Salwa LakrafiLe directeur de cabinet... C'est le personnage de Bernardo dans Zorro. Vous l'avez peut-être reconnu, mais la voix que vous venez d'entendre, c'est celle de Jean-Luc Borloo. Homme politique de premier plan, ancien maire de Valenciennes, ministre visionnaire, il a marqué la vie publique par ses engagements forts: Le Grenelle de l'environnement, les plans de rénovation urbaine dans les quartiers populaires et une vision profondément humaine de l'action publique. S'il connaît si bien les rouages de l'État, et des collectivités, c'est aussi parce qu'il a toujours su s'entourer, comprendre les coulisses, les équilibres, les chaînes d'influence. C'est justement là qu'intervient la figure du directeur de cabinet. Jean-Louis Borloo a accepté d'être le parrain de notre promotion "Mandela" 2024-2025 à l'École nationale des directeurs de cabinet. Et ce n'est pas un hasard. En ouvrant ce podcast par ces mots, j'ai voulu marquer quelque chose. Ce podcast ne parle pas seulement de technique ou de réseaux sociaux. Il parle de posture, de discrétion, de stratégie, de service. Bernardo dans Zorro ne parle pas, mais il voit tout, entend tout, comprend avant les autres. Et c'est exactement ce qu'on attend d'un bon directeur de cabinet. Voir, comprendre, sans s'exposer. On le dit souvent, numéro deux de la collectivité. Mais dans quel sens ? Dans ce nouvel épisode, on clarifie son rôle, ses missions et ses limites. Indispensable pour comprendre les rouages politiques des communes à l'approche des municipales 2026. Vous écoutez l'Essentiel numérique, série spéciale municipale 2026. Pensez à vous abonner pour ne rien manquer. Aujourd'hui, on lève le voile sur un rôle aussi central que méconnu en mairie, le directeur de cabinet. On l'appelle parfois le deuxième homme de la collectivité. Mais dans quel sens ? Et que peut-il vraiment faire ? Ou pas faire ? Mais qui est vraiment ce fameux Dircab ? C'est un collaborateur politique, recruté en dehors du statut de la fonction publique, sur la base de la confiance personnelle de l'élu. Son poste est lié au mandat. Il commence et se termine avec celui de l'élu. Il n'est pas un fonctionnaire. Il n'est pas soumis à l'obligation de neutralité et il ne détient aucune autorité administrative. Mais concrètement, sa mission, il est le stratège politique, le conseiller de l'ombre, celui qui aide l'élu à définir sa ligne, anticiper les enjeux, négocier en coulisses et préparer les arbitrages. Mais aussi, et c'est décisif pour ce podcast, il est le chef d'orchestre de la communication politique. Relations presse, lignes éditoriales sur les réseaux, messages clés, anticipation des bad buzz et surtout, gestion de crise. En cas de tempête politique ou médiatique, c'est lui qui absorbe le choc, protège l'élu et garde le cap. Et s'il n'est pas juriste, le directeur de cabinet doit tout de même connaître ce que j'appelle le minimum syndical, en matière de droits publics, de communication institutionnelle. et de règles électorales. Car garder le cap, c'est aussi éviter les faux pas, protéger l'élu et naviguer sans jamais franchir les lignes rouges légales. Mais attention, ce qu'il ne peut pas faire est tout aussi important. Un directeur de cabinet n'a aucun pouvoir hiérarchique sur les agents de la collectivité. Il ne commande pas les services, ne signe aucun acte et ne peut pas donner d'instructions directes à un chef de service. Même... aux services de communication. Cette prérogative revient au DGS, le directeur général des services. Le DGS est le chef de l'administration, garant de la légalité, de la gestion du personnel et de l'exécution technique des politiques publiques. En clair, le DIRCAB pilote le politique, le DGS pilote l'administratif. Et c'est l'élu qui arbitre. En résumé, le directeur de cabinet, c'est le bras droit politique de l'élu. Pas un super chef des services, pas un petit "maire bis". C'est un facilitateur, un pilote de communication stratégique, un capteur d'ambiance, un gardien de la cohérence politique. Comprendre ses contours, c'est éviter bien des tensions et réussir vraiment sa gouvernance. C'était l'Essentiel numérique, spéciale municipale 2026. Merci de votre écoute et n'oubliez pas, pour une communication politique claire, efficace et responsable, restez connectés. À très vite pour un nouveau décryptage politique, clair, utile, juste l'essentiel.