undefined cover
undefined cover
#1.1. les allumés - innovation culture cover
#1.1. les allumés - innovation culture cover
Inspire Explore - récits d'innovations

#1.1. les allumés - innovation culture

#1.1. les allumés - innovation culture

27min |30/08/2024
Play
undefined cover
undefined cover
#1.1. les allumés - innovation culture cover
#1.1. les allumés - innovation culture cover
Inspire Explore - récits d'innovations

#1.1. les allumés - innovation culture

#1.1. les allumés - innovation culture

27min |30/08/2024
Play

Description

C'est l'histoire d'une fête des lumières qui se déroule l’hiver, mais pas seuleme... Le Pays de la Vallée du Loir a créé « Les Allumés », une initiative à la croisée de l’action culturelle et patrimoniale, du participatif et de l’intergénérationnel.

 

// Une idée originale de Marie-Claire BARRé – CAPACITé, et de Mathilde VANDERRUSTEN, alors au CNFPT – INSET de Dunkerque. Inspire Explore met en récit les initiatives des lauréats des Trophées de l'Innovation Territoriale de l'ANPP, avec le soutien technique et financier du CNFPT - INSET de Dunkerque // Réalisation et musique originale : Marie-Claire BARRé – CAPACITé

 

// Avec, par ordre d’arrivée aux oreilles :

Mathilde ESTADIEU, Cheffe de projet « Les Allumés », PETR de la Vallée du Loir

Béatrice LATOUCHE, Présidente du PETR de la Vallée du Loir

Jean-Yves DENIS, Maire de Crosmières

Yves HANOSSET, Patrimoine à Roulettes

Carole HUBERT et Blandine TERRIEN, Enseignantes à l’école de Crosmières

Candice, Lilou, Jules, Ines et Mathis, Ecoliers et Ecolières à Crosmières

[et Paola PERSEILLE, responsable Communication du PETR de la Vallée du Loir, que l’on n’entend pas dans l’épisode mais qui a fait beaucoup…]

// Merci à tou.te.s ! 💖podcast@capacite.dev 🎊


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    "Le patrimoine,

  • Speaker #1

    on n'en parle pas en fait, on le voit, on le vit". Aujourd'hui, Inspire Explore part butiner le pays de la vallée du Loir, qui a créé Les Allumés, une initiative à la croisée de l'action culturelle et patrimoniale, du participatif et de l'intergénérationnel. Les Allumés, c'est une fête des Lumières qui se déroule l'hiver, mais pas seulement. Pour nous le faire découvrir, Inspire Explore est partie à la rencontre de Béatrice, de Jean-Yves, Mathilde, Paola, Yves, Carole, Blondine, mais aussi de Candice, Inès, Jules, Lilou et Mathis. Écoutez plutôt. Béatrice Latouche, présidente du PETR de la Vallée du Loir.

  • Speaker #2

    Les Allumés, c'est un projet qui est innovant par le nombre de participants à ce projet. C'est un projet qui est co-construit avec les territoires, les habitants. Et quand je parle des habitants, ce sont des adultes comme des enfants. Avec le PETR, le Pays-Valais du Loire, nous organisons des ateliers pendant l'année avec des animations. Et puis, ça se termine sur une grande fête, les Allumés, où nous mettons en lumière un territoire et en particulier une petite ville rurale, ce qui nous permet d'avoir un projet vraiment... C'est intéressant puisque l'ensemble des habitants sont associés à ce projet. On met en valeur le patrimoine rural de la commune et on met en valeur aussi la solidarité et la fraternité de nos petites communes. Alors quand nous avons entamé ce projet, l'idée c'était de mettre en valeur nos petites communes rurales. Nous avons plus de 57 communes sur le pays. L'idée c'est de tourner sur l'ensemble des communes et donc grâce à ce spectacle et à son montage et cette coordination, de mettre en valeur chaque commune. Donc si on faisait... Un spectacle par an, vous voyez, c'est dans 57 ans, nous aurons réussi à faire le spectacle sur l'ensemble de notre territoire. On a largement le temps, en tout cas dans 10 ans, l'idée c'est d'avoir fait grossir peut-être le spectacle pour qu'il ait une participation encore plus importante de la population et des enfants grâce aux écoles, aux collèges. Et puis surtout, c'est faire adhérer l'ensemble des élus et des habitants à ce projet sur notre territoire. Donc moi, je l'imagine bien encore plus important avec encore plus d'habitants dans la rue qui allument leur lumière. qui se baladent dans leur territoire pour découvrir tout le patrimoine magnifique de leur petite ville et surtout les pépites qu'ils ne connaissent pas au quotidien.

  • Speaker #1

    Jean-Yves Denis, monsieur le maire de Cromière.

  • Speaker #3

    Une commune de 1000 habitants.

  • Speaker #0

    C'était quoi votre première réaction quand Mathilde est venue vous parler du projet ?

  • Speaker #3

    L'avant-projet que Mathilde avait a mûri tranquillement dans ma tête en me disant effectivement sur Cromière on devrait être en capacité d'accueillir ce type de manifestation. pour changer un peu les codes qu'on avait habituellement. Dans la commune, on a une quinzaine d'associations qui ont tous leur propre programme, mais pas forcément avec un fil conducteur global ou collectif. Donc là, ça permet de passer au-dessus de toutes les associations, de tous les clivages, et de dire, est-ce qu'on peut mettre un projet culturel en place, collectif et intergénérationnel ? C'est un peu l'idée.

  • Speaker #0

    Est-ce que vous pensez que c'est un projet innovant ?

  • Speaker #3

    Un projet innovant, je pense que oui, de la mesure où... On a souvent des activités culturelles ou de loisirs ou autres, mais qui sont très spécifiques à une association. Et que là, c'est l'occasion de dire ensemble, quel projet peut-on porter ensemble au niveau de la commune, à partir de ce qu'on sait faire, et en partant de la culture populaire. C'était un pari qu'on a pris, et on a pu le faire avec les habitants, on a pu le faire avec les associations, on a pu le faire aussi grâce à l'école, grâce au pays, grâce à un patrimoine à rouler. Donc il y a toute une série de composantes qui nous permettent de dire, effectivement, on peut faire des choses ensemble et des choses de qualité et qui permettent de rassembler du monde. C'est ça qui est important. J'imagine toutes générations confondues.

  • Speaker #0

    Est-ce que le fait de venir, que ce soit le pays qui est extérieur, que les gens ne connaissent pas, et avec des artistes qui viennent de Belgique, qui ont aussi une façon de faire et une culture différente, est-ce que c'est un vrai plus ? Est-ce que c'est un vrai moteur ? Est-ce que ça favorise vraiment ou pas ?

  • Speaker #3

    Pour nous, c'est un vrai plus. C'est un vrai plus que d'une part, le pays est connu, mais pas forcément très connu. C'est l'occasion d'en parler un peu plus, de rencontrer les gens qui sont pays ou techniciens du pays, et avec les intérêts de l'extérieur, là c'est une vraie valeur ajoutée, parce que tout seul, on aurait tourné en rond rapidement. On aurait refait des choses qu'on fait habituellement, plus ou moins des choses comme ça, sans faire le pas de côté, aller voir ce qu'il se passe ailleurs. Et là, avec Patrimoine Aroulette, on n'a fait pas qu'un pas de côté, on a fait plusieurs pas de côté, c'est super.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que vous retenez du projet,

  • Speaker #0

    finalement ?

  • Speaker #3

    Ce que je retiens ? Une envie de parler par-ci-part, de recommencer, de refaire quelque chose. C'était mon premier souhait, de dire on fait une première étape et on verra ce qui se fera après, sans en savoir trop. La manifestation finie, unanimement, les gens ont dit qu'on va se recommencer. On va pouvoir reprendre ce qu'on a pu faire, le développer, affiner tout ça dans les actions et sans forcément de grandes difficultés. ça nous a mis un peu en appétit. Donc effectivement, après, en rétrospective, on a dit, tiens, on aurait pu développer plus par-ci, plus par-là. Il n'y a pas à moins aimer. Je pense que maintenant, il y a à aimer davantage. Et là, c'était l'exemple même. À partir de parents fausses, on peut faire des choses super sympas et qui donnent le sens. C'est pour ça que la culture, à l'époque, elle existe. Elle est basique, elle est entre nous, elle est dans le terrain. Si avoir ce projet-là monté par les personnes qu'on a voulu être, et qu'il nous soit... à venir ici et à dérouler. Mais là, ça ne prend pas. Le projet peut être de qualité, mais s'il est juste plaqué là, on est à nouveau dans la consommation. On prend l'événement du soir, et le lendemain, on passe à autre chose. Là, c'est un événement qu'on ne construit pas. Il nous appartient. Donc il a un avant, il a un avant, et maintenant, il a un après.

  • Speaker #1

    Se lancer dans un projet innovant ne relève pas d'une lubie ou d'une idée géniale germée en une nuit. Il s'agit plutôt d'un processus nourri de rencontres professionnelles et humaines et qui prend un certain temps.

  • Speaker #0

    Ici,

  • Speaker #1

    tout s'est accéléré quand Mathilde a rencontré Yves et réciproquement. Une chef de projet mobilisée, un intervenant associatif au taquet, un territoire plein de promesses, qu'il s'agissait d'aller chercher là où il était. Mathilde Estadieu, chef de projet, PETR de la Vallée du Loir.

  • Speaker #0

    Le projet, c'est plus arriver à trouver un projet qui fédère l'ensemble de la population de nos villages. pour retrouver un vivre ensemble agréable, la joie de faire des choses ensemble et remettre vraiment en avant le centre-bourg des villages. Le centre-bourg qui est quand même bien déserté malheureusement dans beaucoup de nos villages. Et là, c'était le remettre en lumière au centre des préoccupations et que l'ensemble de la population crée cet événement. Et pour ce faire, on a fait appel. à un collectif belge qui s'appelle Patrimoine à Roulettes, fait ce genre d'événement déjà en Belgique. Et c'est donc avec eux qu'on construit ce projet, puisqu'on a une intervention artistique qui s'étale entre trois et quatre semaines sur le territoire pour créer cette fête. Alors Yves, il a sa propre activité, il est conférencier. professeur. Et puis, il travaille avec Patrimoine à Roulettes. C'est une association qui a été fondée il y a une vingtaine d'années, justement pour mettre en valeur le patrimoine, mais peut-être de façon un peu décalée, un peu moins conventionnelle. C'est plus tourné vers l'amusement, vers justement la création artistique qui va venir mettre en valeur ce patrimoine. C'est peut-être le mot le moins utilisé par eux, patrimoine. C'est-à-dire que c'est fait naturellement et le patrimoine, il est plutôt au centre. de leurs préoccupations. On n'en parle pas, en fait, on le voit, on le vit. Et c'est ça qui est quand même très intéressant avec eux. Et donc, avec cette association, on retrouve des artistes qui ont des compétences différentes. Alors, il y a beaucoup de travail autour du théâtre d'ombre, ce qui est très intéressant justement par rapport à la fête des Lumières. Beaucoup d'art plastique, d'art visuel. Et donc, en fonction des projets, bien... Certains se mobilisent, ou d'autres. Alors, ils travaillaient avec les enfants, beaucoup, beaucoup dans les écoles. En fait, notre axe principal, c'est les écoles. En fait, c'est vraiment la première condition, c'est que l'école soit partante. Comme ça, tous les enfants participent, et puis les parents, et puis les grands-parents. Plus de petits-enfants à l'école, mais qui se disent que ça a l'air d'être bien sympa, donc ils viennent parce qu'il y a des ateliers ouverts à la population. Il y a une émulation qui se crée autour de ça. Et donc, on travaille avec les enfants, ils vont faire les ateliers avec les habitants. Le soir, on fait les réunions avec les associations. Vraiment, on multiplie les rencontres. Et Yves est quelqu'un de très jovial. Et donc, en général, tout le monde l'adore. Tout le monde a envie de participer. On ne pourra pas avoir rencontré de personnes qu'une journée, enfin, où on ne les voit pas, ces personnes-là. Mais je veux dire, dans l'ensemble, même ceux qui sont là, un petit peu, Oh non, ça ne va pas marcher chez nous, ça ne marche pas. Il sait les embarquer et ils sont ravis. Ce qui nous a aidés, c'est l'adhésion à la base des élus du pays, qui ont été séduits par le travail de Patrimoine à Roulette, ces fêtes des Lumières, et l'idée qu'on pouvait transposer ça chez nous, et d'avoir une fête dans les villages, en plus au mois de janvier, c'est vrai que la fête se déroule fin janvier, ce qui est atypique, à une période où il n'y a rien. C'était un défi, mais qu'ils ont relevé et puis ils ont adhéré. Et puis ensuite, ce qui aide, c'est l'adhésion des communes. En fait, nous, la commune sur laquelle on fait la fête des Lumières, elle est volontaire. On ne va pas aller dire, cette année, on vient chez vous. Il faut qu'il y ait une envie parce que ça ne marche pas autrement. Et puis le professionnalisme, il faut dire aussi, de Patrimoine Aroulette, l'expérience qu'ils ont dans ce genre d'événement. Le principe même, la base du label, c'est de sensibiliser les habitants et les touristes au patrimoine local, à leur environnement, à leur histoire, à comprendre en fait là où ils habitent, à comprendre aussi leur habitat, leur paysage, à se le réapproprier. Et donc là, c'est vraiment une façon assez instinctive de le faire. Par exemple, l'édition de l'année dernière à la Cromière, le maire était très content parce qu'il y a plein de gens qui lui ont dit Mais on a dit que... ou redécouvert des choses qu'on ne connaissait pas sur la commune. Et il s'est rendu compte que des habitants de 80 ans n'étaient jamais rentrés dans la petite chapelle. Les gens rentrent là où ils n'ont pas l'habitude de rentrer, regardent ce qu'ils ne regardent jamais, marchent dans la rue du village à pied, alors qu'ils ne passent qu'en voiture habituellement. Et puis on a passé tellement de temps en amont à voir ce qu'on allait pouvoir faire dans le village, comment le décorer techniquement, comment c'était possible. Et c'est en ça où ça a du sens, que ce soit le label Pays d'Arrêt d'Histoire. qui porte ce projet. C'est un projet qui, à un certain coup, il y a la peur de se rater. Surtout la première édition, on se dit mais qu'est-ce que ça va donner ? Parce qu'on a beau y croire, moi personnellement, qui coordonne ou qui gérait toutes les relations entre la mairie, le patrimoine à roulettes, il y a quand même une pression parce qu'on ne sait pas où on va. Malgré tout, on espère, mais tant qu'on n'a pas vécu une première édition, on se dit oh là là, mais qu'est-ce qu'on fait ? Parce que c'est... C'est un peu foufou comme projet. Et puis, une fois que la première édition a été passée, il y avait moins de pression quand même.

  • Speaker #1

    Que peut devenir ce projet d'ici une dizaine d'années ?

  • Speaker #0

    Eh bien, on va voir. Je dirais que c'est un peu la question qui se pose de toute façon à nous, parce que le projet avec Patrimoine à Roulette, c'était un projet sur trois ans. Parce qu'on a trois communautés de communes. Donc, l'idée, c'était qu'eux nous accompagnent sur une commune de chaque communauté de communes pendant trois ans. Que nous, on apprenne aussi, ça faisait partie du contrat, c'est-à-dire les techniques qu'ils ont amenées dans les écoles, la façon de faire, tout cet avoir-faire, et que nous, on prenne le relais. Dans quelle mesure, comment, sans intervention extérieure ? Moi, je me rends compte que c'est beaucoup plus compliqué quand on n'est, je dirais, qu'au niveau local, au niveau d'intervention. Donc, il y a toutes ces questions. Et puis, effectivement, il y a la question aussi d'investissement financier. Donc, quel investissement pour nos élus ? Et puis la coordination, ça va être un gros enjeu. Parce que les communes qui ont déjà accueilli, ou qui vont accueillir, ont dans l'idée d'en refaire. Combien par an ? Comment on fait ? Qui s'en occupe aussi ? Et donc, même si c'est que de la coordination, ça va devenir vite énorme, entre guillemets. Et donc, il va falloir s'organiser par rapport à ça. Mais ce qui est encourageant, c'est qu'il y a une vraie envie de refaire. pour les communes qui l'ont fait. Il y a une vraie envie d'autres communes de le faire, tout simplement. Et l'idée, c'était quand même d'avoir un événement et peut-être une petite marque aussi, Vallée du Loir, l'hiver, on peut aller voir les allumés en Vallée du Loir et que ça rayonne aussi autour de chez nous. C'est une part importante de mon travail aujourd'hui parce que pour que ça marche, il faut quand même y passer beaucoup de temps. C'est du plaisir aussi. parce que c'est vraiment très agréable à faire, même si parfois c'est un petit peu laborieux, on va dire. Mais c'est beaucoup de temps quand même dans la commune où on va. C'est-à-dire que le PETR, les habitants, il faut être honnête, ils ne connaissent pas le PETR, ou très peu. Ce n'est pas la commune, ce n'est pas la communauté de communes qui n'est pas dans le quotidien des habitants. Quand on débarque là, les gens ne nous connaissent pas, et puis c'est normal, et on sait à quel point dans un village, ça a son importance de connaître l'autre. Donc il faut du temps, vraiment. je dirais longtemps en amont, commencer à venir semer la petite graine, faire des réunions, rencontrer, discuter. En soi, ce n'est pas grave qu'ils ne connaissent pas le pays, les habitants ont de l'importance, c'est l'action qu'on mène pour eux au quotidien. En ce qui concerne en revanche notre avenir, on a besoin de faire connaître le pays, parce que si on ne le voit pas, quelque part il n'existe pas, et il peut disparaître aussi facilement qu'il est apparu, sans que personne ne s'en aperçoive. Donc à travers cette action, comme d'autres actions, c'est le pays aussi qui rayonne. Et c'est quand même une identité qu'on essaye de faire vivre à travers cette action, que le pays en tant que tel, en tant que structure, même si elle a son importance, mais encore une fois, c'est plus l'identité validoire qu'au centre.

  • Speaker #1

    Yves Anossé, Patrimoine à Roulettes

  • Speaker #4

    On existe depuis 23 ans maintenant. Notre objectif à nous, c'est de faire du patrimoine au sens large du terme, un outil de découverte de soi et des autres. Et pour mener à bien cet objectif que nous nous sommes donnés, eh bien on bourlingue, on va à gauche, à droite, là où le vent nous pousse, là où on rencontre des personnes qui nous parlent, pour construire des projets où on utilise le patrimoine comme un outil de découverte de soi et des autres, et comme un outil de communication. C'est ainsi que mes parents ont croisé ceux du Pays-Vallée-du-Loire. il y a quelques années déjà dans le cadre de formation à destination de professionnels autour de la pédagogie du patrimoine. Et une belle aventure a démarré de cette façon-là, il y a déjà maintenant bien 6 à 8 ans si je me souviens bien.

  • Speaker #0

    Avec Patrimoine à Roulette, qu'est-ce que vous cherchez à aller semer dans tous les territoires où vous allez monter des projets ?

  • Speaker #4

    Pour nous, tous les projets, quels qu'ils soient, que ce soit dans le cadre du réseau ou ailleurs en France ou en Europe, voire même en Asie, c'est avant tout une aventure humaine. On est tous des professionnels, soit de l'étude, de la conservation du patrimoine, ou des artistes, plasticiennes, plasticiens, scénographes, auteurs. On se réunit au sein de Patrimoine à Roulette pour pouvoir se retrouver, croiser nos pratiques, la bonne fin des projets qu'on a envie de mener ensemble. Donc c'est surtout une aventure humaine entre nous, et puis c'est surtout une aventure humaine au niveau des rencontres que l'on fait avec les gens qui nous demandent de travailler, dans la mesure où la plupart des projets sont co-construits avec nos partenaires. Bien sûr, on vient avec force de proposition, mais c'est toujours en partenariat avec les gens avec lesquels on va travailler, voire le public avec lequel on va travailler. Parce qu'une des dimensions importantes du travail des patrimoines en roulette, c'est, comme je l'ai dit tout à l'heure, d'utiliser le patrimoine comme outil de communication, de découverte de soi et des autres. Et ça se fait souvent par des projets artistiques participatifs. En tout cas, dans des systèmes où on incite les gens et on outille les gens à devenir eux aussi créatifs, pour pouvoir... partager leur expérience ou faire vivre une expérience à d'autres suite à des découvertes qu'on leur a fait découvrir. Donc c'est vraiment une double motivation pour les membres de Patrimoine Roulette. C'est aussi bien une motivation au niveau de nos pratiques croisées professionnelles que de rencontrer des lieux magnifiques et surtout des gens super chouettes qui vivent au jour le jour.

  • Speaker #1

    Pour une unique soirée de spectacles et de fêtes, un patrimoine révélé, sublimé ou redécouvert, ça se fabrique comment ? Et qu'est-ce qu'il en reste, une fois l'événement avalé ? Pour le savoir, on a posé la question à deux des maîtresses de l'école de Cromière et à quelques enfants. Carole Hubert et Blandine Thérien.

  • Speaker #5

    Au départ, ça nous paraissait un projet un petit peu énorme. Ça nous faisait un petit peu peur. C'était flou aussi. On ne voyait pas trop. Moi, mon souci, c'était ça. Ça floue, je ne voyais pas. Le fait de rencontrer des artistes aussi, ça nous séduisait pas mal. Ils nous ont apporté différentes techniques, différentes connaissances au niveau des arts plastiques. Et de vivre les ateliers avec eux, avec les enfants, avec les parents. Le fait de mélanger tout plein d'acteurs aussi bien. parents, enfants, des gens de la commune. C'était hyper intéressant d'avoir pu mener des ateliers, d'avoir pu faire venir les parents dans la classe. Il y a quand même beaucoup de parents qui se sont investis dans le projet, qui ont accompagné les enfants, et puis aussi sur les week-ends, les familles entières qui venaient faire les ateliers. Mais c'est vrai que ça, c'était riche à ce niveau-là, tous les échanges intergénérationnels au niveau de l'école. Moi, ce qui m'a vraiment marquée,

  • Speaker #0

    c'était le monde.

  • Speaker #5

    Le monde et la joie des gens présents,

  • Speaker #0

    vraiment.

  • Speaker #5

    Le jour de la fête. Le jour de la fête. C'est une ambiance très féerie, très joyeuse, un peu hors du temps. C'est vraiment une fête de village, une ambiance de village. Les fêtes de village, c'est quand même souvent au beau jour. Là, tellement de monde.

  • Speaker #0

    Et moi,

  • Speaker #2

    j'avais fait venir des copines extérieures à l'école.

  • Speaker #5

    Elles ont adoré,

  • Speaker #1

    adoré.

  • Speaker #5

    Elles n'imaginaient pas que ça pouvait être ça. Tous les gens extérieurs ont trouvé ça super. C'est vraiment génial. Moi, j'ai trouvé que c'était vraiment un moment hyper joyeux. Très émouvant aussi. Et moi, c'est de la même façon, les ateliers qu'on a menés en classe avec les parents, il y avait de l'entraide. On a l'impression que cette fête de lumière, on l'a très vite oubliée. Elle paraît loin. C'était innovant, oui, Jalémie, c'était innovant dans le sens où on avait jusqu'à maintenant souvent mené des projets un petit peu au sein de l'école et là, le projet a dépassé l'école. C'était toute la commune qui était engagée sur le projet, ça c'était assez nouveau. Tout le monde se parlait un petit peu, enfin les gens rencontraient des gens, les gens se parlaient, ce que je ne sais pas forcément. J'ai un élève qui m'a dit ce matin que son point négatif c'était que comme il y avait beaucoup de monde, il n'a pas pu tout voir. C'est quand même ce que j'ai vraiment apprécié.

  • Speaker #1

    Je suis ici depuis 15 ans,

  • Speaker #5

    16 ans. Il y avait plein de lieux que je ne connaissais pas en fait à Cromière. Et oui, c'est marrant parce qu'il y a un élève qui me l'a dit aussi ce matin. Il y a un élève qui m'a dit, mais moi j'aimerais bien que ça recommence parce qu'il y a encore plein de choses à Cromière, de lieux que je ne connais pas, de maisons que je ne connais pas.

  • Speaker #6

    Je m'appelle Candice et j'ai bientôt 10 ans. J'ai 7 ans. Je m'appelle Inès et j'ai 10 ans. J'ai 7 ans et je m'appelle Limon. Je m'appelle Mathis et j'ai 8 ans. J'étais avec mes parents, ma soeur, les parents de ma maman, ma tata, mon tonton et mes deux cousins. Maman, papa, mon meilleur ami Stéphane. Ma nounou et mon tonton Philippe. Toute ma famille. Mon papi, mon ami, ma maman et mes petits frères. Ils ont tous aimé, je pense. Je suis arrivée à l'école avec mon lampion. On s'est promenés dans le village. Avant le soir de la fête, on a fait les déguisements. On a fait des lampions, des attrapes rêves, des chapeaux. Déjà, on avait vu une arénière d'un grenier. Et il y avait beaucoup de lumière et beaucoup de défilés. Et au bout d'un moment, il y a eu un dragon qui a pris la rue. On avait fait des animaux en patins au bugeley et on avait fait des mini-costumes. Certains ont fait des chapeaux, d'autres ils ont fait des lampions, d'autres des bracelets. C'était pour faire le défilé. Ce que j'ai préféré, c'est l'araignée. Maintenant, le monstre, il a fait des bosses, des... des lunettes qu'il voyait toute seule, deux yeux qui étaient dans notre église à côté de l'école là-bas. C'était bien. À l'école, pour nous aider pour faire la fête des Lumières, c'était les parents. Il y avait des artistes à l'école et quand on avait besoin, ils nous donnaient des conseils. C'était sympa là-bas, c'était bien. Ce que je me souviens, il y avait plein de musiciens qui circulaient sur la place de l'église. Quand on a commencé, on a travaillé avec des fils de fer et des abajours. On a fait nos silhouettes et on les a affichées sur les murs du village. Les C1 et C2, on fait un film avec des ombres chinoises. Ce que j'ai préféré, c'était le travail sur les silhouettes. Cela faisait très joli sur les murs. Il y avait la fête des animaux déjà, des couleurs, ça serait bien de recommencer comme une...

  • Speaker #1

    Si je résume un peu, les Allumées, c'est toute une démarche où se rencontrent des artistes et des habitants, des plus petits aux plus grands, réunis autour du patrimoine d'une commune, mis en scène et en lumière pour une soirée magique au cœur de l'hiver. Comme dans tout bon spectacle, on apprécie l'absence de toute tringlerie apparente, l'élégance. Mais en coulisses se jouent d'autres sujets politiques, administratifs ou financiers, où l'on parle aussi innovation et transmission. Retrouvons Béatrice Latouche pour évoquer avec elle le rôle du PETR.

  • Speaker #2

    Écoutez, le rôle du PETR, c'est de coordonner, c'est de faire du lien entre les spectacles, faire du lien. d'animation culturelle et patrimoniale auprès des habitants et en particulier aussi des écoles, c'est d'organiser le spectacle final et puis de porter la communication autour des allumés. C'est aussi et surtout convaincre l'ensemble des élus, et là c'est mon rôle de présidente de PETR, de convaincre l'ensemble des élus pour le financer parce que les allumés ont un coût. Bien évidemment, même si on recherche un ensemble de subventions, les communautés de... Les communes doivent aussi voter un budget pour le PETR pour pouvoir le financer. C'est aussi convaincre les élus et le conseil municipal pour pouvoir mettre en œuvre l'ensemble de ce projet sur leur commune et leur territoire. Et c'est même aussi convaincre les habitants d'ouvrir leurs portes pour mettre en valeur leur patrimoine qui parfois n'est pas vu parce que derrière un Porsche, derrière une porte d'un centre-ville, comme vous savez bien dans les communes rurales, parfois nous avons des pépites bien cachées derrière les grands Porsches des petites rues. Donc voilà, tout le rôle du PETR, c'est de faire du lien entre tous ces habitants et d'organiser et de mettre en musique l'ensemble de ce projet et qu'au final, le spectacle et la musique finale soient très bien accordées. Moi, ce que je trouve marquant, c'est le nombre de personnes qui se déplacent dans les communes qui dépassent le nombre d'habitants de la commune. C'est ça qui me fait toujours très plaisir de me rendre compte qu'en fait, finalement, on a plus de personnes dans les rues que d'habitants dans la commune qui participent à ce spectacle. Nous, ce que nous souhaiterions, bien sûr, le PETR, dans sa philosophie première, un pays, c'est un regroupement de comités de communes, d'élus, de territoires. Et l'idée aussi de participer avec vous, c'est de promouvoir notre action et surtout de participer à ce qu'elle devienne une action plus nationale et pourquoi pas dans d'autres pays. Et nous sommes bien évidemment à la disposition de tous nos collègues pour les aider à monter ce genre d'animation dans leur pays. Je crois que l'essentiel, c'est la solidarité aussi entre nos pays. nos PETR et nos comités de communes. Pour moi, l'innovation territoriale, c'est de trouver des actions qui, par la solidarité, la fraternité, mais aussi peut-être la surprise, permettent à la population de se retrouver. L'innovation, c'est peut-être de reprendre des formules du passé, les remettre au goût du jour ou en tout cas utiliser les nouvelles technologies d'aujourd'hui pour pouvoir recréer des actions innovantes autour des nouvelles technologies, tout en gardant quand même... notre histoire, c'est-à-dire le patrimoine, c'est-à-dire la solidarité, la fraternité. Je crois que l'innovation n'est pas forcément dans la nouveauté, mais plutôt dans l'usage qu'on en fait des nouvelles technologies ou même des animations.

  • Speaker #1

    Le pays de la Vallée du Loir, à travers les allumés, a trouvé sa voie pour mener la politique patrimoniale qui lui ressemble. Autour du grand catalyseur que peut être l'école, en mêlant la participation de tous ceux qui le souhaitent et en ouvrant grand la porte aux apports d'un collectif d'artistes, le pays de la Vallée du Loir a innové. Grande satisfaction générale et belle reconnaissance publique, car les allumés a été désigné par la NPP et Public Sénat, qui leur a décerné le Trophée de l'innovation territoriale 2020 dans la catégorie Culture. Bravo à eux, merci à vous, et à bientôt dans Inspire-Explore.

Description

C'est l'histoire d'une fête des lumières qui se déroule l’hiver, mais pas seuleme... Le Pays de la Vallée du Loir a créé « Les Allumés », une initiative à la croisée de l’action culturelle et patrimoniale, du participatif et de l’intergénérationnel.

 

// Une idée originale de Marie-Claire BARRé – CAPACITé, et de Mathilde VANDERRUSTEN, alors au CNFPT – INSET de Dunkerque. Inspire Explore met en récit les initiatives des lauréats des Trophées de l'Innovation Territoriale de l'ANPP, avec le soutien technique et financier du CNFPT - INSET de Dunkerque // Réalisation et musique originale : Marie-Claire BARRé – CAPACITé

 

// Avec, par ordre d’arrivée aux oreilles :

Mathilde ESTADIEU, Cheffe de projet « Les Allumés », PETR de la Vallée du Loir

Béatrice LATOUCHE, Présidente du PETR de la Vallée du Loir

Jean-Yves DENIS, Maire de Crosmières

Yves HANOSSET, Patrimoine à Roulettes

Carole HUBERT et Blandine TERRIEN, Enseignantes à l’école de Crosmières

Candice, Lilou, Jules, Ines et Mathis, Ecoliers et Ecolières à Crosmières

[et Paola PERSEILLE, responsable Communication du PETR de la Vallée du Loir, que l’on n’entend pas dans l’épisode mais qui a fait beaucoup…]

// Merci à tou.te.s ! 💖podcast@capacite.dev 🎊


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    "Le patrimoine,

  • Speaker #1

    on n'en parle pas en fait, on le voit, on le vit". Aujourd'hui, Inspire Explore part butiner le pays de la vallée du Loir, qui a créé Les Allumés, une initiative à la croisée de l'action culturelle et patrimoniale, du participatif et de l'intergénérationnel. Les Allumés, c'est une fête des Lumières qui se déroule l'hiver, mais pas seulement. Pour nous le faire découvrir, Inspire Explore est partie à la rencontre de Béatrice, de Jean-Yves, Mathilde, Paola, Yves, Carole, Blondine, mais aussi de Candice, Inès, Jules, Lilou et Mathis. Écoutez plutôt. Béatrice Latouche, présidente du PETR de la Vallée du Loir.

  • Speaker #2

    Les Allumés, c'est un projet qui est innovant par le nombre de participants à ce projet. C'est un projet qui est co-construit avec les territoires, les habitants. Et quand je parle des habitants, ce sont des adultes comme des enfants. Avec le PETR, le Pays-Valais du Loire, nous organisons des ateliers pendant l'année avec des animations. Et puis, ça se termine sur une grande fête, les Allumés, où nous mettons en lumière un territoire et en particulier une petite ville rurale, ce qui nous permet d'avoir un projet vraiment... C'est intéressant puisque l'ensemble des habitants sont associés à ce projet. On met en valeur le patrimoine rural de la commune et on met en valeur aussi la solidarité et la fraternité de nos petites communes. Alors quand nous avons entamé ce projet, l'idée c'était de mettre en valeur nos petites communes rurales. Nous avons plus de 57 communes sur le pays. L'idée c'est de tourner sur l'ensemble des communes et donc grâce à ce spectacle et à son montage et cette coordination, de mettre en valeur chaque commune. Donc si on faisait... Un spectacle par an, vous voyez, c'est dans 57 ans, nous aurons réussi à faire le spectacle sur l'ensemble de notre territoire. On a largement le temps, en tout cas dans 10 ans, l'idée c'est d'avoir fait grossir peut-être le spectacle pour qu'il ait une participation encore plus importante de la population et des enfants grâce aux écoles, aux collèges. Et puis surtout, c'est faire adhérer l'ensemble des élus et des habitants à ce projet sur notre territoire. Donc moi, je l'imagine bien encore plus important avec encore plus d'habitants dans la rue qui allument leur lumière. qui se baladent dans leur territoire pour découvrir tout le patrimoine magnifique de leur petite ville et surtout les pépites qu'ils ne connaissent pas au quotidien.

  • Speaker #1

    Jean-Yves Denis, monsieur le maire de Cromière.

  • Speaker #3

    Une commune de 1000 habitants.

  • Speaker #0

    C'était quoi votre première réaction quand Mathilde est venue vous parler du projet ?

  • Speaker #3

    L'avant-projet que Mathilde avait a mûri tranquillement dans ma tête en me disant effectivement sur Cromière on devrait être en capacité d'accueillir ce type de manifestation. pour changer un peu les codes qu'on avait habituellement. Dans la commune, on a une quinzaine d'associations qui ont tous leur propre programme, mais pas forcément avec un fil conducteur global ou collectif. Donc là, ça permet de passer au-dessus de toutes les associations, de tous les clivages, et de dire, est-ce qu'on peut mettre un projet culturel en place, collectif et intergénérationnel ? C'est un peu l'idée.

  • Speaker #0

    Est-ce que vous pensez que c'est un projet innovant ?

  • Speaker #3

    Un projet innovant, je pense que oui, de la mesure où... On a souvent des activités culturelles ou de loisirs ou autres, mais qui sont très spécifiques à une association. Et que là, c'est l'occasion de dire ensemble, quel projet peut-on porter ensemble au niveau de la commune, à partir de ce qu'on sait faire, et en partant de la culture populaire. C'était un pari qu'on a pris, et on a pu le faire avec les habitants, on a pu le faire avec les associations, on a pu le faire aussi grâce à l'école, grâce au pays, grâce à un patrimoine à rouler. Donc il y a toute une série de composantes qui nous permettent de dire, effectivement, on peut faire des choses ensemble et des choses de qualité et qui permettent de rassembler du monde. C'est ça qui est important. J'imagine toutes générations confondues.

  • Speaker #0

    Est-ce que le fait de venir, que ce soit le pays qui est extérieur, que les gens ne connaissent pas, et avec des artistes qui viennent de Belgique, qui ont aussi une façon de faire et une culture différente, est-ce que c'est un vrai plus ? Est-ce que c'est un vrai moteur ? Est-ce que ça favorise vraiment ou pas ?

  • Speaker #3

    Pour nous, c'est un vrai plus. C'est un vrai plus que d'une part, le pays est connu, mais pas forcément très connu. C'est l'occasion d'en parler un peu plus, de rencontrer les gens qui sont pays ou techniciens du pays, et avec les intérêts de l'extérieur, là c'est une vraie valeur ajoutée, parce que tout seul, on aurait tourné en rond rapidement. On aurait refait des choses qu'on fait habituellement, plus ou moins des choses comme ça, sans faire le pas de côté, aller voir ce qu'il se passe ailleurs. Et là, avec Patrimoine Aroulette, on n'a fait pas qu'un pas de côté, on a fait plusieurs pas de côté, c'est super.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que vous retenez du projet,

  • Speaker #0

    finalement ?

  • Speaker #3

    Ce que je retiens ? Une envie de parler par-ci-part, de recommencer, de refaire quelque chose. C'était mon premier souhait, de dire on fait une première étape et on verra ce qui se fera après, sans en savoir trop. La manifestation finie, unanimement, les gens ont dit qu'on va se recommencer. On va pouvoir reprendre ce qu'on a pu faire, le développer, affiner tout ça dans les actions et sans forcément de grandes difficultés. ça nous a mis un peu en appétit. Donc effectivement, après, en rétrospective, on a dit, tiens, on aurait pu développer plus par-ci, plus par-là. Il n'y a pas à moins aimer. Je pense que maintenant, il y a à aimer davantage. Et là, c'était l'exemple même. À partir de parents fausses, on peut faire des choses super sympas et qui donnent le sens. C'est pour ça que la culture, à l'époque, elle existe. Elle est basique, elle est entre nous, elle est dans le terrain. Si avoir ce projet-là monté par les personnes qu'on a voulu être, et qu'il nous soit... à venir ici et à dérouler. Mais là, ça ne prend pas. Le projet peut être de qualité, mais s'il est juste plaqué là, on est à nouveau dans la consommation. On prend l'événement du soir, et le lendemain, on passe à autre chose. Là, c'est un événement qu'on ne construit pas. Il nous appartient. Donc il a un avant, il a un avant, et maintenant, il a un après.

  • Speaker #1

    Se lancer dans un projet innovant ne relève pas d'une lubie ou d'une idée géniale germée en une nuit. Il s'agit plutôt d'un processus nourri de rencontres professionnelles et humaines et qui prend un certain temps.

  • Speaker #0

    Ici,

  • Speaker #1

    tout s'est accéléré quand Mathilde a rencontré Yves et réciproquement. Une chef de projet mobilisée, un intervenant associatif au taquet, un territoire plein de promesses, qu'il s'agissait d'aller chercher là où il était. Mathilde Estadieu, chef de projet, PETR de la Vallée du Loir.

  • Speaker #0

    Le projet, c'est plus arriver à trouver un projet qui fédère l'ensemble de la population de nos villages. pour retrouver un vivre ensemble agréable, la joie de faire des choses ensemble et remettre vraiment en avant le centre-bourg des villages. Le centre-bourg qui est quand même bien déserté malheureusement dans beaucoup de nos villages. Et là, c'était le remettre en lumière au centre des préoccupations et que l'ensemble de la population crée cet événement. Et pour ce faire, on a fait appel. à un collectif belge qui s'appelle Patrimoine à Roulettes, fait ce genre d'événement déjà en Belgique. Et c'est donc avec eux qu'on construit ce projet, puisqu'on a une intervention artistique qui s'étale entre trois et quatre semaines sur le territoire pour créer cette fête. Alors Yves, il a sa propre activité, il est conférencier. professeur. Et puis, il travaille avec Patrimoine à Roulettes. C'est une association qui a été fondée il y a une vingtaine d'années, justement pour mettre en valeur le patrimoine, mais peut-être de façon un peu décalée, un peu moins conventionnelle. C'est plus tourné vers l'amusement, vers justement la création artistique qui va venir mettre en valeur ce patrimoine. C'est peut-être le mot le moins utilisé par eux, patrimoine. C'est-à-dire que c'est fait naturellement et le patrimoine, il est plutôt au centre. de leurs préoccupations. On n'en parle pas, en fait, on le voit, on le vit. Et c'est ça qui est quand même très intéressant avec eux. Et donc, avec cette association, on retrouve des artistes qui ont des compétences différentes. Alors, il y a beaucoup de travail autour du théâtre d'ombre, ce qui est très intéressant justement par rapport à la fête des Lumières. Beaucoup d'art plastique, d'art visuel. Et donc, en fonction des projets, bien... Certains se mobilisent, ou d'autres. Alors, ils travaillaient avec les enfants, beaucoup, beaucoup dans les écoles. En fait, notre axe principal, c'est les écoles. En fait, c'est vraiment la première condition, c'est que l'école soit partante. Comme ça, tous les enfants participent, et puis les parents, et puis les grands-parents. Plus de petits-enfants à l'école, mais qui se disent que ça a l'air d'être bien sympa, donc ils viennent parce qu'il y a des ateliers ouverts à la population. Il y a une émulation qui se crée autour de ça. Et donc, on travaille avec les enfants, ils vont faire les ateliers avec les habitants. Le soir, on fait les réunions avec les associations. Vraiment, on multiplie les rencontres. Et Yves est quelqu'un de très jovial. Et donc, en général, tout le monde l'adore. Tout le monde a envie de participer. On ne pourra pas avoir rencontré de personnes qu'une journée, enfin, où on ne les voit pas, ces personnes-là. Mais je veux dire, dans l'ensemble, même ceux qui sont là, un petit peu, Oh non, ça ne va pas marcher chez nous, ça ne marche pas. Il sait les embarquer et ils sont ravis. Ce qui nous a aidés, c'est l'adhésion à la base des élus du pays, qui ont été séduits par le travail de Patrimoine à Roulette, ces fêtes des Lumières, et l'idée qu'on pouvait transposer ça chez nous, et d'avoir une fête dans les villages, en plus au mois de janvier, c'est vrai que la fête se déroule fin janvier, ce qui est atypique, à une période où il n'y a rien. C'était un défi, mais qu'ils ont relevé et puis ils ont adhéré. Et puis ensuite, ce qui aide, c'est l'adhésion des communes. En fait, nous, la commune sur laquelle on fait la fête des Lumières, elle est volontaire. On ne va pas aller dire, cette année, on vient chez vous. Il faut qu'il y ait une envie parce que ça ne marche pas autrement. Et puis le professionnalisme, il faut dire aussi, de Patrimoine Aroulette, l'expérience qu'ils ont dans ce genre d'événement. Le principe même, la base du label, c'est de sensibiliser les habitants et les touristes au patrimoine local, à leur environnement, à leur histoire, à comprendre en fait là où ils habitent, à comprendre aussi leur habitat, leur paysage, à se le réapproprier. Et donc là, c'est vraiment une façon assez instinctive de le faire. Par exemple, l'édition de l'année dernière à la Cromière, le maire était très content parce qu'il y a plein de gens qui lui ont dit Mais on a dit que... ou redécouvert des choses qu'on ne connaissait pas sur la commune. Et il s'est rendu compte que des habitants de 80 ans n'étaient jamais rentrés dans la petite chapelle. Les gens rentrent là où ils n'ont pas l'habitude de rentrer, regardent ce qu'ils ne regardent jamais, marchent dans la rue du village à pied, alors qu'ils ne passent qu'en voiture habituellement. Et puis on a passé tellement de temps en amont à voir ce qu'on allait pouvoir faire dans le village, comment le décorer techniquement, comment c'était possible. Et c'est en ça où ça a du sens, que ce soit le label Pays d'Arrêt d'Histoire. qui porte ce projet. C'est un projet qui, à un certain coup, il y a la peur de se rater. Surtout la première édition, on se dit mais qu'est-ce que ça va donner ? Parce qu'on a beau y croire, moi personnellement, qui coordonne ou qui gérait toutes les relations entre la mairie, le patrimoine à roulettes, il y a quand même une pression parce qu'on ne sait pas où on va. Malgré tout, on espère, mais tant qu'on n'a pas vécu une première édition, on se dit oh là là, mais qu'est-ce qu'on fait ? Parce que c'est... C'est un peu foufou comme projet. Et puis, une fois que la première édition a été passée, il y avait moins de pression quand même.

  • Speaker #1

    Que peut devenir ce projet d'ici une dizaine d'années ?

  • Speaker #0

    Eh bien, on va voir. Je dirais que c'est un peu la question qui se pose de toute façon à nous, parce que le projet avec Patrimoine à Roulette, c'était un projet sur trois ans. Parce qu'on a trois communautés de communes. Donc, l'idée, c'était qu'eux nous accompagnent sur une commune de chaque communauté de communes pendant trois ans. Que nous, on apprenne aussi, ça faisait partie du contrat, c'est-à-dire les techniques qu'ils ont amenées dans les écoles, la façon de faire, tout cet avoir-faire, et que nous, on prenne le relais. Dans quelle mesure, comment, sans intervention extérieure ? Moi, je me rends compte que c'est beaucoup plus compliqué quand on n'est, je dirais, qu'au niveau local, au niveau d'intervention. Donc, il y a toutes ces questions. Et puis, effectivement, il y a la question aussi d'investissement financier. Donc, quel investissement pour nos élus ? Et puis la coordination, ça va être un gros enjeu. Parce que les communes qui ont déjà accueilli, ou qui vont accueillir, ont dans l'idée d'en refaire. Combien par an ? Comment on fait ? Qui s'en occupe aussi ? Et donc, même si c'est que de la coordination, ça va devenir vite énorme, entre guillemets. Et donc, il va falloir s'organiser par rapport à ça. Mais ce qui est encourageant, c'est qu'il y a une vraie envie de refaire. pour les communes qui l'ont fait. Il y a une vraie envie d'autres communes de le faire, tout simplement. Et l'idée, c'était quand même d'avoir un événement et peut-être une petite marque aussi, Vallée du Loir, l'hiver, on peut aller voir les allumés en Vallée du Loir et que ça rayonne aussi autour de chez nous. C'est une part importante de mon travail aujourd'hui parce que pour que ça marche, il faut quand même y passer beaucoup de temps. C'est du plaisir aussi. parce que c'est vraiment très agréable à faire, même si parfois c'est un petit peu laborieux, on va dire. Mais c'est beaucoup de temps quand même dans la commune où on va. C'est-à-dire que le PETR, les habitants, il faut être honnête, ils ne connaissent pas le PETR, ou très peu. Ce n'est pas la commune, ce n'est pas la communauté de communes qui n'est pas dans le quotidien des habitants. Quand on débarque là, les gens ne nous connaissent pas, et puis c'est normal, et on sait à quel point dans un village, ça a son importance de connaître l'autre. Donc il faut du temps, vraiment. je dirais longtemps en amont, commencer à venir semer la petite graine, faire des réunions, rencontrer, discuter. En soi, ce n'est pas grave qu'ils ne connaissent pas le pays, les habitants ont de l'importance, c'est l'action qu'on mène pour eux au quotidien. En ce qui concerne en revanche notre avenir, on a besoin de faire connaître le pays, parce que si on ne le voit pas, quelque part il n'existe pas, et il peut disparaître aussi facilement qu'il est apparu, sans que personne ne s'en aperçoive. Donc à travers cette action, comme d'autres actions, c'est le pays aussi qui rayonne. Et c'est quand même une identité qu'on essaye de faire vivre à travers cette action, que le pays en tant que tel, en tant que structure, même si elle a son importance, mais encore une fois, c'est plus l'identité validoire qu'au centre.

  • Speaker #1

    Yves Anossé, Patrimoine à Roulettes

  • Speaker #4

    On existe depuis 23 ans maintenant. Notre objectif à nous, c'est de faire du patrimoine au sens large du terme, un outil de découverte de soi et des autres. Et pour mener à bien cet objectif que nous nous sommes donnés, eh bien on bourlingue, on va à gauche, à droite, là où le vent nous pousse, là où on rencontre des personnes qui nous parlent, pour construire des projets où on utilise le patrimoine comme un outil de découverte de soi et des autres, et comme un outil de communication. C'est ainsi que mes parents ont croisé ceux du Pays-Vallée-du-Loire. il y a quelques années déjà dans le cadre de formation à destination de professionnels autour de la pédagogie du patrimoine. Et une belle aventure a démarré de cette façon-là, il y a déjà maintenant bien 6 à 8 ans si je me souviens bien.

  • Speaker #0

    Avec Patrimoine à Roulette, qu'est-ce que vous cherchez à aller semer dans tous les territoires où vous allez monter des projets ?

  • Speaker #4

    Pour nous, tous les projets, quels qu'ils soient, que ce soit dans le cadre du réseau ou ailleurs en France ou en Europe, voire même en Asie, c'est avant tout une aventure humaine. On est tous des professionnels, soit de l'étude, de la conservation du patrimoine, ou des artistes, plasticiennes, plasticiens, scénographes, auteurs. On se réunit au sein de Patrimoine à Roulette pour pouvoir se retrouver, croiser nos pratiques, la bonne fin des projets qu'on a envie de mener ensemble. Donc c'est surtout une aventure humaine entre nous, et puis c'est surtout une aventure humaine au niveau des rencontres que l'on fait avec les gens qui nous demandent de travailler, dans la mesure où la plupart des projets sont co-construits avec nos partenaires. Bien sûr, on vient avec force de proposition, mais c'est toujours en partenariat avec les gens avec lesquels on va travailler, voire le public avec lequel on va travailler. Parce qu'une des dimensions importantes du travail des patrimoines en roulette, c'est, comme je l'ai dit tout à l'heure, d'utiliser le patrimoine comme outil de communication, de découverte de soi et des autres. Et ça se fait souvent par des projets artistiques participatifs. En tout cas, dans des systèmes où on incite les gens et on outille les gens à devenir eux aussi créatifs, pour pouvoir... partager leur expérience ou faire vivre une expérience à d'autres suite à des découvertes qu'on leur a fait découvrir. Donc c'est vraiment une double motivation pour les membres de Patrimoine Roulette. C'est aussi bien une motivation au niveau de nos pratiques croisées professionnelles que de rencontrer des lieux magnifiques et surtout des gens super chouettes qui vivent au jour le jour.

  • Speaker #1

    Pour une unique soirée de spectacles et de fêtes, un patrimoine révélé, sublimé ou redécouvert, ça se fabrique comment ? Et qu'est-ce qu'il en reste, une fois l'événement avalé ? Pour le savoir, on a posé la question à deux des maîtresses de l'école de Cromière et à quelques enfants. Carole Hubert et Blandine Thérien.

  • Speaker #5

    Au départ, ça nous paraissait un projet un petit peu énorme. Ça nous faisait un petit peu peur. C'était flou aussi. On ne voyait pas trop. Moi, mon souci, c'était ça. Ça floue, je ne voyais pas. Le fait de rencontrer des artistes aussi, ça nous séduisait pas mal. Ils nous ont apporté différentes techniques, différentes connaissances au niveau des arts plastiques. Et de vivre les ateliers avec eux, avec les enfants, avec les parents. Le fait de mélanger tout plein d'acteurs aussi bien. parents, enfants, des gens de la commune. C'était hyper intéressant d'avoir pu mener des ateliers, d'avoir pu faire venir les parents dans la classe. Il y a quand même beaucoup de parents qui se sont investis dans le projet, qui ont accompagné les enfants, et puis aussi sur les week-ends, les familles entières qui venaient faire les ateliers. Mais c'est vrai que ça, c'était riche à ce niveau-là, tous les échanges intergénérationnels au niveau de l'école. Moi, ce qui m'a vraiment marquée,

  • Speaker #0

    c'était le monde.

  • Speaker #5

    Le monde et la joie des gens présents,

  • Speaker #0

    vraiment.

  • Speaker #5

    Le jour de la fête. Le jour de la fête. C'est une ambiance très féerie, très joyeuse, un peu hors du temps. C'est vraiment une fête de village, une ambiance de village. Les fêtes de village, c'est quand même souvent au beau jour. Là, tellement de monde.

  • Speaker #0

    Et moi,

  • Speaker #2

    j'avais fait venir des copines extérieures à l'école.

  • Speaker #5

    Elles ont adoré,

  • Speaker #1

    adoré.

  • Speaker #5

    Elles n'imaginaient pas que ça pouvait être ça. Tous les gens extérieurs ont trouvé ça super. C'est vraiment génial. Moi, j'ai trouvé que c'était vraiment un moment hyper joyeux. Très émouvant aussi. Et moi, c'est de la même façon, les ateliers qu'on a menés en classe avec les parents, il y avait de l'entraide. On a l'impression que cette fête de lumière, on l'a très vite oubliée. Elle paraît loin. C'était innovant, oui, Jalémie, c'était innovant dans le sens où on avait jusqu'à maintenant souvent mené des projets un petit peu au sein de l'école et là, le projet a dépassé l'école. C'était toute la commune qui était engagée sur le projet, ça c'était assez nouveau. Tout le monde se parlait un petit peu, enfin les gens rencontraient des gens, les gens se parlaient, ce que je ne sais pas forcément. J'ai un élève qui m'a dit ce matin que son point négatif c'était que comme il y avait beaucoup de monde, il n'a pas pu tout voir. C'est quand même ce que j'ai vraiment apprécié.

  • Speaker #1

    Je suis ici depuis 15 ans,

  • Speaker #5

    16 ans. Il y avait plein de lieux que je ne connaissais pas en fait à Cromière. Et oui, c'est marrant parce qu'il y a un élève qui me l'a dit aussi ce matin. Il y a un élève qui m'a dit, mais moi j'aimerais bien que ça recommence parce qu'il y a encore plein de choses à Cromière, de lieux que je ne connais pas, de maisons que je ne connais pas.

  • Speaker #6

    Je m'appelle Candice et j'ai bientôt 10 ans. J'ai 7 ans. Je m'appelle Inès et j'ai 10 ans. J'ai 7 ans et je m'appelle Limon. Je m'appelle Mathis et j'ai 8 ans. J'étais avec mes parents, ma soeur, les parents de ma maman, ma tata, mon tonton et mes deux cousins. Maman, papa, mon meilleur ami Stéphane. Ma nounou et mon tonton Philippe. Toute ma famille. Mon papi, mon ami, ma maman et mes petits frères. Ils ont tous aimé, je pense. Je suis arrivée à l'école avec mon lampion. On s'est promenés dans le village. Avant le soir de la fête, on a fait les déguisements. On a fait des lampions, des attrapes rêves, des chapeaux. Déjà, on avait vu une arénière d'un grenier. Et il y avait beaucoup de lumière et beaucoup de défilés. Et au bout d'un moment, il y a eu un dragon qui a pris la rue. On avait fait des animaux en patins au bugeley et on avait fait des mini-costumes. Certains ont fait des chapeaux, d'autres ils ont fait des lampions, d'autres des bracelets. C'était pour faire le défilé. Ce que j'ai préféré, c'est l'araignée. Maintenant, le monstre, il a fait des bosses, des... des lunettes qu'il voyait toute seule, deux yeux qui étaient dans notre église à côté de l'école là-bas. C'était bien. À l'école, pour nous aider pour faire la fête des Lumières, c'était les parents. Il y avait des artistes à l'école et quand on avait besoin, ils nous donnaient des conseils. C'était sympa là-bas, c'était bien. Ce que je me souviens, il y avait plein de musiciens qui circulaient sur la place de l'église. Quand on a commencé, on a travaillé avec des fils de fer et des abajours. On a fait nos silhouettes et on les a affichées sur les murs du village. Les C1 et C2, on fait un film avec des ombres chinoises. Ce que j'ai préféré, c'était le travail sur les silhouettes. Cela faisait très joli sur les murs. Il y avait la fête des animaux déjà, des couleurs, ça serait bien de recommencer comme une...

  • Speaker #1

    Si je résume un peu, les Allumées, c'est toute une démarche où se rencontrent des artistes et des habitants, des plus petits aux plus grands, réunis autour du patrimoine d'une commune, mis en scène et en lumière pour une soirée magique au cœur de l'hiver. Comme dans tout bon spectacle, on apprécie l'absence de toute tringlerie apparente, l'élégance. Mais en coulisses se jouent d'autres sujets politiques, administratifs ou financiers, où l'on parle aussi innovation et transmission. Retrouvons Béatrice Latouche pour évoquer avec elle le rôle du PETR.

  • Speaker #2

    Écoutez, le rôle du PETR, c'est de coordonner, c'est de faire du lien entre les spectacles, faire du lien. d'animation culturelle et patrimoniale auprès des habitants et en particulier aussi des écoles, c'est d'organiser le spectacle final et puis de porter la communication autour des allumés. C'est aussi et surtout convaincre l'ensemble des élus, et là c'est mon rôle de présidente de PETR, de convaincre l'ensemble des élus pour le financer parce que les allumés ont un coût. Bien évidemment, même si on recherche un ensemble de subventions, les communautés de... Les communes doivent aussi voter un budget pour le PETR pour pouvoir le financer. C'est aussi convaincre les élus et le conseil municipal pour pouvoir mettre en œuvre l'ensemble de ce projet sur leur commune et leur territoire. Et c'est même aussi convaincre les habitants d'ouvrir leurs portes pour mettre en valeur leur patrimoine qui parfois n'est pas vu parce que derrière un Porsche, derrière une porte d'un centre-ville, comme vous savez bien dans les communes rurales, parfois nous avons des pépites bien cachées derrière les grands Porsches des petites rues. Donc voilà, tout le rôle du PETR, c'est de faire du lien entre tous ces habitants et d'organiser et de mettre en musique l'ensemble de ce projet et qu'au final, le spectacle et la musique finale soient très bien accordées. Moi, ce que je trouve marquant, c'est le nombre de personnes qui se déplacent dans les communes qui dépassent le nombre d'habitants de la commune. C'est ça qui me fait toujours très plaisir de me rendre compte qu'en fait, finalement, on a plus de personnes dans les rues que d'habitants dans la commune qui participent à ce spectacle. Nous, ce que nous souhaiterions, bien sûr, le PETR, dans sa philosophie première, un pays, c'est un regroupement de comités de communes, d'élus, de territoires. Et l'idée aussi de participer avec vous, c'est de promouvoir notre action et surtout de participer à ce qu'elle devienne une action plus nationale et pourquoi pas dans d'autres pays. Et nous sommes bien évidemment à la disposition de tous nos collègues pour les aider à monter ce genre d'animation dans leur pays. Je crois que l'essentiel, c'est la solidarité aussi entre nos pays. nos PETR et nos comités de communes. Pour moi, l'innovation territoriale, c'est de trouver des actions qui, par la solidarité, la fraternité, mais aussi peut-être la surprise, permettent à la population de se retrouver. L'innovation, c'est peut-être de reprendre des formules du passé, les remettre au goût du jour ou en tout cas utiliser les nouvelles technologies d'aujourd'hui pour pouvoir recréer des actions innovantes autour des nouvelles technologies, tout en gardant quand même... notre histoire, c'est-à-dire le patrimoine, c'est-à-dire la solidarité, la fraternité. Je crois que l'innovation n'est pas forcément dans la nouveauté, mais plutôt dans l'usage qu'on en fait des nouvelles technologies ou même des animations.

  • Speaker #1

    Le pays de la Vallée du Loir, à travers les allumés, a trouvé sa voie pour mener la politique patrimoniale qui lui ressemble. Autour du grand catalyseur que peut être l'école, en mêlant la participation de tous ceux qui le souhaitent et en ouvrant grand la porte aux apports d'un collectif d'artistes, le pays de la Vallée du Loir a innové. Grande satisfaction générale et belle reconnaissance publique, car les allumés a été désigné par la NPP et Public Sénat, qui leur a décerné le Trophée de l'innovation territoriale 2020 dans la catégorie Culture. Bravo à eux, merci à vous, et à bientôt dans Inspire-Explore.

Share

Embed

You may also like

Description

C'est l'histoire d'une fête des lumières qui se déroule l’hiver, mais pas seuleme... Le Pays de la Vallée du Loir a créé « Les Allumés », une initiative à la croisée de l’action culturelle et patrimoniale, du participatif et de l’intergénérationnel.

 

// Une idée originale de Marie-Claire BARRé – CAPACITé, et de Mathilde VANDERRUSTEN, alors au CNFPT – INSET de Dunkerque. Inspire Explore met en récit les initiatives des lauréats des Trophées de l'Innovation Territoriale de l'ANPP, avec le soutien technique et financier du CNFPT - INSET de Dunkerque // Réalisation et musique originale : Marie-Claire BARRé – CAPACITé

 

// Avec, par ordre d’arrivée aux oreilles :

Mathilde ESTADIEU, Cheffe de projet « Les Allumés », PETR de la Vallée du Loir

Béatrice LATOUCHE, Présidente du PETR de la Vallée du Loir

Jean-Yves DENIS, Maire de Crosmières

Yves HANOSSET, Patrimoine à Roulettes

Carole HUBERT et Blandine TERRIEN, Enseignantes à l’école de Crosmières

Candice, Lilou, Jules, Ines et Mathis, Ecoliers et Ecolières à Crosmières

[et Paola PERSEILLE, responsable Communication du PETR de la Vallée du Loir, que l’on n’entend pas dans l’épisode mais qui a fait beaucoup…]

// Merci à tou.te.s ! 💖podcast@capacite.dev 🎊


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    "Le patrimoine,

  • Speaker #1

    on n'en parle pas en fait, on le voit, on le vit". Aujourd'hui, Inspire Explore part butiner le pays de la vallée du Loir, qui a créé Les Allumés, une initiative à la croisée de l'action culturelle et patrimoniale, du participatif et de l'intergénérationnel. Les Allumés, c'est une fête des Lumières qui se déroule l'hiver, mais pas seulement. Pour nous le faire découvrir, Inspire Explore est partie à la rencontre de Béatrice, de Jean-Yves, Mathilde, Paola, Yves, Carole, Blondine, mais aussi de Candice, Inès, Jules, Lilou et Mathis. Écoutez plutôt. Béatrice Latouche, présidente du PETR de la Vallée du Loir.

  • Speaker #2

    Les Allumés, c'est un projet qui est innovant par le nombre de participants à ce projet. C'est un projet qui est co-construit avec les territoires, les habitants. Et quand je parle des habitants, ce sont des adultes comme des enfants. Avec le PETR, le Pays-Valais du Loire, nous organisons des ateliers pendant l'année avec des animations. Et puis, ça se termine sur une grande fête, les Allumés, où nous mettons en lumière un territoire et en particulier une petite ville rurale, ce qui nous permet d'avoir un projet vraiment... C'est intéressant puisque l'ensemble des habitants sont associés à ce projet. On met en valeur le patrimoine rural de la commune et on met en valeur aussi la solidarité et la fraternité de nos petites communes. Alors quand nous avons entamé ce projet, l'idée c'était de mettre en valeur nos petites communes rurales. Nous avons plus de 57 communes sur le pays. L'idée c'est de tourner sur l'ensemble des communes et donc grâce à ce spectacle et à son montage et cette coordination, de mettre en valeur chaque commune. Donc si on faisait... Un spectacle par an, vous voyez, c'est dans 57 ans, nous aurons réussi à faire le spectacle sur l'ensemble de notre territoire. On a largement le temps, en tout cas dans 10 ans, l'idée c'est d'avoir fait grossir peut-être le spectacle pour qu'il ait une participation encore plus importante de la population et des enfants grâce aux écoles, aux collèges. Et puis surtout, c'est faire adhérer l'ensemble des élus et des habitants à ce projet sur notre territoire. Donc moi, je l'imagine bien encore plus important avec encore plus d'habitants dans la rue qui allument leur lumière. qui se baladent dans leur territoire pour découvrir tout le patrimoine magnifique de leur petite ville et surtout les pépites qu'ils ne connaissent pas au quotidien.

  • Speaker #1

    Jean-Yves Denis, monsieur le maire de Cromière.

  • Speaker #3

    Une commune de 1000 habitants.

  • Speaker #0

    C'était quoi votre première réaction quand Mathilde est venue vous parler du projet ?

  • Speaker #3

    L'avant-projet que Mathilde avait a mûri tranquillement dans ma tête en me disant effectivement sur Cromière on devrait être en capacité d'accueillir ce type de manifestation. pour changer un peu les codes qu'on avait habituellement. Dans la commune, on a une quinzaine d'associations qui ont tous leur propre programme, mais pas forcément avec un fil conducteur global ou collectif. Donc là, ça permet de passer au-dessus de toutes les associations, de tous les clivages, et de dire, est-ce qu'on peut mettre un projet culturel en place, collectif et intergénérationnel ? C'est un peu l'idée.

  • Speaker #0

    Est-ce que vous pensez que c'est un projet innovant ?

  • Speaker #3

    Un projet innovant, je pense que oui, de la mesure où... On a souvent des activités culturelles ou de loisirs ou autres, mais qui sont très spécifiques à une association. Et que là, c'est l'occasion de dire ensemble, quel projet peut-on porter ensemble au niveau de la commune, à partir de ce qu'on sait faire, et en partant de la culture populaire. C'était un pari qu'on a pris, et on a pu le faire avec les habitants, on a pu le faire avec les associations, on a pu le faire aussi grâce à l'école, grâce au pays, grâce à un patrimoine à rouler. Donc il y a toute une série de composantes qui nous permettent de dire, effectivement, on peut faire des choses ensemble et des choses de qualité et qui permettent de rassembler du monde. C'est ça qui est important. J'imagine toutes générations confondues.

  • Speaker #0

    Est-ce que le fait de venir, que ce soit le pays qui est extérieur, que les gens ne connaissent pas, et avec des artistes qui viennent de Belgique, qui ont aussi une façon de faire et une culture différente, est-ce que c'est un vrai plus ? Est-ce que c'est un vrai moteur ? Est-ce que ça favorise vraiment ou pas ?

  • Speaker #3

    Pour nous, c'est un vrai plus. C'est un vrai plus que d'une part, le pays est connu, mais pas forcément très connu. C'est l'occasion d'en parler un peu plus, de rencontrer les gens qui sont pays ou techniciens du pays, et avec les intérêts de l'extérieur, là c'est une vraie valeur ajoutée, parce que tout seul, on aurait tourné en rond rapidement. On aurait refait des choses qu'on fait habituellement, plus ou moins des choses comme ça, sans faire le pas de côté, aller voir ce qu'il se passe ailleurs. Et là, avec Patrimoine Aroulette, on n'a fait pas qu'un pas de côté, on a fait plusieurs pas de côté, c'est super.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que vous retenez du projet,

  • Speaker #0

    finalement ?

  • Speaker #3

    Ce que je retiens ? Une envie de parler par-ci-part, de recommencer, de refaire quelque chose. C'était mon premier souhait, de dire on fait une première étape et on verra ce qui se fera après, sans en savoir trop. La manifestation finie, unanimement, les gens ont dit qu'on va se recommencer. On va pouvoir reprendre ce qu'on a pu faire, le développer, affiner tout ça dans les actions et sans forcément de grandes difficultés. ça nous a mis un peu en appétit. Donc effectivement, après, en rétrospective, on a dit, tiens, on aurait pu développer plus par-ci, plus par-là. Il n'y a pas à moins aimer. Je pense que maintenant, il y a à aimer davantage. Et là, c'était l'exemple même. À partir de parents fausses, on peut faire des choses super sympas et qui donnent le sens. C'est pour ça que la culture, à l'époque, elle existe. Elle est basique, elle est entre nous, elle est dans le terrain. Si avoir ce projet-là monté par les personnes qu'on a voulu être, et qu'il nous soit... à venir ici et à dérouler. Mais là, ça ne prend pas. Le projet peut être de qualité, mais s'il est juste plaqué là, on est à nouveau dans la consommation. On prend l'événement du soir, et le lendemain, on passe à autre chose. Là, c'est un événement qu'on ne construit pas. Il nous appartient. Donc il a un avant, il a un avant, et maintenant, il a un après.

  • Speaker #1

    Se lancer dans un projet innovant ne relève pas d'une lubie ou d'une idée géniale germée en une nuit. Il s'agit plutôt d'un processus nourri de rencontres professionnelles et humaines et qui prend un certain temps.

  • Speaker #0

    Ici,

  • Speaker #1

    tout s'est accéléré quand Mathilde a rencontré Yves et réciproquement. Une chef de projet mobilisée, un intervenant associatif au taquet, un territoire plein de promesses, qu'il s'agissait d'aller chercher là où il était. Mathilde Estadieu, chef de projet, PETR de la Vallée du Loir.

  • Speaker #0

    Le projet, c'est plus arriver à trouver un projet qui fédère l'ensemble de la population de nos villages. pour retrouver un vivre ensemble agréable, la joie de faire des choses ensemble et remettre vraiment en avant le centre-bourg des villages. Le centre-bourg qui est quand même bien déserté malheureusement dans beaucoup de nos villages. Et là, c'était le remettre en lumière au centre des préoccupations et que l'ensemble de la population crée cet événement. Et pour ce faire, on a fait appel. à un collectif belge qui s'appelle Patrimoine à Roulettes, fait ce genre d'événement déjà en Belgique. Et c'est donc avec eux qu'on construit ce projet, puisqu'on a une intervention artistique qui s'étale entre trois et quatre semaines sur le territoire pour créer cette fête. Alors Yves, il a sa propre activité, il est conférencier. professeur. Et puis, il travaille avec Patrimoine à Roulettes. C'est une association qui a été fondée il y a une vingtaine d'années, justement pour mettre en valeur le patrimoine, mais peut-être de façon un peu décalée, un peu moins conventionnelle. C'est plus tourné vers l'amusement, vers justement la création artistique qui va venir mettre en valeur ce patrimoine. C'est peut-être le mot le moins utilisé par eux, patrimoine. C'est-à-dire que c'est fait naturellement et le patrimoine, il est plutôt au centre. de leurs préoccupations. On n'en parle pas, en fait, on le voit, on le vit. Et c'est ça qui est quand même très intéressant avec eux. Et donc, avec cette association, on retrouve des artistes qui ont des compétences différentes. Alors, il y a beaucoup de travail autour du théâtre d'ombre, ce qui est très intéressant justement par rapport à la fête des Lumières. Beaucoup d'art plastique, d'art visuel. Et donc, en fonction des projets, bien... Certains se mobilisent, ou d'autres. Alors, ils travaillaient avec les enfants, beaucoup, beaucoup dans les écoles. En fait, notre axe principal, c'est les écoles. En fait, c'est vraiment la première condition, c'est que l'école soit partante. Comme ça, tous les enfants participent, et puis les parents, et puis les grands-parents. Plus de petits-enfants à l'école, mais qui se disent que ça a l'air d'être bien sympa, donc ils viennent parce qu'il y a des ateliers ouverts à la population. Il y a une émulation qui se crée autour de ça. Et donc, on travaille avec les enfants, ils vont faire les ateliers avec les habitants. Le soir, on fait les réunions avec les associations. Vraiment, on multiplie les rencontres. Et Yves est quelqu'un de très jovial. Et donc, en général, tout le monde l'adore. Tout le monde a envie de participer. On ne pourra pas avoir rencontré de personnes qu'une journée, enfin, où on ne les voit pas, ces personnes-là. Mais je veux dire, dans l'ensemble, même ceux qui sont là, un petit peu, Oh non, ça ne va pas marcher chez nous, ça ne marche pas. Il sait les embarquer et ils sont ravis. Ce qui nous a aidés, c'est l'adhésion à la base des élus du pays, qui ont été séduits par le travail de Patrimoine à Roulette, ces fêtes des Lumières, et l'idée qu'on pouvait transposer ça chez nous, et d'avoir une fête dans les villages, en plus au mois de janvier, c'est vrai que la fête se déroule fin janvier, ce qui est atypique, à une période où il n'y a rien. C'était un défi, mais qu'ils ont relevé et puis ils ont adhéré. Et puis ensuite, ce qui aide, c'est l'adhésion des communes. En fait, nous, la commune sur laquelle on fait la fête des Lumières, elle est volontaire. On ne va pas aller dire, cette année, on vient chez vous. Il faut qu'il y ait une envie parce que ça ne marche pas autrement. Et puis le professionnalisme, il faut dire aussi, de Patrimoine Aroulette, l'expérience qu'ils ont dans ce genre d'événement. Le principe même, la base du label, c'est de sensibiliser les habitants et les touristes au patrimoine local, à leur environnement, à leur histoire, à comprendre en fait là où ils habitent, à comprendre aussi leur habitat, leur paysage, à se le réapproprier. Et donc là, c'est vraiment une façon assez instinctive de le faire. Par exemple, l'édition de l'année dernière à la Cromière, le maire était très content parce qu'il y a plein de gens qui lui ont dit Mais on a dit que... ou redécouvert des choses qu'on ne connaissait pas sur la commune. Et il s'est rendu compte que des habitants de 80 ans n'étaient jamais rentrés dans la petite chapelle. Les gens rentrent là où ils n'ont pas l'habitude de rentrer, regardent ce qu'ils ne regardent jamais, marchent dans la rue du village à pied, alors qu'ils ne passent qu'en voiture habituellement. Et puis on a passé tellement de temps en amont à voir ce qu'on allait pouvoir faire dans le village, comment le décorer techniquement, comment c'était possible. Et c'est en ça où ça a du sens, que ce soit le label Pays d'Arrêt d'Histoire. qui porte ce projet. C'est un projet qui, à un certain coup, il y a la peur de se rater. Surtout la première édition, on se dit mais qu'est-ce que ça va donner ? Parce qu'on a beau y croire, moi personnellement, qui coordonne ou qui gérait toutes les relations entre la mairie, le patrimoine à roulettes, il y a quand même une pression parce qu'on ne sait pas où on va. Malgré tout, on espère, mais tant qu'on n'a pas vécu une première édition, on se dit oh là là, mais qu'est-ce qu'on fait ? Parce que c'est... C'est un peu foufou comme projet. Et puis, une fois que la première édition a été passée, il y avait moins de pression quand même.

  • Speaker #1

    Que peut devenir ce projet d'ici une dizaine d'années ?

  • Speaker #0

    Eh bien, on va voir. Je dirais que c'est un peu la question qui se pose de toute façon à nous, parce que le projet avec Patrimoine à Roulette, c'était un projet sur trois ans. Parce qu'on a trois communautés de communes. Donc, l'idée, c'était qu'eux nous accompagnent sur une commune de chaque communauté de communes pendant trois ans. Que nous, on apprenne aussi, ça faisait partie du contrat, c'est-à-dire les techniques qu'ils ont amenées dans les écoles, la façon de faire, tout cet avoir-faire, et que nous, on prenne le relais. Dans quelle mesure, comment, sans intervention extérieure ? Moi, je me rends compte que c'est beaucoup plus compliqué quand on n'est, je dirais, qu'au niveau local, au niveau d'intervention. Donc, il y a toutes ces questions. Et puis, effectivement, il y a la question aussi d'investissement financier. Donc, quel investissement pour nos élus ? Et puis la coordination, ça va être un gros enjeu. Parce que les communes qui ont déjà accueilli, ou qui vont accueillir, ont dans l'idée d'en refaire. Combien par an ? Comment on fait ? Qui s'en occupe aussi ? Et donc, même si c'est que de la coordination, ça va devenir vite énorme, entre guillemets. Et donc, il va falloir s'organiser par rapport à ça. Mais ce qui est encourageant, c'est qu'il y a une vraie envie de refaire. pour les communes qui l'ont fait. Il y a une vraie envie d'autres communes de le faire, tout simplement. Et l'idée, c'était quand même d'avoir un événement et peut-être une petite marque aussi, Vallée du Loir, l'hiver, on peut aller voir les allumés en Vallée du Loir et que ça rayonne aussi autour de chez nous. C'est une part importante de mon travail aujourd'hui parce que pour que ça marche, il faut quand même y passer beaucoup de temps. C'est du plaisir aussi. parce que c'est vraiment très agréable à faire, même si parfois c'est un petit peu laborieux, on va dire. Mais c'est beaucoup de temps quand même dans la commune où on va. C'est-à-dire que le PETR, les habitants, il faut être honnête, ils ne connaissent pas le PETR, ou très peu. Ce n'est pas la commune, ce n'est pas la communauté de communes qui n'est pas dans le quotidien des habitants. Quand on débarque là, les gens ne nous connaissent pas, et puis c'est normal, et on sait à quel point dans un village, ça a son importance de connaître l'autre. Donc il faut du temps, vraiment. je dirais longtemps en amont, commencer à venir semer la petite graine, faire des réunions, rencontrer, discuter. En soi, ce n'est pas grave qu'ils ne connaissent pas le pays, les habitants ont de l'importance, c'est l'action qu'on mène pour eux au quotidien. En ce qui concerne en revanche notre avenir, on a besoin de faire connaître le pays, parce que si on ne le voit pas, quelque part il n'existe pas, et il peut disparaître aussi facilement qu'il est apparu, sans que personne ne s'en aperçoive. Donc à travers cette action, comme d'autres actions, c'est le pays aussi qui rayonne. Et c'est quand même une identité qu'on essaye de faire vivre à travers cette action, que le pays en tant que tel, en tant que structure, même si elle a son importance, mais encore une fois, c'est plus l'identité validoire qu'au centre.

  • Speaker #1

    Yves Anossé, Patrimoine à Roulettes

  • Speaker #4

    On existe depuis 23 ans maintenant. Notre objectif à nous, c'est de faire du patrimoine au sens large du terme, un outil de découverte de soi et des autres. Et pour mener à bien cet objectif que nous nous sommes donnés, eh bien on bourlingue, on va à gauche, à droite, là où le vent nous pousse, là où on rencontre des personnes qui nous parlent, pour construire des projets où on utilise le patrimoine comme un outil de découverte de soi et des autres, et comme un outil de communication. C'est ainsi que mes parents ont croisé ceux du Pays-Vallée-du-Loire. il y a quelques années déjà dans le cadre de formation à destination de professionnels autour de la pédagogie du patrimoine. Et une belle aventure a démarré de cette façon-là, il y a déjà maintenant bien 6 à 8 ans si je me souviens bien.

  • Speaker #0

    Avec Patrimoine à Roulette, qu'est-ce que vous cherchez à aller semer dans tous les territoires où vous allez monter des projets ?

  • Speaker #4

    Pour nous, tous les projets, quels qu'ils soient, que ce soit dans le cadre du réseau ou ailleurs en France ou en Europe, voire même en Asie, c'est avant tout une aventure humaine. On est tous des professionnels, soit de l'étude, de la conservation du patrimoine, ou des artistes, plasticiennes, plasticiens, scénographes, auteurs. On se réunit au sein de Patrimoine à Roulette pour pouvoir se retrouver, croiser nos pratiques, la bonne fin des projets qu'on a envie de mener ensemble. Donc c'est surtout une aventure humaine entre nous, et puis c'est surtout une aventure humaine au niveau des rencontres que l'on fait avec les gens qui nous demandent de travailler, dans la mesure où la plupart des projets sont co-construits avec nos partenaires. Bien sûr, on vient avec force de proposition, mais c'est toujours en partenariat avec les gens avec lesquels on va travailler, voire le public avec lequel on va travailler. Parce qu'une des dimensions importantes du travail des patrimoines en roulette, c'est, comme je l'ai dit tout à l'heure, d'utiliser le patrimoine comme outil de communication, de découverte de soi et des autres. Et ça se fait souvent par des projets artistiques participatifs. En tout cas, dans des systèmes où on incite les gens et on outille les gens à devenir eux aussi créatifs, pour pouvoir... partager leur expérience ou faire vivre une expérience à d'autres suite à des découvertes qu'on leur a fait découvrir. Donc c'est vraiment une double motivation pour les membres de Patrimoine Roulette. C'est aussi bien une motivation au niveau de nos pratiques croisées professionnelles que de rencontrer des lieux magnifiques et surtout des gens super chouettes qui vivent au jour le jour.

  • Speaker #1

    Pour une unique soirée de spectacles et de fêtes, un patrimoine révélé, sublimé ou redécouvert, ça se fabrique comment ? Et qu'est-ce qu'il en reste, une fois l'événement avalé ? Pour le savoir, on a posé la question à deux des maîtresses de l'école de Cromière et à quelques enfants. Carole Hubert et Blandine Thérien.

  • Speaker #5

    Au départ, ça nous paraissait un projet un petit peu énorme. Ça nous faisait un petit peu peur. C'était flou aussi. On ne voyait pas trop. Moi, mon souci, c'était ça. Ça floue, je ne voyais pas. Le fait de rencontrer des artistes aussi, ça nous séduisait pas mal. Ils nous ont apporté différentes techniques, différentes connaissances au niveau des arts plastiques. Et de vivre les ateliers avec eux, avec les enfants, avec les parents. Le fait de mélanger tout plein d'acteurs aussi bien. parents, enfants, des gens de la commune. C'était hyper intéressant d'avoir pu mener des ateliers, d'avoir pu faire venir les parents dans la classe. Il y a quand même beaucoup de parents qui se sont investis dans le projet, qui ont accompagné les enfants, et puis aussi sur les week-ends, les familles entières qui venaient faire les ateliers. Mais c'est vrai que ça, c'était riche à ce niveau-là, tous les échanges intergénérationnels au niveau de l'école. Moi, ce qui m'a vraiment marquée,

  • Speaker #0

    c'était le monde.

  • Speaker #5

    Le monde et la joie des gens présents,

  • Speaker #0

    vraiment.

  • Speaker #5

    Le jour de la fête. Le jour de la fête. C'est une ambiance très féerie, très joyeuse, un peu hors du temps. C'est vraiment une fête de village, une ambiance de village. Les fêtes de village, c'est quand même souvent au beau jour. Là, tellement de monde.

  • Speaker #0

    Et moi,

  • Speaker #2

    j'avais fait venir des copines extérieures à l'école.

  • Speaker #5

    Elles ont adoré,

  • Speaker #1

    adoré.

  • Speaker #5

    Elles n'imaginaient pas que ça pouvait être ça. Tous les gens extérieurs ont trouvé ça super. C'est vraiment génial. Moi, j'ai trouvé que c'était vraiment un moment hyper joyeux. Très émouvant aussi. Et moi, c'est de la même façon, les ateliers qu'on a menés en classe avec les parents, il y avait de l'entraide. On a l'impression que cette fête de lumière, on l'a très vite oubliée. Elle paraît loin. C'était innovant, oui, Jalémie, c'était innovant dans le sens où on avait jusqu'à maintenant souvent mené des projets un petit peu au sein de l'école et là, le projet a dépassé l'école. C'était toute la commune qui était engagée sur le projet, ça c'était assez nouveau. Tout le monde se parlait un petit peu, enfin les gens rencontraient des gens, les gens se parlaient, ce que je ne sais pas forcément. J'ai un élève qui m'a dit ce matin que son point négatif c'était que comme il y avait beaucoup de monde, il n'a pas pu tout voir. C'est quand même ce que j'ai vraiment apprécié.

  • Speaker #1

    Je suis ici depuis 15 ans,

  • Speaker #5

    16 ans. Il y avait plein de lieux que je ne connaissais pas en fait à Cromière. Et oui, c'est marrant parce qu'il y a un élève qui me l'a dit aussi ce matin. Il y a un élève qui m'a dit, mais moi j'aimerais bien que ça recommence parce qu'il y a encore plein de choses à Cromière, de lieux que je ne connais pas, de maisons que je ne connais pas.

  • Speaker #6

    Je m'appelle Candice et j'ai bientôt 10 ans. J'ai 7 ans. Je m'appelle Inès et j'ai 10 ans. J'ai 7 ans et je m'appelle Limon. Je m'appelle Mathis et j'ai 8 ans. J'étais avec mes parents, ma soeur, les parents de ma maman, ma tata, mon tonton et mes deux cousins. Maman, papa, mon meilleur ami Stéphane. Ma nounou et mon tonton Philippe. Toute ma famille. Mon papi, mon ami, ma maman et mes petits frères. Ils ont tous aimé, je pense. Je suis arrivée à l'école avec mon lampion. On s'est promenés dans le village. Avant le soir de la fête, on a fait les déguisements. On a fait des lampions, des attrapes rêves, des chapeaux. Déjà, on avait vu une arénière d'un grenier. Et il y avait beaucoup de lumière et beaucoup de défilés. Et au bout d'un moment, il y a eu un dragon qui a pris la rue. On avait fait des animaux en patins au bugeley et on avait fait des mini-costumes. Certains ont fait des chapeaux, d'autres ils ont fait des lampions, d'autres des bracelets. C'était pour faire le défilé. Ce que j'ai préféré, c'est l'araignée. Maintenant, le monstre, il a fait des bosses, des... des lunettes qu'il voyait toute seule, deux yeux qui étaient dans notre église à côté de l'école là-bas. C'était bien. À l'école, pour nous aider pour faire la fête des Lumières, c'était les parents. Il y avait des artistes à l'école et quand on avait besoin, ils nous donnaient des conseils. C'était sympa là-bas, c'était bien. Ce que je me souviens, il y avait plein de musiciens qui circulaient sur la place de l'église. Quand on a commencé, on a travaillé avec des fils de fer et des abajours. On a fait nos silhouettes et on les a affichées sur les murs du village. Les C1 et C2, on fait un film avec des ombres chinoises. Ce que j'ai préféré, c'était le travail sur les silhouettes. Cela faisait très joli sur les murs. Il y avait la fête des animaux déjà, des couleurs, ça serait bien de recommencer comme une...

  • Speaker #1

    Si je résume un peu, les Allumées, c'est toute une démarche où se rencontrent des artistes et des habitants, des plus petits aux plus grands, réunis autour du patrimoine d'une commune, mis en scène et en lumière pour une soirée magique au cœur de l'hiver. Comme dans tout bon spectacle, on apprécie l'absence de toute tringlerie apparente, l'élégance. Mais en coulisses se jouent d'autres sujets politiques, administratifs ou financiers, où l'on parle aussi innovation et transmission. Retrouvons Béatrice Latouche pour évoquer avec elle le rôle du PETR.

  • Speaker #2

    Écoutez, le rôle du PETR, c'est de coordonner, c'est de faire du lien entre les spectacles, faire du lien. d'animation culturelle et patrimoniale auprès des habitants et en particulier aussi des écoles, c'est d'organiser le spectacle final et puis de porter la communication autour des allumés. C'est aussi et surtout convaincre l'ensemble des élus, et là c'est mon rôle de présidente de PETR, de convaincre l'ensemble des élus pour le financer parce que les allumés ont un coût. Bien évidemment, même si on recherche un ensemble de subventions, les communautés de... Les communes doivent aussi voter un budget pour le PETR pour pouvoir le financer. C'est aussi convaincre les élus et le conseil municipal pour pouvoir mettre en œuvre l'ensemble de ce projet sur leur commune et leur territoire. Et c'est même aussi convaincre les habitants d'ouvrir leurs portes pour mettre en valeur leur patrimoine qui parfois n'est pas vu parce que derrière un Porsche, derrière une porte d'un centre-ville, comme vous savez bien dans les communes rurales, parfois nous avons des pépites bien cachées derrière les grands Porsches des petites rues. Donc voilà, tout le rôle du PETR, c'est de faire du lien entre tous ces habitants et d'organiser et de mettre en musique l'ensemble de ce projet et qu'au final, le spectacle et la musique finale soient très bien accordées. Moi, ce que je trouve marquant, c'est le nombre de personnes qui se déplacent dans les communes qui dépassent le nombre d'habitants de la commune. C'est ça qui me fait toujours très plaisir de me rendre compte qu'en fait, finalement, on a plus de personnes dans les rues que d'habitants dans la commune qui participent à ce spectacle. Nous, ce que nous souhaiterions, bien sûr, le PETR, dans sa philosophie première, un pays, c'est un regroupement de comités de communes, d'élus, de territoires. Et l'idée aussi de participer avec vous, c'est de promouvoir notre action et surtout de participer à ce qu'elle devienne une action plus nationale et pourquoi pas dans d'autres pays. Et nous sommes bien évidemment à la disposition de tous nos collègues pour les aider à monter ce genre d'animation dans leur pays. Je crois que l'essentiel, c'est la solidarité aussi entre nos pays. nos PETR et nos comités de communes. Pour moi, l'innovation territoriale, c'est de trouver des actions qui, par la solidarité, la fraternité, mais aussi peut-être la surprise, permettent à la population de se retrouver. L'innovation, c'est peut-être de reprendre des formules du passé, les remettre au goût du jour ou en tout cas utiliser les nouvelles technologies d'aujourd'hui pour pouvoir recréer des actions innovantes autour des nouvelles technologies, tout en gardant quand même... notre histoire, c'est-à-dire le patrimoine, c'est-à-dire la solidarité, la fraternité. Je crois que l'innovation n'est pas forcément dans la nouveauté, mais plutôt dans l'usage qu'on en fait des nouvelles technologies ou même des animations.

  • Speaker #1

    Le pays de la Vallée du Loir, à travers les allumés, a trouvé sa voie pour mener la politique patrimoniale qui lui ressemble. Autour du grand catalyseur que peut être l'école, en mêlant la participation de tous ceux qui le souhaitent et en ouvrant grand la porte aux apports d'un collectif d'artistes, le pays de la Vallée du Loir a innové. Grande satisfaction générale et belle reconnaissance publique, car les allumés a été désigné par la NPP et Public Sénat, qui leur a décerné le Trophée de l'innovation territoriale 2020 dans la catégorie Culture. Bravo à eux, merci à vous, et à bientôt dans Inspire-Explore.

Description

C'est l'histoire d'une fête des lumières qui se déroule l’hiver, mais pas seuleme... Le Pays de la Vallée du Loir a créé « Les Allumés », une initiative à la croisée de l’action culturelle et patrimoniale, du participatif et de l’intergénérationnel.

 

// Une idée originale de Marie-Claire BARRé – CAPACITé, et de Mathilde VANDERRUSTEN, alors au CNFPT – INSET de Dunkerque. Inspire Explore met en récit les initiatives des lauréats des Trophées de l'Innovation Territoriale de l'ANPP, avec le soutien technique et financier du CNFPT - INSET de Dunkerque // Réalisation et musique originale : Marie-Claire BARRé – CAPACITé

 

// Avec, par ordre d’arrivée aux oreilles :

Mathilde ESTADIEU, Cheffe de projet « Les Allumés », PETR de la Vallée du Loir

Béatrice LATOUCHE, Présidente du PETR de la Vallée du Loir

Jean-Yves DENIS, Maire de Crosmières

Yves HANOSSET, Patrimoine à Roulettes

Carole HUBERT et Blandine TERRIEN, Enseignantes à l’école de Crosmières

Candice, Lilou, Jules, Ines et Mathis, Ecoliers et Ecolières à Crosmières

[et Paola PERSEILLE, responsable Communication du PETR de la Vallée du Loir, que l’on n’entend pas dans l’épisode mais qui a fait beaucoup…]

// Merci à tou.te.s ! 💖podcast@capacite.dev 🎊


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    "Le patrimoine,

  • Speaker #1

    on n'en parle pas en fait, on le voit, on le vit". Aujourd'hui, Inspire Explore part butiner le pays de la vallée du Loir, qui a créé Les Allumés, une initiative à la croisée de l'action culturelle et patrimoniale, du participatif et de l'intergénérationnel. Les Allumés, c'est une fête des Lumières qui se déroule l'hiver, mais pas seulement. Pour nous le faire découvrir, Inspire Explore est partie à la rencontre de Béatrice, de Jean-Yves, Mathilde, Paola, Yves, Carole, Blondine, mais aussi de Candice, Inès, Jules, Lilou et Mathis. Écoutez plutôt. Béatrice Latouche, présidente du PETR de la Vallée du Loir.

  • Speaker #2

    Les Allumés, c'est un projet qui est innovant par le nombre de participants à ce projet. C'est un projet qui est co-construit avec les territoires, les habitants. Et quand je parle des habitants, ce sont des adultes comme des enfants. Avec le PETR, le Pays-Valais du Loire, nous organisons des ateliers pendant l'année avec des animations. Et puis, ça se termine sur une grande fête, les Allumés, où nous mettons en lumière un territoire et en particulier une petite ville rurale, ce qui nous permet d'avoir un projet vraiment... C'est intéressant puisque l'ensemble des habitants sont associés à ce projet. On met en valeur le patrimoine rural de la commune et on met en valeur aussi la solidarité et la fraternité de nos petites communes. Alors quand nous avons entamé ce projet, l'idée c'était de mettre en valeur nos petites communes rurales. Nous avons plus de 57 communes sur le pays. L'idée c'est de tourner sur l'ensemble des communes et donc grâce à ce spectacle et à son montage et cette coordination, de mettre en valeur chaque commune. Donc si on faisait... Un spectacle par an, vous voyez, c'est dans 57 ans, nous aurons réussi à faire le spectacle sur l'ensemble de notre territoire. On a largement le temps, en tout cas dans 10 ans, l'idée c'est d'avoir fait grossir peut-être le spectacle pour qu'il ait une participation encore plus importante de la population et des enfants grâce aux écoles, aux collèges. Et puis surtout, c'est faire adhérer l'ensemble des élus et des habitants à ce projet sur notre territoire. Donc moi, je l'imagine bien encore plus important avec encore plus d'habitants dans la rue qui allument leur lumière. qui se baladent dans leur territoire pour découvrir tout le patrimoine magnifique de leur petite ville et surtout les pépites qu'ils ne connaissent pas au quotidien.

  • Speaker #1

    Jean-Yves Denis, monsieur le maire de Cromière.

  • Speaker #3

    Une commune de 1000 habitants.

  • Speaker #0

    C'était quoi votre première réaction quand Mathilde est venue vous parler du projet ?

  • Speaker #3

    L'avant-projet que Mathilde avait a mûri tranquillement dans ma tête en me disant effectivement sur Cromière on devrait être en capacité d'accueillir ce type de manifestation. pour changer un peu les codes qu'on avait habituellement. Dans la commune, on a une quinzaine d'associations qui ont tous leur propre programme, mais pas forcément avec un fil conducteur global ou collectif. Donc là, ça permet de passer au-dessus de toutes les associations, de tous les clivages, et de dire, est-ce qu'on peut mettre un projet culturel en place, collectif et intergénérationnel ? C'est un peu l'idée.

  • Speaker #0

    Est-ce que vous pensez que c'est un projet innovant ?

  • Speaker #3

    Un projet innovant, je pense que oui, de la mesure où... On a souvent des activités culturelles ou de loisirs ou autres, mais qui sont très spécifiques à une association. Et que là, c'est l'occasion de dire ensemble, quel projet peut-on porter ensemble au niveau de la commune, à partir de ce qu'on sait faire, et en partant de la culture populaire. C'était un pari qu'on a pris, et on a pu le faire avec les habitants, on a pu le faire avec les associations, on a pu le faire aussi grâce à l'école, grâce au pays, grâce à un patrimoine à rouler. Donc il y a toute une série de composantes qui nous permettent de dire, effectivement, on peut faire des choses ensemble et des choses de qualité et qui permettent de rassembler du monde. C'est ça qui est important. J'imagine toutes générations confondues.

  • Speaker #0

    Est-ce que le fait de venir, que ce soit le pays qui est extérieur, que les gens ne connaissent pas, et avec des artistes qui viennent de Belgique, qui ont aussi une façon de faire et une culture différente, est-ce que c'est un vrai plus ? Est-ce que c'est un vrai moteur ? Est-ce que ça favorise vraiment ou pas ?

  • Speaker #3

    Pour nous, c'est un vrai plus. C'est un vrai plus que d'une part, le pays est connu, mais pas forcément très connu. C'est l'occasion d'en parler un peu plus, de rencontrer les gens qui sont pays ou techniciens du pays, et avec les intérêts de l'extérieur, là c'est une vraie valeur ajoutée, parce que tout seul, on aurait tourné en rond rapidement. On aurait refait des choses qu'on fait habituellement, plus ou moins des choses comme ça, sans faire le pas de côté, aller voir ce qu'il se passe ailleurs. Et là, avec Patrimoine Aroulette, on n'a fait pas qu'un pas de côté, on a fait plusieurs pas de côté, c'est super.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que vous retenez du projet,

  • Speaker #0

    finalement ?

  • Speaker #3

    Ce que je retiens ? Une envie de parler par-ci-part, de recommencer, de refaire quelque chose. C'était mon premier souhait, de dire on fait une première étape et on verra ce qui se fera après, sans en savoir trop. La manifestation finie, unanimement, les gens ont dit qu'on va se recommencer. On va pouvoir reprendre ce qu'on a pu faire, le développer, affiner tout ça dans les actions et sans forcément de grandes difficultés. ça nous a mis un peu en appétit. Donc effectivement, après, en rétrospective, on a dit, tiens, on aurait pu développer plus par-ci, plus par-là. Il n'y a pas à moins aimer. Je pense que maintenant, il y a à aimer davantage. Et là, c'était l'exemple même. À partir de parents fausses, on peut faire des choses super sympas et qui donnent le sens. C'est pour ça que la culture, à l'époque, elle existe. Elle est basique, elle est entre nous, elle est dans le terrain. Si avoir ce projet-là monté par les personnes qu'on a voulu être, et qu'il nous soit... à venir ici et à dérouler. Mais là, ça ne prend pas. Le projet peut être de qualité, mais s'il est juste plaqué là, on est à nouveau dans la consommation. On prend l'événement du soir, et le lendemain, on passe à autre chose. Là, c'est un événement qu'on ne construit pas. Il nous appartient. Donc il a un avant, il a un avant, et maintenant, il a un après.

  • Speaker #1

    Se lancer dans un projet innovant ne relève pas d'une lubie ou d'une idée géniale germée en une nuit. Il s'agit plutôt d'un processus nourri de rencontres professionnelles et humaines et qui prend un certain temps.

  • Speaker #0

    Ici,

  • Speaker #1

    tout s'est accéléré quand Mathilde a rencontré Yves et réciproquement. Une chef de projet mobilisée, un intervenant associatif au taquet, un territoire plein de promesses, qu'il s'agissait d'aller chercher là où il était. Mathilde Estadieu, chef de projet, PETR de la Vallée du Loir.

  • Speaker #0

    Le projet, c'est plus arriver à trouver un projet qui fédère l'ensemble de la population de nos villages. pour retrouver un vivre ensemble agréable, la joie de faire des choses ensemble et remettre vraiment en avant le centre-bourg des villages. Le centre-bourg qui est quand même bien déserté malheureusement dans beaucoup de nos villages. Et là, c'était le remettre en lumière au centre des préoccupations et que l'ensemble de la population crée cet événement. Et pour ce faire, on a fait appel. à un collectif belge qui s'appelle Patrimoine à Roulettes, fait ce genre d'événement déjà en Belgique. Et c'est donc avec eux qu'on construit ce projet, puisqu'on a une intervention artistique qui s'étale entre trois et quatre semaines sur le territoire pour créer cette fête. Alors Yves, il a sa propre activité, il est conférencier. professeur. Et puis, il travaille avec Patrimoine à Roulettes. C'est une association qui a été fondée il y a une vingtaine d'années, justement pour mettre en valeur le patrimoine, mais peut-être de façon un peu décalée, un peu moins conventionnelle. C'est plus tourné vers l'amusement, vers justement la création artistique qui va venir mettre en valeur ce patrimoine. C'est peut-être le mot le moins utilisé par eux, patrimoine. C'est-à-dire que c'est fait naturellement et le patrimoine, il est plutôt au centre. de leurs préoccupations. On n'en parle pas, en fait, on le voit, on le vit. Et c'est ça qui est quand même très intéressant avec eux. Et donc, avec cette association, on retrouve des artistes qui ont des compétences différentes. Alors, il y a beaucoup de travail autour du théâtre d'ombre, ce qui est très intéressant justement par rapport à la fête des Lumières. Beaucoup d'art plastique, d'art visuel. Et donc, en fonction des projets, bien... Certains se mobilisent, ou d'autres. Alors, ils travaillaient avec les enfants, beaucoup, beaucoup dans les écoles. En fait, notre axe principal, c'est les écoles. En fait, c'est vraiment la première condition, c'est que l'école soit partante. Comme ça, tous les enfants participent, et puis les parents, et puis les grands-parents. Plus de petits-enfants à l'école, mais qui se disent que ça a l'air d'être bien sympa, donc ils viennent parce qu'il y a des ateliers ouverts à la population. Il y a une émulation qui se crée autour de ça. Et donc, on travaille avec les enfants, ils vont faire les ateliers avec les habitants. Le soir, on fait les réunions avec les associations. Vraiment, on multiplie les rencontres. Et Yves est quelqu'un de très jovial. Et donc, en général, tout le monde l'adore. Tout le monde a envie de participer. On ne pourra pas avoir rencontré de personnes qu'une journée, enfin, où on ne les voit pas, ces personnes-là. Mais je veux dire, dans l'ensemble, même ceux qui sont là, un petit peu, Oh non, ça ne va pas marcher chez nous, ça ne marche pas. Il sait les embarquer et ils sont ravis. Ce qui nous a aidés, c'est l'adhésion à la base des élus du pays, qui ont été séduits par le travail de Patrimoine à Roulette, ces fêtes des Lumières, et l'idée qu'on pouvait transposer ça chez nous, et d'avoir une fête dans les villages, en plus au mois de janvier, c'est vrai que la fête se déroule fin janvier, ce qui est atypique, à une période où il n'y a rien. C'était un défi, mais qu'ils ont relevé et puis ils ont adhéré. Et puis ensuite, ce qui aide, c'est l'adhésion des communes. En fait, nous, la commune sur laquelle on fait la fête des Lumières, elle est volontaire. On ne va pas aller dire, cette année, on vient chez vous. Il faut qu'il y ait une envie parce que ça ne marche pas autrement. Et puis le professionnalisme, il faut dire aussi, de Patrimoine Aroulette, l'expérience qu'ils ont dans ce genre d'événement. Le principe même, la base du label, c'est de sensibiliser les habitants et les touristes au patrimoine local, à leur environnement, à leur histoire, à comprendre en fait là où ils habitent, à comprendre aussi leur habitat, leur paysage, à se le réapproprier. Et donc là, c'est vraiment une façon assez instinctive de le faire. Par exemple, l'édition de l'année dernière à la Cromière, le maire était très content parce qu'il y a plein de gens qui lui ont dit Mais on a dit que... ou redécouvert des choses qu'on ne connaissait pas sur la commune. Et il s'est rendu compte que des habitants de 80 ans n'étaient jamais rentrés dans la petite chapelle. Les gens rentrent là où ils n'ont pas l'habitude de rentrer, regardent ce qu'ils ne regardent jamais, marchent dans la rue du village à pied, alors qu'ils ne passent qu'en voiture habituellement. Et puis on a passé tellement de temps en amont à voir ce qu'on allait pouvoir faire dans le village, comment le décorer techniquement, comment c'était possible. Et c'est en ça où ça a du sens, que ce soit le label Pays d'Arrêt d'Histoire. qui porte ce projet. C'est un projet qui, à un certain coup, il y a la peur de se rater. Surtout la première édition, on se dit mais qu'est-ce que ça va donner ? Parce qu'on a beau y croire, moi personnellement, qui coordonne ou qui gérait toutes les relations entre la mairie, le patrimoine à roulettes, il y a quand même une pression parce qu'on ne sait pas où on va. Malgré tout, on espère, mais tant qu'on n'a pas vécu une première édition, on se dit oh là là, mais qu'est-ce qu'on fait ? Parce que c'est... C'est un peu foufou comme projet. Et puis, une fois que la première édition a été passée, il y avait moins de pression quand même.

  • Speaker #1

    Que peut devenir ce projet d'ici une dizaine d'années ?

  • Speaker #0

    Eh bien, on va voir. Je dirais que c'est un peu la question qui se pose de toute façon à nous, parce que le projet avec Patrimoine à Roulette, c'était un projet sur trois ans. Parce qu'on a trois communautés de communes. Donc, l'idée, c'était qu'eux nous accompagnent sur une commune de chaque communauté de communes pendant trois ans. Que nous, on apprenne aussi, ça faisait partie du contrat, c'est-à-dire les techniques qu'ils ont amenées dans les écoles, la façon de faire, tout cet avoir-faire, et que nous, on prenne le relais. Dans quelle mesure, comment, sans intervention extérieure ? Moi, je me rends compte que c'est beaucoup plus compliqué quand on n'est, je dirais, qu'au niveau local, au niveau d'intervention. Donc, il y a toutes ces questions. Et puis, effectivement, il y a la question aussi d'investissement financier. Donc, quel investissement pour nos élus ? Et puis la coordination, ça va être un gros enjeu. Parce que les communes qui ont déjà accueilli, ou qui vont accueillir, ont dans l'idée d'en refaire. Combien par an ? Comment on fait ? Qui s'en occupe aussi ? Et donc, même si c'est que de la coordination, ça va devenir vite énorme, entre guillemets. Et donc, il va falloir s'organiser par rapport à ça. Mais ce qui est encourageant, c'est qu'il y a une vraie envie de refaire. pour les communes qui l'ont fait. Il y a une vraie envie d'autres communes de le faire, tout simplement. Et l'idée, c'était quand même d'avoir un événement et peut-être une petite marque aussi, Vallée du Loir, l'hiver, on peut aller voir les allumés en Vallée du Loir et que ça rayonne aussi autour de chez nous. C'est une part importante de mon travail aujourd'hui parce que pour que ça marche, il faut quand même y passer beaucoup de temps. C'est du plaisir aussi. parce que c'est vraiment très agréable à faire, même si parfois c'est un petit peu laborieux, on va dire. Mais c'est beaucoup de temps quand même dans la commune où on va. C'est-à-dire que le PETR, les habitants, il faut être honnête, ils ne connaissent pas le PETR, ou très peu. Ce n'est pas la commune, ce n'est pas la communauté de communes qui n'est pas dans le quotidien des habitants. Quand on débarque là, les gens ne nous connaissent pas, et puis c'est normal, et on sait à quel point dans un village, ça a son importance de connaître l'autre. Donc il faut du temps, vraiment. je dirais longtemps en amont, commencer à venir semer la petite graine, faire des réunions, rencontrer, discuter. En soi, ce n'est pas grave qu'ils ne connaissent pas le pays, les habitants ont de l'importance, c'est l'action qu'on mène pour eux au quotidien. En ce qui concerne en revanche notre avenir, on a besoin de faire connaître le pays, parce que si on ne le voit pas, quelque part il n'existe pas, et il peut disparaître aussi facilement qu'il est apparu, sans que personne ne s'en aperçoive. Donc à travers cette action, comme d'autres actions, c'est le pays aussi qui rayonne. Et c'est quand même une identité qu'on essaye de faire vivre à travers cette action, que le pays en tant que tel, en tant que structure, même si elle a son importance, mais encore une fois, c'est plus l'identité validoire qu'au centre.

  • Speaker #1

    Yves Anossé, Patrimoine à Roulettes

  • Speaker #4

    On existe depuis 23 ans maintenant. Notre objectif à nous, c'est de faire du patrimoine au sens large du terme, un outil de découverte de soi et des autres. Et pour mener à bien cet objectif que nous nous sommes donnés, eh bien on bourlingue, on va à gauche, à droite, là où le vent nous pousse, là où on rencontre des personnes qui nous parlent, pour construire des projets où on utilise le patrimoine comme un outil de découverte de soi et des autres, et comme un outil de communication. C'est ainsi que mes parents ont croisé ceux du Pays-Vallée-du-Loire. il y a quelques années déjà dans le cadre de formation à destination de professionnels autour de la pédagogie du patrimoine. Et une belle aventure a démarré de cette façon-là, il y a déjà maintenant bien 6 à 8 ans si je me souviens bien.

  • Speaker #0

    Avec Patrimoine à Roulette, qu'est-ce que vous cherchez à aller semer dans tous les territoires où vous allez monter des projets ?

  • Speaker #4

    Pour nous, tous les projets, quels qu'ils soient, que ce soit dans le cadre du réseau ou ailleurs en France ou en Europe, voire même en Asie, c'est avant tout une aventure humaine. On est tous des professionnels, soit de l'étude, de la conservation du patrimoine, ou des artistes, plasticiennes, plasticiens, scénographes, auteurs. On se réunit au sein de Patrimoine à Roulette pour pouvoir se retrouver, croiser nos pratiques, la bonne fin des projets qu'on a envie de mener ensemble. Donc c'est surtout une aventure humaine entre nous, et puis c'est surtout une aventure humaine au niveau des rencontres que l'on fait avec les gens qui nous demandent de travailler, dans la mesure où la plupart des projets sont co-construits avec nos partenaires. Bien sûr, on vient avec force de proposition, mais c'est toujours en partenariat avec les gens avec lesquels on va travailler, voire le public avec lequel on va travailler. Parce qu'une des dimensions importantes du travail des patrimoines en roulette, c'est, comme je l'ai dit tout à l'heure, d'utiliser le patrimoine comme outil de communication, de découverte de soi et des autres. Et ça se fait souvent par des projets artistiques participatifs. En tout cas, dans des systèmes où on incite les gens et on outille les gens à devenir eux aussi créatifs, pour pouvoir... partager leur expérience ou faire vivre une expérience à d'autres suite à des découvertes qu'on leur a fait découvrir. Donc c'est vraiment une double motivation pour les membres de Patrimoine Roulette. C'est aussi bien une motivation au niveau de nos pratiques croisées professionnelles que de rencontrer des lieux magnifiques et surtout des gens super chouettes qui vivent au jour le jour.

  • Speaker #1

    Pour une unique soirée de spectacles et de fêtes, un patrimoine révélé, sublimé ou redécouvert, ça se fabrique comment ? Et qu'est-ce qu'il en reste, une fois l'événement avalé ? Pour le savoir, on a posé la question à deux des maîtresses de l'école de Cromière et à quelques enfants. Carole Hubert et Blandine Thérien.

  • Speaker #5

    Au départ, ça nous paraissait un projet un petit peu énorme. Ça nous faisait un petit peu peur. C'était flou aussi. On ne voyait pas trop. Moi, mon souci, c'était ça. Ça floue, je ne voyais pas. Le fait de rencontrer des artistes aussi, ça nous séduisait pas mal. Ils nous ont apporté différentes techniques, différentes connaissances au niveau des arts plastiques. Et de vivre les ateliers avec eux, avec les enfants, avec les parents. Le fait de mélanger tout plein d'acteurs aussi bien. parents, enfants, des gens de la commune. C'était hyper intéressant d'avoir pu mener des ateliers, d'avoir pu faire venir les parents dans la classe. Il y a quand même beaucoup de parents qui se sont investis dans le projet, qui ont accompagné les enfants, et puis aussi sur les week-ends, les familles entières qui venaient faire les ateliers. Mais c'est vrai que ça, c'était riche à ce niveau-là, tous les échanges intergénérationnels au niveau de l'école. Moi, ce qui m'a vraiment marquée,

  • Speaker #0

    c'était le monde.

  • Speaker #5

    Le monde et la joie des gens présents,

  • Speaker #0

    vraiment.

  • Speaker #5

    Le jour de la fête. Le jour de la fête. C'est une ambiance très féerie, très joyeuse, un peu hors du temps. C'est vraiment une fête de village, une ambiance de village. Les fêtes de village, c'est quand même souvent au beau jour. Là, tellement de monde.

  • Speaker #0

    Et moi,

  • Speaker #2

    j'avais fait venir des copines extérieures à l'école.

  • Speaker #5

    Elles ont adoré,

  • Speaker #1

    adoré.

  • Speaker #5

    Elles n'imaginaient pas que ça pouvait être ça. Tous les gens extérieurs ont trouvé ça super. C'est vraiment génial. Moi, j'ai trouvé que c'était vraiment un moment hyper joyeux. Très émouvant aussi. Et moi, c'est de la même façon, les ateliers qu'on a menés en classe avec les parents, il y avait de l'entraide. On a l'impression que cette fête de lumière, on l'a très vite oubliée. Elle paraît loin. C'était innovant, oui, Jalémie, c'était innovant dans le sens où on avait jusqu'à maintenant souvent mené des projets un petit peu au sein de l'école et là, le projet a dépassé l'école. C'était toute la commune qui était engagée sur le projet, ça c'était assez nouveau. Tout le monde se parlait un petit peu, enfin les gens rencontraient des gens, les gens se parlaient, ce que je ne sais pas forcément. J'ai un élève qui m'a dit ce matin que son point négatif c'était que comme il y avait beaucoup de monde, il n'a pas pu tout voir. C'est quand même ce que j'ai vraiment apprécié.

  • Speaker #1

    Je suis ici depuis 15 ans,

  • Speaker #5

    16 ans. Il y avait plein de lieux que je ne connaissais pas en fait à Cromière. Et oui, c'est marrant parce qu'il y a un élève qui me l'a dit aussi ce matin. Il y a un élève qui m'a dit, mais moi j'aimerais bien que ça recommence parce qu'il y a encore plein de choses à Cromière, de lieux que je ne connais pas, de maisons que je ne connais pas.

  • Speaker #6

    Je m'appelle Candice et j'ai bientôt 10 ans. J'ai 7 ans. Je m'appelle Inès et j'ai 10 ans. J'ai 7 ans et je m'appelle Limon. Je m'appelle Mathis et j'ai 8 ans. J'étais avec mes parents, ma soeur, les parents de ma maman, ma tata, mon tonton et mes deux cousins. Maman, papa, mon meilleur ami Stéphane. Ma nounou et mon tonton Philippe. Toute ma famille. Mon papi, mon ami, ma maman et mes petits frères. Ils ont tous aimé, je pense. Je suis arrivée à l'école avec mon lampion. On s'est promenés dans le village. Avant le soir de la fête, on a fait les déguisements. On a fait des lampions, des attrapes rêves, des chapeaux. Déjà, on avait vu une arénière d'un grenier. Et il y avait beaucoup de lumière et beaucoup de défilés. Et au bout d'un moment, il y a eu un dragon qui a pris la rue. On avait fait des animaux en patins au bugeley et on avait fait des mini-costumes. Certains ont fait des chapeaux, d'autres ils ont fait des lampions, d'autres des bracelets. C'était pour faire le défilé. Ce que j'ai préféré, c'est l'araignée. Maintenant, le monstre, il a fait des bosses, des... des lunettes qu'il voyait toute seule, deux yeux qui étaient dans notre église à côté de l'école là-bas. C'était bien. À l'école, pour nous aider pour faire la fête des Lumières, c'était les parents. Il y avait des artistes à l'école et quand on avait besoin, ils nous donnaient des conseils. C'était sympa là-bas, c'était bien. Ce que je me souviens, il y avait plein de musiciens qui circulaient sur la place de l'église. Quand on a commencé, on a travaillé avec des fils de fer et des abajours. On a fait nos silhouettes et on les a affichées sur les murs du village. Les C1 et C2, on fait un film avec des ombres chinoises. Ce que j'ai préféré, c'était le travail sur les silhouettes. Cela faisait très joli sur les murs. Il y avait la fête des animaux déjà, des couleurs, ça serait bien de recommencer comme une...

  • Speaker #1

    Si je résume un peu, les Allumées, c'est toute une démarche où se rencontrent des artistes et des habitants, des plus petits aux plus grands, réunis autour du patrimoine d'une commune, mis en scène et en lumière pour une soirée magique au cœur de l'hiver. Comme dans tout bon spectacle, on apprécie l'absence de toute tringlerie apparente, l'élégance. Mais en coulisses se jouent d'autres sujets politiques, administratifs ou financiers, où l'on parle aussi innovation et transmission. Retrouvons Béatrice Latouche pour évoquer avec elle le rôle du PETR.

  • Speaker #2

    Écoutez, le rôle du PETR, c'est de coordonner, c'est de faire du lien entre les spectacles, faire du lien. d'animation culturelle et patrimoniale auprès des habitants et en particulier aussi des écoles, c'est d'organiser le spectacle final et puis de porter la communication autour des allumés. C'est aussi et surtout convaincre l'ensemble des élus, et là c'est mon rôle de présidente de PETR, de convaincre l'ensemble des élus pour le financer parce que les allumés ont un coût. Bien évidemment, même si on recherche un ensemble de subventions, les communautés de... Les communes doivent aussi voter un budget pour le PETR pour pouvoir le financer. C'est aussi convaincre les élus et le conseil municipal pour pouvoir mettre en œuvre l'ensemble de ce projet sur leur commune et leur territoire. Et c'est même aussi convaincre les habitants d'ouvrir leurs portes pour mettre en valeur leur patrimoine qui parfois n'est pas vu parce que derrière un Porsche, derrière une porte d'un centre-ville, comme vous savez bien dans les communes rurales, parfois nous avons des pépites bien cachées derrière les grands Porsches des petites rues. Donc voilà, tout le rôle du PETR, c'est de faire du lien entre tous ces habitants et d'organiser et de mettre en musique l'ensemble de ce projet et qu'au final, le spectacle et la musique finale soient très bien accordées. Moi, ce que je trouve marquant, c'est le nombre de personnes qui se déplacent dans les communes qui dépassent le nombre d'habitants de la commune. C'est ça qui me fait toujours très plaisir de me rendre compte qu'en fait, finalement, on a plus de personnes dans les rues que d'habitants dans la commune qui participent à ce spectacle. Nous, ce que nous souhaiterions, bien sûr, le PETR, dans sa philosophie première, un pays, c'est un regroupement de comités de communes, d'élus, de territoires. Et l'idée aussi de participer avec vous, c'est de promouvoir notre action et surtout de participer à ce qu'elle devienne une action plus nationale et pourquoi pas dans d'autres pays. Et nous sommes bien évidemment à la disposition de tous nos collègues pour les aider à monter ce genre d'animation dans leur pays. Je crois que l'essentiel, c'est la solidarité aussi entre nos pays. nos PETR et nos comités de communes. Pour moi, l'innovation territoriale, c'est de trouver des actions qui, par la solidarité, la fraternité, mais aussi peut-être la surprise, permettent à la population de se retrouver. L'innovation, c'est peut-être de reprendre des formules du passé, les remettre au goût du jour ou en tout cas utiliser les nouvelles technologies d'aujourd'hui pour pouvoir recréer des actions innovantes autour des nouvelles technologies, tout en gardant quand même... notre histoire, c'est-à-dire le patrimoine, c'est-à-dire la solidarité, la fraternité. Je crois que l'innovation n'est pas forcément dans la nouveauté, mais plutôt dans l'usage qu'on en fait des nouvelles technologies ou même des animations.

  • Speaker #1

    Le pays de la Vallée du Loir, à travers les allumés, a trouvé sa voie pour mener la politique patrimoniale qui lui ressemble. Autour du grand catalyseur que peut être l'école, en mêlant la participation de tous ceux qui le souhaitent et en ouvrant grand la porte aux apports d'un collectif d'artistes, le pays de la Vallée du Loir a innové. Grande satisfaction générale et belle reconnaissance publique, car les allumés a été désigné par la NPP et Public Sénat, qui leur a décerné le Trophée de l'innovation territoriale 2020 dans la catégorie Culture. Bravo à eux, merci à vous, et à bientôt dans Inspire-Explore.

Share

Embed

You may also like