- Speaker #0
Le moment où j'arrive à une destination, je suis toujours super excitée. Une fois que j'arrive à destination, que je dépose mes bagages, que j'arrive dans mon logement, je suis là et j'ai fait « bon » . Surtout que si c'est un lieu que je ne connais pas, c'est « et maintenant ? » Je fais quoi ?
- Speaker #1
Bienvenue dans la saison 3 du podcast N'insulte ni n'invite. Je suis Céline Howell, copywriter sérieusement créative. Je suis convaincue que derrière chaque envie d'entreprendre, chaque idée, il y a une histoire à raconter, un univers à dévoiler. Ici, chaque épisode offre une nouvelle rencontre, un témoignage sur le rapport parfois ambigüe que des créatrices de marques entretiennent avec leur créativité. Je t'invite à t'installer confortablement pour un moment calme, un voyage captivant dans les méandres de l'entrepreneuriat féminin. Intuitive. Elle rêvait d'être astronome, mais c'est finalement le journalisme et les relations internationales sur Terre que Mélissa a choisi d'étudier. Une rencontre amoureuse l'a ensuite emmenée aux Etats-Unis, où elle a vécu quatre ans en travaillant comme traductrice et interprète. Les mots, elle maîtrise. Le voyage, c'est devenu un style de vie. Ce n'est donc pas un hasard si la globetrotteuse s'éclate aussi aujourd'hui dans la rédaction de guides touristiques comme le Lonely Planet et le Petit Futé. Mais c'est à travers son podcast que Mel trouve toute la liberté d'exprimer sa créativité. Sur ce média, elle offre de véritables immersions sonores dont elle a le secret. Mais revenons d'abord à « Men Love Travers » , ce blog qu'elle consacre aux voyages solo ou féminin.
- Speaker #0
Alors « Men Love Travers » existe depuis 2010. C'est aussi un blog qui, au départ, était plus dédié aux femmes qui voyagent en solo. Ce qui est très important pour moi parce que j'ai beaucoup, beaucoup, beaucoup voyagé en solo. Enfin, je continue de voyager en solo. J'adore ça. Franchement, pour moi, c'est la meilleure façon de voyager. Parce qu'il n'y a aucune contrainte sauf nos propres envies. Donc ça, c'est génial. Et j'avais envie de donner aux femmes, d'essayer de leur donner envie de partir seule, d'oser le faire. Parce qu'il y a pas mal de freins encore, malgré tout. La question qui revient le plus souvent, c'est « mais est-ce que je ne vais pas me sentir seule ? Est-ce que je ne vais pas m'ennuyer ? » On s'ennuie très rarement, en fait. Et moi, je ne suis pas quelqu'un qui suis super extraverti. Donc, en fait, plein de voyageurs vous disent « Ouais, quand on voyage solo, on rencontre plein de gens. » Ce n'est pas spécialement mon cas. C'est le cas pour beaucoup d'autres personnes, pas spécialement pour moi. Je rencontre aussi des gens, mais c'est un peu moins fréquent. Pendant la journée, en fait, on découvre. On est tellement occupé, on ne voit pas le temps passer. Le moment peut-être où on se sent un peu plus seule, où là ça peut peut-être toucher certaines personnes, c'est à la fin de la journée, quand on décide, il est temps d'aller manger. On va au resto, moi j'ai aucun problème à aller au resto seule. Je sais que pour beaucoup de personnes, notamment des femmes, aller manger seule, c'est quelquefois compliqué. Probablement la peur du jugement aussi. Et à ce moment-là, on se dit... Parce qu'on se pose un petit peu, l'adrénaline de la découverte redescend et puis quelquefois je pense à mon avis. C'est là qu'on peut ressentir un peu plus de solitude, mais moi je m'en accommode très bien, c'est pas un souci.
- Speaker #1
Intuitive. Est-ce que d'après toi, le regard sur les femmes seules qui voyagent a changé, a évolué ces dernières années ?
- Speaker #0
Il y en a de plus en plus. Il y en a de plus en plus qui voyagent seules et je suis partie en tour du monde pendant plusieurs mois. Et je ne sais pas, peut-être parce que je faisais plus attention à elles, mais je trouvais qu'il y avait beaucoup plus de femmes qui voyageaient seules que d'hommes. Et notamment des femmes plus âgées. Pas tellement des jeunes, plutôt des femmes de 40, 50, 60 ans. J'ai même rencontré une dame de 70 ans qui voyageait seule. Je regarde un peu dans des forums de voyageuses. où il y a beaucoup de jeunes filles qui racontent que « parents, ils sont tellement dissuadés, ils ont peur, ils ne veulent pas que je le fasse » , alors que ce sont des jeunes femmes adultes, majeures. Mais il y a aussi, en plus de ses propres peurs, il y a aussi la peur des autres à gérer. C'est un processus, comme beaucoup d'autres, où il faut commencer petit, en fait. On commence par un week-end. Moi, c'est ce que j'ai fait, quoi. J'ai commencé par partir pendant de longs week-ends, 3-4 jours. Mon tout premier, vraiment, où là je suis vraiment partie toute seule pour plusieurs jours, c'était quand même du genre du vendredi au lundi, quoi, à Tallinn, en Estonie. Puis après, ça plaît, on recommence une deuxième fois, et puis on commence à étendre, on commence à passer à une semaine, dix jours. 15 jours et puis finalement on se retrouve à faire le tour du monde pendant plusieurs mois voire plus longtemps en solo il faut être prête à être confortable avec soi-même, seul ça c'est sûr, à un moment donné ça va arriver, j'adore aussi être dans les transports, n'importe lesquels j'adore ça, parce que c'est toujours un moment de pause un moment suspendu C'est souvent le moment où je prépare ce que je vais faire, là où je vais arriver, parce que je ne suis pas une énorme planificatrice, à part mes logements. Quand je voyage pour moi, évidemment, pour le boulot d'écriture de guide, évidemment, là, je dois beaucoup préparer. Mais quand je voyage pour moi, je ne prépare pas tout spécialement. Et souvent, c'est quand je suis dans les bus, dans les trains, dans les avions, dans les bateaux. J'en profite, j'en profite pour préparer. un petit peu, je me dis que finalement je me laisse assez attirée par des petits chemins de traverse ou par la curiosité. Ça simplement, je vais me balader, j'ai mon chemin à suivre, je dis bon ok je vais voir ça. Et puis je passe à côté d'une rue, je regarde, je fais, elle a l'air chouette cette rue, je vais aller voir. Et puis je vais me balader, je regarde. Je commence à prendre des chemins détournés, je découvre d'autres choses, je regarde, je me mets le nez en l'air, je vois par exemple des jolis bâtiments, etc. Et puis finalement, je regarde ma montre, je fais « euh » . En général, je ne finis jamais ce que j'ai prévu de faire. Après tout, lorsqu'on voyage, je pense qu'on est plus ouvert à… justement à l'inconnu, à ce qui peut survenir comme ça sans qu'on s'y attende. Et justement, c'est le moment de saisir peut-être ces petites suggestions qu'une nouvelle destination nous met devant nous sans qu'on s'en rende spécialement compte. Parce que sinon, quand est-ce qu'on va le faire ? Avoir des idées nouvelles, pour moi c'est ça la créativité. Et pouvoir aussi les concrétiser sous une forme ou sous une autre. Alors, étrangement, je n'ai jamais été très certaine d'être une personne créative, même si j'écris beaucoup de textes. Dans le métier de rédactrice, peut-être que je ne pense pas spécialement être créative, mais plutôt, je dirais, dans le podcast. Peut-être parce que c'est un côté aussi, le podcast, qui est un côté où on met vraiment les mains dans le cambouis. Ça fait un peu plus artisanal comme ça. Et là-dessus, par contre, je me sens plus créative. Il faut enregistrer les bons sons, il faut monter son podcast, il faut trouver la musique qui va avec. Et là-dessus, par contre, je sens vraiment mon cerveau qui turbine.
- Speaker #1
intuitive. J'ai écouté ton dernier épisode de podcast. Les derniers que j'ai écoutés, ce sont des épisodes qui sont... Complètement immersif, où effectivement on entend les bruits et où tu crées presque une identité sonore, tu donnes une identité sonore à un endroit que tu visites. Et effectivement, je trouve ça extrêmement créatif. Je trouve que là vraiment, tu as créé quelque chose d'assez unique. Quelles sont tes sources d'inspiration justement pour créer ça ?
- Speaker #0
Il y a des villes comme ça, des endroits qui ont une identité sonore forte. Donc j'ai commencé avec Chicago. Chicago, il y a plein de sons. Déjà, le premier son, c'est celui du métro, le L. Le bruit très caractéristique des roues qui roulent sur ce rail. Très bruyant, mais en même temps, c'est super caractéristique. Il y a le bruit du lac Michigan, il y a le bruit de la foule qui passe. qui passent dans les rues, dans le centre de Chicago, c'est vraiment quelque chose, une identité sonore forte. En Laponie, c'est le côté glacé. En tout cas, du moins en Laponie, en hiver, là où on entend, c'est soit la glace qui craque, soit la neige qui craque. Aux Ostend, évidemment, c'est la mer. Le son arrive à susciter des images qui peuvent être très fortes. Je ne sais pas pourquoi, à un moment donné, je savais que j'allais à Chicago. C'est la ville où j'habite. pendant quatre ans. Je connais bien ces sons et je me suis dit j'aimerais bien faire une immersion sonore à Chicago parce que c'est une ville qui peut susciter, enfin dont les sons peuvent susciter ces images. Ce qui est plus compliqué c'est pour avoir la qualité du son. Ça c'est pas tout le temps facile parce qu'on est un peu en mode guerrilla comme ça. D'autant plus que dans le cas de la Laponie, j'ai... C'était un voyage de presse avec un groupe. Donc ça, c'était encore moins facile à gérer. Mais c'est assez fun.
- Speaker #1
Dans le bloc voyage, vous êtes quand même assez nombreux, est-ce que voir ce que les autres font, ça peut stimuler de nouvelles idées ou au contraire, ça te bloque ?
- Speaker #0
Alors, les réseaux sociaux, sauf dans le cadre professionnel où là, tu es un peu obligé de te laisser inspirer par ce qui marche, quand il s'agit de moi-même, je ne fais absolument pas trop attention à ce que font les autres. parce qu'il y a notamment dans des gros comptes et dans le blog voyage, on retrouve un peu trop souvent le même genre de clichés et moi je n'ai pas spécialement envie de me conformer à ça. Je peux admirer certains aspects créatifs des autres, notamment dans tout ce qui est vidéo. dans les reels par exemple parce que personnellement j'aime j'aime pas les faire j'aime pas faire ça ça m'embête ça me prend trop de temps et justement je reconnais que ça prend du temps et qu'il faut être il faut quand même être je trouve sacrément créatif pour faire un reel qui marche bien mais j'ai jamais vraiment eu envie de suivre les autres en fait on fait même plus trop attention à En tout cas, Instagram, j'aime bien les publier. J'aime bien publier les stories. Ça, j'adore. Mais publier dans mon fil maintenant, ça devient juste pénible parce qu'avec les changements qui ont été opérés sur Instagram, très peu de personnes, même les personnes qui sont mes followers, les voient. Comment dire ? L'effort qu'on met dedans est très peu récompensé. Je préfère les stories parce que c'est plus spontané, c'est plus fun. Des photos et des vidéos éphémères, en fait, c'est ce qui marche, c'est ce qui touche le plus. Les stories, c'est vraiment quelque chose qui me convient bien. Puis j'aime bien montrer la vérité des choses aussi, donc voilà.
- Speaker #1
Intuitive Comment tu vois l'avenir du blog Voyage et du podcast Voyage ?
- Speaker #0
Ça fait toujours 10 ans qu'on dit que le blog Voyage, c'est fini. Et pourtant, on est encore là, évidemment. Maintenant, on va dire qu'il y a une menace, qui est celle de l'intelligence artificielle, qui est déjà effective. On voit quelquefois des blogs qui ont été créés de toutes pièces, depuis le design jusqu'au contenu par l'intelligence artificielle. Si c'est bien fait, ils arrivent à se trouver en haut des classements Google, qui en plus maintenant a tendance à juste faire un petit résumé. Comme ça, les utilisateurs n'ont pas besoin d'aller jusqu'au site dont ils ont été rechercher l'information. Donc ça devient compliqué, mais en même temps, je pense que rien ne remplacera de toute façon l'humain. Et je pense que ceux qui vont continuer en blog voyage avec de vraies expériences vécues par des vrais gens, je pense qu'ils vont avoir une certaine, ils vont acquérir une certaine valeur, on va dire entre guillemets, premium. Une forme d'expérience que... Les gens vont vouloir lire. Je pense à l'intelligence artificielle pour le moment, en tout cas à l'avenir, je ne sais pas comment ça va être. Pour le moment, je pense qu'elle peut être efficace pour des renseignements généraux. Par exemple, pour te dire, tu demandes à une intelligence artificielle, crée-moi un itinéraire de cinq jours pour visiter Rome, il va te faire une bonne liste, en général. Peut-être un peu générique, mais il va te faire une bonne liste. avec des suggestions, etc. Mais si tu veux lire l'expérience de Rome, là tu vas devoir aller sur un blog. Je pense que c'est aussi pour ça que le guide voyage continue d'exister. C'est justement parce qu'il y a des humains derrière. On a été visiter ces endroits, on a fait l'expérience. C'est transmettre des impressions du vécu, ce que pour le moment l'intelligence artificielle ne sait pas faire.
- Speaker #1
Intuitive. Est-ce que tu écoutes d'autres podcasts de voyage ou d'autres ? Est-ce qu'il y a d'autres domaines qui t'inspirent et qui finalement viennent nourrir ta créativité ?
- Speaker #0
Oui, j'écoute assez bien de podcasts, mais qui sont toujours très différents. J'écoute des podcasts voyage comme celui des... comme celui des Globe Bloggers, par exemple. Et puis, il y en a un autre, Bourlinguer. C'est l'expérience de personnes qui ont vécu pendant un certain moment dans un pays, qui veulent parler d'un pays, d'une ville ou d'une région qui les a marquées. Et puis, il y a des destinations qui sont quelquefois complètement insolites. Donc, ça, c'est toujours très, très sympa à écouter. Mais j'écoute aussi comme... comme je suis blogueuse et donc que je dois gérer mes réseaux sociaux et que pendant aussi plusieurs années, j'étais community manager, je tiens à me tenir au courant de tout ça. Donc j'écoute des podcasts genre Le Super Daily pour me tenir au courant de toutes les tendances réseaux sociaux. J'écoute aussi beaucoup de podcasts qui traitent de politique, d'histoire. Par exemple, je pense à l'heure du monde. Parmi les podcasts de voyage les plus sympas, je pense qu'il y a vraiment un mélange d'immersion, de vécu, je pense la France baladeuse. Vraiment très très chouette. Oui, ce sont des expériences de voyage en France, mais c'est du voyage au long cours, où Paul, qui est le podcasteur, prend le temps de... de parler aux gens. Je pense que quand il fait un épisode, il est là pendant un certain temps dans la destination pour vraiment bien l'appréhender. C'est une espèce de, on va dire, une forme de podcast au long cours qui est assez sympa. Là-dessus, je trouve que c'est très intéressant comme podcast et comme aspiration.
- Speaker #1
Est-ce que tu lis des livres ? de voyage ou d'exploration, je ne sais pas comment on peut appeler ce type de littérature.
- Speaker #0
Oui, alors, pas des masses en fait, mais là pour le moment, je suis en train de lire un livre en anglais, étonnamment, sur la fameuse exploration à bord de la Belgica. Le bateau qui était mené par Adrien Gerlach et qui fut le premier navire à passer l'hiver en Antarctique. parce qu'ils se sont retrouvés coincés dans les glaces. Ils ont dû passer un an. Ce n'était pas prévu. Donc, ce n'était pas prévu. Les pauvres se sont retrouvés là et ont dû survivre. C'était encore sous le règne de Léopold II. J'ai un tout jusule commencé. Et là, Adrien, avec son équipage, est en train de quitter Anvers. Et ça va être épique.
- Speaker #1
intuitive merci d'avoir écouté cet épisode pour soutenir le podcast rien de plus simple partage-le autour de toi Abonne-toi et donne-lui 5 étoiles dans Apple Podcasts ou sur ta plateforme d'écoute préférée. Pour découvrir mes invités et toute mon actu en avant-première, inscris-toi gratuitement à ma newsletter via mon site internet c-mult-ol.com. Pour terminer, j'aimerais te remercier chaleureusement la musicienne Anne-Sophie Marquand pour la réalisation de la bande-son de ce podcast.