Speaker #0Si la nourriture te rend dingue, si tu te jettes sur la bouffe à la moindre contrariété, si tu rêves de perdre du poids mais que tu es incapable de tenir un régime plus de deux jours ou deux heures consécutives, tu es au bon endroit. Avec ce podcast, je vais te montrer comment sortir de l'obsession alimentaire et faire la paix avec ton assiette et ta balance, pour que tu puisses enfin consacrer ton énergie à ce qui compte vraiment. Hello et bienvenue dans ce nouvel épisode ! Je suis ravie de te retrouver pour parler aujourd'hui du mouvement Body Positive. Alors toi, est-ce que tu es body positive ? Est-ce que tu utilises le hashtag body positive ? Parce que ce mouvement en réalité, il a un seul objectif, c'est de montrer que tous les corps sont beaux. Donc vu le métier que je fais, tu dois partir du principe que je suis body positive. Et pour être honnête, il m'est arrivé d'utiliser deux trois fois le hashtag. Mais en réalité, ça fait des années que j'ai beaucoup de résistance avec ce terme et que j'ai du mal finalement à savoir pourquoi. J'ai même eu parfois un peu honte de ne pas me sentir body positive en me disant mais vu le métier que tu fais, tu dois l'être, tu dois encourager les femmes à aimer leur corps et à s'aimer telles qu'elles sont. Sur le papier, c'était plein de bon sens. Et puis récemment, je suis tombée sur une vidéo YouTube de Louise Aubry qui est connue sous le nom de My Better Self dans lequel... Elle fait une sorte de mea culpa sur le fait qu'elle a été body positive et qu'elle ne l'est plus aujourd'hui et elle explique pourquoi. Et finalement, son analyse a été vraiment libératrice pour moi parce qu'elle m'a aidé à mettre des mots sur des choses que je ressentais depuis longtemps mais que je n'arrivais pas forcément à verbaliser. Donc dans cet épisode, je vais t'expliquer pourquoi je n'ai jamais sincèrement partagé cette philosophie et ça peut peut-être t'aider à identifier pourquoi toi aussi, parfois t'as du mal. T'aimerais être body positive mais t'y arrives pas forcément. Donc déjà pour commencer, faut savoir de quoi on parle. D'où vient ce mouvement body positive ? Mais en fait, ce mouvement y remonte à bien plus loin que l'existence des réseaux sociaux. Il remonte aux années 70 avec le mouvement Fat Acceptance qui est né aux Etats-Unis, avec simplement des femmes qui ont commencé à se rassembler pour dénoncer toutes les pratiques discriminatoires dont elles étaient victimes à cause de leur poids. Elles étaient victimes parfois de violences médicales ou d'errances médicales parce qu'on leur disait que tous leurs problèmes c'était dû à leur surpoids. Elles souffraient de discrimination à l'embauche. Et elle dénonçait le fait que les personnes en surpoids ou obèses étaient totalement marginalisées par le monde de la mode et des médias. Ce que voulaient finalement ces activistes, qu'on appelait les fat activistes, c'était simplement d'avoir les mêmes droits que les personnes non grosses. Et avec l'arrivée des réseaux sociaux dans les années 2000, ces personnes n'ont plus eu besoin de demander la permission, elles n'ont plus eu besoin de demander qu'on leur donne la parole pour s'exprimer. Elles l'ont simplement fait. Et c'est comme ça que le hashtag body positive est devenu un moyen pour ces personnes d'avoir de la visibilité. Donc ce mouvement, à la base, a vraiment été créé par et pour des personnes grosses. Mais le problème pour moi, c'est que tout le monde s'est approprié cette philosophie. Et beaucoup de femmes, beaucoup d'influenceuses se sont mises à l'utiliser. À la base, évidemment, avec de bons sentiments. Mais pour moi, c'est là que les problèmes ont commencé. Parce qu'on s'est mis à mettre au même niveau les complexes physiques des femmes et les discriminations systémiques que subissent les personnes grosses. On s'est mis à être inondé de photos de nanas qui te disent regarde comme je suis vraiment qui te montrent le bourrelet sous leurs leggings. Ah là là, j'ai tellement de courage ! Mais ce n'est pas ça que vivent les personnes en grand surpoids ou en obésité. Elles ne sont pas juste à montrer ou à cacher un bourrelet sous un pantalon. En fait, leur surpoids, elles le portent au quotidien. Le deuxième problème pour moi, c'est qu'avec l'avènement du hashtag body positive, on s'est retrouvé submergé d'une flopée d'images de nanas qui se foutent à poil pour soutenir le propos. Avec vraiment des messages de être soi-même sans filtre une photo où je rentre le ventre et une autre où je te sors le ventre avec le hashtag body positive. Mais pour moi, la conséquence que ça a eu, c'est tout simplement de continuer d'inonder les réseaux avec des corps de femmes dénudées. et de réduire la femme à son apparence physique et à son corps. Et pour moi, t'es pas obligé de te foutre à poil. Alors quand je dis se foutre à poil, je suis un peu cash, mais... T'es pas obligé de te mettre en sous-vêtements et de poster de toi des photos en sous-vêtements pour soutenir une idée. Et puis petit à petit, body positive, c'est presque devenu un diktat. Et c'est ça d'ailleurs, je pense, qui à un moment m'a bloquée, c'est que j'avais l'impression que si tu ne l'étais pas, tu allais à contre-courant. C'est comme si tu étais contre le mouvement MeToo, être contre le mouvement body positive, ce n'était pas acceptable moralement. Et c'est vrai que le message de fond, que tous les corps sont beaux, me convient, résonne en moi, ok. Mais pour moi, le problème, c'est qu'avec ce mouvement, dès que quelqu'un est gros slash en surpoids et met par exemple des belles tenues, en fait, tout de suite, cette personne, elle se retrouve avec l'étiquette body positive. C'est ce qui s'est passé par exemple avec la chanteuse Adele ou récemment avec Clara de la Starac. Je ne la connais pas forcément, mais je n'ai pas pu échapper sur mon feed ou mon flux d'informations Google à des articles sur le fait que Clara de la Starac, elle s'assume. Elle devient une icône du body-positivisme. Mais pourquoi est-ce qu'elle devient une icône ? Juste parce qu'elle est grosse et qu'elle ne se planque pas sous une djellaba noire XXL ? Et la dérive pour moi de ce mouvement, elle en est venue au point où finalement, dès que quelqu'un décidait de perdre du poids ou de perdre du poids, il se retrouvait critiqué, jugé. Et c'est exactement le cas de la chanteuse Adele qui avait été érigée en modèle de body positive, elle s'assume, elle est une star bien dans son corps, en vrai, t'en sais absolument rien. Et le jour où elle décide de perdre 45 kilos, c'est sa décision, c'est ses raisons à elle. Et bien en fait d'un coup elle est décriée par tout le mouvement parce qu'elle est plus body positive. Certaines personnes de ce mouvement se sentent trahies et la jugent et la dénigrent. Donc encore une fois un mouvement qui est né d'un besoin d'arrêter de dénigrer est juste devenu une bonne excuse pour encore une fois juger le corps des femmes et remettre en question leur choix. Donc pour moi ce qui me gêne beaucoup c'est est-ce que pour être body positive il faut être grosse et rester grosse ? Et finalement, c'est un petit peu comme la question du féminisme. Tu peux être féministe en étant femme au foyer ou chef d'entreprise. C'est vraiment une question de choix. Et là, de la même façon, il y a plusieurs façons d'être body positive. Tu peux être body positive et ne pas vouloir changer de poids. Et tu peux être body positive et vouloir changer de poids. C'est pas parce que tu te maquilles, tu t'épiles ou que tu veux perdre du poids que t'es pas body positive. C'est pas parce que tu fais ces choses que tu soutiens pas l'idéologie profonde selon laquelle il n'y a pas de hiérarchie entre les corps et il ne faut pas dénigrer quelqu'un à cause de son corps. Mais malheureusement, c'est ce qui s'est passé progressivement. Et puis enfin, pour moi, le plus gros problème avec le body positive, c'est le terme positive. Et là aussi, ça part d'une bonne intention. Parce que l'objectif, c'est d'arrêter de se dénigrer, d'arrêter d'être aussi critique envers soi-même, de réussir à aimer son corps. Mais je suis vraiment convaincue aujourd'hui que le body positive, c'est pas la meilleure façon d'y arriver. Parce que si t'aimes pas ton corps aujourd'hui, c'est pas en te répétant j'aime mon corps, mon corps est beau, je suis belle devant la glace tous les jours que tu vas finir par y arriver. Pire pour moi, l'effet peut vraiment être contre-productif parce que, évidemment que tu voudrais aimer ton corps, mais tu n'y arrives pas. Alors tu te sens con, tu te sens coupable, c'est comme une nouvelle injonction. Alors du coup, qu'est-ce qu'il faut faire ? C'est quoi la bonne posture à adopter ? Est-ce qu'il faut détester ton corps ? Evidemment non. Mais selon moi, tu ne dois pas t'aimer, mais tu dois juste commencer à accepter là où tu en es. Parce que moi, ce que j'entends trop souvent, c'est Johan, ce corps, ce n'est pas moi. Ce n'est pas mon corps, ce n'est pas moi, je ne me reconnais pas. Alors oui, dans ces cas-là, ça peut te rassurer de voir des filles qui ont ta corpulence posée en sous-vêtements et te dire qu'elles se trouvent belles. Ça aide, tant mieux pour elles. Mais ça ne résout pas ta détresse à toi. Encore une fois, te répéter tu es belle, aime-toi comme tu es, tous les corps sont beaux, mais ça, ton subconscient, il n'arrive pas à y croire. Surtout si tu as été matraqué de petites phrases du type t'as un si joli visage si seulement tu perdais un peu de poids ou personne ne voudra de toi si tu es grosse Et toutes ces petites phrases, je les ai détaillées dans l'épisode 42, elles ont vraiment des effets délétères sur ta relation à toi-même et à la nourriture aujourd'hui. Alors si t'aimes pas ton corps aujourd'hui et si t'arrives pas à aimer ton corps, sois rassuré, t'es pas détraqué et c'est pas ça le problème. C'est juste un symptôme. Et c'est aussi une invitation à te poser cette question profonde. Pourquoi tu détestes autant ton corps ? Quelle est la raison profonde de cet auto-dénigrement permanent ? Et les réponses, je t'invite à les chercher dans les blessures de l'enfance, dans ton manque de sécurité intérieure, dans peut-être l'importance que tu accordes aujourd'hui au jugement des autres. Et les réponses, je t'invite aussi à les envisager à travers le prisme de notre obsession collective pour la minceur, parce que ça, on ne peut pas y échapper. Il y a de grandes chances qu'aujourd'hui tu détestes ton corps simplement parce que tu n'es pas consciente de ta valeur et que le peu de valeur que tu t'accordes, tu le fais à travers le prisme de ton corps. C'est la seule chose que tu vois, le prisme de ton apparence. Et tu réduis toute ton existence à ton apparence. Alors moi, je voudrais t'inviter à pas forcément aimer ton corps, mais juste à accepter que ton corps, c'est celui que tu as aujourd'hui, c'est ton point de départ pour ton corps de demain, mais c'est aussi le seul véhicule que tu n'auras jamais sur le chemin de la vie pour t'emmener là où tu dois aller. Donc effectivement, juste en prendre soin, juste lui envoyer des paroles positives et encourageantes, c'est la seule chose que tu puisses faire pour que la machine fonctionne bien. Alors moi, mes missions, c'est justement de t'aider à te reconnecter à ta valeur, à prendre conscience de qui tu es, ce que tu vaux et ce que tu veux, pour que tu puisses consacrer ton énergie à des choses plus importantes que juste ton apparence physique. Et si aujourd'hui ton apparence est l'objectif principal de ta vie et le sujet qui prend toute la bande passante, c'est ok aussi. Simplement prends conscience que... Ton corps tel qu'il est aujourd'hui, c'est le résultat de celle que tu as été jusqu'à présent et ton corps de demain sera le résultat de celle que tu es à partir d'aujourd'hui, de l'identité que tu prends. Donc est-ce que tu seras cette personne positive et encourageante qui donne aussi envie à ton corps d'avancer ou est-ce que tu seras cette personne toxique et tout le temps dans le dénigrement qui lui donne juste envie en fait de se recroqueviller sur lui-même et peut-être de se protéger avec. Une épaisse couche de kilos de protection. En tout cas, une chose est sûre, quand tu commences non pas à aimer ton corps, mais simplement à accepter ton corps tel qu'il est aujourd'hui, et quand tu commences à aimer toutes les autres facettes de toi qui ne sont pas liées à ton apparence, c'est tout un champ des possibles qui s'ouvre, et tu peux enfin sortir de l'obsession alimentaire et de l'obsession pour la balance. Et je peux t'assurer que ça, c'est vraiment une charge mentale en moi. Voilà, j'espère que tu as aimé cet épisode, qu'il t'a invité à réfléchir. N'hésite pas à me dire, toi, ce que tu penses du mouvement body positive et ce qu'il résonne en toi. Est-ce que toi aussi, tu as toujours eu des résistances comme j'ai pu l'exprimer aujourd'hui ? Si c'est le cas, n'hésite pas à venir me partager ton ressenti sur les réseaux sociaux. Et n'hésite pas à soutenir le podcast avec des étoiles, des commentaires positifs. Et pense évidemment aussi à t'abonner pour ne pas louper les prochains épisodes. Et moi, je te donne rendez-vous la semaine prochaine pour un nouvel épisode consacré aux relations amoureuses. Parce que c'est vrai, on a passé le mois de février et la Saint-Valentin sans que je traite de ce sujet qui me semble majeur. Alors c'est pas grave, on va rattraper ça et je te proposerai dans le prochain épisode de t'expliquer comment ne pas te jeter sur la bouffe même si ce mec ne t'a pas rappelé, même si ton dernier date t'a brisé le cœur. ou même si tu fais face à des conflits dans ton couple actuellement. Je te remercie pour ta présence et je te donne rendez-vous au prochain épisode.