Bébé maman cover
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INTERSTICES

Bébé maman

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08min |29/05/2022
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Bébé maman

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08min |29/05/2022
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Description

Amour, Inversement des rôles, Juste réciprocité sur nos Chemins de Vie, sans forcément rendre autant que reçu > Tout est bien !  

 

Texte déposé : ©Renaud Soubise  

Musique 1 : ©Le Duo CelloPiano (Chocolat Musical) - Violoncelle : Marion Colas  

Piano : Ludivine Lecureur / Si maman si (France Gall)

https://youtube.com/playlist?list=PLSHFrm5PN7z_Xa72dACmFPfvG7duwMquO 

Musique 2 : Thoughtful Cinematic - Piano (libre de droit)


---

J'arrive dans la banlieue sud de Lyon, ce vendredi de septembre, à minuit passé, par le dernier métro qui suit le dernier train, avec toujours cette petite inquiétude : se souvient-elle de ma venue pour m'ouvrir l'immeuble ? 

Elle m'attend, là, enjouée de mon arrivée, m'embrasse et m'offre à boire avant d'aller dormir. 

Samedi matin je l'observe discrètement somnoler dans son fauteuil devant la télé. Elle est surprise de ma présence, lorsqu'elle m’entend bouger dans la cuisine. Du coup, elle est en quête de ce que sera cette journée qui ne commence pas comme les autres.  

Ma sœur et mon beau-frère remontent du sud de la France. Ils seront là en fin de matinée. C'est moi qui m'occupe de faire les courses et de préparer à manger, elle peut donc continuer de remplir tranquillement ses grilles de mots croisés. Voici le détail de ce que nous allons manger ce midi. Ce soir, l'un de mes frères avec sa femme et leurs deux filles nous rejoindront pour dîner, ainsi que l'épouse de l'aîné de la fratrie, parti trop jeune. Le dernier ne viendra pas, une activité de weekend prévue de longue date. 

Ces informations, elle me les demande une bonne quinzaine de fois en moins de deux heures, et je lui réponds comme si chaque question était neuve. 

Je voudrais savoir si l'infirmier qui passe cette semaine est Lionel ou bien Éric. Elle rétorque, sur un ton sans appel, que depuis la disparition de mon père, il n'y a plus d'infirmier, puisque c'est pour lui qu'ils venaient. Elle n’a pas fini sa phrase que Lionel sonne, entre dans l'appartement, me salue amicalement et lui donne son médicament, tout en lui proposant de passer à la douche. Elle résiste un peu, mais il sait comment lui
parler et c'est docilement qu'elle le suit. 

En les voyant partir vers la salle de bain, j'annonce que je pars faire les courses, en saluant Lionel que je reverrai sans doute encore avant ce soir. 

Il est à peine 11h00 quand je suis de retour avec mes bras chargés de cabas pour tout le weekend. Je la trouve dans son fauteuil, terminant le dessert de son déjeuner. Elle me sourit. Ça a l'air bon. Je commence à lui exprimer ma surprise quand je remarque que l'assistante de vie pour les repas est en train de terminer le rangement dans la cuisine. Personne ne lui a parlé de l'annulation de sa prestation du weekend, pourtant faite. Tant pis, peut-être que Maman pourra tout de même goûter un petit peu au repas que je m’apprête à cuisiner. 

Une fois seule avec moi, elle me demande gravement où est mon père. Pour la énième fois depuis qu'il nous a quittés en juillet, je le lui redis, et je vois que cette nouvelle sonne doucement comme la confirmation de ce qu'elle sait déjà. 

Je répète encore, autant de fois que nécessaire, comme inédit, tout ce qu'elle veut savoir pour tout ce qu'elle demande. Elle a oublié qu'elle a mangé et dit qu'elle n'a pas très faim, mais elle a bien hâte qu'ils arrivent pour qu'on prenne l'apéro. Elle se déclare même candidate à une petite avance. 

Tout le weekend se déroule de cette façon. Quand nous sommes tous là, elle écoute nos échanges d'une oreille distraite en faisant ses mots croisés dans le brouhaha de la télé qu'elle n'arrive pas à éteindre mais qu'elle n'écoute pas. C'est pour lui qu'elle la met, et maintenant qu'il n'est plus là, c'est pour nous. Il est vain de lui dire que cela ne nous intéresse pas. Si elle l'éteint, il ne lui faut pas deux minutes pour oublier et la rallumer en toute innocence. Elle est contente que nous soyons là et se demande toujours si ce n'est pas bientôt l'heure de l'apéro. (...)

Description

Amour, Inversement des rôles, Juste réciprocité sur nos Chemins de Vie, sans forcément rendre autant que reçu > Tout est bien !  

 

Texte déposé : ©Renaud Soubise  

Musique 1 : ©Le Duo CelloPiano (Chocolat Musical) - Violoncelle : Marion Colas  

Piano : Ludivine Lecureur / Si maman si (France Gall)

https://youtube.com/playlist?list=PLSHFrm5PN7z_Xa72dACmFPfvG7duwMquO 

Musique 2 : Thoughtful Cinematic - Piano (libre de droit)


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J'arrive dans la banlieue sud de Lyon, ce vendredi de septembre, à minuit passé, par le dernier métro qui suit le dernier train, avec toujours cette petite inquiétude : se souvient-elle de ma venue pour m'ouvrir l'immeuble ? 

Elle m'attend, là, enjouée de mon arrivée, m'embrasse et m'offre à boire avant d'aller dormir. 

Samedi matin je l'observe discrètement somnoler dans son fauteuil devant la télé. Elle est surprise de ma présence, lorsqu'elle m’entend bouger dans la cuisine. Du coup, elle est en quête de ce que sera cette journée qui ne commence pas comme les autres.  

Ma sœur et mon beau-frère remontent du sud de la France. Ils seront là en fin de matinée. C'est moi qui m'occupe de faire les courses et de préparer à manger, elle peut donc continuer de remplir tranquillement ses grilles de mots croisés. Voici le détail de ce que nous allons manger ce midi. Ce soir, l'un de mes frères avec sa femme et leurs deux filles nous rejoindront pour dîner, ainsi que l'épouse de l'aîné de la fratrie, parti trop jeune. Le dernier ne viendra pas, une activité de weekend prévue de longue date. 

Ces informations, elle me les demande une bonne quinzaine de fois en moins de deux heures, et je lui réponds comme si chaque question était neuve. 

Je voudrais savoir si l'infirmier qui passe cette semaine est Lionel ou bien Éric. Elle rétorque, sur un ton sans appel, que depuis la disparition de mon père, il n'y a plus d'infirmier, puisque c'est pour lui qu'ils venaient. Elle n’a pas fini sa phrase que Lionel sonne, entre dans l'appartement, me salue amicalement et lui donne son médicament, tout en lui proposant de passer à la douche. Elle résiste un peu, mais il sait comment lui
parler et c'est docilement qu'elle le suit. 

En les voyant partir vers la salle de bain, j'annonce que je pars faire les courses, en saluant Lionel que je reverrai sans doute encore avant ce soir. 

Il est à peine 11h00 quand je suis de retour avec mes bras chargés de cabas pour tout le weekend. Je la trouve dans son fauteuil, terminant le dessert de son déjeuner. Elle me sourit. Ça a l'air bon. Je commence à lui exprimer ma surprise quand je remarque que l'assistante de vie pour les repas est en train de terminer le rangement dans la cuisine. Personne ne lui a parlé de l'annulation de sa prestation du weekend, pourtant faite. Tant pis, peut-être que Maman pourra tout de même goûter un petit peu au repas que je m’apprête à cuisiner. 

Une fois seule avec moi, elle me demande gravement où est mon père. Pour la énième fois depuis qu'il nous a quittés en juillet, je le lui redis, et je vois que cette nouvelle sonne doucement comme la confirmation de ce qu'elle sait déjà. 

Je répète encore, autant de fois que nécessaire, comme inédit, tout ce qu'elle veut savoir pour tout ce qu'elle demande. Elle a oublié qu'elle a mangé et dit qu'elle n'a pas très faim, mais elle a bien hâte qu'ils arrivent pour qu'on prenne l'apéro. Elle se déclare même candidate à une petite avance. 

Tout le weekend se déroule de cette façon. Quand nous sommes tous là, elle écoute nos échanges d'une oreille distraite en faisant ses mots croisés dans le brouhaha de la télé qu'elle n'arrive pas à éteindre mais qu'elle n'écoute pas. C'est pour lui qu'elle la met, et maintenant qu'il n'est plus là, c'est pour nous. Il est vain de lui dire que cela ne nous intéresse pas. Si elle l'éteint, il ne lui faut pas deux minutes pour oublier et la rallumer en toute innocence. Elle est contente que nous soyons là et se demande toujours si ce n'est pas bientôt l'heure de l'apéro. (...)

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Amour, Inversement des rôles, Juste réciprocité sur nos Chemins de Vie, sans forcément rendre autant que reçu > Tout est bien !  

 

Texte déposé : ©Renaud Soubise  

Musique 1 : ©Le Duo CelloPiano (Chocolat Musical) - Violoncelle : Marion Colas  

Piano : Ludivine Lecureur / Si maman si (France Gall)

https://youtube.com/playlist?list=PLSHFrm5PN7z_Xa72dACmFPfvG7duwMquO 

Musique 2 : Thoughtful Cinematic - Piano (libre de droit)


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J'arrive dans la banlieue sud de Lyon, ce vendredi de septembre, à minuit passé, par le dernier métro qui suit le dernier train, avec toujours cette petite inquiétude : se souvient-elle de ma venue pour m'ouvrir l'immeuble ? 

Elle m'attend, là, enjouée de mon arrivée, m'embrasse et m'offre à boire avant d'aller dormir. 

Samedi matin je l'observe discrètement somnoler dans son fauteuil devant la télé. Elle est surprise de ma présence, lorsqu'elle m’entend bouger dans la cuisine. Du coup, elle est en quête de ce que sera cette journée qui ne commence pas comme les autres.  

Ma sœur et mon beau-frère remontent du sud de la France. Ils seront là en fin de matinée. C'est moi qui m'occupe de faire les courses et de préparer à manger, elle peut donc continuer de remplir tranquillement ses grilles de mots croisés. Voici le détail de ce que nous allons manger ce midi. Ce soir, l'un de mes frères avec sa femme et leurs deux filles nous rejoindront pour dîner, ainsi que l'épouse de l'aîné de la fratrie, parti trop jeune. Le dernier ne viendra pas, une activité de weekend prévue de longue date. 

Ces informations, elle me les demande une bonne quinzaine de fois en moins de deux heures, et je lui réponds comme si chaque question était neuve. 

Je voudrais savoir si l'infirmier qui passe cette semaine est Lionel ou bien Éric. Elle rétorque, sur un ton sans appel, que depuis la disparition de mon père, il n'y a plus d'infirmier, puisque c'est pour lui qu'ils venaient. Elle n’a pas fini sa phrase que Lionel sonne, entre dans l'appartement, me salue amicalement et lui donne son médicament, tout en lui proposant de passer à la douche. Elle résiste un peu, mais il sait comment lui
parler et c'est docilement qu'elle le suit. 

En les voyant partir vers la salle de bain, j'annonce que je pars faire les courses, en saluant Lionel que je reverrai sans doute encore avant ce soir. 

Il est à peine 11h00 quand je suis de retour avec mes bras chargés de cabas pour tout le weekend. Je la trouve dans son fauteuil, terminant le dessert de son déjeuner. Elle me sourit. Ça a l'air bon. Je commence à lui exprimer ma surprise quand je remarque que l'assistante de vie pour les repas est en train de terminer le rangement dans la cuisine. Personne ne lui a parlé de l'annulation de sa prestation du weekend, pourtant faite. Tant pis, peut-être que Maman pourra tout de même goûter un petit peu au repas que je m’apprête à cuisiner. 

Une fois seule avec moi, elle me demande gravement où est mon père. Pour la énième fois depuis qu'il nous a quittés en juillet, je le lui redis, et je vois que cette nouvelle sonne doucement comme la confirmation de ce qu'elle sait déjà. 

Je répète encore, autant de fois que nécessaire, comme inédit, tout ce qu'elle veut savoir pour tout ce qu'elle demande. Elle a oublié qu'elle a mangé et dit qu'elle n'a pas très faim, mais elle a bien hâte qu'ils arrivent pour qu'on prenne l'apéro. Elle se déclare même candidate à une petite avance. 

Tout le weekend se déroule de cette façon. Quand nous sommes tous là, elle écoute nos échanges d'une oreille distraite en faisant ses mots croisés dans le brouhaha de la télé qu'elle n'arrive pas à éteindre mais qu'elle n'écoute pas. C'est pour lui qu'elle la met, et maintenant qu'il n'est plus là, c'est pour nous. Il est vain de lui dire que cela ne nous intéresse pas. Si elle l'éteint, il ne lui faut pas deux minutes pour oublier et la rallumer en toute innocence. Elle est contente que nous soyons là et se demande toujours si ce n'est pas bientôt l'heure de l'apéro. (...)

Description

Amour, Inversement des rôles, Juste réciprocité sur nos Chemins de Vie, sans forcément rendre autant que reçu > Tout est bien !  

 

Texte déposé : ©Renaud Soubise  

Musique 1 : ©Le Duo CelloPiano (Chocolat Musical) - Violoncelle : Marion Colas  

Piano : Ludivine Lecureur / Si maman si (France Gall)

https://youtube.com/playlist?list=PLSHFrm5PN7z_Xa72dACmFPfvG7duwMquO 

Musique 2 : Thoughtful Cinematic - Piano (libre de droit)


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J'arrive dans la banlieue sud de Lyon, ce vendredi de septembre, à minuit passé, par le dernier métro qui suit le dernier train, avec toujours cette petite inquiétude : se souvient-elle de ma venue pour m'ouvrir l'immeuble ? 

Elle m'attend, là, enjouée de mon arrivée, m'embrasse et m'offre à boire avant d'aller dormir. 

Samedi matin je l'observe discrètement somnoler dans son fauteuil devant la télé. Elle est surprise de ma présence, lorsqu'elle m’entend bouger dans la cuisine. Du coup, elle est en quête de ce que sera cette journée qui ne commence pas comme les autres.  

Ma sœur et mon beau-frère remontent du sud de la France. Ils seront là en fin de matinée. C'est moi qui m'occupe de faire les courses et de préparer à manger, elle peut donc continuer de remplir tranquillement ses grilles de mots croisés. Voici le détail de ce que nous allons manger ce midi. Ce soir, l'un de mes frères avec sa femme et leurs deux filles nous rejoindront pour dîner, ainsi que l'épouse de l'aîné de la fratrie, parti trop jeune. Le dernier ne viendra pas, une activité de weekend prévue de longue date. 

Ces informations, elle me les demande une bonne quinzaine de fois en moins de deux heures, et je lui réponds comme si chaque question était neuve. 

Je voudrais savoir si l'infirmier qui passe cette semaine est Lionel ou bien Éric. Elle rétorque, sur un ton sans appel, que depuis la disparition de mon père, il n'y a plus d'infirmier, puisque c'est pour lui qu'ils venaient. Elle n’a pas fini sa phrase que Lionel sonne, entre dans l'appartement, me salue amicalement et lui donne son médicament, tout en lui proposant de passer à la douche. Elle résiste un peu, mais il sait comment lui
parler et c'est docilement qu'elle le suit. 

En les voyant partir vers la salle de bain, j'annonce que je pars faire les courses, en saluant Lionel que je reverrai sans doute encore avant ce soir. 

Il est à peine 11h00 quand je suis de retour avec mes bras chargés de cabas pour tout le weekend. Je la trouve dans son fauteuil, terminant le dessert de son déjeuner. Elle me sourit. Ça a l'air bon. Je commence à lui exprimer ma surprise quand je remarque que l'assistante de vie pour les repas est en train de terminer le rangement dans la cuisine. Personne ne lui a parlé de l'annulation de sa prestation du weekend, pourtant faite. Tant pis, peut-être que Maman pourra tout de même goûter un petit peu au repas que je m’apprête à cuisiner. 

Une fois seule avec moi, elle me demande gravement où est mon père. Pour la énième fois depuis qu'il nous a quittés en juillet, je le lui redis, et je vois que cette nouvelle sonne doucement comme la confirmation de ce qu'elle sait déjà. 

Je répète encore, autant de fois que nécessaire, comme inédit, tout ce qu'elle veut savoir pour tout ce qu'elle demande. Elle a oublié qu'elle a mangé et dit qu'elle n'a pas très faim, mais elle a bien hâte qu'ils arrivent pour qu'on prenne l'apéro. Elle se déclare même candidate à une petite avance. 

Tout le weekend se déroule de cette façon. Quand nous sommes tous là, elle écoute nos échanges d'une oreille distraite en faisant ses mots croisés dans le brouhaha de la télé qu'elle n'arrive pas à éteindre mais qu'elle n'écoute pas. C'est pour lui qu'elle la met, et maintenant qu'il n'est plus là, c'est pour nous. Il est vain de lui dire que cela ne nous intéresse pas. Si elle l'éteint, il ne lui faut pas deux minutes pour oublier et la rallumer en toute innocence. Elle est contente que nous soyons là et se demande toujours si ce n'est pas bientôt l'heure de l'apéro. (...)

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