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Hypnose et conversations thérapeutiques

Anxiété, addictions, dépression : la place du corps dans la thérapie avec Serge Garnier, yoga-thérapeute

Anxiété, addictions, dépression : la place du corps dans la thérapie avec Serge Garnier, yoga-thérapeute

1h00 |13/03/2025
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Description

Dans cet épisode j'invite Serge, yoga thérapeute qui partage avec tendresse, humilité et une pointe d'humour son parcours et son expérience face à l'anxiété. Mon invité revient sur sa reconversion professionnelle : de banquier à professeur de yoga. En deuxième partie d'épisode, Serge nous présente la yoga-thérapie et nous explique en quoi elle est bien différente d'un cours de yoga. Nous parlons aussi d'addictions, de la difficulté d'affirmer son homosexualité dans une société hétéronormée qui est souvent vécu comme un traumatisme dans l'enfance.

Vous comprendrez que la place du corps dans la thérapie est essentielle. Très bonne écoute à tous.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous, je m'appelle Ariane, je suis hôte de ce podcast Hypnose et Conversations Thérapeutiques. Dans cette série d'épisodes, j'invite d'autres thérapeutes pour explorer le lien corps-esprit dans la guérison de l'anxiété. Découvrez mon travail et mon approche sur Instagram ariane.carleton et vous savez, la création de ces épisodes me demande beaucoup de temps. Mais je les propose avec conviction et avec passion car je sais à quel point certains parcours, certaines histoires, certaines approches... peuvent aider, révéler, transformer. Une seule façon pour vous de soutenir la création de ce podcast, c'est de vous abonner ou de laisser un avis sur la plateforme d'écoute de votre choix. Je vous remercie infiniment. Bonjour Serge, je suis ravie de te recevoir sur mon podcast. Tu es professeur de yoga à Marseille, tu proposes aussi bien des classes collectives que privées, dans des studios ou en extérieur face à la mer, donc c'est la saison. Aujourd'hui j'aimerais... parler avec toi de la yoga thérapie, de ce que tu proposes, pour qu'on puisse mieux comprendre cette approche ensemble. Et avant ça, je tenais à rappeler les propos de Bessel van der Kolk, je ne sais pas si je prononce bien son nom, qui est psychiatre, spécialiste du stress post-traumatique et auteur du livre incroyable Le corps n'oublie rien, qui précise justement que le traumatisme ne touche pas seulement l'esprit, mais affecte également profondément le corps. Or dans notre culture occidentale où on est bien plus dans notre tête que dans notre corps, c'est quelque chose qui peut être assez difficile à comprendre, assez difficile à envisager et à imaginer. Et en plus les approches traditionnelles de thérapie qui existent aujourd'hui ont tendance à ignorer complètement la dimension corporelle et énergétique des souffrances émotionnelles et de certains symptômes parce qu'elles se concentrent uniquement sur le mental, le cognitif ou les comportements. Et donc Bessel van der Kolk évoque comme voie de guérison du traumatisme la pratique du yoga, parce que le yoga permet entre autres de réguler son système nerveux et surtout d'inviter un sentiment de sécurité en soi, de conscience de soi et une présence dans son corps. Et ça, ça peut être très révélateur. Avant que tu nous expliques plus en profondeur ce qu'est la yoga thérapie, en quoi elle est bien différente d'un cours de yoga, Je vais te poser une question, enfin des questions que j'adresse à presque tous mes invités. Qui était Serge lorsqu'il était enfant, adolescent, jeune adulte ? Dans quel environnement tu as grandi et évolué pour qu'on puisse mieux comprendre ton parcours aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Bonjour Ariane, merci de me recevoir sur ton podcast. C'est très chouette que tu commences cette introduction avec Bessel van der Kolk. Ce bouquin, c'est un de mes livres de chevet. Ouais. Depuis pas très très longtemps, mais je crois que je l'ai découvert il y a, je ne sais pas, 3, 4, 5 ans. Voilà, et ça a été une véritable révélation. Je l'aime beaucoup ce bouquin. Et quand tu as tes questions, ce sont toutes les questions où j'ai le plus de mal à répondre. Quand il était enfant, Serge, il était assez réservé et timide. humide, il était assez mal dans sa peau et quand il était ado aussi. Je pense que j'ai quand même vraiment effacé pas mal de souvenirs d'enfance, tout simplement parce que je me sentais différent et pas à ma place en fait et que c'est venu. plus tard le fait de se sentir à sa place. Donc au début, l'âge adulte, ça allait déjà un petit peu mieux et puis après, c'est allé crescendo pour m'épanouir pleinement. Je pense assez tard quand même, puisque c'était plutôt vers l'âge de 25-30 ans.

  • Speaker #0

    Et quand tu dis que tu ne trouvais pas ta place, ça s'exprimait comment dans ton quotidien ?

  • Speaker #1

    Je ne sais pas, c'était la sensation de se sentir vraiment différent. J'étais quand même un garçon assez solitaire. Et puis je pense que c'était clairement lié au fait de ne pas me retrouver comme les autres, lié à ma sexualité en fait, tout simplement. Donc il a fallu un peu de recherche sur ce plan-là, et à l'après du temps.

  • Speaker #0

    voilà elle a commencé comment cette recherche justement ?

  • Speaker #1

    je pense qu'elle a vraiment commencé déjà quand j'avais peut-être 17-18 ans et puis après je suis plutôt issu d'un milieu modeste mais d'une famille aimante j'ai deux soeurs et j'ai quand même pris la décision de quitter un petit peu le cocon le nid familial pour partir à Pays de l'Oise à Paris quand j'avais 20-24 ans. Et je pense que l'arrivée à Paris m'a permis de me connaître un petit peu plus. Et puis après, ça a été progressif, on va dire. Mais Paris m'a beaucoup aidé et les rencontres que j'y ai faites.

  • Speaker #0

    La vie.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Tu sais, sur le podcast, je parle beaucoup d'anxiété. Ce serait intéressant pour moi de connaître ta vision de l'anxiété.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Et si ça te parle justement, toi.

  • Speaker #1

    Ah ben, ça me parle carrément. Ouais. Ben, ma vision de l'anxiété, elle parle de mon expérience, parce que j'ai été quand même très, très sujet à l'anxiété. J'aime bien cette expression, je vais le dire en anglais mais après je vais le traduire, c'est « on your anxiety » , c'est « assume ton anxiété » . Je pense qu'il faut se faire un petit peu copain avec son anxiété, c'est pas toujours facile. Je pense que l'expérience que j'en ai, moi, elle s'est traduite par « mais tellement de symptômes, je pense que je suis passé par tous les symptômes » . C'est-à-dire qu'à cause de l'anxiété, j'ai fait par exemple de l'urticaire. J'ai eu des problèmes respiratoires, j'ai fait des crises d'angoisse. Et chaque fois, c'était des nouveaux symptômes. Mais il a fallu aussi du temps pour comprendre que ça venait de mon anxiété.

  • Speaker #0

    Mais quelle réponse tu avais toi à ce moment-là ? Par exemple, à l'époque, tu fais des crises d'angoisse, tu as le dur ticard. Quelle réponse tu trouves justement pour remédier à tes symptômes ?

  • Speaker #1

    Alors très sincèrement quand j'étais ado, j'avais pas de réponse du tout. Je faisais avec. Et puis les réponses je les ai trouvées plus tard en fait, quand j'ai commencé à pratiquer par exemple le yoga. Puisque c'était quand même... là ça a été la révélation pour moi. moi. Ça a été l'outil que j'ai utilisé pour réguler mes anxiétés et mes angoisses. Quand j'allais... Moi, j'ai commencé par du yoga Bikram. En fait, j'avais besoin un petit peu de me dépasser. J'avais Mais j'étais attiré par cette pratique où j'avais envie de transpirer. J'avais un peu sous-estimé le challenge physique et mental au début. Le premier cours, j'ai détesté. J'ai trouvé ça horrible. J'ai failli mourir sur mon tapis. En tout cas, j'ai eu la sensation. Et puis finalement, j'y suis retourné et puis j'ai été accro. En fait, c'était les seuls moments où j'avais pas envie de me taper la tête contre les murs, en fait, ces moments de yoga, quoi.

  • Speaker #0

    Et là, t'as quel âge à cette époque ?

  • Speaker #1

    Alors, si j'ai bonne mémoire, je crois que j'ai attaqué où j'avais entre 25 et 29 ans. 27 ans, je ne connais pas la date exacte, mais à cette époque-là, je travaillais dans la banque, ça je m'en souviens très très bien, et que c'était en fait un boulot assez stressant et que j'ai eu besoin, tu vois, de... pouvoir relâcher entre guillemets la pression voilà et c'était ta seule manière,

  • Speaker #0

    si on revient à cette époque c'était ta seule manière de relâcher la pression, le yoga ou est-ce que tu avais d'autres manières de la relâcher qui s'aiment ?

  • Speaker #1

    j'avais d'autres manières, oui exactement j'allais en venir à ça clairement la fête faisait partie du décor avec tout ce qui va avec donc l'alcool et les drogues récréatives on va dire ça s'affiche fait partie longtemps de ma vie et c'était un moyen de s'échapper on se rend compte plus tard que c'est des stratégies d'évitement ou de compensation voilà je regrette pas ces périodes là mais mais parce que j'ai je pense que j'ai eu j'ai en fait j'avais depuis depuis enfant ça j'avais ça c'est que mon corps je pense entre guillemets m'a toujours parlé Et que j'avais des fois où... Et le corps m'a toujours fasciné. Je pense que quand j'étais petit, en fait, je voulais devenir danseur. Je ne suis pas devenu danseur, mais je pense qu'aujourd'hui, grâce au yoga, je retrouve ça, en fait. Et le corps m'a toujours fasciné et j'écoutais mon corps. Et dans des périodes d'excès, que ce soit aussi bien dans le travail ou dans la fête, mon corps m'a toujours, à un moment, me disait stop, en fait. Attention, là, tu vas trop loin.

  • Speaker #0

    Et d'ailleurs...

  • Speaker #1

    Et j'arrivais à l'écouter. Parce que c'est mon corps qui parlait. Et des fois, je ne l'ai pas écouté et je suis allé dans des situations un petit peu extrêmes. Et mon corps a un petit peu flanché. Mais globalement, j'ai appris à l'écouter finalement assez jeune. Et je pense que ça m'a sauvé.

  • Speaker #0

    Et tu penses que le yoga, ça a été comme un déclic ? Mais tu continuais quand même de faire la fête ? Ou tu t'es complètement tout arrêté du jour au lendemain ?

  • Speaker #1

    Ça a été très progressif. Le yoga a été clairement un déclic sur le plan physique. et mentale, mais j'ai fait un petit peu les deux, sauf que j'ai vite constaté que dès que j'ai commencé à faire du yoga, déjà, un, j'ai pu calmer un petit peu mes angoisses, mon stress, lié au travail ou autre, d'ailleurs. Et puis, finalement, je me suis retrouvé à faire moi la fête.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu bois encore de l'alcool aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Ouais, ça m'arrive. Ouais, ouais.

  • Speaker #0

    Parce que j'ai l'impression aussi que... Moi, il y a une époque où j'ai découvert le yoga aussi. Pareil, ça s'est fait très progressivement et j'étais très fêtarde. Mais j'avais plus... C'est comme si mon corps n'arrivait même plus à avoir autant d'excès,

  • Speaker #1

    en fait. Exactement.

  • Speaker #0

    Le stress faisait en fait aussi de manière assez naturelle.

  • Speaker #1

    Ouais. Mais je pense qu'à travers le yoga, on apprend à respecter son corps. Ouais. Et ça, il y a cette notion, on connaît par exemple quand on lit les Yoga Sutras de Patanjali, on a une ça, la non-violence qu'on doit appliquer à son petit monde qui nous entoure, mais aussi à soi-même. Et ça m'a vraiment appris ça en fait, où il y a un moment où je me suis dit, ouais, on est en train de te maltraiter quoi. Donc oui, je bois encore de l'alcool, mais j'ai une relation beaucoup plus apaisée, déjà c'est très très occasionnel. ça peut arriver quelques excès, mais voilà. Les excès ne sont pas du tout en plus les mêmes qu'avant, puisque maintenant, quand je bois trois verres... Je m'en fixe. Voilà. Mais, ouais, ouais, donc ça change. Ouais, ouais. Mais je me souviens, ça, j'ai vraiment le souvenir de ça, de cette pratique, justement, de Bikram, qui m'a beaucoup aidé, puisque j'ai été après très assidu. Bon, on pense que je pratiquais quand même 3-4 fois par semaine, voire plus, et finalement j'ai réussi à m'extirper un petit peu plus, petit à petit, de la fête et de l'alcool. Bon, ça a duré des années, hein, mais... je l'ai senti. Vraiment, j'ai senti la différence.

  • Speaker #0

    Ça a duré combien de temps ? Parce que justement aujourd'hui, on a l'impression que le changement, le déclic, justement, c'est des choses qui se font quasiment instantanément et on oublie que ça prend énormément de temps. Donc toi, entre cette période de fête, d'excès et cette vie de plus en plus alignée...

  • Speaker #1

    Je pense que ça a pris 10 ans. 10 ans,

  • Speaker #0

    ouais.

  • Speaker #1

    Je crois...

  • Speaker #0

    On va avoir le temps, pas la fin.

  • Speaker #1

    Ouais, ouais, ouais. Je ne crois pas du tout en l'immédiateté. Et ça, il faut se donner le temps de guérir un petit peu. ses angoisses, ses blessures, son anxiété, apprendre à la connaître un petit peu plus. Mais je trouve que c'est vachement intéressant justement d'assumer son anxiété. En plus, ce qui est intéressant avec l'anxiété, quand on travaille un petit peu le sujet, et je le travaille encore, et d'ailleurs, mes cours de yoga thérapie, ma formation de yoga thérapie, m'a permis d'aller un petit peu plus précisément voir ce qui se cachait derrière, par exemple, parce que finalement, l'émotion primaire sous-jacente est la peur. Et donc, c'est intéressant d'aller travailler un petit peu sur ces peurs, de comprendre ce qui nous fait peur, qu'est-ce qui nous fait peur. Et puis, peut-être aussi transformer ces peurs, alors ça fait très développement personnel que je vais te dire, mais en opportunité. Je le fais souvent. souvent ça quand on travaille sur les émotions dans des classes par exemple de Yin que j'enseigne où j'essaye d'inviter les gens à essayer de voir leur peur comme des opportunités. Et je pense que l'exemple le plus flagrant pour moi, c'est le yoga. C'est-à-dire que quand j'ai commencé le yoga, j'étais élève, mais je savais qu'il y avait un truc qui m'attirait. avec cette pratique, il y avait une envie là, cachée au fond de moi, que je sentais de l'enseigner, mais c'était impossible pour moi d'imaginer d'être à la place de mon professeur. Donc ça a pris beaucoup de temps. Mais un jour, j'ai franchi le pas. Et cette peur, finalement, aujourd'hui, j'en ai fait mon métier. Et excuse-moi le terme, mais je kiffe, quoi. C'est pour moi le plus beau métier du monde.

  • Speaker #0

    Alors, je me mets à ta place. Enfin, je ne peux pas le faire, mais je t'imagine banquier.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Et est-ce que justement, quand tu commences à être très assidue au cours de yoga, à admirer aussi, d'une certaine façon, ton enseignant, te dire, j'ai peut-être moi aussi... envie, donc laisser de la place à cette envie, mais est-ce que c'est pas complètement, justement, décorrélé de ton environnement professionnel à ce moment-là ?

  • Speaker #1

    Ah, complètement.

  • Speaker #0

    Et comment tu vis, justement, au quotidien euh... cette... comment on pourrait dire ça ? Ce paradoxe, finalement.

  • Speaker #1

    Ouais. En fait, à l'époque où j'étais dans la banque, parce que j'ai travaillé quand même une douzaine d'années dans la banque, et peut-être la moitié en faisant du yoga, le yoga a juste été un outil, en fait, pour... ... Peut-être m'aider à aller au sein de la chaise tous les jours. Et à réduire un peu mon stress et mon anxiété, même beaucoup. Donc ça m'a vraiment aidé. Mais si tu veux c'était c'était caché un petit peu c'est en fait j'ai su très vite que la banque n'était pas pour moi et qu'il allait falloir un jour la quitter en fait. Le problème c'est quand on a des métiers comme ça c'est souvent confortable financièrement, ça l'était. J'ai eu la chance d'être assez performant et d'évoluer, donc d'avoir des challenges qui étaient constants et qui étaient parfois excitants. Et puis j'avais beaucoup de vacances, ça c'était chouette. Donc voilà, il a fallu un moment faire le deuil de cette vie-là. Et c'est qu'une fois que j'ai décidé de quitter la banque, j'ai pu... projeté sur, et encore ça a pris du temps, sur une éventuelle formation de yoga et de venir enseignant. Mais j'ai quitté la banque en 2009 et j'ai fait mon premier training de yoga. ma première formation en 2014. Donc tu vois, il y a quand même un laps de 5 ans.

  • Speaker #0

    L'enseignement dont tu pars te former où et avec quelles envies et quels désirs ?

  • Speaker #1

    Alors, en 2014, j'ai fait un training de yoga chaud qui à l'époque s'appelait Moksha Yoga, qui s'appelle maintenant Modo. Il y a un studio de Modo à Paris. En fait, comme j'avais fait beaucoup de Bikram, la chaleur, moi j'aime la chaleur. mais alors j'accrochais pas du tout avec l'enseignement Bikram, avec le personnage voilà je trouve que la pratique était intéressante mais tout le reste me faisait un petit peu peur et j'ai eu la chance de pas mal voyager et quand j'étais au Canada, à Montréal, j'ai une amie qui m'a emmené dans un cours de yoga show Moksha donc à l'époque Et en fait, je suis sorti de ce cours-là et j'ai fait mais waouh, mais ça y est, j'ai trouvé quoi. Trop bien. Et donc ça a pris quelques années, mais tu vois, l'idée avait vraiment germé. Et puis c'est qu'après, j'ai vécu un petit peu au pays. pays-bas, enfin un petit peu, beaucoup, et au départ j'y suis allé pour des raisons amoureuses, et puis donc plutôt des jobs alimentaires, et puis à un moment j'ai dit non mais ça suffit le job alimentaire là, et il faut que je trouve un sens quoi. Et là... naturellement le yoga est venu j'ai fait aller il faut que je me lance il faut que je fasse cette formation je n'ai pas regretté je n'ai pas regretté donc encore une fois c'est venu petit à petit c'est vraiment venu petit à petit Mais il y a eu ce déclic vraiment à Montréal avec ce cours. Et d'ailleurs, c'est rigolo parce que le professeur qui m'a donné ce cours était à ma formation et a visité la formation que j'ai faite à Los Angeles en 2014. Il est français.

  • Speaker #0

    et c'était drôle ça a fait le lien et qu'est-ce qui a changé entre justement pratiquer le yoga en tant qu'élève je suppose qu'on reste élève un peu toute sa vie mais qu'est-ce que tu as découvert justement dans l'enseignement qu'est-ce qui t'a plu au-delà de garder cette pratique justement pour toi donc j'imagine la partager mais est-ce que c'est derrière parce que ça t'a apporté justement ... tellement de choses que tu as envie de partager ? Ou c'est l'idée d'être pédagogue, justement ?

  • Speaker #1

    Oui. Il y a déjà un aspect fondamental. Déjà, ça m'a aidé à parfaire mes interventions en public. Parler, tu vois...

  • Speaker #0

    Tu pouvais te faire ça avant ou pas ?

  • Speaker #1

    Oui, parce que je l'ai fait un petit peu quand je bossais dans la banque, tu vois. Oui. Parce que j'avais animé des réunions, voilà. Donc, je l'avais fait. J'ai eu la chance de faire plein de trucs. Donc, j'avais aussi été un petit peu prof d'économie quand j'étais dans la banque pour un public... de banquier mais mais ça m'a aidé à le parfaire en tout cas essayer de faire passer des messages un petit peu plus en douceur mais en étant quand même directif et puis ce qui peut être qui m'a la différence aussi ça m'a aidé à démystifier un petit peu le yoga et à le rendre plus drôle et plus fun. Parce que quand je pratiquais, en fait, mais c'est peut-être lié au Bikram, c'est que c'était pas très fun, en fait. Ça me faisait beaucoup de bien, mais c'était pas très fun. Et qu'en fait, j'ai eu la chance de croiser la route de gens qui m'ont aidé. à me former. Je me souviens de Niki en l'occurrence, c'est une amie qui avait un studio en Suède et qui invitait comme ça des jeunes profs à venir se former un petit peu. Donc on avait des séances comme ça de feedback. Elle me dit mais... mais Serge, est-ce que tu t'amuses quand t'enseignes ? Quand on enseigne au début, on ne s'amuse pas du tout parce qu'on est tellement stressé, en fait, que... Et en fait, mais ça a été un déclic. Et je me suis dit, mais il faut que je m'amuse, en fait. Et je pense que mes élèves le sentent maintenant, parce que globalement, je fais quand même pas mal de blagues. Parfois, elles sont nulles, mais j'ai une approche, ouais, plutôt ludique du yoga, quoi. Je pense que c'est ce que les élèves aiment chez moi d'ailleurs. J'essaie vraiment, et j'invite mes élèves à le faire, de garder cet âme d'enfant et cet esprit de curiosité dans ma pratique. Ce n'est pas toujours évident. Donc ça, c'est un chouette challenge à s'appliquer à soi-même, cette curiosité, cet âme d'enfant à s'appliquer.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il y a des retours qui te touchent ? Est-ce qu'il y a des choses, quand tu enseignes justement, qui t'étonnent encore ?

  • Speaker #1

    Oui, tout le temps. Je fais moins de cours collectifs maintenant, mais j'en fais quand même quelques-uns par semaine. Et ouais, les retours des élèves, les voir changer quand ils ont une pratique régulière, leur feedback après un cours, ou sentir... que pendant une pratique de Yin, il y a quelques larmes qui coulent ou des choses comme ça, ça n'a pas de prix. Mais vraiment, je l'ai encore vécu ce week-end, j'ai animé un stage avec un petit groupe dans le Verdon. Et on a fait pas mal de pratiques. Et ouais, il y a eu une ou deux filles qui ont déposé quelques larmes pendant les pratiques de Yin. Et c'était... C'est beau. Voilà. Ça, ça n'a pas de prix.

  • Speaker #0

    Et alors aujourd'hui, justement, tu as pris une nouvelle direction. Qui s'ajoute en tout cas à ta pratique d'enseignement, puisque tu es yoga thérapeute. Et déjà, comment la yoga thérapie s'inscrit sur ce chemin, sur ton chemin ? Et en quoi c'est différent d'une classe de yoga ?

  • Speaker #1

    Ouais, très bonne question. Ça claque, être yoga thérapeute, tu ne trouves pas ? Ouais, il faut faire attention à ce terme, parce que thérapeute, c'est vrai que c'est aussi... Mais non, on dit yoga thérapeute. Et en fait, je crois que j'avais toujours eu cette idée, dès que j'ai commencé à enseigner... J'ai vu que la yoga-thérapie existait. Là, j'étais à l'étranger. Il y avait une formation qui m'avait interpellé à intéresser aux Pays-Bas, Amsterdam. Je m'étais déjà un petit peu renseigné. Et puis, la vie a fait que là, maintenant, je suis à Marseille. Donc, il m'a fallu le temps d'appréhender, d'apprivoiser le yoga en tant qu'enseignant. Et puis, encore une fois, l'idée était là, je ne sais pas pourquoi. Il y avait cette volonté de soigner à travers le yoga, parce que le yoga m'a soigné. Et ça résonnait vachement. Et puis aussi, en tant qu'enseignant, de constater qu'en fait le yoga, même si pour moi, il a été assez magique, il n'est pas toujours approprié en fait. Il n'est pas toujours inclusif, il n'est pas toujours adapté à nos élèves. Il y a des gens qui viennent faire un cours de vinyasa et des fois on peut penser que finalement le cours de vinyasa n'est pas pour eux. une autre pratique en fait. Je te donne un exemple. Donc c'était aussi pouvoir m'adresser, pouvoir adapter un petit peu plus mes pratiques.

  • Speaker #0

    On n'a pas besoin pour poursuivre une yoga thérapie, on n'a pas besoin forcément d'être bon en yoga ou d'avoir déjà fait du yoga.

  • Speaker #1

    Au contraire ça s'adresse à tout le monde. Aux débutants, aux gens qui en font, aux gens qui sont un peu plus avancés, on est sur des outils très simples. Donc moi j'ai été formé par l'IDIT, l'Institut de Yoga Thérapie du docteur Lionel Coudron, que je salue. Et la formation dure deux ans. Et en fait, le docteur Lionel Coudron dit que ce qui est le mieux, c'est les outils qui sont les plus simples. Et ça... On le constate tous les jours quand on commence à faire des accompagnements de yoga thérapie.

  • Speaker #0

    Et quels sont les outils les plus simples ? C'est peut-être de trois écran.

  • Speaker #1

    Par exemple, l'observation de sa respiration spontanée. Bien que ça ne soit pas aussi simple pour tout le monde, mais ça fait partie des outils. Il y a un exercice qui s'appelle la pendiculation. Ça, c'est un outil de base. Donc, en fait, si tu veux, on inspire par le nez, on va chercher l'étirement. Et puis après, si c'est possible, il y a une rétention du souffle à plein où on vient continuer à étirer et contracter. Et puis après, il y a une expiration par la bouche qui est libératrice. Ça, c'est imiter un petit peu les animaux qui procèdent à ça. Ça, c'est un outil assez simple que tout le monde peut faire normalement. Mais encore une fois... fois, il faut l'adapter si la personne ne se sent pas bien dans cet exercice-là. Confirmer mon attrait plutôt pour les psychopathologies, sur tout ce qui est plutôt émotionnel, donc anxiété, dépression, addiction, trauma, plutôt que tout ce qui est on va dire médecine ou troubles ostéo-articulaires ou des choses comme ça. En fait, je suis quand même beaucoup plus intéressé par ces questions émotionnelles. Même si le reste m'intéresse, mais ... et je le traîne, mais en tout cas, la psychopathologie vraiment m'attire. Et tu parlais... Alors, je ne sais pas. Ça fait écho sans doute à moi, à mon histoire, mon approche du yoga. Quand je l'enseigne, d'ailleurs, je l'enseigne beaucoup plus sur les émotions. Et puis, je pense que c'est aussi lié à ma sexualité. Parce qu'en tant que gay et à partir de... appartenant à la communauté queer, je pense qu'on est un public très vulnérable, qui vivons des traumatismes dans l'enfance, parce qu'on grandit dans un monde qui est hétéronormé, et déjà ça, c'est un traumatisme, parce qu'on est différents. Je t'ai dit qu'au début, je me sentais différent. Donc ça résonne en moi, et je pense que ça, ça crée des traumas. Et je pense que c'est peut-être essayer de les solutionner à travers le yoga ou la yoga-thérapie. Voilà, ça m'attire.

  • Speaker #0

    Et ça crée des traumas et donc des réponses d'évitement, comme tu le disais tout à l'heure. Ils peuvent être des excès, des addictions, des...

  • Speaker #1

    Complètement. Complètement. D'ailleurs, aujourd'hui, les chiffres le prouvent. Sur cette communauté, il y a des taux de suicide qui sont beaucoup plus importants. Aussi, des addictions qui sont plus importantes. Je pense que tu le sais, tu sais, j'ai travaillé avec le SPOT.

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    Tu peux rappeler ce que c'est ? Ouais, je vais rappeler ce que c'est. Le SPOT, c'est l'association AIDS, en fait. Le SPOT Longchamp à Marseille. où j'ai vraiment eu la chance, l'opportunité d'arriver au bon moment. Il y avait un projet un petit peu pilote, en fait, sur les usagers du chemsex. Et donc le spot m'a donné presque une carte blanche pour créer une offre qu'on va qualifier de bien-être. Il y avait des groupes de parole pour ces usagers-là, il y avait des cours de yoga en collectif, il y avait des sorties mensuelles qu'on appelait ateliers ou sorties ressourcements, donc par exemple un peu de voile avec du yoga, un atelier poterie, des ateliers yoga ou autre. Et puis aussi une permanence que j'ai animée de yoga thérapie. Et donc là, je recevais en individuel des usagers en chemsex et pour un package de 8, 10, 12 séances individuelles. Et c'était pris en charge par l'association. Et le projet-là est malheureusement en pause faute de financement, mais j'ai quand même eu la chance, si ma mémoire est bonne, de faire très accompagnement. Donc la volonté, là, si tu veux, je recevais des gens qui avaient pour souhait de... faire une pause ou de stopper ou en tout cas qui était vraiment en difficulté par rapport à leur usage donc le chemsex pour ceux qui savent pas c'est l'usagé de drogue dans un contexte sexuel donc on est plutôt sur des psychostimulants mais il ya plein d'autres produits qui peuvent rentrer en jeu, voilà. Donc c'est des sujets qui sont assez, entre guillemets, touchy. Et les résultats étaient là. Ouais.

  • Speaker #0

    Mais justement, en termes de résultats, quels sont les résultats ?

  • Speaker #1

    Alors, sur les 13 accompagnements... il y a quand même 2-3 personnes pour qui on a dû arrêter en fait l'accompagnement, c'était pas du tout adapté en fait ils étaient encore dans des phases de consommation qui étaient trop importantes donc là c'était clairement pas adapté il y en a 2 qui ont arrêté leur consommation il y en avait 2 ou 3 qui avaient réussi à espacer un petit peu les prises, tu vois. Et puis, il faudrait que je refasse le point, mais ouais, donc c'était à peu près ça. C'était 30-30% en fait. 30%, un petit peu moins de 30% qui avaient arrêté, 30% qui avaient réussi à réduire. Et puis, il y avait encore 30% pour qui on avait dû arrêter ou stopper l'accompagnement parce que ça, c'était pas approprié.

  • Speaker #0

    Comment se passe justement une séance de yoga thérapie ? À quel moment aussi on décide que le travail ou que la thérapie, que l'accompagnement se termine ? Est-ce qu'il y a une alliance thérapeutique aussi entre le yoga thérapeute et le patient ?

  • Speaker #1

    Alors déjà la yoga thérapie c'est une pratique de soins non conventionnelle. Je pense que c'est important quand même de faire un petit avertissement. Nous on se base sur un diagnostic médical. Donc ça vient en complément et ça ne remplacera jamais un traitement médical. Donc il y a, si tu veux, en effet, une espèce d'alliance puisque la personne vient... Avec une ou des pathologies qu'on va essayer de traiter, qu'on peut soigner parfois, ou parfois on peut soulager certains maux, tout simplement, on se fixe des objectifs. Une fois que les objectifs sont remplis, en général, l'accompagnement s'arrête. Nous, notre volonté, moi, je parle au nom de tous les yoga thérapeutes, mais c'est que la personne soit autonome, en fait, et qu'on puisse lui donner des outils qu'elle... va apprivoiser et faire à la maison toute seule pour pouvoir aller mieux tout simplement. Donc en fonction des pathologies, un accompagnement peut être sur 3-4 séances. par exemple avec les usagers du chemsex, on était quand même plutôt sur 8, 10, 12 séances, et en 8, 10, 12 séances, on faisait déjà un travail important. Je ne te cache pas que sur ce public-là, pour beaucoup, ça mériterait... un suivi beaucoup plus long.

  • Speaker #0

    Et en quoi la connexion avec le corps peut les aider justement ?

  • Speaker #1

    C'est là où est la clé, je pense. En tout cas, c'est aussi la clé de la yoga thérapie, c'est finalement revenir au corps pour le comprendre un petit peu mieux et puis pouvoir peut-être réguler ses émotions.

  • Speaker #0

    Est-ce que ce n'est pas aussi pour finalement créer, avec la personne qui vient te voir, c'est-à-dire... Un cadre, une sécurité, pour qu'il puisse accéder aux émotions qui ont été peut-être douloureuses, pénibles, voire même insupportables à un certain moment de sa vie, et pour qu'il puisse se reconnecter en fait à cette souffrance, ou même pas besoin de se reconnecter à cette souffrance, on crée juste de l'apaisement dans le corps et les choses se font naturellement. Quelle est ta vision toi par rapport à ça ?

  • Speaker #1

    Je pense qu'à la base le yoga, et sans parler yoga thérapie, recrée... du lien entre le corps et l'esprit. Je pense que c'est les fondations. Après, on va un petit peu plus loin dans la yoga-thérapie. C'est vraiment... C'est difficile de répondre à cette question. Parce que si j'en reviens un petit peu aux usagers du chemsex, par exemple, chacun a son bagage. Il y a parfois des pratiques qui ont été... accentué par certains événements traumatiques par exemple et le yoga va les aider à revenir un petit peu aux sensations corporelles et à leurs émotions, à les réguler un petit peu puis après une seconde étape peut-être d'aller chercher un petit peu à changer le narratif de trauma qu'ils ont traversé. C'est là où on commence à faire un vrai travail de fond. Donc je sais pas si je réponds à ta question mais en tout cas au départ je pense que le lien entre le corps et l'esprit est clé, ça permet de recréer du lien. et que le travail est, par exemple, très très très très long avec les personnes qui peuvent être dissociées, par exemple.

  • Speaker #0

    Parce que finalement, via le corps, on comprend que les événements du passé appartiennent au passé. Et quand on a été traumatisé, on continue de vivre dans un corps qui est encore dans le passé finalement.

  • Speaker #1

    On continue à vivre et à penser qu'on revit ce traumatisme en boucle. D'où l'intérêt d'essayer de changer le narratif par rapport à ça. peut le faire à travers des pratiques corporelles, mentales, qui aujourd'hui, tu parlais du livre de Bessel van der Kolk, montre que ce qu'il a développé par exemple fonctionne. Et moi, je me souviens quand j'ai commencé la formation de yoga thérapie, quand j'ai fait la leçon sur les traumas, j'avoue que j'étais un petit peu sceptique en fait. Je me disais, mais... Qu'est-ce que tu voulais dire ? Ben, j'étais sceptique sur le fait d'arriver à guérir des traumas via un protocole de yoga-thérapie. Et puis, je me souviens, j'ai assisté, on avait comme ça des week-ends de soutenance, où les élèves en dernière année venaient, viennent présenter leur mémoire. Donc là, on a des sujets très divers et variés. Et puis on a évidemment parfois les traumas. Et j'avais été bluffé par les résultats. Et j'ai eu la chance d'avoir cette collaboration avec le spot. Et là, j'ai vraiment pu voir, en fait, de voir vraiment que ça fonctionnait. Moi, j'ai toujours eu une approche. Mes traumas, par exemple, j'ai fait beaucoup de kinésiologie. Ça a très très bien fonctionné avec moi ça. Je pense qu'il faut aussi trouver sa thérapie et son thérapeute. Donc ça, ça a très bien fonctionné avec moi, en parallèle de ma pratique de yoga par exemple. Et là par exemple, sur les usagers du chemsex, 9 fois sur 10, il y avait des traumas. En général, quand il y a des addictions, il y a des traumas. De toute façon, l'addiction c'est une maladie des émotions. Donc d'où l'intérêt des pratiques corporelles qu'on veut faire parce qu'à travers une pratique corporelle on va calmer. Donc on va déjà par un mouvement doux et contrôlé pouvoir avoir un effet. antalgiques sur les douleurs corporelles et on va pouvoir grâce à ça réduire les marqueurs émotionnels un petit peu prononcés c'est à dire qu'une peur ou une tristesse ou une colère qui est là et qui est entre guillemets exagéré on va pouvoir faire baisser ce marqueur là et D'ailleurs, je n'ai pas répondu à cette question, tu me parlais d'une consultation tout à l'heure. Dans une consultation de yoga thérapie, il y a un dialogue permanent entre l'élève et le yoga thérapeute avec des échelles. C'est-à-dire qu'on va évaluer les sensations corporelles. On va sur une échelle de 0 à 10. Donc, par exemple, on va demander si la personne ressent des choses dans sa nuque, ses épaules, ses pieds, voilà. Et elle va évaluer ses douleurs. Donc, 10, ça sera un maximum, par exemple. Mais on va faire ce même travail sur les émotions. Et puis, on aura aussi un travail, par exemple, sur les conditions positives. Là, on va changer d'échelle. On va dire que c'est de 1 à 7. Et puis, 7, c'est le maximum d'adhésion. Si je te dis, par exemple, là, maintenant, je suis en paix. que tu es en paix Ariane, tu seras à 7 en l'occurrence, au maximum. Voilà. Et en fait, le travail d'une séance, c'est d'arriver à trouver les bons outils liés en tout cas à la pathologie de la personne pour faire baisser ces marqueurs ou les augmenter, en tout cas pour que la personne devienne plus en paix et moins douleur ou soit moins triste. C'est vraiment tout ce travail en fait. Et... ça marche.

  • Speaker #0

    Et il y a une partie pour être pour mieux comprendre demain je veux suivre une yoga thérapie justement est-ce qu'on va parler dans un premier temps est-ce que tu vas me montrer des positions c'est toi qui va choisir justement le protocole le plus adapté, la position la plus adaptée parce que tu connais, parce que t'es formé et que t'as expérimenté déjà je pense un petit peu aux personnes qui seraient un peu réticentes comme on disait tout à l'heure ... Non, le yoga, ce n'est pas pour moi. Je ne suis pas assez souple. Je n'aime pas ça. J'ai déjà essayé. Quel enfer ! Qu'est-ce qu'on pourrait dire à ces personnes pour justement les rassurer aussi ?

  • Speaker #1

    Oui. Bien. Alors, je peux te donner le déroulement. Déjà, en général, on a deux premières séances qui nous aident à faire un petit peu le bilan. C'est vraiment important. Sur la personne, sur ses pathologies, sur ses traitements médicaux. sur ses chocs, ses traumas. Des fois, on n'arrive pas à dérouler tout le fil en deux séances. Des fois, il va falloir établir une relation, un petit peu de confiance, et ça va prendre place au fur et à mesure. Mais déjà, il y a quand même deux séances qui sont dédiées un petit peu au bilan, même si moi, j'essaye dès la première séance de faire en sorte que mon élève reparte avec des outils. Donc, j'essaye d'avoir des mini pratiques au moins sur les deux séances, une petite vingtaine de minutes où la personne parte avec des outils en fait.

  • Speaker #0

    Pour travailler entre les séances.

  • Speaker #1

    Ouais, alors ça c'est... ultra important, c'est-à-dire que ça demande un investissement et c'est capital, il ne se passera rien si l'élève ne pratique pas. Donc, en fonction des pathologies, nous on va construire des séances avec une multitude d'outils. Donc ça peut être, évidemment, tu l'as dit, postural, mais attention, pas que. Donc ça peut être bien évidemment respiratoire, ça peut être méditatif, ça peut être des relaxations, ça peut être des visualisations. Et puis il y a tout ce qui est... parce qu'on est aussi formé à ça avec l'Institut de Yoga Therapy, c'est tout ce qui est hygiène des rythmes, donc alimentation, c'est clé, le sommeil, le sport, voilà, il y a vraiment tout ça. Donc c'est vraiment très global, holistique. Donc on va essayer ensuite, dans un dialogue permanent avec la personne, de construire une séquence et de trouver les outils qui sont appropriés à la pathologie et à l'individu en question. Une des différences par exemple avec un cours collectif, c'est que dans un cours collectif, on va peut-être essayer de challenger les personnes. Dans la yoga thérapie, en fait, on va essayer de s'éloigner de tout ça pour vraiment essayer de trouver les outils les plus confortables possibles. Pour pas que la personne se sente prise au piège. Je donne un exemple, par exemple une posture dans l'enfant. Dans un cours de yoga, certains profs, et j'en faisais partie, ont tendance à dire que c'est une posture de repos et qui doit être confortable. Elle n'est pas confortable pour tout le monde. Il y a des gens qui ne s'en sentent pas du tout confortables dans une posture de l'enfant. Et qu'il faudra peut-être des mois et des mois avant qu'ils s'y sentent confortables. Donc on fera... pas forcément cette posture. Plutôt une posture apaisante de lâcher prise en général tu vois, mais voilà donc on la fera pas si la personne ne le sent pas. Donc on essaie de construire des outils qui sont multiples et variés. En général on fait des audios. pour que la personne puisse pratiquer à la maison et les utiliser. Et puis après, il y a le retour sur cette séquence, il y a la peau finie, il y a l'étoffée, il y a d'autres séquences qu'on met en place pour d'autres... pathologie. Voilà.

  • Speaker #0

    Je crois que c'est ce que tu disais, je crois que c'est un engagement aussi, la voie de la guérison. Aujourd'hui, on attend toujours des solutions miracles, immédiates, ou avec un thérapeute qui va justement nous donner la solution. Or, je crois que ce chemin est long, comme on le disait, ça prend du temps et c'est un engagement dans le sens où, effectivement, ça demande un investissement. Et on en parlait aussi tous les deux quand on s'est rencontrés. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, il y a tellement aussi de thérapeutes, tellement de médecines alternatives qui existent, tellement d'informations aussi qu'on est tous un petit peu en train de jongler avec. Et finalement, on essaye une thérapie, puis on en essaye une autre, puis un nouveau thérapeute, puis une nouvelle pratique. Et finalement, le travail, c'est comme si on tournait autour du problème. Plutôt que de se dire, bon, allez, là, je m'engage, en fait, vis-à-vis de moi, vis-à-vis de ma vie et vis-à-vis aussi de ce thérapeute pour faire ce travail d'éveil et de guérison, entre guillemets.

  • Speaker #1

    Oui, je pense que tu as bien résumé le truc. C'est qu'aujourd'hui, les gens ont tendance à... Et c'est normal, c'est une réaction normale quand on a quelque chose qu'on veut solutionner. on a cette volonté peut-être de guérir, on va aller butiner à droite, à gauche, avec différents thérapeutes, et pas s'investir. Et comme on le disait tout à l'heure, il faut de la patience, il faut du temps, et je pense qu'il faut s'investir dans quelque chose. avec le bon thérapeute, mais encore une fois, c'est variable en fonction des gens. Donc ça c'est clé, et il faut se donner le temps d'essayer d'investir cette thérapie, et d'intégrer, et de processer. Parce qu'aujourd'hui les gens en butinant à droite à gauche font des expériences, mais ne prennent pas du tout le temps de processer et d'intégrer l'expérience. On est dans un environnement où tout va vite, tout va trop vite, et les gens ne prennent plus le temps de processer et d'intégrer. Je pense que c'est ce qui fait aussi une des grandes forces de la yoga thérapie, c'est qu'on invite les gens à processer, à intégrer, à digérer. Par exemple, moi, là, j'ai des accompagnements où finalement, les gens, il n'y a pas besoin de les reconditionner. exemple à l'effort ça peut arriver aussi en yoga thérapie où il ya des gens qui sont en manque d'effort et qu'il faut réinviter à refaire du sport et à repratiquer avec des pratiques par exemple dynamique mais là moi les exemples que j'ai en ce moment dans les accompagnements c'est plus des gens ou que j'invite à ralentir parce qu'en fait ils font trop de sport ou en fait ils font enfin ils n'ont ils ne font pas du tout ne sont pas du tout de capacité à se relâcher à se relaxer Et ils ont perdu cette capacité à venir stimuler leur tonus parasympathique. Donc la branche parasympathique, et on a l'inverse, la branche sympathique, donc c'est vraiment pour se calmer, s'apaiser, processer et digérer en fait. et le yoga, la yoga-thérapie est pas mal pour ça en fonction des pratiques une pratique de vinyasa par exemple va être dynamique elle peut à la fin avec ton shavasana venir stimuler, activer ta branche parasympathique mais j'en reviens à ce que je disais tout à l'heure si elle n'est pas appropriée à ce que tu vis là en ce moment elle peut faire l'inverse elle va venir te titiller pas forcément dans le bon sens.

  • Speaker #0

    Alors, tu sais, j'aimerais bien avoir ton avis là-dessus, parce que moi, je pars du principe qu'effectivement, il faut recréer un sentiment de sécurité dans son corps, une présence de son corps. Et à une époque, j'étais extrêmement angoissée et je faisais des crises d'angoisse à répétition. Et mon copain, à l'époque, me disait, mais va courir, va courir, va faire de la boxe, parce que lui, il était très, très sportif. Et donc, je le faisais. Mais en fait, ce n'est pas croyable, ça me stressait encore plus. C'est-à-dire que, alors oui, j'avais quelques endorphines, je pense, qui étaient libérées. Donc, on se sent toujours bien, enfin mieux peut-être après un effort. Mais en fait, ça a recréé du stress dans mon corps. Et ce que je dis moi souvent aux personnes qui me font confiance, c'est si vous êtes anxieux, on ne va pas dans des activités justement pour se défouler comme du crossfit ou des choses qui sont violentes. Parce qu'au contraire, on a besoin de revenir. dans son corps et se créer un sentiment de sécurité. Et ça, ce n'est pas du tout quelque chose qui est, j'ai l'impression, connu, en tout cas, auprès du grand public. Parce que, non, prends tes baskets, il va courir,

  • Speaker #1

    ça ira mieux. Et encore une fois, on en revient à une stratégie d'évitement. Mais je te rejoins complètement. C'est-à-dire, en fait, il faut arriver aujourd'hui, et c'est là où souvent, ce que je vois dans les accompagnements, les gens ont du mal, c'est que... C'est soit c'est pas assez, soit c'est trop en fait. Il faut arriver à trouver le juste milieu. Donc pour lutter contre la sédentarité, aujourd'hui les études elles sont connues, c'est 3-4 heures de sport par semaine. Donc si tu fais 10-12 heures de sport et que tu t'épuises, et que t'es toujours dans cette stimulation là, ben oui, ça va être l'épuisement en fait. Donc il faut justement apprendre à se relaxer. à méditer ou choses comme ça. Donc il faut pouvoir trouver les bons outils. Et on en revient à ce dialogue entre l'élève et le thérapeute, le connaître un peu mieux et savoir son hygiène des rythmes, est-ce qu'il fait du sport, est-ce qu'il mange bien, etc. Et pouvoir trouver des solutions. adapté donc en effet en l'occurrence c'est le bon exemple pendant cette période là oui courir c'était peut-être pas forcément la solution mais moi j'ai plein d'élèves à qui il y a un moment je leur dis mais en fait fais un peu moins de yoga en fait. Non mais c'est vrai !

  • Speaker #0

    Arrête le yoga !

  • Speaker #1

    Mais parce qu'en fait c'est une pratique de vinyasa ou c'est deux pratiques par jour et en fait il y a un moment je me dis mais peut-être déjà fait du yin ou pose toi, ne fais rien, repose toi, dors enfin voilà ou... Moi je vois avec des gens qui font aussi des trails ou qui courent, enfin c'est un petit peu des fois dans l'excès. Beaucoup, oui. Donc il faut arriver à trouver le juste milieu. Donc le sport n'est pas une solution à tout. Il faut arriver à trouver le bon équilibre.

  • Speaker #0

    Il vit pour ça.

  • Speaker #1

    Ouais, il faut se connaître. Ouais. Mais moi, là j'arrive à un stade où j'ai un bon équilibre. Mais il y a eu des phases où il y avait certainement trop de yoga. Et puis quand il y a trop de yoga et puis en plus on l'enseigne, qu'est-ce qui se passe ? On se blesse. Voilà.

  • Speaker #0

    Après, j'ai l'impression aussi que quand on se lance dans une pratique, est-ce qu'il ne faut pas connaître un petit moment aussi d'excès pour ensuite vraiment retrouver l'équilibre, le juste milieu ?

  • Speaker #1

    Oui, oui, oui, sans doute.

  • Speaker #0

    Ça donne aussi peut-être l'énergie de s'investir.

  • Speaker #1

    Il faut passer par les excès tout le temps.

  • Speaker #0

    J'avais une autre question aussi pour toi, une petite question de curiosité. Par rapport aux réactions du corps, justement, quand tu vas, tu es dans le process de la guérison d'un trauma ou d'émotions en tout cas qui ont été trop fortes et que le corps se décharge, se libère. C'est quelque chose qu'on entend aussi souvent. Quelles peuvent être les réactions du corps, justement ? En séance, ça se traduit par quoi, par exemple ?

  • Speaker #1

    On a un protocole très précis qui, en fait, où au départ, on essaye de mettre, et on utilise par exemple une visualisation, on utilise un lieu de refuge. On va installer un état de sécurité, en fait. Donc ça peut passer par un lieu de refuge, ça peut passer par autre chose. Des fois, les visualisations, c'est pas toujours très accessible en fonction des personnes. Donc on va toujours revenir à cet état si on voit que la personne commence... Voilà. Et puis, moi, je ne fais pas de protocole trauma sans connaître la personne. C'est-à-dire qu'on a déjà eu un travail en amont sur cette capacité, justement, à pouvoir se poser, se calmer et voir comment, justement, la personne réagit. aux outils, par exemple, au lieu de refuge ou autre. Donc, on essaye quand même de créer un cadre qui est vraiment sécurisant et pour que ça se passe avec le moins d'encombre possible.

  • Speaker #0

    Et le corps se libère comment ? Comment tu vois que le corps a compris à intégrer ?

  • Speaker #1

    Alors, nous, dans nos protocoles, on essaye à la fin de faire des tests de cohérence. On demande. à la personne plusieurs fois en fait On refait les échelles. Ok. En fait, on demande comment elle se sent par rapport justement à cette... Sans s'éprouver. ...tout trauma ou cette idée la pire, en fait, qu'elle a vécue. Et puis, et vraiment une cohérence corporelle aussi finale. Et on fait confiance, en fait, au ressenti de la personne. Et j'ai eu le cas, parfois, où finalement, c'était des non. C'est-à-dire ? Ben, que la personne, finalement, sentait que non, c'était toujours là. Ok. Et donc, on a retravaillé dessus. Voilà. Des fois, ça peut se faire en plusieurs séances. Mais encore une fois, là, c'est très yoga-thérapie. Donc, les protocoles trauma sont vraiment différents en fonction des thérapies. Donc, voilà. Nous, on fait confiance à la personne. Et puis, on invite aussi, je pense, encore à prendre le temps de processer et d'intégrer, quoi. Et d'être patient.

  • Speaker #0

    Le plus important.

  • Speaker #1

    Et c'est là, souvent, où les personnes ont le plus... plus de mal.

  • Speaker #0

    Donc on est d'accord que le corps a une mémoire.

  • Speaker #1

    Ouais, faut-il encore le prouver maintenant ? C'est rigolo parce que tu fais du yoga, rien n'aime plus peu. Donc peut-être que tu as déjà entendu ça dans des classes où on dit que les émotions sont stockées ou les émotions qui n'ont pas été dirigées sont stockées dans les hanches, etc. En fait, ça c'est quand même génial parce qu'il n'y a rien qui nous prouve mais on lui dit mais quand on fait une classe excuse moi je vais de lui hier une pratique qui de yin ou autre qui est vraiment focalisé sur les hanches ou autre mais c'est difficile en fait et on sent que l'on peut là on peut vraiment déposer des choses qui sont fortes et je pense que c'est un public de yogi qui écoutent ce podcast ça va résonner en eux Parce que clairement, aujourd'hui, quand on travaille sur les hanches, c'est là où c'est le plus difficile pour la majorité des gens. Et c'est là où il y a le plus de larmes en général. Il n'y a pas que de larmes. Mais il n'y a rien qui nous le prouve en fait aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Oui, et en plus, c'est quelque chose qui, encore une fois, moi, continue de m'impressionner et de m'étonner. Mais ce n'est pas du tout quelque chose. Moi, j'ai l'impression, en tout cas avec mon propre vécu, mais jamais on ne m'a expliqué ça. Jamais on m'en a parlé. Et c'est quand je l'ai découvert, je me suis dit, mais qu'est-ce qui se passe ? qu'est-ce qui se passe ? Et c'est là où j'ai pu comme je le disais aussi tout à l'heure, reprendre une connexion avec mon corps et à me dire d'accord donc en fait je ressens, je peux ressentir et donc pourquoi c'est à cet endroit de mon corps ? Et donc ça m'a emmenée forcément dans une autre vision, avec un autre angle de vue sur bon ok, il y a quelque chose c'est assez puissant Ouais,

  • Speaker #1

    clairement. Non mais à partir du moment où on commence à pratiquer on commence à sentir ces choses-là On parlait tout à l'heure de kinésiologie aussi et on a aussi Moi je me rappelle de séances de kinésiologie où on se dit mais quand même le corps il est fantastique, comment ton kinésio ou ta kinésio peut savoir autant de choses, enfin comprendre autant de choses, comment mon corps peut lui dire autant de choses quoi, c'est quand même assez fascinant. Et puis en plus des séances qui m'ont mis dans des situations, on parlait de réactions, où je me souviens de séances, moi j'ai pleuré pendant 20 minutes ou 30 minutes, mais ce n'était pas des pleurs, ce n'était pas une petite larme qui coulait. Je ne pouvais même plus marcher, c'est pratiquement après la fin de la séance, tellement j'étais secoué. J'ai eu la chance d'avoir affaire à des bons professionnels qui m'ont ramené, etc. Et voilà. Mais c'était puissant. C'était puissant. Donc, le corps n'a pas encore tout livré ses secrets.

  • Speaker #0

    Oui, parce que je me suis dit, pareil, une fois, c'était avec du breastwork. Et qui était doux et vraiment, la séance était bien cadrée. Parce que ça, encore une fois, c'est aussi très important à rappeler. Et je me suis dit, mais comment je peux garder ça en moi, en fait ? C'est pas possible.

  • Speaker #1

    Moi, j'anime des ateliers yin et breathwork avec un ami à moi, Bastien, qui est énergéticien et qui fait donc du breathwork. Et c'est puissant aussi, le breathwork. Et en fait, c'est là où on se dit non, mais c'est quand même magique. On a tous les outils qui sont finalement gratuits. On utilise son souffle et on peut aller chercher des choses qui sont enfouies. Et c'est passionnant. Ouais, le breastwork, c'est un très bon outil aussi. Ouais,

  • Speaker #0

    c'est très, très puissant. Pour conclure ce podcast, j'aimerais savoir justement ce que tu dirais à Serge, il y a peut-être 20 ans, le Serge qui ne trouve pas sa place, qui est anxieux, qui est peut-être timide.

  • Speaker #1

    Je lui dirais que c'est du yoga. Je lui dirais Ausha. Ça va bien se passer. Ouais.

  • Speaker #0

    Ça va secouer.

  • Speaker #1

    Ouais, mais normal, quoi. Normal ? Ouais, ouais. Non, non, bah oui, clairement, je lui dirais faire du yoga au plus vite. Au plus vite. Au plus vite, ouais.

  • Speaker #0

    Trop beau. Est-ce que tu as un livre de chevet à nous partager ?

  • Speaker #1

    Eh ben, oui, j'ai un livre que j'aime bien, qui a trait au yoga, qui m'a... Quand j'ai fait ma première formation, on devait lire certains bouquins. Et... J'en ai parlé d'ailleurs à un moment, je crois. Les Yuga Sutras de Patanjali, en fait, c'est vraiment un de mes livres de chevet. J'y reviens, j'ai une traduction d'un monsieur qui s'appelle Bernard Bouranchot, qui s'appelle Miroir de Soi, sur ses sutras, et qui est vachement intéressante. Elle est vachement sur le mode interrogatif, et j'y retourne souvent. Il y a aussi un bouquin qui m'a vachement aidé, que j'aime bien, que j'ai conseillé à tous mes amis gays, qui s'appelle The Velvet Rage. C'est un psy qui s'appelle Alan Dunn qui a écrit ça. Et en fait, ça m'a permis de... mettre des mots sur mes comportements en fait des mots psy en fait sur mes comportements et on parlait tout à l'heure du trauma de grandir gay dans un monde hétéro et en fait c'est ce bouquin c'est ça et

  • Speaker #0

    ça m'a beaucoup aidé dans dans ma sexualité et dans mon chemin ouais c'est déjà pas mal est-ce que tu as une citation qui t'inspire Merci. Une phrase.

  • Speaker #1

    Oui. Il y a un moment, je ne sais plus si je l'ai encore sur mon site, j'avais tombé sept fois sur relever huit. Oui. J'aime bien ce petit haïku, en fait. C'est sur la résilience. Voilà. Et je trouve que c'est intéressant. En plus, c'est une belle image avec le yoga. Tu vois, je me vois bien, voilà, tomber. Il faut apprendre à tomber dans les postures d'équilibre. On les refait. On recommence. Et puis, c'est un éternel recommencement, quoi. La vie. Ça fait partie de ces petits éternels. échecs de notre parcours.

  • Speaker #0

    Et un mentor ? Est-ce que tu as encore des personnes qui te guident, qui t'inspirent, qui te...

  • Speaker #1

    qui t'élèvent ? Clairement mes élèves. Déjà, on en a déjà parlé. Voilà, mes mentors, c'est mes élèves, déjà. Si je pouvais en citer un... J'aime bien le travail de Max Strom. Est-ce que tu connais ce monsieur ? Je le connais parce qu'en fait, il est basé aux Pays-Bas. C'est un Américain, mais qui fait beaucoup de choses sur la respiration. Voilà, il a une personnalité assez charismatique et il a une capacité à apaiser qui est assez fantastique. Génial. Ouais. Max Strom, S-T-R-O-M. Ok. Strom.

  • Speaker #0

    Donc il y a des vidéos, des...

  • Speaker #1

    Ouais, tu peux le trouver sur Youtube, je crois.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu as un dernier message à adresser pour conclure ce podcast ?

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que je pourrais dire ? Je pourrais déjà dire 1. Si vous avez essayé le yoga et que vous avez... et penser que ce n'était pas pour vous, peut-être qu'il faut essayer une autre pratique, un autre prof, quelque chose d'autre, et que ça ne veut pas dire que la yoga-thérapie, ce n'est pas pour vous. Mais qu'en même temps, il n'y a pas que le yoga. Il faut aussi arriver à... à trouver sa pratique corporelle qui fasse sens, qui résonne. Ce que je trouve aussi intéressant, c'est que maintenant, quand même, je trouve qu'il y a de plus en plus de psychiatres, de psychologues dans la nouvelle génération qui s'intéressent aux pratiques corporelles. Moi, j'ai de plus en plus de demandes en fait de gens qui prennent en compte que Il faut travailler le mental, le psy, mais aussi le corporel. Tu vois, là, donc, moi, j'ai été approché, par exemple, par une psychologue, là, à Marseille, où on va essayer de créer des petits ateliers de psychoéducation au trauma. Tu vois, donc, parler un petit peu théorie, mais aussi donner des outils, en fait, et d'arriver à faire passer ce message que tes comportements, la personne que tu es, parfois, elle a pu être celle-ci. Parce que tu as vécu des choses qui sont difficiles, mais que ce n'est pas toi, en fait, et que ce n'est pas une fatalité, que tu peux y remédier. Non, c'est vraiment chouette. Je pense qu'il y a un vrai... Je le sens, en fait. Il y a un vrai mouvement. Tu vois, par exemple, ton podcast en est la preuve aussi. Il y a un vrai mouvement de fond où les gens qui viennent de cursus autres que corporel commencent à réaliser l'importance que ça a. Et moi, je le vois dans mes accompagnements. C'est important d'avoir les deux approches, le corps et le mental.

  • Speaker #0

    Et où on peut te retrouver justement pour une...

  • Speaker #1

    Je suis basé à Marseille, mais des fois je voyage un petit peu. Des fois, je suis un peu à Paris ou ailleurs. Mais non, je suis basé à Marseille principalement. Sur la yoga thérapie, j'ai lancé très récemment, puisque j'ai fini ma formation l'année dernière. J'ai passé la soutenance de mon mémoire justement sur les usagers du chemsex en novembre. Donc j'ai... Je suis en cabinet maintenant les mercredis matins et les vendredis après-midi, rue de Village, dans le 6e arrondissement. Donc là, il y a toutes les infos sur mon site sergeyogaclub.com. En cours collectif, on peut me retrouver au Hot Yoga à Marseille, à côté de la préfecture, où je donne des cours de Hot Vinyasa et de Yin Yoga. ça c'est les jeudis soirs donc ceux qui veulent transpirer sont les bienvenus et puis et puis balas et bientôt aussi le début de la saison je fais à partir de mars des des cours à malmousque face à la mer. Donc ça c'est les mardis matin à 7h30 et les jeudis matin à 9h.

  • Speaker #0

    Les Marseillais sont chanceux.

  • Speaker #1

    Ouais, j'avoue que le cadre est quand même absolument magique. C'est quand même cool de pouvoir pratiquer en plein air. Incroyable. Merci. Si la météo le permet.

  • Speaker #0

    Merci Serge, à bientôt.

  • Speaker #1

    Merci, merci à toi, merci de m'avoir reçu.

Description

Dans cet épisode j'invite Serge, yoga thérapeute qui partage avec tendresse, humilité et une pointe d'humour son parcours et son expérience face à l'anxiété. Mon invité revient sur sa reconversion professionnelle : de banquier à professeur de yoga. En deuxième partie d'épisode, Serge nous présente la yoga-thérapie et nous explique en quoi elle est bien différente d'un cours de yoga. Nous parlons aussi d'addictions, de la difficulté d'affirmer son homosexualité dans une société hétéronormée qui est souvent vécu comme un traumatisme dans l'enfance.

Vous comprendrez que la place du corps dans la thérapie est essentielle. Très bonne écoute à tous.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous, je m'appelle Ariane, je suis hôte de ce podcast Hypnose et Conversations Thérapeutiques. Dans cette série d'épisodes, j'invite d'autres thérapeutes pour explorer le lien corps-esprit dans la guérison de l'anxiété. Découvrez mon travail et mon approche sur Instagram ariane.carleton et vous savez, la création de ces épisodes me demande beaucoup de temps. Mais je les propose avec conviction et avec passion car je sais à quel point certains parcours, certaines histoires, certaines approches... peuvent aider, révéler, transformer. Une seule façon pour vous de soutenir la création de ce podcast, c'est de vous abonner ou de laisser un avis sur la plateforme d'écoute de votre choix. Je vous remercie infiniment. Bonjour Serge, je suis ravie de te recevoir sur mon podcast. Tu es professeur de yoga à Marseille, tu proposes aussi bien des classes collectives que privées, dans des studios ou en extérieur face à la mer, donc c'est la saison. Aujourd'hui j'aimerais... parler avec toi de la yoga thérapie, de ce que tu proposes, pour qu'on puisse mieux comprendre cette approche ensemble. Et avant ça, je tenais à rappeler les propos de Bessel van der Kolk, je ne sais pas si je prononce bien son nom, qui est psychiatre, spécialiste du stress post-traumatique et auteur du livre incroyable Le corps n'oublie rien, qui précise justement que le traumatisme ne touche pas seulement l'esprit, mais affecte également profondément le corps. Or dans notre culture occidentale où on est bien plus dans notre tête que dans notre corps, c'est quelque chose qui peut être assez difficile à comprendre, assez difficile à envisager et à imaginer. Et en plus les approches traditionnelles de thérapie qui existent aujourd'hui ont tendance à ignorer complètement la dimension corporelle et énergétique des souffrances émotionnelles et de certains symptômes parce qu'elles se concentrent uniquement sur le mental, le cognitif ou les comportements. Et donc Bessel van der Kolk évoque comme voie de guérison du traumatisme la pratique du yoga, parce que le yoga permet entre autres de réguler son système nerveux et surtout d'inviter un sentiment de sécurité en soi, de conscience de soi et une présence dans son corps. Et ça, ça peut être très révélateur. Avant que tu nous expliques plus en profondeur ce qu'est la yoga thérapie, en quoi elle est bien différente d'un cours de yoga, Je vais te poser une question, enfin des questions que j'adresse à presque tous mes invités. Qui était Serge lorsqu'il était enfant, adolescent, jeune adulte ? Dans quel environnement tu as grandi et évolué pour qu'on puisse mieux comprendre ton parcours aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Bonjour Ariane, merci de me recevoir sur ton podcast. C'est très chouette que tu commences cette introduction avec Bessel van der Kolk. Ce bouquin, c'est un de mes livres de chevet. Ouais. Depuis pas très très longtemps, mais je crois que je l'ai découvert il y a, je ne sais pas, 3, 4, 5 ans. Voilà, et ça a été une véritable révélation. Je l'aime beaucoup ce bouquin. Et quand tu as tes questions, ce sont toutes les questions où j'ai le plus de mal à répondre. Quand il était enfant, Serge, il était assez réservé et timide. humide, il était assez mal dans sa peau et quand il était ado aussi. Je pense que j'ai quand même vraiment effacé pas mal de souvenirs d'enfance, tout simplement parce que je me sentais différent et pas à ma place en fait et que c'est venu. plus tard le fait de se sentir à sa place. Donc au début, l'âge adulte, ça allait déjà un petit peu mieux et puis après, c'est allé crescendo pour m'épanouir pleinement. Je pense assez tard quand même, puisque c'était plutôt vers l'âge de 25-30 ans.

  • Speaker #0

    Et quand tu dis que tu ne trouvais pas ta place, ça s'exprimait comment dans ton quotidien ?

  • Speaker #1

    Je ne sais pas, c'était la sensation de se sentir vraiment différent. J'étais quand même un garçon assez solitaire. Et puis je pense que c'était clairement lié au fait de ne pas me retrouver comme les autres, lié à ma sexualité en fait, tout simplement. Donc il a fallu un peu de recherche sur ce plan-là, et à l'après du temps.

  • Speaker #0

    voilà elle a commencé comment cette recherche justement ?

  • Speaker #1

    je pense qu'elle a vraiment commencé déjà quand j'avais peut-être 17-18 ans et puis après je suis plutôt issu d'un milieu modeste mais d'une famille aimante j'ai deux soeurs et j'ai quand même pris la décision de quitter un petit peu le cocon le nid familial pour partir à Pays de l'Oise à Paris quand j'avais 20-24 ans. Et je pense que l'arrivée à Paris m'a permis de me connaître un petit peu plus. Et puis après, ça a été progressif, on va dire. Mais Paris m'a beaucoup aidé et les rencontres que j'y ai faites.

  • Speaker #0

    La vie.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Tu sais, sur le podcast, je parle beaucoup d'anxiété. Ce serait intéressant pour moi de connaître ta vision de l'anxiété.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Et si ça te parle justement, toi.

  • Speaker #1

    Ah ben, ça me parle carrément. Ouais. Ben, ma vision de l'anxiété, elle parle de mon expérience, parce que j'ai été quand même très, très sujet à l'anxiété. J'aime bien cette expression, je vais le dire en anglais mais après je vais le traduire, c'est « on your anxiety » , c'est « assume ton anxiété » . Je pense qu'il faut se faire un petit peu copain avec son anxiété, c'est pas toujours facile. Je pense que l'expérience que j'en ai, moi, elle s'est traduite par « mais tellement de symptômes, je pense que je suis passé par tous les symptômes » . C'est-à-dire qu'à cause de l'anxiété, j'ai fait par exemple de l'urticaire. J'ai eu des problèmes respiratoires, j'ai fait des crises d'angoisse. Et chaque fois, c'était des nouveaux symptômes. Mais il a fallu aussi du temps pour comprendre que ça venait de mon anxiété.

  • Speaker #0

    Mais quelle réponse tu avais toi à ce moment-là ? Par exemple, à l'époque, tu fais des crises d'angoisse, tu as le dur ticard. Quelle réponse tu trouves justement pour remédier à tes symptômes ?

  • Speaker #1

    Alors très sincèrement quand j'étais ado, j'avais pas de réponse du tout. Je faisais avec. Et puis les réponses je les ai trouvées plus tard en fait, quand j'ai commencé à pratiquer par exemple le yoga. Puisque c'était quand même... là ça a été la révélation pour moi. moi. Ça a été l'outil que j'ai utilisé pour réguler mes anxiétés et mes angoisses. Quand j'allais... Moi, j'ai commencé par du yoga Bikram. En fait, j'avais besoin un petit peu de me dépasser. J'avais Mais j'étais attiré par cette pratique où j'avais envie de transpirer. J'avais un peu sous-estimé le challenge physique et mental au début. Le premier cours, j'ai détesté. J'ai trouvé ça horrible. J'ai failli mourir sur mon tapis. En tout cas, j'ai eu la sensation. Et puis finalement, j'y suis retourné et puis j'ai été accro. En fait, c'était les seuls moments où j'avais pas envie de me taper la tête contre les murs, en fait, ces moments de yoga, quoi.

  • Speaker #0

    Et là, t'as quel âge à cette époque ?

  • Speaker #1

    Alors, si j'ai bonne mémoire, je crois que j'ai attaqué où j'avais entre 25 et 29 ans. 27 ans, je ne connais pas la date exacte, mais à cette époque-là, je travaillais dans la banque, ça je m'en souviens très très bien, et que c'était en fait un boulot assez stressant et que j'ai eu besoin, tu vois, de... pouvoir relâcher entre guillemets la pression voilà et c'était ta seule manière,

  • Speaker #0

    si on revient à cette époque c'était ta seule manière de relâcher la pression, le yoga ou est-ce que tu avais d'autres manières de la relâcher qui s'aiment ?

  • Speaker #1

    j'avais d'autres manières, oui exactement j'allais en venir à ça clairement la fête faisait partie du décor avec tout ce qui va avec donc l'alcool et les drogues récréatives on va dire ça s'affiche fait partie longtemps de ma vie et c'était un moyen de s'échapper on se rend compte plus tard que c'est des stratégies d'évitement ou de compensation voilà je regrette pas ces périodes là mais mais parce que j'ai je pense que j'ai eu j'ai en fait j'avais depuis depuis enfant ça j'avais ça c'est que mon corps je pense entre guillemets m'a toujours parlé Et que j'avais des fois où... Et le corps m'a toujours fasciné. Je pense que quand j'étais petit, en fait, je voulais devenir danseur. Je ne suis pas devenu danseur, mais je pense qu'aujourd'hui, grâce au yoga, je retrouve ça, en fait. Et le corps m'a toujours fasciné et j'écoutais mon corps. Et dans des périodes d'excès, que ce soit aussi bien dans le travail ou dans la fête, mon corps m'a toujours, à un moment, me disait stop, en fait. Attention, là, tu vas trop loin.

  • Speaker #0

    Et d'ailleurs...

  • Speaker #1

    Et j'arrivais à l'écouter. Parce que c'est mon corps qui parlait. Et des fois, je ne l'ai pas écouté et je suis allé dans des situations un petit peu extrêmes. Et mon corps a un petit peu flanché. Mais globalement, j'ai appris à l'écouter finalement assez jeune. Et je pense que ça m'a sauvé.

  • Speaker #0

    Et tu penses que le yoga, ça a été comme un déclic ? Mais tu continuais quand même de faire la fête ? Ou tu t'es complètement tout arrêté du jour au lendemain ?

  • Speaker #1

    Ça a été très progressif. Le yoga a été clairement un déclic sur le plan physique. et mentale, mais j'ai fait un petit peu les deux, sauf que j'ai vite constaté que dès que j'ai commencé à faire du yoga, déjà, un, j'ai pu calmer un petit peu mes angoisses, mon stress, lié au travail ou autre, d'ailleurs. Et puis, finalement, je me suis retrouvé à faire moi la fête.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu bois encore de l'alcool aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Ouais, ça m'arrive. Ouais, ouais.

  • Speaker #0

    Parce que j'ai l'impression aussi que... Moi, il y a une époque où j'ai découvert le yoga aussi. Pareil, ça s'est fait très progressivement et j'étais très fêtarde. Mais j'avais plus... C'est comme si mon corps n'arrivait même plus à avoir autant d'excès,

  • Speaker #1

    en fait. Exactement.

  • Speaker #0

    Le stress faisait en fait aussi de manière assez naturelle.

  • Speaker #1

    Ouais. Mais je pense qu'à travers le yoga, on apprend à respecter son corps. Ouais. Et ça, il y a cette notion, on connaît par exemple quand on lit les Yoga Sutras de Patanjali, on a une ça, la non-violence qu'on doit appliquer à son petit monde qui nous entoure, mais aussi à soi-même. Et ça m'a vraiment appris ça en fait, où il y a un moment où je me suis dit, ouais, on est en train de te maltraiter quoi. Donc oui, je bois encore de l'alcool, mais j'ai une relation beaucoup plus apaisée, déjà c'est très très occasionnel. ça peut arriver quelques excès, mais voilà. Les excès ne sont pas du tout en plus les mêmes qu'avant, puisque maintenant, quand je bois trois verres... Je m'en fixe. Voilà. Mais, ouais, ouais, donc ça change. Ouais, ouais. Mais je me souviens, ça, j'ai vraiment le souvenir de ça, de cette pratique, justement, de Bikram, qui m'a beaucoup aidé, puisque j'ai été après très assidu. Bon, on pense que je pratiquais quand même 3-4 fois par semaine, voire plus, et finalement j'ai réussi à m'extirper un petit peu plus, petit à petit, de la fête et de l'alcool. Bon, ça a duré des années, hein, mais... je l'ai senti. Vraiment, j'ai senti la différence.

  • Speaker #0

    Ça a duré combien de temps ? Parce que justement aujourd'hui, on a l'impression que le changement, le déclic, justement, c'est des choses qui se font quasiment instantanément et on oublie que ça prend énormément de temps. Donc toi, entre cette période de fête, d'excès et cette vie de plus en plus alignée...

  • Speaker #1

    Je pense que ça a pris 10 ans. 10 ans,

  • Speaker #0

    ouais.

  • Speaker #1

    Je crois...

  • Speaker #0

    On va avoir le temps, pas la fin.

  • Speaker #1

    Ouais, ouais, ouais. Je ne crois pas du tout en l'immédiateté. Et ça, il faut se donner le temps de guérir un petit peu. ses angoisses, ses blessures, son anxiété, apprendre à la connaître un petit peu plus. Mais je trouve que c'est vachement intéressant justement d'assumer son anxiété. En plus, ce qui est intéressant avec l'anxiété, quand on travaille un petit peu le sujet, et je le travaille encore, et d'ailleurs, mes cours de yoga thérapie, ma formation de yoga thérapie, m'a permis d'aller un petit peu plus précisément voir ce qui se cachait derrière, par exemple, parce que finalement, l'émotion primaire sous-jacente est la peur. Et donc, c'est intéressant d'aller travailler un petit peu sur ces peurs, de comprendre ce qui nous fait peur, qu'est-ce qui nous fait peur. Et puis, peut-être aussi transformer ces peurs, alors ça fait très développement personnel que je vais te dire, mais en opportunité. Je le fais souvent. souvent ça quand on travaille sur les émotions dans des classes par exemple de Yin que j'enseigne où j'essaye d'inviter les gens à essayer de voir leur peur comme des opportunités. Et je pense que l'exemple le plus flagrant pour moi, c'est le yoga. C'est-à-dire que quand j'ai commencé le yoga, j'étais élève, mais je savais qu'il y avait un truc qui m'attirait. avec cette pratique, il y avait une envie là, cachée au fond de moi, que je sentais de l'enseigner, mais c'était impossible pour moi d'imaginer d'être à la place de mon professeur. Donc ça a pris beaucoup de temps. Mais un jour, j'ai franchi le pas. Et cette peur, finalement, aujourd'hui, j'en ai fait mon métier. Et excuse-moi le terme, mais je kiffe, quoi. C'est pour moi le plus beau métier du monde.

  • Speaker #0

    Alors, je me mets à ta place. Enfin, je ne peux pas le faire, mais je t'imagine banquier.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Et est-ce que justement, quand tu commences à être très assidue au cours de yoga, à admirer aussi, d'une certaine façon, ton enseignant, te dire, j'ai peut-être moi aussi... envie, donc laisser de la place à cette envie, mais est-ce que c'est pas complètement, justement, décorrélé de ton environnement professionnel à ce moment-là ?

  • Speaker #1

    Ah, complètement.

  • Speaker #0

    Et comment tu vis, justement, au quotidien euh... cette... comment on pourrait dire ça ? Ce paradoxe, finalement.

  • Speaker #1

    Ouais. En fait, à l'époque où j'étais dans la banque, parce que j'ai travaillé quand même une douzaine d'années dans la banque, et peut-être la moitié en faisant du yoga, le yoga a juste été un outil, en fait, pour... ... Peut-être m'aider à aller au sein de la chaise tous les jours. Et à réduire un peu mon stress et mon anxiété, même beaucoup. Donc ça m'a vraiment aidé. Mais si tu veux c'était c'était caché un petit peu c'est en fait j'ai su très vite que la banque n'était pas pour moi et qu'il allait falloir un jour la quitter en fait. Le problème c'est quand on a des métiers comme ça c'est souvent confortable financièrement, ça l'était. J'ai eu la chance d'être assez performant et d'évoluer, donc d'avoir des challenges qui étaient constants et qui étaient parfois excitants. Et puis j'avais beaucoup de vacances, ça c'était chouette. Donc voilà, il a fallu un moment faire le deuil de cette vie-là. Et c'est qu'une fois que j'ai décidé de quitter la banque, j'ai pu... projeté sur, et encore ça a pris du temps, sur une éventuelle formation de yoga et de venir enseignant. Mais j'ai quitté la banque en 2009 et j'ai fait mon premier training de yoga. ma première formation en 2014. Donc tu vois, il y a quand même un laps de 5 ans.

  • Speaker #0

    L'enseignement dont tu pars te former où et avec quelles envies et quels désirs ?

  • Speaker #1

    Alors, en 2014, j'ai fait un training de yoga chaud qui à l'époque s'appelait Moksha Yoga, qui s'appelle maintenant Modo. Il y a un studio de Modo à Paris. En fait, comme j'avais fait beaucoup de Bikram, la chaleur, moi j'aime la chaleur. mais alors j'accrochais pas du tout avec l'enseignement Bikram, avec le personnage voilà je trouve que la pratique était intéressante mais tout le reste me faisait un petit peu peur et j'ai eu la chance de pas mal voyager et quand j'étais au Canada, à Montréal, j'ai une amie qui m'a emmené dans un cours de yoga show Moksha donc à l'époque Et en fait, je suis sorti de ce cours-là et j'ai fait mais waouh, mais ça y est, j'ai trouvé quoi. Trop bien. Et donc ça a pris quelques années, mais tu vois, l'idée avait vraiment germé. Et puis c'est qu'après, j'ai vécu un petit peu au pays. pays-bas, enfin un petit peu, beaucoup, et au départ j'y suis allé pour des raisons amoureuses, et puis donc plutôt des jobs alimentaires, et puis à un moment j'ai dit non mais ça suffit le job alimentaire là, et il faut que je trouve un sens quoi. Et là... naturellement le yoga est venu j'ai fait aller il faut que je me lance il faut que je fasse cette formation je n'ai pas regretté je n'ai pas regretté donc encore une fois c'est venu petit à petit c'est vraiment venu petit à petit Mais il y a eu ce déclic vraiment à Montréal avec ce cours. Et d'ailleurs, c'est rigolo parce que le professeur qui m'a donné ce cours était à ma formation et a visité la formation que j'ai faite à Los Angeles en 2014. Il est français.

  • Speaker #0

    et c'était drôle ça a fait le lien et qu'est-ce qui a changé entre justement pratiquer le yoga en tant qu'élève je suppose qu'on reste élève un peu toute sa vie mais qu'est-ce que tu as découvert justement dans l'enseignement qu'est-ce qui t'a plu au-delà de garder cette pratique justement pour toi donc j'imagine la partager mais est-ce que c'est derrière parce que ça t'a apporté justement ... tellement de choses que tu as envie de partager ? Ou c'est l'idée d'être pédagogue, justement ?

  • Speaker #1

    Oui. Il y a déjà un aspect fondamental. Déjà, ça m'a aidé à parfaire mes interventions en public. Parler, tu vois...

  • Speaker #0

    Tu pouvais te faire ça avant ou pas ?

  • Speaker #1

    Oui, parce que je l'ai fait un petit peu quand je bossais dans la banque, tu vois. Oui. Parce que j'avais animé des réunions, voilà. Donc, je l'avais fait. J'ai eu la chance de faire plein de trucs. Donc, j'avais aussi été un petit peu prof d'économie quand j'étais dans la banque pour un public... de banquier mais mais ça m'a aidé à le parfaire en tout cas essayer de faire passer des messages un petit peu plus en douceur mais en étant quand même directif et puis ce qui peut être qui m'a la différence aussi ça m'a aidé à démystifier un petit peu le yoga et à le rendre plus drôle et plus fun. Parce que quand je pratiquais, en fait, mais c'est peut-être lié au Bikram, c'est que c'était pas très fun, en fait. Ça me faisait beaucoup de bien, mais c'était pas très fun. Et qu'en fait, j'ai eu la chance de croiser la route de gens qui m'ont aidé. à me former. Je me souviens de Niki en l'occurrence, c'est une amie qui avait un studio en Suède et qui invitait comme ça des jeunes profs à venir se former un petit peu. Donc on avait des séances comme ça de feedback. Elle me dit mais... mais Serge, est-ce que tu t'amuses quand t'enseignes ? Quand on enseigne au début, on ne s'amuse pas du tout parce qu'on est tellement stressé, en fait, que... Et en fait, mais ça a été un déclic. Et je me suis dit, mais il faut que je m'amuse, en fait. Et je pense que mes élèves le sentent maintenant, parce que globalement, je fais quand même pas mal de blagues. Parfois, elles sont nulles, mais j'ai une approche, ouais, plutôt ludique du yoga, quoi. Je pense que c'est ce que les élèves aiment chez moi d'ailleurs. J'essaie vraiment, et j'invite mes élèves à le faire, de garder cet âme d'enfant et cet esprit de curiosité dans ma pratique. Ce n'est pas toujours évident. Donc ça, c'est un chouette challenge à s'appliquer à soi-même, cette curiosité, cet âme d'enfant à s'appliquer.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il y a des retours qui te touchent ? Est-ce qu'il y a des choses, quand tu enseignes justement, qui t'étonnent encore ?

  • Speaker #1

    Oui, tout le temps. Je fais moins de cours collectifs maintenant, mais j'en fais quand même quelques-uns par semaine. Et ouais, les retours des élèves, les voir changer quand ils ont une pratique régulière, leur feedback après un cours, ou sentir... que pendant une pratique de Yin, il y a quelques larmes qui coulent ou des choses comme ça, ça n'a pas de prix. Mais vraiment, je l'ai encore vécu ce week-end, j'ai animé un stage avec un petit groupe dans le Verdon. Et on a fait pas mal de pratiques. Et ouais, il y a eu une ou deux filles qui ont déposé quelques larmes pendant les pratiques de Yin. Et c'était... C'est beau. Voilà. Ça, ça n'a pas de prix.

  • Speaker #0

    Et alors aujourd'hui, justement, tu as pris une nouvelle direction. Qui s'ajoute en tout cas à ta pratique d'enseignement, puisque tu es yoga thérapeute. Et déjà, comment la yoga thérapie s'inscrit sur ce chemin, sur ton chemin ? Et en quoi c'est différent d'une classe de yoga ?

  • Speaker #1

    Ouais, très bonne question. Ça claque, être yoga thérapeute, tu ne trouves pas ? Ouais, il faut faire attention à ce terme, parce que thérapeute, c'est vrai que c'est aussi... Mais non, on dit yoga thérapeute. Et en fait, je crois que j'avais toujours eu cette idée, dès que j'ai commencé à enseigner... J'ai vu que la yoga-thérapie existait. Là, j'étais à l'étranger. Il y avait une formation qui m'avait interpellé à intéresser aux Pays-Bas, Amsterdam. Je m'étais déjà un petit peu renseigné. Et puis, la vie a fait que là, maintenant, je suis à Marseille. Donc, il m'a fallu le temps d'appréhender, d'apprivoiser le yoga en tant qu'enseignant. Et puis, encore une fois, l'idée était là, je ne sais pas pourquoi. Il y avait cette volonté de soigner à travers le yoga, parce que le yoga m'a soigné. Et ça résonnait vachement. Et puis aussi, en tant qu'enseignant, de constater qu'en fait le yoga, même si pour moi, il a été assez magique, il n'est pas toujours approprié en fait. Il n'est pas toujours inclusif, il n'est pas toujours adapté à nos élèves. Il y a des gens qui viennent faire un cours de vinyasa et des fois on peut penser que finalement le cours de vinyasa n'est pas pour eux. une autre pratique en fait. Je te donne un exemple. Donc c'était aussi pouvoir m'adresser, pouvoir adapter un petit peu plus mes pratiques.

  • Speaker #0

    On n'a pas besoin pour poursuivre une yoga thérapie, on n'a pas besoin forcément d'être bon en yoga ou d'avoir déjà fait du yoga.

  • Speaker #1

    Au contraire ça s'adresse à tout le monde. Aux débutants, aux gens qui en font, aux gens qui sont un peu plus avancés, on est sur des outils très simples. Donc moi j'ai été formé par l'IDIT, l'Institut de Yoga Thérapie du docteur Lionel Coudron, que je salue. Et la formation dure deux ans. Et en fait, le docteur Lionel Coudron dit que ce qui est le mieux, c'est les outils qui sont les plus simples. Et ça... On le constate tous les jours quand on commence à faire des accompagnements de yoga thérapie.

  • Speaker #0

    Et quels sont les outils les plus simples ? C'est peut-être de trois écran.

  • Speaker #1

    Par exemple, l'observation de sa respiration spontanée. Bien que ça ne soit pas aussi simple pour tout le monde, mais ça fait partie des outils. Il y a un exercice qui s'appelle la pendiculation. Ça, c'est un outil de base. Donc, en fait, si tu veux, on inspire par le nez, on va chercher l'étirement. Et puis après, si c'est possible, il y a une rétention du souffle à plein où on vient continuer à étirer et contracter. Et puis après, il y a une expiration par la bouche qui est libératrice. Ça, c'est imiter un petit peu les animaux qui procèdent à ça. Ça, c'est un outil assez simple que tout le monde peut faire normalement. Mais encore une fois... fois, il faut l'adapter si la personne ne se sent pas bien dans cet exercice-là. Confirmer mon attrait plutôt pour les psychopathologies, sur tout ce qui est plutôt émotionnel, donc anxiété, dépression, addiction, trauma, plutôt que tout ce qui est on va dire médecine ou troubles ostéo-articulaires ou des choses comme ça. En fait, je suis quand même beaucoup plus intéressé par ces questions émotionnelles. Même si le reste m'intéresse, mais ... et je le traîne, mais en tout cas, la psychopathologie vraiment m'attire. Et tu parlais... Alors, je ne sais pas. Ça fait écho sans doute à moi, à mon histoire, mon approche du yoga. Quand je l'enseigne, d'ailleurs, je l'enseigne beaucoup plus sur les émotions. Et puis, je pense que c'est aussi lié à ma sexualité. Parce qu'en tant que gay et à partir de... appartenant à la communauté queer, je pense qu'on est un public très vulnérable, qui vivons des traumatismes dans l'enfance, parce qu'on grandit dans un monde qui est hétéronormé, et déjà ça, c'est un traumatisme, parce qu'on est différents. Je t'ai dit qu'au début, je me sentais différent. Donc ça résonne en moi, et je pense que ça, ça crée des traumas. Et je pense que c'est peut-être essayer de les solutionner à travers le yoga ou la yoga-thérapie. Voilà, ça m'attire.

  • Speaker #0

    Et ça crée des traumas et donc des réponses d'évitement, comme tu le disais tout à l'heure. Ils peuvent être des excès, des addictions, des...

  • Speaker #1

    Complètement. Complètement. D'ailleurs, aujourd'hui, les chiffres le prouvent. Sur cette communauté, il y a des taux de suicide qui sont beaucoup plus importants. Aussi, des addictions qui sont plus importantes. Je pense que tu le sais, tu sais, j'ai travaillé avec le SPOT.

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    Tu peux rappeler ce que c'est ? Ouais, je vais rappeler ce que c'est. Le SPOT, c'est l'association AIDS, en fait. Le SPOT Longchamp à Marseille. où j'ai vraiment eu la chance, l'opportunité d'arriver au bon moment. Il y avait un projet un petit peu pilote, en fait, sur les usagers du chemsex. Et donc le spot m'a donné presque une carte blanche pour créer une offre qu'on va qualifier de bien-être. Il y avait des groupes de parole pour ces usagers-là, il y avait des cours de yoga en collectif, il y avait des sorties mensuelles qu'on appelait ateliers ou sorties ressourcements, donc par exemple un peu de voile avec du yoga, un atelier poterie, des ateliers yoga ou autre. Et puis aussi une permanence que j'ai animée de yoga thérapie. Et donc là, je recevais en individuel des usagers en chemsex et pour un package de 8, 10, 12 séances individuelles. Et c'était pris en charge par l'association. Et le projet-là est malheureusement en pause faute de financement, mais j'ai quand même eu la chance, si ma mémoire est bonne, de faire très accompagnement. Donc la volonté, là, si tu veux, je recevais des gens qui avaient pour souhait de... faire une pause ou de stopper ou en tout cas qui était vraiment en difficulté par rapport à leur usage donc le chemsex pour ceux qui savent pas c'est l'usagé de drogue dans un contexte sexuel donc on est plutôt sur des psychostimulants mais il ya plein d'autres produits qui peuvent rentrer en jeu, voilà. Donc c'est des sujets qui sont assez, entre guillemets, touchy. Et les résultats étaient là. Ouais.

  • Speaker #0

    Mais justement, en termes de résultats, quels sont les résultats ?

  • Speaker #1

    Alors, sur les 13 accompagnements... il y a quand même 2-3 personnes pour qui on a dû arrêter en fait l'accompagnement, c'était pas du tout adapté en fait ils étaient encore dans des phases de consommation qui étaient trop importantes donc là c'était clairement pas adapté il y en a 2 qui ont arrêté leur consommation il y en avait 2 ou 3 qui avaient réussi à espacer un petit peu les prises, tu vois. Et puis, il faudrait que je refasse le point, mais ouais, donc c'était à peu près ça. C'était 30-30% en fait. 30%, un petit peu moins de 30% qui avaient arrêté, 30% qui avaient réussi à réduire. Et puis, il y avait encore 30% pour qui on avait dû arrêter ou stopper l'accompagnement parce que ça, c'était pas approprié.

  • Speaker #0

    Comment se passe justement une séance de yoga thérapie ? À quel moment aussi on décide que le travail ou que la thérapie, que l'accompagnement se termine ? Est-ce qu'il y a une alliance thérapeutique aussi entre le yoga thérapeute et le patient ?

  • Speaker #1

    Alors déjà la yoga thérapie c'est une pratique de soins non conventionnelle. Je pense que c'est important quand même de faire un petit avertissement. Nous on se base sur un diagnostic médical. Donc ça vient en complément et ça ne remplacera jamais un traitement médical. Donc il y a, si tu veux, en effet, une espèce d'alliance puisque la personne vient... Avec une ou des pathologies qu'on va essayer de traiter, qu'on peut soigner parfois, ou parfois on peut soulager certains maux, tout simplement, on se fixe des objectifs. Une fois que les objectifs sont remplis, en général, l'accompagnement s'arrête. Nous, notre volonté, moi, je parle au nom de tous les yoga thérapeutes, mais c'est que la personne soit autonome, en fait, et qu'on puisse lui donner des outils qu'elle... va apprivoiser et faire à la maison toute seule pour pouvoir aller mieux tout simplement. Donc en fonction des pathologies, un accompagnement peut être sur 3-4 séances. par exemple avec les usagers du chemsex, on était quand même plutôt sur 8, 10, 12 séances, et en 8, 10, 12 séances, on faisait déjà un travail important. Je ne te cache pas que sur ce public-là, pour beaucoup, ça mériterait... un suivi beaucoup plus long.

  • Speaker #0

    Et en quoi la connexion avec le corps peut les aider justement ?

  • Speaker #1

    C'est là où est la clé, je pense. En tout cas, c'est aussi la clé de la yoga thérapie, c'est finalement revenir au corps pour le comprendre un petit peu mieux et puis pouvoir peut-être réguler ses émotions.

  • Speaker #0

    Est-ce que ce n'est pas aussi pour finalement créer, avec la personne qui vient te voir, c'est-à-dire... Un cadre, une sécurité, pour qu'il puisse accéder aux émotions qui ont été peut-être douloureuses, pénibles, voire même insupportables à un certain moment de sa vie, et pour qu'il puisse se reconnecter en fait à cette souffrance, ou même pas besoin de se reconnecter à cette souffrance, on crée juste de l'apaisement dans le corps et les choses se font naturellement. Quelle est ta vision toi par rapport à ça ?

  • Speaker #1

    Je pense qu'à la base le yoga, et sans parler yoga thérapie, recrée... du lien entre le corps et l'esprit. Je pense que c'est les fondations. Après, on va un petit peu plus loin dans la yoga-thérapie. C'est vraiment... C'est difficile de répondre à cette question. Parce que si j'en reviens un petit peu aux usagers du chemsex, par exemple, chacun a son bagage. Il y a parfois des pratiques qui ont été... accentué par certains événements traumatiques par exemple et le yoga va les aider à revenir un petit peu aux sensations corporelles et à leurs émotions, à les réguler un petit peu puis après une seconde étape peut-être d'aller chercher un petit peu à changer le narratif de trauma qu'ils ont traversé. C'est là où on commence à faire un vrai travail de fond. Donc je sais pas si je réponds à ta question mais en tout cas au départ je pense que le lien entre le corps et l'esprit est clé, ça permet de recréer du lien. et que le travail est, par exemple, très très très très long avec les personnes qui peuvent être dissociées, par exemple.

  • Speaker #0

    Parce que finalement, via le corps, on comprend que les événements du passé appartiennent au passé. Et quand on a été traumatisé, on continue de vivre dans un corps qui est encore dans le passé finalement.

  • Speaker #1

    On continue à vivre et à penser qu'on revit ce traumatisme en boucle. D'où l'intérêt d'essayer de changer le narratif par rapport à ça. peut le faire à travers des pratiques corporelles, mentales, qui aujourd'hui, tu parlais du livre de Bessel van der Kolk, montre que ce qu'il a développé par exemple fonctionne. Et moi, je me souviens quand j'ai commencé la formation de yoga thérapie, quand j'ai fait la leçon sur les traumas, j'avoue que j'étais un petit peu sceptique en fait. Je me disais, mais... Qu'est-ce que tu voulais dire ? Ben, j'étais sceptique sur le fait d'arriver à guérir des traumas via un protocole de yoga-thérapie. Et puis, je me souviens, j'ai assisté, on avait comme ça des week-ends de soutenance, où les élèves en dernière année venaient, viennent présenter leur mémoire. Donc là, on a des sujets très divers et variés. Et puis on a évidemment parfois les traumas. Et j'avais été bluffé par les résultats. Et j'ai eu la chance d'avoir cette collaboration avec le spot. Et là, j'ai vraiment pu voir, en fait, de voir vraiment que ça fonctionnait. Moi, j'ai toujours eu une approche. Mes traumas, par exemple, j'ai fait beaucoup de kinésiologie. Ça a très très bien fonctionné avec moi ça. Je pense qu'il faut aussi trouver sa thérapie et son thérapeute. Donc ça, ça a très bien fonctionné avec moi, en parallèle de ma pratique de yoga par exemple. Et là par exemple, sur les usagers du chemsex, 9 fois sur 10, il y avait des traumas. En général, quand il y a des addictions, il y a des traumas. De toute façon, l'addiction c'est une maladie des émotions. Donc d'où l'intérêt des pratiques corporelles qu'on veut faire parce qu'à travers une pratique corporelle on va calmer. Donc on va déjà par un mouvement doux et contrôlé pouvoir avoir un effet. antalgiques sur les douleurs corporelles et on va pouvoir grâce à ça réduire les marqueurs émotionnels un petit peu prononcés c'est à dire qu'une peur ou une tristesse ou une colère qui est là et qui est entre guillemets exagéré on va pouvoir faire baisser ce marqueur là et D'ailleurs, je n'ai pas répondu à cette question, tu me parlais d'une consultation tout à l'heure. Dans une consultation de yoga thérapie, il y a un dialogue permanent entre l'élève et le yoga thérapeute avec des échelles. C'est-à-dire qu'on va évaluer les sensations corporelles. On va sur une échelle de 0 à 10. Donc, par exemple, on va demander si la personne ressent des choses dans sa nuque, ses épaules, ses pieds, voilà. Et elle va évaluer ses douleurs. Donc, 10, ça sera un maximum, par exemple. Mais on va faire ce même travail sur les émotions. Et puis, on aura aussi un travail, par exemple, sur les conditions positives. Là, on va changer d'échelle. On va dire que c'est de 1 à 7. Et puis, 7, c'est le maximum d'adhésion. Si je te dis, par exemple, là, maintenant, je suis en paix. que tu es en paix Ariane, tu seras à 7 en l'occurrence, au maximum. Voilà. Et en fait, le travail d'une séance, c'est d'arriver à trouver les bons outils liés en tout cas à la pathologie de la personne pour faire baisser ces marqueurs ou les augmenter, en tout cas pour que la personne devienne plus en paix et moins douleur ou soit moins triste. C'est vraiment tout ce travail en fait. Et... ça marche.

  • Speaker #0

    Et il y a une partie pour être pour mieux comprendre demain je veux suivre une yoga thérapie justement est-ce qu'on va parler dans un premier temps est-ce que tu vas me montrer des positions c'est toi qui va choisir justement le protocole le plus adapté, la position la plus adaptée parce que tu connais, parce que t'es formé et que t'as expérimenté déjà je pense un petit peu aux personnes qui seraient un peu réticentes comme on disait tout à l'heure ... Non, le yoga, ce n'est pas pour moi. Je ne suis pas assez souple. Je n'aime pas ça. J'ai déjà essayé. Quel enfer ! Qu'est-ce qu'on pourrait dire à ces personnes pour justement les rassurer aussi ?

  • Speaker #1

    Oui. Bien. Alors, je peux te donner le déroulement. Déjà, en général, on a deux premières séances qui nous aident à faire un petit peu le bilan. C'est vraiment important. Sur la personne, sur ses pathologies, sur ses traitements médicaux. sur ses chocs, ses traumas. Des fois, on n'arrive pas à dérouler tout le fil en deux séances. Des fois, il va falloir établir une relation, un petit peu de confiance, et ça va prendre place au fur et à mesure. Mais déjà, il y a quand même deux séances qui sont dédiées un petit peu au bilan, même si moi, j'essaye dès la première séance de faire en sorte que mon élève reparte avec des outils. Donc, j'essaye d'avoir des mini pratiques au moins sur les deux séances, une petite vingtaine de minutes où la personne parte avec des outils en fait.

  • Speaker #0

    Pour travailler entre les séances.

  • Speaker #1

    Ouais, alors ça c'est... ultra important, c'est-à-dire que ça demande un investissement et c'est capital, il ne se passera rien si l'élève ne pratique pas. Donc, en fonction des pathologies, nous on va construire des séances avec une multitude d'outils. Donc ça peut être, évidemment, tu l'as dit, postural, mais attention, pas que. Donc ça peut être bien évidemment respiratoire, ça peut être méditatif, ça peut être des relaxations, ça peut être des visualisations. Et puis il y a tout ce qui est... parce qu'on est aussi formé à ça avec l'Institut de Yoga Therapy, c'est tout ce qui est hygiène des rythmes, donc alimentation, c'est clé, le sommeil, le sport, voilà, il y a vraiment tout ça. Donc c'est vraiment très global, holistique. Donc on va essayer ensuite, dans un dialogue permanent avec la personne, de construire une séquence et de trouver les outils qui sont appropriés à la pathologie et à l'individu en question. Une des différences par exemple avec un cours collectif, c'est que dans un cours collectif, on va peut-être essayer de challenger les personnes. Dans la yoga thérapie, en fait, on va essayer de s'éloigner de tout ça pour vraiment essayer de trouver les outils les plus confortables possibles. Pour pas que la personne se sente prise au piège. Je donne un exemple, par exemple une posture dans l'enfant. Dans un cours de yoga, certains profs, et j'en faisais partie, ont tendance à dire que c'est une posture de repos et qui doit être confortable. Elle n'est pas confortable pour tout le monde. Il y a des gens qui ne s'en sentent pas du tout confortables dans une posture de l'enfant. Et qu'il faudra peut-être des mois et des mois avant qu'ils s'y sentent confortables. Donc on fera... pas forcément cette posture. Plutôt une posture apaisante de lâcher prise en général tu vois, mais voilà donc on la fera pas si la personne ne le sent pas. Donc on essaie de construire des outils qui sont multiples et variés. En général on fait des audios. pour que la personne puisse pratiquer à la maison et les utiliser. Et puis après, il y a le retour sur cette séquence, il y a la peau finie, il y a l'étoffée, il y a d'autres séquences qu'on met en place pour d'autres... pathologie. Voilà.

  • Speaker #0

    Je crois que c'est ce que tu disais, je crois que c'est un engagement aussi, la voie de la guérison. Aujourd'hui, on attend toujours des solutions miracles, immédiates, ou avec un thérapeute qui va justement nous donner la solution. Or, je crois que ce chemin est long, comme on le disait, ça prend du temps et c'est un engagement dans le sens où, effectivement, ça demande un investissement. Et on en parlait aussi tous les deux quand on s'est rencontrés. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, il y a tellement aussi de thérapeutes, tellement de médecines alternatives qui existent, tellement d'informations aussi qu'on est tous un petit peu en train de jongler avec. Et finalement, on essaye une thérapie, puis on en essaye une autre, puis un nouveau thérapeute, puis une nouvelle pratique. Et finalement, le travail, c'est comme si on tournait autour du problème. Plutôt que de se dire, bon, allez, là, je m'engage, en fait, vis-à-vis de moi, vis-à-vis de ma vie et vis-à-vis aussi de ce thérapeute pour faire ce travail d'éveil et de guérison, entre guillemets.

  • Speaker #1

    Oui, je pense que tu as bien résumé le truc. C'est qu'aujourd'hui, les gens ont tendance à... Et c'est normal, c'est une réaction normale quand on a quelque chose qu'on veut solutionner. on a cette volonté peut-être de guérir, on va aller butiner à droite, à gauche, avec différents thérapeutes, et pas s'investir. Et comme on le disait tout à l'heure, il faut de la patience, il faut du temps, et je pense qu'il faut s'investir dans quelque chose. avec le bon thérapeute, mais encore une fois, c'est variable en fonction des gens. Donc ça c'est clé, et il faut se donner le temps d'essayer d'investir cette thérapie, et d'intégrer, et de processer. Parce qu'aujourd'hui les gens en butinant à droite à gauche font des expériences, mais ne prennent pas du tout le temps de processer et d'intégrer l'expérience. On est dans un environnement où tout va vite, tout va trop vite, et les gens ne prennent plus le temps de processer et d'intégrer. Je pense que c'est ce qui fait aussi une des grandes forces de la yoga thérapie, c'est qu'on invite les gens à processer, à intégrer, à digérer. Par exemple, moi, là, j'ai des accompagnements où finalement, les gens, il n'y a pas besoin de les reconditionner. exemple à l'effort ça peut arriver aussi en yoga thérapie où il ya des gens qui sont en manque d'effort et qu'il faut réinviter à refaire du sport et à repratiquer avec des pratiques par exemple dynamique mais là moi les exemples que j'ai en ce moment dans les accompagnements c'est plus des gens ou que j'invite à ralentir parce qu'en fait ils font trop de sport ou en fait ils font enfin ils n'ont ils ne font pas du tout ne sont pas du tout de capacité à se relâcher à se relaxer Et ils ont perdu cette capacité à venir stimuler leur tonus parasympathique. Donc la branche parasympathique, et on a l'inverse, la branche sympathique, donc c'est vraiment pour se calmer, s'apaiser, processer et digérer en fait. et le yoga, la yoga-thérapie est pas mal pour ça en fonction des pratiques une pratique de vinyasa par exemple va être dynamique elle peut à la fin avec ton shavasana venir stimuler, activer ta branche parasympathique mais j'en reviens à ce que je disais tout à l'heure si elle n'est pas appropriée à ce que tu vis là en ce moment elle peut faire l'inverse elle va venir te titiller pas forcément dans le bon sens.

  • Speaker #0

    Alors, tu sais, j'aimerais bien avoir ton avis là-dessus, parce que moi, je pars du principe qu'effectivement, il faut recréer un sentiment de sécurité dans son corps, une présence de son corps. Et à une époque, j'étais extrêmement angoissée et je faisais des crises d'angoisse à répétition. Et mon copain, à l'époque, me disait, mais va courir, va courir, va faire de la boxe, parce que lui, il était très, très sportif. Et donc, je le faisais. Mais en fait, ce n'est pas croyable, ça me stressait encore plus. C'est-à-dire que, alors oui, j'avais quelques endorphines, je pense, qui étaient libérées. Donc, on se sent toujours bien, enfin mieux peut-être après un effort. Mais en fait, ça a recréé du stress dans mon corps. Et ce que je dis moi souvent aux personnes qui me font confiance, c'est si vous êtes anxieux, on ne va pas dans des activités justement pour se défouler comme du crossfit ou des choses qui sont violentes. Parce qu'au contraire, on a besoin de revenir. dans son corps et se créer un sentiment de sécurité. Et ça, ce n'est pas du tout quelque chose qui est, j'ai l'impression, connu, en tout cas, auprès du grand public. Parce que, non, prends tes baskets, il va courir,

  • Speaker #1

    ça ira mieux. Et encore une fois, on en revient à une stratégie d'évitement. Mais je te rejoins complètement. C'est-à-dire, en fait, il faut arriver aujourd'hui, et c'est là où souvent, ce que je vois dans les accompagnements, les gens ont du mal, c'est que... C'est soit c'est pas assez, soit c'est trop en fait. Il faut arriver à trouver le juste milieu. Donc pour lutter contre la sédentarité, aujourd'hui les études elles sont connues, c'est 3-4 heures de sport par semaine. Donc si tu fais 10-12 heures de sport et que tu t'épuises, et que t'es toujours dans cette stimulation là, ben oui, ça va être l'épuisement en fait. Donc il faut justement apprendre à se relaxer. à méditer ou choses comme ça. Donc il faut pouvoir trouver les bons outils. Et on en revient à ce dialogue entre l'élève et le thérapeute, le connaître un peu mieux et savoir son hygiène des rythmes, est-ce qu'il fait du sport, est-ce qu'il mange bien, etc. Et pouvoir trouver des solutions. adapté donc en effet en l'occurrence c'est le bon exemple pendant cette période là oui courir c'était peut-être pas forcément la solution mais moi j'ai plein d'élèves à qui il y a un moment je leur dis mais en fait fais un peu moins de yoga en fait. Non mais c'est vrai !

  • Speaker #0

    Arrête le yoga !

  • Speaker #1

    Mais parce qu'en fait c'est une pratique de vinyasa ou c'est deux pratiques par jour et en fait il y a un moment je me dis mais peut-être déjà fait du yin ou pose toi, ne fais rien, repose toi, dors enfin voilà ou... Moi je vois avec des gens qui font aussi des trails ou qui courent, enfin c'est un petit peu des fois dans l'excès. Beaucoup, oui. Donc il faut arriver à trouver le juste milieu. Donc le sport n'est pas une solution à tout. Il faut arriver à trouver le bon équilibre.

  • Speaker #0

    Il vit pour ça.

  • Speaker #1

    Ouais, il faut se connaître. Ouais. Mais moi, là j'arrive à un stade où j'ai un bon équilibre. Mais il y a eu des phases où il y avait certainement trop de yoga. Et puis quand il y a trop de yoga et puis en plus on l'enseigne, qu'est-ce qui se passe ? On se blesse. Voilà.

  • Speaker #0

    Après, j'ai l'impression aussi que quand on se lance dans une pratique, est-ce qu'il ne faut pas connaître un petit moment aussi d'excès pour ensuite vraiment retrouver l'équilibre, le juste milieu ?

  • Speaker #1

    Oui, oui, oui, sans doute.

  • Speaker #0

    Ça donne aussi peut-être l'énergie de s'investir.

  • Speaker #1

    Il faut passer par les excès tout le temps.

  • Speaker #0

    J'avais une autre question aussi pour toi, une petite question de curiosité. Par rapport aux réactions du corps, justement, quand tu vas, tu es dans le process de la guérison d'un trauma ou d'émotions en tout cas qui ont été trop fortes et que le corps se décharge, se libère. C'est quelque chose qu'on entend aussi souvent. Quelles peuvent être les réactions du corps, justement ? En séance, ça se traduit par quoi, par exemple ?

  • Speaker #1

    On a un protocole très précis qui, en fait, où au départ, on essaye de mettre, et on utilise par exemple une visualisation, on utilise un lieu de refuge. On va installer un état de sécurité, en fait. Donc ça peut passer par un lieu de refuge, ça peut passer par autre chose. Des fois, les visualisations, c'est pas toujours très accessible en fonction des personnes. Donc on va toujours revenir à cet état si on voit que la personne commence... Voilà. Et puis, moi, je ne fais pas de protocole trauma sans connaître la personne. C'est-à-dire qu'on a déjà eu un travail en amont sur cette capacité, justement, à pouvoir se poser, se calmer et voir comment, justement, la personne réagit. aux outils, par exemple, au lieu de refuge ou autre. Donc, on essaye quand même de créer un cadre qui est vraiment sécurisant et pour que ça se passe avec le moins d'encombre possible.

  • Speaker #0

    Et le corps se libère comment ? Comment tu vois que le corps a compris à intégrer ?

  • Speaker #1

    Alors, nous, dans nos protocoles, on essaye à la fin de faire des tests de cohérence. On demande. à la personne plusieurs fois en fait On refait les échelles. Ok. En fait, on demande comment elle se sent par rapport justement à cette... Sans s'éprouver. ...tout trauma ou cette idée la pire, en fait, qu'elle a vécue. Et puis, et vraiment une cohérence corporelle aussi finale. Et on fait confiance, en fait, au ressenti de la personne. Et j'ai eu le cas, parfois, où finalement, c'était des non. C'est-à-dire ? Ben, que la personne, finalement, sentait que non, c'était toujours là. Ok. Et donc, on a retravaillé dessus. Voilà. Des fois, ça peut se faire en plusieurs séances. Mais encore une fois, là, c'est très yoga-thérapie. Donc, les protocoles trauma sont vraiment différents en fonction des thérapies. Donc, voilà. Nous, on fait confiance à la personne. Et puis, on invite aussi, je pense, encore à prendre le temps de processer et d'intégrer, quoi. Et d'être patient.

  • Speaker #0

    Le plus important.

  • Speaker #1

    Et c'est là, souvent, où les personnes ont le plus... plus de mal.

  • Speaker #0

    Donc on est d'accord que le corps a une mémoire.

  • Speaker #1

    Ouais, faut-il encore le prouver maintenant ? C'est rigolo parce que tu fais du yoga, rien n'aime plus peu. Donc peut-être que tu as déjà entendu ça dans des classes où on dit que les émotions sont stockées ou les émotions qui n'ont pas été dirigées sont stockées dans les hanches, etc. En fait, ça c'est quand même génial parce qu'il n'y a rien qui nous prouve mais on lui dit mais quand on fait une classe excuse moi je vais de lui hier une pratique qui de yin ou autre qui est vraiment focalisé sur les hanches ou autre mais c'est difficile en fait et on sent que l'on peut là on peut vraiment déposer des choses qui sont fortes et je pense que c'est un public de yogi qui écoutent ce podcast ça va résonner en eux Parce que clairement, aujourd'hui, quand on travaille sur les hanches, c'est là où c'est le plus difficile pour la majorité des gens. Et c'est là où il y a le plus de larmes en général. Il n'y a pas que de larmes. Mais il n'y a rien qui nous le prouve en fait aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Oui, et en plus, c'est quelque chose qui, encore une fois, moi, continue de m'impressionner et de m'étonner. Mais ce n'est pas du tout quelque chose. Moi, j'ai l'impression, en tout cas avec mon propre vécu, mais jamais on ne m'a expliqué ça. Jamais on m'en a parlé. Et c'est quand je l'ai découvert, je me suis dit, mais qu'est-ce qui se passe ? qu'est-ce qui se passe ? Et c'est là où j'ai pu comme je le disais aussi tout à l'heure, reprendre une connexion avec mon corps et à me dire d'accord donc en fait je ressens, je peux ressentir et donc pourquoi c'est à cet endroit de mon corps ? Et donc ça m'a emmenée forcément dans une autre vision, avec un autre angle de vue sur bon ok, il y a quelque chose c'est assez puissant Ouais,

  • Speaker #1

    clairement. Non mais à partir du moment où on commence à pratiquer on commence à sentir ces choses-là On parlait tout à l'heure de kinésiologie aussi et on a aussi Moi je me rappelle de séances de kinésiologie où on se dit mais quand même le corps il est fantastique, comment ton kinésio ou ta kinésio peut savoir autant de choses, enfin comprendre autant de choses, comment mon corps peut lui dire autant de choses quoi, c'est quand même assez fascinant. Et puis en plus des séances qui m'ont mis dans des situations, on parlait de réactions, où je me souviens de séances, moi j'ai pleuré pendant 20 minutes ou 30 minutes, mais ce n'était pas des pleurs, ce n'était pas une petite larme qui coulait. Je ne pouvais même plus marcher, c'est pratiquement après la fin de la séance, tellement j'étais secoué. J'ai eu la chance d'avoir affaire à des bons professionnels qui m'ont ramené, etc. Et voilà. Mais c'était puissant. C'était puissant. Donc, le corps n'a pas encore tout livré ses secrets.

  • Speaker #0

    Oui, parce que je me suis dit, pareil, une fois, c'était avec du breastwork. Et qui était doux et vraiment, la séance était bien cadrée. Parce que ça, encore une fois, c'est aussi très important à rappeler. Et je me suis dit, mais comment je peux garder ça en moi, en fait ? C'est pas possible.

  • Speaker #1

    Moi, j'anime des ateliers yin et breathwork avec un ami à moi, Bastien, qui est énergéticien et qui fait donc du breathwork. Et c'est puissant aussi, le breathwork. Et en fait, c'est là où on se dit non, mais c'est quand même magique. On a tous les outils qui sont finalement gratuits. On utilise son souffle et on peut aller chercher des choses qui sont enfouies. Et c'est passionnant. Ouais, le breastwork, c'est un très bon outil aussi. Ouais,

  • Speaker #0

    c'est très, très puissant. Pour conclure ce podcast, j'aimerais savoir justement ce que tu dirais à Serge, il y a peut-être 20 ans, le Serge qui ne trouve pas sa place, qui est anxieux, qui est peut-être timide.

  • Speaker #1

    Je lui dirais que c'est du yoga. Je lui dirais Ausha. Ça va bien se passer. Ouais.

  • Speaker #0

    Ça va secouer.

  • Speaker #1

    Ouais, mais normal, quoi. Normal ? Ouais, ouais. Non, non, bah oui, clairement, je lui dirais faire du yoga au plus vite. Au plus vite. Au plus vite, ouais.

  • Speaker #0

    Trop beau. Est-ce que tu as un livre de chevet à nous partager ?

  • Speaker #1

    Eh ben, oui, j'ai un livre que j'aime bien, qui a trait au yoga, qui m'a... Quand j'ai fait ma première formation, on devait lire certains bouquins. Et... J'en ai parlé d'ailleurs à un moment, je crois. Les Yuga Sutras de Patanjali, en fait, c'est vraiment un de mes livres de chevet. J'y reviens, j'ai une traduction d'un monsieur qui s'appelle Bernard Bouranchot, qui s'appelle Miroir de Soi, sur ses sutras, et qui est vachement intéressante. Elle est vachement sur le mode interrogatif, et j'y retourne souvent. Il y a aussi un bouquin qui m'a vachement aidé, que j'aime bien, que j'ai conseillé à tous mes amis gays, qui s'appelle The Velvet Rage. C'est un psy qui s'appelle Alan Dunn qui a écrit ça. Et en fait, ça m'a permis de... mettre des mots sur mes comportements en fait des mots psy en fait sur mes comportements et on parlait tout à l'heure du trauma de grandir gay dans un monde hétéro et en fait c'est ce bouquin c'est ça et

  • Speaker #0

    ça m'a beaucoup aidé dans dans ma sexualité et dans mon chemin ouais c'est déjà pas mal est-ce que tu as une citation qui t'inspire Merci. Une phrase.

  • Speaker #1

    Oui. Il y a un moment, je ne sais plus si je l'ai encore sur mon site, j'avais tombé sept fois sur relever huit. Oui. J'aime bien ce petit haïku, en fait. C'est sur la résilience. Voilà. Et je trouve que c'est intéressant. En plus, c'est une belle image avec le yoga. Tu vois, je me vois bien, voilà, tomber. Il faut apprendre à tomber dans les postures d'équilibre. On les refait. On recommence. Et puis, c'est un éternel recommencement, quoi. La vie. Ça fait partie de ces petits éternels. échecs de notre parcours.

  • Speaker #0

    Et un mentor ? Est-ce que tu as encore des personnes qui te guident, qui t'inspirent, qui te...

  • Speaker #1

    qui t'élèvent ? Clairement mes élèves. Déjà, on en a déjà parlé. Voilà, mes mentors, c'est mes élèves, déjà. Si je pouvais en citer un... J'aime bien le travail de Max Strom. Est-ce que tu connais ce monsieur ? Je le connais parce qu'en fait, il est basé aux Pays-Bas. C'est un Américain, mais qui fait beaucoup de choses sur la respiration. Voilà, il a une personnalité assez charismatique et il a une capacité à apaiser qui est assez fantastique. Génial. Ouais. Max Strom, S-T-R-O-M. Ok. Strom.

  • Speaker #0

    Donc il y a des vidéos, des...

  • Speaker #1

    Ouais, tu peux le trouver sur Youtube, je crois.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu as un dernier message à adresser pour conclure ce podcast ?

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que je pourrais dire ? Je pourrais déjà dire 1. Si vous avez essayé le yoga et que vous avez... et penser que ce n'était pas pour vous, peut-être qu'il faut essayer une autre pratique, un autre prof, quelque chose d'autre, et que ça ne veut pas dire que la yoga-thérapie, ce n'est pas pour vous. Mais qu'en même temps, il n'y a pas que le yoga. Il faut aussi arriver à... à trouver sa pratique corporelle qui fasse sens, qui résonne. Ce que je trouve aussi intéressant, c'est que maintenant, quand même, je trouve qu'il y a de plus en plus de psychiatres, de psychologues dans la nouvelle génération qui s'intéressent aux pratiques corporelles. Moi, j'ai de plus en plus de demandes en fait de gens qui prennent en compte que Il faut travailler le mental, le psy, mais aussi le corporel. Tu vois, là, donc, moi, j'ai été approché, par exemple, par une psychologue, là, à Marseille, où on va essayer de créer des petits ateliers de psychoéducation au trauma. Tu vois, donc, parler un petit peu théorie, mais aussi donner des outils, en fait, et d'arriver à faire passer ce message que tes comportements, la personne que tu es, parfois, elle a pu être celle-ci. Parce que tu as vécu des choses qui sont difficiles, mais que ce n'est pas toi, en fait, et que ce n'est pas une fatalité, que tu peux y remédier. Non, c'est vraiment chouette. Je pense qu'il y a un vrai... Je le sens, en fait. Il y a un vrai mouvement. Tu vois, par exemple, ton podcast en est la preuve aussi. Il y a un vrai mouvement de fond où les gens qui viennent de cursus autres que corporel commencent à réaliser l'importance que ça a. Et moi, je le vois dans mes accompagnements. C'est important d'avoir les deux approches, le corps et le mental.

  • Speaker #0

    Et où on peut te retrouver justement pour une...

  • Speaker #1

    Je suis basé à Marseille, mais des fois je voyage un petit peu. Des fois, je suis un peu à Paris ou ailleurs. Mais non, je suis basé à Marseille principalement. Sur la yoga thérapie, j'ai lancé très récemment, puisque j'ai fini ma formation l'année dernière. J'ai passé la soutenance de mon mémoire justement sur les usagers du chemsex en novembre. Donc j'ai... Je suis en cabinet maintenant les mercredis matins et les vendredis après-midi, rue de Village, dans le 6e arrondissement. Donc là, il y a toutes les infos sur mon site sergeyogaclub.com. En cours collectif, on peut me retrouver au Hot Yoga à Marseille, à côté de la préfecture, où je donne des cours de Hot Vinyasa et de Yin Yoga. ça c'est les jeudis soirs donc ceux qui veulent transpirer sont les bienvenus et puis et puis balas et bientôt aussi le début de la saison je fais à partir de mars des des cours à malmousque face à la mer. Donc ça c'est les mardis matin à 7h30 et les jeudis matin à 9h.

  • Speaker #0

    Les Marseillais sont chanceux.

  • Speaker #1

    Ouais, j'avoue que le cadre est quand même absolument magique. C'est quand même cool de pouvoir pratiquer en plein air. Incroyable. Merci. Si la météo le permet.

  • Speaker #0

    Merci Serge, à bientôt.

  • Speaker #1

    Merci, merci à toi, merci de m'avoir reçu.

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Description

Dans cet épisode j'invite Serge, yoga thérapeute qui partage avec tendresse, humilité et une pointe d'humour son parcours et son expérience face à l'anxiété. Mon invité revient sur sa reconversion professionnelle : de banquier à professeur de yoga. En deuxième partie d'épisode, Serge nous présente la yoga-thérapie et nous explique en quoi elle est bien différente d'un cours de yoga. Nous parlons aussi d'addictions, de la difficulté d'affirmer son homosexualité dans une société hétéronormée qui est souvent vécu comme un traumatisme dans l'enfance.

Vous comprendrez que la place du corps dans la thérapie est essentielle. Très bonne écoute à tous.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous, je m'appelle Ariane, je suis hôte de ce podcast Hypnose et Conversations Thérapeutiques. Dans cette série d'épisodes, j'invite d'autres thérapeutes pour explorer le lien corps-esprit dans la guérison de l'anxiété. Découvrez mon travail et mon approche sur Instagram ariane.carleton et vous savez, la création de ces épisodes me demande beaucoup de temps. Mais je les propose avec conviction et avec passion car je sais à quel point certains parcours, certaines histoires, certaines approches... peuvent aider, révéler, transformer. Une seule façon pour vous de soutenir la création de ce podcast, c'est de vous abonner ou de laisser un avis sur la plateforme d'écoute de votre choix. Je vous remercie infiniment. Bonjour Serge, je suis ravie de te recevoir sur mon podcast. Tu es professeur de yoga à Marseille, tu proposes aussi bien des classes collectives que privées, dans des studios ou en extérieur face à la mer, donc c'est la saison. Aujourd'hui j'aimerais... parler avec toi de la yoga thérapie, de ce que tu proposes, pour qu'on puisse mieux comprendre cette approche ensemble. Et avant ça, je tenais à rappeler les propos de Bessel van der Kolk, je ne sais pas si je prononce bien son nom, qui est psychiatre, spécialiste du stress post-traumatique et auteur du livre incroyable Le corps n'oublie rien, qui précise justement que le traumatisme ne touche pas seulement l'esprit, mais affecte également profondément le corps. Or dans notre culture occidentale où on est bien plus dans notre tête que dans notre corps, c'est quelque chose qui peut être assez difficile à comprendre, assez difficile à envisager et à imaginer. Et en plus les approches traditionnelles de thérapie qui existent aujourd'hui ont tendance à ignorer complètement la dimension corporelle et énergétique des souffrances émotionnelles et de certains symptômes parce qu'elles se concentrent uniquement sur le mental, le cognitif ou les comportements. Et donc Bessel van der Kolk évoque comme voie de guérison du traumatisme la pratique du yoga, parce que le yoga permet entre autres de réguler son système nerveux et surtout d'inviter un sentiment de sécurité en soi, de conscience de soi et une présence dans son corps. Et ça, ça peut être très révélateur. Avant que tu nous expliques plus en profondeur ce qu'est la yoga thérapie, en quoi elle est bien différente d'un cours de yoga, Je vais te poser une question, enfin des questions que j'adresse à presque tous mes invités. Qui était Serge lorsqu'il était enfant, adolescent, jeune adulte ? Dans quel environnement tu as grandi et évolué pour qu'on puisse mieux comprendre ton parcours aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Bonjour Ariane, merci de me recevoir sur ton podcast. C'est très chouette que tu commences cette introduction avec Bessel van der Kolk. Ce bouquin, c'est un de mes livres de chevet. Ouais. Depuis pas très très longtemps, mais je crois que je l'ai découvert il y a, je ne sais pas, 3, 4, 5 ans. Voilà, et ça a été une véritable révélation. Je l'aime beaucoup ce bouquin. Et quand tu as tes questions, ce sont toutes les questions où j'ai le plus de mal à répondre. Quand il était enfant, Serge, il était assez réservé et timide. humide, il était assez mal dans sa peau et quand il était ado aussi. Je pense que j'ai quand même vraiment effacé pas mal de souvenirs d'enfance, tout simplement parce que je me sentais différent et pas à ma place en fait et que c'est venu. plus tard le fait de se sentir à sa place. Donc au début, l'âge adulte, ça allait déjà un petit peu mieux et puis après, c'est allé crescendo pour m'épanouir pleinement. Je pense assez tard quand même, puisque c'était plutôt vers l'âge de 25-30 ans.

  • Speaker #0

    Et quand tu dis que tu ne trouvais pas ta place, ça s'exprimait comment dans ton quotidien ?

  • Speaker #1

    Je ne sais pas, c'était la sensation de se sentir vraiment différent. J'étais quand même un garçon assez solitaire. Et puis je pense que c'était clairement lié au fait de ne pas me retrouver comme les autres, lié à ma sexualité en fait, tout simplement. Donc il a fallu un peu de recherche sur ce plan-là, et à l'après du temps.

  • Speaker #0

    voilà elle a commencé comment cette recherche justement ?

  • Speaker #1

    je pense qu'elle a vraiment commencé déjà quand j'avais peut-être 17-18 ans et puis après je suis plutôt issu d'un milieu modeste mais d'une famille aimante j'ai deux soeurs et j'ai quand même pris la décision de quitter un petit peu le cocon le nid familial pour partir à Pays de l'Oise à Paris quand j'avais 20-24 ans. Et je pense que l'arrivée à Paris m'a permis de me connaître un petit peu plus. Et puis après, ça a été progressif, on va dire. Mais Paris m'a beaucoup aidé et les rencontres que j'y ai faites.

  • Speaker #0

    La vie.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Tu sais, sur le podcast, je parle beaucoup d'anxiété. Ce serait intéressant pour moi de connaître ta vision de l'anxiété.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Et si ça te parle justement, toi.

  • Speaker #1

    Ah ben, ça me parle carrément. Ouais. Ben, ma vision de l'anxiété, elle parle de mon expérience, parce que j'ai été quand même très, très sujet à l'anxiété. J'aime bien cette expression, je vais le dire en anglais mais après je vais le traduire, c'est « on your anxiety » , c'est « assume ton anxiété » . Je pense qu'il faut se faire un petit peu copain avec son anxiété, c'est pas toujours facile. Je pense que l'expérience que j'en ai, moi, elle s'est traduite par « mais tellement de symptômes, je pense que je suis passé par tous les symptômes » . C'est-à-dire qu'à cause de l'anxiété, j'ai fait par exemple de l'urticaire. J'ai eu des problèmes respiratoires, j'ai fait des crises d'angoisse. Et chaque fois, c'était des nouveaux symptômes. Mais il a fallu aussi du temps pour comprendre que ça venait de mon anxiété.

  • Speaker #0

    Mais quelle réponse tu avais toi à ce moment-là ? Par exemple, à l'époque, tu fais des crises d'angoisse, tu as le dur ticard. Quelle réponse tu trouves justement pour remédier à tes symptômes ?

  • Speaker #1

    Alors très sincèrement quand j'étais ado, j'avais pas de réponse du tout. Je faisais avec. Et puis les réponses je les ai trouvées plus tard en fait, quand j'ai commencé à pratiquer par exemple le yoga. Puisque c'était quand même... là ça a été la révélation pour moi. moi. Ça a été l'outil que j'ai utilisé pour réguler mes anxiétés et mes angoisses. Quand j'allais... Moi, j'ai commencé par du yoga Bikram. En fait, j'avais besoin un petit peu de me dépasser. J'avais Mais j'étais attiré par cette pratique où j'avais envie de transpirer. J'avais un peu sous-estimé le challenge physique et mental au début. Le premier cours, j'ai détesté. J'ai trouvé ça horrible. J'ai failli mourir sur mon tapis. En tout cas, j'ai eu la sensation. Et puis finalement, j'y suis retourné et puis j'ai été accro. En fait, c'était les seuls moments où j'avais pas envie de me taper la tête contre les murs, en fait, ces moments de yoga, quoi.

  • Speaker #0

    Et là, t'as quel âge à cette époque ?

  • Speaker #1

    Alors, si j'ai bonne mémoire, je crois que j'ai attaqué où j'avais entre 25 et 29 ans. 27 ans, je ne connais pas la date exacte, mais à cette époque-là, je travaillais dans la banque, ça je m'en souviens très très bien, et que c'était en fait un boulot assez stressant et que j'ai eu besoin, tu vois, de... pouvoir relâcher entre guillemets la pression voilà et c'était ta seule manière,

  • Speaker #0

    si on revient à cette époque c'était ta seule manière de relâcher la pression, le yoga ou est-ce que tu avais d'autres manières de la relâcher qui s'aiment ?

  • Speaker #1

    j'avais d'autres manières, oui exactement j'allais en venir à ça clairement la fête faisait partie du décor avec tout ce qui va avec donc l'alcool et les drogues récréatives on va dire ça s'affiche fait partie longtemps de ma vie et c'était un moyen de s'échapper on se rend compte plus tard que c'est des stratégies d'évitement ou de compensation voilà je regrette pas ces périodes là mais mais parce que j'ai je pense que j'ai eu j'ai en fait j'avais depuis depuis enfant ça j'avais ça c'est que mon corps je pense entre guillemets m'a toujours parlé Et que j'avais des fois où... Et le corps m'a toujours fasciné. Je pense que quand j'étais petit, en fait, je voulais devenir danseur. Je ne suis pas devenu danseur, mais je pense qu'aujourd'hui, grâce au yoga, je retrouve ça, en fait. Et le corps m'a toujours fasciné et j'écoutais mon corps. Et dans des périodes d'excès, que ce soit aussi bien dans le travail ou dans la fête, mon corps m'a toujours, à un moment, me disait stop, en fait. Attention, là, tu vas trop loin.

  • Speaker #0

    Et d'ailleurs...

  • Speaker #1

    Et j'arrivais à l'écouter. Parce que c'est mon corps qui parlait. Et des fois, je ne l'ai pas écouté et je suis allé dans des situations un petit peu extrêmes. Et mon corps a un petit peu flanché. Mais globalement, j'ai appris à l'écouter finalement assez jeune. Et je pense que ça m'a sauvé.

  • Speaker #0

    Et tu penses que le yoga, ça a été comme un déclic ? Mais tu continuais quand même de faire la fête ? Ou tu t'es complètement tout arrêté du jour au lendemain ?

  • Speaker #1

    Ça a été très progressif. Le yoga a été clairement un déclic sur le plan physique. et mentale, mais j'ai fait un petit peu les deux, sauf que j'ai vite constaté que dès que j'ai commencé à faire du yoga, déjà, un, j'ai pu calmer un petit peu mes angoisses, mon stress, lié au travail ou autre, d'ailleurs. Et puis, finalement, je me suis retrouvé à faire moi la fête.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu bois encore de l'alcool aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Ouais, ça m'arrive. Ouais, ouais.

  • Speaker #0

    Parce que j'ai l'impression aussi que... Moi, il y a une époque où j'ai découvert le yoga aussi. Pareil, ça s'est fait très progressivement et j'étais très fêtarde. Mais j'avais plus... C'est comme si mon corps n'arrivait même plus à avoir autant d'excès,

  • Speaker #1

    en fait. Exactement.

  • Speaker #0

    Le stress faisait en fait aussi de manière assez naturelle.

  • Speaker #1

    Ouais. Mais je pense qu'à travers le yoga, on apprend à respecter son corps. Ouais. Et ça, il y a cette notion, on connaît par exemple quand on lit les Yoga Sutras de Patanjali, on a une ça, la non-violence qu'on doit appliquer à son petit monde qui nous entoure, mais aussi à soi-même. Et ça m'a vraiment appris ça en fait, où il y a un moment où je me suis dit, ouais, on est en train de te maltraiter quoi. Donc oui, je bois encore de l'alcool, mais j'ai une relation beaucoup plus apaisée, déjà c'est très très occasionnel. ça peut arriver quelques excès, mais voilà. Les excès ne sont pas du tout en plus les mêmes qu'avant, puisque maintenant, quand je bois trois verres... Je m'en fixe. Voilà. Mais, ouais, ouais, donc ça change. Ouais, ouais. Mais je me souviens, ça, j'ai vraiment le souvenir de ça, de cette pratique, justement, de Bikram, qui m'a beaucoup aidé, puisque j'ai été après très assidu. Bon, on pense que je pratiquais quand même 3-4 fois par semaine, voire plus, et finalement j'ai réussi à m'extirper un petit peu plus, petit à petit, de la fête et de l'alcool. Bon, ça a duré des années, hein, mais... je l'ai senti. Vraiment, j'ai senti la différence.

  • Speaker #0

    Ça a duré combien de temps ? Parce que justement aujourd'hui, on a l'impression que le changement, le déclic, justement, c'est des choses qui se font quasiment instantanément et on oublie que ça prend énormément de temps. Donc toi, entre cette période de fête, d'excès et cette vie de plus en plus alignée...

  • Speaker #1

    Je pense que ça a pris 10 ans. 10 ans,

  • Speaker #0

    ouais.

  • Speaker #1

    Je crois...

  • Speaker #0

    On va avoir le temps, pas la fin.

  • Speaker #1

    Ouais, ouais, ouais. Je ne crois pas du tout en l'immédiateté. Et ça, il faut se donner le temps de guérir un petit peu. ses angoisses, ses blessures, son anxiété, apprendre à la connaître un petit peu plus. Mais je trouve que c'est vachement intéressant justement d'assumer son anxiété. En plus, ce qui est intéressant avec l'anxiété, quand on travaille un petit peu le sujet, et je le travaille encore, et d'ailleurs, mes cours de yoga thérapie, ma formation de yoga thérapie, m'a permis d'aller un petit peu plus précisément voir ce qui se cachait derrière, par exemple, parce que finalement, l'émotion primaire sous-jacente est la peur. Et donc, c'est intéressant d'aller travailler un petit peu sur ces peurs, de comprendre ce qui nous fait peur, qu'est-ce qui nous fait peur. Et puis, peut-être aussi transformer ces peurs, alors ça fait très développement personnel que je vais te dire, mais en opportunité. Je le fais souvent. souvent ça quand on travaille sur les émotions dans des classes par exemple de Yin que j'enseigne où j'essaye d'inviter les gens à essayer de voir leur peur comme des opportunités. Et je pense que l'exemple le plus flagrant pour moi, c'est le yoga. C'est-à-dire que quand j'ai commencé le yoga, j'étais élève, mais je savais qu'il y avait un truc qui m'attirait. avec cette pratique, il y avait une envie là, cachée au fond de moi, que je sentais de l'enseigner, mais c'était impossible pour moi d'imaginer d'être à la place de mon professeur. Donc ça a pris beaucoup de temps. Mais un jour, j'ai franchi le pas. Et cette peur, finalement, aujourd'hui, j'en ai fait mon métier. Et excuse-moi le terme, mais je kiffe, quoi. C'est pour moi le plus beau métier du monde.

  • Speaker #0

    Alors, je me mets à ta place. Enfin, je ne peux pas le faire, mais je t'imagine banquier.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Et est-ce que justement, quand tu commences à être très assidue au cours de yoga, à admirer aussi, d'une certaine façon, ton enseignant, te dire, j'ai peut-être moi aussi... envie, donc laisser de la place à cette envie, mais est-ce que c'est pas complètement, justement, décorrélé de ton environnement professionnel à ce moment-là ?

  • Speaker #1

    Ah, complètement.

  • Speaker #0

    Et comment tu vis, justement, au quotidien euh... cette... comment on pourrait dire ça ? Ce paradoxe, finalement.

  • Speaker #1

    Ouais. En fait, à l'époque où j'étais dans la banque, parce que j'ai travaillé quand même une douzaine d'années dans la banque, et peut-être la moitié en faisant du yoga, le yoga a juste été un outil, en fait, pour... ... Peut-être m'aider à aller au sein de la chaise tous les jours. Et à réduire un peu mon stress et mon anxiété, même beaucoup. Donc ça m'a vraiment aidé. Mais si tu veux c'était c'était caché un petit peu c'est en fait j'ai su très vite que la banque n'était pas pour moi et qu'il allait falloir un jour la quitter en fait. Le problème c'est quand on a des métiers comme ça c'est souvent confortable financièrement, ça l'était. J'ai eu la chance d'être assez performant et d'évoluer, donc d'avoir des challenges qui étaient constants et qui étaient parfois excitants. Et puis j'avais beaucoup de vacances, ça c'était chouette. Donc voilà, il a fallu un moment faire le deuil de cette vie-là. Et c'est qu'une fois que j'ai décidé de quitter la banque, j'ai pu... projeté sur, et encore ça a pris du temps, sur une éventuelle formation de yoga et de venir enseignant. Mais j'ai quitté la banque en 2009 et j'ai fait mon premier training de yoga. ma première formation en 2014. Donc tu vois, il y a quand même un laps de 5 ans.

  • Speaker #0

    L'enseignement dont tu pars te former où et avec quelles envies et quels désirs ?

  • Speaker #1

    Alors, en 2014, j'ai fait un training de yoga chaud qui à l'époque s'appelait Moksha Yoga, qui s'appelle maintenant Modo. Il y a un studio de Modo à Paris. En fait, comme j'avais fait beaucoup de Bikram, la chaleur, moi j'aime la chaleur. mais alors j'accrochais pas du tout avec l'enseignement Bikram, avec le personnage voilà je trouve que la pratique était intéressante mais tout le reste me faisait un petit peu peur et j'ai eu la chance de pas mal voyager et quand j'étais au Canada, à Montréal, j'ai une amie qui m'a emmené dans un cours de yoga show Moksha donc à l'époque Et en fait, je suis sorti de ce cours-là et j'ai fait mais waouh, mais ça y est, j'ai trouvé quoi. Trop bien. Et donc ça a pris quelques années, mais tu vois, l'idée avait vraiment germé. Et puis c'est qu'après, j'ai vécu un petit peu au pays. pays-bas, enfin un petit peu, beaucoup, et au départ j'y suis allé pour des raisons amoureuses, et puis donc plutôt des jobs alimentaires, et puis à un moment j'ai dit non mais ça suffit le job alimentaire là, et il faut que je trouve un sens quoi. Et là... naturellement le yoga est venu j'ai fait aller il faut que je me lance il faut que je fasse cette formation je n'ai pas regretté je n'ai pas regretté donc encore une fois c'est venu petit à petit c'est vraiment venu petit à petit Mais il y a eu ce déclic vraiment à Montréal avec ce cours. Et d'ailleurs, c'est rigolo parce que le professeur qui m'a donné ce cours était à ma formation et a visité la formation que j'ai faite à Los Angeles en 2014. Il est français.

  • Speaker #0

    et c'était drôle ça a fait le lien et qu'est-ce qui a changé entre justement pratiquer le yoga en tant qu'élève je suppose qu'on reste élève un peu toute sa vie mais qu'est-ce que tu as découvert justement dans l'enseignement qu'est-ce qui t'a plu au-delà de garder cette pratique justement pour toi donc j'imagine la partager mais est-ce que c'est derrière parce que ça t'a apporté justement ... tellement de choses que tu as envie de partager ? Ou c'est l'idée d'être pédagogue, justement ?

  • Speaker #1

    Oui. Il y a déjà un aspect fondamental. Déjà, ça m'a aidé à parfaire mes interventions en public. Parler, tu vois...

  • Speaker #0

    Tu pouvais te faire ça avant ou pas ?

  • Speaker #1

    Oui, parce que je l'ai fait un petit peu quand je bossais dans la banque, tu vois. Oui. Parce que j'avais animé des réunions, voilà. Donc, je l'avais fait. J'ai eu la chance de faire plein de trucs. Donc, j'avais aussi été un petit peu prof d'économie quand j'étais dans la banque pour un public... de banquier mais mais ça m'a aidé à le parfaire en tout cas essayer de faire passer des messages un petit peu plus en douceur mais en étant quand même directif et puis ce qui peut être qui m'a la différence aussi ça m'a aidé à démystifier un petit peu le yoga et à le rendre plus drôle et plus fun. Parce que quand je pratiquais, en fait, mais c'est peut-être lié au Bikram, c'est que c'était pas très fun, en fait. Ça me faisait beaucoup de bien, mais c'était pas très fun. Et qu'en fait, j'ai eu la chance de croiser la route de gens qui m'ont aidé. à me former. Je me souviens de Niki en l'occurrence, c'est une amie qui avait un studio en Suède et qui invitait comme ça des jeunes profs à venir se former un petit peu. Donc on avait des séances comme ça de feedback. Elle me dit mais... mais Serge, est-ce que tu t'amuses quand t'enseignes ? Quand on enseigne au début, on ne s'amuse pas du tout parce qu'on est tellement stressé, en fait, que... Et en fait, mais ça a été un déclic. Et je me suis dit, mais il faut que je m'amuse, en fait. Et je pense que mes élèves le sentent maintenant, parce que globalement, je fais quand même pas mal de blagues. Parfois, elles sont nulles, mais j'ai une approche, ouais, plutôt ludique du yoga, quoi. Je pense que c'est ce que les élèves aiment chez moi d'ailleurs. J'essaie vraiment, et j'invite mes élèves à le faire, de garder cet âme d'enfant et cet esprit de curiosité dans ma pratique. Ce n'est pas toujours évident. Donc ça, c'est un chouette challenge à s'appliquer à soi-même, cette curiosité, cet âme d'enfant à s'appliquer.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il y a des retours qui te touchent ? Est-ce qu'il y a des choses, quand tu enseignes justement, qui t'étonnent encore ?

  • Speaker #1

    Oui, tout le temps. Je fais moins de cours collectifs maintenant, mais j'en fais quand même quelques-uns par semaine. Et ouais, les retours des élèves, les voir changer quand ils ont une pratique régulière, leur feedback après un cours, ou sentir... que pendant une pratique de Yin, il y a quelques larmes qui coulent ou des choses comme ça, ça n'a pas de prix. Mais vraiment, je l'ai encore vécu ce week-end, j'ai animé un stage avec un petit groupe dans le Verdon. Et on a fait pas mal de pratiques. Et ouais, il y a eu une ou deux filles qui ont déposé quelques larmes pendant les pratiques de Yin. Et c'était... C'est beau. Voilà. Ça, ça n'a pas de prix.

  • Speaker #0

    Et alors aujourd'hui, justement, tu as pris une nouvelle direction. Qui s'ajoute en tout cas à ta pratique d'enseignement, puisque tu es yoga thérapeute. Et déjà, comment la yoga thérapie s'inscrit sur ce chemin, sur ton chemin ? Et en quoi c'est différent d'une classe de yoga ?

  • Speaker #1

    Ouais, très bonne question. Ça claque, être yoga thérapeute, tu ne trouves pas ? Ouais, il faut faire attention à ce terme, parce que thérapeute, c'est vrai que c'est aussi... Mais non, on dit yoga thérapeute. Et en fait, je crois que j'avais toujours eu cette idée, dès que j'ai commencé à enseigner... J'ai vu que la yoga-thérapie existait. Là, j'étais à l'étranger. Il y avait une formation qui m'avait interpellé à intéresser aux Pays-Bas, Amsterdam. Je m'étais déjà un petit peu renseigné. Et puis, la vie a fait que là, maintenant, je suis à Marseille. Donc, il m'a fallu le temps d'appréhender, d'apprivoiser le yoga en tant qu'enseignant. Et puis, encore une fois, l'idée était là, je ne sais pas pourquoi. Il y avait cette volonté de soigner à travers le yoga, parce que le yoga m'a soigné. Et ça résonnait vachement. Et puis aussi, en tant qu'enseignant, de constater qu'en fait le yoga, même si pour moi, il a été assez magique, il n'est pas toujours approprié en fait. Il n'est pas toujours inclusif, il n'est pas toujours adapté à nos élèves. Il y a des gens qui viennent faire un cours de vinyasa et des fois on peut penser que finalement le cours de vinyasa n'est pas pour eux. une autre pratique en fait. Je te donne un exemple. Donc c'était aussi pouvoir m'adresser, pouvoir adapter un petit peu plus mes pratiques.

  • Speaker #0

    On n'a pas besoin pour poursuivre une yoga thérapie, on n'a pas besoin forcément d'être bon en yoga ou d'avoir déjà fait du yoga.

  • Speaker #1

    Au contraire ça s'adresse à tout le monde. Aux débutants, aux gens qui en font, aux gens qui sont un peu plus avancés, on est sur des outils très simples. Donc moi j'ai été formé par l'IDIT, l'Institut de Yoga Thérapie du docteur Lionel Coudron, que je salue. Et la formation dure deux ans. Et en fait, le docteur Lionel Coudron dit que ce qui est le mieux, c'est les outils qui sont les plus simples. Et ça... On le constate tous les jours quand on commence à faire des accompagnements de yoga thérapie.

  • Speaker #0

    Et quels sont les outils les plus simples ? C'est peut-être de trois écran.

  • Speaker #1

    Par exemple, l'observation de sa respiration spontanée. Bien que ça ne soit pas aussi simple pour tout le monde, mais ça fait partie des outils. Il y a un exercice qui s'appelle la pendiculation. Ça, c'est un outil de base. Donc, en fait, si tu veux, on inspire par le nez, on va chercher l'étirement. Et puis après, si c'est possible, il y a une rétention du souffle à plein où on vient continuer à étirer et contracter. Et puis après, il y a une expiration par la bouche qui est libératrice. Ça, c'est imiter un petit peu les animaux qui procèdent à ça. Ça, c'est un outil assez simple que tout le monde peut faire normalement. Mais encore une fois... fois, il faut l'adapter si la personne ne se sent pas bien dans cet exercice-là. Confirmer mon attrait plutôt pour les psychopathologies, sur tout ce qui est plutôt émotionnel, donc anxiété, dépression, addiction, trauma, plutôt que tout ce qui est on va dire médecine ou troubles ostéo-articulaires ou des choses comme ça. En fait, je suis quand même beaucoup plus intéressé par ces questions émotionnelles. Même si le reste m'intéresse, mais ... et je le traîne, mais en tout cas, la psychopathologie vraiment m'attire. Et tu parlais... Alors, je ne sais pas. Ça fait écho sans doute à moi, à mon histoire, mon approche du yoga. Quand je l'enseigne, d'ailleurs, je l'enseigne beaucoup plus sur les émotions. Et puis, je pense que c'est aussi lié à ma sexualité. Parce qu'en tant que gay et à partir de... appartenant à la communauté queer, je pense qu'on est un public très vulnérable, qui vivons des traumatismes dans l'enfance, parce qu'on grandit dans un monde qui est hétéronormé, et déjà ça, c'est un traumatisme, parce qu'on est différents. Je t'ai dit qu'au début, je me sentais différent. Donc ça résonne en moi, et je pense que ça, ça crée des traumas. Et je pense que c'est peut-être essayer de les solutionner à travers le yoga ou la yoga-thérapie. Voilà, ça m'attire.

  • Speaker #0

    Et ça crée des traumas et donc des réponses d'évitement, comme tu le disais tout à l'heure. Ils peuvent être des excès, des addictions, des...

  • Speaker #1

    Complètement. Complètement. D'ailleurs, aujourd'hui, les chiffres le prouvent. Sur cette communauté, il y a des taux de suicide qui sont beaucoup plus importants. Aussi, des addictions qui sont plus importantes. Je pense que tu le sais, tu sais, j'ai travaillé avec le SPOT.

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    Tu peux rappeler ce que c'est ? Ouais, je vais rappeler ce que c'est. Le SPOT, c'est l'association AIDS, en fait. Le SPOT Longchamp à Marseille. où j'ai vraiment eu la chance, l'opportunité d'arriver au bon moment. Il y avait un projet un petit peu pilote, en fait, sur les usagers du chemsex. Et donc le spot m'a donné presque une carte blanche pour créer une offre qu'on va qualifier de bien-être. Il y avait des groupes de parole pour ces usagers-là, il y avait des cours de yoga en collectif, il y avait des sorties mensuelles qu'on appelait ateliers ou sorties ressourcements, donc par exemple un peu de voile avec du yoga, un atelier poterie, des ateliers yoga ou autre. Et puis aussi une permanence que j'ai animée de yoga thérapie. Et donc là, je recevais en individuel des usagers en chemsex et pour un package de 8, 10, 12 séances individuelles. Et c'était pris en charge par l'association. Et le projet-là est malheureusement en pause faute de financement, mais j'ai quand même eu la chance, si ma mémoire est bonne, de faire très accompagnement. Donc la volonté, là, si tu veux, je recevais des gens qui avaient pour souhait de... faire une pause ou de stopper ou en tout cas qui était vraiment en difficulté par rapport à leur usage donc le chemsex pour ceux qui savent pas c'est l'usagé de drogue dans un contexte sexuel donc on est plutôt sur des psychostimulants mais il ya plein d'autres produits qui peuvent rentrer en jeu, voilà. Donc c'est des sujets qui sont assez, entre guillemets, touchy. Et les résultats étaient là. Ouais.

  • Speaker #0

    Mais justement, en termes de résultats, quels sont les résultats ?

  • Speaker #1

    Alors, sur les 13 accompagnements... il y a quand même 2-3 personnes pour qui on a dû arrêter en fait l'accompagnement, c'était pas du tout adapté en fait ils étaient encore dans des phases de consommation qui étaient trop importantes donc là c'était clairement pas adapté il y en a 2 qui ont arrêté leur consommation il y en avait 2 ou 3 qui avaient réussi à espacer un petit peu les prises, tu vois. Et puis, il faudrait que je refasse le point, mais ouais, donc c'était à peu près ça. C'était 30-30% en fait. 30%, un petit peu moins de 30% qui avaient arrêté, 30% qui avaient réussi à réduire. Et puis, il y avait encore 30% pour qui on avait dû arrêter ou stopper l'accompagnement parce que ça, c'était pas approprié.

  • Speaker #0

    Comment se passe justement une séance de yoga thérapie ? À quel moment aussi on décide que le travail ou que la thérapie, que l'accompagnement se termine ? Est-ce qu'il y a une alliance thérapeutique aussi entre le yoga thérapeute et le patient ?

  • Speaker #1

    Alors déjà la yoga thérapie c'est une pratique de soins non conventionnelle. Je pense que c'est important quand même de faire un petit avertissement. Nous on se base sur un diagnostic médical. Donc ça vient en complément et ça ne remplacera jamais un traitement médical. Donc il y a, si tu veux, en effet, une espèce d'alliance puisque la personne vient... Avec une ou des pathologies qu'on va essayer de traiter, qu'on peut soigner parfois, ou parfois on peut soulager certains maux, tout simplement, on se fixe des objectifs. Une fois que les objectifs sont remplis, en général, l'accompagnement s'arrête. Nous, notre volonté, moi, je parle au nom de tous les yoga thérapeutes, mais c'est que la personne soit autonome, en fait, et qu'on puisse lui donner des outils qu'elle... va apprivoiser et faire à la maison toute seule pour pouvoir aller mieux tout simplement. Donc en fonction des pathologies, un accompagnement peut être sur 3-4 séances. par exemple avec les usagers du chemsex, on était quand même plutôt sur 8, 10, 12 séances, et en 8, 10, 12 séances, on faisait déjà un travail important. Je ne te cache pas que sur ce public-là, pour beaucoup, ça mériterait... un suivi beaucoup plus long.

  • Speaker #0

    Et en quoi la connexion avec le corps peut les aider justement ?

  • Speaker #1

    C'est là où est la clé, je pense. En tout cas, c'est aussi la clé de la yoga thérapie, c'est finalement revenir au corps pour le comprendre un petit peu mieux et puis pouvoir peut-être réguler ses émotions.

  • Speaker #0

    Est-ce que ce n'est pas aussi pour finalement créer, avec la personne qui vient te voir, c'est-à-dire... Un cadre, une sécurité, pour qu'il puisse accéder aux émotions qui ont été peut-être douloureuses, pénibles, voire même insupportables à un certain moment de sa vie, et pour qu'il puisse se reconnecter en fait à cette souffrance, ou même pas besoin de se reconnecter à cette souffrance, on crée juste de l'apaisement dans le corps et les choses se font naturellement. Quelle est ta vision toi par rapport à ça ?

  • Speaker #1

    Je pense qu'à la base le yoga, et sans parler yoga thérapie, recrée... du lien entre le corps et l'esprit. Je pense que c'est les fondations. Après, on va un petit peu plus loin dans la yoga-thérapie. C'est vraiment... C'est difficile de répondre à cette question. Parce que si j'en reviens un petit peu aux usagers du chemsex, par exemple, chacun a son bagage. Il y a parfois des pratiques qui ont été... accentué par certains événements traumatiques par exemple et le yoga va les aider à revenir un petit peu aux sensations corporelles et à leurs émotions, à les réguler un petit peu puis après une seconde étape peut-être d'aller chercher un petit peu à changer le narratif de trauma qu'ils ont traversé. C'est là où on commence à faire un vrai travail de fond. Donc je sais pas si je réponds à ta question mais en tout cas au départ je pense que le lien entre le corps et l'esprit est clé, ça permet de recréer du lien. et que le travail est, par exemple, très très très très long avec les personnes qui peuvent être dissociées, par exemple.

  • Speaker #0

    Parce que finalement, via le corps, on comprend que les événements du passé appartiennent au passé. Et quand on a été traumatisé, on continue de vivre dans un corps qui est encore dans le passé finalement.

  • Speaker #1

    On continue à vivre et à penser qu'on revit ce traumatisme en boucle. D'où l'intérêt d'essayer de changer le narratif par rapport à ça. peut le faire à travers des pratiques corporelles, mentales, qui aujourd'hui, tu parlais du livre de Bessel van der Kolk, montre que ce qu'il a développé par exemple fonctionne. Et moi, je me souviens quand j'ai commencé la formation de yoga thérapie, quand j'ai fait la leçon sur les traumas, j'avoue que j'étais un petit peu sceptique en fait. Je me disais, mais... Qu'est-ce que tu voulais dire ? Ben, j'étais sceptique sur le fait d'arriver à guérir des traumas via un protocole de yoga-thérapie. Et puis, je me souviens, j'ai assisté, on avait comme ça des week-ends de soutenance, où les élèves en dernière année venaient, viennent présenter leur mémoire. Donc là, on a des sujets très divers et variés. Et puis on a évidemment parfois les traumas. Et j'avais été bluffé par les résultats. Et j'ai eu la chance d'avoir cette collaboration avec le spot. Et là, j'ai vraiment pu voir, en fait, de voir vraiment que ça fonctionnait. Moi, j'ai toujours eu une approche. Mes traumas, par exemple, j'ai fait beaucoup de kinésiologie. Ça a très très bien fonctionné avec moi ça. Je pense qu'il faut aussi trouver sa thérapie et son thérapeute. Donc ça, ça a très bien fonctionné avec moi, en parallèle de ma pratique de yoga par exemple. Et là par exemple, sur les usagers du chemsex, 9 fois sur 10, il y avait des traumas. En général, quand il y a des addictions, il y a des traumas. De toute façon, l'addiction c'est une maladie des émotions. Donc d'où l'intérêt des pratiques corporelles qu'on veut faire parce qu'à travers une pratique corporelle on va calmer. Donc on va déjà par un mouvement doux et contrôlé pouvoir avoir un effet. antalgiques sur les douleurs corporelles et on va pouvoir grâce à ça réduire les marqueurs émotionnels un petit peu prononcés c'est à dire qu'une peur ou une tristesse ou une colère qui est là et qui est entre guillemets exagéré on va pouvoir faire baisser ce marqueur là et D'ailleurs, je n'ai pas répondu à cette question, tu me parlais d'une consultation tout à l'heure. Dans une consultation de yoga thérapie, il y a un dialogue permanent entre l'élève et le yoga thérapeute avec des échelles. C'est-à-dire qu'on va évaluer les sensations corporelles. On va sur une échelle de 0 à 10. Donc, par exemple, on va demander si la personne ressent des choses dans sa nuque, ses épaules, ses pieds, voilà. Et elle va évaluer ses douleurs. Donc, 10, ça sera un maximum, par exemple. Mais on va faire ce même travail sur les émotions. Et puis, on aura aussi un travail, par exemple, sur les conditions positives. Là, on va changer d'échelle. On va dire que c'est de 1 à 7. Et puis, 7, c'est le maximum d'adhésion. Si je te dis, par exemple, là, maintenant, je suis en paix. que tu es en paix Ariane, tu seras à 7 en l'occurrence, au maximum. Voilà. Et en fait, le travail d'une séance, c'est d'arriver à trouver les bons outils liés en tout cas à la pathologie de la personne pour faire baisser ces marqueurs ou les augmenter, en tout cas pour que la personne devienne plus en paix et moins douleur ou soit moins triste. C'est vraiment tout ce travail en fait. Et... ça marche.

  • Speaker #0

    Et il y a une partie pour être pour mieux comprendre demain je veux suivre une yoga thérapie justement est-ce qu'on va parler dans un premier temps est-ce que tu vas me montrer des positions c'est toi qui va choisir justement le protocole le plus adapté, la position la plus adaptée parce que tu connais, parce que t'es formé et que t'as expérimenté déjà je pense un petit peu aux personnes qui seraient un peu réticentes comme on disait tout à l'heure ... Non, le yoga, ce n'est pas pour moi. Je ne suis pas assez souple. Je n'aime pas ça. J'ai déjà essayé. Quel enfer ! Qu'est-ce qu'on pourrait dire à ces personnes pour justement les rassurer aussi ?

  • Speaker #1

    Oui. Bien. Alors, je peux te donner le déroulement. Déjà, en général, on a deux premières séances qui nous aident à faire un petit peu le bilan. C'est vraiment important. Sur la personne, sur ses pathologies, sur ses traitements médicaux. sur ses chocs, ses traumas. Des fois, on n'arrive pas à dérouler tout le fil en deux séances. Des fois, il va falloir établir une relation, un petit peu de confiance, et ça va prendre place au fur et à mesure. Mais déjà, il y a quand même deux séances qui sont dédiées un petit peu au bilan, même si moi, j'essaye dès la première séance de faire en sorte que mon élève reparte avec des outils. Donc, j'essaye d'avoir des mini pratiques au moins sur les deux séances, une petite vingtaine de minutes où la personne parte avec des outils en fait.

  • Speaker #0

    Pour travailler entre les séances.

  • Speaker #1

    Ouais, alors ça c'est... ultra important, c'est-à-dire que ça demande un investissement et c'est capital, il ne se passera rien si l'élève ne pratique pas. Donc, en fonction des pathologies, nous on va construire des séances avec une multitude d'outils. Donc ça peut être, évidemment, tu l'as dit, postural, mais attention, pas que. Donc ça peut être bien évidemment respiratoire, ça peut être méditatif, ça peut être des relaxations, ça peut être des visualisations. Et puis il y a tout ce qui est... parce qu'on est aussi formé à ça avec l'Institut de Yoga Therapy, c'est tout ce qui est hygiène des rythmes, donc alimentation, c'est clé, le sommeil, le sport, voilà, il y a vraiment tout ça. Donc c'est vraiment très global, holistique. Donc on va essayer ensuite, dans un dialogue permanent avec la personne, de construire une séquence et de trouver les outils qui sont appropriés à la pathologie et à l'individu en question. Une des différences par exemple avec un cours collectif, c'est que dans un cours collectif, on va peut-être essayer de challenger les personnes. Dans la yoga thérapie, en fait, on va essayer de s'éloigner de tout ça pour vraiment essayer de trouver les outils les plus confortables possibles. Pour pas que la personne se sente prise au piège. Je donne un exemple, par exemple une posture dans l'enfant. Dans un cours de yoga, certains profs, et j'en faisais partie, ont tendance à dire que c'est une posture de repos et qui doit être confortable. Elle n'est pas confortable pour tout le monde. Il y a des gens qui ne s'en sentent pas du tout confortables dans une posture de l'enfant. Et qu'il faudra peut-être des mois et des mois avant qu'ils s'y sentent confortables. Donc on fera... pas forcément cette posture. Plutôt une posture apaisante de lâcher prise en général tu vois, mais voilà donc on la fera pas si la personne ne le sent pas. Donc on essaie de construire des outils qui sont multiples et variés. En général on fait des audios. pour que la personne puisse pratiquer à la maison et les utiliser. Et puis après, il y a le retour sur cette séquence, il y a la peau finie, il y a l'étoffée, il y a d'autres séquences qu'on met en place pour d'autres... pathologie. Voilà.

  • Speaker #0

    Je crois que c'est ce que tu disais, je crois que c'est un engagement aussi, la voie de la guérison. Aujourd'hui, on attend toujours des solutions miracles, immédiates, ou avec un thérapeute qui va justement nous donner la solution. Or, je crois que ce chemin est long, comme on le disait, ça prend du temps et c'est un engagement dans le sens où, effectivement, ça demande un investissement. Et on en parlait aussi tous les deux quand on s'est rencontrés. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, il y a tellement aussi de thérapeutes, tellement de médecines alternatives qui existent, tellement d'informations aussi qu'on est tous un petit peu en train de jongler avec. Et finalement, on essaye une thérapie, puis on en essaye une autre, puis un nouveau thérapeute, puis une nouvelle pratique. Et finalement, le travail, c'est comme si on tournait autour du problème. Plutôt que de se dire, bon, allez, là, je m'engage, en fait, vis-à-vis de moi, vis-à-vis de ma vie et vis-à-vis aussi de ce thérapeute pour faire ce travail d'éveil et de guérison, entre guillemets.

  • Speaker #1

    Oui, je pense que tu as bien résumé le truc. C'est qu'aujourd'hui, les gens ont tendance à... Et c'est normal, c'est une réaction normale quand on a quelque chose qu'on veut solutionner. on a cette volonté peut-être de guérir, on va aller butiner à droite, à gauche, avec différents thérapeutes, et pas s'investir. Et comme on le disait tout à l'heure, il faut de la patience, il faut du temps, et je pense qu'il faut s'investir dans quelque chose. avec le bon thérapeute, mais encore une fois, c'est variable en fonction des gens. Donc ça c'est clé, et il faut se donner le temps d'essayer d'investir cette thérapie, et d'intégrer, et de processer. Parce qu'aujourd'hui les gens en butinant à droite à gauche font des expériences, mais ne prennent pas du tout le temps de processer et d'intégrer l'expérience. On est dans un environnement où tout va vite, tout va trop vite, et les gens ne prennent plus le temps de processer et d'intégrer. Je pense que c'est ce qui fait aussi une des grandes forces de la yoga thérapie, c'est qu'on invite les gens à processer, à intégrer, à digérer. Par exemple, moi, là, j'ai des accompagnements où finalement, les gens, il n'y a pas besoin de les reconditionner. exemple à l'effort ça peut arriver aussi en yoga thérapie où il ya des gens qui sont en manque d'effort et qu'il faut réinviter à refaire du sport et à repratiquer avec des pratiques par exemple dynamique mais là moi les exemples que j'ai en ce moment dans les accompagnements c'est plus des gens ou que j'invite à ralentir parce qu'en fait ils font trop de sport ou en fait ils font enfin ils n'ont ils ne font pas du tout ne sont pas du tout de capacité à se relâcher à se relaxer Et ils ont perdu cette capacité à venir stimuler leur tonus parasympathique. Donc la branche parasympathique, et on a l'inverse, la branche sympathique, donc c'est vraiment pour se calmer, s'apaiser, processer et digérer en fait. et le yoga, la yoga-thérapie est pas mal pour ça en fonction des pratiques une pratique de vinyasa par exemple va être dynamique elle peut à la fin avec ton shavasana venir stimuler, activer ta branche parasympathique mais j'en reviens à ce que je disais tout à l'heure si elle n'est pas appropriée à ce que tu vis là en ce moment elle peut faire l'inverse elle va venir te titiller pas forcément dans le bon sens.

  • Speaker #0

    Alors, tu sais, j'aimerais bien avoir ton avis là-dessus, parce que moi, je pars du principe qu'effectivement, il faut recréer un sentiment de sécurité dans son corps, une présence de son corps. Et à une époque, j'étais extrêmement angoissée et je faisais des crises d'angoisse à répétition. Et mon copain, à l'époque, me disait, mais va courir, va courir, va faire de la boxe, parce que lui, il était très, très sportif. Et donc, je le faisais. Mais en fait, ce n'est pas croyable, ça me stressait encore plus. C'est-à-dire que, alors oui, j'avais quelques endorphines, je pense, qui étaient libérées. Donc, on se sent toujours bien, enfin mieux peut-être après un effort. Mais en fait, ça a recréé du stress dans mon corps. Et ce que je dis moi souvent aux personnes qui me font confiance, c'est si vous êtes anxieux, on ne va pas dans des activités justement pour se défouler comme du crossfit ou des choses qui sont violentes. Parce qu'au contraire, on a besoin de revenir. dans son corps et se créer un sentiment de sécurité. Et ça, ce n'est pas du tout quelque chose qui est, j'ai l'impression, connu, en tout cas, auprès du grand public. Parce que, non, prends tes baskets, il va courir,

  • Speaker #1

    ça ira mieux. Et encore une fois, on en revient à une stratégie d'évitement. Mais je te rejoins complètement. C'est-à-dire, en fait, il faut arriver aujourd'hui, et c'est là où souvent, ce que je vois dans les accompagnements, les gens ont du mal, c'est que... C'est soit c'est pas assez, soit c'est trop en fait. Il faut arriver à trouver le juste milieu. Donc pour lutter contre la sédentarité, aujourd'hui les études elles sont connues, c'est 3-4 heures de sport par semaine. Donc si tu fais 10-12 heures de sport et que tu t'épuises, et que t'es toujours dans cette stimulation là, ben oui, ça va être l'épuisement en fait. Donc il faut justement apprendre à se relaxer. à méditer ou choses comme ça. Donc il faut pouvoir trouver les bons outils. Et on en revient à ce dialogue entre l'élève et le thérapeute, le connaître un peu mieux et savoir son hygiène des rythmes, est-ce qu'il fait du sport, est-ce qu'il mange bien, etc. Et pouvoir trouver des solutions. adapté donc en effet en l'occurrence c'est le bon exemple pendant cette période là oui courir c'était peut-être pas forcément la solution mais moi j'ai plein d'élèves à qui il y a un moment je leur dis mais en fait fais un peu moins de yoga en fait. Non mais c'est vrai !

  • Speaker #0

    Arrête le yoga !

  • Speaker #1

    Mais parce qu'en fait c'est une pratique de vinyasa ou c'est deux pratiques par jour et en fait il y a un moment je me dis mais peut-être déjà fait du yin ou pose toi, ne fais rien, repose toi, dors enfin voilà ou... Moi je vois avec des gens qui font aussi des trails ou qui courent, enfin c'est un petit peu des fois dans l'excès. Beaucoup, oui. Donc il faut arriver à trouver le juste milieu. Donc le sport n'est pas une solution à tout. Il faut arriver à trouver le bon équilibre.

  • Speaker #0

    Il vit pour ça.

  • Speaker #1

    Ouais, il faut se connaître. Ouais. Mais moi, là j'arrive à un stade où j'ai un bon équilibre. Mais il y a eu des phases où il y avait certainement trop de yoga. Et puis quand il y a trop de yoga et puis en plus on l'enseigne, qu'est-ce qui se passe ? On se blesse. Voilà.

  • Speaker #0

    Après, j'ai l'impression aussi que quand on se lance dans une pratique, est-ce qu'il ne faut pas connaître un petit moment aussi d'excès pour ensuite vraiment retrouver l'équilibre, le juste milieu ?

  • Speaker #1

    Oui, oui, oui, sans doute.

  • Speaker #0

    Ça donne aussi peut-être l'énergie de s'investir.

  • Speaker #1

    Il faut passer par les excès tout le temps.

  • Speaker #0

    J'avais une autre question aussi pour toi, une petite question de curiosité. Par rapport aux réactions du corps, justement, quand tu vas, tu es dans le process de la guérison d'un trauma ou d'émotions en tout cas qui ont été trop fortes et que le corps se décharge, se libère. C'est quelque chose qu'on entend aussi souvent. Quelles peuvent être les réactions du corps, justement ? En séance, ça se traduit par quoi, par exemple ?

  • Speaker #1

    On a un protocole très précis qui, en fait, où au départ, on essaye de mettre, et on utilise par exemple une visualisation, on utilise un lieu de refuge. On va installer un état de sécurité, en fait. Donc ça peut passer par un lieu de refuge, ça peut passer par autre chose. Des fois, les visualisations, c'est pas toujours très accessible en fonction des personnes. Donc on va toujours revenir à cet état si on voit que la personne commence... Voilà. Et puis, moi, je ne fais pas de protocole trauma sans connaître la personne. C'est-à-dire qu'on a déjà eu un travail en amont sur cette capacité, justement, à pouvoir se poser, se calmer et voir comment, justement, la personne réagit. aux outils, par exemple, au lieu de refuge ou autre. Donc, on essaye quand même de créer un cadre qui est vraiment sécurisant et pour que ça se passe avec le moins d'encombre possible.

  • Speaker #0

    Et le corps se libère comment ? Comment tu vois que le corps a compris à intégrer ?

  • Speaker #1

    Alors, nous, dans nos protocoles, on essaye à la fin de faire des tests de cohérence. On demande. à la personne plusieurs fois en fait On refait les échelles. Ok. En fait, on demande comment elle se sent par rapport justement à cette... Sans s'éprouver. ...tout trauma ou cette idée la pire, en fait, qu'elle a vécue. Et puis, et vraiment une cohérence corporelle aussi finale. Et on fait confiance, en fait, au ressenti de la personne. Et j'ai eu le cas, parfois, où finalement, c'était des non. C'est-à-dire ? Ben, que la personne, finalement, sentait que non, c'était toujours là. Ok. Et donc, on a retravaillé dessus. Voilà. Des fois, ça peut se faire en plusieurs séances. Mais encore une fois, là, c'est très yoga-thérapie. Donc, les protocoles trauma sont vraiment différents en fonction des thérapies. Donc, voilà. Nous, on fait confiance à la personne. Et puis, on invite aussi, je pense, encore à prendre le temps de processer et d'intégrer, quoi. Et d'être patient.

  • Speaker #0

    Le plus important.

  • Speaker #1

    Et c'est là, souvent, où les personnes ont le plus... plus de mal.

  • Speaker #0

    Donc on est d'accord que le corps a une mémoire.

  • Speaker #1

    Ouais, faut-il encore le prouver maintenant ? C'est rigolo parce que tu fais du yoga, rien n'aime plus peu. Donc peut-être que tu as déjà entendu ça dans des classes où on dit que les émotions sont stockées ou les émotions qui n'ont pas été dirigées sont stockées dans les hanches, etc. En fait, ça c'est quand même génial parce qu'il n'y a rien qui nous prouve mais on lui dit mais quand on fait une classe excuse moi je vais de lui hier une pratique qui de yin ou autre qui est vraiment focalisé sur les hanches ou autre mais c'est difficile en fait et on sent que l'on peut là on peut vraiment déposer des choses qui sont fortes et je pense que c'est un public de yogi qui écoutent ce podcast ça va résonner en eux Parce que clairement, aujourd'hui, quand on travaille sur les hanches, c'est là où c'est le plus difficile pour la majorité des gens. Et c'est là où il y a le plus de larmes en général. Il n'y a pas que de larmes. Mais il n'y a rien qui nous le prouve en fait aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Oui, et en plus, c'est quelque chose qui, encore une fois, moi, continue de m'impressionner et de m'étonner. Mais ce n'est pas du tout quelque chose. Moi, j'ai l'impression, en tout cas avec mon propre vécu, mais jamais on ne m'a expliqué ça. Jamais on m'en a parlé. Et c'est quand je l'ai découvert, je me suis dit, mais qu'est-ce qui se passe ? qu'est-ce qui se passe ? Et c'est là où j'ai pu comme je le disais aussi tout à l'heure, reprendre une connexion avec mon corps et à me dire d'accord donc en fait je ressens, je peux ressentir et donc pourquoi c'est à cet endroit de mon corps ? Et donc ça m'a emmenée forcément dans une autre vision, avec un autre angle de vue sur bon ok, il y a quelque chose c'est assez puissant Ouais,

  • Speaker #1

    clairement. Non mais à partir du moment où on commence à pratiquer on commence à sentir ces choses-là On parlait tout à l'heure de kinésiologie aussi et on a aussi Moi je me rappelle de séances de kinésiologie où on se dit mais quand même le corps il est fantastique, comment ton kinésio ou ta kinésio peut savoir autant de choses, enfin comprendre autant de choses, comment mon corps peut lui dire autant de choses quoi, c'est quand même assez fascinant. Et puis en plus des séances qui m'ont mis dans des situations, on parlait de réactions, où je me souviens de séances, moi j'ai pleuré pendant 20 minutes ou 30 minutes, mais ce n'était pas des pleurs, ce n'était pas une petite larme qui coulait. Je ne pouvais même plus marcher, c'est pratiquement après la fin de la séance, tellement j'étais secoué. J'ai eu la chance d'avoir affaire à des bons professionnels qui m'ont ramené, etc. Et voilà. Mais c'était puissant. C'était puissant. Donc, le corps n'a pas encore tout livré ses secrets.

  • Speaker #0

    Oui, parce que je me suis dit, pareil, une fois, c'était avec du breastwork. Et qui était doux et vraiment, la séance était bien cadrée. Parce que ça, encore une fois, c'est aussi très important à rappeler. Et je me suis dit, mais comment je peux garder ça en moi, en fait ? C'est pas possible.

  • Speaker #1

    Moi, j'anime des ateliers yin et breathwork avec un ami à moi, Bastien, qui est énergéticien et qui fait donc du breathwork. Et c'est puissant aussi, le breathwork. Et en fait, c'est là où on se dit non, mais c'est quand même magique. On a tous les outils qui sont finalement gratuits. On utilise son souffle et on peut aller chercher des choses qui sont enfouies. Et c'est passionnant. Ouais, le breastwork, c'est un très bon outil aussi. Ouais,

  • Speaker #0

    c'est très, très puissant. Pour conclure ce podcast, j'aimerais savoir justement ce que tu dirais à Serge, il y a peut-être 20 ans, le Serge qui ne trouve pas sa place, qui est anxieux, qui est peut-être timide.

  • Speaker #1

    Je lui dirais que c'est du yoga. Je lui dirais Ausha. Ça va bien se passer. Ouais.

  • Speaker #0

    Ça va secouer.

  • Speaker #1

    Ouais, mais normal, quoi. Normal ? Ouais, ouais. Non, non, bah oui, clairement, je lui dirais faire du yoga au plus vite. Au plus vite. Au plus vite, ouais.

  • Speaker #0

    Trop beau. Est-ce que tu as un livre de chevet à nous partager ?

  • Speaker #1

    Eh ben, oui, j'ai un livre que j'aime bien, qui a trait au yoga, qui m'a... Quand j'ai fait ma première formation, on devait lire certains bouquins. Et... J'en ai parlé d'ailleurs à un moment, je crois. Les Yuga Sutras de Patanjali, en fait, c'est vraiment un de mes livres de chevet. J'y reviens, j'ai une traduction d'un monsieur qui s'appelle Bernard Bouranchot, qui s'appelle Miroir de Soi, sur ses sutras, et qui est vachement intéressante. Elle est vachement sur le mode interrogatif, et j'y retourne souvent. Il y a aussi un bouquin qui m'a vachement aidé, que j'aime bien, que j'ai conseillé à tous mes amis gays, qui s'appelle The Velvet Rage. C'est un psy qui s'appelle Alan Dunn qui a écrit ça. Et en fait, ça m'a permis de... mettre des mots sur mes comportements en fait des mots psy en fait sur mes comportements et on parlait tout à l'heure du trauma de grandir gay dans un monde hétéro et en fait c'est ce bouquin c'est ça et

  • Speaker #0

    ça m'a beaucoup aidé dans dans ma sexualité et dans mon chemin ouais c'est déjà pas mal est-ce que tu as une citation qui t'inspire Merci. Une phrase.

  • Speaker #1

    Oui. Il y a un moment, je ne sais plus si je l'ai encore sur mon site, j'avais tombé sept fois sur relever huit. Oui. J'aime bien ce petit haïku, en fait. C'est sur la résilience. Voilà. Et je trouve que c'est intéressant. En plus, c'est une belle image avec le yoga. Tu vois, je me vois bien, voilà, tomber. Il faut apprendre à tomber dans les postures d'équilibre. On les refait. On recommence. Et puis, c'est un éternel recommencement, quoi. La vie. Ça fait partie de ces petits éternels. échecs de notre parcours.

  • Speaker #0

    Et un mentor ? Est-ce que tu as encore des personnes qui te guident, qui t'inspirent, qui te...

  • Speaker #1

    qui t'élèvent ? Clairement mes élèves. Déjà, on en a déjà parlé. Voilà, mes mentors, c'est mes élèves, déjà. Si je pouvais en citer un... J'aime bien le travail de Max Strom. Est-ce que tu connais ce monsieur ? Je le connais parce qu'en fait, il est basé aux Pays-Bas. C'est un Américain, mais qui fait beaucoup de choses sur la respiration. Voilà, il a une personnalité assez charismatique et il a une capacité à apaiser qui est assez fantastique. Génial. Ouais. Max Strom, S-T-R-O-M. Ok. Strom.

  • Speaker #0

    Donc il y a des vidéos, des...

  • Speaker #1

    Ouais, tu peux le trouver sur Youtube, je crois.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu as un dernier message à adresser pour conclure ce podcast ?

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que je pourrais dire ? Je pourrais déjà dire 1. Si vous avez essayé le yoga et que vous avez... et penser que ce n'était pas pour vous, peut-être qu'il faut essayer une autre pratique, un autre prof, quelque chose d'autre, et que ça ne veut pas dire que la yoga-thérapie, ce n'est pas pour vous. Mais qu'en même temps, il n'y a pas que le yoga. Il faut aussi arriver à... à trouver sa pratique corporelle qui fasse sens, qui résonne. Ce que je trouve aussi intéressant, c'est que maintenant, quand même, je trouve qu'il y a de plus en plus de psychiatres, de psychologues dans la nouvelle génération qui s'intéressent aux pratiques corporelles. Moi, j'ai de plus en plus de demandes en fait de gens qui prennent en compte que Il faut travailler le mental, le psy, mais aussi le corporel. Tu vois, là, donc, moi, j'ai été approché, par exemple, par une psychologue, là, à Marseille, où on va essayer de créer des petits ateliers de psychoéducation au trauma. Tu vois, donc, parler un petit peu théorie, mais aussi donner des outils, en fait, et d'arriver à faire passer ce message que tes comportements, la personne que tu es, parfois, elle a pu être celle-ci. Parce que tu as vécu des choses qui sont difficiles, mais que ce n'est pas toi, en fait, et que ce n'est pas une fatalité, que tu peux y remédier. Non, c'est vraiment chouette. Je pense qu'il y a un vrai... Je le sens, en fait. Il y a un vrai mouvement. Tu vois, par exemple, ton podcast en est la preuve aussi. Il y a un vrai mouvement de fond où les gens qui viennent de cursus autres que corporel commencent à réaliser l'importance que ça a. Et moi, je le vois dans mes accompagnements. C'est important d'avoir les deux approches, le corps et le mental.

  • Speaker #0

    Et où on peut te retrouver justement pour une...

  • Speaker #1

    Je suis basé à Marseille, mais des fois je voyage un petit peu. Des fois, je suis un peu à Paris ou ailleurs. Mais non, je suis basé à Marseille principalement. Sur la yoga thérapie, j'ai lancé très récemment, puisque j'ai fini ma formation l'année dernière. J'ai passé la soutenance de mon mémoire justement sur les usagers du chemsex en novembre. Donc j'ai... Je suis en cabinet maintenant les mercredis matins et les vendredis après-midi, rue de Village, dans le 6e arrondissement. Donc là, il y a toutes les infos sur mon site sergeyogaclub.com. En cours collectif, on peut me retrouver au Hot Yoga à Marseille, à côté de la préfecture, où je donne des cours de Hot Vinyasa et de Yin Yoga. ça c'est les jeudis soirs donc ceux qui veulent transpirer sont les bienvenus et puis et puis balas et bientôt aussi le début de la saison je fais à partir de mars des des cours à malmousque face à la mer. Donc ça c'est les mardis matin à 7h30 et les jeudis matin à 9h.

  • Speaker #0

    Les Marseillais sont chanceux.

  • Speaker #1

    Ouais, j'avoue que le cadre est quand même absolument magique. C'est quand même cool de pouvoir pratiquer en plein air. Incroyable. Merci. Si la météo le permet.

  • Speaker #0

    Merci Serge, à bientôt.

  • Speaker #1

    Merci, merci à toi, merci de m'avoir reçu.

Description

Dans cet épisode j'invite Serge, yoga thérapeute qui partage avec tendresse, humilité et une pointe d'humour son parcours et son expérience face à l'anxiété. Mon invité revient sur sa reconversion professionnelle : de banquier à professeur de yoga. En deuxième partie d'épisode, Serge nous présente la yoga-thérapie et nous explique en quoi elle est bien différente d'un cours de yoga. Nous parlons aussi d'addictions, de la difficulté d'affirmer son homosexualité dans une société hétéronormée qui est souvent vécu comme un traumatisme dans l'enfance.

Vous comprendrez que la place du corps dans la thérapie est essentielle. Très bonne écoute à tous.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous, je m'appelle Ariane, je suis hôte de ce podcast Hypnose et Conversations Thérapeutiques. Dans cette série d'épisodes, j'invite d'autres thérapeutes pour explorer le lien corps-esprit dans la guérison de l'anxiété. Découvrez mon travail et mon approche sur Instagram ariane.carleton et vous savez, la création de ces épisodes me demande beaucoup de temps. Mais je les propose avec conviction et avec passion car je sais à quel point certains parcours, certaines histoires, certaines approches... peuvent aider, révéler, transformer. Une seule façon pour vous de soutenir la création de ce podcast, c'est de vous abonner ou de laisser un avis sur la plateforme d'écoute de votre choix. Je vous remercie infiniment. Bonjour Serge, je suis ravie de te recevoir sur mon podcast. Tu es professeur de yoga à Marseille, tu proposes aussi bien des classes collectives que privées, dans des studios ou en extérieur face à la mer, donc c'est la saison. Aujourd'hui j'aimerais... parler avec toi de la yoga thérapie, de ce que tu proposes, pour qu'on puisse mieux comprendre cette approche ensemble. Et avant ça, je tenais à rappeler les propos de Bessel van der Kolk, je ne sais pas si je prononce bien son nom, qui est psychiatre, spécialiste du stress post-traumatique et auteur du livre incroyable Le corps n'oublie rien, qui précise justement que le traumatisme ne touche pas seulement l'esprit, mais affecte également profondément le corps. Or dans notre culture occidentale où on est bien plus dans notre tête que dans notre corps, c'est quelque chose qui peut être assez difficile à comprendre, assez difficile à envisager et à imaginer. Et en plus les approches traditionnelles de thérapie qui existent aujourd'hui ont tendance à ignorer complètement la dimension corporelle et énergétique des souffrances émotionnelles et de certains symptômes parce qu'elles se concentrent uniquement sur le mental, le cognitif ou les comportements. Et donc Bessel van der Kolk évoque comme voie de guérison du traumatisme la pratique du yoga, parce que le yoga permet entre autres de réguler son système nerveux et surtout d'inviter un sentiment de sécurité en soi, de conscience de soi et une présence dans son corps. Et ça, ça peut être très révélateur. Avant que tu nous expliques plus en profondeur ce qu'est la yoga thérapie, en quoi elle est bien différente d'un cours de yoga, Je vais te poser une question, enfin des questions que j'adresse à presque tous mes invités. Qui était Serge lorsqu'il était enfant, adolescent, jeune adulte ? Dans quel environnement tu as grandi et évolué pour qu'on puisse mieux comprendre ton parcours aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Bonjour Ariane, merci de me recevoir sur ton podcast. C'est très chouette que tu commences cette introduction avec Bessel van der Kolk. Ce bouquin, c'est un de mes livres de chevet. Ouais. Depuis pas très très longtemps, mais je crois que je l'ai découvert il y a, je ne sais pas, 3, 4, 5 ans. Voilà, et ça a été une véritable révélation. Je l'aime beaucoup ce bouquin. Et quand tu as tes questions, ce sont toutes les questions où j'ai le plus de mal à répondre. Quand il était enfant, Serge, il était assez réservé et timide. humide, il était assez mal dans sa peau et quand il était ado aussi. Je pense que j'ai quand même vraiment effacé pas mal de souvenirs d'enfance, tout simplement parce que je me sentais différent et pas à ma place en fait et que c'est venu. plus tard le fait de se sentir à sa place. Donc au début, l'âge adulte, ça allait déjà un petit peu mieux et puis après, c'est allé crescendo pour m'épanouir pleinement. Je pense assez tard quand même, puisque c'était plutôt vers l'âge de 25-30 ans.

  • Speaker #0

    Et quand tu dis que tu ne trouvais pas ta place, ça s'exprimait comment dans ton quotidien ?

  • Speaker #1

    Je ne sais pas, c'était la sensation de se sentir vraiment différent. J'étais quand même un garçon assez solitaire. Et puis je pense que c'était clairement lié au fait de ne pas me retrouver comme les autres, lié à ma sexualité en fait, tout simplement. Donc il a fallu un peu de recherche sur ce plan-là, et à l'après du temps.

  • Speaker #0

    voilà elle a commencé comment cette recherche justement ?

  • Speaker #1

    je pense qu'elle a vraiment commencé déjà quand j'avais peut-être 17-18 ans et puis après je suis plutôt issu d'un milieu modeste mais d'une famille aimante j'ai deux soeurs et j'ai quand même pris la décision de quitter un petit peu le cocon le nid familial pour partir à Pays de l'Oise à Paris quand j'avais 20-24 ans. Et je pense que l'arrivée à Paris m'a permis de me connaître un petit peu plus. Et puis après, ça a été progressif, on va dire. Mais Paris m'a beaucoup aidé et les rencontres que j'y ai faites.

  • Speaker #0

    La vie.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Tu sais, sur le podcast, je parle beaucoup d'anxiété. Ce serait intéressant pour moi de connaître ta vision de l'anxiété.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Et si ça te parle justement, toi.

  • Speaker #1

    Ah ben, ça me parle carrément. Ouais. Ben, ma vision de l'anxiété, elle parle de mon expérience, parce que j'ai été quand même très, très sujet à l'anxiété. J'aime bien cette expression, je vais le dire en anglais mais après je vais le traduire, c'est « on your anxiety » , c'est « assume ton anxiété » . Je pense qu'il faut se faire un petit peu copain avec son anxiété, c'est pas toujours facile. Je pense que l'expérience que j'en ai, moi, elle s'est traduite par « mais tellement de symptômes, je pense que je suis passé par tous les symptômes » . C'est-à-dire qu'à cause de l'anxiété, j'ai fait par exemple de l'urticaire. J'ai eu des problèmes respiratoires, j'ai fait des crises d'angoisse. Et chaque fois, c'était des nouveaux symptômes. Mais il a fallu aussi du temps pour comprendre que ça venait de mon anxiété.

  • Speaker #0

    Mais quelle réponse tu avais toi à ce moment-là ? Par exemple, à l'époque, tu fais des crises d'angoisse, tu as le dur ticard. Quelle réponse tu trouves justement pour remédier à tes symptômes ?

  • Speaker #1

    Alors très sincèrement quand j'étais ado, j'avais pas de réponse du tout. Je faisais avec. Et puis les réponses je les ai trouvées plus tard en fait, quand j'ai commencé à pratiquer par exemple le yoga. Puisque c'était quand même... là ça a été la révélation pour moi. moi. Ça a été l'outil que j'ai utilisé pour réguler mes anxiétés et mes angoisses. Quand j'allais... Moi, j'ai commencé par du yoga Bikram. En fait, j'avais besoin un petit peu de me dépasser. J'avais Mais j'étais attiré par cette pratique où j'avais envie de transpirer. J'avais un peu sous-estimé le challenge physique et mental au début. Le premier cours, j'ai détesté. J'ai trouvé ça horrible. J'ai failli mourir sur mon tapis. En tout cas, j'ai eu la sensation. Et puis finalement, j'y suis retourné et puis j'ai été accro. En fait, c'était les seuls moments où j'avais pas envie de me taper la tête contre les murs, en fait, ces moments de yoga, quoi.

  • Speaker #0

    Et là, t'as quel âge à cette époque ?

  • Speaker #1

    Alors, si j'ai bonne mémoire, je crois que j'ai attaqué où j'avais entre 25 et 29 ans. 27 ans, je ne connais pas la date exacte, mais à cette époque-là, je travaillais dans la banque, ça je m'en souviens très très bien, et que c'était en fait un boulot assez stressant et que j'ai eu besoin, tu vois, de... pouvoir relâcher entre guillemets la pression voilà et c'était ta seule manière,

  • Speaker #0

    si on revient à cette époque c'était ta seule manière de relâcher la pression, le yoga ou est-ce que tu avais d'autres manières de la relâcher qui s'aiment ?

  • Speaker #1

    j'avais d'autres manières, oui exactement j'allais en venir à ça clairement la fête faisait partie du décor avec tout ce qui va avec donc l'alcool et les drogues récréatives on va dire ça s'affiche fait partie longtemps de ma vie et c'était un moyen de s'échapper on se rend compte plus tard que c'est des stratégies d'évitement ou de compensation voilà je regrette pas ces périodes là mais mais parce que j'ai je pense que j'ai eu j'ai en fait j'avais depuis depuis enfant ça j'avais ça c'est que mon corps je pense entre guillemets m'a toujours parlé Et que j'avais des fois où... Et le corps m'a toujours fasciné. Je pense que quand j'étais petit, en fait, je voulais devenir danseur. Je ne suis pas devenu danseur, mais je pense qu'aujourd'hui, grâce au yoga, je retrouve ça, en fait. Et le corps m'a toujours fasciné et j'écoutais mon corps. Et dans des périodes d'excès, que ce soit aussi bien dans le travail ou dans la fête, mon corps m'a toujours, à un moment, me disait stop, en fait. Attention, là, tu vas trop loin.

  • Speaker #0

    Et d'ailleurs...

  • Speaker #1

    Et j'arrivais à l'écouter. Parce que c'est mon corps qui parlait. Et des fois, je ne l'ai pas écouté et je suis allé dans des situations un petit peu extrêmes. Et mon corps a un petit peu flanché. Mais globalement, j'ai appris à l'écouter finalement assez jeune. Et je pense que ça m'a sauvé.

  • Speaker #0

    Et tu penses que le yoga, ça a été comme un déclic ? Mais tu continuais quand même de faire la fête ? Ou tu t'es complètement tout arrêté du jour au lendemain ?

  • Speaker #1

    Ça a été très progressif. Le yoga a été clairement un déclic sur le plan physique. et mentale, mais j'ai fait un petit peu les deux, sauf que j'ai vite constaté que dès que j'ai commencé à faire du yoga, déjà, un, j'ai pu calmer un petit peu mes angoisses, mon stress, lié au travail ou autre, d'ailleurs. Et puis, finalement, je me suis retrouvé à faire moi la fête.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu bois encore de l'alcool aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Ouais, ça m'arrive. Ouais, ouais.

  • Speaker #0

    Parce que j'ai l'impression aussi que... Moi, il y a une époque où j'ai découvert le yoga aussi. Pareil, ça s'est fait très progressivement et j'étais très fêtarde. Mais j'avais plus... C'est comme si mon corps n'arrivait même plus à avoir autant d'excès,

  • Speaker #1

    en fait. Exactement.

  • Speaker #0

    Le stress faisait en fait aussi de manière assez naturelle.

  • Speaker #1

    Ouais. Mais je pense qu'à travers le yoga, on apprend à respecter son corps. Ouais. Et ça, il y a cette notion, on connaît par exemple quand on lit les Yoga Sutras de Patanjali, on a une ça, la non-violence qu'on doit appliquer à son petit monde qui nous entoure, mais aussi à soi-même. Et ça m'a vraiment appris ça en fait, où il y a un moment où je me suis dit, ouais, on est en train de te maltraiter quoi. Donc oui, je bois encore de l'alcool, mais j'ai une relation beaucoup plus apaisée, déjà c'est très très occasionnel. ça peut arriver quelques excès, mais voilà. Les excès ne sont pas du tout en plus les mêmes qu'avant, puisque maintenant, quand je bois trois verres... Je m'en fixe. Voilà. Mais, ouais, ouais, donc ça change. Ouais, ouais. Mais je me souviens, ça, j'ai vraiment le souvenir de ça, de cette pratique, justement, de Bikram, qui m'a beaucoup aidé, puisque j'ai été après très assidu. Bon, on pense que je pratiquais quand même 3-4 fois par semaine, voire plus, et finalement j'ai réussi à m'extirper un petit peu plus, petit à petit, de la fête et de l'alcool. Bon, ça a duré des années, hein, mais... je l'ai senti. Vraiment, j'ai senti la différence.

  • Speaker #0

    Ça a duré combien de temps ? Parce que justement aujourd'hui, on a l'impression que le changement, le déclic, justement, c'est des choses qui se font quasiment instantanément et on oublie que ça prend énormément de temps. Donc toi, entre cette période de fête, d'excès et cette vie de plus en plus alignée...

  • Speaker #1

    Je pense que ça a pris 10 ans. 10 ans,

  • Speaker #0

    ouais.

  • Speaker #1

    Je crois...

  • Speaker #0

    On va avoir le temps, pas la fin.

  • Speaker #1

    Ouais, ouais, ouais. Je ne crois pas du tout en l'immédiateté. Et ça, il faut se donner le temps de guérir un petit peu. ses angoisses, ses blessures, son anxiété, apprendre à la connaître un petit peu plus. Mais je trouve que c'est vachement intéressant justement d'assumer son anxiété. En plus, ce qui est intéressant avec l'anxiété, quand on travaille un petit peu le sujet, et je le travaille encore, et d'ailleurs, mes cours de yoga thérapie, ma formation de yoga thérapie, m'a permis d'aller un petit peu plus précisément voir ce qui se cachait derrière, par exemple, parce que finalement, l'émotion primaire sous-jacente est la peur. Et donc, c'est intéressant d'aller travailler un petit peu sur ces peurs, de comprendre ce qui nous fait peur, qu'est-ce qui nous fait peur. Et puis, peut-être aussi transformer ces peurs, alors ça fait très développement personnel que je vais te dire, mais en opportunité. Je le fais souvent. souvent ça quand on travaille sur les émotions dans des classes par exemple de Yin que j'enseigne où j'essaye d'inviter les gens à essayer de voir leur peur comme des opportunités. Et je pense que l'exemple le plus flagrant pour moi, c'est le yoga. C'est-à-dire que quand j'ai commencé le yoga, j'étais élève, mais je savais qu'il y avait un truc qui m'attirait. avec cette pratique, il y avait une envie là, cachée au fond de moi, que je sentais de l'enseigner, mais c'était impossible pour moi d'imaginer d'être à la place de mon professeur. Donc ça a pris beaucoup de temps. Mais un jour, j'ai franchi le pas. Et cette peur, finalement, aujourd'hui, j'en ai fait mon métier. Et excuse-moi le terme, mais je kiffe, quoi. C'est pour moi le plus beau métier du monde.

  • Speaker #0

    Alors, je me mets à ta place. Enfin, je ne peux pas le faire, mais je t'imagine banquier.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Et est-ce que justement, quand tu commences à être très assidue au cours de yoga, à admirer aussi, d'une certaine façon, ton enseignant, te dire, j'ai peut-être moi aussi... envie, donc laisser de la place à cette envie, mais est-ce que c'est pas complètement, justement, décorrélé de ton environnement professionnel à ce moment-là ?

  • Speaker #1

    Ah, complètement.

  • Speaker #0

    Et comment tu vis, justement, au quotidien euh... cette... comment on pourrait dire ça ? Ce paradoxe, finalement.

  • Speaker #1

    Ouais. En fait, à l'époque où j'étais dans la banque, parce que j'ai travaillé quand même une douzaine d'années dans la banque, et peut-être la moitié en faisant du yoga, le yoga a juste été un outil, en fait, pour... ... Peut-être m'aider à aller au sein de la chaise tous les jours. Et à réduire un peu mon stress et mon anxiété, même beaucoup. Donc ça m'a vraiment aidé. Mais si tu veux c'était c'était caché un petit peu c'est en fait j'ai su très vite que la banque n'était pas pour moi et qu'il allait falloir un jour la quitter en fait. Le problème c'est quand on a des métiers comme ça c'est souvent confortable financièrement, ça l'était. J'ai eu la chance d'être assez performant et d'évoluer, donc d'avoir des challenges qui étaient constants et qui étaient parfois excitants. Et puis j'avais beaucoup de vacances, ça c'était chouette. Donc voilà, il a fallu un moment faire le deuil de cette vie-là. Et c'est qu'une fois que j'ai décidé de quitter la banque, j'ai pu... projeté sur, et encore ça a pris du temps, sur une éventuelle formation de yoga et de venir enseignant. Mais j'ai quitté la banque en 2009 et j'ai fait mon premier training de yoga. ma première formation en 2014. Donc tu vois, il y a quand même un laps de 5 ans.

  • Speaker #0

    L'enseignement dont tu pars te former où et avec quelles envies et quels désirs ?

  • Speaker #1

    Alors, en 2014, j'ai fait un training de yoga chaud qui à l'époque s'appelait Moksha Yoga, qui s'appelle maintenant Modo. Il y a un studio de Modo à Paris. En fait, comme j'avais fait beaucoup de Bikram, la chaleur, moi j'aime la chaleur. mais alors j'accrochais pas du tout avec l'enseignement Bikram, avec le personnage voilà je trouve que la pratique était intéressante mais tout le reste me faisait un petit peu peur et j'ai eu la chance de pas mal voyager et quand j'étais au Canada, à Montréal, j'ai une amie qui m'a emmené dans un cours de yoga show Moksha donc à l'époque Et en fait, je suis sorti de ce cours-là et j'ai fait mais waouh, mais ça y est, j'ai trouvé quoi. Trop bien. Et donc ça a pris quelques années, mais tu vois, l'idée avait vraiment germé. Et puis c'est qu'après, j'ai vécu un petit peu au pays. pays-bas, enfin un petit peu, beaucoup, et au départ j'y suis allé pour des raisons amoureuses, et puis donc plutôt des jobs alimentaires, et puis à un moment j'ai dit non mais ça suffit le job alimentaire là, et il faut que je trouve un sens quoi. Et là... naturellement le yoga est venu j'ai fait aller il faut que je me lance il faut que je fasse cette formation je n'ai pas regretté je n'ai pas regretté donc encore une fois c'est venu petit à petit c'est vraiment venu petit à petit Mais il y a eu ce déclic vraiment à Montréal avec ce cours. Et d'ailleurs, c'est rigolo parce que le professeur qui m'a donné ce cours était à ma formation et a visité la formation que j'ai faite à Los Angeles en 2014. Il est français.

  • Speaker #0

    et c'était drôle ça a fait le lien et qu'est-ce qui a changé entre justement pratiquer le yoga en tant qu'élève je suppose qu'on reste élève un peu toute sa vie mais qu'est-ce que tu as découvert justement dans l'enseignement qu'est-ce qui t'a plu au-delà de garder cette pratique justement pour toi donc j'imagine la partager mais est-ce que c'est derrière parce que ça t'a apporté justement ... tellement de choses que tu as envie de partager ? Ou c'est l'idée d'être pédagogue, justement ?

  • Speaker #1

    Oui. Il y a déjà un aspect fondamental. Déjà, ça m'a aidé à parfaire mes interventions en public. Parler, tu vois...

  • Speaker #0

    Tu pouvais te faire ça avant ou pas ?

  • Speaker #1

    Oui, parce que je l'ai fait un petit peu quand je bossais dans la banque, tu vois. Oui. Parce que j'avais animé des réunions, voilà. Donc, je l'avais fait. J'ai eu la chance de faire plein de trucs. Donc, j'avais aussi été un petit peu prof d'économie quand j'étais dans la banque pour un public... de banquier mais mais ça m'a aidé à le parfaire en tout cas essayer de faire passer des messages un petit peu plus en douceur mais en étant quand même directif et puis ce qui peut être qui m'a la différence aussi ça m'a aidé à démystifier un petit peu le yoga et à le rendre plus drôle et plus fun. Parce que quand je pratiquais, en fait, mais c'est peut-être lié au Bikram, c'est que c'était pas très fun, en fait. Ça me faisait beaucoup de bien, mais c'était pas très fun. Et qu'en fait, j'ai eu la chance de croiser la route de gens qui m'ont aidé. à me former. Je me souviens de Niki en l'occurrence, c'est une amie qui avait un studio en Suède et qui invitait comme ça des jeunes profs à venir se former un petit peu. Donc on avait des séances comme ça de feedback. Elle me dit mais... mais Serge, est-ce que tu t'amuses quand t'enseignes ? Quand on enseigne au début, on ne s'amuse pas du tout parce qu'on est tellement stressé, en fait, que... Et en fait, mais ça a été un déclic. Et je me suis dit, mais il faut que je m'amuse, en fait. Et je pense que mes élèves le sentent maintenant, parce que globalement, je fais quand même pas mal de blagues. Parfois, elles sont nulles, mais j'ai une approche, ouais, plutôt ludique du yoga, quoi. Je pense que c'est ce que les élèves aiment chez moi d'ailleurs. J'essaie vraiment, et j'invite mes élèves à le faire, de garder cet âme d'enfant et cet esprit de curiosité dans ma pratique. Ce n'est pas toujours évident. Donc ça, c'est un chouette challenge à s'appliquer à soi-même, cette curiosité, cet âme d'enfant à s'appliquer.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il y a des retours qui te touchent ? Est-ce qu'il y a des choses, quand tu enseignes justement, qui t'étonnent encore ?

  • Speaker #1

    Oui, tout le temps. Je fais moins de cours collectifs maintenant, mais j'en fais quand même quelques-uns par semaine. Et ouais, les retours des élèves, les voir changer quand ils ont une pratique régulière, leur feedback après un cours, ou sentir... que pendant une pratique de Yin, il y a quelques larmes qui coulent ou des choses comme ça, ça n'a pas de prix. Mais vraiment, je l'ai encore vécu ce week-end, j'ai animé un stage avec un petit groupe dans le Verdon. Et on a fait pas mal de pratiques. Et ouais, il y a eu une ou deux filles qui ont déposé quelques larmes pendant les pratiques de Yin. Et c'était... C'est beau. Voilà. Ça, ça n'a pas de prix.

  • Speaker #0

    Et alors aujourd'hui, justement, tu as pris une nouvelle direction. Qui s'ajoute en tout cas à ta pratique d'enseignement, puisque tu es yoga thérapeute. Et déjà, comment la yoga thérapie s'inscrit sur ce chemin, sur ton chemin ? Et en quoi c'est différent d'une classe de yoga ?

  • Speaker #1

    Ouais, très bonne question. Ça claque, être yoga thérapeute, tu ne trouves pas ? Ouais, il faut faire attention à ce terme, parce que thérapeute, c'est vrai que c'est aussi... Mais non, on dit yoga thérapeute. Et en fait, je crois que j'avais toujours eu cette idée, dès que j'ai commencé à enseigner... J'ai vu que la yoga-thérapie existait. Là, j'étais à l'étranger. Il y avait une formation qui m'avait interpellé à intéresser aux Pays-Bas, Amsterdam. Je m'étais déjà un petit peu renseigné. Et puis, la vie a fait que là, maintenant, je suis à Marseille. Donc, il m'a fallu le temps d'appréhender, d'apprivoiser le yoga en tant qu'enseignant. Et puis, encore une fois, l'idée était là, je ne sais pas pourquoi. Il y avait cette volonté de soigner à travers le yoga, parce que le yoga m'a soigné. Et ça résonnait vachement. Et puis aussi, en tant qu'enseignant, de constater qu'en fait le yoga, même si pour moi, il a été assez magique, il n'est pas toujours approprié en fait. Il n'est pas toujours inclusif, il n'est pas toujours adapté à nos élèves. Il y a des gens qui viennent faire un cours de vinyasa et des fois on peut penser que finalement le cours de vinyasa n'est pas pour eux. une autre pratique en fait. Je te donne un exemple. Donc c'était aussi pouvoir m'adresser, pouvoir adapter un petit peu plus mes pratiques.

  • Speaker #0

    On n'a pas besoin pour poursuivre une yoga thérapie, on n'a pas besoin forcément d'être bon en yoga ou d'avoir déjà fait du yoga.

  • Speaker #1

    Au contraire ça s'adresse à tout le monde. Aux débutants, aux gens qui en font, aux gens qui sont un peu plus avancés, on est sur des outils très simples. Donc moi j'ai été formé par l'IDIT, l'Institut de Yoga Thérapie du docteur Lionel Coudron, que je salue. Et la formation dure deux ans. Et en fait, le docteur Lionel Coudron dit que ce qui est le mieux, c'est les outils qui sont les plus simples. Et ça... On le constate tous les jours quand on commence à faire des accompagnements de yoga thérapie.

  • Speaker #0

    Et quels sont les outils les plus simples ? C'est peut-être de trois écran.

  • Speaker #1

    Par exemple, l'observation de sa respiration spontanée. Bien que ça ne soit pas aussi simple pour tout le monde, mais ça fait partie des outils. Il y a un exercice qui s'appelle la pendiculation. Ça, c'est un outil de base. Donc, en fait, si tu veux, on inspire par le nez, on va chercher l'étirement. Et puis après, si c'est possible, il y a une rétention du souffle à plein où on vient continuer à étirer et contracter. Et puis après, il y a une expiration par la bouche qui est libératrice. Ça, c'est imiter un petit peu les animaux qui procèdent à ça. Ça, c'est un outil assez simple que tout le monde peut faire normalement. Mais encore une fois... fois, il faut l'adapter si la personne ne se sent pas bien dans cet exercice-là. Confirmer mon attrait plutôt pour les psychopathologies, sur tout ce qui est plutôt émotionnel, donc anxiété, dépression, addiction, trauma, plutôt que tout ce qui est on va dire médecine ou troubles ostéo-articulaires ou des choses comme ça. En fait, je suis quand même beaucoup plus intéressé par ces questions émotionnelles. Même si le reste m'intéresse, mais ... et je le traîne, mais en tout cas, la psychopathologie vraiment m'attire. Et tu parlais... Alors, je ne sais pas. Ça fait écho sans doute à moi, à mon histoire, mon approche du yoga. Quand je l'enseigne, d'ailleurs, je l'enseigne beaucoup plus sur les émotions. Et puis, je pense que c'est aussi lié à ma sexualité. Parce qu'en tant que gay et à partir de... appartenant à la communauté queer, je pense qu'on est un public très vulnérable, qui vivons des traumatismes dans l'enfance, parce qu'on grandit dans un monde qui est hétéronormé, et déjà ça, c'est un traumatisme, parce qu'on est différents. Je t'ai dit qu'au début, je me sentais différent. Donc ça résonne en moi, et je pense que ça, ça crée des traumas. Et je pense que c'est peut-être essayer de les solutionner à travers le yoga ou la yoga-thérapie. Voilà, ça m'attire.

  • Speaker #0

    Et ça crée des traumas et donc des réponses d'évitement, comme tu le disais tout à l'heure. Ils peuvent être des excès, des addictions, des...

  • Speaker #1

    Complètement. Complètement. D'ailleurs, aujourd'hui, les chiffres le prouvent. Sur cette communauté, il y a des taux de suicide qui sont beaucoup plus importants. Aussi, des addictions qui sont plus importantes. Je pense que tu le sais, tu sais, j'ai travaillé avec le SPOT.

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    Tu peux rappeler ce que c'est ? Ouais, je vais rappeler ce que c'est. Le SPOT, c'est l'association AIDS, en fait. Le SPOT Longchamp à Marseille. où j'ai vraiment eu la chance, l'opportunité d'arriver au bon moment. Il y avait un projet un petit peu pilote, en fait, sur les usagers du chemsex. Et donc le spot m'a donné presque une carte blanche pour créer une offre qu'on va qualifier de bien-être. Il y avait des groupes de parole pour ces usagers-là, il y avait des cours de yoga en collectif, il y avait des sorties mensuelles qu'on appelait ateliers ou sorties ressourcements, donc par exemple un peu de voile avec du yoga, un atelier poterie, des ateliers yoga ou autre. Et puis aussi une permanence que j'ai animée de yoga thérapie. Et donc là, je recevais en individuel des usagers en chemsex et pour un package de 8, 10, 12 séances individuelles. Et c'était pris en charge par l'association. Et le projet-là est malheureusement en pause faute de financement, mais j'ai quand même eu la chance, si ma mémoire est bonne, de faire très accompagnement. Donc la volonté, là, si tu veux, je recevais des gens qui avaient pour souhait de... faire une pause ou de stopper ou en tout cas qui était vraiment en difficulté par rapport à leur usage donc le chemsex pour ceux qui savent pas c'est l'usagé de drogue dans un contexte sexuel donc on est plutôt sur des psychostimulants mais il ya plein d'autres produits qui peuvent rentrer en jeu, voilà. Donc c'est des sujets qui sont assez, entre guillemets, touchy. Et les résultats étaient là. Ouais.

  • Speaker #0

    Mais justement, en termes de résultats, quels sont les résultats ?

  • Speaker #1

    Alors, sur les 13 accompagnements... il y a quand même 2-3 personnes pour qui on a dû arrêter en fait l'accompagnement, c'était pas du tout adapté en fait ils étaient encore dans des phases de consommation qui étaient trop importantes donc là c'était clairement pas adapté il y en a 2 qui ont arrêté leur consommation il y en avait 2 ou 3 qui avaient réussi à espacer un petit peu les prises, tu vois. Et puis, il faudrait que je refasse le point, mais ouais, donc c'était à peu près ça. C'était 30-30% en fait. 30%, un petit peu moins de 30% qui avaient arrêté, 30% qui avaient réussi à réduire. Et puis, il y avait encore 30% pour qui on avait dû arrêter ou stopper l'accompagnement parce que ça, c'était pas approprié.

  • Speaker #0

    Comment se passe justement une séance de yoga thérapie ? À quel moment aussi on décide que le travail ou que la thérapie, que l'accompagnement se termine ? Est-ce qu'il y a une alliance thérapeutique aussi entre le yoga thérapeute et le patient ?

  • Speaker #1

    Alors déjà la yoga thérapie c'est une pratique de soins non conventionnelle. Je pense que c'est important quand même de faire un petit avertissement. Nous on se base sur un diagnostic médical. Donc ça vient en complément et ça ne remplacera jamais un traitement médical. Donc il y a, si tu veux, en effet, une espèce d'alliance puisque la personne vient... Avec une ou des pathologies qu'on va essayer de traiter, qu'on peut soigner parfois, ou parfois on peut soulager certains maux, tout simplement, on se fixe des objectifs. Une fois que les objectifs sont remplis, en général, l'accompagnement s'arrête. Nous, notre volonté, moi, je parle au nom de tous les yoga thérapeutes, mais c'est que la personne soit autonome, en fait, et qu'on puisse lui donner des outils qu'elle... va apprivoiser et faire à la maison toute seule pour pouvoir aller mieux tout simplement. Donc en fonction des pathologies, un accompagnement peut être sur 3-4 séances. par exemple avec les usagers du chemsex, on était quand même plutôt sur 8, 10, 12 séances, et en 8, 10, 12 séances, on faisait déjà un travail important. Je ne te cache pas que sur ce public-là, pour beaucoup, ça mériterait... un suivi beaucoup plus long.

  • Speaker #0

    Et en quoi la connexion avec le corps peut les aider justement ?

  • Speaker #1

    C'est là où est la clé, je pense. En tout cas, c'est aussi la clé de la yoga thérapie, c'est finalement revenir au corps pour le comprendre un petit peu mieux et puis pouvoir peut-être réguler ses émotions.

  • Speaker #0

    Est-ce que ce n'est pas aussi pour finalement créer, avec la personne qui vient te voir, c'est-à-dire... Un cadre, une sécurité, pour qu'il puisse accéder aux émotions qui ont été peut-être douloureuses, pénibles, voire même insupportables à un certain moment de sa vie, et pour qu'il puisse se reconnecter en fait à cette souffrance, ou même pas besoin de se reconnecter à cette souffrance, on crée juste de l'apaisement dans le corps et les choses se font naturellement. Quelle est ta vision toi par rapport à ça ?

  • Speaker #1

    Je pense qu'à la base le yoga, et sans parler yoga thérapie, recrée... du lien entre le corps et l'esprit. Je pense que c'est les fondations. Après, on va un petit peu plus loin dans la yoga-thérapie. C'est vraiment... C'est difficile de répondre à cette question. Parce que si j'en reviens un petit peu aux usagers du chemsex, par exemple, chacun a son bagage. Il y a parfois des pratiques qui ont été... accentué par certains événements traumatiques par exemple et le yoga va les aider à revenir un petit peu aux sensations corporelles et à leurs émotions, à les réguler un petit peu puis après une seconde étape peut-être d'aller chercher un petit peu à changer le narratif de trauma qu'ils ont traversé. C'est là où on commence à faire un vrai travail de fond. Donc je sais pas si je réponds à ta question mais en tout cas au départ je pense que le lien entre le corps et l'esprit est clé, ça permet de recréer du lien. et que le travail est, par exemple, très très très très long avec les personnes qui peuvent être dissociées, par exemple.

  • Speaker #0

    Parce que finalement, via le corps, on comprend que les événements du passé appartiennent au passé. Et quand on a été traumatisé, on continue de vivre dans un corps qui est encore dans le passé finalement.

  • Speaker #1

    On continue à vivre et à penser qu'on revit ce traumatisme en boucle. D'où l'intérêt d'essayer de changer le narratif par rapport à ça. peut le faire à travers des pratiques corporelles, mentales, qui aujourd'hui, tu parlais du livre de Bessel van der Kolk, montre que ce qu'il a développé par exemple fonctionne. Et moi, je me souviens quand j'ai commencé la formation de yoga thérapie, quand j'ai fait la leçon sur les traumas, j'avoue que j'étais un petit peu sceptique en fait. Je me disais, mais... Qu'est-ce que tu voulais dire ? Ben, j'étais sceptique sur le fait d'arriver à guérir des traumas via un protocole de yoga-thérapie. Et puis, je me souviens, j'ai assisté, on avait comme ça des week-ends de soutenance, où les élèves en dernière année venaient, viennent présenter leur mémoire. Donc là, on a des sujets très divers et variés. Et puis on a évidemment parfois les traumas. Et j'avais été bluffé par les résultats. Et j'ai eu la chance d'avoir cette collaboration avec le spot. Et là, j'ai vraiment pu voir, en fait, de voir vraiment que ça fonctionnait. Moi, j'ai toujours eu une approche. Mes traumas, par exemple, j'ai fait beaucoup de kinésiologie. Ça a très très bien fonctionné avec moi ça. Je pense qu'il faut aussi trouver sa thérapie et son thérapeute. Donc ça, ça a très bien fonctionné avec moi, en parallèle de ma pratique de yoga par exemple. Et là par exemple, sur les usagers du chemsex, 9 fois sur 10, il y avait des traumas. En général, quand il y a des addictions, il y a des traumas. De toute façon, l'addiction c'est une maladie des émotions. Donc d'où l'intérêt des pratiques corporelles qu'on veut faire parce qu'à travers une pratique corporelle on va calmer. Donc on va déjà par un mouvement doux et contrôlé pouvoir avoir un effet. antalgiques sur les douleurs corporelles et on va pouvoir grâce à ça réduire les marqueurs émotionnels un petit peu prononcés c'est à dire qu'une peur ou une tristesse ou une colère qui est là et qui est entre guillemets exagéré on va pouvoir faire baisser ce marqueur là et D'ailleurs, je n'ai pas répondu à cette question, tu me parlais d'une consultation tout à l'heure. Dans une consultation de yoga thérapie, il y a un dialogue permanent entre l'élève et le yoga thérapeute avec des échelles. C'est-à-dire qu'on va évaluer les sensations corporelles. On va sur une échelle de 0 à 10. Donc, par exemple, on va demander si la personne ressent des choses dans sa nuque, ses épaules, ses pieds, voilà. Et elle va évaluer ses douleurs. Donc, 10, ça sera un maximum, par exemple. Mais on va faire ce même travail sur les émotions. Et puis, on aura aussi un travail, par exemple, sur les conditions positives. Là, on va changer d'échelle. On va dire que c'est de 1 à 7. Et puis, 7, c'est le maximum d'adhésion. Si je te dis, par exemple, là, maintenant, je suis en paix. que tu es en paix Ariane, tu seras à 7 en l'occurrence, au maximum. Voilà. Et en fait, le travail d'une séance, c'est d'arriver à trouver les bons outils liés en tout cas à la pathologie de la personne pour faire baisser ces marqueurs ou les augmenter, en tout cas pour que la personne devienne plus en paix et moins douleur ou soit moins triste. C'est vraiment tout ce travail en fait. Et... ça marche.

  • Speaker #0

    Et il y a une partie pour être pour mieux comprendre demain je veux suivre une yoga thérapie justement est-ce qu'on va parler dans un premier temps est-ce que tu vas me montrer des positions c'est toi qui va choisir justement le protocole le plus adapté, la position la plus adaptée parce que tu connais, parce que t'es formé et que t'as expérimenté déjà je pense un petit peu aux personnes qui seraient un peu réticentes comme on disait tout à l'heure ... Non, le yoga, ce n'est pas pour moi. Je ne suis pas assez souple. Je n'aime pas ça. J'ai déjà essayé. Quel enfer ! Qu'est-ce qu'on pourrait dire à ces personnes pour justement les rassurer aussi ?

  • Speaker #1

    Oui. Bien. Alors, je peux te donner le déroulement. Déjà, en général, on a deux premières séances qui nous aident à faire un petit peu le bilan. C'est vraiment important. Sur la personne, sur ses pathologies, sur ses traitements médicaux. sur ses chocs, ses traumas. Des fois, on n'arrive pas à dérouler tout le fil en deux séances. Des fois, il va falloir établir une relation, un petit peu de confiance, et ça va prendre place au fur et à mesure. Mais déjà, il y a quand même deux séances qui sont dédiées un petit peu au bilan, même si moi, j'essaye dès la première séance de faire en sorte que mon élève reparte avec des outils. Donc, j'essaye d'avoir des mini pratiques au moins sur les deux séances, une petite vingtaine de minutes où la personne parte avec des outils en fait.

  • Speaker #0

    Pour travailler entre les séances.

  • Speaker #1

    Ouais, alors ça c'est... ultra important, c'est-à-dire que ça demande un investissement et c'est capital, il ne se passera rien si l'élève ne pratique pas. Donc, en fonction des pathologies, nous on va construire des séances avec une multitude d'outils. Donc ça peut être, évidemment, tu l'as dit, postural, mais attention, pas que. Donc ça peut être bien évidemment respiratoire, ça peut être méditatif, ça peut être des relaxations, ça peut être des visualisations. Et puis il y a tout ce qui est... parce qu'on est aussi formé à ça avec l'Institut de Yoga Therapy, c'est tout ce qui est hygiène des rythmes, donc alimentation, c'est clé, le sommeil, le sport, voilà, il y a vraiment tout ça. Donc c'est vraiment très global, holistique. Donc on va essayer ensuite, dans un dialogue permanent avec la personne, de construire une séquence et de trouver les outils qui sont appropriés à la pathologie et à l'individu en question. Une des différences par exemple avec un cours collectif, c'est que dans un cours collectif, on va peut-être essayer de challenger les personnes. Dans la yoga thérapie, en fait, on va essayer de s'éloigner de tout ça pour vraiment essayer de trouver les outils les plus confortables possibles. Pour pas que la personne se sente prise au piège. Je donne un exemple, par exemple une posture dans l'enfant. Dans un cours de yoga, certains profs, et j'en faisais partie, ont tendance à dire que c'est une posture de repos et qui doit être confortable. Elle n'est pas confortable pour tout le monde. Il y a des gens qui ne s'en sentent pas du tout confortables dans une posture de l'enfant. Et qu'il faudra peut-être des mois et des mois avant qu'ils s'y sentent confortables. Donc on fera... pas forcément cette posture. Plutôt une posture apaisante de lâcher prise en général tu vois, mais voilà donc on la fera pas si la personne ne le sent pas. Donc on essaie de construire des outils qui sont multiples et variés. En général on fait des audios. pour que la personne puisse pratiquer à la maison et les utiliser. Et puis après, il y a le retour sur cette séquence, il y a la peau finie, il y a l'étoffée, il y a d'autres séquences qu'on met en place pour d'autres... pathologie. Voilà.

  • Speaker #0

    Je crois que c'est ce que tu disais, je crois que c'est un engagement aussi, la voie de la guérison. Aujourd'hui, on attend toujours des solutions miracles, immédiates, ou avec un thérapeute qui va justement nous donner la solution. Or, je crois que ce chemin est long, comme on le disait, ça prend du temps et c'est un engagement dans le sens où, effectivement, ça demande un investissement. Et on en parlait aussi tous les deux quand on s'est rencontrés. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, il y a tellement aussi de thérapeutes, tellement de médecines alternatives qui existent, tellement d'informations aussi qu'on est tous un petit peu en train de jongler avec. Et finalement, on essaye une thérapie, puis on en essaye une autre, puis un nouveau thérapeute, puis une nouvelle pratique. Et finalement, le travail, c'est comme si on tournait autour du problème. Plutôt que de se dire, bon, allez, là, je m'engage, en fait, vis-à-vis de moi, vis-à-vis de ma vie et vis-à-vis aussi de ce thérapeute pour faire ce travail d'éveil et de guérison, entre guillemets.

  • Speaker #1

    Oui, je pense que tu as bien résumé le truc. C'est qu'aujourd'hui, les gens ont tendance à... Et c'est normal, c'est une réaction normale quand on a quelque chose qu'on veut solutionner. on a cette volonté peut-être de guérir, on va aller butiner à droite, à gauche, avec différents thérapeutes, et pas s'investir. Et comme on le disait tout à l'heure, il faut de la patience, il faut du temps, et je pense qu'il faut s'investir dans quelque chose. avec le bon thérapeute, mais encore une fois, c'est variable en fonction des gens. Donc ça c'est clé, et il faut se donner le temps d'essayer d'investir cette thérapie, et d'intégrer, et de processer. Parce qu'aujourd'hui les gens en butinant à droite à gauche font des expériences, mais ne prennent pas du tout le temps de processer et d'intégrer l'expérience. On est dans un environnement où tout va vite, tout va trop vite, et les gens ne prennent plus le temps de processer et d'intégrer. Je pense que c'est ce qui fait aussi une des grandes forces de la yoga thérapie, c'est qu'on invite les gens à processer, à intégrer, à digérer. Par exemple, moi, là, j'ai des accompagnements où finalement, les gens, il n'y a pas besoin de les reconditionner. exemple à l'effort ça peut arriver aussi en yoga thérapie où il ya des gens qui sont en manque d'effort et qu'il faut réinviter à refaire du sport et à repratiquer avec des pratiques par exemple dynamique mais là moi les exemples que j'ai en ce moment dans les accompagnements c'est plus des gens ou que j'invite à ralentir parce qu'en fait ils font trop de sport ou en fait ils font enfin ils n'ont ils ne font pas du tout ne sont pas du tout de capacité à se relâcher à se relaxer Et ils ont perdu cette capacité à venir stimuler leur tonus parasympathique. Donc la branche parasympathique, et on a l'inverse, la branche sympathique, donc c'est vraiment pour se calmer, s'apaiser, processer et digérer en fait. et le yoga, la yoga-thérapie est pas mal pour ça en fonction des pratiques une pratique de vinyasa par exemple va être dynamique elle peut à la fin avec ton shavasana venir stimuler, activer ta branche parasympathique mais j'en reviens à ce que je disais tout à l'heure si elle n'est pas appropriée à ce que tu vis là en ce moment elle peut faire l'inverse elle va venir te titiller pas forcément dans le bon sens.

  • Speaker #0

    Alors, tu sais, j'aimerais bien avoir ton avis là-dessus, parce que moi, je pars du principe qu'effectivement, il faut recréer un sentiment de sécurité dans son corps, une présence de son corps. Et à une époque, j'étais extrêmement angoissée et je faisais des crises d'angoisse à répétition. Et mon copain, à l'époque, me disait, mais va courir, va courir, va faire de la boxe, parce que lui, il était très, très sportif. Et donc, je le faisais. Mais en fait, ce n'est pas croyable, ça me stressait encore plus. C'est-à-dire que, alors oui, j'avais quelques endorphines, je pense, qui étaient libérées. Donc, on se sent toujours bien, enfin mieux peut-être après un effort. Mais en fait, ça a recréé du stress dans mon corps. Et ce que je dis moi souvent aux personnes qui me font confiance, c'est si vous êtes anxieux, on ne va pas dans des activités justement pour se défouler comme du crossfit ou des choses qui sont violentes. Parce qu'au contraire, on a besoin de revenir. dans son corps et se créer un sentiment de sécurité. Et ça, ce n'est pas du tout quelque chose qui est, j'ai l'impression, connu, en tout cas, auprès du grand public. Parce que, non, prends tes baskets, il va courir,

  • Speaker #1

    ça ira mieux. Et encore une fois, on en revient à une stratégie d'évitement. Mais je te rejoins complètement. C'est-à-dire, en fait, il faut arriver aujourd'hui, et c'est là où souvent, ce que je vois dans les accompagnements, les gens ont du mal, c'est que... C'est soit c'est pas assez, soit c'est trop en fait. Il faut arriver à trouver le juste milieu. Donc pour lutter contre la sédentarité, aujourd'hui les études elles sont connues, c'est 3-4 heures de sport par semaine. Donc si tu fais 10-12 heures de sport et que tu t'épuises, et que t'es toujours dans cette stimulation là, ben oui, ça va être l'épuisement en fait. Donc il faut justement apprendre à se relaxer. à méditer ou choses comme ça. Donc il faut pouvoir trouver les bons outils. Et on en revient à ce dialogue entre l'élève et le thérapeute, le connaître un peu mieux et savoir son hygiène des rythmes, est-ce qu'il fait du sport, est-ce qu'il mange bien, etc. Et pouvoir trouver des solutions. adapté donc en effet en l'occurrence c'est le bon exemple pendant cette période là oui courir c'était peut-être pas forcément la solution mais moi j'ai plein d'élèves à qui il y a un moment je leur dis mais en fait fais un peu moins de yoga en fait. Non mais c'est vrai !

  • Speaker #0

    Arrête le yoga !

  • Speaker #1

    Mais parce qu'en fait c'est une pratique de vinyasa ou c'est deux pratiques par jour et en fait il y a un moment je me dis mais peut-être déjà fait du yin ou pose toi, ne fais rien, repose toi, dors enfin voilà ou... Moi je vois avec des gens qui font aussi des trails ou qui courent, enfin c'est un petit peu des fois dans l'excès. Beaucoup, oui. Donc il faut arriver à trouver le juste milieu. Donc le sport n'est pas une solution à tout. Il faut arriver à trouver le bon équilibre.

  • Speaker #0

    Il vit pour ça.

  • Speaker #1

    Ouais, il faut se connaître. Ouais. Mais moi, là j'arrive à un stade où j'ai un bon équilibre. Mais il y a eu des phases où il y avait certainement trop de yoga. Et puis quand il y a trop de yoga et puis en plus on l'enseigne, qu'est-ce qui se passe ? On se blesse. Voilà.

  • Speaker #0

    Après, j'ai l'impression aussi que quand on se lance dans une pratique, est-ce qu'il ne faut pas connaître un petit moment aussi d'excès pour ensuite vraiment retrouver l'équilibre, le juste milieu ?

  • Speaker #1

    Oui, oui, oui, sans doute.

  • Speaker #0

    Ça donne aussi peut-être l'énergie de s'investir.

  • Speaker #1

    Il faut passer par les excès tout le temps.

  • Speaker #0

    J'avais une autre question aussi pour toi, une petite question de curiosité. Par rapport aux réactions du corps, justement, quand tu vas, tu es dans le process de la guérison d'un trauma ou d'émotions en tout cas qui ont été trop fortes et que le corps se décharge, se libère. C'est quelque chose qu'on entend aussi souvent. Quelles peuvent être les réactions du corps, justement ? En séance, ça se traduit par quoi, par exemple ?

  • Speaker #1

    On a un protocole très précis qui, en fait, où au départ, on essaye de mettre, et on utilise par exemple une visualisation, on utilise un lieu de refuge. On va installer un état de sécurité, en fait. Donc ça peut passer par un lieu de refuge, ça peut passer par autre chose. Des fois, les visualisations, c'est pas toujours très accessible en fonction des personnes. Donc on va toujours revenir à cet état si on voit que la personne commence... Voilà. Et puis, moi, je ne fais pas de protocole trauma sans connaître la personne. C'est-à-dire qu'on a déjà eu un travail en amont sur cette capacité, justement, à pouvoir se poser, se calmer et voir comment, justement, la personne réagit. aux outils, par exemple, au lieu de refuge ou autre. Donc, on essaye quand même de créer un cadre qui est vraiment sécurisant et pour que ça se passe avec le moins d'encombre possible.

  • Speaker #0

    Et le corps se libère comment ? Comment tu vois que le corps a compris à intégrer ?

  • Speaker #1

    Alors, nous, dans nos protocoles, on essaye à la fin de faire des tests de cohérence. On demande. à la personne plusieurs fois en fait On refait les échelles. Ok. En fait, on demande comment elle se sent par rapport justement à cette... Sans s'éprouver. ...tout trauma ou cette idée la pire, en fait, qu'elle a vécue. Et puis, et vraiment une cohérence corporelle aussi finale. Et on fait confiance, en fait, au ressenti de la personne. Et j'ai eu le cas, parfois, où finalement, c'était des non. C'est-à-dire ? Ben, que la personne, finalement, sentait que non, c'était toujours là. Ok. Et donc, on a retravaillé dessus. Voilà. Des fois, ça peut se faire en plusieurs séances. Mais encore une fois, là, c'est très yoga-thérapie. Donc, les protocoles trauma sont vraiment différents en fonction des thérapies. Donc, voilà. Nous, on fait confiance à la personne. Et puis, on invite aussi, je pense, encore à prendre le temps de processer et d'intégrer, quoi. Et d'être patient.

  • Speaker #0

    Le plus important.

  • Speaker #1

    Et c'est là, souvent, où les personnes ont le plus... plus de mal.

  • Speaker #0

    Donc on est d'accord que le corps a une mémoire.

  • Speaker #1

    Ouais, faut-il encore le prouver maintenant ? C'est rigolo parce que tu fais du yoga, rien n'aime plus peu. Donc peut-être que tu as déjà entendu ça dans des classes où on dit que les émotions sont stockées ou les émotions qui n'ont pas été dirigées sont stockées dans les hanches, etc. En fait, ça c'est quand même génial parce qu'il n'y a rien qui nous prouve mais on lui dit mais quand on fait une classe excuse moi je vais de lui hier une pratique qui de yin ou autre qui est vraiment focalisé sur les hanches ou autre mais c'est difficile en fait et on sent que l'on peut là on peut vraiment déposer des choses qui sont fortes et je pense que c'est un public de yogi qui écoutent ce podcast ça va résonner en eux Parce que clairement, aujourd'hui, quand on travaille sur les hanches, c'est là où c'est le plus difficile pour la majorité des gens. Et c'est là où il y a le plus de larmes en général. Il n'y a pas que de larmes. Mais il n'y a rien qui nous le prouve en fait aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Oui, et en plus, c'est quelque chose qui, encore une fois, moi, continue de m'impressionner et de m'étonner. Mais ce n'est pas du tout quelque chose. Moi, j'ai l'impression, en tout cas avec mon propre vécu, mais jamais on ne m'a expliqué ça. Jamais on m'en a parlé. Et c'est quand je l'ai découvert, je me suis dit, mais qu'est-ce qui se passe ? qu'est-ce qui se passe ? Et c'est là où j'ai pu comme je le disais aussi tout à l'heure, reprendre une connexion avec mon corps et à me dire d'accord donc en fait je ressens, je peux ressentir et donc pourquoi c'est à cet endroit de mon corps ? Et donc ça m'a emmenée forcément dans une autre vision, avec un autre angle de vue sur bon ok, il y a quelque chose c'est assez puissant Ouais,

  • Speaker #1

    clairement. Non mais à partir du moment où on commence à pratiquer on commence à sentir ces choses-là On parlait tout à l'heure de kinésiologie aussi et on a aussi Moi je me rappelle de séances de kinésiologie où on se dit mais quand même le corps il est fantastique, comment ton kinésio ou ta kinésio peut savoir autant de choses, enfin comprendre autant de choses, comment mon corps peut lui dire autant de choses quoi, c'est quand même assez fascinant. Et puis en plus des séances qui m'ont mis dans des situations, on parlait de réactions, où je me souviens de séances, moi j'ai pleuré pendant 20 minutes ou 30 minutes, mais ce n'était pas des pleurs, ce n'était pas une petite larme qui coulait. Je ne pouvais même plus marcher, c'est pratiquement après la fin de la séance, tellement j'étais secoué. J'ai eu la chance d'avoir affaire à des bons professionnels qui m'ont ramené, etc. Et voilà. Mais c'était puissant. C'était puissant. Donc, le corps n'a pas encore tout livré ses secrets.

  • Speaker #0

    Oui, parce que je me suis dit, pareil, une fois, c'était avec du breastwork. Et qui était doux et vraiment, la séance était bien cadrée. Parce que ça, encore une fois, c'est aussi très important à rappeler. Et je me suis dit, mais comment je peux garder ça en moi, en fait ? C'est pas possible.

  • Speaker #1

    Moi, j'anime des ateliers yin et breathwork avec un ami à moi, Bastien, qui est énergéticien et qui fait donc du breathwork. Et c'est puissant aussi, le breathwork. Et en fait, c'est là où on se dit non, mais c'est quand même magique. On a tous les outils qui sont finalement gratuits. On utilise son souffle et on peut aller chercher des choses qui sont enfouies. Et c'est passionnant. Ouais, le breastwork, c'est un très bon outil aussi. Ouais,

  • Speaker #0

    c'est très, très puissant. Pour conclure ce podcast, j'aimerais savoir justement ce que tu dirais à Serge, il y a peut-être 20 ans, le Serge qui ne trouve pas sa place, qui est anxieux, qui est peut-être timide.

  • Speaker #1

    Je lui dirais que c'est du yoga. Je lui dirais Ausha. Ça va bien se passer. Ouais.

  • Speaker #0

    Ça va secouer.

  • Speaker #1

    Ouais, mais normal, quoi. Normal ? Ouais, ouais. Non, non, bah oui, clairement, je lui dirais faire du yoga au plus vite. Au plus vite. Au plus vite, ouais.

  • Speaker #0

    Trop beau. Est-ce que tu as un livre de chevet à nous partager ?

  • Speaker #1

    Eh ben, oui, j'ai un livre que j'aime bien, qui a trait au yoga, qui m'a... Quand j'ai fait ma première formation, on devait lire certains bouquins. Et... J'en ai parlé d'ailleurs à un moment, je crois. Les Yuga Sutras de Patanjali, en fait, c'est vraiment un de mes livres de chevet. J'y reviens, j'ai une traduction d'un monsieur qui s'appelle Bernard Bouranchot, qui s'appelle Miroir de Soi, sur ses sutras, et qui est vachement intéressante. Elle est vachement sur le mode interrogatif, et j'y retourne souvent. Il y a aussi un bouquin qui m'a vachement aidé, que j'aime bien, que j'ai conseillé à tous mes amis gays, qui s'appelle The Velvet Rage. C'est un psy qui s'appelle Alan Dunn qui a écrit ça. Et en fait, ça m'a permis de... mettre des mots sur mes comportements en fait des mots psy en fait sur mes comportements et on parlait tout à l'heure du trauma de grandir gay dans un monde hétéro et en fait c'est ce bouquin c'est ça et

  • Speaker #0

    ça m'a beaucoup aidé dans dans ma sexualité et dans mon chemin ouais c'est déjà pas mal est-ce que tu as une citation qui t'inspire Merci. Une phrase.

  • Speaker #1

    Oui. Il y a un moment, je ne sais plus si je l'ai encore sur mon site, j'avais tombé sept fois sur relever huit. Oui. J'aime bien ce petit haïku, en fait. C'est sur la résilience. Voilà. Et je trouve que c'est intéressant. En plus, c'est une belle image avec le yoga. Tu vois, je me vois bien, voilà, tomber. Il faut apprendre à tomber dans les postures d'équilibre. On les refait. On recommence. Et puis, c'est un éternel recommencement, quoi. La vie. Ça fait partie de ces petits éternels. échecs de notre parcours.

  • Speaker #0

    Et un mentor ? Est-ce que tu as encore des personnes qui te guident, qui t'inspirent, qui te...

  • Speaker #1

    qui t'élèvent ? Clairement mes élèves. Déjà, on en a déjà parlé. Voilà, mes mentors, c'est mes élèves, déjà. Si je pouvais en citer un... J'aime bien le travail de Max Strom. Est-ce que tu connais ce monsieur ? Je le connais parce qu'en fait, il est basé aux Pays-Bas. C'est un Américain, mais qui fait beaucoup de choses sur la respiration. Voilà, il a une personnalité assez charismatique et il a une capacité à apaiser qui est assez fantastique. Génial. Ouais. Max Strom, S-T-R-O-M. Ok. Strom.

  • Speaker #0

    Donc il y a des vidéos, des...

  • Speaker #1

    Ouais, tu peux le trouver sur Youtube, je crois.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu as un dernier message à adresser pour conclure ce podcast ?

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que je pourrais dire ? Je pourrais déjà dire 1. Si vous avez essayé le yoga et que vous avez... et penser que ce n'était pas pour vous, peut-être qu'il faut essayer une autre pratique, un autre prof, quelque chose d'autre, et que ça ne veut pas dire que la yoga-thérapie, ce n'est pas pour vous. Mais qu'en même temps, il n'y a pas que le yoga. Il faut aussi arriver à... à trouver sa pratique corporelle qui fasse sens, qui résonne. Ce que je trouve aussi intéressant, c'est que maintenant, quand même, je trouve qu'il y a de plus en plus de psychiatres, de psychologues dans la nouvelle génération qui s'intéressent aux pratiques corporelles. Moi, j'ai de plus en plus de demandes en fait de gens qui prennent en compte que Il faut travailler le mental, le psy, mais aussi le corporel. Tu vois, là, donc, moi, j'ai été approché, par exemple, par une psychologue, là, à Marseille, où on va essayer de créer des petits ateliers de psychoéducation au trauma. Tu vois, donc, parler un petit peu théorie, mais aussi donner des outils, en fait, et d'arriver à faire passer ce message que tes comportements, la personne que tu es, parfois, elle a pu être celle-ci. Parce que tu as vécu des choses qui sont difficiles, mais que ce n'est pas toi, en fait, et que ce n'est pas une fatalité, que tu peux y remédier. Non, c'est vraiment chouette. Je pense qu'il y a un vrai... Je le sens, en fait. Il y a un vrai mouvement. Tu vois, par exemple, ton podcast en est la preuve aussi. Il y a un vrai mouvement de fond où les gens qui viennent de cursus autres que corporel commencent à réaliser l'importance que ça a. Et moi, je le vois dans mes accompagnements. C'est important d'avoir les deux approches, le corps et le mental.

  • Speaker #0

    Et où on peut te retrouver justement pour une...

  • Speaker #1

    Je suis basé à Marseille, mais des fois je voyage un petit peu. Des fois, je suis un peu à Paris ou ailleurs. Mais non, je suis basé à Marseille principalement. Sur la yoga thérapie, j'ai lancé très récemment, puisque j'ai fini ma formation l'année dernière. J'ai passé la soutenance de mon mémoire justement sur les usagers du chemsex en novembre. Donc j'ai... Je suis en cabinet maintenant les mercredis matins et les vendredis après-midi, rue de Village, dans le 6e arrondissement. Donc là, il y a toutes les infos sur mon site sergeyogaclub.com. En cours collectif, on peut me retrouver au Hot Yoga à Marseille, à côté de la préfecture, où je donne des cours de Hot Vinyasa et de Yin Yoga. ça c'est les jeudis soirs donc ceux qui veulent transpirer sont les bienvenus et puis et puis balas et bientôt aussi le début de la saison je fais à partir de mars des des cours à malmousque face à la mer. Donc ça c'est les mardis matin à 7h30 et les jeudis matin à 9h.

  • Speaker #0

    Les Marseillais sont chanceux.

  • Speaker #1

    Ouais, j'avoue que le cadre est quand même absolument magique. C'est quand même cool de pouvoir pratiquer en plein air. Incroyable. Merci. Si la météo le permet.

  • Speaker #0

    Merci Serge, à bientôt.

  • Speaker #1

    Merci, merci à toi, merci de m'avoir reçu.

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