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L'Éclat Féminin

Tout plaquer pour faire le tour du monde

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48min |24/11/2024|

41

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Description

Bonjour, bienvenue dans ce nouvel épisode de L'Éclat Féminin.

Aujourd'hui, je vous propose d'aborder la thématique du voyage. Pas n'importe lequel. Le voyage comme quête de sens. Le voyage qui permet de rencontrer de nouvelles cultures, des personnes inspirantes, et le voyage qui explore différentes façons de vivre. Faire le tour du monde offre l'occasion de réfléchir à ce qui est vraiment important, à nos objectifs personnels, professionnels, à ce que l'on veut accomplir dans le futur. C'est aussi peut-être comprendre si l'on fait les choses pour soi-même ou parce que la société et les autres attendent cela de moi.

Finalement, je me dis que faire un tour du monde, c'est trouver sa paix intérieure. Le conflit intérieur est inhérent à chaque individu. Il résulte de la confrontation entre nos différentes instances psychiques, le ça, représentant les instincts, les pulsions, les envies, qui s'opposent au surmoi, qui intègre les règles, les normes sociales et l'éducation. Le moi tente de trouver un compromis entre ces deux forces antagonistes. En somme, la paix intérieure consiste à trouver un équilibre entre ces forces contradictoires, à accepter nos dualités et à cultiver l'harmonie malgré les secousses du monde extérieur.


Pour vous plonger dans cette thématique fascinante, j'ai le plaisir d'accueillir Kaoutar, une aventurière qui a tout quitté pour explorer le monde.

Lors de notre rencontre à Paris, elle faisait une pause avant de repartir vers de nouvelles destinations lointaines.

Cet épisode est une opportunité unique de découvrir un fragment de l'expérience de Kaoutar.

Elle partagera avec nous les raisons qui l'ont poussée à prendre la route, les enseignements qu'elle en a tirés, et comment ses voyages l'aident à façonner son futur projet professionnel.

Ne manquez pas cette conversation inspirante et enrichissante !

Bonne écoute ! 🤩 🎙️


Crédits musique générique : Stéphane Pauc


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour, bienvenue dans ce nouvel épisode de L'Éclat Féminin. Aujourd'hui, je vous propose d'aborder la thématique du voyage. Pas n'importe lequel. Le voyage comme quête de sens. Le voyage qui permet de rencontrer de nouvelles cultures, des personnes inspirantes, et le voyage qui explore différentes façons de vivre. Faire le tour du monde. offre l'occasion de réfléchir à ce qui est vraiment important, à nos objectifs personnels, professionnels, à ce que l'on veut accomplir dans le futur. C'est aussi peut-être comprendre si l'on fait les choses pour soi-même ou parce que la société et les autres attendent cela de moi. Finalement, je me dis que faire un tour du monde, c'est trouver sa paix intérieure. Le conflit intérieur est inhérent à chaque individu. Il résulte de la confrontation entre nos différentes instances psychiques, le ça, représentant les instincts, les pulsions, les envies, qui s'opposent au surmoi, qui intègre les règles, les normes sociales et l'éducation. Le moi tente de trouver un compromis entre ces deux forces antagonistes. En somme, la paix intérieure consiste à trouver un équilibre entre ces forces contradictoires, à accepter nos dualités et à cultiver l'harmonie malgré les secousses du monde extérieur. Elle se nourrit de la compréhension philosophique et de l'exploration psychologique de notre propre nature. Les regrets La honte, la culpabilité et la perte de confiance sont autant de signes de la présence d'un conflit intérieur. On peut cependant accorder au mot conflit un sens neutre, voire positif. Le conflit permet le progrès, l'évolution, la créativité. Il offre de nouvelles opportunités. Il est le moteur du destin. Par son pouvoir rééquilibrant, il fonde l'harmonie. Bonjour Kauthar. Bonjour. Merci d'avoir accepté mon invitation.

  • Speaker #1

    Merci à toi.

  • Speaker #0

    Alors, j'ai voulu t'inviter car tu m'intrigues et ça, c'est vrai. Tu m'intrigues beaucoup. Peut-être parce que tu fais ce que je ne me nage jamais osé faire. Donc, moi, j'ai besoin de comprendre pourquoi une jeune fille comme toi plaque tout, part en voyage. Pour nos auditeurs et nos auditrices, je précise que Kauthar fait actuellement son tour du monde. J'ai la chance de lui prendre quelques minutes de son temps. Pour qu'elle nous partage un petit peu son expérience. Alors, Ausha, qu'est-ce que tu penses de cette introduction ? Est-ce que c'est quelque chose qui fait sens pour toi ?

  • Speaker #1

    Parfaitement. J'allais rebondir là-dessus. Je pense qu'elle résume beaucoup de choses. Il y a une petite partie, peut-être on reviendra sur ça un peu plus tard, sur laquelle je ne suis pas très d'accord. Mais c'est vrai qu'en termes de reconnexion, de créativité, etc. En fait, on se détache de beaucoup de choses et donc ça laisse la place pour de nouvelles choses qui arrivent. Donc, c'est une liberté, libération que de prendre son sac à dos et d'aller faire un tour d'Asie, un tour du monde ou juste de voyager sur une longue période. Donc, voilà.

  • Speaker #0

    Mais alors, quel est l'élément déclencheur ? Quel est cet élément qui fait que... Tu t'es dit, allez, j'y vais, je pars.

  • Speaker #1

    Quel est ton esprit ? Alors, j'espère que mon ancienne RH ne va pas écouter cette molécate.

  • Speaker #0

    Elle n'écoutera pas, elle n'entendra pas.

  • Speaker #1

    Alors, moi, ça faisait presque deux ans que j'étais au sein d'une boîte qui est hyper challengeante, etc. C'était un nouveau poste, une nouvelle équipe qui a été créée, etc. Et la boîte, donc... Je pense qu'il y avait un nouveau fonds d'investissement qui était rentré et ce nouveau fonds d'investissement avait invité un cabinet de consulting à venir faire un audit stratégique, organisationnel sur la boîte. Et sur l'un des outputs de cet audit, on mettait en perspective l'existence de toute mon équipe. comme quoi elle était mal placée d'un point de vue organisationnel, etc. C'était pas peut-être dans la bonne équipe, qu'il y avait d'autres équipes qui faisaient plus ou moins... Enfin, il y avait plusieurs équipes qui faisaient plus ou moins la même chose ou se rejoignaient sur certains points. Moi, mon chef, quand il m'en avait parlé, donc juste factuellement, moi, dans ma tête, ça commençait à faire un peu tilt et de dire... S'il y a une restructuration, il y a de fortes chances parce que si on réunit trois équipes, il y a des managers qui vont sauter. Et je lui dis, il y a de fortes chances que ce soit moi parce que je suis l'une des plus juniors. Je pense que c'est beaucoup plus difficile de faire sauter des personnes avec plus d'ancienneté, etc. Et aussi, ça dépend de la direction qu'on veut faire prendre à cette équipe. Si c'est une direction IT, moi, je ne suis pas une personne de l'IT. Certes, je suis ingénieure, mais j'ai aussi un background de toute école de commerce. Et j'évoluais plus dans le monde du business. J'étais chef de produit, j'ai bossé dans du market, mais j'ai bossé aussi, j'avais développé dans ma boîte d'avant, où je suis restée plus longtemps, des projets qui étaient comment lier le marketing, le sales avec de la data, etc. Donc, c'était tout. très nouveau, c'était de l'IA, etc. Et en venant dans cette nouvelle boîte, je pensais faire la même chose, sauf que je voyais que je m'éloignais de plus en plus du business et ça commençait à créer un peu de frustration. Et c'était le moment où je commençais à me poser des questions. Et je suis de nature à mettre toutes les éventualités devant mes yeux et de me dire, OK, supposons que demain, tu te fasses virer, qu'on te remercie ou que tu n'en peux plus parce qu'à un moment... Autant les deux premières années, c'était enrichissant parce que j'apprenais beaucoup. J'avais un chef qui était très formateur, etc. Autant je n'arrivais plus à trouver mon compte parce que j'avais l'impression d'y laisser ma santé. Et je me disais, mais qu'est-ce que tu ferais ? Ok, si c'est ça, ça dépend des conditions. Je pense que j'ai envie de voyager. C'est quelque chose que j'avais envie de faire très longtemps, mais pour différentes raisons. De, je n'ai pas d'argent. quitter son appart parisien pour revenir et trouver un loyer quand t'as pas de contrat ou quand t'es en période d'essai, c'est compliqué. Alors que là, j'avais déjà acheté mon appart, donc oui, il faut payer le prêt, mais c'est différent. Je peux louer, donc il y a beaucoup d'options. Et je me disais, mais si jamais... Voilà, je l'avais gardé en tête. Je dis, je... prépare mon CV, c'est en jamais. Je commençais à regarder et à ce moment-là, il n'y avait rien sur la table. Et quelques mois après, je me souviens, j'en avais parlé avec une collègue et je lui ai dit, tu sais, d'ici la fin d'année, moi, je ne suis plus là. Soit on va me remercier, soit je vais partir. L'une des deux. Je ne sais pas pourquoi. Je pense que j'ai aussi pas mal d'intuition et je sentais le truc venir. Ça m'a permis de me préparer psychologiquement. Donc, quand c'est arrivé, quand on m'a dit, oui, est-ce qu'on peut trouver... en accord. Mais bien sûr ! Et je pense que aussi, eux, de leur côté, ils étaient un peu surpris parce que je pense qu'ils ne savaient pas que moi, j'avais eu longueur d'avance, c'est-à-dire que psychologiquement, j'étais déjà prête. Oui,

  • Speaker #0

    tu ne pensais pas que tu allais réagir comme ça.

  • Speaker #1

    Donc moi, je ne l'ai pas vécu. En fait, je voulais juste éviter les coups de pression, de rentrer dans des conflits. Je n'avais pas envie de ça. Mais moi, psychologiquement, quand je me disais que c'était une...

  • Speaker #0

    Ça t'a soulagée ?

  • Speaker #1

    Ça m'a soulagée. Je me suis dit, je vais pouvoir partir de façon très confortable. Voilà, le voyage. Et je me souviens quand on me disait, des personnes qui se sont excusées parce qu'elles ne voulaient pas que je parte et tout. Et je me suis dit, mais non, c'est le meilleur cadeau que vous puissiez me donner parce que vous me donnez la chance de réaliser un rêve, de partir en voyage dans ces conditions-là. Parce que sinon, j'aurais changé de boulot pour un... pour un autre et je serais passée à côté parce que voilà, j'ai 36 ans, c'est difficile de se dire ok, je vais mettre ma carrière en stand-by et y aller. Et voilà, donc c'était ça le déclic. J'y ai déjà pensé par le passé, c'était lors d'une rupture, chose que j'ai remarqué pendant mon voyage, beaucoup de personnes font, qui avaient... beaucoup de personnes qui sortaient d'une relation et qui essayaient de trouver dans le voyage une façon de s'évader, de tourner la page, de gagner confiance en eux, pour différentes raisons. Et à cette époque-là, j'avais décidé de ne pas le faire parce que j'avais l'impression que c'était une fuite vers l'avant et que c'était pas... Ça rejoint ce que tu disais dans ton introduction. Pour moi, il fallait que je trouve ma paix. intérieure avant d'aller la chercher à l'extérieur et que le voyage en fait si je pensais que le voyage allait résoudre mes problèmes c'était pas la solution parce que une fois que je reviendrai dans mon environnement ben les problèmes ils seront toujours là en train de m'attendre voilà que de décaler etc Et je voulais le faire, quitte à le faire dans le mal, mais que si je voyageais, c'était pour les bonnes raisons et que ça ne soit pas une fuite. Qu'il fallait que je regarde les choses. À l'époque, c'est pour ça que j'avais décidé de... OK, même si j'ai eu envie de juste prendre mon backpack et de tout plaquer, non, non, non. Tu vas les affronter, parce que la vie, tu ne peux pas juste prendre ton sac à dos et partir. Voilà.

  • Speaker #0

    Donc, en fait, tu es partie finalement avec un état d'esprit hyper positif. Ce n'était pas un voyage réparateur, si je comprends bien.

  • Speaker #1

    Oui, non.

  • Speaker #0

    Mais alors, du coup, ma question, c'est ce voyage, il a répondu à quel besoin ? Quel besoin intérieur fort était présent ce moment-là ?

  • Speaker #1

    Alors, j'aime beaucoup les voyages. Je voyage beaucoup, mais jamais seule. Je suis toujours avec un groupe d'amis ou mes amis, enfin, une de mes amies, mais jamais seule. Et j'ai toujours admiré les gens qui arrivent à voyager très longtemps seuls. J'avais l'habitude de faire des city trips quand j'étais en déplacement, de rester une longue période toute seule, ça ne me dérangeait pas. J'étais expat pendant cinq ans à Anvers, donc ce n'est pas la ville la plus sociable. J'ai l'habitude de rester avec moi-même, ce n'est pas ça qui me faisait peur. C'était plutôt le voyage. Pour moi, le voyage, c'est quelque chose qu'on... partage et j'avais peur de me retrouver dans des moments où j'ai envie de partager il n'y a personne avec moi pour partager ces moments là, pour moi c'est de la frustration et j'ai dit mais comment je vais gérer ça et pour moi c'était un challenge, c'était ce voyage là je vais voir à quel point je suis capable d'assumer cette solitude ces peurs, donc moi je suis partie à la rencontre de mes peurs ça en fait partie aussi même si Il y a des personnes qui te diront que je suis très extravertie, mais par contre, je suis dans un bar seul, je parlerai à personne. Je suis en mode, j'observe, je regarde. Mais si on vient me parler, je parle facilement. En fait,

  • Speaker #0

    les gens confondent souvent le fait d'être extravertie avec l'aspect d'un papillon qui bouge.

  • Speaker #1

    Voilà, je ne le suis pas du tout. Et j'avais peur de ne pas être capable de me faire des amis sur le voyage. Parce que j'avais dans mon cercle d'amis. des personnes qui l'ont déjà fait. Je me suis dit, tu ne seras jamais seule. Je me suis dit, non mais moi, je ne sais pas. On verra bien. Et je me disais, ok, au pire, si je vois qu'au bout de deux semaines, je n'y arrive pas, je rentre. Ok, il n'y a pas de pression. Ce n'est pas comme si je suis en train d'acheter tous mes billets d'avion. Elle est simple et on verra. Pas de pression. Et voilà, je suis partie pour faire face à mes peurs. Je pense que j'étais très challengée là-dessus parce que j'en ai vécu pas mal. Il y en a que j'ai surmenté. Et je suis revenue avec quelques autres peurs. Mais dans l'absolu, c'était ça. C'était comment gérer ces moments-là, notamment quand je suis seule. C'est des phobies, c'est beaucoup de choses.

  • Speaker #0

    Et alors du coup, ce que je trouve intéressant dans ce que tu dis, c'est de partir pour affronter ces peurs. C'est quand même super. C'est une super expérience qui peut être très déstabilisante, mais j'imagine très riche aussi. Donc, quelles sont les, si ce n'est pas trop indiscret, mais quelles sont les peurs que tu as dû affronter seule, loin ?

  • Speaker #1

    Alors, déjà, ma peur de rester seule, etc. Ça, c'est comme ce qu'ils disaient, tu n'es jamais seule. Après, il y a des moments où aussi, je ne vais pas dire que je n'étais pas avec les bonnes personnes, mais parfois, on est dans des groupes. qui nous prennent beaucoup plus d'énergie. Et j'ai appris aussi à connaître mes besoins, de me dire, non mais en fait, moi j'ai besoin des gens qui me nourrissent, il faut que je fasse attention. Ce n'est pas accompagner pour être accompagnée, mais avec qui je suis accompagnée. Enfin, par qui je suis accompagnée. Et parmi les peurs, donc la peur de la solitude, ça, je l'ai rapidement surmonté. Même si j'ai commencé par une destination qui n'est pas des plus faciles, j'ai commencé par le Sri Lanka. J'y suis allée sans aucun a priori, je pense que j'aurais dû faire beaucoup plus de recherches. Et je pense que si c'était le cas, je n'aurais pas commencé par le Sri Lanka, parce que d'emblée, j'étais face à toutes mes frères, enfin pas toutes mes frères, j'exagère, mais les plus profondes et celles qui me tétanisaient le plus, à savoir ma phobie des serpents. Ah ! Mais moi...

  • Speaker #0

    c'est à dire que tu vois un serpent tu te figes c'est ça ?

  • Speaker #1

    c'est à dire que J'ai aussi compris que j'avais peur de la peur. J'avais peur d'avoir peur.

  • Speaker #0

    Oui, donc c'est la représentation.

  • Speaker #1

    Oui, donc pendant tout le temps, ok, mais s'il est là, s'ils ne sont pas là. Donc là, je suis dans la jungle, ils sont partout, je regarde par-ci, par-là. Comment je dois m'habiller pour éviter d'être en contact ?

  • Speaker #0

    Justement, est-ce qu'à un moment donné, ta peur a diminué parce que tu as arrêté de te poser toutes ces questions-là ?

  • Speaker #1

    Alors, j'ai eu ça, mais au moins d'une semaine, je me suis retrouvée face à face avec un serpent. j'ai eu peur sachant que c'était pas privé et en plus il était en mode chasse il s'est mis un peu debout je me suis juste barrée mais au fil du temps et puis après je suis partie dans une comment on appelle ça une réserve naturelle et je prends un logement qui a l'air super sympa dans des cas des bengalos écologiques et surprise arrivé sur place je me rends compte que mon petit bengalo le toit il est en espèce de paille et comment dire il est pas même enfin Il y a des bars, en fait, ça laisse rentrer. Oui, mais en plus, il y a des espèces de bars comme une espèce de grillage, mais qui laissent tout rentrer. Donc, n'importe quoi peut rentrer largement. Tu peux passer ta tête, je pense, entre les deux bars. Donc, voilà. Et la salle de bain, qui est canon, mais qui est sans... Enfin, le toit est ouvert. Donc, on voit la lune, on admire la lune. Et à chaque fois, parce que je rentrais, on passait la journée dehors, je rentrais tard. Et je prenais ma douche, parce que moi j'aime bien prendre ma douche le soir, qu'il y avait la lune, c'était magnifique, mais j'étais en mode j'espère qu'un serpent ne viendra pas me regarder prendre ma douche. J'espère, j'étais en mode... Alors, je dois kiffer, mais je dois faire attention, je n'étais pas sereine, mais j'essayais d'en profiter. Et c'était un peu ça pendant... Enfin, à chaque fois que j'étais face à mes peurs, c'était... Ok, je refuse que ça me tétanise et que ça m'empêche de faire certaines activités. Donc, j'y allais. Je me souviens, j'étais dans une ville au Sri Lanka où il y avait pas mal de pluie. Et il y avait pas mal de... Il y avait des... Comment on appelle ça ? Non, c'est pas des limaces, des sangsues. Donc, juste en marchant dans la rue.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Et je trouvais bien que ça m'empêchait. Et moi, mes phobies, c'est pas j'ai peur de me faire attaquer. En fait, c'est les... Que ce soit les serpents ou les sangsues, je trouve ça dégoûtant. Je ne vois pas ces espèces être en contact avec moi. C'est répugnant. Du coup, je mettais des leggings, je regardais toutes les astuces, je frottais avec du savon, je mettais de... Comment on appelle ça ? De l'huile essentielle de... Ah, j'ai oublié le nom. J'ai oublié le nom. Bon, ce n'est pas grave. Donc, j'essayais tout pour... maximiser les chances de ne pas me retrouver avec... Et ça a réussi. Voilà. Mais c'est-à-dire que je faisais tout, je faisais ok, non mais je vais le faire. Je suis pas sereine, je flippe, mais je vais le faire quand même, parce que je suis là pour ça.

  • Speaker #0

    Alors le fait d'affronter tes peurs comme ça, qu'est-ce que tu as appris de toi ? De ce que tu me dis, finalement, la solitude, c'était pas un sujet, le serpent, les sensus, j'ai trouvé des solutions.

  • Speaker #1

    À chaque fois, j'ai peur, ça me tétanise. Mais à un moment, je me dis, je ne peux pas continuer tout le voyage comme ça. Soit tu acceptes de jouer le jeu, etc. Soit tu rentres chez toi. Mais voilà, je n'étais pas sereine. Mais j'ai aussi appris que quand je suis avec une personne, je suis moins... moins stressée, j'ai moins peur. OK. C'est-à-dire que... Voilà. Mais il y a toujours cette... OK, mais s'il est là... Si je le vois, comment je vais réagir ? Donc, on se fait toujours des films. Bon, peut-être qu'il faudrait que je me fasse hypnotiser à mon retour à Paris parce que la peur, elle est toujours ancrée. Oui. Mais j'ai juste fait en sorte que... de comprendre. Déjà, j'ai compris que c'est plus... J'avais peur de ma réaction, de ce qui allait se passer, que de la chose en elle-même. Et j'ai fait en sorte de surmonter ça parce que j'avais envie d'aller au bout de mon expérience. Mais ça serait de te mentir, de te dire que j'ai plus peur des serpents.

  • Speaker #0

    Et alors le voyage qui permet d'affronter ses peurs, j'imagine que c'est un voyage aussi qui permet de rencontrer des gens.

  • Speaker #1

    De rencontrer des gens, de prendre des initiatives.

  • Speaker #0

    Qui as-tu rencontré ? Par qui as-tu été surprise ?

  • Speaker #1

    Alors j'ai rencontré pas mal de gens. Alors pour le coup, c'est différent. J'ai juste...... J'ai fait un constat qui est très surprenant. Je me suis rendue compte que... Parce qu'à mon retour, quand je parlais à des amis, alors, est-ce que tu as rencontré quelqu'un ? Alors, je vous fais un topo. La grande majorité des voyageurs au-delà de la trentaine que j'ai pu rencontrer, qui étaient un peu dans la même perspective, etc., c'était des femmes au-delà de la trentaine. Dans les 35-36 ans, dans la trentaine, c'était pas mal de femmes. Les hommes, c'était plus de la vingtaine. La vingtaine, on avait un peu de tout. Donc, notamment, par exemple, entre 23 ans, 28 ans, etc. Femmes, hommes, souvent des ruptures. Souvent, ils finissent l'école avant de reprendre. Ils se décident de prendre six mois pour faire... il faut faire l'asile, l'assist du sud-est, etc. Mais au-delà de la trentaine, je n'en ai pas rencontré des masses.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu as compris pourquoi ?

  • Speaker #1

    Je pense que les hommes, à partir de la trentaine, ils sont très établis dans leur carrière et ils sont moins enclin à prendre des risques que des femmes. Alors que quand c'est des femmes qui... qui n'ont pas d'enfants, qui ne sont pas mariées. Il y en a qui étaient en couple. Elles ont laissé leurs copains à la maison. Elles sont parties. Au bout de deux ou trois mois, ils vont la rejoindre pour faire deux semaines. Mais elles sont parties. Alors que les hommes, une fois la carrière lancée, ils sont... Je pense que les femmes prennent aujourd'hui beaucoup plus de risques que les hommes.

  • Speaker #0

    Et puisque tu parlais de carrière, est-ce que tu penses aussi que c'est parce que ces femmes-là avaient une carrière peut-être moins établie que leur... Pas du tout. Non,

  • Speaker #1

    c'est pas du tout. Pas du tout, pas du tout ça. Je pense que c'est juste que les femmes, elles sont prêtes à prendre ce risque-là.

  • Speaker #0

    Donc, elles sont prêtes à...

  • Speaker #1

    Parce qu'elles savent ce qu'elles sont à gagner, à se nourrir. Il y en a qui n'étaient pas là pour se retrouver. Il y en a qui étaient là parce qu'elles ont envie de découvrir, elles ont envie d'échanger, etc. Euh... De prouver aussi peut-être qu'elles sont capables. Parce qu'il y en a où elles manquaient un peu de confiance. Et elles avaient besoin de se prouver qu'elles étaient capables de se démerder toutes seules. Mais il y en a qui, non, elles n'avaient rien. Il y en a une qui m'avait beaucoup marquée. Mathilde, je l'avais rencontrée au Laos. Et on s'était fait un groupe super sympa, mais génial. On était une famille, on se séparait en pleurant. Et elle, pendant le Covid, elle avait eu un cancer du sein et elle avait remonté la pente et elle nous avait raconté tout ça. On était en mode, écoute, en connexion avec la nature. Et je trouvais que aussi, pendant le voyage, les gens, ils ont une facilité à s'ouvrir, à raconter des choses qui sont lourdes parce que aussi, euh... On n'est pas beaucoup dans le jugement et aussi, peut-être que ces personnes-là, une fois vos chemins séparés, vous n'allez pas vous revoir. Il y en a qui partageaient, mais vraiment des secrets très, très deep, leurs relations avec leurs parents, etc. Et voilà, ça permettait peut-être une façon de se libérer. Et que les gens t'offrent cette part d'eux-mêmes, c'est juste magique.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu penses que c'est parce que, quand je t'écoute depuis tout à l'heure, je me dis que finalement, ce voyage, c'est aussi une réalisation, notamment quand tu me parles de ces femmes qui prennent ce rythme. C'est une réalisation. Et est-ce que c'est parce que c'est une réalisation qu'on est un peu plus authentique, qui permet ce partage de choses très, très intimes qu'on ne livrerait pas à d'autres personnes dans notre quotidien, finalement ?

  • Speaker #1

    Bonne question. Ouais, je pense que c'est... C'est peut-être le voyage qui... Peut-être que ce n'est pas des choses qui arrivent pendant les premières semaines. Peut-être qu'il y a des verrous qui sautent. Parce qu'on est seul, on rencontre du monde, etc. Et pour peu qu'on se retrouve dans un groupe qui est bienveillant, qui est à l'écoute, etc. Il y a des choses qui s'ouvrent d'elles-mêmes. C'est plus facile. Ça, ça n'arrive pas avec tous les groupes. Mais je pense que, ou bien les personnes, quand ça arrive, je pense qu'il y a une ouverture à explorer et facile. Et aussi, quelque chose que j'ai remarqué, on est juste ancré dans le présent. Beaucoup de personnes me disaient, mais alors, comment tu te sens ? Qu'est-ce que tu as ressenti ? Est-ce que tu pensais à ça ? Est-ce que tu as le temps de réfléchir ? Mais non, je ne réfléchissais pas.

  • Speaker #0

    Tu vis l'instant.

  • Speaker #1

    L'instant. On est vraiment dans l'instant. Et aussi, on n'est plus... Je ne vais pas dire plus personne, mais on n'est pas la personne qui existait. Je ne suis pas la caoutard manageuse. Donc, je me présente, je me présente. Voilà, je suis caoutard, j'ai 36 ans. Et je viens de Paris. Voilà, c'est tout. Mais on n'est pas notre profession. On n'est pas notre... Il n'y a pas de... de blase ou...

  • Speaker #0

    Tu n'es pas dans ton rôle social.

  • Speaker #1

    Pas du tout. Voilà, exactement. On est plus ou moins tous équivalents parce qu'on est en mode backpack. Donc, même si je suis aisée, je ne parle pas de moi, aisée financièrement, etc. Mais on a tous choisi ce mode de voyage. On se rencontre parce qu'au début, je n'étais pas à l'aise d'aller dans des auberges parce que j'avais besoin dans mon intimité. Je l'ai fait parce que... Petit à petit. Par la suite, j'ai commencé parce que j'avais besoin de sociabiliser. C'est pour ça que je dis Sri Lanka, ce n'était pas l'idéal. Parce que c'est en termes d'infrastructure. Je suis contente d'avoir pas pris d'auberge là-bas. Mais par la suite, j'ai commencé à prendre des chambres individuelles dans des auberges de jeunesse. Puis après, à partager des dortoirs. Donc c'est venu... petit à petit et peu importe ton pouvoir de financer parce que tu dis l'idéal c'est de se retrouver dans des auberges parce que c'est là où j'ai le plus de chance de rencontrer du monde et du coup t'as un échange culturel mais social aussi Et on est tous pareils, tous en t-shirt, shirt, basket. Et voilà, c'est tout. C'est, voilà, backpack Décathlon. On est plus sponsorisés par Décathlon. Mais voilà.

  • Speaker #0

    Et alors, qu'est-ce que tu... Bon, t'es à mi-chemin parce que tu repars. Mais aujourd'hui, qu'est-ce que tu retiens de plus impactant ou touchant ou je ne sais trop comment ? de ce temps que tu as passé à l'étranger, de toutes ces rencontres, de toutes ces cultures différentes ? Qu'est-ce qui t'a marqué le plus ?

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qui m'a marqué le plus ? Ce n'est pas un souvenir qui est très agréable. Pendant mon voyage, j'étais au Laos, au milieu de nulle part. J'étais avec le fameux groupe. On venait de se séparer de deux personnes qui allaient dans le chemin inverse, qui étaient un peu revenues de la grande ville où on était avant. Et moi, avec le reste du groupe, on montait encore plus au nord, etc., de façon excentrée. Mais vraiment, quand j'ai dit petit village, c'est-à-dire qu'on y va en traverse, en petite barque. Et en maintenance, le décès de ma grand-mère. Donc, j'étais au milieu de nulle part. Je suis très proche de ma grand-mère. En partant, parce qu'elle est âgée, même si elle était en très bonne santé. Elle menait sa petite vie, etc. Mais je me disais, si jamais il y a une mauvaise nouvelle, j'ai mon grand-père qui est toujours en vie aussi. Je me disais, peu importe où je suis, je rentrerai. Et donc, j'apprends la nouvelle en état de choc. Et donc, je l'annonce au groupe. Et là, ils se sont tous mobilisés pour... me faciliter la tâche pour faire en sorte que ça se passe bien le retour pour moi le retour à la grande ville, j'avais là deux autres personnes qui faisaient partie du groupe, qui m'attendaient et en fait on s'est occupé de moi, on a fait en sorte d'amener une espèce de courant alors je me disais si ça s'est passé alors que j'étais seule, je sais pas comment j'aurais vécu ça mais ils étaient pas obligés ils auraient pu juste présenter leur candoléance et voilà mais cette bienveillance ça m'a vraiment vraiment touchée donc j'en garde un très bon souvenir parce qu'ils ont fait en sorte que mon retour il y en a même qui me disent mais tu t'occupes de rien nous j'avais deux amis italiens qui reprenaient un peu le même chemin que moi ils me disaient nous on achète les billets pour le le pour la barque, pour machin, juste tu viens, t'inquiète, en gère.

  • Speaker #0

    Ça a été totalement pris en gère.

  • Speaker #1

    Donc c'est quelque chose qui, dans des moments comme ça, qui sont... Voilà, c'est très précieux.

  • Speaker #0

    C'est très précieux et c'est rassurant d'ailleurs, de voir qu'on fait quand même preuve d'humanité,

  • Speaker #1

    encore.

  • Speaker #0

    Et alors moi, quand j'entends ça, je me dis, mais franchement, ce voyage... Peut-être pour les autres, c'est la même chose, mais quand on parle de voyage, on se dit qu'on quitte tout parce que c'est une fuite en avant. En tout cas, ce n'est pas ça ici. Mais c'est surtout ce que j'entends. On n'est plus dans notre rôle social, donc on est un peu plus authentique, on est un peu plus vrai, on est beaucoup plus en capacité de rencontrer l'autre et d'être en résonance. C'est ce que j'entends quand j'écoute. Et c'est peut-être pour ça, d'ailleurs, que j'ai eu ce moment si précieux au moment du décès de ta grand-mère. Cette prise en charge comme une autre famille qui te prend en charge, qui assure le passage.

  • Speaker #1

    Oui, exactement. Moi, quand je suis partie, c'était quand j'ai décidé de faire ce voyage. Je me disais, je vais prendre tout ce qu'il y a à prendre. Je ne vais pas à la quête de quelque chose de spécifique, un objectif en tête. Il faut que je revienne avec ça ou ça. Mais s'il y a une porte qui s'ouvre, je rentre. Mais voilà, je suis le flot. Et s'il y a des gens qui... J'ai rencontré des personnes formidables, que ce soit des personnes locales, etc. On a vécu des expériences incroyables. Aussi, dans des moments... Enfin, une copine... Non, c'est une copine. On s'est rencontrées dans la même auberge. On devait passer un, deux jours ensemble. parce qu'elle avait un autre itinéraire et moi je montais vers le nord, elle allait un peu vers l'ouest. Et l'avant-veille, on était sortis en scooter pour visiter des temples et sur le chemin on était presque arrivés à notre... donc on était en ville, à l'hostel et on voit un temple qui a l'air... particulier, très mignon. On décide d'y rentrer. À peine on rentre, on voit qu'il est un peu en travaux. Il y a des voitures qui sont garées, mais il est un peu en travaux. Il n'y a personne. On avance, on marche, on inspecte. Et là, il y a deux chiens qui sortent. Et on se fait attaquer par les chiens. Poursuite. J'ai vu ma vie défier. Je suis retournée avec certaines peurs. C'est-à-dire que maintenant, pas ici. J'ai pas... peur des champs ici mais je sais que là je vais revenir en Asie et en fin de la campagne si je vois un champ je vais flipper parce que c'est arrivé à plusieurs reprises mais celle-ci elle était fatale et donc ma pote elle s'est fait mordre et on a fini à l'hôpital etc et je me souviens parce qu'on devait à la base partir ce soir là pour une autre ville au nord de la Thaïlande on avait un train et elle me disait non mais c'est bon tu peux y aller je vais pas te laisser tomber on va tout faire ensemble, non c'est pas parce que moi j'ai survécu à ça que je vais te lâcher et donc on en rigole quand même j'essaie de dédramatiser un peu les choses on est bien pris en charge les personnes ah oui mais ça c'était ouf parce que moi j'ai interpellé pelle des deux personnes qui rentraient dans un café-bar à côté du temple et je leur demande de voilà, je leur parle en anglais ils n'ont pas l'air trop de comprendre donc Google Translate m'en a mis donc j'écris, ça se traduit en thaïlandais et je leur dis voilà on a besoin de s'est fait mordre et donc Ils l'installent dans le café. On regarde la plaie. Ils appellent l'ambulance, etc. On essaie d'aller chercher notre scooter, sauf qu'on se fait re-rattaquer par les chiens. Moi, je finis sur le... C'était un pick-up et je saute sur le toit du pick-up. En mode... C'est héritant. C'était hallucinant. Il y avait des moines. Ils ne sont pas déniés. Ils sont sortis après. Et le mec, il a dû leur gueuler dessus pour qu'ils rattachent leur chien. Et donc, on récupère le scooter, etc. L'ambulance arrive et l'ambulancier, donc, on regarde. Il fait, oui, il faut vous transporter à l'hôpital. Il prend les clés du scooter. Il me fait, vous inquiétez pas. On arrive à l'hôpital. On est pris en charge. Puis, il nous ramène les clés du scooter. En fait, il nous a suivis avec le scooter. Il l'a garé. Et là, je me rends compte que j'avais laissé ma veste. dans le café-bar. Je me suis dit, ah merde, ça veut dire que demain, je dois revenir. Et le fait de revenir à cet endroit-là, j'avais pas envie. Et donc, hôpital, une heure chrono, on est déjà sortis. Elle a eu sa piqûre, désinfectée. Elle a les médicaments, parce qu'il y a l'espèce de pharmacie dans l'hôpital. On a tout. On va chercher le scout. Et là, je vois qu'ils sont prouver ma jacket. Je n'avais rien dit. Ils l'ont mis dans un sac et ils l'ont attaché au scooter. Je me suis fait... Waouh ! J'ai pleuré. C'est là où on a pleuré parce qu'on n'avait pas pleuré pendant tout ça. Il y avait toute la pression qu'il y avait. Et là, c'était... Waouh ! Mais c'est quoi ces gens ? Mais c'est incroyable. C'est... Voilà.

  • Speaker #0

    Il faut aller à l'autre bout du monde pour vivre des moments de bienveillance et de humainité.

  • Speaker #1

    C'est-à-dire, c'est des personnes qui... Parce que parfois, quand on voyage, oui, c'est parce qu'ils veulent boire, machin, mais non, je me rends compte qu'il y a des gens, ils sont juste gentils. Et ce n'est pas parce qu'ils sont dans la nécessité que quand ils font des choses par gentillesse...

  • Speaker #0

    Qu'ils te demandent de rien.

  • Speaker #1

    Qu'ils te demandent, comme au Vietnam, on avait pris encore des scouts. Et oui, donc avant d'aller au Vietnam, et là, cette fille-là, on devait se séparer. Mais tu sais, je pense que finalement, je vais rester à Chiang Mai avec toi. Je vais changer mes plans parce que je pense qu'il faut que je reste dans une ville, une grande ville pour la plaie, etc. Parce qu'il fallait qu'elle aille à l'hôpital chaque jour. En fait, on a passé plus d'une semaine ensemble. Et donc voilà, tu as beau planifier les choses, les choses se font. Elle est adorable. Et peut-être que là, on va se revoir. On va être pareil au même moment au Japon et en Indonésie. Donc, on risque de refaire peut-être un petit bout de voyage ensemble. Mais voilà, c'était génial. Et quand tu disais, les gens qui te donnent, tu découvres. Moi, je suis d'origine marocaine. Donc, je sais que de là où je viens, ceux qui ont le moins, c'est ceux qui donnent le plus, sans attendre quoi que ce soit. Et là, en Asie, c'était un peu pareil. On était au Vietnam en scoot, on décide de s'arrêter pour grignoter quelque chose, on n'avait pas pris notre petit déj. Et là, on voit un petit bouiboui, on commande des petits trucs. Et là, eux, au Vietnam, il faut savoir, les petits bouibouis, c'est sur la porte de leur maison. Donc le garage, tu vois chez eux. Et donc nous, on va un peu chez eux. Et là, ils nous rapportent des trucs qu'on n'a pas commandés. Ils nous rapportent. une main de banane il fait non ça c'est pour vous et on en prend une il fait non mais le reste vous le prenez avec vous et il nous ramène ça et ça mais en fait il voulait pas plus il était juste content qu'on soit là je suis mais attends mais ils nous ont offert plus que ce qu'on avait commandé et ils allaient fermer parce que je sais plus ils allaient fermer juste après notre départ et je suis mais c'est quoi ces gens c'est quoi ces gens c'est quoi cette gentillesse c'était incroyable c'était vraiment incroyable je comprends pourquoi tu vas

  • Speaker #0

    repartir.

  • Speaker #1

    Oui, bah oui.

  • Speaker #0

    Forcément.

  • Speaker #1

    Bah oui.

  • Speaker #0

    Forcément. Alors, une question que je ne t'ai pas du tout posée. Et ta famille, qu'est-ce qu'elle a pensé ?

  • Speaker #1

    Ah oui.

  • Speaker #0

    Quand tu t'es dit je pars.

  • Speaker #1

    C'était compliqué. C'était très compliqué. Moi, j'ai un frère qui est plus jeune et lui, il voyageait déjà avant. Donc, mon frère, il comprend parfaitement. Et ma famille, ils... ils ont eu peur parce que déjà moi là j'ai droit je vais rien dire mais Ils avaient peur professionnellement. Mais est-ce que tu es sûre ? Mais pourquoi aussi longtemps ? Ce n'est pas la distance. C'est le fait de lâcher le boulot.

  • Speaker #0

    Ah oui, ok.

  • Speaker #1

    On ne lâche pas le boulot. Mes parents, ils ont fait carrière à la banque, dans la même banque toute leur vie. Donc, des décisions comme ça, c'est pour eux. Non, mais ne vous inquiétez pas. Je sais ce que je fais. J'ai mon appart. Je ne prends pas de grands risques et tout. Et ma mère, elle avait l'habitude un peu avec mon frère, qui a l'habitude de prendre des décisions un peu comme ça. Mais du coup, c'est plus facile, je ne vais pas dire de la convaincre, mais voilà, que c'est tout à fait normal. On a trouvé un consensus parce que, aussi, ma mère, par exemple, ce qui l'a dérangée, c'était le discours à tenir auprès de la famille.

  • Speaker #0

    Ah oui. Pourquoi ça ne se fait pas ?

  • Speaker #1

    Oui, parce qu'ils ne vont pas comprendre. Ils vont penser que j'ai plus de boulot. Dans nos sociétés, ça n'existe pas. Enfin, de ne pas avoir de boulot. Donc,

  • Speaker #0

    c'est plus pour les conventions.

  • Speaker #1

    Oui, c'est pour les conventions. Et donc, tu peux leur dire que j'ai fait une année sabbatique et que je retourne à mon boulot. D'ici là, plein de choses peuvent arriver. Donc, on a trouvé la conscience sociale. Donc, c'est le discours qu'on tient. Donc, ça, elle, ça lui fait plaisir. Et moi, voilà. Donc, moi, je peux dire... Enfin, je n'ai pas envie de me cacher. Parce que j'ai ma famille sur mes réseaux sociaux, etc. Je n'ai pas envie de me cacher et de lui dire...

  • Speaker #0

    Comme ça, tu passes le meilleur voyage.

  • Speaker #1

    Exactement. Et mon père, qui n'avait pas une famille. Pourquoi ? Mais... Oui, mais... Le boulot, etc. Mais pendant le voyage, il était très content que je vive mon expérience. Ah oui ?

  • Speaker #0

    Voilà. Si il t'aime... Oui, oui. Et qu'il t'a épanoui.

  • Speaker #1

    Oui, et après, ils étaient très contents. Et côté amis, alors j'ai des amis qui l'ont déjà fait, donc voilà, ils ne peuvent que te pousser pour le faire. D'autres qui en rêvent, donc pareil, qui te disent, mais à fond, vas-y, c'est trop cool. Et d'autres qui, aussi parce qu'ils sont dans un schéma qui est différent, c'est des familles avec enfants. qui projettent leur contrainte, leur peur de... Mais tu vas combien de temps ? Deux, trois mois, c'est bon. Et moi, je leur disais, oui, j'y vais trois mois et je reviens pour les rassurer, alors que moi, dans ma tête, je reviendrai quand j'en aurai plus envie ou quand j'aurai plus d'argent accessoirement. C'est un signe de la réalité. Voilà, voilà. Et si oui, bah oui... Fais attention, fais quand même attention parce que tu peux vite oublier la réalité des choses et te retrouver dans cet engrenage et de ne plus savoir retrouver une vie professionnelle. Parfois, quand je suis dans des dindes, je me dis peut-être qu'ils ont raison. Ces moments de dinde, je ne les ai pas en voyage. C'est là, quand je suis en mode, je suis en bail, que je me dis peut-être qu'ils ont raison.

  • Speaker #0

    Mais parce que ça veut dire que ces amis-là, ils n'envisagent pas que ce voyage, c'est une richesse ?

  • Speaker #1

    Oui, mais pas sur du long terme. Pour eux, deux, trois mois, voilà, fais ton petit truc, ton petit kiff et tu reviens.

  • Speaker #0

    Parce qu'ils sont plus déjà un peu dans les normes sociales.

  • Speaker #1

    Oui, oui, bien sûr, bien sûr, plus que jamais. Oui, oui, oui. Pour eux, même là, quand je parle, par exemple, je leur dis, mais en fait, voilà, j'ai envie... de tester ça, de faire cette formation. Maintenant, j'ai le temps. C'est le moment où jamais de pouvoir tester. Je sens un peu le jugement. Je sens un peu... Ouais, tu es en train de te perdre. De te trouver, en fait. Ça va être difficile pour toi. Est-ce que tu vas pouvoir payer ton prêt ? Est-ce que tu vas pouvoir vivre comme avant ? Pose des questions à ta place.

  • Speaker #0

    Oui,

  • Speaker #1

    je vous invite. même si t'es pas alignée mais parfois ce genre de discours ça reste un peu dans un petit coin dans ta tête et ça ressort au moment où tu vas pas très bien c'est tout à fait humain c'est logique,

  • Speaker #0

    quand t'es en pleine de doute forcément il y a des mauvaises choses qui remontent à l'expectance après me semble-t-il que tu fais ce voyage et tu sais pourquoi tu as des bonnes... de très bonnes raisons, tu nous as expliqué tout ça, et peut-être que tes amis, tu les convaincras quand tu raconteras toute ton époquée, et qu'ils se dérondent, bah finalement, elles... Elle s'est trouvée, elle est bien dans ses baskets et elle sait ce qu'elle veut, elle sait où elle va. Et même si la réponse, c'est je continue de voyager.

  • Speaker #1

    Exemple, je me souviens quand j'avais dit, alors, j'ai tant d'argent, vous, à ma place, vous ferez quoi ? Il me fait, ah ben moi, j'aime bien se tirer, j'achèterai un investissement locatif, nanana. Ça te fait, je fais, mais non, non. Oui, mais c'est vous, mais c'est ça. Je fais, oui, mais... Moi, ce n'est pas mon kiff. Ça, c'est un rêve. C'est quelque chose que je voulais faire depuis longtemps. Ça me tient à cœur de le faire. Donc, ne me parle pas de ça. Enfin, moi, ok, oui. Peut-être que c'est le truc le plus judicieux, réfléchi, etc. Mais moi, je n'ai pas envie de regretter dans 5-10 ans. Ou après, de me dire, mais tu avais une opportunité. Parce qu'à un moment, on a la pression. Quand des choses arrivent, moi, je crois en l'alignement des étoiles. Il y a beaucoup de choses qui se débloquent parce qu'il y a un alignement d'étoiles et parce que ça doit arriver à ce moment-là. Pas mal de choses dans ma vie, ça s'est passé comme ça. C'est le moment pour faire ça.

  • Speaker #0

    Et ce qui est super, c'est que tu aies résisté à cette pression sociale, en fait, et que tu sois partie.

  • Speaker #1

    Oui, parce qu'à 36 ans, ce n'est pas le faire à 28, etc. c'est aussi, tu te dis au fait, ok oui mais les chances de rencontrer quelqu'un etc voilà, ça se fait en plus rare oui, mais tiens, je bosse là et tout, c'est pas pour autant que j'ai rencontré quelqu'un donc ça veut rien dire donc donc oui il y a beaucoup de questionnements, il y a beaucoup de de pression avant, avant d'entamer le voyage et de savoir aussi dans quelles conditions je vais revenir. Est-ce que, comme j'ai dit, pendant le voyage, je pense qu'après, c'est quelque chose qu'il faut prendre en considération pour un temps d'adaptation pour le retour. Mais pendant le moment présent, il faut juste le vivre.

  • Speaker #0

    le vivre très ancrée bah écoute en tout cas oui tu m'as l'air d'être une fille très ancrée oui oui oui je le sens bien c'est super agréable d'ailleurs d'échanger avec toi parce que t'es tellement ancrée tu donnes envie t'es bien dans tes pompes donc bravo merci merci beaucoup qui a eu le plaisir d'avoir partagé tout ça avec nous aujourd'hui merci beaucoup et belle route merci à bientôt à bientôt Les clafs féminins,

Description

Bonjour, bienvenue dans ce nouvel épisode de L'Éclat Féminin.

Aujourd'hui, je vous propose d'aborder la thématique du voyage. Pas n'importe lequel. Le voyage comme quête de sens. Le voyage qui permet de rencontrer de nouvelles cultures, des personnes inspirantes, et le voyage qui explore différentes façons de vivre. Faire le tour du monde offre l'occasion de réfléchir à ce qui est vraiment important, à nos objectifs personnels, professionnels, à ce que l'on veut accomplir dans le futur. C'est aussi peut-être comprendre si l'on fait les choses pour soi-même ou parce que la société et les autres attendent cela de moi.

Finalement, je me dis que faire un tour du monde, c'est trouver sa paix intérieure. Le conflit intérieur est inhérent à chaque individu. Il résulte de la confrontation entre nos différentes instances psychiques, le ça, représentant les instincts, les pulsions, les envies, qui s'opposent au surmoi, qui intègre les règles, les normes sociales et l'éducation. Le moi tente de trouver un compromis entre ces deux forces antagonistes. En somme, la paix intérieure consiste à trouver un équilibre entre ces forces contradictoires, à accepter nos dualités et à cultiver l'harmonie malgré les secousses du monde extérieur.


Pour vous plonger dans cette thématique fascinante, j'ai le plaisir d'accueillir Kaoutar, une aventurière qui a tout quitté pour explorer le monde.

Lors de notre rencontre à Paris, elle faisait une pause avant de repartir vers de nouvelles destinations lointaines.

Cet épisode est une opportunité unique de découvrir un fragment de l'expérience de Kaoutar.

Elle partagera avec nous les raisons qui l'ont poussée à prendre la route, les enseignements qu'elle en a tirés, et comment ses voyages l'aident à façonner son futur projet professionnel.

Ne manquez pas cette conversation inspirante et enrichissante !

Bonne écoute ! 🤩 🎙️


Crédits musique générique : Stéphane Pauc


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour, bienvenue dans ce nouvel épisode de L'Éclat Féminin. Aujourd'hui, je vous propose d'aborder la thématique du voyage. Pas n'importe lequel. Le voyage comme quête de sens. Le voyage qui permet de rencontrer de nouvelles cultures, des personnes inspirantes, et le voyage qui explore différentes façons de vivre. Faire le tour du monde. offre l'occasion de réfléchir à ce qui est vraiment important, à nos objectifs personnels, professionnels, à ce que l'on veut accomplir dans le futur. C'est aussi peut-être comprendre si l'on fait les choses pour soi-même ou parce que la société et les autres attendent cela de moi. Finalement, je me dis que faire un tour du monde, c'est trouver sa paix intérieure. Le conflit intérieur est inhérent à chaque individu. Il résulte de la confrontation entre nos différentes instances psychiques, le ça, représentant les instincts, les pulsions, les envies, qui s'opposent au surmoi, qui intègre les règles, les normes sociales et l'éducation. Le moi tente de trouver un compromis entre ces deux forces antagonistes. En somme, la paix intérieure consiste à trouver un équilibre entre ces forces contradictoires, à accepter nos dualités et à cultiver l'harmonie malgré les secousses du monde extérieur. Elle se nourrit de la compréhension philosophique et de l'exploration psychologique de notre propre nature. Les regrets La honte, la culpabilité et la perte de confiance sont autant de signes de la présence d'un conflit intérieur. On peut cependant accorder au mot conflit un sens neutre, voire positif. Le conflit permet le progrès, l'évolution, la créativité. Il offre de nouvelles opportunités. Il est le moteur du destin. Par son pouvoir rééquilibrant, il fonde l'harmonie. Bonjour Kauthar. Bonjour. Merci d'avoir accepté mon invitation.

  • Speaker #1

    Merci à toi.

  • Speaker #0

    Alors, j'ai voulu t'inviter car tu m'intrigues et ça, c'est vrai. Tu m'intrigues beaucoup. Peut-être parce que tu fais ce que je ne me nage jamais osé faire. Donc, moi, j'ai besoin de comprendre pourquoi une jeune fille comme toi plaque tout, part en voyage. Pour nos auditeurs et nos auditrices, je précise que Kauthar fait actuellement son tour du monde. J'ai la chance de lui prendre quelques minutes de son temps. Pour qu'elle nous partage un petit peu son expérience. Alors, Ausha, qu'est-ce que tu penses de cette introduction ? Est-ce que c'est quelque chose qui fait sens pour toi ?

  • Speaker #1

    Parfaitement. J'allais rebondir là-dessus. Je pense qu'elle résume beaucoup de choses. Il y a une petite partie, peut-être on reviendra sur ça un peu plus tard, sur laquelle je ne suis pas très d'accord. Mais c'est vrai qu'en termes de reconnexion, de créativité, etc. En fait, on se détache de beaucoup de choses et donc ça laisse la place pour de nouvelles choses qui arrivent. Donc, c'est une liberté, libération que de prendre son sac à dos et d'aller faire un tour d'Asie, un tour du monde ou juste de voyager sur une longue période. Donc, voilà.

  • Speaker #0

    Mais alors, quel est l'élément déclencheur ? Quel est cet élément qui fait que... Tu t'es dit, allez, j'y vais, je pars.

  • Speaker #1

    Quel est ton esprit ? Alors, j'espère que mon ancienne RH ne va pas écouter cette molécate.

  • Speaker #0

    Elle n'écoutera pas, elle n'entendra pas.

  • Speaker #1

    Alors, moi, ça faisait presque deux ans que j'étais au sein d'une boîte qui est hyper challengeante, etc. C'était un nouveau poste, une nouvelle équipe qui a été créée, etc. Et la boîte, donc... Je pense qu'il y avait un nouveau fonds d'investissement qui était rentré et ce nouveau fonds d'investissement avait invité un cabinet de consulting à venir faire un audit stratégique, organisationnel sur la boîte. Et sur l'un des outputs de cet audit, on mettait en perspective l'existence de toute mon équipe. comme quoi elle était mal placée d'un point de vue organisationnel, etc. C'était pas peut-être dans la bonne équipe, qu'il y avait d'autres équipes qui faisaient plus ou moins... Enfin, il y avait plusieurs équipes qui faisaient plus ou moins la même chose ou se rejoignaient sur certains points. Moi, mon chef, quand il m'en avait parlé, donc juste factuellement, moi, dans ma tête, ça commençait à faire un peu tilt et de dire... S'il y a une restructuration, il y a de fortes chances parce que si on réunit trois équipes, il y a des managers qui vont sauter. Et je lui dis, il y a de fortes chances que ce soit moi parce que je suis l'une des plus juniors. Je pense que c'est beaucoup plus difficile de faire sauter des personnes avec plus d'ancienneté, etc. Et aussi, ça dépend de la direction qu'on veut faire prendre à cette équipe. Si c'est une direction IT, moi, je ne suis pas une personne de l'IT. Certes, je suis ingénieure, mais j'ai aussi un background de toute école de commerce. Et j'évoluais plus dans le monde du business. J'étais chef de produit, j'ai bossé dans du market, mais j'ai bossé aussi, j'avais développé dans ma boîte d'avant, où je suis restée plus longtemps, des projets qui étaient comment lier le marketing, le sales avec de la data, etc. Donc, c'était tout. très nouveau, c'était de l'IA, etc. Et en venant dans cette nouvelle boîte, je pensais faire la même chose, sauf que je voyais que je m'éloignais de plus en plus du business et ça commençait à créer un peu de frustration. Et c'était le moment où je commençais à me poser des questions. Et je suis de nature à mettre toutes les éventualités devant mes yeux et de me dire, OK, supposons que demain, tu te fasses virer, qu'on te remercie ou que tu n'en peux plus parce qu'à un moment... Autant les deux premières années, c'était enrichissant parce que j'apprenais beaucoup. J'avais un chef qui était très formateur, etc. Autant je n'arrivais plus à trouver mon compte parce que j'avais l'impression d'y laisser ma santé. Et je me disais, mais qu'est-ce que tu ferais ? Ok, si c'est ça, ça dépend des conditions. Je pense que j'ai envie de voyager. C'est quelque chose que j'avais envie de faire très longtemps, mais pour différentes raisons. De, je n'ai pas d'argent. quitter son appart parisien pour revenir et trouver un loyer quand t'as pas de contrat ou quand t'es en période d'essai, c'est compliqué. Alors que là, j'avais déjà acheté mon appart, donc oui, il faut payer le prêt, mais c'est différent. Je peux louer, donc il y a beaucoup d'options. Et je me disais, mais si jamais... Voilà, je l'avais gardé en tête. Je dis, je... prépare mon CV, c'est en jamais. Je commençais à regarder et à ce moment-là, il n'y avait rien sur la table. Et quelques mois après, je me souviens, j'en avais parlé avec une collègue et je lui ai dit, tu sais, d'ici la fin d'année, moi, je ne suis plus là. Soit on va me remercier, soit je vais partir. L'une des deux. Je ne sais pas pourquoi. Je pense que j'ai aussi pas mal d'intuition et je sentais le truc venir. Ça m'a permis de me préparer psychologiquement. Donc, quand c'est arrivé, quand on m'a dit, oui, est-ce qu'on peut trouver... en accord. Mais bien sûr ! Et je pense que aussi, eux, de leur côté, ils étaient un peu surpris parce que je pense qu'ils ne savaient pas que moi, j'avais eu longueur d'avance, c'est-à-dire que psychologiquement, j'étais déjà prête. Oui,

  • Speaker #0

    tu ne pensais pas que tu allais réagir comme ça.

  • Speaker #1

    Donc moi, je ne l'ai pas vécu. En fait, je voulais juste éviter les coups de pression, de rentrer dans des conflits. Je n'avais pas envie de ça. Mais moi, psychologiquement, quand je me disais que c'était une...

  • Speaker #0

    Ça t'a soulagée ?

  • Speaker #1

    Ça m'a soulagée. Je me suis dit, je vais pouvoir partir de façon très confortable. Voilà, le voyage. Et je me souviens quand on me disait, des personnes qui se sont excusées parce qu'elles ne voulaient pas que je parte et tout. Et je me suis dit, mais non, c'est le meilleur cadeau que vous puissiez me donner parce que vous me donnez la chance de réaliser un rêve, de partir en voyage dans ces conditions-là. Parce que sinon, j'aurais changé de boulot pour un... pour un autre et je serais passée à côté parce que voilà, j'ai 36 ans, c'est difficile de se dire ok, je vais mettre ma carrière en stand-by et y aller. Et voilà, donc c'était ça le déclic. J'y ai déjà pensé par le passé, c'était lors d'une rupture, chose que j'ai remarqué pendant mon voyage, beaucoup de personnes font, qui avaient... beaucoup de personnes qui sortaient d'une relation et qui essayaient de trouver dans le voyage une façon de s'évader, de tourner la page, de gagner confiance en eux, pour différentes raisons. Et à cette époque-là, j'avais décidé de ne pas le faire parce que j'avais l'impression que c'était une fuite vers l'avant et que c'était pas... Ça rejoint ce que tu disais dans ton introduction. Pour moi, il fallait que je trouve ma paix. intérieure avant d'aller la chercher à l'extérieur et que le voyage en fait si je pensais que le voyage allait résoudre mes problèmes c'était pas la solution parce que une fois que je reviendrai dans mon environnement ben les problèmes ils seront toujours là en train de m'attendre voilà que de décaler etc Et je voulais le faire, quitte à le faire dans le mal, mais que si je voyageais, c'était pour les bonnes raisons et que ça ne soit pas une fuite. Qu'il fallait que je regarde les choses. À l'époque, c'est pour ça que j'avais décidé de... OK, même si j'ai eu envie de juste prendre mon backpack et de tout plaquer, non, non, non. Tu vas les affronter, parce que la vie, tu ne peux pas juste prendre ton sac à dos et partir. Voilà.

  • Speaker #0

    Donc, en fait, tu es partie finalement avec un état d'esprit hyper positif. Ce n'était pas un voyage réparateur, si je comprends bien.

  • Speaker #1

    Oui, non.

  • Speaker #0

    Mais alors, du coup, ma question, c'est ce voyage, il a répondu à quel besoin ? Quel besoin intérieur fort était présent ce moment-là ?

  • Speaker #1

    Alors, j'aime beaucoup les voyages. Je voyage beaucoup, mais jamais seule. Je suis toujours avec un groupe d'amis ou mes amis, enfin, une de mes amies, mais jamais seule. Et j'ai toujours admiré les gens qui arrivent à voyager très longtemps seuls. J'avais l'habitude de faire des city trips quand j'étais en déplacement, de rester une longue période toute seule, ça ne me dérangeait pas. J'étais expat pendant cinq ans à Anvers, donc ce n'est pas la ville la plus sociable. J'ai l'habitude de rester avec moi-même, ce n'est pas ça qui me faisait peur. C'était plutôt le voyage. Pour moi, le voyage, c'est quelque chose qu'on... partage et j'avais peur de me retrouver dans des moments où j'ai envie de partager il n'y a personne avec moi pour partager ces moments là, pour moi c'est de la frustration et j'ai dit mais comment je vais gérer ça et pour moi c'était un challenge, c'était ce voyage là je vais voir à quel point je suis capable d'assumer cette solitude ces peurs, donc moi je suis partie à la rencontre de mes peurs ça en fait partie aussi même si Il y a des personnes qui te diront que je suis très extravertie, mais par contre, je suis dans un bar seul, je parlerai à personne. Je suis en mode, j'observe, je regarde. Mais si on vient me parler, je parle facilement. En fait,

  • Speaker #0

    les gens confondent souvent le fait d'être extravertie avec l'aspect d'un papillon qui bouge.

  • Speaker #1

    Voilà, je ne le suis pas du tout. Et j'avais peur de ne pas être capable de me faire des amis sur le voyage. Parce que j'avais dans mon cercle d'amis. des personnes qui l'ont déjà fait. Je me suis dit, tu ne seras jamais seule. Je me suis dit, non mais moi, je ne sais pas. On verra bien. Et je me disais, ok, au pire, si je vois qu'au bout de deux semaines, je n'y arrive pas, je rentre. Ok, il n'y a pas de pression. Ce n'est pas comme si je suis en train d'acheter tous mes billets d'avion. Elle est simple et on verra. Pas de pression. Et voilà, je suis partie pour faire face à mes peurs. Je pense que j'étais très challengée là-dessus parce que j'en ai vécu pas mal. Il y en a que j'ai surmenté. Et je suis revenue avec quelques autres peurs. Mais dans l'absolu, c'était ça. C'était comment gérer ces moments-là, notamment quand je suis seule. C'est des phobies, c'est beaucoup de choses.

  • Speaker #0

    Et alors du coup, ce que je trouve intéressant dans ce que tu dis, c'est de partir pour affronter ces peurs. C'est quand même super. C'est une super expérience qui peut être très déstabilisante, mais j'imagine très riche aussi. Donc, quelles sont les, si ce n'est pas trop indiscret, mais quelles sont les peurs que tu as dû affronter seule, loin ?

  • Speaker #1

    Alors, déjà, ma peur de rester seule, etc. Ça, c'est comme ce qu'ils disaient, tu n'es jamais seule. Après, il y a des moments où aussi, je ne vais pas dire que je n'étais pas avec les bonnes personnes, mais parfois, on est dans des groupes. qui nous prennent beaucoup plus d'énergie. Et j'ai appris aussi à connaître mes besoins, de me dire, non mais en fait, moi j'ai besoin des gens qui me nourrissent, il faut que je fasse attention. Ce n'est pas accompagner pour être accompagnée, mais avec qui je suis accompagnée. Enfin, par qui je suis accompagnée. Et parmi les peurs, donc la peur de la solitude, ça, je l'ai rapidement surmonté. Même si j'ai commencé par une destination qui n'est pas des plus faciles, j'ai commencé par le Sri Lanka. J'y suis allée sans aucun a priori, je pense que j'aurais dû faire beaucoup plus de recherches. Et je pense que si c'était le cas, je n'aurais pas commencé par le Sri Lanka, parce que d'emblée, j'étais face à toutes mes frères, enfin pas toutes mes frères, j'exagère, mais les plus profondes et celles qui me tétanisaient le plus, à savoir ma phobie des serpents. Ah ! Mais moi...

  • Speaker #0

    c'est à dire que tu vois un serpent tu te figes c'est ça ?

  • Speaker #1

    c'est à dire que J'ai aussi compris que j'avais peur de la peur. J'avais peur d'avoir peur.

  • Speaker #0

    Oui, donc c'est la représentation.

  • Speaker #1

    Oui, donc pendant tout le temps, ok, mais s'il est là, s'ils ne sont pas là. Donc là, je suis dans la jungle, ils sont partout, je regarde par-ci, par-là. Comment je dois m'habiller pour éviter d'être en contact ?

  • Speaker #0

    Justement, est-ce qu'à un moment donné, ta peur a diminué parce que tu as arrêté de te poser toutes ces questions-là ?

  • Speaker #1

    Alors, j'ai eu ça, mais au moins d'une semaine, je me suis retrouvée face à face avec un serpent. j'ai eu peur sachant que c'était pas privé et en plus il était en mode chasse il s'est mis un peu debout je me suis juste barrée mais au fil du temps et puis après je suis partie dans une comment on appelle ça une réserve naturelle et je prends un logement qui a l'air super sympa dans des cas des bengalos écologiques et surprise arrivé sur place je me rends compte que mon petit bengalo le toit il est en espèce de paille et comment dire il est pas même enfin Il y a des bars, en fait, ça laisse rentrer. Oui, mais en plus, il y a des espèces de bars comme une espèce de grillage, mais qui laissent tout rentrer. Donc, n'importe quoi peut rentrer largement. Tu peux passer ta tête, je pense, entre les deux bars. Donc, voilà. Et la salle de bain, qui est canon, mais qui est sans... Enfin, le toit est ouvert. Donc, on voit la lune, on admire la lune. Et à chaque fois, parce que je rentrais, on passait la journée dehors, je rentrais tard. Et je prenais ma douche, parce que moi j'aime bien prendre ma douche le soir, qu'il y avait la lune, c'était magnifique, mais j'étais en mode j'espère qu'un serpent ne viendra pas me regarder prendre ma douche. J'espère, j'étais en mode... Alors, je dois kiffer, mais je dois faire attention, je n'étais pas sereine, mais j'essayais d'en profiter. Et c'était un peu ça pendant... Enfin, à chaque fois que j'étais face à mes peurs, c'était... Ok, je refuse que ça me tétanise et que ça m'empêche de faire certaines activités. Donc, j'y allais. Je me souviens, j'étais dans une ville au Sri Lanka où il y avait pas mal de pluie. Et il y avait pas mal de... Il y avait des... Comment on appelle ça ? Non, c'est pas des limaces, des sangsues. Donc, juste en marchant dans la rue.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Et je trouvais bien que ça m'empêchait. Et moi, mes phobies, c'est pas j'ai peur de me faire attaquer. En fait, c'est les... Que ce soit les serpents ou les sangsues, je trouve ça dégoûtant. Je ne vois pas ces espèces être en contact avec moi. C'est répugnant. Du coup, je mettais des leggings, je regardais toutes les astuces, je frottais avec du savon, je mettais de... Comment on appelle ça ? De l'huile essentielle de... Ah, j'ai oublié le nom. J'ai oublié le nom. Bon, ce n'est pas grave. Donc, j'essayais tout pour... maximiser les chances de ne pas me retrouver avec... Et ça a réussi. Voilà. Mais c'est-à-dire que je faisais tout, je faisais ok, non mais je vais le faire. Je suis pas sereine, je flippe, mais je vais le faire quand même, parce que je suis là pour ça.

  • Speaker #0

    Alors le fait d'affronter tes peurs comme ça, qu'est-ce que tu as appris de toi ? De ce que tu me dis, finalement, la solitude, c'était pas un sujet, le serpent, les sensus, j'ai trouvé des solutions.

  • Speaker #1

    À chaque fois, j'ai peur, ça me tétanise. Mais à un moment, je me dis, je ne peux pas continuer tout le voyage comme ça. Soit tu acceptes de jouer le jeu, etc. Soit tu rentres chez toi. Mais voilà, je n'étais pas sereine. Mais j'ai aussi appris que quand je suis avec une personne, je suis moins... moins stressée, j'ai moins peur. OK. C'est-à-dire que... Voilà. Mais il y a toujours cette... OK, mais s'il est là... Si je le vois, comment je vais réagir ? Donc, on se fait toujours des films. Bon, peut-être qu'il faudrait que je me fasse hypnotiser à mon retour à Paris parce que la peur, elle est toujours ancrée. Oui. Mais j'ai juste fait en sorte que... de comprendre. Déjà, j'ai compris que c'est plus... J'avais peur de ma réaction, de ce qui allait se passer, que de la chose en elle-même. Et j'ai fait en sorte de surmonter ça parce que j'avais envie d'aller au bout de mon expérience. Mais ça serait de te mentir, de te dire que j'ai plus peur des serpents.

  • Speaker #0

    Et alors le voyage qui permet d'affronter ses peurs, j'imagine que c'est un voyage aussi qui permet de rencontrer des gens.

  • Speaker #1

    De rencontrer des gens, de prendre des initiatives.

  • Speaker #0

    Qui as-tu rencontré ? Par qui as-tu été surprise ?

  • Speaker #1

    Alors j'ai rencontré pas mal de gens. Alors pour le coup, c'est différent. J'ai juste...... J'ai fait un constat qui est très surprenant. Je me suis rendue compte que... Parce qu'à mon retour, quand je parlais à des amis, alors, est-ce que tu as rencontré quelqu'un ? Alors, je vous fais un topo. La grande majorité des voyageurs au-delà de la trentaine que j'ai pu rencontrer, qui étaient un peu dans la même perspective, etc., c'était des femmes au-delà de la trentaine. Dans les 35-36 ans, dans la trentaine, c'était pas mal de femmes. Les hommes, c'était plus de la vingtaine. La vingtaine, on avait un peu de tout. Donc, notamment, par exemple, entre 23 ans, 28 ans, etc. Femmes, hommes, souvent des ruptures. Souvent, ils finissent l'école avant de reprendre. Ils se décident de prendre six mois pour faire... il faut faire l'asile, l'assist du sud-est, etc. Mais au-delà de la trentaine, je n'en ai pas rencontré des masses.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu as compris pourquoi ?

  • Speaker #1

    Je pense que les hommes, à partir de la trentaine, ils sont très établis dans leur carrière et ils sont moins enclin à prendre des risques que des femmes. Alors que quand c'est des femmes qui... qui n'ont pas d'enfants, qui ne sont pas mariées. Il y en a qui étaient en couple. Elles ont laissé leurs copains à la maison. Elles sont parties. Au bout de deux ou trois mois, ils vont la rejoindre pour faire deux semaines. Mais elles sont parties. Alors que les hommes, une fois la carrière lancée, ils sont... Je pense que les femmes prennent aujourd'hui beaucoup plus de risques que les hommes.

  • Speaker #0

    Et puisque tu parlais de carrière, est-ce que tu penses aussi que c'est parce que ces femmes-là avaient une carrière peut-être moins établie que leur... Pas du tout. Non,

  • Speaker #1

    c'est pas du tout. Pas du tout, pas du tout ça. Je pense que c'est juste que les femmes, elles sont prêtes à prendre ce risque-là.

  • Speaker #0

    Donc, elles sont prêtes à...

  • Speaker #1

    Parce qu'elles savent ce qu'elles sont à gagner, à se nourrir. Il y en a qui n'étaient pas là pour se retrouver. Il y en a qui étaient là parce qu'elles ont envie de découvrir, elles ont envie d'échanger, etc. Euh... De prouver aussi peut-être qu'elles sont capables. Parce qu'il y en a où elles manquaient un peu de confiance. Et elles avaient besoin de se prouver qu'elles étaient capables de se démerder toutes seules. Mais il y en a qui, non, elles n'avaient rien. Il y en a une qui m'avait beaucoup marquée. Mathilde, je l'avais rencontrée au Laos. Et on s'était fait un groupe super sympa, mais génial. On était une famille, on se séparait en pleurant. Et elle, pendant le Covid, elle avait eu un cancer du sein et elle avait remonté la pente et elle nous avait raconté tout ça. On était en mode, écoute, en connexion avec la nature. Et je trouvais que aussi, pendant le voyage, les gens, ils ont une facilité à s'ouvrir, à raconter des choses qui sont lourdes parce que aussi, euh... On n'est pas beaucoup dans le jugement et aussi, peut-être que ces personnes-là, une fois vos chemins séparés, vous n'allez pas vous revoir. Il y en a qui partageaient, mais vraiment des secrets très, très deep, leurs relations avec leurs parents, etc. Et voilà, ça permettait peut-être une façon de se libérer. Et que les gens t'offrent cette part d'eux-mêmes, c'est juste magique.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu penses que c'est parce que, quand je t'écoute depuis tout à l'heure, je me dis que finalement, ce voyage, c'est aussi une réalisation, notamment quand tu me parles de ces femmes qui prennent ce rythme. C'est une réalisation. Et est-ce que c'est parce que c'est une réalisation qu'on est un peu plus authentique, qui permet ce partage de choses très, très intimes qu'on ne livrerait pas à d'autres personnes dans notre quotidien, finalement ?

  • Speaker #1

    Bonne question. Ouais, je pense que c'est... C'est peut-être le voyage qui... Peut-être que ce n'est pas des choses qui arrivent pendant les premières semaines. Peut-être qu'il y a des verrous qui sautent. Parce qu'on est seul, on rencontre du monde, etc. Et pour peu qu'on se retrouve dans un groupe qui est bienveillant, qui est à l'écoute, etc. Il y a des choses qui s'ouvrent d'elles-mêmes. C'est plus facile. Ça, ça n'arrive pas avec tous les groupes. Mais je pense que, ou bien les personnes, quand ça arrive, je pense qu'il y a une ouverture à explorer et facile. Et aussi, quelque chose que j'ai remarqué, on est juste ancré dans le présent. Beaucoup de personnes me disaient, mais alors, comment tu te sens ? Qu'est-ce que tu as ressenti ? Est-ce que tu pensais à ça ? Est-ce que tu as le temps de réfléchir ? Mais non, je ne réfléchissais pas.

  • Speaker #0

    Tu vis l'instant.

  • Speaker #1

    L'instant. On est vraiment dans l'instant. Et aussi, on n'est plus... Je ne vais pas dire plus personne, mais on n'est pas la personne qui existait. Je ne suis pas la caoutard manageuse. Donc, je me présente, je me présente. Voilà, je suis caoutard, j'ai 36 ans. Et je viens de Paris. Voilà, c'est tout. Mais on n'est pas notre profession. On n'est pas notre... Il n'y a pas de... de blase ou...

  • Speaker #0

    Tu n'es pas dans ton rôle social.

  • Speaker #1

    Pas du tout. Voilà, exactement. On est plus ou moins tous équivalents parce qu'on est en mode backpack. Donc, même si je suis aisée, je ne parle pas de moi, aisée financièrement, etc. Mais on a tous choisi ce mode de voyage. On se rencontre parce qu'au début, je n'étais pas à l'aise d'aller dans des auberges parce que j'avais besoin dans mon intimité. Je l'ai fait parce que... Petit à petit. Par la suite, j'ai commencé parce que j'avais besoin de sociabiliser. C'est pour ça que je dis Sri Lanka, ce n'était pas l'idéal. Parce que c'est en termes d'infrastructure. Je suis contente d'avoir pas pris d'auberge là-bas. Mais par la suite, j'ai commencé à prendre des chambres individuelles dans des auberges de jeunesse. Puis après, à partager des dortoirs. Donc c'est venu... petit à petit et peu importe ton pouvoir de financer parce que tu dis l'idéal c'est de se retrouver dans des auberges parce que c'est là où j'ai le plus de chance de rencontrer du monde et du coup t'as un échange culturel mais social aussi Et on est tous pareils, tous en t-shirt, shirt, basket. Et voilà, c'est tout. C'est, voilà, backpack Décathlon. On est plus sponsorisés par Décathlon. Mais voilà.

  • Speaker #0

    Et alors, qu'est-ce que tu... Bon, t'es à mi-chemin parce que tu repars. Mais aujourd'hui, qu'est-ce que tu retiens de plus impactant ou touchant ou je ne sais trop comment ? de ce temps que tu as passé à l'étranger, de toutes ces rencontres, de toutes ces cultures différentes ? Qu'est-ce qui t'a marqué le plus ?

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qui m'a marqué le plus ? Ce n'est pas un souvenir qui est très agréable. Pendant mon voyage, j'étais au Laos, au milieu de nulle part. J'étais avec le fameux groupe. On venait de se séparer de deux personnes qui allaient dans le chemin inverse, qui étaient un peu revenues de la grande ville où on était avant. Et moi, avec le reste du groupe, on montait encore plus au nord, etc., de façon excentrée. Mais vraiment, quand j'ai dit petit village, c'est-à-dire qu'on y va en traverse, en petite barque. Et en maintenance, le décès de ma grand-mère. Donc, j'étais au milieu de nulle part. Je suis très proche de ma grand-mère. En partant, parce qu'elle est âgée, même si elle était en très bonne santé. Elle menait sa petite vie, etc. Mais je me disais, si jamais il y a une mauvaise nouvelle, j'ai mon grand-père qui est toujours en vie aussi. Je me disais, peu importe où je suis, je rentrerai. Et donc, j'apprends la nouvelle en état de choc. Et donc, je l'annonce au groupe. Et là, ils se sont tous mobilisés pour... me faciliter la tâche pour faire en sorte que ça se passe bien le retour pour moi le retour à la grande ville, j'avais là deux autres personnes qui faisaient partie du groupe, qui m'attendaient et en fait on s'est occupé de moi, on a fait en sorte d'amener une espèce de courant alors je me disais si ça s'est passé alors que j'étais seule, je sais pas comment j'aurais vécu ça mais ils étaient pas obligés ils auraient pu juste présenter leur candoléance et voilà mais cette bienveillance ça m'a vraiment vraiment touchée donc j'en garde un très bon souvenir parce qu'ils ont fait en sorte que mon retour il y en a même qui me disent mais tu t'occupes de rien nous j'avais deux amis italiens qui reprenaient un peu le même chemin que moi ils me disaient nous on achète les billets pour le le pour la barque, pour machin, juste tu viens, t'inquiète, en gère.

  • Speaker #0

    Ça a été totalement pris en gère.

  • Speaker #1

    Donc c'est quelque chose qui, dans des moments comme ça, qui sont... Voilà, c'est très précieux.

  • Speaker #0

    C'est très précieux et c'est rassurant d'ailleurs, de voir qu'on fait quand même preuve d'humanité,

  • Speaker #1

    encore.

  • Speaker #0

    Et alors moi, quand j'entends ça, je me dis, mais franchement, ce voyage... Peut-être pour les autres, c'est la même chose, mais quand on parle de voyage, on se dit qu'on quitte tout parce que c'est une fuite en avant. En tout cas, ce n'est pas ça ici. Mais c'est surtout ce que j'entends. On n'est plus dans notre rôle social, donc on est un peu plus authentique, on est un peu plus vrai, on est beaucoup plus en capacité de rencontrer l'autre et d'être en résonance. C'est ce que j'entends quand j'écoute. Et c'est peut-être pour ça, d'ailleurs, que j'ai eu ce moment si précieux au moment du décès de ta grand-mère. Cette prise en charge comme une autre famille qui te prend en charge, qui assure le passage.

  • Speaker #1

    Oui, exactement. Moi, quand je suis partie, c'était quand j'ai décidé de faire ce voyage. Je me disais, je vais prendre tout ce qu'il y a à prendre. Je ne vais pas à la quête de quelque chose de spécifique, un objectif en tête. Il faut que je revienne avec ça ou ça. Mais s'il y a une porte qui s'ouvre, je rentre. Mais voilà, je suis le flot. Et s'il y a des gens qui... J'ai rencontré des personnes formidables, que ce soit des personnes locales, etc. On a vécu des expériences incroyables. Aussi, dans des moments... Enfin, une copine... Non, c'est une copine. On s'est rencontrées dans la même auberge. On devait passer un, deux jours ensemble. parce qu'elle avait un autre itinéraire et moi je montais vers le nord, elle allait un peu vers l'ouest. Et l'avant-veille, on était sortis en scooter pour visiter des temples et sur le chemin on était presque arrivés à notre... donc on était en ville, à l'hostel et on voit un temple qui a l'air... particulier, très mignon. On décide d'y rentrer. À peine on rentre, on voit qu'il est un peu en travaux. Il y a des voitures qui sont garées, mais il est un peu en travaux. Il n'y a personne. On avance, on marche, on inspecte. Et là, il y a deux chiens qui sortent. Et on se fait attaquer par les chiens. Poursuite. J'ai vu ma vie défier. Je suis retournée avec certaines peurs. C'est-à-dire que maintenant, pas ici. J'ai pas... peur des champs ici mais je sais que là je vais revenir en Asie et en fin de la campagne si je vois un champ je vais flipper parce que c'est arrivé à plusieurs reprises mais celle-ci elle était fatale et donc ma pote elle s'est fait mordre et on a fini à l'hôpital etc et je me souviens parce qu'on devait à la base partir ce soir là pour une autre ville au nord de la Thaïlande on avait un train et elle me disait non mais c'est bon tu peux y aller je vais pas te laisser tomber on va tout faire ensemble, non c'est pas parce que moi j'ai survécu à ça que je vais te lâcher et donc on en rigole quand même j'essaie de dédramatiser un peu les choses on est bien pris en charge les personnes ah oui mais ça c'était ouf parce que moi j'ai interpellé pelle des deux personnes qui rentraient dans un café-bar à côté du temple et je leur demande de voilà, je leur parle en anglais ils n'ont pas l'air trop de comprendre donc Google Translate m'en a mis donc j'écris, ça se traduit en thaïlandais et je leur dis voilà on a besoin de s'est fait mordre et donc Ils l'installent dans le café. On regarde la plaie. Ils appellent l'ambulance, etc. On essaie d'aller chercher notre scooter, sauf qu'on se fait re-rattaquer par les chiens. Moi, je finis sur le... C'était un pick-up et je saute sur le toit du pick-up. En mode... C'est héritant. C'était hallucinant. Il y avait des moines. Ils ne sont pas déniés. Ils sont sortis après. Et le mec, il a dû leur gueuler dessus pour qu'ils rattachent leur chien. Et donc, on récupère le scooter, etc. L'ambulance arrive et l'ambulancier, donc, on regarde. Il fait, oui, il faut vous transporter à l'hôpital. Il prend les clés du scooter. Il me fait, vous inquiétez pas. On arrive à l'hôpital. On est pris en charge. Puis, il nous ramène les clés du scooter. En fait, il nous a suivis avec le scooter. Il l'a garé. Et là, je me rends compte que j'avais laissé ma veste. dans le café-bar. Je me suis dit, ah merde, ça veut dire que demain, je dois revenir. Et le fait de revenir à cet endroit-là, j'avais pas envie. Et donc, hôpital, une heure chrono, on est déjà sortis. Elle a eu sa piqûre, désinfectée. Elle a les médicaments, parce qu'il y a l'espèce de pharmacie dans l'hôpital. On a tout. On va chercher le scout. Et là, je vois qu'ils sont prouver ma jacket. Je n'avais rien dit. Ils l'ont mis dans un sac et ils l'ont attaché au scooter. Je me suis fait... Waouh ! J'ai pleuré. C'est là où on a pleuré parce qu'on n'avait pas pleuré pendant tout ça. Il y avait toute la pression qu'il y avait. Et là, c'était... Waouh ! Mais c'est quoi ces gens ? Mais c'est incroyable. C'est... Voilà.

  • Speaker #0

    Il faut aller à l'autre bout du monde pour vivre des moments de bienveillance et de humainité.

  • Speaker #1

    C'est-à-dire, c'est des personnes qui... Parce que parfois, quand on voyage, oui, c'est parce qu'ils veulent boire, machin, mais non, je me rends compte qu'il y a des gens, ils sont juste gentils. Et ce n'est pas parce qu'ils sont dans la nécessité que quand ils font des choses par gentillesse...

  • Speaker #0

    Qu'ils te demandent de rien.

  • Speaker #1

    Qu'ils te demandent, comme au Vietnam, on avait pris encore des scouts. Et oui, donc avant d'aller au Vietnam, et là, cette fille-là, on devait se séparer. Mais tu sais, je pense que finalement, je vais rester à Chiang Mai avec toi. Je vais changer mes plans parce que je pense qu'il faut que je reste dans une ville, une grande ville pour la plaie, etc. Parce qu'il fallait qu'elle aille à l'hôpital chaque jour. En fait, on a passé plus d'une semaine ensemble. Et donc voilà, tu as beau planifier les choses, les choses se font. Elle est adorable. Et peut-être que là, on va se revoir. On va être pareil au même moment au Japon et en Indonésie. Donc, on risque de refaire peut-être un petit bout de voyage ensemble. Mais voilà, c'était génial. Et quand tu disais, les gens qui te donnent, tu découvres. Moi, je suis d'origine marocaine. Donc, je sais que de là où je viens, ceux qui ont le moins, c'est ceux qui donnent le plus, sans attendre quoi que ce soit. Et là, en Asie, c'était un peu pareil. On était au Vietnam en scoot, on décide de s'arrêter pour grignoter quelque chose, on n'avait pas pris notre petit déj. Et là, on voit un petit bouiboui, on commande des petits trucs. Et là, eux, au Vietnam, il faut savoir, les petits bouibouis, c'est sur la porte de leur maison. Donc le garage, tu vois chez eux. Et donc nous, on va un peu chez eux. Et là, ils nous rapportent des trucs qu'on n'a pas commandés. Ils nous rapportent. une main de banane il fait non ça c'est pour vous et on en prend une il fait non mais le reste vous le prenez avec vous et il nous ramène ça et ça mais en fait il voulait pas plus il était juste content qu'on soit là je suis mais attends mais ils nous ont offert plus que ce qu'on avait commandé et ils allaient fermer parce que je sais plus ils allaient fermer juste après notre départ et je suis mais c'est quoi ces gens c'est quoi ces gens c'est quoi cette gentillesse c'était incroyable c'était vraiment incroyable je comprends pourquoi tu vas

  • Speaker #0

    repartir.

  • Speaker #1

    Oui, bah oui.

  • Speaker #0

    Forcément.

  • Speaker #1

    Bah oui.

  • Speaker #0

    Forcément. Alors, une question que je ne t'ai pas du tout posée. Et ta famille, qu'est-ce qu'elle a pensé ?

  • Speaker #1

    Ah oui.

  • Speaker #0

    Quand tu t'es dit je pars.

  • Speaker #1

    C'était compliqué. C'était très compliqué. Moi, j'ai un frère qui est plus jeune et lui, il voyageait déjà avant. Donc, mon frère, il comprend parfaitement. Et ma famille, ils... ils ont eu peur parce que déjà moi là j'ai droit je vais rien dire mais Ils avaient peur professionnellement. Mais est-ce que tu es sûre ? Mais pourquoi aussi longtemps ? Ce n'est pas la distance. C'est le fait de lâcher le boulot.

  • Speaker #0

    Ah oui, ok.

  • Speaker #1

    On ne lâche pas le boulot. Mes parents, ils ont fait carrière à la banque, dans la même banque toute leur vie. Donc, des décisions comme ça, c'est pour eux. Non, mais ne vous inquiétez pas. Je sais ce que je fais. J'ai mon appart. Je ne prends pas de grands risques et tout. Et ma mère, elle avait l'habitude un peu avec mon frère, qui a l'habitude de prendre des décisions un peu comme ça. Mais du coup, c'est plus facile, je ne vais pas dire de la convaincre, mais voilà, que c'est tout à fait normal. On a trouvé un consensus parce que, aussi, ma mère, par exemple, ce qui l'a dérangée, c'était le discours à tenir auprès de la famille.

  • Speaker #0

    Ah oui. Pourquoi ça ne se fait pas ?

  • Speaker #1

    Oui, parce qu'ils ne vont pas comprendre. Ils vont penser que j'ai plus de boulot. Dans nos sociétés, ça n'existe pas. Enfin, de ne pas avoir de boulot. Donc,

  • Speaker #0

    c'est plus pour les conventions.

  • Speaker #1

    Oui, c'est pour les conventions. Et donc, tu peux leur dire que j'ai fait une année sabbatique et que je retourne à mon boulot. D'ici là, plein de choses peuvent arriver. Donc, on a trouvé la conscience sociale. Donc, c'est le discours qu'on tient. Donc, ça, elle, ça lui fait plaisir. Et moi, voilà. Donc, moi, je peux dire... Enfin, je n'ai pas envie de me cacher. Parce que j'ai ma famille sur mes réseaux sociaux, etc. Je n'ai pas envie de me cacher et de lui dire...

  • Speaker #0

    Comme ça, tu passes le meilleur voyage.

  • Speaker #1

    Exactement. Et mon père, qui n'avait pas une famille. Pourquoi ? Mais... Oui, mais... Le boulot, etc. Mais pendant le voyage, il était très content que je vive mon expérience. Ah oui ?

  • Speaker #0

    Voilà. Si il t'aime... Oui, oui. Et qu'il t'a épanoui.

  • Speaker #1

    Oui, et après, ils étaient très contents. Et côté amis, alors j'ai des amis qui l'ont déjà fait, donc voilà, ils ne peuvent que te pousser pour le faire. D'autres qui en rêvent, donc pareil, qui te disent, mais à fond, vas-y, c'est trop cool. Et d'autres qui, aussi parce qu'ils sont dans un schéma qui est différent, c'est des familles avec enfants. qui projettent leur contrainte, leur peur de... Mais tu vas combien de temps ? Deux, trois mois, c'est bon. Et moi, je leur disais, oui, j'y vais trois mois et je reviens pour les rassurer, alors que moi, dans ma tête, je reviendrai quand j'en aurai plus envie ou quand j'aurai plus d'argent accessoirement. C'est un signe de la réalité. Voilà, voilà. Et si oui, bah oui... Fais attention, fais quand même attention parce que tu peux vite oublier la réalité des choses et te retrouver dans cet engrenage et de ne plus savoir retrouver une vie professionnelle. Parfois, quand je suis dans des dindes, je me dis peut-être qu'ils ont raison. Ces moments de dinde, je ne les ai pas en voyage. C'est là, quand je suis en mode, je suis en bail, que je me dis peut-être qu'ils ont raison.

  • Speaker #0

    Mais parce que ça veut dire que ces amis-là, ils n'envisagent pas que ce voyage, c'est une richesse ?

  • Speaker #1

    Oui, mais pas sur du long terme. Pour eux, deux, trois mois, voilà, fais ton petit truc, ton petit kiff et tu reviens.

  • Speaker #0

    Parce qu'ils sont plus déjà un peu dans les normes sociales.

  • Speaker #1

    Oui, oui, bien sûr, bien sûr, plus que jamais. Oui, oui, oui. Pour eux, même là, quand je parle, par exemple, je leur dis, mais en fait, voilà, j'ai envie... de tester ça, de faire cette formation. Maintenant, j'ai le temps. C'est le moment où jamais de pouvoir tester. Je sens un peu le jugement. Je sens un peu... Ouais, tu es en train de te perdre. De te trouver, en fait. Ça va être difficile pour toi. Est-ce que tu vas pouvoir payer ton prêt ? Est-ce que tu vas pouvoir vivre comme avant ? Pose des questions à ta place.

  • Speaker #0

    Oui,

  • Speaker #1

    je vous invite. même si t'es pas alignée mais parfois ce genre de discours ça reste un peu dans un petit coin dans ta tête et ça ressort au moment où tu vas pas très bien c'est tout à fait humain c'est logique,

  • Speaker #0

    quand t'es en pleine de doute forcément il y a des mauvaises choses qui remontent à l'expectance après me semble-t-il que tu fais ce voyage et tu sais pourquoi tu as des bonnes... de très bonnes raisons, tu nous as expliqué tout ça, et peut-être que tes amis, tu les convaincras quand tu raconteras toute ton époquée, et qu'ils se dérondent, bah finalement, elles... Elle s'est trouvée, elle est bien dans ses baskets et elle sait ce qu'elle veut, elle sait où elle va. Et même si la réponse, c'est je continue de voyager.

  • Speaker #1

    Exemple, je me souviens quand j'avais dit, alors, j'ai tant d'argent, vous, à ma place, vous ferez quoi ? Il me fait, ah ben moi, j'aime bien se tirer, j'achèterai un investissement locatif, nanana. Ça te fait, je fais, mais non, non. Oui, mais c'est vous, mais c'est ça. Je fais, oui, mais... Moi, ce n'est pas mon kiff. Ça, c'est un rêve. C'est quelque chose que je voulais faire depuis longtemps. Ça me tient à cœur de le faire. Donc, ne me parle pas de ça. Enfin, moi, ok, oui. Peut-être que c'est le truc le plus judicieux, réfléchi, etc. Mais moi, je n'ai pas envie de regretter dans 5-10 ans. Ou après, de me dire, mais tu avais une opportunité. Parce qu'à un moment, on a la pression. Quand des choses arrivent, moi, je crois en l'alignement des étoiles. Il y a beaucoup de choses qui se débloquent parce qu'il y a un alignement d'étoiles et parce que ça doit arriver à ce moment-là. Pas mal de choses dans ma vie, ça s'est passé comme ça. C'est le moment pour faire ça.

  • Speaker #0

    Et ce qui est super, c'est que tu aies résisté à cette pression sociale, en fait, et que tu sois partie.

  • Speaker #1

    Oui, parce qu'à 36 ans, ce n'est pas le faire à 28, etc. c'est aussi, tu te dis au fait, ok oui mais les chances de rencontrer quelqu'un etc voilà, ça se fait en plus rare oui, mais tiens, je bosse là et tout, c'est pas pour autant que j'ai rencontré quelqu'un donc ça veut rien dire donc donc oui il y a beaucoup de questionnements, il y a beaucoup de de pression avant, avant d'entamer le voyage et de savoir aussi dans quelles conditions je vais revenir. Est-ce que, comme j'ai dit, pendant le voyage, je pense qu'après, c'est quelque chose qu'il faut prendre en considération pour un temps d'adaptation pour le retour. Mais pendant le moment présent, il faut juste le vivre.

  • Speaker #0

    le vivre très ancrée bah écoute en tout cas oui tu m'as l'air d'être une fille très ancrée oui oui oui je le sens bien c'est super agréable d'ailleurs d'échanger avec toi parce que t'es tellement ancrée tu donnes envie t'es bien dans tes pompes donc bravo merci merci beaucoup qui a eu le plaisir d'avoir partagé tout ça avec nous aujourd'hui merci beaucoup et belle route merci à bientôt à bientôt Les clafs féminins,

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Description

Bonjour, bienvenue dans ce nouvel épisode de L'Éclat Féminin.

Aujourd'hui, je vous propose d'aborder la thématique du voyage. Pas n'importe lequel. Le voyage comme quête de sens. Le voyage qui permet de rencontrer de nouvelles cultures, des personnes inspirantes, et le voyage qui explore différentes façons de vivre. Faire le tour du monde offre l'occasion de réfléchir à ce qui est vraiment important, à nos objectifs personnels, professionnels, à ce que l'on veut accomplir dans le futur. C'est aussi peut-être comprendre si l'on fait les choses pour soi-même ou parce que la société et les autres attendent cela de moi.

Finalement, je me dis que faire un tour du monde, c'est trouver sa paix intérieure. Le conflit intérieur est inhérent à chaque individu. Il résulte de la confrontation entre nos différentes instances psychiques, le ça, représentant les instincts, les pulsions, les envies, qui s'opposent au surmoi, qui intègre les règles, les normes sociales et l'éducation. Le moi tente de trouver un compromis entre ces deux forces antagonistes. En somme, la paix intérieure consiste à trouver un équilibre entre ces forces contradictoires, à accepter nos dualités et à cultiver l'harmonie malgré les secousses du monde extérieur.


Pour vous plonger dans cette thématique fascinante, j'ai le plaisir d'accueillir Kaoutar, une aventurière qui a tout quitté pour explorer le monde.

Lors de notre rencontre à Paris, elle faisait une pause avant de repartir vers de nouvelles destinations lointaines.

Cet épisode est une opportunité unique de découvrir un fragment de l'expérience de Kaoutar.

Elle partagera avec nous les raisons qui l'ont poussée à prendre la route, les enseignements qu'elle en a tirés, et comment ses voyages l'aident à façonner son futur projet professionnel.

Ne manquez pas cette conversation inspirante et enrichissante !

Bonne écoute ! 🤩 🎙️


Crédits musique générique : Stéphane Pauc


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour, bienvenue dans ce nouvel épisode de L'Éclat Féminin. Aujourd'hui, je vous propose d'aborder la thématique du voyage. Pas n'importe lequel. Le voyage comme quête de sens. Le voyage qui permet de rencontrer de nouvelles cultures, des personnes inspirantes, et le voyage qui explore différentes façons de vivre. Faire le tour du monde. offre l'occasion de réfléchir à ce qui est vraiment important, à nos objectifs personnels, professionnels, à ce que l'on veut accomplir dans le futur. C'est aussi peut-être comprendre si l'on fait les choses pour soi-même ou parce que la société et les autres attendent cela de moi. Finalement, je me dis que faire un tour du monde, c'est trouver sa paix intérieure. Le conflit intérieur est inhérent à chaque individu. Il résulte de la confrontation entre nos différentes instances psychiques, le ça, représentant les instincts, les pulsions, les envies, qui s'opposent au surmoi, qui intègre les règles, les normes sociales et l'éducation. Le moi tente de trouver un compromis entre ces deux forces antagonistes. En somme, la paix intérieure consiste à trouver un équilibre entre ces forces contradictoires, à accepter nos dualités et à cultiver l'harmonie malgré les secousses du monde extérieur. Elle se nourrit de la compréhension philosophique et de l'exploration psychologique de notre propre nature. Les regrets La honte, la culpabilité et la perte de confiance sont autant de signes de la présence d'un conflit intérieur. On peut cependant accorder au mot conflit un sens neutre, voire positif. Le conflit permet le progrès, l'évolution, la créativité. Il offre de nouvelles opportunités. Il est le moteur du destin. Par son pouvoir rééquilibrant, il fonde l'harmonie. Bonjour Kauthar. Bonjour. Merci d'avoir accepté mon invitation.

  • Speaker #1

    Merci à toi.

  • Speaker #0

    Alors, j'ai voulu t'inviter car tu m'intrigues et ça, c'est vrai. Tu m'intrigues beaucoup. Peut-être parce que tu fais ce que je ne me nage jamais osé faire. Donc, moi, j'ai besoin de comprendre pourquoi une jeune fille comme toi plaque tout, part en voyage. Pour nos auditeurs et nos auditrices, je précise que Kauthar fait actuellement son tour du monde. J'ai la chance de lui prendre quelques minutes de son temps. Pour qu'elle nous partage un petit peu son expérience. Alors, Ausha, qu'est-ce que tu penses de cette introduction ? Est-ce que c'est quelque chose qui fait sens pour toi ?

  • Speaker #1

    Parfaitement. J'allais rebondir là-dessus. Je pense qu'elle résume beaucoup de choses. Il y a une petite partie, peut-être on reviendra sur ça un peu plus tard, sur laquelle je ne suis pas très d'accord. Mais c'est vrai qu'en termes de reconnexion, de créativité, etc. En fait, on se détache de beaucoup de choses et donc ça laisse la place pour de nouvelles choses qui arrivent. Donc, c'est une liberté, libération que de prendre son sac à dos et d'aller faire un tour d'Asie, un tour du monde ou juste de voyager sur une longue période. Donc, voilà.

  • Speaker #0

    Mais alors, quel est l'élément déclencheur ? Quel est cet élément qui fait que... Tu t'es dit, allez, j'y vais, je pars.

  • Speaker #1

    Quel est ton esprit ? Alors, j'espère que mon ancienne RH ne va pas écouter cette molécate.

  • Speaker #0

    Elle n'écoutera pas, elle n'entendra pas.

  • Speaker #1

    Alors, moi, ça faisait presque deux ans que j'étais au sein d'une boîte qui est hyper challengeante, etc. C'était un nouveau poste, une nouvelle équipe qui a été créée, etc. Et la boîte, donc... Je pense qu'il y avait un nouveau fonds d'investissement qui était rentré et ce nouveau fonds d'investissement avait invité un cabinet de consulting à venir faire un audit stratégique, organisationnel sur la boîte. Et sur l'un des outputs de cet audit, on mettait en perspective l'existence de toute mon équipe. comme quoi elle était mal placée d'un point de vue organisationnel, etc. C'était pas peut-être dans la bonne équipe, qu'il y avait d'autres équipes qui faisaient plus ou moins... Enfin, il y avait plusieurs équipes qui faisaient plus ou moins la même chose ou se rejoignaient sur certains points. Moi, mon chef, quand il m'en avait parlé, donc juste factuellement, moi, dans ma tête, ça commençait à faire un peu tilt et de dire... S'il y a une restructuration, il y a de fortes chances parce que si on réunit trois équipes, il y a des managers qui vont sauter. Et je lui dis, il y a de fortes chances que ce soit moi parce que je suis l'une des plus juniors. Je pense que c'est beaucoup plus difficile de faire sauter des personnes avec plus d'ancienneté, etc. Et aussi, ça dépend de la direction qu'on veut faire prendre à cette équipe. Si c'est une direction IT, moi, je ne suis pas une personne de l'IT. Certes, je suis ingénieure, mais j'ai aussi un background de toute école de commerce. Et j'évoluais plus dans le monde du business. J'étais chef de produit, j'ai bossé dans du market, mais j'ai bossé aussi, j'avais développé dans ma boîte d'avant, où je suis restée plus longtemps, des projets qui étaient comment lier le marketing, le sales avec de la data, etc. Donc, c'était tout. très nouveau, c'était de l'IA, etc. Et en venant dans cette nouvelle boîte, je pensais faire la même chose, sauf que je voyais que je m'éloignais de plus en plus du business et ça commençait à créer un peu de frustration. Et c'était le moment où je commençais à me poser des questions. Et je suis de nature à mettre toutes les éventualités devant mes yeux et de me dire, OK, supposons que demain, tu te fasses virer, qu'on te remercie ou que tu n'en peux plus parce qu'à un moment... Autant les deux premières années, c'était enrichissant parce que j'apprenais beaucoup. J'avais un chef qui était très formateur, etc. Autant je n'arrivais plus à trouver mon compte parce que j'avais l'impression d'y laisser ma santé. Et je me disais, mais qu'est-ce que tu ferais ? Ok, si c'est ça, ça dépend des conditions. Je pense que j'ai envie de voyager. C'est quelque chose que j'avais envie de faire très longtemps, mais pour différentes raisons. De, je n'ai pas d'argent. quitter son appart parisien pour revenir et trouver un loyer quand t'as pas de contrat ou quand t'es en période d'essai, c'est compliqué. Alors que là, j'avais déjà acheté mon appart, donc oui, il faut payer le prêt, mais c'est différent. Je peux louer, donc il y a beaucoup d'options. Et je me disais, mais si jamais... Voilà, je l'avais gardé en tête. Je dis, je... prépare mon CV, c'est en jamais. Je commençais à regarder et à ce moment-là, il n'y avait rien sur la table. Et quelques mois après, je me souviens, j'en avais parlé avec une collègue et je lui ai dit, tu sais, d'ici la fin d'année, moi, je ne suis plus là. Soit on va me remercier, soit je vais partir. L'une des deux. Je ne sais pas pourquoi. Je pense que j'ai aussi pas mal d'intuition et je sentais le truc venir. Ça m'a permis de me préparer psychologiquement. Donc, quand c'est arrivé, quand on m'a dit, oui, est-ce qu'on peut trouver... en accord. Mais bien sûr ! Et je pense que aussi, eux, de leur côté, ils étaient un peu surpris parce que je pense qu'ils ne savaient pas que moi, j'avais eu longueur d'avance, c'est-à-dire que psychologiquement, j'étais déjà prête. Oui,

  • Speaker #0

    tu ne pensais pas que tu allais réagir comme ça.

  • Speaker #1

    Donc moi, je ne l'ai pas vécu. En fait, je voulais juste éviter les coups de pression, de rentrer dans des conflits. Je n'avais pas envie de ça. Mais moi, psychologiquement, quand je me disais que c'était une...

  • Speaker #0

    Ça t'a soulagée ?

  • Speaker #1

    Ça m'a soulagée. Je me suis dit, je vais pouvoir partir de façon très confortable. Voilà, le voyage. Et je me souviens quand on me disait, des personnes qui se sont excusées parce qu'elles ne voulaient pas que je parte et tout. Et je me suis dit, mais non, c'est le meilleur cadeau que vous puissiez me donner parce que vous me donnez la chance de réaliser un rêve, de partir en voyage dans ces conditions-là. Parce que sinon, j'aurais changé de boulot pour un... pour un autre et je serais passée à côté parce que voilà, j'ai 36 ans, c'est difficile de se dire ok, je vais mettre ma carrière en stand-by et y aller. Et voilà, donc c'était ça le déclic. J'y ai déjà pensé par le passé, c'était lors d'une rupture, chose que j'ai remarqué pendant mon voyage, beaucoup de personnes font, qui avaient... beaucoup de personnes qui sortaient d'une relation et qui essayaient de trouver dans le voyage une façon de s'évader, de tourner la page, de gagner confiance en eux, pour différentes raisons. Et à cette époque-là, j'avais décidé de ne pas le faire parce que j'avais l'impression que c'était une fuite vers l'avant et que c'était pas... Ça rejoint ce que tu disais dans ton introduction. Pour moi, il fallait que je trouve ma paix. intérieure avant d'aller la chercher à l'extérieur et que le voyage en fait si je pensais que le voyage allait résoudre mes problèmes c'était pas la solution parce que une fois que je reviendrai dans mon environnement ben les problèmes ils seront toujours là en train de m'attendre voilà que de décaler etc Et je voulais le faire, quitte à le faire dans le mal, mais que si je voyageais, c'était pour les bonnes raisons et que ça ne soit pas une fuite. Qu'il fallait que je regarde les choses. À l'époque, c'est pour ça que j'avais décidé de... OK, même si j'ai eu envie de juste prendre mon backpack et de tout plaquer, non, non, non. Tu vas les affronter, parce que la vie, tu ne peux pas juste prendre ton sac à dos et partir. Voilà.

  • Speaker #0

    Donc, en fait, tu es partie finalement avec un état d'esprit hyper positif. Ce n'était pas un voyage réparateur, si je comprends bien.

  • Speaker #1

    Oui, non.

  • Speaker #0

    Mais alors, du coup, ma question, c'est ce voyage, il a répondu à quel besoin ? Quel besoin intérieur fort était présent ce moment-là ?

  • Speaker #1

    Alors, j'aime beaucoup les voyages. Je voyage beaucoup, mais jamais seule. Je suis toujours avec un groupe d'amis ou mes amis, enfin, une de mes amies, mais jamais seule. Et j'ai toujours admiré les gens qui arrivent à voyager très longtemps seuls. J'avais l'habitude de faire des city trips quand j'étais en déplacement, de rester une longue période toute seule, ça ne me dérangeait pas. J'étais expat pendant cinq ans à Anvers, donc ce n'est pas la ville la plus sociable. J'ai l'habitude de rester avec moi-même, ce n'est pas ça qui me faisait peur. C'était plutôt le voyage. Pour moi, le voyage, c'est quelque chose qu'on... partage et j'avais peur de me retrouver dans des moments où j'ai envie de partager il n'y a personne avec moi pour partager ces moments là, pour moi c'est de la frustration et j'ai dit mais comment je vais gérer ça et pour moi c'était un challenge, c'était ce voyage là je vais voir à quel point je suis capable d'assumer cette solitude ces peurs, donc moi je suis partie à la rencontre de mes peurs ça en fait partie aussi même si Il y a des personnes qui te diront que je suis très extravertie, mais par contre, je suis dans un bar seul, je parlerai à personne. Je suis en mode, j'observe, je regarde. Mais si on vient me parler, je parle facilement. En fait,

  • Speaker #0

    les gens confondent souvent le fait d'être extravertie avec l'aspect d'un papillon qui bouge.

  • Speaker #1

    Voilà, je ne le suis pas du tout. Et j'avais peur de ne pas être capable de me faire des amis sur le voyage. Parce que j'avais dans mon cercle d'amis. des personnes qui l'ont déjà fait. Je me suis dit, tu ne seras jamais seule. Je me suis dit, non mais moi, je ne sais pas. On verra bien. Et je me disais, ok, au pire, si je vois qu'au bout de deux semaines, je n'y arrive pas, je rentre. Ok, il n'y a pas de pression. Ce n'est pas comme si je suis en train d'acheter tous mes billets d'avion. Elle est simple et on verra. Pas de pression. Et voilà, je suis partie pour faire face à mes peurs. Je pense que j'étais très challengée là-dessus parce que j'en ai vécu pas mal. Il y en a que j'ai surmenté. Et je suis revenue avec quelques autres peurs. Mais dans l'absolu, c'était ça. C'était comment gérer ces moments-là, notamment quand je suis seule. C'est des phobies, c'est beaucoup de choses.

  • Speaker #0

    Et alors du coup, ce que je trouve intéressant dans ce que tu dis, c'est de partir pour affronter ces peurs. C'est quand même super. C'est une super expérience qui peut être très déstabilisante, mais j'imagine très riche aussi. Donc, quelles sont les, si ce n'est pas trop indiscret, mais quelles sont les peurs que tu as dû affronter seule, loin ?

  • Speaker #1

    Alors, déjà, ma peur de rester seule, etc. Ça, c'est comme ce qu'ils disaient, tu n'es jamais seule. Après, il y a des moments où aussi, je ne vais pas dire que je n'étais pas avec les bonnes personnes, mais parfois, on est dans des groupes. qui nous prennent beaucoup plus d'énergie. Et j'ai appris aussi à connaître mes besoins, de me dire, non mais en fait, moi j'ai besoin des gens qui me nourrissent, il faut que je fasse attention. Ce n'est pas accompagner pour être accompagnée, mais avec qui je suis accompagnée. Enfin, par qui je suis accompagnée. Et parmi les peurs, donc la peur de la solitude, ça, je l'ai rapidement surmonté. Même si j'ai commencé par une destination qui n'est pas des plus faciles, j'ai commencé par le Sri Lanka. J'y suis allée sans aucun a priori, je pense que j'aurais dû faire beaucoup plus de recherches. Et je pense que si c'était le cas, je n'aurais pas commencé par le Sri Lanka, parce que d'emblée, j'étais face à toutes mes frères, enfin pas toutes mes frères, j'exagère, mais les plus profondes et celles qui me tétanisaient le plus, à savoir ma phobie des serpents. Ah ! Mais moi...

  • Speaker #0

    c'est à dire que tu vois un serpent tu te figes c'est ça ?

  • Speaker #1

    c'est à dire que J'ai aussi compris que j'avais peur de la peur. J'avais peur d'avoir peur.

  • Speaker #0

    Oui, donc c'est la représentation.

  • Speaker #1

    Oui, donc pendant tout le temps, ok, mais s'il est là, s'ils ne sont pas là. Donc là, je suis dans la jungle, ils sont partout, je regarde par-ci, par-là. Comment je dois m'habiller pour éviter d'être en contact ?

  • Speaker #0

    Justement, est-ce qu'à un moment donné, ta peur a diminué parce que tu as arrêté de te poser toutes ces questions-là ?

  • Speaker #1

    Alors, j'ai eu ça, mais au moins d'une semaine, je me suis retrouvée face à face avec un serpent. j'ai eu peur sachant que c'était pas privé et en plus il était en mode chasse il s'est mis un peu debout je me suis juste barrée mais au fil du temps et puis après je suis partie dans une comment on appelle ça une réserve naturelle et je prends un logement qui a l'air super sympa dans des cas des bengalos écologiques et surprise arrivé sur place je me rends compte que mon petit bengalo le toit il est en espèce de paille et comment dire il est pas même enfin Il y a des bars, en fait, ça laisse rentrer. Oui, mais en plus, il y a des espèces de bars comme une espèce de grillage, mais qui laissent tout rentrer. Donc, n'importe quoi peut rentrer largement. Tu peux passer ta tête, je pense, entre les deux bars. Donc, voilà. Et la salle de bain, qui est canon, mais qui est sans... Enfin, le toit est ouvert. Donc, on voit la lune, on admire la lune. Et à chaque fois, parce que je rentrais, on passait la journée dehors, je rentrais tard. Et je prenais ma douche, parce que moi j'aime bien prendre ma douche le soir, qu'il y avait la lune, c'était magnifique, mais j'étais en mode j'espère qu'un serpent ne viendra pas me regarder prendre ma douche. J'espère, j'étais en mode... Alors, je dois kiffer, mais je dois faire attention, je n'étais pas sereine, mais j'essayais d'en profiter. Et c'était un peu ça pendant... Enfin, à chaque fois que j'étais face à mes peurs, c'était... Ok, je refuse que ça me tétanise et que ça m'empêche de faire certaines activités. Donc, j'y allais. Je me souviens, j'étais dans une ville au Sri Lanka où il y avait pas mal de pluie. Et il y avait pas mal de... Il y avait des... Comment on appelle ça ? Non, c'est pas des limaces, des sangsues. Donc, juste en marchant dans la rue.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Et je trouvais bien que ça m'empêchait. Et moi, mes phobies, c'est pas j'ai peur de me faire attaquer. En fait, c'est les... Que ce soit les serpents ou les sangsues, je trouve ça dégoûtant. Je ne vois pas ces espèces être en contact avec moi. C'est répugnant. Du coup, je mettais des leggings, je regardais toutes les astuces, je frottais avec du savon, je mettais de... Comment on appelle ça ? De l'huile essentielle de... Ah, j'ai oublié le nom. J'ai oublié le nom. Bon, ce n'est pas grave. Donc, j'essayais tout pour... maximiser les chances de ne pas me retrouver avec... Et ça a réussi. Voilà. Mais c'est-à-dire que je faisais tout, je faisais ok, non mais je vais le faire. Je suis pas sereine, je flippe, mais je vais le faire quand même, parce que je suis là pour ça.

  • Speaker #0

    Alors le fait d'affronter tes peurs comme ça, qu'est-ce que tu as appris de toi ? De ce que tu me dis, finalement, la solitude, c'était pas un sujet, le serpent, les sensus, j'ai trouvé des solutions.

  • Speaker #1

    À chaque fois, j'ai peur, ça me tétanise. Mais à un moment, je me dis, je ne peux pas continuer tout le voyage comme ça. Soit tu acceptes de jouer le jeu, etc. Soit tu rentres chez toi. Mais voilà, je n'étais pas sereine. Mais j'ai aussi appris que quand je suis avec une personne, je suis moins... moins stressée, j'ai moins peur. OK. C'est-à-dire que... Voilà. Mais il y a toujours cette... OK, mais s'il est là... Si je le vois, comment je vais réagir ? Donc, on se fait toujours des films. Bon, peut-être qu'il faudrait que je me fasse hypnotiser à mon retour à Paris parce que la peur, elle est toujours ancrée. Oui. Mais j'ai juste fait en sorte que... de comprendre. Déjà, j'ai compris que c'est plus... J'avais peur de ma réaction, de ce qui allait se passer, que de la chose en elle-même. Et j'ai fait en sorte de surmonter ça parce que j'avais envie d'aller au bout de mon expérience. Mais ça serait de te mentir, de te dire que j'ai plus peur des serpents.

  • Speaker #0

    Et alors le voyage qui permet d'affronter ses peurs, j'imagine que c'est un voyage aussi qui permet de rencontrer des gens.

  • Speaker #1

    De rencontrer des gens, de prendre des initiatives.

  • Speaker #0

    Qui as-tu rencontré ? Par qui as-tu été surprise ?

  • Speaker #1

    Alors j'ai rencontré pas mal de gens. Alors pour le coup, c'est différent. J'ai juste...... J'ai fait un constat qui est très surprenant. Je me suis rendue compte que... Parce qu'à mon retour, quand je parlais à des amis, alors, est-ce que tu as rencontré quelqu'un ? Alors, je vous fais un topo. La grande majorité des voyageurs au-delà de la trentaine que j'ai pu rencontrer, qui étaient un peu dans la même perspective, etc., c'était des femmes au-delà de la trentaine. Dans les 35-36 ans, dans la trentaine, c'était pas mal de femmes. Les hommes, c'était plus de la vingtaine. La vingtaine, on avait un peu de tout. Donc, notamment, par exemple, entre 23 ans, 28 ans, etc. Femmes, hommes, souvent des ruptures. Souvent, ils finissent l'école avant de reprendre. Ils se décident de prendre six mois pour faire... il faut faire l'asile, l'assist du sud-est, etc. Mais au-delà de la trentaine, je n'en ai pas rencontré des masses.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu as compris pourquoi ?

  • Speaker #1

    Je pense que les hommes, à partir de la trentaine, ils sont très établis dans leur carrière et ils sont moins enclin à prendre des risques que des femmes. Alors que quand c'est des femmes qui... qui n'ont pas d'enfants, qui ne sont pas mariées. Il y en a qui étaient en couple. Elles ont laissé leurs copains à la maison. Elles sont parties. Au bout de deux ou trois mois, ils vont la rejoindre pour faire deux semaines. Mais elles sont parties. Alors que les hommes, une fois la carrière lancée, ils sont... Je pense que les femmes prennent aujourd'hui beaucoup plus de risques que les hommes.

  • Speaker #0

    Et puisque tu parlais de carrière, est-ce que tu penses aussi que c'est parce que ces femmes-là avaient une carrière peut-être moins établie que leur... Pas du tout. Non,

  • Speaker #1

    c'est pas du tout. Pas du tout, pas du tout ça. Je pense que c'est juste que les femmes, elles sont prêtes à prendre ce risque-là.

  • Speaker #0

    Donc, elles sont prêtes à...

  • Speaker #1

    Parce qu'elles savent ce qu'elles sont à gagner, à se nourrir. Il y en a qui n'étaient pas là pour se retrouver. Il y en a qui étaient là parce qu'elles ont envie de découvrir, elles ont envie d'échanger, etc. Euh... De prouver aussi peut-être qu'elles sont capables. Parce qu'il y en a où elles manquaient un peu de confiance. Et elles avaient besoin de se prouver qu'elles étaient capables de se démerder toutes seules. Mais il y en a qui, non, elles n'avaient rien. Il y en a une qui m'avait beaucoup marquée. Mathilde, je l'avais rencontrée au Laos. Et on s'était fait un groupe super sympa, mais génial. On était une famille, on se séparait en pleurant. Et elle, pendant le Covid, elle avait eu un cancer du sein et elle avait remonté la pente et elle nous avait raconté tout ça. On était en mode, écoute, en connexion avec la nature. Et je trouvais que aussi, pendant le voyage, les gens, ils ont une facilité à s'ouvrir, à raconter des choses qui sont lourdes parce que aussi, euh... On n'est pas beaucoup dans le jugement et aussi, peut-être que ces personnes-là, une fois vos chemins séparés, vous n'allez pas vous revoir. Il y en a qui partageaient, mais vraiment des secrets très, très deep, leurs relations avec leurs parents, etc. Et voilà, ça permettait peut-être une façon de se libérer. Et que les gens t'offrent cette part d'eux-mêmes, c'est juste magique.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu penses que c'est parce que, quand je t'écoute depuis tout à l'heure, je me dis que finalement, ce voyage, c'est aussi une réalisation, notamment quand tu me parles de ces femmes qui prennent ce rythme. C'est une réalisation. Et est-ce que c'est parce que c'est une réalisation qu'on est un peu plus authentique, qui permet ce partage de choses très, très intimes qu'on ne livrerait pas à d'autres personnes dans notre quotidien, finalement ?

  • Speaker #1

    Bonne question. Ouais, je pense que c'est... C'est peut-être le voyage qui... Peut-être que ce n'est pas des choses qui arrivent pendant les premières semaines. Peut-être qu'il y a des verrous qui sautent. Parce qu'on est seul, on rencontre du monde, etc. Et pour peu qu'on se retrouve dans un groupe qui est bienveillant, qui est à l'écoute, etc. Il y a des choses qui s'ouvrent d'elles-mêmes. C'est plus facile. Ça, ça n'arrive pas avec tous les groupes. Mais je pense que, ou bien les personnes, quand ça arrive, je pense qu'il y a une ouverture à explorer et facile. Et aussi, quelque chose que j'ai remarqué, on est juste ancré dans le présent. Beaucoup de personnes me disaient, mais alors, comment tu te sens ? Qu'est-ce que tu as ressenti ? Est-ce que tu pensais à ça ? Est-ce que tu as le temps de réfléchir ? Mais non, je ne réfléchissais pas.

  • Speaker #0

    Tu vis l'instant.

  • Speaker #1

    L'instant. On est vraiment dans l'instant. Et aussi, on n'est plus... Je ne vais pas dire plus personne, mais on n'est pas la personne qui existait. Je ne suis pas la caoutard manageuse. Donc, je me présente, je me présente. Voilà, je suis caoutard, j'ai 36 ans. Et je viens de Paris. Voilà, c'est tout. Mais on n'est pas notre profession. On n'est pas notre... Il n'y a pas de... de blase ou...

  • Speaker #0

    Tu n'es pas dans ton rôle social.

  • Speaker #1

    Pas du tout. Voilà, exactement. On est plus ou moins tous équivalents parce qu'on est en mode backpack. Donc, même si je suis aisée, je ne parle pas de moi, aisée financièrement, etc. Mais on a tous choisi ce mode de voyage. On se rencontre parce qu'au début, je n'étais pas à l'aise d'aller dans des auberges parce que j'avais besoin dans mon intimité. Je l'ai fait parce que... Petit à petit. Par la suite, j'ai commencé parce que j'avais besoin de sociabiliser. C'est pour ça que je dis Sri Lanka, ce n'était pas l'idéal. Parce que c'est en termes d'infrastructure. Je suis contente d'avoir pas pris d'auberge là-bas. Mais par la suite, j'ai commencé à prendre des chambres individuelles dans des auberges de jeunesse. Puis après, à partager des dortoirs. Donc c'est venu... petit à petit et peu importe ton pouvoir de financer parce que tu dis l'idéal c'est de se retrouver dans des auberges parce que c'est là où j'ai le plus de chance de rencontrer du monde et du coup t'as un échange culturel mais social aussi Et on est tous pareils, tous en t-shirt, shirt, basket. Et voilà, c'est tout. C'est, voilà, backpack Décathlon. On est plus sponsorisés par Décathlon. Mais voilà.

  • Speaker #0

    Et alors, qu'est-ce que tu... Bon, t'es à mi-chemin parce que tu repars. Mais aujourd'hui, qu'est-ce que tu retiens de plus impactant ou touchant ou je ne sais trop comment ? de ce temps que tu as passé à l'étranger, de toutes ces rencontres, de toutes ces cultures différentes ? Qu'est-ce qui t'a marqué le plus ?

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qui m'a marqué le plus ? Ce n'est pas un souvenir qui est très agréable. Pendant mon voyage, j'étais au Laos, au milieu de nulle part. J'étais avec le fameux groupe. On venait de se séparer de deux personnes qui allaient dans le chemin inverse, qui étaient un peu revenues de la grande ville où on était avant. Et moi, avec le reste du groupe, on montait encore plus au nord, etc., de façon excentrée. Mais vraiment, quand j'ai dit petit village, c'est-à-dire qu'on y va en traverse, en petite barque. Et en maintenance, le décès de ma grand-mère. Donc, j'étais au milieu de nulle part. Je suis très proche de ma grand-mère. En partant, parce qu'elle est âgée, même si elle était en très bonne santé. Elle menait sa petite vie, etc. Mais je me disais, si jamais il y a une mauvaise nouvelle, j'ai mon grand-père qui est toujours en vie aussi. Je me disais, peu importe où je suis, je rentrerai. Et donc, j'apprends la nouvelle en état de choc. Et donc, je l'annonce au groupe. Et là, ils se sont tous mobilisés pour... me faciliter la tâche pour faire en sorte que ça se passe bien le retour pour moi le retour à la grande ville, j'avais là deux autres personnes qui faisaient partie du groupe, qui m'attendaient et en fait on s'est occupé de moi, on a fait en sorte d'amener une espèce de courant alors je me disais si ça s'est passé alors que j'étais seule, je sais pas comment j'aurais vécu ça mais ils étaient pas obligés ils auraient pu juste présenter leur candoléance et voilà mais cette bienveillance ça m'a vraiment vraiment touchée donc j'en garde un très bon souvenir parce qu'ils ont fait en sorte que mon retour il y en a même qui me disent mais tu t'occupes de rien nous j'avais deux amis italiens qui reprenaient un peu le même chemin que moi ils me disaient nous on achète les billets pour le le pour la barque, pour machin, juste tu viens, t'inquiète, en gère.

  • Speaker #0

    Ça a été totalement pris en gère.

  • Speaker #1

    Donc c'est quelque chose qui, dans des moments comme ça, qui sont... Voilà, c'est très précieux.

  • Speaker #0

    C'est très précieux et c'est rassurant d'ailleurs, de voir qu'on fait quand même preuve d'humanité,

  • Speaker #1

    encore.

  • Speaker #0

    Et alors moi, quand j'entends ça, je me dis, mais franchement, ce voyage... Peut-être pour les autres, c'est la même chose, mais quand on parle de voyage, on se dit qu'on quitte tout parce que c'est une fuite en avant. En tout cas, ce n'est pas ça ici. Mais c'est surtout ce que j'entends. On n'est plus dans notre rôle social, donc on est un peu plus authentique, on est un peu plus vrai, on est beaucoup plus en capacité de rencontrer l'autre et d'être en résonance. C'est ce que j'entends quand j'écoute. Et c'est peut-être pour ça, d'ailleurs, que j'ai eu ce moment si précieux au moment du décès de ta grand-mère. Cette prise en charge comme une autre famille qui te prend en charge, qui assure le passage.

  • Speaker #1

    Oui, exactement. Moi, quand je suis partie, c'était quand j'ai décidé de faire ce voyage. Je me disais, je vais prendre tout ce qu'il y a à prendre. Je ne vais pas à la quête de quelque chose de spécifique, un objectif en tête. Il faut que je revienne avec ça ou ça. Mais s'il y a une porte qui s'ouvre, je rentre. Mais voilà, je suis le flot. Et s'il y a des gens qui... J'ai rencontré des personnes formidables, que ce soit des personnes locales, etc. On a vécu des expériences incroyables. Aussi, dans des moments... Enfin, une copine... Non, c'est une copine. On s'est rencontrées dans la même auberge. On devait passer un, deux jours ensemble. parce qu'elle avait un autre itinéraire et moi je montais vers le nord, elle allait un peu vers l'ouest. Et l'avant-veille, on était sortis en scooter pour visiter des temples et sur le chemin on était presque arrivés à notre... donc on était en ville, à l'hostel et on voit un temple qui a l'air... particulier, très mignon. On décide d'y rentrer. À peine on rentre, on voit qu'il est un peu en travaux. Il y a des voitures qui sont garées, mais il est un peu en travaux. Il n'y a personne. On avance, on marche, on inspecte. Et là, il y a deux chiens qui sortent. Et on se fait attaquer par les chiens. Poursuite. J'ai vu ma vie défier. Je suis retournée avec certaines peurs. C'est-à-dire que maintenant, pas ici. J'ai pas... peur des champs ici mais je sais que là je vais revenir en Asie et en fin de la campagne si je vois un champ je vais flipper parce que c'est arrivé à plusieurs reprises mais celle-ci elle était fatale et donc ma pote elle s'est fait mordre et on a fini à l'hôpital etc et je me souviens parce qu'on devait à la base partir ce soir là pour une autre ville au nord de la Thaïlande on avait un train et elle me disait non mais c'est bon tu peux y aller je vais pas te laisser tomber on va tout faire ensemble, non c'est pas parce que moi j'ai survécu à ça que je vais te lâcher et donc on en rigole quand même j'essaie de dédramatiser un peu les choses on est bien pris en charge les personnes ah oui mais ça c'était ouf parce que moi j'ai interpellé pelle des deux personnes qui rentraient dans un café-bar à côté du temple et je leur demande de voilà, je leur parle en anglais ils n'ont pas l'air trop de comprendre donc Google Translate m'en a mis donc j'écris, ça se traduit en thaïlandais et je leur dis voilà on a besoin de s'est fait mordre et donc Ils l'installent dans le café. On regarde la plaie. Ils appellent l'ambulance, etc. On essaie d'aller chercher notre scooter, sauf qu'on se fait re-rattaquer par les chiens. Moi, je finis sur le... C'était un pick-up et je saute sur le toit du pick-up. En mode... C'est héritant. C'était hallucinant. Il y avait des moines. Ils ne sont pas déniés. Ils sont sortis après. Et le mec, il a dû leur gueuler dessus pour qu'ils rattachent leur chien. Et donc, on récupère le scooter, etc. L'ambulance arrive et l'ambulancier, donc, on regarde. Il fait, oui, il faut vous transporter à l'hôpital. Il prend les clés du scooter. Il me fait, vous inquiétez pas. On arrive à l'hôpital. On est pris en charge. Puis, il nous ramène les clés du scooter. En fait, il nous a suivis avec le scooter. Il l'a garé. Et là, je me rends compte que j'avais laissé ma veste. dans le café-bar. Je me suis dit, ah merde, ça veut dire que demain, je dois revenir. Et le fait de revenir à cet endroit-là, j'avais pas envie. Et donc, hôpital, une heure chrono, on est déjà sortis. Elle a eu sa piqûre, désinfectée. Elle a les médicaments, parce qu'il y a l'espèce de pharmacie dans l'hôpital. On a tout. On va chercher le scout. Et là, je vois qu'ils sont prouver ma jacket. Je n'avais rien dit. Ils l'ont mis dans un sac et ils l'ont attaché au scooter. Je me suis fait... Waouh ! J'ai pleuré. C'est là où on a pleuré parce qu'on n'avait pas pleuré pendant tout ça. Il y avait toute la pression qu'il y avait. Et là, c'était... Waouh ! Mais c'est quoi ces gens ? Mais c'est incroyable. C'est... Voilà.

  • Speaker #0

    Il faut aller à l'autre bout du monde pour vivre des moments de bienveillance et de humainité.

  • Speaker #1

    C'est-à-dire, c'est des personnes qui... Parce que parfois, quand on voyage, oui, c'est parce qu'ils veulent boire, machin, mais non, je me rends compte qu'il y a des gens, ils sont juste gentils. Et ce n'est pas parce qu'ils sont dans la nécessité que quand ils font des choses par gentillesse...

  • Speaker #0

    Qu'ils te demandent de rien.

  • Speaker #1

    Qu'ils te demandent, comme au Vietnam, on avait pris encore des scouts. Et oui, donc avant d'aller au Vietnam, et là, cette fille-là, on devait se séparer. Mais tu sais, je pense que finalement, je vais rester à Chiang Mai avec toi. Je vais changer mes plans parce que je pense qu'il faut que je reste dans une ville, une grande ville pour la plaie, etc. Parce qu'il fallait qu'elle aille à l'hôpital chaque jour. En fait, on a passé plus d'une semaine ensemble. Et donc voilà, tu as beau planifier les choses, les choses se font. Elle est adorable. Et peut-être que là, on va se revoir. On va être pareil au même moment au Japon et en Indonésie. Donc, on risque de refaire peut-être un petit bout de voyage ensemble. Mais voilà, c'était génial. Et quand tu disais, les gens qui te donnent, tu découvres. Moi, je suis d'origine marocaine. Donc, je sais que de là où je viens, ceux qui ont le moins, c'est ceux qui donnent le plus, sans attendre quoi que ce soit. Et là, en Asie, c'était un peu pareil. On était au Vietnam en scoot, on décide de s'arrêter pour grignoter quelque chose, on n'avait pas pris notre petit déj. Et là, on voit un petit bouiboui, on commande des petits trucs. Et là, eux, au Vietnam, il faut savoir, les petits bouibouis, c'est sur la porte de leur maison. Donc le garage, tu vois chez eux. Et donc nous, on va un peu chez eux. Et là, ils nous rapportent des trucs qu'on n'a pas commandés. Ils nous rapportent. une main de banane il fait non ça c'est pour vous et on en prend une il fait non mais le reste vous le prenez avec vous et il nous ramène ça et ça mais en fait il voulait pas plus il était juste content qu'on soit là je suis mais attends mais ils nous ont offert plus que ce qu'on avait commandé et ils allaient fermer parce que je sais plus ils allaient fermer juste après notre départ et je suis mais c'est quoi ces gens c'est quoi ces gens c'est quoi cette gentillesse c'était incroyable c'était vraiment incroyable je comprends pourquoi tu vas

  • Speaker #0

    repartir.

  • Speaker #1

    Oui, bah oui.

  • Speaker #0

    Forcément.

  • Speaker #1

    Bah oui.

  • Speaker #0

    Forcément. Alors, une question que je ne t'ai pas du tout posée. Et ta famille, qu'est-ce qu'elle a pensé ?

  • Speaker #1

    Ah oui.

  • Speaker #0

    Quand tu t'es dit je pars.

  • Speaker #1

    C'était compliqué. C'était très compliqué. Moi, j'ai un frère qui est plus jeune et lui, il voyageait déjà avant. Donc, mon frère, il comprend parfaitement. Et ma famille, ils... ils ont eu peur parce que déjà moi là j'ai droit je vais rien dire mais Ils avaient peur professionnellement. Mais est-ce que tu es sûre ? Mais pourquoi aussi longtemps ? Ce n'est pas la distance. C'est le fait de lâcher le boulot.

  • Speaker #0

    Ah oui, ok.

  • Speaker #1

    On ne lâche pas le boulot. Mes parents, ils ont fait carrière à la banque, dans la même banque toute leur vie. Donc, des décisions comme ça, c'est pour eux. Non, mais ne vous inquiétez pas. Je sais ce que je fais. J'ai mon appart. Je ne prends pas de grands risques et tout. Et ma mère, elle avait l'habitude un peu avec mon frère, qui a l'habitude de prendre des décisions un peu comme ça. Mais du coup, c'est plus facile, je ne vais pas dire de la convaincre, mais voilà, que c'est tout à fait normal. On a trouvé un consensus parce que, aussi, ma mère, par exemple, ce qui l'a dérangée, c'était le discours à tenir auprès de la famille.

  • Speaker #0

    Ah oui. Pourquoi ça ne se fait pas ?

  • Speaker #1

    Oui, parce qu'ils ne vont pas comprendre. Ils vont penser que j'ai plus de boulot. Dans nos sociétés, ça n'existe pas. Enfin, de ne pas avoir de boulot. Donc,

  • Speaker #0

    c'est plus pour les conventions.

  • Speaker #1

    Oui, c'est pour les conventions. Et donc, tu peux leur dire que j'ai fait une année sabbatique et que je retourne à mon boulot. D'ici là, plein de choses peuvent arriver. Donc, on a trouvé la conscience sociale. Donc, c'est le discours qu'on tient. Donc, ça, elle, ça lui fait plaisir. Et moi, voilà. Donc, moi, je peux dire... Enfin, je n'ai pas envie de me cacher. Parce que j'ai ma famille sur mes réseaux sociaux, etc. Je n'ai pas envie de me cacher et de lui dire...

  • Speaker #0

    Comme ça, tu passes le meilleur voyage.

  • Speaker #1

    Exactement. Et mon père, qui n'avait pas une famille. Pourquoi ? Mais... Oui, mais... Le boulot, etc. Mais pendant le voyage, il était très content que je vive mon expérience. Ah oui ?

  • Speaker #0

    Voilà. Si il t'aime... Oui, oui. Et qu'il t'a épanoui.

  • Speaker #1

    Oui, et après, ils étaient très contents. Et côté amis, alors j'ai des amis qui l'ont déjà fait, donc voilà, ils ne peuvent que te pousser pour le faire. D'autres qui en rêvent, donc pareil, qui te disent, mais à fond, vas-y, c'est trop cool. Et d'autres qui, aussi parce qu'ils sont dans un schéma qui est différent, c'est des familles avec enfants. qui projettent leur contrainte, leur peur de... Mais tu vas combien de temps ? Deux, trois mois, c'est bon. Et moi, je leur disais, oui, j'y vais trois mois et je reviens pour les rassurer, alors que moi, dans ma tête, je reviendrai quand j'en aurai plus envie ou quand j'aurai plus d'argent accessoirement. C'est un signe de la réalité. Voilà, voilà. Et si oui, bah oui... Fais attention, fais quand même attention parce que tu peux vite oublier la réalité des choses et te retrouver dans cet engrenage et de ne plus savoir retrouver une vie professionnelle. Parfois, quand je suis dans des dindes, je me dis peut-être qu'ils ont raison. Ces moments de dinde, je ne les ai pas en voyage. C'est là, quand je suis en mode, je suis en bail, que je me dis peut-être qu'ils ont raison.

  • Speaker #0

    Mais parce que ça veut dire que ces amis-là, ils n'envisagent pas que ce voyage, c'est une richesse ?

  • Speaker #1

    Oui, mais pas sur du long terme. Pour eux, deux, trois mois, voilà, fais ton petit truc, ton petit kiff et tu reviens.

  • Speaker #0

    Parce qu'ils sont plus déjà un peu dans les normes sociales.

  • Speaker #1

    Oui, oui, bien sûr, bien sûr, plus que jamais. Oui, oui, oui. Pour eux, même là, quand je parle, par exemple, je leur dis, mais en fait, voilà, j'ai envie... de tester ça, de faire cette formation. Maintenant, j'ai le temps. C'est le moment où jamais de pouvoir tester. Je sens un peu le jugement. Je sens un peu... Ouais, tu es en train de te perdre. De te trouver, en fait. Ça va être difficile pour toi. Est-ce que tu vas pouvoir payer ton prêt ? Est-ce que tu vas pouvoir vivre comme avant ? Pose des questions à ta place.

  • Speaker #0

    Oui,

  • Speaker #1

    je vous invite. même si t'es pas alignée mais parfois ce genre de discours ça reste un peu dans un petit coin dans ta tête et ça ressort au moment où tu vas pas très bien c'est tout à fait humain c'est logique,

  • Speaker #0

    quand t'es en pleine de doute forcément il y a des mauvaises choses qui remontent à l'expectance après me semble-t-il que tu fais ce voyage et tu sais pourquoi tu as des bonnes... de très bonnes raisons, tu nous as expliqué tout ça, et peut-être que tes amis, tu les convaincras quand tu raconteras toute ton époquée, et qu'ils se dérondent, bah finalement, elles... Elle s'est trouvée, elle est bien dans ses baskets et elle sait ce qu'elle veut, elle sait où elle va. Et même si la réponse, c'est je continue de voyager.

  • Speaker #1

    Exemple, je me souviens quand j'avais dit, alors, j'ai tant d'argent, vous, à ma place, vous ferez quoi ? Il me fait, ah ben moi, j'aime bien se tirer, j'achèterai un investissement locatif, nanana. Ça te fait, je fais, mais non, non. Oui, mais c'est vous, mais c'est ça. Je fais, oui, mais... Moi, ce n'est pas mon kiff. Ça, c'est un rêve. C'est quelque chose que je voulais faire depuis longtemps. Ça me tient à cœur de le faire. Donc, ne me parle pas de ça. Enfin, moi, ok, oui. Peut-être que c'est le truc le plus judicieux, réfléchi, etc. Mais moi, je n'ai pas envie de regretter dans 5-10 ans. Ou après, de me dire, mais tu avais une opportunité. Parce qu'à un moment, on a la pression. Quand des choses arrivent, moi, je crois en l'alignement des étoiles. Il y a beaucoup de choses qui se débloquent parce qu'il y a un alignement d'étoiles et parce que ça doit arriver à ce moment-là. Pas mal de choses dans ma vie, ça s'est passé comme ça. C'est le moment pour faire ça.

  • Speaker #0

    Et ce qui est super, c'est que tu aies résisté à cette pression sociale, en fait, et que tu sois partie.

  • Speaker #1

    Oui, parce qu'à 36 ans, ce n'est pas le faire à 28, etc. c'est aussi, tu te dis au fait, ok oui mais les chances de rencontrer quelqu'un etc voilà, ça se fait en plus rare oui, mais tiens, je bosse là et tout, c'est pas pour autant que j'ai rencontré quelqu'un donc ça veut rien dire donc donc oui il y a beaucoup de questionnements, il y a beaucoup de de pression avant, avant d'entamer le voyage et de savoir aussi dans quelles conditions je vais revenir. Est-ce que, comme j'ai dit, pendant le voyage, je pense qu'après, c'est quelque chose qu'il faut prendre en considération pour un temps d'adaptation pour le retour. Mais pendant le moment présent, il faut juste le vivre.

  • Speaker #0

    le vivre très ancrée bah écoute en tout cas oui tu m'as l'air d'être une fille très ancrée oui oui oui je le sens bien c'est super agréable d'ailleurs d'échanger avec toi parce que t'es tellement ancrée tu donnes envie t'es bien dans tes pompes donc bravo merci merci beaucoup qui a eu le plaisir d'avoir partagé tout ça avec nous aujourd'hui merci beaucoup et belle route merci à bientôt à bientôt Les clafs féminins,

Description

Bonjour, bienvenue dans ce nouvel épisode de L'Éclat Féminin.

Aujourd'hui, je vous propose d'aborder la thématique du voyage. Pas n'importe lequel. Le voyage comme quête de sens. Le voyage qui permet de rencontrer de nouvelles cultures, des personnes inspirantes, et le voyage qui explore différentes façons de vivre. Faire le tour du monde offre l'occasion de réfléchir à ce qui est vraiment important, à nos objectifs personnels, professionnels, à ce que l'on veut accomplir dans le futur. C'est aussi peut-être comprendre si l'on fait les choses pour soi-même ou parce que la société et les autres attendent cela de moi.

Finalement, je me dis que faire un tour du monde, c'est trouver sa paix intérieure. Le conflit intérieur est inhérent à chaque individu. Il résulte de la confrontation entre nos différentes instances psychiques, le ça, représentant les instincts, les pulsions, les envies, qui s'opposent au surmoi, qui intègre les règles, les normes sociales et l'éducation. Le moi tente de trouver un compromis entre ces deux forces antagonistes. En somme, la paix intérieure consiste à trouver un équilibre entre ces forces contradictoires, à accepter nos dualités et à cultiver l'harmonie malgré les secousses du monde extérieur.


Pour vous plonger dans cette thématique fascinante, j'ai le plaisir d'accueillir Kaoutar, une aventurière qui a tout quitté pour explorer le monde.

Lors de notre rencontre à Paris, elle faisait une pause avant de repartir vers de nouvelles destinations lointaines.

Cet épisode est une opportunité unique de découvrir un fragment de l'expérience de Kaoutar.

Elle partagera avec nous les raisons qui l'ont poussée à prendre la route, les enseignements qu'elle en a tirés, et comment ses voyages l'aident à façonner son futur projet professionnel.

Ne manquez pas cette conversation inspirante et enrichissante !

Bonne écoute ! 🤩 🎙️


Crédits musique générique : Stéphane Pauc


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour, bienvenue dans ce nouvel épisode de L'Éclat Féminin. Aujourd'hui, je vous propose d'aborder la thématique du voyage. Pas n'importe lequel. Le voyage comme quête de sens. Le voyage qui permet de rencontrer de nouvelles cultures, des personnes inspirantes, et le voyage qui explore différentes façons de vivre. Faire le tour du monde. offre l'occasion de réfléchir à ce qui est vraiment important, à nos objectifs personnels, professionnels, à ce que l'on veut accomplir dans le futur. C'est aussi peut-être comprendre si l'on fait les choses pour soi-même ou parce que la société et les autres attendent cela de moi. Finalement, je me dis que faire un tour du monde, c'est trouver sa paix intérieure. Le conflit intérieur est inhérent à chaque individu. Il résulte de la confrontation entre nos différentes instances psychiques, le ça, représentant les instincts, les pulsions, les envies, qui s'opposent au surmoi, qui intègre les règles, les normes sociales et l'éducation. Le moi tente de trouver un compromis entre ces deux forces antagonistes. En somme, la paix intérieure consiste à trouver un équilibre entre ces forces contradictoires, à accepter nos dualités et à cultiver l'harmonie malgré les secousses du monde extérieur. Elle se nourrit de la compréhension philosophique et de l'exploration psychologique de notre propre nature. Les regrets La honte, la culpabilité et la perte de confiance sont autant de signes de la présence d'un conflit intérieur. On peut cependant accorder au mot conflit un sens neutre, voire positif. Le conflit permet le progrès, l'évolution, la créativité. Il offre de nouvelles opportunités. Il est le moteur du destin. Par son pouvoir rééquilibrant, il fonde l'harmonie. Bonjour Kauthar. Bonjour. Merci d'avoir accepté mon invitation.

  • Speaker #1

    Merci à toi.

  • Speaker #0

    Alors, j'ai voulu t'inviter car tu m'intrigues et ça, c'est vrai. Tu m'intrigues beaucoup. Peut-être parce que tu fais ce que je ne me nage jamais osé faire. Donc, moi, j'ai besoin de comprendre pourquoi une jeune fille comme toi plaque tout, part en voyage. Pour nos auditeurs et nos auditrices, je précise que Kauthar fait actuellement son tour du monde. J'ai la chance de lui prendre quelques minutes de son temps. Pour qu'elle nous partage un petit peu son expérience. Alors, Ausha, qu'est-ce que tu penses de cette introduction ? Est-ce que c'est quelque chose qui fait sens pour toi ?

  • Speaker #1

    Parfaitement. J'allais rebondir là-dessus. Je pense qu'elle résume beaucoup de choses. Il y a une petite partie, peut-être on reviendra sur ça un peu plus tard, sur laquelle je ne suis pas très d'accord. Mais c'est vrai qu'en termes de reconnexion, de créativité, etc. En fait, on se détache de beaucoup de choses et donc ça laisse la place pour de nouvelles choses qui arrivent. Donc, c'est une liberté, libération que de prendre son sac à dos et d'aller faire un tour d'Asie, un tour du monde ou juste de voyager sur une longue période. Donc, voilà.

  • Speaker #0

    Mais alors, quel est l'élément déclencheur ? Quel est cet élément qui fait que... Tu t'es dit, allez, j'y vais, je pars.

  • Speaker #1

    Quel est ton esprit ? Alors, j'espère que mon ancienne RH ne va pas écouter cette molécate.

  • Speaker #0

    Elle n'écoutera pas, elle n'entendra pas.

  • Speaker #1

    Alors, moi, ça faisait presque deux ans que j'étais au sein d'une boîte qui est hyper challengeante, etc. C'était un nouveau poste, une nouvelle équipe qui a été créée, etc. Et la boîte, donc... Je pense qu'il y avait un nouveau fonds d'investissement qui était rentré et ce nouveau fonds d'investissement avait invité un cabinet de consulting à venir faire un audit stratégique, organisationnel sur la boîte. Et sur l'un des outputs de cet audit, on mettait en perspective l'existence de toute mon équipe. comme quoi elle était mal placée d'un point de vue organisationnel, etc. C'était pas peut-être dans la bonne équipe, qu'il y avait d'autres équipes qui faisaient plus ou moins... Enfin, il y avait plusieurs équipes qui faisaient plus ou moins la même chose ou se rejoignaient sur certains points. Moi, mon chef, quand il m'en avait parlé, donc juste factuellement, moi, dans ma tête, ça commençait à faire un peu tilt et de dire... S'il y a une restructuration, il y a de fortes chances parce que si on réunit trois équipes, il y a des managers qui vont sauter. Et je lui dis, il y a de fortes chances que ce soit moi parce que je suis l'une des plus juniors. Je pense que c'est beaucoup plus difficile de faire sauter des personnes avec plus d'ancienneté, etc. Et aussi, ça dépend de la direction qu'on veut faire prendre à cette équipe. Si c'est une direction IT, moi, je ne suis pas une personne de l'IT. Certes, je suis ingénieure, mais j'ai aussi un background de toute école de commerce. Et j'évoluais plus dans le monde du business. J'étais chef de produit, j'ai bossé dans du market, mais j'ai bossé aussi, j'avais développé dans ma boîte d'avant, où je suis restée plus longtemps, des projets qui étaient comment lier le marketing, le sales avec de la data, etc. Donc, c'était tout. très nouveau, c'était de l'IA, etc. Et en venant dans cette nouvelle boîte, je pensais faire la même chose, sauf que je voyais que je m'éloignais de plus en plus du business et ça commençait à créer un peu de frustration. Et c'était le moment où je commençais à me poser des questions. Et je suis de nature à mettre toutes les éventualités devant mes yeux et de me dire, OK, supposons que demain, tu te fasses virer, qu'on te remercie ou que tu n'en peux plus parce qu'à un moment... Autant les deux premières années, c'était enrichissant parce que j'apprenais beaucoup. J'avais un chef qui était très formateur, etc. Autant je n'arrivais plus à trouver mon compte parce que j'avais l'impression d'y laisser ma santé. Et je me disais, mais qu'est-ce que tu ferais ? Ok, si c'est ça, ça dépend des conditions. Je pense que j'ai envie de voyager. C'est quelque chose que j'avais envie de faire très longtemps, mais pour différentes raisons. De, je n'ai pas d'argent. quitter son appart parisien pour revenir et trouver un loyer quand t'as pas de contrat ou quand t'es en période d'essai, c'est compliqué. Alors que là, j'avais déjà acheté mon appart, donc oui, il faut payer le prêt, mais c'est différent. Je peux louer, donc il y a beaucoup d'options. Et je me disais, mais si jamais... Voilà, je l'avais gardé en tête. Je dis, je... prépare mon CV, c'est en jamais. Je commençais à regarder et à ce moment-là, il n'y avait rien sur la table. Et quelques mois après, je me souviens, j'en avais parlé avec une collègue et je lui ai dit, tu sais, d'ici la fin d'année, moi, je ne suis plus là. Soit on va me remercier, soit je vais partir. L'une des deux. Je ne sais pas pourquoi. Je pense que j'ai aussi pas mal d'intuition et je sentais le truc venir. Ça m'a permis de me préparer psychologiquement. Donc, quand c'est arrivé, quand on m'a dit, oui, est-ce qu'on peut trouver... en accord. Mais bien sûr ! Et je pense que aussi, eux, de leur côté, ils étaient un peu surpris parce que je pense qu'ils ne savaient pas que moi, j'avais eu longueur d'avance, c'est-à-dire que psychologiquement, j'étais déjà prête. Oui,

  • Speaker #0

    tu ne pensais pas que tu allais réagir comme ça.

  • Speaker #1

    Donc moi, je ne l'ai pas vécu. En fait, je voulais juste éviter les coups de pression, de rentrer dans des conflits. Je n'avais pas envie de ça. Mais moi, psychologiquement, quand je me disais que c'était une...

  • Speaker #0

    Ça t'a soulagée ?

  • Speaker #1

    Ça m'a soulagée. Je me suis dit, je vais pouvoir partir de façon très confortable. Voilà, le voyage. Et je me souviens quand on me disait, des personnes qui se sont excusées parce qu'elles ne voulaient pas que je parte et tout. Et je me suis dit, mais non, c'est le meilleur cadeau que vous puissiez me donner parce que vous me donnez la chance de réaliser un rêve, de partir en voyage dans ces conditions-là. Parce que sinon, j'aurais changé de boulot pour un... pour un autre et je serais passée à côté parce que voilà, j'ai 36 ans, c'est difficile de se dire ok, je vais mettre ma carrière en stand-by et y aller. Et voilà, donc c'était ça le déclic. J'y ai déjà pensé par le passé, c'était lors d'une rupture, chose que j'ai remarqué pendant mon voyage, beaucoup de personnes font, qui avaient... beaucoup de personnes qui sortaient d'une relation et qui essayaient de trouver dans le voyage une façon de s'évader, de tourner la page, de gagner confiance en eux, pour différentes raisons. Et à cette époque-là, j'avais décidé de ne pas le faire parce que j'avais l'impression que c'était une fuite vers l'avant et que c'était pas... Ça rejoint ce que tu disais dans ton introduction. Pour moi, il fallait que je trouve ma paix. intérieure avant d'aller la chercher à l'extérieur et que le voyage en fait si je pensais que le voyage allait résoudre mes problèmes c'était pas la solution parce que une fois que je reviendrai dans mon environnement ben les problèmes ils seront toujours là en train de m'attendre voilà que de décaler etc Et je voulais le faire, quitte à le faire dans le mal, mais que si je voyageais, c'était pour les bonnes raisons et que ça ne soit pas une fuite. Qu'il fallait que je regarde les choses. À l'époque, c'est pour ça que j'avais décidé de... OK, même si j'ai eu envie de juste prendre mon backpack et de tout plaquer, non, non, non. Tu vas les affronter, parce que la vie, tu ne peux pas juste prendre ton sac à dos et partir. Voilà.

  • Speaker #0

    Donc, en fait, tu es partie finalement avec un état d'esprit hyper positif. Ce n'était pas un voyage réparateur, si je comprends bien.

  • Speaker #1

    Oui, non.

  • Speaker #0

    Mais alors, du coup, ma question, c'est ce voyage, il a répondu à quel besoin ? Quel besoin intérieur fort était présent ce moment-là ?

  • Speaker #1

    Alors, j'aime beaucoup les voyages. Je voyage beaucoup, mais jamais seule. Je suis toujours avec un groupe d'amis ou mes amis, enfin, une de mes amies, mais jamais seule. Et j'ai toujours admiré les gens qui arrivent à voyager très longtemps seuls. J'avais l'habitude de faire des city trips quand j'étais en déplacement, de rester une longue période toute seule, ça ne me dérangeait pas. J'étais expat pendant cinq ans à Anvers, donc ce n'est pas la ville la plus sociable. J'ai l'habitude de rester avec moi-même, ce n'est pas ça qui me faisait peur. C'était plutôt le voyage. Pour moi, le voyage, c'est quelque chose qu'on... partage et j'avais peur de me retrouver dans des moments où j'ai envie de partager il n'y a personne avec moi pour partager ces moments là, pour moi c'est de la frustration et j'ai dit mais comment je vais gérer ça et pour moi c'était un challenge, c'était ce voyage là je vais voir à quel point je suis capable d'assumer cette solitude ces peurs, donc moi je suis partie à la rencontre de mes peurs ça en fait partie aussi même si Il y a des personnes qui te diront que je suis très extravertie, mais par contre, je suis dans un bar seul, je parlerai à personne. Je suis en mode, j'observe, je regarde. Mais si on vient me parler, je parle facilement. En fait,

  • Speaker #0

    les gens confondent souvent le fait d'être extravertie avec l'aspect d'un papillon qui bouge.

  • Speaker #1

    Voilà, je ne le suis pas du tout. Et j'avais peur de ne pas être capable de me faire des amis sur le voyage. Parce que j'avais dans mon cercle d'amis. des personnes qui l'ont déjà fait. Je me suis dit, tu ne seras jamais seule. Je me suis dit, non mais moi, je ne sais pas. On verra bien. Et je me disais, ok, au pire, si je vois qu'au bout de deux semaines, je n'y arrive pas, je rentre. Ok, il n'y a pas de pression. Ce n'est pas comme si je suis en train d'acheter tous mes billets d'avion. Elle est simple et on verra. Pas de pression. Et voilà, je suis partie pour faire face à mes peurs. Je pense que j'étais très challengée là-dessus parce que j'en ai vécu pas mal. Il y en a que j'ai surmenté. Et je suis revenue avec quelques autres peurs. Mais dans l'absolu, c'était ça. C'était comment gérer ces moments-là, notamment quand je suis seule. C'est des phobies, c'est beaucoup de choses.

  • Speaker #0

    Et alors du coup, ce que je trouve intéressant dans ce que tu dis, c'est de partir pour affronter ces peurs. C'est quand même super. C'est une super expérience qui peut être très déstabilisante, mais j'imagine très riche aussi. Donc, quelles sont les, si ce n'est pas trop indiscret, mais quelles sont les peurs que tu as dû affronter seule, loin ?

  • Speaker #1

    Alors, déjà, ma peur de rester seule, etc. Ça, c'est comme ce qu'ils disaient, tu n'es jamais seule. Après, il y a des moments où aussi, je ne vais pas dire que je n'étais pas avec les bonnes personnes, mais parfois, on est dans des groupes. qui nous prennent beaucoup plus d'énergie. Et j'ai appris aussi à connaître mes besoins, de me dire, non mais en fait, moi j'ai besoin des gens qui me nourrissent, il faut que je fasse attention. Ce n'est pas accompagner pour être accompagnée, mais avec qui je suis accompagnée. Enfin, par qui je suis accompagnée. Et parmi les peurs, donc la peur de la solitude, ça, je l'ai rapidement surmonté. Même si j'ai commencé par une destination qui n'est pas des plus faciles, j'ai commencé par le Sri Lanka. J'y suis allée sans aucun a priori, je pense que j'aurais dû faire beaucoup plus de recherches. Et je pense que si c'était le cas, je n'aurais pas commencé par le Sri Lanka, parce que d'emblée, j'étais face à toutes mes frères, enfin pas toutes mes frères, j'exagère, mais les plus profondes et celles qui me tétanisaient le plus, à savoir ma phobie des serpents. Ah ! Mais moi...

  • Speaker #0

    c'est à dire que tu vois un serpent tu te figes c'est ça ?

  • Speaker #1

    c'est à dire que J'ai aussi compris que j'avais peur de la peur. J'avais peur d'avoir peur.

  • Speaker #0

    Oui, donc c'est la représentation.

  • Speaker #1

    Oui, donc pendant tout le temps, ok, mais s'il est là, s'ils ne sont pas là. Donc là, je suis dans la jungle, ils sont partout, je regarde par-ci, par-là. Comment je dois m'habiller pour éviter d'être en contact ?

  • Speaker #0

    Justement, est-ce qu'à un moment donné, ta peur a diminué parce que tu as arrêté de te poser toutes ces questions-là ?

  • Speaker #1

    Alors, j'ai eu ça, mais au moins d'une semaine, je me suis retrouvée face à face avec un serpent. j'ai eu peur sachant que c'était pas privé et en plus il était en mode chasse il s'est mis un peu debout je me suis juste barrée mais au fil du temps et puis après je suis partie dans une comment on appelle ça une réserve naturelle et je prends un logement qui a l'air super sympa dans des cas des bengalos écologiques et surprise arrivé sur place je me rends compte que mon petit bengalo le toit il est en espèce de paille et comment dire il est pas même enfin Il y a des bars, en fait, ça laisse rentrer. Oui, mais en plus, il y a des espèces de bars comme une espèce de grillage, mais qui laissent tout rentrer. Donc, n'importe quoi peut rentrer largement. Tu peux passer ta tête, je pense, entre les deux bars. Donc, voilà. Et la salle de bain, qui est canon, mais qui est sans... Enfin, le toit est ouvert. Donc, on voit la lune, on admire la lune. Et à chaque fois, parce que je rentrais, on passait la journée dehors, je rentrais tard. Et je prenais ma douche, parce que moi j'aime bien prendre ma douche le soir, qu'il y avait la lune, c'était magnifique, mais j'étais en mode j'espère qu'un serpent ne viendra pas me regarder prendre ma douche. J'espère, j'étais en mode... Alors, je dois kiffer, mais je dois faire attention, je n'étais pas sereine, mais j'essayais d'en profiter. Et c'était un peu ça pendant... Enfin, à chaque fois que j'étais face à mes peurs, c'était... Ok, je refuse que ça me tétanise et que ça m'empêche de faire certaines activités. Donc, j'y allais. Je me souviens, j'étais dans une ville au Sri Lanka où il y avait pas mal de pluie. Et il y avait pas mal de... Il y avait des... Comment on appelle ça ? Non, c'est pas des limaces, des sangsues. Donc, juste en marchant dans la rue.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Et je trouvais bien que ça m'empêchait. Et moi, mes phobies, c'est pas j'ai peur de me faire attaquer. En fait, c'est les... Que ce soit les serpents ou les sangsues, je trouve ça dégoûtant. Je ne vois pas ces espèces être en contact avec moi. C'est répugnant. Du coup, je mettais des leggings, je regardais toutes les astuces, je frottais avec du savon, je mettais de... Comment on appelle ça ? De l'huile essentielle de... Ah, j'ai oublié le nom. J'ai oublié le nom. Bon, ce n'est pas grave. Donc, j'essayais tout pour... maximiser les chances de ne pas me retrouver avec... Et ça a réussi. Voilà. Mais c'est-à-dire que je faisais tout, je faisais ok, non mais je vais le faire. Je suis pas sereine, je flippe, mais je vais le faire quand même, parce que je suis là pour ça.

  • Speaker #0

    Alors le fait d'affronter tes peurs comme ça, qu'est-ce que tu as appris de toi ? De ce que tu me dis, finalement, la solitude, c'était pas un sujet, le serpent, les sensus, j'ai trouvé des solutions.

  • Speaker #1

    À chaque fois, j'ai peur, ça me tétanise. Mais à un moment, je me dis, je ne peux pas continuer tout le voyage comme ça. Soit tu acceptes de jouer le jeu, etc. Soit tu rentres chez toi. Mais voilà, je n'étais pas sereine. Mais j'ai aussi appris que quand je suis avec une personne, je suis moins... moins stressée, j'ai moins peur. OK. C'est-à-dire que... Voilà. Mais il y a toujours cette... OK, mais s'il est là... Si je le vois, comment je vais réagir ? Donc, on se fait toujours des films. Bon, peut-être qu'il faudrait que je me fasse hypnotiser à mon retour à Paris parce que la peur, elle est toujours ancrée. Oui. Mais j'ai juste fait en sorte que... de comprendre. Déjà, j'ai compris que c'est plus... J'avais peur de ma réaction, de ce qui allait se passer, que de la chose en elle-même. Et j'ai fait en sorte de surmonter ça parce que j'avais envie d'aller au bout de mon expérience. Mais ça serait de te mentir, de te dire que j'ai plus peur des serpents.

  • Speaker #0

    Et alors le voyage qui permet d'affronter ses peurs, j'imagine que c'est un voyage aussi qui permet de rencontrer des gens.

  • Speaker #1

    De rencontrer des gens, de prendre des initiatives.

  • Speaker #0

    Qui as-tu rencontré ? Par qui as-tu été surprise ?

  • Speaker #1

    Alors j'ai rencontré pas mal de gens. Alors pour le coup, c'est différent. J'ai juste...... J'ai fait un constat qui est très surprenant. Je me suis rendue compte que... Parce qu'à mon retour, quand je parlais à des amis, alors, est-ce que tu as rencontré quelqu'un ? Alors, je vous fais un topo. La grande majorité des voyageurs au-delà de la trentaine que j'ai pu rencontrer, qui étaient un peu dans la même perspective, etc., c'était des femmes au-delà de la trentaine. Dans les 35-36 ans, dans la trentaine, c'était pas mal de femmes. Les hommes, c'était plus de la vingtaine. La vingtaine, on avait un peu de tout. Donc, notamment, par exemple, entre 23 ans, 28 ans, etc. Femmes, hommes, souvent des ruptures. Souvent, ils finissent l'école avant de reprendre. Ils se décident de prendre six mois pour faire... il faut faire l'asile, l'assist du sud-est, etc. Mais au-delà de la trentaine, je n'en ai pas rencontré des masses.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu as compris pourquoi ?

  • Speaker #1

    Je pense que les hommes, à partir de la trentaine, ils sont très établis dans leur carrière et ils sont moins enclin à prendre des risques que des femmes. Alors que quand c'est des femmes qui... qui n'ont pas d'enfants, qui ne sont pas mariées. Il y en a qui étaient en couple. Elles ont laissé leurs copains à la maison. Elles sont parties. Au bout de deux ou trois mois, ils vont la rejoindre pour faire deux semaines. Mais elles sont parties. Alors que les hommes, une fois la carrière lancée, ils sont... Je pense que les femmes prennent aujourd'hui beaucoup plus de risques que les hommes.

  • Speaker #0

    Et puisque tu parlais de carrière, est-ce que tu penses aussi que c'est parce que ces femmes-là avaient une carrière peut-être moins établie que leur... Pas du tout. Non,

  • Speaker #1

    c'est pas du tout. Pas du tout, pas du tout ça. Je pense que c'est juste que les femmes, elles sont prêtes à prendre ce risque-là.

  • Speaker #0

    Donc, elles sont prêtes à...

  • Speaker #1

    Parce qu'elles savent ce qu'elles sont à gagner, à se nourrir. Il y en a qui n'étaient pas là pour se retrouver. Il y en a qui étaient là parce qu'elles ont envie de découvrir, elles ont envie d'échanger, etc. Euh... De prouver aussi peut-être qu'elles sont capables. Parce qu'il y en a où elles manquaient un peu de confiance. Et elles avaient besoin de se prouver qu'elles étaient capables de se démerder toutes seules. Mais il y en a qui, non, elles n'avaient rien. Il y en a une qui m'avait beaucoup marquée. Mathilde, je l'avais rencontrée au Laos. Et on s'était fait un groupe super sympa, mais génial. On était une famille, on se séparait en pleurant. Et elle, pendant le Covid, elle avait eu un cancer du sein et elle avait remonté la pente et elle nous avait raconté tout ça. On était en mode, écoute, en connexion avec la nature. Et je trouvais que aussi, pendant le voyage, les gens, ils ont une facilité à s'ouvrir, à raconter des choses qui sont lourdes parce que aussi, euh... On n'est pas beaucoup dans le jugement et aussi, peut-être que ces personnes-là, une fois vos chemins séparés, vous n'allez pas vous revoir. Il y en a qui partageaient, mais vraiment des secrets très, très deep, leurs relations avec leurs parents, etc. Et voilà, ça permettait peut-être une façon de se libérer. Et que les gens t'offrent cette part d'eux-mêmes, c'est juste magique.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu penses que c'est parce que, quand je t'écoute depuis tout à l'heure, je me dis que finalement, ce voyage, c'est aussi une réalisation, notamment quand tu me parles de ces femmes qui prennent ce rythme. C'est une réalisation. Et est-ce que c'est parce que c'est une réalisation qu'on est un peu plus authentique, qui permet ce partage de choses très, très intimes qu'on ne livrerait pas à d'autres personnes dans notre quotidien, finalement ?

  • Speaker #1

    Bonne question. Ouais, je pense que c'est... C'est peut-être le voyage qui... Peut-être que ce n'est pas des choses qui arrivent pendant les premières semaines. Peut-être qu'il y a des verrous qui sautent. Parce qu'on est seul, on rencontre du monde, etc. Et pour peu qu'on se retrouve dans un groupe qui est bienveillant, qui est à l'écoute, etc. Il y a des choses qui s'ouvrent d'elles-mêmes. C'est plus facile. Ça, ça n'arrive pas avec tous les groupes. Mais je pense que, ou bien les personnes, quand ça arrive, je pense qu'il y a une ouverture à explorer et facile. Et aussi, quelque chose que j'ai remarqué, on est juste ancré dans le présent. Beaucoup de personnes me disaient, mais alors, comment tu te sens ? Qu'est-ce que tu as ressenti ? Est-ce que tu pensais à ça ? Est-ce que tu as le temps de réfléchir ? Mais non, je ne réfléchissais pas.

  • Speaker #0

    Tu vis l'instant.

  • Speaker #1

    L'instant. On est vraiment dans l'instant. Et aussi, on n'est plus... Je ne vais pas dire plus personne, mais on n'est pas la personne qui existait. Je ne suis pas la caoutard manageuse. Donc, je me présente, je me présente. Voilà, je suis caoutard, j'ai 36 ans. Et je viens de Paris. Voilà, c'est tout. Mais on n'est pas notre profession. On n'est pas notre... Il n'y a pas de... de blase ou...

  • Speaker #0

    Tu n'es pas dans ton rôle social.

  • Speaker #1

    Pas du tout. Voilà, exactement. On est plus ou moins tous équivalents parce qu'on est en mode backpack. Donc, même si je suis aisée, je ne parle pas de moi, aisée financièrement, etc. Mais on a tous choisi ce mode de voyage. On se rencontre parce qu'au début, je n'étais pas à l'aise d'aller dans des auberges parce que j'avais besoin dans mon intimité. Je l'ai fait parce que... Petit à petit. Par la suite, j'ai commencé parce que j'avais besoin de sociabiliser. C'est pour ça que je dis Sri Lanka, ce n'était pas l'idéal. Parce que c'est en termes d'infrastructure. Je suis contente d'avoir pas pris d'auberge là-bas. Mais par la suite, j'ai commencé à prendre des chambres individuelles dans des auberges de jeunesse. Puis après, à partager des dortoirs. Donc c'est venu... petit à petit et peu importe ton pouvoir de financer parce que tu dis l'idéal c'est de se retrouver dans des auberges parce que c'est là où j'ai le plus de chance de rencontrer du monde et du coup t'as un échange culturel mais social aussi Et on est tous pareils, tous en t-shirt, shirt, basket. Et voilà, c'est tout. C'est, voilà, backpack Décathlon. On est plus sponsorisés par Décathlon. Mais voilà.

  • Speaker #0

    Et alors, qu'est-ce que tu... Bon, t'es à mi-chemin parce que tu repars. Mais aujourd'hui, qu'est-ce que tu retiens de plus impactant ou touchant ou je ne sais trop comment ? de ce temps que tu as passé à l'étranger, de toutes ces rencontres, de toutes ces cultures différentes ? Qu'est-ce qui t'a marqué le plus ?

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qui m'a marqué le plus ? Ce n'est pas un souvenir qui est très agréable. Pendant mon voyage, j'étais au Laos, au milieu de nulle part. J'étais avec le fameux groupe. On venait de se séparer de deux personnes qui allaient dans le chemin inverse, qui étaient un peu revenues de la grande ville où on était avant. Et moi, avec le reste du groupe, on montait encore plus au nord, etc., de façon excentrée. Mais vraiment, quand j'ai dit petit village, c'est-à-dire qu'on y va en traverse, en petite barque. Et en maintenance, le décès de ma grand-mère. Donc, j'étais au milieu de nulle part. Je suis très proche de ma grand-mère. En partant, parce qu'elle est âgée, même si elle était en très bonne santé. Elle menait sa petite vie, etc. Mais je me disais, si jamais il y a une mauvaise nouvelle, j'ai mon grand-père qui est toujours en vie aussi. Je me disais, peu importe où je suis, je rentrerai. Et donc, j'apprends la nouvelle en état de choc. Et donc, je l'annonce au groupe. Et là, ils se sont tous mobilisés pour... me faciliter la tâche pour faire en sorte que ça se passe bien le retour pour moi le retour à la grande ville, j'avais là deux autres personnes qui faisaient partie du groupe, qui m'attendaient et en fait on s'est occupé de moi, on a fait en sorte d'amener une espèce de courant alors je me disais si ça s'est passé alors que j'étais seule, je sais pas comment j'aurais vécu ça mais ils étaient pas obligés ils auraient pu juste présenter leur candoléance et voilà mais cette bienveillance ça m'a vraiment vraiment touchée donc j'en garde un très bon souvenir parce qu'ils ont fait en sorte que mon retour il y en a même qui me disent mais tu t'occupes de rien nous j'avais deux amis italiens qui reprenaient un peu le même chemin que moi ils me disaient nous on achète les billets pour le le pour la barque, pour machin, juste tu viens, t'inquiète, en gère.

  • Speaker #0

    Ça a été totalement pris en gère.

  • Speaker #1

    Donc c'est quelque chose qui, dans des moments comme ça, qui sont... Voilà, c'est très précieux.

  • Speaker #0

    C'est très précieux et c'est rassurant d'ailleurs, de voir qu'on fait quand même preuve d'humanité,

  • Speaker #1

    encore.

  • Speaker #0

    Et alors moi, quand j'entends ça, je me dis, mais franchement, ce voyage... Peut-être pour les autres, c'est la même chose, mais quand on parle de voyage, on se dit qu'on quitte tout parce que c'est une fuite en avant. En tout cas, ce n'est pas ça ici. Mais c'est surtout ce que j'entends. On n'est plus dans notre rôle social, donc on est un peu plus authentique, on est un peu plus vrai, on est beaucoup plus en capacité de rencontrer l'autre et d'être en résonance. C'est ce que j'entends quand j'écoute. Et c'est peut-être pour ça, d'ailleurs, que j'ai eu ce moment si précieux au moment du décès de ta grand-mère. Cette prise en charge comme une autre famille qui te prend en charge, qui assure le passage.

  • Speaker #1

    Oui, exactement. Moi, quand je suis partie, c'était quand j'ai décidé de faire ce voyage. Je me disais, je vais prendre tout ce qu'il y a à prendre. Je ne vais pas à la quête de quelque chose de spécifique, un objectif en tête. Il faut que je revienne avec ça ou ça. Mais s'il y a une porte qui s'ouvre, je rentre. Mais voilà, je suis le flot. Et s'il y a des gens qui... J'ai rencontré des personnes formidables, que ce soit des personnes locales, etc. On a vécu des expériences incroyables. Aussi, dans des moments... Enfin, une copine... Non, c'est une copine. On s'est rencontrées dans la même auberge. On devait passer un, deux jours ensemble. parce qu'elle avait un autre itinéraire et moi je montais vers le nord, elle allait un peu vers l'ouest. Et l'avant-veille, on était sortis en scooter pour visiter des temples et sur le chemin on était presque arrivés à notre... donc on était en ville, à l'hostel et on voit un temple qui a l'air... particulier, très mignon. On décide d'y rentrer. À peine on rentre, on voit qu'il est un peu en travaux. Il y a des voitures qui sont garées, mais il est un peu en travaux. Il n'y a personne. On avance, on marche, on inspecte. Et là, il y a deux chiens qui sortent. Et on se fait attaquer par les chiens. Poursuite. J'ai vu ma vie défier. Je suis retournée avec certaines peurs. C'est-à-dire que maintenant, pas ici. J'ai pas... peur des champs ici mais je sais que là je vais revenir en Asie et en fin de la campagne si je vois un champ je vais flipper parce que c'est arrivé à plusieurs reprises mais celle-ci elle était fatale et donc ma pote elle s'est fait mordre et on a fini à l'hôpital etc et je me souviens parce qu'on devait à la base partir ce soir là pour une autre ville au nord de la Thaïlande on avait un train et elle me disait non mais c'est bon tu peux y aller je vais pas te laisser tomber on va tout faire ensemble, non c'est pas parce que moi j'ai survécu à ça que je vais te lâcher et donc on en rigole quand même j'essaie de dédramatiser un peu les choses on est bien pris en charge les personnes ah oui mais ça c'était ouf parce que moi j'ai interpellé pelle des deux personnes qui rentraient dans un café-bar à côté du temple et je leur demande de voilà, je leur parle en anglais ils n'ont pas l'air trop de comprendre donc Google Translate m'en a mis donc j'écris, ça se traduit en thaïlandais et je leur dis voilà on a besoin de s'est fait mordre et donc Ils l'installent dans le café. On regarde la plaie. Ils appellent l'ambulance, etc. On essaie d'aller chercher notre scooter, sauf qu'on se fait re-rattaquer par les chiens. Moi, je finis sur le... C'était un pick-up et je saute sur le toit du pick-up. En mode... C'est héritant. C'était hallucinant. Il y avait des moines. Ils ne sont pas déniés. Ils sont sortis après. Et le mec, il a dû leur gueuler dessus pour qu'ils rattachent leur chien. Et donc, on récupère le scooter, etc. L'ambulance arrive et l'ambulancier, donc, on regarde. Il fait, oui, il faut vous transporter à l'hôpital. Il prend les clés du scooter. Il me fait, vous inquiétez pas. On arrive à l'hôpital. On est pris en charge. Puis, il nous ramène les clés du scooter. En fait, il nous a suivis avec le scooter. Il l'a garé. Et là, je me rends compte que j'avais laissé ma veste. dans le café-bar. Je me suis dit, ah merde, ça veut dire que demain, je dois revenir. Et le fait de revenir à cet endroit-là, j'avais pas envie. Et donc, hôpital, une heure chrono, on est déjà sortis. Elle a eu sa piqûre, désinfectée. Elle a les médicaments, parce qu'il y a l'espèce de pharmacie dans l'hôpital. On a tout. On va chercher le scout. Et là, je vois qu'ils sont prouver ma jacket. Je n'avais rien dit. Ils l'ont mis dans un sac et ils l'ont attaché au scooter. Je me suis fait... Waouh ! J'ai pleuré. C'est là où on a pleuré parce qu'on n'avait pas pleuré pendant tout ça. Il y avait toute la pression qu'il y avait. Et là, c'était... Waouh ! Mais c'est quoi ces gens ? Mais c'est incroyable. C'est... Voilà.

  • Speaker #0

    Il faut aller à l'autre bout du monde pour vivre des moments de bienveillance et de humainité.

  • Speaker #1

    C'est-à-dire, c'est des personnes qui... Parce que parfois, quand on voyage, oui, c'est parce qu'ils veulent boire, machin, mais non, je me rends compte qu'il y a des gens, ils sont juste gentils. Et ce n'est pas parce qu'ils sont dans la nécessité que quand ils font des choses par gentillesse...

  • Speaker #0

    Qu'ils te demandent de rien.

  • Speaker #1

    Qu'ils te demandent, comme au Vietnam, on avait pris encore des scouts. Et oui, donc avant d'aller au Vietnam, et là, cette fille-là, on devait se séparer. Mais tu sais, je pense que finalement, je vais rester à Chiang Mai avec toi. Je vais changer mes plans parce que je pense qu'il faut que je reste dans une ville, une grande ville pour la plaie, etc. Parce qu'il fallait qu'elle aille à l'hôpital chaque jour. En fait, on a passé plus d'une semaine ensemble. Et donc voilà, tu as beau planifier les choses, les choses se font. Elle est adorable. Et peut-être que là, on va se revoir. On va être pareil au même moment au Japon et en Indonésie. Donc, on risque de refaire peut-être un petit bout de voyage ensemble. Mais voilà, c'était génial. Et quand tu disais, les gens qui te donnent, tu découvres. Moi, je suis d'origine marocaine. Donc, je sais que de là où je viens, ceux qui ont le moins, c'est ceux qui donnent le plus, sans attendre quoi que ce soit. Et là, en Asie, c'était un peu pareil. On était au Vietnam en scoot, on décide de s'arrêter pour grignoter quelque chose, on n'avait pas pris notre petit déj. Et là, on voit un petit bouiboui, on commande des petits trucs. Et là, eux, au Vietnam, il faut savoir, les petits bouibouis, c'est sur la porte de leur maison. Donc le garage, tu vois chez eux. Et donc nous, on va un peu chez eux. Et là, ils nous rapportent des trucs qu'on n'a pas commandés. Ils nous rapportent. une main de banane il fait non ça c'est pour vous et on en prend une il fait non mais le reste vous le prenez avec vous et il nous ramène ça et ça mais en fait il voulait pas plus il était juste content qu'on soit là je suis mais attends mais ils nous ont offert plus que ce qu'on avait commandé et ils allaient fermer parce que je sais plus ils allaient fermer juste après notre départ et je suis mais c'est quoi ces gens c'est quoi ces gens c'est quoi cette gentillesse c'était incroyable c'était vraiment incroyable je comprends pourquoi tu vas

  • Speaker #0

    repartir.

  • Speaker #1

    Oui, bah oui.

  • Speaker #0

    Forcément.

  • Speaker #1

    Bah oui.

  • Speaker #0

    Forcément. Alors, une question que je ne t'ai pas du tout posée. Et ta famille, qu'est-ce qu'elle a pensé ?

  • Speaker #1

    Ah oui.

  • Speaker #0

    Quand tu t'es dit je pars.

  • Speaker #1

    C'était compliqué. C'était très compliqué. Moi, j'ai un frère qui est plus jeune et lui, il voyageait déjà avant. Donc, mon frère, il comprend parfaitement. Et ma famille, ils... ils ont eu peur parce que déjà moi là j'ai droit je vais rien dire mais Ils avaient peur professionnellement. Mais est-ce que tu es sûre ? Mais pourquoi aussi longtemps ? Ce n'est pas la distance. C'est le fait de lâcher le boulot.

  • Speaker #0

    Ah oui, ok.

  • Speaker #1

    On ne lâche pas le boulot. Mes parents, ils ont fait carrière à la banque, dans la même banque toute leur vie. Donc, des décisions comme ça, c'est pour eux. Non, mais ne vous inquiétez pas. Je sais ce que je fais. J'ai mon appart. Je ne prends pas de grands risques et tout. Et ma mère, elle avait l'habitude un peu avec mon frère, qui a l'habitude de prendre des décisions un peu comme ça. Mais du coup, c'est plus facile, je ne vais pas dire de la convaincre, mais voilà, que c'est tout à fait normal. On a trouvé un consensus parce que, aussi, ma mère, par exemple, ce qui l'a dérangée, c'était le discours à tenir auprès de la famille.

  • Speaker #0

    Ah oui. Pourquoi ça ne se fait pas ?

  • Speaker #1

    Oui, parce qu'ils ne vont pas comprendre. Ils vont penser que j'ai plus de boulot. Dans nos sociétés, ça n'existe pas. Enfin, de ne pas avoir de boulot. Donc,

  • Speaker #0

    c'est plus pour les conventions.

  • Speaker #1

    Oui, c'est pour les conventions. Et donc, tu peux leur dire que j'ai fait une année sabbatique et que je retourne à mon boulot. D'ici là, plein de choses peuvent arriver. Donc, on a trouvé la conscience sociale. Donc, c'est le discours qu'on tient. Donc, ça, elle, ça lui fait plaisir. Et moi, voilà. Donc, moi, je peux dire... Enfin, je n'ai pas envie de me cacher. Parce que j'ai ma famille sur mes réseaux sociaux, etc. Je n'ai pas envie de me cacher et de lui dire...

  • Speaker #0

    Comme ça, tu passes le meilleur voyage.

  • Speaker #1

    Exactement. Et mon père, qui n'avait pas une famille. Pourquoi ? Mais... Oui, mais... Le boulot, etc. Mais pendant le voyage, il était très content que je vive mon expérience. Ah oui ?

  • Speaker #0

    Voilà. Si il t'aime... Oui, oui. Et qu'il t'a épanoui.

  • Speaker #1

    Oui, et après, ils étaient très contents. Et côté amis, alors j'ai des amis qui l'ont déjà fait, donc voilà, ils ne peuvent que te pousser pour le faire. D'autres qui en rêvent, donc pareil, qui te disent, mais à fond, vas-y, c'est trop cool. Et d'autres qui, aussi parce qu'ils sont dans un schéma qui est différent, c'est des familles avec enfants. qui projettent leur contrainte, leur peur de... Mais tu vas combien de temps ? Deux, trois mois, c'est bon. Et moi, je leur disais, oui, j'y vais trois mois et je reviens pour les rassurer, alors que moi, dans ma tête, je reviendrai quand j'en aurai plus envie ou quand j'aurai plus d'argent accessoirement. C'est un signe de la réalité. Voilà, voilà. Et si oui, bah oui... Fais attention, fais quand même attention parce que tu peux vite oublier la réalité des choses et te retrouver dans cet engrenage et de ne plus savoir retrouver une vie professionnelle. Parfois, quand je suis dans des dindes, je me dis peut-être qu'ils ont raison. Ces moments de dinde, je ne les ai pas en voyage. C'est là, quand je suis en mode, je suis en bail, que je me dis peut-être qu'ils ont raison.

  • Speaker #0

    Mais parce que ça veut dire que ces amis-là, ils n'envisagent pas que ce voyage, c'est une richesse ?

  • Speaker #1

    Oui, mais pas sur du long terme. Pour eux, deux, trois mois, voilà, fais ton petit truc, ton petit kiff et tu reviens.

  • Speaker #0

    Parce qu'ils sont plus déjà un peu dans les normes sociales.

  • Speaker #1

    Oui, oui, bien sûr, bien sûr, plus que jamais. Oui, oui, oui. Pour eux, même là, quand je parle, par exemple, je leur dis, mais en fait, voilà, j'ai envie... de tester ça, de faire cette formation. Maintenant, j'ai le temps. C'est le moment où jamais de pouvoir tester. Je sens un peu le jugement. Je sens un peu... Ouais, tu es en train de te perdre. De te trouver, en fait. Ça va être difficile pour toi. Est-ce que tu vas pouvoir payer ton prêt ? Est-ce que tu vas pouvoir vivre comme avant ? Pose des questions à ta place.

  • Speaker #0

    Oui,

  • Speaker #1

    je vous invite. même si t'es pas alignée mais parfois ce genre de discours ça reste un peu dans un petit coin dans ta tête et ça ressort au moment où tu vas pas très bien c'est tout à fait humain c'est logique,

  • Speaker #0

    quand t'es en pleine de doute forcément il y a des mauvaises choses qui remontent à l'expectance après me semble-t-il que tu fais ce voyage et tu sais pourquoi tu as des bonnes... de très bonnes raisons, tu nous as expliqué tout ça, et peut-être que tes amis, tu les convaincras quand tu raconteras toute ton époquée, et qu'ils se dérondent, bah finalement, elles... Elle s'est trouvée, elle est bien dans ses baskets et elle sait ce qu'elle veut, elle sait où elle va. Et même si la réponse, c'est je continue de voyager.

  • Speaker #1

    Exemple, je me souviens quand j'avais dit, alors, j'ai tant d'argent, vous, à ma place, vous ferez quoi ? Il me fait, ah ben moi, j'aime bien se tirer, j'achèterai un investissement locatif, nanana. Ça te fait, je fais, mais non, non. Oui, mais c'est vous, mais c'est ça. Je fais, oui, mais... Moi, ce n'est pas mon kiff. Ça, c'est un rêve. C'est quelque chose que je voulais faire depuis longtemps. Ça me tient à cœur de le faire. Donc, ne me parle pas de ça. Enfin, moi, ok, oui. Peut-être que c'est le truc le plus judicieux, réfléchi, etc. Mais moi, je n'ai pas envie de regretter dans 5-10 ans. Ou après, de me dire, mais tu avais une opportunité. Parce qu'à un moment, on a la pression. Quand des choses arrivent, moi, je crois en l'alignement des étoiles. Il y a beaucoup de choses qui se débloquent parce qu'il y a un alignement d'étoiles et parce que ça doit arriver à ce moment-là. Pas mal de choses dans ma vie, ça s'est passé comme ça. C'est le moment pour faire ça.

  • Speaker #0

    Et ce qui est super, c'est que tu aies résisté à cette pression sociale, en fait, et que tu sois partie.

  • Speaker #1

    Oui, parce qu'à 36 ans, ce n'est pas le faire à 28, etc. c'est aussi, tu te dis au fait, ok oui mais les chances de rencontrer quelqu'un etc voilà, ça se fait en plus rare oui, mais tiens, je bosse là et tout, c'est pas pour autant que j'ai rencontré quelqu'un donc ça veut rien dire donc donc oui il y a beaucoup de questionnements, il y a beaucoup de de pression avant, avant d'entamer le voyage et de savoir aussi dans quelles conditions je vais revenir. Est-ce que, comme j'ai dit, pendant le voyage, je pense qu'après, c'est quelque chose qu'il faut prendre en considération pour un temps d'adaptation pour le retour. Mais pendant le moment présent, il faut juste le vivre.

  • Speaker #0

    le vivre très ancrée bah écoute en tout cas oui tu m'as l'air d'être une fille très ancrée oui oui oui je le sens bien c'est super agréable d'ailleurs d'échanger avec toi parce que t'es tellement ancrée tu donnes envie t'es bien dans tes pompes donc bravo merci merci beaucoup qui a eu le plaisir d'avoir partagé tout ça avec nous aujourd'hui merci beaucoup et belle route merci à bientôt à bientôt Les clafs féminins,

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