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Un café en ferme

Agriculture et biodiversité : les agriculteurs en action avec Brigitte, co-gérante dans la Marne

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32min |27/06/2024
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32min |27/06/2024
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Description

30 minutes d'échanges avec Brigitte, agricultrice et co-gérante avec son mari dans la Marne (grandes cultures et vignes pratiquant le non-labour).


Brigitte, née en région parisienne et ayant suivi ses études à Paris, a débuté sa carrière en tant qu'infirmière. Sa vie a pris un tournant inattendu lorsqu'elle a rencontré un agriculteur et a rejoint le monde agricole. Aujourd'hui co-gérante d'une exploitation, Brigitte partage avec nous sa vision de la biodiversité et les pratiques agricoles qu'elle et son mari mettent en œuvre. À travers des anecdotes personnelles et des expériences de terrain, offrez vous une parenthèse enrichissante pour découvrir les liens profonds entre agriculture et biodiversité. Un épisode plein de sagesse et d'inspiration pour mieux comprendre l'importance de préserver notre environnement tout en cultivant la terre.


#iciLaTerre est un collectif d’agriculteurs qui souhaite apporter un regard éclairé sur la réalité du métier et de ses territoires.


Bonne écoute !🌱


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue dans Un Café en Ferme, un podcast thématique signé par le collectif Ici la Terre. Je suis Juliette et j'interroge ceux qui nous nourrissent, les agricultrices et agriculteurs bien sûr. Nous traitons de sujets d'actualité qui interrogent les consommateurs et qui parfois font polémique. Bonne écoute ! Aujourd'hui, nous enregistrons le troisième épisode qui fera l'objet du sujet biodiversité. Dans la perspective de réduire les émissions de gaz à effet de serre dans l'agriculture, la biodiversité a toute sa place.

  • Speaker #1

    Surprenant ?

  • Speaker #0

    Pas tant que ça, c'est ce que nous allons développer dans ce podcast avec Brigitte, agricultrice dans la Marne, co-gérante avec son mari qui pratique le non-labour depuis 25 ans, une technique agricole respectueuse des sols et de l'écosystème environnant. Alors donc je suis accompagnée de Brigitte. Bonjour Brigitte !

  • Speaker #1

    Bonjour à vous tous !

  • Speaker #0

    Comment allez-vous Brigitte ?

  • Speaker #1

    Très bien.

  • Speaker #0

    Donc Brigitte, est-ce que vous pouvez vous présenter, mais également présenter votre exploitation, là où vous vivez aussi ?

  • Speaker #1

    Nous vivons dans le sud-ouest marnet, sur une exploitation avec mon mari, donc de 230 hectares, avec 3 hectares de vignes, en Champagne.

  • Speaker #0

    En Champagne, d'accord. Voilà.

  • Speaker #1

    et c'est une exploitation qui a un petit peu grandi au fil du temps, puisque nous sommes en fin de carrière, avec notre fils Thomas qui nous rejoint actuellement, maintenant, pour devenir co-gérant avec nous, avant de lui laisser la main.

  • Speaker #0

    Super, donc ça ne fait que quelques jours au final, qu'il va rentrer en tant que co-gérant.

  • Speaker #1

    super et donc on a un petit peu agrandi la ferme tout au long de notre carrière en essayant de développer des cultures et en nous adaptant voilà c'est

  • Speaker #0

    vrai que Voilà, maintenant on est au troisième épisode et en échangeant, l'agriculture c'est aussi et beaucoup de l'adaptation. Vous disiez que vous avez une exploitation de 230 hectares, donc des vignes, vous êtes en Champagne. Quelle est la particularité de votre sol ? Puisque d'un département à un autre, d'un bassin à un autre, on cultive différemment.

  • Speaker #1

    Nous sommes en Champagne créieuse, donc c'est de la craie que nous avons en sous-sol surtout. Et on a un petit peu de terre rouge et on a aussi des terres avec du sable parce qu'on est aussi dans la vallée de la Seine. et donc on a aussi des champs en bordure de cours d'eau et c'est la craie qui fait la particularité du champagne

  • Speaker #0

    Donc aujourd'hui on est ensemble pour parler de biodiversité Avant ça, est-ce que vous pouvez nous parler de votre parcours de ce que vous souhaitez être agricultrice comment ça s'est fait ?

  • Speaker #1

    Je suis née dans la région parisienne j'ai fait mes études à Paris et je suis infirmière D'accord Voilà

  • Speaker #0

    et puis j'ai rencontré un agriculteur et au début vous n'avez pas eu trop d'appréhension sachant que vous êtes passée quand même d'infirmière ça s'est fait en douceur quand même sur toutes les années et

  • Speaker #1

    j'ai beaucoup partagé avec mon mari ce qui fait que je ne suis pas restée en dehors de son exploitation parce qu'au départ il était en exploitant individuel et c'est en 97 que j'ai rejoint sur l'exploitation mais pas forcément tout de suite parce que j'étais salariée d'exploitation. Et je suis co-gérante depuis 2015, en fait.

  • Speaker #0

    D'accord. Est-ce que vous pouvez apporter votre définition de la biodiversité ?

  • Speaker #1

    J'ai envie de dire que c'est un environnement. Un environnement de vie, de vie animale, de vie végétale, de vie rurale. Et puis autour du métier du vivant et de l'agriculture. comme je disais mon mari dit en rigolant qu'un agriculteur ça attend ça attend le bon moment pour semer ça attend le bon moment pour soigner ses plantes ça profite de la météo c'est

  • Speaker #0

    beau ça,

  • Speaker #1

    c'est vrai c'est ça la biodiversité c'est vivre avec tout ce qui nous entoure et on ne peut pas être contre on ne peut pas être contre c'est vraiment

  • Speaker #0

    C'est vivre en symbiose, finalement.

  • Speaker #1

    Voilà, on est attentif à ce qui se passe. Je ne sais pas combien de fois par jour on consulte la météo, et on fait tout en fonction de la météo. Justement, il y a des jeunes ingénieurs agricoles qui étaient venus nous faire un questionnaire auprès de mon mari, qui lui avaient dit mais comment vous décidez de votre journée ? il dit j'ouvre la porte la fenêtre et puis je regarde le temps qu'il fait dehors c'est ça quoi on n'a rien de défini à l'avance on sait qu'on a des travaux à faire et on s'adapte en fonction du temps et tout ça c'est la biodiversité

  • Speaker #0

    parce que c'est justement s'adapter à la nature belle définition et donc durant ces 25 années d'expérience et donc vous me disiez que vous pratiquez le non-labour

  • Speaker #1

    Voilà, au cours d'une réflexion, et aussi beaucoup de recherches sur les expériences d'autres agriculteurs, mon mari s'est lancé dans le non-labour, d'abord par petits essais, on va dire. ensuite par chantier, et maintenant c'est toute l'exploitation qui est en non-laboure depuis 25 ans.

  • Speaker #0

    Oui, parce qu'il faut expliquer aussi à nos auditeurs que le non-laboure, ça ne se fait pas du jour au lendemain, il y a toute une étude à faire sur son sol.

  • Speaker #1

    Et par rapport aux cultures qu'on pratique, puisqu'on est en grande culture, blé, orche, colza, pois, luzerne et puis betterave sucrière. Donc, je veux dire, après, il faut voir si le non-laboure est compatible aussi avec des types de cultures. ou s'adapter. Et c'est ce qu'on a réussi à faire.

  • Speaker #0

    Là, vous vivez plutôt dans un village ? Oui,

  • Speaker #1

    voilà. On est dans un village de 600 habitants. Mais on a notre exploitation qui est un peu éclatée quand même puisqu'on va jusqu'à... Au plus loin, on doit aller jusqu'à 16 kilomètres.

  • Speaker #0

    16 kilomètres, d'accord.

  • Speaker #1

    Et on en a dans tous les sens, c'est-à-dire est-ouest, nord-sud. Ah oui ! Voilà.

  • Speaker #0

    Et au niveau des habitants du village, est-ce que vous avez déjà eu des questions sur vos pratiques ? Ce genre de choses.

  • Speaker #1

    Les pratiques, ce n'est pas tant les gens du village qui nous posent des questions. Il y a beaucoup d'échanges avec d'autres agriculteurs du village. On est à peu près à exploiter sur les surfaces de la commune. On doit être 35 à 40 agriculteurs différents. C'est surtout du conventionnel. Et aussi un petit peu de… Conservation des sols. L'agriculture de conservation des sols. D'accord. On est quelques-uns, ça se répand un petit peu. Et on a vraiment une adaptation à avoir, et nous sommes les premiers à nous adapter. Parce que quand on a un défaut de rendement pour une culture, il faut bien qu'on corrige le tir après. si on veut pouvoir continuer à faire cette culture.

  • Speaker #0

    Et concernant vos pratiques qui favorisent la biodiversité, est-ce que vous pouvez partager aux auditeurs ce que vous avez pu mettre en place, ce que vous avez retiré aussi, puisque parfois ça ne fonctionne pas comme on souhaite ?

  • Speaker #1

    Alors, on a essayé. Bon, immédiatement après avoir repris la ferme derrière son père, mon mari a continué sensiblement de la même façon. Mais les parutions aidant, les nouvelles coussines, avec tous les essais qui se faisaient autour de nous, on s'est orienté effectivement vers une autre démarche. Par exemple, on a testé le nom Laboure. on s'est mis aussi à faire des semis de colza avec d'autres graines associées.

  • Speaker #0

    Vous pouvez expliquer un peu ?

  • Speaker #1

    Voilà, alors donc, on sème le colza. C'est le colza qui reste le plus longtemps en terre, puisque entre le moment où on sème et on le récolte, il se passe 11 mois, quasiment.

  • Speaker #0

    Ah oui ?

  • Speaker #1

    Donc, pour essayer de limiter les herbants ou autres, Mon mari a fait le colza en culture associée. Donc ça couvre tout le sol, ça pousse tout ensemble. Et comme le colza est un petit peu plus prédominant, il pousse un peu mieux. Mais comme ça couvre tout le sol, ça étouffe les mauvaises herbes. Comme ces mauvaises herbes résistent moins au gel. Alors que le colza résiste très bien au gel, au cours de l'hiver, ces plantes-là se dégradent toutes seules et font un fond d'engrais vert. et en se dégradant, relargue un petit peu tous les nutriments dans la terre.

  • Speaker #0

    Ça nourrit en même temps le sol.

  • Speaker #1

    Même, il y a un petit peu de plantes aussi mélifères, donc la période de l'automne, ça permet aussi aux abeilles, par exemple, de butiner.

  • Speaker #0

    C'est un deux ans en main.

  • Speaker #1

    C'est un peu ça. Voilà.

  • Speaker #0

    Très bien. Donc le somicolza associé, d'accord.

  • Speaker #1

    Voilà. Donc on a fait aussi des engueulères, des intercultures.

  • Speaker #0

    Alors interculture, qu'est-ce que c'est pour l'éditeur ?

  • Speaker #1

    Entre la récolte et le semis, il peut se passer plusieurs semaines, voire quelques mois. Par exemple, la récolte d'un blé se fait généralement chez nous à la mi-juillet et le semis se fait à la mi-octobre, en gros. Peu de temps après la récolte. On va semer des engrais verts, c'est plusieurs graines associées, ça peut être du crèfle, du lin. Ce sont des graines qui vont occuper le sol et qui sont détruites avant le semis et qui vont faire une pompe azote, c'est-à-dire qu'elles vont capter l'azote qui est dans le sol. pour éviter justement que l'azote ne soit lessivé par les pluies et ne parte dans la nappe. Et ça permet un couvert.

  • Speaker #0

    Oui, couvert végétaux.

  • Speaker #1

    et qui, une fois détruit, va faire un engrais.

  • Speaker #0

    Une fois encore détruit. Donc les couverts végétaux. Au niveau des vignes, il y a aussi des pratiques que vous utilisez ?

  • Speaker #1

    Tout à fait, parce qu'il y a quand même pas mal de dizaines d'années, on désherbait entre les rangs de vignes, alors que maintenant, mon marine est 100% en herbement, c'est-à-dire qu'entre chaque rang de vignes, il y a de l'herbe qui pousse. et c'est de l'herbe qu'on maîtrise donc on ne désherbe plus. Alors on désherbe encore en localisé sous le rang, parce qu'on ne peut pas laisser pousser l'herbe sous le rang, d'abord parce que ça pourrait amener des maladies si c'était trop haut. et on a aussi un cahier des charges avec l'appellation champagne qui nous quand même oblige à une pratique à l'école à une viticole respectueuse du cahier des charges et donc au lieu de passer un désherbant dans la vigne on passe la tondeuse et comme ça on préserve le sol et aussi le ruissellement ça évite que la terre ne parte parce que par principe les vignes sont sur des coteaux et à certains coteaux un peu pentus si jamais il y a une très grosse averse ou un gros orage on peut avoir un comment dire la tête qui du coup est dans le bas du coteau parce que c'est lessivé.

  • Speaker #0

    Oui, d'accord. Il y a également au niveau de vos matériels aussi ?

  • Speaker #1

    Voilà, on essaie… Alors, comment dire ? Avec le nom Laboure, en fait, on se limite à un travail du sol sur 7 à 10 cm. Et quand on sème, on essaye de ne travailler que la ligne de smic. Donc, on essaye toujours de trouver des… du matériel qui ouvre la terre, qui travaille sensiblement la terre juste avant le semis, ou alors quand on veut déchaumer, après la récolte, on a ce qu'on appelle un scalper. qui peut justement désherber aussi en même temps et enlever les pousses coupées de la culture précédente. Et tout ça en respectant le sol.

  • Speaker #0

    Vous disiez 7 à 10 cm, vous pouvez aller jusqu'à quelle profondeur ?

  • Speaker #1

    Je pense que c'est la limite, parce qu'au-delà, on dérange nos vers de terre. Parce qu'on a énormément de vers de terre dans notre sol. On dit qu'un ver de terre, il aboure la terre en sept ans. Donc il ne faut pas les déranger. En gros, c'est ça. Il ne faut pas les déranger. Donc si on va trop loin… après on risque de les tuer tout simplement et c'est ce qui entre guillemets les bouscule beaucoup quand on fait un labour justement mais on ne peut pas se permettre de ne pas détruire la culture précédente mon mari a fait des essais pour le semi direct mais ça ne marche pas tant que ça alors je ne sais pas si c'est la nature du sol ou pas mais donc le fait de scalper la terre pour désherber mécaniquement et puis je vous dis enlever la culture précédente, il y a de meilleurs résultats que de faire du smidirect.

  • Speaker #0

    Oui, c'est comme je disais tout à l'heure, ça dépend vraiment de la nature du sol. Même votre voisin agriculteur, par exemple, ne pourra pas pratiquer comme vous, parce que ça dépend de la zone, de l'ensoleillement, de plein de critères.

  • Speaker #1

    Il y a plein de critères qui rentrent en compte, et heureusement ou malheureusement... ce sont des résultats qu'on ne voit qu'une fois par an.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai. Voilà,

  • Speaker #1

    quand on prend une décision, les effets de cette décision, on ne les verra qu'au moment de la récolte. Pour voir si... Alors, bien sûr, on va suivre tout au long de la pousse de la culture. tout au long de l'implantation. Mais si on veut améliorer notre pratique, il faut aussi garder l'esprit rendement. Parce qu'on a une structure à faire tourner, à faire fonctionner, avec une économie à faire vivre sur l'exploitation.

  • Speaker #0

    Complètement. Et pour finir, il y a aussi la rotation longue.

  • Speaker #1

    Voilà, on essaye de faire la rotation des cultures. Et nous, en moyenne, on revient avec nos cultures. Alors, c'est vrai aussi qu'on... on a quand même la possibilité de pouvoir diversifier fortement nos cultures. En gros, on arrive à revenir tous les six ans sur la même parcelle avec la même culture.

  • Speaker #0

    Ah d'accord, ok.

  • Speaker #1

    Voilà, on peut aller jusqu'à six années. Mais c'est parce qu'aussi, on a une terre de craie qui favorise cette possibilité-là. Les agriculteurs qui ne sont pas si loin de chez nous, en Brie, ils sont beaucoup plus limités. Ce n'est pas la même terre que nous. Donc eux aussi s'adaptent.

  • Speaker #0

    Finalement, on peut dire que c'est un avantage d'avoir un sol calcaire.

  • Speaker #1

    Oui, oui, oui. Pour nous, c'est un avantage.

  • Speaker #0

    Est-ce que vous partagez vos pratiques à d'autres agriculteurs pour justement préserver la biodiversité ?

  • Speaker #1

    Alors, on participe à un groupe d'agriculteurs qui justement met en commun toutes ces pratiques avec des visites périodiques de champs. Ils vont chez les uns, chez les autres. ils décident un petit peu de mettre en commun leurs idées, et puis ils implantent ensuite en fonction de ce qu'ils ont décidé, et ils vont suivre tout au long de l'année, cultural, pour voir un petit peu comment évoluent les cultures, et donc ça leur permet de partager du matériel aussi en commun, de pouvoir s'adapter, de se le prêter. Avant d'investir, on peut faire des essais, c'est ça qui permet. Il y a des groupements agriculteurs comme ça qui se développent. Et après, on a aussi d'autres méthodes de mise en pratique. Par exemple, on a des programmes qui sont en relation avec un… une grande surface, pour, par exemple, maintenir des bandes non fauchées, pour que les abeilles débutent des périodes de butinage. Parce que quand on implante une luzerne, ce qui est souvent ce qu'on appelle une tête d'assolement, c'est-à-dire que c'est un petit peu le point de départ de nos rotations, on l'implante pour deux ou trois années. De mai à octobre, on a fauché à peu près quatre fois dans l'année. c'est de l'herbe si on veut et on la déshydrate on la met en granulé et ça va pour l'alimentation animale et les déchets participent à l'engrais dans les champs ça se répand dans les champs ou ça se laisse c'est ça le produit de dégradation de la déshydratation est récupéré également et donc en début de campagne on laisse pousser, bien sûr ça végète tout le temps de l'hiver, la luzerne végète un peu Et puis au printemps, elle redémarre, elle repousse. Donc le but, c'est de récolter régulièrement. Et la première récolte au mois de mai, on laisse une bande non fauchée qu'on laisse monter à fleurs. Donc on laisse les fleurs se développer. et ensuite, en début de campagne, comme ça, les abeilles, elles ont de quoi butiner pour démarrer leur campagne. Et ce sont des plantes mélifères. Le miel de luzerne est même très réputé en Champagne. Et donc, en fait, c'est presque 1900 kilomètres de bandes non fauchées dans la Marne, tous les ans, par à peu près 2500 agriculteurs. Comme on la laisse monter à fleurs, elle perd de sa qualité un petit peu. Ça représente presque 570 hectares quand même. Alors, la fauche suivante, c'est juste en début de campagne qu'on le laisse. Après, les abeilles trouvent dans la marme suffisamment de fleurs par ailleurs. butiné. C'est vraiment uniquement pour démarrer la campagne. Et ce projet s'appelle le projet Apiluse. Apiculture et luzerne.

  • Speaker #0

    Le miel doit avoir un goût particulier. Vous pouvez définir ?

  • Speaker #1

    Je ne suis pas trop amatrice de miel. Mais mon mari le préfère beaucoup à d'autres. Avec la luzerne, souvent les abeilles produisent beaucoup.

  • Speaker #0

    Intéressant. Pour finir, il me semble qu'il y a aussi le...

  • Speaker #1

    confusion sexuelle pour la vigne voilà alors aussi dans la vigne donc pour éviter parce que le problème de la vigne c'est les larves qui peuvent s'installer et qui peuvent justement abîmer la qualité de la vigne et du raisin ensuite Donc on ne met pas d'insecticide et la plupart des larmes sont issues de papillons. On empêche de se rencontrer dans la vigne. on met ce qu'on appelle des racks ou des puffers de confusion sexuelle. Ce sont des phéromones qui font croire à M. Papillon qu'il a rencontré Mme Papillon. Donc, ils peuvent se rencontrer en dehors de la vie et c'est pour ça qu'en gros, on pose des racks à espace régulier sur tout un secteur viticole. Par exemple, pour vous donner une idée, dans le sud-ouest marnais, Il y a une commune de 250 hectares de vignes. Eh bien, généralement, on fait ça début avril. Tous les viticulteurs du secteur se regroupent. On installe des racks sur les fils de la vigne pour tous les 5 mètres carrés. Et ça diffuse une phéromone contre les insectes. Et en dehors de ce périmètre de vignes, les papillons vont se rencontrer ailleurs. Et donc, ils déposent leurs larves ailleurs que dans la vigne. Donc, on ne tue pas les papillons. mais on les fait se rencontrer ailleurs.

  • Speaker #0

    C'est vrai. Zone à ne pas déranger.

  • Speaker #1

    C'est ça. C'est ça.

  • Speaker #0

    Très bien.

  • Speaker #1

    On vit en cohabitation avec les papillons.

  • Speaker #0

    Très bien. Belles initiatives. Maintenant, on va parler côté consommateur. Parfois, il peut y avoir des interrogations sur ce qu'ils ont dans leur assiette, ce qui est légitime. Ils peuvent aussi aller à leur rencontre des exploitations, poser leurs questions. C'est le cas pour le collectif ici la terre. qui a créé son numéro vert, son numéro gratuit pour les consommateurs qui ont justement des questions à poser. D'ailleurs, on a déjà eu de nombreuses questions liées à la biodiversité. Vous avez des pistes sur la façon dont les consommateurs peuvent soutenir les agriculteurs qui s'engagent dans la présentation de la biodiversité ?

  • Speaker #1

    Disons que les consommateurs peuvent nous soutenir en comprenant nos pratiques. et en achetant nos produits, bien sûr. Mais bon, moi, par exemple, qui suis agricultrice grande culture, en dehors du champagne j'ai pas de vente directe mais par contre je produis de l'orge pour la brasserie du blé panifiable pour la farine qu'ils vont retrouver dans leur pain le colza on va fournir de l'huile mais effectivement c'est aussi de ne pas douter de nos bonnes pratiques elles sont simples nos pratiques on est au-dessus de tout le monde et et comment dire c'est toujours intéressant aussi de leur expliquer c'est ça, de leur prouver qu'on est aussi à l'écoute de leurs souhaits, mais que, justement, on met les pratiques en face pour leur produire toujours la meilleure agriculture.

  • Speaker #0

    Oui, complètement. Il y a aussi le fait de comprendre qu'il existe des filières avec traçabilité.

  • Speaker #1

    Oui. On a de plus en plus de cultures tracées. Déjà, ne serait-ce que dans toute l'année culturelle. C'est-à-dire qu'on a des logiciels qui nous permettent justement d'indiquer tout ce qu'on fait au cours de l'année dans nos cultures. Et puis aussi, par exemple, on a des contrats avec nos coopératives. Par exemple, le blé panifiable qu'on fait, il est tracé, c'est-à-dire que c'est mis dans un silo à part. Quand on l'emmène à la coopérative, on fait tout de suite des tests dessus. Et si les tests sont bons, correspondent au cahier des charges, le taux de protéines, tout ce qu'il faut pour les blés panifiables, on s'est mis dans un silo où les autres agriculteurs qui ont les mêmes pratiques que nous. également leur blé. On se met aussi à la portée de nos consommateurs, c'est-à-dire qu'on leur propose aussi de pouvoir vérifier ce qu'on fait.

  • Speaker #0

    Et justement, à l'ère de la transparence, c'est quelque chose qui plaît d'autant plus d'avoir cette traçabilité-là. Et côté avenir de la biodiversité, pour conclure, pour donner votre propre vision de l'avenir de la biodiversité dans l'agriculture ?

  • Speaker #1

    On va essayer de s'améliorer en permanence. Je vous dis, on travaille avec la nature. Donc, en fonction de l'évolution de ce qui va se passer, le changement climatique est quand même un gros bouleversement. Parce que quand on voit les sécheresses dans le milieu de la France ou autres, ou même de la vigne dans ces secteurs-là, sont en état de sécheresse. Je veux dire, la vigne est plutôt résistante. Même nous, au niveau de nos pratiques, par exemple, pour les vendanges. On fait énormément de prélèvements juste avant les vendanges pour vraiment récolter au bon moment. Parce que la particularité du champagne, c'est que c'est l'acidité du sol qui nous donne la particularité de notre raisin. Et s'il est trop sucré, ça ne va pas.

  • Speaker #0

    Donc,

  • Speaker #1

    je veux dire,

  • Speaker #0

    il faut vraiment… Le consommateur n'en veut pas, sinon. Voilà.

  • Speaker #1

    Et puis, c'est aussi le goût du consommateur qu'on veut à tout prix maintenir. Oui. Voilà. Ça aussi. Oui, c'est… Ce que le consommateur souhaite, il faut qu'on le maintienne aussi, pour la qualité de notre produit. Mais il ne faut pas croire que nos pratiques agricoles sont là à tel point qu'on va dégrader la santé du consommateur. Il y a d'autres types, le tabac ou l'alcoolisme, qui sont eux mauvais pour la santé. Mais l'agriculture n'est pas mauvaise pour la santé. C'est justement la diversité. alimentaire qui fait qu'on peut être en bonne santé. Et puis, on va surveiller la nature. Quand on a des pratiques agricoles, par exemple, si la plante se porte bien, on ne peut pas faire de traitement. Et on surveille. Je vous dis, c'est comme pour les consommateurs qui seraient malades. Si on n'est pas malade, on ne va pas voir le médecin. Et les antibiotiques, ce n'est pas automatique. Donc on essaye de s'adapter, et même y compris dans l'air du temps. Alors on est les premiers à ne pas vouloir utiliser de produits phytosanitaires, mais malgré tout, maintenant, on ne peut pas faire sans. Mais depuis 20 ans… on ne fait que diminuer les matières actives qui sont utilisées. Donc, comment on évoluera la recherche ? La recherche va peut-être nous trouver des solutions. Et aussi, demandeur de toute cette recherche qui va nous aider à accompagner l'agriculture et toujours faire de l'alimentation de très bonne qualité, tout en maintenant cette nature qui est si belle.

  • Speaker #0

    Tout à fait. Est-ce qu'on peut revenir aussi sur... Là, vous avez cité, on fait tous de l'agroécologie, et si on avait vraiment saboté la planète, on ne produirait pas autant. On a pu tirer sur les chasseurs-cueilleurs.

  • Speaker #1

    L'agriculture s'est mise en place parce que justement, la population a augmenté et qu'il fallait nourrir cette population. Moi, dans les années 70, quand j'étais jeune, je voyais des famines à la télévision. Alors, je ne sais pas si on en parle moins ou si parce qu'elle n'existe plus, mais produire du blé, c'était important. C'était important parce que, justement, il y avait une telle population qui en manquait que c'était gravissime. Donc là, maintenant, on a quand même amélioré les pratiques, on produit un peu plus, et surtout, on est beaucoup plus d'habitants sur terre. L'époque de pêcher, chasser ou cueillir, on ne peut plus maintenant. on est beaucoup trop nombreux. Mais il y a aussi une efficacité à avoir. Et malgré tout, c'est quand même ce modèle-là qui est important, parce que quand on entend que des fermes urbaines vont se développer, dans le noir, avec de l'électricité et du goutte-à-goutte, je ne sais pas, mais le soleil et la pluie sont quand même… bien meilleur vecteur de pratiques vertueuses.

  • Speaker #0

    À part les champignons, qui aiment bien l'humidité des carrières fermées ou autres, la photosynthèse, c'est quand même le soleil et la végétation qui sont nécessaires. Donc, pour produire des plantes aromatiques ou de la salade, j'aime bien, mais ça ne nourrit pas son homme. voilà très bien Brigitte c'est surtout aussi qu'il ne faut pas opposer l'agriculture traditionnelle de conservation du sol et biologique on ne peut pas faire du bio partout il y a des secteurs plus favorables des terres plus favorables des conditions météorologiques plus favorables mais ce n'est pas pour autant que les deux autres cultures, les deux autres agricultures sont nocives. Et c'est surtout aussi le modèle économique qui doit être viable pour l'agriculteur.

  • Speaker #1

    Il ne faut pas oublier que l'agriculteur vit de l'exploitation.

  • Speaker #0

    Nous sommes des chefs d'entreprise. Complètement.

  • Speaker #1

    Est-ce que Brigitte, vous souhaitez apporter une information supplémentaire ? Oui.

  • Speaker #0

    On rapporte souvent une citation de Voltaire avec mon mari, qui dit toujours On a trouvé en bonne politique le secret de faire mourir de faim ceux qui, cultivant la terre, font vivre les autres. Donc, la nature sans agriculteur… et bien c'est pas possible et voilà et les villes sans les agriculteurs et bien c'est pas possible non plus donc tout ça doit vivre en bonne intelligence en bonne pratique parce que j'insiste nous avons de bonnes pratiques et que on n'a pas à craindre de notre agriculture

  • Speaker #1

    Eh bien, merci Brigitte. Merci pour cette belle fin, parce que nous en avons terminé.

  • Speaker #0

    J'espère avoir contribué justement à toute cette connaissance de notre beau métier.

  • Speaker #1

    Oui, j'espère que vos auditeurs sont heureux de toutes ces informations que vous nous avez apportées. Merci Brigitte et peut-être à bientôt.

Description

30 minutes d'échanges avec Brigitte, agricultrice et co-gérante avec son mari dans la Marne (grandes cultures et vignes pratiquant le non-labour).


Brigitte, née en région parisienne et ayant suivi ses études à Paris, a débuté sa carrière en tant qu'infirmière. Sa vie a pris un tournant inattendu lorsqu'elle a rencontré un agriculteur et a rejoint le monde agricole. Aujourd'hui co-gérante d'une exploitation, Brigitte partage avec nous sa vision de la biodiversité et les pratiques agricoles qu'elle et son mari mettent en œuvre. À travers des anecdotes personnelles et des expériences de terrain, offrez vous une parenthèse enrichissante pour découvrir les liens profonds entre agriculture et biodiversité. Un épisode plein de sagesse et d'inspiration pour mieux comprendre l'importance de préserver notre environnement tout en cultivant la terre.


#iciLaTerre est un collectif d’agriculteurs qui souhaite apporter un regard éclairé sur la réalité du métier et de ses territoires.


Bonne écoute !🌱


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Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue dans Un Café en Ferme, un podcast thématique signé par le collectif Ici la Terre. Je suis Juliette et j'interroge ceux qui nous nourrissent, les agricultrices et agriculteurs bien sûr. Nous traitons de sujets d'actualité qui interrogent les consommateurs et qui parfois font polémique. Bonne écoute ! Aujourd'hui, nous enregistrons le troisième épisode qui fera l'objet du sujet biodiversité. Dans la perspective de réduire les émissions de gaz à effet de serre dans l'agriculture, la biodiversité a toute sa place.

  • Speaker #1

    Surprenant ?

  • Speaker #0

    Pas tant que ça, c'est ce que nous allons développer dans ce podcast avec Brigitte, agricultrice dans la Marne, co-gérante avec son mari qui pratique le non-labour depuis 25 ans, une technique agricole respectueuse des sols et de l'écosystème environnant. Alors donc je suis accompagnée de Brigitte. Bonjour Brigitte !

  • Speaker #1

    Bonjour à vous tous !

  • Speaker #0

    Comment allez-vous Brigitte ?

  • Speaker #1

    Très bien.

  • Speaker #0

    Donc Brigitte, est-ce que vous pouvez vous présenter, mais également présenter votre exploitation, là où vous vivez aussi ?

  • Speaker #1

    Nous vivons dans le sud-ouest marnet, sur une exploitation avec mon mari, donc de 230 hectares, avec 3 hectares de vignes, en Champagne.

  • Speaker #0

    En Champagne, d'accord. Voilà.

  • Speaker #1

    et c'est une exploitation qui a un petit peu grandi au fil du temps, puisque nous sommes en fin de carrière, avec notre fils Thomas qui nous rejoint actuellement, maintenant, pour devenir co-gérant avec nous, avant de lui laisser la main.

  • Speaker #0

    Super, donc ça ne fait que quelques jours au final, qu'il va rentrer en tant que co-gérant.

  • Speaker #1

    super et donc on a un petit peu agrandi la ferme tout au long de notre carrière en essayant de développer des cultures et en nous adaptant voilà c'est

  • Speaker #0

    vrai que Voilà, maintenant on est au troisième épisode et en échangeant, l'agriculture c'est aussi et beaucoup de l'adaptation. Vous disiez que vous avez une exploitation de 230 hectares, donc des vignes, vous êtes en Champagne. Quelle est la particularité de votre sol ? Puisque d'un département à un autre, d'un bassin à un autre, on cultive différemment.

  • Speaker #1

    Nous sommes en Champagne créieuse, donc c'est de la craie que nous avons en sous-sol surtout. Et on a un petit peu de terre rouge et on a aussi des terres avec du sable parce qu'on est aussi dans la vallée de la Seine. et donc on a aussi des champs en bordure de cours d'eau et c'est la craie qui fait la particularité du champagne

  • Speaker #0

    Donc aujourd'hui on est ensemble pour parler de biodiversité Avant ça, est-ce que vous pouvez nous parler de votre parcours de ce que vous souhaitez être agricultrice comment ça s'est fait ?

  • Speaker #1

    Je suis née dans la région parisienne j'ai fait mes études à Paris et je suis infirmière D'accord Voilà

  • Speaker #0

    et puis j'ai rencontré un agriculteur et au début vous n'avez pas eu trop d'appréhension sachant que vous êtes passée quand même d'infirmière ça s'est fait en douceur quand même sur toutes les années et

  • Speaker #1

    j'ai beaucoup partagé avec mon mari ce qui fait que je ne suis pas restée en dehors de son exploitation parce qu'au départ il était en exploitant individuel et c'est en 97 que j'ai rejoint sur l'exploitation mais pas forcément tout de suite parce que j'étais salariée d'exploitation. Et je suis co-gérante depuis 2015, en fait.

  • Speaker #0

    D'accord. Est-ce que vous pouvez apporter votre définition de la biodiversité ?

  • Speaker #1

    J'ai envie de dire que c'est un environnement. Un environnement de vie, de vie animale, de vie végétale, de vie rurale. Et puis autour du métier du vivant et de l'agriculture. comme je disais mon mari dit en rigolant qu'un agriculteur ça attend ça attend le bon moment pour semer ça attend le bon moment pour soigner ses plantes ça profite de la météo c'est

  • Speaker #0

    beau ça,

  • Speaker #1

    c'est vrai c'est ça la biodiversité c'est vivre avec tout ce qui nous entoure et on ne peut pas être contre on ne peut pas être contre c'est vraiment

  • Speaker #0

    C'est vivre en symbiose, finalement.

  • Speaker #1

    Voilà, on est attentif à ce qui se passe. Je ne sais pas combien de fois par jour on consulte la météo, et on fait tout en fonction de la météo. Justement, il y a des jeunes ingénieurs agricoles qui étaient venus nous faire un questionnaire auprès de mon mari, qui lui avaient dit mais comment vous décidez de votre journée ? il dit j'ouvre la porte la fenêtre et puis je regarde le temps qu'il fait dehors c'est ça quoi on n'a rien de défini à l'avance on sait qu'on a des travaux à faire et on s'adapte en fonction du temps et tout ça c'est la biodiversité

  • Speaker #0

    parce que c'est justement s'adapter à la nature belle définition et donc durant ces 25 années d'expérience et donc vous me disiez que vous pratiquez le non-labour

  • Speaker #1

    Voilà, au cours d'une réflexion, et aussi beaucoup de recherches sur les expériences d'autres agriculteurs, mon mari s'est lancé dans le non-labour, d'abord par petits essais, on va dire. ensuite par chantier, et maintenant c'est toute l'exploitation qui est en non-laboure depuis 25 ans.

  • Speaker #0

    Oui, parce qu'il faut expliquer aussi à nos auditeurs que le non-laboure, ça ne se fait pas du jour au lendemain, il y a toute une étude à faire sur son sol.

  • Speaker #1

    Et par rapport aux cultures qu'on pratique, puisqu'on est en grande culture, blé, orche, colza, pois, luzerne et puis betterave sucrière. Donc, je veux dire, après, il faut voir si le non-laboure est compatible aussi avec des types de cultures. ou s'adapter. Et c'est ce qu'on a réussi à faire.

  • Speaker #0

    Là, vous vivez plutôt dans un village ? Oui,

  • Speaker #1

    voilà. On est dans un village de 600 habitants. Mais on a notre exploitation qui est un peu éclatée quand même puisqu'on va jusqu'à... Au plus loin, on doit aller jusqu'à 16 kilomètres.

  • Speaker #0

    16 kilomètres, d'accord.

  • Speaker #1

    Et on en a dans tous les sens, c'est-à-dire est-ouest, nord-sud. Ah oui ! Voilà.

  • Speaker #0

    Et au niveau des habitants du village, est-ce que vous avez déjà eu des questions sur vos pratiques ? Ce genre de choses.

  • Speaker #1

    Les pratiques, ce n'est pas tant les gens du village qui nous posent des questions. Il y a beaucoup d'échanges avec d'autres agriculteurs du village. On est à peu près à exploiter sur les surfaces de la commune. On doit être 35 à 40 agriculteurs différents. C'est surtout du conventionnel. Et aussi un petit peu de… Conservation des sols. L'agriculture de conservation des sols. D'accord. On est quelques-uns, ça se répand un petit peu. Et on a vraiment une adaptation à avoir, et nous sommes les premiers à nous adapter. Parce que quand on a un défaut de rendement pour une culture, il faut bien qu'on corrige le tir après. si on veut pouvoir continuer à faire cette culture.

  • Speaker #0

    Et concernant vos pratiques qui favorisent la biodiversité, est-ce que vous pouvez partager aux auditeurs ce que vous avez pu mettre en place, ce que vous avez retiré aussi, puisque parfois ça ne fonctionne pas comme on souhaite ?

  • Speaker #1

    Alors, on a essayé. Bon, immédiatement après avoir repris la ferme derrière son père, mon mari a continué sensiblement de la même façon. Mais les parutions aidant, les nouvelles coussines, avec tous les essais qui se faisaient autour de nous, on s'est orienté effectivement vers une autre démarche. Par exemple, on a testé le nom Laboure. on s'est mis aussi à faire des semis de colza avec d'autres graines associées.

  • Speaker #0

    Vous pouvez expliquer un peu ?

  • Speaker #1

    Voilà, alors donc, on sème le colza. C'est le colza qui reste le plus longtemps en terre, puisque entre le moment où on sème et on le récolte, il se passe 11 mois, quasiment.

  • Speaker #0

    Ah oui ?

  • Speaker #1

    Donc, pour essayer de limiter les herbants ou autres, Mon mari a fait le colza en culture associée. Donc ça couvre tout le sol, ça pousse tout ensemble. Et comme le colza est un petit peu plus prédominant, il pousse un peu mieux. Mais comme ça couvre tout le sol, ça étouffe les mauvaises herbes. Comme ces mauvaises herbes résistent moins au gel. Alors que le colza résiste très bien au gel, au cours de l'hiver, ces plantes-là se dégradent toutes seules et font un fond d'engrais vert. et en se dégradant, relargue un petit peu tous les nutriments dans la terre.

  • Speaker #0

    Ça nourrit en même temps le sol.

  • Speaker #1

    Même, il y a un petit peu de plantes aussi mélifères, donc la période de l'automne, ça permet aussi aux abeilles, par exemple, de butiner.

  • Speaker #0

    C'est un deux ans en main.

  • Speaker #1

    C'est un peu ça. Voilà.

  • Speaker #0

    Très bien. Donc le somicolza associé, d'accord.

  • Speaker #1

    Voilà. Donc on a fait aussi des engueulères, des intercultures.

  • Speaker #0

    Alors interculture, qu'est-ce que c'est pour l'éditeur ?

  • Speaker #1

    Entre la récolte et le semis, il peut se passer plusieurs semaines, voire quelques mois. Par exemple, la récolte d'un blé se fait généralement chez nous à la mi-juillet et le semis se fait à la mi-octobre, en gros. Peu de temps après la récolte. On va semer des engrais verts, c'est plusieurs graines associées, ça peut être du crèfle, du lin. Ce sont des graines qui vont occuper le sol et qui sont détruites avant le semis et qui vont faire une pompe azote, c'est-à-dire qu'elles vont capter l'azote qui est dans le sol. pour éviter justement que l'azote ne soit lessivé par les pluies et ne parte dans la nappe. Et ça permet un couvert.

  • Speaker #0

    Oui, couvert végétaux.

  • Speaker #1

    et qui, une fois détruit, va faire un engrais.

  • Speaker #0

    Une fois encore détruit. Donc les couverts végétaux. Au niveau des vignes, il y a aussi des pratiques que vous utilisez ?

  • Speaker #1

    Tout à fait, parce qu'il y a quand même pas mal de dizaines d'années, on désherbait entre les rangs de vignes, alors que maintenant, mon marine est 100% en herbement, c'est-à-dire qu'entre chaque rang de vignes, il y a de l'herbe qui pousse. et c'est de l'herbe qu'on maîtrise donc on ne désherbe plus. Alors on désherbe encore en localisé sous le rang, parce qu'on ne peut pas laisser pousser l'herbe sous le rang, d'abord parce que ça pourrait amener des maladies si c'était trop haut. et on a aussi un cahier des charges avec l'appellation champagne qui nous quand même oblige à une pratique à l'école à une viticole respectueuse du cahier des charges et donc au lieu de passer un désherbant dans la vigne on passe la tondeuse et comme ça on préserve le sol et aussi le ruissellement ça évite que la terre ne parte parce que par principe les vignes sont sur des coteaux et à certains coteaux un peu pentus si jamais il y a une très grosse averse ou un gros orage on peut avoir un comment dire la tête qui du coup est dans le bas du coteau parce que c'est lessivé.

  • Speaker #0

    Oui, d'accord. Il y a également au niveau de vos matériels aussi ?

  • Speaker #1

    Voilà, on essaie… Alors, comment dire ? Avec le nom Laboure, en fait, on se limite à un travail du sol sur 7 à 10 cm. Et quand on sème, on essaye de ne travailler que la ligne de smic. Donc, on essaye toujours de trouver des… du matériel qui ouvre la terre, qui travaille sensiblement la terre juste avant le semis, ou alors quand on veut déchaumer, après la récolte, on a ce qu'on appelle un scalper. qui peut justement désherber aussi en même temps et enlever les pousses coupées de la culture précédente. Et tout ça en respectant le sol.

  • Speaker #0

    Vous disiez 7 à 10 cm, vous pouvez aller jusqu'à quelle profondeur ?

  • Speaker #1

    Je pense que c'est la limite, parce qu'au-delà, on dérange nos vers de terre. Parce qu'on a énormément de vers de terre dans notre sol. On dit qu'un ver de terre, il aboure la terre en sept ans. Donc il ne faut pas les déranger. En gros, c'est ça. Il ne faut pas les déranger. Donc si on va trop loin… après on risque de les tuer tout simplement et c'est ce qui entre guillemets les bouscule beaucoup quand on fait un labour justement mais on ne peut pas se permettre de ne pas détruire la culture précédente mon mari a fait des essais pour le semi direct mais ça ne marche pas tant que ça alors je ne sais pas si c'est la nature du sol ou pas mais donc le fait de scalper la terre pour désherber mécaniquement et puis je vous dis enlever la culture précédente, il y a de meilleurs résultats que de faire du smidirect.

  • Speaker #0

    Oui, c'est comme je disais tout à l'heure, ça dépend vraiment de la nature du sol. Même votre voisin agriculteur, par exemple, ne pourra pas pratiquer comme vous, parce que ça dépend de la zone, de l'ensoleillement, de plein de critères.

  • Speaker #1

    Il y a plein de critères qui rentrent en compte, et heureusement ou malheureusement... ce sont des résultats qu'on ne voit qu'une fois par an.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai. Voilà,

  • Speaker #1

    quand on prend une décision, les effets de cette décision, on ne les verra qu'au moment de la récolte. Pour voir si... Alors, bien sûr, on va suivre tout au long de la pousse de la culture. tout au long de l'implantation. Mais si on veut améliorer notre pratique, il faut aussi garder l'esprit rendement. Parce qu'on a une structure à faire tourner, à faire fonctionner, avec une économie à faire vivre sur l'exploitation.

  • Speaker #0

    Complètement. Et pour finir, il y a aussi la rotation longue.

  • Speaker #1

    Voilà, on essaye de faire la rotation des cultures. Et nous, en moyenne, on revient avec nos cultures. Alors, c'est vrai aussi qu'on... on a quand même la possibilité de pouvoir diversifier fortement nos cultures. En gros, on arrive à revenir tous les six ans sur la même parcelle avec la même culture.

  • Speaker #0

    Ah d'accord, ok.

  • Speaker #1

    Voilà, on peut aller jusqu'à six années. Mais c'est parce qu'aussi, on a une terre de craie qui favorise cette possibilité-là. Les agriculteurs qui ne sont pas si loin de chez nous, en Brie, ils sont beaucoup plus limités. Ce n'est pas la même terre que nous. Donc eux aussi s'adaptent.

  • Speaker #0

    Finalement, on peut dire que c'est un avantage d'avoir un sol calcaire.

  • Speaker #1

    Oui, oui, oui. Pour nous, c'est un avantage.

  • Speaker #0

    Est-ce que vous partagez vos pratiques à d'autres agriculteurs pour justement préserver la biodiversité ?

  • Speaker #1

    Alors, on participe à un groupe d'agriculteurs qui justement met en commun toutes ces pratiques avec des visites périodiques de champs. Ils vont chez les uns, chez les autres. ils décident un petit peu de mettre en commun leurs idées, et puis ils implantent ensuite en fonction de ce qu'ils ont décidé, et ils vont suivre tout au long de l'année, cultural, pour voir un petit peu comment évoluent les cultures, et donc ça leur permet de partager du matériel aussi en commun, de pouvoir s'adapter, de se le prêter. Avant d'investir, on peut faire des essais, c'est ça qui permet. Il y a des groupements agriculteurs comme ça qui se développent. Et après, on a aussi d'autres méthodes de mise en pratique. Par exemple, on a des programmes qui sont en relation avec un… une grande surface, pour, par exemple, maintenir des bandes non fauchées, pour que les abeilles débutent des périodes de butinage. Parce que quand on implante une luzerne, ce qui est souvent ce qu'on appelle une tête d'assolement, c'est-à-dire que c'est un petit peu le point de départ de nos rotations, on l'implante pour deux ou trois années. De mai à octobre, on a fauché à peu près quatre fois dans l'année. c'est de l'herbe si on veut et on la déshydrate on la met en granulé et ça va pour l'alimentation animale et les déchets participent à l'engrais dans les champs ça se répand dans les champs ou ça se laisse c'est ça le produit de dégradation de la déshydratation est récupéré également et donc en début de campagne on laisse pousser, bien sûr ça végète tout le temps de l'hiver, la luzerne végète un peu Et puis au printemps, elle redémarre, elle repousse. Donc le but, c'est de récolter régulièrement. Et la première récolte au mois de mai, on laisse une bande non fauchée qu'on laisse monter à fleurs. Donc on laisse les fleurs se développer. et ensuite, en début de campagne, comme ça, les abeilles, elles ont de quoi butiner pour démarrer leur campagne. Et ce sont des plantes mélifères. Le miel de luzerne est même très réputé en Champagne. Et donc, en fait, c'est presque 1900 kilomètres de bandes non fauchées dans la Marne, tous les ans, par à peu près 2500 agriculteurs. Comme on la laisse monter à fleurs, elle perd de sa qualité un petit peu. Ça représente presque 570 hectares quand même. Alors, la fauche suivante, c'est juste en début de campagne qu'on le laisse. Après, les abeilles trouvent dans la marme suffisamment de fleurs par ailleurs. butiné. C'est vraiment uniquement pour démarrer la campagne. Et ce projet s'appelle le projet Apiluse. Apiculture et luzerne.

  • Speaker #0

    Le miel doit avoir un goût particulier. Vous pouvez définir ?

  • Speaker #1

    Je ne suis pas trop amatrice de miel. Mais mon mari le préfère beaucoup à d'autres. Avec la luzerne, souvent les abeilles produisent beaucoup.

  • Speaker #0

    Intéressant. Pour finir, il me semble qu'il y a aussi le...

  • Speaker #1

    confusion sexuelle pour la vigne voilà alors aussi dans la vigne donc pour éviter parce que le problème de la vigne c'est les larves qui peuvent s'installer et qui peuvent justement abîmer la qualité de la vigne et du raisin ensuite Donc on ne met pas d'insecticide et la plupart des larmes sont issues de papillons. On empêche de se rencontrer dans la vigne. on met ce qu'on appelle des racks ou des puffers de confusion sexuelle. Ce sont des phéromones qui font croire à M. Papillon qu'il a rencontré Mme Papillon. Donc, ils peuvent se rencontrer en dehors de la vie et c'est pour ça qu'en gros, on pose des racks à espace régulier sur tout un secteur viticole. Par exemple, pour vous donner une idée, dans le sud-ouest marnais, Il y a une commune de 250 hectares de vignes. Eh bien, généralement, on fait ça début avril. Tous les viticulteurs du secteur se regroupent. On installe des racks sur les fils de la vigne pour tous les 5 mètres carrés. Et ça diffuse une phéromone contre les insectes. Et en dehors de ce périmètre de vignes, les papillons vont se rencontrer ailleurs. Et donc, ils déposent leurs larves ailleurs que dans la vigne. Donc, on ne tue pas les papillons. mais on les fait se rencontrer ailleurs.

  • Speaker #0

    C'est vrai. Zone à ne pas déranger.

  • Speaker #1

    C'est ça. C'est ça.

  • Speaker #0

    Très bien.

  • Speaker #1

    On vit en cohabitation avec les papillons.

  • Speaker #0

    Très bien. Belles initiatives. Maintenant, on va parler côté consommateur. Parfois, il peut y avoir des interrogations sur ce qu'ils ont dans leur assiette, ce qui est légitime. Ils peuvent aussi aller à leur rencontre des exploitations, poser leurs questions. C'est le cas pour le collectif ici la terre. qui a créé son numéro vert, son numéro gratuit pour les consommateurs qui ont justement des questions à poser. D'ailleurs, on a déjà eu de nombreuses questions liées à la biodiversité. Vous avez des pistes sur la façon dont les consommateurs peuvent soutenir les agriculteurs qui s'engagent dans la présentation de la biodiversité ?

  • Speaker #1

    Disons que les consommateurs peuvent nous soutenir en comprenant nos pratiques. et en achetant nos produits, bien sûr. Mais bon, moi, par exemple, qui suis agricultrice grande culture, en dehors du champagne j'ai pas de vente directe mais par contre je produis de l'orge pour la brasserie du blé panifiable pour la farine qu'ils vont retrouver dans leur pain le colza on va fournir de l'huile mais effectivement c'est aussi de ne pas douter de nos bonnes pratiques elles sont simples nos pratiques on est au-dessus de tout le monde et et comment dire c'est toujours intéressant aussi de leur expliquer c'est ça, de leur prouver qu'on est aussi à l'écoute de leurs souhaits, mais que, justement, on met les pratiques en face pour leur produire toujours la meilleure agriculture.

  • Speaker #0

    Oui, complètement. Il y a aussi le fait de comprendre qu'il existe des filières avec traçabilité.

  • Speaker #1

    Oui. On a de plus en plus de cultures tracées. Déjà, ne serait-ce que dans toute l'année culturelle. C'est-à-dire qu'on a des logiciels qui nous permettent justement d'indiquer tout ce qu'on fait au cours de l'année dans nos cultures. Et puis aussi, par exemple, on a des contrats avec nos coopératives. Par exemple, le blé panifiable qu'on fait, il est tracé, c'est-à-dire que c'est mis dans un silo à part. Quand on l'emmène à la coopérative, on fait tout de suite des tests dessus. Et si les tests sont bons, correspondent au cahier des charges, le taux de protéines, tout ce qu'il faut pour les blés panifiables, on s'est mis dans un silo où les autres agriculteurs qui ont les mêmes pratiques que nous. également leur blé. On se met aussi à la portée de nos consommateurs, c'est-à-dire qu'on leur propose aussi de pouvoir vérifier ce qu'on fait.

  • Speaker #0

    Et justement, à l'ère de la transparence, c'est quelque chose qui plaît d'autant plus d'avoir cette traçabilité-là. Et côté avenir de la biodiversité, pour conclure, pour donner votre propre vision de l'avenir de la biodiversité dans l'agriculture ?

  • Speaker #1

    On va essayer de s'améliorer en permanence. Je vous dis, on travaille avec la nature. Donc, en fonction de l'évolution de ce qui va se passer, le changement climatique est quand même un gros bouleversement. Parce que quand on voit les sécheresses dans le milieu de la France ou autres, ou même de la vigne dans ces secteurs-là, sont en état de sécheresse. Je veux dire, la vigne est plutôt résistante. Même nous, au niveau de nos pratiques, par exemple, pour les vendanges. On fait énormément de prélèvements juste avant les vendanges pour vraiment récolter au bon moment. Parce que la particularité du champagne, c'est que c'est l'acidité du sol qui nous donne la particularité de notre raisin. Et s'il est trop sucré, ça ne va pas.

  • Speaker #0

    Donc,

  • Speaker #1

    je veux dire,

  • Speaker #0

    il faut vraiment… Le consommateur n'en veut pas, sinon. Voilà.

  • Speaker #1

    Et puis, c'est aussi le goût du consommateur qu'on veut à tout prix maintenir. Oui. Voilà. Ça aussi. Oui, c'est… Ce que le consommateur souhaite, il faut qu'on le maintienne aussi, pour la qualité de notre produit. Mais il ne faut pas croire que nos pratiques agricoles sont là à tel point qu'on va dégrader la santé du consommateur. Il y a d'autres types, le tabac ou l'alcoolisme, qui sont eux mauvais pour la santé. Mais l'agriculture n'est pas mauvaise pour la santé. C'est justement la diversité. alimentaire qui fait qu'on peut être en bonne santé. Et puis, on va surveiller la nature. Quand on a des pratiques agricoles, par exemple, si la plante se porte bien, on ne peut pas faire de traitement. Et on surveille. Je vous dis, c'est comme pour les consommateurs qui seraient malades. Si on n'est pas malade, on ne va pas voir le médecin. Et les antibiotiques, ce n'est pas automatique. Donc on essaye de s'adapter, et même y compris dans l'air du temps. Alors on est les premiers à ne pas vouloir utiliser de produits phytosanitaires, mais malgré tout, maintenant, on ne peut pas faire sans. Mais depuis 20 ans… on ne fait que diminuer les matières actives qui sont utilisées. Donc, comment on évoluera la recherche ? La recherche va peut-être nous trouver des solutions. Et aussi, demandeur de toute cette recherche qui va nous aider à accompagner l'agriculture et toujours faire de l'alimentation de très bonne qualité, tout en maintenant cette nature qui est si belle.

  • Speaker #0

    Tout à fait. Est-ce qu'on peut revenir aussi sur... Là, vous avez cité, on fait tous de l'agroécologie, et si on avait vraiment saboté la planète, on ne produirait pas autant. On a pu tirer sur les chasseurs-cueilleurs.

  • Speaker #1

    L'agriculture s'est mise en place parce que justement, la population a augmenté et qu'il fallait nourrir cette population. Moi, dans les années 70, quand j'étais jeune, je voyais des famines à la télévision. Alors, je ne sais pas si on en parle moins ou si parce qu'elle n'existe plus, mais produire du blé, c'était important. C'était important parce que, justement, il y avait une telle population qui en manquait que c'était gravissime. Donc là, maintenant, on a quand même amélioré les pratiques, on produit un peu plus, et surtout, on est beaucoup plus d'habitants sur terre. L'époque de pêcher, chasser ou cueillir, on ne peut plus maintenant. on est beaucoup trop nombreux. Mais il y a aussi une efficacité à avoir. Et malgré tout, c'est quand même ce modèle-là qui est important, parce que quand on entend que des fermes urbaines vont se développer, dans le noir, avec de l'électricité et du goutte-à-goutte, je ne sais pas, mais le soleil et la pluie sont quand même… bien meilleur vecteur de pratiques vertueuses.

  • Speaker #0

    À part les champignons, qui aiment bien l'humidité des carrières fermées ou autres, la photosynthèse, c'est quand même le soleil et la végétation qui sont nécessaires. Donc, pour produire des plantes aromatiques ou de la salade, j'aime bien, mais ça ne nourrit pas son homme. voilà très bien Brigitte c'est surtout aussi qu'il ne faut pas opposer l'agriculture traditionnelle de conservation du sol et biologique on ne peut pas faire du bio partout il y a des secteurs plus favorables des terres plus favorables des conditions météorologiques plus favorables mais ce n'est pas pour autant que les deux autres cultures, les deux autres agricultures sont nocives. Et c'est surtout aussi le modèle économique qui doit être viable pour l'agriculteur.

  • Speaker #1

    Il ne faut pas oublier que l'agriculteur vit de l'exploitation.

  • Speaker #0

    Nous sommes des chefs d'entreprise. Complètement.

  • Speaker #1

    Est-ce que Brigitte, vous souhaitez apporter une information supplémentaire ? Oui.

  • Speaker #0

    On rapporte souvent une citation de Voltaire avec mon mari, qui dit toujours On a trouvé en bonne politique le secret de faire mourir de faim ceux qui, cultivant la terre, font vivre les autres. Donc, la nature sans agriculteur… et bien c'est pas possible et voilà et les villes sans les agriculteurs et bien c'est pas possible non plus donc tout ça doit vivre en bonne intelligence en bonne pratique parce que j'insiste nous avons de bonnes pratiques et que on n'a pas à craindre de notre agriculture

  • Speaker #1

    Eh bien, merci Brigitte. Merci pour cette belle fin, parce que nous en avons terminé.

  • Speaker #0

    J'espère avoir contribué justement à toute cette connaissance de notre beau métier.

  • Speaker #1

    Oui, j'espère que vos auditeurs sont heureux de toutes ces informations que vous nous avez apportées. Merci Brigitte et peut-être à bientôt.

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Description

30 minutes d'échanges avec Brigitte, agricultrice et co-gérante avec son mari dans la Marne (grandes cultures et vignes pratiquant le non-labour).


Brigitte, née en région parisienne et ayant suivi ses études à Paris, a débuté sa carrière en tant qu'infirmière. Sa vie a pris un tournant inattendu lorsqu'elle a rencontré un agriculteur et a rejoint le monde agricole. Aujourd'hui co-gérante d'une exploitation, Brigitte partage avec nous sa vision de la biodiversité et les pratiques agricoles qu'elle et son mari mettent en œuvre. À travers des anecdotes personnelles et des expériences de terrain, offrez vous une parenthèse enrichissante pour découvrir les liens profonds entre agriculture et biodiversité. Un épisode plein de sagesse et d'inspiration pour mieux comprendre l'importance de préserver notre environnement tout en cultivant la terre.


#iciLaTerre est un collectif d’agriculteurs qui souhaite apporter un regard éclairé sur la réalité du métier et de ses territoires.


Bonne écoute !🌱


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue dans Un Café en Ferme, un podcast thématique signé par le collectif Ici la Terre. Je suis Juliette et j'interroge ceux qui nous nourrissent, les agricultrices et agriculteurs bien sûr. Nous traitons de sujets d'actualité qui interrogent les consommateurs et qui parfois font polémique. Bonne écoute ! Aujourd'hui, nous enregistrons le troisième épisode qui fera l'objet du sujet biodiversité. Dans la perspective de réduire les émissions de gaz à effet de serre dans l'agriculture, la biodiversité a toute sa place.

  • Speaker #1

    Surprenant ?

  • Speaker #0

    Pas tant que ça, c'est ce que nous allons développer dans ce podcast avec Brigitte, agricultrice dans la Marne, co-gérante avec son mari qui pratique le non-labour depuis 25 ans, une technique agricole respectueuse des sols et de l'écosystème environnant. Alors donc je suis accompagnée de Brigitte. Bonjour Brigitte !

  • Speaker #1

    Bonjour à vous tous !

  • Speaker #0

    Comment allez-vous Brigitte ?

  • Speaker #1

    Très bien.

  • Speaker #0

    Donc Brigitte, est-ce que vous pouvez vous présenter, mais également présenter votre exploitation, là où vous vivez aussi ?

  • Speaker #1

    Nous vivons dans le sud-ouest marnet, sur une exploitation avec mon mari, donc de 230 hectares, avec 3 hectares de vignes, en Champagne.

  • Speaker #0

    En Champagne, d'accord. Voilà.

  • Speaker #1

    et c'est une exploitation qui a un petit peu grandi au fil du temps, puisque nous sommes en fin de carrière, avec notre fils Thomas qui nous rejoint actuellement, maintenant, pour devenir co-gérant avec nous, avant de lui laisser la main.

  • Speaker #0

    Super, donc ça ne fait que quelques jours au final, qu'il va rentrer en tant que co-gérant.

  • Speaker #1

    super et donc on a un petit peu agrandi la ferme tout au long de notre carrière en essayant de développer des cultures et en nous adaptant voilà c'est

  • Speaker #0

    vrai que Voilà, maintenant on est au troisième épisode et en échangeant, l'agriculture c'est aussi et beaucoup de l'adaptation. Vous disiez que vous avez une exploitation de 230 hectares, donc des vignes, vous êtes en Champagne. Quelle est la particularité de votre sol ? Puisque d'un département à un autre, d'un bassin à un autre, on cultive différemment.

  • Speaker #1

    Nous sommes en Champagne créieuse, donc c'est de la craie que nous avons en sous-sol surtout. Et on a un petit peu de terre rouge et on a aussi des terres avec du sable parce qu'on est aussi dans la vallée de la Seine. et donc on a aussi des champs en bordure de cours d'eau et c'est la craie qui fait la particularité du champagne

  • Speaker #0

    Donc aujourd'hui on est ensemble pour parler de biodiversité Avant ça, est-ce que vous pouvez nous parler de votre parcours de ce que vous souhaitez être agricultrice comment ça s'est fait ?

  • Speaker #1

    Je suis née dans la région parisienne j'ai fait mes études à Paris et je suis infirmière D'accord Voilà

  • Speaker #0

    et puis j'ai rencontré un agriculteur et au début vous n'avez pas eu trop d'appréhension sachant que vous êtes passée quand même d'infirmière ça s'est fait en douceur quand même sur toutes les années et

  • Speaker #1

    j'ai beaucoup partagé avec mon mari ce qui fait que je ne suis pas restée en dehors de son exploitation parce qu'au départ il était en exploitant individuel et c'est en 97 que j'ai rejoint sur l'exploitation mais pas forcément tout de suite parce que j'étais salariée d'exploitation. Et je suis co-gérante depuis 2015, en fait.

  • Speaker #0

    D'accord. Est-ce que vous pouvez apporter votre définition de la biodiversité ?

  • Speaker #1

    J'ai envie de dire que c'est un environnement. Un environnement de vie, de vie animale, de vie végétale, de vie rurale. Et puis autour du métier du vivant et de l'agriculture. comme je disais mon mari dit en rigolant qu'un agriculteur ça attend ça attend le bon moment pour semer ça attend le bon moment pour soigner ses plantes ça profite de la météo c'est

  • Speaker #0

    beau ça,

  • Speaker #1

    c'est vrai c'est ça la biodiversité c'est vivre avec tout ce qui nous entoure et on ne peut pas être contre on ne peut pas être contre c'est vraiment

  • Speaker #0

    C'est vivre en symbiose, finalement.

  • Speaker #1

    Voilà, on est attentif à ce qui se passe. Je ne sais pas combien de fois par jour on consulte la météo, et on fait tout en fonction de la météo. Justement, il y a des jeunes ingénieurs agricoles qui étaient venus nous faire un questionnaire auprès de mon mari, qui lui avaient dit mais comment vous décidez de votre journée ? il dit j'ouvre la porte la fenêtre et puis je regarde le temps qu'il fait dehors c'est ça quoi on n'a rien de défini à l'avance on sait qu'on a des travaux à faire et on s'adapte en fonction du temps et tout ça c'est la biodiversité

  • Speaker #0

    parce que c'est justement s'adapter à la nature belle définition et donc durant ces 25 années d'expérience et donc vous me disiez que vous pratiquez le non-labour

  • Speaker #1

    Voilà, au cours d'une réflexion, et aussi beaucoup de recherches sur les expériences d'autres agriculteurs, mon mari s'est lancé dans le non-labour, d'abord par petits essais, on va dire. ensuite par chantier, et maintenant c'est toute l'exploitation qui est en non-laboure depuis 25 ans.

  • Speaker #0

    Oui, parce qu'il faut expliquer aussi à nos auditeurs que le non-laboure, ça ne se fait pas du jour au lendemain, il y a toute une étude à faire sur son sol.

  • Speaker #1

    Et par rapport aux cultures qu'on pratique, puisqu'on est en grande culture, blé, orche, colza, pois, luzerne et puis betterave sucrière. Donc, je veux dire, après, il faut voir si le non-laboure est compatible aussi avec des types de cultures. ou s'adapter. Et c'est ce qu'on a réussi à faire.

  • Speaker #0

    Là, vous vivez plutôt dans un village ? Oui,

  • Speaker #1

    voilà. On est dans un village de 600 habitants. Mais on a notre exploitation qui est un peu éclatée quand même puisqu'on va jusqu'à... Au plus loin, on doit aller jusqu'à 16 kilomètres.

  • Speaker #0

    16 kilomètres, d'accord.

  • Speaker #1

    Et on en a dans tous les sens, c'est-à-dire est-ouest, nord-sud. Ah oui ! Voilà.

  • Speaker #0

    Et au niveau des habitants du village, est-ce que vous avez déjà eu des questions sur vos pratiques ? Ce genre de choses.

  • Speaker #1

    Les pratiques, ce n'est pas tant les gens du village qui nous posent des questions. Il y a beaucoup d'échanges avec d'autres agriculteurs du village. On est à peu près à exploiter sur les surfaces de la commune. On doit être 35 à 40 agriculteurs différents. C'est surtout du conventionnel. Et aussi un petit peu de… Conservation des sols. L'agriculture de conservation des sols. D'accord. On est quelques-uns, ça se répand un petit peu. Et on a vraiment une adaptation à avoir, et nous sommes les premiers à nous adapter. Parce que quand on a un défaut de rendement pour une culture, il faut bien qu'on corrige le tir après. si on veut pouvoir continuer à faire cette culture.

  • Speaker #0

    Et concernant vos pratiques qui favorisent la biodiversité, est-ce que vous pouvez partager aux auditeurs ce que vous avez pu mettre en place, ce que vous avez retiré aussi, puisque parfois ça ne fonctionne pas comme on souhaite ?

  • Speaker #1

    Alors, on a essayé. Bon, immédiatement après avoir repris la ferme derrière son père, mon mari a continué sensiblement de la même façon. Mais les parutions aidant, les nouvelles coussines, avec tous les essais qui se faisaient autour de nous, on s'est orienté effectivement vers une autre démarche. Par exemple, on a testé le nom Laboure. on s'est mis aussi à faire des semis de colza avec d'autres graines associées.

  • Speaker #0

    Vous pouvez expliquer un peu ?

  • Speaker #1

    Voilà, alors donc, on sème le colza. C'est le colza qui reste le plus longtemps en terre, puisque entre le moment où on sème et on le récolte, il se passe 11 mois, quasiment.

  • Speaker #0

    Ah oui ?

  • Speaker #1

    Donc, pour essayer de limiter les herbants ou autres, Mon mari a fait le colza en culture associée. Donc ça couvre tout le sol, ça pousse tout ensemble. Et comme le colza est un petit peu plus prédominant, il pousse un peu mieux. Mais comme ça couvre tout le sol, ça étouffe les mauvaises herbes. Comme ces mauvaises herbes résistent moins au gel. Alors que le colza résiste très bien au gel, au cours de l'hiver, ces plantes-là se dégradent toutes seules et font un fond d'engrais vert. et en se dégradant, relargue un petit peu tous les nutriments dans la terre.

  • Speaker #0

    Ça nourrit en même temps le sol.

  • Speaker #1

    Même, il y a un petit peu de plantes aussi mélifères, donc la période de l'automne, ça permet aussi aux abeilles, par exemple, de butiner.

  • Speaker #0

    C'est un deux ans en main.

  • Speaker #1

    C'est un peu ça. Voilà.

  • Speaker #0

    Très bien. Donc le somicolza associé, d'accord.

  • Speaker #1

    Voilà. Donc on a fait aussi des engueulères, des intercultures.

  • Speaker #0

    Alors interculture, qu'est-ce que c'est pour l'éditeur ?

  • Speaker #1

    Entre la récolte et le semis, il peut se passer plusieurs semaines, voire quelques mois. Par exemple, la récolte d'un blé se fait généralement chez nous à la mi-juillet et le semis se fait à la mi-octobre, en gros. Peu de temps après la récolte. On va semer des engrais verts, c'est plusieurs graines associées, ça peut être du crèfle, du lin. Ce sont des graines qui vont occuper le sol et qui sont détruites avant le semis et qui vont faire une pompe azote, c'est-à-dire qu'elles vont capter l'azote qui est dans le sol. pour éviter justement que l'azote ne soit lessivé par les pluies et ne parte dans la nappe. Et ça permet un couvert.

  • Speaker #0

    Oui, couvert végétaux.

  • Speaker #1

    et qui, une fois détruit, va faire un engrais.

  • Speaker #0

    Une fois encore détruit. Donc les couverts végétaux. Au niveau des vignes, il y a aussi des pratiques que vous utilisez ?

  • Speaker #1

    Tout à fait, parce qu'il y a quand même pas mal de dizaines d'années, on désherbait entre les rangs de vignes, alors que maintenant, mon marine est 100% en herbement, c'est-à-dire qu'entre chaque rang de vignes, il y a de l'herbe qui pousse. et c'est de l'herbe qu'on maîtrise donc on ne désherbe plus. Alors on désherbe encore en localisé sous le rang, parce qu'on ne peut pas laisser pousser l'herbe sous le rang, d'abord parce que ça pourrait amener des maladies si c'était trop haut. et on a aussi un cahier des charges avec l'appellation champagne qui nous quand même oblige à une pratique à l'école à une viticole respectueuse du cahier des charges et donc au lieu de passer un désherbant dans la vigne on passe la tondeuse et comme ça on préserve le sol et aussi le ruissellement ça évite que la terre ne parte parce que par principe les vignes sont sur des coteaux et à certains coteaux un peu pentus si jamais il y a une très grosse averse ou un gros orage on peut avoir un comment dire la tête qui du coup est dans le bas du coteau parce que c'est lessivé.

  • Speaker #0

    Oui, d'accord. Il y a également au niveau de vos matériels aussi ?

  • Speaker #1

    Voilà, on essaie… Alors, comment dire ? Avec le nom Laboure, en fait, on se limite à un travail du sol sur 7 à 10 cm. Et quand on sème, on essaye de ne travailler que la ligne de smic. Donc, on essaye toujours de trouver des… du matériel qui ouvre la terre, qui travaille sensiblement la terre juste avant le semis, ou alors quand on veut déchaumer, après la récolte, on a ce qu'on appelle un scalper. qui peut justement désherber aussi en même temps et enlever les pousses coupées de la culture précédente. Et tout ça en respectant le sol.

  • Speaker #0

    Vous disiez 7 à 10 cm, vous pouvez aller jusqu'à quelle profondeur ?

  • Speaker #1

    Je pense que c'est la limite, parce qu'au-delà, on dérange nos vers de terre. Parce qu'on a énormément de vers de terre dans notre sol. On dit qu'un ver de terre, il aboure la terre en sept ans. Donc il ne faut pas les déranger. En gros, c'est ça. Il ne faut pas les déranger. Donc si on va trop loin… après on risque de les tuer tout simplement et c'est ce qui entre guillemets les bouscule beaucoup quand on fait un labour justement mais on ne peut pas se permettre de ne pas détruire la culture précédente mon mari a fait des essais pour le semi direct mais ça ne marche pas tant que ça alors je ne sais pas si c'est la nature du sol ou pas mais donc le fait de scalper la terre pour désherber mécaniquement et puis je vous dis enlever la culture précédente, il y a de meilleurs résultats que de faire du smidirect.

  • Speaker #0

    Oui, c'est comme je disais tout à l'heure, ça dépend vraiment de la nature du sol. Même votre voisin agriculteur, par exemple, ne pourra pas pratiquer comme vous, parce que ça dépend de la zone, de l'ensoleillement, de plein de critères.

  • Speaker #1

    Il y a plein de critères qui rentrent en compte, et heureusement ou malheureusement... ce sont des résultats qu'on ne voit qu'une fois par an.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai. Voilà,

  • Speaker #1

    quand on prend une décision, les effets de cette décision, on ne les verra qu'au moment de la récolte. Pour voir si... Alors, bien sûr, on va suivre tout au long de la pousse de la culture. tout au long de l'implantation. Mais si on veut améliorer notre pratique, il faut aussi garder l'esprit rendement. Parce qu'on a une structure à faire tourner, à faire fonctionner, avec une économie à faire vivre sur l'exploitation.

  • Speaker #0

    Complètement. Et pour finir, il y a aussi la rotation longue.

  • Speaker #1

    Voilà, on essaye de faire la rotation des cultures. Et nous, en moyenne, on revient avec nos cultures. Alors, c'est vrai aussi qu'on... on a quand même la possibilité de pouvoir diversifier fortement nos cultures. En gros, on arrive à revenir tous les six ans sur la même parcelle avec la même culture.

  • Speaker #0

    Ah d'accord, ok.

  • Speaker #1

    Voilà, on peut aller jusqu'à six années. Mais c'est parce qu'aussi, on a une terre de craie qui favorise cette possibilité-là. Les agriculteurs qui ne sont pas si loin de chez nous, en Brie, ils sont beaucoup plus limités. Ce n'est pas la même terre que nous. Donc eux aussi s'adaptent.

  • Speaker #0

    Finalement, on peut dire que c'est un avantage d'avoir un sol calcaire.

  • Speaker #1

    Oui, oui, oui. Pour nous, c'est un avantage.

  • Speaker #0

    Est-ce que vous partagez vos pratiques à d'autres agriculteurs pour justement préserver la biodiversité ?

  • Speaker #1

    Alors, on participe à un groupe d'agriculteurs qui justement met en commun toutes ces pratiques avec des visites périodiques de champs. Ils vont chez les uns, chez les autres. ils décident un petit peu de mettre en commun leurs idées, et puis ils implantent ensuite en fonction de ce qu'ils ont décidé, et ils vont suivre tout au long de l'année, cultural, pour voir un petit peu comment évoluent les cultures, et donc ça leur permet de partager du matériel aussi en commun, de pouvoir s'adapter, de se le prêter. Avant d'investir, on peut faire des essais, c'est ça qui permet. Il y a des groupements agriculteurs comme ça qui se développent. Et après, on a aussi d'autres méthodes de mise en pratique. Par exemple, on a des programmes qui sont en relation avec un… une grande surface, pour, par exemple, maintenir des bandes non fauchées, pour que les abeilles débutent des périodes de butinage. Parce que quand on implante une luzerne, ce qui est souvent ce qu'on appelle une tête d'assolement, c'est-à-dire que c'est un petit peu le point de départ de nos rotations, on l'implante pour deux ou trois années. De mai à octobre, on a fauché à peu près quatre fois dans l'année. c'est de l'herbe si on veut et on la déshydrate on la met en granulé et ça va pour l'alimentation animale et les déchets participent à l'engrais dans les champs ça se répand dans les champs ou ça se laisse c'est ça le produit de dégradation de la déshydratation est récupéré également et donc en début de campagne on laisse pousser, bien sûr ça végète tout le temps de l'hiver, la luzerne végète un peu Et puis au printemps, elle redémarre, elle repousse. Donc le but, c'est de récolter régulièrement. Et la première récolte au mois de mai, on laisse une bande non fauchée qu'on laisse monter à fleurs. Donc on laisse les fleurs se développer. et ensuite, en début de campagne, comme ça, les abeilles, elles ont de quoi butiner pour démarrer leur campagne. Et ce sont des plantes mélifères. Le miel de luzerne est même très réputé en Champagne. Et donc, en fait, c'est presque 1900 kilomètres de bandes non fauchées dans la Marne, tous les ans, par à peu près 2500 agriculteurs. Comme on la laisse monter à fleurs, elle perd de sa qualité un petit peu. Ça représente presque 570 hectares quand même. Alors, la fauche suivante, c'est juste en début de campagne qu'on le laisse. Après, les abeilles trouvent dans la marme suffisamment de fleurs par ailleurs. butiné. C'est vraiment uniquement pour démarrer la campagne. Et ce projet s'appelle le projet Apiluse. Apiculture et luzerne.

  • Speaker #0

    Le miel doit avoir un goût particulier. Vous pouvez définir ?

  • Speaker #1

    Je ne suis pas trop amatrice de miel. Mais mon mari le préfère beaucoup à d'autres. Avec la luzerne, souvent les abeilles produisent beaucoup.

  • Speaker #0

    Intéressant. Pour finir, il me semble qu'il y a aussi le...

  • Speaker #1

    confusion sexuelle pour la vigne voilà alors aussi dans la vigne donc pour éviter parce que le problème de la vigne c'est les larves qui peuvent s'installer et qui peuvent justement abîmer la qualité de la vigne et du raisin ensuite Donc on ne met pas d'insecticide et la plupart des larmes sont issues de papillons. On empêche de se rencontrer dans la vigne. on met ce qu'on appelle des racks ou des puffers de confusion sexuelle. Ce sont des phéromones qui font croire à M. Papillon qu'il a rencontré Mme Papillon. Donc, ils peuvent se rencontrer en dehors de la vie et c'est pour ça qu'en gros, on pose des racks à espace régulier sur tout un secteur viticole. Par exemple, pour vous donner une idée, dans le sud-ouest marnais, Il y a une commune de 250 hectares de vignes. Eh bien, généralement, on fait ça début avril. Tous les viticulteurs du secteur se regroupent. On installe des racks sur les fils de la vigne pour tous les 5 mètres carrés. Et ça diffuse une phéromone contre les insectes. Et en dehors de ce périmètre de vignes, les papillons vont se rencontrer ailleurs. Et donc, ils déposent leurs larves ailleurs que dans la vigne. Donc, on ne tue pas les papillons. mais on les fait se rencontrer ailleurs.

  • Speaker #0

    C'est vrai. Zone à ne pas déranger.

  • Speaker #1

    C'est ça. C'est ça.

  • Speaker #0

    Très bien.

  • Speaker #1

    On vit en cohabitation avec les papillons.

  • Speaker #0

    Très bien. Belles initiatives. Maintenant, on va parler côté consommateur. Parfois, il peut y avoir des interrogations sur ce qu'ils ont dans leur assiette, ce qui est légitime. Ils peuvent aussi aller à leur rencontre des exploitations, poser leurs questions. C'est le cas pour le collectif ici la terre. qui a créé son numéro vert, son numéro gratuit pour les consommateurs qui ont justement des questions à poser. D'ailleurs, on a déjà eu de nombreuses questions liées à la biodiversité. Vous avez des pistes sur la façon dont les consommateurs peuvent soutenir les agriculteurs qui s'engagent dans la présentation de la biodiversité ?

  • Speaker #1

    Disons que les consommateurs peuvent nous soutenir en comprenant nos pratiques. et en achetant nos produits, bien sûr. Mais bon, moi, par exemple, qui suis agricultrice grande culture, en dehors du champagne j'ai pas de vente directe mais par contre je produis de l'orge pour la brasserie du blé panifiable pour la farine qu'ils vont retrouver dans leur pain le colza on va fournir de l'huile mais effectivement c'est aussi de ne pas douter de nos bonnes pratiques elles sont simples nos pratiques on est au-dessus de tout le monde et et comment dire c'est toujours intéressant aussi de leur expliquer c'est ça, de leur prouver qu'on est aussi à l'écoute de leurs souhaits, mais que, justement, on met les pratiques en face pour leur produire toujours la meilleure agriculture.

  • Speaker #0

    Oui, complètement. Il y a aussi le fait de comprendre qu'il existe des filières avec traçabilité.

  • Speaker #1

    Oui. On a de plus en plus de cultures tracées. Déjà, ne serait-ce que dans toute l'année culturelle. C'est-à-dire qu'on a des logiciels qui nous permettent justement d'indiquer tout ce qu'on fait au cours de l'année dans nos cultures. Et puis aussi, par exemple, on a des contrats avec nos coopératives. Par exemple, le blé panifiable qu'on fait, il est tracé, c'est-à-dire que c'est mis dans un silo à part. Quand on l'emmène à la coopérative, on fait tout de suite des tests dessus. Et si les tests sont bons, correspondent au cahier des charges, le taux de protéines, tout ce qu'il faut pour les blés panifiables, on s'est mis dans un silo où les autres agriculteurs qui ont les mêmes pratiques que nous. également leur blé. On se met aussi à la portée de nos consommateurs, c'est-à-dire qu'on leur propose aussi de pouvoir vérifier ce qu'on fait.

  • Speaker #0

    Et justement, à l'ère de la transparence, c'est quelque chose qui plaît d'autant plus d'avoir cette traçabilité-là. Et côté avenir de la biodiversité, pour conclure, pour donner votre propre vision de l'avenir de la biodiversité dans l'agriculture ?

  • Speaker #1

    On va essayer de s'améliorer en permanence. Je vous dis, on travaille avec la nature. Donc, en fonction de l'évolution de ce qui va se passer, le changement climatique est quand même un gros bouleversement. Parce que quand on voit les sécheresses dans le milieu de la France ou autres, ou même de la vigne dans ces secteurs-là, sont en état de sécheresse. Je veux dire, la vigne est plutôt résistante. Même nous, au niveau de nos pratiques, par exemple, pour les vendanges. On fait énormément de prélèvements juste avant les vendanges pour vraiment récolter au bon moment. Parce que la particularité du champagne, c'est que c'est l'acidité du sol qui nous donne la particularité de notre raisin. Et s'il est trop sucré, ça ne va pas.

  • Speaker #0

    Donc,

  • Speaker #1

    je veux dire,

  • Speaker #0

    il faut vraiment… Le consommateur n'en veut pas, sinon. Voilà.

  • Speaker #1

    Et puis, c'est aussi le goût du consommateur qu'on veut à tout prix maintenir. Oui. Voilà. Ça aussi. Oui, c'est… Ce que le consommateur souhaite, il faut qu'on le maintienne aussi, pour la qualité de notre produit. Mais il ne faut pas croire que nos pratiques agricoles sont là à tel point qu'on va dégrader la santé du consommateur. Il y a d'autres types, le tabac ou l'alcoolisme, qui sont eux mauvais pour la santé. Mais l'agriculture n'est pas mauvaise pour la santé. C'est justement la diversité. alimentaire qui fait qu'on peut être en bonne santé. Et puis, on va surveiller la nature. Quand on a des pratiques agricoles, par exemple, si la plante se porte bien, on ne peut pas faire de traitement. Et on surveille. Je vous dis, c'est comme pour les consommateurs qui seraient malades. Si on n'est pas malade, on ne va pas voir le médecin. Et les antibiotiques, ce n'est pas automatique. Donc on essaye de s'adapter, et même y compris dans l'air du temps. Alors on est les premiers à ne pas vouloir utiliser de produits phytosanitaires, mais malgré tout, maintenant, on ne peut pas faire sans. Mais depuis 20 ans… on ne fait que diminuer les matières actives qui sont utilisées. Donc, comment on évoluera la recherche ? La recherche va peut-être nous trouver des solutions. Et aussi, demandeur de toute cette recherche qui va nous aider à accompagner l'agriculture et toujours faire de l'alimentation de très bonne qualité, tout en maintenant cette nature qui est si belle.

  • Speaker #0

    Tout à fait. Est-ce qu'on peut revenir aussi sur... Là, vous avez cité, on fait tous de l'agroécologie, et si on avait vraiment saboté la planète, on ne produirait pas autant. On a pu tirer sur les chasseurs-cueilleurs.

  • Speaker #1

    L'agriculture s'est mise en place parce que justement, la population a augmenté et qu'il fallait nourrir cette population. Moi, dans les années 70, quand j'étais jeune, je voyais des famines à la télévision. Alors, je ne sais pas si on en parle moins ou si parce qu'elle n'existe plus, mais produire du blé, c'était important. C'était important parce que, justement, il y avait une telle population qui en manquait que c'était gravissime. Donc là, maintenant, on a quand même amélioré les pratiques, on produit un peu plus, et surtout, on est beaucoup plus d'habitants sur terre. L'époque de pêcher, chasser ou cueillir, on ne peut plus maintenant. on est beaucoup trop nombreux. Mais il y a aussi une efficacité à avoir. Et malgré tout, c'est quand même ce modèle-là qui est important, parce que quand on entend que des fermes urbaines vont se développer, dans le noir, avec de l'électricité et du goutte-à-goutte, je ne sais pas, mais le soleil et la pluie sont quand même… bien meilleur vecteur de pratiques vertueuses.

  • Speaker #0

    À part les champignons, qui aiment bien l'humidité des carrières fermées ou autres, la photosynthèse, c'est quand même le soleil et la végétation qui sont nécessaires. Donc, pour produire des plantes aromatiques ou de la salade, j'aime bien, mais ça ne nourrit pas son homme. voilà très bien Brigitte c'est surtout aussi qu'il ne faut pas opposer l'agriculture traditionnelle de conservation du sol et biologique on ne peut pas faire du bio partout il y a des secteurs plus favorables des terres plus favorables des conditions météorologiques plus favorables mais ce n'est pas pour autant que les deux autres cultures, les deux autres agricultures sont nocives. Et c'est surtout aussi le modèle économique qui doit être viable pour l'agriculteur.

  • Speaker #1

    Il ne faut pas oublier que l'agriculteur vit de l'exploitation.

  • Speaker #0

    Nous sommes des chefs d'entreprise. Complètement.

  • Speaker #1

    Est-ce que Brigitte, vous souhaitez apporter une information supplémentaire ? Oui.

  • Speaker #0

    On rapporte souvent une citation de Voltaire avec mon mari, qui dit toujours On a trouvé en bonne politique le secret de faire mourir de faim ceux qui, cultivant la terre, font vivre les autres. Donc, la nature sans agriculteur… et bien c'est pas possible et voilà et les villes sans les agriculteurs et bien c'est pas possible non plus donc tout ça doit vivre en bonne intelligence en bonne pratique parce que j'insiste nous avons de bonnes pratiques et que on n'a pas à craindre de notre agriculture

  • Speaker #1

    Eh bien, merci Brigitte. Merci pour cette belle fin, parce que nous en avons terminé.

  • Speaker #0

    J'espère avoir contribué justement à toute cette connaissance de notre beau métier.

  • Speaker #1

    Oui, j'espère que vos auditeurs sont heureux de toutes ces informations que vous nous avez apportées. Merci Brigitte et peut-être à bientôt.

Description

30 minutes d'échanges avec Brigitte, agricultrice et co-gérante avec son mari dans la Marne (grandes cultures et vignes pratiquant le non-labour).


Brigitte, née en région parisienne et ayant suivi ses études à Paris, a débuté sa carrière en tant qu'infirmière. Sa vie a pris un tournant inattendu lorsqu'elle a rencontré un agriculteur et a rejoint le monde agricole. Aujourd'hui co-gérante d'une exploitation, Brigitte partage avec nous sa vision de la biodiversité et les pratiques agricoles qu'elle et son mari mettent en œuvre. À travers des anecdotes personnelles et des expériences de terrain, offrez vous une parenthèse enrichissante pour découvrir les liens profonds entre agriculture et biodiversité. Un épisode plein de sagesse et d'inspiration pour mieux comprendre l'importance de préserver notre environnement tout en cultivant la terre.


#iciLaTerre est un collectif d’agriculteurs qui souhaite apporter un regard éclairé sur la réalité du métier et de ses territoires.


Bonne écoute !🌱


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue dans Un Café en Ferme, un podcast thématique signé par le collectif Ici la Terre. Je suis Juliette et j'interroge ceux qui nous nourrissent, les agricultrices et agriculteurs bien sûr. Nous traitons de sujets d'actualité qui interrogent les consommateurs et qui parfois font polémique. Bonne écoute ! Aujourd'hui, nous enregistrons le troisième épisode qui fera l'objet du sujet biodiversité. Dans la perspective de réduire les émissions de gaz à effet de serre dans l'agriculture, la biodiversité a toute sa place.

  • Speaker #1

    Surprenant ?

  • Speaker #0

    Pas tant que ça, c'est ce que nous allons développer dans ce podcast avec Brigitte, agricultrice dans la Marne, co-gérante avec son mari qui pratique le non-labour depuis 25 ans, une technique agricole respectueuse des sols et de l'écosystème environnant. Alors donc je suis accompagnée de Brigitte. Bonjour Brigitte !

  • Speaker #1

    Bonjour à vous tous !

  • Speaker #0

    Comment allez-vous Brigitte ?

  • Speaker #1

    Très bien.

  • Speaker #0

    Donc Brigitte, est-ce que vous pouvez vous présenter, mais également présenter votre exploitation, là où vous vivez aussi ?

  • Speaker #1

    Nous vivons dans le sud-ouest marnet, sur une exploitation avec mon mari, donc de 230 hectares, avec 3 hectares de vignes, en Champagne.

  • Speaker #0

    En Champagne, d'accord. Voilà.

  • Speaker #1

    et c'est une exploitation qui a un petit peu grandi au fil du temps, puisque nous sommes en fin de carrière, avec notre fils Thomas qui nous rejoint actuellement, maintenant, pour devenir co-gérant avec nous, avant de lui laisser la main.

  • Speaker #0

    Super, donc ça ne fait que quelques jours au final, qu'il va rentrer en tant que co-gérant.

  • Speaker #1

    super et donc on a un petit peu agrandi la ferme tout au long de notre carrière en essayant de développer des cultures et en nous adaptant voilà c'est

  • Speaker #0

    vrai que Voilà, maintenant on est au troisième épisode et en échangeant, l'agriculture c'est aussi et beaucoup de l'adaptation. Vous disiez que vous avez une exploitation de 230 hectares, donc des vignes, vous êtes en Champagne. Quelle est la particularité de votre sol ? Puisque d'un département à un autre, d'un bassin à un autre, on cultive différemment.

  • Speaker #1

    Nous sommes en Champagne créieuse, donc c'est de la craie que nous avons en sous-sol surtout. Et on a un petit peu de terre rouge et on a aussi des terres avec du sable parce qu'on est aussi dans la vallée de la Seine. et donc on a aussi des champs en bordure de cours d'eau et c'est la craie qui fait la particularité du champagne

  • Speaker #0

    Donc aujourd'hui on est ensemble pour parler de biodiversité Avant ça, est-ce que vous pouvez nous parler de votre parcours de ce que vous souhaitez être agricultrice comment ça s'est fait ?

  • Speaker #1

    Je suis née dans la région parisienne j'ai fait mes études à Paris et je suis infirmière D'accord Voilà

  • Speaker #0

    et puis j'ai rencontré un agriculteur et au début vous n'avez pas eu trop d'appréhension sachant que vous êtes passée quand même d'infirmière ça s'est fait en douceur quand même sur toutes les années et

  • Speaker #1

    j'ai beaucoup partagé avec mon mari ce qui fait que je ne suis pas restée en dehors de son exploitation parce qu'au départ il était en exploitant individuel et c'est en 97 que j'ai rejoint sur l'exploitation mais pas forcément tout de suite parce que j'étais salariée d'exploitation. Et je suis co-gérante depuis 2015, en fait.

  • Speaker #0

    D'accord. Est-ce que vous pouvez apporter votre définition de la biodiversité ?

  • Speaker #1

    J'ai envie de dire que c'est un environnement. Un environnement de vie, de vie animale, de vie végétale, de vie rurale. Et puis autour du métier du vivant et de l'agriculture. comme je disais mon mari dit en rigolant qu'un agriculteur ça attend ça attend le bon moment pour semer ça attend le bon moment pour soigner ses plantes ça profite de la météo c'est

  • Speaker #0

    beau ça,

  • Speaker #1

    c'est vrai c'est ça la biodiversité c'est vivre avec tout ce qui nous entoure et on ne peut pas être contre on ne peut pas être contre c'est vraiment

  • Speaker #0

    C'est vivre en symbiose, finalement.

  • Speaker #1

    Voilà, on est attentif à ce qui se passe. Je ne sais pas combien de fois par jour on consulte la météo, et on fait tout en fonction de la météo. Justement, il y a des jeunes ingénieurs agricoles qui étaient venus nous faire un questionnaire auprès de mon mari, qui lui avaient dit mais comment vous décidez de votre journée ? il dit j'ouvre la porte la fenêtre et puis je regarde le temps qu'il fait dehors c'est ça quoi on n'a rien de défini à l'avance on sait qu'on a des travaux à faire et on s'adapte en fonction du temps et tout ça c'est la biodiversité

  • Speaker #0

    parce que c'est justement s'adapter à la nature belle définition et donc durant ces 25 années d'expérience et donc vous me disiez que vous pratiquez le non-labour

  • Speaker #1

    Voilà, au cours d'une réflexion, et aussi beaucoup de recherches sur les expériences d'autres agriculteurs, mon mari s'est lancé dans le non-labour, d'abord par petits essais, on va dire. ensuite par chantier, et maintenant c'est toute l'exploitation qui est en non-laboure depuis 25 ans.

  • Speaker #0

    Oui, parce qu'il faut expliquer aussi à nos auditeurs que le non-laboure, ça ne se fait pas du jour au lendemain, il y a toute une étude à faire sur son sol.

  • Speaker #1

    Et par rapport aux cultures qu'on pratique, puisqu'on est en grande culture, blé, orche, colza, pois, luzerne et puis betterave sucrière. Donc, je veux dire, après, il faut voir si le non-laboure est compatible aussi avec des types de cultures. ou s'adapter. Et c'est ce qu'on a réussi à faire.

  • Speaker #0

    Là, vous vivez plutôt dans un village ? Oui,

  • Speaker #1

    voilà. On est dans un village de 600 habitants. Mais on a notre exploitation qui est un peu éclatée quand même puisqu'on va jusqu'à... Au plus loin, on doit aller jusqu'à 16 kilomètres.

  • Speaker #0

    16 kilomètres, d'accord.

  • Speaker #1

    Et on en a dans tous les sens, c'est-à-dire est-ouest, nord-sud. Ah oui ! Voilà.

  • Speaker #0

    Et au niveau des habitants du village, est-ce que vous avez déjà eu des questions sur vos pratiques ? Ce genre de choses.

  • Speaker #1

    Les pratiques, ce n'est pas tant les gens du village qui nous posent des questions. Il y a beaucoup d'échanges avec d'autres agriculteurs du village. On est à peu près à exploiter sur les surfaces de la commune. On doit être 35 à 40 agriculteurs différents. C'est surtout du conventionnel. Et aussi un petit peu de… Conservation des sols. L'agriculture de conservation des sols. D'accord. On est quelques-uns, ça se répand un petit peu. Et on a vraiment une adaptation à avoir, et nous sommes les premiers à nous adapter. Parce que quand on a un défaut de rendement pour une culture, il faut bien qu'on corrige le tir après. si on veut pouvoir continuer à faire cette culture.

  • Speaker #0

    Et concernant vos pratiques qui favorisent la biodiversité, est-ce que vous pouvez partager aux auditeurs ce que vous avez pu mettre en place, ce que vous avez retiré aussi, puisque parfois ça ne fonctionne pas comme on souhaite ?

  • Speaker #1

    Alors, on a essayé. Bon, immédiatement après avoir repris la ferme derrière son père, mon mari a continué sensiblement de la même façon. Mais les parutions aidant, les nouvelles coussines, avec tous les essais qui se faisaient autour de nous, on s'est orienté effectivement vers une autre démarche. Par exemple, on a testé le nom Laboure. on s'est mis aussi à faire des semis de colza avec d'autres graines associées.

  • Speaker #0

    Vous pouvez expliquer un peu ?

  • Speaker #1

    Voilà, alors donc, on sème le colza. C'est le colza qui reste le plus longtemps en terre, puisque entre le moment où on sème et on le récolte, il se passe 11 mois, quasiment.

  • Speaker #0

    Ah oui ?

  • Speaker #1

    Donc, pour essayer de limiter les herbants ou autres, Mon mari a fait le colza en culture associée. Donc ça couvre tout le sol, ça pousse tout ensemble. Et comme le colza est un petit peu plus prédominant, il pousse un peu mieux. Mais comme ça couvre tout le sol, ça étouffe les mauvaises herbes. Comme ces mauvaises herbes résistent moins au gel. Alors que le colza résiste très bien au gel, au cours de l'hiver, ces plantes-là se dégradent toutes seules et font un fond d'engrais vert. et en se dégradant, relargue un petit peu tous les nutriments dans la terre.

  • Speaker #0

    Ça nourrit en même temps le sol.

  • Speaker #1

    Même, il y a un petit peu de plantes aussi mélifères, donc la période de l'automne, ça permet aussi aux abeilles, par exemple, de butiner.

  • Speaker #0

    C'est un deux ans en main.

  • Speaker #1

    C'est un peu ça. Voilà.

  • Speaker #0

    Très bien. Donc le somicolza associé, d'accord.

  • Speaker #1

    Voilà. Donc on a fait aussi des engueulères, des intercultures.

  • Speaker #0

    Alors interculture, qu'est-ce que c'est pour l'éditeur ?

  • Speaker #1

    Entre la récolte et le semis, il peut se passer plusieurs semaines, voire quelques mois. Par exemple, la récolte d'un blé se fait généralement chez nous à la mi-juillet et le semis se fait à la mi-octobre, en gros. Peu de temps après la récolte. On va semer des engrais verts, c'est plusieurs graines associées, ça peut être du crèfle, du lin. Ce sont des graines qui vont occuper le sol et qui sont détruites avant le semis et qui vont faire une pompe azote, c'est-à-dire qu'elles vont capter l'azote qui est dans le sol. pour éviter justement que l'azote ne soit lessivé par les pluies et ne parte dans la nappe. Et ça permet un couvert.

  • Speaker #0

    Oui, couvert végétaux.

  • Speaker #1

    et qui, une fois détruit, va faire un engrais.

  • Speaker #0

    Une fois encore détruit. Donc les couverts végétaux. Au niveau des vignes, il y a aussi des pratiques que vous utilisez ?

  • Speaker #1

    Tout à fait, parce qu'il y a quand même pas mal de dizaines d'années, on désherbait entre les rangs de vignes, alors que maintenant, mon marine est 100% en herbement, c'est-à-dire qu'entre chaque rang de vignes, il y a de l'herbe qui pousse. et c'est de l'herbe qu'on maîtrise donc on ne désherbe plus. Alors on désherbe encore en localisé sous le rang, parce qu'on ne peut pas laisser pousser l'herbe sous le rang, d'abord parce que ça pourrait amener des maladies si c'était trop haut. et on a aussi un cahier des charges avec l'appellation champagne qui nous quand même oblige à une pratique à l'école à une viticole respectueuse du cahier des charges et donc au lieu de passer un désherbant dans la vigne on passe la tondeuse et comme ça on préserve le sol et aussi le ruissellement ça évite que la terre ne parte parce que par principe les vignes sont sur des coteaux et à certains coteaux un peu pentus si jamais il y a une très grosse averse ou un gros orage on peut avoir un comment dire la tête qui du coup est dans le bas du coteau parce que c'est lessivé.

  • Speaker #0

    Oui, d'accord. Il y a également au niveau de vos matériels aussi ?

  • Speaker #1

    Voilà, on essaie… Alors, comment dire ? Avec le nom Laboure, en fait, on se limite à un travail du sol sur 7 à 10 cm. Et quand on sème, on essaye de ne travailler que la ligne de smic. Donc, on essaye toujours de trouver des… du matériel qui ouvre la terre, qui travaille sensiblement la terre juste avant le semis, ou alors quand on veut déchaumer, après la récolte, on a ce qu'on appelle un scalper. qui peut justement désherber aussi en même temps et enlever les pousses coupées de la culture précédente. Et tout ça en respectant le sol.

  • Speaker #0

    Vous disiez 7 à 10 cm, vous pouvez aller jusqu'à quelle profondeur ?

  • Speaker #1

    Je pense que c'est la limite, parce qu'au-delà, on dérange nos vers de terre. Parce qu'on a énormément de vers de terre dans notre sol. On dit qu'un ver de terre, il aboure la terre en sept ans. Donc il ne faut pas les déranger. En gros, c'est ça. Il ne faut pas les déranger. Donc si on va trop loin… après on risque de les tuer tout simplement et c'est ce qui entre guillemets les bouscule beaucoup quand on fait un labour justement mais on ne peut pas se permettre de ne pas détruire la culture précédente mon mari a fait des essais pour le semi direct mais ça ne marche pas tant que ça alors je ne sais pas si c'est la nature du sol ou pas mais donc le fait de scalper la terre pour désherber mécaniquement et puis je vous dis enlever la culture précédente, il y a de meilleurs résultats que de faire du smidirect.

  • Speaker #0

    Oui, c'est comme je disais tout à l'heure, ça dépend vraiment de la nature du sol. Même votre voisin agriculteur, par exemple, ne pourra pas pratiquer comme vous, parce que ça dépend de la zone, de l'ensoleillement, de plein de critères.

  • Speaker #1

    Il y a plein de critères qui rentrent en compte, et heureusement ou malheureusement... ce sont des résultats qu'on ne voit qu'une fois par an.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai. Voilà,

  • Speaker #1

    quand on prend une décision, les effets de cette décision, on ne les verra qu'au moment de la récolte. Pour voir si... Alors, bien sûr, on va suivre tout au long de la pousse de la culture. tout au long de l'implantation. Mais si on veut améliorer notre pratique, il faut aussi garder l'esprit rendement. Parce qu'on a une structure à faire tourner, à faire fonctionner, avec une économie à faire vivre sur l'exploitation.

  • Speaker #0

    Complètement. Et pour finir, il y a aussi la rotation longue.

  • Speaker #1

    Voilà, on essaye de faire la rotation des cultures. Et nous, en moyenne, on revient avec nos cultures. Alors, c'est vrai aussi qu'on... on a quand même la possibilité de pouvoir diversifier fortement nos cultures. En gros, on arrive à revenir tous les six ans sur la même parcelle avec la même culture.

  • Speaker #0

    Ah d'accord, ok.

  • Speaker #1

    Voilà, on peut aller jusqu'à six années. Mais c'est parce qu'aussi, on a une terre de craie qui favorise cette possibilité-là. Les agriculteurs qui ne sont pas si loin de chez nous, en Brie, ils sont beaucoup plus limités. Ce n'est pas la même terre que nous. Donc eux aussi s'adaptent.

  • Speaker #0

    Finalement, on peut dire que c'est un avantage d'avoir un sol calcaire.

  • Speaker #1

    Oui, oui, oui. Pour nous, c'est un avantage.

  • Speaker #0

    Est-ce que vous partagez vos pratiques à d'autres agriculteurs pour justement préserver la biodiversité ?

  • Speaker #1

    Alors, on participe à un groupe d'agriculteurs qui justement met en commun toutes ces pratiques avec des visites périodiques de champs. Ils vont chez les uns, chez les autres. ils décident un petit peu de mettre en commun leurs idées, et puis ils implantent ensuite en fonction de ce qu'ils ont décidé, et ils vont suivre tout au long de l'année, cultural, pour voir un petit peu comment évoluent les cultures, et donc ça leur permet de partager du matériel aussi en commun, de pouvoir s'adapter, de se le prêter. Avant d'investir, on peut faire des essais, c'est ça qui permet. Il y a des groupements agriculteurs comme ça qui se développent. Et après, on a aussi d'autres méthodes de mise en pratique. Par exemple, on a des programmes qui sont en relation avec un… une grande surface, pour, par exemple, maintenir des bandes non fauchées, pour que les abeilles débutent des périodes de butinage. Parce que quand on implante une luzerne, ce qui est souvent ce qu'on appelle une tête d'assolement, c'est-à-dire que c'est un petit peu le point de départ de nos rotations, on l'implante pour deux ou trois années. De mai à octobre, on a fauché à peu près quatre fois dans l'année. c'est de l'herbe si on veut et on la déshydrate on la met en granulé et ça va pour l'alimentation animale et les déchets participent à l'engrais dans les champs ça se répand dans les champs ou ça se laisse c'est ça le produit de dégradation de la déshydratation est récupéré également et donc en début de campagne on laisse pousser, bien sûr ça végète tout le temps de l'hiver, la luzerne végète un peu Et puis au printemps, elle redémarre, elle repousse. Donc le but, c'est de récolter régulièrement. Et la première récolte au mois de mai, on laisse une bande non fauchée qu'on laisse monter à fleurs. Donc on laisse les fleurs se développer. et ensuite, en début de campagne, comme ça, les abeilles, elles ont de quoi butiner pour démarrer leur campagne. Et ce sont des plantes mélifères. Le miel de luzerne est même très réputé en Champagne. Et donc, en fait, c'est presque 1900 kilomètres de bandes non fauchées dans la Marne, tous les ans, par à peu près 2500 agriculteurs. Comme on la laisse monter à fleurs, elle perd de sa qualité un petit peu. Ça représente presque 570 hectares quand même. Alors, la fauche suivante, c'est juste en début de campagne qu'on le laisse. Après, les abeilles trouvent dans la marme suffisamment de fleurs par ailleurs. butiné. C'est vraiment uniquement pour démarrer la campagne. Et ce projet s'appelle le projet Apiluse. Apiculture et luzerne.

  • Speaker #0

    Le miel doit avoir un goût particulier. Vous pouvez définir ?

  • Speaker #1

    Je ne suis pas trop amatrice de miel. Mais mon mari le préfère beaucoup à d'autres. Avec la luzerne, souvent les abeilles produisent beaucoup.

  • Speaker #0

    Intéressant. Pour finir, il me semble qu'il y a aussi le...

  • Speaker #1

    confusion sexuelle pour la vigne voilà alors aussi dans la vigne donc pour éviter parce que le problème de la vigne c'est les larves qui peuvent s'installer et qui peuvent justement abîmer la qualité de la vigne et du raisin ensuite Donc on ne met pas d'insecticide et la plupart des larmes sont issues de papillons. On empêche de se rencontrer dans la vigne. on met ce qu'on appelle des racks ou des puffers de confusion sexuelle. Ce sont des phéromones qui font croire à M. Papillon qu'il a rencontré Mme Papillon. Donc, ils peuvent se rencontrer en dehors de la vie et c'est pour ça qu'en gros, on pose des racks à espace régulier sur tout un secteur viticole. Par exemple, pour vous donner une idée, dans le sud-ouest marnais, Il y a une commune de 250 hectares de vignes. Eh bien, généralement, on fait ça début avril. Tous les viticulteurs du secteur se regroupent. On installe des racks sur les fils de la vigne pour tous les 5 mètres carrés. Et ça diffuse une phéromone contre les insectes. Et en dehors de ce périmètre de vignes, les papillons vont se rencontrer ailleurs. Et donc, ils déposent leurs larves ailleurs que dans la vigne. Donc, on ne tue pas les papillons. mais on les fait se rencontrer ailleurs.

  • Speaker #0

    C'est vrai. Zone à ne pas déranger.

  • Speaker #1

    C'est ça. C'est ça.

  • Speaker #0

    Très bien.

  • Speaker #1

    On vit en cohabitation avec les papillons.

  • Speaker #0

    Très bien. Belles initiatives. Maintenant, on va parler côté consommateur. Parfois, il peut y avoir des interrogations sur ce qu'ils ont dans leur assiette, ce qui est légitime. Ils peuvent aussi aller à leur rencontre des exploitations, poser leurs questions. C'est le cas pour le collectif ici la terre. qui a créé son numéro vert, son numéro gratuit pour les consommateurs qui ont justement des questions à poser. D'ailleurs, on a déjà eu de nombreuses questions liées à la biodiversité. Vous avez des pistes sur la façon dont les consommateurs peuvent soutenir les agriculteurs qui s'engagent dans la présentation de la biodiversité ?

  • Speaker #1

    Disons que les consommateurs peuvent nous soutenir en comprenant nos pratiques. et en achetant nos produits, bien sûr. Mais bon, moi, par exemple, qui suis agricultrice grande culture, en dehors du champagne j'ai pas de vente directe mais par contre je produis de l'orge pour la brasserie du blé panifiable pour la farine qu'ils vont retrouver dans leur pain le colza on va fournir de l'huile mais effectivement c'est aussi de ne pas douter de nos bonnes pratiques elles sont simples nos pratiques on est au-dessus de tout le monde et et comment dire c'est toujours intéressant aussi de leur expliquer c'est ça, de leur prouver qu'on est aussi à l'écoute de leurs souhaits, mais que, justement, on met les pratiques en face pour leur produire toujours la meilleure agriculture.

  • Speaker #0

    Oui, complètement. Il y a aussi le fait de comprendre qu'il existe des filières avec traçabilité.

  • Speaker #1

    Oui. On a de plus en plus de cultures tracées. Déjà, ne serait-ce que dans toute l'année culturelle. C'est-à-dire qu'on a des logiciels qui nous permettent justement d'indiquer tout ce qu'on fait au cours de l'année dans nos cultures. Et puis aussi, par exemple, on a des contrats avec nos coopératives. Par exemple, le blé panifiable qu'on fait, il est tracé, c'est-à-dire que c'est mis dans un silo à part. Quand on l'emmène à la coopérative, on fait tout de suite des tests dessus. Et si les tests sont bons, correspondent au cahier des charges, le taux de protéines, tout ce qu'il faut pour les blés panifiables, on s'est mis dans un silo où les autres agriculteurs qui ont les mêmes pratiques que nous. également leur blé. On se met aussi à la portée de nos consommateurs, c'est-à-dire qu'on leur propose aussi de pouvoir vérifier ce qu'on fait.

  • Speaker #0

    Et justement, à l'ère de la transparence, c'est quelque chose qui plaît d'autant plus d'avoir cette traçabilité-là. Et côté avenir de la biodiversité, pour conclure, pour donner votre propre vision de l'avenir de la biodiversité dans l'agriculture ?

  • Speaker #1

    On va essayer de s'améliorer en permanence. Je vous dis, on travaille avec la nature. Donc, en fonction de l'évolution de ce qui va se passer, le changement climatique est quand même un gros bouleversement. Parce que quand on voit les sécheresses dans le milieu de la France ou autres, ou même de la vigne dans ces secteurs-là, sont en état de sécheresse. Je veux dire, la vigne est plutôt résistante. Même nous, au niveau de nos pratiques, par exemple, pour les vendanges. On fait énormément de prélèvements juste avant les vendanges pour vraiment récolter au bon moment. Parce que la particularité du champagne, c'est que c'est l'acidité du sol qui nous donne la particularité de notre raisin. Et s'il est trop sucré, ça ne va pas.

  • Speaker #0

    Donc,

  • Speaker #1

    je veux dire,

  • Speaker #0

    il faut vraiment… Le consommateur n'en veut pas, sinon. Voilà.

  • Speaker #1

    Et puis, c'est aussi le goût du consommateur qu'on veut à tout prix maintenir. Oui. Voilà. Ça aussi. Oui, c'est… Ce que le consommateur souhaite, il faut qu'on le maintienne aussi, pour la qualité de notre produit. Mais il ne faut pas croire que nos pratiques agricoles sont là à tel point qu'on va dégrader la santé du consommateur. Il y a d'autres types, le tabac ou l'alcoolisme, qui sont eux mauvais pour la santé. Mais l'agriculture n'est pas mauvaise pour la santé. C'est justement la diversité. alimentaire qui fait qu'on peut être en bonne santé. Et puis, on va surveiller la nature. Quand on a des pratiques agricoles, par exemple, si la plante se porte bien, on ne peut pas faire de traitement. Et on surveille. Je vous dis, c'est comme pour les consommateurs qui seraient malades. Si on n'est pas malade, on ne va pas voir le médecin. Et les antibiotiques, ce n'est pas automatique. Donc on essaye de s'adapter, et même y compris dans l'air du temps. Alors on est les premiers à ne pas vouloir utiliser de produits phytosanitaires, mais malgré tout, maintenant, on ne peut pas faire sans. Mais depuis 20 ans… on ne fait que diminuer les matières actives qui sont utilisées. Donc, comment on évoluera la recherche ? La recherche va peut-être nous trouver des solutions. Et aussi, demandeur de toute cette recherche qui va nous aider à accompagner l'agriculture et toujours faire de l'alimentation de très bonne qualité, tout en maintenant cette nature qui est si belle.

  • Speaker #0

    Tout à fait. Est-ce qu'on peut revenir aussi sur... Là, vous avez cité, on fait tous de l'agroécologie, et si on avait vraiment saboté la planète, on ne produirait pas autant. On a pu tirer sur les chasseurs-cueilleurs.

  • Speaker #1

    L'agriculture s'est mise en place parce que justement, la population a augmenté et qu'il fallait nourrir cette population. Moi, dans les années 70, quand j'étais jeune, je voyais des famines à la télévision. Alors, je ne sais pas si on en parle moins ou si parce qu'elle n'existe plus, mais produire du blé, c'était important. C'était important parce que, justement, il y avait une telle population qui en manquait que c'était gravissime. Donc là, maintenant, on a quand même amélioré les pratiques, on produit un peu plus, et surtout, on est beaucoup plus d'habitants sur terre. L'époque de pêcher, chasser ou cueillir, on ne peut plus maintenant. on est beaucoup trop nombreux. Mais il y a aussi une efficacité à avoir. Et malgré tout, c'est quand même ce modèle-là qui est important, parce que quand on entend que des fermes urbaines vont se développer, dans le noir, avec de l'électricité et du goutte-à-goutte, je ne sais pas, mais le soleil et la pluie sont quand même… bien meilleur vecteur de pratiques vertueuses.

  • Speaker #0

    À part les champignons, qui aiment bien l'humidité des carrières fermées ou autres, la photosynthèse, c'est quand même le soleil et la végétation qui sont nécessaires. Donc, pour produire des plantes aromatiques ou de la salade, j'aime bien, mais ça ne nourrit pas son homme. voilà très bien Brigitte c'est surtout aussi qu'il ne faut pas opposer l'agriculture traditionnelle de conservation du sol et biologique on ne peut pas faire du bio partout il y a des secteurs plus favorables des terres plus favorables des conditions météorologiques plus favorables mais ce n'est pas pour autant que les deux autres cultures, les deux autres agricultures sont nocives. Et c'est surtout aussi le modèle économique qui doit être viable pour l'agriculteur.

  • Speaker #1

    Il ne faut pas oublier que l'agriculteur vit de l'exploitation.

  • Speaker #0

    Nous sommes des chefs d'entreprise. Complètement.

  • Speaker #1

    Est-ce que Brigitte, vous souhaitez apporter une information supplémentaire ? Oui.

  • Speaker #0

    On rapporte souvent une citation de Voltaire avec mon mari, qui dit toujours On a trouvé en bonne politique le secret de faire mourir de faim ceux qui, cultivant la terre, font vivre les autres. Donc, la nature sans agriculteur… et bien c'est pas possible et voilà et les villes sans les agriculteurs et bien c'est pas possible non plus donc tout ça doit vivre en bonne intelligence en bonne pratique parce que j'insiste nous avons de bonnes pratiques et que on n'a pas à craindre de notre agriculture

  • Speaker #1

    Eh bien, merci Brigitte. Merci pour cette belle fin, parce que nous en avons terminé.

  • Speaker #0

    J'espère avoir contribué justement à toute cette connaissance de notre beau métier.

  • Speaker #1

    Oui, j'espère que vos auditeurs sont heureux de toutes ces informations que vous nous avez apportées. Merci Brigitte et peut-être à bientôt.

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