Speaker #0Bienvenue dans le podcast Kilo émotionnel, le podcast qui t'aide à décoder les vraies raisons qui te poussent à trop manger. Je suis Johanna Verdi, coach de vie, auteure du guide Mon Cahier Kilo émotionnel, créatrice du programme Déjeuner en Paix et moi-même ancienne mangeuse compulsive. Si la nourriture te rend dingue, si tu te jettes sur la bouffe à la moindre contrariété, si tu rêves de perdre du poids mais que tu es incapable de tenir un régime plus de deux jours ou deux heures consécutives, tu es au bon endroit. Avec ce podcast, je vais te montrer comment sortir de l'obsession alimentaire et faire la paix avec ton assiette et ta balance, pour que tu puisses enfin consacrer ton énergie à ce qui compte vraiment. Hello, sois la bienvenue dans ce nouvel épisode. Alors pour démarrer, j'ai une question pour toi. Et si ce que tu manges, souvent en excès, c'était pas juste une histoire de faim ou d'envie, mais aussi une tentative désespérée... de digérer ou d'étouffer des secrets que ta famille porte depuis des années. Oui, aujourd'hui, je veux qu'on se parle de ça, du poids des secrets, que ce soit les secrets de famille, des expériences vécues ou jamais avouées, tous ces non-dits qu'on porte en nous, génération après génération. Si je te parle de ce sujet, c'est parce que moi, à titre personnel, ça résonne vraiment moi, c'est un sujet qui me fascine. Je t'avais déjà proposé l'épisode 10 sur le sujet de la transmission générationnelle. Et je pense qu'il concerne bien plus que juste notre relation à la nourriture. Et en fait, on m'avait recommandé, on m'avait poussé vers une série qui est sur Netflix consacrée au sujet des constellations familiales et de la transmission générationnelle. Cette série, tu en as peut-être entendu parler. C'est une série turque qui s'appelle Another Self ou Le chemin de l'olivier en français. J'ai trouvé cette série complètement fascinante. Et du coup, la semaine dernière, j'ai décidé de me lancer et de faire une constellation familiale en groupe. Je ne sais pas si tu connais cette technique, elle est assez controversée. Depuis que j'y ai assisté, je comprends aussi pourquoi. Mais en gros, elle consiste avec différents participants qui sont là un petit peu par hasard à reconstituer des schémas de fonctionnement et plus souvent de dysfonctionnements familiaux pour aider à avancer. On appelle ça une sorte d'aide à la vie. C'est une technique d'aide à la vie. Donc du coup j'ai fait aussi cette démarche, ça m'a donné encore plus envie de creuser ces sujets et peut-être de t'aider à avoir des prises de conscience toi-même sur ces sujets parce que comme je l'ai expliqué ce sont des schémas qui se mettent en place au niveau du subconscient et dont tu n'as par définition pas forcément conscience. Donc parfois juste le fait d'en parler ça permet de planter une graine qui peut-être va faire germer quelque chose chez toi. Alors ce sujet c'est donc le sujet des secrets de famille et des non-dits qui... pèsent littéralement sur notre âme de façon inconsciente et qui nous enferment malgré nous dans des schémas comportementaux, que ce soit dans nos relations avec les autres, notre relation à l'argent, notre façon d'être au monde, notre perception de notre propre valeur et évidemment ça impacte notre comportement alimentaire. Comment, pourquoi, c'est exactement ce dont je veux qu'on discute aujourd'hui. Je veux qu'on aille explorer les liens entre ces poids invisibles et notre rapport à la nourriture. Alors au programme de cet épisode, on va aller explorer pourquoi les secrets de famille impactent autant nos comportements alimentaires et je te partagerai avec beaucoup d'émotion 6 histoires vraies de femmes et de leurs secrets et comment ça les a impactées. Et puis enfin évidemment reste bien jusqu'à la fin de l'épisode parce que je veux te proposer ma méthode pour te libérer du poids du secret si toi aussi tu as identifié qu'aujourd'hui tu en souffres. Alors pour commencer, pourquoi les secrets de famille impactent autant nos comportements alimentaires ? Il faut comprendre en fait le rôle des émotions enfouies. Tout ça finalement, tout ce sujet de la relation à la bouffe, ce n'est qu'un iceberg et tout se joue sous la surface. Les secrets qu'on porte, c'est un petit peu comme des cailloux qu'on transporterait dans notre sac à dos sur le chemin de la vie. Et ces secrets, ils génèrent des émotions complexes, que ce soit la honte, la peur, la colère qui sont souvent non exprimées. Et ces émotions, ces émotions refoulées, elles se manifestent ensuite à travers la nourriture qui devient simplement un moyen de gestion des émotions. Mais il faut bien souligner une chose. Tout part... toujours d'un désir de contrôle. Ce qu'on veut c'est contrôler les émotions, les réprimer, les étouffer, les empêcher parfois de s'exprimer par le biais au départ des régimes et de la recherche de perte de poids. Donc il faut vraiment avoir en tête que le point de départ c'est le désir de contrôle par le régime, par le contrôle du poids. Mais évidemment ce qui se passe c'est qu'à un moment ça dégénère et le résultat c'est l'impact sur notre comportement alimentaire. Au fur et à mesure, en fait, on se met à avoir littéralement une double vie alimentaire. Et peut-être que tu te reconnais là-dedans. Le fait que tu manges bien en journée, notamment devant les autres, mais le soir et le week-end, tu craques et c'est n'importe quoi. Manger devant les autres, finalement, c'est facile. Mais à chaque fois que tu fais des compulsions alimentaires, c'est en cachette. Et d'ailleurs, j'avais consacré l'épisode 4 au sujet du fait de manger en cachette. Ça, c'est vraiment un symptôme typique. Le fait aussi d'avoir des fringales le soir, en rentrant du boulot, ou alors quand tout le monde est couché et que tu peux... enfin te poser. Tu vois, t'as vraiment aussi une double vie émotionnelle. On te demande si ça va, tu vas dire toujours oui. T'es là pour les autres, t'écoutes, mais t'as du mal à te confier. Tu joues une sorte de rôle, tu tiens un rôle, celui d'une femme forte, fière, indépendante, qui a pas besoin des autres. Mais tu t'effondres facilement en coulisses, derrière les portes closes. Il y a une partie de toi qui rêve de contact et de connexion avec les autres. Mais paradoxalement, les autres t'épuisent. Et tu as souvent besoin de te replier sur toi-même pour te ressourcer. Et c'est vraiment paradoxal parce que très souvent, pour ne pas dire trop souvent, tu te sens seule, démunie, incomprise. Et quand ça ne va pas, tu ne demandes rien, tu n'appelles personne, tu t'isoles. Tu gardes ça pour toi. Quand ça ne va pas, tu manges, tu étouffes ce que tu ressens, tu gardes ces secrets. Donc en résumé, c'est comme si tu portais un masque en permanence. Et quand tu es seule, tu t'autorises enfin à être toi-même. Il y a une facette de toi que tu ne veux pas forcément que les autres voient, et tu vis une sorte de dualité. Et peut-être qu'aujourd'hui, tu vis dans une méfiance permanente envers les hommes, ou alors peut-être que tu souffres d'une peur du manque exagérée, ou alors que tu as tendance à culpabiliser de façon permanente. Si tu te reconnais dans ces différents symptômes, peut-être que tu portes en toi un héritage inconscient. Et je voudrais vraiment t'initier à cette idée... de mémoire transgénérationnelle. Je disais, j'en ai parlé dans l'épisode 10 du podcast, il y a des émotions comme ça, qui sont non verbalisées et qui se transmettent inconsciemment de génération en génération. Et c'est vraiment ce genre de cas que je veux partager avec toi aujourd'hui au travers de 6 histoires de femmes. Et ces histoires, je ne les ai pas choisies par hasard, alors j'ai modifié les prénoms, mais toutes ces histoires sont des histoires vraies, de personnes que j'ai accompagnées. Et elles encapsulent finalement assez bien les six grands thèmes, on va dire, qu'on retrouve sur le sujet des secrets de famille. La première histoire que je voudrais te partager, c'est celle de Patricia. Et son secret, il est lié à l'inceste et aux abus. Patricia, malheureusement, elle a été victime d'attouchements de la part de son grand-oncle quand elle avait à peine 4-5 ans. Et elle a gardé ce secret pendant longtemps, évidemment, avec toutes les conséquences. psychologique, émotionnelle que ça implique. Et elle en a parlé, elle a osé en parler à sa mère quand elle était adolescente. Le problème, c'est que sa mère avait une relation compliquée avec sa propre mère, donc avec la grand-mère de Patricia, et elle avait très peur qu'à choisir entre son frère et sa fille et sa petite-fille, la grand-mère choisisse son frère, auquel elle était très très attachée. La mère de Patricia ne voulait pas perdre sa propre mère. Donc Patricia s'est retrouvée malgré elle dans des situations ubuesques où elle se retrouvait à faire des fêtes de famille ou à fêter Noël avec le grand-oncle qui l'avait abusé. Alors évidemment qu'est-ce qui se passe dans ces moments-là ? Bah tu bouffes parce que t'as le sentiment d'être abandonné, de pas être cru, de pas être protégé, d'être une proie, d'être vulnérable. Et Patricia quand je l'ai rencontrée, elle avait beau être dans sa cinquantaine, Mais à chaque fois que ces situations se reproduisaient, elle redevenait la petite fille vulnérable et victime de 4 ans. Et à l'âge adulte, t'as pas envie de ressentir ça. Donc si ce type de sujet te parle, je peux que t'inviter à écouter l'épisode 6 sur les kilos de protection, cette partie de toi qui ne veut pas maigrir, et l'épisode 57 qui est consacré à un sujet sensible mais tellement important, des viols, de l'inceste et des abus. Parce que parfois la nourriture devient en effet le seul refuge. Le deuxième type de secret dont je voudrais te parler, il est lié aux origines. Que ce soit l'adoption, la paternité cachée, l'infidélité, la double vie. Tu peux découvrir parfois que ton père n'est pas ton père. Ou alors, comme Marilyn, tu peux découvrir que ton père avait une double vie, une autre femme, d'autres enfants. C'est quoi l'impact émotionnel de vivre ce genre d'expérience ? C'est une sorte de sentiment de confusion identitaire, de rejet, de trahison. Tu as peur d'être abandonné ou de ne pas être assez, assez bien, assez valable pour être accepté et pour suffire finalement à ton parent. Et l'impact sur la bouffe c'est quoi ? C'est que Marilyn... Elle mange compulsivement à chaque fois qu'elle se sent mise de côté, oubliée, rejetée. C'est un moyen pour elle de combler le vide identitaire et l'anxiété liée au rejet. Et Marilyn, quand je l'ai rencontrée en tout cas, elle avait une grande tendance à la culpabilité. Donc si toi aussi, t'as tendance à culpabiliser pour tout, pour la bouffe, mais pas que, aussi pour le reste, dès que quelqu'un te rappelle pas, tu dis oh là là, qu'est-ce que j'ai fait de mal ? Eh bien je t'invite à écouter l'épisode 17 sur la culpabilité alimentaire. Le troisième type de secret dont je veux te parler, ce sont tous ces drames familiaux cachés ou étouffés. Que ce soit des suicides, des décès, des fausses couches, des dépressions. Et en fait, c'est ce qui est arrivé à Cindy. Cindy, juste avant sa naissance, précisément deux ans avant sa naissance, sa mère a perdu un enfant. Un bébé, un nouveau-né, qui est mort d'une mort subite du nourrisson. Évidemment, sa mère a fait une grosse dépression suite à ce décès. Et puis deux ans plus tard, elle a eu un autre enfant, donc Cindy. Et toute son enfance, Cindy, elle sentait bien le poids de cette perte. Elle sentait bien encore aussi les troubles dépressifs de sa mère. Et malgré elle, Cindy, elle a voulu être le rayon de soleil de sa mère. Elle s'est toujours comportée comme une petite fille modèle, une bonne élève, une petite fille joyeuse. qui ne pose jamais de soucis. Et en cachette, elle s'est mise à manger pour cacher sa tristesse à elle, que personne n'était capable d'accueillir. Parce qu'en apparence, tout allait bien et elle était toujours souriante. Mais finalement, au fond d'elle, elle portait cette tristesse. Et c'est ce qui arrive parfois quand on se retrouve à être malade, triste ou déprimée. On ne s'en rend pas forcément compte, mais finalement, en tant que bonne fille, on tombe malade. où on se rend triste, où on est déprimé, dans l'espoir que notre parent ne le soit pas. Je suis triste à ta place, je suis malade à ta place. Et tu vois, toutes ces émotions non exprimées cherchent une issue à travers la nourriture. C'est aussi un moyen, sur le moment, de te remonter le moral. Et dans ce genre de situation, sans surprise, tu développes aussi une grande tendance à la culpabilité. Dès que quelque chose ne va pas, dès que les autres ne te témoignent pas, l'amour ou l'attention que tu espères, tu te dis que le problème vient de toi, que tu n'es pas assez bien, que c'est ta faute, que tu n'es pas assez, tout simplement. Et il y a une phrase de Dolto, je n'ai pas retrouvé en fait le wording exact, mais en essence, elle dit Ce que les parents ne voient pas, les enfants le portent Et tu vois, quand un parent n'est pas capable de gérer sa propre détresse émotionnelle, sa propre tristesse, sa propre dépression, finalement, il le transmet à sa descendance. Et c'est parfois des choses que tu portes, tu vois, c'est des tristesses, des blessures qui ne sont pas les tiennes. Mais tu les portes malgré toi, parce que d'une certaine façon, ton inconscient se dit que c'est une façon d'aider ton parent, que de le porter toi aussi. Le quatrième type de secret que je voudrais te partager, c'est celui qui est lié aux addictions. que ce soit l'alcoolisme, la toxicomanie, mais aussi tout ce qui est lié à la criminalité et à l'incarcération. Et c'est ce qu'a vécu Sabine. Sabine, elle a grandi dans un climat de violence familiale avec un père alcoolique jusqu'au jour où sa mère a décidé de s'enfuir au milieu de la nuit, prenant ses trois enfants sous le bras, quasiment pas d'affaires, et en allant refaire sa vie à l'autre bout de la France. Alors Sabine, elle a toujours grandi avec cette peur de mal tourner. comme avait mal tourné son père. Et elle s'est mise à développer un contrôle excessif de l'alimentation, ce qu'on appelle l'orthorexie. Parce que elle avait l'impression que contrôler sa façon de manger, et puis aussi du coup indirectement ce qu'elle mangeait et ce qu'elle buvait, ça allait lui éviter de mal tourner et de tomber dans l'alcoolisme comme son père. Alors évidemment, ces situations, tu les caches aux autres, t'en parles pas à l'école quand t'as un parent alcoolique, t'as tellement honte, tu te sens coupable, donc évidemment t'en parles pas. Mais encore une fois, cette honte et cette culpabilité, tu la transportes avec toi très rapidement, dès le jeune âge adulte. Et ça continue en fait de se développer au fur et à mesure des années et des décennies. Et tu vois Sabine, elle se retrouve à se sentir coupable à chaque fois qu'elle craque pour du chocolat ou pour du vin. Et Sabine aussi, ce qu'elle a développé, c'est un problème de sommeil, à la fois au niveau de son endormissement, et à la fois aussi au niveau de réveils nocturnes avec des compulsions nocturnes. Et sans surprise, en fait, quand on en a parlé avec elle, c'est aussi parce que les crises de son père, les pétages de câbles de son père liés à l'alcool, c'était souvent le soir, la nuit, quand elle était déjà endormie, elle venait de s'endormir, et elle était réveillée en plein milieu de la nuit par les esclandres ou la violence de son père. Et donc du coup, une personne comme Sabine va aussi développer un problème d'attachement émotionnel, c'est-à-dire qu'elle a du mal à s'attacher aux autres, notamment aux hommes, parce qu'une partie d'elle ne veut dépendre de personne. Tu vois, cette pointe de l'addiction, elle vient finalement se diffuser aux autres champs, qui n'ont rien à voir avec l'alcool, que sont le champ des relations amicales, amoureuses ou interpersonnelles. Donc finalement, dans ce cas-là, ton comportement alimentaire, il vient juste compenser une peur ou un sentiment de faiblesse qu'on t'a transmis inconsciemment. Tu ne veux pas être cette personne faible, tu ne veux pas être cette personne addict. Mais malheureusement, avec la bouffe, tu as l'impression de le devenir. Comme si ta plus grande peur devenait une prophétie autoréalisatrice. Peut-être que tu n'es pas addict à la drogue ou à l'alcool, mais que tu as l'impression d'être addict à la bouffe. Tu vois, c'est une boucle finalement comportementale qui est liée à une sorte de croyance toxique personnelle. Bon, je te rassure, il y a une lumière au bout du tunnel et on va parler après de la méthode pour s'en sortir. Mais voilà, je veux continuer de balayer déjà les différents sujets qui peuvent te concerner toi aussi. Le cinquième exemple que j'ai choisi, c'est celui de Simone parce qu'il couvre un sujet tellement, tellement important et tellement sous-estimé. C'est... tout ce qui est conflit autour de l'argent. Que ce soit autour des revenus, d'héritage, que ce soit au niveau de la gestion de l'argent au quotidien. Et dans le cas de Simone, elle a grandi dans une famille où ses parents géraient mal l'argent. Ils ne savaient pas gérer l'argent. Dès qu'ils en avaient, ça leur cramait les doigts, ils dépensaient tout. Et ils avaient déjà connu la banqueroute et perdu leur maison. Et du coup, Simone, dès l'adolescence, elle a endossé le rôle de la comptable de la famille. Tu vois, elle était vraiment... On va dire à l'expert comptable. Alors évidemment, encore une fois, à l'école, t'en parles pas de ce genre de choses. Tu fais comme si de rien n'était. Mais déjà à l'époque, à l'adolescence, elle a commencé à manger en excès parce qu'elle avait beaucoup de stress et de non-dit. Déjà autour de la table familiale, évidemment, la prise des repas était lourde. Il y avait beaucoup de tensions entre ses parents sur les sujets de l'argent. Et du coup, elle en cachette, elle a commencé aussi à manger. Et tu vois, là, le lien émotionnel sur le comportement alimentaire, c'est que la nourriture devient un refuge face au stress, au non-dit autour de la table, et à tout ce stress aussi alimentaire lié à la peur du manque. Alors qui est parfois rationnelle, parce qu'elle, oui, des fois, on finissait le mois, il n'y avait plus d'argent, donc on mangeait juste des pâtes, sans beurre et sans fromage. Parfois, c'est aussi des peurs irrationnelles. Et ça te fait manger de manière compulsive. particulièrement face à des situations d'abondance, parce que finalement, il y a une partie de toi qui a peur de manquer un jour. Donc quand tu as de la nourriture, et surtout beaucoup de nourriture, et beaucoup de nourriture délicieuse, tu manges pour aujourd'hui, pour demain, et pour tous les autres jours, parce que quel meilleur moyen de gérer la pénurie à venir que de faire des réserves tout de suite. Et si la peur du manque, c'est un sujet qui te parle, il y a l'épisode 26 consacré à la peur du manque qui peut vraiment t'aider. Et puis enfin, la dernière histoire que je voulais te partager, c'était celle de Johan. Alors, je te rassure, c'est pas une autre Johan, oui, c'est moi. Je me suis mis dans la liste parce que moi, j'ai connu, on va dire, le mensonge des apparences. Mon histoire, c'est que mon père a vécu un grand choc émotionnel suite à une sordide affaire, on va dire, familio-professionnelle. Son frère aîné, qui l'avait fait venir en France, mon père... Vient du Maroc, il a immigré en 1970 en France avec deux de ses frères. Donc son frère lui avait demandé de quitter son travail de comptable qu'il avait trouvé dans les assurances en région parisienne pour prendre la gérance de son imprimé. Parce que lui-même n'avait plus le droit de gérer une société. Sauf qu'après quelques mois, on a commencé à demander à mon père de... passer des dépenses personnelles comme des billets d'avion ou des voyages sur les caisses de l'entreprise qui avaient déjà des difficultés. Et comme mon père a refusé, il s'est fait renvoyer comme un malpropre, sans indemnité, puisqu'il était gérant, alors qu'il était père de trois enfants. Suite à ce licenciement qui n'était pas neutre, puisqu'il était le fait de son propre frère, mon père est tombé en grave dépression, au point qu'il a été reconnu invalide. Donc incapable de travailler, il a reçu une pension d'invalidité. Mais les années ont passé et il a perdu confiance en lui. Il préférait la sécurité de sa petite pension d'invalidité au risque de se refrotter au marché du travail. Et ce secret que je porte, c'est que je n'ai jamais connu mon père travailler. Mais chaque matin, je le voyais se lever, se préparer, se doucher, se raser de près et s'habiller pour partir avec son petit attaché case. Alors il partait, marchait dans Paris, prendre un café, j'en sais foutre rien, il faisait Dieu sait quoi. Et il revenait en fin de journée. Comme s'il était un travailleur qui revenait après sa journée de travail. Et à cette situation est venue s'ajouter à chaque fois la menace du manque, la peur de tout perdre. C'est quelque chose que j'entendais souvent, mon père qui disait à ma mère Fais attention, pourquoi t'as acheté ci ou ça, telle course, etc. Tu te rends pas compte, on va tout perdre, on n'a plus rien, on est pauvre. Et du coup, pourquoi est-ce que cette situation m'a autant marquée ? Parce que je sais pas si... Ça existe encore, mais à l'époque, dans les années 80, en primaire, l'instituteur te demandait de prendre une demi-feuille, d'écrire ton nom, ton prénom, ta date de naissance, et ensuite, profession du père, profession de la mère. Et je me vois tellement de fois écrire père de point comptable, mère de point au foyer. En réalité, ma mère gardait des enfants et faisait des ménages. Et en réalité, mon père était en invalidité et je ne l'avais jamais vu travailler. Et tu vois, c'est un secret qui est vraiment lourd à porter pour une enfant. Évidemment que ça a un impact émotionnel. Évidemment que ça crée en toi une sorte de double vie. Un masque, il faut faire semblant. Tu intègres dès le plus jeune âge que ce qui compte, c'est pas la vérité. Ce qui compte, c'est l'image. Il faut se montrer sous son meilleur jour. Il ne faut pas parler de sa vulnérabilité. Parce que les autres risquent de se moquer de nous, de nous critiquer, de nous juger. Ça, c'était vraiment la hantise de mes parents, d'être critiqués. Et tu vois, ma vulnérabilité à moi, elle n'a jamais été accueillie. Et du coup, j'ai voulu la mater. Comment ? Avec des régimes, dès l'âge de 21-22 ans. Mais derrière cette vulnérabilité, elle m'a rattrapée. Elle m'a dévastée. Avec des compulsions alimentaires incontrôlables. Et tu vois, là, les quelques histoires, les quelques secrets que je te partage, c'est une goutte d'eau dans l'océan. Il y a tellement d'autres sujets que je n'ai pas évoqués, que ce soit l'exil, la répression, le fait de changer d'identité ou de religion, l'homosexualité refoulée, l'adhésion à une secte ou autre. Tellement de sujets qu'on porte. Et ce qui est fou, c'est qu'en général, on a quand même connaissance de ce qu'on a vécu nous, même si parfois, j'ai déjà assisté à des situations où les personnes refoulaient complètement ce qu'elles avaient vécu. C'est aussi lié au stress post-traumatique. C'est un moyen de se protéger finalement, d'oublier ce qui s'est passé. Parfois ça concerne tes parents, donc t'as quand même quelques bribes d'informations et d'histoires. Mais très souvent ça concerne des générations antérieures, grands-parents ou au-delà. Et du coup t'es parfois juste même pas au courant. Donc t'imagines à quel point c'est un océan d'inconnus qui peut avoir un impact indirect sur toi aujourd'hui. Et ça peut faire du sens parfois d'aller s'intéresser à ton passé, à ta généalogie, à l'histoire de ta famille, aux expériences que ta famille a pu vivre, parce que ça peut t'aider aussi parfois à comprendre tes propres comportements. Alors si tu te reconnais dans ces différentes histoires, si tu as l'impression toi aussi de porter le poids des secrets et des non-dits, ben il est temps de t'en libérer et tu peux le faire. Comme je te disais, il y a une lumière qui existe au bout du tunnel. Si t'as porté ces secrets de cette façon jusqu'à présent, c'est que ça servait d'une certaine façon tes intérêts. Je sais que ça paraît contre-intuitif, mais c'est le cas. Jusqu'à présent, ça t'a aidé à faire tenir les murs de ta baraque, parce que tu pensais que sans ça, tout allait s'effondrer. Mais aujourd'hui, tu te rends compte que ça ne fait rien tenir du tout. Au contraire, les murs, ils sont en train de s'effondrer sur toi. Donc parfois, moi je dis, il faut accepter que certaines choses s'effondrent pour pouvoir reconstruire des fondations solides. Donc comment on fait ? Une méthode en trois étapes. La première étape déjà, c'est de prendre conscience des schémas familiaux. Comment on fait ça ? En questionnant les tabous ou les zones d'ombre dans notre famille. Et pour ce faire, tu peux observer les récurrences émotionnelles ou comportementales. Et tu peux te poser la question, pourquoi est-ce que je mange systématiquement dans ce type de situation ? Quelle émotion est en train de s'exprimer ? Est-ce que ça pourrait être en lien avec mon histoire familiale ? Alors parfois c'est difficile, on se l'est dit, parfois les traumatismes non traités sont transmis sur plusieurs générations, c'est une mémoire. transgénérationnel, n'était même pas forcément capable d'identifier à quel moment ça s'est joué et qu'est-ce qui s'est joué précisément. Et d'ailleurs c'est ça pour moi la limite de la constellation familiale à laquelle j'ai assisté, c'est que ça te donne des pistes, mais ce ne sont que des hypothèses. Il n'y a aucune certitude et il n'y a aucune façon de vérifier les choses. Donc pour des personnes en insécurité, ça peut parfois créer plus de questionnements et plus de tourments. que, on va dire, de sécurité et de travail de réparation. D'où l'importance pour moi de pouvoir échanger, de pouvoir avoir aussi des groupes de parole sur ces sujets. Moi, c'est pour ça que j'aime autant les sessions de coaching de groupe qui sont en fait finalement aussi des groupes de parole dirigés. Parce qu'en fait, ce qui se passe dans un groupe de parole, c'est que tu vas avoir une participante qui va parler d'un sujet, un sujet... que tu n'avais pas forcément conscientisé, mais là, il y a un truc qui s'allume en toi. Tu sens que ça te concerne, tu te dis Waouh, mais en fait, moi aussi je suis pareil. Moi aussi, il m'est arrivé telle chose similaire, peut-être pas avec les mêmes protagonistes, mais j'ai vécu les mêmes choses, j'ai ressenti les mêmes choses. Et aujourd'hui, j'ai transformé ces expériences de la même façon, notamment dans ma relation à la nourriture. Et le fait d'être dans un groupe de parole permet de creuser, permet de créer un espace sécuritaire. qui te permet de poser des questions, d'avoir des réponses et d'être sécurisé sur les parties de ta recherche, on va dire, qui ne trouvent pas de réponse. Donc ça c'est vraiment important pour toi de toujours faire les choses dans un climat sécuritaire. Ensuite, une fois qu'on a pris conscience des schémas familiaux qui nous concernaient, on a besoin de nommer l'émotion cachée et de l'accueillir. Donc vraiment, un petit exercice d'introspection que tu peux faire, c'est d'écrire. sur une situation où tu manges de façon émotionnelle. Et identifier ce que tu ressens vraiment. Qu'est-ce qui se cache vraiment derrière la solitude, par exemple ? Tu vois, tu as des mots un petit peu génériques. Tu as besoin de creuser. Derrière la solitude, il peut y avoir la peur d'être abandonné, parce qu'en fait, mon père a abandonné le foyer quand j'avais 7 ans. Et là, tu commences à avoir des choses précises, tangibles, sur lesquelles tu vas pouvoir opérer un travail de réparation. Parce que j'aime rappeler que, alors contrairement à certains coachs, moi je te dirais jamais qu'on peut te déprogrammer. Je pense qu'on ne déprogramme pas les gens. Ce qui t'est arrivé, les expériences, les événements et les ressentis que tu as eus à ce moment-là de ta vie, ça fera toujours partie de toi. En revanche, quand tu commences à identifier et accueillir, tu peux enfin faire ce travail de réparation et transformer cette expérience, la transcender. en quelque chose qui ne t'empêche plus d'avancer, ne t'enferme plus dans l'auto sabotage. Que tu ne sois plus les deux pieds dans le seau de ciment, mais que enfin tu puisses te remettre en mouvement. Et ça c'est possible. Et puis la troisième étape c'est vraiment de rompre le cycle des secrets. Si c'est possible pour toi, ouvre le dialogue avec les membres de ta famille. Parfois on est dans le dialogue, on se... on se met dans cette démarche du dialogue dans l'espoir d'avoir des réponses, des excuses, tu vois une forme de réparation. Là c'est pas du tout ce que tu dois attendre des membres de ta famille. Là tu viens juste ouvrir le dialogue pour mettre en lumière des zones d'ombre et juste en parler toi, c'est parfois tout ce dont tu as besoin pour faire ce travail de réparation. Tu n'as pas besoin que les autres te valident, acquiescent ou tu vois ou s'excusent. On le fait pas dans une vision transactionnelle. Et si le dialogue est vraiment impossible, tu as besoin en tout cas de reconnaître le poids du secret, de te rendre compte à quel point tu as été une victime, peut-être une victime indirecte, une victime collatérale de tous ces secrets et de tous ces non-dits. Et évidemment, tu peux aussi trouver un thérapeute, un coach, un psy ou des groupes de parole, comme je l'évoquais précédemment, pour t'aider finalement à te libérer. de ce poids. C'est vraiment un poids, en fait, que tu portes inutilement. Moi, je suis convaincue que... On a tendance à garder pour nous nos zones d'ombre parce qu'on a l'impression que si on les révèle au monde, elles vont complètement nous envahir, elles deviendront tellement puissantes, tellement réelles qu'on deviendra complètement une ombre nous-mêmes. Moi je pense qu'au contraire, à chaque fois que tu mets en lumière tes zones d'ombre, tu enlèves leur puissance, tu enlèves leur pouvoir. Tout ce qui est mis à jour finalement n'est plus dans l'ombre justement et n'est plus une sorte de... menace fantôme pour toi. Tu vois ? Donc mettre en lumière, c'est accepter d'en parler, c'est accepter d'assumer qui on est, d'assumer nos parts d'ombre et de ne plus se cacher. Et typiquement, un geste très symbolique que tu peux commencer à faire pour initier ce changement, c'est arrête de manger en cachette. T'as envie de manger, même beaucoup, même en excès, assieds-toi, prends une assiette, fais-le devant les personnes qui t'entourent, tu fais rien de mal. C'est vraiment un message que tu t'envoies, un acte symbolique. Parce que la bouffe, même si elle sert de refuge, elle ne peut pas résoudre tes blessures enfouies. Mais au moins, ne donne pas à la bouffe un pouvoir supplémentaire, de venir rajouter de la honte et de la culpabilité à ces émotions déjà assez lourdes que tu portes en toi. Et vraiment, je tiens à te rassurer sur le fait que mettre en lumière tous ces liens est très important. tous ces liens familiaux, tous ces liens transgénérationnels, c'est déjà commencé à t'alléger de ce poids. Alors vraiment, maintenant, à toi de jouer, je t'invite à passer à l'action et je ne peux que t'encourager à explorer ta propre histoire familiale avec curiosité et bienveillance. Et si tu souhaites être accompagné et entouré pour faire ce travail, dans un container qui t'apportera toute la sécurité émotionnelle nécessaire, n'hésite pas à rejoindre. la nouvelle édition de Déjeuner en Paix qui démarrera le 6 janvier jusqu'au 10 avril 2025. Les inscriptions viennent officiellement de rouvrir. Si tu souhaites travailler avec moi et un groupe de femmes qui te ressemblent aussi sur ces aspects-là au cours des trois premiers mois de l'année 2025, je serai évidemment heureuse de t'accueillir. Et moi je te retrouve la semaine prochaine pour un épisode consacré aux fêtes de fin d'année. Pourquoi est-ce que c'est si compliqué cette période pour les mangeuses émotionnelles ? Alors entre défi alimentaire et défi relationnel, je te donnerai les clés pour profiter toi aussi de toutes les festivités avec un peu plus de sérénité. Je te remercie pour ta présence et je te donne rendez-vous au prochain épisode.