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Hypnose et conversations thérapeutiques

Comprendre et reconnaitre les mécanismes d'emprise dans le couple

Comprendre et reconnaitre les mécanismes d'emprise dans le couple

40min |24/11/2025
Play
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40min |24/11/2025
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Description

L’emprise dans une relation de couple est silencieuse, lente, progressive et enferme celles et ceux qui la subissent dans un sentiment de honte, de culpabilité et une confusion mentale permanente. Je mets des mots sur ces mécanismes invisibles et ces blessures du silence. Pour celles et ceux qui traversent l’emprise, qui en portent encore les traces, ici on restaure la clarté, la dignité et la possibilité de se relever.

Pour prendre rendez-vous : arianehypnose.net


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Vous écoutez Hypnose et Conversations Thérapeutiques, je m'appelle Ariane, ici je vous emmène dans mon univers, des conversations avec d'autres thérapeutes, des récits de vie et des épisodes plus personnels où je partage ma vision et ma manière d'accompagner. Je propose en visio ou à Marseille des espaces d'écoute et de parole que je conçois comme des parenthèses précieuses. Vous pouvez me retrouver sur Instagram ariane.carleton et prendre rendez-vous directement via le lien dans ma bio. Si cet épisode vous touche, vous inspire ou vous aide, n'hésitez pas à le partager ou à laisser un avis, c'est le plus beau soutien que vous puissiez offrir à ce podcast et à mon travail. Merci d'être là et très bonne écoute. Bonjour à toutes et à tous, si j'ai choisi d'aborder ce sujet, c'est pour transmettre, aider, éclairer, soutenir. Ce podcast s'inscrit dans la continuité de mon travail d'accompagnement car je sais à quel point un témoignage, une histoire, un savoir, de la compassion, une parole juste peuvent ouvrir des voies de compréhension et de transformation. J'avais déjà créé trois épisodes sur le sujet que j'ai décidé de condenser en un seul qui est celui-ci. L'emprise est un enjeu de santé et d'utilité publique parce que l'emprise ne fait pas de bruit. Elle s'installe lentement, insidieusement, dans l'intimité, à l'ombre de tous. Elle empoisonne les victimes avec un sentiment de culpabilité et de honte. Je connais bien trop ce terrain et si j'en parle aujourd'hui, c'est parce que moi-même j'ai été accompagnée pour mettre des mots, pour nommer l'emprise, pour la reconnaître, pour briser le silence, pour sortir de la confusion et surtout pour rééduquer mon cerveau à me croire. Cet épisode, je l'ai donc construit avec beaucoup de temps, mais aussi avec beaucoup de cœur et mes tripes et des heures de recherche, d'introspection, de travail, de rencontres. mais aussi la participation récemment à un mentorship sur le sujet. C'est à la fois un partage théorique, intime et une transmission que je juge nécessaire. Je parlerai ici de l'emprise dans le couple, même si évidemment elle existe dans d'autres sphères comme la famille, l'amitié ou le travail. J'utiliserai le modèle d'un homme exerçant l'emprise sur une femme, tout en sachant que toutes les configurations sont possibles en couple. Enfin, je souhaite rappeler que le terme de pervers narcissique est souvent utilisé utilisés à tort et à travers parce que dès que certains traits toxiques apparaissent dans un couple, comme on en a absolument tous, on peut entendre que son ex-conjoint ou que son conjoint est un pervers narcissique. Heureusement, ça ne concerne qu'une infime partie de la population. Derrière ce mot, il y a une réalité, celle d'une personne qui ne reconnaît pas l'altérité pour qui l'autre n'existe que comme un objet, une utilité, une fonction, comme un territoire à conquérir, à exploiter et à détruire. Ce partenaire pervers et matraitant n'est pas dans le lien, il n'est pas dans l'espace du cœur de la rencontre, il n'est pas dans le nous sacré que forme un couple, puisqu'il use et abuse de mauvais traitements. Et ce qui rend possible sa prédation, c'est son masque de normalité. Il peut être perçu comme un père formidable, comme un ami loyal, comme un professionnel qui réussit, et c'est particulièrement cette façade qui lui permet d'agir en toute impunité. On n'y voit que du feu, c'est de la poudre de perlimpinpin et je décrirai les différentes étapes de cette relation. Cet épisode est pour celles et ceux qui traversent ou qui ont traversé ces relations destructrices et pour leur entourage qui est souvent très démuni de compréhension. J'espère qu'il pourra offrir repères, compréhension justement et peut-être un début de libération. Sous- Donc la première phase de cette relation, on l'appelle souvent la phase de love bombing ou encore la phase d'idéalisation. Donc dans un premier temps, c'est une personne, ce pervers qui va bombarder d'amour sa partenaire, c'est absolument trop bon à vivre, c'est délicieux, il la bombarde d'émotions positives, de compliments, de cadeaux, de bonnes sensations. C'est la fusion, c'est la passion, c'est une fusion qui est soudaine, qui est naissante et qui est puissante. Il vient créer une illusion de sécurité, d'exception et de lien intense. Donc c'est une personne qui devient très vite, très proche, très présente auprès de sa partenaire. Moi je vous invite à le voir comme un caméléon, comme un prédateur. Parce qu'il y a quelque chose d'animal en lui, parce qu'il sent instinctivement et naturellement comment il doit s'y prendre avec sa proie pour l'attirer dans ses filets et surtout pour la garder. Il sent qu'il y a quelque chose à prendre, à aspirer, à exploiter chez sa partenaire. Il l'a d'ailleurs ciblé pour sa lumière, pour ses qualités, pour son empathie, pour sa capacité de remise en question poussée à l'extrême, pour sa force. Toutes les qualités dont il ne... dispose pas. Il faut le considérer comme un vampire qui se nourrit. Donc une personne faible, bête, stupide, égocentrée, vide, ne serait absolument pas intéressante parce qu'il n'y aurait absolument rien à prendre chez elle, rien à aspirer. Son objectif va vraiment être de faire vivre à sa partenaire une lune de miel pour qu'elle se retrouve bien attachée à lui, bien dépendante de lui. émotionnellement ou de d'autres manières. Il est très souvent rapporté, et j'en parlais dans l'intro de cet épisode, que ça peut être un grand séducteur, une personne très appréciée, très charismatique, avec un certain magnétisme, une certaine aura. Évidemment, ce n'est pas systématique et c'est des grandes lignes, mais ça peut aussi être une personne de pouvoir. C'est quelqu'un qui est doté de beaucoup de charme. C'est une personne qui sait dégainer le bon masque au bon moment. C'est le fameux caméléon. Donc encore une fois, sa partenaire ne peut y voir que du feu à ce moment-là. C'est la fameuse poudre de perlimpinpin dont je parlais en début d'épisode. Et avant la rencontre, c'est hyper important, s'il vous plaît, d'écouter. Cette rencontre entre ces deux personnes, elle se fait souvent suite à un événement où la proie est dans une certaine vulnérabilité émotionnelle, dans un passage de vie fragilisé comme on en connaît absolument. tous dans notre vie. Et cet événement, ça peut être une séparation, ça peut être un divorce tumultueux, ça peut être un deuil, ça peut être une épreuve de vie. La proie va donc éprouver au moment de cette rencontre intense, un soulagement intense à ses côtés, puisqu'elle obtient exactement ce qui lui manquait, et c'est précisément cette combinaison qui favorise l'emprise. En fait, le prédateur, le pervers, sent la faille dans laquelle il peut s'immiscer, s'engouffrer. Une question qu'on peut alors se poser, c'est qu'est-ce que je vivais avant de rencontrer cette personne et à partir de quand je lui ai donné ma confiance ? Et pour donner matière à mes partages, je peux en témoigner. Ça vous donnera, je pense, c'est vraiment l'idée de passer de la théorie à la pratique. Donc moi, avant de rencontrer cette personne, celle qui allait exercer une emprise dans mon couple, j'étais dans une période effectivement de fragilité. Je ne pense pas être quelqu'un de faible. Je suis quelqu'un qui a plutôt un fort caractère quand même, un bon tempérament. Et je ne me laisse pas faire. Mais là, je sortais d'un confinement qui était long, qui était difficile. J'étais seule, j'étais en télétravail, je travaillais beaucoup. Je me suis fait cambrioler et alors là ce cambriolage ça a vraiment été le point de rupture, ça a été la goutte de trop et c'est précisément à ce moment là qu'il arrive dans ma vie. Donc on se rencontre et tout va très vite, forcément il me fait beaucoup de bien, je glow up, c'est magique, je vis un début d'histoire assez extraordinaire, moi qui n'aime pas la conformité... Là j'ai l'impression qu'on a vraiment quelque chose d'extraordinaire, c'est digne d'un film, c'est un partenaire qui est très démonstratif, très réconfortant, très présent, très tactile, très sécurisant et il représente absolument tout ce que j'attendais d'un partenaire. Donc à ses côtés les autres couples me paraissent absolument fades et absolument ennuyeux parce que la vie à ses côtés est extrêmement intense. Il dit tout le temps qu'il tient à moi, qu'il m'aime, il me complimente très souvent, je me sens vraiment très flattée. Il me présente très très vite aussi à ses proches, notamment à ses filles. Et là je me sens forcément honorée, même si je ne suis pas du tout à l'aise à cette idée. Mais je me dis voilà, s'il me présente à ses filles, la chair de sa chair, c'est vraiment que je suis quelqu'un qui compte pour lui. J'observe qu'il y a quelque chose d'extrême en lui et à la fois ça me va bien parce que moi j'adore l'intensité. Donc je me dis autant savourer à 2000% ensemble, surtout après avoir vécu vraiment deux années éprouvantes. Donc on part très souvent en week-end, on va en voyage, j'adore la vie à ses côtés, je le trouve incroyable. En fait je trouve qu'il sait tout faire, c'est un hyperactif donc moi ça m'impressionne. et en fait je suis en train de le vouer un culte vraiment de moi-même quoi sans même m'en rendre compte et voilà donc moi je me sens aimée je me sens valorisée, je me sens comprise il est extrêmement attentionné il est extrêmement généreux il m'impressionne de bonté moi qui étais d'un naturel très très méfiante là je sens que je m'ouvre et que je peux lui faire confiance donc je baisse totalement mon niveau de vigilance Je lui ouvre mon cœur, je lui donne ma confiance, je m'installe très rapidement chez lui. Il me soutient lorsque je prends des décisions très importantes professionnellement. Il m'encourage à persévérer, il croit en moi, il est le soutien, il représente en tout cas le soutien que j'avais vraiment jamais connu et reçu de ma vie. Je lui dis qu'on devrait toutes avoir une personne comme lui dans notre vie. Je me sens extrêmement chanceuse, reconnaissante aussi envers lui, envers la vie pour cette rencontre. ... Et je me souviens lui écrire, merci, merci d'être toi, et merci d'être si profondément gentil. Merci d'être qui tu es. Et évidemment, je ne me doute pas une seule seconde à ce moment-là, que je rentre dans les filets d'un prédateur, d'un menteur, d'un manipulateur, d'une personne qui est dangereuse et nocive, et qui n'est pas du tout, du tout, du tout, du tout à son premier coup d'essai auprès des femmes. Donc ce que je ne savais pas encore, c'est que je vivais cette première phase de l'emprise, qui est celle de l'idéalisation. Et cette phase de lune de miel, cette phase d'idéalisation a commencé à perdre de sa beauté, de son intensité, de manière lente, subtile et imperceptible. Je vous en parle tout de suite. Ce qu'il faut savoir, c'est que quand ce partenaire sent que la confiance est installée, Après cette phase justement de love bombing, le scénario peut enfin pour lui changer, mais de manière progressive vers le contrôle, l'isolement et la domination. Et ça, tout ce process, il est parfaitement orchestré, il est minutieusement calculé pour que tout reste évidemment invisible, que ça se passe en silence et à l'ombre de tous. Il faut savoir qu'un partenaire Pervers brouille systématiquement la réalité de sa partenaire, puisqu'il affaiblit son discernement, il manipule sa réalité et ses perceptions, il affaiblit aussi son consentement et il l'expose à des montagnes russes émotionnelles. Et de toute façon, on reconnaît une relation d'emprise parce que le juste milieu n'existera absolument plus. L'emprise, elle devient aussi possible parce qu'un déni s'installe progressivement. Chez la victime. En fait, ce déni, il est subtilement nourri par l'alternance des chauds et des froids, des hauts et des bas de la relation. Et c'est ce mécanisme qui crée un brouillard émotionnel permanent, qui crée une confusion constante, qui crée des doutes profonds. et surtout qui crée des amnésies chez la victime. Donc c'est dans cet état émotionnel qu'il devient beaucoup plus simple pour la victime de remettre en question ses propres perceptions, ses propres émotions, ses propres souvenirs, plutôt que de regarder en face des intentions réelles de son partenaire, qui est de la diminuer, de l'atteindre psychiquement et de la... détruire. Je crois que c'est le moment parfait pour placer la fameuse métaphore de la grenouille que Anne Clotilde de Ziegler met très souvent en avant et qui résume très bien cette étape de la relation pour comprendre comment en tout cas par quelle phase s'installe l'emprise. Je vais y arriver. En gros, imaginez une grenouille dans une eau bouillante, elle va sauter sans hésiter, elle n'a pas envie de se brûler. Mais si vous la placez dans une eau froide, et puis vous la réchauffez tout doucement, tout doucement, elle restera. En fait, c'est comme ça que fonctionne l'emprise. L'emprise, ça commence jamais par de la violence. L'emprise ne crie pas. L'emprise murmure. L'emprise, ça commence toujours par de la chaleur, par de l'attention, par de la douceur. par ce qui ressemble à de l'amour. L'emprise, ça s'inscrit toujours dans un quotidien qui est très doux, qui est très confortable, qui est très... Très agréable. Et la température monte, mais c'est vraiment fin, c'est vraiment subtil, c'est vraiment petit à petit. Ça monte par une remarque, ça monte par un doute, ça monte par une tension, ça monte par un reproche. Et cette phase de love bombing aussi, il faut savoir qu'elle peut durer 3 mois, 6 mois, 1 an, 2 ans, 3 ans. Et c'est chaque degré en fait qui est si petit qu'on s'y habitue. qu'on normalise et surtout qu'on oublie jusqu'à ce que l'eau devienne tiède, chaude, trop chaude, brûlante, bouillante. Avant une nouvelle fois de vous raconter mon histoire, je veux à nouveau poser un cadre et ça me semble très important. Si je témoigne, c'est parce qu'il faut faire connaître ces mécanismes qui sont redoutables en plus grand nombre et c'est aussi parce que des témoignages m'ont aidé à l'époque à nommer ce que je vivais. Donc je vous invite à me suivre dans ce récit. non pas pour déballer mon intimité, mais surtout pour vous aider à trouver des repères si vous avez traversé une situation similaire ou si un de vos proches, une de vos proches, traverse une même situation. Après moi, cette phase incroyable et absolument magique, les conflits étaient de plus en plus réguliers, mais ça a pris beaucoup de temps pour s'installer. Et effectivement, après, ces conflits revenaient comme un cycle. Donc c'était trois semaines incroyables, en gros pour une semaine de gouffre abyssale. Et tout était de plus en plus extrême, c'était soit très chaud, soit très froid, soit très haut, soit très bas. Donc moi j'ai commencé à m'habituer, à normaliser et je me disais que c'était de la passion et surtout que personne ne pouvait nous comprendre. Ces comportements devenaient de plus en plus destructeurs, mais encore une fois je cherchais à comprendre, à rationaliser, puisque je connaissais aussi son autre visage, celui d'un partenaire présent. et aimant. Donc pour moi, on était un couple, nous étions forcément intelligents, nous allions forcément trouver une solution. Donc moi, je voulais vraiment comprendre pourquoi il agissait ainsi, pourquoi il pouvait changer de visage. Je voulais comprendre son enfance, ses blessures, je voulais trouver un sens à ses actes. Je me disais que c'était que des crises de couple et que forcément, que forcément, notre amour allait tout réparer et que notre amour était plus fort et que notre histoire était entre guillemets, extraordinaires et donc qu'il fallait absolument se battre. Donc, peu à peu, je finissais par me dire aussi qu'il avait peut-être raison. Finalement, tout était peut-être de ma faute, tout venait peut-être de moi, de mon caractère, de mes exigences, de mes réactions, peut-être que j'en demandais trop. Ces paroles devenaient de plus en plus cruelles, c'est-à-dire que je pouvais être à la fois intelligente et brillante et à la fois tellement incapable. C'est ce que j'appelle les coups invisibles, les blessures du silence, celles qui ne laissent pas de traces sur la chair mais qui atteignent indéniablement l'âme et l'identité. Il y avait aussi le silence qui était pour moi son arme la plus sadique, la plus destructrice, c'était vraiment son arme la plus humiliante. On sait que le silence c'est terrible parce que nous sommes des êtres de lien, donc moi lorsque je lui nommais cette manipulation abusive et cruelle, il la retournait contre moi. C'était toujours à moi en fait de me calmer, c'était toujours à moi de m'adapter, c'était toujours à moi de me plier, c'était un tyran. Donc je devais réduire mes besoins, rétrécir mes limites, m'effacer encore et encore. Petit à petit, je comprends bien que chaque mot peut déclencher une tempête, donc je suis dans une sorte d'hypervigilance et je cherche absolument pas à le froisser parce que je sais les proportions que ça peut prendre. Et mon corps se met à parler, donc j'avais des douleurs digestives, des pertes de vision soudaines. Mais ça, moi je mettais tout sur le compte d'un excès de gluten ou d'un manque de magnésium. Donc le gluten a bon dos et surtout le déni est coriace. Mon esprit tournait en boucle, il envahissait chaque sphère de ma vie, j'attendais impatiemment le retour de notre phase lumineuse. Mon entourage évidemment commençait à voir clair parce qu'il m'arrivait de m'effondrer en larmes en disant que j'en pouvais plus et que j'avais besoin d'aide. Et le mot pervers narcissique a été prononcé mais moi je n'arrivais pas à l'entendre, je défendais coûte que coûte notre relation et je le défendais. Je disais narcissique, oui vous avez raison, mais il n'est pas pervers. Donc encore une fois, le déni est très très puissant. Donc ses comportements étaient de plus en plus inexcusables. Je l'ai quitté une dizaine de fois pendant notre relation, mais je revenais toujours vers lui, c'était plus fort que moi. J'étais devenue dépendante en fait à lui comme une drogue, vraiment. C'est-à-dire que quand je réussissais à partir pour sauver ma peau, c'était plus fort que moi. Il fallait que je revienne vers lui parce qu'il me manquait. Et c'est pour ça que j'en parle, c'est pour ça que je témoigne, c'est parce que l'emprise agit avec les mêmes mécanismes que l'addiction. Je sais que ça peut sembler incompréhensible, que ça prête à de la bêtise, que ça prête à du masochisme, je vous l'accorde, mais il faut vraiment savoir que derrière ce type de relation se jouent des dynamiques psychiques profondes, complexes, invisibles. Et évidemment, tout en sachant que ce partenaire est quand même assez intelligent pour agir avec autant de perversité, il savait aussi faire pour revenir avec des excuses, des larmes, des lettres, des promesses, des séances de thérapie, des aveux. et Et c'était toujours évidemment pour mieux recommencer sans remords et culpabilité. Là où je vous invite à vous poser des questions, ou en tout cas des questions qui peuvent vous guider, c'est de vous demander si déjà votre partenaire vous prend de l'énergie, vous vide, vous épuise. Est-ce que vous êtes régulièrement déstabilisé, démuni, impuissante face à ces réactions ? Est-ce qu'il y a quelque chose d'extrême dans cette relation ? Est-ce que le juste milieu existe ? et Ou alors au contraire, est-ce que vous avez l'impression que c'est en permanence des montagnes russes émotionnelles ? Est-ce que vous avez l'impression d'être à sens unique aussi pour sauver cette relation ? Ou est-ce que vous avez l'impression de vouloir sauver cette personne ? Et surtout, est-ce qu'il vous reproche ce qu'il fait et ce qu'il est ? Est-ce qu'il dévalorise vos proches de manière sournoise ou directe ? Est-ce qu'il utilise le chantage affectif ? Est-ce qu'il use et abuse de traitements silencieux ? Est-ce qu'il est capable de vous incenser de compliments, puis de vous dévaloriser, encore une fois de manière sournoise ou directement ? Est-ce que vous perdez confiance en vous ? Il existe des centaines de contenus sur les stratégies qui sont mises en place. Vous avez un buffet à volonté de mensonges constants, d'exagérations, de déformations de la réalité, d'isolement progressif, de critiques de l'entourage, de chantage affectif, d'alternance de douceur et de violence, de silence punitif. de crise imprévisible, de tromperie, c'est le bordel complet. Donc qu'une seule chose à faire, évidemment, c'est se barrer. C'est important d'ailleurs aussi d'aborder enfin cette relation par le prisme de ce qui se passe dans le corps et non du mental et du cognitif. Et je vous en parle tout de suite. Ce qu'il faut savoir, c'est que lors des phases de séduction, d'attention et de proximité, c'est de la dopamine et de l'ocytocine qui sont sécrétés dans notre corps, ce qui crée des sentiments de connexion, de sécurité, de présence, d'attachement, de bonheur. Ensuite, lors des phases de distance, de critique, de silence, le corps réagit en sécrétant cette fois-ci les hormones du stress pour laisser place à de l'anxiété, à de l'hypervigilance, à de l'épuisement, au figement et au sentiment d'impuissance. et Et c'est ce cocktail d'hormones extrêmes qui favorise des amnésies, le brouillard mental permanent, la confusion, le déni de l'emprise. Il y a une expression que j'ai entendue sur un podcast qui est assez révélatrice et qui en dit long, et qui rappelle que ce pervers c'est le dealer de sa propre drogue. Parce qu'il distribue attention, compliments, moments extraordinaires pour obtenir en échange validation, admiration et contrôle auprès de sa partenaire. n'oublions pas sa faille narcissique ce qui le remplit, le nourrit ensuite il retire tout il s'absente, il fait des dingueries ce qui nourrit encore sa propre jouissance à voir sa partenaire souffrir ce qui encore une fois le remplit de bonnes sensations et pour maintenir sa dépendance il donne à nouveau une dose de plaisir quand il revient vers elle tout doux, mielleux attentionné, qu'il promet qu'il ne recommencera plus. Et avec ce cycle, lui, il ne connaît jamais la redescente. Il est le maître des règles de cette danse émotionnelle éprouvante. C'est un diable déguisé en un curé, c'est un nuisible, c'est un parasite, c'est un cafard. Donc sortir de l'emprise ne se fait pas par volonté seule. Il faut l'imaginer et l'envisager et le considérer comme une cure de désintoxication. C'est un process qui nécessite beaucoup de temps, un cadre sécurisant, énormément de soutien et un entourage bienveillant et présent. Musique Musique Musique Alors que je m'épuise à réparer cette relation, en vain, je baisse les bras. Il faut dire que je suis épuisée, dans une fatigue immense. Une énième scène infecte à laquelle j'assiste me montre bien que je ne suis pas folle, comme il aimait tant me le faire croire, que je n'ai pas rêvé, que je n'ai pas imaginé, que je n'en fais pas trop, que je n'ai pas projeté, que je n'exagère pas. Ma place n'est plus à côté de lui et ce qu'il fait c'est bel et bien dégueulasse, c'est bel et bien mal intentionné donc il faut absolument que je me barre, c'est irrespirable. Tout son entourage est manipulé et dans le déni total de son véritable visage. Donc avec une force et une chance inouïe, je réussis à quitter le domicile conjugal pour la énième fois. Comme Comme si en fait tout le mal qui avait été fait... Enfin comme si après... tout le mal qui avait été fait, je me refaisais enfin un minimum confiance, comme si j'avais été au bout du process et qu'une fenêtre s'ouvrait enfin. Donc les couches de déni le concernant se décollent vraiment progressivement. Je commence enfin à comprendre et à intégrer que mes échanges avec lui ne seraient que stériles. Il n'a aucune culpabilité, aucune remise en question, il n'a aucune empathie, il s'acharne, c'est un malade, je me réveille. Je reconnais ces techniques désormais, celle de retourner la situation, d'inverser les rôles, de m'enfumer puis de revenir. Je sais que cette fois-ci, je dois résister et je dois être plus forte. Mais croyez-moi, l'emprise, encore une fois, c'est bien plus coriace et c'est bien plus persistant. Il faut dire qu'il a fait taire toutes mes intuitions aussi qui étaient si justes jusqu'ici, mes perceptions, mes ressentis. Donc je pars, je quitte cette relation mais lui ne lâche pas l'affaire et donc ça c'est son sentiment de toute puissance parce qu'un pervers ne laisse pas du tout tomber sa proie comme ça. Et malheureusement la confusion revient à nouveau, le doute m'habite à nouveau et je le laisse entrer à nouveau chez moi. Mais mon corps cette fois-ci semble m'aider et j'ai plus l'énergie et l'espace pour l'accueillir à nouveau et pour le croire. Donc je fais que pleurer, pleurer, pleurer, pleurer, comme si mon corps se déchargeait de toute la tristesse engrammée lors de cette relation. Et je lui demande de quitter mon domicile et je m'effondre. Je m'effondre au sol comme si on m'avait vraiment poignardé le ventre. C'est la dernière fois que je le verrai et je sais au fond de moi que je ne veux pas voir quelque chose. En fait c'est assez déconcertant comme sentiment parce qu'il y a une partie de moi qui sait et une autre qui semble encore résister. Mon corps s'exprime à nouveau parce que je perds du poids brutalement, je perds des cheveux par poignée et je vais en perdre au moins pendant 6 mois après l'avoir quitté. J'ai vraiment besoin d'aide, donc comme je vous le disais en début d'épisode, je suis accompagnée par une thérapeute qui est formée à l'emprise pour justement m'aider à poser les mots, à briser le silence, à nommer et à reconnaître l'emprise. mais le problème c'est que cette sensation d'être folle me colle vraiment encore trop à la peau. Donc je suis perdue parce que je ne sais maintenant plus qui je suis sans lui et je suis encore face au manque dans mon corps. Et les bons souvenirs en fait remontent aussi à la surface et je me dis mais s'il avait raison et si j'étais le problème. Donc vous vous rendez bien compte que tout est encore quand même assez confus. Et je décide du coup d'appeler une de ses ex. Pour savoir si je suis la seule en fait à qui il donnait cette impression néfaste, et c'est un acte et un geste qui va me sauver et qui va me pousser cette fois-ci vers la sortie définitive. Elle me dit que ce n'est pas du tout de l'amour mais que c'est de l'emprise, elle comprend ce que je vis et heureusement me propose de m'appeler. Donc elle a vécu le même enfer avec le même début intense et magique, les mêmes stratégies et pour le même dénouement. Pour elle, ça durera plus d'années que moi. Elle m'encourage en tout cas à le fuir, à trouver la porte de sortie et à ne plus jamais le laisser entrer. Elle me dit évidemment que la suite me sera meilleure et que je dois vraiment lui fermer toutes les portes et toutes les fenêtres parce que la moindre ouverture sera pour lui l'occasion de me faire à nouveau du mal. Je continuerai mon enquête auprès d'autres personnes pour établir la vérité et j'apprendrai par la suite des histoires sordides le concernant. C'est vraiment digne d'un film cette fois-ci mais d'un très très mauvais film. Je me rends compte que je suis qu'une énième proie puisqu'il passe de proie en proie. Je ne sais plus qui il est en fait, c'est tout le masque de l'illusion qui tombe, tout ce masque qui se retire et c'est vraiment un sentiment immonde. de vous dire que vous étiez avec une personne que vous ne connaissiez finalement absolument pas, que vous étiez avec un acteur, un acteur brillant. Et c'est pour ça que sortir du déni c'est violent, parce que vous ouvrez les yeux et vous réalisez que vous avez été séduite, humiliée, manipulée, trompée, détruite pour son propre plaisir personnel, comme si vous étiez une marionnette. Les pervers n'ont honte de rien puisque vous êtes là que pour leur propre plaisir. Sous-titrage FR 2021 Donc pourtant, vous, un sentiment de honte vous habite et habite chaque cellule de votre corps. Vous vous regardez devant le miroir et vous vous avouez déplumé. Pourquoi vous n'avez pas vu ? Pourquoi vous n'avez pas su ? Pourquoi vous n'avez pas pu ? Je décide de prévenir ses amis avec l'intention de protéger ses prochaines proies parce que je sais qu'il est plus fort. Et évidemment, je fais ça par sororité, mais Maestro, il a toujours ses deux, trois coups d'avance. Donc il a fallu couper tout contact aussi avec son entourage. Il a fallu que je tienne debout alors que tout s'effondrait autour de moi. Et moi j'avais vraiment l'impression qu'un camion m'avait roulé dessus en fait. Et je me suis écroulée. J'ai eu la chance de pouvoir prendre de la distance, de pouvoir me réfugier chez des amis qui m'ont tendu leurs mains, qui m'ont ouvert leurs portes pour me remettre de cette sale histoire parce que j'avais absolument plus d'énergie. Il m'a bouffé tout cru, il a englouti ma gentillesse, il a bouffé mon respect. Et on n'a pas à respecter des personnes qui en ont aucun, ni à être gentil avec eux. Et donc là, je me suis dit, mais putain, bordel, j'étais où en fait pour le laisser faire ? Et donc là, c'est la colère qui est arrivée. Et elle me faisait très peur cette colère. Mais cette fois-ci, il était hors de question de la retourner contre moi. Soit en la somatisant, soit en la camouflant, soit en la niant. Et Hadis Miller le nomme bien, la colère refoulée c'est un poison lent et destructeur à tout âge. Donc je me suis laissée exploser de rage, d'injustice, d'indignation, de colère. Et cette colère m'apportera finalement au fil du temps beaucoup de régénération et beaucoup de clarté. Il était donc temps de regarder avec honnêteté radicale ce qui avait rendu possible l'emprise, au-delà des mécanismes puissants et redoutables que je tente de vulgariser depuis le début de l'épisode. Parce que je ne crois pas au hasard total des relations et des rencontres. Si je suis honnête avec moi-même, j'ai l'impression au fond de moi que je devais rencontrer cette personne, que tout était orchestré pour qu'on se rencontre par quelque chose qui me dépasse, par quelque chose qui est plus grand que moi. Ça paraît un peu fou, mais c'est mon ressenti. Ce n'est pas du tout de l'ordre du rationnel, c'est très personnel, et encore une fois, c'est très différent pour chacun. Donc cette relation est comme chacune. de toute façon de nos relations dans nos vies a été révélatrice et catalysatrice de blessures et de traumatismes non cicatrisés et j'ai décidé d'en faire un potentiel un potentiel de guérison et un potentiel de transformation parce que cette relation elle est venue me confirmer des croyances que j'entretenais vis-à-vis de moi en silence et peut-être même inconsciemment parce que finalement c'était familier de ne pas me sentir importante ... C'était familier de me déconnecter de mon corps et de mes ressentis quand ma réalité dépassait l'entendable. C'était familier de me sentir coupable et responsable de choses qui ne m'appartenaient pas. C'était familier d'être convaincue que je n'étais pas digne d'amour et de me plier en douze pour tenter d'être aimée, quitte à déshonorer mes propres besoins et mes propres limites. En fait, par mon histoire familiale, je disposais d'un entraînement de haut niveau pour être capable de tolérer et d'encaisser. le pire. J'avais déjà eu plus jeune le rôle de poubelle émotionnelle et j'étais vraiment très bien entraînée à intérioriser et à banaliser la violence émotionnelle. Donc à ses côtés, à travers cette relation, je rejouais un enfer qui m'était familier. Donc si je suis restée dans cette relation, c'était pas par faiblesse, mais c'est parce que je savais survivre là où d'autres n'auraient même pas mis un pied ... là où certaines personnes n'auraient même pas supporté le quart. Et en psychologie, on appelle ça la compulsion de répétition. Chaque traumatisme de notre corps, Notre enfance non réglée se rejoue inlassablement sur la scène de notre vie d'adulte et encore plus dans l'espace du couple. Donc on s'expose à nouveau à ce qui nous est familier, donc à nouveau à la douleur, non pas par faiblesse ou par masochisme, mais par un besoin profond pour notre être, pour notre âme, de comprendre, de se réapproprier ce qui nous a échappé, heurté. meurtris, blessés et pour libérer les émotions qui peuvent être encore bloquées, cristallisées, figées, encapsulées, nouées dans la mémoire de notre corps. Donc reconnaître cette répétition comme un besoin de réparation et non comme un échec personnel, c'est déjà un pas énorme vers la guérison. Parce que la prise de conscience, elle permet de briser les cycles traumatiques, de poser ses limites, de reprendre sa place. Merci. de placer les bons curseurs au bon endroit dans nos relations, c'est-à-dire ni trop haut, ni trop bas. Et ça, ça parlera à un certain nombre d'entre vous, mais sachez qu'on peut connaître aussi l'emprise avec une famille aimante, avec une histoire familiale où on s'est senti aimé en tant qu'enfant, et c'est là toute la complexité du sujet. Parce que l'emprise, elle ne s'installe pas seulement dans nos zones fragiles, elle s'installe aussi dans nos trésors relationnels. dans l'empathie, dans la loyauté, dans la capacité de remise en question, dans l'espoir sincère qu'un lien puisse s'améliorer. Et ces qualités magnifiques dans un contexte sain peuvent malheureusement devenir des portes d'entrée dans une relation toxique. Alors oui, il existe une infinité d'histoires différentes. Je vous propose dans cet épisode plutôt des grandes lignes, une histoire. Mais voilà, chaque histoire est différente. ce qui est sûr c'est que derrière toutes ces histoires quoi qu'il en soit il y a une vérité, c'est que personne n'est à l'abri et chacun peut se retrouver pris dans un engrenage qui le dépasse. L'essentiel c'est de comprendre ce qui a rendu possible l'emprise et à partir de là de pouvoir réécrire son histoire en dehors de la répétition, en dehors du silence et en dehors du non-dit. On dit que les épreuves sont des cadeaux mal emballés, moi aujourd'hui je peux le dire, c'était mon cadeau très mal emballé. Je peux regarder cette personne très symboliquement et de très loin et lui dire merci pour les roses et merci pour les épines. Je peux le regarder parce que l'emprise n'a pas duré trop longtemps, de très loin encore et symboliquement et lui dire merci malgré toi de m'avoir offert la leçon dont j'avais besoin, même si je ne veux absolument plus jamais l'expérimenter, parce que cette leçon, je la porte aujourd'hui et j'ai décidé de la porter aujourd'hui comme une force et peut-être comme un phare et un trésor pour d'autres. Merci. Cette leçon, elle m'a appris à me rencontrer, à m'aimer, à me tendre une main, à prendre ma place, à me révéler et surtout à ne plus donner l'heure à ceux qui choisissent le camp du mal, le camp de la médiocrité, le camp de la lâcheté, le camp de la perversité. Quitter une relation d'emprise ne confère pas d'immunité à vie, encore une fois, parce que ce qui attire ces profils, ce n'est pas la faiblesse, c'est la vitalité, c'est la profondeur, c'est la force et la lumière intérieure. et Et c'est cette lumière qu'ils n'ont pas, c'est cette lumière qu'ils cherchent à éteindre, et c'est cette lumière qu'ils cherchent à s'approprier, et c'est précisément cette lumière que nous devons cultiver, que nous devons protéger et que nous devons nourrir. Si ce sujet vous parle, si vous sentez que quelque chose en vous résonne avec ces mots, avec ce témoignage, si vous en ressentez le besoin ou l'envie, je vous accompagne dans des espaces de paroles et d'écoute, Merci. Avec des tapping EFT à distance ou en présentiel, l'EFT c'est une technique de libération émotionnelle qui permet de travailler sur les plans énergétique, émotionnel et psychologique. C'est des espaces que je conçois pour accueillir, ressentir, exprimer, nommer, libérer. Des espaces où il n'est plus question de subir ni de douter de votre valeur, de vos perceptions ou de vos besoins. Ce sont des espaces pour réapprendre à être là pour vous, avec bienveillance, exigence et présence. Ce sont des espaces où vous pouvez enfin laisser circuler ce qui jusqu'ici était peut-être encore bloqué, cristallisé, figé. Ce sont des espaces où peu à peu votre regard change, votre voix s'affirme, votre posture intérieure se redresse. des espaces que je conçois pour réhabiliter votre dignité votre histoire, votre humanité et ravivez cette compassion profonde envers vous-même. Des espaces où vous vous tenez droit, debout, à votre place parce qu'on ne transforme vraiment que ce qu'on accueille.

Description

L’emprise dans une relation de couple est silencieuse, lente, progressive et enferme celles et ceux qui la subissent dans un sentiment de honte, de culpabilité et une confusion mentale permanente. Je mets des mots sur ces mécanismes invisibles et ces blessures du silence. Pour celles et ceux qui traversent l’emprise, qui en portent encore les traces, ici on restaure la clarté, la dignité et la possibilité de se relever.

Pour prendre rendez-vous : arianehypnose.net


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Vous écoutez Hypnose et Conversations Thérapeutiques, je m'appelle Ariane, ici je vous emmène dans mon univers, des conversations avec d'autres thérapeutes, des récits de vie et des épisodes plus personnels où je partage ma vision et ma manière d'accompagner. Je propose en visio ou à Marseille des espaces d'écoute et de parole que je conçois comme des parenthèses précieuses. Vous pouvez me retrouver sur Instagram ariane.carleton et prendre rendez-vous directement via le lien dans ma bio. Si cet épisode vous touche, vous inspire ou vous aide, n'hésitez pas à le partager ou à laisser un avis, c'est le plus beau soutien que vous puissiez offrir à ce podcast et à mon travail. Merci d'être là et très bonne écoute. Bonjour à toutes et à tous, si j'ai choisi d'aborder ce sujet, c'est pour transmettre, aider, éclairer, soutenir. Ce podcast s'inscrit dans la continuité de mon travail d'accompagnement car je sais à quel point un témoignage, une histoire, un savoir, de la compassion, une parole juste peuvent ouvrir des voies de compréhension et de transformation. J'avais déjà créé trois épisodes sur le sujet que j'ai décidé de condenser en un seul qui est celui-ci. L'emprise est un enjeu de santé et d'utilité publique parce que l'emprise ne fait pas de bruit. Elle s'installe lentement, insidieusement, dans l'intimité, à l'ombre de tous. Elle empoisonne les victimes avec un sentiment de culpabilité et de honte. Je connais bien trop ce terrain et si j'en parle aujourd'hui, c'est parce que moi-même j'ai été accompagnée pour mettre des mots, pour nommer l'emprise, pour la reconnaître, pour briser le silence, pour sortir de la confusion et surtout pour rééduquer mon cerveau à me croire. Cet épisode, je l'ai donc construit avec beaucoup de temps, mais aussi avec beaucoup de cœur et mes tripes et des heures de recherche, d'introspection, de travail, de rencontres. mais aussi la participation récemment à un mentorship sur le sujet. C'est à la fois un partage théorique, intime et une transmission que je juge nécessaire. Je parlerai ici de l'emprise dans le couple, même si évidemment elle existe dans d'autres sphères comme la famille, l'amitié ou le travail. J'utiliserai le modèle d'un homme exerçant l'emprise sur une femme, tout en sachant que toutes les configurations sont possibles en couple. Enfin, je souhaite rappeler que le terme de pervers narcissique est souvent utilisé utilisés à tort et à travers parce que dès que certains traits toxiques apparaissent dans un couple, comme on en a absolument tous, on peut entendre que son ex-conjoint ou que son conjoint est un pervers narcissique. Heureusement, ça ne concerne qu'une infime partie de la population. Derrière ce mot, il y a une réalité, celle d'une personne qui ne reconnaît pas l'altérité pour qui l'autre n'existe que comme un objet, une utilité, une fonction, comme un territoire à conquérir, à exploiter et à détruire. Ce partenaire pervers et matraitant n'est pas dans le lien, il n'est pas dans l'espace du cœur de la rencontre, il n'est pas dans le nous sacré que forme un couple, puisqu'il use et abuse de mauvais traitements. Et ce qui rend possible sa prédation, c'est son masque de normalité. Il peut être perçu comme un père formidable, comme un ami loyal, comme un professionnel qui réussit, et c'est particulièrement cette façade qui lui permet d'agir en toute impunité. On n'y voit que du feu, c'est de la poudre de perlimpinpin et je décrirai les différentes étapes de cette relation. Cet épisode est pour celles et ceux qui traversent ou qui ont traversé ces relations destructrices et pour leur entourage qui est souvent très démuni de compréhension. J'espère qu'il pourra offrir repères, compréhension justement et peut-être un début de libération. Sous- Donc la première phase de cette relation, on l'appelle souvent la phase de love bombing ou encore la phase d'idéalisation. Donc dans un premier temps, c'est une personne, ce pervers qui va bombarder d'amour sa partenaire, c'est absolument trop bon à vivre, c'est délicieux, il la bombarde d'émotions positives, de compliments, de cadeaux, de bonnes sensations. C'est la fusion, c'est la passion, c'est une fusion qui est soudaine, qui est naissante et qui est puissante. Il vient créer une illusion de sécurité, d'exception et de lien intense. Donc c'est une personne qui devient très vite, très proche, très présente auprès de sa partenaire. Moi je vous invite à le voir comme un caméléon, comme un prédateur. Parce qu'il y a quelque chose d'animal en lui, parce qu'il sent instinctivement et naturellement comment il doit s'y prendre avec sa proie pour l'attirer dans ses filets et surtout pour la garder. Il sent qu'il y a quelque chose à prendre, à aspirer, à exploiter chez sa partenaire. Il l'a d'ailleurs ciblé pour sa lumière, pour ses qualités, pour son empathie, pour sa capacité de remise en question poussée à l'extrême, pour sa force. Toutes les qualités dont il ne... dispose pas. Il faut le considérer comme un vampire qui se nourrit. Donc une personne faible, bête, stupide, égocentrée, vide, ne serait absolument pas intéressante parce qu'il n'y aurait absolument rien à prendre chez elle, rien à aspirer. Son objectif va vraiment être de faire vivre à sa partenaire une lune de miel pour qu'elle se retrouve bien attachée à lui, bien dépendante de lui. émotionnellement ou de d'autres manières. Il est très souvent rapporté, et j'en parlais dans l'intro de cet épisode, que ça peut être un grand séducteur, une personne très appréciée, très charismatique, avec un certain magnétisme, une certaine aura. Évidemment, ce n'est pas systématique et c'est des grandes lignes, mais ça peut aussi être une personne de pouvoir. C'est quelqu'un qui est doté de beaucoup de charme. C'est une personne qui sait dégainer le bon masque au bon moment. C'est le fameux caméléon. Donc encore une fois, sa partenaire ne peut y voir que du feu à ce moment-là. C'est la fameuse poudre de perlimpinpin dont je parlais en début d'épisode. Et avant la rencontre, c'est hyper important, s'il vous plaît, d'écouter. Cette rencontre entre ces deux personnes, elle se fait souvent suite à un événement où la proie est dans une certaine vulnérabilité émotionnelle, dans un passage de vie fragilisé comme on en connaît absolument. tous dans notre vie. Et cet événement, ça peut être une séparation, ça peut être un divorce tumultueux, ça peut être un deuil, ça peut être une épreuve de vie. La proie va donc éprouver au moment de cette rencontre intense, un soulagement intense à ses côtés, puisqu'elle obtient exactement ce qui lui manquait, et c'est précisément cette combinaison qui favorise l'emprise. En fait, le prédateur, le pervers, sent la faille dans laquelle il peut s'immiscer, s'engouffrer. Une question qu'on peut alors se poser, c'est qu'est-ce que je vivais avant de rencontrer cette personne et à partir de quand je lui ai donné ma confiance ? Et pour donner matière à mes partages, je peux en témoigner. Ça vous donnera, je pense, c'est vraiment l'idée de passer de la théorie à la pratique. Donc moi, avant de rencontrer cette personne, celle qui allait exercer une emprise dans mon couple, j'étais dans une période effectivement de fragilité. Je ne pense pas être quelqu'un de faible. Je suis quelqu'un qui a plutôt un fort caractère quand même, un bon tempérament. Et je ne me laisse pas faire. Mais là, je sortais d'un confinement qui était long, qui était difficile. J'étais seule, j'étais en télétravail, je travaillais beaucoup. Je me suis fait cambrioler et alors là ce cambriolage ça a vraiment été le point de rupture, ça a été la goutte de trop et c'est précisément à ce moment là qu'il arrive dans ma vie. Donc on se rencontre et tout va très vite, forcément il me fait beaucoup de bien, je glow up, c'est magique, je vis un début d'histoire assez extraordinaire, moi qui n'aime pas la conformité... Là j'ai l'impression qu'on a vraiment quelque chose d'extraordinaire, c'est digne d'un film, c'est un partenaire qui est très démonstratif, très réconfortant, très présent, très tactile, très sécurisant et il représente absolument tout ce que j'attendais d'un partenaire. Donc à ses côtés les autres couples me paraissent absolument fades et absolument ennuyeux parce que la vie à ses côtés est extrêmement intense. Il dit tout le temps qu'il tient à moi, qu'il m'aime, il me complimente très souvent, je me sens vraiment très flattée. Il me présente très très vite aussi à ses proches, notamment à ses filles. Et là je me sens forcément honorée, même si je ne suis pas du tout à l'aise à cette idée. Mais je me dis voilà, s'il me présente à ses filles, la chair de sa chair, c'est vraiment que je suis quelqu'un qui compte pour lui. J'observe qu'il y a quelque chose d'extrême en lui et à la fois ça me va bien parce que moi j'adore l'intensité. Donc je me dis autant savourer à 2000% ensemble, surtout après avoir vécu vraiment deux années éprouvantes. Donc on part très souvent en week-end, on va en voyage, j'adore la vie à ses côtés, je le trouve incroyable. En fait je trouve qu'il sait tout faire, c'est un hyperactif donc moi ça m'impressionne. et en fait je suis en train de le vouer un culte vraiment de moi-même quoi sans même m'en rendre compte et voilà donc moi je me sens aimée je me sens valorisée, je me sens comprise il est extrêmement attentionné il est extrêmement généreux il m'impressionne de bonté moi qui étais d'un naturel très très méfiante là je sens que je m'ouvre et que je peux lui faire confiance donc je baisse totalement mon niveau de vigilance Je lui ouvre mon cœur, je lui donne ma confiance, je m'installe très rapidement chez lui. Il me soutient lorsque je prends des décisions très importantes professionnellement. Il m'encourage à persévérer, il croit en moi, il est le soutien, il représente en tout cas le soutien que j'avais vraiment jamais connu et reçu de ma vie. Je lui dis qu'on devrait toutes avoir une personne comme lui dans notre vie. Je me sens extrêmement chanceuse, reconnaissante aussi envers lui, envers la vie pour cette rencontre. ... Et je me souviens lui écrire, merci, merci d'être toi, et merci d'être si profondément gentil. Merci d'être qui tu es. Et évidemment, je ne me doute pas une seule seconde à ce moment-là, que je rentre dans les filets d'un prédateur, d'un menteur, d'un manipulateur, d'une personne qui est dangereuse et nocive, et qui n'est pas du tout, du tout, du tout, du tout à son premier coup d'essai auprès des femmes. Donc ce que je ne savais pas encore, c'est que je vivais cette première phase de l'emprise, qui est celle de l'idéalisation. Et cette phase de lune de miel, cette phase d'idéalisation a commencé à perdre de sa beauté, de son intensité, de manière lente, subtile et imperceptible. Je vous en parle tout de suite. Ce qu'il faut savoir, c'est que quand ce partenaire sent que la confiance est installée, Après cette phase justement de love bombing, le scénario peut enfin pour lui changer, mais de manière progressive vers le contrôle, l'isolement et la domination. Et ça, tout ce process, il est parfaitement orchestré, il est minutieusement calculé pour que tout reste évidemment invisible, que ça se passe en silence et à l'ombre de tous. Il faut savoir qu'un partenaire Pervers brouille systématiquement la réalité de sa partenaire, puisqu'il affaiblit son discernement, il manipule sa réalité et ses perceptions, il affaiblit aussi son consentement et il l'expose à des montagnes russes émotionnelles. Et de toute façon, on reconnaît une relation d'emprise parce que le juste milieu n'existera absolument plus. L'emprise, elle devient aussi possible parce qu'un déni s'installe progressivement. Chez la victime. En fait, ce déni, il est subtilement nourri par l'alternance des chauds et des froids, des hauts et des bas de la relation. Et c'est ce mécanisme qui crée un brouillard émotionnel permanent, qui crée une confusion constante, qui crée des doutes profonds. et surtout qui crée des amnésies chez la victime. Donc c'est dans cet état émotionnel qu'il devient beaucoup plus simple pour la victime de remettre en question ses propres perceptions, ses propres émotions, ses propres souvenirs, plutôt que de regarder en face des intentions réelles de son partenaire, qui est de la diminuer, de l'atteindre psychiquement et de la... détruire. Je crois que c'est le moment parfait pour placer la fameuse métaphore de la grenouille que Anne Clotilde de Ziegler met très souvent en avant et qui résume très bien cette étape de la relation pour comprendre comment en tout cas par quelle phase s'installe l'emprise. Je vais y arriver. En gros, imaginez une grenouille dans une eau bouillante, elle va sauter sans hésiter, elle n'a pas envie de se brûler. Mais si vous la placez dans une eau froide, et puis vous la réchauffez tout doucement, tout doucement, elle restera. En fait, c'est comme ça que fonctionne l'emprise. L'emprise, ça commence jamais par de la violence. L'emprise ne crie pas. L'emprise murmure. L'emprise, ça commence toujours par de la chaleur, par de l'attention, par de la douceur. par ce qui ressemble à de l'amour. L'emprise, ça s'inscrit toujours dans un quotidien qui est très doux, qui est très confortable, qui est très... Très agréable. Et la température monte, mais c'est vraiment fin, c'est vraiment subtil, c'est vraiment petit à petit. Ça monte par une remarque, ça monte par un doute, ça monte par une tension, ça monte par un reproche. Et cette phase de love bombing aussi, il faut savoir qu'elle peut durer 3 mois, 6 mois, 1 an, 2 ans, 3 ans. Et c'est chaque degré en fait qui est si petit qu'on s'y habitue. qu'on normalise et surtout qu'on oublie jusqu'à ce que l'eau devienne tiède, chaude, trop chaude, brûlante, bouillante. Avant une nouvelle fois de vous raconter mon histoire, je veux à nouveau poser un cadre et ça me semble très important. Si je témoigne, c'est parce qu'il faut faire connaître ces mécanismes qui sont redoutables en plus grand nombre et c'est aussi parce que des témoignages m'ont aidé à l'époque à nommer ce que je vivais. Donc je vous invite à me suivre dans ce récit. non pas pour déballer mon intimité, mais surtout pour vous aider à trouver des repères si vous avez traversé une situation similaire ou si un de vos proches, une de vos proches, traverse une même situation. Après moi, cette phase incroyable et absolument magique, les conflits étaient de plus en plus réguliers, mais ça a pris beaucoup de temps pour s'installer. Et effectivement, après, ces conflits revenaient comme un cycle. Donc c'était trois semaines incroyables, en gros pour une semaine de gouffre abyssale. Et tout était de plus en plus extrême, c'était soit très chaud, soit très froid, soit très haut, soit très bas. Donc moi j'ai commencé à m'habituer, à normaliser et je me disais que c'était de la passion et surtout que personne ne pouvait nous comprendre. Ces comportements devenaient de plus en plus destructeurs, mais encore une fois je cherchais à comprendre, à rationaliser, puisque je connaissais aussi son autre visage, celui d'un partenaire présent. et aimant. Donc pour moi, on était un couple, nous étions forcément intelligents, nous allions forcément trouver une solution. Donc moi, je voulais vraiment comprendre pourquoi il agissait ainsi, pourquoi il pouvait changer de visage. Je voulais comprendre son enfance, ses blessures, je voulais trouver un sens à ses actes. Je me disais que c'était que des crises de couple et que forcément, que forcément, notre amour allait tout réparer et que notre amour était plus fort et que notre histoire était entre guillemets, extraordinaires et donc qu'il fallait absolument se battre. Donc, peu à peu, je finissais par me dire aussi qu'il avait peut-être raison. Finalement, tout était peut-être de ma faute, tout venait peut-être de moi, de mon caractère, de mes exigences, de mes réactions, peut-être que j'en demandais trop. Ces paroles devenaient de plus en plus cruelles, c'est-à-dire que je pouvais être à la fois intelligente et brillante et à la fois tellement incapable. C'est ce que j'appelle les coups invisibles, les blessures du silence, celles qui ne laissent pas de traces sur la chair mais qui atteignent indéniablement l'âme et l'identité. Il y avait aussi le silence qui était pour moi son arme la plus sadique, la plus destructrice, c'était vraiment son arme la plus humiliante. On sait que le silence c'est terrible parce que nous sommes des êtres de lien, donc moi lorsque je lui nommais cette manipulation abusive et cruelle, il la retournait contre moi. C'était toujours à moi en fait de me calmer, c'était toujours à moi de m'adapter, c'était toujours à moi de me plier, c'était un tyran. Donc je devais réduire mes besoins, rétrécir mes limites, m'effacer encore et encore. Petit à petit, je comprends bien que chaque mot peut déclencher une tempête, donc je suis dans une sorte d'hypervigilance et je cherche absolument pas à le froisser parce que je sais les proportions que ça peut prendre. Et mon corps se met à parler, donc j'avais des douleurs digestives, des pertes de vision soudaines. Mais ça, moi je mettais tout sur le compte d'un excès de gluten ou d'un manque de magnésium. Donc le gluten a bon dos et surtout le déni est coriace. Mon esprit tournait en boucle, il envahissait chaque sphère de ma vie, j'attendais impatiemment le retour de notre phase lumineuse. Mon entourage évidemment commençait à voir clair parce qu'il m'arrivait de m'effondrer en larmes en disant que j'en pouvais plus et que j'avais besoin d'aide. Et le mot pervers narcissique a été prononcé mais moi je n'arrivais pas à l'entendre, je défendais coûte que coûte notre relation et je le défendais. Je disais narcissique, oui vous avez raison, mais il n'est pas pervers. Donc encore une fois, le déni est très très puissant. Donc ses comportements étaient de plus en plus inexcusables. Je l'ai quitté une dizaine de fois pendant notre relation, mais je revenais toujours vers lui, c'était plus fort que moi. J'étais devenue dépendante en fait à lui comme une drogue, vraiment. C'est-à-dire que quand je réussissais à partir pour sauver ma peau, c'était plus fort que moi. Il fallait que je revienne vers lui parce qu'il me manquait. Et c'est pour ça que j'en parle, c'est pour ça que je témoigne, c'est parce que l'emprise agit avec les mêmes mécanismes que l'addiction. Je sais que ça peut sembler incompréhensible, que ça prête à de la bêtise, que ça prête à du masochisme, je vous l'accorde, mais il faut vraiment savoir que derrière ce type de relation se jouent des dynamiques psychiques profondes, complexes, invisibles. Et évidemment, tout en sachant que ce partenaire est quand même assez intelligent pour agir avec autant de perversité, il savait aussi faire pour revenir avec des excuses, des larmes, des lettres, des promesses, des séances de thérapie, des aveux. et Et c'était toujours évidemment pour mieux recommencer sans remords et culpabilité. Là où je vous invite à vous poser des questions, ou en tout cas des questions qui peuvent vous guider, c'est de vous demander si déjà votre partenaire vous prend de l'énergie, vous vide, vous épuise. Est-ce que vous êtes régulièrement déstabilisé, démuni, impuissante face à ces réactions ? Est-ce qu'il y a quelque chose d'extrême dans cette relation ? Est-ce que le juste milieu existe ? et Ou alors au contraire, est-ce que vous avez l'impression que c'est en permanence des montagnes russes émotionnelles ? Est-ce que vous avez l'impression d'être à sens unique aussi pour sauver cette relation ? Ou est-ce que vous avez l'impression de vouloir sauver cette personne ? Et surtout, est-ce qu'il vous reproche ce qu'il fait et ce qu'il est ? Est-ce qu'il dévalorise vos proches de manière sournoise ou directe ? Est-ce qu'il utilise le chantage affectif ? Est-ce qu'il use et abuse de traitements silencieux ? Est-ce qu'il est capable de vous incenser de compliments, puis de vous dévaloriser, encore une fois de manière sournoise ou directement ? Est-ce que vous perdez confiance en vous ? Il existe des centaines de contenus sur les stratégies qui sont mises en place. Vous avez un buffet à volonté de mensonges constants, d'exagérations, de déformations de la réalité, d'isolement progressif, de critiques de l'entourage, de chantage affectif, d'alternance de douceur et de violence, de silence punitif. de crise imprévisible, de tromperie, c'est le bordel complet. Donc qu'une seule chose à faire, évidemment, c'est se barrer. C'est important d'ailleurs aussi d'aborder enfin cette relation par le prisme de ce qui se passe dans le corps et non du mental et du cognitif. Et je vous en parle tout de suite. Ce qu'il faut savoir, c'est que lors des phases de séduction, d'attention et de proximité, c'est de la dopamine et de l'ocytocine qui sont sécrétés dans notre corps, ce qui crée des sentiments de connexion, de sécurité, de présence, d'attachement, de bonheur. Ensuite, lors des phases de distance, de critique, de silence, le corps réagit en sécrétant cette fois-ci les hormones du stress pour laisser place à de l'anxiété, à de l'hypervigilance, à de l'épuisement, au figement et au sentiment d'impuissance. et Et c'est ce cocktail d'hormones extrêmes qui favorise des amnésies, le brouillard mental permanent, la confusion, le déni de l'emprise. Il y a une expression que j'ai entendue sur un podcast qui est assez révélatrice et qui en dit long, et qui rappelle que ce pervers c'est le dealer de sa propre drogue. Parce qu'il distribue attention, compliments, moments extraordinaires pour obtenir en échange validation, admiration et contrôle auprès de sa partenaire. n'oublions pas sa faille narcissique ce qui le remplit, le nourrit ensuite il retire tout il s'absente, il fait des dingueries ce qui nourrit encore sa propre jouissance à voir sa partenaire souffrir ce qui encore une fois le remplit de bonnes sensations et pour maintenir sa dépendance il donne à nouveau une dose de plaisir quand il revient vers elle tout doux, mielleux attentionné, qu'il promet qu'il ne recommencera plus. Et avec ce cycle, lui, il ne connaît jamais la redescente. Il est le maître des règles de cette danse émotionnelle éprouvante. C'est un diable déguisé en un curé, c'est un nuisible, c'est un parasite, c'est un cafard. Donc sortir de l'emprise ne se fait pas par volonté seule. Il faut l'imaginer et l'envisager et le considérer comme une cure de désintoxication. C'est un process qui nécessite beaucoup de temps, un cadre sécurisant, énormément de soutien et un entourage bienveillant et présent. Musique Musique Musique Alors que je m'épuise à réparer cette relation, en vain, je baisse les bras. Il faut dire que je suis épuisée, dans une fatigue immense. Une énième scène infecte à laquelle j'assiste me montre bien que je ne suis pas folle, comme il aimait tant me le faire croire, que je n'ai pas rêvé, que je n'ai pas imaginé, que je n'en fais pas trop, que je n'ai pas projeté, que je n'exagère pas. Ma place n'est plus à côté de lui et ce qu'il fait c'est bel et bien dégueulasse, c'est bel et bien mal intentionné donc il faut absolument que je me barre, c'est irrespirable. Tout son entourage est manipulé et dans le déni total de son véritable visage. Donc avec une force et une chance inouïe, je réussis à quitter le domicile conjugal pour la énième fois. Comme Comme si en fait tout le mal qui avait été fait... Enfin comme si après... tout le mal qui avait été fait, je me refaisais enfin un minimum confiance, comme si j'avais été au bout du process et qu'une fenêtre s'ouvrait enfin. Donc les couches de déni le concernant se décollent vraiment progressivement. Je commence enfin à comprendre et à intégrer que mes échanges avec lui ne seraient que stériles. Il n'a aucune culpabilité, aucune remise en question, il n'a aucune empathie, il s'acharne, c'est un malade, je me réveille. Je reconnais ces techniques désormais, celle de retourner la situation, d'inverser les rôles, de m'enfumer puis de revenir. Je sais que cette fois-ci, je dois résister et je dois être plus forte. Mais croyez-moi, l'emprise, encore une fois, c'est bien plus coriace et c'est bien plus persistant. Il faut dire qu'il a fait taire toutes mes intuitions aussi qui étaient si justes jusqu'ici, mes perceptions, mes ressentis. Donc je pars, je quitte cette relation mais lui ne lâche pas l'affaire et donc ça c'est son sentiment de toute puissance parce qu'un pervers ne laisse pas du tout tomber sa proie comme ça. Et malheureusement la confusion revient à nouveau, le doute m'habite à nouveau et je le laisse entrer à nouveau chez moi. Mais mon corps cette fois-ci semble m'aider et j'ai plus l'énergie et l'espace pour l'accueillir à nouveau et pour le croire. Donc je fais que pleurer, pleurer, pleurer, pleurer, comme si mon corps se déchargeait de toute la tristesse engrammée lors de cette relation. Et je lui demande de quitter mon domicile et je m'effondre. Je m'effondre au sol comme si on m'avait vraiment poignardé le ventre. C'est la dernière fois que je le verrai et je sais au fond de moi que je ne veux pas voir quelque chose. En fait c'est assez déconcertant comme sentiment parce qu'il y a une partie de moi qui sait et une autre qui semble encore résister. Mon corps s'exprime à nouveau parce que je perds du poids brutalement, je perds des cheveux par poignée et je vais en perdre au moins pendant 6 mois après l'avoir quitté. J'ai vraiment besoin d'aide, donc comme je vous le disais en début d'épisode, je suis accompagnée par une thérapeute qui est formée à l'emprise pour justement m'aider à poser les mots, à briser le silence, à nommer et à reconnaître l'emprise. mais le problème c'est que cette sensation d'être folle me colle vraiment encore trop à la peau. Donc je suis perdue parce que je ne sais maintenant plus qui je suis sans lui et je suis encore face au manque dans mon corps. Et les bons souvenirs en fait remontent aussi à la surface et je me dis mais s'il avait raison et si j'étais le problème. Donc vous vous rendez bien compte que tout est encore quand même assez confus. Et je décide du coup d'appeler une de ses ex. Pour savoir si je suis la seule en fait à qui il donnait cette impression néfaste, et c'est un acte et un geste qui va me sauver et qui va me pousser cette fois-ci vers la sortie définitive. Elle me dit que ce n'est pas du tout de l'amour mais que c'est de l'emprise, elle comprend ce que je vis et heureusement me propose de m'appeler. Donc elle a vécu le même enfer avec le même début intense et magique, les mêmes stratégies et pour le même dénouement. Pour elle, ça durera plus d'années que moi. Elle m'encourage en tout cas à le fuir, à trouver la porte de sortie et à ne plus jamais le laisser entrer. Elle me dit évidemment que la suite me sera meilleure et que je dois vraiment lui fermer toutes les portes et toutes les fenêtres parce que la moindre ouverture sera pour lui l'occasion de me faire à nouveau du mal. Je continuerai mon enquête auprès d'autres personnes pour établir la vérité et j'apprendrai par la suite des histoires sordides le concernant. C'est vraiment digne d'un film cette fois-ci mais d'un très très mauvais film. Je me rends compte que je suis qu'une énième proie puisqu'il passe de proie en proie. Je ne sais plus qui il est en fait, c'est tout le masque de l'illusion qui tombe, tout ce masque qui se retire et c'est vraiment un sentiment immonde. de vous dire que vous étiez avec une personne que vous ne connaissiez finalement absolument pas, que vous étiez avec un acteur, un acteur brillant. Et c'est pour ça que sortir du déni c'est violent, parce que vous ouvrez les yeux et vous réalisez que vous avez été séduite, humiliée, manipulée, trompée, détruite pour son propre plaisir personnel, comme si vous étiez une marionnette. Les pervers n'ont honte de rien puisque vous êtes là que pour leur propre plaisir. Sous-titrage FR 2021 Donc pourtant, vous, un sentiment de honte vous habite et habite chaque cellule de votre corps. Vous vous regardez devant le miroir et vous vous avouez déplumé. Pourquoi vous n'avez pas vu ? Pourquoi vous n'avez pas su ? Pourquoi vous n'avez pas pu ? Je décide de prévenir ses amis avec l'intention de protéger ses prochaines proies parce que je sais qu'il est plus fort. Et évidemment, je fais ça par sororité, mais Maestro, il a toujours ses deux, trois coups d'avance. Donc il a fallu couper tout contact aussi avec son entourage. Il a fallu que je tienne debout alors que tout s'effondrait autour de moi. Et moi j'avais vraiment l'impression qu'un camion m'avait roulé dessus en fait. Et je me suis écroulée. J'ai eu la chance de pouvoir prendre de la distance, de pouvoir me réfugier chez des amis qui m'ont tendu leurs mains, qui m'ont ouvert leurs portes pour me remettre de cette sale histoire parce que j'avais absolument plus d'énergie. Il m'a bouffé tout cru, il a englouti ma gentillesse, il a bouffé mon respect. Et on n'a pas à respecter des personnes qui en ont aucun, ni à être gentil avec eux. Et donc là, je me suis dit, mais putain, bordel, j'étais où en fait pour le laisser faire ? Et donc là, c'est la colère qui est arrivée. Et elle me faisait très peur cette colère. Mais cette fois-ci, il était hors de question de la retourner contre moi. Soit en la somatisant, soit en la camouflant, soit en la niant. Et Hadis Miller le nomme bien, la colère refoulée c'est un poison lent et destructeur à tout âge. Donc je me suis laissée exploser de rage, d'injustice, d'indignation, de colère. Et cette colère m'apportera finalement au fil du temps beaucoup de régénération et beaucoup de clarté. Il était donc temps de regarder avec honnêteté radicale ce qui avait rendu possible l'emprise, au-delà des mécanismes puissants et redoutables que je tente de vulgariser depuis le début de l'épisode. Parce que je ne crois pas au hasard total des relations et des rencontres. Si je suis honnête avec moi-même, j'ai l'impression au fond de moi que je devais rencontrer cette personne, que tout était orchestré pour qu'on se rencontre par quelque chose qui me dépasse, par quelque chose qui est plus grand que moi. Ça paraît un peu fou, mais c'est mon ressenti. Ce n'est pas du tout de l'ordre du rationnel, c'est très personnel, et encore une fois, c'est très différent pour chacun. Donc cette relation est comme chacune. de toute façon de nos relations dans nos vies a été révélatrice et catalysatrice de blessures et de traumatismes non cicatrisés et j'ai décidé d'en faire un potentiel un potentiel de guérison et un potentiel de transformation parce que cette relation elle est venue me confirmer des croyances que j'entretenais vis-à-vis de moi en silence et peut-être même inconsciemment parce que finalement c'était familier de ne pas me sentir importante ... C'était familier de me déconnecter de mon corps et de mes ressentis quand ma réalité dépassait l'entendable. C'était familier de me sentir coupable et responsable de choses qui ne m'appartenaient pas. C'était familier d'être convaincue que je n'étais pas digne d'amour et de me plier en douze pour tenter d'être aimée, quitte à déshonorer mes propres besoins et mes propres limites. En fait, par mon histoire familiale, je disposais d'un entraînement de haut niveau pour être capable de tolérer et d'encaisser. le pire. J'avais déjà eu plus jeune le rôle de poubelle émotionnelle et j'étais vraiment très bien entraînée à intérioriser et à banaliser la violence émotionnelle. Donc à ses côtés, à travers cette relation, je rejouais un enfer qui m'était familier. Donc si je suis restée dans cette relation, c'était pas par faiblesse, mais c'est parce que je savais survivre là où d'autres n'auraient même pas mis un pied ... là où certaines personnes n'auraient même pas supporté le quart. Et en psychologie, on appelle ça la compulsion de répétition. Chaque traumatisme de notre corps, Notre enfance non réglée se rejoue inlassablement sur la scène de notre vie d'adulte et encore plus dans l'espace du couple. Donc on s'expose à nouveau à ce qui nous est familier, donc à nouveau à la douleur, non pas par faiblesse ou par masochisme, mais par un besoin profond pour notre être, pour notre âme, de comprendre, de se réapproprier ce qui nous a échappé, heurté. meurtris, blessés et pour libérer les émotions qui peuvent être encore bloquées, cristallisées, figées, encapsulées, nouées dans la mémoire de notre corps. Donc reconnaître cette répétition comme un besoin de réparation et non comme un échec personnel, c'est déjà un pas énorme vers la guérison. Parce que la prise de conscience, elle permet de briser les cycles traumatiques, de poser ses limites, de reprendre sa place. Merci. de placer les bons curseurs au bon endroit dans nos relations, c'est-à-dire ni trop haut, ni trop bas. Et ça, ça parlera à un certain nombre d'entre vous, mais sachez qu'on peut connaître aussi l'emprise avec une famille aimante, avec une histoire familiale où on s'est senti aimé en tant qu'enfant, et c'est là toute la complexité du sujet. Parce que l'emprise, elle ne s'installe pas seulement dans nos zones fragiles, elle s'installe aussi dans nos trésors relationnels. dans l'empathie, dans la loyauté, dans la capacité de remise en question, dans l'espoir sincère qu'un lien puisse s'améliorer. Et ces qualités magnifiques dans un contexte sain peuvent malheureusement devenir des portes d'entrée dans une relation toxique. Alors oui, il existe une infinité d'histoires différentes. Je vous propose dans cet épisode plutôt des grandes lignes, une histoire. Mais voilà, chaque histoire est différente. ce qui est sûr c'est que derrière toutes ces histoires quoi qu'il en soit il y a une vérité, c'est que personne n'est à l'abri et chacun peut se retrouver pris dans un engrenage qui le dépasse. L'essentiel c'est de comprendre ce qui a rendu possible l'emprise et à partir de là de pouvoir réécrire son histoire en dehors de la répétition, en dehors du silence et en dehors du non-dit. On dit que les épreuves sont des cadeaux mal emballés, moi aujourd'hui je peux le dire, c'était mon cadeau très mal emballé. Je peux regarder cette personne très symboliquement et de très loin et lui dire merci pour les roses et merci pour les épines. Je peux le regarder parce que l'emprise n'a pas duré trop longtemps, de très loin encore et symboliquement et lui dire merci malgré toi de m'avoir offert la leçon dont j'avais besoin, même si je ne veux absolument plus jamais l'expérimenter, parce que cette leçon, je la porte aujourd'hui et j'ai décidé de la porter aujourd'hui comme une force et peut-être comme un phare et un trésor pour d'autres. Merci. Cette leçon, elle m'a appris à me rencontrer, à m'aimer, à me tendre une main, à prendre ma place, à me révéler et surtout à ne plus donner l'heure à ceux qui choisissent le camp du mal, le camp de la médiocrité, le camp de la lâcheté, le camp de la perversité. Quitter une relation d'emprise ne confère pas d'immunité à vie, encore une fois, parce que ce qui attire ces profils, ce n'est pas la faiblesse, c'est la vitalité, c'est la profondeur, c'est la force et la lumière intérieure. et Et c'est cette lumière qu'ils n'ont pas, c'est cette lumière qu'ils cherchent à éteindre, et c'est cette lumière qu'ils cherchent à s'approprier, et c'est précisément cette lumière que nous devons cultiver, que nous devons protéger et que nous devons nourrir. Si ce sujet vous parle, si vous sentez que quelque chose en vous résonne avec ces mots, avec ce témoignage, si vous en ressentez le besoin ou l'envie, je vous accompagne dans des espaces de paroles et d'écoute, Merci. Avec des tapping EFT à distance ou en présentiel, l'EFT c'est une technique de libération émotionnelle qui permet de travailler sur les plans énergétique, émotionnel et psychologique. C'est des espaces que je conçois pour accueillir, ressentir, exprimer, nommer, libérer. Des espaces où il n'est plus question de subir ni de douter de votre valeur, de vos perceptions ou de vos besoins. Ce sont des espaces pour réapprendre à être là pour vous, avec bienveillance, exigence et présence. Ce sont des espaces où vous pouvez enfin laisser circuler ce qui jusqu'ici était peut-être encore bloqué, cristallisé, figé. Ce sont des espaces où peu à peu votre regard change, votre voix s'affirme, votre posture intérieure se redresse. des espaces que je conçois pour réhabiliter votre dignité votre histoire, votre humanité et ravivez cette compassion profonde envers vous-même. Des espaces où vous vous tenez droit, debout, à votre place parce qu'on ne transforme vraiment que ce qu'on accueille.

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Description

L’emprise dans une relation de couple est silencieuse, lente, progressive et enferme celles et ceux qui la subissent dans un sentiment de honte, de culpabilité et une confusion mentale permanente. Je mets des mots sur ces mécanismes invisibles et ces blessures du silence. Pour celles et ceux qui traversent l’emprise, qui en portent encore les traces, ici on restaure la clarté, la dignité et la possibilité de se relever.

Pour prendre rendez-vous : arianehypnose.net


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Vous écoutez Hypnose et Conversations Thérapeutiques, je m'appelle Ariane, ici je vous emmène dans mon univers, des conversations avec d'autres thérapeutes, des récits de vie et des épisodes plus personnels où je partage ma vision et ma manière d'accompagner. Je propose en visio ou à Marseille des espaces d'écoute et de parole que je conçois comme des parenthèses précieuses. Vous pouvez me retrouver sur Instagram ariane.carleton et prendre rendez-vous directement via le lien dans ma bio. Si cet épisode vous touche, vous inspire ou vous aide, n'hésitez pas à le partager ou à laisser un avis, c'est le plus beau soutien que vous puissiez offrir à ce podcast et à mon travail. Merci d'être là et très bonne écoute. Bonjour à toutes et à tous, si j'ai choisi d'aborder ce sujet, c'est pour transmettre, aider, éclairer, soutenir. Ce podcast s'inscrit dans la continuité de mon travail d'accompagnement car je sais à quel point un témoignage, une histoire, un savoir, de la compassion, une parole juste peuvent ouvrir des voies de compréhension et de transformation. J'avais déjà créé trois épisodes sur le sujet que j'ai décidé de condenser en un seul qui est celui-ci. L'emprise est un enjeu de santé et d'utilité publique parce que l'emprise ne fait pas de bruit. Elle s'installe lentement, insidieusement, dans l'intimité, à l'ombre de tous. Elle empoisonne les victimes avec un sentiment de culpabilité et de honte. Je connais bien trop ce terrain et si j'en parle aujourd'hui, c'est parce que moi-même j'ai été accompagnée pour mettre des mots, pour nommer l'emprise, pour la reconnaître, pour briser le silence, pour sortir de la confusion et surtout pour rééduquer mon cerveau à me croire. Cet épisode, je l'ai donc construit avec beaucoup de temps, mais aussi avec beaucoup de cœur et mes tripes et des heures de recherche, d'introspection, de travail, de rencontres. mais aussi la participation récemment à un mentorship sur le sujet. C'est à la fois un partage théorique, intime et une transmission que je juge nécessaire. Je parlerai ici de l'emprise dans le couple, même si évidemment elle existe dans d'autres sphères comme la famille, l'amitié ou le travail. J'utiliserai le modèle d'un homme exerçant l'emprise sur une femme, tout en sachant que toutes les configurations sont possibles en couple. Enfin, je souhaite rappeler que le terme de pervers narcissique est souvent utilisé utilisés à tort et à travers parce que dès que certains traits toxiques apparaissent dans un couple, comme on en a absolument tous, on peut entendre que son ex-conjoint ou que son conjoint est un pervers narcissique. Heureusement, ça ne concerne qu'une infime partie de la population. Derrière ce mot, il y a une réalité, celle d'une personne qui ne reconnaît pas l'altérité pour qui l'autre n'existe que comme un objet, une utilité, une fonction, comme un territoire à conquérir, à exploiter et à détruire. Ce partenaire pervers et matraitant n'est pas dans le lien, il n'est pas dans l'espace du cœur de la rencontre, il n'est pas dans le nous sacré que forme un couple, puisqu'il use et abuse de mauvais traitements. Et ce qui rend possible sa prédation, c'est son masque de normalité. Il peut être perçu comme un père formidable, comme un ami loyal, comme un professionnel qui réussit, et c'est particulièrement cette façade qui lui permet d'agir en toute impunité. On n'y voit que du feu, c'est de la poudre de perlimpinpin et je décrirai les différentes étapes de cette relation. Cet épisode est pour celles et ceux qui traversent ou qui ont traversé ces relations destructrices et pour leur entourage qui est souvent très démuni de compréhension. J'espère qu'il pourra offrir repères, compréhension justement et peut-être un début de libération. Sous- Donc la première phase de cette relation, on l'appelle souvent la phase de love bombing ou encore la phase d'idéalisation. Donc dans un premier temps, c'est une personne, ce pervers qui va bombarder d'amour sa partenaire, c'est absolument trop bon à vivre, c'est délicieux, il la bombarde d'émotions positives, de compliments, de cadeaux, de bonnes sensations. C'est la fusion, c'est la passion, c'est une fusion qui est soudaine, qui est naissante et qui est puissante. Il vient créer une illusion de sécurité, d'exception et de lien intense. Donc c'est une personne qui devient très vite, très proche, très présente auprès de sa partenaire. Moi je vous invite à le voir comme un caméléon, comme un prédateur. Parce qu'il y a quelque chose d'animal en lui, parce qu'il sent instinctivement et naturellement comment il doit s'y prendre avec sa proie pour l'attirer dans ses filets et surtout pour la garder. Il sent qu'il y a quelque chose à prendre, à aspirer, à exploiter chez sa partenaire. Il l'a d'ailleurs ciblé pour sa lumière, pour ses qualités, pour son empathie, pour sa capacité de remise en question poussée à l'extrême, pour sa force. Toutes les qualités dont il ne... dispose pas. Il faut le considérer comme un vampire qui se nourrit. Donc une personne faible, bête, stupide, égocentrée, vide, ne serait absolument pas intéressante parce qu'il n'y aurait absolument rien à prendre chez elle, rien à aspirer. Son objectif va vraiment être de faire vivre à sa partenaire une lune de miel pour qu'elle se retrouve bien attachée à lui, bien dépendante de lui. émotionnellement ou de d'autres manières. Il est très souvent rapporté, et j'en parlais dans l'intro de cet épisode, que ça peut être un grand séducteur, une personne très appréciée, très charismatique, avec un certain magnétisme, une certaine aura. Évidemment, ce n'est pas systématique et c'est des grandes lignes, mais ça peut aussi être une personne de pouvoir. C'est quelqu'un qui est doté de beaucoup de charme. C'est une personne qui sait dégainer le bon masque au bon moment. C'est le fameux caméléon. Donc encore une fois, sa partenaire ne peut y voir que du feu à ce moment-là. C'est la fameuse poudre de perlimpinpin dont je parlais en début d'épisode. Et avant la rencontre, c'est hyper important, s'il vous plaît, d'écouter. Cette rencontre entre ces deux personnes, elle se fait souvent suite à un événement où la proie est dans une certaine vulnérabilité émotionnelle, dans un passage de vie fragilisé comme on en connaît absolument. tous dans notre vie. Et cet événement, ça peut être une séparation, ça peut être un divorce tumultueux, ça peut être un deuil, ça peut être une épreuve de vie. La proie va donc éprouver au moment de cette rencontre intense, un soulagement intense à ses côtés, puisqu'elle obtient exactement ce qui lui manquait, et c'est précisément cette combinaison qui favorise l'emprise. En fait, le prédateur, le pervers, sent la faille dans laquelle il peut s'immiscer, s'engouffrer. Une question qu'on peut alors se poser, c'est qu'est-ce que je vivais avant de rencontrer cette personne et à partir de quand je lui ai donné ma confiance ? Et pour donner matière à mes partages, je peux en témoigner. Ça vous donnera, je pense, c'est vraiment l'idée de passer de la théorie à la pratique. Donc moi, avant de rencontrer cette personne, celle qui allait exercer une emprise dans mon couple, j'étais dans une période effectivement de fragilité. Je ne pense pas être quelqu'un de faible. Je suis quelqu'un qui a plutôt un fort caractère quand même, un bon tempérament. Et je ne me laisse pas faire. Mais là, je sortais d'un confinement qui était long, qui était difficile. J'étais seule, j'étais en télétravail, je travaillais beaucoup. Je me suis fait cambrioler et alors là ce cambriolage ça a vraiment été le point de rupture, ça a été la goutte de trop et c'est précisément à ce moment là qu'il arrive dans ma vie. Donc on se rencontre et tout va très vite, forcément il me fait beaucoup de bien, je glow up, c'est magique, je vis un début d'histoire assez extraordinaire, moi qui n'aime pas la conformité... Là j'ai l'impression qu'on a vraiment quelque chose d'extraordinaire, c'est digne d'un film, c'est un partenaire qui est très démonstratif, très réconfortant, très présent, très tactile, très sécurisant et il représente absolument tout ce que j'attendais d'un partenaire. Donc à ses côtés les autres couples me paraissent absolument fades et absolument ennuyeux parce que la vie à ses côtés est extrêmement intense. Il dit tout le temps qu'il tient à moi, qu'il m'aime, il me complimente très souvent, je me sens vraiment très flattée. Il me présente très très vite aussi à ses proches, notamment à ses filles. Et là je me sens forcément honorée, même si je ne suis pas du tout à l'aise à cette idée. Mais je me dis voilà, s'il me présente à ses filles, la chair de sa chair, c'est vraiment que je suis quelqu'un qui compte pour lui. J'observe qu'il y a quelque chose d'extrême en lui et à la fois ça me va bien parce que moi j'adore l'intensité. Donc je me dis autant savourer à 2000% ensemble, surtout après avoir vécu vraiment deux années éprouvantes. Donc on part très souvent en week-end, on va en voyage, j'adore la vie à ses côtés, je le trouve incroyable. En fait je trouve qu'il sait tout faire, c'est un hyperactif donc moi ça m'impressionne. et en fait je suis en train de le vouer un culte vraiment de moi-même quoi sans même m'en rendre compte et voilà donc moi je me sens aimée je me sens valorisée, je me sens comprise il est extrêmement attentionné il est extrêmement généreux il m'impressionne de bonté moi qui étais d'un naturel très très méfiante là je sens que je m'ouvre et que je peux lui faire confiance donc je baisse totalement mon niveau de vigilance Je lui ouvre mon cœur, je lui donne ma confiance, je m'installe très rapidement chez lui. Il me soutient lorsque je prends des décisions très importantes professionnellement. Il m'encourage à persévérer, il croit en moi, il est le soutien, il représente en tout cas le soutien que j'avais vraiment jamais connu et reçu de ma vie. Je lui dis qu'on devrait toutes avoir une personne comme lui dans notre vie. Je me sens extrêmement chanceuse, reconnaissante aussi envers lui, envers la vie pour cette rencontre. ... Et je me souviens lui écrire, merci, merci d'être toi, et merci d'être si profondément gentil. Merci d'être qui tu es. Et évidemment, je ne me doute pas une seule seconde à ce moment-là, que je rentre dans les filets d'un prédateur, d'un menteur, d'un manipulateur, d'une personne qui est dangereuse et nocive, et qui n'est pas du tout, du tout, du tout, du tout à son premier coup d'essai auprès des femmes. Donc ce que je ne savais pas encore, c'est que je vivais cette première phase de l'emprise, qui est celle de l'idéalisation. Et cette phase de lune de miel, cette phase d'idéalisation a commencé à perdre de sa beauté, de son intensité, de manière lente, subtile et imperceptible. Je vous en parle tout de suite. Ce qu'il faut savoir, c'est que quand ce partenaire sent que la confiance est installée, Après cette phase justement de love bombing, le scénario peut enfin pour lui changer, mais de manière progressive vers le contrôle, l'isolement et la domination. Et ça, tout ce process, il est parfaitement orchestré, il est minutieusement calculé pour que tout reste évidemment invisible, que ça se passe en silence et à l'ombre de tous. Il faut savoir qu'un partenaire Pervers brouille systématiquement la réalité de sa partenaire, puisqu'il affaiblit son discernement, il manipule sa réalité et ses perceptions, il affaiblit aussi son consentement et il l'expose à des montagnes russes émotionnelles. Et de toute façon, on reconnaît une relation d'emprise parce que le juste milieu n'existera absolument plus. L'emprise, elle devient aussi possible parce qu'un déni s'installe progressivement. Chez la victime. En fait, ce déni, il est subtilement nourri par l'alternance des chauds et des froids, des hauts et des bas de la relation. Et c'est ce mécanisme qui crée un brouillard émotionnel permanent, qui crée une confusion constante, qui crée des doutes profonds. et surtout qui crée des amnésies chez la victime. Donc c'est dans cet état émotionnel qu'il devient beaucoup plus simple pour la victime de remettre en question ses propres perceptions, ses propres émotions, ses propres souvenirs, plutôt que de regarder en face des intentions réelles de son partenaire, qui est de la diminuer, de l'atteindre psychiquement et de la... détruire. Je crois que c'est le moment parfait pour placer la fameuse métaphore de la grenouille que Anne Clotilde de Ziegler met très souvent en avant et qui résume très bien cette étape de la relation pour comprendre comment en tout cas par quelle phase s'installe l'emprise. Je vais y arriver. En gros, imaginez une grenouille dans une eau bouillante, elle va sauter sans hésiter, elle n'a pas envie de se brûler. Mais si vous la placez dans une eau froide, et puis vous la réchauffez tout doucement, tout doucement, elle restera. En fait, c'est comme ça que fonctionne l'emprise. L'emprise, ça commence jamais par de la violence. L'emprise ne crie pas. L'emprise murmure. L'emprise, ça commence toujours par de la chaleur, par de l'attention, par de la douceur. par ce qui ressemble à de l'amour. L'emprise, ça s'inscrit toujours dans un quotidien qui est très doux, qui est très confortable, qui est très... Très agréable. Et la température monte, mais c'est vraiment fin, c'est vraiment subtil, c'est vraiment petit à petit. Ça monte par une remarque, ça monte par un doute, ça monte par une tension, ça monte par un reproche. Et cette phase de love bombing aussi, il faut savoir qu'elle peut durer 3 mois, 6 mois, 1 an, 2 ans, 3 ans. Et c'est chaque degré en fait qui est si petit qu'on s'y habitue. qu'on normalise et surtout qu'on oublie jusqu'à ce que l'eau devienne tiède, chaude, trop chaude, brûlante, bouillante. Avant une nouvelle fois de vous raconter mon histoire, je veux à nouveau poser un cadre et ça me semble très important. Si je témoigne, c'est parce qu'il faut faire connaître ces mécanismes qui sont redoutables en plus grand nombre et c'est aussi parce que des témoignages m'ont aidé à l'époque à nommer ce que je vivais. Donc je vous invite à me suivre dans ce récit. non pas pour déballer mon intimité, mais surtout pour vous aider à trouver des repères si vous avez traversé une situation similaire ou si un de vos proches, une de vos proches, traverse une même situation. Après moi, cette phase incroyable et absolument magique, les conflits étaient de plus en plus réguliers, mais ça a pris beaucoup de temps pour s'installer. Et effectivement, après, ces conflits revenaient comme un cycle. Donc c'était trois semaines incroyables, en gros pour une semaine de gouffre abyssale. Et tout était de plus en plus extrême, c'était soit très chaud, soit très froid, soit très haut, soit très bas. Donc moi j'ai commencé à m'habituer, à normaliser et je me disais que c'était de la passion et surtout que personne ne pouvait nous comprendre. Ces comportements devenaient de plus en plus destructeurs, mais encore une fois je cherchais à comprendre, à rationaliser, puisque je connaissais aussi son autre visage, celui d'un partenaire présent. et aimant. Donc pour moi, on était un couple, nous étions forcément intelligents, nous allions forcément trouver une solution. Donc moi, je voulais vraiment comprendre pourquoi il agissait ainsi, pourquoi il pouvait changer de visage. Je voulais comprendre son enfance, ses blessures, je voulais trouver un sens à ses actes. Je me disais que c'était que des crises de couple et que forcément, que forcément, notre amour allait tout réparer et que notre amour était plus fort et que notre histoire était entre guillemets, extraordinaires et donc qu'il fallait absolument se battre. Donc, peu à peu, je finissais par me dire aussi qu'il avait peut-être raison. Finalement, tout était peut-être de ma faute, tout venait peut-être de moi, de mon caractère, de mes exigences, de mes réactions, peut-être que j'en demandais trop. Ces paroles devenaient de plus en plus cruelles, c'est-à-dire que je pouvais être à la fois intelligente et brillante et à la fois tellement incapable. C'est ce que j'appelle les coups invisibles, les blessures du silence, celles qui ne laissent pas de traces sur la chair mais qui atteignent indéniablement l'âme et l'identité. Il y avait aussi le silence qui était pour moi son arme la plus sadique, la plus destructrice, c'était vraiment son arme la plus humiliante. On sait que le silence c'est terrible parce que nous sommes des êtres de lien, donc moi lorsque je lui nommais cette manipulation abusive et cruelle, il la retournait contre moi. C'était toujours à moi en fait de me calmer, c'était toujours à moi de m'adapter, c'était toujours à moi de me plier, c'était un tyran. Donc je devais réduire mes besoins, rétrécir mes limites, m'effacer encore et encore. Petit à petit, je comprends bien que chaque mot peut déclencher une tempête, donc je suis dans une sorte d'hypervigilance et je cherche absolument pas à le froisser parce que je sais les proportions que ça peut prendre. Et mon corps se met à parler, donc j'avais des douleurs digestives, des pertes de vision soudaines. Mais ça, moi je mettais tout sur le compte d'un excès de gluten ou d'un manque de magnésium. Donc le gluten a bon dos et surtout le déni est coriace. Mon esprit tournait en boucle, il envahissait chaque sphère de ma vie, j'attendais impatiemment le retour de notre phase lumineuse. Mon entourage évidemment commençait à voir clair parce qu'il m'arrivait de m'effondrer en larmes en disant que j'en pouvais plus et que j'avais besoin d'aide. Et le mot pervers narcissique a été prononcé mais moi je n'arrivais pas à l'entendre, je défendais coûte que coûte notre relation et je le défendais. Je disais narcissique, oui vous avez raison, mais il n'est pas pervers. Donc encore une fois, le déni est très très puissant. Donc ses comportements étaient de plus en plus inexcusables. Je l'ai quitté une dizaine de fois pendant notre relation, mais je revenais toujours vers lui, c'était plus fort que moi. J'étais devenue dépendante en fait à lui comme une drogue, vraiment. C'est-à-dire que quand je réussissais à partir pour sauver ma peau, c'était plus fort que moi. Il fallait que je revienne vers lui parce qu'il me manquait. Et c'est pour ça que j'en parle, c'est pour ça que je témoigne, c'est parce que l'emprise agit avec les mêmes mécanismes que l'addiction. Je sais que ça peut sembler incompréhensible, que ça prête à de la bêtise, que ça prête à du masochisme, je vous l'accorde, mais il faut vraiment savoir que derrière ce type de relation se jouent des dynamiques psychiques profondes, complexes, invisibles. Et évidemment, tout en sachant que ce partenaire est quand même assez intelligent pour agir avec autant de perversité, il savait aussi faire pour revenir avec des excuses, des larmes, des lettres, des promesses, des séances de thérapie, des aveux. et Et c'était toujours évidemment pour mieux recommencer sans remords et culpabilité. Là où je vous invite à vous poser des questions, ou en tout cas des questions qui peuvent vous guider, c'est de vous demander si déjà votre partenaire vous prend de l'énergie, vous vide, vous épuise. Est-ce que vous êtes régulièrement déstabilisé, démuni, impuissante face à ces réactions ? Est-ce qu'il y a quelque chose d'extrême dans cette relation ? Est-ce que le juste milieu existe ? et Ou alors au contraire, est-ce que vous avez l'impression que c'est en permanence des montagnes russes émotionnelles ? Est-ce que vous avez l'impression d'être à sens unique aussi pour sauver cette relation ? Ou est-ce que vous avez l'impression de vouloir sauver cette personne ? Et surtout, est-ce qu'il vous reproche ce qu'il fait et ce qu'il est ? Est-ce qu'il dévalorise vos proches de manière sournoise ou directe ? Est-ce qu'il utilise le chantage affectif ? Est-ce qu'il use et abuse de traitements silencieux ? Est-ce qu'il est capable de vous incenser de compliments, puis de vous dévaloriser, encore une fois de manière sournoise ou directement ? Est-ce que vous perdez confiance en vous ? Il existe des centaines de contenus sur les stratégies qui sont mises en place. Vous avez un buffet à volonté de mensonges constants, d'exagérations, de déformations de la réalité, d'isolement progressif, de critiques de l'entourage, de chantage affectif, d'alternance de douceur et de violence, de silence punitif. de crise imprévisible, de tromperie, c'est le bordel complet. Donc qu'une seule chose à faire, évidemment, c'est se barrer. C'est important d'ailleurs aussi d'aborder enfin cette relation par le prisme de ce qui se passe dans le corps et non du mental et du cognitif. Et je vous en parle tout de suite. Ce qu'il faut savoir, c'est que lors des phases de séduction, d'attention et de proximité, c'est de la dopamine et de l'ocytocine qui sont sécrétés dans notre corps, ce qui crée des sentiments de connexion, de sécurité, de présence, d'attachement, de bonheur. Ensuite, lors des phases de distance, de critique, de silence, le corps réagit en sécrétant cette fois-ci les hormones du stress pour laisser place à de l'anxiété, à de l'hypervigilance, à de l'épuisement, au figement et au sentiment d'impuissance. et Et c'est ce cocktail d'hormones extrêmes qui favorise des amnésies, le brouillard mental permanent, la confusion, le déni de l'emprise. Il y a une expression que j'ai entendue sur un podcast qui est assez révélatrice et qui en dit long, et qui rappelle que ce pervers c'est le dealer de sa propre drogue. Parce qu'il distribue attention, compliments, moments extraordinaires pour obtenir en échange validation, admiration et contrôle auprès de sa partenaire. n'oublions pas sa faille narcissique ce qui le remplit, le nourrit ensuite il retire tout il s'absente, il fait des dingueries ce qui nourrit encore sa propre jouissance à voir sa partenaire souffrir ce qui encore une fois le remplit de bonnes sensations et pour maintenir sa dépendance il donne à nouveau une dose de plaisir quand il revient vers elle tout doux, mielleux attentionné, qu'il promet qu'il ne recommencera plus. Et avec ce cycle, lui, il ne connaît jamais la redescente. Il est le maître des règles de cette danse émotionnelle éprouvante. C'est un diable déguisé en un curé, c'est un nuisible, c'est un parasite, c'est un cafard. Donc sortir de l'emprise ne se fait pas par volonté seule. Il faut l'imaginer et l'envisager et le considérer comme une cure de désintoxication. C'est un process qui nécessite beaucoup de temps, un cadre sécurisant, énormément de soutien et un entourage bienveillant et présent. Musique Musique Musique Alors que je m'épuise à réparer cette relation, en vain, je baisse les bras. Il faut dire que je suis épuisée, dans une fatigue immense. Une énième scène infecte à laquelle j'assiste me montre bien que je ne suis pas folle, comme il aimait tant me le faire croire, que je n'ai pas rêvé, que je n'ai pas imaginé, que je n'en fais pas trop, que je n'ai pas projeté, que je n'exagère pas. Ma place n'est plus à côté de lui et ce qu'il fait c'est bel et bien dégueulasse, c'est bel et bien mal intentionné donc il faut absolument que je me barre, c'est irrespirable. Tout son entourage est manipulé et dans le déni total de son véritable visage. Donc avec une force et une chance inouïe, je réussis à quitter le domicile conjugal pour la énième fois. Comme Comme si en fait tout le mal qui avait été fait... Enfin comme si après... tout le mal qui avait été fait, je me refaisais enfin un minimum confiance, comme si j'avais été au bout du process et qu'une fenêtre s'ouvrait enfin. Donc les couches de déni le concernant se décollent vraiment progressivement. Je commence enfin à comprendre et à intégrer que mes échanges avec lui ne seraient que stériles. Il n'a aucune culpabilité, aucune remise en question, il n'a aucune empathie, il s'acharne, c'est un malade, je me réveille. Je reconnais ces techniques désormais, celle de retourner la situation, d'inverser les rôles, de m'enfumer puis de revenir. Je sais que cette fois-ci, je dois résister et je dois être plus forte. Mais croyez-moi, l'emprise, encore une fois, c'est bien plus coriace et c'est bien plus persistant. Il faut dire qu'il a fait taire toutes mes intuitions aussi qui étaient si justes jusqu'ici, mes perceptions, mes ressentis. Donc je pars, je quitte cette relation mais lui ne lâche pas l'affaire et donc ça c'est son sentiment de toute puissance parce qu'un pervers ne laisse pas du tout tomber sa proie comme ça. Et malheureusement la confusion revient à nouveau, le doute m'habite à nouveau et je le laisse entrer à nouveau chez moi. Mais mon corps cette fois-ci semble m'aider et j'ai plus l'énergie et l'espace pour l'accueillir à nouveau et pour le croire. Donc je fais que pleurer, pleurer, pleurer, pleurer, comme si mon corps se déchargeait de toute la tristesse engrammée lors de cette relation. Et je lui demande de quitter mon domicile et je m'effondre. Je m'effondre au sol comme si on m'avait vraiment poignardé le ventre. C'est la dernière fois que je le verrai et je sais au fond de moi que je ne veux pas voir quelque chose. En fait c'est assez déconcertant comme sentiment parce qu'il y a une partie de moi qui sait et une autre qui semble encore résister. Mon corps s'exprime à nouveau parce que je perds du poids brutalement, je perds des cheveux par poignée et je vais en perdre au moins pendant 6 mois après l'avoir quitté. J'ai vraiment besoin d'aide, donc comme je vous le disais en début d'épisode, je suis accompagnée par une thérapeute qui est formée à l'emprise pour justement m'aider à poser les mots, à briser le silence, à nommer et à reconnaître l'emprise. mais le problème c'est que cette sensation d'être folle me colle vraiment encore trop à la peau. Donc je suis perdue parce que je ne sais maintenant plus qui je suis sans lui et je suis encore face au manque dans mon corps. Et les bons souvenirs en fait remontent aussi à la surface et je me dis mais s'il avait raison et si j'étais le problème. Donc vous vous rendez bien compte que tout est encore quand même assez confus. Et je décide du coup d'appeler une de ses ex. Pour savoir si je suis la seule en fait à qui il donnait cette impression néfaste, et c'est un acte et un geste qui va me sauver et qui va me pousser cette fois-ci vers la sortie définitive. Elle me dit que ce n'est pas du tout de l'amour mais que c'est de l'emprise, elle comprend ce que je vis et heureusement me propose de m'appeler. Donc elle a vécu le même enfer avec le même début intense et magique, les mêmes stratégies et pour le même dénouement. Pour elle, ça durera plus d'années que moi. Elle m'encourage en tout cas à le fuir, à trouver la porte de sortie et à ne plus jamais le laisser entrer. Elle me dit évidemment que la suite me sera meilleure et que je dois vraiment lui fermer toutes les portes et toutes les fenêtres parce que la moindre ouverture sera pour lui l'occasion de me faire à nouveau du mal. Je continuerai mon enquête auprès d'autres personnes pour établir la vérité et j'apprendrai par la suite des histoires sordides le concernant. C'est vraiment digne d'un film cette fois-ci mais d'un très très mauvais film. Je me rends compte que je suis qu'une énième proie puisqu'il passe de proie en proie. Je ne sais plus qui il est en fait, c'est tout le masque de l'illusion qui tombe, tout ce masque qui se retire et c'est vraiment un sentiment immonde. de vous dire que vous étiez avec une personne que vous ne connaissiez finalement absolument pas, que vous étiez avec un acteur, un acteur brillant. Et c'est pour ça que sortir du déni c'est violent, parce que vous ouvrez les yeux et vous réalisez que vous avez été séduite, humiliée, manipulée, trompée, détruite pour son propre plaisir personnel, comme si vous étiez une marionnette. Les pervers n'ont honte de rien puisque vous êtes là que pour leur propre plaisir. Sous-titrage FR 2021 Donc pourtant, vous, un sentiment de honte vous habite et habite chaque cellule de votre corps. Vous vous regardez devant le miroir et vous vous avouez déplumé. Pourquoi vous n'avez pas vu ? Pourquoi vous n'avez pas su ? Pourquoi vous n'avez pas pu ? Je décide de prévenir ses amis avec l'intention de protéger ses prochaines proies parce que je sais qu'il est plus fort. Et évidemment, je fais ça par sororité, mais Maestro, il a toujours ses deux, trois coups d'avance. Donc il a fallu couper tout contact aussi avec son entourage. Il a fallu que je tienne debout alors que tout s'effondrait autour de moi. Et moi j'avais vraiment l'impression qu'un camion m'avait roulé dessus en fait. Et je me suis écroulée. J'ai eu la chance de pouvoir prendre de la distance, de pouvoir me réfugier chez des amis qui m'ont tendu leurs mains, qui m'ont ouvert leurs portes pour me remettre de cette sale histoire parce que j'avais absolument plus d'énergie. Il m'a bouffé tout cru, il a englouti ma gentillesse, il a bouffé mon respect. Et on n'a pas à respecter des personnes qui en ont aucun, ni à être gentil avec eux. Et donc là, je me suis dit, mais putain, bordel, j'étais où en fait pour le laisser faire ? Et donc là, c'est la colère qui est arrivée. Et elle me faisait très peur cette colère. Mais cette fois-ci, il était hors de question de la retourner contre moi. Soit en la somatisant, soit en la camouflant, soit en la niant. Et Hadis Miller le nomme bien, la colère refoulée c'est un poison lent et destructeur à tout âge. Donc je me suis laissée exploser de rage, d'injustice, d'indignation, de colère. Et cette colère m'apportera finalement au fil du temps beaucoup de régénération et beaucoup de clarté. Il était donc temps de regarder avec honnêteté radicale ce qui avait rendu possible l'emprise, au-delà des mécanismes puissants et redoutables que je tente de vulgariser depuis le début de l'épisode. Parce que je ne crois pas au hasard total des relations et des rencontres. Si je suis honnête avec moi-même, j'ai l'impression au fond de moi que je devais rencontrer cette personne, que tout était orchestré pour qu'on se rencontre par quelque chose qui me dépasse, par quelque chose qui est plus grand que moi. Ça paraît un peu fou, mais c'est mon ressenti. Ce n'est pas du tout de l'ordre du rationnel, c'est très personnel, et encore une fois, c'est très différent pour chacun. Donc cette relation est comme chacune. de toute façon de nos relations dans nos vies a été révélatrice et catalysatrice de blessures et de traumatismes non cicatrisés et j'ai décidé d'en faire un potentiel un potentiel de guérison et un potentiel de transformation parce que cette relation elle est venue me confirmer des croyances que j'entretenais vis-à-vis de moi en silence et peut-être même inconsciemment parce que finalement c'était familier de ne pas me sentir importante ... C'était familier de me déconnecter de mon corps et de mes ressentis quand ma réalité dépassait l'entendable. C'était familier de me sentir coupable et responsable de choses qui ne m'appartenaient pas. C'était familier d'être convaincue que je n'étais pas digne d'amour et de me plier en douze pour tenter d'être aimée, quitte à déshonorer mes propres besoins et mes propres limites. En fait, par mon histoire familiale, je disposais d'un entraînement de haut niveau pour être capable de tolérer et d'encaisser. le pire. J'avais déjà eu plus jeune le rôle de poubelle émotionnelle et j'étais vraiment très bien entraînée à intérioriser et à banaliser la violence émotionnelle. Donc à ses côtés, à travers cette relation, je rejouais un enfer qui m'était familier. Donc si je suis restée dans cette relation, c'était pas par faiblesse, mais c'est parce que je savais survivre là où d'autres n'auraient même pas mis un pied ... là où certaines personnes n'auraient même pas supporté le quart. Et en psychologie, on appelle ça la compulsion de répétition. Chaque traumatisme de notre corps, Notre enfance non réglée se rejoue inlassablement sur la scène de notre vie d'adulte et encore plus dans l'espace du couple. Donc on s'expose à nouveau à ce qui nous est familier, donc à nouveau à la douleur, non pas par faiblesse ou par masochisme, mais par un besoin profond pour notre être, pour notre âme, de comprendre, de se réapproprier ce qui nous a échappé, heurté. meurtris, blessés et pour libérer les émotions qui peuvent être encore bloquées, cristallisées, figées, encapsulées, nouées dans la mémoire de notre corps. Donc reconnaître cette répétition comme un besoin de réparation et non comme un échec personnel, c'est déjà un pas énorme vers la guérison. Parce que la prise de conscience, elle permet de briser les cycles traumatiques, de poser ses limites, de reprendre sa place. Merci. de placer les bons curseurs au bon endroit dans nos relations, c'est-à-dire ni trop haut, ni trop bas. Et ça, ça parlera à un certain nombre d'entre vous, mais sachez qu'on peut connaître aussi l'emprise avec une famille aimante, avec une histoire familiale où on s'est senti aimé en tant qu'enfant, et c'est là toute la complexité du sujet. Parce que l'emprise, elle ne s'installe pas seulement dans nos zones fragiles, elle s'installe aussi dans nos trésors relationnels. dans l'empathie, dans la loyauté, dans la capacité de remise en question, dans l'espoir sincère qu'un lien puisse s'améliorer. Et ces qualités magnifiques dans un contexte sain peuvent malheureusement devenir des portes d'entrée dans une relation toxique. Alors oui, il existe une infinité d'histoires différentes. Je vous propose dans cet épisode plutôt des grandes lignes, une histoire. Mais voilà, chaque histoire est différente. ce qui est sûr c'est que derrière toutes ces histoires quoi qu'il en soit il y a une vérité, c'est que personne n'est à l'abri et chacun peut se retrouver pris dans un engrenage qui le dépasse. L'essentiel c'est de comprendre ce qui a rendu possible l'emprise et à partir de là de pouvoir réécrire son histoire en dehors de la répétition, en dehors du silence et en dehors du non-dit. On dit que les épreuves sont des cadeaux mal emballés, moi aujourd'hui je peux le dire, c'était mon cadeau très mal emballé. Je peux regarder cette personne très symboliquement et de très loin et lui dire merci pour les roses et merci pour les épines. Je peux le regarder parce que l'emprise n'a pas duré trop longtemps, de très loin encore et symboliquement et lui dire merci malgré toi de m'avoir offert la leçon dont j'avais besoin, même si je ne veux absolument plus jamais l'expérimenter, parce que cette leçon, je la porte aujourd'hui et j'ai décidé de la porter aujourd'hui comme une force et peut-être comme un phare et un trésor pour d'autres. Merci. Cette leçon, elle m'a appris à me rencontrer, à m'aimer, à me tendre une main, à prendre ma place, à me révéler et surtout à ne plus donner l'heure à ceux qui choisissent le camp du mal, le camp de la médiocrité, le camp de la lâcheté, le camp de la perversité. Quitter une relation d'emprise ne confère pas d'immunité à vie, encore une fois, parce que ce qui attire ces profils, ce n'est pas la faiblesse, c'est la vitalité, c'est la profondeur, c'est la force et la lumière intérieure. et Et c'est cette lumière qu'ils n'ont pas, c'est cette lumière qu'ils cherchent à éteindre, et c'est cette lumière qu'ils cherchent à s'approprier, et c'est précisément cette lumière que nous devons cultiver, que nous devons protéger et que nous devons nourrir. Si ce sujet vous parle, si vous sentez que quelque chose en vous résonne avec ces mots, avec ce témoignage, si vous en ressentez le besoin ou l'envie, je vous accompagne dans des espaces de paroles et d'écoute, Merci. Avec des tapping EFT à distance ou en présentiel, l'EFT c'est une technique de libération émotionnelle qui permet de travailler sur les plans énergétique, émotionnel et psychologique. C'est des espaces que je conçois pour accueillir, ressentir, exprimer, nommer, libérer. Des espaces où il n'est plus question de subir ni de douter de votre valeur, de vos perceptions ou de vos besoins. Ce sont des espaces pour réapprendre à être là pour vous, avec bienveillance, exigence et présence. Ce sont des espaces où vous pouvez enfin laisser circuler ce qui jusqu'ici était peut-être encore bloqué, cristallisé, figé. Ce sont des espaces où peu à peu votre regard change, votre voix s'affirme, votre posture intérieure se redresse. des espaces que je conçois pour réhabiliter votre dignité votre histoire, votre humanité et ravivez cette compassion profonde envers vous-même. Des espaces où vous vous tenez droit, debout, à votre place parce qu'on ne transforme vraiment que ce qu'on accueille.

Description

L’emprise dans une relation de couple est silencieuse, lente, progressive et enferme celles et ceux qui la subissent dans un sentiment de honte, de culpabilité et une confusion mentale permanente. Je mets des mots sur ces mécanismes invisibles et ces blessures du silence. Pour celles et ceux qui traversent l’emprise, qui en portent encore les traces, ici on restaure la clarté, la dignité et la possibilité de se relever.

Pour prendre rendez-vous : arianehypnose.net


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Vous écoutez Hypnose et Conversations Thérapeutiques, je m'appelle Ariane, ici je vous emmène dans mon univers, des conversations avec d'autres thérapeutes, des récits de vie et des épisodes plus personnels où je partage ma vision et ma manière d'accompagner. Je propose en visio ou à Marseille des espaces d'écoute et de parole que je conçois comme des parenthèses précieuses. Vous pouvez me retrouver sur Instagram ariane.carleton et prendre rendez-vous directement via le lien dans ma bio. Si cet épisode vous touche, vous inspire ou vous aide, n'hésitez pas à le partager ou à laisser un avis, c'est le plus beau soutien que vous puissiez offrir à ce podcast et à mon travail. Merci d'être là et très bonne écoute. Bonjour à toutes et à tous, si j'ai choisi d'aborder ce sujet, c'est pour transmettre, aider, éclairer, soutenir. Ce podcast s'inscrit dans la continuité de mon travail d'accompagnement car je sais à quel point un témoignage, une histoire, un savoir, de la compassion, une parole juste peuvent ouvrir des voies de compréhension et de transformation. J'avais déjà créé trois épisodes sur le sujet que j'ai décidé de condenser en un seul qui est celui-ci. L'emprise est un enjeu de santé et d'utilité publique parce que l'emprise ne fait pas de bruit. Elle s'installe lentement, insidieusement, dans l'intimité, à l'ombre de tous. Elle empoisonne les victimes avec un sentiment de culpabilité et de honte. Je connais bien trop ce terrain et si j'en parle aujourd'hui, c'est parce que moi-même j'ai été accompagnée pour mettre des mots, pour nommer l'emprise, pour la reconnaître, pour briser le silence, pour sortir de la confusion et surtout pour rééduquer mon cerveau à me croire. Cet épisode, je l'ai donc construit avec beaucoup de temps, mais aussi avec beaucoup de cœur et mes tripes et des heures de recherche, d'introspection, de travail, de rencontres. mais aussi la participation récemment à un mentorship sur le sujet. C'est à la fois un partage théorique, intime et une transmission que je juge nécessaire. Je parlerai ici de l'emprise dans le couple, même si évidemment elle existe dans d'autres sphères comme la famille, l'amitié ou le travail. J'utiliserai le modèle d'un homme exerçant l'emprise sur une femme, tout en sachant que toutes les configurations sont possibles en couple. Enfin, je souhaite rappeler que le terme de pervers narcissique est souvent utilisé utilisés à tort et à travers parce que dès que certains traits toxiques apparaissent dans un couple, comme on en a absolument tous, on peut entendre que son ex-conjoint ou que son conjoint est un pervers narcissique. Heureusement, ça ne concerne qu'une infime partie de la population. Derrière ce mot, il y a une réalité, celle d'une personne qui ne reconnaît pas l'altérité pour qui l'autre n'existe que comme un objet, une utilité, une fonction, comme un territoire à conquérir, à exploiter et à détruire. Ce partenaire pervers et matraitant n'est pas dans le lien, il n'est pas dans l'espace du cœur de la rencontre, il n'est pas dans le nous sacré que forme un couple, puisqu'il use et abuse de mauvais traitements. Et ce qui rend possible sa prédation, c'est son masque de normalité. Il peut être perçu comme un père formidable, comme un ami loyal, comme un professionnel qui réussit, et c'est particulièrement cette façade qui lui permet d'agir en toute impunité. On n'y voit que du feu, c'est de la poudre de perlimpinpin et je décrirai les différentes étapes de cette relation. Cet épisode est pour celles et ceux qui traversent ou qui ont traversé ces relations destructrices et pour leur entourage qui est souvent très démuni de compréhension. J'espère qu'il pourra offrir repères, compréhension justement et peut-être un début de libération. Sous- Donc la première phase de cette relation, on l'appelle souvent la phase de love bombing ou encore la phase d'idéalisation. Donc dans un premier temps, c'est une personne, ce pervers qui va bombarder d'amour sa partenaire, c'est absolument trop bon à vivre, c'est délicieux, il la bombarde d'émotions positives, de compliments, de cadeaux, de bonnes sensations. C'est la fusion, c'est la passion, c'est une fusion qui est soudaine, qui est naissante et qui est puissante. Il vient créer une illusion de sécurité, d'exception et de lien intense. Donc c'est une personne qui devient très vite, très proche, très présente auprès de sa partenaire. Moi je vous invite à le voir comme un caméléon, comme un prédateur. Parce qu'il y a quelque chose d'animal en lui, parce qu'il sent instinctivement et naturellement comment il doit s'y prendre avec sa proie pour l'attirer dans ses filets et surtout pour la garder. Il sent qu'il y a quelque chose à prendre, à aspirer, à exploiter chez sa partenaire. Il l'a d'ailleurs ciblé pour sa lumière, pour ses qualités, pour son empathie, pour sa capacité de remise en question poussée à l'extrême, pour sa force. Toutes les qualités dont il ne... dispose pas. Il faut le considérer comme un vampire qui se nourrit. Donc une personne faible, bête, stupide, égocentrée, vide, ne serait absolument pas intéressante parce qu'il n'y aurait absolument rien à prendre chez elle, rien à aspirer. Son objectif va vraiment être de faire vivre à sa partenaire une lune de miel pour qu'elle se retrouve bien attachée à lui, bien dépendante de lui. émotionnellement ou de d'autres manières. Il est très souvent rapporté, et j'en parlais dans l'intro de cet épisode, que ça peut être un grand séducteur, une personne très appréciée, très charismatique, avec un certain magnétisme, une certaine aura. Évidemment, ce n'est pas systématique et c'est des grandes lignes, mais ça peut aussi être une personne de pouvoir. C'est quelqu'un qui est doté de beaucoup de charme. C'est une personne qui sait dégainer le bon masque au bon moment. C'est le fameux caméléon. Donc encore une fois, sa partenaire ne peut y voir que du feu à ce moment-là. C'est la fameuse poudre de perlimpinpin dont je parlais en début d'épisode. Et avant la rencontre, c'est hyper important, s'il vous plaît, d'écouter. Cette rencontre entre ces deux personnes, elle se fait souvent suite à un événement où la proie est dans une certaine vulnérabilité émotionnelle, dans un passage de vie fragilisé comme on en connaît absolument. tous dans notre vie. Et cet événement, ça peut être une séparation, ça peut être un divorce tumultueux, ça peut être un deuil, ça peut être une épreuve de vie. La proie va donc éprouver au moment de cette rencontre intense, un soulagement intense à ses côtés, puisqu'elle obtient exactement ce qui lui manquait, et c'est précisément cette combinaison qui favorise l'emprise. En fait, le prédateur, le pervers, sent la faille dans laquelle il peut s'immiscer, s'engouffrer. Une question qu'on peut alors se poser, c'est qu'est-ce que je vivais avant de rencontrer cette personne et à partir de quand je lui ai donné ma confiance ? Et pour donner matière à mes partages, je peux en témoigner. Ça vous donnera, je pense, c'est vraiment l'idée de passer de la théorie à la pratique. Donc moi, avant de rencontrer cette personne, celle qui allait exercer une emprise dans mon couple, j'étais dans une période effectivement de fragilité. Je ne pense pas être quelqu'un de faible. Je suis quelqu'un qui a plutôt un fort caractère quand même, un bon tempérament. Et je ne me laisse pas faire. Mais là, je sortais d'un confinement qui était long, qui était difficile. J'étais seule, j'étais en télétravail, je travaillais beaucoup. Je me suis fait cambrioler et alors là ce cambriolage ça a vraiment été le point de rupture, ça a été la goutte de trop et c'est précisément à ce moment là qu'il arrive dans ma vie. Donc on se rencontre et tout va très vite, forcément il me fait beaucoup de bien, je glow up, c'est magique, je vis un début d'histoire assez extraordinaire, moi qui n'aime pas la conformité... Là j'ai l'impression qu'on a vraiment quelque chose d'extraordinaire, c'est digne d'un film, c'est un partenaire qui est très démonstratif, très réconfortant, très présent, très tactile, très sécurisant et il représente absolument tout ce que j'attendais d'un partenaire. Donc à ses côtés les autres couples me paraissent absolument fades et absolument ennuyeux parce que la vie à ses côtés est extrêmement intense. Il dit tout le temps qu'il tient à moi, qu'il m'aime, il me complimente très souvent, je me sens vraiment très flattée. Il me présente très très vite aussi à ses proches, notamment à ses filles. Et là je me sens forcément honorée, même si je ne suis pas du tout à l'aise à cette idée. Mais je me dis voilà, s'il me présente à ses filles, la chair de sa chair, c'est vraiment que je suis quelqu'un qui compte pour lui. J'observe qu'il y a quelque chose d'extrême en lui et à la fois ça me va bien parce que moi j'adore l'intensité. Donc je me dis autant savourer à 2000% ensemble, surtout après avoir vécu vraiment deux années éprouvantes. Donc on part très souvent en week-end, on va en voyage, j'adore la vie à ses côtés, je le trouve incroyable. En fait je trouve qu'il sait tout faire, c'est un hyperactif donc moi ça m'impressionne. et en fait je suis en train de le vouer un culte vraiment de moi-même quoi sans même m'en rendre compte et voilà donc moi je me sens aimée je me sens valorisée, je me sens comprise il est extrêmement attentionné il est extrêmement généreux il m'impressionne de bonté moi qui étais d'un naturel très très méfiante là je sens que je m'ouvre et que je peux lui faire confiance donc je baisse totalement mon niveau de vigilance Je lui ouvre mon cœur, je lui donne ma confiance, je m'installe très rapidement chez lui. Il me soutient lorsque je prends des décisions très importantes professionnellement. Il m'encourage à persévérer, il croit en moi, il est le soutien, il représente en tout cas le soutien que j'avais vraiment jamais connu et reçu de ma vie. Je lui dis qu'on devrait toutes avoir une personne comme lui dans notre vie. Je me sens extrêmement chanceuse, reconnaissante aussi envers lui, envers la vie pour cette rencontre. ... Et je me souviens lui écrire, merci, merci d'être toi, et merci d'être si profondément gentil. Merci d'être qui tu es. Et évidemment, je ne me doute pas une seule seconde à ce moment-là, que je rentre dans les filets d'un prédateur, d'un menteur, d'un manipulateur, d'une personne qui est dangereuse et nocive, et qui n'est pas du tout, du tout, du tout, du tout à son premier coup d'essai auprès des femmes. Donc ce que je ne savais pas encore, c'est que je vivais cette première phase de l'emprise, qui est celle de l'idéalisation. Et cette phase de lune de miel, cette phase d'idéalisation a commencé à perdre de sa beauté, de son intensité, de manière lente, subtile et imperceptible. Je vous en parle tout de suite. Ce qu'il faut savoir, c'est que quand ce partenaire sent que la confiance est installée, Après cette phase justement de love bombing, le scénario peut enfin pour lui changer, mais de manière progressive vers le contrôle, l'isolement et la domination. Et ça, tout ce process, il est parfaitement orchestré, il est minutieusement calculé pour que tout reste évidemment invisible, que ça se passe en silence et à l'ombre de tous. Il faut savoir qu'un partenaire Pervers brouille systématiquement la réalité de sa partenaire, puisqu'il affaiblit son discernement, il manipule sa réalité et ses perceptions, il affaiblit aussi son consentement et il l'expose à des montagnes russes émotionnelles. Et de toute façon, on reconnaît une relation d'emprise parce que le juste milieu n'existera absolument plus. L'emprise, elle devient aussi possible parce qu'un déni s'installe progressivement. Chez la victime. En fait, ce déni, il est subtilement nourri par l'alternance des chauds et des froids, des hauts et des bas de la relation. Et c'est ce mécanisme qui crée un brouillard émotionnel permanent, qui crée une confusion constante, qui crée des doutes profonds. et surtout qui crée des amnésies chez la victime. Donc c'est dans cet état émotionnel qu'il devient beaucoup plus simple pour la victime de remettre en question ses propres perceptions, ses propres émotions, ses propres souvenirs, plutôt que de regarder en face des intentions réelles de son partenaire, qui est de la diminuer, de l'atteindre psychiquement et de la... détruire. Je crois que c'est le moment parfait pour placer la fameuse métaphore de la grenouille que Anne Clotilde de Ziegler met très souvent en avant et qui résume très bien cette étape de la relation pour comprendre comment en tout cas par quelle phase s'installe l'emprise. Je vais y arriver. En gros, imaginez une grenouille dans une eau bouillante, elle va sauter sans hésiter, elle n'a pas envie de se brûler. Mais si vous la placez dans une eau froide, et puis vous la réchauffez tout doucement, tout doucement, elle restera. En fait, c'est comme ça que fonctionne l'emprise. L'emprise, ça commence jamais par de la violence. L'emprise ne crie pas. L'emprise murmure. L'emprise, ça commence toujours par de la chaleur, par de l'attention, par de la douceur. par ce qui ressemble à de l'amour. L'emprise, ça s'inscrit toujours dans un quotidien qui est très doux, qui est très confortable, qui est très... Très agréable. Et la température monte, mais c'est vraiment fin, c'est vraiment subtil, c'est vraiment petit à petit. Ça monte par une remarque, ça monte par un doute, ça monte par une tension, ça monte par un reproche. Et cette phase de love bombing aussi, il faut savoir qu'elle peut durer 3 mois, 6 mois, 1 an, 2 ans, 3 ans. Et c'est chaque degré en fait qui est si petit qu'on s'y habitue. qu'on normalise et surtout qu'on oublie jusqu'à ce que l'eau devienne tiède, chaude, trop chaude, brûlante, bouillante. Avant une nouvelle fois de vous raconter mon histoire, je veux à nouveau poser un cadre et ça me semble très important. Si je témoigne, c'est parce qu'il faut faire connaître ces mécanismes qui sont redoutables en plus grand nombre et c'est aussi parce que des témoignages m'ont aidé à l'époque à nommer ce que je vivais. Donc je vous invite à me suivre dans ce récit. non pas pour déballer mon intimité, mais surtout pour vous aider à trouver des repères si vous avez traversé une situation similaire ou si un de vos proches, une de vos proches, traverse une même situation. Après moi, cette phase incroyable et absolument magique, les conflits étaient de plus en plus réguliers, mais ça a pris beaucoup de temps pour s'installer. Et effectivement, après, ces conflits revenaient comme un cycle. Donc c'était trois semaines incroyables, en gros pour une semaine de gouffre abyssale. Et tout était de plus en plus extrême, c'était soit très chaud, soit très froid, soit très haut, soit très bas. Donc moi j'ai commencé à m'habituer, à normaliser et je me disais que c'était de la passion et surtout que personne ne pouvait nous comprendre. Ces comportements devenaient de plus en plus destructeurs, mais encore une fois je cherchais à comprendre, à rationaliser, puisque je connaissais aussi son autre visage, celui d'un partenaire présent. et aimant. Donc pour moi, on était un couple, nous étions forcément intelligents, nous allions forcément trouver une solution. Donc moi, je voulais vraiment comprendre pourquoi il agissait ainsi, pourquoi il pouvait changer de visage. Je voulais comprendre son enfance, ses blessures, je voulais trouver un sens à ses actes. Je me disais que c'était que des crises de couple et que forcément, que forcément, notre amour allait tout réparer et que notre amour était plus fort et que notre histoire était entre guillemets, extraordinaires et donc qu'il fallait absolument se battre. Donc, peu à peu, je finissais par me dire aussi qu'il avait peut-être raison. Finalement, tout était peut-être de ma faute, tout venait peut-être de moi, de mon caractère, de mes exigences, de mes réactions, peut-être que j'en demandais trop. Ces paroles devenaient de plus en plus cruelles, c'est-à-dire que je pouvais être à la fois intelligente et brillante et à la fois tellement incapable. C'est ce que j'appelle les coups invisibles, les blessures du silence, celles qui ne laissent pas de traces sur la chair mais qui atteignent indéniablement l'âme et l'identité. Il y avait aussi le silence qui était pour moi son arme la plus sadique, la plus destructrice, c'était vraiment son arme la plus humiliante. On sait que le silence c'est terrible parce que nous sommes des êtres de lien, donc moi lorsque je lui nommais cette manipulation abusive et cruelle, il la retournait contre moi. C'était toujours à moi en fait de me calmer, c'était toujours à moi de m'adapter, c'était toujours à moi de me plier, c'était un tyran. Donc je devais réduire mes besoins, rétrécir mes limites, m'effacer encore et encore. Petit à petit, je comprends bien que chaque mot peut déclencher une tempête, donc je suis dans une sorte d'hypervigilance et je cherche absolument pas à le froisser parce que je sais les proportions que ça peut prendre. Et mon corps se met à parler, donc j'avais des douleurs digestives, des pertes de vision soudaines. Mais ça, moi je mettais tout sur le compte d'un excès de gluten ou d'un manque de magnésium. Donc le gluten a bon dos et surtout le déni est coriace. Mon esprit tournait en boucle, il envahissait chaque sphère de ma vie, j'attendais impatiemment le retour de notre phase lumineuse. Mon entourage évidemment commençait à voir clair parce qu'il m'arrivait de m'effondrer en larmes en disant que j'en pouvais plus et que j'avais besoin d'aide. Et le mot pervers narcissique a été prononcé mais moi je n'arrivais pas à l'entendre, je défendais coûte que coûte notre relation et je le défendais. Je disais narcissique, oui vous avez raison, mais il n'est pas pervers. Donc encore une fois, le déni est très très puissant. Donc ses comportements étaient de plus en plus inexcusables. Je l'ai quitté une dizaine de fois pendant notre relation, mais je revenais toujours vers lui, c'était plus fort que moi. J'étais devenue dépendante en fait à lui comme une drogue, vraiment. C'est-à-dire que quand je réussissais à partir pour sauver ma peau, c'était plus fort que moi. Il fallait que je revienne vers lui parce qu'il me manquait. Et c'est pour ça que j'en parle, c'est pour ça que je témoigne, c'est parce que l'emprise agit avec les mêmes mécanismes que l'addiction. Je sais que ça peut sembler incompréhensible, que ça prête à de la bêtise, que ça prête à du masochisme, je vous l'accorde, mais il faut vraiment savoir que derrière ce type de relation se jouent des dynamiques psychiques profondes, complexes, invisibles. Et évidemment, tout en sachant que ce partenaire est quand même assez intelligent pour agir avec autant de perversité, il savait aussi faire pour revenir avec des excuses, des larmes, des lettres, des promesses, des séances de thérapie, des aveux. et Et c'était toujours évidemment pour mieux recommencer sans remords et culpabilité. Là où je vous invite à vous poser des questions, ou en tout cas des questions qui peuvent vous guider, c'est de vous demander si déjà votre partenaire vous prend de l'énergie, vous vide, vous épuise. Est-ce que vous êtes régulièrement déstabilisé, démuni, impuissante face à ces réactions ? Est-ce qu'il y a quelque chose d'extrême dans cette relation ? Est-ce que le juste milieu existe ? et Ou alors au contraire, est-ce que vous avez l'impression que c'est en permanence des montagnes russes émotionnelles ? Est-ce que vous avez l'impression d'être à sens unique aussi pour sauver cette relation ? Ou est-ce que vous avez l'impression de vouloir sauver cette personne ? Et surtout, est-ce qu'il vous reproche ce qu'il fait et ce qu'il est ? Est-ce qu'il dévalorise vos proches de manière sournoise ou directe ? Est-ce qu'il utilise le chantage affectif ? Est-ce qu'il use et abuse de traitements silencieux ? Est-ce qu'il est capable de vous incenser de compliments, puis de vous dévaloriser, encore une fois de manière sournoise ou directement ? Est-ce que vous perdez confiance en vous ? Il existe des centaines de contenus sur les stratégies qui sont mises en place. Vous avez un buffet à volonté de mensonges constants, d'exagérations, de déformations de la réalité, d'isolement progressif, de critiques de l'entourage, de chantage affectif, d'alternance de douceur et de violence, de silence punitif. de crise imprévisible, de tromperie, c'est le bordel complet. Donc qu'une seule chose à faire, évidemment, c'est se barrer. C'est important d'ailleurs aussi d'aborder enfin cette relation par le prisme de ce qui se passe dans le corps et non du mental et du cognitif. Et je vous en parle tout de suite. Ce qu'il faut savoir, c'est que lors des phases de séduction, d'attention et de proximité, c'est de la dopamine et de l'ocytocine qui sont sécrétés dans notre corps, ce qui crée des sentiments de connexion, de sécurité, de présence, d'attachement, de bonheur. Ensuite, lors des phases de distance, de critique, de silence, le corps réagit en sécrétant cette fois-ci les hormones du stress pour laisser place à de l'anxiété, à de l'hypervigilance, à de l'épuisement, au figement et au sentiment d'impuissance. et Et c'est ce cocktail d'hormones extrêmes qui favorise des amnésies, le brouillard mental permanent, la confusion, le déni de l'emprise. Il y a une expression que j'ai entendue sur un podcast qui est assez révélatrice et qui en dit long, et qui rappelle que ce pervers c'est le dealer de sa propre drogue. Parce qu'il distribue attention, compliments, moments extraordinaires pour obtenir en échange validation, admiration et contrôle auprès de sa partenaire. n'oublions pas sa faille narcissique ce qui le remplit, le nourrit ensuite il retire tout il s'absente, il fait des dingueries ce qui nourrit encore sa propre jouissance à voir sa partenaire souffrir ce qui encore une fois le remplit de bonnes sensations et pour maintenir sa dépendance il donne à nouveau une dose de plaisir quand il revient vers elle tout doux, mielleux attentionné, qu'il promet qu'il ne recommencera plus. Et avec ce cycle, lui, il ne connaît jamais la redescente. Il est le maître des règles de cette danse émotionnelle éprouvante. C'est un diable déguisé en un curé, c'est un nuisible, c'est un parasite, c'est un cafard. Donc sortir de l'emprise ne se fait pas par volonté seule. Il faut l'imaginer et l'envisager et le considérer comme une cure de désintoxication. C'est un process qui nécessite beaucoup de temps, un cadre sécurisant, énormément de soutien et un entourage bienveillant et présent. Musique Musique Musique Alors que je m'épuise à réparer cette relation, en vain, je baisse les bras. Il faut dire que je suis épuisée, dans une fatigue immense. Une énième scène infecte à laquelle j'assiste me montre bien que je ne suis pas folle, comme il aimait tant me le faire croire, que je n'ai pas rêvé, que je n'ai pas imaginé, que je n'en fais pas trop, que je n'ai pas projeté, que je n'exagère pas. Ma place n'est plus à côté de lui et ce qu'il fait c'est bel et bien dégueulasse, c'est bel et bien mal intentionné donc il faut absolument que je me barre, c'est irrespirable. Tout son entourage est manipulé et dans le déni total de son véritable visage. Donc avec une force et une chance inouïe, je réussis à quitter le domicile conjugal pour la énième fois. Comme Comme si en fait tout le mal qui avait été fait... Enfin comme si après... tout le mal qui avait été fait, je me refaisais enfin un minimum confiance, comme si j'avais été au bout du process et qu'une fenêtre s'ouvrait enfin. Donc les couches de déni le concernant se décollent vraiment progressivement. Je commence enfin à comprendre et à intégrer que mes échanges avec lui ne seraient que stériles. Il n'a aucune culpabilité, aucune remise en question, il n'a aucune empathie, il s'acharne, c'est un malade, je me réveille. Je reconnais ces techniques désormais, celle de retourner la situation, d'inverser les rôles, de m'enfumer puis de revenir. Je sais que cette fois-ci, je dois résister et je dois être plus forte. Mais croyez-moi, l'emprise, encore une fois, c'est bien plus coriace et c'est bien plus persistant. Il faut dire qu'il a fait taire toutes mes intuitions aussi qui étaient si justes jusqu'ici, mes perceptions, mes ressentis. Donc je pars, je quitte cette relation mais lui ne lâche pas l'affaire et donc ça c'est son sentiment de toute puissance parce qu'un pervers ne laisse pas du tout tomber sa proie comme ça. Et malheureusement la confusion revient à nouveau, le doute m'habite à nouveau et je le laisse entrer à nouveau chez moi. Mais mon corps cette fois-ci semble m'aider et j'ai plus l'énergie et l'espace pour l'accueillir à nouveau et pour le croire. Donc je fais que pleurer, pleurer, pleurer, pleurer, comme si mon corps se déchargeait de toute la tristesse engrammée lors de cette relation. Et je lui demande de quitter mon domicile et je m'effondre. Je m'effondre au sol comme si on m'avait vraiment poignardé le ventre. C'est la dernière fois que je le verrai et je sais au fond de moi que je ne veux pas voir quelque chose. En fait c'est assez déconcertant comme sentiment parce qu'il y a une partie de moi qui sait et une autre qui semble encore résister. Mon corps s'exprime à nouveau parce que je perds du poids brutalement, je perds des cheveux par poignée et je vais en perdre au moins pendant 6 mois après l'avoir quitté. J'ai vraiment besoin d'aide, donc comme je vous le disais en début d'épisode, je suis accompagnée par une thérapeute qui est formée à l'emprise pour justement m'aider à poser les mots, à briser le silence, à nommer et à reconnaître l'emprise. mais le problème c'est que cette sensation d'être folle me colle vraiment encore trop à la peau. Donc je suis perdue parce que je ne sais maintenant plus qui je suis sans lui et je suis encore face au manque dans mon corps. Et les bons souvenirs en fait remontent aussi à la surface et je me dis mais s'il avait raison et si j'étais le problème. Donc vous vous rendez bien compte que tout est encore quand même assez confus. Et je décide du coup d'appeler une de ses ex. Pour savoir si je suis la seule en fait à qui il donnait cette impression néfaste, et c'est un acte et un geste qui va me sauver et qui va me pousser cette fois-ci vers la sortie définitive. Elle me dit que ce n'est pas du tout de l'amour mais que c'est de l'emprise, elle comprend ce que je vis et heureusement me propose de m'appeler. Donc elle a vécu le même enfer avec le même début intense et magique, les mêmes stratégies et pour le même dénouement. Pour elle, ça durera plus d'années que moi. Elle m'encourage en tout cas à le fuir, à trouver la porte de sortie et à ne plus jamais le laisser entrer. Elle me dit évidemment que la suite me sera meilleure et que je dois vraiment lui fermer toutes les portes et toutes les fenêtres parce que la moindre ouverture sera pour lui l'occasion de me faire à nouveau du mal. Je continuerai mon enquête auprès d'autres personnes pour établir la vérité et j'apprendrai par la suite des histoires sordides le concernant. C'est vraiment digne d'un film cette fois-ci mais d'un très très mauvais film. Je me rends compte que je suis qu'une énième proie puisqu'il passe de proie en proie. Je ne sais plus qui il est en fait, c'est tout le masque de l'illusion qui tombe, tout ce masque qui se retire et c'est vraiment un sentiment immonde. de vous dire que vous étiez avec une personne que vous ne connaissiez finalement absolument pas, que vous étiez avec un acteur, un acteur brillant. Et c'est pour ça que sortir du déni c'est violent, parce que vous ouvrez les yeux et vous réalisez que vous avez été séduite, humiliée, manipulée, trompée, détruite pour son propre plaisir personnel, comme si vous étiez une marionnette. Les pervers n'ont honte de rien puisque vous êtes là que pour leur propre plaisir. Sous-titrage FR 2021 Donc pourtant, vous, un sentiment de honte vous habite et habite chaque cellule de votre corps. Vous vous regardez devant le miroir et vous vous avouez déplumé. Pourquoi vous n'avez pas vu ? Pourquoi vous n'avez pas su ? Pourquoi vous n'avez pas pu ? Je décide de prévenir ses amis avec l'intention de protéger ses prochaines proies parce que je sais qu'il est plus fort. Et évidemment, je fais ça par sororité, mais Maestro, il a toujours ses deux, trois coups d'avance. Donc il a fallu couper tout contact aussi avec son entourage. Il a fallu que je tienne debout alors que tout s'effondrait autour de moi. Et moi j'avais vraiment l'impression qu'un camion m'avait roulé dessus en fait. Et je me suis écroulée. J'ai eu la chance de pouvoir prendre de la distance, de pouvoir me réfugier chez des amis qui m'ont tendu leurs mains, qui m'ont ouvert leurs portes pour me remettre de cette sale histoire parce que j'avais absolument plus d'énergie. Il m'a bouffé tout cru, il a englouti ma gentillesse, il a bouffé mon respect. Et on n'a pas à respecter des personnes qui en ont aucun, ni à être gentil avec eux. Et donc là, je me suis dit, mais putain, bordel, j'étais où en fait pour le laisser faire ? Et donc là, c'est la colère qui est arrivée. Et elle me faisait très peur cette colère. Mais cette fois-ci, il était hors de question de la retourner contre moi. Soit en la somatisant, soit en la camouflant, soit en la niant. Et Hadis Miller le nomme bien, la colère refoulée c'est un poison lent et destructeur à tout âge. Donc je me suis laissée exploser de rage, d'injustice, d'indignation, de colère. Et cette colère m'apportera finalement au fil du temps beaucoup de régénération et beaucoup de clarté. Il était donc temps de regarder avec honnêteté radicale ce qui avait rendu possible l'emprise, au-delà des mécanismes puissants et redoutables que je tente de vulgariser depuis le début de l'épisode. Parce que je ne crois pas au hasard total des relations et des rencontres. Si je suis honnête avec moi-même, j'ai l'impression au fond de moi que je devais rencontrer cette personne, que tout était orchestré pour qu'on se rencontre par quelque chose qui me dépasse, par quelque chose qui est plus grand que moi. Ça paraît un peu fou, mais c'est mon ressenti. Ce n'est pas du tout de l'ordre du rationnel, c'est très personnel, et encore une fois, c'est très différent pour chacun. Donc cette relation est comme chacune. de toute façon de nos relations dans nos vies a été révélatrice et catalysatrice de blessures et de traumatismes non cicatrisés et j'ai décidé d'en faire un potentiel un potentiel de guérison et un potentiel de transformation parce que cette relation elle est venue me confirmer des croyances que j'entretenais vis-à-vis de moi en silence et peut-être même inconsciemment parce que finalement c'était familier de ne pas me sentir importante ... C'était familier de me déconnecter de mon corps et de mes ressentis quand ma réalité dépassait l'entendable. C'était familier de me sentir coupable et responsable de choses qui ne m'appartenaient pas. C'était familier d'être convaincue que je n'étais pas digne d'amour et de me plier en douze pour tenter d'être aimée, quitte à déshonorer mes propres besoins et mes propres limites. En fait, par mon histoire familiale, je disposais d'un entraînement de haut niveau pour être capable de tolérer et d'encaisser. le pire. J'avais déjà eu plus jeune le rôle de poubelle émotionnelle et j'étais vraiment très bien entraînée à intérioriser et à banaliser la violence émotionnelle. Donc à ses côtés, à travers cette relation, je rejouais un enfer qui m'était familier. Donc si je suis restée dans cette relation, c'était pas par faiblesse, mais c'est parce que je savais survivre là où d'autres n'auraient même pas mis un pied ... là où certaines personnes n'auraient même pas supporté le quart. Et en psychologie, on appelle ça la compulsion de répétition. Chaque traumatisme de notre corps, Notre enfance non réglée se rejoue inlassablement sur la scène de notre vie d'adulte et encore plus dans l'espace du couple. Donc on s'expose à nouveau à ce qui nous est familier, donc à nouveau à la douleur, non pas par faiblesse ou par masochisme, mais par un besoin profond pour notre être, pour notre âme, de comprendre, de se réapproprier ce qui nous a échappé, heurté. meurtris, blessés et pour libérer les émotions qui peuvent être encore bloquées, cristallisées, figées, encapsulées, nouées dans la mémoire de notre corps. Donc reconnaître cette répétition comme un besoin de réparation et non comme un échec personnel, c'est déjà un pas énorme vers la guérison. Parce que la prise de conscience, elle permet de briser les cycles traumatiques, de poser ses limites, de reprendre sa place. Merci. de placer les bons curseurs au bon endroit dans nos relations, c'est-à-dire ni trop haut, ni trop bas. Et ça, ça parlera à un certain nombre d'entre vous, mais sachez qu'on peut connaître aussi l'emprise avec une famille aimante, avec une histoire familiale où on s'est senti aimé en tant qu'enfant, et c'est là toute la complexité du sujet. Parce que l'emprise, elle ne s'installe pas seulement dans nos zones fragiles, elle s'installe aussi dans nos trésors relationnels. dans l'empathie, dans la loyauté, dans la capacité de remise en question, dans l'espoir sincère qu'un lien puisse s'améliorer. Et ces qualités magnifiques dans un contexte sain peuvent malheureusement devenir des portes d'entrée dans une relation toxique. Alors oui, il existe une infinité d'histoires différentes. Je vous propose dans cet épisode plutôt des grandes lignes, une histoire. Mais voilà, chaque histoire est différente. ce qui est sûr c'est que derrière toutes ces histoires quoi qu'il en soit il y a une vérité, c'est que personne n'est à l'abri et chacun peut se retrouver pris dans un engrenage qui le dépasse. L'essentiel c'est de comprendre ce qui a rendu possible l'emprise et à partir de là de pouvoir réécrire son histoire en dehors de la répétition, en dehors du silence et en dehors du non-dit. On dit que les épreuves sont des cadeaux mal emballés, moi aujourd'hui je peux le dire, c'était mon cadeau très mal emballé. Je peux regarder cette personne très symboliquement et de très loin et lui dire merci pour les roses et merci pour les épines. Je peux le regarder parce que l'emprise n'a pas duré trop longtemps, de très loin encore et symboliquement et lui dire merci malgré toi de m'avoir offert la leçon dont j'avais besoin, même si je ne veux absolument plus jamais l'expérimenter, parce que cette leçon, je la porte aujourd'hui et j'ai décidé de la porter aujourd'hui comme une force et peut-être comme un phare et un trésor pour d'autres. Merci. Cette leçon, elle m'a appris à me rencontrer, à m'aimer, à me tendre une main, à prendre ma place, à me révéler et surtout à ne plus donner l'heure à ceux qui choisissent le camp du mal, le camp de la médiocrité, le camp de la lâcheté, le camp de la perversité. Quitter une relation d'emprise ne confère pas d'immunité à vie, encore une fois, parce que ce qui attire ces profils, ce n'est pas la faiblesse, c'est la vitalité, c'est la profondeur, c'est la force et la lumière intérieure. et Et c'est cette lumière qu'ils n'ont pas, c'est cette lumière qu'ils cherchent à éteindre, et c'est cette lumière qu'ils cherchent à s'approprier, et c'est précisément cette lumière que nous devons cultiver, que nous devons protéger et que nous devons nourrir. Si ce sujet vous parle, si vous sentez que quelque chose en vous résonne avec ces mots, avec ce témoignage, si vous en ressentez le besoin ou l'envie, je vous accompagne dans des espaces de paroles et d'écoute, Merci. Avec des tapping EFT à distance ou en présentiel, l'EFT c'est une technique de libération émotionnelle qui permet de travailler sur les plans énergétique, émotionnel et psychologique. C'est des espaces que je conçois pour accueillir, ressentir, exprimer, nommer, libérer. Des espaces où il n'est plus question de subir ni de douter de votre valeur, de vos perceptions ou de vos besoins. Ce sont des espaces pour réapprendre à être là pour vous, avec bienveillance, exigence et présence. Ce sont des espaces où vous pouvez enfin laisser circuler ce qui jusqu'ici était peut-être encore bloqué, cristallisé, figé. Ce sont des espaces où peu à peu votre regard change, votre voix s'affirme, votre posture intérieure se redresse. des espaces que je conçois pour réhabiliter votre dignité votre histoire, votre humanité et ravivez cette compassion profonde envers vous-même. Des espaces où vous vous tenez droit, debout, à votre place parce qu'on ne transforme vraiment que ce qu'on accueille.

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