undefined cover
undefined cover
Vivre de ton rêve ? "Le slameur Eurêka a osé le sien ! //S1-E014 cover
Vivre de ton rêve ? "Le slameur Eurêka a osé le sien ! //S1-E014 cover
« L'EssenCiel », Avec Anne RAULOT-LAPOINTE, praticienne en régulation du stress et l'exploration des potentiels

Vivre de ton rêve ? "Le slameur Eurêka a osé le sien ! //S1-E014

Vivre de ton rêve ? "Le slameur Eurêka a osé le sien ! //S1-E014

44min |02/07/2024
Play
undefined cover
undefined cover
Vivre de ton rêve ? "Le slameur Eurêka a osé le sien ! //S1-E014 cover
Vivre de ton rêve ? "Le slameur Eurêka a osé le sien ! //S1-E014 cover
« L'EssenCiel », Avec Anne RAULOT-LAPOINTE, praticienne en régulation du stress et l'exploration des potentiels

Vivre de ton rêve ? "Le slameur Eurêka a osé le sien ! //S1-E014

Vivre de ton rêve ? "Le slameur Eurêka a osé le sien ! //S1-E014

44min |02/07/2024
Play

Description

Aujourd'hui, dans cet épisode captivant de "L'EssenCiel".nous plongeons dans un voyage émotionnel et inspirant avec notre invité mystère, Eurêka.

Prépare-toi à découvrir les secrets de la résilience et de l'épanouissement personnel à travers le témoignage poignant d'un artiste du Slam.


Pour participer au jeu du Slam, je t'invite à envoyer tes réponses en cliquant ici

ou en envoyant un message avec pour objet : Jeu Eurêka à cette adresse : anne@raulot-lapointe.com


Points Clés de l'Épisode

  • Rêves et Réalités : Eurêka partage comment, dans un moment difficile, il a choisi de poursuivre son rêve de devenir Slameur.

  • Malgré les doutes et les obstacles, il s'est accroché à son rêve.


  • L'Importance du Slam :

    • Définition : Le Slam, une forme de poésie orale, est fait pour être entendu et ressenti. Il utilise la puissance des mots, de la voix et parfois de la musique pour toucher le cœur de l'audience.

    • Origines et Inspirations : Fasciné par le rap et la poésie, Eurêka a trouvé dans le Slam un moyen d'expression unique et puissant. Il nous explique comment cette forme d'art lui permet de partager des histoires profondes et émouvantes.

  • Défis et Résilience :

    • Parcours Personnel : Eurêka nous raconte son parcours, de journaliste radio à artiste Slameur. Il aborde les moments de doute, les croyances limitantes, et comment il a surmonté ces obstacles pour vivre pleinement son art.

    • La Tempête : Une rupture amoureuse a été le déclencheur d'une transformation personnelle majeure. Eurêka décrit avec émotion comment cette épreuve l'a poussé à réévaluer ses choix de vie et à se lancer dans le Slam de manière professionnelle.

  • Équilibre Corps, Âme, Esprit :

    • Approche Holistique : Anne RAULOT-LAPOINTE, praticienne en santé émotionnelle, discute avec Eurêka des bienfaits de travailler sur les trois dimensions de notre être pour atteindre un équilibre stable et fécond.

    • Outils de Résilience : Eurêka partage des techniques et des outils qu'il utilise pour surmonter les moments difficiles et rester centré sur ses objectifs. Il nous encourage à explorer nos talents et nos aspirations pour trouver notre propre voie vers l'épanouissement.

  • Inspirations et Projets Futurs :

    • Ateliers et Performances : En plus de ses performances en concert, Eurêka anime des ateliers en collèges et lycées, partageant sa passion pour le Slam avec les jeunes.

    • Reconnaissance et Récompenses : Son texte "Le Mystère de la Chambre Rose" a été sélectionné pour une épreuve du bac de français 2024, une reconnaissance immense de son talent et de son impact.


Exemples Concrets

  • L'Écriture comme Exutoire : Dès ses débuts, Eurêka écrivait des textes de Slam dans sa chambre, trouvant dans l'écriture un moyen de canaliser ses émotions et de donner vie à ses pensées.

  • Performances Impactantes : Lors d'une soirée avec des entrepreneurs, son Slam a profondément ému l'audience, démontrant le pouvoir des mots et de la poésie pour toucher les gens.



Chapitres de l'Épisode

  1. Introduction et Contexte - [00:00]

  2. Le Rêve d'Olivier - [05:15]

  3. Qu'est-ce que le Slam ? - [10:30]

  4. Parcours de Vie - [15:45]

  5. La Tempête et la Transformation - [22:00]

  6. Équilibre Corps, Âme, Esprit - [30:15]

  7. Inspirations et Projets Futurs - [40:00]

  8. Conclusion et Réflexion Finale - [50:30]



Pour participer au jeu du Slam, je t'invite à envoyer tes réponses en cliquant ici

ou en envoyant un message avec pour objet : Jeu Eurêka à cette adresse : anne@raulot-lapointe.com


Merci d'avoir écouté cet épisode de "L'EssenCiel". Reste avec nous pour d'autres voyages inspirants vers l'équilibre intérieur.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • #Eurêka

    Et comme j'étais dans une espèce de tourbillon où je considérais que je n'avais plus rien à perdre, j'avais l'impression que ma vie était par terre, je me suis dit, bah, foutu pour foutu, allons-y. La vie perso, elle est flinguée, on va maintenant finir de tout flinguer, on va oser lâcher la sphère professionnelle, se lancer dans le slam, et puis on verra bien ce que ça donne.

  • #Anne RAULOT-LAPOINTE

    Est-ce que toi aussi, dans un moment difficile de ta vie, tu pourrais envisager de te lancer dans une aventure qui te tient à cœur depuis longtemps ? C'est peut-être une réflexion à mener, mon invité de ce jour va... Conduire la réflexion par le témoignage qui nous livre. Attention, cet épisode contient un rébus à décrypter et d'ici la fin de notre entretien, je te poserai à toi qui écoute une question. Je t'inviterai à répondre, il y a à la clé des cadeaux à gagner. Alors sois attentif, attentive, c'est parti pour notre traversée. Tu cherches à déployer pleinement ce que tu as, tes talents, tes aspirations et tu sens qu'il y a quelque chose qui bloque. Peut-être que tu traverses en ce moment une période un peu difficile ou tu as même l'impression d'être balotté dans une tempête. Tu cherches des ressources, une impulsion, des lueurs de foi pour éclairer ta route vers un équilibre plein, stable, fécond. Alors reste, reste avec nous pour une traversée vers l'essenCiel. On embarque sur un... Petit voilier en direction du Nil aux ressources, c'est une image à emprunter à la navigation, c'est pour te proposer d'écouter le témoignage inspirant de mon invité d'aujourd'hui qui nous transmet son expérience, ses outils de résilience. C'est un partage d'histoires vécues, de ressources utilisées pour sortir de l'orage, retrouver l'équilibre et aussi comment les épreuves peuvent parfois transformer des vies. Travailler sur les trois dimensions de notre être, le corps, l'âme et l'esprit, voici une direction qui ouvre l'horizon. Je suis Anne-Raulot Lapointe, bienvenue dans l'EssenCiel, le podcast qui nous conduit vers l'équilibre après la tempête. Bienvenue à toi qui nous écoute et avant de te présenter mon invité mystère, j'ai une question à te poser. Alors prends quelques secondes pour réfléchir. Si tu t'autorises à rêver maintenant, aujourd'hui, quel serait ce rêve qui t'habite ? Qu'est-ce qui te fait vibrer au plus profond de toi ? Alors peut-être que tu as un secret que tu n'oses même pas formuler à haute voix par crainte que l'on te dise. Ce n'est pas possible. Alors si tu aimes les histoires, celle-ci va te plaire. Il était une fois un jeune homme de 17 ans qui s'appelait Olivier et qui avait un rêve improbable. Alors je me tourne vers toi. C'était quoi ce rêve du petit Olivier ?

  • #Eurêka

    Le rêve du petit Olivier, c'était d'avoir un métier artistique, et ce métier artistique, ce n'était pas n'importe lequel, c'était d'écrire et d'interpréter des textes de slam, c'est-à-dire une forme de poésie parlée sur de la musique. J'ai toujours été fasciné par le rap, par le slam, j'avais un peu un double sentiment par rapport à ça, je trouvais qu'il y avait une très belle énergie dans ce genre de musique, que c'était vraiment un concept incroyable de poser comme ça de la poésie sur de la musique. Et puis à la fois, j'étais un peu aussi frustré parce que j'avais l'impression que les... Les thèmes qui étaient abordés dans ce genre de musique étaient toujours les mêmes, et pas forcément des thèmes d'ailleurs très très édifiants. Et donc j'ai commencé en fait à écrire dans ma chambre effectivement des petits textes, parfois en cours aussi d'ailleurs mais faut pas le dire, mais des petits textes de slam que j'allais ensuite interpréter sur des scènes ouvertes de slam, c'est des soirées où on se retrouve comme ça dans un bar, c'est complètement gratuit dans tous les sens du terme d'ailleurs. L'idée c'est simplement de partager des textes de slam avec des gens qui ont la même passion que vous pour cette forme de poésie.

  • #Anne RAULOT-LAPOINTE

    Alors, à ce moment-là, il y avait beaucoup de gens qui disaient que c'était impossible, en fait, de vivre ce rêve, mais il y avait quand même une voix qui te soufflait, que c'était ta voix. Alors, aujourd'hui, ce jeune homme que tu étais a grandi. Pour les personnes qui ne te connaissent pas encore, il est temps de faire ta connaissance. Eurêka, bonjour. Bonjour et bienvenue.

  • #Eurêka

    Bonjour.

  • #Anne RAULOT-LAPOINTE

    Alors, merci d'être présent aujourd'hui pour cette traversée vers l'essenCiel, vers ton essentiel. Je suis vraiment très honorée de t'accueillir pour partager ton incroyable parcours. Toi qui slames et fréquentes les églises, les écoles, les cafés et même les entreprises, je repense à ce soir-là où nous avons fait connaissance. C'était une soirée d'entrepreneurs BNI, Business Network International. pour lequel je travaille aussi. Et ce soir-là, tu as slamé tes compositions devant une quarantaine d'entrepreneurs, Irénée aussi, le mystère de la chambre rose. Et ton slam a ému tout le monde et pourtant... Il y a quelques années, je pense que ce n'était pas tout à fait gagné, tu as reçu plusieurs prix pour le mystère de la chambre rose et tu as appris il y a peu de temps même que ce texte a été choisi pour une épreuve du bac de français 2024. Quelle histoire ! C'est quoi en quelques mots le Slam ?

  • #Eurêka

    Eh bien le Slam c'est une forme de poésie. orale, qui n'est pas faite pour être écrite, mais qui est faite pour être dite et pour être entendue. Donc c'est une poésie qu'on va déclamer parfois a cappella, parfois sur de la musique. On dit parfois que ça ressemble à du rap, mais en beaucoup plus doux et en beaucoup plus poétique. Et l'idée, c'est qu'on va utiliser à la fois la force des mots, mais aussi celle de la voix et de la musique qui va soutenir la parole pour tenter d'émouvoir, puisque c'est ça, à mon sens, en tout cas, le but de toute œuvre d'art, d'aller rejoindre le cœur des gens qui nous écoutent.

  • #Anne RAULOT-LAPOINTE

    Alors justement, pour rejoindre le cœur peut-être des élèves qui vont plancher sur ce texte, qu'est-ce que tu as envie de leur dire aujourd'hui ?

  • #Eurêka

    C'est un texte, moi, qui me tient à cœur parce que c'est un des premiers que j'ai écrits. Et puis c'est un texte en général que les élèves aiment bien, en dehors des concerts que je donne dans les salles de concert et les salles de spectacle. Il m'arrive souvent aussi de faire des ateliers parfois en collège et en lycée. Et en fait, j'ai un petit concept dans chacun de mes slams, c'est qu'à chaque fois, je raconte une histoire. Et puis ça se termine toujours par un retournement de situation inattendu. Alors on ne va peut-être pas dévoiler celui du mystère de la chambre rose parce que je pense qu'on va peut-être l'écouter au cours de l'émission. Mais en tout cas, j'aime bien ce moment en particulier où à la fin de chaque morceau, et en l'occurrence de celui-ci en particulier, il y a les yeux qui s'écarquillent des élèves lorsqu'ils l'écoutent pour la première fois et qui prennent d'un seul coup en fait qu'est-ce que c'était que cette chambre rose depuis le début de l'histoire. Je me lève aujourd'hui dès le lever du soleil après une douce nuit de repos et de sommeil dans une petite chambre à aucune autre pareille. Une chambre toute rose aux nuances de verneil merveille. Mais il y a une chose que j'ignore. Comment suis-je arrivé là, au milieu de ce décor ? D'accord, c'est étonnant. Mais ce qui l'est plus encore, c'est le fait de cette chambre et d'un immense confort. D'abord, chacun des murs imposant cet intérieur est orné d'une peinture d'une incroyable splendeur, dont la chaude couleur est d'ailleurs mise en valeur par une douce lumière qui l'éclaire de l'intérieur. Dans l'air, je repère une agréable chaleur qui confère à l'atmosphère une note de douceur et au cœur de cette terre, une délicieuse odeur plus délicate et légère. C'est le parfum de notre fleur, à qui peut appartenir cette jolie chambre rose au charme extraordinaire ? A l'esthétique grandiose, avec tant de caractères, d'élégance en toutes choses, quelle est la clé du mystère ? C'est la question que je pose, à qui peut appartenir cette jolie chambre rose au charme extraordinaire ?

  • #Anne RAULOT-LAPOINTE

    Alors, tu slames pour les petits, les grands et même les grands-parents, mais Eureka, comment es-tu arrivé là ? Personne ne fait ça. Ton rêve de jeune homme, tu en vis concrètement aujourd'hui. Alors nous allons parler de ton parcours incroyable, semé de joie, d'épreuves, de douleurs aussi qui ont été des déclics. Tu vas nous partager aussi un petit secret de pro pour nous transmettre quelques clés. Eureka, quelle est la clé du mystère de ton art ? Nous te le demandons pour le mettre à notre portée et pourquoi pas nous aussi créer. Alors ton parcours fait penser à une petite graine qui pousse contre vents et marées. Au début c'est juste un rêve enfoui, fragile, comme le tien, toi qui es à notre écoute. Tu aurais pu ne pas dépasser ce stade et ne pas faire éclore cette graine, mais tu t'es accrochée. Il y a ta vie avant le slam, ta vie après, au milieu une tempête. C'était quoi ta vie d'avant ?

  • #Eurêka

    Ma vie d'avant, c'était la vie... j'étais journaliste radio, ça c'était mon métier, qui était en plus un métier plutôt sympathique. J'ai travaillé dans une radio à Lyon pendant plus de dix ans et je m'entendais très bien avec tous mes collègues, c'était un métier qui était très agréable et très sympa. Mais j'écrivais donc des textes de slam, c'était une envie qui ne m'avait jamais lâché. Et puis plus les années passaient, plus je me disais mais au fond c'est dommage, je sais que j'ai un talent pour faire ça, mais... Ben voilà, jusqu'à l'âge de la retraite, ça restera juste une passion sur le côté, et puis je n'oserai jamais, j'aurai jamais le courage évidemment de me lancer, c'est un métier dont tout le monde me dit qu'il est incertain, que je ne vais jamais réussir, qu'il n'y a qu'une poignée d'élus qui peuvent vivre de ça, et donc j'étais vraiment blindé de croyances comme ça limitantes dans ma tête, et puis les années passées, je déprimais un petit peu aussi, parce que finalement je me disais mais... J'ai un peu fait le tour, c'est-à-dire que le métier je l'ai. A l'époque, j'étais en couple avec une femme aussi qui me rendait très heureux. Et puis je me suis dit, je vais tranquillement faire une vie de famille, le métier je l'ai. Mais il n'y avait pas d'étincelle, il n'y avait pas de joie. Et notamment au niveau pro, c'était une espèce de routine. Et puis il y avait quand même quelque chose d'assez déprimant. Je me souviens que tous les premiers janvier, dans les dernières années, avant la tempête dont on va parler dans quelques instants, mais tous les premiers janvier, je me disais, allez, cette année vraiment, je m'y mets, j'ose me lancer dans la musique. Et puis en fait, les mois passés, je me trouvais plein d'excuses et puis je n'osais jamais me lancer. Donc c'était une vie qui était sereine, mais qui était tout sauf enthousiasmante.

  • #Anne

    Et comme ça arrive souvent, on peut le remarquer, dans notre vie concrète, le déclic se fait souvent dans la douleur. Qu'est-ce qui s'est passé pour toi ?

  • #Eurêka

    Eh bien, ce qui s'est passé, c'est que j'ai eu une histoire assez classique peut-être, mais j'étais très très amoureux d'une fille, j'étais absolument persuadé qu'elle était la femme de ma vie. Pour moi, ça ne faisait aucun doute. En plus, on avait des similitudes incroyables, on avait une histoire de rencontre vraiment hors du commun, et puis plein de choses extrêmement, y compris extrêmement précises, quoi qu'on partageait, c'était fou. Enfin, il y avait vraiment des... des synchronicités incroyables. Puis cette fille a décidé un jour qu'elle ne souhaitait plus être en couple avec moi. Et en fait, quand elle m'a annoncé ça, ça a été extrêmement brutal parce que... Voilà, on avait quand même tous les deux l'impression, moi en tout cas j'avais l'impression que c'était la femme de ma vie, très clairement. Et quand elle m'a dit ça, en fait, là tout s'est effondré. C'est-à-dire que d'un seul coup, ça a été une espèce de gouffre dans lequel je me suis retrouvé pendant des jours, des semaines. Et je me suis dit, mais... Et là, je me souviens que quand elle m'a dit ça, directement j'ai eu une espèce d'étincelle. Alors j'étais vraiment au fond du trou, mais directement j'ai eu une espèce d'étincelle qui s'est allumée. Et où je me suis dit... C'est quand même bizarre ce truc qui arrive là maintenant. Dans ma vie, en général, quand il y a un truc comme ça qui arrive, je refuse l'idée que ça puisse être gratuit. Je refuse l'idée que la vie puisse m'envoyer comme ça une épreuve juste pour le plaisir de me faire souffrir. Et c'est tellement absurde que ça doit avoir quelque part du sens, parce que je ne comprends pas comment ce truc-là peut arriver. Et donc je me suis raccroché à cette idée. Je me suis dit en fait c'est quoi le cadeau caché qui aurait derrière cette séparation que je... qui me fait mal, c'est la première fois que j'avais mal physiquement, j'ai découvert qu'on pouvait avoir mal physiquement au niveau du cœur quand on est vraiment triste, et je me suis dit, mais c'est quoi le cadeau caché ? Et je me suis dit, bah tiens, et si le cadeau caché c'était de me mettre un bon coup de pied au derrière pour justement oser enfin me lancer dans la musique et dans le slam. Et comme j'étais dans une espèce de tourbillon où je considérais que je n'avais plus rien à perdre, j'avais l'impression que ma vie était par terre, je me suis dit, bah... foutu pour foutu, allons-y la vie perso elle est flinguée, on va maintenant finir de tout flinguer, on va oser lâcher la sphère professionnelle, se lancer dans le slam et puis on verra bien ce que ça donne, et là ça a été une espèce de petit miracle c'est à dire qu'en fait je me suis acheté une formation sur internet, j'ai pas fait ça n'importe comment, je me suis simplement acheté cette formation, j'ai suivi une formation sur comment monter un label musical et vivre de sa musique j'ai suivi ça pendant des semaines de manière extrêmement assidue, parce que je n'avais plus que ça qui me retenait à la vie. Et puis, tout s'est enchaîné. J'ai rapidement gagné des prix musicaux, alors que je lui imitais rien à arriver pendant mes 10 ou 15 années de radio à côté. Et puis, au bout d'un an, je vivais de ma musique, et beaucoup mieux que de mon ancien métier de journaliste. Et je me souviens qu'au bout d'un an, j'ai un peu ressorti la tête de l'eau et je me suis dit, mais c'est incroyable. Je pense qu'il fallait cette douleur-là et je pense qu'aucune autre forme de douleur n'aurait pu comme ça me mettre ce coup de pied aux fesses pour me faire bouger.

  • #Anne

    Et ça a pansé un peu ta douleur ?

  • #Eurêka

    Ça a donné du sens à la douleur et le fait de donner du sens à la douleur a permis de la penser. Oui, tout à fait. Je pense qu'il fallait que je transforme. Alors après, chacun est libre de penser que c'est arrivé pour une raison ou alors que c'est moi qui ai transformé ça. Moi, je pense que c'est un mélange des deux. Mais quoi qu'il arrive, oui, le fait de trouver du sens dans quelque chose, c'est souvent une clé, je trouve, pour aider à se remettre d'un événement.

  • #Anne

    Alors, Oreka, on veut tout savoir de ta vie, de ton œuvre et de tes rêves. C'est quoi le cœur de ton art ? C'est l'amour des écritures ?

  • #Eurêka

    Le cœur de mon art, c'est d'abord effectivement, j'ai toujours adoré la langue française. Quand j'étais enfant, j'écrivais dans ma chambre des petits romans. C'était des trucs de trois pages quand on a 7-8 ans. Des pièces de théâtre, des BD. Enfin voilà, je dessine très mal, mais je faisais des BD quand même dans ma chambre. Donc j'ai toujours su que je voulais écrire quelque chose. Et après, effectivement, quand j'ai rencontré le rap, le slam, je me suis dit, tiens, c'est une forme d'écriture qui est plutôt sympa, qui en plus permet de faire des formats courts. Donc... C'est pas comme un roman où on va travailler dessus pendant dix ans et puis à la fin les gens vont pas aimer. Là je me dis, s'il y a des gens qui aiment pas un morceau, ils peuvent aimer le suivant. Donc c'est d'abord l'amour de l'écriture et puis c'est l'amour aussi de l'émotion. Et c'est pour ça en fait que je termine tous mes morceaux par un retournement de situation surprenant. Ma quête, vraiment le Graal, ce que je recherche, c'est ce moment où l'auditeur va... avoir d'un coup une espèce de petit pincement au cœur ou de petite accélération cardiaque où les poils vont se dresser, où il va dire Ah, Eureka, c'est pour ça que j'ai choisi ce nom-là, je viens de comprendre de quoi on me parlait depuis le début. Et en fait, c'est ça ma quête, c'est de faire naître cet instant-là d'émotion. Et quand j'y arrive et quand je fais mes concerts et que je vois ça dans les yeux des gens, je me dis Ah, mais c'est exactement ça ce que je voulais produire chez eux.

  • #Anne

    Oui, c'est un style tout à fait unique chez toi. Ce twist final, ce retournement de situation, ça t'est venu comment ?

  • #Eurêka

    Ça m'est venu parce que je suis très fan d'un cinéaste qui est américain d'origine indienne qui s'appelle M. Night Shyamalan, qui a fait Sixième Sens notamment, mais aussi plein d'autres films avec des twists à la fin, Incassable, Le Village, Signes, qui est un très beau film d'ailleurs sur la foi en passant, avec un twist magnifique et plein de belles choses aussi sur le sens de la vie à l'intérieur. Et à chaque fois que j'allais voir ces films, quand j'étais ado ou jeune adulte, à la fin je me souviens que j'allais voir des films, je ne me renseignais même plus sur l'histoire ou sur qui jouait dedans, le seul truc que je me disais c'est Ah, je veux ! Devinez quel va être le retournement de situation avant les autres spectateurs dans la salle de cinéma. Et donc je me suis dit, tiens, ce que lui fait en cinéma, je trouve ça absolument génial au sens premier, au sens avoir du génie. Et j'aimerais bien faire ça en musique.

  • #Anne

    En tout cas, c'est réussi. Alors moi, je m'intéresse ici de près aux émotions, puisque je suis entre autres praticienne en régulation des émotions. Et tu as parlé justement de ces émotions qui sont vraiment très importantes dans ce que tu écris et même sur scène aussi. Oui. Comment est-ce que tu fais pour te connecter avec tes propres émotions et pour transmettre une expérience aussi authentique, aussi touchante avec ton public ?

  • #Eurêka

    Alors j'ai besoin d'une chose, c'est d'être dans une forme de solitude. Et là, on n'a pas l'image évidemment puisqu'on est en train d'enregistrer un podcast, mais j'ai la chance aussi d'avoir un bureau, un local professionnel pour mon label musical qui a une vue magnifique sur Lyon. Et en fait, c'est quelque chose qui m'a toujours inspiré, des panoramas comme ça. dégagé. Je pense sincèrement qu'entre deux enfants, par exemple, un qui grandit avec une vue magnifique sous ses fenêtres de 0 à 18 ans et puis l'autre qui va grandir avec un mur en briques devant sa fenêtre, je pense sincèrement que ces deux enfants-là, indépendamment de toutes les histoires de famille, etc., n'auront pas à la fin, au bout de 18 ans, le même regard sur le monde. Quand on est comme ça, moi j'ai la chance d'avoir grandi en hauteur, si j'ose dire, dans le quartier Saint-Ju à Lyon. J'avais déjà, quand j'étais enfant, une espèce de vue panoramique sur Lyon, du haut de mes... ma petite fenêtre de chambre, et en fait, le soir déjà, je me mettais le nez collé à la vitre, et je pouvais regarder ça pendant des heures, il ne se passait rien, j'étais tout seul, je ne faisais rien, mais juste le fait de regarder ça, ça me faisait naître plein de réflexions sur la vie, sur qu'est-ce que je vais faire plus tard, sur est-ce que Dieu existe, sur tiens, qu'est-ce que je fais comme bilan de ma journée, et donc, en fait, j'utilise ça, en fait, comme, je me remets un peu dans cet état-là, Même quand je suis en déplacement, je ferme les yeux puis j'essaye de voir un peu comme ça, de prendre de la hauteur sur la vie, sur les choses. Et je pense que c'est ça en fait qui me permet, c'est peut-être que l'explication n'est pas très claire, mais en tout cas c'est ce qui me permet moi de me reconnecter vraiment avec mes émotions. Il me faut un moment de calme et un moment un peu en hauteur entre guillemets, au moins dans ma tête, pour pouvoir avoir cette créativité-là.

  • #Anne

    C'est ce qui te permet peut-être de regarder plus loin, plus loin que ce que tu es en train de voir.

  • #Eurêka

    Oui, en fait, c'est cette notion d'horizon surtout. Je trouve que quand on regarde l'horizon, on regarde visuellement une forme d'avenir et une forme de possible. C'est vraiment le champ. D'ailleurs, je suis en train de comprendre grâce à toi que c'est peut-être ça. C'est peut-être le champ des possibles qui est matérialisé sous mes yeux. Parce qu'il n'y a pas de barrière. On voit tout ce qui peut être et peut-être que ça m'aide aussi justement à créer. C'est pas pour rien par exemple que dans la Bible on appelle Babylone cet endroit où on cache l'horizon, on fait des constructions tellement hautes que les gens ne voient plus l'horizon et deviennent dingues parce que justement je pense qu'on a besoin de voir visuellement, régulièrement dans sa vie, un horizon dégagé, pas que des barres d'immeubles ou même une forêt ou j'en sais rien, mais on a besoin à un moment donné de voir une espèce de souffle comme ça et de projections un peu lointaines.

  • #Anne

    Alors tout le monde n'a pas la chance d'avoir une vue aussi dégagée que celle que tu as sur Lyon et sur les montagnes même, tout au fond. Mais on peut monter justement en montagne.

  • #Eurêka

    Oui, et puis on peut aussi, moi j'ai vécu aussi pendant quelques années dans un autre appart où je n'avais pas du tout de vue, mais je me mettais en fait tout simplement au mur un poster avec des belles vues dégagées, ça me va très bien. C'est plus économique et c'est aussi plus simple, ça s'emporte partout. Et voilà, mais c'est juste cette perspective d'avoir, j'en sais rien, je trouve que d'avoir aussi un fond d'écran, par exemple, sur son ordinateur, avec un truc un peu inspirant, ben voilà, c'est des choses qui aident à prendre de la hauteur sur sa vie aussi. Pareil, entre deux personnes, une qui a un fond d'écran avec un horizon ou un panorama qui l'inspire, et puis l'autre qui a un fond d'écran avec des trucs déprimants, oui, je pense sincèrement qu'inconsciemment, jour après jour, ça peut jouer aussi sur notre psychologie.

  • #Anne

    Alors, j'ai remarqué... Dans tes slams, même dans ta communication en fait, tu aimes communiquer par énigmes, tu aimes poser des devinettes. Alors c'est la question que je te pose, Eureka, tu aimes jouer avec ton public ?

  • #Eurêka

    Oui, le jeu c'est vraiment un truc depuis tout petit qui m'a toujours fasciné. Il y a des enfants qui peuvent bloquer devant la vitrine d'une boulangerie et avoir le nez collé sur des pâtisseries. Moi je suis capable et je suis toujours capable à l'âge que j'ai maintenant. d'avoir le nez collé sur une vitrine de magasin de jeux de société et de rester comme ça pendant des heures. C'est le jeu, il y a un mécanisme de stimulation intellectuelle qui me correspond à 10 000%.

  • #Anne

    Tu avais par exemple... Cacher le titre de ton prochain album, tu l'avais caché dans le premier, c'est ça ?

  • #Eurêka

    C'est ça. Les gens qui ont acheté le premier album, un jour j'ai fait un post, j'ai dit, pour tous ceux qui ont le CD du premier album, parce que j'ai la chance de vendre encore beaucoup de CD, je suis un des derniers artistes qui vend autant de CD, m'a-t-on dit récemment, je l'avais caché quelque part dans le boîtier, et donc les gens qui ont l'album, ils ont effectivement caché dedans le titre du second, qui sortira dans quelques mois. Un million de vues sur YouTube, 175 000 spectateurs, 10 000 albums vendus ou streamés, 500 concerts dans 5 pays, mais c'est que du bonheur et de la reconnaissance. Est-ce que tu sens au fond de toi ton cœur battre à toute allure ?

  • #Anne RAULOT-LAPOINTE

    Oui, et je me dis surtout que si j'avais dit ça aux jeunes hommes de 13, 15 ou 17 ans que j'étais à l'époque, je pense que je ne l'aurais absolument jamais cru. Il faut savoir qu'en plus du fait que le métier de slammeur me paraissait totalement fou et inaccessible, et en plus j'étais d'une timidité maladive quand j'étais ado, c'est-à-dire que vraiment, déjà aller au tableau, il ne fallait pas y penser, et même quand le prof vous interroge et vous dit Allez Olivier, tu lis depuis ta place, sans bouger, pour toute la classe, le texte qu'on a tous sous les yeux j'étais... Incapable, j'avais au bout de deux minutes, j'avais plus d'air, je devenais tout rouge, c'était un cauchemar, quoi, vraiment. Et d'ailleurs, j'en profite pour donner une petite clé à ceux qui nous écoutent, c'est que si vous êtes comme ça, hyper timide, moi, vraiment, ce qui m'a guéri... Alors, il y a beaucoup de gens qui vous disent, il faut faire du théâtre, des choses comme ça. Moi, mes parents m'ont fait faire du théâtre une année, c'était encore pire, parce que je n'avais absolument pas envie de faire du théâtre, et qu'en fait, on m'a fait faire encore des trucs que je n'avais pas envie de faire. Et donc, ça ne m'a pas du tout débloqué. Alors, sans doute que j'ai appris des choses, il faut être très honnête, mais... Globalement, ce n'est pas ça qui m'a libéré. Ce qui m'a vraiment libéré, c'est justement la première fois que je suis allé participer à une scène ouverte de slam. Pourquoi ? Parce que ce jour-là, j'avais toujours autant le track. J'étais toujours mort de trouille, tout rouge, plus d'air, pareil. Par contre, j'avais envie de faire ce truc-là. Et comme j'avais envie de faire ce truc-là, la balance entre l'envie et la peur, elle était largement positive du côté de l'envie. Alors c'était ridicule ma première prestation, il y a plein de gens qui ont rigolé, j'ai eu beaucoup de mal à aller au bout de mon texte, mais en fait je l'ai fait. Et je me suis dit, maintenant que j'ai fait ça, je vais revenir le mois prochain, c'était les soirées mensuelles, et je vais en faire un autre. Et ce sera encore un peu pourri, mais un peu moins pourri forcément que la première fois. Et petit à petit, comme ça, je me suis amélioré. Mais la clé du truc, je pense, c'est vraiment... Pour les gens qui ont de la timidité, c'est d'essayer de trouver quelque chose qui leur plaît sincèrement. Ne faites pas du théâtre si vous n'avez pas envie de faire du théâtre, mais par contre, trouvez un truc qui sincèrement vous plaît, que ce soit de la chanson, de la danse, une autre forme peut-être, j'en sais rien, d'activité que vous pouvez trouver autour de vous, qui vous mette un peu face à un public ou face à un groupe de personnes. Mais si vous avez le plaisir et la joie de le faire, vous allez voir que de toute façon, la peur, tôt ou tard, vous allez la surmonter grâce à ça.

  • #Eurêka

    Merci pour ce petit truc. Alors aujourd'hui, est-ce qu'il y a des moments encore qui peuvent être difficiles ? En écoutant ton histoire, on se dit, oui, il fallait le faire. Chacun de nous, on peut avoir justement des grands désirs, des grands rêves, mais des peurs aussi. Et ces peurs peuvent parfois nous tétaniser au point de ne pas pouvoir y aller. Comment faire si tu hésites encore un instant ? Et d'ailleurs... Tu viens de l'en parler déjà un petit peu, donc on va rebondir là-dessus, Claire a posé une question sur Facebook pour toi à ce sujet. Elle demande, est-ce que ça a toujours été clair dans ton esprit ou est-ce que tu as eu des doutes ? Et si oui, comment as-tu fait pour les balayer ? Ou si quelqu'un a des doutes encore, comment est-ce qu'on peut faire pour les balayer ces doutes-là ?

  • #Anne RAULOT-LAPOINTE

    Je pense que le pire c'est de ne rien faire, c'est-à-dire qu'il faut toujours essayer de voir c'est quoi le prochain petit pas, voire le prochain tout petit pas que je peux faire en direction de mon rêve. Il y a plein de gens qui se disent, en fait souvent ce qui nous bloque c'est que notre rêve il nous paraît une montagne. Et la clé je trouve c'est de découper la montagne en tranches et de dire ok de toute façon je ne vais pas aller demain en haut de la montagne, par contre c'est quoi que je peux faire pour me rapprocher déjà du pied de la montagne pour regarder. Où est le début du sentier ? Quelle paire de pompes il faut que je mette pour filer la métaphore ? Et puis peut-être voir déjà si je peux faire les premiers mètres du chemin. Est-ce que je peux trouver une formation ? Est-ce que je peux trouver des personnes qui font ce métier ? Ou je peux déjà discuter avec elles juste pour... Comprendre par exemple c'est quoi les bons côtés, les mauvais côtés de leur métier. Je croise plein de jeunes justement qui souvent dans les familles, c'est très classique, c'est l'enfant il a un fantasme de devenir, je dis n'importe quoi, artiste peintre. Les parents disent oh là là c'est de la folie tu n'y arriveras pas. Et donc les deux restent campés sur leur position. Et moi ce que je leur dis c'est mais allez voir quelqu'un qui fait ce métier, qui va casser un peu le fantasme idéalisé de l'adolescent en lui disant tu sais voilà tous les mauvais côtés de mon métier. qui va aussi aller casser les peurs des parents en leur disant En fait, oui, je vis de ce truc-là, donc si j'en vis, il n'y a pas de raison que votre enfant ne puisse pas le faire. Et une fois qu'ils auront vu cette personne, ils pourront reprendre leur discussion, mais avec une matière vraiment concrète. Et je pense que c'est ça, moi, l'erreur que j'ai faite. Enfin, en tout cas, j'ai attendu d'avoir cette tempête dans ma vie pour le faire. Honnêtement, acheter cette formation et la suivre, c'est un truc que j'aurais pu faire depuis des années. Mais je ne l'ai pas fait parce que je me disais De toute façon, c'est trop gros, je n'y arriverai pas. Si j'avais suivi la formation déjà, j'aurais eu beaucoup plus tôt une vision claire du métier. Cette formation m'a fait... découvrir qu'est-ce qu'il y avait d'agréable, qu'est-ce qu'il y avait de dur, qu'est-ce qu'il y avait d'exigeant dans ce métier. Et puis, quand vous approchez, finalement, vous voyez tout en détail et vous dites, oui, c'est faisable, je vais au moins essayer. Donc voilà, c'est faire le premier petit pas. C'est quoi le prochain petit pas que vous pouvez faire en direction de votre rêve ? C'est la meilleure question à se poser tous les matins.

  • #Eurêka

    Alors, tu organises des ateliers découvertes de slam et tu proposes notamment dans les écoles des exemples pour créer des slams. Est-ce que tu ressens un intérêt, un engouement pour cela ?

  • #Anne RAULOT-LAPOINTE

    Oui, bien sûr. Alors, c'est aussi des choses que je fais quand je fais des concerts. Souvent, quand je joue dans des municipalités, dans des festivals de musique, l'après-midi, donc avant le concert qui a lieu en général le soir, je propose aux gens parmi le public qui se sont inscrits que s'il y a en général une dizaine de personnes qui souhaitent prendre un temps d'une heure et demie, deux heures avec moi, on se met autour d'une table et puis on va créer ensemble un slam collectif. Et c'est quelque chose qui plaît beaucoup parce que souvent les gens ont un petit peu peur, y compris les gens qui par rapport à l'écriture ne sont pas très à l'aise. Et le fait qu'on fasse ça en forme collective, en forme de groupe, il n'y a pas de pression. Je ne mets pas les gens avec une feuille et je leur dis allez, tu me trouves trois mots Ce n'est pas ça, c'est petit à petit, de manière complètement collaborative. On va créer un slam. Ceux qui n'ont même pas envie de participer au début parce qu'ils sont trop timides, ils n'ont rien à faire, ils ont juste à être là, à écouter, à suivre. Et puis ceux qui sont déjà très enthousiastes, ils peuvent beaucoup plus participer. Et moi, j'aime bien ça. J'aime bien transmettre et surtout, je suis toujours étonné de ce qui peut surgir du cerveau collectif qui, à ce moment-là, se met en œuvre.

  • #Eurêka

    Alors, est-ce que ça fait du bien de faire, d'écrire comme ça du slam ? Moi, comme j'accompagne les personnes en régulation émotionnelle sur le corps, l'âme et l'esprit. Est-ce que tu as remarqué ça ? Est-ce que ça fait du bien aux gens ?

  • #Anne RAULOT-LAPOINTE

    Ce qui leur fait vraiment du bien en l'espèce, c'est que, et c'est parce que j'ai une technique assez particulière qui permet de faire quelque chose de très qualitatif en assez peu de temps, c'est-à-dire qu'en l'espace d'une heure et demie, on fait vraiment depuis la découverte du slam, pour les gens qui ne connaissent absolument pas ce que c'est, jusqu'à un texte terminé, mis en musique, etc. Et donc ce qui les épate, c'est de se rendre compte qu'en peu de temps, ils peuvent créer quelque chose de vraiment qualitatif. C'est pas oui, c'est pas mal, etc. Souvent, le résultat, c'est mais c'est incroyable qu'on a réussi à faire à tous en une heure et demie, alors que 90 minutes avant, on ne connaissait rien en slam et on ne se connaissait pas non plus tous entre nous. Donc, c'est ça surtout. En fait, c'est toujours, ça rejoint l'idée qu'on est capable de beaucoup plus que ce qu'on pense souvent. Et là, ça leur met vraiment ça sous le nez, si j'ose dire.

  • #Eurêka

    Alors justement, c'est le moment du partage de ressources. Concrètement, montre-nous par A plus B que ton art est bien réel. Est-ce que tu nous... Tu peux nous faire un petit cadeau, un petit secret de pro pour la personne aussi qui écoute ? Très simplement, on ne va pas faire une heure et demie de cours.

  • #Anne RAULOT-LAPOINTE

    Alors, il y a une technique que j'aime bien utiliser parce qu'en fait, elle n'existe pas dans la poésie. C'est vraiment propre au slam. C'est une technique qui s'appelle la technique de la triple rime. Donc, on va prendre, je ne sais pas moi, par exemple, quand je vois la vue qu'on a sous les yeux, ça peut être un mot ou un groupe de mots, un truc en trois syllabes en tout cas, on pourrait dire c'est parti par exemple. Ça peut être Nos trois syllabes de départ. C'est parti, on va simplement écouter ce qu'on appelle les sons vocaliques, c'est-à-dire les sons qui sont issus des voyelles. C'est parti, en gros on va virer toutes les consonnes, il nous reste E-A-I. Jusque là tout va bien, c'est parti, ça nous donne E-A-I. Et après on va chercher simplement d'autres mots ou d'autres groupes de mots de trois syllabes dans lesquels on entend également E-A-I dans cet ordre-là. Donc c'est parti, on peut avoir en E-A-I, on peut trouver des amis, on peut trouver C'est la vie, on peut trouver... mais vas-y, on peut trouver déjà dit, par exemple. Et puis, une fois qu'on a une petite liste comme ça de mots en trois syllabes en E-A-I, on va les articuler, par exemple, sur un rythme particulier. Et on pourrait faire par exemple, alors je suis en total impro, donc ça va être complètement pourri, mais on pourrait faire par exemple Je te l'ai déjà dit, tu sais bien, c'est la vie, il faut toujours savoir respecter ses amis, tatata eaï, tatata eaï, tatata tatata tatata eaï par exemple. Et en fait, on fait ça sur deux, trois, quatre strophes. On rajoute une petite musique derrière et en général, ça crée un résultat vraiment très, très sympa.

  • #Eurêka

    Mais génial, merci beaucoup. Alors, il y a deux autres questions qui ont été posées pour toi sur Facebook. Il y a Cécile qui demande si la poésie a toujours été ton allié et est-ce que tu abordes tous les sujets de société ou bien tu sélectionnes ?

  • #Anne RAULOT-LAPOINTE

    Alors, est-ce que la poésie a toujours été mon allié ? En tout cas, oui, j'ai toujours aimé écrire. C'est ce que je disais tout à l'heure. J'ai trouvé toujours que les mots étaient fascinants. toujours la langue française, et j'ai toujours aimé ça. Pas que la poésie, d'ailleurs, les romans, toutes les formes d'écrit, moi, me parlent. Et en ce qui concerne les sujets, alors justement, moi, j'ai un positionnement un peu particulier en tant que slammer, c'est que mon but n'est pas forcément d'évoquer les sujets de société. En tout cas, je ne me considère absolument pas comme un slammer engagé, au sens où j'ai toujours eu du mal avec l'idée... d'écouter des chansons qui me feraient la morale ou qui me diraient quoi penser en tant qu'auditeur. Et donc en tant qu'artiste, maintenant que j'ai la chance de faire ce métier, je considère que je ne suis pas là pour dire aux gens ce qu'ils doivent. pensées ou quelles opinions politiques ils doivent avoir pour prendre un cas vraiment extrême. Mais en tout cas, il y a plein d'artistes que j'aime et les seuls moments où je suis un peu désarçonné, c'est que je me dis ton côté artiste et ta poésie et ta légèreté et ton intelligence me suffit, je n'ai pas besoin de savoir pour qui tu votes, par exemple. Et donc, en fait, je considère au contraire que j'essaie de faire un art le plus universel possible. Et mon but, quand je démarre un morceau, c'est que tout le monde puisse se reconnaître dedans. Et moi, je pense que le vrai engagement, c'est pas de dire aux gens à penser comme moi sur tel ou tel sujet, c'est justement de leur dire, et c'est vraiment le message de ton podcast aussi, par exemple, c'est de leur dire, écoutez-vous, suivez votre cœur, écoutez votre petite voix intérieure, osez vous mettre à l'écoute de vos talents. Ça, pour moi, c'est des choses plus engagées. Je ne suis pas là pour dire aux gens ce qu'ils doivent penser.

  • #Eurêka

    Alors, il y a aussi Sylvie qui dit que ça lui fait penser à la légende du colibri. Chacun fait sa part. Peut-être qu'elle fait référence à ton titre Place à l'action. On a les solutions, elles émanent de l'amour et ne manquent que toi. Et elle demande si ça fonctionne pour tous tes projets.

  • #Anne RAULOT-LAPOINTE

    En tout cas, la légende du colibri, c'est quelque chose qui me parle. Oui, clairement. C'est-à-dire qu'au sens où chacun fait sa part, c'est ce qui est intéressant dans cette histoire du colibri, Et puis aussi au sens où il ne faut surtout pas attendre des autres qu'ils fassent votre part à vous. Moi, c'est vraiment un truc... C'est le meilleur conseil qu'on m'a donné, c'est de se considérer comme 100% responsable de tout ce qui nous arrive. Ça ne veut pas dire qu'on est factuellement responsable de ce qui nous arrive, mais on est responsable en tout cas de ce qu'on fait, de ce qui nous arrive. Je ne dis pas que c'est simple, mais de toute façon, ce n'est pas simple non plus d'être malheureux. Donc, quitte à ce que ce ne soit pas facile, je préfère toujours prendre la solution où, OK, j'ai un truc qui est... qui m'arrive, je ne suis pas responsable, et bien ce n'est pas grave. Je vais considérer que là, ce que je fais, je suis 100% responsable de ça. C'est la mission qu'on m'a donnée, on m'a confié ce truc-là, je ne l'ai pas choisi. Et bien tant pis, je fais le meilleur, le plus joli bouquet de fleurs avec ces graines toutes pourries qu'on m'a données et on va bien voir ce que ça donne.

  • #Eurêka

    C'est un petit peu de transcender en fait, la douleur ou de transcender...

  • #Anne RAULOT-LAPOINTE

    J'aime bien l'idée que de toute façon, aucune situation... ne peut avoir que 100% de conséquences positives ou que 100% de conséquences négatives. Je pense que c'est radicalement impossible. Vous rencontrez l'homme ou la femme de votre vie, évidemment que vous étiquetez ça directement comme une situation positive, mais factuellement, il y aura, même si vous ne les voyez pas, des conséquences négatives. Vous aurez peut-être moins de temps libre pour vous, vous aurez peut-être des projets qui vont passer à la trappe, vous aurez peut-être des amis qui vont s'éloigner parce qu'ils n'accepteront pas votre choix. Et puis, inversement, vous vivez un truc extrêmement dur, vous perdez votre boulot, Vous n'imaginez pas le nombre de gens qui ont été licenciés il y a 5 ans, vous les retrouvez aujourd'hui et vous leur dites alors, comment ça se passe ? et ils vous disent tous mais c'est la meilleure chose qui me soit arrivée, parce que maintenant j'ai retrouvé un autre métier, en fait, c'est vrai que j'étais pas bien dans l'ancien, c'est aussi peut-être un peu pour ça d'ailleurs qu'au final ça s'est terminé comme ça, et maintenant je fais un truc qui m'éclate Voilà, donc je pense que si on fait l'effort d'honnêteté, de toujours dézoomer, de se dire ok, c'est quoi le petit truc au moins positif qui peut arriver on a déjà une super longueur d'avance sur plein de choses.

  • #Anne

    Une voix légère et pure vient résonner à l'instant de l'autre côté des murs, bien sûr. Je ne sais pas d'où est mal ce murmure, mais cette présence-là me séduit et me rassure, et je sens au fond de moi mon cœur battre à toute allure pour son timbre déligat, d'une beauté sans mesure à qui peut appartenir cette jolie chambre rose au charme extraordinaire, à l'esthétique grandiose avec tant de caractère, d'élégance à toute chose, quelle est la clé du mystère ? C'est la question que je pose à qui peut appartenir. Cette jolie chambre rose aux charmes extraordinaires, à l'esthétique grandiose avec telle caractère, d'élégance entre choses, quel est le fait du mystère ?

  • #Eurêka

    Alors on va aussi plonger un petit peu dans ta foi, est-ce que tu as la foi ? Et Dieu dans tout ça, dans ta créativité, est-ce que... Tu es inspiré par ta vie chrétienne ?

  • #Anne RAULOT-LAPOINTE

    En fait, je le vois plus largement que ça. C'est-à-dire que déjà, moi, j'ai beaucoup de mal, c'est très prétentieux ce que je vais dire, mais j'ai beaucoup de mal avec l'idée, avec la question est-ce que tu crois en Dieu ? C'est-à-dire que pour moi, c'est comme si on disait est-ce que tu crois en l'oxygène ? Je n'ai pas à croire ou à ne pas croire. Pour moi, c'est un truc qui est factuel. Je ne comprends pas comment on peut… Qu'on n'ait pas la même spiritualité que moi, il n'y a pas de souci, je l'entends, ou qu'on ait une spiritualité différente, etc. Mais qu'on considère que tout n'est… qu'il n'y a aucune forme de spiritualité nulle part, intellectuellement, c'est un truc que je n'arrive pas à comprendre. Je respecte les gens qui sont dans ce positionnement-là, j'explique juste que je n'arrive pas, moi, intellectuellement, à comprendre comment on peut penser ça. Quand on observe comment sont organisées les planètes, la Lune, la nature, le fonctionnement des saisons, etc., même Einstein disait que c'était en réalité extrêmement peu probable que tout n'était fait que par hasard. Et beaucoup de grands scientifiques ont la foi aussi. Bref, voilà, donc c'est pour dire qu'en fait... Je ne vais pas être dans une forme de prière en particulier à Dieu lorsque je vais créer, mais je vais juste considérer que tout est divin, parce que c'est ce que je crois profondément. Et donc je me dis, puisque tout est divin, comment moi je peux honorer ça à travers l'écriture et comment je peux faire comprendre aux gens justement que toute situation porte sa petite graine de divin. Et en fait, c'est ça que j'essaye de mettre en lumière. Et voilà, c'est comme ça que je fonctionne. Et après, j'ai l'impression d'être complètement... accompagné de jour et nuit et même en dehors de mon travail par la présence de Dieu, parce que pour moi Dieu est partout et en tout le monde, et c'est plus une espèce de forme très absolue comme ça qui me nourrit en fait.

  • #Eurêka

    Alors toi qui as fait du twist et des petites énigmes, ta marque de fabrique Eureka, parce qu'en grec ton nom signifie ?

  • #Anne RAULOT-LAPOINTE

    Eureka signifie j'ai trouvé en grec.

  • #Eurêka

    Alors est-ce que tu as trouvé des petites énigmes dispersées dans cet entretien ?

  • #Anne RAULOT-LAPOINTE

    Oui, bien sûr, je suis épaté d'ailleurs par la façon que tu as eu de reprendre des paroles de chansons. Et en fait, c'est drôle parce qu'il y en a une tout à l'heure où c'est moi qui me disais mais c'est quelle chanson ? Et après, j'ai retrouvé entre-temps. Donc bravo parce que tes questions ont été rédigées avec à chaque fois des extraits de textes de mes slams. Et c'est la première fois qu'on a cette brillante et intelligente idée de me faire ça en interview. Donc merci beaucoup pour ce cadeau.

  • #Eurêka

    Alors oui, j'ai intégré ces petites phrases issues de trois de tes compositions. Et d'ailleurs, je vais demander à nos auditeurs s'ils peuvent nous en citer au moins deux titres qu'il a repérés. Alors, c'est un petit jeu, je sais que tu aimes jouer.

  • #Anne RAULOT-LAPOINTE

    Excellente idée.

  • #Eurêka

    Bon, voilà, c'est à chercher dans les questions posées. Dans les questions posées, quels sont les trois titres des compositions de RECA qui sont cachés dans les questions. Donc, tu as de multiples propositions dans ta besace de slameurs, des concerts. Des premières parties, tu as fait la première partie de Vianney, des ateliers. Alors on peut faire appel à toi, tu as plein de concerts de programmés, mais on peut en programmer d'autres encore. Tu slams en France et puis à l'étranger aussi, dans des pays francophones ?

  • #Anne RAULOT-LAPOINTE

    Oui bien sûr, je suis programmé régulièrement dans les salles de concert. Donc j'ai un site internet, eureka-officiel.com, s'il y a des programmateurs, des responsables de salles qui ont envie de venir. De faire venir chez eux un slamer, c'est un spectacle qui dure à peu près 1h-1h10, tout public, très familial. C'est un seul en scène illustré, c'est-à-dire que je slame et puis derrière moi il y a des animations vidéo en dessin animé 2D qui ont été réalisées par une animatrice lyonnaise, qui sont synchronisées avec les mots, avec les émotions, avec les musiques. Et ça donne donc quelque chose de vraiment, il y a vraiment une vraie dimension de spectacle. C'est vraiment Et donc toutes mes dates de concerts sont sur mon site, et s'il y en a d'autres qui ont envie de se greffer à cette liste, d'autres salles, d'autres festivals, je serais évidemment très très heureux de venir jouer chez vous également.

  • #Eurêka

    Et puis bientôt un deuxième album ?

  • #Anne RAULOT-LAPOINTE

    Oui, bientôt un deuxième album qui devrait sortir à Noël 2024, si tout va bien. J'ai terminé les 15 nouveaux textes avec un twist à la fin, et on est en train de les mettre en musique avec mon équipe.

  • #Eurêka

    Alors pour conclure, qu'est-ce que tu aimerais murmurer à l'oreille de la personne qui écoute, alors le petit Olivier ou la petite Olivia, qui a peut-être ce rêve au fond du cœur et qui semble impossible à réaliser, d'ailleurs quel que soit son âge, puisqu'il n'y a pas d'âge pour passer à l'action ?

  • #Anne RAULOT-LAPOINTE

    Je lui dirais tout simplement... C'est beaucoup plus facile que tu ne le penses. Quel que soit ton projet, je ne le connais pas ton projet. Par contre, je suis sûr d'un truc, c'est que la moitié des croyances et des peurs qui sont dans ta tête, elles sont complètement irrationnelles. Soit elles viennent de gens qui te les ont transmises mais qui eux-mêmes n'ont jamais essayé de faire ce que tu veux faire. Donc déjà, ça ne vaut rien puisque ça vient de gens qui n'ont pas factuellement la connaissance de ce que tu veux faire. Et les autres, elles viennent aussi de toi peut-être, mais tant que tu n'as pas expérimenté, tant que tu n'es pas allé toucher du doigt, tu n'en sais rien en fait. Vraiment, la plupart des projets, c'est beaucoup plus facile. Ça ne veut pas dire que c'est facile, ça veut dire que c'est beaucoup plus facile que ce que tu imagines et beaucoup plus simple, court en général, que ce qu'on imagine. Et deuxième truc aussi, c'est que même si ton projet, il te paraît gigantesque et trop grand pour toi, pour tes petites épaules, si tu commences à avancer, Tu vas voir, c'est la fameuse phrase qui te dit vise la lune et si tu rates, au moins tu vas atterrir dans les étoiles Et bien c'est exactement ça. C'est-à-dire que moi je ne considère pas encore que j'ai fini mon chemin, mais déjà, là je suis dans les étoiles et franchement on est super bien dans les étoiles. Et même si à la fin je ne vais jamais, mais je vais y arriver parce que je suis très déterminé, mais si je n'arrivais pas à atteindre la lune, franchement c'était déjà génial d'avoir vécu tout ça. Si l'histoire s'arrête maintenant, elle est déjà magnifique. Donc... Voilà, il faut juste faire ce premier petit pas, parce que tu vas voir, ça va te faire rigoler après, tu vas te dire, mais comment j'ai pu penser que c'était aussi dur et aussi impossible, alors qu'il suffit juste, en fait, de faire l'action, puis après l'action d'après, puis après l'action d'après, voilà, découper en petites actions, c'est un truc qui fonctionne très très bien.

  • #Eurêka

    Tu nous invites à lever les yeux, à regarder plus haut, plus loin et à faire ce petit pas.

  • #Anne RAULOT-LAPOINTE

    Oui, et puis, ou au contraire, pas forcément à regarder très haut, mais à regarder, à mettre une loupe et à dire, OK, si on imagine que je suis dans un an, que j'ai réussi à faire ce truc-là, ou dans 5 ans ou dans 10 ans, c'est quoi la première action que j'ai faite pour arriver là ? Et vous allez voir que les réponses, en fait, elles sont en vous et ça va être extrêmement logique.

  • #Eurêka

    Merci beaucoup Eureka. Au revoir.

  • #Anne RAULOT-LAPOINTE

    Avec joie. Merci à toi.

  • #Eurêka

    Alors toi qui écoutes, ne passe pas trop de temps à cogiter de la sorte et si tu hésites encore un instant, place à l'action. Tu as compris le jeu ? Est-ce que tu peux repérer au moins deux titres d'Eurêka dont les paroles sont dispersées dans cet entretien ? Pour répondre, je t'invite à aller dans les notes de cet épisode, c'est le texte qui l'accompagne. Il y a un lien sur lequel tu peux cliquer pour répondre directement à la question. Eureka fait cadeau de trois CD de son premier album pour les réponses exactes apportées. Donc, je t'invite à participer pour recevoir l'un d'eux. Si tu préfères, tu peux aussi envoyer un mail à cette adresse anne@raulot-lapointe.com anne@raulot-lapointe.com avec comme objet "Jeu Eureka".

  • #Anne

    Je suis sorti en salle d'accouchement. Le médecin me saisit et me lave doucement, puis m'habille et me sourit très délicatement, me dépose au paradis sur le sein de ma maman. Et je lis en un instant dans ses deux grands yeux, s'y plire l'explication du mystère qui régnait entre ses murs. La douceur, la beauté, la chaleur aux alentours, c'était en réalité l'expression de son amour.

Description

Aujourd'hui, dans cet épisode captivant de "L'EssenCiel".nous plongeons dans un voyage émotionnel et inspirant avec notre invité mystère, Eurêka.

Prépare-toi à découvrir les secrets de la résilience et de l'épanouissement personnel à travers le témoignage poignant d'un artiste du Slam.


Pour participer au jeu du Slam, je t'invite à envoyer tes réponses en cliquant ici

ou en envoyant un message avec pour objet : Jeu Eurêka à cette adresse : anne@raulot-lapointe.com


Points Clés de l'Épisode

  • Rêves et Réalités : Eurêka partage comment, dans un moment difficile, il a choisi de poursuivre son rêve de devenir Slameur.

  • Malgré les doutes et les obstacles, il s'est accroché à son rêve.


  • L'Importance du Slam :

    • Définition : Le Slam, une forme de poésie orale, est fait pour être entendu et ressenti. Il utilise la puissance des mots, de la voix et parfois de la musique pour toucher le cœur de l'audience.

    • Origines et Inspirations : Fasciné par le rap et la poésie, Eurêka a trouvé dans le Slam un moyen d'expression unique et puissant. Il nous explique comment cette forme d'art lui permet de partager des histoires profondes et émouvantes.

  • Défis et Résilience :

    • Parcours Personnel : Eurêka nous raconte son parcours, de journaliste radio à artiste Slameur. Il aborde les moments de doute, les croyances limitantes, et comment il a surmonté ces obstacles pour vivre pleinement son art.

    • La Tempête : Une rupture amoureuse a été le déclencheur d'une transformation personnelle majeure. Eurêka décrit avec émotion comment cette épreuve l'a poussé à réévaluer ses choix de vie et à se lancer dans le Slam de manière professionnelle.

  • Équilibre Corps, Âme, Esprit :

    • Approche Holistique : Anne RAULOT-LAPOINTE, praticienne en santé émotionnelle, discute avec Eurêka des bienfaits de travailler sur les trois dimensions de notre être pour atteindre un équilibre stable et fécond.

    • Outils de Résilience : Eurêka partage des techniques et des outils qu'il utilise pour surmonter les moments difficiles et rester centré sur ses objectifs. Il nous encourage à explorer nos talents et nos aspirations pour trouver notre propre voie vers l'épanouissement.

  • Inspirations et Projets Futurs :

    • Ateliers et Performances : En plus de ses performances en concert, Eurêka anime des ateliers en collèges et lycées, partageant sa passion pour le Slam avec les jeunes.

    • Reconnaissance et Récompenses : Son texte "Le Mystère de la Chambre Rose" a été sélectionné pour une épreuve du bac de français 2024, une reconnaissance immense de son talent et de son impact.


Exemples Concrets

  • L'Écriture comme Exutoire : Dès ses débuts, Eurêka écrivait des textes de Slam dans sa chambre, trouvant dans l'écriture un moyen de canaliser ses émotions et de donner vie à ses pensées.

  • Performances Impactantes : Lors d'une soirée avec des entrepreneurs, son Slam a profondément ému l'audience, démontrant le pouvoir des mots et de la poésie pour toucher les gens.



Chapitres de l'Épisode

  1. Introduction et Contexte - [00:00]

  2. Le Rêve d'Olivier - [05:15]

  3. Qu'est-ce que le Slam ? - [10:30]

  4. Parcours de Vie - [15:45]

  5. La Tempête et la Transformation - [22:00]

  6. Équilibre Corps, Âme, Esprit - [30:15]

  7. Inspirations et Projets Futurs - [40:00]

  8. Conclusion et Réflexion Finale - [50:30]



Pour participer au jeu du Slam, je t'invite à envoyer tes réponses en cliquant ici

ou en envoyant un message avec pour objet : Jeu Eurêka à cette adresse : anne@raulot-lapointe.com


Merci d'avoir écouté cet épisode de "L'EssenCiel". Reste avec nous pour d'autres voyages inspirants vers l'équilibre intérieur.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • #Eurêka

    Et comme j'étais dans une espèce de tourbillon où je considérais que je n'avais plus rien à perdre, j'avais l'impression que ma vie était par terre, je me suis dit, bah, foutu pour foutu, allons-y. La vie perso, elle est flinguée, on va maintenant finir de tout flinguer, on va oser lâcher la sphère professionnelle, se lancer dans le slam, et puis on verra bien ce que ça donne.

  • #Anne RAULOT-LAPOINTE

    Est-ce que toi aussi, dans un moment difficile de ta vie, tu pourrais envisager de te lancer dans une aventure qui te tient à cœur depuis longtemps ? C'est peut-être une réflexion à mener, mon invité de ce jour va... Conduire la réflexion par le témoignage qui nous livre. Attention, cet épisode contient un rébus à décrypter et d'ici la fin de notre entretien, je te poserai à toi qui écoute une question. Je t'inviterai à répondre, il y a à la clé des cadeaux à gagner. Alors sois attentif, attentive, c'est parti pour notre traversée. Tu cherches à déployer pleinement ce que tu as, tes talents, tes aspirations et tu sens qu'il y a quelque chose qui bloque. Peut-être que tu traverses en ce moment une période un peu difficile ou tu as même l'impression d'être balotté dans une tempête. Tu cherches des ressources, une impulsion, des lueurs de foi pour éclairer ta route vers un équilibre plein, stable, fécond. Alors reste, reste avec nous pour une traversée vers l'essenCiel. On embarque sur un... Petit voilier en direction du Nil aux ressources, c'est une image à emprunter à la navigation, c'est pour te proposer d'écouter le témoignage inspirant de mon invité d'aujourd'hui qui nous transmet son expérience, ses outils de résilience. C'est un partage d'histoires vécues, de ressources utilisées pour sortir de l'orage, retrouver l'équilibre et aussi comment les épreuves peuvent parfois transformer des vies. Travailler sur les trois dimensions de notre être, le corps, l'âme et l'esprit, voici une direction qui ouvre l'horizon. Je suis Anne-Raulot Lapointe, bienvenue dans l'EssenCiel, le podcast qui nous conduit vers l'équilibre après la tempête. Bienvenue à toi qui nous écoute et avant de te présenter mon invité mystère, j'ai une question à te poser. Alors prends quelques secondes pour réfléchir. Si tu t'autorises à rêver maintenant, aujourd'hui, quel serait ce rêve qui t'habite ? Qu'est-ce qui te fait vibrer au plus profond de toi ? Alors peut-être que tu as un secret que tu n'oses même pas formuler à haute voix par crainte que l'on te dise. Ce n'est pas possible. Alors si tu aimes les histoires, celle-ci va te plaire. Il était une fois un jeune homme de 17 ans qui s'appelait Olivier et qui avait un rêve improbable. Alors je me tourne vers toi. C'était quoi ce rêve du petit Olivier ?

  • #Eurêka

    Le rêve du petit Olivier, c'était d'avoir un métier artistique, et ce métier artistique, ce n'était pas n'importe lequel, c'était d'écrire et d'interpréter des textes de slam, c'est-à-dire une forme de poésie parlée sur de la musique. J'ai toujours été fasciné par le rap, par le slam, j'avais un peu un double sentiment par rapport à ça, je trouvais qu'il y avait une très belle énergie dans ce genre de musique, que c'était vraiment un concept incroyable de poser comme ça de la poésie sur de la musique. Et puis à la fois, j'étais un peu aussi frustré parce que j'avais l'impression que les... Les thèmes qui étaient abordés dans ce genre de musique étaient toujours les mêmes, et pas forcément des thèmes d'ailleurs très très édifiants. Et donc j'ai commencé en fait à écrire dans ma chambre effectivement des petits textes, parfois en cours aussi d'ailleurs mais faut pas le dire, mais des petits textes de slam que j'allais ensuite interpréter sur des scènes ouvertes de slam, c'est des soirées où on se retrouve comme ça dans un bar, c'est complètement gratuit dans tous les sens du terme d'ailleurs. L'idée c'est simplement de partager des textes de slam avec des gens qui ont la même passion que vous pour cette forme de poésie.

  • #Anne RAULOT-LAPOINTE

    Alors, à ce moment-là, il y avait beaucoup de gens qui disaient que c'était impossible, en fait, de vivre ce rêve, mais il y avait quand même une voix qui te soufflait, que c'était ta voix. Alors, aujourd'hui, ce jeune homme que tu étais a grandi. Pour les personnes qui ne te connaissent pas encore, il est temps de faire ta connaissance. Eurêka, bonjour. Bonjour et bienvenue.

  • #Eurêka

    Bonjour.

  • #Anne RAULOT-LAPOINTE

    Alors, merci d'être présent aujourd'hui pour cette traversée vers l'essenCiel, vers ton essentiel. Je suis vraiment très honorée de t'accueillir pour partager ton incroyable parcours. Toi qui slames et fréquentes les églises, les écoles, les cafés et même les entreprises, je repense à ce soir-là où nous avons fait connaissance. C'était une soirée d'entrepreneurs BNI, Business Network International. pour lequel je travaille aussi. Et ce soir-là, tu as slamé tes compositions devant une quarantaine d'entrepreneurs, Irénée aussi, le mystère de la chambre rose. Et ton slam a ému tout le monde et pourtant... Il y a quelques années, je pense que ce n'était pas tout à fait gagné, tu as reçu plusieurs prix pour le mystère de la chambre rose et tu as appris il y a peu de temps même que ce texte a été choisi pour une épreuve du bac de français 2024. Quelle histoire ! C'est quoi en quelques mots le Slam ?

  • #Eurêka

    Eh bien le Slam c'est une forme de poésie. orale, qui n'est pas faite pour être écrite, mais qui est faite pour être dite et pour être entendue. Donc c'est une poésie qu'on va déclamer parfois a cappella, parfois sur de la musique. On dit parfois que ça ressemble à du rap, mais en beaucoup plus doux et en beaucoup plus poétique. Et l'idée, c'est qu'on va utiliser à la fois la force des mots, mais aussi celle de la voix et de la musique qui va soutenir la parole pour tenter d'émouvoir, puisque c'est ça, à mon sens, en tout cas, le but de toute œuvre d'art, d'aller rejoindre le cœur des gens qui nous écoutent.

  • #Anne RAULOT-LAPOINTE

    Alors justement, pour rejoindre le cœur peut-être des élèves qui vont plancher sur ce texte, qu'est-ce que tu as envie de leur dire aujourd'hui ?

  • #Eurêka

    C'est un texte, moi, qui me tient à cœur parce que c'est un des premiers que j'ai écrits. Et puis c'est un texte en général que les élèves aiment bien, en dehors des concerts que je donne dans les salles de concert et les salles de spectacle. Il m'arrive souvent aussi de faire des ateliers parfois en collège et en lycée. Et en fait, j'ai un petit concept dans chacun de mes slams, c'est qu'à chaque fois, je raconte une histoire. Et puis ça se termine toujours par un retournement de situation inattendu. Alors on ne va peut-être pas dévoiler celui du mystère de la chambre rose parce que je pense qu'on va peut-être l'écouter au cours de l'émission. Mais en tout cas, j'aime bien ce moment en particulier où à la fin de chaque morceau, et en l'occurrence de celui-ci en particulier, il y a les yeux qui s'écarquillent des élèves lorsqu'ils l'écoutent pour la première fois et qui prennent d'un seul coup en fait qu'est-ce que c'était que cette chambre rose depuis le début de l'histoire. Je me lève aujourd'hui dès le lever du soleil après une douce nuit de repos et de sommeil dans une petite chambre à aucune autre pareille. Une chambre toute rose aux nuances de verneil merveille. Mais il y a une chose que j'ignore. Comment suis-je arrivé là, au milieu de ce décor ? D'accord, c'est étonnant. Mais ce qui l'est plus encore, c'est le fait de cette chambre et d'un immense confort. D'abord, chacun des murs imposant cet intérieur est orné d'une peinture d'une incroyable splendeur, dont la chaude couleur est d'ailleurs mise en valeur par une douce lumière qui l'éclaire de l'intérieur. Dans l'air, je repère une agréable chaleur qui confère à l'atmosphère une note de douceur et au cœur de cette terre, une délicieuse odeur plus délicate et légère. C'est le parfum de notre fleur, à qui peut appartenir cette jolie chambre rose au charme extraordinaire ? A l'esthétique grandiose, avec tant de caractères, d'élégance en toutes choses, quelle est la clé du mystère ? C'est la question que je pose, à qui peut appartenir cette jolie chambre rose au charme extraordinaire ?

  • #Anne RAULOT-LAPOINTE

    Alors, tu slames pour les petits, les grands et même les grands-parents, mais Eureka, comment es-tu arrivé là ? Personne ne fait ça. Ton rêve de jeune homme, tu en vis concrètement aujourd'hui. Alors nous allons parler de ton parcours incroyable, semé de joie, d'épreuves, de douleurs aussi qui ont été des déclics. Tu vas nous partager aussi un petit secret de pro pour nous transmettre quelques clés. Eureka, quelle est la clé du mystère de ton art ? Nous te le demandons pour le mettre à notre portée et pourquoi pas nous aussi créer. Alors ton parcours fait penser à une petite graine qui pousse contre vents et marées. Au début c'est juste un rêve enfoui, fragile, comme le tien, toi qui es à notre écoute. Tu aurais pu ne pas dépasser ce stade et ne pas faire éclore cette graine, mais tu t'es accrochée. Il y a ta vie avant le slam, ta vie après, au milieu une tempête. C'était quoi ta vie d'avant ?

  • #Eurêka

    Ma vie d'avant, c'était la vie... j'étais journaliste radio, ça c'était mon métier, qui était en plus un métier plutôt sympathique. J'ai travaillé dans une radio à Lyon pendant plus de dix ans et je m'entendais très bien avec tous mes collègues, c'était un métier qui était très agréable et très sympa. Mais j'écrivais donc des textes de slam, c'était une envie qui ne m'avait jamais lâché. Et puis plus les années passaient, plus je me disais mais au fond c'est dommage, je sais que j'ai un talent pour faire ça, mais... Ben voilà, jusqu'à l'âge de la retraite, ça restera juste une passion sur le côté, et puis je n'oserai jamais, j'aurai jamais le courage évidemment de me lancer, c'est un métier dont tout le monde me dit qu'il est incertain, que je ne vais jamais réussir, qu'il n'y a qu'une poignée d'élus qui peuvent vivre de ça, et donc j'étais vraiment blindé de croyances comme ça limitantes dans ma tête, et puis les années passées, je déprimais un petit peu aussi, parce que finalement je me disais mais... J'ai un peu fait le tour, c'est-à-dire que le métier je l'ai. A l'époque, j'étais en couple avec une femme aussi qui me rendait très heureux. Et puis je me suis dit, je vais tranquillement faire une vie de famille, le métier je l'ai. Mais il n'y avait pas d'étincelle, il n'y avait pas de joie. Et notamment au niveau pro, c'était une espèce de routine. Et puis il y avait quand même quelque chose d'assez déprimant. Je me souviens que tous les premiers janvier, dans les dernières années, avant la tempête dont on va parler dans quelques instants, mais tous les premiers janvier, je me disais, allez, cette année vraiment, je m'y mets, j'ose me lancer dans la musique. Et puis en fait, les mois passés, je me trouvais plein d'excuses et puis je n'osais jamais me lancer. Donc c'était une vie qui était sereine, mais qui était tout sauf enthousiasmante.

  • #Anne

    Et comme ça arrive souvent, on peut le remarquer, dans notre vie concrète, le déclic se fait souvent dans la douleur. Qu'est-ce qui s'est passé pour toi ?

  • #Eurêka

    Eh bien, ce qui s'est passé, c'est que j'ai eu une histoire assez classique peut-être, mais j'étais très très amoureux d'une fille, j'étais absolument persuadé qu'elle était la femme de ma vie. Pour moi, ça ne faisait aucun doute. En plus, on avait des similitudes incroyables, on avait une histoire de rencontre vraiment hors du commun, et puis plein de choses extrêmement, y compris extrêmement précises, quoi qu'on partageait, c'était fou. Enfin, il y avait vraiment des... des synchronicités incroyables. Puis cette fille a décidé un jour qu'elle ne souhaitait plus être en couple avec moi. Et en fait, quand elle m'a annoncé ça, ça a été extrêmement brutal parce que... Voilà, on avait quand même tous les deux l'impression, moi en tout cas j'avais l'impression que c'était la femme de ma vie, très clairement. Et quand elle m'a dit ça, en fait, là tout s'est effondré. C'est-à-dire que d'un seul coup, ça a été une espèce de gouffre dans lequel je me suis retrouvé pendant des jours, des semaines. Et je me suis dit, mais... Et là, je me souviens que quand elle m'a dit ça, directement j'ai eu une espèce d'étincelle. Alors j'étais vraiment au fond du trou, mais directement j'ai eu une espèce d'étincelle qui s'est allumée. Et où je me suis dit... C'est quand même bizarre ce truc qui arrive là maintenant. Dans ma vie, en général, quand il y a un truc comme ça qui arrive, je refuse l'idée que ça puisse être gratuit. Je refuse l'idée que la vie puisse m'envoyer comme ça une épreuve juste pour le plaisir de me faire souffrir. Et c'est tellement absurde que ça doit avoir quelque part du sens, parce que je ne comprends pas comment ce truc-là peut arriver. Et donc je me suis raccroché à cette idée. Je me suis dit en fait c'est quoi le cadeau caché qui aurait derrière cette séparation que je... qui me fait mal, c'est la première fois que j'avais mal physiquement, j'ai découvert qu'on pouvait avoir mal physiquement au niveau du cœur quand on est vraiment triste, et je me suis dit, mais c'est quoi le cadeau caché ? Et je me suis dit, bah tiens, et si le cadeau caché c'était de me mettre un bon coup de pied au derrière pour justement oser enfin me lancer dans la musique et dans le slam. Et comme j'étais dans une espèce de tourbillon où je considérais que je n'avais plus rien à perdre, j'avais l'impression que ma vie était par terre, je me suis dit, bah... foutu pour foutu, allons-y la vie perso elle est flinguée, on va maintenant finir de tout flinguer, on va oser lâcher la sphère professionnelle, se lancer dans le slam et puis on verra bien ce que ça donne, et là ça a été une espèce de petit miracle c'est à dire qu'en fait je me suis acheté une formation sur internet, j'ai pas fait ça n'importe comment, je me suis simplement acheté cette formation, j'ai suivi une formation sur comment monter un label musical et vivre de sa musique j'ai suivi ça pendant des semaines de manière extrêmement assidue, parce que je n'avais plus que ça qui me retenait à la vie. Et puis, tout s'est enchaîné. J'ai rapidement gagné des prix musicaux, alors que je lui imitais rien à arriver pendant mes 10 ou 15 années de radio à côté. Et puis, au bout d'un an, je vivais de ma musique, et beaucoup mieux que de mon ancien métier de journaliste. Et je me souviens qu'au bout d'un an, j'ai un peu ressorti la tête de l'eau et je me suis dit, mais c'est incroyable. Je pense qu'il fallait cette douleur-là et je pense qu'aucune autre forme de douleur n'aurait pu comme ça me mettre ce coup de pied aux fesses pour me faire bouger.

  • #Anne

    Et ça a pansé un peu ta douleur ?

  • #Eurêka

    Ça a donné du sens à la douleur et le fait de donner du sens à la douleur a permis de la penser. Oui, tout à fait. Je pense qu'il fallait que je transforme. Alors après, chacun est libre de penser que c'est arrivé pour une raison ou alors que c'est moi qui ai transformé ça. Moi, je pense que c'est un mélange des deux. Mais quoi qu'il arrive, oui, le fait de trouver du sens dans quelque chose, c'est souvent une clé, je trouve, pour aider à se remettre d'un événement.

  • #Anne

    Alors, Oreka, on veut tout savoir de ta vie, de ton œuvre et de tes rêves. C'est quoi le cœur de ton art ? C'est l'amour des écritures ?

  • #Eurêka

    Le cœur de mon art, c'est d'abord effectivement, j'ai toujours adoré la langue française. Quand j'étais enfant, j'écrivais dans ma chambre des petits romans. C'était des trucs de trois pages quand on a 7-8 ans. Des pièces de théâtre, des BD. Enfin voilà, je dessine très mal, mais je faisais des BD quand même dans ma chambre. Donc j'ai toujours su que je voulais écrire quelque chose. Et après, effectivement, quand j'ai rencontré le rap, le slam, je me suis dit, tiens, c'est une forme d'écriture qui est plutôt sympa, qui en plus permet de faire des formats courts. Donc... C'est pas comme un roman où on va travailler dessus pendant dix ans et puis à la fin les gens vont pas aimer. Là je me dis, s'il y a des gens qui aiment pas un morceau, ils peuvent aimer le suivant. Donc c'est d'abord l'amour de l'écriture et puis c'est l'amour aussi de l'émotion. Et c'est pour ça en fait que je termine tous mes morceaux par un retournement de situation surprenant. Ma quête, vraiment le Graal, ce que je recherche, c'est ce moment où l'auditeur va... avoir d'un coup une espèce de petit pincement au cœur ou de petite accélération cardiaque où les poils vont se dresser, où il va dire Ah, Eureka, c'est pour ça que j'ai choisi ce nom-là, je viens de comprendre de quoi on me parlait depuis le début. Et en fait, c'est ça ma quête, c'est de faire naître cet instant-là d'émotion. Et quand j'y arrive et quand je fais mes concerts et que je vois ça dans les yeux des gens, je me dis Ah, mais c'est exactement ça ce que je voulais produire chez eux.

  • #Anne

    Oui, c'est un style tout à fait unique chez toi. Ce twist final, ce retournement de situation, ça t'est venu comment ?

  • #Eurêka

    Ça m'est venu parce que je suis très fan d'un cinéaste qui est américain d'origine indienne qui s'appelle M. Night Shyamalan, qui a fait Sixième Sens notamment, mais aussi plein d'autres films avec des twists à la fin, Incassable, Le Village, Signes, qui est un très beau film d'ailleurs sur la foi en passant, avec un twist magnifique et plein de belles choses aussi sur le sens de la vie à l'intérieur. Et à chaque fois que j'allais voir ces films, quand j'étais ado ou jeune adulte, à la fin je me souviens que j'allais voir des films, je ne me renseignais même plus sur l'histoire ou sur qui jouait dedans, le seul truc que je me disais c'est Ah, je veux ! Devinez quel va être le retournement de situation avant les autres spectateurs dans la salle de cinéma. Et donc je me suis dit, tiens, ce que lui fait en cinéma, je trouve ça absolument génial au sens premier, au sens avoir du génie. Et j'aimerais bien faire ça en musique.

  • #Anne

    En tout cas, c'est réussi. Alors moi, je m'intéresse ici de près aux émotions, puisque je suis entre autres praticienne en régulation des émotions. Et tu as parlé justement de ces émotions qui sont vraiment très importantes dans ce que tu écris et même sur scène aussi. Oui. Comment est-ce que tu fais pour te connecter avec tes propres émotions et pour transmettre une expérience aussi authentique, aussi touchante avec ton public ?

  • #Eurêka

    Alors j'ai besoin d'une chose, c'est d'être dans une forme de solitude. Et là, on n'a pas l'image évidemment puisqu'on est en train d'enregistrer un podcast, mais j'ai la chance aussi d'avoir un bureau, un local professionnel pour mon label musical qui a une vue magnifique sur Lyon. Et en fait, c'est quelque chose qui m'a toujours inspiré, des panoramas comme ça. dégagé. Je pense sincèrement qu'entre deux enfants, par exemple, un qui grandit avec une vue magnifique sous ses fenêtres de 0 à 18 ans et puis l'autre qui va grandir avec un mur en briques devant sa fenêtre, je pense sincèrement que ces deux enfants-là, indépendamment de toutes les histoires de famille, etc., n'auront pas à la fin, au bout de 18 ans, le même regard sur le monde. Quand on est comme ça, moi j'ai la chance d'avoir grandi en hauteur, si j'ose dire, dans le quartier Saint-Ju à Lyon. J'avais déjà, quand j'étais enfant, une espèce de vue panoramique sur Lyon, du haut de mes... ma petite fenêtre de chambre, et en fait, le soir déjà, je me mettais le nez collé à la vitre, et je pouvais regarder ça pendant des heures, il ne se passait rien, j'étais tout seul, je ne faisais rien, mais juste le fait de regarder ça, ça me faisait naître plein de réflexions sur la vie, sur qu'est-ce que je vais faire plus tard, sur est-ce que Dieu existe, sur tiens, qu'est-ce que je fais comme bilan de ma journée, et donc, en fait, j'utilise ça, en fait, comme, je me remets un peu dans cet état-là, Même quand je suis en déplacement, je ferme les yeux puis j'essaye de voir un peu comme ça, de prendre de la hauteur sur la vie, sur les choses. Et je pense que c'est ça en fait qui me permet, c'est peut-être que l'explication n'est pas très claire, mais en tout cas c'est ce qui me permet moi de me reconnecter vraiment avec mes émotions. Il me faut un moment de calme et un moment un peu en hauteur entre guillemets, au moins dans ma tête, pour pouvoir avoir cette créativité-là.

  • #Anne

    C'est ce qui te permet peut-être de regarder plus loin, plus loin que ce que tu es en train de voir.

  • #Eurêka

    Oui, en fait, c'est cette notion d'horizon surtout. Je trouve que quand on regarde l'horizon, on regarde visuellement une forme d'avenir et une forme de possible. C'est vraiment le champ. D'ailleurs, je suis en train de comprendre grâce à toi que c'est peut-être ça. C'est peut-être le champ des possibles qui est matérialisé sous mes yeux. Parce qu'il n'y a pas de barrière. On voit tout ce qui peut être et peut-être que ça m'aide aussi justement à créer. C'est pas pour rien par exemple que dans la Bible on appelle Babylone cet endroit où on cache l'horizon, on fait des constructions tellement hautes que les gens ne voient plus l'horizon et deviennent dingues parce que justement je pense qu'on a besoin de voir visuellement, régulièrement dans sa vie, un horizon dégagé, pas que des barres d'immeubles ou même une forêt ou j'en sais rien, mais on a besoin à un moment donné de voir une espèce de souffle comme ça et de projections un peu lointaines.

  • #Anne

    Alors tout le monde n'a pas la chance d'avoir une vue aussi dégagée que celle que tu as sur Lyon et sur les montagnes même, tout au fond. Mais on peut monter justement en montagne.

  • #Eurêka

    Oui, et puis on peut aussi, moi j'ai vécu aussi pendant quelques années dans un autre appart où je n'avais pas du tout de vue, mais je me mettais en fait tout simplement au mur un poster avec des belles vues dégagées, ça me va très bien. C'est plus économique et c'est aussi plus simple, ça s'emporte partout. Et voilà, mais c'est juste cette perspective d'avoir, j'en sais rien, je trouve que d'avoir aussi un fond d'écran, par exemple, sur son ordinateur, avec un truc un peu inspirant, ben voilà, c'est des choses qui aident à prendre de la hauteur sur sa vie aussi. Pareil, entre deux personnes, une qui a un fond d'écran avec un horizon ou un panorama qui l'inspire, et puis l'autre qui a un fond d'écran avec des trucs déprimants, oui, je pense sincèrement qu'inconsciemment, jour après jour, ça peut jouer aussi sur notre psychologie.

  • #Anne

    Alors, j'ai remarqué... Dans tes slams, même dans ta communication en fait, tu aimes communiquer par énigmes, tu aimes poser des devinettes. Alors c'est la question que je te pose, Eureka, tu aimes jouer avec ton public ?

  • #Eurêka

    Oui, le jeu c'est vraiment un truc depuis tout petit qui m'a toujours fasciné. Il y a des enfants qui peuvent bloquer devant la vitrine d'une boulangerie et avoir le nez collé sur des pâtisseries. Moi je suis capable et je suis toujours capable à l'âge que j'ai maintenant. d'avoir le nez collé sur une vitrine de magasin de jeux de société et de rester comme ça pendant des heures. C'est le jeu, il y a un mécanisme de stimulation intellectuelle qui me correspond à 10 000%.

  • #Anne

    Tu avais par exemple... Cacher le titre de ton prochain album, tu l'avais caché dans le premier, c'est ça ?

  • #Eurêka

    C'est ça. Les gens qui ont acheté le premier album, un jour j'ai fait un post, j'ai dit, pour tous ceux qui ont le CD du premier album, parce que j'ai la chance de vendre encore beaucoup de CD, je suis un des derniers artistes qui vend autant de CD, m'a-t-on dit récemment, je l'avais caché quelque part dans le boîtier, et donc les gens qui ont l'album, ils ont effectivement caché dedans le titre du second, qui sortira dans quelques mois. Un million de vues sur YouTube, 175 000 spectateurs, 10 000 albums vendus ou streamés, 500 concerts dans 5 pays, mais c'est que du bonheur et de la reconnaissance. Est-ce que tu sens au fond de toi ton cœur battre à toute allure ?

  • #Anne RAULOT-LAPOINTE

    Oui, et je me dis surtout que si j'avais dit ça aux jeunes hommes de 13, 15 ou 17 ans que j'étais à l'époque, je pense que je ne l'aurais absolument jamais cru. Il faut savoir qu'en plus du fait que le métier de slammeur me paraissait totalement fou et inaccessible, et en plus j'étais d'une timidité maladive quand j'étais ado, c'est-à-dire que vraiment, déjà aller au tableau, il ne fallait pas y penser, et même quand le prof vous interroge et vous dit Allez Olivier, tu lis depuis ta place, sans bouger, pour toute la classe, le texte qu'on a tous sous les yeux j'étais... Incapable, j'avais au bout de deux minutes, j'avais plus d'air, je devenais tout rouge, c'était un cauchemar, quoi, vraiment. Et d'ailleurs, j'en profite pour donner une petite clé à ceux qui nous écoutent, c'est que si vous êtes comme ça, hyper timide, moi, vraiment, ce qui m'a guéri... Alors, il y a beaucoup de gens qui vous disent, il faut faire du théâtre, des choses comme ça. Moi, mes parents m'ont fait faire du théâtre une année, c'était encore pire, parce que je n'avais absolument pas envie de faire du théâtre, et qu'en fait, on m'a fait faire encore des trucs que je n'avais pas envie de faire. Et donc, ça ne m'a pas du tout débloqué. Alors, sans doute que j'ai appris des choses, il faut être très honnête, mais... Globalement, ce n'est pas ça qui m'a libéré. Ce qui m'a vraiment libéré, c'est justement la première fois que je suis allé participer à une scène ouverte de slam. Pourquoi ? Parce que ce jour-là, j'avais toujours autant le track. J'étais toujours mort de trouille, tout rouge, plus d'air, pareil. Par contre, j'avais envie de faire ce truc-là. Et comme j'avais envie de faire ce truc-là, la balance entre l'envie et la peur, elle était largement positive du côté de l'envie. Alors c'était ridicule ma première prestation, il y a plein de gens qui ont rigolé, j'ai eu beaucoup de mal à aller au bout de mon texte, mais en fait je l'ai fait. Et je me suis dit, maintenant que j'ai fait ça, je vais revenir le mois prochain, c'était les soirées mensuelles, et je vais en faire un autre. Et ce sera encore un peu pourri, mais un peu moins pourri forcément que la première fois. Et petit à petit, comme ça, je me suis amélioré. Mais la clé du truc, je pense, c'est vraiment... Pour les gens qui ont de la timidité, c'est d'essayer de trouver quelque chose qui leur plaît sincèrement. Ne faites pas du théâtre si vous n'avez pas envie de faire du théâtre, mais par contre, trouvez un truc qui sincèrement vous plaît, que ce soit de la chanson, de la danse, une autre forme peut-être, j'en sais rien, d'activité que vous pouvez trouver autour de vous, qui vous mette un peu face à un public ou face à un groupe de personnes. Mais si vous avez le plaisir et la joie de le faire, vous allez voir que de toute façon, la peur, tôt ou tard, vous allez la surmonter grâce à ça.

  • #Eurêka

    Merci pour ce petit truc. Alors aujourd'hui, est-ce qu'il y a des moments encore qui peuvent être difficiles ? En écoutant ton histoire, on se dit, oui, il fallait le faire. Chacun de nous, on peut avoir justement des grands désirs, des grands rêves, mais des peurs aussi. Et ces peurs peuvent parfois nous tétaniser au point de ne pas pouvoir y aller. Comment faire si tu hésites encore un instant ? Et d'ailleurs... Tu viens de l'en parler déjà un petit peu, donc on va rebondir là-dessus, Claire a posé une question sur Facebook pour toi à ce sujet. Elle demande, est-ce que ça a toujours été clair dans ton esprit ou est-ce que tu as eu des doutes ? Et si oui, comment as-tu fait pour les balayer ? Ou si quelqu'un a des doutes encore, comment est-ce qu'on peut faire pour les balayer ces doutes-là ?

  • #Anne RAULOT-LAPOINTE

    Je pense que le pire c'est de ne rien faire, c'est-à-dire qu'il faut toujours essayer de voir c'est quoi le prochain petit pas, voire le prochain tout petit pas que je peux faire en direction de mon rêve. Il y a plein de gens qui se disent, en fait souvent ce qui nous bloque c'est que notre rêve il nous paraît une montagne. Et la clé je trouve c'est de découper la montagne en tranches et de dire ok de toute façon je ne vais pas aller demain en haut de la montagne, par contre c'est quoi que je peux faire pour me rapprocher déjà du pied de la montagne pour regarder. Où est le début du sentier ? Quelle paire de pompes il faut que je mette pour filer la métaphore ? Et puis peut-être voir déjà si je peux faire les premiers mètres du chemin. Est-ce que je peux trouver une formation ? Est-ce que je peux trouver des personnes qui font ce métier ? Ou je peux déjà discuter avec elles juste pour... Comprendre par exemple c'est quoi les bons côtés, les mauvais côtés de leur métier. Je croise plein de jeunes justement qui souvent dans les familles, c'est très classique, c'est l'enfant il a un fantasme de devenir, je dis n'importe quoi, artiste peintre. Les parents disent oh là là c'est de la folie tu n'y arriveras pas. Et donc les deux restent campés sur leur position. Et moi ce que je leur dis c'est mais allez voir quelqu'un qui fait ce métier, qui va casser un peu le fantasme idéalisé de l'adolescent en lui disant tu sais voilà tous les mauvais côtés de mon métier. qui va aussi aller casser les peurs des parents en leur disant En fait, oui, je vis de ce truc-là, donc si j'en vis, il n'y a pas de raison que votre enfant ne puisse pas le faire. Et une fois qu'ils auront vu cette personne, ils pourront reprendre leur discussion, mais avec une matière vraiment concrète. Et je pense que c'est ça, moi, l'erreur que j'ai faite. Enfin, en tout cas, j'ai attendu d'avoir cette tempête dans ma vie pour le faire. Honnêtement, acheter cette formation et la suivre, c'est un truc que j'aurais pu faire depuis des années. Mais je ne l'ai pas fait parce que je me disais De toute façon, c'est trop gros, je n'y arriverai pas. Si j'avais suivi la formation déjà, j'aurais eu beaucoup plus tôt une vision claire du métier. Cette formation m'a fait... découvrir qu'est-ce qu'il y avait d'agréable, qu'est-ce qu'il y avait de dur, qu'est-ce qu'il y avait d'exigeant dans ce métier. Et puis, quand vous approchez, finalement, vous voyez tout en détail et vous dites, oui, c'est faisable, je vais au moins essayer. Donc voilà, c'est faire le premier petit pas. C'est quoi le prochain petit pas que vous pouvez faire en direction de votre rêve ? C'est la meilleure question à se poser tous les matins.

  • #Eurêka

    Alors, tu organises des ateliers découvertes de slam et tu proposes notamment dans les écoles des exemples pour créer des slams. Est-ce que tu ressens un intérêt, un engouement pour cela ?

  • #Anne RAULOT-LAPOINTE

    Oui, bien sûr. Alors, c'est aussi des choses que je fais quand je fais des concerts. Souvent, quand je joue dans des municipalités, dans des festivals de musique, l'après-midi, donc avant le concert qui a lieu en général le soir, je propose aux gens parmi le public qui se sont inscrits que s'il y a en général une dizaine de personnes qui souhaitent prendre un temps d'une heure et demie, deux heures avec moi, on se met autour d'une table et puis on va créer ensemble un slam collectif. Et c'est quelque chose qui plaît beaucoup parce que souvent les gens ont un petit peu peur, y compris les gens qui par rapport à l'écriture ne sont pas très à l'aise. Et le fait qu'on fasse ça en forme collective, en forme de groupe, il n'y a pas de pression. Je ne mets pas les gens avec une feuille et je leur dis allez, tu me trouves trois mots Ce n'est pas ça, c'est petit à petit, de manière complètement collaborative. On va créer un slam. Ceux qui n'ont même pas envie de participer au début parce qu'ils sont trop timides, ils n'ont rien à faire, ils ont juste à être là, à écouter, à suivre. Et puis ceux qui sont déjà très enthousiastes, ils peuvent beaucoup plus participer. Et moi, j'aime bien ça. J'aime bien transmettre et surtout, je suis toujours étonné de ce qui peut surgir du cerveau collectif qui, à ce moment-là, se met en œuvre.

  • #Eurêka

    Alors, est-ce que ça fait du bien de faire, d'écrire comme ça du slam ? Moi, comme j'accompagne les personnes en régulation émotionnelle sur le corps, l'âme et l'esprit. Est-ce que tu as remarqué ça ? Est-ce que ça fait du bien aux gens ?

  • #Anne RAULOT-LAPOINTE

    Ce qui leur fait vraiment du bien en l'espèce, c'est que, et c'est parce que j'ai une technique assez particulière qui permet de faire quelque chose de très qualitatif en assez peu de temps, c'est-à-dire qu'en l'espace d'une heure et demie, on fait vraiment depuis la découverte du slam, pour les gens qui ne connaissent absolument pas ce que c'est, jusqu'à un texte terminé, mis en musique, etc. Et donc ce qui les épate, c'est de se rendre compte qu'en peu de temps, ils peuvent créer quelque chose de vraiment qualitatif. C'est pas oui, c'est pas mal, etc. Souvent, le résultat, c'est mais c'est incroyable qu'on a réussi à faire à tous en une heure et demie, alors que 90 minutes avant, on ne connaissait rien en slam et on ne se connaissait pas non plus tous entre nous. Donc, c'est ça surtout. En fait, c'est toujours, ça rejoint l'idée qu'on est capable de beaucoup plus que ce qu'on pense souvent. Et là, ça leur met vraiment ça sous le nez, si j'ose dire.

  • #Eurêka

    Alors justement, c'est le moment du partage de ressources. Concrètement, montre-nous par A plus B que ton art est bien réel. Est-ce que tu nous... Tu peux nous faire un petit cadeau, un petit secret de pro pour la personne aussi qui écoute ? Très simplement, on ne va pas faire une heure et demie de cours.

  • #Anne RAULOT-LAPOINTE

    Alors, il y a une technique que j'aime bien utiliser parce qu'en fait, elle n'existe pas dans la poésie. C'est vraiment propre au slam. C'est une technique qui s'appelle la technique de la triple rime. Donc, on va prendre, je ne sais pas moi, par exemple, quand je vois la vue qu'on a sous les yeux, ça peut être un mot ou un groupe de mots, un truc en trois syllabes en tout cas, on pourrait dire c'est parti par exemple. Ça peut être Nos trois syllabes de départ. C'est parti, on va simplement écouter ce qu'on appelle les sons vocaliques, c'est-à-dire les sons qui sont issus des voyelles. C'est parti, en gros on va virer toutes les consonnes, il nous reste E-A-I. Jusque là tout va bien, c'est parti, ça nous donne E-A-I. Et après on va chercher simplement d'autres mots ou d'autres groupes de mots de trois syllabes dans lesquels on entend également E-A-I dans cet ordre-là. Donc c'est parti, on peut avoir en E-A-I, on peut trouver des amis, on peut trouver C'est la vie, on peut trouver... mais vas-y, on peut trouver déjà dit, par exemple. Et puis, une fois qu'on a une petite liste comme ça de mots en trois syllabes en E-A-I, on va les articuler, par exemple, sur un rythme particulier. Et on pourrait faire par exemple, alors je suis en total impro, donc ça va être complètement pourri, mais on pourrait faire par exemple Je te l'ai déjà dit, tu sais bien, c'est la vie, il faut toujours savoir respecter ses amis, tatata eaï, tatata eaï, tatata tatata tatata eaï par exemple. Et en fait, on fait ça sur deux, trois, quatre strophes. On rajoute une petite musique derrière et en général, ça crée un résultat vraiment très, très sympa.

  • #Eurêka

    Mais génial, merci beaucoup. Alors, il y a deux autres questions qui ont été posées pour toi sur Facebook. Il y a Cécile qui demande si la poésie a toujours été ton allié et est-ce que tu abordes tous les sujets de société ou bien tu sélectionnes ?

  • #Anne RAULOT-LAPOINTE

    Alors, est-ce que la poésie a toujours été mon allié ? En tout cas, oui, j'ai toujours aimé écrire. C'est ce que je disais tout à l'heure. J'ai trouvé toujours que les mots étaient fascinants. toujours la langue française, et j'ai toujours aimé ça. Pas que la poésie, d'ailleurs, les romans, toutes les formes d'écrit, moi, me parlent. Et en ce qui concerne les sujets, alors justement, moi, j'ai un positionnement un peu particulier en tant que slammer, c'est que mon but n'est pas forcément d'évoquer les sujets de société. En tout cas, je ne me considère absolument pas comme un slammer engagé, au sens où j'ai toujours eu du mal avec l'idée... d'écouter des chansons qui me feraient la morale ou qui me diraient quoi penser en tant qu'auditeur. Et donc en tant qu'artiste, maintenant que j'ai la chance de faire ce métier, je considère que je ne suis pas là pour dire aux gens ce qu'ils doivent. pensées ou quelles opinions politiques ils doivent avoir pour prendre un cas vraiment extrême. Mais en tout cas, il y a plein d'artistes que j'aime et les seuls moments où je suis un peu désarçonné, c'est que je me dis ton côté artiste et ta poésie et ta légèreté et ton intelligence me suffit, je n'ai pas besoin de savoir pour qui tu votes, par exemple. Et donc, en fait, je considère au contraire que j'essaie de faire un art le plus universel possible. Et mon but, quand je démarre un morceau, c'est que tout le monde puisse se reconnaître dedans. Et moi, je pense que le vrai engagement, c'est pas de dire aux gens à penser comme moi sur tel ou tel sujet, c'est justement de leur dire, et c'est vraiment le message de ton podcast aussi, par exemple, c'est de leur dire, écoutez-vous, suivez votre cœur, écoutez votre petite voix intérieure, osez vous mettre à l'écoute de vos talents. Ça, pour moi, c'est des choses plus engagées. Je ne suis pas là pour dire aux gens ce qu'ils doivent penser.

  • #Eurêka

    Alors, il y a aussi Sylvie qui dit que ça lui fait penser à la légende du colibri. Chacun fait sa part. Peut-être qu'elle fait référence à ton titre Place à l'action. On a les solutions, elles émanent de l'amour et ne manquent que toi. Et elle demande si ça fonctionne pour tous tes projets.

  • #Anne RAULOT-LAPOINTE

    En tout cas, la légende du colibri, c'est quelque chose qui me parle. Oui, clairement. C'est-à-dire qu'au sens où chacun fait sa part, c'est ce qui est intéressant dans cette histoire du colibri, Et puis aussi au sens où il ne faut surtout pas attendre des autres qu'ils fassent votre part à vous. Moi, c'est vraiment un truc... C'est le meilleur conseil qu'on m'a donné, c'est de se considérer comme 100% responsable de tout ce qui nous arrive. Ça ne veut pas dire qu'on est factuellement responsable de ce qui nous arrive, mais on est responsable en tout cas de ce qu'on fait, de ce qui nous arrive. Je ne dis pas que c'est simple, mais de toute façon, ce n'est pas simple non plus d'être malheureux. Donc, quitte à ce que ce ne soit pas facile, je préfère toujours prendre la solution où, OK, j'ai un truc qui est... qui m'arrive, je ne suis pas responsable, et bien ce n'est pas grave. Je vais considérer que là, ce que je fais, je suis 100% responsable de ça. C'est la mission qu'on m'a donnée, on m'a confié ce truc-là, je ne l'ai pas choisi. Et bien tant pis, je fais le meilleur, le plus joli bouquet de fleurs avec ces graines toutes pourries qu'on m'a données et on va bien voir ce que ça donne.

  • #Eurêka

    C'est un petit peu de transcender en fait, la douleur ou de transcender...

  • #Anne RAULOT-LAPOINTE

    J'aime bien l'idée que de toute façon, aucune situation... ne peut avoir que 100% de conséquences positives ou que 100% de conséquences négatives. Je pense que c'est radicalement impossible. Vous rencontrez l'homme ou la femme de votre vie, évidemment que vous étiquetez ça directement comme une situation positive, mais factuellement, il y aura, même si vous ne les voyez pas, des conséquences négatives. Vous aurez peut-être moins de temps libre pour vous, vous aurez peut-être des projets qui vont passer à la trappe, vous aurez peut-être des amis qui vont s'éloigner parce qu'ils n'accepteront pas votre choix. Et puis, inversement, vous vivez un truc extrêmement dur, vous perdez votre boulot, Vous n'imaginez pas le nombre de gens qui ont été licenciés il y a 5 ans, vous les retrouvez aujourd'hui et vous leur dites alors, comment ça se passe ? et ils vous disent tous mais c'est la meilleure chose qui me soit arrivée, parce que maintenant j'ai retrouvé un autre métier, en fait, c'est vrai que j'étais pas bien dans l'ancien, c'est aussi peut-être un peu pour ça d'ailleurs qu'au final ça s'est terminé comme ça, et maintenant je fais un truc qui m'éclate Voilà, donc je pense que si on fait l'effort d'honnêteté, de toujours dézoomer, de se dire ok, c'est quoi le petit truc au moins positif qui peut arriver on a déjà une super longueur d'avance sur plein de choses.

  • #Anne

    Une voix légère et pure vient résonner à l'instant de l'autre côté des murs, bien sûr. Je ne sais pas d'où est mal ce murmure, mais cette présence-là me séduit et me rassure, et je sens au fond de moi mon cœur battre à toute allure pour son timbre déligat, d'une beauté sans mesure à qui peut appartenir cette jolie chambre rose au charme extraordinaire, à l'esthétique grandiose avec tant de caractère, d'élégance à toute chose, quelle est la clé du mystère ? C'est la question que je pose à qui peut appartenir. Cette jolie chambre rose aux charmes extraordinaires, à l'esthétique grandiose avec telle caractère, d'élégance entre choses, quel est le fait du mystère ?

  • #Eurêka

    Alors on va aussi plonger un petit peu dans ta foi, est-ce que tu as la foi ? Et Dieu dans tout ça, dans ta créativité, est-ce que... Tu es inspiré par ta vie chrétienne ?

  • #Anne RAULOT-LAPOINTE

    En fait, je le vois plus largement que ça. C'est-à-dire que déjà, moi, j'ai beaucoup de mal, c'est très prétentieux ce que je vais dire, mais j'ai beaucoup de mal avec l'idée, avec la question est-ce que tu crois en Dieu ? C'est-à-dire que pour moi, c'est comme si on disait est-ce que tu crois en l'oxygène ? Je n'ai pas à croire ou à ne pas croire. Pour moi, c'est un truc qui est factuel. Je ne comprends pas comment on peut… Qu'on n'ait pas la même spiritualité que moi, il n'y a pas de souci, je l'entends, ou qu'on ait une spiritualité différente, etc. Mais qu'on considère que tout n'est… qu'il n'y a aucune forme de spiritualité nulle part, intellectuellement, c'est un truc que je n'arrive pas à comprendre. Je respecte les gens qui sont dans ce positionnement-là, j'explique juste que je n'arrive pas, moi, intellectuellement, à comprendre comment on peut penser ça. Quand on observe comment sont organisées les planètes, la Lune, la nature, le fonctionnement des saisons, etc., même Einstein disait que c'était en réalité extrêmement peu probable que tout n'était fait que par hasard. Et beaucoup de grands scientifiques ont la foi aussi. Bref, voilà, donc c'est pour dire qu'en fait... Je ne vais pas être dans une forme de prière en particulier à Dieu lorsque je vais créer, mais je vais juste considérer que tout est divin, parce que c'est ce que je crois profondément. Et donc je me dis, puisque tout est divin, comment moi je peux honorer ça à travers l'écriture et comment je peux faire comprendre aux gens justement que toute situation porte sa petite graine de divin. Et en fait, c'est ça que j'essaye de mettre en lumière. Et voilà, c'est comme ça que je fonctionne. Et après, j'ai l'impression d'être complètement... accompagné de jour et nuit et même en dehors de mon travail par la présence de Dieu, parce que pour moi Dieu est partout et en tout le monde, et c'est plus une espèce de forme très absolue comme ça qui me nourrit en fait.

  • #Eurêka

    Alors toi qui as fait du twist et des petites énigmes, ta marque de fabrique Eureka, parce qu'en grec ton nom signifie ?

  • #Anne RAULOT-LAPOINTE

    Eureka signifie j'ai trouvé en grec.

  • #Eurêka

    Alors est-ce que tu as trouvé des petites énigmes dispersées dans cet entretien ?

  • #Anne RAULOT-LAPOINTE

    Oui, bien sûr, je suis épaté d'ailleurs par la façon que tu as eu de reprendre des paroles de chansons. Et en fait, c'est drôle parce qu'il y en a une tout à l'heure où c'est moi qui me disais mais c'est quelle chanson ? Et après, j'ai retrouvé entre-temps. Donc bravo parce que tes questions ont été rédigées avec à chaque fois des extraits de textes de mes slams. Et c'est la première fois qu'on a cette brillante et intelligente idée de me faire ça en interview. Donc merci beaucoup pour ce cadeau.

  • #Eurêka

    Alors oui, j'ai intégré ces petites phrases issues de trois de tes compositions. Et d'ailleurs, je vais demander à nos auditeurs s'ils peuvent nous en citer au moins deux titres qu'il a repérés. Alors, c'est un petit jeu, je sais que tu aimes jouer.

  • #Anne RAULOT-LAPOINTE

    Excellente idée.

  • #Eurêka

    Bon, voilà, c'est à chercher dans les questions posées. Dans les questions posées, quels sont les trois titres des compositions de RECA qui sont cachés dans les questions. Donc, tu as de multiples propositions dans ta besace de slameurs, des concerts. Des premières parties, tu as fait la première partie de Vianney, des ateliers. Alors on peut faire appel à toi, tu as plein de concerts de programmés, mais on peut en programmer d'autres encore. Tu slams en France et puis à l'étranger aussi, dans des pays francophones ?

  • #Anne RAULOT-LAPOINTE

    Oui bien sûr, je suis programmé régulièrement dans les salles de concert. Donc j'ai un site internet, eureka-officiel.com, s'il y a des programmateurs, des responsables de salles qui ont envie de venir. De faire venir chez eux un slamer, c'est un spectacle qui dure à peu près 1h-1h10, tout public, très familial. C'est un seul en scène illustré, c'est-à-dire que je slame et puis derrière moi il y a des animations vidéo en dessin animé 2D qui ont été réalisées par une animatrice lyonnaise, qui sont synchronisées avec les mots, avec les émotions, avec les musiques. Et ça donne donc quelque chose de vraiment, il y a vraiment une vraie dimension de spectacle. C'est vraiment Et donc toutes mes dates de concerts sont sur mon site, et s'il y en a d'autres qui ont envie de se greffer à cette liste, d'autres salles, d'autres festivals, je serais évidemment très très heureux de venir jouer chez vous également.

  • #Eurêka

    Et puis bientôt un deuxième album ?

  • #Anne RAULOT-LAPOINTE

    Oui, bientôt un deuxième album qui devrait sortir à Noël 2024, si tout va bien. J'ai terminé les 15 nouveaux textes avec un twist à la fin, et on est en train de les mettre en musique avec mon équipe.

  • #Eurêka

    Alors pour conclure, qu'est-ce que tu aimerais murmurer à l'oreille de la personne qui écoute, alors le petit Olivier ou la petite Olivia, qui a peut-être ce rêve au fond du cœur et qui semble impossible à réaliser, d'ailleurs quel que soit son âge, puisqu'il n'y a pas d'âge pour passer à l'action ?

  • #Anne RAULOT-LAPOINTE

    Je lui dirais tout simplement... C'est beaucoup plus facile que tu ne le penses. Quel que soit ton projet, je ne le connais pas ton projet. Par contre, je suis sûr d'un truc, c'est que la moitié des croyances et des peurs qui sont dans ta tête, elles sont complètement irrationnelles. Soit elles viennent de gens qui te les ont transmises mais qui eux-mêmes n'ont jamais essayé de faire ce que tu veux faire. Donc déjà, ça ne vaut rien puisque ça vient de gens qui n'ont pas factuellement la connaissance de ce que tu veux faire. Et les autres, elles viennent aussi de toi peut-être, mais tant que tu n'as pas expérimenté, tant que tu n'es pas allé toucher du doigt, tu n'en sais rien en fait. Vraiment, la plupart des projets, c'est beaucoup plus facile. Ça ne veut pas dire que c'est facile, ça veut dire que c'est beaucoup plus facile que ce que tu imagines et beaucoup plus simple, court en général, que ce qu'on imagine. Et deuxième truc aussi, c'est que même si ton projet, il te paraît gigantesque et trop grand pour toi, pour tes petites épaules, si tu commences à avancer, Tu vas voir, c'est la fameuse phrase qui te dit vise la lune et si tu rates, au moins tu vas atterrir dans les étoiles Et bien c'est exactement ça. C'est-à-dire que moi je ne considère pas encore que j'ai fini mon chemin, mais déjà, là je suis dans les étoiles et franchement on est super bien dans les étoiles. Et même si à la fin je ne vais jamais, mais je vais y arriver parce que je suis très déterminé, mais si je n'arrivais pas à atteindre la lune, franchement c'était déjà génial d'avoir vécu tout ça. Si l'histoire s'arrête maintenant, elle est déjà magnifique. Donc... Voilà, il faut juste faire ce premier petit pas, parce que tu vas voir, ça va te faire rigoler après, tu vas te dire, mais comment j'ai pu penser que c'était aussi dur et aussi impossible, alors qu'il suffit juste, en fait, de faire l'action, puis après l'action d'après, puis après l'action d'après, voilà, découper en petites actions, c'est un truc qui fonctionne très très bien.

  • #Eurêka

    Tu nous invites à lever les yeux, à regarder plus haut, plus loin et à faire ce petit pas.

  • #Anne RAULOT-LAPOINTE

    Oui, et puis, ou au contraire, pas forcément à regarder très haut, mais à regarder, à mettre une loupe et à dire, OK, si on imagine que je suis dans un an, que j'ai réussi à faire ce truc-là, ou dans 5 ans ou dans 10 ans, c'est quoi la première action que j'ai faite pour arriver là ? Et vous allez voir que les réponses, en fait, elles sont en vous et ça va être extrêmement logique.

  • #Eurêka

    Merci beaucoup Eureka. Au revoir.

  • #Anne RAULOT-LAPOINTE

    Avec joie. Merci à toi.

  • #Eurêka

    Alors toi qui écoutes, ne passe pas trop de temps à cogiter de la sorte et si tu hésites encore un instant, place à l'action. Tu as compris le jeu ? Est-ce que tu peux repérer au moins deux titres d'Eurêka dont les paroles sont dispersées dans cet entretien ? Pour répondre, je t'invite à aller dans les notes de cet épisode, c'est le texte qui l'accompagne. Il y a un lien sur lequel tu peux cliquer pour répondre directement à la question. Eureka fait cadeau de trois CD de son premier album pour les réponses exactes apportées. Donc, je t'invite à participer pour recevoir l'un d'eux. Si tu préfères, tu peux aussi envoyer un mail à cette adresse anne@raulot-lapointe.com anne@raulot-lapointe.com avec comme objet "Jeu Eureka".

  • #Anne

    Je suis sorti en salle d'accouchement. Le médecin me saisit et me lave doucement, puis m'habille et me sourit très délicatement, me dépose au paradis sur le sein de ma maman. Et je lis en un instant dans ses deux grands yeux, s'y plire l'explication du mystère qui régnait entre ses murs. La douceur, la beauté, la chaleur aux alentours, c'était en réalité l'expression de son amour.

Share

Embed

You may also like

Description

Aujourd'hui, dans cet épisode captivant de "L'EssenCiel".nous plongeons dans un voyage émotionnel et inspirant avec notre invité mystère, Eurêka.

Prépare-toi à découvrir les secrets de la résilience et de l'épanouissement personnel à travers le témoignage poignant d'un artiste du Slam.


Pour participer au jeu du Slam, je t'invite à envoyer tes réponses en cliquant ici

ou en envoyant un message avec pour objet : Jeu Eurêka à cette adresse : anne@raulot-lapointe.com


Points Clés de l'Épisode

  • Rêves et Réalités : Eurêka partage comment, dans un moment difficile, il a choisi de poursuivre son rêve de devenir Slameur.

  • Malgré les doutes et les obstacles, il s'est accroché à son rêve.


  • L'Importance du Slam :

    • Définition : Le Slam, une forme de poésie orale, est fait pour être entendu et ressenti. Il utilise la puissance des mots, de la voix et parfois de la musique pour toucher le cœur de l'audience.

    • Origines et Inspirations : Fasciné par le rap et la poésie, Eurêka a trouvé dans le Slam un moyen d'expression unique et puissant. Il nous explique comment cette forme d'art lui permet de partager des histoires profondes et émouvantes.

  • Défis et Résilience :

    • Parcours Personnel : Eurêka nous raconte son parcours, de journaliste radio à artiste Slameur. Il aborde les moments de doute, les croyances limitantes, et comment il a surmonté ces obstacles pour vivre pleinement son art.

    • La Tempête : Une rupture amoureuse a été le déclencheur d'une transformation personnelle majeure. Eurêka décrit avec émotion comment cette épreuve l'a poussé à réévaluer ses choix de vie et à se lancer dans le Slam de manière professionnelle.

  • Équilibre Corps, Âme, Esprit :

    • Approche Holistique : Anne RAULOT-LAPOINTE, praticienne en santé émotionnelle, discute avec Eurêka des bienfaits de travailler sur les trois dimensions de notre être pour atteindre un équilibre stable et fécond.

    • Outils de Résilience : Eurêka partage des techniques et des outils qu'il utilise pour surmonter les moments difficiles et rester centré sur ses objectifs. Il nous encourage à explorer nos talents et nos aspirations pour trouver notre propre voie vers l'épanouissement.

  • Inspirations et Projets Futurs :

    • Ateliers et Performances : En plus de ses performances en concert, Eurêka anime des ateliers en collèges et lycées, partageant sa passion pour le Slam avec les jeunes.

    • Reconnaissance et Récompenses : Son texte "Le Mystère de la Chambre Rose" a été sélectionné pour une épreuve du bac de français 2024, une reconnaissance immense de son talent et de son impact.


Exemples Concrets

  • L'Écriture comme Exutoire : Dès ses débuts, Eurêka écrivait des textes de Slam dans sa chambre, trouvant dans l'écriture un moyen de canaliser ses émotions et de donner vie à ses pensées.

  • Performances Impactantes : Lors d'une soirée avec des entrepreneurs, son Slam a profondément ému l'audience, démontrant le pouvoir des mots et de la poésie pour toucher les gens.



Chapitres de l'Épisode

  1. Introduction et Contexte - [00:00]

  2. Le Rêve d'Olivier - [05:15]

  3. Qu'est-ce que le Slam ? - [10:30]

  4. Parcours de Vie - [15:45]

  5. La Tempête et la Transformation - [22:00]

  6. Équilibre Corps, Âme, Esprit - [30:15]

  7. Inspirations et Projets Futurs - [40:00]

  8. Conclusion et Réflexion Finale - [50:30]



Pour participer au jeu du Slam, je t'invite à envoyer tes réponses en cliquant ici

ou en envoyant un message avec pour objet : Jeu Eurêka à cette adresse : anne@raulot-lapointe.com


Merci d'avoir écouté cet épisode de "L'EssenCiel". Reste avec nous pour d'autres voyages inspirants vers l'équilibre intérieur.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • #Eurêka

    Et comme j'étais dans une espèce de tourbillon où je considérais que je n'avais plus rien à perdre, j'avais l'impression que ma vie était par terre, je me suis dit, bah, foutu pour foutu, allons-y. La vie perso, elle est flinguée, on va maintenant finir de tout flinguer, on va oser lâcher la sphère professionnelle, se lancer dans le slam, et puis on verra bien ce que ça donne.

  • #Anne RAULOT-LAPOINTE

    Est-ce que toi aussi, dans un moment difficile de ta vie, tu pourrais envisager de te lancer dans une aventure qui te tient à cœur depuis longtemps ? C'est peut-être une réflexion à mener, mon invité de ce jour va... Conduire la réflexion par le témoignage qui nous livre. Attention, cet épisode contient un rébus à décrypter et d'ici la fin de notre entretien, je te poserai à toi qui écoute une question. Je t'inviterai à répondre, il y a à la clé des cadeaux à gagner. Alors sois attentif, attentive, c'est parti pour notre traversée. Tu cherches à déployer pleinement ce que tu as, tes talents, tes aspirations et tu sens qu'il y a quelque chose qui bloque. Peut-être que tu traverses en ce moment une période un peu difficile ou tu as même l'impression d'être balotté dans une tempête. Tu cherches des ressources, une impulsion, des lueurs de foi pour éclairer ta route vers un équilibre plein, stable, fécond. Alors reste, reste avec nous pour une traversée vers l'essenCiel. On embarque sur un... Petit voilier en direction du Nil aux ressources, c'est une image à emprunter à la navigation, c'est pour te proposer d'écouter le témoignage inspirant de mon invité d'aujourd'hui qui nous transmet son expérience, ses outils de résilience. C'est un partage d'histoires vécues, de ressources utilisées pour sortir de l'orage, retrouver l'équilibre et aussi comment les épreuves peuvent parfois transformer des vies. Travailler sur les trois dimensions de notre être, le corps, l'âme et l'esprit, voici une direction qui ouvre l'horizon. Je suis Anne-Raulot Lapointe, bienvenue dans l'EssenCiel, le podcast qui nous conduit vers l'équilibre après la tempête. Bienvenue à toi qui nous écoute et avant de te présenter mon invité mystère, j'ai une question à te poser. Alors prends quelques secondes pour réfléchir. Si tu t'autorises à rêver maintenant, aujourd'hui, quel serait ce rêve qui t'habite ? Qu'est-ce qui te fait vibrer au plus profond de toi ? Alors peut-être que tu as un secret que tu n'oses même pas formuler à haute voix par crainte que l'on te dise. Ce n'est pas possible. Alors si tu aimes les histoires, celle-ci va te plaire. Il était une fois un jeune homme de 17 ans qui s'appelait Olivier et qui avait un rêve improbable. Alors je me tourne vers toi. C'était quoi ce rêve du petit Olivier ?

  • #Eurêka

    Le rêve du petit Olivier, c'était d'avoir un métier artistique, et ce métier artistique, ce n'était pas n'importe lequel, c'était d'écrire et d'interpréter des textes de slam, c'est-à-dire une forme de poésie parlée sur de la musique. J'ai toujours été fasciné par le rap, par le slam, j'avais un peu un double sentiment par rapport à ça, je trouvais qu'il y avait une très belle énergie dans ce genre de musique, que c'était vraiment un concept incroyable de poser comme ça de la poésie sur de la musique. Et puis à la fois, j'étais un peu aussi frustré parce que j'avais l'impression que les... Les thèmes qui étaient abordés dans ce genre de musique étaient toujours les mêmes, et pas forcément des thèmes d'ailleurs très très édifiants. Et donc j'ai commencé en fait à écrire dans ma chambre effectivement des petits textes, parfois en cours aussi d'ailleurs mais faut pas le dire, mais des petits textes de slam que j'allais ensuite interpréter sur des scènes ouvertes de slam, c'est des soirées où on se retrouve comme ça dans un bar, c'est complètement gratuit dans tous les sens du terme d'ailleurs. L'idée c'est simplement de partager des textes de slam avec des gens qui ont la même passion que vous pour cette forme de poésie.

  • #Anne RAULOT-LAPOINTE

    Alors, à ce moment-là, il y avait beaucoup de gens qui disaient que c'était impossible, en fait, de vivre ce rêve, mais il y avait quand même une voix qui te soufflait, que c'était ta voix. Alors, aujourd'hui, ce jeune homme que tu étais a grandi. Pour les personnes qui ne te connaissent pas encore, il est temps de faire ta connaissance. Eurêka, bonjour. Bonjour et bienvenue.

  • #Eurêka

    Bonjour.

  • #Anne RAULOT-LAPOINTE

    Alors, merci d'être présent aujourd'hui pour cette traversée vers l'essenCiel, vers ton essentiel. Je suis vraiment très honorée de t'accueillir pour partager ton incroyable parcours. Toi qui slames et fréquentes les églises, les écoles, les cafés et même les entreprises, je repense à ce soir-là où nous avons fait connaissance. C'était une soirée d'entrepreneurs BNI, Business Network International. pour lequel je travaille aussi. Et ce soir-là, tu as slamé tes compositions devant une quarantaine d'entrepreneurs, Irénée aussi, le mystère de la chambre rose. Et ton slam a ému tout le monde et pourtant... Il y a quelques années, je pense que ce n'était pas tout à fait gagné, tu as reçu plusieurs prix pour le mystère de la chambre rose et tu as appris il y a peu de temps même que ce texte a été choisi pour une épreuve du bac de français 2024. Quelle histoire ! C'est quoi en quelques mots le Slam ?

  • #Eurêka

    Eh bien le Slam c'est une forme de poésie. orale, qui n'est pas faite pour être écrite, mais qui est faite pour être dite et pour être entendue. Donc c'est une poésie qu'on va déclamer parfois a cappella, parfois sur de la musique. On dit parfois que ça ressemble à du rap, mais en beaucoup plus doux et en beaucoup plus poétique. Et l'idée, c'est qu'on va utiliser à la fois la force des mots, mais aussi celle de la voix et de la musique qui va soutenir la parole pour tenter d'émouvoir, puisque c'est ça, à mon sens, en tout cas, le but de toute œuvre d'art, d'aller rejoindre le cœur des gens qui nous écoutent.

  • #Anne RAULOT-LAPOINTE

    Alors justement, pour rejoindre le cœur peut-être des élèves qui vont plancher sur ce texte, qu'est-ce que tu as envie de leur dire aujourd'hui ?

  • #Eurêka

    C'est un texte, moi, qui me tient à cœur parce que c'est un des premiers que j'ai écrits. Et puis c'est un texte en général que les élèves aiment bien, en dehors des concerts que je donne dans les salles de concert et les salles de spectacle. Il m'arrive souvent aussi de faire des ateliers parfois en collège et en lycée. Et en fait, j'ai un petit concept dans chacun de mes slams, c'est qu'à chaque fois, je raconte une histoire. Et puis ça se termine toujours par un retournement de situation inattendu. Alors on ne va peut-être pas dévoiler celui du mystère de la chambre rose parce que je pense qu'on va peut-être l'écouter au cours de l'émission. Mais en tout cas, j'aime bien ce moment en particulier où à la fin de chaque morceau, et en l'occurrence de celui-ci en particulier, il y a les yeux qui s'écarquillent des élèves lorsqu'ils l'écoutent pour la première fois et qui prennent d'un seul coup en fait qu'est-ce que c'était que cette chambre rose depuis le début de l'histoire. Je me lève aujourd'hui dès le lever du soleil après une douce nuit de repos et de sommeil dans une petite chambre à aucune autre pareille. Une chambre toute rose aux nuances de verneil merveille. Mais il y a une chose que j'ignore. Comment suis-je arrivé là, au milieu de ce décor ? D'accord, c'est étonnant. Mais ce qui l'est plus encore, c'est le fait de cette chambre et d'un immense confort. D'abord, chacun des murs imposant cet intérieur est orné d'une peinture d'une incroyable splendeur, dont la chaude couleur est d'ailleurs mise en valeur par une douce lumière qui l'éclaire de l'intérieur. Dans l'air, je repère une agréable chaleur qui confère à l'atmosphère une note de douceur et au cœur de cette terre, une délicieuse odeur plus délicate et légère. C'est le parfum de notre fleur, à qui peut appartenir cette jolie chambre rose au charme extraordinaire ? A l'esthétique grandiose, avec tant de caractères, d'élégance en toutes choses, quelle est la clé du mystère ? C'est la question que je pose, à qui peut appartenir cette jolie chambre rose au charme extraordinaire ?

  • #Anne RAULOT-LAPOINTE

    Alors, tu slames pour les petits, les grands et même les grands-parents, mais Eureka, comment es-tu arrivé là ? Personne ne fait ça. Ton rêve de jeune homme, tu en vis concrètement aujourd'hui. Alors nous allons parler de ton parcours incroyable, semé de joie, d'épreuves, de douleurs aussi qui ont été des déclics. Tu vas nous partager aussi un petit secret de pro pour nous transmettre quelques clés. Eureka, quelle est la clé du mystère de ton art ? Nous te le demandons pour le mettre à notre portée et pourquoi pas nous aussi créer. Alors ton parcours fait penser à une petite graine qui pousse contre vents et marées. Au début c'est juste un rêve enfoui, fragile, comme le tien, toi qui es à notre écoute. Tu aurais pu ne pas dépasser ce stade et ne pas faire éclore cette graine, mais tu t'es accrochée. Il y a ta vie avant le slam, ta vie après, au milieu une tempête. C'était quoi ta vie d'avant ?

  • #Eurêka

    Ma vie d'avant, c'était la vie... j'étais journaliste radio, ça c'était mon métier, qui était en plus un métier plutôt sympathique. J'ai travaillé dans une radio à Lyon pendant plus de dix ans et je m'entendais très bien avec tous mes collègues, c'était un métier qui était très agréable et très sympa. Mais j'écrivais donc des textes de slam, c'était une envie qui ne m'avait jamais lâché. Et puis plus les années passaient, plus je me disais mais au fond c'est dommage, je sais que j'ai un talent pour faire ça, mais... Ben voilà, jusqu'à l'âge de la retraite, ça restera juste une passion sur le côté, et puis je n'oserai jamais, j'aurai jamais le courage évidemment de me lancer, c'est un métier dont tout le monde me dit qu'il est incertain, que je ne vais jamais réussir, qu'il n'y a qu'une poignée d'élus qui peuvent vivre de ça, et donc j'étais vraiment blindé de croyances comme ça limitantes dans ma tête, et puis les années passées, je déprimais un petit peu aussi, parce que finalement je me disais mais... J'ai un peu fait le tour, c'est-à-dire que le métier je l'ai. A l'époque, j'étais en couple avec une femme aussi qui me rendait très heureux. Et puis je me suis dit, je vais tranquillement faire une vie de famille, le métier je l'ai. Mais il n'y avait pas d'étincelle, il n'y avait pas de joie. Et notamment au niveau pro, c'était une espèce de routine. Et puis il y avait quand même quelque chose d'assez déprimant. Je me souviens que tous les premiers janvier, dans les dernières années, avant la tempête dont on va parler dans quelques instants, mais tous les premiers janvier, je me disais, allez, cette année vraiment, je m'y mets, j'ose me lancer dans la musique. Et puis en fait, les mois passés, je me trouvais plein d'excuses et puis je n'osais jamais me lancer. Donc c'était une vie qui était sereine, mais qui était tout sauf enthousiasmante.

  • #Anne

    Et comme ça arrive souvent, on peut le remarquer, dans notre vie concrète, le déclic se fait souvent dans la douleur. Qu'est-ce qui s'est passé pour toi ?

  • #Eurêka

    Eh bien, ce qui s'est passé, c'est que j'ai eu une histoire assez classique peut-être, mais j'étais très très amoureux d'une fille, j'étais absolument persuadé qu'elle était la femme de ma vie. Pour moi, ça ne faisait aucun doute. En plus, on avait des similitudes incroyables, on avait une histoire de rencontre vraiment hors du commun, et puis plein de choses extrêmement, y compris extrêmement précises, quoi qu'on partageait, c'était fou. Enfin, il y avait vraiment des... des synchronicités incroyables. Puis cette fille a décidé un jour qu'elle ne souhaitait plus être en couple avec moi. Et en fait, quand elle m'a annoncé ça, ça a été extrêmement brutal parce que... Voilà, on avait quand même tous les deux l'impression, moi en tout cas j'avais l'impression que c'était la femme de ma vie, très clairement. Et quand elle m'a dit ça, en fait, là tout s'est effondré. C'est-à-dire que d'un seul coup, ça a été une espèce de gouffre dans lequel je me suis retrouvé pendant des jours, des semaines. Et je me suis dit, mais... Et là, je me souviens que quand elle m'a dit ça, directement j'ai eu une espèce d'étincelle. Alors j'étais vraiment au fond du trou, mais directement j'ai eu une espèce d'étincelle qui s'est allumée. Et où je me suis dit... C'est quand même bizarre ce truc qui arrive là maintenant. Dans ma vie, en général, quand il y a un truc comme ça qui arrive, je refuse l'idée que ça puisse être gratuit. Je refuse l'idée que la vie puisse m'envoyer comme ça une épreuve juste pour le plaisir de me faire souffrir. Et c'est tellement absurde que ça doit avoir quelque part du sens, parce que je ne comprends pas comment ce truc-là peut arriver. Et donc je me suis raccroché à cette idée. Je me suis dit en fait c'est quoi le cadeau caché qui aurait derrière cette séparation que je... qui me fait mal, c'est la première fois que j'avais mal physiquement, j'ai découvert qu'on pouvait avoir mal physiquement au niveau du cœur quand on est vraiment triste, et je me suis dit, mais c'est quoi le cadeau caché ? Et je me suis dit, bah tiens, et si le cadeau caché c'était de me mettre un bon coup de pied au derrière pour justement oser enfin me lancer dans la musique et dans le slam. Et comme j'étais dans une espèce de tourbillon où je considérais que je n'avais plus rien à perdre, j'avais l'impression que ma vie était par terre, je me suis dit, bah... foutu pour foutu, allons-y la vie perso elle est flinguée, on va maintenant finir de tout flinguer, on va oser lâcher la sphère professionnelle, se lancer dans le slam et puis on verra bien ce que ça donne, et là ça a été une espèce de petit miracle c'est à dire qu'en fait je me suis acheté une formation sur internet, j'ai pas fait ça n'importe comment, je me suis simplement acheté cette formation, j'ai suivi une formation sur comment monter un label musical et vivre de sa musique j'ai suivi ça pendant des semaines de manière extrêmement assidue, parce que je n'avais plus que ça qui me retenait à la vie. Et puis, tout s'est enchaîné. J'ai rapidement gagné des prix musicaux, alors que je lui imitais rien à arriver pendant mes 10 ou 15 années de radio à côté. Et puis, au bout d'un an, je vivais de ma musique, et beaucoup mieux que de mon ancien métier de journaliste. Et je me souviens qu'au bout d'un an, j'ai un peu ressorti la tête de l'eau et je me suis dit, mais c'est incroyable. Je pense qu'il fallait cette douleur-là et je pense qu'aucune autre forme de douleur n'aurait pu comme ça me mettre ce coup de pied aux fesses pour me faire bouger.

  • #Anne

    Et ça a pansé un peu ta douleur ?

  • #Eurêka

    Ça a donné du sens à la douleur et le fait de donner du sens à la douleur a permis de la penser. Oui, tout à fait. Je pense qu'il fallait que je transforme. Alors après, chacun est libre de penser que c'est arrivé pour une raison ou alors que c'est moi qui ai transformé ça. Moi, je pense que c'est un mélange des deux. Mais quoi qu'il arrive, oui, le fait de trouver du sens dans quelque chose, c'est souvent une clé, je trouve, pour aider à se remettre d'un événement.

  • #Anne

    Alors, Oreka, on veut tout savoir de ta vie, de ton œuvre et de tes rêves. C'est quoi le cœur de ton art ? C'est l'amour des écritures ?

  • #Eurêka

    Le cœur de mon art, c'est d'abord effectivement, j'ai toujours adoré la langue française. Quand j'étais enfant, j'écrivais dans ma chambre des petits romans. C'était des trucs de trois pages quand on a 7-8 ans. Des pièces de théâtre, des BD. Enfin voilà, je dessine très mal, mais je faisais des BD quand même dans ma chambre. Donc j'ai toujours su que je voulais écrire quelque chose. Et après, effectivement, quand j'ai rencontré le rap, le slam, je me suis dit, tiens, c'est une forme d'écriture qui est plutôt sympa, qui en plus permet de faire des formats courts. Donc... C'est pas comme un roman où on va travailler dessus pendant dix ans et puis à la fin les gens vont pas aimer. Là je me dis, s'il y a des gens qui aiment pas un morceau, ils peuvent aimer le suivant. Donc c'est d'abord l'amour de l'écriture et puis c'est l'amour aussi de l'émotion. Et c'est pour ça en fait que je termine tous mes morceaux par un retournement de situation surprenant. Ma quête, vraiment le Graal, ce que je recherche, c'est ce moment où l'auditeur va... avoir d'un coup une espèce de petit pincement au cœur ou de petite accélération cardiaque où les poils vont se dresser, où il va dire Ah, Eureka, c'est pour ça que j'ai choisi ce nom-là, je viens de comprendre de quoi on me parlait depuis le début. Et en fait, c'est ça ma quête, c'est de faire naître cet instant-là d'émotion. Et quand j'y arrive et quand je fais mes concerts et que je vois ça dans les yeux des gens, je me dis Ah, mais c'est exactement ça ce que je voulais produire chez eux.

  • #Anne

    Oui, c'est un style tout à fait unique chez toi. Ce twist final, ce retournement de situation, ça t'est venu comment ?

  • #Eurêka

    Ça m'est venu parce que je suis très fan d'un cinéaste qui est américain d'origine indienne qui s'appelle M. Night Shyamalan, qui a fait Sixième Sens notamment, mais aussi plein d'autres films avec des twists à la fin, Incassable, Le Village, Signes, qui est un très beau film d'ailleurs sur la foi en passant, avec un twist magnifique et plein de belles choses aussi sur le sens de la vie à l'intérieur. Et à chaque fois que j'allais voir ces films, quand j'étais ado ou jeune adulte, à la fin je me souviens que j'allais voir des films, je ne me renseignais même plus sur l'histoire ou sur qui jouait dedans, le seul truc que je me disais c'est Ah, je veux ! Devinez quel va être le retournement de situation avant les autres spectateurs dans la salle de cinéma. Et donc je me suis dit, tiens, ce que lui fait en cinéma, je trouve ça absolument génial au sens premier, au sens avoir du génie. Et j'aimerais bien faire ça en musique.

  • #Anne

    En tout cas, c'est réussi. Alors moi, je m'intéresse ici de près aux émotions, puisque je suis entre autres praticienne en régulation des émotions. Et tu as parlé justement de ces émotions qui sont vraiment très importantes dans ce que tu écris et même sur scène aussi. Oui. Comment est-ce que tu fais pour te connecter avec tes propres émotions et pour transmettre une expérience aussi authentique, aussi touchante avec ton public ?

  • #Eurêka

    Alors j'ai besoin d'une chose, c'est d'être dans une forme de solitude. Et là, on n'a pas l'image évidemment puisqu'on est en train d'enregistrer un podcast, mais j'ai la chance aussi d'avoir un bureau, un local professionnel pour mon label musical qui a une vue magnifique sur Lyon. Et en fait, c'est quelque chose qui m'a toujours inspiré, des panoramas comme ça. dégagé. Je pense sincèrement qu'entre deux enfants, par exemple, un qui grandit avec une vue magnifique sous ses fenêtres de 0 à 18 ans et puis l'autre qui va grandir avec un mur en briques devant sa fenêtre, je pense sincèrement que ces deux enfants-là, indépendamment de toutes les histoires de famille, etc., n'auront pas à la fin, au bout de 18 ans, le même regard sur le monde. Quand on est comme ça, moi j'ai la chance d'avoir grandi en hauteur, si j'ose dire, dans le quartier Saint-Ju à Lyon. J'avais déjà, quand j'étais enfant, une espèce de vue panoramique sur Lyon, du haut de mes... ma petite fenêtre de chambre, et en fait, le soir déjà, je me mettais le nez collé à la vitre, et je pouvais regarder ça pendant des heures, il ne se passait rien, j'étais tout seul, je ne faisais rien, mais juste le fait de regarder ça, ça me faisait naître plein de réflexions sur la vie, sur qu'est-ce que je vais faire plus tard, sur est-ce que Dieu existe, sur tiens, qu'est-ce que je fais comme bilan de ma journée, et donc, en fait, j'utilise ça, en fait, comme, je me remets un peu dans cet état-là, Même quand je suis en déplacement, je ferme les yeux puis j'essaye de voir un peu comme ça, de prendre de la hauteur sur la vie, sur les choses. Et je pense que c'est ça en fait qui me permet, c'est peut-être que l'explication n'est pas très claire, mais en tout cas c'est ce qui me permet moi de me reconnecter vraiment avec mes émotions. Il me faut un moment de calme et un moment un peu en hauteur entre guillemets, au moins dans ma tête, pour pouvoir avoir cette créativité-là.

  • #Anne

    C'est ce qui te permet peut-être de regarder plus loin, plus loin que ce que tu es en train de voir.

  • #Eurêka

    Oui, en fait, c'est cette notion d'horizon surtout. Je trouve que quand on regarde l'horizon, on regarde visuellement une forme d'avenir et une forme de possible. C'est vraiment le champ. D'ailleurs, je suis en train de comprendre grâce à toi que c'est peut-être ça. C'est peut-être le champ des possibles qui est matérialisé sous mes yeux. Parce qu'il n'y a pas de barrière. On voit tout ce qui peut être et peut-être que ça m'aide aussi justement à créer. C'est pas pour rien par exemple que dans la Bible on appelle Babylone cet endroit où on cache l'horizon, on fait des constructions tellement hautes que les gens ne voient plus l'horizon et deviennent dingues parce que justement je pense qu'on a besoin de voir visuellement, régulièrement dans sa vie, un horizon dégagé, pas que des barres d'immeubles ou même une forêt ou j'en sais rien, mais on a besoin à un moment donné de voir une espèce de souffle comme ça et de projections un peu lointaines.

  • #Anne

    Alors tout le monde n'a pas la chance d'avoir une vue aussi dégagée que celle que tu as sur Lyon et sur les montagnes même, tout au fond. Mais on peut monter justement en montagne.

  • #Eurêka

    Oui, et puis on peut aussi, moi j'ai vécu aussi pendant quelques années dans un autre appart où je n'avais pas du tout de vue, mais je me mettais en fait tout simplement au mur un poster avec des belles vues dégagées, ça me va très bien. C'est plus économique et c'est aussi plus simple, ça s'emporte partout. Et voilà, mais c'est juste cette perspective d'avoir, j'en sais rien, je trouve que d'avoir aussi un fond d'écran, par exemple, sur son ordinateur, avec un truc un peu inspirant, ben voilà, c'est des choses qui aident à prendre de la hauteur sur sa vie aussi. Pareil, entre deux personnes, une qui a un fond d'écran avec un horizon ou un panorama qui l'inspire, et puis l'autre qui a un fond d'écran avec des trucs déprimants, oui, je pense sincèrement qu'inconsciemment, jour après jour, ça peut jouer aussi sur notre psychologie.

  • #Anne

    Alors, j'ai remarqué... Dans tes slams, même dans ta communication en fait, tu aimes communiquer par énigmes, tu aimes poser des devinettes. Alors c'est la question que je te pose, Eureka, tu aimes jouer avec ton public ?

  • #Eurêka

    Oui, le jeu c'est vraiment un truc depuis tout petit qui m'a toujours fasciné. Il y a des enfants qui peuvent bloquer devant la vitrine d'une boulangerie et avoir le nez collé sur des pâtisseries. Moi je suis capable et je suis toujours capable à l'âge que j'ai maintenant. d'avoir le nez collé sur une vitrine de magasin de jeux de société et de rester comme ça pendant des heures. C'est le jeu, il y a un mécanisme de stimulation intellectuelle qui me correspond à 10 000%.

  • #Anne

    Tu avais par exemple... Cacher le titre de ton prochain album, tu l'avais caché dans le premier, c'est ça ?

  • #Eurêka

    C'est ça. Les gens qui ont acheté le premier album, un jour j'ai fait un post, j'ai dit, pour tous ceux qui ont le CD du premier album, parce que j'ai la chance de vendre encore beaucoup de CD, je suis un des derniers artistes qui vend autant de CD, m'a-t-on dit récemment, je l'avais caché quelque part dans le boîtier, et donc les gens qui ont l'album, ils ont effectivement caché dedans le titre du second, qui sortira dans quelques mois. Un million de vues sur YouTube, 175 000 spectateurs, 10 000 albums vendus ou streamés, 500 concerts dans 5 pays, mais c'est que du bonheur et de la reconnaissance. Est-ce que tu sens au fond de toi ton cœur battre à toute allure ?

  • #Anne RAULOT-LAPOINTE

    Oui, et je me dis surtout que si j'avais dit ça aux jeunes hommes de 13, 15 ou 17 ans que j'étais à l'époque, je pense que je ne l'aurais absolument jamais cru. Il faut savoir qu'en plus du fait que le métier de slammeur me paraissait totalement fou et inaccessible, et en plus j'étais d'une timidité maladive quand j'étais ado, c'est-à-dire que vraiment, déjà aller au tableau, il ne fallait pas y penser, et même quand le prof vous interroge et vous dit Allez Olivier, tu lis depuis ta place, sans bouger, pour toute la classe, le texte qu'on a tous sous les yeux j'étais... Incapable, j'avais au bout de deux minutes, j'avais plus d'air, je devenais tout rouge, c'était un cauchemar, quoi, vraiment. Et d'ailleurs, j'en profite pour donner une petite clé à ceux qui nous écoutent, c'est que si vous êtes comme ça, hyper timide, moi, vraiment, ce qui m'a guéri... Alors, il y a beaucoup de gens qui vous disent, il faut faire du théâtre, des choses comme ça. Moi, mes parents m'ont fait faire du théâtre une année, c'était encore pire, parce que je n'avais absolument pas envie de faire du théâtre, et qu'en fait, on m'a fait faire encore des trucs que je n'avais pas envie de faire. Et donc, ça ne m'a pas du tout débloqué. Alors, sans doute que j'ai appris des choses, il faut être très honnête, mais... Globalement, ce n'est pas ça qui m'a libéré. Ce qui m'a vraiment libéré, c'est justement la première fois que je suis allé participer à une scène ouverte de slam. Pourquoi ? Parce que ce jour-là, j'avais toujours autant le track. J'étais toujours mort de trouille, tout rouge, plus d'air, pareil. Par contre, j'avais envie de faire ce truc-là. Et comme j'avais envie de faire ce truc-là, la balance entre l'envie et la peur, elle était largement positive du côté de l'envie. Alors c'était ridicule ma première prestation, il y a plein de gens qui ont rigolé, j'ai eu beaucoup de mal à aller au bout de mon texte, mais en fait je l'ai fait. Et je me suis dit, maintenant que j'ai fait ça, je vais revenir le mois prochain, c'était les soirées mensuelles, et je vais en faire un autre. Et ce sera encore un peu pourri, mais un peu moins pourri forcément que la première fois. Et petit à petit, comme ça, je me suis amélioré. Mais la clé du truc, je pense, c'est vraiment... Pour les gens qui ont de la timidité, c'est d'essayer de trouver quelque chose qui leur plaît sincèrement. Ne faites pas du théâtre si vous n'avez pas envie de faire du théâtre, mais par contre, trouvez un truc qui sincèrement vous plaît, que ce soit de la chanson, de la danse, une autre forme peut-être, j'en sais rien, d'activité que vous pouvez trouver autour de vous, qui vous mette un peu face à un public ou face à un groupe de personnes. Mais si vous avez le plaisir et la joie de le faire, vous allez voir que de toute façon, la peur, tôt ou tard, vous allez la surmonter grâce à ça.

  • #Eurêka

    Merci pour ce petit truc. Alors aujourd'hui, est-ce qu'il y a des moments encore qui peuvent être difficiles ? En écoutant ton histoire, on se dit, oui, il fallait le faire. Chacun de nous, on peut avoir justement des grands désirs, des grands rêves, mais des peurs aussi. Et ces peurs peuvent parfois nous tétaniser au point de ne pas pouvoir y aller. Comment faire si tu hésites encore un instant ? Et d'ailleurs... Tu viens de l'en parler déjà un petit peu, donc on va rebondir là-dessus, Claire a posé une question sur Facebook pour toi à ce sujet. Elle demande, est-ce que ça a toujours été clair dans ton esprit ou est-ce que tu as eu des doutes ? Et si oui, comment as-tu fait pour les balayer ? Ou si quelqu'un a des doutes encore, comment est-ce qu'on peut faire pour les balayer ces doutes-là ?

  • #Anne RAULOT-LAPOINTE

    Je pense que le pire c'est de ne rien faire, c'est-à-dire qu'il faut toujours essayer de voir c'est quoi le prochain petit pas, voire le prochain tout petit pas que je peux faire en direction de mon rêve. Il y a plein de gens qui se disent, en fait souvent ce qui nous bloque c'est que notre rêve il nous paraît une montagne. Et la clé je trouve c'est de découper la montagne en tranches et de dire ok de toute façon je ne vais pas aller demain en haut de la montagne, par contre c'est quoi que je peux faire pour me rapprocher déjà du pied de la montagne pour regarder. Où est le début du sentier ? Quelle paire de pompes il faut que je mette pour filer la métaphore ? Et puis peut-être voir déjà si je peux faire les premiers mètres du chemin. Est-ce que je peux trouver une formation ? Est-ce que je peux trouver des personnes qui font ce métier ? Ou je peux déjà discuter avec elles juste pour... Comprendre par exemple c'est quoi les bons côtés, les mauvais côtés de leur métier. Je croise plein de jeunes justement qui souvent dans les familles, c'est très classique, c'est l'enfant il a un fantasme de devenir, je dis n'importe quoi, artiste peintre. Les parents disent oh là là c'est de la folie tu n'y arriveras pas. Et donc les deux restent campés sur leur position. Et moi ce que je leur dis c'est mais allez voir quelqu'un qui fait ce métier, qui va casser un peu le fantasme idéalisé de l'adolescent en lui disant tu sais voilà tous les mauvais côtés de mon métier. qui va aussi aller casser les peurs des parents en leur disant En fait, oui, je vis de ce truc-là, donc si j'en vis, il n'y a pas de raison que votre enfant ne puisse pas le faire. Et une fois qu'ils auront vu cette personne, ils pourront reprendre leur discussion, mais avec une matière vraiment concrète. Et je pense que c'est ça, moi, l'erreur que j'ai faite. Enfin, en tout cas, j'ai attendu d'avoir cette tempête dans ma vie pour le faire. Honnêtement, acheter cette formation et la suivre, c'est un truc que j'aurais pu faire depuis des années. Mais je ne l'ai pas fait parce que je me disais De toute façon, c'est trop gros, je n'y arriverai pas. Si j'avais suivi la formation déjà, j'aurais eu beaucoup plus tôt une vision claire du métier. Cette formation m'a fait... découvrir qu'est-ce qu'il y avait d'agréable, qu'est-ce qu'il y avait de dur, qu'est-ce qu'il y avait d'exigeant dans ce métier. Et puis, quand vous approchez, finalement, vous voyez tout en détail et vous dites, oui, c'est faisable, je vais au moins essayer. Donc voilà, c'est faire le premier petit pas. C'est quoi le prochain petit pas que vous pouvez faire en direction de votre rêve ? C'est la meilleure question à se poser tous les matins.

  • #Eurêka

    Alors, tu organises des ateliers découvertes de slam et tu proposes notamment dans les écoles des exemples pour créer des slams. Est-ce que tu ressens un intérêt, un engouement pour cela ?

  • #Anne RAULOT-LAPOINTE

    Oui, bien sûr. Alors, c'est aussi des choses que je fais quand je fais des concerts. Souvent, quand je joue dans des municipalités, dans des festivals de musique, l'après-midi, donc avant le concert qui a lieu en général le soir, je propose aux gens parmi le public qui se sont inscrits que s'il y a en général une dizaine de personnes qui souhaitent prendre un temps d'une heure et demie, deux heures avec moi, on se met autour d'une table et puis on va créer ensemble un slam collectif. Et c'est quelque chose qui plaît beaucoup parce que souvent les gens ont un petit peu peur, y compris les gens qui par rapport à l'écriture ne sont pas très à l'aise. Et le fait qu'on fasse ça en forme collective, en forme de groupe, il n'y a pas de pression. Je ne mets pas les gens avec une feuille et je leur dis allez, tu me trouves trois mots Ce n'est pas ça, c'est petit à petit, de manière complètement collaborative. On va créer un slam. Ceux qui n'ont même pas envie de participer au début parce qu'ils sont trop timides, ils n'ont rien à faire, ils ont juste à être là, à écouter, à suivre. Et puis ceux qui sont déjà très enthousiastes, ils peuvent beaucoup plus participer. Et moi, j'aime bien ça. J'aime bien transmettre et surtout, je suis toujours étonné de ce qui peut surgir du cerveau collectif qui, à ce moment-là, se met en œuvre.

  • #Eurêka

    Alors, est-ce que ça fait du bien de faire, d'écrire comme ça du slam ? Moi, comme j'accompagne les personnes en régulation émotionnelle sur le corps, l'âme et l'esprit. Est-ce que tu as remarqué ça ? Est-ce que ça fait du bien aux gens ?

  • #Anne RAULOT-LAPOINTE

    Ce qui leur fait vraiment du bien en l'espèce, c'est que, et c'est parce que j'ai une technique assez particulière qui permet de faire quelque chose de très qualitatif en assez peu de temps, c'est-à-dire qu'en l'espace d'une heure et demie, on fait vraiment depuis la découverte du slam, pour les gens qui ne connaissent absolument pas ce que c'est, jusqu'à un texte terminé, mis en musique, etc. Et donc ce qui les épate, c'est de se rendre compte qu'en peu de temps, ils peuvent créer quelque chose de vraiment qualitatif. C'est pas oui, c'est pas mal, etc. Souvent, le résultat, c'est mais c'est incroyable qu'on a réussi à faire à tous en une heure et demie, alors que 90 minutes avant, on ne connaissait rien en slam et on ne se connaissait pas non plus tous entre nous. Donc, c'est ça surtout. En fait, c'est toujours, ça rejoint l'idée qu'on est capable de beaucoup plus que ce qu'on pense souvent. Et là, ça leur met vraiment ça sous le nez, si j'ose dire.

  • #Eurêka

    Alors justement, c'est le moment du partage de ressources. Concrètement, montre-nous par A plus B que ton art est bien réel. Est-ce que tu nous... Tu peux nous faire un petit cadeau, un petit secret de pro pour la personne aussi qui écoute ? Très simplement, on ne va pas faire une heure et demie de cours.

  • #Anne RAULOT-LAPOINTE

    Alors, il y a une technique que j'aime bien utiliser parce qu'en fait, elle n'existe pas dans la poésie. C'est vraiment propre au slam. C'est une technique qui s'appelle la technique de la triple rime. Donc, on va prendre, je ne sais pas moi, par exemple, quand je vois la vue qu'on a sous les yeux, ça peut être un mot ou un groupe de mots, un truc en trois syllabes en tout cas, on pourrait dire c'est parti par exemple. Ça peut être Nos trois syllabes de départ. C'est parti, on va simplement écouter ce qu'on appelle les sons vocaliques, c'est-à-dire les sons qui sont issus des voyelles. C'est parti, en gros on va virer toutes les consonnes, il nous reste E-A-I. Jusque là tout va bien, c'est parti, ça nous donne E-A-I. Et après on va chercher simplement d'autres mots ou d'autres groupes de mots de trois syllabes dans lesquels on entend également E-A-I dans cet ordre-là. Donc c'est parti, on peut avoir en E-A-I, on peut trouver des amis, on peut trouver C'est la vie, on peut trouver... mais vas-y, on peut trouver déjà dit, par exemple. Et puis, une fois qu'on a une petite liste comme ça de mots en trois syllabes en E-A-I, on va les articuler, par exemple, sur un rythme particulier. Et on pourrait faire par exemple, alors je suis en total impro, donc ça va être complètement pourri, mais on pourrait faire par exemple Je te l'ai déjà dit, tu sais bien, c'est la vie, il faut toujours savoir respecter ses amis, tatata eaï, tatata eaï, tatata tatata tatata eaï par exemple. Et en fait, on fait ça sur deux, trois, quatre strophes. On rajoute une petite musique derrière et en général, ça crée un résultat vraiment très, très sympa.

  • #Eurêka

    Mais génial, merci beaucoup. Alors, il y a deux autres questions qui ont été posées pour toi sur Facebook. Il y a Cécile qui demande si la poésie a toujours été ton allié et est-ce que tu abordes tous les sujets de société ou bien tu sélectionnes ?

  • #Anne RAULOT-LAPOINTE

    Alors, est-ce que la poésie a toujours été mon allié ? En tout cas, oui, j'ai toujours aimé écrire. C'est ce que je disais tout à l'heure. J'ai trouvé toujours que les mots étaient fascinants. toujours la langue française, et j'ai toujours aimé ça. Pas que la poésie, d'ailleurs, les romans, toutes les formes d'écrit, moi, me parlent. Et en ce qui concerne les sujets, alors justement, moi, j'ai un positionnement un peu particulier en tant que slammer, c'est que mon but n'est pas forcément d'évoquer les sujets de société. En tout cas, je ne me considère absolument pas comme un slammer engagé, au sens où j'ai toujours eu du mal avec l'idée... d'écouter des chansons qui me feraient la morale ou qui me diraient quoi penser en tant qu'auditeur. Et donc en tant qu'artiste, maintenant que j'ai la chance de faire ce métier, je considère que je ne suis pas là pour dire aux gens ce qu'ils doivent. pensées ou quelles opinions politiques ils doivent avoir pour prendre un cas vraiment extrême. Mais en tout cas, il y a plein d'artistes que j'aime et les seuls moments où je suis un peu désarçonné, c'est que je me dis ton côté artiste et ta poésie et ta légèreté et ton intelligence me suffit, je n'ai pas besoin de savoir pour qui tu votes, par exemple. Et donc, en fait, je considère au contraire que j'essaie de faire un art le plus universel possible. Et mon but, quand je démarre un morceau, c'est que tout le monde puisse se reconnaître dedans. Et moi, je pense que le vrai engagement, c'est pas de dire aux gens à penser comme moi sur tel ou tel sujet, c'est justement de leur dire, et c'est vraiment le message de ton podcast aussi, par exemple, c'est de leur dire, écoutez-vous, suivez votre cœur, écoutez votre petite voix intérieure, osez vous mettre à l'écoute de vos talents. Ça, pour moi, c'est des choses plus engagées. Je ne suis pas là pour dire aux gens ce qu'ils doivent penser.

  • #Eurêka

    Alors, il y a aussi Sylvie qui dit que ça lui fait penser à la légende du colibri. Chacun fait sa part. Peut-être qu'elle fait référence à ton titre Place à l'action. On a les solutions, elles émanent de l'amour et ne manquent que toi. Et elle demande si ça fonctionne pour tous tes projets.

  • #Anne RAULOT-LAPOINTE

    En tout cas, la légende du colibri, c'est quelque chose qui me parle. Oui, clairement. C'est-à-dire qu'au sens où chacun fait sa part, c'est ce qui est intéressant dans cette histoire du colibri, Et puis aussi au sens où il ne faut surtout pas attendre des autres qu'ils fassent votre part à vous. Moi, c'est vraiment un truc... C'est le meilleur conseil qu'on m'a donné, c'est de se considérer comme 100% responsable de tout ce qui nous arrive. Ça ne veut pas dire qu'on est factuellement responsable de ce qui nous arrive, mais on est responsable en tout cas de ce qu'on fait, de ce qui nous arrive. Je ne dis pas que c'est simple, mais de toute façon, ce n'est pas simple non plus d'être malheureux. Donc, quitte à ce que ce ne soit pas facile, je préfère toujours prendre la solution où, OK, j'ai un truc qui est... qui m'arrive, je ne suis pas responsable, et bien ce n'est pas grave. Je vais considérer que là, ce que je fais, je suis 100% responsable de ça. C'est la mission qu'on m'a donnée, on m'a confié ce truc-là, je ne l'ai pas choisi. Et bien tant pis, je fais le meilleur, le plus joli bouquet de fleurs avec ces graines toutes pourries qu'on m'a données et on va bien voir ce que ça donne.

  • #Eurêka

    C'est un petit peu de transcender en fait, la douleur ou de transcender...

  • #Anne RAULOT-LAPOINTE

    J'aime bien l'idée que de toute façon, aucune situation... ne peut avoir que 100% de conséquences positives ou que 100% de conséquences négatives. Je pense que c'est radicalement impossible. Vous rencontrez l'homme ou la femme de votre vie, évidemment que vous étiquetez ça directement comme une situation positive, mais factuellement, il y aura, même si vous ne les voyez pas, des conséquences négatives. Vous aurez peut-être moins de temps libre pour vous, vous aurez peut-être des projets qui vont passer à la trappe, vous aurez peut-être des amis qui vont s'éloigner parce qu'ils n'accepteront pas votre choix. Et puis, inversement, vous vivez un truc extrêmement dur, vous perdez votre boulot, Vous n'imaginez pas le nombre de gens qui ont été licenciés il y a 5 ans, vous les retrouvez aujourd'hui et vous leur dites alors, comment ça se passe ? et ils vous disent tous mais c'est la meilleure chose qui me soit arrivée, parce que maintenant j'ai retrouvé un autre métier, en fait, c'est vrai que j'étais pas bien dans l'ancien, c'est aussi peut-être un peu pour ça d'ailleurs qu'au final ça s'est terminé comme ça, et maintenant je fais un truc qui m'éclate Voilà, donc je pense que si on fait l'effort d'honnêteté, de toujours dézoomer, de se dire ok, c'est quoi le petit truc au moins positif qui peut arriver on a déjà une super longueur d'avance sur plein de choses.

  • #Anne

    Une voix légère et pure vient résonner à l'instant de l'autre côté des murs, bien sûr. Je ne sais pas d'où est mal ce murmure, mais cette présence-là me séduit et me rassure, et je sens au fond de moi mon cœur battre à toute allure pour son timbre déligat, d'une beauté sans mesure à qui peut appartenir cette jolie chambre rose au charme extraordinaire, à l'esthétique grandiose avec tant de caractère, d'élégance à toute chose, quelle est la clé du mystère ? C'est la question que je pose à qui peut appartenir. Cette jolie chambre rose aux charmes extraordinaires, à l'esthétique grandiose avec telle caractère, d'élégance entre choses, quel est le fait du mystère ?

  • #Eurêka

    Alors on va aussi plonger un petit peu dans ta foi, est-ce que tu as la foi ? Et Dieu dans tout ça, dans ta créativité, est-ce que... Tu es inspiré par ta vie chrétienne ?

  • #Anne RAULOT-LAPOINTE

    En fait, je le vois plus largement que ça. C'est-à-dire que déjà, moi, j'ai beaucoup de mal, c'est très prétentieux ce que je vais dire, mais j'ai beaucoup de mal avec l'idée, avec la question est-ce que tu crois en Dieu ? C'est-à-dire que pour moi, c'est comme si on disait est-ce que tu crois en l'oxygène ? Je n'ai pas à croire ou à ne pas croire. Pour moi, c'est un truc qui est factuel. Je ne comprends pas comment on peut… Qu'on n'ait pas la même spiritualité que moi, il n'y a pas de souci, je l'entends, ou qu'on ait une spiritualité différente, etc. Mais qu'on considère que tout n'est… qu'il n'y a aucune forme de spiritualité nulle part, intellectuellement, c'est un truc que je n'arrive pas à comprendre. Je respecte les gens qui sont dans ce positionnement-là, j'explique juste que je n'arrive pas, moi, intellectuellement, à comprendre comment on peut penser ça. Quand on observe comment sont organisées les planètes, la Lune, la nature, le fonctionnement des saisons, etc., même Einstein disait que c'était en réalité extrêmement peu probable que tout n'était fait que par hasard. Et beaucoup de grands scientifiques ont la foi aussi. Bref, voilà, donc c'est pour dire qu'en fait... Je ne vais pas être dans une forme de prière en particulier à Dieu lorsque je vais créer, mais je vais juste considérer que tout est divin, parce que c'est ce que je crois profondément. Et donc je me dis, puisque tout est divin, comment moi je peux honorer ça à travers l'écriture et comment je peux faire comprendre aux gens justement que toute situation porte sa petite graine de divin. Et en fait, c'est ça que j'essaye de mettre en lumière. Et voilà, c'est comme ça que je fonctionne. Et après, j'ai l'impression d'être complètement... accompagné de jour et nuit et même en dehors de mon travail par la présence de Dieu, parce que pour moi Dieu est partout et en tout le monde, et c'est plus une espèce de forme très absolue comme ça qui me nourrit en fait.

  • #Eurêka

    Alors toi qui as fait du twist et des petites énigmes, ta marque de fabrique Eureka, parce qu'en grec ton nom signifie ?

  • #Anne RAULOT-LAPOINTE

    Eureka signifie j'ai trouvé en grec.

  • #Eurêka

    Alors est-ce que tu as trouvé des petites énigmes dispersées dans cet entretien ?

  • #Anne RAULOT-LAPOINTE

    Oui, bien sûr, je suis épaté d'ailleurs par la façon que tu as eu de reprendre des paroles de chansons. Et en fait, c'est drôle parce qu'il y en a une tout à l'heure où c'est moi qui me disais mais c'est quelle chanson ? Et après, j'ai retrouvé entre-temps. Donc bravo parce que tes questions ont été rédigées avec à chaque fois des extraits de textes de mes slams. Et c'est la première fois qu'on a cette brillante et intelligente idée de me faire ça en interview. Donc merci beaucoup pour ce cadeau.

  • #Eurêka

    Alors oui, j'ai intégré ces petites phrases issues de trois de tes compositions. Et d'ailleurs, je vais demander à nos auditeurs s'ils peuvent nous en citer au moins deux titres qu'il a repérés. Alors, c'est un petit jeu, je sais que tu aimes jouer.

  • #Anne RAULOT-LAPOINTE

    Excellente idée.

  • #Eurêka

    Bon, voilà, c'est à chercher dans les questions posées. Dans les questions posées, quels sont les trois titres des compositions de RECA qui sont cachés dans les questions. Donc, tu as de multiples propositions dans ta besace de slameurs, des concerts. Des premières parties, tu as fait la première partie de Vianney, des ateliers. Alors on peut faire appel à toi, tu as plein de concerts de programmés, mais on peut en programmer d'autres encore. Tu slams en France et puis à l'étranger aussi, dans des pays francophones ?

  • #Anne RAULOT-LAPOINTE

    Oui bien sûr, je suis programmé régulièrement dans les salles de concert. Donc j'ai un site internet, eureka-officiel.com, s'il y a des programmateurs, des responsables de salles qui ont envie de venir. De faire venir chez eux un slamer, c'est un spectacle qui dure à peu près 1h-1h10, tout public, très familial. C'est un seul en scène illustré, c'est-à-dire que je slame et puis derrière moi il y a des animations vidéo en dessin animé 2D qui ont été réalisées par une animatrice lyonnaise, qui sont synchronisées avec les mots, avec les émotions, avec les musiques. Et ça donne donc quelque chose de vraiment, il y a vraiment une vraie dimension de spectacle. C'est vraiment Et donc toutes mes dates de concerts sont sur mon site, et s'il y en a d'autres qui ont envie de se greffer à cette liste, d'autres salles, d'autres festivals, je serais évidemment très très heureux de venir jouer chez vous également.

  • #Eurêka

    Et puis bientôt un deuxième album ?

  • #Anne RAULOT-LAPOINTE

    Oui, bientôt un deuxième album qui devrait sortir à Noël 2024, si tout va bien. J'ai terminé les 15 nouveaux textes avec un twist à la fin, et on est en train de les mettre en musique avec mon équipe.

  • #Eurêka

    Alors pour conclure, qu'est-ce que tu aimerais murmurer à l'oreille de la personne qui écoute, alors le petit Olivier ou la petite Olivia, qui a peut-être ce rêve au fond du cœur et qui semble impossible à réaliser, d'ailleurs quel que soit son âge, puisqu'il n'y a pas d'âge pour passer à l'action ?

  • #Anne RAULOT-LAPOINTE

    Je lui dirais tout simplement... C'est beaucoup plus facile que tu ne le penses. Quel que soit ton projet, je ne le connais pas ton projet. Par contre, je suis sûr d'un truc, c'est que la moitié des croyances et des peurs qui sont dans ta tête, elles sont complètement irrationnelles. Soit elles viennent de gens qui te les ont transmises mais qui eux-mêmes n'ont jamais essayé de faire ce que tu veux faire. Donc déjà, ça ne vaut rien puisque ça vient de gens qui n'ont pas factuellement la connaissance de ce que tu veux faire. Et les autres, elles viennent aussi de toi peut-être, mais tant que tu n'as pas expérimenté, tant que tu n'es pas allé toucher du doigt, tu n'en sais rien en fait. Vraiment, la plupart des projets, c'est beaucoup plus facile. Ça ne veut pas dire que c'est facile, ça veut dire que c'est beaucoup plus facile que ce que tu imagines et beaucoup plus simple, court en général, que ce qu'on imagine. Et deuxième truc aussi, c'est que même si ton projet, il te paraît gigantesque et trop grand pour toi, pour tes petites épaules, si tu commences à avancer, Tu vas voir, c'est la fameuse phrase qui te dit vise la lune et si tu rates, au moins tu vas atterrir dans les étoiles Et bien c'est exactement ça. C'est-à-dire que moi je ne considère pas encore que j'ai fini mon chemin, mais déjà, là je suis dans les étoiles et franchement on est super bien dans les étoiles. Et même si à la fin je ne vais jamais, mais je vais y arriver parce que je suis très déterminé, mais si je n'arrivais pas à atteindre la lune, franchement c'était déjà génial d'avoir vécu tout ça. Si l'histoire s'arrête maintenant, elle est déjà magnifique. Donc... Voilà, il faut juste faire ce premier petit pas, parce que tu vas voir, ça va te faire rigoler après, tu vas te dire, mais comment j'ai pu penser que c'était aussi dur et aussi impossible, alors qu'il suffit juste, en fait, de faire l'action, puis après l'action d'après, puis après l'action d'après, voilà, découper en petites actions, c'est un truc qui fonctionne très très bien.

  • #Eurêka

    Tu nous invites à lever les yeux, à regarder plus haut, plus loin et à faire ce petit pas.

  • #Anne RAULOT-LAPOINTE

    Oui, et puis, ou au contraire, pas forcément à regarder très haut, mais à regarder, à mettre une loupe et à dire, OK, si on imagine que je suis dans un an, que j'ai réussi à faire ce truc-là, ou dans 5 ans ou dans 10 ans, c'est quoi la première action que j'ai faite pour arriver là ? Et vous allez voir que les réponses, en fait, elles sont en vous et ça va être extrêmement logique.

  • #Eurêka

    Merci beaucoup Eureka. Au revoir.

  • #Anne RAULOT-LAPOINTE

    Avec joie. Merci à toi.

  • #Eurêka

    Alors toi qui écoutes, ne passe pas trop de temps à cogiter de la sorte et si tu hésites encore un instant, place à l'action. Tu as compris le jeu ? Est-ce que tu peux repérer au moins deux titres d'Eurêka dont les paroles sont dispersées dans cet entretien ? Pour répondre, je t'invite à aller dans les notes de cet épisode, c'est le texte qui l'accompagne. Il y a un lien sur lequel tu peux cliquer pour répondre directement à la question. Eureka fait cadeau de trois CD de son premier album pour les réponses exactes apportées. Donc, je t'invite à participer pour recevoir l'un d'eux. Si tu préfères, tu peux aussi envoyer un mail à cette adresse anne@raulot-lapointe.com anne@raulot-lapointe.com avec comme objet "Jeu Eureka".

  • #Anne

    Je suis sorti en salle d'accouchement. Le médecin me saisit et me lave doucement, puis m'habille et me sourit très délicatement, me dépose au paradis sur le sein de ma maman. Et je lis en un instant dans ses deux grands yeux, s'y plire l'explication du mystère qui régnait entre ses murs. La douceur, la beauté, la chaleur aux alentours, c'était en réalité l'expression de son amour.

Description

Aujourd'hui, dans cet épisode captivant de "L'EssenCiel".nous plongeons dans un voyage émotionnel et inspirant avec notre invité mystère, Eurêka.

Prépare-toi à découvrir les secrets de la résilience et de l'épanouissement personnel à travers le témoignage poignant d'un artiste du Slam.


Pour participer au jeu du Slam, je t'invite à envoyer tes réponses en cliquant ici

ou en envoyant un message avec pour objet : Jeu Eurêka à cette adresse : anne@raulot-lapointe.com


Points Clés de l'Épisode

  • Rêves et Réalités : Eurêka partage comment, dans un moment difficile, il a choisi de poursuivre son rêve de devenir Slameur.

  • Malgré les doutes et les obstacles, il s'est accroché à son rêve.


  • L'Importance du Slam :

    • Définition : Le Slam, une forme de poésie orale, est fait pour être entendu et ressenti. Il utilise la puissance des mots, de la voix et parfois de la musique pour toucher le cœur de l'audience.

    • Origines et Inspirations : Fasciné par le rap et la poésie, Eurêka a trouvé dans le Slam un moyen d'expression unique et puissant. Il nous explique comment cette forme d'art lui permet de partager des histoires profondes et émouvantes.

  • Défis et Résilience :

    • Parcours Personnel : Eurêka nous raconte son parcours, de journaliste radio à artiste Slameur. Il aborde les moments de doute, les croyances limitantes, et comment il a surmonté ces obstacles pour vivre pleinement son art.

    • La Tempête : Une rupture amoureuse a été le déclencheur d'une transformation personnelle majeure. Eurêka décrit avec émotion comment cette épreuve l'a poussé à réévaluer ses choix de vie et à se lancer dans le Slam de manière professionnelle.

  • Équilibre Corps, Âme, Esprit :

    • Approche Holistique : Anne RAULOT-LAPOINTE, praticienne en santé émotionnelle, discute avec Eurêka des bienfaits de travailler sur les trois dimensions de notre être pour atteindre un équilibre stable et fécond.

    • Outils de Résilience : Eurêka partage des techniques et des outils qu'il utilise pour surmonter les moments difficiles et rester centré sur ses objectifs. Il nous encourage à explorer nos talents et nos aspirations pour trouver notre propre voie vers l'épanouissement.

  • Inspirations et Projets Futurs :

    • Ateliers et Performances : En plus de ses performances en concert, Eurêka anime des ateliers en collèges et lycées, partageant sa passion pour le Slam avec les jeunes.

    • Reconnaissance et Récompenses : Son texte "Le Mystère de la Chambre Rose" a été sélectionné pour une épreuve du bac de français 2024, une reconnaissance immense de son talent et de son impact.


Exemples Concrets

  • L'Écriture comme Exutoire : Dès ses débuts, Eurêka écrivait des textes de Slam dans sa chambre, trouvant dans l'écriture un moyen de canaliser ses émotions et de donner vie à ses pensées.

  • Performances Impactantes : Lors d'une soirée avec des entrepreneurs, son Slam a profondément ému l'audience, démontrant le pouvoir des mots et de la poésie pour toucher les gens.



Chapitres de l'Épisode

  1. Introduction et Contexte - [00:00]

  2. Le Rêve d'Olivier - [05:15]

  3. Qu'est-ce que le Slam ? - [10:30]

  4. Parcours de Vie - [15:45]

  5. La Tempête et la Transformation - [22:00]

  6. Équilibre Corps, Âme, Esprit - [30:15]

  7. Inspirations et Projets Futurs - [40:00]

  8. Conclusion et Réflexion Finale - [50:30]



Pour participer au jeu du Slam, je t'invite à envoyer tes réponses en cliquant ici

ou en envoyant un message avec pour objet : Jeu Eurêka à cette adresse : anne@raulot-lapointe.com


Merci d'avoir écouté cet épisode de "L'EssenCiel". Reste avec nous pour d'autres voyages inspirants vers l'équilibre intérieur.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • #Eurêka

    Et comme j'étais dans une espèce de tourbillon où je considérais que je n'avais plus rien à perdre, j'avais l'impression que ma vie était par terre, je me suis dit, bah, foutu pour foutu, allons-y. La vie perso, elle est flinguée, on va maintenant finir de tout flinguer, on va oser lâcher la sphère professionnelle, se lancer dans le slam, et puis on verra bien ce que ça donne.

  • #Anne RAULOT-LAPOINTE

    Est-ce que toi aussi, dans un moment difficile de ta vie, tu pourrais envisager de te lancer dans une aventure qui te tient à cœur depuis longtemps ? C'est peut-être une réflexion à mener, mon invité de ce jour va... Conduire la réflexion par le témoignage qui nous livre. Attention, cet épisode contient un rébus à décrypter et d'ici la fin de notre entretien, je te poserai à toi qui écoute une question. Je t'inviterai à répondre, il y a à la clé des cadeaux à gagner. Alors sois attentif, attentive, c'est parti pour notre traversée. Tu cherches à déployer pleinement ce que tu as, tes talents, tes aspirations et tu sens qu'il y a quelque chose qui bloque. Peut-être que tu traverses en ce moment une période un peu difficile ou tu as même l'impression d'être balotté dans une tempête. Tu cherches des ressources, une impulsion, des lueurs de foi pour éclairer ta route vers un équilibre plein, stable, fécond. Alors reste, reste avec nous pour une traversée vers l'essenCiel. On embarque sur un... Petit voilier en direction du Nil aux ressources, c'est une image à emprunter à la navigation, c'est pour te proposer d'écouter le témoignage inspirant de mon invité d'aujourd'hui qui nous transmet son expérience, ses outils de résilience. C'est un partage d'histoires vécues, de ressources utilisées pour sortir de l'orage, retrouver l'équilibre et aussi comment les épreuves peuvent parfois transformer des vies. Travailler sur les trois dimensions de notre être, le corps, l'âme et l'esprit, voici une direction qui ouvre l'horizon. Je suis Anne-Raulot Lapointe, bienvenue dans l'EssenCiel, le podcast qui nous conduit vers l'équilibre après la tempête. Bienvenue à toi qui nous écoute et avant de te présenter mon invité mystère, j'ai une question à te poser. Alors prends quelques secondes pour réfléchir. Si tu t'autorises à rêver maintenant, aujourd'hui, quel serait ce rêve qui t'habite ? Qu'est-ce qui te fait vibrer au plus profond de toi ? Alors peut-être que tu as un secret que tu n'oses même pas formuler à haute voix par crainte que l'on te dise. Ce n'est pas possible. Alors si tu aimes les histoires, celle-ci va te plaire. Il était une fois un jeune homme de 17 ans qui s'appelait Olivier et qui avait un rêve improbable. Alors je me tourne vers toi. C'était quoi ce rêve du petit Olivier ?

  • #Eurêka

    Le rêve du petit Olivier, c'était d'avoir un métier artistique, et ce métier artistique, ce n'était pas n'importe lequel, c'était d'écrire et d'interpréter des textes de slam, c'est-à-dire une forme de poésie parlée sur de la musique. J'ai toujours été fasciné par le rap, par le slam, j'avais un peu un double sentiment par rapport à ça, je trouvais qu'il y avait une très belle énergie dans ce genre de musique, que c'était vraiment un concept incroyable de poser comme ça de la poésie sur de la musique. Et puis à la fois, j'étais un peu aussi frustré parce que j'avais l'impression que les... Les thèmes qui étaient abordés dans ce genre de musique étaient toujours les mêmes, et pas forcément des thèmes d'ailleurs très très édifiants. Et donc j'ai commencé en fait à écrire dans ma chambre effectivement des petits textes, parfois en cours aussi d'ailleurs mais faut pas le dire, mais des petits textes de slam que j'allais ensuite interpréter sur des scènes ouvertes de slam, c'est des soirées où on se retrouve comme ça dans un bar, c'est complètement gratuit dans tous les sens du terme d'ailleurs. L'idée c'est simplement de partager des textes de slam avec des gens qui ont la même passion que vous pour cette forme de poésie.

  • #Anne RAULOT-LAPOINTE

    Alors, à ce moment-là, il y avait beaucoup de gens qui disaient que c'était impossible, en fait, de vivre ce rêve, mais il y avait quand même une voix qui te soufflait, que c'était ta voix. Alors, aujourd'hui, ce jeune homme que tu étais a grandi. Pour les personnes qui ne te connaissent pas encore, il est temps de faire ta connaissance. Eurêka, bonjour. Bonjour et bienvenue.

  • #Eurêka

    Bonjour.

  • #Anne RAULOT-LAPOINTE

    Alors, merci d'être présent aujourd'hui pour cette traversée vers l'essenCiel, vers ton essentiel. Je suis vraiment très honorée de t'accueillir pour partager ton incroyable parcours. Toi qui slames et fréquentes les églises, les écoles, les cafés et même les entreprises, je repense à ce soir-là où nous avons fait connaissance. C'était une soirée d'entrepreneurs BNI, Business Network International. pour lequel je travaille aussi. Et ce soir-là, tu as slamé tes compositions devant une quarantaine d'entrepreneurs, Irénée aussi, le mystère de la chambre rose. Et ton slam a ému tout le monde et pourtant... Il y a quelques années, je pense que ce n'était pas tout à fait gagné, tu as reçu plusieurs prix pour le mystère de la chambre rose et tu as appris il y a peu de temps même que ce texte a été choisi pour une épreuve du bac de français 2024. Quelle histoire ! C'est quoi en quelques mots le Slam ?

  • #Eurêka

    Eh bien le Slam c'est une forme de poésie. orale, qui n'est pas faite pour être écrite, mais qui est faite pour être dite et pour être entendue. Donc c'est une poésie qu'on va déclamer parfois a cappella, parfois sur de la musique. On dit parfois que ça ressemble à du rap, mais en beaucoup plus doux et en beaucoup plus poétique. Et l'idée, c'est qu'on va utiliser à la fois la force des mots, mais aussi celle de la voix et de la musique qui va soutenir la parole pour tenter d'émouvoir, puisque c'est ça, à mon sens, en tout cas, le but de toute œuvre d'art, d'aller rejoindre le cœur des gens qui nous écoutent.

  • #Anne RAULOT-LAPOINTE

    Alors justement, pour rejoindre le cœur peut-être des élèves qui vont plancher sur ce texte, qu'est-ce que tu as envie de leur dire aujourd'hui ?

  • #Eurêka

    C'est un texte, moi, qui me tient à cœur parce que c'est un des premiers que j'ai écrits. Et puis c'est un texte en général que les élèves aiment bien, en dehors des concerts que je donne dans les salles de concert et les salles de spectacle. Il m'arrive souvent aussi de faire des ateliers parfois en collège et en lycée. Et en fait, j'ai un petit concept dans chacun de mes slams, c'est qu'à chaque fois, je raconte une histoire. Et puis ça se termine toujours par un retournement de situation inattendu. Alors on ne va peut-être pas dévoiler celui du mystère de la chambre rose parce que je pense qu'on va peut-être l'écouter au cours de l'émission. Mais en tout cas, j'aime bien ce moment en particulier où à la fin de chaque morceau, et en l'occurrence de celui-ci en particulier, il y a les yeux qui s'écarquillent des élèves lorsqu'ils l'écoutent pour la première fois et qui prennent d'un seul coup en fait qu'est-ce que c'était que cette chambre rose depuis le début de l'histoire. Je me lève aujourd'hui dès le lever du soleil après une douce nuit de repos et de sommeil dans une petite chambre à aucune autre pareille. Une chambre toute rose aux nuances de verneil merveille. Mais il y a une chose que j'ignore. Comment suis-je arrivé là, au milieu de ce décor ? D'accord, c'est étonnant. Mais ce qui l'est plus encore, c'est le fait de cette chambre et d'un immense confort. D'abord, chacun des murs imposant cet intérieur est orné d'une peinture d'une incroyable splendeur, dont la chaude couleur est d'ailleurs mise en valeur par une douce lumière qui l'éclaire de l'intérieur. Dans l'air, je repère une agréable chaleur qui confère à l'atmosphère une note de douceur et au cœur de cette terre, une délicieuse odeur plus délicate et légère. C'est le parfum de notre fleur, à qui peut appartenir cette jolie chambre rose au charme extraordinaire ? A l'esthétique grandiose, avec tant de caractères, d'élégance en toutes choses, quelle est la clé du mystère ? C'est la question que je pose, à qui peut appartenir cette jolie chambre rose au charme extraordinaire ?

  • #Anne RAULOT-LAPOINTE

    Alors, tu slames pour les petits, les grands et même les grands-parents, mais Eureka, comment es-tu arrivé là ? Personne ne fait ça. Ton rêve de jeune homme, tu en vis concrètement aujourd'hui. Alors nous allons parler de ton parcours incroyable, semé de joie, d'épreuves, de douleurs aussi qui ont été des déclics. Tu vas nous partager aussi un petit secret de pro pour nous transmettre quelques clés. Eureka, quelle est la clé du mystère de ton art ? Nous te le demandons pour le mettre à notre portée et pourquoi pas nous aussi créer. Alors ton parcours fait penser à une petite graine qui pousse contre vents et marées. Au début c'est juste un rêve enfoui, fragile, comme le tien, toi qui es à notre écoute. Tu aurais pu ne pas dépasser ce stade et ne pas faire éclore cette graine, mais tu t'es accrochée. Il y a ta vie avant le slam, ta vie après, au milieu une tempête. C'était quoi ta vie d'avant ?

  • #Eurêka

    Ma vie d'avant, c'était la vie... j'étais journaliste radio, ça c'était mon métier, qui était en plus un métier plutôt sympathique. J'ai travaillé dans une radio à Lyon pendant plus de dix ans et je m'entendais très bien avec tous mes collègues, c'était un métier qui était très agréable et très sympa. Mais j'écrivais donc des textes de slam, c'était une envie qui ne m'avait jamais lâché. Et puis plus les années passaient, plus je me disais mais au fond c'est dommage, je sais que j'ai un talent pour faire ça, mais... Ben voilà, jusqu'à l'âge de la retraite, ça restera juste une passion sur le côté, et puis je n'oserai jamais, j'aurai jamais le courage évidemment de me lancer, c'est un métier dont tout le monde me dit qu'il est incertain, que je ne vais jamais réussir, qu'il n'y a qu'une poignée d'élus qui peuvent vivre de ça, et donc j'étais vraiment blindé de croyances comme ça limitantes dans ma tête, et puis les années passées, je déprimais un petit peu aussi, parce que finalement je me disais mais... J'ai un peu fait le tour, c'est-à-dire que le métier je l'ai. A l'époque, j'étais en couple avec une femme aussi qui me rendait très heureux. Et puis je me suis dit, je vais tranquillement faire une vie de famille, le métier je l'ai. Mais il n'y avait pas d'étincelle, il n'y avait pas de joie. Et notamment au niveau pro, c'était une espèce de routine. Et puis il y avait quand même quelque chose d'assez déprimant. Je me souviens que tous les premiers janvier, dans les dernières années, avant la tempête dont on va parler dans quelques instants, mais tous les premiers janvier, je me disais, allez, cette année vraiment, je m'y mets, j'ose me lancer dans la musique. Et puis en fait, les mois passés, je me trouvais plein d'excuses et puis je n'osais jamais me lancer. Donc c'était une vie qui était sereine, mais qui était tout sauf enthousiasmante.

  • #Anne

    Et comme ça arrive souvent, on peut le remarquer, dans notre vie concrète, le déclic se fait souvent dans la douleur. Qu'est-ce qui s'est passé pour toi ?

  • #Eurêka

    Eh bien, ce qui s'est passé, c'est que j'ai eu une histoire assez classique peut-être, mais j'étais très très amoureux d'une fille, j'étais absolument persuadé qu'elle était la femme de ma vie. Pour moi, ça ne faisait aucun doute. En plus, on avait des similitudes incroyables, on avait une histoire de rencontre vraiment hors du commun, et puis plein de choses extrêmement, y compris extrêmement précises, quoi qu'on partageait, c'était fou. Enfin, il y avait vraiment des... des synchronicités incroyables. Puis cette fille a décidé un jour qu'elle ne souhaitait plus être en couple avec moi. Et en fait, quand elle m'a annoncé ça, ça a été extrêmement brutal parce que... Voilà, on avait quand même tous les deux l'impression, moi en tout cas j'avais l'impression que c'était la femme de ma vie, très clairement. Et quand elle m'a dit ça, en fait, là tout s'est effondré. C'est-à-dire que d'un seul coup, ça a été une espèce de gouffre dans lequel je me suis retrouvé pendant des jours, des semaines. Et je me suis dit, mais... Et là, je me souviens que quand elle m'a dit ça, directement j'ai eu une espèce d'étincelle. Alors j'étais vraiment au fond du trou, mais directement j'ai eu une espèce d'étincelle qui s'est allumée. Et où je me suis dit... C'est quand même bizarre ce truc qui arrive là maintenant. Dans ma vie, en général, quand il y a un truc comme ça qui arrive, je refuse l'idée que ça puisse être gratuit. Je refuse l'idée que la vie puisse m'envoyer comme ça une épreuve juste pour le plaisir de me faire souffrir. Et c'est tellement absurde que ça doit avoir quelque part du sens, parce que je ne comprends pas comment ce truc-là peut arriver. Et donc je me suis raccroché à cette idée. Je me suis dit en fait c'est quoi le cadeau caché qui aurait derrière cette séparation que je... qui me fait mal, c'est la première fois que j'avais mal physiquement, j'ai découvert qu'on pouvait avoir mal physiquement au niveau du cœur quand on est vraiment triste, et je me suis dit, mais c'est quoi le cadeau caché ? Et je me suis dit, bah tiens, et si le cadeau caché c'était de me mettre un bon coup de pied au derrière pour justement oser enfin me lancer dans la musique et dans le slam. Et comme j'étais dans une espèce de tourbillon où je considérais que je n'avais plus rien à perdre, j'avais l'impression que ma vie était par terre, je me suis dit, bah... foutu pour foutu, allons-y la vie perso elle est flinguée, on va maintenant finir de tout flinguer, on va oser lâcher la sphère professionnelle, se lancer dans le slam et puis on verra bien ce que ça donne, et là ça a été une espèce de petit miracle c'est à dire qu'en fait je me suis acheté une formation sur internet, j'ai pas fait ça n'importe comment, je me suis simplement acheté cette formation, j'ai suivi une formation sur comment monter un label musical et vivre de sa musique j'ai suivi ça pendant des semaines de manière extrêmement assidue, parce que je n'avais plus que ça qui me retenait à la vie. Et puis, tout s'est enchaîné. J'ai rapidement gagné des prix musicaux, alors que je lui imitais rien à arriver pendant mes 10 ou 15 années de radio à côté. Et puis, au bout d'un an, je vivais de ma musique, et beaucoup mieux que de mon ancien métier de journaliste. Et je me souviens qu'au bout d'un an, j'ai un peu ressorti la tête de l'eau et je me suis dit, mais c'est incroyable. Je pense qu'il fallait cette douleur-là et je pense qu'aucune autre forme de douleur n'aurait pu comme ça me mettre ce coup de pied aux fesses pour me faire bouger.

  • #Anne

    Et ça a pansé un peu ta douleur ?

  • #Eurêka

    Ça a donné du sens à la douleur et le fait de donner du sens à la douleur a permis de la penser. Oui, tout à fait. Je pense qu'il fallait que je transforme. Alors après, chacun est libre de penser que c'est arrivé pour une raison ou alors que c'est moi qui ai transformé ça. Moi, je pense que c'est un mélange des deux. Mais quoi qu'il arrive, oui, le fait de trouver du sens dans quelque chose, c'est souvent une clé, je trouve, pour aider à se remettre d'un événement.

  • #Anne

    Alors, Oreka, on veut tout savoir de ta vie, de ton œuvre et de tes rêves. C'est quoi le cœur de ton art ? C'est l'amour des écritures ?

  • #Eurêka

    Le cœur de mon art, c'est d'abord effectivement, j'ai toujours adoré la langue française. Quand j'étais enfant, j'écrivais dans ma chambre des petits romans. C'était des trucs de trois pages quand on a 7-8 ans. Des pièces de théâtre, des BD. Enfin voilà, je dessine très mal, mais je faisais des BD quand même dans ma chambre. Donc j'ai toujours su que je voulais écrire quelque chose. Et après, effectivement, quand j'ai rencontré le rap, le slam, je me suis dit, tiens, c'est une forme d'écriture qui est plutôt sympa, qui en plus permet de faire des formats courts. Donc... C'est pas comme un roman où on va travailler dessus pendant dix ans et puis à la fin les gens vont pas aimer. Là je me dis, s'il y a des gens qui aiment pas un morceau, ils peuvent aimer le suivant. Donc c'est d'abord l'amour de l'écriture et puis c'est l'amour aussi de l'émotion. Et c'est pour ça en fait que je termine tous mes morceaux par un retournement de situation surprenant. Ma quête, vraiment le Graal, ce que je recherche, c'est ce moment où l'auditeur va... avoir d'un coup une espèce de petit pincement au cœur ou de petite accélération cardiaque où les poils vont se dresser, où il va dire Ah, Eureka, c'est pour ça que j'ai choisi ce nom-là, je viens de comprendre de quoi on me parlait depuis le début. Et en fait, c'est ça ma quête, c'est de faire naître cet instant-là d'émotion. Et quand j'y arrive et quand je fais mes concerts et que je vois ça dans les yeux des gens, je me dis Ah, mais c'est exactement ça ce que je voulais produire chez eux.

  • #Anne

    Oui, c'est un style tout à fait unique chez toi. Ce twist final, ce retournement de situation, ça t'est venu comment ?

  • #Eurêka

    Ça m'est venu parce que je suis très fan d'un cinéaste qui est américain d'origine indienne qui s'appelle M. Night Shyamalan, qui a fait Sixième Sens notamment, mais aussi plein d'autres films avec des twists à la fin, Incassable, Le Village, Signes, qui est un très beau film d'ailleurs sur la foi en passant, avec un twist magnifique et plein de belles choses aussi sur le sens de la vie à l'intérieur. Et à chaque fois que j'allais voir ces films, quand j'étais ado ou jeune adulte, à la fin je me souviens que j'allais voir des films, je ne me renseignais même plus sur l'histoire ou sur qui jouait dedans, le seul truc que je me disais c'est Ah, je veux ! Devinez quel va être le retournement de situation avant les autres spectateurs dans la salle de cinéma. Et donc je me suis dit, tiens, ce que lui fait en cinéma, je trouve ça absolument génial au sens premier, au sens avoir du génie. Et j'aimerais bien faire ça en musique.

  • #Anne

    En tout cas, c'est réussi. Alors moi, je m'intéresse ici de près aux émotions, puisque je suis entre autres praticienne en régulation des émotions. Et tu as parlé justement de ces émotions qui sont vraiment très importantes dans ce que tu écris et même sur scène aussi. Oui. Comment est-ce que tu fais pour te connecter avec tes propres émotions et pour transmettre une expérience aussi authentique, aussi touchante avec ton public ?

  • #Eurêka

    Alors j'ai besoin d'une chose, c'est d'être dans une forme de solitude. Et là, on n'a pas l'image évidemment puisqu'on est en train d'enregistrer un podcast, mais j'ai la chance aussi d'avoir un bureau, un local professionnel pour mon label musical qui a une vue magnifique sur Lyon. Et en fait, c'est quelque chose qui m'a toujours inspiré, des panoramas comme ça. dégagé. Je pense sincèrement qu'entre deux enfants, par exemple, un qui grandit avec une vue magnifique sous ses fenêtres de 0 à 18 ans et puis l'autre qui va grandir avec un mur en briques devant sa fenêtre, je pense sincèrement que ces deux enfants-là, indépendamment de toutes les histoires de famille, etc., n'auront pas à la fin, au bout de 18 ans, le même regard sur le monde. Quand on est comme ça, moi j'ai la chance d'avoir grandi en hauteur, si j'ose dire, dans le quartier Saint-Ju à Lyon. J'avais déjà, quand j'étais enfant, une espèce de vue panoramique sur Lyon, du haut de mes... ma petite fenêtre de chambre, et en fait, le soir déjà, je me mettais le nez collé à la vitre, et je pouvais regarder ça pendant des heures, il ne se passait rien, j'étais tout seul, je ne faisais rien, mais juste le fait de regarder ça, ça me faisait naître plein de réflexions sur la vie, sur qu'est-ce que je vais faire plus tard, sur est-ce que Dieu existe, sur tiens, qu'est-ce que je fais comme bilan de ma journée, et donc, en fait, j'utilise ça, en fait, comme, je me remets un peu dans cet état-là, Même quand je suis en déplacement, je ferme les yeux puis j'essaye de voir un peu comme ça, de prendre de la hauteur sur la vie, sur les choses. Et je pense que c'est ça en fait qui me permet, c'est peut-être que l'explication n'est pas très claire, mais en tout cas c'est ce qui me permet moi de me reconnecter vraiment avec mes émotions. Il me faut un moment de calme et un moment un peu en hauteur entre guillemets, au moins dans ma tête, pour pouvoir avoir cette créativité-là.

  • #Anne

    C'est ce qui te permet peut-être de regarder plus loin, plus loin que ce que tu es en train de voir.

  • #Eurêka

    Oui, en fait, c'est cette notion d'horizon surtout. Je trouve que quand on regarde l'horizon, on regarde visuellement une forme d'avenir et une forme de possible. C'est vraiment le champ. D'ailleurs, je suis en train de comprendre grâce à toi que c'est peut-être ça. C'est peut-être le champ des possibles qui est matérialisé sous mes yeux. Parce qu'il n'y a pas de barrière. On voit tout ce qui peut être et peut-être que ça m'aide aussi justement à créer. C'est pas pour rien par exemple que dans la Bible on appelle Babylone cet endroit où on cache l'horizon, on fait des constructions tellement hautes que les gens ne voient plus l'horizon et deviennent dingues parce que justement je pense qu'on a besoin de voir visuellement, régulièrement dans sa vie, un horizon dégagé, pas que des barres d'immeubles ou même une forêt ou j'en sais rien, mais on a besoin à un moment donné de voir une espèce de souffle comme ça et de projections un peu lointaines.

  • #Anne

    Alors tout le monde n'a pas la chance d'avoir une vue aussi dégagée que celle que tu as sur Lyon et sur les montagnes même, tout au fond. Mais on peut monter justement en montagne.

  • #Eurêka

    Oui, et puis on peut aussi, moi j'ai vécu aussi pendant quelques années dans un autre appart où je n'avais pas du tout de vue, mais je me mettais en fait tout simplement au mur un poster avec des belles vues dégagées, ça me va très bien. C'est plus économique et c'est aussi plus simple, ça s'emporte partout. Et voilà, mais c'est juste cette perspective d'avoir, j'en sais rien, je trouve que d'avoir aussi un fond d'écran, par exemple, sur son ordinateur, avec un truc un peu inspirant, ben voilà, c'est des choses qui aident à prendre de la hauteur sur sa vie aussi. Pareil, entre deux personnes, une qui a un fond d'écran avec un horizon ou un panorama qui l'inspire, et puis l'autre qui a un fond d'écran avec des trucs déprimants, oui, je pense sincèrement qu'inconsciemment, jour après jour, ça peut jouer aussi sur notre psychologie.

  • #Anne

    Alors, j'ai remarqué... Dans tes slams, même dans ta communication en fait, tu aimes communiquer par énigmes, tu aimes poser des devinettes. Alors c'est la question que je te pose, Eureka, tu aimes jouer avec ton public ?

  • #Eurêka

    Oui, le jeu c'est vraiment un truc depuis tout petit qui m'a toujours fasciné. Il y a des enfants qui peuvent bloquer devant la vitrine d'une boulangerie et avoir le nez collé sur des pâtisseries. Moi je suis capable et je suis toujours capable à l'âge que j'ai maintenant. d'avoir le nez collé sur une vitrine de magasin de jeux de société et de rester comme ça pendant des heures. C'est le jeu, il y a un mécanisme de stimulation intellectuelle qui me correspond à 10 000%.

  • #Anne

    Tu avais par exemple... Cacher le titre de ton prochain album, tu l'avais caché dans le premier, c'est ça ?

  • #Eurêka

    C'est ça. Les gens qui ont acheté le premier album, un jour j'ai fait un post, j'ai dit, pour tous ceux qui ont le CD du premier album, parce que j'ai la chance de vendre encore beaucoup de CD, je suis un des derniers artistes qui vend autant de CD, m'a-t-on dit récemment, je l'avais caché quelque part dans le boîtier, et donc les gens qui ont l'album, ils ont effectivement caché dedans le titre du second, qui sortira dans quelques mois. Un million de vues sur YouTube, 175 000 spectateurs, 10 000 albums vendus ou streamés, 500 concerts dans 5 pays, mais c'est que du bonheur et de la reconnaissance. Est-ce que tu sens au fond de toi ton cœur battre à toute allure ?

  • #Anne RAULOT-LAPOINTE

    Oui, et je me dis surtout que si j'avais dit ça aux jeunes hommes de 13, 15 ou 17 ans que j'étais à l'époque, je pense que je ne l'aurais absolument jamais cru. Il faut savoir qu'en plus du fait que le métier de slammeur me paraissait totalement fou et inaccessible, et en plus j'étais d'une timidité maladive quand j'étais ado, c'est-à-dire que vraiment, déjà aller au tableau, il ne fallait pas y penser, et même quand le prof vous interroge et vous dit Allez Olivier, tu lis depuis ta place, sans bouger, pour toute la classe, le texte qu'on a tous sous les yeux j'étais... Incapable, j'avais au bout de deux minutes, j'avais plus d'air, je devenais tout rouge, c'était un cauchemar, quoi, vraiment. Et d'ailleurs, j'en profite pour donner une petite clé à ceux qui nous écoutent, c'est que si vous êtes comme ça, hyper timide, moi, vraiment, ce qui m'a guéri... Alors, il y a beaucoup de gens qui vous disent, il faut faire du théâtre, des choses comme ça. Moi, mes parents m'ont fait faire du théâtre une année, c'était encore pire, parce que je n'avais absolument pas envie de faire du théâtre, et qu'en fait, on m'a fait faire encore des trucs que je n'avais pas envie de faire. Et donc, ça ne m'a pas du tout débloqué. Alors, sans doute que j'ai appris des choses, il faut être très honnête, mais... Globalement, ce n'est pas ça qui m'a libéré. Ce qui m'a vraiment libéré, c'est justement la première fois que je suis allé participer à une scène ouverte de slam. Pourquoi ? Parce que ce jour-là, j'avais toujours autant le track. J'étais toujours mort de trouille, tout rouge, plus d'air, pareil. Par contre, j'avais envie de faire ce truc-là. Et comme j'avais envie de faire ce truc-là, la balance entre l'envie et la peur, elle était largement positive du côté de l'envie. Alors c'était ridicule ma première prestation, il y a plein de gens qui ont rigolé, j'ai eu beaucoup de mal à aller au bout de mon texte, mais en fait je l'ai fait. Et je me suis dit, maintenant que j'ai fait ça, je vais revenir le mois prochain, c'était les soirées mensuelles, et je vais en faire un autre. Et ce sera encore un peu pourri, mais un peu moins pourri forcément que la première fois. Et petit à petit, comme ça, je me suis amélioré. Mais la clé du truc, je pense, c'est vraiment... Pour les gens qui ont de la timidité, c'est d'essayer de trouver quelque chose qui leur plaît sincèrement. Ne faites pas du théâtre si vous n'avez pas envie de faire du théâtre, mais par contre, trouvez un truc qui sincèrement vous plaît, que ce soit de la chanson, de la danse, une autre forme peut-être, j'en sais rien, d'activité que vous pouvez trouver autour de vous, qui vous mette un peu face à un public ou face à un groupe de personnes. Mais si vous avez le plaisir et la joie de le faire, vous allez voir que de toute façon, la peur, tôt ou tard, vous allez la surmonter grâce à ça.

  • #Eurêka

    Merci pour ce petit truc. Alors aujourd'hui, est-ce qu'il y a des moments encore qui peuvent être difficiles ? En écoutant ton histoire, on se dit, oui, il fallait le faire. Chacun de nous, on peut avoir justement des grands désirs, des grands rêves, mais des peurs aussi. Et ces peurs peuvent parfois nous tétaniser au point de ne pas pouvoir y aller. Comment faire si tu hésites encore un instant ? Et d'ailleurs... Tu viens de l'en parler déjà un petit peu, donc on va rebondir là-dessus, Claire a posé une question sur Facebook pour toi à ce sujet. Elle demande, est-ce que ça a toujours été clair dans ton esprit ou est-ce que tu as eu des doutes ? Et si oui, comment as-tu fait pour les balayer ? Ou si quelqu'un a des doutes encore, comment est-ce qu'on peut faire pour les balayer ces doutes-là ?

  • #Anne RAULOT-LAPOINTE

    Je pense que le pire c'est de ne rien faire, c'est-à-dire qu'il faut toujours essayer de voir c'est quoi le prochain petit pas, voire le prochain tout petit pas que je peux faire en direction de mon rêve. Il y a plein de gens qui se disent, en fait souvent ce qui nous bloque c'est que notre rêve il nous paraît une montagne. Et la clé je trouve c'est de découper la montagne en tranches et de dire ok de toute façon je ne vais pas aller demain en haut de la montagne, par contre c'est quoi que je peux faire pour me rapprocher déjà du pied de la montagne pour regarder. Où est le début du sentier ? Quelle paire de pompes il faut que je mette pour filer la métaphore ? Et puis peut-être voir déjà si je peux faire les premiers mètres du chemin. Est-ce que je peux trouver une formation ? Est-ce que je peux trouver des personnes qui font ce métier ? Ou je peux déjà discuter avec elles juste pour... Comprendre par exemple c'est quoi les bons côtés, les mauvais côtés de leur métier. Je croise plein de jeunes justement qui souvent dans les familles, c'est très classique, c'est l'enfant il a un fantasme de devenir, je dis n'importe quoi, artiste peintre. Les parents disent oh là là c'est de la folie tu n'y arriveras pas. Et donc les deux restent campés sur leur position. Et moi ce que je leur dis c'est mais allez voir quelqu'un qui fait ce métier, qui va casser un peu le fantasme idéalisé de l'adolescent en lui disant tu sais voilà tous les mauvais côtés de mon métier. qui va aussi aller casser les peurs des parents en leur disant En fait, oui, je vis de ce truc-là, donc si j'en vis, il n'y a pas de raison que votre enfant ne puisse pas le faire. Et une fois qu'ils auront vu cette personne, ils pourront reprendre leur discussion, mais avec une matière vraiment concrète. Et je pense que c'est ça, moi, l'erreur que j'ai faite. Enfin, en tout cas, j'ai attendu d'avoir cette tempête dans ma vie pour le faire. Honnêtement, acheter cette formation et la suivre, c'est un truc que j'aurais pu faire depuis des années. Mais je ne l'ai pas fait parce que je me disais De toute façon, c'est trop gros, je n'y arriverai pas. Si j'avais suivi la formation déjà, j'aurais eu beaucoup plus tôt une vision claire du métier. Cette formation m'a fait... découvrir qu'est-ce qu'il y avait d'agréable, qu'est-ce qu'il y avait de dur, qu'est-ce qu'il y avait d'exigeant dans ce métier. Et puis, quand vous approchez, finalement, vous voyez tout en détail et vous dites, oui, c'est faisable, je vais au moins essayer. Donc voilà, c'est faire le premier petit pas. C'est quoi le prochain petit pas que vous pouvez faire en direction de votre rêve ? C'est la meilleure question à se poser tous les matins.

  • #Eurêka

    Alors, tu organises des ateliers découvertes de slam et tu proposes notamment dans les écoles des exemples pour créer des slams. Est-ce que tu ressens un intérêt, un engouement pour cela ?

  • #Anne RAULOT-LAPOINTE

    Oui, bien sûr. Alors, c'est aussi des choses que je fais quand je fais des concerts. Souvent, quand je joue dans des municipalités, dans des festivals de musique, l'après-midi, donc avant le concert qui a lieu en général le soir, je propose aux gens parmi le public qui se sont inscrits que s'il y a en général une dizaine de personnes qui souhaitent prendre un temps d'une heure et demie, deux heures avec moi, on se met autour d'une table et puis on va créer ensemble un slam collectif. Et c'est quelque chose qui plaît beaucoup parce que souvent les gens ont un petit peu peur, y compris les gens qui par rapport à l'écriture ne sont pas très à l'aise. Et le fait qu'on fasse ça en forme collective, en forme de groupe, il n'y a pas de pression. Je ne mets pas les gens avec une feuille et je leur dis allez, tu me trouves trois mots Ce n'est pas ça, c'est petit à petit, de manière complètement collaborative. On va créer un slam. Ceux qui n'ont même pas envie de participer au début parce qu'ils sont trop timides, ils n'ont rien à faire, ils ont juste à être là, à écouter, à suivre. Et puis ceux qui sont déjà très enthousiastes, ils peuvent beaucoup plus participer. Et moi, j'aime bien ça. J'aime bien transmettre et surtout, je suis toujours étonné de ce qui peut surgir du cerveau collectif qui, à ce moment-là, se met en œuvre.

  • #Eurêka

    Alors, est-ce que ça fait du bien de faire, d'écrire comme ça du slam ? Moi, comme j'accompagne les personnes en régulation émotionnelle sur le corps, l'âme et l'esprit. Est-ce que tu as remarqué ça ? Est-ce que ça fait du bien aux gens ?

  • #Anne RAULOT-LAPOINTE

    Ce qui leur fait vraiment du bien en l'espèce, c'est que, et c'est parce que j'ai une technique assez particulière qui permet de faire quelque chose de très qualitatif en assez peu de temps, c'est-à-dire qu'en l'espace d'une heure et demie, on fait vraiment depuis la découverte du slam, pour les gens qui ne connaissent absolument pas ce que c'est, jusqu'à un texte terminé, mis en musique, etc. Et donc ce qui les épate, c'est de se rendre compte qu'en peu de temps, ils peuvent créer quelque chose de vraiment qualitatif. C'est pas oui, c'est pas mal, etc. Souvent, le résultat, c'est mais c'est incroyable qu'on a réussi à faire à tous en une heure et demie, alors que 90 minutes avant, on ne connaissait rien en slam et on ne se connaissait pas non plus tous entre nous. Donc, c'est ça surtout. En fait, c'est toujours, ça rejoint l'idée qu'on est capable de beaucoup plus que ce qu'on pense souvent. Et là, ça leur met vraiment ça sous le nez, si j'ose dire.

  • #Eurêka

    Alors justement, c'est le moment du partage de ressources. Concrètement, montre-nous par A plus B que ton art est bien réel. Est-ce que tu nous... Tu peux nous faire un petit cadeau, un petit secret de pro pour la personne aussi qui écoute ? Très simplement, on ne va pas faire une heure et demie de cours.

  • #Anne RAULOT-LAPOINTE

    Alors, il y a une technique que j'aime bien utiliser parce qu'en fait, elle n'existe pas dans la poésie. C'est vraiment propre au slam. C'est une technique qui s'appelle la technique de la triple rime. Donc, on va prendre, je ne sais pas moi, par exemple, quand je vois la vue qu'on a sous les yeux, ça peut être un mot ou un groupe de mots, un truc en trois syllabes en tout cas, on pourrait dire c'est parti par exemple. Ça peut être Nos trois syllabes de départ. C'est parti, on va simplement écouter ce qu'on appelle les sons vocaliques, c'est-à-dire les sons qui sont issus des voyelles. C'est parti, en gros on va virer toutes les consonnes, il nous reste E-A-I. Jusque là tout va bien, c'est parti, ça nous donne E-A-I. Et après on va chercher simplement d'autres mots ou d'autres groupes de mots de trois syllabes dans lesquels on entend également E-A-I dans cet ordre-là. Donc c'est parti, on peut avoir en E-A-I, on peut trouver des amis, on peut trouver C'est la vie, on peut trouver... mais vas-y, on peut trouver déjà dit, par exemple. Et puis, une fois qu'on a une petite liste comme ça de mots en trois syllabes en E-A-I, on va les articuler, par exemple, sur un rythme particulier. Et on pourrait faire par exemple, alors je suis en total impro, donc ça va être complètement pourri, mais on pourrait faire par exemple Je te l'ai déjà dit, tu sais bien, c'est la vie, il faut toujours savoir respecter ses amis, tatata eaï, tatata eaï, tatata tatata tatata eaï par exemple. Et en fait, on fait ça sur deux, trois, quatre strophes. On rajoute une petite musique derrière et en général, ça crée un résultat vraiment très, très sympa.

  • #Eurêka

    Mais génial, merci beaucoup. Alors, il y a deux autres questions qui ont été posées pour toi sur Facebook. Il y a Cécile qui demande si la poésie a toujours été ton allié et est-ce que tu abordes tous les sujets de société ou bien tu sélectionnes ?

  • #Anne RAULOT-LAPOINTE

    Alors, est-ce que la poésie a toujours été mon allié ? En tout cas, oui, j'ai toujours aimé écrire. C'est ce que je disais tout à l'heure. J'ai trouvé toujours que les mots étaient fascinants. toujours la langue française, et j'ai toujours aimé ça. Pas que la poésie, d'ailleurs, les romans, toutes les formes d'écrit, moi, me parlent. Et en ce qui concerne les sujets, alors justement, moi, j'ai un positionnement un peu particulier en tant que slammer, c'est que mon but n'est pas forcément d'évoquer les sujets de société. En tout cas, je ne me considère absolument pas comme un slammer engagé, au sens où j'ai toujours eu du mal avec l'idée... d'écouter des chansons qui me feraient la morale ou qui me diraient quoi penser en tant qu'auditeur. Et donc en tant qu'artiste, maintenant que j'ai la chance de faire ce métier, je considère que je ne suis pas là pour dire aux gens ce qu'ils doivent. pensées ou quelles opinions politiques ils doivent avoir pour prendre un cas vraiment extrême. Mais en tout cas, il y a plein d'artistes que j'aime et les seuls moments où je suis un peu désarçonné, c'est que je me dis ton côté artiste et ta poésie et ta légèreté et ton intelligence me suffit, je n'ai pas besoin de savoir pour qui tu votes, par exemple. Et donc, en fait, je considère au contraire que j'essaie de faire un art le plus universel possible. Et mon but, quand je démarre un morceau, c'est que tout le monde puisse se reconnaître dedans. Et moi, je pense que le vrai engagement, c'est pas de dire aux gens à penser comme moi sur tel ou tel sujet, c'est justement de leur dire, et c'est vraiment le message de ton podcast aussi, par exemple, c'est de leur dire, écoutez-vous, suivez votre cœur, écoutez votre petite voix intérieure, osez vous mettre à l'écoute de vos talents. Ça, pour moi, c'est des choses plus engagées. Je ne suis pas là pour dire aux gens ce qu'ils doivent penser.

  • #Eurêka

    Alors, il y a aussi Sylvie qui dit que ça lui fait penser à la légende du colibri. Chacun fait sa part. Peut-être qu'elle fait référence à ton titre Place à l'action. On a les solutions, elles émanent de l'amour et ne manquent que toi. Et elle demande si ça fonctionne pour tous tes projets.

  • #Anne RAULOT-LAPOINTE

    En tout cas, la légende du colibri, c'est quelque chose qui me parle. Oui, clairement. C'est-à-dire qu'au sens où chacun fait sa part, c'est ce qui est intéressant dans cette histoire du colibri, Et puis aussi au sens où il ne faut surtout pas attendre des autres qu'ils fassent votre part à vous. Moi, c'est vraiment un truc... C'est le meilleur conseil qu'on m'a donné, c'est de se considérer comme 100% responsable de tout ce qui nous arrive. Ça ne veut pas dire qu'on est factuellement responsable de ce qui nous arrive, mais on est responsable en tout cas de ce qu'on fait, de ce qui nous arrive. Je ne dis pas que c'est simple, mais de toute façon, ce n'est pas simple non plus d'être malheureux. Donc, quitte à ce que ce ne soit pas facile, je préfère toujours prendre la solution où, OK, j'ai un truc qui est... qui m'arrive, je ne suis pas responsable, et bien ce n'est pas grave. Je vais considérer que là, ce que je fais, je suis 100% responsable de ça. C'est la mission qu'on m'a donnée, on m'a confié ce truc-là, je ne l'ai pas choisi. Et bien tant pis, je fais le meilleur, le plus joli bouquet de fleurs avec ces graines toutes pourries qu'on m'a données et on va bien voir ce que ça donne.

  • #Eurêka

    C'est un petit peu de transcender en fait, la douleur ou de transcender...

  • #Anne RAULOT-LAPOINTE

    J'aime bien l'idée que de toute façon, aucune situation... ne peut avoir que 100% de conséquences positives ou que 100% de conséquences négatives. Je pense que c'est radicalement impossible. Vous rencontrez l'homme ou la femme de votre vie, évidemment que vous étiquetez ça directement comme une situation positive, mais factuellement, il y aura, même si vous ne les voyez pas, des conséquences négatives. Vous aurez peut-être moins de temps libre pour vous, vous aurez peut-être des projets qui vont passer à la trappe, vous aurez peut-être des amis qui vont s'éloigner parce qu'ils n'accepteront pas votre choix. Et puis, inversement, vous vivez un truc extrêmement dur, vous perdez votre boulot, Vous n'imaginez pas le nombre de gens qui ont été licenciés il y a 5 ans, vous les retrouvez aujourd'hui et vous leur dites alors, comment ça se passe ? et ils vous disent tous mais c'est la meilleure chose qui me soit arrivée, parce que maintenant j'ai retrouvé un autre métier, en fait, c'est vrai que j'étais pas bien dans l'ancien, c'est aussi peut-être un peu pour ça d'ailleurs qu'au final ça s'est terminé comme ça, et maintenant je fais un truc qui m'éclate Voilà, donc je pense que si on fait l'effort d'honnêteté, de toujours dézoomer, de se dire ok, c'est quoi le petit truc au moins positif qui peut arriver on a déjà une super longueur d'avance sur plein de choses.

  • #Anne

    Une voix légère et pure vient résonner à l'instant de l'autre côté des murs, bien sûr. Je ne sais pas d'où est mal ce murmure, mais cette présence-là me séduit et me rassure, et je sens au fond de moi mon cœur battre à toute allure pour son timbre déligat, d'une beauté sans mesure à qui peut appartenir cette jolie chambre rose au charme extraordinaire, à l'esthétique grandiose avec tant de caractère, d'élégance à toute chose, quelle est la clé du mystère ? C'est la question que je pose à qui peut appartenir. Cette jolie chambre rose aux charmes extraordinaires, à l'esthétique grandiose avec telle caractère, d'élégance entre choses, quel est le fait du mystère ?

  • #Eurêka

    Alors on va aussi plonger un petit peu dans ta foi, est-ce que tu as la foi ? Et Dieu dans tout ça, dans ta créativité, est-ce que... Tu es inspiré par ta vie chrétienne ?

  • #Anne RAULOT-LAPOINTE

    En fait, je le vois plus largement que ça. C'est-à-dire que déjà, moi, j'ai beaucoup de mal, c'est très prétentieux ce que je vais dire, mais j'ai beaucoup de mal avec l'idée, avec la question est-ce que tu crois en Dieu ? C'est-à-dire que pour moi, c'est comme si on disait est-ce que tu crois en l'oxygène ? Je n'ai pas à croire ou à ne pas croire. Pour moi, c'est un truc qui est factuel. Je ne comprends pas comment on peut… Qu'on n'ait pas la même spiritualité que moi, il n'y a pas de souci, je l'entends, ou qu'on ait une spiritualité différente, etc. Mais qu'on considère que tout n'est… qu'il n'y a aucune forme de spiritualité nulle part, intellectuellement, c'est un truc que je n'arrive pas à comprendre. Je respecte les gens qui sont dans ce positionnement-là, j'explique juste que je n'arrive pas, moi, intellectuellement, à comprendre comment on peut penser ça. Quand on observe comment sont organisées les planètes, la Lune, la nature, le fonctionnement des saisons, etc., même Einstein disait que c'était en réalité extrêmement peu probable que tout n'était fait que par hasard. Et beaucoup de grands scientifiques ont la foi aussi. Bref, voilà, donc c'est pour dire qu'en fait... Je ne vais pas être dans une forme de prière en particulier à Dieu lorsque je vais créer, mais je vais juste considérer que tout est divin, parce que c'est ce que je crois profondément. Et donc je me dis, puisque tout est divin, comment moi je peux honorer ça à travers l'écriture et comment je peux faire comprendre aux gens justement que toute situation porte sa petite graine de divin. Et en fait, c'est ça que j'essaye de mettre en lumière. Et voilà, c'est comme ça que je fonctionne. Et après, j'ai l'impression d'être complètement... accompagné de jour et nuit et même en dehors de mon travail par la présence de Dieu, parce que pour moi Dieu est partout et en tout le monde, et c'est plus une espèce de forme très absolue comme ça qui me nourrit en fait.

  • #Eurêka

    Alors toi qui as fait du twist et des petites énigmes, ta marque de fabrique Eureka, parce qu'en grec ton nom signifie ?

  • #Anne RAULOT-LAPOINTE

    Eureka signifie j'ai trouvé en grec.

  • #Eurêka

    Alors est-ce que tu as trouvé des petites énigmes dispersées dans cet entretien ?

  • #Anne RAULOT-LAPOINTE

    Oui, bien sûr, je suis épaté d'ailleurs par la façon que tu as eu de reprendre des paroles de chansons. Et en fait, c'est drôle parce qu'il y en a une tout à l'heure où c'est moi qui me disais mais c'est quelle chanson ? Et après, j'ai retrouvé entre-temps. Donc bravo parce que tes questions ont été rédigées avec à chaque fois des extraits de textes de mes slams. Et c'est la première fois qu'on a cette brillante et intelligente idée de me faire ça en interview. Donc merci beaucoup pour ce cadeau.

  • #Eurêka

    Alors oui, j'ai intégré ces petites phrases issues de trois de tes compositions. Et d'ailleurs, je vais demander à nos auditeurs s'ils peuvent nous en citer au moins deux titres qu'il a repérés. Alors, c'est un petit jeu, je sais que tu aimes jouer.

  • #Anne RAULOT-LAPOINTE

    Excellente idée.

  • #Eurêka

    Bon, voilà, c'est à chercher dans les questions posées. Dans les questions posées, quels sont les trois titres des compositions de RECA qui sont cachés dans les questions. Donc, tu as de multiples propositions dans ta besace de slameurs, des concerts. Des premières parties, tu as fait la première partie de Vianney, des ateliers. Alors on peut faire appel à toi, tu as plein de concerts de programmés, mais on peut en programmer d'autres encore. Tu slams en France et puis à l'étranger aussi, dans des pays francophones ?

  • #Anne RAULOT-LAPOINTE

    Oui bien sûr, je suis programmé régulièrement dans les salles de concert. Donc j'ai un site internet, eureka-officiel.com, s'il y a des programmateurs, des responsables de salles qui ont envie de venir. De faire venir chez eux un slamer, c'est un spectacle qui dure à peu près 1h-1h10, tout public, très familial. C'est un seul en scène illustré, c'est-à-dire que je slame et puis derrière moi il y a des animations vidéo en dessin animé 2D qui ont été réalisées par une animatrice lyonnaise, qui sont synchronisées avec les mots, avec les émotions, avec les musiques. Et ça donne donc quelque chose de vraiment, il y a vraiment une vraie dimension de spectacle. C'est vraiment Et donc toutes mes dates de concerts sont sur mon site, et s'il y en a d'autres qui ont envie de se greffer à cette liste, d'autres salles, d'autres festivals, je serais évidemment très très heureux de venir jouer chez vous également.

  • #Eurêka

    Et puis bientôt un deuxième album ?

  • #Anne RAULOT-LAPOINTE

    Oui, bientôt un deuxième album qui devrait sortir à Noël 2024, si tout va bien. J'ai terminé les 15 nouveaux textes avec un twist à la fin, et on est en train de les mettre en musique avec mon équipe.

  • #Eurêka

    Alors pour conclure, qu'est-ce que tu aimerais murmurer à l'oreille de la personne qui écoute, alors le petit Olivier ou la petite Olivia, qui a peut-être ce rêve au fond du cœur et qui semble impossible à réaliser, d'ailleurs quel que soit son âge, puisqu'il n'y a pas d'âge pour passer à l'action ?

  • #Anne RAULOT-LAPOINTE

    Je lui dirais tout simplement... C'est beaucoup plus facile que tu ne le penses. Quel que soit ton projet, je ne le connais pas ton projet. Par contre, je suis sûr d'un truc, c'est que la moitié des croyances et des peurs qui sont dans ta tête, elles sont complètement irrationnelles. Soit elles viennent de gens qui te les ont transmises mais qui eux-mêmes n'ont jamais essayé de faire ce que tu veux faire. Donc déjà, ça ne vaut rien puisque ça vient de gens qui n'ont pas factuellement la connaissance de ce que tu veux faire. Et les autres, elles viennent aussi de toi peut-être, mais tant que tu n'as pas expérimenté, tant que tu n'es pas allé toucher du doigt, tu n'en sais rien en fait. Vraiment, la plupart des projets, c'est beaucoup plus facile. Ça ne veut pas dire que c'est facile, ça veut dire que c'est beaucoup plus facile que ce que tu imagines et beaucoup plus simple, court en général, que ce qu'on imagine. Et deuxième truc aussi, c'est que même si ton projet, il te paraît gigantesque et trop grand pour toi, pour tes petites épaules, si tu commences à avancer, Tu vas voir, c'est la fameuse phrase qui te dit vise la lune et si tu rates, au moins tu vas atterrir dans les étoiles Et bien c'est exactement ça. C'est-à-dire que moi je ne considère pas encore que j'ai fini mon chemin, mais déjà, là je suis dans les étoiles et franchement on est super bien dans les étoiles. Et même si à la fin je ne vais jamais, mais je vais y arriver parce que je suis très déterminé, mais si je n'arrivais pas à atteindre la lune, franchement c'était déjà génial d'avoir vécu tout ça. Si l'histoire s'arrête maintenant, elle est déjà magnifique. Donc... Voilà, il faut juste faire ce premier petit pas, parce que tu vas voir, ça va te faire rigoler après, tu vas te dire, mais comment j'ai pu penser que c'était aussi dur et aussi impossible, alors qu'il suffit juste, en fait, de faire l'action, puis après l'action d'après, puis après l'action d'après, voilà, découper en petites actions, c'est un truc qui fonctionne très très bien.

  • #Eurêka

    Tu nous invites à lever les yeux, à regarder plus haut, plus loin et à faire ce petit pas.

  • #Anne RAULOT-LAPOINTE

    Oui, et puis, ou au contraire, pas forcément à regarder très haut, mais à regarder, à mettre une loupe et à dire, OK, si on imagine que je suis dans un an, que j'ai réussi à faire ce truc-là, ou dans 5 ans ou dans 10 ans, c'est quoi la première action que j'ai faite pour arriver là ? Et vous allez voir que les réponses, en fait, elles sont en vous et ça va être extrêmement logique.

  • #Eurêka

    Merci beaucoup Eureka. Au revoir.

  • #Anne RAULOT-LAPOINTE

    Avec joie. Merci à toi.

  • #Eurêka

    Alors toi qui écoutes, ne passe pas trop de temps à cogiter de la sorte et si tu hésites encore un instant, place à l'action. Tu as compris le jeu ? Est-ce que tu peux repérer au moins deux titres d'Eurêka dont les paroles sont dispersées dans cet entretien ? Pour répondre, je t'invite à aller dans les notes de cet épisode, c'est le texte qui l'accompagne. Il y a un lien sur lequel tu peux cliquer pour répondre directement à la question. Eureka fait cadeau de trois CD de son premier album pour les réponses exactes apportées. Donc, je t'invite à participer pour recevoir l'un d'eux. Si tu préfères, tu peux aussi envoyer un mail à cette adresse anne@raulot-lapointe.com anne@raulot-lapointe.com avec comme objet "Jeu Eureka".

  • #Anne

    Je suis sorti en salle d'accouchement. Le médecin me saisit et me lave doucement, puis m'habille et me sourit très délicatement, me dépose au paradis sur le sein de ma maman. Et je lis en un instant dans ses deux grands yeux, s'y plire l'explication du mystère qui régnait entre ses murs. La douceur, la beauté, la chaleur aux alentours, c'était en réalité l'expression de son amour.

Share

Embed

You may also like