Speaker #0Merci. Il y a quatre ans, je lançais ce podcast sur un coup de tête, et deux ans plus tôt, c'est le blog que je lançais, comme ça, sans savoir ce que j'en ferais exactement. Ça fait donc un peu plus de six ans que j'ai créé J'aime la paperasse, dont cinq ans vraiment d'entrepreneuriat, et c'est l'occasion de faire un petit bilan. C'est donc un épisode complètement hors-série, rien à voir avec l'administratif vraiment, là vous allez entrer dans les coulisses de J'aime la paperasse, c'est l'épisode le plus personnel que j'ai pu. Enregistré jusque là, je vais revenir sur mes débuts, ce qui a suscité le plus de questions sur Instagram, sur les stratégies que j'ai appliquées, ce qui a fonctionné ou pas, les différentes phases que j'ai connues, et on va tenter de mettre le moins de filtres de tabou possible. Ce qui veut dire que je vais aussi parler de la longue traversée du désert dont je ne suis pas encore tout à fait sortie au moment où j'enregistre cet épisode. Je commence quand même par un avertissement. Et tout ce que je vais dire, c'est selon mon expérience de l'entrepreneuriat, mon expérience de la vie tout court, mon vécu, ma vision, le contexte dans lequel je vis. Voilà, à aucun moment je ne prétends que c'est la bonne façon de faire universelle que tout le monde devrait faire et penser comme moi. On a tous un parcours différent et c'est tant mieux. Ceci étant dit, bienvenue sur le podcast J'aime la paperasse. C'est parti pour l'épisode du jour. Pour commencer, pour que ce bilan prenne sens, il me semble important de connaître un peu mon parcours, parce qu'il joue un rôle important dans cette aventure. Au départ, j'ai réalisé des études de comptabilité et de gestion, un DCG pour ceux qui connaissent. Donc, même si je ne me destinais pas particulièrement à l'entrepreneuriat, ce n'était pas un monde inconnu, puisque je me destinais à la base à l'expertise comptable. Sauf que, l'essentiel de ma carrière, je ne l'ai pas passé en comptabilité, mais comme inspectrice des impôts. ça reste en lien avec les entreprises, j'ai fait un peu de contrôle fiscal, de travail d'analyse dans une structure de contrôle et d'expertise, et beaucoup de pilotage de tâches techniques dans un service des impôts des entreprises. Donc ça, c'est vraiment le point de départ de J'aime la paperasse, parce que dans mon ancien travail, je voyais souvent des indépendants qui galéraient parce qu'ils ne comprenaient pas l'administratif, par manque de connaissances des bases, et donc c'est comme ça que j'ai lancé le blog au départ. pour partager des informations, des conseils, en simplifiant autant que possible pour que ce soit accessible aux personnes qui se lancent seules. Et petit à petit, c'est devenu une vraie activité professionnelle, axée sur les micro-entrepreneurs essentiellement parce que ce sont les moins bien lotis, ils sont trop petits en général pour être accompagnés par les experts comptables, le budget n'est pas toujours là pour ça, et pourtant, l'administratif, ça ne s'invente pas, donc il y a quand même un besoin à ce niveau. Donc j'ai fait deux ans de cumul d'activités, et j'ai fini par quitter la fonction publique en rupture conventionnelle, et nous voici donc quelques années plus tard. La première année d'entrepreneuriat, c'est vraiment la phase de démarrage. Donc la question qu'on m'a le plus posée à ce sujet, au sujet de mon expérience, c'est de savoir comment j'avais trouvé mes premiers clients. Et c'est vrai que c'est quand même le point de départ d'une entreprise. Alors je ne suis pas sûre que mon témoignage soit d'une grande aide, mais allons-y. Mes tout premiers clients sont arrivés par le réseau. puis le bouche-oreille, donc réseau que j'avais déjà créé à travers le blog, donc par la stratégie de contenu, et puis le réseautage se fait de manière assez naturelle, avec des personnes qu'on suit sur les réseaux sociaux, des personnes avec qui on va partager, des personnes avec qui on est en formation, etc. Mais l'essentiel, donc la base, ça a vraiment été la stratégie de contenu. le gros avantage, c'est que j'avais déjà commencé à la mettre en place depuis plusieurs mois au moment où j'ai créé mon entreprise, puisque j'ai créé le blog en février et mon entreprise en octobre de la même année. Donc, ce n'était pas une stratégie vraiment bien ficelée au départ, parce que quand j'ai lancé le blog, je n'avais pas vraiment le projet d'activité professionnelle derrière. Et d'ailleurs, quand j'ai lancé le blog, au départ, c'était pour devenir assistante administrative, assistante virtuelle, et très vite... je me suis sentie beaucoup plus à l'aise dans la formation. Et de toute façon, c'est pour ça qu'on venait me voir. On venait me voir pour toute l'expérience que j'avais dans le domaine de l'administratif. Et d'ailleurs, je n'ai pas compris comment je n'y avais pas pensé plus tôt, alors que j'avais déjà des petites expériences de formation auprès de mon ancienne équipe. Et j'ai toujours adoré apprendre et transmettre. Et ça, ça ne change pas. Et justement... la première année en tant que créateur d'entreprise, je trouve que c'est vraiment le côté... passionnant parce qu'on est dans la découverte de tout. On touche à tout, on apprend, on teste, avec chaque petit accomplissement, c'est une fête. Je me rappelle encore la joie de voir mon blog décoller, entre guillemets, avec 15 visiteurs par jour, c'était wow ! Des gens qui ne me connaissent pas, qui viennent sur mon site, j'ai créé quelque chose de zéro et ça rencontre son public, parce que ce n'est pas... t'es ni mes amis, ni ma famille qui venaient voir mon blog comme ça tous les jours. Voilà, juste ça, c'était waouh. Et derrière, il y a la soif de nouveauté, la liberté de créer, et ça, vraiment, ça donne des ailes. Je trouve que cette période, quand j'y pense, en fait, j'ai l'image de quelque chose de doux et léger, parce qu'il n'y avait pas trop d'enjeux à ce moment-là. Il y avait beaucoup moins de pression par rapport à aujourd'hui sur la qualité des visuels, par exemple. Voilà, c'était d'autres exigences. Mine de rien, les outils ont quand même évolué en quelques années, même si au moment où je me suis lancée, on avait déjà Canva, des logiciels pour créer ses vidéos, les plateformes de formation pour partager ses contenus, etc. Tout ça, ça existait déjà. j'avais déjà quelque chose de facile, entre guillemets, avec des outils vraiment intéressants. Mais les exigences, par contre, n'étaient pas le même. On va dire que le marché a changé parce qu'aujourd'hui, non seulement on est habitué, les gens sont habitués à avoir ce type de contenu, mais aussi tout le monde crée, tout le monde entre guillemets, et donc on s'attend à autre chose. Donc je trouve qu'à ce niveau-là, c'est un petit peu plus compliqué aujourd'hui qu'il y a quelques années. Et puis, dans cette période, c'est comme si je n'étais pas vraiment concernée par la fatigue. Je ne sais pas comment j'ai fait. J'avais deux bébés à la maison, un emploi à 80% dans le public. Et à côté de ça, j'ai développé J'aime la paperasse. Voilà, je ne sais pas où j'ai trouvé l'énergie, mais j'en ai un bon souvenir. L'avantage aussi, c'est que j'avais peu de clients à gérer. je n'avais que ça à faire, entre guillemets, que de faire la création. Bref, mon bilan financier après 50 d'entrepreneuriat. Parce que c'est la question, alors, combien tu gagnes ? Dès qu'on parle d'argent, tout de suite, ça devient plus intéressant. Pour une fois, je vais donner quelques chiffres. La première année, j'ai réalisé à peu près, je dis de mémoire, mais normalement, je ne devrais pas me tromper. J'ai réalisé à peu près 8 000 euros de chiffre d'affaires à la grosse louche, pour très peu de charges, Puisqu'à ce moment-là, j'ai démarré vraiment avec mon ordinateur. J'ai dû prendre assez rapidement 2-3 abonnements comme Canva, pour créer mon site, juste l'hébergement. Donc vraiment très peu de frais. Alors, 8000 euros, ce n'est pas faramineux. Ce n'est pas avec ça que j'allais payer mes factures. Mais vu qu'à ce moment-là, j'étais encore salariée du public à 80%, et que la journée off, la journée des 20%, je la passais avec mes enfants. C'était un bon début. Les 8 000 euros, ça me montrait qu'il y avait un potentiel. À partir de la deuxième année, ça a largement augmenté. Et à partir de là, j'ai tourné entre 40 et 50 000 euros de chiffre d'affaires. Donc toujours, c'est une très grosse fourchette. En fonction des années, en fonction des périodes, il y a toujours des fluctuations et globalement une progression chaque année. Les charges aussi ont... augmenté au fur et à mesure, mais ça m'a permis d'assurer un revenu entre 2000 et 3000 euros selon la période. Donc, pour donner un ordre d'idée, c'était mon objectif pour que ça puisse, à terme, remplacer mon salaire. Voilà, tout simplement. Alors, pour moi, ce qui a contribué à cette progression, c'est d'une part la stratégie de contenu sur Instagram, où au départ, j'étais vraiment active. Je me suis lancée... quelques mois après la création de mon entreprise, très peu de temps après en fait. Et là, oui, j'étais vraiment active dans ma communication. J'ai largement ralenti par la suite, mais ça, j'y reviendrai un peu plus loin. Et l'autre gros facteur de la progression, c'est la structuration de mon entreprise en organisme de formation certifié Calliope. Donc avant ça, c'était Datadoc. Alors bien sûr, l'objectif derrière, C'était de rendre mes formations éligibles au financement, mais pour moi, ça prend un vrai sens avec une démarche qualité claire. Et je trouve toujours dommage de devoir préciser ça parce qu'il y a tellement d'abus et d'arnaques avec les financements. Mais voilà, pour moi, ça ne devrait pas être juste un truc qu'on obtient presque en trichant pour que les formations soient éligibles au financement. C'est un vrai cadre. Et qui apporte aussi du bien. Oui, ça apporte des contraintes, ça c'est sûr, mais ça a un côté positif aussi en obligeant à structurer. et c'est possible de le faire sans que ça soit trop lourd. Donc voilà, ça c'est la phase positive, on va dire. Et depuis 2022, par contre, j'ai connu une forte baisse de mon activité. Je pourrais mettre ça simplement sur le compte de la conjoncture, parce que c'est quand même quelque chose que j'observe pas mal au temps de moi, mais me concernant, je sais que ça n'a rien à voir. En tout cas, ce n'est pas ça qui explique l'ampleur de la baisse, ce n'est pas la raison principale. Et en fait, il suffit de regarder mon temps de travail effectif et ma communication de ces deux dernières années pour voir que quelque chose n'allait pas. J'ai un peu hésité à inclure ce point quand même dans mon bilan, mais sans ça, il ne serait pas honnête, parce que je ne peux pas simplement parler de la progression sans la baisse derrière, et je ne peux pas parler de la baisse sans dire un minimum pourquoi. Voilà, donc je n'ai pas... J'ai peur de parler de baisse de chiffre d'affaires ou de revenus, surtout qu'on verra un peu plus loin qu'en réalité, ça traduit plus une réussite qu'un échec en soi. Mais c'est que la raison de cette baisse, c'est une accumulation de situations problématiques dans ma vie personnelle. C'est très frustrant. C'est un sujet délicat qui implique d'autres personnes que moi, donc je ne peux pas donner trop de détails là-dessus. C'est une situation provisoire, heureusement, mais qui a été très longue. Et même si c'est en train de se terminer, je n'en suis pas encore totalement sortie, donc là, aujourd'hui, au moment où j'enregistre, la frustration, c'est que la vie personnelle, au final, impacte la vie personnelle. professionnel un peu trop fortement, alors qu'au fond, je suis toujours la même personne avec les objectifs, une vision, avec un certain niveau d'exigence dans ce que je fais. Si je devais résumer en une phrase, je dirais que vous êtes le pilier de votre activité. Pour moi, ça résume parfaitement les montagnes russes de ces dernières années. On oublie trop vite qu'un freelance ou n'importe quelle entreprise construit sur ce modèle, il est vraiment l'élément central de son entreprise. Ce qui veut dire que quand vous avez des problèmes de santé, si vous n'avez rien pour assurer vos arrières, comme la prévoyance par exemple, vous vous retrouvez avec une difficulté supplémentaire au moment où prendre soin de vous, ça devrait être votre priorité absolue. En 2022, j'ai eu une période de trois mois d'arrêt de travail. On m'avait dit à peu près trois semaines. Voilà, trois semaines, trois mois, à peu près pareil, n'est-ce pas ? J'étais bien contente de pouvoir mettre... entre parenthèses, mon activité pendant quelques temps avec un soutien financier. Surtout que même avec beaucoup de bonne volonté, quand on est complètement shooté par les antidouleurs, on n'est pas efficace. Voilà, le repos, ça reste la meilleure option. On n'a pas une option pour devenir invincible parce qu'on est indépendant. Et non seulement ça ne vaut pas le coup de perdre sa santé pour une entreprise, même quand on l'a créée soi-même, mais en plus, Prendre soin de soi, c'est aussi donner des chances supplémentaires à son entreprise. Et ça, c'est valable aussi bien pour la santé mentale comme pour la santé physique. Lorsque je me suis sentie bloquée dans mon activité, quand je n'arrivais plus à avancer, ça n'a jamais été un problème de temps ou d'organisation. Même en faisant du vide dans mon planning, je me rendais compte que ça n'avançait pas. Alors évidemment, ma vision de la vie, ma vie de famille, etc., tout ça, ça fait que le temps que je peux dédier à mon activité, il a ses limites par rapport à d'autres entrepreneurs qui seront peut-être célibataires sans enfants et sans activité ou quoi, qui prend beaucoup de temps. Donc ça, de toute façon, c'est sûr que ça sera toujours incomparable. Donc évidemment, ma vision de la vie, ma vie de famille, etc., tout ça, ça fait que le temps que je peux dédier à mon activité, il a ses limites par rapport à d'autres entrepreneurs. ce sera toujours incomparable par rapport à un célibataire sans enfant qui est à fond passionné par son activité, qui se dit là c'est le moment, j'y vais à fond. Voilà. Mais la vraie difficulté pour moi, ça a surtout été une question d'énergie, de disponibilité mentale, de pouvoir me concentrer sur ce que j'avais à faire. Construire une entreprise, communiquer sa demande de l'énergie, donc si elle est déjà absorbée par la vie personnelle, par plein de choses, il n'en reste pas toujours assez pour vraiment avancer côté entrepreneuriat, ou alors en se cramant, et ça pour moi par contre ce n'était pas une option. Aller direct vers l'option Burnout parce que j'essaye d'être vraiment à 300% partout, c'est pas possible. On reste une seule et même personne, et ça il vaut mieux l'accepter. Alors l'idéal c'est sûr, c'est que l'un vienne soutenir l'autre, et d'avoir un équilibre suffisant. pour être capable de faire la part des choses et de s'épanouir dans différents domaines de sa vie. Donc ça, vraiment, c'est le top. Et c'est pour ça que, en fait, malgré toute la frustration accumulée, parce qu'à la base, je suis une bosseuse très exigeante, je supporte mal la sensation de ne pas accomplir pleinement ma mission. Mais finalement, tout ça, je le considère comme une réussite quelque part. Parce que malgré tout, J'ai toujours donné la priorité à mes clients et jusqu'à maintenant, j'ai des taux d'assiduité de plus de 90% et une note générale de satisfaction de 4,9 sur 5, sur la plateforme du CPF notamment. Donc, ça veut dire qu'en réalité, même si j'ai la sensation d'avoir été trop absente dans mon entreprise et que parfois, voilà, ce n'était pas satisfaisant à mes yeux, je n'ai presque plus communiqué en dehors du podcast. Donc, au moins ça, c'est l'endroit où c'est resté à peu près régulier. mais malgré ça, j'ai réussi à garder une activité viable et une source de revenus. Donc ça veut dire que malgré tout ça, mon entreprise est suffisamment pérenne pour me soutenir lorsque la vie me challenge, et ça, c'est vraiment la chose dont je suis fière dans tout ce parcours. Donc pour parler de ce qui a bien fonctionné, là ça va être les tops. Si je fais le bilan de ces dernières années, bien sûr, il y a ma formation phare dédiée à la micro-entreprise. Ma priorité pour 2024, c'est de la faire passer au niveau supérieur, mais en attendant, elle remplit quand même sa mission chaque jour pour aider les micro-entrepreneurs à se lancer plus sereinement. Donc ça, victoire ! Ensuite, j'ai évoqué tout ce que j'ai mis en place en termes de communication, même si j'ai été moins régulière ces dernières années, j'ai quand même un compte Instagram qui fonctionne bien, avec aujourd'hui à peu près 12 000 abonnés. Le podcast qui continue de se développer, qui est aujourd'hui mon média numéro un, je pense, et le podcast m'a aussi permis d'avoir des échanges, d'avoir une belle synergie avec des professionnels autour de mathématiques à travers des interviews. je pense par exemple à Estelle Bi qui est intervenue en tant qu'avocate sur le sujet du choix du statut juridique ou encore Mélanie Sena du podcast Fem1 sur le développement d'une entreprise créative et il y a encore de beaux sujets à venir donc ça c'est vraiment chouette de manière plus ponctuelle j'ai eu d'autres belles expériences j'ai été chroniqueuse dans l'émission Live Café Freelance invitée de différents podcasts sur le thème de l'administratif de la micro-entreprise une intervention aussi dans un salon professionnel dédié au métier du mariage. Donc c'est vraiment une source de très belles rencontres et de belles expériences, que ce soit les rencontres en physique sur les réseaux, parmi mes clients aussi. Et l'expérience humaine fait vraiment partie de l'aventure. Donc ça, je le place vraiment dans le top aussi. Aujourd'hui, mon équilibre n'est pas parfait, mais j'arrive à avoir du temps vraiment dédié à mon travail et du temps vraiment consacré à ma vie perso. J'ai beaucoup travaillé sur ce point pour réduire les interférences entre les deux et que mon activité professionnelle s'insère dans ma vie de tous les jours plutôt qu'à l'inverse. Si je devais partager un conseil là-dessus, ce serait de couper supprimer les notifications, prévoir du temps de vide dans l'emploi du temps quand on en ressent le besoin, avoir au moins un vrai jour off par semaine, réduire au maximum le temps passé sur les réseaux sociaux, tout le flux qui peut alimenter la comparaison toxique, se nourrir d'autres choses que l'entrepreneuriat, parce que ce n'est pas ce qui vous définit, vous êtes des personnes à part entière, au-delà de votre entreprise, et votre bien-être ne devrait pas dépendre entièrement des succès de votre entreprise. Pour revenir à un aspect plus stratégique, technique, de ce que je referai, pareil ou en mieux, c'est... de partir de besoins réels que j'avais observés dans mon quotidien et de créer une solution simple. Alors ensuite, j'ai appris le concept de produit minimum viable et en fait, c'est exactement ça. Identifier un besoin, proposer une solution rapidement et ensuite l'améliorer dans le temps à partir du feedback des clients et de ma propre montée en expérience. Voilà pour ce qui est bien, ce qui a bien fonctionné. Et bien sûr, je dois aussi parler de ce qui n'a pas fonctionné. J'essaie de ne pas avoir trop de regrets dans ce que je fais. Mon mari me le répète assez souvent. J'ai agi selon ce qui me semblait être la meilleure option à l'instant T, en fonction de mes capacités, des informations dont je disposais, etc. Mais bien évidemment, en étant aussi critique sur moi-même, je n'ai pas besoin de chercher très longtemps pour trouver quelques ratés dans mon parcours. Alors le premier, c'est dans mon positionnement. Quand j'ai lancé ma formation sur la micro-entreprise, Je n'assumais pas du tout mon offre. J'avais l'impression que ce n'était pas grand-chose, donc le prix était ridicule. Par-dessus, j'appliquais encore des promotions, évidemment. J'avais peur de vendre, je n'osais pas. Et les réactions de mes premiers clients ou dans mon entourage professionnel, c'était toujours la surprise parce que c'était beaucoup plus complet que ce que ça paraissait dans ma communication. Vendre, ça s'apprend. Et cinq ans plus tard, ce n'est toujours pas mon fort. Toujours dans le thème de la confiance en soi, j'avais tendance à sous-estimer mes compétences et surestimer ce que les autres allaient m'apprendre. Donc, j'ai acheté plein de programmes en ligne que je n'ai pas toujours suivis. J'ai été déçue plus d'une fois parce que je n'avais pas appris grand-chose et j'avais toujours la sensation que grâce à tel programme, je ferais mieux. Alors que la réalité, c'est que sur le terrain, on apprend beaucoup. Surtout quand on est curieux, qu'on a... une tendance autodidacte, qu'on aime se former, etc. Et parce que la plupart des personnes qui forment ont appris de la même manière, l'expérience sur le terrain. Donc ça ne veut pas dire que les programmes en question n'étaient pas de qualité. Et forcément, à un moment, en étant spécialisé, ces personnes deviennent plus compétentes dans leur domaine. Mais très souvent, ça s'adresse à des débutants. et finalement, entre mes lectures, mon expérience de la pratique, j'avais déjà suffisamment de connaissances pour me débrouiller par rapport à mes objectifs. Ça ne veut pas dire que ça y est, la science infuse, je sais tout faire, mais par rapport à mes besoins, en fait, j'avais déjà ce qu'il me fallait. Donc j'ai fait un gros travail là-dessus, parce que ce qui me manquait le plus, c'était de me faire confiance et de passer à l'action petit à petit, tout simplement. Ensuite, mon plus gros échec, Je dirais que c'est dans la période où mon activité s'est développée le plus fortement, ça a été un petit peu panique à bord. J'avais la sensation que j'allais perdre le contrôle et que si je voulais continuer à développer mon activité, il fallait déléguer plus, mais qu'en même temps, ça m'éloignait de mon métier, du cadre que j'aimais dans mon activité. En fait, je crois qu'à force d'entendre partout que c'était la suite logique, je n'arrivais pas à prendre... la décision inverse, et pourtant c'était ça la bonne décision pour moi, de miser sur la simplicité et un modèle un peu artisanal, mais voilà, en solo, et c'est ce qui me convenait le mieux, c'est encore ce qui me convient le mieux aujourd'hui. Donc au final, cette période, ça m'a fait perdre beaucoup d'argent parce que je naviguais entre deux, je ne rentabilisais pas l'argent que je dépensais pour déléguer certaines tâches, et j'arrivais finalement à m'auto-saboter en croyant moins à mon entreprise, en communiquant moins, et donc en faisant baisser mes ventes. Voilà, jusqu'à ce que ça soit une évidence de rester en solo. Mais vraiment, l'indécision, c'est la pire option. Et un autre facteur qui a été compliqué à gérer dans cette période, c'est l'arrivée de concurrents sur le même créneau, les mêmes médias, etc., mais avec une toute autre capacité de communication et de développement. C'est particulier la sensation de se faire dépasser et de ne pas pouvoir suivre. Alors, avec le temps, j'ai appris à voir ça autrement, à me concentrer sur mon activité, mes priorités, plutôt que d'essayer de concilier des objectifs qui sont... incompatible parce qu'au fond, je n'ai pas envie d'être dans la course à produire toujours plus. Ce n'est pas ma vision de l'entrepreneuriat en soi et encore moins de la place que j'accorde à mon entreprise par rapport à ma vie. Au final, ça revient à miser sur mes atouts, sur ce qui fait que certaines personnes choisiront de faire appel à moi et les valeurs humaines auxquelles je suis très attachée. Donc au final, chaque parcours est différent, c'est sûr. Parfois, on a besoin d'expérimenter les choses par soi-même. Mais si mon expérience peut apporter quelque chose, j'ai préparé un petit récapitulatif de 10 conseils que je partagerai. Certainement pas parce que ça y est, j'ai atteint un niveau qui fait que je valide chaque point à 100%. Ce sont des conseils que je me donnerai à moi-même. Ce sont mes réflexions sur mes propres erreurs et mes propres difficultés. Donc là, je vais parler comme si je parlais à une amie qui va se lancer. Et donc, je dirais conseil numéro un, fais-toi confiance et agis. Souvent, au lieu de chercher une approbation, des astuces ou juste procrastiner en passant des heures sur quelque chose qui ne sert pas nos objectifs, la seule chose à faire vraiment, c'est agir. Séparer si possible le moment où on se pose des questions, où on fait les plans, où on décide de ce qu'on va faire et le moment de l'action. Plus c'est inconfortable, plus c'est dur de passer à l'action, mais c'est bien là que tout se passe. Conseil numéro 2, ce ne sera jamais parfait. Voilà encore une pensée qui a tendance à bloquer ou ralentir le passage à l'action quand on voudrait que tout soit parfait. Je parle en tant que personne exigeante envers moi-même, je sais à quel point ça peut parfois paralyser et c'est un cercle vicieux parce que plus on tarde à agir, plus on veut que ce soit irréprochable, moins on est dans l'action, plus c'est difficile de s'améliorer. Donc parfois, il faut réussir à relâcher un peu la pression, accepter que ce ne sera pas parfait et... qu'en fait, ce n'est pas nécessaire que ça soit parfait. Conseil numéro 3, fais-toi aider quand tu en as besoin. La confiance en soi, c'est un vrai atout, mais parfois, il faut aussi accepter une aide extérieure. Ça peut passer par le coaching, la formation, déléguer des tâches, etc. Personne ne te donnera une médaille pour avoir réussi seul. Et en réalité, personne ne réussit totalement seul. Donc le truc, ça va surtout être d'identifier quand tu as besoin d'aide. et le type de solution qui va vraiment t'aider, t'être utile. Le temps ou l'argent que tu mettras à ce moment-là, ça va être un investissement pour te permettre d'aller plus loin, de te concentrer sur d'autres actions ou de rendre ton quotidien plus simple. Conseil numéro 4, entoure-toi bien. Dans la même lignée, soigner son environnement, ça me semble important. On ne choisit pas toujours les personnes de son entourage, familial ou professionnel. mais il faut avoir conscience de l'impact de l'environnement dans lequel on baigne tous les jours et agir là où on peut. Ça passe par l'environnement physique, en se créant un cadre propice à travailler dans de bonnes conditions, et aussi par les personnes. Je ne dirai jamais à personne de se couper de son entourage, mais de s'assurer de pouvoir avoir aussi des échanges de qualité. avec des personnes qui vont vivre un peu les mêmes choses, un peu les mêmes difficultés, avec qui on peut partager ses succès et qui vont nous motiver à aller de l'avant. Conseil numéro 5, suis ta propre voix. Ce n'est pas toujours simple de savoir ce qu'on veut vraiment, surtout si c'est à contre-courant du modèle de réussite qu'on voit le plus souvent. Et quand en plus on veut le top d'en... tous les domaines, là ça devient compliqué. On veut s'investir à fond dans son entreprise, mais aussi à fond dans son foyer, et pourquoi pas dans d'autres domaines, pourquoi pas être à fond dans une pratique sportive, etc. Développer son entreprise et générer plus de revenus, tout en gardant un modèle solopreneur, enfin bon, des objectifs qui sont parfois un peu difficiles à concilier. Mon conseil ici, c'est de s'interroger sur ce qui est vraiment important pour soi, ce qui nous parle, qui nous... correspond, qui nous fait nous sentir en accord avec ce qu'on fait dans notre activité et dans notre vie de tous les jours. Parce qu'au final, il n'y a que ça qui compte vraiment. Conseil numéro 6, réduis le bruit ambiant. On n'a jamais été aussi connecté qu'aujourd'hui. Les réseaux sociaux, les blogs, vidéos, podcasts et compagnie, tout ça, ce sont des outils incroyables pour apprendre et pour développer son activité. Mais le risque... c'est de se noyer finalement dans toute cette masse d'informations et de sollicitations qui ne s'arrêtent jamais. Donc mon conseil ici, c'est de mettre en place des garde-fous pour limiter ce bruit, pour ne pas dire ce brouhaha. Donc de couper les notifications autant que possible, consulter les mails, les réseaux sociaux dans une démarche volontaire et pas passive, parce qu'on n'est pas fait pour recevoir comme ça ce flux de manière permanente. De ne pas suivre les comptes qui... vous font entrer dans une comparaison permanente ou une frustration. Quand ça inspire, d'accord, mais si c'est pour évoluer avec des émotions négatives qui reviennent régulièrement, là, ça ne vaut pas le coup, et peu importe que ce soit la personne à suivre, à ce moment-là, on prend du recul. Autre chose aussi, de prévoir des créneaux pour consulter les mails, les réseaux sociaux, plutôt que d'y aller par à-coups toute la journée. Là encore, ça permet de réduire La quantité de sollicitations, même si la quantité globale n'est pas la même, il vaut mieux un moment où on s'y met vraiment plutôt que quelque chose qui est permanent et qui tourne tout le temps en toile de fond. Enfin bref, vous avez compris l'idée, c'est de garder une maîtrise sur le flux d'informations, le canaliser pour avoir derrière aussi les idées claires sur votre vision personnelle. Conseil numéro 6, recherche l'équilibre. Réussir dans son entreprise, c'est bien, Mais ça ne fait pas tout. On l'a déjà dit, on ne peut pas se définir seulement à travers son entreprise. En tout cas, c'est dangereux. On a tous besoin d'un certain équilibre entre nos différents domaines de vie, que ce soit la santé, les amis, la famille et tout ce qui contribue à notre bien-être. Mon conseil, c'est de veiller à préserver un certain équilibre. Pas dans le sens où notre temps serait réparti à part d'égal ou de manière constante, parce que forcément, ça bouge tout le temps, mais parfois vous allez consacrer un peu plus de temps au travail, parfois un peu plus de temps à vos proches, parfois la priorité ce sera vous et votre santé, etc. L'équilibre, il est mouvant, mais on ne peut pas être bien sur le long terme si on néglige complètement un domaine de vie important. Et ça passe aussi par le fait de s'accomplir en dehors de son activité professionnelle, d'avoir des loisirs, des pratiques autres que le travail, même quand c'est une passion. Conseil numéro 8, le plaisir comme moteur. Un des pièges qu'on rencontre parfois quand on développe son activité, c'est d'avoir de plus en plus de je dois et on met ce qu'on veut derrière, et moins de plaisir. Et parfois ça fait du bien de simplement prendre un peu de recul pour remettre plus de plaisir dans son activité, quitte à être un peu moins focalisé sur l'aspect rentabilité. C'est toujours plus facile de tenir dans le temps quand on aime ce qu'on fait. Et puis franchement... vu ce qu'il y a derrière le statut d'indépendant, tout le côté aléatoire, la question financière, etc., si ce n'est pas pour prendre du plaisir dans ce qu'on fait, est-ce que ça vaut le coup ? Je ne sais pas. Conseil numéro 9, recueil du feedback objectif. Je sais que je ne suis pas la seule à avoir ce côté exigeant envers soi. On est souvent mauvais juge et beaucoup trop critique envers son propre travail. Donc plutôt que de naviguer aux doigts mouillés et de suivre uniquement vos émotions, vous pouvez vous aider d'éléments objectifs pour évaluer votre travail et la satisfaction de vos clients. A chaque fois, recherchez des éléments de feedback sur lesquels vous pourrez vous appuyer pour avoir un point de vue plus objectif. Si tous vos clients sont satisfaits, même si vous ne l'êtes pas pleinement, Ça vous prouve objectivement que vous faites du bon travail. Vos clients sont souvent les mieux placés pour vous suggérer les améliorations dont ils ont besoin. Conseil numéro 10, le dernier mais pas le moindre, sécurise ton quotidien. Ça recoupe différents aspects. Un modèle économique viable, des tarifs cohérents pour que votre activité soit rentable, un pilotage efficace de vos finances, même en micro-entreprise. Une gestion administrative saine, des conditions générales de vente et des contrats pour encadrer la relation avec vos clients, des assurances adaptées pour vous couvrir en cas de dégâts, de litiges, d'arrêts de travail, etc. Tout ce qui va contribuer à poser votre entreprise sur des bases saines, c'est un bon investissement pour l'avenir et pour votre sérénité au quotidien. Donc voilà pour ces conseils et je termine avec ma vision pour la suite de J'aime la paperasse. On a dit honnête et sans filtre, donc allons-y. Clairement, il y a des moments où je me suis demandé si j'allais rester indépendante et j'étais à deux doigts de postuler en cabinet d'expertise comptable. Et ça ne fait pas si longtemps. Aujourd'hui, je n'ai pas envie d'arrêter J'aime la paperasse, ça c'est sûr. Mais si je dois être vraiment honnête, je dois reconnaître que le salariat offre... en général, plus de sérénité du côté de la stabilité financière, de ne pas être responsable de faire tourner la boîte et d'être moins impliqué personnellement. Donc, moins de charge mentale et plus de facilité à séparer le pro et le perso. Alors, ce n'est pas toujours vrai, surtout pour les cadres, mais on va dire ça d'une manière générale. mais je dois aussi reconnaître que le fait d'être indépendante, ça m'offre une flexibilité pour gérer mon emploi du temps, la liberté de créer une activité 100% sur mesure, et ça, c'est vraiment bien. J'aime toujours autant apprendre et transmettre, accompagner les indépendants dans leurs projets professionnels, surtout quand on est dans l'étape de la création, le fait de donner vie à un projet professionnel. Et donc, mon avenir, je le vois. en tant que formatrice indépendante, toujours auprès des créateurs d'entreprises, toujours spécialisée dans l'administratif. Je vais peut-être développer l'axe de la gestion d'entreprise de manière un peu plus large, et aussi la partie organisme de formation et Calliope, puisque je réalise aussi quelques accompagnements dans ce domaine. Donc, à court terme, mes projets consistent simplement à revoir toutes les bases que j'ai déjà posées dans mon entreprise, les reprendre, les améliorer une par une, les renouveler et faire monter en puissance mes formations. J'aspire aussi à placer encore plus d'humains au centre de mon activité. Donc ça veut dire plus de formats hybrides, plus de présentiel aussi, parce que là, j'ai eu l'occasion d'en réaliser. Et franchement, c'est autre chose par rapport à la formation à distance et forcément par rapport à la formation e-learning. Et d'un point de vue humain... pédagogiques, etc., c'est autre chose. On apporte vraiment autre chose. Dans mes projets, continuer à développer le podcast, reprendre au fur et à mesure une communication plus active sur les autres médias. Et mon grand objectif général, c'est d'améliorer mon équilibre personnel pour pouvoir aussi mieux me concentrer sur tous ces projets. Parce que l'un agit sur l'autre. Et continuer à travers J'aime la paperasse à rendre l'administratif plus simple, plus clair, plus accessible. Et tout ce que j'ai envie d'ajouter après tout ça, c'est merci de faire partie de l'aventure. Merci d'avoir écouté cet épisode jusqu'à la fin. J'espère que ça vous a plu d'entrer dans les coulisses de J'aime la paperasse avec le regard un peu sur les cinq dernières années et aussi sur les projets des prochains mois. Comme d'habitude, vous retrouvez la transcription et les ressources, les formations, accompagnements, bref, tout est sur le site, sur j'aime-la-paperasse.com. Merci aussi à celles et ceux qui prennent le temps. de me faire un retour sur le podcast, sur les épisodes. Je pense à Swed, par exemple, qui m'a fait un super retour il y a quelques jours sur le nouveau format La Minute Admin. Et tous ces messages, ce sont autant d'encouragement qui donne envie de continuer de partager au-delà de l'aspect vraiment de mon activité professionnelle parce que c'est aussi du partage. Donc encore une fois, merci à tous de faire partie de cette aventure. Et on se dit rendez-vous très bientôt. Et je vous dis à bientôt pour un nouvel épisode.