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L'Éclat Féminin

30 minutes avec Mercedes Erra

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32min |06/01/2025|

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L'Éclat Féminin

30 minutes avec Mercedes Erra

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32min |06/01/2025|

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Description

🎙️Nouvel épisode de notre podcast L’Éclat Féminin avec une invitée exceptionnelle : Mercedes Erra 🎙️

 

C’est avec une grande fierté et un immense honneur que j’accueille @Mercedes Erra, une figure emblématique du monde des affaires et une voix influente pour les droits des femmes. 🤗

 

Née en Catalogne, arrivée en France à l’âge de six ans, @Mercedes Erra a fondé l’agence BETC, première agence française de publicité, où elle a imposé une culture d’entreprise fondée sur des valeurs fortes : diversité, mixité, parité, et ouverture. Elle préside le conseil d’administration de l’Établissement public du Palais de la Porte dorée, magnifique musée de l’Histoire de l’immigration, depuis 2012. Mercedes Erra est Officier de la Légion d’Honneur et Officier dans l’Ordre National du Mérite.

 

Mercedes Erra incarne une combinaison unique de vision, engagement, humanité, créativité et résilience. Ces qualités font d’elle une figure incontournable non seulement dans le monde des affaires, mais aussi dans la société en général.

 

Mercedes dit souvent qu’elle est alignée avec qui elle est et n’oublie pas sa mission première qui consiste à valoriser les femmes dans leur travail ! Vous l’entendrez dire aussi qu’elle a l’égalité chevillée au corps !

 

Tout cela, vous le saviez déjà. J’avais envie de rencontrer Mercedes différemment ; Qu’elle entrouvre la porte sur un espace plus personnel et c’est pour cela que nous avons commencé notre échange sur la place de ses émotions dans sa vie et comment elle les a gérées. Ce qui m’a marquée au cours de notre discussion ? Deux mots qu’elle a martelés : la compétence et l’authenticité ! J’ai adoré !! ✨

 

Découvrez-en plus en écoutant cet épisode où nous explorons son parcours exceptionnel et ses convictions profondes. 🌟

Bonne écoute ! 🤩 🎙

 

 


Crédit musique générique : Stéphane Pauc


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour, bienvenue dans ce nouvel épisode de l'Éclat féminin. Aujourd'hui, nous avons une invitée exceptionnelle,

  • Speaker #1

    Mercedes Serra.

  • Speaker #0

    C'est avec une grande fierté que je l'accueille aujourd'hui au sein de ce podcast. Évidemment, vous la connaissez tous et toutes. Mercedes est une figure emblématique du monde des affaires et une voix influente pour les droits des femmes. Elle a fondé l'agence BETC, elle a su y imposer une culture d'entreprise forte, fondée sur des valeurs fortes. telle que la diversité, la mixité, la parité, l'ouverture. Évidemment, Mercedes n'oublie jamais sa mission première qui consiste à valoriser les femmes dans leur travail. C'est pour ça que j'ai voulu l'accueillir aujourd'hui pour partager une petite bulle avec elle, pour mieux la connaître, pour qu'elle nous partage des choses essentielles, des conseils, ou juste qu'elle nous explique qui elle est. Donc je vous laisse profiter de notre nouvel épisode. Faites-vous plaisir. Bonne écoute !

  • Speaker #1

    Bonjour Mercedes !

  • Speaker #2

    Bonjour !

  • Speaker #1

    Je suis particulièrement fière et heureuse de partager un moment avec vous aujourd'hui. Je vous écoute, je vous lis depuis plusieurs années, comme beaucoup j'imagine. Quand je vous google, je vois toutes les informations relatives à votre carrière professionnelle, à votre engagement sociétal, politique et tout ce que vous avez eu comme belle réussite dans votre vie. Moi, ce qui m'a amenée à vous rencontrer aujourd'hui, c'est parce que pour moi, en tout cas, vous dégagez quelque chose d'ultra positif et de généreux. C'est pour ça que je voulais vous rencontrer. Et ce qui m'intéresse particulièrement, en fait, c'est de m'intéresser à la question des émotions. Parce que tout au long de votre carrière, qui est assez incroyable, j'imagine que vous avez traversé un maximum d'émotions différentes. Et ce que je voudrais partager aujourd'hui au sein de cet épisode de l'Éclat féminin, c'est Mercedes Serra et comment elle a géré ses émotions, si vous en êtes d'accord.

  • Speaker #2

    Bien sûr.

  • Speaker #1

    Très bien. Donc, ma première question, quand vous avez eu votre premier défi, quand vous avez eu votre première idée pour... construire ou mettre en place quelque chose. Comment vous avez géré l'émotion qui est arrivée, qui est peut-être du doute, du questionnement ?

  • Speaker #2

    C'est compliqué parce que je m'analyse assez peu. Je ne sais pas quelle émotion j'ai. Je suis assez primaire. Ça veut dire que ce que je ressens sort. Ce qui est reposant pour moi, parce que, par exemple, quand je suis en colère, quand je suis fâchée, etc., ça sort. Je grogne, puis après j'oublie, quoi, parce que c'est sorti. Donc, en règle générale, j'ai des émotions qui se traduisent assez facilement. Je peux pleurer. Si j'ai une très, très belle campagne, je peux pleurer parce qu'elle est trop belle. Si je sens une injustice, je peux pleurer parce que je trouve ça injuste et ça me gêne pas du tout. On me dit souvent, moi je trouve ça pas gênant d'exprimer, voilà. Ce qui fait que j'ai jamais beaucoup de ressentiments ou beaucoup de choses qui se sont accumulées dans moi. Donc ça rend peut-être la vie plus facile.

  • Speaker #1

    Et lorsque vous dites que vous arrivez à les exprimer, ça veut dire qu'en tout cas, vous les avez identifiés très rapidement, dès le début dans votre vie ? Parce qu'il y en a d'autres pour lesquelles les émotions, c'est compliqué. Ils vont plutôt les mettre sous le tapis ou ils vont essayer de les contourner ?

  • Speaker #2

    Non, moi, je pense qu'en fait, je pense qu'il y a toujours des émotions. De toute façon, les êtres humains, ça bouge à l'émotion. Moi, je travaille sur les émotions des gens. Puisque les campagnes de publicité, c'est un mélange. Alors l'émotion des gens, les gens pensent que c'est n'importe quoi. Non, ce n'est pas n'importe quoi. On part quand même sur du rationnel. On ne raconte pas n'importe quoi sur l'eau. On ne raconte pas n'importe quoi sur une compagnie d'aviation. Les gens, ils ont une logique. Mais au bout du bout, ce qui va les faire bouger, c'est quand même une émotion. L'émotion, c'est quelqu'un qui se sent important, quelqu'un qui sent que ce qu'on raconte est essentiel. Ça fait bouger quelque chose de plus profond. Et d'ailleurs, dans mon métier, plus ça va, plus je réfléchis que c'est très compliqué de séparer la raison de l'émotion. Moi, je rentre toujours par une apparence de raison, mais finalement, ça finit par créer des émotions. Donc, les choses sont beaucoup plus complexes qu'on ne dit, beaucoup plus croisées. Après, quant à mes émotions, je suis née comme ça, c'est-à-dire, je suis impulsive, je suis immédiate, ça se voit sur ma tête quand je suis en colère. Et je n'ai pas eu très envie de me formater beaucoup. Je ne sais pas si j'en étais capable d'abord, mais je ne l'ai pas fait. C'est-à-dire, je ne me suis pas dit, on m'interdit. Je pense que ça n'a pas de lien avec l'émotion, mais je pense que j'ai une authenticité, que je ne vois pas pourquoi c'est grave de dire la vérité, de dire ce qu'on pense, etc. Ça me choque quand on ne dit pas ce qu'on pense, on ne dit pas ce qu'on ressent. Et du coup, non, les choses sont venues assez facilement. Après, je me dis, oh là là, dans quel bordel tu t'es mis ? Ou tu as raconté ça devant les clients, tu as raconté ça... Oui, mais c'est fait. Donc, voilà, je n'ai pas mis un frein à ma sincérité, à mon authenticité. Donc, parfois, j'ai des émotions, les émotions sont là. Il me semble que quand j'étais plus gamine, les émotions les plus directes que j'avais, c'est que j'étais en colère quand c'était injuste. J'étais très en colère. Donc, voilà, j'exprimais cette colère. Mais je pense que c'est aussi une chance de pouvoir exprimer.

  • Speaker #1

    Moi, je pense aussi.

  • Speaker #2

    Voilà, ça aide à ne pas avoir... Vous voyez, je vois bien qu'il y a des gens qui enfouissent des kilos de choses et puis un jour, ça sort. Moi, non. Moi, ça sort tout le temps. Donc, je n'en fuis pas.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #2

    Et alors,

  • Speaker #1

    qu'est-ce que vous diriez à une jeune fille ? Parce que moi, j'en croise dans mon métier, évidemment. Des jeunes filles qui démarrent et qui me disent, moi, Ouais, mais il faut que je rentre dans un moule. Il faut que je sois comme ci ou comme ça. Ce que je ne partage pas forcément. Mais en tout cas, elles ont cette espèce d'injonction. Et quand je vous écoute, vous auriez plutôt tendance à me dire autrement.

  • Speaker #2

    Il faut se donner les moyens d'être libre. Donc moi, j'ai beaucoup étudié. J'ai beaucoup travaillé, finalement. J'ai étudié, j'ai fait des études. De toute façon, moi, je suis premier degré. Donc je pensais que les études, c'était important. Donc je faisais des études. Je me souviendrai toujours, quand je suis arrivée en Hippocagne, il y a une prof de lettre qui m'a dit que j'écrivais bon salé, mais que jamais je serais prouste. Je me suis mis à pleurer comme si on m'avait annoncé je ne sais trop quoi. Je ne sais pas. ce que je voulais être prou, je n'en sais rien. Mais cette dame qui me disait tout d'un coup qu'enlever des rêves ou des possibilités, etc., moi, je suis premier degré, je le prends mal, voilà. Et puis, je ne joue pas. Donc, je me disais, oh là là, moi, je travaille beaucoup, donc elle me dit que je ne peux pas. Donc, c'est de ma faute, c'est moi, etc. Donc, tout me ramenait quand même à ma responsabilité. Donc, c'était un peu douloureux. Donc je pense que pour être libre, il faut se donner les moyens. Et se donner les moyens, c'est... Je me suis dit, moi j'ai envie de dire ce que je pense, donc il vaut mieux que je sois compétente. Il vaut mieux que je fasse bouger les choses. Parce que sinon, vous avez moins de liberté. Moi, j'ai toujours aimé cette liberté. Mais après, j'ai pas fait des kilos de calcul. Et après, les êtres humains sont ce qu'ils peuvent. Donc, c'est... Nous, on était plusieurs dans la famille. On est très différents. Vous n'allez pas dire au quatrième pourquoi tu ne ressembles pas à Mercedes, pourquoi moi, je ne ressemble pas à lui. Mais en gros, en tout cas, il ne faut pas jouer l'histoire d'on veut que je rentre dans un moule. Tout le monde s'en fout de nous. Donc, personne ne veut qu'on rentre dans un moule. Et voilà. Après, pour être différente, pour avoir de la différence, il ne faut pas être naïf. La différence, moi je l'ai eu assez jeune, puisque j'avais 6 ans en France, que j'étais immigrée. C'est pas une énorme immigration que l'immigration espagnole. C'est beaucoup plus dur d'être un migrant qui s'est fait torturer je sais pas trop où, etc. Moi il m'est pas arrivé tout ça. Mais malgré tout j'étais différente. Et donc quand des gens riaient parce que j'avais un prénom de voiture... que je ne parlais pas totalement le français en arrivant. Voilà, les gens disaient des choses difficiles, que ma mère était obligatoirement une bonne espagnole. Et ce qui montre un mépris à la fois par ma mère et à la fois pour les bonnes, ça fait beaucoup de mépris pour une seule personne. Voilà, donc on dit non, je ne vais pas. Et après, moi je crois que j'avais quand même une tendance rebelle, c'est-à-dire que même en classe, je me souviens très bien, je voulais faire la justice, donc je me battais, je voyais déjà que les gens n'avaient pas tous les mêmes... possibilités, je me battais pour ça, voilà j'ai eu des rêves idéalistes très forts donc je voulais pouvoir rester ça, pouvoir être authentique mais il faut, c'est plus quand vous êtes tout ça mais en même temps je pense qu'il ne faut pas se raconter trop de choses dans le sens le moule. Quel est le moule qu'on demande ? On demande de la compétence. Il n'y a rien qui empêche quelqu'un d'être quelqu'un quand il a trouvé son endroit. Après, il faut trouver son endroit.

  • Speaker #1

    C'est ça,

  • Speaker #2

    vous avez dit le mot bien sûr Il faut trouver son endroit. Bien sûr. Mais moi, je voulais partout où je devais aller. Je trouve que la publicité, ça tombait super bien. Ça correspondait à mes qualités, à mon savoir-faire. Donc, je réussissais parce que c'était là où je devais être. Mais malgré tout, quand j'ai quitté mon métier de professeur, j'étais professeur de lettres, je l'ai quitté parce que je n'avais pas envie de grogner en disant ça, ça ne me plaît pas et tout. Si ça ne te plaît pas, tu changes. Mais tu essaies de trouver un endroit qui te va. Et ça, je pense que c'est très important. la responsabilité de soi. C'est dur parfois. On n'est pas tous obligés de vouloir des choses tous pareilles. La réussite, c'est la réussite de chacun. Moi, dans mes enfants, j'en étais très différent et je respecte. Il y en a un qui déteste la compétition, qui trouve que décompte du métro de pression, ça ne va pas. Ce n'est pas grave. Il fait autre chose. On ne va pas le mettre à l'envers de ce qu'il est.

  • Speaker #1

    Non, c'est sûr. Et lorsque vous disiez que ce qui était important, c'était de trouver son endroit, d'avoir sa propre responsabilité, est-ce que vous, vous avez toujours voulu avoir l'impact que vous avez aujourd'hui ?

  • Speaker #2

    Je crois que j'ai voulu avoir de l'impact. Je ne savais pas lequel. C'était abstrait. La publicité, ça n'existait pas. Moi, je n'en savais rien. Je voulais avoir de l'impact. Quand j'ai commencé à enseigner, je voulais avoir de l'impact. Je voulais que les gamins apprennent, que celui qui était mauvais devienne bon. Je voulais avoir de l'impact. Je crois que je suis ambitieuse. Je ne sais pas trop dans quel sens, mais j'avais l'ambition de vouloir faire quelque chose. Voilà, c'est tout.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, l'impact que vous avez, il est quand même très, très important sur pas mal de sphères. Comment vous le... Comment vous le regardez avec un peu de distance ?

  • Speaker #2

    Je réfléchis en ce moment sur où est-ce que j'aurai le plus d'impact possible. Il faut toujours réfléchir. Je n'ai pas le même âge qu'avant. Il y a des moments importants. On se dit maintenant, c'est quoi ton véritable impact ? Par exemple, pour BETC, l'agence que je dirige, magnifique agence, je cherche quand même à me dire qui va prendre la relève, comment je peux aider. Comment je continue à être utile tout en laissant un peu de liberté aux autres ? Parce qu'ils vont prendre la relève, ils ne veulent juste pas être Mercedes et Rabis, ils ont autre chose à faire. Donc comment je fais tout ça ? Et puis parallèlement, dans tous les sujets qui comptent pour moi, l'éducation, la diversité, le respect de l'immigration, je ne suis pas très bien barrée. Comment je fais pour avoir un impact ? Où est-ce que je suis utile ? Il faut toujours un peu réfléchir. Mais après, moi, j'aime faire. J'aime faire des choses. Ça,

  • Speaker #1

    je l'ai compris.

  • Speaker #2

    Donc, faire des choses, voilà. Après, je suis assez... Dans mon franc anglais, là, on dit focuser, mais je suis assez concentrée sur quelque chose. Je sais trop bien combien c'est dur de faire bouger quelque chose. Faire bouger des lignes, c'est hyper dur. Donc comment on fait ? Comment on se concentre ? C'est pareil, quand je veux gagner un budget, c'est difficile.

  • Speaker #1

    Racontez-moi ça.

  • Speaker #2

    Ça peut durer des années. D'ailleurs, je peux venir... que ce budget serait mieux chez moi et que donc j'y crois très fort. Donc je rentre par les portes. Quand je pense aussi qu'on a des campagnes qui ne sont pas au niveau. Là récemment, ce week-end, j'ai reçu un mot d'un monsieur qui est très haut niveau, qui vient de me dire, c'est pour un travail en mécénat, qui vient de me dire qu'il n'achète pas ce que j'ai proposé. Il me raconte des tas de choses. Je pense que c'est une erreur. Je pense qu'il faut qu'il m'achète. Donc, je vais réfléchir.

  • Speaker #1

    Vous allez réfléchir à comment vous allez le combattre ?

  • Speaker #2

    Comment ? Et est-ce que j'ai raison ou pas ? Je pense que j'ai raison.

  • Speaker #1

    Pourquoi ?

  • Speaker #2

    Je pense qu'il faut avoir le courage des idées et que j'ai bien travaillé le sujet. Je ne dis pas n'importe quoi. Je pense que ça ne va pas être simple de trouver ce qu'ils veulent parce qu'ils rêvent quelque chose qui est... peut-être pas assez clair ou assez intéressant, et qu'en revanche, la piste qu'on a trouvée, elle est courageuse, elle est intéressante, elle peut faire bouger des choses, elle correspond à la marque. Donc, il ne faut pas tout de suite abandonner.

  • Speaker #1

    Vous pensez que ce monsieur, il n'a pas compris le message ?

  • Speaker #2

    Non, je pense que c'est dur la vie d'un communicant. C'est dur de... Moi, je pense que j'ai raison. Après, lui, il pense que j'ai tort, mais je continue à réfléchir. Je pense quand même que j'ai raison. Mais je réfléchis toujours sur ce que, parfois, ils me disent des choses. Je me dis, oh là là, mais c'est tellement vrai, on arrête. Mais là, j'arrive pas à me dire... Et je sais... Vous voyez, j'ai écouté les podcasts à voix nue que j'adore. J'ai écouté Renzo Piano. Je suis amoureuse du monsieur. cet architecte incroyable, et il dit que ce qu'on lui dit très souvent, c'est impossible. C'est impossible. Il dit impossible, je l'ai appris dans toutes les langues. Ben, quoi c'est impossible ? On va réfléchir. Et deuxièmement, que parfois, l'entêtement pas bête, pas celui qui refuse d'intégrer le point de vue des autres et tout, mais quand même. Pour qu'une chose ait lieu, pour que des bébés viands naissent, pour qu'on fasse du ciel le plus bel endroit de la Terre, ce n'est jamais facile. Pour que Lacoste fasse des films incroyables, ce n'est jamais facile. Moi, j'ai beaucoup de respect pour les gens qui essayent d'acheter quelque chose, mais ce n'est pas si facile que ça pour eux. Et moi, il faut que je réfléchisse toujours en est-ce que j'ai raison ou pas raison. Et de temps en temps, il faut s'obstiner. Oui.

  • Speaker #1

    Quand vous dites, ce n'est pas si facile que ça pour eux. Moi, je sais qu'à ce moment-là, j'ai raison et qu'il faut s'obstiner. Est-ce que ça veut dire aussi qu'à un moment donné, vous êtes un peu plus visionnaire que la personne qui vous traite ?

  • Speaker #2

    Je connais mon métier.

  • Speaker #1

    Oui, c'est juste.

  • Speaker #2

    Je connais mon métier, donc je sais qu'à un moment donné, il est en train de me parler, mais avant qu'on réponde, il y a un rêve dans sa tête qui n'est pas énoncé. Parce que quand on dit les choses avec des mots, on réduit toujours. Voilà, mais le courage, c'est de dire quelque chose de fort. Et voilà, donc parfois, j'ai des clients qui vont me dire une phrase, ça va m'éclairer, je me dis, ah bah oui, ils ont raison. Mais quand j'entends, je me dis, oula, ça, je ne sais pas où ça nous mène. Je ne sais pas où ça nous mène. Et comme le temps, l'expérience, la compétence, elle est importante. J'ai écouté tellement de gens. Je sais tellement comment on fait une campagne, comment on la rate. On la rate très vite. Les idées, c'est toujours fatigant. C'est toujours difficile une idée. Parce que c'est novateur. Parce qu'une idée, c'est courageux. On dit une chose, on ne dit pas une autre. Et là, on peut peut-être sortir des créations intéressantes et qui font bouger les gens. Mais ce n'est jamais évident.

  • Speaker #1

    Moi qui ne suis pas du tout de votre métier, quand vous dites parfois on rate une campagne, c'est quoi rater une campagne ?

  • Speaker #2

    Ce n'est pas intéressant pour les gens.

  • Speaker #1

    Pour personne.

  • Speaker #2

    Ce n'est pas assez intéressant. Moi, au bout du bout, ce que j'aime dans ce métier, c'est qu'il y a des résultats. Donc, je peux me tromper. Si tout d'un coup, ça ne vend pas, ça ne vend pas. Ça veut dire que les gens... Les arguments qu'on leur a apportés, la beauté des choses qu'on leur a montrées, ça ne le fait pas, ça ne correspond pas à une problématique profonde qui est la leur et qui fait qu'ils s'embarquent. Donc c'est très facile à rater. En fait, c'est très dur de réussir à l'envers. Moi, je pense qu'on devrait nous payer beaucoup plus parce que quand on réussit, c'est un tel levier. C'est un levier de modification de beaucoup de choses. Donc, c'est très important, mais c'est difficile. Et ça, je le sais, je sais. Du coup, quand j'entends, par exemple, un discours politique, je me dis, alors celui-là, aucune chance que ça porte ou ça va tous les énerver.

  • Speaker #1

    OK. Je reviens sur vous. Est-ce que, parce que depuis tout à l'heure, je vous écoute, et en même temps, je me dis, en fait, je me pose cette question, est-ce que depuis toujours, vous avez envisagé votre vie en vous disant, de toute façon, je réussirai ?

  • Speaker #2

    Non, je n'ai jamais dit je réussirai. J'ai toujours dit, je vais faire ce qui va m'intéresser. J'ai toujours dit, je ne sais pas, c'est un mot que je n'aime pas réussir, en fait. Ça ne m'intéresse pas. Je voulais des choses très concrètes. Je voulais faire quelque chose qui m'intéresse. Et dans ce qui m'intéresse, il y a toujours un combat. C'est toujours faire avancer quelque chose. Je voulais réussir à faire une entreprise intéressante. Voilà, parce que moi, j'aime bien ça. Je voulais qu'on soit authentique. Si ça, c'est une réussite, tant mieux. Mais voilà, je voulais des choses très précises. Je voulais aller jusqu'au bout. Je voulais travailler et y prendre toujours grand intérêt. Je voulais des choses très précises. Je n'ai pas un point de vue... Alors après, ce que je trouve pratique, c'est qu'on me paye pour ça. Et ça, j'aime bien. J'aime bien qu'on m'ait donné de l'argent, que j'ai pu m'occuper de ma famille. de mes frères, de mes sœurs et tout ça. J'aime bien cette liberté que cela m'a donnée. J'aime bien le mérite. J'aime bien qu'on donne de l'argent au mérite. Donc, tout ça, ça m'a plu. Je trouve ça plus facile que quelqu'un qui n'a pas du tout d'argent. Mais, réussir, quoi. Je trouve qu'il y a des gens, ma sœur, elle ne gagne pas d'argent. Est-ce qu'elle a réussi ? Mais oui, elle est géniale.

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr, chaque fois. Elle a sa propre tête.

  • Speaker #2

    Voilà, il se trouve que le métier qu'elle avait choisi, elle ne rapportait rien. Je voulais qu'on y fasse.

  • Speaker #1

    Rien.

  • Speaker #2

    Voilà. Est-ce qu'elle a réussi ? Oui, elle a réussi,

  • Speaker #1

    ma soeur. Oui,

  • Speaker #2

    certainement. Bien sûr. Elles étaient assignées à un rôle, donc on défriche. Et dans cet enjeu de défricher, je n'avais pas du tout envie de me plier et de me dire Ah, du coup, il faut que je devienne comme les garçons, il faut que je m'habille comme les garçons. Bon, je m'habille comme je veux, il ne se passe rien de grave. Mais ça suppose, pour ne pas être maltraitée, ça suppose qu'on ait un socle de compétence assez fort, parce que sinon, ils vous tombent dessus. Donc voilà, moi, j'ai essayé d'éviter qu'on me tombe. trop dessus, je travaillais plus que les autres. Et j'étais sûre de ça. C'est-à-dire, j'avais pas de... Ça va, quoi, j'avais bossé. Moi, j'étais un peu dingue, parce que dans mon métier, après, j'ai un peu réfléchi quand même, j'ai évolué, peut-être plus intelligemment. Mais au début, moi, je suis conseille, je suis consultante. Mais je suis une consultante qui fait. C'est-à-dire que je recommande des angles stratégiques et puis ensuite, je les mets en œuvre et après, je regarde les résultats. Et du coup, je travaille pour des clients puisque moi, je suis toujours un fournisseur. Je travaille pour des clients. Si les clients ne veulent pas, je ne peux pas le faire. Et je ne mettais jamais en valeur le travail que je faisais en amont. J'avais honte. Je me disais, évidemment que je travaille, je ne vais pas leur montrer que j'ai fait l'analyse de piges, j'ai vu tout ça et tout ça. Je ne sais pas, j'étais plus orgueilleuse que ça. Je me disais, évidemment que je fais bien, je n'ai pas besoin. Je vous montre, ça va, je fais tout pour essayer de vous dire quelque chose qui va être vrai et passionnant et qu'on va y arriver. Et que ça va faire bouger votre marque, votre entreprise et je ne sais pas trop quoi. Donc j'avais ce souci du travail bien fait. Vous voyez, moi, quand je range une maison, je range les placards. Je range ce qui est caché. Et j'ai toujours détesté l'apparence. Ça a l'air rangé. C'est pareil pour mon job. Il ne faut pas que ça ait l'air. Il faut que ce soit vraiment fait. et vraiment approfondi après on se calme un peu et on se dit on va leur montrer quand même parce qu'ils n'ont pas l'air de comprendre bon ben voilà c'est un peu de maturité qui vient et qui dit il faut peut-être un peu transiger mais par nature j'ai l'orgueil du travail bien fait je bosse vraiment je bosse plus qu'ils n'imaginent cette agence bosse plus que les clients il y a beaucoup de travail il y a beaucoup de travail

  • Speaker #1

    comme un danseur. Oui,

  • Speaker #2

    absolument. Un danseur, c'est une folie. Une folie.

  • Speaker #1

    Alors, je regarde le temps en même temps. Je ne vais pas vous retenir toute la journée. La question que j'ai envie de vous poser là tout de suite, c'est c'est quoi le prochain défi, votre prochain challenge ? Vous avez envie de quoi ?

  • Speaker #2

    Je ne sais pas. Je me pose beaucoup de questions. Il y a une première chose qui est l'agence quand même, parce que je continue à être bien payée. Je trouve ça anormal de mériter ce qu'on gagne. Et donc, il faut que j'aide cette agence. En plus, elle porte mon nom, B-E-T-C. Elle est une culture à laquelle je crois. Donc, maintenant, j'ai une jeune présidente qui la dirige, un président créatif, une présidente stratégique, très proche de moi, avec son histoire. Elle est différente de moi. Je ne fais pas pareil. Donc, il faut que je comprenne ce qui est bien dans ce qu'elle fait. pareil. Et comment je la pousse ? En fait, le seul intérêt que j'ai, c'est parce qu'elle réussisse très fort. Donc, il faut que je m'entende et il faut qu'elle réussisse très fort parce que c'est une agence intéressante, c'est une agence qui défend le point de vue de la France sur le monde dans la publicité. Et on a un point de vue. On l'a montré au JO. Eh bien, il faut qu'on le montre sans arrêt. Très souvent, on nous dit, vous n'êtes pas internationaux, vous êtes français. Et là, non, non, non. On a droit au regard dans le monde, comme tout le monde dans le monde a droit à ce regard. Ce n'est pas que les Américains. Et ce n'est pas que les Anglais qui sont dans une île et qui nous font croire qu'ils sont internationaux. Donc, il faut être plus... Donc, tout ça, c'est un challenge. Et une agence de la taille de BOTC qui est devenue une... une immense agence en termes de taille. La plus grosse agence de France est quasiment d'Europe. Taille américaine, pour nourrir à partir de l'Europe, c'est plus dur que de nourrir à partir des Etats-Unis. Vous voyez la différence aujourd'hui, le PIB, tout ce qui s'est passé, même en termes de consommation, entre un Américain et un Européen. Donc, il faut qu'on fasse ça. Après, notre culture, elle est sophistiquée. C'est aussi une culture de l'engagement. C'est une culture où on pense que l'entreprise, elle doit être à la fois avoir un métier solide et que ce métier fasse du bien. Donc, comment on fait ? En même temps, je n'aime pas les discours qu'on entend qui sont trop excessifs sur la transition, comme si on allait du jour au lendemain, ou qui parlent d'une écologie dans laquelle je ne me reconnais pas parce qu'elle ne tient plus compte de l'humain. Pour moi, une écologie, c'est la planète. bien sûr, mais c'est des êtres humains. Donc comment on fait tout ça ? Ça, ça nous passionne. Après, moi j'ai de la chance, ce métier n'arrête pas de me rendre plus intelligente. Grâce à ce métier. Ce métier, il faut approfondir, qu'il y a de bonheur, il faut persuader, rien n'est jamais acquis. On vend tout le temps, ce qu'on appelle nous la vente, c'est persuader tous les êtres autour. qu'on a raison, qu'il faut faire ça, qu'il faut avoir le courage de tourner ce film, qu'il ne faut pas avoir peur, on va avoir des résultats. Qu'à la limite, si on a un échec, on s'en fout. Parce que ce dont on ne se fout pas, c'est du médiocre. Si on a un échec, il faut changer vite. Mais si je n'ai pas le droit d'avoir des échecs, je n'arrive pas à être aussi ambitieuse. On a peur. Donc on commence à faire des petits trucs. Moi, je n'aime pas les petits trucs. j'aime que les grands trucs. Donc, c'est ça ma culture. Donc, j'ai peur de rétrécir des choses. Donc ça, l'agence fondamentale, et après, il faut que je réfléchisse par rapport à la France, parce que jusqu'ici, je me suis occupée de très près du musée de l'immigration. Oui, très bon. Je suis 15 ans au service du musée, au combat. C'est un combat. Je suis arrivée à mes limites d'âge, comme Pégard finalement, la même chose. J'ai aussi fait de l'intérim et donc là, j'ai donné la main.

  • Speaker #0

    Et je me dis comment je vais continuer à les aider ? Qu'est-ce que je fais ? Qu'est-ce que je fais pour que ça ait un impact fort et que ce soit utile ? Je suis beau leur parler, là, ils ne m'écoutent absolument pas sur l'immigration, ils racontent n'importe quoi à tous.

  • Speaker #1

    Parlez plus fort, on en a besoin.

  • Speaker #0

    Oui, j'essaye, mais je ne lâcherai pas. Mais comment est-ce que ça peut être ? plus efficace, encore plus utile, etc. Puis après, il y a des choses que je ne prévois absolument pas, c'est-à-dire comment j'aide les gens, je ne le prévois pas. Les femmes, c'est encore un enjeu très fort pour moi, donc j'interviens dans beaucoup de séminaires pour aucun sou, pour rien, juste pour que les êtres humains entendent la parole d'une femme et que ça les aide à avancer. Moi, je suis heureuse quand elles avancent. Donc, c'est hyper simple. Donc, je pense que... Et puis après, il y a mes gamins. J'ai cinq garçons. Wow ! Ils sont complexes. C'est sophistiqué. Donc ça, j'ai encore beaucoup de choses à faire auprès d'eux pour essayer de voir comment je peux aider. Alors, je ne sais pas tout faire, moi. Je ne suis pas une mamie géniale. Heureusement, elles ont d'autres mamies aussi géniales. Mais moi, je réfléchis à ce que je vais apporter moi.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    En complémentarité.

  • Speaker #1

    C'est bien dit. Ok, écoutez, je vois beaucoup de choses encore sur la route.

  • Speaker #0

    On va travailler.

  • Speaker #1

    Et vous vous laissez surprendre. Moi, j'aime bien ça aussi, quand vous dites, je vais me laisser surprendre aussi.

  • Speaker #0

    Bien sûr, c'est important de voir toujours les portes ouvertes. Ce sont les portes ouvertes qui gardent la maison.

  • Speaker #1

    Ah, c'est joli, je peux vous le voler ?

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr, bien sûr, je vous le donne volontiers.

  • Speaker #1

    C'est très joli. Écoutez, moi, je vous propose de terminer là-dessus. Et merci encore.

  • Speaker #0

    Merci à vous. Merci pour votre intérêt. Merci à vous.

  • Speaker #1

    Merci encore, Mercedes et Ra, d'avoir partagé ce beau moment avec nous. Et vous, je vous dis à bientôt dans le prochain épisode de l'Éclat féminin. L'Éclat féminin.

Description

🎙️Nouvel épisode de notre podcast L’Éclat Féminin avec une invitée exceptionnelle : Mercedes Erra 🎙️

 

C’est avec une grande fierté et un immense honneur que j’accueille @Mercedes Erra, une figure emblématique du monde des affaires et une voix influente pour les droits des femmes. 🤗

 

Née en Catalogne, arrivée en France à l’âge de six ans, @Mercedes Erra a fondé l’agence BETC, première agence française de publicité, où elle a imposé une culture d’entreprise fondée sur des valeurs fortes : diversité, mixité, parité, et ouverture. Elle préside le conseil d’administration de l’Établissement public du Palais de la Porte dorée, magnifique musée de l’Histoire de l’immigration, depuis 2012. Mercedes Erra est Officier de la Légion d’Honneur et Officier dans l’Ordre National du Mérite.

 

Mercedes Erra incarne une combinaison unique de vision, engagement, humanité, créativité et résilience. Ces qualités font d’elle une figure incontournable non seulement dans le monde des affaires, mais aussi dans la société en général.

 

Mercedes dit souvent qu’elle est alignée avec qui elle est et n’oublie pas sa mission première qui consiste à valoriser les femmes dans leur travail ! Vous l’entendrez dire aussi qu’elle a l’égalité chevillée au corps !

 

Tout cela, vous le saviez déjà. J’avais envie de rencontrer Mercedes différemment ; Qu’elle entrouvre la porte sur un espace plus personnel et c’est pour cela que nous avons commencé notre échange sur la place de ses émotions dans sa vie et comment elle les a gérées. Ce qui m’a marquée au cours de notre discussion ? Deux mots qu’elle a martelés : la compétence et l’authenticité ! J’ai adoré !! ✨

 

Découvrez-en plus en écoutant cet épisode où nous explorons son parcours exceptionnel et ses convictions profondes. 🌟

Bonne écoute ! 🤩 🎙

 

 


Crédit musique générique : Stéphane Pauc


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour, bienvenue dans ce nouvel épisode de l'Éclat féminin. Aujourd'hui, nous avons une invitée exceptionnelle,

  • Speaker #1

    Mercedes Serra.

  • Speaker #0

    C'est avec une grande fierté que je l'accueille aujourd'hui au sein de ce podcast. Évidemment, vous la connaissez tous et toutes. Mercedes est une figure emblématique du monde des affaires et une voix influente pour les droits des femmes. Elle a fondé l'agence BETC, elle a su y imposer une culture d'entreprise forte, fondée sur des valeurs fortes. telle que la diversité, la mixité, la parité, l'ouverture. Évidemment, Mercedes n'oublie jamais sa mission première qui consiste à valoriser les femmes dans leur travail. C'est pour ça que j'ai voulu l'accueillir aujourd'hui pour partager une petite bulle avec elle, pour mieux la connaître, pour qu'elle nous partage des choses essentielles, des conseils, ou juste qu'elle nous explique qui elle est. Donc je vous laisse profiter de notre nouvel épisode. Faites-vous plaisir. Bonne écoute !

  • Speaker #1

    Bonjour Mercedes !

  • Speaker #2

    Bonjour !

  • Speaker #1

    Je suis particulièrement fière et heureuse de partager un moment avec vous aujourd'hui. Je vous écoute, je vous lis depuis plusieurs années, comme beaucoup j'imagine. Quand je vous google, je vois toutes les informations relatives à votre carrière professionnelle, à votre engagement sociétal, politique et tout ce que vous avez eu comme belle réussite dans votre vie. Moi, ce qui m'a amenée à vous rencontrer aujourd'hui, c'est parce que pour moi, en tout cas, vous dégagez quelque chose d'ultra positif et de généreux. C'est pour ça que je voulais vous rencontrer. Et ce qui m'intéresse particulièrement, en fait, c'est de m'intéresser à la question des émotions. Parce que tout au long de votre carrière, qui est assez incroyable, j'imagine que vous avez traversé un maximum d'émotions différentes. Et ce que je voudrais partager aujourd'hui au sein de cet épisode de l'Éclat féminin, c'est Mercedes Serra et comment elle a géré ses émotions, si vous en êtes d'accord.

  • Speaker #2

    Bien sûr.

  • Speaker #1

    Très bien. Donc, ma première question, quand vous avez eu votre premier défi, quand vous avez eu votre première idée pour... construire ou mettre en place quelque chose. Comment vous avez géré l'émotion qui est arrivée, qui est peut-être du doute, du questionnement ?

  • Speaker #2

    C'est compliqué parce que je m'analyse assez peu. Je ne sais pas quelle émotion j'ai. Je suis assez primaire. Ça veut dire que ce que je ressens sort. Ce qui est reposant pour moi, parce que, par exemple, quand je suis en colère, quand je suis fâchée, etc., ça sort. Je grogne, puis après j'oublie, quoi, parce que c'est sorti. Donc, en règle générale, j'ai des émotions qui se traduisent assez facilement. Je peux pleurer. Si j'ai une très, très belle campagne, je peux pleurer parce qu'elle est trop belle. Si je sens une injustice, je peux pleurer parce que je trouve ça injuste et ça me gêne pas du tout. On me dit souvent, moi je trouve ça pas gênant d'exprimer, voilà. Ce qui fait que j'ai jamais beaucoup de ressentiments ou beaucoup de choses qui se sont accumulées dans moi. Donc ça rend peut-être la vie plus facile.

  • Speaker #1

    Et lorsque vous dites que vous arrivez à les exprimer, ça veut dire qu'en tout cas, vous les avez identifiés très rapidement, dès le début dans votre vie ? Parce qu'il y en a d'autres pour lesquelles les émotions, c'est compliqué. Ils vont plutôt les mettre sous le tapis ou ils vont essayer de les contourner ?

  • Speaker #2

    Non, moi, je pense qu'en fait, je pense qu'il y a toujours des émotions. De toute façon, les êtres humains, ça bouge à l'émotion. Moi, je travaille sur les émotions des gens. Puisque les campagnes de publicité, c'est un mélange. Alors l'émotion des gens, les gens pensent que c'est n'importe quoi. Non, ce n'est pas n'importe quoi. On part quand même sur du rationnel. On ne raconte pas n'importe quoi sur l'eau. On ne raconte pas n'importe quoi sur une compagnie d'aviation. Les gens, ils ont une logique. Mais au bout du bout, ce qui va les faire bouger, c'est quand même une émotion. L'émotion, c'est quelqu'un qui se sent important, quelqu'un qui sent que ce qu'on raconte est essentiel. Ça fait bouger quelque chose de plus profond. Et d'ailleurs, dans mon métier, plus ça va, plus je réfléchis que c'est très compliqué de séparer la raison de l'émotion. Moi, je rentre toujours par une apparence de raison, mais finalement, ça finit par créer des émotions. Donc, les choses sont beaucoup plus complexes qu'on ne dit, beaucoup plus croisées. Après, quant à mes émotions, je suis née comme ça, c'est-à-dire, je suis impulsive, je suis immédiate, ça se voit sur ma tête quand je suis en colère. Et je n'ai pas eu très envie de me formater beaucoup. Je ne sais pas si j'en étais capable d'abord, mais je ne l'ai pas fait. C'est-à-dire, je ne me suis pas dit, on m'interdit. Je pense que ça n'a pas de lien avec l'émotion, mais je pense que j'ai une authenticité, que je ne vois pas pourquoi c'est grave de dire la vérité, de dire ce qu'on pense, etc. Ça me choque quand on ne dit pas ce qu'on pense, on ne dit pas ce qu'on ressent. Et du coup, non, les choses sont venues assez facilement. Après, je me dis, oh là là, dans quel bordel tu t'es mis ? Ou tu as raconté ça devant les clients, tu as raconté ça... Oui, mais c'est fait. Donc, voilà, je n'ai pas mis un frein à ma sincérité, à mon authenticité. Donc, parfois, j'ai des émotions, les émotions sont là. Il me semble que quand j'étais plus gamine, les émotions les plus directes que j'avais, c'est que j'étais en colère quand c'était injuste. J'étais très en colère. Donc, voilà, j'exprimais cette colère. Mais je pense que c'est aussi une chance de pouvoir exprimer.

  • Speaker #1

    Moi, je pense aussi.

  • Speaker #2

    Voilà, ça aide à ne pas avoir... Vous voyez, je vois bien qu'il y a des gens qui enfouissent des kilos de choses et puis un jour, ça sort. Moi, non. Moi, ça sort tout le temps. Donc, je n'en fuis pas.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #2

    Et alors,

  • Speaker #1

    qu'est-ce que vous diriez à une jeune fille ? Parce que moi, j'en croise dans mon métier, évidemment. Des jeunes filles qui démarrent et qui me disent, moi, Ouais, mais il faut que je rentre dans un moule. Il faut que je sois comme ci ou comme ça. Ce que je ne partage pas forcément. Mais en tout cas, elles ont cette espèce d'injonction. Et quand je vous écoute, vous auriez plutôt tendance à me dire autrement.

  • Speaker #2

    Il faut se donner les moyens d'être libre. Donc moi, j'ai beaucoup étudié. J'ai beaucoup travaillé, finalement. J'ai étudié, j'ai fait des études. De toute façon, moi, je suis premier degré. Donc je pensais que les études, c'était important. Donc je faisais des études. Je me souviendrai toujours, quand je suis arrivée en Hippocagne, il y a une prof de lettre qui m'a dit que j'écrivais bon salé, mais que jamais je serais prouste. Je me suis mis à pleurer comme si on m'avait annoncé je ne sais trop quoi. Je ne sais pas. ce que je voulais être prou, je n'en sais rien. Mais cette dame qui me disait tout d'un coup qu'enlever des rêves ou des possibilités, etc., moi, je suis premier degré, je le prends mal, voilà. Et puis, je ne joue pas. Donc, je me disais, oh là là, moi, je travaille beaucoup, donc elle me dit que je ne peux pas. Donc, c'est de ma faute, c'est moi, etc. Donc, tout me ramenait quand même à ma responsabilité. Donc, c'était un peu douloureux. Donc je pense que pour être libre, il faut se donner les moyens. Et se donner les moyens, c'est... Je me suis dit, moi j'ai envie de dire ce que je pense, donc il vaut mieux que je sois compétente. Il vaut mieux que je fasse bouger les choses. Parce que sinon, vous avez moins de liberté. Moi, j'ai toujours aimé cette liberté. Mais après, j'ai pas fait des kilos de calcul. Et après, les êtres humains sont ce qu'ils peuvent. Donc, c'est... Nous, on était plusieurs dans la famille. On est très différents. Vous n'allez pas dire au quatrième pourquoi tu ne ressembles pas à Mercedes, pourquoi moi, je ne ressemble pas à lui. Mais en gros, en tout cas, il ne faut pas jouer l'histoire d'on veut que je rentre dans un moule. Tout le monde s'en fout de nous. Donc, personne ne veut qu'on rentre dans un moule. Et voilà. Après, pour être différente, pour avoir de la différence, il ne faut pas être naïf. La différence, moi je l'ai eu assez jeune, puisque j'avais 6 ans en France, que j'étais immigrée. C'est pas une énorme immigration que l'immigration espagnole. C'est beaucoup plus dur d'être un migrant qui s'est fait torturer je sais pas trop où, etc. Moi il m'est pas arrivé tout ça. Mais malgré tout j'étais différente. Et donc quand des gens riaient parce que j'avais un prénom de voiture... que je ne parlais pas totalement le français en arrivant. Voilà, les gens disaient des choses difficiles, que ma mère était obligatoirement une bonne espagnole. Et ce qui montre un mépris à la fois par ma mère et à la fois pour les bonnes, ça fait beaucoup de mépris pour une seule personne. Voilà, donc on dit non, je ne vais pas. Et après, moi je crois que j'avais quand même une tendance rebelle, c'est-à-dire que même en classe, je me souviens très bien, je voulais faire la justice, donc je me battais, je voyais déjà que les gens n'avaient pas tous les mêmes... possibilités, je me battais pour ça, voilà j'ai eu des rêves idéalistes très forts donc je voulais pouvoir rester ça, pouvoir être authentique mais il faut, c'est plus quand vous êtes tout ça mais en même temps je pense qu'il ne faut pas se raconter trop de choses dans le sens le moule. Quel est le moule qu'on demande ? On demande de la compétence. Il n'y a rien qui empêche quelqu'un d'être quelqu'un quand il a trouvé son endroit. Après, il faut trouver son endroit.

  • Speaker #1

    C'est ça,

  • Speaker #2

    vous avez dit le mot bien sûr Il faut trouver son endroit. Bien sûr. Mais moi, je voulais partout où je devais aller. Je trouve que la publicité, ça tombait super bien. Ça correspondait à mes qualités, à mon savoir-faire. Donc, je réussissais parce que c'était là où je devais être. Mais malgré tout, quand j'ai quitté mon métier de professeur, j'étais professeur de lettres, je l'ai quitté parce que je n'avais pas envie de grogner en disant ça, ça ne me plaît pas et tout. Si ça ne te plaît pas, tu changes. Mais tu essaies de trouver un endroit qui te va. Et ça, je pense que c'est très important. la responsabilité de soi. C'est dur parfois. On n'est pas tous obligés de vouloir des choses tous pareilles. La réussite, c'est la réussite de chacun. Moi, dans mes enfants, j'en étais très différent et je respecte. Il y en a un qui déteste la compétition, qui trouve que décompte du métro de pression, ça ne va pas. Ce n'est pas grave. Il fait autre chose. On ne va pas le mettre à l'envers de ce qu'il est.

  • Speaker #1

    Non, c'est sûr. Et lorsque vous disiez que ce qui était important, c'était de trouver son endroit, d'avoir sa propre responsabilité, est-ce que vous, vous avez toujours voulu avoir l'impact que vous avez aujourd'hui ?

  • Speaker #2

    Je crois que j'ai voulu avoir de l'impact. Je ne savais pas lequel. C'était abstrait. La publicité, ça n'existait pas. Moi, je n'en savais rien. Je voulais avoir de l'impact. Quand j'ai commencé à enseigner, je voulais avoir de l'impact. Je voulais que les gamins apprennent, que celui qui était mauvais devienne bon. Je voulais avoir de l'impact. Je crois que je suis ambitieuse. Je ne sais pas trop dans quel sens, mais j'avais l'ambition de vouloir faire quelque chose. Voilà, c'est tout.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, l'impact que vous avez, il est quand même très, très important sur pas mal de sphères. Comment vous le... Comment vous le regardez avec un peu de distance ?

  • Speaker #2

    Je réfléchis en ce moment sur où est-ce que j'aurai le plus d'impact possible. Il faut toujours réfléchir. Je n'ai pas le même âge qu'avant. Il y a des moments importants. On se dit maintenant, c'est quoi ton véritable impact ? Par exemple, pour BETC, l'agence que je dirige, magnifique agence, je cherche quand même à me dire qui va prendre la relève, comment je peux aider. Comment je continue à être utile tout en laissant un peu de liberté aux autres ? Parce qu'ils vont prendre la relève, ils ne veulent juste pas être Mercedes et Rabis, ils ont autre chose à faire. Donc comment je fais tout ça ? Et puis parallèlement, dans tous les sujets qui comptent pour moi, l'éducation, la diversité, le respect de l'immigration, je ne suis pas très bien barrée. Comment je fais pour avoir un impact ? Où est-ce que je suis utile ? Il faut toujours un peu réfléchir. Mais après, moi, j'aime faire. J'aime faire des choses. Ça,

  • Speaker #1

    je l'ai compris.

  • Speaker #2

    Donc, faire des choses, voilà. Après, je suis assez... Dans mon franc anglais, là, on dit focuser, mais je suis assez concentrée sur quelque chose. Je sais trop bien combien c'est dur de faire bouger quelque chose. Faire bouger des lignes, c'est hyper dur. Donc comment on fait ? Comment on se concentre ? C'est pareil, quand je veux gagner un budget, c'est difficile.

  • Speaker #1

    Racontez-moi ça.

  • Speaker #2

    Ça peut durer des années. D'ailleurs, je peux venir... que ce budget serait mieux chez moi et que donc j'y crois très fort. Donc je rentre par les portes. Quand je pense aussi qu'on a des campagnes qui ne sont pas au niveau. Là récemment, ce week-end, j'ai reçu un mot d'un monsieur qui est très haut niveau, qui vient de me dire, c'est pour un travail en mécénat, qui vient de me dire qu'il n'achète pas ce que j'ai proposé. Il me raconte des tas de choses. Je pense que c'est une erreur. Je pense qu'il faut qu'il m'achète. Donc, je vais réfléchir.

  • Speaker #1

    Vous allez réfléchir à comment vous allez le combattre ?

  • Speaker #2

    Comment ? Et est-ce que j'ai raison ou pas ? Je pense que j'ai raison.

  • Speaker #1

    Pourquoi ?

  • Speaker #2

    Je pense qu'il faut avoir le courage des idées et que j'ai bien travaillé le sujet. Je ne dis pas n'importe quoi. Je pense que ça ne va pas être simple de trouver ce qu'ils veulent parce qu'ils rêvent quelque chose qui est... peut-être pas assez clair ou assez intéressant, et qu'en revanche, la piste qu'on a trouvée, elle est courageuse, elle est intéressante, elle peut faire bouger des choses, elle correspond à la marque. Donc, il ne faut pas tout de suite abandonner.

  • Speaker #1

    Vous pensez que ce monsieur, il n'a pas compris le message ?

  • Speaker #2

    Non, je pense que c'est dur la vie d'un communicant. C'est dur de... Moi, je pense que j'ai raison. Après, lui, il pense que j'ai tort, mais je continue à réfléchir. Je pense quand même que j'ai raison. Mais je réfléchis toujours sur ce que, parfois, ils me disent des choses. Je me dis, oh là là, mais c'est tellement vrai, on arrête. Mais là, j'arrive pas à me dire... Et je sais... Vous voyez, j'ai écouté les podcasts à voix nue que j'adore. J'ai écouté Renzo Piano. Je suis amoureuse du monsieur. cet architecte incroyable, et il dit que ce qu'on lui dit très souvent, c'est impossible. C'est impossible. Il dit impossible, je l'ai appris dans toutes les langues. Ben, quoi c'est impossible ? On va réfléchir. Et deuxièmement, que parfois, l'entêtement pas bête, pas celui qui refuse d'intégrer le point de vue des autres et tout, mais quand même. Pour qu'une chose ait lieu, pour que des bébés viands naissent, pour qu'on fasse du ciel le plus bel endroit de la Terre, ce n'est jamais facile. Pour que Lacoste fasse des films incroyables, ce n'est jamais facile. Moi, j'ai beaucoup de respect pour les gens qui essayent d'acheter quelque chose, mais ce n'est pas si facile que ça pour eux. Et moi, il faut que je réfléchisse toujours en est-ce que j'ai raison ou pas raison. Et de temps en temps, il faut s'obstiner. Oui.

  • Speaker #1

    Quand vous dites, ce n'est pas si facile que ça pour eux. Moi, je sais qu'à ce moment-là, j'ai raison et qu'il faut s'obstiner. Est-ce que ça veut dire aussi qu'à un moment donné, vous êtes un peu plus visionnaire que la personne qui vous traite ?

  • Speaker #2

    Je connais mon métier.

  • Speaker #1

    Oui, c'est juste.

  • Speaker #2

    Je connais mon métier, donc je sais qu'à un moment donné, il est en train de me parler, mais avant qu'on réponde, il y a un rêve dans sa tête qui n'est pas énoncé. Parce que quand on dit les choses avec des mots, on réduit toujours. Voilà, mais le courage, c'est de dire quelque chose de fort. Et voilà, donc parfois, j'ai des clients qui vont me dire une phrase, ça va m'éclairer, je me dis, ah bah oui, ils ont raison. Mais quand j'entends, je me dis, oula, ça, je ne sais pas où ça nous mène. Je ne sais pas où ça nous mène. Et comme le temps, l'expérience, la compétence, elle est importante. J'ai écouté tellement de gens. Je sais tellement comment on fait une campagne, comment on la rate. On la rate très vite. Les idées, c'est toujours fatigant. C'est toujours difficile une idée. Parce que c'est novateur. Parce qu'une idée, c'est courageux. On dit une chose, on ne dit pas une autre. Et là, on peut peut-être sortir des créations intéressantes et qui font bouger les gens. Mais ce n'est jamais évident.

  • Speaker #1

    Moi qui ne suis pas du tout de votre métier, quand vous dites parfois on rate une campagne, c'est quoi rater une campagne ?

  • Speaker #2

    Ce n'est pas intéressant pour les gens.

  • Speaker #1

    Pour personne.

  • Speaker #2

    Ce n'est pas assez intéressant. Moi, au bout du bout, ce que j'aime dans ce métier, c'est qu'il y a des résultats. Donc, je peux me tromper. Si tout d'un coup, ça ne vend pas, ça ne vend pas. Ça veut dire que les gens... Les arguments qu'on leur a apportés, la beauté des choses qu'on leur a montrées, ça ne le fait pas, ça ne correspond pas à une problématique profonde qui est la leur et qui fait qu'ils s'embarquent. Donc c'est très facile à rater. En fait, c'est très dur de réussir à l'envers. Moi, je pense qu'on devrait nous payer beaucoup plus parce que quand on réussit, c'est un tel levier. C'est un levier de modification de beaucoup de choses. Donc, c'est très important, mais c'est difficile. Et ça, je le sais, je sais. Du coup, quand j'entends, par exemple, un discours politique, je me dis, alors celui-là, aucune chance que ça porte ou ça va tous les énerver.

  • Speaker #1

    OK. Je reviens sur vous. Est-ce que, parce que depuis tout à l'heure, je vous écoute, et en même temps, je me dis, en fait, je me pose cette question, est-ce que depuis toujours, vous avez envisagé votre vie en vous disant, de toute façon, je réussirai ?

  • Speaker #2

    Non, je n'ai jamais dit je réussirai. J'ai toujours dit, je vais faire ce qui va m'intéresser. J'ai toujours dit, je ne sais pas, c'est un mot que je n'aime pas réussir, en fait. Ça ne m'intéresse pas. Je voulais des choses très concrètes. Je voulais faire quelque chose qui m'intéresse. Et dans ce qui m'intéresse, il y a toujours un combat. C'est toujours faire avancer quelque chose. Je voulais réussir à faire une entreprise intéressante. Voilà, parce que moi, j'aime bien ça. Je voulais qu'on soit authentique. Si ça, c'est une réussite, tant mieux. Mais voilà, je voulais des choses très précises. Je voulais aller jusqu'au bout. Je voulais travailler et y prendre toujours grand intérêt. Je voulais des choses très précises. Je n'ai pas un point de vue... Alors après, ce que je trouve pratique, c'est qu'on me paye pour ça. Et ça, j'aime bien. J'aime bien qu'on m'ait donné de l'argent, que j'ai pu m'occuper de ma famille. de mes frères, de mes sœurs et tout ça. J'aime bien cette liberté que cela m'a donnée. J'aime bien le mérite. J'aime bien qu'on donne de l'argent au mérite. Donc, tout ça, ça m'a plu. Je trouve ça plus facile que quelqu'un qui n'a pas du tout d'argent. Mais, réussir, quoi. Je trouve qu'il y a des gens, ma sœur, elle ne gagne pas d'argent. Est-ce qu'elle a réussi ? Mais oui, elle est géniale.

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr, chaque fois. Elle a sa propre tête.

  • Speaker #2

    Voilà, il se trouve que le métier qu'elle avait choisi, elle ne rapportait rien. Je voulais qu'on y fasse.

  • Speaker #1

    Rien.

  • Speaker #2

    Voilà. Est-ce qu'elle a réussi ? Oui, elle a réussi,

  • Speaker #1

    ma soeur. Oui,

  • Speaker #2

    certainement. Bien sûr. Elles étaient assignées à un rôle, donc on défriche. Et dans cet enjeu de défricher, je n'avais pas du tout envie de me plier et de me dire Ah, du coup, il faut que je devienne comme les garçons, il faut que je m'habille comme les garçons. Bon, je m'habille comme je veux, il ne se passe rien de grave. Mais ça suppose, pour ne pas être maltraitée, ça suppose qu'on ait un socle de compétence assez fort, parce que sinon, ils vous tombent dessus. Donc voilà, moi, j'ai essayé d'éviter qu'on me tombe. trop dessus, je travaillais plus que les autres. Et j'étais sûre de ça. C'est-à-dire, j'avais pas de... Ça va, quoi, j'avais bossé. Moi, j'étais un peu dingue, parce que dans mon métier, après, j'ai un peu réfléchi quand même, j'ai évolué, peut-être plus intelligemment. Mais au début, moi, je suis conseille, je suis consultante. Mais je suis une consultante qui fait. C'est-à-dire que je recommande des angles stratégiques et puis ensuite, je les mets en œuvre et après, je regarde les résultats. Et du coup, je travaille pour des clients puisque moi, je suis toujours un fournisseur. Je travaille pour des clients. Si les clients ne veulent pas, je ne peux pas le faire. Et je ne mettais jamais en valeur le travail que je faisais en amont. J'avais honte. Je me disais, évidemment que je travaille, je ne vais pas leur montrer que j'ai fait l'analyse de piges, j'ai vu tout ça et tout ça. Je ne sais pas, j'étais plus orgueilleuse que ça. Je me disais, évidemment que je fais bien, je n'ai pas besoin. Je vous montre, ça va, je fais tout pour essayer de vous dire quelque chose qui va être vrai et passionnant et qu'on va y arriver. Et que ça va faire bouger votre marque, votre entreprise et je ne sais pas trop quoi. Donc j'avais ce souci du travail bien fait. Vous voyez, moi, quand je range une maison, je range les placards. Je range ce qui est caché. Et j'ai toujours détesté l'apparence. Ça a l'air rangé. C'est pareil pour mon job. Il ne faut pas que ça ait l'air. Il faut que ce soit vraiment fait. et vraiment approfondi après on se calme un peu et on se dit on va leur montrer quand même parce qu'ils n'ont pas l'air de comprendre bon ben voilà c'est un peu de maturité qui vient et qui dit il faut peut-être un peu transiger mais par nature j'ai l'orgueil du travail bien fait je bosse vraiment je bosse plus qu'ils n'imaginent cette agence bosse plus que les clients il y a beaucoup de travail il y a beaucoup de travail

  • Speaker #1

    comme un danseur. Oui,

  • Speaker #2

    absolument. Un danseur, c'est une folie. Une folie.

  • Speaker #1

    Alors, je regarde le temps en même temps. Je ne vais pas vous retenir toute la journée. La question que j'ai envie de vous poser là tout de suite, c'est c'est quoi le prochain défi, votre prochain challenge ? Vous avez envie de quoi ?

  • Speaker #2

    Je ne sais pas. Je me pose beaucoup de questions. Il y a une première chose qui est l'agence quand même, parce que je continue à être bien payée. Je trouve ça anormal de mériter ce qu'on gagne. Et donc, il faut que j'aide cette agence. En plus, elle porte mon nom, B-E-T-C. Elle est une culture à laquelle je crois. Donc, maintenant, j'ai une jeune présidente qui la dirige, un président créatif, une présidente stratégique, très proche de moi, avec son histoire. Elle est différente de moi. Je ne fais pas pareil. Donc, il faut que je comprenne ce qui est bien dans ce qu'elle fait. pareil. Et comment je la pousse ? En fait, le seul intérêt que j'ai, c'est parce qu'elle réussisse très fort. Donc, il faut que je m'entende et il faut qu'elle réussisse très fort parce que c'est une agence intéressante, c'est une agence qui défend le point de vue de la France sur le monde dans la publicité. Et on a un point de vue. On l'a montré au JO. Eh bien, il faut qu'on le montre sans arrêt. Très souvent, on nous dit, vous n'êtes pas internationaux, vous êtes français. Et là, non, non, non. On a droit au regard dans le monde, comme tout le monde dans le monde a droit à ce regard. Ce n'est pas que les Américains. Et ce n'est pas que les Anglais qui sont dans une île et qui nous font croire qu'ils sont internationaux. Donc, il faut être plus... Donc, tout ça, c'est un challenge. Et une agence de la taille de BOTC qui est devenue une... une immense agence en termes de taille. La plus grosse agence de France est quasiment d'Europe. Taille américaine, pour nourrir à partir de l'Europe, c'est plus dur que de nourrir à partir des Etats-Unis. Vous voyez la différence aujourd'hui, le PIB, tout ce qui s'est passé, même en termes de consommation, entre un Américain et un Européen. Donc, il faut qu'on fasse ça. Après, notre culture, elle est sophistiquée. C'est aussi une culture de l'engagement. C'est une culture où on pense que l'entreprise, elle doit être à la fois avoir un métier solide et que ce métier fasse du bien. Donc, comment on fait ? En même temps, je n'aime pas les discours qu'on entend qui sont trop excessifs sur la transition, comme si on allait du jour au lendemain, ou qui parlent d'une écologie dans laquelle je ne me reconnais pas parce qu'elle ne tient plus compte de l'humain. Pour moi, une écologie, c'est la planète. bien sûr, mais c'est des êtres humains. Donc comment on fait tout ça ? Ça, ça nous passionne. Après, moi j'ai de la chance, ce métier n'arrête pas de me rendre plus intelligente. Grâce à ce métier. Ce métier, il faut approfondir, qu'il y a de bonheur, il faut persuader, rien n'est jamais acquis. On vend tout le temps, ce qu'on appelle nous la vente, c'est persuader tous les êtres autour. qu'on a raison, qu'il faut faire ça, qu'il faut avoir le courage de tourner ce film, qu'il ne faut pas avoir peur, on va avoir des résultats. Qu'à la limite, si on a un échec, on s'en fout. Parce que ce dont on ne se fout pas, c'est du médiocre. Si on a un échec, il faut changer vite. Mais si je n'ai pas le droit d'avoir des échecs, je n'arrive pas à être aussi ambitieuse. On a peur. Donc on commence à faire des petits trucs. Moi, je n'aime pas les petits trucs. j'aime que les grands trucs. Donc, c'est ça ma culture. Donc, j'ai peur de rétrécir des choses. Donc ça, l'agence fondamentale, et après, il faut que je réfléchisse par rapport à la France, parce que jusqu'ici, je me suis occupée de très près du musée de l'immigration. Oui, très bon. Je suis 15 ans au service du musée, au combat. C'est un combat. Je suis arrivée à mes limites d'âge, comme Pégard finalement, la même chose. J'ai aussi fait de l'intérim et donc là, j'ai donné la main.

  • Speaker #0

    Et je me dis comment je vais continuer à les aider ? Qu'est-ce que je fais ? Qu'est-ce que je fais pour que ça ait un impact fort et que ce soit utile ? Je suis beau leur parler, là, ils ne m'écoutent absolument pas sur l'immigration, ils racontent n'importe quoi à tous.

  • Speaker #1

    Parlez plus fort, on en a besoin.

  • Speaker #0

    Oui, j'essaye, mais je ne lâcherai pas. Mais comment est-ce que ça peut être ? plus efficace, encore plus utile, etc. Puis après, il y a des choses que je ne prévois absolument pas, c'est-à-dire comment j'aide les gens, je ne le prévois pas. Les femmes, c'est encore un enjeu très fort pour moi, donc j'interviens dans beaucoup de séminaires pour aucun sou, pour rien, juste pour que les êtres humains entendent la parole d'une femme et que ça les aide à avancer. Moi, je suis heureuse quand elles avancent. Donc, c'est hyper simple. Donc, je pense que... Et puis après, il y a mes gamins. J'ai cinq garçons. Wow ! Ils sont complexes. C'est sophistiqué. Donc ça, j'ai encore beaucoup de choses à faire auprès d'eux pour essayer de voir comment je peux aider. Alors, je ne sais pas tout faire, moi. Je ne suis pas une mamie géniale. Heureusement, elles ont d'autres mamies aussi géniales. Mais moi, je réfléchis à ce que je vais apporter moi.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    En complémentarité.

  • Speaker #1

    C'est bien dit. Ok, écoutez, je vois beaucoup de choses encore sur la route.

  • Speaker #0

    On va travailler.

  • Speaker #1

    Et vous vous laissez surprendre. Moi, j'aime bien ça aussi, quand vous dites, je vais me laisser surprendre aussi.

  • Speaker #0

    Bien sûr, c'est important de voir toujours les portes ouvertes. Ce sont les portes ouvertes qui gardent la maison.

  • Speaker #1

    Ah, c'est joli, je peux vous le voler ?

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr, bien sûr, je vous le donne volontiers.

  • Speaker #1

    C'est très joli. Écoutez, moi, je vous propose de terminer là-dessus. Et merci encore.

  • Speaker #0

    Merci à vous. Merci pour votre intérêt. Merci à vous.

  • Speaker #1

    Merci encore, Mercedes et Ra, d'avoir partagé ce beau moment avec nous. Et vous, je vous dis à bientôt dans le prochain épisode de l'Éclat féminin. L'Éclat féminin.

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Description

🎙️Nouvel épisode de notre podcast L’Éclat Féminin avec une invitée exceptionnelle : Mercedes Erra 🎙️

 

C’est avec une grande fierté et un immense honneur que j’accueille @Mercedes Erra, une figure emblématique du monde des affaires et une voix influente pour les droits des femmes. 🤗

 

Née en Catalogne, arrivée en France à l’âge de six ans, @Mercedes Erra a fondé l’agence BETC, première agence française de publicité, où elle a imposé une culture d’entreprise fondée sur des valeurs fortes : diversité, mixité, parité, et ouverture. Elle préside le conseil d’administration de l’Établissement public du Palais de la Porte dorée, magnifique musée de l’Histoire de l’immigration, depuis 2012. Mercedes Erra est Officier de la Légion d’Honneur et Officier dans l’Ordre National du Mérite.

 

Mercedes Erra incarne une combinaison unique de vision, engagement, humanité, créativité et résilience. Ces qualités font d’elle une figure incontournable non seulement dans le monde des affaires, mais aussi dans la société en général.

 

Mercedes dit souvent qu’elle est alignée avec qui elle est et n’oublie pas sa mission première qui consiste à valoriser les femmes dans leur travail ! Vous l’entendrez dire aussi qu’elle a l’égalité chevillée au corps !

 

Tout cela, vous le saviez déjà. J’avais envie de rencontrer Mercedes différemment ; Qu’elle entrouvre la porte sur un espace plus personnel et c’est pour cela que nous avons commencé notre échange sur la place de ses émotions dans sa vie et comment elle les a gérées. Ce qui m’a marquée au cours de notre discussion ? Deux mots qu’elle a martelés : la compétence et l’authenticité ! J’ai adoré !! ✨

 

Découvrez-en plus en écoutant cet épisode où nous explorons son parcours exceptionnel et ses convictions profondes. 🌟

Bonne écoute ! 🤩 🎙

 

 


Crédit musique générique : Stéphane Pauc


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour, bienvenue dans ce nouvel épisode de l'Éclat féminin. Aujourd'hui, nous avons une invitée exceptionnelle,

  • Speaker #1

    Mercedes Serra.

  • Speaker #0

    C'est avec une grande fierté que je l'accueille aujourd'hui au sein de ce podcast. Évidemment, vous la connaissez tous et toutes. Mercedes est une figure emblématique du monde des affaires et une voix influente pour les droits des femmes. Elle a fondé l'agence BETC, elle a su y imposer une culture d'entreprise forte, fondée sur des valeurs fortes. telle que la diversité, la mixité, la parité, l'ouverture. Évidemment, Mercedes n'oublie jamais sa mission première qui consiste à valoriser les femmes dans leur travail. C'est pour ça que j'ai voulu l'accueillir aujourd'hui pour partager une petite bulle avec elle, pour mieux la connaître, pour qu'elle nous partage des choses essentielles, des conseils, ou juste qu'elle nous explique qui elle est. Donc je vous laisse profiter de notre nouvel épisode. Faites-vous plaisir. Bonne écoute !

  • Speaker #1

    Bonjour Mercedes !

  • Speaker #2

    Bonjour !

  • Speaker #1

    Je suis particulièrement fière et heureuse de partager un moment avec vous aujourd'hui. Je vous écoute, je vous lis depuis plusieurs années, comme beaucoup j'imagine. Quand je vous google, je vois toutes les informations relatives à votre carrière professionnelle, à votre engagement sociétal, politique et tout ce que vous avez eu comme belle réussite dans votre vie. Moi, ce qui m'a amenée à vous rencontrer aujourd'hui, c'est parce que pour moi, en tout cas, vous dégagez quelque chose d'ultra positif et de généreux. C'est pour ça que je voulais vous rencontrer. Et ce qui m'intéresse particulièrement, en fait, c'est de m'intéresser à la question des émotions. Parce que tout au long de votre carrière, qui est assez incroyable, j'imagine que vous avez traversé un maximum d'émotions différentes. Et ce que je voudrais partager aujourd'hui au sein de cet épisode de l'Éclat féminin, c'est Mercedes Serra et comment elle a géré ses émotions, si vous en êtes d'accord.

  • Speaker #2

    Bien sûr.

  • Speaker #1

    Très bien. Donc, ma première question, quand vous avez eu votre premier défi, quand vous avez eu votre première idée pour... construire ou mettre en place quelque chose. Comment vous avez géré l'émotion qui est arrivée, qui est peut-être du doute, du questionnement ?

  • Speaker #2

    C'est compliqué parce que je m'analyse assez peu. Je ne sais pas quelle émotion j'ai. Je suis assez primaire. Ça veut dire que ce que je ressens sort. Ce qui est reposant pour moi, parce que, par exemple, quand je suis en colère, quand je suis fâchée, etc., ça sort. Je grogne, puis après j'oublie, quoi, parce que c'est sorti. Donc, en règle générale, j'ai des émotions qui se traduisent assez facilement. Je peux pleurer. Si j'ai une très, très belle campagne, je peux pleurer parce qu'elle est trop belle. Si je sens une injustice, je peux pleurer parce que je trouve ça injuste et ça me gêne pas du tout. On me dit souvent, moi je trouve ça pas gênant d'exprimer, voilà. Ce qui fait que j'ai jamais beaucoup de ressentiments ou beaucoup de choses qui se sont accumulées dans moi. Donc ça rend peut-être la vie plus facile.

  • Speaker #1

    Et lorsque vous dites que vous arrivez à les exprimer, ça veut dire qu'en tout cas, vous les avez identifiés très rapidement, dès le début dans votre vie ? Parce qu'il y en a d'autres pour lesquelles les émotions, c'est compliqué. Ils vont plutôt les mettre sous le tapis ou ils vont essayer de les contourner ?

  • Speaker #2

    Non, moi, je pense qu'en fait, je pense qu'il y a toujours des émotions. De toute façon, les êtres humains, ça bouge à l'émotion. Moi, je travaille sur les émotions des gens. Puisque les campagnes de publicité, c'est un mélange. Alors l'émotion des gens, les gens pensent que c'est n'importe quoi. Non, ce n'est pas n'importe quoi. On part quand même sur du rationnel. On ne raconte pas n'importe quoi sur l'eau. On ne raconte pas n'importe quoi sur une compagnie d'aviation. Les gens, ils ont une logique. Mais au bout du bout, ce qui va les faire bouger, c'est quand même une émotion. L'émotion, c'est quelqu'un qui se sent important, quelqu'un qui sent que ce qu'on raconte est essentiel. Ça fait bouger quelque chose de plus profond. Et d'ailleurs, dans mon métier, plus ça va, plus je réfléchis que c'est très compliqué de séparer la raison de l'émotion. Moi, je rentre toujours par une apparence de raison, mais finalement, ça finit par créer des émotions. Donc, les choses sont beaucoup plus complexes qu'on ne dit, beaucoup plus croisées. Après, quant à mes émotions, je suis née comme ça, c'est-à-dire, je suis impulsive, je suis immédiate, ça se voit sur ma tête quand je suis en colère. Et je n'ai pas eu très envie de me formater beaucoup. Je ne sais pas si j'en étais capable d'abord, mais je ne l'ai pas fait. C'est-à-dire, je ne me suis pas dit, on m'interdit. Je pense que ça n'a pas de lien avec l'émotion, mais je pense que j'ai une authenticité, que je ne vois pas pourquoi c'est grave de dire la vérité, de dire ce qu'on pense, etc. Ça me choque quand on ne dit pas ce qu'on pense, on ne dit pas ce qu'on ressent. Et du coup, non, les choses sont venues assez facilement. Après, je me dis, oh là là, dans quel bordel tu t'es mis ? Ou tu as raconté ça devant les clients, tu as raconté ça... Oui, mais c'est fait. Donc, voilà, je n'ai pas mis un frein à ma sincérité, à mon authenticité. Donc, parfois, j'ai des émotions, les émotions sont là. Il me semble que quand j'étais plus gamine, les émotions les plus directes que j'avais, c'est que j'étais en colère quand c'était injuste. J'étais très en colère. Donc, voilà, j'exprimais cette colère. Mais je pense que c'est aussi une chance de pouvoir exprimer.

  • Speaker #1

    Moi, je pense aussi.

  • Speaker #2

    Voilà, ça aide à ne pas avoir... Vous voyez, je vois bien qu'il y a des gens qui enfouissent des kilos de choses et puis un jour, ça sort. Moi, non. Moi, ça sort tout le temps. Donc, je n'en fuis pas.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #2

    Et alors,

  • Speaker #1

    qu'est-ce que vous diriez à une jeune fille ? Parce que moi, j'en croise dans mon métier, évidemment. Des jeunes filles qui démarrent et qui me disent, moi, Ouais, mais il faut que je rentre dans un moule. Il faut que je sois comme ci ou comme ça. Ce que je ne partage pas forcément. Mais en tout cas, elles ont cette espèce d'injonction. Et quand je vous écoute, vous auriez plutôt tendance à me dire autrement.

  • Speaker #2

    Il faut se donner les moyens d'être libre. Donc moi, j'ai beaucoup étudié. J'ai beaucoup travaillé, finalement. J'ai étudié, j'ai fait des études. De toute façon, moi, je suis premier degré. Donc je pensais que les études, c'était important. Donc je faisais des études. Je me souviendrai toujours, quand je suis arrivée en Hippocagne, il y a une prof de lettre qui m'a dit que j'écrivais bon salé, mais que jamais je serais prouste. Je me suis mis à pleurer comme si on m'avait annoncé je ne sais trop quoi. Je ne sais pas. ce que je voulais être prou, je n'en sais rien. Mais cette dame qui me disait tout d'un coup qu'enlever des rêves ou des possibilités, etc., moi, je suis premier degré, je le prends mal, voilà. Et puis, je ne joue pas. Donc, je me disais, oh là là, moi, je travaille beaucoup, donc elle me dit que je ne peux pas. Donc, c'est de ma faute, c'est moi, etc. Donc, tout me ramenait quand même à ma responsabilité. Donc, c'était un peu douloureux. Donc je pense que pour être libre, il faut se donner les moyens. Et se donner les moyens, c'est... Je me suis dit, moi j'ai envie de dire ce que je pense, donc il vaut mieux que je sois compétente. Il vaut mieux que je fasse bouger les choses. Parce que sinon, vous avez moins de liberté. Moi, j'ai toujours aimé cette liberté. Mais après, j'ai pas fait des kilos de calcul. Et après, les êtres humains sont ce qu'ils peuvent. Donc, c'est... Nous, on était plusieurs dans la famille. On est très différents. Vous n'allez pas dire au quatrième pourquoi tu ne ressembles pas à Mercedes, pourquoi moi, je ne ressemble pas à lui. Mais en gros, en tout cas, il ne faut pas jouer l'histoire d'on veut que je rentre dans un moule. Tout le monde s'en fout de nous. Donc, personne ne veut qu'on rentre dans un moule. Et voilà. Après, pour être différente, pour avoir de la différence, il ne faut pas être naïf. La différence, moi je l'ai eu assez jeune, puisque j'avais 6 ans en France, que j'étais immigrée. C'est pas une énorme immigration que l'immigration espagnole. C'est beaucoup plus dur d'être un migrant qui s'est fait torturer je sais pas trop où, etc. Moi il m'est pas arrivé tout ça. Mais malgré tout j'étais différente. Et donc quand des gens riaient parce que j'avais un prénom de voiture... que je ne parlais pas totalement le français en arrivant. Voilà, les gens disaient des choses difficiles, que ma mère était obligatoirement une bonne espagnole. Et ce qui montre un mépris à la fois par ma mère et à la fois pour les bonnes, ça fait beaucoup de mépris pour une seule personne. Voilà, donc on dit non, je ne vais pas. Et après, moi je crois que j'avais quand même une tendance rebelle, c'est-à-dire que même en classe, je me souviens très bien, je voulais faire la justice, donc je me battais, je voyais déjà que les gens n'avaient pas tous les mêmes... possibilités, je me battais pour ça, voilà j'ai eu des rêves idéalistes très forts donc je voulais pouvoir rester ça, pouvoir être authentique mais il faut, c'est plus quand vous êtes tout ça mais en même temps je pense qu'il ne faut pas se raconter trop de choses dans le sens le moule. Quel est le moule qu'on demande ? On demande de la compétence. Il n'y a rien qui empêche quelqu'un d'être quelqu'un quand il a trouvé son endroit. Après, il faut trouver son endroit.

  • Speaker #1

    C'est ça,

  • Speaker #2

    vous avez dit le mot bien sûr Il faut trouver son endroit. Bien sûr. Mais moi, je voulais partout où je devais aller. Je trouve que la publicité, ça tombait super bien. Ça correspondait à mes qualités, à mon savoir-faire. Donc, je réussissais parce que c'était là où je devais être. Mais malgré tout, quand j'ai quitté mon métier de professeur, j'étais professeur de lettres, je l'ai quitté parce que je n'avais pas envie de grogner en disant ça, ça ne me plaît pas et tout. Si ça ne te plaît pas, tu changes. Mais tu essaies de trouver un endroit qui te va. Et ça, je pense que c'est très important. la responsabilité de soi. C'est dur parfois. On n'est pas tous obligés de vouloir des choses tous pareilles. La réussite, c'est la réussite de chacun. Moi, dans mes enfants, j'en étais très différent et je respecte. Il y en a un qui déteste la compétition, qui trouve que décompte du métro de pression, ça ne va pas. Ce n'est pas grave. Il fait autre chose. On ne va pas le mettre à l'envers de ce qu'il est.

  • Speaker #1

    Non, c'est sûr. Et lorsque vous disiez que ce qui était important, c'était de trouver son endroit, d'avoir sa propre responsabilité, est-ce que vous, vous avez toujours voulu avoir l'impact que vous avez aujourd'hui ?

  • Speaker #2

    Je crois que j'ai voulu avoir de l'impact. Je ne savais pas lequel. C'était abstrait. La publicité, ça n'existait pas. Moi, je n'en savais rien. Je voulais avoir de l'impact. Quand j'ai commencé à enseigner, je voulais avoir de l'impact. Je voulais que les gamins apprennent, que celui qui était mauvais devienne bon. Je voulais avoir de l'impact. Je crois que je suis ambitieuse. Je ne sais pas trop dans quel sens, mais j'avais l'ambition de vouloir faire quelque chose. Voilà, c'est tout.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, l'impact que vous avez, il est quand même très, très important sur pas mal de sphères. Comment vous le... Comment vous le regardez avec un peu de distance ?

  • Speaker #2

    Je réfléchis en ce moment sur où est-ce que j'aurai le plus d'impact possible. Il faut toujours réfléchir. Je n'ai pas le même âge qu'avant. Il y a des moments importants. On se dit maintenant, c'est quoi ton véritable impact ? Par exemple, pour BETC, l'agence que je dirige, magnifique agence, je cherche quand même à me dire qui va prendre la relève, comment je peux aider. Comment je continue à être utile tout en laissant un peu de liberté aux autres ? Parce qu'ils vont prendre la relève, ils ne veulent juste pas être Mercedes et Rabis, ils ont autre chose à faire. Donc comment je fais tout ça ? Et puis parallèlement, dans tous les sujets qui comptent pour moi, l'éducation, la diversité, le respect de l'immigration, je ne suis pas très bien barrée. Comment je fais pour avoir un impact ? Où est-ce que je suis utile ? Il faut toujours un peu réfléchir. Mais après, moi, j'aime faire. J'aime faire des choses. Ça,

  • Speaker #1

    je l'ai compris.

  • Speaker #2

    Donc, faire des choses, voilà. Après, je suis assez... Dans mon franc anglais, là, on dit focuser, mais je suis assez concentrée sur quelque chose. Je sais trop bien combien c'est dur de faire bouger quelque chose. Faire bouger des lignes, c'est hyper dur. Donc comment on fait ? Comment on se concentre ? C'est pareil, quand je veux gagner un budget, c'est difficile.

  • Speaker #1

    Racontez-moi ça.

  • Speaker #2

    Ça peut durer des années. D'ailleurs, je peux venir... que ce budget serait mieux chez moi et que donc j'y crois très fort. Donc je rentre par les portes. Quand je pense aussi qu'on a des campagnes qui ne sont pas au niveau. Là récemment, ce week-end, j'ai reçu un mot d'un monsieur qui est très haut niveau, qui vient de me dire, c'est pour un travail en mécénat, qui vient de me dire qu'il n'achète pas ce que j'ai proposé. Il me raconte des tas de choses. Je pense que c'est une erreur. Je pense qu'il faut qu'il m'achète. Donc, je vais réfléchir.

  • Speaker #1

    Vous allez réfléchir à comment vous allez le combattre ?

  • Speaker #2

    Comment ? Et est-ce que j'ai raison ou pas ? Je pense que j'ai raison.

  • Speaker #1

    Pourquoi ?

  • Speaker #2

    Je pense qu'il faut avoir le courage des idées et que j'ai bien travaillé le sujet. Je ne dis pas n'importe quoi. Je pense que ça ne va pas être simple de trouver ce qu'ils veulent parce qu'ils rêvent quelque chose qui est... peut-être pas assez clair ou assez intéressant, et qu'en revanche, la piste qu'on a trouvée, elle est courageuse, elle est intéressante, elle peut faire bouger des choses, elle correspond à la marque. Donc, il ne faut pas tout de suite abandonner.

  • Speaker #1

    Vous pensez que ce monsieur, il n'a pas compris le message ?

  • Speaker #2

    Non, je pense que c'est dur la vie d'un communicant. C'est dur de... Moi, je pense que j'ai raison. Après, lui, il pense que j'ai tort, mais je continue à réfléchir. Je pense quand même que j'ai raison. Mais je réfléchis toujours sur ce que, parfois, ils me disent des choses. Je me dis, oh là là, mais c'est tellement vrai, on arrête. Mais là, j'arrive pas à me dire... Et je sais... Vous voyez, j'ai écouté les podcasts à voix nue que j'adore. J'ai écouté Renzo Piano. Je suis amoureuse du monsieur. cet architecte incroyable, et il dit que ce qu'on lui dit très souvent, c'est impossible. C'est impossible. Il dit impossible, je l'ai appris dans toutes les langues. Ben, quoi c'est impossible ? On va réfléchir. Et deuxièmement, que parfois, l'entêtement pas bête, pas celui qui refuse d'intégrer le point de vue des autres et tout, mais quand même. Pour qu'une chose ait lieu, pour que des bébés viands naissent, pour qu'on fasse du ciel le plus bel endroit de la Terre, ce n'est jamais facile. Pour que Lacoste fasse des films incroyables, ce n'est jamais facile. Moi, j'ai beaucoup de respect pour les gens qui essayent d'acheter quelque chose, mais ce n'est pas si facile que ça pour eux. Et moi, il faut que je réfléchisse toujours en est-ce que j'ai raison ou pas raison. Et de temps en temps, il faut s'obstiner. Oui.

  • Speaker #1

    Quand vous dites, ce n'est pas si facile que ça pour eux. Moi, je sais qu'à ce moment-là, j'ai raison et qu'il faut s'obstiner. Est-ce que ça veut dire aussi qu'à un moment donné, vous êtes un peu plus visionnaire que la personne qui vous traite ?

  • Speaker #2

    Je connais mon métier.

  • Speaker #1

    Oui, c'est juste.

  • Speaker #2

    Je connais mon métier, donc je sais qu'à un moment donné, il est en train de me parler, mais avant qu'on réponde, il y a un rêve dans sa tête qui n'est pas énoncé. Parce que quand on dit les choses avec des mots, on réduit toujours. Voilà, mais le courage, c'est de dire quelque chose de fort. Et voilà, donc parfois, j'ai des clients qui vont me dire une phrase, ça va m'éclairer, je me dis, ah bah oui, ils ont raison. Mais quand j'entends, je me dis, oula, ça, je ne sais pas où ça nous mène. Je ne sais pas où ça nous mène. Et comme le temps, l'expérience, la compétence, elle est importante. J'ai écouté tellement de gens. Je sais tellement comment on fait une campagne, comment on la rate. On la rate très vite. Les idées, c'est toujours fatigant. C'est toujours difficile une idée. Parce que c'est novateur. Parce qu'une idée, c'est courageux. On dit une chose, on ne dit pas une autre. Et là, on peut peut-être sortir des créations intéressantes et qui font bouger les gens. Mais ce n'est jamais évident.

  • Speaker #1

    Moi qui ne suis pas du tout de votre métier, quand vous dites parfois on rate une campagne, c'est quoi rater une campagne ?

  • Speaker #2

    Ce n'est pas intéressant pour les gens.

  • Speaker #1

    Pour personne.

  • Speaker #2

    Ce n'est pas assez intéressant. Moi, au bout du bout, ce que j'aime dans ce métier, c'est qu'il y a des résultats. Donc, je peux me tromper. Si tout d'un coup, ça ne vend pas, ça ne vend pas. Ça veut dire que les gens... Les arguments qu'on leur a apportés, la beauté des choses qu'on leur a montrées, ça ne le fait pas, ça ne correspond pas à une problématique profonde qui est la leur et qui fait qu'ils s'embarquent. Donc c'est très facile à rater. En fait, c'est très dur de réussir à l'envers. Moi, je pense qu'on devrait nous payer beaucoup plus parce que quand on réussit, c'est un tel levier. C'est un levier de modification de beaucoup de choses. Donc, c'est très important, mais c'est difficile. Et ça, je le sais, je sais. Du coup, quand j'entends, par exemple, un discours politique, je me dis, alors celui-là, aucune chance que ça porte ou ça va tous les énerver.

  • Speaker #1

    OK. Je reviens sur vous. Est-ce que, parce que depuis tout à l'heure, je vous écoute, et en même temps, je me dis, en fait, je me pose cette question, est-ce que depuis toujours, vous avez envisagé votre vie en vous disant, de toute façon, je réussirai ?

  • Speaker #2

    Non, je n'ai jamais dit je réussirai. J'ai toujours dit, je vais faire ce qui va m'intéresser. J'ai toujours dit, je ne sais pas, c'est un mot que je n'aime pas réussir, en fait. Ça ne m'intéresse pas. Je voulais des choses très concrètes. Je voulais faire quelque chose qui m'intéresse. Et dans ce qui m'intéresse, il y a toujours un combat. C'est toujours faire avancer quelque chose. Je voulais réussir à faire une entreprise intéressante. Voilà, parce que moi, j'aime bien ça. Je voulais qu'on soit authentique. Si ça, c'est une réussite, tant mieux. Mais voilà, je voulais des choses très précises. Je voulais aller jusqu'au bout. Je voulais travailler et y prendre toujours grand intérêt. Je voulais des choses très précises. Je n'ai pas un point de vue... Alors après, ce que je trouve pratique, c'est qu'on me paye pour ça. Et ça, j'aime bien. J'aime bien qu'on m'ait donné de l'argent, que j'ai pu m'occuper de ma famille. de mes frères, de mes sœurs et tout ça. J'aime bien cette liberté que cela m'a donnée. J'aime bien le mérite. J'aime bien qu'on donne de l'argent au mérite. Donc, tout ça, ça m'a plu. Je trouve ça plus facile que quelqu'un qui n'a pas du tout d'argent. Mais, réussir, quoi. Je trouve qu'il y a des gens, ma sœur, elle ne gagne pas d'argent. Est-ce qu'elle a réussi ? Mais oui, elle est géniale.

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr, chaque fois. Elle a sa propre tête.

  • Speaker #2

    Voilà, il se trouve que le métier qu'elle avait choisi, elle ne rapportait rien. Je voulais qu'on y fasse.

  • Speaker #1

    Rien.

  • Speaker #2

    Voilà. Est-ce qu'elle a réussi ? Oui, elle a réussi,

  • Speaker #1

    ma soeur. Oui,

  • Speaker #2

    certainement. Bien sûr. Elles étaient assignées à un rôle, donc on défriche. Et dans cet enjeu de défricher, je n'avais pas du tout envie de me plier et de me dire Ah, du coup, il faut que je devienne comme les garçons, il faut que je m'habille comme les garçons. Bon, je m'habille comme je veux, il ne se passe rien de grave. Mais ça suppose, pour ne pas être maltraitée, ça suppose qu'on ait un socle de compétence assez fort, parce que sinon, ils vous tombent dessus. Donc voilà, moi, j'ai essayé d'éviter qu'on me tombe. trop dessus, je travaillais plus que les autres. Et j'étais sûre de ça. C'est-à-dire, j'avais pas de... Ça va, quoi, j'avais bossé. Moi, j'étais un peu dingue, parce que dans mon métier, après, j'ai un peu réfléchi quand même, j'ai évolué, peut-être plus intelligemment. Mais au début, moi, je suis conseille, je suis consultante. Mais je suis une consultante qui fait. C'est-à-dire que je recommande des angles stratégiques et puis ensuite, je les mets en œuvre et après, je regarde les résultats. Et du coup, je travaille pour des clients puisque moi, je suis toujours un fournisseur. Je travaille pour des clients. Si les clients ne veulent pas, je ne peux pas le faire. Et je ne mettais jamais en valeur le travail que je faisais en amont. J'avais honte. Je me disais, évidemment que je travaille, je ne vais pas leur montrer que j'ai fait l'analyse de piges, j'ai vu tout ça et tout ça. Je ne sais pas, j'étais plus orgueilleuse que ça. Je me disais, évidemment que je fais bien, je n'ai pas besoin. Je vous montre, ça va, je fais tout pour essayer de vous dire quelque chose qui va être vrai et passionnant et qu'on va y arriver. Et que ça va faire bouger votre marque, votre entreprise et je ne sais pas trop quoi. Donc j'avais ce souci du travail bien fait. Vous voyez, moi, quand je range une maison, je range les placards. Je range ce qui est caché. Et j'ai toujours détesté l'apparence. Ça a l'air rangé. C'est pareil pour mon job. Il ne faut pas que ça ait l'air. Il faut que ce soit vraiment fait. et vraiment approfondi après on se calme un peu et on se dit on va leur montrer quand même parce qu'ils n'ont pas l'air de comprendre bon ben voilà c'est un peu de maturité qui vient et qui dit il faut peut-être un peu transiger mais par nature j'ai l'orgueil du travail bien fait je bosse vraiment je bosse plus qu'ils n'imaginent cette agence bosse plus que les clients il y a beaucoup de travail il y a beaucoup de travail

  • Speaker #1

    comme un danseur. Oui,

  • Speaker #2

    absolument. Un danseur, c'est une folie. Une folie.

  • Speaker #1

    Alors, je regarde le temps en même temps. Je ne vais pas vous retenir toute la journée. La question que j'ai envie de vous poser là tout de suite, c'est c'est quoi le prochain défi, votre prochain challenge ? Vous avez envie de quoi ?

  • Speaker #2

    Je ne sais pas. Je me pose beaucoup de questions. Il y a une première chose qui est l'agence quand même, parce que je continue à être bien payée. Je trouve ça anormal de mériter ce qu'on gagne. Et donc, il faut que j'aide cette agence. En plus, elle porte mon nom, B-E-T-C. Elle est une culture à laquelle je crois. Donc, maintenant, j'ai une jeune présidente qui la dirige, un président créatif, une présidente stratégique, très proche de moi, avec son histoire. Elle est différente de moi. Je ne fais pas pareil. Donc, il faut que je comprenne ce qui est bien dans ce qu'elle fait. pareil. Et comment je la pousse ? En fait, le seul intérêt que j'ai, c'est parce qu'elle réussisse très fort. Donc, il faut que je m'entende et il faut qu'elle réussisse très fort parce que c'est une agence intéressante, c'est une agence qui défend le point de vue de la France sur le monde dans la publicité. Et on a un point de vue. On l'a montré au JO. Eh bien, il faut qu'on le montre sans arrêt. Très souvent, on nous dit, vous n'êtes pas internationaux, vous êtes français. Et là, non, non, non. On a droit au regard dans le monde, comme tout le monde dans le monde a droit à ce regard. Ce n'est pas que les Américains. Et ce n'est pas que les Anglais qui sont dans une île et qui nous font croire qu'ils sont internationaux. Donc, il faut être plus... Donc, tout ça, c'est un challenge. Et une agence de la taille de BOTC qui est devenue une... une immense agence en termes de taille. La plus grosse agence de France est quasiment d'Europe. Taille américaine, pour nourrir à partir de l'Europe, c'est plus dur que de nourrir à partir des Etats-Unis. Vous voyez la différence aujourd'hui, le PIB, tout ce qui s'est passé, même en termes de consommation, entre un Américain et un Européen. Donc, il faut qu'on fasse ça. Après, notre culture, elle est sophistiquée. C'est aussi une culture de l'engagement. C'est une culture où on pense que l'entreprise, elle doit être à la fois avoir un métier solide et que ce métier fasse du bien. Donc, comment on fait ? En même temps, je n'aime pas les discours qu'on entend qui sont trop excessifs sur la transition, comme si on allait du jour au lendemain, ou qui parlent d'une écologie dans laquelle je ne me reconnais pas parce qu'elle ne tient plus compte de l'humain. Pour moi, une écologie, c'est la planète. bien sûr, mais c'est des êtres humains. Donc comment on fait tout ça ? Ça, ça nous passionne. Après, moi j'ai de la chance, ce métier n'arrête pas de me rendre plus intelligente. Grâce à ce métier. Ce métier, il faut approfondir, qu'il y a de bonheur, il faut persuader, rien n'est jamais acquis. On vend tout le temps, ce qu'on appelle nous la vente, c'est persuader tous les êtres autour. qu'on a raison, qu'il faut faire ça, qu'il faut avoir le courage de tourner ce film, qu'il ne faut pas avoir peur, on va avoir des résultats. Qu'à la limite, si on a un échec, on s'en fout. Parce que ce dont on ne se fout pas, c'est du médiocre. Si on a un échec, il faut changer vite. Mais si je n'ai pas le droit d'avoir des échecs, je n'arrive pas à être aussi ambitieuse. On a peur. Donc on commence à faire des petits trucs. Moi, je n'aime pas les petits trucs. j'aime que les grands trucs. Donc, c'est ça ma culture. Donc, j'ai peur de rétrécir des choses. Donc ça, l'agence fondamentale, et après, il faut que je réfléchisse par rapport à la France, parce que jusqu'ici, je me suis occupée de très près du musée de l'immigration. Oui, très bon. Je suis 15 ans au service du musée, au combat. C'est un combat. Je suis arrivée à mes limites d'âge, comme Pégard finalement, la même chose. J'ai aussi fait de l'intérim et donc là, j'ai donné la main.

  • Speaker #0

    Et je me dis comment je vais continuer à les aider ? Qu'est-ce que je fais ? Qu'est-ce que je fais pour que ça ait un impact fort et que ce soit utile ? Je suis beau leur parler, là, ils ne m'écoutent absolument pas sur l'immigration, ils racontent n'importe quoi à tous.

  • Speaker #1

    Parlez plus fort, on en a besoin.

  • Speaker #0

    Oui, j'essaye, mais je ne lâcherai pas. Mais comment est-ce que ça peut être ? plus efficace, encore plus utile, etc. Puis après, il y a des choses que je ne prévois absolument pas, c'est-à-dire comment j'aide les gens, je ne le prévois pas. Les femmes, c'est encore un enjeu très fort pour moi, donc j'interviens dans beaucoup de séminaires pour aucun sou, pour rien, juste pour que les êtres humains entendent la parole d'une femme et que ça les aide à avancer. Moi, je suis heureuse quand elles avancent. Donc, c'est hyper simple. Donc, je pense que... Et puis après, il y a mes gamins. J'ai cinq garçons. Wow ! Ils sont complexes. C'est sophistiqué. Donc ça, j'ai encore beaucoup de choses à faire auprès d'eux pour essayer de voir comment je peux aider. Alors, je ne sais pas tout faire, moi. Je ne suis pas une mamie géniale. Heureusement, elles ont d'autres mamies aussi géniales. Mais moi, je réfléchis à ce que je vais apporter moi.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    En complémentarité.

  • Speaker #1

    C'est bien dit. Ok, écoutez, je vois beaucoup de choses encore sur la route.

  • Speaker #0

    On va travailler.

  • Speaker #1

    Et vous vous laissez surprendre. Moi, j'aime bien ça aussi, quand vous dites, je vais me laisser surprendre aussi.

  • Speaker #0

    Bien sûr, c'est important de voir toujours les portes ouvertes. Ce sont les portes ouvertes qui gardent la maison.

  • Speaker #1

    Ah, c'est joli, je peux vous le voler ?

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr, bien sûr, je vous le donne volontiers.

  • Speaker #1

    C'est très joli. Écoutez, moi, je vous propose de terminer là-dessus. Et merci encore.

  • Speaker #0

    Merci à vous. Merci pour votre intérêt. Merci à vous.

  • Speaker #1

    Merci encore, Mercedes et Ra, d'avoir partagé ce beau moment avec nous. Et vous, je vous dis à bientôt dans le prochain épisode de l'Éclat féminin. L'Éclat féminin.

Description

🎙️Nouvel épisode de notre podcast L’Éclat Féminin avec une invitée exceptionnelle : Mercedes Erra 🎙️

 

C’est avec une grande fierté et un immense honneur que j’accueille @Mercedes Erra, une figure emblématique du monde des affaires et une voix influente pour les droits des femmes. 🤗

 

Née en Catalogne, arrivée en France à l’âge de six ans, @Mercedes Erra a fondé l’agence BETC, première agence française de publicité, où elle a imposé une culture d’entreprise fondée sur des valeurs fortes : diversité, mixité, parité, et ouverture. Elle préside le conseil d’administration de l’Établissement public du Palais de la Porte dorée, magnifique musée de l’Histoire de l’immigration, depuis 2012. Mercedes Erra est Officier de la Légion d’Honneur et Officier dans l’Ordre National du Mérite.

 

Mercedes Erra incarne une combinaison unique de vision, engagement, humanité, créativité et résilience. Ces qualités font d’elle une figure incontournable non seulement dans le monde des affaires, mais aussi dans la société en général.

 

Mercedes dit souvent qu’elle est alignée avec qui elle est et n’oublie pas sa mission première qui consiste à valoriser les femmes dans leur travail ! Vous l’entendrez dire aussi qu’elle a l’égalité chevillée au corps !

 

Tout cela, vous le saviez déjà. J’avais envie de rencontrer Mercedes différemment ; Qu’elle entrouvre la porte sur un espace plus personnel et c’est pour cela que nous avons commencé notre échange sur la place de ses émotions dans sa vie et comment elle les a gérées. Ce qui m’a marquée au cours de notre discussion ? Deux mots qu’elle a martelés : la compétence et l’authenticité ! J’ai adoré !! ✨

 

Découvrez-en plus en écoutant cet épisode où nous explorons son parcours exceptionnel et ses convictions profondes. 🌟

Bonne écoute ! 🤩 🎙

 

 


Crédit musique générique : Stéphane Pauc


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour, bienvenue dans ce nouvel épisode de l'Éclat féminin. Aujourd'hui, nous avons une invitée exceptionnelle,

  • Speaker #1

    Mercedes Serra.

  • Speaker #0

    C'est avec une grande fierté que je l'accueille aujourd'hui au sein de ce podcast. Évidemment, vous la connaissez tous et toutes. Mercedes est une figure emblématique du monde des affaires et une voix influente pour les droits des femmes. Elle a fondé l'agence BETC, elle a su y imposer une culture d'entreprise forte, fondée sur des valeurs fortes. telle que la diversité, la mixité, la parité, l'ouverture. Évidemment, Mercedes n'oublie jamais sa mission première qui consiste à valoriser les femmes dans leur travail. C'est pour ça que j'ai voulu l'accueillir aujourd'hui pour partager une petite bulle avec elle, pour mieux la connaître, pour qu'elle nous partage des choses essentielles, des conseils, ou juste qu'elle nous explique qui elle est. Donc je vous laisse profiter de notre nouvel épisode. Faites-vous plaisir. Bonne écoute !

  • Speaker #1

    Bonjour Mercedes !

  • Speaker #2

    Bonjour !

  • Speaker #1

    Je suis particulièrement fière et heureuse de partager un moment avec vous aujourd'hui. Je vous écoute, je vous lis depuis plusieurs années, comme beaucoup j'imagine. Quand je vous google, je vois toutes les informations relatives à votre carrière professionnelle, à votre engagement sociétal, politique et tout ce que vous avez eu comme belle réussite dans votre vie. Moi, ce qui m'a amenée à vous rencontrer aujourd'hui, c'est parce que pour moi, en tout cas, vous dégagez quelque chose d'ultra positif et de généreux. C'est pour ça que je voulais vous rencontrer. Et ce qui m'intéresse particulièrement, en fait, c'est de m'intéresser à la question des émotions. Parce que tout au long de votre carrière, qui est assez incroyable, j'imagine que vous avez traversé un maximum d'émotions différentes. Et ce que je voudrais partager aujourd'hui au sein de cet épisode de l'Éclat féminin, c'est Mercedes Serra et comment elle a géré ses émotions, si vous en êtes d'accord.

  • Speaker #2

    Bien sûr.

  • Speaker #1

    Très bien. Donc, ma première question, quand vous avez eu votre premier défi, quand vous avez eu votre première idée pour... construire ou mettre en place quelque chose. Comment vous avez géré l'émotion qui est arrivée, qui est peut-être du doute, du questionnement ?

  • Speaker #2

    C'est compliqué parce que je m'analyse assez peu. Je ne sais pas quelle émotion j'ai. Je suis assez primaire. Ça veut dire que ce que je ressens sort. Ce qui est reposant pour moi, parce que, par exemple, quand je suis en colère, quand je suis fâchée, etc., ça sort. Je grogne, puis après j'oublie, quoi, parce que c'est sorti. Donc, en règle générale, j'ai des émotions qui se traduisent assez facilement. Je peux pleurer. Si j'ai une très, très belle campagne, je peux pleurer parce qu'elle est trop belle. Si je sens une injustice, je peux pleurer parce que je trouve ça injuste et ça me gêne pas du tout. On me dit souvent, moi je trouve ça pas gênant d'exprimer, voilà. Ce qui fait que j'ai jamais beaucoup de ressentiments ou beaucoup de choses qui se sont accumulées dans moi. Donc ça rend peut-être la vie plus facile.

  • Speaker #1

    Et lorsque vous dites que vous arrivez à les exprimer, ça veut dire qu'en tout cas, vous les avez identifiés très rapidement, dès le début dans votre vie ? Parce qu'il y en a d'autres pour lesquelles les émotions, c'est compliqué. Ils vont plutôt les mettre sous le tapis ou ils vont essayer de les contourner ?

  • Speaker #2

    Non, moi, je pense qu'en fait, je pense qu'il y a toujours des émotions. De toute façon, les êtres humains, ça bouge à l'émotion. Moi, je travaille sur les émotions des gens. Puisque les campagnes de publicité, c'est un mélange. Alors l'émotion des gens, les gens pensent que c'est n'importe quoi. Non, ce n'est pas n'importe quoi. On part quand même sur du rationnel. On ne raconte pas n'importe quoi sur l'eau. On ne raconte pas n'importe quoi sur une compagnie d'aviation. Les gens, ils ont une logique. Mais au bout du bout, ce qui va les faire bouger, c'est quand même une émotion. L'émotion, c'est quelqu'un qui se sent important, quelqu'un qui sent que ce qu'on raconte est essentiel. Ça fait bouger quelque chose de plus profond. Et d'ailleurs, dans mon métier, plus ça va, plus je réfléchis que c'est très compliqué de séparer la raison de l'émotion. Moi, je rentre toujours par une apparence de raison, mais finalement, ça finit par créer des émotions. Donc, les choses sont beaucoup plus complexes qu'on ne dit, beaucoup plus croisées. Après, quant à mes émotions, je suis née comme ça, c'est-à-dire, je suis impulsive, je suis immédiate, ça se voit sur ma tête quand je suis en colère. Et je n'ai pas eu très envie de me formater beaucoup. Je ne sais pas si j'en étais capable d'abord, mais je ne l'ai pas fait. C'est-à-dire, je ne me suis pas dit, on m'interdit. Je pense que ça n'a pas de lien avec l'émotion, mais je pense que j'ai une authenticité, que je ne vois pas pourquoi c'est grave de dire la vérité, de dire ce qu'on pense, etc. Ça me choque quand on ne dit pas ce qu'on pense, on ne dit pas ce qu'on ressent. Et du coup, non, les choses sont venues assez facilement. Après, je me dis, oh là là, dans quel bordel tu t'es mis ? Ou tu as raconté ça devant les clients, tu as raconté ça... Oui, mais c'est fait. Donc, voilà, je n'ai pas mis un frein à ma sincérité, à mon authenticité. Donc, parfois, j'ai des émotions, les émotions sont là. Il me semble que quand j'étais plus gamine, les émotions les plus directes que j'avais, c'est que j'étais en colère quand c'était injuste. J'étais très en colère. Donc, voilà, j'exprimais cette colère. Mais je pense que c'est aussi une chance de pouvoir exprimer.

  • Speaker #1

    Moi, je pense aussi.

  • Speaker #2

    Voilà, ça aide à ne pas avoir... Vous voyez, je vois bien qu'il y a des gens qui enfouissent des kilos de choses et puis un jour, ça sort. Moi, non. Moi, ça sort tout le temps. Donc, je n'en fuis pas.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #2

    Et alors,

  • Speaker #1

    qu'est-ce que vous diriez à une jeune fille ? Parce que moi, j'en croise dans mon métier, évidemment. Des jeunes filles qui démarrent et qui me disent, moi, Ouais, mais il faut que je rentre dans un moule. Il faut que je sois comme ci ou comme ça. Ce que je ne partage pas forcément. Mais en tout cas, elles ont cette espèce d'injonction. Et quand je vous écoute, vous auriez plutôt tendance à me dire autrement.

  • Speaker #2

    Il faut se donner les moyens d'être libre. Donc moi, j'ai beaucoup étudié. J'ai beaucoup travaillé, finalement. J'ai étudié, j'ai fait des études. De toute façon, moi, je suis premier degré. Donc je pensais que les études, c'était important. Donc je faisais des études. Je me souviendrai toujours, quand je suis arrivée en Hippocagne, il y a une prof de lettre qui m'a dit que j'écrivais bon salé, mais que jamais je serais prouste. Je me suis mis à pleurer comme si on m'avait annoncé je ne sais trop quoi. Je ne sais pas. ce que je voulais être prou, je n'en sais rien. Mais cette dame qui me disait tout d'un coup qu'enlever des rêves ou des possibilités, etc., moi, je suis premier degré, je le prends mal, voilà. Et puis, je ne joue pas. Donc, je me disais, oh là là, moi, je travaille beaucoup, donc elle me dit que je ne peux pas. Donc, c'est de ma faute, c'est moi, etc. Donc, tout me ramenait quand même à ma responsabilité. Donc, c'était un peu douloureux. Donc je pense que pour être libre, il faut se donner les moyens. Et se donner les moyens, c'est... Je me suis dit, moi j'ai envie de dire ce que je pense, donc il vaut mieux que je sois compétente. Il vaut mieux que je fasse bouger les choses. Parce que sinon, vous avez moins de liberté. Moi, j'ai toujours aimé cette liberté. Mais après, j'ai pas fait des kilos de calcul. Et après, les êtres humains sont ce qu'ils peuvent. Donc, c'est... Nous, on était plusieurs dans la famille. On est très différents. Vous n'allez pas dire au quatrième pourquoi tu ne ressembles pas à Mercedes, pourquoi moi, je ne ressemble pas à lui. Mais en gros, en tout cas, il ne faut pas jouer l'histoire d'on veut que je rentre dans un moule. Tout le monde s'en fout de nous. Donc, personne ne veut qu'on rentre dans un moule. Et voilà. Après, pour être différente, pour avoir de la différence, il ne faut pas être naïf. La différence, moi je l'ai eu assez jeune, puisque j'avais 6 ans en France, que j'étais immigrée. C'est pas une énorme immigration que l'immigration espagnole. C'est beaucoup plus dur d'être un migrant qui s'est fait torturer je sais pas trop où, etc. Moi il m'est pas arrivé tout ça. Mais malgré tout j'étais différente. Et donc quand des gens riaient parce que j'avais un prénom de voiture... que je ne parlais pas totalement le français en arrivant. Voilà, les gens disaient des choses difficiles, que ma mère était obligatoirement une bonne espagnole. Et ce qui montre un mépris à la fois par ma mère et à la fois pour les bonnes, ça fait beaucoup de mépris pour une seule personne. Voilà, donc on dit non, je ne vais pas. Et après, moi je crois que j'avais quand même une tendance rebelle, c'est-à-dire que même en classe, je me souviens très bien, je voulais faire la justice, donc je me battais, je voyais déjà que les gens n'avaient pas tous les mêmes... possibilités, je me battais pour ça, voilà j'ai eu des rêves idéalistes très forts donc je voulais pouvoir rester ça, pouvoir être authentique mais il faut, c'est plus quand vous êtes tout ça mais en même temps je pense qu'il ne faut pas se raconter trop de choses dans le sens le moule. Quel est le moule qu'on demande ? On demande de la compétence. Il n'y a rien qui empêche quelqu'un d'être quelqu'un quand il a trouvé son endroit. Après, il faut trouver son endroit.

  • Speaker #1

    C'est ça,

  • Speaker #2

    vous avez dit le mot bien sûr Il faut trouver son endroit. Bien sûr. Mais moi, je voulais partout où je devais aller. Je trouve que la publicité, ça tombait super bien. Ça correspondait à mes qualités, à mon savoir-faire. Donc, je réussissais parce que c'était là où je devais être. Mais malgré tout, quand j'ai quitté mon métier de professeur, j'étais professeur de lettres, je l'ai quitté parce que je n'avais pas envie de grogner en disant ça, ça ne me plaît pas et tout. Si ça ne te plaît pas, tu changes. Mais tu essaies de trouver un endroit qui te va. Et ça, je pense que c'est très important. la responsabilité de soi. C'est dur parfois. On n'est pas tous obligés de vouloir des choses tous pareilles. La réussite, c'est la réussite de chacun. Moi, dans mes enfants, j'en étais très différent et je respecte. Il y en a un qui déteste la compétition, qui trouve que décompte du métro de pression, ça ne va pas. Ce n'est pas grave. Il fait autre chose. On ne va pas le mettre à l'envers de ce qu'il est.

  • Speaker #1

    Non, c'est sûr. Et lorsque vous disiez que ce qui était important, c'était de trouver son endroit, d'avoir sa propre responsabilité, est-ce que vous, vous avez toujours voulu avoir l'impact que vous avez aujourd'hui ?

  • Speaker #2

    Je crois que j'ai voulu avoir de l'impact. Je ne savais pas lequel. C'était abstrait. La publicité, ça n'existait pas. Moi, je n'en savais rien. Je voulais avoir de l'impact. Quand j'ai commencé à enseigner, je voulais avoir de l'impact. Je voulais que les gamins apprennent, que celui qui était mauvais devienne bon. Je voulais avoir de l'impact. Je crois que je suis ambitieuse. Je ne sais pas trop dans quel sens, mais j'avais l'ambition de vouloir faire quelque chose. Voilà, c'est tout.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, l'impact que vous avez, il est quand même très, très important sur pas mal de sphères. Comment vous le... Comment vous le regardez avec un peu de distance ?

  • Speaker #2

    Je réfléchis en ce moment sur où est-ce que j'aurai le plus d'impact possible. Il faut toujours réfléchir. Je n'ai pas le même âge qu'avant. Il y a des moments importants. On se dit maintenant, c'est quoi ton véritable impact ? Par exemple, pour BETC, l'agence que je dirige, magnifique agence, je cherche quand même à me dire qui va prendre la relève, comment je peux aider. Comment je continue à être utile tout en laissant un peu de liberté aux autres ? Parce qu'ils vont prendre la relève, ils ne veulent juste pas être Mercedes et Rabis, ils ont autre chose à faire. Donc comment je fais tout ça ? Et puis parallèlement, dans tous les sujets qui comptent pour moi, l'éducation, la diversité, le respect de l'immigration, je ne suis pas très bien barrée. Comment je fais pour avoir un impact ? Où est-ce que je suis utile ? Il faut toujours un peu réfléchir. Mais après, moi, j'aime faire. J'aime faire des choses. Ça,

  • Speaker #1

    je l'ai compris.

  • Speaker #2

    Donc, faire des choses, voilà. Après, je suis assez... Dans mon franc anglais, là, on dit focuser, mais je suis assez concentrée sur quelque chose. Je sais trop bien combien c'est dur de faire bouger quelque chose. Faire bouger des lignes, c'est hyper dur. Donc comment on fait ? Comment on se concentre ? C'est pareil, quand je veux gagner un budget, c'est difficile.

  • Speaker #1

    Racontez-moi ça.

  • Speaker #2

    Ça peut durer des années. D'ailleurs, je peux venir... que ce budget serait mieux chez moi et que donc j'y crois très fort. Donc je rentre par les portes. Quand je pense aussi qu'on a des campagnes qui ne sont pas au niveau. Là récemment, ce week-end, j'ai reçu un mot d'un monsieur qui est très haut niveau, qui vient de me dire, c'est pour un travail en mécénat, qui vient de me dire qu'il n'achète pas ce que j'ai proposé. Il me raconte des tas de choses. Je pense que c'est une erreur. Je pense qu'il faut qu'il m'achète. Donc, je vais réfléchir.

  • Speaker #1

    Vous allez réfléchir à comment vous allez le combattre ?

  • Speaker #2

    Comment ? Et est-ce que j'ai raison ou pas ? Je pense que j'ai raison.

  • Speaker #1

    Pourquoi ?

  • Speaker #2

    Je pense qu'il faut avoir le courage des idées et que j'ai bien travaillé le sujet. Je ne dis pas n'importe quoi. Je pense que ça ne va pas être simple de trouver ce qu'ils veulent parce qu'ils rêvent quelque chose qui est... peut-être pas assez clair ou assez intéressant, et qu'en revanche, la piste qu'on a trouvée, elle est courageuse, elle est intéressante, elle peut faire bouger des choses, elle correspond à la marque. Donc, il ne faut pas tout de suite abandonner.

  • Speaker #1

    Vous pensez que ce monsieur, il n'a pas compris le message ?

  • Speaker #2

    Non, je pense que c'est dur la vie d'un communicant. C'est dur de... Moi, je pense que j'ai raison. Après, lui, il pense que j'ai tort, mais je continue à réfléchir. Je pense quand même que j'ai raison. Mais je réfléchis toujours sur ce que, parfois, ils me disent des choses. Je me dis, oh là là, mais c'est tellement vrai, on arrête. Mais là, j'arrive pas à me dire... Et je sais... Vous voyez, j'ai écouté les podcasts à voix nue que j'adore. J'ai écouté Renzo Piano. Je suis amoureuse du monsieur. cet architecte incroyable, et il dit que ce qu'on lui dit très souvent, c'est impossible. C'est impossible. Il dit impossible, je l'ai appris dans toutes les langues. Ben, quoi c'est impossible ? On va réfléchir. Et deuxièmement, que parfois, l'entêtement pas bête, pas celui qui refuse d'intégrer le point de vue des autres et tout, mais quand même. Pour qu'une chose ait lieu, pour que des bébés viands naissent, pour qu'on fasse du ciel le plus bel endroit de la Terre, ce n'est jamais facile. Pour que Lacoste fasse des films incroyables, ce n'est jamais facile. Moi, j'ai beaucoup de respect pour les gens qui essayent d'acheter quelque chose, mais ce n'est pas si facile que ça pour eux. Et moi, il faut que je réfléchisse toujours en est-ce que j'ai raison ou pas raison. Et de temps en temps, il faut s'obstiner. Oui.

  • Speaker #1

    Quand vous dites, ce n'est pas si facile que ça pour eux. Moi, je sais qu'à ce moment-là, j'ai raison et qu'il faut s'obstiner. Est-ce que ça veut dire aussi qu'à un moment donné, vous êtes un peu plus visionnaire que la personne qui vous traite ?

  • Speaker #2

    Je connais mon métier.

  • Speaker #1

    Oui, c'est juste.

  • Speaker #2

    Je connais mon métier, donc je sais qu'à un moment donné, il est en train de me parler, mais avant qu'on réponde, il y a un rêve dans sa tête qui n'est pas énoncé. Parce que quand on dit les choses avec des mots, on réduit toujours. Voilà, mais le courage, c'est de dire quelque chose de fort. Et voilà, donc parfois, j'ai des clients qui vont me dire une phrase, ça va m'éclairer, je me dis, ah bah oui, ils ont raison. Mais quand j'entends, je me dis, oula, ça, je ne sais pas où ça nous mène. Je ne sais pas où ça nous mène. Et comme le temps, l'expérience, la compétence, elle est importante. J'ai écouté tellement de gens. Je sais tellement comment on fait une campagne, comment on la rate. On la rate très vite. Les idées, c'est toujours fatigant. C'est toujours difficile une idée. Parce que c'est novateur. Parce qu'une idée, c'est courageux. On dit une chose, on ne dit pas une autre. Et là, on peut peut-être sortir des créations intéressantes et qui font bouger les gens. Mais ce n'est jamais évident.

  • Speaker #1

    Moi qui ne suis pas du tout de votre métier, quand vous dites parfois on rate une campagne, c'est quoi rater une campagne ?

  • Speaker #2

    Ce n'est pas intéressant pour les gens.

  • Speaker #1

    Pour personne.

  • Speaker #2

    Ce n'est pas assez intéressant. Moi, au bout du bout, ce que j'aime dans ce métier, c'est qu'il y a des résultats. Donc, je peux me tromper. Si tout d'un coup, ça ne vend pas, ça ne vend pas. Ça veut dire que les gens... Les arguments qu'on leur a apportés, la beauté des choses qu'on leur a montrées, ça ne le fait pas, ça ne correspond pas à une problématique profonde qui est la leur et qui fait qu'ils s'embarquent. Donc c'est très facile à rater. En fait, c'est très dur de réussir à l'envers. Moi, je pense qu'on devrait nous payer beaucoup plus parce que quand on réussit, c'est un tel levier. C'est un levier de modification de beaucoup de choses. Donc, c'est très important, mais c'est difficile. Et ça, je le sais, je sais. Du coup, quand j'entends, par exemple, un discours politique, je me dis, alors celui-là, aucune chance que ça porte ou ça va tous les énerver.

  • Speaker #1

    OK. Je reviens sur vous. Est-ce que, parce que depuis tout à l'heure, je vous écoute, et en même temps, je me dis, en fait, je me pose cette question, est-ce que depuis toujours, vous avez envisagé votre vie en vous disant, de toute façon, je réussirai ?

  • Speaker #2

    Non, je n'ai jamais dit je réussirai. J'ai toujours dit, je vais faire ce qui va m'intéresser. J'ai toujours dit, je ne sais pas, c'est un mot que je n'aime pas réussir, en fait. Ça ne m'intéresse pas. Je voulais des choses très concrètes. Je voulais faire quelque chose qui m'intéresse. Et dans ce qui m'intéresse, il y a toujours un combat. C'est toujours faire avancer quelque chose. Je voulais réussir à faire une entreprise intéressante. Voilà, parce que moi, j'aime bien ça. Je voulais qu'on soit authentique. Si ça, c'est une réussite, tant mieux. Mais voilà, je voulais des choses très précises. Je voulais aller jusqu'au bout. Je voulais travailler et y prendre toujours grand intérêt. Je voulais des choses très précises. Je n'ai pas un point de vue... Alors après, ce que je trouve pratique, c'est qu'on me paye pour ça. Et ça, j'aime bien. J'aime bien qu'on m'ait donné de l'argent, que j'ai pu m'occuper de ma famille. de mes frères, de mes sœurs et tout ça. J'aime bien cette liberté que cela m'a donnée. J'aime bien le mérite. J'aime bien qu'on donne de l'argent au mérite. Donc, tout ça, ça m'a plu. Je trouve ça plus facile que quelqu'un qui n'a pas du tout d'argent. Mais, réussir, quoi. Je trouve qu'il y a des gens, ma sœur, elle ne gagne pas d'argent. Est-ce qu'elle a réussi ? Mais oui, elle est géniale.

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr, chaque fois. Elle a sa propre tête.

  • Speaker #2

    Voilà, il se trouve que le métier qu'elle avait choisi, elle ne rapportait rien. Je voulais qu'on y fasse.

  • Speaker #1

    Rien.

  • Speaker #2

    Voilà. Est-ce qu'elle a réussi ? Oui, elle a réussi,

  • Speaker #1

    ma soeur. Oui,

  • Speaker #2

    certainement. Bien sûr. Elles étaient assignées à un rôle, donc on défriche. Et dans cet enjeu de défricher, je n'avais pas du tout envie de me plier et de me dire Ah, du coup, il faut que je devienne comme les garçons, il faut que je m'habille comme les garçons. Bon, je m'habille comme je veux, il ne se passe rien de grave. Mais ça suppose, pour ne pas être maltraitée, ça suppose qu'on ait un socle de compétence assez fort, parce que sinon, ils vous tombent dessus. Donc voilà, moi, j'ai essayé d'éviter qu'on me tombe. trop dessus, je travaillais plus que les autres. Et j'étais sûre de ça. C'est-à-dire, j'avais pas de... Ça va, quoi, j'avais bossé. Moi, j'étais un peu dingue, parce que dans mon métier, après, j'ai un peu réfléchi quand même, j'ai évolué, peut-être plus intelligemment. Mais au début, moi, je suis conseille, je suis consultante. Mais je suis une consultante qui fait. C'est-à-dire que je recommande des angles stratégiques et puis ensuite, je les mets en œuvre et après, je regarde les résultats. Et du coup, je travaille pour des clients puisque moi, je suis toujours un fournisseur. Je travaille pour des clients. Si les clients ne veulent pas, je ne peux pas le faire. Et je ne mettais jamais en valeur le travail que je faisais en amont. J'avais honte. Je me disais, évidemment que je travaille, je ne vais pas leur montrer que j'ai fait l'analyse de piges, j'ai vu tout ça et tout ça. Je ne sais pas, j'étais plus orgueilleuse que ça. Je me disais, évidemment que je fais bien, je n'ai pas besoin. Je vous montre, ça va, je fais tout pour essayer de vous dire quelque chose qui va être vrai et passionnant et qu'on va y arriver. Et que ça va faire bouger votre marque, votre entreprise et je ne sais pas trop quoi. Donc j'avais ce souci du travail bien fait. Vous voyez, moi, quand je range une maison, je range les placards. Je range ce qui est caché. Et j'ai toujours détesté l'apparence. Ça a l'air rangé. C'est pareil pour mon job. Il ne faut pas que ça ait l'air. Il faut que ce soit vraiment fait. et vraiment approfondi après on se calme un peu et on se dit on va leur montrer quand même parce qu'ils n'ont pas l'air de comprendre bon ben voilà c'est un peu de maturité qui vient et qui dit il faut peut-être un peu transiger mais par nature j'ai l'orgueil du travail bien fait je bosse vraiment je bosse plus qu'ils n'imaginent cette agence bosse plus que les clients il y a beaucoup de travail il y a beaucoup de travail

  • Speaker #1

    comme un danseur. Oui,

  • Speaker #2

    absolument. Un danseur, c'est une folie. Une folie.

  • Speaker #1

    Alors, je regarde le temps en même temps. Je ne vais pas vous retenir toute la journée. La question que j'ai envie de vous poser là tout de suite, c'est c'est quoi le prochain défi, votre prochain challenge ? Vous avez envie de quoi ?

  • Speaker #2

    Je ne sais pas. Je me pose beaucoup de questions. Il y a une première chose qui est l'agence quand même, parce que je continue à être bien payée. Je trouve ça anormal de mériter ce qu'on gagne. Et donc, il faut que j'aide cette agence. En plus, elle porte mon nom, B-E-T-C. Elle est une culture à laquelle je crois. Donc, maintenant, j'ai une jeune présidente qui la dirige, un président créatif, une présidente stratégique, très proche de moi, avec son histoire. Elle est différente de moi. Je ne fais pas pareil. Donc, il faut que je comprenne ce qui est bien dans ce qu'elle fait. pareil. Et comment je la pousse ? En fait, le seul intérêt que j'ai, c'est parce qu'elle réussisse très fort. Donc, il faut que je m'entende et il faut qu'elle réussisse très fort parce que c'est une agence intéressante, c'est une agence qui défend le point de vue de la France sur le monde dans la publicité. Et on a un point de vue. On l'a montré au JO. Eh bien, il faut qu'on le montre sans arrêt. Très souvent, on nous dit, vous n'êtes pas internationaux, vous êtes français. Et là, non, non, non. On a droit au regard dans le monde, comme tout le monde dans le monde a droit à ce regard. Ce n'est pas que les Américains. Et ce n'est pas que les Anglais qui sont dans une île et qui nous font croire qu'ils sont internationaux. Donc, il faut être plus... Donc, tout ça, c'est un challenge. Et une agence de la taille de BOTC qui est devenue une... une immense agence en termes de taille. La plus grosse agence de France est quasiment d'Europe. Taille américaine, pour nourrir à partir de l'Europe, c'est plus dur que de nourrir à partir des Etats-Unis. Vous voyez la différence aujourd'hui, le PIB, tout ce qui s'est passé, même en termes de consommation, entre un Américain et un Européen. Donc, il faut qu'on fasse ça. Après, notre culture, elle est sophistiquée. C'est aussi une culture de l'engagement. C'est une culture où on pense que l'entreprise, elle doit être à la fois avoir un métier solide et que ce métier fasse du bien. Donc, comment on fait ? En même temps, je n'aime pas les discours qu'on entend qui sont trop excessifs sur la transition, comme si on allait du jour au lendemain, ou qui parlent d'une écologie dans laquelle je ne me reconnais pas parce qu'elle ne tient plus compte de l'humain. Pour moi, une écologie, c'est la planète. bien sûr, mais c'est des êtres humains. Donc comment on fait tout ça ? Ça, ça nous passionne. Après, moi j'ai de la chance, ce métier n'arrête pas de me rendre plus intelligente. Grâce à ce métier. Ce métier, il faut approfondir, qu'il y a de bonheur, il faut persuader, rien n'est jamais acquis. On vend tout le temps, ce qu'on appelle nous la vente, c'est persuader tous les êtres autour. qu'on a raison, qu'il faut faire ça, qu'il faut avoir le courage de tourner ce film, qu'il ne faut pas avoir peur, on va avoir des résultats. Qu'à la limite, si on a un échec, on s'en fout. Parce que ce dont on ne se fout pas, c'est du médiocre. Si on a un échec, il faut changer vite. Mais si je n'ai pas le droit d'avoir des échecs, je n'arrive pas à être aussi ambitieuse. On a peur. Donc on commence à faire des petits trucs. Moi, je n'aime pas les petits trucs. j'aime que les grands trucs. Donc, c'est ça ma culture. Donc, j'ai peur de rétrécir des choses. Donc ça, l'agence fondamentale, et après, il faut que je réfléchisse par rapport à la France, parce que jusqu'ici, je me suis occupée de très près du musée de l'immigration. Oui, très bon. Je suis 15 ans au service du musée, au combat. C'est un combat. Je suis arrivée à mes limites d'âge, comme Pégard finalement, la même chose. J'ai aussi fait de l'intérim et donc là, j'ai donné la main.

  • Speaker #0

    Et je me dis comment je vais continuer à les aider ? Qu'est-ce que je fais ? Qu'est-ce que je fais pour que ça ait un impact fort et que ce soit utile ? Je suis beau leur parler, là, ils ne m'écoutent absolument pas sur l'immigration, ils racontent n'importe quoi à tous.

  • Speaker #1

    Parlez plus fort, on en a besoin.

  • Speaker #0

    Oui, j'essaye, mais je ne lâcherai pas. Mais comment est-ce que ça peut être ? plus efficace, encore plus utile, etc. Puis après, il y a des choses que je ne prévois absolument pas, c'est-à-dire comment j'aide les gens, je ne le prévois pas. Les femmes, c'est encore un enjeu très fort pour moi, donc j'interviens dans beaucoup de séminaires pour aucun sou, pour rien, juste pour que les êtres humains entendent la parole d'une femme et que ça les aide à avancer. Moi, je suis heureuse quand elles avancent. Donc, c'est hyper simple. Donc, je pense que... Et puis après, il y a mes gamins. J'ai cinq garçons. Wow ! Ils sont complexes. C'est sophistiqué. Donc ça, j'ai encore beaucoup de choses à faire auprès d'eux pour essayer de voir comment je peux aider. Alors, je ne sais pas tout faire, moi. Je ne suis pas une mamie géniale. Heureusement, elles ont d'autres mamies aussi géniales. Mais moi, je réfléchis à ce que je vais apporter moi.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    En complémentarité.

  • Speaker #1

    C'est bien dit. Ok, écoutez, je vois beaucoup de choses encore sur la route.

  • Speaker #0

    On va travailler.

  • Speaker #1

    Et vous vous laissez surprendre. Moi, j'aime bien ça aussi, quand vous dites, je vais me laisser surprendre aussi.

  • Speaker #0

    Bien sûr, c'est important de voir toujours les portes ouvertes. Ce sont les portes ouvertes qui gardent la maison.

  • Speaker #1

    Ah, c'est joli, je peux vous le voler ?

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr, bien sûr, je vous le donne volontiers.

  • Speaker #1

    C'est très joli. Écoutez, moi, je vous propose de terminer là-dessus. Et merci encore.

  • Speaker #0

    Merci à vous. Merci pour votre intérêt. Merci à vous.

  • Speaker #1

    Merci encore, Mercedes et Ra, d'avoir partagé ce beau moment avec nous. Et vous, je vous dis à bientôt dans le prochain épisode de l'Éclat féminin. L'Éclat féminin.

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