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I Feel Good - le Podcast qui vous veut du bien

Jeûne et cancer, invités : Dr Jacques Rouillier et Dr Jean-Loup Mouysset

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25min |22/05/2024
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Description

Pour la première fois en France, un Congrès International a réuni médecins et chercheurs pour faire le point sur les connaissances scientifiques actualisées sur le jeûne. Intermittent ou périodique, le jeûne a des atouts et des contre-indications, un éclairage objectif est nécessaire pour une pratique en sécurité, à l’écart des dérives. je suis allée pour vous rencontrer le DR J. Rouillier et le DR JL Mouysset


Pour plus d'infos :

https://www.academie-medicale-du-jeune.fr

https://www.association-ressource.org

www.espace-akashik.com



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    I feel good. Je me sens super bien. Je me sens bien.

  • Speaker #1

    Et toi ?

  • Speaker #0

    Et toi ?

  • Speaker #2

    Bonjour, je m'appelle Armel Berodi, je suis praticienne en sophrologie et en hypnose depuis une dizaine d'années et dans l'accompagnement depuis une vingtaine d'années et je dirige aujourd'hui un centre de bien-être et de ressources à Montpellier. Je suis heureuse de partager avec vous le fruit de mes recherches, de mes rencontres, de ma curiosité, dans ce podcast I Feel Good, le podcast qui vous veut du bien. Au cours de ces entretiens, je vous présente des portraits et parcours de personnalités inspirantes et engagées sur le chemin de la santé, de la résilience, du mieux-être. N'hésitez pas à me suggérer des sujets, poser vos questions et partager à volonté. Bonne écoute ! Je me suis rendue pour vous sur le premier congrès international du jeûne en France, à Aix-en-Provence, et j'étais très curieuse d'échanger avec ces médecins, ces scientifiques, ces professionnels du jeûne. J'ai pu rencontrer le docteur Jacques Rouillet, qui est médecin généraliste et cofondateur et président de l'Académie médicale du jeûne, et le docteur Jean-Loup Mouissé, qui est oncologue depuis plus de 25 ans et fondateur du Centre Ressources. Et voici un extrait de ses entretiens sur ce sujet passionnant. Je suis avec le docteur Jacques Rouillet. Vous vous présentez comme médecin généraliste, cofondateur et président de l'Académie médicale du jeûne. Comment vous en êtes arrivé en tant que médecin généraliste à vous intéresser à ces questions du jeûne, de l'alimentation au travers de la santé, de la santé au travers de l'alimentation ?

  • Speaker #0

    Comme beaucoup de gens dans ce pays, en France, il y a eu des déclencheurs, notamment le documentaire de Sylvie Guillement et Thierry de Lestrade qui s'appelle Le Jeune, une nouvelle thérapie avec un point d'interrogation qui, paraît-il, est une caractéristique française parce que c'était remplacé dans la version allemande, c'était diffusé sur la chaîne Arte. Il paraît que ça a été remplacé par un point quand c'est la version allemande. Nous, il y a un point d'interrogation, mais de l'autre côté du rein, c'est le jeûne, deux points, une nouvelle thérapie, point. Donc, il y a eu ce documentaire, il y a eu une histoire personnelle avec ma fille qui est tombée malade, qui a dû avoir un traitement éprouvant et la rencontre avec un interne qui lui disait... Si vous ne supportez pas bien ce traitement, ça serait peut-être bien que vous observiez une diète le jour où on va vous faire la perfusion. Ok. Ah, et donc je commence à m'intéresser à tout ça, et je me dis, je vais regarder dans la bibliographie, parce qu'apparemment il y a des gens qui travaillent, et je découvre une littérature foisonnante. C'était déjà il y a une dizaine d'années, et ça n'arrête pas depuis, une littérature scientifique qui montre qu'il y a des gens qui font des recherches, qui publient, et qui ne publient pas dans Paris Match, ils publient dans des revues à comité de lecture, indexées, enfin bon, ce qui fait la référence scientifique pour les médecins, les biologistes, et la recherche biomédicale en général. et ils explicitent dans le détail ce que peut apporter le repos digestif, la pause alimentaire. Et ça se connecte assez naturellement avec le fait que nous sommes dans un monde où il y a une nécessité de repos pour toutes les activités vivantes. On peut par exemple souligner l'alternance entre le jour et la nuit. Le bruit, le silence, l'activité, le repos, l'alimentation, le jeûne. Ça va, ça tombe un peu sous le sens. Et ça, c'est un rythme qui est quotidien. Après, on peut aussi s'intéresser aux variations selon les saisons. Il y avait autrefois une saison de l'abondance et une saison plus de disette. La saison de la récolte des moissons, pendant laquelle on va être actif, les journées sont plus longues, on va manger beaucoup, on va faire des réserves. ce qui se passe dans le monde animal aussi. Et puis va venir la mauvaise saison ou la saison hivernale où là, on va vivre sur ses réserves. Et puis on va traverser des périodes où il n'y a rien à manger. Donc ça, c'est quelque chose qui est, je pense, anciennement inscrit dans nos gènes et c'est quelque chose qu'on a totalement perdu depuis qu'on a inventé les moyens de conservation. Que l'alimentation soit ton premier médicament. Ça, c'est les... nos ancêtres médecins grecs qui disaient ça il y a déjà un peu plus de 2000 ans. Et on l'a complètement oublié depuis. La grande question, c'est qu'est-ce qu'on mange ? Et les premières conclusions d'une étude qui se déroule en France depuis un peu plus de 20 ans, qui s'appelle Nutrinet Santé. sont que précisément, c'est quand même un peu surprenant pour ceux qui ont des œillères, mais ce qu'on mange a une importance déterminante pour la santé. La nourriture transformée ou ultra transformée, c'est une catastrophe pour notre équilibre intestinal, microbiotique, immunitaire. Et donc, on est en train d'avoir une épidémie de malbouffe. Et... De façon absolument évidente maintenant sur le plan médical et sur le plan de la santé, on est en conflit ouvert, frontal, entre des intérêts économiques et la santé publique, la santé humaine.

  • Speaker #2

    Donc vous pensez qu'il y a des saisons pour faire le jeûne ?

  • Speaker #0

    Il y a des saisons sur le plan... D'une espèce de tradition ancestrale qui était logique, qui était liée au fait qu'il y avait un moment de la nourriture disponible et des moments où il y en avait moins. Et cette différence, cette alternance, elle a été annulée par l'invention du réfrigérateur, des moyens de conservation, des conserves, etc., des transports aussi. Et j'ai envie de dire, avant même de s'intéresser à la nature intrinsèque de ce qu'on mange, c'est toujours, on va dire, une bonne idée de s'intéresser aux saisons et à ce que sont les produits de saison. Il faut que les gens arrêtent de manger des tomates au mois de décembre. Il faut arrêter d'acheter des cerises qui viennent du Chili en avion. Il faut arrêter de vouloir à tout prix manger des moules quand ce n'est pas la saison des moules, etc. Et ça, on n'est pas prêts. Donc, il reste une prise de conscience que cette nourriture qu'on nous propose, ça me fait penser à la chanson d'Alain Souchon. Le mal qu'on nous propose, c'est vraiment... Ça obéit à des objectifs qui sont des objectifs commerciaux, de vente. On nous vend des produits où on va utiliser des adjuvants, des produits ajoutés, qui servent à donner du volume, à donner du goût, à prolonger la conservation et à changer la couleur. Le seul objectif, c'est de vendre. Sur le plan nutritionnel, c'est une catastrophe. Et malheureusement, les intérêts économiques prennent le pas de façon quasiment systématique sur les intérêts de santé. Le principal pays qui va s'opposer, qui va mettre son veto au Nutri-Score, qui est loin d'être un critère parfait, c'est l'Italie, c'est Giorgia Meloni. Elle a dit Je mets mon veto. Jamais je n'accepterai que ce Nutri-Score soit imposé par voie réglementaire au niveau européen Pourquoi l'Italie ? Ferrero, Barilla, etc. C'est tellement énorme comme chiffre d'affaires. Alors en France, on est, comment dirais-je, avec cette espèce de cache sexe où on placarde des pots de Nutella en 4 par 3, puis il y a une petite ligne en bas, ne mangez pas trop gras, trop sucré, trop salé.

  • Speaker #2

    Vous présidez l'Académie médicale du jeûne. Qu'est-ce que vous proposez au travers de cette académie ? Qu'est-ce que c'est l'ADN ?

  • Speaker #0

    L'ADN, c'est recueillir une information et la transmettre aux professionnels du soin pour qu'on arrive à passer à travers cet ostracisme, ce rejet qui est caractéristique du milieu médical français. par rapport à d'autres pays, y compris des pays qui sont très proches comme la Suisse, l'Allemagne, l'Autriche, l'Angleterre, où il y a des gens qui font des recherches sur le jeûne. Donc notre objectif premier, c'est compiler, rassembler, recueillir tout ce qui est publié sur le jeûne, profiter également de l'expérience des accompagnateurs professionnels de la Fédération francophone de jeûne et randonnée, qui est une association qui nous soutient depuis le début, parce qu'ils ont bien compris l'intérêt... Des jeûneurs pour la sécurité. Ça fait un petit peu peur le jeûne quand on ne connaît pas. Et une fois qu'on l'a pratiqué, on change totalement d'avis parce qu'on se rend compte que c'est quelque chose qui est absolument sûr, qui apporte le plus souvent des bénéfices qui sont tout à fait palpables. Pour résumer, sur le plan médical, on va dire, ça abaisse la résistance à l'insuline, c'est anti-inflammatoire de façon puissante sur un plan plus... Comment dirais-je ? moins scientifique, ça fait rajeunir. Mais c'est vraiment quelque chose qui est drôlement intéressant. Notre principale concurrence est l'Oréal. Quand on voit les dépenses en termes de cosmétiques, jeûnez une semaine, mais vous avez des résultats qui sont bien plus étonnants sur le teint, sur la peau, des gens qui veulent s'arrêter de fumer. C'est un des moyens extraordinaires. Et surtout, ça permet de prendre conscience de l'importance de l'équilibre alimentaire. Parce que dans un séjour de jeûne, comme ceux qui sont organisés au sein de la FFJR, vous avez une information qui est donc indépendante de tous les industriels, qui n'est pas non plus, comment dirais-je, une bible, un dogme, il n'y a pas de doxa, simplement on détaille comment se passe la digestion, comment se passe l'absorption des nutriments, qu'est-ce qui est intéressant et qu'est-ce qui ne l'est pas, et quel est... la bonne façon de manger. Et donc, le fait d'avoir fait un jeûne, quand on arrête, quand on fait la reprise alimentaire, qui est un procédé de reprise progressive, c'est très important, ça. on commence par trouver tout ce qu'on mange, c'est trop sucré ou trop salé. Naturellement. Parce qu'on a les papilles qui sont toutes neuves. Et ça va induire naturellement des changements dans nos habitudes alimentaires, dans notre hygiène de vie, qui font qu'on va faire les choses dans le bon sens pour notre santé.

  • Speaker #2

    Docteur Ouillet, est-ce que vous pouvez nous dire s'il y a plusieurs... Type de jeûne ?

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #2

    Et est-ce que vous, vous en pratiquez ?

  • Speaker #0

    Bien sûr, bien sûr. Bien sûr que je le pratique parce que ça me fait du bien. Et vu mon âge, c'est très intéressant parce qu'il y a un moment où on commence à sentir qu'on est un petit peu moins souple qu'avant. Et vraiment, j'ai cette sensation de faire quelques années en arrière, ce qui est très agréable. Il y a plusieurs sortes de jeûne. Oui, il y a d'abord une forme de jeûne dans l'absolu, quand il est un petit peu prolongé, qui s'appelle le jeûne selon la méthode Buchinger, qui a été inventée par un médecin allemand, et qui consiste à associer au jeûne une hydratation soutenue, un exercice physique modéré, mais un petit peu actif quand même, la plupart du temps sous forme de randonnée, puis on fait aussi du yoga. On peut faire du tai chi, du qigong, des activités d'assouplissement et de détente. Et on a aussi un petit supplément de jus de légumes crus et un bouillon le soir pour apporter quelques vitamines et surtout les minéraux. Un petit peu de sel pour éviter d'avoir une hypotension. Ça, c'est quelque chose qui... Comment dirais-je, j'ai parfaitement validé, peaufiné, qui a été amélioré de façon très sensible depuis plus d'un siècle maintenant. Ça, c'est le jeûne Böhringer qui va durer entre, on va dire, 3-4 jours et 8-10 jours. Et puis, il y a le jeûne intermittent. ou on va simplement s'arrêter de manger, on continue toujours à boire, on va s'arrêter de manger une partie de la journée. C'est-à-dire, on va le plus souvent prolonger le jeûne naturel de la nuit jusqu'au déjeuner, par exemple. On ne prend pas de petit déjeuner, on prend juste une boisson chaude, sans lait, sans sucre. Et ça permet de laisser ce petit processus de nettoyage et d'aller puiser un petit peu dans ses réserves au quotidien, tous les jours. On peut choisir de sauter le dîner. C'est un petit peu plus compliqué au plan social parce que le dîner, c'est un repas qu'on partage. C'est souvent en famille ou avec des amis. Donc, il y a des gens qui préfèrent se contenter d'un bouillon clair le soir. Et le résultat est le même. On a une prolongation dans laquelle on inclut la nuit de ce repos digestif. Ça, c'est pour les rythmes. Il y a des gens qui vont choisir un jour dans la semaine où ils ne mangent pas, où on boit, mais on ne mange pas. Il y a des gens qui vont préférer deux jours pas consécutifs. Ils jeûnent le lundi et le jeudi. C'est vraiment à la mesure de chacun, il faut savoir être attentif un petit peu à ses besoins, à la façon dont on vit les choses et à ce qu'on en retire. Et puis il y a des formes de jeûne qui peuvent être prolongées, qui sont un peu particulières. Il y a le jeûne hygiéniste ou hydrique où on ne boit que de l'eau. et où on se repose. L'argument étant, on consacre toute son énergie à cette purification, à ce nettoyage intérieur, et donc on ne va pas perdre de l'énergie en ayant une activité physique. Sur le plan médical, ça se discute beaucoup, parce que le fait d'avoir une activité physique, d'augmenter temporairement le rythme cardiaque un petit peu, de faire bouger les muscles, ça active la circulation, ça fait circuler le sang de façon plus active dans les émonctoires, c'est-à-dire surtout... le foie, les reins, et ça augmente le rythme respiratoire, donc on élimine aussi par la respiration. Donc on va dire que cette méthode qui a été beaucoup employée, notamment par Herbert Shelton dans le siècle dernier aux États-Unis, c'est un petit peu moins validé et beaucoup moins pratiqué, parce que c'est moins confortable aussi que le jeûne selon Böhringer. Et puis, il y a une variété qui est un petit peu exotique qu'on appelle le jeûne sec, où là, on ne mange pas, on ne boit pas. Et sur le plan médical, on va dire qu'à partir de 48 heures, c'est dangereux. Et au-delà de 72 heures, c'est carrément mortel pour la plupart des gens. Ceci dit, il y a des exemples de gens qui l'ont fait et qui décrivent une accélération du processus de nettoyage. Je ne vois pas tellement l'intérêt à titre médical, simplement parce que le jeûne, c'est aussi une petite parenthèse qu'on va prendre pour soi, pour être un peu à l'écoute de ses sensations, pour enfin prendre le temps de s'occuper de soi, de laisser son esprit libre, sans obligation, avec des grandes journées qui sont relativement vides, et ça, ça fait un bien considérable.

  • Speaker #2

    Dr Rouillet, pour des personnes qui aujourd'hui s'intéressent aux jeunes, auraient envie de faire un jeûne, qu'est-ce que vous pouvez leur conseiller s'ils n'ont pas de documentation ou si on va les chercher sur un moteur de recherche jeûne, on va peut-être trouver tout et n'importe quoi. Hélas. Voilà, donc qu'est-ce que vous conseillez pour ces personnes ?

  • Speaker #0

    Pour une personne qui voudrait expérimenter le jeûne, Pour la première fois, je dirais qu'il y a deux solutions. La première solution qui est extrêmement simple, accessible et qu'on peut faire la plupart du temps, sauf en cas de maladie particulière, c'est le jeûne intermittent. C'est-à-dire faire l'essai pendant une dizaine ou une quinzaine de jours de se passer de petits déjeuners. Et voir ce que ça fait. Est-ce que c'est quelque chose qui est difficile au-delà de l'adaptation au changement, ou est-ce que c'est quelque chose qui finalement va se trouver naturellement comme une routine plutôt confortable, et même où on se sent plutôt mieux. Donc c'est une première expérience qu'on peut faire, que chacun peut faire chez soi, ça ne présente aucun danger, sous réserve qu'on n'ait pas évidemment de traitement médical continu, ou de pathologie particulière, où il y a certaines fragilités aussi qui peuvent être des contre-indications. Pour ce qui est d'un jeûne un peu plus long, on va dire pour faire vraiment le grand ménage, c'est-à-dire ce nettoyage en profondeur, il ne faut pas le faire tout seul. Il faut faire ça avec un groupe et surtout avec un accompagnateur professionnel. Et cet accompagnateur professionnel qui a reçu une formation dédiée à l'accompagnement du jeune, qui a reçu une formation d'accompagnateur de randonnée, qui a un brevet de secouriste et qui travaille avec les médecins de l'Académie médicale du jeune, parce que s'il se passe quelque chose, on a mis en place une permanence médicale. Eh bien, il y a vraiment une sécurité maximum. Eh bien, vous allez trouver ça sur le site de la Fédération francophone de jeûne et randonnée, avec lesquels, naturellement, l'Académie médicale du jeûne a été amenée à travailler, parce que ce sont des gens sérieux. Il y a 130 centres en France, il y en a même quelques-uns en dehors, en Suisse, en Belgique, en Espagne, et on n'a que le choix des endroits où on va jeûner et des dates de séjour. Et là, vous savez où vous mettez les pieds. Vous savez que vous êtes à l'abri des gourous, des dérives sectaires et que vous êtes avec des professionnels de l'accompagnement du jeune, avec probablement un grand moment de bonheur à prévoir.

  • Speaker #2

    Docteur Ouillet, une dernière question. Quelles sont justement les contre-indications ou les risques du jeune ?

  • Speaker #0

    Les risques quand c'est pratiqué dans de bonnes conditions, c'est-à-dire, comme je le précisais, avec un accompagnement professionnel et en respectant les contre-indications qui peuvent être temporaires ou définitives. Les contre-indications temporaires, c'est quand on est totalement épuisé, qu'on n'en peut plus, qu'on se rend compte qu'on a des problèmes de peau. C'est bien de trouver un moyen déjà de se reposer avant d'entreprendre un jeûne. De toute façon, un jeûne bien envisagé, c'est précédé d'une semaine de descente alimentaire et c'est suivi d'une semaine de remontée alimentaire. avec au milieu une semaine de jeûne à proprement parler, avec cette activité physique dont on a parlé. Les contre-indications, c'est quand on est complètement épuisé, c'est les troubles mentaux qui vont entraver la compréhension des consignes et de la sécurité concernant le jeûne. C'est des insuffisances cardiaques, rénales, hépatiques graves. C'est une insuffisance coronaire, c'est-à-dire quelqu'un qui a fait un infarctus il y a moins d'un an. On va dire qu'il faut attendre, il y a une espèce de réhabilitation, une réadaptation à trouver avant de pouvoir ne serait-ce que randonner pour pouvoir profiter de tout ça. Et puis évidemment, grossesse, femme enceinte, allaitement.

  • Speaker #2

    Très bien, je vous remercie beaucoup pour cet échange.

  • Speaker #0

    Je vous en prie, avec plaisir.

  • Speaker #2

    A bientôt. Je suis avec le docteur Jean-Loup Mouissé, oncologue depuis plus de 25 ans et fondateur du Centre Ressources qui prône l'oncologie intégrative. Qu'est-ce que ça représente pour vous, l'oncologie intégrative ?

  • Speaker #1

    En fait, c'était depuis toujours cette volonté de proposer... Lorsque j'étais interne déjà dans les années 90, de chercher des solutions pour accompagner la personne touchée par le cancer. Au-delà des traitements, qu'est-ce qu'on pouvait faire pour l'aider lui-même à s'impliquer, à trouver des solutions, des ressources pour optimiser les résultats, se donner de meilleures chances, mieux supporter, se donner de meilleures chances. Donc c'était chercher tout ce qui pouvait venir apporter sa pierre à l'édifice, sachant que le cancer c'est vraiment une maladie. Ce qui est un challenge, c'est une maladie, donc il y a de la souffrance, mais au-delà de ça, c'est une confrontation à la mort. C'est très marqué pour notre société, ça fait peur. Et donc, ça va plus loin, c'est vraiment un défi existentiel. Donc, il faut proposer un accompagnement, au-delà des traitements, qui propose un soutien sur le plan du corps, sur le plan énergétique. La fatigue, c'est le premier symptôme en cancérologie. Donc, proposer une dimension énergétique, proposer une dimension émotionnelle, une proportion mentale. Et enfin, même une dimension essentielle, existentielle, spirituelle, choisissez le mot que vous préférez, et qui permet vraiment de se dire, pourquoi je me bats, pourquoi je fais ça, pourquoi ça m'arrive, et du coup, se donner les meilleures chances.

  • Speaker #2

    Quelle est la place du jeûne dans cette santé intégrative, cette approche intégrative ?

  • Speaker #1

    Donc déjà, comme je disais, le cancer confronte à l'impuissance, c'est déjà une réponse de dire je vais faire quelque chose, moi, que je peux faire moi, qui ne dépend pas des autres. Évidemment, quelques conseils, mais sinon après c'est à moi de le faire. Donc c'est déjà une réponse à un défi qui est très difficile, c'est l'impuissance face à la maladie, la souffrance et autres. Une réponse, je peux faire quelque chose. je peux m'impliquer et faire quelque chose d'efficace. Évidemment, après, derrière, il y a l'idée de est-ce que ça marche ? Eh bien oui, ça marche. Et donc le jeûne est intéressant. Il est vraiment, vraiment intéressant pour améliorer la tolérance au traitement. Il aurait même peut-être, manifestement, il a des effets favorables sur l'effet des traitements. Alors il y a plusieurs façons de faire. On va parler de jeûne plutôt intermittent. Je ne pourrais pas parler du jeûne long, je n'en ai pas expérience et je n'ai pas d'études qui démontrent de façon absolue. Je n'ai pas assez de substances scientifiques pour vous dire qu'il y a des preuves. Par contre, sur le jeûne intermittent, c'est démontré, on peut faire des choses.

  • Speaker #2

    Qu'est-ce que vous proposez précisément au centre ressources comme type d'accompagnement ?

  • Speaker #1

    Au centre-source, on va informer les gens. Après, c'est à eux de le mettre en œuvre. Donc on va leur expliquer. Le jeûne ne sera pas fait au centre, c'est eux qui le feront. Donc il y a deux types de jeûne. On va être simple. D'abord, on rappelle la précaution. On ne part pas dans un jeûne si on est dénutri. Ça, c'est une règle parce que la dénutrition, c'est vraiment un facteur péjoratif qui va plomber l'organisme et on aura des résultats thérapeutiques bien moindres. Donc pas de dénutrition. S'il n'y a pas de dénutrition, on peut aller vers le jeûne. Première méthode, juste avant par exemple une chimiothérapie, je vais jeûner 24 heures et je ne remangerai que le soir ou le lendemain des soins reçus. Et là, il y a une réduction des effets secondaires. C'est très simple et ça a été démontré sans risque. Après, il y a le jeûne nocturne. qui est le jeûne intermittent nocturne qui est très intéressant pour réduire les récidives dans le cancer du sein par exemple c'est 36% de récidive en moins en faisant un jeûne au moins de 13h entre le repas du soir et du matin et l'idéal est vraiment que ce repas du soir soit tôt vers 18h voilà il vaut mieux C'est encore plus efficace quand on déjeune tôt plutôt que quand on déjeune tard, quand on décale. Plus le repas est tardif, mieux c'est. Pour le cancer de prostate, on a montré qu'une étude espagnole, que ceux qui jeûnaient tôt... jeûne nocturne de 13-14 heures, ils ont 44% de réduction de risque de cancer de prostate. Si par contre le repas le matin du matin est décalé et que du coup il y a un petit déjeuner qui est tardif, après 8h30, il n'y a que 22% d'efficacité. Mais il y a 22%. Donc si vous ne pouvez pas manger le matin, c'est déjà bien, un jeûne nocturne ça marche. Mais ça marche encore mieux si le jeûne est basé sur un repas très tôt, voire pas de repas le soir, et un petit déjeuner qui est précoce.

  • Speaker #2

    merci beaucoup pour ce partage merci merci à toutes et à tous pour votre écoute à bientôt dans une prochaine émission I feel good Pour aller plus loin, rendez-vous sur la page Facebook de l'émission ou sur mon site internet. Ce podcast est disponible sur vos plateformes préférées Apple Podcasts, Deezer, Spotify, Google Podcasts, YouTube.

  • Speaker #1

    Ces informations sont données à titre indicatif et ne se substituent à aucun conseil médical. Avant toute expérimentation, prenez l'avis de votre médecin.

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Pour la première fois en France, un Congrès International a réuni médecins et chercheurs pour faire le point sur les connaissances scientifiques actualisées sur le jeûne. Intermittent ou périodique, le jeûne a des atouts et des contre-indications, un éclairage objectif est nécessaire pour une pratique en sécurité, à l’écart des dérives. je suis allée pour vous rencontrer le DR J. Rouillier et le DR JL Mouysset


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  • Speaker #0

    I feel good. Je me sens super bien. Je me sens bien.

  • Speaker #1

    Et toi ?

  • Speaker #0

    Et toi ?

  • Speaker #2

    Bonjour, je m'appelle Armel Berodi, je suis praticienne en sophrologie et en hypnose depuis une dizaine d'années et dans l'accompagnement depuis une vingtaine d'années et je dirige aujourd'hui un centre de bien-être et de ressources à Montpellier. Je suis heureuse de partager avec vous le fruit de mes recherches, de mes rencontres, de ma curiosité, dans ce podcast I Feel Good, le podcast qui vous veut du bien. Au cours de ces entretiens, je vous présente des portraits et parcours de personnalités inspirantes et engagées sur le chemin de la santé, de la résilience, du mieux-être. N'hésitez pas à me suggérer des sujets, poser vos questions et partager à volonté. Bonne écoute ! Je me suis rendue pour vous sur le premier congrès international du jeûne en France, à Aix-en-Provence, et j'étais très curieuse d'échanger avec ces médecins, ces scientifiques, ces professionnels du jeûne. J'ai pu rencontrer le docteur Jacques Rouillet, qui est médecin généraliste et cofondateur et président de l'Académie médicale du jeûne, et le docteur Jean-Loup Mouissé, qui est oncologue depuis plus de 25 ans et fondateur du Centre Ressources. Et voici un extrait de ses entretiens sur ce sujet passionnant. Je suis avec le docteur Jacques Rouillet. Vous vous présentez comme médecin généraliste, cofondateur et président de l'Académie médicale du jeûne. Comment vous en êtes arrivé en tant que médecin généraliste à vous intéresser à ces questions du jeûne, de l'alimentation au travers de la santé, de la santé au travers de l'alimentation ?

  • Speaker #0

    Comme beaucoup de gens dans ce pays, en France, il y a eu des déclencheurs, notamment le documentaire de Sylvie Guillement et Thierry de Lestrade qui s'appelle Le Jeune, une nouvelle thérapie avec un point d'interrogation qui, paraît-il, est une caractéristique française parce que c'était remplacé dans la version allemande, c'était diffusé sur la chaîne Arte. Il paraît que ça a été remplacé par un point quand c'est la version allemande. Nous, il y a un point d'interrogation, mais de l'autre côté du rein, c'est le jeûne, deux points, une nouvelle thérapie, point. Donc, il y a eu ce documentaire, il y a eu une histoire personnelle avec ma fille qui est tombée malade, qui a dû avoir un traitement éprouvant et la rencontre avec un interne qui lui disait... Si vous ne supportez pas bien ce traitement, ça serait peut-être bien que vous observiez une diète le jour où on va vous faire la perfusion. Ok. Ah, et donc je commence à m'intéresser à tout ça, et je me dis, je vais regarder dans la bibliographie, parce qu'apparemment il y a des gens qui travaillent, et je découvre une littérature foisonnante. C'était déjà il y a une dizaine d'années, et ça n'arrête pas depuis, une littérature scientifique qui montre qu'il y a des gens qui font des recherches, qui publient, et qui ne publient pas dans Paris Match, ils publient dans des revues à comité de lecture, indexées, enfin bon, ce qui fait la référence scientifique pour les médecins, les biologistes, et la recherche biomédicale en général. et ils explicitent dans le détail ce que peut apporter le repos digestif, la pause alimentaire. Et ça se connecte assez naturellement avec le fait que nous sommes dans un monde où il y a une nécessité de repos pour toutes les activités vivantes. On peut par exemple souligner l'alternance entre le jour et la nuit. Le bruit, le silence, l'activité, le repos, l'alimentation, le jeûne. Ça va, ça tombe un peu sous le sens. Et ça, c'est un rythme qui est quotidien. Après, on peut aussi s'intéresser aux variations selon les saisons. Il y avait autrefois une saison de l'abondance et une saison plus de disette. La saison de la récolte des moissons, pendant laquelle on va être actif, les journées sont plus longues, on va manger beaucoup, on va faire des réserves. ce qui se passe dans le monde animal aussi. Et puis va venir la mauvaise saison ou la saison hivernale où là, on va vivre sur ses réserves. Et puis on va traverser des périodes où il n'y a rien à manger. Donc ça, c'est quelque chose qui est, je pense, anciennement inscrit dans nos gènes et c'est quelque chose qu'on a totalement perdu depuis qu'on a inventé les moyens de conservation. Que l'alimentation soit ton premier médicament. Ça, c'est les... nos ancêtres médecins grecs qui disaient ça il y a déjà un peu plus de 2000 ans. Et on l'a complètement oublié depuis. La grande question, c'est qu'est-ce qu'on mange ? Et les premières conclusions d'une étude qui se déroule en France depuis un peu plus de 20 ans, qui s'appelle Nutrinet Santé. sont que précisément, c'est quand même un peu surprenant pour ceux qui ont des œillères, mais ce qu'on mange a une importance déterminante pour la santé. La nourriture transformée ou ultra transformée, c'est une catastrophe pour notre équilibre intestinal, microbiotique, immunitaire. Et donc, on est en train d'avoir une épidémie de malbouffe. Et... De façon absolument évidente maintenant sur le plan médical et sur le plan de la santé, on est en conflit ouvert, frontal, entre des intérêts économiques et la santé publique, la santé humaine.

  • Speaker #2

    Donc vous pensez qu'il y a des saisons pour faire le jeûne ?

  • Speaker #0

    Il y a des saisons sur le plan... D'une espèce de tradition ancestrale qui était logique, qui était liée au fait qu'il y avait un moment de la nourriture disponible et des moments où il y en avait moins. Et cette différence, cette alternance, elle a été annulée par l'invention du réfrigérateur, des moyens de conservation, des conserves, etc., des transports aussi. Et j'ai envie de dire, avant même de s'intéresser à la nature intrinsèque de ce qu'on mange, c'est toujours, on va dire, une bonne idée de s'intéresser aux saisons et à ce que sont les produits de saison. Il faut que les gens arrêtent de manger des tomates au mois de décembre. Il faut arrêter d'acheter des cerises qui viennent du Chili en avion. Il faut arrêter de vouloir à tout prix manger des moules quand ce n'est pas la saison des moules, etc. Et ça, on n'est pas prêts. Donc, il reste une prise de conscience que cette nourriture qu'on nous propose, ça me fait penser à la chanson d'Alain Souchon. Le mal qu'on nous propose, c'est vraiment... Ça obéit à des objectifs qui sont des objectifs commerciaux, de vente. On nous vend des produits où on va utiliser des adjuvants, des produits ajoutés, qui servent à donner du volume, à donner du goût, à prolonger la conservation et à changer la couleur. Le seul objectif, c'est de vendre. Sur le plan nutritionnel, c'est une catastrophe. Et malheureusement, les intérêts économiques prennent le pas de façon quasiment systématique sur les intérêts de santé. Le principal pays qui va s'opposer, qui va mettre son veto au Nutri-Score, qui est loin d'être un critère parfait, c'est l'Italie, c'est Giorgia Meloni. Elle a dit Je mets mon veto. Jamais je n'accepterai que ce Nutri-Score soit imposé par voie réglementaire au niveau européen Pourquoi l'Italie ? Ferrero, Barilla, etc. C'est tellement énorme comme chiffre d'affaires. Alors en France, on est, comment dirais-je, avec cette espèce de cache sexe où on placarde des pots de Nutella en 4 par 3, puis il y a une petite ligne en bas, ne mangez pas trop gras, trop sucré, trop salé.

  • Speaker #2

    Vous présidez l'Académie médicale du jeûne. Qu'est-ce que vous proposez au travers de cette académie ? Qu'est-ce que c'est l'ADN ?

  • Speaker #0

    L'ADN, c'est recueillir une information et la transmettre aux professionnels du soin pour qu'on arrive à passer à travers cet ostracisme, ce rejet qui est caractéristique du milieu médical français. par rapport à d'autres pays, y compris des pays qui sont très proches comme la Suisse, l'Allemagne, l'Autriche, l'Angleterre, où il y a des gens qui font des recherches sur le jeûne. Donc notre objectif premier, c'est compiler, rassembler, recueillir tout ce qui est publié sur le jeûne, profiter également de l'expérience des accompagnateurs professionnels de la Fédération francophone de jeûne et randonnée, qui est une association qui nous soutient depuis le début, parce qu'ils ont bien compris l'intérêt... Des jeûneurs pour la sécurité. Ça fait un petit peu peur le jeûne quand on ne connaît pas. Et une fois qu'on l'a pratiqué, on change totalement d'avis parce qu'on se rend compte que c'est quelque chose qui est absolument sûr, qui apporte le plus souvent des bénéfices qui sont tout à fait palpables. Pour résumer, sur le plan médical, on va dire, ça abaisse la résistance à l'insuline, c'est anti-inflammatoire de façon puissante sur un plan plus... Comment dirais-je ? moins scientifique, ça fait rajeunir. Mais c'est vraiment quelque chose qui est drôlement intéressant. Notre principale concurrence est l'Oréal. Quand on voit les dépenses en termes de cosmétiques, jeûnez une semaine, mais vous avez des résultats qui sont bien plus étonnants sur le teint, sur la peau, des gens qui veulent s'arrêter de fumer. C'est un des moyens extraordinaires. Et surtout, ça permet de prendre conscience de l'importance de l'équilibre alimentaire. Parce que dans un séjour de jeûne, comme ceux qui sont organisés au sein de la FFJR, vous avez une information qui est donc indépendante de tous les industriels, qui n'est pas non plus, comment dirais-je, une bible, un dogme, il n'y a pas de doxa, simplement on détaille comment se passe la digestion, comment se passe l'absorption des nutriments, qu'est-ce qui est intéressant et qu'est-ce qui ne l'est pas, et quel est... la bonne façon de manger. Et donc, le fait d'avoir fait un jeûne, quand on arrête, quand on fait la reprise alimentaire, qui est un procédé de reprise progressive, c'est très important, ça. on commence par trouver tout ce qu'on mange, c'est trop sucré ou trop salé. Naturellement. Parce qu'on a les papilles qui sont toutes neuves. Et ça va induire naturellement des changements dans nos habitudes alimentaires, dans notre hygiène de vie, qui font qu'on va faire les choses dans le bon sens pour notre santé.

  • Speaker #2

    Docteur Ouillet, est-ce que vous pouvez nous dire s'il y a plusieurs... Type de jeûne ?

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #2

    Et est-ce que vous, vous en pratiquez ?

  • Speaker #0

    Bien sûr, bien sûr. Bien sûr que je le pratique parce que ça me fait du bien. Et vu mon âge, c'est très intéressant parce qu'il y a un moment où on commence à sentir qu'on est un petit peu moins souple qu'avant. Et vraiment, j'ai cette sensation de faire quelques années en arrière, ce qui est très agréable. Il y a plusieurs sortes de jeûne. Oui, il y a d'abord une forme de jeûne dans l'absolu, quand il est un petit peu prolongé, qui s'appelle le jeûne selon la méthode Buchinger, qui a été inventée par un médecin allemand, et qui consiste à associer au jeûne une hydratation soutenue, un exercice physique modéré, mais un petit peu actif quand même, la plupart du temps sous forme de randonnée, puis on fait aussi du yoga. On peut faire du tai chi, du qigong, des activités d'assouplissement et de détente. Et on a aussi un petit supplément de jus de légumes crus et un bouillon le soir pour apporter quelques vitamines et surtout les minéraux. Un petit peu de sel pour éviter d'avoir une hypotension. Ça, c'est quelque chose qui... Comment dirais-je, j'ai parfaitement validé, peaufiné, qui a été amélioré de façon très sensible depuis plus d'un siècle maintenant. Ça, c'est le jeûne Böhringer qui va durer entre, on va dire, 3-4 jours et 8-10 jours. Et puis, il y a le jeûne intermittent. ou on va simplement s'arrêter de manger, on continue toujours à boire, on va s'arrêter de manger une partie de la journée. C'est-à-dire, on va le plus souvent prolonger le jeûne naturel de la nuit jusqu'au déjeuner, par exemple. On ne prend pas de petit déjeuner, on prend juste une boisson chaude, sans lait, sans sucre. Et ça permet de laisser ce petit processus de nettoyage et d'aller puiser un petit peu dans ses réserves au quotidien, tous les jours. On peut choisir de sauter le dîner. C'est un petit peu plus compliqué au plan social parce que le dîner, c'est un repas qu'on partage. C'est souvent en famille ou avec des amis. Donc, il y a des gens qui préfèrent se contenter d'un bouillon clair le soir. Et le résultat est le même. On a une prolongation dans laquelle on inclut la nuit de ce repos digestif. Ça, c'est pour les rythmes. Il y a des gens qui vont choisir un jour dans la semaine où ils ne mangent pas, où on boit, mais on ne mange pas. Il y a des gens qui vont préférer deux jours pas consécutifs. Ils jeûnent le lundi et le jeudi. C'est vraiment à la mesure de chacun, il faut savoir être attentif un petit peu à ses besoins, à la façon dont on vit les choses et à ce qu'on en retire. Et puis il y a des formes de jeûne qui peuvent être prolongées, qui sont un peu particulières. Il y a le jeûne hygiéniste ou hydrique où on ne boit que de l'eau. et où on se repose. L'argument étant, on consacre toute son énergie à cette purification, à ce nettoyage intérieur, et donc on ne va pas perdre de l'énergie en ayant une activité physique. Sur le plan médical, ça se discute beaucoup, parce que le fait d'avoir une activité physique, d'augmenter temporairement le rythme cardiaque un petit peu, de faire bouger les muscles, ça active la circulation, ça fait circuler le sang de façon plus active dans les émonctoires, c'est-à-dire surtout... le foie, les reins, et ça augmente le rythme respiratoire, donc on élimine aussi par la respiration. Donc on va dire que cette méthode qui a été beaucoup employée, notamment par Herbert Shelton dans le siècle dernier aux États-Unis, c'est un petit peu moins validé et beaucoup moins pratiqué, parce que c'est moins confortable aussi que le jeûne selon Böhringer. Et puis, il y a une variété qui est un petit peu exotique qu'on appelle le jeûne sec, où là, on ne mange pas, on ne boit pas. Et sur le plan médical, on va dire qu'à partir de 48 heures, c'est dangereux. Et au-delà de 72 heures, c'est carrément mortel pour la plupart des gens. Ceci dit, il y a des exemples de gens qui l'ont fait et qui décrivent une accélération du processus de nettoyage. Je ne vois pas tellement l'intérêt à titre médical, simplement parce que le jeûne, c'est aussi une petite parenthèse qu'on va prendre pour soi, pour être un peu à l'écoute de ses sensations, pour enfin prendre le temps de s'occuper de soi, de laisser son esprit libre, sans obligation, avec des grandes journées qui sont relativement vides, et ça, ça fait un bien considérable.

  • Speaker #2

    Dr Rouillet, pour des personnes qui aujourd'hui s'intéressent aux jeunes, auraient envie de faire un jeûne, qu'est-ce que vous pouvez leur conseiller s'ils n'ont pas de documentation ou si on va les chercher sur un moteur de recherche jeûne, on va peut-être trouver tout et n'importe quoi. Hélas. Voilà, donc qu'est-ce que vous conseillez pour ces personnes ?

  • Speaker #0

    Pour une personne qui voudrait expérimenter le jeûne, Pour la première fois, je dirais qu'il y a deux solutions. La première solution qui est extrêmement simple, accessible et qu'on peut faire la plupart du temps, sauf en cas de maladie particulière, c'est le jeûne intermittent. C'est-à-dire faire l'essai pendant une dizaine ou une quinzaine de jours de se passer de petits déjeuners. Et voir ce que ça fait. Est-ce que c'est quelque chose qui est difficile au-delà de l'adaptation au changement, ou est-ce que c'est quelque chose qui finalement va se trouver naturellement comme une routine plutôt confortable, et même où on se sent plutôt mieux. Donc c'est une première expérience qu'on peut faire, que chacun peut faire chez soi, ça ne présente aucun danger, sous réserve qu'on n'ait pas évidemment de traitement médical continu, ou de pathologie particulière, où il y a certaines fragilités aussi qui peuvent être des contre-indications. Pour ce qui est d'un jeûne un peu plus long, on va dire pour faire vraiment le grand ménage, c'est-à-dire ce nettoyage en profondeur, il ne faut pas le faire tout seul. Il faut faire ça avec un groupe et surtout avec un accompagnateur professionnel. Et cet accompagnateur professionnel qui a reçu une formation dédiée à l'accompagnement du jeune, qui a reçu une formation d'accompagnateur de randonnée, qui a un brevet de secouriste et qui travaille avec les médecins de l'Académie médicale du jeune, parce que s'il se passe quelque chose, on a mis en place une permanence médicale. Eh bien, il y a vraiment une sécurité maximum. Eh bien, vous allez trouver ça sur le site de la Fédération francophone de jeûne et randonnée, avec lesquels, naturellement, l'Académie médicale du jeûne a été amenée à travailler, parce que ce sont des gens sérieux. Il y a 130 centres en France, il y en a même quelques-uns en dehors, en Suisse, en Belgique, en Espagne, et on n'a que le choix des endroits où on va jeûner et des dates de séjour. Et là, vous savez où vous mettez les pieds. Vous savez que vous êtes à l'abri des gourous, des dérives sectaires et que vous êtes avec des professionnels de l'accompagnement du jeune, avec probablement un grand moment de bonheur à prévoir.

  • Speaker #2

    Docteur Ouillet, une dernière question. Quelles sont justement les contre-indications ou les risques du jeune ?

  • Speaker #0

    Les risques quand c'est pratiqué dans de bonnes conditions, c'est-à-dire, comme je le précisais, avec un accompagnement professionnel et en respectant les contre-indications qui peuvent être temporaires ou définitives. Les contre-indications temporaires, c'est quand on est totalement épuisé, qu'on n'en peut plus, qu'on se rend compte qu'on a des problèmes de peau. C'est bien de trouver un moyen déjà de se reposer avant d'entreprendre un jeûne. De toute façon, un jeûne bien envisagé, c'est précédé d'une semaine de descente alimentaire et c'est suivi d'une semaine de remontée alimentaire. avec au milieu une semaine de jeûne à proprement parler, avec cette activité physique dont on a parlé. Les contre-indications, c'est quand on est complètement épuisé, c'est les troubles mentaux qui vont entraver la compréhension des consignes et de la sécurité concernant le jeûne. C'est des insuffisances cardiaques, rénales, hépatiques graves. C'est une insuffisance coronaire, c'est-à-dire quelqu'un qui a fait un infarctus il y a moins d'un an. On va dire qu'il faut attendre, il y a une espèce de réhabilitation, une réadaptation à trouver avant de pouvoir ne serait-ce que randonner pour pouvoir profiter de tout ça. Et puis évidemment, grossesse, femme enceinte, allaitement.

  • Speaker #2

    Très bien, je vous remercie beaucoup pour cet échange.

  • Speaker #0

    Je vous en prie, avec plaisir.

  • Speaker #2

    A bientôt. Je suis avec le docteur Jean-Loup Mouissé, oncologue depuis plus de 25 ans et fondateur du Centre Ressources qui prône l'oncologie intégrative. Qu'est-ce que ça représente pour vous, l'oncologie intégrative ?

  • Speaker #1

    En fait, c'était depuis toujours cette volonté de proposer... Lorsque j'étais interne déjà dans les années 90, de chercher des solutions pour accompagner la personne touchée par le cancer. Au-delà des traitements, qu'est-ce qu'on pouvait faire pour l'aider lui-même à s'impliquer, à trouver des solutions, des ressources pour optimiser les résultats, se donner de meilleures chances, mieux supporter, se donner de meilleures chances. Donc c'était chercher tout ce qui pouvait venir apporter sa pierre à l'édifice, sachant que le cancer c'est vraiment une maladie. Ce qui est un challenge, c'est une maladie, donc il y a de la souffrance, mais au-delà de ça, c'est une confrontation à la mort. C'est très marqué pour notre société, ça fait peur. Et donc, ça va plus loin, c'est vraiment un défi existentiel. Donc, il faut proposer un accompagnement, au-delà des traitements, qui propose un soutien sur le plan du corps, sur le plan énergétique. La fatigue, c'est le premier symptôme en cancérologie. Donc, proposer une dimension énergétique, proposer une dimension émotionnelle, une proportion mentale. Et enfin, même une dimension essentielle, existentielle, spirituelle, choisissez le mot que vous préférez, et qui permet vraiment de se dire, pourquoi je me bats, pourquoi je fais ça, pourquoi ça m'arrive, et du coup, se donner les meilleures chances.

  • Speaker #2

    Quelle est la place du jeûne dans cette santé intégrative, cette approche intégrative ?

  • Speaker #1

    Donc déjà, comme je disais, le cancer confronte à l'impuissance, c'est déjà une réponse de dire je vais faire quelque chose, moi, que je peux faire moi, qui ne dépend pas des autres. Évidemment, quelques conseils, mais sinon après c'est à moi de le faire. Donc c'est déjà une réponse à un défi qui est très difficile, c'est l'impuissance face à la maladie, la souffrance et autres. Une réponse, je peux faire quelque chose. je peux m'impliquer et faire quelque chose d'efficace. Évidemment, après, derrière, il y a l'idée de est-ce que ça marche ? Eh bien oui, ça marche. Et donc le jeûne est intéressant. Il est vraiment, vraiment intéressant pour améliorer la tolérance au traitement. Il aurait même peut-être, manifestement, il a des effets favorables sur l'effet des traitements. Alors il y a plusieurs façons de faire. On va parler de jeûne plutôt intermittent. Je ne pourrais pas parler du jeûne long, je n'en ai pas expérience et je n'ai pas d'études qui démontrent de façon absolue. Je n'ai pas assez de substances scientifiques pour vous dire qu'il y a des preuves. Par contre, sur le jeûne intermittent, c'est démontré, on peut faire des choses.

  • Speaker #2

    Qu'est-ce que vous proposez précisément au centre ressources comme type d'accompagnement ?

  • Speaker #1

    Au centre-source, on va informer les gens. Après, c'est à eux de le mettre en œuvre. Donc on va leur expliquer. Le jeûne ne sera pas fait au centre, c'est eux qui le feront. Donc il y a deux types de jeûne. On va être simple. D'abord, on rappelle la précaution. On ne part pas dans un jeûne si on est dénutri. Ça, c'est une règle parce que la dénutrition, c'est vraiment un facteur péjoratif qui va plomber l'organisme et on aura des résultats thérapeutiques bien moindres. Donc pas de dénutrition. S'il n'y a pas de dénutrition, on peut aller vers le jeûne. Première méthode, juste avant par exemple une chimiothérapie, je vais jeûner 24 heures et je ne remangerai que le soir ou le lendemain des soins reçus. Et là, il y a une réduction des effets secondaires. C'est très simple et ça a été démontré sans risque. Après, il y a le jeûne nocturne. qui est le jeûne intermittent nocturne qui est très intéressant pour réduire les récidives dans le cancer du sein par exemple c'est 36% de récidive en moins en faisant un jeûne au moins de 13h entre le repas du soir et du matin et l'idéal est vraiment que ce repas du soir soit tôt vers 18h voilà il vaut mieux C'est encore plus efficace quand on déjeune tôt plutôt que quand on déjeune tard, quand on décale. Plus le repas est tardif, mieux c'est. Pour le cancer de prostate, on a montré qu'une étude espagnole, que ceux qui jeûnaient tôt... jeûne nocturne de 13-14 heures, ils ont 44% de réduction de risque de cancer de prostate. Si par contre le repas le matin du matin est décalé et que du coup il y a un petit déjeuner qui est tardif, après 8h30, il n'y a que 22% d'efficacité. Mais il y a 22%. Donc si vous ne pouvez pas manger le matin, c'est déjà bien, un jeûne nocturne ça marche. Mais ça marche encore mieux si le jeûne est basé sur un repas très tôt, voire pas de repas le soir, et un petit déjeuner qui est précoce.

  • Speaker #2

    merci beaucoup pour ce partage merci merci à toutes et à tous pour votre écoute à bientôt dans une prochaine émission I feel good Pour aller plus loin, rendez-vous sur la page Facebook de l'émission ou sur mon site internet. Ce podcast est disponible sur vos plateformes préférées Apple Podcasts, Deezer, Spotify, Google Podcasts, YouTube.

  • Speaker #1

    Ces informations sont données à titre indicatif et ne se substituent à aucun conseil médical. Avant toute expérimentation, prenez l'avis de votre médecin.

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Description

Pour la première fois en France, un Congrès International a réuni médecins et chercheurs pour faire le point sur les connaissances scientifiques actualisées sur le jeûne. Intermittent ou périodique, le jeûne a des atouts et des contre-indications, un éclairage objectif est nécessaire pour une pratique en sécurité, à l’écart des dérives. je suis allée pour vous rencontrer le DR J. Rouillier et le DR JL Mouysset


Pour plus d'infos :

https://www.academie-medicale-du-jeune.fr

https://www.association-ressource.org

www.espace-akashik.com



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    I feel good. Je me sens super bien. Je me sens bien.

  • Speaker #1

    Et toi ?

  • Speaker #0

    Et toi ?

  • Speaker #2

    Bonjour, je m'appelle Armel Berodi, je suis praticienne en sophrologie et en hypnose depuis une dizaine d'années et dans l'accompagnement depuis une vingtaine d'années et je dirige aujourd'hui un centre de bien-être et de ressources à Montpellier. Je suis heureuse de partager avec vous le fruit de mes recherches, de mes rencontres, de ma curiosité, dans ce podcast I Feel Good, le podcast qui vous veut du bien. Au cours de ces entretiens, je vous présente des portraits et parcours de personnalités inspirantes et engagées sur le chemin de la santé, de la résilience, du mieux-être. N'hésitez pas à me suggérer des sujets, poser vos questions et partager à volonté. Bonne écoute ! Je me suis rendue pour vous sur le premier congrès international du jeûne en France, à Aix-en-Provence, et j'étais très curieuse d'échanger avec ces médecins, ces scientifiques, ces professionnels du jeûne. J'ai pu rencontrer le docteur Jacques Rouillet, qui est médecin généraliste et cofondateur et président de l'Académie médicale du jeûne, et le docteur Jean-Loup Mouissé, qui est oncologue depuis plus de 25 ans et fondateur du Centre Ressources. Et voici un extrait de ses entretiens sur ce sujet passionnant. Je suis avec le docteur Jacques Rouillet. Vous vous présentez comme médecin généraliste, cofondateur et président de l'Académie médicale du jeûne. Comment vous en êtes arrivé en tant que médecin généraliste à vous intéresser à ces questions du jeûne, de l'alimentation au travers de la santé, de la santé au travers de l'alimentation ?

  • Speaker #0

    Comme beaucoup de gens dans ce pays, en France, il y a eu des déclencheurs, notamment le documentaire de Sylvie Guillement et Thierry de Lestrade qui s'appelle Le Jeune, une nouvelle thérapie avec un point d'interrogation qui, paraît-il, est une caractéristique française parce que c'était remplacé dans la version allemande, c'était diffusé sur la chaîne Arte. Il paraît que ça a été remplacé par un point quand c'est la version allemande. Nous, il y a un point d'interrogation, mais de l'autre côté du rein, c'est le jeûne, deux points, une nouvelle thérapie, point. Donc, il y a eu ce documentaire, il y a eu une histoire personnelle avec ma fille qui est tombée malade, qui a dû avoir un traitement éprouvant et la rencontre avec un interne qui lui disait... Si vous ne supportez pas bien ce traitement, ça serait peut-être bien que vous observiez une diète le jour où on va vous faire la perfusion. Ok. Ah, et donc je commence à m'intéresser à tout ça, et je me dis, je vais regarder dans la bibliographie, parce qu'apparemment il y a des gens qui travaillent, et je découvre une littérature foisonnante. C'était déjà il y a une dizaine d'années, et ça n'arrête pas depuis, une littérature scientifique qui montre qu'il y a des gens qui font des recherches, qui publient, et qui ne publient pas dans Paris Match, ils publient dans des revues à comité de lecture, indexées, enfin bon, ce qui fait la référence scientifique pour les médecins, les biologistes, et la recherche biomédicale en général. et ils explicitent dans le détail ce que peut apporter le repos digestif, la pause alimentaire. Et ça se connecte assez naturellement avec le fait que nous sommes dans un monde où il y a une nécessité de repos pour toutes les activités vivantes. On peut par exemple souligner l'alternance entre le jour et la nuit. Le bruit, le silence, l'activité, le repos, l'alimentation, le jeûne. Ça va, ça tombe un peu sous le sens. Et ça, c'est un rythme qui est quotidien. Après, on peut aussi s'intéresser aux variations selon les saisons. Il y avait autrefois une saison de l'abondance et une saison plus de disette. La saison de la récolte des moissons, pendant laquelle on va être actif, les journées sont plus longues, on va manger beaucoup, on va faire des réserves. ce qui se passe dans le monde animal aussi. Et puis va venir la mauvaise saison ou la saison hivernale où là, on va vivre sur ses réserves. Et puis on va traverser des périodes où il n'y a rien à manger. Donc ça, c'est quelque chose qui est, je pense, anciennement inscrit dans nos gènes et c'est quelque chose qu'on a totalement perdu depuis qu'on a inventé les moyens de conservation. Que l'alimentation soit ton premier médicament. Ça, c'est les... nos ancêtres médecins grecs qui disaient ça il y a déjà un peu plus de 2000 ans. Et on l'a complètement oublié depuis. La grande question, c'est qu'est-ce qu'on mange ? Et les premières conclusions d'une étude qui se déroule en France depuis un peu plus de 20 ans, qui s'appelle Nutrinet Santé. sont que précisément, c'est quand même un peu surprenant pour ceux qui ont des œillères, mais ce qu'on mange a une importance déterminante pour la santé. La nourriture transformée ou ultra transformée, c'est une catastrophe pour notre équilibre intestinal, microbiotique, immunitaire. Et donc, on est en train d'avoir une épidémie de malbouffe. Et... De façon absolument évidente maintenant sur le plan médical et sur le plan de la santé, on est en conflit ouvert, frontal, entre des intérêts économiques et la santé publique, la santé humaine.

  • Speaker #2

    Donc vous pensez qu'il y a des saisons pour faire le jeûne ?

  • Speaker #0

    Il y a des saisons sur le plan... D'une espèce de tradition ancestrale qui était logique, qui était liée au fait qu'il y avait un moment de la nourriture disponible et des moments où il y en avait moins. Et cette différence, cette alternance, elle a été annulée par l'invention du réfrigérateur, des moyens de conservation, des conserves, etc., des transports aussi. Et j'ai envie de dire, avant même de s'intéresser à la nature intrinsèque de ce qu'on mange, c'est toujours, on va dire, une bonne idée de s'intéresser aux saisons et à ce que sont les produits de saison. Il faut que les gens arrêtent de manger des tomates au mois de décembre. Il faut arrêter d'acheter des cerises qui viennent du Chili en avion. Il faut arrêter de vouloir à tout prix manger des moules quand ce n'est pas la saison des moules, etc. Et ça, on n'est pas prêts. Donc, il reste une prise de conscience que cette nourriture qu'on nous propose, ça me fait penser à la chanson d'Alain Souchon. Le mal qu'on nous propose, c'est vraiment... Ça obéit à des objectifs qui sont des objectifs commerciaux, de vente. On nous vend des produits où on va utiliser des adjuvants, des produits ajoutés, qui servent à donner du volume, à donner du goût, à prolonger la conservation et à changer la couleur. Le seul objectif, c'est de vendre. Sur le plan nutritionnel, c'est une catastrophe. Et malheureusement, les intérêts économiques prennent le pas de façon quasiment systématique sur les intérêts de santé. Le principal pays qui va s'opposer, qui va mettre son veto au Nutri-Score, qui est loin d'être un critère parfait, c'est l'Italie, c'est Giorgia Meloni. Elle a dit Je mets mon veto. Jamais je n'accepterai que ce Nutri-Score soit imposé par voie réglementaire au niveau européen Pourquoi l'Italie ? Ferrero, Barilla, etc. C'est tellement énorme comme chiffre d'affaires. Alors en France, on est, comment dirais-je, avec cette espèce de cache sexe où on placarde des pots de Nutella en 4 par 3, puis il y a une petite ligne en bas, ne mangez pas trop gras, trop sucré, trop salé.

  • Speaker #2

    Vous présidez l'Académie médicale du jeûne. Qu'est-ce que vous proposez au travers de cette académie ? Qu'est-ce que c'est l'ADN ?

  • Speaker #0

    L'ADN, c'est recueillir une information et la transmettre aux professionnels du soin pour qu'on arrive à passer à travers cet ostracisme, ce rejet qui est caractéristique du milieu médical français. par rapport à d'autres pays, y compris des pays qui sont très proches comme la Suisse, l'Allemagne, l'Autriche, l'Angleterre, où il y a des gens qui font des recherches sur le jeûne. Donc notre objectif premier, c'est compiler, rassembler, recueillir tout ce qui est publié sur le jeûne, profiter également de l'expérience des accompagnateurs professionnels de la Fédération francophone de jeûne et randonnée, qui est une association qui nous soutient depuis le début, parce qu'ils ont bien compris l'intérêt... Des jeûneurs pour la sécurité. Ça fait un petit peu peur le jeûne quand on ne connaît pas. Et une fois qu'on l'a pratiqué, on change totalement d'avis parce qu'on se rend compte que c'est quelque chose qui est absolument sûr, qui apporte le plus souvent des bénéfices qui sont tout à fait palpables. Pour résumer, sur le plan médical, on va dire, ça abaisse la résistance à l'insuline, c'est anti-inflammatoire de façon puissante sur un plan plus... Comment dirais-je ? moins scientifique, ça fait rajeunir. Mais c'est vraiment quelque chose qui est drôlement intéressant. Notre principale concurrence est l'Oréal. Quand on voit les dépenses en termes de cosmétiques, jeûnez une semaine, mais vous avez des résultats qui sont bien plus étonnants sur le teint, sur la peau, des gens qui veulent s'arrêter de fumer. C'est un des moyens extraordinaires. Et surtout, ça permet de prendre conscience de l'importance de l'équilibre alimentaire. Parce que dans un séjour de jeûne, comme ceux qui sont organisés au sein de la FFJR, vous avez une information qui est donc indépendante de tous les industriels, qui n'est pas non plus, comment dirais-je, une bible, un dogme, il n'y a pas de doxa, simplement on détaille comment se passe la digestion, comment se passe l'absorption des nutriments, qu'est-ce qui est intéressant et qu'est-ce qui ne l'est pas, et quel est... la bonne façon de manger. Et donc, le fait d'avoir fait un jeûne, quand on arrête, quand on fait la reprise alimentaire, qui est un procédé de reprise progressive, c'est très important, ça. on commence par trouver tout ce qu'on mange, c'est trop sucré ou trop salé. Naturellement. Parce qu'on a les papilles qui sont toutes neuves. Et ça va induire naturellement des changements dans nos habitudes alimentaires, dans notre hygiène de vie, qui font qu'on va faire les choses dans le bon sens pour notre santé.

  • Speaker #2

    Docteur Ouillet, est-ce que vous pouvez nous dire s'il y a plusieurs... Type de jeûne ?

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #2

    Et est-ce que vous, vous en pratiquez ?

  • Speaker #0

    Bien sûr, bien sûr. Bien sûr que je le pratique parce que ça me fait du bien. Et vu mon âge, c'est très intéressant parce qu'il y a un moment où on commence à sentir qu'on est un petit peu moins souple qu'avant. Et vraiment, j'ai cette sensation de faire quelques années en arrière, ce qui est très agréable. Il y a plusieurs sortes de jeûne. Oui, il y a d'abord une forme de jeûne dans l'absolu, quand il est un petit peu prolongé, qui s'appelle le jeûne selon la méthode Buchinger, qui a été inventée par un médecin allemand, et qui consiste à associer au jeûne une hydratation soutenue, un exercice physique modéré, mais un petit peu actif quand même, la plupart du temps sous forme de randonnée, puis on fait aussi du yoga. On peut faire du tai chi, du qigong, des activités d'assouplissement et de détente. Et on a aussi un petit supplément de jus de légumes crus et un bouillon le soir pour apporter quelques vitamines et surtout les minéraux. Un petit peu de sel pour éviter d'avoir une hypotension. Ça, c'est quelque chose qui... Comment dirais-je, j'ai parfaitement validé, peaufiné, qui a été amélioré de façon très sensible depuis plus d'un siècle maintenant. Ça, c'est le jeûne Böhringer qui va durer entre, on va dire, 3-4 jours et 8-10 jours. Et puis, il y a le jeûne intermittent. ou on va simplement s'arrêter de manger, on continue toujours à boire, on va s'arrêter de manger une partie de la journée. C'est-à-dire, on va le plus souvent prolonger le jeûne naturel de la nuit jusqu'au déjeuner, par exemple. On ne prend pas de petit déjeuner, on prend juste une boisson chaude, sans lait, sans sucre. Et ça permet de laisser ce petit processus de nettoyage et d'aller puiser un petit peu dans ses réserves au quotidien, tous les jours. On peut choisir de sauter le dîner. C'est un petit peu plus compliqué au plan social parce que le dîner, c'est un repas qu'on partage. C'est souvent en famille ou avec des amis. Donc, il y a des gens qui préfèrent se contenter d'un bouillon clair le soir. Et le résultat est le même. On a une prolongation dans laquelle on inclut la nuit de ce repos digestif. Ça, c'est pour les rythmes. Il y a des gens qui vont choisir un jour dans la semaine où ils ne mangent pas, où on boit, mais on ne mange pas. Il y a des gens qui vont préférer deux jours pas consécutifs. Ils jeûnent le lundi et le jeudi. C'est vraiment à la mesure de chacun, il faut savoir être attentif un petit peu à ses besoins, à la façon dont on vit les choses et à ce qu'on en retire. Et puis il y a des formes de jeûne qui peuvent être prolongées, qui sont un peu particulières. Il y a le jeûne hygiéniste ou hydrique où on ne boit que de l'eau. et où on se repose. L'argument étant, on consacre toute son énergie à cette purification, à ce nettoyage intérieur, et donc on ne va pas perdre de l'énergie en ayant une activité physique. Sur le plan médical, ça se discute beaucoup, parce que le fait d'avoir une activité physique, d'augmenter temporairement le rythme cardiaque un petit peu, de faire bouger les muscles, ça active la circulation, ça fait circuler le sang de façon plus active dans les émonctoires, c'est-à-dire surtout... le foie, les reins, et ça augmente le rythme respiratoire, donc on élimine aussi par la respiration. Donc on va dire que cette méthode qui a été beaucoup employée, notamment par Herbert Shelton dans le siècle dernier aux États-Unis, c'est un petit peu moins validé et beaucoup moins pratiqué, parce que c'est moins confortable aussi que le jeûne selon Böhringer. Et puis, il y a une variété qui est un petit peu exotique qu'on appelle le jeûne sec, où là, on ne mange pas, on ne boit pas. Et sur le plan médical, on va dire qu'à partir de 48 heures, c'est dangereux. Et au-delà de 72 heures, c'est carrément mortel pour la plupart des gens. Ceci dit, il y a des exemples de gens qui l'ont fait et qui décrivent une accélération du processus de nettoyage. Je ne vois pas tellement l'intérêt à titre médical, simplement parce que le jeûne, c'est aussi une petite parenthèse qu'on va prendre pour soi, pour être un peu à l'écoute de ses sensations, pour enfin prendre le temps de s'occuper de soi, de laisser son esprit libre, sans obligation, avec des grandes journées qui sont relativement vides, et ça, ça fait un bien considérable.

  • Speaker #2

    Dr Rouillet, pour des personnes qui aujourd'hui s'intéressent aux jeunes, auraient envie de faire un jeûne, qu'est-ce que vous pouvez leur conseiller s'ils n'ont pas de documentation ou si on va les chercher sur un moteur de recherche jeûne, on va peut-être trouver tout et n'importe quoi. Hélas. Voilà, donc qu'est-ce que vous conseillez pour ces personnes ?

  • Speaker #0

    Pour une personne qui voudrait expérimenter le jeûne, Pour la première fois, je dirais qu'il y a deux solutions. La première solution qui est extrêmement simple, accessible et qu'on peut faire la plupart du temps, sauf en cas de maladie particulière, c'est le jeûne intermittent. C'est-à-dire faire l'essai pendant une dizaine ou une quinzaine de jours de se passer de petits déjeuners. Et voir ce que ça fait. Est-ce que c'est quelque chose qui est difficile au-delà de l'adaptation au changement, ou est-ce que c'est quelque chose qui finalement va se trouver naturellement comme une routine plutôt confortable, et même où on se sent plutôt mieux. Donc c'est une première expérience qu'on peut faire, que chacun peut faire chez soi, ça ne présente aucun danger, sous réserve qu'on n'ait pas évidemment de traitement médical continu, ou de pathologie particulière, où il y a certaines fragilités aussi qui peuvent être des contre-indications. Pour ce qui est d'un jeûne un peu plus long, on va dire pour faire vraiment le grand ménage, c'est-à-dire ce nettoyage en profondeur, il ne faut pas le faire tout seul. Il faut faire ça avec un groupe et surtout avec un accompagnateur professionnel. Et cet accompagnateur professionnel qui a reçu une formation dédiée à l'accompagnement du jeune, qui a reçu une formation d'accompagnateur de randonnée, qui a un brevet de secouriste et qui travaille avec les médecins de l'Académie médicale du jeune, parce que s'il se passe quelque chose, on a mis en place une permanence médicale. Eh bien, il y a vraiment une sécurité maximum. Eh bien, vous allez trouver ça sur le site de la Fédération francophone de jeûne et randonnée, avec lesquels, naturellement, l'Académie médicale du jeûne a été amenée à travailler, parce que ce sont des gens sérieux. Il y a 130 centres en France, il y en a même quelques-uns en dehors, en Suisse, en Belgique, en Espagne, et on n'a que le choix des endroits où on va jeûner et des dates de séjour. Et là, vous savez où vous mettez les pieds. Vous savez que vous êtes à l'abri des gourous, des dérives sectaires et que vous êtes avec des professionnels de l'accompagnement du jeune, avec probablement un grand moment de bonheur à prévoir.

  • Speaker #2

    Docteur Ouillet, une dernière question. Quelles sont justement les contre-indications ou les risques du jeune ?

  • Speaker #0

    Les risques quand c'est pratiqué dans de bonnes conditions, c'est-à-dire, comme je le précisais, avec un accompagnement professionnel et en respectant les contre-indications qui peuvent être temporaires ou définitives. Les contre-indications temporaires, c'est quand on est totalement épuisé, qu'on n'en peut plus, qu'on se rend compte qu'on a des problèmes de peau. C'est bien de trouver un moyen déjà de se reposer avant d'entreprendre un jeûne. De toute façon, un jeûne bien envisagé, c'est précédé d'une semaine de descente alimentaire et c'est suivi d'une semaine de remontée alimentaire. avec au milieu une semaine de jeûne à proprement parler, avec cette activité physique dont on a parlé. Les contre-indications, c'est quand on est complètement épuisé, c'est les troubles mentaux qui vont entraver la compréhension des consignes et de la sécurité concernant le jeûne. C'est des insuffisances cardiaques, rénales, hépatiques graves. C'est une insuffisance coronaire, c'est-à-dire quelqu'un qui a fait un infarctus il y a moins d'un an. On va dire qu'il faut attendre, il y a une espèce de réhabilitation, une réadaptation à trouver avant de pouvoir ne serait-ce que randonner pour pouvoir profiter de tout ça. Et puis évidemment, grossesse, femme enceinte, allaitement.

  • Speaker #2

    Très bien, je vous remercie beaucoup pour cet échange.

  • Speaker #0

    Je vous en prie, avec plaisir.

  • Speaker #2

    A bientôt. Je suis avec le docteur Jean-Loup Mouissé, oncologue depuis plus de 25 ans et fondateur du Centre Ressources qui prône l'oncologie intégrative. Qu'est-ce que ça représente pour vous, l'oncologie intégrative ?

  • Speaker #1

    En fait, c'était depuis toujours cette volonté de proposer... Lorsque j'étais interne déjà dans les années 90, de chercher des solutions pour accompagner la personne touchée par le cancer. Au-delà des traitements, qu'est-ce qu'on pouvait faire pour l'aider lui-même à s'impliquer, à trouver des solutions, des ressources pour optimiser les résultats, se donner de meilleures chances, mieux supporter, se donner de meilleures chances. Donc c'était chercher tout ce qui pouvait venir apporter sa pierre à l'édifice, sachant que le cancer c'est vraiment une maladie. Ce qui est un challenge, c'est une maladie, donc il y a de la souffrance, mais au-delà de ça, c'est une confrontation à la mort. C'est très marqué pour notre société, ça fait peur. Et donc, ça va plus loin, c'est vraiment un défi existentiel. Donc, il faut proposer un accompagnement, au-delà des traitements, qui propose un soutien sur le plan du corps, sur le plan énergétique. La fatigue, c'est le premier symptôme en cancérologie. Donc, proposer une dimension énergétique, proposer une dimension émotionnelle, une proportion mentale. Et enfin, même une dimension essentielle, existentielle, spirituelle, choisissez le mot que vous préférez, et qui permet vraiment de se dire, pourquoi je me bats, pourquoi je fais ça, pourquoi ça m'arrive, et du coup, se donner les meilleures chances.

  • Speaker #2

    Quelle est la place du jeûne dans cette santé intégrative, cette approche intégrative ?

  • Speaker #1

    Donc déjà, comme je disais, le cancer confronte à l'impuissance, c'est déjà une réponse de dire je vais faire quelque chose, moi, que je peux faire moi, qui ne dépend pas des autres. Évidemment, quelques conseils, mais sinon après c'est à moi de le faire. Donc c'est déjà une réponse à un défi qui est très difficile, c'est l'impuissance face à la maladie, la souffrance et autres. Une réponse, je peux faire quelque chose. je peux m'impliquer et faire quelque chose d'efficace. Évidemment, après, derrière, il y a l'idée de est-ce que ça marche ? Eh bien oui, ça marche. Et donc le jeûne est intéressant. Il est vraiment, vraiment intéressant pour améliorer la tolérance au traitement. Il aurait même peut-être, manifestement, il a des effets favorables sur l'effet des traitements. Alors il y a plusieurs façons de faire. On va parler de jeûne plutôt intermittent. Je ne pourrais pas parler du jeûne long, je n'en ai pas expérience et je n'ai pas d'études qui démontrent de façon absolue. Je n'ai pas assez de substances scientifiques pour vous dire qu'il y a des preuves. Par contre, sur le jeûne intermittent, c'est démontré, on peut faire des choses.

  • Speaker #2

    Qu'est-ce que vous proposez précisément au centre ressources comme type d'accompagnement ?

  • Speaker #1

    Au centre-source, on va informer les gens. Après, c'est à eux de le mettre en œuvre. Donc on va leur expliquer. Le jeûne ne sera pas fait au centre, c'est eux qui le feront. Donc il y a deux types de jeûne. On va être simple. D'abord, on rappelle la précaution. On ne part pas dans un jeûne si on est dénutri. Ça, c'est une règle parce que la dénutrition, c'est vraiment un facteur péjoratif qui va plomber l'organisme et on aura des résultats thérapeutiques bien moindres. Donc pas de dénutrition. S'il n'y a pas de dénutrition, on peut aller vers le jeûne. Première méthode, juste avant par exemple une chimiothérapie, je vais jeûner 24 heures et je ne remangerai que le soir ou le lendemain des soins reçus. Et là, il y a une réduction des effets secondaires. C'est très simple et ça a été démontré sans risque. Après, il y a le jeûne nocturne. qui est le jeûne intermittent nocturne qui est très intéressant pour réduire les récidives dans le cancer du sein par exemple c'est 36% de récidive en moins en faisant un jeûne au moins de 13h entre le repas du soir et du matin et l'idéal est vraiment que ce repas du soir soit tôt vers 18h voilà il vaut mieux C'est encore plus efficace quand on déjeune tôt plutôt que quand on déjeune tard, quand on décale. Plus le repas est tardif, mieux c'est. Pour le cancer de prostate, on a montré qu'une étude espagnole, que ceux qui jeûnaient tôt... jeûne nocturne de 13-14 heures, ils ont 44% de réduction de risque de cancer de prostate. Si par contre le repas le matin du matin est décalé et que du coup il y a un petit déjeuner qui est tardif, après 8h30, il n'y a que 22% d'efficacité. Mais il y a 22%. Donc si vous ne pouvez pas manger le matin, c'est déjà bien, un jeûne nocturne ça marche. Mais ça marche encore mieux si le jeûne est basé sur un repas très tôt, voire pas de repas le soir, et un petit déjeuner qui est précoce.

  • Speaker #2

    merci beaucoup pour ce partage merci merci à toutes et à tous pour votre écoute à bientôt dans une prochaine émission I feel good Pour aller plus loin, rendez-vous sur la page Facebook de l'émission ou sur mon site internet. Ce podcast est disponible sur vos plateformes préférées Apple Podcasts, Deezer, Spotify, Google Podcasts, YouTube.

  • Speaker #1

    Ces informations sont données à titre indicatif et ne se substituent à aucun conseil médical. Avant toute expérimentation, prenez l'avis de votre médecin.

Description

Pour la première fois en France, un Congrès International a réuni médecins et chercheurs pour faire le point sur les connaissances scientifiques actualisées sur le jeûne. Intermittent ou périodique, le jeûne a des atouts et des contre-indications, un éclairage objectif est nécessaire pour une pratique en sécurité, à l’écart des dérives. je suis allée pour vous rencontrer le DR J. Rouillier et le DR JL Mouysset


Pour plus d'infos :

https://www.academie-medicale-du-jeune.fr

https://www.association-ressource.org

www.espace-akashik.com



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    I feel good. Je me sens super bien. Je me sens bien.

  • Speaker #1

    Et toi ?

  • Speaker #0

    Et toi ?

  • Speaker #2

    Bonjour, je m'appelle Armel Berodi, je suis praticienne en sophrologie et en hypnose depuis une dizaine d'années et dans l'accompagnement depuis une vingtaine d'années et je dirige aujourd'hui un centre de bien-être et de ressources à Montpellier. Je suis heureuse de partager avec vous le fruit de mes recherches, de mes rencontres, de ma curiosité, dans ce podcast I Feel Good, le podcast qui vous veut du bien. Au cours de ces entretiens, je vous présente des portraits et parcours de personnalités inspirantes et engagées sur le chemin de la santé, de la résilience, du mieux-être. N'hésitez pas à me suggérer des sujets, poser vos questions et partager à volonté. Bonne écoute ! Je me suis rendue pour vous sur le premier congrès international du jeûne en France, à Aix-en-Provence, et j'étais très curieuse d'échanger avec ces médecins, ces scientifiques, ces professionnels du jeûne. J'ai pu rencontrer le docteur Jacques Rouillet, qui est médecin généraliste et cofondateur et président de l'Académie médicale du jeûne, et le docteur Jean-Loup Mouissé, qui est oncologue depuis plus de 25 ans et fondateur du Centre Ressources. Et voici un extrait de ses entretiens sur ce sujet passionnant. Je suis avec le docteur Jacques Rouillet. Vous vous présentez comme médecin généraliste, cofondateur et président de l'Académie médicale du jeûne. Comment vous en êtes arrivé en tant que médecin généraliste à vous intéresser à ces questions du jeûne, de l'alimentation au travers de la santé, de la santé au travers de l'alimentation ?

  • Speaker #0

    Comme beaucoup de gens dans ce pays, en France, il y a eu des déclencheurs, notamment le documentaire de Sylvie Guillement et Thierry de Lestrade qui s'appelle Le Jeune, une nouvelle thérapie avec un point d'interrogation qui, paraît-il, est une caractéristique française parce que c'était remplacé dans la version allemande, c'était diffusé sur la chaîne Arte. Il paraît que ça a été remplacé par un point quand c'est la version allemande. Nous, il y a un point d'interrogation, mais de l'autre côté du rein, c'est le jeûne, deux points, une nouvelle thérapie, point. Donc, il y a eu ce documentaire, il y a eu une histoire personnelle avec ma fille qui est tombée malade, qui a dû avoir un traitement éprouvant et la rencontre avec un interne qui lui disait... Si vous ne supportez pas bien ce traitement, ça serait peut-être bien que vous observiez une diète le jour où on va vous faire la perfusion. Ok. Ah, et donc je commence à m'intéresser à tout ça, et je me dis, je vais regarder dans la bibliographie, parce qu'apparemment il y a des gens qui travaillent, et je découvre une littérature foisonnante. C'était déjà il y a une dizaine d'années, et ça n'arrête pas depuis, une littérature scientifique qui montre qu'il y a des gens qui font des recherches, qui publient, et qui ne publient pas dans Paris Match, ils publient dans des revues à comité de lecture, indexées, enfin bon, ce qui fait la référence scientifique pour les médecins, les biologistes, et la recherche biomédicale en général. et ils explicitent dans le détail ce que peut apporter le repos digestif, la pause alimentaire. Et ça se connecte assez naturellement avec le fait que nous sommes dans un monde où il y a une nécessité de repos pour toutes les activités vivantes. On peut par exemple souligner l'alternance entre le jour et la nuit. Le bruit, le silence, l'activité, le repos, l'alimentation, le jeûne. Ça va, ça tombe un peu sous le sens. Et ça, c'est un rythme qui est quotidien. Après, on peut aussi s'intéresser aux variations selon les saisons. Il y avait autrefois une saison de l'abondance et une saison plus de disette. La saison de la récolte des moissons, pendant laquelle on va être actif, les journées sont plus longues, on va manger beaucoup, on va faire des réserves. ce qui se passe dans le monde animal aussi. Et puis va venir la mauvaise saison ou la saison hivernale où là, on va vivre sur ses réserves. Et puis on va traverser des périodes où il n'y a rien à manger. Donc ça, c'est quelque chose qui est, je pense, anciennement inscrit dans nos gènes et c'est quelque chose qu'on a totalement perdu depuis qu'on a inventé les moyens de conservation. Que l'alimentation soit ton premier médicament. Ça, c'est les... nos ancêtres médecins grecs qui disaient ça il y a déjà un peu plus de 2000 ans. Et on l'a complètement oublié depuis. La grande question, c'est qu'est-ce qu'on mange ? Et les premières conclusions d'une étude qui se déroule en France depuis un peu plus de 20 ans, qui s'appelle Nutrinet Santé. sont que précisément, c'est quand même un peu surprenant pour ceux qui ont des œillères, mais ce qu'on mange a une importance déterminante pour la santé. La nourriture transformée ou ultra transformée, c'est une catastrophe pour notre équilibre intestinal, microbiotique, immunitaire. Et donc, on est en train d'avoir une épidémie de malbouffe. Et... De façon absolument évidente maintenant sur le plan médical et sur le plan de la santé, on est en conflit ouvert, frontal, entre des intérêts économiques et la santé publique, la santé humaine.

  • Speaker #2

    Donc vous pensez qu'il y a des saisons pour faire le jeûne ?

  • Speaker #0

    Il y a des saisons sur le plan... D'une espèce de tradition ancestrale qui était logique, qui était liée au fait qu'il y avait un moment de la nourriture disponible et des moments où il y en avait moins. Et cette différence, cette alternance, elle a été annulée par l'invention du réfrigérateur, des moyens de conservation, des conserves, etc., des transports aussi. Et j'ai envie de dire, avant même de s'intéresser à la nature intrinsèque de ce qu'on mange, c'est toujours, on va dire, une bonne idée de s'intéresser aux saisons et à ce que sont les produits de saison. Il faut que les gens arrêtent de manger des tomates au mois de décembre. Il faut arrêter d'acheter des cerises qui viennent du Chili en avion. Il faut arrêter de vouloir à tout prix manger des moules quand ce n'est pas la saison des moules, etc. Et ça, on n'est pas prêts. Donc, il reste une prise de conscience que cette nourriture qu'on nous propose, ça me fait penser à la chanson d'Alain Souchon. Le mal qu'on nous propose, c'est vraiment... Ça obéit à des objectifs qui sont des objectifs commerciaux, de vente. On nous vend des produits où on va utiliser des adjuvants, des produits ajoutés, qui servent à donner du volume, à donner du goût, à prolonger la conservation et à changer la couleur. Le seul objectif, c'est de vendre. Sur le plan nutritionnel, c'est une catastrophe. Et malheureusement, les intérêts économiques prennent le pas de façon quasiment systématique sur les intérêts de santé. Le principal pays qui va s'opposer, qui va mettre son veto au Nutri-Score, qui est loin d'être un critère parfait, c'est l'Italie, c'est Giorgia Meloni. Elle a dit Je mets mon veto. Jamais je n'accepterai que ce Nutri-Score soit imposé par voie réglementaire au niveau européen Pourquoi l'Italie ? Ferrero, Barilla, etc. C'est tellement énorme comme chiffre d'affaires. Alors en France, on est, comment dirais-je, avec cette espèce de cache sexe où on placarde des pots de Nutella en 4 par 3, puis il y a une petite ligne en bas, ne mangez pas trop gras, trop sucré, trop salé.

  • Speaker #2

    Vous présidez l'Académie médicale du jeûne. Qu'est-ce que vous proposez au travers de cette académie ? Qu'est-ce que c'est l'ADN ?

  • Speaker #0

    L'ADN, c'est recueillir une information et la transmettre aux professionnels du soin pour qu'on arrive à passer à travers cet ostracisme, ce rejet qui est caractéristique du milieu médical français. par rapport à d'autres pays, y compris des pays qui sont très proches comme la Suisse, l'Allemagne, l'Autriche, l'Angleterre, où il y a des gens qui font des recherches sur le jeûne. Donc notre objectif premier, c'est compiler, rassembler, recueillir tout ce qui est publié sur le jeûne, profiter également de l'expérience des accompagnateurs professionnels de la Fédération francophone de jeûne et randonnée, qui est une association qui nous soutient depuis le début, parce qu'ils ont bien compris l'intérêt... Des jeûneurs pour la sécurité. Ça fait un petit peu peur le jeûne quand on ne connaît pas. Et une fois qu'on l'a pratiqué, on change totalement d'avis parce qu'on se rend compte que c'est quelque chose qui est absolument sûr, qui apporte le plus souvent des bénéfices qui sont tout à fait palpables. Pour résumer, sur le plan médical, on va dire, ça abaisse la résistance à l'insuline, c'est anti-inflammatoire de façon puissante sur un plan plus... Comment dirais-je ? moins scientifique, ça fait rajeunir. Mais c'est vraiment quelque chose qui est drôlement intéressant. Notre principale concurrence est l'Oréal. Quand on voit les dépenses en termes de cosmétiques, jeûnez une semaine, mais vous avez des résultats qui sont bien plus étonnants sur le teint, sur la peau, des gens qui veulent s'arrêter de fumer. C'est un des moyens extraordinaires. Et surtout, ça permet de prendre conscience de l'importance de l'équilibre alimentaire. Parce que dans un séjour de jeûne, comme ceux qui sont organisés au sein de la FFJR, vous avez une information qui est donc indépendante de tous les industriels, qui n'est pas non plus, comment dirais-je, une bible, un dogme, il n'y a pas de doxa, simplement on détaille comment se passe la digestion, comment se passe l'absorption des nutriments, qu'est-ce qui est intéressant et qu'est-ce qui ne l'est pas, et quel est... la bonne façon de manger. Et donc, le fait d'avoir fait un jeûne, quand on arrête, quand on fait la reprise alimentaire, qui est un procédé de reprise progressive, c'est très important, ça. on commence par trouver tout ce qu'on mange, c'est trop sucré ou trop salé. Naturellement. Parce qu'on a les papilles qui sont toutes neuves. Et ça va induire naturellement des changements dans nos habitudes alimentaires, dans notre hygiène de vie, qui font qu'on va faire les choses dans le bon sens pour notre santé.

  • Speaker #2

    Docteur Ouillet, est-ce que vous pouvez nous dire s'il y a plusieurs... Type de jeûne ?

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #2

    Et est-ce que vous, vous en pratiquez ?

  • Speaker #0

    Bien sûr, bien sûr. Bien sûr que je le pratique parce que ça me fait du bien. Et vu mon âge, c'est très intéressant parce qu'il y a un moment où on commence à sentir qu'on est un petit peu moins souple qu'avant. Et vraiment, j'ai cette sensation de faire quelques années en arrière, ce qui est très agréable. Il y a plusieurs sortes de jeûne. Oui, il y a d'abord une forme de jeûne dans l'absolu, quand il est un petit peu prolongé, qui s'appelle le jeûne selon la méthode Buchinger, qui a été inventée par un médecin allemand, et qui consiste à associer au jeûne une hydratation soutenue, un exercice physique modéré, mais un petit peu actif quand même, la plupart du temps sous forme de randonnée, puis on fait aussi du yoga. On peut faire du tai chi, du qigong, des activités d'assouplissement et de détente. Et on a aussi un petit supplément de jus de légumes crus et un bouillon le soir pour apporter quelques vitamines et surtout les minéraux. Un petit peu de sel pour éviter d'avoir une hypotension. Ça, c'est quelque chose qui... Comment dirais-je, j'ai parfaitement validé, peaufiné, qui a été amélioré de façon très sensible depuis plus d'un siècle maintenant. Ça, c'est le jeûne Böhringer qui va durer entre, on va dire, 3-4 jours et 8-10 jours. Et puis, il y a le jeûne intermittent. ou on va simplement s'arrêter de manger, on continue toujours à boire, on va s'arrêter de manger une partie de la journée. C'est-à-dire, on va le plus souvent prolonger le jeûne naturel de la nuit jusqu'au déjeuner, par exemple. On ne prend pas de petit déjeuner, on prend juste une boisson chaude, sans lait, sans sucre. Et ça permet de laisser ce petit processus de nettoyage et d'aller puiser un petit peu dans ses réserves au quotidien, tous les jours. On peut choisir de sauter le dîner. C'est un petit peu plus compliqué au plan social parce que le dîner, c'est un repas qu'on partage. C'est souvent en famille ou avec des amis. Donc, il y a des gens qui préfèrent se contenter d'un bouillon clair le soir. Et le résultat est le même. On a une prolongation dans laquelle on inclut la nuit de ce repos digestif. Ça, c'est pour les rythmes. Il y a des gens qui vont choisir un jour dans la semaine où ils ne mangent pas, où on boit, mais on ne mange pas. Il y a des gens qui vont préférer deux jours pas consécutifs. Ils jeûnent le lundi et le jeudi. C'est vraiment à la mesure de chacun, il faut savoir être attentif un petit peu à ses besoins, à la façon dont on vit les choses et à ce qu'on en retire. Et puis il y a des formes de jeûne qui peuvent être prolongées, qui sont un peu particulières. Il y a le jeûne hygiéniste ou hydrique où on ne boit que de l'eau. et où on se repose. L'argument étant, on consacre toute son énergie à cette purification, à ce nettoyage intérieur, et donc on ne va pas perdre de l'énergie en ayant une activité physique. Sur le plan médical, ça se discute beaucoup, parce que le fait d'avoir une activité physique, d'augmenter temporairement le rythme cardiaque un petit peu, de faire bouger les muscles, ça active la circulation, ça fait circuler le sang de façon plus active dans les émonctoires, c'est-à-dire surtout... le foie, les reins, et ça augmente le rythme respiratoire, donc on élimine aussi par la respiration. Donc on va dire que cette méthode qui a été beaucoup employée, notamment par Herbert Shelton dans le siècle dernier aux États-Unis, c'est un petit peu moins validé et beaucoup moins pratiqué, parce que c'est moins confortable aussi que le jeûne selon Böhringer. Et puis, il y a une variété qui est un petit peu exotique qu'on appelle le jeûne sec, où là, on ne mange pas, on ne boit pas. Et sur le plan médical, on va dire qu'à partir de 48 heures, c'est dangereux. Et au-delà de 72 heures, c'est carrément mortel pour la plupart des gens. Ceci dit, il y a des exemples de gens qui l'ont fait et qui décrivent une accélération du processus de nettoyage. Je ne vois pas tellement l'intérêt à titre médical, simplement parce que le jeûne, c'est aussi une petite parenthèse qu'on va prendre pour soi, pour être un peu à l'écoute de ses sensations, pour enfin prendre le temps de s'occuper de soi, de laisser son esprit libre, sans obligation, avec des grandes journées qui sont relativement vides, et ça, ça fait un bien considérable.

  • Speaker #2

    Dr Rouillet, pour des personnes qui aujourd'hui s'intéressent aux jeunes, auraient envie de faire un jeûne, qu'est-ce que vous pouvez leur conseiller s'ils n'ont pas de documentation ou si on va les chercher sur un moteur de recherche jeûne, on va peut-être trouver tout et n'importe quoi. Hélas. Voilà, donc qu'est-ce que vous conseillez pour ces personnes ?

  • Speaker #0

    Pour une personne qui voudrait expérimenter le jeûne, Pour la première fois, je dirais qu'il y a deux solutions. La première solution qui est extrêmement simple, accessible et qu'on peut faire la plupart du temps, sauf en cas de maladie particulière, c'est le jeûne intermittent. C'est-à-dire faire l'essai pendant une dizaine ou une quinzaine de jours de se passer de petits déjeuners. Et voir ce que ça fait. Est-ce que c'est quelque chose qui est difficile au-delà de l'adaptation au changement, ou est-ce que c'est quelque chose qui finalement va se trouver naturellement comme une routine plutôt confortable, et même où on se sent plutôt mieux. Donc c'est une première expérience qu'on peut faire, que chacun peut faire chez soi, ça ne présente aucun danger, sous réserve qu'on n'ait pas évidemment de traitement médical continu, ou de pathologie particulière, où il y a certaines fragilités aussi qui peuvent être des contre-indications. Pour ce qui est d'un jeûne un peu plus long, on va dire pour faire vraiment le grand ménage, c'est-à-dire ce nettoyage en profondeur, il ne faut pas le faire tout seul. Il faut faire ça avec un groupe et surtout avec un accompagnateur professionnel. Et cet accompagnateur professionnel qui a reçu une formation dédiée à l'accompagnement du jeune, qui a reçu une formation d'accompagnateur de randonnée, qui a un brevet de secouriste et qui travaille avec les médecins de l'Académie médicale du jeune, parce que s'il se passe quelque chose, on a mis en place une permanence médicale. Eh bien, il y a vraiment une sécurité maximum. Eh bien, vous allez trouver ça sur le site de la Fédération francophone de jeûne et randonnée, avec lesquels, naturellement, l'Académie médicale du jeûne a été amenée à travailler, parce que ce sont des gens sérieux. Il y a 130 centres en France, il y en a même quelques-uns en dehors, en Suisse, en Belgique, en Espagne, et on n'a que le choix des endroits où on va jeûner et des dates de séjour. Et là, vous savez où vous mettez les pieds. Vous savez que vous êtes à l'abri des gourous, des dérives sectaires et que vous êtes avec des professionnels de l'accompagnement du jeune, avec probablement un grand moment de bonheur à prévoir.

  • Speaker #2

    Docteur Ouillet, une dernière question. Quelles sont justement les contre-indications ou les risques du jeune ?

  • Speaker #0

    Les risques quand c'est pratiqué dans de bonnes conditions, c'est-à-dire, comme je le précisais, avec un accompagnement professionnel et en respectant les contre-indications qui peuvent être temporaires ou définitives. Les contre-indications temporaires, c'est quand on est totalement épuisé, qu'on n'en peut plus, qu'on se rend compte qu'on a des problèmes de peau. C'est bien de trouver un moyen déjà de se reposer avant d'entreprendre un jeûne. De toute façon, un jeûne bien envisagé, c'est précédé d'une semaine de descente alimentaire et c'est suivi d'une semaine de remontée alimentaire. avec au milieu une semaine de jeûne à proprement parler, avec cette activité physique dont on a parlé. Les contre-indications, c'est quand on est complètement épuisé, c'est les troubles mentaux qui vont entraver la compréhension des consignes et de la sécurité concernant le jeûne. C'est des insuffisances cardiaques, rénales, hépatiques graves. C'est une insuffisance coronaire, c'est-à-dire quelqu'un qui a fait un infarctus il y a moins d'un an. On va dire qu'il faut attendre, il y a une espèce de réhabilitation, une réadaptation à trouver avant de pouvoir ne serait-ce que randonner pour pouvoir profiter de tout ça. Et puis évidemment, grossesse, femme enceinte, allaitement.

  • Speaker #2

    Très bien, je vous remercie beaucoup pour cet échange.

  • Speaker #0

    Je vous en prie, avec plaisir.

  • Speaker #2

    A bientôt. Je suis avec le docteur Jean-Loup Mouissé, oncologue depuis plus de 25 ans et fondateur du Centre Ressources qui prône l'oncologie intégrative. Qu'est-ce que ça représente pour vous, l'oncologie intégrative ?

  • Speaker #1

    En fait, c'était depuis toujours cette volonté de proposer... Lorsque j'étais interne déjà dans les années 90, de chercher des solutions pour accompagner la personne touchée par le cancer. Au-delà des traitements, qu'est-ce qu'on pouvait faire pour l'aider lui-même à s'impliquer, à trouver des solutions, des ressources pour optimiser les résultats, se donner de meilleures chances, mieux supporter, se donner de meilleures chances. Donc c'était chercher tout ce qui pouvait venir apporter sa pierre à l'édifice, sachant que le cancer c'est vraiment une maladie. Ce qui est un challenge, c'est une maladie, donc il y a de la souffrance, mais au-delà de ça, c'est une confrontation à la mort. C'est très marqué pour notre société, ça fait peur. Et donc, ça va plus loin, c'est vraiment un défi existentiel. Donc, il faut proposer un accompagnement, au-delà des traitements, qui propose un soutien sur le plan du corps, sur le plan énergétique. La fatigue, c'est le premier symptôme en cancérologie. Donc, proposer une dimension énergétique, proposer une dimension émotionnelle, une proportion mentale. Et enfin, même une dimension essentielle, existentielle, spirituelle, choisissez le mot que vous préférez, et qui permet vraiment de se dire, pourquoi je me bats, pourquoi je fais ça, pourquoi ça m'arrive, et du coup, se donner les meilleures chances.

  • Speaker #2

    Quelle est la place du jeûne dans cette santé intégrative, cette approche intégrative ?

  • Speaker #1

    Donc déjà, comme je disais, le cancer confronte à l'impuissance, c'est déjà une réponse de dire je vais faire quelque chose, moi, que je peux faire moi, qui ne dépend pas des autres. Évidemment, quelques conseils, mais sinon après c'est à moi de le faire. Donc c'est déjà une réponse à un défi qui est très difficile, c'est l'impuissance face à la maladie, la souffrance et autres. Une réponse, je peux faire quelque chose. je peux m'impliquer et faire quelque chose d'efficace. Évidemment, après, derrière, il y a l'idée de est-ce que ça marche ? Eh bien oui, ça marche. Et donc le jeûne est intéressant. Il est vraiment, vraiment intéressant pour améliorer la tolérance au traitement. Il aurait même peut-être, manifestement, il a des effets favorables sur l'effet des traitements. Alors il y a plusieurs façons de faire. On va parler de jeûne plutôt intermittent. Je ne pourrais pas parler du jeûne long, je n'en ai pas expérience et je n'ai pas d'études qui démontrent de façon absolue. Je n'ai pas assez de substances scientifiques pour vous dire qu'il y a des preuves. Par contre, sur le jeûne intermittent, c'est démontré, on peut faire des choses.

  • Speaker #2

    Qu'est-ce que vous proposez précisément au centre ressources comme type d'accompagnement ?

  • Speaker #1

    Au centre-source, on va informer les gens. Après, c'est à eux de le mettre en œuvre. Donc on va leur expliquer. Le jeûne ne sera pas fait au centre, c'est eux qui le feront. Donc il y a deux types de jeûne. On va être simple. D'abord, on rappelle la précaution. On ne part pas dans un jeûne si on est dénutri. Ça, c'est une règle parce que la dénutrition, c'est vraiment un facteur péjoratif qui va plomber l'organisme et on aura des résultats thérapeutiques bien moindres. Donc pas de dénutrition. S'il n'y a pas de dénutrition, on peut aller vers le jeûne. Première méthode, juste avant par exemple une chimiothérapie, je vais jeûner 24 heures et je ne remangerai que le soir ou le lendemain des soins reçus. Et là, il y a une réduction des effets secondaires. C'est très simple et ça a été démontré sans risque. Après, il y a le jeûne nocturne. qui est le jeûne intermittent nocturne qui est très intéressant pour réduire les récidives dans le cancer du sein par exemple c'est 36% de récidive en moins en faisant un jeûne au moins de 13h entre le repas du soir et du matin et l'idéal est vraiment que ce repas du soir soit tôt vers 18h voilà il vaut mieux C'est encore plus efficace quand on déjeune tôt plutôt que quand on déjeune tard, quand on décale. Plus le repas est tardif, mieux c'est. Pour le cancer de prostate, on a montré qu'une étude espagnole, que ceux qui jeûnaient tôt... jeûne nocturne de 13-14 heures, ils ont 44% de réduction de risque de cancer de prostate. Si par contre le repas le matin du matin est décalé et que du coup il y a un petit déjeuner qui est tardif, après 8h30, il n'y a que 22% d'efficacité. Mais il y a 22%. Donc si vous ne pouvez pas manger le matin, c'est déjà bien, un jeûne nocturne ça marche. Mais ça marche encore mieux si le jeûne est basé sur un repas très tôt, voire pas de repas le soir, et un petit déjeuner qui est précoce.

  • Speaker #2

    merci beaucoup pour ce partage merci merci à toutes et à tous pour votre écoute à bientôt dans une prochaine émission I feel good Pour aller plus loin, rendez-vous sur la page Facebook de l'émission ou sur mon site internet. Ce podcast est disponible sur vos plateformes préférées Apple Podcasts, Deezer, Spotify, Google Podcasts, YouTube.

  • Speaker #1

    Ces informations sont données à titre indicatif et ne se substituent à aucun conseil médical. Avant toute expérimentation, prenez l'avis de votre médecin.

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