'être tous sereins autour de notre assiette. On mange tous énormément nos émotions. Et je ne crois pas que le fait que nos parents comptent le moindre gâteau ou nous disent stop avant même qu'on ait appuyé sur le tube du ketchup nous ait appris à connaître nos propres limites. En fait, c'est ça. Je te rejoins quand tu dis, mais elle va vivre ses expériences et peut-être que la prochaine fois, elle prendra moins de cacahuètes. Donc à l'arrivée, ta fille... Quand elle sera adolescente puis adulte, elle se connaîtra. Parce qu'aujourd'hui, on est des adultes et la majorité d'entre nous, on ne se connaît pas. On ne connaît pas nos limites ou on transgresse sans arrêt nos limites. On est toujours dans j'ai trop mangé je m'en veux Voilà, on est à côté de… on ne sait pas se réguler en fait.
- Speaker #0
C'est la même chose pour le sommeil. Le sommeil où… je suis en train justement de suivre un atelier sur le sommeil des lunettes de Maya qui explique… C'est un besoin physiologique et puis on ne peut pas le commander. Et finalement, on a tellement été souvent commandé pour ça, on n'a pas du tout appris, on n'a pas été accompagné à l'autonomie pour le sommeil, que le nombre de personnes qui prennent maintenant des médicaments, parce qu'ils ne reconnaissent pas leur vrai besoin de sommeil.
- Speaker #1
Oui, c'est clair. En fait, ce que je trouve intéressant dans... poser ce nouveau regard sur les choses, c'est que finalement, en tout cas moi quand je le fais, quand je re-questionne un peu les temps de la journée ou mes postures, parce qu'il y a des nouveautés, donc ah bah tiens, il me demande ça maintenant, qu'est-ce que je vais... Par exemple, mon fils, il va bientôt avoir 3 ans, il n'avait jamais mangé de bonbons jusqu'au dernier Halloween qui est passé. Donc là, voilà, il a rencontré le diable. Donc du coup, maintenant, il veut tous les matins... Une des premières choses qu'il me dit, c'est Maman, est-ce qu'il reste des bonbons ? Et donc, je me suis dit Mince, comment est-ce que je gère ça ? Donc, je me suis dit Je vais mettre une règle, il y en aura à tel moment de la semaine. Je vais lui proposer si ça lui convient, lui expliquer pourquoi je l'imite. Parce que ça... Voilà, qu'est-ce que ça fait sur son corps ? Bon, on en discute et peut-être que les règles, elles vont... évoluer en fonction de son âge et de ce qu'il exprimera. Mais bon, voilà, parfois, on est là, ah, nouvelle situation. Bon, comment est-ce qu'on la regarde ? Et le fait, je trouve, de poser un nouveau regard, déjà, ça invite au questionnement. Ça invite à se dire, parce qu'il y a des choses qu'on peut garder aussi de l'ancien temps, des choses qui peuvent nous convenir. Et je trouve qu'à l'arrivée, l'enfant apprend beaucoup plus. C'est-à-dire que quand on demande de répéter bêtement les formules de politesse sans expliquer aux gens à quoi. aux enfants à quoi elles servent, le jour où ils n'ont plus la petite voix qui dit merci au-dessus de leur épaule, soit ils sont bien formatés et ils le diront tout le reste de leur vie, soit ça, ils le mettront à la poubelle dès qu'ils auront l'occasion de le faire, sans avoir compris le sens, sans avoir compris la valeur qu'il y avait derrière. Donc en fait, si on arrête de vouloir faire des petits soldats, des petits perroquets, qu'on arrête de vouloir s'opposer à eux pour les dominer, pour les contrôler, parce qu'on a peur qu'ils... qui régissent toute la famille et tout le monde. Moi, je trouve que du coup, en faisant un peu différemment, il y a beaucoup plus d'apprentissage derrière. Et pour revenir à l'exemple de la nourriture, moi, mon fils, je suis très gourmande et j'ai beaucoup de difficultés à m'empêcher de manger du sucre. Et aujourd'hui, à 34 ans, ça me fait vachement de tort dans ma vie, ce problème-là. Donc, j'étais un peu stressée autour du sucre. parce que j'ai mes peurs et je me disais il faut quand même qu'il n'ait pas les mêmes problèmes que moi à ne pas pouvoir se passer de sucre c'est vraiment une pourriture et finalement je me suis dit c'est mes peurs, c'est mon histoire lui il va vivre son expérience je vais faire différemment et à l'arrivée mon fils parfois il me surprend parce que je vais lui dire qu'est-ce que tu veux comme yaourt et franchement 7 fois sur 10 il va prendre un nature alors qu'il y a une mousse au chocolat ou il y a à la fraise parce que Il sait que de toute façon, il y aura toujours ça dans le frigo, qu'il a le droit d'en manger quand il veut, que c'est là, que tout va bien. Et c'est ça que je lui répète, je lui dis, ce sera toujours là. Je sais que tu aimes, j'en rachète à chaque fois qu'il n'y en a plus. C'est là, tout va bien. Et il me surprend toujours à ne pas finir son gâteau ou à en prendre qu'un petit peu. Et la dernière fois, il avait mal au ventre et il m'a dit, je pense que c'est parce que j'ai mangé trop de cookies. Et voilà, en fait, faisons leur confiance, en fait. Faisons leur confiance. Et je trouve que c'est beaucoup plus joli que si... Et je n'ai jamais eu besoin de passer par la suppression, lui retirer de la bouche, lui enlever le bol ou lui cacher quoi que ce soit. Il apprend. Et ça, je trouve que c'est beaucoup plus utile dans la vie que si je lui avais caché les choses, il n'aurait rien appris. Et il n'a même pas trois ans. Il se dit déjà, si j'ai mal au ventre, c'est peut-être que j'ai mangé trop de cookies. Je trouve ça cool, quoi. Ça ne l'empêchera pas d'en remanger peut-être trop la prochaine fois, mais petit à petit, finalement.
- Speaker #0
Mais pour l'exemple, revenir à ton exemple aussi des bonbons pour Halloween, parce qu'on l'a vécu cette situation. Et puis avant, clairement, il a reçu de son parrain une grosse citrouille avec plein de bonbons. Et puis, on a mangé quelques-uns le soir au l'air su, puis on a oublié d'arranger le lendemain. Donc, quand elle se réveille le matin, elle vous laisse ça au petit déjeuner. Et puis, évidemment, sur le moment, moi, je dis non, non, on garde ça pour les quatre heures. Au petit déjeuner, on ne mange pas de bonbons. Puis, on ne mange pas de bonbons. J'essaie avec mes explications. qui valent ce qu'elles valent, en disant que c'est mieux de manger autre chose le matin. Et en plus, je sais que mes habitudes à moi, quand je vois certains sur Instagram, ils mangent beaucoup de salé, je pense que j'ai beaucoup déjà de progrès à faire. Mais voilà. Et puis, ce matin-là, elle a insisté. Et puis, moi, dans cette petite classe, il y a… C'est si… J'essaye, c'est absolument pas interdit. Parce que je me dis, si j'interdis, si je pars dans cette idée-là, et puis que ça monte, ça monte, ça monte, ça monte, à un moment donné, de toute façon c'est un rapport de force, et puis elle va pleurer encore plus fort, si elle a vraiment, c'est très fort la demande, et je sais que je vais être violente au niveau des mots, au niveau de la voix. de lancer des oeufs. Je sais moi que ça fait comme ça.
- Speaker #1
Et puis,
- Speaker #0
du coup, je ne sais pas dans le sens... Tu veux des bonbons ? Ah oui, prends les bonbons. J'ai quand même... Je lui explique mon point de vue, je le propose, mais on peut peut-être les manger pour les quatre heures. Puis j'essaie de chercher quels sont les besoins qui sont cachés derrière sa demande de manger des bonbons, parce qu'elle peut peut-être avoir faim. Donc, je peux lui proposer autre chose à manger. Et si c'est ce besoin-là qui était caché derrière, elle est OK. Mais s'il y a peut-être d'autres besoins de découverte, parce qu'il y a des nouveaux bonbons, il y a peut-être... Justement, l'Elena de Maillat, elle a toute une liste avec les besoins. Et puis, j'aime bien me rapporter à cette liste et me dire, voilà, c'est ce besoin-là. Comment est-ce que je pourrais l'accompagner pour lui proposer autre chose ? Mais c'est des propositions. Et puis, si au bout de tout ça, elle veut quand même prendre des bonbons, mais moi je vais lui donner finalement. Et je sais que pour certaines personnes, c'est inconcevable. Alors que je me dis, mais finalement, qu'est-ce que ça peut faire que ce matin, elle mange des bonbons ? Et en plus, la plupart du temps, elle a quand même entendu ce que je lui ai dit, donc elle n'en mange pas beaucoup. Puis après, elle me dit, ah maman, je vais les ranger, puis on garde le reste pour les quatre heures. Et ça demande beaucoup de lâcher prise pour certaines situations. Et je sens la crainte en disant oui, mais si on lâche prise pour tout, il n'y a pas de cas. Mais je me dis, ce n'est pas de l'abandon qu'on fait, c'est de l'accompagnement. Je ne suis pas en train de la laisser. Je pense que j'ai fait dernièrement un réel hier que j'ai partagé. Pour moi, je déteste cette image. Avant, je ne le jurais que par ça, aussi à l'école. Il faut un cadre, proposer un cadre éducatif. Et puis maintenant, je me dis, mais non, moi je le vois plutôt comme un cadre de vie. Et puis, les lunettes de Maria, elle dit, même un enfant qui vit dans la forêt, tout seul, il y a un cadre. Il y a la nature autour, il y a les animaux qui le côtoient, les interactions qu'il y a avec les animaux, il y a la gravité. C'est déjà un cadre. Quand à la maison, finalement, il y a les propositions qu'il y a d'alimentation, il y a cette grosse citrouille avec les bonbons, ça fait partie du cadre. Et puis, à un moment, elle va disparaître. Et puis, on essaiera peut-être de rééquilibrer après. Je sais que c'est une vision des choses qui… C'est pour ça aussi que je suis en anonyme sur le compte, parce que je sais que c'est une vision des choses qui fait des tremblements un peu de terre.
- Speaker #1
Oui, mais parce que… Il y a une pression de domination. On a besoin de montrer qu'on domine bien nos enfants et qu'on est des bons parents qui dominent bien leurs enfants, qui les contrôlent bien. Parce que c'est encore cette parentalité qui est idéalisée, idolâtrée publiquement. Il y a aussi, moi en tout cas, ma lecture, je ne suis pas spécialiste encore une fois, je ne suis qu'une maman comme tu dis, D, moi aussi. Il y a aussi toutes les peurs. En fait, donner un bonbon ce matin, ça veut dire que maintenant, j'ai plus d'autorité, qu'elle peut me demander n'importe quoi. Et qu'est-ce que ça... Et en fait, on va tout seul dans nos têtes. crescendo vers des situations qui ne vont certainement peut-être jamais se présenter. On leur fait avoir des postures auxquelles ils n'ont même pas pensé eux-mêmes. Ils n'ont même pas les capacités. Donc en fait, c'est nous qui anticipons parce qu'on a peur. Et comme tu l'illustres, elle en a mangé quelques-uns, elle l'a rangé. Et voilà. C'est ça qui est intéressant dans l'expérimentation de ces nouvelles approches. En fait, déjà, je pense que le fait que... De ne pas s'opposer diminue énormément le besoin de l'enfant, ou en tout cas la réclamation. Moi je le vois quand je m'oppose, quand j'essaye d'être ferme, parce que je crois que c'est ça qu'il lui faut, et que c'est ça dont il a besoin, mais j'empire tellement la situation, et après je m'embourbe toute seule, dans une situation dans laquelle je me suis mise toute seule, et je me dis mais à la base, si j'avais juste regardé les choses différemment, accueilli son besoin. Ne serait-ce que par le jeu, on peut tellement sortir, en acceptant de sortir de cette position de domination, en se mettant à la hauteur de nos enfants, et en sortant par le jeu, un peu de dissuasion, en parlant d'autres choses, en attirant son attention sur d'autres centres d'intérêt, parfois le sujet, il est fini. Il n'y a personne qui a gagné, il n'y a personne qui a perdu. On est passé à autre chose ensemble, dans le jeu, dans la joie.
- Speaker #0
Mais là, par rapport à ce thème, justement, c'est une des discours... avec Marion Quercq et puis les lunettes de Maya parce qu'avant quand je n'avais pas découvert les lunettes de Maya, j'ai l'exemple c'est que j'allais chercher ma fille chez ma belle-maman et elle devait venir dans la voiture. Elle ne voulait pas, elle était absolument en train de, elle voulait terminer son dessin et tout ça. Et puis je me dis bon je vais la dissuader, je vais faire la course, on va aller faire la course jusqu'à la voiture et tout ça et je faisais la course et j'étais... j'avais l'impression de faire quelque chose de très artificiel finalement. Je me disais mais en plus elle ne me suivait pas, c'est ça le truc, c'est qu'elle ne me suivait pas du tout, elle était toujours en train de colorier et puis moi je faisais mon clown là dans la voiture, moi elle disait Viens, viens t'asseoir, qui c'est qui va gagner ? et tout ça. Et ça en fait, là aussi je n'étais pas du tout alignée avec ça. Puis finalement dans cette situation-là, on est quand même en train de faire faire à l'enfant ce qu'on veut. On essaie juste… de fignoler, de mettre des jolies décorations autour en disant là on fait un peu de théâtre, on fait un peu de jeu, mais on reste dans le faire-faire. Et puis alors, quand ça marche pas, alors là je suis encore plus en colère. Parce que je me dis, je fais tout ça, et puis elle fait tout ça. Finalement, il y a quand même, j'attends qu'elle m'obéisse au fond. Et puis, je fais la différence maintenant où entre, par exemple, si je dois partir au travail, Et puis, elle est en train de jouer avec des Legos, ou des... Ouais, je dis des Legos. Et elle ne veut pas venir. Avant, j'aurais pu faire, oh, viens regarder ce qu'il y a par la fenêtre et tout. Après, elle serait venue, je me serais dit, je vais lui mettre la veste, va dans la voiture. Et maintenant, je me dis, mais pour quelle raison est-ce qu'elle ne veut pas venir ? Et puis, là, elle a, par exemple, un besoin de jouer. Elle a besoin de jouer, de liens et tout ça. si j'ai une contrainte vraiment majeure parce que je dois être à l'heure au travail et que je suis en retard et tout, je vais assumer en fait en lui disant je suis désolée, on est en retard, je ne peux pas maintenant répondre à ton besoin de jouer. J'entends que tu as ce besoin mais là on ne peut pas. Donc si je prends la décision, on va devoir y aller. Par contre, je peux t'aider en jouant. Et là, je propose le jeu de cette manière-là. Je trouve que c'est complètement différent. On est honnête finalement avec l'enfant et puis on ne l'entourlupine pas.
- Speaker #1
Oui.
- Speaker #0
Et ce qui est aussi très important, excuse, je rajoute ça, c'est qu'en se disant ce matin tu avais ce besoin-là, ça veut dire que demain matin, je vais réfléchir comment je peux remplir ce besoin avant qu'on doit partir.
- Speaker #1
Oui, il y a de l'authenticité de notre côté et il y a de la considération envers l'enfant. Et il n'y a pas de... de je t'embrouille quoi. Je comprends bien la distinction. Oui, oui, oui.
- Speaker #0
Et que je ne comprenais pas du tout avant. Et quand je me souviens, j'avais parlé aux lunettes des mayas, j'avais parlé du livre Une enfance en or et puis elle n'était pas d'accord avec un des exemples, et je me disais je ne comprends plus rien Je ne comprends plus rien. Les deux parlent des droits des enfants, les deux défendent les besoins des enfants et tout ça, mais elles ne sont pas d'accord. J'étais pour lui.
- Speaker #1
Mais c'est... C'est parce que là, on rentre sur un terrain de nuance, c'est-à-dire qu'effectivement, dans un cas, en fait, il y a une recherche de non-violence des deux côtés, et c'est là où elles sont toutes les deux très intéressantes. Mais d'un autre côté, il y a une recherche tout de même d'obéissance. De l'autre, on essaye tout de même d'expliquer à l'enfant qu'on fait... que parfois, on ne peut pas voir son besoin satisfait immédiatement. Après, peut-être que c'est aussi en fonction de l'âge de l'enfant, c'est-à-dire que la dissuasion... En fait, de toute façon, les parents qui nous écoutent et qui l'ont peut-être déjà expérimenté, l'observeront par eux-mêmes. C'est-à-dire que la dissuasion, elle fonctionne pendant un temps, mais à un moment donné, il y a une émotion qui prend le pas. Et si on a dissuadé, dissuadé, par exemple, qui... Les parents qui ont très, très peur des crises, des tempêtes émotionnelles, ils dissuadent, ils dissuadent, ils dissuadent. L'émotion, il va falloir qu'elle sorte à un moment donné. Donc, on peut jouer un petit peu la montre, mais on va se la prendre. Et puis l'enfant, c'est surtout lui. Parce que j'ai bien aimé quand tu as dit tout à l'heure, c'est elle qui est en difficulté plus que nous. On oublie que c'est eux qui sont traversés par ces émotions-là. C'est eux qui sont agités à l'intérieur de leur corps. Donc déjà aussi... Prendre du recul, c'est aussi se dire c'est lui qui vit cette émotion, c'est pas moi. Et moi je suis là pour l'aider à la traverser. C'est comme ça que je vais lui apprendre à faire et à réguler et à se rendre compte qu'on peut survivre à une frustration, une colère, une tristesse et une joie. Parce que parfois c'est très difficile pour les enfants de vivre certaines grandes joies. Mais j'ai perdu le film aussi, comme ça m'arrive souvent. Qu'est-ce que je voulais dire ? Oui ! Mais quand ils sont tout bébés, moi je sais que j'avais conscience que là je cherchais une certaine forme d'obéissance immédiate parce que j'en avais besoin, notamment pour le change par exemple. Ou là j'avais vraiment besoin de lui attirer son attention sur autre chose parce qu'il fallait le changer sa couche et que mon fils détestait ça. Dans tous les cas, je n'avais pas laissé toute la journée avec sa couche de caca sur les fesses. Donc j'ai utilisé beaucoup la dissuasion dans ces âges-là de tout petit. C'est vrai que maintenant qu'il a une capacité... d'expression verbale. J'ai de la chance d'avoir un petit garçon qui est rentré dans le langage assez bien. Donc en fait, maintenant, je l'utilise de moins en moins parce que j'avais peut-être besoin de m'assurer qu'il me comprenait bien pour pouvoir lui expliquer les choses. Mais effectivement, ne serait-ce que... En fait, tu vois, dans la thématique de on ne fait pas toujours bien parfois, ne serait-ce que de prendre conscience que là, on avait besoin qu'ils obéissent. Parce que... fatiguée parce que pas de créativité parce qu'au bout du Rolls parce que journée incroyable parce que toutes les raisons du monde si la dissuasion évite la violence moi je suis pour mais on a mais d'avoir conscience qu'elle a effectivement on a cherché l'obéissance et que c'est pas forcément comme ça qu'il faut faire la plupart du temps pour moi c'est déjà un pas quoi donc
- Speaker #0
ça me fait juste une petite parenthèse ça me fait penser à l'autre jour où on a dû aller aux urgences avec ma petite puis j'ai dit à ma grande alors d'habitude pas mais là Tu as besoin que tu obéis, tu mets ton... J'étais stressée quand je...
- Speaker #1
Ben oui. Puis ça n'empêche pas après de dire, bon, maman, elle était un petit peu stressée, je t'ai parlé comme si j'ai utilisé ces mots-là. Bon, voilà, voilà telle situation. Parce qu'en fait, c'est la vraie vie. Et tu parlais tout à l'heure d'être alignée. Ben, c'est ça, être authentique aussi. C'est pas déguiser nos stress, c'est leur montrer qu'il existe ce stress, même quand on est grand, qu'on est adulte. Donc, oui, oui. Elles ne sont pas vraiment en désaccord, mais pour moi, je vois de grosses nuances, en fait, oui, dans la façon de regarder les choses. Oui, oui, oui, oui.
- Speaker #0
Puis, une des limites, justement, de la parentalité positive éducative que souligne Maya, c'est que, justement, on fait plein de choses. On essaye comme un peu une mallette de bricoleur en disant, bon, là, je peux essayer de faire le jeu. Là, je peux essayer de la dissuader, là je peux essayer de faire du théâtre. On essaye plein de choses comme ça. Et puis peut-être qu'un temps ça marche, qu'on arrive à faire faire ce qu'on veut. Et puis l'enfant grandit, ou peut-être qu'il comprend certaines choses, et puis finalement il ne veut plus. Et puis en fait, on dit, mais ouais, c'est bien joli cette éducation positive, bienveillante, mais en fait ça ne marche pas. Bien sûr que ça ne marche pas, si c'est toujours... L'idée derrière, c'est de faire faire à l'enfant. Et moi, je trouve que c'est hyper intéressant, c'est passionnant. Oui,
- Speaker #1
j'adore. Oui, je crois qu'en fait, c'est ça, c'est sortir de je fais faire On est des guides, en fait. Nos enfants, ils nous imitent. Donc, en fait, mettons-nous dans des postures qui soient les plus apprenantes pour eux. Montrons-leur le chemin le plus possible et faisons leur confiance, en fait. C'est aussi ça, je trouve. Cette nouvelle façon de regarder les enfants, ils ont beaucoup de potentiel, énormément de potentiel. Ils arrivent avec le moins de formatage possible. Donc en fait, ils sont purs. Ils sont loin d'être des teneurs du péché originel, comme on nous l'a fait croire pendant des siècles, dont il faut les libérer. Mais oui, poser un regard différent, c'est vraiment se rendre compte qu'on est là pour... pour les guider qui sont pas là pour nous embêter. J'aimerais synthétiser pour essayer d'inviter les gens à avoir un nouveau prisme, en fait, de regard, de pensée et d'interprétation de ce que font leurs enfants ou de comment ils expriment leurs besoins. Je sais pas si tu peux réussir à synthétiser un petit peu, toi, ta nouvelle philosophie de parent.
- Speaker #0
C'est dur comme question.
- Speaker #1
Oui. Peut-être que la clé, c'est de se demander qu'est-ce qu'on cherche quand on dit non ou quand on dit oui ou quand on est en train d'hausser le ton ou quand on force. Qu'est-ce qu'on cherche ? Moi, ce qui m'aide, c'est de me demander quel est l'apprentissage derrière. Qu'est-ce qu'il est en train d'apprendre ? Par exemple, moi, mon fils, en ce moment, il fait beaucoup de tempêtes émotionnelles et sa façon de les gérer, c'est d'aller dans sa chambre et de tout mettre par terre, d'aller dans sa zone de jeu et de... tout vider les caisses, il met le bazar. Et du coup, mon mari aurait tendance à stopper ça parce qu'il n'a pas envie de se taper une heure de rangement derrière. Donc lui, il voit son besoin que... Puis déjà, je pense que ça l'active personnellement de voir toutes les affaires, tous ses jouets, toutes ces choses. L'ancé par terre, ça active quelque chose en lui qui vit mal. Et en plus, il voit tout le boulot qu'il y a derrière. Donc en fait, lui aurait tendance à stopper le geste et à dire non, non, non, par contre, pas le droit d'être en colère mais... Et donc là, c'est lui qui décide comment... Il faudrait que l'enfant gère sa colère, mais tu vas dans ta chambre et puis tu peux faire ci ou ça ou ça, mais là, ce que tu es en train de faire, ce n'est pas possible. Et moi, j'aurais tendance à le laisser, et d'ailleurs, c'est ce que je fais quand je suis toute seule aux manettes, je le laisse aller au bout de sa colère et par contre, on ne passe pas à autre chose tant qu'on n'a pas rangé. Du coup, je me dis, qu'est-ce qu'il apprend ? Il apprend que la prochaine fois qu'il aura le choix entre prendre un coussin et crier dedans ou foutre le bazar dans sa chambre, Il va peut-être se souvenir qu'il a passé 20 minutes la dernière fois à tout ranger. Et donc, est-ce que peut-être qu'inconsciemment, il va pas dire Non, je vais peut-être quand même prendre le coussin, c'est plus pratique. J'aime bien, moi en tout cas, ça m'aide à me dire c'est quoi l'apprentissage. Parce que si je le stoppe, il sera pas allé au bout de son truc. Il aura pas appris, en fait.
- Speaker #0
Moi, par rapport à cette situation, peut-être que je... Par exemple, si elle tape sa sœur, là c'est sûr que je mets le stop parce que ça atteint l'intégrité de quelqu'un. Et puis je stop et je lui montre comment faire autrement. Je lui dis qu'elle peut faire autrement. Et puis, si elle fout partout le bronx, je crois que, mais ça je le dis comme ça en réflexion, déjà plus tard, si je lui propose... de ranger, mais ça dépend en fait mes besoins aussi à moi. Parce que si je sais qu'elle va être en opposition par rapport à ça, parce qu'elle a d'autres besoins à remplir avant d'être disponible pour ranger, je crois que je préfère ranger moi-même. En me disant qu'elle me voit ranger, elle voit aussi ce que ça... Peut-être que je vais changer d'avis par rapport à ça. Mais des fois, le fait de me dire qu'il faut qu'elle ronge, je vais me mettre en stress parce que je vais vouloir... parce qu'elle va peut-être me dire non, puis ça va me faire monter au créneau. Je dis mais comment je vais lui faire faire pour la faire ranger ?
- Speaker #1
Oui, mais moi cette situation, c'est vraiment le compte, les trois sauts qui m'ont aidée à la regarder. C'est-à-dire que moi, je ne me suis jamais énervée. Je lui ai laissé vraiment redescendre de sa colère. Et par exemple, ça arrivait un matin avant d'aller à la crèche. Donc finalement, on a dit bon, là, il faut partir à la crèche. On a laissé tout le bazar. Dans la voiture, j'ai expliqué que du coup, ce soir, il faudrait qu'on range tout le bazar. Et je n'ai aucun problème à l'aider. s'il faut le faire parce que finalement...
- Speaker #0
Ça fait beaucoup, beaucoup de bazar et il n'a pas la patience, mais je l'aide. Et puis le soir, quand je suis allée le chercher, il a dit Maman, on va ranger Il s'en souvenait qu'il fallait ranger. Et du coup, on a rangé tranquillement. Et ce matin, justement, il n'y a pas eu de tempête émotionnelle. Et du coup, il m'a dit On a le temps de faire un jeu parce que ce matin, il n'y a pas de bazar En fait, il s'est dit… Parce qu'en fait, c'est vrai que le matin où il y a eu la grosse tempête, j'ai dit Là, on n'a plus le temps de jouer parce qu'on n'a pas le temps de ranger pour s'installer, faire un jeu. Donc en fait, il l'avait déjà 24 heures plus tard. Il s'est dit, là c'est cool, on peut faire un jeu avec maman. Donc on a eu le temps de jouer ce matin. Parce que du coup, je n'ai pas tout le bazar au milieu qui m'empêche, qui prend du temps pour ranger. Ils apprennent hyper vite en fait. Et dans toute cette situation, il n'y a pas eu de cri. Il n'y a pas eu de laisse-moi le temps Il a compris tout seul. Ça ne veut pas dire qu'il ne recommencera pas. Mais effectivement... Je ne me suis pas mise de stress et puis j'ai passé ma journée à enjamber les jouets. Bon, c'est vrai, comme tu dis, il y a dû lâcher prise et je me suis dit, ce n'est pas grave. En fait, moi, je regarde cette situation même avec le sourire. Je me dis, c'est génial, on va apprendre quelque chose. En fait, c'est ça aussi peut-être qui peut aider les gens. C'est regarder les conflits, les oppositions, les difficultés comme une opportunité pour l'adulte de rester calme et de travailler ce recul. Et cette dépersonnalisation de la situation, ce n'est pas nous, c'est eux. Et puis, c'est une opportunité pour eux d'apprendre et de grandir encore. Et c'est ça notre rôle. En fait, on est comme des tuteurs sur lesquels ils peuvent s'appuyer un petit peu. Et moi, je sens une grande sérénité, à la fois puissance quand les situations se passent comme ça. Je veux dire, c'est incroyable.
- Speaker #1
Moi, je me sens bien plus puissante dans la relation depuis que je ne suis plus dans le rapport de force.
- Speaker #0
Clairement. Clairement. Déjà, on voit les liens qui s'abîment beaucoup moins. Et en plus, on voit toute la profondeur de ces démarches. En fait, c'est ce que je disais, c'est tous les apprentissages qu'il y a derrière. Ça les fait vachement plus grandir, en fait, que d'être dans l'obéissance immédiate, court terme, sans qu'il y ait de sens, et dans les cris et l'agitation qui sont bons pour... pas grand monde en fait. En tout cas, je pense que personne prend beaucoup de plaisir à être dans ces tensions familiales quotidiennes. Donc voilà, j'espère qu'on a donné envie aux gens d'essayer de regarder les choses différemment, en tout cas d'accueillir les situations différemment et de s'interroger sur la notion d'obéissance immédiate, de défi. de domination et de se concentrer davantage sur le besoin qu'il y a derrière chacune des situations. Et je crois que ça met un nouveau visage aussi sur nos enfants. Ils sont pleins de potentiel, ils sont beaucoup plus doux et gentils que ce qu'on veut se raconter comme histoire parfois. Est-ce qu'il y a quelque chose, Manon, que tu voudrais rajouter avant qu'on quitte nos auditeurs ?
- Speaker #1
Peut-être que moi, j'aimais juste l'image qui me vient, que j'aime bien pour l'instant, parce que tu me posais la question avant, ça m'est venu celle d'idée un peu de sunambule. J'ai l'impression d'être un peu… On doit trouver un équilibre sans agir sur le comportement de l'enfant, mais en agissant plutôt sur l'environnement, sur le contexte de vie et tout ça, pour trouver un équilibre, pas entre laxisme ou bien… grande autorité mais plutôt un équilibre entre les besoins des adultes, enfin nos besoins et les besoins des enfants mais toujours en se mettant à la hauteur des enfants, en se disant que pour eux, surtout en bas âge, ils ont un développement, ils ont un cerveau immature, ils ont un développement différent, ils ont des besoins qui... Ils ont besoin peut-être d'une certaine immédiateté dans la réponse. Voilà. Et puis, nous, on a cette possibilité de différer nos besoins, mais pas les autres. En tout cas, pas jusqu'à un certain âge. Et des fois, je pense qu'on l'oublie.
- Speaker #0
Oui, ils ont une perception des choses différentes, une réception des stimulations autour d'eux qui est différente. Effectivement, se mettre à leur hauteur. Ce n'est pas à partir du principe qu'ils sont des mini-adultes. Ils ont tout un autre fonctionnement cérébral. Ils sont en construction. Se mettre à leur hauteur, c'est essayer justement de se mettre dans leur basket et de comprendre un peu comment ils vivent les choses. Effectivement, on est... Voilà, en fait, c'est toute une histoire, tu as raison de le rappeler, c'est une histoire de besoin avant d'être une histoire d'autorité et de qui domine l'autre.
- Speaker #1
Et je précise que c'est toute des compréhensions que moi j'ai de ce que je lis. C'est pas, voilà, peut-être qu'il y a des choses que je ne comprends pas juste et puis que je n'ai pas expliqué correctement. Peut-être que pour certaines choses je vais revenir en arrière, mais ça fait partie du processus, du chemin. Et puis, je pense que c'est comme ça aussi que les gens s'identifient le plus.
- Speaker #0
Mais bien sûr, on n'a aucune prétention de spécialité scientifique derrière nos micros. On partage nos réflexions qui sont en perpétuelle évolution. Et tu as raison de le dire, on change d'avis. Moi, je change d'avis plein de fois parce que nos enfants sont différents aussi. Et ce qui peut fonctionner pour les uns ne fonctionne pas pour d'autres. Donc, effectivement, c'est... C'est ce que j'aime dire souvent, c'est une invitation à vos propres réflexions. Ce n'est pas un yaka faucon, la discussion, clairement. Merci beaucoup, Manon. Et puis, très belle continuation sur ton compte. Je vous mets évidemment la référence de la page Instagram de Manon, où vous pourrez suivre ses aventures et ses réflexions, qui sont très intéressantes, en tout cas moi, qui m'aident beaucoup.
- Speaker #1
Des fois, je pense que je passe pour une cinglée, mais ça me va. donc c'est anonyme non peut-être qu'un jour peut-être qu'un jour je ne le ferai plus de manière anonyme mais je pense voilà encore du chemin prends ton temps à bientôt à bientôt merci merci
- Speaker #2
vous venez d'écouter Horizontale le nouveau podcast qui déverticalise les relations adultes-enfants si cet épisode vous a plu n'hésitez pas à le partager partager autour de vous et à vous abonner sur la plateforme d'écoute. C'est le meilleur moyen de soutenir ce projet. Si vous souhaitez venir partager votre expérience, contactez-moi sur la page Instagram. Je vous remercie infiniment pour votre soutien et je vous souhaite beaucoup de douceur avec vos enfants.