Speaker #0Dans ce nouvel épisode du podcast Inspiré, j'ai le plaisir d'accueillir Alban Michon, explorateur polaire, biocéanote et conférencier. Depuis son plus jeune âge, Alban est fasciné par l'univers marin. Inspiré par les aventures du commandant Cousteau, il plonge pour la première fois à 11 ans et décide à 16 ans de consacrer sa vie à cet univers. Propriétaire de l'école de plongée sous glace de Tignes, fondateur de l'école des explorateurs, Alban parcourt les pôles, les glaces, les abysses pour mieux comprendre notre planète et éveiller les consciences. En 2022, il prépare Biodiceus, une base scientifique unique sous l'océan Arctique où une équipe vivra pendant plusieurs mois en immersion pour observer l'évolution de la banquise. Parallèlement, en tant que conférencier, Alban partage les leçons de son expérience et de ses expéditions extrêmes autour des thématiques telles que la gestion des risques, le dépassement de soi ou encore le management. Je vous invite à écouter un extrait de notre conversation et je vous donne rendez-vous dans deux jours pour l'épisode complet.
Speaker #2Oui, alors Bioniceus, c'est une station de recherche sous-marine. En gros, c'est simple, il existe des stations de recherche un peu partout dans le monde. Je le disais tout à l'heure, 77 a priori en Antarctique. Le principe, c'est de reprendre le concept des bases de recherche scientifiques qui vont accueillir des scientifiques pour pouvoir étudier l'environnement en continu, puisqu'il faut des données régulières. Je me suis dit, tiens, ça pourrait être sympa de faire une base de recherche sous-marine, une station de recherche sous-marine, donc sous la banquise arctique. Pourquoi ? Parce que le monde est encore à découvrir. Le monde, on ne le connaît pas bien. Le monde évolue, les espèces évoluent, donc il faut des données régulières. C'est ça qu'il faut absolument. Et la banquise arctique, la glace en règle générale, c'est le cœur du réacteur climatique. C'est-à-dire que tout ce qui se passe en arctique... et Antarctique, dans les zones polaires, jouent et influent sur le monde, sur le climat, sur la montée des eaux, sur l'acidification des océans, sur le ralentissement des océans, donc le changement du Gulf Stream. Tout est lié. Et je me dis, ça pourrait être génial, parce que j'ai passé ma vie à emmener des gens qui ne savaient pas plonger sous la glace. J'ai un petit peu une expérience dans le monde polaire. et le commandant Cousteau. Il avait fait des bases, enfin, il avait fait des stations, enfin, non, il avait fait des habitats sous-marins, le commandant Cousteau. C'était pas le seul, je parle côté français, mais il y a eu 63 habitats sous-marins dans le monde, dans les années 60-70. T'imagines ? Sauf que tous ces habitats sous-marins ont plutôt, à l'époque, c'était plutôt pour travailler sous la mer, vivre sous la mer, etc. Bon, très clairement... Moi, le kiff de dire on va vivre sous la mer demain parce que les steyr, non, c'est pas mon délire de dire on va vivre sous la mer. En revanche, aller sous la mer, vivre avec et au cœur du réacteur climatique ou de l'environnement, tu te fais accepter et tu récoltes un maximum d'informations pour pouvoir le protéger. C'est ça qu'il faut. Et donc, je me suis dit, OK, comme les habitats sous-marins sont existés, moi, je ne vais pas réinventer la roue, je vais refaire. Tu sais, aujourd'hui, on n'invente pas grand-chose, très clairement. On innove beaucoup, mais on n'invente pas grand-chose. Et je vais prendre l'exemple des chefs. Vous savez, les custos, les chefs, ils font quoi ? Les custos, ils inventent peut-être un peu, mais ils revisitent beaucoup. Et c'est très bien. C'est ce que je voulais faire. Je voulais revisiter le concept des habitats marins. Et donc, le concept de Biodiceus. Pourquoi Biodiceus ? Je te le dis aussi. C'est parce que le commandant custo, il appelait... ses équipages dans les habitats sous-marins, des océanautes. Des hommes qui voulaient travailler sous la mer, faire de la soudure, etc. Entre autres. Et je me suis dit, tiens, c'est marrant, ils appellent ça des océanautes. Nous, on va plutôt étudier la biodiversité, donc on va devenir des biocéanautes. Et donc, en fait, Biodiceus, c'est quoi ? C'est l'odyssée des biocéanautes. Biodiceus, voilà. Le petit clin d'œil au commandant Cousteau. Ça a été réfléchi, t'as remarqué ?
Speaker #2L'idée, c'est de recréer un habitat sous-marin avec les besoins d'aujourd'hui, avec les capacités d'aujourd'hui, avec les technologies d'aujourd'hui, pour les raisons d'aujourd'hui. C'est-à-dire qu'en gros, un peu comme un Lego ou comme ISS, c'est des petits modules que tu vas emboîter les uns les autres et tu vas pouvoir faire la station que tu veux pour la mettre. En Arctique, aujourd'hui, et qui te dit que demain ou après-demain, on veut la mettre en mer Rouge ou on veut la mettre en Méditerranée, on pourra, on est capable de la mettre là-bas. Pourquoi pas ? Tout est possible, en fait. Voilà, donc c'est le prochain projet, la création de la station de recherche Biodiceus. Je vais rajouter une dernière chose, c'est que ce projet, c'est plusieurs millions d'euros. Et comme j'ai raconté ma vie depuis le début, où j'ai acheté une école de plongée avec zéro euro, où je raconte que je vais traverser l'Arctique avec zéro euro parce que je vais... convaincre les gens. Je vais fédérer les gens. C'est ce que je vais faire. Autant dire que j'avais zéro euro sur le biodiscibus. Mais ce n'est pas grave. Il faut bien raconter quelque chose, une histoire, puis après, tu fédères les gens. Et ensemble, parce qu'on est une équipe, et là, c'est une grosse équipe, et d'ailleurs, ceux qui veulent nous rejoindre, ils sont les bienvenus parce que moi, je cherche plein de gens qui soient motivés. C'est ça qui m'intéresse, les gens qui sont motivés. ensemble on va créer cette station de discipline.