- Speaker #0
Bonjour à toutes et tous, c'est Céline, kinésithérapeute près de Lille. Bienvenue dans ce nouvel épisode de Kinécast de la FEDE, la communauté dynamique et innovante des kinésithérapeutes. Chaque semaine, vous découvrirez les témoignages, les conseils et les astuces de kinés passionnés et engagés sur des sujets qui vous interpellent dans votre pratique et aussi sur l'actualité. Ensemble et avec la FEDE, bougeons les lignes de la kinésithérapie. Bonne écoute ! Kiné Actualité est partenaire de Kinécast. Actualité, interview, reportage, mais aussi formation continue et gestion du cabinet, tout ce dont vous avez besoin est dans Kiné Actualité, le magazine de référence pour la profession. bonjour Stéphane.
- Speaker #1
Bonjour Céline.
- Speaker #0
Comment vas-tu ?
- Speaker #1
Très bien, impeccable. Toi-même ?
- Speaker #0
Super. Très heureux d'être là, d'échanger avec toi aujourd'hui, donc sur la Carpimko. Oui,
- Speaker #1
tout à fait.
- Speaker #0
Voilà, c'est notre sujet d'aujourd'hui, d'épisode de Kinécast. Tout d'abord, j'aimerais que tu te présentes.
- Speaker #1
Je suis Stéphane Beulay, je suis le président de la Carpimko depuis juillet 2022. Je suis le premier vice-président de la fédération FFMKR. Et je suis, depuis peu, 15 jours, le premier vice-président de la CNAVPL, on en reparlera.
- Speaker #0
Oui, parce que tous ces sigles,
- Speaker #1
on les perd,
- Speaker #0
il y en a trop.
- Speaker #1
Je suis kiné dans la Sarthe, en Pays de la Loire, proche de la ville du Mans. Je travaille avec mon épouse. J'ai eu 50 ans cette année. J'ai deux enfants qui sont grands. Sur mon parcours professionnel, des choses simples. Le lycée, classiquement. Une première année de médecine en même temps qu'une prépa kiné. À l'époque, je voulais avoir la... Un petit peu d'avance sur ce qui allait se faire en anat et autres, j'avais fait un cursus médecine. Obtention de mon entrée à l'école de Rennes. Trois années sans redoublement, sortie de la promotion en 95. Voilà, s'en suit l'armée, obligatoire à l'époque. Puis une période d'assistanat dans l'Orne. sur la ville d'Argentan pendant deux ans et puis le passage à l'acte, s'installer dans un petit village où je suis aujourd'hui toujours avec mon épouse et ça fait ma 25e année dans le même village, en SCM. L'initiative aussi de formation de CPTS, de réseau Respi, animation des CDPK, très très actif depuis toujours et jadis en tant qu'étudiant. au bureau des élèves, c'était déjà un bureau des élèves, et on avait une petite chronique, une petite feuille de chou. Et du coup, je signais quelques papiers déjà à l'époque avec un nom d'emprunt sur la vie de l'école.
- Speaker #0
Tu t'es engagé assez rapidement alors ?
- Speaker #1
Oui, au niveau syndical, j'ai dû m'engager dans les années 2000-2001. Quelque chose comme ça, le temps de s'installer, d'avoir le premier enfant, de se marier.
- Speaker #0
Un facteur déclenche ?
- Speaker #1
Non, c'est que j'étais très intéressé par la prévention. Je suis venu au CDPK, j'ai rencontré une bande. Et puis, voilà, t'es jeune, viens avec nous. Et puis, quand ça me donnait des petites tâches, on m'a fait confiance. Et puis, voilà, grimper les échelons petit à petit. Est arrivé ensuite en 2006 la création des CDO. Donc, je me suis aussi engagé dans les CDO.
- Speaker #0
CDO ? Rappelez-moi ce que c'est.
- Speaker #1
Conseil de l'ordre départemental.
- Speaker #0
Merci. Je crois que je vais te le rappeler souvent. C'est ça, ça marche. On va débuter maintenant notre sujet qui nous intéresse aujourd'hui. Je te reçois en tant qu'il est engagé syndicalement, mais aussi en tant que président de la Carpimko, notre sujet principal aujourd'hui. Alors dis-moi, comment ça fonctionne la Carpimko ?
- Speaker #1
La Carpimko est une caisse de retraite pluriproche. C'est-à-dire qu'en fait, elle regroupe les kinesthérapeutes, les infirmiers, les orthoptistes, les orthophonistes et les pédicures podologues. Donc, elle a cinq professions. Du coup, quand on entre au conseil d'administration, il faut avoir une vision interpro, ne pas penser que kiné, mais penser aussi aux autres professions et voir assez large et connaître les problématiques aussi des autres professions. Il y a un conseil d'administration avec huit infirmiers. Il y a six kinés. Et... Et puis, il y a deux orthophonistes, deux pédicure podologue et deux orthoptistes. D'accord.
- Speaker #0
Et comment ça s'est réparti alors justement, ces postes ?
- Speaker #1
Ces postes sont répartis par les élections qui vont avoir lieu prochainement. Donc en juillet 2025, un nouveau conseil d'administration verra le jour. D'accord. Qui est renouvelé par moitié tous les trois ans. Ok. Et donc, moi, j'ai été élu en 2022 pour un mandat de 6 ans. Et là, donc, vont être à élire de nouveau 5 infirmiers, 3 kinés. 2-2-2 pour les autres professions. Et donc, c'est les élections qui vont commencer, on va dire, un début de campagne en janvier. Et pour atterrir, la mise en place du conseil d'administration, ce sera le 22 juillet 2020.
- Speaker #0
Les élections, elles débutent à quel moment à peu près ?
- Speaker #1
En fait, vous êtes appelés aux urnes. Les professionnels sont appelés aux urnes en juin. En juin, d'accord. En courrier électronique, en vote électronique, comme ça se fait pour les URPS, l'Ordre et ainsi de suite. Et donc, il faudra voter. pour avoir des représentants pour qu'on puisse porter la voix des kinés dans les affaires dites sociales.
- Speaker #0
C'est très rapide, c'est très facile, par voie électronique. Donc n'hésitez pas à voter.
- Speaker #1
Juste rappeler qu'il faut être à jour de cotisation pour pouvoir voter. C'est juste une règle des statuts de la Carpimko, être à jour de cotisation pour pouvoir voter.
- Speaker #0
Quelles sont les missions de la Carpimko ? On parle souvent de retraite, mais il y en a d'autres.
- Speaker #1
deux entités. Donc à la Caisse de retraite, on a en gros 170 salariés qui gèrent différents éléments, la partie retraite, la partie prévoyance, la partie contentieux, qui sont gérés par la directrice, qui est nommée par le conseil d'administration, c'est-à-dire nous, et qui fait le lien avec la DSS. D'accord. Puisqu'en fait, on reste quand même sous tutelle de l'État. Si on est dit autonome, on suit quand même des règles et des recommandations étatiques. D'accord. Donc elle, elle... ce côté de gestion du personnel et de faire le lien aussi juridique et autres. Et du coup, nous, les administrateurs, on a la gestion du volet du pilotage du régime, à savoir est-ce qu'on augmente les cotisations, est-ce qu'on les baisse, est-ce qu'on fait un travail de prestation, est-ce qu'on crée d'autres choses ? Des sujets comme est-ce que demain on finance la dépendance au sein de la Carpimko, est-ce qu'on ouvre quelque chose ? qu'on passe à la capitalisation, parce qu'on n'en a pas, comme le font les pharmaciens. Donc, c'est des grands sujets comme ça que l'on débat, qui sont principalement des sujets sociaux.
- Speaker #0
Donc, c'est quand même des décisions qui sont très importantes, très engageantes.
- Speaker #1
Qui sont importantes, oui, sur le pilotage, pour qu'on puisse promettre une retraite à chaque... individu jusqu'à l'extinction de notre espèce entre guillemets à savoir que une caisse de retraite se pilote sur le long terme il faut pas la voir sur dix ans il faut la voir sur 20 30 ans voire 40 voire 50 ans voire assez loin et pouvoir se dire est-ce qu'en 2075 on aura encore de l'argent pour payer les retraites puisqu'en fait chaque fois que l'on cotise on achète donc des points et c'est donc une retraite promise à chacun Sauf que comme on est en répartition, c'est celui qui est actif en ce moment qui paie la retraite des inactifs ou des retraités. D'accord. Et donc il faut qu'il y ait un équilibre entre les actifs et les retraités, du coup le grand principe de la démographie. Pendant longtemps, la caisse, on était à 3-4 kinés ou autre profession à travailler pour un retraité. Et petit à petit, notre caisse est rattrapée comme toutes les autres par une démographie qui s'en va vers 1.8. qui est le seuil à peu près critique, pour être à un moment vers un actif pour un retraité. Sachant que par exemple la caisse SNCF, on est à 0,5 actif pour un retraité. Et là, on rencontre la grosse difficulté qui fait aujourd'hui beaucoup parler pour les réformes des retraites.
- Speaker #0
Et du coup, alors nous, ça a évolué au sein des kinés, au sein de la Carpimko ?
- Speaker #1
Oui, on a une évolution, c'est-à-dire qu'on a eu beaucoup de dynamisme. Avec une arrivée importante, une belle démographie avec des jeunes qui s'installent, etc. Mais comme on est une caisse qui commence à être un petit peu âgée, on a bien sûr maintenant des gens qui sont en retraite et des retraités qui vieillissent de plus en plus. Avant, décédés un peu plus tôt, maintenant, c'est très bien, nos confrères vieillissent, mais il faut continuer à verser leur pension. C'est là qu'il y a un problème de démographie, de déficit qui peut s'installer. Donc on doit veiller à ça. On travaille avec des actuaires qui font des projections. Et puis après, on fait des arbitrages.
- Speaker #0
Quelles sont les autres missions de la Carpimko ?
- Speaker #1
La caisse, c'est une caisse de retraite qui appelle les colitisations de base pour le compte de la CNAVPL. Mais en fait, la caisse Carpimko ne gère pas le régime de base. Le régime de base est géré par la CNAVPL, qui est la caisse nationale vieillesse. pour les professions libérales. 10 caisses de profession libérale, qui va par les pharmaciens, les médecins, les notaires, les commissaires de justice, les assureurs. On est 10 caisses au sein de la Sénat VPL regroupées sous ces entités. Et chaque caisse appelle pour le compte de la CNAVPL le régime de base. Mais par contre, il est géré par la CNAVPL. La caisse Carpimko ne gère que le régime complémentaire. L'ASV, le fameux ASV, et le RID, le Régime Invalidé de Décès. D'accord. Puisque notre caisse n'est pas qu'une caisse de retraite, c'est aussi une caisse de Régime Invalidé de Décès, qui gère vos IJ à partir du 91e jour. D'accord.
- Speaker #0
Indemnité journalière.
- Speaker #1
Indemnité journalière.
- Speaker #0
Et ASV, rappelle-moi. Je vais t'embêter.
- Speaker #1
L'ASV, c'est l'avantage. social, vieillesse. Ce qui est particulier et qui est propre aux professions paramédicales et médicales, puisqu'on est conventionné. Donc, c'est un avantage que l'on a. On nous offre cette possibilité d'avoir ce petit plus retraite. D'accord. Qui compte assez peu dans la retraite générale, dans la pension de retraite, mais qui est là quand même et qui est financée en partie par la CPAM, enfin la CNAM.
- Speaker #0
D'accord.
- Speaker #1
Voilà,
- Speaker #0
c'est important de le redire.
- Speaker #1
Il existe un fonds d'action sociale. Chaque année, une somme est dévolue à la Carpimko, comme aux autres 10 caisses, pour gérer le fonds d'action sociale. Du coup, c'est une aide qui peut intervenir. Comme en ce moment, les intempéries, un kiné qui a de l'eau jusqu'au plafond, tout son matériel est détruit, il peut saisir le fonds d'action sociale. On peut lui venir en aide avec un dossier. Des difficultés liées à sa santé, on peut lui venir en aide. Mais on peut être également retraité avec des difficultés. Donc on va aider les gens du retour à domicile, en hospitalisation. Petit à petit, en fait, le Fonds d'Action Sociale commence à prendre le pas sur la dépendance. Donc financer une rampe pour accéder à la maison, financer un fauteuil roulant excessivement cher où on peut intervenir, aménager une pièce pour vivre sa fin de vie à la maison. Donc chaque fois c'est un dossier, les familles font appel et puis c'est étudié par la commission. Et on est favorable ou pas et on donne une somme à ceux qui nous sollicitent. Et donc c'était quelque chose qui n'était pas très connu, on en a fait la promotion au cours des différentes campagnes Carpinko de vote. Aujourd'hui c'est un peu plus connu et du coup les demandes sont un peu plus nombreuses. D'accord. Donc voilà, on a une enveloppe fermée, donc on est obligé de prioriser. Et donc on étudie toutes les demandes. Voilà, et donc c'est Corinne Friche aujourd'hui qui est FFMKR et qui est la présidente du CRAFAS, c'est ce qu'on appelle.
- Speaker #0
D'accord, ok.
- Speaker #1
Donc qui s'occupe de cette commission avec d'autres. Et donc dans cette commission, bien sûr, il y a de représenter les cinq professions. Voilà, avec des sujets assez classiques, c'est... Un sujet qui est assez récurrent, c'est un professionnel qui a oublié de déclarer son arrêt de travail, qui a laissé percer la période des six mois, qui d'un seul coup se révisse, il se dit je n'ai pas d'IJ, comment je peux rétro-pédaler ? Et donc à ce moment-là, la CRAFAS, avec le médecin-conseil, voit si l'état de santé du professionnel en question altérait son jugement et pouvait faire qu'il ait oublié. D'accord. Donc c'est pour être reclassé et revu à ce moment-là. Donc c'est souvent un sujet récurrent, on est souvent sollicité pour ce genre de choses. Donc n'oubliez pas, quand vous arrivez au 91e jour, de redéclarer auprès de la caisse votre arrêt de travail en fournissant le document. Et vous avez six mois pour le faire, donc c'est quand même relativement long, six mois. Mais on voit trop de cas où les gens ne l'ont pas fait et se retrouvent avec rien. D'accord. Parce que la caisse est disciplinée, elle a des statuts. Un papier est arrivé, ça déclenche des indemnités. Le papier n'arrive pas, le déclenche rien. Quand on se réveille, des fois, il est trop tard. Et là, on saisit les politiques, nous, en disant, mais que faites-vous ? Écoutez, il y a des règles. On va essayer de voir comment on peut faire pour vous aider. Mais ce n'est pas forcément simple de récupérer la chose. Donc, le message est important et il est passé.
- Speaker #0
On essaye, on essaye au maximum de la faire. Essayez justement de...
- Speaker #1
communiquer sur tes . Moi, je suis sollicité très fréquemment. Corinne également, Céline Marchal également, Vanessa également, qui sont vos élus. Donc, vous faites appel à nous et puis on prend votre dossier et on essaie de le passer à la direction et d'accélérer les choses. Alors bien sûr, on est près de 270 000 affiliés, donc je ne peux pas recevoir les 270 000 demandes à chaque fois. Mais ceux qui me sollicitent, j'essaie de rendre une réponse très rapide.
- Speaker #0
Oui, et puis déjà, il y a leurs syndicats départementaux qui peuvent les aider en partie. Oui, les syndicats,
- Speaker #1
et souvent, ils reviennent vers moi.
- Speaker #0
Oui.
- Speaker #1
C'est plus facile.
- Speaker #0
Ok. Durant ton mandat, quels ont été les dossiers, les sujets brûlants sur lesquels tu as travaillé ? Enfin, vous avez travaillé.
- Speaker #1
Alors, les sujets. Bien, on a eu la réforme des retraites, qui a été une réforme dont on a entendu parler, puisque c'est le passage de 62 à 64 ans. Nous n'étions pas sur les barricades, puisque l'âge moyen de départ en retraite à la Carpinko est de 65 ans et 3 mois. Ah oui ? Donc la plupart des professionnels vont déjà au-delà de 64 ans. Et puis, il n'y avait pas de sujet de contraintes financières et autres pour nous. Donc pas de raison d'être contre ce sujet.
- Speaker #0
Un changement au niveau des trimestres ?
- Speaker #1
Oui, alors en fait, c'est une information un peu erronée puisque... Toute la génération comme la mienne un petit peu avant, moi je suis de 74, on a 172 trimestres à cotiser. Par conséquent, quand on fait son calcul pour être à taux plein et partir, on part tous au-delà de 65 ou 66 ans. Donc le sujet des 64 ans n'y était pas. Après on a la génération de 61 à 68 qui devait cotiser un petit peu plus. Donc 61 et 3 mois, 62 ans et 6 mois et ainsi de suite. Et en fait, la génération vraiment impactée par la réforme, qui passe de 62 à réellement travailler deux ans de plus, 64 ans, c'est la génération 68.
- Speaker #0
D'accord.
- Speaker #1
Donc, voilà. Par contre, toutes les générations après 68 étaient déjà impactées par les 172 trimestres. Donc voilà. Après, pour revenir sur ce sujet actuellement débattu, sur revenir à 60 ans, oui, on pourrait permettre aux gens de partir à 60 ans, mais ils n'auraient pas de taux plein. Donc, si c'est pour dire aux gens... vous pouvez partir, mais avec 800 euros de retraite, c'est vraiment pas terrible. Donc, pour avoir une retraite à peu près décente, il faut partir à taux plein. Et donc, avoir fait tous ces trimestres. Et donc, si on n'a pas fait tous ces trimestres, de fait, on part à 67 ans à taux plein. Donc ça, c'était l'un des sujets. Et puis, on avait un sujet de loi de finance de sécurité sociale en 4. celle 2024, qui était l'article 18 concernant la CSG RDS. Et le fait de remettre tout le monde au même niveau, les libéraux et les salariés, par rapport à ce sujet. Donc depuis toujours, les profils finales qui déclarent leurs revenus réintégraient une partie de CSG à la fin. Donc de l'argent qu'ils avaient donné à l'URSSAF et... sur à peu près 45 000 euros, c'était un reliquat à réintégrer de 3 à 4 000 euros suivant les revenus, de l'argent que vous n'aviez plus, qu'on réintégrait au BNC, sur lequel on payait de l'impôt. Donc c'était de l'impôt sur l'impôt. Donc cette mesure vient corriger cela et amène à l'aide de Calrache qui dit « Ok, on fait cette réforme, mais cet argent, elle sera redistribuée aux caisses de retraite. » pour que cet argent devienne des droits à la retraite. Par conséquent, la Carpimko s'est retrouvée avec une enveloppe de 335 millions d'euros qui vient de ce gain de CSG qu'elle doit redistribuer via le régime complémentaire. Et donc ça nous a imposé de faire une réforme qui s'appliquera au 1er janvier 2026.
- Speaker #0
Donc sur la déclaration des revenus ?
- Speaker #1
En fait, il y a plusieurs choses qui vont changer. C'est là que ce n'est pas facile de suivre. D'accord. Aujourd'hui, on est sur une assiette de calcul de nos charges sociales, en général, quand je parle de charges sociales, c'est Carpimko, URSAF, allocations familiales, la CURPS, les fonds de formation professionnelle, JPL et ainsi de suite, qui est basée sur le BNC, toujours connu. Demain, elle sera basée sur le super brut, abattu de 26 %. Donc en fait, le super brut, c'est simplement vos recettes, moins les dépenses réelles du cabinet, sans compter les charges sociales. Et sur ce chiffre, on a bas 26%. On gardera ce chiffre et on appliquera les nouveaux taux de CSG, qui restent les mêmes, et donc le futur taux de Carpinko ORC. qui va passer en proportionnel. D'accord. Aujourd'hui, on a une forfaitaire. Puis au-delà d'un certain chiffre d'affaires, on a une tranche de 3,1%. Demain, il n'y aura plus de tout ça. Il n'y aura plus qu'une seule tranche. proportionnel en revenus, il sera de 8,7. Il n'y aura plus de forfait. Il en restera un qu'on appelle le plancher, puisque si je ne gagne que 10 000 euros et que j'applique 8,7, ça ne fait pas une grosse cotisation. En face, je n'ai pas assez de points cotisés pour me promettre demain une retraite correcte. Donc la DSS a encadré la chose en nous demandant d'avoir un plancher minimum. Ce qui veut dire que on sera sur une cotisation forfaitaire un peu plus faible que celle d'aujourd'hui, mais qui garantira des points de retraite. Donc on fera un jeudi fédé, le 14 novembre, pour expliquer ça. On aura une grosse demi-heure avec des chiffres, avec des slides, où c'est plus facile de comprendre qu'en podcast, parce que là, le format ne s'y prête pas pour vraiment comprendre ce que je raconte. Les initiés comprendront, mais les autres un peu plus difficilement. Oui,
- Speaker #0
tout à fait.
- Speaker #1
Et donc ça sera applicable au 1er janvier. 2026. Et donc, ce sera 8,7 qui apparaîtra sur vos fiches d'appel. Et plus un système de forfait est de proportionnel à 3,1 au-dessus de, je crois, 26 et quelques, 6 000 euros.
- Speaker #0
Et je présume qu'il y a eu des prévisions. Alors, on sera plutôt perdant ou plutôt gagnant ?
- Speaker #1
Alors, il y a eu des prévisions, bien sûr. C'était un des grands sujets, puisque... On a vu à travers cette réforme s'opposer un petit peu les riches contre les pauvres. Donc les revenus les plus gros sont les plus perdants dans cette réforme, ce qu'ils garderont quand même une petite hausse de CSG. D'accord. Quand je dis les revenus les plus gros, on parle de gens qui gagnent entre 15 et 25 000 euros par mois.
- Speaker #0
Ok.
- Speaker #1
Des gens qui sont entre 5 et 8 pass. Sachant que le revenu moyen des kinés est de 1 passe. à savoir 46 000 euros. Oui.
- Speaker #0
Un pass, rappelle-moi ce que c'est.
- Speaker #1
Plafond annuel de la sécurité sociale. Et du coup, la plupart des professionnels qui sont à un pass et en dessous sont gagnants. Et ceux qui sont un petit peu au-dessus seront à payer un petit peu plus de CSG, mais ça va se jouer à quelque chose comme 200 euros. D'accord. Donc, sur des sommes d'argent comme un BNC à 66 000 euros, 200 euros. C'est supportable. Et l'avantage qu'il faut retenir de cela, c'est que ça va octroyer des droits supplémentaires de retraite sur de l'argent qui était réintégré, sur lequel on payait de l'impôt. Et là, aujourd'hui, cet argent va être réutilisé.
- Speaker #0
Donc positif.
- Speaker #1
C'est plutôt positif.
- Speaker #0
Alors j'ai vu aussi une écriture passée à propos du cumul emploi retraite. Il y a des choses qui vont un peu évoluer à ce sujet ?
- Speaker #1
Alors le cumul emploi retraite, dans la réforme des retraites... dont on parlait tout à l'heure du passage de 62 à 64, il y a quand même des choses qui sont très positives, puisqu'on a des évolutions. Notamment quelque chose que la FFMKR demandait depuis très longtemps, à savoir 2008, c'est que soit octroyée une majoration pour le troisième enfant, une majoration de 10% de la pension de retraite. Donc ça, c'est acté. Par contre, ce n'est pas rétroactif. Ça ne concerne que les gens qui ont été en retraite en septembre 2023. Tous ceux qui ont été en retraite avant ne sont pas concernés par la mesure. On avait bien sûr fait une demande pour que ça couvre tout le spectre des affiliés, mais l'État a tranché. C'est-à-dire que tous les nouveaux retraités qui ont trois enfants toucheront ces 10%. Et si son mari et femme et un infirmier, un kiné ou deux kinés, monsieur et madame auront 10%. D'accord. Donc voilà, un des éléments importants. Et puis l'autre sujet, c'est que le cumul emploi retraite, on payait des cotisations qui n'ouvraient pas de droit à la retraite.
- Speaker #0
De nouveaux droits en fait.
- Speaker #1
De nouveaux droits. Donc avec la réforme des retraites, on solde sa pension d'actifs pendant 43 ans de cotisation. Puis on s'installe dans une activité de retraité dit actif. Et on cotise. Et puis au bout de 5 ans par exemple, on n'a plus envie d'être actif. on soldera une seconde fois et on aura un petit pécule de pension supplémentaire. Ce qui n'était pas le cas avant. Donc ça, ça n'a pas changé. On peut toujours travailler en étant retraité. Et puis l'autre sujet qui est un petit peu nouveau, c'est la retraite progressive. On parle beaucoup de l'âge de départ, mais en fait, il y a un réel sujet, c'est comment on accompagne les gens. dans leur départ en retraite et comment on les maintient dans l'emploi en bonne santé, en meilleure forme et comment on leur donne des espoirs de sortie en douceur pour certains. Donc la retraite progressive qui existait, c'est-à-dire qu'on peut demander sa pension de retraite à 62 ans pour ne partir qu'à 64. Ce qui fait que si on diminue son activité professionnelle de 50%, on perçoit 50% de sa pension de retraite et donc 50% de son BNC. Ce qui permet pendant 12 ans de lever le pied à mi-temps, de percevoir sa retraite, de percevoir un demi-BNC. Après, c'est réévalué chaque année en fonction de la cotisation. La cotisation est réévaluée par rapport à l'activité. Si je dis que je vais baisser de 50% et qu'à la fin, je n'ai baissé que de 20%, il y a un peu arnaque. La caisse redemandera des sous. C'est un système complexe avec des algorithmes, ce sera géré. Pas de souci, il y a des très bons guides qui sont faits à la Carpimko. Il y a ce sujet sur le cumul emploi retraite et la retraite progressive. Et on espère que les gens vont s'en emparer parce que c'est vraiment une solution pour lever le pied en douceur et finir son activité tranquillement. Ça peut être simplement juste être en pleine santé, avoir envie de lâcher et de transmettre. Pourquoi pas ? Mais également être avec une santé plus fragile et un besoin de soulager ses articulations les deux dernières années. et d'arriver tranquillement à l'âge de taux plein et partir sereinement.
- Speaker #0
Il y a une limite, il y a un niveau alors de minimum d'activité au maximum ou pas ? Ou c'est au départ on fixe les règles du jeu ?
- Speaker #1
On fixe la règle du jeu avec la caisse en disant je baisse mon BNC de 50, si c'est baisser son BNC que de 70, c'est 70. En fait c'est juste déclaratif, c'est je souhaite être dans le cadre du cumul. enfin pas du cumul, mais de la retraite progressive. Et je vais baisser mon activité de temps, je m'y engage.
- Speaker #0
D'accord. Donc maintenant, on va parler du régime invalidité décès. En fait, il y a eu d'évolutions statutaires.
- Speaker #1
C'est cela. En fait, le RID, les indemnités journalières, en fait, comme on le disait tout à l'heure, on a une population qui vieillit. En fait, statistiquement, à compter de 53 ans. nos professionnels consomment un petit peu plus d'indemnités journalières. Et en fait, depuis plusieurs années, les indemnités journalières explosent. Donc pendant un certain temps, on a réussi à faire avec les réserves. Et puis là, les réserves s'épuisent. Et on a une obligation à la caisse d'avoir à peu près deux ans de réserve devant nous. D'accord. Chose qu'on n'a plus aujourd'hui. A peine un an. Donc la seule façon de faire face à cette augmentation, c'est d'augmenter les cotisations.
- Speaker #0
D'accord.
- Speaker #1
Chose que l'on a faite en gardant les droits.
- Speaker #0
Les dernières années, là,
- Speaker #1
ce qu'il y avait été le cas. En fait, en 2019, la cotisation forfaitaire RID était à 670. Aujourd'hui, elle est à 1022. Oui. Donc on pouvait continuer comme ça indéfiniment à augmenter. pour faire face à éponger. Mais on se trouve, problématique, c'est qu'à chaque fois je croise mes confrères, ils me disent, je paie trop de Carpimko, je paie trop de charges, la Carpinko me coûte trop cher.
- Speaker #0
C'est vrai ? Et voilà.
- Speaker #1
Par contre, tout le monde est très content d'avoir en face des prestations. Donc, il faut ménager un petit peu les deux. Donc, dans l'esprit de ménager le pouvoir d'achat, Ce qu'on a fait, c'est qu'on a sanctuarisé les indemnités propres aux professionnels, à savoir les IJ, personnels, à savoir que quand vous êtes professionnel, quel que soit votre revenu, tout le monde touche 55 euros par jour. Et donc là, il n'y a pas de proportionnel. Contrairement à ce qui est fait aux IJPL, celles que vous avez entre trois jours de maladie et le 90e jour. Elles sont liées à la proportionnelle, c'est-à-dire petit revenu, je cotise peu, mais j'ai une IG de base qui va être de 22 euros, et celui qui cotise le plus, qui a les plus gros revenus, a une IG jusqu'à 170 euros.
- Speaker #0
À la Carpimko, c'est un forfait, tout le monde a 55 euros. Ça, c'est protégé. Puis, la caisse de la Carpimko est très généreuse depuis toujours. Et l'une des seules caisses à proposer ça, c'est qu'elle offrait une indemnité pour les enfants à charge. Et même une indemnité pour les conjoints à charge. D'accord. Donc, sur ces indemnités, on a décidé de réduire la voilure. Oui. Donc, de geler les cotisations à 1022 sur l'année 24, l'année 25. et l'année 26. Et de réduire de moitié l'indemnité pour enfant à charge jusqu'aux 25 ans de l'enfant.
- Speaker #1
D'accord.
- Speaker #0
Et on a supprimé l'allocation pour le conjoint. Voilà. Donc on a fait quelques coupes franches comme ça, pour faire des économies par-ci, augmenter la cotisation modérément pour qu'on s'y retrouve et que l'on puisse offrir des prestations. toujours et encore sans faire flamber les cotisations. Oui,
- Speaker #1
c'est ça. Fallait faire un choix.
- Speaker #0
Fallait faire un choix. Et ça a duré, on va dire, bien trois ans, les discussions. D'accord. Sur oui, non. C'est le rôle du conseil d'administration, avec les pour, les contre, faire évoluer, projeter au niveau actuariel les chiffres. On le fait, on ne le fait pas. Oui. Et puis, entre le moment où on prend la décision et le moment où la DSS... entérine la décision et la met au statut et que les statuts sont applicables. Entre le moment où on prendrait cette décision aujourd'hui ensemble, il se passerait presque deux ans avant que ça paraisse au statut. C'est relativement long. Donc pour que ça sorte, ça a été très très long. Donc ça arrive maintenant, c'est paru par décret, donc ça a fait un petit peu de buzz dans l'été, mais c'était les vacances, ça s'est passé un petit peu inaperçu. Mais aujourd'hui, vous avez toujours votre IJ qui n'a pas bougé en tant qu'individu professionnel, mais sur le conjoint et les enfants, il y a des réductions.
- Speaker #1
D'accord. Il y a eu d'autres évolutions sur ce sujet ?
- Speaker #0
C'est majoritairement les grandes mesures qui ont été prises. Et une autre mesure, c'est qu'il y a eu l'extension des droits aux paxés. Parce qu'avant, il fallait simplement être marié. Et en fait, maintenant, c'est étendu au Paxé, mais c'est pareil, ça c'est une mesure qui date, il y a un long moment qui vient de passer.
- Speaker #1
Enfin s'appliquer finalement.
- Speaker #0
Enfin s'appliquer. Voilà, et en fait, la société évolue et la caisse essaie aussi d'évoluer en fonction. Les générations d'avant étaient peut-être moins malades ou consommaient moins d'IJ. Aujourd'hui, on est dans un état d'esprit où on consomme peut-être plus, on veut ressembler peut-être plus aux salariés. Il faut s'adapter, mais notre système a un temps d'inertie. Et bien sûr, on veut toujours des prestations, plein de prestations. On parle de financer la pénibilité, on parlait de financer la dépendance. Pourquoi pas ? Mais il faut financer. Donc, c'est des cotisations qui continuent à monter. Donc, à chaque fois, c'est qui paye ? C'est vous, les affiliés. Vous allez avoir des services, mais en face, il y a des cotisations qui grimpent. Donc, c'est des discussions, des choix, faits ou pas faits. Voilà sur ce sujet.
- Speaker #1
Merci Stéphane. Je ne sais pas, ce à quoi les kinés doivent être vigilants actuellement, dans le futur ? Comment se prémunir ?
- Speaker #0
La vigilance pour moi, c'est vraiment la protection sociale. Protection sociale de façon générale. Protection sociale dite obligatoire à Carpinko. Cotiser et donc avoir des points de retraite et demain avoir une pension décente quand on arrive à la retraite. mais c'est également avoir une complémentaire santé solide, avoir une prévoyance pour prévenir l'arrêt de travail long au cabinet avec de l'argent qui vient en complément de ce que donnent les IJPL et la Carpinco, prévoir aussi une assurance de perte d'exploitation donc ça c'est très important. Et puis aussi, quand c'est possible, faire sa retraite un petit peu à côté avec différents supports. Ça peut être de la pierre-papier, ça peut être de la pierre, ça peut être aussi des PER. Mais en fait, prévoir un petit peu ses arrières. Et en fait, ce poste, cette ligne de dépense qui est dans la 20 035, elle est aussi importante que d'acheter la table de kiné, l'appareil d'ultration, le dernier tapis de course et j'en passe et des meilleurs. Ou. de cliquer là pour avoir Doctolib et leur appel de SMS. des fois dans la gestion du cabinet il ne faut pas renier sur la protection sociale parce qu'elle est importante et on a trop de témoignages de confrères qui se retrouvent en arrêt maladie sans avoir de complément d'assurance et qui n'ont plus que leurs yeux pour pleurer et on a beau leur dire mais on a fait passer nous, les syndicats ces messages sans arrêt on a des partenaires on vous incite à prendre les devants soyez vraiment prévoyants et... Financer de la protection sociale, pensez-y, c'est une ligne très importante à ne pas négliger. Il vaut mieux des fois se dispenser d'un appareil de rééducation pour mettre un petit peu plus de sous dans l'avenir. Oui,
- Speaker #1
et dès le début de l'activité.
- Speaker #0
Et dès le début de l'activité. Ça c'est capital puisque j'ai beaucoup trop de témoignages de jeunes qui découvrent un petit peu ce qu'est les charges. J'en avais pas ces phénomènes-là, c'est-à-dire qu'aujourd'hui on voit des kinés en faillite. Je ne connaissais pas ce sujet. Aujourd'hui, on a des cabinets qui ouvrent et qui, au bout de trois ans de fonctionnement, se retrouvent dans le rouge parce que la gestion n'est pas mirobolante. Donc, il faut bien prévoir, se projeter. Et ce poste-là, il est important. Parce que quand on commence à rogner en disant « je ne paie pas de mutuelle, je vais économiser ça » , « je ne prie pas de prévoyance, je vais économiser ça » , « je ne mets pas trop ça de côté parce que je vais le mettre là » , à un moment... Quand on se retrouve à la retraite, il est toujours bon d'être une fourmi et non une cigale. Oui. Ce sera le mot de la fin.
- Speaker #1
Merci beaucoup Stéphane. Merci à vous. Merci pour ces échanges, c'était super enrichissant. Je pense que ça a intéressé nos éditrices et nos auditeurs. Et puis on se retrouvera probablement dans d'autres épisodes, je pense. Ça marche. Un grand merci à toi.
- Speaker #0
Bonne journée.
- Speaker #2
Merci de nous avoir écoutés. On espère que cet épisode vous a plu. Si c'est le cas, je vous invite à laisser un avis. sur votre plateforme d'écoute préférée et à partager l'épisode autour de vous. N'hésitez pas également à nous dire quel sujet vous aimeriez que l'on aborde dans les prochains épisodes et quels invités vous souhaiteriez écouter.
- Speaker #3
Pour ça,
- Speaker #2
dites-le nous en commentaire. N'oubliez pas de nous suivre sur les réseaux sociaux et de visiter le site web de la FFMKR pour rester informé des dernières actualités et des événements à venir. Votre soutien et votre engagement sont essentiels pour faire avancer notre programme. profession.
- Speaker #3
Dans le prochain épisode de Kinecast, j'accueille Emmanuel Coffin, kiné passionné et délégué chargé de la dynamique d'adhésion à la FFMKR.
- Speaker #2
Son rôle ?
- Speaker #3
Accompagner les syndicats départementaux, proposer des outils concrets et booster l'engagement des kinés sur le terrain. Il nous parlera aussi du partenariat avec les étudiants et des événements comme le Kine-Day. A la semaine prochaine sur Kinecast !
- Speaker #2
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