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Infirmier expat

Travailler en Suisse#17 : Tacha, infirmière, raconte pourquoi elle a choisi de rentrer en France

Travailler en Suisse#17 : Tacha, infirmière, raconte pourquoi elle a choisi de rentrer en France

36min |21/05/2025
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Description

Travailler en Suisse quand on est infirmier ou soignant, c’est souvent vu comme le graal : meilleures conditions de travail, salaires attractifs, environnement hospitalier plus structuré… Mais que se passe-t-il quand, après plusieurs années à exercer dans les hôpitaux suisses, on décide de rentrer en France ?


Dans cet épisode d’Infirmier expat, je reçois Tacha, infirmière française, qui a travaillé dans plusieurs services hospitaliers en Suisse, avant de faire un choix peu courant : revenir exercer en France. Elle nous raconte son expérience d'expatriation, les raisons de ce retour, les réalités du métier d'infirmière à l’étranger, mais aussi ses doutes, ses choix personnels, et son envie de rentrer en France.


Un témoignage sincère et inspirant pour tous les soignants qui s’interrogent sur leur avenir, qui envisagent de travailler en Suisse, ou qui, peut-être, ont peur qu’un retour en France soit perçu comme un échec.


Tu veux aller plus loin ?

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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Que se passe-t-il quand après avoir exercé plusieurs années à l'étranger, on décide de rentrer dans son pays d'origine ? Quand on parle d'expatriation, on pense souvent au départ, à l'aventure, au changement de vie. Mais on parle beaucoup moins du retour. Est-ce que c'est forcément synonyme d'échec ? Aujourd'hui, je reçois Tasha, infirmière qui a travaillé plusieurs années en Suisse avant de faire le choix de revenir en France. Elle partage son parcours, ses réflexions et les raisons de ce retour, et surtout la façon dont elle l'a vécu. Un épisode qui ouvre une autre facette de l'expatriation, je trouve, celle du retour, souvent redouté, mais toujours riche en enseignements. Bienvenue dans Infirmiers Expats, le podcast qui te plonge au cœur de l'expatriation en Suisse dans le domaine des métiers de la santé. Que tu sois infirmier, sage-femme, infirmier anesthésiste, instrumentiste ou même manipulateur radio, ce podcast est fait pour toi. Ici, je partage des retours d'expérience, des conseils pratiques et des astuces pour réussir ta carrière en Suisse, que ce soit pour trouver un poste ou pour t'adapter à un nouveau cadre de travail. Je m'appelle Ornella, je suis infirmière de formation et fondatrice d'Infermiers Expats en Suisse. Aujourd'hui... Mon objectif est de t'accompagner dans ton parcours d'expatriation en te proposant des opportunités d'emploi, des coachings personnalisés pour te constituer un dossier de postulation solide et en résumé, te faciliter la vie dans cette belle aventure. Si tu es à la recherche d'un poste ou que tu souhaites te préparer au mieux, n'hésite pas à consulter mon site internet pour plus d'infos. Bonne écoute et bienvenue dans l'Aventure Suisse avec moi.

  • Speaker #1

    Tasha, bonjour.

  • Speaker #2

    Bonjour.

  • Speaker #1

    Et merci d'avoir accepté mon invitation dans ce nouvel épisode de podcast.

  • Speaker #2

    Avec plaisir.

  • Speaker #1

    Moi, ce podcast, comme tu le sais, ça donne la parole aux soignants, de manière générale, qui ont, comme toi, comme moi, qui ont décidé un jour d'aller exercer en Suisse. Et aujourd'hui, je voulais aborder un sujet qui nous bouscule un peu les idées reçues, parce que quand on parle de la Suisse, on entend souvent parler des... On associe peut-être ça des fois à l'Eldorado, ou bien à des salaires attractifs, à des conditions de travail également bien meilleures qu'en France, à une reconnaissance de métier qui fait des poids rêvés, en gros une destination privée. Et pourtant, aujourd'hui, toi, tu as fait le tour inverse. Donc, après plusieurs années d'exercice en temps intensif en Suisse, tu as décidé de rentrer en France. Je trouvais ton parcours très intéressant, qui pourrait, je pense, parler à d'autres infirmiers ou soignants de manière générale. Parce qu'on pourrait se demander, qu'est-ce qui s'est passé ? Est-ce que tu as fait une pente grave ? Est-ce que tu as vécu un événement traumatisant qui fait que tu es quitté la Suisse ? Et ce n'est pas le cas. Ton départ n'a rien à voir avec un drame ou une contrainte. C'est un choix, je pense, normalement réfléchi et une décision que tu as prise en faisant, bien sûr, le pour et le contre. Et aujourd'hui, l'idée, c'est que tu nous racontes un petit peu ton parcours et ce qui t'a motivée, surtout, à rentrer en France. Et puis, tu pourras peut-être parler à d'autres qui nous écoutent. Alors, est-ce qu'en quelques mots, tu pourrais déjà te présenter ?

  • Speaker #2

    Alors, moi, je m'appelle Natacha, j'ai 34 ans, je suis diplômée depuis 2013. Et je suis restée sept ans en Suisse, dans un hôpital public, comme tu disais, en soins intensifs. Et là, ça fait deux années que je suis rentrée en France. D'accord.

  • Speaker #1

    Ok, très bien. Et puis la Suisse, c'était tes motivations. En gros, c'était quoi ? C'était un rêve d'expatriation ? Tu y avais toujours pensé quelque part ? C'est une opportunité qui s'est présentée à toi ?

  • Speaker #2

    La Suisse, j'y pensais depuis que j'étais à l'école d'infirmière. J'avais déjà fait des premières démarches à la fin de mon diplôme. Puis je m'étais dit, non, je ne vais pas partir, c'est trop loin. finalement les conditions de travail en France se dégradaient déjà. Donc au bout de deux ans, j'en ai eu marre. Donc j'ai envoyé un CV comme ça, une lettre un peu, une bouteille à la mer. Et en fait, j'ai eu une réponse. Et suite à la réponse, j'ai quand même parlé avec, je ne sais pas comment elle s'appelle, une dame pendant un an qui m'a aidée à préparer mon CV, comme toi en fait. Qui m'a aidée à préparer mon CV, à préparer mes entretiens. Puis j'ai eu mon premier entretien qui s'est super bien passé. Et un mois après, je suis partie en France.

  • Speaker #1

    Super. Donc du coup, en fait, ça a briqué très rapidement. Et puis toi, ça ne t'a pas fait peur ? Comment tu t'es sentie, toi ? Tu étais dans quel...

  • Speaker #2

    Ça, c'est un peu peur, partir à l'étranger toute seule. Bon, même si moi, je suis du sud de la France, donc ce n'est pas si loin que ça de ma famille. Ça fait toujours peur, mais ouais, c'était une aventure. J'en avais marre de la France. J'avais envie de découvrir des nouvelles conditions de travail. On parlait qu'en Suisse, il n'y avait pas beaucoup de patients, que c'était plus cool. Bon, il ne faut pas se mentir, le salaire était aussi plus important. Donc, j'ai dit allez. Je ne crois pas l'aventure. Puis l'avantage, c'est que c'est un pays étranger, mais qui parle français aussi. Donc, il n'y avait pas de barrières de la cour.

  • Speaker #1

    C'est vrai. Et juste pour remettre dans la situation, tu avais combien d'années d'expérience ?

  • Speaker #2

    J'avais deux ans d'expérience. Donc, un an à l'intérim et un an à l'hôpital.

  • Speaker #1

    Ok. Dans quel type de service ?

  • Speaker #2

    J'étais en soins intensifs cardio.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #2

    D'accord.

  • Speaker #1

    Et donc, tu intègres cet établissement. Comment ça se passe ? Comment se passent les trois premiers mois ? Parce que c'est souvent les plus critiques, je trouve.

  • Speaker #2

    Ça passe ou ça casse ? C'était saison, j'arrive au mois du sud de la France, c'était saison en avril, je crois. Bon, le temps, on ne va pas se mentir, il n'y avait pas le soleil tous les jours. Ça surprend un peu. Mais après, au niveau du travail... Très vite, bien encadré. Les personnes de l'équipe étaient super sympas. Tout le monde a échangé avec moi. Et puis, je me suis vite sentie à l'aise. Voilà, quoi. C'est vrai que l'équipe de travail était super. Ça a été une de mes meilleures équipes de travail, d'ailleurs, en Suisse, quoi.

  • Speaker #1

    OK. Et t'as eu combien de temps d'intégration ?

  • Speaker #2

    Moins. Ouais, un peu d'intégration. Ouais, ouais.

  • Speaker #1

    D'accord. Et tu trouves que c'est suffisant ou pas ?

  • Speaker #2

    Là, dans ce service, oui, c'était suffisant. Puis après, de toute façon, il y a toujours quelqu'un qui est là pour t'aider, qui te dit si tu as besoin, tu viens, tu n'hésites pas, tu viens m'en parler. Donc, l'avantage, c'est que c'était une petite équipe aussi. Donc, il y a toujours possibilité de parler avec la cadre ou quelqu'un de l'équipe qui était plus ancien et qui était là pour t'aider. Je ne me suis jamais sentie pas bien ou pas encadrée. D'accord.

  • Speaker #1

    Mais après, tu fais référence aussi, je répondais à ce que tu disais tout à l'heure, aux conditions de travail. Alors, les conditions de travail, elles étaient comment ?

  • Speaker #2

    C'est un peu comme ça. Ok. Je vais te dire qu'on avait beaucoup moins de patients. Donc, moi, j'en avais, là, dans cette clinique, j'en avais trois à ma charge.

  • Speaker #1

    D'accord. Alors qu'initialement, t'en avais combien ? En France, tu pouvais en apprendre plus.

  • Speaker #2

    On en avait 10, 15 la journée, quoi. Ok. Donc, ouais, au début, c'est bizarre parce qu'en fait, on a le rythme français où on y va, on ne s'arrête pas, on est au taquet.

  • Speaker #1

    et là en fait il faut se calmer les ardeurs parce que sinon on finit assez rapidement ou on prend le rythme et franchement ça fait du bien mais après tu t'es sentie oui c'est ce point là qui t'a déstabilisé est-ce qu'il y a d'autres points que tu peux évoquer avec nous qui pourraient déstabiliser également dans la manière peut-être d'approcher le soin peut-être dans la prise en charge également il y a des choses qui t'ont surpris

  • Speaker #2

    Après, la prise en charge, du coup, elle est quand même mieux parce qu'on a plus de temps pour discuter avec les gens, plus de temps avec les patients. Et vraiment, on peut se concentrer sur nos trois patients et faire de A à Z de façon logistique, je dirais. Les seuls frais au départ, c'est peut-être le langage. En fait, en Suisse, ils ont certaines appellations particulières. Il y a des mots qui changent de nom. Mais après, une fois que ça, c'est intégré, ça va. Il y a des mots genre le natel. Ce n'est pas une appelle. C'est un téléphone. On cherche une attelle dans le placard et puis le patient dit que c'est française. Voilà, il nous a rien dit, c'est la même chose. Et puis c'est bon, après on sait.

  • Speaker #1

    C'est le petit baptême. Le petit baptême, au moins une fois. Et comme ça, après, tu te fais incroyable. Et en fait, tu parlais d'intégration, qui s'est très bien passé. Donc d'un mois, tu parles de prise en charge, qui était quand même beaucoup plus agréable dans la maison où tu avais plus de temps pour t'occuper des patients. Tu parles d'une équipe au top, moi j'ai l'impression que tous les feux étaient ouverts.

  • Speaker #2

    Ouais, c'était vraiment nickel.

  • Speaker #1

    Ok, là je t'ai dit vraiment sans regret, j'ai bien pu y aller.

  • Speaker #2

    Ouais, sans regret. Bon, la seule chose, ça a été à un moment donné la famille qui manque, parce que je suis proche familialement, mais après si on ne l'est pas, je pense que c'est une nouvelle bouffée d'air pur, la Suisse.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #2

    Je pense qu'il va y avoir quelque chose de nouveau.

  • Speaker #1

    Ah super, c'est génial. Et puis finalement... Donc... Après ces trois mois d'adaptation, tu prends tes marques, tu évolues dans le système suisse. Est-ce que tu peux nous parler un peu plus de ton quotidien en soins intensifs, une journée type en fait ? Comment ça se passait ?

  • Speaker #2

    Après, en soins intensifs, journée type, il faut savoir qu'en Suisse, on a le terme jour et nuit. Donc souvent, on n'est pas forcément au courant et on arrive, tu fais des jours et des nuits. Je trouve que c'est cool parce que c'est en 12 heures, donc on a plus de jours de repos. Les nuits, on a un tiers temps en plus qui est compté. Donc ça, c'est quand même agréable parce qu'on n'a pas en France quand on est nuit. Et la journée de CHIB, on arrive, on fait la relève. Donc il y a toujours le cadre du service. On fait la relève par unité parce qu'il y a cinq unités. Il y a deux unités qui travaillent ensemble. Ils annoncent le listing des patients qu'il y a dans l'unité. Et à partir de là, on fait la relève de chacun des patients. Et à la fin de la relève, on se répartit. selon la charge du patient, c'est-à-dire qu'il y a des soins intensifs en Suisse. Il y en a qui sont diplômés soins intensifs, qui ont une certification. Donc, ils vont prendre les patients les plus lourds. Et après, au fur et à mesure de l'ancienneté qu'on a dans le service, ils nous répartissent les patients, sachant que...

  • Speaker #1

    Je comprends justement ce que tu dis quand tu parles d'expertise en soins intensifs. On en reparlera juste après parce que tu as initié cette formation. Mais j'en parlais dans un podcast que j'enregistrais avec Caroline, une infirmière aussi. qui a fait l'expertise dans le soin intensif. Quand tu parles de patients plus lourds, c'est typiquement pour que ça puisse parler aux gens avec une dialyse, avec soit une ECMO, ou avec, je ne sais pas si je vois, contre-pulse aussi. Voilà, quand même, qui sont équipés. Voilà, c'est la précision que je voulais faire. Je te laisse continuer.

  • Speaker #2

    Et du coup, ils ne nous mettent pas du tout en difficulté parce que selon le temps qu'on vient d'arriver au soin intensif, ils nous répartissent des patients au départ simples, pour ne pas qu'on soit en difficulté. Après, chacun de ces patients retourne au soin intensif. On fait ce qu'ils appellent le tour du lit, donc de toutes les machines, de tous les médicaments, voir si tout est OK entre l'infirmier de nuit et l'infirmier de jour. comme ça il n'y a pas de problème, il n'y a pas de surprise Et après, une fois que cette relève-là est faite, on commence notre journée. On fait le tour du lit, on prépare les médicaments s'il y a besoin. Ça va être la toilette. Sachant qu'on est avec un ASCC ou un aide-soignant rattaché à nous toute la journée. Qui a aussi deux ou trois patients. Donc, on s'organise aussi avec lui, savoir à quel moment il peut faire notre toilette. Et après, la journée commence. Et après, il y a la visite avec les docteurs, réajuster les traitements, voir ce qu'on fait dans la journée, s'il y a des examens ou pas. Et après, timer notre journée par rapport aux examens, par rapport à la toilette, si on doit faire manger notre patient, parce que des fois, ils ne sont pas intubés. Donc, voilà.

  • Speaker #1

    Et tu as senti quand même une plus grande autonomie, une plus grande marge de manœuvre dans l'exercice de ta profession ?

  • Speaker #2

    Oui, là, oui, ils nous font plus confiance. Il y a des médicaments qu'on peut monter, qu'on peut descendre, typiquement le potassium, si on faisait après des gazométries. Donc, il y a un peu plus de marge, alors qu'il y a certains médicaments qu'on n'aurait jamais touchés en France. Il y avait déjà des protocoles qui étaient établis. Et si vraiment on hésitait, il y avait toujours le médecin au bout du fil ou un autre infirmier qui était certifié et qui pouvait nous dire non mais ça t'inquiète, tu peux faire, ça t'inquiète, tu peux faire. Donc non, on était quand même assez autonome, mais toujours entouré.

  • Speaker #1

    Bien sûr. Donc si je reprends ce que tu dis, c'est-à-dire que tu avais la feuille d'ordre, donc la feuille de prescription, et puis tu avais justement une prescription par exemple de potassium, on va reprendre l'exemple du potassium.

  • Speaker #2

    Oui.

  • Speaker #1

    Ton patient, il avait entre... temps et temps de calinie, tu avais la possibilité d'ominter ou de baisser la fringue de potassium. Ou d'arrêter la fringue de potassium. Ok.

  • Speaker #2

    L'insuline, c'était la même chose que tu viens de dire. On avait la prescription et on devait être entre temps et temps. Et si on éliminait tes dessins et de faire la vérification qu'elle est après avec la gazométrie, de façon à ce qu'on soit équilibré.

  • Speaker #1

    Nouvelle responsabilité que tu pouvais avoir ? en tout cas d'une manière différente par rapport à là où tu exerçais avant, notamment en France, est-ce que toi, tu as sorti une pression ? Elle était pression positive ou pression négative ? Ou tu sentais vraiment que tu avais peur ? C'est des fois, le fait d'avoir justement une trop grande marge de manœuvre, ça peut des fois faire peur aux gens.

  • Speaker #2

    Non, écoute, là non, parce que l'avantage, c'est vraiment que tu te sentais encadré. Tu ne te sentais jamais touché. Vraiment, tu avais la moindre hésitation. Tu as toujours un collègue qui est lui certifié ou qui a plus d'années d'expérience que toi. qui va te dire. Si tu as besoin, surtout, tu n'hésites pas. Tu vas voir, tu dis, regarde, qu'est-ce que tu en penses ? Tu avais une marge de manœuvre, mais tu avais toujours quelqu'un pour t'aider. Puis après, c'est des habitudes que tu prends, des réflexes. Et en effet, après, tu es plus à l'aise. Mais au départ, tu as toujours un peu peur. Après, tu te sens plus à l'aise. C'est pratique.

  • Speaker #1

    Oui. Mais à partir de combien de temps tu t'es sentie vraiment, d'une part, intègre au service et d'autre part, entre guillemets, à l'aise dans la prise en charge de tes patients ?

  • Speaker #2

    Alors... à l'aise, je dirais, trois mois à la fin de la période d'intégration. On se dit, c'est bon, on nous fait confiance, ils ont accepté la période d'intégration et on peut continuer.

  • Speaker #1

    D'accord. Non, mais c'est top. Et donc, je ne t'aime pas trop comparer, mais quand même, tu as exercé en France, tu le sais. Est-ce que, quel est pour toi le point positif, culturellement parlant, en matière d'établissement que tu n'as pas retrouvé en France ? Quel est vraiment le point fort des établissements suisses ?

  • Speaker #2

    Le point fort, je dirais, c'est déjà le fait qu'on ait plus de personnel. On ne va pas se mentir. Plus de personnel pour la prise en charge où on a plus le temps. Et vu que nous, on a plus le temps et que chacun a moins de patients, on peut échanger avec les collègues et ne pas courir de partout sans s'adresser la parole. Une équipe avec qui tu peux échanger la journée ou tu peux avoir des moments, ne serait-ce que 10 minutes, où tu peux échanger et rigoler, ça te fait passer la journée beaucoup mieux que si tu cours de partout sans s'adresser la parole.

  • Speaker #1

    C'est plus agréable aussi, je te rejoins là-dessus. Et à contrario, est-ce que tu parlais du fait qu'il y ait cette alternance jour-nuit ? Est-ce que tu considérais ça comme une contrainte ? Ou est-ce que tu en vois d'autres ?

  • Speaker #2

    Moi, non, ce n'est pas une contrainte parce que j'aimais bien aussi faire la nuit. Donc me lever le matin, c'était très très dur. Donc, d'alterner les deux, moi, ce n'est pas un point qui m'a dérangée, vraiment.

  • Speaker #1

    D'accord. Et est-ce que tu verrais peut-être autre chose qui était peut-être un peu plus difficile ? Peut-être la pression était un peu plus importante ou les exigences qui étaient un peu plus hautes ?

  • Speaker #2

    Oui, les exigences, par contre, ils attendent beaucoup plus de nous en tant qu'infirmiers. On est limite des mini-médecins à la fin. Donc, je dirais que l'exigence au niveau des soins intensifs, elle est quand même très haute. Après, c'est un niveau qu'ils cherchent à avoir aussi. C'est comme ça, c'est les soins intensifs de Suisse. Et puis, comme tu as dit, on va en parler, mais il y a cette histoire de certification aussi qui fait quand même une question supplémentaire.

  • Speaker #1

    Mais est-ce que tu peux nous donner un exemple plus concret en termes de, quand on parle d'exigence ou d'attente, tu peux t'en donner un exemple ?

  • Speaker #2

    Typiquement, des fois, les internes qui arrivaient et qui étaient nouveaux, internes qu'on appelle assistants en Suisse et qui changent tous les six mois, il y a certains infirmiers certifiés qui faisaient les prescriptions pour dire après, c'est ça qu'il me faut, c'est ça qu'il me faut, c'est ça qu'il me faut. Et l'interne, l'assistant, vu qu'il était nouveau, qui ne connaissait pas tous les protocoles du service, disait OK. Donc, on en était quand même à ce stade-là où il y avait un stade de connaissance très, très avancé.

  • Speaker #1

    OK, d'accord. Après, évidemment, je ne sais pas du tout. Je pense qu'il a juste quitté son foie derrière. Mais c'est intéressant de voir ça.

  • Speaker #2

    Parce qu'en France, jamais il y a quelqu'un qui aurait fait « Non, mais t'inquiète, je t'ai tout fait, je t'ai tout prérempli. » Oui. « Ok, vas-y. »

  • Speaker #1

    Non, mais c'est incroyable. C'est intéressant. Non, mais c'est vraiment intéressant ce que tu dis parce que tu mets en avant justement cette exigence qui est quand même un peu plus élevée. auprès de nous les infirmiers, tu mets en avant le fait qu'on a quand même une marge de manoeuvre aussi qui est plus importante, qu'il y a des intentes qui sont différentes et tu parles notamment, tu t'en reviendrais aussi sur la réflexion en fait aussi sur la manière aussi de penser je le dis souvent mais très physiopatho quoi, enfin je veux dire c'est pourquoi tu fais les choses comment tu fais les choses,

  • Speaker #2

    enfin moi j'ai revu toute mon anatomie

  • Speaker #1

    Parce que c'était juste incroyable.

  • Speaker #2

    Elle est vraiment tout...

  • Speaker #1

    Tout revoir. Donc, l'axe sud te rejoint. Et comme tu le dis, là, après ces années en Suisse, cette expérience qui était quand même intense, elle était de combien de temps exactement ? Elle était combien de temps dans le service ?

  • Speaker #2

    Moi, les soins intensifs, je suis restée deux ans. Parce que je bouge beaucoup. J'aime bien bouger, donc j'ai fait plusieurs services en Suisse. Oui,

  • Speaker #1

    d'accord.

  • Speaker #2

    À un moment, je me lasse. Mais les soins intensifs, ça a été pendant deux ans, deux ans, deux ans et demi.

  • Speaker #1

    D'accord. On parlait de certification, de cette reconnaissance d'expérience en soins intensifs. Est-ce que tu la proposes ? Est-ce qu'elle est obligatoire ?

  • Speaker #2

    Alors, moi, à l'époque, quand j'étais au soins intensifs, elle était obligatoire. C'est-à-dire qu'au bout d'une année en soins intensifs, il fallait obligatoirement passer cette formation. Parce que 200% du personnel aux soins intensifs soit formé. Donc je me suis lancée, je suis allée, je me suis dit pourquoi pas, sachant que quand même, en discutant avec les collègues, tout le monde dit que c'est une formation vraiment vraiment dure, sur deux ans, et où il faut consacrer toute ta vie à cette formation. C'est-à-dire que tu fais pipi sans intensif, tu bois sans intensif,

  • Speaker #1

    tu manges sans intensif.

  • Speaker #2

    Donc on se lance, on ne sait pas trop où on va, mais on se dit allez c'est parti. Et moi du coup j'ai fait que huit mois, parce qu'après j'en ai eu marre, et je me suis cassée. mais c'était 8 mois quand même très intensifs. D'accord. On apprend énormément de choses, et des choses que je ne savais même pas à l'école d'infirmière, mais là qu'on apprend vraiment dans la spécialité des soins intensifs, et qui servent après vraiment, je pense, pour tout.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #2

    d'accord. Le service, c'était vraiment quelque chose de super, en fait, que j'ai appris pendant ces 8 mois. C'est quelque chose que j'ai intégré, que j'ai gardé, que je garderai toujours dans mon pratique.

  • Speaker #1

    Oui, et puis surtout, moi je ne le verrais même pas comme un... Un échec, c'est-à-dire que tu as fait ces huit mois-là, ça ne te convenait pas parce que ce n'est pas fait pour tout le monde.

  • Speaker #2

    Oui.

  • Speaker #1

    Voilà, c'est quand même une réalité. Tu as essayé, tu as appris.

  • Speaker #2

    Les plus difficiles, je pense, c'était d'être surveillée tout le temps au sein du service. Parce qu'une fois qu'on commence la formation sur l'intensif, en effet, les personnes avec qui on travaille nous regardent différemment. On n'est plus les petits nouveaux qui viennent d'arriver, qui découvrent, avec qui on discute. Là, on nous surveille à tout ce qu'on va faire dans le service. Après, c'est peut-être péjoratif ou bénéfique, je ne sais pas, parce que ça évite qu'on fasse des erreurs ou on n'en pense pas. Mais d'être surveillée tout le temps et d'entendre toujours « oui, mais tu fais la formation, oui, mais tu fais la formation, oui, mais tu fais la formation » , c'était assez pesant. Après la formation en elle-même, on avait des cours, je crois que c'était une semaine ou deux jours semaine. Ça, c'était bon. J'ai rencontré des super personnes que j'ai encore aujourd'hui. Donc, les cours étaient super intéressants, les intervenants étaient super intéressants. Si on avait des questions, on avait toujours les profs qui étaient là pour répondre à nos questions. Des examens assez régulièrement, des enseignements cliniques sur place. Il y a beaucoup de choses quand même à préparer en plus de notre 100% au travail, parce qu'on réduit pas notre travail. Donc c'est une certification complète plus notre travail à 100%. Donc le cumul des deux, c'est costaud.

  • Speaker #1

    Ouais, c'était quand même lourd et finalement, à la fin, ça ne te correspondait pas. Raison pour laquelle, c'est une situation.

  • Speaker #2

    Les soins intensifs, c'est une certification qui n'est pas reconnue en dehors de la Suisse.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #2

    Et donc, moi, vu que je n'avais pas l'envie de rester toute ma vie en Suisse, je me suis dit, à quoi ça sert de me faire une formation qui va être valable ici et pas à l'extérieur.

  • Speaker #1

    Donc, voilà. D'accord. Et justement, tu amorces le point sur cette réflexion, en tout cas, justement, de ce retour en France. Comment il a mûri dans ton esprit ? Est-ce que c'est quelque chose auquel tu as pu en penser ? Là, tu viens de le dire, d'ailleurs, en disant que tu n'allais pas la faire très bien en Suisse. Ça, c'est ça,

  • Speaker #2

    en fait.

  • Speaker #1

    mais à quel moment ce retour a pris un peu plus de place dans ton esprit ?

  • Speaker #2

    Je pense que le retour a pris un peu plus de place. Alors, j'ai aimé la Suisse, mais je n'ai jamais aimé me dire que je vais rester toute ma vie.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #2

    Déjà, pour ceux qui n'aiment pas le soleil, c'est trop bien, mais moi, venant du sud, ça est difficile au niveau du temps. Voilà. Les premiers six mois, le temps de se faire des amis, c'est un peu difficile aussi quand on part seul. Mais ce n'est pas insurmontable parce que je me suis fait faire actuelle, que j'appelle tous les jours. Et en fait, il y a eu le Covid. Il y a eu cette période de Covid où les frontières ont été fermées, même si on n'était pas loin de la France. Moi, je n'ai pas pu rentrer voir ma famille. Donc, en fait, c'est ça qui m'a un peu commencé à me dire. Je ne veux pas être bloquée, ne pas pouvoir voir ma famille. C'est trop difficile. Donc, même si c'est un pays qui est à côté de la France, ça a quand même les frontières.

  • Speaker #1

    D'accord. À quel moment tu t'es dit, oui, non, mais c'est bon, là, je rentre, là, je rentre, c'est bon, je peux plus. C'est vraiment, là, la pandémie, d'autant plus qu'il faut quand même préciser, c'est qu'en Suisse, on était quand même privilégiés. Du coup, on avait le droit de sortir.

  • Speaker #2

    Voilà, c'est vrai, on pouvait sortir et je crois que je n'ai jamais autant fait la fête que pendant cette pandémie. Ensuite, c'était génial, on s'est régalés. Donc, merci les Suisses de nous avoir laissés sortir et respirer quand même, même si on ne pouvait pas. mais c'est vrai qu'on pouvait voir nos amis et qu'on pouvait voir, on n'était pas seul on était complètement entouré mais à partir de ce moment là, il y a l'idée qui s'est déjà faite, puis moi après j'ai eu des soucis avec mon grand-père, donc je voulais voir régulièrement et je voulais passer les dernières années avec lui mais j'ai eu une autre opportunité de travail qui s'est présentée sur Monaco et c'est là, il dit, bon allez on va peut-être changer de berne et je me suis dit Je me laisse emporter à part Monaco et puis je quitte la Suisse.

  • Speaker #1

    Ok, c'est bien. Tu sais, ça fait un petit peu sens dans la mesure où j'ai vraiment un certain nombre de profils que j'accompagne là dans le coaching et qui se laissent un petit peu vraiment porter par les opportunités qui se présentent à eux. Justement, ce qu'il faut quand même redire et le marteler, c'est que le métier d'infirmière, ça te permet quand même de travailler quasiment où tu veux. où tu veux. Et ça, je trouve que certains n'en ont pas vraiment conscience, n'exploitent peut-être pas assez ou ne veulent pas, tout simplement, mais ceux qui l'exploitent, en tout cas, l'exploitent à fond et j'en rencontre pas mal. Je trouve ça très intéressant ce que tu dis, de dire que, voilà, tu as eu cette opportunité-là en Suisse, ça s'est fait très rapidement et puis tu t'es intégrée, tu es restée le temps que tu as voulu rester et puis tu as eu cette opportunité-là à Monaco avec, quand tu joins ça, la pandémie, tu as un petit peu amené à te poser des bonnes questions en termes de distance familiale qui ne te pesaient pas finalement auparavant. C'était une part. Ça t'a permis de reconsidérer les choses et tu t'es dit finalement j'y vais. Donc c'est finalement une nouvelle opportunité professionnelle qui t'a poussé à partir. Et comment tes collègues l'ont réagi ? Partons dans ce petit délai.

  • Speaker #2

    Mes collègues... Ils ont dit, bon, d'accord, mais tu vas où ? Comment tu vas faire ? Mais qu'est-ce que c'est ? Je dis, ben voilà, j'ai un autre poste qui se présente, donc je me casse. Je vais re-rentrer chez mes parents au temps de trouver quelque chose. Et après, mes amis proches de Suisse savaient de toute façon qu'à un moment donné, j'allais partir parce que je l'ai toujours dit et je ne l'ai jamais caché, que je ne resterai pas en Suisse. Donc en fait, quand j'ai dit je pars, ah, d'accord, ok. Bon, il y a eu quand même une petite marge où je travaillais encore. Une semaine en Suisse, une semaine sur Monaco, j'ai pas tout là-bas. C'est le temps que le contrat de Monaco se concrétise vraiment. Et puis après, une fois que j'ai eu ça, j'ai quitté la Suisse et je suis partie.

  • Speaker #1

    D'accord. Et ton entourage, justement, était complètement pour le fait qu'on se rapproche un petit peu d'eux. Je pense que c'était...

  • Speaker #2

    On dit, OK, trop bien, tu rentres. Parce que c'est quand même assez important d'avoir la validation familiale.

  • Speaker #1

    Bien sûr.

  • Speaker #2

    Je dis, je redescends, je vais quand même chez eux. Et en fait, tout le monde était content. J'avais quand même fait sept ans en Suisse. Donc, je me suis dit, partir et vivre une aventure comme ça pendant sept ans, c'est quand même bien, quoi. Donc, je peux rentrer. C'est bon.

  • Speaker #1

    Surtout que t'es partie seule, c'est quand même le préciser. Ça joue énormément parce que le fait de partir à deux ou en famille ou seule, je trouve que c'est pas la même chose. On vit pas la même chose de la même manière.

  • Speaker #2

    Tout se faire de soi, je pense, quand on part seule. Moi, je dis que ça a été une super bonne aventure. C'est quelque chose qui m'a fait grandir. C'est quelque chose qui m'a fait sortir de ma zone de confort. C'est quelque chose qui m'a amenée à faire des... Des trucs peut-être que j'aurais jamais fait, à parler à des inconnus que peut-être j'aurais jamais fait en France, et qu'on est obligés d'être faits. Donc d'aller au-devant des gens. Ouais, c'est super. Franchement, c'est super.

  • Speaker #1

    Être plus sociable. Est-ce qu'il y a quelque chose que tu retiendrais aussi, enfin, sur le plan... Là, tu parlais du plan personnel, je pense, et sur le plan professionnel, qu'est-ce que ça t'a apporté, finalement, de revenir en exercice professionnel, enfin, en tant qu'infirmière en France ? Parce que ça avait été un choc,

  • Speaker #2

    c'était pas... Après, moi, à l'heure actuelle, je suis dans le libéral, donc c'est aussi différent que l'hôpital. Mais l'hôpital, je pense que ça m'a perdu aussi de grandir, de devenir une infirmière plus confirmée, parce qu'au bout de 7 ans en Suisse, de passer par des services qui sont quand même très techniques, donc de continuer à travailler toutes ces technicités, vu qu'il y avait énormément de soins quand même, où on a accès, qu'on pouvait faire avec ce temps que l'on nous a imparti. Technicité, puis... d'avoir vu quand même pas mal de services et voir comment ça fonctionne la Suisse par rapport à la France et où on se dit qu'il y a peut-être des améliorations à faire par rapport à la France.

  • Speaker #1

    C'est ça. Et puis, je pense vice-versa. Moi, je parlerais peut-être un peu plus de complémentarité. C'est-à-dire que tu as eu ton apprenant là en France qui t'a appris certaines choses et puis la Suisse qui t'a permis vraiment de t'élever aussi et puis vraiment de pouvoir aussi compléter cette formation ou bien Merci.

  • Speaker #2

    pousser un petit peu plus la réflexion aussi sur ce qu'on fait et comment on le fait je dirais qu'en Suisse on est plus dans la réflexion et en France dans l'agissement c'est à dire qu'en France on nous dit, on agit, on réfléchit c'est bête de dire ça mais on réfléchit pas forcément alors qu'en Suisse vu qu'on a le temps on va typiquement en soins intensifs on va nous dire oui il faut faire ça alors oui attends il faut que je fasse ça d'abord que je prépare ça, on sait jamais si on réfléchit totalement à toutes les conséquences que peuvent avoir, ne serait-ce que retourner un patient. De quel côté ? À droite ? À gauche ? Ça va impacter son cœur ? Droite ? Son cœur ? Est-ce qu'il a des problèmes cardiaques ? Alors que ça, en France,

  • Speaker #1

    on réfléchit.

  • Speaker #2

    On est des exécutants, je dirais, alors qu'il y a plus de réflexions en Suisse. Mais après, ce que l'on sait travailler bien et vite nous sert aussi.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #2

    Je dirais que c'est comme une complémentarité des deux. Oui.

  • Speaker #1

    D'accord, donc ça tu le vois, tu l'as vraiment perçu. Mais quel regard maintenant tu portes à la Suisse ? C'est un pays dans lequel tu pourrais à nouveau travailler ou revivre ou pas du tout ? C'est bon, t'as tourné la page et puis t'es passé quelque chose.

  • Speaker #2

    Moi, une fois que je suis partie, je suis partie. Donc j'y retourne régulièrement passer des week-ends pour voir mes copines parce que c'est quand même un super pays. Si on aime la neige, la rando. Les activités en plein air, il y a tellement d'activités à faire, il y a tellement de choses à faire, c'est assez impressionnant. C'est très nature, c'est très cool. Peace and love. Ok. Les gens sont cool, donc ça c'est agréable de pouvoir se poser et profiter. Tout est très respectueux. Il n'y a pas de problème pour avoir des papiers, il n'y a pas de... Ça c'est très agréable quand même, quand on veut quelque chose.

  • Speaker #1

    Donc tu restes finalement sur une bonne note. Oui, oui.

  • Speaker #2

    C'est ça qui est cool.

  • Speaker #1

    Et je me disais, du coup, avec tout ce parcours et toute cette expérience, si tu devais donner un conseil à un infirmier ou à un soignant qui rêve de faire du moins de tout, que tu lui dirais ?

  • Speaker #2

    Quelqu'un qui doit aller en Suisse ?

  • Speaker #0

    Oui. Ben, vas-y.

  • Speaker #1

    Il faut se lancer dans l'aventure.

  • Speaker #0

    Si on ne le fait pas, on a toujours des regrets. Donc, si quelqu'un a l'opportunité de pouvoir y aller, qu'il y aille. Parce que je pense que ça lui rapportera toujours quelque chose. Et puis, c'est super bien de partir à l'étranger. Et je pense que la Suisse en première escale, on va dire, de voyage,

  • Speaker #1

    c'est un niveau.

  • Speaker #0

    C'est vrai. C'est sécuritaire. Les gens sont cools. Il y a plein d'activités nature. Je dirais que la Suisse, c'est un bon pays pour commencer à travailler à l'étranger.

  • Speaker #1

    D'accord, super. Justement, si tu avais, toi, la possibilité de refaire la baguette magique, de refaire les choses, est-ce que tu referais les choses de la même manière ? Là, sur ton projet en Suisse, ouais.

  • Speaker #0

    Ouais, je referais exactement les mêmes choses parce que chaque étape m'a permis de grandir, m'a permis de rencontrer des nouvelles personnes et m'a permis d'avancer là où je voulais aller parce que c'est là où je voulais aller. aucun regret, je recommence, c'est pareil.

  • Speaker #1

    Ok, top. Et puis, est-ce que tu pourrais donner peut-être un dernier message à ceux qui hésitent, qui sont dans l'hésitation, qui se posent beaucoup de questions ? C'est vrai que j'ai pas mal de retours de personnes qui m'envoient des messages privés sur les réseaux sociaux en me disant, non, je ne sais pas si c'est fait pour moi, je postule, mais je n'ai pas de retour. Est-ce que je dois vraiment y aller ? C'est peut-être un signe ? Ou alors, oui, je me sens en stand-by. parce que j'ai l'impression que j'attends, j'attends, aucun retour. Qu'est-ce que je fais ?

  • Speaker #0

    Non, moi, je dirais que hésiter, c'est renoncer. Donc, si vraiment, il faut y aller, il faut foncer. Et puis, ce n'est pas parce qu'on n'a pas de réponse à un premier CV qu'il faut renoncer. Il faut toujours continuer. Ça ne marche pas du premier coup. Moi, je sais que ça a duré un an parce que j'avais envoyé un premier CV qui n'avait pas fonctionné. et au final, après d'avoir mis en place... D'autant là que tu es là pour les coachings, donc de mettre en place les bons CV, les bonnes lettres de motivation. Rien que ça, ça peut changer une candidature. Bien sûr. Moi, je pense qu'il ne faut pas abandonner. Il faut continuer. Et après, se dire, ce n'est peut-être pas fait pour moi, mais tant que tu ne l'as pas fait, tu ne sauras pas.

  • Speaker #1

    Non, mais carrément. Écoute, Tasha, vraiment, merci beaucoup pour ton témoignage. honnête, sincère et puis en toute transparence. Je pense que ça nous a permis d'avoir un autre regard, une autre lecture aussi qu'on peut avoir sur la Suisse et de dire qu'effectivement ça reste une expérience, on peut y aller pour 1, 5, 10, 15 ans et puis revenir derrière, il n'y a pas de soucis, on peut passer par vraiment des étapes juste géniales avec la découverte d'une équipe, de personnes juste top et puis au niveau professionnel effectivement ne pas avoir... abouti en tout cas terminé cette certification le voir vraiment comme un apprentissage parce que t'en es ressorti avec énormément de bagages intellectuels et pouvoir le mettre en pratique dans ta nouvelle activité en France je trouve ça juste top quoi et te sentir épanouie maintenant pourquoi j'ai l'impression que c'est vraiment pas un retour en arrière c'est juste une continuité ouais c'est ça sachant que

  • Speaker #0

    la Suisse on a quand même un pouvoir d'achat qui est quand même plus gros. Les voyages aussi, n'oublions pas tous les voyages qu'on peut faire, les découvertes du monde que l'on peut faire grâce à la Suisse que j'ai eu une possibilité de pouvoir faire, je regretterai jamais mes sept ans en Suisse.

  • Speaker #1

    D'accord ok, parce qu'en fait c'est vrai qu'on ne l'a pas évoqué durant l'échange mais il y a cette notion du salaire qui souvent voilà, on me demande à chaque fois comment je suis. Combien tu gagnes ? Quel est le montant ? Nous, on a besoin d'avoir une idée. C'est vrai que j'ai toujours tendance à nuancer les choses en disant que ce n'est pas représentatif de la Suisse parce que les salaires sont différents par rapport au fond, à l'établissement dans lequel tu travailles et bien évidemment à ton expérience. Est-ce que tu peux nous donner une fourchette à peu près du salaire que tu avais quand tu as débuté ? Après avoir trouvé ton premier poste ?

  • Speaker #0

    Premier poste, j'étais... Alors, le premier poste, je crois que j'étais à 4 500 francs. Et après, quand j'étais dans le public, j'étais à 6 500 francs, les deux bruts.

  • Speaker #1

    OK, d'accord. Et donc, ça, ça permet... C'est une bonne chose de déjà préciser que c'est en brut. Et à ce que les gens d'Octobre... Ça vous dit, on a l'impression ? On a l'impression que c'est ça qu'ils vont avoir dans leur compte banque. Non, pas du tout. Mais c'est quand même une notion qui est importante. que je considère important, sur lesquelles on ne voit pas beaucoup de transparence à ce niveau-là. Et je me dis que donner, peut-être, voilà, comme tu l'as fait, juste une fourchette, ça permet d'avoir une, entre guillemets, une idée, plus ou moins. Mais tout en prenant avec des pincettes, tout en sachant que ce n'est pas représentatif de la Suisse. On va terminer par ça, par les choux. Merci beaucoup. À la prochaine, à voir. ton invitation, ça a été un plaisir d'échanger avec toi.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Vraiment, d'avoir fait une rétrospective comme ça de ton parcours et de ton passage en Suisse. Je te souhaite vraiment encore plein d'épanouissons, plein d'aventures dans divers pays. On ne sait pas. C'est peut-être pas fini.

  • Speaker #0

    On verra ce que l'avenir nous réserve.

  • Speaker #1

    Voilà, exactement. Et pour tous ceux qui nous écoutent et qui font ce podcast, n'hésitez pas à poser vos questions. à Tasha ou à moi en commentaire. Je te souhaite toute bonne fin de suite,

  • Speaker #2

    Ella. Merci d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout. J'espère que le témoignage de Tasha t'aura apporté une nouvelle perspective sur l'expatriation et sur le retour. Parce que non, revenir, ce n'est pas forcément échouer. C'est simplement faire un choix qui te ressemble à un moment donné. Donc si cet épisode t'a parlé, n'hésite pas à le partager autour de toi. Peut-être qu'un collègue infirmier ou une amie envisage de partir en Suisse et a besoin d'entendre ça. Et comme toujours, pense à t'abonner au podcast. pour ne pas rater les prochains épisodes. Tu peux aussi laisser un petit commentaire ou une note. Ça m'aide énormément à faire connaître mon projet et je prends toujours plaisir à lire tes messages. A bientôt !

Description

Travailler en Suisse quand on est infirmier ou soignant, c’est souvent vu comme le graal : meilleures conditions de travail, salaires attractifs, environnement hospitalier plus structuré… Mais que se passe-t-il quand, après plusieurs années à exercer dans les hôpitaux suisses, on décide de rentrer en France ?


Dans cet épisode d’Infirmier expat, je reçois Tacha, infirmière française, qui a travaillé dans plusieurs services hospitaliers en Suisse, avant de faire un choix peu courant : revenir exercer en France. Elle nous raconte son expérience d'expatriation, les raisons de ce retour, les réalités du métier d'infirmière à l’étranger, mais aussi ses doutes, ses choix personnels, et son envie de rentrer en France.


Un témoignage sincère et inspirant pour tous les soignants qui s’interrogent sur leur avenir, qui envisagent de travailler en Suisse, ou qui, peut-être, ont peur qu’un retour en France soit perçu comme un échec.


Tu veux aller plus loin ?

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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Que se passe-t-il quand après avoir exercé plusieurs années à l'étranger, on décide de rentrer dans son pays d'origine ? Quand on parle d'expatriation, on pense souvent au départ, à l'aventure, au changement de vie. Mais on parle beaucoup moins du retour. Est-ce que c'est forcément synonyme d'échec ? Aujourd'hui, je reçois Tasha, infirmière qui a travaillé plusieurs années en Suisse avant de faire le choix de revenir en France. Elle partage son parcours, ses réflexions et les raisons de ce retour, et surtout la façon dont elle l'a vécu. Un épisode qui ouvre une autre facette de l'expatriation, je trouve, celle du retour, souvent redouté, mais toujours riche en enseignements. Bienvenue dans Infirmiers Expats, le podcast qui te plonge au cœur de l'expatriation en Suisse dans le domaine des métiers de la santé. Que tu sois infirmier, sage-femme, infirmier anesthésiste, instrumentiste ou même manipulateur radio, ce podcast est fait pour toi. Ici, je partage des retours d'expérience, des conseils pratiques et des astuces pour réussir ta carrière en Suisse, que ce soit pour trouver un poste ou pour t'adapter à un nouveau cadre de travail. Je m'appelle Ornella, je suis infirmière de formation et fondatrice d'Infermiers Expats en Suisse. Aujourd'hui... Mon objectif est de t'accompagner dans ton parcours d'expatriation en te proposant des opportunités d'emploi, des coachings personnalisés pour te constituer un dossier de postulation solide et en résumé, te faciliter la vie dans cette belle aventure. Si tu es à la recherche d'un poste ou que tu souhaites te préparer au mieux, n'hésite pas à consulter mon site internet pour plus d'infos. Bonne écoute et bienvenue dans l'Aventure Suisse avec moi.

  • Speaker #1

    Tasha, bonjour.

  • Speaker #2

    Bonjour.

  • Speaker #1

    Et merci d'avoir accepté mon invitation dans ce nouvel épisode de podcast.

  • Speaker #2

    Avec plaisir.

  • Speaker #1

    Moi, ce podcast, comme tu le sais, ça donne la parole aux soignants, de manière générale, qui ont, comme toi, comme moi, qui ont décidé un jour d'aller exercer en Suisse. Et aujourd'hui, je voulais aborder un sujet qui nous bouscule un peu les idées reçues, parce que quand on parle de la Suisse, on entend souvent parler des... On associe peut-être ça des fois à l'Eldorado, ou bien à des salaires attractifs, à des conditions de travail également bien meilleures qu'en France, à une reconnaissance de métier qui fait des poids rêvés, en gros une destination privée. Et pourtant, aujourd'hui, toi, tu as fait le tour inverse. Donc, après plusieurs années d'exercice en temps intensif en Suisse, tu as décidé de rentrer en France. Je trouvais ton parcours très intéressant, qui pourrait, je pense, parler à d'autres infirmiers ou soignants de manière générale. Parce qu'on pourrait se demander, qu'est-ce qui s'est passé ? Est-ce que tu as fait une pente grave ? Est-ce que tu as vécu un événement traumatisant qui fait que tu es quitté la Suisse ? Et ce n'est pas le cas. Ton départ n'a rien à voir avec un drame ou une contrainte. C'est un choix, je pense, normalement réfléchi et une décision que tu as prise en faisant, bien sûr, le pour et le contre. Et aujourd'hui, l'idée, c'est que tu nous racontes un petit peu ton parcours et ce qui t'a motivée, surtout, à rentrer en France. Et puis, tu pourras peut-être parler à d'autres qui nous écoutent. Alors, est-ce qu'en quelques mots, tu pourrais déjà te présenter ?

  • Speaker #2

    Alors, moi, je m'appelle Natacha, j'ai 34 ans, je suis diplômée depuis 2013. Et je suis restée sept ans en Suisse, dans un hôpital public, comme tu disais, en soins intensifs. Et là, ça fait deux années que je suis rentrée en France. D'accord.

  • Speaker #1

    Ok, très bien. Et puis la Suisse, c'était tes motivations. En gros, c'était quoi ? C'était un rêve d'expatriation ? Tu y avais toujours pensé quelque part ? C'est une opportunité qui s'est présentée à toi ?

  • Speaker #2

    La Suisse, j'y pensais depuis que j'étais à l'école d'infirmière. J'avais déjà fait des premières démarches à la fin de mon diplôme. Puis je m'étais dit, non, je ne vais pas partir, c'est trop loin. finalement les conditions de travail en France se dégradaient déjà. Donc au bout de deux ans, j'en ai eu marre. Donc j'ai envoyé un CV comme ça, une lettre un peu, une bouteille à la mer. Et en fait, j'ai eu une réponse. Et suite à la réponse, j'ai quand même parlé avec, je ne sais pas comment elle s'appelle, une dame pendant un an qui m'a aidée à préparer mon CV, comme toi en fait. Qui m'a aidée à préparer mon CV, à préparer mes entretiens. Puis j'ai eu mon premier entretien qui s'est super bien passé. Et un mois après, je suis partie en France.

  • Speaker #1

    Super. Donc du coup, en fait, ça a briqué très rapidement. Et puis toi, ça ne t'a pas fait peur ? Comment tu t'es sentie, toi ? Tu étais dans quel...

  • Speaker #2

    Ça, c'est un peu peur, partir à l'étranger toute seule. Bon, même si moi, je suis du sud de la France, donc ce n'est pas si loin que ça de ma famille. Ça fait toujours peur, mais ouais, c'était une aventure. J'en avais marre de la France. J'avais envie de découvrir des nouvelles conditions de travail. On parlait qu'en Suisse, il n'y avait pas beaucoup de patients, que c'était plus cool. Bon, il ne faut pas se mentir, le salaire était aussi plus important. Donc, j'ai dit allez. Je ne crois pas l'aventure. Puis l'avantage, c'est que c'est un pays étranger, mais qui parle français aussi. Donc, il n'y avait pas de barrières de la cour.

  • Speaker #1

    C'est vrai. Et juste pour remettre dans la situation, tu avais combien d'années d'expérience ?

  • Speaker #2

    J'avais deux ans d'expérience. Donc, un an à l'intérim et un an à l'hôpital.

  • Speaker #1

    Ok. Dans quel type de service ?

  • Speaker #2

    J'étais en soins intensifs cardio.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #2

    D'accord.

  • Speaker #1

    Et donc, tu intègres cet établissement. Comment ça se passe ? Comment se passent les trois premiers mois ? Parce que c'est souvent les plus critiques, je trouve.

  • Speaker #2

    Ça passe ou ça casse ? C'était saison, j'arrive au mois du sud de la France, c'était saison en avril, je crois. Bon, le temps, on ne va pas se mentir, il n'y avait pas le soleil tous les jours. Ça surprend un peu. Mais après, au niveau du travail... Très vite, bien encadré. Les personnes de l'équipe étaient super sympas. Tout le monde a échangé avec moi. Et puis, je me suis vite sentie à l'aise. Voilà, quoi. C'est vrai que l'équipe de travail était super. Ça a été une de mes meilleures équipes de travail, d'ailleurs, en Suisse, quoi.

  • Speaker #1

    OK. Et t'as eu combien de temps d'intégration ?

  • Speaker #2

    Moins. Ouais, un peu d'intégration. Ouais, ouais.

  • Speaker #1

    D'accord. Et tu trouves que c'est suffisant ou pas ?

  • Speaker #2

    Là, dans ce service, oui, c'était suffisant. Puis après, de toute façon, il y a toujours quelqu'un qui est là pour t'aider, qui te dit si tu as besoin, tu viens, tu n'hésites pas, tu viens m'en parler. Donc, l'avantage, c'est que c'était une petite équipe aussi. Donc, il y a toujours possibilité de parler avec la cadre ou quelqu'un de l'équipe qui était plus ancien et qui était là pour t'aider. Je ne me suis jamais sentie pas bien ou pas encadrée. D'accord.

  • Speaker #1

    Mais après, tu fais référence aussi, je répondais à ce que tu disais tout à l'heure, aux conditions de travail. Alors, les conditions de travail, elles étaient comment ?

  • Speaker #2

    C'est un peu comme ça. Ok. Je vais te dire qu'on avait beaucoup moins de patients. Donc, moi, j'en avais, là, dans cette clinique, j'en avais trois à ma charge.

  • Speaker #1

    D'accord. Alors qu'initialement, t'en avais combien ? En France, tu pouvais en apprendre plus.

  • Speaker #2

    On en avait 10, 15 la journée, quoi. Ok. Donc, ouais, au début, c'est bizarre parce qu'en fait, on a le rythme français où on y va, on ne s'arrête pas, on est au taquet.

  • Speaker #1

    et là en fait il faut se calmer les ardeurs parce que sinon on finit assez rapidement ou on prend le rythme et franchement ça fait du bien mais après tu t'es sentie oui c'est ce point là qui t'a déstabilisé est-ce qu'il y a d'autres points que tu peux évoquer avec nous qui pourraient déstabiliser également dans la manière peut-être d'approcher le soin peut-être dans la prise en charge également il y a des choses qui t'ont surpris

  • Speaker #2

    Après, la prise en charge, du coup, elle est quand même mieux parce qu'on a plus de temps pour discuter avec les gens, plus de temps avec les patients. Et vraiment, on peut se concentrer sur nos trois patients et faire de A à Z de façon logistique, je dirais. Les seuls frais au départ, c'est peut-être le langage. En fait, en Suisse, ils ont certaines appellations particulières. Il y a des mots qui changent de nom. Mais après, une fois que ça, c'est intégré, ça va. Il y a des mots genre le natel. Ce n'est pas une appelle. C'est un téléphone. On cherche une attelle dans le placard et puis le patient dit que c'est française. Voilà, il nous a rien dit, c'est la même chose. Et puis c'est bon, après on sait.

  • Speaker #1

    C'est le petit baptême. Le petit baptême, au moins une fois. Et comme ça, après, tu te fais incroyable. Et en fait, tu parlais d'intégration, qui s'est très bien passé. Donc d'un mois, tu parles de prise en charge, qui était quand même beaucoup plus agréable dans la maison où tu avais plus de temps pour t'occuper des patients. Tu parles d'une équipe au top, moi j'ai l'impression que tous les feux étaient ouverts.

  • Speaker #2

    Ouais, c'était vraiment nickel.

  • Speaker #1

    Ok, là je t'ai dit vraiment sans regret, j'ai bien pu y aller.

  • Speaker #2

    Ouais, sans regret. Bon, la seule chose, ça a été à un moment donné la famille qui manque, parce que je suis proche familialement, mais après si on ne l'est pas, je pense que c'est une nouvelle bouffée d'air pur, la Suisse.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #2

    Je pense qu'il va y avoir quelque chose de nouveau.

  • Speaker #1

    Ah super, c'est génial. Et puis finalement... Donc... Après ces trois mois d'adaptation, tu prends tes marques, tu évolues dans le système suisse. Est-ce que tu peux nous parler un peu plus de ton quotidien en soins intensifs, une journée type en fait ? Comment ça se passait ?

  • Speaker #2

    Après, en soins intensifs, journée type, il faut savoir qu'en Suisse, on a le terme jour et nuit. Donc souvent, on n'est pas forcément au courant et on arrive, tu fais des jours et des nuits. Je trouve que c'est cool parce que c'est en 12 heures, donc on a plus de jours de repos. Les nuits, on a un tiers temps en plus qui est compté. Donc ça, c'est quand même agréable parce qu'on n'a pas en France quand on est nuit. Et la journée de CHIB, on arrive, on fait la relève. Donc il y a toujours le cadre du service. On fait la relève par unité parce qu'il y a cinq unités. Il y a deux unités qui travaillent ensemble. Ils annoncent le listing des patients qu'il y a dans l'unité. Et à partir de là, on fait la relève de chacun des patients. Et à la fin de la relève, on se répartit. selon la charge du patient, c'est-à-dire qu'il y a des soins intensifs en Suisse. Il y en a qui sont diplômés soins intensifs, qui ont une certification. Donc, ils vont prendre les patients les plus lourds. Et après, au fur et à mesure de l'ancienneté qu'on a dans le service, ils nous répartissent les patients, sachant que...

  • Speaker #1

    Je comprends justement ce que tu dis quand tu parles d'expertise en soins intensifs. On en reparlera juste après parce que tu as initié cette formation. Mais j'en parlais dans un podcast que j'enregistrais avec Caroline, une infirmière aussi. qui a fait l'expertise dans le soin intensif. Quand tu parles de patients plus lourds, c'est typiquement pour que ça puisse parler aux gens avec une dialyse, avec soit une ECMO, ou avec, je ne sais pas si je vois, contre-pulse aussi. Voilà, quand même, qui sont équipés. Voilà, c'est la précision que je voulais faire. Je te laisse continuer.

  • Speaker #2

    Et du coup, ils ne nous mettent pas du tout en difficulté parce que selon le temps qu'on vient d'arriver au soin intensif, ils nous répartissent des patients au départ simples, pour ne pas qu'on soit en difficulté. Après, chacun de ces patients retourne au soin intensif. On fait ce qu'ils appellent le tour du lit, donc de toutes les machines, de tous les médicaments, voir si tout est OK entre l'infirmier de nuit et l'infirmier de jour. comme ça il n'y a pas de problème, il n'y a pas de surprise Et après, une fois que cette relève-là est faite, on commence notre journée. On fait le tour du lit, on prépare les médicaments s'il y a besoin. Ça va être la toilette. Sachant qu'on est avec un ASCC ou un aide-soignant rattaché à nous toute la journée. Qui a aussi deux ou trois patients. Donc, on s'organise aussi avec lui, savoir à quel moment il peut faire notre toilette. Et après, la journée commence. Et après, il y a la visite avec les docteurs, réajuster les traitements, voir ce qu'on fait dans la journée, s'il y a des examens ou pas. Et après, timer notre journée par rapport aux examens, par rapport à la toilette, si on doit faire manger notre patient, parce que des fois, ils ne sont pas intubés. Donc, voilà.

  • Speaker #1

    Et tu as senti quand même une plus grande autonomie, une plus grande marge de manœuvre dans l'exercice de ta profession ?

  • Speaker #2

    Oui, là, oui, ils nous font plus confiance. Il y a des médicaments qu'on peut monter, qu'on peut descendre, typiquement le potassium, si on faisait après des gazométries. Donc, il y a un peu plus de marge, alors qu'il y a certains médicaments qu'on n'aurait jamais touchés en France. Il y avait déjà des protocoles qui étaient établis. Et si vraiment on hésitait, il y avait toujours le médecin au bout du fil ou un autre infirmier qui était certifié et qui pouvait nous dire non mais ça t'inquiète, tu peux faire, ça t'inquiète, tu peux faire. Donc non, on était quand même assez autonome, mais toujours entouré.

  • Speaker #1

    Bien sûr. Donc si je reprends ce que tu dis, c'est-à-dire que tu avais la feuille d'ordre, donc la feuille de prescription, et puis tu avais justement une prescription par exemple de potassium, on va reprendre l'exemple du potassium.

  • Speaker #2

    Oui.

  • Speaker #1

    Ton patient, il avait entre... temps et temps de calinie, tu avais la possibilité d'ominter ou de baisser la fringue de potassium. Ou d'arrêter la fringue de potassium. Ok.

  • Speaker #2

    L'insuline, c'était la même chose que tu viens de dire. On avait la prescription et on devait être entre temps et temps. Et si on éliminait tes dessins et de faire la vérification qu'elle est après avec la gazométrie, de façon à ce qu'on soit équilibré.

  • Speaker #1

    Nouvelle responsabilité que tu pouvais avoir ? en tout cas d'une manière différente par rapport à là où tu exerçais avant, notamment en France, est-ce que toi, tu as sorti une pression ? Elle était pression positive ou pression négative ? Ou tu sentais vraiment que tu avais peur ? C'est des fois, le fait d'avoir justement une trop grande marge de manœuvre, ça peut des fois faire peur aux gens.

  • Speaker #2

    Non, écoute, là non, parce que l'avantage, c'est vraiment que tu te sentais encadré. Tu ne te sentais jamais touché. Vraiment, tu avais la moindre hésitation. Tu as toujours un collègue qui est lui certifié ou qui a plus d'années d'expérience que toi. qui va te dire. Si tu as besoin, surtout, tu n'hésites pas. Tu vas voir, tu dis, regarde, qu'est-ce que tu en penses ? Tu avais une marge de manœuvre, mais tu avais toujours quelqu'un pour t'aider. Puis après, c'est des habitudes que tu prends, des réflexes. Et en effet, après, tu es plus à l'aise. Mais au départ, tu as toujours un peu peur. Après, tu te sens plus à l'aise. C'est pratique.

  • Speaker #1

    Oui. Mais à partir de combien de temps tu t'es sentie vraiment, d'une part, intègre au service et d'autre part, entre guillemets, à l'aise dans la prise en charge de tes patients ?

  • Speaker #2

    Alors... à l'aise, je dirais, trois mois à la fin de la période d'intégration. On se dit, c'est bon, on nous fait confiance, ils ont accepté la période d'intégration et on peut continuer.

  • Speaker #1

    D'accord. Non, mais c'est top. Et donc, je ne t'aime pas trop comparer, mais quand même, tu as exercé en France, tu le sais. Est-ce que, quel est pour toi le point positif, culturellement parlant, en matière d'établissement que tu n'as pas retrouvé en France ? Quel est vraiment le point fort des établissements suisses ?

  • Speaker #2

    Le point fort, je dirais, c'est déjà le fait qu'on ait plus de personnel. On ne va pas se mentir. Plus de personnel pour la prise en charge où on a plus le temps. Et vu que nous, on a plus le temps et que chacun a moins de patients, on peut échanger avec les collègues et ne pas courir de partout sans s'adresser la parole. Une équipe avec qui tu peux échanger la journée ou tu peux avoir des moments, ne serait-ce que 10 minutes, où tu peux échanger et rigoler, ça te fait passer la journée beaucoup mieux que si tu cours de partout sans s'adresser la parole.

  • Speaker #1

    C'est plus agréable aussi, je te rejoins là-dessus. Et à contrario, est-ce que tu parlais du fait qu'il y ait cette alternance jour-nuit ? Est-ce que tu considérais ça comme une contrainte ? Ou est-ce que tu en vois d'autres ?

  • Speaker #2

    Moi, non, ce n'est pas une contrainte parce que j'aimais bien aussi faire la nuit. Donc me lever le matin, c'était très très dur. Donc, d'alterner les deux, moi, ce n'est pas un point qui m'a dérangée, vraiment.

  • Speaker #1

    D'accord. Et est-ce que tu verrais peut-être autre chose qui était peut-être un peu plus difficile ? Peut-être la pression était un peu plus importante ou les exigences qui étaient un peu plus hautes ?

  • Speaker #2

    Oui, les exigences, par contre, ils attendent beaucoup plus de nous en tant qu'infirmiers. On est limite des mini-médecins à la fin. Donc, je dirais que l'exigence au niveau des soins intensifs, elle est quand même très haute. Après, c'est un niveau qu'ils cherchent à avoir aussi. C'est comme ça, c'est les soins intensifs de Suisse. Et puis, comme tu as dit, on va en parler, mais il y a cette histoire de certification aussi qui fait quand même une question supplémentaire.

  • Speaker #1

    Mais est-ce que tu peux nous donner un exemple plus concret en termes de, quand on parle d'exigence ou d'attente, tu peux t'en donner un exemple ?

  • Speaker #2

    Typiquement, des fois, les internes qui arrivaient et qui étaient nouveaux, internes qu'on appelle assistants en Suisse et qui changent tous les six mois, il y a certains infirmiers certifiés qui faisaient les prescriptions pour dire après, c'est ça qu'il me faut, c'est ça qu'il me faut, c'est ça qu'il me faut. Et l'interne, l'assistant, vu qu'il était nouveau, qui ne connaissait pas tous les protocoles du service, disait OK. Donc, on en était quand même à ce stade-là où il y avait un stade de connaissance très, très avancé.

  • Speaker #1

    OK, d'accord. Après, évidemment, je ne sais pas du tout. Je pense qu'il a juste quitté son foie derrière. Mais c'est intéressant de voir ça.

  • Speaker #2

    Parce qu'en France, jamais il y a quelqu'un qui aurait fait « Non, mais t'inquiète, je t'ai tout fait, je t'ai tout prérempli. » Oui. « Ok, vas-y. »

  • Speaker #1

    Non, mais c'est incroyable. C'est intéressant. Non, mais c'est vraiment intéressant ce que tu dis parce que tu mets en avant justement cette exigence qui est quand même un peu plus élevée. auprès de nous les infirmiers, tu mets en avant le fait qu'on a quand même une marge de manoeuvre aussi qui est plus importante, qu'il y a des intentes qui sont différentes et tu parles notamment, tu t'en reviendrais aussi sur la réflexion en fait aussi sur la manière aussi de penser je le dis souvent mais très physiopatho quoi, enfin je veux dire c'est pourquoi tu fais les choses comment tu fais les choses,

  • Speaker #2

    enfin moi j'ai revu toute mon anatomie

  • Speaker #1

    Parce que c'était juste incroyable.

  • Speaker #2

    Elle est vraiment tout...

  • Speaker #1

    Tout revoir. Donc, l'axe sud te rejoint. Et comme tu le dis, là, après ces années en Suisse, cette expérience qui était quand même intense, elle était de combien de temps exactement ? Elle était combien de temps dans le service ?

  • Speaker #2

    Moi, les soins intensifs, je suis restée deux ans. Parce que je bouge beaucoup. J'aime bien bouger, donc j'ai fait plusieurs services en Suisse. Oui,

  • Speaker #1

    d'accord.

  • Speaker #2

    À un moment, je me lasse. Mais les soins intensifs, ça a été pendant deux ans, deux ans, deux ans et demi.

  • Speaker #1

    D'accord. On parlait de certification, de cette reconnaissance d'expérience en soins intensifs. Est-ce que tu la proposes ? Est-ce qu'elle est obligatoire ?

  • Speaker #2

    Alors, moi, à l'époque, quand j'étais au soins intensifs, elle était obligatoire. C'est-à-dire qu'au bout d'une année en soins intensifs, il fallait obligatoirement passer cette formation. Parce que 200% du personnel aux soins intensifs soit formé. Donc je me suis lancée, je suis allée, je me suis dit pourquoi pas, sachant que quand même, en discutant avec les collègues, tout le monde dit que c'est une formation vraiment vraiment dure, sur deux ans, et où il faut consacrer toute ta vie à cette formation. C'est-à-dire que tu fais pipi sans intensif, tu bois sans intensif,

  • Speaker #1

    tu manges sans intensif.

  • Speaker #2

    Donc on se lance, on ne sait pas trop où on va, mais on se dit allez c'est parti. Et moi du coup j'ai fait que huit mois, parce qu'après j'en ai eu marre, et je me suis cassée. mais c'était 8 mois quand même très intensifs. D'accord. On apprend énormément de choses, et des choses que je ne savais même pas à l'école d'infirmière, mais là qu'on apprend vraiment dans la spécialité des soins intensifs, et qui servent après vraiment, je pense, pour tout.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #2

    d'accord. Le service, c'était vraiment quelque chose de super, en fait, que j'ai appris pendant ces 8 mois. C'est quelque chose que j'ai intégré, que j'ai gardé, que je garderai toujours dans mon pratique.

  • Speaker #1

    Oui, et puis surtout, moi je ne le verrais même pas comme un... Un échec, c'est-à-dire que tu as fait ces huit mois-là, ça ne te convenait pas parce que ce n'est pas fait pour tout le monde.

  • Speaker #2

    Oui.

  • Speaker #1

    Voilà, c'est quand même une réalité. Tu as essayé, tu as appris.

  • Speaker #2

    Les plus difficiles, je pense, c'était d'être surveillée tout le temps au sein du service. Parce qu'une fois qu'on commence la formation sur l'intensif, en effet, les personnes avec qui on travaille nous regardent différemment. On n'est plus les petits nouveaux qui viennent d'arriver, qui découvrent, avec qui on discute. Là, on nous surveille à tout ce qu'on va faire dans le service. Après, c'est peut-être péjoratif ou bénéfique, je ne sais pas, parce que ça évite qu'on fasse des erreurs ou on n'en pense pas. Mais d'être surveillée tout le temps et d'entendre toujours « oui, mais tu fais la formation, oui, mais tu fais la formation, oui, mais tu fais la formation » , c'était assez pesant. Après la formation en elle-même, on avait des cours, je crois que c'était une semaine ou deux jours semaine. Ça, c'était bon. J'ai rencontré des super personnes que j'ai encore aujourd'hui. Donc, les cours étaient super intéressants, les intervenants étaient super intéressants. Si on avait des questions, on avait toujours les profs qui étaient là pour répondre à nos questions. Des examens assez régulièrement, des enseignements cliniques sur place. Il y a beaucoup de choses quand même à préparer en plus de notre 100% au travail, parce qu'on réduit pas notre travail. Donc c'est une certification complète plus notre travail à 100%. Donc le cumul des deux, c'est costaud.

  • Speaker #1

    Ouais, c'était quand même lourd et finalement, à la fin, ça ne te correspondait pas. Raison pour laquelle, c'est une situation.

  • Speaker #2

    Les soins intensifs, c'est une certification qui n'est pas reconnue en dehors de la Suisse.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #2

    Et donc, moi, vu que je n'avais pas l'envie de rester toute ma vie en Suisse, je me suis dit, à quoi ça sert de me faire une formation qui va être valable ici et pas à l'extérieur.

  • Speaker #1

    Donc, voilà. D'accord. Et justement, tu amorces le point sur cette réflexion, en tout cas, justement, de ce retour en France. Comment il a mûri dans ton esprit ? Est-ce que c'est quelque chose auquel tu as pu en penser ? Là, tu viens de le dire, d'ailleurs, en disant que tu n'allais pas la faire très bien en Suisse. Ça, c'est ça,

  • Speaker #2

    en fait.

  • Speaker #1

    mais à quel moment ce retour a pris un peu plus de place dans ton esprit ?

  • Speaker #2

    Je pense que le retour a pris un peu plus de place. Alors, j'ai aimé la Suisse, mais je n'ai jamais aimé me dire que je vais rester toute ma vie.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #2

    Déjà, pour ceux qui n'aiment pas le soleil, c'est trop bien, mais moi, venant du sud, ça est difficile au niveau du temps. Voilà. Les premiers six mois, le temps de se faire des amis, c'est un peu difficile aussi quand on part seul. Mais ce n'est pas insurmontable parce que je me suis fait faire actuelle, que j'appelle tous les jours. Et en fait, il y a eu le Covid. Il y a eu cette période de Covid où les frontières ont été fermées, même si on n'était pas loin de la France. Moi, je n'ai pas pu rentrer voir ma famille. Donc, en fait, c'est ça qui m'a un peu commencé à me dire. Je ne veux pas être bloquée, ne pas pouvoir voir ma famille. C'est trop difficile. Donc, même si c'est un pays qui est à côté de la France, ça a quand même les frontières.

  • Speaker #1

    D'accord. À quel moment tu t'es dit, oui, non, mais c'est bon, là, je rentre, là, je rentre, c'est bon, je peux plus. C'est vraiment, là, la pandémie, d'autant plus qu'il faut quand même préciser, c'est qu'en Suisse, on était quand même privilégiés. Du coup, on avait le droit de sortir.

  • Speaker #2

    Voilà, c'est vrai, on pouvait sortir et je crois que je n'ai jamais autant fait la fête que pendant cette pandémie. Ensuite, c'était génial, on s'est régalés. Donc, merci les Suisses de nous avoir laissés sortir et respirer quand même, même si on ne pouvait pas. mais c'est vrai qu'on pouvait voir nos amis et qu'on pouvait voir, on n'était pas seul on était complètement entouré mais à partir de ce moment là, il y a l'idée qui s'est déjà faite, puis moi après j'ai eu des soucis avec mon grand-père, donc je voulais voir régulièrement et je voulais passer les dernières années avec lui mais j'ai eu une autre opportunité de travail qui s'est présentée sur Monaco et c'est là, il dit, bon allez on va peut-être changer de berne et je me suis dit Je me laisse emporter à part Monaco et puis je quitte la Suisse.

  • Speaker #1

    Ok, c'est bien. Tu sais, ça fait un petit peu sens dans la mesure où j'ai vraiment un certain nombre de profils que j'accompagne là dans le coaching et qui se laissent un petit peu vraiment porter par les opportunités qui se présentent à eux. Justement, ce qu'il faut quand même redire et le marteler, c'est que le métier d'infirmière, ça te permet quand même de travailler quasiment où tu veux. où tu veux. Et ça, je trouve que certains n'en ont pas vraiment conscience, n'exploitent peut-être pas assez ou ne veulent pas, tout simplement, mais ceux qui l'exploitent, en tout cas, l'exploitent à fond et j'en rencontre pas mal. Je trouve ça très intéressant ce que tu dis, de dire que, voilà, tu as eu cette opportunité-là en Suisse, ça s'est fait très rapidement et puis tu t'es intégrée, tu es restée le temps que tu as voulu rester et puis tu as eu cette opportunité-là à Monaco avec, quand tu joins ça, la pandémie, tu as un petit peu amené à te poser des bonnes questions en termes de distance familiale qui ne te pesaient pas finalement auparavant. C'était une part. Ça t'a permis de reconsidérer les choses et tu t'es dit finalement j'y vais. Donc c'est finalement une nouvelle opportunité professionnelle qui t'a poussé à partir. Et comment tes collègues l'ont réagi ? Partons dans ce petit délai.

  • Speaker #2

    Mes collègues... Ils ont dit, bon, d'accord, mais tu vas où ? Comment tu vas faire ? Mais qu'est-ce que c'est ? Je dis, ben voilà, j'ai un autre poste qui se présente, donc je me casse. Je vais re-rentrer chez mes parents au temps de trouver quelque chose. Et après, mes amis proches de Suisse savaient de toute façon qu'à un moment donné, j'allais partir parce que je l'ai toujours dit et je ne l'ai jamais caché, que je ne resterai pas en Suisse. Donc en fait, quand j'ai dit je pars, ah, d'accord, ok. Bon, il y a eu quand même une petite marge où je travaillais encore. Une semaine en Suisse, une semaine sur Monaco, j'ai pas tout là-bas. C'est le temps que le contrat de Monaco se concrétise vraiment. Et puis après, une fois que j'ai eu ça, j'ai quitté la Suisse et je suis partie.

  • Speaker #1

    D'accord. Et ton entourage, justement, était complètement pour le fait qu'on se rapproche un petit peu d'eux. Je pense que c'était...

  • Speaker #2

    On dit, OK, trop bien, tu rentres. Parce que c'est quand même assez important d'avoir la validation familiale.

  • Speaker #1

    Bien sûr.

  • Speaker #2

    Je dis, je redescends, je vais quand même chez eux. Et en fait, tout le monde était content. J'avais quand même fait sept ans en Suisse. Donc, je me suis dit, partir et vivre une aventure comme ça pendant sept ans, c'est quand même bien, quoi. Donc, je peux rentrer. C'est bon.

  • Speaker #1

    Surtout que t'es partie seule, c'est quand même le préciser. Ça joue énormément parce que le fait de partir à deux ou en famille ou seule, je trouve que c'est pas la même chose. On vit pas la même chose de la même manière.

  • Speaker #2

    Tout se faire de soi, je pense, quand on part seule. Moi, je dis que ça a été une super bonne aventure. C'est quelque chose qui m'a fait grandir. C'est quelque chose qui m'a fait sortir de ma zone de confort. C'est quelque chose qui m'a amenée à faire des... Des trucs peut-être que j'aurais jamais fait, à parler à des inconnus que peut-être j'aurais jamais fait en France, et qu'on est obligés d'être faits. Donc d'aller au-devant des gens. Ouais, c'est super. Franchement, c'est super.

  • Speaker #1

    Être plus sociable. Est-ce qu'il y a quelque chose que tu retiendrais aussi, enfin, sur le plan... Là, tu parlais du plan personnel, je pense, et sur le plan professionnel, qu'est-ce que ça t'a apporté, finalement, de revenir en exercice professionnel, enfin, en tant qu'infirmière en France ? Parce que ça avait été un choc,

  • Speaker #2

    c'était pas... Après, moi, à l'heure actuelle, je suis dans le libéral, donc c'est aussi différent que l'hôpital. Mais l'hôpital, je pense que ça m'a perdu aussi de grandir, de devenir une infirmière plus confirmée, parce qu'au bout de 7 ans en Suisse, de passer par des services qui sont quand même très techniques, donc de continuer à travailler toutes ces technicités, vu qu'il y avait énormément de soins quand même, où on a accès, qu'on pouvait faire avec ce temps que l'on nous a imparti. Technicité, puis... d'avoir vu quand même pas mal de services et voir comment ça fonctionne la Suisse par rapport à la France et où on se dit qu'il y a peut-être des améliorations à faire par rapport à la France.

  • Speaker #1

    C'est ça. Et puis, je pense vice-versa. Moi, je parlerais peut-être un peu plus de complémentarité. C'est-à-dire que tu as eu ton apprenant là en France qui t'a appris certaines choses et puis la Suisse qui t'a permis vraiment de t'élever aussi et puis vraiment de pouvoir aussi compléter cette formation ou bien Merci.

  • Speaker #2

    pousser un petit peu plus la réflexion aussi sur ce qu'on fait et comment on le fait je dirais qu'en Suisse on est plus dans la réflexion et en France dans l'agissement c'est à dire qu'en France on nous dit, on agit, on réfléchit c'est bête de dire ça mais on réfléchit pas forcément alors qu'en Suisse vu qu'on a le temps on va typiquement en soins intensifs on va nous dire oui il faut faire ça alors oui attends il faut que je fasse ça d'abord que je prépare ça, on sait jamais si on réfléchit totalement à toutes les conséquences que peuvent avoir, ne serait-ce que retourner un patient. De quel côté ? À droite ? À gauche ? Ça va impacter son cœur ? Droite ? Son cœur ? Est-ce qu'il a des problèmes cardiaques ? Alors que ça, en France,

  • Speaker #1

    on réfléchit.

  • Speaker #2

    On est des exécutants, je dirais, alors qu'il y a plus de réflexions en Suisse. Mais après, ce que l'on sait travailler bien et vite nous sert aussi.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #2

    Je dirais que c'est comme une complémentarité des deux. Oui.

  • Speaker #1

    D'accord, donc ça tu le vois, tu l'as vraiment perçu. Mais quel regard maintenant tu portes à la Suisse ? C'est un pays dans lequel tu pourrais à nouveau travailler ou revivre ou pas du tout ? C'est bon, t'as tourné la page et puis t'es passé quelque chose.

  • Speaker #2

    Moi, une fois que je suis partie, je suis partie. Donc j'y retourne régulièrement passer des week-ends pour voir mes copines parce que c'est quand même un super pays. Si on aime la neige, la rando. Les activités en plein air, il y a tellement d'activités à faire, il y a tellement de choses à faire, c'est assez impressionnant. C'est très nature, c'est très cool. Peace and love. Ok. Les gens sont cool, donc ça c'est agréable de pouvoir se poser et profiter. Tout est très respectueux. Il n'y a pas de problème pour avoir des papiers, il n'y a pas de... Ça c'est très agréable quand même, quand on veut quelque chose.

  • Speaker #1

    Donc tu restes finalement sur une bonne note. Oui, oui.

  • Speaker #2

    C'est ça qui est cool.

  • Speaker #1

    Et je me disais, du coup, avec tout ce parcours et toute cette expérience, si tu devais donner un conseil à un infirmier ou à un soignant qui rêve de faire du moins de tout, que tu lui dirais ?

  • Speaker #2

    Quelqu'un qui doit aller en Suisse ?

  • Speaker #0

    Oui. Ben, vas-y.

  • Speaker #1

    Il faut se lancer dans l'aventure.

  • Speaker #0

    Si on ne le fait pas, on a toujours des regrets. Donc, si quelqu'un a l'opportunité de pouvoir y aller, qu'il y aille. Parce que je pense que ça lui rapportera toujours quelque chose. Et puis, c'est super bien de partir à l'étranger. Et je pense que la Suisse en première escale, on va dire, de voyage,

  • Speaker #1

    c'est un niveau.

  • Speaker #0

    C'est vrai. C'est sécuritaire. Les gens sont cools. Il y a plein d'activités nature. Je dirais que la Suisse, c'est un bon pays pour commencer à travailler à l'étranger.

  • Speaker #1

    D'accord, super. Justement, si tu avais, toi, la possibilité de refaire la baguette magique, de refaire les choses, est-ce que tu referais les choses de la même manière ? Là, sur ton projet en Suisse, ouais.

  • Speaker #0

    Ouais, je referais exactement les mêmes choses parce que chaque étape m'a permis de grandir, m'a permis de rencontrer des nouvelles personnes et m'a permis d'avancer là où je voulais aller parce que c'est là où je voulais aller. aucun regret, je recommence, c'est pareil.

  • Speaker #1

    Ok, top. Et puis, est-ce que tu pourrais donner peut-être un dernier message à ceux qui hésitent, qui sont dans l'hésitation, qui se posent beaucoup de questions ? C'est vrai que j'ai pas mal de retours de personnes qui m'envoient des messages privés sur les réseaux sociaux en me disant, non, je ne sais pas si c'est fait pour moi, je postule, mais je n'ai pas de retour. Est-ce que je dois vraiment y aller ? C'est peut-être un signe ? Ou alors, oui, je me sens en stand-by. parce que j'ai l'impression que j'attends, j'attends, aucun retour. Qu'est-ce que je fais ?

  • Speaker #0

    Non, moi, je dirais que hésiter, c'est renoncer. Donc, si vraiment, il faut y aller, il faut foncer. Et puis, ce n'est pas parce qu'on n'a pas de réponse à un premier CV qu'il faut renoncer. Il faut toujours continuer. Ça ne marche pas du premier coup. Moi, je sais que ça a duré un an parce que j'avais envoyé un premier CV qui n'avait pas fonctionné. et au final, après d'avoir mis en place... D'autant là que tu es là pour les coachings, donc de mettre en place les bons CV, les bonnes lettres de motivation. Rien que ça, ça peut changer une candidature. Bien sûr. Moi, je pense qu'il ne faut pas abandonner. Il faut continuer. Et après, se dire, ce n'est peut-être pas fait pour moi, mais tant que tu ne l'as pas fait, tu ne sauras pas.

  • Speaker #1

    Non, mais carrément. Écoute, Tasha, vraiment, merci beaucoup pour ton témoignage. honnête, sincère et puis en toute transparence. Je pense que ça nous a permis d'avoir un autre regard, une autre lecture aussi qu'on peut avoir sur la Suisse et de dire qu'effectivement ça reste une expérience, on peut y aller pour 1, 5, 10, 15 ans et puis revenir derrière, il n'y a pas de soucis, on peut passer par vraiment des étapes juste géniales avec la découverte d'une équipe, de personnes juste top et puis au niveau professionnel effectivement ne pas avoir... abouti en tout cas terminé cette certification le voir vraiment comme un apprentissage parce que t'en es ressorti avec énormément de bagages intellectuels et pouvoir le mettre en pratique dans ta nouvelle activité en France je trouve ça juste top quoi et te sentir épanouie maintenant pourquoi j'ai l'impression que c'est vraiment pas un retour en arrière c'est juste une continuité ouais c'est ça sachant que

  • Speaker #0

    la Suisse on a quand même un pouvoir d'achat qui est quand même plus gros. Les voyages aussi, n'oublions pas tous les voyages qu'on peut faire, les découvertes du monde que l'on peut faire grâce à la Suisse que j'ai eu une possibilité de pouvoir faire, je regretterai jamais mes sept ans en Suisse.

  • Speaker #1

    D'accord ok, parce qu'en fait c'est vrai qu'on ne l'a pas évoqué durant l'échange mais il y a cette notion du salaire qui souvent voilà, on me demande à chaque fois comment je suis. Combien tu gagnes ? Quel est le montant ? Nous, on a besoin d'avoir une idée. C'est vrai que j'ai toujours tendance à nuancer les choses en disant que ce n'est pas représentatif de la Suisse parce que les salaires sont différents par rapport au fond, à l'établissement dans lequel tu travailles et bien évidemment à ton expérience. Est-ce que tu peux nous donner une fourchette à peu près du salaire que tu avais quand tu as débuté ? Après avoir trouvé ton premier poste ?

  • Speaker #0

    Premier poste, j'étais... Alors, le premier poste, je crois que j'étais à 4 500 francs. Et après, quand j'étais dans le public, j'étais à 6 500 francs, les deux bruts.

  • Speaker #1

    OK, d'accord. Et donc, ça, ça permet... C'est une bonne chose de déjà préciser que c'est en brut. Et à ce que les gens d'Octobre... Ça vous dit, on a l'impression ? On a l'impression que c'est ça qu'ils vont avoir dans leur compte banque. Non, pas du tout. Mais c'est quand même une notion qui est importante. que je considère important, sur lesquelles on ne voit pas beaucoup de transparence à ce niveau-là. Et je me dis que donner, peut-être, voilà, comme tu l'as fait, juste une fourchette, ça permet d'avoir une, entre guillemets, une idée, plus ou moins. Mais tout en prenant avec des pincettes, tout en sachant que ce n'est pas représentatif de la Suisse. On va terminer par ça, par les choux. Merci beaucoup. À la prochaine, à voir. ton invitation, ça a été un plaisir d'échanger avec toi.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Vraiment, d'avoir fait une rétrospective comme ça de ton parcours et de ton passage en Suisse. Je te souhaite vraiment encore plein d'épanouissons, plein d'aventures dans divers pays. On ne sait pas. C'est peut-être pas fini.

  • Speaker #0

    On verra ce que l'avenir nous réserve.

  • Speaker #1

    Voilà, exactement. Et pour tous ceux qui nous écoutent et qui font ce podcast, n'hésitez pas à poser vos questions. à Tasha ou à moi en commentaire. Je te souhaite toute bonne fin de suite,

  • Speaker #2

    Ella. Merci d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout. J'espère que le témoignage de Tasha t'aura apporté une nouvelle perspective sur l'expatriation et sur le retour. Parce que non, revenir, ce n'est pas forcément échouer. C'est simplement faire un choix qui te ressemble à un moment donné. Donc si cet épisode t'a parlé, n'hésite pas à le partager autour de toi. Peut-être qu'un collègue infirmier ou une amie envisage de partir en Suisse et a besoin d'entendre ça. Et comme toujours, pense à t'abonner au podcast. pour ne pas rater les prochains épisodes. Tu peux aussi laisser un petit commentaire ou une note. Ça m'aide énormément à faire connaître mon projet et je prends toujours plaisir à lire tes messages. A bientôt !

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Description

Travailler en Suisse quand on est infirmier ou soignant, c’est souvent vu comme le graal : meilleures conditions de travail, salaires attractifs, environnement hospitalier plus structuré… Mais que se passe-t-il quand, après plusieurs années à exercer dans les hôpitaux suisses, on décide de rentrer en France ?


Dans cet épisode d’Infirmier expat, je reçois Tacha, infirmière française, qui a travaillé dans plusieurs services hospitaliers en Suisse, avant de faire un choix peu courant : revenir exercer en France. Elle nous raconte son expérience d'expatriation, les raisons de ce retour, les réalités du métier d'infirmière à l’étranger, mais aussi ses doutes, ses choix personnels, et son envie de rentrer en France.


Un témoignage sincère et inspirant pour tous les soignants qui s’interrogent sur leur avenir, qui envisagent de travailler en Suisse, ou qui, peut-être, ont peur qu’un retour en France soit perçu comme un échec.


Tu veux aller plus loin ?

📌 Pense à t'abonner et à laisser une note 5 étoiles ⭐⭐⭐⭐⭐ pour soutenir le podcast !




Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Que se passe-t-il quand après avoir exercé plusieurs années à l'étranger, on décide de rentrer dans son pays d'origine ? Quand on parle d'expatriation, on pense souvent au départ, à l'aventure, au changement de vie. Mais on parle beaucoup moins du retour. Est-ce que c'est forcément synonyme d'échec ? Aujourd'hui, je reçois Tasha, infirmière qui a travaillé plusieurs années en Suisse avant de faire le choix de revenir en France. Elle partage son parcours, ses réflexions et les raisons de ce retour, et surtout la façon dont elle l'a vécu. Un épisode qui ouvre une autre facette de l'expatriation, je trouve, celle du retour, souvent redouté, mais toujours riche en enseignements. Bienvenue dans Infirmiers Expats, le podcast qui te plonge au cœur de l'expatriation en Suisse dans le domaine des métiers de la santé. Que tu sois infirmier, sage-femme, infirmier anesthésiste, instrumentiste ou même manipulateur radio, ce podcast est fait pour toi. Ici, je partage des retours d'expérience, des conseils pratiques et des astuces pour réussir ta carrière en Suisse, que ce soit pour trouver un poste ou pour t'adapter à un nouveau cadre de travail. Je m'appelle Ornella, je suis infirmière de formation et fondatrice d'Infermiers Expats en Suisse. Aujourd'hui... Mon objectif est de t'accompagner dans ton parcours d'expatriation en te proposant des opportunités d'emploi, des coachings personnalisés pour te constituer un dossier de postulation solide et en résumé, te faciliter la vie dans cette belle aventure. Si tu es à la recherche d'un poste ou que tu souhaites te préparer au mieux, n'hésite pas à consulter mon site internet pour plus d'infos. Bonne écoute et bienvenue dans l'Aventure Suisse avec moi.

  • Speaker #1

    Tasha, bonjour.

  • Speaker #2

    Bonjour.

  • Speaker #1

    Et merci d'avoir accepté mon invitation dans ce nouvel épisode de podcast.

  • Speaker #2

    Avec plaisir.

  • Speaker #1

    Moi, ce podcast, comme tu le sais, ça donne la parole aux soignants, de manière générale, qui ont, comme toi, comme moi, qui ont décidé un jour d'aller exercer en Suisse. Et aujourd'hui, je voulais aborder un sujet qui nous bouscule un peu les idées reçues, parce que quand on parle de la Suisse, on entend souvent parler des... On associe peut-être ça des fois à l'Eldorado, ou bien à des salaires attractifs, à des conditions de travail également bien meilleures qu'en France, à une reconnaissance de métier qui fait des poids rêvés, en gros une destination privée. Et pourtant, aujourd'hui, toi, tu as fait le tour inverse. Donc, après plusieurs années d'exercice en temps intensif en Suisse, tu as décidé de rentrer en France. Je trouvais ton parcours très intéressant, qui pourrait, je pense, parler à d'autres infirmiers ou soignants de manière générale. Parce qu'on pourrait se demander, qu'est-ce qui s'est passé ? Est-ce que tu as fait une pente grave ? Est-ce que tu as vécu un événement traumatisant qui fait que tu es quitté la Suisse ? Et ce n'est pas le cas. Ton départ n'a rien à voir avec un drame ou une contrainte. C'est un choix, je pense, normalement réfléchi et une décision que tu as prise en faisant, bien sûr, le pour et le contre. Et aujourd'hui, l'idée, c'est que tu nous racontes un petit peu ton parcours et ce qui t'a motivée, surtout, à rentrer en France. Et puis, tu pourras peut-être parler à d'autres qui nous écoutent. Alors, est-ce qu'en quelques mots, tu pourrais déjà te présenter ?

  • Speaker #2

    Alors, moi, je m'appelle Natacha, j'ai 34 ans, je suis diplômée depuis 2013. Et je suis restée sept ans en Suisse, dans un hôpital public, comme tu disais, en soins intensifs. Et là, ça fait deux années que je suis rentrée en France. D'accord.

  • Speaker #1

    Ok, très bien. Et puis la Suisse, c'était tes motivations. En gros, c'était quoi ? C'était un rêve d'expatriation ? Tu y avais toujours pensé quelque part ? C'est une opportunité qui s'est présentée à toi ?

  • Speaker #2

    La Suisse, j'y pensais depuis que j'étais à l'école d'infirmière. J'avais déjà fait des premières démarches à la fin de mon diplôme. Puis je m'étais dit, non, je ne vais pas partir, c'est trop loin. finalement les conditions de travail en France se dégradaient déjà. Donc au bout de deux ans, j'en ai eu marre. Donc j'ai envoyé un CV comme ça, une lettre un peu, une bouteille à la mer. Et en fait, j'ai eu une réponse. Et suite à la réponse, j'ai quand même parlé avec, je ne sais pas comment elle s'appelle, une dame pendant un an qui m'a aidée à préparer mon CV, comme toi en fait. Qui m'a aidée à préparer mon CV, à préparer mes entretiens. Puis j'ai eu mon premier entretien qui s'est super bien passé. Et un mois après, je suis partie en France.

  • Speaker #1

    Super. Donc du coup, en fait, ça a briqué très rapidement. Et puis toi, ça ne t'a pas fait peur ? Comment tu t'es sentie, toi ? Tu étais dans quel...

  • Speaker #2

    Ça, c'est un peu peur, partir à l'étranger toute seule. Bon, même si moi, je suis du sud de la France, donc ce n'est pas si loin que ça de ma famille. Ça fait toujours peur, mais ouais, c'était une aventure. J'en avais marre de la France. J'avais envie de découvrir des nouvelles conditions de travail. On parlait qu'en Suisse, il n'y avait pas beaucoup de patients, que c'était plus cool. Bon, il ne faut pas se mentir, le salaire était aussi plus important. Donc, j'ai dit allez. Je ne crois pas l'aventure. Puis l'avantage, c'est que c'est un pays étranger, mais qui parle français aussi. Donc, il n'y avait pas de barrières de la cour.

  • Speaker #1

    C'est vrai. Et juste pour remettre dans la situation, tu avais combien d'années d'expérience ?

  • Speaker #2

    J'avais deux ans d'expérience. Donc, un an à l'intérim et un an à l'hôpital.

  • Speaker #1

    Ok. Dans quel type de service ?

  • Speaker #2

    J'étais en soins intensifs cardio.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #2

    D'accord.

  • Speaker #1

    Et donc, tu intègres cet établissement. Comment ça se passe ? Comment se passent les trois premiers mois ? Parce que c'est souvent les plus critiques, je trouve.

  • Speaker #2

    Ça passe ou ça casse ? C'était saison, j'arrive au mois du sud de la France, c'était saison en avril, je crois. Bon, le temps, on ne va pas se mentir, il n'y avait pas le soleil tous les jours. Ça surprend un peu. Mais après, au niveau du travail... Très vite, bien encadré. Les personnes de l'équipe étaient super sympas. Tout le monde a échangé avec moi. Et puis, je me suis vite sentie à l'aise. Voilà, quoi. C'est vrai que l'équipe de travail était super. Ça a été une de mes meilleures équipes de travail, d'ailleurs, en Suisse, quoi.

  • Speaker #1

    OK. Et t'as eu combien de temps d'intégration ?

  • Speaker #2

    Moins. Ouais, un peu d'intégration. Ouais, ouais.

  • Speaker #1

    D'accord. Et tu trouves que c'est suffisant ou pas ?

  • Speaker #2

    Là, dans ce service, oui, c'était suffisant. Puis après, de toute façon, il y a toujours quelqu'un qui est là pour t'aider, qui te dit si tu as besoin, tu viens, tu n'hésites pas, tu viens m'en parler. Donc, l'avantage, c'est que c'était une petite équipe aussi. Donc, il y a toujours possibilité de parler avec la cadre ou quelqu'un de l'équipe qui était plus ancien et qui était là pour t'aider. Je ne me suis jamais sentie pas bien ou pas encadrée. D'accord.

  • Speaker #1

    Mais après, tu fais référence aussi, je répondais à ce que tu disais tout à l'heure, aux conditions de travail. Alors, les conditions de travail, elles étaient comment ?

  • Speaker #2

    C'est un peu comme ça. Ok. Je vais te dire qu'on avait beaucoup moins de patients. Donc, moi, j'en avais, là, dans cette clinique, j'en avais trois à ma charge.

  • Speaker #1

    D'accord. Alors qu'initialement, t'en avais combien ? En France, tu pouvais en apprendre plus.

  • Speaker #2

    On en avait 10, 15 la journée, quoi. Ok. Donc, ouais, au début, c'est bizarre parce qu'en fait, on a le rythme français où on y va, on ne s'arrête pas, on est au taquet.

  • Speaker #1

    et là en fait il faut se calmer les ardeurs parce que sinon on finit assez rapidement ou on prend le rythme et franchement ça fait du bien mais après tu t'es sentie oui c'est ce point là qui t'a déstabilisé est-ce qu'il y a d'autres points que tu peux évoquer avec nous qui pourraient déstabiliser également dans la manière peut-être d'approcher le soin peut-être dans la prise en charge également il y a des choses qui t'ont surpris

  • Speaker #2

    Après, la prise en charge, du coup, elle est quand même mieux parce qu'on a plus de temps pour discuter avec les gens, plus de temps avec les patients. Et vraiment, on peut se concentrer sur nos trois patients et faire de A à Z de façon logistique, je dirais. Les seuls frais au départ, c'est peut-être le langage. En fait, en Suisse, ils ont certaines appellations particulières. Il y a des mots qui changent de nom. Mais après, une fois que ça, c'est intégré, ça va. Il y a des mots genre le natel. Ce n'est pas une appelle. C'est un téléphone. On cherche une attelle dans le placard et puis le patient dit que c'est française. Voilà, il nous a rien dit, c'est la même chose. Et puis c'est bon, après on sait.

  • Speaker #1

    C'est le petit baptême. Le petit baptême, au moins une fois. Et comme ça, après, tu te fais incroyable. Et en fait, tu parlais d'intégration, qui s'est très bien passé. Donc d'un mois, tu parles de prise en charge, qui était quand même beaucoup plus agréable dans la maison où tu avais plus de temps pour t'occuper des patients. Tu parles d'une équipe au top, moi j'ai l'impression que tous les feux étaient ouverts.

  • Speaker #2

    Ouais, c'était vraiment nickel.

  • Speaker #1

    Ok, là je t'ai dit vraiment sans regret, j'ai bien pu y aller.

  • Speaker #2

    Ouais, sans regret. Bon, la seule chose, ça a été à un moment donné la famille qui manque, parce que je suis proche familialement, mais après si on ne l'est pas, je pense que c'est une nouvelle bouffée d'air pur, la Suisse.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #2

    Je pense qu'il va y avoir quelque chose de nouveau.

  • Speaker #1

    Ah super, c'est génial. Et puis finalement... Donc... Après ces trois mois d'adaptation, tu prends tes marques, tu évolues dans le système suisse. Est-ce que tu peux nous parler un peu plus de ton quotidien en soins intensifs, une journée type en fait ? Comment ça se passait ?

  • Speaker #2

    Après, en soins intensifs, journée type, il faut savoir qu'en Suisse, on a le terme jour et nuit. Donc souvent, on n'est pas forcément au courant et on arrive, tu fais des jours et des nuits. Je trouve que c'est cool parce que c'est en 12 heures, donc on a plus de jours de repos. Les nuits, on a un tiers temps en plus qui est compté. Donc ça, c'est quand même agréable parce qu'on n'a pas en France quand on est nuit. Et la journée de CHIB, on arrive, on fait la relève. Donc il y a toujours le cadre du service. On fait la relève par unité parce qu'il y a cinq unités. Il y a deux unités qui travaillent ensemble. Ils annoncent le listing des patients qu'il y a dans l'unité. Et à partir de là, on fait la relève de chacun des patients. Et à la fin de la relève, on se répartit. selon la charge du patient, c'est-à-dire qu'il y a des soins intensifs en Suisse. Il y en a qui sont diplômés soins intensifs, qui ont une certification. Donc, ils vont prendre les patients les plus lourds. Et après, au fur et à mesure de l'ancienneté qu'on a dans le service, ils nous répartissent les patients, sachant que...

  • Speaker #1

    Je comprends justement ce que tu dis quand tu parles d'expertise en soins intensifs. On en reparlera juste après parce que tu as initié cette formation. Mais j'en parlais dans un podcast que j'enregistrais avec Caroline, une infirmière aussi. qui a fait l'expertise dans le soin intensif. Quand tu parles de patients plus lourds, c'est typiquement pour que ça puisse parler aux gens avec une dialyse, avec soit une ECMO, ou avec, je ne sais pas si je vois, contre-pulse aussi. Voilà, quand même, qui sont équipés. Voilà, c'est la précision que je voulais faire. Je te laisse continuer.

  • Speaker #2

    Et du coup, ils ne nous mettent pas du tout en difficulté parce que selon le temps qu'on vient d'arriver au soin intensif, ils nous répartissent des patients au départ simples, pour ne pas qu'on soit en difficulté. Après, chacun de ces patients retourne au soin intensif. On fait ce qu'ils appellent le tour du lit, donc de toutes les machines, de tous les médicaments, voir si tout est OK entre l'infirmier de nuit et l'infirmier de jour. comme ça il n'y a pas de problème, il n'y a pas de surprise Et après, une fois que cette relève-là est faite, on commence notre journée. On fait le tour du lit, on prépare les médicaments s'il y a besoin. Ça va être la toilette. Sachant qu'on est avec un ASCC ou un aide-soignant rattaché à nous toute la journée. Qui a aussi deux ou trois patients. Donc, on s'organise aussi avec lui, savoir à quel moment il peut faire notre toilette. Et après, la journée commence. Et après, il y a la visite avec les docteurs, réajuster les traitements, voir ce qu'on fait dans la journée, s'il y a des examens ou pas. Et après, timer notre journée par rapport aux examens, par rapport à la toilette, si on doit faire manger notre patient, parce que des fois, ils ne sont pas intubés. Donc, voilà.

  • Speaker #1

    Et tu as senti quand même une plus grande autonomie, une plus grande marge de manœuvre dans l'exercice de ta profession ?

  • Speaker #2

    Oui, là, oui, ils nous font plus confiance. Il y a des médicaments qu'on peut monter, qu'on peut descendre, typiquement le potassium, si on faisait après des gazométries. Donc, il y a un peu plus de marge, alors qu'il y a certains médicaments qu'on n'aurait jamais touchés en France. Il y avait déjà des protocoles qui étaient établis. Et si vraiment on hésitait, il y avait toujours le médecin au bout du fil ou un autre infirmier qui était certifié et qui pouvait nous dire non mais ça t'inquiète, tu peux faire, ça t'inquiète, tu peux faire. Donc non, on était quand même assez autonome, mais toujours entouré.

  • Speaker #1

    Bien sûr. Donc si je reprends ce que tu dis, c'est-à-dire que tu avais la feuille d'ordre, donc la feuille de prescription, et puis tu avais justement une prescription par exemple de potassium, on va reprendre l'exemple du potassium.

  • Speaker #2

    Oui.

  • Speaker #1

    Ton patient, il avait entre... temps et temps de calinie, tu avais la possibilité d'ominter ou de baisser la fringue de potassium. Ou d'arrêter la fringue de potassium. Ok.

  • Speaker #2

    L'insuline, c'était la même chose que tu viens de dire. On avait la prescription et on devait être entre temps et temps. Et si on éliminait tes dessins et de faire la vérification qu'elle est après avec la gazométrie, de façon à ce qu'on soit équilibré.

  • Speaker #1

    Nouvelle responsabilité que tu pouvais avoir ? en tout cas d'une manière différente par rapport à là où tu exerçais avant, notamment en France, est-ce que toi, tu as sorti une pression ? Elle était pression positive ou pression négative ? Ou tu sentais vraiment que tu avais peur ? C'est des fois, le fait d'avoir justement une trop grande marge de manœuvre, ça peut des fois faire peur aux gens.

  • Speaker #2

    Non, écoute, là non, parce que l'avantage, c'est vraiment que tu te sentais encadré. Tu ne te sentais jamais touché. Vraiment, tu avais la moindre hésitation. Tu as toujours un collègue qui est lui certifié ou qui a plus d'années d'expérience que toi. qui va te dire. Si tu as besoin, surtout, tu n'hésites pas. Tu vas voir, tu dis, regarde, qu'est-ce que tu en penses ? Tu avais une marge de manœuvre, mais tu avais toujours quelqu'un pour t'aider. Puis après, c'est des habitudes que tu prends, des réflexes. Et en effet, après, tu es plus à l'aise. Mais au départ, tu as toujours un peu peur. Après, tu te sens plus à l'aise. C'est pratique.

  • Speaker #1

    Oui. Mais à partir de combien de temps tu t'es sentie vraiment, d'une part, intègre au service et d'autre part, entre guillemets, à l'aise dans la prise en charge de tes patients ?

  • Speaker #2

    Alors... à l'aise, je dirais, trois mois à la fin de la période d'intégration. On se dit, c'est bon, on nous fait confiance, ils ont accepté la période d'intégration et on peut continuer.

  • Speaker #1

    D'accord. Non, mais c'est top. Et donc, je ne t'aime pas trop comparer, mais quand même, tu as exercé en France, tu le sais. Est-ce que, quel est pour toi le point positif, culturellement parlant, en matière d'établissement que tu n'as pas retrouvé en France ? Quel est vraiment le point fort des établissements suisses ?

  • Speaker #2

    Le point fort, je dirais, c'est déjà le fait qu'on ait plus de personnel. On ne va pas se mentir. Plus de personnel pour la prise en charge où on a plus le temps. Et vu que nous, on a plus le temps et que chacun a moins de patients, on peut échanger avec les collègues et ne pas courir de partout sans s'adresser la parole. Une équipe avec qui tu peux échanger la journée ou tu peux avoir des moments, ne serait-ce que 10 minutes, où tu peux échanger et rigoler, ça te fait passer la journée beaucoup mieux que si tu cours de partout sans s'adresser la parole.

  • Speaker #1

    C'est plus agréable aussi, je te rejoins là-dessus. Et à contrario, est-ce que tu parlais du fait qu'il y ait cette alternance jour-nuit ? Est-ce que tu considérais ça comme une contrainte ? Ou est-ce que tu en vois d'autres ?

  • Speaker #2

    Moi, non, ce n'est pas une contrainte parce que j'aimais bien aussi faire la nuit. Donc me lever le matin, c'était très très dur. Donc, d'alterner les deux, moi, ce n'est pas un point qui m'a dérangée, vraiment.

  • Speaker #1

    D'accord. Et est-ce que tu verrais peut-être autre chose qui était peut-être un peu plus difficile ? Peut-être la pression était un peu plus importante ou les exigences qui étaient un peu plus hautes ?

  • Speaker #2

    Oui, les exigences, par contre, ils attendent beaucoup plus de nous en tant qu'infirmiers. On est limite des mini-médecins à la fin. Donc, je dirais que l'exigence au niveau des soins intensifs, elle est quand même très haute. Après, c'est un niveau qu'ils cherchent à avoir aussi. C'est comme ça, c'est les soins intensifs de Suisse. Et puis, comme tu as dit, on va en parler, mais il y a cette histoire de certification aussi qui fait quand même une question supplémentaire.

  • Speaker #1

    Mais est-ce que tu peux nous donner un exemple plus concret en termes de, quand on parle d'exigence ou d'attente, tu peux t'en donner un exemple ?

  • Speaker #2

    Typiquement, des fois, les internes qui arrivaient et qui étaient nouveaux, internes qu'on appelle assistants en Suisse et qui changent tous les six mois, il y a certains infirmiers certifiés qui faisaient les prescriptions pour dire après, c'est ça qu'il me faut, c'est ça qu'il me faut, c'est ça qu'il me faut. Et l'interne, l'assistant, vu qu'il était nouveau, qui ne connaissait pas tous les protocoles du service, disait OK. Donc, on en était quand même à ce stade-là où il y avait un stade de connaissance très, très avancé.

  • Speaker #1

    OK, d'accord. Après, évidemment, je ne sais pas du tout. Je pense qu'il a juste quitté son foie derrière. Mais c'est intéressant de voir ça.

  • Speaker #2

    Parce qu'en France, jamais il y a quelqu'un qui aurait fait « Non, mais t'inquiète, je t'ai tout fait, je t'ai tout prérempli. » Oui. « Ok, vas-y. »

  • Speaker #1

    Non, mais c'est incroyable. C'est intéressant. Non, mais c'est vraiment intéressant ce que tu dis parce que tu mets en avant justement cette exigence qui est quand même un peu plus élevée. auprès de nous les infirmiers, tu mets en avant le fait qu'on a quand même une marge de manoeuvre aussi qui est plus importante, qu'il y a des intentes qui sont différentes et tu parles notamment, tu t'en reviendrais aussi sur la réflexion en fait aussi sur la manière aussi de penser je le dis souvent mais très physiopatho quoi, enfin je veux dire c'est pourquoi tu fais les choses comment tu fais les choses,

  • Speaker #2

    enfin moi j'ai revu toute mon anatomie

  • Speaker #1

    Parce que c'était juste incroyable.

  • Speaker #2

    Elle est vraiment tout...

  • Speaker #1

    Tout revoir. Donc, l'axe sud te rejoint. Et comme tu le dis, là, après ces années en Suisse, cette expérience qui était quand même intense, elle était de combien de temps exactement ? Elle était combien de temps dans le service ?

  • Speaker #2

    Moi, les soins intensifs, je suis restée deux ans. Parce que je bouge beaucoup. J'aime bien bouger, donc j'ai fait plusieurs services en Suisse. Oui,

  • Speaker #1

    d'accord.

  • Speaker #2

    À un moment, je me lasse. Mais les soins intensifs, ça a été pendant deux ans, deux ans, deux ans et demi.

  • Speaker #1

    D'accord. On parlait de certification, de cette reconnaissance d'expérience en soins intensifs. Est-ce que tu la proposes ? Est-ce qu'elle est obligatoire ?

  • Speaker #2

    Alors, moi, à l'époque, quand j'étais au soins intensifs, elle était obligatoire. C'est-à-dire qu'au bout d'une année en soins intensifs, il fallait obligatoirement passer cette formation. Parce que 200% du personnel aux soins intensifs soit formé. Donc je me suis lancée, je suis allée, je me suis dit pourquoi pas, sachant que quand même, en discutant avec les collègues, tout le monde dit que c'est une formation vraiment vraiment dure, sur deux ans, et où il faut consacrer toute ta vie à cette formation. C'est-à-dire que tu fais pipi sans intensif, tu bois sans intensif,

  • Speaker #1

    tu manges sans intensif.

  • Speaker #2

    Donc on se lance, on ne sait pas trop où on va, mais on se dit allez c'est parti. Et moi du coup j'ai fait que huit mois, parce qu'après j'en ai eu marre, et je me suis cassée. mais c'était 8 mois quand même très intensifs. D'accord. On apprend énormément de choses, et des choses que je ne savais même pas à l'école d'infirmière, mais là qu'on apprend vraiment dans la spécialité des soins intensifs, et qui servent après vraiment, je pense, pour tout.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #2

    d'accord. Le service, c'était vraiment quelque chose de super, en fait, que j'ai appris pendant ces 8 mois. C'est quelque chose que j'ai intégré, que j'ai gardé, que je garderai toujours dans mon pratique.

  • Speaker #1

    Oui, et puis surtout, moi je ne le verrais même pas comme un... Un échec, c'est-à-dire que tu as fait ces huit mois-là, ça ne te convenait pas parce que ce n'est pas fait pour tout le monde.

  • Speaker #2

    Oui.

  • Speaker #1

    Voilà, c'est quand même une réalité. Tu as essayé, tu as appris.

  • Speaker #2

    Les plus difficiles, je pense, c'était d'être surveillée tout le temps au sein du service. Parce qu'une fois qu'on commence la formation sur l'intensif, en effet, les personnes avec qui on travaille nous regardent différemment. On n'est plus les petits nouveaux qui viennent d'arriver, qui découvrent, avec qui on discute. Là, on nous surveille à tout ce qu'on va faire dans le service. Après, c'est peut-être péjoratif ou bénéfique, je ne sais pas, parce que ça évite qu'on fasse des erreurs ou on n'en pense pas. Mais d'être surveillée tout le temps et d'entendre toujours « oui, mais tu fais la formation, oui, mais tu fais la formation, oui, mais tu fais la formation » , c'était assez pesant. Après la formation en elle-même, on avait des cours, je crois que c'était une semaine ou deux jours semaine. Ça, c'était bon. J'ai rencontré des super personnes que j'ai encore aujourd'hui. Donc, les cours étaient super intéressants, les intervenants étaient super intéressants. Si on avait des questions, on avait toujours les profs qui étaient là pour répondre à nos questions. Des examens assez régulièrement, des enseignements cliniques sur place. Il y a beaucoup de choses quand même à préparer en plus de notre 100% au travail, parce qu'on réduit pas notre travail. Donc c'est une certification complète plus notre travail à 100%. Donc le cumul des deux, c'est costaud.

  • Speaker #1

    Ouais, c'était quand même lourd et finalement, à la fin, ça ne te correspondait pas. Raison pour laquelle, c'est une situation.

  • Speaker #2

    Les soins intensifs, c'est une certification qui n'est pas reconnue en dehors de la Suisse.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #2

    Et donc, moi, vu que je n'avais pas l'envie de rester toute ma vie en Suisse, je me suis dit, à quoi ça sert de me faire une formation qui va être valable ici et pas à l'extérieur.

  • Speaker #1

    Donc, voilà. D'accord. Et justement, tu amorces le point sur cette réflexion, en tout cas, justement, de ce retour en France. Comment il a mûri dans ton esprit ? Est-ce que c'est quelque chose auquel tu as pu en penser ? Là, tu viens de le dire, d'ailleurs, en disant que tu n'allais pas la faire très bien en Suisse. Ça, c'est ça,

  • Speaker #2

    en fait.

  • Speaker #1

    mais à quel moment ce retour a pris un peu plus de place dans ton esprit ?

  • Speaker #2

    Je pense que le retour a pris un peu plus de place. Alors, j'ai aimé la Suisse, mais je n'ai jamais aimé me dire que je vais rester toute ma vie.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #2

    Déjà, pour ceux qui n'aiment pas le soleil, c'est trop bien, mais moi, venant du sud, ça est difficile au niveau du temps. Voilà. Les premiers six mois, le temps de se faire des amis, c'est un peu difficile aussi quand on part seul. Mais ce n'est pas insurmontable parce que je me suis fait faire actuelle, que j'appelle tous les jours. Et en fait, il y a eu le Covid. Il y a eu cette période de Covid où les frontières ont été fermées, même si on n'était pas loin de la France. Moi, je n'ai pas pu rentrer voir ma famille. Donc, en fait, c'est ça qui m'a un peu commencé à me dire. Je ne veux pas être bloquée, ne pas pouvoir voir ma famille. C'est trop difficile. Donc, même si c'est un pays qui est à côté de la France, ça a quand même les frontières.

  • Speaker #1

    D'accord. À quel moment tu t'es dit, oui, non, mais c'est bon, là, je rentre, là, je rentre, c'est bon, je peux plus. C'est vraiment, là, la pandémie, d'autant plus qu'il faut quand même préciser, c'est qu'en Suisse, on était quand même privilégiés. Du coup, on avait le droit de sortir.

  • Speaker #2

    Voilà, c'est vrai, on pouvait sortir et je crois que je n'ai jamais autant fait la fête que pendant cette pandémie. Ensuite, c'était génial, on s'est régalés. Donc, merci les Suisses de nous avoir laissés sortir et respirer quand même, même si on ne pouvait pas. mais c'est vrai qu'on pouvait voir nos amis et qu'on pouvait voir, on n'était pas seul on était complètement entouré mais à partir de ce moment là, il y a l'idée qui s'est déjà faite, puis moi après j'ai eu des soucis avec mon grand-père, donc je voulais voir régulièrement et je voulais passer les dernières années avec lui mais j'ai eu une autre opportunité de travail qui s'est présentée sur Monaco et c'est là, il dit, bon allez on va peut-être changer de berne et je me suis dit Je me laisse emporter à part Monaco et puis je quitte la Suisse.

  • Speaker #1

    Ok, c'est bien. Tu sais, ça fait un petit peu sens dans la mesure où j'ai vraiment un certain nombre de profils que j'accompagne là dans le coaching et qui se laissent un petit peu vraiment porter par les opportunités qui se présentent à eux. Justement, ce qu'il faut quand même redire et le marteler, c'est que le métier d'infirmière, ça te permet quand même de travailler quasiment où tu veux. où tu veux. Et ça, je trouve que certains n'en ont pas vraiment conscience, n'exploitent peut-être pas assez ou ne veulent pas, tout simplement, mais ceux qui l'exploitent, en tout cas, l'exploitent à fond et j'en rencontre pas mal. Je trouve ça très intéressant ce que tu dis, de dire que, voilà, tu as eu cette opportunité-là en Suisse, ça s'est fait très rapidement et puis tu t'es intégrée, tu es restée le temps que tu as voulu rester et puis tu as eu cette opportunité-là à Monaco avec, quand tu joins ça, la pandémie, tu as un petit peu amené à te poser des bonnes questions en termes de distance familiale qui ne te pesaient pas finalement auparavant. C'était une part. Ça t'a permis de reconsidérer les choses et tu t'es dit finalement j'y vais. Donc c'est finalement une nouvelle opportunité professionnelle qui t'a poussé à partir. Et comment tes collègues l'ont réagi ? Partons dans ce petit délai.

  • Speaker #2

    Mes collègues... Ils ont dit, bon, d'accord, mais tu vas où ? Comment tu vas faire ? Mais qu'est-ce que c'est ? Je dis, ben voilà, j'ai un autre poste qui se présente, donc je me casse. Je vais re-rentrer chez mes parents au temps de trouver quelque chose. Et après, mes amis proches de Suisse savaient de toute façon qu'à un moment donné, j'allais partir parce que je l'ai toujours dit et je ne l'ai jamais caché, que je ne resterai pas en Suisse. Donc en fait, quand j'ai dit je pars, ah, d'accord, ok. Bon, il y a eu quand même une petite marge où je travaillais encore. Une semaine en Suisse, une semaine sur Monaco, j'ai pas tout là-bas. C'est le temps que le contrat de Monaco se concrétise vraiment. Et puis après, une fois que j'ai eu ça, j'ai quitté la Suisse et je suis partie.

  • Speaker #1

    D'accord. Et ton entourage, justement, était complètement pour le fait qu'on se rapproche un petit peu d'eux. Je pense que c'était...

  • Speaker #2

    On dit, OK, trop bien, tu rentres. Parce que c'est quand même assez important d'avoir la validation familiale.

  • Speaker #1

    Bien sûr.

  • Speaker #2

    Je dis, je redescends, je vais quand même chez eux. Et en fait, tout le monde était content. J'avais quand même fait sept ans en Suisse. Donc, je me suis dit, partir et vivre une aventure comme ça pendant sept ans, c'est quand même bien, quoi. Donc, je peux rentrer. C'est bon.

  • Speaker #1

    Surtout que t'es partie seule, c'est quand même le préciser. Ça joue énormément parce que le fait de partir à deux ou en famille ou seule, je trouve que c'est pas la même chose. On vit pas la même chose de la même manière.

  • Speaker #2

    Tout se faire de soi, je pense, quand on part seule. Moi, je dis que ça a été une super bonne aventure. C'est quelque chose qui m'a fait grandir. C'est quelque chose qui m'a fait sortir de ma zone de confort. C'est quelque chose qui m'a amenée à faire des... Des trucs peut-être que j'aurais jamais fait, à parler à des inconnus que peut-être j'aurais jamais fait en France, et qu'on est obligés d'être faits. Donc d'aller au-devant des gens. Ouais, c'est super. Franchement, c'est super.

  • Speaker #1

    Être plus sociable. Est-ce qu'il y a quelque chose que tu retiendrais aussi, enfin, sur le plan... Là, tu parlais du plan personnel, je pense, et sur le plan professionnel, qu'est-ce que ça t'a apporté, finalement, de revenir en exercice professionnel, enfin, en tant qu'infirmière en France ? Parce que ça avait été un choc,

  • Speaker #2

    c'était pas... Après, moi, à l'heure actuelle, je suis dans le libéral, donc c'est aussi différent que l'hôpital. Mais l'hôpital, je pense que ça m'a perdu aussi de grandir, de devenir une infirmière plus confirmée, parce qu'au bout de 7 ans en Suisse, de passer par des services qui sont quand même très techniques, donc de continuer à travailler toutes ces technicités, vu qu'il y avait énormément de soins quand même, où on a accès, qu'on pouvait faire avec ce temps que l'on nous a imparti. Technicité, puis... d'avoir vu quand même pas mal de services et voir comment ça fonctionne la Suisse par rapport à la France et où on se dit qu'il y a peut-être des améliorations à faire par rapport à la France.

  • Speaker #1

    C'est ça. Et puis, je pense vice-versa. Moi, je parlerais peut-être un peu plus de complémentarité. C'est-à-dire que tu as eu ton apprenant là en France qui t'a appris certaines choses et puis la Suisse qui t'a permis vraiment de t'élever aussi et puis vraiment de pouvoir aussi compléter cette formation ou bien Merci.

  • Speaker #2

    pousser un petit peu plus la réflexion aussi sur ce qu'on fait et comment on le fait je dirais qu'en Suisse on est plus dans la réflexion et en France dans l'agissement c'est à dire qu'en France on nous dit, on agit, on réfléchit c'est bête de dire ça mais on réfléchit pas forcément alors qu'en Suisse vu qu'on a le temps on va typiquement en soins intensifs on va nous dire oui il faut faire ça alors oui attends il faut que je fasse ça d'abord que je prépare ça, on sait jamais si on réfléchit totalement à toutes les conséquences que peuvent avoir, ne serait-ce que retourner un patient. De quel côté ? À droite ? À gauche ? Ça va impacter son cœur ? Droite ? Son cœur ? Est-ce qu'il a des problèmes cardiaques ? Alors que ça, en France,

  • Speaker #1

    on réfléchit.

  • Speaker #2

    On est des exécutants, je dirais, alors qu'il y a plus de réflexions en Suisse. Mais après, ce que l'on sait travailler bien et vite nous sert aussi.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #2

    Je dirais que c'est comme une complémentarité des deux. Oui.

  • Speaker #1

    D'accord, donc ça tu le vois, tu l'as vraiment perçu. Mais quel regard maintenant tu portes à la Suisse ? C'est un pays dans lequel tu pourrais à nouveau travailler ou revivre ou pas du tout ? C'est bon, t'as tourné la page et puis t'es passé quelque chose.

  • Speaker #2

    Moi, une fois que je suis partie, je suis partie. Donc j'y retourne régulièrement passer des week-ends pour voir mes copines parce que c'est quand même un super pays. Si on aime la neige, la rando. Les activités en plein air, il y a tellement d'activités à faire, il y a tellement de choses à faire, c'est assez impressionnant. C'est très nature, c'est très cool. Peace and love. Ok. Les gens sont cool, donc ça c'est agréable de pouvoir se poser et profiter. Tout est très respectueux. Il n'y a pas de problème pour avoir des papiers, il n'y a pas de... Ça c'est très agréable quand même, quand on veut quelque chose.

  • Speaker #1

    Donc tu restes finalement sur une bonne note. Oui, oui.

  • Speaker #2

    C'est ça qui est cool.

  • Speaker #1

    Et je me disais, du coup, avec tout ce parcours et toute cette expérience, si tu devais donner un conseil à un infirmier ou à un soignant qui rêve de faire du moins de tout, que tu lui dirais ?

  • Speaker #2

    Quelqu'un qui doit aller en Suisse ?

  • Speaker #0

    Oui. Ben, vas-y.

  • Speaker #1

    Il faut se lancer dans l'aventure.

  • Speaker #0

    Si on ne le fait pas, on a toujours des regrets. Donc, si quelqu'un a l'opportunité de pouvoir y aller, qu'il y aille. Parce que je pense que ça lui rapportera toujours quelque chose. Et puis, c'est super bien de partir à l'étranger. Et je pense que la Suisse en première escale, on va dire, de voyage,

  • Speaker #1

    c'est un niveau.

  • Speaker #0

    C'est vrai. C'est sécuritaire. Les gens sont cools. Il y a plein d'activités nature. Je dirais que la Suisse, c'est un bon pays pour commencer à travailler à l'étranger.

  • Speaker #1

    D'accord, super. Justement, si tu avais, toi, la possibilité de refaire la baguette magique, de refaire les choses, est-ce que tu referais les choses de la même manière ? Là, sur ton projet en Suisse, ouais.

  • Speaker #0

    Ouais, je referais exactement les mêmes choses parce que chaque étape m'a permis de grandir, m'a permis de rencontrer des nouvelles personnes et m'a permis d'avancer là où je voulais aller parce que c'est là où je voulais aller. aucun regret, je recommence, c'est pareil.

  • Speaker #1

    Ok, top. Et puis, est-ce que tu pourrais donner peut-être un dernier message à ceux qui hésitent, qui sont dans l'hésitation, qui se posent beaucoup de questions ? C'est vrai que j'ai pas mal de retours de personnes qui m'envoient des messages privés sur les réseaux sociaux en me disant, non, je ne sais pas si c'est fait pour moi, je postule, mais je n'ai pas de retour. Est-ce que je dois vraiment y aller ? C'est peut-être un signe ? Ou alors, oui, je me sens en stand-by. parce que j'ai l'impression que j'attends, j'attends, aucun retour. Qu'est-ce que je fais ?

  • Speaker #0

    Non, moi, je dirais que hésiter, c'est renoncer. Donc, si vraiment, il faut y aller, il faut foncer. Et puis, ce n'est pas parce qu'on n'a pas de réponse à un premier CV qu'il faut renoncer. Il faut toujours continuer. Ça ne marche pas du premier coup. Moi, je sais que ça a duré un an parce que j'avais envoyé un premier CV qui n'avait pas fonctionné. et au final, après d'avoir mis en place... D'autant là que tu es là pour les coachings, donc de mettre en place les bons CV, les bonnes lettres de motivation. Rien que ça, ça peut changer une candidature. Bien sûr. Moi, je pense qu'il ne faut pas abandonner. Il faut continuer. Et après, se dire, ce n'est peut-être pas fait pour moi, mais tant que tu ne l'as pas fait, tu ne sauras pas.

  • Speaker #1

    Non, mais carrément. Écoute, Tasha, vraiment, merci beaucoup pour ton témoignage. honnête, sincère et puis en toute transparence. Je pense que ça nous a permis d'avoir un autre regard, une autre lecture aussi qu'on peut avoir sur la Suisse et de dire qu'effectivement ça reste une expérience, on peut y aller pour 1, 5, 10, 15 ans et puis revenir derrière, il n'y a pas de soucis, on peut passer par vraiment des étapes juste géniales avec la découverte d'une équipe, de personnes juste top et puis au niveau professionnel effectivement ne pas avoir... abouti en tout cas terminé cette certification le voir vraiment comme un apprentissage parce que t'en es ressorti avec énormément de bagages intellectuels et pouvoir le mettre en pratique dans ta nouvelle activité en France je trouve ça juste top quoi et te sentir épanouie maintenant pourquoi j'ai l'impression que c'est vraiment pas un retour en arrière c'est juste une continuité ouais c'est ça sachant que

  • Speaker #0

    la Suisse on a quand même un pouvoir d'achat qui est quand même plus gros. Les voyages aussi, n'oublions pas tous les voyages qu'on peut faire, les découvertes du monde que l'on peut faire grâce à la Suisse que j'ai eu une possibilité de pouvoir faire, je regretterai jamais mes sept ans en Suisse.

  • Speaker #1

    D'accord ok, parce qu'en fait c'est vrai qu'on ne l'a pas évoqué durant l'échange mais il y a cette notion du salaire qui souvent voilà, on me demande à chaque fois comment je suis. Combien tu gagnes ? Quel est le montant ? Nous, on a besoin d'avoir une idée. C'est vrai que j'ai toujours tendance à nuancer les choses en disant que ce n'est pas représentatif de la Suisse parce que les salaires sont différents par rapport au fond, à l'établissement dans lequel tu travailles et bien évidemment à ton expérience. Est-ce que tu peux nous donner une fourchette à peu près du salaire que tu avais quand tu as débuté ? Après avoir trouvé ton premier poste ?

  • Speaker #0

    Premier poste, j'étais... Alors, le premier poste, je crois que j'étais à 4 500 francs. Et après, quand j'étais dans le public, j'étais à 6 500 francs, les deux bruts.

  • Speaker #1

    OK, d'accord. Et donc, ça, ça permet... C'est une bonne chose de déjà préciser que c'est en brut. Et à ce que les gens d'Octobre... Ça vous dit, on a l'impression ? On a l'impression que c'est ça qu'ils vont avoir dans leur compte banque. Non, pas du tout. Mais c'est quand même une notion qui est importante. que je considère important, sur lesquelles on ne voit pas beaucoup de transparence à ce niveau-là. Et je me dis que donner, peut-être, voilà, comme tu l'as fait, juste une fourchette, ça permet d'avoir une, entre guillemets, une idée, plus ou moins. Mais tout en prenant avec des pincettes, tout en sachant que ce n'est pas représentatif de la Suisse. On va terminer par ça, par les choux. Merci beaucoup. À la prochaine, à voir. ton invitation, ça a été un plaisir d'échanger avec toi.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Vraiment, d'avoir fait une rétrospective comme ça de ton parcours et de ton passage en Suisse. Je te souhaite vraiment encore plein d'épanouissons, plein d'aventures dans divers pays. On ne sait pas. C'est peut-être pas fini.

  • Speaker #0

    On verra ce que l'avenir nous réserve.

  • Speaker #1

    Voilà, exactement. Et pour tous ceux qui nous écoutent et qui font ce podcast, n'hésitez pas à poser vos questions. à Tasha ou à moi en commentaire. Je te souhaite toute bonne fin de suite,

  • Speaker #2

    Ella. Merci d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout. J'espère que le témoignage de Tasha t'aura apporté une nouvelle perspective sur l'expatriation et sur le retour. Parce que non, revenir, ce n'est pas forcément échouer. C'est simplement faire un choix qui te ressemble à un moment donné. Donc si cet épisode t'a parlé, n'hésite pas à le partager autour de toi. Peut-être qu'un collègue infirmier ou une amie envisage de partir en Suisse et a besoin d'entendre ça. Et comme toujours, pense à t'abonner au podcast. pour ne pas rater les prochains épisodes. Tu peux aussi laisser un petit commentaire ou une note. Ça m'aide énormément à faire connaître mon projet et je prends toujours plaisir à lire tes messages. A bientôt !

Description

Travailler en Suisse quand on est infirmier ou soignant, c’est souvent vu comme le graal : meilleures conditions de travail, salaires attractifs, environnement hospitalier plus structuré… Mais que se passe-t-il quand, après plusieurs années à exercer dans les hôpitaux suisses, on décide de rentrer en France ?


Dans cet épisode d’Infirmier expat, je reçois Tacha, infirmière française, qui a travaillé dans plusieurs services hospitaliers en Suisse, avant de faire un choix peu courant : revenir exercer en France. Elle nous raconte son expérience d'expatriation, les raisons de ce retour, les réalités du métier d'infirmière à l’étranger, mais aussi ses doutes, ses choix personnels, et son envie de rentrer en France.


Un témoignage sincère et inspirant pour tous les soignants qui s’interrogent sur leur avenir, qui envisagent de travailler en Suisse, ou qui, peut-être, ont peur qu’un retour en France soit perçu comme un échec.


Tu veux aller plus loin ?

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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Que se passe-t-il quand après avoir exercé plusieurs années à l'étranger, on décide de rentrer dans son pays d'origine ? Quand on parle d'expatriation, on pense souvent au départ, à l'aventure, au changement de vie. Mais on parle beaucoup moins du retour. Est-ce que c'est forcément synonyme d'échec ? Aujourd'hui, je reçois Tasha, infirmière qui a travaillé plusieurs années en Suisse avant de faire le choix de revenir en France. Elle partage son parcours, ses réflexions et les raisons de ce retour, et surtout la façon dont elle l'a vécu. Un épisode qui ouvre une autre facette de l'expatriation, je trouve, celle du retour, souvent redouté, mais toujours riche en enseignements. Bienvenue dans Infirmiers Expats, le podcast qui te plonge au cœur de l'expatriation en Suisse dans le domaine des métiers de la santé. Que tu sois infirmier, sage-femme, infirmier anesthésiste, instrumentiste ou même manipulateur radio, ce podcast est fait pour toi. Ici, je partage des retours d'expérience, des conseils pratiques et des astuces pour réussir ta carrière en Suisse, que ce soit pour trouver un poste ou pour t'adapter à un nouveau cadre de travail. Je m'appelle Ornella, je suis infirmière de formation et fondatrice d'Infermiers Expats en Suisse. Aujourd'hui... Mon objectif est de t'accompagner dans ton parcours d'expatriation en te proposant des opportunités d'emploi, des coachings personnalisés pour te constituer un dossier de postulation solide et en résumé, te faciliter la vie dans cette belle aventure. Si tu es à la recherche d'un poste ou que tu souhaites te préparer au mieux, n'hésite pas à consulter mon site internet pour plus d'infos. Bonne écoute et bienvenue dans l'Aventure Suisse avec moi.

  • Speaker #1

    Tasha, bonjour.

  • Speaker #2

    Bonjour.

  • Speaker #1

    Et merci d'avoir accepté mon invitation dans ce nouvel épisode de podcast.

  • Speaker #2

    Avec plaisir.

  • Speaker #1

    Moi, ce podcast, comme tu le sais, ça donne la parole aux soignants, de manière générale, qui ont, comme toi, comme moi, qui ont décidé un jour d'aller exercer en Suisse. Et aujourd'hui, je voulais aborder un sujet qui nous bouscule un peu les idées reçues, parce que quand on parle de la Suisse, on entend souvent parler des... On associe peut-être ça des fois à l'Eldorado, ou bien à des salaires attractifs, à des conditions de travail également bien meilleures qu'en France, à une reconnaissance de métier qui fait des poids rêvés, en gros une destination privée. Et pourtant, aujourd'hui, toi, tu as fait le tour inverse. Donc, après plusieurs années d'exercice en temps intensif en Suisse, tu as décidé de rentrer en France. Je trouvais ton parcours très intéressant, qui pourrait, je pense, parler à d'autres infirmiers ou soignants de manière générale. Parce qu'on pourrait se demander, qu'est-ce qui s'est passé ? Est-ce que tu as fait une pente grave ? Est-ce que tu as vécu un événement traumatisant qui fait que tu es quitté la Suisse ? Et ce n'est pas le cas. Ton départ n'a rien à voir avec un drame ou une contrainte. C'est un choix, je pense, normalement réfléchi et une décision que tu as prise en faisant, bien sûr, le pour et le contre. Et aujourd'hui, l'idée, c'est que tu nous racontes un petit peu ton parcours et ce qui t'a motivée, surtout, à rentrer en France. Et puis, tu pourras peut-être parler à d'autres qui nous écoutent. Alors, est-ce qu'en quelques mots, tu pourrais déjà te présenter ?

  • Speaker #2

    Alors, moi, je m'appelle Natacha, j'ai 34 ans, je suis diplômée depuis 2013. Et je suis restée sept ans en Suisse, dans un hôpital public, comme tu disais, en soins intensifs. Et là, ça fait deux années que je suis rentrée en France. D'accord.

  • Speaker #1

    Ok, très bien. Et puis la Suisse, c'était tes motivations. En gros, c'était quoi ? C'était un rêve d'expatriation ? Tu y avais toujours pensé quelque part ? C'est une opportunité qui s'est présentée à toi ?

  • Speaker #2

    La Suisse, j'y pensais depuis que j'étais à l'école d'infirmière. J'avais déjà fait des premières démarches à la fin de mon diplôme. Puis je m'étais dit, non, je ne vais pas partir, c'est trop loin. finalement les conditions de travail en France se dégradaient déjà. Donc au bout de deux ans, j'en ai eu marre. Donc j'ai envoyé un CV comme ça, une lettre un peu, une bouteille à la mer. Et en fait, j'ai eu une réponse. Et suite à la réponse, j'ai quand même parlé avec, je ne sais pas comment elle s'appelle, une dame pendant un an qui m'a aidée à préparer mon CV, comme toi en fait. Qui m'a aidée à préparer mon CV, à préparer mes entretiens. Puis j'ai eu mon premier entretien qui s'est super bien passé. Et un mois après, je suis partie en France.

  • Speaker #1

    Super. Donc du coup, en fait, ça a briqué très rapidement. Et puis toi, ça ne t'a pas fait peur ? Comment tu t'es sentie, toi ? Tu étais dans quel...

  • Speaker #2

    Ça, c'est un peu peur, partir à l'étranger toute seule. Bon, même si moi, je suis du sud de la France, donc ce n'est pas si loin que ça de ma famille. Ça fait toujours peur, mais ouais, c'était une aventure. J'en avais marre de la France. J'avais envie de découvrir des nouvelles conditions de travail. On parlait qu'en Suisse, il n'y avait pas beaucoup de patients, que c'était plus cool. Bon, il ne faut pas se mentir, le salaire était aussi plus important. Donc, j'ai dit allez. Je ne crois pas l'aventure. Puis l'avantage, c'est que c'est un pays étranger, mais qui parle français aussi. Donc, il n'y avait pas de barrières de la cour.

  • Speaker #1

    C'est vrai. Et juste pour remettre dans la situation, tu avais combien d'années d'expérience ?

  • Speaker #2

    J'avais deux ans d'expérience. Donc, un an à l'intérim et un an à l'hôpital.

  • Speaker #1

    Ok. Dans quel type de service ?

  • Speaker #2

    J'étais en soins intensifs cardio.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #2

    D'accord.

  • Speaker #1

    Et donc, tu intègres cet établissement. Comment ça se passe ? Comment se passent les trois premiers mois ? Parce que c'est souvent les plus critiques, je trouve.

  • Speaker #2

    Ça passe ou ça casse ? C'était saison, j'arrive au mois du sud de la France, c'était saison en avril, je crois. Bon, le temps, on ne va pas se mentir, il n'y avait pas le soleil tous les jours. Ça surprend un peu. Mais après, au niveau du travail... Très vite, bien encadré. Les personnes de l'équipe étaient super sympas. Tout le monde a échangé avec moi. Et puis, je me suis vite sentie à l'aise. Voilà, quoi. C'est vrai que l'équipe de travail était super. Ça a été une de mes meilleures équipes de travail, d'ailleurs, en Suisse, quoi.

  • Speaker #1

    OK. Et t'as eu combien de temps d'intégration ?

  • Speaker #2

    Moins. Ouais, un peu d'intégration. Ouais, ouais.

  • Speaker #1

    D'accord. Et tu trouves que c'est suffisant ou pas ?

  • Speaker #2

    Là, dans ce service, oui, c'était suffisant. Puis après, de toute façon, il y a toujours quelqu'un qui est là pour t'aider, qui te dit si tu as besoin, tu viens, tu n'hésites pas, tu viens m'en parler. Donc, l'avantage, c'est que c'était une petite équipe aussi. Donc, il y a toujours possibilité de parler avec la cadre ou quelqu'un de l'équipe qui était plus ancien et qui était là pour t'aider. Je ne me suis jamais sentie pas bien ou pas encadrée. D'accord.

  • Speaker #1

    Mais après, tu fais référence aussi, je répondais à ce que tu disais tout à l'heure, aux conditions de travail. Alors, les conditions de travail, elles étaient comment ?

  • Speaker #2

    C'est un peu comme ça. Ok. Je vais te dire qu'on avait beaucoup moins de patients. Donc, moi, j'en avais, là, dans cette clinique, j'en avais trois à ma charge.

  • Speaker #1

    D'accord. Alors qu'initialement, t'en avais combien ? En France, tu pouvais en apprendre plus.

  • Speaker #2

    On en avait 10, 15 la journée, quoi. Ok. Donc, ouais, au début, c'est bizarre parce qu'en fait, on a le rythme français où on y va, on ne s'arrête pas, on est au taquet.

  • Speaker #1

    et là en fait il faut se calmer les ardeurs parce que sinon on finit assez rapidement ou on prend le rythme et franchement ça fait du bien mais après tu t'es sentie oui c'est ce point là qui t'a déstabilisé est-ce qu'il y a d'autres points que tu peux évoquer avec nous qui pourraient déstabiliser également dans la manière peut-être d'approcher le soin peut-être dans la prise en charge également il y a des choses qui t'ont surpris

  • Speaker #2

    Après, la prise en charge, du coup, elle est quand même mieux parce qu'on a plus de temps pour discuter avec les gens, plus de temps avec les patients. Et vraiment, on peut se concentrer sur nos trois patients et faire de A à Z de façon logistique, je dirais. Les seuls frais au départ, c'est peut-être le langage. En fait, en Suisse, ils ont certaines appellations particulières. Il y a des mots qui changent de nom. Mais après, une fois que ça, c'est intégré, ça va. Il y a des mots genre le natel. Ce n'est pas une appelle. C'est un téléphone. On cherche une attelle dans le placard et puis le patient dit que c'est française. Voilà, il nous a rien dit, c'est la même chose. Et puis c'est bon, après on sait.

  • Speaker #1

    C'est le petit baptême. Le petit baptême, au moins une fois. Et comme ça, après, tu te fais incroyable. Et en fait, tu parlais d'intégration, qui s'est très bien passé. Donc d'un mois, tu parles de prise en charge, qui était quand même beaucoup plus agréable dans la maison où tu avais plus de temps pour t'occuper des patients. Tu parles d'une équipe au top, moi j'ai l'impression que tous les feux étaient ouverts.

  • Speaker #2

    Ouais, c'était vraiment nickel.

  • Speaker #1

    Ok, là je t'ai dit vraiment sans regret, j'ai bien pu y aller.

  • Speaker #2

    Ouais, sans regret. Bon, la seule chose, ça a été à un moment donné la famille qui manque, parce que je suis proche familialement, mais après si on ne l'est pas, je pense que c'est une nouvelle bouffée d'air pur, la Suisse.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #2

    Je pense qu'il va y avoir quelque chose de nouveau.

  • Speaker #1

    Ah super, c'est génial. Et puis finalement... Donc... Après ces trois mois d'adaptation, tu prends tes marques, tu évolues dans le système suisse. Est-ce que tu peux nous parler un peu plus de ton quotidien en soins intensifs, une journée type en fait ? Comment ça se passait ?

  • Speaker #2

    Après, en soins intensifs, journée type, il faut savoir qu'en Suisse, on a le terme jour et nuit. Donc souvent, on n'est pas forcément au courant et on arrive, tu fais des jours et des nuits. Je trouve que c'est cool parce que c'est en 12 heures, donc on a plus de jours de repos. Les nuits, on a un tiers temps en plus qui est compté. Donc ça, c'est quand même agréable parce qu'on n'a pas en France quand on est nuit. Et la journée de CHIB, on arrive, on fait la relève. Donc il y a toujours le cadre du service. On fait la relève par unité parce qu'il y a cinq unités. Il y a deux unités qui travaillent ensemble. Ils annoncent le listing des patients qu'il y a dans l'unité. Et à partir de là, on fait la relève de chacun des patients. Et à la fin de la relève, on se répartit. selon la charge du patient, c'est-à-dire qu'il y a des soins intensifs en Suisse. Il y en a qui sont diplômés soins intensifs, qui ont une certification. Donc, ils vont prendre les patients les plus lourds. Et après, au fur et à mesure de l'ancienneté qu'on a dans le service, ils nous répartissent les patients, sachant que...

  • Speaker #1

    Je comprends justement ce que tu dis quand tu parles d'expertise en soins intensifs. On en reparlera juste après parce que tu as initié cette formation. Mais j'en parlais dans un podcast que j'enregistrais avec Caroline, une infirmière aussi. qui a fait l'expertise dans le soin intensif. Quand tu parles de patients plus lourds, c'est typiquement pour que ça puisse parler aux gens avec une dialyse, avec soit une ECMO, ou avec, je ne sais pas si je vois, contre-pulse aussi. Voilà, quand même, qui sont équipés. Voilà, c'est la précision que je voulais faire. Je te laisse continuer.

  • Speaker #2

    Et du coup, ils ne nous mettent pas du tout en difficulté parce que selon le temps qu'on vient d'arriver au soin intensif, ils nous répartissent des patients au départ simples, pour ne pas qu'on soit en difficulté. Après, chacun de ces patients retourne au soin intensif. On fait ce qu'ils appellent le tour du lit, donc de toutes les machines, de tous les médicaments, voir si tout est OK entre l'infirmier de nuit et l'infirmier de jour. comme ça il n'y a pas de problème, il n'y a pas de surprise Et après, une fois que cette relève-là est faite, on commence notre journée. On fait le tour du lit, on prépare les médicaments s'il y a besoin. Ça va être la toilette. Sachant qu'on est avec un ASCC ou un aide-soignant rattaché à nous toute la journée. Qui a aussi deux ou trois patients. Donc, on s'organise aussi avec lui, savoir à quel moment il peut faire notre toilette. Et après, la journée commence. Et après, il y a la visite avec les docteurs, réajuster les traitements, voir ce qu'on fait dans la journée, s'il y a des examens ou pas. Et après, timer notre journée par rapport aux examens, par rapport à la toilette, si on doit faire manger notre patient, parce que des fois, ils ne sont pas intubés. Donc, voilà.

  • Speaker #1

    Et tu as senti quand même une plus grande autonomie, une plus grande marge de manœuvre dans l'exercice de ta profession ?

  • Speaker #2

    Oui, là, oui, ils nous font plus confiance. Il y a des médicaments qu'on peut monter, qu'on peut descendre, typiquement le potassium, si on faisait après des gazométries. Donc, il y a un peu plus de marge, alors qu'il y a certains médicaments qu'on n'aurait jamais touchés en France. Il y avait déjà des protocoles qui étaient établis. Et si vraiment on hésitait, il y avait toujours le médecin au bout du fil ou un autre infirmier qui était certifié et qui pouvait nous dire non mais ça t'inquiète, tu peux faire, ça t'inquiète, tu peux faire. Donc non, on était quand même assez autonome, mais toujours entouré.

  • Speaker #1

    Bien sûr. Donc si je reprends ce que tu dis, c'est-à-dire que tu avais la feuille d'ordre, donc la feuille de prescription, et puis tu avais justement une prescription par exemple de potassium, on va reprendre l'exemple du potassium.

  • Speaker #2

    Oui.

  • Speaker #1

    Ton patient, il avait entre... temps et temps de calinie, tu avais la possibilité d'ominter ou de baisser la fringue de potassium. Ou d'arrêter la fringue de potassium. Ok.

  • Speaker #2

    L'insuline, c'était la même chose que tu viens de dire. On avait la prescription et on devait être entre temps et temps. Et si on éliminait tes dessins et de faire la vérification qu'elle est après avec la gazométrie, de façon à ce qu'on soit équilibré.

  • Speaker #1

    Nouvelle responsabilité que tu pouvais avoir ? en tout cas d'une manière différente par rapport à là où tu exerçais avant, notamment en France, est-ce que toi, tu as sorti une pression ? Elle était pression positive ou pression négative ? Ou tu sentais vraiment que tu avais peur ? C'est des fois, le fait d'avoir justement une trop grande marge de manœuvre, ça peut des fois faire peur aux gens.

  • Speaker #2

    Non, écoute, là non, parce que l'avantage, c'est vraiment que tu te sentais encadré. Tu ne te sentais jamais touché. Vraiment, tu avais la moindre hésitation. Tu as toujours un collègue qui est lui certifié ou qui a plus d'années d'expérience que toi. qui va te dire. Si tu as besoin, surtout, tu n'hésites pas. Tu vas voir, tu dis, regarde, qu'est-ce que tu en penses ? Tu avais une marge de manœuvre, mais tu avais toujours quelqu'un pour t'aider. Puis après, c'est des habitudes que tu prends, des réflexes. Et en effet, après, tu es plus à l'aise. Mais au départ, tu as toujours un peu peur. Après, tu te sens plus à l'aise. C'est pratique.

  • Speaker #1

    Oui. Mais à partir de combien de temps tu t'es sentie vraiment, d'une part, intègre au service et d'autre part, entre guillemets, à l'aise dans la prise en charge de tes patients ?

  • Speaker #2

    Alors... à l'aise, je dirais, trois mois à la fin de la période d'intégration. On se dit, c'est bon, on nous fait confiance, ils ont accepté la période d'intégration et on peut continuer.

  • Speaker #1

    D'accord. Non, mais c'est top. Et donc, je ne t'aime pas trop comparer, mais quand même, tu as exercé en France, tu le sais. Est-ce que, quel est pour toi le point positif, culturellement parlant, en matière d'établissement que tu n'as pas retrouvé en France ? Quel est vraiment le point fort des établissements suisses ?

  • Speaker #2

    Le point fort, je dirais, c'est déjà le fait qu'on ait plus de personnel. On ne va pas se mentir. Plus de personnel pour la prise en charge où on a plus le temps. Et vu que nous, on a plus le temps et que chacun a moins de patients, on peut échanger avec les collègues et ne pas courir de partout sans s'adresser la parole. Une équipe avec qui tu peux échanger la journée ou tu peux avoir des moments, ne serait-ce que 10 minutes, où tu peux échanger et rigoler, ça te fait passer la journée beaucoup mieux que si tu cours de partout sans s'adresser la parole.

  • Speaker #1

    C'est plus agréable aussi, je te rejoins là-dessus. Et à contrario, est-ce que tu parlais du fait qu'il y ait cette alternance jour-nuit ? Est-ce que tu considérais ça comme une contrainte ? Ou est-ce que tu en vois d'autres ?

  • Speaker #2

    Moi, non, ce n'est pas une contrainte parce que j'aimais bien aussi faire la nuit. Donc me lever le matin, c'était très très dur. Donc, d'alterner les deux, moi, ce n'est pas un point qui m'a dérangée, vraiment.

  • Speaker #1

    D'accord. Et est-ce que tu verrais peut-être autre chose qui était peut-être un peu plus difficile ? Peut-être la pression était un peu plus importante ou les exigences qui étaient un peu plus hautes ?

  • Speaker #2

    Oui, les exigences, par contre, ils attendent beaucoup plus de nous en tant qu'infirmiers. On est limite des mini-médecins à la fin. Donc, je dirais que l'exigence au niveau des soins intensifs, elle est quand même très haute. Après, c'est un niveau qu'ils cherchent à avoir aussi. C'est comme ça, c'est les soins intensifs de Suisse. Et puis, comme tu as dit, on va en parler, mais il y a cette histoire de certification aussi qui fait quand même une question supplémentaire.

  • Speaker #1

    Mais est-ce que tu peux nous donner un exemple plus concret en termes de, quand on parle d'exigence ou d'attente, tu peux t'en donner un exemple ?

  • Speaker #2

    Typiquement, des fois, les internes qui arrivaient et qui étaient nouveaux, internes qu'on appelle assistants en Suisse et qui changent tous les six mois, il y a certains infirmiers certifiés qui faisaient les prescriptions pour dire après, c'est ça qu'il me faut, c'est ça qu'il me faut, c'est ça qu'il me faut. Et l'interne, l'assistant, vu qu'il était nouveau, qui ne connaissait pas tous les protocoles du service, disait OK. Donc, on en était quand même à ce stade-là où il y avait un stade de connaissance très, très avancé.

  • Speaker #1

    OK, d'accord. Après, évidemment, je ne sais pas du tout. Je pense qu'il a juste quitté son foie derrière. Mais c'est intéressant de voir ça.

  • Speaker #2

    Parce qu'en France, jamais il y a quelqu'un qui aurait fait « Non, mais t'inquiète, je t'ai tout fait, je t'ai tout prérempli. » Oui. « Ok, vas-y. »

  • Speaker #1

    Non, mais c'est incroyable. C'est intéressant. Non, mais c'est vraiment intéressant ce que tu dis parce que tu mets en avant justement cette exigence qui est quand même un peu plus élevée. auprès de nous les infirmiers, tu mets en avant le fait qu'on a quand même une marge de manoeuvre aussi qui est plus importante, qu'il y a des intentes qui sont différentes et tu parles notamment, tu t'en reviendrais aussi sur la réflexion en fait aussi sur la manière aussi de penser je le dis souvent mais très physiopatho quoi, enfin je veux dire c'est pourquoi tu fais les choses comment tu fais les choses,

  • Speaker #2

    enfin moi j'ai revu toute mon anatomie

  • Speaker #1

    Parce que c'était juste incroyable.

  • Speaker #2

    Elle est vraiment tout...

  • Speaker #1

    Tout revoir. Donc, l'axe sud te rejoint. Et comme tu le dis, là, après ces années en Suisse, cette expérience qui était quand même intense, elle était de combien de temps exactement ? Elle était combien de temps dans le service ?

  • Speaker #2

    Moi, les soins intensifs, je suis restée deux ans. Parce que je bouge beaucoup. J'aime bien bouger, donc j'ai fait plusieurs services en Suisse. Oui,

  • Speaker #1

    d'accord.

  • Speaker #2

    À un moment, je me lasse. Mais les soins intensifs, ça a été pendant deux ans, deux ans, deux ans et demi.

  • Speaker #1

    D'accord. On parlait de certification, de cette reconnaissance d'expérience en soins intensifs. Est-ce que tu la proposes ? Est-ce qu'elle est obligatoire ?

  • Speaker #2

    Alors, moi, à l'époque, quand j'étais au soins intensifs, elle était obligatoire. C'est-à-dire qu'au bout d'une année en soins intensifs, il fallait obligatoirement passer cette formation. Parce que 200% du personnel aux soins intensifs soit formé. Donc je me suis lancée, je suis allée, je me suis dit pourquoi pas, sachant que quand même, en discutant avec les collègues, tout le monde dit que c'est une formation vraiment vraiment dure, sur deux ans, et où il faut consacrer toute ta vie à cette formation. C'est-à-dire que tu fais pipi sans intensif, tu bois sans intensif,

  • Speaker #1

    tu manges sans intensif.

  • Speaker #2

    Donc on se lance, on ne sait pas trop où on va, mais on se dit allez c'est parti. Et moi du coup j'ai fait que huit mois, parce qu'après j'en ai eu marre, et je me suis cassée. mais c'était 8 mois quand même très intensifs. D'accord. On apprend énormément de choses, et des choses que je ne savais même pas à l'école d'infirmière, mais là qu'on apprend vraiment dans la spécialité des soins intensifs, et qui servent après vraiment, je pense, pour tout.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #2

    d'accord. Le service, c'était vraiment quelque chose de super, en fait, que j'ai appris pendant ces 8 mois. C'est quelque chose que j'ai intégré, que j'ai gardé, que je garderai toujours dans mon pratique.

  • Speaker #1

    Oui, et puis surtout, moi je ne le verrais même pas comme un... Un échec, c'est-à-dire que tu as fait ces huit mois-là, ça ne te convenait pas parce que ce n'est pas fait pour tout le monde.

  • Speaker #2

    Oui.

  • Speaker #1

    Voilà, c'est quand même une réalité. Tu as essayé, tu as appris.

  • Speaker #2

    Les plus difficiles, je pense, c'était d'être surveillée tout le temps au sein du service. Parce qu'une fois qu'on commence la formation sur l'intensif, en effet, les personnes avec qui on travaille nous regardent différemment. On n'est plus les petits nouveaux qui viennent d'arriver, qui découvrent, avec qui on discute. Là, on nous surveille à tout ce qu'on va faire dans le service. Après, c'est peut-être péjoratif ou bénéfique, je ne sais pas, parce que ça évite qu'on fasse des erreurs ou on n'en pense pas. Mais d'être surveillée tout le temps et d'entendre toujours « oui, mais tu fais la formation, oui, mais tu fais la formation, oui, mais tu fais la formation » , c'était assez pesant. Après la formation en elle-même, on avait des cours, je crois que c'était une semaine ou deux jours semaine. Ça, c'était bon. J'ai rencontré des super personnes que j'ai encore aujourd'hui. Donc, les cours étaient super intéressants, les intervenants étaient super intéressants. Si on avait des questions, on avait toujours les profs qui étaient là pour répondre à nos questions. Des examens assez régulièrement, des enseignements cliniques sur place. Il y a beaucoup de choses quand même à préparer en plus de notre 100% au travail, parce qu'on réduit pas notre travail. Donc c'est une certification complète plus notre travail à 100%. Donc le cumul des deux, c'est costaud.

  • Speaker #1

    Ouais, c'était quand même lourd et finalement, à la fin, ça ne te correspondait pas. Raison pour laquelle, c'est une situation.

  • Speaker #2

    Les soins intensifs, c'est une certification qui n'est pas reconnue en dehors de la Suisse.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #2

    Et donc, moi, vu que je n'avais pas l'envie de rester toute ma vie en Suisse, je me suis dit, à quoi ça sert de me faire une formation qui va être valable ici et pas à l'extérieur.

  • Speaker #1

    Donc, voilà. D'accord. Et justement, tu amorces le point sur cette réflexion, en tout cas, justement, de ce retour en France. Comment il a mûri dans ton esprit ? Est-ce que c'est quelque chose auquel tu as pu en penser ? Là, tu viens de le dire, d'ailleurs, en disant que tu n'allais pas la faire très bien en Suisse. Ça, c'est ça,

  • Speaker #2

    en fait.

  • Speaker #1

    mais à quel moment ce retour a pris un peu plus de place dans ton esprit ?

  • Speaker #2

    Je pense que le retour a pris un peu plus de place. Alors, j'ai aimé la Suisse, mais je n'ai jamais aimé me dire que je vais rester toute ma vie.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #2

    Déjà, pour ceux qui n'aiment pas le soleil, c'est trop bien, mais moi, venant du sud, ça est difficile au niveau du temps. Voilà. Les premiers six mois, le temps de se faire des amis, c'est un peu difficile aussi quand on part seul. Mais ce n'est pas insurmontable parce que je me suis fait faire actuelle, que j'appelle tous les jours. Et en fait, il y a eu le Covid. Il y a eu cette période de Covid où les frontières ont été fermées, même si on n'était pas loin de la France. Moi, je n'ai pas pu rentrer voir ma famille. Donc, en fait, c'est ça qui m'a un peu commencé à me dire. Je ne veux pas être bloquée, ne pas pouvoir voir ma famille. C'est trop difficile. Donc, même si c'est un pays qui est à côté de la France, ça a quand même les frontières.

  • Speaker #1

    D'accord. À quel moment tu t'es dit, oui, non, mais c'est bon, là, je rentre, là, je rentre, c'est bon, je peux plus. C'est vraiment, là, la pandémie, d'autant plus qu'il faut quand même préciser, c'est qu'en Suisse, on était quand même privilégiés. Du coup, on avait le droit de sortir.

  • Speaker #2

    Voilà, c'est vrai, on pouvait sortir et je crois que je n'ai jamais autant fait la fête que pendant cette pandémie. Ensuite, c'était génial, on s'est régalés. Donc, merci les Suisses de nous avoir laissés sortir et respirer quand même, même si on ne pouvait pas. mais c'est vrai qu'on pouvait voir nos amis et qu'on pouvait voir, on n'était pas seul on était complètement entouré mais à partir de ce moment là, il y a l'idée qui s'est déjà faite, puis moi après j'ai eu des soucis avec mon grand-père, donc je voulais voir régulièrement et je voulais passer les dernières années avec lui mais j'ai eu une autre opportunité de travail qui s'est présentée sur Monaco et c'est là, il dit, bon allez on va peut-être changer de berne et je me suis dit Je me laisse emporter à part Monaco et puis je quitte la Suisse.

  • Speaker #1

    Ok, c'est bien. Tu sais, ça fait un petit peu sens dans la mesure où j'ai vraiment un certain nombre de profils que j'accompagne là dans le coaching et qui se laissent un petit peu vraiment porter par les opportunités qui se présentent à eux. Justement, ce qu'il faut quand même redire et le marteler, c'est que le métier d'infirmière, ça te permet quand même de travailler quasiment où tu veux. où tu veux. Et ça, je trouve que certains n'en ont pas vraiment conscience, n'exploitent peut-être pas assez ou ne veulent pas, tout simplement, mais ceux qui l'exploitent, en tout cas, l'exploitent à fond et j'en rencontre pas mal. Je trouve ça très intéressant ce que tu dis, de dire que, voilà, tu as eu cette opportunité-là en Suisse, ça s'est fait très rapidement et puis tu t'es intégrée, tu es restée le temps que tu as voulu rester et puis tu as eu cette opportunité-là à Monaco avec, quand tu joins ça, la pandémie, tu as un petit peu amené à te poser des bonnes questions en termes de distance familiale qui ne te pesaient pas finalement auparavant. C'était une part. Ça t'a permis de reconsidérer les choses et tu t'es dit finalement j'y vais. Donc c'est finalement une nouvelle opportunité professionnelle qui t'a poussé à partir. Et comment tes collègues l'ont réagi ? Partons dans ce petit délai.

  • Speaker #2

    Mes collègues... Ils ont dit, bon, d'accord, mais tu vas où ? Comment tu vas faire ? Mais qu'est-ce que c'est ? Je dis, ben voilà, j'ai un autre poste qui se présente, donc je me casse. Je vais re-rentrer chez mes parents au temps de trouver quelque chose. Et après, mes amis proches de Suisse savaient de toute façon qu'à un moment donné, j'allais partir parce que je l'ai toujours dit et je ne l'ai jamais caché, que je ne resterai pas en Suisse. Donc en fait, quand j'ai dit je pars, ah, d'accord, ok. Bon, il y a eu quand même une petite marge où je travaillais encore. Une semaine en Suisse, une semaine sur Monaco, j'ai pas tout là-bas. C'est le temps que le contrat de Monaco se concrétise vraiment. Et puis après, une fois que j'ai eu ça, j'ai quitté la Suisse et je suis partie.

  • Speaker #1

    D'accord. Et ton entourage, justement, était complètement pour le fait qu'on se rapproche un petit peu d'eux. Je pense que c'était...

  • Speaker #2

    On dit, OK, trop bien, tu rentres. Parce que c'est quand même assez important d'avoir la validation familiale.

  • Speaker #1

    Bien sûr.

  • Speaker #2

    Je dis, je redescends, je vais quand même chez eux. Et en fait, tout le monde était content. J'avais quand même fait sept ans en Suisse. Donc, je me suis dit, partir et vivre une aventure comme ça pendant sept ans, c'est quand même bien, quoi. Donc, je peux rentrer. C'est bon.

  • Speaker #1

    Surtout que t'es partie seule, c'est quand même le préciser. Ça joue énormément parce que le fait de partir à deux ou en famille ou seule, je trouve que c'est pas la même chose. On vit pas la même chose de la même manière.

  • Speaker #2

    Tout se faire de soi, je pense, quand on part seule. Moi, je dis que ça a été une super bonne aventure. C'est quelque chose qui m'a fait grandir. C'est quelque chose qui m'a fait sortir de ma zone de confort. C'est quelque chose qui m'a amenée à faire des... Des trucs peut-être que j'aurais jamais fait, à parler à des inconnus que peut-être j'aurais jamais fait en France, et qu'on est obligés d'être faits. Donc d'aller au-devant des gens. Ouais, c'est super. Franchement, c'est super.

  • Speaker #1

    Être plus sociable. Est-ce qu'il y a quelque chose que tu retiendrais aussi, enfin, sur le plan... Là, tu parlais du plan personnel, je pense, et sur le plan professionnel, qu'est-ce que ça t'a apporté, finalement, de revenir en exercice professionnel, enfin, en tant qu'infirmière en France ? Parce que ça avait été un choc,

  • Speaker #2

    c'était pas... Après, moi, à l'heure actuelle, je suis dans le libéral, donc c'est aussi différent que l'hôpital. Mais l'hôpital, je pense que ça m'a perdu aussi de grandir, de devenir une infirmière plus confirmée, parce qu'au bout de 7 ans en Suisse, de passer par des services qui sont quand même très techniques, donc de continuer à travailler toutes ces technicités, vu qu'il y avait énormément de soins quand même, où on a accès, qu'on pouvait faire avec ce temps que l'on nous a imparti. Technicité, puis... d'avoir vu quand même pas mal de services et voir comment ça fonctionne la Suisse par rapport à la France et où on se dit qu'il y a peut-être des améliorations à faire par rapport à la France.

  • Speaker #1

    C'est ça. Et puis, je pense vice-versa. Moi, je parlerais peut-être un peu plus de complémentarité. C'est-à-dire que tu as eu ton apprenant là en France qui t'a appris certaines choses et puis la Suisse qui t'a permis vraiment de t'élever aussi et puis vraiment de pouvoir aussi compléter cette formation ou bien Merci.

  • Speaker #2

    pousser un petit peu plus la réflexion aussi sur ce qu'on fait et comment on le fait je dirais qu'en Suisse on est plus dans la réflexion et en France dans l'agissement c'est à dire qu'en France on nous dit, on agit, on réfléchit c'est bête de dire ça mais on réfléchit pas forcément alors qu'en Suisse vu qu'on a le temps on va typiquement en soins intensifs on va nous dire oui il faut faire ça alors oui attends il faut que je fasse ça d'abord que je prépare ça, on sait jamais si on réfléchit totalement à toutes les conséquences que peuvent avoir, ne serait-ce que retourner un patient. De quel côté ? À droite ? À gauche ? Ça va impacter son cœur ? Droite ? Son cœur ? Est-ce qu'il a des problèmes cardiaques ? Alors que ça, en France,

  • Speaker #1

    on réfléchit.

  • Speaker #2

    On est des exécutants, je dirais, alors qu'il y a plus de réflexions en Suisse. Mais après, ce que l'on sait travailler bien et vite nous sert aussi.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #2

    Je dirais que c'est comme une complémentarité des deux. Oui.

  • Speaker #1

    D'accord, donc ça tu le vois, tu l'as vraiment perçu. Mais quel regard maintenant tu portes à la Suisse ? C'est un pays dans lequel tu pourrais à nouveau travailler ou revivre ou pas du tout ? C'est bon, t'as tourné la page et puis t'es passé quelque chose.

  • Speaker #2

    Moi, une fois que je suis partie, je suis partie. Donc j'y retourne régulièrement passer des week-ends pour voir mes copines parce que c'est quand même un super pays. Si on aime la neige, la rando. Les activités en plein air, il y a tellement d'activités à faire, il y a tellement de choses à faire, c'est assez impressionnant. C'est très nature, c'est très cool. Peace and love. Ok. Les gens sont cool, donc ça c'est agréable de pouvoir se poser et profiter. Tout est très respectueux. Il n'y a pas de problème pour avoir des papiers, il n'y a pas de... Ça c'est très agréable quand même, quand on veut quelque chose.

  • Speaker #1

    Donc tu restes finalement sur une bonne note. Oui, oui.

  • Speaker #2

    C'est ça qui est cool.

  • Speaker #1

    Et je me disais, du coup, avec tout ce parcours et toute cette expérience, si tu devais donner un conseil à un infirmier ou à un soignant qui rêve de faire du moins de tout, que tu lui dirais ?

  • Speaker #2

    Quelqu'un qui doit aller en Suisse ?

  • Speaker #0

    Oui. Ben, vas-y.

  • Speaker #1

    Il faut se lancer dans l'aventure.

  • Speaker #0

    Si on ne le fait pas, on a toujours des regrets. Donc, si quelqu'un a l'opportunité de pouvoir y aller, qu'il y aille. Parce que je pense que ça lui rapportera toujours quelque chose. Et puis, c'est super bien de partir à l'étranger. Et je pense que la Suisse en première escale, on va dire, de voyage,

  • Speaker #1

    c'est un niveau.

  • Speaker #0

    C'est vrai. C'est sécuritaire. Les gens sont cools. Il y a plein d'activités nature. Je dirais que la Suisse, c'est un bon pays pour commencer à travailler à l'étranger.

  • Speaker #1

    D'accord, super. Justement, si tu avais, toi, la possibilité de refaire la baguette magique, de refaire les choses, est-ce que tu referais les choses de la même manière ? Là, sur ton projet en Suisse, ouais.

  • Speaker #0

    Ouais, je referais exactement les mêmes choses parce que chaque étape m'a permis de grandir, m'a permis de rencontrer des nouvelles personnes et m'a permis d'avancer là où je voulais aller parce que c'est là où je voulais aller. aucun regret, je recommence, c'est pareil.

  • Speaker #1

    Ok, top. Et puis, est-ce que tu pourrais donner peut-être un dernier message à ceux qui hésitent, qui sont dans l'hésitation, qui se posent beaucoup de questions ? C'est vrai que j'ai pas mal de retours de personnes qui m'envoient des messages privés sur les réseaux sociaux en me disant, non, je ne sais pas si c'est fait pour moi, je postule, mais je n'ai pas de retour. Est-ce que je dois vraiment y aller ? C'est peut-être un signe ? Ou alors, oui, je me sens en stand-by. parce que j'ai l'impression que j'attends, j'attends, aucun retour. Qu'est-ce que je fais ?

  • Speaker #0

    Non, moi, je dirais que hésiter, c'est renoncer. Donc, si vraiment, il faut y aller, il faut foncer. Et puis, ce n'est pas parce qu'on n'a pas de réponse à un premier CV qu'il faut renoncer. Il faut toujours continuer. Ça ne marche pas du premier coup. Moi, je sais que ça a duré un an parce que j'avais envoyé un premier CV qui n'avait pas fonctionné. et au final, après d'avoir mis en place... D'autant là que tu es là pour les coachings, donc de mettre en place les bons CV, les bonnes lettres de motivation. Rien que ça, ça peut changer une candidature. Bien sûr. Moi, je pense qu'il ne faut pas abandonner. Il faut continuer. Et après, se dire, ce n'est peut-être pas fait pour moi, mais tant que tu ne l'as pas fait, tu ne sauras pas.

  • Speaker #1

    Non, mais carrément. Écoute, Tasha, vraiment, merci beaucoup pour ton témoignage. honnête, sincère et puis en toute transparence. Je pense que ça nous a permis d'avoir un autre regard, une autre lecture aussi qu'on peut avoir sur la Suisse et de dire qu'effectivement ça reste une expérience, on peut y aller pour 1, 5, 10, 15 ans et puis revenir derrière, il n'y a pas de soucis, on peut passer par vraiment des étapes juste géniales avec la découverte d'une équipe, de personnes juste top et puis au niveau professionnel effectivement ne pas avoir... abouti en tout cas terminé cette certification le voir vraiment comme un apprentissage parce que t'en es ressorti avec énormément de bagages intellectuels et pouvoir le mettre en pratique dans ta nouvelle activité en France je trouve ça juste top quoi et te sentir épanouie maintenant pourquoi j'ai l'impression que c'est vraiment pas un retour en arrière c'est juste une continuité ouais c'est ça sachant que

  • Speaker #0

    la Suisse on a quand même un pouvoir d'achat qui est quand même plus gros. Les voyages aussi, n'oublions pas tous les voyages qu'on peut faire, les découvertes du monde que l'on peut faire grâce à la Suisse que j'ai eu une possibilité de pouvoir faire, je regretterai jamais mes sept ans en Suisse.

  • Speaker #1

    D'accord ok, parce qu'en fait c'est vrai qu'on ne l'a pas évoqué durant l'échange mais il y a cette notion du salaire qui souvent voilà, on me demande à chaque fois comment je suis. Combien tu gagnes ? Quel est le montant ? Nous, on a besoin d'avoir une idée. C'est vrai que j'ai toujours tendance à nuancer les choses en disant que ce n'est pas représentatif de la Suisse parce que les salaires sont différents par rapport au fond, à l'établissement dans lequel tu travailles et bien évidemment à ton expérience. Est-ce que tu peux nous donner une fourchette à peu près du salaire que tu avais quand tu as débuté ? Après avoir trouvé ton premier poste ?

  • Speaker #0

    Premier poste, j'étais... Alors, le premier poste, je crois que j'étais à 4 500 francs. Et après, quand j'étais dans le public, j'étais à 6 500 francs, les deux bruts.

  • Speaker #1

    OK, d'accord. Et donc, ça, ça permet... C'est une bonne chose de déjà préciser que c'est en brut. Et à ce que les gens d'Octobre... Ça vous dit, on a l'impression ? On a l'impression que c'est ça qu'ils vont avoir dans leur compte banque. Non, pas du tout. Mais c'est quand même une notion qui est importante. que je considère important, sur lesquelles on ne voit pas beaucoup de transparence à ce niveau-là. Et je me dis que donner, peut-être, voilà, comme tu l'as fait, juste une fourchette, ça permet d'avoir une, entre guillemets, une idée, plus ou moins. Mais tout en prenant avec des pincettes, tout en sachant que ce n'est pas représentatif de la Suisse. On va terminer par ça, par les choux. Merci beaucoup. À la prochaine, à voir. ton invitation, ça a été un plaisir d'échanger avec toi.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Vraiment, d'avoir fait une rétrospective comme ça de ton parcours et de ton passage en Suisse. Je te souhaite vraiment encore plein d'épanouissons, plein d'aventures dans divers pays. On ne sait pas. C'est peut-être pas fini.

  • Speaker #0

    On verra ce que l'avenir nous réserve.

  • Speaker #1

    Voilà, exactement. Et pour tous ceux qui nous écoutent et qui font ce podcast, n'hésitez pas à poser vos questions. à Tasha ou à moi en commentaire. Je te souhaite toute bonne fin de suite,

  • Speaker #2

    Ella. Merci d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout. J'espère que le témoignage de Tasha t'aura apporté une nouvelle perspective sur l'expatriation et sur le retour. Parce que non, revenir, ce n'est pas forcément échouer. C'est simplement faire un choix qui te ressemble à un moment donné. Donc si cet épisode t'a parlé, n'hésite pas à le partager autour de toi. Peut-être qu'un collègue infirmier ou une amie envisage de partir en Suisse et a besoin d'entendre ça. Et comme toujours, pense à t'abonner au podcast. pour ne pas rater les prochains épisodes. Tu peux aussi laisser un petit commentaire ou une note. Ça m'aide énormément à faire connaître mon projet et je prends toujours plaisir à lire tes messages. A bientôt !

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