Speaker #0Je m'appelle Ariane, je suis thérapeute en relations d'aide et hôte de ce podcast Hypnose et Conversations Thérapeutiques. J'explore différents angles de vue et de vie. J'ai une série d'épisodes consacrés à la relation corps-esprit où j'invite d'autres thérapeutes sur le sujet. J'ai aussi une série d'épisodes consacrés à des histoires de vie pour mettre en avant l'extraordinaire dans l'ordinaire. Et je propose désormais cette série d'épisodes pour mettre en avant des sujets qui me parlent dans mon travail, dans mon quotidien, et dans mon propre cheminement. Vous pouvez me rejoindre sur Instagram ariane.carleton et si cet épisode vous a aidé à cheminer, je vous invite à le partager à celles et ceux qui en auraient besoin et surtout à laisser un avis sur la plateforme d'écoute de votre choix. Ça soutiendrait énormément mon travail. Je vous remercie. Bienvenue pour ce dernier épisode consacré à l'emprise dans la relation de couple. Dans les épisodes précédents, nous avons exploré ensemble les mécanismes sournois, vicieux, progressifs qui sont souvent pourtant parfois si difficiles à reconnaître et à repérer. Je vous ai également proposé de prendre le prisme du corps, le prisme de mécanismes d'addiction puissant pour comprendre pourquoi il est si difficile de quitter une relation d'emprise. Alors, comment on quitte cette relation et comment on s'en... remet. Voici une question bien complexe parce que évidemment chaque histoire est différente, chaque personne est différente, chaque contexte, environnement et timing est très différent. Il est souvent entendu et rapporté et ce n'est pas très étonnant qu'il y a plusieurs allers-retours avant de réussir à quitter une relation d'emprise. Et en moyenne il faut savoir qu'en France il faut huit allers-retours. avant de réussir à quitter le domicile face à un conjoint qui est violent. Ce qu'on entend en tout cas le plus souvent dans les relations d'emprise, c'est je l'ai quitté à plusieurs reprises, mais j'ai pris toutes mes affaires pour ensuite revenir encore, encore et encore. J'ai fait que ça. Comme vous le savez, l'emprise prend de nombreuses formes et au début c'est invisible parce que ça vient s'inscrire doucement dans un quotidien qui est plutôt très doux, dans un quotidien qui est plutôt très agréable. Et ça vient s'inscrire par des petites remarques, par des critiques subtiles, par des moments de doute, par des mensonges. Puis à mesure que le temps passe, ça va vraiment se transformer en un contrôle qui est de plus en plus envahissant, avec des montagnes russes qui vont être intenses. Donc ça va être une relation où le juste milieu n'existera pas, avec des moments qui sont très très chauds et des moments qui sont... au contraire très très froid. Je rappelais aussi dans les épisodes précédents que l'emprise agit exactement comme une drogue, comme une addiction parce que le corps et l'esprit deviennent dépendants des fluctuations émotionnelles qui sont vécues pendant cette relation par justement les chauds et les froids. Je rappelais aussi que c'est le sentiment de culpabilité qui va jouer un grand rôle majeur pour la personne qui est mise sous emprise. pour justement que l'emprise perdure dans le temps, parce que cette personne sous emprise finit par ne plus rien comprendre à leur histoire, à qui il est, à qui elle est, elle se remet sans cesse en question, elle doute de ce qu'elle voit, de ce qu'elle perçoit, de ce qu'elle entend, de ce qu'elle ressent, de ce qu'elle croit, et c'est normal en fait, parce qu'elle est complètement manipulée, parce qu'elle est comme complètement enfumée, et elle est comme dans un brouillard mental permanent, et qui va encore une fois envahir avec le temps toutes les sphères de sa vie. C'est donc cette spirale vicieuse et pernicieuse qui va nourrir la dépendance, la confusion, et surtout le déni de l'emprise, et c'est pour cela que quitter une relation d'emprise est très très très complexe. Évidemment, quitter cette relation, c'est aussi la peur de l'inconnu, la peur de se retrouver seule, et le sentiment d'être complètement sans ressources. Et dans certains cas, ce n'est pas obligatoire, mais c'est possible, et c'est souvent le cas, la personne qui est mise sous emprise se retrouve vraiment sans plus aucune ressource matérielle. Donc ça va être vraiment très difficile pour elle de partir sans plus rien. Il faut un courage immense. Vous imaginez bien que le conjoint qui met sous emprise, moi que j'appelle ce prédateur, eh bien il quitte rarement sa conjointe, puisqu'il se nourrit d'elle. Ou alors s'il la quitte, c'est parce que vraiment il lui a pompé toute son énergie, donc elle, elle est à bout de souffle, elle n'a plus rien à donner. Et donc lui, il n'a plus rien à prendre, donc ça ne l'intéresse plus. Et ça veut surtout dire qu'il a une autre proie, une autre personne qui est plus intéressante à ses yeux. C'est une personne qui passe de proie en proie. Et comme c'est une personne qui est vraiment dans le paraître, il peut quitter sa conjointe pour une personne qui est plus jeune, ce qui va nourrir son égo, pour une personne plus riche ou peut-être plus... qui bénéficie d'une certaine notoriété, comme ça lui il va se sentir bombé. Voilà, encore une fois, c'est à voir avec des grandes lignes parce que chaque situation est bien différente. mais c'est très très souvent le cas. Sortir du déni, c'est comme une petite mort, il faut vraiment le comprendre, parce que le cerveau et le corps ne sont peut-être pas prêts à supporter le choc émotionnel qui va découler. de cette sortie du déni. Parce que d'une certaine façon, le déni protège. Sortir du déni, c'est vraiment un processus où la sécurité physique, la sécurité émotionnelle doit être possible, doit être envisageable. Et c'est pour ça que le déni, c'est un processus où les couches vont se décoller petit à petit, progressivement. Commencer à sortir du déni, c'est commencer à se poser des questions. Et je vais vous donner un exemple. très concret de questions. C'est comment j'ai fait pour en arriver là ? Comment j'ai fait pour accepter ? Pourquoi il m'a fait autant de mal ? Pourquoi je l'ai laissé faire ? Pourquoi je reste ? Pourquoi je n'arrive pas à partir ? Pourquoi je n'arrive pas à le quitter ? Pourquoi il ne me comprend pas ? Pourquoi il ne veut pas me comprendre ? Pourquoi il peut être aussi bête, stupide, égocentré, odieux, alors que ça peut être aussi un amour ? Pourquoi je n'imagine absolument plus rien sans lui dans ma vie ? Pourquoi je l'aime beaucoup trop ? Et si j'étais vraiment le problème, après tout, il a raison, je suis le problème. Et avec ces questions, on sent qu'il y a une certaine prise de conscience, mais on observe encore l'emprise, l'addiction et la confusion totale. Il faut savoir qu'une personne sous emprise de son conjoint minimise toujours mais toujours les comportements destructeurs de son conjoint en rationalisant, en justifiant par des circonstances qui sont extérieures. Il est comme ça, c'est parce qu'il a eu une mauvaise journée. Il peut être très dur mais dans le fond je sais qu'il m'aime vraiment. Ou il a raison, je ne suis pas parfaite non plus. Et c'est ce processus de rationalisation qui lui permet de maintenir l'idée qu'il y a de l'espoir, que c'est possible de sauver cette relation. qu'un jour il va comprendre et qu'un jour il va changer. Et c'est ce qui empêche la personne sous emprise d'admettre, de conscientiser, de voir que la situation est clairement abusive et grave. Donc commencer à sortir du déni, c'est aussi avoir des journées qui peuvent être rythmées de crises de larmes non-stop, comme si le corps savait, et je pense que le corps sait, et comme si le corps se déchargeait de tout. toute la tristesse qui a été vécue, qui a été engrammée durant toute la relation. Donc, elle peut ressentir une fatigue intense, être à bout de souffle, vidée, épuisée, chaos complet. Vous imaginez bien que se rendre compte, pour la personne qui a été mise sous emprise, qu'elle a été en relation avec quelqu'un qu'elle ne connaissait finalement absolument pas, c'est un sentiment qui est immonde, qui est douloureux, qui est incompréhensible. Le cerveau ne peut pas comprendre. Vous imaginez bien que se rendre compte pour la personne qui a été mise sous emprise qu'elle a été en relation avec quelqu'un qui l'a prise pour son objet, pour une marionnette et pour son oiseau en cage, pour son propre et unique plaisir à lui, c'est un sentiment encore une fois immonde, douloureux et incompréhensible. Et c'est se rendre compte aussi qu'elle a finalement côtoyé chaque jour de sa relation un psychopathe parce qu'il n'a pas d'empathie. et parce qu'il a joui à l'idée de l'avoir souffrir. Sortir du déni, c'est aussi réaliser que derrière chaque geste de tendresse, derrière chaque bon moment, derrière chaque mot d'amour, se déguiser, en fin de compte, une manipulation effroyable. Sortir du déni, c'est prendre conscience qu'il ne l'a jamais vraiment aimé, respecté, considéré, sinon il n'aurait jamais agi de cette sorte, puisqu'il confond amour et possession. Amour et domination, amour et contrôle et amour et emprise. Sortir du déni, c'est évidemment avoir enfin la capacité d'accéder à l'ensemble du tissu de mensonge qu'il a exercé durant toute la relation. Et croyez-moi, ça, il faut avoir les pieds bien accrochés. C'est monstrueux. Et moi, j'adore l'expression faire un déni de tocard et je pense vraiment que c'est le cas. Mais c'est bien plus que des toccards, c'est bien plus que des enflures toxiques, c'est bien plus que des parasites, ce sont des personnes extrêmement dangereuses et nocives. Alors, plus tôt on quitte une relation d'emprise, et bien mieux c'est. C'est évidemment bien plus difficile après avoir été 5 ans, 10 ans, 20 ans sous emprise, parce que là le cerveau a été complètement retourné, les perceptions ont été brouillées. la confiance en soi broyée. Et ça se voit dans beaucoup de relations où la personne reste sous emprise parce qu'elle finit par être l'ombre d'elle-même, elle continue d'accepter l'inacceptable comme étant une normalité, comme étant sa normalité, et elle finit par croire et être convaincue qu'elle ne mérite pas mieux ou que pour elle, c'est comme ça. Et donc, elle s'isole. Je crois vraiment que pour sortir du déni en toute sécurité, il faut absolument pouvoir compter sur son entourage, sa famille ou ses amis, des personnes en tout cas qui laissent leurs portes ouvertes, qui rassurent par leur simple présence, par leur soutien, par leur aide, par leur écoute, par leur non-jugement, parce que la personne qui a été mise sous emprise a besoin d'être entendue, a besoin d'être crue, et je pense... que sans un entourage bienveillant, je me demande même vraiment s'il est possible de s'en sortir sans trop de dégâts. Évidemment, pour moi, il est indispensable d'être accompagné par une thérapeute qui est formée sur le sujet, qui connaît les mécanismes de l'emprise, ce qui n'est encore une fois pas le cas de tous les thérapeutes, et qui va très vite identifier l'emprise. Un thérapeute qui va laisser tout le temps nécessaire pour raconter, pour libérer, pour apaiser, pour... assimilés. Et c'est selon mon point de vue absolument indispensable pour rassembler les pièces du puzzle, pour limiter les dégâts et surtout pour espérer que la relation ne s'éternise pas dans le temps. Prendre le temps aussi de dévorer des tas de livres, des conférences, des podcasts, interroger des professionnels pour continuer de comprendre les mécanismes redoutables de l'emprise et surtout pour bénéficier de différents angles de vue. Ça permet vraiment de continuer d'ouvrir les yeux et ça permet de déculpabiliser d'avoir eu tellement honte d'être tombé dans le piège. Je le disais tout à l'heure, sortir du déni c'est terrifiant à vivre, à traverser, mais s'instruire sur le sujet peut laisser beaucoup de place à de la compassion en soi et autour de soi. J'invite aussi très souvent à rencontrer et écouter évidemment le témoignage de personnes avec des histoires différentes, mais avec les mêmes stratégies et le même résultat, parce qu'on se sent très seul lorsque nous sortons d'une relation d'emprise, on se sent seul, incomprise, anéanti, brisé. Donc il faut vraiment s'entourer. Et aussi si on le peut, en tout cas un maximum, prendre le temps de faire ce qui nous fait du bien, de faire une pause si c'est possible. Et ça laissera de la place à des personnes qui sont bien mieux intentionnées pour se remettre justement de cette sale histoire. On me demandait récemment, et peut-être que ça peut vous intéresser aussi, mais qu'est-ce que je peux dire à mon ami qui est sous emprise ? Eh bien, je lui répondais qu'il ne faut rien dire, c'est-à-dire ne pas dire tu es sous emprise, parce que cette personne, son ami, est sûrement encore dans le déni. Et son déni la protège. Donc ce serait trop violent, ce ne serait pas croyable pour elle. Elle ne pourrait pas recevoir une telle information. C'est inenvisageable dans sa réalité actuelle. Alors je lui proposais de le faire plutôt d'une manière détournée. C'est-à-dire d'être toujours présente pour elle, de ne pas la juger, de ne pas la culpabiliser, de ne pas faire de projections. Et lui dire juste, tiens, tu pourrais peut-être lire ce livre, ça m'a fait un peu penser à ton histoire. Mais peut-être que je me trompe. Ou tiens, j'ai écouté ce podcast. Tiens, j'ai entendu parler d'une histoire. En fait, semer des graines petit à petit. Ou, eh bien, est-ce que tu ne voudrais pas en parler de ton histoire, de tous ces comportements à un thérapeute qui pourrait peut-être t'aider ? Et évidemment, je serai toujours là pour toi. Ça peut sauver une vie, vraiment. Et je ne minimise pas mes propos. Il ne faut pas prendre le risque, en fait, qu'elle se braque contre son nom. contre son ami et il faut pas prendre le risque qu'elle se retrouve seule, isolée, sous uniquement les filets de son partenaire. Et quand le timing sera le bon pour elle, pour son cœur, pour son corps, pour son âme, pour sa vie, elle trouvera la force immense et définitive d'en sortir. Autre suggestion qui peut aussi aider, peut-être lui dire de noter tout ce qu'il lui dit, tout ce qu'il lui fait... subir tout ce qui lui fait vivre et c'est une technique qui lui permettra peut-être pendant la rupture, même à coup sûr, pendant la rupture cette fois-ci définitive, à conscientiser que ce n'était absolument pas de l'amour mais de l'emprise et que ses comportements étaient très très graves. Quand on sort définitivement de l'emprise, contacter des anciennes conjointes de ce prédateur, de ce conjoint peut aussi énormément aider à Ça permettra encore une fois de déculpabiliser et encore une fois je crois qu'il faut être bien accroché parce qu'on peut découvrir des choses absolument sordides et surtout souvent un palmarès de proie à son actif hallucinant. Et le faire en tout cas ça demande beaucoup de culot, ça demande vraiment d'oser, ça demande aussi un certain désespoir quand on est amené à le faire je pense. Et ça permet vraiment de retirer, encore une fois, certaines couches fines et subtiles du déni. Voilà, j'invite vraiment moi du coup, ça se dit pas, mais j'invite vraiment à considérer la fuite de cette relation, la sortie de cette relation comme vraiment une nouvelle opportunité de guérison et de transformation pour sa vie. Cette relation, elle peut permettre de comprendre mais tellement, tellement de choses concernant la personne qui a été mise sous emprise. Moi j'ai la croyance que quitter une relation d'emprise, c'est se réveiller, c'est retrouver le goût de soi, retrouver les commandes de sa vie. accéder à son pouvoir personnel, c'est enfin sortir de ce brouillard permanent. Et d'un point de vue plus spirituel, je crois qu'on peut considérer aussi que cette personne a été mise sur son chemin de vie pour qu'elle puisse évoluer, pour qu'elle puisse poser des limites saines dans sa vie, dans ses relations et pour qu'elle puisse positionner les curseurs au bon endroit. Évidemment, ce que je dis, c'est entendable quand l'emprise n'a pas duré trop longtemps. Cette relation montrera aussi à quel point elles portaient peut-être encore des blessures émotionnelles très profondes et finalement, elles pourront cicatriser naturellement en les expérimentant à nouveau à ses côtés parce qu'elles seront enfin remontées à la surface. Mais en revanche, il faut vraiment prendre la sage décision de les conscientiser et d'y mettre fin. Et c'est là... où son ou sa thérapeute sera d'une grande aide, une aide précieuse pour faire ce travail. Cette relation peut aussi confirmer, même si Laura réussit à lui faire taire, qu'elle devait faire confiance à son intuition, à son instinct, à son inconscient, parce que souvent elle avait déjà eu beaucoup beaucoup d'informations dans ses rêves ou dans son quotidien qu'elle refoulait aussitôt. Elle pourra se souhaiter évidemment rien d'autre que le meilleur pour la suite, et je vous le souhaite. Elle pourra être très très fière en fait d'avoir été droite dans ses bottes, d'avoir donné beaucoup, et puis lui s'il a tout torpillé, ça ne regarde que lui. Elle pourra être très très fière de son grand cœur, de l'avoir aimé de tout son être, d'avoir vu et reconnu en lui ses immenses qualités et aussi ses blessures. Mais il ne sait et ne veut que détruire, il ne veut que faire mal. Donc elle n'est pas responsable de ça, elle ne sera jamais responsable du mal qu'il lui a fait. En revanche, je pense qu'elle est responsable de ce qu'elle en fait. Et elle saura désormais en tout cas, si elle retient les leçons de cette rencontre, donner son cœur cette fois-ci à des personnes qui le méritent et qui sont véritablement bien intentionnées. Elle est humaine cette personne qui a été mise sous emprise, donc elle souhaitera sûrement, et c'est tout à fait naturel et normal de passer par cette phase-là, qu'il paye tout le mal qu'il lui a fait si injustement, quitte se prenne un retour de bâton bien salé et bien mérité. Elle voudra aussi que son entourage qui est dans un déni complet ouvre enfin les yeux sur la personne qu'il est. Elle sera peut-être même aussi parfois révoltée et en colère parce que lui il va encore... oser continuer de la contacter, continuer de revenir vers elle alors que la séparation a eu lieu et alors que peut-être il sera même déjà avec sa nouvelle proie et donc lui il va revenir sans scrupule, sans gêne et sans honte alors que ça a été déjà pour elle tellement difficile de réussir à partir et lui il ose revenir quoi elle ressentira aussi peut-être beaucoup de rage à l'idée de ne jamais avoir d'excuses et de comprendre que si de toute façon si un jour elle en avait et ce ne sera que pour mieux l'amadouer. Voilà, donc elle fera face à beaucoup de sentiments d'injustice, à se dire qu'elle a baigné dans beaucoup, beaucoup de folie à ses côtés, et que souvent, les personnes qui sont sous emprise, ou qui ont été mises sous emprise, ressortent perdantes, ressortent déplumées. Donc elle pourrait être à nouveau submergée de tristesse, alors qu'elle pensait parfois avoir déjà tourné la page depuis longtemps. Elle pourra revivre aussi de... de terribles terribles angoisses dans ses autres relations parce que ces angoisses vont remonter à la surface et ça lui montrera bien que sortir de cette relation c'est aussi vivre un stress post-traumatique. Voilà. Elle pourra se rendre compte aussi qu'elle a vécu auprès de cette personne des croyances qu'elle entretenait finalement inconsciemment vis-à-vis d'elle. Comme je ne suis pas importante, je n'ai pas ma place, je n'ai pas mon mot à dire, je n'ai pas à revendiquer mes besoins. Et cette personne va lui refaire revivre exactement ces croyances-là. Donc quitter cette relation, c'est lui permettre aussi de désormais croire qu'elle a bien sa place, qu'elle a le droit d'exprimer ses besoins, ses envies, ses désirs. Et que si elle passe de bons moments, elle n'est pas obligée de le payer très cher. par la suite, voilà. Son corps, je l'ai déjà dit, parlera avec différents symptômes physiques, prouvant la réalité de la souffrance de toute cette relation, donc avec perte ou prise de poids assez impressionnante, perte de cheveux tout aussi impressionnante, déséruption cutanée, et parfois même beaucoup, beaucoup de tremblements lors de cette sortie, cette fameuse sortie du déni. Finalement, elle comprendra je pense une chose, elle entendra. Son ex-conjoint est maltraitant, il paye déjà au quotidien par sa simple médiocrité, donc qui voudrait être à sa place ? Personne, donc on ne peut pas lui souhaiter du mal finalement, on peut juste lui souhaiter... d'éviter de continuer de s'en prendre à d'autres personnes. Voilà, ce serait déjà énorme. Une personne me disait récemment aussi qu'il détestait ce genre de personne, ce genre de personnage, parce qu'à cause d'eux, on perd foi en l'humain. Et je lui répondais qu'on doit absolument renoncer à perdre foi. C'est un devoir vis-à-vis de soi, vis-à-vis de sa vie. On se doit de croire que les humains bons existent aussi, que des relations saines existent, que des relations peuvent vraiment, et c'est leur but, apaiser le cœur, l'âme et l'esprit. Sinon, c'est continuer en fait de nourrir le sentiment de toute puissance de ces pervers, et ça, il en est hors de question. Je suis aussi d'avis à couper les liens complètement avec cet ex-conjoint. Bon évidemment dans le cas où il y a des enfants c'est compliqué, c'est largement plus difficile parce que même si on a pris du recul, même si on sait qu'on n'y retournera jamais, c'est continuer de prendre un risque, c'est continuer de se mettre en danger et c'est oublier une nouvelle fois qu'il est sans foi ni loi et que lui laisser une fenêtre, une porte ouverte c'est lui donner une nouvelle fois l'occasion de faire du mal. Et ça il en est hors de question. Et donc souvent, j'ai entendu ça, que des personnes qui sortent de cette relation, qui ont eu conscience de l'emprise, qui ont même fait un travail sur elle, en thérapie, etc. Mais elles envoient quand même encore des messages pour la bonne année, pour un joyeux anniversaire, pour prendre un café. Mais pour moi, ça c'est inconcevable. Je ne juge pas, vraiment je ne juge pas, mais c'est inconcevable. Parce que ça veut dire que c'est avoir une partie de soi. encore sous l'emprise de l'autre. Évidemment, je peux l'entendre, évidemment, je peux le comprendre, mais je pense qu'il faut mettre sa protection en priorité, vraiment. Et d'ailleurs, une autre personne qui avait été d'ailleurs sous emprise aussi, me racontait qu'elle avait revu son ex-conjoint, trois ans après avoir quitté la relation. Donc elle était remise entre guillemets de cette relation, elle avait repris sa vie, voilà. Et elle m'a dit mais en fait c'est quand il a prononcé une phrase qui a été extrêmement froide et extrêmement culpabilisante, qui m'a rappelé tout ce que j'avais vécu, qu'elle a compris enfin qu'il ne serait jamais bon et qu'il ne changerait jamais. Donc encore une fois, chacun a son propre timing, chacun a son propre chemin et chacun fait comme il le veut. Mais... Je voudrais mettre l'accent sur cette notion de protection qu'on doit avoir vis-à-vis de soi. Même si forcément quand on sort de cette relation, il y a des choses qui nous manquent. Mais voilà, il faut aller au-dessus, il faut passer au-dessus. J'espère du fond de mon cœur en tout cas que cet épisode aura pu aider les personnes qui ont eu l'immense courage de quitter leur bourreau à comprendre les mécanismes dont elles ont été victimes. J'espère de tout cœur aussi que cet épisode aura éveillé la curiosité et la compréhension de celles et ceux qui en sont témoins avec un de leurs proches. Et j'espère que vous comprenez que la personne qui est sous emprise n'est pas faible, n'est pas bête, n'est pas stupide. Je souhaite à celles et ceux qui ont été victimes d'une relation d'emprise tout le temps qu'il vous faut pour apaiser ce qui a besoin d'être apaisé en vous, afin de vous reconstruire sur des bases qui sont plus saines, sur des bases qui sont plus solides et sur des bases qui sont plus fertiles, parce que la vie mérite d'être vécue coûte que coûte, d'être savourée, d'être traversée avec amour, avec tendresse, avec dignité, avec respect vis-à-vis de soi et vis-à-vis des autres. L'amour n'est pas censé être une prison, le couple non plus, c'est une liberté, une liberté de choisir ce qui vous nourrit, ce qui vous fait grandir. Donc je crois que quand on sort d'une relation d'emprise, il faut prendre l'engagement, la décision ferme de s'entourer de ce qui nous élève et de ce qui nous puissantise. Même si c'est difficile et même si ça peut prendre beaucoup de temps. Le temps justement c'est un grand guérisseur parce qu'il nous aide à voir les choses sous un autre angle, il nous aide à cicatriser, il nous offre aussi la perspective et la distance nécessaire dont nous avons besoin pour aller de l'avant. Je crois que quand on sort de cette relation c'est une vie qui est à réinventer et à recréer donc on se redécouvre plus fort et plus sage. Les personnes qui mettent sous emprise sont les meilleurs enseignants. pour se faire une promesse, plus jamais ça. Et dans le cas évidemment où l'emprise n'a pas duré trop longtemps, on peut se dire avec un très très haut degré de sagesse On peut dire merci à cette personne, merci pour les roses et merci pour les épines.