- Speaker #0
Bonjour à toutes et tous, c'est Céline, kinésithérapeute près de Lille. Bienvenue dans ce nouvel épisode de Kinécast de la FEDE, la communauté dynamique et innovante des kinésithérapeutes. Chaque semaine, vous découvrirez les témoignages, les conseils et les astuces de kinés passionnés et engagés sur des sujets qui vous interpellent dans votre pratique, et aussi sur l'actualité. Ensemble et avec la FEDE, bougeons les lignes de la kinésithérapie. Bonne écoute ! Aujourd'hui, j'ai le plaisir de recevoir Damien Olivon. Bonjour Damien.
- Speaker #1
Bonjour Céline.
- Speaker #0
Comment vas-tu ?
- Speaker #1
Très bien, merci beaucoup.
- Speaker #0
Très bien, content d'être ici ensemble pour parler du kiné-coordinateur. Oui,
- Speaker #1
très heureux de partager avec toi et avec les auditeurs ce sujet qui me tient très à cœur.
- Speaker #0
Alors tu vois, je ne me suis pas trompée parce que la première fois qu'on a échangé ensemble, j'avais dit kiné-coordinateur et tu m'as repris tout de suite.
- Speaker #1
Oui, effectivement, on parle de kinésithérapeute-coordonateur. Oui.
- Speaker #0
Alors, quelle est la différence, du coup, s'il y en a une ?
- Speaker #1
Alors oui, bien sûr qu'il y a une différence. En fait, le kinesthérapeute coordonnateur a vocation à se positionner en binôme du médecin coordonnateur. Et en tant que coordonnateur, il va coordonner l'ensemble des rééducateurs et des réadaptateurs.
- Speaker #0
Et coordinateur ?
- Speaker #1
Un coordinateur, en fait, sur le plan de la définition française, va être à un niveau un peu en dessous, plus spécifique. C'est d'ailleurs le cas des IDEC, des infirmières coordonnatrices. Et donc, il existe les deux. On a des infirmières coordonnatrices dans les centres de ressources territoriaux, par exemple, qui ont été créés par la loi, mais on les connaît plus souvent dans les EHPAD, où il s'agit d'infirmières coordonnatrices. Et là, dans les EHPAD, par exemple, si on prend l'exemple des EHPAD, pour la création du métier du kiné-coordonnateur, il s'agit de bien créer un binôme médecin-coordonnateur-kinésithérapeute-coordonnateur.
- Speaker #0
Donc voilà, ça va vraiment être notre sujet principal, le rôle du kiné-coordonnateur. Alors, on verra dans quel secteur il peut travailler. Mais tout d'abord, je te propose de te présenter.
- Speaker #1
Alors oui, je m'appelle Damien Olivon, je suis kinésithérapeute. J'exerce alors en activité mixte, en libéral en centre-ville de Toulouse et en salariat dans un centre... SMR, gériatrie dans l'Aveyron. Donc à la fois ce côté mixte salarié et évidemment surtout libéral, mais ce côté mixte zone très urbaine et zone très rurale, puisque là où je travaille, il y a plus de brebis que d'habitants.
- Speaker #0
Tu as des fonctions au niveau syndical ?
- Speaker #1
Alors effectivement, j'ai plusieurs mandats. En premier lieu, je suis conseiller fédéral à la FFMKR, donc élu au niveau national à la FFMKR, en charge de... du grand âge et de l'autonomie et de la promotion du métier de kinésithérapeute-coordonnateur. À côté de ça, j'ai une fonction d'élu au niveau de l'Union régionale des professionnels de santé Occitanie en tant que référent gériatrie. J'ai par ailleurs d'autres mandats comme vice-président du syndicat départemental de la FFMKR de Haute-Garonne après avoir été pendant sept ans le président. Et puis j'ai aussi une autre activité professionnelle de formation et je suis formateur dans deux domaines. Alors un domaine plus côté soignant, la prévention des troubles musculosquelettiques, en particulier au niveau de la manutention, comment solliciter les capacités des patients pour améliorer leur autonomie et réduire la pénibilité des soignants. Et au niveau des kinesthérapeutes, donc une formation via l'INK, l'Institut National de Kinesthérapie, l'optimisation de la rééducation en gériatrie. Je suis aussi président de la Fédération des kinécoordonnateurs, la FKCoor.
- Speaker #0
Déjà pas mal de casquettes. Oui,
- Speaker #1
déjà. Tu t'amuses bien. On est bien occupés.
- Speaker #0
En semaine, je me doute. Donc dis-moi, quand est-ce que le concept de kinécoordonnateur a été créé et pour répondre à quels besoins ?
- Speaker #1
Alors... Ce concept, en fait, on en a eu l'idée il y a déjà un certain temps, puisque c'était dès 2019. Et on a été pris un peu de court, comme tout le monde, par la pandémie de Covid. Et là, ça a mis en exergue qu'il y avait une véritable utilité à accélérer sur ce dossier de la coordination, en particulier en EHPAD, puisque nous sommes convaincus que si les postes de Kine co... aurait existé à cette période, l'exercice des kinésithérapeutes en EHPAD aurait été beaucoup plus facilité. D'ailleurs, c'est ce que nous avons connu entre le premier et le deuxième confinement. Le deuxième confinement s'est beaucoup mieux passé avec l'intervention des kinésithérapeutes qui a pu avoir lieu parce que nous avons pu beaucoup travailler avec les institutionnels pour faire prendre conscience de l'importance de l'intervention des rééducateurs pour maintenir l'autonomie, mais aussi en tant que ressources humaines des soignants pour prévenir la pénibilité des soignants. qu'on essaie la tension, mais la tension qui existe toujours actuellement de ces métiers du soin, et que les rééducateurs étaient tout à fait en capacité d'appliquer les protocoles sanitaires et d'appliquer les protocoles de rééducation en pluridisciplinarité. Donc malheureusement, la période Covid a été très dure pour tout le monde, mais cela a aussi été l'occasion pour nous d'avancer sur ce sujet, puisque nous avons pu faire une étude. Grâce à 250 kinés qui avaient répondu à la suite du confinement, qui a permis d'évaluer la perte des capacités fonctionnelles des patients, des kinésithérapeutes, des seniors. Et c'est grâce à cet argumentaire qui a mis en avant l'augmentation de la charge de travail et la perte d'autonomie que nous avons pu sensibiliser l'ensemble des institutionnels et un certain nombre d'EHPAD. Donc depuis, nous avons développé ce métier de kinésithérapeute coordonnateur. La FK Coor s'est créée en octobre 2023. Et nous avons donc créé une fiche métier de Kine co, une fiche type, que nous tenons à la disposition des établissements, ainsi qu'une fiche de tâche.
- Speaker #0
Qui a contribué à la création du kinésithérapeute coordonnateur ?
- Speaker #1
Alors, il s'agit avant tout de la FFMKR, qui a porté politiquement ce dossier depuis maintenant 5 ans. Et puis, depuis un an, c'est la FKCOOR, la Fédération des Kinesithérapeutes Coordonnateurs, qui est en charge de ce dossier, avec... plusieurs kinesthérapeutes qui sont investis. Et nous avons d'ailleurs les deux premières kinesthérapeutes coordonnatrices de France qui sont la secrétaire générale et la trésorière de la FKCoor, qui sont dans l'aventure depuis le début. Et puis récemment, nous avons rejoint une kinesthérapeute coordonnatrice en HADR, HADR réadaptation.
- Speaker #0
Et il y a eu d'autres institutions, associations qui vous ont soutenues ?
- Speaker #1
Oui, oui. En fait, nous travaillons depuis maintenant plusieurs années avec le groupe d'EHPAD et d'Edenis, qui est une association non lucrative de la région Toulousaine, qui comporte 19 EHPAD, et qui est très intéressée depuis plusieurs années. Je suis d'ailleurs membre de la commission médicale d'établissement, et la directrice médicale soutient beaucoup ce projet. D'accord. La problématique est liée ensuite au financement pour la... de pérennisation, puisque nous savons, par exemple en 2024, 90% des EHPAD étaient en déficit. Donc il y a une véritable crise au niveau du médico-social, et donc nous sommes actuellement en cours de travail pour essayer d'obtenir des budgets, des financements, au moins dans un cadre expérimental, avant que cela puisse devenir pérenniste.
- Speaker #0
Donc quelles ont été les différentes étapes à la création du kiné coordonateur ?
- Speaker #1
Alors, les différentes étapes, c'était donc de créer cette fiche emploi et cette fiche de tâche, de créer cette fédération pour faire connaître et avoir le site internet qui était un site ressource, de pouvoir commencer à créer ces postes-là à titre expérimental sur le terrain pour montrer l'efficacité. D'ailleurs, le retour d'expérience qu'on a fait au réseau d'EDENIS était très positif. Et maintenant, nous en sommes à l'étape d'essayer de trouver des cliniciens-thérapeutes volontaires. pour démarcher en interne leur établissement. Et ça, c'est une part sur le terrain et d'autre part au niveau institutionnel de répondre à d'éventuels appels à projets. Nous sommes actuellement dans un contexte qui est tendu et où des appels à projets comme par exemple la prévention des chutes devaient voir le jour. Et nous sommes encore en attente puisque le financement certainement se passera dans le cadre du plan de prévention des chutes.
- Speaker #0
Donc tu parlais de la place du kiné-coordonnateur au sein des EHPAD en HADR. Est-ce qu'il y a d'autres domaines, d'autres idées qui émergent ?
- Speaker #1
Pour l'instant, nous avons beaucoup avancé sur le kiné-coordonnateur en EHPAD. Nous sommes en train de le déployer en HADR et je pense qu'on va y revenir un peu plus tard sur le déploiement. Et ensuite, nous avons déjà en tête quelques idées sur déploiement dans d'autres domaines. Simplement, on y va petit à petit. Le kiné-coordonnateur a vocation à être déployé dans l'ensemble des domaines, dans l'ensemble des parcours de soins de rééducation qui nécessitent de la coordination entre l'ensemble des intervenants rééducateurs et réadaptateurs. Donc nous sommes en train d'identifier ces parcours et puis ils sont créés de nouveaux, il y a des nouveaux dispositifs qui se créent. Je suis régulièrement sollicité par des consoeurs ou des confrères qui se posent la question de l'opportunité ou pas de créer des... des postes de kinésithérapeutes-coordinateurs dans des branches spécifiques. Je crois que le critère de base, c'est vraiment qu'il y ait une pluralité d'interventions de professionnels et qu'il s'agit de plusieurs acteurs de domaines différents de la rééducation et de leur adaptation. Nous n'avons pas vocation à coordonner des soins, mais bien des actes de rééducation de permettre la complémentarité entre les différents professionnels et d'éviter l'aérododence. Tout cela pour favoriser l'intervention des professionnels de la rééducation et de la réadaptation en mettant bien en valeur l'expertise de chacun et qu'il serait temps d'arrêter de confondre les métiers de la rééducation et les métiers de la réadaptation.
- Speaker #0
Ah, tu me lances une perche là ! Dis-moi alors, ça permet justement de remettre un petit peu les choses en place. Comment tu pourrais les définir justement ?
- Speaker #1
Alors, pour faire simple... Un rééducateur a pour objectif de récupérer les capacités qui sont altérées. Le réadaptateur a pour objectif d'éviter la situation de handicap en compensant ces capacités altérées. Et donc, alors tout dépend à quel moment on prend en charge le patient, mais on va d'abord lui donner les chances de récupérer ce qui est altéré. Et si la récupération est incomplète... alors il sera temps de compenser. Et très souvent, on peut observer sur le terrain des tensions entre professionnels parce qu'il n'y a pas les mêmes objectifs. Et il n'y a personne qui a tort ou qui a raison. C'est simplement qu'on n'a pas la même vision, avec des fois pas la même temporalité. Si on prend l'exemple d'un patient en post-opératoire, il aura certainement besoin de 100% de compensation au début, avec des aides humaines ou des aides matérielles pour lui permettre d'effectuer ses activités de la vie quotidienne, comme pouvoir manger, comme pouvoir aller aux toilettes, etc. et au fur et à mesure qu'il va récupérer, on va pouvoir diminuer les compensations et faire en sorte que les compensations mises en place, par exemple une technique à la marge, je pense par exemple à un rollator, va favoriser la récupération, alors qu'on sait qu'il y a d'autres compensations qui vont au contraire freiner la récupération. Donc c'est ainsi encourager la récupération pour diminuer au maximum les compensations. On sait que dans certaines pathologies, la récupération ne sera pas complète et dans ce cas-là, les... experts de la réadaptation vont pouvoir permettre à la personne d'éviter la situation de handicap. Donc on voit bien qu'ils ne sont pas dans la même temporalité et que les métiers ne sont pas interchangeables. Si on veut, permettre aux patients d'avoir tous les chances de récupérer. Or, aujourd'hui, force est de constater qu'il y a des fois une... Il y a des fois une fusion de ces métiers, où on va dire que peu importe quel est le professionnel qui intervient, que le principal c'est qu'il a accès à un professionnel. Et nous, nous sommes convaincus qu'il peut s'agir d'une perte de chance pour ces patients. C'est d'ailleurs ce que l'on voit par exemple dans les EHPAD, via le pathos, la coupe budgétaire du pathos, qui est très importante pour les EHPAD, et dans le pathos, accumuler l'ensemble des actes. de rééducation et de réadaptation, alors que nous, nous pensons que ce n'est pas cumulable. D'où l'intérêt de la création du métier de kinésithérapeute-coordinateur qui permettra d'apporter le bon acte de rééducation ou de réadaptation aux beaux patients, au bon moment, sur la temporalité nécessaire. Et ce professionnel, ce kinésithérapeute-coordinateur, va pouvoir accompagner ces professionnels pour avoir des bilans de qualité, un diagnostic professionnel, donc un diagnostic kinesthérapeute, psychomotricien, orthophonique, etc. Et avoir des objectifs de prise en charge, d'établir une véritable stratégie de traitement rééducatif où chacun aura sa place et de la complémentarité.
- Speaker #0
Donc là, c'est vraiment une des missions du kiné-coordonnateur.
- Speaker #1
L'objectif principal du... qui est un peu de coordonnateur, et d'optimiser. Les actes de rééducation et de réadaptation, mais aussi l'ensemble des soins, puisqu'il fait le lien avec les équipes soignantes, ou à domicile avec les aidants naturels, comme le conjoint, les enfants qui prennent en charge, par exemple le senior, si on prend l'exemple du senior, ou la personne en situation de handicap. Pour diminuer la pénibilité des soignants, diminuer les soins qui ne sont pas nécessaires, je pense par exemple à des manutentions qui sont faites à deux soignants, alors qu'il serait tout à fait possible de le faire qu'à un seul soignant, en sollicitant mieux les capacités, voire même supprimer des manutentions. attention, puisque dans un certain nombre de cas, le patient sera en capacité de le faire. Faut-il que l'aidant, naturel ou professionnel, sache solliciter les capacités du patient ?
- Speaker #0
Donc il y a ce volet-là. Est-ce qu'il y a d'autres volets, d'autres missions du kiné coordonateur ?
- Speaker #1
Alors, si nous prenons l'exemple, par exemple, de la HADR, mais qu'on retrouve aussi dans les EHPAD ou dans les centres de ressources territoriaux, une des grandes missions du kinéco-ordinateur sera aussi l'ouverture de l'établissement sur l'extérieur, créer des partenariats avec l'extérieur, donc permettre à un ensemble d'intervenants de pouvoir venir au chevet du patient, avoir des professionnels avec une certaine expertise. L'exemple qui me vient en tête spontanément, ça pourrait être des kinesthérapeutes spécialisés dans la rééducation périnéale, par exemple, ou sphinctériennes, chez les seniors, par exemple, pour les troubles de l'incontinence ou de la constipation, mais aussi des kinesthérapeutes vestibulaires ou aussi des orthésistes, par exemple. Donc, en fait, c'est aussi avoir un réseau de rééducateurs et de réadaptateurs pour, encore une fois, porter le bon acte. aux beaux patients, aux beaux moments.
- Speaker #0
Vraiment la création d'un réseau très important.
- Speaker #1
Oui, en fait, c'est vraiment mettre en lien l'ensemble de ce monde, et nous pensons que les médecins coordonnateurs, qu'ils soient en EHPAD ou en HAD, sont déjà débordés de travail, et d'ailleurs un certain nombre d'établissements ne trouvent pas de médecins coordonnateurs, nous connaissons aujourd'hui le manque de médecins sur nos territoires, et aussi, parfois, ne sont pas spécialisés en MPR et non pas l'expertise de la rééducation. Le kinesthérapeute est le rééducateur qui a la formation la plus généraliste, la plus transversale, lui permettant de pouvoir échanger aussi bien avec un agrothérapeute, avec une psychomotricienne ou avec encore une orthophoniste, par exemple, je pense aux troubles de l'adducution, et aussi avec des kinesthérapeutes spécialisés pour aussi aller parler des troubles de la continence ou vestibulaire. Donc l'idée est bien d'avoir un professionnel qui a la compétence d'échanger avec l'ensemble de ces experts.
- Speaker #0
Oui, la liste des professionnels avec qui vous coopérez n'est pas exhaustive.
- Speaker #1
Et alors justement, cette liste est très large. Et aujourd'hui, malheureusement, régulièrement, les patients ne bénéficient pas de ces expertises-là. Et malheureusement, des fois, cela n'a même pas été évalué. Donc aussi, une des premières missions du kinésithérapeute coordonnateur sera de veiller... à ce que le patient bénéficie d'une évaluation globale et donc de la pluralité des diagnostics de ces différents experts. Et si, par manque de ressources, cela n'est pas possible, comme ça se fait, par exemple, en EHPAD avec les médecins-coordonateurs, le kine co pourra être amené à effectuer lui-même ces bilans en attendant de pouvoir trouver une personne experte s'il s'agit, par exemple, de la déglutition. Nous connaissons aujourd'hui la difficulté d'accès auprès des orthophonistes. En passant, en particulier pour les adultes et encore plus pour les seniors où nous manquons cruellement d'orthophonistes.
- Speaker #0
Les kiné coordonateurs qui sont déjà en place, est-ce qu'elles ont un temps plein au sein de la structure ou est-ce qu'elles travaillent parfois sur différents établissements ?
- Speaker #1
Actuellement, les kiné coordonatrices travaillent à temps partiel Sur la structure en tant que kiné-coordonnatrice, nous nous préconisons un 0,4 qu'on appelle 0,4 ETP, c'est-à-dire 0,4 équivalent en temps plein, ce qui correspond à deux jours par semaine pour un EHPAD de 80 lits. Là, avec les limitations de budget, cela était à 0,2 ETP, c'est-à-dire un jour par semaine. Et le choix a été fait pour augmenter le temps de présence, de le faire en deux demi-journées. Plutôt une fois le matin et une fois l'après-midi, qui permet de toucher les différentes équipes à différents moments de la journée. Et il s'avère que ces mêmes kiné-coordonnatrices, par ailleurs, intervenaient aussi dans l'établissement en tant que kiné-traitants. On peut tout à fait être kiné-coordonnateur et kiné-traitant. Et par ailleurs, elles ont aussi une activité libérale dans leur cabinet. dans d'autres milieux. Donc, le poste de kiné-coordonnateur, par définition, est un temps partiel. Si on prend l'exemple de l'HEPAD, 1.04 ETP. Au niveau des HAD, cela va dépendre de la taille des HAD, de la filière réactive. Donc là, c'est aussi chaque HAD. Il y en a qui vont chercher des temps partiels, il y en a qui vont chercher des temps complets. Tout dépend du territoire, de la taille de la HAD. Et il est aussi tout à fait possible d'avoir deux kiné-strapodes-coordonnateurs dans une même structure. Puisqu'on sait que ça sera aussi plus favorisant pour trouver ses professionnels. Et puis aussi, avoir des professionnels qui connaissent bien le milieu du libéral, puisque la majorité des intervenants sont du libéral. Et c'est important que le clinique ordonnateur puisse échanger avec des consorts ou des confrères dont il connaît les manières de travailler et puis les contraintes, que ce soit des contraintes organisationnelles, temporelles, juridiques, financières. Et si tout l'intérêt, par exemple au niveau des HAD, ça fait... bien longtemps qu'ils existent dans les HAD dites socles des infirmières coordonnatrices mais aujourd'hui elles sont en limite de compétence pour coordonner des rééducateurs hors de l'HADR on a beaucoup augmenté le temps d'intervention des rééducateurs et donc c'est des fois malheureusement de monde qui ne se comprennent pas puisque par exemple une infirmière a l'habitude de passer deux ou trois fois par jour au même domicile Ce qui n'est pas possible pour un kiné libéral, jusqu'à maintenant, en tout cas dans le système conventionnel, ce n'est même pas possible. Donc déjà, ce n'est pas dans la culture, mais ce n'est pas possible sur un plan conventionnel. D'où l'importance d'avoir dans cette coordination un kinéthérapeute qui connaisse le milieu du libéral.
- Speaker #0
Il y a des spécificités entre le kiné coordonnateur au sein de l'EPAD ou au sein de l'HADR ? Est-ce qu'il y a des difficultés que l'un rencontre ou l'autre pas ?
- Speaker #1
Alors, en tout cas, il y a des compétences à avoir. Il y a des compétences communes qui vont être cette capacité à coordonner, cette capacité à travailler en transdisciplinarité, cette capacité à s'intéresser aux autres, cette capacité à la communication, à l'échange, cette capacité aussi à maîtriser les outils informatiques et de traçabilité. C'est un point très important pour soi-même tracer, mais aussi accompagner les intervenants à tracer. Et puis aussi, cette compétence sur le sujet de fond, par exemple en EHPAD, évidemment, nous demandons à ce que les kinésithérapeutes-coordinateurs soient formés en gériatrie, pour qu'on ait les spécificités. A minima, c'est une formation DPC. Et pour les communs entre EHPAD ou HADR, s'engage aussi à passer dans les 3 ans qui suivent la reprise de fonction un diplôme universitaire. Par exemple, le diplôme universitaire que nous conseillons est le DU KRG, Kinesithérapie et Réducation Gériatrique, qui se passe à Dijon, et qui est très adaptée pour la situation. Au niveau des HADR, alors les HADR, même si on pourrait considérer que la patientèle va être plus large et plus variée, aujourd'hui, la très très très grande majorité des patients ont plus de 70 ans, et il s'agit de la gériatrie, même si les pathologies ne sont pas les mêmes, et avec des objectifs qui ne sont pas les mêmes. puisqu'on est à domicile, avec des objectifs certainement plus importants dans la réautonomisation, dans le maintien à domicile, et je dirais la récupération et la rééducation. Et que certainement qu'en HDR, il y a aussi une plus grande part prise à la rééducation. Mais les profils peuvent être très variés, on peut aussi trouver un accompagnement de soins palliatifs, etc. Donc la HDR est certainement aussi un peu plus variée. Et puis aussi, avec une spécificité du domicile, donc là il y aura des déplacements, il faudra aller à domicile, donc il y aura beaucoup plus de trajets. par exemple pour le Kine co qu'en EHPAD, ait une ouverture sur les territoires beaucoup plus importante, puisqu'il va falloir se faire des réseaux autour du domicile, à proximité du domicile. Donc selon la taille de la HAD, ça peut faire des grandes surfaces géographiques, selon les régions. Et donc être amené comme ça à tisser ces liens sur plein de petits territoires spécifiques, alors qu'en EHPAD on va être sur un lieu. Plutôt unique. Alors des fois, on a des cliniques qui interviennent sur deux EHPAD différents, mais ça a lieu beaucoup plus resserré, donc beaucoup moins de trajet. Par contre, beaucoup plus de pluridisciplinarité, de pluriprofessionnalité, puisque dans le même lieu, va intervenir beaucoup de professionnels au même moment. Et donc là aussi, il y aura un peu plus aussi une problématique de gestion des agendas, puisque souvent, les professionnels vont intervenir au même moment. Le grand sujet, très souvent, c'est le temps du matin, de la toilette, que les soignants font la toilette, que le kinésithérapeuthe veut venir, que l'ergothérapeuthe veut venir, etc. Puis le temps du repas, puis le temps de l'animation, etc. Ce qui, au niveau de domicile, on le retrouve un peu moins, mais faut-il aussi coordonner le passage de l'infirmière, du kinésithérapeuthe, de l'orthophoniste, les choix du patient, s'adapter à son rythme de vie, etc. Donc on voit que c'est assez complexe, mais c'est très riche.
- Speaker #0
Oui. Et puis, voilà. Il y a des gens de bonne volonté qui souhaitent améliorer les choses.
- Speaker #1
Alors, il y a beaucoup de gens de bonne volonté. Beaucoup de kinésithérapeutes qui sont très intéressés par ce métier-là, puisque c'est aussi un profil qui apporte de la varité par rapport à notre travail en cabinet, qui apprécient beaucoup de travailler en relationnel avec les autres et en réseau. Donc, ça intéresse un certain profil. Alors, ça n'adresse pas tous les kinésithérapeutes, forcément, mais ça intéresse un certain profil. Et puis, on a aussi des demandes et des retours très positifs au niveau des établissements qui sont convaincus de l'utilité. de ce métier-là sont confrontés, par exemple pour les EHPAD, aux problèmes de financement, mais sont convaincus de l'utilité qu'il peut y avoir de faire ce lien entre les rééducateurs, d'une part, et d'autre part, entre les rééducateurs et les soignants. Au niveau de la HADR, il s'agit d'une obligation légale d'avoir un rééducateur qui coordonne les actes, comme... Plus de 80% des actes en HADR sont des actes de kinesthérapie. Cela tombe sous le sens que ce soit un kinesithérapeute, mais aussi un kinesithérapeute qui va s'intéresser aux autres professions. En aucun cas, le kinesthérapeute coordonnateur va être un supérieur. Des fois, c'est ce que j'entends dire. Il n'est pas là pour surveiller, il est là pour coordonner. Ça va être un facilitant qui va faciliter... Les actes de chacun qui va faciliter l'organisation, qui va faire gagner du temps à chacun, qui va permettre aussi de valoriser les actes de chacun. Et en premier lieu, de valoriser les diagnostics professionnels. On parle beaucoup du bilan, on parle beaucoup de traitement. Et je regrette que nous ne parlons pas encore assez, que nous soyons un peu timorés sur le fait de mettre en avant le diagnostic professionnel. Et chaque professionnel pose son diagnostic. Et c'est cela qui permet d'établir une stratégie de traitement, et c'est cela qui va permettre d'avoir une prise en charge et une prise en soin plus efficientes.
- Speaker #0
Il y a une nouvelle convention au sein des HAD, avec la revalorisation des actes, ici en début d'année 2024. Suivant les HAD, des temporalités qui sont différentes aussi. Mais voilà, il y a aussi cette valorisation, il y a de ces temps, justement, de bilan.
- Speaker #1
Oui, alors les syndicats et depuis longtemps la FFMKR ont travaillé à cette nouvelle convention avec la FNEHAD. La FNEHAD est une fédération de HAD, donc après c'est HAD qui est libre d'appliquer ces tarifs. Alors certaines ont de suite appliqué puisque c'est attractif lorsqu'ils ont beaucoup de mal. à trouver des intervenants. D'autres tempèrent un peu plus parce qu'elles ont besoin d'avoir une meilleure traçabilité pour permettre la justification des actes et du financement. Puisqu'un acte est payé 35 euros environ, un acte de rééducation, les idées métriques sont nettement valorisées et cela se fait en échange. d'une traçabilité, mais qui valorise la profession. Nous, nous pensons que c'est une chance pour les kinesthérapeutes d'avoir ces nouvelles conventions puisque nous sommes rémunérés à notre juste valeur puisque nous sommes rémunérés pour l'expertise que nous apportons. Et l'expertise que nous apportons, elle existe parce qu'elle est écrite. Il est important de l'écrire pour qu'elle puisse être partagée avec l'ensemble des professionnels.
- Speaker #0
Tu parlais financièrement. Il y a de grosses difficultés au sein des EHPAD. Il y a la dotation globale qui met pas mal de freins. Par contre, il y a cette obligation pour les HADR d'avoir un kiné-coordonnateur. Donc, c'est plus facile d'avoir des postes au sein des HADR, probablement.
- Speaker #1
Oui, aujourd'hui, c'est beaucoup plus facile. Et d'ailleurs, les HAD qui ont demandé leur agrément de HADR, ça se fait maintenant. Et donc, les premières HADR... commencent à chercher très activement des kinesthérapeutes pour ces postes-là. Et un certain nombre nous remontent la difficulté à les trouver. Donc c'est vraiment maintenant que ça se joue, c'est sur ce premier semestre 2025 que va se jouer ce recrutement des kinesthérapeutes. Donc évidemment la FKCoor est là pour se faire de relais et encourager aussi la profession à se mobiliser, puisqu'il serait dommage que ce coordonnateur ne soit pas un kiné faute de professionnels. C'est comme l'établissement qui manque de médecins-coordonnateurs. Donc, c'est vraiment important d'avoir le mot professionnel au bon endroit. Et donc là, les HAD ont clairement besoin de kiné-sarpeurs-coordonnateurs et on ne peut qu'encourager les professionnels à se porter candidat auprès de leur HAD.
- Speaker #0
Les HAD vont les former et la FK Coor va les accompagner.
- Speaker #1
Donc comment alors on vous contacte au niveau de la FKCoor ?
- Speaker #0
Alors au niveau de la FKCoor, nous avons le site internet fkcoor.org.
- Speaker #1
On mettra le lien.
- Speaker #0
On mettra le lien et l'adresse mail de contact qui est déjà mon adresse, président@fkcoor.org. Et donc il s'agit d'un site ressources où vous pouvez retrouver un ensemble d'éléments. Si vous vous demandez quels sont les HAD qu'il y a sur votre territoire, vous pouvez aller sur le site de la FNEHAD qui recense. Vous avez un onglet département, vous mettez votre numéro de département et vous retrouvez ainsi l'ensemble des HAD du territoire et qui sont adhérentes à la FNEHAD. Donc, qui soit appliquent déjà, soit qui vont appliquer cette convention. Et la FKCoor va proposer au premier sommet 2025 une formation pour les kinésithérapies de coordonnateurs. qui sera par module, donc des modules de demi-journée, de trois heures et demie, avec un module de base pour l'ensemble des kinéastérapeutes souhaitant devenir kinéastérapeute-coordinateur, puis ensuite des modules complémentaires en fonction du domaine, HADR ou EHPAD, et puis aussi en fonction des compétences de chacun, par exemple de la gestion de projet. Et puis ensuite, on pourra aussi orienter vers des formations financées par exemple par le CPF sur la maîtrise des outils informatiques comme Word, Excel, Diaporama, etc.
- Speaker #1
Alors sous quel format sont ces formations ?
- Speaker #0
Alors ces formations seront sous format de e-learning synchrone, donc ça sera en distanciel, en visio, mais de manière synchrone. Donc il y aura des échanges, il ne s'agira pas de lire un texte, mais ça se fera simplement en visio avec des dates qui seront... prévus évidemment à l'avance pour que chacun puisse s'organiser.
- Speaker #1
Dès maintenant, ils peuvent se candidater pour ces formations ?
- Speaker #0
Dès maintenant, ils peuvent se candidater, se signaler auprès de la FKCoor. Et puis dès que les formations seront disponibles, évidemment, la FKCoor. communiquera là-dessus. Puisque pour l'instant, nous sommes encore en attente de les déposer, puisque nous allons essayer d'obtenir un financement via le DPC ou le FIFPL.
- Speaker #1
Ça se fera assez vite.
- Speaker #0
Au premier semestre 2021.
- Speaker #1
Comment vous essayez de relever ce défi financier, ces difficultés au sein des EHPAD ?
- Speaker #0
Alors, c'est une très bonne question, puisque le problème financier, tout le monde y est confronté. Les EHPAD en premier, qui ont beaucoup de mal à pouvoir satisfaire même les soins de base. Des seniors, malheureusement, avec le temps de soins, d'aides-soignants, d'infirmiers, etc. Et au niveau des réducateurs, il y a la problématique actuelle que l'on connaît très bien, qui est le passage en dotation globale des EHPAD, qui sont en train d'y passer à marche forcée, puisque le principe de ce financement, c'est d'avoir une enveloppe globale qui va donc permettre de maîtriser les coûts. Cette enveloppe, il est notoire qu'elle est sous-évaluée. Et donc, malheureusement, les établissements doivent être amenés à faire des choix. Et certains établissements choisissent par exemple d'embaucher un kiné-strap-eute salarié, puisque le salaire permet de maîtriser la dépense, de la prévoir, c'est-à-dire du prévisionnel, alors qu'au niveau des libéraux, on ne le sait qu'après coup, qu'à la fin de l'année, combien ça va coûter. Donc cela est la première problématique et nous travaillons avec les fédérations d'EHPAD pour les sensibiliser sur ce point. Cependant, nous mettons aussi en avant qu'un kinéastrapéde-coordinateur va permettre d'optimiser les soins et que les kinésithérapeutes sont une véritable ressource humaine. C'est une ressource humaine pour les soignants. Ça va permettre de former les soignants, de réduire ou de supprimer des métaux soignotines, de réduire les troubles musculosquelétiques, de réduire les accidents de travail. et de favoriser l'autonomie des seniors. Donc, de petit à petit, de réduire la charge de travail des soignants. Donc c'est du gagnant-gagnant. C'est cela que nous mettons en avant, et nous espérons que petit à petit, de plus en plus d'EHPAD le fasse. Aujourd'hui sur l'enfant propre, et nous démarchons aujourd'hui, au niveau ministériel, mais aussi au niveau des ARS, Peut-être sous la forme d'article 51, c'est un travail qui est en cours. Peut-être il y a un appel à manifestation d'intérêt, ce qu'on appelle un AMI, qui est censé paraître sur la prévention des chutes. Mais encore une fois, nous sommes dans un contexte qui est mouvant et nous sommes toujours en veille de ce sur quoi on peut se greffer. Mais il ne vous a pas échappé que le contexte aujourd'hui est très mouvant.
- Speaker #1
En effet. Donc, je pense que c'est, de par ce que tu dis, c'est important en fait que les kinés s'impliquent le plus largement dans le domaine de la gériatrie.
- Speaker #0
Oui. Alors, la gériatrie, c'est un véritable problème de santé publique dans le monde. entier, c'est une situation que nous n'avons jamais connue auparavant, l'Organisation Mondiale de la Santé est très impliquée sur le sujet, et en France. Alors, la France est déjà assez avancée, puisqu'il y a un programme mondial qui existe, qui est le programme ICOPE, pour prévenir le risque de perte d'autonomie des seniors, et la France est le pays mondial en tête du déploiement de ce programme. qui, en 2025, va se déployer sur l'ensemble du territoire national. Jusqu'à maintenant, il était très déployé en Occitanie, puisque l'ARS avait choisi de le financer pour l'ensemble des acteurs sur tout le territoire occitanie, alors que sur le reste de la France, c'était quelques CPTS. Petit à petit, il va se déployer de plus en plus. On voit qu'il y a une vraie prise de conscience. Malheureusement, cela coûte cher. On connaît les tensions financières. Et il n'y a pas eu de domaine en santé où il y a eu autant de rapports qui se sont cumulés. Le rapport Libault en 2019, le rapport El Khomri sur l'attractivité des métiers du grand age qui s'est suivi. Et puis des projets de loi, et puis des petites lois. Ça fait cinq ans qu'on parle de la loi grantage, qui n'est toujours pas là. Bon, malheureusement, il est possible qu'elle ne voit jamais le jour. On a eu la loi bien vieillir, mais qui n'est pas du tout à la hauteur. Auparavant, on a eu la création de la cinquième branche, de la branche d'autonomie gérée par la CNSA, mais dont les financements sont encore limités. Et en même temps, les baby-boomers qui étaient devenus des papy-doomers sont en train de devenir des dépendants-boomers. Et on sait que le pic de cette dépendance sera dès 2030. Et on sait que ce pic de la dépendance de 2030 va correspondre au creux du temps médical. Comment prendre en charge l'ensemble de ces seniors, alors que c'est là qu'il y aura le moins de médecins ? Alors que ces seniors sont polypathologiques, chroniques, puisque l'avancée de la médecine fait qu'on ne meurt plus de ces maladies, mais que ces maladies deviennent chroniques, alors qu'il y aura de moins en moins de médecins. D'où l'intérêt de se former à la gélatrie, qui est le domaine en santé où il y a le plus de recherches médicales et scientifiques, où il y a de très grandes avancées, qui est très mouvant. Et je suis forcément convaincu que les kinésithérapeutes ont toute leur place dans ce domaine. Malheureusement, la gériatrie souffre d'une mauvaise image. Je ne sais pas pourquoi. J'entends beaucoup dire qu'il n'y a pas besoin de se former en gériatrie, la gériatrie c'est facile. Mais moi ce que je crois, c'est simplement qu'on n'a pas évalué que peut-être que lorsqu'on ne se formait pas, les patients avaient une perte de chance. Et on sait que dans nos sociétés... Et dans le monde, il y a ce que l'OMS a défini comme de l'âgisme. L'âgisme qui est la discrimination du fait de son âge. Et je pense que nous avons tous entendu des citoyens, des aidants, des professionnels dire à son âge. Je ne suis pas certain qu'on accepterait la même chose pour quelqu'un de 20 ans que pour quelqu'un de 80 ans. À 20 ans, on ne dirait pas à son âge.
- Speaker #1
D'ailleurs, les patients nous le reportent systématiquement. Quand ils ont ce discours-là...
- Speaker #0
Et il y a cette croyance aussi des seniors qui disent mais à mon âge Parce qu'on leur a inculqué cela et eux-mêmes l'ont vécu. Et je ne crois pas que ça choque grand monde de voir un senior marcher avec une canne. Ça choque plus de voir un jeune de 20 ans marcher avec une canne. Mais je ne vois pas pourquoi un sénateur devrait marcher avec une canne, forcément. Est-ce qu'on l'a évalué ? Est-ce qu'on a évalué la capacité de le sevrer de sa canne ? Et souvent on dit, il était beaucoup bien, il n'a pas besoin de rééducation. Je ne sais pas. Peut-être qu'il n'a pas besoin de rééducation, parce qu'il a fait les progrès, qu'on est arrivé à un plafond. que ça stagne. Et donc oui, là, c'est la compensation. Et la canne, comme on disait tout à l'heure, la canne est une compensation. Mais si je ne l'ai pas évaluée, que je ne lui ai pas donné ses chances, je n'ai pas évalué si, avec de la rééducation, il ne pourrait pas récupérer suffisamment d'équilibre et de force musculaire pour éviter la compensation qu'auparavant la canne. Sauf qu'on ne trouve que ce que l'on cherche. Et si on ne le cherche pas, on ne le trouve pas. Je ne suis pas certain que chez les seniors, on cherche à ce qu'ils récupèrent l'entièreté de leur intégrité fonctionnelle parce qu'on a cette image, une sorte d'image d'épinal, qui est un senior, il marche un peu voûté, il marche avec une canne, il a des troubles de l'équilibre et c'est normal à son âge. Parce que si on réfléchit par rapport à nous-mêmes, je ne suis pas certain que nous-mêmes... Nous ayons envie de marcher à petits pas, d'être voûtés, de marcher avec une canne. Alors pourquoi s'attendre à ce que l'autre soit ce que nous-mêmes, nous ne voulons pas devenir ? Alors je ne peux qu'encourager les professionnels à se former à la gératrie. Un exemple que je prends régulièrement, c'est que je ne connais pas un kiné qui intervienne dans un club sportif, un club de foot par exemple, qui ne se soit pas formé en kiné du sport. Et j'invite chacun des auditeurs à réfléchir combien de kinés qui interviennent à domicile, où c'est beaucoup de seniors, ou au cabinet, où souvent c'est 50% de la patientèle qui est senior, ou de kinés qui interviennent en EHPAD, se sont formés à la gériatrie.
- Speaker #1
Merci. Du coup, quel conseil tu donnerais justement aux kinés qui ont cette envie de se former, d'aller vers le domaine de la gériatrie, dont le rôle de kiné-coordonnateur souhaiterait obtenir des renseignements ?
- Speaker #0
Alors déjà, je ne peux qu'encourager l'ensemble des confrères et des consoeurs à se former à la gériatrie, puisque même sans le savoir. Ils font la gératrie. Quand j'ai un patient de 60 ans dans mon cabinet qui vient pour une autorisation de cheville, c'est un senior. Et je vais veiller à ce qu'il ne se laisse pas tomber sur la chaise lorsqu'il s'assoit. Quand j'ai quelqu'un pour un labago, pourquoi est-ce qu'il a un labago ? et je peux faire la meilleure rééducation lombaire, par exemple, du monde. Si je n'ai pas évalué qu'en fait, il était un peu en rétropulsion ou un manque de force dans les jambes et qu'il tombait sur les fesses, je pourrais toujours rééduquer ses lombaires. Tant qu'il tombera sur les fesses, il aura mal aux lombaires. Si quelqu'un commence à avoir un peu de trouble de l'équilibre et qu'il commence à avoir une peur de chuter, il aura une restriction de ses activités. Donc, on peut se poser la question de la rééducation. Donc déjà, posons-nous la question dans nos cabinets parce que... Les seniors, ça commence dès 60 ans. Et même, d'ailleurs, je rappelle quand même que 15% des personnes de 45 ans sont sarcopéniques, ce qui fait réfléchir que la prévention pour le bien vieillir, c'est à tous les âges de la vie. Ça commence dès l'enfance et à tous les âges adultes. Donc, je peux encourager que chacun aille se former au moins une fois dans sa vie à la gériatrie, puisqu'il y a des spécificités, comme la sarcopénie, mais comme je pense aussi... à la flexion dorsale de cheville, l'importance de maintenir la flexion dorsale de cheville ou des orthèses qui souvent sont méconnues. Donc je crois que ça concerne l'ensemble des kinesthérapeutes. Et puis ensuite, pour ceux qui veulent se spécialiser, évidemment aller faire des formations plus spécifiques, donc des formations d'EPC. L'INK, l'Institut National de Kinesiothérapie, propose des formations d'EPC. Moi-même, je suis formateur à l'INK. Et puis, comme je disais tout à l'heure, le diplôme universitaire KRG. qui se fait à Dijon, et puis aussi des formations e-learning. L'INK vient donc de faire apparaître une formation e-learning sur la prise en charge rééducative de la personne âgée.
- Speaker #1
Est-ce que tu aurais un dernier message ?
- Speaker #0
Vive les vieux ! Et oui, un dernier message, ça serait vraiment qu'on prenne conscience qu'à tous les sages de la vie, on peut faire des progrès. Et que je pense que chaque citoyen, quel que soit son âge, doit avoir l'accès aux soins dont il a besoin et qu'on lui offre, qu'on lui propose cette possibilité de récupérer de ses déficits et qu'il y ait moins d'agisme dans notre société.
- Speaker #1
Merci beaucoup Damien.
- Speaker #0
Merci beaucoup Céline.
- Speaker #1
C'était des échanges, je pense, enfin j'en suis même sûre, très riches. Je pense que tes messages vont passer.
- Speaker #0
j'en suis certaine merci beaucoup à toi Céline et puis j'hésiterai pas à te réinviter tu accepteras mais volontiers il va y avoir l'avancée le déploiement du programme EICOP et donc j'espère que les kinéthérapeutes vont se mobiliser sur le programme ICOPE et puis aussi j'espère que les kinéthérapeutes vont se mobiliser sur la coordination sur ces offres création de métiers de kinésithérapeute-coordonnateur, puisque l'important, c'est montrer que la profession est présente lorsque nous proposons ces nouveaux champs de compétences.
- Speaker #1
Merci beaucoup Damien.
- Speaker #0
Merci Céline. A bientôt. Au revoir.
- Speaker #1
Merci de nous avoir écoutés. On espère que cet épisode vous a plu. Si c'est le cas, je vous invite à laisser un avis sur votre plateforme d'écoute préférée et à partager l'épisode autour de vous. N'hésitez pas également à nous dire quel sujet vous aimeriez que l'on aborde dans les prochains épisodes et quels invités vous souhaiteriez écouter. Pour ça, dites-le nous en commentaire. N'oubliez pas de nous suivre sur les réseaux sociaux et de visiter le site web de la FFMKR pour rester informé des dernières actualités et des événements à venir. Votre soutien et votre engagement sont essentiels pour faire avancer notre profession. Dans le prochain épisode de Kinécast, j'ai le plaisir d'interviewer Céline Schebalrezer, kinésithérapeute dans les Vosges, pour discuter du DPC et du FIFPL, les dispositifs pour la prise en charge des formations pour les kinésithérapeutes. Céline nous expliquera ce que sont ces dispositifs et nous fournira des informations précieuses pour les utiliser au mieux dans notre pratique. Cet épisode vous apportera toutes les informations nécessaires pour maîtriser ces sujets. Ne manquez pas cette opportunité d'enrichir vos connaissances sur ce thème dans l'épisode 9 de Kinecast. À la semaine prochaine !