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Inspirez : Le podcast qui vous révèle

Elodie Crépel : Comment mieux comprendre et valoriser les singularités neuroatypiques ? [développement personnel]

Elodie Crépel : Comment mieux comprendre et valoriser les singularités neuroatypiques ? [développement personnel]

58min |05/12/2024
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Description

Dans cet épisode d'Inspirez : Le podcast qui vous révèle, j'ai le plaisir de recevoir Elodie Crépel, une experte internationale en neuroatypie, psychanalyse et médiation. Son parcours fascinant et son engagement passionné pour la sensibilisation aux différences neuropsychologiques, telles que l'hypersensibilité et le haut potentiel intellectuel (HPI), nous offrent une perspective unique sur le sujet.


Elodie partage avec nous sa définition de la neuroatypie et ses implications dans notre société actuelle. Elle souligne le retard de la France par rapport à d'autres pays, comme le Royaume-Uni, en ce qui concerne la reconnaissance et l'inclusion des personnes neuroatypiques. À travers son récit, elle nous invite à réfléchir sur la légitimité et l'acceptation de soi, des thèmes qui résonnent profondément dans le parcours d'athlète et d'entrepreneur que nous explorons régulièrement dans le podcast. "La différence est une richesse, pas une faiblesse"


Au fil de notre conversation, Elodie évoque son expérience personnelle en tant que personne hypersensible, ainsi que son travail avec des enfants et des adultes. Elle partage des anecdotes inspirantes sur la manière dont elle aide ceux qui se sentent différents à mieux comprendre leur place dans le monde et à améliorer leur intégration sociale.

Vous pouvez retrouvez Élodie sur Linkedin : https://www.linkedin.com/in/elodie-cr%C3%A9pel-151589196/?originalSubdomain=uk
Instagram :https://www.instagram.com/elodiecrepel/
Facebook : https://www.facebook.com/elodiecrepelofficiel
Youtube : https://www.youtube.com/elodiecrepelofficiel
Son site internet : https://elodiecrepel.com


Retrouvez la biographie de notre invité et l'ensemble des personnalités de notre podcast sur notre site : https://www.inspirez.co
Pour plus d'exclusivité rendez-vous sur notre compte Instagram : https://www.instagram.com/fabienbenede/

🎙️ Inspirez : le podcast qui vous révèle, animé par Fabien Bénédé, met en lumière des parcours d’athlète, des carrières sportives et des parcours entrepreneuriaux inspirants. Chaque semaine, plongez dans des interviews avec des personnalités inspirantes.


À mi-chemin entre podcast sport et entrepreneuriat, Inspirez vous offre des témoignages carrières captivants : anciens champions devenus entrepreneurs, coachs, fondateurs de start-ups ou dirigeants. Le podcast Inspirez est une véritable source d’inspiration sportive et d’inspirations professionnelles, destinée à celles et ceux qui veulent progresser, évoluer et s’ouvrir à de nouvelles perspectives.


🔍 Que vous soyez entrepreneur, sportif, étudiant, en reconversion ou tout simplement en quête d’inspiration, chaque interview et chaque rencontre inspirante vous apportera un regard renouvelé sur la résilience, la créativité, et l’efficacité professionnelle.

💼 Inspirez :le podcast qui vous révèle, c’est bien plus qu’une émission : c’est un espace d’exploration humaine, où l’on parle avec franchise et profondeur d’entrepreneuriat, de parcours d’athlète, de reconversion, de vision, d’échecs et de succès.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous et bienvenue dans ce nouvel épisode d'Inspirer. Aujourd'hui j'ai le plaisir de recevoir Elodie Crépel. Salut Elodie. Salut !

  • Speaker #1

    Merci à toi pour cette invitation.

  • Speaker #0

    Merci, merci, avec grand plaisir, avec grand plaisir. D'autant que je te le disais, tu es quelqu'un que je suis depuis un moment et je sais que cet épisode va parler à beaucoup de monde ou va faire réfléchir beaucoup de monde. Avant de te présenter, tu es experte internationale sur tout ce qui est ATP, donc HPI, que l'on entend de plus en plus, HPS également. Tu es dans la psychanalyse et la médiation également. Tu es formatrice et conseillère en transition pro. Je n'ai rien oublié. Conférencière aussi.

  • Speaker #1

    Oui, oui. Et autrice. Oui, oui, oui. Bon, ça, je vous le dis. Bon, qu'importe en tout cas s'il y a eu des oublis. En tout cas, ça résume assez bien.

  • Speaker #0

    Justement, comment tu expliquerais ton métier ? de façon ludique à un enfant de 5 ans.

  • Speaker #1

    Ah ! Bah tu vois, moi j'ai 4 enfants, donc oui, parfois ils me demandent c'est quoi ton métier maman ? Donc, non, je trouve que c'est compliqué effectivement d'expliquer parce que je fais plein de choses, tu vois, comme tu dis, j'écris des livres, il y a le podcast aussi, puis voilà, j'ai les conférences, les formations, les réseaux sociaux. Je pense que, en général, je dis qu'effectivement je forme et j'informe, donc par plein d'outils différents, tu vois. C'est pour ça que quand je dis aux enfants, ben voilà, maman elle écrit des livres, mais aussi elle essaie d'expliquer les choses, en fait, sur des sujets qui sont importants pour moi, notamment en fait l'acceptation et la légitimité de la différence, notamment la neuro-atypie. Pour moi c'est hyper important, je vis effectivement à l'étranger au Royaume-Uni, et je travaille avec un public français. Et je vois tout le temps qu'il y a encore beaucoup, beaucoup, beaucoup de sensibilisation à faire en France. En France, on est encore au stade où est-ce que ça existe ? Il y a encore des professionnels qui vont dire Ah non, mais ça, ça n'existe pas ou bien C'est bon, c'est une mode et tout. On en est encore à ce stade-là. Alors que c'est devenu un autre sujet, notamment au Royaume-Uni ou dans d'autres pays, où on se dit Mais en fait, on sait que ça existe. On sait qu'il y a des gens qui fonctionnent différemment, qu'au niveau du cerveau, ça fonctionne différemment. Bon, ça, c'est acquis. Maintenant, comment on fait pour les inclure, pour que ça soit plus facile pour aller à l'école, dans le monde du travail ? comment justement on fait en sorte qu'ils ne se sentent pas exclus et qu'on peut éviter certaines pathologies mentales, difficultés sociales, tu vois. Donc en fait, on en est à ce stade-là. Donc quand moi je vois la différence entre les deux, en fait je me dis c'est ça mon travail. Et c'est ce que je dis, je dis souvent aux enfants, mon travail à moi c'est de faire accepter la différence d'une grande sensibilité et d'un fonctionnement différent aux autres, qu'importe le biais.

  • Speaker #0

    Et c'est vrai que je n'avais pas connaissance ni conscience que dans certains pays c'était différent et qu'en France on était un peu en retard. Ce qui paraît un peu étonnant des fois, parce que tu te rends compte qu'aujourd'hui, on commence à sensibiliser, à en parler plus. On ne parlait quasiment pas de haut potentiel, d'HP, etc. il y a encore 10 ans de ça. Donc il y a du retard à rattraper, je veux bien te croire. On va commencer par les bases, si tu veux bien. Neuroatypie, une personne atypique, quelle serait la définition que tu lui donnerais ?

  • Speaker #1

    Alors c'est pas moi qui la donne, ça il faut bien le dire. C'est-à-dire que atypique, c'est un déminutif, mais on est d'accord que tout le monde est atypique dans le sens où tout le monde est singulier, bien évidemment. Mais quand on parle de personnes atypiques, en tout cas dans cette situation-là, dans ce contexte, c'est les neuroatypiques. Alors qu'est-ce que c'est les neuroatypiques ? Comme son nom l'indique, en fait, c'est un fonctionnement neuronal différent d'une norme donnée. Je mets bien ça entre guillemets parce que est-ce qu'une norme existe vraiment ? Il faut bien, et je vais reprendre, tu vois, les mots de Todd Rose, si, ce histoire l'ont pas lu, mais vraiment, c'est un livre que je recommande, c'est La tyrannie de la norme, qui nous interroge justement, tu vois, sur cette notion de norme en fait. Qu'est-ce que c'est une norme ? On se rend compte qu'au départ, on a beaucoup normalisé, notamment dans... le milieu scientifique et médical, parce qu'on avait besoin effectivement de diagnostiquer la pathologie. Sauf que le problème aujourd'hui, c'est que les neuro-ratifistes sont beaucoup vus sous juste le prisme de la pathologie, en France tout du moins. Alors qu'en réalité, il s'agit davantage d'un sujet anthropologique. Alors je m'explique, qu'est-ce que c'est donc les personnes neuro-ratifiques pour répondre à ta question ? Aujourd'hui, soyons surtout très très humbles de cette connaissance, parce que les connaissances sur le cerveau, ça évolue constamment. Nous en avons cinq. L'hypersensibilité, enfin... qui est appelé hypersensibilité en français, mais en réalité le terme exact, ce serait plutôt haut potentiel sensible. En anglais, c'est highly sensitive person, donc c'est les personnes avec hautement sensible. Et je trouve que ça change tout parce que nous, tu vois, avec le superlatif hyper en français, on y amène une connotation négative. C'est-à-dire que là, c'est trop, trop sensible en fait. Donc ça, ça change tout encore une fois. Parce que la manière dont on va te parler de ta sensibilité, forcément, ça va t'amener soit à la développer, soit à la cacher, soit à en avoir honte. Après on pourrait imaginer la question du sexisme aussi, tu vois, si t'es né ou en tout cas on t'a dit petit garçon ou petite fille, ben c'est pas la même chose, puisqu'on aura toujours tendance, et encore aujourd'hui, à demander aux petits garçons de cacher leurs émotions. Donc il y a l'hypersensibilité.

  • Speaker #0

    C'est le même cas sur l'HPI ?

  • Speaker #1

    Exactement, mais dans les fins inverses.

  • Speaker #0

    Surdoué ?

  • Speaker #1

    Ouais, justement, la deuxième c'est le HPI, donc haut potentiel intellectuel, autrement appelé surdoué, phylocognitif, zèbre. enfants précoces, il y a plein de termes qui à mon sens démontrent encore une fois plutôt le malaise qu'on a sur ce sujet et on n'arrive pas trop à se mettre d'accord. Parce qu'il y a le HPI puis il y a le HQI, donc là encore tout le monde ne se met pas ok quand tu lis de la littérature scientifique, ils ne sont pas tous d'accord les professionnels de la question. Et là par contre effectivement si je fais le lien avec le sexisme, c'est plutôt l'inverse. Aujourd'hui le HPI est beaucoup, on va dire, étudié sous le prisme masculin que féminin et les petites filles HPI ne se... découvrent, en fait, elles passent davantage, on va dire, elles se camouflent davantage et elles se rendent compte de leur HPI bien plus tard. Sauf qu'on a beaucoup de préjugés sur l'HPI, on imagine que ce sont des gens, forcément, en fait, qui sont extrêmement doués dans tout. Et donc, pour peu que tu ne sois pas extrêmement doué dans tout, tu ne te penses pas à HPI. Alors, HPI est quand même un facteur favorisant, il faut quand même le dire, bien sûr, mais ça ne veut pas dire que tu es, enfin, je veux dire, tu n'es pas un génie non plus, quoi. C'est pas, voilà. On médiatise ça, on médiatise, tu vois, souvent ça. Donc là on en a deux, ensuite t'as le TDAH, dont on parle beaucoup en ce moment, donc on dit hyperactivité, mais c'est pas juste, encore une fois, parce qu'il y a des personnes qui ont un TDA, donc un trouble de l'attention avec ou sans hyperactivité, et puis même quand on dit sans hyperactivité, on se rend compte qu'il y a une sorte d'hyperactivité cérébrale qu'on ne voit pas forcément physiquement, donc tu vois, c'est beaucoup plus complexe que ce qu'on essaye de vulgariser. Après on a le TSA, donc ça c'est le spectre de l'autisme, il faut savoir que depuis quelques années... On a tout regroupé sous le terme TSA, mais c'est extrêmement large le spectre de l'autisme. Ça va de l'autisme de la personne qui est totalement dépendante et qui le sera toute sa vie, parce que dans l'incapacité d'avoir un travail, d'avoir une relation, enfin voilà, qui est aujourd'hui un handicap. Mais ça peut aller aux personnes qu'on appelait avant Asperger, mais ce terme n'existe pas pour plusieurs raisons, ou effectivement avec du très très haut potentiel intellectuel, avec des personnes qu'on médiatise énormément, de l'ordre du génie, tu vois. Mais n'empêche, ils ont quand même des, c'est pour ça qu'on les a regroupés, des liens on va dire, et notamment tout ce qui est difficultés sociales. On va pas rentrer dans le détail. Et après à la fin c'est des troubles dys qu'on appelle aujourd'hui les troubles du langage. En fait tout ça c'est très très large, mais en fait on se rend compte que toutes ces personnes qui ont une, voire plusieurs, parce que c'est pas rare d'avoir ce qu'on appelle des doubles exceptionnalités, c'est-à-dire plusieurs atypiques, ben en fait ils ont un fonctionnement cérébral différent. Et qui dit fonctionnement cérébral différent, dit en fait un rapport au monde qui est différent. Et ce que j'aime bien rappeler aux personnes neuroatypiques, c'est que si vous avez eu la sensation, que vous avez encore la sensation de venir d'une autre planète, c'est tout simplement parce qu'on est dans un monde qui a été créé par et pour des neurotypiques, et pas pour les neuroatypiques. Donc c'est un sentiment normal, même s'il n'est pas forcément généralisé chez toutes les personnes atypiques.

  • Speaker #0

    Oui, tu peux te sentir mis de c��té effectivement de par ce prisme-là. Comment tu l'as découvert toi ? Parce que tu l'es, forcément ! Comment tu as découvert ton hypersensibilité ?

  • Speaker #1

    Alors, moi, en fait, enfant, on m'a fait passer les tests de QI. Donc, en fait, du coup, alors on n'en parlait pas comme aujourd'hui. Enfant, voilà, quand on disait aux parents, au moins, on ne le disait pas forcément aux enfants. Parce qu'on se disait, bon, ben voilà, elle est censée être la meilleure de la classe et si elle n'est pas, c'est qu'elle est fainéante. C'était un peu ça. On imaginait que forcément, tu étais brillant. Puis après, les troubles dys se sont vus aussi lorsque j'étais enfant, l'hyperactivité aussi, enfin tu vois, tout ça, ça s'est fait. Mais on ne parlait pas forcément d'hypersensibilité quand j'étais jeune, c'était pas un sujet. Déjà, de toute façon, ça a été découvert dans les années plutôt 90 aux Etats-Unis, et le temps que ça arrive au niveau international, ça a mis quelques années. Mais j'ai toujours su, du coup, que j'étais différente, même si on ne mettait pas les mots dessus et qu'on n'y mettait pas le même sens. Et puis c'est quand j'étais jeune, adulte, tu vois, dans la vingtaine, où avec mon mari on s'est beaucoup interrogé sur l'un et sur l'autre. D'ailleurs si on s'est mis ensemble c'est parce qu'on avait ce fonctionnement atypique qui nous a séduit dans l'un et l'autre. Enfin tu vois on trouvait quelqu'un qui, genre on pouvait partager des choses qu'on ne pouvait pas partager avec les autres. Et moi je me suis interrogée sur lui, lui sur moi, et on a fait finalement cette découverte ensemble en fait. Mais tu vois j'ai mis ça de côté. Pendant hyper longtemps j'ai mis ça de côté, parce que c'était douloureux, parce que c'était compliqué pour moi. Parce que je ne savais pas quoi en faire. Et en fait, au fur et à mesure dans mon métier, parce que j'ai fait plusieurs métiers dans l'accompagnement, tu vois, que ce soit... J'ai été assistante sociale, médicine familiale, puis après j'ai fait la psychologie, la psychanalyse. Donc, je ne sais pas, j'ai évolué dans mon métier d'accompagnatrice. je voyais bien, tu vois, que je recevais forcément des personnes atypiques. Et que j'étais une meilleure d'ailleurs accompagnatrice pour ces personnes-là en fait. Et là je me suis dit, bon à un moment donné, il va falloir que tu sortes la tête du sable et que tu te rendes compte qu'il n'y a pas de fumée sans feu pour le coup. Et j'ai commencé vraiment à aller plutôt chercher vers l'international des informations dont j'avais besoin. Je me suis plutôt formée à l'international parce qu'à ce moment-là en France il n'y avait rien. Ça commence tout doucement, mais ce n'est pas encore ça. Et à un moment donné, je me suis dit que c'est ça que j'ai envie de faire. J'ai envie d'éviter à certaines personnes de passer toutes ces années dans l'errance. Parce qu'il faut bien se dire un truc, c'est que quand on ne se comprend pas soi, on va davantage prendre pour acquis les interprétations des autres et les jugements des autres. Si soi-même on n'arrive pas à expliquer nos comportements et qui on est, on va forcément chercher dans le regard de l'autre les réponses. Sauf que l'autre ne les a pas et pire encore, elles sont totalement biaisées. Et c'est terrible parce que du coup, ça me fait mal à l'estime de soi, à la confiance en soi. Mais quand on ne se connaît pas, qu'on n'a pas confiance en soi, qu'est-ce qui se passe ? On fait de mauvais choix pour sa vie, on ne s'entoure pas des bonnes personnes. Et en fait, c'est de pire en pire. Et ça, j'avais vraiment envie d'aider les gens là-dedans. Pardon, je m'en vais.

  • Speaker #0

    C'est intéressant ce que tu dis parce que j'ai l'impression notamment que quand tu es hypersensible ou quoi que ce soit, enfin, quand on te découvre ça, et encore déjà, la façon dont tu le découvres, des fois, c'est des discussions avec d'autres, etc. Ça te mène à réflexion. Tu vois ça au début, je pense, pour la plupart des gens, comme un poids, à ne pas savoir comment faire, comme tu dis, et comme une contrainte. Alors qu'en fait, au final, c'est plutôt l'effet inverse, et c'est quelque chose à cultiver et à apprécier. Mais au début, ça te pèse et ça t'alourdit plus qu'autre chose.

  • Speaker #1

    Oui, je pense que c'est à double tranchant. Je pense que lorsque tu le découvres, il y a une sorte quand même de soulagement, genre on peut mettre un mot dessus. Il faut bien se dire que le langage est important. déjà pour les atypiques où un mot est un mot et souvent ils peuvent être très frustrés s'ils ne trouvent pas le bon mot avec la bonne justesse ce qui peut d'ailleurs générer beaucoup de problématiques sociales parce que si tu n'as pas la même chose avec ton interlocuteur tu vas reprendre ces mots en disant mais tu as dit ça et leur dire oui j'ai dit ça comme ça rien dire pour un atypique on a dit ça comme ça non tu ne peux pas avoir dit ça comme ça donc ça peut générer des complications mais du coup le langage est important parce que quand on ne peut pas mettre un mot sur quelque chose pour notre conscience ça n'existe pas. C'est-à-dire que si je n'arrive pas à nommer quelque chose, je ne peux pas lui donner une existence concrète. Et ça, c'est difficile pour une personne atypique. Elle sent bien qu'elle est différente. Inconsciemment, elle le sent. Consciemment, elle essaie de l'expliquer, mais elle n'y arrive pas. Du moment qu'on pose des mots, il y a un soulagement pour beaucoup de personnes. Le problème, c'est que, ok, je t'ai donné la pièce de puzzle qui manque, sauf qu'en attendant, tu as essayé de te débrouiller pour faire un puzzle sans cette pièce. Et là tu te dis, ok, il faut que je refasse tout, qu'est-ce qui se passe là ? Est-ce qu'il y a des places qu'il faut que je bouge ou est-ce que je dois les mettre ? Il peut y avoir un moment de panique et donc ce moment de panique, chaque personne va la vivre différemment. Moi par exemple, comme je te dis précédemment, j'ai tout bloqué, genre ça n'existe pas, c'est pas possible, basta, je mets ça de côté. Le déni quoi, c'est possible. Après, bon ben c'est comme tout un... en fait c'est une sorte de deuil tu vois, mais il y a des phases comme ça. Il y en a, ça va être la colère, d'autres la tristesse, d'autres juste c'est ok. Et d'ailleurs, tu vois, je me rends compte que c'est plus facilement acceptable en général. par les hommes que par les femmes. J'ai l'impression, en tout cas pour les femmes que j'ai pu accompagner, il y a une plus grande remise en question de tous leurs choix. Et d'ailleurs, ça les empêche parfois, tu vois, de se découvrir. Parce qu'elles savent que si elles se découvrent, elles ont peur de se dire, mais je fais quoi ? Je fous tout en l'air, je divorce, j'abandonne mes gosses. Alors que pas du tout, dans les faits, aucune ne fait ça. Mais elles ont tellement peur des conséquences que ça pourrait avoir et de la remise en question que ça pourrait avoir que certaines s'empêchent même d'y songer. Et tu vois, c'est ce que j'appelle dans mes livres le barnum du barnum. C'est-à-dire qu'on connaît tous l'effet barnum, c'est-à-dire qu'en fait, on va prendre pour argent comptant une description assez vague en se disant que c'est totalement moi. Mais là, c'est l'inverse. C'est-à-dire qu'en fait, ces femmes-là, elles vont se convaincre qu'elles vont tomber dans l'effet barnum. Donc surtout, elles vont essayer de trouver chaque petit truc, chaque petit détail pour s'auto-convaincre de Non, c'est bon, ça ne me concerne pas, ce n'est pas possible.

  • Speaker #0

    Ce n'est pas moi.

  • Speaker #1

    Oui, ce n'est pas moi, c'est bon. Mais c'est fou parce que du coup, elles utilisent leur intelligence contre elles-mêmes.

  • Speaker #0

    Et tu as vu notamment cette évolution-là, parce que pour faire rapidement ton histoire, tu es dans la psychanalyse depuis dix ans, d'abord avec tes études, puis après toute la partie accompagnement et tous les métiers dont tu as parlé. Est-ce que tu as vu aussi le métier changer par rapport à ces Ausha, ou est-ce que c'était simplement la société qui n'était pas prête, mais que l'accompagnement, lui, il était en quelque sorte, mais pas encore structuré ? Je ne sais pas si c'est clair dans mes propos.

  • Speaker #1

    Je ne suis pas sûre. En fait, déjà, je viens de dire que... Je ne me considère pas vraiment comme psychanalyste. Alors oui, j'ai mon master, je suis allée jusqu'au doctorat, tout ça, mais ce n'est pas... En fait, ce que j'aime dans la psychanalyse, c'est que c'est une philosophie de l'esprit. Mais comme elle est pratiquée et enseignée en France... En fait, si tu veux, je n'ai jamais adhéré, par exemple, à un courant de pensée spécifique, chose qu'en France, en général, on fait. On adhère à une association, par exemple, laganienne, freudienne, des choses comme ça. J'ai toujours refusé parce que je ne m'y reconnais pas. Moi, ce que j'aime, c'est justement cette pluridisciplinarité dans la pensée qui ouvre des voies, des perspectives, du champ du possible. Moi, j'aime ça. Après, je peux comprendre que certaines personnes, justement, Non, non, ce n'est pas possible, je veux bien que tout soit, tu vois, très clair. Oui, en tout cas, je ne pourrais pas te dire du coup l'évolution. Moi, je me rappelle à l'époque quand même à la fac, en psychanalyse, la prof, quand elle nous avait parlé de l'autisme, c'était encore ce lien à la mère et tout. C'est quelque chose qui déjà à l'époque, même quand j'étais étudiante, me paraissait vraiment tiré par les cheveux. Je veux dire, ça ne sonnait pas juste. Après, tu sais, quand tu dois valider ton partiel, tu craches ce qu'on t'a appris bêtement parce qu'il faut le valider ce partiel, juste pour avoir ton diplôme. C'est toute la problématique. D'ailleurs, je trouve des études en France, c'est qu'en fait, ça ne va pas promouvoir ta propre pensée. Tu dois juste recracher la pensée de quelqu'un d'autre pour valider ton diplôme. Et du coup, beaucoup sortent justement de la fac avec ça. Mais donc non, je ne serais pas à te dire, j'ai l'impression que les choses bougent, mais je ne serais pas à te dire par rapport à cette discipline-là. C'était ça ta question ?

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai. Tout va bien, tout va bien. Justement, par rapport à ça, tu parles de la culture, les études françaises et tout ce qu'il y a autour de ça. tu es au Royaume-Uni, tu te renseignes sur beaucoup de choses partout dans le monde. Quelle différence tu peux voir et quelle sensibilité, justement, il peut y avoir d'une typologie de pays à une autre, d'une culture à une autre, par rapport à l'approche, donc comment on traite ces sujets ?

  • Speaker #1

    Oui, ça c'est vraiment, c'est vrai que je dis que la France a du retard, mais il y a des pays qui en ont encore plus, il faut bien se le dire. C'est vrai que c'est très culturel, parce que ça va dépendre aussi des atipis. Il y en a certaines qui sont plus acceptées que d'autres dans certains pays. Je crois par contre que ce que j'identifie plus en France et que je vois beaucoup moins ailleurs, c'est l'ego des professionnels. En France, je pense que si le sujet est... Alors c'est vraiment une théorie très personnelle, mais vraiment j'ai l'impression que si le sujet est aussi bloqué, c'est que déjà on l'a encadré sur la santé mentale. Aujourd'hui, finalement, les personnes que l'on interroge et à qui on donne légitimité de parler de ces sujets, il faut qu'ils soient psychiatres ou psychologues ou neuropsychologues, alors qu'en réalité... Dans beaucoup d'autres pays, on a compris qu'en fait c'est pluridisciplinaire, et que par exemple des profs auraient toute légitimité aussi à parler de ces sujets-là, parce qu'ils ont les enfants au quotidien en fait, dans leurs difficultés, mais aussi dans leurs compétences, dans leur apprentissage, et c'est hyper important. Et ça tu vois, on ne l'entend pas en France. Ce qui est médiatisé, c'est que ces gens-là ne sont pas médiatisés. Les coachs aussi font un travail incroyable. Tout ça en fait ce sont des métiers qui sont complémentaires selon les problématiques. Et je pense que tant qu'on va le bloquer sur la santé mentale, c'est qu'en fait on ne comprendra pas ce que sont les atypies. En fait, je pense que ces professionnels à santé mentale sont très bons dans leur domaine. Sauf que la santé mentale, ça n'a rien à voir avec les atypiques. Les personnes atypiques ont des problématiques de santé mentale, mais les personnes neurotypiques aussi, en fait. Ce n'est pas forcément pour les atypiques. Donc, en fait, c'est dommage parce qu'on en oublie toutes les autres sphères. Et tu vois, il y a beaucoup d'atypiques qui n'ont pas spécialement de problématiques de santé mentale, ou en tout cas, peut-être qu'ils en auront un jour, parce qu'on peut tous en avoir un jour, mais où leur principale difficulté, elle est sociale. Et ça, on ne le prend pas en considération en France. Et je trouve ça vraiment dommage. Et quand on en parle, on se dit qu'on tombe dans le cliché du développement personnel bas de gamme. Et ça par contre, je trouve ça vraiment dommage. Parce que quand on interroge les atypiques et qu'on leur demande leurs difficultés au quotidien, il est là en fait, il est vraiment là. A l'école, il y a beaucoup de harcèlement. Dans la vie professionnelle aussi. Ce sont des personnes qui ne savent pas en fait trouver leur place professionnelle et qui sont en quête d'une place. Tu vois ? Il y a un truc un peu comme ça, une imaginaire, une idéalisation de la place qui les attendent. Mais pourquoi ? Parce qu'en fait, je pense qu'ils se sentent, au fond d'eux, qu'ils sont capables de faire de grandes choses, qu'ils sont animés par une passion, par l'envie de faire changer le monde. Tu sais, un peu ce petit syndrome du colibri, quoi. Et à la fois, qu'on ne leur donne pas la capacité, ni la liberté, ni la possibilité de le faire. Et donc, ça génère une grande frustration. Et tu vois, c'est pour ça que je me suis formée en tant que conseillère d'insertion et transition pro. Et ça aussi, ce sont des métiers qu'on met à part. des atipis, alors qu'en fait, tout atipis confondu, c'est quasiment un tiers de la population. Et, ce qu'on sait, il y a une insertion pro, les bilans de compétences, aujourd'hui en France, c'est une catastrophe pour ces publics-là, ça ne leur correspond absolument pas ! Et sauf que, pour faire un bilan de compétences, c'est tellement légiféré que tu vois, pour rentrer dans le cadre de la loi, tu dois suivre. C'est très strict, je ne sais pas si les gens se rendent compte, mais c'est extrêmement strict en fait. Donc ouais, il y a un problème, je pense, et de retard là-dedans. Je trouve que... Voilà, il y a un côté de moi je sais faire, moi je tire la couverture de mon côté, et tu vois, je le vois sur les réseaux sociaux, tout te dire, les professionnels en France de soi-disant la question, ils s'humilient les uns sur les autres sur les réseaux sociaux. C'est un... Moi, je trouve ça hallucinant. Je me dis, en attendant, qu'est-ce qu'ils font, les autres ? Oui, c'est ça, tu vois ?

  • Speaker #0

    Les personnes qui ont besoin.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça.

  • Speaker #0

    C'est intéressant ce que tu dis parce que ça me fait penser à quelque chose sur le fait des divers sensibles, des neuro-atypiques qui vont chercher la place dans le milieu professionnel. De par mon métier, et toi aussi avec les conférences, tu croises beaucoup de chefs d'entreprise, tu croises beaucoup de ces profils-là. Et j'ai l'impression, pour avoir discuté, pour pas mal en fréquenter, que parmi les chefs d'entreprise, il y a une proportion assez forte d'hypersensibles par rapport à certains métiers. Est-ce que c'est quelque chose que tu as remarqué également ?

  • Speaker #1

    Oui. Tu sais, dans le milieu de l'entreprenariat, alors j'ai été salariée et je suis entrepreneuse, donc forcément je vois un peu. Je trouve que dans l'entreprenariat, on en voit beaucoup, beaucoup, sur les réseaux sociaux aussi. Mais tu sais pourquoi ? Parce que ce sont des métiers qui vont attirer les gens qui sont créatifs, qui ont besoin d'être autonomes, qui ont une soif de liberté, une soif de créer, une curiosité insatiable. Tu vois, pour être à ton compte, il faut quand même avoir ces qualités-là assez naturellement. Après, tu développes d'autres choses, des skills, des compétences, tu professionnalises, mais il faut déjà, en fait, avoir ça. Et il faut quand même se dire que souvent, les atypiques, ce sont des gens qui pensent en dehors des cases et qui détestent les cases. Donc ça, c'est un paradoxe super intéressant parce qu'ils sont en recherche de place tout en détestant finalement les cases, tu vois.

  • Speaker #0

    C'est intéressant, ça me dit beaucoup. Alors, question un peu primaire, mais volontairement, je suis un peu obligé de te la poser pour essayer d'aider les gens. Comment une personne peut se savoir ou se reconnaître hypersensible ou atypique ? Comment on peut aider à donner des... Parce que j'ai l'impression aussi, et tu me dis si je me trompe, que quelquefois, le mot est utilisé un peu pour tout et n'importe comment, où on entend maintenant les enfants qui sont très bruyants, qui font n'importe quoi à l'école et tout ça, c'est parce qu'ils sont hypersensibles. Il y a un sketch autour de ça, où maintenant... Ouais, voilà. Ou parce qu'il n'y a rien qui va, c'est juste normal, c'est qu'il est hypersensible au TRH. Mais plutôt tourner la question dans le bon sens, c'est comment une personne peut se reconnaître ou se savoir hypersensible. Et deuxième question qui va venir après, quel peut en être le processus d'accompagnement ?

  • Speaker #1

    Alors non, ce n'est pas du tout une question primaire, enfin primaire dans le sens où c'est quand même le début de quelque chose, et tu as totalement raison. Alors il faut savoir que là je... Là, c'est toujours dur quand je dis ça, parce que les gens sont un peu déçus, mais il n'existe pas un professionnel unique qui va pouvoir, en fait, détecter et faire passer tous les tests possibles de toutes les atypies. Ça n'existe pas, en fait. À ce jour, ça n'existe pas. Il y a des professionnels formés sur plusieurs atypies qui vont être en capacité, effectivement, d'aller chercher les petites nuances, et je crois que ça. Mais ça va être très compliqué, et il faut bien se dire que ces passations ne sont pas remboursées. La plupart d'entre elles ne sont pas remboursées, donc c'est à vos frais. Donc, en fait, je pense qu'il y a plusieurs chemins. Déjà, je pense... qu'il faut se dire que ce n'est jamais obligatoire d'aller voir un professionnel. On peut très bien lire, écouter mon épisode de podcast, tu vois, suivre mon travail, et juste se reconnaître. Mais ne pas avoir besoin, tu vois, de cette légitimité qu'on pose un mot dessus. On peut se dire, ben moi je me reconnais bien par exemple, dans effectivement, dans tout ce que les gens me disent de l'hypersensibilité, quand je lis et tout, ben je me reconnais. Et en fait, ça nous suffit. Ça ne veut pas dire qu'on va dire aux gens, ouais je suis hypersensible, pas du tout, parce qu'effectivement il n'y a pas eu d'officialisation, mais... Et en fait, le but, c'est juste de se faire du bien. Si en lisant, ça vous rend au fait, je ne suis pas seule à ressentir ça et que ça vous fait du bien, voilà, on ne va pas forcer les gens à faire des passations de tests. Il n'y a aucun intérêt. Après, s'il y a une vraie souffrance ou un vrai besoin, que ce soit légitimé par un professionnel compétent, ce que je comprends très bien aussi, parce qu'il y en a qui ont besoin de ça, pour essayer de passer au stade supérieur, eh bien, il faut aller prendre rendez-vous. Donc, ça dépend effectivement de la neuro-atypie. Donc, aujourd'hui, tout ce qui est… TSA, TDAH, ça sera des psychiatres. Alors, on a des psychologues spécialisés, mais ils ne peuvent pas officialiser le diagnostic. Ils peuvent faire toute une analyse, mais après, ils renvoient vers un psychiatre. Ça aussi, je trouve qu'en France, c'est un non-sens. Quand on sait qu'un psychologue fait un travail extraordinaire, souvent d'analyse de plusieurs heures, et qu'à la fin, on ne lui donne pas la possibilité et la crédibilité de tamponner, entre guillemets. Mais ça veut bien dire ce qu'elle veut dire. C'est parce qu'on le met en termes de diagnostic. Et le diagnostic, c'est pour les médecins. Mais du coup, tu vois, encore une fois, c'est une preuve que... Il y a des choses, je trouve, à faire progresser. Parce qu'il y a des psychologues qui font un travail quand même incroyable, tu vois, et qui sont bien plus compétents que certains psychiatres qui sont juste là à la fin pour lire vite fait, enfin oui, oui, et paf, ils tamponnent, ils te donnent des médicaments si tu as besoin. Tu vois, je me dis, là, il y a peut-être un petit truc à changer, quoi.

  • Speaker #0

    À approfondir.

  • Speaker #1

    Ouais, voilà, je pense ça là, comme on dit. Et après, on a ce qui est tout, les troubles dits, c'est souvent effectivement les orthophonistes. les profs sont les premiers à mettre le doigt dessus, tu vois, à avoir le nez comme ça et à pouvoir effectivement dire peut-être qu'il faudrait, bon et souvent c'est l'accompagnement d'une orthophoniste, l'hypersensibilité et le HPI par contre. ces deux ne sont pas du tout considérés comme des pathologies ou des diagnostics. Donc en général, on a des psys, des psychologues, ou bien, tout simplement parfois, moi je le vois parce que j'ai été formée, en fait, par rapport à, enfin j'ai fait une formation du docteur Hélène Aron, tu vois, pour la haute sensibilité. Et ce que j'aime bien sur son site, c'est la référence internationale, c'est elle qui a vraiment fait, pour les personnes qui ne connaissent pas, c'est la référence sur le domaine. Et tu vois, elle forme tout le monde dans l'accompagnement. Et c'est là où je dis, tu vois, il y a quand même une autre approche à l'international, c'est-à-dire que tu n'es pas obligé d'être psy pour l'hypersensibilité. Par contre, il te faut une formation de base, comprendre ce que c'est, les bases scientifiques, on est d'accord. Mais tu n'es pas obligé du tout d'être psy. Elle forme des coachs et tout, qu'elle met sur son site et tout. Et c'est là où je me dis, oh, on est sur autre chose, une autre vision quand même de ce que c'est. Et moi, je donne du coup moi-même maintenant des formations en français du coup. Et j'ai fait un annuaire de professionnel sur mon site, c'est le Dick Repel, où les gens peuvent regarder et... peuvent prendre rendez-vous avec ces professionnels pour l'hypertensibilité notamment. Et le HPI, aujourd'hui notamment en France, malheureusement, je dis bien malheureusement, le seul test officiel c'est le QI. C'est beaucoup remis en question, mais c'est vrai que ça reste un outil hyper intéressant, hyper complet malgré tout, mais ce que je trouve dommage, c'est que très peu de professionnels savent l'utiliser. Parce que tu arrives parfois à des conclusions de si tu n'as pas 130, tu n'es pas considéré comme HPI. C'est un non-sens et c'est dramatique. Parce que ça veut dire que le ou la professionnel n'est pas en capacité, en fait, de comprendre ce que c'est le HPI. On sait très bien que des personnes HPI avec de l'hypersensibilité ou avec un TDAH, par exemple, vont perdre des points. Et ce qui va être intéressant, justement, sur de l'hétérogénéité, c'est-à-dire qu'avec des scores élevés ou plus bas, c'est de comprendre. Et c'est là où je trouve la plus-value d'un professionnel tel comme psychologue. C'est de mettre tout ça en corrélation et de comprendre pourquoi. Pourquoi il y a des points de QI ? Qu'est-ce qui fait que ? Sinon, n'importe qui qui sait lire pourrait faire passer ses tests, en fait. Je trouve que l'avantage d'être psy, c'est que justement, tu es formé à cette analyse, justement, tu vois, globale de la situation. Donc non, le chiffre n'est pas parlant. Il est juste, en fait, un indicateur, mais comme plein d'autres indicateurs que normalement le professionnel est en capacité de comprendre, quoi, tu vois. Mais en France, on a du malin encore là-dessus.

  • Speaker #0

    Quels sont pour toi les... les traits de personnalité d'un... Je ne vais pas dire hypersensible, je vais dire HPS, haut potentiel de sensibilité. Quels sont les traits de personnalité de ce type de profil ?

  • Speaker #1

    Il n'y en a pas. Je sais, c'est toujours décevant quand on me dit ça. Non, mais tu vois, on a des... On a des préjugés. On a des préjugés. On pense par exemple que c'est la personne introvertie. C'est faux. Il y a une étude qui a démontré qu'il y a autant de personnes introverties qu'extraverties que ambiverties. Ambivertie, c'est être... à la fois introverti parfois dans certaines circonstances, et à la fois extraverti. Et bien il y a quasiment, grosso modo, un tiers, un tiers, un tiers en fait, chez les hypersensibles. Donc non, tous les introvertis ne sont pas hypersensibles, et toutes les hypersensibles ne sont pas introverties. Autre préjugé, hyper-émotivité. L'hyper-émotivité, en fait, dans la tête des gens, c'est les personnes qui pleurent tout le temps. Mais en fait, il y a plein d'hypersensibles qui ne savent pas pleurer. Soit parce que leur éducation, le contexte social, le sexisme encore une fois, C'est pas qu'ils n'ont pas de glandes lacrymales, mais ils ont du mal à pleurer. Pour autant, leur sensibilité et leur hyper-émotivité, c'est dans plein d'autres choses. Je pense notamment aux artistes, parce que justement leur art leur permet d'évacuer parfois en trop plein, tu ne vas pas forcément t'en rendre compte. Donc non, il n'y a pas en fait... Moi j'aime bien utiliser cette expression que nos atypies se colorent avec plein de choses. Notre expérience de la vie, les rencontres que l'on fait, si tu as plein de personnes autour de toi. qui te jugent, qui t'humilient, qui ne sont pas très agréables, tu vas être plus susceptible, tu vas être plus sur tes gardes, tu vas être plus colérique peut-être, plus renfermé. Si tu es entouré de personnes qui justement mettent en avant qui tu es, te montrent qu'ils t'aiment pour qui tu es, qui te soutiennent dans tes projets, tu vas être quelqu'un de plus confiant, qui va savoir prendre plus de recul sur les événements de la vie. C'est normal en fait, tu seras moins vulnérable à plein de choses. Ça c'est du B.A.B. pour tout le monde en fait. Et donc ça change forcément la personne hypersensible. Donc deux personnes, eh bien... hautement sensibles ne vont pas forcément du tout se ressembler, absolument pas et ça je trouve que c'est important, donc merci de m'avoir posé la question pour calcer un petit peu cette image qu'on a, comme du HP, on a une image aussi du surdoué aussi,

  • Speaker #0

    c'est pareil en fait aucun atypique ne se ressemble il n'y avait de rien on a parlé d'intelligence émotionnelle, donc quelque chose que tu connais, que tu pratiques et sur lequel tu as appris là-dessus, j'imagine que quand on parle du QI, il y a aussi le QE maintenant J'imagine que cette intelligence émotionnelle-là et cette compréhension aide aussi à comprendre ce type de profil et qu'il y a un lien de l'un à l'autre ?

  • Speaker #1

    Alors aujourd'hui, l'intelligence émotionnelle et le conscient émotionnel, comme tu le dis, n'a pas de reconnaissance en soi scientifique. Par contre, je trouve que c'est intéressant d'en parler parce qu'on ne peut pas nier l'évidence qu'il y a des personnes qui ont une intelligence émotionnelle plus développée que d'autres. Voilà, tu vois. Mais si on reprend vraiment, et pour moi, vraiment une théorie hyper intéressante, En fait, la différence, c'est que l'intelligence émotionnelle, elle peut se travailler tout au long de la vie. Tu vois ? Tu peux avoir le QE d'une moule et le développer tout au long de la vie. Par contre, je pense que les personnes, et ça se voit, et même dans les études que j'ai pu lire, que les personnes hypersensibles ont une intelligence émotionnelle innée beaucoup plus haute que la moyenne dès le départ. Par contre, elle peut être mise en mal. Parce que dans l'intelligence émotionnelle, il faudrait que... j'ai pas le graphisme sous les yeux mais il y a cinq grandes familles et il y a plein de choses il y a la capacité aussi tu vois de parler de ses émotions le fait de pouvoir se faire confiance d'être aussi d'être apaisé avec qui on est il y a plein de choses comme ça et donc on voit bien que parfois chez certains hypersensibles ça peut pécher aussi tu vois donc il y a des choses toujours à améliorer qu'on peut toujours améliorer et ça aide beaucoup plus il y a des gens qui ont une grande intelligence émotionnelle ça en parle de QI et il y a une étude qui a révélé que ces gens là réussissait beaucoup mieux dans la vie ou en tout cas avait une sensation parce que c'est ça qui est intéressant que c'est quoi la réussite tu vois il apparaît une sensation d'avoir réussi parce que c'est tellement subjectif la réussite en tout cas ils sont plus en lien et aligné je pense avec leurs valeurs et leurs besoins tu as sûrement lu beaucoup beaucoup beaucoup d'études là dessus pour

  • Speaker #0

    donner des éléments un peu factuel et rationnel qu'on parle de dos potentiel l'hypersensibilité ou de tdh ça représente quelle partie de la population en général et est ce que aujourd'hui Ces analyses-là sont tronquées ou pas par le manque soit d'informations, soit de connaissances, soit de détections de ce type de profil ?

  • Speaker #1

    Oui. Alors, quand on parle de pourcentage, les gens s'imaginent qu'on a pris les milliards d'individus sur Terre et qu'on a pu voir... Et c'est faux ! Et c'est faux ! Et c'est ça le truc. C'est qu'en fait, pour faire un pourcentage, on fait les statisticiens, parce que ce sont des statisticiens qui font au mieux. Et en fait, ils essayent de prendre le plus large panel de personnes et plusieurs fois d'affilée, voilà, comme ça, pour essayer de faire, on va dire, voilà. C'est un peu différent, par exemple, si on prend le QI. En fait, le QI, c'est un peu arbitraire. Et d'ailleurs, ça a été mis de manière arbitraire. Et je ne sais pas si tout le monde sait, mais par exemple, nous, c'est le fameux seuil 230 en France. Mais par exemple, si on va au Japon, c'est beaucoup plus haut. En fait, souvent, on dit les Japonais, c'est les plus intelligents parce qu'ils ont des QI à 220. Mais en fait, c'est tout simplement parce que notre test à nous, il est calibré jusqu'à 150, 160 maximum. Et ça, c'est des choses qu'ils ne savent pas. Mais c'est important de le dire, parce qu'en fait, effectivement, le conseil intellectuel, il est paramétré en fonction de la culture aussi, parce qu'il y a des thèses de culture générale dedans et tout. Donc, il ne peut pas être international. Il y a des bases, mais après, selon les pays, il est différent. Donc, si par exemple, vous êtes belge, il faut passer le QI en Belgique, entre guillemets, en fait, et pas en France, parce qu'on va vous interroger sur des choses, ou si vous n'avez pas eu la scolarité ou que vous n'avez pas la culture. française il ya des choses peut-être que vous ne savez pas en fait des références française tu vois on le voit quand on enfin moi je en vie au royaume-uni j'ai beaucoup parlé la langue il ya des références que je n'ai pas tu vois si je te dis les minicums peut-être qu'on est la même génération tu sais ce que c'est Voilà club dorothée des trucs comme ça mais voilà donc ça c'est hyper important aussi de se le dire en fait donc la culture change beaucoup donc en fait c'est arbitraire c'est à dire qu'on a estimé en france par exemple au niveau du hpi que toutes les qu'à un moment donné, on allait prendre que 2%. Et que 2%, c'était au-delà de 130. En fait, c'est ça. On a estimé que les personnes surdouées, c'était forcément les 2% les plus... celles qui étaient au-dessus de la courbe. Mais on aurait pu dire que les surdouées, c'était les 10%. Tu vois ? On aurait pu dire ça. Non, on estimait que c'était 2%. Voilà, c'est comme ça. Bon, et les autres, non.

  • Speaker #0

    C'est intéressant de comment a été fait cette échelle.

  • Speaker #1

    Ça c'est, oui exactement, c'est pour ça qu'elle est un peu remise en question, même si encore une fois je le dis, mais c'est un outil quand même très intéressant, et je comprends qu'on a besoin aussi d'outils plus objectifs qu'une analyse subjective, tu vois. Je pense que les deux sont justement hyper intéressants. Pour la haute sensibilité, c'est différent, c'est effectivement comme je dis, il y a eu plusieurs échantillonnages comme ça, et aujourd'hui on est plutôt entre 20-25% de personnes qui seraient hautement sensibles. Mais, là encore, c'est culturel en fait, tu vois. Parce qu'il y a des cultures où poser des mots sur ses émotions, c'est quelque chose de normal. Si tu vas en Suède par exemple, ils ont beaucoup d'avance sur ça. À l'école, ils font des cours d'empathie, des trucs comme ça. Donc forcément que ça développe la sensibilité de chaque individu en soi. Si tu vas dans des pays... Bon, sans les citer, mais des pays où effectivement, il n'y a pas les mêmes lois, il n'y a pas les mêmes droits pour les enfants, des choses comme ça, où on sent que ce n'est pas développé dans la culture. Bon, ce n'est pas la même chose en fait. Donc, c'est difficile de répondre à ça, tu vois, c'est difficile.

  • Speaker #0

    Oui, ça donne déjà deux, trois indicateurs. Et derrière, la subjectivité, etc., c'est toujours intéressant d'avoir des outils qui sont un peu plus factuels, même s'ils sont toujours en partie tranquilles, qui peuvent être mis en question. Mais ça donne une base, donc ça se mérite là au moins de donner une base.

  • Speaker #1

    Je vais te donner un exemple d'une expérience, d'une étude scientifique qui est dans son livre du docteur Hélène Aron qui explique. Elle dit Comment on peut être sûr que la personne est hautement sensible lorsqu'elle est dans un environnement totalement différent ? Eux, ils sont partis de ce concept-là. Elle a suivi des enfants sur des années. Certains dans des familles où la place des émotions, elle n'était pas top. Tu vois, c'est le fameux vas-y, pleure, tu pisseras moins des choses un peu comme ça, très sympathiques. plus ou moins tous entendu parler, ou connus. Et puis des familles peut-être plus ouvertes sur le sujet, et elle disait, elle donne des exemples comme ça, où elle suivait une famille d'artistes, et qu'il y avait un petit garçon, où justement c'était très bien vu qu'il soit sensible, parce qu'en fait pour eux c'était du potentiel exploitable, extraordinaire, dans leur vision artistique, tu vois. Et ce petit garçon en grandissant, a témoigné qu'il ne s'était jamais senti hypersensible, parce que ça n'a jamais été un sujet dans sa famille, tu vois. Si tu ne vas pas bien, tu pleures. Si tu es content, tu peux pleurer, tu peux crier, tu peux exprimer tout ça. Et c'est seulement en grandissant qu'il s'est senti vraiment différent, mais il n'a jamais mis le mot dessus, il n'en a jamais eu besoin. Pour autant, il a bien fallu quand même poser une échelle, et c'est pour ça qu'elle a mis en place quatre grands critères sur le HPS. Mais ça démontre bien que cette personne-là, elle ne va jamais chercher à comprendre ou savoir ce qui ne va pas chez elle. En fait, je me rends compte que c'est souvent les adultes qui ont... justement, on leur a pointé du doigt ce qu'il n'allait pas. Parce que quand ce n'est pas un problème, quand ta voiture, elle roule, en général, tu n'essayes pas de savoir pourquoi elle roule. C'est ça. Sauf si tu t'intéresses à la mécanique.

  • Speaker #0

    Et justement, tu accompagnes de plus en plus et assez fréquemment les enfants. J'imagine que c'est une aide énorme de pouvoir détecter ce genre de profil ou de spécificité, d'atypicité plutôt. Très jeune pour leur donner... Deuxièmement de réponse, c'est des clés. S'il y a des papas qui nous écoutent ou quoi que ce soit, comment tu pourrais les sensibiliser, tu pourrais leur expliquer l'intérêt de pouvoir avoir une ouverture d'esprit, si je puis dire, si tant est qu'ils soient fermés d'esprit, pour aider à accompagner ces enfants assez tôt ?

  • Speaker #1

    Alors déjà, je le redis, parce qu'avant d'être contactée là-dessus, je tiens à dire que je n'en accompagne plus, parce qu'étant à l'étranger, maintenant, moi, je ne propose que des visios, et des visios avec des enfants, je trouve ça...

  • Speaker #0

    C'est compliqué.

  • Speaker #1

    Trop délicat. Oui. Du coup, je crois qu'en fait, il faut distinguer vraiment… En fait, il y a deux cas. C'est-à-dire, il y a le cas où, en fait, c'est le parent qui est en difficulté dans sa parentalité. Et encore une fois, je l'ai dit, j'ai quatre enfants. Donc, des difficultés en parentalité, j'en ai tous les jours puisqu'on apprend auprès de nos enfants. Et qu'en plus, des fois, c'est fatigant parce que parfois, on ne sait pas et parce que c'est difficile aussi. Donc, mes enfants sont aussi atypiques. Donc, forcément, oui, des fois, on ne fait pas sa difficulté. Et encore une fois, ça peut être inquiétant. Donc on est challengé dans sa parentalité, c'est un challenge supplémentaire, déjà que c'est un challenge la parentalité. Donc il y a ça, et ça je pense que dans ces cas-là, je ne sais pas si c'est cohérent de faire passer une passation de batterie de test à un enfant qui n'est pas en demande, je m'explique. Là peut-être que c'est le parent qui a besoin d'outils, qui a besoin d'être rassuré, qui a besoin de clés en fait, et d'informations dans sa parentalité. Après il y a le cas où les enfants sont en souffrance, où l'enfant ressent un décalage. Là par contre, c'est différent. Parce que lui, il a besoin de poser des mots, il a besoin qu'on légitime ce qui se passe, il a besoin d'explications, il a besoin finalement qu'on donne du sens à son mal-être. Et là, je pense que ça peut être très important. Mais en général, on ne fait pas passer de passation avant l'âge de 6 ans, parce que ça n'est pas cohérent. Donc avant 6 ans, peu de professionnels vont vous proposer quelque chose. Et puis même quand ils vous proposent, vous allez payer et on va vous dire quoi à la fin. On ne peut pas être sûr, il faudra quand même revenir après 6 ans. Non mais voilà, il faut le dire. Mais c'est normal, c'est normal parce que déjà avant 6 ans, ils n'ont pas forcément un langage. Bon, ça dépend des enfants, il y en a qui parlent très très bien. Mais voilà, la maturité de toute façon du cerveau ne permet pas une fine analyse. Mais parfois, ça ne veut pas dire qu'il ne faut pas aller voir de professionnels. Je tiens à le dire, si l'enfant ne va pas bien, qu'on est en difficulté, n'attendez pas 6 ans, absolument pas. Parce que même s'il n'y a pas de passation, un professionnel n'a pas besoin de mettre un mot sur une problématique pour vous aider quand même. On peut quand même proposer des outils, un soutien, quelque chose d'adapté, même si on n'a pas le mot officiel. Par contre, je pense que c'est beaucoup plus facile pour des parents d'accompagner un enfant atypique. quand soi-même il connaît ses atypies et qu'il les assume. La problématique aujourd'hui que je trouve très régulièrement, c'est des parents qui soit ne se connaissent pas, soit sont encore dans la phase de déni. Donc surtout ne veulent pas que leurs enfants soient comme ça. Il y a un peu ce côté, moi j'en ai bavé, et je m'inquiète que mon enfant ça soit pareil, mais c'est pas conscient. Mais c'est juste du coup, je le vois tu vois dans des couples hétérosexuels où c'est souvent la maman qui va faire... cette démarche de compréhension.

  • Speaker #0

    Parce que confidente.

  • Speaker #1

    Et le père qui bloque totalement, il dit non, non, de toute façon, c'est n'importe quoi, qu'est-ce que tu vas encore chercher là ? Et c'est dur, c'est très dur. Parce qu'en plus, ça crée une séparation d'une certaine manière aussi dans le couple, quand on ne peut pas, dans cette équipe parentale, pleinement se faire entendre aussi par rapport à nos inquiétudes, c'est compliqué. Donc là, je pense qu'avant de pouvoir correctement accompagner son enfant atypique, il faut d'abord comprendre ses propres explications.

  • Speaker #0

    C'est important. Nous, on est de la génération qui commence à comprendre et qui a été sensibilisée à ça. Mais nos parents, par exemple, sans faire de critères d'âge, c'est vrai qu'il y a ce côté déni et je ne m'assume pas ou je ne me reconnais pas dans ça. C'est important de se connaître soi-même pour bien accompagner.

  • Speaker #1

    Ils ont aussi l'excuse de à mon âge Oui,

  • Speaker #0

    exactement. Tu sais,

  • Speaker #1

    genre ce n'est pas mon âge que c'est important de savoir

  • Speaker #0

    Ça s'est toujours fait comme ça. Avant, on ne se plaignait pas, etc. On a tous entendu.

  • Speaker #1

    C'est ça, on a le même discours en tête. Mais c'est ok, j'ai envie de dire, en fait, tu sais, ça c'est un truc que souvent les gens vont reprocher à leurs parents de ne pas avoir vu, de ne pas avoir su, de ne pas avoir pu mettre des mots dessus. Et moi, je leur rappelle effectivement que déjà, chaque génération a fait ce qu'elle a pu et qu'on peut s'améliorer de génération en génération. Et puis, ce qui est fait est fait. Et que j'imagine bien, sauf dans des cas de maltraitance, que les parents ne voulaient pas faire mal, en fait. Comme tous parents, on pense juste faire bien et on fait au mieux.

  • Speaker #0

    Avec tes paramètres, avec tes connaissances et tes capacités. Tu es une grande autrice, de par le volume de tes livres, tu as écrit 10 livres. Le premier m'a marqué, déjà parce que le premier ça a toujours une symbolique assez intéressante.

  • Speaker #1

    Attends, attends, c'est quoi le premier pour toi ? Parce que je suis sûre que le premier tu ne le connais pas.

  • Speaker #0

    Ah mince, alors le deuxième... Mais bon, le titre je l'ai trouvé sympa parce que c'était une up and shine à lui-même, c'est C'est décidé, je change ma vie

  • Speaker #1

    Alors ça c'est le dernier.

  • Speaker #0

    Alors c'est le dernier.

  • Speaker #1

    J'ai pris ma liste. Merci beaucoup. C'est le dernier en date.

  • Speaker #0

    J'apprécie beaucoup. On va parler du dernier.

  • Speaker #1

    Allez.

  • Speaker #0

    C'est plus frais dans ta tête. Ce mot à lui-même, c'est une vraie punchline. C'est décidé, j'en suis d'avis.

  • Speaker #1

    Alors.

  • Speaker #0

    Vas-y, je t'écoute.

  • Speaker #1

    Oui, mets-toi je la dois à Fabrice Michaud. En fait, c'est le seul livre que j'ai écrit à quatre mains, avec Fabrice Michaud qui a été un professionnel auquel je... Vraiment, j'adore Fabrice. On n'est justement pas de la même génération. C'est quelqu'un qui m'a formée, qui m'a fait confiance dès le départ et qui m'a beaucoup soutenue dans mon parcours professionnel. Il m'a connue à un moment où ça a été compliqué pour moi en plus. Je lui dois vraiment beaucoup. C'est quelqu'un d'assez extraordinaire, qu'on connaît plus à l'international qu'en France parce qu'il a fait beaucoup de conférences à l'international. Il a été vice-président de Mensa France, qui est l'association pour l'HV. Il a un parcours assez incroyable. Et je lui disais Fabrice il faut absolument, parce que lui il est très dans les punchlines et moi tu vois, moi j'arrondis les ongles, ça c'est mon truc, je suis comme ça. Lui il t'envoie des flèches, moi j'arrondis. Et j'ai toujours trouvé ça extraordinaire, forcément tu sais des fois les choses que nous on n'a pas on les trouve encore plus extraordinaires que chez les autres forcément. Et je lui dis t'as tellement de choses à dire, je trouve ça dommage que t'aies jamais écrit un livre et il me dit mais c'est vraiment pas mon truc le livre et tout. C'est vrai que lui il est plus à l'ouest, je lui dis tu sais pas quoi. Parle-moi, je mets tout à l'écrit et on écrit à deux. Et c'est ce qu'on a fait. Et donc, toutes les pages-là dans ce livre que je trouve fantastiques, je les lui dois.

  • Speaker #0

    Ton premier livre, c'était mon petit cahier pour mon enfant hypersensible. C'est celui-là.

  • Speaker #1

    Alors, oui, oui, oui,

  • Speaker #0

    non. C'est une troisième.

  • Speaker #1

    Non, non, mais tu ne les ouvres pas les premiers. Ouais, voilà. Les autres aussi, en fait, c'était de l'auto-édition. Et je passais par des petites maisons d'édition qui n'existent plus aujourd'hui. C'est pour ça que je dis que c'est... Mais t'aurais que le premier tu connaisses. Mais oui, celui-là, je l'accepte pour le premier.

  • Speaker #0

    Je ne suis pas détective non plus. Non,

  • Speaker #1

    c'est vrai. Non, mais tu peux pas.

  • Speaker #0

    C'est vrai. Mais c'est chouette parce que tes livres vont avoir un côté très pratique au pratique aussi pour l'accompagnement des mamans, pour l'accompagnement des enfants, etc. Donc, si j'ai un message à faire passer à propos de tes livres, c'est si vous n'êtes pas un grand lecteur, l'avantage de ces livres, c'est que vous allez vous reconnaître et c'est plus un, je vais pas dire un cahier d'apprentissage, mais beaucoup de... d'aide de fiches etc qui vont vraiment être mais comme on l'a dit du pratique aux pratiques toujours parce qu'en fait

  • Speaker #1

    Oui, je me dis, les gens, s'ils veulent faire une analyse sur eux-mêmes, ce n'est pas dans un livre vraiment que tu le trouves. En général, tu vas voir un thérapeute pour ça. Mais j'aime bien, tu sais, moi, j'ai vraiment une vision plutôt positive et de mise en action. Moi, je le suis comme ça, donc forcément, je vais promouvoir ça aussi. Si ça fonctionne ou ça ne fonctionne pas, ça dépend des gens. Mais oui, j'essaie que ça soit très pratique et en même temps avec des bases scientifiques.

  • Speaker #0

    On a parlé du HP, j'avais une question à te poser. Un peu sur le grand degré, quoi que, parce que ça fait du bruit. Tu sais, en France, il y a la série HPI qui est sortie. Ah,

  • Speaker #1

    j'ai jamais vu.

  • Speaker #0

    T'as jamais vu ? Bon, voilà. Donc, du coup, tu pourras pas répondre à la question. Est-ce que c'est le conflit de la réalité ?

  • Speaker #1

    Je sais pas. J'ai jamais vu. Je sais qu'il y a même un jeu de société et tu HPI, tu vois. Je trouve que c'est intéressant, mais que ça... Encore une fois, je trouve que c'est propre à la culture, en fait. On va, d'une certaine manière... essayer de démocratiser ça mais ça va malheureusement je pense renforcer certains préjugés mais sinon j'ai jamais vu donc je ne saurais pas te dire mais honnêtement comme je te disais comme chaque personne est HPI peut-être qu'il y a des HPI qui ressemblent à la personne de la série tu vois qui se disent ah je suis comme ça mais d'autres pas du tout en fait tu trouveras de tout exactement

  • Speaker #0

    quel a été ton dernier coup de coeur que ce soit un livre une rencontre oh ah ah ouf

  • Speaker #1

    Mon dernier coup de cœur ? Oui, j'avais un livre, mais je ne me souviens plus comment il s'appelle ce livre. Je crois qu'il y a un livre que j'ai beaucoup aimé, c'était sur l'ego de Ryan Holiday, je crois. L'ego est votre ennemi. Il y en a un comme ça que j'ai beaucoup aimé. J'ai trouvé ça hyper intéressant comme concept aussi. Mais il y en a plein. En fait, je lis beaucoup, donc du coup je les enchaîne un peu, je t'avoue. C'est vrai, oui, il m'a marqué. Des gens que j'ai rencontrés, mon dernier coup de cœur, je ne sais pas trop... Je ne sais pas.

  • Speaker #0

    Personne n'est expérimentée dans ton parcours.

  • Speaker #1

    Ah, dans mon parcours ? Ah, il y en a plein, il y en a plein. Mais là, je pense notamment à Catherine Testac, dont j'aime beaucoup le travail. Je trouve qu'elle a fait un travail assez extraordinaire sur l'optimisme. Elle a fait un travail assez extraordinaire de démocratisation de l'optimisme. Et ce n'est pas facile, notamment dans un milieu professionnel. Et là, elle découvre son TDAH et elle sort un livre justement sur le sujet. Et je trouve ça incroyable de faire ça parce qu'elle est sur un sujet justement un peu trop vu à la mode. mais j'ai toute confiance en elle pour l'amener justement avec beaucoup de justesse, qu'on a laissé bien le faire.

  • Speaker #0

    Catherine Testa, l'optimisme, si vous voulez vous renseigner, elle fait des livres aussi. Elle fait des livres et dans une période pas simple, parce que parler d'optimisme sur la période que l'on a connue, c'est... C'est vide ! Bon challenge !

  • Speaker #1

    Mais ça c'est qui tout doublent, il y a soit des personnes qui adorent ça et ça leur fait du bien, soit des personnes qui ne sont pas en recherche de ça et c'est ok. et qui ne le supportent pas d'ailleurs. Ils peuvent se dire que c'est insupportable parce qu'ils ne sont pas là-dedans. Et c'est OK aussi. Il y a de tout.

  • Speaker #0

    Et puis, vous aurez en écho l'épisode du podcast, je le dis parce qu'on a enregistré juste avant avec Orlan Bido. Donc, vous pourrez suivre ici ou là, juste après celui-ci, où on parlait du bonheur, notamment. Ah,

  • Speaker #1

    génial.

  • Speaker #0

    Un peu différent de l'optimisme. Et quelques clés qui pourront aider. Donc ça, c'est toujours chouette. À travers ton parcours, tu as... Tu dois avoir aussi des anecdotes de vie. Alors, je ne te demande pas d'un nom ni quoi que ce soit, mais est-ce qu'il y a des rencontres avec des personnes qui t'ont demandé un accompagnement, qui t'ont marqué, qui t'ont interpellé ? J'imagine que tu en as quelques-unes.

  • Speaker #1

    Ah oui, j'en ai plein. Mais tu vois, celle du dernier en-dette, on en a parlé juste avant l'enregistrement, que là, j'avais une dame de 76 ans qui découvre ses atypies. Et ça marque beaucoup parce que, déjà, je ne crois pas avoir eu des personnes de cet âge-là. Je sais jusqu'à 50 ans, souvent, mais passer les 70 voire 80 non, déjà parce que je suis beaucoup sur les réseaux sociaux donc c'est pas la génération pour les réseaux sociaux, il y en a mais c'est pas c'est pas leur réseau à eux en général et ensuite parce que je pense que c'est plus compliqué aussi pour eux d'aller voir quelqu'un de beaucoup plus jeune, tu vois il y a aussi ça parfois on va plutôt avoir moi j'ai souvent des femmes sur la même tranche d'âge que moi tu vois donc je pense que d'une certaine manière c'est que ça fait écho Mais ça me touche énormément parce que déjà j'apprends près de cette personne parce que je n'ai pas 76 ans et que je ne me rends pas compte. Tu vois quand tes grand-mères voire arrière-grand-mère, que tu as fini ta vie professionnelle, ce n'est pas du tout les mêmes préoccupations. Tu ne fais pas les mêmes deuils et tu n'essaies pas de développer la même chose pour les années à venir. Ce n'est pas les mêmes réflexions sur la vie du tout. Et donc ça me touche particulièrement, tu vois les confidences qu'elle me fait et la manière dont elle a aussi. Comment elle déroule sa vie. Ce n'est pas du tout la même chose quand on a 20 ans ou 40 ans. On est encore à un autre stade. On sent qu'elle a passé le cap de certains deuils que des personnes de 20 ou 40 ans que j'accompagne n'ont pas fait et qui sont plein dedans. Comme quoi, je me dis que c'est assez extraordinaire parce que chaque chose en son temps et que c'est normal. Ça se déroule petit à petit. Il n'y a pas besoin d'aller plus vite que la musique. Voilà, quand on aura 70 ans, 76 ans, on fera nous aussi d'autres deuils, et ainsi de suite. Mais ça me touche énormément, et puis tu vois, tu vis pas la même façon, tu te dis, ok, à 75 ans, je me découvre comme ça, je mets des mots là-dessus, comment je repense ma vie, maintenant, à la lueur de cette connaissance ?

  • Speaker #0

    Et aujourd'hui, Elodie, quel serait ton plus grand rêve ? Si tu pouvais rêver grand, que tu es sûre que tu n'échoues pas, ce serait quoi ?

  • Speaker #1

    Alors, tu me poses une colle. qu'on m'a posé dans un autre podcast comme ça. Et entre-temps, je n'ai pas réfléchi. Mais non, mais moi, je suis bien dans ma vie. En fait, il y a toujours des axes à améliorer. Je suis quelqu'un qui adore améliorer plein, plein de choses, tu vois. Mais en soi, si tu savais, j'ai tellement galéré et j'ai tellement mis beaucoup, beaucoup d'efforts à me créer cette vie sur mesure que maintenant, juste la maintenir est un privilège de chaque jour. Vraiment. Tu vois, j'ai... On a réussi à s'expatrier dans un endroit où ce n'est pas forcément évident, où la vie est quand même beaucoup plus chère, mais on savait pourquoi on le faisait. On a réussi à avoir une famille nombreuse qui n'était pas évidente, mais qui était un projet vraiment de couple depuis longtemps, avec des enfants qui ne dorment pas, c'est épuisant, elles s'enrôlaient et tout. On a tous les deux abandonné, mon mari a abandonné ses études de médecine, moi mon double doctorat, pour privilégier notre vie de famille, parce qu'on savait très bien que nos carrières professionnelles nous en empêcheraient. Et pour autant... je pense qu'on a plus réussi économiquement parlant en faisant ce choix, cette mise en danger qu'on a fait, parce que vraiment on a fait des choix finalement très atypiques, qui n'ont pas du tout été compris par nos proches, et peut-être critiqués, mais ça c'est toujours pareil, si tu écoutes les gens tu fais jamais rien. Donc en fait si tu veux on a fait des choix qui maintenant nous satisfont, maintenant le fait même de les maintenir c'est une chance.

  • Speaker #0

    Et quel a été le chemin de te dire... Voilà, ma mission de vie, ça va être d'aider, d'accompagner et d'acculturer les gens à tout cet univers, si je puis dire, avec tous les différents profils, avec tous les atypiques que l'on connaît aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Alors, en fait, tu vois, quand les gens cherchent leur mission de vie, je leur demande, je leur dis souvent, ça ne se conscientise pas. En fait, la mission de vie, elle est très naturelle. En fait, c'est quelque chose que tu fais tellement naturellement que tu ne t'es jamais dit que ça, tu pouvais en faire un métier. C'est un peu ça. Et si tu veux, je ne me suis jamais dit, c'est ma mission de vie parce que depuis... toute petite, enfin bien depuis toute petite ça a toujours été une préoccupation de m'occuper des autres mais pas un mode alors je pense que mon histoire de vie est particulière et a amené ça aussi peut-être, mais tu vois je me rappelle très bien qu'à 14 ans je faisais déjà du bénévolat et que j'avais demandé je me souviens très bien, je sais pas s'il est encore de ce monde, il s'appelait monsieur Rivière il était à la Croix-Rouge à Toulouse et j'ai une petite gamine de 14 ans qui arrive je lui dis oui mais alors moi je veux faire ça, ça, ça il me dit mais tu n'as pas l'âge, c'est à partir de 16 ans que tu peux faire du bénévolat... Et j'ai dit non mais moi je veux le faire maintenant parce que j'ai du temps en fait dans ma vie. Donc il avait demandé l'autorisation à la Croix-Rouge de France. Et il a fallu faire tout un truc pour que j'aie le droit de faire du bénévolat. Tu vois je m'en souviendrai toujours mais c'était un truc qui me portait tu vois. Et ça a toujours resté. Et au départ moi j'ai fait des études de droit. Mais c'était un peu pour aider la veuve et l'orphelin. Et d'ailleurs c'était très drôle parce que j'étais allée voir une conseillère d'orientation. Parce que je ne me retrouvais pas dans le fac de droit. Et qui m'avait réunie. Et qui m'avait dit non mais si vous voulez aider la veuve et l'orphelin c'est pas du droit qu'il faut faire. Le droit, ce n'est pas ça. Et ça m'avait meurtrie, tu vois. Alors, je ne dis pas qu'elle avait raison ou pas raison, ce n'est pas le sujet. Mais en attendant, elle m'avait sorti, vous n'avez qu'à faire du social. Moi, je ne savais pas ce que c'était le social. Parce que ni du tout, je suis allée me renseigner, que j'ai tenté les concours, que je suis rentrée en école d'assistante sociale, et que j'ai beaucoup aimé ce travail, mais qu'il ne me satisfaisait pas pleinement. Et donc, j'ai continué les études en parallèle. Et à chaque fois, enfin moi, j'ai fait mes études. en même temps d'un boulot à temps plein en CDI. Je posais mes congés pour passer mes partiels, tout en ayant une vie de famille. Ça, c'est l'histoire de ma vie. En fait, ça s'est fait naturellement parce que je sais que je pense que je suis douée pour ça. Et donc, voilà, je l'ai fait.

  • Speaker #0

    Ça me fait penser à une question d'une personne que je connais qui fait 25 000 choses dans sa vie. Comme toi, le métier, le diplôme, etc. que tu as envie de lui dire mais pense à toi des fois, enfin repose toi parce que tu as le temps

  • Speaker #1

    Non, en fait moi je pense pour moi en vrai moi je pense à moi en fait en vrai j'ai pas l'impression, au contraire je pense qu'en faisant tout ça, je pense à moi tu vois, parce que c'est ça qui me nourrit intellectuellement et que tu sais enfin je veux dire, imaginons qu'on ait 90 ans à vivre, c'est une moyenne on sait jamais, peut-être plus peut-être moins Bon, la question c'est qu'est-ce que tu veux faire de tes 90 ans ? Et moi je vois vraiment la vie comme une expérimentation. Je veux expérimenter les trucs. Alors il y a des choses qui ne me tentent pas, donc je n'irai pas faire, tu vois. Vraiment pas. Mais sinon, j'ai envie d'avoir envie. Et j'ai envie de développer cette envie d'avoir envie. Donc ça fait beaucoup rire mon mari qui n'est pas du tout comme ça. Mais du coup c'est parfait en fait, on fait un juste milieu. Et j'ai toujours 1000 projets à la fois. Et ma plus grande frustration c'est que je sais que je n'aurai pas assez d'années pour tout expérimenter. Bon, il faut que je fasse des choix.

  • Speaker #0

    Dernière question Elodie, parce qu'on arrive à la fin de cet épisode. Quel est le meilleur conseil que l'on t'ai donné jusqu'à présent dans ta vie ? Ce qui est reçu.

  • Speaker #1

    Ouais...

  • Speaker #0

    On t'a donné un peu d'injections mais...

  • Speaker #1

    Non, non mais je comprends et que je garde en tête... Ah... Hum... Si attends, c'est une phrase. Tu as raison. Je suis désolée. Je suis désolée. C'est une phrase que je me note et tu vois, je l'ai en fond d'écran, il y a marqué. Vous pouvez soit traverser la douleur de la transition, soit la douleur de la stagnation. C'est-à-dire que pour toute difficulté, si tu veux, tu vas forcément être dans l'inconfort. Mais soit tu choisis en fait cette douleur de l'inconfort pour changer quelque chose, soit tu acceptes la douleur de l'inconfort que tu ressens dans ta situation actuelle. Tu as le choix. Dans tous les cas, tu souffres. Donc est-ce que tu veux souffrir pour rien ou est-ce que tu veux souffrir pour tenter quelque chose ?

  • Speaker #0

    et ça ça me guide beaucoup dans l'entrepreneuriat ça me guide beaucoup ça rejoint pas mal avec l'expérimentation dont on parlait tu vois ça me guide bien c'était génial j'ai adoré faire cet épisode avec toi je viens de voir le temps ça fait quasiment une heure on a pas vu le temps passer c'est pour ma part du moins merci pour cet échange donc du coup tu as une dizaine de livres sur différents sujets pour accompagner l'enfant, la femme ou la personne sur hypersensibilité, TDH, etc. Tu as aussi un podcast avec un peu plus de 50 épisodes, je crois.

  • Speaker #1

    Je ne sais pas. Je ne sais plus.

  • Speaker #0

    Je te le dis.

  • Speaker #1

    Ah, merci. Tu les as comptés. Ah ouais, ça doit être ça. Je suis sereine, t'as raison.

  • Speaker #0

    Tu peux donner le nom, peut-être, de l'épisode ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est le podcast Potentiel. Tout simplement. Il est disponible sur toutes les plateformes d'écoute. Et il y a un nouvel épisode tous les lundis. Voilà, tous les lundis matins, il y a un nouvel épisode. Donc, il a un an. Et je suis très contente. Il a maintenant plus de 250 000 écoutes et tout. Il fonctionne bien.

  • Speaker #0

    Tiens, un an dans 50 épisodes. On est bon, on est ravi.

  • Speaker #1

    Mais c'est ça, on est bon, on est bon.

  • Speaker #0

    Ce sont des épisodes où tu parles, où tu transmets ?

  • Speaker #1

    Alors, un épisode sur deux, c'est moi. Et c'est ça. Et un épisode sur deux, c'est moi qui vais développer un sujet en particulier. Et un épisode sur deux, j'interview quelqu'un. liés aux atypies, soit pour un témoignage, soit parce que c'est un professionnel et qu'il peut nous parler aussi sous un angle différent. Moi, j'aime bien aussi inviter des gens qui ne pensent pas forcément comme moi ou qui ne le transmettent pas de la même manière parce que je ne crois pas en la vérité absolue du tout. C'est hyper intéressant. Oui, voilà. Donc, du coup, à chacun, on fait sa popote après.

  • Speaker #0

    Donc, l'épisode potentiel, pardon, le podcast potentiel que vous pouvez retrouver sur toutes les plateformes également. Élodie Crépel, ton site Internet, si vous voulez en savoir plus. Vous avez un super annuaire pour découvrir les personnes, les professionnels qui sont autour de chez vous pour pouvoir avancer sur votre chemin. On va dire ça comme ça. Merci à toi, Élodie, pour tous ces échanges et la richesse de tes propos. C'était top. Merci. Merci à vous aussi d'avoir écouté et regardé cet épisode qui est disponible sur Spotify, Deezer, Apple, Amazon Music, sur toutes les plateformes qui ont le podcast potentiel. Et également sur YouTube. Je vous dis à très bientôt pour un prochain épisode de D'Inspirer. Salut.

Description

Dans cet épisode d'Inspirez : Le podcast qui vous révèle, j'ai le plaisir de recevoir Elodie Crépel, une experte internationale en neuroatypie, psychanalyse et médiation. Son parcours fascinant et son engagement passionné pour la sensibilisation aux différences neuropsychologiques, telles que l'hypersensibilité et le haut potentiel intellectuel (HPI), nous offrent une perspective unique sur le sujet.


Elodie partage avec nous sa définition de la neuroatypie et ses implications dans notre société actuelle. Elle souligne le retard de la France par rapport à d'autres pays, comme le Royaume-Uni, en ce qui concerne la reconnaissance et l'inclusion des personnes neuroatypiques. À travers son récit, elle nous invite à réfléchir sur la légitimité et l'acceptation de soi, des thèmes qui résonnent profondément dans le parcours d'athlète et d'entrepreneur que nous explorons régulièrement dans le podcast. "La différence est une richesse, pas une faiblesse"


Au fil de notre conversation, Elodie évoque son expérience personnelle en tant que personne hypersensible, ainsi que son travail avec des enfants et des adultes. Elle partage des anecdotes inspirantes sur la manière dont elle aide ceux qui se sentent différents à mieux comprendre leur place dans le monde et à améliorer leur intégration sociale.

Vous pouvez retrouvez Élodie sur Linkedin : https://www.linkedin.com/in/elodie-cr%C3%A9pel-151589196/?originalSubdomain=uk
Instagram :https://www.instagram.com/elodiecrepel/
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À mi-chemin entre podcast sport et entrepreneuriat, Inspirez vous offre des témoignages carrières captivants : anciens champions devenus entrepreneurs, coachs, fondateurs de start-ups ou dirigeants. Le podcast Inspirez est une véritable source d’inspiration sportive et d’inspirations professionnelles, destinée à celles et ceux qui veulent progresser, évoluer et s’ouvrir à de nouvelles perspectives.


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💼 Inspirez :le podcast qui vous révèle, c’est bien plus qu’une émission : c’est un espace d’exploration humaine, où l’on parle avec franchise et profondeur d’entrepreneuriat, de parcours d’athlète, de reconversion, de vision, d’échecs et de succès.


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Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous et bienvenue dans ce nouvel épisode d'Inspirer. Aujourd'hui j'ai le plaisir de recevoir Elodie Crépel. Salut Elodie. Salut !

  • Speaker #1

    Merci à toi pour cette invitation.

  • Speaker #0

    Merci, merci, avec grand plaisir, avec grand plaisir. D'autant que je te le disais, tu es quelqu'un que je suis depuis un moment et je sais que cet épisode va parler à beaucoup de monde ou va faire réfléchir beaucoup de monde. Avant de te présenter, tu es experte internationale sur tout ce qui est ATP, donc HPI, que l'on entend de plus en plus, HPS également. Tu es dans la psychanalyse et la médiation également. Tu es formatrice et conseillère en transition pro. Je n'ai rien oublié. Conférencière aussi.

  • Speaker #1

    Oui, oui. Et autrice. Oui, oui, oui. Bon, ça, je vous le dis. Bon, qu'importe en tout cas s'il y a eu des oublis. En tout cas, ça résume assez bien.

  • Speaker #0

    Justement, comment tu expliquerais ton métier ? de façon ludique à un enfant de 5 ans.

  • Speaker #1

    Ah ! Bah tu vois, moi j'ai 4 enfants, donc oui, parfois ils me demandent c'est quoi ton métier maman ? Donc, non, je trouve que c'est compliqué effectivement d'expliquer parce que je fais plein de choses, tu vois, comme tu dis, j'écris des livres, il y a le podcast aussi, puis voilà, j'ai les conférences, les formations, les réseaux sociaux. Je pense que, en général, je dis qu'effectivement je forme et j'informe, donc par plein d'outils différents, tu vois. C'est pour ça que quand je dis aux enfants, ben voilà, maman elle écrit des livres, mais aussi elle essaie d'expliquer les choses, en fait, sur des sujets qui sont importants pour moi, notamment en fait l'acceptation et la légitimité de la différence, notamment la neuro-atypie. Pour moi c'est hyper important, je vis effectivement à l'étranger au Royaume-Uni, et je travaille avec un public français. Et je vois tout le temps qu'il y a encore beaucoup, beaucoup, beaucoup de sensibilisation à faire en France. En France, on est encore au stade où est-ce que ça existe ? Il y a encore des professionnels qui vont dire Ah non, mais ça, ça n'existe pas ou bien C'est bon, c'est une mode et tout. On en est encore à ce stade-là. Alors que c'est devenu un autre sujet, notamment au Royaume-Uni ou dans d'autres pays, où on se dit Mais en fait, on sait que ça existe. On sait qu'il y a des gens qui fonctionnent différemment, qu'au niveau du cerveau, ça fonctionne différemment. Bon, ça, c'est acquis. Maintenant, comment on fait pour les inclure, pour que ça soit plus facile pour aller à l'école, dans le monde du travail ? comment justement on fait en sorte qu'ils ne se sentent pas exclus et qu'on peut éviter certaines pathologies mentales, difficultés sociales, tu vois. Donc en fait, on en est à ce stade-là. Donc quand moi je vois la différence entre les deux, en fait je me dis c'est ça mon travail. Et c'est ce que je dis, je dis souvent aux enfants, mon travail à moi c'est de faire accepter la différence d'une grande sensibilité et d'un fonctionnement différent aux autres, qu'importe le biais.

  • Speaker #0

    Et c'est vrai que je n'avais pas connaissance ni conscience que dans certains pays c'était différent et qu'en France on était un peu en retard. Ce qui paraît un peu étonnant des fois, parce que tu te rends compte qu'aujourd'hui, on commence à sensibiliser, à en parler plus. On ne parlait quasiment pas de haut potentiel, d'HP, etc. il y a encore 10 ans de ça. Donc il y a du retard à rattraper, je veux bien te croire. On va commencer par les bases, si tu veux bien. Neuroatypie, une personne atypique, quelle serait la définition que tu lui donnerais ?

  • Speaker #1

    Alors c'est pas moi qui la donne, ça il faut bien le dire. C'est-à-dire que atypique, c'est un déminutif, mais on est d'accord que tout le monde est atypique dans le sens où tout le monde est singulier, bien évidemment. Mais quand on parle de personnes atypiques, en tout cas dans cette situation-là, dans ce contexte, c'est les neuroatypiques. Alors qu'est-ce que c'est les neuroatypiques ? Comme son nom l'indique, en fait, c'est un fonctionnement neuronal différent d'une norme donnée. Je mets bien ça entre guillemets parce que est-ce qu'une norme existe vraiment ? Il faut bien, et je vais reprendre, tu vois, les mots de Todd Rose, si, ce histoire l'ont pas lu, mais vraiment, c'est un livre que je recommande, c'est La tyrannie de la norme, qui nous interroge justement, tu vois, sur cette notion de norme en fait. Qu'est-ce que c'est une norme ? On se rend compte qu'au départ, on a beaucoup normalisé, notamment dans... le milieu scientifique et médical, parce qu'on avait besoin effectivement de diagnostiquer la pathologie. Sauf que le problème aujourd'hui, c'est que les neuro-ratifistes sont beaucoup vus sous juste le prisme de la pathologie, en France tout du moins. Alors qu'en réalité, il s'agit davantage d'un sujet anthropologique. Alors je m'explique, qu'est-ce que c'est donc les personnes neuro-ratifiques pour répondre à ta question ? Aujourd'hui, soyons surtout très très humbles de cette connaissance, parce que les connaissances sur le cerveau, ça évolue constamment. Nous en avons cinq. L'hypersensibilité, enfin... qui est appelé hypersensibilité en français, mais en réalité le terme exact, ce serait plutôt haut potentiel sensible. En anglais, c'est highly sensitive person, donc c'est les personnes avec hautement sensible. Et je trouve que ça change tout parce que nous, tu vois, avec le superlatif hyper en français, on y amène une connotation négative. C'est-à-dire que là, c'est trop, trop sensible en fait. Donc ça, ça change tout encore une fois. Parce que la manière dont on va te parler de ta sensibilité, forcément, ça va t'amener soit à la développer, soit à la cacher, soit à en avoir honte. Après on pourrait imaginer la question du sexisme aussi, tu vois, si t'es né ou en tout cas on t'a dit petit garçon ou petite fille, ben c'est pas la même chose, puisqu'on aura toujours tendance, et encore aujourd'hui, à demander aux petits garçons de cacher leurs émotions. Donc il y a l'hypersensibilité.

  • Speaker #0

    C'est le même cas sur l'HPI ?

  • Speaker #1

    Exactement, mais dans les fins inverses.

  • Speaker #0

    Surdoué ?

  • Speaker #1

    Ouais, justement, la deuxième c'est le HPI, donc haut potentiel intellectuel, autrement appelé surdoué, phylocognitif, zèbre. enfants précoces, il y a plein de termes qui à mon sens démontrent encore une fois plutôt le malaise qu'on a sur ce sujet et on n'arrive pas trop à se mettre d'accord. Parce qu'il y a le HPI puis il y a le HQI, donc là encore tout le monde ne se met pas ok quand tu lis de la littérature scientifique, ils ne sont pas tous d'accord les professionnels de la question. Et là par contre effectivement si je fais le lien avec le sexisme, c'est plutôt l'inverse. Aujourd'hui le HPI est beaucoup, on va dire, étudié sous le prisme masculin que féminin et les petites filles HPI ne se... découvrent, en fait, elles passent davantage, on va dire, elles se camouflent davantage et elles se rendent compte de leur HPI bien plus tard. Sauf qu'on a beaucoup de préjugés sur l'HPI, on imagine que ce sont des gens, forcément, en fait, qui sont extrêmement doués dans tout. Et donc, pour peu que tu ne sois pas extrêmement doué dans tout, tu ne te penses pas à HPI. Alors, HPI est quand même un facteur favorisant, il faut quand même le dire, bien sûr, mais ça ne veut pas dire que tu es, enfin, je veux dire, tu n'es pas un génie non plus, quoi. C'est pas, voilà. On médiatise ça, on médiatise, tu vois, souvent ça. Donc là on en a deux, ensuite t'as le TDAH, dont on parle beaucoup en ce moment, donc on dit hyperactivité, mais c'est pas juste, encore une fois, parce qu'il y a des personnes qui ont un TDA, donc un trouble de l'attention avec ou sans hyperactivité, et puis même quand on dit sans hyperactivité, on se rend compte qu'il y a une sorte d'hyperactivité cérébrale qu'on ne voit pas forcément physiquement, donc tu vois, c'est beaucoup plus complexe que ce qu'on essaye de vulgariser. Après on a le TSA, donc ça c'est le spectre de l'autisme, il faut savoir que depuis quelques années... On a tout regroupé sous le terme TSA, mais c'est extrêmement large le spectre de l'autisme. Ça va de l'autisme de la personne qui est totalement dépendante et qui le sera toute sa vie, parce que dans l'incapacité d'avoir un travail, d'avoir une relation, enfin voilà, qui est aujourd'hui un handicap. Mais ça peut aller aux personnes qu'on appelait avant Asperger, mais ce terme n'existe pas pour plusieurs raisons, ou effectivement avec du très très haut potentiel intellectuel, avec des personnes qu'on médiatise énormément, de l'ordre du génie, tu vois. Mais n'empêche, ils ont quand même des, c'est pour ça qu'on les a regroupés, des liens on va dire, et notamment tout ce qui est difficultés sociales. On va pas rentrer dans le détail. Et après à la fin c'est des troubles dys qu'on appelle aujourd'hui les troubles du langage. En fait tout ça c'est très très large, mais en fait on se rend compte que toutes ces personnes qui ont une, voire plusieurs, parce que c'est pas rare d'avoir ce qu'on appelle des doubles exceptionnalités, c'est-à-dire plusieurs atypiques, ben en fait ils ont un fonctionnement cérébral différent. Et qui dit fonctionnement cérébral différent, dit en fait un rapport au monde qui est différent. Et ce que j'aime bien rappeler aux personnes neuroatypiques, c'est que si vous avez eu la sensation, que vous avez encore la sensation de venir d'une autre planète, c'est tout simplement parce qu'on est dans un monde qui a été créé par et pour des neurotypiques, et pas pour les neuroatypiques. Donc c'est un sentiment normal, même s'il n'est pas forcément généralisé chez toutes les personnes atypiques.

  • Speaker #0

    Oui, tu peux te sentir mis de c��té effectivement de par ce prisme-là. Comment tu l'as découvert toi ? Parce que tu l'es, forcément ! Comment tu as découvert ton hypersensibilité ?

  • Speaker #1

    Alors, moi, en fait, enfant, on m'a fait passer les tests de QI. Donc, en fait, du coup, alors on n'en parlait pas comme aujourd'hui. Enfant, voilà, quand on disait aux parents, au moins, on ne le disait pas forcément aux enfants. Parce qu'on se disait, bon, ben voilà, elle est censée être la meilleure de la classe et si elle n'est pas, c'est qu'elle est fainéante. C'était un peu ça. On imaginait que forcément, tu étais brillant. Puis après, les troubles dys se sont vus aussi lorsque j'étais enfant, l'hyperactivité aussi, enfin tu vois, tout ça, ça s'est fait. Mais on ne parlait pas forcément d'hypersensibilité quand j'étais jeune, c'était pas un sujet. Déjà, de toute façon, ça a été découvert dans les années plutôt 90 aux Etats-Unis, et le temps que ça arrive au niveau international, ça a mis quelques années. Mais j'ai toujours su, du coup, que j'étais différente, même si on ne mettait pas les mots dessus et qu'on n'y mettait pas le même sens. Et puis c'est quand j'étais jeune, adulte, tu vois, dans la vingtaine, où avec mon mari on s'est beaucoup interrogé sur l'un et sur l'autre. D'ailleurs si on s'est mis ensemble c'est parce qu'on avait ce fonctionnement atypique qui nous a séduit dans l'un et l'autre. Enfin tu vois on trouvait quelqu'un qui, genre on pouvait partager des choses qu'on ne pouvait pas partager avec les autres. Et moi je me suis interrogée sur lui, lui sur moi, et on a fait finalement cette découverte ensemble en fait. Mais tu vois j'ai mis ça de côté. Pendant hyper longtemps j'ai mis ça de côté, parce que c'était douloureux, parce que c'était compliqué pour moi. Parce que je ne savais pas quoi en faire. Et en fait, au fur et à mesure dans mon métier, parce que j'ai fait plusieurs métiers dans l'accompagnement, tu vois, que ce soit... J'ai été assistante sociale, médicine familiale, puis après j'ai fait la psychologie, la psychanalyse. Donc, je ne sais pas, j'ai évolué dans mon métier d'accompagnatrice. je voyais bien, tu vois, que je recevais forcément des personnes atypiques. Et que j'étais une meilleure d'ailleurs accompagnatrice pour ces personnes-là en fait. Et là je me suis dit, bon à un moment donné, il va falloir que tu sortes la tête du sable et que tu te rendes compte qu'il n'y a pas de fumée sans feu pour le coup. Et j'ai commencé vraiment à aller plutôt chercher vers l'international des informations dont j'avais besoin. Je me suis plutôt formée à l'international parce qu'à ce moment-là en France il n'y avait rien. Ça commence tout doucement, mais ce n'est pas encore ça. Et à un moment donné, je me suis dit que c'est ça que j'ai envie de faire. J'ai envie d'éviter à certaines personnes de passer toutes ces années dans l'errance. Parce qu'il faut bien se dire un truc, c'est que quand on ne se comprend pas soi, on va davantage prendre pour acquis les interprétations des autres et les jugements des autres. Si soi-même on n'arrive pas à expliquer nos comportements et qui on est, on va forcément chercher dans le regard de l'autre les réponses. Sauf que l'autre ne les a pas et pire encore, elles sont totalement biaisées. Et c'est terrible parce que du coup, ça me fait mal à l'estime de soi, à la confiance en soi. Mais quand on ne se connaît pas, qu'on n'a pas confiance en soi, qu'est-ce qui se passe ? On fait de mauvais choix pour sa vie, on ne s'entoure pas des bonnes personnes. Et en fait, c'est de pire en pire. Et ça, j'avais vraiment envie d'aider les gens là-dedans. Pardon, je m'en vais.

  • Speaker #0

    C'est intéressant ce que tu dis parce que j'ai l'impression notamment que quand tu es hypersensible ou quoi que ce soit, enfin, quand on te découvre ça, et encore déjà, la façon dont tu le découvres, des fois, c'est des discussions avec d'autres, etc. Ça te mène à réflexion. Tu vois ça au début, je pense, pour la plupart des gens, comme un poids, à ne pas savoir comment faire, comme tu dis, et comme une contrainte. Alors qu'en fait, au final, c'est plutôt l'effet inverse, et c'est quelque chose à cultiver et à apprécier. Mais au début, ça te pèse et ça t'alourdit plus qu'autre chose.

  • Speaker #1

    Oui, je pense que c'est à double tranchant. Je pense que lorsque tu le découvres, il y a une sorte quand même de soulagement, genre on peut mettre un mot dessus. Il faut bien se dire que le langage est important. déjà pour les atypiques où un mot est un mot et souvent ils peuvent être très frustrés s'ils ne trouvent pas le bon mot avec la bonne justesse ce qui peut d'ailleurs générer beaucoup de problématiques sociales parce que si tu n'as pas la même chose avec ton interlocuteur tu vas reprendre ces mots en disant mais tu as dit ça et leur dire oui j'ai dit ça comme ça rien dire pour un atypique on a dit ça comme ça non tu ne peux pas avoir dit ça comme ça donc ça peut générer des complications mais du coup le langage est important parce que quand on ne peut pas mettre un mot sur quelque chose pour notre conscience ça n'existe pas. C'est-à-dire que si je n'arrive pas à nommer quelque chose, je ne peux pas lui donner une existence concrète. Et ça, c'est difficile pour une personne atypique. Elle sent bien qu'elle est différente. Inconsciemment, elle le sent. Consciemment, elle essaie de l'expliquer, mais elle n'y arrive pas. Du moment qu'on pose des mots, il y a un soulagement pour beaucoup de personnes. Le problème, c'est que, ok, je t'ai donné la pièce de puzzle qui manque, sauf qu'en attendant, tu as essayé de te débrouiller pour faire un puzzle sans cette pièce. Et là tu te dis, ok, il faut que je refasse tout, qu'est-ce qui se passe là ? Est-ce qu'il y a des places qu'il faut que je bouge ou est-ce que je dois les mettre ? Il peut y avoir un moment de panique et donc ce moment de panique, chaque personne va la vivre différemment. Moi par exemple, comme je te dis précédemment, j'ai tout bloqué, genre ça n'existe pas, c'est pas possible, basta, je mets ça de côté. Le déni quoi, c'est possible. Après, bon ben c'est comme tout un... en fait c'est une sorte de deuil tu vois, mais il y a des phases comme ça. Il y en a, ça va être la colère, d'autres la tristesse, d'autres juste c'est ok. Et d'ailleurs, tu vois, je me rends compte que c'est plus facilement acceptable en général. par les hommes que par les femmes. J'ai l'impression, en tout cas pour les femmes que j'ai pu accompagner, il y a une plus grande remise en question de tous leurs choix. Et d'ailleurs, ça les empêche parfois, tu vois, de se découvrir. Parce qu'elles savent que si elles se découvrent, elles ont peur de se dire, mais je fais quoi ? Je fous tout en l'air, je divorce, j'abandonne mes gosses. Alors que pas du tout, dans les faits, aucune ne fait ça. Mais elles ont tellement peur des conséquences que ça pourrait avoir et de la remise en question que ça pourrait avoir que certaines s'empêchent même d'y songer. Et tu vois, c'est ce que j'appelle dans mes livres le barnum du barnum. C'est-à-dire qu'on connaît tous l'effet barnum, c'est-à-dire qu'en fait, on va prendre pour argent comptant une description assez vague en se disant que c'est totalement moi. Mais là, c'est l'inverse. C'est-à-dire qu'en fait, ces femmes-là, elles vont se convaincre qu'elles vont tomber dans l'effet barnum. Donc surtout, elles vont essayer de trouver chaque petit truc, chaque petit détail pour s'auto-convaincre de Non, c'est bon, ça ne me concerne pas, ce n'est pas possible.

  • Speaker #0

    Ce n'est pas moi.

  • Speaker #1

    Oui, ce n'est pas moi, c'est bon. Mais c'est fou parce que du coup, elles utilisent leur intelligence contre elles-mêmes.

  • Speaker #0

    Et tu as vu notamment cette évolution-là, parce que pour faire rapidement ton histoire, tu es dans la psychanalyse depuis dix ans, d'abord avec tes études, puis après toute la partie accompagnement et tous les métiers dont tu as parlé. Est-ce que tu as vu aussi le métier changer par rapport à ces Ausha, ou est-ce que c'était simplement la société qui n'était pas prête, mais que l'accompagnement, lui, il était en quelque sorte, mais pas encore structuré ? Je ne sais pas si c'est clair dans mes propos.

  • Speaker #1

    Je ne suis pas sûre. En fait, déjà, je viens de dire que... Je ne me considère pas vraiment comme psychanalyste. Alors oui, j'ai mon master, je suis allée jusqu'au doctorat, tout ça, mais ce n'est pas... En fait, ce que j'aime dans la psychanalyse, c'est que c'est une philosophie de l'esprit. Mais comme elle est pratiquée et enseignée en France... En fait, si tu veux, je n'ai jamais adhéré, par exemple, à un courant de pensée spécifique, chose qu'en France, en général, on fait. On adhère à une association, par exemple, laganienne, freudienne, des choses comme ça. J'ai toujours refusé parce que je ne m'y reconnais pas. Moi, ce que j'aime, c'est justement cette pluridisciplinarité dans la pensée qui ouvre des voies, des perspectives, du champ du possible. Moi, j'aime ça. Après, je peux comprendre que certaines personnes, justement, Non, non, ce n'est pas possible, je veux bien que tout soit, tu vois, très clair. Oui, en tout cas, je ne pourrais pas te dire du coup l'évolution. Moi, je me rappelle à l'époque quand même à la fac, en psychanalyse, la prof, quand elle nous avait parlé de l'autisme, c'était encore ce lien à la mère et tout. C'est quelque chose qui déjà à l'époque, même quand j'étais étudiante, me paraissait vraiment tiré par les cheveux. Je veux dire, ça ne sonnait pas juste. Après, tu sais, quand tu dois valider ton partiel, tu craches ce qu'on t'a appris bêtement parce qu'il faut le valider ce partiel, juste pour avoir ton diplôme. C'est toute la problématique. D'ailleurs, je trouve des études en France, c'est qu'en fait, ça ne va pas promouvoir ta propre pensée. Tu dois juste recracher la pensée de quelqu'un d'autre pour valider ton diplôme. Et du coup, beaucoup sortent justement de la fac avec ça. Mais donc non, je ne serais pas à te dire, j'ai l'impression que les choses bougent, mais je ne serais pas à te dire par rapport à cette discipline-là. C'était ça ta question ?

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai. Tout va bien, tout va bien. Justement, par rapport à ça, tu parles de la culture, les études françaises et tout ce qu'il y a autour de ça. tu es au Royaume-Uni, tu te renseignes sur beaucoup de choses partout dans le monde. Quelle différence tu peux voir et quelle sensibilité, justement, il peut y avoir d'une typologie de pays à une autre, d'une culture à une autre, par rapport à l'approche, donc comment on traite ces sujets ?

  • Speaker #1

    Oui, ça c'est vraiment, c'est vrai que je dis que la France a du retard, mais il y a des pays qui en ont encore plus, il faut bien se le dire. C'est vrai que c'est très culturel, parce que ça va dépendre aussi des atipis. Il y en a certaines qui sont plus acceptées que d'autres dans certains pays. Je crois par contre que ce que j'identifie plus en France et que je vois beaucoup moins ailleurs, c'est l'ego des professionnels. En France, je pense que si le sujet est... Alors c'est vraiment une théorie très personnelle, mais vraiment j'ai l'impression que si le sujet est aussi bloqué, c'est que déjà on l'a encadré sur la santé mentale. Aujourd'hui, finalement, les personnes que l'on interroge et à qui on donne légitimité de parler de ces sujets, il faut qu'ils soient psychiatres ou psychologues ou neuropsychologues, alors qu'en réalité... Dans beaucoup d'autres pays, on a compris qu'en fait c'est pluridisciplinaire, et que par exemple des profs auraient toute légitimité aussi à parler de ces sujets-là, parce qu'ils ont les enfants au quotidien en fait, dans leurs difficultés, mais aussi dans leurs compétences, dans leur apprentissage, et c'est hyper important. Et ça tu vois, on ne l'entend pas en France. Ce qui est médiatisé, c'est que ces gens-là ne sont pas médiatisés. Les coachs aussi font un travail incroyable. Tout ça en fait ce sont des métiers qui sont complémentaires selon les problématiques. Et je pense que tant qu'on va le bloquer sur la santé mentale, c'est qu'en fait on ne comprendra pas ce que sont les atypies. En fait, je pense que ces professionnels à santé mentale sont très bons dans leur domaine. Sauf que la santé mentale, ça n'a rien à voir avec les atypiques. Les personnes atypiques ont des problématiques de santé mentale, mais les personnes neurotypiques aussi, en fait. Ce n'est pas forcément pour les atypiques. Donc, en fait, c'est dommage parce qu'on en oublie toutes les autres sphères. Et tu vois, il y a beaucoup d'atypiques qui n'ont pas spécialement de problématiques de santé mentale, ou en tout cas, peut-être qu'ils en auront un jour, parce qu'on peut tous en avoir un jour, mais où leur principale difficulté, elle est sociale. Et ça, on ne le prend pas en considération en France. Et je trouve ça vraiment dommage. Et quand on en parle, on se dit qu'on tombe dans le cliché du développement personnel bas de gamme. Et ça par contre, je trouve ça vraiment dommage. Parce que quand on interroge les atypiques et qu'on leur demande leurs difficultés au quotidien, il est là en fait, il est vraiment là. A l'école, il y a beaucoup de harcèlement. Dans la vie professionnelle aussi. Ce sont des personnes qui ne savent pas en fait trouver leur place professionnelle et qui sont en quête d'une place. Tu vois ? Il y a un truc un peu comme ça, une imaginaire, une idéalisation de la place qui les attendent. Mais pourquoi ? Parce qu'en fait, je pense qu'ils se sentent, au fond d'eux, qu'ils sont capables de faire de grandes choses, qu'ils sont animés par une passion, par l'envie de faire changer le monde. Tu sais, un peu ce petit syndrome du colibri, quoi. Et à la fois, qu'on ne leur donne pas la capacité, ni la liberté, ni la possibilité de le faire. Et donc, ça génère une grande frustration. Et tu vois, c'est pour ça que je me suis formée en tant que conseillère d'insertion et transition pro. Et ça aussi, ce sont des métiers qu'on met à part. des atipis, alors qu'en fait, tout atipis confondu, c'est quasiment un tiers de la population. Et, ce qu'on sait, il y a une insertion pro, les bilans de compétences, aujourd'hui en France, c'est une catastrophe pour ces publics-là, ça ne leur correspond absolument pas ! Et sauf que, pour faire un bilan de compétences, c'est tellement légiféré que tu vois, pour rentrer dans le cadre de la loi, tu dois suivre. C'est très strict, je ne sais pas si les gens se rendent compte, mais c'est extrêmement strict en fait. Donc ouais, il y a un problème, je pense, et de retard là-dedans. Je trouve que... Voilà, il y a un côté de moi je sais faire, moi je tire la couverture de mon côté, et tu vois, je le vois sur les réseaux sociaux, tout te dire, les professionnels en France de soi-disant la question, ils s'humilient les uns sur les autres sur les réseaux sociaux. C'est un... Moi, je trouve ça hallucinant. Je me dis, en attendant, qu'est-ce qu'ils font, les autres ? Oui, c'est ça, tu vois ?

  • Speaker #0

    Les personnes qui ont besoin.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça.

  • Speaker #0

    C'est intéressant ce que tu dis parce que ça me fait penser à quelque chose sur le fait des divers sensibles, des neuro-atypiques qui vont chercher la place dans le milieu professionnel. De par mon métier, et toi aussi avec les conférences, tu croises beaucoup de chefs d'entreprise, tu croises beaucoup de ces profils-là. Et j'ai l'impression, pour avoir discuté, pour pas mal en fréquenter, que parmi les chefs d'entreprise, il y a une proportion assez forte d'hypersensibles par rapport à certains métiers. Est-ce que c'est quelque chose que tu as remarqué également ?

  • Speaker #1

    Oui. Tu sais, dans le milieu de l'entreprenariat, alors j'ai été salariée et je suis entrepreneuse, donc forcément je vois un peu. Je trouve que dans l'entreprenariat, on en voit beaucoup, beaucoup, sur les réseaux sociaux aussi. Mais tu sais pourquoi ? Parce que ce sont des métiers qui vont attirer les gens qui sont créatifs, qui ont besoin d'être autonomes, qui ont une soif de liberté, une soif de créer, une curiosité insatiable. Tu vois, pour être à ton compte, il faut quand même avoir ces qualités-là assez naturellement. Après, tu développes d'autres choses, des skills, des compétences, tu professionnalises, mais il faut déjà, en fait, avoir ça. Et il faut quand même se dire que souvent, les atypiques, ce sont des gens qui pensent en dehors des cases et qui détestent les cases. Donc ça, c'est un paradoxe super intéressant parce qu'ils sont en recherche de place tout en détestant finalement les cases, tu vois.

  • Speaker #0

    C'est intéressant, ça me dit beaucoup. Alors, question un peu primaire, mais volontairement, je suis un peu obligé de te la poser pour essayer d'aider les gens. Comment une personne peut se savoir ou se reconnaître hypersensible ou atypique ? Comment on peut aider à donner des... Parce que j'ai l'impression aussi, et tu me dis si je me trompe, que quelquefois, le mot est utilisé un peu pour tout et n'importe comment, où on entend maintenant les enfants qui sont très bruyants, qui font n'importe quoi à l'école et tout ça, c'est parce qu'ils sont hypersensibles. Il y a un sketch autour de ça, où maintenant... Ouais, voilà. Ou parce qu'il n'y a rien qui va, c'est juste normal, c'est qu'il est hypersensible au TRH. Mais plutôt tourner la question dans le bon sens, c'est comment une personne peut se reconnaître ou se savoir hypersensible. Et deuxième question qui va venir après, quel peut en être le processus d'accompagnement ?

  • Speaker #1

    Alors non, ce n'est pas du tout une question primaire, enfin primaire dans le sens où c'est quand même le début de quelque chose, et tu as totalement raison. Alors il faut savoir que là je... Là, c'est toujours dur quand je dis ça, parce que les gens sont un peu déçus, mais il n'existe pas un professionnel unique qui va pouvoir, en fait, détecter et faire passer tous les tests possibles de toutes les atypies. Ça n'existe pas, en fait. À ce jour, ça n'existe pas. Il y a des professionnels formés sur plusieurs atypies qui vont être en capacité, effectivement, d'aller chercher les petites nuances, et je crois que ça. Mais ça va être très compliqué, et il faut bien se dire que ces passations ne sont pas remboursées. La plupart d'entre elles ne sont pas remboursées, donc c'est à vos frais. Donc, en fait, je pense qu'il y a plusieurs chemins. Déjà, je pense... qu'il faut se dire que ce n'est jamais obligatoire d'aller voir un professionnel. On peut très bien lire, écouter mon épisode de podcast, tu vois, suivre mon travail, et juste se reconnaître. Mais ne pas avoir besoin, tu vois, de cette légitimité qu'on pose un mot dessus. On peut se dire, ben moi je me reconnais bien par exemple, dans effectivement, dans tout ce que les gens me disent de l'hypersensibilité, quand je lis et tout, ben je me reconnais. Et en fait, ça nous suffit. Ça ne veut pas dire qu'on va dire aux gens, ouais je suis hypersensible, pas du tout, parce qu'effectivement il n'y a pas eu d'officialisation, mais... Et en fait, le but, c'est juste de se faire du bien. Si en lisant, ça vous rend au fait, je ne suis pas seule à ressentir ça et que ça vous fait du bien, voilà, on ne va pas forcer les gens à faire des passations de tests. Il n'y a aucun intérêt. Après, s'il y a une vraie souffrance ou un vrai besoin, que ce soit légitimé par un professionnel compétent, ce que je comprends très bien aussi, parce qu'il y en a qui ont besoin de ça, pour essayer de passer au stade supérieur, eh bien, il faut aller prendre rendez-vous. Donc, ça dépend effectivement de la neuro-atypie. Donc, aujourd'hui, tout ce qui est… TSA, TDAH, ça sera des psychiatres. Alors, on a des psychologues spécialisés, mais ils ne peuvent pas officialiser le diagnostic. Ils peuvent faire toute une analyse, mais après, ils renvoient vers un psychiatre. Ça aussi, je trouve qu'en France, c'est un non-sens. Quand on sait qu'un psychologue fait un travail extraordinaire, souvent d'analyse de plusieurs heures, et qu'à la fin, on ne lui donne pas la possibilité et la crédibilité de tamponner, entre guillemets. Mais ça veut bien dire ce qu'elle veut dire. C'est parce qu'on le met en termes de diagnostic. Et le diagnostic, c'est pour les médecins. Mais du coup, tu vois, encore une fois, c'est une preuve que... Il y a des choses, je trouve, à faire progresser. Parce qu'il y a des psychologues qui font un travail quand même incroyable, tu vois, et qui sont bien plus compétents que certains psychiatres qui sont juste là à la fin pour lire vite fait, enfin oui, oui, et paf, ils tamponnent, ils te donnent des médicaments si tu as besoin. Tu vois, je me dis, là, il y a peut-être un petit truc à changer, quoi.

  • Speaker #0

    À approfondir.

  • Speaker #1

    Ouais, voilà, je pense ça là, comme on dit. Et après, on a ce qui est tout, les troubles dits, c'est souvent effectivement les orthophonistes. les profs sont les premiers à mettre le doigt dessus, tu vois, à avoir le nez comme ça et à pouvoir effectivement dire peut-être qu'il faudrait, bon et souvent c'est l'accompagnement d'une orthophoniste, l'hypersensibilité et le HPI par contre. ces deux ne sont pas du tout considérés comme des pathologies ou des diagnostics. Donc en général, on a des psys, des psychologues, ou bien, tout simplement parfois, moi je le vois parce que j'ai été formée, en fait, par rapport à, enfin j'ai fait une formation du docteur Hélène Aron, tu vois, pour la haute sensibilité. Et ce que j'aime bien sur son site, c'est la référence internationale, c'est elle qui a vraiment fait, pour les personnes qui ne connaissent pas, c'est la référence sur le domaine. Et tu vois, elle forme tout le monde dans l'accompagnement. Et c'est là où je dis, tu vois, il y a quand même une autre approche à l'international, c'est-à-dire que tu n'es pas obligé d'être psy pour l'hypersensibilité. Par contre, il te faut une formation de base, comprendre ce que c'est, les bases scientifiques, on est d'accord. Mais tu n'es pas obligé du tout d'être psy. Elle forme des coachs et tout, qu'elle met sur son site et tout. Et c'est là où je me dis, oh, on est sur autre chose, une autre vision quand même de ce que c'est. Et moi, je donne du coup moi-même maintenant des formations en français du coup. Et j'ai fait un annuaire de professionnel sur mon site, c'est le Dick Repel, où les gens peuvent regarder et... peuvent prendre rendez-vous avec ces professionnels pour l'hypertensibilité notamment. Et le HPI, aujourd'hui notamment en France, malheureusement, je dis bien malheureusement, le seul test officiel c'est le QI. C'est beaucoup remis en question, mais c'est vrai que ça reste un outil hyper intéressant, hyper complet malgré tout, mais ce que je trouve dommage, c'est que très peu de professionnels savent l'utiliser. Parce que tu arrives parfois à des conclusions de si tu n'as pas 130, tu n'es pas considéré comme HPI. C'est un non-sens et c'est dramatique. Parce que ça veut dire que le ou la professionnel n'est pas en capacité, en fait, de comprendre ce que c'est le HPI. On sait très bien que des personnes HPI avec de l'hypersensibilité ou avec un TDAH, par exemple, vont perdre des points. Et ce qui va être intéressant, justement, sur de l'hétérogénéité, c'est-à-dire qu'avec des scores élevés ou plus bas, c'est de comprendre. Et c'est là où je trouve la plus-value d'un professionnel tel comme psychologue. C'est de mettre tout ça en corrélation et de comprendre pourquoi. Pourquoi il y a des points de QI ? Qu'est-ce qui fait que ? Sinon, n'importe qui qui sait lire pourrait faire passer ses tests, en fait. Je trouve que l'avantage d'être psy, c'est que justement, tu es formé à cette analyse, justement, tu vois, globale de la situation. Donc non, le chiffre n'est pas parlant. Il est juste, en fait, un indicateur, mais comme plein d'autres indicateurs que normalement le professionnel est en capacité de comprendre, quoi, tu vois. Mais en France, on a du malin encore là-dessus.

  • Speaker #0

    Quels sont pour toi les... les traits de personnalité d'un... Je ne vais pas dire hypersensible, je vais dire HPS, haut potentiel de sensibilité. Quels sont les traits de personnalité de ce type de profil ?

  • Speaker #1

    Il n'y en a pas. Je sais, c'est toujours décevant quand on me dit ça. Non, mais tu vois, on a des... On a des préjugés. On a des préjugés. On pense par exemple que c'est la personne introvertie. C'est faux. Il y a une étude qui a démontré qu'il y a autant de personnes introverties qu'extraverties que ambiverties. Ambivertie, c'est être... à la fois introverti parfois dans certaines circonstances, et à la fois extraverti. Et bien il y a quasiment, grosso modo, un tiers, un tiers, un tiers en fait, chez les hypersensibles. Donc non, tous les introvertis ne sont pas hypersensibles, et toutes les hypersensibles ne sont pas introverties. Autre préjugé, hyper-émotivité. L'hyper-émotivité, en fait, dans la tête des gens, c'est les personnes qui pleurent tout le temps. Mais en fait, il y a plein d'hypersensibles qui ne savent pas pleurer. Soit parce que leur éducation, le contexte social, le sexisme encore une fois, C'est pas qu'ils n'ont pas de glandes lacrymales, mais ils ont du mal à pleurer. Pour autant, leur sensibilité et leur hyper-émotivité, c'est dans plein d'autres choses. Je pense notamment aux artistes, parce que justement leur art leur permet d'évacuer parfois en trop plein, tu ne vas pas forcément t'en rendre compte. Donc non, il n'y a pas en fait... Moi j'aime bien utiliser cette expression que nos atypies se colorent avec plein de choses. Notre expérience de la vie, les rencontres que l'on fait, si tu as plein de personnes autour de toi. qui te jugent, qui t'humilient, qui ne sont pas très agréables, tu vas être plus susceptible, tu vas être plus sur tes gardes, tu vas être plus colérique peut-être, plus renfermé. Si tu es entouré de personnes qui justement mettent en avant qui tu es, te montrent qu'ils t'aiment pour qui tu es, qui te soutiennent dans tes projets, tu vas être quelqu'un de plus confiant, qui va savoir prendre plus de recul sur les événements de la vie. C'est normal en fait, tu seras moins vulnérable à plein de choses. Ça c'est du B.A.B. pour tout le monde en fait. Et donc ça change forcément la personne hypersensible. Donc deux personnes, eh bien... hautement sensibles ne vont pas forcément du tout se ressembler, absolument pas et ça je trouve que c'est important, donc merci de m'avoir posé la question pour calcer un petit peu cette image qu'on a, comme du HP, on a une image aussi du surdoué aussi,

  • Speaker #0

    c'est pareil en fait aucun atypique ne se ressemble il n'y avait de rien on a parlé d'intelligence émotionnelle, donc quelque chose que tu connais, que tu pratiques et sur lequel tu as appris là-dessus, j'imagine que quand on parle du QI, il y a aussi le QE maintenant J'imagine que cette intelligence émotionnelle-là et cette compréhension aide aussi à comprendre ce type de profil et qu'il y a un lien de l'un à l'autre ?

  • Speaker #1

    Alors aujourd'hui, l'intelligence émotionnelle et le conscient émotionnel, comme tu le dis, n'a pas de reconnaissance en soi scientifique. Par contre, je trouve que c'est intéressant d'en parler parce qu'on ne peut pas nier l'évidence qu'il y a des personnes qui ont une intelligence émotionnelle plus développée que d'autres. Voilà, tu vois. Mais si on reprend vraiment, et pour moi, vraiment une théorie hyper intéressante, En fait, la différence, c'est que l'intelligence émotionnelle, elle peut se travailler tout au long de la vie. Tu vois ? Tu peux avoir le QE d'une moule et le développer tout au long de la vie. Par contre, je pense que les personnes, et ça se voit, et même dans les études que j'ai pu lire, que les personnes hypersensibles ont une intelligence émotionnelle innée beaucoup plus haute que la moyenne dès le départ. Par contre, elle peut être mise en mal. Parce que dans l'intelligence émotionnelle, il faudrait que... j'ai pas le graphisme sous les yeux mais il y a cinq grandes familles et il y a plein de choses il y a la capacité aussi tu vois de parler de ses émotions le fait de pouvoir se faire confiance d'être aussi d'être apaisé avec qui on est il y a plein de choses comme ça et donc on voit bien que parfois chez certains hypersensibles ça peut pécher aussi tu vois donc il y a des choses toujours à améliorer qu'on peut toujours améliorer et ça aide beaucoup plus il y a des gens qui ont une grande intelligence émotionnelle ça en parle de QI et il y a une étude qui a révélé que ces gens là réussissait beaucoup mieux dans la vie ou en tout cas avait une sensation parce que c'est ça qui est intéressant que c'est quoi la réussite tu vois il apparaît une sensation d'avoir réussi parce que c'est tellement subjectif la réussite en tout cas ils sont plus en lien et aligné je pense avec leurs valeurs et leurs besoins tu as sûrement lu beaucoup beaucoup beaucoup d'études là dessus pour

  • Speaker #0

    donner des éléments un peu factuel et rationnel qu'on parle de dos potentiel l'hypersensibilité ou de tdh ça représente quelle partie de la population en général et est ce que aujourd'hui Ces analyses-là sont tronquées ou pas par le manque soit d'informations, soit de connaissances, soit de détections de ce type de profil ?

  • Speaker #1

    Oui. Alors, quand on parle de pourcentage, les gens s'imaginent qu'on a pris les milliards d'individus sur Terre et qu'on a pu voir... Et c'est faux ! Et c'est faux ! Et c'est ça le truc. C'est qu'en fait, pour faire un pourcentage, on fait les statisticiens, parce que ce sont des statisticiens qui font au mieux. Et en fait, ils essayent de prendre le plus large panel de personnes et plusieurs fois d'affilée, voilà, comme ça, pour essayer de faire, on va dire, voilà. C'est un peu différent, par exemple, si on prend le QI. En fait, le QI, c'est un peu arbitraire. Et d'ailleurs, ça a été mis de manière arbitraire. Et je ne sais pas si tout le monde sait, mais par exemple, nous, c'est le fameux seuil 230 en France. Mais par exemple, si on va au Japon, c'est beaucoup plus haut. En fait, souvent, on dit les Japonais, c'est les plus intelligents parce qu'ils ont des QI à 220. Mais en fait, c'est tout simplement parce que notre test à nous, il est calibré jusqu'à 150, 160 maximum. Et ça, c'est des choses qu'ils ne savent pas. Mais c'est important de le dire, parce qu'en fait, effectivement, le conseil intellectuel, il est paramétré en fonction de la culture aussi, parce qu'il y a des thèses de culture générale dedans et tout. Donc, il ne peut pas être international. Il y a des bases, mais après, selon les pays, il est différent. Donc, si par exemple, vous êtes belge, il faut passer le QI en Belgique, entre guillemets, en fait, et pas en France, parce qu'on va vous interroger sur des choses, ou si vous n'avez pas eu la scolarité ou que vous n'avez pas la culture. française il ya des choses peut-être que vous ne savez pas en fait des références française tu vois on le voit quand on enfin moi je en vie au royaume-uni j'ai beaucoup parlé la langue il ya des références que je n'ai pas tu vois si je te dis les minicums peut-être qu'on est la même génération tu sais ce que c'est Voilà club dorothée des trucs comme ça mais voilà donc ça c'est hyper important aussi de se le dire en fait donc la culture change beaucoup donc en fait c'est arbitraire c'est à dire qu'on a estimé en france par exemple au niveau du hpi que toutes les qu'à un moment donné, on allait prendre que 2%. Et que 2%, c'était au-delà de 130. En fait, c'est ça. On a estimé que les personnes surdouées, c'était forcément les 2% les plus... celles qui étaient au-dessus de la courbe. Mais on aurait pu dire que les surdouées, c'était les 10%. Tu vois ? On aurait pu dire ça. Non, on estimait que c'était 2%. Voilà, c'est comme ça. Bon, et les autres, non.

  • Speaker #0

    C'est intéressant de comment a été fait cette échelle.

  • Speaker #1

    Ça c'est, oui exactement, c'est pour ça qu'elle est un peu remise en question, même si encore une fois je le dis, mais c'est un outil quand même très intéressant, et je comprends qu'on a besoin aussi d'outils plus objectifs qu'une analyse subjective, tu vois. Je pense que les deux sont justement hyper intéressants. Pour la haute sensibilité, c'est différent, c'est effectivement comme je dis, il y a eu plusieurs échantillonnages comme ça, et aujourd'hui on est plutôt entre 20-25% de personnes qui seraient hautement sensibles. Mais, là encore, c'est culturel en fait, tu vois. Parce qu'il y a des cultures où poser des mots sur ses émotions, c'est quelque chose de normal. Si tu vas en Suède par exemple, ils ont beaucoup d'avance sur ça. À l'école, ils font des cours d'empathie, des trucs comme ça. Donc forcément que ça développe la sensibilité de chaque individu en soi. Si tu vas dans des pays... Bon, sans les citer, mais des pays où effectivement, il n'y a pas les mêmes lois, il n'y a pas les mêmes droits pour les enfants, des choses comme ça, où on sent que ce n'est pas développé dans la culture. Bon, ce n'est pas la même chose en fait. Donc, c'est difficile de répondre à ça, tu vois, c'est difficile.

  • Speaker #0

    Oui, ça donne déjà deux, trois indicateurs. Et derrière, la subjectivité, etc., c'est toujours intéressant d'avoir des outils qui sont un peu plus factuels, même s'ils sont toujours en partie tranquilles, qui peuvent être mis en question. Mais ça donne une base, donc ça se mérite là au moins de donner une base.

  • Speaker #1

    Je vais te donner un exemple d'une expérience, d'une étude scientifique qui est dans son livre du docteur Hélène Aron qui explique. Elle dit Comment on peut être sûr que la personne est hautement sensible lorsqu'elle est dans un environnement totalement différent ? Eux, ils sont partis de ce concept-là. Elle a suivi des enfants sur des années. Certains dans des familles où la place des émotions, elle n'était pas top. Tu vois, c'est le fameux vas-y, pleure, tu pisseras moins des choses un peu comme ça, très sympathiques. plus ou moins tous entendu parler, ou connus. Et puis des familles peut-être plus ouvertes sur le sujet, et elle disait, elle donne des exemples comme ça, où elle suivait une famille d'artistes, et qu'il y avait un petit garçon, où justement c'était très bien vu qu'il soit sensible, parce qu'en fait pour eux c'était du potentiel exploitable, extraordinaire, dans leur vision artistique, tu vois. Et ce petit garçon en grandissant, a témoigné qu'il ne s'était jamais senti hypersensible, parce que ça n'a jamais été un sujet dans sa famille, tu vois. Si tu ne vas pas bien, tu pleures. Si tu es content, tu peux pleurer, tu peux crier, tu peux exprimer tout ça. Et c'est seulement en grandissant qu'il s'est senti vraiment différent, mais il n'a jamais mis le mot dessus, il n'en a jamais eu besoin. Pour autant, il a bien fallu quand même poser une échelle, et c'est pour ça qu'elle a mis en place quatre grands critères sur le HPS. Mais ça démontre bien que cette personne-là, elle ne va jamais chercher à comprendre ou savoir ce qui ne va pas chez elle. En fait, je me rends compte que c'est souvent les adultes qui ont... justement, on leur a pointé du doigt ce qu'il n'allait pas. Parce que quand ce n'est pas un problème, quand ta voiture, elle roule, en général, tu n'essayes pas de savoir pourquoi elle roule. C'est ça. Sauf si tu t'intéresses à la mécanique.

  • Speaker #0

    Et justement, tu accompagnes de plus en plus et assez fréquemment les enfants. J'imagine que c'est une aide énorme de pouvoir détecter ce genre de profil ou de spécificité, d'atypicité plutôt. Très jeune pour leur donner... Deuxièmement de réponse, c'est des clés. S'il y a des papas qui nous écoutent ou quoi que ce soit, comment tu pourrais les sensibiliser, tu pourrais leur expliquer l'intérêt de pouvoir avoir une ouverture d'esprit, si je puis dire, si tant est qu'ils soient fermés d'esprit, pour aider à accompagner ces enfants assez tôt ?

  • Speaker #1

    Alors déjà, je le redis, parce qu'avant d'être contactée là-dessus, je tiens à dire que je n'en accompagne plus, parce qu'étant à l'étranger, maintenant, moi, je ne propose que des visios, et des visios avec des enfants, je trouve ça...

  • Speaker #0

    C'est compliqué.

  • Speaker #1

    Trop délicat. Oui. Du coup, je crois qu'en fait, il faut distinguer vraiment… En fait, il y a deux cas. C'est-à-dire, il y a le cas où, en fait, c'est le parent qui est en difficulté dans sa parentalité. Et encore une fois, je l'ai dit, j'ai quatre enfants. Donc, des difficultés en parentalité, j'en ai tous les jours puisqu'on apprend auprès de nos enfants. Et qu'en plus, des fois, c'est fatigant parce que parfois, on ne sait pas et parce que c'est difficile aussi. Donc, mes enfants sont aussi atypiques. Donc, forcément, oui, des fois, on ne fait pas sa difficulté. Et encore une fois, ça peut être inquiétant. Donc on est challengé dans sa parentalité, c'est un challenge supplémentaire, déjà que c'est un challenge la parentalité. Donc il y a ça, et ça je pense que dans ces cas-là, je ne sais pas si c'est cohérent de faire passer une passation de batterie de test à un enfant qui n'est pas en demande, je m'explique. Là peut-être que c'est le parent qui a besoin d'outils, qui a besoin d'être rassuré, qui a besoin de clés en fait, et d'informations dans sa parentalité. Après il y a le cas où les enfants sont en souffrance, où l'enfant ressent un décalage. Là par contre, c'est différent. Parce que lui, il a besoin de poser des mots, il a besoin qu'on légitime ce qui se passe, il a besoin d'explications, il a besoin finalement qu'on donne du sens à son mal-être. Et là, je pense que ça peut être très important. Mais en général, on ne fait pas passer de passation avant l'âge de 6 ans, parce que ça n'est pas cohérent. Donc avant 6 ans, peu de professionnels vont vous proposer quelque chose. Et puis même quand ils vous proposent, vous allez payer et on va vous dire quoi à la fin. On ne peut pas être sûr, il faudra quand même revenir après 6 ans. Non mais voilà, il faut le dire. Mais c'est normal, c'est normal parce que déjà avant 6 ans, ils n'ont pas forcément un langage. Bon, ça dépend des enfants, il y en a qui parlent très très bien. Mais voilà, la maturité de toute façon du cerveau ne permet pas une fine analyse. Mais parfois, ça ne veut pas dire qu'il ne faut pas aller voir de professionnels. Je tiens à le dire, si l'enfant ne va pas bien, qu'on est en difficulté, n'attendez pas 6 ans, absolument pas. Parce que même s'il n'y a pas de passation, un professionnel n'a pas besoin de mettre un mot sur une problématique pour vous aider quand même. On peut quand même proposer des outils, un soutien, quelque chose d'adapté, même si on n'a pas le mot officiel. Par contre, je pense que c'est beaucoup plus facile pour des parents d'accompagner un enfant atypique. quand soi-même il connaît ses atypies et qu'il les assume. La problématique aujourd'hui que je trouve très régulièrement, c'est des parents qui soit ne se connaissent pas, soit sont encore dans la phase de déni. Donc surtout ne veulent pas que leurs enfants soient comme ça. Il y a un peu ce côté, moi j'en ai bavé, et je m'inquiète que mon enfant ça soit pareil, mais c'est pas conscient. Mais c'est juste du coup, je le vois tu vois dans des couples hétérosexuels où c'est souvent la maman qui va faire... cette démarche de compréhension.

  • Speaker #0

    Parce que confidente.

  • Speaker #1

    Et le père qui bloque totalement, il dit non, non, de toute façon, c'est n'importe quoi, qu'est-ce que tu vas encore chercher là ? Et c'est dur, c'est très dur. Parce qu'en plus, ça crée une séparation d'une certaine manière aussi dans le couple, quand on ne peut pas, dans cette équipe parentale, pleinement se faire entendre aussi par rapport à nos inquiétudes, c'est compliqué. Donc là, je pense qu'avant de pouvoir correctement accompagner son enfant atypique, il faut d'abord comprendre ses propres explications.

  • Speaker #0

    C'est important. Nous, on est de la génération qui commence à comprendre et qui a été sensibilisée à ça. Mais nos parents, par exemple, sans faire de critères d'âge, c'est vrai qu'il y a ce côté déni et je ne m'assume pas ou je ne me reconnais pas dans ça. C'est important de se connaître soi-même pour bien accompagner.

  • Speaker #1

    Ils ont aussi l'excuse de à mon âge Oui,

  • Speaker #0

    exactement. Tu sais,

  • Speaker #1

    genre ce n'est pas mon âge que c'est important de savoir

  • Speaker #0

    Ça s'est toujours fait comme ça. Avant, on ne se plaignait pas, etc. On a tous entendu.

  • Speaker #1

    C'est ça, on a le même discours en tête. Mais c'est ok, j'ai envie de dire, en fait, tu sais, ça c'est un truc que souvent les gens vont reprocher à leurs parents de ne pas avoir vu, de ne pas avoir su, de ne pas avoir pu mettre des mots dessus. Et moi, je leur rappelle effectivement que déjà, chaque génération a fait ce qu'elle a pu et qu'on peut s'améliorer de génération en génération. Et puis, ce qui est fait est fait. Et que j'imagine bien, sauf dans des cas de maltraitance, que les parents ne voulaient pas faire mal, en fait. Comme tous parents, on pense juste faire bien et on fait au mieux.

  • Speaker #0

    Avec tes paramètres, avec tes connaissances et tes capacités. Tu es une grande autrice, de par le volume de tes livres, tu as écrit 10 livres. Le premier m'a marqué, déjà parce que le premier ça a toujours une symbolique assez intéressante.

  • Speaker #1

    Attends, attends, c'est quoi le premier pour toi ? Parce que je suis sûre que le premier tu ne le connais pas.

  • Speaker #0

    Ah mince, alors le deuxième... Mais bon, le titre je l'ai trouvé sympa parce que c'était une up and shine à lui-même, c'est C'est décidé, je change ma vie

  • Speaker #1

    Alors ça c'est le dernier.

  • Speaker #0

    Alors c'est le dernier.

  • Speaker #1

    J'ai pris ma liste. Merci beaucoup. C'est le dernier en date.

  • Speaker #0

    J'apprécie beaucoup. On va parler du dernier.

  • Speaker #1

    Allez.

  • Speaker #0

    C'est plus frais dans ta tête. Ce mot à lui-même, c'est une vraie punchline. C'est décidé, j'en suis d'avis.

  • Speaker #1

    Alors.

  • Speaker #0

    Vas-y, je t'écoute.

  • Speaker #1

    Oui, mets-toi je la dois à Fabrice Michaud. En fait, c'est le seul livre que j'ai écrit à quatre mains, avec Fabrice Michaud qui a été un professionnel auquel je... Vraiment, j'adore Fabrice. On n'est justement pas de la même génération. C'est quelqu'un qui m'a formée, qui m'a fait confiance dès le départ et qui m'a beaucoup soutenue dans mon parcours professionnel. Il m'a connue à un moment où ça a été compliqué pour moi en plus. Je lui dois vraiment beaucoup. C'est quelqu'un d'assez extraordinaire, qu'on connaît plus à l'international qu'en France parce qu'il a fait beaucoup de conférences à l'international. Il a été vice-président de Mensa France, qui est l'association pour l'HV. Il a un parcours assez incroyable. Et je lui disais Fabrice il faut absolument, parce que lui il est très dans les punchlines et moi tu vois, moi j'arrondis les ongles, ça c'est mon truc, je suis comme ça. Lui il t'envoie des flèches, moi j'arrondis. Et j'ai toujours trouvé ça extraordinaire, forcément tu sais des fois les choses que nous on n'a pas on les trouve encore plus extraordinaires que chez les autres forcément. Et je lui dis t'as tellement de choses à dire, je trouve ça dommage que t'aies jamais écrit un livre et il me dit mais c'est vraiment pas mon truc le livre et tout. C'est vrai que lui il est plus à l'ouest, je lui dis tu sais pas quoi. Parle-moi, je mets tout à l'écrit et on écrit à deux. Et c'est ce qu'on a fait. Et donc, toutes les pages-là dans ce livre que je trouve fantastiques, je les lui dois.

  • Speaker #0

    Ton premier livre, c'était mon petit cahier pour mon enfant hypersensible. C'est celui-là.

  • Speaker #1

    Alors, oui, oui, oui,

  • Speaker #0

    non. C'est une troisième.

  • Speaker #1

    Non, non, mais tu ne les ouvres pas les premiers. Ouais, voilà. Les autres aussi, en fait, c'était de l'auto-édition. Et je passais par des petites maisons d'édition qui n'existent plus aujourd'hui. C'est pour ça que je dis que c'est... Mais t'aurais que le premier tu connaisses. Mais oui, celui-là, je l'accepte pour le premier.

  • Speaker #0

    Je ne suis pas détective non plus. Non,

  • Speaker #1

    c'est vrai. Non, mais tu peux pas.

  • Speaker #0

    C'est vrai. Mais c'est chouette parce que tes livres vont avoir un côté très pratique au pratique aussi pour l'accompagnement des mamans, pour l'accompagnement des enfants, etc. Donc, si j'ai un message à faire passer à propos de tes livres, c'est si vous n'êtes pas un grand lecteur, l'avantage de ces livres, c'est que vous allez vous reconnaître et c'est plus un, je vais pas dire un cahier d'apprentissage, mais beaucoup de... d'aide de fiches etc qui vont vraiment être mais comme on l'a dit du pratique aux pratiques toujours parce qu'en fait

  • Speaker #1

    Oui, je me dis, les gens, s'ils veulent faire une analyse sur eux-mêmes, ce n'est pas dans un livre vraiment que tu le trouves. En général, tu vas voir un thérapeute pour ça. Mais j'aime bien, tu sais, moi, j'ai vraiment une vision plutôt positive et de mise en action. Moi, je le suis comme ça, donc forcément, je vais promouvoir ça aussi. Si ça fonctionne ou ça ne fonctionne pas, ça dépend des gens. Mais oui, j'essaie que ça soit très pratique et en même temps avec des bases scientifiques.

  • Speaker #0

    On a parlé du HP, j'avais une question à te poser. Un peu sur le grand degré, quoi que, parce que ça fait du bruit. Tu sais, en France, il y a la série HPI qui est sortie. Ah,

  • Speaker #1

    j'ai jamais vu.

  • Speaker #0

    T'as jamais vu ? Bon, voilà. Donc, du coup, tu pourras pas répondre à la question. Est-ce que c'est le conflit de la réalité ?

  • Speaker #1

    Je sais pas. J'ai jamais vu. Je sais qu'il y a même un jeu de société et tu HPI, tu vois. Je trouve que c'est intéressant, mais que ça... Encore une fois, je trouve que c'est propre à la culture, en fait. On va, d'une certaine manière... essayer de démocratiser ça mais ça va malheureusement je pense renforcer certains préjugés mais sinon j'ai jamais vu donc je ne saurais pas te dire mais honnêtement comme je te disais comme chaque personne est HPI peut-être qu'il y a des HPI qui ressemblent à la personne de la série tu vois qui se disent ah je suis comme ça mais d'autres pas du tout en fait tu trouveras de tout exactement

  • Speaker #0

    quel a été ton dernier coup de coeur que ce soit un livre une rencontre oh ah ah ouf

  • Speaker #1

    Mon dernier coup de cœur ? Oui, j'avais un livre, mais je ne me souviens plus comment il s'appelle ce livre. Je crois qu'il y a un livre que j'ai beaucoup aimé, c'était sur l'ego de Ryan Holiday, je crois. L'ego est votre ennemi. Il y en a un comme ça que j'ai beaucoup aimé. J'ai trouvé ça hyper intéressant comme concept aussi. Mais il y en a plein. En fait, je lis beaucoup, donc du coup je les enchaîne un peu, je t'avoue. C'est vrai, oui, il m'a marqué. Des gens que j'ai rencontrés, mon dernier coup de cœur, je ne sais pas trop... Je ne sais pas.

  • Speaker #0

    Personne n'est expérimentée dans ton parcours.

  • Speaker #1

    Ah, dans mon parcours ? Ah, il y en a plein, il y en a plein. Mais là, je pense notamment à Catherine Testac, dont j'aime beaucoup le travail. Je trouve qu'elle a fait un travail assez extraordinaire sur l'optimisme. Elle a fait un travail assez extraordinaire de démocratisation de l'optimisme. Et ce n'est pas facile, notamment dans un milieu professionnel. Et là, elle découvre son TDAH et elle sort un livre justement sur le sujet. Et je trouve ça incroyable de faire ça parce qu'elle est sur un sujet justement un peu trop vu à la mode. mais j'ai toute confiance en elle pour l'amener justement avec beaucoup de justesse, qu'on a laissé bien le faire.

  • Speaker #0

    Catherine Testa, l'optimisme, si vous voulez vous renseigner, elle fait des livres aussi. Elle fait des livres et dans une période pas simple, parce que parler d'optimisme sur la période que l'on a connue, c'est... C'est vide ! Bon challenge !

  • Speaker #1

    Mais ça c'est qui tout doublent, il y a soit des personnes qui adorent ça et ça leur fait du bien, soit des personnes qui ne sont pas en recherche de ça et c'est ok. et qui ne le supportent pas d'ailleurs. Ils peuvent se dire que c'est insupportable parce qu'ils ne sont pas là-dedans. Et c'est OK aussi. Il y a de tout.

  • Speaker #0

    Et puis, vous aurez en écho l'épisode du podcast, je le dis parce qu'on a enregistré juste avant avec Orlan Bido. Donc, vous pourrez suivre ici ou là, juste après celui-ci, où on parlait du bonheur, notamment. Ah,

  • Speaker #1

    génial.

  • Speaker #0

    Un peu différent de l'optimisme. Et quelques clés qui pourront aider. Donc ça, c'est toujours chouette. À travers ton parcours, tu as... Tu dois avoir aussi des anecdotes de vie. Alors, je ne te demande pas d'un nom ni quoi que ce soit, mais est-ce qu'il y a des rencontres avec des personnes qui t'ont demandé un accompagnement, qui t'ont marqué, qui t'ont interpellé ? J'imagine que tu en as quelques-unes.

  • Speaker #1

    Ah oui, j'en ai plein. Mais tu vois, celle du dernier en-dette, on en a parlé juste avant l'enregistrement, que là, j'avais une dame de 76 ans qui découvre ses atypies. Et ça marque beaucoup parce que, déjà, je ne crois pas avoir eu des personnes de cet âge-là. Je sais jusqu'à 50 ans, souvent, mais passer les 70 voire 80 non, déjà parce que je suis beaucoup sur les réseaux sociaux donc c'est pas la génération pour les réseaux sociaux, il y en a mais c'est pas c'est pas leur réseau à eux en général et ensuite parce que je pense que c'est plus compliqué aussi pour eux d'aller voir quelqu'un de beaucoup plus jeune, tu vois il y a aussi ça parfois on va plutôt avoir moi j'ai souvent des femmes sur la même tranche d'âge que moi tu vois donc je pense que d'une certaine manière c'est que ça fait écho Mais ça me touche énormément parce que déjà j'apprends près de cette personne parce que je n'ai pas 76 ans et que je ne me rends pas compte. Tu vois quand tes grand-mères voire arrière-grand-mère, que tu as fini ta vie professionnelle, ce n'est pas du tout les mêmes préoccupations. Tu ne fais pas les mêmes deuils et tu n'essaies pas de développer la même chose pour les années à venir. Ce n'est pas les mêmes réflexions sur la vie du tout. Et donc ça me touche particulièrement, tu vois les confidences qu'elle me fait et la manière dont elle a aussi. Comment elle déroule sa vie. Ce n'est pas du tout la même chose quand on a 20 ans ou 40 ans. On est encore à un autre stade. On sent qu'elle a passé le cap de certains deuils que des personnes de 20 ou 40 ans que j'accompagne n'ont pas fait et qui sont plein dedans. Comme quoi, je me dis que c'est assez extraordinaire parce que chaque chose en son temps et que c'est normal. Ça se déroule petit à petit. Il n'y a pas besoin d'aller plus vite que la musique. Voilà, quand on aura 70 ans, 76 ans, on fera nous aussi d'autres deuils, et ainsi de suite. Mais ça me touche énormément, et puis tu vois, tu vis pas la même façon, tu te dis, ok, à 75 ans, je me découvre comme ça, je mets des mots là-dessus, comment je repense ma vie, maintenant, à la lueur de cette connaissance ?

  • Speaker #0

    Et aujourd'hui, Elodie, quel serait ton plus grand rêve ? Si tu pouvais rêver grand, que tu es sûre que tu n'échoues pas, ce serait quoi ?

  • Speaker #1

    Alors, tu me poses une colle. qu'on m'a posé dans un autre podcast comme ça. Et entre-temps, je n'ai pas réfléchi. Mais non, mais moi, je suis bien dans ma vie. En fait, il y a toujours des axes à améliorer. Je suis quelqu'un qui adore améliorer plein, plein de choses, tu vois. Mais en soi, si tu savais, j'ai tellement galéré et j'ai tellement mis beaucoup, beaucoup d'efforts à me créer cette vie sur mesure que maintenant, juste la maintenir est un privilège de chaque jour. Vraiment. Tu vois, j'ai... On a réussi à s'expatrier dans un endroit où ce n'est pas forcément évident, où la vie est quand même beaucoup plus chère, mais on savait pourquoi on le faisait. On a réussi à avoir une famille nombreuse qui n'était pas évidente, mais qui était un projet vraiment de couple depuis longtemps, avec des enfants qui ne dorment pas, c'est épuisant, elles s'enrôlaient et tout. On a tous les deux abandonné, mon mari a abandonné ses études de médecine, moi mon double doctorat, pour privilégier notre vie de famille, parce qu'on savait très bien que nos carrières professionnelles nous en empêcheraient. Et pour autant... je pense qu'on a plus réussi économiquement parlant en faisant ce choix, cette mise en danger qu'on a fait, parce que vraiment on a fait des choix finalement très atypiques, qui n'ont pas du tout été compris par nos proches, et peut-être critiqués, mais ça c'est toujours pareil, si tu écoutes les gens tu fais jamais rien. Donc en fait si tu veux on a fait des choix qui maintenant nous satisfont, maintenant le fait même de les maintenir c'est une chance.

  • Speaker #0

    Et quel a été le chemin de te dire... Voilà, ma mission de vie, ça va être d'aider, d'accompagner et d'acculturer les gens à tout cet univers, si je puis dire, avec tous les différents profils, avec tous les atypiques que l'on connaît aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Alors, en fait, tu vois, quand les gens cherchent leur mission de vie, je leur demande, je leur dis souvent, ça ne se conscientise pas. En fait, la mission de vie, elle est très naturelle. En fait, c'est quelque chose que tu fais tellement naturellement que tu ne t'es jamais dit que ça, tu pouvais en faire un métier. C'est un peu ça. Et si tu veux, je ne me suis jamais dit, c'est ma mission de vie parce que depuis... toute petite, enfin bien depuis toute petite ça a toujours été une préoccupation de m'occuper des autres mais pas un mode alors je pense que mon histoire de vie est particulière et a amené ça aussi peut-être, mais tu vois je me rappelle très bien qu'à 14 ans je faisais déjà du bénévolat et que j'avais demandé je me souviens très bien, je sais pas s'il est encore de ce monde, il s'appelait monsieur Rivière il était à la Croix-Rouge à Toulouse et j'ai une petite gamine de 14 ans qui arrive je lui dis oui mais alors moi je veux faire ça, ça, ça il me dit mais tu n'as pas l'âge, c'est à partir de 16 ans que tu peux faire du bénévolat... Et j'ai dit non mais moi je veux le faire maintenant parce que j'ai du temps en fait dans ma vie. Donc il avait demandé l'autorisation à la Croix-Rouge de France. Et il a fallu faire tout un truc pour que j'aie le droit de faire du bénévolat. Tu vois je m'en souviendrai toujours mais c'était un truc qui me portait tu vois. Et ça a toujours resté. Et au départ moi j'ai fait des études de droit. Mais c'était un peu pour aider la veuve et l'orphelin. Et d'ailleurs c'était très drôle parce que j'étais allée voir une conseillère d'orientation. Parce que je ne me retrouvais pas dans le fac de droit. Et qui m'avait réunie. Et qui m'avait dit non mais si vous voulez aider la veuve et l'orphelin c'est pas du droit qu'il faut faire. Le droit, ce n'est pas ça. Et ça m'avait meurtrie, tu vois. Alors, je ne dis pas qu'elle avait raison ou pas raison, ce n'est pas le sujet. Mais en attendant, elle m'avait sorti, vous n'avez qu'à faire du social. Moi, je ne savais pas ce que c'était le social. Parce que ni du tout, je suis allée me renseigner, que j'ai tenté les concours, que je suis rentrée en école d'assistante sociale, et que j'ai beaucoup aimé ce travail, mais qu'il ne me satisfaisait pas pleinement. Et donc, j'ai continué les études en parallèle. Et à chaque fois, enfin moi, j'ai fait mes études. en même temps d'un boulot à temps plein en CDI. Je posais mes congés pour passer mes partiels, tout en ayant une vie de famille. Ça, c'est l'histoire de ma vie. En fait, ça s'est fait naturellement parce que je sais que je pense que je suis douée pour ça. Et donc, voilà, je l'ai fait.

  • Speaker #0

    Ça me fait penser à une question d'une personne que je connais qui fait 25 000 choses dans sa vie. Comme toi, le métier, le diplôme, etc. que tu as envie de lui dire mais pense à toi des fois, enfin repose toi parce que tu as le temps

  • Speaker #1

    Non, en fait moi je pense pour moi en vrai moi je pense à moi en fait en vrai j'ai pas l'impression, au contraire je pense qu'en faisant tout ça, je pense à moi tu vois, parce que c'est ça qui me nourrit intellectuellement et que tu sais enfin je veux dire, imaginons qu'on ait 90 ans à vivre, c'est une moyenne on sait jamais, peut-être plus peut-être moins Bon, la question c'est qu'est-ce que tu veux faire de tes 90 ans ? Et moi je vois vraiment la vie comme une expérimentation. Je veux expérimenter les trucs. Alors il y a des choses qui ne me tentent pas, donc je n'irai pas faire, tu vois. Vraiment pas. Mais sinon, j'ai envie d'avoir envie. Et j'ai envie de développer cette envie d'avoir envie. Donc ça fait beaucoup rire mon mari qui n'est pas du tout comme ça. Mais du coup c'est parfait en fait, on fait un juste milieu. Et j'ai toujours 1000 projets à la fois. Et ma plus grande frustration c'est que je sais que je n'aurai pas assez d'années pour tout expérimenter. Bon, il faut que je fasse des choix.

  • Speaker #0

    Dernière question Elodie, parce qu'on arrive à la fin de cet épisode. Quel est le meilleur conseil que l'on t'ai donné jusqu'à présent dans ta vie ? Ce qui est reçu.

  • Speaker #1

    Ouais...

  • Speaker #0

    On t'a donné un peu d'injections mais...

  • Speaker #1

    Non, non mais je comprends et que je garde en tête... Ah... Hum... Si attends, c'est une phrase. Tu as raison. Je suis désolée. Je suis désolée. C'est une phrase que je me note et tu vois, je l'ai en fond d'écran, il y a marqué. Vous pouvez soit traverser la douleur de la transition, soit la douleur de la stagnation. C'est-à-dire que pour toute difficulté, si tu veux, tu vas forcément être dans l'inconfort. Mais soit tu choisis en fait cette douleur de l'inconfort pour changer quelque chose, soit tu acceptes la douleur de l'inconfort que tu ressens dans ta situation actuelle. Tu as le choix. Dans tous les cas, tu souffres. Donc est-ce que tu veux souffrir pour rien ou est-ce que tu veux souffrir pour tenter quelque chose ?

  • Speaker #0

    et ça ça me guide beaucoup dans l'entrepreneuriat ça me guide beaucoup ça rejoint pas mal avec l'expérimentation dont on parlait tu vois ça me guide bien c'était génial j'ai adoré faire cet épisode avec toi je viens de voir le temps ça fait quasiment une heure on a pas vu le temps passer c'est pour ma part du moins merci pour cet échange donc du coup tu as une dizaine de livres sur différents sujets pour accompagner l'enfant, la femme ou la personne sur hypersensibilité, TDH, etc. Tu as aussi un podcast avec un peu plus de 50 épisodes, je crois.

  • Speaker #1

    Je ne sais pas. Je ne sais plus.

  • Speaker #0

    Je te le dis.

  • Speaker #1

    Ah, merci. Tu les as comptés. Ah ouais, ça doit être ça. Je suis sereine, t'as raison.

  • Speaker #0

    Tu peux donner le nom, peut-être, de l'épisode ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est le podcast Potentiel. Tout simplement. Il est disponible sur toutes les plateformes d'écoute. Et il y a un nouvel épisode tous les lundis. Voilà, tous les lundis matins, il y a un nouvel épisode. Donc, il a un an. Et je suis très contente. Il a maintenant plus de 250 000 écoutes et tout. Il fonctionne bien.

  • Speaker #0

    Tiens, un an dans 50 épisodes. On est bon, on est ravi.

  • Speaker #1

    Mais c'est ça, on est bon, on est bon.

  • Speaker #0

    Ce sont des épisodes où tu parles, où tu transmets ?

  • Speaker #1

    Alors, un épisode sur deux, c'est moi. Et c'est ça. Et un épisode sur deux, c'est moi qui vais développer un sujet en particulier. Et un épisode sur deux, j'interview quelqu'un. liés aux atypies, soit pour un témoignage, soit parce que c'est un professionnel et qu'il peut nous parler aussi sous un angle différent. Moi, j'aime bien aussi inviter des gens qui ne pensent pas forcément comme moi ou qui ne le transmettent pas de la même manière parce que je ne crois pas en la vérité absolue du tout. C'est hyper intéressant. Oui, voilà. Donc, du coup, à chacun, on fait sa popote après.

  • Speaker #0

    Donc, l'épisode potentiel, pardon, le podcast potentiel que vous pouvez retrouver sur toutes les plateformes également. Élodie Crépel, ton site Internet, si vous voulez en savoir plus. Vous avez un super annuaire pour découvrir les personnes, les professionnels qui sont autour de chez vous pour pouvoir avancer sur votre chemin. On va dire ça comme ça. Merci à toi, Élodie, pour tous ces échanges et la richesse de tes propos. C'était top. Merci. Merci à vous aussi d'avoir écouté et regardé cet épisode qui est disponible sur Spotify, Deezer, Apple, Amazon Music, sur toutes les plateformes qui ont le podcast potentiel. Et également sur YouTube. Je vous dis à très bientôt pour un prochain épisode de D'Inspirer. Salut.

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Description

Dans cet épisode d'Inspirez : Le podcast qui vous révèle, j'ai le plaisir de recevoir Elodie Crépel, une experte internationale en neuroatypie, psychanalyse et médiation. Son parcours fascinant et son engagement passionné pour la sensibilisation aux différences neuropsychologiques, telles que l'hypersensibilité et le haut potentiel intellectuel (HPI), nous offrent une perspective unique sur le sujet.


Elodie partage avec nous sa définition de la neuroatypie et ses implications dans notre société actuelle. Elle souligne le retard de la France par rapport à d'autres pays, comme le Royaume-Uni, en ce qui concerne la reconnaissance et l'inclusion des personnes neuroatypiques. À travers son récit, elle nous invite à réfléchir sur la légitimité et l'acceptation de soi, des thèmes qui résonnent profondément dans le parcours d'athlète et d'entrepreneur que nous explorons régulièrement dans le podcast. "La différence est une richesse, pas une faiblesse"


Au fil de notre conversation, Elodie évoque son expérience personnelle en tant que personne hypersensible, ainsi que son travail avec des enfants et des adultes. Elle partage des anecdotes inspirantes sur la manière dont elle aide ceux qui se sentent différents à mieux comprendre leur place dans le monde et à améliorer leur intégration sociale.

Vous pouvez retrouvez Élodie sur Linkedin : https://www.linkedin.com/in/elodie-cr%C3%A9pel-151589196/?originalSubdomain=uk
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🎙️ Inspirez : le podcast qui vous révèle, animé par Fabien Bénédé, met en lumière des parcours d’athlète, des carrières sportives et des parcours entrepreneuriaux inspirants. Chaque semaine, plongez dans des interviews avec des personnalités inspirantes.


À mi-chemin entre podcast sport et entrepreneuriat, Inspirez vous offre des témoignages carrières captivants : anciens champions devenus entrepreneurs, coachs, fondateurs de start-ups ou dirigeants. Le podcast Inspirez est une véritable source d’inspiration sportive et d’inspirations professionnelles, destinée à celles et ceux qui veulent progresser, évoluer et s’ouvrir à de nouvelles perspectives.


🔍 Que vous soyez entrepreneur, sportif, étudiant, en reconversion ou tout simplement en quête d’inspiration, chaque interview et chaque rencontre inspirante vous apportera un regard renouvelé sur la résilience, la créativité, et l’efficacité professionnelle.

💼 Inspirez :le podcast qui vous révèle, c’est bien plus qu’une émission : c’est un espace d’exploration humaine, où l’on parle avec franchise et profondeur d’entrepreneuriat, de parcours d’athlète, de reconversion, de vision, d’échecs et de succès.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous et bienvenue dans ce nouvel épisode d'Inspirer. Aujourd'hui j'ai le plaisir de recevoir Elodie Crépel. Salut Elodie. Salut !

  • Speaker #1

    Merci à toi pour cette invitation.

  • Speaker #0

    Merci, merci, avec grand plaisir, avec grand plaisir. D'autant que je te le disais, tu es quelqu'un que je suis depuis un moment et je sais que cet épisode va parler à beaucoup de monde ou va faire réfléchir beaucoup de monde. Avant de te présenter, tu es experte internationale sur tout ce qui est ATP, donc HPI, que l'on entend de plus en plus, HPS également. Tu es dans la psychanalyse et la médiation également. Tu es formatrice et conseillère en transition pro. Je n'ai rien oublié. Conférencière aussi.

  • Speaker #1

    Oui, oui. Et autrice. Oui, oui, oui. Bon, ça, je vous le dis. Bon, qu'importe en tout cas s'il y a eu des oublis. En tout cas, ça résume assez bien.

  • Speaker #0

    Justement, comment tu expliquerais ton métier ? de façon ludique à un enfant de 5 ans.

  • Speaker #1

    Ah ! Bah tu vois, moi j'ai 4 enfants, donc oui, parfois ils me demandent c'est quoi ton métier maman ? Donc, non, je trouve que c'est compliqué effectivement d'expliquer parce que je fais plein de choses, tu vois, comme tu dis, j'écris des livres, il y a le podcast aussi, puis voilà, j'ai les conférences, les formations, les réseaux sociaux. Je pense que, en général, je dis qu'effectivement je forme et j'informe, donc par plein d'outils différents, tu vois. C'est pour ça que quand je dis aux enfants, ben voilà, maman elle écrit des livres, mais aussi elle essaie d'expliquer les choses, en fait, sur des sujets qui sont importants pour moi, notamment en fait l'acceptation et la légitimité de la différence, notamment la neuro-atypie. Pour moi c'est hyper important, je vis effectivement à l'étranger au Royaume-Uni, et je travaille avec un public français. Et je vois tout le temps qu'il y a encore beaucoup, beaucoup, beaucoup de sensibilisation à faire en France. En France, on est encore au stade où est-ce que ça existe ? Il y a encore des professionnels qui vont dire Ah non, mais ça, ça n'existe pas ou bien C'est bon, c'est une mode et tout. On en est encore à ce stade-là. Alors que c'est devenu un autre sujet, notamment au Royaume-Uni ou dans d'autres pays, où on se dit Mais en fait, on sait que ça existe. On sait qu'il y a des gens qui fonctionnent différemment, qu'au niveau du cerveau, ça fonctionne différemment. Bon, ça, c'est acquis. Maintenant, comment on fait pour les inclure, pour que ça soit plus facile pour aller à l'école, dans le monde du travail ? comment justement on fait en sorte qu'ils ne se sentent pas exclus et qu'on peut éviter certaines pathologies mentales, difficultés sociales, tu vois. Donc en fait, on en est à ce stade-là. Donc quand moi je vois la différence entre les deux, en fait je me dis c'est ça mon travail. Et c'est ce que je dis, je dis souvent aux enfants, mon travail à moi c'est de faire accepter la différence d'une grande sensibilité et d'un fonctionnement différent aux autres, qu'importe le biais.

  • Speaker #0

    Et c'est vrai que je n'avais pas connaissance ni conscience que dans certains pays c'était différent et qu'en France on était un peu en retard. Ce qui paraît un peu étonnant des fois, parce que tu te rends compte qu'aujourd'hui, on commence à sensibiliser, à en parler plus. On ne parlait quasiment pas de haut potentiel, d'HP, etc. il y a encore 10 ans de ça. Donc il y a du retard à rattraper, je veux bien te croire. On va commencer par les bases, si tu veux bien. Neuroatypie, une personne atypique, quelle serait la définition que tu lui donnerais ?

  • Speaker #1

    Alors c'est pas moi qui la donne, ça il faut bien le dire. C'est-à-dire que atypique, c'est un déminutif, mais on est d'accord que tout le monde est atypique dans le sens où tout le monde est singulier, bien évidemment. Mais quand on parle de personnes atypiques, en tout cas dans cette situation-là, dans ce contexte, c'est les neuroatypiques. Alors qu'est-ce que c'est les neuroatypiques ? Comme son nom l'indique, en fait, c'est un fonctionnement neuronal différent d'une norme donnée. Je mets bien ça entre guillemets parce que est-ce qu'une norme existe vraiment ? Il faut bien, et je vais reprendre, tu vois, les mots de Todd Rose, si, ce histoire l'ont pas lu, mais vraiment, c'est un livre que je recommande, c'est La tyrannie de la norme, qui nous interroge justement, tu vois, sur cette notion de norme en fait. Qu'est-ce que c'est une norme ? On se rend compte qu'au départ, on a beaucoup normalisé, notamment dans... le milieu scientifique et médical, parce qu'on avait besoin effectivement de diagnostiquer la pathologie. Sauf que le problème aujourd'hui, c'est que les neuro-ratifistes sont beaucoup vus sous juste le prisme de la pathologie, en France tout du moins. Alors qu'en réalité, il s'agit davantage d'un sujet anthropologique. Alors je m'explique, qu'est-ce que c'est donc les personnes neuro-ratifiques pour répondre à ta question ? Aujourd'hui, soyons surtout très très humbles de cette connaissance, parce que les connaissances sur le cerveau, ça évolue constamment. Nous en avons cinq. L'hypersensibilité, enfin... qui est appelé hypersensibilité en français, mais en réalité le terme exact, ce serait plutôt haut potentiel sensible. En anglais, c'est highly sensitive person, donc c'est les personnes avec hautement sensible. Et je trouve que ça change tout parce que nous, tu vois, avec le superlatif hyper en français, on y amène une connotation négative. C'est-à-dire que là, c'est trop, trop sensible en fait. Donc ça, ça change tout encore une fois. Parce que la manière dont on va te parler de ta sensibilité, forcément, ça va t'amener soit à la développer, soit à la cacher, soit à en avoir honte. Après on pourrait imaginer la question du sexisme aussi, tu vois, si t'es né ou en tout cas on t'a dit petit garçon ou petite fille, ben c'est pas la même chose, puisqu'on aura toujours tendance, et encore aujourd'hui, à demander aux petits garçons de cacher leurs émotions. Donc il y a l'hypersensibilité.

  • Speaker #0

    C'est le même cas sur l'HPI ?

  • Speaker #1

    Exactement, mais dans les fins inverses.

  • Speaker #0

    Surdoué ?

  • Speaker #1

    Ouais, justement, la deuxième c'est le HPI, donc haut potentiel intellectuel, autrement appelé surdoué, phylocognitif, zèbre. enfants précoces, il y a plein de termes qui à mon sens démontrent encore une fois plutôt le malaise qu'on a sur ce sujet et on n'arrive pas trop à se mettre d'accord. Parce qu'il y a le HPI puis il y a le HQI, donc là encore tout le monde ne se met pas ok quand tu lis de la littérature scientifique, ils ne sont pas tous d'accord les professionnels de la question. Et là par contre effectivement si je fais le lien avec le sexisme, c'est plutôt l'inverse. Aujourd'hui le HPI est beaucoup, on va dire, étudié sous le prisme masculin que féminin et les petites filles HPI ne se... découvrent, en fait, elles passent davantage, on va dire, elles se camouflent davantage et elles se rendent compte de leur HPI bien plus tard. Sauf qu'on a beaucoup de préjugés sur l'HPI, on imagine que ce sont des gens, forcément, en fait, qui sont extrêmement doués dans tout. Et donc, pour peu que tu ne sois pas extrêmement doué dans tout, tu ne te penses pas à HPI. Alors, HPI est quand même un facteur favorisant, il faut quand même le dire, bien sûr, mais ça ne veut pas dire que tu es, enfin, je veux dire, tu n'es pas un génie non plus, quoi. C'est pas, voilà. On médiatise ça, on médiatise, tu vois, souvent ça. Donc là on en a deux, ensuite t'as le TDAH, dont on parle beaucoup en ce moment, donc on dit hyperactivité, mais c'est pas juste, encore une fois, parce qu'il y a des personnes qui ont un TDA, donc un trouble de l'attention avec ou sans hyperactivité, et puis même quand on dit sans hyperactivité, on se rend compte qu'il y a une sorte d'hyperactivité cérébrale qu'on ne voit pas forcément physiquement, donc tu vois, c'est beaucoup plus complexe que ce qu'on essaye de vulgariser. Après on a le TSA, donc ça c'est le spectre de l'autisme, il faut savoir que depuis quelques années... On a tout regroupé sous le terme TSA, mais c'est extrêmement large le spectre de l'autisme. Ça va de l'autisme de la personne qui est totalement dépendante et qui le sera toute sa vie, parce que dans l'incapacité d'avoir un travail, d'avoir une relation, enfin voilà, qui est aujourd'hui un handicap. Mais ça peut aller aux personnes qu'on appelait avant Asperger, mais ce terme n'existe pas pour plusieurs raisons, ou effectivement avec du très très haut potentiel intellectuel, avec des personnes qu'on médiatise énormément, de l'ordre du génie, tu vois. Mais n'empêche, ils ont quand même des, c'est pour ça qu'on les a regroupés, des liens on va dire, et notamment tout ce qui est difficultés sociales. On va pas rentrer dans le détail. Et après à la fin c'est des troubles dys qu'on appelle aujourd'hui les troubles du langage. En fait tout ça c'est très très large, mais en fait on se rend compte que toutes ces personnes qui ont une, voire plusieurs, parce que c'est pas rare d'avoir ce qu'on appelle des doubles exceptionnalités, c'est-à-dire plusieurs atypiques, ben en fait ils ont un fonctionnement cérébral différent. Et qui dit fonctionnement cérébral différent, dit en fait un rapport au monde qui est différent. Et ce que j'aime bien rappeler aux personnes neuroatypiques, c'est que si vous avez eu la sensation, que vous avez encore la sensation de venir d'une autre planète, c'est tout simplement parce qu'on est dans un monde qui a été créé par et pour des neurotypiques, et pas pour les neuroatypiques. Donc c'est un sentiment normal, même s'il n'est pas forcément généralisé chez toutes les personnes atypiques.

  • Speaker #0

    Oui, tu peux te sentir mis de c��té effectivement de par ce prisme-là. Comment tu l'as découvert toi ? Parce que tu l'es, forcément ! Comment tu as découvert ton hypersensibilité ?

  • Speaker #1

    Alors, moi, en fait, enfant, on m'a fait passer les tests de QI. Donc, en fait, du coup, alors on n'en parlait pas comme aujourd'hui. Enfant, voilà, quand on disait aux parents, au moins, on ne le disait pas forcément aux enfants. Parce qu'on se disait, bon, ben voilà, elle est censée être la meilleure de la classe et si elle n'est pas, c'est qu'elle est fainéante. C'était un peu ça. On imaginait que forcément, tu étais brillant. Puis après, les troubles dys se sont vus aussi lorsque j'étais enfant, l'hyperactivité aussi, enfin tu vois, tout ça, ça s'est fait. Mais on ne parlait pas forcément d'hypersensibilité quand j'étais jeune, c'était pas un sujet. Déjà, de toute façon, ça a été découvert dans les années plutôt 90 aux Etats-Unis, et le temps que ça arrive au niveau international, ça a mis quelques années. Mais j'ai toujours su, du coup, que j'étais différente, même si on ne mettait pas les mots dessus et qu'on n'y mettait pas le même sens. Et puis c'est quand j'étais jeune, adulte, tu vois, dans la vingtaine, où avec mon mari on s'est beaucoup interrogé sur l'un et sur l'autre. D'ailleurs si on s'est mis ensemble c'est parce qu'on avait ce fonctionnement atypique qui nous a séduit dans l'un et l'autre. Enfin tu vois on trouvait quelqu'un qui, genre on pouvait partager des choses qu'on ne pouvait pas partager avec les autres. Et moi je me suis interrogée sur lui, lui sur moi, et on a fait finalement cette découverte ensemble en fait. Mais tu vois j'ai mis ça de côté. Pendant hyper longtemps j'ai mis ça de côté, parce que c'était douloureux, parce que c'était compliqué pour moi. Parce que je ne savais pas quoi en faire. Et en fait, au fur et à mesure dans mon métier, parce que j'ai fait plusieurs métiers dans l'accompagnement, tu vois, que ce soit... J'ai été assistante sociale, médicine familiale, puis après j'ai fait la psychologie, la psychanalyse. Donc, je ne sais pas, j'ai évolué dans mon métier d'accompagnatrice. je voyais bien, tu vois, que je recevais forcément des personnes atypiques. Et que j'étais une meilleure d'ailleurs accompagnatrice pour ces personnes-là en fait. Et là je me suis dit, bon à un moment donné, il va falloir que tu sortes la tête du sable et que tu te rendes compte qu'il n'y a pas de fumée sans feu pour le coup. Et j'ai commencé vraiment à aller plutôt chercher vers l'international des informations dont j'avais besoin. Je me suis plutôt formée à l'international parce qu'à ce moment-là en France il n'y avait rien. Ça commence tout doucement, mais ce n'est pas encore ça. Et à un moment donné, je me suis dit que c'est ça que j'ai envie de faire. J'ai envie d'éviter à certaines personnes de passer toutes ces années dans l'errance. Parce qu'il faut bien se dire un truc, c'est que quand on ne se comprend pas soi, on va davantage prendre pour acquis les interprétations des autres et les jugements des autres. Si soi-même on n'arrive pas à expliquer nos comportements et qui on est, on va forcément chercher dans le regard de l'autre les réponses. Sauf que l'autre ne les a pas et pire encore, elles sont totalement biaisées. Et c'est terrible parce que du coup, ça me fait mal à l'estime de soi, à la confiance en soi. Mais quand on ne se connaît pas, qu'on n'a pas confiance en soi, qu'est-ce qui se passe ? On fait de mauvais choix pour sa vie, on ne s'entoure pas des bonnes personnes. Et en fait, c'est de pire en pire. Et ça, j'avais vraiment envie d'aider les gens là-dedans. Pardon, je m'en vais.

  • Speaker #0

    C'est intéressant ce que tu dis parce que j'ai l'impression notamment que quand tu es hypersensible ou quoi que ce soit, enfin, quand on te découvre ça, et encore déjà, la façon dont tu le découvres, des fois, c'est des discussions avec d'autres, etc. Ça te mène à réflexion. Tu vois ça au début, je pense, pour la plupart des gens, comme un poids, à ne pas savoir comment faire, comme tu dis, et comme une contrainte. Alors qu'en fait, au final, c'est plutôt l'effet inverse, et c'est quelque chose à cultiver et à apprécier. Mais au début, ça te pèse et ça t'alourdit plus qu'autre chose.

  • Speaker #1

    Oui, je pense que c'est à double tranchant. Je pense que lorsque tu le découvres, il y a une sorte quand même de soulagement, genre on peut mettre un mot dessus. Il faut bien se dire que le langage est important. déjà pour les atypiques où un mot est un mot et souvent ils peuvent être très frustrés s'ils ne trouvent pas le bon mot avec la bonne justesse ce qui peut d'ailleurs générer beaucoup de problématiques sociales parce que si tu n'as pas la même chose avec ton interlocuteur tu vas reprendre ces mots en disant mais tu as dit ça et leur dire oui j'ai dit ça comme ça rien dire pour un atypique on a dit ça comme ça non tu ne peux pas avoir dit ça comme ça donc ça peut générer des complications mais du coup le langage est important parce que quand on ne peut pas mettre un mot sur quelque chose pour notre conscience ça n'existe pas. C'est-à-dire que si je n'arrive pas à nommer quelque chose, je ne peux pas lui donner une existence concrète. Et ça, c'est difficile pour une personne atypique. Elle sent bien qu'elle est différente. Inconsciemment, elle le sent. Consciemment, elle essaie de l'expliquer, mais elle n'y arrive pas. Du moment qu'on pose des mots, il y a un soulagement pour beaucoup de personnes. Le problème, c'est que, ok, je t'ai donné la pièce de puzzle qui manque, sauf qu'en attendant, tu as essayé de te débrouiller pour faire un puzzle sans cette pièce. Et là tu te dis, ok, il faut que je refasse tout, qu'est-ce qui se passe là ? Est-ce qu'il y a des places qu'il faut que je bouge ou est-ce que je dois les mettre ? Il peut y avoir un moment de panique et donc ce moment de panique, chaque personne va la vivre différemment. Moi par exemple, comme je te dis précédemment, j'ai tout bloqué, genre ça n'existe pas, c'est pas possible, basta, je mets ça de côté. Le déni quoi, c'est possible. Après, bon ben c'est comme tout un... en fait c'est une sorte de deuil tu vois, mais il y a des phases comme ça. Il y en a, ça va être la colère, d'autres la tristesse, d'autres juste c'est ok. Et d'ailleurs, tu vois, je me rends compte que c'est plus facilement acceptable en général. par les hommes que par les femmes. J'ai l'impression, en tout cas pour les femmes que j'ai pu accompagner, il y a une plus grande remise en question de tous leurs choix. Et d'ailleurs, ça les empêche parfois, tu vois, de se découvrir. Parce qu'elles savent que si elles se découvrent, elles ont peur de se dire, mais je fais quoi ? Je fous tout en l'air, je divorce, j'abandonne mes gosses. Alors que pas du tout, dans les faits, aucune ne fait ça. Mais elles ont tellement peur des conséquences que ça pourrait avoir et de la remise en question que ça pourrait avoir que certaines s'empêchent même d'y songer. Et tu vois, c'est ce que j'appelle dans mes livres le barnum du barnum. C'est-à-dire qu'on connaît tous l'effet barnum, c'est-à-dire qu'en fait, on va prendre pour argent comptant une description assez vague en se disant que c'est totalement moi. Mais là, c'est l'inverse. C'est-à-dire qu'en fait, ces femmes-là, elles vont se convaincre qu'elles vont tomber dans l'effet barnum. Donc surtout, elles vont essayer de trouver chaque petit truc, chaque petit détail pour s'auto-convaincre de Non, c'est bon, ça ne me concerne pas, ce n'est pas possible.

  • Speaker #0

    Ce n'est pas moi.

  • Speaker #1

    Oui, ce n'est pas moi, c'est bon. Mais c'est fou parce que du coup, elles utilisent leur intelligence contre elles-mêmes.

  • Speaker #0

    Et tu as vu notamment cette évolution-là, parce que pour faire rapidement ton histoire, tu es dans la psychanalyse depuis dix ans, d'abord avec tes études, puis après toute la partie accompagnement et tous les métiers dont tu as parlé. Est-ce que tu as vu aussi le métier changer par rapport à ces Ausha, ou est-ce que c'était simplement la société qui n'était pas prête, mais que l'accompagnement, lui, il était en quelque sorte, mais pas encore structuré ? Je ne sais pas si c'est clair dans mes propos.

  • Speaker #1

    Je ne suis pas sûre. En fait, déjà, je viens de dire que... Je ne me considère pas vraiment comme psychanalyste. Alors oui, j'ai mon master, je suis allée jusqu'au doctorat, tout ça, mais ce n'est pas... En fait, ce que j'aime dans la psychanalyse, c'est que c'est une philosophie de l'esprit. Mais comme elle est pratiquée et enseignée en France... En fait, si tu veux, je n'ai jamais adhéré, par exemple, à un courant de pensée spécifique, chose qu'en France, en général, on fait. On adhère à une association, par exemple, laganienne, freudienne, des choses comme ça. J'ai toujours refusé parce que je ne m'y reconnais pas. Moi, ce que j'aime, c'est justement cette pluridisciplinarité dans la pensée qui ouvre des voies, des perspectives, du champ du possible. Moi, j'aime ça. Après, je peux comprendre que certaines personnes, justement, Non, non, ce n'est pas possible, je veux bien que tout soit, tu vois, très clair. Oui, en tout cas, je ne pourrais pas te dire du coup l'évolution. Moi, je me rappelle à l'époque quand même à la fac, en psychanalyse, la prof, quand elle nous avait parlé de l'autisme, c'était encore ce lien à la mère et tout. C'est quelque chose qui déjà à l'époque, même quand j'étais étudiante, me paraissait vraiment tiré par les cheveux. Je veux dire, ça ne sonnait pas juste. Après, tu sais, quand tu dois valider ton partiel, tu craches ce qu'on t'a appris bêtement parce qu'il faut le valider ce partiel, juste pour avoir ton diplôme. C'est toute la problématique. D'ailleurs, je trouve des études en France, c'est qu'en fait, ça ne va pas promouvoir ta propre pensée. Tu dois juste recracher la pensée de quelqu'un d'autre pour valider ton diplôme. Et du coup, beaucoup sortent justement de la fac avec ça. Mais donc non, je ne serais pas à te dire, j'ai l'impression que les choses bougent, mais je ne serais pas à te dire par rapport à cette discipline-là. C'était ça ta question ?

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai. Tout va bien, tout va bien. Justement, par rapport à ça, tu parles de la culture, les études françaises et tout ce qu'il y a autour de ça. tu es au Royaume-Uni, tu te renseignes sur beaucoup de choses partout dans le monde. Quelle différence tu peux voir et quelle sensibilité, justement, il peut y avoir d'une typologie de pays à une autre, d'une culture à une autre, par rapport à l'approche, donc comment on traite ces sujets ?

  • Speaker #1

    Oui, ça c'est vraiment, c'est vrai que je dis que la France a du retard, mais il y a des pays qui en ont encore plus, il faut bien se le dire. C'est vrai que c'est très culturel, parce que ça va dépendre aussi des atipis. Il y en a certaines qui sont plus acceptées que d'autres dans certains pays. Je crois par contre que ce que j'identifie plus en France et que je vois beaucoup moins ailleurs, c'est l'ego des professionnels. En France, je pense que si le sujet est... Alors c'est vraiment une théorie très personnelle, mais vraiment j'ai l'impression que si le sujet est aussi bloqué, c'est que déjà on l'a encadré sur la santé mentale. Aujourd'hui, finalement, les personnes que l'on interroge et à qui on donne légitimité de parler de ces sujets, il faut qu'ils soient psychiatres ou psychologues ou neuropsychologues, alors qu'en réalité... Dans beaucoup d'autres pays, on a compris qu'en fait c'est pluridisciplinaire, et que par exemple des profs auraient toute légitimité aussi à parler de ces sujets-là, parce qu'ils ont les enfants au quotidien en fait, dans leurs difficultés, mais aussi dans leurs compétences, dans leur apprentissage, et c'est hyper important. Et ça tu vois, on ne l'entend pas en France. Ce qui est médiatisé, c'est que ces gens-là ne sont pas médiatisés. Les coachs aussi font un travail incroyable. Tout ça en fait ce sont des métiers qui sont complémentaires selon les problématiques. Et je pense que tant qu'on va le bloquer sur la santé mentale, c'est qu'en fait on ne comprendra pas ce que sont les atypies. En fait, je pense que ces professionnels à santé mentale sont très bons dans leur domaine. Sauf que la santé mentale, ça n'a rien à voir avec les atypiques. Les personnes atypiques ont des problématiques de santé mentale, mais les personnes neurotypiques aussi, en fait. Ce n'est pas forcément pour les atypiques. Donc, en fait, c'est dommage parce qu'on en oublie toutes les autres sphères. Et tu vois, il y a beaucoup d'atypiques qui n'ont pas spécialement de problématiques de santé mentale, ou en tout cas, peut-être qu'ils en auront un jour, parce qu'on peut tous en avoir un jour, mais où leur principale difficulté, elle est sociale. Et ça, on ne le prend pas en considération en France. Et je trouve ça vraiment dommage. Et quand on en parle, on se dit qu'on tombe dans le cliché du développement personnel bas de gamme. Et ça par contre, je trouve ça vraiment dommage. Parce que quand on interroge les atypiques et qu'on leur demande leurs difficultés au quotidien, il est là en fait, il est vraiment là. A l'école, il y a beaucoup de harcèlement. Dans la vie professionnelle aussi. Ce sont des personnes qui ne savent pas en fait trouver leur place professionnelle et qui sont en quête d'une place. Tu vois ? Il y a un truc un peu comme ça, une imaginaire, une idéalisation de la place qui les attendent. Mais pourquoi ? Parce qu'en fait, je pense qu'ils se sentent, au fond d'eux, qu'ils sont capables de faire de grandes choses, qu'ils sont animés par une passion, par l'envie de faire changer le monde. Tu sais, un peu ce petit syndrome du colibri, quoi. Et à la fois, qu'on ne leur donne pas la capacité, ni la liberté, ni la possibilité de le faire. Et donc, ça génère une grande frustration. Et tu vois, c'est pour ça que je me suis formée en tant que conseillère d'insertion et transition pro. Et ça aussi, ce sont des métiers qu'on met à part. des atipis, alors qu'en fait, tout atipis confondu, c'est quasiment un tiers de la population. Et, ce qu'on sait, il y a une insertion pro, les bilans de compétences, aujourd'hui en France, c'est une catastrophe pour ces publics-là, ça ne leur correspond absolument pas ! Et sauf que, pour faire un bilan de compétences, c'est tellement légiféré que tu vois, pour rentrer dans le cadre de la loi, tu dois suivre. C'est très strict, je ne sais pas si les gens se rendent compte, mais c'est extrêmement strict en fait. Donc ouais, il y a un problème, je pense, et de retard là-dedans. Je trouve que... Voilà, il y a un côté de moi je sais faire, moi je tire la couverture de mon côté, et tu vois, je le vois sur les réseaux sociaux, tout te dire, les professionnels en France de soi-disant la question, ils s'humilient les uns sur les autres sur les réseaux sociaux. C'est un... Moi, je trouve ça hallucinant. Je me dis, en attendant, qu'est-ce qu'ils font, les autres ? Oui, c'est ça, tu vois ?

  • Speaker #0

    Les personnes qui ont besoin.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça.

  • Speaker #0

    C'est intéressant ce que tu dis parce que ça me fait penser à quelque chose sur le fait des divers sensibles, des neuro-atypiques qui vont chercher la place dans le milieu professionnel. De par mon métier, et toi aussi avec les conférences, tu croises beaucoup de chefs d'entreprise, tu croises beaucoup de ces profils-là. Et j'ai l'impression, pour avoir discuté, pour pas mal en fréquenter, que parmi les chefs d'entreprise, il y a une proportion assez forte d'hypersensibles par rapport à certains métiers. Est-ce que c'est quelque chose que tu as remarqué également ?

  • Speaker #1

    Oui. Tu sais, dans le milieu de l'entreprenariat, alors j'ai été salariée et je suis entrepreneuse, donc forcément je vois un peu. Je trouve que dans l'entreprenariat, on en voit beaucoup, beaucoup, sur les réseaux sociaux aussi. Mais tu sais pourquoi ? Parce que ce sont des métiers qui vont attirer les gens qui sont créatifs, qui ont besoin d'être autonomes, qui ont une soif de liberté, une soif de créer, une curiosité insatiable. Tu vois, pour être à ton compte, il faut quand même avoir ces qualités-là assez naturellement. Après, tu développes d'autres choses, des skills, des compétences, tu professionnalises, mais il faut déjà, en fait, avoir ça. Et il faut quand même se dire que souvent, les atypiques, ce sont des gens qui pensent en dehors des cases et qui détestent les cases. Donc ça, c'est un paradoxe super intéressant parce qu'ils sont en recherche de place tout en détestant finalement les cases, tu vois.

  • Speaker #0

    C'est intéressant, ça me dit beaucoup. Alors, question un peu primaire, mais volontairement, je suis un peu obligé de te la poser pour essayer d'aider les gens. Comment une personne peut se savoir ou se reconnaître hypersensible ou atypique ? Comment on peut aider à donner des... Parce que j'ai l'impression aussi, et tu me dis si je me trompe, que quelquefois, le mot est utilisé un peu pour tout et n'importe comment, où on entend maintenant les enfants qui sont très bruyants, qui font n'importe quoi à l'école et tout ça, c'est parce qu'ils sont hypersensibles. Il y a un sketch autour de ça, où maintenant... Ouais, voilà. Ou parce qu'il n'y a rien qui va, c'est juste normal, c'est qu'il est hypersensible au TRH. Mais plutôt tourner la question dans le bon sens, c'est comment une personne peut se reconnaître ou se savoir hypersensible. Et deuxième question qui va venir après, quel peut en être le processus d'accompagnement ?

  • Speaker #1

    Alors non, ce n'est pas du tout une question primaire, enfin primaire dans le sens où c'est quand même le début de quelque chose, et tu as totalement raison. Alors il faut savoir que là je... Là, c'est toujours dur quand je dis ça, parce que les gens sont un peu déçus, mais il n'existe pas un professionnel unique qui va pouvoir, en fait, détecter et faire passer tous les tests possibles de toutes les atypies. Ça n'existe pas, en fait. À ce jour, ça n'existe pas. Il y a des professionnels formés sur plusieurs atypies qui vont être en capacité, effectivement, d'aller chercher les petites nuances, et je crois que ça. Mais ça va être très compliqué, et il faut bien se dire que ces passations ne sont pas remboursées. La plupart d'entre elles ne sont pas remboursées, donc c'est à vos frais. Donc, en fait, je pense qu'il y a plusieurs chemins. Déjà, je pense... qu'il faut se dire que ce n'est jamais obligatoire d'aller voir un professionnel. On peut très bien lire, écouter mon épisode de podcast, tu vois, suivre mon travail, et juste se reconnaître. Mais ne pas avoir besoin, tu vois, de cette légitimité qu'on pose un mot dessus. On peut se dire, ben moi je me reconnais bien par exemple, dans effectivement, dans tout ce que les gens me disent de l'hypersensibilité, quand je lis et tout, ben je me reconnais. Et en fait, ça nous suffit. Ça ne veut pas dire qu'on va dire aux gens, ouais je suis hypersensible, pas du tout, parce qu'effectivement il n'y a pas eu d'officialisation, mais... Et en fait, le but, c'est juste de se faire du bien. Si en lisant, ça vous rend au fait, je ne suis pas seule à ressentir ça et que ça vous fait du bien, voilà, on ne va pas forcer les gens à faire des passations de tests. Il n'y a aucun intérêt. Après, s'il y a une vraie souffrance ou un vrai besoin, que ce soit légitimé par un professionnel compétent, ce que je comprends très bien aussi, parce qu'il y en a qui ont besoin de ça, pour essayer de passer au stade supérieur, eh bien, il faut aller prendre rendez-vous. Donc, ça dépend effectivement de la neuro-atypie. Donc, aujourd'hui, tout ce qui est… TSA, TDAH, ça sera des psychiatres. Alors, on a des psychologues spécialisés, mais ils ne peuvent pas officialiser le diagnostic. Ils peuvent faire toute une analyse, mais après, ils renvoient vers un psychiatre. Ça aussi, je trouve qu'en France, c'est un non-sens. Quand on sait qu'un psychologue fait un travail extraordinaire, souvent d'analyse de plusieurs heures, et qu'à la fin, on ne lui donne pas la possibilité et la crédibilité de tamponner, entre guillemets. Mais ça veut bien dire ce qu'elle veut dire. C'est parce qu'on le met en termes de diagnostic. Et le diagnostic, c'est pour les médecins. Mais du coup, tu vois, encore une fois, c'est une preuve que... Il y a des choses, je trouve, à faire progresser. Parce qu'il y a des psychologues qui font un travail quand même incroyable, tu vois, et qui sont bien plus compétents que certains psychiatres qui sont juste là à la fin pour lire vite fait, enfin oui, oui, et paf, ils tamponnent, ils te donnent des médicaments si tu as besoin. Tu vois, je me dis, là, il y a peut-être un petit truc à changer, quoi.

  • Speaker #0

    À approfondir.

  • Speaker #1

    Ouais, voilà, je pense ça là, comme on dit. Et après, on a ce qui est tout, les troubles dits, c'est souvent effectivement les orthophonistes. les profs sont les premiers à mettre le doigt dessus, tu vois, à avoir le nez comme ça et à pouvoir effectivement dire peut-être qu'il faudrait, bon et souvent c'est l'accompagnement d'une orthophoniste, l'hypersensibilité et le HPI par contre. ces deux ne sont pas du tout considérés comme des pathologies ou des diagnostics. Donc en général, on a des psys, des psychologues, ou bien, tout simplement parfois, moi je le vois parce que j'ai été formée, en fait, par rapport à, enfin j'ai fait une formation du docteur Hélène Aron, tu vois, pour la haute sensibilité. Et ce que j'aime bien sur son site, c'est la référence internationale, c'est elle qui a vraiment fait, pour les personnes qui ne connaissent pas, c'est la référence sur le domaine. Et tu vois, elle forme tout le monde dans l'accompagnement. Et c'est là où je dis, tu vois, il y a quand même une autre approche à l'international, c'est-à-dire que tu n'es pas obligé d'être psy pour l'hypersensibilité. Par contre, il te faut une formation de base, comprendre ce que c'est, les bases scientifiques, on est d'accord. Mais tu n'es pas obligé du tout d'être psy. Elle forme des coachs et tout, qu'elle met sur son site et tout. Et c'est là où je me dis, oh, on est sur autre chose, une autre vision quand même de ce que c'est. Et moi, je donne du coup moi-même maintenant des formations en français du coup. Et j'ai fait un annuaire de professionnel sur mon site, c'est le Dick Repel, où les gens peuvent regarder et... peuvent prendre rendez-vous avec ces professionnels pour l'hypertensibilité notamment. Et le HPI, aujourd'hui notamment en France, malheureusement, je dis bien malheureusement, le seul test officiel c'est le QI. C'est beaucoup remis en question, mais c'est vrai que ça reste un outil hyper intéressant, hyper complet malgré tout, mais ce que je trouve dommage, c'est que très peu de professionnels savent l'utiliser. Parce que tu arrives parfois à des conclusions de si tu n'as pas 130, tu n'es pas considéré comme HPI. C'est un non-sens et c'est dramatique. Parce que ça veut dire que le ou la professionnel n'est pas en capacité, en fait, de comprendre ce que c'est le HPI. On sait très bien que des personnes HPI avec de l'hypersensibilité ou avec un TDAH, par exemple, vont perdre des points. Et ce qui va être intéressant, justement, sur de l'hétérogénéité, c'est-à-dire qu'avec des scores élevés ou plus bas, c'est de comprendre. Et c'est là où je trouve la plus-value d'un professionnel tel comme psychologue. C'est de mettre tout ça en corrélation et de comprendre pourquoi. Pourquoi il y a des points de QI ? Qu'est-ce qui fait que ? Sinon, n'importe qui qui sait lire pourrait faire passer ses tests, en fait. Je trouve que l'avantage d'être psy, c'est que justement, tu es formé à cette analyse, justement, tu vois, globale de la situation. Donc non, le chiffre n'est pas parlant. Il est juste, en fait, un indicateur, mais comme plein d'autres indicateurs que normalement le professionnel est en capacité de comprendre, quoi, tu vois. Mais en France, on a du malin encore là-dessus.

  • Speaker #0

    Quels sont pour toi les... les traits de personnalité d'un... Je ne vais pas dire hypersensible, je vais dire HPS, haut potentiel de sensibilité. Quels sont les traits de personnalité de ce type de profil ?

  • Speaker #1

    Il n'y en a pas. Je sais, c'est toujours décevant quand on me dit ça. Non, mais tu vois, on a des... On a des préjugés. On a des préjugés. On pense par exemple que c'est la personne introvertie. C'est faux. Il y a une étude qui a démontré qu'il y a autant de personnes introverties qu'extraverties que ambiverties. Ambivertie, c'est être... à la fois introverti parfois dans certaines circonstances, et à la fois extraverti. Et bien il y a quasiment, grosso modo, un tiers, un tiers, un tiers en fait, chez les hypersensibles. Donc non, tous les introvertis ne sont pas hypersensibles, et toutes les hypersensibles ne sont pas introverties. Autre préjugé, hyper-émotivité. L'hyper-émotivité, en fait, dans la tête des gens, c'est les personnes qui pleurent tout le temps. Mais en fait, il y a plein d'hypersensibles qui ne savent pas pleurer. Soit parce que leur éducation, le contexte social, le sexisme encore une fois, C'est pas qu'ils n'ont pas de glandes lacrymales, mais ils ont du mal à pleurer. Pour autant, leur sensibilité et leur hyper-émotivité, c'est dans plein d'autres choses. Je pense notamment aux artistes, parce que justement leur art leur permet d'évacuer parfois en trop plein, tu ne vas pas forcément t'en rendre compte. Donc non, il n'y a pas en fait... Moi j'aime bien utiliser cette expression que nos atypies se colorent avec plein de choses. Notre expérience de la vie, les rencontres que l'on fait, si tu as plein de personnes autour de toi. qui te jugent, qui t'humilient, qui ne sont pas très agréables, tu vas être plus susceptible, tu vas être plus sur tes gardes, tu vas être plus colérique peut-être, plus renfermé. Si tu es entouré de personnes qui justement mettent en avant qui tu es, te montrent qu'ils t'aiment pour qui tu es, qui te soutiennent dans tes projets, tu vas être quelqu'un de plus confiant, qui va savoir prendre plus de recul sur les événements de la vie. C'est normal en fait, tu seras moins vulnérable à plein de choses. Ça c'est du B.A.B. pour tout le monde en fait. Et donc ça change forcément la personne hypersensible. Donc deux personnes, eh bien... hautement sensibles ne vont pas forcément du tout se ressembler, absolument pas et ça je trouve que c'est important, donc merci de m'avoir posé la question pour calcer un petit peu cette image qu'on a, comme du HP, on a une image aussi du surdoué aussi,

  • Speaker #0

    c'est pareil en fait aucun atypique ne se ressemble il n'y avait de rien on a parlé d'intelligence émotionnelle, donc quelque chose que tu connais, que tu pratiques et sur lequel tu as appris là-dessus, j'imagine que quand on parle du QI, il y a aussi le QE maintenant J'imagine que cette intelligence émotionnelle-là et cette compréhension aide aussi à comprendre ce type de profil et qu'il y a un lien de l'un à l'autre ?

  • Speaker #1

    Alors aujourd'hui, l'intelligence émotionnelle et le conscient émotionnel, comme tu le dis, n'a pas de reconnaissance en soi scientifique. Par contre, je trouve que c'est intéressant d'en parler parce qu'on ne peut pas nier l'évidence qu'il y a des personnes qui ont une intelligence émotionnelle plus développée que d'autres. Voilà, tu vois. Mais si on reprend vraiment, et pour moi, vraiment une théorie hyper intéressante, En fait, la différence, c'est que l'intelligence émotionnelle, elle peut se travailler tout au long de la vie. Tu vois ? Tu peux avoir le QE d'une moule et le développer tout au long de la vie. Par contre, je pense que les personnes, et ça se voit, et même dans les études que j'ai pu lire, que les personnes hypersensibles ont une intelligence émotionnelle innée beaucoup plus haute que la moyenne dès le départ. Par contre, elle peut être mise en mal. Parce que dans l'intelligence émotionnelle, il faudrait que... j'ai pas le graphisme sous les yeux mais il y a cinq grandes familles et il y a plein de choses il y a la capacité aussi tu vois de parler de ses émotions le fait de pouvoir se faire confiance d'être aussi d'être apaisé avec qui on est il y a plein de choses comme ça et donc on voit bien que parfois chez certains hypersensibles ça peut pécher aussi tu vois donc il y a des choses toujours à améliorer qu'on peut toujours améliorer et ça aide beaucoup plus il y a des gens qui ont une grande intelligence émotionnelle ça en parle de QI et il y a une étude qui a révélé que ces gens là réussissait beaucoup mieux dans la vie ou en tout cas avait une sensation parce que c'est ça qui est intéressant que c'est quoi la réussite tu vois il apparaît une sensation d'avoir réussi parce que c'est tellement subjectif la réussite en tout cas ils sont plus en lien et aligné je pense avec leurs valeurs et leurs besoins tu as sûrement lu beaucoup beaucoup beaucoup d'études là dessus pour

  • Speaker #0

    donner des éléments un peu factuel et rationnel qu'on parle de dos potentiel l'hypersensibilité ou de tdh ça représente quelle partie de la population en général et est ce que aujourd'hui Ces analyses-là sont tronquées ou pas par le manque soit d'informations, soit de connaissances, soit de détections de ce type de profil ?

  • Speaker #1

    Oui. Alors, quand on parle de pourcentage, les gens s'imaginent qu'on a pris les milliards d'individus sur Terre et qu'on a pu voir... Et c'est faux ! Et c'est faux ! Et c'est ça le truc. C'est qu'en fait, pour faire un pourcentage, on fait les statisticiens, parce que ce sont des statisticiens qui font au mieux. Et en fait, ils essayent de prendre le plus large panel de personnes et plusieurs fois d'affilée, voilà, comme ça, pour essayer de faire, on va dire, voilà. C'est un peu différent, par exemple, si on prend le QI. En fait, le QI, c'est un peu arbitraire. Et d'ailleurs, ça a été mis de manière arbitraire. Et je ne sais pas si tout le monde sait, mais par exemple, nous, c'est le fameux seuil 230 en France. Mais par exemple, si on va au Japon, c'est beaucoup plus haut. En fait, souvent, on dit les Japonais, c'est les plus intelligents parce qu'ils ont des QI à 220. Mais en fait, c'est tout simplement parce que notre test à nous, il est calibré jusqu'à 150, 160 maximum. Et ça, c'est des choses qu'ils ne savent pas. Mais c'est important de le dire, parce qu'en fait, effectivement, le conseil intellectuel, il est paramétré en fonction de la culture aussi, parce qu'il y a des thèses de culture générale dedans et tout. Donc, il ne peut pas être international. Il y a des bases, mais après, selon les pays, il est différent. Donc, si par exemple, vous êtes belge, il faut passer le QI en Belgique, entre guillemets, en fait, et pas en France, parce qu'on va vous interroger sur des choses, ou si vous n'avez pas eu la scolarité ou que vous n'avez pas la culture. française il ya des choses peut-être que vous ne savez pas en fait des références française tu vois on le voit quand on enfin moi je en vie au royaume-uni j'ai beaucoup parlé la langue il ya des références que je n'ai pas tu vois si je te dis les minicums peut-être qu'on est la même génération tu sais ce que c'est Voilà club dorothée des trucs comme ça mais voilà donc ça c'est hyper important aussi de se le dire en fait donc la culture change beaucoup donc en fait c'est arbitraire c'est à dire qu'on a estimé en france par exemple au niveau du hpi que toutes les qu'à un moment donné, on allait prendre que 2%. Et que 2%, c'était au-delà de 130. En fait, c'est ça. On a estimé que les personnes surdouées, c'était forcément les 2% les plus... celles qui étaient au-dessus de la courbe. Mais on aurait pu dire que les surdouées, c'était les 10%. Tu vois ? On aurait pu dire ça. Non, on estimait que c'était 2%. Voilà, c'est comme ça. Bon, et les autres, non.

  • Speaker #0

    C'est intéressant de comment a été fait cette échelle.

  • Speaker #1

    Ça c'est, oui exactement, c'est pour ça qu'elle est un peu remise en question, même si encore une fois je le dis, mais c'est un outil quand même très intéressant, et je comprends qu'on a besoin aussi d'outils plus objectifs qu'une analyse subjective, tu vois. Je pense que les deux sont justement hyper intéressants. Pour la haute sensibilité, c'est différent, c'est effectivement comme je dis, il y a eu plusieurs échantillonnages comme ça, et aujourd'hui on est plutôt entre 20-25% de personnes qui seraient hautement sensibles. Mais, là encore, c'est culturel en fait, tu vois. Parce qu'il y a des cultures où poser des mots sur ses émotions, c'est quelque chose de normal. Si tu vas en Suède par exemple, ils ont beaucoup d'avance sur ça. À l'école, ils font des cours d'empathie, des trucs comme ça. Donc forcément que ça développe la sensibilité de chaque individu en soi. Si tu vas dans des pays... Bon, sans les citer, mais des pays où effectivement, il n'y a pas les mêmes lois, il n'y a pas les mêmes droits pour les enfants, des choses comme ça, où on sent que ce n'est pas développé dans la culture. Bon, ce n'est pas la même chose en fait. Donc, c'est difficile de répondre à ça, tu vois, c'est difficile.

  • Speaker #0

    Oui, ça donne déjà deux, trois indicateurs. Et derrière, la subjectivité, etc., c'est toujours intéressant d'avoir des outils qui sont un peu plus factuels, même s'ils sont toujours en partie tranquilles, qui peuvent être mis en question. Mais ça donne une base, donc ça se mérite là au moins de donner une base.

  • Speaker #1

    Je vais te donner un exemple d'une expérience, d'une étude scientifique qui est dans son livre du docteur Hélène Aron qui explique. Elle dit Comment on peut être sûr que la personne est hautement sensible lorsqu'elle est dans un environnement totalement différent ? Eux, ils sont partis de ce concept-là. Elle a suivi des enfants sur des années. Certains dans des familles où la place des émotions, elle n'était pas top. Tu vois, c'est le fameux vas-y, pleure, tu pisseras moins des choses un peu comme ça, très sympathiques. plus ou moins tous entendu parler, ou connus. Et puis des familles peut-être plus ouvertes sur le sujet, et elle disait, elle donne des exemples comme ça, où elle suivait une famille d'artistes, et qu'il y avait un petit garçon, où justement c'était très bien vu qu'il soit sensible, parce qu'en fait pour eux c'était du potentiel exploitable, extraordinaire, dans leur vision artistique, tu vois. Et ce petit garçon en grandissant, a témoigné qu'il ne s'était jamais senti hypersensible, parce que ça n'a jamais été un sujet dans sa famille, tu vois. Si tu ne vas pas bien, tu pleures. Si tu es content, tu peux pleurer, tu peux crier, tu peux exprimer tout ça. Et c'est seulement en grandissant qu'il s'est senti vraiment différent, mais il n'a jamais mis le mot dessus, il n'en a jamais eu besoin. Pour autant, il a bien fallu quand même poser une échelle, et c'est pour ça qu'elle a mis en place quatre grands critères sur le HPS. Mais ça démontre bien que cette personne-là, elle ne va jamais chercher à comprendre ou savoir ce qui ne va pas chez elle. En fait, je me rends compte que c'est souvent les adultes qui ont... justement, on leur a pointé du doigt ce qu'il n'allait pas. Parce que quand ce n'est pas un problème, quand ta voiture, elle roule, en général, tu n'essayes pas de savoir pourquoi elle roule. C'est ça. Sauf si tu t'intéresses à la mécanique.

  • Speaker #0

    Et justement, tu accompagnes de plus en plus et assez fréquemment les enfants. J'imagine que c'est une aide énorme de pouvoir détecter ce genre de profil ou de spécificité, d'atypicité plutôt. Très jeune pour leur donner... Deuxièmement de réponse, c'est des clés. S'il y a des papas qui nous écoutent ou quoi que ce soit, comment tu pourrais les sensibiliser, tu pourrais leur expliquer l'intérêt de pouvoir avoir une ouverture d'esprit, si je puis dire, si tant est qu'ils soient fermés d'esprit, pour aider à accompagner ces enfants assez tôt ?

  • Speaker #1

    Alors déjà, je le redis, parce qu'avant d'être contactée là-dessus, je tiens à dire que je n'en accompagne plus, parce qu'étant à l'étranger, maintenant, moi, je ne propose que des visios, et des visios avec des enfants, je trouve ça...

  • Speaker #0

    C'est compliqué.

  • Speaker #1

    Trop délicat. Oui. Du coup, je crois qu'en fait, il faut distinguer vraiment… En fait, il y a deux cas. C'est-à-dire, il y a le cas où, en fait, c'est le parent qui est en difficulté dans sa parentalité. Et encore une fois, je l'ai dit, j'ai quatre enfants. Donc, des difficultés en parentalité, j'en ai tous les jours puisqu'on apprend auprès de nos enfants. Et qu'en plus, des fois, c'est fatigant parce que parfois, on ne sait pas et parce que c'est difficile aussi. Donc, mes enfants sont aussi atypiques. Donc, forcément, oui, des fois, on ne fait pas sa difficulté. Et encore une fois, ça peut être inquiétant. Donc on est challengé dans sa parentalité, c'est un challenge supplémentaire, déjà que c'est un challenge la parentalité. Donc il y a ça, et ça je pense que dans ces cas-là, je ne sais pas si c'est cohérent de faire passer une passation de batterie de test à un enfant qui n'est pas en demande, je m'explique. Là peut-être que c'est le parent qui a besoin d'outils, qui a besoin d'être rassuré, qui a besoin de clés en fait, et d'informations dans sa parentalité. Après il y a le cas où les enfants sont en souffrance, où l'enfant ressent un décalage. Là par contre, c'est différent. Parce que lui, il a besoin de poser des mots, il a besoin qu'on légitime ce qui se passe, il a besoin d'explications, il a besoin finalement qu'on donne du sens à son mal-être. Et là, je pense que ça peut être très important. Mais en général, on ne fait pas passer de passation avant l'âge de 6 ans, parce que ça n'est pas cohérent. Donc avant 6 ans, peu de professionnels vont vous proposer quelque chose. Et puis même quand ils vous proposent, vous allez payer et on va vous dire quoi à la fin. On ne peut pas être sûr, il faudra quand même revenir après 6 ans. Non mais voilà, il faut le dire. Mais c'est normal, c'est normal parce que déjà avant 6 ans, ils n'ont pas forcément un langage. Bon, ça dépend des enfants, il y en a qui parlent très très bien. Mais voilà, la maturité de toute façon du cerveau ne permet pas une fine analyse. Mais parfois, ça ne veut pas dire qu'il ne faut pas aller voir de professionnels. Je tiens à le dire, si l'enfant ne va pas bien, qu'on est en difficulté, n'attendez pas 6 ans, absolument pas. Parce que même s'il n'y a pas de passation, un professionnel n'a pas besoin de mettre un mot sur une problématique pour vous aider quand même. On peut quand même proposer des outils, un soutien, quelque chose d'adapté, même si on n'a pas le mot officiel. Par contre, je pense que c'est beaucoup plus facile pour des parents d'accompagner un enfant atypique. quand soi-même il connaît ses atypies et qu'il les assume. La problématique aujourd'hui que je trouve très régulièrement, c'est des parents qui soit ne se connaissent pas, soit sont encore dans la phase de déni. Donc surtout ne veulent pas que leurs enfants soient comme ça. Il y a un peu ce côté, moi j'en ai bavé, et je m'inquiète que mon enfant ça soit pareil, mais c'est pas conscient. Mais c'est juste du coup, je le vois tu vois dans des couples hétérosexuels où c'est souvent la maman qui va faire... cette démarche de compréhension.

  • Speaker #0

    Parce que confidente.

  • Speaker #1

    Et le père qui bloque totalement, il dit non, non, de toute façon, c'est n'importe quoi, qu'est-ce que tu vas encore chercher là ? Et c'est dur, c'est très dur. Parce qu'en plus, ça crée une séparation d'une certaine manière aussi dans le couple, quand on ne peut pas, dans cette équipe parentale, pleinement se faire entendre aussi par rapport à nos inquiétudes, c'est compliqué. Donc là, je pense qu'avant de pouvoir correctement accompagner son enfant atypique, il faut d'abord comprendre ses propres explications.

  • Speaker #0

    C'est important. Nous, on est de la génération qui commence à comprendre et qui a été sensibilisée à ça. Mais nos parents, par exemple, sans faire de critères d'âge, c'est vrai qu'il y a ce côté déni et je ne m'assume pas ou je ne me reconnais pas dans ça. C'est important de se connaître soi-même pour bien accompagner.

  • Speaker #1

    Ils ont aussi l'excuse de à mon âge Oui,

  • Speaker #0

    exactement. Tu sais,

  • Speaker #1

    genre ce n'est pas mon âge que c'est important de savoir

  • Speaker #0

    Ça s'est toujours fait comme ça. Avant, on ne se plaignait pas, etc. On a tous entendu.

  • Speaker #1

    C'est ça, on a le même discours en tête. Mais c'est ok, j'ai envie de dire, en fait, tu sais, ça c'est un truc que souvent les gens vont reprocher à leurs parents de ne pas avoir vu, de ne pas avoir su, de ne pas avoir pu mettre des mots dessus. Et moi, je leur rappelle effectivement que déjà, chaque génération a fait ce qu'elle a pu et qu'on peut s'améliorer de génération en génération. Et puis, ce qui est fait est fait. Et que j'imagine bien, sauf dans des cas de maltraitance, que les parents ne voulaient pas faire mal, en fait. Comme tous parents, on pense juste faire bien et on fait au mieux.

  • Speaker #0

    Avec tes paramètres, avec tes connaissances et tes capacités. Tu es une grande autrice, de par le volume de tes livres, tu as écrit 10 livres. Le premier m'a marqué, déjà parce que le premier ça a toujours une symbolique assez intéressante.

  • Speaker #1

    Attends, attends, c'est quoi le premier pour toi ? Parce que je suis sûre que le premier tu ne le connais pas.

  • Speaker #0

    Ah mince, alors le deuxième... Mais bon, le titre je l'ai trouvé sympa parce que c'était une up and shine à lui-même, c'est C'est décidé, je change ma vie

  • Speaker #1

    Alors ça c'est le dernier.

  • Speaker #0

    Alors c'est le dernier.

  • Speaker #1

    J'ai pris ma liste. Merci beaucoup. C'est le dernier en date.

  • Speaker #0

    J'apprécie beaucoup. On va parler du dernier.

  • Speaker #1

    Allez.

  • Speaker #0

    C'est plus frais dans ta tête. Ce mot à lui-même, c'est une vraie punchline. C'est décidé, j'en suis d'avis.

  • Speaker #1

    Alors.

  • Speaker #0

    Vas-y, je t'écoute.

  • Speaker #1

    Oui, mets-toi je la dois à Fabrice Michaud. En fait, c'est le seul livre que j'ai écrit à quatre mains, avec Fabrice Michaud qui a été un professionnel auquel je... Vraiment, j'adore Fabrice. On n'est justement pas de la même génération. C'est quelqu'un qui m'a formée, qui m'a fait confiance dès le départ et qui m'a beaucoup soutenue dans mon parcours professionnel. Il m'a connue à un moment où ça a été compliqué pour moi en plus. Je lui dois vraiment beaucoup. C'est quelqu'un d'assez extraordinaire, qu'on connaît plus à l'international qu'en France parce qu'il a fait beaucoup de conférences à l'international. Il a été vice-président de Mensa France, qui est l'association pour l'HV. Il a un parcours assez incroyable. Et je lui disais Fabrice il faut absolument, parce que lui il est très dans les punchlines et moi tu vois, moi j'arrondis les ongles, ça c'est mon truc, je suis comme ça. Lui il t'envoie des flèches, moi j'arrondis. Et j'ai toujours trouvé ça extraordinaire, forcément tu sais des fois les choses que nous on n'a pas on les trouve encore plus extraordinaires que chez les autres forcément. Et je lui dis t'as tellement de choses à dire, je trouve ça dommage que t'aies jamais écrit un livre et il me dit mais c'est vraiment pas mon truc le livre et tout. C'est vrai que lui il est plus à l'ouest, je lui dis tu sais pas quoi. Parle-moi, je mets tout à l'écrit et on écrit à deux. Et c'est ce qu'on a fait. Et donc, toutes les pages-là dans ce livre que je trouve fantastiques, je les lui dois.

  • Speaker #0

    Ton premier livre, c'était mon petit cahier pour mon enfant hypersensible. C'est celui-là.

  • Speaker #1

    Alors, oui, oui, oui,

  • Speaker #0

    non. C'est une troisième.

  • Speaker #1

    Non, non, mais tu ne les ouvres pas les premiers. Ouais, voilà. Les autres aussi, en fait, c'était de l'auto-édition. Et je passais par des petites maisons d'édition qui n'existent plus aujourd'hui. C'est pour ça que je dis que c'est... Mais t'aurais que le premier tu connaisses. Mais oui, celui-là, je l'accepte pour le premier.

  • Speaker #0

    Je ne suis pas détective non plus. Non,

  • Speaker #1

    c'est vrai. Non, mais tu peux pas.

  • Speaker #0

    C'est vrai. Mais c'est chouette parce que tes livres vont avoir un côté très pratique au pratique aussi pour l'accompagnement des mamans, pour l'accompagnement des enfants, etc. Donc, si j'ai un message à faire passer à propos de tes livres, c'est si vous n'êtes pas un grand lecteur, l'avantage de ces livres, c'est que vous allez vous reconnaître et c'est plus un, je vais pas dire un cahier d'apprentissage, mais beaucoup de... d'aide de fiches etc qui vont vraiment être mais comme on l'a dit du pratique aux pratiques toujours parce qu'en fait

  • Speaker #1

    Oui, je me dis, les gens, s'ils veulent faire une analyse sur eux-mêmes, ce n'est pas dans un livre vraiment que tu le trouves. En général, tu vas voir un thérapeute pour ça. Mais j'aime bien, tu sais, moi, j'ai vraiment une vision plutôt positive et de mise en action. Moi, je le suis comme ça, donc forcément, je vais promouvoir ça aussi. Si ça fonctionne ou ça ne fonctionne pas, ça dépend des gens. Mais oui, j'essaie que ça soit très pratique et en même temps avec des bases scientifiques.

  • Speaker #0

    On a parlé du HP, j'avais une question à te poser. Un peu sur le grand degré, quoi que, parce que ça fait du bruit. Tu sais, en France, il y a la série HPI qui est sortie. Ah,

  • Speaker #1

    j'ai jamais vu.

  • Speaker #0

    T'as jamais vu ? Bon, voilà. Donc, du coup, tu pourras pas répondre à la question. Est-ce que c'est le conflit de la réalité ?

  • Speaker #1

    Je sais pas. J'ai jamais vu. Je sais qu'il y a même un jeu de société et tu HPI, tu vois. Je trouve que c'est intéressant, mais que ça... Encore une fois, je trouve que c'est propre à la culture, en fait. On va, d'une certaine manière... essayer de démocratiser ça mais ça va malheureusement je pense renforcer certains préjugés mais sinon j'ai jamais vu donc je ne saurais pas te dire mais honnêtement comme je te disais comme chaque personne est HPI peut-être qu'il y a des HPI qui ressemblent à la personne de la série tu vois qui se disent ah je suis comme ça mais d'autres pas du tout en fait tu trouveras de tout exactement

  • Speaker #0

    quel a été ton dernier coup de coeur que ce soit un livre une rencontre oh ah ah ouf

  • Speaker #1

    Mon dernier coup de cœur ? Oui, j'avais un livre, mais je ne me souviens plus comment il s'appelle ce livre. Je crois qu'il y a un livre que j'ai beaucoup aimé, c'était sur l'ego de Ryan Holiday, je crois. L'ego est votre ennemi. Il y en a un comme ça que j'ai beaucoup aimé. J'ai trouvé ça hyper intéressant comme concept aussi. Mais il y en a plein. En fait, je lis beaucoup, donc du coup je les enchaîne un peu, je t'avoue. C'est vrai, oui, il m'a marqué. Des gens que j'ai rencontrés, mon dernier coup de cœur, je ne sais pas trop... Je ne sais pas.

  • Speaker #0

    Personne n'est expérimentée dans ton parcours.

  • Speaker #1

    Ah, dans mon parcours ? Ah, il y en a plein, il y en a plein. Mais là, je pense notamment à Catherine Testac, dont j'aime beaucoup le travail. Je trouve qu'elle a fait un travail assez extraordinaire sur l'optimisme. Elle a fait un travail assez extraordinaire de démocratisation de l'optimisme. Et ce n'est pas facile, notamment dans un milieu professionnel. Et là, elle découvre son TDAH et elle sort un livre justement sur le sujet. Et je trouve ça incroyable de faire ça parce qu'elle est sur un sujet justement un peu trop vu à la mode. mais j'ai toute confiance en elle pour l'amener justement avec beaucoup de justesse, qu'on a laissé bien le faire.

  • Speaker #0

    Catherine Testa, l'optimisme, si vous voulez vous renseigner, elle fait des livres aussi. Elle fait des livres et dans une période pas simple, parce que parler d'optimisme sur la période que l'on a connue, c'est... C'est vide ! Bon challenge !

  • Speaker #1

    Mais ça c'est qui tout doublent, il y a soit des personnes qui adorent ça et ça leur fait du bien, soit des personnes qui ne sont pas en recherche de ça et c'est ok. et qui ne le supportent pas d'ailleurs. Ils peuvent se dire que c'est insupportable parce qu'ils ne sont pas là-dedans. Et c'est OK aussi. Il y a de tout.

  • Speaker #0

    Et puis, vous aurez en écho l'épisode du podcast, je le dis parce qu'on a enregistré juste avant avec Orlan Bido. Donc, vous pourrez suivre ici ou là, juste après celui-ci, où on parlait du bonheur, notamment. Ah,

  • Speaker #1

    génial.

  • Speaker #0

    Un peu différent de l'optimisme. Et quelques clés qui pourront aider. Donc ça, c'est toujours chouette. À travers ton parcours, tu as... Tu dois avoir aussi des anecdotes de vie. Alors, je ne te demande pas d'un nom ni quoi que ce soit, mais est-ce qu'il y a des rencontres avec des personnes qui t'ont demandé un accompagnement, qui t'ont marqué, qui t'ont interpellé ? J'imagine que tu en as quelques-unes.

  • Speaker #1

    Ah oui, j'en ai plein. Mais tu vois, celle du dernier en-dette, on en a parlé juste avant l'enregistrement, que là, j'avais une dame de 76 ans qui découvre ses atypies. Et ça marque beaucoup parce que, déjà, je ne crois pas avoir eu des personnes de cet âge-là. Je sais jusqu'à 50 ans, souvent, mais passer les 70 voire 80 non, déjà parce que je suis beaucoup sur les réseaux sociaux donc c'est pas la génération pour les réseaux sociaux, il y en a mais c'est pas c'est pas leur réseau à eux en général et ensuite parce que je pense que c'est plus compliqué aussi pour eux d'aller voir quelqu'un de beaucoup plus jeune, tu vois il y a aussi ça parfois on va plutôt avoir moi j'ai souvent des femmes sur la même tranche d'âge que moi tu vois donc je pense que d'une certaine manière c'est que ça fait écho Mais ça me touche énormément parce que déjà j'apprends près de cette personne parce que je n'ai pas 76 ans et que je ne me rends pas compte. Tu vois quand tes grand-mères voire arrière-grand-mère, que tu as fini ta vie professionnelle, ce n'est pas du tout les mêmes préoccupations. Tu ne fais pas les mêmes deuils et tu n'essaies pas de développer la même chose pour les années à venir. Ce n'est pas les mêmes réflexions sur la vie du tout. Et donc ça me touche particulièrement, tu vois les confidences qu'elle me fait et la manière dont elle a aussi. Comment elle déroule sa vie. Ce n'est pas du tout la même chose quand on a 20 ans ou 40 ans. On est encore à un autre stade. On sent qu'elle a passé le cap de certains deuils que des personnes de 20 ou 40 ans que j'accompagne n'ont pas fait et qui sont plein dedans. Comme quoi, je me dis que c'est assez extraordinaire parce que chaque chose en son temps et que c'est normal. Ça se déroule petit à petit. Il n'y a pas besoin d'aller plus vite que la musique. Voilà, quand on aura 70 ans, 76 ans, on fera nous aussi d'autres deuils, et ainsi de suite. Mais ça me touche énormément, et puis tu vois, tu vis pas la même façon, tu te dis, ok, à 75 ans, je me découvre comme ça, je mets des mots là-dessus, comment je repense ma vie, maintenant, à la lueur de cette connaissance ?

  • Speaker #0

    Et aujourd'hui, Elodie, quel serait ton plus grand rêve ? Si tu pouvais rêver grand, que tu es sûre que tu n'échoues pas, ce serait quoi ?

  • Speaker #1

    Alors, tu me poses une colle. qu'on m'a posé dans un autre podcast comme ça. Et entre-temps, je n'ai pas réfléchi. Mais non, mais moi, je suis bien dans ma vie. En fait, il y a toujours des axes à améliorer. Je suis quelqu'un qui adore améliorer plein, plein de choses, tu vois. Mais en soi, si tu savais, j'ai tellement galéré et j'ai tellement mis beaucoup, beaucoup d'efforts à me créer cette vie sur mesure que maintenant, juste la maintenir est un privilège de chaque jour. Vraiment. Tu vois, j'ai... On a réussi à s'expatrier dans un endroit où ce n'est pas forcément évident, où la vie est quand même beaucoup plus chère, mais on savait pourquoi on le faisait. On a réussi à avoir une famille nombreuse qui n'était pas évidente, mais qui était un projet vraiment de couple depuis longtemps, avec des enfants qui ne dorment pas, c'est épuisant, elles s'enrôlaient et tout. On a tous les deux abandonné, mon mari a abandonné ses études de médecine, moi mon double doctorat, pour privilégier notre vie de famille, parce qu'on savait très bien que nos carrières professionnelles nous en empêcheraient. Et pour autant... je pense qu'on a plus réussi économiquement parlant en faisant ce choix, cette mise en danger qu'on a fait, parce que vraiment on a fait des choix finalement très atypiques, qui n'ont pas du tout été compris par nos proches, et peut-être critiqués, mais ça c'est toujours pareil, si tu écoutes les gens tu fais jamais rien. Donc en fait si tu veux on a fait des choix qui maintenant nous satisfont, maintenant le fait même de les maintenir c'est une chance.

  • Speaker #0

    Et quel a été le chemin de te dire... Voilà, ma mission de vie, ça va être d'aider, d'accompagner et d'acculturer les gens à tout cet univers, si je puis dire, avec tous les différents profils, avec tous les atypiques que l'on connaît aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Alors, en fait, tu vois, quand les gens cherchent leur mission de vie, je leur demande, je leur dis souvent, ça ne se conscientise pas. En fait, la mission de vie, elle est très naturelle. En fait, c'est quelque chose que tu fais tellement naturellement que tu ne t'es jamais dit que ça, tu pouvais en faire un métier. C'est un peu ça. Et si tu veux, je ne me suis jamais dit, c'est ma mission de vie parce que depuis... toute petite, enfin bien depuis toute petite ça a toujours été une préoccupation de m'occuper des autres mais pas un mode alors je pense que mon histoire de vie est particulière et a amené ça aussi peut-être, mais tu vois je me rappelle très bien qu'à 14 ans je faisais déjà du bénévolat et que j'avais demandé je me souviens très bien, je sais pas s'il est encore de ce monde, il s'appelait monsieur Rivière il était à la Croix-Rouge à Toulouse et j'ai une petite gamine de 14 ans qui arrive je lui dis oui mais alors moi je veux faire ça, ça, ça il me dit mais tu n'as pas l'âge, c'est à partir de 16 ans que tu peux faire du bénévolat... Et j'ai dit non mais moi je veux le faire maintenant parce que j'ai du temps en fait dans ma vie. Donc il avait demandé l'autorisation à la Croix-Rouge de France. Et il a fallu faire tout un truc pour que j'aie le droit de faire du bénévolat. Tu vois je m'en souviendrai toujours mais c'était un truc qui me portait tu vois. Et ça a toujours resté. Et au départ moi j'ai fait des études de droit. Mais c'était un peu pour aider la veuve et l'orphelin. Et d'ailleurs c'était très drôle parce que j'étais allée voir une conseillère d'orientation. Parce que je ne me retrouvais pas dans le fac de droit. Et qui m'avait réunie. Et qui m'avait dit non mais si vous voulez aider la veuve et l'orphelin c'est pas du droit qu'il faut faire. Le droit, ce n'est pas ça. Et ça m'avait meurtrie, tu vois. Alors, je ne dis pas qu'elle avait raison ou pas raison, ce n'est pas le sujet. Mais en attendant, elle m'avait sorti, vous n'avez qu'à faire du social. Moi, je ne savais pas ce que c'était le social. Parce que ni du tout, je suis allée me renseigner, que j'ai tenté les concours, que je suis rentrée en école d'assistante sociale, et que j'ai beaucoup aimé ce travail, mais qu'il ne me satisfaisait pas pleinement. Et donc, j'ai continué les études en parallèle. Et à chaque fois, enfin moi, j'ai fait mes études. en même temps d'un boulot à temps plein en CDI. Je posais mes congés pour passer mes partiels, tout en ayant une vie de famille. Ça, c'est l'histoire de ma vie. En fait, ça s'est fait naturellement parce que je sais que je pense que je suis douée pour ça. Et donc, voilà, je l'ai fait.

  • Speaker #0

    Ça me fait penser à une question d'une personne que je connais qui fait 25 000 choses dans sa vie. Comme toi, le métier, le diplôme, etc. que tu as envie de lui dire mais pense à toi des fois, enfin repose toi parce que tu as le temps

  • Speaker #1

    Non, en fait moi je pense pour moi en vrai moi je pense à moi en fait en vrai j'ai pas l'impression, au contraire je pense qu'en faisant tout ça, je pense à moi tu vois, parce que c'est ça qui me nourrit intellectuellement et que tu sais enfin je veux dire, imaginons qu'on ait 90 ans à vivre, c'est une moyenne on sait jamais, peut-être plus peut-être moins Bon, la question c'est qu'est-ce que tu veux faire de tes 90 ans ? Et moi je vois vraiment la vie comme une expérimentation. Je veux expérimenter les trucs. Alors il y a des choses qui ne me tentent pas, donc je n'irai pas faire, tu vois. Vraiment pas. Mais sinon, j'ai envie d'avoir envie. Et j'ai envie de développer cette envie d'avoir envie. Donc ça fait beaucoup rire mon mari qui n'est pas du tout comme ça. Mais du coup c'est parfait en fait, on fait un juste milieu. Et j'ai toujours 1000 projets à la fois. Et ma plus grande frustration c'est que je sais que je n'aurai pas assez d'années pour tout expérimenter. Bon, il faut que je fasse des choix.

  • Speaker #0

    Dernière question Elodie, parce qu'on arrive à la fin de cet épisode. Quel est le meilleur conseil que l'on t'ai donné jusqu'à présent dans ta vie ? Ce qui est reçu.

  • Speaker #1

    Ouais...

  • Speaker #0

    On t'a donné un peu d'injections mais...

  • Speaker #1

    Non, non mais je comprends et que je garde en tête... Ah... Hum... Si attends, c'est une phrase. Tu as raison. Je suis désolée. Je suis désolée. C'est une phrase que je me note et tu vois, je l'ai en fond d'écran, il y a marqué. Vous pouvez soit traverser la douleur de la transition, soit la douleur de la stagnation. C'est-à-dire que pour toute difficulté, si tu veux, tu vas forcément être dans l'inconfort. Mais soit tu choisis en fait cette douleur de l'inconfort pour changer quelque chose, soit tu acceptes la douleur de l'inconfort que tu ressens dans ta situation actuelle. Tu as le choix. Dans tous les cas, tu souffres. Donc est-ce que tu veux souffrir pour rien ou est-ce que tu veux souffrir pour tenter quelque chose ?

  • Speaker #0

    et ça ça me guide beaucoup dans l'entrepreneuriat ça me guide beaucoup ça rejoint pas mal avec l'expérimentation dont on parlait tu vois ça me guide bien c'était génial j'ai adoré faire cet épisode avec toi je viens de voir le temps ça fait quasiment une heure on a pas vu le temps passer c'est pour ma part du moins merci pour cet échange donc du coup tu as une dizaine de livres sur différents sujets pour accompagner l'enfant, la femme ou la personne sur hypersensibilité, TDH, etc. Tu as aussi un podcast avec un peu plus de 50 épisodes, je crois.

  • Speaker #1

    Je ne sais pas. Je ne sais plus.

  • Speaker #0

    Je te le dis.

  • Speaker #1

    Ah, merci. Tu les as comptés. Ah ouais, ça doit être ça. Je suis sereine, t'as raison.

  • Speaker #0

    Tu peux donner le nom, peut-être, de l'épisode ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est le podcast Potentiel. Tout simplement. Il est disponible sur toutes les plateformes d'écoute. Et il y a un nouvel épisode tous les lundis. Voilà, tous les lundis matins, il y a un nouvel épisode. Donc, il a un an. Et je suis très contente. Il a maintenant plus de 250 000 écoutes et tout. Il fonctionne bien.

  • Speaker #0

    Tiens, un an dans 50 épisodes. On est bon, on est ravi.

  • Speaker #1

    Mais c'est ça, on est bon, on est bon.

  • Speaker #0

    Ce sont des épisodes où tu parles, où tu transmets ?

  • Speaker #1

    Alors, un épisode sur deux, c'est moi. Et c'est ça. Et un épisode sur deux, c'est moi qui vais développer un sujet en particulier. Et un épisode sur deux, j'interview quelqu'un. liés aux atypies, soit pour un témoignage, soit parce que c'est un professionnel et qu'il peut nous parler aussi sous un angle différent. Moi, j'aime bien aussi inviter des gens qui ne pensent pas forcément comme moi ou qui ne le transmettent pas de la même manière parce que je ne crois pas en la vérité absolue du tout. C'est hyper intéressant. Oui, voilà. Donc, du coup, à chacun, on fait sa popote après.

  • Speaker #0

    Donc, l'épisode potentiel, pardon, le podcast potentiel que vous pouvez retrouver sur toutes les plateformes également. Élodie Crépel, ton site Internet, si vous voulez en savoir plus. Vous avez un super annuaire pour découvrir les personnes, les professionnels qui sont autour de chez vous pour pouvoir avancer sur votre chemin. On va dire ça comme ça. Merci à toi, Élodie, pour tous ces échanges et la richesse de tes propos. C'était top. Merci. Merci à vous aussi d'avoir écouté et regardé cet épisode qui est disponible sur Spotify, Deezer, Apple, Amazon Music, sur toutes les plateformes qui ont le podcast potentiel. Et également sur YouTube. Je vous dis à très bientôt pour un prochain épisode de D'Inspirer. Salut.

Description

Dans cet épisode d'Inspirez : Le podcast qui vous révèle, j'ai le plaisir de recevoir Elodie Crépel, une experte internationale en neuroatypie, psychanalyse et médiation. Son parcours fascinant et son engagement passionné pour la sensibilisation aux différences neuropsychologiques, telles que l'hypersensibilité et le haut potentiel intellectuel (HPI), nous offrent une perspective unique sur le sujet.


Elodie partage avec nous sa définition de la neuroatypie et ses implications dans notre société actuelle. Elle souligne le retard de la France par rapport à d'autres pays, comme le Royaume-Uni, en ce qui concerne la reconnaissance et l'inclusion des personnes neuroatypiques. À travers son récit, elle nous invite à réfléchir sur la légitimité et l'acceptation de soi, des thèmes qui résonnent profondément dans le parcours d'athlète et d'entrepreneur que nous explorons régulièrement dans le podcast. "La différence est une richesse, pas une faiblesse"


Au fil de notre conversation, Elodie évoque son expérience personnelle en tant que personne hypersensible, ainsi que son travail avec des enfants et des adultes. Elle partage des anecdotes inspirantes sur la manière dont elle aide ceux qui se sentent différents à mieux comprendre leur place dans le monde et à améliorer leur intégration sociale.

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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous et bienvenue dans ce nouvel épisode d'Inspirer. Aujourd'hui j'ai le plaisir de recevoir Elodie Crépel. Salut Elodie. Salut !

  • Speaker #1

    Merci à toi pour cette invitation.

  • Speaker #0

    Merci, merci, avec grand plaisir, avec grand plaisir. D'autant que je te le disais, tu es quelqu'un que je suis depuis un moment et je sais que cet épisode va parler à beaucoup de monde ou va faire réfléchir beaucoup de monde. Avant de te présenter, tu es experte internationale sur tout ce qui est ATP, donc HPI, que l'on entend de plus en plus, HPS également. Tu es dans la psychanalyse et la médiation également. Tu es formatrice et conseillère en transition pro. Je n'ai rien oublié. Conférencière aussi.

  • Speaker #1

    Oui, oui. Et autrice. Oui, oui, oui. Bon, ça, je vous le dis. Bon, qu'importe en tout cas s'il y a eu des oublis. En tout cas, ça résume assez bien.

  • Speaker #0

    Justement, comment tu expliquerais ton métier ? de façon ludique à un enfant de 5 ans.

  • Speaker #1

    Ah ! Bah tu vois, moi j'ai 4 enfants, donc oui, parfois ils me demandent c'est quoi ton métier maman ? Donc, non, je trouve que c'est compliqué effectivement d'expliquer parce que je fais plein de choses, tu vois, comme tu dis, j'écris des livres, il y a le podcast aussi, puis voilà, j'ai les conférences, les formations, les réseaux sociaux. Je pense que, en général, je dis qu'effectivement je forme et j'informe, donc par plein d'outils différents, tu vois. C'est pour ça que quand je dis aux enfants, ben voilà, maman elle écrit des livres, mais aussi elle essaie d'expliquer les choses, en fait, sur des sujets qui sont importants pour moi, notamment en fait l'acceptation et la légitimité de la différence, notamment la neuro-atypie. Pour moi c'est hyper important, je vis effectivement à l'étranger au Royaume-Uni, et je travaille avec un public français. Et je vois tout le temps qu'il y a encore beaucoup, beaucoup, beaucoup de sensibilisation à faire en France. En France, on est encore au stade où est-ce que ça existe ? Il y a encore des professionnels qui vont dire Ah non, mais ça, ça n'existe pas ou bien C'est bon, c'est une mode et tout. On en est encore à ce stade-là. Alors que c'est devenu un autre sujet, notamment au Royaume-Uni ou dans d'autres pays, où on se dit Mais en fait, on sait que ça existe. On sait qu'il y a des gens qui fonctionnent différemment, qu'au niveau du cerveau, ça fonctionne différemment. Bon, ça, c'est acquis. Maintenant, comment on fait pour les inclure, pour que ça soit plus facile pour aller à l'école, dans le monde du travail ? comment justement on fait en sorte qu'ils ne se sentent pas exclus et qu'on peut éviter certaines pathologies mentales, difficultés sociales, tu vois. Donc en fait, on en est à ce stade-là. Donc quand moi je vois la différence entre les deux, en fait je me dis c'est ça mon travail. Et c'est ce que je dis, je dis souvent aux enfants, mon travail à moi c'est de faire accepter la différence d'une grande sensibilité et d'un fonctionnement différent aux autres, qu'importe le biais.

  • Speaker #0

    Et c'est vrai que je n'avais pas connaissance ni conscience que dans certains pays c'était différent et qu'en France on était un peu en retard. Ce qui paraît un peu étonnant des fois, parce que tu te rends compte qu'aujourd'hui, on commence à sensibiliser, à en parler plus. On ne parlait quasiment pas de haut potentiel, d'HP, etc. il y a encore 10 ans de ça. Donc il y a du retard à rattraper, je veux bien te croire. On va commencer par les bases, si tu veux bien. Neuroatypie, une personne atypique, quelle serait la définition que tu lui donnerais ?

  • Speaker #1

    Alors c'est pas moi qui la donne, ça il faut bien le dire. C'est-à-dire que atypique, c'est un déminutif, mais on est d'accord que tout le monde est atypique dans le sens où tout le monde est singulier, bien évidemment. Mais quand on parle de personnes atypiques, en tout cas dans cette situation-là, dans ce contexte, c'est les neuroatypiques. Alors qu'est-ce que c'est les neuroatypiques ? Comme son nom l'indique, en fait, c'est un fonctionnement neuronal différent d'une norme donnée. Je mets bien ça entre guillemets parce que est-ce qu'une norme existe vraiment ? Il faut bien, et je vais reprendre, tu vois, les mots de Todd Rose, si, ce histoire l'ont pas lu, mais vraiment, c'est un livre que je recommande, c'est La tyrannie de la norme, qui nous interroge justement, tu vois, sur cette notion de norme en fait. Qu'est-ce que c'est une norme ? On se rend compte qu'au départ, on a beaucoup normalisé, notamment dans... le milieu scientifique et médical, parce qu'on avait besoin effectivement de diagnostiquer la pathologie. Sauf que le problème aujourd'hui, c'est que les neuro-ratifistes sont beaucoup vus sous juste le prisme de la pathologie, en France tout du moins. Alors qu'en réalité, il s'agit davantage d'un sujet anthropologique. Alors je m'explique, qu'est-ce que c'est donc les personnes neuro-ratifiques pour répondre à ta question ? Aujourd'hui, soyons surtout très très humbles de cette connaissance, parce que les connaissances sur le cerveau, ça évolue constamment. Nous en avons cinq. L'hypersensibilité, enfin... qui est appelé hypersensibilité en français, mais en réalité le terme exact, ce serait plutôt haut potentiel sensible. En anglais, c'est highly sensitive person, donc c'est les personnes avec hautement sensible. Et je trouve que ça change tout parce que nous, tu vois, avec le superlatif hyper en français, on y amène une connotation négative. C'est-à-dire que là, c'est trop, trop sensible en fait. Donc ça, ça change tout encore une fois. Parce que la manière dont on va te parler de ta sensibilité, forcément, ça va t'amener soit à la développer, soit à la cacher, soit à en avoir honte. Après on pourrait imaginer la question du sexisme aussi, tu vois, si t'es né ou en tout cas on t'a dit petit garçon ou petite fille, ben c'est pas la même chose, puisqu'on aura toujours tendance, et encore aujourd'hui, à demander aux petits garçons de cacher leurs émotions. Donc il y a l'hypersensibilité.

  • Speaker #0

    C'est le même cas sur l'HPI ?

  • Speaker #1

    Exactement, mais dans les fins inverses.

  • Speaker #0

    Surdoué ?

  • Speaker #1

    Ouais, justement, la deuxième c'est le HPI, donc haut potentiel intellectuel, autrement appelé surdoué, phylocognitif, zèbre. enfants précoces, il y a plein de termes qui à mon sens démontrent encore une fois plutôt le malaise qu'on a sur ce sujet et on n'arrive pas trop à se mettre d'accord. Parce qu'il y a le HPI puis il y a le HQI, donc là encore tout le monde ne se met pas ok quand tu lis de la littérature scientifique, ils ne sont pas tous d'accord les professionnels de la question. Et là par contre effectivement si je fais le lien avec le sexisme, c'est plutôt l'inverse. Aujourd'hui le HPI est beaucoup, on va dire, étudié sous le prisme masculin que féminin et les petites filles HPI ne se... découvrent, en fait, elles passent davantage, on va dire, elles se camouflent davantage et elles se rendent compte de leur HPI bien plus tard. Sauf qu'on a beaucoup de préjugés sur l'HPI, on imagine que ce sont des gens, forcément, en fait, qui sont extrêmement doués dans tout. Et donc, pour peu que tu ne sois pas extrêmement doué dans tout, tu ne te penses pas à HPI. Alors, HPI est quand même un facteur favorisant, il faut quand même le dire, bien sûr, mais ça ne veut pas dire que tu es, enfin, je veux dire, tu n'es pas un génie non plus, quoi. C'est pas, voilà. On médiatise ça, on médiatise, tu vois, souvent ça. Donc là on en a deux, ensuite t'as le TDAH, dont on parle beaucoup en ce moment, donc on dit hyperactivité, mais c'est pas juste, encore une fois, parce qu'il y a des personnes qui ont un TDA, donc un trouble de l'attention avec ou sans hyperactivité, et puis même quand on dit sans hyperactivité, on se rend compte qu'il y a une sorte d'hyperactivité cérébrale qu'on ne voit pas forcément physiquement, donc tu vois, c'est beaucoup plus complexe que ce qu'on essaye de vulgariser. Après on a le TSA, donc ça c'est le spectre de l'autisme, il faut savoir que depuis quelques années... On a tout regroupé sous le terme TSA, mais c'est extrêmement large le spectre de l'autisme. Ça va de l'autisme de la personne qui est totalement dépendante et qui le sera toute sa vie, parce que dans l'incapacité d'avoir un travail, d'avoir une relation, enfin voilà, qui est aujourd'hui un handicap. Mais ça peut aller aux personnes qu'on appelait avant Asperger, mais ce terme n'existe pas pour plusieurs raisons, ou effectivement avec du très très haut potentiel intellectuel, avec des personnes qu'on médiatise énormément, de l'ordre du génie, tu vois. Mais n'empêche, ils ont quand même des, c'est pour ça qu'on les a regroupés, des liens on va dire, et notamment tout ce qui est difficultés sociales. On va pas rentrer dans le détail. Et après à la fin c'est des troubles dys qu'on appelle aujourd'hui les troubles du langage. En fait tout ça c'est très très large, mais en fait on se rend compte que toutes ces personnes qui ont une, voire plusieurs, parce que c'est pas rare d'avoir ce qu'on appelle des doubles exceptionnalités, c'est-à-dire plusieurs atypiques, ben en fait ils ont un fonctionnement cérébral différent. Et qui dit fonctionnement cérébral différent, dit en fait un rapport au monde qui est différent. Et ce que j'aime bien rappeler aux personnes neuroatypiques, c'est que si vous avez eu la sensation, que vous avez encore la sensation de venir d'une autre planète, c'est tout simplement parce qu'on est dans un monde qui a été créé par et pour des neurotypiques, et pas pour les neuroatypiques. Donc c'est un sentiment normal, même s'il n'est pas forcément généralisé chez toutes les personnes atypiques.

  • Speaker #0

    Oui, tu peux te sentir mis de c��té effectivement de par ce prisme-là. Comment tu l'as découvert toi ? Parce que tu l'es, forcément ! Comment tu as découvert ton hypersensibilité ?

  • Speaker #1

    Alors, moi, en fait, enfant, on m'a fait passer les tests de QI. Donc, en fait, du coup, alors on n'en parlait pas comme aujourd'hui. Enfant, voilà, quand on disait aux parents, au moins, on ne le disait pas forcément aux enfants. Parce qu'on se disait, bon, ben voilà, elle est censée être la meilleure de la classe et si elle n'est pas, c'est qu'elle est fainéante. C'était un peu ça. On imaginait que forcément, tu étais brillant. Puis après, les troubles dys se sont vus aussi lorsque j'étais enfant, l'hyperactivité aussi, enfin tu vois, tout ça, ça s'est fait. Mais on ne parlait pas forcément d'hypersensibilité quand j'étais jeune, c'était pas un sujet. Déjà, de toute façon, ça a été découvert dans les années plutôt 90 aux Etats-Unis, et le temps que ça arrive au niveau international, ça a mis quelques années. Mais j'ai toujours su, du coup, que j'étais différente, même si on ne mettait pas les mots dessus et qu'on n'y mettait pas le même sens. Et puis c'est quand j'étais jeune, adulte, tu vois, dans la vingtaine, où avec mon mari on s'est beaucoup interrogé sur l'un et sur l'autre. D'ailleurs si on s'est mis ensemble c'est parce qu'on avait ce fonctionnement atypique qui nous a séduit dans l'un et l'autre. Enfin tu vois on trouvait quelqu'un qui, genre on pouvait partager des choses qu'on ne pouvait pas partager avec les autres. Et moi je me suis interrogée sur lui, lui sur moi, et on a fait finalement cette découverte ensemble en fait. Mais tu vois j'ai mis ça de côté. Pendant hyper longtemps j'ai mis ça de côté, parce que c'était douloureux, parce que c'était compliqué pour moi. Parce que je ne savais pas quoi en faire. Et en fait, au fur et à mesure dans mon métier, parce que j'ai fait plusieurs métiers dans l'accompagnement, tu vois, que ce soit... J'ai été assistante sociale, médicine familiale, puis après j'ai fait la psychologie, la psychanalyse. Donc, je ne sais pas, j'ai évolué dans mon métier d'accompagnatrice. je voyais bien, tu vois, que je recevais forcément des personnes atypiques. Et que j'étais une meilleure d'ailleurs accompagnatrice pour ces personnes-là en fait. Et là je me suis dit, bon à un moment donné, il va falloir que tu sortes la tête du sable et que tu te rendes compte qu'il n'y a pas de fumée sans feu pour le coup. Et j'ai commencé vraiment à aller plutôt chercher vers l'international des informations dont j'avais besoin. Je me suis plutôt formée à l'international parce qu'à ce moment-là en France il n'y avait rien. Ça commence tout doucement, mais ce n'est pas encore ça. Et à un moment donné, je me suis dit que c'est ça que j'ai envie de faire. J'ai envie d'éviter à certaines personnes de passer toutes ces années dans l'errance. Parce qu'il faut bien se dire un truc, c'est que quand on ne se comprend pas soi, on va davantage prendre pour acquis les interprétations des autres et les jugements des autres. Si soi-même on n'arrive pas à expliquer nos comportements et qui on est, on va forcément chercher dans le regard de l'autre les réponses. Sauf que l'autre ne les a pas et pire encore, elles sont totalement biaisées. Et c'est terrible parce que du coup, ça me fait mal à l'estime de soi, à la confiance en soi. Mais quand on ne se connaît pas, qu'on n'a pas confiance en soi, qu'est-ce qui se passe ? On fait de mauvais choix pour sa vie, on ne s'entoure pas des bonnes personnes. Et en fait, c'est de pire en pire. Et ça, j'avais vraiment envie d'aider les gens là-dedans. Pardon, je m'en vais.

  • Speaker #0

    C'est intéressant ce que tu dis parce que j'ai l'impression notamment que quand tu es hypersensible ou quoi que ce soit, enfin, quand on te découvre ça, et encore déjà, la façon dont tu le découvres, des fois, c'est des discussions avec d'autres, etc. Ça te mène à réflexion. Tu vois ça au début, je pense, pour la plupart des gens, comme un poids, à ne pas savoir comment faire, comme tu dis, et comme une contrainte. Alors qu'en fait, au final, c'est plutôt l'effet inverse, et c'est quelque chose à cultiver et à apprécier. Mais au début, ça te pèse et ça t'alourdit plus qu'autre chose.

  • Speaker #1

    Oui, je pense que c'est à double tranchant. Je pense que lorsque tu le découvres, il y a une sorte quand même de soulagement, genre on peut mettre un mot dessus. Il faut bien se dire que le langage est important. déjà pour les atypiques où un mot est un mot et souvent ils peuvent être très frustrés s'ils ne trouvent pas le bon mot avec la bonne justesse ce qui peut d'ailleurs générer beaucoup de problématiques sociales parce que si tu n'as pas la même chose avec ton interlocuteur tu vas reprendre ces mots en disant mais tu as dit ça et leur dire oui j'ai dit ça comme ça rien dire pour un atypique on a dit ça comme ça non tu ne peux pas avoir dit ça comme ça donc ça peut générer des complications mais du coup le langage est important parce que quand on ne peut pas mettre un mot sur quelque chose pour notre conscience ça n'existe pas. C'est-à-dire que si je n'arrive pas à nommer quelque chose, je ne peux pas lui donner une existence concrète. Et ça, c'est difficile pour une personne atypique. Elle sent bien qu'elle est différente. Inconsciemment, elle le sent. Consciemment, elle essaie de l'expliquer, mais elle n'y arrive pas. Du moment qu'on pose des mots, il y a un soulagement pour beaucoup de personnes. Le problème, c'est que, ok, je t'ai donné la pièce de puzzle qui manque, sauf qu'en attendant, tu as essayé de te débrouiller pour faire un puzzle sans cette pièce. Et là tu te dis, ok, il faut que je refasse tout, qu'est-ce qui se passe là ? Est-ce qu'il y a des places qu'il faut que je bouge ou est-ce que je dois les mettre ? Il peut y avoir un moment de panique et donc ce moment de panique, chaque personne va la vivre différemment. Moi par exemple, comme je te dis précédemment, j'ai tout bloqué, genre ça n'existe pas, c'est pas possible, basta, je mets ça de côté. Le déni quoi, c'est possible. Après, bon ben c'est comme tout un... en fait c'est une sorte de deuil tu vois, mais il y a des phases comme ça. Il y en a, ça va être la colère, d'autres la tristesse, d'autres juste c'est ok. Et d'ailleurs, tu vois, je me rends compte que c'est plus facilement acceptable en général. par les hommes que par les femmes. J'ai l'impression, en tout cas pour les femmes que j'ai pu accompagner, il y a une plus grande remise en question de tous leurs choix. Et d'ailleurs, ça les empêche parfois, tu vois, de se découvrir. Parce qu'elles savent que si elles se découvrent, elles ont peur de se dire, mais je fais quoi ? Je fous tout en l'air, je divorce, j'abandonne mes gosses. Alors que pas du tout, dans les faits, aucune ne fait ça. Mais elles ont tellement peur des conséquences que ça pourrait avoir et de la remise en question que ça pourrait avoir que certaines s'empêchent même d'y songer. Et tu vois, c'est ce que j'appelle dans mes livres le barnum du barnum. C'est-à-dire qu'on connaît tous l'effet barnum, c'est-à-dire qu'en fait, on va prendre pour argent comptant une description assez vague en se disant que c'est totalement moi. Mais là, c'est l'inverse. C'est-à-dire qu'en fait, ces femmes-là, elles vont se convaincre qu'elles vont tomber dans l'effet barnum. Donc surtout, elles vont essayer de trouver chaque petit truc, chaque petit détail pour s'auto-convaincre de Non, c'est bon, ça ne me concerne pas, ce n'est pas possible.

  • Speaker #0

    Ce n'est pas moi.

  • Speaker #1

    Oui, ce n'est pas moi, c'est bon. Mais c'est fou parce que du coup, elles utilisent leur intelligence contre elles-mêmes.

  • Speaker #0

    Et tu as vu notamment cette évolution-là, parce que pour faire rapidement ton histoire, tu es dans la psychanalyse depuis dix ans, d'abord avec tes études, puis après toute la partie accompagnement et tous les métiers dont tu as parlé. Est-ce que tu as vu aussi le métier changer par rapport à ces Ausha, ou est-ce que c'était simplement la société qui n'était pas prête, mais que l'accompagnement, lui, il était en quelque sorte, mais pas encore structuré ? Je ne sais pas si c'est clair dans mes propos.

  • Speaker #1

    Je ne suis pas sûre. En fait, déjà, je viens de dire que... Je ne me considère pas vraiment comme psychanalyste. Alors oui, j'ai mon master, je suis allée jusqu'au doctorat, tout ça, mais ce n'est pas... En fait, ce que j'aime dans la psychanalyse, c'est que c'est une philosophie de l'esprit. Mais comme elle est pratiquée et enseignée en France... En fait, si tu veux, je n'ai jamais adhéré, par exemple, à un courant de pensée spécifique, chose qu'en France, en général, on fait. On adhère à une association, par exemple, laganienne, freudienne, des choses comme ça. J'ai toujours refusé parce que je ne m'y reconnais pas. Moi, ce que j'aime, c'est justement cette pluridisciplinarité dans la pensée qui ouvre des voies, des perspectives, du champ du possible. Moi, j'aime ça. Après, je peux comprendre que certaines personnes, justement, Non, non, ce n'est pas possible, je veux bien que tout soit, tu vois, très clair. Oui, en tout cas, je ne pourrais pas te dire du coup l'évolution. Moi, je me rappelle à l'époque quand même à la fac, en psychanalyse, la prof, quand elle nous avait parlé de l'autisme, c'était encore ce lien à la mère et tout. C'est quelque chose qui déjà à l'époque, même quand j'étais étudiante, me paraissait vraiment tiré par les cheveux. Je veux dire, ça ne sonnait pas juste. Après, tu sais, quand tu dois valider ton partiel, tu craches ce qu'on t'a appris bêtement parce qu'il faut le valider ce partiel, juste pour avoir ton diplôme. C'est toute la problématique. D'ailleurs, je trouve des études en France, c'est qu'en fait, ça ne va pas promouvoir ta propre pensée. Tu dois juste recracher la pensée de quelqu'un d'autre pour valider ton diplôme. Et du coup, beaucoup sortent justement de la fac avec ça. Mais donc non, je ne serais pas à te dire, j'ai l'impression que les choses bougent, mais je ne serais pas à te dire par rapport à cette discipline-là. C'était ça ta question ?

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai. Tout va bien, tout va bien. Justement, par rapport à ça, tu parles de la culture, les études françaises et tout ce qu'il y a autour de ça. tu es au Royaume-Uni, tu te renseignes sur beaucoup de choses partout dans le monde. Quelle différence tu peux voir et quelle sensibilité, justement, il peut y avoir d'une typologie de pays à une autre, d'une culture à une autre, par rapport à l'approche, donc comment on traite ces sujets ?

  • Speaker #1

    Oui, ça c'est vraiment, c'est vrai que je dis que la France a du retard, mais il y a des pays qui en ont encore plus, il faut bien se le dire. C'est vrai que c'est très culturel, parce que ça va dépendre aussi des atipis. Il y en a certaines qui sont plus acceptées que d'autres dans certains pays. Je crois par contre que ce que j'identifie plus en France et que je vois beaucoup moins ailleurs, c'est l'ego des professionnels. En France, je pense que si le sujet est... Alors c'est vraiment une théorie très personnelle, mais vraiment j'ai l'impression que si le sujet est aussi bloqué, c'est que déjà on l'a encadré sur la santé mentale. Aujourd'hui, finalement, les personnes que l'on interroge et à qui on donne légitimité de parler de ces sujets, il faut qu'ils soient psychiatres ou psychologues ou neuropsychologues, alors qu'en réalité... Dans beaucoup d'autres pays, on a compris qu'en fait c'est pluridisciplinaire, et que par exemple des profs auraient toute légitimité aussi à parler de ces sujets-là, parce qu'ils ont les enfants au quotidien en fait, dans leurs difficultés, mais aussi dans leurs compétences, dans leur apprentissage, et c'est hyper important. Et ça tu vois, on ne l'entend pas en France. Ce qui est médiatisé, c'est que ces gens-là ne sont pas médiatisés. Les coachs aussi font un travail incroyable. Tout ça en fait ce sont des métiers qui sont complémentaires selon les problématiques. Et je pense que tant qu'on va le bloquer sur la santé mentale, c'est qu'en fait on ne comprendra pas ce que sont les atypies. En fait, je pense que ces professionnels à santé mentale sont très bons dans leur domaine. Sauf que la santé mentale, ça n'a rien à voir avec les atypiques. Les personnes atypiques ont des problématiques de santé mentale, mais les personnes neurotypiques aussi, en fait. Ce n'est pas forcément pour les atypiques. Donc, en fait, c'est dommage parce qu'on en oublie toutes les autres sphères. Et tu vois, il y a beaucoup d'atypiques qui n'ont pas spécialement de problématiques de santé mentale, ou en tout cas, peut-être qu'ils en auront un jour, parce qu'on peut tous en avoir un jour, mais où leur principale difficulté, elle est sociale. Et ça, on ne le prend pas en considération en France. Et je trouve ça vraiment dommage. Et quand on en parle, on se dit qu'on tombe dans le cliché du développement personnel bas de gamme. Et ça par contre, je trouve ça vraiment dommage. Parce que quand on interroge les atypiques et qu'on leur demande leurs difficultés au quotidien, il est là en fait, il est vraiment là. A l'école, il y a beaucoup de harcèlement. Dans la vie professionnelle aussi. Ce sont des personnes qui ne savent pas en fait trouver leur place professionnelle et qui sont en quête d'une place. Tu vois ? Il y a un truc un peu comme ça, une imaginaire, une idéalisation de la place qui les attendent. Mais pourquoi ? Parce qu'en fait, je pense qu'ils se sentent, au fond d'eux, qu'ils sont capables de faire de grandes choses, qu'ils sont animés par une passion, par l'envie de faire changer le monde. Tu sais, un peu ce petit syndrome du colibri, quoi. Et à la fois, qu'on ne leur donne pas la capacité, ni la liberté, ni la possibilité de le faire. Et donc, ça génère une grande frustration. Et tu vois, c'est pour ça que je me suis formée en tant que conseillère d'insertion et transition pro. Et ça aussi, ce sont des métiers qu'on met à part. des atipis, alors qu'en fait, tout atipis confondu, c'est quasiment un tiers de la population. Et, ce qu'on sait, il y a une insertion pro, les bilans de compétences, aujourd'hui en France, c'est une catastrophe pour ces publics-là, ça ne leur correspond absolument pas ! Et sauf que, pour faire un bilan de compétences, c'est tellement légiféré que tu vois, pour rentrer dans le cadre de la loi, tu dois suivre. C'est très strict, je ne sais pas si les gens se rendent compte, mais c'est extrêmement strict en fait. Donc ouais, il y a un problème, je pense, et de retard là-dedans. Je trouve que... Voilà, il y a un côté de moi je sais faire, moi je tire la couverture de mon côté, et tu vois, je le vois sur les réseaux sociaux, tout te dire, les professionnels en France de soi-disant la question, ils s'humilient les uns sur les autres sur les réseaux sociaux. C'est un... Moi, je trouve ça hallucinant. Je me dis, en attendant, qu'est-ce qu'ils font, les autres ? Oui, c'est ça, tu vois ?

  • Speaker #0

    Les personnes qui ont besoin.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça.

  • Speaker #0

    C'est intéressant ce que tu dis parce que ça me fait penser à quelque chose sur le fait des divers sensibles, des neuro-atypiques qui vont chercher la place dans le milieu professionnel. De par mon métier, et toi aussi avec les conférences, tu croises beaucoup de chefs d'entreprise, tu croises beaucoup de ces profils-là. Et j'ai l'impression, pour avoir discuté, pour pas mal en fréquenter, que parmi les chefs d'entreprise, il y a une proportion assez forte d'hypersensibles par rapport à certains métiers. Est-ce que c'est quelque chose que tu as remarqué également ?

  • Speaker #1

    Oui. Tu sais, dans le milieu de l'entreprenariat, alors j'ai été salariée et je suis entrepreneuse, donc forcément je vois un peu. Je trouve que dans l'entreprenariat, on en voit beaucoup, beaucoup, sur les réseaux sociaux aussi. Mais tu sais pourquoi ? Parce que ce sont des métiers qui vont attirer les gens qui sont créatifs, qui ont besoin d'être autonomes, qui ont une soif de liberté, une soif de créer, une curiosité insatiable. Tu vois, pour être à ton compte, il faut quand même avoir ces qualités-là assez naturellement. Après, tu développes d'autres choses, des skills, des compétences, tu professionnalises, mais il faut déjà, en fait, avoir ça. Et il faut quand même se dire que souvent, les atypiques, ce sont des gens qui pensent en dehors des cases et qui détestent les cases. Donc ça, c'est un paradoxe super intéressant parce qu'ils sont en recherche de place tout en détestant finalement les cases, tu vois.

  • Speaker #0

    C'est intéressant, ça me dit beaucoup. Alors, question un peu primaire, mais volontairement, je suis un peu obligé de te la poser pour essayer d'aider les gens. Comment une personne peut se savoir ou se reconnaître hypersensible ou atypique ? Comment on peut aider à donner des... Parce que j'ai l'impression aussi, et tu me dis si je me trompe, que quelquefois, le mot est utilisé un peu pour tout et n'importe comment, où on entend maintenant les enfants qui sont très bruyants, qui font n'importe quoi à l'école et tout ça, c'est parce qu'ils sont hypersensibles. Il y a un sketch autour de ça, où maintenant... Ouais, voilà. Ou parce qu'il n'y a rien qui va, c'est juste normal, c'est qu'il est hypersensible au TRH. Mais plutôt tourner la question dans le bon sens, c'est comment une personne peut se reconnaître ou se savoir hypersensible. Et deuxième question qui va venir après, quel peut en être le processus d'accompagnement ?

  • Speaker #1

    Alors non, ce n'est pas du tout une question primaire, enfin primaire dans le sens où c'est quand même le début de quelque chose, et tu as totalement raison. Alors il faut savoir que là je... Là, c'est toujours dur quand je dis ça, parce que les gens sont un peu déçus, mais il n'existe pas un professionnel unique qui va pouvoir, en fait, détecter et faire passer tous les tests possibles de toutes les atypies. Ça n'existe pas, en fait. À ce jour, ça n'existe pas. Il y a des professionnels formés sur plusieurs atypies qui vont être en capacité, effectivement, d'aller chercher les petites nuances, et je crois que ça. Mais ça va être très compliqué, et il faut bien se dire que ces passations ne sont pas remboursées. La plupart d'entre elles ne sont pas remboursées, donc c'est à vos frais. Donc, en fait, je pense qu'il y a plusieurs chemins. Déjà, je pense... qu'il faut se dire que ce n'est jamais obligatoire d'aller voir un professionnel. On peut très bien lire, écouter mon épisode de podcast, tu vois, suivre mon travail, et juste se reconnaître. Mais ne pas avoir besoin, tu vois, de cette légitimité qu'on pose un mot dessus. On peut se dire, ben moi je me reconnais bien par exemple, dans effectivement, dans tout ce que les gens me disent de l'hypersensibilité, quand je lis et tout, ben je me reconnais. Et en fait, ça nous suffit. Ça ne veut pas dire qu'on va dire aux gens, ouais je suis hypersensible, pas du tout, parce qu'effectivement il n'y a pas eu d'officialisation, mais... Et en fait, le but, c'est juste de se faire du bien. Si en lisant, ça vous rend au fait, je ne suis pas seule à ressentir ça et que ça vous fait du bien, voilà, on ne va pas forcer les gens à faire des passations de tests. Il n'y a aucun intérêt. Après, s'il y a une vraie souffrance ou un vrai besoin, que ce soit légitimé par un professionnel compétent, ce que je comprends très bien aussi, parce qu'il y en a qui ont besoin de ça, pour essayer de passer au stade supérieur, eh bien, il faut aller prendre rendez-vous. Donc, ça dépend effectivement de la neuro-atypie. Donc, aujourd'hui, tout ce qui est… TSA, TDAH, ça sera des psychiatres. Alors, on a des psychologues spécialisés, mais ils ne peuvent pas officialiser le diagnostic. Ils peuvent faire toute une analyse, mais après, ils renvoient vers un psychiatre. Ça aussi, je trouve qu'en France, c'est un non-sens. Quand on sait qu'un psychologue fait un travail extraordinaire, souvent d'analyse de plusieurs heures, et qu'à la fin, on ne lui donne pas la possibilité et la crédibilité de tamponner, entre guillemets. Mais ça veut bien dire ce qu'elle veut dire. C'est parce qu'on le met en termes de diagnostic. Et le diagnostic, c'est pour les médecins. Mais du coup, tu vois, encore une fois, c'est une preuve que... Il y a des choses, je trouve, à faire progresser. Parce qu'il y a des psychologues qui font un travail quand même incroyable, tu vois, et qui sont bien plus compétents que certains psychiatres qui sont juste là à la fin pour lire vite fait, enfin oui, oui, et paf, ils tamponnent, ils te donnent des médicaments si tu as besoin. Tu vois, je me dis, là, il y a peut-être un petit truc à changer, quoi.

  • Speaker #0

    À approfondir.

  • Speaker #1

    Ouais, voilà, je pense ça là, comme on dit. Et après, on a ce qui est tout, les troubles dits, c'est souvent effectivement les orthophonistes. les profs sont les premiers à mettre le doigt dessus, tu vois, à avoir le nez comme ça et à pouvoir effectivement dire peut-être qu'il faudrait, bon et souvent c'est l'accompagnement d'une orthophoniste, l'hypersensibilité et le HPI par contre. ces deux ne sont pas du tout considérés comme des pathologies ou des diagnostics. Donc en général, on a des psys, des psychologues, ou bien, tout simplement parfois, moi je le vois parce que j'ai été formée, en fait, par rapport à, enfin j'ai fait une formation du docteur Hélène Aron, tu vois, pour la haute sensibilité. Et ce que j'aime bien sur son site, c'est la référence internationale, c'est elle qui a vraiment fait, pour les personnes qui ne connaissent pas, c'est la référence sur le domaine. Et tu vois, elle forme tout le monde dans l'accompagnement. Et c'est là où je dis, tu vois, il y a quand même une autre approche à l'international, c'est-à-dire que tu n'es pas obligé d'être psy pour l'hypersensibilité. Par contre, il te faut une formation de base, comprendre ce que c'est, les bases scientifiques, on est d'accord. Mais tu n'es pas obligé du tout d'être psy. Elle forme des coachs et tout, qu'elle met sur son site et tout. Et c'est là où je me dis, oh, on est sur autre chose, une autre vision quand même de ce que c'est. Et moi, je donne du coup moi-même maintenant des formations en français du coup. Et j'ai fait un annuaire de professionnel sur mon site, c'est le Dick Repel, où les gens peuvent regarder et... peuvent prendre rendez-vous avec ces professionnels pour l'hypertensibilité notamment. Et le HPI, aujourd'hui notamment en France, malheureusement, je dis bien malheureusement, le seul test officiel c'est le QI. C'est beaucoup remis en question, mais c'est vrai que ça reste un outil hyper intéressant, hyper complet malgré tout, mais ce que je trouve dommage, c'est que très peu de professionnels savent l'utiliser. Parce que tu arrives parfois à des conclusions de si tu n'as pas 130, tu n'es pas considéré comme HPI. C'est un non-sens et c'est dramatique. Parce que ça veut dire que le ou la professionnel n'est pas en capacité, en fait, de comprendre ce que c'est le HPI. On sait très bien que des personnes HPI avec de l'hypersensibilité ou avec un TDAH, par exemple, vont perdre des points. Et ce qui va être intéressant, justement, sur de l'hétérogénéité, c'est-à-dire qu'avec des scores élevés ou plus bas, c'est de comprendre. Et c'est là où je trouve la plus-value d'un professionnel tel comme psychologue. C'est de mettre tout ça en corrélation et de comprendre pourquoi. Pourquoi il y a des points de QI ? Qu'est-ce qui fait que ? Sinon, n'importe qui qui sait lire pourrait faire passer ses tests, en fait. Je trouve que l'avantage d'être psy, c'est que justement, tu es formé à cette analyse, justement, tu vois, globale de la situation. Donc non, le chiffre n'est pas parlant. Il est juste, en fait, un indicateur, mais comme plein d'autres indicateurs que normalement le professionnel est en capacité de comprendre, quoi, tu vois. Mais en France, on a du malin encore là-dessus.

  • Speaker #0

    Quels sont pour toi les... les traits de personnalité d'un... Je ne vais pas dire hypersensible, je vais dire HPS, haut potentiel de sensibilité. Quels sont les traits de personnalité de ce type de profil ?

  • Speaker #1

    Il n'y en a pas. Je sais, c'est toujours décevant quand on me dit ça. Non, mais tu vois, on a des... On a des préjugés. On a des préjugés. On pense par exemple que c'est la personne introvertie. C'est faux. Il y a une étude qui a démontré qu'il y a autant de personnes introverties qu'extraverties que ambiverties. Ambivertie, c'est être... à la fois introverti parfois dans certaines circonstances, et à la fois extraverti. Et bien il y a quasiment, grosso modo, un tiers, un tiers, un tiers en fait, chez les hypersensibles. Donc non, tous les introvertis ne sont pas hypersensibles, et toutes les hypersensibles ne sont pas introverties. Autre préjugé, hyper-émotivité. L'hyper-émotivité, en fait, dans la tête des gens, c'est les personnes qui pleurent tout le temps. Mais en fait, il y a plein d'hypersensibles qui ne savent pas pleurer. Soit parce que leur éducation, le contexte social, le sexisme encore une fois, C'est pas qu'ils n'ont pas de glandes lacrymales, mais ils ont du mal à pleurer. Pour autant, leur sensibilité et leur hyper-émotivité, c'est dans plein d'autres choses. Je pense notamment aux artistes, parce que justement leur art leur permet d'évacuer parfois en trop plein, tu ne vas pas forcément t'en rendre compte. Donc non, il n'y a pas en fait... Moi j'aime bien utiliser cette expression que nos atypies se colorent avec plein de choses. Notre expérience de la vie, les rencontres que l'on fait, si tu as plein de personnes autour de toi. qui te jugent, qui t'humilient, qui ne sont pas très agréables, tu vas être plus susceptible, tu vas être plus sur tes gardes, tu vas être plus colérique peut-être, plus renfermé. Si tu es entouré de personnes qui justement mettent en avant qui tu es, te montrent qu'ils t'aiment pour qui tu es, qui te soutiennent dans tes projets, tu vas être quelqu'un de plus confiant, qui va savoir prendre plus de recul sur les événements de la vie. C'est normal en fait, tu seras moins vulnérable à plein de choses. Ça c'est du B.A.B. pour tout le monde en fait. Et donc ça change forcément la personne hypersensible. Donc deux personnes, eh bien... hautement sensibles ne vont pas forcément du tout se ressembler, absolument pas et ça je trouve que c'est important, donc merci de m'avoir posé la question pour calcer un petit peu cette image qu'on a, comme du HP, on a une image aussi du surdoué aussi,

  • Speaker #0

    c'est pareil en fait aucun atypique ne se ressemble il n'y avait de rien on a parlé d'intelligence émotionnelle, donc quelque chose que tu connais, que tu pratiques et sur lequel tu as appris là-dessus, j'imagine que quand on parle du QI, il y a aussi le QE maintenant J'imagine que cette intelligence émotionnelle-là et cette compréhension aide aussi à comprendre ce type de profil et qu'il y a un lien de l'un à l'autre ?

  • Speaker #1

    Alors aujourd'hui, l'intelligence émotionnelle et le conscient émotionnel, comme tu le dis, n'a pas de reconnaissance en soi scientifique. Par contre, je trouve que c'est intéressant d'en parler parce qu'on ne peut pas nier l'évidence qu'il y a des personnes qui ont une intelligence émotionnelle plus développée que d'autres. Voilà, tu vois. Mais si on reprend vraiment, et pour moi, vraiment une théorie hyper intéressante, En fait, la différence, c'est que l'intelligence émotionnelle, elle peut se travailler tout au long de la vie. Tu vois ? Tu peux avoir le QE d'une moule et le développer tout au long de la vie. Par contre, je pense que les personnes, et ça se voit, et même dans les études que j'ai pu lire, que les personnes hypersensibles ont une intelligence émotionnelle innée beaucoup plus haute que la moyenne dès le départ. Par contre, elle peut être mise en mal. Parce que dans l'intelligence émotionnelle, il faudrait que... j'ai pas le graphisme sous les yeux mais il y a cinq grandes familles et il y a plein de choses il y a la capacité aussi tu vois de parler de ses émotions le fait de pouvoir se faire confiance d'être aussi d'être apaisé avec qui on est il y a plein de choses comme ça et donc on voit bien que parfois chez certains hypersensibles ça peut pécher aussi tu vois donc il y a des choses toujours à améliorer qu'on peut toujours améliorer et ça aide beaucoup plus il y a des gens qui ont une grande intelligence émotionnelle ça en parle de QI et il y a une étude qui a révélé que ces gens là réussissait beaucoup mieux dans la vie ou en tout cas avait une sensation parce que c'est ça qui est intéressant que c'est quoi la réussite tu vois il apparaît une sensation d'avoir réussi parce que c'est tellement subjectif la réussite en tout cas ils sont plus en lien et aligné je pense avec leurs valeurs et leurs besoins tu as sûrement lu beaucoup beaucoup beaucoup d'études là dessus pour

  • Speaker #0

    donner des éléments un peu factuel et rationnel qu'on parle de dos potentiel l'hypersensibilité ou de tdh ça représente quelle partie de la population en général et est ce que aujourd'hui Ces analyses-là sont tronquées ou pas par le manque soit d'informations, soit de connaissances, soit de détections de ce type de profil ?

  • Speaker #1

    Oui. Alors, quand on parle de pourcentage, les gens s'imaginent qu'on a pris les milliards d'individus sur Terre et qu'on a pu voir... Et c'est faux ! Et c'est faux ! Et c'est ça le truc. C'est qu'en fait, pour faire un pourcentage, on fait les statisticiens, parce que ce sont des statisticiens qui font au mieux. Et en fait, ils essayent de prendre le plus large panel de personnes et plusieurs fois d'affilée, voilà, comme ça, pour essayer de faire, on va dire, voilà. C'est un peu différent, par exemple, si on prend le QI. En fait, le QI, c'est un peu arbitraire. Et d'ailleurs, ça a été mis de manière arbitraire. Et je ne sais pas si tout le monde sait, mais par exemple, nous, c'est le fameux seuil 230 en France. Mais par exemple, si on va au Japon, c'est beaucoup plus haut. En fait, souvent, on dit les Japonais, c'est les plus intelligents parce qu'ils ont des QI à 220. Mais en fait, c'est tout simplement parce que notre test à nous, il est calibré jusqu'à 150, 160 maximum. Et ça, c'est des choses qu'ils ne savent pas. Mais c'est important de le dire, parce qu'en fait, effectivement, le conseil intellectuel, il est paramétré en fonction de la culture aussi, parce qu'il y a des thèses de culture générale dedans et tout. Donc, il ne peut pas être international. Il y a des bases, mais après, selon les pays, il est différent. Donc, si par exemple, vous êtes belge, il faut passer le QI en Belgique, entre guillemets, en fait, et pas en France, parce qu'on va vous interroger sur des choses, ou si vous n'avez pas eu la scolarité ou que vous n'avez pas la culture. française il ya des choses peut-être que vous ne savez pas en fait des références française tu vois on le voit quand on enfin moi je en vie au royaume-uni j'ai beaucoup parlé la langue il ya des références que je n'ai pas tu vois si je te dis les minicums peut-être qu'on est la même génération tu sais ce que c'est Voilà club dorothée des trucs comme ça mais voilà donc ça c'est hyper important aussi de se le dire en fait donc la culture change beaucoup donc en fait c'est arbitraire c'est à dire qu'on a estimé en france par exemple au niveau du hpi que toutes les qu'à un moment donné, on allait prendre que 2%. Et que 2%, c'était au-delà de 130. En fait, c'est ça. On a estimé que les personnes surdouées, c'était forcément les 2% les plus... celles qui étaient au-dessus de la courbe. Mais on aurait pu dire que les surdouées, c'était les 10%. Tu vois ? On aurait pu dire ça. Non, on estimait que c'était 2%. Voilà, c'est comme ça. Bon, et les autres, non.

  • Speaker #0

    C'est intéressant de comment a été fait cette échelle.

  • Speaker #1

    Ça c'est, oui exactement, c'est pour ça qu'elle est un peu remise en question, même si encore une fois je le dis, mais c'est un outil quand même très intéressant, et je comprends qu'on a besoin aussi d'outils plus objectifs qu'une analyse subjective, tu vois. Je pense que les deux sont justement hyper intéressants. Pour la haute sensibilité, c'est différent, c'est effectivement comme je dis, il y a eu plusieurs échantillonnages comme ça, et aujourd'hui on est plutôt entre 20-25% de personnes qui seraient hautement sensibles. Mais, là encore, c'est culturel en fait, tu vois. Parce qu'il y a des cultures où poser des mots sur ses émotions, c'est quelque chose de normal. Si tu vas en Suède par exemple, ils ont beaucoup d'avance sur ça. À l'école, ils font des cours d'empathie, des trucs comme ça. Donc forcément que ça développe la sensibilité de chaque individu en soi. Si tu vas dans des pays... Bon, sans les citer, mais des pays où effectivement, il n'y a pas les mêmes lois, il n'y a pas les mêmes droits pour les enfants, des choses comme ça, où on sent que ce n'est pas développé dans la culture. Bon, ce n'est pas la même chose en fait. Donc, c'est difficile de répondre à ça, tu vois, c'est difficile.

  • Speaker #0

    Oui, ça donne déjà deux, trois indicateurs. Et derrière, la subjectivité, etc., c'est toujours intéressant d'avoir des outils qui sont un peu plus factuels, même s'ils sont toujours en partie tranquilles, qui peuvent être mis en question. Mais ça donne une base, donc ça se mérite là au moins de donner une base.

  • Speaker #1

    Je vais te donner un exemple d'une expérience, d'une étude scientifique qui est dans son livre du docteur Hélène Aron qui explique. Elle dit Comment on peut être sûr que la personne est hautement sensible lorsqu'elle est dans un environnement totalement différent ? Eux, ils sont partis de ce concept-là. Elle a suivi des enfants sur des années. Certains dans des familles où la place des émotions, elle n'était pas top. Tu vois, c'est le fameux vas-y, pleure, tu pisseras moins des choses un peu comme ça, très sympathiques. plus ou moins tous entendu parler, ou connus. Et puis des familles peut-être plus ouvertes sur le sujet, et elle disait, elle donne des exemples comme ça, où elle suivait une famille d'artistes, et qu'il y avait un petit garçon, où justement c'était très bien vu qu'il soit sensible, parce qu'en fait pour eux c'était du potentiel exploitable, extraordinaire, dans leur vision artistique, tu vois. Et ce petit garçon en grandissant, a témoigné qu'il ne s'était jamais senti hypersensible, parce que ça n'a jamais été un sujet dans sa famille, tu vois. Si tu ne vas pas bien, tu pleures. Si tu es content, tu peux pleurer, tu peux crier, tu peux exprimer tout ça. Et c'est seulement en grandissant qu'il s'est senti vraiment différent, mais il n'a jamais mis le mot dessus, il n'en a jamais eu besoin. Pour autant, il a bien fallu quand même poser une échelle, et c'est pour ça qu'elle a mis en place quatre grands critères sur le HPS. Mais ça démontre bien que cette personne-là, elle ne va jamais chercher à comprendre ou savoir ce qui ne va pas chez elle. En fait, je me rends compte que c'est souvent les adultes qui ont... justement, on leur a pointé du doigt ce qu'il n'allait pas. Parce que quand ce n'est pas un problème, quand ta voiture, elle roule, en général, tu n'essayes pas de savoir pourquoi elle roule. C'est ça. Sauf si tu t'intéresses à la mécanique.

  • Speaker #0

    Et justement, tu accompagnes de plus en plus et assez fréquemment les enfants. J'imagine que c'est une aide énorme de pouvoir détecter ce genre de profil ou de spécificité, d'atypicité plutôt. Très jeune pour leur donner... Deuxièmement de réponse, c'est des clés. S'il y a des papas qui nous écoutent ou quoi que ce soit, comment tu pourrais les sensibiliser, tu pourrais leur expliquer l'intérêt de pouvoir avoir une ouverture d'esprit, si je puis dire, si tant est qu'ils soient fermés d'esprit, pour aider à accompagner ces enfants assez tôt ?

  • Speaker #1

    Alors déjà, je le redis, parce qu'avant d'être contactée là-dessus, je tiens à dire que je n'en accompagne plus, parce qu'étant à l'étranger, maintenant, moi, je ne propose que des visios, et des visios avec des enfants, je trouve ça...

  • Speaker #0

    C'est compliqué.

  • Speaker #1

    Trop délicat. Oui. Du coup, je crois qu'en fait, il faut distinguer vraiment… En fait, il y a deux cas. C'est-à-dire, il y a le cas où, en fait, c'est le parent qui est en difficulté dans sa parentalité. Et encore une fois, je l'ai dit, j'ai quatre enfants. Donc, des difficultés en parentalité, j'en ai tous les jours puisqu'on apprend auprès de nos enfants. Et qu'en plus, des fois, c'est fatigant parce que parfois, on ne sait pas et parce que c'est difficile aussi. Donc, mes enfants sont aussi atypiques. Donc, forcément, oui, des fois, on ne fait pas sa difficulté. Et encore une fois, ça peut être inquiétant. Donc on est challengé dans sa parentalité, c'est un challenge supplémentaire, déjà que c'est un challenge la parentalité. Donc il y a ça, et ça je pense que dans ces cas-là, je ne sais pas si c'est cohérent de faire passer une passation de batterie de test à un enfant qui n'est pas en demande, je m'explique. Là peut-être que c'est le parent qui a besoin d'outils, qui a besoin d'être rassuré, qui a besoin de clés en fait, et d'informations dans sa parentalité. Après il y a le cas où les enfants sont en souffrance, où l'enfant ressent un décalage. Là par contre, c'est différent. Parce que lui, il a besoin de poser des mots, il a besoin qu'on légitime ce qui se passe, il a besoin d'explications, il a besoin finalement qu'on donne du sens à son mal-être. Et là, je pense que ça peut être très important. Mais en général, on ne fait pas passer de passation avant l'âge de 6 ans, parce que ça n'est pas cohérent. Donc avant 6 ans, peu de professionnels vont vous proposer quelque chose. Et puis même quand ils vous proposent, vous allez payer et on va vous dire quoi à la fin. On ne peut pas être sûr, il faudra quand même revenir après 6 ans. Non mais voilà, il faut le dire. Mais c'est normal, c'est normal parce que déjà avant 6 ans, ils n'ont pas forcément un langage. Bon, ça dépend des enfants, il y en a qui parlent très très bien. Mais voilà, la maturité de toute façon du cerveau ne permet pas une fine analyse. Mais parfois, ça ne veut pas dire qu'il ne faut pas aller voir de professionnels. Je tiens à le dire, si l'enfant ne va pas bien, qu'on est en difficulté, n'attendez pas 6 ans, absolument pas. Parce que même s'il n'y a pas de passation, un professionnel n'a pas besoin de mettre un mot sur une problématique pour vous aider quand même. On peut quand même proposer des outils, un soutien, quelque chose d'adapté, même si on n'a pas le mot officiel. Par contre, je pense que c'est beaucoup plus facile pour des parents d'accompagner un enfant atypique. quand soi-même il connaît ses atypies et qu'il les assume. La problématique aujourd'hui que je trouve très régulièrement, c'est des parents qui soit ne se connaissent pas, soit sont encore dans la phase de déni. Donc surtout ne veulent pas que leurs enfants soient comme ça. Il y a un peu ce côté, moi j'en ai bavé, et je m'inquiète que mon enfant ça soit pareil, mais c'est pas conscient. Mais c'est juste du coup, je le vois tu vois dans des couples hétérosexuels où c'est souvent la maman qui va faire... cette démarche de compréhension.

  • Speaker #0

    Parce que confidente.

  • Speaker #1

    Et le père qui bloque totalement, il dit non, non, de toute façon, c'est n'importe quoi, qu'est-ce que tu vas encore chercher là ? Et c'est dur, c'est très dur. Parce qu'en plus, ça crée une séparation d'une certaine manière aussi dans le couple, quand on ne peut pas, dans cette équipe parentale, pleinement se faire entendre aussi par rapport à nos inquiétudes, c'est compliqué. Donc là, je pense qu'avant de pouvoir correctement accompagner son enfant atypique, il faut d'abord comprendre ses propres explications.

  • Speaker #0

    C'est important. Nous, on est de la génération qui commence à comprendre et qui a été sensibilisée à ça. Mais nos parents, par exemple, sans faire de critères d'âge, c'est vrai qu'il y a ce côté déni et je ne m'assume pas ou je ne me reconnais pas dans ça. C'est important de se connaître soi-même pour bien accompagner.

  • Speaker #1

    Ils ont aussi l'excuse de à mon âge Oui,

  • Speaker #0

    exactement. Tu sais,

  • Speaker #1

    genre ce n'est pas mon âge que c'est important de savoir

  • Speaker #0

    Ça s'est toujours fait comme ça. Avant, on ne se plaignait pas, etc. On a tous entendu.

  • Speaker #1

    C'est ça, on a le même discours en tête. Mais c'est ok, j'ai envie de dire, en fait, tu sais, ça c'est un truc que souvent les gens vont reprocher à leurs parents de ne pas avoir vu, de ne pas avoir su, de ne pas avoir pu mettre des mots dessus. Et moi, je leur rappelle effectivement que déjà, chaque génération a fait ce qu'elle a pu et qu'on peut s'améliorer de génération en génération. Et puis, ce qui est fait est fait. Et que j'imagine bien, sauf dans des cas de maltraitance, que les parents ne voulaient pas faire mal, en fait. Comme tous parents, on pense juste faire bien et on fait au mieux.

  • Speaker #0

    Avec tes paramètres, avec tes connaissances et tes capacités. Tu es une grande autrice, de par le volume de tes livres, tu as écrit 10 livres. Le premier m'a marqué, déjà parce que le premier ça a toujours une symbolique assez intéressante.

  • Speaker #1

    Attends, attends, c'est quoi le premier pour toi ? Parce que je suis sûre que le premier tu ne le connais pas.

  • Speaker #0

    Ah mince, alors le deuxième... Mais bon, le titre je l'ai trouvé sympa parce que c'était une up and shine à lui-même, c'est C'est décidé, je change ma vie

  • Speaker #1

    Alors ça c'est le dernier.

  • Speaker #0

    Alors c'est le dernier.

  • Speaker #1

    J'ai pris ma liste. Merci beaucoup. C'est le dernier en date.

  • Speaker #0

    J'apprécie beaucoup. On va parler du dernier.

  • Speaker #1

    Allez.

  • Speaker #0

    C'est plus frais dans ta tête. Ce mot à lui-même, c'est une vraie punchline. C'est décidé, j'en suis d'avis.

  • Speaker #1

    Alors.

  • Speaker #0

    Vas-y, je t'écoute.

  • Speaker #1

    Oui, mets-toi je la dois à Fabrice Michaud. En fait, c'est le seul livre que j'ai écrit à quatre mains, avec Fabrice Michaud qui a été un professionnel auquel je... Vraiment, j'adore Fabrice. On n'est justement pas de la même génération. C'est quelqu'un qui m'a formée, qui m'a fait confiance dès le départ et qui m'a beaucoup soutenue dans mon parcours professionnel. Il m'a connue à un moment où ça a été compliqué pour moi en plus. Je lui dois vraiment beaucoup. C'est quelqu'un d'assez extraordinaire, qu'on connaît plus à l'international qu'en France parce qu'il a fait beaucoup de conférences à l'international. Il a été vice-président de Mensa France, qui est l'association pour l'HV. Il a un parcours assez incroyable. Et je lui disais Fabrice il faut absolument, parce que lui il est très dans les punchlines et moi tu vois, moi j'arrondis les ongles, ça c'est mon truc, je suis comme ça. Lui il t'envoie des flèches, moi j'arrondis. Et j'ai toujours trouvé ça extraordinaire, forcément tu sais des fois les choses que nous on n'a pas on les trouve encore plus extraordinaires que chez les autres forcément. Et je lui dis t'as tellement de choses à dire, je trouve ça dommage que t'aies jamais écrit un livre et il me dit mais c'est vraiment pas mon truc le livre et tout. C'est vrai que lui il est plus à l'ouest, je lui dis tu sais pas quoi. Parle-moi, je mets tout à l'écrit et on écrit à deux. Et c'est ce qu'on a fait. Et donc, toutes les pages-là dans ce livre que je trouve fantastiques, je les lui dois.

  • Speaker #0

    Ton premier livre, c'était mon petit cahier pour mon enfant hypersensible. C'est celui-là.

  • Speaker #1

    Alors, oui, oui, oui,

  • Speaker #0

    non. C'est une troisième.

  • Speaker #1

    Non, non, mais tu ne les ouvres pas les premiers. Ouais, voilà. Les autres aussi, en fait, c'était de l'auto-édition. Et je passais par des petites maisons d'édition qui n'existent plus aujourd'hui. C'est pour ça que je dis que c'est... Mais t'aurais que le premier tu connaisses. Mais oui, celui-là, je l'accepte pour le premier.

  • Speaker #0

    Je ne suis pas détective non plus. Non,

  • Speaker #1

    c'est vrai. Non, mais tu peux pas.

  • Speaker #0

    C'est vrai. Mais c'est chouette parce que tes livres vont avoir un côté très pratique au pratique aussi pour l'accompagnement des mamans, pour l'accompagnement des enfants, etc. Donc, si j'ai un message à faire passer à propos de tes livres, c'est si vous n'êtes pas un grand lecteur, l'avantage de ces livres, c'est que vous allez vous reconnaître et c'est plus un, je vais pas dire un cahier d'apprentissage, mais beaucoup de... d'aide de fiches etc qui vont vraiment être mais comme on l'a dit du pratique aux pratiques toujours parce qu'en fait

  • Speaker #1

    Oui, je me dis, les gens, s'ils veulent faire une analyse sur eux-mêmes, ce n'est pas dans un livre vraiment que tu le trouves. En général, tu vas voir un thérapeute pour ça. Mais j'aime bien, tu sais, moi, j'ai vraiment une vision plutôt positive et de mise en action. Moi, je le suis comme ça, donc forcément, je vais promouvoir ça aussi. Si ça fonctionne ou ça ne fonctionne pas, ça dépend des gens. Mais oui, j'essaie que ça soit très pratique et en même temps avec des bases scientifiques.

  • Speaker #0

    On a parlé du HP, j'avais une question à te poser. Un peu sur le grand degré, quoi que, parce que ça fait du bruit. Tu sais, en France, il y a la série HPI qui est sortie. Ah,

  • Speaker #1

    j'ai jamais vu.

  • Speaker #0

    T'as jamais vu ? Bon, voilà. Donc, du coup, tu pourras pas répondre à la question. Est-ce que c'est le conflit de la réalité ?

  • Speaker #1

    Je sais pas. J'ai jamais vu. Je sais qu'il y a même un jeu de société et tu HPI, tu vois. Je trouve que c'est intéressant, mais que ça... Encore une fois, je trouve que c'est propre à la culture, en fait. On va, d'une certaine manière... essayer de démocratiser ça mais ça va malheureusement je pense renforcer certains préjugés mais sinon j'ai jamais vu donc je ne saurais pas te dire mais honnêtement comme je te disais comme chaque personne est HPI peut-être qu'il y a des HPI qui ressemblent à la personne de la série tu vois qui se disent ah je suis comme ça mais d'autres pas du tout en fait tu trouveras de tout exactement

  • Speaker #0

    quel a été ton dernier coup de coeur que ce soit un livre une rencontre oh ah ah ouf

  • Speaker #1

    Mon dernier coup de cœur ? Oui, j'avais un livre, mais je ne me souviens plus comment il s'appelle ce livre. Je crois qu'il y a un livre que j'ai beaucoup aimé, c'était sur l'ego de Ryan Holiday, je crois. L'ego est votre ennemi. Il y en a un comme ça que j'ai beaucoup aimé. J'ai trouvé ça hyper intéressant comme concept aussi. Mais il y en a plein. En fait, je lis beaucoup, donc du coup je les enchaîne un peu, je t'avoue. C'est vrai, oui, il m'a marqué. Des gens que j'ai rencontrés, mon dernier coup de cœur, je ne sais pas trop... Je ne sais pas.

  • Speaker #0

    Personne n'est expérimentée dans ton parcours.

  • Speaker #1

    Ah, dans mon parcours ? Ah, il y en a plein, il y en a plein. Mais là, je pense notamment à Catherine Testac, dont j'aime beaucoup le travail. Je trouve qu'elle a fait un travail assez extraordinaire sur l'optimisme. Elle a fait un travail assez extraordinaire de démocratisation de l'optimisme. Et ce n'est pas facile, notamment dans un milieu professionnel. Et là, elle découvre son TDAH et elle sort un livre justement sur le sujet. Et je trouve ça incroyable de faire ça parce qu'elle est sur un sujet justement un peu trop vu à la mode. mais j'ai toute confiance en elle pour l'amener justement avec beaucoup de justesse, qu'on a laissé bien le faire.

  • Speaker #0

    Catherine Testa, l'optimisme, si vous voulez vous renseigner, elle fait des livres aussi. Elle fait des livres et dans une période pas simple, parce que parler d'optimisme sur la période que l'on a connue, c'est... C'est vide ! Bon challenge !

  • Speaker #1

    Mais ça c'est qui tout doublent, il y a soit des personnes qui adorent ça et ça leur fait du bien, soit des personnes qui ne sont pas en recherche de ça et c'est ok. et qui ne le supportent pas d'ailleurs. Ils peuvent se dire que c'est insupportable parce qu'ils ne sont pas là-dedans. Et c'est OK aussi. Il y a de tout.

  • Speaker #0

    Et puis, vous aurez en écho l'épisode du podcast, je le dis parce qu'on a enregistré juste avant avec Orlan Bido. Donc, vous pourrez suivre ici ou là, juste après celui-ci, où on parlait du bonheur, notamment. Ah,

  • Speaker #1

    génial.

  • Speaker #0

    Un peu différent de l'optimisme. Et quelques clés qui pourront aider. Donc ça, c'est toujours chouette. À travers ton parcours, tu as... Tu dois avoir aussi des anecdotes de vie. Alors, je ne te demande pas d'un nom ni quoi que ce soit, mais est-ce qu'il y a des rencontres avec des personnes qui t'ont demandé un accompagnement, qui t'ont marqué, qui t'ont interpellé ? J'imagine que tu en as quelques-unes.

  • Speaker #1

    Ah oui, j'en ai plein. Mais tu vois, celle du dernier en-dette, on en a parlé juste avant l'enregistrement, que là, j'avais une dame de 76 ans qui découvre ses atypies. Et ça marque beaucoup parce que, déjà, je ne crois pas avoir eu des personnes de cet âge-là. Je sais jusqu'à 50 ans, souvent, mais passer les 70 voire 80 non, déjà parce que je suis beaucoup sur les réseaux sociaux donc c'est pas la génération pour les réseaux sociaux, il y en a mais c'est pas c'est pas leur réseau à eux en général et ensuite parce que je pense que c'est plus compliqué aussi pour eux d'aller voir quelqu'un de beaucoup plus jeune, tu vois il y a aussi ça parfois on va plutôt avoir moi j'ai souvent des femmes sur la même tranche d'âge que moi tu vois donc je pense que d'une certaine manière c'est que ça fait écho Mais ça me touche énormément parce que déjà j'apprends près de cette personne parce que je n'ai pas 76 ans et que je ne me rends pas compte. Tu vois quand tes grand-mères voire arrière-grand-mère, que tu as fini ta vie professionnelle, ce n'est pas du tout les mêmes préoccupations. Tu ne fais pas les mêmes deuils et tu n'essaies pas de développer la même chose pour les années à venir. Ce n'est pas les mêmes réflexions sur la vie du tout. Et donc ça me touche particulièrement, tu vois les confidences qu'elle me fait et la manière dont elle a aussi. Comment elle déroule sa vie. Ce n'est pas du tout la même chose quand on a 20 ans ou 40 ans. On est encore à un autre stade. On sent qu'elle a passé le cap de certains deuils que des personnes de 20 ou 40 ans que j'accompagne n'ont pas fait et qui sont plein dedans. Comme quoi, je me dis que c'est assez extraordinaire parce que chaque chose en son temps et que c'est normal. Ça se déroule petit à petit. Il n'y a pas besoin d'aller plus vite que la musique. Voilà, quand on aura 70 ans, 76 ans, on fera nous aussi d'autres deuils, et ainsi de suite. Mais ça me touche énormément, et puis tu vois, tu vis pas la même façon, tu te dis, ok, à 75 ans, je me découvre comme ça, je mets des mots là-dessus, comment je repense ma vie, maintenant, à la lueur de cette connaissance ?

  • Speaker #0

    Et aujourd'hui, Elodie, quel serait ton plus grand rêve ? Si tu pouvais rêver grand, que tu es sûre que tu n'échoues pas, ce serait quoi ?

  • Speaker #1

    Alors, tu me poses une colle. qu'on m'a posé dans un autre podcast comme ça. Et entre-temps, je n'ai pas réfléchi. Mais non, mais moi, je suis bien dans ma vie. En fait, il y a toujours des axes à améliorer. Je suis quelqu'un qui adore améliorer plein, plein de choses, tu vois. Mais en soi, si tu savais, j'ai tellement galéré et j'ai tellement mis beaucoup, beaucoup d'efforts à me créer cette vie sur mesure que maintenant, juste la maintenir est un privilège de chaque jour. Vraiment. Tu vois, j'ai... On a réussi à s'expatrier dans un endroit où ce n'est pas forcément évident, où la vie est quand même beaucoup plus chère, mais on savait pourquoi on le faisait. On a réussi à avoir une famille nombreuse qui n'était pas évidente, mais qui était un projet vraiment de couple depuis longtemps, avec des enfants qui ne dorment pas, c'est épuisant, elles s'enrôlaient et tout. On a tous les deux abandonné, mon mari a abandonné ses études de médecine, moi mon double doctorat, pour privilégier notre vie de famille, parce qu'on savait très bien que nos carrières professionnelles nous en empêcheraient. Et pour autant... je pense qu'on a plus réussi économiquement parlant en faisant ce choix, cette mise en danger qu'on a fait, parce que vraiment on a fait des choix finalement très atypiques, qui n'ont pas du tout été compris par nos proches, et peut-être critiqués, mais ça c'est toujours pareil, si tu écoutes les gens tu fais jamais rien. Donc en fait si tu veux on a fait des choix qui maintenant nous satisfont, maintenant le fait même de les maintenir c'est une chance.

  • Speaker #0

    Et quel a été le chemin de te dire... Voilà, ma mission de vie, ça va être d'aider, d'accompagner et d'acculturer les gens à tout cet univers, si je puis dire, avec tous les différents profils, avec tous les atypiques que l'on connaît aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Alors, en fait, tu vois, quand les gens cherchent leur mission de vie, je leur demande, je leur dis souvent, ça ne se conscientise pas. En fait, la mission de vie, elle est très naturelle. En fait, c'est quelque chose que tu fais tellement naturellement que tu ne t'es jamais dit que ça, tu pouvais en faire un métier. C'est un peu ça. Et si tu veux, je ne me suis jamais dit, c'est ma mission de vie parce que depuis... toute petite, enfin bien depuis toute petite ça a toujours été une préoccupation de m'occuper des autres mais pas un mode alors je pense que mon histoire de vie est particulière et a amené ça aussi peut-être, mais tu vois je me rappelle très bien qu'à 14 ans je faisais déjà du bénévolat et que j'avais demandé je me souviens très bien, je sais pas s'il est encore de ce monde, il s'appelait monsieur Rivière il était à la Croix-Rouge à Toulouse et j'ai une petite gamine de 14 ans qui arrive je lui dis oui mais alors moi je veux faire ça, ça, ça il me dit mais tu n'as pas l'âge, c'est à partir de 16 ans que tu peux faire du bénévolat... Et j'ai dit non mais moi je veux le faire maintenant parce que j'ai du temps en fait dans ma vie. Donc il avait demandé l'autorisation à la Croix-Rouge de France. Et il a fallu faire tout un truc pour que j'aie le droit de faire du bénévolat. Tu vois je m'en souviendrai toujours mais c'était un truc qui me portait tu vois. Et ça a toujours resté. Et au départ moi j'ai fait des études de droit. Mais c'était un peu pour aider la veuve et l'orphelin. Et d'ailleurs c'était très drôle parce que j'étais allée voir une conseillère d'orientation. Parce que je ne me retrouvais pas dans le fac de droit. Et qui m'avait réunie. Et qui m'avait dit non mais si vous voulez aider la veuve et l'orphelin c'est pas du droit qu'il faut faire. Le droit, ce n'est pas ça. Et ça m'avait meurtrie, tu vois. Alors, je ne dis pas qu'elle avait raison ou pas raison, ce n'est pas le sujet. Mais en attendant, elle m'avait sorti, vous n'avez qu'à faire du social. Moi, je ne savais pas ce que c'était le social. Parce que ni du tout, je suis allée me renseigner, que j'ai tenté les concours, que je suis rentrée en école d'assistante sociale, et que j'ai beaucoup aimé ce travail, mais qu'il ne me satisfaisait pas pleinement. Et donc, j'ai continué les études en parallèle. Et à chaque fois, enfin moi, j'ai fait mes études. en même temps d'un boulot à temps plein en CDI. Je posais mes congés pour passer mes partiels, tout en ayant une vie de famille. Ça, c'est l'histoire de ma vie. En fait, ça s'est fait naturellement parce que je sais que je pense que je suis douée pour ça. Et donc, voilà, je l'ai fait.

  • Speaker #0

    Ça me fait penser à une question d'une personne que je connais qui fait 25 000 choses dans sa vie. Comme toi, le métier, le diplôme, etc. que tu as envie de lui dire mais pense à toi des fois, enfin repose toi parce que tu as le temps

  • Speaker #1

    Non, en fait moi je pense pour moi en vrai moi je pense à moi en fait en vrai j'ai pas l'impression, au contraire je pense qu'en faisant tout ça, je pense à moi tu vois, parce que c'est ça qui me nourrit intellectuellement et que tu sais enfin je veux dire, imaginons qu'on ait 90 ans à vivre, c'est une moyenne on sait jamais, peut-être plus peut-être moins Bon, la question c'est qu'est-ce que tu veux faire de tes 90 ans ? Et moi je vois vraiment la vie comme une expérimentation. Je veux expérimenter les trucs. Alors il y a des choses qui ne me tentent pas, donc je n'irai pas faire, tu vois. Vraiment pas. Mais sinon, j'ai envie d'avoir envie. Et j'ai envie de développer cette envie d'avoir envie. Donc ça fait beaucoup rire mon mari qui n'est pas du tout comme ça. Mais du coup c'est parfait en fait, on fait un juste milieu. Et j'ai toujours 1000 projets à la fois. Et ma plus grande frustration c'est que je sais que je n'aurai pas assez d'années pour tout expérimenter. Bon, il faut que je fasse des choix.

  • Speaker #0

    Dernière question Elodie, parce qu'on arrive à la fin de cet épisode. Quel est le meilleur conseil que l'on t'ai donné jusqu'à présent dans ta vie ? Ce qui est reçu.

  • Speaker #1

    Ouais...

  • Speaker #0

    On t'a donné un peu d'injections mais...

  • Speaker #1

    Non, non mais je comprends et que je garde en tête... Ah... Hum... Si attends, c'est une phrase. Tu as raison. Je suis désolée. Je suis désolée. C'est une phrase que je me note et tu vois, je l'ai en fond d'écran, il y a marqué. Vous pouvez soit traverser la douleur de la transition, soit la douleur de la stagnation. C'est-à-dire que pour toute difficulté, si tu veux, tu vas forcément être dans l'inconfort. Mais soit tu choisis en fait cette douleur de l'inconfort pour changer quelque chose, soit tu acceptes la douleur de l'inconfort que tu ressens dans ta situation actuelle. Tu as le choix. Dans tous les cas, tu souffres. Donc est-ce que tu veux souffrir pour rien ou est-ce que tu veux souffrir pour tenter quelque chose ?

  • Speaker #0

    et ça ça me guide beaucoup dans l'entrepreneuriat ça me guide beaucoup ça rejoint pas mal avec l'expérimentation dont on parlait tu vois ça me guide bien c'était génial j'ai adoré faire cet épisode avec toi je viens de voir le temps ça fait quasiment une heure on a pas vu le temps passer c'est pour ma part du moins merci pour cet échange donc du coup tu as une dizaine de livres sur différents sujets pour accompagner l'enfant, la femme ou la personne sur hypersensibilité, TDH, etc. Tu as aussi un podcast avec un peu plus de 50 épisodes, je crois.

  • Speaker #1

    Je ne sais pas. Je ne sais plus.

  • Speaker #0

    Je te le dis.

  • Speaker #1

    Ah, merci. Tu les as comptés. Ah ouais, ça doit être ça. Je suis sereine, t'as raison.

  • Speaker #0

    Tu peux donner le nom, peut-être, de l'épisode ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est le podcast Potentiel. Tout simplement. Il est disponible sur toutes les plateformes d'écoute. Et il y a un nouvel épisode tous les lundis. Voilà, tous les lundis matins, il y a un nouvel épisode. Donc, il a un an. Et je suis très contente. Il a maintenant plus de 250 000 écoutes et tout. Il fonctionne bien.

  • Speaker #0

    Tiens, un an dans 50 épisodes. On est bon, on est ravi.

  • Speaker #1

    Mais c'est ça, on est bon, on est bon.

  • Speaker #0

    Ce sont des épisodes où tu parles, où tu transmets ?

  • Speaker #1

    Alors, un épisode sur deux, c'est moi. Et c'est ça. Et un épisode sur deux, c'est moi qui vais développer un sujet en particulier. Et un épisode sur deux, j'interview quelqu'un. liés aux atypies, soit pour un témoignage, soit parce que c'est un professionnel et qu'il peut nous parler aussi sous un angle différent. Moi, j'aime bien aussi inviter des gens qui ne pensent pas forcément comme moi ou qui ne le transmettent pas de la même manière parce que je ne crois pas en la vérité absolue du tout. C'est hyper intéressant. Oui, voilà. Donc, du coup, à chacun, on fait sa popote après.

  • Speaker #0

    Donc, l'épisode potentiel, pardon, le podcast potentiel que vous pouvez retrouver sur toutes les plateformes également. Élodie Crépel, ton site Internet, si vous voulez en savoir plus. Vous avez un super annuaire pour découvrir les personnes, les professionnels qui sont autour de chez vous pour pouvoir avancer sur votre chemin. On va dire ça comme ça. Merci à toi, Élodie, pour tous ces échanges et la richesse de tes propos. C'était top. Merci. Merci à vous aussi d'avoir écouté et regardé cet épisode qui est disponible sur Spotify, Deezer, Apple, Amazon Music, sur toutes les plateformes qui ont le podcast potentiel. Et également sur YouTube. Je vous dis à très bientôt pour un prochain épisode de D'Inspirer. Salut.

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