Speaker #0Bienvenue dans le podcast Kilo émotionnel, le podcast qui t'aide à décoder les vraies raisons qui te poussent à trop manger. Je suis Johanna Verdi, coach de vie, auteure du guide Mon Cahier Kilo émotionnel, créatrice du programme Déjeuner en Paix et moi-même ancienne mangeuse compulsive. Si la nourriture te rend dingue, si tu te jettes sur la bouffe à la moindre contrariété, si tu rêves de perdre du poids mais que tu es incapable de tenir un régime plus de deux jours ou deux heures consécutives, tu es au bon endroit. Avec ce podcast, je vais te montrer comment sortir de l'obsession alimentaire et faire la paix avec ton assiette et ta balance pour que tu puisses enfin consacrer ton énergie à ce qui compte vraiment. Hello et bienvenue dans ce nouvel épisode. Alors le sujet du jour, je le traite parce qu'il m'a été envoyé par plusieurs abonnés, notamment Catherine et Isabelle sur Instagram, qui me partageaient le fait qu'aujourd'hui elles n'avaient plus vraiment de plaisir à manger. Choisir les menus, faire les courses, préparer à manger, et même l'acte de manger, c'est plus forcément un plaisir pour certaines personnes. Alors comment ça se manifeste ? Ben tu peux ne plus avoir envie de cuisiner, T'as plus d'idées, puis t'as la flemme de chercher des recettes, alors tu vas vers la facilité, vers des plats préparés ou alors vers des plats livrés. Il n'y a plus d'excitation à l'idée de préparer un repas ou de manger. Et tu vois, par exemple, Catherine me disait manger m'épuise, je ne sais plus quoi manger Ou alors Isabelle qui me disait je n'ai plus de plaisir à manger Et moi, quand je lis ce genre de messages, franchement, ça me rend triste et inquiète, je ne vais pas te mentir, parce que je sais que pour certaines, le seul plaisir... De la vie, c'est manger, alors ça évidemment c'est problématique quand tu n'es plus capable de trouver du plaisir que dans la nourriture, mais là on se retrouve dans l'extrême inverse. On n'est plus capable de trouver de plaisir dans l'acte de manger, et comme je le disais, c'est aussi triste que problématique. Parce que manger c'est un magnifique plaisir dans la vie, un plaisir qu'on doit cultiver, parce qu'il contribue aussi paradoxalement à une relation saine avec la nourriture. Et c'est ce que je veux t'expliquer dans cet épisode. Alors au programme de cet épisode aujourd'hui, je te propose d'aller explorer ensemble les facteurs qui peuvent conduire, qui peuvent expliquer cette perte de plaisir. Et ensuite, on va aller regarder en détail, sous la surface, pourquoi c'est vraiment problématique et pourquoi ça réclame ton attention et ton action. Et puis enfin, reste bien jusqu'à la fin de l'épisode parce que je vais te donner des clés pour pouvoir te sortir de cette situation et remettre progressivement ton attention. du plaisir dans le fait de préparer à manger et de passer à table. Alors pour commencer, comment est-ce qu'on peut expliquer cette perte de plaisir ? Quels sont les facteurs qui déclenchent finalement cette perte du goût pour le fait de manger et le fait de se préparer à manger ? Alors j'ai envie de distinguer deux cas. Le premier cas, c'est si tu rencontres ce problème, on va dire, depuis toujours ou depuis aussi longtemps que tu te souviennes. Si tu as l'impression de jamais avoir vraiment eu de plaisir dans le fait de manger, Ça interroge sur ton expérience globale de la nourriture et des repas depuis l'enfance. Est-ce que ta mère ou tes parents cuisinaient ? Est-ce qu'ils aimaient ça ? Est-ce qu'ils râlaient sur le fait que c'était une véritable corvée, qu'ils n'avaient pas d'idée, que c'était une galère ? Quelle était aussi l'énergie autour de la table du dîner ? Si tu as vécu dans un climat très conflictuel, c'est sûr que peut-être que déjà à l'époque tu mangeais avec la boule au ventre. Donc tu as intégré comme ça une expérience assez douloureuse, assez traumatique du fait de manger, du fait de devoir préparer à manger et de passer à table. Donc du coup, tu vois, c'est un truc qu'on t'a potentiellement transmis, que tu as vécu à un âge très très jeune. Du coup, pour illustrer ça, je voudrais te partager le message d'Élodie, qui est une participante de mon programme Mission Sensation Alimentaire, qui justement galérait vraiment sur ce sujet, et nous a partagé le message suivant. Très souvent, même quand j'ai faim, rien ne me fait envie. Du coup, je n'associe que très rarement manger et plaisir. Je cuisine pour mes enfants, mais d'une manière générale, je n'aime pas ça. Je suis totalement fascinée par les personnes qui prennent du plaisir à cuisiner. Quand j'ai des compulsions, là non plus, ça ne me procure pas de plaisir, juste du réconfort. La seule chose qui me réjouit, c'est de boire un verre de vin et quelques chips quand je prépare le repas. Je crois que je pourrais parfois me contenter de ça. Je ne le fais pas et je ne bois heureusement pas tous les jours. Bref, comment trouver du plaisir dans le fait de manger ? Merci par avance pour vos avis. Et du coup, j'ai interagi avec Elodie, comme je le fais avec toutes les participantes qui rencontrent des difficultés. Et j'ai soulevé justement la question de savoir quelle était son expérience de l'alimentation quand elle était plus jeune. Parce que là, pour moi, on était vraiment dans un cas de trauma lié à l'enfance. Et ça a vraiment résonné en elle. Le message suivant qu'elle m'a envoyé suite à ça a été le suivant. Je suis végétarienne depuis presque toujours, mais jusqu'à l'adolescence, ma mère me forçait à manger de la viande. J'en ai passé des samedis après-midi face à un morceau de viande froide que je finissais par cacher au fond de la poubelle. Peut-être que c'est pour ça que j'ai du mal à associer manger et plaisir. Bien sûr, Élodie, bien sûr que c'est pour ça qu'elle a du mal à associer manger et plaisir. Imagine la scène, une fillette qui est là à son bout de viande froide et qu'on force à rester des heures devant la nourriture. Et j'en ai entendu comme ça des centaines d'anecdotes où on te force à manger quelque chose que tu ne veux pas manger, où ça devient long, douloureux, tu es dans la culpabilité de ne pas être la petite fille parfaite que tes parents attendent de toi. Et voilà, ça dure des heures, c'est vraiment de la souffrance. Donc tu vois, si tu te reconnais dans ce cas-là, c'est vraiment au niveau de ce que tu as vécu enfant qu'il faut aller creuser parce que c'est de là que ça vient. Mais si le fait que tu aies perdu du plaisir, c'est relativement récent ou si en tout cas tu arrives à le dater, il y a d'autres explications, on va dire, plus liées aussi à ta vie d'aujourd'hui, à ta vie d'adulte. La première chose qui a pu se mettre en place, c'est la charge mentale. J'ai envie de dire la charge mentale, la routine et la fatigue parce que ça va ensemble. Il faut avoir en tête que manger, c'est quelque chose qu'on fait trois fois par jour en moyenne. 365 jours par an. Donc ça veut dire plus de 1000 repas sur une année. Donc sur 5 ans, ça fait 5000 repas. Sur 10 ans, 10000 repas. Sur 30 ans, 30000 repas. 30000 moments au cours desquels tu te dis, qu'est-ce que je vais manger ? Hein ? Qu'est-ce que je vais préparer à manger ? Qu'est-ce que j'ai envie de manger ? Donc tu vois, la répétition enlève le caractère extraordinaire, c'est-à-dire qui sort de l'ordinaire, qui est excitant, stimulant. T'es vraiment dans une routine. Et le plaisir de préparer un repas est progressivement remplacé par la charge mentale de tout ce que tu dois faire. Bah oui, parce que finalement, faire à manger, ça vient s'inscrire dans toutes les tâches du quotidien. les tâches ménagères, la lessive, le ménage, etc. C'est encore un moment où tu t'occupes des autres, de ton intérieur, mais tu vois globalement de ton foyer. Et finalement aujourd'hui, je pense qu'il y a de grandes chances que tu n'aies pas ou peu, trop peu de temps pour toi. Du coup, tu te retrouves en mode pilotage automatique. Il faut juste fonctionner, il faut juste barrer des tâches sur la to-do list. Et tu as perdu littéralement le goût. Le goût de manger, c'est aussi finalement le goût de vivre. Et tu vois c'est intéressant d'ailleurs pendant la période Covid, tu as forcément entendu parler de toutes ces personnes qui avaient perdu l'odorat. Mais quand elles perdent l'odorat, elles perdent le goût et elles perdent le plaisir de manger. Donc tu vois là il y a clairement un lien entre le fait que progressivement tu perds le goût de cette vie que tu mènes au quotidien et le fait que tu perds le plaisir de manger. Donc peut-être qu'aujourd'hui ta charge mentale est tellement lourde que tu as globalement perdu le plaisir de vivre ta vie. Oui. Et manger, ce n'est que l'expression de ta capacité à éprouver du plaisir pour ta vie. Donc ton manque d'inspiration en cuisine en ce moment, c'est juste l'expression de ta fatigue, voire de ton épuisement. Et il faut faire attention, parce que c'est souvent un signe précurseur de déprime, voire de dépression. Donc c'est pas un sujet à prendre à la légère, parce que ça montre que peut-être en ce moment, t'es en train de te déconnecter de toi-même et de tes ressentis. Donc il y a vraiment des choses sensibles qui se jouent et qui réclament ta vigilance. La deuxième explication possible, c'est un sujet récurrent dans nos conversations ici, l'anxiété liée à la prise de poids. On t'a tellement fait avaler de théories diverses et parfois divergentes sur le bien manger, sur le fait qu'il faut manger ceci et pas cela, que tel aliment fait grossir, que tel aliment fait maigrir. que tu es dans une prise de tête permanente sur ce que tu as le droit de manger ou de ne pas manger. On est dans le culte en ce moment du manger équilibré, le fameux équilibre alimentaire, il faut manger tout en petite quantité, mais le problème c'est que la nutrition c'est une science mouvante. Il y a des nouvelles théories chaque jour, encore une fois non seulement elles sont nombreuses, mais en plus parfois elles se contredisent. L'un te dit que l'œuf c'est la meilleure source de protéines, L'autre te dit, oh là là, attention, dans le jaune d'œuf, il y a trop de cholestérol. On va te dire que le saumon, c'est super. Et puis le lendemain, on va te dire, oh là là, non mais attends, c'est rempli de métaux lourds. On va te dire de manger des fruits. Mais ensuite, on va te dire, ah non, mais pas la banane et pas la cerise parce que c'est trop sucré. Donc, tu vois, toutes ces théories et toutes ces instructions alimentaires, elles viennent se superposer, elles viennent parfois se contredire. Et... elle contribue au fait que tu te prennes la tête en permanence. Et je te parlais en introduction d'Isabelle, qui m'a contactée sur Instagram, et qui me disait que cette prise de tête, pour elle, ça commençait dès le matin. Elle me dit, à peine j'ouvre les yeux, je me demande déjà ce que j'ai le droit de manger, en fonction de ce que j'ai mangé la veille, et en fonction des événements de la journée à venir. Par événement de la journée, ça peut être les repas que tu as prévus, des repas professionnels, ça peut être, je ne sais pas moi, un pot de départ au bureau, ça peut être les croissants qui vont t'attendre à la réunion du matin. Donc le résultat, c'est que tu te retrouves dans une dissonance alimentaire permanente. Il y a plein de fois où tu as envie de manger, j'en sais rien, moi par exemple à la brasserie entrecôte frites, et tu te retrouves à commander la salade niçoise. Et cette salade niçoise, tu la manges sans plaisir. Pourquoi ? Parce que ton anxiété liée aux aliments interdits et grossissants a fait que tu n'as pas suivi tes envies, tes besoins. Et donc tu allais manger quelque chose qui ne t'apporte pas de plaisir. Donc ça c'est vraiment une cause centrale de la perte de plaisir. Et puis à cette anxiété liée à la prise de poids, viennent s'ajouter aujourd'hui les nouveaux enjeux de santé et de sécurité alimentaire. Même par exemple dans le fait de nourrir notre famille. Avant, les gosses, je ne suis pas la génération d'avant, nos parents ils nous donnaient des frosties le matin pour le petit-déj, et ensuite c'était coquillettes jambon le soir. Et nos parents ils étaient fiers d'eux. Tu vois, c'était des bons parents, on était lavés, nourris, instruits, tout était parfait. Aujourd'hui, tu te prends la tête pour tout, parce que tu te poses la question, est-ce qu'il y a des OGM dans le blé des coquillettes ? Est-ce que c'est un problème si je donne à mon gosse du jambon avec des nitrites, parce que j'ai entendu que c'était cancérigène et que ça pouvait donner le cancer du côlon ? Est-ce qu'il y a des BPA dans le gobelet en plastique, dans lequel il boit son eau ? Et puis là en ce moment, il y a le scandale des boîtes de thon contaminées au mercure, t'entends parler des poulets élevés en batterie qui sont injectés d'hormones, il y a eu les lasagnes à la viande de cheval, bref, tout ça vient vraiment créer un bruit, une anxiété permanente qui fait qu'aujourd'hui, se nourrir n'est plus un acte simple et c'est plus forcément un acte qui te fait du bien et qui fait du bien à ta famille. Et puis, c'est vrai qu'est venu se rajouter dans notre contexte actuel, toute l'expérience qu'on a eu du Covid, cette période à la fois où tout le monde s'est retrouvé très sédentaire, très accroché aux écrans, que ce soit pour le télétravail ou pour les cours en visio, on s'est mis à avoir un usage excessif de nos écrans et de nos téléphones. Et du coup, on a aussi l'impression que cette sédentarité fait qu'on doit encore plus faire attention à ce qu'on mange. On a l'impression que... C'est plus comme avant. Avant, tu mangeais tes frosties et puis t'allais t'éclater dehors et les éliminer. Aujourd'hui, tu te dis, ben ouais, on est tellement sédentaires qu'on va plus les éliminer les frosties. Donc tu vois, tu te retrouves d'une situation où avant t'étais dans l'acte de te nourrir et de nourrir ta famille qui était quelque chose de simple. T'étais là pour te faire du bien. D'ailleurs, nourrir sa famille, c'était quelque chose d'extrêmement valorisé. Alors qu'aujourd'hui, on a peur. Aujourd'hui, on a peur de faire du mal. On a peur d'empoisonner et chaque repas nous met perpétuellement face à des choix, des choix constants pour nous et pour les autres. Et donc, sans surprise, cette anxiété permanente, elle enlève du plaisir à l'acte simple de préparer à manger et de manger soi-même. Donc tu vois, le plaisir a été remplacé par de l'anxiété et aussi par une forme de culpabilité. Moi le sujet de la culpabilité alimentaire c'est quelque chose qui vraiment me tient à cœur, je pense que c'est complètement sous-estimé. Aujourd'hui pour moi le problème c'est que manger c'est plus un plaisir, c'est plus considéré comme un plaisir, mais c'est vu trop souvent comme un péché, comme quelque chose de grave, comme une faute. Dès qu'on mange, on culpabilise. On fait une compulsion, on culpabilise. On fait un repas sans légumes, on culpabilise. On mange des produits transformés, on culpabilise. Et le fait de consommer ne serait-ce que quelques chips, du chocolat ou des tranches de saucisson, on culpabilise. Et d'ailleurs j'ai consacré l'épisode 17 du podcast à la culpabilité alimentaire si tu veux aller creuser cet aspect. Et puis cette culpabilité alimentaire donc elle est sous-jacente aussi à l'idée de prendre ou pas du poids. On insiste sur le fait que c'est notre responsabilité de nous alimenter et qu'en fonction de ce qu'on mange on va prendre ou perdre du poids ou maintenir notre poids tu vois. Donc... ça a un impact sur notre poids, on nous dit que ça a un impact aussi sur notre santé, bah oui nos choix alimentaires ont un impact sur notre santé et avec la transformation de l'alimentation aujourd'hui et l'élevage intensif, c'est clair qu'il y a des vrais enjeux de santé. Et puis il y a une culpabilité aussi sur le poids que ce qu'on mange fait peser à la planète. Aujourd'hui si tu manges de la viande, franchement tu te sens pas bien. Ou alors t'as compris que tu contribuais au réchauffement climatique. Mais on ne va pas se mentir, il y a aussi un impact financier dans tout ça. Parce que tout le monde n'a pas les moyens de manger du poulet ou de la viande bio, par exemple. Donc tu vois, tu as le sentiment qui vient se rajouter que à chaque fois que tu manges, si tu ne manges pas comme il faudrait aujourd'hui, mais comme il faudrait aujourd'hui, ça devient tellement complexe et aussi tellement coûteux. Le jambon sans nitrite, tu regardes, c'est 30%. Plus cher qu'un jambon normal, on ne va pas se mentir. Donc tu as le sentiment encore plus de commettre un crime à chaque fois que tu manges et que du coup derrière tu vas devoir faire pénitence. Et pour moi, c'est aussi une des raisons pour laquelle des méthodes comme le jeûne intermittent ont un tel succès aujourd'hui. J'en parle dans l'épisode 80 du podcast. Le jeûne intermittent, finalement, c'est aussi ça, c'est aussi faire pénitence, c'est aussi se purger des péchés qu'on commet en mangeant de la nourriture. Et d'ailleurs, c'est aussi la raison pour laquelle Glucose Révolution rencontre un tel succès. Ça, j'en ai parlé dans l'épisode 78, parce qu'effectivement... Le fait aussi de consommer quelque chose en amont, comme le vinaigre de cidre, donne l'illusion qu'on vient d'une certaine façon effacer le péché qu'on commet en mangeant certains aliments. Donc tu vois, tout ça, ça vient se superposer. Et effectivement, l'acte tellement simple, tellement nourricier de préparer à manger et de passer à table devient quelque chose d'hyper galère, quoi. Hyper compliqué, hyper galère. Et oui, on comprend que... Le plaisir s'est envolé. Alors pourquoi est-ce que c'est vraiment problématique de ne plus avoir de plaisir finalement ? Parce que tant qu'on continue de se nourrir, qu'on continue de subvenir à nos besoins, bon, il n'y a rien de grave. On peut même se dire que si on a moins de plaisir, on mangera moins, puis on maintiendra notre poids, voire on en perdra. Donc ça peut être vu comme un bénéfice. La réalité, c'est que nous, mangeuses émotionnelles, si on est des mangeuses émotionnelles, c'est parce qu'il y a émotionnel dedans. Et nous, plus que personne, on a vraiment besoin de plaisir dans notre vie. Et d'ailleurs, c'est en général chez nous notre plus grande carence, une carence en plaisir. Parce que nous, on est du genre généreuse, empathique, tournée vers les autres. On donne beaucoup autour de nous. On priorise le bien-être des autres, le plaisir des autres, la satisfaction des autres. D'ailleurs, vous êtes nombreuses à faire un métier tourné vers les autres, que ce soit dans l'éducation, la santé, le social. Peut-être que vous avez des métiers de coordination. Mais du coup, souvent, il ne reste pas grand-chose à la fin de la journée pour vous. Parce que vous ne savez pas, pour l'instant, vous donner la place que vous méritez. Donc le problème, c'est que si tu n'as plus de plaisir non plus dans la bouffe, là, tu te prives d'une source quand même importante de plaisir. Et en plus, nous, on en a besoin de ce plaisir sensoriel autour de la dégustation. Parce que c'est une façon pour nous d'habiter notre corps. C'est une façon pour nous de reconnecter la tête et le corps. Bah ouais, parce que nous, on est du genre à être tout le temps dans notre tête. Je suis sûre que vous êtes nombreuses à m'écouter là, et à être des sortes de tête pensante qui marchait dans la vie. Et finalement, moi j'aime rappeler que la bouffe, comme le sexe d'ailleurs, c'est vraiment le moyen de faire l'expérience du plaisir à travers la sensorialité du corps. Donc si on n'a pas ça, on est encore plus déconnecté. Note. tête et notre corps sont encore plus déconnectés. Et si on n'a plus de plaisir à préparer ses repas, ben progressivement, on va y mettre de moins en moins de soins. C'est vraiment un cercle vicieux. Et j'aime rappeler que on prend soin des choses et des gens qu'on aime. Donc si t'aimes pas ou plus préparer à manger et manger, ben c'est quelque chose que tu vas négliger, tu vas apporter de moins en moins de soins. Donc ça va être de moins en moins bon. Et... Qu'est-ce qui va se passer en conséquence ? Si tes repas ne sont pas très bons, pas très goûtus, un peu bâclés, tu vois, un peu fades, insipides, tu vas aller chercher ton plaisir gustatif, parce que tu en as besoin et une partie de toi le sait, tout ça. Tu vas aller chercher ton plaisir gustatif après, dans le fait, soit par intervalle régulier, dans le fait de commander une pizza ou un Uber Eats, parce que dans ces plats en livraison, il y a beaucoup de texture, beaucoup de saveur, du sel, du gras. du sucre, puis il y a des proportions très copieuses. Ou alors tu vas aller le chercher dans des desserts ultra sucrés, des mousses au chocolat, des biscuits, glace, ou la tablette de chocolat que tu vas descendre devant la télé. Tu vois, tu vas te tourner vers des aliments ultra stimulants sur le plan gustatif. Alors, ce n'est pas un souci ponctuellement. Mais si tu manges comme ça tous les jours, ou très régulièrement au-dessus de tes besoins, de par la taille des portions, ou de par la densité calorique des aliments que tu ingères, forcément tôt ou tard tu vas prendre du poids. Et puis enfin, il faut que tu aies conscience que le plaisir dans la dégustation, c'est vraiment l'indicateur ultime qui te permet de suivre l'avancée de ton rassasiement et l'atteinte de ton point de satiété. Quand on a faim et qu'on consomme la première bouchée de nourriture, normalement on a énormément de plaisir. C'est un petit peu comme la première gorgée d'eau après avoir traversé le désert. Mais au fur et à mesure, ce plaisir décroît. Le plaisir que tu as à la troisième, à la quatrième bouchée, il est inférieur à celui que tu as à la première bouchée. Et ça, c'est ce qui permet de suivre le rassasiement. Le rassasiement, c'est cet état dynamique qui te permet de suivre que progressivement, tu as de moins en moins faim, que ton estomac se remplit progressivement. Et la satiété, c'est le point d'arrivée. Et comment est-ce que tu le reconnais, le point d'arrivée ? Parce que tu n'as plus de plaisir à manger. Donc normalement tu arrêtes. Mais là imagine ce qui se passe. Si t'as pas de plaisir au début du repas, tu peux pas avoir de baisse de plaisir et tu ne vas pas ressentir ni le rassasiement, ni le fameux point stop de satiété. Et ce point là tu vas le dépasser. Résultat, tu te rends compte souvent pour ne pas dire toujours trop tard que tu as encore trop mangé. Alors, comment on s'en sort ? Je t'ai décomposé le processus en deux étapes. La première étape, c'est que tu dois commencer par comprendre l'aspect qui t'a fait perdre du plaisir. Si c'est lié à un trauma, à une mauvaise expérience depuis l'enfance, c'est là-dessus. Tu vois, c'est les moments de démarrage que tu dois t'intéresser. La thérapie, le coaching peuvent t'aider à déconstruire ton expérience. Parce que ce qui compte finalement, ce n'est pas tant ce que tu as vécu. c'est ce que tu en as fait et comment tu l'emportes avec toi aujourd'hui. Si par contre tu te rends compte que c'est plutôt lié à ta charge mentale, là il va falloir que tu cherches des moyens d'alléger cette charge mentale, de déléguer, de simplifier, de décharger les autres aspects de ta vie. J'ai consacré un épisode du podcast à la charge mentale, c'est l'épisode 50, tu peux aller l'écouter. Je te donne pas mal d'idées justement pour aller désamorcer ta charge mentale. Mais parmi ces idées, tu vois, il y a le fait de, pourquoi pas, faire un pique-nique une fois par semaine avec ta famille sur le tapis du salon. Pour le coup, avec du jambon et des chips. Juste pour désamorcer, désacraliser le fait que le repas, ça doit toujours être à table avec des haricots verts, etc. Tu peux aussi, pourquoi pas, laisser tes enfants cuisiner leur plat préféré. Ou alors instaurer ce moment de cuisine en famille pour remettre de la joie, remettre du plaisir, remettre du faire ensemble. Tu peux aussi apprendre ou réapprendre à cuisiner des basiques savoureux. Moi j'aime l'idée de faire de l'ordinaire quelque chose d'extraordinaire. Et je peux t'assurer qu'un filet d'une bonne huile de noix sur une salade frisée au lardon, c'est juste magique. Ou alors un filet de sauce soja sur un pavé de saumon ou un bol de riz, ça te transforme directement en Asie. Donc aujourd'hui, t'as plein de mélanges d'épices, t'as même des sauces toutes prêtes chez Picard, qui te permettent très facilement d'agrémenter des basiques. et d'en faire quelque chose justement de pas basique. Je t'invite aussi à lâcher ton perfectionnisme toxique. Si tes enfants ne mangent pas de légumes à un repas, c'est pas la mort. Il va falloir plus globalement, au-delà de la nourriture, que t'apprennes à décharger les autres aspects de ta vie. Que ce soit au boulot, que ce soit dans le perso, comment tu peux déléguer, comment tu peux simplifier, que ce soit les trajets des enfants, peut-être avec du covoiturage, avec d'autres amis, comment tu peux demander de l'aide. Est-ce que tu peux prendre une femme de ménage ou une babysitter ? Ton objectif finalement, c'est pas de mieux cuisiner, mais c'est de lever le pied pour retrouver du plaisir dans ce qui est déjà là. Et lever le pied, ça va être lever le pied en cuisine, en tout cas dans la pression que tu te mets sur la cuisine, mais aussi lever le pied sur tout le reste, parce que ta relation à la bouffe n'est que le reflet des autres pans de ta vie. Et puis, le deuxième aspect, tu vois, une fois que t'as compris ce qui te faisait... Perdre du plaisir, on va passer à l'action. On va remettre du plaisir dans ta vie et dans ton assiette. Alors dans ta vie pro-perso, pose-toi la question. Qu'est-ce qui s'est éteint chez toi et qui a besoin d'être rallumé ? Parce que c'est là que ça se joue. Et puis sur ta table et dans ton assiette, comment est-ce que tu peux remettre de la joie, du plaisir ? de l'attention. Est-ce que ça va être en dressant une jolie table, en mettant une bougie, pour rendre le moment spécial, en utilisant comme je le fais par exemple des couverts dorés ? Est-ce que ça va être aussi en réapprenant à manger ce que tu as envie de manger, y compris les aliments aujourd'hui que tu t'interdis ? Et pour ça, je t'invite à aller écouter l'épisode 69 où je te partage trois techniques pour remanger tes aliments interdits sans excès. Et puis globalement, il va falloir que tu travailles sur le fait de retrouver et de respecter tes sensations alimentaires de faim et de satiété. C'est un sujet que j'ai traité dans les épisodes 71 et 72 du podcast et c'est un sujet surtout sur lequel je te guide en détail dans mon programme Mission 30 jours sensations alimentaires. Un programme qui t'aide justement de façon totalement guidée. à retrouver et à respecter tes sensations alimentaires de faim et de satiété pour être capable de manger avec plaisir les justes quantités de nourriture sans excès. Et oui, même tes aliments préférés qu'aujourd'hui tu t'interdis, que ce soit du pain, du vin, du saucisson ou du fromage. Donc voilà, reprendre goût à la nourriture, c'est reprendre goût à la vie. Ça se fait petit à petit avec du temps et de la bienveillance. Et je t'invite à expérimenter sans pression. Mais rappelle-toi que ce qui se passe avec ton assiette, ce n'est que le reflet des autres aspects de ta vie. Donc ne te trompe pas de cible et ne t'épuise pas en t'acharnant à rajouter de la sauce pimentée à tous tes plats parce que ce n'est pas forcément la solution ultime. Ok ? Donc voilà, j'espère que cet épisode t'a plu et t'a aidé, qu'il va t'inviter à réfléchir, à te poser les bonnes questions. Si tu aimes le podcast, continue de le soutenir avec des étoiles, des pouces, des cœurs, des commentaires sur ta plateforme d'écoute préférée. Et moi, je te retrouve la semaine prochaine avec un nouvel épisode qui sera consacré à la peur de grossir. Je te remercie pour ta présence et je te donne rendez-vous au prochain épisode.