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L'autre potentiel : j'ose ma différence !

Episode 50 - Jusqu'à l'oubli de soi - avec Johann Bolinger

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46min |15/06/2025
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46min |15/06/2025
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Description

Dans cet épisode sans filtre, Johan Bollinger nous emmène dans les coulisses d’un parcours inspirant… et bouleversant.


De son rêve d’enfant de devenir journaliste à sa fulgurante ascension entrepreneuriale, il partage avec sincérité ce que peu osent dire : le prix de la réussite quand on porte tout, sauf soi-même.


📉 Burn-out, pression, oubli de soi, poids des responsabilités familiales et professionnelles…
💡 Mais aussi résilience, reconversion, quête de sens et intuition salvatrice.


Une conversation intime et percutante pour tous ceux qui, à force de vouloir tout porter, risquent de s’écrouler.


Je suis Marc Breugelmans, Coach Professionnel, Auteur de 'L'autre potentiel'.

J'illumine les étoiles de votre potentiel pour vous aider à devenir le/la leader de votre vie !

www.coachingetdecouvertes.be

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Crédit Musique :

Creative Commons — Attribution 3.0 Unported — CC BY 3.0 Music promoted by Copyright Free Music - Background Music For Videos 👉    / @podcastbackgroundmusic  


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour les autres potentiels, merci d'être présents aujourd'hui pour la suite de notre voyage à travers les environnements toxiques mais aussi les environnements porteurs. Donc ce que nous avons déjà vu ensemble dans les deux épisodes précédents c'est ce que c'est un environnement toxique, ce que c'est un environnement porteur. Et puis la fois passée j'ai fait tout mon possible pour vous donner un maximum de pistes concrètes pour que vous puissiez... puissiez sortir d'un environnement toxique et construire un environnement porteur alors aujourd'hui nous allons changer de dynamique puisque je reçois un invité j'ai ce privilège là pendant 25 ans il a été à la fois journaliste tv entrepreneurs créateurs de contenu stratège marketing réalisateur vidéo il a accompagné des dizaines d'entreprises à structurer leur image toucher leur public générer de la croissance Il va nous parler de cette ascension, de ce qu'il a porté, de son why, des valeurs qui le font vibrer. Et puis, à un moment donné, et c'est là que son histoire est tout à fait en raccord avec ce qu'on a vu dans les deux derniers épisodes, en fait, sa vie a basculé. Et en termes d'environnement toxique, je pense sincèrement qu'on ne peut pas faire pire. En tout cas, c'est mon avis. Alors je reçois aujourd'hui Johan Bollinger et je vous propose directement de l'accueillir. Belle écoute à tous ! Bonjour Johan !

  • Speaker #1

    Bonjour Marc !

  • Speaker #0

    Déjà merci d'avoir accepté pour qu'on puisse non seulement écouter ton histoire, écouter ton combat, mais aussi pouvoir s'inspirer. et s'inspirer de ton histoire pour que ça aide un maximum de personnes et entre autres tous les auditeurs de l'autre potentiel, j'ose ma différence. Alors déjà, qui est Johan Bollinger ?

  • Speaker #1

    Écoute, déjà d'abord merci parce que, comme je te le disais en off, ce n'est pas habituel que ce soit moi qui réponde aux questions parce que d'habitude c'est moi qui les pose. Et justement, ça répond à ta question, qui est Johan Bollinger ? À la base, Johan Bollinger, c'est un journaliste. Donc journaliste c'était un rêve d'enfant. Quand j'avais 6 ans je regardais le journal à la télé. Il y avait un monsieur barbu qui s'appelait Jacques Bredal qui présentait les infos. Et je disais à mes parents un jour je serai comme ce monsieur dans le poste à présenter le journal. Et c'était un rêve d'enfant. Vraiment à 6 ans j'ai décidé que je serai journaliste. Et quand tu décides quelque chose, la vie souvent elle te met plein d'éléments en place pour que tu puisses y arriver. Et j'ai découvert la vidéo à 15 ans avec des premières interviews que j'ai réalisées dans le cadre d'un travail pour l'école. Et donc, c'était vraiment à ce moment-là, les cassettes VHS, ce n'était pas aussi simple que maintenant de faire de la vidéo. Donc, on avait dû aller dans un club de montage vidéo les soirs pour pouvoir faire les montages avec des VHS. Et c'était vraiment toute une aventure. Et on travaillait tard le soir pour pouvoir réaliser cette vidéo qui était pour un travail. Et en fait, je m'étais retrouvé tout seul de la classe à le faire, je ne sais pas comment, mais en tout cas, je me suis passionné pour la vidéo, pour le montage, pour l'interview, et vraiment, ça ne m'a jamais quitté. Et donc, j'ai fait ces études de journaliste qui étaient vraiment mon objectif. Je suis allé à Bruxelles, dans une école de journalisme où il y avait de la pratique, de la théorie. Et quand je suis sorti, en fait, j'ai décidé de me lancer à fond. Et la vie a fait que, très rapidement, je suis arrivé à la présentation du journal. télé donc sur la télévision de ma région et j'étais le plus jeune présentateur de cette télé ça n'était jamais arrivé quelqu'un aussi jeune que moi présente ça m'a pas mis mes collègues dans la poche d'ailleurs et donc j'ai très vite rempli les foyers tous les soirs avec les informations mais ce qui était génial dans ce métier c'est que vu que c'était une petite équipe c'était une télévision proche des gens en fait on faisait de tout C'est-à-dire que j'ai fait à la fois de la présentation du JT, mais ce n'était pas que. Je faisais également des reportages, je faisais des interviews, je produisais des émissions. Donc, j'ai vraiment touché à tout. J'avais toute la confiance de la direction et donc, je pouvais vraiment faire ce que je voulais. J'ai fait des émissions culturelles, historiques. J'ai fait des émissions principalement axées sur l'entrepreneuriat. Et en fait, ces émissions sur l'entrepreneuriat, elles m'ont ouvert l'esprit sur… C'est quoi être entrepreneur ? J'ai découvert des entrepreneurs de ma région, des gens qui se donnaient à fond pour leur boulot, qui se donnaient à fond pour créer de l'emploi, des gens qui développaient des activités, ça m'a passionné. J'ai trouvé que ces gens étaient admirables dans ce qu'ils mettaient en place. Et donc, je me suis dit, tiens, l'entrepreneuriat, c'est vraiment quelque chose qui est intéressant. Et quelque part, un peu comme, tu vois, tu te dis... Allez, je suis arrivé à mon premier objectif de vie qui était de présenter le journal. Qu'est-ce que je fais ? Est-ce que je me dis que je veux aller au National présenter le journal parce que c'est une question d'égo ? Ou est-ce que je me dis que de toute façon, les mécaniques sont les mêmes un peu partout ? De présenter, de faire des reportages, etc. C'est un peu la même chose. Donc, qu'est-ce que je fais ? Et en fait, le destin a fait qu'en 2006, c'était les élections au niveau communal. Et le destin a mis sur ma route un homme politique complètement bourré qui vient sur le plateau le soir des élections et qui se présente avec son fils. Et donc, en fait, il nous fait un de ses shows, mais total. J'ai fait un grand accord. C'est culte. Tout le monde connaît, même en France, parce qu'en fait, c'est passé dans les enfants de la télé. C'est moi qui l'interview. C'est toi qui l'interview ? C'est moi qui l'interview. Ah ouais ? Et en fait, je passe 7 minutes 30 à vivre un truc complètement décalé. Complètement décalé. Mais à savoir que moi, en tant que journaliste sur plateau, ce gars-là, je le connais. Je l'ai interviewé des dizaines de fois. Je sais qu'il peut avoir un phrasé lent. Je sais qu'il est bourré la plupart du temps, mais que ce qu'il raconte est sensé. Donc là, il est en train de me faire des révélations sur plateau de choses qu'on essaye d'obtenir d'autres personnalités politiques. Et lui, il le dit clairement. Voilà, moi, j'ai fait ça. Donc, ce qu'il dit est super intéressant dans le fond. Par contre, la forme, c'est... Bon, la vidéo est sur YouTube, elle est sur ma chaîne, je vous invite à aller la voir. Donc du coup, moi je suis là pendant 7 minutes 30, en essayant de garder mon sérieux, et tu vois, et puis après, en fait, qu'est-ce qui se passe ? On est, il faut savoir, en 2006. YouTube, il est sorti en 2005. Donc les buzz vidéo, on ne savait pas ce que c'était. Et donc, le lendemain de cette interview, la vidéo se retrouve sur YouTube. Et ça fait une explosion mondiale. Mais quand je dis mondiale, même en Australie, il y a eu des articles dans les journaux partout par rapport à cette vidéo. On est passé aux enfants de la télé. Ça a été un buzz mondial grâce à YouTube. Et en fait, moi qui faisais des reportages pour les entrepreneurs, qui me retrouve confronté à un homme politique qui est complètement à la masse et qui en plus fait le buzz grâce à cette interview et grâce à YouTube, je commence à cogiter et je me dis, OK, Maitre... utiliser une plateforme comme YouTube pour pouvoir développer des reportages vidéo qui seront visibles partout dans le monde. Parce que finalement, moi, la contrainte que j'avais avec la télé locale, c'était que c'était diffusé localement. Et des reportages visibles partout dans le monde qui mettraient en avant des entrepreneurs que je trouvais admirables, je me suis dit, il y a un truc là, tu vois. Et donc, je me suis dit, il y a quelque chose à faire par rapport à ça pour propulser la vidéo sur Internet. On est en 2006. Et donc, je me dis, je ne suis pas capable à l'heure actuelle, avec mes études de journaliste, etc. J'ai été dirigeant de mouvements de jeunesse et tout, mais ce n'est pas la même chose. Tu vois, quand tu dois gérer un budget de mouvement de jeunesse ou un budget d'entreprise, ce n'est pas la même chose. Quand tu dois gérer des équipes dans un mouvement de jeunesse, ce n'est pas la même chose que gérer des équipes au niveau... Eh bien, si, en fait, c'est quasiment la même chose, mais je l'ai appris après. Mais à ce moment-là, je me dis, OK, je vais reprendre des cours du soir pour faire apprendre à devenir dirigeant d'entreprise. Et donc, je reprends des cours au HEC. Et je me donne à fond pendant deux ans pour construire mon business plan. Et donc, en 2009, je présente mon business plan à mes profs de HEC qui n'y croient pas une seule seconde, qui me disent que je vais me planter, que le truc ne tient pas la route, etc. Mais pourtant, en 2009, je quitte tout. Je laisse tomber mon job de salarié à la télé et je me lance comme dirigeant d'entreprise. Je lance mon projet d'entreprise, aidé par une agence web locale. qui avait déjà une place sur la localité et qui était déjà un peu connue. Et je lance la version vidéo de cette agence web où on va faire que des reportages vidéo pour diffuser sur Internet. À savoir qu'en 2009, on sortait de la crise de subprime. Donc, tu vois, c'était déjà les budgets communication, ils étaient déjà en train de sauter partout. Et puis, en plus, déjà avoir un site Internet en 2009. En 2025, il y a encore des entreprises qui n'ont pas de site web correct. En 2009, avoir un site internet, c'était déjà quelque chose d'assez exceptionnel, on va dire. Mais alors, avoir une vidéo en plus sur le site internet, c'était un peu précurseur, tu vois. Et d'ailleurs, tous mes concurrents sur le marché, c'était des gens qui faisaient des DVD, de vidéos d'entreprises qui coûtaient, je ne sais pas, 100 000 francs belges. Enfin voilà, c'était très très cher à l'époque pour les entreprises. Et donc, je me suis lancé comme ça. et en fait... En un an et demi, je suis quasiment arrivé au million d'euros de chiffre d'affaires. J'avais 11 employés et on a développé des web TV pour le premier réseau networking wallon. Je travaillais avec un groupe de presse belge qui est bien connu. créé des émissions avec une chaîne nationale dédiée aux entrepreneurs. On a développé des web TV dans l'événementiel. On faisait des productions. J'ai produit des centaines de vidéos corporates, comme on dit maintenant, pour présenter des entreprises. Et donc, c'est un business qui tournait, qui tournait, qui tournait. Et voilà, c'était mon début dans l'entrepreneuriat.

  • Speaker #0

    Oui. Ce qui m'intéresse là, parce que faisons une petite pause. Je sais qu'il y a beaucoup de personnes qui rêveraient, qui ont des rêves, un journaliste ou plein d'autres rêves, qui n'osent pas, qui n'osent pas s'en servir. Qu'est-ce qui fait que, parce que tu as parlé de destin, de l'univers, mais moi je reste persuadé qu'il n'y a pas que ça, il y a aussi tout ce que tu mets en place. Qu'est-ce qui fait la différence pour que ce rêve du petit garçon de 6 ans, du petit Johan de 6 ans, devienne en fin de compte réalité ou dépasse même ? Je dépasse même le rêve. Qu'est-ce que tu as ? Quelles sont les pépites que tu peux donner pour toutes les personnes qui ont un rêve et qui souhaiteraient l'accomplir ?

  • Speaker #1

    Alors, ça ne va pas plaire à pas mal de gens, mais un, tu n'écoutes pas ce que les autres te disent. J'adore,

  • Speaker #0

    j'adore.

  • Speaker #1

    Parce que c'est ça qui se passe en fait. Exactement. En fait, les autres projettent sur toi leur propre peur. Donc, ça veut dire qu'à un moment donné, si tu les écoutes, tout ce que tu vas faire, ça va te ralentir. Donc, il faut quelque part, à un moment donné, tu te bouches les oreilles, tu te mets des œillères et t'avances.

  • Speaker #0

    Mais qu'est-ce qui est plus fort que ce que les autres racontent ? Qu'est-ce qui fait qu'à un moment donné, tu te dis, là, il faut que je me bouche les oreilles ?

  • Speaker #1

    En fait, c'est la volonté d'y aller malgré tout. C'est le fait de quelque part te dire, OK, j'ai les boules, j'ai peur. Chaque fois que tu fais quelque chose, tu le fais avec la boule au ventre en disant je prends un risque. Moi, j'ai des parents qui étaient profs, donc qui ont été fonctionnaires toute leur vie dans la même école. Je suis devenu indépendant. Ce n'était pas du tout dans ma famille, tu vois, dans les gènes de ce que j'avais reçu comme éducation. Et donc, la première fois que je suis allé pour devenir indépendant, j'avais la boule au ventre de m'inscrire, de me dire qu'est-ce que je fais. Demain, je n'ai plus aucun filet. Je n'ai même plus le chômage. Je n'ai plus droit à une... une assistance sociale, à de l'aide à quel niveau que ce soit, je n'ai plus le droit. Vraiment, je perds toute une partie de ce qui est une forme de confort quelque part pour te dire, je me lance. Et donc, tu as peur. Il y a celui qui dit, qui fait des trucs. Tu vois, je te le raconte aujourd'hui, je suis là, oui, voilà, j'ai tiré les leçons, machin, tout ce que tu veux. Mais sauf que vraiment, les sentiments à ce moment-là, j'avais les boules, vraiment. Et donc, tu y vas avec la peur au ventre, mais tu te dis, j'y vais quand même.

  • Speaker #0

    Et dans les interviews que j'ai déjà faites, on parle souvent d'intuition, on parle de frissons, c'est cette certitude que ce qu'on a là comme rêve, comme projet, c'est vraiment ce qu'on doit faire. C'est ça qui est plus fort, c'est ça que tu as connu ?

  • Speaker #1

    Exactement. Toute ma carrière d'indépendant, en fait, je n'ai fait que suivre mon intuition. Et elle m'a permis de me maintenir à flot, de rester informé de tout ce qui se faisait et de pouvoir aussi, à un moment donné, quand quelque chose n'était pas bon pour moi, m'en éloigner directement ou prendre des décisions, même si ces décisions étaient assez importantes par rapport à tout un tas de circonstances extérieures. Mais l'intuition, c'est ce qui m'a sauvé la vie. en tout cas dans le dernier chapitre de ce que je viens de vivre.

  • Speaker #0

    Merci déjà. Parce que je pense que ça peut aider pas mal de personnes. Hier, j'ai encore donné une conférence sur la reconversion et c'est souvent ça, les freins, c'est oui, mais il y a les peurs. Et je leur ai dit, en fait, il y a une chose qui est importante, c'est d'être certain d'être à la bonne place, d'avoir cette intuition. Et effectivement, à ce moment-là, bouchons-nous les oreilles. Alors, on peut continuer la suite de ton histoire.

  • Speaker #1

    Donc... Je me suis lancé Première Société, tu vois. Alors je découvre plein de choses, je découvre c'est quoi une gestion d'entreprise. J'ai eu un mentor sous la forme d'un comptable exceptionnel qui m'a accompagné à ce moment-là pour m'apprendre un petit peu à bien gérer, tu vois. Et bon, ce qui est difficile quand tu gères une entreprise avec autant de personnel dès le départ. C'est, on ne va pas se le cacher, tu le fais parce que tu as la vocation de créer de l'emploi, de créer une équipe autour de toi, soudée, qui va te suivre dans tes projets. J'avais cette vision évidemment des mouvements de jeunesse, tu vois que j'avais, ou j'avais réussi à fédérer des gens dans mes mouvements de jeunesse pour les restructurer, pour refaire des choses. Et donc du coup... J'ai amené cet esprit d'équipe à l'intérieur, le fait de leur faire confiance, de dire écoutez les gars, si vous voulez partir cet après-midi parce que vous avez fini votre boulot, allez-y. Il n'y a pas de pointeuse chez moi. Donc voilà, c'était des choses comme ça que je mettais en place, dans lesquelles j'ai appris énormément et où je me suis beaucoup amusé. Et en fait, je pense que quelque part, l'amusement dans la découverte et l'apprentissage, ça a toujours fait partie de ce que j'ai mis en place dans ma vie et qui m'a aidé. Parce que si on ne s'amuse plus, si on n'apprend plus et qu'à un moment donné, on sent que ça ne va pas, il faut se poser des questions. Parce qu'on n'est pas là pour... Je connais quelqu'un qui a lancé un mouvement qui s'appelle « On n'est pas sur terre pour en chier » et moi, je suis à 100% d'accord là-dessus. Après, j'ai envie de dire qu'il faut voir ce qu'on est prêt à gagner ou à perdre dans l'aventure, tu vois ? Oui, mais aussi. Donc chaque situation est différente. Moi je veux dire que dans mon cas c'était ok, je m'amuse et donc je continue. Et en fait ce qui s'est passé à un moment donné c'est qu'un de mes clients qui était ce groupe de presse belge et même international me recrute et me dit écoute voilà on va racheter ta boîte. Et seulement mes associés de l'époque demandaient vraiment trop cher pour la racheter donc ils m'ont dit écoute ben non ce qu'on fait c'est que revends tes parts à tes associés, viens faire la même chose chez nous, nous on te met 30 commerciaux sur la route, on va développer ton chiffre d'affaires, donc moi j'étais à 1 million d'euros, on va te le développer fois 4, fois 5, fois 10 sur les 5 prochaines années, et l'idée c'est que tu deviennes la société de production audiovisuelle de notre groupe de presse, et que tu puisses vraiment lancer ce produit-là pour nos clients, mais aussi pour nous-mêmes. Parce que le budget qu'ils mettaient chez moi pour faire leur production, finalement, ils les auraient investis dans la société qu'on créait ensemble. Donc, j'ai fait ça. En 2012, j'ai revendu mes parts à mes associés. J'ai créé une société avec ce groupe de presse. Et donc, c'était en décembre 2012. Donc, je démarre avec ce groupe de presse, formation des commerciaux et tout ça. Tu te dis, ouais, OK, avec des tableaux Excel à fond, avec des prévisions de chiffre d'affaires en millions. Enfin, tu vois, le truc où tu... Tu te dis, je suis arrivé à l'apogée de l'entrepreneuriat, je suis à quelque chose de vraiment énorme. J'avais que 25% par rapport au grand groupe qui avait 75%, mais justifier ça en disant qu'il ne faisait jamais des étapes comme ça, des partenariats à moins de 75%. Du coup, j'étais content, je faisais partie d'un grand groupe. Tu vois plein de possibilités, plein de trucs qui s'ouvrent à toi. Sauf qu'en fait, ce groupe de presse dépendait d'un autre. groupe de presse qui était à Bruxelles. Et le patron des commerciaux de Bruxelles, lui, débarque au mois de mars. Crise de la presse, ils doivent vendre du papier. Et en fait, les commerciaux ne sont pas là pour vendre de la vidéo. Et donc, je me suis retrouvé chaque mois à ce qu'on appelle des codires, à justifier des tableaux Excel dans lesquels il y avait 30 commerciaux qui te vendaient de la vidéo et des tableaux dans lesquels tu faisais des millions d'euros et expliquer pourquoi. Au lieu de faire 40 000 euros ce mois-ci, j'en avais fait 10 000 en étant tout seul à vendre. Et ça a duré trois ans. Et donc, à un moment donné, j'ai fait un burn-out. Je me suis retrouvé dans ma voiture. J'allais chez un client et j'ai dû m'arrêter sur le côté de la route. Et pendant trois heures, j'ai pleuré dans ma voiture. Je ne savais plus redémarrer. Je ne savais plus bouger. Je ne savais plus rien faire. J'étais vidé, lessivé.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qui n'était pas OK ? Qu'est-ce qui est bafoué chez toi à ce moment-là ? provoque ce burn-out ?

  • Speaker #1

    En fait, il y a deux choses. C'est-à-dire que moi, mes valeurs, elles m'ont souvent porté préjudice. C'est-à-dire que j'avais la valeur qui était, un, je suis le seul à travailler pour nourrir ma famille, donc je dois continuer à leur assurer un toit, je dois continuer à payer à manger à ma femme et à mes enfants. J'ai toutes ces responsabilités-là qui sont sur moi. Et de l'autre côté, je suis le patron d'employés qui doivent eux-mêmes assurer leurs besoins tous les mois et à qui tous les mois je dois faire en sorte qu'ils puissent ramener le salaire à la maison. Et plus, je dois assurer aussi pour mes clients parce que mes clients sont là, ils payent, ils ont droit à avoir un service irréprochable. Et donc, ça veut dire parfois... travailler 48 heures d'affilée parce que tu fais un tournage la nuit et que tu commences le matin à aller chercher du matériel à Bruxelles et tu termines la fin d'après-midi du jour suivant à aller ramener le matériel à Bruxelles. Et donc, on faisait des choses extraordinaires. C'est ça qui était avec pas forcément beaucoup de moyens, mais on faisait des choses extraordinaires. On faisait des publicités télé, on a fait un exercice, un essai de magazine, de magazine virtuel, dans lequel tu avais, qui se lisait sur tablette, et dans lequel tu avais de la vidéo, de la photo, du texte, etc. Tu vois, c'était sur les Diables Rouges, ça s'appelait Red Zone. C'était vraiment, on a parcouru l'Europe à aller interviewer les Diables Rouges partout. Il y avait vraiment des projets magnifiques et des chouettes trucs dedans. Dans ce groupe international, je suis arrivé avec l'étiquette du groupe local, j'ai envie de dire, avec lequel je travaillais, qui n'était pas très saine. Et en fait, si tu vois les titres de cette presse-là, c'est vraiment… C'est des trucs parfois compliqués. Ils ont une approche très… Je ne sais pas comment dire ça, mais en tout cas… très cherché à faire le buzz en fait tu vois et donc du coup parfois on est vraiment dans la caricature de certains aspects et ce groupe là au sein du groupe principal il était très mal vu donc moi je suis arrivé j'arrive dans le groupe principal en disant ok je vais pouvoir aller vendre mes produits mais même dans le groupe principal on met on me donnait cette étiquette là et je me retrouvais avec l'étiquette ouais lui toute façon il vient de Je ne dirais pas le nom, mais c'est la menteuse. Quelque part, c'était difficile à voir. Il m'a fallu des années avant que même les autres sociétés du groupe me fassent confiance. On a amené ça. On a amené des choses comme, par exemple, des programmes. On avait lancé un concept de cuisine au barbecue avec Jean-Philippe Poitain, le top chef. On lançait des concepts comme ça. Et on essayait de faire adhérer à ça des personnes du groupe, mais aussi des sponsors. Et donc, tu vois, de lancer des capsules vidéo sur le web qui soient à l'image qualitative de ce que tu voyais à la télé, voire mieux, mais sur le web, tu vois. Et donc, on était un peu précurseur aussi par rapport à tous ces formats-là et tout ça. Et donc, c'était très divertissant d'un côté, c'était très amusant, mais de l'autre côté, l'aspect financier, en fait... a fait qu'à un moment donné aussi, le grand groupe, quand il voit qu'il commence à y avoir un peu de difficultés, plutôt que de te soutenir, ce qu'ils font, c'est que « Ok, il y a des difficultés financières ce mois-ci, on fait une augmentation de capital, tu remets la même chose que nous. » Donc s'ils mettaient par exemple 50 000 balles dans la boîte, moi je devais remettre 10 000 derrière. Alors que j'étais déjà moi-même en difficulté parce que j'étais le dernier à être payé, j'étais le dernier à… Donc grosso modo, ça devenait vraiment difficile. Et ce qui s'est passé, c'est que j'avais un accord avec eux. Si on terminait la relation entre eux et moi, que ce soit moi qui parte ou qu'eux me décident d'arrêter, ils me devaient de l'argent, tu vois. Et en fait, au moment où j'ai fait mon burn-out, je suis allé trouver la direction. On m'a dit, écoute, reviens me voir dans 15 jours. J'étais très honnête avec eux. J'ai dit, écoute, moi, ça ne va plus. Physiquement, ça ne va plus. Je ne tiens plus. On m'a dit, reviens me voir dans 15 jours. Et en fait, ils ont profité de mon état pour me faire signer un papier comme quoi je renonçais à toute indemnité. Donc, je me suis retrouvé en fait en 2015, le 1er septembre 2015, à recommencer à zéro avec zéro client parce que j'avais en plus une clause de non-concurrence. Donc, zéro client, zéro, plus rien en fait, plus rien. Et donc voilà, ça, ça a été difficile à vivre à ce moment-là. Mais encore une fois, j'avais une famille à nourrir. Et je ne pouvais pas me laisser aller. Donc, j'ai recommencé directement. Et en fait, encore une fois, en 2015, j'ai eu raison trop tôt. C'est-à-dire que j'ai voulu lancer des formations vidéo en ligne sur le marketing digital. Et donc, c'était 30 capsules, plusieurs heures de formation pour expliquer comment mettre en place toi-même ton marketing digital. On vendait ça 200 balles, parce qu'on était deux à le faire. Et en fait, les gens n'ont... n'ont pas voulu acheter parce qu'on était en 2015. Aujourd'hui, tu achètes de la vidéo et des formations vidéo en ligne à tout va. Tu vois, tu as des formations sur tout. Tu veux apprendre à cuire des sushis, tu peux payer une formation. Tu veux jouer du piano, tu as des formations, tu vois. À l'époque, le marketing digital, bon, ça commençait un peu. Enfin, tu vois, on sortait de l'aspect juste site web, tu vois. Nous, dans la formation, on expliquait c'est quoi un tunnel de vente, c'est quoi faire de la publicité avec Facebook, c'est quoi faire de la publicité avec Google, enfin, tu vois. Plein de choses comme ça qui aujourd'hui semblent peut-être naturelles aux gens, mais à l'époque c'était assez innovateur. Donc on allait dans les sociétés pour vendre cette formation et en fait on n'en voulait pas, les gens n'en voulaient pas. Et ce qu'ils voulaient par contre c'était qu'on le fasse à leur place. Donc, j'ai commencé à faire du marketing digital à leur place. Et là, j'ai trouvé un créneau qui était porteur de nouveau.

  • Speaker #0

    Donc, si je vois le trajet, on passe de journaliste à entrepreneur, puis tu rentres dans ce groupe, en fin de compte, ça ne fonctionne pas. On est là maintenant, tu es dans le marketing digital. C'est toutes des choses qui te donnent de l'énergie. Parce que tout à l'heure, tu disais, on n'est pas sur terre pour se faire chier, si je me souviens bien. Est-ce qu'à ce moment-là, se lancer là-dedans, tu es encore dans ce qui te motive, ce qui te donne de l'énergie ?

  • Speaker #1

    En fait, il faut savoir que moi, le marketing digital, principalement au départ, c'était la publicité Google, donc avec YouTube Ads. Je l'utilisais pour moi, pour mes entreprises, pour pouvoir faire un peu connaître, tu vois, ou pour faire connaître mes clients. Et donc, à ce moment-là, j'ai re... suivi les formations que Google proposait pour devenir Google Partner. Et j'ai aussi commencé à découvrir les formations. Enfin, je me suis formé tout seul parce qu'à l'époque, il n'y en avait pas, à Facebook Ads. Et donc, c'était de nouveau de l'apprentissage. C'était de nouveau quelque chose d'intéressant. Et l'avantage que j'avais, c'est que j'avais une vision 360 degrés de tout ce qui était le marketing à l'époque, puisque j'avais... vendu des sites web avec l'agence avec qui j'étais à travers toute la technologie WebTV qu'on mettait en place. Je connaissais parfaitement toute la technologie web. Je connaissais la vidéo, je connaissais l'interview. J'ai développé toutes les compétences en marketing payant. Google Ads, Facebook Ads, etc. Je mixais tout ça pour mes clients. Plus des compétences en graphisme que j'ai développées aussi parce que quand tu n'as pas forcément beaucoup de moyens, tu fais... tu apprends beaucoup de choses à faire par toi-même, tu vois. Et donc, tout ça, je pouvais le mettre en place pour mes clients.

  • Speaker #0

    Donc, c'est vraiment cette quête d'apprendre des nouvelles choses, d'innover, de te renouveler, ça, ça te donne de l'énergie.

  • Speaker #1

    C'est ça, à l'époque, en tout cas. À l'époque,

  • Speaker #0

    en tout cas, OK.

  • Speaker #1

    C'est ça. Oui, parce que je veux dire, quelque part, tu n'as pas les mêmes attentes à 30 ans, à 20 ans, qu'à 40 ou même à 50, tu vois. Donc oui, à l'époque, ça me motivait, mais en même temps, il y avait toujours cette charge qui me pesait sur les épaules que sans moi, on pouvait être à la rue avec ma famille. À ce moment-là, j'avais trois enfants, une compagne qui ne travaillait pas et qui restait à la maison. Et donc, il y avait des besoins à pourvoir. Et donc, il y a cette forme de responsabilité que tu as sur les épaules qui est aussi importante que... En fait, quelque part, je pense que c'est le titre de mon livre, il s'appelle « Survivre » . J'ai été en mode survie la plupart du temps dans ma vie, tu vois.

  • Speaker #0

    Et s'il n'y avait pas eu cette épée de Damoclès ou cette pression, qu'est-ce qui aurait été différent dans tes choix ?

  • Speaker #1

    Je pense que j'aurais peut-être pris... plus le temps à un moment donné, surtout après avoir fait un burnout comme ça en 2015, de me recentrer sur moi-même et de peut-être partir, prendre de la distance en tout cas par rapport à certaines choses. Ici, clairement, j'ai enchaîné directement sur un accident de vie. Un burnout, ça arrive. En gros, j'ai envie de le dire, et peut-être qu'il y a des gens qui ne veulent pas l'entendre aujourd'hui, mais ce n'est pas grave. Parce que, quelque part, c'est un signal que notre corps nous envoie pour nous dire à un moment donné, stop. Donc, qu'est-ce qui ne va pas dans ta vie au moment où tu fais ton burn-out ? C'est la question qu'il faut se poser. Et la question qu'il faut se poser, on peut se la poser sur tous tes secteurs de vie. Parce que moi, ce qui n'allait pas dans ma vie à ce moment-là, je pensais que c'était uniquement l'aspect professionnel. Parce que j'ai toujours été très centré sur l'aspect professionnel, même si, et ça je vais le dire, parce que... c'est des choses qui doivent être claires aussi. Dans ma vie, je suis arrivé comme indépendant, j'ai toujours dit, même depuis le début. Moi, les week-ends, je ne travaille pas. C'est dédié à ma famille. Le soir, à partir de 18h, je ne travaille pas. C'est pour ma famille, sauf exception exceptionnelle, tu vois. Les vacances scolaires, si c'est possible, je ne travaille pas. Je pars avec ma famille quelque part ou on reste à la maison. Les grandes vacances, je prends trois semaines à un mois pour pouvoir partir avec ma famille. Eux, ils partaient deux mois en Espagne dans l'appartement de la famille de mon ex.

  • Speaker #0

    Moi, je revenais les rejoindre au minimum trois semaines. Et je passais du temps avec ma famille. Et ça, ça a toujours été ma priorité.

  • Speaker #1

    À ce moment-là, quand tu t'arrêtes à 18h, quand tu prends les week-ends, quand tu pars, c'est OK pour toi ?

  • Speaker #0

    À fond ?

  • Speaker #1

    Oui, sans aucune tension.

  • Speaker #0

    Écoute, je pense que quand tu es entrepreneur et que tu es indépendant, quelque part, tu quittes le bureau, il reste dans ta tête. Donc, tu peux avoir une idée géniale à 11h du soir, après avoir regardé un truc à la télé. Et puis le lendemain, dire « Merde, c'était quoi encore cette idée géniale ? » Mais ça te reste dans la tête, ça c'est clair. Si un truc ne s'est pas bien passé avec un client, s'il y a des factures qui sont en retard de paiement, si tu te dis « Tiens, j'ai cette idée, pourquoi je ne la développerais pas ? » Ça te reste dans la tête, on est d'accord. L'objectif, c'est toujours à un moment donné, quand tu es face à tes enfants, face à ta famille, c'est de le mettre de côté. Tu vois, de te dire OK, allez là, je suis là, je profite d'eux au maximum. Enfin, je bénéficie d'eux au maximum. Après, tu sais, il y a parfois des networking en soirée, donc des événements où tu dois être présent et donc tu y vas. Tu vois, il y a parfois des choses comme ça. Allez, c'est une exception, ce n'est pas la règle, tu vois. Donc, je pense que le plus important, c'est de savoir c'est quoi tes priorités et comment je navigue dans le temps octroyé par rapport à ces priorités. Moi, de 7h30, 8h, jusqu'à 18h, c'était boulot. Mais... S'il y avait un problème avec un de mes gosses ou quoi que ce soit, et que j'avais la possibilité de le faire, je laissais tout tomber pour aller les chercher à l'école ou pour aller à une réunion de parents. Voilà, tu vois.

  • Speaker #1

    Priorité numéro un, c'est la famille.

  • Speaker #0

    Priorité numéro un, c'est la famille. Et en fait, mon boulot, un, je dois m'amuser dedans, mais il me sert principalement à subvenir aux besoins de ma famille et à faire en sorte que je puisse avoir du temps pour moi, pour ma famille.

  • Speaker #1

    Alors, il y a quelque chose qui n'est pas clair pour moi. C'est avec cette hygiène de vie, quelque part, en mettant la famille en numéro un, qu'est-ce qui provoque le burn-out ?

  • Speaker #0

    Justement, le fait de te sentir coincé dans quelque chose qui ne te correspond plus. C'est-à-dire que, en fait, tu es là et il y a l'aspect financier qui revient tout le temps, tout le temps, tout le temps. Pendant trois ans, je me suis battu avec une direction qui regardait des tableaux où il était marqué « Pourquoi tu n'as pas fait 3 millions cette année et que tu n'as fait que 400 000 euros ? » Parce que je devais faire 3 millions avec 30 commerciaux sur la route et que là, je fais 400 000 euros tout seul. Donc, voilà. Et tu sais, tu dois te battre avec ça et en sachant que, déjà, de 1, tu n'as que 25 % de la boîte. Ton rêve d'indépendant, de dire « Ouais, ok, moi je vais faire une boîte que je vais revendre plus tard, machin, pour pouvoir toucher les pépettes, machin, etc. » Tu sais qu'il n'y arrivera pas. Que de toute façon, ils ont la priorité sur le fait de te racheter tes parts, et donc du coup, tu vas les vendre peanuts, parce qu'ils vont les dévaloriser le plus possible. Que tu te retrouves face à un groupe où finalement, quelque part, il y a des jeux politiques internes qui sont énormes. Et moi, je déteste ça. Je déteste ça. Franchement, j'ai une horreur des jeux politiques. à l'intérieur d'une entreprise. Moi, mon credo, ça a toujours été la transparence et l'authenticité. Et quand tu dois commencer à faire semblant avec certaines personnes pour pouvoir les mettre dans ta poche et puis aller trouver tel membre de la direction à Bruxelles pour décrédibiliser un autre, ce genre de trucs, moi, c'est hors de question. Et donc, tu te retrouves pris dans un système où finalement, tu n'as pas la main. Et quelque part, j'étais employé de ma propre boîte. ou en tout cas dans un système qui ne me convenait pas. Et donc, clairement, tout ça mis bout à bout, à un moment donné, t'as beau essayer d'y aller, ça ne marche pas. Et quand tu parles d'hygiène, j'en avais aucune, parce que clairement, je fumais, je buvais, et je bouffais au restaurant quatre fois par semaine. Donc, il n'y avait aucune hygiène, parce que je ne faisais pas de sport. Je n'avais pas le temps, en fait. Ma priorité, c'était ma famille, mon boulot. Je n'avais pas le temps pour moi. Moi, j'étais là pour porter mes projets, qui étaient ma famille et mon projet professionnel. Et moi…

  • Speaker #1

    Tu t'es oublié.

  • Speaker #0

    Je me suis oublié.

  • Speaker #1

    Et donc, il y a ce burn-out.

  • Speaker #0

    Écoute, j'ai recommencé à zéro à faire du marketing digital pour tous mes clients. J'ai reconstitué une base de clientèle. Et ça a bien marché au point où en 2016, j'ai eu l'occasion de racheter un site de rencontre en ligne. Parce qu'à un moment donné, je me suis dit, OK, moi, je fais grandir le chiffre d'affaires de mes clients grâce à ce que je mets en place en ligne. Je vais le faire pour moi. Alors, je n'avais pas envie d'emballer des chaussures dans des boîtes pour les envoyer des gens, ou d'emballer des sachets de thé. Je me suis dit, tiens, qu'est-ce qui pourrait... être intéressant. Et à ce moment-là, encore une fois, je te dis, c'est là que la vie, elle est bien faite. J'ai un ami qui me parle de cet ami à lui qui revend un site de rencontre en ligne. Je me dis, tiens, un site de rencontre en ligne, ce n'est pas du tout mon créneau. Je m'en fous, moi, de rencontre en ligne. J'ai une femme, des enfants, tu vois. Je m'en fous de... Je ne suis pas célibataire, je ne sais pas du tout comment ça fonctionne, la rencontre en ligne, mais je me dis, pourquoi pas ? Donc, je rencontre ce gars et en fait, moi, tout ce qui m'intéresse à ce moment-là, c'est encore une fois les tableaux Excel c'est les chiffres, tu vois, tu dis Ok, 500 000 membres, wow, autant de membres payants, tu vois, tu te dis wow, une sacrée communauté quand même. Possibilité d'avoir un chiffre d'affaires qui, je ne sais pas moi, qui t'assure un revenu passif sans forcément, tu vois, devoir en faire de trop. Donc, écoute, ok, je mets tout sur la table en place pour pouvoir y trouver les banques, pour trouver des financements, etc. Et donc... Je me bats vraiment pour trouver les financements parce que je consulte une première banque qui m'a fait lanterner pendant trois mois. Et puis, du coup, j'appelle une ancienne copine des HEC. Je dis écoute, je sais que tu travailles pour telle banque. Est-ce que tu ne veux pas analyser mon projet ? Je lui envoie tout le dossier que j'avais fait pour l'autre banque. 24 heures plus tard, j'avais mon prêt. Et du coup, je suis parti. J'ai racheté le site. J'ai repris l'employé qui travaillait pour le site Internet. Cet employé qui était développeur web avait lui-même une société qui faisait des sites internet. Donc j'ai racheté sa société qui faisait des sites internet. Et là, moi, j'avais tout mon écosystème en place. Je mettais de la pub en place pour moi, pour mon site internet, pour tester les nouveautés qui arrivaient sur le marché ou tout ce que je voulais, tu vois. Je testais sur mon site web. Et puis quand ça fonctionnait, quand je voyais ce que ça pouvait ramener, etc., je le mettais en place pour mes clients. Et en même temps, mes clients, s'ils avaient des besoins en site internet, j'avais un développeur qui faisait des sites internet. Et j'ai découvert avec mon site de rencontres en ligne, j'ai découvert le SEO, je ne connaissais pas, donc c'est tout ce qui est référencement naturel sur Google. J'ai découvert le blogging, j'ai commencé à écrire des articles de blog pour le blog du site qui ramenait pas mal de gens à l'époque, notamment via le SEO.

  • Speaker #1

    C'est quoi le fil rouge en fait, si tu regardes depuis le début, c'est quoi le fil rouge qui te guide ?

  • Speaker #0

    Écoute ! j'ai fait un gros travail sur mes valeurs personnelles et sur ce qui était mon why tu vois ces dernières années et en fait mon why il a toujours été découverte apprentissage, transmission ça se ressent clairement et donc c'est transcendantal dans tout ce que j'ai vécu dans ma vie c'est découvrir, apprendre, transmettre

  • Speaker #1

    Je trouve que ça répond vraiment à toi. Le dernier projet dont tu nous parles pour le moment, il a l'étroit, j'ai l'impression.

  • Speaker #0

    Oui, là, j'arrive un peu à l'apogée de ma vie perso qui fait que c'est pas un peu... Encore une fois, c'est un peu en mode survie parce que je n'avais pas le choix. Et donc, moi, je suis dans mon équilibre. Tu vois, à un moment donné, ça roule, etc. Mais encore une fois, et ça, je tiens à bien le préciser, je m'oublie complètement. À un moment donné, en 2018, je faisais 122 kilos.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Je fumais quasiment un paquet de clopes par jour. Je buvais un verre de... Enfin, un verre. C'était parfois une demi-bouteille ou une bouteille complète par jour de vin. Jamais d'alcool, toujours du vin. Mais ça n'empêche, tu vois, je veux dire, quelque part, c'était... C'était... Je me suis complètement oublié. Complètement. Moi, ce qui comptait, c'était que mes enfants puissent bénéficier de... d'une maison, qu'ils aient à bouffer, qu'ils aient jamais à se plaindre de rien, qu'ils aient jamais à manquer de rien, tu vois. Et que ma femme, pas un jour de sa vie, ne puisse travailler pour un projet qui ne lui plaise pas. J'ai même essayé à un moment donné de l'aider à créer son propre projet, tu vois, pour qu'elle puisse s'épanouir dans ce qui lui plaisait, tu vois. Il n'y avait rien à faire, elle ne voulait pas travailler. Et quand elle travaillait, il y avait toujours un problème avec le patron. Enfin, tu vois, on était dans une histoire où... Quelque part, par la suite, j'ai compris qu'elle avait trouvé un gentil pigeon en ce qui me concernait et qu'elle a bien tiré profit de moi pendant toutes ces années en vivant une vie qui n'était pas celle que je croyais. J'ai envie de dire que quelque part, je me suis complètement oublié, en fait. Et souvent, quand tu portes un projet, quand tu veux créer quelque chose qui te transcende, et surtout quand tu veux porter ta famille en tant que mec, désolé de le dire comme ça, mais tu fermes ta gueule, t'avances. Et tu ne te poses pas de questions. Et tu y vas, et tu as la responsabilité de ta famille sur les épaules, et tu te dis, ok, moi... j'ai pas le choix, en fait. Et je me plains pas, j'avance, il y aura toujours une solution, je trouverai toujours une solution, il n'y a pas de problème, il n'y a que des solutions. J'ai toujours dit ça, depuis le début de ma carrière, c'était, je disais à mes employés, je dis, venez pas me voir avec des problèmes, venez me voir avec des solutions. Vous avez un problème, proposez-moi trois solutions, une solution, je m'en fous. Proposez-moi votre point de vue, j'analyse ensemble avec vous, et on voit ce qu'on peut mettre en place ensemble. Et pour moi, il n'y avait jamais de problème. Parce que... Chaque fois que j'étais face à un problème, je trouvais une solution, tu vois. Mais je me suis oublié.

  • Speaker #1

    Et avec du recul maintenant, comment on fait pour ne pas s'oublier ? Dans ce tumulte, dans la vie quotidienne, avec toutes ces obligations ?

  • Speaker #0

    Écoute, je pense que sincèrement, à un moment donné... Il doit y avoir une étincelle quelque part, tu vois. Il doit y avoir... Moi, j'appelle ça le destin. Je ne sais pas comment... Il y a quelque chose sur ta route qui va faire qu'à un moment donné, tu vas te rendre compte qu'il y a quelque chose qui ne va pas. Je crois que quelque part, il faut croire en soi, en soi-même. Tu vois, moi, je dis toujours soi-même, M apostrophe A-I-M-E, parce que tu... tu as toutes les réponses en toi-même, tu vois. Mais à un moment donné, tu refuses de les entendre, de les écouter, parce que parfois, la solution, elle est plus douloureuse que le problème. Mais à long terme, la solution, elle t'assure de vivre plus longtemps. Je fumais. La décision d'arrêter de fumer, j'ai arrêté de fumer du jour au lendemain. La décision, elle a été prise à partir du moment où j'ai pris conscience que fumer aujourd'hui allait me tuer demain. Et à partir du moment où tu commences à prendre conscience que certains mécanismes que tu mets en place, que ce soit l'alcool, le tabac, la drogue, peu importe, demain, ils peuvent te tuer et que tu as envie de vivre. Parce que voilà, on n'est pas ici, on est ici pour vivre, pour expérimenter c'est quoi la vie. Et donc, quand tu prends conscience que tous ces mécanismes, tout ce que tu mets en place, ils vont te tuer, à ce moment-là, tu peux décider et tu fais un choix.

  • Speaker #1

    Et qu'est-ce qui a fait que tu prends conscience ? Parce que que fumais-tu ? J'imagine que mentalement, tu le savais. Ça fait des années et des années, j'imagine. Je ne sais pas quand tu as arrêté de fumer, mais ça se sait depuis longtemps que fumais-tu. Donc, qu'est-ce qui fait qu'à un moment donné... Ça devient, ça se met devant tes yeux que tu dis, bah oui, en fait, il faut que j'arrête.

  • Speaker #0

    Écoute, déjà sur ma carrière de fumeur, si on peut parler de celle-là, j'ai arrêté autant d'années que j'ai fumé d'années. Tu vois, je pouvais arrêter trois ans et recommencer du jour au lendemain. Je pouvais arrêter un an, recommencer du jour au lendemain. Systématiquement, ce qui me faisait replonger, c'est que j'étais avec quelqu'un qui fumait, elle qui n'a jamais arrêté. Et en fait. il suffisait d'une difficulté de vie à un moment donné où elle était devant toi avec sa clope et tu retombais dedans pareil pour l'alcool, j'ai déjà arrêté de boire pendant des périodes assez longues et puis à un moment donné t'es avec quelqu'un qui fume, qui boit et qui ramène tout à ça, à un moment donné tu replonges, tu vois, et surtout que il y a cette par rapport à l'alcool, il y a cette C'est une injonction sociétale que s'il n'y a pas d'alcool, on ne s'amuse pas. Et je pense à Léa Salamé qui interview Artus et qui lui dit « Ah, vous êtes devenu chiant ! » C'est ce que les gens pensent de manière générale. Quand tu arrêtes de boire, on est mal à l'aise vis-à-vis de toi. Les gens se disent « Oui, tu es sûr que je peux boire devant toi ? » Ouais, c'est mon choix. Vis ta vie. Tu as envie de te bourrer la gueule ? Fais-le. Moi, j'ai décidé que ça ne me convenait plus. tu vois et donc C'est ça que pour moi, arrêter de fumer, ça n'a pas été la décision la plus difficile. En fait, ce qui s'est passé, moi en 2018, j'ai subi une opération qui m'a fait perdre 50 kilos d'un coup. Qu'est-ce qui se passe quand tu perds 50 kilos d'un coup ? t'es plus toi en fait, t'es une autre personne. Et donc, à un moment donné, déjà t'as ton égo qui gonfle comme une baudruche, tu vois, tu te sens le plus beau du monde. Parce que quelque part, le fait que tu prennes du poids, ce n'est jamais qu'un symptôme par rapport à un problème qui est déjà existant. Le poids, l'alcool, le tabac, la drogue, c'est des solutions, et ça on va peut-être pas vouloir l'entendre, mais c'est des solutions... à un problème qui existe. Et c'est pas... Si tu décides d'arrêter de fumer, d'arrêter d'être gros comme moi je l'étais, ou ce genre de choses, mais sans traiter la base, c'est quoi le problème, le vrai problème ? À un moment donné, ça va juste te faire complètement disjoncter. Et donc moi, j'ai perdu du poids. Je suis parti avec un égo complètement démesuré, mais en même temps avec cette sensation de liberté, d'envie de... de me libérer de certaines choses. Et en fait, j'ai découvert que pendant le Covid...

  • Speaker #1

    Alors avant que tu ailles plus loin et que tu nous expliques ce qui s'est passé pendant le Covid, parce que là, je ressens qu'on va basculer vers ce qui va t'arriver de pire en fin de compte, je propose qu'on fasse une pause et qu'on se retrouve la semaine prochaine pour la suite et la fin de cet entretien. Alors soyez au rendez-vous parce que vous n'allez pas en croire vos oreilles. Et en même temps, tout ce qui va arriver à Johan est riche d'enseignements. Et il va nous expliquer non seulement ce qui lui est arrivé et comment aujourd'hui il parvient à s'en sortir et à livrer le combat qu'il est en train de livrer aujourd'hui avec l'écriture de ce livre « Survivre le combat d'un père » . À la semaine prochaine.

  • Speaker #0

    C'est ce que je veux dire.

Description

Dans cet épisode sans filtre, Johan Bollinger nous emmène dans les coulisses d’un parcours inspirant… et bouleversant.


De son rêve d’enfant de devenir journaliste à sa fulgurante ascension entrepreneuriale, il partage avec sincérité ce que peu osent dire : le prix de la réussite quand on porte tout, sauf soi-même.


📉 Burn-out, pression, oubli de soi, poids des responsabilités familiales et professionnelles…
💡 Mais aussi résilience, reconversion, quête de sens et intuition salvatrice.


Une conversation intime et percutante pour tous ceux qui, à force de vouloir tout porter, risquent de s’écrouler.


Je suis Marc Breugelmans, Coach Professionnel, Auteur de 'L'autre potentiel'.

J'illumine les étoiles de votre potentiel pour vous aider à devenir le/la leader de votre vie !

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Crédit Musique :

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Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour les autres potentiels, merci d'être présents aujourd'hui pour la suite de notre voyage à travers les environnements toxiques mais aussi les environnements porteurs. Donc ce que nous avons déjà vu ensemble dans les deux épisodes précédents c'est ce que c'est un environnement toxique, ce que c'est un environnement porteur. Et puis la fois passée j'ai fait tout mon possible pour vous donner un maximum de pistes concrètes pour que vous puissiez... puissiez sortir d'un environnement toxique et construire un environnement porteur alors aujourd'hui nous allons changer de dynamique puisque je reçois un invité j'ai ce privilège là pendant 25 ans il a été à la fois journaliste tv entrepreneurs créateurs de contenu stratège marketing réalisateur vidéo il a accompagné des dizaines d'entreprises à structurer leur image toucher leur public générer de la croissance Il va nous parler de cette ascension, de ce qu'il a porté, de son why, des valeurs qui le font vibrer. Et puis, à un moment donné, et c'est là que son histoire est tout à fait en raccord avec ce qu'on a vu dans les deux derniers épisodes, en fait, sa vie a basculé. Et en termes d'environnement toxique, je pense sincèrement qu'on ne peut pas faire pire. En tout cas, c'est mon avis. Alors je reçois aujourd'hui Johan Bollinger et je vous propose directement de l'accueillir. Belle écoute à tous ! Bonjour Johan !

  • Speaker #1

    Bonjour Marc !

  • Speaker #0

    Déjà merci d'avoir accepté pour qu'on puisse non seulement écouter ton histoire, écouter ton combat, mais aussi pouvoir s'inspirer. et s'inspirer de ton histoire pour que ça aide un maximum de personnes et entre autres tous les auditeurs de l'autre potentiel, j'ose ma différence. Alors déjà, qui est Johan Bollinger ?

  • Speaker #1

    Écoute, déjà d'abord merci parce que, comme je te le disais en off, ce n'est pas habituel que ce soit moi qui réponde aux questions parce que d'habitude c'est moi qui les pose. Et justement, ça répond à ta question, qui est Johan Bollinger ? À la base, Johan Bollinger, c'est un journaliste. Donc journaliste c'était un rêve d'enfant. Quand j'avais 6 ans je regardais le journal à la télé. Il y avait un monsieur barbu qui s'appelait Jacques Bredal qui présentait les infos. Et je disais à mes parents un jour je serai comme ce monsieur dans le poste à présenter le journal. Et c'était un rêve d'enfant. Vraiment à 6 ans j'ai décidé que je serai journaliste. Et quand tu décides quelque chose, la vie souvent elle te met plein d'éléments en place pour que tu puisses y arriver. Et j'ai découvert la vidéo à 15 ans avec des premières interviews que j'ai réalisées dans le cadre d'un travail pour l'école. Et donc, c'était vraiment à ce moment-là, les cassettes VHS, ce n'était pas aussi simple que maintenant de faire de la vidéo. Donc, on avait dû aller dans un club de montage vidéo les soirs pour pouvoir faire les montages avec des VHS. Et c'était vraiment toute une aventure. Et on travaillait tard le soir pour pouvoir réaliser cette vidéo qui était pour un travail. Et en fait, je m'étais retrouvé tout seul de la classe à le faire, je ne sais pas comment, mais en tout cas, je me suis passionné pour la vidéo, pour le montage, pour l'interview, et vraiment, ça ne m'a jamais quitté. Et donc, j'ai fait ces études de journaliste qui étaient vraiment mon objectif. Je suis allé à Bruxelles, dans une école de journalisme où il y avait de la pratique, de la théorie. Et quand je suis sorti, en fait, j'ai décidé de me lancer à fond. Et la vie a fait que, très rapidement, je suis arrivé à la présentation du journal. télé donc sur la télévision de ma région et j'étais le plus jeune présentateur de cette télé ça n'était jamais arrivé quelqu'un aussi jeune que moi présente ça m'a pas mis mes collègues dans la poche d'ailleurs et donc j'ai très vite rempli les foyers tous les soirs avec les informations mais ce qui était génial dans ce métier c'est que vu que c'était une petite équipe c'était une télévision proche des gens en fait on faisait de tout C'est-à-dire que j'ai fait à la fois de la présentation du JT, mais ce n'était pas que. Je faisais également des reportages, je faisais des interviews, je produisais des émissions. Donc, j'ai vraiment touché à tout. J'avais toute la confiance de la direction et donc, je pouvais vraiment faire ce que je voulais. J'ai fait des émissions culturelles, historiques. J'ai fait des émissions principalement axées sur l'entrepreneuriat. Et en fait, ces émissions sur l'entrepreneuriat, elles m'ont ouvert l'esprit sur… C'est quoi être entrepreneur ? J'ai découvert des entrepreneurs de ma région, des gens qui se donnaient à fond pour leur boulot, qui se donnaient à fond pour créer de l'emploi, des gens qui développaient des activités, ça m'a passionné. J'ai trouvé que ces gens étaient admirables dans ce qu'ils mettaient en place. Et donc, je me suis dit, tiens, l'entrepreneuriat, c'est vraiment quelque chose qui est intéressant. Et quelque part, un peu comme, tu vois, tu te dis... Allez, je suis arrivé à mon premier objectif de vie qui était de présenter le journal. Qu'est-ce que je fais ? Est-ce que je me dis que je veux aller au National présenter le journal parce que c'est une question d'égo ? Ou est-ce que je me dis que de toute façon, les mécaniques sont les mêmes un peu partout ? De présenter, de faire des reportages, etc. C'est un peu la même chose. Donc, qu'est-ce que je fais ? Et en fait, le destin a fait qu'en 2006, c'était les élections au niveau communal. Et le destin a mis sur ma route un homme politique complètement bourré qui vient sur le plateau le soir des élections et qui se présente avec son fils. Et donc, en fait, il nous fait un de ses shows, mais total. J'ai fait un grand accord. C'est culte. Tout le monde connaît, même en France, parce qu'en fait, c'est passé dans les enfants de la télé. C'est moi qui l'interview. C'est toi qui l'interview ? C'est moi qui l'interview. Ah ouais ? Et en fait, je passe 7 minutes 30 à vivre un truc complètement décalé. Complètement décalé. Mais à savoir que moi, en tant que journaliste sur plateau, ce gars-là, je le connais. Je l'ai interviewé des dizaines de fois. Je sais qu'il peut avoir un phrasé lent. Je sais qu'il est bourré la plupart du temps, mais que ce qu'il raconte est sensé. Donc là, il est en train de me faire des révélations sur plateau de choses qu'on essaye d'obtenir d'autres personnalités politiques. Et lui, il le dit clairement. Voilà, moi, j'ai fait ça. Donc, ce qu'il dit est super intéressant dans le fond. Par contre, la forme, c'est... Bon, la vidéo est sur YouTube, elle est sur ma chaîne, je vous invite à aller la voir. Donc du coup, moi je suis là pendant 7 minutes 30, en essayant de garder mon sérieux, et tu vois, et puis après, en fait, qu'est-ce qui se passe ? On est, il faut savoir, en 2006. YouTube, il est sorti en 2005. Donc les buzz vidéo, on ne savait pas ce que c'était. Et donc, le lendemain de cette interview, la vidéo se retrouve sur YouTube. Et ça fait une explosion mondiale. Mais quand je dis mondiale, même en Australie, il y a eu des articles dans les journaux partout par rapport à cette vidéo. On est passé aux enfants de la télé. Ça a été un buzz mondial grâce à YouTube. Et en fait, moi qui faisais des reportages pour les entrepreneurs, qui me retrouve confronté à un homme politique qui est complètement à la masse et qui en plus fait le buzz grâce à cette interview et grâce à YouTube, je commence à cogiter et je me dis, OK, Maitre... utiliser une plateforme comme YouTube pour pouvoir développer des reportages vidéo qui seront visibles partout dans le monde. Parce que finalement, moi, la contrainte que j'avais avec la télé locale, c'était que c'était diffusé localement. Et des reportages visibles partout dans le monde qui mettraient en avant des entrepreneurs que je trouvais admirables, je me suis dit, il y a un truc là, tu vois. Et donc, je me suis dit, il y a quelque chose à faire par rapport à ça pour propulser la vidéo sur Internet. On est en 2006. Et donc, je me dis, je ne suis pas capable à l'heure actuelle, avec mes études de journaliste, etc. J'ai été dirigeant de mouvements de jeunesse et tout, mais ce n'est pas la même chose. Tu vois, quand tu dois gérer un budget de mouvement de jeunesse ou un budget d'entreprise, ce n'est pas la même chose. Quand tu dois gérer des équipes dans un mouvement de jeunesse, ce n'est pas la même chose que gérer des équipes au niveau... Eh bien, si, en fait, c'est quasiment la même chose, mais je l'ai appris après. Mais à ce moment-là, je me dis, OK, je vais reprendre des cours du soir pour faire apprendre à devenir dirigeant d'entreprise. Et donc, je reprends des cours au HEC. Et je me donne à fond pendant deux ans pour construire mon business plan. Et donc, en 2009, je présente mon business plan à mes profs de HEC qui n'y croient pas une seule seconde, qui me disent que je vais me planter, que le truc ne tient pas la route, etc. Mais pourtant, en 2009, je quitte tout. Je laisse tomber mon job de salarié à la télé et je me lance comme dirigeant d'entreprise. Je lance mon projet d'entreprise, aidé par une agence web locale. qui avait déjà une place sur la localité et qui était déjà un peu connue. Et je lance la version vidéo de cette agence web où on va faire que des reportages vidéo pour diffuser sur Internet. À savoir qu'en 2009, on sortait de la crise de subprime. Donc, tu vois, c'était déjà les budgets communication, ils étaient déjà en train de sauter partout. Et puis, en plus, déjà avoir un site Internet en 2009. En 2025, il y a encore des entreprises qui n'ont pas de site web correct. En 2009, avoir un site internet, c'était déjà quelque chose d'assez exceptionnel, on va dire. Mais alors, avoir une vidéo en plus sur le site internet, c'était un peu précurseur, tu vois. Et d'ailleurs, tous mes concurrents sur le marché, c'était des gens qui faisaient des DVD, de vidéos d'entreprises qui coûtaient, je ne sais pas, 100 000 francs belges. Enfin voilà, c'était très très cher à l'époque pour les entreprises. Et donc, je me suis lancé comme ça. et en fait... En un an et demi, je suis quasiment arrivé au million d'euros de chiffre d'affaires. J'avais 11 employés et on a développé des web TV pour le premier réseau networking wallon. Je travaillais avec un groupe de presse belge qui est bien connu. créé des émissions avec une chaîne nationale dédiée aux entrepreneurs. On a développé des web TV dans l'événementiel. On faisait des productions. J'ai produit des centaines de vidéos corporates, comme on dit maintenant, pour présenter des entreprises. Et donc, c'est un business qui tournait, qui tournait, qui tournait. Et voilà, c'était mon début dans l'entrepreneuriat.

  • Speaker #0

    Oui. Ce qui m'intéresse là, parce que faisons une petite pause. Je sais qu'il y a beaucoup de personnes qui rêveraient, qui ont des rêves, un journaliste ou plein d'autres rêves, qui n'osent pas, qui n'osent pas s'en servir. Qu'est-ce qui fait que, parce que tu as parlé de destin, de l'univers, mais moi je reste persuadé qu'il n'y a pas que ça, il y a aussi tout ce que tu mets en place. Qu'est-ce qui fait la différence pour que ce rêve du petit garçon de 6 ans, du petit Johan de 6 ans, devienne en fin de compte réalité ou dépasse même ? Je dépasse même le rêve. Qu'est-ce que tu as ? Quelles sont les pépites que tu peux donner pour toutes les personnes qui ont un rêve et qui souhaiteraient l'accomplir ?

  • Speaker #1

    Alors, ça ne va pas plaire à pas mal de gens, mais un, tu n'écoutes pas ce que les autres te disent. J'adore,

  • Speaker #0

    j'adore.

  • Speaker #1

    Parce que c'est ça qui se passe en fait. Exactement. En fait, les autres projettent sur toi leur propre peur. Donc, ça veut dire qu'à un moment donné, si tu les écoutes, tout ce que tu vas faire, ça va te ralentir. Donc, il faut quelque part, à un moment donné, tu te bouches les oreilles, tu te mets des œillères et t'avances.

  • Speaker #0

    Mais qu'est-ce qui est plus fort que ce que les autres racontent ? Qu'est-ce qui fait qu'à un moment donné, tu te dis, là, il faut que je me bouche les oreilles ?

  • Speaker #1

    En fait, c'est la volonté d'y aller malgré tout. C'est le fait de quelque part te dire, OK, j'ai les boules, j'ai peur. Chaque fois que tu fais quelque chose, tu le fais avec la boule au ventre en disant je prends un risque. Moi, j'ai des parents qui étaient profs, donc qui ont été fonctionnaires toute leur vie dans la même école. Je suis devenu indépendant. Ce n'était pas du tout dans ma famille, tu vois, dans les gènes de ce que j'avais reçu comme éducation. Et donc, la première fois que je suis allé pour devenir indépendant, j'avais la boule au ventre de m'inscrire, de me dire qu'est-ce que je fais. Demain, je n'ai plus aucun filet. Je n'ai même plus le chômage. Je n'ai plus droit à une... une assistance sociale, à de l'aide à quel niveau que ce soit, je n'ai plus le droit. Vraiment, je perds toute une partie de ce qui est une forme de confort quelque part pour te dire, je me lance. Et donc, tu as peur. Il y a celui qui dit, qui fait des trucs. Tu vois, je te le raconte aujourd'hui, je suis là, oui, voilà, j'ai tiré les leçons, machin, tout ce que tu veux. Mais sauf que vraiment, les sentiments à ce moment-là, j'avais les boules, vraiment. Et donc, tu y vas avec la peur au ventre, mais tu te dis, j'y vais quand même.

  • Speaker #0

    Et dans les interviews que j'ai déjà faites, on parle souvent d'intuition, on parle de frissons, c'est cette certitude que ce qu'on a là comme rêve, comme projet, c'est vraiment ce qu'on doit faire. C'est ça qui est plus fort, c'est ça que tu as connu ?

  • Speaker #1

    Exactement. Toute ma carrière d'indépendant, en fait, je n'ai fait que suivre mon intuition. Et elle m'a permis de me maintenir à flot, de rester informé de tout ce qui se faisait et de pouvoir aussi, à un moment donné, quand quelque chose n'était pas bon pour moi, m'en éloigner directement ou prendre des décisions, même si ces décisions étaient assez importantes par rapport à tout un tas de circonstances extérieures. Mais l'intuition, c'est ce qui m'a sauvé la vie. en tout cas dans le dernier chapitre de ce que je viens de vivre.

  • Speaker #0

    Merci déjà. Parce que je pense que ça peut aider pas mal de personnes. Hier, j'ai encore donné une conférence sur la reconversion et c'est souvent ça, les freins, c'est oui, mais il y a les peurs. Et je leur ai dit, en fait, il y a une chose qui est importante, c'est d'être certain d'être à la bonne place, d'avoir cette intuition. Et effectivement, à ce moment-là, bouchons-nous les oreilles. Alors, on peut continuer la suite de ton histoire.

  • Speaker #1

    Donc... Je me suis lancé Première Société, tu vois. Alors je découvre plein de choses, je découvre c'est quoi une gestion d'entreprise. J'ai eu un mentor sous la forme d'un comptable exceptionnel qui m'a accompagné à ce moment-là pour m'apprendre un petit peu à bien gérer, tu vois. Et bon, ce qui est difficile quand tu gères une entreprise avec autant de personnel dès le départ. C'est, on ne va pas se le cacher, tu le fais parce que tu as la vocation de créer de l'emploi, de créer une équipe autour de toi, soudée, qui va te suivre dans tes projets. J'avais cette vision évidemment des mouvements de jeunesse, tu vois que j'avais, ou j'avais réussi à fédérer des gens dans mes mouvements de jeunesse pour les restructurer, pour refaire des choses. Et donc du coup... J'ai amené cet esprit d'équipe à l'intérieur, le fait de leur faire confiance, de dire écoutez les gars, si vous voulez partir cet après-midi parce que vous avez fini votre boulot, allez-y. Il n'y a pas de pointeuse chez moi. Donc voilà, c'était des choses comme ça que je mettais en place, dans lesquelles j'ai appris énormément et où je me suis beaucoup amusé. Et en fait, je pense que quelque part, l'amusement dans la découverte et l'apprentissage, ça a toujours fait partie de ce que j'ai mis en place dans ma vie et qui m'a aidé. Parce que si on ne s'amuse plus, si on n'apprend plus et qu'à un moment donné, on sent que ça ne va pas, il faut se poser des questions. Parce qu'on n'est pas là pour... Je connais quelqu'un qui a lancé un mouvement qui s'appelle « On n'est pas sur terre pour en chier » et moi, je suis à 100% d'accord là-dessus. Après, j'ai envie de dire qu'il faut voir ce qu'on est prêt à gagner ou à perdre dans l'aventure, tu vois ? Oui, mais aussi. Donc chaque situation est différente. Moi je veux dire que dans mon cas c'était ok, je m'amuse et donc je continue. Et en fait ce qui s'est passé à un moment donné c'est qu'un de mes clients qui était ce groupe de presse belge et même international me recrute et me dit écoute voilà on va racheter ta boîte. Et seulement mes associés de l'époque demandaient vraiment trop cher pour la racheter donc ils m'ont dit écoute ben non ce qu'on fait c'est que revends tes parts à tes associés, viens faire la même chose chez nous, nous on te met 30 commerciaux sur la route, on va développer ton chiffre d'affaires, donc moi j'étais à 1 million d'euros, on va te le développer fois 4, fois 5, fois 10 sur les 5 prochaines années, et l'idée c'est que tu deviennes la société de production audiovisuelle de notre groupe de presse, et que tu puisses vraiment lancer ce produit-là pour nos clients, mais aussi pour nous-mêmes. Parce que le budget qu'ils mettaient chez moi pour faire leur production, finalement, ils les auraient investis dans la société qu'on créait ensemble. Donc, j'ai fait ça. En 2012, j'ai revendu mes parts à mes associés. J'ai créé une société avec ce groupe de presse. Et donc, c'était en décembre 2012. Donc, je démarre avec ce groupe de presse, formation des commerciaux et tout ça. Tu te dis, ouais, OK, avec des tableaux Excel à fond, avec des prévisions de chiffre d'affaires en millions. Enfin, tu vois, le truc où tu... Tu te dis, je suis arrivé à l'apogée de l'entrepreneuriat, je suis à quelque chose de vraiment énorme. J'avais que 25% par rapport au grand groupe qui avait 75%, mais justifier ça en disant qu'il ne faisait jamais des étapes comme ça, des partenariats à moins de 75%. Du coup, j'étais content, je faisais partie d'un grand groupe. Tu vois plein de possibilités, plein de trucs qui s'ouvrent à toi. Sauf qu'en fait, ce groupe de presse dépendait d'un autre. groupe de presse qui était à Bruxelles. Et le patron des commerciaux de Bruxelles, lui, débarque au mois de mars. Crise de la presse, ils doivent vendre du papier. Et en fait, les commerciaux ne sont pas là pour vendre de la vidéo. Et donc, je me suis retrouvé chaque mois à ce qu'on appelle des codires, à justifier des tableaux Excel dans lesquels il y avait 30 commerciaux qui te vendaient de la vidéo et des tableaux dans lesquels tu faisais des millions d'euros et expliquer pourquoi. Au lieu de faire 40 000 euros ce mois-ci, j'en avais fait 10 000 en étant tout seul à vendre. Et ça a duré trois ans. Et donc, à un moment donné, j'ai fait un burn-out. Je me suis retrouvé dans ma voiture. J'allais chez un client et j'ai dû m'arrêter sur le côté de la route. Et pendant trois heures, j'ai pleuré dans ma voiture. Je ne savais plus redémarrer. Je ne savais plus bouger. Je ne savais plus rien faire. J'étais vidé, lessivé.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qui n'était pas OK ? Qu'est-ce qui est bafoué chez toi à ce moment-là ? provoque ce burn-out ?

  • Speaker #1

    En fait, il y a deux choses. C'est-à-dire que moi, mes valeurs, elles m'ont souvent porté préjudice. C'est-à-dire que j'avais la valeur qui était, un, je suis le seul à travailler pour nourrir ma famille, donc je dois continuer à leur assurer un toit, je dois continuer à payer à manger à ma femme et à mes enfants. J'ai toutes ces responsabilités-là qui sont sur moi. Et de l'autre côté, je suis le patron d'employés qui doivent eux-mêmes assurer leurs besoins tous les mois et à qui tous les mois je dois faire en sorte qu'ils puissent ramener le salaire à la maison. Et plus, je dois assurer aussi pour mes clients parce que mes clients sont là, ils payent, ils ont droit à avoir un service irréprochable. Et donc, ça veut dire parfois... travailler 48 heures d'affilée parce que tu fais un tournage la nuit et que tu commences le matin à aller chercher du matériel à Bruxelles et tu termines la fin d'après-midi du jour suivant à aller ramener le matériel à Bruxelles. Et donc, on faisait des choses extraordinaires. C'est ça qui était avec pas forcément beaucoup de moyens, mais on faisait des choses extraordinaires. On faisait des publicités télé, on a fait un exercice, un essai de magazine, de magazine virtuel, dans lequel tu avais, qui se lisait sur tablette, et dans lequel tu avais de la vidéo, de la photo, du texte, etc. Tu vois, c'était sur les Diables Rouges, ça s'appelait Red Zone. C'était vraiment, on a parcouru l'Europe à aller interviewer les Diables Rouges partout. Il y avait vraiment des projets magnifiques et des chouettes trucs dedans. Dans ce groupe international, je suis arrivé avec l'étiquette du groupe local, j'ai envie de dire, avec lequel je travaillais, qui n'était pas très saine. Et en fait, si tu vois les titres de cette presse-là, c'est vraiment… C'est des trucs parfois compliqués. Ils ont une approche très… Je ne sais pas comment dire ça, mais en tout cas… très cherché à faire le buzz en fait tu vois et donc du coup parfois on est vraiment dans la caricature de certains aspects et ce groupe là au sein du groupe principal il était très mal vu donc moi je suis arrivé j'arrive dans le groupe principal en disant ok je vais pouvoir aller vendre mes produits mais même dans le groupe principal on met on me donnait cette étiquette là et je me retrouvais avec l'étiquette ouais lui toute façon il vient de Je ne dirais pas le nom, mais c'est la menteuse. Quelque part, c'était difficile à voir. Il m'a fallu des années avant que même les autres sociétés du groupe me fassent confiance. On a amené ça. On a amené des choses comme, par exemple, des programmes. On avait lancé un concept de cuisine au barbecue avec Jean-Philippe Poitain, le top chef. On lançait des concepts comme ça. Et on essayait de faire adhérer à ça des personnes du groupe, mais aussi des sponsors. Et donc, tu vois, de lancer des capsules vidéo sur le web qui soient à l'image qualitative de ce que tu voyais à la télé, voire mieux, mais sur le web, tu vois. Et donc, on était un peu précurseur aussi par rapport à tous ces formats-là et tout ça. Et donc, c'était très divertissant d'un côté, c'était très amusant, mais de l'autre côté, l'aspect financier, en fait... a fait qu'à un moment donné aussi, le grand groupe, quand il voit qu'il commence à y avoir un peu de difficultés, plutôt que de te soutenir, ce qu'ils font, c'est que « Ok, il y a des difficultés financières ce mois-ci, on fait une augmentation de capital, tu remets la même chose que nous. » Donc s'ils mettaient par exemple 50 000 balles dans la boîte, moi je devais remettre 10 000 derrière. Alors que j'étais déjà moi-même en difficulté parce que j'étais le dernier à être payé, j'étais le dernier à… Donc grosso modo, ça devenait vraiment difficile. Et ce qui s'est passé, c'est que j'avais un accord avec eux. Si on terminait la relation entre eux et moi, que ce soit moi qui parte ou qu'eux me décident d'arrêter, ils me devaient de l'argent, tu vois. Et en fait, au moment où j'ai fait mon burn-out, je suis allé trouver la direction. On m'a dit, écoute, reviens me voir dans 15 jours. J'étais très honnête avec eux. J'ai dit, écoute, moi, ça ne va plus. Physiquement, ça ne va plus. Je ne tiens plus. On m'a dit, reviens me voir dans 15 jours. Et en fait, ils ont profité de mon état pour me faire signer un papier comme quoi je renonçais à toute indemnité. Donc, je me suis retrouvé en fait en 2015, le 1er septembre 2015, à recommencer à zéro avec zéro client parce que j'avais en plus une clause de non-concurrence. Donc, zéro client, zéro, plus rien en fait, plus rien. Et donc voilà, ça, ça a été difficile à vivre à ce moment-là. Mais encore une fois, j'avais une famille à nourrir. Et je ne pouvais pas me laisser aller. Donc, j'ai recommencé directement. Et en fait, encore une fois, en 2015, j'ai eu raison trop tôt. C'est-à-dire que j'ai voulu lancer des formations vidéo en ligne sur le marketing digital. Et donc, c'était 30 capsules, plusieurs heures de formation pour expliquer comment mettre en place toi-même ton marketing digital. On vendait ça 200 balles, parce qu'on était deux à le faire. Et en fait, les gens n'ont... n'ont pas voulu acheter parce qu'on était en 2015. Aujourd'hui, tu achètes de la vidéo et des formations vidéo en ligne à tout va. Tu vois, tu as des formations sur tout. Tu veux apprendre à cuire des sushis, tu peux payer une formation. Tu veux jouer du piano, tu as des formations, tu vois. À l'époque, le marketing digital, bon, ça commençait un peu. Enfin, tu vois, on sortait de l'aspect juste site web, tu vois. Nous, dans la formation, on expliquait c'est quoi un tunnel de vente, c'est quoi faire de la publicité avec Facebook, c'est quoi faire de la publicité avec Google, enfin, tu vois. Plein de choses comme ça qui aujourd'hui semblent peut-être naturelles aux gens, mais à l'époque c'était assez innovateur. Donc on allait dans les sociétés pour vendre cette formation et en fait on n'en voulait pas, les gens n'en voulaient pas. Et ce qu'ils voulaient par contre c'était qu'on le fasse à leur place. Donc, j'ai commencé à faire du marketing digital à leur place. Et là, j'ai trouvé un créneau qui était porteur de nouveau.

  • Speaker #0

    Donc, si je vois le trajet, on passe de journaliste à entrepreneur, puis tu rentres dans ce groupe, en fin de compte, ça ne fonctionne pas. On est là maintenant, tu es dans le marketing digital. C'est toutes des choses qui te donnent de l'énergie. Parce que tout à l'heure, tu disais, on n'est pas sur terre pour se faire chier, si je me souviens bien. Est-ce qu'à ce moment-là, se lancer là-dedans, tu es encore dans ce qui te motive, ce qui te donne de l'énergie ?

  • Speaker #1

    En fait, il faut savoir que moi, le marketing digital, principalement au départ, c'était la publicité Google, donc avec YouTube Ads. Je l'utilisais pour moi, pour mes entreprises, pour pouvoir faire un peu connaître, tu vois, ou pour faire connaître mes clients. Et donc, à ce moment-là, j'ai re... suivi les formations que Google proposait pour devenir Google Partner. Et j'ai aussi commencé à découvrir les formations. Enfin, je me suis formé tout seul parce qu'à l'époque, il n'y en avait pas, à Facebook Ads. Et donc, c'était de nouveau de l'apprentissage. C'était de nouveau quelque chose d'intéressant. Et l'avantage que j'avais, c'est que j'avais une vision 360 degrés de tout ce qui était le marketing à l'époque, puisque j'avais... vendu des sites web avec l'agence avec qui j'étais à travers toute la technologie WebTV qu'on mettait en place. Je connaissais parfaitement toute la technologie web. Je connaissais la vidéo, je connaissais l'interview. J'ai développé toutes les compétences en marketing payant. Google Ads, Facebook Ads, etc. Je mixais tout ça pour mes clients. Plus des compétences en graphisme que j'ai développées aussi parce que quand tu n'as pas forcément beaucoup de moyens, tu fais... tu apprends beaucoup de choses à faire par toi-même, tu vois. Et donc, tout ça, je pouvais le mettre en place pour mes clients.

  • Speaker #0

    Donc, c'est vraiment cette quête d'apprendre des nouvelles choses, d'innover, de te renouveler, ça, ça te donne de l'énergie.

  • Speaker #1

    C'est ça, à l'époque, en tout cas. À l'époque,

  • Speaker #0

    en tout cas, OK.

  • Speaker #1

    C'est ça. Oui, parce que je veux dire, quelque part, tu n'as pas les mêmes attentes à 30 ans, à 20 ans, qu'à 40 ou même à 50, tu vois. Donc oui, à l'époque, ça me motivait, mais en même temps, il y avait toujours cette charge qui me pesait sur les épaules que sans moi, on pouvait être à la rue avec ma famille. À ce moment-là, j'avais trois enfants, une compagne qui ne travaillait pas et qui restait à la maison. Et donc, il y avait des besoins à pourvoir. Et donc, il y a cette forme de responsabilité que tu as sur les épaules qui est aussi importante que... En fait, quelque part, je pense que c'est le titre de mon livre, il s'appelle « Survivre » . J'ai été en mode survie la plupart du temps dans ma vie, tu vois.

  • Speaker #0

    Et s'il n'y avait pas eu cette épée de Damoclès ou cette pression, qu'est-ce qui aurait été différent dans tes choix ?

  • Speaker #1

    Je pense que j'aurais peut-être pris... plus le temps à un moment donné, surtout après avoir fait un burnout comme ça en 2015, de me recentrer sur moi-même et de peut-être partir, prendre de la distance en tout cas par rapport à certaines choses. Ici, clairement, j'ai enchaîné directement sur un accident de vie. Un burnout, ça arrive. En gros, j'ai envie de le dire, et peut-être qu'il y a des gens qui ne veulent pas l'entendre aujourd'hui, mais ce n'est pas grave. Parce que, quelque part, c'est un signal que notre corps nous envoie pour nous dire à un moment donné, stop. Donc, qu'est-ce qui ne va pas dans ta vie au moment où tu fais ton burn-out ? C'est la question qu'il faut se poser. Et la question qu'il faut se poser, on peut se la poser sur tous tes secteurs de vie. Parce que moi, ce qui n'allait pas dans ma vie à ce moment-là, je pensais que c'était uniquement l'aspect professionnel. Parce que j'ai toujours été très centré sur l'aspect professionnel, même si, et ça je vais le dire, parce que... c'est des choses qui doivent être claires aussi. Dans ma vie, je suis arrivé comme indépendant, j'ai toujours dit, même depuis le début. Moi, les week-ends, je ne travaille pas. C'est dédié à ma famille. Le soir, à partir de 18h, je ne travaille pas. C'est pour ma famille, sauf exception exceptionnelle, tu vois. Les vacances scolaires, si c'est possible, je ne travaille pas. Je pars avec ma famille quelque part ou on reste à la maison. Les grandes vacances, je prends trois semaines à un mois pour pouvoir partir avec ma famille. Eux, ils partaient deux mois en Espagne dans l'appartement de la famille de mon ex.

  • Speaker #0

    Moi, je revenais les rejoindre au minimum trois semaines. Et je passais du temps avec ma famille. Et ça, ça a toujours été ma priorité.

  • Speaker #1

    À ce moment-là, quand tu t'arrêtes à 18h, quand tu prends les week-ends, quand tu pars, c'est OK pour toi ?

  • Speaker #0

    À fond ?

  • Speaker #1

    Oui, sans aucune tension.

  • Speaker #0

    Écoute, je pense que quand tu es entrepreneur et que tu es indépendant, quelque part, tu quittes le bureau, il reste dans ta tête. Donc, tu peux avoir une idée géniale à 11h du soir, après avoir regardé un truc à la télé. Et puis le lendemain, dire « Merde, c'était quoi encore cette idée géniale ? » Mais ça te reste dans la tête, ça c'est clair. Si un truc ne s'est pas bien passé avec un client, s'il y a des factures qui sont en retard de paiement, si tu te dis « Tiens, j'ai cette idée, pourquoi je ne la développerais pas ? » Ça te reste dans la tête, on est d'accord. L'objectif, c'est toujours à un moment donné, quand tu es face à tes enfants, face à ta famille, c'est de le mettre de côté. Tu vois, de te dire OK, allez là, je suis là, je profite d'eux au maximum. Enfin, je bénéficie d'eux au maximum. Après, tu sais, il y a parfois des networking en soirée, donc des événements où tu dois être présent et donc tu y vas. Tu vois, il y a parfois des choses comme ça. Allez, c'est une exception, ce n'est pas la règle, tu vois. Donc, je pense que le plus important, c'est de savoir c'est quoi tes priorités et comment je navigue dans le temps octroyé par rapport à ces priorités. Moi, de 7h30, 8h, jusqu'à 18h, c'était boulot. Mais... S'il y avait un problème avec un de mes gosses ou quoi que ce soit, et que j'avais la possibilité de le faire, je laissais tout tomber pour aller les chercher à l'école ou pour aller à une réunion de parents. Voilà, tu vois.

  • Speaker #1

    Priorité numéro un, c'est la famille.

  • Speaker #0

    Priorité numéro un, c'est la famille. Et en fait, mon boulot, un, je dois m'amuser dedans, mais il me sert principalement à subvenir aux besoins de ma famille et à faire en sorte que je puisse avoir du temps pour moi, pour ma famille.

  • Speaker #1

    Alors, il y a quelque chose qui n'est pas clair pour moi. C'est avec cette hygiène de vie, quelque part, en mettant la famille en numéro un, qu'est-ce qui provoque le burn-out ?

  • Speaker #0

    Justement, le fait de te sentir coincé dans quelque chose qui ne te correspond plus. C'est-à-dire que, en fait, tu es là et il y a l'aspect financier qui revient tout le temps, tout le temps, tout le temps. Pendant trois ans, je me suis battu avec une direction qui regardait des tableaux où il était marqué « Pourquoi tu n'as pas fait 3 millions cette année et que tu n'as fait que 400 000 euros ? » Parce que je devais faire 3 millions avec 30 commerciaux sur la route et que là, je fais 400 000 euros tout seul. Donc, voilà. Et tu sais, tu dois te battre avec ça et en sachant que, déjà, de 1, tu n'as que 25 % de la boîte. Ton rêve d'indépendant, de dire « Ouais, ok, moi je vais faire une boîte que je vais revendre plus tard, machin, pour pouvoir toucher les pépettes, machin, etc. » Tu sais qu'il n'y arrivera pas. Que de toute façon, ils ont la priorité sur le fait de te racheter tes parts, et donc du coup, tu vas les vendre peanuts, parce qu'ils vont les dévaloriser le plus possible. Que tu te retrouves face à un groupe où finalement, quelque part, il y a des jeux politiques internes qui sont énormes. Et moi, je déteste ça. Je déteste ça. Franchement, j'ai une horreur des jeux politiques. à l'intérieur d'une entreprise. Moi, mon credo, ça a toujours été la transparence et l'authenticité. Et quand tu dois commencer à faire semblant avec certaines personnes pour pouvoir les mettre dans ta poche et puis aller trouver tel membre de la direction à Bruxelles pour décrédibiliser un autre, ce genre de trucs, moi, c'est hors de question. Et donc, tu te retrouves pris dans un système où finalement, tu n'as pas la main. Et quelque part, j'étais employé de ma propre boîte. ou en tout cas dans un système qui ne me convenait pas. Et donc, clairement, tout ça mis bout à bout, à un moment donné, t'as beau essayer d'y aller, ça ne marche pas. Et quand tu parles d'hygiène, j'en avais aucune, parce que clairement, je fumais, je buvais, et je bouffais au restaurant quatre fois par semaine. Donc, il n'y avait aucune hygiène, parce que je ne faisais pas de sport. Je n'avais pas le temps, en fait. Ma priorité, c'était ma famille, mon boulot. Je n'avais pas le temps pour moi. Moi, j'étais là pour porter mes projets, qui étaient ma famille et mon projet professionnel. Et moi…

  • Speaker #1

    Tu t'es oublié.

  • Speaker #0

    Je me suis oublié.

  • Speaker #1

    Et donc, il y a ce burn-out.

  • Speaker #0

    Écoute, j'ai recommencé à zéro à faire du marketing digital pour tous mes clients. J'ai reconstitué une base de clientèle. Et ça a bien marché au point où en 2016, j'ai eu l'occasion de racheter un site de rencontre en ligne. Parce qu'à un moment donné, je me suis dit, OK, moi, je fais grandir le chiffre d'affaires de mes clients grâce à ce que je mets en place en ligne. Je vais le faire pour moi. Alors, je n'avais pas envie d'emballer des chaussures dans des boîtes pour les envoyer des gens, ou d'emballer des sachets de thé. Je me suis dit, tiens, qu'est-ce qui pourrait... être intéressant. Et à ce moment-là, encore une fois, je te dis, c'est là que la vie, elle est bien faite. J'ai un ami qui me parle de cet ami à lui qui revend un site de rencontre en ligne. Je me dis, tiens, un site de rencontre en ligne, ce n'est pas du tout mon créneau. Je m'en fous, moi, de rencontre en ligne. J'ai une femme, des enfants, tu vois. Je m'en fous de... Je ne suis pas célibataire, je ne sais pas du tout comment ça fonctionne, la rencontre en ligne, mais je me dis, pourquoi pas ? Donc, je rencontre ce gars et en fait, moi, tout ce qui m'intéresse à ce moment-là, c'est encore une fois les tableaux Excel c'est les chiffres, tu vois, tu dis Ok, 500 000 membres, wow, autant de membres payants, tu vois, tu te dis wow, une sacrée communauté quand même. Possibilité d'avoir un chiffre d'affaires qui, je ne sais pas moi, qui t'assure un revenu passif sans forcément, tu vois, devoir en faire de trop. Donc, écoute, ok, je mets tout sur la table en place pour pouvoir y trouver les banques, pour trouver des financements, etc. Et donc... Je me bats vraiment pour trouver les financements parce que je consulte une première banque qui m'a fait lanterner pendant trois mois. Et puis, du coup, j'appelle une ancienne copine des HEC. Je dis écoute, je sais que tu travailles pour telle banque. Est-ce que tu ne veux pas analyser mon projet ? Je lui envoie tout le dossier que j'avais fait pour l'autre banque. 24 heures plus tard, j'avais mon prêt. Et du coup, je suis parti. J'ai racheté le site. J'ai repris l'employé qui travaillait pour le site Internet. Cet employé qui était développeur web avait lui-même une société qui faisait des sites internet. Donc j'ai racheté sa société qui faisait des sites internet. Et là, moi, j'avais tout mon écosystème en place. Je mettais de la pub en place pour moi, pour mon site internet, pour tester les nouveautés qui arrivaient sur le marché ou tout ce que je voulais, tu vois. Je testais sur mon site web. Et puis quand ça fonctionnait, quand je voyais ce que ça pouvait ramener, etc., je le mettais en place pour mes clients. Et en même temps, mes clients, s'ils avaient des besoins en site internet, j'avais un développeur qui faisait des sites internet. Et j'ai découvert avec mon site de rencontres en ligne, j'ai découvert le SEO, je ne connaissais pas, donc c'est tout ce qui est référencement naturel sur Google. J'ai découvert le blogging, j'ai commencé à écrire des articles de blog pour le blog du site qui ramenait pas mal de gens à l'époque, notamment via le SEO.

  • Speaker #1

    C'est quoi le fil rouge en fait, si tu regardes depuis le début, c'est quoi le fil rouge qui te guide ?

  • Speaker #0

    Écoute ! j'ai fait un gros travail sur mes valeurs personnelles et sur ce qui était mon why tu vois ces dernières années et en fait mon why il a toujours été découverte apprentissage, transmission ça se ressent clairement et donc c'est transcendantal dans tout ce que j'ai vécu dans ma vie c'est découvrir, apprendre, transmettre

  • Speaker #1

    Je trouve que ça répond vraiment à toi. Le dernier projet dont tu nous parles pour le moment, il a l'étroit, j'ai l'impression.

  • Speaker #0

    Oui, là, j'arrive un peu à l'apogée de ma vie perso qui fait que c'est pas un peu... Encore une fois, c'est un peu en mode survie parce que je n'avais pas le choix. Et donc, moi, je suis dans mon équilibre. Tu vois, à un moment donné, ça roule, etc. Mais encore une fois, et ça, je tiens à bien le préciser, je m'oublie complètement. À un moment donné, en 2018, je faisais 122 kilos.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Je fumais quasiment un paquet de clopes par jour. Je buvais un verre de... Enfin, un verre. C'était parfois une demi-bouteille ou une bouteille complète par jour de vin. Jamais d'alcool, toujours du vin. Mais ça n'empêche, tu vois, je veux dire, quelque part, c'était... C'était... Je me suis complètement oublié. Complètement. Moi, ce qui comptait, c'était que mes enfants puissent bénéficier de... d'une maison, qu'ils aient à bouffer, qu'ils aient jamais à se plaindre de rien, qu'ils aient jamais à manquer de rien, tu vois. Et que ma femme, pas un jour de sa vie, ne puisse travailler pour un projet qui ne lui plaise pas. J'ai même essayé à un moment donné de l'aider à créer son propre projet, tu vois, pour qu'elle puisse s'épanouir dans ce qui lui plaisait, tu vois. Il n'y avait rien à faire, elle ne voulait pas travailler. Et quand elle travaillait, il y avait toujours un problème avec le patron. Enfin, tu vois, on était dans une histoire où... Quelque part, par la suite, j'ai compris qu'elle avait trouvé un gentil pigeon en ce qui me concernait et qu'elle a bien tiré profit de moi pendant toutes ces années en vivant une vie qui n'était pas celle que je croyais. J'ai envie de dire que quelque part, je me suis complètement oublié, en fait. Et souvent, quand tu portes un projet, quand tu veux créer quelque chose qui te transcende, et surtout quand tu veux porter ta famille en tant que mec, désolé de le dire comme ça, mais tu fermes ta gueule, t'avances. Et tu ne te poses pas de questions. Et tu y vas, et tu as la responsabilité de ta famille sur les épaules, et tu te dis, ok, moi... j'ai pas le choix, en fait. Et je me plains pas, j'avance, il y aura toujours une solution, je trouverai toujours une solution, il n'y a pas de problème, il n'y a que des solutions. J'ai toujours dit ça, depuis le début de ma carrière, c'était, je disais à mes employés, je dis, venez pas me voir avec des problèmes, venez me voir avec des solutions. Vous avez un problème, proposez-moi trois solutions, une solution, je m'en fous. Proposez-moi votre point de vue, j'analyse ensemble avec vous, et on voit ce qu'on peut mettre en place ensemble. Et pour moi, il n'y avait jamais de problème. Parce que... Chaque fois que j'étais face à un problème, je trouvais une solution, tu vois. Mais je me suis oublié.

  • Speaker #1

    Et avec du recul maintenant, comment on fait pour ne pas s'oublier ? Dans ce tumulte, dans la vie quotidienne, avec toutes ces obligations ?

  • Speaker #0

    Écoute, je pense que sincèrement, à un moment donné... Il doit y avoir une étincelle quelque part, tu vois. Il doit y avoir... Moi, j'appelle ça le destin. Je ne sais pas comment... Il y a quelque chose sur ta route qui va faire qu'à un moment donné, tu vas te rendre compte qu'il y a quelque chose qui ne va pas. Je crois que quelque part, il faut croire en soi, en soi-même. Tu vois, moi, je dis toujours soi-même, M apostrophe A-I-M-E, parce que tu... tu as toutes les réponses en toi-même, tu vois. Mais à un moment donné, tu refuses de les entendre, de les écouter, parce que parfois, la solution, elle est plus douloureuse que le problème. Mais à long terme, la solution, elle t'assure de vivre plus longtemps. Je fumais. La décision d'arrêter de fumer, j'ai arrêté de fumer du jour au lendemain. La décision, elle a été prise à partir du moment où j'ai pris conscience que fumer aujourd'hui allait me tuer demain. Et à partir du moment où tu commences à prendre conscience que certains mécanismes que tu mets en place, que ce soit l'alcool, le tabac, la drogue, peu importe, demain, ils peuvent te tuer et que tu as envie de vivre. Parce que voilà, on n'est pas ici, on est ici pour vivre, pour expérimenter c'est quoi la vie. Et donc, quand tu prends conscience que tous ces mécanismes, tout ce que tu mets en place, ils vont te tuer, à ce moment-là, tu peux décider et tu fais un choix.

  • Speaker #1

    Et qu'est-ce qui a fait que tu prends conscience ? Parce que que fumais-tu ? J'imagine que mentalement, tu le savais. Ça fait des années et des années, j'imagine. Je ne sais pas quand tu as arrêté de fumer, mais ça se sait depuis longtemps que fumais-tu. Donc, qu'est-ce qui fait qu'à un moment donné... Ça devient, ça se met devant tes yeux que tu dis, bah oui, en fait, il faut que j'arrête.

  • Speaker #0

    Écoute, déjà sur ma carrière de fumeur, si on peut parler de celle-là, j'ai arrêté autant d'années que j'ai fumé d'années. Tu vois, je pouvais arrêter trois ans et recommencer du jour au lendemain. Je pouvais arrêter un an, recommencer du jour au lendemain. Systématiquement, ce qui me faisait replonger, c'est que j'étais avec quelqu'un qui fumait, elle qui n'a jamais arrêté. Et en fait. il suffisait d'une difficulté de vie à un moment donné où elle était devant toi avec sa clope et tu retombais dedans pareil pour l'alcool, j'ai déjà arrêté de boire pendant des périodes assez longues et puis à un moment donné t'es avec quelqu'un qui fume, qui boit et qui ramène tout à ça, à un moment donné tu replonges, tu vois, et surtout que il y a cette par rapport à l'alcool, il y a cette C'est une injonction sociétale que s'il n'y a pas d'alcool, on ne s'amuse pas. Et je pense à Léa Salamé qui interview Artus et qui lui dit « Ah, vous êtes devenu chiant ! » C'est ce que les gens pensent de manière générale. Quand tu arrêtes de boire, on est mal à l'aise vis-à-vis de toi. Les gens se disent « Oui, tu es sûr que je peux boire devant toi ? » Ouais, c'est mon choix. Vis ta vie. Tu as envie de te bourrer la gueule ? Fais-le. Moi, j'ai décidé que ça ne me convenait plus. tu vois et donc C'est ça que pour moi, arrêter de fumer, ça n'a pas été la décision la plus difficile. En fait, ce qui s'est passé, moi en 2018, j'ai subi une opération qui m'a fait perdre 50 kilos d'un coup. Qu'est-ce qui se passe quand tu perds 50 kilos d'un coup ? t'es plus toi en fait, t'es une autre personne. Et donc, à un moment donné, déjà t'as ton égo qui gonfle comme une baudruche, tu vois, tu te sens le plus beau du monde. Parce que quelque part, le fait que tu prennes du poids, ce n'est jamais qu'un symptôme par rapport à un problème qui est déjà existant. Le poids, l'alcool, le tabac, la drogue, c'est des solutions, et ça on va peut-être pas vouloir l'entendre, mais c'est des solutions... à un problème qui existe. Et c'est pas... Si tu décides d'arrêter de fumer, d'arrêter d'être gros comme moi je l'étais, ou ce genre de choses, mais sans traiter la base, c'est quoi le problème, le vrai problème ? À un moment donné, ça va juste te faire complètement disjoncter. Et donc moi, j'ai perdu du poids. Je suis parti avec un égo complètement démesuré, mais en même temps avec cette sensation de liberté, d'envie de... de me libérer de certaines choses. Et en fait, j'ai découvert que pendant le Covid...

  • Speaker #1

    Alors avant que tu ailles plus loin et que tu nous expliques ce qui s'est passé pendant le Covid, parce que là, je ressens qu'on va basculer vers ce qui va t'arriver de pire en fin de compte, je propose qu'on fasse une pause et qu'on se retrouve la semaine prochaine pour la suite et la fin de cet entretien. Alors soyez au rendez-vous parce que vous n'allez pas en croire vos oreilles. Et en même temps, tout ce qui va arriver à Johan est riche d'enseignements. Et il va nous expliquer non seulement ce qui lui est arrivé et comment aujourd'hui il parvient à s'en sortir et à livrer le combat qu'il est en train de livrer aujourd'hui avec l'écriture de ce livre « Survivre le combat d'un père » . À la semaine prochaine.

  • Speaker #0

    C'est ce que je veux dire.

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Description

Dans cet épisode sans filtre, Johan Bollinger nous emmène dans les coulisses d’un parcours inspirant… et bouleversant.


De son rêve d’enfant de devenir journaliste à sa fulgurante ascension entrepreneuriale, il partage avec sincérité ce que peu osent dire : le prix de la réussite quand on porte tout, sauf soi-même.


📉 Burn-out, pression, oubli de soi, poids des responsabilités familiales et professionnelles…
💡 Mais aussi résilience, reconversion, quête de sens et intuition salvatrice.


Une conversation intime et percutante pour tous ceux qui, à force de vouloir tout porter, risquent de s’écrouler.


Je suis Marc Breugelmans, Coach Professionnel, Auteur de 'L'autre potentiel'.

J'illumine les étoiles de votre potentiel pour vous aider à devenir le/la leader de votre vie !

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Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour les autres potentiels, merci d'être présents aujourd'hui pour la suite de notre voyage à travers les environnements toxiques mais aussi les environnements porteurs. Donc ce que nous avons déjà vu ensemble dans les deux épisodes précédents c'est ce que c'est un environnement toxique, ce que c'est un environnement porteur. Et puis la fois passée j'ai fait tout mon possible pour vous donner un maximum de pistes concrètes pour que vous puissiez... puissiez sortir d'un environnement toxique et construire un environnement porteur alors aujourd'hui nous allons changer de dynamique puisque je reçois un invité j'ai ce privilège là pendant 25 ans il a été à la fois journaliste tv entrepreneurs créateurs de contenu stratège marketing réalisateur vidéo il a accompagné des dizaines d'entreprises à structurer leur image toucher leur public générer de la croissance Il va nous parler de cette ascension, de ce qu'il a porté, de son why, des valeurs qui le font vibrer. Et puis, à un moment donné, et c'est là que son histoire est tout à fait en raccord avec ce qu'on a vu dans les deux derniers épisodes, en fait, sa vie a basculé. Et en termes d'environnement toxique, je pense sincèrement qu'on ne peut pas faire pire. En tout cas, c'est mon avis. Alors je reçois aujourd'hui Johan Bollinger et je vous propose directement de l'accueillir. Belle écoute à tous ! Bonjour Johan !

  • Speaker #1

    Bonjour Marc !

  • Speaker #0

    Déjà merci d'avoir accepté pour qu'on puisse non seulement écouter ton histoire, écouter ton combat, mais aussi pouvoir s'inspirer. et s'inspirer de ton histoire pour que ça aide un maximum de personnes et entre autres tous les auditeurs de l'autre potentiel, j'ose ma différence. Alors déjà, qui est Johan Bollinger ?

  • Speaker #1

    Écoute, déjà d'abord merci parce que, comme je te le disais en off, ce n'est pas habituel que ce soit moi qui réponde aux questions parce que d'habitude c'est moi qui les pose. Et justement, ça répond à ta question, qui est Johan Bollinger ? À la base, Johan Bollinger, c'est un journaliste. Donc journaliste c'était un rêve d'enfant. Quand j'avais 6 ans je regardais le journal à la télé. Il y avait un monsieur barbu qui s'appelait Jacques Bredal qui présentait les infos. Et je disais à mes parents un jour je serai comme ce monsieur dans le poste à présenter le journal. Et c'était un rêve d'enfant. Vraiment à 6 ans j'ai décidé que je serai journaliste. Et quand tu décides quelque chose, la vie souvent elle te met plein d'éléments en place pour que tu puisses y arriver. Et j'ai découvert la vidéo à 15 ans avec des premières interviews que j'ai réalisées dans le cadre d'un travail pour l'école. Et donc, c'était vraiment à ce moment-là, les cassettes VHS, ce n'était pas aussi simple que maintenant de faire de la vidéo. Donc, on avait dû aller dans un club de montage vidéo les soirs pour pouvoir faire les montages avec des VHS. Et c'était vraiment toute une aventure. Et on travaillait tard le soir pour pouvoir réaliser cette vidéo qui était pour un travail. Et en fait, je m'étais retrouvé tout seul de la classe à le faire, je ne sais pas comment, mais en tout cas, je me suis passionné pour la vidéo, pour le montage, pour l'interview, et vraiment, ça ne m'a jamais quitté. Et donc, j'ai fait ces études de journaliste qui étaient vraiment mon objectif. Je suis allé à Bruxelles, dans une école de journalisme où il y avait de la pratique, de la théorie. Et quand je suis sorti, en fait, j'ai décidé de me lancer à fond. Et la vie a fait que, très rapidement, je suis arrivé à la présentation du journal. télé donc sur la télévision de ma région et j'étais le plus jeune présentateur de cette télé ça n'était jamais arrivé quelqu'un aussi jeune que moi présente ça m'a pas mis mes collègues dans la poche d'ailleurs et donc j'ai très vite rempli les foyers tous les soirs avec les informations mais ce qui était génial dans ce métier c'est que vu que c'était une petite équipe c'était une télévision proche des gens en fait on faisait de tout C'est-à-dire que j'ai fait à la fois de la présentation du JT, mais ce n'était pas que. Je faisais également des reportages, je faisais des interviews, je produisais des émissions. Donc, j'ai vraiment touché à tout. J'avais toute la confiance de la direction et donc, je pouvais vraiment faire ce que je voulais. J'ai fait des émissions culturelles, historiques. J'ai fait des émissions principalement axées sur l'entrepreneuriat. Et en fait, ces émissions sur l'entrepreneuriat, elles m'ont ouvert l'esprit sur… C'est quoi être entrepreneur ? J'ai découvert des entrepreneurs de ma région, des gens qui se donnaient à fond pour leur boulot, qui se donnaient à fond pour créer de l'emploi, des gens qui développaient des activités, ça m'a passionné. J'ai trouvé que ces gens étaient admirables dans ce qu'ils mettaient en place. Et donc, je me suis dit, tiens, l'entrepreneuriat, c'est vraiment quelque chose qui est intéressant. Et quelque part, un peu comme, tu vois, tu te dis... Allez, je suis arrivé à mon premier objectif de vie qui était de présenter le journal. Qu'est-ce que je fais ? Est-ce que je me dis que je veux aller au National présenter le journal parce que c'est une question d'égo ? Ou est-ce que je me dis que de toute façon, les mécaniques sont les mêmes un peu partout ? De présenter, de faire des reportages, etc. C'est un peu la même chose. Donc, qu'est-ce que je fais ? Et en fait, le destin a fait qu'en 2006, c'était les élections au niveau communal. Et le destin a mis sur ma route un homme politique complètement bourré qui vient sur le plateau le soir des élections et qui se présente avec son fils. Et donc, en fait, il nous fait un de ses shows, mais total. J'ai fait un grand accord. C'est culte. Tout le monde connaît, même en France, parce qu'en fait, c'est passé dans les enfants de la télé. C'est moi qui l'interview. C'est toi qui l'interview ? C'est moi qui l'interview. Ah ouais ? Et en fait, je passe 7 minutes 30 à vivre un truc complètement décalé. Complètement décalé. Mais à savoir que moi, en tant que journaliste sur plateau, ce gars-là, je le connais. Je l'ai interviewé des dizaines de fois. Je sais qu'il peut avoir un phrasé lent. Je sais qu'il est bourré la plupart du temps, mais que ce qu'il raconte est sensé. Donc là, il est en train de me faire des révélations sur plateau de choses qu'on essaye d'obtenir d'autres personnalités politiques. Et lui, il le dit clairement. Voilà, moi, j'ai fait ça. Donc, ce qu'il dit est super intéressant dans le fond. Par contre, la forme, c'est... Bon, la vidéo est sur YouTube, elle est sur ma chaîne, je vous invite à aller la voir. Donc du coup, moi je suis là pendant 7 minutes 30, en essayant de garder mon sérieux, et tu vois, et puis après, en fait, qu'est-ce qui se passe ? On est, il faut savoir, en 2006. YouTube, il est sorti en 2005. Donc les buzz vidéo, on ne savait pas ce que c'était. Et donc, le lendemain de cette interview, la vidéo se retrouve sur YouTube. Et ça fait une explosion mondiale. Mais quand je dis mondiale, même en Australie, il y a eu des articles dans les journaux partout par rapport à cette vidéo. On est passé aux enfants de la télé. Ça a été un buzz mondial grâce à YouTube. Et en fait, moi qui faisais des reportages pour les entrepreneurs, qui me retrouve confronté à un homme politique qui est complètement à la masse et qui en plus fait le buzz grâce à cette interview et grâce à YouTube, je commence à cogiter et je me dis, OK, Maitre... utiliser une plateforme comme YouTube pour pouvoir développer des reportages vidéo qui seront visibles partout dans le monde. Parce que finalement, moi, la contrainte que j'avais avec la télé locale, c'était que c'était diffusé localement. Et des reportages visibles partout dans le monde qui mettraient en avant des entrepreneurs que je trouvais admirables, je me suis dit, il y a un truc là, tu vois. Et donc, je me suis dit, il y a quelque chose à faire par rapport à ça pour propulser la vidéo sur Internet. On est en 2006. Et donc, je me dis, je ne suis pas capable à l'heure actuelle, avec mes études de journaliste, etc. J'ai été dirigeant de mouvements de jeunesse et tout, mais ce n'est pas la même chose. Tu vois, quand tu dois gérer un budget de mouvement de jeunesse ou un budget d'entreprise, ce n'est pas la même chose. Quand tu dois gérer des équipes dans un mouvement de jeunesse, ce n'est pas la même chose que gérer des équipes au niveau... Eh bien, si, en fait, c'est quasiment la même chose, mais je l'ai appris après. Mais à ce moment-là, je me dis, OK, je vais reprendre des cours du soir pour faire apprendre à devenir dirigeant d'entreprise. Et donc, je reprends des cours au HEC. Et je me donne à fond pendant deux ans pour construire mon business plan. Et donc, en 2009, je présente mon business plan à mes profs de HEC qui n'y croient pas une seule seconde, qui me disent que je vais me planter, que le truc ne tient pas la route, etc. Mais pourtant, en 2009, je quitte tout. Je laisse tomber mon job de salarié à la télé et je me lance comme dirigeant d'entreprise. Je lance mon projet d'entreprise, aidé par une agence web locale. qui avait déjà une place sur la localité et qui était déjà un peu connue. Et je lance la version vidéo de cette agence web où on va faire que des reportages vidéo pour diffuser sur Internet. À savoir qu'en 2009, on sortait de la crise de subprime. Donc, tu vois, c'était déjà les budgets communication, ils étaient déjà en train de sauter partout. Et puis, en plus, déjà avoir un site Internet en 2009. En 2025, il y a encore des entreprises qui n'ont pas de site web correct. En 2009, avoir un site internet, c'était déjà quelque chose d'assez exceptionnel, on va dire. Mais alors, avoir une vidéo en plus sur le site internet, c'était un peu précurseur, tu vois. Et d'ailleurs, tous mes concurrents sur le marché, c'était des gens qui faisaient des DVD, de vidéos d'entreprises qui coûtaient, je ne sais pas, 100 000 francs belges. Enfin voilà, c'était très très cher à l'époque pour les entreprises. Et donc, je me suis lancé comme ça. et en fait... En un an et demi, je suis quasiment arrivé au million d'euros de chiffre d'affaires. J'avais 11 employés et on a développé des web TV pour le premier réseau networking wallon. Je travaillais avec un groupe de presse belge qui est bien connu. créé des émissions avec une chaîne nationale dédiée aux entrepreneurs. On a développé des web TV dans l'événementiel. On faisait des productions. J'ai produit des centaines de vidéos corporates, comme on dit maintenant, pour présenter des entreprises. Et donc, c'est un business qui tournait, qui tournait, qui tournait. Et voilà, c'était mon début dans l'entrepreneuriat.

  • Speaker #0

    Oui. Ce qui m'intéresse là, parce que faisons une petite pause. Je sais qu'il y a beaucoup de personnes qui rêveraient, qui ont des rêves, un journaliste ou plein d'autres rêves, qui n'osent pas, qui n'osent pas s'en servir. Qu'est-ce qui fait que, parce que tu as parlé de destin, de l'univers, mais moi je reste persuadé qu'il n'y a pas que ça, il y a aussi tout ce que tu mets en place. Qu'est-ce qui fait la différence pour que ce rêve du petit garçon de 6 ans, du petit Johan de 6 ans, devienne en fin de compte réalité ou dépasse même ? Je dépasse même le rêve. Qu'est-ce que tu as ? Quelles sont les pépites que tu peux donner pour toutes les personnes qui ont un rêve et qui souhaiteraient l'accomplir ?

  • Speaker #1

    Alors, ça ne va pas plaire à pas mal de gens, mais un, tu n'écoutes pas ce que les autres te disent. J'adore,

  • Speaker #0

    j'adore.

  • Speaker #1

    Parce que c'est ça qui se passe en fait. Exactement. En fait, les autres projettent sur toi leur propre peur. Donc, ça veut dire qu'à un moment donné, si tu les écoutes, tout ce que tu vas faire, ça va te ralentir. Donc, il faut quelque part, à un moment donné, tu te bouches les oreilles, tu te mets des œillères et t'avances.

  • Speaker #0

    Mais qu'est-ce qui est plus fort que ce que les autres racontent ? Qu'est-ce qui fait qu'à un moment donné, tu te dis, là, il faut que je me bouche les oreilles ?

  • Speaker #1

    En fait, c'est la volonté d'y aller malgré tout. C'est le fait de quelque part te dire, OK, j'ai les boules, j'ai peur. Chaque fois que tu fais quelque chose, tu le fais avec la boule au ventre en disant je prends un risque. Moi, j'ai des parents qui étaient profs, donc qui ont été fonctionnaires toute leur vie dans la même école. Je suis devenu indépendant. Ce n'était pas du tout dans ma famille, tu vois, dans les gènes de ce que j'avais reçu comme éducation. Et donc, la première fois que je suis allé pour devenir indépendant, j'avais la boule au ventre de m'inscrire, de me dire qu'est-ce que je fais. Demain, je n'ai plus aucun filet. Je n'ai même plus le chômage. Je n'ai plus droit à une... une assistance sociale, à de l'aide à quel niveau que ce soit, je n'ai plus le droit. Vraiment, je perds toute une partie de ce qui est une forme de confort quelque part pour te dire, je me lance. Et donc, tu as peur. Il y a celui qui dit, qui fait des trucs. Tu vois, je te le raconte aujourd'hui, je suis là, oui, voilà, j'ai tiré les leçons, machin, tout ce que tu veux. Mais sauf que vraiment, les sentiments à ce moment-là, j'avais les boules, vraiment. Et donc, tu y vas avec la peur au ventre, mais tu te dis, j'y vais quand même.

  • Speaker #0

    Et dans les interviews que j'ai déjà faites, on parle souvent d'intuition, on parle de frissons, c'est cette certitude que ce qu'on a là comme rêve, comme projet, c'est vraiment ce qu'on doit faire. C'est ça qui est plus fort, c'est ça que tu as connu ?

  • Speaker #1

    Exactement. Toute ma carrière d'indépendant, en fait, je n'ai fait que suivre mon intuition. Et elle m'a permis de me maintenir à flot, de rester informé de tout ce qui se faisait et de pouvoir aussi, à un moment donné, quand quelque chose n'était pas bon pour moi, m'en éloigner directement ou prendre des décisions, même si ces décisions étaient assez importantes par rapport à tout un tas de circonstances extérieures. Mais l'intuition, c'est ce qui m'a sauvé la vie. en tout cas dans le dernier chapitre de ce que je viens de vivre.

  • Speaker #0

    Merci déjà. Parce que je pense que ça peut aider pas mal de personnes. Hier, j'ai encore donné une conférence sur la reconversion et c'est souvent ça, les freins, c'est oui, mais il y a les peurs. Et je leur ai dit, en fait, il y a une chose qui est importante, c'est d'être certain d'être à la bonne place, d'avoir cette intuition. Et effectivement, à ce moment-là, bouchons-nous les oreilles. Alors, on peut continuer la suite de ton histoire.

  • Speaker #1

    Donc... Je me suis lancé Première Société, tu vois. Alors je découvre plein de choses, je découvre c'est quoi une gestion d'entreprise. J'ai eu un mentor sous la forme d'un comptable exceptionnel qui m'a accompagné à ce moment-là pour m'apprendre un petit peu à bien gérer, tu vois. Et bon, ce qui est difficile quand tu gères une entreprise avec autant de personnel dès le départ. C'est, on ne va pas se le cacher, tu le fais parce que tu as la vocation de créer de l'emploi, de créer une équipe autour de toi, soudée, qui va te suivre dans tes projets. J'avais cette vision évidemment des mouvements de jeunesse, tu vois que j'avais, ou j'avais réussi à fédérer des gens dans mes mouvements de jeunesse pour les restructurer, pour refaire des choses. Et donc du coup... J'ai amené cet esprit d'équipe à l'intérieur, le fait de leur faire confiance, de dire écoutez les gars, si vous voulez partir cet après-midi parce que vous avez fini votre boulot, allez-y. Il n'y a pas de pointeuse chez moi. Donc voilà, c'était des choses comme ça que je mettais en place, dans lesquelles j'ai appris énormément et où je me suis beaucoup amusé. Et en fait, je pense que quelque part, l'amusement dans la découverte et l'apprentissage, ça a toujours fait partie de ce que j'ai mis en place dans ma vie et qui m'a aidé. Parce que si on ne s'amuse plus, si on n'apprend plus et qu'à un moment donné, on sent que ça ne va pas, il faut se poser des questions. Parce qu'on n'est pas là pour... Je connais quelqu'un qui a lancé un mouvement qui s'appelle « On n'est pas sur terre pour en chier » et moi, je suis à 100% d'accord là-dessus. Après, j'ai envie de dire qu'il faut voir ce qu'on est prêt à gagner ou à perdre dans l'aventure, tu vois ? Oui, mais aussi. Donc chaque situation est différente. Moi je veux dire que dans mon cas c'était ok, je m'amuse et donc je continue. Et en fait ce qui s'est passé à un moment donné c'est qu'un de mes clients qui était ce groupe de presse belge et même international me recrute et me dit écoute voilà on va racheter ta boîte. Et seulement mes associés de l'époque demandaient vraiment trop cher pour la racheter donc ils m'ont dit écoute ben non ce qu'on fait c'est que revends tes parts à tes associés, viens faire la même chose chez nous, nous on te met 30 commerciaux sur la route, on va développer ton chiffre d'affaires, donc moi j'étais à 1 million d'euros, on va te le développer fois 4, fois 5, fois 10 sur les 5 prochaines années, et l'idée c'est que tu deviennes la société de production audiovisuelle de notre groupe de presse, et que tu puisses vraiment lancer ce produit-là pour nos clients, mais aussi pour nous-mêmes. Parce que le budget qu'ils mettaient chez moi pour faire leur production, finalement, ils les auraient investis dans la société qu'on créait ensemble. Donc, j'ai fait ça. En 2012, j'ai revendu mes parts à mes associés. J'ai créé une société avec ce groupe de presse. Et donc, c'était en décembre 2012. Donc, je démarre avec ce groupe de presse, formation des commerciaux et tout ça. Tu te dis, ouais, OK, avec des tableaux Excel à fond, avec des prévisions de chiffre d'affaires en millions. Enfin, tu vois, le truc où tu... Tu te dis, je suis arrivé à l'apogée de l'entrepreneuriat, je suis à quelque chose de vraiment énorme. J'avais que 25% par rapport au grand groupe qui avait 75%, mais justifier ça en disant qu'il ne faisait jamais des étapes comme ça, des partenariats à moins de 75%. Du coup, j'étais content, je faisais partie d'un grand groupe. Tu vois plein de possibilités, plein de trucs qui s'ouvrent à toi. Sauf qu'en fait, ce groupe de presse dépendait d'un autre. groupe de presse qui était à Bruxelles. Et le patron des commerciaux de Bruxelles, lui, débarque au mois de mars. Crise de la presse, ils doivent vendre du papier. Et en fait, les commerciaux ne sont pas là pour vendre de la vidéo. Et donc, je me suis retrouvé chaque mois à ce qu'on appelle des codires, à justifier des tableaux Excel dans lesquels il y avait 30 commerciaux qui te vendaient de la vidéo et des tableaux dans lesquels tu faisais des millions d'euros et expliquer pourquoi. Au lieu de faire 40 000 euros ce mois-ci, j'en avais fait 10 000 en étant tout seul à vendre. Et ça a duré trois ans. Et donc, à un moment donné, j'ai fait un burn-out. Je me suis retrouvé dans ma voiture. J'allais chez un client et j'ai dû m'arrêter sur le côté de la route. Et pendant trois heures, j'ai pleuré dans ma voiture. Je ne savais plus redémarrer. Je ne savais plus bouger. Je ne savais plus rien faire. J'étais vidé, lessivé.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qui n'était pas OK ? Qu'est-ce qui est bafoué chez toi à ce moment-là ? provoque ce burn-out ?

  • Speaker #1

    En fait, il y a deux choses. C'est-à-dire que moi, mes valeurs, elles m'ont souvent porté préjudice. C'est-à-dire que j'avais la valeur qui était, un, je suis le seul à travailler pour nourrir ma famille, donc je dois continuer à leur assurer un toit, je dois continuer à payer à manger à ma femme et à mes enfants. J'ai toutes ces responsabilités-là qui sont sur moi. Et de l'autre côté, je suis le patron d'employés qui doivent eux-mêmes assurer leurs besoins tous les mois et à qui tous les mois je dois faire en sorte qu'ils puissent ramener le salaire à la maison. Et plus, je dois assurer aussi pour mes clients parce que mes clients sont là, ils payent, ils ont droit à avoir un service irréprochable. Et donc, ça veut dire parfois... travailler 48 heures d'affilée parce que tu fais un tournage la nuit et que tu commences le matin à aller chercher du matériel à Bruxelles et tu termines la fin d'après-midi du jour suivant à aller ramener le matériel à Bruxelles. Et donc, on faisait des choses extraordinaires. C'est ça qui était avec pas forcément beaucoup de moyens, mais on faisait des choses extraordinaires. On faisait des publicités télé, on a fait un exercice, un essai de magazine, de magazine virtuel, dans lequel tu avais, qui se lisait sur tablette, et dans lequel tu avais de la vidéo, de la photo, du texte, etc. Tu vois, c'était sur les Diables Rouges, ça s'appelait Red Zone. C'était vraiment, on a parcouru l'Europe à aller interviewer les Diables Rouges partout. Il y avait vraiment des projets magnifiques et des chouettes trucs dedans. Dans ce groupe international, je suis arrivé avec l'étiquette du groupe local, j'ai envie de dire, avec lequel je travaillais, qui n'était pas très saine. Et en fait, si tu vois les titres de cette presse-là, c'est vraiment… C'est des trucs parfois compliqués. Ils ont une approche très… Je ne sais pas comment dire ça, mais en tout cas… très cherché à faire le buzz en fait tu vois et donc du coup parfois on est vraiment dans la caricature de certains aspects et ce groupe là au sein du groupe principal il était très mal vu donc moi je suis arrivé j'arrive dans le groupe principal en disant ok je vais pouvoir aller vendre mes produits mais même dans le groupe principal on met on me donnait cette étiquette là et je me retrouvais avec l'étiquette ouais lui toute façon il vient de Je ne dirais pas le nom, mais c'est la menteuse. Quelque part, c'était difficile à voir. Il m'a fallu des années avant que même les autres sociétés du groupe me fassent confiance. On a amené ça. On a amené des choses comme, par exemple, des programmes. On avait lancé un concept de cuisine au barbecue avec Jean-Philippe Poitain, le top chef. On lançait des concepts comme ça. Et on essayait de faire adhérer à ça des personnes du groupe, mais aussi des sponsors. Et donc, tu vois, de lancer des capsules vidéo sur le web qui soient à l'image qualitative de ce que tu voyais à la télé, voire mieux, mais sur le web, tu vois. Et donc, on était un peu précurseur aussi par rapport à tous ces formats-là et tout ça. Et donc, c'était très divertissant d'un côté, c'était très amusant, mais de l'autre côté, l'aspect financier, en fait... a fait qu'à un moment donné aussi, le grand groupe, quand il voit qu'il commence à y avoir un peu de difficultés, plutôt que de te soutenir, ce qu'ils font, c'est que « Ok, il y a des difficultés financières ce mois-ci, on fait une augmentation de capital, tu remets la même chose que nous. » Donc s'ils mettaient par exemple 50 000 balles dans la boîte, moi je devais remettre 10 000 derrière. Alors que j'étais déjà moi-même en difficulté parce que j'étais le dernier à être payé, j'étais le dernier à… Donc grosso modo, ça devenait vraiment difficile. Et ce qui s'est passé, c'est que j'avais un accord avec eux. Si on terminait la relation entre eux et moi, que ce soit moi qui parte ou qu'eux me décident d'arrêter, ils me devaient de l'argent, tu vois. Et en fait, au moment où j'ai fait mon burn-out, je suis allé trouver la direction. On m'a dit, écoute, reviens me voir dans 15 jours. J'étais très honnête avec eux. J'ai dit, écoute, moi, ça ne va plus. Physiquement, ça ne va plus. Je ne tiens plus. On m'a dit, reviens me voir dans 15 jours. Et en fait, ils ont profité de mon état pour me faire signer un papier comme quoi je renonçais à toute indemnité. Donc, je me suis retrouvé en fait en 2015, le 1er septembre 2015, à recommencer à zéro avec zéro client parce que j'avais en plus une clause de non-concurrence. Donc, zéro client, zéro, plus rien en fait, plus rien. Et donc voilà, ça, ça a été difficile à vivre à ce moment-là. Mais encore une fois, j'avais une famille à nourrir. Et je ne pouvais pas me laisser aller. Donc, j'ai recommencé directement. Et en fait, encore une fois, en 2015, j'ai eu raison trop tôt. C'est-à-dire que j'ai voulu lancer des formations vidéo en ligne sur le marketing digital. Et donc, c'était 30 capsules, plusieurs heures de formation pour expliquer comment mettre en place toi-même ton marketing digital. On vendait ça 200 balles, parce qu'on était deux à le faire. Et en fait, les gens n'ont... n'ont pas voulu acheter parce qu'on était en 2015. Aujourd'hui, tu achètes de la vidéo et des formations vidéo en ligne à tout va. Tu vois, tu as des formations sur tout. Tu veux apprendre à cuire des sushis, tu peux payer une formation. Tu veux jouer du piano, tu as des formations, tu vois. À l'époque, le marketing digital, bon, ça commençait un peu. Enfin, tu vois, on sortait de l'aspect juste site web, tu vois. Nous, dans la formation, on expliquait c'est quoi un tunnel de vente, c'est quoi faire de la publicité avec Facebook, c'est quoi faire de la publicité avec Google, enfin, tu vois. Plein de choses comme ça qui aujourd'hui semblent peut-être naturelles aux gens, mais à l'époque c'était assez innovateur. Donc on allait dans les sociétés pour vendre cette formation et en fait on n'en voulait pas, les gens n'en voulaient pas. Et ce qu'ils voulaient par contre c'était qu'on le fasse à leur place. Donc, j'ai commencé à faire du marketing digital à leur place. Et là, j'ai trouvé un créneau qui était porteur de nouveau.

  • Speaker #0

    Donc, si je vois le trajet, on passe de journaliste à entrepreneur, puis tu rentres dans ce groupe, en fin de compte, ça ne fonctionne pas. On est là maintenant, tu es dans le marketing digital. C'est toutes des choses qui te donnent de l'énergie. Parce que tout à l'heure, tu disais, on n'est pas sur terre pour se faire chier, si je me souviens bien. Est-ce qu'à ce moment-là, se lancer là-dedans, tu es encore dans ce qui te motive, ce qui te donne de l'énergie ?

  • Speaker #1

    En fait, il faut savoir que moi, le marketing digital, principalement au départ, c'était la publicité Google, donc avec YouTube Ads. Je l'utilisais pour moi, pour mes entreprises, pour pouvoir faire un peu connaître, tu vois, ou pour faire connaître mes clients. Et donc, à ce moment-là, j'ai re... suivi les formations que Google proposait pour devenir Google Partner. Et j'ai aussi commencé à découvrir les formations. Enfin, je me suis formé tout seul parce qu'à l'époque, il n'y en avait pas, à Facebook Ads. Et donc, c'était de nouveau de l'apprentissage. C'était de nouveau quelque chose d'intéressant. Et l'avantage que j'avais, c'est que j'avais une vision 360 degrés de tout ce qui était le marketing à l'époque, puisque j'avais... vendu des sites web avec l'agence avec qui j'étais à travers toute la technologie WebTV qu'on mettait en place. Je connaissais parfaitement toute la technologie web. Je connaissais la vidéo, je connaissais l'interview. J'ai développé toutes les compétences en marketing payant. Google Ads, Facebook Ads, etc. Je mixais tout ça pour mes clients. Plus des compétences en graphisme que j'ai développées aussi parce que quand tu n'as pas forcément beaucoup de moyens, tu fais... tu apprends beaucoup de choses à faire par toi-même, tu vois. Et donc, tout ça, je pouvais le mettre en place pour mes clients.

  • Speaker #0

    Donc, c'est vraiment cette quête d'apprendre des nouvelles choses, d'innover, de te renouveler, ça, ça te donne de l'énergie.

  • Speaker #1

    C'est ça, à l'époque, en tout cas. À l'époque,

  • Speaker #0

    en tout cas, OK.

  • Speaker #1

    C'est ça. Oui, parce que je veux dire, quelque part, tu n'as pas les mêmes attentes à 30 ans, à 20 ans, qu'à 40 ou même à 50, tu vois. Donc oui, à l'époque, ça me motivait, mais en même temps, il y avait toujours cette charge qui me pesait sur les épaules que sans moi, on pouvait être à la rue avec ma famille. À ce moment-là, j'avais trois enfants, une compagne qui ne travaillait pas et qui restait à la maison. Et donc, il y avait des besoins à pourvoir. Et donc, il y a cette forme de responsabilité que tu as sur les épaules qui est aussi importante que... En fait, quelque part, je pense que c'est le titre de mon livre, il s'appelle « Survivre » . J'ai été en mode survie la plupart du temps dans ma vie, tu vois.

  • Speaker #0

    Et s'il n'y avait pas eu cette épée de Damoclès ou cette pression, qu'est-ce qui aurait été différent dans tes choix ?

  • Speaker #1

    Je pense que j'aurais peut-être pris... plus le temps à un moment donné, surtout après avoir fait un burnout comme ça en 2015, de me recentrer sur moi-même et de peut-être partir, prendre de la distance en tout cas par rapport à certaines choses. Ici, clairement, j'ai enchaîné directement sur un accident de vie. Un burnout, ça arrive. En gros, j'ai envie de le dire, et peut-être qu'il y a des gens qui ne veulent pas l'entendre aujourd'hui, mais ce n'est pas grave. Parce que, quelque part, c'est un signal que notre corps nous envoie pour nous dire à un moment donné, stop. Donc, qu'est-ce qui ne va pas dans ta vie au moment où tu fais ton burn-out ? C'est la question qu'il faut se poser. Et la question qu'il faut se poser, on peut se la poser sur tous tes secteurs de vie. Parce que moi, ce qui n'allait pas dans ma vie à ce moment-là, je pensais que c'était uniquement l'aspect professionnel. Parce que j'ai toujours été très centré sur l'aspect professionnel, même si, et ça je vais le dire, parce que... c'est des choses qui doivent être claires aussi. Dans ma vie, je suis arrivé comme indépendant, j'ai toujours dit, même depuis le début. Moi, les week-ends, je ne travaille pas. C'est dédié à ma famille. Le soir, à partir de 18h, je ne travaille pas. C'est pour ma famille, sauf exception exceptionnelle, tu vois. Les vacances scolaires, si c'est possible, je ne travaille pas. Je pars avec ma famille quelque part ou on reste à la maison. Les grandes vacances, je prends trois semaines à un mois pour pouvoir partir avec ma famille. Eux, ils partaient deux mois en Espagne dans l'appartement de la famille de mon ex.

  • Speaker #0

    Moi, je revenais les rejoindre au minimum trois semaines. Et je passais du temps avec ma famille. Et ça, ça a toujours été ma priorité.

  • Speaker #1

    À ce moment-là, quand tu t'arrêtes à 18h, quand tu prends les week-ends, quand tu pars, c'est OK pour toi ?

  • Speaker #0

    À fond ?

  • Speaker #1

    Oui, sans aucune tension.

  • Speaker #0

    Écoute, je pense que quand tu es entrepreneur et que tu es indépendant, quelque part, tu quittes le bureau, il reste dans ta tête. Donc, tu peux avoir une idée géniale à 11h du soir, après avoir regardé un truc à la télé. Et puis le lendemain, dire « Merde, c'était quoi encore cette idée géniale ? » Mais ça te reste dans la tête, ça c'est clair. Si un truc ne s'est pas bien passé avec un client, s'il y a des factures qui sont en retard de paiement, si tu te dis « Tiens, j'ai cette idée, pourquoi je ne la développerais pas ? » Ça te reste dans la tête, on est d'accord. L'objectif, c'est toujours à un moment donné, quand tu es face à tes enfants, face à ta famille, c'est de le mettre de côté. Tu vois, de te dire OK, allez là, je suis là, je profite d'eux au maximum. Enfin, je bénéficie d'eux au maximum. Après, tu sais, il y a parfois des networking en soirée, donc des événements où tu dois être présent et donc tu y vas. Tu vois, il y a parfois des choses comme ça. Allez, c'est une exception, ce n'est pas la règle, tu vois. Donc, je pense que le plus important, c'est de savoir c'est quoi tes priorités et comment je navigue dans le temps octroyé par rapport à ces priorités. Moi, de 7h30, 8h, jusqu'à 18h, c'était boulot. Mais... S'il y avait un problème avec un de mes gosses ou quoi que ce soit, et que j'avais la possibilité de le faire, je laissais tout tomber pour aller les chercher à l'école ou pour aller à une réunion de parents. Voilà, tu vois.

  • Speaker #1

    Priorité numéro un, c'est la famille.

  • Speaker #0

    Priorité numéro un, c'est la famille. Et en fait, mon boulot, un, je dois m'amuser dedans, mais il me sert principalement à subvenir aux besoins de ma famille et à faire en sorte que je puisse avoir du temps pour moi, pour ma famille.

  • Speaker #1

    Alors, il y a quelque chose qui n'est pas clair pour moi. C'est avec cette hygiène de vie, quelque part, en mettant la famille en numéro un, qu'est-ce qui provoque le burn-out ?

  • Speaker #0

    Justement, le fait de te sentir coincé dans quelque chose qui ne te correspond plus. C'est-à-dire que, en fait, tu es là et il y a l'aspect financier qui revient tout le temps, tout le temps, tout le temps. Pendant trois ans, je me suis battu avec une direction qui regardait des tableaux où il était marqué « Pourquoi tu n'as pas fait 3 millions cette année et que tu n'as fait que 400 000 euros ? » Parce que je devais faire 3 millions avec 30 commerciaux sur la route et que là, je fais 400 000 euros tout seul. Donc, voilà. Et tu sais, tu dois te battre avec ça et en sachant que, déjà, de 1, tu n'as que 25 % de la boîte. Ton rêve d'indépendant, de dire « Ouais, ok, moi je vais faire une boîte que je vais revendre plus tard, machin, pour pouvoir toucher les pépettes, machin, etc. » Tu sais qu'il n'y arrivera pas. Que de toute façon, ils ont la priorité sur le fait de te racheter tes parts, et donc du coup, tu vas les vendre peanuts, parce qu'ils vont les dévaloriser le plus possible. Que tu te retrouves face à un groupe où finalement, quelque part, il y a des jeux politiques internes qui sont énormes. Et moi, je déteste ça. Je déteste ça. Franchement, j'ai une horreur des jeux politiques. à l'intérieur d'une entreprise. Moi, mon credo, ça a toujours été la transparence et l'authenticité. Et quand tu dois commencer à faire semblant avec certaines personnes pour pouvoir les mettre dans ta poche et puis aller trouver tel membre de la direction à Bruxelles pour décrédibiliser un autre, ce genre de trucs, moi, c'est hors de question. Et donc, tu te retrouves pris dans un système où finalement, tu n'as pas la main. Et quelque part, j'étais employé de ma propre boîte. ou en tout cas dans un système qui ne me convenait pas. Et donc, clairement, tout ça mis bout à bout, à un moment donné, t'as beau essayer d'y aller, ça ne marche pas. Et quand tu parles d'hygiène, j'en avais aucune, parce que clairement, je fumais, je buvais, et je bouffais au restaurant quatre fois par semaine. Donc, il n'y avait aucune hygiène, parce que je ne faisais pas de sport. Je n'avais pas le temps, en fait. Ma priorité, c'était ma famille, mon boulot. Je n'avais pas le temps pour moi. Moi, j'étais là pour porter mes projets, qui étaient ma famille et mon projet professionnel. Et moi…

  • Speaker #1

    Tu t'es oublié.

  • Speaker #0

    Je me suis oublié.

  • Speaker #1

    Et donc, il y a ce burn-out.

  • Speaker #0

    Écoute, j'ai recommencé à zéro à faire du marketing digital pour tous mes clients. J'ai reconstitué une base de clientèle. Et ça a bien marché au point où en 2016, j'ai eu l'occasion de racheter un site de rencontre en ligne. Parce qu'à un moment donné, je me suis dit, OK, moi, je fais grandir le chiffre d'affaires de mes clients grâce à ce que je mets en place en ligne. Je vais le faire pour moi. Alors, je n'avais pas envie d'emballer des chaussures dans des boîtes pour les envoyer des gens, ou d'emballer des sachets de thé. Je me suis dit, tiens, qu'est-ce qui pourrait... être intéressant. Et à ce moment-là, encore une fois, je te dis, c'est là que la vie, elle est bien faite. J'ai un ami qui me parle de cet ami à lui qui revend un site de rencontre en ligne. Je me dis, tiens, un site de rencontre en ligne, ce n'est pas du tout mon créneau. Je m'en fous, moi, de rencontre en ligne. J'ai une femme, des enfants, tu vois. Je m'en fous de... Je ne suis pas célibataire, je ne sais pas du tout comment ça fonctionne, la rencontre en ligne, mais je me dis, pourquoi pas ? Donc, je rencontre ce gars et en fait, moi, tout ce qui m'intéresse à ce moment-là, c'est encore une fois les tableaux Excel c'est les chiffres, tu vois, tu dis Ok, 500 000 membres, wow, autant de membres payants, tu vois, tu te dis wow, une sacrée communauté quand même. Possibilité d'avoir un chiffre d'affaires qui, je ne sais pas moi, qui t'assure un revenu passif sans forcément, tu vois, devoir en faire de trop. Donc, écoute, ok, je mets tout sur la table en place pour pouvoir y trouver les banques, pour trouver des financements, etc. Et donc... Je me bats vraiment pour trouver les financements parce que je consulte une première banque qui m'a fait lanterner pendant trois mois. Et puis, du coup, j'appelle une ancienne copine des HEC. Je dis écoute, je sais que tu travailles pour telle banque. Est-ce que tu ne veux pas analyser mon projet ? Je lui envoie tout le dossier que j'avais fait pour l'autre banque. 24 heures plus tard, j'avais mon prêt. Et du coup, je suis parti. J'ai racheté le site. J'ai repris l'employé qui travaillait pour le site Internet. Cet employé qui était développeur web avait lui-même une société qui faisait des sites internet. Donc j'ai racheté sa société qui faisait des sites internet. Et là, moi, j'avais tout mon écosystème en place. Je mettais de la pub en place pour moi, pour mon site internet, pour tester les nouveautés qui arrivaient sur le marché ou tout ce que je voulais, tu vois. Je testais sur mon site web. Et puis quand ça fonctionnait, quand je voyais ce que ça pouvait ramener, etc., je le mettais en place pour mes clients. Et en même temps, mes clients, s'ils avaient des besoins en site internet, j'avais un développeur qui faisait des sites internet. Et j'ai découvert avec mon site de rencontres en ligne, j'ai découvert le SEO, je ne connaissais pas, donc c'est tout ce qui est référencement naturel sur Google. J'ai découvert le blogging, j'ai commencé à écrire des articles de blog pour le blog du site qui ramenait pas mal de gens à l'époque, notamment via le SEO.

  • Speaker #1

    C'est quoi le fil rouge en fait, si tu regardes depuis le début, c'est quoi le fil rouge qui te guide ?

  • Speaker #0

    Écoute ! j'ai fait un gros travail sur mes valeurs personnelles et sur ce qui était mon why tu vois ces dernières années et en fait mon why il a toujours été découverte apprentissage, transmission ça se ressent clairement et donc c'est transcendantal dans tout ce que j'ai vécu dans ma vie c'est découvrir, apprendre, transmettre

  • Speaker #1

    Je trouve que ça répond vraiment à toi. Le dernier projet dont tu nous parles pour le moment, il a l'étroit, j'ai l'impression.

  • Speaker #0

    Oui, là, j'arrive un peu à l'apogée de ma vie perso qui fait que c'est pas un peu... Encore une fois, c'est un peu en mode survie parce que je n'avais pas le choix. Et donc, moi, je suis dans mon équilibre. Tu vois, à un moment donné, ça roule, etc. Mais encore une fois, et ça, je tiens à bien le préciser, je m'oublie complètement. À un moment donné, en 2018, je faisais 122 kilos.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Je fumais quasiment un paquet de clopes par jour. Je buvais un verre de... Enfin, un verre. C'était parfois une demi-bouteille ou une bouteille complète par jour de vin. Jamais d'alcool, toujours du vin. Mais ça n'empêche, tu vois, je veux dire, quelque part, c'était... C'était... Je me suis complètement oublié. Complètement. Moi, ce qui comptait, c'était que mes enfants puissent bénéficier de... d'une maison, qu'ils aient à bouffer, qu'ils aient jamais à se plaindre de rien, qu'ils aient jamais à manquer de rien, tu vois. Et que ma femme, pas un jour de sa vie, ne puisse travailler pour un projet qui ne lui plaise pas. J'ai même essayé à un moment donné de l'aider à créer son propre projet, tu vois, pour qu'elle puisse s'épanouir dans ce qui lui plaisait, tu vois. Il n'y avait rien à faire, elle ne voulait pas travailler. Et quand elle travaillait, il y avait toujours un problème avec le patron. Enfin, tu vois, on était dans une histoire où... Quelque part, par la suite, j'ai compris qu'elle avait trouvé un gentil pigeon en ce qui me concernait et qu'elle a bien tiré profit de moi pendant toutes ces années en vivant une vie qui n'était pas celle que je croyais. J'ai envie de dire que quelque part, je me suis complètement oublié, en fait. Et souvent, quand tu portes un projet, quand tu veux créer quelque chose qui te transcende, et surtout quand tu veux porter ta famille en tant que mec, désolé de le dire comme ça, mais tu fermes ta gueule, t'avances. Et tu ne te poses pas de questions. Et tu y vas, et tu as la responsabilité de ta famille sur les épaules, et tu te dis, ok, moi... j'ai pas le choix, en fait. Et je me plains pas, j'avance, il y aura toujours une solution, je trouverai toujours une solution, il n'y a pas de problème, il n'y a que des solutions. J'ai toujours dit ça, depuis le début de ma carrière, c'était, je disais à mes employés, je dis, venez pas me voir avec des problèmes, venez me voir avec des solutions. Vous avez un problème, proposez-moi trois solutions, une solution, je m'en fous. Proposez-moi votre point de vue, j'analyse ensemble avec vous, et on voit ce qu'on peut mettre en place ensemble. Et pour moi, il n'y avait jamais de problème. Parce que... Chaque fois que j'étais face à un problème, je trouvais une solution, tu vois. Mais je me suis oublié.

  • Speaker #1

    Et avec du recul maintenant, comment on fait pour ne pas s'oublier ? Dans ce tumulte, dans la vie quotidienne, avec toutes ces obligations ?

  • Speaker #0

    Écoute, je pense que sincèrement, à un moment donné... Il doit y avoir une étincelle quelque part, tu vois. Il doit y avoir... Moi, j'appelle ça le destin. Je ne sais pas comment... Il y a quelque chose sur ta route qui va faire qu'à un moment donné, tu vas te rendre compte qu'il y a quelque chose qui ne va pas. Je crois que quelque part, il faut croire en soi, en soi-même. Tu vois, moi, je dis toujours soi-même, M apostrophe A-I-M-E, parce que tu... tu as toutes les réponses en toi-même, tu vois. Mais à un moment donné, tu refuses de les entendre, de les écouter, parce que parfois, la solution, elle est plus douloureuse que le problème. Mais à long terme, la solution, elle t'assure de vivre plus longtemps. Je fumais. La décision d'arrêter de fumer, j'ai arrêté de fumer du jour au lendemain. La décision, elle a été prise à partir du moment où j'ai pris conscience que fumer aujourd'hui allait me tuer demain. Et à partir du moment où tu commences à prendre conscience que certains mécanismes que tu mets en place, que ce soit l'alcool, le tabac, la drogue, peu importe, demain, ils peuvent te tuer et que tu as envie de vivre. Parce que voilà, on n'est pas ici, on est ici pour vivre, pour expérimenter c'est quoi la vie. Et donc, quand tu prends conscience que tous ces mécanismes, tout ce que tu mets en place, ils vont te tuer, à ce moment-là, tu peux décider et tu fais un choix.

  • Speaker #1

    Et qu'est-ce qui a fait que tu prends conscience ? Parce que que fumais-tu ? J'imagine que mentalement, tu le savais. Ça fait des années et des années, j'imagine. Je ne sais pas quand tu as arrêté de fumer, mais ça se sait depuis longtemps que fumais-tu. Donc, qu'est-ce qui fait qu'à un moment donné... Ça devient, ça se met devant tes yeux que tu dis, bah oui, en fait, il faut que j'arrête.

  • Speaker #0

    Écoute, déjà sur ma carrière de fumeur, si on peut parler de celle-là, j'ai arrêté autant d'années que j'ai fumé d'années. Tu vois, je pouvais arrêter trois ans et recommencer du jour au lendemain. Je pouvais arrêter un an, recommencer du jour au lendemain. Systématiquement, ce qui me faisait replonger, c'est que j'étais avec quelqu'un qui fumait, elle qui n'a jamais arrêté. Et en fait. il suffisait d'une difficulté de vie à un moment donné où elle était devant toi avec sa clope et tu retombais dedans pareil pour l'alcool, j'ai déjà arrêté de boire pendant des périodes assez longues et puis à un moment donné t'es avec quelqu'un qui fume, qui boit et qui ramène tout à ça, à un moment donné tu replonges, tu vois, et surtout que il y a cette par rapport à l'alcool, il y a cette C'est une injonction sociétale que s'il n'y a pas d'alcool, on ne s'amuse pas. Et je pense à Léa Salamé qui interview Artus et qui lui dit « Ah, vous êtes devenu chiant ! » C'est ce que les gens pensent de manière générale. Quand tu arrêtes de boire, on est mal à l'aise vis-à-vis de toi. Les gens se disent « Oui, tu es sûr que je peux boire devant toi ? » Ouais, c'est mon choix. Vis ta vie. Tu as envie de te bourrer la gueule ? Fais-le. Moi, j'ai décidé que ça ne me convenait plus. tu vois et donc C'est ça que pour moi, arrêter de fumer, ça n'a pas été la décision la plus difficile. En fait, ce qui s'est passé, moi en 2018, j'ai subi une opération qui m'a fait perdre 50 kilos d'un coup. Qu'est-ce qui se passe quand tu perds 50 kilos d'un coup ? t'es plus toi en fait, t'es une autre personne. Et donc, à un moment donné, déjà t'as ton égo qui gonfle comme une baudruche, tu vois, tu te sens le plus beau du monde. Parce que quelque part, le fait que tu prennes du poids, ce n'est jamais qu'un symptôme par rapport à un problème qui est déjà existant. Le poids, l'alcool, le tabac, la drogue, c'est des solutions, et ça on va peut-être pas vouloir l'entendre, mais c'est des solutions... à un problème qui existe. Et c'est pas... Si tu décides d'arrêter de fumer, d'arrêter d'être gros comme moi je l'étais, ou ce genre de choses, mais sans traiter la base, c'est quoi le problème, le vrai problème ? À un moment donné, ça va juste te faire complètement disjoncter. Et donc moi, j'ai perdu du poids. Je suis parti avec un égo complètement démesuré, mais en même temps avec cette sensation de liberté, d'envie de... de me libérer de certaines choses. Et en fait, j'ai découvert que pendant le Covid...

  • Speaker #1

    Alors avant que tu ailles plus loin et que tu nous expliques ce qui s'est passé pendant le Covid, parce que là, je ressens qu'on va basculer vers ce qui va t'arriver de pire en fin de compte, je propose qu'on fasse une pause et qu'on se retrouve la semaine prochaine pour la suite et la fin de cet entretien. Alors soyez au rendez-vous parce que vous n'allez pas en croire vos oreilles. Et en même temps, tout ce qui va arriver à Johan est riche d'enseignements. Et il va nous expliquer non seulement ce qui lui est arrivé et comment aujourd'hui il parvient à s'en sortir et à livrer le combat qu'il est en train de livrer aujourd'hui avec l'écriture de ce livre « Survivre le combat d'un père » . À la semaine prochaine.

  • Speaker #0

    C'est ce que je veux dire.

Description

Dans cet épisode sans filtre, Johan Bollinger nous emmène dans les coulisses d’un parcours inspirant… et bouleversant.


De son rêve d’enfant de devenir journaliste à sa fulgurante ascension entrepreneuriale, il partage avec sincérité ce que peu osent dire : le prix de la réussite quand on porte tout, sauf soi-même.


📉 Burn-out, pression, oubli de soi, poids des responsabilités familiales et professionnelles…
💡 Mais aussi résilience, reconversion, quête de sens et intuition salvatrice.


Une conversation intime et percutante pour tous ceux qui, à force de vouloir tout porter, risquent de s’écrouler.


Je suis Marc Breugelmans, Coach Professionnel, Auteur de 'L'autre potentiel'.

J'illumine les étoiles de votre potentiel pour vous aider à devenir le/la leader de votre vie !

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Crédit Musique :

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Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour les autres potentiels, merci d'être présents aujourd'hui pour la suite de notre voyage à travers les environnements toxiques mais aussi les environnements porteurs. Donc ce que nous avons déjà vu ensemble dans les deux épisodes précédents c'est ce que c'est un environnement toxique, ce que c'est un environnement porteur. Et puis la fois passée j'ai fait tout mon possible pour vous donner un maximum de pistes concrètes pour que vous puissiez... puissiez sortir d'un environnement toxique et construire un environnement porteur alors aujourd'hui nous allons changer de dynamique puisque je reçois un invité j'ai ce privilège là pendant 25 ans il a été à la fois journaliste tv entrepreneurs créateurs de contenu stratège marketing réalisateur vidéo il a accompagné des dizaines d'entreprises à structurer leur image toucher leur public générer de la croissance Il va nous parler de cette ascension, de ce qu'il a porté, de son why, des valeurs qui le font vibrer. Et puis, à un moment donné, et c'est là que son histoire est tout à fait en raccord avec ce qu'on a vu dans les deux derniers épisodes, en fait, sa vie a basculé. Et en termes d'environnement toxique, je pense sincèrement qu'on ne peut pas faire pire. En tout cas, c'est mon avis. Alors je reçois aujourd'hui Johan Bollinger et je vous propose directement de l'accueillir. Belle écoute à tous ! Bonjour Johan !

  • Speaker #1

    Bonjour Marc !

  • Speaker #0

    Déjà merci d'avoir accepté pour qu'on puisse non seulement écouter ton histoire, écouter ton combat, mais aussi pouvoir s'inspirer. et s'inspirer de ton histoire pour que ça aide un maximum de personnes et entre autres tous les auditeurs de l'autre potentiel, j'ose ma différence. Alors déjà, qui est Johan Bollinger ?

  • Speaker #1

    Écoute, déjà d'abord merci parce que, comme je te le disais en off, ce n'est pas habituel que ce soit moi qui réponde aux questions parce que d'habitude c'est moi qui les pose. Et justement, ça répond à ta question, qui est Johan Bollinger ? À la base, Johan Bollinger, c'est un journaliste. Donc journaliste c'était un rêve d'enfant. Quand j'avais 6 ans je regardais le journal à la télé. Il y avait un monsieur barbu qui s'appelait Jacques Bredal qui présentait les infos. Et je disais à mes parents un jour je serai comme ce monsieur dans le poste à présenter le journal. Et c'était un rêve d'enfant. Vraiment à 6 ans j'ai décidé que je serai journaliste. Et quand tu décides quelque chose, la vie souvent elle te met plein d'éléments en place pour que tu puisses y arriver. Et j'ai découvert la vidéo à 15 ans avec des premières interviews que j'ai réalisées dans le cadre d'un travail pour l'école. Et donc, c'était vraiment à ce moment-là, les cassettes VHS, ce n'était pas aussi simple que maintenant de faire de la vidéo. Donc, on avait dû aller dans un club de montage vidéo les soirs pour pouvoir faire les montages avec des VHS. Et c'était vraiment toute une aventure. Et on travaillait tard le soir pour pouvoir réaliser cette vidéo qui était pour un travail. Et en fait, je m'étais retrouvé tout seul de la classe à le faire, je ne sais pas comment, mais en tout cas, je me suis passionné pour la vidéo, pour le montage, pour l'interview, et vraiment, ça ne m'a jamais quitté. Et donc, j'ai fait ces études de journaliste qui étaient vraiment mon objectif. Je suis allé à Bruxelles, dans une école de journalisme où il y avait de la pratique, de la théorie. Et quand je suis sorti, en fait, j'ai décidé de me lancer à fond. Et la vie a fait que, très rapidement, je suis arrivé à la présentation du journal. télé donc sur la télévision de ma région et j'étais le plus jeune présentateur de cette télé ça n'était jamais arrivé quelqu'un aussi jeune que moi présente ça m'a pas mis mes collègues dans la poche d'ailleurs et donc j'ai très vite rempli les foyers tous les soirs avec les informations mais ce qui était génial dans ce métier c'est que vu que c'était une petite équipe c'était une télévision proche des gens en fait on faisait de tout C'est-à-dire que j'ai fait à la fois de la présentation du JT, mais ce n'était pas que. Je faisais également des reportages, je faisais des interviews, je produisais des émissions. Donc, j'ai vraiment touché à tout. J'avais toute la confiance de la direction et donc, je pouvais vraiment faire ce que je voulais. J'ai fait des émissions culturelles, historiques. J'ai fait des émissions principalement axées sur l'entrepreneuriat. Et en fait, ces émissions sur l'entrepreneuriat, elles m'ont ouvert l'esprit sur… C'est quoi être entrepreneur ? J'ai découvert des entrepreneurs de ma région, des gens qui se donnaient à fond pour leur boulot, qui se donnaient à fond pour créer de l'emploi, des gens qui développaient des activités, ça m'a passionné. J'ai trouvé que ces gens étaient admirables dans ce qu'ils mettaient en place. Et donc, je me suis dit, tiens, l'entrepreneuriat, c'est vraiment quelque chose qui est intéressant. Et quelque part, un peu comme, tu vois, tu te dis... Allez, je suis arrivé à mon premier objectif de vie qui était de présenter le journal. Qu'est-ce que je fais ? Est-ce que je me dis que je veux aller au National présenter le journal parce que c'est une question d'égo ? Ou est-ce que je me dis que de toute façon, les mécaniques sont les mêmes un peu partout ? De présenter, de faire des reportages, etc. C'est un peu la même chose. Donc, qu'est-ce que je fais ? Et en fait, le destin a fait qu'en 2006, c'était les élections au niveau communal. Et le destin a mis sur ma route un homme politique complètement bourré qui vient sur le plateau le soir des élections et qui se présente avec son fils. Et donc, en fait, il nous fait un de ses shows, mais total. J'ai fait un grand accord. C'est culte. Tout le monde connaît, même en France, parce qu'en fait, c'est passé dans les enfants de la télé. C'est moi qui l'interview. C'est toi qui l'interview ? C'est moi qui l'interview. Ah ouais ? Et en fait, je passe 7 minutes 30 à vivre un truc complètement décalé. Complètement décalé. Mais à savoir que moi, en tant que journaliste sur plateau, ce gars-là, je le connais. Je l'ai interviewé des dizaines de fois. Je sais qu'il peut avoir un phrasé lent. Je sais qu'il est bourré la plupart du temps, mais que ce qu'il raconte est sensé. Donc là, il est en train de me faire des révélations sur plateau de choses qu'on essaye d'obtenir d'autres personnalités politiques. Et lui, il le dit clairement. Voilà, moi, j'ai fait ça. Donc, ce qu'il dit est super intéressant dans le fond. Par contre, la forme, c'est... Bon, la vidéo est sur YouTube, elle est sur ma chaîne, je vous invite à aller la voir. Donc du coup, moi je suis là pendant 7 minutes 30, en essayant de garder mon sérieux, et tu vois, et puis après, en fait, qu'est-ce qui se passe ? On est, il faut savoir, en 2006. YouTube, il est sorti en 2005. Donc les buzz vidéo, on ne savait pas ce que c'était. Et donc, le lendemain de cette interview, la vidéo se retrouve sur YouTube. Et ça fait une explosion mondiale. Mais quand je dis mondiale, même en Australie, il y a eu des articles dans les journaux partout par rapport à cette vidéo. On est passé aux enfants de la télé. Ça a été un buzz mondial grâce à YouTube. Et en fait, moi qui faisais des reportages pour les entrepreneurs, qui me retrouve confronté à un homme politique qui est complètement à la masse et qui en plus fait le buzz grâce à cette interview et grâce à YouTube, je commence à cogiter et je me dis, OK, Maitre... utiliser une plateforme comme YouTube pour pouvoir développer des reportages vidéo qui seront visibles partout dans le monde. Parce que finalement, moi, la contrainte que j'avais avec la télé locale, c'était que c'était diffusé localement. Et des reportages visibles partout dans le monde qui mettraient en avant des entrepreneurs que je trouvais admirables, je me suis dit, il y a un truc là, tu vois. Et donc, je me suis dit, il y a quelque chose à faire par rapport à ça pour propulser la vidéo sur Internet. On est en 2006. Et donc, je me dis, je ne suis pas capable à l'heure actuelle, avec mes études de journaliste, etc. J'ai été dirigeant de mouvements de jeunesse et tout, mais ce n'est pas la même chose. Tu vois, quand tu dois gérer un budget de mouvement de jeunesse ou un budget d'entreprise, ce n'est pas la même chose. Quand tu dois gérer des équipes dans un mouvement de jeunesse, ce n'est pas la même chose que gérer des équipes au niveau... Eh bien, si, en fait, c'est quasiment la même chose, mais je l'ai appris après. Mais à ce moment-là, je me dis, OK, je vais reprendre des cours du soir pour faire apprendre à devenir dirigeant d'entreprise. Et donc, je reprends des cours au HEC. Et je me donne à fond pendant deux ans pour construire mon business plan. Et donc, en 2009, je présente mon business plan à mes profs de HEC qui n'y croient pas une seule seconde, qui me disent que je vais me planter, que le truc ne tient pas la route, etc. Mais pourtant, en 2009, je quitte tout. Je laisse tomber mon job de salarié à la télé et je me lance comme dirigeant d'entreprise. Je lance mon projet d'entreprise, aidé par une agence web locale. qui avait déjà une place sur la localité et qui était déjà un peu connue. Et je lance la version vidéo de cette agence web où on va faire que des reportages vidéo pour diffuser sur Internet. À savoir qu'en 2009, on sortait de la crise de subprime. Donc, tu vois, c'était déjà les budgets communication, ils étaient déjà en train de sauter partout. Et puis, en plus, déjà avoir un site Internet en 2009. En 2025, il y a encore des entreprises qui n'ont pas de site web correct. En 2009, avoir un site internet, c'était déjà quelque chose d'assez exceptionnel, on va dire. Mais alors, avoir une vidéo en plus sur le site internet, c'était un peu précurseur, tu vois. Et d'ailleurs, tous mes concurrents sur le marché, c'était des gens qui faisaient des DVD, de vidéos d'entreprises qui coûtaient, je ne sais pas, 100 000 francs belges. Enfin voilà, c'était très très cher à l'époque pour les entreprises. Et donc, je me suis lancé comme ça. et en fait... En un an et demi, je suis quasiment arrivé au million d'euros de chiffre d'affaires. J'avais 11 employés et on a développé des web TV pour le premier réseau networking wallon. Je travaillais avec un groupe de presse belge qui est bien connu. créé des émissions avec une chaîne nationale dédiée aux entrepreneurs. On a développé des web TV dans l'événementiel. On faisait des productions. J'ai produit des centaines de vidéos corporates, comme on dit maintenant, pour présenter des entreprises. Et donc, c'est un business qui tournait, qui tournait, qui tournait. Et voilà, c'était mon début dans l'entrepreneuriat.

  • Speaker #0

    Oui. Ce qui m'intéresse là, parce que faisons une petite pause. Je sais qu'il y a beaucoup de personnes qui rêveraient, qui ont des rêves, un journaliste ou plein d'autres rêves, qui n'osent pas, qui n'osent pas s'en servir. Qu'est-ce qui fait que, parce que tu as parlé de destin, de l'univers, mais moi je reste persuadé qu'il n'y a pas que ça, il y a aussi tout ce que tu mets en place. Qu'est-ce qui fait la différence pour que ce rêve du petit garçon de 6 ans, du petit Johan de 6 ans, devienne en fin de compte réalité ou dépasse même ? Je dépasse même le rêve. Qu'est-ce que tu as ? Quelles sont les pépites que tu peux donner pour toutes les personnes qui ont un rêve et qui souhaiteraient l'accomplir ?

  • Speaker #1

    Alors, ça ne va pas plaire à pas mal de gens, mais un, tu n'écoutes pas ce que les autres te disent. J'adore,

  • Speaker #0

    j'adore.

  • Speaker #1

    Parce que c'est ça qui se passe en fait. Exactement. En fait, les autres projettent sur toi leur propre peur. Donc, ça veut dire qu'à un moment donné, si tu les écoutes, tout ce que tu vas faire, ça va te ralentir. Donc, il faut quelque part, à un moment donné, tu te bouches les oreilles, tu te mets des œillères et t'avances.

  • Speaker #0

    Mais qu'est-ce qui est plus fort que ce que les autres racontent ? Qu'est-ce qui fait qu'à un moment donné, tu te dis, là, il faut que je me bouche les oreilles ?

  • Speaker #1

    En fait, c'est la volonté d'y aller malgré tout. C'est le fait de quelque part te dire, OK, j'ai les boules, j'ai peur. Chaque fois que tu fais quelque chose, tu le fais avec la boule au ventre en disant je prends un risque. Moi, j'ai des parents qui étaient profs, donc qui ont été fonctionnaires toute leur vie dans la même école. Je suis devenu indépendant. Ce n'était pas du tout dans ma famille, tu vois, dans les gènes de ce que j'avais reçu comme éducation. Et donc, la première fois que je suis allé pour devenir indépendant, j'avais la boule au ventre de m'inscrire, de me dire qu'est-ce que je fais. Demain, je n'ai plus aucun filet. Je n'ai même plus le chômage. Je n'ai plus droit à une... une assistance sociale, à de l'aide à quel niveau que ce soit, je n'ai plus le droit. Vraiment, je perds toute une partie de ce qui est une forme de confort quelque part pour te dire, je me lance. Et donc, tu as peur. Il y a celui qui dit, qui fait des trucs. Tu vois, je te le raconte aujourd'hui, je suis là, oui, voilà, j'ai tiré les leçons, machin, tout ce que tu veux. Mais sauf que vraiment, les sentiments à ce moment-là, j'avais les boules, vraiment. Et donc, tu y vas avec la peur au ventre, mais tu te dis, j'y vais quand même.

  • Speaker #0

    Et dans les interviews que j'ai déjà faites, on parle souvent d'intuition, on parle de frissons, c'est cette certitude que ce qu'on a là comme rêve, comme projet, c'est vraiment ce qu'on doit faire. C'est ça qui est plus fort, c'est ça que tu as connu ?

  • Speaker #1

    Exactement. Toute ma carrière d'indépendant, en fait, je n'ai fait que suivre mon intuition. Et elle m'a permis de me maintenir à flot, de rester informé de tout ce qui se faisait et de pouvoir aussi, à un moment donné, quand quelque chose n'était pas bon pour moi, m'en éloigner directement ou prendre des décisions, même si ces décisions étaient assez importantes par rapport à tout un tas de circonstances extérieures. Mais l'intuition, c'est ce qui m'a sauvé la vie. en tout cas dans le dernier chapitre de ce que je viens de vivre.

  • Speaker #0

    Merci déjà. Parce que je pense que ça peut aider pas mal de personnes. Hier, j'ai encore donné une conférence sur la reconversion et c'est souvent ça, les freins, c'est oui, mais il y a les peurs. Et je leur ai dit, en fait, il y a une chose qui est importante, c'est d'être certain d'être à la bonne place, d'avoir cette intuition. Et effectivement, à ce moment-là, bouchons-nous les oreilles. Alors, on peut continuer la suite de ton histoire.

  • Speaker #1

    Donc... Je me suis lancé Première Société, tu vois. Alors je découvre plein de choses, je découvre c'est quoi une gestion d'entreprise. J'ai eu un mentor sous la forme d'un comptable exceptionnel qui m'a accompagné à ce moment-là pour m'apprendre un petit peu à bien gérer, tu vois. Et bon, ce qui est difficile quand tu gères une entreprise avec autant de personnel dès le départ. C'est, on ne va pas se le cacher, tu le fais parce que tu as la vocation de créer de l'emploi, de créer une équipe autour de toi, soudée, qui va te suivre dans tes projets. J'avais cette vision évidemment des mouvements de jeunesse, tu vois que j'avais, ou j'avais réussi à fédérer des gens dans mes mouvements de jeunesse pour les restructurer, pour refaire des choses. Et donc du coup... J'ai amené cet esprit d'équipe à l'intérieur, le fait de leur faire confiance, de dire écoutez les gars, si vous voulez partir cet après-midi parce que vous avez fini votre boulot, allez-y. Il n'y a pas de pointeuse chez moi. Donc voilà, c'était des choses comme ça que je mettais en place, dans lesquelles j'ai appris énormément et où je me suis beaucoup amusé. Et en fait, je pense que quelque part, l'amusement dans la découverte et l'apprentissage, ça a toujours fait partie de ce que j'ai mis en place dans ma vie et qui m'a aidé. Parce que si on ne s'amuse plus, si on n'apprend plus et qu'à un moment donné, on sent que ça ne va pas, il faut se poser des questions. Parce qu'on n'est pas là pour... Je connais quelqu'un qui a lancé un mouvement qui s'appelle « On n'est pas sur terre pour en chier » et moi, je suis à 100% d'accord là-dessus. Après, j'ai envie de dire qu'il faut voir ce qu'on est prêt à gagner ou à perdre dans l'aventure, tu vois ? Oui, mais aussi. Donc chaque situation est différente. Moi je veux dire que dans mon cas c'était ok, je m'amuse et donc je continue. Et en fait ce qui s'est passé à un moment donné c'est qu'un de mes clients qui était ce groupe de presse belge et même international me recrute et me dit écoute voilà on va racheter ta boîte. Et seulement mes associés de l'époque demandaient vraiment trop cher pour la racheter donc ils m'ont dit écoute ben non ce qu'on fait c'est que revends tes parts à tes associés, viens faire la même chose chez nous, nous on te met 30 commerciaux sur la route, on va développer ton chiffre d'affaires, donc moi j'étais à 1 million d'euros, on va te le développer fois 4, fois 5, fois 10 sur les 5 prochaines années, et l'idée c'est que tu deviennes la société de production audiovisuelle de notre groupe de presse, et que tu puisses vraiment lancer ce produit-là pour nos clients, mais aussi pour nous-mêmes. Parce que le budget qu'ils mettaient chez moi pour faire leur production, finalement, ils les auraient investis dans la société qu'on créait ensemble. Donc, j'ai fait ça. En 2012, j'ai revendu mes parts à mes associés. J'ai créé une société avec ce groupe de presse. Et donc, c'était en décembre 2012. Donc, je démarre avec ce groupe de presse, formation des commerciaux et tout ça. Tu te dis, ouais, OK, avec des tableaux Excel à fond, avec des prévisions de chiffre d'affaires en millions. Enfin, tu vois, le truc où tu... Tu te dis, je suis arrivé à l'apogée de l'entrepreneuriat, je suis à quelque chose de vraiment énorme. J'avais que 25% par rapport au grand groupe qui avait 75%, mais justifier ça en disant qu'il ne faisait jamais des étapes comme ça, des partenariats à moins de 75%. Du coup, j'étais content, je faisais partie d'un grand groupe. Tu vois plein de possibilités, plein de trucs qui s'ouvrent à toi. Sauf qu'en fait, ce groupe de presse dépendait d'un autre. groupe de presse qui était à Bruxelles. Et le patron des commerciaux de Bruxelles, lui, débarque au mois de mars. Crise de la presse, ils doivent vendre du papier. Et en fait, les commerciaux ne sont pas là pour vendre de la vidéo. Et donc, je me suis retrouvé chaque mois à ce qu'on appelle des codires, à justifier des tableaux Excel dans lesquels il y avait 30 commerciaux qui te vendaient de la vidéo et des tableaux dans lesquels tu faisais des millions d'euros et expliquer pourquoi. Au lieu de faire 40 000 euros ce mois-ci, j'en avais fait 10 000 en étant tout seul à vendre. Et ça a duré trois ans. Et donc, à un moment donné, j'ai fait un burn-out. Je me suis retrouvé dans ma voiture. J'allais chez un client et j'ai dû m'arrêter sur le côté de la route. Et pendant trois heures, j'ai pleuré dans ma voiture. Je ne savais plus redémarrer. Je ne savais plus bouger. Je ne savais plus rien faire. J'étais vidé, lessivé.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qui n'était pas OK ? Qu'est-ce qui est bafoué chez toi à ce moment-là ? provoque ce burn-out ?

  • Speaker #1

    En fait, il y a deux choses. C'est-à-dire que moi, mes valeurs, elles m'ont souvent porté préjudice. C'est-à-dire que j'avais la valeur qui était, un, je suis le seul à travailler pour nourrir ma famille, donc je dois continuer à leur assurer un toit, je dois continuer à payer à manger à ma femme et à mes enfants. J'ai toutes ces responsabilités-là qui sont sur moi. Et de l'autre côté, je suis le patron d'employés qui doivent eux-mêmes assurer leurs besoins tous les mois et à qui tous les mois je dois faire en sorte qu'ils puissent ramener le salaire à la maison. Et plus, je dois assurer aussi pour mes clients parce que mes clients sont là, ils payent, ils ont droit à avoir un service irréprochable. Et donc, ça veut dire parfois... travailler 48 heures d'affilée parce que tu fais un tournage la nuit et que tu commences le matin à aller chercher du matériel à Bruxelles et tu termines la fin d'après-midi du jour suivant à aller ramener le matériel à Bruxelles. Et donc, on faisait des choses extraordinaires. C'est ça qui était avec pas forcément beaucoup de moyens, mais on faisait des choses extraordinaires. On faisait des publicités télé, on a fait un exercice, un essai de magazine, de magazine virtuel, dans lequel tu avais, qui se lisait sur tablette, et dans lequel tu avais de la vidéo, de la photo, du texte, etc. Tu vois, c'était sur les Diables Rouges, ça s'appelait Red Zone. C'était vraiment, on a parcouru l'Europe à aller interviewer les Diables Rouges partout. Il y avait vraiment des projets magnifiques et des chouettes trucs dedans. Dans ce groupe international, je suis arrivé avec l'étiquette du groupe local, j'ai envie de dire, avec lequel je travaillais, qui n'était pas très saine. Et en fait, si tu vois les titres de cette presse-là, c'est vraiment… C'est des trucs parfois compliqués. Ils ont une approche très… Je ne sais pas comment dire ça, mais en tout cas… très cherché à faire le buzz en fait tu vois et donc du coup parfois on est vraiment dans la caricature de certains aspects et ce groupe là au sein du groupe principal il était très mal vu donc moi je suis arrivé j'arrive dans le groupe principal en disant ok je vais pouvoir aller vendre mes produits mais même dans le groupe principal on met on me donnait cette étiquette là et je me retrouvais avec l'étiquette ouais lui toute façon il vient de Je ne dirais pas le nom, mais c'est la menteuse. Quelque part, c'était difficile à voir. Il m'a fallu des années avant que même les autres sociétés du groupe me fassent confiance. On a amené ça. On a amené des choses comme, par exemple, des programmes. On avait lancé un concept de cuisine au barbecue avec Jean-Philippe Poitain, le top chef. On lançait des concepts comme ça. Et on essayait de faire adhérer à ça des personnes du groupe, mais aussi des sponsors. Et donc, tu vois, de lancer des capsules vidéo sur le web qui soient à l'image qualitative de ce que tu voyais à la télé, voire mieux, mais sur le web, tu vois. Et donc, on était un peu précurseur aussi par rapport à tous ces formats-là et tout ça. Et donc, c'était très divertissant d'un côté, c'était très amusant, mais de l'autre côté, l'aspect financier, en fait... a fait qu'à un moment donné aussi, le grand groupe, quand il voit qu'il commence à y avoir un peu de difficultés, plutôt que de te soutenir, ce qu'ils font, c'est que « Ok, il y a des difficultés financières ce mois-ci, on fait une augmentation de capital, tu remets la même chose que nous. » Donc s'ils mettaient par exemple 50 000 balles dans la boîte, moi je devais remettre 10 000 derrière. Alors que j'étais déjà moi-même en difficulté parce que j'étais le dernier à être payé, j'étais le dernier à… Donc grosso modo, ça devenait vraiment difficile. Et ce qui s'est passé, c'est que j'avais un accord avec eux. Si on terminait la relation entre eux et moi, que ce soit moi qui parte ou qu'eux me décident d'arrêter, ils me devaient de l'argent, tu vois. Et en fait, au moment où j'ai fait mon burn-out, je suis allé trouver la direction. On m'a dit, écoute, reviens me voir dans 15 jours. J'étais très honnête avec eux. J'ai dit, écoute, moi, ça ne va plus. Physiquement, ça ne va plus. Je ne tiens plus. On m'a dit, reviens me voir dans 15 jours. Et en fait, ils ont profité de mon état pour me faire signer un papier comme quoi je renonçais à toute indemnité. Donc, je me suis retrouvé en fait en 2015, le 1er septembre 2015, à recommencer à zéro avec zéro client parce que j'avais en plus une clause de non-concurrence. Donc, zéro client, zéro, plus rien en fait, plus rien. Et donc voilà, ça, ça a été difficile à vivre à ce moment-là. Mais encore une fois, j'avais une famille à nourrir. Et je ne pouvais pas me laisser aller. Donc, j'ai recommencé directement. Et en fait, encore une fois, en 2015, j'ai eu raison trop tôt. C'est-à-dire que j'ai voulu lancer des formations vidéo en ligne sur le marketing digital. Et donc, c'était 30 capsules, plusieurs heures de formation pour expliquer comment mettre en place toi-même ton marketing digital. On vendait ça 200 balles, parce qu'on était deux à le faire. Et en fait, les gens n'ont... n'ont pas voulu acheter parce qu'on était en 2015. Aujourd'hui, tu achètes de la vidéo et des formations vidéo en ligne à tout va. Tu vois, tu as des formations sur tout. Tu veux apprendre à cuire des sushis, tu peux payer une formation. Tu veux jouer du piano, tu as des formations, tu vois. À l'époque, le marketing digital, bon, ça commençait un peu. Enfin, tu vois, on sortait de l'aspect juste site web, tu vois. Nous, dans la formation, on expliquait c'est quoi un tunnel de vente, c'est quoi faire de la publicité avec Facebook, c'est quoi faire de la publicité avec Google, enfin, tu vois. Plein de choses comme ça qui aujourd'hui semblent peut-être naturelles aux gens, mais à l'époque c'était assez innovateur. Donc on allait dans les sociétés pour vendre cette formation et en fait on n'en voulait pas, les gens n'en voulaient pas. Et ce qu'ils voulaient par contre c'était qu'on le fasse à leur place. Donc, j'ai commencé à faire du marketing digital à leur place. Et là, j'ai trouvé un créneau qui était porteur de nouveau.

  • Speaker #0

    Donc, si je vois le trajet, on passe de journaliste à entrepreneur, puis tu rentres dans ce groupe, en fin de compte, ça ne fonctionne pas. On est là maintenant, tu es dans le marketing digital. C'est toutes des choses qui te donnent de l'énergie. Parce que tout à l'heure, tu disais, on n'est pas sur terre pour se faire chier, si je me souviens bien. Est-ce qu'à ce moment-là, se lancer là-dedans, tu es encore dans ce qui te motive, ce qui te donne de l'énergie ?

  • Speaker #1

    En fait, il faut savoir que moi, le marketing digital, principalement au départ, c'était la publicité Google, donc avec YouTube Ads. Je l'utilisais pour moi, pour mes entreprises, pour pouvoir faire un peu connaître, tu vois, ou pour faire connaître mes clients. Et donc, à ce moment-là, j'ai re... suivi les formations que Google proposait pour devenir Google Partner. Et j'ai aussi commencé à découvrir les formations. Enfin, je me suis formé tout seul parce qu'à l'époque, il n'y en avait pas, à Facebook Ads. Et donc, c'était de nouveau de l'apprentissage. C'était de nouveau quelque chose d'intéressant. Et l'avantage que j'avais, c'est que j'avais une vision 360 degrés de tout ce qui était le marketing à l'époque, puisque j'avais... vendu des sites web avec l'agence avec qui j'étais à travers toute la technologie WebTV qu'on mettait en place. Je connaissais parfaitement toute la technologie web. Je connaissais la vidéo, je connaissais l'interview. J'ai développé toutes les compétences en marketing payant. Google Ads, Facebook Ads, etc. Je mixais tout ça pour mes clients. Plus des compétences en graphisme que j'ai développées aussi parce que quand tu n'as pas forcément beaucoup de moyens, tu fais... tu apprends beaucoup de choses à faire par toi-même, tu vois. Et donc, tout ça, je pouvais le mettre en place pour mes clients.

  • Speaker #0

    Donc, c'est vraiment cette quête d'apprendre des nouvelles choses, d'innover, de te renouveler, ça, ça te donne de l'énergie.

  • Speaker #1

    C'est ça, à l'époque, en tout cas. À l'époque,

  • Speaker #0

    en tout cas, OK.

  • Speaker #1

    C'est ça. Oui, parce que je veux dire, quelque part, tu n'as pas les mêmes attentes à 30 ans, à 20 ans, qu'à 40 ou même à 50, tu vois. Donc oui, à l'époque, ça me motivait, mais en même temps, il y avait toujours cette charge qui me pesait sur les épaules que sans moi, on pouvait être à la rue avec ma famille. À ce moment-là, j'avais trois enfants, une compagne qui ne travaillait pas et qui restait à la maison. Et donc, il y avait des besoins à pourvoir. Et donc, il y a cette forme de responsabilité que tu as sur les épaules qui est aussi importante que... En fait, quelque part, je pense que c'est le titre de mon livre, il s'appelle « Survivre » . J'ai été en mode survie la plupart du temps dans ma vie, tu vois.

  • Speaker #0

    Et s'il n'y avait pas eu cette épée de Damoclès ou cette pression, qu'est-ce qui aurait été différent dans tes choix ?

  • Speaker #1

    Je pense que j'aurais peut-être pris... plus le temps à un moment donné, surtout après avoir fait un burnout comme ça en 2015, de me recentrer sur moi-même et de peut-être partir, prendre de la distance en tout cas par rapport à certaines choses. Ici, clairement, j'ai enchaîné directement sur un accident de vie. Un burnout, ça arrive. En gros, j'ai envie de le dire, et peut-être qu'il y a des gens qui ne veulent pas l'entendre aujourd'hui, mais ce n'est pas grave. Parce que, quelque part, c'est un signal que notre corps nous envoie pour nous dire à un moment donné, stop. Donc, qu'est-ce qui ne va pas dans ta vie au moment où tu fais ton burn-out ? C'est la question qu'il faut se poser. Et la question qu'il faut se poser, on peut se la poser sur tous tes secteurs de vie. Parce que moi, ce qui n'allait pas dans ma vie à ce moment-là, je pensais que c'était uniquement l'aspect professionnel. Parce que j'ai toujours été très centré sur l'aspect professionnel, même si, et ça je vais le dire, parce que... c'est des choses qui doivent être claires aussi. Dans ma vie, je suis arrivé comme indépendant, j'ai toujours dit, même depuis le début. Moi, les week-ends, je ne travaille pas. C'est dédié à ma famille. Le soir, à partir de 18h, je ne travaille pas. C'est pour ma famille, sauf exception exceptionnelle, tu vois. Les vacances scolaires, si c'est possible, je ne travaille pas. Je pars avec ma famille quelque part ou on reste à la maison. Les grandes vacances, je prends trois semaines à un mois pour pouvoir partir avec ma famille. Eux, ils partaient deux mois en Espagne dans l'appartement de la famille de mon ex.

  • Speaker #0

    Moi, je revenais les rejoindre au minimum trois semaines. Et je passais du temps avec ma famille. Et ça, ça a toujours été ma priorité.

  • Speaker #1

    À ce moment-là, quand tu t'arrêtes à 18h, quand tu prends les week-ends, quand tu pars, c'est OK pour toi ?

  • Speaker #0

    À fond ?

  • Speaker #1

    Oui, sans aucune tension.

  • Speaker #0

    Écoute, je pense que quand tu es entrepreneur et que tu es indépendant, quelque part, tu quittes le bureau, il reste dans ta tête. Donc, tu peux avoir une idée géniale à 11h du soir, après avoir regardé un truc à la télé. Et puis le lendemain, dire « Merde, c'était quoi encore cette idée géniale ? » Mais ça te reste dans la tête, ça c'est clair. Si un truc ne s'est pas bien passé avec un client, s'il y a des factures qui sont en retard de paiement, si tu te dis « Tiens, j'ai cette idée, pourquoi je ne la développerais pas ? » Ça te reste dans la tête, on est d'accord. L'objectif, c'est toujours à un moment donné, quand tu es face à tes enfants, face à ta famille, c'est de le mettre de côté. Tu vois, de te dire OK, allez là, je suis là, je profite d'eux au maximum. Enfin, je bénéficie d'eux au maximum. Après, tu sais, il y a parfois des networking en soirée, donc des événements où tu dois être présent et donc tu y vas. Tu vois, il y a parfois des choses comme ça. Allez, c'est une exception, ce n'est pas la règle, tu vois. Donc, je pense que le plus important, c'est de savoir c'est quoi tes priorités et comment je navigue dans le temps octroyé par rapport à ces priorités. Moi, de 7h30, 8h, jusqu'à 18h, c'était boulot. Mais... S'il y avait un problème avec un de mes gosses ou quoi que ce soit, et que j'avais la possibilité de le faire, je laissais tout tomber pour aller les chercher à l'école ou pour aller à une réunion de parents. Voilà, tu vois.

  • Speaker #1

    Priorité numéro un, c'est la famille.

  • Speaker #0

    Priorité numéro un, c'est la famille. Et en fait, mon boulot, un, je dois m'amuser dedans, mais il me sert principalement à subvenir aux besoins de ma famille et à faire en sorte que je puisse avoir du temps pour moi, pour ma famille.

  • Speaker #1

    Alors, il y a quelque chose qui n'est pas clair pour moi. C'est avec cette hygiène de vie, quelque part, en mettant la famille en numéro un, qu'est-ce qui provoque le burn-out ?

  • Speaker #0

    Justement, le fait de te sentir coincé dans quelque chose qui ne te correspond plus. C'est-à-dire que, en fait, tu es là et il y a l'aspect financier qui revient tout le temps, tout le temps, tout le temps. Pendant trois ans, je me suis battu avec une direction qui regardait des tableaux où il était marqué « Pourquoi tu n'as pas fait 3 millions cette année et que tu n'as fait que 400 000 euros ? » Parce que je devais faire 3 millions avec 30 commerciaux sur la route et que là, je fais 400 000 euros tout seul. Donc, voilà. Et tu sais, tu dois te battre avec ça et en sachant que, déjà, de 1, tu n'as que 25 % de la boîte. Ton rêve d'indépendant, de dire « Ouais, ok, moi je vais faire une boîte que je vais revendre plus tard, machin, pour pouvoir toucher les pépettes, machin, etc. » Tu sais qu'il n'y arrivera pas. Que de toute façon, ils ont la priorité sur le fait de te racheter tes parts, et donc du coup, tu vas les vendre peanuts, parce qu'ils vont les dévaloriser le plus possible. Que tu te retrouves face à un groupe où finalement, quelque part, il y a des jeux politiques internes qui sont énormes. Et moi, je déteste ça. Je déteste ça. Franchement, j'ai une horreur des jeux politiques. à l'intérieur d'une entreprise. Moi, mon credo, ça a toujours été la transparence et l'authenticité. Et quand tu dois commencer à faire semblant avec certaines personnes pour pouvoir les mettre dans ta poche et puis aller trouver tel membre de la direction à Bruxelles pour décrédibiliser un autre, ce genre de trucs, moi, c'est hors de question. Et donc, tu te retrouves pris dans un système où finalement, tu n'as pas la main. Et quelque part, j'étais employé de ma propre boîte. ou en tout cas dans un système qui ne me convenait pas. Et donc, clairement, tout ça mis bout à bout, à un moment donné, t'as beau essayer d'y aller, ça ne marche pas. Et quand tu parles d'hygiène, j'en avais aucune, parce que clairement, je fumais, je buvais, et je bouffais au restaurant quatre fois par semaine. Donc, il n'y avait aucune hygiène, parce que je ne faisais pas de sport. Je n'avais pas le temps, en fait. Ma priorité, c'était ma famille, mon boulot. Je n'avais pas le temps pour moi. Moi, j'étais là pour porter mes projets, qui étaient ma famille et mon projet professionnel. Et moi…

  • Speaker #1

    Tu t'es oublié.

  • Speaker #0

    Je me suis oublié.

  • Speaker #1

    Et donc, il y a ce burn-out.

  • Speaker #0

    Écoute, j'ai recommencé à zéro à faire du marketing digital pour tous mes clients. J'ai reconstitué une base de clientèle. Et ça a bien marché au point où en 2016, j'ai eu l'occasion de racheter un site de rencontre en ligne. Parce qu'à un moment donné, je me suis dit, OK, moi, je fais grandir le chiffre d'affaires de mes clients grâce à ce que je mets en place en ligne. Je vais le faire pour moi. Alors, je n'avais pas envie d'emballer des chaussures dans des boîtes pour les envoyer des gens, ou d'emballer des sachets de thé. Je me suis dit, tiens, qu'est-ce qui pourrait... être intéressant. Et à ce moment-là, encore une fois, je te dis, c'est là que la vie, elle est bien faite. J'ai un ami qui me parle de cet ami à lui qui revend un site de rencontre en ligne. Je me dis, tiens, un site de rencontre en ligne, ce n'est pas du tout mon créneau. Je m'en fous, moi, de rencontre en ligne. J'ai une femme, des enfants, tu vois. Je m'en fous de... Je ne suis pas célibataire, je ne sais pas du tout comment ça fonctionne, la rencontre en ligne, mais je me dis, pourquoi pas ? Donc, je rencontre ce gars et en fait, moi, tout ce qui m'intéresse à ce moment-là, c'est encore une fois les tableaux Excel c'est les chiffres, tu vois, tu dis Ok, 500 000 membres, wow, autant de membres payants, tu vois, tu te dis wow, une sacrée communauté quand même. Possibilité d'avoir un chiffre d'affaires qui, je ne sais pas moi, qui t'assure un revenu passif sans forcément, tu vois, devoir en faire de trop. Donc, écoute, ok, je mets tout sur la table en place pour pouvoir y trouver les banques, pour trouver des financements, etc. Et donc... Je me bats vraiment pour trouver les financements parce que je consulte une première banque qui m'a fait lanterner pendant trois mois. Et puis, du coup, j'appelle une ancienne copine des HEC. Je dis écoute, je sais que tu travailles pour telle banque. Est-ce que tu ne veux pas analyser mon projet ? Je lui envoie tout le dossier que j'avais fait pour l'autre banque. 24 heures plus tard, j'avais mon prêt. Et du coup, je suis parti. J'ai racheté le site. J'ai repris l'employé qui travaillait pour le site Internet. Cet employé qui était développeur web avait lui-même une société qui faisait des sites internet. Donc j'ai racheté sa société qui faisait des sites internet. Et là, moi, j'avais tout mon écosystème en place. Je mettais de la pub en place pour moi, pour mon site internet, pour tester les nouveautés qui arrivaient sur le marché ou tout ce que je voulais, tu vois. Je testais sur mon site web. Et puis quand ça fonctionnait, quand je voyais ce que ça pouvait ramener, etc., je le mettais en place pour mes clients. Et en même temps, mes clients, s'ils avaient des besoins en site internet, j'avais un développeur qui faisait des sites internet. Et j'ai découvert avec mon site de rencontres en ligne, j'ai découvert le SEO, je ne connaissais pas, donc c'est tout ce qui est référencement naturel sur Google. J'ai découvert le blogging, j'ai commencé à écrire des articles de blog pour le blog du site qui ramenait pas mal de gens à l'époque, notamment via le SEO.

  • Speaker #1

    C'est quoi le fil rouge en fait, si tu regardes depuis le début, c'est quoi le fil rouge qui te guide ?

  • Speaker #0

    Écoute ! j'ai fait un gros travail sur mes valeurs personnelles et sur ce qui était mon why tu vois ces dernières années et en fait mon why il a toujours été découverte apprentissage, transmission ça se ressent clairement et donc c'est transcendantal dans tout ce que j'ai vécu dans ma vie c'est découvrir, apprendre, transmettre

  • Speaker #1

    Je trouve que ça répond vraiment à toi. Le dernier projet dont tu nous parles pour le moment, il a l'étroit, j'ai l'impression.

  • Speaker #0

    Oui, là, j'arrive un peu à l'apogée de ma vie perso qui fait que c'est pas un peu... Encore une fois, c'est un peu en mode survie parce que je n'avais pas le choix. Et donc, moi, je suis dans mon équilibre. Tu vois, à un moment donné, ça roule, etc. Mais encore une fois, et ça, je tiens à bien le préciser, je m'oublie complètement. À un moment donné, en 2018, je faisais 122 kilos.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Je fumais quasiment un paquet de clopes par jour. Je buvais un verre de... Enfin, un verre. C'était parfois une demi-bouteille ou une bouteille complète par jour de vin. Jamais d'alcool, toujours du vin. Mais ça n'empêche, tu vois, je veux dire, quelque part, c'était... C'était... Je me suis complètement oublié. Complètement. Moi, ce qui comptait, c'était que mes enfants puissent bénéficier de... d'une maison, qu'ils aient à bouffer, qu'ils aient jamais à se plaindre de rien, qu'ils aient jamais à manquer de rien, tu vois. Et que ma femme, pas un jour de sa vie, ne puisse travailler pour un projet qui ne lui plaise pas. J'ai même essayé à un moment donné de l'aider à créer son propre projet, tu vois, pour qu'elle puisse s'épanouir dans ce qui lui plaisait, tu vois. Il n'y avait rien à faire, elle ne voulait pas travailler. Et quand elle travaillait, il y avait toujours un problème avec le patron. Enfin, tu vois, on était dans une histoire où... Quelque part, par la suite, j'ai compris qu'elle avait trouvé un gentil pigeon en ce qui me concernait et qu'elle a bien tiré profit de moi pendant toutes ces années en vivant une vie qui n'était pas celle que je croyais. J'ai envie de dire que quelque part, je me suis complètement oublié, en fait. Et souvent, quand tu portes un projet, quand tu veux créer quelque chose qui te transcende, et surtout quand tu veux porter ta famille en tant que mec, désolé de le dire comme ça, mais tu fermes ta gueule, t'avances. Et tu ne te poses pas de questions. Et tu y vas, et tu as la responsabilité de ta famille sur les épaules, et tu te dis, ok, moi... j'ai pas le choix, en fait. Et je me plains pas, j'avance, il y aura toujours une solution, je trouverai toujours une solution, il n'y a pas de problème, il n'y a que des solutions. J'ai toujours dit ça, depuis le début de ma carrière, c'était, je disais à mes employés, je dis, venez pas me voir avec des problèmes, venez me voir avec des solutions. Vous avez un problème, proposez-moi trois solutions, une solution, je m'en fous. Proposez-moi votre point de vue, j'analyse ensemble avec vous, et on voit ce qu'on peut mettre en place ensemble. Et pour moi, il n'y avait jamais de problème. Parce que... Chaque fois que j'étais face à un problème, je trouvais une solution, tu vois. Mais je me suis oublié.

  • Speaker #1

    Et avec du recul maintenant, comment on fait pour ne pas s'oublier ? Dans ce tumulte, dans la vie quotidienne, avec toutes ces obligations ?

  • Speaker #0

    Écoute, je pense que sincèrement, à un moment donné... Il doit y avoir une étincelle quelque part, tu vois. Il doit y avoir... Moi, j'appelle ça le destin. Je ne sais pas comment... Il y a quelque chose sur ta route qui va faire qu'à un moment donné, tu vas te rendre compte qu'il y a quelque chose qui ne va pas. Je crois que quelque part, il faut croire en soi, en soi-même. Tu vois, moi, je dis toujours soi-même, M apostrophe A-I-M-E, parce que tu... tu as toutes les réponses en toi-même, tu vois. Mais à un moment donné, tu refuses de les entendre, de les écouter, parce que parfois, la solution, elle est plus douloureuse que le problème. Mais à long terme, la solution, elle t'assure de vivre plus longtemps. Je fumais. La décision d'arrêter de fumer, j'ai arrêté de fumer du jour au lendemain. La décision, elle a été prise à partir du moment où j'ai pris conscience que fumer aujourd'hui allait me tuer demain. Et à partir du moment où tu commences à prendre conscience que certains mécanismes que tu mets en place, que ce soit l'alcool, le tabac, la drogue, peu importe, demain, ils peuvent te tuer et que tu as envie de vivre. Parce que voilà, on n'est pas ici, on est ici pour vivre, pour expérimenter c'est quoi la vie. Et donc, quand tu prends conscience que tous ces mécanismes, tout ce que tu mets en place, ils vont te tuer, à ce moment-là, tu peux décider et tu fais un choix.

  • Speaker #1

    Et qu'est-ce qui a fait que tu prends conscience ? Parce que que fumais-tu ? J'imagine que mentalement, tu le savais. Ça fait des années et des années, j'imagine. Je ne sais pas quand tu as arrêté de fumer, mais ça se sait depuis longtemps que fumais-tu. Donc, qu'est-ce qui fait qu'à un moment donné... Ça devient, ça se met devant tes yeux que tu dis, bah oui, en fait, il faut que j'arrête.

  • Speaker #0

    Écoute, déjà sur ma carrière de fumeur, si on peut parler de celle-là, j'ai arrêté autant d'années que j'ai fumé d'années. Tu vois, je pouvais arrêter trois ans et recommencer du jour au lendemain. Je pouvais arrêter un an, recommencer du jour au lendemain. Systématiquement, ce qui me faisait replonger, c'est que j'étais avec quelqu'un qui fumait, elle qui n'a jamais arrêté. Et en fait. il suffisait d'une difficulté de vie à un moment donné où elle était devant toi avec sa clope et tu retombais dedans pareil pour l'alcool, j'ai déjà arrêté de boire pendant des périodes assez longues et puis à un moment donné t'es avec quelqu'un qui fume, qui boit et qui ramène tout à ça, à un moment donné tu replonges, tu vois, et surtout que il y a cette par rapport à l'alcool, il y a cette C'est une injonction sociétale que s'il n'y a pas d'alcool, on ne s'amuse pas. Et je pense à Léa Salamé qui interview Artus et qui lui dit « Ah, vous êtes devenu chiant ! » C'est ce que les gens pensent de manière générale. Quand tu arrêtes de boire, on est mal à l'aise vis-à-vis de toi. Les gens se disent « Oui, tu es sûr que je peux boire devant toi ? » Ouais, c'est mon choix. Vis ta vie. Tu as envie de te bourrer la gueule ? Fais-le. Moi, j'ai décidé que ça ne me convenait plus. tu vois et donc C'est ça que pour moi, arrêter de fumer, ça n'a pas été la décision la plus difficile. En fait, ce qui s'est passé, moi en 2018, j'ai subi une opération qui m'a fait perdre 50 kilos d'un coup. Qu'est-ce qui se passe quand tu perds 50 kilos d'un coup ? t'es plus toi en fait, t'es une autre personne. Et donc, à un moment donné, déjà t'as ton égo qui gonfle comme une baudruche, tu vois, tu te sens le plus beau du monde. Parce que quelque part, le fait que tu prennes du poids, ce n'est jamais qu'un symptôme par rapport à un problème qui est déjà existant. Le poids, l'alcool, le tabac, la drogue, c'est des solutions, et ça on va peut-être pas vouloir l'entendre, mais c'est des solutions... à un problème qui existe. Et c'est pas... Si tu décides d'arrêter de fumer, d'arrêter d'être gros comme moi je l'étais, ou ce genre de choses, mais sans traiter la base, c'est quoi le problème, le vrai problème ? À un moment donné, ça va juste te faire complètement disjoncter. Et donc moi, j'ai perdu du poids. Je suis parti avec un égo complètement démesuré, mais en même temps avec cette sensation de liberté, d'envie de... de me libérer de certaines choses. Et en fait, j'ai découvert que pendant le Covid...

  • Speaker #1

    Alors avant que tu ailles plus loin et que tu nous expliques ce qui s'est passé pendant le Covid, parce que là, je ressens qu'on va basculer vers ce qui va t'arriver de pire en fin de compte, je propose qu'on fasse une pause et qu'on se retrouve la semaine prochaine pour la suite et la fin de cet entretien. Alors soyez au rendez-vous parce que vous n'allez pas en croire vos oreilles. Et en même temps, tout ce qui va arriver à Johan est riche d'enseignements. Et il va nous expliquer non seulement ce qui lui est arrivé et comment aujourd'hui il parvient à s'en sortir et à livrer le combat qu'il est en train de livrer aujourd'hui avec l'écriture de ce livre « Survivre le combat d'un père » . À la semaine prochaine.

  • Speaker #0

    C'est ce que je veux dire.

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