Speaker #0Bienvenue dans le podcast Kilo émotionnel, le podcast qui t'aide à décoder les vraies raisons qui te poussent à trop manger. Je suis Johanna Verdi, coach de vie, auteure du guide Mon Cahier Kilo émotionnel, créatrice du programme Déjeuner en Paix et moi-même ancienne mangeuse compulsive. Si la nourriture te rend dingue, si tu te jettes sur la bouffe à la moindre contrariété, si tu rêves de perdre du poids mais que tu es incapable de tenir un régime plus de deux jours ou deux heures consécutives, tu es au bon endroit. Avec ce podcast, je vais te montrer comment sortir de l'obsession alimentaire et faire la paix avec ton assiette et ta balance, pour que tu puisses enfin consacrer ton énergie à ce qui compte vraiment. Hello, bienvenue à toi dans ce nouvel épisode. Alors, une des premières questions que je pose généralement quand je commence à travailler avec une nouvelle personne, c'est à quand remonte ton premier souvenir de régime ? Quand est-ce que c'est la première fois de ta vie où ton corps et ton alimentation ont semblé être un problème ? Et je ne vais pas te sortir de statistiques précises, mais je peux te dire que parmi les personnes qui bossent avec moi, il y a quand même un paquet de femmes, je dirais au moins deux tiers, qui ont été mises au régime avant l'âge de 16 ans. Voir quand on creuse un peu plus avant l'âge de 12 ans et voir même avant 10 ans. Et ce qui est terrible, c'est qu'elles sont uniquement focus sur ce qui se passe dans leur présent. C'est-à-dire que dans leur présent, elles voient juste le fait qu'elles n'ont pas de volonté et elles ont juste des kilos en trop qu'elles cherchent désespérément à perdre. Mais en réalité, elles n'ont jamais mesuré l'impact de leur histoire personnelle sur leur relation à la nourriture aujourd'hui et sur leur poids aujourd'hui. C'est pour ça qu'aujourd'hui, dans cet épisode, je veux vraiment qu'on remette les pendules à l'heure. Au programme de l'épisode d'aujourd'hui, je vais aller décrypter ce qui s'est peut-être passé pour toi si tu as été mise au régime toi aussi très jeune. Je vais analyser comment tu as pu interpréter les choses et pourquoi aujourd'hui tu as développé un comportement automatique toxique avec la nourriture. Il s'est mis en place tôt et effectivement il se peut qu'aujourd'hui tu continues de le trimballer avec toi malgré toi. Et puis enfin, reste bien jusqu'à la fin de l'épisode parce que je vais te révéler la seule façon de désamorcer la situation aujourd'hui. Si tu ne comprends pas ces choses, tu ne pourras jamais faire la paix avec la bouffe ni retrouver un poids qui te convient. Alors pour commencer, qu'est-ce qui se passe ? Qu'est-ce qui s'est passé pour toi si on t'a mise au régime très jeune ? Alors des exemples, j'en ai des dizaines, mais je voudrais te raconter l'histoire de Marie-Laure. Marie-Laure, elle a toujours été au-dessus des courbes, aussi longtemps qu'elle se souvienne. À 3 ans, 4 ans, 5 ans, le médecin de famille disait à sa mère de faire attention. Alors ça a été le cas. Plus de bonbons, surveillance stricte des sucreries, des quantités de pain et de pâtes. À 11 ans, Marie-Laure, elle a vraiment des kilos en trop. Au quotidien, elle subit des moqueries à l'école. Elle subit également les remarques incessantes de sa mère sur ce qu'elle mange et également des remarques dévalorisantes de la part des membres de sa famille. Elle a l'impression que son assiette est scrutée en permanence. Ça fait déjà quelques années qu'elle a commencé à acheter des paquets de bonbons avec son argent de poche. Évidemment, les paquets vides, elle les planque. À chaque fois, c'est la même chose. Elle se dit qu'elle est une mauvaise fille, mais qu'elle fera mieux demain. Les années ont passé. Aujourd'hui, Marie-Laure, elle a 45 ans, une vie bien remplie, un mari, un job, deux grands enfants et 30 kilos en trop. Elle a tout tenté. Elle a fait des régimes toute sa vie. Weight Watchers, c'est son favori. Ça lui a permis de perdre des dizaines de kilos, mais elle a toujours tout repris. Et elle continue de se battre au quotidien contre son poids et surtout son envie irrésistible de manger des bonbons. La bouffe contrôle sa vie et prend toute la bande passante, du matin au soir. Elle pense à ce qu'elle a mangé, ce qu'elle va manger, ce qu'elle a le droit de manger ou pas, ce qu'elle a mangé hier, ce qu'elle mangera demain. Et le comble, c'est que sa mère continue de lui faire des remarques. Le poids, c'est définitivement le combat de sa vie. Une lutte perpétuelle et incessante, un combat qu'elle commence à désespérer de gagner. Tu te reconnais dans l'histoire de Marie-Laure ? Toi, à quel âge t'as été mise pour la première fois au régime ? Et à quel âge, pour la première fois, on t'a fait des remarques sur ton corps et ton poids ? Quel âge est-ce que tu avais ? Quel âge tu as aujourd'hui ? Du coup, fais le calcul, ça fait combien d'années ? Combien de décennies ? Tu vois, pour Marie-Laure, l'histoire toxique, elle tournait en boucle dans sa tête depuis plus de 4 décennies. En réalité, ce qui s'est vraiment passé, c'est la situation suivante. A, t'as un émetteur. L'émetteur, c'est généralement un médecin, une infirmière ou quelqu'un du corps médical qui n'a généralement aucune compréhension du comportement alimentaire et des conséquences de la restriction. Ce sont des personnes qui se fient simplement à des courbes théoriques. Je rappelle que même les médecins qui ont de très nombreuses années d'études n'ont qu'une formation basique en diététique. Et d'ailleurs parmi les participants de mon programme Déjeuner en Paix, j'ai systématiquement des médecins généralistes et là pour te dire j'ai même une anesthésiste et un chirurgien, une chirurgienne. Donc tout ça pour te dire que faire partie du milieu médical finalement ça ne te donne que des clés vraiment basiques sur le sujet de la gestion du poids. Ces personnes, ce qui se passe aussi souvent, c'est qu'elles ont pu projeter leur propre grossophobie sur leurs patients. Et d'ailleurs, cette grossophobie dans le milieu médical, on en parle régulièrement aujourd'hui, c'est un sujet qui est de moins en moins tabou et qui malheureusement continue d'exister. Il y a quelques décennies, c'était vraiment monnaie courante. Donc tu as ces personnes, ces professionnels du monde médical qui alertent les parents, évidemment c'est pas toujours d'une bonne intention, la santé des patients, mais sans se rendre compte des conséquences dramatiques. Et en face de cet émetteur, tu as B, un récepteur. Et ce récepteur, c'est généralement les mères. La réalité, c'est que beaucoup de mères sont angoissées pour déjà le bien-être de leur enfant, le fait d'être une bonne mère, de bien élever leur enfant, et surtout, elles sont angoissées par leur propre relation à la bouffe et à leur poids. Et j'ai d'ailleurs consacré tout un épisode sur le sujet de la transmission générationnelle, c'est l'épisode 10. Pour t'expliquer à quel point quand tu viens d'une famille où le sujet du poids est compliqué, c'est sûr que c'est une patate chaude qu'on a encore plus tendance à te transmettre malgré toi. Donc cette simple, on va dire, alerte sonne comme une alarme tonitruante chez ce récepteur que sont les mères. Le résultat, ce sont des mises au régime dramatiques et injustifiées. Parfois avec le recul, on se dit qu'il n'y avait carrément pas de surpoids. Et vous êtes nombreuses à me dire à quel point quand vous revoyez les photos, vous vous trouvez juste parfaite. Vous n'aviez absolument aucun surpoids et aucune raison d'être mise au régime. Parfois, il y a effectivement pu y avoir un léger surpoids avéré, mais ça peut aussi être dû à des effets, dû à la croissance ou à la puberté. Mais la réalité, c'est que ce qui se produit le plus souvent, c'est des événements marquants et hautement traumatiques qui sont passés inaperçus. Et je te parlerai bientôt dans un futur épisode de Laurence qui, à l'âge de 4 ans, est passée en quelques mois de 12 à 22 kilos, sans que personne ne se pose la question de ce qui s'était passé. En réalité, son grand-père avait commencé à abuser d'elle. Qu'est-ce qu'on a fait ? On l'a mise au régime. Mais je voudrais te parler aussi de Cécile, qu'on a mise au régime à 11 ans. En fait, elle subissait du harcèlement scolaire depuis plusieurs mois. Je te parlerai aussi de Coralie, qui a pris du poids à l'âge de 3 ans et qu'on a mise au régime. Ses parents venaient de divorcer. Et il y a aussi Anne-Sophie qui, de la même façon, a pris du poids à l'adolescence. Et en fait, ça corrobore juste avec le décès de son grand-père, une personne qui était tellement importante pour elle. Bref, des causes émotionnelles et psychologiques qui ne sont pas du tout prises en compte. Et pour moi, le problème, c'est que depuis le début, on a pris le problème à l'envers. On te dit que t'es trop grosse et qu'il faut que tu maigrisses, mais on t'a jamais demandé pourquoi tu avais grossi. En réalité, A l'émetteur ça aurait dû être toi et B le récepteur ça aurait dû être tes parents et ta famille. Mais malheureusement ça n'a pas été le cas. Résultat, comment est-ce que toi tu as vécu la situation et comment tu l'as interprété ? En fait, tu as intégré depuis le plus jeune âge vraiment des croyances toxiques et limitantes sur toi-même, les autres, la vie. La première c'est je n'ai pas le droit d'être moi-même Ben ouais, il y a quelque chose qui ne va pas chez moi. Je suis différente des autres. Je suis trop grosse. Je ne suis pas comme il faut. Je suis trop grosse et il faut que je maigrisse. Je n'ai pas le droit d'être moi-même. La deuxième chose que tu as intégré, c'est que l'amour n'est pas inconditionnel. Non, l'amour il est conditionnel, il est transactionnel. Pour être accepté et aimé, il faut que je maigrisse. Alors souvent on me dit qu'il y a une partie de moi qui va bien, mais l'autre non. En général on me dit, ah tu as un si beau visage, si seulement tu perdais du poids, tu faisais attention, tu perdais du ventre, des fesses, des hanches. Donc tu commences à morceler ton corps. Ça instille en toi que manger c'est mal, qu'il faut diaboliser certains aliments. Et on te traite différemment au quotidien. Tes frères reprennent des pâtes, mais toi t'as pas le droit. Il y a des frites pour les autres, mais pour toi c'est haricots verts. J'ai même une de mes clientes qui m'a raconté que dans les années 70 ou 80, elle avait carrément dû suivre un programme diététique à la cantine. C'est-à-dire que, concrètement, elle ne mangeait pas la même chose que les autres enfants, elle avait un plateau différent. À chaque fois que tu manges quelque chose, on te dit T'es sûr ? À chaque fois que tu veux te resservir, on te dit non non, sois raisonnable, fais attention. Et à chaque fois que tu perds du poids, on te félicite. Donc ce que tu intègres, c'est que grossir, c'est être une mauvaise fille, et maigrir, c'est être une bonne fille. Et comment tu interprètes tout ça aussi ? Par le fait que tu ne peux pas faire confiance à tes sensations alimentaires. On les bousille complètement. En contrôlant ton alimentation, on t'empêche clairement de connecter à ta faim et à ta satiété. On te dit que tu ne peux pas te faire confiance, ta mère sait, le docteur sait, l'infirmière sait, mais toi tu ne sais pas. Et comme on crée la restriction, des aliments interdits comme les bonbons par exemple deviennent littéralement irrésistibles. Du coup, tu en manges, tu te jettes dessus comme une junkie et ça devient vraiment une prophétie auto-réalisatrice. En effet, c'est la preuve que tu es incapable de résister et donc tu penses qu'ils ont raison et que tu ne peux pas te faire confiance. Donc tu vois, ce qui s'est passé en toi c'est qu'on a instillé depuis le départ une mauvaise image de toi, tu te retrouves aussi plus sensible au regard, au jugement, t'as une faible estime de toi et tu te réfugies dans la bouffe dès que tu ne te sens pas vu, pas aimé ou pas respecté. Et d'ailleurs avec les copains au collège, au lycée c'était pareil, si tu recevais des moqueries, pour toi c'était encore des prophéties autoréalisatrices. C'est Les autres ont raison, je suis moche et grosse, faut que je maigrisse, donc tu te retrouves comme ça, enfermée dans cette boucle destructrice. Et on pourrait se dire que t'as grandi, aujourd'hui t'es une adulte, t'as peut-être 30, 40, 50, 60 ans, tu dois être capable de tourner la page du passé. Mais la réalité, c'est que toutes ces blessures, tu continues de les traîner à l'âge adulte. Ça a des conséquences évidemment sur ton poids, peut-être qu'aujourd'hui tu es dans une situation de réel surpoids, voire d'obésité, Ça a des conséquences sur tes sensations alimentaires qui sont complètement déréglées, et vous êtes nombreuses à me dire Johan, en fait je ne sais plus si j'ai faim, pas faim, quand j'ai faim Ça devient vraiment super compliqué, alors que pour moi, avoir faim ça devrait être aussi évident qu'avoir envie de faire pipi en fait. Tu ne devrais pas vraiment te poser la question, mais pour toi tout ça c'est bousillé. Ce qui est bousillé aussi c'est ta relation avec les aliments, ta tendance à étiqueter la nourriture, à diaboliser certains aliments, et tu es vraiment enfermé dans ce cycle infernal. Restrictions, compulsions alimentaires. Et une tendance récurrente parmi les personnes qui ont été mises au régime très jeunes, c'est l'habitude en fait de manger en cachette, de ne pas s'autoriser à manger devant les autres, surtout ces fameux aliments interdits. Donc les crises elles se font à l'abri des regards. Et j'ai consacré tout l'épisode 4 du podcast au fait de manger en cachette si tu te sens concerné par ce sujet. Donc tu vois, tout ton comportement alimentaire, il continue d'être impacté aujourd'hui. Et puis au-delà de ça, toute, on va dire, ta sensibilité, ta capacité à encaisser les événements de la vie, les remarques, tout ça aussi s'est impacté. Puisqu'aujourd'hui, tu as une très faible estime de toi, puisqu'aujourd'hui en fait, tu donnes la priorité au regard des autres, à l'avis des autres, tu as peur du regard des autres, dès que quelqu'un en fait te regarde. En fait, tu as aussi tendance à surinterpréter. Tu es persuadé qu'en fait, ce qu'on scrute, c'est toi, ton corps, tes bourrelets ou ton assiette. Et tu as une grande anxiété et une grande inquiétude sur ton apparence. Et d'ailleurs, quand tu dois retrouver ta famille ou des amis d'enfance, c'est souvent compliqué. À l'intérieur de toi, t'es toujours cet enfant blessé, qui est dans l'attente de la validation du compliment. T'es toujours dans l'attente finalement d'une forme d'amour et d'approbation de personnes importantes comme ta mère aussi d'ailleurs, si elle a été impliquée dans le processus. Et d'ailleurs, pour la blague, ce qui se passe aujourd'hui, c'est que souvent elle te balance encore des pics régulièrement sur le sujet de ton poids. C'est ça qui est fou. C'est que finalement, le schéma ne s'arrête jamais. Et d'ailleurs, je vois même des participantes à mes programmes dont la mère est décédée, mais qui continuent d'entendre les petites phrases et la petite voix de leur mère sur le fait de faire attention, être raisonnable, ou d'autres phrases de ce genre. Donc au final, la clé pour désamorcer cette situation dans laquelle t'es engluée, c'est vraiment de comprendre juste ça en fait, que t'as pas un problème de poids, mais que t'as un problème aujourd'hui à trouver ta place et à t'autoriser à être toi-même. Et pour le vérifier, il suffit de faire un test. Je t'ai préparé trois questions que tu vas pouvoir te poser pour voir si tu es concerné. La première question, c'est est-ce que c'est difficile pour toi de vraiment dire ce que tu penses et t'affirmer au quotidien ? Et j'ai envie de dire de façon saine, parce que pour beaucoup, c'est difficile de le faire tout court. On a tendance à plutôt aller dans le sens du vent, on a peur de dire non, on a peur de heurter les autres, on a peur de vexer. Donc c'est difficile pour nous de nous affirmer. Mais je sais que pour d'autres personnes aussi, tu peux avoir tendance à tout envoyer valser, à envoyer les gens bouler. Tu vois, il y a ce côté, ce que j'appelle vraiment cette phase adolescente où tu te dis non mais vous me faites chier. On me fait chier, ok ? Donc envoyer tout bouler comme ça, ça montre aussi à quel point tu es ultra sensible sur certains sujets. Donc ce n'est pas normal non plus. Donc est-ce que pour toi tu te reconnais dans cette situation où tu as du mal à vraiment t'affirmer et dire ce que tu penses d'une façon saine ? La deuxième question, c'est est-ce que tu as tendance à te prendre la tête avec ton apparence, ton look, ta coiffure avant de retrouver des gens ? Et la troisième question c'est est-ce que tu penses que tu seras plus aimé, plus apprécié, plus admiré quand tu auras perdu du poids ? Si tu as répondu oui à ces trois questions et si tu te reconnais, ben écoute, c'est là-dessus que tu dois travailler tout simplement sur ta capacité à prendre ta place, retrouver confiance en toi, t'affirmer et reconnecter avec ta valeur. Et franchement, je t'en supplie, ne te réinscris pas à White Watchers parce que honnêtement, ça sert à rien. Si tu as aimé cet épisode, s'il a résonné en toi et si tu as envie de soutenir ce projet de podcast, c'est tout simple. Il te suffit de laisser des étoiles sur Spotify, donc tu vas sur les trois petits points et tu peux du coup noter cette émission. Tu peux aussi laisser un commentaire sur Apple Podcast ou sur ta plateforme d'écoute préférée. C'est ce qui permet de soutenir l'émission et de mettre les épisodes en face des oreilles de celles et ceux qui en ont le plus besoin. Et moi, je te retrouve la semaine prochaine. On sera en plein mois de mai. Je sais que c'est le mois des ponts, des week-ends et je sais que vous êtes nombreuses à appréhender justement de partir en week-end et de manger n'importe quoi. Donc le prochain épisode aura justement pour but de t'aider à profiter pleinement de ces beaux week-ends de mai sans te prendre la tête et sans prendre un gramme. Je te remercie pour ta présence et je te donne rendez-vous au prochain épisode.
