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I Feel Good - le Podcast qui vous veut du bien

Croyances et normalité dans la sexualité, invitée : Carlotta Munier, sexothérapeute

Croyances et normalité dans la sexualité, invitée : Carlotta Munier, sexothérapeute

33min |01/05/2024
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33min |01/05/2024
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Description

« Je suis une femme curieuse et passionnée par les personnes. Je suis toujours intriguée du mystère de l’autre et de comment il fait pour être, pour vivre, et avancer chaque jour. A ce titre, j’ai à cœur d’accueillir mes clients, mes stagiaires là où ils sont, tel(le) qu’ils sont, et de peu à peu, regarder comment, ensemble, nous allons cheminer, explorer, comprendre, éclairer et co-construire le chemin, la réparation, la résolution de ce qui les a amenés ici, dans la nouveauté et le vivant. Mon envie est de les accompagner vers un mieux-être personnel, relationnel et intime. Je suis Gestalt-thérapeute, sexothérapeute, thérapeute de couple, superviseur et formatrice. Actuellement, j’accompagne surtout des personnes qui ont été victimes d’abus et d’inceste afin de leur permettre de (re)trouver une intégrité (physique, psychique, émotionnelle et corporelle) et tisser ainsi une nouvelle identité, dans une démarche thérapeutique multidimentionnelle et holistique qui se situe à la fois dans la résolution du traumatisme et de ses effets par la gestalt-thérapie, la neuro-thérapie (EMDR), la sexothérapie, et également par la libération des empreintes et reproductions familiales via la psychogénéalogie et les constellations familiales. La créativité et la dimension transpersonnelle prenant une place importante dans ces démarches. J’accompagne aussi les couples, j’anime des groupes de thérapie et de supervision, des rencontres, des stages et des ateliers de développement personnel. La sexualité me passionnant à plein d’égards, j’ai écrit trois ouvrages édités aux Editions du Souffle d’Or : « Sexualité féminine, vers une intimité épanouie », « Sexualité masculine, puissance et vulnérabilité », et « Le Couple, l’Intimité et la Sexualité, vers un couple vivant et lumineux » et j’anime des conférences sur ces thèmes.


Pour en savoir plus :

www.carlottamunier.com

www.espace-akashik.com

www.facebook.com/ifeelgood888


#sexualité #therapies #armelleberaudy #ifeelgood


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Je me sens bien.

  • Speaker #1

    Je me sens bien. Je me sens super bien. Je me sens bien.

  • Speaker #0

    Et toi ? Genki. Et toi ?

  • Speaker #1

    I feel good, les chroniques akashiques, le podcast qui vous veut du bien et vous donne un éclairage sur le grand éventail des activités de bien-être, développement personnel et spirituel et autres initiatives inspirantes. Ce podcast vous est présenté par Armel Bérodi et l'Espace Akashique. Bonjour à toutes et à tous, je suis aujourd'hui à Aix-en-Provence dans le cabinet de Carlota Munier qui va se présenter elle-même puisqu'elle a beaucoup de titres. Bonjour.

  • Speaker #0

    Bonjour Armel. Alors je suis gestalt thérapeute, sexothérapeute, thérapeute de couple et puis également superviseur et formatrice en sexothérapie notamment.

  • Speaker #1

    Voilà, alors je suis très heureuse d'être avec toi aujourd'hui. On a passé presque trois jours ensemble parce que j'ai suivi... La formation que tu proposais d'initiation à la sexothérapie, et du coup ça m'a donné vraiment envie de partager ça au plus grand nombre et de te faire connaître par un autre biais.

  • Speaker #0

    Merci.

  • Speaker #1

    Je voudrais que tu nous expliques un peu ce que c'est que cette approche de sexothérapie, parce qu'on peut en avoir une idée, mais elle est souvent assez vague je trouve, de qu'est-ce que c'est que ce métier, qu'est-ce que c'est que cet accompagnement,

  • Speaker #0

    Alors la sexothérapie c'est une approche thérapeutique qui permet d'accompagner les personnes qui ont des difficultés d'ordre sexuel et ou relationnel, puisque bien souvent les problématiques sexuelles elles ne sont pas uniquement on va dire mécaniques. à moins qu'il y ait un problème fonctionnel et médical, auquel cas ce n'est pas du tout moi qui m'en occupe, je renvoie vers du personnel médical compétent. Mais les personnes qui ont une difficulté d'ordre sexuel, des troubles mais aussi relationnels, des problématiques liées au désir, au plaisir, peuvent venir me voir, alors en individuel ou en couple. Et la sexothérapie, en fait, ce n'est pas uniquement un accompagnement sur le symptôme et la mécanique, en fait. C'est vraiment une personne. Qui a une difficulté, qui a quelque chose qui se passe, qui peut être douloureux, difficile, avoir des conséquences sur sa vie à elle et sur sa vie de couple, par exemple, si elle est en couple. Et en fait, c'est de la personne dont je m'occupe. La personne et son problème et ses difficultés. Et on va investiguer dans sa vie, son développement psychosexuel, ses histoires avec ses différents partenaires de vie. On va également regarder aussi d'où elle vient, dans quel cadre elle a grandi, s'il y a eu des croyances véhiculées dans la famille ou dans son environnement qui ont eu un impact sur son développement ou son éducation sexuelle. Des événements de la vie aussi qui ont pu générer des troubles, des perturbations. Donc en fait c'est vraiment une thérapie, une approche thérapeutique dont l'entrée est certes sexuelle. mais en fait on va regarder la personne dans toutes ses dimensions, et pas uniquement l'aspect symptomatique en fait.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qui fait que dans ta carrière d'accompagnante, tu décides de t'orienter vers cette approche de sexothérapie ?

  • Speaker #0

    Je crois que la sexualité m'a passionnée depuis fort longtemps, j'aurais du mal à préciser quand. mais quand j'ai fait ma formation en gestaltérapie, je discutais déjà avec des formateurs et formatrices qui animaient des stages sur la sexualité. C'est les stages parmi lesquels j'ai choisi de participer dans les premiers. En fait, ce qui m'attire, je crois que c'est vraiment, c'est que c'est mystérieux, la sexualité. Ça devrait être, avec une paire de guillemets, beau, magnifique, plaisant, extraordinaire, sacré, jubilatoire, jouissif, etc. Et... Bien souvent, enfin du moins dans le prisme dans lequel je suis, c'est abîmé, c'est misérable, c'est triste, c'est frustrant, c'est douloureux ou délicat. Donc il y a vraiment quelque chose de moi dans ce mystère de cette pulsion de vie en fait, et cette vitalité, et ce qui se passe en fait entre deux personnes au plus intime. Même si je fais une différence entre l'intimité et la sexualité, ce qui se passe entre deux personnes qui est partageable mais peut-être pas communicable, si je puis me permettre. Parce que de toute façon, ce que je vis en tant que plaisir, excitation, ça se passe dans mon corps. à l'occasion de l'autre, avec l'autre. Mais voilà, il y a quelque chose de mystérieux et d'existentiel là-dedans qui m'a, je crois, toujours intéressée. Et donc d'aussi loin que je me souviens depuis que je suis thérapeute. Mais déjà enfant, j'ai une anecdote, j'étais très curieuse parce que j'habitais dans un immeuble en région parisienne et en bas, au rez-de-chaussée, il y avait un club de lecture. et un jour je suis allée à la bibliothèque donc je vais avoir 10-11 ans et j'ai trouvé des bouquins d'éducation sexuelle à mon âge, ça devait être 8-9 ans et 10-11 ans donc je les ai ramenés à la maison donc déjà tu vois j'étais curieuse à ce moment là bon petit quoi que mon père me les a confisqués donc j'ai cru comprendre qu'il y avait quelque chose qui n'était pas vraiment possible à ce moment là mais plus tard oui ça m'a intéressée pour moi oui mais vraiment Les hommes, je ne saurais jamais ce que c'est que de vivre une sexualité en tant qu'homme, puisque moi je suis une femme, même si j'ai écrit sur la sexualité masculine, parce que j'imagine que je peux apprendre peut-être quelque chose aux hommes, les hommes seront toujours mystérieux à mes yeux, et puis je suis une femme et toutes les autres femmes resteront mystérieuses à mes yeux. Parce que ce qui se passe à l'intérieur de notre être, c'est vraiment unique, singulier. Et à la fois, la sexualité c'est universel. On est, sauf peut-être ces dernières années, mais on est tous issus, aussi loin que le monde est monde, d'un acte sexuel en fait, entre deux individus. Bon, ça a changé depuis que la science a pu aider les couples à procréer. Donc on est issu d'un acte sexuel, on a un sexe, on est porteur d'un sexe. Qu'on soit confort avec ou pas, c'est une autre question. Mais la sexualité fait partie de nous. C'est comme une contrainte existentielle, qu'elle soit active ou pas, qu'elle soit agréable ou pas. Donc c'est vraiment pour moi quelque chose qui me passionne. Et là, c'est que je suis une passion et les personnes m'intéressent vraiment. Donc voilà, j'ai conjugué un métier, une approche qui me permet d'allier tout ça.

  • Speaker #1

    Tu as toujours été gestaltérapeute ?

  • Speaker #0

    Non, avant j'ai fait d'autres formations, mais je suis gestaltérapeute depuis 2011. Et avant, je me suis formée en PNL, donc je suis maître-pratice en PNL. J'ai fait plein d'autres formations aussi. Mais vraiment, mon socle thérapeutique, c'est la gestalt-thérapie. La thérapie de la relation, d'ailleurs.

  • Speaker #1

    Mais tu as toujours fait de l'accompagnement ?

  • Speaker #0

    Non, non, non. J'ai passé dix ans en entreprise, dix ans dans la pub. C'était ma première carrière, dix ans dans une grosse agence de publicité en région parisienne. Et puis un jour, je crois que j'en ai eu assez, à force d'avoir des... Bon, des fusions, des acquisitions, des réorganisations, j'ai eu envie d'autre chose. Je me suis reconvertie dans les ressources humaines. Et là, j'ai travaillé pendant cinq ans dans les ressources humaines en tant que RRH, responsable RH. Donc, une autre aventure. Et je me suis rendue compte qu'en fait, RRH et bureau des pleurs, ça ne me convenait pas. Donc, je ne pouvais pas faire grand-chose au sein de l'entreprise finalement, l'entreprise dans laquelle j'étais. Et donc, j'ai quitté l'entreprise et j'ai créé mon cabinet, donc coaching et thérapie. et j'ai petit à petit lâché le coaching en parallèle j'ai fait de la formation au management le temps que je me forme pour devenir gestalt thérapeute

  • Speaker #1

    Ok. Pour revenir sur la question de la sexualité, en fait, est-ce que pour toi, il y a une normalité dans la sexualité ?

  • Speaker #0

    Je ne sais pas ce que c'est que la normalité. À chaque fois qu'un client me parle de ce que c'est normal, je dis mais je ne sais pas ce que c'est que normal. Parce qu'on est tous des individus différents. Moi, mon paradigme, mon repère, si je puis dire, c'est plutôt la loi, ce qui est légal et ce qui ne l'est pas. Mais sinon... En termes de créativité dans la sexualité, il y a autant de possibilités que d'individus et qui sont exponentialisés, si je puis me permettre, par des échanges, des partages. Non, on peut trouver des normes statistiques, on peut trouver des normes biologiques, des normes peut-être sociales, mais... Est-ce que ça va suffire à rassurer quelqu'un ? Non. Pour moi, ce qui est important, c'est de ramener la personne à ce qu'elle vit, à ce qu'elle ressent. Qu'est-ce qui se passe pour elle pour qu'elle s'interroge ? Qu'est-ce qui se passe qui la met en difficulté ou en souffrance ? Et c'est en la rejoignant là où elle est que je vais l'accompagner. Pas en lui donnant une norme, parce que quand bien même elle a une norme en disant Oui, ok, mon sexe fait X centimètres de long en érection, mais ça ne me va pas. Finalement, la norme ne va pas être un repère très… rassurant ou structurant ? Est-ce que c'est normal de faire deux fois l'amour par semaine ou une fois par an ? Il y a une statistique française, mais finalement, qu'est-ce qui est juste et bon pour vous ? Qu'est-ce qui vous convient ? Ou qu'est-ce qui ne vous convient pas ? Et comment on va faire pour améliorer les choses ? Donc oui, c'est une question qui revient souvent et qui est revenue pendant notre formation, à laquelle je ne réponds pas, enfin rarement, pour déplacer un petit peu le... la réflexion est revenir en fait à la personne parce que ce qui m'intéresse c'est elle et elle qu'est-ce qu'elle vit, qu'est-ce qu'elle ressent, qu'est-ce qui se passe pour elle en fait.

  • Speaker #1

    Par rapport à ton expérience en cabinet Qu'est-ce qui met le plus en difficulté les personnes qui viennent te voir ? Qu'est-ce qui manque pour que la sexualité soit satisfaisante ?

  • Speaker #0

    C'est une vaste question. On pourrait regarder différents aspects. Ce qui met beaucoup les personnes en difficulté, sans hiérarchiser, ce sont les croyances. Les croyances avec tout un tas d'injonctions véhiculées par la société, par la famille, la religion, l'éducation scolaire, etc. Après relayées bien sûr par les médias qui ont leur propre dictate. Donc il y a beaucoup d'injonctions qui peuvent freiner, perturber, handicaper la sexualité des individus. Parce que comme on n'a pas d'espace sain. Dans lequel apprendre ce que c'est que la sexualité, qu'est-ce que c'est que d'avoir une vie sexuelle épanouie, de parler de consentement, de parler du désir, du plaisir, de ce qui me plaît, ce qui me déplaît, ce qui m'excite, ce qui me dégoûte, ce que j'ai envie, mes fantasmes. Où est-ce que les gens vont aller chercher des réponses ? Alors dans les magazines, dans les médias, mais voilà avec des parties prises qui ne sont pas toujours ok. La famille n'y répond pas toujours. Nos grands-parents, nos arrière-grands-parents ne savaient pas parler de sexualité à nos parents. Donc on n'a pas forcément eu des transmissions saines de ce que c'est le désir et le plaisir. On a un poids patriarcal quand même qui pèse sur nos épaules depuis un certain temps. Donc aussi bien sur les épaules des hommes et des femmes qui vont conditionner la sexualité masculine comme féminine. Alors on essaye de s'en défaire bien sûr. La révolution sexuelle des années 70. 1970, c'est passé par là, mais ça ne suffit pas. Donc il y a encore un certain nombre de croyances véhiculées qu'il faut sans cesse remettre au travail. Donc ramener la personne à nouveau à ce qui est juste pour elle, ce qui est bon pour elle. Donc mettre au travail ces croyances qui peuvent empêcher d'avoir une sexualité satisfaisante. Après, il y a le rapport à son corps aussi. Est-ce que je suis bien dans mon corps ? Est-ce que je me plais ? Est-ce que je ne me plais pas ? Est-ce que mon rapport à la nudité ? Est-ce que... Si je me trouve beau ou belle, ça va peut-être être plus facile de me donner à voir, mais peut-être pas. Et mon rapport à mon corps, dedans mon corps, mes sensations, mes ressentis, mes émotions, mes besoins, la façon dont j'aime être caressée, la façon dont j'ai érotisé, ou pas mon corps d'ailleurs, parce que mon corps peut être érotisé, c'est-à-dire que toute la surface de la peau peut accéder au plaisir. Mais parfois des personnes n'ont pas cette capacité-là, donc il faut la rééduquer. La capacité à sentir, que ce soit à la peau ou à l'intérieur. Capacité d'accéder au plaisir aussi, voire à l'orgasme, pour certaines personnes qui ont des difficultés à lâcher prise par exemple. Il y a certainement une histoire derrière, mais le rapport au corps est quand même central puisque c'est avec son corps qu'on fait l'amour. Qu'est-ce qui peut freiner une sexualité satisfaisante ? Alors l'histoire, bien évidemment, si on a eu des drames dans sa vie, comme des agressions, des abus, des viols, c'est clair qu'il y a de bonnes chances que ça altère la sexualité. Du moins, le rapport à l'autre. Parce que dans la sexualité, il y a moi et moi, moi et mon imaginaire éventuellement, mais il y a surtout un autre ou une autre. Et tous les autres qui ont succédé, avec lesquels on a eu des relations, ont un impact ou ont eu un impact sur nos sexualités, bons ou pas bons, sains, malsains, douloureux, violents, ou au contraire respectueux. Et on est construit avec tout ça. La sexualité, ça s'apprend tout au long de sa vie, c'est pas naturel. Si c'était naturel, ça se saurait, mais ça ne l'est pas. Le désir, ce n'est pas spontané. Du moins, ça peut l'être au début d'une relation, et puis après, dans la durée, il faut le susciter, le convoquer, le cultiver, etc. Donc ça aussi... Une sexualité satisfaisante et épanouie, elle a besoin d'être entretenue, d'être partagée, d'être parlée. C'est vraiment... Je suis impressionnée quand je constate dans mon cabinet, que ce soit les individus duels ou les couples, ou même quand j'avais fait des émissions de radio à France Bleu il y a longtemps, comment les gens ne parlent pas de ce qu'ils vivent avec la personne avec qui ils ont choisi de vivre. Donc c'est difficile d'améliorer les choses si on n'en parle pas. Comment j'imagine que l'autre ressent ceci ou dirait cela, mes attentes, mes projections, je suis seule avec moi-même quand je fais ça, je ne vais pas vérifier, donc ce serait difficile d'améliorer les choses. Je peux entendre parfois ce discours, ah oui mais j'ai tout fait, oui mais vous avez tout fait en fonction de vous ou de l'autre, parce que si c'est en fonction de vous, c'est en fonction de vos représentations, et celle de l'autre et son histoire et son vécu et ses ressentis. Donc, voilà. première chose c'est en parler et c'est pas facile d'en parler c'est intime moi j'ai cette facilité là donc je crois que c'est ça qui est aidant aussi à la fois pour mes stagiaires et mes clients c'est facile pour moi de parler de sexualité de l'appeler un chat un chat de parler des pratiques, de parler des positions de parler des ressentis, de parler des organes bien sûr donc en échangeant avec moi dans le travail qu'on fait c'est comme si je leur donnais la permission aussi après chez eux peut-être de parler avec leur compagnon ou leur compagne

  • Speaker #1

    ça donne une autorisation quelque part qu'est-ce que tu penses de cette phrase la sexualité est le ciment du couple ah je suis pas d'accord avec ça pour deux raisons parce

  • Speaker #0

    que Pour moi, ce qui pourrait être le ciment du couple, c'est vraiment l'intimité. Parce que l'intimité, c'est cet espace précieux, privé, peut-être sacré, où on va partager notre intime, c'est-à-dire ce qu'il y a à l'intérieur de nous. C'est ce que peut-être je vais oser dire, oser exprimer de ce que je vis ou de ce que j'ai ressenti à telle ou telle occasion. C'est risqué l'intimité en fait, parce que je ne sais pas comment l'autre va réagir. Alors je peux prendre des précautions en disant j'ai vraiment quelque chose d'important à te dire mais je crains ta réaction. Et c'est cette intimité qui pour moi est précieuse et qui n'est pas le ciment du couple, c'est le baromètre. Le terme ciment en fait ça ne me va pas parce que c'est dur, le ciment c'est dur, c'est sexe, il n'y a pas de souplesse, il n'y a pas de flessibilité, c'est pas vivant alors que l'intimité c'est vivante. Mettre le baromètre de la bonne santé du couple sur la sexualité, Pour moi, ça risque de mettre énormément de pression et de culpabilité. S'il y a quelque chose qui dysfonctionne et qu'on n'en parle pas, on va peut-être chercher un coupable, on va se culpabiliser, on va être malheureux. Alors que cet espace intime pourrait peut-être nous permettre d'en parler. Et plus on est intime, plus on peut dire les choses et plus on peut s'ajuster. Plus on peut voir comment on va faire ensemble pour que ça change.

  • Speaker #1

    Et alors c'est quoi l'intimité ?

  • Speaker #0

    Et bien c'est ça, c'est cet espace particulier que je vis avec quelqu'un d'autre, que je ne vis avec personne d'autre. On peut avoir des intimités amicales, où je vais me dévoiler en fait. Je vais dévoiler ce qui m'habite, je vais dévoiler mes ressentis, sexuels ou autres. L'intimité c'est ce que je peux vivre dans la relation avec l'autre, lui dire comme j'aime ceci ou comme j'aime cela, ou comme quand je vois ça, ça me fait un peu, je me sens peut-être parfois pas très... respecté ou considéré ou là j'ai besoin de poser quelque chose donc c'est vraiment cet espace d'authenticité quelque part oui tout à fait où on prend le risque d'être authentique ça ne veut pas dire tout dire être authentique c'est ce que j'allais te demander c'est la transparence, l'authenticité c'est je vais oser dire quelque chose qui est là mais si je dis tout ce que je vis à l'autre d'abord je sais, moi je ne me connais pas parfaitement donc l'autre il ne va pas tout connaître de moi mais Si je dis tout ce qui se passe pour moi à l'autre, tout ce que je fais, mes pensées, je n'existe plus, je ne m'habille plus. En fait, il n'y a plus de frontière entre l'autre et moi, puis je lui donne un sacré pouvoir. Donc non, l'intimité, je choisis ce que je vais partager. Et puis dans l'intimité, même au risque que ça ne soit pas agréable, je vais accepter d'écouter l'autre. Je vais accepter d'écouter, de sentir ce que ça me fait quand l'autre me dit ce qu'il me dit, peut-être en évitant de réagir. Donc ça va me demander peut-être de respirer. Mais pour que cette intimité puisse se créer, peut-être qu'il faut qu'on y consacre un moment, un espace-temps particulier et plusieurs, parce que les couples ne passent pas suffisamment de temps, en tout cas ceux que je reçois bien sûr, ensemble pour parler d'eux, de leur relation, de qui ils sont en tant que... individu, un jeu avec un autre jeu qui partage un bout de vie. Se donner des nouvelles sur un coin de table en rentrant du boulot, ce n'est pas de l'intimité, c'est des informations.

  • Speaker #1

    De quoi on a besoin pour créer une vraie intimité ?

  • Speaker #0

    Du temps. de faire des bulles, de créer des moments où on n'est pas dérangé.

  • Speaker #1

    Et aussi, je crois que ce qui est important, c'est la sécurité.

  • Speaker #0

    Alors, c'est en fait un cercle vertueux. Si j'ai suffisamment de sécurité avec l'autre, je vais pouvoir me dévoiler. Et plus je me dévoile, et plus je vais être audacieuse, et du coup, plus ça va créer la complicité et la sécurité. En fait, l'intimité et la sécurité nourrissent le lien, en fait, dans un aller-retour. Mais si je ne suis pas en sécurité, tu as tout à fait raison, je ne vais pas me livrer. Je vais avoir peur d'être jugée, d'être critiquée, d'être rejetée, donc je ne vais certainement pas prendre ce risque-là. Mais du coup, il risque d'y avoir une certaine distance qui se creuse. Donc comment on établit des bases de sécurité ? Peut-être, peut-être, c'est en nommant des besoins. Et puis la sécurité, c'est aussi... La sécurité intérieure en fait, si j'attends que l'autre me sécurise, c'est perdu d'avance. Parce que l'autre il ne pourra jamais me sécuriser en fonction de ce dont j'ai besoin, il n'est pas moi. Et puis lui-même il a peut-être ses propres problèmes de sécurité. Donc la sécurité intérieure qui est liée à l'estime de soi, pour moi c'est vraiment un chemin personnel. L'autre, je peux lui demander d'éviter de m'insécuriser, en faisant attention à ceci ou en faisant attention à cela. Mais ma sécurité intérieure elle ne dépend que de moi en fait, de moi et de ma croissance. des relations que j'ai, éventuellement d'un travail thérapeutique ou en coaching ou spirituel ou autre.

  • Speaker #1

    Et du coup, est-ce que tu remarques que les fondements de ces difficultés sur la sexualité sont très liés à ces problématiques de sécurité, d'intimité ?

  • Speaker #0

    Alors j'ai cette croyance que la plupart des troubles sexuels sont des troubles de l'intimité dans le couple.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Dans le couple. La plupart, peut-être pas tous, mais ça dépendra des troubles.

  • Speaker #1

    Oui, puis de l'historique peut-être aussi, des croyances qui se sont renforcées, peut-être avec le temps.

  • Speaker #0

    Voilà, si j'arrive dans le couple avec un trouble sexuel, le couple n'a rien à voir avec le trouble. Alors il peut parfois aider à l'améliorer justement, puisqu'il y aura une intimité où on pourra dire les choses, qui vont peut-être permettre de la détendre, une forme de sécurisation, parce qu'il y a l'accueil de la difficulté de l'autre. Je rencontre ça parfois chez... J'ai des messieurs que j'ai pu accompagner qui ont des problèmes d'érection. En plus, la première fois, souvent, on ne sait pas comment ça va se passer. On rencontre une nouvelle personne, un nouveau corps, une nouvelle peau, une nouvelle façon de se toucher ou d'être touché. Et parfois, il y a une pression que l'homme se met et du coup, ça ne marche pas. Mais c'est petit à petit, si les deux ont vraiment envie de poursuivre, qu'il va y avoir une réassurance, quelque chose qui va se tisser entre une relation, qui va se tisser entre eux, qui va devenir... peut-être suffisamment sécure pour le coup et qui va servir de socle, de soutien pour que l'homme se tranquillise s'apaise et du coup que sa fonction érectile remarche parfaitement Des troubles comme le trouble du désir, c'est ce que je rencontre quand même beaucoup dans mon cabinet au niveau des femmes. Là, c'est vraiment souvent une difficulté d'intimité parce que ça ne se parle pas ou ça ne s'est pas parlé. J'ai beaucoup de femmes qui viennent en disant, je n'ai pas de désir, je voudrais retrouver du désir pour mon mari. Dans ce cadre-là, tu vois. Qu'est-ce qui s'est passé dans le couple ? qui fait qu'ils en sont arrivés là. Et là, il y a vraiment à interroger toute l'histoire du couple. Et là, l'intimité du couple ou l'absence d'intimité du couple est souvent révélatrice, justement. C'est l'absence d'intimité du couple dans les difficultés qu'il traverse qui ont conduit certainement à cette désaffection du désir et de la sexualité.

  • Speaker #1

    J'ai l'impression qu'il y a une espèce de croyance que s'il n'y a plus de désir, le couple est mort. Est-ce que c'est possible de le réactiver ce désir ? Je ne sais pas, admettons que des personnes soient ensemble depuis un certain temps et puis qu'au bout d'un moment, le désir s'affaiblit. Est-ce qu'il y a moyen de recréer quelque chose si c'est voulu par les deux ?

  • Speaker #0

    Alors oui, oui. Et en même temps... Il y a parfois des personnes qui font comme un amalgame entre désir et sentiment. C'est-à-dire, je n'ai plus de désir pour mon ou ma partenaire, du coup, je ne l'aime plus. Or, ce sont vraiment deux pôles énergétiques différents. Le sentiment, c'est au niveau du cœur. La sexualité, c'est au niveau du sexe. Donc, il y a à décoller...

  • Speaker #1

    Et le désir, c'est à quel niveau, du coup ?

  • Speaker #0

    Alors, le désir, il est certes au niveau un peu des deux. Eh oui. Mais... Si je n'aime plus mon partenaire, donc je vais interroger sur les sentiments, si je n'aime plus mon partenaire, est-ce que c'est pas à s'interroger sur on reste ou on reste pas ensemble ? Par contre, s'il y a vraiment du désir et de l'envie de continuer, en fait, ce que je vais interroger, c'est est-ce que vous avez envie d'avoir envie ? Parce que si vous voulez retrouver votre désir pour sauver votre couple, ça marche pas. Si vous voulez retrouver du désir pour que l'autre ne s'en aille pas, ça ne marche pas. Si vous voulez retrouver du désir pour vous sentir à nouveau vivant-vivante, oui, là je suis OK, on va bosser ensemble. Pareil pour un couple. Et là, on peut vraiment trouver des moyens. Il y a plein de choses. On va travailler sur la sensorialité, le sens, les sens, le corps. On va travailler sur l'imaginaire érotique. On va travailler bien sûr sur l'estime de soi. Donc tout un certain nombre d'axes et de représentations. On peut travailler sur les peurs aussi, qui pourraient y avoir ou qui pourraient s'être installées dans la relation. Mais avant ça, il faut restaurer la relation de couple en fait. Parce que si on ne restaure pas quelque chose, si les personnes ne se remettent pas en dialogue, comment vont-elles pouvoir se saisir de cette difficulté-là ensemble ? Pour moi, c'est le couple qui est co-responsable de la résolution du trouble et pas ah ben t'as pas de désir, va régler ton problème Ça non, c'est pas possible. C'est à deux qu'on fait l'amour. Donc c'est à deux qu'on peut susciter, convoquer le désir. Donc il y a des choses qu'on peut faire soi, avec son rapport à son corps, à son imaginaire, à ses croyances. Et puis des choses qu'on fait ensemble, cultiver l'érotisme dans le couple. Alors il peut y avoir différents moyens, mais déjà on pourrait commencer par retirer tous les écrans de la chambre. Ça pourrait être pas mal de s'accorder du temps pour échanger le soir. On pourrait voir est-ce que... est-ce que vous vous embrassez encore et comment ? Comment vous vous couchez ? Est-ce que vous êtes chacun à un bout du lit ? Et auquel cas, qu'est-ce qui fait que vous êtes chacun à un bout du lit ? Donc peut-être qu'il y a quelque chose à parler à cet endroit-là. Est-ce qu'il y a de la tendresse aussi ? Parce que même si la tendresse et le désir, c'est très différent, ça reste du contact physique. Alors s'il y a trop de tendresse et que l'érosse a disparu du couple, Bon, il faut vraiment faire quelque chose, parce qu'un couple fraternel, ceci dit, des personnes peuvent s'en satisfaire. Mais voilà, trop de sécurité dans le couple aussi, peut-être vont faire que le désir va s'endormir. Le désir, il a besoin de surprises, il a besoin d'inattendus, il a besoin de sortir des sentiers battus, il a besoin de transgression. Alors quand je dis transgression, ce n'est pas aller voir ailleurs, c'est transgresser la routine, c'est transgresser le quotidien. C'est si on a toujours l'habitude d'avoir... notre activité sexuelle dans la chambre peut-être qu'on peut sortir de cette pièce là peut-être qu'on peut aller ensemble dans un love shop pour regarder les produits, les accessoires les jouets et puis en général les personnes qui tiennent les love shop sont vraiment bien formées pour pouvoir accueillir toutes les questions y répondre avec simplicité avec plaisir aux personnes qui viennent à elles donc ça peut être chouette aussi il peut y avoir la littérature érotique qu'on peut regarder qu'on peut lire, les uns, les autres, ça peut permettre de se remoustiller, si je puis dire. Et puis il y a quelque chose dont on n'a pas parlé, mais c'est la sexualité de moi à moi finalement. L'auto-érotisme, je n'aime pas le terme masturbation, mais l'auto-érotisme. Est-ce que moi déjà je suis capable d'avoir du plaisir seule ? parce que si je m'octroie du plaisir seul, je vais réenclencher un cercle vertueux de plaisir. Je prends du plaisir, du coup, peut-être que je vais avoir envie à nouveau d'avoir du plaisir. Peut-être que je vais me mettre à l'écoute aussi de mon corps et de mes sensations. Parce que si j'ai une charge mentale hyper importante, des préoccupations, des activités, etc., le désir, il n'a pas de place. Donc c'est m'accorder du temps aussi, peut-être pour faire des choses chouettes pour moi, et puis de temps en temps, tiens, je vais aller visiter un petit peu dans mon corps, qu'est-ce qui se passe, qu'est-ce qui sent ? Quand ma partenaire s'approche de moi avec peut-être une envie, peut-être que je ne suis pas prête, peut-être que je suis prise dans autre chose, mais si je prends un instant pour respirer, pour sentir, ah oui, tiens, peut-être que l'appétit vient en mangeant. chez beaucoup de femmes, le désir, il est réactif. Désir spontané, je disais tout à l'heure, ça existe moins dans les relations qui sont inscrites dans la durée. Mais l'appétit vient en mangeant. C'est-à-dire que si je me souviens que je vais prendre du plaisir et que l'autre me touche, me sollicite, alors pas avec une main aux fesses, tout le monde n'aime pas, peut-être si je respire... Ah oui, puis je me tourne vers l'autre et qu'on se regarde, il peut peut-être se passer quelque chose, une connexion. Je vais peut-être laisser ce que je suis en train de faire, ou peut-être pas. Mais au moins, si je peux m'accorder une respiration et pas réagir en disant non, une respiration pour... Ok, et finalement, et pourquoi pas ? Tu vois ? Déjà, rien que ça, ça peut être un starter. par exemple. Après, je maintiens que le couple est co-responsable de son érotisme et de son désir.

  • Speaker #1

    Je vois que tu as plus d'un tour dans ton sac. Ça donne très envie de passer des heures avec toi.

  • Speaker #0

    J'ai écrit trois ouvrages sur la sexualité. Sexualité féminine vers une intimité épanouie. La sexualité masculine, puissance et vulnérabilité. J'ai osé. Et le couple, l'intimité et la sexualité vers un couple vivant et lumineux. Il y a beaucoup de choses que je livre dans ces ouvrages. Et après, il y a l'accompagnement, bien sûr, en individuel et en couple. Pour les thérapeutes aussi, je fais de la supervision. Donc, ça fait partie de l'apprentissage aussi des outils. Juste une dernière question parce qu'on n'a pas abordé ça je sais que tu peux avoir une approche tantrique qu'est-ce que ça représente pour toi par rapport à la sexualité cette approche-là ?

  • Speaker #1

    Alors j'ai animé des stages de tantra pendant douzaines d'années J'en ai fait beaucoup. C'est complémentaire pour moi la sexothérapie, le tantra. Je ne fais pas tantra en cabinet, je ne fais pas tantra en individuel. Alors j'ai amené des choses du tantra un petit peu dans ma pratique auprès des couples ou des individus, mais ce n'est pas forcément l'espace et puis ça ne parle pas à tout le monde. Il y a des gens qui ne sont pas du tout intéressés par ce domaine-là. Mais ça peut être vraiment intéressant d'envoyer des personnes dans des stages de tantra. auprès d'animateurs que je connais, parce qu'il y a du tout et n'importe quoi dans le tantra, c'est comme plein d'autres approches. Donc il y a des endroits où il y a du cadre, où c'est vraiment chouette, bien amené, joli, et vraiment un travail de conscience. Et il y a des endroits où c'est un petit peu différent, peut-être un peu moins sérieux aussi pour certains. Donc oui, parce que c'est intéressant, ça m'a vraiment permis moi au début, quand j'ai fait les stages pour moi, de rentrer dans une liberté d'être. Une liberté, pas du libertinage, c'est vraiment une liberté de me sentir bien dans mon corps, de développer ma sensualité, mon audace, parce que dans un cadre justement sécure, tu peux faire plein d'expériences en fait avec les personnes qui sont là en stage. Il y a plein d'occasions de faire des exercices, des expériences, des méditations, parfois des massages aussi, qui vont m'apprendre petit à petit à développer ma sensualité, ma sensorialité, mon rapport à l'autre. ma capacité à aller vers aussi, ma capacité à poser des limites, bien sûr, parce que ça, c'est hyper important dans la sexualité, donc, et de grandir, et de mettre de la conscience aussi sur tout ça. Et de regarder la sexualité, non pas comme quelque chose d'uniquement excitatoire, et cru, mais vraiment comme un espace sacré, en fait. Moi, mon corps et mon sexe, c'est un temple, et le corps et le sexe de l'autre, c'est pareil. C'est vraiment précieux pour moi. Ça, j'en parle dans les livres aussi, parce que... ça, ça a été beaucoup abîmé par les religions et les traditions malheureusement et pour moi c'est vraiment à réhabiliter alors peut-être qu'il faut passer parfois par les traditions orientales comme le tantra ou le taoïsme pour revenir à cette dimension sacrée, encore que maintenant on peut la retrouver aussi chez nous en Occident il y a plein de belles choses aussi

  • Speaker #0

    Merci pour ce partage Carlotta

  • Speaker #1

    Avec plaisir Armel

  • Speaker #2

    Merci à toutes et à tous pour votre écoute. A bientôt dans une prochaine émission I Feel Good. Pour aller plus loin, rendez-vous sur la page Facebook de l'émission I Feel Good 888 ou sur mon site internet armelleberody.fr Ce podcast est disponible sur vos plateformes préférées Apple Podcasts, Deezer, Spotify, Google Podcasts,

  • Speaker #3

    YouTube Ces informations sont données à titre indicatif et ne se substituent à aucun conseil médical Avant toute expérimentation, prenez l'avis de votre médecin

Description

« Je suis une femme curieuse et passionnée par les personnes. Je suis toujours intriguée du mystère de l’autre et de comment il fait pour être, pour vivre, et avancer chaque jour. A ce titre, j’ai à cœur d’accueillir mes clients, mes stagiaires là où ils sont, tel(le) qu’ils sont, et de peu à peu, regarder comment, ensemble, nous allons cheminer, explorer, comprendre, éclairer et co-construire le chemin, la réparation, la résolution de ce qui les a amenés ici, dans la nouveauté et le vivant. Mon envie est de les accompagner vers un mieux-être personnel, relationnel et intime. Je suis Gestalt-thérapeute, sexothérapeute, thérapeute de couple, superviseur et formatrice. Actuellement, j’accompagne surtout des personnes qui ont été victimes d’abus et d’inceste afin de leur permettre de (re)trouver une intégrité (physique, psychique, émotionnelle et corporelle) et tisser ainsi une nouvelle identité, dans une démarche thérapeutique multidimentionnelle et holistique qui se situe à la fois dans la résolution du traumatisme et de ses effets par la gestalt-thérapie, la neuro-thérapie (EMDR), la sexothérapie, et également par la libération des empreintes et reproductions familiales via la psychogénéalogie et les constellations familiales. La créativité et la dimension transpersonnelle prenant une place importante dans ces démarches. J’accompagne aussi les couples, j’anime des groupes de thérapie et de supervision, des rencontres, des stages et des ateliers de développement personnel. La sexualité me passionnant à plein d’égards, j’ai écrit trois ouvrages édités aux Editions du Souffle d’Or : « Sexualité féminine, vers une intimité épanouie », « Sexualité masculine, puissance et vulnérabilité », et « Le Couple, l’Intimité et la Sexualité, vers un couple vivant et lumineux » et j’anime des conférences sur ces thèmes.


Pour en savoir plus :

www.carlottamunier.com

www.espace-akashik.com

www.facebook.com/ifeelgood888


#sexualité #therapies #armelleberaudy #ifeelgood


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Je me sens bien.

  • Speaker #1

    Je me sens bien. Je me sens super bien. Je me sens bien.

  • Speaker #0

    Et toi ? Genki. Et toi ?

  • Speaker #1

    I feel good, les chroniques akashiques, le podcast qui vous veut du bien et vous donne un éclairage sur le grand éventail des activités de bien-être, développement personnel et spirituel et autres initiatives inspirantes. Ce podcast vous est présenté par Armel Bérodi et l'Espace Akashique. Bonjour à toutes et à tous, je suis aujourd'hui à Aix-en-Provence dans le cabinet de Carlota Munier qui va se présenter elle-même puisqu'elle a beaucoup de titres. Bonjour.

  • Speaker #0

    Bonjour Armel. Alors je suis gestalt thérapeute, sexothérapeute, thérapeute de couple et puis également superviseur et formatrice en sexothérapie notamment.

  • Speaker #1

    Voilà, alors je suis très heureuse d'être avec toi aujourd'hui. On a passé presque trois jours ensemble parce que j'ai suivi... La formation que tu proposais d'initiation à la sexothérapie, et du coup ça m'a donné vraiment envie de partager ça au plus grand nombre et de te faire connaître par un autre biais.

  • Speaker #0

    Merci.

  • Speaker #1

    Je voudrais que tu nous expliques un peu ce que c'est que cette approche de sexothérapie, parce qu'on peut en avoir une idée, mais elle est souvent assez vague je trouve, de qu'est-ce que c'est que ce métier, qu'est-ce que c'est que cet accompagnement,

  • Speaker #0

    Alors la sexothérapie c'est une approche thérapeutique qui permet d'accompagner les personnes qui ont des difficultés d'ordre sexuel et ou relationnel, puisque bien souvent les problématiques sexuelles elles ne sont pas uniquement on va dire mécaniques. à moins qu'il y ait un problème fonctionnel et médical, auquel cas ce n'est pas du tout moi qui m'en occupe, je renvoie vers du personnel médical compétent. Mais les personnes qui ont une difficulté d'ordre sexuel, des troubles mais aussi relationnels, des problématiques liées au désir, au plaisir, peuvent venir me voir, alors en individuel ou en couple. Et la sexothérapie, en fait, ce n'est pas uniquement un accompagnement sur le symptôme et la mécanique, en fait. C'est vraiment une personne. Qui a une difficulté, qui a quelque chose qui se passe, qui peut être douloureux, difficile, avoir des conséquences sur sa vie à elle et sur sa vie de couple, par exemple, si elle est en couple. Et en fait, c'est de la personne dont je m'occupe. La personne et son problème et ses difficultés. Et on va investiguer dans sa vie, son développement psychosexuel, ses histoires avec ses différents partenaires de vie. On va également regarder aussi d'où elle vient, dans quel cadre elle a grandi, s'il y a eu des croyances véhiculées dans la famille ou dans son environnement qui ont eu un impact sur son développement ou son éducation sexuelle. Des événements de la vie aussi qui ont pu générer des troubles, des perturbations. Donc en fait c'est vraiment une thérapie, une approche thérapeutique dont l'entrée est certes sexuelle. mais en fait on va regarder la personne dans toutes ses dimensions, et pas uniquement l'aspect symptomatique en fait.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qui fait que dans ta carrière d'accompagnante, tu décides de t'orienter vers cette approche de sexothérapie ?

  • Speaker #0

    Je crois que la sexualité m'a passionnée depuis fort longtemps, j'aurais du mal à préciser quand. mais quand j'ai fait ma formation en gestaltérapie, je discutais déjà avec des formateurs et formatrices qui animaient des stages sur la sexualité. C'est les stages parmi lesquels j'ai choisi de participer dans les premiers. En fait, ce qui m'attire, je crois que c'est vraiment, c'est que c'est mystérieux, la sexualité. Ça devrait être, avec une paire de guillemets, beau, magnifique, plaisant, extraordinaire, sacré, jubilatoire, jouissif, etc. Et... Bien souvent, enfin du moins dans le prisme dans lequel je suis, c'est abîmé, c'est misérable, c'est triste, c'est frustrant, c'est douloureux ou délicat. Donc il y a vraiment quelque chose de moi dans ce mystère de cette pulsion de vie en fait, et cette vitalité, et ce qui se passe en fait entre deux personnes au plus intime. Même si je fais une différence entre l'intimité et la sexualité, ce qui se passe entre deux personnes qui est partageable mais peut-être pas communicable, si je puis me permettre. Parce que de toute façon, ce que je vis en tant que plaisir, excitation, ça se passe dans mon corps. à l'occasion de l'autre, avec l'autre. Mais voilà, il y a quelque chose de mystérieux et d'existentiel là-dedans qui m'a, je crois, toujours intéressée. Et donc d'aussi loin que je me souviens depuis que je suis thérapeute. Mais déjà enfant, j'ai une anecdote, j'étais très curieuse parce que j'habitais dans un immeuble en région parisienne et en bas, au rez-de-chaussée, il y avait un club de lecture. et un jour je suis allée à la bibliothèque donc je vais avoir 10-11 ans et j'ai trouvé des bouquins d'éducation sexuelle à mon âge, ça devait être 8-9 ans et 10-11 ans donc je les ai ramenés à la maison donc déjà tu vois j'étais curieuse à ce moment là bon petit quoi que mon père me les a confisqués donc j'ai cru comprendre qu'il y avait quelque chose qui n'était pas vraiment possible à ce moment là mais plus tard oui ça m'a intéressée pour moi oui mais vraiment Les hommes, je ne saurais jamais ce que c'est que de vivre une sexualité en tant qu'homme, puisque moi je suis une femme, même si j'ai écrit sur la sexualité masculine, parce que j'imagine que je peux apprendre peut-être quelque chose aux hommes, les hommes seront toujours mystérieux à mes yeux, et puis je suis une femme et toutes les autres femmes resteront mystérieuses à mes yeux. Parce que ce qui se passe à l'intérieur de notre être, c'est vraiment unique, singulier. Et à la fois, la sexualité c'est universel. On est, sauf peut-être ces dernières années, mais on est tous issus, aussi loin que le monde est monde, d'un acte sexuel en fait, entre deux individus. Bon, ça a changé depuis que la science a pu aider les couples à procréer. Donc on est issu d'un acte sexuel, on a un sexe, on est porteur d'un sexe. Qu'on soit confort avec ou pas, c'est une autre question. Mais la sexualité fait partie de nous. C'est comme une contrainte existentielle, qu'elle soit active ou pas, qu'elle soit agréable ou pas. Donc c'est vraiment pour moi quelque chose qui me passionne. Et là, c'est que je suis une passion et les personnes m'intéressent vraiment. Donc voilà, j'ai conjugué un métier, une approche qui me permet d'allier tout ça.

  • Speaker #1

    Tu as toujours été gestaltérapeute ?

  • Speaker #0

    Non, avant j'ai fait d'autres formations, mais je suis gestaltérapeute depuis 2011. Et avant, je me suis formée en PNL, donc je suis maître-pratice en PNL. J'ai fait plein d'autres formations aussi. Mais vraiment, mon socle thérapeutique, c'est la gestalt-thérapie. La thérapie de la relation, d'ailleurs.

  • Speaker #1

    Mais tu as toujours fait de l'accompagnement ?

  • Speaker #0

    Non, non, non. J'ai passé dix ans en entreprise, dix ans dans la pub. C'était ma première carrière, dix ans dans une grosse agence de publicité en région parisienne. Et puis un jour, je crois que j'en ai eu assez, à force d'avoir des... Bon, des fusions, des acquisitions, des réorganisations, j'ai eu envie d'autre chose. Je me suis reconvertie dans les ressources humaines. Et là, j'ai travaillé pendant cinq ans dans les ressources humaines en tant que RRH, responsable RH. Donc, une autre aventure. Et je me suis rendue compte qu'en fait, RRH et bureau des pleurs, ça ne me convenait pas. Donc, je ne pouvais pas faire grand-chose au sein de l'entreprise finalement, l'entreprise dans laquelle j'étais. Et donc, j'ai quitté l'entreprise et j'ai créé mon cabinet, donc coaching et thérapie. et j'ai petit à petit lâché le coaching en parallèle j'ai fait de la formation au management le temps que je me forme pour devenir gestalt thérapeute

  • Speaker #1

    Ok. Pour revenir sur la question de la sexualité, en fait, est-ce que pour toi, il y a une normalité dans la sexualité ?

  • Speaker #0

    Je ne sais pas ce que c'est que la normalité. À chaque fois qu'un client me parle de ce que c'est normal, je dis mais je ne sais pas ce que c'est que normal. Parce qu'on est tous des individus différents. Moi, mon paradigme, mon repère, si je puis dire, c'est plutôt la loi, ce qui est légal et ce qui ne l'est pas. Mais sinon... En termes de créativité dans la sexualité, il y a autant de possibilités que d'individus et qui sont exponentialisés, si je puis me permettre, par des échanges, des partages. Non, on peut trouver des normes statistiques, on peut trouver des normes biologiques, des normes peut-être sociales, mais... Est-ce que ça va suffire à rassurer quelqu'un ? Non. Pour moi, ce qui est important, c'est de ramener la personne à ce qu'elle vit, à ce qu'elle ressent. Qu'est-ce qui se passe pour elle pour qu'elle s'interroge ? Qu'est-ce qui se passe qui la met en difficulté ou en souffrance ? Et c'est en la rejoignant là où elle est que je vais l'accompagner. Pas en lui donnant une norme, parce que quand bien même elle a une norme en disant Oui, ok, mon sexe fait X centimètres de long en érection, mais ça ne me va pas. Finalement, la norme ne va pas être un repère très… rassurant ou structurant ? Est-ce que c'est normal de faire deux fois l'amour par semaine ou une fois par an ? Il y a une statistique française, mais finalement, qu'est-ce qui est juste et bon pour vous ? Qu'est-ce qui vous convient ? Ou qu'est-ce qui ne vous convient pas ? Et comment on va faire pour améliorer les choses ? Donc oui, c'est une question qui revient souvent et qui est revenue pendant notre formation, à laquelle je ne réponds pas, enfin rarement, pour déplacer un petit peu le... la réflexion est revenir en fait à la personne parce que ce qui m'intéresse c'est elle et elle qu'est-ce qu'elle vit, qu'est-ce qu'elle ressent, qu'est-ce qui se passe pour elle en fait.

  • Speaker #1

    Par rapport à ton expérience en cabinet Qu'est-ce qui met le plus en difficulté les personnes qui viennent te voir ? Qu'est-ce qui manque pour que la sexualité soit satisfaisante ?

  • Speaker #0

    C'est une vaste question. On pourrait regarder différents aspects. Ce qui met beaucoup les personnes en difficulté, sans hiérarchiser, ce sont les croyances. Les croyances avec tout un tas d'injonctions véhiculées par la société, par la famille, la religion, l'éducation scolaire, etc. Après relayées bien sûr par les médias qui ont leur propre dictate. Donc il y a beaucoup d'injonctions qui peuvent freiner, perturber, handicaper la sexualité des individus. Parce que comme on n'a pas d'espace sain. Dans lequel apprendre ce que c'est que la sexualité, qu'est-ce que c'est que d'avoir une vie sexuelle épanouie, de parler de consentement, de parler du désir, du plaisir, de ce qui me plaît, ce qui me déplaît, ce qui m'excite, ce qui me dégoûte, ce que j'ai envie, mes fantasmes. Où est-ce que les gens vont aller chercher des réponses ? Alors dans les magazines, dans les médias, mais voilà avec des parties prises qui ne sont pas toujours ok. La famille n'y répond pas toujours. Nos grands-parents, nos arrière-grands-parents ne savaient pas parler de sexualité à nos parents. Donc on n'a pas forcément eu des transmissions saines de ce que c'est le désir et le plaisir. On a un poids patriarcal quand même qui pèse sur nos épaules depuis un certain temps. Donc aussi bien sur les épaules des hommes et des femmes qui vont conditionner la sexualité masculine comme féminine. Alors on essaye de s'en défaire bien sûr. La révolution sexuelle des années 70. 1970, c'est passé par là, mais ça ne suffit pas. Donc il y a encore un certain nombre de croyances véhiculées qu'il faut sans cesse remettre au travail. Donc ramener la personne à nouveau à ce qui est juste pour elle, ce qui est bon pour elle. Donc mettre au travail ces croyances qui peuvent empêcher d'avoir une sexualité satisfaisante. Après, il y a le rapport à son corps aussi. Est-ce que je suis bien dans mon corps ? Est-ce que je me plais ? Est-ce que je ne me plais pas ? Est-ce que mon rapport à la nudité ? Est-ce que... Si je me trouve beau ou belle, ça va peut-être être plus facile de me donner à voir, mais peut-être pas. Et mon rapport à mon corps, dedans mon corps, mes sensations, mes ressentis, mes émotions, mes besoins, la façon dont j'aime être caressée, la façon dont j'ai érotisé, ou pas mon corps d'ailleurs, parce que mon corps peut être érotisé, c'est-à-dire que toute la surface de la peau peut accéder au plaisir. Mais parfois des personnes n'ont pas cette capacité-là, donc il faut la rééduquer. La capacité à sentir, que ce soit à la peau ou à l'intérieur. Capacité d'accéder au plaisir aussi, voire à l'orgasme, pour certaines personnes qui ont des difficultés à lâcher prise par exemple. Il y a certainement une histoire derrière, mais le rapport au corps est quand même central puisque c'est avec son corps qu'on fait l'amour. Qu'est-ce qui peut freiner une sexualité satisfaisante ? Alors l'histoire, bien évidemment, si on a eu des drames dans sa vie, comme des agressions, des abus, des viols, c'est clair qu'il y a de bonnes chances que ça altère la sexualité. Du moins, le rapport à l'autre. Parce que dans la sexualité, il y a moi et moi, moi et mon imaginaire éventuellement, mais il y a surtout un autre ou une autre. Et tous les autres qui ont succédé, avec lesquels on a eu des relations, ont un impact ou ont eu un impact sur nos sexualités, bons ou pas bons, sains, malsains, douloureux, violents, ou au contraire respectueux. Et on est construit avec tout ça. La sexualité, ça s'apprend tout au long de sa vie, c'est pas naturel. Si c'était naturel, ça se saurait, mais ça ne l'est pas. Le désir, ce n'est pas spontané. Du moins, ça peut l'être au début d'une relation, et puis après, dans la durée, il faut le susciter, le convoquer, le cultiver, etc. Donc ça aussi... Une sexualité satisfaisante et épanouie, elle a besoin d'être entretenue, d'être partagée, d'être parlée. C'est vraiment... Je suis impressionnée quand je constate dans mon cabinet, que ce soit les individus duels ou les couples, ou même quand j'avais fait des émissions de radio à France Bleu il y a longtemps, comment les gens ne parlent pas de ce qu'ils vivent avec la personne avec qui ils ont choisi de vivre. Donc c'est difficile d'améliorer les choses si on n'en parle pas. Comment j'imagine que l'autre ressent ceci ou dirait cela, mes attentes, mes projections, je suis seule avec moi-même quand je fais ça, je ne vais pas vérifier, donc ce serait difficile d'améliorer les choses. Je peux entendre parfois ce discours, ah oui mais j'ai tout fait, oui mais vous avez tout fait en fonction de vous ou de l'autre, parce que si c'est en fonction de vous, c'est en fonction de vos représentations, et celle de l'autre et son histoire et son vécu et ses ressentis. Donc, voilà. première chose c'est en parler et c'est pas facile d'en parler c'est intime moi j'ai cette facilité là donc je crois que c'est ça qui est aidant aussi à la fois pour mes stagiaires et mes clients c'est facile pour moi de parler de sexualité de l'appeler un chat un chat de parler des pratiques, de parler des positions de parler des ressentis, de parler des organes bien sûr donc en échangeant avec moi dans le travail qu'on fait c'est comme si je leur donnais la permission aussi après chez eux peut-être de parler avec leur compagnon ou leur compagne

  • Speaker #1

    ça donne une autorisation quelque part qu'est-ce que tu penses de cette phrase la sexualité est le ciment du couple ah je suis pas d'accord avec ça pour deux raisons parce

  • Speaker #0

    que Pour moi, ce qui pourrait être le ciment du couple, c'est vraiment l'intimité. Parce que l'intimité, c'est cet espace précieux, privé, peut-être sacré, où on va partager notre intime, c'est-à-dire ce qu'il y a à l'intérieur de nous. C'est ce que peut-être je vais oser dire, oser exprimer de ce que je vis ou de ce que j'ai ressenti à telle ou telle occasion. C'est risqué l'intimité en fait, parce que je ne sais pas comment l'autre va réagir. Alors je peux prendre des précautions en disant j'ai vraiment quelque chose d'important à te dire mais je crains ta réaction. Et c'est cette intimité qui pour moi est précieuse et qui n'est pas le ciment du couple, c'est le baromètre. Le terme ciment en fait ça ne me va pas parce que c'est dur, le ciment c'est dur, c'est sexe, il n'y a pas de souplesse, il n'y a pas de flessibilité, c'est pas vivant alors que l'intimité c'est vivante. Mettre le baromètre de la bonne santé du couple sur la sexualité, Pour moi, ça risque de mettre énormément de pression et de culpabilité. S'il y a quelque chose qui dysfonctionne et qu'on n'en parle pas, on va peut-être chercher un coupable, on va se culpabiliser, on va être malheureux. Alors que cet espace intime pourrait peut-être nous permettre d'en parler. Et plus on est intime, plus on peut dire les choses et plus on peut s'ajuster. Plus on peut voir comment on va faire ensemble pour que ça change.

  • Speaker #1

    Et alors c'est quoi l'intimité ?

  • Speaker #0

    Et bien c'est ça, c'est cet espace particulier que je vis avec quelqu'un d'autre, que je ne vis avec personne d'autre. On peut avoir des intimités amicales, où je vais me dévoiler en fait. Je vais dévoiler ce qui m'habite, je vais dévoiler mes ressentis, sexuels ou autres. L'intimité c'est ce que je peux vivre dans la relation avec l'autre, lui dire comme j'aime ceci ou comme j'aime cela, ou comme quand je vois ça, ça me fait un peu, je me sens peut-être parfois pas très... respecté ou considéré ou là j'ai besoin de poser quelque chose donc c'est vraiment cet espace d'authenticité quelque part oui tout à fait où on prend le risque d'être authentique ça ne veut pas dire tout dire être authentique c'est ce que j'allais te demander c'est la transparence, l'authenticité c'est je vais oser dire quelque chose qui est là mais si je dis tout ce que je vis à l'autre d'abord je sais, moi je ne me connais pas parfaitement donc l'autre il ne va pas tout connaître de moi mais Si je dis tout ce qui se passe pour moi à l'autre, tout ce que je fais, mes pensées, je n'existe plus, je ne m'habille plus. En fait, il n'y a plus de frontière entre l'autre et moi, puis je lui donne un sacré pouvoir. Donc non, l'intimité, je choisis ce que je vais partager. Et puis dans l'intimité, même au risque que ça ne soit pas agréable, je vais accepter d'écouter l'autre. Je vais accepter d'écouter, de sentir ce que ça me fait quand l'autre me dit ce qu'il me dit, peut-être en évitant de réagir. Donc ça va me demander peut-être de respirer. Mais pour que cette intimité puisse se créer, peut-être qu'il faut qu'on y consacre un moment, un espace-temps particulier et plusieurs, parce que les couples ne passent pas suffisamment de temps, en tout cas ceux que je reçois bien sûr, ensemble pour parler d'eux, de leur relation, de qui ils sont en tant que... individu, un jeu avec un autre jeu qui partage un bout de vie. Se donner des nouvelles sur un coin de table en rentrant du boulot, ce n'est pas de l'intimité, c'est des informations.

  • Speaker #1

    De quoi on a besoin pour créer une vraie intimité ?

  • Speaker #0

    Du temps. de faire des bulles, de créer des moments où on n'est pas dérangé.

  • Speaker #1

    Et aussi, je crois que ce qui est important, c'est la sécurité.

  • Speaker #0

    Alors, c'est en fait un cercle vertueux. Si j'ai suffisamment de sécurité avec l'autre, je vais pouvoir me dévoiler. Et plus je me dévoile, et plus je vais être audacieuse, et du coup, plus ça va créer la complicité et la sécurité. En fait, l'intimité et la sécurité nourrissent le lien, en fait, dans un aller-retour. Mais si je ne suis pas en sécurité, tu as tout à fait raison, je ne vais pas me livrer. Je vais avoir peur d'être jugée, d'être critiquée, d'être rejetée, donc je ne vais certainement pas prendre ce risque-là. Mais du coup, il risque d'y avoir une certaine distance qui se creuse. Donc comment on établit des bases de sécurité ? Peut-être, peut-être, c'est en nommant des besoins. Et puis la sécurité, c'est aussi... La sécurité intérieure en fait, si j'attends que l'autre me sécurise, c'est perdu d'avance. Parce que l'autre il ne pourra jamais me sécuriser en fonction de ce dont j'ai besoin, il n'est pas moi. Et puis lui-même il a peut-être ses propres problèmes de sécurité. Donc la sécurité intérieure qui est liée à l'estime de soi, pour moi c'est vraiment un chemin personnel. L'autre, je peux lui demander d'éviter de m'insécuriser, en faisant attention à ceci ou en faisant attention à cela. Mais ma sécurité intérieure elle ne dépend que de moi en fait, de moi et de ma croissance. des relations que j'ai, éventuellement d'un travail thérapeutique ou en coaching ou spirituel ou autre.

  • Speaker #1

    Et du coup, est-ce que tu remarques que les fondements de ces difficultés sur la sexualité sont très liés à ces problématiques de sécurité, d'intimité ?

  • Speaker #0

    Alors j'ai cette croyance que la plupart des troubles sexuels sont des troubles de l'intimité dans le couple.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Dans le couple. La plupart, peut-être pas tous, mais ça dépendra des troubles.

  • Speaker #1

    Oui, puis de l'historique peut-être aussi, des croyances qui se sont renforcées, peut-être avec le temps.

  • Speaker #0

    Voilà, si j'arrive dans le couple avec un trouble sexuel, le couple n'a rien à voir avec le trouble. Alors il peut parfois aider à l'améliorer justement, puisqu'il y aura une intimité où on pourra dire les choses, qui vont peut-être permettre de la détendre, une forme de sécurisation, parce qu'il y a l'accueil de la difficulté de l'autre. Je rencontre ça parfois chez... J'ai des messieurs que j'ai pu accompagner qui ont des problèmes d'érection. En plus, la première fois, souvent, on ne sait pas comment ça va se passer. On rencontre une nouvelle personne, un nouveau corps, une nouvelle peau, une nouvelle façon de se toucher ou d'être touché. Et parfois, il y a une pression que l'homme se met et du coup, ça ne marche pas. Mais c'est petit à petit, si les deux ont vraiment envie de poursuivre, qu'il va y avoir une réassurance, quelque chose qui va se tisser entre une relation, qui va se tisser entre eux, qui va devenir... peut-être suffisamment sécure pour le coup et qui va servir de socle, de soutien pour que l'homme se tranquillise s'apaise et du coup que sa fonction érectile remarche parfaitement Des troubles comme le trouble du désir, c'est ce que je rencontre quand même beaucoup dans mon cabinet au niveau des femmes. Là, c'est vraiment souvent une difficulté d'intimité parce que ça ne se parle pas ou ça ne s'est pas parlé. J'ai beaucoup de femmes qui viennent en disant, je n'ai pas de désir, je voudrais retrouver du désir pour mon mari. Dans ce cadre-là, tu vois. Qu'est-ce qui s'est passé dans le couple ? qui fait qu'ils en sont arrivés là. Et là, il y a vraiment à interroger toute l'histoire du couple. Et là, l'intimité du couple ou l'absence d'intimité du couple est souvent révélatrice, justement. C'est l'absence d'intimité du couple dans les difficultés qu'il traverse qui ont conduit certainement à cette désaffection du désir et de la sexualité.

  • Speaker #1

    J'ai l'impression qu'il y a une espèce de croyance que s'il n'y a plus de désir, le couple est mort. Est-ce que c'est possible de le réactiver ce désir ? Je ne sais pas, admettons que des personnes soient ensemble depuis un certain temps et puis qu'au bout d'un moment, le désir s'affaiblit. Est-ce qu'il y a moyen de recréer quelque chose si c'est voulu par les deux ?

  • Speaker #0

    Alors oui, oui. Et en même temps... Il y a parfois des personnes qui font comme un amalgame entre désir et sentiment. C'est-à-dire, je n'ai plus de désir pour mon ou ma partenaire, du coup, je ne l'aime plus. Or, ce sont vraiment deux pôles énergétiques différents. Le sentiment, c'est au niveau du cœur. La sexualité, c'est au niveau du sexe. Donc, il y a à décoller...

  • Speaker #1

    Et le désir, c'est à quel niveau, du coup ?

  • Speaker #0

    Alors, le désir, il est certes au niveau un peu des deux. Eh oui. Mais... Si je n'aime plus mon partenaire, donc je vais interroger sur les sentiments, si je n'aime plus mon partenaire, est-ce que c'est pas à s'interroger sur on reste ou on reste pas ensemble ? Par contre, s'il y a vraiment du désir et de l'envie de continuer, en fait, ce que je vais interroger, c'est est-ce que vous avez envie d'avoir envie ? Parce que si vous voulez retrouver votre désir pour sauver votre couple, ça marche pas. Si vous voulez retrouver du désir pour que l'autre ne s'en aille pas, ça ne marche pas. Si vous voulez retrouver du désir pour vous sentir à nouveau vivant-vivante, oui, là je suis OK, on va bosser ensemble. Pareil pour un couple. Et là, on peut vraiment trouver des moyens. Il y a plein de choses. On va travailler sur la sensorialité, le sens, les sens, le corps. On va travailler sur l'imaginaire érotique. On va travailler bien sûr sur l'estime de soi. Donc tout un certain nombre d'axes et de représentations. On peut travailler sur les peurs aussi, qui pourraient y avoir ou qui pourraient s'être installées dans la relation. Mais avant ça, il faut restaurer la relation de couple en fait. Parce que si on ne restaure pas quelque chose, si les personnes ne se remettent pas en dialogue, comment vont-elles pouvoir se saisir de cette difficulté-là ensemble ? Pour moi, c'est le couple qui est co-responsable de la résolution du trouble et pas ah ben t'as pas de désir, va régler ton problème Ça non, c'est pas possible. C'est à deux qu'on fait l'amour. Donc c'est à deux qu'on peut susciter, convoquer le désir. Donc il y a des choses qu'on peut faire soi, avec son rapport à son corps, à son imaginaire, à ses croyances. Et puis des choses qu'on fait ensemble, cultiver l'érotisme dans le couple. Alors il peut y avoir différents moyens, mais déjà on pourrait commencer par retirer tous les écrans de la chambre. Ça pourrait être pas mal de s'accorder du temps pour échanger le soir. On pourrait voir est-ce que... est-ce que vous vous embrassez encore et comment ? Comment vous vous couchez ? Est-ce que vous êtes chacun à un bout du lit ? Et auquel cas, qu'est-ce qui fait que vous êtes chacun à un bout du lit ? Donc peut-être qu'il y a quelque chose à parler à cet endroit-là. Est-ce qu'il y a de la tendresse aussi ? Parce que même si la tendresse et le désir, c'est très différent, ça reste du contact physique. Alors s'il y a trop de tendresse et que l'érosse a disparu du couple, Bon, il faut vraiment faire quelque chose, parce qu'un couple fraternel, ceci dit, des personnes peuvent s'en satisfaire. Mais voilà, trop de sécurité dans le couple aussi, peut-être vont faire que le désir va s'endormir. Le désir, il a besoin de surprises, il a besoin d'inattendus, il a besoin de sortir des sentiers battus, il a besoin de transgression. Alors quand je dis transgression, ce n'est pas aller voir ailleurs, c'est transgresser la routine, c'est transgresser le quotidien. C'est si on a toujours l'habitude d'avoir... notre activité sexuelle dans la chambre peut-être qu'on peut sortir de cette pièce là peut-être qu'on peut aller ensemble dans un love shop pour regarder les produits, les accessoires les jouets et puis en général les personnes qui tiennent les love shop sont vraiment bien formées pour pouvoir accueillir toutes les questions y répondre avec simplicité avec plaisir aux personnes qui viennent à elles donc ça peut être chouette aussi il peut y avoir la littérature érotique qu'on peut regarder qu'on peut lire, les uns, les autres, ça peut permettre de se remoustiller, si je puis dire. Et puis il y a quelque chose dont on n'a pas parlé, mais c'est la sexualité de moi à moi finalement. L'auto-érotisme, je n'aime pas le terme masturbation, mais l'auto-érotisme. Est-ce que moi déjà je suis capable d'avoir du plaisir seule ? parce que si je m'octroie du plaisir seul, je vais réenclencher un cercle vertueux de plaisir. Je prends du plaisir, du coup, peut-être que je vais avoir envie à nouveau d'avoir du plaisir. Peut-être que je vais me mettre à l'écoute aussi de mon corps et de mes sensations. Parce que si j'ai une charge mentale hyper importante, des préoccupations, des activités, etc., le désir, il n'a pas de place. Donc c'est m'accorder du temps aussi, peut-être pour faire des choses chouettes pour moi, et puis de temps en temps, tiens, je vais aller visiter un petit peu dans mon corps, qu'est-ce qui se passe, qu'est-ce qui sent ? Quand ma partenaire s'approche de moi avec peut-être une envie, peut-être que je ne suis pas prête, peut-être que je suis prise dans autre chose, mais si je prends un instant pour respirer, pour sentir, ah oui, tiens, peut-être que l'appétit vient en mangeant. chez beaucoup de femmes, le désir, il est réactif. Désir spontané, je disais tout à l'heure, ça existe moins dans les relations qui sont inscrites dans la durée. Mais l'appétit vient en mangeant. C'est-à-dire que si je me souviens que je vais prendre du plaisir et que l'autre me touche, me sollicite, alors pas avec une main aux fesses, tout le monde n'aime pas, peut-être si je respire... Ah oui, puis je me tourne vers l'autre et qu'on se regarde, il peut peut-être se passer quelque chose, une connexion. Je vais peut-être laisser ce que je suis en train de faire, ou peut-être pas. Mais au moins, si je peux m'accorder une respiration et pas réagir en disant non, une respiration pour... Ok, et finalement, et pourquoi pas ? Tu vois ? Déjà, rien que ça, ça peut être un starter. par exemple. Après, je maintiens que le couple est co-responsable de son érotisme et de son désir.

  • Speaker #1

    Je vois que tu as plus d'un tour dans ton sac. Ça donne très envie de passer des heures avec toi.

  • Speaker #0

    J'ai écrit trois ouvrages sur la sexualité. Sexualité féminine vers une intimité épanouie. La sexualité masculine, puissance et vulnérabilité. J'ai osé. Et le couple, l'intimité et la sexualité vers un couple vivant et lumineux. Il y a beaucoup de choses que je livre dans ces ouvrages. Et après, il y a l'accompagnement, bien sûr, en individuel et en couple. Pour les thérapeutes aussi, je fais de la supervision. Donc, ça fait partie de l'apprentissage aussi des outils. Juste une dernière question parce qu'on n'a pas abordé ça je sais que tu peux avoir une approche tantrique qu'est-ce que ça représente pour toi par rapport à la sexualité cette approche-là ?

  • Speaker #1

    Alors j'ai animé des stages de tantra pendant douzaines d'années J'en ai fait beaucoup. C'est complémentaire pour moi la sexothérapie, le tantra. Je ne fais pas tantra en cabinet, je ne fais pas tantra en individuel. Alors j'ai amené des choses du tantra un petit peu dans ma pratique auprès des couples ou des individus, mais ce n'est pas forcément l'espace et puis ça ne parle pas à tout le monde. Il y a des gens qui ne sont pas du tout intéressés par ce domaine-là. Mais ça peut être vraiment intéressant d'envoyer des personnes dans des stages de tantra. auprès d'animateurs que je connais, parce qu'il y a du tout et n'importe quoi dans le tantra, c'est comme plein d'autres approches. Donc il y a des endroits où il y a du cadre, où c'est vraiment chouette, bien amené, joli, et vraiment un travail de conscience. Et il y a des endroits où c'est un petit peu différent, peut-être un peu moins sérieux aussi pour certains. Donc oui, parce que c'est intéressant, ça m'a vraiment permis moi au début, quand j'ai fait les stages pour moi, de rentrer dans une liberté d'être. Une liberté, pas du libertinage, c'est vraiment une liberté de me sentir bien dans mon corps, de développer ma sensualité, mon audace, parce que dans un cadre justement sécure, tu peux faire plein d'expériences en fait avec les personnes qui sont là en stage. Il y a plein d'occasions de faire des exercices, des expériences, des méditations, parfois des massages aussi, qui vont m'apprendre petit à petit à développer ma sensualité, ma sensorialité, mon rapport à l'autre. ma capacité à aller vers aussi, ma capacité à poser des limites, bien sûr, parce que ça, c'est hyper important dans la sexualité, donc, et de grandir, et de mettre de la conscience aussi sur tout ça. Et de regarder la sexualité, non pas comme quelque chose d'uniquement excitatoire, et cru, mais vraiment comme un espace sacré, en fait. Moi, mon corps et mon sexe, c'est un temple, et le corps et le sexe de l'autre, c'est pareil. C'est vraiment précieux pour moi. Ça, j'en parle dans les livres aussi, parce que... ça, ça a été beaucoup abîmé par les religions et les traditions malheureusement et pour moi c'est vraiment à réhabiliter alors peut-être qu'il faut passer parfois par les traditions orientales comme le tantra ou le taoïsme pour revenir à cette dimension sacrée, encore que maintenant on peut la retrouver aussi chez nous en Occident il y a plein de belles choses aussi

  • Speaker #0

    Merci pour ce partage Carlotta

  • Speaker #1

    Avec plaisir Armel

  • Speaker #2

    Merci à toutes et à tous pour votre écoute. A bientôt dans une prochaine émission I Feel Good. Pour aller plus loin, rendez-vous sur la page Facebook de l'émission I Feel Good 888 ou sur mon site internet armelleberody.fr Ce podcast est disponible sur vos plateformes préférées Apple Podcasts, Deezer, Spotify, Google Podcasts,

  • Speaker #3

    YouTube Ces informations sont données à titre indicatif et ne se substituent à aucun conseil médical Avant toute expérimentation, prenez l'avis de votre médecin

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Description

« Je suis une femme curieuse et passionnée par les personnes. Je suis toujours intriguée du mystère de l’autre et de comment il fait pour être, pour vivre, et avancer chaque jour. A ce titre, j’ai à cœur d’accueillir mes clients, mes stagiaires là où ils sont, tel(le) qu’ils sont, et de peu à peu, regarder comment, ensemble, nous allons cheminer, explorer, comprendre, éclairer et co-construire le chemin, la réparation, la résolution de ce qui les a amenés ici, dans la nouveauté et le vivant. Mon envie est de les accompagner vers un mieux-être personnel, relationnel et intime. Je suis Gestalt-thérapeute, sexothérapeute, thérapeute de couple, superviseur et formatrice. Actuellement, j’accompagne surtout des personnes qui ont été victimes d’abus et d’inceste afin de leur permettre de (re)trouver une intégrité (physique, psychique, émotionnelle et corporelle) et tisser ainsi une nouvelle identité, dans une démarche thérapeutique multidimentionnelle et holistique qui se situe à la fois dans la résolution du traumatisme et de ses effets par la gestalt-thérapie, la neuro-thérapie (EMDR), la sexothérapie, et également par la libération des empreintes et reproductions familiales via la psychogénéalogie et les constellations familiales. La créativité et la dimension transpersonnelle prenant une place importante dans ces démarches. J’accompagne aussi les couples, j’anime des groupes de thérapie et de supervision, des rencontres, des stages et des ateliers de développement personnel. La sexualité me passionnant à plein d’égards, j’ai écrit trois ouvrages édités aux Editions du Souffle d’Or : « Sexualité féminine, vers une intimité épanouie », « Sexualité masculine, puissance et vulnérabilité », et « Le Couple, l’Intimité et la Sexualité, vers un couple vivant et lumineux » et j’anime des conférences sur ces thèmes.


Pour en savoir plus :

www.carlottamunier.com

www.espace-akashik.com

www.facebook.com/ifeelgood888


#sexualité #therapies #armelleberaudy #ifeelgood


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

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  • Speaker #0

    Je me sens bien.

  • Speaker #1

    Je me sens bien. Je me sens super bien. Je me sens bien.

  • Speaker #0

    Et toi ? Genki. Et toi ?

  • Speaker #1

    I feel good, les chroniques akashiques, le podcast qui vous veut du bien et vous donne un éclairage sur le grand éventail des activités de bien-être, développement personnel et spirituel et autres initiatives inspirantes. Ce podcast vous est présenté par Armel Bérodi et l'Espace Akashique. Bonjour à toutes et à tous, je suis aujourd'hui à Aix-en-Provence dans le cabinet de Carlota Munier qui va se présenter elle-même puisqu'elle a beaucoup de titres. Bonjour.

  • Speaker #0

    Bonjour Armel. Alors je suis gestalt thérapeute, sexothérapeute, thérapeute de couple et puis également superviseur et formatrice en sexothérapie notamment.

  • Speaker #1

    Voilà, alors je suis très heureuse d'être avec toi aujourd'hui. On a passé presque trois jours ensemble parce que j'ai suivi... La formation que tu proposais d'initiation à la sexothérapie, et du coup ça m'a donné vraiment envie de partager ça au plus grand nombre et de te faire connaître par un autre biais.

  • Speaker #0

    Merci.

  • Speaker #1

    Je voudrais que tu nous expliques un peu ce que c'est que cette approche de sexothérapie, parce qu'on peut en avoir une idée, mais elle est souvent assez vague je trouve, de qu'est-ce que c'est que ce métier, qu'est-ce que c'est que cet accompagnement,

  • Speaker #0

    Alors la sexothérapie c'est une approche thérapeutique qui permet d'accompagner les personnes qui ont des difficultés d'ordre sexuel et ou relationnel, puisque bien souvent les problématiques sexuelles elles ne sont pas uniquement on va dire mécaniques. à moins qu'il y ait un problème fonctionnel et médical, auquel cas ce n'est pas du tout moi qui m'en occupe, je renvoie vers du personnel médical compétent. Mais les personnes qui ont une difficulté d'ordre sexuel, des troubles mais aussi relationnels, des problématiques liées au désir, au plaisir, peuvent venir me voir, alors en individuel ou en couple. Et la sexothérapie, en fait, ce n'est pas uniquement un accompagnement sur le symptôme et la mécanique, en fait. C'est vraiment une personne. Qui a une difficulté, qui a quelque chose qui se passe, qui peut être douloureux, difficile, avoir des conséquences sur sa vie à elle et sur sa vie de couple, par exemple, si elle est en couple. Et en fait, c'est de la personne dont je m'occupe. La personne et son problème et ses difficultés. Et on va investiguer dans sa vie, son développement psychosexuel, ses histoires avec ses différents partenaires de vie. On va également regarder aussi d'où elle vient, dans quel cadre elle a grandi, s'il y a eu des croyances véhiculées dans la famille ou dans son environnement qui ont eu un impact sur son développement ou son éducation sexuelle. Des événements de la vie aussi qui ont pu générer des troubles, des perturbations. Donc en fait c'est vraiment une thérapie, une approche thérapeutique dont l'entrée est certes sexuelle. mais en fait on va regarder la personne dans toutes ses dimensions, et pas uniquement l'aspect symptomatique en fait.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qui fait que dans ta carrière d'accompagnante, tu décides de t'orienter vers cette approche de sexothérapie ?

  • Speaker #0

    Je crois que la sexualité m'a passionnée depuis fort longtemps, j'aurais du mal à préciser quand. mais quand j'ai fait ma formation en gestaltérapie, je discutais déjà avec des formateurs et formatrices qui animaient des stages sur la sexualité. C'est les stages parmi lesquels j'ai choisi de participer dans les premiers. En fait, ce qui m'attire, je crois que c'est vraiment, c'est que c'est mystérieux, la sexualité. Ça devrait être, avec une paire de guillemets, beau, magnifique, plaisant, extraordinaire, sacré, jubilatoire, jouissif, etc. Et... Bien souvent, enfin du moins dans le prisme dans lequel je suis, c'est abîmé, c'est misérable, c'est triste, c'est frustrant, c'est douloureux ou délicat. Donc il y a vraiment quelque chose de moi dans ce mystère de cette pulsion de vie en fait, et cette vitalité, et ce qui se passe en fait entre deux personnes au plus intime. Même si je fais une différence entre l'intimité et la sexualité, ce qui se passe entre deux personnes qui est partageable mais peut-être pas communicable, si je puis me permettre. Parce que de toute façon, ce que je vis en tant que plaisir, excitation, ça se passe dans mon corps. à l'occasion de l'autre, avec l'autre. Mais voilà, il y a quelque chose de mystérieux et d'existentiel là-dedans qui m'a, je crois, toujours intéressée. Et donc d'aussi loin que je me souviens depuis que je suis thérapeute. Mais déjà enfant, j'ai une anecdote, j'étais très curieuse parce que j'habitais dans un immeuble en région parisienne et en bas, au rez-de-chaussée, il y avait un club de lecture. et un jour je suis allée à la bibliothèque donc je vais avoir 10-11 ans et j'ai trouvé des bouquins d'éducation sexuelle à mon âge, ça devait être 8-9 ans et 10-11 ans donc je les ai ramenés à la maison donc déjà tu vois j'étais curieuse à ce moment là bon petit quoi que mon père me les a confisqués donc j'ai cru comprendre qu'il y avait quelque chose qui n'était pas vraiment possible à ce moment là mais plus tard oui ça m'a intéressée pour moi oui mais vraiment Les hommes, je ne saurais jamais ce que c'est que de vivre une sexualité en tant qu'homme, puisque moi je suis une femme, même si j'ai écrit sur la sexualité masculine, parce que j'imagine que je peux apprendre peut-être quelque chose aux hommes, les hommes seront toujours mystérieux à mes yeux, et puis je suis une femme et toutes les autres femmes resteront mystérieuses à mes yeux. Parce que ce qui se passe à l'intérieur de notre être, c'est vraiment unique, singulier. Et à la fois, la sexualité c'est universel. On est, sauf peut-être ces dernières années, mais on est tous issus, aussi loin que le monde est monde, d'un acte sexuel en fait, entre deux individus. Bon, ça a changé depuis que la science a pu aider les couples à procréer. Donc on est issu d'un acte sexuel, on a un sexe, on est porteur d'un sexe. Qu'on soit confort avec ou pas, c'est une autre question. Mais la sexualité fait partie de nous. C'est comme une contrainte existentielle, qu'elle soit active ou pas, qu'elle soit agréable ou pas. Donc c'est vraiment pour moi quelque chose qui me passionne. Et là, c'est que je suis une passion et les personnes m'intéressent vraiment. Donc voilà, j'ai conjugué un métier, une approche qui me permet d'allier tout ça.

  • Speaker #1

    Tu as toujours été gestaltérapeute ?

  • Speaker #0

    Non, avant j'ai fait d'autres formations, mais je suis gestaltérapeute depuis 2011. Et avant, je me suis formée en PNL, donc je suis maître-pratice en PNL. J'ai fait plein d'autres formations aussi. Mais vraiment, mon socle thérapeutique, c'est la gestalt-thérapie. La thérapie de la relation, d'ailleurs.

  • Speaker #1

    Mais tu as toujours fait de l'accompagnement ?

  • Speaker #0

    Non, non, non. J'ai passé dix ans en entreprise, dix ans dans la pub. C'était ma première carrière, dix ans dans une grosse agence de publicité en région parisienne. Et puis un jour, je crois que j'en ai eu assez, à force d'avoir des... Bon, des fusions, des acquisitions, des réorganisations, j'ai eu envie d'autre chose. Je me suis reconvertie dans les ressources humaines. Et là, j'ai travaillé pendant cinq ans dans les ressources humaines en tant que RRH, responsable RH. Donc, une autre aventure. Et je me suis rendue compte qu'en fait, RRH et bureau des pleurs, ça ne me convenait pas. Donc, je ne pouvais pas faire grand-chose au sein de l'entreprise finalement, l'entreprise dans laquelle j'étais. Et donc, j'ai quitté l'entreprise et j'ai créé mon cabinet, donc coaching et thérapie. et j'ai petit à petit lâché le coaching en parallèle j'ai fait de la formation au management le temps que je me forme pour devenir gestalt thérapeute

  • Speaker #1

    Ok. Pour revenir sur la question de la sexualité, en fait, est-ce que pour toi, il y a une normalité dans la sexualité ?

  • Speaker #0

    Je ne sais pas ce que c'est que la normalité. À chaque fois qu'un client me parle de ce que c'est normal, je dis mais je ne sais pas ce que c'est que normal. Parce qu'on est tous des individus différents. Moi, mon paradigme, mon repère, si je puis dire, c'est plutôt la loi, ce qui est légal et ce qui ne l'est pas. Mais sinon... En termes de créativité dans la sexualité, il y a autant de possibilités que d'individus et qui sont exponentialisés, si je puis me permettre, par des échanges, des partages. Non, on peut trouver des normes statistiques, on peut trouver des normes biologiques, des normes peut-être sociales, mais... Est-ce que ça va suffire à rassurer quelqu'un ? Non. Pour moi, ce qui est important, c'est de ramener la personne à ce qu'elle vit, à ce qu'elle ressent. Qu'est-ce qui se passe pour elle pour qu'elle s'interroge ? Qu'est-ce qui se passe qui la met en difficulté ou en souffrance ? Et c'est en la rejoignant là où elle est que je vais l'accompagner. Pas en lui donnant une norme, parce que quand bien même elle a une norme en disant Oui, ok, mon sexe fait X centimètres de long en érection, mais ça ne me va pas. Finalement, la norme ne va pas être un repère très… rassurant ou structurant ? Est-ce que c'est normal de faire deux fois l'amour par semaine ou une fois par an ? Il y a une statistique française, mais finalement, qu'est-ce qui est juste et bon pour vous ? Qu'est-ce qui vous convient ? Ou qu'est-ce qui ne vous convient pas ? Et comment on va faire pour améliorer les choses ? Donc oui, c'est une question qui revient souvent et qui est revenue pendant notre formation, à laquelle je ne réponds pas, enfin rarement, pour déplacer un petit peu le... la réflexion est revenir en fait à la personne parce que ce qui m'intéresse c'est elle et elle qu'est-ce qu'elle vit, qu'est-ce qu'elle ressent, qu'est-ce qui se passe pour elle en fait.

  • Speaker #1

    Par rapport à ton expérience en cabinet Qu'est-ce qui met le plus en difficulté les personnes qui viennent te voir ? Qu'est-ce qui manque pour que la sexualité soit satisfaisante ?

  • Speaker #0

    C'est une vaste question. On pourrait regarder différents aspects. Ce qui met beaucoup les personnes en difficulté, sans hiérarchiser, ce sont les croyances. Les croyances avec tout un tas d'injonctions véhiculées par la société, par la famille, la religion, l'éducation scolaire, etc. Après relayées bien sûr par les médias qui ont leur propre dictate. Donc il y a beaucoup d'injonctions qui peuvent freiner, perturber, handicaper la sexualité des individus. Parce que comme on n'a pas d'espace sain. Dans lequel apprendre ce que c'est que la sexualité, qu'est-ce que c'est que d'avoir une vie sexuelle épanouie, de parler de consentement, de parler du désir, du plaisir, de ce qui me plaît, ce qui me déplaît, ce qui m'excite, ce qui me dégoûte, ce que j'ai envie, mes fantasmes. Où est-ce que les gens vont aller chercher des réponses ? Alors dans les magazines, dans les médias, mais voilà avec des parties prises qui ne sont pas toujours ok. La famille n'y répond pas toujours. Nos grands-parents, nos arrière-grands-parents ne savaient pas parler de sexualité à nos parents. Donc on n'a pas forcément eu des transmissions saines de ce que c'est le désir et le plaisir. On a un poids patriarcal quand même qui pèse sur nos épaules depuis un certain temps. Donc aussi bien sur les épaules des hommes et des femmes qui vont conditionner la sexualité masculine comme féminine. Alors on essaye de s'en défaire bien sûr. La révolution sexuelle des années 70. 1970, c'est passé par là, mais ça ne suffit pas. Donc il y a encore un certain nombre de croyances véhiculées qu'il faut sans cesse remettre au travail. Donc ramener la personne à nouveau à ce qui est juste pour elle, ce qui est bon pour elle. Donc mettre au travail ces croyances qui peuvent empêcher d'avoir une sexualité satisfaisante. Après, il y a le rapport à son corps aussi. Est-ce que je suis bien dans mon corps ? Est-ce que je me plais ? Est-ce que je ne me plais pas ? Est-ce que mon rapport à la nudité ? Est-ce que... Si je me trouve beau ou belle, ça va peut-être être plus facile de me donner à voir, mais peut-être pas. Et mon rapport à mon corps, dedans mon corps, mes sensations, mes ressentis, mes émotions, mes besoins, la façon dont j'aime être caressée, la façon dont j'ai érotisé, ou pas mon corps d'ailleurs, parce que mon corps peut être érotisé, c'est-à-dire que toute la surface de la peau peut accéder au plaisir. Mais parfois des personnes n'ont pas cette capacité-là, donc il faut la rééduquer. La capacité à sentir, que ce soit à la peau ou à l'intérieur. Capacité d'accéder au plaisir aussi, voire à l'orgasme, pour certaines personnes qui ont des difficultés à lâcher prise par exemple. Il y a certainement une histoire derrière, mais le rapport au corps est quand même central puisque c'est avec son corps qu'on fait l'amour. Qu'est-ce qui peut freiner une sexualité satisfaisante ? Alors l'histoire, bien évidemment, si on a eu des drames dans sa vie, comme des agressions, des abus, des viols, c'est clair qu'il y a de bonnes chances que ça altère la sexualité. Du moins, le rapport à l'autre. Parce que dans la sexualité, il y a moi et moi, moi et mon imaginaire éventuellement, mais il y a surtout un autre ou une autre. Et tous les autres qui ont succédé, avec lesquels on a eu des relations, ont un impact ou ont eu un impact sur nos sexualités, bons ou pas bons, sains, malsains, douloureux, violents, ou au contraire respectueux. Et on est construit avec tout ça. La sexualité, ça s'apprend tout au long de sa vie, c'est pas naturel. Si c'était naturel, ça se saurait, mais ça ne l'est pas. Le désir, ce n'est pas spontané. Du moins, ça peut l'être au début d'une relation, et puis après, dans la durée, il faut le susciter, le convoquer, le cultiver, etc. Donc ça aussi... Une sexualité satisfaisante et épanouie, elle a besoin d'être entretenue, d'être partagée, d'être parlée. C'est vraiment... Je suis impressionnée quand je constate dans mon cabinet, que ce soit les individus duels ou les couples, ou même quand j'avais fait des émissions de radio à France Bleu il y a longtemps, comment les gens ne parlent pas de ce qu'ils vivent avec la personne avec qui ils ont choisi de vivre. Donc c'est difficile d'améliorer les choses si on n'en parle pas. Comment j'imagine que l'autre ressent ceci ou dirait cela, mes attentes, mes projections, je suis seule avec moi-même quand je fais ça, je ne vais pas vérifier, donc ce serait difficile d'améliorer les choses. Je peux entendre parfois ce discours, ah oui mais j'ai tout fait, oui mais vous avez tout fait en fonction de vous ou de l'autre, parce que si c'est en fonction de vous, c'est en fonction de vos représentations, et celle de l'autre et son histoire et son vécu et ses ressentis. Donc, voilà. première chose c'est en parler et c'est pas facile d'en parler c'est intime moi j'ai cette facilité là donc je crois que c'est ça qui est aidant aussi à la fois pour mes stagiaires et mes clients c'est facile pour moi de parler de sexualité de l'appeler un chat un chat de parler des pratiques, de parler des positions de parler des ressentis, de parler des organes bien sûr donc en échangeant avec moi dans le travail qu'on fait c'est comme si je leur donnais la permission aussi après chez eux peut-être de parler avec leur compagnon ou leur compagne

  • Speaker #1

    ça donne une autorisation quelque part qu'est-ce que tu penses de cette phrase la sexualité est le ciment du couple ah je suis pas d'accord avec ça pour deux raisons parce

  • Speaker #0

    que Pour moi, ce qui pourrait être le ciment du couple, c'est vraiment l'intimité. Parce que l'intimité, c'est cet espace précieux, privé, peut-être sacré, où on va partager notre intime, c'est-à-dire ce qu'il y a à l'intérieur de nous. C'est ce que peut-être je vais oser dire, oser exprimer de ce que je vis ou de ce que j'ai ressenti à telle ou telle occasion. C'est risqué l'intimité en fait, parce que je ne sais pas comment l'autre va réagir. Alors je peux prendre des précautions en disant j'ai vraiment quelque chose d'important à te dire mais je crains ta réaction. Et c'est cette intimité qui pour moi est précieuse et qui n'est pas le ciment du couple, c'est le baromètre. Le terme ciment en fait ça ne me va pas parce que c'est dur, le ciment c'est dur, c'est sexe, il n'y a pas de souplesse, il n'y a pas de flessibilité, c'est pas vivant alors que l'intimité c'est vivante. Mettre le baromètre de la bonne santé du couple sur la sexualité, Pour moi, ça risque de mettre énormément de pression et de culpabilité. S'il y a quelque chose qui dysfonctionne et qu'on n'en parle pas, on va peut-être chercher un coupable, on va se culpabiliser, on va être malheureux. Alors que cet espace intime pourrait peut-être nous permettre d'en parler. Et plus on est intime, plus on peut dire les choses et plus on peut s'ajuster. Plus on peut voir comment on va faire ensemble pour que ça change.

  • Speaker #1

    Et alors c'est quoi l'intimité ?

  • Speaker #0

    Et bien c'est ça, c'est cet espace particulier que je vis avec quelqu'un d'autre, que je ne vis avec personne d'autre. On peut avoir des intimités amicales, où je vais me dévoiler en fait. Je vais dévoiler ce qui m'habite, je vais dévoiler mes ressentis, sexuels ou autres. L'intimité c'est ce que je peux vivre dans la relation avec l'autre, lui dire comme j'aime ceci ou comme j'aime cela, ou comme quand je vois ça, ça me fait un peu, je me sens peut-être parfois pas très... respecté ou considéré ou là j'ai besoin de poser quelque chose donc c'est vraiment cet espace d'authenticité quelque part oui tout à fait où on prend le risque d'être authentique ça ne veut pas dire tout dire être authentique c'est ce que j'allais te demander c'est la transparence, l'authenticité c'est je vais oser dire quelque chose qui est là mais si je dis tout ce que je vis à l'autre d'abord je sais, moi je ne me connais pas parfaitement donc l'autre il ne va pas tout connaître de moi mais Si je dis tout ce qui se passe pour moi à l'autre, tout ce que je fais, mes pensées, je n'existe plus, je ne m'habille plus. En fait, il n'y a plus de frontière entre l'autre et moi, puis je lui donne un sacré pouvoir. Donc non, l'intimité, je choisis ce que je vais partager. Et puis dans l'intimité, même au risque que ça ne soit pas agréable, je vais accepter d'écouter l'autre. Je vais accepter d'écouter, de sentir ce que ça me fait quand l'autre me dit ce qu'il me dit, peut-être en évitant de réagir. Donc ça va me demander peut-être de respirer. Mais pour que cette intimité puisse se créer, peut-être qu'il faut qu'on y consacre un moment, un espace-temps particulier et plusieurs, parce que les couples ne passent pas suffisamment de temps, en tout cas ceux que je reçois bien sûr, ensemble pour parler d'eux, de leur relation, de qui ils sont en tant que... individu, un jeu avec un autre jeu qui partage un bout de vie. Se donner des nouvelles sur un coin de table en rentrant du boulot, ce n'est pas de l'intimité, c'est des informations.

  • Speaker #1

    De quoi on a besoin pour créer une vraie intimité ?

  • Speaker #0

    Du temps. de faire des bulles, de créer des moments où on n'est pas dérangé.

  • Speaker #1

    Et aussi, je crois que ce qui est important, c'est la sécurité.

  • Speaker #0

    Alors, c'est en fait un cercle vertueux. Si j'ai suffisamment de sécurité avec l'autre, je vais pouvoir me dévoiler. Et plus je me dévoile, et plus je vais être audacieuse, et du coup, plus ça va créer la complicité et la sécurité. En fait, l'intimité et la sécurité nourrissent le lien, en fait, dans un aller-retour. Mais si je ne suis pas en sécurité, tu as tout à fait raison, je ne vais pas me livrer. Je vais avoir peur d'être jugée, d'être critiquée, d'être rejetée, donc je ne vais certainement pas prendre ce risque-là. Mais du coup, il risque d'y avoir une certaine distance qui se creuse. Donc comment on établit des bases de sécurité ? Peut-être, peut-être, c'est en nommant des besoins. Et puis la sécurité, c'est aussi... La sécurité intérieure en fait, si j'attends que l'autre me sécurise, c'est perdu d'avance. Parce que l'autre il ne pourra jamais me sécuriser en fonction de ce dont j'ai besoin, il n'est pas moi. Et puis lui-même il a peut-être ses propres problèmes de sécurité. Donc la sécurité intérieure qui est liée à l'estime de soi, pour moi c'est vraiment un chemin personnel. L'autre, je peux lui demander d'éviter de m'insécuriser, en faisant attention à ceci ou en faisant attention à cela. Mais ma sécurité intérieure elle ne dépend que de moi en fait, de moi et de ma croissance. des relations que j'ai, éventuellement d'un travail thérapeutique ou en coaching ou spirituel ou autre.

  • Speaker #1

    Et du coup, est-ce que tu remarques que les fondements de ces difficultés sur la sexualité sont très liés à ces problématiques de sécurité, d'intimité ?

  • Speaker #0

    Alors j'ai cette croyance que la plupart des troubles sexuels sont des troubles de l'intimité dans le couple.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Dans le couple. La plupart, peut-être pas tous, mais ça dépendra des troubles.

  • Speaker #1

    Oui, puis de l'historique peut-être aussi, des croyances qui se sont renforcées, peut-être avec le temps.

  • Speaker #0

    Voilà, si j'arrive dans le couple avec un trouble sexuel, le couple n'a rien à voir avec le trouble. Alors il peut parfois aider à l'améliorer justement, puisqu'il y aura une intimité où on pourra dire les choses, qui vont peut-être permettre de la détendre, une forme de sécurisation, parce qu'il y a l'accueil de la difficulté de l'autre. Je rencontre ça parfois chez... J'ai des messieurs que j'ai pu accompagner qui ont des problèmes d'érection. En plus, la première fois, souvent, on ne sait pas comment ça va se passer. On rencontre une nouvelle personne, un nouveau corps, une nouvelle peau, une nouvelle façon de se toucher ou d'être touché. Et parfois, il y a une pression que l'homme se met et du coup, ça ne marche pas. Mais c'est petit à petit, si les deux ont vraiment envie de poursuivre, qu'il va y avoir une réassurance, quelque chose qui va se tisser entre une relation, qui va se tisser entre eux, qui va devenir... peut-être suffisamment sécure pour le coup et qui va servir de socle, de soutien pour que l'homme se tranquillise s'apaise et du coup que sa fonction érectile remarche parfaitement Des troubles comme le trouble du désir, c'est ce que je rencontre quand même beaucoup dans mon cabinet au niveau des femmes. Là, c'est vraiment souvent une difficulté d'intimité parce que ça ne se parle pas ou ça ne s'est pas parlé. J'ai beaucoup de femmes qui viennent en disant, je n'ai pas de désir, je voudrais retrouver du désir pour mon mari. Dans ce cadre-là, tu vois. Qu'est-ce qui s'est passé dans le couple ? qui fait qu'ils en sont arrivés là. Et là, il y a vraiment à interroger toute l'histoire du couple. Et là, l'intimité du couple ou l'absence d'intimité du couple est souvent révélatrice, justement. C'est l'absence d'intimité du couple dans les difficultés qu'il traverse qui ont conduit certainement à cette désaffection du désir et de la sexualité.

  • Speaker #1

    J'ai l'impression qu'il y a une espèce de croyance que s'il n'y a plus de désir, le couple est mort. Est-ce que c'est possible de le réactiver ce désir ? Je ne sais pas, admettons que des personnes soient ensemble depuis un certain temps et puis qu'au bout d'un moment, le désir s'affaiblit. Est-ce qu'il y a moyen de recréer quelque chose si c'est voulu par les deux ?

  • Speaker #0

    Alors oui, oui. Et en même temps... Il y a parfois des personnes qui font comme un amalgame entre désir et sentiment. C'est-à-dire, je n'ai plus de désir pour mon ou ma partenaire, du coup, je ne l'aime plus. Or, ce sont vraiment deux pôles énergétiques différents. Le sentiment, c'est au niveau du cœur. La sexualité, c'est au niveau du sexe. Donc, il y a à décoller...

  • Speaker #1

    Et le désir, c'est à quel niveau, du coup ?

  • Speaker #0

    Alors, le désir, il est certes au niveau un peu des deux. Eh oui. Mais... Si je n'aime plus mon partenaire, donc je vais interroger sur les sentiments, si je n'aime plus mon partenaire, est-ce que c'est pas à s'interroger sur on reste ou on reste pas ensemble ? Par contre, s'il y a vraiment du désir et de l'envie de continuer, en fait, ce que je vais interroger, c'est est-ce que vous avez envie d'avoir envie ? Parce que si vous voulez retrouver votre désir pour sauver votre couple, ça marche pas. Si vous voulez retrouver du désir pour que l'autre ne s'en aille pas, ça ne marche pas. Si vous voulez retrouver du désir pour vous sentir à nouveau vivant-vivante, oui, là je suis OK, on va bosser ensemble. Pareil pour un couple. Et là, on peut vraiment trouver des moyens. Il y a plein de choses. On va travailler sur la sensorialité, le sens, les sens, le corps. On va travailler sur l'imaginaire érotique. On va travailler bien sûr sur l'estime de soi. Donc tout un certain nombre d'axes et de représentations. On peut travailler sur les peurs aussi, qui pourraient y avoir ou qui pourraient s'être installées dans la relation. Mais avant ça, il faut restaurer la relation de couple en fait. Parce que si on ne restaure pas quelque chose, si les personnes ne se remettent pas en dialogue, comment vont-elles pouvoir se saisir de cette difficulté-là ensemble ? Pour moi, c'est le couple qui est co-responsable de la résolution du trouble et pas ah ben t'as pas de désir, va régler ton problème Ça non, c'est pas possible. C'est à deux qu'on fait l'amour. Donc c'est à deux qu'on peut susciter, convoquer le désir. Donc il y a des choses qu'on peut faire soi, avec son rapport à son corps, à son imaginaire, à ses croyances. Et puis des choses qu'on fait ensemble, cultiver l'érotisme dans le couple. Alors il peut y avoir différents moyens, mais déjà on pourrait commencer par retirer tous les écrans de la chambre. Ça pourrait être pas mal de s'accorder du temps pour échanger le soir. On pourrait voir est-ce que... est-ce que vous vous embrassez encore et comment ? Comment vous vous couchez ? Est-ce que vous êtes chacun à un bout du lit ? Et auquel cas, qu'est-ce qui fait que vous êtes chacun à un bout du lit ? Donc peut-être qu'il y a quelque chose à parler à cet endroit-là. Est-ce qu'il y a de la tendresse aussi ? Parce que même si la tendresse et le désir, c'est très différent, ça reste du contact physique. Alors s'il y a trop de tendresse et que l'érosse a disparu du couple, Bon, il faut vraiment faire quelque chose, parce qu'un couple fraternel, ceci dit, des personnes peuvent s'en satisfaire. Mais voilà, trop de sécurité dans le couple aussi, peut-être vont faire que le désir va s'endormir. Le désir, il a besoin de surprises, il a besoin d'inattendus, il a besoin de sortir des sentiers battus, il a besoin de transgression. Alors quand je dis transgression, ce n'est pas aller voir ailleurs, c'est transgresser la routine, c'est transgresser le quotidien. C'est si on a toujours l'habitude d'avoir... notre activité sexuelle dans la chambre peut-être qu'on peut sortir de cette pièce là peut-être qu'on peut aller ensemble dans un love shop pour regarder les produits, les accessoires les jouets et puis en général les personnes qui tiennent les love shop sont vraiment bien formées pour pouvoir accueillir toutes les questions y répondre avec simplicité avec plaisir aux personnes qui viennent à elles donc ça peut être chouette aussi il peut y avoir la littérature érotique qu'on peut regarder qu'on peut lire, les uns, les autres, ça peut permettre de se remoustiller, si je puis dire. Et puis il y a quelque chose dont on n'a pas parlé, mais c'est la sexualité de moi à moi finalement. L'auto-érotisme, je n'aime pas le terme masturbation, mais l'auto-érotisme. Est-ce que moi déjà je suis capable d'avoir du plaisir seule ? parce que si je m'octroie du plaisir seul, je vais réenclencher un cercle vertueux de plaisir. Je prends du plaisir, du coup, peut-être que je vais avoir envie à nouveau d'avoir du plaisir. Peut-être que je vais me mettre à l'écoute aussi de mon corps et de mes sensations. Parce que si j'ai une charge mentale hyper importante, des préoccupations, des activités, etc., le désir, il n'a pas de place. Donc c'est m'accorder du temps aussi, peut-être pour faire des choses chouettes pour moi, et puis de temps en temps, tiens, je vais aller visiter un petit peu dans mon corps, qu'est-ce qui se passe, qu'est-ce qui sent ? Quand ma partenaire s'approche de moi avec peut-être une envie, peut-être que je ne suis pas prête, peut-être que je suis prise dans autre chose, mais si je prends un instant pour respirer, pour sentir, ah oui, tiens, peut-être que l'appétit vient en mangeant. chez beaucoup de femmes, le désir, il est réactif. Désir spontané, je disais tout à l'heure, ça existe moins dans les relations qui sont inscrites dans la durée. Mais l'appétit vient en mangeant. C'est-à-dire que si je me souviens que je vais prendre du plaisir et que l'autre me touche, me sollicite, alors pas avec une main aux fesses, tout le monde n'aime pas, peut-être si je respire... Ah oui, puis je me tourne vers l'autre et qu'on se regarde, il peut peut-être se passer quelque chose, une connexion. Je vais peut-être laisser ce que je suis en train de faire, ou peut-être pas. Mais au moins, si je peux m'accorder une respiration et pas réagir en disant non, une respiration pour... Ok, et finalement, et pourquoi pas ? Tu vois ? Déjà, rien que ça, ça peut être un starter. par exemple. Après, je maintiens que le couple est co-responsable de son érotisme et de son désir.

  • Speaker #1

    Je vois que tu as plus d'un tour dans ton sac. Ça donne très envie de passer des heures avec toi.

  • Speaker #0

    J'ai écrit trois ouvrages sur la sexualité. Sexualité féminine vers une intimité épanouie. La sexualité masculine, puissance et vulnérabilité. J'ai osé. Et le couple, l'intimité et la sexualité vers un couple vivant et lumineux. Il y a beaucoup de choses que je livre dans ces ouvrages. Et après, il y a l'accompagnement, bien sûr, en individuel et en couple. Pour les thérapeutes aussi, je fais de la supervision. Donc, ça fait partie de l'apprentissage aussi des outils. Juste une dernière question parce qu'on n'a pas abordé ça je sais que tu peux avoir une approche tantrique qu'est-ce que ça représente pour toi par rapport à la sexualité cette approche-là ?

  • Speaker #1

    Alors j'ai animé des stages de tantra pendant douzaines d'années J'en ai fait beaucoup. C'est complémentaire pour moi la sexothérapie, le tantra. Je ne fais pas tantra en cabinet, je ne fais pas tantra en individuel. Alors j'ai amené des choses du tantra un petit peu dans ma pratique auprès des couples ou des individus, mais ce n'est pas forcément l'espace et puis ça ne parle pas à tout le monde. Il y a des gens qui ne sont pas du tout intéressés par ce domaine-là. Mais ça peut être vraiment intéressant d'envoyer des personnes dans des stages de tantra. auprès d'animateurs que je connais, parce qu'il y a du tout et n'importe quoi dans le tantra, c'est comme plein d'autres approches. Donc il y a des endroits où il y a du cadre, où c'est vraiment chouette, bien amené, joli, et vraiment un travail de conscience. Et il y a des endroits où c'est un petit peu différent, peut-être un peu moins sérieux aussi pour certains. Donc oui, parce que c'est intéressant, ça m'a vraiment permis moi au début, quand j'ai fait les stages pour moi, de rentrer dans une liberté d'être. Une liberté, pas du libertinage, c'est vraiment une liberté de me sentir bien dans mon corps, de développer ma sensualité, mon audace, parce que dans un cadre justement sécure, tu peux faire plein d'expériences en fait avec les personnes qui sont là en stage. Il y a plein d'occasions de faire des exercices, des expériences, des méditations, parfois des massages aussi, qui vont m'apprendre petit à petit à développer ma sensualité, ma sensorialité, mon rapport à l'autre. ma capacité à aller vers aussi, ma capacité à poser des limites, bien sûr, parce que ça, c'est hyper important dans la sexualité, donc, et de grandir, et de mettre de la conscience aussi sur tout ça. Et de regarder la sexualité, non pas comme quelque chose d'uniquement excitatoire, et cru, mais vraiment comme un espace sacré, en fait. Moi, mon corps et mon sexe, c'est un temple, et le corps et le sexe de l'autre, c'est pareil. C'est vraiment précieux pour moi. Ça, j'en parle dans les livres aussi, parce que... ça, ça a été beaucoup abîmé par les religions et les traditions malheureusement et pour moi c'est vraiment à réhabiliter alors peut-être qu'il faut passer parfois par les traditions orientales comme le tantra ou le taoïsme pour revenir à cette dimension sacrée, encore que maintenant on peut la retrouver aussi chez nous en Occident il y a plein de belles choses aussi

  • Speaker #0

    Merci pour ce partage Carlotta

  • Speaker #1

    Avec plaisir Armel

  • Speaker #2

    Merci à toutes et à tous pour votre écoute. A bientôt dans une prochaine émission I Feel Good. Pour aller plus loin, rendez-vous sur la page Facebook de l'émission I Feel Good 888 ou sur mon site internet armelleberody.fr Ce podcast est disponible sur vos plateformes préférées Apple Podcasts, Deezer, Spotify, Google Podcasts,

  • Speaker #3

    YouTube Ces informations sont données à titre indicatif et ne se substituent à aucun conseil médical Avant toute expérimentation, prenez l'avis de votre médecin

Description

« Je suis une femme curieuse et passionnée par les personnes. Je suis toujours intriguée du mystère de l’autre et de comment il fait pour être, pour vivre, et avancer chaque jour. A ce titre, j’ai à cœur d’accueillir mes clients, mes stagiaires là où ils sont, tel(le) qu’ils sont, et de peu à peu, regarder comment, ensemble, nous allons cheminer, explorer, comprendre, éclairer et co-construire le chemin, la réparation, la résolution de ce qui les a amenés ici, dans la nouveauté et le vivant. Mon envie est de les accompagner vers un mieux-être personnel, relationnel et intime. Je suis Gestalt-thérapeute, sexothérapeute, thérapeute de couple, superviseur et formatrice. Actuellement, j’accompagne surtout des personnes qui ont été victimes d’abus et d’inceste afin de leur permettre de (re)trouver une intégrité (physique, psychique, émotionnelle et corporelle) et tisser ainsi une nouvelle identité, dans une démarche thérapeutique multidimentionnelle et holistique qui se situe à la fois dans la résolution du traumatisme et de ses effets par la gestalt-thérapie, la neuro-thérapie (EMDR), la sexothérapie, et également par la libération des empreintes et reproductions familiales via la psychogénéalogie et les constellations familiales. La créativité et la dimension transpersonnelle prenant une place importante dans ces démarches. J’accompagne aussi les couples, j’anime des groupes de thérapie et de supervision, des rencontres, des stages et des ateliers de développement personnel. La sexualité me passionnant à plein d’égards, j’ai écrit trois ouvrages édités aux Editions du Souffle d’Or : « Sexualité féminine, vers une intimité épanouie », « Sexualité masculine, puissance et vulnérabilité », et « Le Couple, l’Intimité et la Sexualité, vers un couple vivant et lumineux » et j’anime des conférences sur ces thèmes.


Pour en savoir plus :

www.carlottamunier.com

www.espace-akashik.com

www.facebook.com/ifeelgood888


#sexualité #therapies #armelleberaudy #ifeelgood


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Je me sens bien.

  • Speaker #1

    Je me sens bien. Je me sens super bien. Je me sens bien.

  • Speaker #0

    Et toi ? Genki. Et toi ?

  • Speaker #1

    I feel good, les chroniques akashiques, le podcast qui vous veut du bien et vous donne un éclairage sur le grand éventail des activités de bien-être, développement personnel et spirituel et autres initiatives inspirantes. Ce podcast vous est présenté par Armel Bérodi et l'Espace Akashique. Bonjour à toutes et à tous, je suis aujourd'hui à Aix-en-Provence dans le cabinet de Carlota Munier qui va se présenter elle-même puisqu'elle a beaucoup de titres. Bonjour.

  • Speaker #0

    Bonjour Armel. Alors je suis gestalt thérapeute, sexothérapeute, thérapeute de couple et puis également superviseur et formatrice en sexothérapie notamment.

  • Speaker #1

    Voilà, alors je suis très heureuse d'être avec toi aujourd'hui. On a passé presque trois jours ensemble parce que j'ai suivi... La formation que tu proposais d'initiation à la sexothérapie, et du coup ça m'a donné vraiment envie de partager ça au plus grand nombre et de te faire connaître par un autre biais.

  • Speaker #0

    Merci.

  • Speaker #1

    Je voudrais que tu nous expliques un peu ce que c'est que cette approche de sexothérapie, parce qu'on peut en avoir une idée, mais elle est souvent assez vague je trouve, de qu'est-ce que c'est que ce métier, qu'est-ce que c'est que cet accompagnement,

  • Speaker #0

    Alors la sexothérapie c'est une approche thérapeutique qui permet d'accompagner les personnes qui ont des difficultés d'ordre sexuel et ou relationnel, puisque bien souvent les problématiques sexuelles elles ne sont pas uniquement on va dire mécaniques. à moins qu'il y ait un problème fonctionnel et médical, auquel cas ce n'est pas du tout moi qui m'en occupe, je renvoie vers du personnel médical compétent. Mais les personnes qui ont une difficulté d'ordre sexuel, des troubles mais aussi relationnels, des problématiques liées au désir, au plaisir, peuvent venir me voir, alors en individuel ou en couple. Et la sexothérapie, en fait, ce n'est pas uniquement un accompagnement sur le symptôme et la mécanique, en fait. C'est vraiment une personne. Qui a une difficulté, qui a quelque chose qui se passe, qui peut être douloureux, difficile, avoir des conséquences sur sa vie à elle et sur sa vie de couple, par exemple, si elle est en couple. Et en fait, c'est de la personne dont je m'occupe. La personne et son problème et ses difficultés. Et on va investiguer dans sa vie, son développement psychosexuel, ses histoires avec ses différents partenaires de vie. On va également regarder aussi d'où elle vient, dans quel cadre elle a grandi, s'il y a eu des croyances véhiculées dans la famille ou dans son environnement qui ont eu un impact sur son développement ou son éducation sexuelle. Des événements de la vie aussi qui ont pu générer des troubles, des perturbations. Donc en fait c'est vraiment une thérapie, une approche thérapeutique dont l'entrée est certes sexuelle. mais en fait on va regarder la personne dans toutes ses dimensions, et pas uniquement l'aspect symptomatique en fait.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qui fait que dans ta carrière d'accompagnante, tu décides de t'orienter vers cette approche de sexothérapie ?

  • Speaker #0

    Je crois que la sexualité m'a passionnée depuis fort longtemps, j'aurais du mal à préciser quand. mais quand j'ai fait ma formation en gestaltérapie, je discutais déjà avec des formateurs et formatrices qui animaient des stages sur la sexualité. C'est les stages parmi lesquels j'ai choisi de participer dans les premiers. En fait, ce qui m'attire, je crois que c'est vraiment, c'est que c'est mystérieux, la sexualité. Ça devrait être, avec une paire de guillemets, beau, magnifique, plaisant, extraordinaire, sacré, jubilatoire, jouissif, etc. Et... Bien souvent, enfin du moins dans le prisme dans lequel je suis, c'est abîmé, c'est misérable, c'est triste, c'est frustrant, c'est douloureux ou délicat. Donc il y a vraiment quelque chose de moi dans ce mystère de cette pulsion de vie en fait, et cette vitalité, et ce qui se passe en fait entre deux personnes au plus intime. Même si je fais une différence entre l'intimité et la sexualité, ce qui se passe entre deux personnes qui est partageable mais peut-être pas communicable, si je puis me permettre. Parce que de toute façon, ce que je vis en tant que plaisir, excitation, ça se passe dans mon corps. à l'occasion de l'autre, avec l'autre. Mais voilà, il y a quelque chose de mystérieux et d'existentiel là-dedans qui m'a, je crois, toujours intéressée. Et donc d'aussi loin que je me souviens depuis que je suis thérapeute. Mais déjà enfant, j'ai une anecdote, j'étais très curieuse parce que j'habitais dans un immeuble en région parisienne et en bas, au rez-de-chaussée, il y avait un club de lecture. et un jour je suis allée à la bibliothèque donc je vais avoir 10-11 ans et j'ai trouvé des bouquins d'éducation sexuelle à mon âge, ça devait être 8-9 ans et 10-11 ans donc je les ai ramenés à la maison donc déjà tu vois j'étais curieuse à ce moment là bon petit quoi que mon père me les a confisqués donc j'ai cru comprendre qu'il y avait quelque chose qui n'était pas vraiment possible à ce moment là mais plus tard oui ça m'a intéressée pour moi oui mais vraiment Les hommes, je ne saurais jamais ce que c'est que de vivre une sexualité en tant qu'homme, puisque moi je suis une femme, même si j'ai écrit sur la sexualité masculine, parce que j'imagine que je peux apprendre peut-être quelque chose aux hommes, les hommes seront toujours mystérieux à mes yeux, et puis je suis une femme et toutes les autres femmes resteront mystérieuses à mes yeux. Parce que ce qui se passe à l'intérieur de notre être, c'est vraiment unique, singulier. Et à la fois, la sexualité c'est universel. On est, sauf peut-être ces dernières années, mais on est tous issus, aussi loin que le monde est monde, d'un acte sexuel en fait, entre deux individus. Bon, ça a changé depuis que la science a pu aider les couples à procréer. Donc on est issu d'un acte sexuel, on a un sexe, on est porteur d'un sexe. Qu'on soit confort avec ou pas, c'est une autre question. Mais la sexualité fait partie de nous. C'est comme une contrainte existentielle, qu'elle soit active ou pas, qu'elle soit agréable ou pas. Donc c'est vraiment pour moi quelque chose qui me passionne. Et là, c'est que je suis une passion et les personnes m'intéressent vraiment. Donc voilà, j'ai conjugué un métier, une approche qui me permet d'allier tout ça.

  • Speaker #1

    Tu as toujours été gestaltérapeute ?

  • Speaker #0

    Non, avant j'ai fait d'autres formations, mais je suis gestaltérapeute depuis 2011. Et avant, je me suis formée en PNL, donc je suis maître-pratice en PNL. J'ai fait plein d'autres formations aussi. Mais vraiment, mon socle thérapeutique, c'est la gestalt-thérapie. La thérapie de la relation, d'ailleurs.

  • Speaker #1

    Mais tu as toujours fait de l'accompagnement ?

  • Speaker #0

    Non, non, non. J'ai passé dix ans en entreprise, dix ans dans la pub. C'était ma première carrière, dix ans dans une grosse agence de publicité en région parisienne. Et puis un jour, je crois que j'en ai eu assez, à force d'avoir des... Bon, des fusions, des acquisitions, des réorganisations, j'ai eu envie d'autre chose. Je me suis reconvertie dans les ressources humaines. Et là, j'ai travaillé pendant cinq ans dans les ressources humaines en tant que RRH, responsable RH. Donc, une autre aventure. Et je me suis rendue compte qu'en fait, RRH et bureau des pleurs, ça ne me convenait pas. Donc, je ne pouvais pas faire grand-chose au sein de l'entreprise finalement, l'entreprise dans laquelle j'étais. Et donc, j'ai quitté l'entreprise et j'ai créé mon cabinet, donc coaching et thérapie. et j'ai petit à petit lâché le coaching en parallèle j'ai fait de la formation au management le temps que je me forme pour devenir gestalt thérapeute

  • Speaker #1

    Ok. Pour revenir sur la question de la sexualité, en fait, est-ce que pour toi, il y a une normalité dans la sexualité ?

  • Speaker #0

    Je ne sais pas ce que c'est que la normalité. À chaque fois qu'un client me parle de ce que c'est normal, je dis mais je ne sais pas ce que c'est que normal. Parce qu'on est tous des individus différents. Moi, mon paradigme, mon repère, si je puis dire, c'est plutôt la loi, ce qui est légal et ce qui ne l'est pas. Mais sinon... En termes de créativité dans la sexualité, il y a autant de possibilités que d'individus et qui sont exponentialisés, si je puis me permettre, par des échanges, des partages. Non, on peut trouver des normes statistiques, on peut trouver des normes biologiques, des normes peut-être sociales, mais... Est-ce que ça va suffire à rassurer quelqu'un ? Non. Pour moi, ce qui est important, c'est de ramener la personne à ce qu'elle vit, à ce qu'elle ressent. Qu'est-ce qui se passe pour elle pour qu'elle s'interroge ? Qu'est-ce qui se passe qui la met en difficulté ou en souffrance ? Et c'est en la rejoignant là où elle est que je vais l'accompagner. Pas en lui donnant une norme, parce que quand bien même elle a une norme en disant Oui, ok, mon sexe fait X centimètres de long en érection, mais ça ne me va pas. Finalement, la norme ne va pas être un repère très… rassurant ou structurant ? Est-ce que c'est normal de faire deux fois l'amour par semaine ou une fois par an ? Il y a une statistique française, mais finalement, qu'est-ce qui est juste et bon pour vous ? Qu'est-ce qui vous convient ? Ou qu'est-ce qui ne vous convient pas ? Et comment on va faire pour améliorer les choses ? Donc oui, c'est une question qui revient souvent et qui est revenue pendant notre formation, à laquelle je ne réponds pas, enfin rarement, pour déplacer un petit peu le... la réflexion est revenir en fait à la personne parce que ce qui m'intéresse c'est elle et elle qu'est-ce qu'elle vit, qu'est-ce qu'elle ressent, qu'est-ce qui se passe pour elle en fait.

  • Speaker #1

    Par rapport à ton expérience en cabinet Qu'est-ce qui met le plus en difficulté les personnes qui viennent te voir ? Qu'est-ce qui manque pour que la sexualité soit satisfaisante ?

  • Speaker #0

    C'est une vaste question. On pourrait regarder différents aspects. Ce qui met beaucoup les personnes en difficulté, sans hiérarchiser, ce sont les croyances. Les croyances avec tout un tas d'injonctions véhiculées par la société, par la famille, la religion, l'éducation scolaire, etc. Après relayées bien sûr par les médias qui ont leur propre dictate. Donc il y a beaucoup d'injonctions qui peuvent freiner, perturber, handicaper la sexualité des individus. Parce que comme on n'a pas d'espace sain. Dans lequel apprendre ce que c'est que la sexualité, qu'est-ce que c'est que d'avoir une vie sexuelle épanouie, de parler de consentement, de parler du désir, du plaisir, de ce qui me plaît, ce qui me déplaît, ce qui m'excite, ce qui me dégoûte, ce que j'ai envie, mes fantasmes. Où est-ce que les gens vont aller chercher des réponses ? Alors dans les magazines, dans les médias, mais voilà avec des parties prises qui ne sont pas toujours ok. La famille n'y répond pas toujours. Nos grands-parents, nos arrière-grands-parents ne savaient pas parler de sexualité à nos parents. Donc on n'a pas forcément eu des transmissions saines de ce que c'est le désir et le plaisir. On a un poids patriarcal quand même qui pèse sur nos épaules depuis un certain temps. Donc aussi bien sur les épaules des hommes et des femmes qui vont conditionner la sexualité masculine comme féminine. Alors on essaye de s'en défaire bien sûr. La révolution sexuelle des années 70. 1970, c'est passé par là, mais ça ne suffit pas. Donc il y a encore un certain nombre de croyances véhiculées qu'il faut sans cesse remettre au travail. Donc ramener la personne à nouveau à ce qui est juste pour elle, ce qui est bon pour elle. Donc mettre au travail ces croyances qui peuvent empêcher d'avoir une sexualité satisfaisante. Après, il y a le rapport à son corps aussi. Est-ce que je suis bien dans mon corps ? Est-ce que je me plais ? Est-ce que je ne me plais pas ? Est-ce que mon rapport à la nudité ? Est-ce que... Si je me trouve beau ou belle, ça va peut-être être plus facile de me donner à voir, mais peut-être pas. Et mon rapport à mon corps, dedans mon corps, mes sensations, mes ressentis, mes émotions, mes besoins, la façon dont j'aime être caressée, la façon dont j'ai érotisé, ou pas mon corps d'ailleurs, parce que mon corps peut être érotisé, c'est-à-dire que toute la surface de la peau peut accéder au plaisir. Mais parfois des personnes n'ont pas cette capacité-là, donc il faut la rééduquer. La capacité à sentir, que ce soit à la peau ou à l'intérieur. Capacité d'accéder au plaisir aussi, voire à l'orgasme, pour certaines personnes qui ont des difficultés à lâcher prise par exemple. Il y a certainement une histoire derrière, mais le rapport au corps est quand même central puisque c'est avec son corps qu'on fait l'amour. Qu'est-ce qui peut freiner une sexualité satisfaisante ? Alors l'histoire, bien évidemment, si on a eu des drames dans sa vie, comme des agressions, des abus, des viols, c'est clair qu'il y a de bonnes chances que ça altère la sexualité. Du moins, le rapport à l'autre. Parce que dans la sexualité, il y a moi et moi, moi et mon imaginaire éventuellement, mais il y a surtout un autre ou une autre. Et tous les autres qui ont succédé, avec lesquels on a eu des relations, ont un impact ou ont eu un impact sur nos sexualités, bons ou pas bons, sains, malsains, douloureux, violents, ou au contraire respectueux. Et on est construit avec tout ça. La sexualité, ça s'apprend tout au long de sa vie, c'est pas naturel. Si c'était naturel, ça se saurait, mais ça ne l'est pas. Le désir, ce n'est pas spontané. Du moins, ça peut l'être au début d'une relation, et puis après, dans la durée, il faut le susciter, le convoquer, le cultiver, etc. Donc ça aussi... Une sexualité satisfaisante et épanouie, elle a besoin d'être entretenue, d'être partagée, d'être parlée. C'est vraiment... Je suis impressionnée quand je constate dans mon cabinet, que ce soit les individus duels ou les couples, ou même quand j'avais fait des émissions de radio à France Bleu il y a longtemps, comment les gens ne parlent pas de ce qu'ils vivent avec la personne avec qui ils ont choisi de vivre. Donc c'est difficile d'améliorer les choses si on n'en parle pas. Comment j'imagine que l'autre ressent ceci ou dirait cela, mes attentes, mes projections, je suis seule avec moi-même quand je fais ça, je ne vais pas vérifier, donc ce serait difficile d'améliorer les choses. Je peux entendre parfois ce discours, ah oui mais j'ai tout fait, oui mais vous avez tout fait en fonction de vous ou de l'autre, parce que si c'est en fonction de vous, c'est en fonction de vos représentations, et celle de l'autre et son histoire et son vécu et ses ressentis. Donc, voilà. première chose c'est en parler et c'est pas facile d'en parler c'est intime moi j'ai cette facilité là donc je crois que c'est ça qui est aidant aussi à la fois pour mes stagiaires et mes clients c'est facile pour moi de parler de sexualité de l'appeler un chat un chat de parler des pratiques, de parler des positions de parler des ressentis, de parler des organes bien sûr donc en échangeant avec moi dans le travail qu'on fait c'est comme si je leur donnais la permission aussi après chez eux peut-être de parler avec leur compagnon ou leur compagne

  • Speaker #1

    ça donne une autorisation quelque part qu'est-ce que tu penses de cette phrase la sexualité est le ciment du couple ah je suis pas d'accord avec ça pour deux raisons parce

  • Speaker #0

    que Pour moi, ce qui pourrait être le ciment du couple, c'est vraiment l'intimité. Parce que l'intimité, c'est cet espace précieux, privé, peut-être sacré, où on va partager notre intime, c'est-à-dire ce qu'il y a à l'intérieur de nous. C'est ce que peut-être je vais oser dire, oser exprimer de ce que je vis ou de ce que j'ai ressenti à telle ou telle occasion. C'est risqué l'intimité en fait, parce que je ne sais pas comment l'autre va réagir. Alors je peux prendre des précautions en disant j'ai vraiment quelque chose d'important à te dire mais je crains ta réaction. Et c'est cette intimité qui pour moi est précieuse et qui n'est pas le ciment du couple, c'est le baromètre. Le terme ciment en fait ça ne me va pas parce que c'est dur, le ciment c'est dur, c'est sexe, il n'y a pas de souplesse, il n'y a pas de flessibilité, c'est pas vivant alors que l'intimité c'est vivante. Mettre le baromètre de la bonne santé du couple sur la sexualité, Pour moi, ça risque de mettre énormément de pression et de culpabilité. S'il y a quelque chose qui dysfonctionne et qu'on n'en parle pas, on va peut-être chercher un coupable, on va se culpabiliser, on va être malheureux. Alors que cet espace intime pourrait peut-être nous permettre d'en parler. Et plus on est intime, plus on peut dire les choses et plus on peut s'ajuster. Plus on peut voir comment on va faire ensemble pour que ça change.

  • Speaker #1

    Et alors c'est quoi l'intimité ?

  • Speaker #0

    Et bien c'est ça, c'est cet espace particulier que je vis avec quelqu'un d'autre, que je ne vis avec personne d'autre. On peut avoir des intimités amicales, où je vais me dévoiler en fait. Je vais dévoiler ce qui m'habite, je vais dévoiler mes ressentis, sexuels ou autres. L'intimité c'est ce que je peux vivre dans la relation avec l'autre, lui dire comme j'aime ceci ou comme j'aime cela, ou comme quand je vois ça, ça me fait un peu, je me sens peut-être parfois pas très... respecté ou considéré ou là j'ai besoin de poser quelque chose donc c'est vraiment cet espace d'authenticité quelque part oui tout à fait où on prend le risque d'être authentique ça ne veut pas dire tout dire être authentique c'est ce que j'allais te demander c'est la transparence, l'authenticité c'est je vais oser dire quelque chose qui est là mais si je dis tout ce que je vis à l'autre d'abord je sais, moi je ne me connais pas parfaitement donc l'autre il ne va pas tout connaître de moi mais Si je dis tout ce qui se passe pour moi à l'autre, tout ce que je fais, mes pensées, je n'existe plus, je ne m'habille plus. En fait, il n'y a plus de frontière entre l'autre et moi, puis je lui donne un sacré pouvoir. Donc non, l'intimité, je choisis ce que je vais partager. Et puis dans l'intimité, même au risque que ça ne soit pas agréable, je vais accepter d'écouter l'autre. Je vais accepter d'écouter, de sentir ce que ça me fait quand l'autre me dit ce qu'il me dit, peut-être en évitant de réagir. Donc ça va me demander peut-être de respirer. Mais pour que cette intimité puisse se créer, peut-être qu'il faut qu'on y consacre un moment, un espace-temps particulier et plusieurs, parce que les couples ne passent pas suffisamment de temps, en tout cas ceux que je reçois bien sûr, ensemble pour parler d'eux, de leur relation, de qui ils sont en tant que... individu, un jeu avec un autre jeu qui partage un bout de vie. Se donner des nouvelles sur un coin de table en rentrant du boulot, ce n'est pas de l'intimité, c'est des informations.

  • Speaker #1

    De quoi on a besoin pour créer une vraie intimité ?

  • Speaker #0

    Du temps. de faire des bulles, de créer des moments où on n'est pas dérangé.

  • Speaker #1

    Et aussi, je crois que ce qui est important, c'est la sécurité.

  • Speaker #0

    Alors, c'est en fait un cercle vertueux. Si j'ai suffisamment de sécurité avec l'autre, je vais pouvoir me dévoiler. Et plus je me dévoile, et plus je vais être audacieuse, et du coup, plus ça va créer la complicité et la sécurité. En fait, l'intimité et la sécurité nourrissent le lien, en fait, dans un aller-retour. Mais si je ne suis pas en sécurité, tu as tout à fait raison, je ne vais pas me livrer. Je vais avoir peur d'être jugée, d'être critiquée, d'être rejetée, donc je ne vais certainement pas prendre ce risque-là. Mais du coup, il risque d'y avoir une certaine distance qui se creuse. Donc comment on établit des bases de sécurité ? Peut-être, peut-être, c'est en nommant des besoins. Et puis la sécurité, c'est aussi... La sécurité intérieure en fait, si j'attends que l'autre me sécurise, c'est perdu d'avance. Parce que l'autre il ne pourra jamais me sécuriser en fonction de ce dont j'ai besoin, il n'est pas moi. Et puis lui-même il a peut-être ses propres problèmes de sécurité. Donc la sécurité intérieure qui est liée à l'estime de soi, pour moi c'est vraiment un chemin personnel. L'autre, je peux lui demander d'éviter de m'insécuriser, en faisant attention à ceci ou en faisant attention à cela. Mais ma sécurité intérieure elle ne dépend que de moi en fait, de moi et de ma croissance. des relations que j'ai, éventuellement d'un travail thérapeutique ou en coaching ou spirituel ou autre.

  • Speaker #1

    Et du coup, est-ce que tu remarques que les fondements de ces difficultés sur la sexualité sont très liés à ces problématiques de sécurité, d'intimité ?

  • Speaker #0

    Alors j'ai cette croyance que la plupart des troubles sexuels sont des troubles de l'intimité dans le couple.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Dans le couple. La plupart, peut-être pas tous, mais ça dépendra des troubles.

  • Speaker #1

    Oui, puis de l'historique peut-être aussi, des croyances qui se sont renforcées, peut-être avec le temps.

  • Speaker #0

    Voilà, si j'arrive dans le couple avec un trouble sexuel, le couple n'a rien à voir avec le trouble. Alors il peut parfois aider à l'améliorer justement, puisqu'il y aura une intimité où on pourra dire les choses, qui vont peut-être permettre de la détendre, une forme de sécurisation, parce qu'il y a l'accueil de la difficulté de l'autre. Je rencontre ça parfois chez... J'ai des messieurs que j'ai pu accompagner qui ont des problèmes d'érection. En plus, la première fois, souvent, on ne sait pas comment ça va se passer. On rencontre une nouvelle personne, un nouveau corps, une nouvelle peau, une nouvelle façon de se toucher ou d'être touché. Et parfois, il y a une pression que l'homme se met et du coup, ça ne marche pas. Mais c'est petit à petit, si les deux ont vraiment envie de poursuivre, qu'il va y avoir une réassurance, quelque chose qui va se tisser entre une relation, qui va se tisser entre eux, qui va devenir... peut-être suffisamment sécure pour le coup et qui va servir de socle, de soutien pour que l'homme se tranquillise s'apaise et du coup que sa fonction érectile remarche parfaitement Des troubles comme le trouble du désir, c'est ce que je rencontre quand même beaucoup dans mon cabinet au niveau des femmes. Là, c'est vraiment souvent une difficulté d'intimité parce que ça ne se parle pas ou ça ne s'est pas parlé. J'ai beaucoup de femmes qui viennent en disant, je n'ai pas de désir, je voudrais retrouver du désir pour mon mari. Dans ce cadre-là, tu vois. Qu'est-ce qui s'est passé dans le couple ? qui fait qu'ils en sont arrivés là. Et là, il y a vraiment à interroger toute l'histoire du couple. Et là, l'intimité du couple ou l'absence d'intimité du couple est souvent révélatrice, justement. C'est l'absence d'intimité du couple dans les difficultés qu'il traverse qui ont conduit certainement à cette désaffection du désir et de la sexualité.

  • Speaker #1

    J'ai l'impression qu'il y a une espèce de croyance que s'il n'y a plus de désir, le couple est mort. Est-ce que c'est possible de le réactiver ce désir ? Je ne sais pas, admettons que des personnes soient ensemble depuis un certain temps et puis qu'au bout d'un moment, le désir s'affaiblit. Est-ce qu'il y a moyen de recréer quelque chose si c'est voulu par les deux ?

  • Speaker #0

    Alors oui, oui. Et en même temps... Il y a parfois des personnes qui font comme un amalgame entre désir et sentiment. C'est-à-dire, je n'ai plus de désir pour mon ou ma partenaire, du coup, je ne l'aime plus. Or, ce sont vraiment deux pôles énergétiques différents. Le sentiment, c'est au niveau du cœur. La sexualité, c'est au niveau du sexe. Donc, il y a à décoller...

  • Speaker #1

    Et le désir, c'est à quel niveau, du coup ?

  • Speaker #0

    Alors, le désir, il est certes au niveau un peu des deux. Eh oui. Mais... Si je n'aime plus mon partenaire, donc je vais interroger sur les sentiments, si je n'aime plus mon partenaire, est-ce que c'est pas à s'interroger sur on reste ou on reste pas ensemble ? Par contre, s'il y a vraiment du désir et de l'envie de continuer, en fait, ce que je vais interroger, c'est est-ce que vous avez envie d'avoir envie ? Parce que si vous voulez retrouver votre désir pour sauver votre couple, ça marche pas. Si vous voulez retrouver du désir pour que l'autre ne s'en aille pas, ça ne marche pas. Si vous voulez retrouver du désir pour vous sentir à nouveau vivant-vivante, oui, là je suis OK, on va bosser ensemble. Pareil pour un couple. Et là, on peut vraiment trouver des moyens. Il y a plein de choses. On va travailler sur la sensorialité, le sens, les sens, le corps. On va travailler sur l'imaginaire érotique. On va travailler bien sûr sur l'estime de soi. Donc tout un certain nombre d'axes et de représentations. On peut travailler sur les peurs aussi, qui pourraient y avoir ou qui pourraient s'être installées dans la relation. Mais avant ça, il faut restaurer la relation de couple en fait. Parce que si on ne restaure pas quelque chose, si les personnes ne se remettent pas en dialogue, comment vont-elles pouvoir se saisir de cette difficulté-là ensemble ? Pour moi, c'est le couple qui est co-responsable de la résolution du trouble et pas ah ben t'as pas de désir, va régler ton problème Ça non, c'est pas possible. C'est à deux qu'on fait l'amour. Donc c'est à deux qu'on peut susciter, convoquer le désir. Donc il y a des choses qu'on peut faire soi, avec son rapport à son corps, à son imaginaire, à ses croyances. Et puis des choses qu'on fait ensemble, cultiver l'érotisme dans le couple. Alors il peut y avoir différents moyens, mais déjà on pourrait commencer par retirer tous les écrans de la chambre. Ça pourrait être pas mal de s'accorder du temps pour échanger le soir. On pourrait voir est-ce que... est-ce que vous vous embrassez encore et comment ? Comment vous vous couchez ? Est-ce que vous êtes chacun à un bout du lit ? Et auquel cas, qu'est-ce qui fait que vous êtes chacun à un bout du lit ? Donc peut-être qu'il y a quelque chose à parler à cet endroit-là. Est-ce qu'il y a de la tendresse aussi ? Parce que même si la tendresse et le désir, c'est très différent, ça reste du contact physique. Alors s'il y a trop de tendresse et que l'érosse a disparu du couple, Bon, il faut vraiment faire quelque chose, parce qu'un couple fraternel, ceci dit, des personnes peuvent s'en satisfaire. Mais voilà, trop de sécurité dans le couple aussi, peut-être vont faire que le désir va s'endormir. Le désir, il a besoin de surprises, il a besoin d'inattendus, il a besoin de sortir des sentiers battus, il a besoin de transgression. Alors quand je dis transgression, ce n'est pas aller voir ailleurs, c'est transgresser la routine, c'est transgresser le quotidien. C'est si on a toujours l'habitude d'avoir... notre activité sexuelle dans la chambre peut-être qu'on peut sortir de cette pièce là peut-être qu'on peut aller ensemble dans un love shop pour regarder les produits, les accessoires les jouets et puis en général les personnes qui tiennent les love shop sont vraiment bien formées pour pouvoir accueillir toutes les questions y répondre avec simplicité avec plaisir aux personnes qui viennent à elles donc ça peut être chouette aussi il peut y avoir la littérature érotique qu'on peut regarder qu'on peut lire, les uns, les autres, ça peut permettre de se remoustiller, si je puis dire. Et puis il y a quelque chose dont on n'a pas parlé, mais c'est la sexualité de moi à moi finalement. L'auto-érotisme, je n'aime pas le terme masturbation, mais l'auto-érotisme. Est-ce que moi déjà je suis capable d'avoir du plaisir seule ? parce que si je m'octroie du plaisir seul, je vais réenclencher un cercle vertueux de plaisir. Je prends du plaisir, du coup, peut-être que je vais avoir envie à nouveau d'avoir du plaisir. Peut-être que je vais me mettre à l'écoute aussi de mon corps et de mes sensations. Parce que si j'ai une charge mentale hyper importante, des préoccupations, des activités, etc., le désir, il n'a pas de place. Donc c'est m'accorder du temps aussi, peut-être pour faire des choses chouettes pour moi, et puis de temps en temps, tiens, je vais aller visiter un petit peu dans mon corps, qu'est-ce qui se passe, qu'est-ce qui sent ? Quand ma partenaire s'approche de moi avec peut-être une envie, peut-être que je ne suis pas prête, peut-être que je suis prise dans autre chose, mais si je prends un instant pour respirer, pour sentir, ah oui, tiens, peut-être que l'appétit vient en mangeant. chez beaucoup de femmes, le désir, il est réactif. Désir spontané, je disais tout à l'heure, ça existe moins dans les relations qui sont inscrites dans la durée. Mais l'appétit vient en mangeant. C'est-à-dire que si je me souviens que je vais prendre du plaisir et que l'autre me touche, me sollicite, alors pas avec une main aux fesses, tout le monde n'aime pas, peut-être si je respire... Ah oui, puis je me tourne vers l'autre et qu'on se regarde, il peut peut-être se passer quelque chose, une connexion. Je vais peut-être laisser ce que je suis en train de faire, ou peut-être pas. Mais au moins, si je peux m'accorder une respiration et pas réagir en disant non, une respiration pour... Ok, et finalement, et pourquoi pas ? Tu vois ? Déjà, rien que ça, ça peut être un starter. par exemple. Après, je maintiens que le couple est co-responsable de son érotisme et de son désir.

  • Speaker #1

    Je vois que tu as plus d'un tour dans ton sac. Ça donne très envie de passer des heures avec toi.

  • Speaker #0

    J'ai écrit trois ouvrages sur la sexualité. Sexualité féminine vers une intimité épanouie. La sexualité masculine, puissance et vulnérabilité. J'ai osé. Et le couple, l'intimité et la sexualité vers un couple vivant et lumineux. Il y a beaucoup de choses que je livre dans ces ouvrages. Et après, il y a l'accompagnement, bien sûr, en individuel et en couple. Pour les thérapeutes aussi, je fais de la supervision. Donc, ça fait partie de l'apprentissage aussi des outils. Juste une dernière question parce qu'on n'a pas abordé ça je sais que tu peux avoir une approche tantrique qu'est-ce que ça représente pour toi par rapport à la sexualité cette approche-là ?

  • Speaker #1

    Alors j'ai animé des stages de tantra pendant douzaines d'années J'en ai fait beaucoup. C'est complémentaire pour moi la sexothérapie, le tantra. Je ne fais pas tantra en cabinet, je ne fais pas tantra en individuel. Alors j'ai amené des choses du tantra un petit peu dans ma pratique auprès des couples ou des individus, mais ce n'est pas forcément l'espace et puis ça ne parle pas à tout le monde. Il y a des gens qui ne sont pas du tout intéressés par ce domaine-là. Mais ça peut être vraiment intéressant d'envoyer des personnes dans des stages de tantra. auprès d'animateurs que je connais, parce qu'il y a du tout et n'importe quoi dans le tantra, c'est comme plein d'autres approches. Donc il y a des endroits où il y a du cadre, où c'est vraiment chouette, bien amené, joli, et vraiment un travail de conscience. Et il y a des endroits où c'est un petit peu différent, peut-être un peu moins sérieux aussi pour certains. Donc oui, parce que c'est intéressant, ça m'a vraiment permis moi au début, quand j'ai fait les stages pour moi, de rentrer dans une liberté d'être. Une liberté, pas du libertinage, c'est vraiment une liberté de me sentir bien dans mon corps, de développer ma sensualité, mon audace, parce que dans un cadre justement sécure, tu peux faire plein d'expériences en fait avec les personnes qui sont là en stage. Il y a plein d'occasions de faire des exercices, des expériences, des méditations, parfois des massages aussi, qui vont m'apprendre petit à petit à développer ma sensualité, ma sensorialité, mon rapport à l'autre. ma capacité à aller vers aussi, ma capacité à poser des limites, bien sûr, parce que ça, c'est hyper important dans la sexualité, donc, et de grandir, et de mettre de la conscience aussi sur tout ça. Et de regarder la sexualité, non pas comme quelque chose d'uniquement excitatoire, et cru, mais vraiment comme un espace sacré, en fait. Moi, mon corps et mon sexe, c'est un temple, et le corps et le sexe de l'autre, c'est pareil. C'est vraiment précieux pour moi. Ça, j'en parle dans les livres aussi, parce que... ça, ça a été beaucoup abîmé par les religions et les traditions malheureusement et pour moi c'est vraiment à réhabiliter alors peut-être qu'il faut passer parfois par les traditions orientales comme le tantra ou le taoïsme pour revenir à cette dimension sacrée, encore que maintenant on peut la retrouver aussi chez nous en Occident il y a plein de belles choses aussi

  • Speaker #0

    Merci pour ce partage Carlotta

  • Speaker #1

    Avec plaisir Armel

  • Speaker #2

    Merci à toutes et à tous pour votre écoute. A bientôt dans une prochaine émission I Feel Good. Pour aller plus loin, rendez-vous sur la page Facebook de l'émission I Feel Good 888 ou sur mon site internet armelleberody.fr Ce podcast est disponible sur vos plateformes préférées Apple Podcasts, Deezer, Spotify, Google Podcasts,

  • Speaker #3

    YouTube Ces informations sont données à titre indicatif et ne se substituent à aucun conseil médical Avant toute expérimentation, prenez l'avis de votre médecin

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