undefined cover
undefined cover
La séparation : échec ou opportunité ? avec JULIETTE LESUEUR - E72 cover
La séparation : échec ou opportunité ? avec JULIETTE LESUEUR - E72 cover
L'amour n'est pas un conte de fée

La séparation : échec ou opportunité ? avec JULIETTE LESUEUR - E72

La séparation : échec ou opportunité ? avec JULIETTE LESUEUR - E72

52min |14/05/2024
Play
undefined cover
undefined cover
La séparation : échec ou opportunité ? avec JULIETTE LESUEUR - E72 cover
La séparation : échec ou opportunité ? avec JULIETTE LESUEUR - E72 cover
L'amour n'est pas un conte de fée

La séparation : échec ou opportunité ? avec JULIETTE LESUEUR - E72

La séparation : échec ou opportunité ? avec JULIETTE LESUEUR - E72

52min |14/05/2024
Play

Description

As-tu déjà vécu des ruptures amoureuses ? As-tu déjà constaté que cela pouvait être une vraie tempête émotionnelle ?


Dans cet épisode, je reçois Juliette Lesueur, Coach spécialisée en deuil amoureux, pour explorer comment le sujet des ruptures sentimentales, ce qu’on est amené à vivre à l’occasion de ces expériences douloureuses et comment elles peuvent être aussi des opportunités de croissance personnelle. 


Juliette partage avec nous ses expériences personnelles et les leçons qu’elle en a tirées. Son parcours l'a naturellement amenée à accompagner d'autres personnes à travers leurs propres ruptures et a façonné son approche en matière d'accompagnement émotionnel.


Nous explorons le processus de deuil, que nous vivons régulièrement, en amour ou non.


Juliette nous parle de la courbe du deuil (ou courbe du changement) d’Elisabeth Kubler-Ross, qui illustre les différentes phases émotionnelles que l'on peut traverser suite à une séparation : le choc, le déni, la colère, la tristesse, le marchandage, et finalement l'acceptation. Tu te reconnais peut-être dans certaines de ces étapes ? 


Chacune de ces phases est NORMALE et NECESSAIRE pour une guérison complète, et peut survenir dans un ordre non linéaire.


Comment as-tu vécu tes propres séparations ? T'es-tu déjà senti piégé dans le rôle de la victime ?


Juliette partage également ses réflexions personnelles sur la manière dont elle a appris à sortir de la position de victime pour prendre pleinement responsabilité de ses actions dans ses relations passées. 


Pour conclure, Juliette évoque le concept de "l'opportunité de la séparation » (qui est le nom de son podcast), nous encourageant à voir chaque rupture non pas comme une fin en soi, mais comme une chance de rebâtir notre vie sur des bases plus authentiques et alignées avec nos valeurs personnelles. 


Penses-tu que tu pourrais voir tes propres ruptures comme des opportunités ?


Ce dialogue offre une perspective enrichissante et profondément humaine sur les séparations, proposant des outils et des pensées pour nous aider à naviguer nos propres parcours émotionnels et à transformer nos expériences de rupture en opportunités de croissance personnelle.


Tu peux retrouver Juliette :


✨Viens échanger avec moi sur https://www.instagram.com/amandine_lovecoach✨  

✨Ecris-moi à amandine.lovecoaching@gmail.com ✨  


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    As-tu déjà vécu une rupture amoureuse ? T'es-tu déjà retrouvé coincé dans cette tempête émotionnelle où se mélangent la colère, la tristesse, les regrets ? Même des fois, on est entre... c'est la meilleure solution. Et en même temps, peut-être qu'on pourrait retrouver une manière de continuer ensemble, etc. Aujourd'hui, je reçois Juliette Le Sueur. Je l'ai découverte par le biais de son podcast L'opportunité de la séparation et elle est coach spécialisée en deuil amoureux. Quand j'ai écouté son podcast, j'ai trouvé que c'était très enrichissant. C'est un sujet important de parler du deuil de manière générale et du deuil amoureux en particulier. Parce que c'est des choses que nous avons tous à traverser à un moment ou à un autre. Et on a tendance parfois à vouloir fuir ces émotions désagréables. Par exemple en rencontrant quelqu'un d'autre ou en s'occupant beaucoup à beaucoup de choses après une rupture. amoureuse. Ou alors, au contraire, à s'enfoncer dans ses émotions désagréables. Et dans les deux cas, tu comprendras en écoutant cet épisode que c'est pas une bonne idée et que c'est important de prendre le temps et de faire confiance au processus, même si sur le moment, c'est chaotique. On se retrouve avec Juliette après l'intro. Et si je te parlais d'amour ? Ça t'est déjà arrivé, toi, d'avoir peur de ne jamais réussir à construire la belle histoire d'amour dont tu rêves. Nous rencontrons tous des difficultés lorsque cet autre si proche de nous vient toucher quelque chose de sensible en nous. Bienvenue sur L'amour n'est pas un conte de fées, le podcast qui t'apporte des clés essentielles pour t'aider à enfin t'épanouir dans une relation. Je suis Amandine, thérapeute et coach en intelligence amoureuse et je crois en la magie de l'amour. Ici, on parlera croyance, peur, blessure émotionnelle, entre autres, et aussi de ta magie unique, celle qui fait que tu es tellement aimable. On y va ? Tu me suis pour laisser tes freins dans le passé ? Bonjour Juliette.

  • Speaker #1

    Bonjour Amandine.

  • Speaker #0

    Je suis ravie de te recevoir aujourd'hui sur mon podcast. Merci d'avoir accepté mon invitation.

  • Speaker #1

    Avec joie.

  • Speaker #0

    J'ai eu envie de t'inviter sur mon podcast parce que moi, j'ai découvert le tien qui s'appelle l'opportunité de la séparation. Mais avant de parler de tout ça, je vais introduire un peu cet épisode comme je le fais d'habitude, avec une petite question légère d'intro. Est-ce que tu serais d'accord de nous raconter la première fois que tu es tombée amoureuse ?

  • Speaker #1

    Oui, alors c'est rigolo parce que je suis toute en émotion d'aller chercher ce souvenir-là. La première fois que je crois que je suis tombée vraiment amoureuse, j'avais 14 ans. et ça a été une histoire très très forte qui m'a marquée vraiment à laquelle j'ai mis fin parce que j'étais trop jeune et trop... et que j'avais envie de profiter de ce qui se passait. Et puis que ce jeune homme dont j'étais éperdument amoureuse habitait trop loin de chez moi. Mais ça a été une histoire tellement présente dans mon cœur pendant plus de 20 ans au moins. je pense m'a quelque part peut-être empêché un peu d'aller pleinement vers les autres relations amoureuses après si je le rencontrais maintenant ça

  • Speaker #0

    vibrerait certainement encore un peu tu vois ça a été fort l'impact des fois des premiers émois amoureux du premier sentiment amoureux ouais ouais alors je te remercie de nous avoir partagé ce volet de ta vie aujourd'hui on est là pour parler de séparation qui est peut-être un sujet du coup moins en tout cas sur le papier comme ça moins drôle mais c'est quelque chose qui fait partie aussi de nos vies amoureuses à presque tous je pense au jour d'aujourd'hui je vais te proposer peut-être de te présenter un petit peu pour commencer, si tu veux bien, et puis aussi de nous raconter qu'est-ce qui t'a amené à accompagner des gens autour du deuil amoureux.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, j'ai 45 ans, j'ai trois enfants que j'élève seule. Il y en a une qui est partie de la maison, mais j'ai encore deux ados à la maison. Je suis entrepreneuse, je travaille à mon compte, où je n'ai pas de patron au-dessus de moi, et j'organise mon activité comme je veux depuis assez longtemps. Je dirais une petite dizaine d'années. J'ai fait de l'accompagnement à la personne. J'accompagnais les gens en fin de vie, je faisais du maintien à domicile. Là, tu vois, je travaillais en direct avec les gens. Et voilà, être autonome, je crois que c'était quelque chose de très important pour moi. Le salariat, c'était compliqué. J'ai eu une bonne partie de ma carrière dans le social et dans l'accompagnement. J'ai accompagné beaucoup de publics en situation de vulnérabilité, autant enfants, parents, personnes handicapées, personnes âgées, des migrants, les enfants des personnes âgées aussi. C'est vrai que ça se ressent en fait. dans ce que je fais dans mon travail actuel. Et puis, j'ai créé une entreprise il y a un peu moins de deux ans maintenant. J'ai créé au départ pour accompagner les personnes en situation de séparation. Et en même temps, j'avais une autre activité que j'avais mis en parallèle parce que les deux me faisaient kiffer. Et cette activité-là, c'est du conseil en entreprise et de la sensibilisation et de l'éducation à l'urgence climatique. Et en fait, ce sujet finalement a pris la totalité de mon temps et je n'ai pas pu développer l'activité de coaching pour les personnes en situation de séparation. Voilà, donc actuellement, là, je ne fais plus que du conseil en entreprise et je fais des choses aussi pour le grand public et les associations.

  • Speaker #0

    Ok, donc nous aujourd'hui on va parler plutôt du coup du volet coaching et deuil amoureux qui est un sujet que même si comme tu viens de nous le dire t'es partie plus dans l'autre partie de ton activité mais qui est un sujet que tu connais bien Qu'est-ce qui t'a donné envie d'accompagner en coaching autour du deuil amoureux ?

  • Speaker #1

    En fait, c'est un peu quelque chose qui s'est fait de façon organique. Moi, j'ai divorcé la première fois, j'avais 22 ans. Deuxième fois, j'avais moins de 30 ans, je devais avoir 29, quelque chose comme ça. Après ça, j'ai encore vécu d'autres séparations amoureuses. Et en fait, la séparation, c'est un peu l'histoire de ma vie. Et il se trouve qu'à un moment donné de ma vie, j'avais pas mal de couples autour de moi et à partir du moment où il y en avait un qui se séparait, il y avait une des deux personnes du couple qui se rapprochait de moi et en fait on rentrait dans un accompagnement, il y avait un espèce de contrat tacite comme ça où on se voyait régulièrement autour d'une tisane, d'une bière ou d'un café et en fait c'était implicite, le sujet de conversation c'était où est-ce que tu en es dans ta séparation ? Et ça a duré à chaque fois quelques mois, jusqu'à un moment où je me suis dit, finalement, je suis à l'aise avec ça. Alors, j'ai une copine aussi qui m'a fait ce retour-là en me disant, mais tu n'as pas conscience de la qualité des conseils que tu donnes, c'est hyper précieux, ce temps que je passe avec toi. Elle m'a dit, c'est incroyable, ça me permet d'avancer nos petites conversations. Et là, moi, je me suis sentie un peu démunie. Je me suis dit, mais en fait, je les aide, mais je vois bien que je ne suis pas pro, je vois bien que des fois, je ne fais pas du bien, et je n'avais pas envie de ça. Donc, c'est pour ça que je suis repartie en formation, et je me suis formée en PNL, pour pouvoir être dans une meilleure posture d'accompagnement, et puis pour continuer de guérir mes propres blessures, pour ne pas... les faire peser sur ces gens qui venaient me voir et qui, eux, étaient en plein dans la tourmente. Et en fait, il y avait un truc de pas très juste où je me rendais compte que j'étais encore vachement en colère pour ces histoires de séparation. Je me mettais encore dans une position de victime parfois, où je n'étais pas complètement dans l'écoute. Même encore maintenant, l'écoute, ça peut être quelque chose de compliqué pour moi. Non, ce n'est pas que c'est compliqué, mais je pense que des fois, je ne suis pas dans une écoute vraiment juste et attentive. mais voilà ouais ça s'est fait un peu tout seul comme ça pas malgré moi parce que j'étais consentante dans cette affaire mais mais voilà ça s'est fait comme ça un peu je savais que je voulais entreprendre je savais que je voulais être à mon compte, je voulais créer une entreprise je savais pas vraiment quoi et puis à un moment donné il y a un des mentors avec lequel je bossais qui m'a dit mais Juliette les gens viennent te voir pour quoi et effectivement les gens venaient me voir pour ça

  • Speaker #0

    Ok, et tu parlais tu disais à un moment donné je me suis rendue compte que j'étais encore vachement en colère, j'imagine que quand tu parles de ça, tu parles de des séparations que toi tu avais vécues dans le passé ce qui nous montre bien effectivement que Alors, j'ai envie de dire, on va sûrement en parler un peu plus tard, mais de l'importance de faire son deuil correctement et de guérir correctement les blessures qui sont dues aux séparations ou qui se réveillent dans les séparations. Je ne sais pas comment tu vois les choses par rapport à ça. Toi, tu dirais que ça a été quoi ton plus grand défi suite aux séparations que tu as vécues ?

  • Speaker #1

    Ça a été de sortir de la position de victime, de prendre pleinement ma responsabilité. Tu vois, moi, j'ai vécu des situations où j'ai été sous emprise. J'ai vécu le harcèlement moral. Et j'ai rencontré dans mon parcours des gens qui me disaient Mais tu n'es responsable de rien, c'est toi la victime, tu n'as pas à te remettre en question, c'est l'autre, c'est l'autre, c'est l'autre. Et en fait, c'est faux. C'est faux. Moi, j'ai quand même donné mon consentement à ça. J'ai, dans mon attitude, dans mes paroles, dans mes gestes, j'ai fait ce qu'il fallait pour que ça… donne l'autorisation à l'autre d'être dans l'attitude qui était malsaine dans laquelle il était.

  • Speaker #0

    Oui, c'est intéressant et important, je pense, que tu dises ça, parce que c'est vrai que je pense que tous, plus ou moins, en tant qu'être humain, quand on est vraiment dans le genre de situation que tu décris là, on a sans doute besoin, je pense, dans un premier temps, tu vas me dire ce que tu en penses, de reconnaître notre statut de victime dans la situation, et en même temps, de prendre notre responsabilité, effectivement, comme tu dis, sur... qu'est-ce qui a permis ça en fait aussi je dis souvent, je fais la différence entre être victime de quelque chose et être en position de victime et pour moi c'est deux choses très différentes c'est ce que tu nous dis oui oui je crois que mon

  • Speaker #1

    éducation a été en mode victime Donc, tu vois, je me suis très rapidement posée en mode victime, puisque c'était l'éducation que j'avais eue. Et malgré moi, tu vois, je sais que c'est quelque chose que j'ai transmis aussi à mes enfants, alors à une échelle plus ou moins grande, mais voilà, des fois, tu vois, je les entends parler et je râle un peu en disant hé, voilà, tu n'es pas une pauvre petite victime de ce qui t'arrive, en fait, tu peux décider que ça se passe autrement C'est assez insidieux, en fait, ça se transmet. Je trouve que ça demande beaucoup de recul. Je ne sais pas si ça demande de la maturité, mais en tout cas, de lucidité sur soi-même et d'accompagnement. Moi, je n'aurais jamais pu faire ça toute seule. J'ai été ultra accompagnée depuis que j'ai commencé le développement personnel. J'avais une vingtaine d'années, et avec des périodes de vie où j'ai été très accompagnée, et puis d'autres moins. Mais en tout cas…

  • Speaker #0

    j'ai jamais traversé ça tout seul ça me fait penser que j'ai envie de dire peut-être avant tout déjà parce que c'est pas une position pour soi-même je trouve qui est facile à voir puis à reconnaître c'est quelque chose que j'ai aussi un moment vu chez moi justement aussi dans des accompagnements qu'on m'a mis aussi sous les yeux j'ai envie de dire et bon au début ça fout un petit peu une claque c'est pas forcément super évident donc ouais je suis bien d'accord avec toi sur la nécessité d'être accompagnée Et pourquoi tu penses que c'est important, justement, de reprendre sa responsabilité par rapport à ce qu'on a vécu dans nos relations passées ?

  • Speaker #1

    Eh bien, je crois que moi, ça m'a libérée. Ça m'a libérée et en même temps, à chaque fois, ce que j'ai ressenti, c'était de la joie profonde. C'est très étonnant. Très très étonnant. Tu vois, quand j'ai reconnu... Ouais, quand... Ça m'est arrivé d'écrire des mails, tu vois, en disant, je suis désolée, vraiment, j'ai merdé, je me rends compte que... Bah, tu vois, par exemple, ça m'est arrivé de faire ça avec mon ex-mari. Et je me suis mise en position de vulnérabilité, parce que il y avait quand même la possibilité qu'ils me le refoutent dans la gueule, en disant, je te l'avais bien dit, ma pauvre grognasse, ça fait des années que je te le dis. C'est pas vrai, je dis, c'est pas vrai. il y avait ce risque-là et en fait, je ne sais pas pourquoi, mais dans mon positionnement, en fait, il a juste répondu, je mesure à quel point ça a pu être difficile pour toi de m'écrire ça et je te remercie. Et en fait, à partir de là, ça s'est apaisé. Donc, tu vois, un apaisement pour moi, un apaisement dans la relation, parce qu'effectivement, quand il y a des enfants au milieu, c'est quand même sympa que la relation soit apaisée. et puis ce truc de joie profonde que je n'explique pas ça m'est encore arrivé très récemment de reconnaître un truc où vraiment j'avais merdé de dire j'ai pas assuré c'est pas de ta faute c'est moi j'ai pas assuré et de ressentir ce truc c'est juste de dire ok ma position c'était pas la bonne et je reconnais que j'étais pas dans quelque chose d'équilibré d'équitable et à chaque fois cette sensation de paix profonde et de joie des

  • Speaker #0

    fois je me dis que déjà c'est peut-être parce qu'une partie de nous plus profonde le sait donc tu vois reconnaître quelque chose en soi peut-être que déjà ça ça fait du bien je pense et puis Je me dis aussi que quand on passe d'une position de victime à une position de responsabilité, je trouve qu'on a la possibilité de reprendre le pouvoir sur soi et sur sa vie. Parce que tant que tu es victime des actes des autres, en fait, quelque part, tu n'as aucune prise sur rien du tout.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. Et effectivement, ça a remis des choses dans ma zone de contrôle. Oui.

  • Speaker #0

    et puis clairement ma vie elle est beaucoup plus jolie maintenant et j'aimerais qu'on parle un petit peu de ton podcast au travers duquel je t'ai découverte qui s'appelle l'opportunité de la séparation alors peut-être que tu viens d'en dire un petit peu quelque chose déjà mais j'avais envie de te demander en quoi consiste cette opportunité pour toi de la séparation

  • Speaker #1

    Dans ce podcast, je me base sur la théorisation d'Elisabeth Kubler-Ross sur la courbe du deuil, qu'on appelle aussi la courbe du changement. Il y a une succession d'états émotionnels par lesquels on passe tous, à partir du moment où on apprend une mauvaise nouvelle. ça va de il n'y a plus de sucre dans le placard je voulais du sucre j'en ai besoin pour faire mon gâteau à mon mari me quitte à c'est l'effondrement de la biodiversité en fait c'est à chaque fois c'est ce même principe de cette courbe du changement et pour moi en fait la séparation Je peux décider que c'est la fin de ma vie. D'ailleurs, moi, quand je me suis retrouvée toute seule, avec deux enfants sur les bras, dont un bébé, ça a vraiment été la fin de ma vie. Et je me suis retrouvée au fond. Et une fois que j'étais au fond, j'ai eu de quoi taper au fond de la piscine pour remonter. Ça, c'est une image, je pense, que tout le monde connaît. Donc, c'était nécessaire d'aller un peu dans mes noirceurs. Et après, quand je suis remontée, je me suis dit qu'est-ce que je fais maintenant ? Et c'est, à mon sens, une opportunité dans le sens où, en fait, moi j'ai rebattu les cartes à chaque fois, tu vois, et j'ai dit en fait, je peux construire ce que je veux finalement. tu vois, il y a un truc qui est rigolo à chaque fois que je me retrouve dans ce genre de situation là je me dis je vais passer mon permis moto alors c'est plus trop le cas maintenant mais des fois ça revient quand même un peu jusqu'au jour où je me suis dit j'ai rien dans le gilet je pourrais jamais tenir une moto en fait je suis beaucoup mieux derrière mais tu vois à plusieurs reprises dans ma vie Il y a eu ce truc, cette carte permis moto qui était là. Et au final, j'ai fait le choix de ne pas la prendre. Et maintenant, si elle se représente à chaque fois, je dis non. Et je pense que je ne le ferai pas. C'est un truc qui restera de l'ordre du fantasme chez moi. Mais bon, c'est juste un petit exemple pour montrer qu'en fait, à chaque fois... finalement, je me retrouve à un carrefour et j'ai la possibilité de dire, ok, j'en profite pour faire un changement professionnel, pour changer le lieu de vie, pour changer... Moi, j'ai changé d'amis. J'ai gardé très peu d'amis d'il y a longtemps. J'ai été mariée plusieurs fois et ouais, j'en ai gardé très peu des amis. J'ai pas de rancœur avec ça. Je suis très heureuse des amis que j'ai maintenant. tu vois voilà il y a plein de plein plein de choses qui ont changé et qui ont évolué à chaque fois et cette cassure je trouve que c'est vraiment l'occasion d'en faire quelque chose,

  • Speaker #0

    d'en faire une opportunité et d'en faire une opportunité de quelque chose de très positif tu nous prenais la métaphore de rebattre les cartes et j'entends dans ce que tu nous dis en plus avec l'histoire du permis moto rebattre les cartes et choisir celle qu'on veut en fait

  • Speaker #1

    Oui c'est ça ! Oui oui, c'est effectivement ça. Rebattre les cartes et dire ça je veux, je veux pas. tu vois moi j'ai changé de ville à un moment donné un peu du jour au lendemain avec mes trois enfants sous le bras et en fait ça faisait plusieurs années que je disais mais on peut plus vivre dans cette ville puis je restais parce que il y avait le père de mes deux aînés qui était là et que voilà le papa de la troisième était plus dans la ville enfin il était déjà loin mais tu vois je m'étais dit bon bah s'il y en a au moins deux sur trois qui ont leur papa à côté ben je le fais quoi hum et puis à un moment donné il y a eu je sais plus quelle rupture je me demande si c'était pas une rupture de contrat de travail ou un truc comme ça tu vois mais à nouveau une rupture dans ma vie qui a fait que on se dit non mais en fait cette vie là moi j'en veux plus et de dire et si j'envisageais autre chose et ce et si chez moi en tout cas il m'a laissé la possibilité de de d'ouvrir un champ possible. Me dire, et si finalement, j'habitais dans une ville que j'aime bien, dans un endroit que j'aime bien, qui serait porteur pour moi ? tu vois et d'imaginer le truc et de dire bah ouais en fait ça marche quoi pareil à chaque fois dans cette situation là j'ai pas été toute seule je me suis fait accompagner, j'ai pris le temps de discerner enfin le temps sur ce coup là j'avais pas trop pris le temps mais en tout cas ça s'est fait vite et j'ai pas pris ma décision toute seule dans mon coin tu vois je suis allée je me suis fait accompagner mhm

  • Speaker #0

    Oui, je pense qu'à travers... Enfin, en tout cas, je peux beaucoup me reconnaître à travers tes mots. Enfin, après toutes mes séparations, je crois qu'il y a eu... Alors, certaines personnes parlent d'une phase de reconstruction. Moi, à certains endroits, dans certains moments de ma vie, j'ai même eu l'impression que c'était des phases de construction. Je ne sais pas si on peut aller jusque-là, parfois. Et de manière, je pense, plus ou moins grande, moi, je me réfère à... Alors moi, je ne suis pas partie, je n'ai pas quitté un lieu de vie comme toi, mais ça pouvait aller de réorganiser tout mon appartement à changer de métier quand même une fois. Il peut y avoir quand même des choses, mais je crois qu'on a besoin de se retrouver soi ou de se trouver soi et de s'aligner ou de se réaligner en fait. Tu nous parlais tout à l'heure des courbes du changement. Enfin, de la courbe du changement ou courbe du deuil. Est-ce que tu pourrais nous parler un peu de cette courbe ? Nous raconter comment ça se passe.

  • Speaker #1

    Oui. Donc, ça commence par le choc. Le choc, c'est l'annonce de la mauvaise nouvelle. Je veux faire un gâteau au chocolat, il n'y a plus de sucre dans le placard. Donc là, c'est le choc. En plus, c'est dimanche, les magasins sont fermés. Et donc là, je me dis, mais non, mais ce n'est pas possible. Je suis dans le déni, je ne veux pas voir. Et donc, ce déni, c'est, il est très bien, le déni. En fait, il dit juste, pour le sucre, c'est un peu bateau, mais par exemple, je viens de perdre mon conjoint, ma conjointe. soit perte définitive soit séparation le déni c'est mais c'est pas possible ça n'est pas possible il va revenir, elle va revenir elle va entendre raison elle va se rendre compte que c'est pas possible elle va se rendre compte qu'elle peut pas vivre sans moi elle va se rendre compte qu'en fait elle est en train de tout péter avec les enfants il y a tout ce dialogue intérieur C'est une réaction physiologique du cerveau. Le cerveau nous met en sécurité par le déni. Il permet juste au cerveau de prendre le temps nécessaire pour envisager la situation. Mon conjoint est parti. En fait, c'est ça. Tu vois, moi, là, maintenant, je travaille dans la transition écologique, donc il y a beaucoup de déni. Donc, je fais de la formation aussi et je dis toujours à mes stagiaires que c'est OK, le déni. En fait, d'avoir quelqu'un en atelier qui est dans le déni, c'est juste qu'il est en chemin. Et voilà, c'est juste une étape normale, physiologique. Donc après le déni, il y a la colère. Parce que le déni, ce temps-là, il a permis de pouvoir entendre le message. Et donc, la mauvaise nouvelle, il n'y a plus de sucre. Ah putain, mais ce n'est pas possible, on a fait les cours cette semaine en plus, je le savais qu'il fallait du sucre. Donc, il y a ce truc de colère et quand c'est la séparation, c'est Ah, mais je suis hyper en colère contre lui. Et puis là, il y a tout qui ressort et puis il y a ce jet de colère qui peut être plus ou moins long.

  • Speaker #0

    Oui, ok.

  • Speaker #1

    Après, il y a le marchandage, il y a la négociation. la négo c'est oui mais peut-être qu'il reste du sucre en morceaux et que voilà le marchandage c'est peut-être que tu pourrais revenir même si tu as rencontré quelqu'un d'autre peut-être que tu pourrais quand même être là je veux bien faire un ménage à trois tu vois alors on le sait bien que le ménage à trois Il y en a souvent un des trois qui souffrent très fort. Mais voilà, ça peut aller jusqu'à ce genre de choses-là. La négo, elle peut prendre toute forme de... plein de formes différentes.

  • Speaker #0

    Ça peut être aussi par rapport à... Ça peut être si je change telle chose, alors il va revenir.

  • Speaker #1

    Exactement, voilà. Ça peut être, on se voit, non mais viens, on va boire un café. Non mais je te promets, maintenant je vais changer. J'ai tout compris. C'est pas possible la vie sans toi. Voilà, donc effectivement, il y a ça. La tristesse arrive ensuite. Et dans la tristesse, il y a quelque chose de l'ordre de l'acceptation. Je commence à l'accueillir, à accepter, mais en même temps, je n'accepte pas. Et là, c'est le moment, c'est le bas de la courbe. C'est une courbe qui fait un U à peu près. Elle est plutôt descendante et montante. Ce moment-là de la tristesse et de la dépression, dans le cas de la séparation, il est vraiment nécessaire. Ça fout les boules en fait. Que tu partes ou que tu sois quitté, ça fout les boules. C'est triste. C'est une histoire dans laquelle tu y as cru, tu as investi du temps, tu as investi tes émotions, ton cœur, tu as fait ou pas des enfants. Et c'est triste. Et c'est vraiment important. d'accepter de vivre pleinement sa tristesse. Et là, ça peut être le moment où c'est nécessaire d'avoir de l'accompagnement. Et de l'accompagnement, à ce moment-là, ça peut juste être la personne avec qui je sais que je peux lui demander de me serrer très fort dans ses bras et je peux laisser aller... Ça peut être une déferlante de pleurs et la personne ne sera pas impressionnée par ça. C'est juste que j'ai besoin que ça sorte. Quand la tristesse est trop forte, il y a de la dépression qui peut s'installer. Ce qui est important à ce moment-là, c'est pareil, c'est normal, c'est physiologique. Ce qui est important, c'est que cette dépression ne dure pas trop longtemps. Et c'est vraiment à ce moment-là que ça peut être nécessaire d'appeler à l'aide. voilà tu vois typiquement moi l'an dernier j'ai eu une très forte période de dépression et c'était rigolo parce que d'ailleurs c'était après avoir enregistré un épisode sur la dépression et voilà les psy cherchent les vagues et je me suis laissée aller et puis à un moment donné je me suis dit là je peux plus j'ai besoin

  • Speaker #0

    Là, j'ai besoin d'aide. Et donc, j'ai envoyé un message à un ami qui est thérapeute, mais que j'ai sollicité en tant qu'ami, pas en tant que thérapeute. Mais je savais qu'il avait cette casquette-là, en lui disant, là, j'en peux plus. Vraiment, j'ai besoin d'aide, parce que là, c'est le fond du fond. et voilà pour la petite histoire il m'a renvoyé un message j'avais laissé un message vocal il m'a renvoyé un texto en disant j'ai reçu un message a priori de toi avec une voix d'outre tombe le message fait vraiment peur je voulais juste m'assurer que c'était vraiment toi et que c'était pas tu sais une connerie où on te demandait après de l'argent et donc j'ai dit je suis désolée de t'avoir fait peur mais c'est vraiment moi et et Voilà, donc, juste pour dire que cette période-là, c'est OK de la ressentir, normal de la ressentir, elle ne doit juste pas s'installer. Parce que si elle s'installe, après, elle devient pathologique. Et là, quand ça devient pathologique, par contre, c'est beaucoup plus compliqué et beaucoup plus long de s'en sortir. Mais quand on met en place de l'accompagnement, à ce moment-là, petit à petit, tout doucement, on arrive à l'acceptation. OK. L'acceptation, c'est bon, ben OK. Il n'y a pas de sucre dans le placard. Il va falloir que je fasse autrement pour faire mon guet. D'accord ? Et c'est, ok, je commence à envisager la vie autrement. Il s'est passé X semaines, X mois, et effectivement, en fait, j'arrive à vivre. J'arrive à avoir suffisamment d'argent pour faire vivre tout le monde, ou pas. Parce que c'est une réalité aussi, quand il y a séparation, il y a une vraie paupérisation des femmes. C'est moins le cas pour les hommes. Mais voilà, les femmes, elles perdent énormément au niveau matériel. Donc voilà, ça peut aussi être une composante très forte dans le vécu de la séparation. Mais voilà, ça peut être de Ok, je n'arrive pas à boucler les fins de mois, je demande de l'aide En tout cas, en France, on a la chance d'avoir beaucoup d'aide. Moi, j'ai élevé trois enfants avec des minima sociaux. Et j'ai des enfants qui font des études supérieures maintenant et qui sont bien. Et ça fonctionne bien, quoi. Donc voilà, c'est énergivore, mais c'est possible.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Et après ça, il y a la découverte du sens. La découverte du sens, c'est... Ah ben, il n'y a plus de sucre. Et si je faisais un gâteau sans sucre, avec que du chocolat ? Qu'est-ce que ça... tu vois et si je mettais du miel dedans et la découverte du sens c'est et si je reprenais cette formation qui me faisait rêver de passer mon permis moto tu vois ah mais ce qui se passe là ce que je vis là en fait ça a du sens parce que tout ce qui a été traversé avant toute la vie qui a été vécue avant voilà tu vois moi je fais un podcast sur l'opportunité de la séparation parce que je me dis tout ce que j'ai vécu ça peut pas rester comme ça sans rien il faut que ça serve à d'autres femmes tu vois moi j'ai tellement galéré voilà je suis encore en galère de vie amoureuse enfin non c'est pas que je suis en galère c'est que je crois que je me suis fermée et qu'il y a un côté de moi qui aimerait beaucoup puis il y a un côté de moi qui dit non mais laisse tomber et en même temps je suis convaincue de la beauté de la vie de couple et tout ça donc Donc voilà, c'était tout ça pour dire que... je crois que chacun, chacune, arrive à trouver le sens de cette histoire.

  • Speaker #1

    Et à la fois à redonner du sens à sa vie.

  • Speaker #0

    Et redonner du sens à sa vie. Et après, une fois qu'on est là-dedans, donc là, on a déjà commencé à remonter la courbe. Et alors là, on passe à l'action. Et quand on est dans l'action, eh bien, voilà, c'est la joie, c'est la paix. Voilà, c'est typiquement, moi, actuellement, je... j'ai vraiment la sensation de vivre une vie qui est alignée avec mes valeurs. Et voilà, et avec tout ce que j'ai fait, en fait, je me suis tellement investie dans ma vie pro, dans les projets, j'aurais pas pu faire ça dans un contexte de vie de couple, en fait. Ça a pris tout le temps, ça a pris toute mon énergie, et je suis hyper heureuse de ça.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    J'aurais pas pu, j'avais... peut-être que si en fait je ne suis pas très honnête de dire ça peut-être que j'aurais pu mais en fait on ne peut pas savoir mais d'une manière ou d'une autre ça t'a permis de te réinventer oui voilà j'ai eu complètement la liberté de me réinventer sans avoir à faire attention à l'autre à ce qu'il va penser, à comment il vit ça est-ce que ça va,

  • Speaker #1

    est-ce que ça ne va pas ouais petite curiosité Je me demandais si ces phases, je vais expliquer pourquoi, mais je me demandais si ces phases, elles se passent toujours forcément dans l'ordre que tu nous as décrit. Oui,

  • Speaker #0

    c'est une très bonne question.

  • Speaker #1

    Oui, parce qu'en tout cas, dans mon expérience personnelle, je n'ai pas l'impression que ce soit toujours le cas ou des fois, j'ai l'impression qu'il y a des allers-retours.

  • Speaker #0

    Oui, effectivement. Merci de poser la question. Donc, on n'est pas du tout obligé de passer par toutes les phases. On peut passer plusieurs fois par jour par les mêmes phases. et on peut passer plusieurs fois par jour par toutes les phases.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Parce que tu peux être hyper bien à un moment donné dans ta vie de femme, mais pas être bien dans ta vie de mère. Parce que, je ne sais pas moi, il y a eu une galère avec un enfant. Enfin, tu vois, tu t'apprends que ton enfant… asséché plein de cours depuis des mois, tu passes par ce truc le choc, le déni mais il n'empêche que dans ta vie de femme peut-être que ça se passe très bien à ce moment-là tu vois, dans ta vie professionnelle, tout ça tu peux être complètement épanouie tu vois, donc ça fait partie des... des états émotionnels et je trouve que c'est intéressant d'en avoir conscience pour juste pouvoir les identifier quand ils sont là et pouvoir remettre un dialogue intérieur qui soit bienveillant et qui soit doux plus serein aussi je dirais par rapport au fait que c'est normal j'ai entendu ça tout à l'heure ça peut faire peur oui

  • Speaker #1

    et là en fait ce que tu nous expliques à travers l'exemple de il n'y a plus de sucre dans le placard c'est que finalement cette courbe du changement on la vit entre guillemets tout le temps par rapport à plein de choses différentes et que évidemment en suivant comment je pourrais dire suivant le sujet, ça va peut-être plus ou moins secouer parce que peut-être qu'il n'y a plus de sucre dans le placard va nous secouer moins que je te quitte, c'est fini entre nous. Mais ça, on le traverse tout le temps. Donc, ce qui explique ta réponse aussi sur on peut le vivre plusieurs fois par jour, enfin, on peut vivre toutes les phases plusieurs fois par jour ou pas toutes les phases, etc.

  • Speaker #0

    Pas forcément dans le même ordre.

  • Speaker #1

    Pas forcément dans le même ordre, ouais. Du coup, si je ressente sur le deuil amoureux, c'est pareil. Donc, ces phases-là... Alors, j'ai plusieurs questions, mais ça veut dire que dans le deuil amoureux, ces phases-là, on peut les vivre plusieurs fois par jour, par exemple ? Ben ouais. Et recommencer le lendemain ? Ben ouais. Ou alors, on peut avoir des grosses phases, je ne sais pas, une grosse phase de colère ? Les deux. Ok, donc il n'y a pas forcément d'ordre et il n'y a pas forcément de... J'ai envie de dire de nombre de fois où on va passer par telle phase, en fait, c'est ça ?

  • Speaker #0

    Oui, oui.

  • Speaker #1

    Mais ce dont on peut être sûr, c'est que tout ça, c'est un processus naturel et normal.

  • Speaker #0

    Voilà, c'est ça. C'est un processus naturel, normal. À mon sens, c'est important d'en avoir conscience et de pouvoir juste l'identifier. Et là où c'est important, c'est de surtout pas rester au fond de la courbe. C'est de surtout pas rester dans la tristesse et dans la dépression. Et à la rigueur, je me dis, si cette courbe du deuil, elle sert que à ça, juste à ne pas rester seule dans cette phase-là, en fait, elle a fait tout son job. D'avoir vraiment à l'esprit que cette phase... elle est normale, c'est ok, c'est essentiel d'en sortir.

  • Speaker #1

    Oui, donc c'est ok d'être triste, c'est ok d'être dans une forme de dépression, il y a une dépression normale là-dedans, juste il ne faut pas s'y enfoncer en fait. Oui,

  • Speaker #0

    tu vois, je peux te donner un autre exemple, parce que donc ça s'appelle la courbe du deuil. Moi, j'ai perdu mon plus jeune frère il y a 18 ans maintenant. Pendant les premières années, très souvent, je pleurais. Pour une raison X ou Y, à un moment donné, je pensais à lui. Beaucoup pendant que je faisais la vaisselle, il y avait un ancrage. Quand je faisais la vaisselle, je pensais à lui. Qu'est-ce que j'ai fait la vaisselle en pleurant ? C'était fou. Maintenant, je ne fais plus la vaisselle en pleurant. Mais par contre, parfois, il y a un truc... qui vient, il y a une association d'idées, et j'ai le cœur gonflé d'amour pour lui, et gonflé de tristesse, et à nouveau je me mets à pleurer. Et c'est incontrôlable, c'est comme ça. C'est juste que ces moments-là, maintenant, ils sont de moins en moins nombreux. Oui. Voilà.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Mais ils sont toujours là. Je crois qu'ils seront toujours là. Je crois que quand ton père est un être cher, tu vois, en plus, il était tout jeune, c'était un accident, enfin, voilà, c'était un truc assez dramatique. Tu vois, je crois que cette tristesse, ces pleurs et ce manque de l'être aimé sera toujours là. C'est juste qu'il est un peu moins fort maintenant et il arrive un peu moins régulièrement. Et voilà, moi même des fois encore, tu vois, je me dis, quand même, ces périodes où j'étais mariée et où on vivait notre vie de famille, même si... on faisait semblant, tu vois, c'était très particulier notre histoire, mais tu vois, je pense que tous les deux, on faisait semblant de jouer à la famille. Mais il y avait quelque chose de doux, de confortable là-dedans. Donc oui, parfois, j'ai des regrets de ça et c'est OK, ils sont là, je les accueille, je dis bonjour, mesdames, les regrets. Puis voilà, puis ça passe, quoi.

  • Speaker #1

    Oui. Oui, et pour autant, si je te demandais si tu pensais avoir fait le deuil, tu me répondrais quoi ?

  • Speaker #0

    Je te répondrais que oui, mais je pense que c'est encore un processus en cours.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Oui. Même si je crois qu'il y avait peu d'amour, tu vois, dans cette relation. Il y en a eu, mais il n'a pas duré longtemps et il n'était pas sur un socle très solide. Alors, le deuil de la relation amoureuse avec le conjoint, oui, ça s'est fait. Par contre, le deuil de la vie de famille, être à deux pour éduquer les enfants, ne pas avoir toute la charge mentale seule, etc. Je ne suis pas sûre que ce deuil-là soit complètement au clair.

  • Speaker #1

    c'est bien que tu expliques ça que tu fasses la différence parce que je crois que quand on perd quelqu'un alors là je parle de séparation amoureuse mais dans une certaine mesure ça pourrait sans doute s'appliquer à ce que je dis à d'autres deuils En fait, la question, c'est toujours de quoi on a besoin de faire le deuil. Parce que oui, des fois, on a besoin de faire le deuil de la relation. Des fois, on a besoin de faire le deuil de la personne. Des fois, on a besoin de faire le deuil de la vie de famille, comme tu dis. Des fois, on a besoin de faire le deuil des projets qu'on avait avec l'autre, de la relation qu'on avait projetée. Enfin, voilà, il y a plein de choses possibles, en fait, là-dedans. Donc, c'est vrai que les gens me posent souvent la question, mais... comment je sais ou comment je saurais que j'ai fait le deuil. Je crois que l'idée, c'est déjà de savoir, en tout cas, ça pourrait être de se demander de quoi on a besoin de faire le deuil, pourquoi pas. Et puis, il y a peut-être certains deuils qui vont être faits rapidement. Il peut y en avoir plusieurs dans le même, en c'est ça que je veux dire.

  • Speaker #0

    Oui, oui, oui. Il peut y avoir plusieurs dans le même et puis, il y a quand même quelque chose d'extrêmement compliqué dans la relation. C'est que tu dois faire Enfin, dans la séparation, pardon. C'est qu'il faut faire le deuil de la relation. Mais quand tu as des enfants, ton ex, tu l'as sous les yeux tout le temps.

  • Speaker #1

    C'est ça. En plus,

  • Speaker #0

    tu fais de la garde alternée, que du coup, pour faire de la garde alternée, tu veux vous habiter à deux rues l'un de l'autre, que tu risques de le rencontrer à la boulangerie. Si en plus, lui ou elle a refait sa vie et que... Tu vois, ça peut être... vraiment très compliqué parce que faire le deuil d'une personne alors que tu as cette personne-là sous les yeux, ou en tout cas très régulièrement dans ton entourage, selon ton histoire de vie, etc., ça peut être très compliqué. Alors, je nuance quand même mes propos parce que dans les derniers accompagnements que j'ai faits, j'ai quand même été hyper... positivement épaté, étonné de voir que là, j'ai l'impression qu'il y a quand même pas mal de couples qui se séparent avec des enfants et ça va en fait, ça se passe bien c'est assez paisible alors est-ce que la possibilité de la séparation ça fait partie du contrat de départ maintenant de façon implicite que du coup quand ça arrive il y a un peu un truc de bah oui on savait qu'il y avait une porte de sortie de secours qui était là donc ben voilà il y en a un des deux qui a pris la porte de sortie de secours et comme j'ai toujours vu cette porte de sortie de secours ben en fait je m'étais un peu habituée ça je sais pas j'ai pas suffisamment fait d'accompagnement ça s'est arrêté

  • Speaker #1

    les accompagnements au moment où moi j'avais commencé à voir ce changement c'est possible qu'il y ait ça et puis en tout cas il y a une autre hypothèse qui me vient en tête mais je me dis qu'aujourd'hui on est comment dire Enfin, plus on avance dans le temps, plus... on est conscient du fait que c'est important d'avoir une communication dans le couple. Ce que je veux dire, c'est que peut-être aussi, dans certains cas, on arrive à apaiser plus les choses aussi avant de se séparer et que du coup, ça peut amener des fois à des séparations plus sereines, entre guillemets. Après, je pense que chaque cas est vraiment différent.

  • Speaker #0

    et que des fois il y a aussi besoin je crois que des séparations soient pas sereines ou des fois il y a besoin de couper alors moi il y a une chose dont je suis intimement convaincue c'est que tout ce qui doit arriver arrive et la façon dont ça doit arriver c'est juste parfait comme ça même si c'est extrêmement dur Moi, mon mari m'a quitté pour partir avec une femme qui avait 15 ans de plus que moi. J'assume que mon égo, ça a été un peu compliqué quand même. J'avais moins de 30 ans, j'étais plutôt canon encore à cette époque. Voilà. Ça, ça a été ultra compliqué. Et c'est parfait, ça s'est passé comme ça, ça devait se passer comme ça. Et c'est OK.

  • Speaker #1

    j'ai envie de te poser une dernière petite question avant d'arriver à la fin de cette interview est-ce qu'il y a une chose en particulier au-delà de tout ce qu'on a dit ou peut-être qui va résumer ce qu'on a dit je ne sais pas mais que tu penses que ça serait important que les gens entendent par rapport au deuil amoureux c'est important de prendre le temps de le faire je crois oui

  • Speaker #0

    de ne pas se relancer tout de suite dans une relation. J'ai lu des articles, c'est un peu la relation pansement. Moi, j'appelais ça les passeurs. ok c'est ceux, celles et ceux qui te font passer, un passage quoi, ouais ouais ou en tout cas si t'es dans une relation comme ça c'est pas mal de le dire au départ parce que si l'autre en face il est super amoureux c'est pas cool mais ouais le deuil amoureux il me paraît essentiel quand la situation arrive et ce qui me paraît important aussi c'est euh c'est de l'accueillir, c'est de lui dire Ok C'est de ne pas être dans une lutte. C'est de dire Ok, il y a la séparation, elle est là, je l'accueille. Je vais vivre ce que j'ai à vivre et ça va prendre du temps. Et d'avoir en tête que ça prend du temps.

  • Speaker #1

    Et puis finalement, peut-être que moins on va lutter, plus on va accepter ce qui se passe et plus ça va se... Comment dire ? Plus ça va se passer correctement, en fait.

  • Speaker #0

    Oui, oui, oui. Alors là, plus il y a lutte, plus c'est intense. c'est comme dans les vagues quand tu te fais emporter par le courant, plus tu nages plus tu t'épuises par contre si tu acceptes de te laisser un peu baloter à un moment donné tu sors du courant il y en a plein d'autres j'avais l'image du boomerang tu jettes le boomerang t'essayes de lutter et de rejeter le truc que t'as pas envie d'avoir et il te revient dans la figure moi j'étais un peu sur ce reclam rires chacun ses images en fait oui alors ce qui est sûr et que moi j'ai vécu vraiment de nombreuses fois c'est que si tu profites pas de la séparation pour régler tes problèmes alors dans régler tes problèmes j'entends Pour moi, la séparation, tu disais tout à l'heure que ça pouvait faire ressortir des vieilles blessures. Les histoires de séparation sont juste venues mettre en lumière les blessures d'enfance, les trucs transgénérationnels, tous ces trucs-là. Ce qui est sûr, c'est que si tu ne prends pas ce truc-là à bras-le-corps, si c'est trop compliqué pour toi de regarder ça maintenant, c'est pas grave, c'est pas le moment, mais par contre, sois juste bien sûr et certain que la vie te représentera la situation sur un petit plateau d'argent à un moment donné. Et la vie, elle représente les situations... jusqu'à ce qu'on soit prêts à les regarder et à les accueillir et à leur dire bienvenue. Voilà, tu ne sens pas bon, tu n'es pas jolie à voir, mais ok, je t'accueille, je veux bien te faire une petite place. Oui, c'est aussi dans ce sens-là que la séparation, c'est une opportunité, c'est que ça nous donne vraiment aussi la possibilité de venir aller caresser les blessures, diverses et variées qui nous façonnent depuis tout petit.

  • Speaker #1

    J'aime bien cette formulation, caresser les blessures. Effectivement, et là, on est encore sur le arrêter de lutter. parce que souvent les blessures c'est pareil c'est des choses qu'on a envie de jeter à l'intérieur de nous et caresser ça amène quelque chose de beaucoup plus doux et qui s'apaise en fait c'est ce que j'entends dans ce que tu dis c'est pour ça que j'aime bien la formulation je vais la garder en tête avant qu'on se quitte est-ce que tu as envie de nous partager autre chose que ce que tu nous as dit tout à l'heure sur ton actualité ou nous dire comment on peut te trouver

  • Speaker #0

    oui alors pour prendre contact avec moi l'email c'est ce qu'il y a de mieux je te le donnerai tu le mettras en note d'épisode Instagram fonctionne aussi c'est les deux façons de me joindre le plus facilement email et Instagram ok super

  • Speaker #1

    merci beaucoup Juliette pour ce moment qu'on a passé ensemble merci à toi, c'était super agréable c'était précieux cette discussion et puis à tout bientôt merci beaucoup merci à toi bye bye j'espère que tu auras trouvé cet échange avec Juliette aussi enrichissant que moi Ce que j'ai retenu particulièrement de cet échange et du deuil amoureux, c'est que c'est un processus, et que c'est un processus qui est normal et qui est nécessaire pour se reconstruire, pour aller vers la reconquête de soi, et qu'il y a à cet endroit une énorme opportunité, c'est de grandir, d'avancer et de se rapprocher encore davantage de qui on est à l'intérieur de nous. Si ça t'intéresse, tu peux aussi sur le sujet écouter mes épisodes 64 et 65. Dans l'épisode 64, je te parlais de comment ça se passe des deux côtés en fait dans cette odyssée de la rupture amoureuse. Et dans l'épisode 65, j'ai donné des clés sur qu'est-ce qui peut mener à la rupture. Pour le moment, je te remercie pour ton écoute parce que si le podcast existe et s'il continue à grandir et à évoluer, c'est grâce à toi. Je reste à ta disposition si tu as envie de venir échanger avec moi sur Instagram ou par mail. Et je te donne rendez-vous au prochain épisode. Prends soin de toi. Bye bye !

  • Speaker #0

    Sous-titrage ST'501

Description

As-tu déjà vécu des ruptures amoureuses ? As-tu déjà constaté que cela pouvait être une vraie tempête émotionnelle ?


Dans cet épisode, je reçois Juliette Lesueur, Coach spécialisée en deuil amoureux, pour explorer comment le sujet des ruptures sentimentales, ce qu’on est amené à vivre à l’occasion de ces expériences douloureuses et comment elles peuvent être aussi des opportunités de croissance personnelle. 


Juliette partage avec nous ses expériences personnelles et les leçons qu’elle en a tirées. Son parcours l'a naturellement amenée à accompagner d'autres personnes à travers leurs propres ruptures et a façonné son approche en matière d'accompagnement émotionnel.


Nous explorons le processus de deuil, que nous vivons régulièrement, en amour ou non.


Juliette nous parle de la courbe du deuil (ou courbe du changement) d’Elisabeth Kubler-Ross, qui illustre les différentes phases émotionnelles que l'on peut traverser suite à une séparation : le choc, le déni, la colère, la tristesse, le marchandage, et finalement l'acceptation. Tu te reconnais peut-être dans certaines de ces étapes ? 


Chacune de ces phases est NORMALE et NECESSAIRE pour une guérison complète, et peut survenir dans un ordre non linéaire.


Comment as-tu vécu tes propres séparations ? T'es-tu déjà senti piégé dans le rôle de la victime ?


Juliette partage également ses réflexions personnelles sur la manière dont elle a appris à sortir de la position de victime pour prendre pleinement responsabilité de ses actions dans ses relations passées. 


Pour conclure, Juliette évoque le concept de "l'opportunité de la séparation » (qui est le nom de son podcast), nous encourageant à voir chaque rupture non pas comme une fin en soi, mais comme une chance de rebâtir notre vie sur des bases plus authentiques et alignées avec nos valeurs personnelles. 


Penses-tu que tu pourrais voir tes propres ruptures comme des opportunités ?


Ce dialogue offre une perspective enrichissante et profondément humaine sur les séparations, proposant des outils et des pensées pour nous aider à naviguer nos propres parcours émotionnels et à transformer nos expériences de rupture en opportunités de croissance personnelle.


Tu peux retrouver Juliette :


✨Viens échanger avec moi sur https://www.instagram.com/amandine_lovecoach✨  

✨Ecris-moi à amandine.lovecoaching@gmail.com ✨  


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    As-tu déjà vécu une rupture amoureuse ? T'es-tu déjà retrouvé coincé dans cette tempête émotionnelle où se mélangent la colère, la tristesse, les regrets ? Même des fois, on est entre... c'est la meilleure solution. Et en même temps, peut-être qu'on pourrait retrouver une manière de continuer ensemble, etc. Aujourd'hui, je reçois Juliette Le Sueur. Je l'ai découverte par le biais de son podcast L'opportunité de la séparation et elle est coach spécialisée en deuil amoureux. Quand j'ai écouté son podcast, j'ai trouvé que c'était très enrichissant. C'est un sujet important de parler du deuil de manière générale et du deuil amoureux en particulier. Parce que c'est des choses que nous avons tous à traverser à un moment ou à un autre. Et on a tendance parfois à vouloir fuir ces émotions désagréables. Par exemple en rencontrant quelqu'un d'autre ou en s'occupant beaucoup à beaucoup de choses après une rupture. amoureuse. Ou alors, au contraire, à s'enfoncer dans ses émotions désagréables. Et dans les deux cas, tu comprendras en écoutant cet épisode que c'est pas une bonne idée et que c'est important de prendre le temps et de faire confiance au processus, même si sur le moment, c'est chaotique. On se retrouve avec Juliette après l'intro. Et si je te parlais d'amour ? Ça t'est déjà arrivé, toi, d'avoir peur de ne jamais réussir à construire la belle histoire d'amour dont tu rêves. Nous rencontrons tous des difficultés lorsque cet autre si proche de nous vient toucher quelque chose de sensible en nous. Bienvenue sur L'amour n'est pas un conte de fées, le podcast qui t'apporte des clés essentielles pour t'aider à enfin t'épanouir dans une relation. Je suis Amandine, thérapeute et coach en intelligence amoureuse et je crois en la magie de l'amour. Ici, on parlera croyance, peur, blessure émotionnelle, entre autres, et aussi de ta magie unique, celle qui fait que tu es tellement aimable. On y va ? Tu me suis pour laisser tes freins dans le passé ? Bonjour Juliette.

  • Speaker #1

    Bonjour Amandine.

  • Speaker #0

    Je suis ravie de te recevoir aujourd'hui sur mon podcast. Merci d'avoir accepté mon invitation.

  • Speaker #1

    Avec joie.

  • Speaker #0

    J'ai eu envie de t'inviter sur mon podcast parce que moi, j'ai découvert le tien qui s'appelle l'opportunité de la séparation. Mais avant de parler de tout ça, je vais introduire un peu cet épisode comme je le fais d'habitude, avec une petite question légère d'intro. Est-ce que tu serais d'accord de nous raconter la première fois que tu es tombée amoureuse ?

  • Speaker #1

    Oui, alors c'est rigolo parce que je suis toute en émotion d'aller chercher ce souvenir-là. La première fois que je crois que je suis tombée vraiment amoureuse, j'avais 14 ans. et ça a été une histoire très très forte qui m'a marquée vraiment à laquelle j'ai mis fin parce que j'étais trop jeune et trop... et que j'avais envie de profiter de ce qui se passait. Et puis que ce jeune homme dont j'étais éperdument amoureuse habitait trop loin de chez moi. Mais ça a été une histoire tellement présente dans mon cœur pendant plus de 20 ans au moins. je pense m'a quelque part peut-être empêché un peu d'aller pleinement vers les autres relations amoureuses après si je le rencontrais maintenant ça

  • Speaker #0

    vibrerait certainement encore un peu tu vois ça a été fort l'impact des fois des premiers émois amoureux du premier sentiment amoureux ouais ouais alors je te remercie de nous avoir partagé ce volet de ta vie aujourd'hui on est là pour parler de séparation qui est peut-être un sujet du coup moins en tout cas sur le papier comme ça moins drôle mais c'est quelque chose qui fait partie aussi de nos vies amoureuses à presque tous je pense au jour d'aujourd'hui je vais te proposer peut-être de te présenter un petit peu pour commencer, si tu veux bien, et puis aussi de nous raconter qu'est-ce qui t'a amené à accompagner des gens autour du deuil amoureux.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, j'ai 45 ans, j'ai trois enfants que j'élève seule. Il y en a une qui est partie de la maison, mais j'ai encore deux ados à la maison. Je suis entrepreneuse, je travaille à mon compte, où je n'ai pas de patron au-dessus de moi, et j'organise mon activité comme je veux depuis assez longtemps. Je dirais une petite dizaine d'années. J'ai fait de l'accompagnement à la personne. J'accompagnais les gens en fin de vie, je faisais du maintien à domicile. Là, tu vois, je travaillais en direct avec les gens. Et voilà, être autonome, je crois que c'était quelque chose de très important pour moi. Le salariat, c'était compliqué. J'ai eu une bonne partie de ma carrière dans le social et dans l'accompagnement. J'ai accompagné beaucoup de publics en situation de vulnérabilité, autant enfants, parents, personnes handicapées, personnes âgées, des migrants, les enfants des personnes âgées aussi. C'est vrai que ça se ressent en fait. dans ce que je fais dans mon travail actuel. Et puis, j'ai créé une entreprise il y a un peu moins de deux ans maintenant. J'ai créé au départ pour accompagner les personnes en situation de séparation. Et en même temps, j'avais une autre activité que j'avais mis en parallèle parce que les deux me faisaient kiffer. Et cette activité-là, c'est du conseil en entreprise et de la sensibilisation et de l'éducation à l'urgence climatique. Et en fait, ce sujet finalement a pris la totalité de mon temps et je n'ai pas pu développer l'activité de coaching pour les personnes en situation de séparation. Voilà, donc actuellement, là, je ne fais plus que du conseil en entreprise et je fais des choses aussi pour le grand public et les associations.

  • Speaker #0

    Ok, donc nous aujourd'hui on va parler plutôt du coup du volet coaching et deuil amoureux qui est un sujet que même si comme tu viens de nous le dire t'es partie plus dans l'autre partie de ton activité mais qui est un sujet que tu connais bien Qu'est-ce qui t'a donné envie d'accompagner en coaching autour du deuil amoureux ?

  • Speaker #1

    En fait, c'est un peu quelque chose qui s'est fait de façon organique. Moi, j'ai divorcé la première fois, j'avais 22 ans. Deuxième fois, j'avais moins de 30 ans, je devais avoir 29, quelque chose comme ça. Après ça, j'ai encore vécu d'autres séparations amoureuses. Et en fait, la séparation, c'est un peu l'histoire de ma vie. Et il se trouve qu'à un moment donné de ma vie, j'avais pas mal de couples autour de moi et à partir du moment où il y en avait un qui se séparait, il y avait une des deux personnes du couple qui se rapprochait de moi et en fait on rentrait dans un accompagnement, il y avait un espèce de contrat tacite comme ça où on se voyait régulièrement autour d'une tisane, d'une bière ou d'un café et en fait c'était implicite, le sujet de conversation c'était où est-ce que tu en es dans ta séparation ? Et ça a duré à chaque fois quelques mois, jusqu'à un moment où je me suis dit, finalement, je suis à l'aise avec ça. Alors, j'ai une copine aussi qui m'a fait ce retour-là en me disant, mais tu n'as pas conscience de la qualité des conseils que tu donnes, c'est hyper précieux, ce temps que je passe avec toi. Elle m'a dit, c'est incroyable, ça me permet d'avancer nos petites conversations. Et là, moi, je me suis sentie un peu démunie. Je me suis dit, mais en fait, je les aide, mais je vois bien que je ne suis pas pro, je vois bien que des fois, je ne fais pas du bien, et je n'avais pas envie de ça. Donc, c'est pour ça que je suis repartie en formation, et je me suis formée en PNL, pour pouvoir être dans une meilleure posture d'accompagnement, et puis pour continuer de guérir mes propres blessures, pour ne pas... les faire peser sur ces gens qui venaient me voir et qui, eux, étaient en plein dans la tourmente. Et en fait, il y avait un truc de pas très juste où je me rendais compte que j'étais encore vachement en colère pour ces histoires de séparation. Je me mettais encore dans une position de victime parfois, où je n'étais pas complètement dans l'écoute. Même encore maintenant, l'écoute, ça peut être quelque chose de compliqué pour moi. Non, ce n'est pas que c'est compliqué, mais je pense que des fois, je ne suis pas dans une écoute vraiment juste et attentive. mais voilà ouais ça s'est fait un peu tout seul comme ça pas malgré moi parce que j'étais consentante dans cette affaire mais mais voilà ça s'est fait comme ça un peu je savais que je voulais entreprendre je savais que je voulais être à mon compte, je voulais créer une entreprise je savais pas vraiment quoi et puis à un moment donné il y a un des mentors avec lequel je bossais qui m'a dit mais Juliette les gens viennent te voir pour quoi et effectivement les gens venaient me voir pour ça

  • Speaker #0

    Ok, et tu parlais tu disais à un moment donné je me suis rendue compte que j'étais encore vachement en colère, j'imagine que quand tu parles de ça, tu parles de des séparations que toi tu avais vécues dans le passé ce qui nous montre bien effectivement que Alors, j'ai envie de dire, on va sûrement en parler un peu plus tard, mais de l'importance de faire son deuil correctement et de guérir correctement les blessures qui sont dues aux séparations ou qui se réveillent dans les séparations. Je ne sais pas comment tu vois les choses par rapport à ça. Toi, tu dirais que ça a été quoi ton plus grand défi suite aux séparations que tu as vécues ?

  • Speaker #1

    Ça a été de sortir de la position de victime, de prendre pleinement ma responsabilité. Tu vois, moi, j'ai vécu des situations où j'ai été sous emprise. J'ai vécu le harcèlement moral. Et j'ai rencontré dans mon parcours des gens qui me disaient Mais tu n'es responsable de rien, c'est toi la victime, tu n'as pas à te remettre en question, c'est l'autre, c'est l'autre, c'est l'autre. Et en fait, c'est faux. C'est faux. Moi, j'ai quand même donné mon consentement à ça. J'ai, dans mon attitude, dans mes paroles, dans mes gestes, j'ai fait ce qu'il fallait pour que ça… donne l'autorisation à l'autre d'être dans l'attitude qui était malsaine dans laquelle il était.

  • Speaker #0

    Oui, c'est intéressant et important, je pense, que tu dises ça, parce que c'est vrai que je pense que tous, plus ou moins, en tant qu'être humain, quand on est vraiment dans le genre de situation que tu décris là, on a sans doute besoin, je pense, dans un premier temps, tu vas me dire ce que tu en penses, de reconnaître notre statut de victime dans la situation, et en même temps, de prendre notre responsabilité, effectivement, comme tu dis, sur... qu'est-ce qui a permis ça en fait aussi je dis souvent, je fais la différence entre être victime de quelque chose et être en position de victime et pour moi c'est deux choses très différentes c'est ce que tu nous dis oui oui je crois que mon

  • Speaker #1

    éducation a été en mode victime Donc, tu vois, je me suis très rapidement posée en mode victime, puisque c'était l'éducation que j'avais eue. Et malgré moi, tu vois, je sais que c'est quelque chose que j'ai transmis aussi à mes enfants, alors à une échelle plus ou moins grande, mais voilà, des fois, tu vois, je les entends parler et je râle un peu en disant hé, voilà, tu n'es pas une pauvre petite victime de ce qui t'arrive, en fait, tu peux décider que ça se passe autrement C'est assez insidieux, en fait, ça se transmet. Je trouve que ça demande beaucoup de recul. Je ne sais pas si ça demande de la maturité, mais en tout cas, de lucidité sur soi-même et d'accompagnement. Moi, je n'aurais jamais pu faire ça toute seule. J'ai été ultra accompagnée depuis que j'ai commencé le développement personnel. J'avais une vingtaine d'années, et avec des périodes de vie où j'ai été très accompagnée, et puis d'autres moins. Mais en tout cas…

  • Speaker #0

    j'ai jamais traversé ça tout seul ça me fait penser que j'ai envie de dire peut-être avant tout déjà parce que c'est pas une position pour soi-même je trouve qui est facile à voir puis à reconnaître c'est quelque chose que j'ai aussi un moment vu chez moi justement aussi dans des accompagnements qu'on m'a mis aussi sous les yeux j'ai envie de dire et bon au début ça fout un petit peu une claque c'est pas forcément super évident donc ouais je suis bien d'accord avec toi sur la nécessité d'être accompagnée Et pourquoi tu penses que c'est important, justement, de reprendre sa responsabilité par rapport à ce qu'on a vécu dans nos relations passées ?

  • Speaker #1

    Eh bien, je crois que moi, ça m'a libérée. Ça m'a libérée et en même temps, à chaque fois, ce que j'ai ressenti, c'était de la joie profonde. C'est très étonnant. Très très étonnant. Tu vois, quand j'ai reconnu... Ouais, quand... Ça m'est arrivé d'écrire des mails, tu vois, en disant, je suis désolée, vraiment, j'ai merdé, je me rends compte que... Bah, tu vois, par exemple, ça m'est arrivé de faire ça avec mon ex-mari. Et je me suis mise en position de vulnérabilité, parce que il y avait quand même la possibilité qu'ils me le refoutent dans la gueule, en disant, je te l'avais bien dit, ma pauvre grognasse, ça fait des années que je te le dis. C'est pas vrai, je dis, c'est pas vrai. il y avait ce risque-là et en fait, je ne sais pas pourquoi, mais dans mon positionnement, en fait, il a juste répondu, je mesure à quel point ça a pu être difficile pour toi de m'écrire ça et je te remercie. Et en fait, à partir de là, ça s'est apaisé. Donc, tu vois, un apaisement pour moi, un apaisement dans la relation, parce qu'effectivement, quand il y a des enfants au milieu, c'est quand même sympa que la relation soit apaisée. et puis ce truc de joie profonde que je n'explique pas ça m'est encore arrivé très récemment de reconnaître un truc où vraiment j'avais merdé de dire j'ai pas assuré c'est pas de ta faute c'est moi j'ai pas assuré et de ressentir ce truc c'est juste de dire ok ma position c'était pas la bonne et je reconnais que j'étais pas dans quelque chose d'équilibré d'équitable et à chaque fois cette sensation de paix profonde et de joie des

  • Speaker #0

    fois je me dis que déjà c'est peut-être parce qu'une partie de nous plus profonde le sait donc tu vois reconnaître quelque chose en soi peut-être que déjà ça ça fait du bien je pense et puis Je me dis aussi que quand on passe d'une position de victime à une position de responsabilité, je trouve qu'on a la possibilité de reprendre le pouvoir sur soi et sur sa vie. Parce que tant que tu es victime des actes des autres, en fait, quelque part, tu n'as aucune prise sur rien du tout.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. Et effectivement, ça a remis des choses dans ma zone de contrôle. Oui.

  • Speaker #0

    et puis clairement ma vie elle est beaucoup plus jolie maintenant et j'aimerais qu'on parle un petit peu de ton podcast au travers duquel je t'ai découverte qui s'appelle l'opportunité de la séparation alors peut-être que tu viens d'en dire un petit peu quelque chose déjà mais j'avais envie de te demander en quoi consiste cette opportunité pour toi de la séparation

  • Speaker #1

    Dans ce podcast, je me base sur la théorisation d'Elisabeth Kubler-Ross sur la courbe du deuil, qu'on appelle aussi la courbe du changement. Il y a une succession d'états émotionnels par lesquels on passe tous, à partir du moment où on apprend une mauvaise nouvelle. ça va de il n'y a plus de sucre dans le placard je voulais du sucre j'en ai besoin pour faire mon gâteau à mon mari me quitte à c'est l'effondrement de la biodiversité en fait c'est à chaque fois c'est ce même principe de cette courbe du changement et pour moi en fait la séparation Je peux décider que c'est la fin de ma vie. D'ailleurs, moi, quand je me suis retrouvée toute seule, avec deux enfants sur les bras, dont un bébé, ça a vraiment été la fin de ma vie. Et je me suis retrouvée au fond. Et une fois que j'étais au fond, j'ai eu de quoi taper au fond de la piscine pour remonter. Ça, c'est une image, je pense, que tout le monde connaît. Donc, c'était nécessaire d'aller un peu dans mes noirceurs. Et après, quand je suis remontée, je me suis dit qu'est-ce que je fais maintenant ? Et c'est, à mon sens, une opportunité dans le sens où, en fait, moi j'ai rebattu les cartes à chaque fois, tu vois, et j'ai dit en fait, je peux construire ce que je veux finalement. tu vois, il y a un truc qui est rigolo à chaque fois que je me retrouve dans ce genre de situation là je me dis je vais passer mon permis moto alors c'est plus trop le cas maintenant mais des fois ça revient quand même un peu jusqu'au jour où je me suis dit j'ai rien dans le gilet je pourrais jamais tenir une moto en fait je suis beaucoup mieux derrière mais tu vois à plusieurs reprises dans ma vie Il y a eu ce truc, cette carte permis moto qui était là. Et au final, j'ai fait le choix de ne pas la prendre. Et maintenant, si elle se représente à chaque fois, je dis non. Et je pense que je ne le ferai pas. C'est un truc qui restera de l'ordre du fantasme chez moi. Mais bon, c'est juste un petit exemple pour montrer qu'en fait, à chaque fois... finalement, je me retrouve à un carrefour et j'ai la possibilité de dire, ok, j'en profite pour faire un changement professionnel, pour changer le lieu de vie, pour changer... Moi, j'ai changé d'amis. J'ai gardé très peu d'amis d'il y a longtemps. J'ai été mariée plusieurs fois et ouais, j'en ai gardé très peu des amis. J'ai pas de rancœur avec ça. Je suis très heureuse des amis que j'ai maintenant. tu vois voilà il y a plein de plein plein de choses qui ont changé et qui ont évolué à chaque fois et cette cassure je trouve que c'est vraiment l'occasion d'en faire quelque chose,

  • Speaker #0

    d'en faire une opportunité et d'en faire une opportunité de quelque chose de très positif tu nous prenais la métaphore de rebattre les cartes et j'entends dans ce que tu nous dis en plus avec l'histoire du permis moto rebattre les cartes et choisir celle qu'on veut en fait

  • Speaker #1

    Oui c'est ça ! Oui oui, c'est effectivement ça. Rebattre les cartes et dire ça je veux, je veux pas. tu vois moi j'ai changé de ville à un moment donné un peu du jour au lendemain avec mes trois enfants sous le bras et en fait ça faisait plusieurs années que je disais mais on peut plus vivre dans cette ville puis je restais parce que il y avait le père de mes deux aînés qui était là et que voilà le papa de la troisième était plus dans la ville enfin il était déjà loin mais tu vois je m'étais dit bon bah s'il y en a au moins deux sur trois qui ont leur papa à côté ben je le fais quoi hum et puis à un moment donné il y a eu je sais plus quelle rupture je me demande si c'était pas une rupture de contrat de travail ou un truc comme ça tu vois mais à nouveau une rupture dans ma vie qui a fait que on se dit non mais en fait cette vie là moi j'en veux plus et de dire et si j'envisageais autre chose et ce et si chez moi en tout cas il m'a laissé la possibilité de de d'ouvrir un champ possible. Me dire, et si finalement, j'habitais dans une ville que j'aime bien, dans un endroit que j'aime bien, qui serait porteur pour moi ? tu vois et d'imaginer le truc et de dire bah ouais en fait ça marche quoi pareil à chaque fois dans cette situation là j'ai pas été toute seule je me suis fait accompagner, j'ai pris le temps de discerner enfin le temps sur ce coup là j'avais pas trop pris le temps mais en tout cas ça s'est fait vite et j'ai pas pris ma décision toute seule dans mon coin tu vois je suis allée je me suis fait accompagner mhm

  • Speaker #0

    Oui, je pense qu'à travers... Enfin, en tout cas, je peux beaucoup me reconnaître à travers tes mots. Enfin, après toutes mes séparations, je crois qu'il y a eu... Alors, certaines personnes parlent d'une phase de reconstruction. Moi, à certains endroits, dans certains moments de ma vie, j'ai même eu l'impression que c'était des phases de construction. Je ne sais pas si on peut aller jusque-là, parfois. Et de manière, je pense, plus ou moins grande, moi, je me réfère à... Alors moi, je ne suis pas partie, je n'ai pas quitté un lieu de vie comme toi, mais ça pouvait aller de réorganiser tout mon appartement à changer de métier quand même une fois. Il peut y avoir quand même des choses, mais je crois qu'on a besoin de se retrouver soi ou de se trouver soi et de s'aligner ou de se réaligner en fait. Tu nous parlais tout à l'heure des courbes du changement. Enfin, de la courbe du changement ou courbe du deuil. Est-ce que tu pourrais nous parler un peu de cette courbe ? Nous raconter comment ça se passe.

  • Speaker #1

    Oui. Donc, ça commence par le choc. Le choc, c'est l'annonce de la mauvaise nouvelle. Je veux faire un gâteau au chocolat, il n'y a plus de sucre dans le placard. Donc là, c'est le choc. En plus, c'est dimanche, les magasins sont fermés. Et donc là, je me dis, mais non, mais ce n'est pas possible. Je suis dans le déni, je ne veux pas voir. Et donc, ce déni, c'est, il est très bien, le déni. En fait, il dit juste, pour le sucre, c'est un peu bateau, mais par exemple, je viens de perdre mon conjoint, ma conjointe. soit perte définitive soit séparation le déni c'est mais c'est pas possible ça n'est pas possible il va revenir, elle va revenir elle va entendre raison elle va se rendre compte que c'est pas possible elle va se rendre compte qu'elle peut pas vivre sans moi elle va se rendre compte qu'en fait elle est en train de tout péter avec les enfants il y a tout ce dialogue intérieur C'est une réaction physiologique du cerveau. Le cerveau nous met en sécurité par le déni. Il permet juste au cerveau de prendre le temps nécessaire pour envisager la situation. Mon conjoint est parti. En fait, c'est ça. Tu vois, moi, là, maintenant, je travaille dans la transition écologique, donc il y a beaucoup de déni. Donc, je fais de la formation aussi et je dis toujours à mes stagiaires que c'est OK, le déni. En fait, d'avoir quelqu'un en atelier qui est dans le déni, c'est juste qu'il est en chemin. Et voilà, c'est juste une étape normale, physiologique. Donc après le déni, il y a la colère. Parce que le déni, ce temps-là, il a permis de pouvoir entendre le message. Et donc, la mauvaise nouvelle, il n'y a plus de sucre. Ah putain, mais ce n'est pas possible, on a fait les cours cette semaine en plus, je le savais qu'il fallait du sucre. Donc, il y a ce truc de colère et quand c'est la séparation, c'est Ah, mais je suis hyper en colère contre lui. Et puis là, il y a tout qui ressort et puis il y a ce jet de colère qui peut être plus ou moins long.

  • Speaker #0

    Oui, ok.

  • Speaker #1

    Après, il y a le marchandage, il y a la négociation. la négo c'est oui mais peut-être qu'il reste du sucre en morceaux et que voilà le marchandage c'est peut-être que tu pourrais revenir même si tu as rencontré quelqu'un d'autre peut-être que tu pourrais quand même être là je veux bien faire un ménage à trois tu vois alors on le sait bien que le ménage à trois Il y en a souvent un des trois qui souffrent très fort. Mais voilà, ça peut aller jusqu'à ce genre de choses-là. La négo, elle peut prendre toute forme de... plein de formes différentes.

  • Speaker #0

    Ça peut être aussi par rapport à... Ça peut être si je change telle chose, alors il va revenir.

  • Speaker #1

    Exactement, voilà. Ça peut être, on se voit, non mais viens, on va boire un café. Non mais je te promets, maintenant je vais changer. J'ai tout compris. C'est pas possible la vie sans toi. Voilà, donc effectivement, il y a ça. La tristesse arrive ensuite. Et dans la tristesse, il y a quelque chose de l'ordre de l'acceptation. Je commence à l'accueillir, à accepter, mais en même temps, je n'accepte pas. Et là, c'est le moment, c'est le bas de la courbe. C'est une courbe qui fait un U à peu près. Elle est plutôt descendante et montante. Ce moment-là de la tristesse et de la dépression, dans le cas de la séparation, il est vraiment nécessaire. Ça fout les boules en fait. Que tu partes ou que tu sois quitté, ça fout les boules. C'est triste. C'est une histoire dans laquelle tu y as cru, tu as investi du temps, tu as investi tes émotions, ton cœur, tu as fait ou pas des enfants. Et c'est triste. Et c'est vraiment important. d'accepter de vivre pleinement sa tristesse. Et là, ça peut être le moment où c'est nécessaire d'avoir de l'accompagnement. Et de l'accompagnement, à ce moment-là, ça peut juste être la personne avec qui je sais que je peux lui demander de me serrer très fort dans ses bras et je peux laisser aller... Ça peut être une déferlante de pleurs et la personne ne sera pas impressionnée par ça. C'est juste que j'ai besoin que ça sorte. Quand la tristesse est trop forte, il y a de la dépression qui peut s'installer. Ce qui est important à ce moment-là, c'est pareil, c'est normal, c'est physiologique. Ce qui est important, c'est que cette dépression ne dure pas trop longtemps. Et c'est vraiment à ce moment-là que ça peut être nécessaire d'appeler à l'aide. voilà tu vois typiquement moi l'an dernier j'ai eu une très forte période de dépression et c'était rigolo parce que d'ailleurs c'était après avoir enregistré un épisode sur la dépression et voilà les psy cherchent les vagues et je me suis laissée aller et puis à un moment donné je me suis dit là je peux plus j'ai besoin

  • Speaker #0

    Là, j'ai besoin d'aide. Et donc, j'ai envoyé un message à un ami qui est thérapeute, mais que j'ai sollicité en tant qu'ami, pas en tant que thérapeute. Mais je savais qu'il avait cette casquette-là, en lui disant, là, j'en peux plus. Vraiment, j'ai besoin d'aide, parce que là, c'est le fond du fond. et voilà pour la petite histoire il m'a renvoyé un message j'avais laissé un message vocal il m'a renvoyé un texto en disant j'ai reçu un message a priori de toi avec une voix d'outre tombe le message fait vraiment peur je voulais juste m'assurer que c'était vraiment toi et que c'était pas tu sais une connerie où on te demandait après de l'argent et donc j'ai dit je suis désolée de t'avoir fait peur mais c'est vraiment moi et et Voilà, donc, juste pour dire que cette période-là, c'est OK de la ressentir, normal de la ressentir, elle ne doit juste pas s'installer. Parce que si elle s'installe, après, elle devient pathologique. Et là, quand ça devient pathologique, par contre, c'est beaucoup plus compliqué et beaucoup plus long de s'en sortir. Mais quand on met en place de l'accompagnement, à ce moment-là, petit à petit, tout doucement, on arrive à l'acceptation. OK. L'acceptation, c'est bon, ben OK. Il n'y a pas de sucre dans le placard. Il va falloir que je fasse autrement pour faire mon guet. D'accord ? Et c'est, ok, je commence à envisager la vie autrement. Il s'est passé X semaines, X mois, et effectivement, en fait, j'arrive à vivre. J'arrive à avoir suffisamment d'argent pour faire vivre tout le monde, ou pas. Parce que c'est une réalité aussi, quand il y a séparation, il y a une vraie paupérisation des femmes. C'est moins le cas pour les hommes. Mais voilà, les femmes, elles perdent énormément au niveau matériel. Donc voilà, ça peut aussi être une composante très forte dans le vécu de la séparation. Mais voilà, ça peut être de Ok, je n'arrive pas à boucler les fins de mois, je demande de l'aide En tout cas, en France, on a la chance d'avoir beaucoup d'aide. Moi, j'ai élevé trois enfants avec des minima sociaux. Et j'ai des enfants qui font des études supérieures maintenant et qui sont bien. Et ça fonctionne bien, quoi. Donc voilà, c'est énergivore, mais c'est possible.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Et après ça, il y a la découverte du sens. La découverte du sens, c'est... Ah ben, il n'y a plus de sucre. Et si je faisais un gâteau sans sucre, avec que du chocolat ? Qu'est-ce que ça... tu vois et si je mettais du miel dedans et la découverte du sens c'est et si je reprenais cette formation qui me faisait rêver de passer mon permis moto tu vois ah mais ce qui se passe là ce que je vis là en fait ça a du sens parce que tout ce qui a été traversé avant toute la vie qui a été vécue avant voilà tu vois moi je fais un podcast sur l'opportunité de la séparation parce que je me dis tout ce que j'ai vécu ça peut pas rester comme ça sans rien il faut que ça serve à d'autres femmes tu vois moi j'ai tellement galéré voilà je suis encore en galère de vie amoureuse enfin non c'est pas que je suis en galère c'est que je crois que je me suis fermée et qu'il y a un côté de moi qui aimerait beaucoup puis il y a un côté de moi qui dit non mais laisse tomber et en même temps je suis convaincue de la beauté de la vie de couple et tout ça donc Donc voilà, c'était tout ça pour dire que... je crois que chacun, chacune, arrive à trouver le sens de cette histoire.

  • Speaker #1

    Et à la fois à redonner du sens à sa vie.

  • Speaker #0

    Et redonner du sens à sa vie. Et après, une fois qu'on est là-dedans, donc là, on a déjà commencé à remonter la courbe. Et alors là, on passe à l'action. Et quand on est dans l'action, eh bien, voilà, c'est la joie, c'est la paix. Voilà, c'est typiquement, moi, actuellement, je... j'ai vraiment la sensation de vivre une vie qui est alignée avec mes valeurs. Et voilà, et avec tout ce que j'ai fait, en fait, je me suis tellement investie dans ma vie pro, dans les projets, j'aurais pas pu faire ça dans un contexte de vie de couple, en fait. Ça a pris tout le temps, ça a pris toute mon énergie, et je suis hyper heureuse de ça.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    J'aurais pas pu, j'avais... peut-être que si en fait je ne suis pas très honnête de dire ça peut-être que j'aurais pu mais en fait on ne peut pas savoir mais d'une manière ou d'une autre ça t'a permis de te réinventer oui voilà j'ai eu complètement la liberté de me réinventer sans avoir à faire attention à l'autre à ce qu'il va penser, à comment il vit ça est-ce que ça va,

  • Speaker #1

    est-ce que ça ne va pas ouais petite curiosité Je me demandais si ces phases, je vais expliquer pourquoi, mais je me demandais si ces phases, elles se passent toujours forcément dans l'ordre que tu nous as décrit. Oui,

  • Speaker #0

    c'est une très bonne question.

  • Speaker #1

    Oui, parce qu'en tout cas, dans mon expérience personnelle, je n'ai pas l'impression que ce soit toujours le cas ou des fois, j'ai l'impression qu'il y a des allers-retours.

  • Speaker #0

    Oui, effectivement. Merci de poser la question. Donc, on n'est pas du tout obligé de passer par toutes les phases. On peut passer plusieurs fois par jour par les mêmes phases. et on peut passer plusieurs fois par jour par toutes les phases.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Parce que tu peux être hyper bien à un moment donné dans ta vie de femme, mais pas être bien dans ta vie de mère. Parce que, je ne sais pas moi, il y a eu une galère avec un enfant. Enfin, tu vois, tu t'apprends que ton enfant… asséché plein de cours depuis des mois, tu passes par ce truc le choc, le déni mais il n'empêche que dans ta vie de femme peut-être que ça se passe très bien à ce moment-là tu vois, dans ta vie professionnelle, tout ça tu peux être complètement épanouie tu vois, donc ça fait partie des... des états émotionnels et je trouve que c'est intéressant d'en avoir conscience pour juste pouvoir les identifier quand ils sont là et pouvoir remettre un dialogue intérieur qui soit bienveillant et qui soit doux plus serein aussi je dirais par rapport au fait que c'est normal j'ai entendu ça tout à l'heure ça peut faire peur oui

  • Speaker #1

    et là en fait ce que tu nous expliques à travers l'exemple de il n'y a plus de sucre dans le placard c'est que finalement cette courbe du changement on la vit entre guillemets tout le temps par rapport à plein de choses différentes et que évidemment en suivant comment je pourrais dire suivant le sujet, ça va peut-être plus ou moins secouer parce que peut-être qu'il n'y a plus de sucre dans le placard va nous secouer moins que je te quitte, c'est fini entre nous. Mais ça, on le traverse tout le temps. Donc, ce qui explique ta réponse aussi sur on peut le vivre plusieurs fois par jour, enfin, on peut vivre toutes les phases plusieurs fois par jour ou pas toutes les phases, etc.

  • Speaker #0

    Pas forcément dans le même ordre.

  • Speaker #1

    Pas forcément dans le même ordre, ouais. Du coup, si je ressente sur le deuil amoureux, c'est pareil. Donc, ces phases-là... Alors, j'ai plusieurs questions, mais ça veut dire que dans le deuil amoureux, ces phases-là, on peut les vivre plusieurs fois par jour, par exemple ? Ben ouais. Et recommencer le lendemain ? Ben ouais. Ou alors, on peut avoir des grosses phases, je ne sais pas, une grosse phase de colère ? Les deux. Ok, donc il n'y a pas forcément d'ordre et il n'y a pas forcément de... J'ai envie de dire de nombre de fois où on va passer par telle phase, en fait, c'est ça ?

  • Speaker #0

    Oui, oui.

  • Speaker #1

    Mais ce dont on peut être sûr, c'est que tout ça, c'est un processus naturel et normal.

  • Speaker #0

    Voilà, c'est ça. C'est un processus naturel, normal. À mon sens, c'est important d'en avoir conscience et de pouvoir juste l'identifier. Et là où c'est important, c'est de surtout pas rester au fond de la courbe. C'est de surtout pas rester dans la tristesse et dans la dépression. Et à la rigueur, je me dis, si cette courbe du deuil, elle sert que à ça, juste à ne pas rester seule dans cette phase-là, en fait, elle a fait tout son job. D'avoir vraiment à l'esprit que cette phase... elle est normale, c'est ok, c'est essentiel d'en sortir.

  • Speaker #1

    Oui, donc c'est ok d'être triste, c'est ok d'être dans une forme de dépression, il y a une dépression normale là-dedans, juste il ne faut pas s'y enfoncer en fait. Oui,

  • Speaker #0

    tu vois, je peux te donner un autre exemple, parce que donc ça s'appelle la courbe du deuil. Moi, j'ai perdu mon plus jeune frère il y a 18 ans maintenant. Pendant les premières années, très souvent, je pleurais. Pour une raison X ou Y, à un moment donné, je pensais à lui. Beaucoup pendant que je faisais la vaisselle, il y avait un ancrage. Quand je faisais la vaisselle, je pensais à lui. Qu'est-ce que j'ai fait la vaisselle en pleurant ? C'était fou. Maintenant, je ne fais plus la vaisselle en pleurant. Mais par contre, parfois, il y a un truc... qui vient, il y a une association d'idées, et j'ai le cœur gonflé d'amour pour lui, et gonflé de tristesse, et à nouveau je me mets à pleurer. Et c'est incontrôlable, c'est comme ça. C'est juste que ces moments-là, maintenant, ils sont de moins en moins nombreux. Oui. Voilà.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Mais ils sont toujours là. Je crois qu'ils seront toujours là. Je crois que quand ton père est un être cher, tu vois, en plus, il était tout jeune, c'était un accident, enfin, voilà, c'était un truc assez dramatique. Tu vois, je crois que cette tristesse, ces pleurs et ce manque de l'être aimé sera toujours là. C'est juste qu'il est un peu moins fort maintenant et il arrive un peu moins régulièrement. Et voilà, moi même des fois encore, tu vois, je me dis, quand même, ces périodes où j'étais mariée et où on vivait notre vie de famille, même si... on faisait semblant, tu vois, c'était très particulier notre histoire, mais tu vois, je pense que tous les deux, on faisait semblant de jouer à la famille. Mais il y avait quelque chose de doux, de confortable là-dedans. Donc oui, parfois, j'ai des regrets de ça et c'est OK, ils sont là, je les accueille, je dis bonjour, mesdames, les regrets. Puis voilà, puis ça passe, quoi.

  • Speaker #1

    Oui. Oui, et pour autant, si je te demandais si tu pensais avoir fait le deuil, tu me répondrais quoi ?

  • Speaker #0

    Je te répondrais que oui, mais je pense que c'est encore un processus en cours.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Oui. Même si je crois qu'il y avait peu d'amour, tu vois, dans cette relation. Il y en a eu, mais il n'a pas duré longtemps et il n'était pas sur un socle très solide. Alors, le deuil de la relation amoureuse avec le conjoint, oui, ça s'est fait. Par contre, le deuil de la vie de famille, être à deux pour éduquer les enfants, ne pas avoir toute la charge mentale seule, etc. Je ne suis pas sûre que ce deuil-là soit complètement au clair.

  • Speaker #1

    c'est bien que tu expliques ça que tu fasses la différence parce que je crois que quand on perd quelqu'un alors là je parle de séparation amoureuse mais dans une certaine mesure ça pourrait sans doute s'appliquer à ce que je dis à d'autres deuils En fait, la question, c'est toujours de quoi on a besoin de faire le deuil. Parce que oui, des fois, on a besoin de faire le deuil de la relation. Des fois, on a besoin de faire le deuil de la personne. Des fois, on a besoin de faire le deuil de la vie de famille, comme tu dis. Des fois, on a besoin de faire le deuil des projets qu'on avait avec l'autre, de la relation qu'on avait projetée. Enfin, voilà, il y a plein de choses possibles, en fait, là-dedans. Donc, c'est vrai que les gens me posent souvent la question, mais... comment je sais ou comment je saurais que j'ai fait le deuil. Je crois que l'idée, c'est déjà de savoir, en tout cas, ça pourrait être de se demander de quoi on a besoin de faire le deuil, pourquoi pas. Et puis, il y a peut-être certains deuils qui vont être faits rapidement. Il peut y en avoir plusieurs dans le même, en c'est ça que je veux dire.

  • Speaker #0

    Oui, oui, oui. Il peut y avoir plusieurs dans le même et puis, il y a quand même quelque chose d'extrêmement compliqué dans la relation. C'est que tu dois faire Enfin, dans la séparation, pardon. C'est qu'il faut faire le deuil de la relation. Mais quand tu as des enfants, ton ex, tu l'as sous les yeux tout le temps.

  • Speaker #1

    C'est ça. En plus,

  • Speaker #0

    tu fais de la garde alternée, que du coup, pour faire de la garde alternée, tu veux vous habiter à deux rues l'un de l'autre, que tu risques de le rencontrer à la boulangerie. Si en plus, lui ou elle a refait sa vie et que... Tu vois, ça peut être... vraiment très compliqué parce que faire le deuil d'une personne alors que tu as cette personne-là sous les yeux, ou en tout cas très régulièrement dans ton entourage, selon ton histoire de vie, etc., ça peut être très compliqué. Alors, je nuance quand même mes propos parce que dans les derniers accompagnements que j'ai faits, j'ai quand même été hyper... positivement épaté, étonné de voir que là, j'ai l'impression qu'il y a quand même pas mal de couples qui se séparent avec des enfants et ça va en fait, ça se passe bien c'est assez paisible alors est-ce que la possibilité de la séparation ça fait partie du contrat de départ maintenant de façon implicite que du coup quand ça arrive il y a un peu un truc de bah oui on savait qu'il y avait une porte de sortie de secours qui était là donc ben voilà il y en a un des deux qui a pris la porte de sortie de secours et comme j'ai toujours vu cette porte de sortie de secours ben en fait je m'étais un peu habituée ça je sais pas j'ai pas suffisamment fait d'accompagnement ça s'est arrêté

  • Speaker #1

    les accompagnements au moment où moi j'avais commencé à voir ce changement c'est possible qu'il y ait ça et puis en tout cas il y a une autre hypothèse qui me vient en tête mais je me dis qu'aujourd'hui on est comment dire Enfin, plus on avance dans le temps, plus... on est conscient du fait que c'est important d'avoir une communication dans le couple. Ce que je veux dire, c'est que peut-être aussi, dans certains cas, on arrive à apaiser plus les choses aussi avant de se séparer et que du coup, ça peut amener des fois à des séparations plus sereines, entre guillemets. Après, je pense que chaque cas est vraiment différent.

  • Speaker #0

    et que des fois il y a aussi besoin je crois que des séparations soient pas sereines ou des fois il y a besoin de couper alors moi il y a une chose dont je suis intimement convaincue c'est que tout ce qui doit arriver arrive et la façon dont ça doit arriver c'est juste parfait comme ça même si c'est extrêmement dur Moi, mon mari m'a quitté pour partir avec une femme qui avait 15 ans de plus que moi. J'assume que mon égo, ça a été un peu compliqué quand même. J'avais moins de 30 ans, j'étais plutôt canon encore à cette époque. Voilà. Ça, ça a été ultra compliqué. Et c'est parfait, ça s'est passé comme ça, ça devait se passer comme ça. Et c'est OK.

  • Speaker #1

    j'ai envie de te poser une dernière petite question avant d'arriver à la fin de cette interview est-ce qu'il y a une chose en particulier au-delà de tout ce qu'on a dit ou peut-être qui va résumer ce qu'on a dit je ne sais pas mais que tu penses que ça serait important que les gens entendent par rapport au deuil amoureux c'est important de prendre le temps de le faire je crois oui

  • Speaker #0

    de ne pas se relancer tout de suite dans une relation. J'ai lu des articles, c'est un peu la relation pansement. Moi, j'appelais ça les passeurs. ok c'est ceux, celles et ceux qui te font passer, un passage quoi, ouais ouais ou en tout cas si t'es dans une relation comme ça c'est pas mal de le dire au départ parce que si l'autre en face il est super amoureux c'est pas cool mais ouais le deuil amoureux il me paraît essentiel quand la situation arrive et ce qui me paraît important aussi c'est euh c'est de l'accueillir, c'est de lui dire Ok C'est de ne pas être dans une lutte. C'est de dire Ok, il y a la séparation, elle est là, je l'accueille. Je vais vivre ce que j'ai à vivre et ça va prendre du temps. Et d'avoir en tête que ça prend du temps.

  • Speaker #1

    Et puis finalement, peut-être que moins on va lutter, plus on va accepter ce qui se passe et plus ça va se... Comment dire ? Plus ça va se passer correctement, en fait.

  • Speaker #0

    Oui, oui, oui. Alors là, plus il y a lutte, plus c'est intense. c'est comme dans les vagues quand tu te fais emporter par le courant, plus tu nages plus tu t'épuises par contre si tu acceptes de te laisser un peu baloter à un moment donné tu sors du courant il y en a plein d'autres j'avais l'image du boomerang tu jettes le boomerang t'essayes de lutter et de rejeter le truc que t'as pas envie d'avoir et il te revient dans la figure moi j'étais un peu sur ce reclam rires chacun ses images en fait oui alors ce qui est sûr et que moi j'ai vécu vraiment de nombreuses fois c'est que si tu profites pas de la séparation pour régler tes problèmes alors dans régler tes problèmes j'entends Pour moi, la séparation, tu disais tout à l'heure que ça pouvait faire ressortir des vieilles blessures. Les histoires de séparation sont juste venues mettre en lumière les blessures d'enfance, les trucs transgénérationnels, tous ces trucs-là. Ce qui est sûr, c'est que si tu ne prends pas ce truc-là à bras-le-corps, si c'est trop compliqué pour toi de regarder ça maintenant, c'est pas grave, c'est pas le moment, mais par contre, sois juste bien sûr et certain que la vie te représentera la situation sur un petit plateau d'argent à un moment donné. Et la vie, elle représente les situations... jusqu'à ce qu'on soit prêts à les regarder et à les accueillir et à leur dire bienvenue. Voilà, tu ne sens pas bon, tu n'es pas jolie à voir, mais ok, je t'accueille, je veux bien te faire une petite place. Oui, c'est aussi dans ce sens-là que la séparation, c'est une opportunité, c'est que ça nous donne vraiment aussi la possibilité de venir aller caresser les blessures, diverses et variées qui nous façonnent depuis tout petit.

  • Speaker #1

    J'aime bien cette formulation, caresser les blessures. Effectivement, et là, on est encore sur le arrêter de lutter. parce que souvent les blessures c'est pareil c'est des choses qu'on a envie de jeter à l'intérieur de nous et caresser ça amène quelque chose de beaucoup plus doux et qui s'apaise en fait c'est ce que j'entends dans ce que tu dis c'est pour ça que j'aime bien la formulation je vais la garder en tête avant qu'on se quitte est-ce que tu as envie de nous partager autre chose que ce que tu nous as dit tout à l'heure sur ton actualité ou nous dire comment on peut te trouver

  • Speaker #0

    oui alors pour prendre contact avec moi l'email c'est ce qu'il y a de mieux je te le donnerai tu le mettras en note d'épisode Instagram fonctionne aussi c'est les deux façons de me joindre le plus facilement email et Instagram ok super

  • Speaker #1

    merci beaucoup Juliette pour ce moment qu'on a passé ensemble merci à toi, c'était super agréable c'était précieux cette discussion et puis à tout bientôt merci beaucoup merci à toi bye bye j'espère que tu auras trouvé cet échange avec Juliette aussi enrichissant que moi Ce que j'ai retenu particulièrement de cet échange et du deuil amoureux, c'est que c'est un processus, et que c'est un processus qui est normal et qui est nécessaire pour se reconstruire, pour aller vers la reconquête de soi, et qu'il y a à cet endroit une énorme opportunité, c'est de grandir, d'avancer et de se rapprocher encore davantage de qui on est à l'intérieur de nous. Si ça t'intéresse, tu peux aussi sur le sujet écouter mes épisodes 64 et 65. Dans l'épisode 64, je te parlais de comment ça se passe des deux côtés en fait dans cette odyssée de la rupture amoureuse. Et dans l'épisode 65, j'ai donné des clés sur qu'est-ce qui peut mener à la rupture. Pour le moment, je te remercie pour ton écoute parce que si le podcast existe et s'il continue à grandir et à évoluer, c'est grâce à toi. Je reste à ta disposition si tu as envie de venir échanger avec moi sur Instagram ou par mail. Et je te donne rendez-vous au prochain épisode. Prends soin de toi. Bye bye !

  • Speaker #0

    Sous-titrage ST'501

Share

Embed

You may also like

Description

As-tu déjà vécu des ruptures amoureuses ? As-tu déjà constaté que cela pouvait être une vraie tempête émotionnelle ?


Dans cet épisode, je reçois Juliette Lesueur, Coach spécialisée en deuil amoureux, pour explorer comment le sujet des ruptures sentimentales, ce qu’on est amené à vivre à l’occasion de ces expériences douloureuses et comment elles peuvent être aussi des opportunités de croissance personnelle. 


Juliette partage avec nous ses expériences personnelles et les leçons qu’elle en a tirées. Son parcours l'a naturellement amenée à accompagner d'autres personnes à travers leurs propres ruptures et a façonné son approche en matière d'accompagnement émotionnel.


Nous explorons le processus de deuil, que nous vivons régulièrement, en amour ou non.


Juliette nous parle de la courbe du deuil (ou courbe du changement) d’Elisabeth Kubler-Ross, qui illustre les différentes phases émotionnelles que l'on peut traverser suite à une séparation : le choc, le déni, la colère, la tristesse, le marchandage, et finalement l'acceptation. Tu te reconnais peut-être dans certaines de ces étapes ? 


Chacune de ces phases est NORMALE et NECESSAIRE pour une guérison complète, et peut survenir dans un ordre non linéaire.


Comment as-tu vécu tes propres séparations ? T'es-tu déjà senti piégé dans le rôle de la victime ?


Juliette partage également ses réflexions personnelles sur la manière dont elle a appris à sortir de la position de victime pour prendre pleinement responsabilité de ses actions dans ses relations passées. 


Pour conclure, Juliette évoque le concept de "l'opportunité de la séparation » (qui est le nom de son podcast), nous encourageant à voir chaque rupture non pas comme une fin en soi, mais comme une chance de rebâtir notre vie sur des bases plus authentiques et alignées avec nos valeurs personnelles. 


Penses-tu que tu pourrais voir tes propres ruptures comme des opportunités ?


Ce dialogue offre une perspective enrichissante et profondément humaine sur les séparations, proposant des outils et des pensées pour nous aider à naviguer nos propres parcours émotionnels et à transformer nos expériences de rupture en opportunités de croissance personnelle.


Tu peux retrouver Juliette :


✨Viens échanger avec moi sur https://www.instagram.com/amandine_lovecoach✨  

✨Ecris-moi à amandine.lovecoaching@gmail.com ✨  


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    As-tu déjà vécu une rupture amoureuse ? T'es-tu déjà retrouvé coincé dans cette tempête émotionnelle où se mélangent la colère, la tristesse, les regrets ? Même des fois, on est entre... c'est la meilleure solution. Et en même temps, peut-être qu'on pourrait retrouver une manière de continuer ensemble, etc. Aujourd'hui, je reçois Juliette Le Sueur. Je l'ai découverte par le biais de son podcast L'opportunité de la séparation et elle est coach spécialisée en deuil amoureux. Quand j'ai écouté son podcast, j'ai trouvé que c'était très enrichissant. C'est un sujet important de parler du deuil de manière générale et du deuil amoureux en particulier. Parce que c'est des choses que nous avons tous à traverser à un moment ou à un autre. Et on a tendance parfois à vouloir fuir ces émotions désagréables. Par exemple en rencontrant quelqu'un d'autre ou en s'occupant beaucoup à beaucoup de choses après une rupture. amoureuse. Ou alors, au contraire, à s'enfoncer dans ses émotions désagréables. Et dans les deux cas, tu comprendras en écoutant cet épisode que c'est pas une bonne idée et que c'est important de prendre le temps et de faire confiance au processus, même si sur le moment, c'est chaotique. On se retrouve avec Juliette après l'intro. Et si je te parlais d'amour ? Ça t'est déjà arrivé, toi, d'avoir peur de ne jamais réussir à construire la belle histoire d'amour dont tu rêves. Nous rencontrons tous des difficultés lorsque cet autre si proche de nous vient toucher quelque chose de sensible en nous. Bienvenue sur L'amour n'est pas un conte de fées, le podcast qui t'apporte des clés essentielles pour t'aider à enfin t'épanouir dans une relation. Je suis Amandine, thérapeute et coach en intelligence amoureuse et je crois en la magie de l'amour. Ici, on parlera croyance, peur, blessure émotionnelle, entre autres, et aussi de ta magie unique, celle qui fait que tu es tellement aimable. On y va ? Tu me suis pour laisser tes freins dans le passé ? Bonjour Juliette.

  • Speaker #1

    Bonjour Amandine.

  • Speaker #0

    Je suis ravie de te recevoir aujourd'hui sur mon podcast. Merci d'avoir accepté mon invitation.

  • Speaker #1

    Avec joie.

  • Speaker #0

    J'ai eu envie de t'inviter sur mon podcast parce que moi, j'ai découvert le tien qui s'appelle l'opportunité de la séparation. Mais avant de parler de tout ça, je vais introduire un peu cet épisode comme je le fais d'habitude, avec une petite question légère d'intro. Est-ce que tu serais d'accord de nous raconter la première fois que tu es tombée amoureuse ?

  • Speaker #1

    Oui, alors c'est rigolo parce que je suis toute en émotion d'aller chercher ce souvenir-là. La première fois que je crois que je suis tombée vraiment amoureuse, j'avais 14 ans. et ça a été une histoire très très forte qui m'a marquée vraiment à laquelle j'ai mis fin parce que j'étais trop jeune et trop... et que j'avais envie de profiter de ce qui se passait. Et puis que ce jeune homme dont j'étais éperdument amoureuse habitait trop loin de chez moi. Mais ça a été une histoire tellement présente dans mon cœur pendant plus de 20 ans au moins. je pense m'a quelque part peut-être empêché un peu d'aller pleinement vers les autres relations amoureuses après si je le rencontrais maintenant ça

  • Speaker #0

    vibrerait certainement encore un peu tu vois ça a été fort l'impact des fois des premiers émois amoureux du premier sentiment amoureux ouais ouais alors je te remercie de nous avoir partagé ce volet de ta vie aujourd'hui on est là pour parler de séparation qui est peut-être un sujet du coup moins en tout cas sur le papier comme ça moins drôle mais c'est quelque chose qui fait partie aussi de nos vies amoureuses à presque tous je pense au jour d'aujourd'hui je vais te proposer peut-être de te présenter un petit peu pour commencer, si tu veux bien, et puis aussi de nous raconter qu'est-ce qui t'a amené à accompagner des gens autour du deuil amoureux.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, j'ai 45 ans, j'ai trois enfants que j'élève seule. Il y en a une qui est partie de la maison, mais j'ai encore deux ados à la maison. Je suis entrepreneuse, je travaille à mon compte, où je n'ai pas de patron au-dessus de moi, et j'organise mon activité comme je veux depuis assez longtemps. Je dirais une petite dizaine d'années. J'ai fait de l'accompagnement à la personne. J'accompagnais les gens en fin de vie, je faisais du maintien à domicile. Là, tu vois, je travaillais en direct avec les gens. Et voilà, être autonome, je crois que c'était quelque chose de très important pour moi. Le salariat, c'était compliqué. J'ai eu une bonne partie de ma carrière dans le social et dans l'accompagnement. J'ai accompagné beaucoup de publics en situation de vulnérabilité, autant enfants, parents, personnes handicapées, personnes âgées, des migrants, les enfants des personnes âgées aussi. C'est vrai que ça se ressent en fait. dans ce que je fais dans mon travail actuel. Et puis, j'ai créé une entreprise il y a un peu moins de deux ans maintenant. J'ai créé au départ pour accompagner les personnes en situation de séparation. Et en même temps, j'avais une autre activité que j'avais mis en parallèle parce que les deux me faisaient kiffer. Et cette activité-là, c'est du conseil en entreprise et de la sensibilisation et de l'éducation à l'urgence climatique. Et en fait, ce sujet finalement a pris la totalité de mon temps et je n'ai pas pu développer l'activité de coaching pour les personnes en situation de séparation. Voilà, donc actuellement, là, je ne fais plus que du conseil en entreprise et je fais des choses aussi pour le grand public et les associations.

  • Speaker #0

    Ok, donc nous aujourd'hui on va parler plutôt du coup du volet coaching et deuil amoureux qui est un sujet que même si comme tu viens de nous le dire t'es partie plus dans l'autre partie de ton activité mais qui est un sujet que tu connais bien Qu'est-ce qui t'a donné envie d'accompagner en coaching autour du deuil amoureux ?

  • Speaker #1

    En fait, c'est un peu quelque chose qui s'est fait de façon organique. Moi, j'ai divorcé la première fois, j'avais 22 ans. Deuxième fois, j'avais moins de 30 ans, je devais avoir 29, quelque chose comme ça. Après ça, j'ai encore vécu d'autres séparations amoureuses. Et en fait, la séparation, c'est un peu l'histoire de ma vie. Et il se trouve qu'à un moment donné de ma vie, j'avais pas mal de couples autour de moi et à partir du moment où il y en avait un qui se séparait, il y avait une des deux personnes du couple qui se rapprochait de moi et en fait on rentrait dans un accompagnement, il y avait un espèce de contrat tacite comme ça où on se voyait régulièrement autour d'une tisane, d'une bière ou d'un café et en fait c'était implicite, le sujet de conversation c'était où est-ce que tu en es dans ta séparation ? Et ça a duré à chaque fois quelques mois, jusqu'à un moment où je me suis dit, finalement, je suis à l'aise avec ça. Alors, j'ai une copine aussi qui m'a fait ce retour-là en me disant, mais tu n'as pas conscience de la qualité des conseils que tu donnes, c'est hyper précieux, ce temps que je passe avec toi. Elle m'a dit, c'est incroyable, ça me permet d'avancer nos petites conversations. Et là, moi, je me suis sentie un peu démunie. Je me suis dit, mais en fait, je les aide, mais je vois bien que je ne suis pas pro, je vois bien que des fois, je ne fais pas du bien, et je n'avais pas envie de ça. Donc, c'est pour ça que je suis repartie en formation, et je me suis formée en PNL, pour pouvoir être dans une meilleure posture d'accompagnement, et puis pour continuer de guérir mes propres blessures, pour ne pas... les faire peser sur ces gens qui venaient me voir et qui, eux, étaient en plein dans la tourmente. Et en fait, il y avait un truc de pas très juste où je me rendais compte que j'étais encore vachement en colère pour ces histoires de séparation. Je me mettais encore dans une position de victime parfois, où je n'étais pas complètement dans l'écoute. Même encore maintenant, l'écoute, ça peut être quelque chose de compliqué pour moi. Non, ce n'est pas que c'est compliqué, mais je pense que des fois, je ne suis pas dans une écoute vraiment juste et attentive. mais voilà ouais ça s'est fait un peu tout seul comme ça pas malgré moi parce que j'étais consentante dans cette affaire mais mais voilà ça s'est fait comme ça un peu je savais que je voulais entreprendre je savais que je voulais être à mon compte, je voulais créer une entreprise je savais pas vraiment quoi et puis à un moment donné il y a un des mentors avec lequel je bossais qui m'a dit mais Juliette les gens viennent te voir pour quoi et effectivement les gens venaient me voir pour ça

  • Speaker #0

    Ok, et tu parlais tu disais à un moment donné je me suis rendue compte que j'étais encore vachement en colère, j'imagine que quand tu parles de ça, tu parles de des séparations que toi tu avais vécues dans le passé ce qui nous montre bien effectivement que Alors, j'ai envie de dire, on va sûrement en parler un peu plus tard, mais de l'importance de faire son deuil correctement et de guérir correctement les blessures qui sont dues aux séparations ou qui se réveillent dans les séparations. Je ne sais pas comment tu vois les choses par rapport à ça. Toi, tu dirais que ça a été quoi ton plus grand défi suite aux séparations que tu as vécues ?

  • Speaker #1

    Ça a été de sortir de la position de victime, de prendre pleinement ma responsabilité. Tu vois, moi, j'ai vécu des situations où j'ai été sous emprise. J'ai vécu le harcèlement moral. Et j'ai rencontré dans mon parcours des gens qui me disaient Mais tu n'es responsable de rien, c'est toi la victime, tu n'as pas à te remettre en question, c'est l'autre, c'est l'autre, c'est l'autre. Et en fait, c'est faux. C'est faux. Moi, j'ai quand même donné mon consentement à ça. J'ai, dans mon attitude, dans mes paroles, dans mes gestes, j'ai fait ce qu'il fallait pour que ça… donne l'autorisation à l'autre d'être dans l'attitude qui était malsaine dans laquelle il était.

  • Speaker #0

    Oui, c'est intéressant et important, je pense, que tu dises ça, parce que c'est vrai que je pense que tous, plus ou moins, en tant qu'être humain, quand on est vraiment dans le genre de situation que tu décris là, on a sans doute besoin, je pense, dans un premier temps, tu vas me dire ce que tu en penses, de reconnaître notre statut de victime dans la situation, et en même temps, de prendre notre responsabilité, effectivement, comme tu dis, sur... qu'est-ce qui a permis ça en fait aussi je dis souvent, je fais la différence entre être victime de quelque chose et être en position de victime et pour moi c'est deux choses très différentes c'est ce que tu nous dis oui oui je crois que mon

  • Speaker #1

    éducation a été en mode victime Donc, tu vois, je me suis très rapidement posée en mode victime, puisque c'était l'éducation que j'avais eue. Et malgré moi, tu vois, je sais que c'est quelque chose que j'ai transmis aussi à mes enfants, alors à une échelle plus ou moins grande, mais voilà, des fois, tu vois, je les entends parler et je râle un peu en disant hé, voilà, tu n'es pas une pauvre petite victime de ce qui t'arrive, en fait, tu peux décider que ça se passe autrement C'est assez insidieux, en fait, ça se transmet. Je trouve que ça demande beaucoup de recul. Je ne sais pas si ça demande de la maturité, mais en tout cas, de lucidité sur soi-même et d'accompagnement. Moi, je n'aurais jamais pu faire ça toute seule. J'ai été ultra accompagnée depuis que j'ai commencé le développement personnel. J'avais une vingtaine d'années, et avec des périodes de vie où j'ai été très accompagnée, et puis d'autres moins. Mais en tout cas…

  • Speaker #0

    j'ai jamais traversé ça tout seul ça me fait penser que j'ai envie de dire peut-être avant tout déjà parce que c'est pas une position pour soi-même je trouve qui est facile à voir puis à reconnaître c'est quelque chose que j'ai aussi un moment vu chez moi justement aussi dans des accompagnements qu'on m'a mis aussi sous les yeux j'ai envie de dire et bon au début ça fout un petit peu une claque c'est pas forcément super évident donc ouais je suis bien d'accord avec toi sur la nécessité d'être accompagnée Et pourquoi tu penses que c'est important, justement, de reprendre sa responsabilité par rapport à ce qu'on a vécu dans nos relations passées ?

  • Speaker #1

    Eh bien, je crois que moi, ça m'a libérée. Ça m'a libérée et en même temps, à chaque fois, ce que j'ai ressenti, c'était de la joie profonde. C'est très étonnant. Très très étonnant. Tu vois, quand j'ai reconnu... Ouais, quand... Ça m'est arrivé d'écrire des mails, tu vois, en disant, je suis désolée, vraiment, j'ai merdé, je me rends compte que... Bah, tu vois, par exemple, ça m'est arrivé de faire ça avec mon ex-mari. Et je me suis mise en position de vulnérabilité, parce que il y avait quand même la possibilité qu'ils me le refoutent dans la gueule, en disant, je te l'avais bien dit, ma pauvre grognasse, ça fait des années que je te le dis. C'est pas vrai, je dis, c'est pas vrai. il y avait ce risque-là et en fait, je ne sais pas pourquoi, mais dans mon positionnement, en fait, il a juste répondu, je mesure à quel point ça a pu être difficile pour toi de m'écrire ça et je te remercie. Et en fait, à partir de là, ça s'est apaisé. Donc, tu vois, un apaisement pour moi, un apaisement dans la relation, parce qu'effectivement, quand il y a des enfants au milieu, c'est quand même sympa que la relation soit apaisée. et puis ce truc de joie profonde que je n'explique pas ça m'est encore arrivé très récemment de reconnaître un truc où vraiment j'avais merdé de dire j'ai pas assuré c'est pas de ta faute c'est moi j'ai pas assuré et de ressentir ce truc c'est juste de dire ok ma position c'était pas la bonne et je reconnais que j'étais pas dans quelque chose d'équilibré d'équitable et à chaque fois cette sensation de paix profonde et de joie des

  • Speaker #0

    fois je me dis que déjà c'est peut-être parce qu'une partie de nous plus profonde le sait donc tu vois reconnaître quelque chose en soi peut-être que déjà ça ça fait du bien je pense et puis Je me dis aussi que quand on passe d'une position de victime à une position de responsabilité, je trouve qu'on a la possibilité de reprendre le pouvoir sur soi et sur sa vie. Parce que tant que tu es victime des actes des autres, en fait, quelque part, tu n'as aucune prise sur rien du tout.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. Et effectivement, ça a remis des choses dans ma zone de contrôle. Oui.

  • Speaker #0

    et puis clairement ma vie elle est beaucoup plus jolie maintenant et j'aimerais qu'on parle un petit peu de ton podcast au travers duquel je t'ai découverte qui s'appelle l'opportunité de la séparation alors peut-être que tu viens d'en dire un petit peu quelque chose déjà mais j'avais envie de te demander en quoi consiste cette opportunité pour toi de la séparation

  • Speaker #1

    Dans ce podcast, je me base sur la théorisation d'Elisabeth Kubler-Ross sur la courbe du deuil, qu'on appelle aussi la courbe du changement. Il y a une succession d'états émotionnels par lesquels on passe tous, à partir du moment où on apprend une mauvaise nouvelle. ça va de il n'y a plus de sucre dans le placard je voulais du sucre j'en ai besoin pour faire mon gâteau à mon mari me quitte à c'est l'effondrement de la biodiversité en fait c'est à chaque fois c'est ce même principe de cette courbe du changement et pour moi en fait la séparation Je peux décider que c'est la fin de ma vie. D'ailleurs, moi, quand je me suis retrouvée toute seule, avec deux enfants sur les bras, dont un bébé, ça a vraiment été la fin de ma vie. Et je me suis retrouvée au fond. Et une fois que j'étais au fond, j'ai eu de quoi taper au fond de la piscine pour remonter. Ça, c'est une image, je pense, que tout le monde connaît. Donc, c'était nécessaire d'aller un peu dans mes noirceurs. Et après, quand je suis remontée, je me suis dit qu'est-ce que je fais maintenant ? Et c'est, à mon sens, une opportunité dans le sens où, en fait, moi j'ai rebattu les cartes à chaque fois, tu vois, et j'ai dit en fait, je peux construire ce que je veux finalement. tu vois, il y a un truc qui est rigolo à chaque fois que je me retrouve dans ce genre de situation là je me dis je vais passer mon permis moto alors c'est plus trop le cas maintenant mais des fois ça revient quand même un peu jusqu'au jour où je me suis dit j'ai rien dans le gilet je pourrais jamais tenir une moto en fait je suis beaucoup mieux derrière mais tu vois à plusieurs reprises dans ma vie Il y a eu ce truc, cette carte permis moto qui était là. Et au final, j'ai fait le choix de ne pas la prendre. Et maintenant, si elle se représente à chaque fois, je dis non. Et je pense que je ne le ferai pas. C'est un truc qui restera de l'ordre du fantasme chez moi. Mais bon, c'est juste un petit exemple pour montrer qu'en fait, à chaque fois... finalement, je me retrouve à un carrefour et j'ai la possibilité de dire, ok, j'en profite pour faire un changement professionnel, pour changer le lieu de vie, pour changer... Moi, j'ai changé d'amis. J'ai gardé très peu d'amis d'il y a longtemps. J'ai été mariée plusieurs fois et ouais, j'en ai gardé très peu des amis. J'ai pas de rancœur avec ça. Je suis très heureuse des amis que j'ai maintenant. tu vois voilà il y a plein de plein plein de choses qui ont changé et qui ont évolué à chaque fois et cette cassure je trouve que c'est vraiment l'occasion d'en faire quelque chose,

  • Speaker #0

    d'en faire une opportunité et d'en faire une opportunité de quelque chose de très positif tu nous prenais la métaphore de rebattre les cartes et j'entends dans ce que tu nous dis en plus avec l'histoire du permis moto rebattre les cartes et choisir celle qu'on veut en fait

  • Speaker #1

    Oui c'est ça ! Oui oui, c'est effectivement ça. Rebattre les cartes et dire ça je veux, je veux pas. tu vois moi j'ai changé de ville à un moment donné un peu du jour au lendemain avec mes trois enfants sous le bras et en fait ça faisait plusieurs années que je disais mais on peut plus vivre dans cette ville puis je restais parce que il y avait le père de mes deux aînés qui était là et que voilà le papa de la troisième était plus dans la ville enfin il était déjà loin mais tu vois je m'étais dit bon bah s'il y en a au moins deux sur trois qui ont leur papa à côté ben je le fais quoi hum et puis à un moment donné il y a eu je sais plus quelle rupture je me demande si c'était pas une rupture de contrat de travail ou un truc comme ça tu vois mais à nouveau une rupture dans ma vie qui a fait que on se dit non mais en fait cette vie là moi j'en veux plus et de dire et si j'envisageais autre chose et ce et si chez moi en tout cas il m'a laissé la possibilité de de d'ouvrir un champ possible. Me dire, et si finalement, j'habitais dans une ville que j'aime bien, dans un endroit que j'aime bien, qui serait porteur pour moi ? tu vois et d'imaginer le truc et de dire bah ouais en fait ça marche quoi pareil à chaque fois dans cette situation là j'ai pas été toute seule je me suis fait accompagner, j'ai pris le temps de discerner enfin le temps sur ce coup là j'avais pas trop pris le temps mais en tout cas ça s'est fait vite et j'ai pas pris ma décision toute seule dans mon coin tu vois je suis allée je me suis fait accompagner mhm

  • Speaker #0

    Oui, je pense qu'à travers... Enfin, en tout cas, je peux beaucoup me reconnaître à travers tes mots. Enfin, après toutes mes séparations, je crois qu'il y a eu... Alors, certaines personnes parlent d'une phase de reconstruction. Moi, à certains endroits, dans certains moments de ma vie, j'ai même eu l'impression que c'était des phases de construction. Je ne sais pas si on peut aller jusque-là, parfois. Et de manière, je pense, plus ou moins grande, moi, je me réfère à... Alors moi, je ne suis pas partie, je n'ai pas quitté un lieu de vie comme toi, mais ça pouvait aller de réorganiser tout mon appartement à changer de métier quand même une fois. Il peut y avoir quand même des choses, mais je crois qu'on a besoin de se retrouver soi ou de se trouver soi et de s'aligner ou de se réaligner en fait. Tu nous parlais tout à l'heure des courbes du changement. Enfin, de la courbe du changement ou courbe du deuil. Est-ce que tu pourrais nous parler un peu de cette courbe ? Nous raconter comment ça se passe.

  • Speaker #1

    Oui. Donc, ça commence par le choc. Le choc, c'est l'annonce de la mauvaise nouvelle. Je veux faire un gâteau au chocolat, il n'y a plus de sucre dans le placard. Donc là, c'est le choc. En plus, c'est dimanche, les magasins sont fermés. Et donc là, je me dis, mais non, mais ce n'est pas possible. Je suis dans le déni, je ne veux pas voir. Et donc, ce déni, c'est, il est très bien, le déni. En fait, il dit juste, pour le sucre, c'est un peu bateau, mais par exemple, je viens de perdre mon conjoint, ma conjointe. soit perte définitive soit séparation le déni c'est mais c'est pas possible ça n'est pas possible il va revenir, elle va revenir elle va entendre raison elle va se rendre compte que c'est pas possible elle va se rendre compte qu'elle peut pas vivre sans moi elle va se rendre compte qu'en fait elle est en train de tout péter avec les enfants il y a tout ce dialogue intérieur C'est une réaction physiologique du cerveau. Le cerveau nous met en sécurité par le déni. Il permet juste au cerveau de prendre le temps nécessaire pour envisager la situation. Mon conjoint est parti. En fait, c'est ça. Tu vois, moi, là, maintenant, je travaille dans la transition écologique, donc il y a beaucoup de déni. Donc, je fais de la formation aussi et je dis toujours à mes stagiaires que c'est OK, le déni. En fait, d'avoir quelqu'un en atelier qui est dans le déni, c'est juste qu'il est en chemin. Et voilà, c'est juste une étape normale, physiologique. Donc après le déni, il y a la colère. Parce que le déni, ce temps-là, il a permis de pouvoir entendre le message. Et donc, la mauvaise nouvelle, il n'y a plus de sucre. Ah putain, mais ce n'est pas possible, on a fait les cours cette semaine en plus, je le savais qu'il fallait du sucre. Donc, il y a ce truc de colère et quand c'est la séparation, c'est Ah, mais je suis hyper en colère contre lui. Et puis là, il y a tout qui ressort et puis il y a ce jet de colère qui peut être plus ou moins long.

  • Speaker #0

    Oui, ok.

  • Speaker #1

    Après, il y a le marchandage, il y a la négociation. la négo c'est oui mais peut-être qu'il reste du sucre en morceaux et que voilà le marchandage c'est peut-être que tu pourrais revenir même si tu as rencontré quelqu'un d'autre peut-être que tu pourrais quand même être là je veux bien faire un ménage à trois tu vois alors on le sait bien que le ménage à trois Il y en a souvent un des trois qui souffrent très fort. Mais voilà, ça peut aller jusqu'à ce genre de choses-là. La négo, elle peut prendre toute forme de... plein de formes différentes.

  • Speaker #0

    Ça peut être aussi par rapport à... Ça peut être si je change telle chose, alors il va revenir.

  • Speaker #1

    Exactement, voilà. Ça peut être, on se voit, non mais viens, on va boire un café. Non mais je te promets, maintenant je vais changer. J'ai tout compris. C'est pas possible la vie sans toi. Voilà, donc effectivement, il y a ça. La tristesse arrive ensuite. Et dans la tristesse, il y a quelque chose de l'ordre de l'acceptation. Je commence à l'accueillir, à accepter, mais en même temps, je n'accepte pas. Et là, c'est le moment, c'est le bas de la courbe. C'est une courbe qui fait un U à peu près. Elle est plutôt descendante et montante. Ce moment-là de la tristesse et de la dépression, dans le cas de la séparation, il est vraiment nécessaire. Ça fout les boules en fait. Que tu partes ou que tu sois quitté, ça fout les boules. C'est triste. C'est une histoire dans laquelle tu y as cru, tu as investi du temps, tu as investi tes émotions, ton cœur, tu as fait ou pas des enfants. Et c'est triste. Et c'est vraiment important. d'accepter de vivre pleinement sa tristesse. Et là, ça peut être le moment où c'est nécessaire d'avoir de l'accompagnement. Et de l'accompagnement, à ce moment-là, ça peut juste être la personne avec qui je sais que je peux lui demander de me serrer très fort dans ses bras et je peux laisser aller... Ça peut être une déferlante de pleurs et la personne ne sera pas impressionnée par ça. C'est juste que j'ai besoin que ça sorte. Quand la tristesse est trop forte, il y a de la dépression qui peut s'installer. Ce qui est important à ce moment-là, c'est pareil, c'est normal, c'est physiologique. Ce qui est important, c'est que cette dépression ne dure pas trop longtemps. Et c'est vraiment à ce moment-là que ça peut être nécessaire d'appeler à l'aide. voilà tu vois typiquement moi l'an dernier j'ai eu une très forte période de dépression et c'était rigolo parce que d'ailleurs c'était après avoir enregistré un épisode sur la dépression et voilà les psy cherchent les vagues et je me suis laissée aller et puis à un moment donné je me suis dit là je peux plus j'ai besoin

  • Speaker #0

    Là, j'ai besoin d'aide. Et donc, j'ai envoyé un message à un ami qui est thérapeute, mais que j'ai sollicité en tant qu'ami, pas en tant que thérapeute. Mais je savais qu'il avait cette casquette-là, en lui disant, là, j'en peux plus. Vraiment, j'ai besoin d'aide, parce que là, c'est le fond du fond. et voilà pour la petite histoire il m'a renvoyé un message j'avais laissé un message vocal il m'a renvoyé un texto en disant j'ai reçu un message a priori de toi avec une voix d'outre tombe le message fait vraiment peur je voulais juste m'assurer que c'était vraiment toi et que c'était pas tu sais une connerie où on te demandait après de l'argent et donc j'ai dit je suis désolée de t'avoir fait peur mais c'est vraiment moi et et Voilà, donc, juste pour dire que cette période-là, c'est OK de la ressentir, normal de la ressentir, elle ne doit juste pas s'installer. Parce que si elle s'installe, après, elle devient pathologique. Et là, quand ça devient pathologique, par contre, c'est beaucoup plus compliqué et beaucoup plus long de s'en sortir. Mais quand on met en place de l'accompagnement, à ce moment-là, petit à petit, tout doucement, on arrive à l'acceptation. OK. L'acceptation, c'est bon, ben OK. Il n'y a pas de sucre dans le placard. Il va falloir que je fasse autrement pour faire mon guet. D'accord ? Et c'est, ok, je commence à envisager la vie autrement. Il s'est passé X semaines, X mois, et effectivement, en fait, j'arrive à vivre. J'arrive à avoir suffisamment d'argent pour faire vivre tout le monde, ou pas. Parce que c'est une réalité aussi, quand il y a séparation, il y a une vraie paupérisation des femmes. C'est moins le cas pour les hommes. Mais voilà, les femmes, elles perdent énormément au niveau matériel. Donc voilà, ça peut aussi être une composante très forte dans le vécu de la séparation. Mais voilà, ça peut être de Ok, je n'arrive pas à boucler les fins de mois, je demande de l'aide En tout cas, en France, on a la chance d'avoir beaucoup d'aide. Moi, j'ai élevé trois enfants avec des minima sociaux. Et j'ai des enfants qui font des études supérieures maintenant et qui sont bien. Et ça fonctionne bien, quoi. Donc voilà, c'est énergivore, mais c'est possible.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Et après ça, il y a la découverte du sens. La découverte du sens, c'est... Ah ben, il n'y a plus de sucre. Et si je faisais un gâteau sans sucre, avec que du chocolat ? Qu'est-ce que ça... tu vois et si je mettais du miel dedans et la découverte du sens c'est et si je reprenais cette formation qui me faisait rêver de passer mon permis moto tu vois ah mais ce qui se passe là ce que je vis là en fait ça a du sens parce que tout ce qui a été traversé avant toute la vie qui a été vécue avant voilà tu vois moi je fais un podcast sur l'opportunité de la séparation parce que je me dis tout ce que j'ai vécu ça peut pas rester comme ça sans rien il faut que ça serve à d'autres femmes tu vois moi j'ai tellement galéré voilà je suis encore en galère de vie amoureuse enfin non c'est pas que je suis en galère c'est que je crois que je me suis fermée et qu'il y a un côté de moi qui aimerait beaucoup puis il y a un côté de moi qui dit non mais laisse tomber et en même temps je suis convaincue de la beauté de la vie de couple et tout ça donc Donc voilà, c'était tout ça pour dire que... je crois que chacun, chacune, arrive à trouver le sens de cette histoire.

  • Speaker #1

    Et à la fois à redonner du sens à sa vie.

  • Speaker #0

    Et redonner du sens à sa vie. Et après, une fois qu'on est là-dedans, donc là, on a déjà commencé à remonter la courbe. Et alors là, on passe à l'action. Et quand on est dans l'action, eh bien, voilà, c'est la joie, c'est la paix. Voilà, c'est typiquement, moi, actuellement, je... j'ai vraiment la sensation de vivre une vie qui est alignée avec mes valeurs. Et voilà, et avec tout ce que j'ai fait, en fait, je me suis tellement investie dans ma vie pro, dans les projets, j'aurais pas pu faire ça dans un contexte de vie de couple, en fait. Ça a pris tout le temps, ça a pris toute mon énergie, et je suis hyper heureuse de ça.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    J'aurais pas pu, j'avais... peut-être que si en fait je ne suis pas très honnête de dire ça peut-être que j'aurais pu mais en fait on ne peut pas savoir mais d'une manière ou d'une autre ça t'a permis de te réinventer oui voilà j'ai eu complètement la liberté de me réinventer sans avoir à faire attention à l'autre à ce qu'il va penser, à comment il vit ça est-ce que ça va,

  • Speaker #1

    est-ce que ça ne va pas ouais petite curiosité Je me demandais si ces phases, je vais expliquer pourquoi, mais je me demandais si ces phases, elles se passent toujours forcément dans l'ordre que tu nous as décrit. Oui,

  • Speaker #0

    c'est une très bonne question.

  • Speaker #1

    Oui, parce qu'en tout cas, dans mon expérience personnelle, je n'ai pas l'impression que ce soit toujours le cas ou des fois, j'ai l'impression qu'il y a des allers-retours.

  • Speaker #0

    Oui, effectivement. Merci de poser la question. Donc, on n'est pas du tout obligé de passer par toutes les phases. On peut passer plusieurs fois par jour par les mêmes phases. et on peut passer plusieurs fois par jour par toutes les phases.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Parce que tu peux être hyper bien à un moment donné dans ta vie de femme, mais pas être bien dans ta vie de mère. Parce que, je ne sais pas moi, il y a eu une galère avec un enfant. Enfin, tu vois, tu t'apprends que ton enfant… asséché plein de cours depuis des mois, tu passes par ce truc le choc, le déni mais il n'empêche que dans ta vie de femme peut-être que ça se passe très bien à ce moment-là tu vois, dans ta vie professionnelle, tout ça tu peux être complètement épanouie tu vois, donc ça fait partie des... des états émotionnels et je trouve que c'est intéressant d'en avoir conscience pour juste pouvoir les identifier quand ils sont là et pouvoir remettre un dialogue intérieur qui soit bienveillant et qui soit doux plus serein aussi je dirais par rapport au fait que c'est normal j'ai entendu ça tout à l'heure ça peut faire peur oui

  • Speaker #1

    et là en fait ce que tu nous expliques à travers l'exemple de il n'y a plus de sucre dans le placard c'est que finalement cette courbe du changement on la vit entre guillemets tout le temps par rapport à plein de choses différentes et que évidemment en suivant comment je pourrais dire suivant le sujet, ça va peut-être plus ou moins secouer parce que peut-être qu'il n'y a plus de sucre dans le placard va nous secouer moins que je te quitte, c'est fini entre nous. Mais ça, on le traverse tout le temps. Donc, ce qui explique ta réponse aussi sur on peut le vivre plusieurs fois par jour, enfin, on peut vivre toutes les phases plusieurs fois par jour ou pas toutes les phases, etc.

  • Speaker #0

    Pas forcément dans le même ordre.

  • Speaker #1

    Pas forcément dans le même ordre, ouais. Du coup, si je ressente sur le deuil amoureux, c'est pareil. Donc, ces phases-là... Alors, j'ai plusieurs questions, mais ça veut dire que dans le deuil amoureux, ces phases-là, on peut les vivre plusieurs fois par jour, par exemple ? Ben ouais. Et recommencer le lendemain ? Ben ouais. Ou alors, on peut avoir des grosses phases, je ne sais pas, une grosse phase de colère ? Les deux. Ok, donc il n'y a pas forcément d'ordre et il n'y a pas forcément de... J'ai envie de dire de nombre de fois où on va passer par telle phase, en fait, c'est ça ?

  • Speaker #0

    Oui, oui.

  • Speaker #1

    Mais ce dont on peut être sûr, c'est que tout ça, c'est un processus naturel et normal.

  • Speaker #0

    Voilà, c'est ça. C'est un processus naturel, normal. À mon sens, c'est important d'en avoir conscience et de pouvoir juste l'identifier. Et là où c'est important, c'est de surtout pas rester au fond de la courbe. C'est de surtout pas rester dans la tristesse et dans la dépression. Et à la rigueur, je me dis, si cette courbe du deuil, elle sert que à ça, juste à ne pas rester seule dans cette phase-là, en fait, elle a fait tout son job. D'avoir vraiment à l'esprit que cette phase... elle est normale, c'est ok, c'est essentiel d'en sortir.

  • Speaker #1

    Oui, donc c'est ok d'être triste, c'est ok d'être dans une forme de dépression, il y a une dépression normale là-dedans, juste il ne faut pas s'y enfoncer en fait. Oui,

  • Speaker #0

    tu vois, je peux te donner un autre exemple, parce que donc ça s'appelle la courbe du deuil. Moi, j'ai perdu mon plus jeune frère il y a 18 ans maintenant. Pendant les premières années, très souvent, je pleurais. Pour une raison X ou Y, à un moment donné, je pensais à lui. Beaucoup pendant que je faisais la vaisselle, il y avait un ancrage. Quand je faisais la vaisselle, je pensais à lui. Qu'est-ce que j'ai fait la vaisselle en pleurant ? C'était fou. Maintenant, je ne fais plus la vaisselle en pleurant. Mais par contre, parfois, il y a un truc... qui vient, il y a une association d'idées, et j'ai le cœur gonflé d'amour pour lui, et gonflé de tristesse, et à nouveau je me mets à pleurer. Et c'est incontrôlable, c'est comme ça. C'est juste que ces moments-là, maintenant, ils sont de moins en moins nombreux. Oui. Voilà.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Mais ils sont toujours là. Je crois qu'ils seront toujours là. Je crois que quand ton père est un être cher, tu vois, en plus, il était tout jeune, c'était un accident, enfin, voilà, c'était un truc assez dramatique. Tu vois, je crois que cette tristesse, ces pleurs et ce manque de l'être aimé sera toujours là. C'est juste qu'il est un peu moins fort maintenant et il arrive un peu moins régulièrement. Et voilà, moi même des fois encore, tu vois, je me dis, quand même, ces périodes où j'étais mariée et où on vivait notre vie de famille, même si... on faisait semblant, tu vois, c'était très particulier notre histoire, mais tu vois, je pense que tous les deux, on faisait semblant de jouer à la famille. Mais il y avait quelque chose de doux, de confortable là-dedans. Donc oui, parfois, j'ai des regrets de ça et c'est OK, ils sont là, je les accueille, je dis bonjour, mesdames, les regrets. Puis voilà, puis ça passe, quoi.

  • Speaker #1

    Oui. Oui, et pour autant, si je te demandais si tu pensais avoir fait le deuil, tu me répondrais quoi ?

  • Speaker #0

    Je te répondrais que oui, mais je pense que c'est encore un processus en cours.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Oui. Même si je crois qu'il y avait peu d'amour, tu vois, dans cette relation. Il y en a eu, mais il n'a pas duré longtemps et il n'était pas sur un socle très solide. Alors, le deuil de la relation amoureuse avec le conjoint, oui, ça s'est fait. Par contre, le deuil de la vie de famille, être à deux pour éduquer les enfants, ne pas avoir toute la charge mentale seule, etc. Je ne suis pas sûre que ce deuil-là soit complètement au clair.

  • Speaker #1

    c'est bien que tu expliques ça que tu fasses la différence parce que je crois que quand on perd quelqu'un alors là je parle de séparation amoureuse mais dans une certaine mesure ça pourrait sans doute s'appliquer à ce que je dis à d'autres deuils En fait, la question, c'est toujours de quoi on a besoin de faire le deuil. Parce que oui, des fois, on a besoin de faire le deuil de la relation. Des fois, on a besoin de faire le deuil de la personne. Des fois, on a besoin de faire le deuil de la vie de famille, comme tu dis. Des fois, on a besoin de faire le deuil des projets qu'on avait avec l'autre, de la relation qu'on avait projetée. Enfin, voilà, il y a plein de choses possibles, en fait, là-dedans. Donc, c'est vrai que les gens me posent souvent la question, mais... comment je sais ou comment je saurais que j'ai fait le deuil. Je crois que l'idée, c'est déjà de savoir, en tout cas, ça pourrait être de se demander de quoi on a besoin de faire le deuil, pourquoi pas. Et puis, il y a peut-être certains deuils qui vont être faits rapidement. Il peut y en avoir plusieurs dans le même, en c'est ça que je veux dire.

  • Speaker #0

    Oui, oui, oui. Il peut y avoir plusieurs dans le même et puis, il y a quand même quelque chose d'extrêmement compliqué dans la relation. C'est que tu dois faire Enfin, dans la séparation, pardon. C'est qu'il faut faire le deuil de la relation. Mais quand tu as des enfants, ton ex, tu l'as sous les yeux tout le temps.

  • Speaker #1

    C'est ça. En plus,

  • Speaker #0

    tu fais de la garde alternée, que du coup, pour faire de la garde alternée, tu veux vous habiter à deux rues l'un de l'autre, que tu risques de le rencontrer à la boulangerie. Si en plus, lui ou elle a refait sa vie et que... Tu vois, ça peut être... vraiment très compliqué parce que faire le deuil d'une personne alors que tu as cette personne-là sous les yeux, ou en tout cas très régulièrement dans ton entourage, selon ton histoire de vie, etc., ça peut être très compliqué. Alors, je nuance quand même mes propos parce que dans les derniers accompagnements que j'ai faits, j'ai quand même été hyper... positivement épaté, étonné de voir que là, j'ai l'impression qu'il y a quand même pas mal de couples qui se séparent avec des enfants et ça va en fait, ça se passe bien c'est assez paisible alors est-ce que la possibilité de la séparation ça fait partie du contrat de départ maintenant de façon implicite que du coup quand ça arrive il y a un peu un truc de bah oui on savait qu'il y avait une porte de sortie de secours qui était là donc ben voilà il y en a un des deux qui a pris la porte de sortie de secours et comme j'ai toujours vu cette porte de sortie de secours ben en fait je m'étais un peu habituée ça je sais pas j'ai pas suffisamment fait d'accompagnement ça s'est arrêté

  • Speaker #1

    les accompagnements au moment où moi j'avais commencé à voir ce changement c'est possible qu'il y ait ça et puis en tout cas il y a une autre hypothèse qui me vient en tête mais je me dis qu'aujourd'hui on est comment dire Enfin, plus on avance dans le temps, plus... on est conscient du fait que c'est important d'avoir une communication dans le couple. Ce que je veux dire, c'est que peut-être aussi, dans certains cas, on arrive à apaiser plus les choses aussi avant de se séparer et que du coup, ça peut amener des fois à des séparations plus sereines, entre guillemets. Après, je pense que chaque cas est vraiment différent.

  • Speaker #0

    et que des fois il y a aussi besoin je crois que des séparations soient pas sereines ou des fois il y a besoin de couper alors moi il y a une chose dont je suis intimement convaincue c'est que tout ce qui doit arriver arrive et la façon dont ça doit arriver c'est juste parfait comme ça même si c'est extrêmement dur Moi, mon mari m'a quitté pour partir avec une femme qui avait 15 ans de plus que moi. J'assume que mon égo, ça a été un peu compliqué quand même. J'avais moins de 30 ans, j'étais plutôt canon encore à cette époque. Voilà. Ça, ça a été ultra compliqué. Et c'est parfait, ça s'est passé comme ça, ça devait se passer comme ça. Et c'est OK.

  • Speaker #1

    j'ai envie de te poser une dernière petite question avant d'arriver à la fin de cette interview est-ce qu'il y a une chose en particulier au-delà de tout ce qu'on a dit ou peut-être qui va résumer ce qu'on a dit je ne sais pas mais que tu penses que ça serait important que les gens entendent par rapport au deuil amoureux c'est important de prendre le temps de le faire je crois oui

  • Speaker #0

    de ne pas se relancer tout de suite dans une relation. J'ai lu des articles, c'est un peu la relation pansement. Moi, j'appelais ça les passeurs. ok c'est ceux, celles et ceux qui te font passer, un passage quoi, ouais ouais ou en tout cas si t'es dans une relation comme ça c'est pas mal de le dire au départ parce que si l'autre en face il est super amoureux c'est pas cool mais ouais le deuil amoureux il me paraît essentiel quand la situation arrive et ce qui me paraît important aussi c'est euh c'est de l'accueillir, c'est de lui dire Ok C'est de ne pas être dans une lutte. C'est de dire Ok, il y a la séparation, elle est là, je l'accueille. Je vais vivre ce que j'ai à vivre et ça va prendre du temps. Et d'avoir en tête que ça prend du temps.

  • Speaker #1

    Et puis finalement, peut-être que moins on va lutter, plus on va accepter ce qui se passe et plus ça va se... Comment dire ? Plus ça va se passer correctement, en fait.

  • Speaker #0

    Oui, oui, oui. Alors là, plus il y a lutte, plus c'est intense. c'est comme dans les vagues quand tu te fais emporter par le courant, plus tu nages plus tu t'épuises par contre si tu acceptes de te laisser un peu baloter à un moment donné tu sors du courant il y en a plein d'autres j'avais l'image du boomerang tu jettes le boomerang t'essayes de lutter et de rejeter le truc que t'as pas envie d'avoir et il te revient dans la figure moi j'étais un peu sur ce reclam rires chacun ses images en fait oui alors ce qui est sûr et que moi j'ai vécu vraiment de nombreuses fois c'est que si tu profites pas de la séparation pour régler tes problèmes alors dans régler tes problèmes j'entends Pour moi, la séparation, tu disais tout à l'heure que ça pouvait faire ressortir des vieilles blessures. Les histoires de séparation sont juste venues mettre en lumière les blessures d'enfance, les trucs transgénérationnels, tous ces trucs-là. Ce qui est sûr, c'est que si tu ne prends pas ce truc-là à bras-le-corps, si c'est trop compliqué pour toi de regarder ça maintenant, c'est pas grave, c'est pas le moment, mais par contre, sois juste bien sûr et certain que la vie te représentera la situation sur un petit plateau d'argent à un moment donné. Et la vie, elle représente les situations... jusqu'à ce qu'on soit prêts à les regarder et à les accueillir et à leur dire bienvenue. Voilà, tu ne sens pas bon, tu n'es pas jolie à voir, mais ok, je t'accueille, je veux bien te faire une petite place. Oui, c'est aussi dans ce sens-là que la séparation, c'est une opportunité, c'est que ça nous donne vraiment aussi la possibilité de venir aller caresser les blessures, diverses et variées qui nous façonnent depuis tout petit.

  • Speaker #1

    J'aime bien cette formulation, caresser les blessures. Effectivement, et là, on est encore sur le arrêter de lutter. parce que souvent les blessures c'est pareil c'est des choses qu'on a envie de jeter à l'intérieur de nous et caresser ça amène quelque chose de beaucoup plus doux et qui s'apaise en fait c'est ce que j'entends dans ce que tu dis c'est pour ça que j'aime bien la formulation je vais la garder en tête avant qu'on se quitte est-ce que tu as envie de nous partager autre chose que ce que tu nous as dit tout à l'heure sur ton actualité ou nous dire comment on peut te trouver

  • Speaker #0

    oui alors pour prendre contact avec moi l'email c'est ce qu'il y a de mieux je te le donnerai tu le mettras en note d'épisode Instagram fonctionne aussi c'est les deux façons de me joindre le plus facilement email et Instagram ok super

  • Speaker #1

    merci beaucoup Juliette pour ce moment qu'on a passé ensemble merci à toi, c'était super agréable c'était précieux cette discussion et puis à tout bientôt merci beaucoup merci à toi bye bye j'espère que tu auras trouvé cet échange avec Juliette aussi enrichissant que moi Ce que j'ai retenu particulièrement de cet échange et du deuil amoureux, c'est que c'est un processus, et que c'est un processus qui est normal et qui est nécessaire pour se reconstruire, pour aller vers la reconquête de soi, et qu'il y a à cet endroit une énorme opportunité, c'est de grandir, d'avancer et de se rapprocher encore davantage de qui on est à l'intérieur de nous. Si ça t'intéresse, tu peux aussi sur le sujet écouter mes épisodes 64 et 65. Dans l'épisode 64, je te parlais de comment ça se passe des deux côtés en fait dans cette odyssée de la rupture amoureuse. Et dans l'épisode 65, j'ai donné des clés sur qu'est-ce qui peut mener à la rupture. Pour le moment, je te remercie pour ton écoute parce que si le podcast existe et s'il continue à grandir et à évoluer, c'est grâce à toi. Je reste à ta disposition si tu as envie de venir échanger avec moi sur Instagram ou par mail. Et je te donne rendez-vous au prochain épisode. Prends soin de toi. Bye bye !

  • Speaker #0

    Sous-titrage ST'501

Description

As-tu déjà vécu des ruptures amoureuses ? As-tu déjà constaté que cela pouvait être une vraie tempête émotionnelle ?


Dans cet épisode, je reçois Juliette Lesueur, Coach spécialisée en deuil amoureux, pour explorer comment le sujet des ruptures sentimentales, ce qu’on est amené à vivre à l’occasion de ces expériences douloureuses et comment elles peuvent être aussi des opportunités de croissance personnelle. 


Juliette partage avec nous ses expériences personnelles et les leçons qu’elle en a tirées. Son parcours l'a naturellement amenée à accompagner d'autres personnes à travers leurs propres ruptures et a façonné son approche en matière d'accompagnement émotionnel.


Nous explorons le processus de deuil, que nous vivons régulièrement, en amour ou non.


Juliette nous parle de la courbe du deuil (ou courbe du changement) d’Elisabeth Kubler-Ross, qui illustre les différentes phases émotionnelles que l'on peut traverser suite à une séparation : le choc, le déni, la colère, la tristesse, le marchandage, et finalement l'acceptation. Tu te reconnais peut-être dans certaines de ces étapes ? 


Chacune de ces phases est NORMALE et NECESSAIRE pour une guérison complète, et peut survenir dans un ordre non linéaire.


Comment as-tu vécu tes propres séparations ? T'es-tu déjà senti piégé dans le rôle de la victime ?


Juliette partage également ses réflexions personnelles sur la manière dont elle a appris à sortir de la position de victime pour prendre pleinement responsabilité de ses actions dans ses relations passées. 


Pour conclure, Juliette évoque le concept de "l'opportunité de la séparation » (qui est le nom de son podcast), nous encourageant à voir chaque rupture non pas comme une fin en soi, mais comme une chance de rebâtir notre vie sur des bases plus authentiques et alignées avec nos valeurs personnelles. 


Penses-tu que tu pourrais voir tes propres ruptures comme des opportunités ?


Ce dialogue offre une perspective enrichissante et profondément humaine sur les séparations, proposant des outils et des pensées pour nous aider à naviguer nos propres parcours émotionnels et à transformer nos expériences de rupture en opportunités de croissance personnelle.


Tu peux retrouver Juliette :


✨Viens échanger avec moi sur https://www.instagram.com/amandine_lovecoach✨  

✨Ecris-moi à amandine.lovecoaching@gmail.com ✨  


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    As-tu déjà vécu une rupture amoureuse ? T'es-tu déjà retrouvé coincé dans cette tempête émotionnelle où se mélangent la colère, la tristesse, les regrets ? Même des fois, on est entre... c'est la meilleure solution. Et en même temps, peut-être qu'on pourrait retrouver une manière de continuer ensemble, etc. Aujourd'hui, je reçois Juliette Le Sueur. Je l'ai découverte par le biais de son podcast L'opportunité de la séparation et elle est coach spécialisée en deuil amoureux. Quand j'ai écouté son podcast, j'ai trouvé que c'était très enrichissant. C'est un sujet important de parler du deuil de manière générale et du deuil amoureux en particulier. Parce que c'est des choses que nous avons tous à traverser à un moment ou à un autre. Et on a tendance parfois à vouloir fuir ces émotions désagréables. Par exemple en rencontrant quelqu'un d'autre ou en s'occupant beaucoup à beaucoup de choses après une rupture. amoureuse. Ou alors, au contraire, à s'enfoncer dans ses émotions désagréables. Et dans les deux cas, tu comprendras en écoutant cet épisode que c'est pas une bonne idée et que c'est important de prendre le temps et de faire confiance au processus, même si sur le moment, c'est chaotique. On se retrouve avec Juliette après l'intro. Et si je te parlais d'amour ? Ça t'est déjà arrivé, toi, d'avoir peur de ne jamais réussir à construire la belle histoire d'amour dont tu rêves. Nous rencontrons tous des difficultés lorsque cet autre si proche de nous vient toucher quelque chose de sensible en nous. Bienvenue sur L'amour n'est pas un conte de fées, le podcast qui t'apporte des clés essentielles pour t'aider à enfin t'épanouir dans une relation. Je suis Amandine, thérapeute et coach en intelligence amoureuse et je crois en la magie de l'amour. Ici, on parlera croyance, peur, blessure émotionnelle, entre autres, et aussi de ta magie unique, celle qui fait que tu es tellement aimable. On y va ? Tu me suis pour laisser tes freins dans le passé ? Bonjour Juliette.

  • Speaker #1

    Bonjour Amandine.

  • Speaker #0

    Je suis ravie de te recevoir aujourd'hui sur mon podcast. Merci d'avoir accepté mon invitation.

  • Speaker #1

    Avec joie.

  • Speaker #0

    J'ai eu envie de t'inviter sur mon podcast parce que moi, j'ai découvert le tien qui s'appelle l'opportunité de la séparation. Mais avant de parler de tout ça, je vais introduire un peu cet épisode comme je le fais d'habitude, avec une petite question légère d'intro. Est-ce que tu serais d'accord de nous raconter la première fois que tu es tombée amoureuse ?

  • Speaker #1

    Oui, alors c'est rigolo parce que je suis toute en émotion d'aller chercher ce souvenir-là. La première fois que je crois que je suis tombée vraiment amoureuse, j'avais 14 ans. et ça a été une histoire très très forte qui m'a marquée vraiment à laquelle j'ai mis fin parce que j'étais trop jeune et trop... et que j'avais envie de profiter de ce qui se passait. Et puis que ce jeune homme dont j'étais éperdument amoureuse habitait trop loin de chez moi. Mais ça a été une histoire tellement présente dans mon cœur pendant plus de 20 ans au moins. je pense m'a quelque part peut-être empêché un peu d'aller pleinement vers les autres relations amoureuses après si je le rencontrais maintenant ça

  • Speaker #0

    vibrerait certainement encore un peu tu vois ça a été fort l'impact des fois des premiers émois amoureux du premier sentiment amoureux ouais ouais alors je te remercie de nous avoir partagé ce volet de ta vie aujourd'hui on est là pour parler de séparation qui est peut-être un sujet du coup moins en tout cas sur le papier comme ça moins drôle mais c'est quelque chose qui fait partie aussi de nos vies amoureuses à presque tous je pense au jour d'aujourd'hui je vais te proposer peut-être de te présenter un petit peu pour commencer, si tu veux bien, et puis aussi de nous raconter qu'est-ce qui t'a amené à accompagner des gens autour du deuil amoureux.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, j'ai 45 ans, j'ai trois enfants que j'élève seule. Il y en a une qui est partie de la maison, mais j'ai encore deux ados à la maison. Je suis entrepreneuse, je travaille à mon compte, où je n'ai pas de patron au-dessus de moi, et j'organise mon activité comme je veux depuis assez longtemps. Je dirais une petite dizaine d'années. J'ai fait de l'accompagnement à la personne. J'accompagnais les gens en fin de vie, je faisais du maintien à domicile. Là, tu vois, je travaillais en direct avec les gens. Et voilà, être autonome, je crois que c'était quelque chose de très important pour moi. Le salariat, c'était compliqué. J'ai eu une bonne partie de ma carrière dans le social et dans l'accompagnement. J'ai accompagné beaucoup de publics en situation de vulnérabilité, autant enfants, parents, personnes handicapées, personnes âgées, des migrants, les enfants des personnes âgées aussi. C'est vrai que ça se ressent en fait. dans ce que je fais dans mon travail actuel. Et puis, j'ai créé une entreprise il y a un peu moins de deux ans maintenant. J'ai créé au départ pour accompagner les personnes en situation de séparation. Et en même temps, j'avais une autre activité que j'avais mis en parallèle parce que les deux me faisaient kiffer. Et cette activité-là, c'est du conseil en entreprise et de la sensibilisation et de l'éducation à l'urgence climatique. Et en fait, ce sujet finalement a pris la totalité de mon temps et je n'ai pas pu développer l'activité de coaching pour les personnes en situation de séparation. Voilà, donc actuellement, là, je ne fais plus que du conseil en entreprise et je fais des choses aussi pour le grand public et les associations.

  • Speaker #0

    Ok, donc nous aujourd'hui on va parler plutôt du coup du volet coaching et deuil amoureux qui est un sujet que même si comme tu viens de nous le dire t'es partie plus dans l'autre partie de ton activité mais qui est un sujet que tu connais bien Qu'est-ce qui t'a donné envie d'accompagner en coaching autour du deuil amoureux ?

  • Speaker #1

    En fait, c'est un peu quelque chose qui s'est fait de façon organique. Moi, j'ai divorcé la première fois, j'avais 22 ans. Deuxième fois, j'avais moins de 30 ans, je devais avoir 29, quelque chose comme ça. Après ça, j'ai encore vécu d'autres séparations amoureuses. Et en fait, la séparation, c'est un peu l'histoire de ma vie. Et il se trouve qu'à un moment donné de ma vie, j'avais pas mal de couples autour de moi et à partir du moment où il y en avait un qui se séparait, il y avait une des deux personnes du couple qui se rapprochait de moi et en fait on rentrait dans un accompagnement, il y avait un espèce de contrat tacite comme ça où on se voyait régulièrement autour d'une tisane, d'une bière ou d'un café et en fait c'était implicite, le sujet de conversation c'était où est-ce que tu en es dans ta séparation ? Et ça a duré à chaque fois quelques mois, jusqu'à un moment où je me suis dit, finalement, je suis à l'aise avec ça. Alors, j'ai une copine aussi qui m'a fait ce retour-là en me disant, mais tu n'as pas conscience de la qualité des conseils que tu donnes, c'est hyper précieux, ce temps que je passe avec toi. Elle m'a dit, c'est incroyable, ça me permet d'avancer nos petites conversations. Et là, moi, je me suis sentie un peu démunie. Je me suis dit, mais en fait, je les aide, mais je vois bien que je ne suis pas pro, je vois bien que des fois, je ne fais pas du bien, et je n'avais pas envie de ça. Donc, c'est pour ça que je suis repartie en formation, et je me suis formée en PNL, pour pouvoir être dans une meilleure posture d'accompagnement, et puis pour continuer de guérir mes propres blessures, pour ne pas... les faire peser sur ces gens qui venaient me voir et qui, eux, étaient en plein dans la tourmente. Et en fait, il y avait un truc de pas très juste où je me rendais compte que j'étais encore vachement en colère pour ces histoires de séparation. Je me mettais encore dans une position de victime parfois, où je n'étais pas complètement dans l'écoute. Même encore maintenant, l'écoute, ça peut être quelque chose de compliqué pour moi. Non, ce n'est pas que c'est compliqué, mais je pense que des fois, je ne suis pas dans une écoute vraiment juste et attentive. mais voilà ouais ça s'est fait un peu tout seul comme ça pas malgré moi parce que j'étais consentante dans cette affaire mais mais voilà ça s'est fait comme ça un peu je savais que je voulais entreprendre je savais que je voulais être à mon compte, je voulais créer une entreprise je savais pas vraiment quoi et puis à un moment donné il y a un des mentors avec lequel je bossais qui m'a dit mais Juliette les gens viennent te voir pour quoi et effectivement les gens venaient me voir pour ça

  • Speaker #0

    Ok, et tu parlais tu disais à un moment donné je me suis rendue compte que j'étais encore vachement en colère, j'imagine que quand tu parles de ça, tu parles de des séparations que toi tu avais vécues dans le passé ce qui nous montre bien effectivement que Alors, j'ai envie de dire, on va sûrement en parler un peu plus tard, mais de l'importance de faire son deuil correctement et de guérir correctement les blessures qui sont dues aux séparations ou qui se réveillent dans les séparations. Je ne sais pas comment tu vois les choses par rapport à ça. Toi, tu dirais que ça a été quoi ton plus grand défi suite aux séparations que tu as vécues ?

  • Speaker #1

    Ça a été de sortir de la position de victime, de prendre pleinement ma responsabilité. Tu vois, moi, j'ai vécu des situations où j'ai été sous emprise. J'ai vécu le harcèlement moral. Et j'ai rencontré dans mon parcours des gens qui me disaient Mais tu n'es responsable de rien, c'est toi la victime, tu n'as pas à te remettre en question, c'est l'autre, c'est l'autre, c'est l'autre. Et en fait, c'est faux. C'est faux. Moi, j'ai quand même donné mon consentement à ça. J'ai, dans mon attitude, dans mes paroles, dans mes gestes, j'ai fait ce qu'il fallait pour que ça… donne l'autorisation à l'autre d'être dans l'attitude qui était malsaine dans laquelle il était.

  • Speaker #0

    Oui, c'est intéressant et important, je pense, que tu dises ça, parce que c'est vrai que je pense que tous, plus ou moins, en tant qu'être humain, quand on est vraiment dans le genre de situation que tu décris là, on a sans doute besoin, je pense, dans un premier temps, tu vas me dire ce que tu en penses, de reconnaître notre statut de victime dans la situation, et en même temps, de prendre notre responsabilité, effectivement, comme tu dis, sur... qu'est-ce qui a permis ça en fait aussi je dis souvent, je fais la différence entre être victime de quelque chose et être en position de victime et pour moi c'est deux choses très différentes c'est ce que tu nous dis oui oui je crois que mon

  • Speaker #1

    éducation a été en mode victime Donc, tu vois, je me suis très rapidement posée en mode victime, puisque c'était l'éducation que j'avais eue. Et malgré moi, tu vois, je sais que c'est quelque chose que j'ai transmis aussi à mes enfants, alors à une échelle plus ou moins grande, mais voilà, des fois, tu vois, je les entends parler et je râle un peu en disant hé, voilà, tu n'es pas une pauvre petite victime de ce qui t'arrive, en fait, tu peux décider que ça se passe autrement C'est assez insidieux, en fait, ça se transmet. Je trouve que ça demande beaucoup de recul. Je ne sais pas si ça demande de la maturité, mais en tout cas, de lucidité sur soi-même et d'accompagnement. Moi, je n'aurais jamais pu faire ça toute seule. J'ai été ultra accompagnée depuis que j'ai commencé le développement personnel. J'avais une vingtaine d'années, et avec des périodes de vie où j'ai été très accompagnée, et puis d'autres moins. Mais en tout cas…

  • Speaker #0

    j'ai jamais traversé ça tout seul ça me fait penser que j'ai envie de dire peut-être avant tout déjà parce que c'est pas une position pour soi-même je trouve qui est facile à voir puis à reconnaître c'est quelque chose que j'ai aussi un moment vu chez moi justement aussi dans des accompagnements qu'on m'a mis aussi sous les yeux j'ai envie de dire et bon au début ça fout un petit peu une claque c'est pas forcément super évident donc ouais je suis bien d'accord avec toi sur la nécessité d'être accompagnée Et pourquoi tu penses que c'est important, justement, de reprendre sa responsabilité par rapport à ce qu'on a vécu dans nos relations passées ?

  • Speaker #1

    Eh bien, je crois que moi, ça m'a libérée. Ça m'a libérée et en même temps, à chaque fois, ce que j'ai ressenti, c'était de la joie profonde. C'est très étonnant. Très très étonnant. Tu vois, quand j'ai reconnu... Ouais, quand... Ça m'est arrivé d'écrire des mails, tu vois, en disant, je suis désolée, vraiment, j'ai merdé, je me rends compte que... Bah, tu vois, par exemple, ça m'est arrivé de faire ça avec mon ex-mari. Et je me suis mise en position de vulnérabilité, parce que il y avait quand même la possibilité qu'ils me le refoutent dans la gueule, en disant, je te l'avais bien dit, ma pauvre grognasse, ça fait des années que je te le dis. C'est pas vrai, je dis, c'est pas vrai. il y avait ce risque-là et en fait, je ne sais pas pourquoi, mais dans mon positionnement, en fait, il a juste répondu, je mesure à quel point ça a pu être difficile pour toi de m'écrire ça et je te remercie. Et en fait, à partir de là, ça s'est apaisé. Donc, tu vois, un apaisement pour moi, un apaisement dans la relation, parce qu'effectivement, quand il y a des enfants au milieu, c'est quand même sympa que la relation soit apaisée. et puis ce truc de joie profonde que je n'explique pas ça m'est encore arrivé très récemment de reconnaître un truc où vraiment j'avais merdé de dire j'ai pas assuré c'est pas de ta faute c'est moi j'ai pas assuré et de ressentir ce truc c'est juste de dire ok ma position c'était pas la bonne et je reconnais que j'étais pas dans quelque chose d'équilibré d'équitable et à chaque fois cette sensation de paix profonde et de joie des

  • Speaker #0

    fois je me dis que déjà c'est peut-être parce qu'une partie de nous plus profonde le sait donc tu vois reconnaître quelque chose en soi peut-être que déjà ça ça fait du bien je pense et puis Je me dis aussi que quand on passe d'une position de victime à une position de responsabilité, je trouve qu'on a la possibilité de reprendre le pouvoir sur soi et sur sa vie. Parce que tant que tu es victime des actes des autres, en fait, quelque part, tu n'as aucune prise sur rien du tout.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. Et effectivement, ça a remis des choses dans ma zone de contrôle. Oui.

  • Speaker #0

    et puis clairement ma vie elle est beaucoup plus jolie maintenant et j'aimerais qu'on parle un petit peu de ton podcast au travers duquel je t'ai découverte qui s'appelle l'opportunité de la séparation alors peut-être que tu viens d'en dire un petit peu quelque chose déjà mais j'avais envie de te demander en quoi consiste cette opportunité pour toi de la séparation

  • Speaker #1

    Dans ce podcast, je me base sur la théorisation d'Elisabeth Kubler-Ross sur la courbe du deuil, qu'on appelle aussi la courbe du changement. Il y a une succession d'états émotionnels par lesquels on passe tous, à partir du moment où on apprend une mauvaise nouvelle. ça va de il n'y a plus de sucre dans le placard je voulais du sucre j'en ai besoin pour faire mon gâteau à mon mari me quitte à c'est l'effondrement de la biodiversité en fait c'est à chaque fois c'est ce même principe de cette courbe du changement et pour moi en fait la séparation Je peux décider que c'est la fin de ma vie. D'ailleurs, moi, quand je me suis retrouvée toute seule, avec deux enfants sur les bras, dont un bébé, ça a vraiment été la fin de ma vie. Et je me suis retrouvée au fond. Et une fois que j'étais au fond, j'ai eu de quoi taper au fond de la piscine pour remonter. Ça, c'est une image, je pense, que tout le monde connaît. Donc, c'était nécessaire d'aller un peu dans mes noirceurs. Et après, quand je suis remontée, je me suis dit qu'est-ce que je fais maintenant ? Et c'est, à mon sens, une opportunité dans le sens où, en fait, moi j'ai rebattu les cartes à chaque fois, tu vois, et j'ai dit en fait, je peux construire ce que je veux finalement. tu vois, il y a un truc qui est rigolo à chaque fois que je me retrouve dans ce genre de situation là je me dis je vais passer mon permis moto alors c'est plus trop le cas maintenant mais des fois ça revient quand même un peu jusqu'au jour où je me suis dit j'ai rien dans le gilet je pourrais jamais tenir une moto en fait je suis beaucoup mieux derrière mais tu vois à plusieurs reprises dans ma vie Il y a eu ce truc, cette carte permis moto qui était là. Et au final, j'ai fait le choix de ne pas la prendre. Et maintenant, si elle se représente à chaque fois, je dis non. Et je pense que je ne le ferai pas. C'est un truc qui restera de l'ordre du fantasme chez moi. Mais bon, c'est juste un petit exemple pour montrer qu'en fait, à chaque fois... finalement, je me retrouve à un carrefour et j'ai la possibilité de dire, ok, j'en profite pour faire un changement professionnel, pour changer le lieu de vie, pour changer... Moi, j'ai changé d'amis. J'ai gardé très peu d'amis d'il y a longtemps. J'ai été mariée plusieurs fois et ouais, j'en ai gardé très peu des amis. J'ai pas de rancœur avec ça. Je suis très heureuse des amis que j'ai maintenant. tu vois voilà il y a plein de plein plein de choses qui ont changé et qui ont évolué à chaque fois et cette cassure je trouve que c'est vraiment l'occasion d'en faire quelque chose,

  • Speaker #0

    d'en faire une opportunité et d'en faire une opportunité de quelque chose de très positif tu nous prenais la métaphore de rebattre les cartes et j'entends dans ce que tu nous dis en plus avec l'histoire du permis moto rebattre les cartes et choisir celle qu'on veut en fait

  • Speaker #1

    Oui c'est ça ! Oui oui, c'est effectivement ça. Rebattre les cartes et dire ça je veux, je veux pas. tu vois moi j'ai changé de ville à un moment donné un peu du jour au lendemain avec mes trois enfants sous le bras et en fait ça faisait plusieurs années que je disais mais on peut plus vivre dans cette ville puis je restais parce que il y avait le père de mes deux aînés qui était là et que voilà le papa de la troisième était plus dans la ville enfin il était déjà loin mais tu vois je m'étais dit bon bah s'il y en a au moins deux sur trois qui ont leur papa à côté ben je le fais quoi hum et puis à un moment donné il y a eu je sais plus quelle rupture je me demande si c'était pas une rupture de contrat de travail ou un truc comme ça tu vois mais à nouveau une rupture dans ma vie qui a fait que on se dit non mais en fait cette vie là moi j'en veux plus et de dire et si j'envisageais autre chose et ce et si chez moi en tout cas il m'a laissé la possibilité de de d'ouvrir un champ possible. Me dire, et si finalement, j'habitais dans une ville que j'aime bien, dans un endroit que j'aime bien, qui serait porteur pour moi ? tu vois et d'imaginer le truc et de dire bah ouais en fait ça marche quoi pareil à chaque fois dans cette situation là j'ai pas été toute seule je me suis fait accompagner, j'ai pris le temps de discerner enfin le temps sur ce coup là j'avais pas trop pris le temps mais en tout cas ça s'est fait vite et j'ai pas pris ma décision toute seule dans mon coin tu vois je suis allée je me suis fait accompagner mhm

  • Speaker #0

    Oui, je pense qu'à travers... Enfin, en tout cas, je peux beaucoup me reconnaître à travers tes mots. Enfin, après toutes mes séparations, je crois qu'il y a eu... Alors, certaines personnes parlent d'une phase de reconstruction. Moi, à certains endroits, dans certains moments de ma vie, j'ai même eu l'impression que c'était des phases de construction. Je ne sais pas si on peut aller jusque-là, parfois. Et de manière, je pense, plus ou moins grande, moi, je me réfère à... Alors moi, je ne suis pas partie, je n'ai pas quitté un lieu de vie comme toi, mais ça pouvait aller de réorganiser tout mon appartement à changer de métier quand même une fois. Il peut y avoir quand même des choses, mais je crois qu'on a besoin de se retrouver soi ou de se trouver soi et de s'aligner ou de se réaligner en fait. Tu nous parlais tout à l'heure des courbes du changement. Enfin, de la courbe du changement ou courbe du deuil. Est-ce que tu pourrais nous parler un peu de cette courbe ? Nous raconter comment ça se passe.

  • Speaker #1

    Oui. Donc, ça commence par le choc. Le choc, c'est l'annonce de la mauvaise nouvelle. Je veux faire un gâteau au chocolat, il n'y a plus de sucre dans le placard. Donc là, c'est le choc. En plus, c'est dimanche, les magasins sont fermés. Et donc là, je me dis, mais non, mais ce n'est pas possible. Je suis dans le déni, je ne veux pas voir. Et donc, ce déni, c'est, il est très bien, le déni. En fait, il dit juste, pour le sucre, c'est un peu bateau, mais par exemple, je viens de perdre mon conjoint, ma conjointe. soit perte définitive soit séparation le déni c'est mais c'est pas possible ça n'est pas possible il va revenir, elle va revenir elle va entendre raison elle va se rendre compte que c'est pas possible elle va se rendre compte qu'elle peut pas vivre sans moi elle va se rendre compte qu'en fait elle est en train de tout péter avec les enfants il y a tout ce dialogue intérieur C'est une réaction physiologique du cerveau. Le cerveau nous met en sécurité par le déni. Il permet juste au cerveau de prendre le temps nécessaire pour envisager la situation. Mon conjoint est parti. En fait, c'est ça. Tu vois, moi, là, maintenant, je travaille dans la transition écologique, donc il y a beaucoup de déni. Donc, je fais de la formation aussi et je dis toujours à mes stagiaires que c'est OK, le déni. En fait, d'avoir quelqu'un en atelier qui est dans le déni, c'est juste qu'il est en chemin. Et voilà, c'est juste une étape normale, physiologique. Donc après le déni, il y a la colère. Parce que le déni, ce temps-là, il a permis de pouvoir entendre le message. Et donc, la mauvaise nouvelle, il n'y a plus de sucre. Ah putain, mais ce n'est pas possible, on a fait les cours cette semaine en plus, je le savais qu'il fallait du sucre. Donc, il y a ce truc de colère et quand c'est la séparation, c'est Ah, mais je suis hyper en colère contre lui. Et puis là, il y a tout qui ressort et puis il y a ce jet de colère qui peut être plus ou moins long.

  • Speaker #0

    Oui, ok.

  • Speaker #1

    Après, il y a le marchandage, il y a la négociation. la négo c'est oui mais peut-être qu'il reste du sucre en morceaux et que voilà le marchandage c'est peut-être que tu pourrais revenir même si tu as rencontré quelqu'un d'autre peut-être que tu pourrais quand même être là je veux bien faire un ménage à trois tu vois alors on le sait bien que le ménage à trois Il y en a souvent un des trois qui souffrent très fort. Mais voilà, ça peut aller jusqu'à ce genre de choses-là. La négo, elle peut prendre toute forme de... plein de formes différentes.

  • Speaker #0

    Ça peut être aussi par rapport à... Ça peut être si je change telle chose, alors il va revenir.

  • Speaker #1

    Exactement, voilà. Ça peut être, on se voit, non mais viens, on va boire un café. Non mais je te promets, maintenant je vais changer. J'ai tout compris. C'est pas possible la vie sans toi. Voilà, donc effectivement, il y a ça. La tristesse arrive ensuite. Et dans la tristesse, il y a quelque chose de l'ordre de l'acceptation. Je commence à l'accueillir, à accepter, mais en même temps, je n'accepte pas. Et là, c'est le moment, c'est le bas de la courbe. C'est une courbe qui fait un U à peu près. Elle est plutôt descendante et montante. Ce moment-là de la tristesse et de la dépression, dans le cas de la séparation, il est vraiment nécessaire. Ça fout les boules en fait. Que tu partes ou que tu sois quitté, ça fout les boules. C'est triste. C'est une histoire dans laquelle tu y as cru, tu as investi du temps, tu as investi tes émotions, ton cœur, tu as fait ou pas des enfants. Et c'est triste. Et c'est vraiment important. d'accepter de vivre pleinement sa tristesse. Et là, ça peut être le moment où c'est nécessaire d'avoir de l'accompagnement. Et de l'accompagnement, à ce moment-là, ça peut juste être la personne avec qui je sais que je peux lui demander de me serrer très fort dans ses bras et je peux laisser aller... Ça peut être une déferlante de pleurs et la personne ne sera pas impressionnée par ça. C'est juste que j'ai besoin que ça sorte. Quand la tristesse est trop forte, il y a de la dépression qui peut s'installer. Ce qui est important à ce moment-là, c'est pareil, c'est normal, c'est physiologique. Ce qui est important, c'est que cette dépression ne dure pas trop longtemps. Et c'est vraiment à ce moment-là que ça peut être nécessaire d'appeler à l'aide. voilà tu vois typiquement moi l'an dernier j'ai eu une très forte période de dépression et c'était rigolo parce que d'ailleurs c'était après avoir enregistré un épisode sur la dépression et voilà les psy cherchent les vagues et je me suis laissée aller et puis à un moment donné je me suis dit là je peux plus j'ai besoin

  • Speaker #0

    Là, j'ai besoin d'aide. Et donc, j'ai envoyé un message à un ami qui est thérapeute, mais que j'ai sollicité en tant qu'ami, pas en tant que thérapeute. Mais je savais qu'il avait cette casquette-là, en lui disant, là, j'en peux plus. Vraiment, j'ai besoin d'aide, parce que là, c'est le fond du fond. et voilà pour la petite histoire il m'a renvoyé un message j'avais laissé un message vocal il m'a renvoyé un texto en disant j'ai reçu un message a priori de toi avec une voix d'outre tombe le message fait vraiment peur je voulais juste m'assurer que c'était vraiment toi et que c'était pas tu sais une connerie où on te demandait après de l'argent et donc j'ai dit je suis désolée de t'avoir fait peur mais c'est vraiment moi et et Voilà, donc, juste pour dire que cette période-là, c'est OK de la ressentir, normal de la ressentir, elle ne doit juste pas s'installer. Parce que si elle s'installe, après, elle devient pathologique. Et là, quand ça devient pathologique, par contre, c'est beaucoup plus compliqué et beaucoup plus long de s'en sortir. Mais quand on met en place de l'accompagnement, à ce moment-là, petit à petit, tout doucement, on arrive à l'acceptation. OK. L'acceptation, c'est bon, ben OK. Il n'y a pas de sucre dans le placard. Il va falloir que je fasse autrement pour faire mon guet. D'accord ? Et c'est, ok, je commence à envisager la vie autrement. Il s'est passé X semaines, X mois, et effectivement, en fait, j'arrive à vivre. J'arrive à avoir suffisamment d'argent pour faire vivre tout le monde, ou pas. Parce que c'est une réalité aussi, quand il y a séparation, il y a une vraie paupérisation des femmes. C'est moins le cas pour les hommes. Mais voilà, les femmes, elles perdent énormément au niveau matériel. Donc voilà, ça peut aussi être une composante très forte dans le vécu de la séparation. Mais voilà, ça peut être de Ok, je n'arrive pas à boucler les fins de mois, je demande de l'aide En tout cas, en France, on a la chance d'avoir beaucoup d'aide. Moi, j'ai élevé trois enfants avec des minima sociaux. Et j'ai des enfants qui font des études supérieures maintenant et qui sont bien. Et ça fonctionne bien, quoi. Donc voilà, c'est énergivore, mais c'est possible.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Et après ça, il y a la découverte du sens. La découverte du sens, c'est... Ah ben, il n'y a plus de sucre. Et si je faisais un gâteau sans sucre, avec que du chocolat ? Qu'est-ce que ça... tu vois et si je mettais du miel dedans et la découverte du sens c'est et si je reprenais cette formation qui me faisait rêver de passer mon permis moto tu vois ah mais ce qui se passe là ce que je vis là en fait ça a du sens parce que tout ce qui a été traversé avant toute la vie qui a été vécue avant voilà tu vois moi je fais un podcast sur l'opportunité de la séparation parce que je me dis tout ce que j'ai vécu ça peut pas rester comme ça sans rien il faut que ça serve à d'autres femmes tu vois moi j'ai tellement galéré voilà je suis encore en galère de vie amoureuse enfin non c'est pas que je suis en galère c'est que je crois que je me suis fermée et qu'il y a un côté de moi qui aimerait beaucoup puis il y a un côté de moi qui dit non mais laisse tomber et en même temps je suis convaincue de la beauté de la vie de couple et tout ça donc Donc voilà, c'était tout ça pour dire que... je crois que chacun, chacune, arrive à trouver le sens de cette histoire.

  • Speaker #1

    Et à la fois à redonner du sens à sa vie.

  • Speaker #0

    Et redonner du sens à sa vie. Et après, une fois qu'on est là-dedans, donc là, on a déjà commencé à remonter la courbe. Et alors là, on passe à l'action. Et quand on est dans l'action, eh bien, voilà, c'est la joie, c'est la paix. Voilà, c'est typiquement, moi, actuellement, je... j'ai vraiment la sensation de vivre une vie qui est alignée avec mes valeurs. Et voilà, et avec tout ce que j'ai fait, en fait, je me suis tellement investie dans ma vie pro, dans les projets, j'aurais pas pu faire ça dans un contexte de vie de couple, en fait. Ça a pris tout le temps, ça a pris toute mon énergie, et je suis hyper heureuse de ça.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    J'aurais pas pu, j'avais... peut-être que si en fait je ne suis pas très honnête de dire ça peut-être que j'aurais pu mais en fait on ne peut pas savoir mais d'une manière ou d'une autre ça t'a permis de te réinventer oui voilà j'ai eu complètement la liberté de me réinventer sans avoir à faire attention à l'autre à ce qu'il va penser, à comment il vit ça est-ce que ça va,

  • Speaker #1

    est-ce que ça ne va pas ouais petite curiosité Je me demandais si ces phases, je vais expliquer pourquoi, mais je me demandais si ces phases, elles se passent toujours forcément dans l'ordre que tu nous as décrit. Oui,

  • Speaker #0

    c'est une très bonne question.

  • Speaker #1

    Oui, parce qu'en tout cas, dans mon expérience personnelle, je n'ai pas l'impression que ce soit toujours le cas ou des fois, j'ai l'impression qu'il y a des allers-retours.

  • Speaker #0

    Oui, effectivement. Merci de poser la question. Donc, on n'est pas du tout obligé de passer par toutes les phases. On peut passer plusieurs fois par jour par les mêmes phases. et on peut passer plusieurs fois par jour par toutes les phases.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Parce que tu peux être hyper bien à un moment donné dans ta vie de femme, mais pas être bien dans ta vie de mère. Parce que, je ne sais pas moi, il y a eu une galère avec un enfant. Enfin, tu vois, tu t'apprends que ton enfant… asséché plein de cours depuis des mois, tu passes par ce truc le choc, le déni mais il n'empêche que dans ta vie de femme peut-être que ça se passe très bien à ce moment-là tu vois, dans ta vie professionnelle, tout ça tu peux être complètement épanouie tu vois, donc ça fait partie des... des états émotionnels et je trouve que c'est intéressant d'en avoir conscience pour juste pouvoir les identifier quand ils sont là et pouvoir remettre un dialogue intérieur qui soit bienveillant et qui soit doux plus serein aussi je dirais par rapport au fait que c'est normal j'ai entendu ça tout à l'heure ça peut faire peur oui

  • Speaker #1

    et là en fait ce que tu nous expliques à travers l'exemple de il n'y a plus de sucre dans le placard c'est que finalement cette courbe du changement on la vit entre guillemets tout le temps par rapport à plein de choses différentes et que évidemment en suivant comment je pourrais dire suivant le sujet, ça va peut-être plus ou moins secouer parce que peut-être qu'il n'y a plus de sucre dans le placard va nous secouer moins que je te quitte, c'est fini entre nous. Mais ça, on le traverse tout le temps. Donc, ce qui explique ta réponse aussi sur on peut le vivre plusieurs fois par jour, enfin, on peut vivre toutes les phases plusieurs fois par jour ou pas toutes les phases, etc.

  • Speaker #0

    Pas forcément dans le même ordre.

  • Speaker #1

    Pas forcément dans le même ordre, ouais. Du coup, si je ressente sur le deuil amoureux, c'est pareil. Donc, ces phases-là... Alors, j'ai plusieurs questions, mais ça veut dire que dans le deuil amoureux, ces phases-là, on peut les vivre plusieurs fois par jour, par exemple ? Ben ouais. Et recommencer le lendemain ? Ben ouais. Ou alors, on peut avoir des grosses phases, je ne sais pas, une grosse phase de colère ? Les deux. Ok, donc il n'y a pas forcément d'ordre et il n'y a pas forcément de... J'ai envie de dire de nombre de fois où on va passer par telle phase, en fait, c'est ça ?

  • Speaker #0

    Oui, oui.

  • Speaker #1

    Mais ce dont on peut être sûr, c'est que tout ça, c'est un processus naturel et normal.

  • Speaker #0

    Voilà, c'est ça. C'est un processus naturel, normal. À mon sens, c'est important d'en avoir conscience et de pouvoir juste l'identifier. Et là où c'est important, c'est de surtout pas rester au fond de la courbe. C'est de surtout pas rester dans la tristesse et dans la dépression. Et à la rigueur, je me dis, si cette courbe du deuil, elle sert que à ça, juste à ne pas rester seule dans cette phase-là, en fait, elle a fait tout son job. D'avoir vraiment à l'esprit que cette phase... elle est normale, c'est ok, c'est essentiel d'en sortir.

  • Speaker #1

    Oui, donc c'est ok d'être triste, c'est ok d'être dans une forme de dépression, il y a une dépression normale là-dedans, juste il ne faut pas s'y enfoncer en fait. Oui,

  • Speaker #0

    tu vois, je peux te donner un autre exemple, parce que donc ça s'appelle la courbe du deuil. Moi, j'ai perdu mon plus jeune frère il y a 18 ans maintenant. Pendant les premières années, très souvent, je pleurais. Pour une raison X ou Y, à un moment donné, je pensais à lui. Beaucoup pendant que je faisais la vaisselle, il y avait un ancrage. Quand je faisais la vaisselle, je pensais à lui. Qu'est-ce que j'ai fait la vaisselle en pleurant ? C'était fou. Maintenant, je ne fais plus la vaisselle en pleurant. Mais par contre, parfois, il y a un truc... qui vient, il y a une association d'idées, et j'ai le cœur gonflé d'amour pour lui, et gonflé de tristesse, et à nouveau je me mets à pleurer. Et c'est incontrôlable, c'est comme ça. C'est juste que ces moments-là, maintenant, ils sont de moins en moins nombreux. Oui. Voilà.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Mais ils sont toujours là. Je crois qu'ils seront toujours là. Je crois que quand ton père est un être cher, tu vois, en plus, il était tout jeune, c'était un accident, enfin, voilà, c'était un truc assez dramatique. Tu vois, je crois que cette tristesse, ces pleurs et ce manque de l'être aimé sera toujours là. C'est juste qu'il est un peu moins fort maintenant et il arrive un peu moins régulièrement. Et voilà, moi même des fois encore, tu vois, je me dis, quand même, ces périodes où j'étais mariée et où on vivait notre vie de famille, même si... on faisait semblant, tu vois, c'était très particulier notre histoire, mais tu vois, je pense que tous les deux, on faisait semblant de jouer à la famille. Mais il y avait quelque chose de doux, de confortable là-dedans. Donc oui, parfois, j'ai des regrets de ça et c'est OK, ils sont là, je les accueille, je dis bonjour, mesdames, les regrets. Puis voilà, puis ça passe, quoi.

  • Speaker #1

    Oui. Oui, et pour autant, si je te demandais si tu pensais avoir fait le deuil, tu me répondrais quoi ?

  • Speaker #0

    Je te répondrais que oui, mais je pense que c'est encore un processus en cours.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Oui. Même si je crois qu'il y avait peu d'amour, tu vois, dans cette relation. Il y en a eu, mais il n'a pas duré longtemps et il n'était pas sur un socle très solide. Alors, le deuil de la relation amoureuse avec le conjoint, oui, ça s'est fait. Par contre, le deuil de la vie de famille, être à deux pour éduquer les enfants, ne pas avoir toute la charge mentale seule, etc. Je ne suis pas sûre que ce deuil-là soit complètement au clair.

  • Speaker #1

    c'est bien que tu expliques ça que tu fasses la différence parce que je crois que quand on perd quelqu'un alors là je parle de séparation amoureuse mais dans une certaine mesure ça pourrait sans doute s'appliquer à ce que je dis à d'autres deuils En fait, la question, c'est toujours de quoi on a besoin de faire le deuil. Parce que oui, des fois, on a besoin de faire le deuil de la relation. Des fois, on a besoin de faire le deuil de la personne. Des fois, on a besoin de faire le deuil de la vie de famille, comme tu dis. Des fois, on a besoin de faire le deuil des projets qu'on avait avec l'autre, de la relation qu'on avait projetée. Enfin, voilà, il y a plein de choses possibles, en fait, là-dedans. Donc, c'est vrai que les gens me posent souvent la question, mais... comment je sais ou comment je saurais que j'ai fait le deuil. Je crois que l'idée, c'est déjà de savoir, en tout cas, ça pourrait être de se demander de quoi on a besoin de faire le deuil, pourquoi pas. Et puis, il y a peut-être certains deuils qui vont être faits rapidement. Il peut y en avoir plusieurs dans le même, en c'est ça que je veux dire.

  • Speaker #0

    Oui, oui, oui. Il peut y avoir plusieurs dans le même et puis, il y a quand même quelque chose d'extrêmement compliqué dans la relation. C'est que tu dois faire Enfin, dans la séparation, pardon. C'est qu'il faut faire le deuil de la relation. Mais quand tu as des enfants, ton ex, tu l'as sous les yeux tout le temps.

  • Speaker #1

    C'est ça. En plus,

  • Speaker #0

    tu fais de la garde alternée, que du coup, pour faire de la garde alternée, tu veux vous habiter à deux rues l'un de l'autre, que tu risques de le rencontrer à la boulangerie. Si en plus, lui ou elle a refait sa vie et que... Tu vois, ça peut être... vraiment très compliqué parce que faire le deuil d'une personne alors que tu as cette personne-là sous les yeux, ou en tout cas très régulièrement dans ton entourage, selon ton histoire de vie, etc., ça peut être très compliqué. Alors, je nuance quand même mes propos parce que dans les derniers accompagnements que j'ai faits, j'ai quand même été hyper... positivement épaté, étonné de voir que là, j'ai l'impression qu'il y a quand même pas mal de couples qui se séparent avec des enfants et ça va en fait, ça se passe bien c'est assez paisible alors est-ce que la possibilité de la séparation ça fait partie du contrat de départ maintenant de façon implicite que du coup quand ça arrive il y a un peu un truc de bah oui on savait qu'il y avait une porte de sortie de secours qui était là donc ben voilà il y en a un des deux qui a pris la porte de sortie de secours et comme j'ai toujours vu cette porte de sortie de secours ben en fait je m'étais un peu habituée ça je sais pas j'ai pas suffisamment fait d'accompagnement ça s'est arrêté

  • Speaker #1

    les accompagnements au moment où moi j'avais commencé à voir ce changement c'est possible qu'il y ait ça et puis en tout cas il y a une autre hypothèse qui me vient en tête mais je me dis qu'aujourd'hui on est comment dire Enfin, plus on avance dans le temps, plus... on est conscient du fait que c'est important d'avoir une communication dans le couple. Ce que je veux dire, c'est que peut-être aussi, dans certains cas, on arrive à apaiser plus les choses aussi avant de se séparer et que du coup, ça peut amener des fois à des séparations plus sereines, entre guillemets. Après, je pense que chaque cas est vraiment différent.

  • Speaker #0

    et que des fois il y a aussi besoin je crois que des séparations soient pas sereines ou des fois il y a besoin de couper alors moi il y a une chose dont je suis intimement convaincue c'est que tout ce qui doit arriver arrive et la façon dont ça doit arriver c'est juste parfait comme ça même si c'est extrêmement dur Moi, mon mari m'a quitté pour partir avec une femme qui avait 15 ans de plus que moi. J'assume que mon égo, ça a été un peu compliqué quand même. J'avais moins de 30 ans, j'étais plutôt canon encore à cette époque. Voilà. Ça, ça a été ultra compliqué. Et c'est parfait, ça s'est passé comme ça, ça devait se passer comme ça. Et c'est OK.

  • Speaker #1

    j'ai envie de te poser une dernière petite question avant d'arriver à la fin de cette interview est-ce qu'il y a une chose en particulier au-delà de tout ce qu'on a dit ou peut-être qui va résumer ce qu'on a dit je ne sais pas mais que tu penses que ça serait important que les gens entendent par rapport au deuil amoureux c'est important de prendre le temps de le faire je crois oui

  • Speaker #0

    de ne pas se relancer tout de suite dans une relation. J'ai lu des articles, c'est un peu la relation pansement. Moi, j'appelais ça les passeurs. ok c'est ceux, celles et ceux qui te font passer, un passage quoi, ouais ouais ou en tout cas si t'es dans une relation comme ça c'est pas mal de le dire au départ parce que si l'autre en face il est super amoureux c'est pas cool mais ouais le deuil amoureux il me paraît essentiel quand la situation arrive et ce qui me paraît important aussi c'est euh c'est de l'accueillir, c'est de lui dire Ok C'est de ne pas être dans une lutte. C'est de dire Ok, il y a la séparation, elle est là, je l'accueille. Je vais vivre ce que j'ai à vivre et ça va prendre du temps. Et d'avoir en tête que ça prend du temps.

  • Speaker #1

    Et puis finalement, peut-être que moins on va lutter, plus on va accepter ce qui se passe et plus ça va se... Comment dire ? Plus ça va se passer correctement, en fait.

  • Speaker #0

    Oui, oui, oui. Alors là, plus il y a lutte, plus c'est intense. c'est comme dans les vagues quand tu te fais emporter par le courant, plus tu nages plus tu t'épuises par contre si tu acceptes de te laisser un peu baloter à un moment donné tu sors du courant il y en a plein d'autres j'avais l'image du boomerang tu jettes le boomerang t'essayes de lutter et de rejeter le truc que t'as pas envie d'avoir et il te revient dans la figure moi j'étais un peu sur ce reclam rires chacun ses images en fait oui alors ce qui est sûr et que moi j'ai vécu vraiment de nombreuses fois c'est que si tu profites pas de la séparation pour régler tes problèmes alors dans régler tes problèmes j'entends Pour moi, la séparation, tu disais tout à l'heure que ça pouvait faire ressortir des vieilles blessures. Les histoires de séparation sont juste venues mettre en lumière les blessures d'enfance, les trucs transgénérationnels, tous ces trucs-là. Ce qui est sûr, c'est que si tu ne prends pas ce truc-là à bras-le-corps, si c'est trop compliqué pour toi de regarder ça maintenant, c'est pas grave, c'est pas le moment, mais par contre, sois juste bien sûr et certain que la vie te représentera la situation sur un petit plateau d'argent à un moment donné. Et la vie, elle représente les situations... jusqu'à ce qu'on soit prêts à les regarder et à les accueillir et à leur dire bienvenue. Voilà, tu ne sens pas bon, tu n'es pas jolie à voir, mais ok, je t'accueille, je veux bien te faire une petite place. Oui, c'est aussi dans ce sens-là que la séparation, c'est une opportunité, c'est que ça nous donne vraiment aussi la possibilité de venir aller caresser les blessures, diverses et variées qui nous façonnent depuis tout petit.

  • Speaker #1

    J'aime bien cette formulation, caresser les blessures. Effectivement, et là, on est encore sur le arrêter de lutter. parce que souvent les blessures c'est pareil c'est des choses qu'on a envie de jeter à l'intérieur de nous et caresser ça amène quelque chose de beaucoup plus doux et qui s'apaise en fait c'est ce que j'entends dans ce que tu dis c'est pour ça que j'aime bien la formulation je vais la garder en tête avant qu'on se quitte est-ce que tu as envie de nous partager autre chose que ce que tu nous as dit tout à l'heure sur ton actualité ou nous dire comment on peut te trouver

  • Speaker #0

    oui alors pour prendre contact avec moi l'email c'est ce qu'il y a de mieux je te le donnerai tu le mettras en note d'épisode Instagram fonctionne aussi c'est les deux façons de me joindre le plus facilement email et Instagram ok super

  • Speaker #1

    merci beaucoup Juliette pour ce moment qu'on a passé ensemble merci à toi, c'était super agréable c'était précieux cette discussion et puis à tout bientôt merci beaucoup merci à toi bye bye j'espère que tu auras trouvé cet échange avec Juliette aussi enrichissant que moi Ce que j'ai retenu particulièrement de cet échange et du deuil amoureux, c'est que c'est un processus, et que c'est un processus qui est normal et qui est nécessaire pour se reconstruire, pour aller vers la reconquête de soi, et qu'il y a à cet endroit une énorme opportunité, c'est de grandir, d'avancer et de se rapprocher encore davantage de qui on est à l'intérieur de nous. Si ça t'intéresse, tu peux aussi sur le sujet écouter mes épisodes 64 et 65. Dans l'épisode 64, je te parlais de comment ça se passe des deux côtés en fait dans cette odyssée de la rupture amoureuse. Et dans l'épisode 65, j'ai donné des clés sur qu'est-ce qui peut mener à la rupture. Pour le moment, je te remercie pour ton écoute parce que si le podcast existe et s'il continue à grandir et à évoluer, c'est grâce à toi. Je reste à ta disposition si tu as envie de venir échanger avec moi sur Instagram ou par mail. Et je te donne rendez-vous au prochain épisode. Prends soin de toi. Bye bye !

  • Speaker #0

    Sous-titrage ST'501

Share

Embed

You may also like