L'Épopée de Frédéric Mugnier (FAGUO) par Sébastien Le Corfec cover
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L'épopée de...

L'Épopée de Frédéric Mugnier (FAGUO) par Sébastien Le Corfec

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34min |21/05/2024
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L'Épopée de Frédéric Mugnier (FAGUO) par Sébastien Le Corfec

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Description

Frédéric Mugnier est né en 1986 du côté de Paris. En 2009, il crée Faguo avec son camarade Nicolas Rohr rencontré sur les bancs de l’école de commerce.

FAGUO incarne la Fair Fashion en ne faisant pas de compromis entre sa Direction Artistique et sa Mission. Aujourd’hui, Faguo atteint 30 millions d'euros de chiffre d'affaires, 170 salariés, la marque est distribuée dans 50 boutiques (plus de 24 pays), tout en diminuant de 50 % son CO2 en moins de 10 ans notamment avec la plantation de 4 millions d’arbre…


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Je suis Sébastien Le Corfec, associé de l'entreprise d'investissement Épopée Gestion. Nous nous sommes mis en quête des grands dirigeants de l'Ouest. Tout comme la saison 3, nous gardons les mêmes fondamentaux pour cette saison 4. Vous racontez leur épopée entrepreneuriale avec un focus sur la nouvelle génération suite au classement l'Épopée des Canons. Ce classement recense les 40 personnalités de moins de 40 ans les plus influentes de la région ouest. Quels ont été leurs parcours ? Comment ont-ils innové ? Quelle est leur vision pour leur territoire ? L'épopée de Fred Munier, cofondateur de Fago, c'est maintenant. Fred, bonjour !

  • Speaker #1

    Bonjour Sébastien, bonjour à tous, très heureux d'être là.

  • Speaker #0

    Merci d'avoir accepté notre invitation afin de revenir sur l'épopée de Fago. En quelques mots, tu es né en 1986, tu as grandi du côté de Valence. En 2009, tu crées Fago avec ton camarade Nicolas Rohr, rencontré sur les bancs de l'école de commerce. Fago incarne la Fair Fashion en ne faisant pas de compromis entre sa direction artistique et sa mission. Aujourd'hui, Fago atteint 30 millions d'euros de chiffre d'affaires, 170 salariés, distribué dans 50 boutiques et 24 pays, tout en diminuant de 50% votre CO2 en moins de 10 ans et vous avez planté plus de 4 millions d'arbres. Et toi Fred, comment tu pitcherais Fago en une minute ?

  • Speaker #1

    Wow, tu viens d'en dire pas mal. Non, non, Fago, déjà, c'est un projet entrepreneurial. C'est une passion de deux étudiants de 22 ans qui montrent ça sur les bancs de l'école. Et je pense qu'il faut s'en souvenir. Et qui montrent ça sans beaucoup de prétention, mais avec l'idée de faire une paire de baskets à l'origine qui soit la plus vertueuse pour la planète. Plus de dix ans plus tard, on n'y est toujours pas, donc on doit continuer nos efforts, parce que pour faire une paire de baskets qui soit complètement dans un modèle régénératif, on a encore pas mal de routes devant nous, et ça, ça nous stimule au quotidien, et de faire grandir les équipes autour de ce projet, qui est de faire, comme tu le disais assez bien, un vestiaire le plus décarboné possible, et un vestiaire qui correspond aussi aux aspirations du quotidien entre ville et nature, je trouve que c'est un chouette projet.

  • Speaker #0

    On va revenir sur tous ces points là dans l'interview mais tout d'abord humainement qui se cache derrière l'entrepreneur ? Ta jeunesse, tes études, comment ça se passe du côté de Valence ?

  • Speaker #1

    Une jeunesse en famille évidemment, toujours en habitant en province et je pense que ça a quand même forgé mon caractère en ayant pas mal déménagé. Sur les bancs de l'école, je peux remercier mes parents qui m'ont toujours bien aidé à aller un petit peu plus loin que ce que j'aurais sûrement pu faire sans leur précieuse aide. Et voilà, donc un parcours scolaire difficile avec un redoublement au milieu, etc. Je trouve que c'est toujours important d'en parler. Quelle classe ? La seconde, je crois que c'était pour moi. Ok. Voilà. Plutôt dans les élèves turbulents de la classe parce qu'actifs, aiment bouger, aiment le concret et voilà. Et puis finalement j'obtiens un bac ES, j'intègre une école de commerce post-bac à Paris. Une mystèque ? Exactement, où je rencontre Nicolas. Je rencontre ma femme un petit peu plus tard dans nos grandes soirées. Et depuis on a quatre enfants ensemble, on habite à Nantes depuis quatre ans. On a rejoint l'Ouest parce qu'on a passé dix ans. À Paris, on a rejoint l'Ouest. La petite dernière a un an et demi, l'aînée a huit ans et on a une belle famille. Et je pense que ça fait partie de mon caractère d'équilibrer cette vie entrepreneuriale avec ce projet de vie, de créer une belle famille et d'arriver à allier les deux. Et pour moi, c'est aussi le sens de mes grandes priorités de vie.

  • Speaker #0

    Je comprends complètement. Et justement, tu parles de cette rencontre sur les bancs de l'école de commerce avec Nicolas. Coup de foudre entrepreneurial rapidement, comment ça s'est passé ?

  • Speaker #1

    Sur les bancs de l'école de commerce, c'est des coups de foudre. D'abord, c'est quelques soirées passées ensemble. Ensuite, c'est les projets associatifs. J'aime le rappeler, mais que les projets associatifs, dans les écoles, c'est quand même la clé du départ de l'entrepreneuriat. Et je pense que c'est comme ça qu'on arrive à se forger un vrai entrepreneur et à prendre des expériences. Et puis après quelques galères aussi qui nous ont rapprochés. Je me souviens d'un voyage en 4L avec Nico où évidemment ça ne s'est pas passé comme prévu. Et de voir qu'on pouvait compter l'un sur l'autre, évidemment ça rapproche. Et après l'envie de créer quelque chose, l'envie de créer une entreprise, l'envie de créer un projet. et qui nous a beaucoup liés et qui nous a amenés vers la mode parce que c'était notre passion, notre seul peut-être domaine de connaissance.

  • Speaker #0

    Justement, tu parles de ce projet entrepreneurial avec Nico. Comment on décide à un moment de faire son stage d'études en créant son entreprise ? Parce que ça, c'est assez rare à l'époque.

  • Speaker #1

    C'est vrai, c'est assez rare et on a eu cette chance que notre école nous suive. Je pense qu'on venait vers eux avec un projet à peu près ficelé, en disant on a envie de développer cette entreprise, on est sur les bancs de l'école, on a la capacité de pouvoir développer un maximum et on avait du temps de stage. Du coup, on est allé voir notre école pour faire un stage en disant on va faire notre business plan pendant ce stage, notre étude de marché et notre bilan carbone. On a été la première entreprise de France. A faire notre bilan carbone prévisionnel en même temps que de vouloir créer une entreprise, de se dire quel va être mon impact.

  • Speaker #0

    Ça c'est énorme, il faut remettre dans le contexte, on est quand même en 2008. Mais pour créer justement cette marque, ça a été quoi vos principales inspirations ?

  • Speaker #1

    Finalement, l'avantage de créer très jeune, c'est qu'on n'a pas beaucoup d'inspiration, on n'a pas beaucoup de schémas préétablis, que ce soit en termes de business model, en termes d'environnement, en termes de méthode de distribution, etc. C'est assez amusant parce que je pense que 10 ans plus tard, je ne referai pas. Pas du tout parce que j'ai déjà des modèles préétablis dans ma tête, donc je ne referai pas. Du coup, on fait des ventes Tupperware pour se lancer. Donc une vente à la fois sur le digital et à la fois chez des copains étudiants un peu partout en France. Et c'est un franc succès. On arrive dans une bonne période des réseaux sociaux avec un bon produit au bon prix et avec une promesse de cet arbre planté pour compenser les émissions de carbone qui plaît beaucoup. Et voilà, et du coup, je pense que... L'algorithme, la passion qu'on menait dans le projet, le temps, la préparation, fait qu'on a eu un très très gros départ.

  • Speaker #0

    Et justement, le processus créatif derrière tout le design, comment vous avez élaboré tout ça ? Vous partez sur la basket et comme tu dis, vous intégrez très tôt les principes de durabilité. Comment tout ça se passe ? Parce que c'est puissant quand même aussitôt.

  • Speaker #1

    Alors ça se passe quand même, nous notre pierre de départ c'était ce bilan carbone en se disant Merde en fait on va émettre du CO2, comment on peut réduire au maximum ? Et en fait à la fin d'un bilan carbone on vous donne des pistes. pour améliorer ce bilan carbone. Et donc on commence à mettre des pistes en place pour réduire au maximum ce bilan carbone. Et aujourd'hui, on a même, on calcule le ROI carbone chez Fago pour se dire, en fait, je ne peux pas mettre un euro partout de plus sur chaque produit dans tous les domaines d'activité. Mais nous, là où l'euro que je peux mettre en plus, il va avoir le plus d'impact carbone. Et ça, c'est très, très important pour nous. Et après, cette dimension artistique, au début, elle était très, on va dire... On se faisait aider de plein de copains, on discutait avec plein de gens, on avait plein de temps pour créer notre première basket. Et puis aussi, avec les ateliers de production, ce qu'on arrivait à obtenir par rapport à notre capacité à bien communiquer avec eux, etc. On était loin d'être des experts, on a retrouvé quelques dessins de débauche de nos débuts. Et c'est assez impressionnant de voir le côté un petit peu folklore dans lequel on était. Et puis petit à petit, on s'est structuré avec des équipes. Maintenant, ici, vous ne le voyez pas, mais on est dans un de nos showrooms. et où il y a toutes les pré-collections qui sont dessinées, etc. et les inspirations de collections, les imaginaires que l'on veut transmettre à travers les produits, etc.

  • Speaker #0

    Oui, l'équipe justement de Créatif, tout à l'heure en faisant la petite visite, j'ai croisé quelques personnes, mais tu peux nous en parler un tout petit peu, parce que c'est quand même l'essence même.

  • Speaker #1

    Ah ben c'est fondamental, et nous on a vu beaucoup de marques, et je pense que c'est important de le rappeler pour les entrepreneurs, se tromper de combat entre justement leur mission d'entreprise, et cette dimension artistique parce qu'en fait d'abord on achète un produit et c'est peut-être ça la pierre angulaire de l'environnement c'est d'acheter un produit qui dure dans le temps et aussi qui vous plaise parce que si c'est pour rester au fond d'un placard et qui dure dans le temps ça sert à rien donc il faut qu'il soit portable le plus possible, qu'il plaise à nos clients et voilà et donc ça c'est très important et en effet ici on a 8 personnes qui travaillent total sur le produit en permanence, d'une part pour créer les nouvelles silhouettes et d'autre part pour l'améliorer en permanence sur la durabilité, sur la capacité à le réparer, etc.

  • Speaker #0

    Et justement, une fois que les premiers produits ont été créés, avec le recul, tu te dis, je fais partie des entrepreneurs qui ont été chanceux, qui ont trouvé leur time to market tout de suite, ou tu as su provoquer ta chance ?

  • Speaker #1

    Je pense que c'est toujours un mélange des deux. Évidemment, on a su provoquer notre chance parce qu'on avait cette innocence. Je pense que quand on a 22 ans, on se dit on va essayer, on va voir etc. On n'avait pas, encore une fois, cette expérience qui aurait pu nous cloisonner et nous dire mais non, on ne peut pas faire comme ça, on ne peut pas faire comme ça Et voilà, évidemment, on a plein aussi de facteurs. On n'avait pas assez d'argent, donc on a demandé à 13 copains d'investir dans la boîte. Et en fait, ça a été des super ambassadeurs. On l'avait fait pour l'argent, mais en fait, ça a été des super ambassadeurs. On est tombé sur une période des réseaux sociaux extraordinaire, on a eu le bon produit, on a eu le bon prix, le bon tempo de distribution, etc. Finalement, on a été en rupture de stock très vite, puisqu'au bout de 15 jours, on était en rupture de stock de nos 5000 premières paires de chaussures. Et nous, on s'est dit, c'est la catastrophe. En fait, ça a été un effet buzz encore plus fort, etc. Donc, évidemment, on mélange toujours, se provoquer les chances. On dit souvent, il faut y aller, c'est sûr. Et après la chance tombera et à vous d'être le plus agile possible pour aller la chercher.

  • Speaker #0

    Et à cette époque, sur les premières années, c'est quoi la répartition entre vous deux, entre ton associé ? Vous avez été plus le créatif ou c'est lui ? Quel est le gars qui sert un peu les boulons ?

  • Speaker #1

    Alors c'est assez amusant parce que les premières années, je pense qu'on essaye de tout faire ensemble. Un rendez-vous en banquier, on y va ensemble. Un rendez-vous créatif, on y va ensemble. Un rendez-vous avec... l'expert comptable on y va ensemble, pour visiter les bureaux on le fait ensemble, on fait tout ensemble parce qu'on a envie de tout découvrir, et c'est cette curiosité de l'entrepreneur qui fait qu'on a envie de voir 360, le périmètre etc, et puis on a l'impression qu'on a du mal à prioriser, donc on a l'impression que tout est un énorme enjeu. Et puis peut-être qu'on a du temps à l'époque, donc on n'a pas besoin de rationaliser autant qu'on a besoin de rationaliser. Et puis petit à petit il y a des domaines de prédilection qu'on associait bien meilleur que moi sur la partie produit. Il y a d'autres domaines dans lesquels j'ai plus de compétences, etc. où j'ai développé mes compétences. Et voilà, et donc petit à petit, et spécialement quand on a dû manager, on a dû séparer un petit peu les périmètres. Et du coup, aujourd'hui, mon associé gère beaucoup plus toute la dimension produit, marketing, quand moi je gère beaucoup plus support, finance et commerce.

  • Speaker #0

    D'accord, ok. Donc tu parlais beaucoup d'engagement par rapport aux dérèglements climatiques. Concrètement, comment cet engagement se traduit dans les opérations, dans les produits ? Comment ça se passe ?

  • Speaker #1

    Alors c'est assez simple parce que nous on a une philosophie qui est d'être meilleur que le marché sur l'ensemble des périmètres, donc que ce soit le handicap, l'inclusivité, etc. Et par contre on doit être vraiment leader de marché sur la dimension carbone. Donc on doit avoir le vestiaire le plus décarboné. Et le fait d'avoir un axe très précis pour nous, nous aide énormément au quotidien. C'est-à-dire qu'on ne se dilue pas, on ne perd pas du temps sur des causes qui ne seraient pas les nôtres. Nous, la promesse que l'on veut faire à nos consommateurs, c'est qu'ils ont le vestiaire le plus décarboné possible. Et après concrètement, une fois qu'on a... 1. Cet angle d'attaque en étant très précis, donc de connaître notre vraie mission d'entreprise, c'est comment on la déploie. Et comment on la déploie ? Nous, il y a cette dimension de mesure, c'est les 5 grands piliers de notre mission. D'abord la mesure, donc on est la première marque à avoir, vous allez sur notre site internet demain, vous allez avoir l'étiquetage carbone, donc vous allez choisir par le prix, par la couleur, mais aussi par le plus ou moins polluant. Entre 2 pulls, il peut y avoir jusqu'à 3, 4, 5 kilos d'émissions de CO2 en plus ou en moins. Le premier point, c'est la mesure. Le deuxième, c'est la réduction. Et c'est le point fondamental. Et pour ça, là où on a le plus d'enjeux, 75% de nos émissions de CO2 proviennent de la matière première. Et pour avoir de la matière première moins émettrice, un, c'est le mixte production des pays, et deux, c'est le recyclé. Et le recyclé est extrêmement important. On arrive à réduire de plus de 80% les émissions de CO2 en utilisant des matières recyclées. Enfin, compenser, on plante toujours nos arbres en France pour chaque produit qu'on vend, et ça c'est vraiment vraiment chouette, parce que nos forêts ont poussé, les premières qu'on avait plantées il y a plus de 10 ans, elles deviennent vraiment, ça ressemble vraiment à des forêts, alors qu'au départ on vous plantait juste une petite pousse.

  • Speaker #0

    4 millions d'arbres à date, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Exactement ! Exactement, donc 4 millions d'arbres plantés et ça c'est une vraie réussite et on voulait le côté fun, le côté allez voir votre arbre, il y en a à côté de chaque boutique, dans chacune des boutiques dans lesquelles vous rentrerez.

  • Speaker #0

    Arbre planté en France.

  • Speaker #1

    Exactement, il y aura le petit panneau pour vous dire il y a une forêt à moins de 15 kilomètres, à Rennes, etc. Et ça c'est chouette parce qu'on voulait, et je pense que ça a joigné un peu notre innocence et notre jeunesse, avoir du concret. Avoir quelque chose de... Bah non mais je te crois pas Fred, bah pas de problème, va voir la forêt, il y a 15 km à faire. Nous on fait des bike and forest ici au bureau, où on part le soir à 17h et on va sur une forêt à 19h, on prend l'apéro et on revient en vélo depuis Nantes.

  • Speaker #0

    C'est hyper précurseur ça aussi parce que moi je repense je prends ma casquette là d'investisseur avec West Web Valley anciennement mais Explore aujourd'hui quand on avait investi dans Ecotree donc on est en 2016 quelque chose comme ça donc Ecotree qui plante des arbres aussi en France à un moment vous avez couru devant très tôt aussi à aller sur cette thématique là c'est assez fou cette vision

  • Speaker #1

    Ouais c'est assez fou et en fait cette vision elle est hum Et parfois elle est d'ailleurs décriée parce qu'en fait cette vision elle provient de ce premier bilan carbone où on se dit merde en fait on va émettre du CO2. Alors que nous le principe en 2008 quand on faisait 22 ans vous dites si je fais un bilan carbone c'est que je suis bien. Mais non en fait j'ai plein de choses à faire et aujourd'hui disons putain j'ai encore plein de choses à faire pour réduire ces émissions de CO2. Et face à ça soit on n'agit pas soit on s'est dit bah écoutez on va agir. On va éclairer le marché sur la dimension carbone et en parallèle, on va compenser les émissions carbone qu'on provoque.

  • Speaker #0

    Donc tu parlais de cinq piliers, donc tu as cité trois premières.

  • Speaker #1

    Exactement. Ensuite, c'est être transparent pour nous. La labellisation Bicorp, elle rejoint du coup l'ensemble du périmètre de la société, que ce soit sociétal, environnemental, etc. Donc tous les piliers de l'ESG, on peut le dire au sens large et dans lequel on veut être bien meilleur que le secteur. Aujourd'hui, on a une note à 84. Et on est en train de renouveler notre labellisation pour monter encore plus haut, là où le secteur est en moyenne à 40. Donc ça c'est très très important pour nous, de montrer que même sur les autres piliers, on est en avance de phase. On ne va pas être des précurseurs, des éclaireurs, mais on veut être en avance de phase. Et nous on dit toujours, il y a trois niveaux. Il y a les lois, il y a ensuite la labellisation Bicorp, et puis ensuite sur la mission, on doit vraiment être un leader de marché, savoir prendre des risques. On a payé un fournisseur 100 000 euros, on a sorti une carbone capture, donc une paire de chaussures qui arrive dans sa fibre à stocker du carbone. Et c'est quelque chose qu'on avait acheté, c'est une matière qu'on a acheté il y a deux ans, et sur lequel on avait investi 100 000 euros. On ne peut pas le faire dans tous les domaines, mais comme c'est notre cœur de mission, et bien là ça donne du sens. Et le dernier pilier, c'est de réenchanter, d'engager nos clients. à être dans une mode plus responsable, donc les sensibiliser à la réparation, à la seconde main. On est le premier réseau de France, beaucoup de gens parlent de la seconde main, mais on est le premier réseau de France où on est en capacité de vous acheter les produits Fago de seconde main et de vous les revendre. Et dans toutes nos boutiques, dans nos 50 boutiques, on a un corner seconde main. Et ça, c'est très important, la réparation, le recyclage, sensibiliser avec des bornes de recyclage dans lesquelles nous, on est en capacité d'envoyer au bon interlocuteur la chaussure et d'envoyer au bon interlocuteur le textile ou suivant les fibres. Voilà, et ça c'est très important dans cette mission de sensibiliser nos clients.

  • Speaker #0

    Et justement tu parles donc des 50 boutiques mais c'est un réseau bien plus important, j'en profite

  • Speaker #1

    Oui c'est ça, en plus des 50 boutiques donc on a évidemment un gros site e-commerce et on a 350 magasins multimarques qui revendent la marque à la fois en France et dans le monde Il n'y a pas d'autres marques aujourd'hui que l'on peut comparer au final à la tienne des marques françaises ayant cette dynamique là ? Non, le secteur est plutôt reconnu pour des difficultés profondes et qui peut-être ne répondent plus aux aspirations. Et nous, ce qu'on veut, c'est répondre aux aspirations de demain et qu'on doit avoir le vestiaire le plus décarboné possible, tout en restant, et c'est quand même quelque chose de fondamental, avec un prix accessible. On n'est pas dans le luxe, donc on ne peut pas tout se permettre en investissement. Et c'est pour ça que d'avoir une mission très précise en disant sur le carbone, on doit être les meilleurs. Il n'y a pas de question à se poser et on doit avoir ce fameux ROI carbone au point. impeccable, c'est-à-dire que quand on donne un budget pour un séminaire chez Fago, on donne à la fois un budget en euros et aussi un budget en carbone.

  • Speaker #0

    Ouais bravo et justement tu parles d'investissement, financement je reviens un peu plus sur ce point dans ce podcast forcément Épopée Gestion on aime bien comprendre un tout petit peu tous les rouages donc tu parlais des 13 amis qui ont du coup mis une petite pièce au début puis il y a eu l'histoire des rames est-ce que tu peux revenir justement sur les différents cycles de financement les grandes phases de ces points là ?

  • Speaker #1

    Ouais, bah alors au tout début comme tout entrepreneur on se dit ah merde pour lancer la première production il faut 50 000 euros, on avait pas un sou en poche, moi je devais ramener 17 500 euros et évidemment j'étais à moins 1000 euros sur mon compte comme bon étudiant qu'on peut être et du coup je fais un emprunt de 18 500 euros pour faire mon apport au début je dis pour aller voir pour monter une boîte les banques me disent non et puis enfin je dis pour financer mes études je vais faire un nouveau... programme, etc. Il me dit, ok, d'accord. Voilà, donc petite fin de départ. Et du coup, on s'entoure de 13 copains, comme on le soulignait. Et voilà, on lance la première prod avec 50 000 euros. Et puis en 2012, on se dit, il faut qu'on accélère. Et on avait ces problèmes de financement de production. On avait envie d'aller plus vite, plus fort, pouvoir encore améliorer notre réduction carbone. Et donc là, on lève de l'argent avec le groupe Eram, qui est un groupe industriel de très grande qualité, un groupe familial, et qui nous accompagnera pendant plus de 10 ans de 2012 à 2023 et qui nous apprennent les fondamentaux du métier. Grâce à eux, on passe de, je crois qu'ils rentrent, on faisait un million ou un million et demi de chiffre d'affaires, ils ressortent, on en fait 21 millions et ils nous apprennent tous les rouages du métier, comment ça fonctionne le retail, comment fonctionnent les... Et à leur côté, on apprend énormément et vraiment, grâce à eux, on en est là aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Donc ils étaient présents aussi au board j'imagine ?

  • Speaker #1

    Évidemment, c'est lors de ces réunions où justement ils nous mettent en alerte, attention là tu es peut-être un peu trop haut, là tu es peut-être un peu trop bas, attention ton niveau de marge ne peut plus passer comme ça, ou ta distribution, ou ton marketing, ou comment tu te poses des questions sur la création de ton vestiaire textile, tiens peut-être que dans le groupe Eram il y a des échanges à faire, de connexion etc. Et voilà, et donc très clairement grâce à eux on en est arrivé là et en 2023 on se dit comme bon entrepreneur on a envie d'écrire un nouveau chapitre et on s'associe du coup à des fonds d'investissement plus pour parier sur des spécialistes de la croissance vraiment et ça ça nous plaît aussi parce qu'en fait cette mode que l'on veut faire fashion il faut qu'on la porte au plus grand nombre et c'est comme ça qu'on la fera exister en montant à la fois que c'est un modèle périn économiquement mais un modèle périn pour la planète. Et si on arrive à faire cette équation, on aura vraiment tout réussi et c'est ça notre vœu le plus cher. Et tant mieux si on est copié de partout, parce que ça veut dire que nous on est un petit grain de sable dans cet écosystème de la mode qui pèse en dizaines de milliards, en centaines de milliards même. Mais c'est juste de montrer qu'il y a une voie qui peut s'écrire et tant mieux si on est copié et que Fago n'est qu'une petite pierre, on essaie d'apporter notre patte.

  • Speaker #0

    Tu vois Fred, c'est assez rare ce genre de cheminement dans le financement où tu fais rentrer très tôt un industriel. Souvent, on a tendance à dire ne faites pas rentrer un industriel trop trop tôt pour différentes raisons. Mais là, l'industriel a souhaité sortir et c'est à ce moment-là que vous faites rentrer des fonds. C'est rare.

  • Speaker #1

    C'est ça. Je pense que le groupe ERAM est un industriel familial. Et vraiment, ça change complètement la philosophie et qui est vachement dans. L'écoute, qui a été très à notre écoute, c'est-à-dire c'est quoi votre projet, etc. Et je pense qu'il avait senti qu'on avait envie de rester. Il sentait qu'on avait envie de rester, qu'on s'amusait dans l'aventure, qu'on croyait au projet, etc. Et que c'est un peu par respect qu'il nous a rendu notre liberté, parce qu'il aurait pu, comme vous le dites assez bien, nous dire ah ben non, c'est… Voilà, et donc je pense que chapeau à lui d'avoir su nous repérer très tôt, nous accompagner et nous faire se développer. et puis à la fois nous rendre la liberté le moment où ils sentaient qu'on était capable de voler de nos propres ailes.

  • Speaker #0

    C'est une très très belle histoire. Et tu as commencé à en parler un tout petit peu, mais ta vision d'entrepreneur concernant ton marché, tu le vois comment à 2035, 2040, ce marché ?

  • Speaker #1

    Alors d'abord, si je fais un petit aparté sur l'historique, sur le marché et spécialement sur la production, Comme on le disait, 75% des émissions de CO2 viennent de la production. Et du coup, c'est de se dire, wow ! Déjà en 10 ans, comme ça va vite. C'est-à-dire que quand on se lance, on allait voir un atelier de production en disant Vous avez des matériaux recyclés, vous savez qui dans la région pour en faire, etc. pas de réponse, pas de son, pas d'image. Et au fil de l'eau, maintenant on arrive, merci de nous avoir mis sur les traces, du coup on a pu sourcer un nouveau gars, il nous présente les innovations en premier, etc. Donc j'ai envie de dire, il y a une accélération de la boule de neige qui devient une avalanche, et moi j'ai l'impression que ça va de plus en plus vite, ça grossit de plus en plus fort. Aujourd'hui même les banques nous donnent des critères, alors qu'avant on disait, vous nous aidez à financer notre bilan carbone, c'est quoi un bilan carbone ? Aujourd'hui les banques vous disent, si vous ne faites pas votre bilan carbone, Et bien en fait on peut même pas vous financer Mais je trouve Moi j'ai toujours un regard, et je pense que chez Fago c'est ça qu'on défend, c'est un regard optimiste. Et le marché est en train de s'accélérer sur cette transformation, et de plus en plus vite, de plus en plus fort. Et c'est ce qu'on ne peut que souhaiter, et c'est ce qu'on essaie de prôner chez Fago. C'est encourageons les bonnes initiatives, et c'est ça qui sera le pendant du marché. Et du coup le marché va continuer à accélérer, il continue à avoir plein d'innovations. Plus il y a d'acteurs qui achètent des matériaux recyclés, plus les producteurs de matériel... Et bien en fait ils vont faire de la R&D etc. et du coup on est dans un vrai effet boule de neige.

  • Speaker #0

    Et je vois la jeune génération qui est très attirée par des fringues venues d'Asie. Est-ce que tu penses que ça va perdurer dans le temps ? C'est de l'évangélisation que vous devez faire en permanence, mais ce n'est pas simple.

  • Speaker #1

    C'est refaire prendre conscience. Mais je pense qu'il y a aussi une autre tendance, parce qu'on parle beaucoup de cette tendance de la fast fashion, qui est une tendance, c'est vrai, et qui a sûrement un rapport avec le pouvoir d'achat. Et puis il y a un rapport aussi avec ce qu'on est tous, un peu des schizophrènes de l'environnement. On a envie de faire des efforts, mais à quel point ? On est prêt à aller à souffrir, ce serait trop grand comme terme, mais c'est à faire des renoncements. Donc on a tous une forme de schizophrénie.

  • Speaker #0

    Voilà, donc cette fast fashion, elle fait partie de ça, plus les problèmes de pouvoir d'achat, etc. Et nous, ce qu'on veut mettre en avant, c'est la durabilité. Moi, je reprends souvent un exemple, c'est quand j'entendais mes parents acheter une nouvelle voiture il y a 20 ans, ils disaient, ça, ça se revend bien en seconde main. Et moi j'aimerais que ce soit ça que l'on dise demain, ça se revend bien en seconde main, Fago, donc en fait je peux mettre, et aujourd'hui la jeune génération elle a aussi ce réflexe de se dire, ouais mais c'est pas grave ça se revend bien en seconde main, donc en fait mon taux d'usage il ne va être que de 20 euros etc. Et petit à petit si on arrive à faire reprendre de nouveau confiance à cette génération, que 1 ça se répare, 2 ça se revend bien, 3 il peut y avoir un deuxième usage etc, et bien en fait on rapporte de la valeur au produit, et en ça on arrivera à se distinguer d'un t-shirt que vous allez laver deux fois. et qui va être complètement foutu et vous allez vous-même devoir le mettre à la poubelle. Et c'est dommage. Et donc je crois qu'il y a aussi une transformation dans notre sens et que la fast fashion répond à certaines problématiques et à nous aussi de l'adresser et aussi à des problématiques de rapidité de livraison, de pas de rupture de stock, etc. Et nous aussi on doit être excellent là-dedans sur l'omnicanalité. C'est pas possible que vous alliez dans une boutique à Avignon et qu'on vous dise On a la paire mais on ne peut pas vous l'envoyer Non, c'est pas possible ça aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Difficile d'être bon sur l'ensemble des sujets.

  • Speaker #0

    Oui, mais on doit se forcer à l'être et on doit continuer à avancer là-dessus parce que sinon on se fera rattraper par la patrouille.

  • Speaker #1

    Et justement, c'est quoi les prochaines étapes pour Fago ? Les grandes étapes ?

  • Speaker #0

    Vous le disiez, aujourd'hui on fait 30 millions d'euros de chiffre d'affaires. On a un plan très précis jusqu'à 50 millions d'euros de chiffre d'affaires qui nous amène un peu partout en France et en Europe. Et puis derrière, ce sera le grand export sur lequel pour l'instant... On en fait un petit peu, mais ça reste très résiduel. Je crois que c'est 4-5% de notre chiffre d'affaires, le grand export. Et c'est là où on va devoir mettre des billes de main de manière à avoir la capacité d'investir fortement pour exporter notre marque. Et voilà. Après, on se pose plein de questions sur le produit, évidemment. Toujours cette réduction carbone, bien évidemment. Et aussi, pourquoi pas un jour la femme, etc. Ce sera ça, les grandes étapes qui nous amèneront à 2030, où aujourd'hui, on est plutôt investi en masculin. Et de se dire, la femme évidemment ça nous tend l'oeil, toutes nos clientes nous demandent quand est-ce qu'on fait de la femme etc. Mais avant, il faut bien faire ce qu'on a déjà à faire pour ne pas se disperser. Le propre de l'entrepreneur spécialement quand on grandit, c'est qu'au début on peut faire plein de choses, puis plus la structure grossit, plus il faut être concentré, bien aller au bout de ses plans et pour après déployer les plans suivants tout en les anticipant.

  • Speaker #1

    Tu es arrivé dernièrement à l'Ouest, ça fait quelques années maintenant, comme tu nous le disais. Ta vision du coup pour le territoire, qu'est-ce que tu sens par rapport à toutes ces personnes qui arrivent sur ce beau territoire ?

  • Speaker #0

    Alors déjà en deux phases peut-être pour expliquer Donc nous on a passé 10 ans à Paris Pour développer le début de Fago Et ça fait 4 ans qu'on est basé à Nantes Qu'on a fait le choix de se dire Nous ce qu'on aime, le spirit de vie Dont on parlait au tout début du podcast Le spirit de vie c'est entre ville et nature C'est ça qu'on prône chez Fago C'est ça qu'on a envie de vivre à titre personnel De pouvoir s'échapper rapidement De pouvoir faire un tour de vélo Et en même temps on est des citadiens aussi Et ce choix de l'Ouest Ça nous est venu assez naturellement, dans le sens où il fallait déjà que tout le monde soit d'accord. Donc on a convoqué notre codire et trouvé une destination. Et souvent on nous demande, est-ce que vous étiez déjà à Nantais ? Pas du tout. Est-ce que vous étiez déjà de l'Ouest ? Pas du tout. Comme je disais, j'ai vécu à Valence, à Dijon, mais jamais à l'Ouest. Et en fait, on a aimé cette région et on la découvre au fil de l'eau. Et c'est impressionnant de voir la diversité du tissu économique. Là où à Paris, peut-être qu'on n'était qu'entre marques de mode, très clairement. Et bien là, on découvre des industries lourdes, on découvre de l'aéronautique, on découvre de l'agroalimentaire, etc. Et moi, je trouve ça passionnant de voir plein de boîtes dont on n'avait jamais entendu parler, qui n'étaient pas des boîtes obligatoirement B2C, etc. et qui ont des tailles très conséquentes sur le territoire et ce niveau d'entraide. Moi je trouve que c'est impressionnant ce qu'on n'avait pas du tout à Paris. À Paris, il n'y a pas cette fraternité. En fait, à Paris, on ne se sent pas appartenir à Paris. Un peu par snobisme, mais on ne se sent pas appartenir à l'île de France, etc.

  • Speaker #1

    Ce sentiment d'appartenance est assez costaud.

  • Speaker #0

    Il est impressionnant et ce niveau d'entraide et cette capacité à se challenger ou par les réseaux ou même entre partenaires, c'est chapeau. Et vraiment, ça nous accroche au territoire. Et un peu comme on dit ça du mentorat, on a toujours été beaucoup accompagné par des entrepreneurs un peu plus expérimentés que nous au fil de l'eau et même on l'est encore aujourd'hui. On ne peut pas leur rendre à eux, mais par contre, on doit le rendre à la génération d'après. Et c'est de la même manière, on a été super bien accueillis sur le territoire de l'Ouest. Et bien à nous de le rendre aussi aux nouveaux arrivants et à rester un territoire à la fois attractif, mais aussi très accueillant.

  • Speaker #1

    Et justement, tu parles de mentorat, est-ce que tu as un peu de temps ? à accorder à ces jeunes entrepreneurs des conseils à leur donner.

  • Speaker #0

    Alors déjà j'admire, soyez entrepreneur, je pense que c'est le moyen de vivre la meilleure, une des très très belles aventures de notre vie. Quel que soit le niveau de réussite escompté, que ce soit du micro-entrepreneuriat etc, c'est vraiment une aventure dans laquelle vous avez des hauts, des bas, mais c'est ça qui fait la vie, c'est pas que regarder les success stories et se dire il n'y a que de la success story, il y a aussi plein de difficultés. Et donc c'est la plus belle aventure, plus vous le faites jeune, plus c'est facile je trouve, surtout quand vous créez from scratch. Je vois plus tard quand on a déjà le crédit sur la maison, le machin, c'est plus difficile, les enfants, etc. vous allez vivre la plus belle aventure ne vous mettez pas de barrière à la fois il y a plein d'argent pour se financer et faites vous aider faites vous entourer, parlez de votre idée autour de vous moi c'est ce que je redis à beaucoup d'entrepreneurs c'est plus vous arriverez à parler de votre projet en fait plus moi je le redis toujours mais les gens qui m'ont dit non au tout début pour investir dans mes copains c'est eux qui m'ont donné les meilleurs tips en me disant bah j'investisse pas parce que je crois pas à ça, je crois pas à ça et à vous d'être à l'écoute pour pouvoir progresser à fond. Mais lancez-vous, ça sera une extrêmement belle aventure.

  • Speaker #1

    Quelle question t'aimerais que l'on te pose et que l'on ne te pose jamais ?

  • Speaker #0

    Moi, je pense que les entrepreneurs, on en parlait, ils ont besoin d'être accompagnés. Et on me pose rarement la question sur le côté comment vous êtes fait accompagné au fil de l'eau. Alors évidemment, avec plein de petites... Mais nous, avec Nicolas, on s'est toujours fait mentorer. C'est-à-dire, on s'est toujours fait accompagner par un regard extérieur. Et ça, c'est fondamental. Équilibrez bien l'ensemble des périmètres de vos entreprises. Souvent, je vois les entrepreneurs... trop qualifié en produit ou trop qualifié en marketing ou trop qualifié en levée de fonds, il peut y avoir plein de prismes différents. Essayez d'équilibrer ces forces pour compenser un peu là où vous êtes peut-être de manière plus naturelle, très très fort en marketing ou en produit parce que vous adorez ça, etc. Pour arriver à équilibrer vos forces et vous dire, attends, où j'ai des lacunes, comment je les comble, comment je vais prendre du temps. Si vous n'aimez pas le faire, déléguez-le. Mais voilà, ça serait ça le deuxième conseil. Et puis, si je devais donner un troisième conseil, n'ayez pas peur d'oser et provoquez votre singularité. Provoquez une singularité forte dans vos assets qui fait que vous serez différenciant. Et peut-être un dernier conseil que je vois de plus en plus chez les entrepreneurs un peu plus expérimentés, plutôt sur la taille, on va dire 5, 20 millions d'euros de chiffre d'affaires, c'est concentrez-vous. Concentrez-vous, il y a trop de dispersion. Et il faut arriver à bien se concentrer sur sa feuille de route. C'est quoi ma raison d'être d'entreprise ? C'est quoi ma mission d'entreprise ? On en parlait tout à l'heure de se concentrer sur sa mission, mais aussi sur sa raison d'être d'entreprise, en disant non, ne vous éparpillez pas, n'allez pas dans tous les courants. Parce que plus la boîte grossit, plus c'est difficile pour les équipes de faire suivre sur un projet commun dans lequel on sait où on va.

  • Speaker #1

    Dernière question, es-tu d'accord avec moi pour qualifier la destinée de Fago d'épique ?

  • Speaker #0

    Oui, je suis d'accord. On s'amuse. Je pense qu'il faut, comme on est du B2C, ça parle beaucoup aux gens. Après, il faut rester les pieds sur terre. On grandit, on s'amuse, on apprend, on essaie de faire grandir nos équipes le mieux possible. C'est ça qui nous fait vibrer. Notre mission, elle nous prend vraiment au corps. Elle nous dit, c'est génial tout ce qu'il reste à faire. Le marché bouge à une vitesse grand V. C'est génial. Ça bouge, ça va vite. Voilà, et en termes de commerce, et c'est important de le souligner, il faut... toujours se le rappeler, c'est ça qui fera qu'on sera un exemple ou pas demain et qu'il faut qu'on soit rentable, en croissance, et avec le respect de chacun de nos partenaires, etc.

  • Speaker #1

    Merci Fred. C'était l'épopée de Fred Munier, cofondateur de Fago par Sébastien Le Corfec. N'hésitez pas à réagir et à partager ce podcast qui est disponible sur nos sites web ainsi que sur Apple Podcasts, Spotify ou Deezer. Avec Épopée Gestion et Explore, nous ambitionnons de battre fière des champions bretons avec nos véhicules d'investissement et d'accélération dédiés aux PME et aux entreprises innovantes du territoire. Merci.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup.

Description

Frédéric Mugnier est né en 1986 du côté de Paris. En 2009, il crée Faguo avec son camarade Nicolas Rohr rencontré sur les bancs de l’école de commerce.

FAGUO incarne la Fair Fashion en ne faisant pas de compromis entre sa Direction Artistique et sa Mission. Aujourd’hui, Faguo atteint 30 millions d'euros de chiffre d'affaires, 170 salariés, la marque est distribuée dans 50 boutiques (plus de 24 pays), tout en diminuant de 50 % son CO2 en moins de 10 ans notamment avec la plantation de 4 millions d’arbre…


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Je suis Sébastien Le Corfec, associé de l'entreprise d'investissement Épopée Gestion. Nous nous sommes mis en quête des grands dirigeants de l'Ouest. Tout comme la saison 3, nous gardons les mêmes fondamentaux pour cette saison 4. Vous racontez leur épopée entrepreneuriale avec un focus sur la nouvelle génération suite au classement l'Épopée des Canons. Ce classement recense les 40 personnalités de moins de 40 ans les plus influentes de la région ouest. Quels ont été leurs parcours ? Comment ont-ils innové ? Quelle est leur vision pour leur territoire ? L'épopée de Fred Munier, cofondateur de Fago, c'est maintenant. Fred, bonjour !

  • Speaker #1

    Bonjour Sébastien, bonjour à tous, très heureux d'être là.

  • Speaker #0

    Merci d'avoir accepté notre invitation afin de revenir sur l'épopée de Fago. En quelques mots, tu es né en 1986, tu as grandi du côté de Valence. En 2009, tu crées Fago avec ton camarade Nicolas Rohr, rencontré sur les bancs de l'école de commerce. Fago incarne la Fair Fashion en ne faisant pas de compromis entre sa direction artistique et sa mission. Aujourd'hui, Fago atteint 30 millions d'euros de chiffre d'affaires, 170 salariés, distribué dans 50 boutiques et 24 pays, tout en diminuant de 50% votre CO2 en moins de 10 ans et vous avez planté plus de 4 millions d'arbres. Et toi Fred, comment tu pitcherais Fago en une minute ?

  • Speaker #1

    Wow, tu viens d'en dire pas mal. Non, non, Fago, déjà, c'est un projet entrepreneurial. C'est une passion de deux étudiants de 22 ans qui montrent ça sur les bancs de l'école. Et je pense qu'il faut s'en souvenir. Et qui montrent ça sans beaucoup de prétention, mais avec l'idée de faire une paire de baskets à l'origine qui soit la plus vertueuse pour la planète. Plus de dix ans plus tard, on n'y est toujours pas, donc on doit continuer nos efforts, parce que pour faire une paire de baskets qui soit complètement dans un modèle régénératif, on a encore pas mal de routes devant nous, et ça, ça nous stimule au quotidien, et de faire grandir les équipes autour de ce projet, qui est de faire, comme tu le disais assez bien, un vestiaire le plus décarboné possible, et un vestiaire qui correspond aussi aux aspirations du quotidien entre ville et nature, je trouve que c'est un chouette projet.

  • Speaker #0

    On va revenir sur tous ces points là dans l'interview mais tout d'abord humainement qui se cache derrière l'entrepreneur ? Ta jeunesse, tes études, comment ça se passe du côté de Valence ?

  • Speaker #1

    Une jeunesse en famille évidemment, toujours en habitant en province et je pense que ça a quand même forgé mon caractère en ayant pas mal déménagé. Sur les bancs de l'école, je peux remercier mes parents qui m'ont toujours bien aidé à aller un petit peu plus loin que ce que j'aurais sûrement pu faire sans leur précieuse aide. Et voilà, donc un parcours scolaire difficile avec un redoublement au milieu, etc. Je trouve que c'est toujours important d'en parler. Quelle classe ? La seconde, je crois que c'était pour moi. Ok. Voilà. Plutôt dans les élèves turbulents de la classe parce qu'actifs, aiment bouger, aiment le concret et voilà. Et puis finalement j'obtiens un bac ES, j'intègre une école de commerce post-bac à Paris. Une mystèque ? Exactement, où je rencontre Nicolas. Je rencontre ma femme un petit peu plus tard dans nos grandes soirées. Et depuis on a quatre enfants ensemble, on habite à Nantes depuis quatre ans. On a rejoint l'Ouest parce qu'on a passé dix ans. À Paris, on a rejoint l'Ouest. La petite dernière a un an et demi, l'aînée a huit ans et on a une belle famille. Et je pense que ça fait partie de mon caractère d'équilibrer cette vie entrepreneuriale avec ce projet de vie, de créer une belle famille et d'arriver à allier les deux. Et pour moi, c'est aussi le sens de mes grandes priorités de vie.

  • Speaker #0

    Je comprends complètement. Et justement, tu parles de cette rencontre sur les bancs de l'école de commerce avec Nicolas. Coup de foudre entrepreneurial rapidement, comment ça s'est passé ?

  • Speaker #1

    Sur les bancs de l'école de commerce, c'est des coups de foudre. D'abord, c'est quelques soirées passées ensemble. Ensuite, c'est les projets associatifs. J'aime le rappeler, mais que les projets associatifs, dans les écoles, c'est quand même la clé du départ de l'entrepreneuriat. Et je pense que c'est comme ça qu'on arrive à se forger un vrai entrepreneur et à prendre des expériences. Et puis après quelques galères aussi qui nous ont rapprochés. Je me souviens d'un voyage en 4L avec Nico où évidemment ça ne s'est pas passé comme prévu. Et de voir qu'on pouvait compter l'un sur l'autre, évidemment ça rapproche. Et après l'envie de créer quelque chose, l'envie de créer une entreprise, l'envie de créer un projet. et qui nous a beaucoup liés et qui nous a amenés vers la mode parce que c'était notre passion, notre seul peut-être domaine de connaissance.

  • Speaker #0

    Justement, tu parles de ce projet entrepreneurial avec Nico. Comment on décide à un moment de faire son stage d'études en créant son entreprise ? Parce que ça, c'est assez rare à l'époque.

  • Speaker #1

    C'est vrai, c'est assez rare et on a eu cette chance que notre école nous suive. Je pense qu'on venait vers eux avec un projet à peu près ficelé, en disant on a envie de développer cette entreprise, on est sur les bancs de l'école, on a la capacité de pouvoir développer un maximum et on avait du temps de stage. Du coup, on est allé voir notre école pour faire un stage en disant on va faire notre business plan pendant ce stage, notre étude de marché et notre bilan carbone. On a été la première entreprise de France. A faire notre bilan carbone prévisionnel en même temps que de vouloir créer une entreprise, de se dire quel va être mon impact.

  • Speaker #0

    Ça c'est énorme, il faut remettre dans le contexte, on est quand même en 2008. Mais pour créer justement cette marque, ça a été quoi vos principales inspirations ?

  • Speaker #1

    Finalement, l'avantage de créer très jeune, c'est qu'on n'a pas beaucoup d'inspiration, on n'a pas beaucoup de schémas préétablis, que ce soit en termes de business model, en termes d'environnement, en termes de méthode de distribution, etc. C'est assez amusant parce que je pense que 10 ans plus tard, je ne referai pas. Pas du tout parce que j'ai déjà des modèles préétablis dans ma tête, donc je ne referai pas. Du coup, on fait des ventes Tupperware pour se lancer. Donc une vente à la fois sur le digital et à la fois chez des copains étudiants un peu partout en France. Et c'est un franc succès. On arrive dans une bonne période des réseaux sociaux avec un bon produit au bon prix et avec une promesse de cet arbre planté pour compenser les émissions de carbone qui plaît beaucoup. Et voilà, et du coup, je pense que... L'algorithme, la passion qu'on menait dans le projet, le temps, la préparation, fait qu'on a eu un très très gros départ.

  • Speaker #0

    Et justement, le processus créatif derrière tout le design, comment vous avez élaboré tout ça ? Vous partez sur la basket et comme tu dis, vous intégrez très tôt les principes de durabilité. Comment tout ça se passe ? Parce que c'est puissant quand même aussitôt.

  • Speaker #1

    Alors ça se passe quand même, nous notre pierre de départ c'était ce bilan carbone en se disant Merde en fait on va émettre du CO2, comment on peut réduire au maximum ? Et en fait à la fin d'un bilan carbone on vous donne des pistes. pour améliorer ce bilan carbone. Et donc on commence à mettre des pistes en place pour réduire au maximum ce bilan carbone. Et aujourd'hui, on a même, on calcule le ROI carbone chez Fago pour se dire, en fait, je ne peux pas mettre un euro partout de plus sur chaque produit dans tous les domaines d'activité. Mais nous, là où l'euro que je peux mettre en plus, il va avoir le plus d'impact carbone. Et ça, c'est très, très important pour nous. Et après, cette dimension artistique, au début, elle était très, on va dire... On se faisait aider de plein de copains, on discutait avec plein de gens, on avait plein de temps pour créer notre première basket. Et puis aussi, avec les ateliers de production, ce qu'on arrivait à obtenir par rapport à notre capacité à bien communiquer avec eux, etc. On était loin d'être des experts, on a retrouvé quelques dessins de débauche de nos débuts. Et c'est assez impressionnant de voir le côté un petit peu folklore dans lequel on était. Et puis petit à petit, on s'est structuré avec des équipes. Maintenant, ici, vous ne le voyez pas, mais on est dans un de nos showrooms. et où il y a toutes les pré-collections qui sont dessinées, etc. et les inspirations de collections, les imaginaires que l'on veut transmettre à travers les produits, etc.

  • Speaker #0

    Oui, l'équipe justement de Créatif, tout à l'heure en faisant la petite visite, j'ai croisé quelques personnes, mais tu peux nous en parler un tout petit peu, parce que c'est quand même l'essence même.

  • Speaker #1

    Ah ben c'est fondamental, et nous on a vu beaucoup de marques, et je pense que c'est important de le rappeler pour les entrepreneurs, se tromper de combat entre justement leur mission d'entreprise, et cette dimension artistique parce qu'en fait d'abord on achète un produit et c'est peut-être ça la pierre angulaire de l'environnement c'est d'acheter un produit qui dure dans le temps et aussi qui vous plaise parce que si c'est pour rester au fond d'un placard et qui dure dans le temps ça sert à rien donc il faut qu'il soit portable le plus possible, qu'il plaise à nos clients et voilà et donc ça c'est très important et en effet ici on a 8 personnes qui travaillent total sur le produit en permanence, d'une part pour créer les nouvelles silhouettes et d'autre part pour l'améliorer en permanence sur la durabilité, sur la capacité à le réparer, etc.

  • Speaker #0

    Et justement, une fois que les premiers produits ont été créés, avec le recul, tu te dis, je fais partie des entrepreneurs qui ont été chanceux, qui ont trouvé leur time to market tout de suite, ou tu as su provoquer ta chance ?

  • Speaker #1

    Je pense que c'est toujours un mélange des deux. Évidemment, on a su provoquer notre chance parce qu'on avait cette innocence. Je pense que quand on a 22 ans, on se dit on va essayer, on va voir etc. On n'avait pas, encore une fois, cette expérience qui aurait pu nous cloisonner et nous dire mais non, on ne peut pas faire comme ça, on ne peut pas faire comme ça Et voilà, évidemment, on a plein aussi de facteurs. On n'avait pas assez d'argent, donc on a demandé à 13 copains d'investir dans la boîte. Et en fait, ça a été des super ambassadeurs. On l'avait fait pour l'argent, mais en fait, ça a été des super ambassadeurs. On est tombé sur une période des réseaux sociaux extraordinaire, on a eu le bon produit, on a eu le bon prix, le bon tempo de distribution, etc. Finalement, on a été en rupture de stock très vite, puisqu'au bout de 15 jours, on était en rupture de stock de nos 5000 premières paires de chaussures. Et nous, on s'est dit, c'est la catastrophe. En fait, ça a été un effet buzz encore plus fort, etc. Donc, évidemment, on mélange toujours, se provoquer les chances. On dit souvent, il faut y aller, c'est sûr. Et après la chance tombera et à vous d'être le plus agile possible pour aller la chercher.

  • Speaker #0

    Et à cette époque, sur les premières années, c'est quoi la répartition entre vous deux, entre ton associé ? Vous avez été plus le créatif ou c'est lui ? Quel est le gars qui sert un peu les boulons ?

  • Speaker #1

    Alors c'est assez amusant parce que les premières années, je pense qu'on essaye de tout faire ensemble. Un rendez-vous en banquier, on y va ensemble. Un rendez-vous créatif, on y va ensemble. Un rendez-vous avec... l'expert comptable on y va ensemble, pour visiter les bureaux on le fait ensemble, on fait tout ensemble parce qu'on a envie de tout découvrir, et c'est cette curiosité de l'entrepreneur qui fait qu'on a envie de voir 360, le périmètre etc, et puis on a l'impression qu'on a du mal à prioriser, donc on a l'impression que tout est un énorme enjeu. Et puis peut-être qu'on a du temps à l'époque, donc on n'a pas besoin de rationaliser autant qu'on a besoin de rationaliser. Et puis petit à petit il y a des domaines de prédilection qu'on associait bien meilleur que moi sur la partie produit. Il y a d'autres domaines dans lesquels j'ai plus de compétences, etc. où j'ai développé mes compétences. Et voilà, et donc petit à petit, et spécialement quand on a dû manager, on a dû séparer un petit peu les périmètres. Et du coup, aujourd'hui, mon associé gère beaucoup plus toute la dimension produit, marketing, quand moi je gère beaucoup plus support, finance et commerce.

  • Speaker #0

    D'accord, ok. Donc tu parlais beaucoup d'engagement par rapport aux dérèglements climatiques. Concrètement, comment cet engagement se traduit dans les opérations, dans les produits ? Comment ça se passe ?

  • Speaker #1

    Alors c'est assez simple parce que nous on a une philosophie qui est d'être meilleur que le marché sur l'ensemble des périmètres, donc que ce soit le handicap, l'inclusivité, etc. Et par contre on doit être vraiment leader de marché sur la dimension carbone. Donc on doit avoir le vestiaire le plus décarboné. Et le fait d'avoir un axe très précis pour nous, nous aide énormément au quotidien. C'est-à-dire qu'on ne se dilue pas, on ne perd pas du temps sur des causes qui ne seraient pas les nôtres. Nous, la promesse que l'on veut faire à nos consommateurs, c'est qu'ils ont le vestiaire le plus décarboné possible. Et après concrètement, une fois qu'on a... 1. Cet angle d'attaque en étant très précis, donc de connaître notre vraie mission d'entreprise, c'est comment on la déploie. Et comment on la déploie ? Nous, il y a cette dimension de mesure, c'est les 5 grands piliers de notre mission. D'abord la mesure, donc on est la première marque à avoir, vous allez sur notre site internet demain, vous allez avoir l'étiquetage carbone, donc vous allez choisir par le prix, par la couleur, mais aussi par le plus ou moins polluant. Entre 2 pulls, il peut y avoir jusqu'à 3, 4, 5 kilos d'émissions de CO2 en plus ou en moins. Le premier point, c'est la mesure. Le deuxième, c'est la réduction. Et c'est le point fondamental. Et pour ça, là où on a le plus d'enjeux, 75% de nos émissions de CO2 proviennent de la matière première. Et pour avoir de la matière première moins émettrice, un, c'est le mixte production des pays, et deux, c'est le recyclé. Et le recyclé est extrêmement important. On arrive à réduire de plus de 80% les émissions de CO2 en utilisant des matières recyclées. Enfin, compenser, on plante toujours nos arbres en France pour chaque produit qu'on vend, et ça c'est vraiment vraiment chouette, parce que nos forêts ont poussé, les premières qu'on avait plantées il y a plus de 10 ans, elles deviennent vraiment, ça ressemble vraiment à des forêts, alors qu'au départ on vous plantait juste une petite pousse.

  • Speaker #0

    4 millions d'arbres à date, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Exactement ! Exactement, donc 4 millions d'arbres plantés et ça c'est une vraie réussite et on voulait le côté fun, le côté allez voir votre arbre, il y en a à côté de chaque boutique, dans chacune des boutiques dans lesquelles vous rentrerez.

  • Speaker #0

    Arbre planté en France.

  • Speaker #1

    Exactement, il y aura le petit panneau pour vous dire il y a une forêt à moins de 15 kilomètres, à Rennes, etc. Et ça c'est chouette parce qu'on voulait, et je pense que ça a joigné un peu notre innocence et notre jeunesse, avoir du concret. Avoir quelque chose de... Bah non mais je te crois pas Fred, bah pas de problème, va voir la forêt, il y a 15 km à faire. Nous on fait des bike and forest ici au bureau, où on part le soir à 17h et on va sur une forêt à 19h, on prend l'apéro et on revient en vélo depuis Nantes.

  • Speaker #0

    C'est hyper précurseur ça aussi parce que moi je repense je prends ma casquette là d'investisseur avec West Web Valley anciennement mais Explore aujourd'hui quand on avait investi dans Ecotree donc on est en 2016 quelque chose comme ça donc Ecotree qui plante des arbres aussi en France à un moment vous avez couru devant très tôt aussi à aller sur cette thématique là c'est assez fou cette vision

  • Speaker #1

    Ouais c'est assez fou et en fait cette vision elle est hum Et parfois elle est d'ailleurs décriée parce qu'en fait cette vision elle provient de ce premier bilan carbone où on se dit merde en fait on va émettre du CO2. Alors que nous le principe en 2008 quand on faisait 22 ans vous dites si je fais un bilan carbone c'est que je suis bien. Mais non en fait j'ai plein de choses à faire et aujourd'hui disons putain j'ai encore plein de choses à faire pour réduire ces émissions de CO2. Et face à ça soit on n'agit pas soit on s'est dit bah écoutez on va agir. On va éclairer le marché sur la dimension carbone et en parallèle, on va compenser les émissions carbone qu'on provoque.

  • Speaker #0

    Donc tu parlais de cinq piliers, donc tu as cité trois premières.

  • Speaker #1

    Exactement. Ensuite, c'est être transparent pour nous. La labellisation Bicorp, elle rejoint du coup l'ensemble du périmètre de la société, que ce soit sociétal, environnemental, etc. Donc tous les piliers de l'ESG, on peut le dire au sens large et dans lequel on veut être bien meilleur que le secteur. Aujourd'hui, on a une note à 84. Et on est en train de renouveler notre labellisation pour monter encore plus haut, là où le secteur est en moyenne à 40. Donc ça c'est très très important pour nous, de montrer que même sur les autres piliers, on est en avance de phase. On ne va pas être des précurseurs, des éclaireurs, mais on veut être en avance de phase. Et nous on dit toujours, il y a trois niveaux. Il y a les lois, il y a ensuite la labellisation Bicorp, et puis ensuite sur la mission, on doit vraiment être un leader de marché, savoir prendre des risques. On a payé un fournisseur 100 000 euros, on a sorti une carbone capture, donc une paire de chaussures qui arrive dans sa fibre à stocker du carbone. Et c'est quelque chose qu'on avait acheté, c'est une matière qu'on a acheté il y a deux ans, et sur lequel on avait investi 100 000 euros. On ne peut pas le faire dans tous les domaines, mais comme c'est notre cœur de mission, et bien là ça donne du sens. Et le dernier pilier, c'est de réenchanter, d'engager nos clients. à être dans une mode plus responsable, donc les sensibiliser à la réparation, à la seconde main. On est le premier réseau de France, beaucoup de gens parlent de la seconde main, mais on est le premier réseau de France où on est en capacité de vous acheter les produits Fago de seconde main et de vous les revendre. Et dans toutes nos boutiques, dans nos 50 boutiques, on a un corner seconde main. Et ça, c'est très important, la réparation, le recyclage, sensibiliser avec des bornes de recyclage dans lesquelles nous, on est en capacité d'envoyer au bon interlocuteur la chaussure et d'envoyer au bon interlocuteur le textile ou suivant les fibres. Voilà, et ça c'est très important dans cette mission de sensibiliser nos clients.

  • Speaker #0

    Et justement tu parles donc des 50 boutiques mais c'est un réseau bien plus important, j'en profite

  • Speaker #1

    Oui c'est ça, en plus des 50 boutiques donc on a évidemment un gros site e-commerce et on a 350 magasins multimarques qui revendent la marque à la fois en France et dans le monde Il n'y a pas d'autres marques aujourd'hui que l'on peut comparer au final à la tienne des marques françaises ayant cette dynamique là ? Non, le secteur est plutôt reconnu pour des difficultés profondes et qui peut-être ne répondent plus aux aspirations. Et nous, ce qu'on veut, c'est répondre aux aspirations de demain et qu'on doit avoir le vestiaire le plus décarboné possible, tout en restant, et c'est quand même quelque chose de fondamental, avec un prix accessible. On n'est pas dans le luxe, donc on ne peut pas tout se permettre en investissement. Et c'est pour ça que d'avoir une mission très précise en disant sur le carbone, on doit être les meilleurs. Il n'y a pas de question à se poser et on doit avoir ce fameux ROI carbone au point. impeccable, c'est-à-dire que quand on donne un budget pour un séminaire chez Fago, on donne à la fois un budget en euros et aussi un budget en carbone.

  • Speaker #0

    Ouais bravo et justement tu parles d'investissement, financement je reviens un peu plus sur ce point dans ce podcast forcément Épopée Gestion on aime bien comprendre un tout petit peu tous les rouages donc tu parlais des 13 amis qui ont du coup mis une petite pièce au début puis il y a eu l'histoire des rames est-ce que tu peux revenir justement sur les différents cycles de financement les grandes phases de ces points là ?

  • Speaker #1

    Ouais, bah alors au tout début comme tout entrepreneur on se dit ah merde pour lancer la première production il faut 50 000 euros, on avait pas un sou en poche, moi je devais ramener 17 500 euros et évidemment j'étais à moins 1000 euros sur mon compte comme bon étudiant qu'on peut être et du coup je fais un emprunt de 18 500 euros pour faire mon apport au début je dis pour aller voir pour monter une boîte les banques me disent non et puis enfin je dis pour financer mes études je vais faire un nouveau... programme, etc. Il me dit, ok, d'accord. Voilà, donc petite fin de départ. Et du coup, on s'entoure de 13 copains, comme on le soulignait. Et voilà, on lance la première prod avec 50 000 euros. Et puis en 2012, on se dit, il faut qu'on accélère. Et on avait ces problèmes de financement de production. On avait envie d'aller plus vite, plus fort, pouvoir encore améliorer notre réduction carbone. Et donc là, on lève de l'argent avec le groupe Eram, qui est un groupe industriel de très grande qualité, un groupe familial, et qui nous accompagnera pendant plus de 10 ans de 2012 à 2023 et qui nous apprennent les fondamentaux du métier. Grâce à eux, on passe de, je crois qu'ils rentrent, on faisait un million ou un million et demi de chiffre d'affaires, ils ressortent, on en fait 21 millions et ils nous apprennent tous les rouages du métier, comment ça fonctionne le retail, comment fonctionnent les... Et à leur côté, on apprend énormément et vraiment, grâce à eux, on en est là aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Donc ils étaient présents aussi au board j'imagine ?

  • Speaker #1

    Évidemment, c'est lors de ces réunions où justement ils nous mettent en alerte, attention là tu es peut-être un peu trop haut, là tu es peut-être un peu trop bas, attention ton niveau de marge ne peut plus passer comme ça, ou ta distribution, ou ton marketing, ou comment tu te poses des questions sur la création de ton vestiaire textile, tiens peut-être que dans le groupe Eram il y a des échanges à faire, de connexion etc. Et voilà, et donc très clairement grâce à eux on en est arrivé là et en 2023 on se dit comme bon entrepreneur on a envie d'écrire un nouveau chapitre et on s'associe du coup à des fonds d'investissement plus pour parier sur des spécialistes de la croissance vraiment et ça ça nous plaît aussi parce qu'en fait cette mode que l'on veut faire fashion il faut qu'on la porte au plus grand nombre et c'est comme ça qu'on la fera exister en montant à la fois que c'est un modèle périn économiquement mais un modèle périn pour la planète. Et si on arrive à faire cette équation, on aura vraiment tout réussi et c'est ça notre vœu le plus cher. Et tant mieux si on est copié de partout, parce que ça veut dire que nous on est un petit grain de sable dans cet écosystème de la mode qui pèse en dizaines de milliards, en centaines de milliards même. Mais c'est juste de montrer qu'il y a une voie qui peut s'écrire et tant mieux si on est copié et que Fago n'est qu'une petite pierre, on essaie d'apporter notre patte.

  • Speaker #0

    Tu vois Fred, c'est assez rare ce genre de cheminement dans le financement où tu fais rentrer très tôt un industriel. Souvent, on a tendance à dire ne faites pas rentrer un industriel trop trop tôt pour différentes raisons. Mais là, l'industriel a souhaité sortir et c'est à ce moment-là que vous faites rentrer des fonds. C'est rare.

  • Speaker #1

    C'est ça. Je pense que le groupe ERAM est un industriel familial. Et vraiment, ça change complètement la philosophie et qui est vachement dans. L'écoute, qui a été très à notre écoute, c'est-à-dire c'est quoi votre projet, etc. Et je pense qu'il avait senti qu'on avait envie de rester. Il sentait qu'on avait envie de rester, qu'on s'amusait dans l'aventure, qu'on croyait au projet, etc. Et que c'est un peu par respect qu'il nous a rendu notre liberté, parce qu'il aurait pu, comme vous le dites assez bien, nous dire ah ben non, c'est… Voilà, et donc je pense que chapeau à lui d'avoir su nous repérer très tôt, nous accompagner et nous faire se développer. et puis à la fois nous rendre la liberté le moment où ils sentaient qu'on était capable de voler de nos propres ailes.

  • Speaker #0

    C'est une très très belle histoire. Et tu as commencé à en parler un tout petit peu, mais ta vision d'entrepreneur concernant ton marché, tu le vois comment à 2035, 2040, ce marché ?

  • Speaker #1

    Alors d'abord, si je fais un petit aparté sur l'historique, sur le marché et spécialement sur la production, Comme on le disait, 75% des émissions de CO2 viennent de la production. Et du coup, c'est de se dire, wow ! Déjà en 10 ans, comme ça va vite. C'est-à-dire que quand on se lance, on allait voir un atelier de production en disant Vous avez des matériaux recyclés, vous savez qui dans la région pour en faire, etc. pas de réponse, pas de son, pas d'image. Et au fil de l'eau, maintenant on arrive, merci de nous avoir mis sur les traces, du coup on a pu sourcer un nouveau gars, il nous présente les innovations en premier, etc. Donc j'ai envie de dire, il y a une accélération de la boule de neige qui devient une avalanche, et moi j'ai l'impression que ça va de plus en plus vite, ça grossit de plus en plus fort. Aujourd'hui même les banques nous donnent des critères, alors qu'avant on disait, vous nous aidez à financer notre bilan carbone, c'est quoi un bilan carbone ? Aujourd'hui les banques vous disent, si vous ne faites pas votre bilan carbone, Et bien en fait on peut même pas vous financer Mais je trouve Moi j'ai toujours un regard, et je pense que chez Fago c'est ça qu'on défend, c'est un regard optimiste. Et le marché est en train de s'accélérer sur cette transformation, et de plus en plus vite, de plus en plus fort. Et c'est ce qu'on ne peut que souhaiter, et c'est ce qu'on essaie de prôner chez Fago. C'est encourageons les bonnes initiatives, et c'est ça qui sera le pendant du marché. Et du coup le marché va continuer à accélérer, il continue à avoir plein d'innovations. Plus il y a d'acteurs qui achètent des matériaux recyclés, plus les producteurs de matériel... Et bien en fait ils vont faire de la R&D etc. et du coup on est dans un vrai effet boule de neige.

  • Speaker #0

    Et je vois la jeune génération qui est très attirée par des fringues venues d'Asie. Est-ce que tu penses que ça va perdurer dans le temps ? C'est de l'évangélisation que vous devez faire en permanence, mais ce n'est pas simple.

  • Speaker #1

    C'est refaire prendre conscience. Mais je pense qu'il y a aussi une autre tendance, parce qu'on parle beaucoup de cette tendance de la fast fashion, qui est une tendance, c'est vrai, et qui a sûrement un rapport avec le pouvoir d'achat. Et puis il y a un rapport aussi avec ce qu'on est tous, un peu des schizophrènes de l'environnement. On a envie de faire des efforts, mais à quel point ? On est prêt à aller à souffrir, ce serait trop grand comme terme, mais c'est à faire des renoncements. Donc on a tous une forme de schizophrénie.

  • Speaker #0

    Voilà, donc cette fast fashion, elle fait partie de ça, plus les problèmes de pouvoir d'achat, etc. Et nous, ce qu'on veut mettre en avant, c'est la durabilité. Moi, je reprends souvent un exemple, c'est quand j'entendais mes parents acheter une nouvelle voiture il y a 20 ans, ils disaient, ça, ça se revend bien en seconde main. Et moi j'aimerais que ce soit ça que l'on dise demain, ça se revend bien en seconde main, Fago, donc en fait je peux mettre, et aujourd'hui la jeune génération elle a aussi ce réflexe de se dire, ouais mais c'est pas grave ça se revend bien en seconde main, donc en fait mon taux d'usage il ne va être que de 20 euros etc. Et petit à petit si on arrive à faire reprendre de nouveau confiance à cette génération, que 1 ça se répare, 2 ça se revend bien, 3 il peut y avoir un deuxième usage etc, et bien en fait on rapporte de la valeur au produit, et en ça on arrivera à se distinguer d'un t-shirt que vous allez laver deux fois. et qui va être complètement foutu et vous allez vous-même devoir le mettre à la poubelle. Et c'est dommage. Et donc je crois qu'il y a aussi une transformation dans notre sens et que la fast fashion répond à certaines problématiques et à nous aussi de l'adresser et aussi à des problématiques de rapidité de livraison, de pas de rupture de stock, etc. Et nous aussi on doit être excellent là-dedans sur l'omnicanalité. C'est pas possible que vous alliez dans une boutique à Avignon et qu'on vous dise On a la paire mais on ne peut pas vous l'envoyer Non, c'est pas possible ça aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Difficile d'être bon sur l'ensemble des sujets.

  • Speaker #0

    Oui, mais on doit se forcer à l'être et on doit continuer à avancer là-dessus parce que sinon on se fera rattraper par la patrouille.

  • Speaker #1

    Et justement, c'est quoi les prochaines étapes pour Fago ? Les grandes étapes ?

  • Speaker #0

    Vous le disiez, aujourd'hui on fait 30 millions d'euros de chiffre d'affaires. On a un plan très précis jusqu'à 50 millions d'euros de chiffre d'affaires qui nous amène un peu partout en France et en Europe. Et puis derrière, ce sera le grand export sur lequel pour l'instant... On en fait un petit peu, mais ça reste très résiduel. Je crois que c'est 4-5% de notre chiffre d'affaires, le grand export. Et c'est là où on va devoir mettre des billes de main de manière à avoir la capacité d'investir fortement pour exporter notre marque. Et voilà. Après, on se pose plein de questions sur le produit, évidemment. Toujours cette réduction carbone, bien évidemment. Et aussi, pourquoi pas un jour la femme, etc. Ce sera ça, les grandes étapes qui nous amèneront à 2030, où aujourd'hui, on est plutôt investi en masculin. Et de se dire, la femme évidemment ça nous tend l'oeil, toutes nos clientes nous demandent quand est-ce qu'on fait de la femme etc. Mais avant, il faut bien faire ce qu'on a déjà à faire pour ne pas se disperser. Le propre de l'entrepreneur spécialement quand on grandit, c'est qu'au début on peut faire plein de choses, puis plus la structure grossit, plus il faut être concentré, bien aller au bout de ses plans et pour après déployer les plans suivants tout en les anticipant.

  • Speaker #1

    Tu es arrivé dernièrement à l'Ouest, ça fait quelques années maintenant, comme tu nous le disais. Ta vision du coup pour le territoire, qu'est-ce que tu sens par rapport à toutes ces personnes qui arrivent sur ce beau territoire ?

  • Speaker #0

    Alors déjà en deux phases peut-être pour expliquer Donc nous on a passé 10 ans à Paris Pour développer le début de Fago Et ça fait 4 ans qu'on est basé à Nantes Qu'on a fait le choix de se dire Nous ce qu'on aime, le spirit de vie Dont on parlait au tout début du podcast Le spirit de vie c'est entre ville et nature C'est ça qu'on prône chez Fago C'est ça qu'on a envie de vivre à titre personnel De pouvoir s'échapper rapidement De pouvoir faire un tour de vélo Et en même temps on est des citadiens aussi Et ce choix de l'Ouest Ça nous est venu assez naturellement, dans le sens où il fallait déjà que tout le monde soit d'accord. Donc on a convoqué notre codire et trouvé une destination. Et souvent on nous demande, est-ce que vous étiez déjà à Nantais ? Pas du tout. Est-ce que vous étiez déjà de l'Ouest ? Pas du tout. Comme je disais, j'ai vécu à Valence, à Dijon, mais jamais à l'Ouest. Et en fait, on a aimé cette région et on la découvre au fil de l'eau. Et c'est impressionnant de voir la diversité du tissu économique. Là où à Paris, peut-être qu'on n'était qu'entre marques de mode, très clairement. Et bien là, on découvre des industries lourdes, on découvre de l'aéronautique, on découvre de l'agroalimentaire, etc. Et moi, je trouve ça passionnant de voir plein de boîtes dont on n'avait jamais entendu parler, qui n'étaient pas des boîtes obligatoirement B2C, etc. et qui ont des tailles très conséquentes sur le territoire et ce niveau d'entraide. Moi je trouve que c'est impressionnant ce qu'on n'avait pas du tout à Paris. À Paris, il n'y a pas cette fraternité. En fait, à Paris, on ne se sent pas appartenir à Paris. Un peu par snobisme, mais on ne se sent pas appartenir à l'île de France, etc.

  • Speaker #1

    Ce sentiment d'appartenance est assez costaud.

  • Speaker #0

    Il est impressionnant et ce niveau d'entraide et cette capacité à se challenger ou par les réseaux ou même entre partenaires, c'est chapeau. Et vraiment, ça nous accroche au territoire. Et un peu comme on dit ça du mentorat, on a toujours été beaucoup accompagné par des entrepreneurs un peu plus expérimentés que nous au fil de l'eau et même on l'est encore aujourd'hui. On ne peut pas leur rendre à eux, mais par contre, on doit le rendre à la génération d'après. Et c'est de la même manière, on a été super bien accueillis sur le territoire de l'Ouest. Et bien à nous de le rendre aussi aux nouveaux arrivants et à rester un territoire à la fois attractif, mais aussi très accueillant.

  • Speaker #1

    Et justement, tu parles de mentorat, est-ce que tu as un peu de temps ? à accorder à ces jeunes entrepreneurs des conseils à leur donner.

  • Speaker #0

    Alors déjà j'admire, soyez entrepreneur, je pense que c'est le moyen de vivre la meilleure, une des très très belles aventures de notre vie. Quel que soit le niveau de réussite escompté, que ce soit du micro-entrepreneuriat etc, c'est vraiment une aventure dans laquelle vous avez des hauts, des bas, mais c'est ça qui fait la vie, c'est pas que regarder les success stories et se dire il n'y a que de la success story, il y a aussi plein de difficultés. Et donc c'est la plus belle aventure, plus vous le faites jeune, plus c'est facile je trouve, surtout quand vous créez from scratch. Je vois plus tard quand on a déjà le crédit sur la maison, le machin, c'est plus difficile, les enfants, etc. vous allez vivre la plus belle aventure ne vous mettez pas de barrière à la fois il y a plein d'argent pour se financer et faites vous aider faites vous entourer, parlez de votre idée autour de vous moi c'est ce que je redis à beaucoup d'entrepreneurs c'est plus vous arriverez à parler de votre projet en fait plus moi je le redis toujours mais les gens qui m'ont dit non au tout début pour investir dans mes copains c'est eux qui m'ont donné les meilleurs tips en me disant bah j'investisse pas parce que je crois pas à ça, je crois pas à ça et à vous d'être à l'écoute pour pouvoir progresser à fond. Mais lancez-vous, ça sera une extrêmement belle aventure.

  • Speaker #1

    Quelle question t'aimerais que l'on te pose et que l'on ne te pose jamais ?

  • Speaker #0

    Moi, je pense que les entrepreneurs, on en parlait, ils ont besoin d'être accompagnés. Et on me pose rarement la question sur le côté comment vous êtes fait accompagné au fil de l'eau. Alors évidemment, avec plein de petites... Mais nous, avec Nicolas, on s'est toujours fait mentorer. C'est-à-dire, on s'est toujours fait accompagner par un regard extérieur. Et ça, c'est fondamental. Équilibrez bien l'ensemble des périmètres de vos entreprises. Souvent, je vois les entrepreneurs... trop qualifié en produit ou trop qualifié en marketing ou trop qualifié en levée de fonds, il peut y avoir plein de prismes différents. Essayez d'équilibrer ces forces pour compenser un peu là où vous êtes peut-être de manière plus naturelle, très très fort en marketing ou en produit parce que vous adorez ça, etc. Pour arriver à équilibrer vos forces et vous dire, attends, où j'ai des lacunes, comment je les comble, comment je vais prendre du temps. Si vous n'aimez pas le faire, déléguez-le. Mais voilà, ça serait ça le deuxième conseil. Et puis, si je devais donner un troisième conseil, n'ayez pas peur d'oser et provoquez votre singularité. Provoquez une singularité forte dans vos assets qui fait que vous serez différenciant. Et peut-être un dernier conseil que je vois de plus en plus chez les entrepreneurs un peu plus expérimentés, plutôt sur la taille, on va dire 5, 20 millions d'euros de chiffre d'affaires, c'est concentrez-vous. Concentrez-vous, il y a trop de dispersion. Et il faut arriver à bien se concentrer sur sa feuille de route. C'est quoi ma raison d'être d'entreprise ? C'est quoi ma mission d'entreprise ? On en parlait tout à l'heure de se concentrer sur sa mission, mais aussi sur sa raison d'être d'entreprise, en disant non, ne vous éparpillez pas, n'allez pas dans tous les courants. Parce que plus la boîte grossit, plus c'est difficile pour les équipes de faire suivre sur un projet commun dans lequel on sait où on va.

  • Speaker #1

    Dernière question, es-tu d'accord avec moi pour qualifier la destinée de Fago d'épique ?

  • Speaker #0

    Oui, je suis d'accord. On s'amuse. Je pense qu'il faut, comme on est du B2C, ça parle beaucoup aux gens. Après, il faut rester les pieds sur terre. On grandit, on s'amuse, on apprend, on essaie de faire grandir nos équipes le mieux possible. C'est ça qui nous fait vibrer. Notre mission, elle nous prend vraiment au corps. Elle nous dit, c'est génial tout ce qu'il reste à faire. Le marché bouge à une vitesse grand V. C'est génial. Ça bouge, ça va vite. Voilà, et en termes de commerce, et c'est important de le souligner, il faut... toujours se le rappeler, c'est ça qui fera qu'on sera un exemple ou pas demain et qu'il faut qu'on soit rentable, en croissance, et avec le respect de chacun de nos partenaires, etc.

  • Speaker #1

    Merci Fred. C'était l'épopée de Fred Munier, cofondateur de Fago par Sébastien Le Corfec. N'hésitez pas à réagir et à partager ce podcast qui est disponible sur nos sites web ainsi que sur Apple Podcasts, Spotify ou Deezer. Avec Épopée Gestion et Explore, nous ambitionnons de battre fière des champions bretons avec nos véhicules d'investissement et d'accélération dédiés aux PME et aux entreprises innovantes du territoire. Merci.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup.

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Description

Frédéric Mugnier est né en 1986 du côté de Paris. En 2009, il crée Faguo avec son camarade Nicolas Rohr rencontré sur les bancs de l’école de commerce.

FAGUO incarne la Fair Fashion en ne faisant pas de compromis entre sa Direction Artistique et sa Mission. Aujourd’hui, Faguo atteint 30 millions d'euros de chiffre d'affaires, 170 salariés, la marque est distribuée dans 50 boutiques (plus de 24 pays), tout en diminuant de 50 % son CO2 en moins de 10 ans notamment avec la plantation de 4 millions d’arbre…


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Je suis Sébastien Le Corfec, associé de l'entreprise d'investissement Épopée Gestion. Nous nous sommes mis en quête des grands dirigeants de l'Ouest. Tout comme la saison 3, nous gardons les mêmes fondamentaux pour cette saison 4. Vous racontez leur épopée entrepreneuriale avec un focus sur la nouvelle génération suite au classement l'Épopée des Canons. Ce classement recense les 40 personnalités de moins de 40 ans les plus influentes de la région ouest. Quels ont été leurs parcours ? Comment ont-ils innové ? Quelle est leur vision pour leur territoire ? L'épopée de Fred Munier, cofondateur de Fago, c'est maintenant. Fred, bonjour !

  • Speaker #1

    Bonjour Sébastien, bonjour à tous, très heureux d'être là.

  • Speaker #0

    Merci d'avoir accepté notre invitation afin de revenir sur l'épopée de Fago. En quelques mots, tu es né en 1986, tu as grandi du côté de Valence. En 2009, tu crées Fago avec ton camarade Nicolas Rohr, rencontré sur les bancs de l'école de commerce. Fago incarne la Fair Fashion en ne faisant pas de compromis entre sa direction artistique et sa mission. Aujourd'hui, Fago atteint 30 millions d'euros de chiffre d'affaires, 170 salariés, distribué dans 50 boutiques et 24 pays, tout en diminuant de 50% votre CO2 en moins de 10 ans et vous avez planté plus de 4 millions d'arbres. Et toi Fred, comment tu pitcherais Fago en une minute ?

  • Speaker #1

    Wow, tu viens d'en dire pas mal. Non, non, Fago, déjà, c'est un projet entrepreneurial. C'est une passion de deux étudiants de 22 ans qui montrent ça sur les bancs de l'école. Et je pense qu'il faut s'en souvenir. Et qui montrent ça sans beaucoup de prétention, mais avec l'idée de faire une paire de baskets à l'origine qui soit la plus vertueuse pour la planète. Plus de dix ans plus tard, on n'y est toujours pas, donc on doit continuer nos efforts, parce que pour faire une paire de baskets qui soit complètement dans un modèle régénératif, on a encore pas mal de routes devant nous, et ça, ça nous stimule au quotidien, et de faire grandir les équipes autour de ce projet, qui est de faire, comme tu le disais assez bien, un vestiaire le plus décarboné possible, et un vestiaire qui correspond aussi aux aspirations du quotidien entre ville et nature, je trouve que c'est un chouette projet.

  • Speaker #0

    On va revenir sur tous ces points là dans l'interview mais tout d'abord humainement qui se cache derrière l'entrepreneur ? Ta jeunesse, tes études, comment ça se passe du côté de Valence ?

  • Speaker #1

    Une jeunesse en famille évidemment, toujours en habitant en province et je pense que ça a quand même forgé mon caractère en ayant pas mal déménagé. Sur les bancs de l'école, je peux remercier mes parents qui m'ont toujours bien aidé à aller un petit peu plus loin que ce que j'aurais sûrement pu faire sans leur précieuse aide. Et voilà, donc un parcours scolaire difficile avec un redoublement au milieu, etc. Je trouve que c'est toujours important d'en parler. Quelle classe ? La seconde, je crois que c'était pour moi. Ok. Voilà. Plutôt dans les élèves turbulents de la classe parce qu'actifs, aiment bouger, aiment le concret et voilà. Et puis finalement j'obtiens un bac ES, j'intègre une école de commerce post-bac à Paris. Une mystèque ? Exactement, où je rencontre Nicolas. Je rencontre ma femme un petit peu plus tard dans nos grandes soirées. Et depuis on a quatre enfants ensemble, on habite à Nantes depuis quatre ans. On a rejoint l'Ouest parce qu'on a passé dix ans. À Paris, on a rejoint l'Ouest. La petite dernière a un an et demi, l'aînée a huit ans et on a une belle famille. Et je pense que ça fait partie de mon caractère d'équilibrer cette vie entrepreneuriale avec ce projet de vie, de créer une belle famille et d'arriver à allier les deux. Et pour moi, c'est aussi le sens de mes grandes priorités de vie.

  • Speaker #0

    Je comprends complètement. Et justement, tu parles de cette rencontre sur les bancs de l'école de commerce avec Nicolas. Coup de foudre entrepreneurial rapidement, comment ça s'est passé ?

  • Speaker #1

    Sur les bancs de l'école de commerce, c'est des coups de foudre. D'abord, c'est quelques soirées passées ensemble. Ensuite, c'est les projets associatifs. J'aime le rappeler, mais que les projets associatifs, dans les écoles, c'est quand même la clé du départ de l'entrepreneuriat. Et je pense que c'est comme ça qu'on arrive à se forger un vrai entrepreneur et à prendre des expériences. Et puis après quelques galères aussi qui nous ont rapprochés. Je me souviens d'un voyage en 4L avec Nico où évidemment ça ne s'est pas passé comme prévu. Et de voir qu'on pouvait compter l'un sur l'autre, évidemment ça rapproche. Et après l'envie de créer quelque chose, l'envie de créer une entreprise, l'envie de créer un projet. et qui nous a beaucoup liés et qui nous a amenés vers la mode parce que c'était notre passion, notre seul peut-être domaine de connaissance.

  • Speaker #0

    Justement, tu parles de ce projet entrepreneurial avec Nico. Comment on décide à un moment de faire son stage d'études en créant son entreprise ? Parce que ça, c'est assez rare à l'époque.

  • Speaker #1

    C'est vrai, c'est assez rare et on a eu cette chance que notre école nous suive. Je pense qu'on venait vers eux avec un projet à peu près ficelé, en disant on a envie de développer cette entreprise, on est sur les bancs de l'école, on a la capacité de pouvoir développer un maximum et on avait du temps de stage. Du coup, on est allé voir notre école pour faire un stage en disant on va faire notre business plan pendant ce stage, notre étude de marché et notre bilan carbone. On a été la première entreprise de France. A faire notre bilan carbone prévisionnel en même temps que de vouloir créer une entreprise, de se dire quel va être mon impact.

  • Speaker #0

    Ça c'est énorme, il faut remettre dans le contexte, on est quand même en 2008. Mais pour créer justement cette marque, ça a été quoi vos principales inspirations ?

  • Speaker #1

    Finalement, l'avantage de créer très jeune, c'est qu'on n'a pas beaucoup d'inspiration, on n'a pas beaucoup de schémas préétablis, que ce soit en termes de business model, en termes d'environnement, en termes de méthode de distribution, etc. C'est assez amusant parce que je pense que 10 ans plus tard, je ne referai pas. Pas du tout parce que j'ai déjà des modèles préétablis dans ma tête, donc je ne referai pas. Du coup, on fait des ventes Tupperware pour se lancer. Donc une vente à la fois sur le digital et à la fois chez des copains étudiants un peu partout en France. Et c'est un franc succès. On arrive dans une bonne période des réseaux sociaux avec un bon produit au bon prix et avec une promesse de cet arbre planté pour compenser les émissions de carbone qui plaît beaucoup. Et voilà, et du coup, je pense que... L'algorithme, la passion qu'on menait dans le projet, le temps, la préparation, fait qu'on a eu un très très gros départ.

  • Speaker #0

    Et justement, le processus créatif derrière tout le design, comment vous avez élaboré tout ça ? Vous partez sur la basket et comme tu dis, vous intégrez très tôt les principes de durabilité. Comment tout ça se passe ? Parce que c'est puissant quand même aussitôt.

  • Speaker #1

    Alors ça se passe quand même, nous notre pierre de départ c'était ce bilan carbone en se disant Merde en fait on va émettre du CO2, comment on peut réduire au maximum ? Et en fait à la fin d'un bilan carbone on vous donne des pistes. pour améliorer ce bilan carbone. Et donc on commence à mettre des pistes en place pour réduire au maximum ce bilan carbone. Et aujourd'hui, on a même, on calcule le ROI carbone chez Fago pour se dire, en fait, je ne peux pas mettre un euro partout de plus sur chaque produit dans tous les domaines d'activité. Mais nous, là où l'euro que je peux mettre en plus, il va avoir le plus d'impact carbone. Et ça, c'est très, très important pour nous. Et après, cette dimension artistique, au début, elle était très, on va dire... On se faisait aider de plein de copains, on discutait avec plein de gens, on avait plein de temps pour créer notre première basket. Et puis aussi, avec les ateliers de production, ce qu'on arrivait à obtenir par rapport à notre capacité à bien communiquer avec eux, etc. On était loin d'être des experts, on a retrouvé quelques dessins de débauche de nos débuts. Et c'est assez impressionnant de voir le côté un petit peu folklore dans lequel on était. Et puis petit à petit, on s'est structuré avec des équipes. Maintenant, ici, vous ne le voyez pas, mais on est dans un de nos showrooms. et où il y a toutes les pré-collections qui sont dessinées, etc. et les inspirations de collections, les imaginaires que l'on veut transmettre à travers les produits, etc.

  • Speaker #0

    Oui, l'équipe justement de Créatif, tout à l'heure en faisant la petite visite, j'ai croisé quelques personnes, mais tu peux nous en parler un tout petit peu, parce que c'est quand même l'essence même.

  • Speaker #1

    Ah ben c'est fondamental, et nous on a vu beaucoup de marques, et je pense que c'est important de le rappeler pour les entrepreneurs, se tromper de combat entre justement leur mission d'entreprise, et cette dimension artistique parce qu'en fait d'abord on achète un produit et c'est peut-être ça la pierre angulaire de l'environnement c'est d'acheter un produit qui dure dans le temps et aussi qui vous plaise parce que si c'est pour rester au fond d'un placard et qui dure dans le temps ça sert à rien donc il faut qu'il soit portable le plus possible, qu'il plaise à nos clients et voilà et donc ça c'est très important et en effet ici on a 8 personnes qui travaillent total sur le produit en permanence, d'une part pour créer les nouvelles silhouettes et d'autre part pour l'améliorer en permanence sur la durabilité, sur la capacité à le réparer, etc.

  • Speaker #0

    Et justement, une fois que les premiers produits ont été créés, avec le recul, tu te dis, je fais partie des entrepreneurs qui ont été chanceux, qui ont trouvé leur time to market tout de suite, ou tu as su provoquer ta chance ?

  • Speaker #1

    Je pense que c'est toujours un mélange des deux. Évidemment, on a su provoquer notre chance parce qu'on avait cette innocence. Je pense que quand on a 22 ans, on se dit on va essayer, on va voir etc. On n'avait pas, encore une fois, cette expérience qui aurait pu nous cloisonner et nous dire mais non, on ne peut pas faire comme ça, on ne peut pas faire comme ça Et voilà, évidemment, on a plein aussi de facteurs. On n'avait pas assez d'argent, donc on a demandé à 13 copains d'investir dans la boîte. Et en fait, ça a été des super ambassadeurs. On l'avait fait pour l'argent, mais en fait, ça a été des super ambassadeurs. On est tombé sur une période des réseaux sociaux extraordinaire, on a eu le bon produit, on a eu le bon prix, le bon tempo de distribution, etc. Finalement, on a été en rupture de stock très vite, puisqu'au bout de 15 jours, on était en rupture de stock de nos 5000 premières paires de chaussures. Et nous, on s'est dit, c'est la catastrophe. En fait, ça a été un effet buzz encore plus fort, etc. Donc, évidemment, on mélange toujours, se provoquer les chances. On dit souvent, il faut y aller, c'est sûr. Et après la chance tombera et à vous d'être le plus agile possible pour aller la chercher.

  • Speaker #0

    Et à cette époque, sur les premières années, c'est quoi la répartition entre vous deux, entre ton associé ? Vous avez été plus le créatif ou c'est lui ? Quel est le gars qui sert un peu les boulons ?

  • Speaker #1

    Alors c'est assez amusant parce que les premières années, je pense qu'on essaye de tout faire ensemble. Un rendez-vous en banquier, on y va ensemble. Un rendez-vous créatif, on y va ensemble. Un rendez-vous avec... l'expert comptable on y va ensemble, pour visiter les bureaux on le fait ensemble, on fait tout ensemble parce qu'on a envie de tout découvrir, et c'est cette curiosité de l'entrepreneur qui fait qu'on a envie de voir 360, le périmètre etc, et puis on a l'impression qu'on a du mal à prioriser, donc on a l'impression que tout est un énorme enjeu. Et puis peut-être qu'on a du temps à l'époque, donc on n'a pas besoin de rationaliser autant qu'on a besoin de rationaliser. Et puis petit à petit il y a des domaines de prédilection qu'on associait bien meilleur que moi sur la partie produit. Il y a d'autres domaines dans lesquels j'ai plus de compétences, etc. où j'ai développé mes compétences. Et voilà, et donc petit à petit, et spécialement quand on a dû manager, on a dû séparer un petit peu les périmètres. Et du coup, aujourd'hui, mon associé gère beaucoup plus toute la dimension produit, marketing, quand moi je gère beaucoup plus support, finance et commerce.

  • Speaker #0

    D'accord, ok. Donc tu parlais beaucoup d'engagement par rapport aux dérèglements climatiques. Concrètement, comment cet engagement se traduit dans les opérations, dans les produits ? Comment ça se passe ?

  • Speaker #1

    Alors c'est assez simple parce que nous on a une philosophie qui est d'être meilleur que le marché sur l'ensemble des périmètres, donc que ce soit le handicap, l'inclusivité, etc. Et par contre on doit être vraiment leader de marché sur la dimension carbone. Donc on doit avoir le vestiaire le plus décarboné. Et le fait d'avoir un axe très précis pour nous, nous aide énormément au quotidien. C'est-à-dire qu'on ne se dilue pas, on ne perd pas du temps sur des causes qui ne seraient pas les nôtres. Nous, la promesse que l'on veut faire à nos consommateurs, c'est qu'ils ont le vestiaire le plus décarboné possible. Et après concrètement, une fois qu'on a... 1. Cet angle d'attaque en étant très précis, donc de connaître notre vraie mission d'entreprise, c'est comment on la déploie. Et comment on la déploie ? Nous, il y a cette dimension de mesure, c'est les 5 grands piliers de notre mission. D'abord la mesure, donc on est la première marque à avoir, vous allez sur notre site internet demain, vous allez avoir l'étiquetage carbone, donc vous allez choisir par le prix, par la couleur, mais aussi par le plus ou moins polluant. Entre 2 pulls, il peut y avoir jusqu'à 3, 4, 5 kilos d'émissions de CO2 en plus ou en moins. Le premier point, c'est la mesure. Le deuxième, c'est la réduction. Et c'est le point fondamental. Et pour ça, là où on a le plus d'enjeux, 75% de nos émissions de CO2 proviennent de la matière première. Et pour avoir de la matière première moins émettrice, un, c'est le mixte production des pays, et deux, c'est le recyclé. Et le recyclé est extrêmement important. On arrive à réduire de plus de 80% les émissions de CO2 en utilisant des matières recyclées. Enfin, compenser, on plante toujours nos arbres en France pour chaque produit qu'on vend, et ça c'est vraiment vraiment chouette, parce que nos forêts ont poussé, les premières qu'on avait plantées il y a plus de 10 ans, elles deviennent vraiment, ça ressemble vraiment à des forêts, alors qu'au départ on vous plantait juste une petite pousse.

  • Speaker #0

    4 millions d'arbres à date, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Exactement ! Exactement, donc 4 millions d'arbres plantés et ça c'est une vraie réussite et on voulait le côté fun, le côté allez voir votre arbre, il y en a à côté de chaque boutique, dans chacune des boutiques dans lesquelles vous rentrerez.

  • Speaker #0

    Arbre planté en France.

  • Speaker #1

    Exactement, il y aura le petit panneau pour vous dire il y a une forêt à moins de 15 kilomètres, à Rennes, etc. Et ça c'est chouette parce qu'on voulait, et je pense que ça a joigné un peu notre innocence et notre jeunesse, avoir du concret. Avoir quelque chose de... Bah non mais je te crois pas Fred, bah pas de problème, va voir la forêt, il y a 15 km à faire. Nous on fait des bike and forest ici au bureau, où on part le soir à 17h et on va sur une forêt à 19h, on prend l'apéro et on revient en vélo depuis Nantes.

  • Speaker #0

    C'est hyper précurseur ça aussi parce que moi je repense je prends ma casquette là d'investisseur avec West Web Valley anciennement mais Explore aujourd'hui quand on avait investi dans Ecotree donc on est en 2016 quelque chose comme ça donc Ecotree qui plante des arbres aussi en France à un moment vous avez couru devant très tôt aussi à aller sur cette thématique là c'est assez fou cette vision

  • Speaker #1

    Ouais c'est assez fou et en fait cette vision elle est hum Et parfois elle est d'ailleurs décriée parce qu'en fait cette vision elle provient de ce premier bilan carbone où on se dit merde en fait on va émettre du CO2. Alors que nous le principe en 2008 quand on faisait 22 ans vous dites si je fais un bilan carbone c'est que je suis bien. Mais non en fait j'ai plein de choses à faire et aujourd'hui disons putain j'ai encore plein de choses à faire pour réduire ces émissions de CO2. Et face à ça soit on n'agit pas soit on s'est dit bah écoutez on va agir. On va éclairer le marché sur la dimension carbone et en parallèle, on va compenser les émissions carbone qu'on provoque.

  • Speaker #0

    Donc tu parlais de cinq piliers, donc tu as cité trois premières.

  • Speaker #1

    Exactement. Ensuite, c'est être transparent pour nous. La labellisation Bicorp, elle rejoint du coup l'ensemble du périmètre de la société, que ce soit sociétal, environnemental, etc. Donc tous les piliers de l'ESG, on peut le dire au sens large et dans lequel on veut être bien meilleur que le secteur. Aujourd'hui, on a une note à 84. Et on est en train de renouveler notre labellisation pour monter encore plus haut, là où le secteur est en moyenne à 40. Donc ça c'est très très important pour nous, de montrer que même sur les autres piliers, on est en avance de phase. On ne va pas être des précurseurs, des éclaireurs, mais on veut être en avance de phase. Et nous on dit toujours, il y a trois niveaux. Il y a les lois, il y a ensuite la labellisation Bicorp, et puis ensuite sur la mission, on doit vraiment être un leader de marché, savoir prendre des risques. On a payé un fournisseur 100 000 euros, on a sorti une carbone capture, donc une paire de chaussures qui arrive dans sa fibre à stocker du carbone. Et c'est quelque chose qu'on avait acheté, c'est une matière qu'on a acheté il y a deux ans, et sur lequel on avait investi 100 000 euros. On ne peut pas le faire dans tous les domaines, mais comme c'est notre cœur de mission, et bien là ça donne du sens. Et le dernier pilier, c'est de réenchanter, d'engager nos clients. à être dans une mode plus responsable, donc les sensibiliser à la réparation, à la seconde main. On est le premier réseau de France, beaucoup de gens parlent de la seconde main, mais on est le premier réseau de France où on est en capacité de vous acheter les produits Fago de seconde main et de vous les revendre. Et dans toutes nos boutiques, dans nos 50 boutiques, on a un corner seconde main. Et ça, c'est très important, la réparation, le recyclage, sensibiliser avec des bornes de recyclage dans lesquelles nous, on est en capacité d'envoyer au bon interlocuteur la chaussure et d'envoyer au bon interlocuteur le textile ou suivant les fibres. Voilà, et ça c'est très important dans cette mission de sensibiliser nos clients.

  • Speaker #0

    Et justement tu parles donc des 50 boutiques mais c'est un réseau bien plus important, j'en profite

  • Speaker #1

    Oui c'est ça, en plus des 50 boutiques donc on a évidemment un gros site e-commerce et on a 350 magasins multimarques qui revendent la marque à la fois en France et dans le monde Il n'y a pas d'autres marques aujourd'hui que l'on peut comparer au final à la tienne des marques françaises ayant cette dynamique là ? Non, le secteur est plutôt reconnu pour des difficultés profondes et qui peut-être ne répondent plus aux aspirations. Et nous, ce qu'on veut, c'est répondre aux aspirations de demain et qu'on doit avoir le vestiaire le plus décarboné possible, tout en restant, et c'est quand même quelque chose de fondamental, avec un prix accessible. On n'est pas dans le luxe, donc on ne peut pas tout se permettre en investissement. Et c'est pour ça que d'avoir une mission très précise en disant sur le carbone, on doit être les meilleurs. Il n'y a pas de question à se poser et on doit avoir ce fameux ROI carbone au point. impeccable, c'est-à-dire que quand on donne un budget pour un séminaire chez Fago, on donne à la fois un budget en euros et aussi un budget en carbone.

  • Speaker #0

    Ouais bravo et justement tu parles d'investissement, financement je reviens un peu plus sur ce point dans ce podcast forcément Épopée Gestion on aime bien comprendre un tout petit peu tous les rouages donc tu parlais des 13 amis qui ont du coup mis une petite pièce au début puis il y a eu l'histoire des rames est-ce que tu peux revenir justement sur les différents cycles de financement les grandes phases de ces points là ?

  • Speaker #1

    Ouais, bah alors au tout début comme tout entrepreneur on se dit ah merde pour lancer la première production il faut 50 000 euros, on avait pas un sou en poche, moi je devais ramener 17 500 euros et évidemment j'étais à moins 1000 euros sur mon compte comme bon étudiant qu'on peut être et du coup je fais un emprunt de 18 500 euros pour faire mon apport au début je dis pour aller voir pour monter une boîte les banques me disent non et puis enfin je dis pour financer mes études je vais faire un nouveau... programme, etc. Il me dit, ok, d'accord. Voilà, donc petite fin de départ. Et du coup, on s'entoure de 13 copains, comme on le soulignait. Et voilà, on lance la première prod avec 50 000 euros. Et puis en 2012, on se dit, il faut qu'on accélère. Et on avait ces problèmes de financement de production. On avait envie d'aller plus vite, plus fort, pouvoir encore améliorer notre réduction carbone. Et donc là, on lève de l'argent avec le groupe Eram, qui est un groupe industriel de très grande qualité, un groupe familial, et qui nous accompagnera pendant plus de 10 ans de 2012 à 2023 et qui nous apprennent les fondamentaux du métier. Grâce à eux, on passe de, je crois qu'ils rentrent, on faisait un million ou un million et demi de chiffre d'affaires, ils ressortent, on en fait 21 millions et ils nous apprennent tous les rouages du métier, comment ça fonctionne le retail, comment fonctionnent les... Et à leur côté, on apprend énormément et vraiment, grâce à eux, on en est là aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Donc ils étaient présents aussi au board j'imagine ?

  • Speaker #1

    Évidemment, c'est lors de ces réunions où justement ils nous mettent en alerte, attention là tu es peut-être un peu trop haut, là tu es peut-être un peu trop bas, attention ton niveau de marge ne peut plus passer comme ça, ou ta distribution, ou ton marketing, ou comment tu te poses des questions sur la création de ton vestiaire textile, tiens peut-être que dans le groupe Eram il y a des échanges à faire, de connexion etc. Et voilà, et donc très clairement grâce à eux on en est arrivé là et en 2023 on se dit comme bon entrepreneur on a envie d'écrire un nouveau chapitre et on s'associe du coup à des fonds d'investissement plus pour parier sur des spécialistes de la croissance vraiment et ça ça nous plaît aussi parce qu'en fait cette mode que l'on veut faire fashion il faut qu'on la porte au plus grand nombre et c'est comme ça qu'on la fera exister en montant à la fois que c'est un modèle périn économiquement mais un modèle périn pour la planète. Et si on arrive à faire cette équation, on aura vraiment tout réussi et c'est ça notre vœu le plus cher. Et tant mieux si on est copié de partout, parce que ça veut dire que nous on est un petit grain de sable dans cet écosystème de la mode qui pèse en dizaines de milliards, en centaines de milliards même. Mais c'est juste de montrer qu'il y a une voie qui peut s'écrire et tant mieux si on est copié et que Fago n'est qu'une petite pierre, on essaie d'apporter notre patte.

  • Speaker #0

    Tu vois Fred, c'est assez rare ce genre de cheminement dans le financement où tu fais rentrer très tôt un industriel. Souvent, on a tendance à dire ne faites pas rentrer un industriel trop trop tôt pour différentes raisons. Mais là, l'industriel a souhaité sortir et c'est à ce moment-là que vous faites rentrer des fonds. C'est rare.

  • Speaker #1

    C'est ça. Je pense que le groupe ERAM est un industriel familial. Et vraiment, ça change complètement la philosophie et qui est vachement dans. L'écoute, qui a été très à notre écoute, c'est-à-dire c'est quoi votre projet, etc. Et je pense qu'il avait senti qu'on avait envie de rester. Il sentait qu'on avait envie de rester, qu'on s'amusait dans l'aventure, qu'on croyait au projet, etc. Et que c'est un peu par respect qu'il nous a rendu notre liberté, parce qu'il aurait pu, comme vous le dites assez bien, nous dire ah ben non, c'est… Voilà, et donc je pense que chapeau à lui d'avoir su nous repérer très tôt, nous accompagner et nous faire se développer. et puis à la fois nous rendre la liberté le moment où ils sentaient qu'on était capable de voler de nos propres ailes.

  • Speaker #0

    C'est une très très belle histoire. Et tu as commencé à en parler un tout petit peu, mais ta vision d'entrepreneur concernant ton marché, tu le vois comment à 2035, 2040, ce marché ?

  • Speaker #1

    Alors d'abord, si je fais un petit aparté sur l'historique, sur le marché et spécialement sur la production, Comme on le disait, 75% des émissions de CO2 viennent de la production. Et du coup, c'est de se dire, wow ! Déjà en 10 ans, comme ça va vite. C'est-à-dire que quand on se lance, on allait voir un atelier de production en disant Vous avez des matériaux recyclés, vous savez qui dans la région pour en faire, etc. pas de réponse, pas de son, pas d'image. Et au fil de l'eau, maintenant on arrive, merci de nous avoir mis sur les traces, du coup on a pu sourcer un nouveau gars, il nous présente les innovations en premier, etc. Donc j'ai envie de dire, il y a une accélération de la boule de neige qui devient une avalanche, et moi j'ai l'impression que ça va de plus en plus vite, ça grossit de plus en plus fort. Aujourd'hui même les banques nous donnent des critères, alors qu'avant on disait, vous nous aidez à financer notre bilan carbone, c'est quoi un bilan carbone ? Aujourd'hui les banques vous disent, si vous ne faites pas votre bilan carbone, Et bien en fait on peut même pas vous financer Mais je trouve Moi j'ai toujours un regard, et je pense que chez Fago c'est ça qu'on défend, c'est un regard optimiste. Et le marché est en train de s'accélérer sur cette transformation, et de plus en plus vite, de plus en plus fort. Et c'est ce qu'on ne peut que souhaiter, et c'est ce qu'on essaie de prôner chez Fago. C'est encourageons les bonnes initiatives, et c'est ça qui sera le pendant du marché. Et du coup le marché va continuer à accélérer, il continue à avoir plein d'innovations. Plus il y a d'acteurs qui achètent des matériaux recyclés, plus les producteurs de matériel... Et bien en fait ils vont faire de la R&D etc. et du coup on est dans un vrai effet boule de neige.

  • Speaker #0

    Et je vois la jeune génération qui est très attirée par des fringues venues d'Asie. Est-ce que tu penses que ça va perdurer dans le temps ? C'est de l'évangélisation que vous devez faire en permanence, mais ce n'est pas simple.

  • Speaker #1

    C'est refaire prendre conscience. Mais je pense qu'il y a aussi une autre tendance, parce qu'on parle beaucoup de cette tendance de la fast fashion, qui est une tendance, c'est vrai, et qui a sûrement un rapport avec le pouvoir d'achat. Et puis il y a un rapport aussi avec ce qu'on est tous, un peu des schizophrènes de l'environnement. On a envie de faire des efforts, mais à quel point ? On est prêt à aller à souffrir, ce serait trop grand comme terme, mais c'est à faire des renoncements. Donc on a tous une forme de schizophrénie.

  • Speaker #0

    Voilà, donc cette fast fashion, elle fait partie de ça, plus les problèmes de pouvoir d'achat, etc. Et nous, ce qu'on veut mettre en avant, c'est la durabilité. Moi, je reprends souvent un exemple, c'est quand j'entendais mes parents acheter une nouvelle voiture il y a 20 ans, ils disaient, ça, ça se revend bien en seconde main. Et moi j'aimerais que ce soit ça que l'on dise demain, ça se revend bien en seconde main, Fago, donc en fait je peux mettre, et aujourd'hui la jeune génération elle a aussi ce réflexe de se dire, ouais mais c'est pas grave ça se revend bien en seconde main, donc en fait mon taux d'usage il ne va être que de 20 euros etc. Et petit à petit si on arrive à faire reprendre de nouveau confiance à cette génération, que 1 ça se répare, 2 ça se revend bien, 3 il peut y avoir un deuxième usage etc, et bien en fait on rapporte de la valeur au produit, et en ça on arrivera à se distinguer d'un t-shirt que vous allez laver deux fois. et qui va être complètement foutu et vous allez vous-même devoir le mettre à la poubelle. Et c'est dommage. Et donc je crois qu'il y a aussi une transformation dans notre sens et que la fast fashion répond à certaines problématiques et à nous aussi de l'adresser et aussi à des problématiques de rapidité de livraison, de pas de rupture de stock, etc. Et nous aussi on doit être excellent là-dedans sur l'omnicanalité. C'est pas possible que vous alliez dans une boutique à Avignon et qu'on vous dise On a la paire mais on ne peut pas vous l'envoyer Non, c'est pas possible ça aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Difficile d'être bon sur l'ensemble des sujets.

  • Speaker #0

    Oui, mais on doit se forcer à l'être et on doit continuer à avancer là-dessus parce que sinon on se fera rattraper par la patrouille.

  • Speaker #1

    Et justement, c'est quoi les prochaines étapes pour Fago ? Les grandes étapes ?

  • Speaker #0

    Vous le disiez, aujourd'hui on fait 30 millions d'euros de chiffre d'affaires. On a un plan très précis jusqu'à 50 millions d'euros de chiffre d'affaires qui nous amène un peu partout en France et en Europe. Et puis derrière, ce sera le grand export sur lequel pour l'instant... On en fait un petit peu, mais ça reste très résiduel. Je crois que c'est 4-5% de notre chiffre d'affaires, le grand export. Et c'est là où on va devoir mettre des billes de main de manière à avoir la capacité d'investir fortement pour exporter notre marque. Et voilà. Après, on se pose plein de questions sur le produit, évidemment. Toujours cette réduction carbone, bien évidemment. Et aussi, pourquoi pas un jour la femme, etc. Ce sera ça, les grandes étapes qui nous amèneront à 2030, où aujourd'hui, on est plutôt investi en masculin. Et de se dire, la femme évidemment ça nous tend l'oeil, toutes nos clientes nous demandent quand est-ce qu'on fait de la femme etc. Mais avant, il faut bien faire ce qu'on a déjà à faire pour ne pas se disperser. Le propre de l'entrepreneur spécialement quand on grandit, c'est qu'au début on peut faire plein de choses, puis plus la structure grossit, plus il faut être concentré, bien aller au bout de ses plans et pour après déployer les plans suivants tout en les anticipant.

  • Speaker #1

    Tu es arrivé dernièrement à l'Ouest, ça fait quelques années maintenant, comme tu nous le disais. Ta vision du coup pour le territoire, qu'est-ce que tu sens par rapport à toutes ces personnes qui arrivent sur ce beau territoire ?

  • Speaker #0

    Alors déjà en deux phases peut-être pour expliquer Donc nous on a passé 10 ans à Paris Pour développer le début de Fago Et ça fait 4 ans qu'on est basé à Nantes Qu'on a fait le choix de se dire Nous ce qu'on aime, le spirit de vie Dont on parlait au tout début du podcast Le spirit de vie c'est entre ville et nature C'est ça qu'on prône chez Fago C'est ça qu'on a envie de vivre à titre personnel De pouvoir s'échapper rapidement De pouvoir faire un tour de vélo Et en même temps on est des citadiens aussi Et ce choix de l'Ouest Ça nous est venu assez naturellement, dans le sens où il fallait déjà que tout le monde soit d'accord. Donc on a convoqué notre codire et trouvé une destination. Et souvent on nous demande, est-ce que vous étiez déjà à Nantais ? Pas du tout. Est-ce que vous étiez déjà de l'Ouest ? Pas du tout. Comme je disais, j'ai vécu à Valence, à Dijon, mais jamais à l'Ouest. Et en fait, on a aimé cette région et on la découvre au fil de l'eau. Et c'est impressionnant de voir la diversité du tissu économique. Là où à Paris, peut-être qu'on n'était qu'entre marques de mode, très clairement. Et bien là, on découvre des industries lourdes, on découvre de l'aéronautique, on découvre de l'agroalimentaire, etc. Et moi, je trouve ça passionnant de voir plein de boîtes dont on n'avait jamais entendu parler, qui n'étaient pas des boîtes obligatoirement B2C, etc. et qui ont des tailles très conséquentes sur le territoire et ce niveau d'entraide. Moi je trouve que c'est impressionnant ce qu'on n'avait pas du tout à Paris. À Paris, il n'y a pas cette fraternité. En fait, à Paris, on ne se sent pas appartenir à Paris. Un peu par snobisme, mais on ne se sent pas appartenir à l'île de France, etc.

  • Speaker #1

    Ce sentiment d'appartenance est assez costaud.

  • Speaker #0

    Il est impressionnant et ce niveau d'entraide et cette capacité à se challenger ou par les réseaux ou même entre partenaires, c'est chapeau. Et vraiment, ça nous accroche au territoire. Et un peu comme on dit ça du mentorat, on a toujours été beaucoup accompagné par des entrepreneurs un peu plus expérimentés que nous au fil de l'eau et même on l'est encore aujourd'hui. On ne peut pas leur rendre à eux, mais par contre, on doit le rendre à la génération d'après. Et c'est de la même manière, on a été super bien accueillis sur le territoire de l'Ouest. Et bien à nous de le rendre aussi aux nouveaux arrivants et à rester un territoire à la fois attractif, mais aussi très accueillant.

  • Speaker #1

    Et justement, tu parles de mentorat, est-ce que tu as un peu de temps ? à accorder à ces jeunes entrepreneurs des conseils à leur donner.

  • Speaker #0

    Alors déjà j'admire, soyez entrepreneur, je pense que c'est le moyen de vivre la meilleure, une des très très belles aventures de notre vie. Quel que soit le niveau de réussite escompté, que ce soit du micro-entrepreneuriat etc, c'est vraiment une aventure dans laquelle vous avez des hauts, des bas, mais c'est ça qui fait la vie, c'est pas que regarder les success stories et se dire il n'y a que de la success story, il y a aussi plein de difficultés. Et donc c'est la plus belle aventure, plus vous le faites jeune, plus c'est facile je trouve, surtout quand vous créez from scratch. Je vois plus tard quand on a déjà le crédit sur la maison, le machin, c'est plus difficile, les enfants, etc. vous allez vivre la plus belle aventure ne vous mettez pas de barrière à la fois il y a plein d'argent pour se financer et faites vous aider faites vous entourer, parlez de votre idée autour de vous moi c'est ce que je redis à beaucoup d'entrepreneurs c'est plus vous arriverez à parler de votre projet en fait plus moi je le redis toujours mais les gens qui m'ont dit non au tout début pour investir dans mes copains c'est eux qui m'ont donné les meilleurs tips en me disant bah j'investisse pas parce que je crois pas à ça, je crois pas à ça et à vous d'être à l'écoute pour pouvoir progresser à fond. Mais lancez-vous, ça sera une extrêmement belle aventure.

  • Speaker #1

    Quelle question t'aimerais que l'on te pose et que l'on ne te pose jamais ?

  • Speaker #0

    Moi, je pense que les entrepreneurs, on en parlait, ils ont besoin d'être accompagnés. Et on me pose rarement la question sur le côté comment vous êtes fait accompagné au fil de l'eau. Alors évidemment, avec plein de petites... Mais nous, avec Nicolas, on s'est toujours fait mentorer. C'est-à-dire, on s'est toujours fait accompagner par un regard extérieur. Et ça, c'est fondamental. Équilibrez bien l'ensemble des périmètres de vos entreprises. Souvent, je vois les entrepreneurs... trop qualifié en produit ou trop qualifié en marketing ou trop qualifié en levée de fonds, il peut y avoir plein de prismes différents. Essayez d'équilibrer ces forces pour compenser un peu là où vous êtes peut-être de manière plus naturelle, très très fort en marketing ou en produit parce que vous adorez ça, etc. Pour arriver à équilibrer vos forces et vous dire, attends, où j'ai des lacunes, comment je les comble, comment je vais prendre du temps. Si vous n'aimez pas le faire, déléguez-le. Mais voilà, ça serait ça le deuxième conseil. Et puis, si je devais donner un troisième conseil, n'ayez pas peur d'oser et provoquez votre singularité. Provoquez une singularité forte dans vos assets qui fait que vous serez différenciant. Et peut-être un dernier conseil que je vois de plus en plus chez les entrepreneurs un peu plus expérimentés, plutôt sur la taille, on va dire 5, 20 millions d'euros de chiffre d'affaires, c'est concentrez-vous. Concentrez-vous, il y a trop de dispersion. Et il faut arriver à bien se concentrer sur sa feuille de route. C'est quoi ma raison d'être d'entreprise ? C'est quoi ma mission d'entreprise ? On en parlait tout à l'heure de se concentrer sur sa mission, mais aussi sur sa raison d'être d'entreprise, en disant non, ne vous éparpillez pas, n'allez pas dans tous les courants. Parce que plus la boîte grossit, plus c'est difficile pour les équipes de faire suivre sur un projet commun dans lequel on sait où on va.

  • Speaker #1

    Dernière question, es-tu d'accord avec moi pour qualifier la destinée de Fago d'épique ?

  • Speaker #0

    Oui, je suis d'accord. On s'amuse. Je pense qu'il faut, comme on est du B2C, ça parle beaucoup aux gens. Après, il faut rester les pieds sur terre. On grandit, on s'amuse, on apprend, on essaie de faire grandir nos équipes le mieux possible. C'est ça qui nous fait vibrer. Notre mission, elle nous prend vraiment au corps. Elle nous dit, c'est génial tout ce qu'il reste à faire. Le marché bouge à une vitesse grand V. C'est génial. Ça bouge, ça va vite. Voilà, et en termes de commerce, et c'est important de le souligner, il faut... toujours se le rappeler, c'est ça qui fera qu'on sera un exemple ou pas demain et qu'il faut qu'on soit rentable, en croissance, et avec le respect de chacun de nos partenaires, etc.

  • Speaker #1

    Merci Fred. C'était l'épopée de Fred Munier, cofondateur de Fago par Sébastien Le Corfec. N'hésitez pas à réagir et à partager ce podcast qui est disponible sur nos sites web ainsi que sur Apple Podcasts, Spotify ou Deezer. Avec Épopée Gestion et Explore, nous ambitionnons de battre fière des champions bretons avec nos véhicules d'investissement et d'accélération dédiés aux PME et aux entreprises innovantes du territoire. Merci.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup.

Description

Frédéric Mugnier est né en 1986 du côté de Paris. En 2009, il crée Faguo avec son camarade Nicolas Rohr rencontré sur les bancs de l’école de commerce.

FAGUO incarne la Fair Fashion en ne faisant pas de compromis entre sa Direction Artistique et sa Mission. Aujourd’hui, Faguo atteint 30 millions d'euros de chiffre d'affaires, 170 salariés, la marque est distribuée dans 50 boutiques (plus de 24 pays), tout en diminuant de 50 % son CO2 en moins de 10 ans notamment avec la plantation de 4 millions d’arbre…


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Je suis Sébastien Le Corfec, associé de l'entreprise d'investissement Épopée Gestion. Nous nous sommes mis en quête des grands dirigeants de l'Ouest. Tout comme la saison 3, nous gardons les mêmes fondamentaux pour cette saison 4. Vous racontez leur épopée entrepreneuriale avec un focus sur la nouvelle génération suite au classement l'Épopée des Canons. Ce classement recense les 40 personnalités de moins de 40 ans les plus influentes de la région ouest. Quels ont été leurs parcours ? Comment ont-ils innové ? Quelle est leur vision pour leur territoire ? L'épopée de Fred Munier, cofondateur de Fago, c'est maintenant. Fred, bonjour !

  • Speaker #1

    Bonjour Sébastien, bonjour à tous, très heureux d'être là.

  • Speaker #0

    Merci d'avoir accepté notre invitation afin de revenir sur l'épopée de Fago. En quelques mots, tu es né en 1986, tu as grandi du côté de Valence. En 2009, tu crées Fago avec ton camarade Nicolas Rohr, rencontré sur les bancs de l'école de commerce. Fago incarne la Fair Fashion en ne faisant pas de compromis entre sa direction artistique et sa mission. Aujourd'hui, Fago atteint 30 millions d'euros de chiffre d'affaires, 170 salariés, distribué dans 50 boutiques et 24 pays, tout en diminuant de 50% votre CO2 en moins de 10 ans et vous avez planté plus de 4 millions d'arbres. Et toi Fred, comment tu pitcherais Fago en une minute ?

  • Speaker #1

    Wow, tu viens d'en dire pas mal. Non, non, Fago, déjà, c'est un projet entrepreneurial. C'est une passion de deux étudiants de 22 ans qui montrent ça sur les bancs de l'école. Et je pense qu'il faut s'en souvenir. Et qui montrent ça sans beaucoup de prétention, mais avec l'idée de faire une paire de baskets à l'origine qui soit la plus vertueuse pour la planète. Plus de dix ans plus tard, on n'y est toujours pas, donc on doit continuer nos efforts, parce que pour faire une paire de baskets qui soit complètement dans un modèle régénératif, on a encore pas mal de routes devant nous, et ça, ça nous stimule au quotidien, et de faire grandir les équipes autour de ce projet, qui est de faire, comme tu le disais assez bien, un vestiaire le plus décarboné possible, et un vestiaire qui correspond aussi aux aspirations du quotidien entre ville et nature, je trouve que c'est un chouette projet.

  • Speaker #0

    On va revenir sur tous ces points là dans l'interview mais tout d'abord humainement qui se cache derrière l'entrepreneur ? Ta jeunesse, tes études, comment ça se passe du côté de Valence ?

  • Speaker #1

    Une jeunesse en famille évidemment, toujours en habitant en province et je pense que ça a quand même forgé mon caractère en ayant pas mal déménagé. Sur les bancs de l'école, je peux remercier mes parents qui m'ont toujours bien aidé à aller un petit peu plus loin que ce que j'aurais sûrement pu faire sans leur précieuse aide. Et voilà, donc un parcours scolaire difficile avec un redoublement au milieu, etc. Je trouve que c'est toujours important d'en parler. Quelle classe ? La seconde, je crois que c'était pour moi. Ok. Voilà. Plutôt dans les élèves turbulents de la classe parce qu'actifs, aiment bouger, aiment le concret et voilà. Et puis finalement j'obtiens un bac ES, j'intègre une école de commerce post-bac à Paris. Une mystèque ? Exactement, où je rencontre Nicolas. Je rencontre ma femme un petit peu plus tard dans nos grandes soirées. Et depuis on a quatre enfants ensemble, on habite à Nantes depuis quatre ans. On a rejoint l'Ouest parce qu'on a passé dix ans. À Paris, on a rejoint l'Ouest. La petite dernière a un an et demi, l'aînée a huit ans et on a une belle famille. Et je pense que ça fait partie de mon caractère d'équilibrer cette vie entrepreneuriale avec ce projet de vie, de créer une belle famille et d'arriver à allier les deux. Et pour moi, c'est aussi le sens de mes grandes priorités de vie.

  • Speaker #0

    Je comprends complètement. Et justement, tu parles de cette rencontre sur les bancs de l'école de commerce avec Nicolas. Coup de foudre entrepreneurial rapidement, comment ça s'est passé ?

  • Speaker #1

    Sur les bancs de l'école de commerce, c'est des coups de foudre. D'abord, c'est quelques soirées passées ensemble. Ensuite, c'est les projets associatifs. J'aime le rappeler, mais que les projets associatifs, dans les écoles, c'est quand même la clé du départ de l'entrepreneuriat. Et je pense que c'est comme ça qu'on arrive à se forger un vrai entrepreneur et à prendre des expériences. Et puis après quelques galères aussi qui nous ont rapprochés. Je me souviens d'un voyage en 4L avec Nico où évidemment ça ne s'est pas passé comme prévu. Et de voir qu'on pouvait compter l'un sur l'autre, évidemment ça rapproche. Et après l'envie de créer quelque chose, l'envie de créer une entreprise, l'envie de créer un projet. et qui nous a beaucoup liés et qui nous a amenés vers la mode parce que c'était notre passion, notre seul peut-être domaine de connaissance.

  • Speaker #0

    Justement, tu parles de ce projet entrepreneurial avec Nico. Comment on décide à un moment de faire son stage d'études en créant son entreprise ? Parce que ça, c'est assez rare à l'époque.

  • Speaker #1

    C'est vrai, c'est assez rare et on a eu cette chance que notre école nous suive. Je pense qu'on venait vers eux avec un projet à peu près ficelé, en disant on a envie de développer cette entreprise, on est sur les bancs de l'école, on a la capacité de pouvoir développer un maximum et on avait du temps de stage. Du coup, on est allé voir notre école pour faire un stage en disant on va faire notre business plan pendant ce stage, notre étude de marché et notre bilan carbone. On a été la première entreprise de France. A faire notre bilan carbone prévisionnel en même temps que de vouloir créer une entreprise, de se dire quel va être mon impact.

  • Speaker #0

    Ça c'est énorme, il faut remettre dans le contexte, on est quand même en 2008. Mais pour créer justement cette marque, ça a été quoi vos principales inspirations ?

  • Speaker #1

    Finalement, l'avantage de créer très jeune, c'est qu'on n'a pas beaucoup d'inspiration, on n'a pas beaucoup de schémas préétablis, que ce soit en termes de business model, en termes d'environnement, en termes de méthode de distribution, etc. C'est assez amusant parce que je pense que 10 ans plus tard, je ne referai pas. Pas du tout parce que j'ai déjà des modèles préétablis dans ma tête, donc je ne referai pas. Du coup, on fait des ventes Tupperware pour se lancer. Donc une vente à la fois sur le digital et à la fois chez des copains étudiants un peu partout en France. Et c'est un franc succès. On arrive dans une bonne période des réseaux sociaux avec un bon produit au bon prix et avec une promesse de cet arbre planté pour compenser les émissions de carbone qui plaît beaucoup. Et voilà, et du coup, je pense que... L'algorithme, la passion qu'on menait dans le projet, le temps, la préparation, fait qu'on a eu un très très gros départ.

  • Speaker #0

    Et justement, le processus créatif derrière tout le design, comment vous avez élaboré tout ça ? Vous partez sur la basket et comme tu dis, vous intégrez très tôt les principes de durabilité. Comment tout ça se passe ? Parce que c'est puissant quand même aussitôt.

  • Speaker #1

    Alors ça se passe quand même, nous notre pierre de départ c'était ce bilan carbone en se disant Merde en fait on va émettre du CO2, comment on peut réduire au maximum ? Et en fait à la fin d'un bilan carbone on vous donne des pistes. pour améliorer ce bilan carbone. Et donc on commence à mettre des pistes en place pour réduire au maximum ce bilan carbone. Et aujourd'hui, on a même, on calcule le ROI carbone chez Fago pour se dire, en fait, je ne peux pas mettre un euro partout de plus sur chaque produit dans tous les domaines d'activité. Mais nous, là où l'euro que je peux mettre en plus, il va avoir le plus d'impact carbone. Et ça, c'est très, très important pour nous. Et après, cette dimension artistique, au début, elle était très, on va dire... On se faisait aider de plein de copains, on discutait avec plein de gens, on avait plein de temps pour créer notre première basket. Et puis aussi, avec les ateliers de production, ce qu'on arrivait à obtenir par rapport à notre capacité à bien communiquer avec eux, etc. On était loin d'être des experts, on a retrouvé quelques dessins de débauche de nos débuts. Et c'est assez impressionnant de voir le côté un petit peu folklore dans lequel on était. Et puis petit à petit, on s'est structuré avec des équipes. Maintenant, ici, vous ne le voyez pas, mais on est dans un de nos showrooms. et où il y a toutes les pré-collections qui sont dessinées, etc. et les inspirations de collections, les imaginaires que l'on veut transmettre à travers les produits, etc.

  • Speaker #0

    Oui, l'équipe justement de Créatif, tout à l'heure en faisant la petite visite, j'ai croisé quelques personnes, mais tu peux nous en parler un tout petit peu, parce que c'est quand même l'essence même.

  • Speaker #1

    Ah ben c'est fondamental, et nous on a vu beaucoup de marques, et je pense que c'est important de le rappeler pour les entrepreneurs, se tromper de combat entre justement leur mission d'entreprise, et cette dimension artistique parce qu'en fait d'abord on achète un produit et c'est peut-être ça la pierre angulaire de l'environnement c'est d'acheter un produit qui dure dans le temps et aussi qui vous plaise parce que si c'est pour rester au fond d'un placard et qui dure dans le temps ça sert à rien donc il faut qu'il soit portable le plus possible, qu'il plaise à nos clients et voilà et donc ça c'est très important et en effet ici on a 8 personnes qui travaillent total sur le produit en permanence, d'une part pour créer les nouvelles silhouettes et d'autre part pour l'améliorer en permanence sur la durabilité, sur la capacité à le réparer, etc.

  • Speaker #0

    Et justement, une fois que les premiers produits ont été créés, avec le recul, tu te dis, je fais partie des entrepreneurs qui ont été chanceux, qui ont trouvé leur time to market tout de suite, ou tu as su provoquer ta chance ?

  • Speaker #1

    Je pense que c'est toujours un mélange des deux. Évidemment, on a su provoquer notre chance parce qu'on avait cette innocence. Je pense que quand on a 22 ans, on se dit on va essayer, on va voir etc. On n'avait pas, encore une fois, cette expérience qui aurait pu nous cloisonner et nous dire mais non, on ne peut pas faire comme ça, on ne peut pas faire comme ça Et voilà, évidemment, on a plein aussi de facteurs. On n'avait pas assez d'argent, donc on a demandé à 13 copains d'investir dans la boîte. Et en fait, ça a été des super ambassadeurs. On l'avait fait pour l'argent, mais en fait, ça a été des super ambassadeurs. On est tombé sur une période des réseaux sociaux extraordinaire, on a eu le bon produit, on a eu le bon prix, le bon tempo de distribution, etc. Finalement, on a été en rupture de stock très vite, puisqu'au bout de 15 jours, on était en rupture de stock de nos 5000 premières paires de chaussures. Et nous, on s'est dit, c'est la catastrophe. En fait, ça a été un effet buzz encore plus fort, etc. Donc, évidemment, on mélange toujours, se provoquer les chances. On dit souvent, il faut y aller, c'est sûr. Et après la chance tombera et à vous d'être le plus agile possible pour aller la chercher.

  • Speaker #0

    Et à cette époque, sur les premières années, c'est quoi la répartition entre vous deux, entre ton associé ? Vous avez été plus le créatif ou c'est lui ? Quel est le gars qui sert un peu les boulons ?

  • Speaker #1

    Alors c'est assez amusant parce que les premières années, je pense qu'on essaye de tout faire ensemble. Un rendez-vous en banquier, on y va ensemble. Un rendez-vous créatif, on y va ensemble. Un rendez-vous avec... l'expert comptable on y va ensemble, pour visiter les bureaux on le fait ensemble, on fait tout ensemble parce qu'on a envie de tout découvrir, et c'est cette curiosité de l'entrepreneur qui fait qu'on a envie de voir 360, le périmètre etc, et puis on a l'impression qu'on a du mal à prioriser, donc on a l'impression que tout est un énorme enjeu. Et puis peut-être qu'on a du temps à l'époque, donc on n'a pas besoin de rationaliser autant qu'on a besoin de rationaliser. Et puis petit à petit il y a des domaines de prédilection qu'on associait bien meilleur que moi sur la partie produit. Il y a d'autres domaines dans lesquels j'ai plus de compétences, etc. où j'ai développé mes compétences. Et voilà, et donc petit à petit, et spécialement quand on a dû manager, on a dû séparer un petit peu les périmètres. Et du coup, aujourd'hui, mon associé gère beaucoup plus toute la dimension produit, marketing, quand moi je gère beaucoup plus support, finance et commerce.

  • Speaker #0

    D'accord, ok. Donc tu parlais beaucoup d'engagement par rapport aux dérèglements climatiques. Concrètement, comment cet engagement se traduit dans les opérations, dans les produits ? Comment ça se passe ?

  • Speaker #1

    Alors c'est assez simple parce que nous on a une philosophie qui est d'être meilleur que le marché sur l'ensemble des périmètres, donc que ce soit le handicap, l'inclusivité, etc. Et par contre on doit être vraiment leader de marché sur la dimension carbone. Donc on doit avoir le vestiaire le plus décarboné. Et le fait d'avoir un axe très précis pour nous, nous aide énormément au quotidien. C'est-à-dire qu'on ne se dilue pas, on ne perd pas du temps sur des causes qui ne seraient pas les nôtres. Nous, la promesse que l'on veut faire à nos consommateurs, c'est qu'ils ont le vestiaire le plus décarboné possible. Et après concrètement, une fois qu'on a... 1. Cet angle d'attaque en étant très précis, donc de connaître notre vraie mission d'entreprise, c'est comment on la déploie. Et comment on la déploie ? Nous, il y a cette dimension de mesure, c'est les 5 grands piliers de notre mission. D'abord la mesure, donc on est la première marque à avoir, vous allez sur notre site internet demain, vous allez avoir l'étiquetage carbone, donc vous allez choisir par le prix, par la couleur, mais aussi par le plus ou moins polluant. Entre 2 pulls, il peut y avoir jusqu'à 3, 4, 5 kilos d'émissions de CO2 en plus ou en moins. Le premier point, c'est la mesure. Le deuxième, c'est la réduction. Et c'est le point fondamental. Et pour ça, là où on a le plus d'enjeux, 75% de nos émissions de CO2 proviennent de la matière première. Et pour avoir de la matière première moins émettrice, un, c'est le mixte production des pays, et deux, c'est le recyclé. Et le recyclé est extrêmement important. On arrive à réduire de plus de 80% les émissions de CO2 en utilisant des matières recyclées. Enfin, compenser, on plante toujours nos arbres en France pour chaque produit qu'on vend, et ça c'est vraiment vraiment chouette, parce que nos forêts ont poussé, les premières qu'on avait plantées il y a plus de 10 ans, elles deviennent vraiment, ça ressemble vraiment à des forêts, alors qu'au départ on vous plantait juste une petite pousse.

  • Speaker #0

    4 millions d'arbres à date, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Exactement ! Exactement, donc 4 millions d'arbres plantés et ça c'est une vraie réussite et on voulait le côté fun, le côté allez voir votre arbre, il y en a à côté de chaque boutique, dans chacune des boutiques dans lesquelles vous rentrerez.

  • Speaker #0

    Arbre planté en France.

  • Speaker #1

    Exactement, il y aura le petit panneau pour vous dire il y a une forêt à moins de 15 kilomètres, à Rennes, etc. Et ça c'est chouette parce qu'on voulait, et je pense que ça a joigné un peu notre innocence et notre jeunesse, avoir du concret. Avoir quelque chose de... Bah non mais je te crois pas Fred, bah pas de problème, va voir la forêt, il y a 15 km à faire. Nous on fait des bike and forest ici au bureau, où on part le soir à 17h et on va sur une forêt à 19h, on prend l'apéro et on revient en vélo depuis Nantes.

  • Speaker #0

    C'est hyper précurseur ça aussi parce que moi je repense je prends ma casquette là d'investisseur avec West Web Valley anciennement mais Explore aujourd'hui quand on avait investi dans Ecotree donc on est en 2016 quelque chose comme ça donc Ecotree qui plante des arbres aussi en France à un moment vous avez couru devant très tôt aussi à aller sur cette thématique là c'est assez fou cette vision

  • Speaker #1

    Ouais c'est assez fou et en fait cette vision elle est hum Et parfois elle est d'ailleurs décriée parce qu'en fait cette vision elle provient de ce premier bilan carbone où on se dit merde en fait on va émettre du CO2. Alors que nous le principe en 2008 quand on faisait 22 ans vous dites si je fais un bilan carbone c'est que je suis bien. Mais non en fait j'ai plein de choses à faire et aujourd'hui disons putain j'ai encore plein de choses à faire pour réduire ces émissions de CO2. Et face à ça soit on n'agit pas soit on s'est dit bah écoutez on va agir. On va éclairer le marché sur la dimension carbone et en parallèle, on va compenser les émissions carbone qu'on provoque.

  • Speaker #0

    Donc tu parlais de cinq piliers, donc tu as cité trois premières.

  • Speaker #1

    Exactement. Ensuite, c'est être transparent pour nous. La labellisation Bicorp, elle rejoint du coup l'ensemble du périmètre de la société, que ce soit sociétal, environnemental, etc. Donc tous les piliers de l'ESG, on peut le dire au sens large et dans lequel on veut être bien meilleur que le secteur. Aujourd'hui, on a une note à 84. Et on est en train de renouveler notre labellisation pour monter encore plus haut, là où le secteur est en moyenne à 40. Donc ça c'est très très important pour nous, de montrer que même sur les autres piliers, on est en avance de phase. On ne va pas être des précurseurs, des éclaireurs, mais on veut être en avance de phase. Et nous on dit toujours, il y a trois niveaux. Il y a les lois, il y a ensuite la labellisation Bicorp, et puis ensuite sur la mission, on doit vraiment être un leader de marché, savoir prendre des risques. On a payé un fournisseur 100 000 euros, on a sorti une carbone capture, donc une paire de chaussures qui arrive dans sa fibre à stocker du carbone. Et c'est quelque chose qu'on avait acheté, c'est une matière qu'on a acheté il y a deux ans, et sur lequel on avait investi 100 000 euros. On ne peut pas le faire dans tous les domaines, mais comme c'est notre cœur de mission, et bien là ça donne du sens. Et le dernier pilier, c'est de réenchanter, d'engager nos clients. à être dans une mode plus responsable, donc les sensibiliser à la réparation, à la seconde main. On est le premier réseau de France, beaucoup de gens parlent de la seconde main, mais on est le premier réseau de France où on est en capacité de vous acheter les produits Fago de seconde main et de vous les revendre. Et dans toutes nos boutiques, dans nos 50 boutiques, on a un corner seconde main. Et ça, c'est très important, la réparation, le recyclage, sensibiliser avec des bornes de recyclage dans lesquelles nous, on est en capacité d'envoyer au bon interlocuteur la chaussure et d'envoyer au bon interlocuteur le textile ou suivant les fibres. Voilà, et ça c'est très important dans cette mission de sensibiliser nos clients.

  • Speaker #0

    Et justement tu parles donc des 50 boutiques mais c'est un réseau bien plus important, j'en profite

  • Speaker #1

    Oui c'est ça, en plus des 50 boutiques donc on a évidemment un gros site e-commerce et on a 350 magasins multimarques qui revendent la marque à la fois en France et dans le monde Il n'y a pas d'autres marques aujourd'hui que l'on peut comparer au final à la tienne des marques françaises ayant cette dynamique là ? Non, le secteur est plutôt reconnu pour des difficultés profondes et qui peut-être ne répondent plus aux aspirations. Et nous, ce qu'on veut, c'est répondre aux aspirations de demain et qu'on doit avoir le vestiaire le plus décarboné possible, tout en restant, et c'est quand même quelque chose de fondamental, avec un prix accessible. On n'est pas dans le luxe, donc on ne peut pas tout se permettre en investissement. Et c'est pour ça que d'avoir une mission très précise en disant sur le carbone, on doit être les meilleurs. Il n'y a pas de question à se poser et on doit avoir ce fameux ROI carbone au point. impeccable, c'est-à-dire que quand on donne un budget pour un séminaire chez Fago, on donne à la fois un budget en euros et aussi un budget en carbone.

  • Speaker #0

    Ouais bravo et justement tu parles d'investissement, financement je reviens un peu plus sur ce point dans ce podcast forcément Épopée Gestion on aime bien comprendre un tout petit peu tous les rouages donc tu parlais des 13 amis qui ont du coup mis une petite pièce au début puis il y a eu l'histoire des rames est-ce que tu peux revenir justement sur les différents cycles de financement les grandes phases de ces points là ?

  • Speaker #1

    Ouais, bah alors au tout début comme tout entrepreneur on se dit ah merde pour lancer la première production il faut 50 000 euros, on avait pas un sou en poche, moi je devais ramener 17 500 euros et évidemment j'étais à moins 1000 euros sur mon compte comme bon étudiant qu'on peut être et du coup je fais un emprunt de 18 500 euros pour faire mon apport au début je dis pour aller voir pour monter une boîte les banques me disent non et puis enfin je dis pour financer mes études je vais faire un nouveau... programme, etc. Il me dit, ok, d'accord. Voilà, donc petite fin de départ. Et du coup, on s'entoure de 13 copains, comme on le soulignait. Et voilà, on lance la première prod avec 50 000 euros. Et puis en 2012, on se dit, il faut qu'on accélère. Et on avait ces problèmes de financement de production. On avait envie d'aller plus vite, plus fort, pouvoir encore améliorer notre réduction carbone. Et donc là, on lève de l'argent avec le groupe Eram, qui est un groupe industriel de très grande qualité, un groupe familial, et qui nous accompagnera pendant plus de 10 ans de 2012 à 2023 et qui nous apprennent les fondamentaux du métier. Grâce à eux, on passe de, je crois qu'ils rentrent, on faisait un million ou un million et demi de chiffre d'affaires, ils ressortent, on en fait 21 millions et ils nous apprennent tous les rouages du métier, comment ça fonctionne le retail, comment fonctionnent les... Et à leur côté, on apprend énormément et vraiment, grâce à eux, on en est là aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Donc ils étaient présents aussi au board j'imagine ?

  • Speaker #1

    Évidemment, c'est lors de ces réunions où justement ils nous mettent en alerte, attention là tu es peut-être un peu trop haut, là tu es peut-être un peu trop bas, attention ton niveau de marge ne peut plus passer comme ça, ou ta distribution, ou ton marketing, ou comment tu te poses des questions sur la création de ton vestiaire textile, tiens peut-être que dans le groupe Eram il y a des échanges à faire, de connexion etc. Et voilà, et donc très clairement grâce à eux on en est arrivé là et en 2023 on se dit comme bon entrepreneur on a envie d'écrire un nouveau chapitre et on s'associe du coup à des fonds d'investissement plus pour parier sur des spécialistes de la croissance vraiment et ça ça nous plaît aussi parce qu'en fait cette mode que l'on veut faire fashion il faut qu'on la porte au plus grand nombre et c'est comme ça qu'on la fera exister en montant à la fois que c'est un modèle périn économiquement mais un modèle périn pour la planète. Et si on arrive à faire cette équation, on aura vraiment tout réussi et c'est ça notre vœu le plus cher. Et tant mieux si on est copié de partout, parce que ça veut dire que nous on est un petit grain de sable dans cet écosystème de la mode qui pèse en dizaines de milliards, en centaines de milliards même. Mais c'est juste de montrer qu'il y a une voie qui peut s'écrire et tant mieux si on est copié et que Fago n'est qu'une petite pierre, on essaie d'apporter notre patte.

  • Speaker #0

    Tu vois Fred, c'est assez rare ce genre de cheminement dans le financement où tu fais rentrer très tôt un industriel. Souvent, on a tendance à dire ne faites pas rentrer un industriel trop trop tôt pour différentes raisons. Mais là, l'industriel a souhaité sortir et c'est à ce moment-là que vous faites rentrer des fonds. C'est rare.

  • Speaker #1

    C'est ça. Je pense que le groupe ERAM est un industriel familial. Et vraiment, ça change complètement la philosophie et qui est vachement dans. L'écoute, qui a été très à notre écoute, c'est-à-dire c'est quoi votre projet, etc. Et je pense qu'il avait senti qu'on avait envie de rester. Il sentait qu'on avait envie de rester, qu'on s'amusait dans l'aventure, qu'on croyait au projet, etc. Et que c'est un peu par respect qu'il nous a rendu notre liberté, parce qu'il aurait pu, comme vous le dites assez bien, nous dire ah ben non, c'est… Voilà, et donc je pense que chapeau à lui d'avoir su nous repérer très tôt, nous accompagner et nous faire se développer. et puis à la fois nous rendre la liberté le moment où ils sentaient qu'on était capable de voler de nos propres ailes.

  • Speaker #0

    C'est une très très belle histoire. Et tu as commencé à en parler un tout petit peu, mais ta vision d'entrepreneur concernant ton marché, tu le vois comment à 2035, 2040, ce marché ?

  • Speaker #1

    Alors d'abord, si je fais un petit aparté sur l'historique, sur le marché et spécialement sur la production, Comme on le disait, 75% des émissions de CO2 viennent de la production. Et du coup, c'est de se dire, wow ! Déjà en 10 ans, comme ça va vite. C'est-à-dire que quand on se lance, on allait voir un atelier de production en disant Vous avez des matériaux recyclés, vous savez qui dans la région pour en faire, etc. pas de réponse, pas de son, pas d'image. Et au fil de l'eau, maintenant on arrive, merci de nous avoir mis sur les traces, du coup on a pu sourcer un nouveau gars, il nous présente les innovations en premier, etc. Donc j'ai envie de dire, il y a une accélération de la boule de neige qui devient une avalanche, et moi j'ai l'impression que ça va de plus en plus vite, ça grossit de plus en plus fort. Aujourd'hui même les banques nous donnent des critères, alors qu'avant on disait, vous nous aidez à financer notre bilan carbone, c'est quoi un bilan carbone ? Aujourd'hui les banques vous disent, si vous ne faites pas votre bilan carbone, Et bien en fait on peut même pas vous financer Mais je trouve Moi j'ai toujours un regard, et je pense que chez Fago c'est ça qu'on défend, c'est un regard optimiste. Et le marché est en train de s'accélérer sur cette transformation, et de plus en plus vite, de plus en plus fort. Et c'est ce qu'on ne peut que souhaiter, et c'est ce qu'on essaie de prôner chez Fago. C'est encourageons les bonnes initiatives, et c'est ça qui sera le pendant du marché. Et du coup le marché va continuer à accélérer, il continue à avoir plein d'innovations. Plus il y a d'acteurs qui achètent des matériaux recyclés, plus les producteurs de matériel... Et bien en fait ils vont faire de la R&D etc. et du coup on est dans un vrai effet boule de neige.

  • Speaker #0

    Et je vois la jeune génération qui est très attirée par des fringues venues d'Asie. Est-ce que tu penses que ça va perdurer dans le temps ? C'est de l'évangélisation que vous devez faire en permanence, mais ce n'est pas simple.

  • Speaker #1

    C'est refaire prendre conscience. Mais je pense qu'il y a aussi une autre tendance, parce qu'on parle beaucoup de cette tendance de la fast fashion, qui est une tendance, c'est vrai, et qui a sûrement un rapport avec le pouvoir d'achat. Et puis il y a un rapport aussi avec ce qu'on est tous, un peu des schizophrènes de l'environnement. On a envie de faire des efforts, mais à quel point ? On est prêt à aller à souffrir, ce serait trop grand comme terme, mais c'est à faire des renoncements. Donc on a tous une forme de schizophrénie.

  • Speaker #0

    Voilà, donc cette fast fashion, elle fait partie de ça, plus les problèmes de pouvoir d'achat, etc. Et nous, ce qu'on veut mettre en avant, c'est la durabilité. Moi, je reprends souvent un exemple, c'est quand j'entendais mes parents acheter une nouvelle voiture il y a 20 ans, ils disaient, ça, ça se revend bien en seconde main. Et moi j'aimerais que ce soit ça que l'on dise demain, ça se revend bien en seconde main, Fago, donc en fait je peux mettre, et aujourd'hui la jeune génération elle a aussi ce réflexe de se dire, ouais mais c'est pas grave ça se revend bien en seconde main, donc en fait mon taux d'usage il ne va être que de 20 euros etc. Et petit à petit si on arrive à faire reprendre de nouveau confiance à cette génération, que 1 ça se répare, 2 ça se revend bien, 3 il peut y avoir un deuxième usage etc, et bien en fait on rapporte de la valeur au produit, et en ça on arrivera à se distinguer d'un t-shirt que vous allez laver deux fois. et qui va être complètement foutu et vous allez vous-même devoir le mettre à la poubelle. Et c'est dommage. Et donc je crois qu'il y a aussi une transformation dans notre sens et que la fast fashion répond à certaines problématiques et à nous aussi de l'adresser et aussi à des problématiques de rapidité de livraison, de pas de rupture de stock, etc. Et nous aussi on doit être excellent là-dedans sur l'omnicanalité. C'est pas possible que vous alliez dans une boutique à Avignon et qu'on vous dise On a la paire mais on ne peut pas vous l'envoyer Non, c'est pas possible ça aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Difficile d'être bon sur l'ensemble des sujets.

  • Speaker #0

    Oui, mais on doit se forcer à l'être et on doit continuer à avancer là-dessus parce que sinon on se fera rattraper par la patrouille.

  • Speaker #1

    Et justement, c'est quoi les prochaines étapes pour Fago ? Les grandes étapes ?

  • Speaker #0

    Vous le disiez, aujourd'hui on fait 30 millions d'euros de chiffre d'affaires. On a un plan très précis jusqu'à 50 millions d'euros de chiffre d'affaires qui nous amène un peu partout en France et en Europe. Et puis derrière, ce sera le grand export sur lequel pour l'instant... On en fait un petit peu, mais ça reste très résiduel. Je crois que c'est 4-5% de notre chiffre d'affaires, le grand export. Et c'est là où on va devoir mettre des billes de main de manière à avoir la capacité d'investir fortement pour exporter notre marque. Et voilà. Après, on se pose plein de questions sur le produit, évidemment. Toujours cette réduction carbone, bien évidemment. Et aussi, pourquoi pas un jour la femme, etc. Ce sera ça, les grandes étapes qui nous amèneront à 2030, où aujourd'hui, on est plutôt investi en masculin. Et de se dire, la femme évidemment ça nous tend l'oeil, toutes nos clientes nous demandent quand est-ce qu'on fait de la femme etc. Mais avant, il faut bien faire ce qu'on a déjà à faire pour ne pas se disperser. Le propre de l'entrepreneur spécialement quand on grandit, c'est qu'au début on peut faire plein de choses, puis plus la structure grossit, plus il faut être concentré, bien aller au bout de ses plans et pour après déployer les plans suivants tout en les anticipant.

  • Speaker #1

    Tu es arrivé dernièrement à l'Ouest, ça fait quelques années maintenant, comme tu nous le disais. Ta vision du coup pour le territoire, qu'est-ce que tu sens par rapport à toutes ces personnes qui arrivent sur ce beau territoire ?

  • Speaker #0

    Alors déjà en deux phases peut-être pour expliquer Donc nous on a passé 10 ans à Paris Pour développer le début de Fago Et ça fait 4 ans qu'on est basé à Nantes Qu'on a fait le choix de se dire Nous ce qu'on aime, le spirit de vie Dont on parlait au tout début du podcast Le spirit de vie c'est entre ville et nature C'est ça qu'on prône chez Fago C'est ça qu'on a envie de vivre à titre personnel De pouvoir s'échapper rapidement De pouvoir faire un tour de vélo Et en même temps on est des citadiens aussi Et ce choix de l'Ouest Ça nous est venu assez naturellement, dans le sens où il fallait déjà que tout le monde soit d'accord. Donc on a convoqué notre codire et trouvé une destination. Et souvent on nous demande, est-ce que vous étiez déjà à Nantais ? Pas du tout. Est-ce que vous étiez déjà de l'Ouest ? Pas du tout. Comme je disais, j'ai vécu à Valence, à Dijon, mais jamais à l'Ouest. Et en fait, on a aimé cette région et on la découvre au fil de l'eau. Et c'est impressionnant de voir la diversité du tissu économique. Là où à Paris, peut-être qu'on n'était qu'entre marques de mode, très clairement. Et bien là, on découvre des industries lourdes, on découvre de l'aéronautique, on découvre de l'agroalimentaire, etc. Et moi, je trouve ça passionnant de voir plein de boîtes dont on n'avait jamais entendu parler, qui n'étaient pas des boîtes obligatoirement B2C, etc. et qui ont des tailles très conséquentes sur le territoire et ce niveau d'entraide. Moi je trouve que c'est impressionnant ce qu'on n'avait pas du tout à Paris. À Paris, il n'y a pas cette fraternité. En fait, à Paris, on ne se sent pas appartenir à Paris. Un peu par snobisme, mais on ne se sent pas appartenir à l'île de France, etc.

  • Speaker #1

    Ce sentiment d'appartenance est assez costaud.

  • Speaker #0

    Il est impressionnant et ce niveau d'entraide et cette capacité à se challenger ou par les réseaux ou même entre partenaires, c'est chapeau. Et vraiment, ça nous accroche au territoire. Et un peu comme on dit ça du mentorat, on a toujours été beaucoup accompagné par des entrepreneurs un peu plus expérimentés que nous au fil de l'eau et même on l'est encore aujourd'hui. On ne peut pas leur rendre à eux, mais par contre, on doit le rendre à la génération d'après. Et c'est de la même manière, on a été super bien accueillis sur le territoire de l'Ouest. Et bien à nous de le rendre aussi aux nouveaux arrivants et à rester un territoire à la fois attractif, mais aussi très accueillant.

  • Speaker #1

    Et justement, tu parles de mentorat, est-ce que tu as un peu de temps ? à accorder à ces jeunes entrepreneurs des conseils à leur donner.

  • Speaker #0

    Alors déjà j'admire, soyez entrepreneur, je pense que c'est le moyen de vivre la meilleure, une des très très belles aventures de notre vie. Quel que soit le niveau de réussite escompté, que ce soit du micro-entrepreneuriat etc, c'est vraiment une aventure dans laquelle vous avez des hauts, des bas, mais c'est ça qui fait la vie, c'est pas que regarder les success stories et se dire il n'y a que de la success story, il y a aussi plein de difficultés. Et donc c'est la plus belle aventure, plus vous le faites jeune, plus c'est facile je trouve, surtout quand vous créez from scratch. Je vois plus tard quand on a déjà le crédit sur la maison, le machin, c'est plus difficile, les enfants, etc. vous allez vivre la plus belle aventure ne vous mettez pas de barrière à la fois il y a plein d'argent pour se financer et faites vous aider faites vous entourer, parlez de votre idée autour de vous moi c'est ce que je redis à beaucoup d'entrepreneurs c'est plus vous arriverez à parler de votre projet en fait plus moi je le redis toujours mais les gens qui m'ont dit non au tout début pour investir dans mes copains c'est eux qui m'ont donné les meilleurs tips en me disant bah j'investisse pas parce que je crois pas à ça, je crois pas à ça et à vous d'être à l'écoute pour pouvoir progresser à fond. Mais lancez-vous, ça sera une extrêmement belle aventure.

  • Speaker #1

    Quelle question t'aimerais que l'on te pose et que l'on ne te pose jamais ?

  • Speaker #0

    Moi, je pense que les entrepreneurs, on en parlait, ils ont besoin d'être accompagnés. Et on me pose rarement la question sur le côté comment vous êtes fait accompagné au fil de l'eau. Alors évidemment, avec plein de petites... Mais nous, avec Nicolas, on s'est toujours fait mentorer. C'est-à-dire, on s'est toujours fait accompagner par un regard extérieur. Et ça, c'est fondamental. Équilibrez bien l'ensemble des périmètres de vos entreprises. Souvent, je vois les entrepreneurs... trop qualifié en produit ou trop qualifié en marketing ou trop qualifié en levée de fonds, il peut y avoir plein de prismes différents. Essayez d'équilibrer ces forces pour compenser un peu là où vous êtes peut-être de manière plus naturelle, très très fort en marketing ou en produit parce que vous adorez ça, etc. Pour arriver à équilibrer vos forces et vous dire, attends, où j'ai des lacunes, comment je les comble, comment je vais prendre du temps. Si vous n'aimez pas le faire, déléguez-le. Mais voilà, ça serait ça le deuxième conseil. Et puis, si je devais donner un troisième conseil, n'ayez pas peur d'oser et provoquez votre singularité. Provoquez une singularité forte dans vos assets qui fait que vous serez différenciant. Et peut-être un dernier conseil que je vois de plus en plus chez les entrepreneurs un peu plus expérimentés, plutôt sur la taille, on va dire 5, 20 millions d'euros de chiffre d'affaires, c'est concentrez-vous. Concentrez-vous, il y a trop de dispersion. Et il faut arriver à bien se concentrer sur sa feuille de route. C'est quoi ma raison d'être d'entreprise ? C'est quoi ma mission d'entreprise ? On en parlait tout à l'heure de se concentrer sur sa mission, mais aussi sur sa raison d'être d'entreprise, en disant non, ne vous éparpillez pas, n'allez pas dans tous les courants. Parce que plus la boîte grossit, plus c'est difficile pour les équipes de faire suivre sur un projet commun dans lequel on sait où on va.

  • Speaker #1

    Dernière question, es-tu d'accord avec moi pour qualifier la destinée de Fago d'épique ?

  • Speaker #0

    Oui, je suis d'accord. On s'amuse. Je pense qu'il faut, comme on est du B2C, ça parle beaucoup aux gens. Après, il faut rester les pieds sur terre. On grandit, on s'amuse, on apprend, on essaie de faire grandir nos équipes le mieux possible. C'est ça qui nous fait vibrer. Notre mission, elle nous prend vraiment au corps. Elle nous dit, c'est génial tout ce qu'il reste à faire. Le marché bouge à une vitesse grand V. C'est génial. Ça bouge, ça va vite. Voilà, et en termes de commerce, et c'est important de le souligner, il faut... toujours se le rappeler, c'est ça qui fera qu'on sera un exemple ou pas demain et qu'il faut qu'on soit rentable, en croissance, et avec le respect de chacun de nos partenaires, etc.

  • Speaker #1

    Merci Fred. C'était l'épopée de Fred Munier, cofondateur de Fago par Sébastien Le Corfec. N'hésitez pas à réagir et à partager ce podcast qui est disponible sur nos sites web ainsi que sur Apple Podcasts, Spotify ou Deezer. Avec Épopée Gestion et Explore, nous ambitionnons de battre fière des champions bretons avec nos véhicules d'investissement et d'accélération dédiés aux PME et aux entreprises innovantes du territoire. Merci.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup.

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