- Speaker #0
Bonjour et bienvenue dans Un Café en Ferme, un podcast thématique signé par le collectif Issy-la-Terre. Je suis Juliette et j'interroge ceux qui nous nourrissent, les agricultrices et agriculteurs bien sûr. Nous traitons de sujets d'actualité qui interrogent les consommateurs et qui parfois font polémique. Bonne écoute ! Donc il s'agit du quatrième épisode de Un Café en Ferme et aujourd'hui nous allons parler du sujet vente directe. avec Fanny, porte-parole du collectif. Pour contextualiser, il y a eu la pandémie Covid-19 qui est arrivée en France en 2020 et qui a provoqué un gros impact sur les ventes directes de producteurs. Et également, des entreprises ou même des associations se sont emparées du sujet pour aider les consommateurs à trouver les produits locaux. Et puis ces derniers mois, la vente directe aurait augmenté notamment à cause de la crise agricole en début d'année 2024, justement pour soutenir les agriculteurs. Bonjour Fanny !
- Speaker #1
Bonjour Juliette !
- Speaker #0
Comment tu vas ?
- Speaker #1
Écoute, ça va, malgré cette moisson un petit peu périlleuse on va dire. Oui,
- Speaker #0
notamment dû à la pluie.
- Speaker #1
La météo qui n'a pas du tout été... sympa de toute l'année et les conséquences se font ressentir directement pour la moisson. Pour ma part sur le blé c'était quand même assez assez patat, vachement en dessous de ce qu'on... des rendements habituels quoi donc on verra comment se passera l'année à suivre mais c'est sûr que c'est pas la moisson idéale cette année.
- Speaker #0
Fanny, est-ce que tu peux te présenter en tant que professionnelle de la vente directe, mais aussi porte-parole du collectif ? Tu pourras nous en dire quelques mots.
- Speaker #1
Depuis 2016, la création et reprise de la ferme familiale, donc mes créations d'un élevage laitier avec la transformation de la totalité des productions laitières. en produits exclusivement vendus en vente directe. Après ça, donc il y a eu... C'est à ce moment-là en fait que je me suis mise... que je me suis vraiment investie dans le collectif parce que l'idée du début c'était vraiment de défendre un peu la cause agricole parce que je trouvais que c'est passé en tant que producteur laitier, je trouvais que la réalité était un peu déformée. sur les réseaux, les différents médias. Donc l'idée, c'était vraiment de créer un collectif où on avait l'information en direct, qui était faite par les agriculteurs pour apporter des réponses à toutes les personnes qui en souhaitaient et qui pouvaient être mises en direct grâce à un numéro vert, avec des agriculteurs. Donc voilà pour le collectif. Ensuite, pour la partie agricole personnellement, suite à ce qu'il y a eu le Covid entre-temps, Donc la vente directe a toujours été quand même très bien. Après le post-Covid, avec cette crise économique qui est arrivée de plein fouet, nous a fait, nous, perso, des conséquences directes sur nos frais de production qui ont vraiment énormément augmenté, que ce soit d'un point de vue électricité, d'un point de vue de tous nos contenants, nos frais de fabrication.
- Speaker #0
On en parlera un peu plus après.
- Speaker #1
ont vraiment été augmentées. Donc en fait, moi, c'est ce qui m'a amenée à arrêter l'activité laitière et à transformer mon élevage laitier en élevage bovin. En élevage bovin, ok. Voilà, et donc aujourd'hui, on fait toujours de la vente directe de nos productions qui restent, puisqu'on a quand même beaucoup de fromage, mais on fait surtout maintenant de la viande en direct. On a transitionné vers une race plutôt viande. On a notamment... les angus. Et donc, on vend exclusivement aussi, en direct. Et voilà. C'est ça qui nous amène à parler aujourd'hui.
- Speaker #0
Et juste, est-ce que tu es issue du monde agricole ou pas du tout ? Est-ce que tu peux nous raconter un peu ?
- Speaker #1
Alors, je suis petite fille et fille d'agriculteur. Donc oui, je suis issue du monde agricole. Après, perso, j'ai travaillé Pendant des années, dans la communication politique et publique, donc rien à voir. Et ça a vraiment été une reconversion que j'ai faite à la naissance de mes premières filles, il y a une quinzaine d'années. Voilà, en gros.
- Speaker #0
Ok, très bien. Alors, écoute, on va rentrer dans le vif du sujet. Qu'est-ce qui t'a incité à te lancer dans la vente directe ? Donc la vente directe de viande.
- Speaker #1
Eh bien, ça c'était vraiment d'un point de vue déjà des coûts. En direct, on s'y retrouve beaucoup plus que si on passe par des intermédiaires. Alors déjà, on a le contact qui est en direct avec les consommateurs, donc on sait à peu près ce qu'ils veulent, on connaît vraiment plus spécifiquement leurs besoins, leurs attentes, leur rythme de consommation. et puis déjà d'un point de vue perso et humain, c'est quand même beaucoup plus sympa. Et après, forcément, de vendre sa production en direct, c'est beaucoup plus intéressant financièrement, puisque c'est nous qui sommes les prix, qui restent de toute façon plus accessibles quand même pour les consommateurs, ou de l'acheter en magasin. Mais en plus de ça, ça nous permet de nous économiser tous les intermédiaires, puisque c'est du direct. Donc le prix fixé est celui que de toute façon on touche. Alors que quand vous allez acheter un steak à une grande surface, forcément le prix que vous payez, ce n'est pas du tout celui que le producteur va toucher.
- Speaker #0
Oui, puisque forcément il n'y a pas les intermédiaires.
- Speaker #1
Exactement.
- Speaker #0
Est-ce que tu souhaites rajouter une information ? Peut-être avant, tu faisais de la vente directe. aussi. Pour toi, il n'y avait pas d'autres questions de continuer sur la vente directe de viande ?
- Speaker #1
Moi, c'était un peu particulier parce qu'en fait, la ferme, la partie vente, parce que j'ai aussi des céréales, des pensions. Donc, l'activité principale était au départ les céréales. Et après, c'est une trop petite exploitation aujourd'hui pour vivre clairement de ces céréales. c'est trop petit, même si c'est quand même une centaine d'hectares. Donc en fait, la vente directe, c'était vraiment, de toute façon, ce n'était pas une option, c'était une obligation. Sinon, de toute façon, ce n'était pas financièrement rentable. Tellement qu'aujourd'hui, les frais, les contraintes sanitaires et du coup financières sont tellement importantes qu'il faut faire de la quantité énorme pour s'en sortir, il faut faire des économies d'échelle. Donc en tant que petit producteur, si vous n'êtes pas un géant, c'est impossible de réussir quand même à vivre décemment de son métier. Donc la vente directe, c'est vraiment la solution aujourd'hui de pouvoir se dégager un peu de revenus qu'on maîtrise, parce qu'on ne va pas être dépendant des cours, de nos partenaires, de nos fournisseurs. Donc là, c'est quelque chose qui nous permet de gérer de manière autonome et surtout de fixer nos prix et de faire au rythme qui nous convient. Donc en fait, moi, ce n'était pas possible autrement. Sinon, il aurait fallu que j'ai un élevage quatre fois plus grand, je pense. Et avec des lettreries qui fixent les tarifs. Autant dire que c'était l'usine. Et là, ça permet de faire un élevage qui est quand même un peu plus à taille humaine et de pouvoir le faire en direct. Alors après, c'est sûr que du coup, ça demande un peu plus d'investissement puisqu'il faut pouvoir… Avoir le temps de réaliser cette vente, le temps de tenir une boutique, le temps au lieu de vendre une bête en fait et puis après de ne plus s'en occuper. Là, je veux dire, il faut s'occuper de tout le cycle de production. Il faut se charger de l'emblée, de la découpe, de tout gérer les intermédiaires pour pouvoir ensuite le vendre nous-mêmes en direct. Donc, c'est sûr que ça demande… c'est un autre métier nouveau. Et après, il faut aussi être… commerçant et tenir sa petite boutique pour pouvoir vendre ses produits.
- Speaker #0
Oui, au final, il faut avoir des multiples casquettes, parce que tu as autant la gestion du magasin que la découpe.
- Speaker #1
Ce n'est pas juste éleveur, ça part, on ne s'en occupe pas. C'est vraiment le processus. Il faut être multi-casquette pour pouvoir après soi-même vendre directement sa productivité. production. C'est vraiment du prêt à l'assiette, juste avec l'agriculteur qui va gérer tout le processus de production. Après, au début, c'est sûr que ça peut paraître un peu chronophage. Après, une fois que tout est mis en place, c'est assez plaisant de maîtriser son cycle de production.
- Speaker #0
Comme tout début de création d'entreprise, au début, tu tâtonnes, et puis après, tu... petit à petit tu testes t'échoues, tu retestes et puis bon bah au fil du temps t'essayes de trouver ton ton agenda.
- Speaker #1
Exactement. Par exemple, nous, au début, on vendait vraiment juste des colis de viande. C'était... C'est à peu près toujours la même personne qui commande. Voilà. Les gens viennent régulièrement. Donc, en fait, au début, c'était des colis. Donc, les gens, ils viennent et ils prennent un colis. Nous, on fait des colis de 5 kilos. Donc, ils prennent un colis de 5 kilos de viande et ils ont, voilà, leur petit morceau de... leur petit tour de dos, leur petit rôti. petites saucisses sous vide et puis c'est facilement combinable comme c'est sous vide. Il y a des DLC qui sont assez longues. Et maintenant, donc ça, c'était le départ. Et en fait, maintenant, on a carrément fait du détail. On a fait de la transformation pour proposer même des petites rillettes, ce qui permet d'avoir des conserves et de pouvoir en proposer une autre gamme, autre que juste du colis de viande. On a fait des rillettes de bœuf. Enfin voilà, après, il y a vraiment… On peut vraiment diversifier, et ça, c'est sur la mesure, en fonction de la demande. Mais dans notre cas, on est passé effectivement au départ à des collisions classiques, où aujourd'hui, on peut faire du direct avec des steaks au détail, des petites conserves. On peut aussi être présent sur les marchés pour le faire en direct sur des marchés producteurs. Donc ça, ça a vraiment été aussi l'évolution où c'était plus du gros et que finalement… Ça devient du détail, comme si on allait chez le boucher, sauf qu'en fait, c'est chez l'éleveur.
- Speaker #0
C'est ça. Et outre les avantages économiques, quels sont les autres avantages que tu vois ?
- Speaker #1
Pour les agriculteurs, c'est vraiment de maîtriser ses coûts de production et d'être en contact direct. Je veux dire, ça change complètement, je pense. Si on est… Alors nous, on est en région parisienne, mais si on est… Dans des profondes régions d'élevage un peu isolées, l'éleveur peut peut-être être un peu, des fois, seul. C'est sûr que là, ça n'a rien à voir. On est tout le temps avec énormément de personnes, en fait. La vente fait qu'on a une relation avec ses clients qui s'intéressent. Nous, on est en région parisienne, donc les gens adorent venir avec leur famille, avec les enfants, pour voir les animaux, pour caresser les petits veaux. Donc, c'est sûr que... c'est totalement différent. La ferme, elle ouvre ses portes au public et du coup, c'est une démarche qui est totalement différente. C'est assez sympa après d'avoir cette relation avec les clients. Il y en a, ils sont là depuis des années. C'est devenu des amis. Donc ça, c'est quand même aussi assez sympa. Ça apporte un truc un peu sympa au niveau relationnel.
- Speaker #0
Bien sûr. On tisse des liens.
- Speaker #1
Le métier. Voilà. Exactement. Et puis sur les marchés, c'est une ambiance aussi qui est très sympa. Vraiment, ça change, ça n'a rien à voir, je pense. Si on est tout seul, à juste être en contact avec ces animaux et bien évidemment les différents partenaires de l'exploitation qu'il peut y avoir. Mais ça, c'est quand même différent.
- Speaker #0
Et côté consommateur, pour eux, quels sont les avantages d'acheter chez toi ?
- Speaker #1
Alors déjà, je pense qu'ils sont... En tout cas, des retours qu'on a, c'est que déjà, au niveau qualité, la viande, elle est vraiment très bonne. On maîtrise, on peut faire de la maturation. Enfin, voilà, on sélectionne vraiment nos bêtes. Et c'est surtout que je pense qu'au final, c'est beaucoup moins cher, puisque le prix au kilo va être réparti sur plusieurs morceaux. Donc, en fait, on va avoir des entrecôtes. à 18 euros le kilo, dans le commerce, ce n'est pas possible. Donc, en fait, c'est sûr que financièrement, alors ils achètent plus d'un coup, mais en fait, c'est carrément plus intéressant au kilo. Et en plus, ils savent exactement comment les bêtes ont été élevées. Voilà, le retour des clients qu'on a, c'est qu'ils vont tous dire, nous, on préfère venir l'acheter ici, puisqu'en fait, on a le sentiment de consommer un peu moins, mais beaucoup mieux. mieux, on va sélectionner, c'est délicieux, on sait comment c'est élevé, on sait que c'est là. Après, c'est sûr que c'est des vaches qui sont élevées en plein air, à l'herbe. Les animaux ne sont pas poussés. Je pense que ça se ressent directement sur la qualité de la viande aussi.
- Speaker #0
Après, c'est sûr que pour les adeptes du locavorisme, ça les satisfait. Entièrement. Après, il y a aussi, je pense, j'ai entendu ça, notamment dans mon entourage, je pense que c'est une idée de reçu de penser qu'aller directement à la ferme, ça peut être plus cher qu'ailleurs. Il faut voir aussi le ratio qualité de la viande.
- Speaker #1
Ça dépend vraiment des produits. Après, la viande, je ne pense vraiment pas. Après, c'est sûr qu'un steak haché surgelé, ça coûte moins cher qu'un steak haché qu'on va chercher chez l'éleveur. Mais après, il faut comparer avec qui nous prend de la même qualité de viande directement chez le boucher. Après, il y a des produits, c'est sûr que si on va en grande surface, il va y avoir des produits qui sont importés, qui n'ont pas les mêmes normes. notamment sur tout ce qui est épicerie c'est sûr que des fois ça va être beaucoup moins cher en grande surface mais alors attention à ce qu'on mange il faut bien garder les étiquettes et oui ça c'est important au niveau des défis que t'as
- Speaker #0
pu rencontrer t'as pu être confronté est-ce que tu peux nous en parler un peu même si tu l'as un peu évoqué là auparavant mais comment tu les as surmontés aussi alors les défis pfff
- Speaker #1
Il y en avait plein, il y en avait tellement à la fin que j'ai changé mon type d'élevage. Parce que non, les défis sont tous d'un point de vue réglementaire et sanitaire. C'est vraiment l'usine. Il faut fournir des infos et tenir des choses comme si on était des grosses industries. J'ai l'impression que ça manque un petit peu de prise en compte spécifique petit producteur. Est-ce que par exemple... Je n'ai déjà parlé sur d'autres supports, mais par exemple, ce que je trouve un peu avérant, c'est que dans mon cas, quand je devais acheter des pots de yaourt, c'est ma production perso, si je voulais personnaliser mes pots avec toutes les mentions légales et mettre mon petit logo, voilà, pour identifier le produit, mais il fallait, c'est une obligation, sinon ce n'est pas possible, il fallait en acheter des palettes entières. Donc, en fait, c'était surdimensionné par rapport à mon utilisation. Et en fait, il n'y a pas de petite, comme ça, production. Ah non, vous voulez en personnaliser ? Ah, il faut déjà en prendre trois palettes. Donc, en fait, ça, c'est vraiment, je trouve, un sujet à réfléchir parce qu'il n'y a pas d'organisation qui permette de fédérer les coûts pour essayer de s'associer et diminuer les coûts de production parce que forcément, les plus gros... font des économies d'échelle. Quand on est plus petit, c'est compliqué. Et en fait, on se retrouve exactement au même rang que les gros, sans aide particulière, avec les mêmes demandes, les mêmes obligations. Sauf qu'en fait, on est tout seul. Ou éventuellement, nous, on avait juste une apprentie. Donc en fait, c'est assez compliqué. C'est ingérable. C'est très difficile. Donc en fait, ça, c'est vraiment des vrais... des vraies questions à approfondir. C'est qu'il n'y a pas vraiment d'aide spécifique, petit producteur qui prend en compte la taille des structures pour apporter que ça soit un peu proportionnel aux tailles des exploitations.
- Speaker #0
Dans l'idéal, il faudrait que ce soit vraiment personnalisé.
- Speaker #1
En fonction du lapin. production qu'on va faire à l'année, de dire voilà, entre temps et temps, c'est ce type de tarif qui peut s'appliquer. Et là, pour les plus gros, parce que sinon, en fait, là plus on est gros, moins on paie cher. Parce qu'on fait beaucoup, beaucoup d'achats, ça devrait être le contraire je trouve. Parce que finalement, le petit, il paie tout plein pot et ça va être compliqué de s'en sortir après. Donc là-dessus, c'est vraiment, ça c'était le casse-tête quoi. Après... L'embauche aussi, c'est compliqué, puisque quand on fait toute la chaîne de la production jusqu'à la vente directe, c'est sûr que d'un point de vue temps, c'est assez chronophage. Et c'est compliqué de pouvoir trouver des gens et d'avoir les moyens de financer des nouveaux contrats. Donc là-dessus, c'est sûr qu'au bout d'un moment, on y passe sa vie. Donc, il n'y a pas grand-chose à la fin. Donc, il faut vraiment un casse-tête pour essayer de tout bien caler et de s'en sortir au mieux.
- Speaker #0
Donc, c'est du temps, trouver la bonne personne. Quand tu as fait la recherche, par exemple, de ton apprenti, est-ce que tu as souhaité trouver une apprentie qui était multi-casquette ou plus spécialisée dans un maillon de la chaîne ? Ça s'est passé comment, par exemple ?
- Speaker #1
On essaie toujours une petite casquette, mais en fait les gens ont toujours plus d'affinités. Finalement, on se retrouve à prendre des personnes qui sont plus sur l'élevage et après des personnes qui sont plus sur la production. Parce qu'après, sinon, c'est compliqué. Parce que dans notre cas, c'est la production qui prend beaucoup plus de temps. l'élevage donc on essaye après de faire un peu les deux pour que les personnes soient un peu investi dans les deux les ans même pour eux mais c'est qu'est trouvé des personnes casquette donc en général c'est plus ciblé on va prendre ça ou vente après il ya beaucoup de contrats d'apprentissage du stage nous on est dans une région quand même il ya beaucoup d'écoles autour avec pas beaucoup d'élevage donc finalement il y a quand même assez de jeunes qui cherchent à se former donc ça c'est assez sympa. Après bon si on compte des plus jeunes, chaque fois il faut reformer, c'est très long et ça peut être des fois encore plus compliqué.
- Speaker #0
Et bon après la transmission c'est important aussi quoi pour l'avenir.
- Speaker #1
Exactement.
- Speaker #0
Tout à l'heure, tu disais que si tu pouvais continuer aujourd'hui, c'est parce que tu fais une partie en vente directe. Est-ce que tu peux approfondir ?
- Speaker #1
Je pense que c'est ce qui permet à l'agriculteur de se dégager sa propre marge. C'est ce qui permet de faire un petit bonus. Je pense que c'est ça. Après, il faut avoir les moyens de le faire. Ce n'est pas déjà toutes les régions qui permettent de le faire. donc c'est des fermes trop isolées si personne vient la vente directe est compliquée après si c'est à l'agriculteur de se déplacer pour aller sur des zones un peu plus dynamiques c'est encore des coûts encore du temps donc c'est pas tout le monde déjà je pense qui peut le faire il y a des productions sur lesquelles c'est plus compliqué mais en règle générale c'est quand même quelque chose qui permet d'avoir une petite marge de manœuvre ok c'est bon et ça
- Speaker #0
Tu disais, juste pour terminer, que tu t'avais tissé des liens avec tes clients. Et juste au niveau du canal de distribution, tu parlais de marché. Est-ce que tu peux nous donner un peu le profil des acheteurs ?
- Speaker #1
Alors, quand j'étais en produits laitiers, il y avait la boutique, les marchés, mais il y avait beaucoup de revendeurs, de petits commerces. Même d'autres agriculteurs qui font de la vente directe, on s'échange de produits pour pouvoir proposer une gamme. moi même dans ma boutique j'ai plein de produits de copains agriculteurs qui proposent leurs pâtes, leur miel leurs huiles, voilà au sein de la boutique donc il y a ça déjà et aujourd'hui pareil sur la viande pareil il y a aussi d'autres petites boutiques qui prennent des saucisses des steaks et qui vont proposer aussi dans leur boutique donc il y a tout un réseau comme ça qui est vente directe après pour les personnes vraiment... qui viennent, j'ai envie de dire qu'il y a tout le monde, il y a des familles, des personnes seules, des couples, de tout âge, de tout milieu. Il y a plein de personnes différentes. Il y en a qui vont venir juste parce que c'est aussi le plaisir de venir avec les enfants à la ferme. Il y en a qui viennent juste pour vraiment prendre leurs produits parce qu'ils l'attendent depuis le mois dernier. Donc voilà, il y a un peu de tout, je dirais.
- Speaker #0
D'accord, ok. Donc, pas de profit particulier en ce qui concerne.
- Speaker #1
Non, pas du tout. De toute région même, il y en a qui sont sages, qui ont vu qu'il y avait une vente directe, qui étaient là en vacances et qui sont super contents de s'arrêter. Il y en a ceux d'à côté. Il y en a qui sont près de Paris, qui vont faire les kilomètres exprès pour ça. Donc, non, c'est vraiment plein de profit. Allez,
- Speaker #0
à toi. OK, très bien, Fanny. Est-ce que tu souhaites rajouter quelque chose pour conclure peut-être ?
- Speaker #1
Écoute, non, on continue encore comme ça. Les gens continuent de venir avec autant de plaisir et qu'on puisse continuer d'exercer nos métiers avec autant de passion.
- Speaker #0
Très bien. Écoute, merci Fanny.
- Speaker #1
Merci Juliette.