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Consommer responsable, ça veut dire quoi concrètement ? | L'instant Climat #10 cover
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L'instant Climat

Consommer responsable, ça veut dire quoi concrètement ? | L'instant Climat #10

Consommer responsable, ça veut dire quoi concrètement ? | L'instant Climat #10

45min |26/06/2024
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Consommer responsable, ça veut dire quoi concrètement ? | L'instant Climat #10

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45min |26/06/2024
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Description

Aujourd'hui, nous avons le plaisir d'accueillir Clémentine Mossé, Fondatrice et Directrice de The Greener Good, une association qui a pour raison d’être l’accompagnement à l'adoption de modes de vie soutenables et à la consommation responsable. Alors, finalement, qu'est-ce-que la consommation responsable, ce terme que l'on entend de plus en plus dans le quotidien ? Comment consommer plus responsable et comment accompagner ces changements de comportements ?


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Les esprits curieux échangent autour des enjeux, des défis et des solutions pour un avenir plus durable. Vous écoutez l'instant climat avec Lalec Lyon.

  • Speaker #1

    Bonjour et bienvenue dans l'instant climat. Aujourd'hui, nous avons le plaisir d'accueillir Clémentine Mossé, qui est fondatrice et directrice de The Greener Good, une association qui a pour raison d'être l'accompagnement à l'adoption de modes de vie soutenables et à la consommation responsable, éco-responsable. On va en parler. Bonjour Clémentine.

  • Speaker #0

    Bonjour Stéphane.

  • Speaker #1

    Merci d'avoir accepté notre invitation.

  • Speaker #0

    Avec plaisir.

  • Speaker #1

    Alors, commençons par les présentations. Est-ce que tu peux nous parler un peu de toi, de ton parcours, avant de fonder The Greener Good ?

  • Speaker #0

    Alors, j'ai un parcours assez... C'est classique initialement, donc j'avais on va dire des bonnes notes, donc on m'a dit voilà tu peux faire une prépa scientifique, donc ce que j'ai fait, prépa scientifique, école d'ingénieur, donc j'ai été diplômée en 2012 et en fait j'ai choisi ce parcours parce que je ne savais pas trop qu'est-ce qui me plaisait dans la vie, qu'est-ce que je voulais vraiment faire. Je me suis bien reconnue dans l'engagement associatif quand j'étais étudiante, plus que dans les études à proprement parler. Et donc quand j'étais en école d'ingénieur, je me suis beaucoup impliquée dans des associations du campus. Donc comme j'avais déjà une sensibilité écologique, je me suis engagée dans l'association qui s'appelle Ingénieurs sans frontières et qui faisait notamment beaucoup de projets locaux, contrairement à ce que le nom indique. Mais j'ai pu mettre en place des paliers bio pour les élèves et pour les profs de mon école. On a mis en place des éco-cups pour éviter les gobelets jetables. Enfin voilà, des actions très concrètes. Et puis j'ai eu l'occasion de m'investir. dans d'autres associations et notamment celle qui organisait le forum de rencontres entre les étudiants et les entreprises et c'est là que j'ai découvert l'organisation d'événements. Voilà c'est ça en fait c'est ce qui me plaisait c'était vraiment les projets collectifs, je me retrouvais beaucoup plus là dedans que d'écrire des équations sur une feuille et voir aussi derrière l'utilité pour les personnes, la concrétisation d'un projet sur lequel on a bossé pendant plusieurs mois donc ça ça me plaisait beaucoup.

  • Speaker #1

    Oui, l'intérêt d'être en groupe. Ça tombe bien, on va en parler justement. Cette notion de consommation responsable d'informations, sensibilisation, j'imagine qu'il ne faut pas être tout seul pour faire ça. L'intérêt d'être dans des réseaux, du collectif, de partager. Donc aujourd'hui, à travers ton association The Rinder Good, tu mènes plein de projets dans le domaine de la transition écologique au sens large. Tu organises des événements grand public, comme The Greener Festival, tu es sur de la création d'ouvrages de sensibilisation avec le guide pour consommer responsable à Lyon et ses environs. Tu es aussi dans la formation, tu es co-fondatrice de l'Institut Transition à Lyon. Donc avant d'en arriver là, sur tous ces sujets, quels ont été tes principaux défis ? pour arriver jusqu'à la création de cette association ?

  • Speaker #0

    Effectivement, si je reprends un peu la chronologie, une fois que j'ai terminé mes études, il a fallu travailler, bien entendu. Et là, je suis allée un petit peu au hasard. Donc j'ai travaillé d'abord dans le domaine ferroviaire et ensuite dans un bureau d'études dans les transports. Donc je m'occupais de faire circuler des tramways. Pour résumer, et là, en fait, mon engagement personnel pour l'écologie s'est développé. dans ma vie quotidienne. Donc j'ai commencé de plus en plus à acheter bio, à réduire mes déchets, à éviter d'aller trop faire les soldes, ce que je faisais beaucoup avant. Voilà en fait au fur et à mesure je me suis renseignée, j'ai lu des livres, j'ai suivi des blogs à l'époque pour vraiment que mon mode de vie soit cohérent avec les défis que j'apprenais à connaître. Parce que les défis climatiques ok, mais après je me suis rendu compte qu'il y avait quand même pas mal d'enjeux écologiques. Et donc, ce que j'ai rencontré sur mon parcours, c'est que je me suis rendu compte que finalement, le grand public était assez peu réceptif à cette cause, entre guillemets, et notamment dans mon milieu professionnel. Donc, j'étais entourée notamment d'ingénieurs ou de personnes qui travaillent dans les travaux, des choses comme ça. Et en fait, ça leur faisait à peu près ni chaud ni froid que moi, je leur parle de ces sujets ou qu'ils me voyaient adopter certaines pratiques. Voilà, exactement. Et c'est vrai que pour moi, c'était un petit peu frustrant parce que je me disais, vous ne vous rendez pas compte de l'ampleur des défis et ce qu'il y a à relever. Donc ça, ça a été une prise de conscience un peu douloureuse, mais qui m'a fait avancer aussi et me rendre compte que c'était bien beau de faire mon petit compost et cuisiner mes plats bio, végétariens, etc. Mais que derrière, si ça n'allait pas plus loin que mon petit quotidien... C'est la première placeuse. Voilà.

  • Speaker #1

    C'est ça. Démultiplier, faire savoir et faire conscience aux autres.

  • Speaker #0

    Oui, exactement.

  • Speaker #1

    Parce que ça peut arriver à toi, ça peut arriver à d'autres.

  • Speaker #0

    Exactement. Donc il y a eu cette prise de conscience là, aussi on va dire en 2015-2016 à Lyon, je commençais à rencontrer des personnes qui montaient des commerces, des initiatives justement un peu plus vertueuses et que je trouvais très chouettes, mais je voyais que pour elles, clairement, il y avait un enjeu de modèle économique qui ne tenait pas forcément, parce que c'est bien beau d'avoir quelques initiés aussi qui viennent consommer, mais il n'y avait pas encore vraiment de passage à une échelle supérieure pour que... ce type de structure soit viable et moi aussi je me disais que c'était vraiment très dommage parce qu'il y a des super démarches qui sont faites localement mais encore assez peu connues. Donc ça, ça a été aussi notre prise de conscience.

  • Speaker #1

    C'est ça. C'est le début d'envie qui émergeait.

  • Speaker #0

    Et voilà, au fil de mes réflexions, je me suis dit qu'il y avait vraiment quelque chose à faire justement pour à la fois montrer que c'est possible d'adopter un mode de vie qui soit moins impactant sur la planète, sur le climat, les ressources, la biodiversité et j'en passe. Qu'il y avait des initiatives à Lyon qui commençaient à émerger, que c'était tout à fait faisable et que c'était pas non plus... moins bien vivre, avoir moins de confort, se priver, mais que justement on pouvait y trouver aussi du plaisir, de la satisfaction. Et c'est pour ça qu'en 2016, j'ai eu l'idée de faire un premier événement pour rassembler justement toutes les personnes qui se sentaient un peu seules et qui voulaient agir. Et pour porter l'événement, il me fallait une structure, sauf que je ne voulais pas forcément aller voir une structure existante, parce que je me disais que ça allait être compliqué, trouver un budget, etc. Et donc j'allais tout faire moi-même. Et j'ai créé l'association et très vite il y a une équipe de bénévoles qui s'est constituée. Donc voilà, très vite. J'étais pas tout seule en fait.

  • Speaker #1

    Cette association qui au départ est hyper importante, pour pouvoir la faire connaître et la lancer, qui fonctionne d'ailleurs toujours avec des bénévoles.

  • Speaker #0

    Tout à fait. Oui, on a énormément de bénévoles aujourd'hui. Et c'est vrai que dès le lancement de l'association, en fait, très vite, j'ai demandé de l'aide. Et en fait, les gens voulaient m'apporter de l'aide. Donc, je disais, tiens, toi, tu es illustratrice, tu pourrais écrire un logo. Ou tiens, toi, tu as des compétences en aménagement d'espace. Tu pourrais m'aider à imaginer l'espace en événement. Et toi... tu sais cuisiner, tu pourrais faire des choses. Donc en fait, très très vite, j'ai identifié les personnes.

  • Speaker #1

    Qui étaient sensibles à la cause et qui étaient justement volontaires pour mettre à disposition leurs compétences.

  • Speaker #0

    Oui, exactement.

  • Speaker #1

    Justement, tu sens plus que convaincu, engagé, impliqué justement dans la création, le partage et la transmission. C'est important justement de parler de ces sujets, d'informer, de sensibiliser ?

  • Speaker #0

    C'est hyper important. Au vu de tous les défis qu'on rencontre. Aujourd'hui, et on le voit maintenant dans les médias, les catastrophes climatiques notamment sont monnaie courante, mais pour autant, la plupart des personnes sont un petit peu perdues aussi dans les messages. C'est-à-dire qu'entre il faut arrêter de prendre de la viande il faut arrêter de manger de la viande il faut produire moins de déchets ça peut faire énormément d'infos, et quand on ne connaît rien, on ne sait pas forcément par où commencer. Et c'est là où nous, on vient accompagner les personnes. pour hiérarchiser un petit peu les enjeux, leur dire quels enjeux sont vraiment prioritaires, comment on peut agir dessus, et que l'idée, ce n'est pas de tout faire parfaitement, parce qu'on ne peut pas devenir à 100% zéro déchet, zéro carbone, etc.

  • Speaker #1

    Choisir un premier combat.

  • Speaker #0

    Voilà, et quels sont les plus efficaces aussi.

  • Speaker #1

    Puisque finalement, aujourd'hui, l'écologie, au sens global du terme, on le voit bien, tu viens de le dire d'ailleurs un petit peu, Ça n'arrive pas forcément à rassembler le plus grand nombre. Même si, quand on regarde un peu les sondages, ça fait partie quand même des préoccupations principales des habitants, des Français. Mais aujourd'hui, c'est un sujet qui peut diviser, qui peut sectoriser, qui peut même angoisser. On l'a vu, nous d'ailleurs, on a fait une émission sur l'éco-anxiété. Alors que finalement, et c'est ce que tu souhaites faire passer, je crois, comme message, c'est que tout le monde peut adopter un mode de vie plus durable, un quotidien plus... bio, entre guillemets, et donc ça passe par ce que tu appelles la consommation dite responsable. Alors comment tu définis justement la consommation dite responsable, éco-responsable ? Pourquoi c'est essentiel aujourd'hui ? Parce que finalement le mot responsabilité, enfin dans la définition... propre du terme, c'est un peu l'obligation qu'a une personne de répondre de ses actes, de les assumer, d'en supporter les conséquences. C'est ça la responsabilité d'un choix, d'un acte,

  • Speaker #0

    quel qu'il soit.

  • Speaker #1

    Donc comment on lit la notion de consommer à la responsabilité ? C'est quoi justement tout ça ? Merci Consommation responsable.

  • Speaker #0

    Effectivement, c'est une définition qui englobe beaucoup de choses. Pourquoi on choisit de parler aussi de la consommation ? Parce que ça englobe beaucoup de choses. Tous les achats qu'on fait au quotidien, les biens, mais aussi les services.

  • Speaker #1

    On parle souvent de l'achat. Voilà. L'achat, c'est lié à la consommation.

  • Speaker #0

    Exactement. C'est aussi la consommation de voyages. C'est un petit peu la démarche de consommer un bien ou un service, quel qu'il soit. Alors, responsable, effectivement... Nous, on englobe beaucoup de choses dedans. Il y a déjà l'aspect écologique de ce qu'on peut acheter, et il y a l'aspect éthique, donc sur les personnes qui fabriquent. Mais avant de parler de ça, pour nous, la consommation responsable, c'est aussi de savoir est-ce qu'on va consommer ou pas. Donc c'est un peu l'étape numéro une. C'est de se questionner sur ses besoins, consommer en conscience. Ça veut dire, est-ce que j'ai un besoin objectif de... avoir chaud l'hiver, manger ou quoi importe, ou éventuellement une envie, parce que l'idée c'est pas de se dire non plus que on est au strict minimum des besoins vitaux et qu'on peut pas avoir des envies de temps en temps, mais distinguer ça de pulsions d'achat qui peuvent nous être induites par la publicité, le marketing, des injonctions sociales à ressembler à ci ou ça. Donc c'est un petit peu discerner les deux et se dire ok ben si j'ai un vrai besoin... est-ce que ensuite je dois acheter ? Parce que ça c'est autre chose aussi. On se rend compte qu'il y a plein d'autres manières de bénéficier du service rendu par un objet par exemple. Ça peut être de l'emprunter, le louer, être dans la mutualisation, ce qu'on appelle l'économie de la fonctionnalité aussi qui permet de bénéficier d'un bien. Voilà c'est ça, c'est sortir de la possession et se dire aussi que si on a besoin il y a d'autres manières de... de le combler qu'en achetant quelque chose. Et si on a un besoin d'achat, ce qui peut bien entendu arriver très régulièrement, se demander qu'est ce qui fait que mon produit effectivement va être plus ou moins vertueux. Et là ce qui n'est pas évident c'est qu'il y a énormément de catégories dans la consommation, entre la consommation de biens, de consommation courante, d'aliments, de... Voilà, tout ce que... Produits d'hygiène, d'entretien, etc. Ou des choses plus ponctuelles qui vont nécessiter des plus gros investissements. Voilà, un vélo, un véhicule, ou un abonnement téléphonique, un abonnement d'énergie, peu importe. Voilà, c'est hyper large. Donc ce qui est compliqué, c'est qu'on ne peut pas avoir une grille pour tous les biens et les services qui existent pour dire... Ok, ça c'est bien, ça c'est pas bien. Donc on va regarder justement un petit peu pour chaque catégorie ce qu'il en est. Par exemple, si c'est un produit physique, d'où ça vient ? Où est-ce qu'il a été produit ? Où est-ce que mon légume a poussé ? Où est-ce qu'il a été manufacturé ? Par qui ? Est-ce que c'est des personnes exploitées à l'autre bout du monde qui travaillent dans la fast fashion ? Ou est-ce que c'est des personnes qui sont correctement rémunérées ?

  • Speaker #1

    Est-ce qu'il a nécessité beaucoup de ressources naturelles ?

  • Speaker #0

    Voilà, le côté ressources. Est-ce que mon produit est réparable ? Par exemple, un matériel électroménager ou un téléphone, un ordinateur aussi, on a des appareils qui sont plus ou moins réparables. Est-ce qu'il a été éco-conçu ? Il y a vraiment beaucoup de critères qu'on peut regarder. Ce n'est pas toujours évident de savoir lesquels, mais après, on peut un peu jouer au détective, donc regarder quels sont les labels, la composition du produit, d'où ça vient, regarder les étiquettes. et ça peut nécessiter un petit travail de recherche plutôt que juste d'aller dans un magasin et d'acheter quelque chose tout près. C'est plutôt réfléchir aux besoins, se renseigner avant de faire son choix.

  • Speaker #1

    Justement, tu l'as très bien expliqué, la consommation c'est très vaste. Tu as cité quelques secteurs de consommation, les outils et les équipements du quotidien, mode, beauté, alimentation, santé, famille, loisirs, voyage numérique, etc. La liste est longue. Toi, avec ton expérience, est-ce que tu peux nous dire s'il y a des thèmes un peu plus populaires, justement, qui suscitent un peu l'intérêt ou des questions, justement, que tu viens d'expliquer ? Et pourquoi, justement, selon toi, il y a certains secteurs de notre quotidien de consommateurs qui sont un peu plus sensibles ?

  • Speaker #0

    Alors nous, ce qu'on voit, on pose des questions aux personnes qui viennent sur nos événements pour savoir les domaines dans lesquels elles sont déjà pas mal engagées. Et puis les domaines dans lesquels elles le sont moins. Donc ce qui ressort, c'est que les domaines dans lesquels elles sont engagées, c'est plutôt les thématiques du quotidien, un peu faciles à mettre en place. Par exemple, l'alimentation, par exemple réduire ses déchets, utiliser des produits ménagers biodégradables, naturels, etc. Donc ça, en général, on va les retrouver dans les... Première catégorie, pour les personnes qui sont déjà un peu engagées. Ensuite, là où on voit que ce n'est pas évident et qu'il y a clairement une marge de progression, et je ne dis pas ça pour faire opposer cette marge de progression que sur les personnes, parce que bien entendu, il y a des choses qui ne dépendent pas des personnes, mais je vais vous donner des exemples, ça peut être la mobilité. C'est-à-dire que si on habite loin de son lieu de travail, qu'il n'y a pas d'aménagement cyclable, etc., ça va être compliqué de changer.

  • Speaker #1

    Sur des sujets comme la mobilité dont tu viens de parler, j'imagine que ce n'est pas toujours facile de parler de cette consommation un peu plus responsable quand on a affaire à des gens qui n'ont pas forcément des solutions concrètes pour agir, même si, au fond d'eux-mêmes, ils savent bien qu'ils peuvent faire mieux et qu'ils ont... envie d'agir, mais qui ne peuvent pas financièrement, une question de temps, de charges, etc.

  • Speaker #0

    Oui, c'est un sujet, effectivement, un peu la tension de j'ai envie d'agir, mais je n'ai pas les équipements pour, et qu'on retrouve pas mal sur ce sujet, notamment.

  • Speaker #1

    Les personnes comme ça ont tendance à reporter la cause sur donneurs d'ordre ou des donneurs de leçons, entre guillemets, parce que j'imagine que tout n'est pas rose, puisque certaines personnes aujourd'hui affirment que... Tout le secteur dans lequel tu travailles, la sensibilisation, l'information, les actions quotidiennes, les fameux éco-gestes. Aujourd'hui, on entend des discours de personnes qui disent que finalement, tout ça, c'est des pansements sur une plaie béante qui nécessitent des mesures beaucoup plus radicales que des simples gestes pour véritablement résoudre ou en tout cas diminuer les problèmes environnementaux. Est-ce que tu entends, toi, ce genre de critiques ?

  • Speaker #0

    Ah oui, bien sûr.

  • Speaker #1

    Et comment tu réponds ?

  • Speaker #0

    Alors, moi, je suis... Je suis d'accord avec ça dans le sens où il faut que chacun, chacune agisse en fonction de son degré de responsabilité. C'est à dire que en tant que citoyen individuel, c'est sûr qu'on n'a pas le même degré de responsabilité qu'une collectivité publique qui va gérer un réseau de transport par exemple, qu'une entreprise qui va fournir des produits et des services. Donc c'est évident que le changement ne repose pas que sur les épaules des personnes. Néanmoins, c'est un moyen C'est un détaillon essentiel. Si on est conscient de ces enjeux, si justement on va consommer plus de produits locaux, moins de choses complètement inutiles et tout ça, ça va aussi encourager une économie plus locale, ça va faire que certains produits qui sont aberrants ne seront plus vendus. Il y a aussi la loi du marché qui va rentrer en jeu. Donc ça c'est le premier point, c'est que les pouvoirs publics, les entreprises... Et les citoyens doivent agir de concert, mais n'ont pas le même niveau de responsabilité là-dedans.

  • Speaker #1

    Justement, tu viens de citer les trois acteurs qui sont du triangle de l'inaction, c'est-à-dire que chacun renvoie la faute sur les deux autres. Et voilà, c'est tout en rond.

  • Speaker #0

    Oui. Après, moi, ce que je dis aussi, c'est que quand on est conscient, quand on est un citoyen, une citoyenne qui est consciente de ses enjeux, alors certes, dans notre quotidien, on va essayer d'agir en étant aligné avec tous ces défis-là. Mais on est aussi des personnes qui travaillent dans des entreprises, qui votons, qui sommes habitants d'un quartier, peu importe. Mais on peut aussi porter cet engagement, comme j'ai pu le faire, comme beaucoup de gens le font, à un autre niveau. Parce qu'on sent qu'on peut peut-être faire bouger les lignes aussi dans des espaces un petit peu plus collectifs. Donc il y a ça aussi. Et moi je l'ai vu dans l'association notamment. C'est qu'il y a des personnes qui rejoignent notre association, qui deviennent bénévoles, donc déjà qui portent un engagement à notre niveau. Et puis finalement qu'ils se rendent compte qu'il y a d'autres sphères, par exemple le domaine politique, et puis qu'ils deviennent militants politiques. Au final, commencer par soi, puis s'engager dans une asso, puis s'engager peut-être à un autre niveau, ça motive sur plein de nouvelles échelles.

  • Speaker #1

    genre ça sert à quoi est-ce qu'il n'y a pas aussi un enjeu sur la mesure de l'impact de toutes ces actions et est-ce que toi tu réussis à démontrer l'impact d'action d'une structure comme The Greener Good sur des citoyens, sur l'environnement, le cadre de vie local ?

  • Speaker #0

    Alors c'est difficile, on l'a déjà fait, des mesures d'impact justement, pour évaluer en quoi nos événements ou nos outils vont derrière amener un certain changement. On l'avait fait pour le Greener Festival, notamment à 6 mois, 1 an, 2 ans après l'événement, pour savoir quel impact l'événement avait eu, et on a eu des retours extrêmement positifs, et j'étais même très surprise moi-même de voir des personnes qui me disaient Ah bah tiens, j'ai changé de banque depuis que je suis venue à l'événement. J'ai changé de fournisseur d'électricité, maintenant je fais systématiquement ma lessive moi-même. Il y avait des actions hyper concrètes et on voyait que derrière, les gens avaient intégré des changements durables. Donc ça, c'est une première chose. Après, sur par exemple la métropole de Lyon où on est basé, ça je ne saurais pas dire les impacts effectivement. Il y a un autre point que j'aimerais soulever quand même, c'est que quand on agit au quotidien, parfois on peut se dire que le changement climatique est tellement énorme que... si je réduis un peu mon empreinte carbone, ça n'a pas changé grand chose. Mais il faut se rappeler aussi que... Peut-être que sur le changement climatique au niveau global c'est absolument ridicule, mais au niveau local ça peut changer. Parce qu'au niveau local, si on diminue la circulation routière, c'est moins de pollution atmosphérique, moins de pollution sonore, c'est moins d'accidents aussi. Se dire si on consomme plus local, on va aussi permettre à des commerçants de quartier de pernurer, d'avoir une vie de quartier. Donc se rappeler aussi que finalement, ce qu'on fait dans notre quotidien, ça peut avoir un impact directement sur nous, sur notre santé, sur la santé et la sécurité des enfants. Donc ce n'est pas quelque chose de très éloigné de nous finalement.

  • Speaker #1

    Mais si on en est encore justement aujourd'hui à expliquer qu'il existe d'autres manières de consommer... c'est bien la preuve qu'il y a encore des freins à lever. Moi je me pose la question, quand on parle de consommation, on le disait un petit peu au début, ça serait bien de se poser des questions sur ses besoins, etc. Il y a aussi derrière la consommation, la notion de se faire plaisir. Est-ce que justement la démarche que tu mènes en faveur d'une consommation plus responsable, peut-être que tu le fais aussi, est-ce qu'elle ne doit pas également être synonyme d'épanouissement personnel et collectif et ce n'est pas un enjeu justement lié au plaisir au bien-être peut consommer différemment mieux en se faisant plaisir somme c'est parce qu'on a envie d'assouvir un petit plaisir quel qu'il soit est ce que c'est quelque chose justement qu'on peut retrouver dans une consommation plus responsable et en ce qu'il faut insister aussi alors oui on peut on peut déjà retrouver le plaisir de faire soi même parce qu'on est dans une société

  • Speaker #0

    Tu es prêt à tout. On a du prêt à manger, on a du prêt à porter, tout est servi entièrement prêt à utiliser. Mais finalement, on se rend compte, et même les études psychologiques le montrent, que quand on fait soi-même, quand on prend le temps de faire à manger, quand on raccommode un vêtement, on est fier de nous, on est fier du résultat, ça peut nous apporter du plaisir, du plaisir gustatif aussi si on mange. ça fait du bien donc il ya ce premier point ensuite aussi pour réfléchir à qu'est ce qu'on qu'est ce qu'on consomme par exemple quand si on consomme des réseaux sociaux pendant deux heures sur son canapé finalement est ce que ça va nous rendre plus heureux alors que peut-être on pourrait avoir des loisirs actifs là je reprends ce que nous avait dit philippe moati qui est un économiste et qui est intervenu lors de nos événements de nos événements pardon et qui bat justement de ces loisirs actifs qui nous font du bien donc par exemple jardiner on est encore dans le faire soi même utiliser ses mains et ça ça peut être quelque chose de très épanouissant aussi donc donc il faut se dire et ça les études psychologiques le montre que alors je suis pas contraint à souvire un petit plaisir tiens j'ai envie d'acheter le vêtement de m'acheter si ou ça de faire un petit voyage bon regardons les impacts mais on peut on peut quand même chercher des sources

  • Speaker #1

    ...de plaisir à travers le faire soi-même, se former différemment, mais en se faisant plaisir, parce que c'est quand même le... objectif de personne, c'est de...

  • Speaker #0

    Oui, oui.

  • Speaker #1

    On sait qu'on a fait tout ce qui est charge mentale, les choses à faire, qu'on n'a pas trop le choix, on a envie quand même...

  • Speaker #0

    Oui, oui, mais se rappeler, voilà, donc je retrouve le fil, se rappeler qu'il s'apparaît, les études psychologiques le montrent, qu'en fait, ce sont des plaisirs qui vont retomber assez rapidement. Oui. Donc, c'est un concept qu'on appelle l'habituation hédonique, si je ne me trompe pas. C'est qu'en fait, ok, on va acheter quelque chose, sur le coup, ça va nous faire plaisir pendant un jour, deux jours. pour quelques temps puis après on va retourner à notre étape. Donc il faut identifier ça aussi et se dire que ça peut être sympa d'aller faire du shopping ou quoi mais en fait ça va être très ponctuel le plaisir que ça nous apporte.

  • Speaker #1

    On s'habitue finalement à ce plaisir donc il devient très court, on a envie de rassouvir et de reconsommer sans forcément se poser les questions est-ce que j'en ai vraiment besoin, est-ce qu'il n'y a pas un impact derrière tout ça, est-ce que c'est pas de toute part, ça serait pas plus intéressant d'où on va. Rappelé justement revenir à ce que tu disais, aux besoins et pourquoi pas se faire plaisir différemment. C'est ça. En regardant ce côté bien-être.

  • Speaker #0

    Et on peut se rappeler aussi de ce petit proverbe, moins de bien, plus de lien. Ce qui va aussi nous épanouir, c'est le lien avec les autres. Passer du temps avec sa famille, ses amis, un collectif de personnes qui agit pour améliorer quelque chose, pour s'engager dans une cause. Donc moins de bien, plus de lien, c'est quand même...

  • Speaker #1

    un bon leitmotiv il y a aussi quelque chose que on doit souvent poser la question ou s'interpeller là-dessus qui peut être C'est l'heure du cliché aujourd'hui, je pense. dans beaucoup de cas, le nerf de la guerre, c'est de se prendre l'argent. Qu'est-ce que tu réponds à ceux qui disent que consommer mieux, c'est consommer plus cher ? Et donc que c'est réservé à certaines personnes qui en ont les moyens, tout simplement.

  • Speaker #0

    Alors, je réponds oui et non. C'est sûr que si on veut acheter 100% du temps des habits neufs, made in France, très bonne qualité, 100% de produits bio, locaux, etc. Oui, ça va être plus cher. Ça va être plus cher. Néanmoins, si on reprend un peu le fil de ce que j'ai expliqué au début, la première étape c'est de consommer moins, faire des achats en conscience et donc se dire peut-être que j'ai pas besoin d'acheter ça finalement, ou peut-être que j'ai ce besoin mais je peux emprunter autour de moi, je peux louer, etc. Donc au final déjà on réduit une certaine partie de sa consommation. Le deuxième c'est consommer mieux et donc en consommant mieux, et ça je ne l'ai pas évoqué tout à l'heure, mais ça peut être consommer... Quelque chose qui existe déjà pour ne pas utiliser des ressources naturelles qui ne sont pas forcément renouvelables, et avoir une empreinte caravane, etc. Donc, ça peut être consommé d'occasion, de seconde main, et ça, on peut trouver des vêtements, de l'électroménager, du matériel informatique, on peut tout trouver de seconde main, avec quand même un petit bémol. Si c'est d'occasion, ça ne veut pas dire que ça y est, il y a zéro impact, et on peut consommer, consommer, et puis revendre sur des plateformes, parce que c'est bon, c'est dans sa vie. une économie circulaire, c'est réutilisé. Donc il faut aussi, parce que ça peut être un travers, pas se dire qu'on peut consommer en illimité de la seconde main, il faut le faire aussi de manière raisonnée. Voilà. Et puis, mine de rien, il y a aussi d'autres choses qui font qu'on peut s'y retrouver. Par exemple, si on a quelque chose de cassé, au lieu d'en racheter un nouveau, on peut faire réparer. On peut acheter aussi différents... Par exemple, si j'ai une consommation alimentaire très carnée avec beaucoup de produits d'origine animale, peut-être que déjà ça a un fort impact sur le climat, sur les pollutions, etc. Donc peut-être on peut se dire, je vais consommer moins de viande, mais la prendre de meilleure qualité. Je vais m'acheter peut-être de la très bonne viande une ou deux fois par semaine, qui va être bio, locale, etc. Plutôt que de la viande industrielle deux fois par jour. Donc voilà, en fait, je ne peux pas répondre par oui ou non, c'est plus cher. Ça dépend de... comment on consomme, ce qu'on en fait au quotidien. Et quand on entend, oui, mais les personnes les plus précaires, c'est compliqué, etc. Ça peut être compliqué, mais il y a aussi énormément d'initiatives qui se créent pour, par exemple, rendre les produits bio accessibles dans certains quartiers. Je pense à l'association VRAC, ouvert un réseau d'achats communs qui démocratise le bio dans les quartiers. Voilà, exactement. On mutualise justement les achats pour que ce soit moins cher. Il y a quand même... pas mal d'alternatives qui permettent de rendre accessible cette consommation là.

  • Speaker #1

    Faut-il le faire connaître dans tous ces réseaux, ces associations ? Alors qui dit consommation, dit forcément consommateur, on en a pas mal parlé, mais dit aussi commerçant. Est-ce que toi tu as une stratégie spécifique pour encourager, pas les consommateurs, mais aussi les commerçants à adopter des pratiques plus durables et à réduire leur emprunt de carbone ? Puisque le bouclier est bouclé, si le consommateur désire de faire mieux... Je pense qu'il y a des commerçants qui offrent justement ce type de service.

  • Speaker #0

    Alors pas forcément, on n'a pas vraiment la main là-dessus, d'autant plus qu'il y a énormément et de plus en plus d'achats qui se font sur internet, sur des plateformes qui viennent.

  • Speaker #1

    Après le principe du commerce c'est souvent l'offre et la demande, donc c'est vrai que s'il y a beaucoup de demandes, logiquement il devrait y avoir aussi une offre.

  • Speaker #0

    Oui mais c'est juste ça, c'est la problématique, en tout cas nous l'enjeu auquel on s'attèle c'est de faire augmenter la demande, ce qui n'augmente pas de manière exponentielle ces dernières années malheureusement. malheureusement et on a plutôt même vu l'inverse on a plutôt vu beaucoup de magasins bio magasins zéro déchet voilà commerces de proximité fermer leurs portes donc malheureusement on essaye de soutenir une progression inverse mais mais là avec tous les discours qu'on entend sur l'inflation sur assez dur le pouvoir d'achat et tout va forcément les gens ont très peur ont peur de consommer veulent consommer toujours moins cher moins cher il y Il y a le hard discount pour Gerton, donc c'est assez compliqué, nous, de se battre avec nos petits moyens pour aller contre ces discours. Oui,

  • Speaker #1

    il faut en revenir toujours à obtenir un peu de temps de concentration de certaines personnes pour parler de ces sujets, et qui prennent conscience justement qu'ils peuvent faire différemment, tout en se faisant plaisir. et en consommant ailleurs. Alors on le voit, pour répondre à cette urgence climatique et réussir à changer de paradigme, manière de voir les choses, de modèle, c'est important de ne pas être isolé, tu l'as très bien expliqué, tu l'as démontré justement à travers la création de ton association, et donc c'est important de travailler en collaboration avec d'autres associations, entreprises, institutions. Et depuis 2022, nous on est à Lyon. Lyon qui a été sélectionné par la Commission européenne pour intégrer le réseau des 100 villes climatiquement neutres et intelligentes pour 2030. Et au cœur de cette démarche, il y a ce qu'on appelle l'Agora 2030 qui est un réseau justement d'une soixantaine d'acteurs actuellement du territoire en action pour le climat, dont l'ALEC fait partie et parmi eux aussi The Greener Good. Et justement, toi Clémentine, est-ce que tu peux nous dire quel est l'intérêt et encore une fois l'importance de travailler à plusieurs de... Réunir justement toutes ces compétences, ces motivations, ces personnes, est-ce que toi, justement, à travers ce type d'initiative, tu sens aussi que ça entraîne, que ça impulse ?

  • Speaker #0

    Alors oui, clairement, c'est fondamental de travailler avec des partenaires locaux, de faire connaître nos actions, de connaître aussi ces structures qui sont très différentes. Dans le cadre de l'Agora Lyon 2030, on a des très grandes entreprises comme Enedis, GRDF, ou des... des associations beaucoup plus modestes comme nous, ou même des jardins partagés d'un quartier, des choses à une échelle très très locale. Et donc oui, c'est hyper important de connaître les structures qu'on a au niveau d'un territoire pour travailler avec, pour porter nos messages plus loin, parce que nous l'enjeu qu'on a aussi c'est de ne pas s'adresser que à des écolos convaincus, mais justement aller porter nos messages dans le monde. d'autres cercles et par exemple aller les porter au sein d'entreprises c'est quelque chose qui pour nous est un vrai levier parce que là on va aller toucher directement plusieurs dizaines de personnes c'est que l'entreprise a un rôle aujourd'hui ce qui est réseau sans charge des salariés des fois certains

  • Speaker #1

    souhaitent impulser via leur employeur démarche les salariés et agents etc ou inversement c'est l'employeur qui souhaite donner des billes à ces salariés pour qu'ils agissent aussi bien pour la boîte, mais ça leur sert aussi dans leur quotidien.

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait. On travaille justement avec plusieurs entreprises, et ça peut être soit à l'initiative de la direction qui veut que les salariés soient conscients des enjeux pour que justement, après les mesures qui soient prises, ils passent mieux. Mais ça peut être aussi, des fois on intervient parce qu'il y a un groupe de salariés, une sorte de green team qui s'est constitué et qui veut faire bouger les choses, mais qui n'a pas forcément... les outils et du coup qui ont négocié pendant plusieurs mois avec leur direction finalement arrive à nous faire intervenir parfois plusieurs fois pour justement que l'on porte ses connaissances là auprès des salariés qu'on donne envie d'agir dans leur entreprise et donc donc pour nous oui c'est un vrai un vrai levier ça marche enfin voilà nous on aime bien agir sur différents plans c'est soit organiser nos propres événements ou là bas on attend que les gens viennent à nous et on sait que pas tout le monde viendra à nous, soit aller vers les gens.

  • Speaker #1

    Oui, donc ça nécessite de l'insensibilisation, mais d'information, de communication, ce que tu fais très bien. Tu m'en dis, si on te suit un peu sur les réseaux, à travers ton association, tes événements, tu donnes quand même de ta personne. Tu es proactif, tu es présent sur des émissions, des scènes diverses et variées, des podcasts. Alors d'ici aujourd'hui, merci, d'autres. Il y a aussi ce besoin de... Péterin, c'est le jeu aujourd'hui, ça fonctionne comme ça. Donc si on ne veut pas se limiter, comme tu disais, à certains militants écolo-bobos, on peut être un cliché, mais ouvrir et montrer que c'est des sujets qui peuvent intéresser tout le monde.

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait. Et il faut le faire d'autant plus maintenant, il me semble que, je ne sais pas si vous avez entendu parler du fait que plusieurs émissions sur les sujets écologiques dans les grands médias français ont été arrêtées, voilà il y avait des chroniques parfois dans certains médias et qui ont été coupés parce que peut-être que voilà le sujet des intérêts ce qu'il ya des sujets sur la politique ou autres qui prennent au dessus mais du coup pour moi c'est d'autant plus important de continuer à occuper ce terrain là alors même localement pour dans des radios dans des émissions aller parler à canaux et de vecteurs de communication et qui sont très saturés mais on essaye de garder la place alors justement toi

  • Speaker #1

    Avec cet exemple de travail en réseau On parlait de 2030, même on a commencé avec des objectifs européens, français, on parle de 2050. Toi, à titre perso, ou directrice d'une association engagée, quelle est ta vision pour cet avenir court et moyen terme ? Quels sont finalement tes objectifs ?

  • Speaker #0

    Alors on est dans un contexte politique particulier, donc j'allais dire que j'attendrais que ce contexte soit passé pour avoir une vision un petit peu plus nette peut-être de ce qui va devenir en France. Ce que je vois en tout cas par rapport aux dernières années, c'est que la prise de conscience sur les enjeux écologiques s'est vraiment accentuée. C'est-à-dire que maintenant plus personne, enfin en tout cas il y a encore beaucoup de climato-sceptiques malheureusement, mais de moins en moins on peut quand même difficilement nier la réalité. l'égalité du changement climatique.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Quand on interroge les gens sur leurs préoccupations, le climat, l'environnement arrivent quand même.

  • Speaker #0

    Voilà. Ce qui n'était pas le cas, quand j'ai lancé l'association il y a huit ans, c'était quelques personnes par-ci, par-là, qui avaient conscience de ça. Maintenant, il y a aussi un traitement médiatique de cette information qui est fait, et puis on voit dans les médias très régulièrement les enjeux, les catastrophes. J'ai assisté l'été dernier, donc en 2023, au lancement d'un groupe de travail à l'Assemblée sur le traitement médiatique des enjeux écologiques, où justement, ils veulent le traiter de la manière la plus pertinente possible, sans dire Ah, c'est trop bien, c'est la canicule, tout le monde mange des glaces, on va éviter d'être dans ce cliché-là Je vois qu'en tout cas, au niveau de la sphère médiatique et de la prise de conscience collective, ça prend. Ce que j'ai vu aussi beaucoup, notamment avec la crise du Covid et dans les années qui ont suivi, c'est le fait que les personnes se rendent compte que... Elles peuvent aussi, dans leur travail, dans leur milieu professionnel, contribuer à répondre à ces enjeux. Donc justement, avec la création en 2020 de l'Institut Transition à Lyon, qui est un institut qui accompagne les personnes en évolution de vie professionnelle qui ont envie de mettre leurs compétences au service de la transition écologique, on voit justement qu'il y a de plus en plus de personnes qui ont envie de mettre du sens dans leur travail, de se sentir utile, de contribuer à cette transition écologique.

  • Speaker #1

    On a reçu justement dans cette émission... Isabelle Huynh, ta collègue, qui nous avait parlé justement de toutes ces personnes qui cherchaient un peu plus de sens et de valeur dans leur travail, dans leur milieu pro, en reconversion.

  • Speaker #0

    C'est ça. Donc ça, c'est aussi quelque chose, je pense, qui va continuer à évoluer. Il y a de plus en plus de formations qui se développent pour les jeunes post-bac, dans les écoles d'enseignement supérieur, ou même dans l'enseignement supérieur classique. voilà les BTS, les école d'ingénieurs, les écoles de commerce, peu importe, maintenant c'est vraiment quelque chose qui est intégré de base et donc j'ose espérer que on va créer des nouvelles générations aussi de personnes dans le milieu du travail qui vont avoir conscience des enjeux, qui vont prendre des décisions plus vertueuses aussi au niveau pro. voilà c'est ça donc pour le pour le futur en fait je m'appuie sur ce que j'ai vu émerger ces dernières années en termes de prise de conscience collective et je reste je reste quand même positive même si je suis aussi très lucide en sur le fait que malheureusement il ya des catastrophes qui vont continuer à arriver que les objectifs qu'on se fixe au niveau international sur le site de réduction de l'empreinte carbone des pays ou autres sont pas encore atteints et donc qu'il faut qu'il y ait aussi une vraie prise de conscience et une mobilisation au niveau de la politique internationale pour avoir des décideurs pour agir sur ces sujets et j'ai l'impression que malheureusement actuellement on n'y est pas. Bon ma petite note d'espoir c'est que récemment il y a quand même au Mexique la présidente qui a été élue qui est une ancienne scientifique du GIEC donc je me suis dit que c'était quand même un signal assez assez chouette donc j'espère qu'on aura de plus En plus de bonnes nouvelles comme ça à l'avenir de décideurs justement qui auront cette conscience-là et qui feront les choix en conscience.

  • Speaker #1

    Clémentine, merci. Un dernier conseil que tu donnerais à nos auditeurs pour commencer à adopter un mode de vie soutenable et finalement, par où commencer sa transition écologique, si certains n'en sont qu'au début.

  • Speaker #0

    Alors je dirais déjà renseignez-vous, faites vos enquêtes quand vous devez acheter et puis surtout... aller voir les associations, aller sur des événements, aller lire des publications. Il y a énormément d'acteurs qui agissent sur ces questions-là, de sensibilisation, de donner les informations les plus claires possibles. Donc c'est un petit peu ça mon conseil, c'est de se renseigner, aller voir les structures qui agissent.

  • Speaker #1

    pour nous partager une expérience personnelle marquante qui a peut-être renforcé encore ton engagement en faveur de l'environnement ?

  • Speaker #0

    Je vais prendre un exemple de quelque chose que j'ai découvert aussi il y a quelques années et qui me plaît énormément. Moi qui, quand j'ai commencé à travailler et avoir mes premiers salaires, n'ayant pas forcément cette conscience écologique sur tous les fronts, j'aimais beaucoup aller voyager, prendre l'avion, etc. Et en fait, je me suis rendue compte que voyager localement à vélo, à pied, en itinérance, en train, c'était quelque chose qui me plaisait énormément et que j'avais aussi énormément de plaisir à aller découvrir des ondes. endroit un peu en slow tourisme en prenant plus le temps et donc ça m'a renforcé dans le fait qu'on n'est pas obligé d'aller à l'autre bout du monde pour se faire plaisir pour prendre du bon temps et que ça fait des expériences qui sont assez inoubliables aussi.

  • Speaker #1

    Pour finir ton éco geste préféré, on parlait des éco gestes, on en a tous.

  • Speaker #0

    Mon éco geste préféré c'est pas évident comme ça parce que... Maintenant c'est vraiment ancré dans mon quotidien et voilà.

  • Speaker #1

    Quelque chose de plus simple qui est devenu quasiment un réflexe peut-être ?

  • Speaker #0

    Pour moi le réflexe c'est de cuisiner mes repas à partir de produits de saison locaux. J'aime beaucoup manger et j'aime beaucoup justement les bons goûts et donc c'est un peu ancré dans mon quotidien. quotidien de me faire ma boîte repas le midi de manger le soir et puis j'apprécie d'autant plus de temps en temps faire un restaurant parce que justement ça change et c'est pas quelque chose de trop banal en tout cas merci infiniment clémentine merci pour cet instant climat partagé c'était un

  • Speaker #1

    vrai plaisir d'échanger avec toi je suis certain que ton expérience et ton expertise ont offert des perspectives inspirantes sur comment on vit de manière plus durable et responsable au quotidien je suis parti après Merci, Mélion. Ça me plaît. C'est un plaisir. Pour l'instant, il est temps de conclure. Nous nous retrouvons très bientôt pour un nouvel épisode de l'Instinct Climat. En attendant, plongez-vous ou replongez-vous dans les autres épisodes déjà en ligne et trouvez réponse à de nombreuses questions énergie-climat dans notre autre podcast Life, Écoute, Écoute, Climat. Et si vous avez des idées de sujets ou d'invités, nous serions ravis de les découvrir. Rendez-vous sur www.alex-leon.org. En attendant, restez à l'écoute et à très bientôt. Merci Clémentine.

  • Speaker #0

    Merci à vous.

Description

Aujourd'hui, nous avons le plaisir d'accueillir Clémentine Mossé, Fondatrice et Directrice de The Greener Good, une association qui a pour raison d’être l’accompagnement à l'adoption de modes de vie soutenables et à la consommation responsable. Alors, finalement, qu'est-ce-que la consommation responsable, ce terme que l'on entend de plus en plus dans le quotidien ? Comment consommer plus responsable et comment accompagner ces changements de comportements ?


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Les esprits curieux échangent autour des enjeux, des défis et des solutions pour un avenir plus durable. Vous écoutez l'instant climat avec Lalec Lyon.

  • Speaker #1

    Bonjour et bienvenue dans l'instant climat. Aujourd'hui, nous avons le plaisir d'accueillir Clémentine Mossé, qui est fondatrice et directrice de The Greener Good, une association qui a pour raison d'être l'accompagnement à l'adoption de modes de vie soutenables et à la consommation responsable, éco-responsable. On va en parler. Bonjour Clémentine.

  • Speaker #0

    Bonjour Stéphane.

  • Speaker #1

    Merci d'avoir accepté notre invitation.

  • Speaker #0

    Avec plaisir.

  • Speaker #1

    Alors, commençons par les présentations. Est-ce que tu peux nous parler un peu de toi, de ton parcours, avant de fonder The Greener Good ?

  • Speaker #0

    Alors, j'ai un parcours assez... C'est classique initialement, donc j'avais on va dire des bonnes notes, donc on m'a dit voilà tu peux faire une prépa scientifique, donc ce que j'ai fait, prépa scientifique, école d'ingénieur, donc j'ai été diplômée en 2012 et en fait j'ai choisi ce parcours parce que je ne savais pas trop qu'est-ce qui me plaisait dans la vie, qu'est-ce que je voulais vraiment faire. Je me suis bien reconnue dans l'engagement associatif quand j'étais étudiante, plus que dans les études à proprement parler. Et donc quand j'étais en école d'ingénieur, je me suis beaucoup impliquée dans des associations du campus. Donc comme j'avais déjà une sensibilité écologique, je me suis engagée dans l'association qui s'appelle Ingénieurs sans frontières et qui faisait notamment beaucoup de projets locaux, contrairement à ce que le nom indique. Mais j'ai pu mettre en place des paliers bio pour les élèves et pour les profs de mon école. On a mis en place des éco-cups pour éviter les gobelets jetables. Enfin voilà, des actions très concrètes. Et puis j'ai eu l'occasion de m'investir. dans d'autres associations et notamment celle qui organisait le forum de rencontres entre les étudiants et les entreprises et c'est là que j'ai découvert l'organisation d'événements. Voilà c'est ça en fait c'est ce qui me plaisait c'était vraiment les projets collectifs, je me retrouvais beaucoup plus là dedans que d'écrire des équations sur une feuille et voir aussi derrière l'utilité pour les personnes, la concrétisation d'un projet sur lequel on a bossé pendant plusieurs mois donc ça ça me plaisait beaucoup.

  • Speaker #1

    Oui, l'intérêt d'être en groupe. Ça tombe bien, on va en parler justement. Cette notion de consommation responsable d'informations, sensibilisation, j'imagine qu'il ne faut pas être tout seul pour faire ça. L'intérêt d'être dans des réseaux, du collectif, de partager. Donc aujourd'hui, à travers ton association The Rinder Good, tu mènes plein de projets dans le domaine de la transition écologique au sens large. Tu organises des événements grand public, comme The Greener Festival, tu es sur de la création d'ouvrages de sensibilisation avec le guide pour consommer responsable à Lyon et ses environs. Tu es aussi dans la formation, tu es co-fondatrice de l'Institut Transition à Lyon. Donc avant d'en arriver là, sur tous ces sujets, quels ont été tes principaux défis ? pour arriver jusqu'à la création de cette association ?

  • Speaker #0

    Effectivement, si je reprends un peu la chronologie, une fois que j'ai terminé mes études, il a fallu travailler, bien entendu. Et là, je suis allée un petit peu au hasard. Donc j'ai travaillé d'abord dans le domaine ferroviaire et ensuite dans un bureau d'études dans les transports. Donc je m'occupais de faire circuler des tramways. Pour résumer, et là, en fait, mon engagement personnel pour l'écologie s'est développé. dans ma vie quotidienne. Donc j'ai commencé de plus en plus à acheter bio, à réduire mes déchets, à éviter d'aller trop faire les soldes, ce que je faisais beaucoup avant. Voilà en fait au fur et à mesure je me suis renseignée, j'ai lu des livres, j'ai suivi des blogs à l'époque pour vraiment que mon mode de vie soit cohérent avec les défis que j'apprenais à connaître. Parce que les défis climatiques ok, mais après je me suis rendu compte qu'il y avait quand même pas mal d'enjeux écologiques. Et donc, ce que j'ai rencontré sur mon parcours, c'est que je me suis rendu compte que finalement, le grand public était assez peu réceptif à cette cause, entre guillemets, et notamment dans mon milieu professionnel. Donc, j'étais entourée notamment d'ingénieurs ou de personnes qui travaillent dans les travaux, des choses comme ça. Et en fait, ça leur faisait à peu près ni chaud ni froid que moi, je leur parle de ces sujets ou qu'ils me voyaient adopter certaines pratiques. Voilà, exactement. Et c'est vrai que pour moi, c'était un petit peu frustrant parce que je me disais, vous ne vous rendez pas compte de l'ampleur des défis et ce qu'il y a à relever. Donc ça, ça a été une prise de conscience un peu douloureuse, mais qui m'a fait avancer aussi et me rendre compte que c'était bien beau de faire mon petit compost et cuisiner mes plats bio, végétariens, etc. Mais que derrière, si ça n'allait pas plus loin que mon petit quotidien... C'est la première placeuse. Voilà.

  • Speaker #1

    C'est ça. Démultiplier, faire savoir et faire conscience aux autres.

  • Speaker #0

    Oui, exactement.

  • Speaker #1

    Parce que ça peut arriver à toi, ça peut arriver à d'autres.

  • Speaker #0

    Exactement. Donc il y a eu cette prise de conscience là, aussi on va dire en 2015-2016 à Lyon, je commençais à rencontrer des personnes qui montaient des commerces, des initiatives justement un peu plus vertueuses et que je trouvais très chouettes, mais je voyais que pour elles, clairement, il y avait un enjeu de modèle économique qui ne tenait pas forcément, parce que c'est bien beau d'avoir quelques initiés aussi qui viennent consommer, mais il n'y avait pas encore vraiment de passage à une échelle supérieure pour que... ce type de structure soit viable et moi aussi je me disais que c'était vraiment très dommage parce qu'il y a des super démarches qui sont faites localement mais encore assez peu connues. Donc ça, ça a été aussi notre prise de conscience.

  • Speaker #1

    C'est ça. C'est le début d'envie qui émergeait.

  • Speaker #0

    Et voilà, au fil de mes réflexions, je me suis dit qu'il y avait vraiment quelque chose à faire justement pour à la fois montrer que c'est possible d'adopter un mode de vie qui soit moins impactant sur la planète, sur le climat, les ressources, la biodiversité et j'en passe. Qu'il y avait des initiatives à Lyon qui commençaient à émerger, que c'était tout à fait faisable et que c'était pas non plus... moins bien vivre, avoir moins de confort, se priver, mais que justement on pouvait y trouver aussi du plaisir, de la satisfaction. Et c'est pour ça qu'en 2016, j'ai eu l'idée de faire un premier événement pour rassembler justement toutes les personnes qui se sentaient un peu seules et qui voulaient agir. Et pour porter l'événement, il me fallait une structure, sauf que je ne voulais pas forcément aller voir une structure existante, parce que je me disais que ça allait être compliqué, trouver un budget, etc. Et donc j'allais tout faire moi-même. Et j'ai créé l'association et très vite il y a une équipe de bénévoles qui s'est constituée. Donc voilà, très vite. J'étais pas tout seule en fait.

  • Speaker #1

    Cette association qui au départ est hyper importante, pour pouvoir la faire connaître et la lancer, qui fonctionne d'ailleurs toujours avec des bénévoles.

  • Speaker #0

    Tout à fait. Oui, on a énormément de bénévoles aujourd'hui. Et c'est vrai que dès le lancement de l'association, en fait, très vite, j'ai demandé de l'aide. Et en fait, les gens voulaient m'apporter de l'aide. Donc, je disais, tiens, toi, tu es illustratrice, tu pourrais écrire un logo. Ou tiens, toi, tu as des compétences en aménagement d'espace. Tu pourrais m'aider à imaginer l'espace en événement. Et toi... tu sais cuisiner, tu pourrais faire des choses. Donc en fait, très très vite, j'ai identifié les personnes.

  • Speaker #1

    Qui étaient sensibles à la cause et qui étaient justement volontaires pour mettre à disposition leurs compétences.

  • Speaker #0

    Oui, exactement.

  • Speaker #1

    Justement, tu sens plus que convaincu, engagé, impliqué justement dans la création, le partage et la transmission. C'est important justement de parler de ces sujets, d'informer, de sensibiliser ?

  • Speaker #0

    C'est hyper important. Au vu de tous les défis qu'on rencontre. Aujourd'hui, et on le voit maintenant dans les médias, les catastrophes climatiques notamment sont monnaie courante, mais pour autant, la plupart des personnes sont un petit peu perdues aussi dans les messages. C'est-à-dire qu'entre il faut arrêter de prendre de la viande il faut arrêter de manger de la viande il faut produire moins de déchets ça peut faire énormément d'infos, et quand on ne connaît rien, on ne sait pas forcément par où commencer. Et c'est là où nous, on vient accompagner les personnes. pour hiérarchiser un petit peu les enjeux, leur dire quels enjeux sont vraiment prioritaires, comment on peut agir dessus, et que l'idée, ce n'est pas de tout faire parfaitement, parce qu'on ne peut pas devenir à 100% zéro déchet, zéro carbone, etc.

  • Speaker #1

    Choisir un premier combat.

  • Speaker #0

    Voilà, et quels sont les plus efficaces aussi.

  • Speaker #1

    Puisque finalement, aujourd'hui, l'écologie, au sens global du terme, on le voit bien, tu viens de le dire d'ailleurs un petit peu, Ça n'arrive pas forcément à rassembler le plus grand nombre. Même si, quand on regarde un peu les sondages, ça fait partie quand même des préoccupations principales des habitants, des Français. Mais aujourd'hui, c'est un sujet qui peut diviser, qui peut sectoriser, qui peut même angoisser. On l'a vu, nous d'ailleurs, on a fait une émission sur l'éco-anxiété. Alors que finalement, et c'est ce que tu souhaites faire passer, je crois, comme message, c'est que tout le monde peut adopter un mode de vie plus durable, un quotidien plus... bio, entre guillemets, et donc ça passe par ce que tu appelles la consommation dite responsable. Alors comment tu définis justement la consommation dite responsable, éco-responsable ? Pourquoi c'est essentiel aujourd'hui ? Parce que finalement le mot responsabilité, enfin dans la définition... propre du terme, c'est un peu l'obligation qu'a une personne de répondre de ses actes, de les assumer, d'en supporter les conséquences. C'est ça la responsabilité d'un choix, d'un acte,

  • Speaker #0

    quel qu'il soit.

  • Speaker #1

    Donc comment on lit la notion de consommer à la responsabilité ? C'est quoi justement tout ça ? Merci Consommation responsable.

  • Speaker #0

    Effectivement, c'est une définition qui englobe beaucoup de choses. Pourquoi on choisit de parler aussi de la consommation ? Parce que ça englobe beaucoup de choses. Tous les achats qu'on fait au quotidien, les biens, mais aussi les services.

  • Speaker #1

    On parle souvent de l'achat. Voilà. L'achat, c'est lié à la consommation.

  • Speaker #0

    Exactement. C'est aussi la consommation de voyages. C'est un petit peu la démarche de consommer un bien ou un service, quel qu'il soit. Alors, responsable, effectivement... Nous, on englobe beaucoup de choses dedans. Il y a déjà l'aspect écologique de ce qu'on peut acheter, et il y a l'aspect éthique, donc sur les personnes qui fabriquent. Mais avant de parler de ça, pour nous, la consommation responsable, c'est aussi de savoir est-ce qu'on va consommer ou pas. Donc c'est un peu l'étape numéro une. C'est de se questionner sur ses besoins, consommer en conscience. Ça veut dire, est-ce que j'ai un besoin objectif de... avoir chaud l'hiver, manger ou quoi importe, ou éventuellement une envie, parce que l'idée c'est pas de se dire non plus que on est au strict minimum des besoins vitaux et qu'on peut pas avoir des envies de temps en temps, mais distinguer ça de pulsions d'achat qui peuvent nous être induites par la publicité, le marketing, des injonctions sociales à ressembler à ci ou ça. Donc c'est un petit peu discerner les deux et se dire ok ben si j'ai un vrai besoin... est-ce que ensuite je dois acheter ? Parce que ça c'est autre chose aussi. On se rend compte qu'il y a plein d'autres manières de bénéficier du service rendu par un objet par exemple. Ça peut être de l'emprunter, le louer, être dans la mutualisation, ce qu'on appelle l'économie de la fonctionnalité aussi qui permet de bénéficier d'un bien. Voilà c'est ça, c'est sortir de la possession et se dire aussi que si on a besoin il y a d'autres manières de... de le combler qu'en achetant quelque chose. Et si on a un besoin d'achat, ce qui peut bien entendu arriver très régulièrement, se demander qu'est ce qui fait que mon produit effectivement va être plus ou moins vertueux. Et là ce qui n'est pas évident c'est qu'il y a énormément de catégories dans la consommation, entre la consommation de biens, de consommation courante, d'aliments, de... Voilà, tout ce que... Produits d'hygiène, d'entretien, etc. Ou des choses plus ponctuelles qui vont nécessiter des plus gros investissements. Voilà, un vélo, un véhicule, ou un abonnement téléphonique, un abonnement d'énergie, peu importe. Voilà, c'est hyper large. Donc ce qui est compliqué, c'est qu'on ne peut pas avoir une grille pour tous les biens et les services qui existent pour dire... Ok, ça c'est bien, ça c'est pas bien. Donc on va regarder justement un petit peu pour chaque catégorie ce qu'il en est. Par exemple, si c'est un produit physique, d'où ça vient ? Où est-ce qu'il a été produit ? Où est-ce que mon légume a poussé ? Où est-ce qu'il a été manufacturé ? Par qui ? Est-ce que c'est des personnes exploitées à l'autre bout du monde qui travaillent dans la fast fashion ? Ou est-ce que c'est des personnes qui sont correctement rémunérées ?

  • Speaker #1

    Est-ce qu'il a nécessité beaucoup de ressources naturelles ?

  • Speaker #0

    Voilà, le côté ressources. Est-ce que mon produit est réparable ? Par exemple, un matériel électroménager ou un téléphone, un ordinateur aussi, on a des appareils qui sont plus ou moins réparables. Est-ce qu'il a été éco-conçu ? Il y a vraiment beaucoup de critères qu'on peut regarder. Ce n'est pas toujours évident de savoir lesquels, mais après, on peut un peu jouer au détective, donc regarder quels sont les labels, la composition du produit, d'où ça vient, regarder les étiquettes. et ça peut nécessiter un petit travail de recherche plutôt que juste d'aller dans un magasin et d'acheter quelque chose tout près. C'est plutôt réfléchir aux besoins, se renseigner avant de faire son choix.

  • Speaker #1

    Justement, tu l'as très bien expliqué, la consommation c'est très vaste. Tu as cité quelques secteurs de consommation, les outils et les équipements du quotidien, mode, beauté, alimentation, santé, famille, loisirs, voyage numérique, etc. La liste est longue. Toi, avec ton expérience, est-ce que tu peux nous dire s'il y a des thèmes un peu plus populaires, justement, qui suscitent un peu l'intérêt ou des questions, justement, que tu viens d'expliquer ? Et pourquoi, justement, selon toi, il y a certains secteurs de notre quotidien de consommateurs qui sont un peu plus sensibles ?

  • Speaker #0

    Alors nous, ce qu'on voit, on pose des questions aux personnes qui viennent sur nos événements pour savoir les domaines dans lesquels elles sont déjà pas mal engagées. Et puis les domaines dans lesquels elles le sont moins. Donc ce qui ressort, c'est que les domaines dans lesquels elles sont engagées, c'est plutôt les thématiques du quotidien, un peu faciles à mettre en place. Par exemple, l'alimentation, par exemple réduire ses déchets, utiliser des produits ménagers biodégradables, naturels, etc. Donc ça, en général, on va les retrouver dans les... Première catégorie, pour les personnes qui sont déjà un peu engagées. Ensuite, là où on voit que ce n'est pas évident et qu'il y a clairement une marge de progression, et je ne dis pas ça pour faire opposer cette marge de progression que sur les personnes, parce que bien entendu, il y a des choses qui ne dépendent pas des personnes, mais je vais vous donner des exemples, ça peut être la mobilité. C'est-à-dire que si on habite loin de son lieu de travail, qu'il n'y a pas d'aménagement cyclable, etc., ça va être compliqué de changer.

  • Speaker #1

    Sur des sujets comme la mobilité dont tu viens de parler, j'imagine que ce n'est pas toujours facile de parler de cette consommation un peu plus responsable quand on a affaire à des gens qui n'ont pas forcément des solutions concrètes pour agir, même si, au fond d'eux-mêmes, ils savent bien qu'ils peuvent faire mieux et qu'ils ont... envie d'agir, mais qui ne peuvent pas financièrement, une question de temps, de charges, etc.

  • Speaker #0

    Oui, c'est un sujet, effectivement, un peu la tension de j'ai envie d'agir, mais je n'ai pas les équipements pour, et qu'on retrouve pas mal sur ce sujet, notamment.

  • Speaker #1

    Les personnes comme ça ont tendance à reporter la cause sur donneurs d'ordre ou des donneurs de leçons, entre guillemets, parce que j'imagine que tout n'est pas rose, puisque certaines personnes aujourd'hui affirment que... Tout le secteur dans lequel tu travailles, la sensibilisation, l'information, les actions quotidiennes, les fameux éco-gestes. Aujourd'hui, on entend des discours de personnes qui disent que finalement, tout ça, c'est des pansements sur une plaie béante qui nécessitent des mesures beaucoup plus radicales que des simples gestes pour véritablement résoudre ou en tout cas diminuer les problèmes environnementaux. Est-ce que tu entends, toi, ce genre de critiques ?

  • Speaker #0

    Ah oui, bien sûr.

  • Speaker #1

    Et comment tu réponds ?

  • Speaker #0

    Alors, moi, je suis... Je suis d'accord avec ça dans le sens où il faut que chacun, chacune agisse en fonction de son degré de responsabilité. C'est à dire que en tant que citoyen individuel, c'est sûr qu'on n'a pas le même degré de responsabilité qu'une collectivité publique qui va gérer un réseau de transport par exemple, qu'une entreprise qui va fournir des produits et des services. Donc c'est évident que le changement ne repose pas que sur les épaules des personnes. Néanmoins, c'est un moyen C'est un détaillon essentiel. Si on est conscient de ces enjeux, si justement on va consommer plus de produits locaux, moins de choses complètement inutiles et tout ça, ça va aussi encourager une économie plus locale, ça va faire que certains produits qui sont aberrants ne seront plus vendus. Il y a aussi la loi du marché qui va rentrer en jeu. Donc ça c'est le premier point, c'est que les pouvoirs publics, les entreprises... Et les citoyens doivent agir de concert, mais n'ont pas le même niveau de responsabilité là-dedans.

  • Speaker #1

    Justement, tu viens de citer les trois acteurs qui sont du triangle de l'inaction, c'est-à-dire que chacun renvoie la faute sur les deux autres. Et voilà, c'est tout en rond.

  • Speaker #0

    Oui. Après, moi, ce que je dis aussi, c'est que quand on est conscient, quand on est un citoyen, une citoyenne qui est consciente de ses enjeux, alors certes, dans notre quotidien, on va essayer d'agir en étant aligné avec tous ces défis-là. Mais on est aussi des personnes qui travaillent dans des entreprises, qui votons, qui sommes habitants d'un quartier, peu importe. Mais on peut aussi porter cet engagement, comme j'ai pu le faire, comme beaucoup de gens le font, à un autre niveau. Parce qu'on sent qu'on peut peut-être faire bouger les lignes aussi dans des espaces un petit peu plus collectifs. Donc il y a ça aussi. Et moi je l'ai vu dans l'association notamment. C'est qu'il y a des personnes qui rejoignent notre association, qui deviennent bénévoles, donc déjà qui portent un engagement à notre niveau. Et puis finalement qu'ils se rendent compte qu'il y a d'autres sphères, par exemple le domaine politique, et puis qu'ils deviennent militants politiques. Au final, commencer par soi, puis s'engager dans une asso, puis s'engager peut-être à un autre niveau, ça motive sur plein de nouvelles échelles.

  • Speaker #1

    genre ça sert à quoi est-ce qu'il n'y a pas aussi un enjeu sur la mesure de l'impact de toutes ces actions et est-ce que toi tu réussis à démontrer l'impact d'action d'une structure comme The Greener Good sur des citoyens, sur l'environnement, le cadre de vie local ?

  • Speaker #0

    Alors c'est difficile, on l'a déjà fait, des mesures d'impact justement, pour évaluer en quoi nos événements ou nos outils vont derrière amener un certain changement. On l'avait fait pour le Greener Festival, notamment à 6 mois, 1 an, 2 ans après l'événement, pour savoir quel impact l'événement avait eu, et on a eu des retours extrêmement positifs, et j'étais même très surprise moi-même de voir des personnes qui me disaient Ah bah tiens, j'ai changé de banque depuis que je suis venue à l'événement. J'ai changé de fournisseur d'électricité, maintenant je fais systématiquement ma lessive moi-même. Il y avait des actions hyper concrètes et on voyait que derrière, les gens avaient intégré des changements durables. Donc ça, c'est une première chose. Après, sur par exemple la métropole de Lyon où on est basé, ça je ne saurais pas dire les impacts effectivement. Il y a un autre point que j'aimerais soulever quand même, c'est que quand on agit au quotidien, parfois on peut se dire que le changement climatique est tellement énorme que... si je réduis un peu mon empreinte carbone, ça n'a pas changé grand chose. Mais il faut se rappeler aussi que... Peut-être que sur le changement climatique au niveau global c'est absolument ridicule, mais au niveau local ça peut changer. Parce qu'au niveau local, si on diminue la circulation routière, c'est moins de pollution atmosphérique, moins de pollution sonore, c'est moins d'accidents aussi. Se dire si on consomme plus local, on va aussi permettre à des commerçants de quartier de pernurer, d'avoir une vie de quartier. Donc se rappeler aussi que finalement, ce qu'on fait dans notre quotidien, ça peut avoir un impact directement sur nous, sur notre santé, sur la santé et la sécurité des enfants. Donc ce n'est pas quelque chose de très éloigné de nous finalement.

  • Speaker #1

    Mais si on en est encore justement aujourd'hui à expliquer qu'il existe d'autres manières de consommer... c'est bien la preuve qu'il y a encore des freins à lever. Moi je me pose la question, quand on parle de consommation, on le disait un petit peu au début, ça serait bien de se poser des questions sur ses besoins, etc. Il y a aussi derrière la consommation, la notion de se faire plaisir. Est-ce que justement la démarche que tu mènes en faveur d'une consommation plus responsable, peut-être que tu le fais aussi, est-ce qu'elle ne doit pas également être synonyme d'épanouissement personnel et collectif et ce n'est pas un enjeu justement lié au plaisir au bien-être peut consommer différemment mieux en se faisant plaisir somme c'est parce qu'on a envie d'assouvir un petit plaisir quel qu'il soit est ce que c'est quelque chose justement qu'on peut retrouver dans une consommation plus responsable et en ce qu'il faut insister aussi alors oui on peut on peut déjà retrouver le plaisir de faire soi même parce qu'on est dans une société

  • Speaker #0

    Tu es prêt à tout. On a du prêt à manger, on a du prêt à porter, tout est servi entièrement prêt à utiliser. Mais finalement, on se rend compte, et même les études psychologiques le montrent, que quand on fait soi-même, quand on prend le temps de faire à manger, quand on raccommode un vêtement, on est fier de nous, on est fier du résultat, ça peut nous apporter du plaisir, du plaisir gustatif aussi si on mange. ça fait du bien donc il ya ce premier point ensuite aussi pour réfléchir à qu'est ce qu'on qu'est ce qu'on consomme par exemple quand si on consomme des réseaux sociaux pendant deux heures sur son canapé finalement est ce que ça va nous rendre plus heureux alors que peut-être on pourrait avoir des loisirs actifs là je reprends ce que nous avait dit philippe moati qui est un économiste et qui est intervenu lors de nos événements de nos événements pardon et qui bat justement de ces loisirs actifs qui nous font du bien donc par exemple jardiner on est encore dans le faire soi même utiliser ses mains et ça ça peut être quelque chose de très épanouissant aussi donc donc il faut se dire et ça les études psychologiques le montre que alors je suis pas contraint à souvire un petit plaisir tiens j'ai envie d'acheter le vêtement de m'acheter si ou ça de faire un petit voyage bon regardons les impacts mais on peut on peut quand même chercher des sources

  • Speaker #1

    ...de plaisir à travers le faire soi-même, se former différemment, mais en se faisant plaisir, parce que c'est quand même le... objectif de personne, c'est de...

  • Speaker #0

    Oui, oui.

  • Speaker #1

    On sait qu'on a fait tout ce qui est charge mentale, les choses à faire, qu'on n'a pas trop le choix, on a envie quand même...

  • Speaker #0

    Oui, oui, mais se rappeler, voilà, donc je retrouve le fil, se rappeler qu'il s'apparaît, les études psychologiques le montrent, qu'en fait, ce sont des plaisirs qui vont retomber assez rapidement. Oui. Donc, c'est un concept qu'on appelle l'habituation hédonique, si je ne me trompe pas. C'est qu'en fait, ok, on va acheter quelque chose, sur le coup, ça va nous faire plaisir pendant un jour, deux jours. pour quelques temps puis après on va retourner à notre étape. Donc il faut identifier ça aussi et se dire que ça peut être sympa d'aller faire du shopping ou quoi mais en fait ça va être très ponctuel le plaisir que ça nous apporte.

  • Speaker #1

    On s'habitue finalement à ce plaisir donc il devient très court, on a envie de rassouvir et de reconsommer sans forcément se poser les questions est-ce que j'en ai vraiment besoin, est-ce qu'il n'y a pas un impact derrière tout ça, est-ce que c'est pas de toute part, ça serait pas plus intéressant d'où on va. Rappelé justement revenir à ce que tu disais, aux besoins et pourquoi pas se faire plaisir différemment. C'est ça. En regardant ce côté bien-être.

  • Speaker #0

    Et on peut se rappeler aussi de ce petit proverbe, moins de bien, plus de lien. Ce qui va aussi nous épanouir, c'est le lien avec les autres. Passer du temps avec sa famille, ses amis, un collectif de personnes qui agit pour améliorer quelque chose, pour s'engager dans une cause. Donc moins de bien, plus de lien, c'est quand même...

  • Speaker #1

    un bon leitmotiv il y a aussi quelque chose que on doit souvent poser la question ou s'interpeller là-dessus qui peut être C'est l'heure du cliché aujourd'hui, je pense. dans beaucoup de cas, le nerf de la guerre, c'est de se prendre l'argent. Qu'est-ce que tu réponds à ceux qui disent que consommer mieux, c'est consommer plus cher ? Et donc que c'est réservé à certaines personnes qui en ont les moyens, tout simplement.

  • Speaker #0

    Alors, je réponds oui et non. C'est sûr que si on veut acheter 100% du temps des habits neufs, made in France, très bonne qualité, 100% de produits bio, locaux, etc. Oui, ça va être plus cher. Ça va être plus cher. Néanmoins, si on reprend un peu le fil de ce que j'ai expliqué au début, la première étape c'est de consommer moins, faire des achats en conscience et donc se dire peut-être que j'ai pas besoin d'acheter ça finalement, ou peut-être que j'ai ce besoin mais je peux emprunter autour de moi, je peux louer, etc. Donc au final déjà on réduit une certaine partie de sa consommation. Le deuxième c'est consommer mieux et donc en consommant mieux, et ça je ne l'ai pas évoqué tout à l'heure, mais ça peut être consommer... Quelque chose qui existe déjà pour ne pas utiliser des ressources naturelles qui ne sont pas forcément renouvelables, et avoir une empreinte caravane, etc. Donc, ça peut être consommé d'occasion, de seconde main, et ça, on peut trouver des vêtements, de l'électroménager, du matériel informatique, on peut tout trouver de seconde main, avec quand même un petit bémol. Si c'est d'occasion, ça ne veut pas dire que ça y est, il y a zéro impact, et on peut consommer, consommer, et puis revendre sur des plateformes, parce que c'est bon, c'est dans sa vie. une économie circulaire, c'est réutilisé. Donc il faut aussi, parce que ça peut être un travers, pas se dire qu'on peut consommer en illimité de la seconde main, il faut le faire aussi de manière raisonnée. Voilà. Et puis, mine de rien, il y a aussi d'autres choses qui font qu'on peut s'y retrouver. Par exemple, si on a quelque chose de cassé, au lieu d'en racheter un nouveau, on peut faire réparer. On peut acheter aussi différents... Par exemple, si j'ai une consommation alimentaire très carnée avec beaucoup de produits d'origine animale, peut-être que déjà ça a un fort impact sur le climat, sur les pollutions, etc. Donc peut-être on peut se dire, je vais consommer moins de viande, mais la prendre de meilleure qualité. Je vais m'acheter peut-être de la très bonne viande une ou deux fois par semaine, qui va être bio, locale, etc. Plutôt que de la viande industrielle deux fois par jour. Donc voilà, en fait, je ne peux pas répondre par oui ou non, c'est plus cher. Ça dépend de... comment on consomme, ce qu'on en fait au quotidien. Et quand on entend, oui, mais les personnes les plus précaires, c'est compliqué, etc. Ça peut être compliqué, mais il y a aussi énormément d'initiatives qui se créent pour, par exemple, rendre les produits bio accessibles dans certains quartiers. Je pense à l'association VRAC, ouvert un réseau d'achats communs qui démocratise le bio dans les quartiers. Voilà, exactement. On mutualise justement les achats pour que ce soit moins cher. Il y a quand même... pas mal d'alternatives qui permettent de rendre accessible cette consommation là.

  • Speaker #1

    Faut-il le faire connaître dans tous ces réseaux, ces associations ? Alors qui dit consommation, dit forcément consommateur, on en a pas mal parlé, mais dit aussi commerçant. Est-ce que toi tu as une stratégie spécifique pour encourager, pas les consommateurs, mais aussi les commerçants à adopter des pratiques plus durables et à réduire leur emprunt de carbone ? Puisque le bouclier est bouclé, si le consommateur désire de faire mieux... Je pense qu'il y a des commerçants qui offrent justement ce type de service.

  • Speaker #0

    Alors pas forcément, on n'a pas vraiment la main là-dessus, d'autant plus qu'il y a énormément et de plus en plus d'achats qui se font sur internet, sur des plateformes qui viennent.

  • Speaker #1

    Après le principe du commerce c'est souvent l'offre et la demande, donc c'est vrai que s'il y a beaucoup de demandes, logiquement il devrait y avoir aussi une offre.

  • Speaker #0

    Oui mais c'est juste ça, c'est la problématique, en tout cas nous l'enjeu auquel on s'attèle c'est de faire augmenter la demande, ce qui n'augmente pas de manière exponentielle ces dernières années malheureusement. malheureusement et on a plutôt même vu l'inverse on a plutôt vu beaucoup de magasins bio magasins zéro déchet voilà commerces de proximité fermer leurs portes donc malheureusement on essaye de soutenir une progression inverse mais mais là avec tous les discours qu'on entend sur l'inflation sur assez dur le pouvoir d'achat et tout va forcément les gens ont très peur ont peur de consommer veulent consommer toujours moins cher moins cher il y Il y a le hard discount pour Gerton, donc c'est assez compliqué, nous, de se battre avec nos petits moyens pour aller contre ces discours. Oui,

  • Speaker #1

    il faut en revenir toujours à obtenir un peu de temps de concentration de certaines personnes pour parler de ces sujets, et qui prennent conscience justement qu'ils peuvent faire différemment, tout en se faisant plaisir. et en consommant ailleurs. Alors on le voit, pour répondre à cette urgence climatique et réussir à changer de paradigme, manière de voir les choses, de modèle, c'est important de ne pas être isolé, tu l'as très bien expliqué, tu l'as démontré justement à travers la création de ton association, et donc c'est important de travailler en collaboration avec d'autres associations, entreprises, institutions. Et depuis 2022, nous on est à Lyon. Lyon qui a été sélectionné par la Commission européenne pour intégrer le réseau des 100 villes climatiquement neutres et intelligentes pour 2030. Et au cœur de cette démarche, il y a ce qu'on appelle l'Agora 2030 qui est un réseau justement d'une soixantaine d'acteurs actuellement du territoire en action pour le climat, dont l'ALEC fait partie et parmi eux aussi The Greener Good. Et justement, toi Clémentine, est-ce que tu peux nous dire quel est l'intérêt et encore une fois l'importance de travailler à plusieurs de... Réunir justement toutes ces compétences, ces motivations, ces personnes, est-ce que toi, justement, à travers ce type d'initiative, tu sens aussi que ça entraîne, que ça impulse ?

  • Speaker #0

    Alors oui, clairement, c'est fondamental de travailler avec des partenaires locaux, de faire connaître nos actions, de connaître aussi ces structures qui sont très différentes. Dans le cadre de l'Agora Lyon 2030, on a des très grandes entreprises comme Enedis, GRDF, ou des... des associations beaucoup plus modestes comme nous, ou même des jardins partagés d'un quartier, des choses à une échelle très très locale. Et donc oui, c'est hyper important de connaître les structures qu'on a au niveau d'un territoire pour travailler avec, pour porter nos messages plus loin, parce que nous l'enjeu qu'on a aussi c'est de ne pas s'adresser que à des écolos convaincus, mais justement aller porter nos messages dans le monde. d'autres cercles et par exemple aller les porter au sein d'entreprises c'est quelque chose qui pour nous est un vrai levier parce que là on va aller toucher directement plusieurs dizaines de personnes c'est que l'entreprise a un rôle aujourd'hui ce qui est réseau sans charge des salariés des fois certains

  • Speaker #1

    souhaitent impulser via leur employeur démarche les salariés et agents etc ou inversement c'est l'employeur qui souhaite donner des billes à ces salariés pour qu'ils agissent aussi bien pour la boîte, mais ça leur sert aussi dans leur quotidien.

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait. On travaille justement avec plusieurs entreprises, et ça peut être soit à l'initiative de la direction qui veut que les salariés soient conscients des enjeux pour que justement, après les mesures qui soient prises, ils passent mieux. Mais ça peut être aussi, des fois on intervient parce qu'il y a un groupe de salariés, une sorte de green team qui s'est constitué et qui veut faire bouger les choses, mais qui n'a pas forcément... les outils et du coup qui ont négocié pendant plusieurs mois avec leur direction finalement arrive à nous faire intervenir parfois plusieurs fois pour justement que l'on porte ses connaissances là auprès des salariés qu'on donne envie d'agir dans leur entreprise et donc donc pour nous oui c'est un vrai un vrai levier ça marche enfin voilà nous on aime bien agir sur différents plans c'est soit organiser nos propres événements ou là bas on attend que les gens viennent à nous et on sait que pas tout le monde viendra à nous, soit aller vers les gens.

  • Speaker #1

    Oui, donc ça nécessite de l'insensibilisation, mais d'information, de communication, ce que tu fais très bien. Tu m'en dis, si on te suit un peu sur les réseaux, à travers ton association, tes événements, tu donnes quand même de ta personne. Tu es proactif, tu es présent sur des émissions, des scènes diverses et variées, des podcasts. Alors d'ici aujourd'hui, merci, d'autres. Il y a aussi ce besoin de... Péterin, c'est le jeu aujourd'hui, ça fonctionne comme ça. Donc si on ne veut pas se limiter, comme tu disais, à certains militants écolo-bobos, on peut être un cliché, mais ouvrir et montrer que c'est des sujets qui peuvent intéresser tout le monde.

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait. Et il faut le faire d'autant plus maintenant, il me semble que, je ne sais pas si vous avez entendu parler du fait que plusieurs émissions sur les sujets écologiques dans les grands médias français ont été arrêtées, voilà il y avait des chroniques parfois dans certains médias et qui ont été coupés parce que peut-être que voilà le sujet des intérêts ce qu'il ya des sujets sur la politique ou autres qui prennent au dessus mais du coup pour moi c'est d'autant plus important de continuer à occuper ce terrain là alors même localement pour dans des radios dans des émissions aller parler à canaux et de vecteurs de communication et qui sont très saturés mais on essaye de garder la place alors justement toi

  • Speaker #1

    Avec cet exemple de travail en réseau On parlait de 2030, même on a commencé avec des objectifs européens, français, on parle de 2050. Toi, à titre perso, ou directrice d'une association engagée, quelle est ta vision pour cet avenir court et moyen terme ? Quels sont finalement tes objectifs ?

  • Speaker #0

    Alors on est dans un contexte politique particulier, donc j'allais dire que j'attendrais que ce contexte soit passé pour avoir une vision un petit peu plus nette peut-être de ce qui va devenir en France. Ce que je vois en tout cas par rapport aux dernières années, c'est que la prise de conscience sur les enjeux écologiques s'est vraiment accentuée. C'est-à-dire que maintenant plus personne, enfin en tout cas il y a encore beaucoup de climato-sceptiques malheureusement, mais de moins en moins on peut quand même difficilement nier la réalité. l'égalité du changement climatique.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Quand on interroge les gens sur leurs préoccupations, le climat, l'environnement arrivent quand même.

  • Speaker #0

    Voilà. Ce qui n'était pas le cas, quand j'ai lancé l'association il y a huit ans, c'était quelques personnes par-ci, par-là, qui avaient conscience de ça. Maintenant, il y a aussi un traitement médiatique de cette information qui est fait, et puis on voit dans les médias très régulièrement les enjeux, les catastrophes. J'ai assisté l'été dernier, donc en 2023, au lancement d'un groupe de travail à l'Assemblée sur le traitement médiatique des enjeux écologiques, où justement, ils veulent le traiter de la manière la plus pertinente possible, sans dire Ah, c'est trop bien, c'est la canicule, tout le monde mange des glaces, on va éviter d'être dans ce cliché-là Je vois qu'en tout cas, au niveau de la sphère médiatique et de la prise de conscience collective, ça prend. Ce que j'ai vu aussi beaucoup, notamment avec la crise du Covid et dans les années qui ont suivi, c'est le fait que les personnes se rendent compte que... Elles peuvent aussi, dans leur travail, dans leur milieu professionnel, contribuer à répondre à ces enjeux. Donc justement, avec la création en 2020 de l'Institut Transition à Lyon, qui est un institut qui accompagne les personnes en évolution de vie professionnelle qui ont envie de mettre leurs compétences au service de la transition écologique, on voit justement qu'il y a de plus en plus de personnes qui ont envie de mettre du sens dans leur travail, de se sentir utile, de contribuer à cette transition écologique.

  • Speaker #1

    On a reçu justement dans cette émission... Isabelle Huynh, ta collègue, qui nous avait parlé justement de toutes ces personnes qui cherchaient un peu plus de sens et de valeur dans leur travail, dans leur milieu pro, en reconversion.

  • Speaker #0

    C'est ça. Donc ça, c'est aussi quelque chose, je pense, qui va continuer à évoluer. Il y a de plus en plus de formations qui se développent pour les jeunes post-bac, dans les écoles d'enseignement supérieur, ou même dans l'enseignement supérieur classique. voilà les BTS, les école d'ingénieurs, les écoles de commerce, peu importe, maintenant c'est vraiment quelque chose qui est intégré de base et donc j'ose espérer que on va créer des nouvelles générations aussi de personnes dans le milieu du travail qui vont avoir conscience des enjeux, qui vont prendre des décisions plus vertueuses aussi au niveau pro. voilà c'est ça donc pour le pour le futur en fait je m'appuie sur ce que j'ai vu émerger ces dernières années en termes de prise de conscience collective et je reste je reste quand même positive même si je suis aussi très lucide en sur le fait que malheureusement il ya des catastrophes qui vont continuer à arriver que les objectifs qu'on se fixe au niveau international sur le site de réduction de l'empreinte carbone des pays ou autres sont pas encore atteints et donc qu'il faut qu'il y ait aussi une vraie prise de conscience et une mobilisation au niveau de la politique internationale pour avoir des décideurs pour agir sur ces sujets et j'ai l'impression que malheureusement actuellement on n'y est pas. Bon ma petite note d'espoir c'est que récemment il y a quand même au Mexique la présidente qui a été élue qui est une ancienne scientifique du GIEC donc je me suis dit que c'était quand même un signal assez assez chouette donc j'espère qu'on aura de plus En plus de bonnes nouvelles comme ça à l'avenir de décideurs justement qui auront cette conscience-là et qui feront les choix en conscience.

  • Speaker #1

    Clémentine, merci. Un dernier conseil que tu donnerais à nos auditeurs pour commencer à adopter un mode de vie soutenable et finalement, par où commencer sa transition écologique, si certains n'en sont qu'au début.

  • Speaker #0

    Alors je dirais déjà renseignez-vous, faites vos enquêtes quand vous devez acheter et puis surtout... aller voir les associations, aller sur des événements, aller lire des publications. Il y a énormément d'acteurs qui agissent sur ces questions-là, de sensibilisation, de donner les informations les plus claires possibles. Donc c'est un petit peu ça mon conseil, c'est de se renseigner, aller voir les structures qui agissent.

  • Speaker #1

    pour nous partager une expérience personnelle marquante qui a peut-être renforcé encore ton engagement en faveur de l'environnement ?

  • Speaker #0

    Je vais prendre un exemple de quelque chose que j'ai découvert aussi il y a quelques années et qui me plaît énormément. Moi qui, quand j'ai commencé à travailler et avoir mes premiers salaires, n'ayant pas forcément cette conscience écologique sur tous les fronts, j'aimais beaucoup aller voyager, prendre l'avion, etc. Et en fait, je me suis rendue compte que voyager localement à vélo, à pied, en itinérance, en train, c'était quelque chose qui me plaisait énormément et que j'avais aussi énormément de plaisir à aller découvrir des ondes. endroit un peu en slow tourisme en prenant plus le temps et donc ça m'a renforcé dans le fait qu'on n'est pas obligé d'aller à l'autre bout du monde pour se faire plaisir pour prendre du bon temps et que ça fait des expériences qui sont assez inoubliables aussi.

  • Speaker #1

    Pour finir ton éco geste préféré, on parlait des éco gestes, on en a tous.

  • Speaker #0

    Mon éco geste préféré c'est pas évident comme ça parce que... Maintenant c'est vraiment ancré dans mon quotidien et voilà.

  • Speaker #1

    Quelque chose de plus simple qui est devenu quasiment un réflexe peut-être ?

  • Speaker #0

    Pour moi le réflexe c'est de cuisiner mes repas à partir de produits de saison locaux. J'aime beaucoup manger et j'aime beaucoup justement les bons goûts et donc c'est un peu ancré dans mon quotidien. quotidien de me faire ma boîte repas le midi de manger le soir et puis j'apprécie d'autant plus de temps en temps faire un restaurant parce que justement ça change et c'est pas quelque chose de trop banal en tout cas merci infiniment clémentine merci pour cet instant climat partagé c'était un

  • Speaker #1

    vrai plaisir d'échanger avec toi je suis certain que ton expérience et ton expertise ont offert des perspectives inspirantes sur comment on vit de manière plus durable et responsable au quotidien je suis parti après Merci, Mélion. Ça me plaît. C'est un plaisir. Pour l'instant, il est temps de conclure. Nous nous retrouvons très bientôt pour un nouvel épisode de l'Instinct Climat. En attendant, plongez-vous ou replongez-vous dans les autres épisodes déjà en ligne et trouvez réponse à de nombreuses questions énergie-climat dans notre autre podcast Life, Écoute, Écoute, Climat. Et si vous avez des idées de sujets ou d'invités, nous serions ravis de les découvrir. Rendez-vous sur www.alex-leon.org. En attendant, restez à l'écoute et à très bientôt. Merci Clémentine.

  • Speaker #0

    Merci à vous.

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Description

Aujourd'hui, nous avons le plaisir d'accueillir Clémentine Mossé, Fondatrice et Directrice de The Greener Good, une association qui a pour raison d’être l’accompagnement à l'adoption de modes de vie soutenables et à la consommation responsable. Alors, finalement, qu'est-ce-que la consommation responsable, ce terme que l'on entend de plus en plus dans le quotidien ? Comment consommer plus responsable et comment accompagner ces changements de comportements ?


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Les esprits curieux échangent autour des enjeux, des défis et des solutions pour un avenir plus durable. Vous écoutez l'instant climat avec Lalec Lyon.

  • Speaker #1

    Bonjour et bienvenue dans l'instant climat. Aujourd'hui, nous avons le plaisir d'accueillir Clémentine Mossé, qui est fondatrice et directrice de The Greener Good, une association qui a pour raison d'être l'accompagnement à l'adoption de modes de vie soutenables et à la consommation responsable, éco-responsable. On va en parler. Bonjour Clémentine.

  • Speaker #0

    Bonjour Stéphane.

  • Speaker #1

    Merci d'avoir accepté notre invitation.

  • Speaker #0

    Avec plaisir.

  • Speaker #1

    Alors, commençons par les présentations. Est-ce que tu peux nous parler un peu de toi, de ton parcours, avant de fonder The Greener Good ?

  • Speaker #0

    Alors, j'ai un parcours assez... C'est classique initialement, donc j'avais on va dire des bonnes notes, donc on m'a dit voilà tu peux faire une prépa scientifique, donc ce que j'ai fait, prépa scientifique, école d'ingénieur, donc j'ai été diplômée en 2012 et en fait j'ai choisi ce parcours parce que je ne savais pas trop qu'est-ce qui me plaisait dans la vie, qu'est-ce que je voulais vraiment faire. Je me suis bien reconnue dans l'engagement associatif quand j'étais étudiante, plus que dans les études à proprement parler. Et donc quand j'étais en école d'ingénieur, je me suis beaucoup impliquée dans des associations du campus. Donc comme j'avais déjà une sensibilité écologique, je me suis engagée dans l'association qui s'appelle Ingénieurs sans frontières et qui faisait notamment beaucoup de projets locaux, contrairement à ce que le nom indique. Mais j'ai pu mettre en place des paliers bio pour les élèves et pour les profs de mon école. On a mis en place des éco-cups pour éviter les gobelets jetables. Enfin voilà, des actions très concrètes. Et puis j'ai eu l'occasion de m'investir. dans d'autres associations et notamment celle qui organisait le forum de rencontres entre les étudiants et les entreprises et c'est là que j'ai découvert l'organisation d'événements. Voilà c'est ça en fait c'est ce qui me plaisait c'était vraiment les projets collectifs, je me retrouvais beaucoup plus là dedans que d'écrire des équations sur une feuille et voir aussi derrière l'utilité pour les personnes, la concrétisation d'un projet sur lequel on a bossé pendant plusieurs mois donc ça ça me plaisait beaucoup.

  • Speaker #1

    Oui, l'intérêt d'être en groupe. Ça tombe bien, on va en parler justement. Cette notion de consommation responsable d'informations, sensibilisation, j'imagine qu'il ne faut pas être tout seul pour faire ça. L'intérêt d'être dans des réseaux, du collectif, de partager. Donc aujourd'hui, à travers ton association The Rinder Good, tu mènes plein de projets dans le domaine de la transition écologique au sens large. Tu organises des événements grand public, comme The Greener Festival, tu es sur de la création d'ouvrages de sensibilisation avec le guide pour consommer responsable à Lyon et ses environs. Tu es aussi dans la formation, tu es co-fondatrice de l'Institut Transition à Lyon. Donc avant d'en arriver là, sur tous ces sujets, quels ont été tes principaux défis ? pour arriver jusqu'à la création de cette association ?

  • Speaker #0

    Effectivement, si je reprends un peu la chronologie, une fois que j'ai terminé mes études, il a fallu travailler, bien entendu. Et là, je suis allée un petit peu au hasard. Donc j'ai travaillé d'abord dans le domaine ferroviaire et ensuite dans un bureau d'études dans les transports. Donc je m'occupais de faire circuler des tramways. Pour résumer, et là, en fait, mon engagement personnel pour l'écologie s'est développé. dans ma vie quotidienne. Donc j'ai commencé de plus en plus à acheter bio, à réduire mes déchets, à éviter d'aller trop faire les soldes, ce que je faisais beaucoup avant. Voilà en fait au fur et à mesure je me suis renseignée, j'ai lu des livres, j'ai suivi des blogs à l'époque pour vraiment que mon mode de vie soit cohérent avec les défis que j'apprenais à connaître. Parce que les défis climatiques ok, mais après je me suis rendu compte qu'il y avait quand même pas mal d'enjeux écologiques. Et donc, ce que j'ai rencontré sur mon parcours, c'est que je me suis rendu compte que finalement, le grand public était assez peu réceptif à cette cause, entre guillemets, et notamment dans mon milieu professionnel. Donc, j'étais entourée notamment d'ingénieurs ou de personnes qui travaillent dans les travaux, des choses comme ça. Et en fait, ça leur faisait à peu près ni chaud ni froid que moi, je leur parle de ces sujets ou qu'ils me voyaient adopter certaines pratiques. Voilà, exactement. Et c'est vrai que pour moi, c'était un petit peu frustrant parce que je me disais, vous ne vous rendez pas compte de l'ampleur des défis et ce qu'il y a à relever. Donc ça, ça a été une prise de conscience un peu douloureuse, mais qui m'a fait avancer aussi et me rendre compte que c'était bien beau de faire mon petit compost et cuisiner mes plats bio, végétariens, etc. Mais que derrière, si ça n'allait pas plus loin que mon petit quotidien... C'est la première placeuse. Voilà.

  • Speaker #1

    C'est ça. Démultiplier, faire savoir et faire conscience aux autres.

  • Speaker #0

    Oui, exactement.

  • Speaker #1

    Parce que ça peut arriver à toi, ça peut arriver à d'autres.

  • Speaker #0

    Exactement. Donc il y a eu cette prise de conscience là, aussi on va dire en 2015-2016 à Lyon, je commençais à rencontrer des personnes qui montaient des commerces, des initiatives justement un peu plus vertueuses et que je trouvais très chouettes, mais je voyais que pour elles, clairement, il y avait un enjeu de modèle économique qui ne tenait pas forcément, parce que c'est bien beau d'avoir quelques initiés aussi qui viennent consommer, mais il n'y avait pas encore vraiment de passage à une échelle supérieure pour que... ce type de structure soit viable et moi aussi je me disais que c'était vraiment très dommage parce qu'il y a des super démarches qui sont faites localement mais encore assez peu connues. Donc ça, ça a été aussi notre prise de conscience.

  • Speaker #1

    C'est ça. C'est le début d'envie qui émergeait.

  • Speaker #0

    Et voilà, au fil de mes réflexions, je me suis dit qu'il y avait vraiment quelque chose à faire justement pour à la fois montrer que c'est possible d'adopter un mode de vie qui soit moins impactant sur la planète, sur le climat, les ressources, la biodiversité et j'en passe. Qu'il y avait des initiatives à Lyon qui commençaient à émerger, que c'était tout à fait faisable et que c'était pas non plus... moins bien vivre, avoir moins de confort, se priver, mais que justement on pouvait y trouver aussi du plaisir, de la satisfaction. Et c'est pour ça qu'en 2016, j'ai eu l'idée de faire un premier événement pour rassembler justement toutes les personnes qui se sentaient un peu seules et qui voulaient agir. Et pour porter l'événement, il me fallait une structure, sauf que je ne voulais pas forcément aller voir une structure existante, parce que je me disais que ça allait être compliqué, trouver un budget, etc. Et donc j'allais tout faire moi-même. Et j'ai créé l'association et très vite il y a une équipe de bénévoles qui s'est constituée. Donc voilà, très vite. J'étais pas tout seule en fait.

  • Speaker #1

    Cette association qui au départ est hyper importante, pour pouvoir la faire connaître et la lancer, qui fonctionne d'ailleurs toujours avec des bénévoles.

  • Speaker #0

    Tout à fait. Oui, on a énormément de bénévoles aujourd'hui. Et c'est vrai que dès le lancement de l'association, en fait, très vite, j'ai demandé de l'aide. Et en fait, les gens voulaient m'apporter de l'aide. Donc, je disais, tiens, toi, tu es illustratrice, tu pourrais écrire un logo. Ou tiens, toi, tu as des compétences en aménagement d'espace. Tu pourrais m'aider à imaginer l'espace en événement. Et toi... tu sais cuisiner, tu pourrais faire des choses. Donc en fait, très très vite, j'ai identifié les personnes.

  • Speaker #1

    Qui étaient sensibles à la cause et qui étaient justement volontaires pour mettre à disposition leurs compétences.

  • Speaker #0

    Oui, exactement.

  • Speaker #1

    Justement, tu sens plus que convaincu, engagé, impliqué justement dans la création, le partage et la transmission. C'est important justement de parler de ces sujets, d'informer, de sensibiliser ?

  • Speaker #0

    C'est hyper important. Au vu de tous les défis qu'on rencontre. Aujourd'hui, et on le voit maintenant dans les médias, les catastrophes climatiques notamment sont monnaie courante, mais pour autant, la plupart des personnes sont un petit peu perdues aussi dans les messages. C'est-à-dire qu'entre il faut arrêter de prendre de la viande il faut arrêter de manger de la viande il faut produire moins de déchets ça peut faire énormément d'infos, et quand on ne connaît rien, on ne sait pas forcément par où commencer. Et c'est là où nous, on vient accompagner les personnes. pour hiérarchiser un petit peu les enjeux, leur dire quels enjeux sont vraiment prioritaires, comment on peut agir dessus, et que l'idée, ce n'est pas de tout faire parfaitement, parce qu'on ne peut pas devenir à 100% zéro déchet, zéro carbone, etc.

  • Speaker #1

    Choisir un premier combat.

  • Speaker #0

    Voilà, et quels sont les plus efficaces aussi.

  • Speaker #1

    Puisque finalement, aujourd'hui, l'écologie, au sens global du terme, on le voit bien, tu viens de le dire d'ailleurs un petit peu, Ça n'arrive pas forcément à rassembler le plus grand nombre. Même si, quand on regarde un peu les sondages, ça fait partie quand même des préoccupations principales des habitants, des Français. Mais aujourd'hui, c'est un sujet qui peut diviser, qui peut sectoriser, qui peut même angoisser. On l'a vu, nous d'ailleurs, on a fait une émission sur l'éco-anxiété. Alors que finalement, et c'est ce que tu souhaites faire passer, je crois, comme message, c'est que tout le monde peut adopter un mode de vie plus durable, un quotidien plus... bio, entre guillemets, et donc ça passe par ce que tu appelles la consommation dite responsable. Alors comment tu définis justement la consommation dite responsable, éco-responsable ? Pourquoi c'est essentiel aujourd'hui ? Parce que finalement le mot responsabilité, enfin dans la définition... propre du terme, c'est un peu l'obligation qu'a une personne de répondre de ses actes, de les assumer, d'en supporter les conséquences. C'est ça la responsabilité d'un choix, d'un acte,

  • Speaker #0

    quel qu'il soit.

  • Speaker #1

    Donc comment on lit la notion de consommer à la responsabilité ? C'est quoi justement tout ça ? Merci Consommation responsable.

  • Speaker #0

    Effectivement, c'est une définition qui englobe beaucoup de choses. Pourquoi on choisit de parler aussi de la consommation ? Parce que ça englobe beaucoup de choses. Tous les achats qu'on fait au quotidien, les biens, mais aussi les services.

  • Speaker #1

    On parle souvent de l'achat. Voilà. L'achat, c'est lié à la consommation.

  • Speaker #0

    Exactement. C'est aussi la consommation de voyages. C'est un petit peu la démarche de consommer un bien ou un service, quel qu'il soit. Alors, responsable, effectivement... Nous, on englobe beaucoup de choses dedans. Il y a déjà l'aspect écologique de ce qu'on peut acheter, et il y a l'aspect éthique, donc sur les personnes qui fabriquent. Mais avant de parler de ça, pour nous, la consommation responsable, c'est aussi de savoir est-ce qu'on va consommer ou pas. Donc c'est un peu l'étape numéro une. C'est de se questionner sur ses besoins, consommer en conscience. Ça veut dire, est-ce que j'ai un besoin objectif de... avoir chaud l'hiver, manger ou quoi importe, ou éventuellement une envie, parce que l'idée c'est pas de se dire non plus que on est au strict minimum des besoins vitaux et qu'on peut pas avoir des envies de temps en temps, mais distinguer ça de pulsions d'achat qui peuvent nous être induites par la publicité, le marketing, des injonctions sociales à ressembler à ci ou ça. Donc c'est un petit peu discerner les deux et se dire ok ben si j'ai un vrai besoin... est-ce que ensuite je dois acheter ? Parce que ça c'est autre chose aussi. On se rend compte qu'il y a plein d'autres manières de bénéficier du service rendu par un objet par exemple. Ça peut être de l'emprunter, le louer, être dans la mutualisation, ce qu'on appelle l'économie de la fonctionnalité aussi qui permet de bénéficier d'un bien. Voilà c'est ça, c'est sortir de la possession et se dire aussi que si on a besoin il y a d'autres manières de... de le combler qu'en achetant quelque chose. Et si on a un besoin d'achat, ce qui peut bien entendu arriver très régulièrement, se demander qu'est ce qui fait que mon produit effectivement va être plus ou moins vertueux. Et là ce qui n'est pas évident c'est qu'il y a énormément de catégories dans la consommation, entre la consommation de biens, de consommation courante, d'aliments, de... Voilà, tout ce que... Produits d'hygiène, d'entretien, etc. Ou des choses plus ponctuelles qui vont nécessiter des plus gros investissements. Voilà, un vélo, un véhicule, ou un abonnement téléphonique, un abonnement d'énergie, peu importe. Voilà, c'est hyper large. Donc ce qui est compliqué, c'est qu'on ne peut pas avoir une grille pour tous les biens et les services qui existent pour dire... Ok, ça c'est bien, ça c'est pas bien. Donc on va regarder justement un petit peu pour chaque catégorie ce qu'il en est. Par exemple, si c'est un produit physique, d'où ça vient ? Où est-ce qu'il a été produit ? Où est-ce que mon légume a poussé ? Où est-ce qu'il a été manufacturé ? Par qui ? Est-ce que c'est des personnes exploitées à l'autre bout du monde qui travaillent dans la fast fashion ? Ou est-ce que c'est des personnes qui sont correctement rémunérées ?

  • Speaker #1

    Est-ce qu'il a nécessité beaucoup de ressources naturelles ?

  • Speaker #0

    Voilà, le côté ressources. Est-ce que mon produit est réparable ? Par exemple, un matériel électroménager ou un téléphone, un ordinateur aussi, on a des appareils qui sont plus ou moins réparables. Est-ce qu'il a été éco-conçu ? Il y a vraiment beaucoup de critères qu'on peut regarder. Ce n'est pas toujours évident de savoir lesquels, mais après, on peut un peu jouer au détective, donc regarder quels sont les labels, la composition du produit, d'où ça vient, regarder les étiquettes. et ça peut nécessiter un petit travail de recherche plutôt que juste d'aller dans un magasin et d'acheter quelque chose tout près. C'est plutôt réfléchir aux besoins, se renseigner avant de faire son choix.

  • Speaker #1

    Justement, tu l'as très bien expliqué, la consommation c'est très vaste. Tu as cité quelques secteurs de consommation, les outils et les équipements du quotidien, mode, beauté, alimentation, santé, famille, loisirs, voyage numérique, etc. La liste est longue. Toi, avec ton expérience, est-ce que tu peux nous dire s'il y a des thèmes un peu plus populaires, justement, qui suscitent un peu l'intérêt ou des questions, justement, que tu viens d'expliquer ? Et pourquoi, justement, selon toi, il y a certains secteurs de notre quotidien de consommateurs qui sont un peu plus sensibles ?

  • Speaker #0

    Alors nous, ce qu'on voit, on pose des questions aux personnes qui viennent sur nos événements pour savoir les domaines dans lesquels elles sont déjà pas mal engagées. Et puis les domaines dans lesquels elles le sont moins. Donc ce qui ressort, c'est que les domaines dans lesquels elles sont engagées, c'est plutôt les thématiques du quotidien, un peu faciles à mettre en place. Par exemple, l'alimentation, par exemple réduire ses déchets, utiliser des produits ménagers biodégradables, naturels, etc. Donc ça, en général, on va les retrouver dans les... Première catégorie, pour les personnes qui sont déjà un peu engagées. Ensuite, là où on voit que ce n'est pas évident et qu'il y a clairement une marge de progression, et je ne dis pas ça pour faire opposer cette marge de progression que sur les personnes, parce que bien entendu, il y a des choses qui ne dépendent pas des personnes, mais je vais vous donner des exemples, ça peut être la mobilité. C'est-à-dire que si on habite loin de son lieu de travail, qu'il n'y a pas d'aménagement cyclable, etc., ça va être compliqué de changer.

  • Speaker #1

    Sur des sujets comme la mobilité dont tu viens de parler, j'imagine que ce n'est pas toujours facile de parler de cette consommation un peu plus responsable quand on a affaire à des gens qui n'ont pas forcément des solutions concrètes pour agir, même si, au fond d'eux-mêmes, ils savent bien qu'ils peuvent faire mieux et qu'ils ont... envie d'agir, mais qui ne peuvent pas financièrement, une question de temps, de charges, etc.

  • Speaker #0

    Oui, c'est un sujet, effectivement, un peu la tension de j'ai envie d'agir, mais je n'ai pas les équipements pour, et qu'on retrouve pas mal sur ce sujet, notamment.

  • Speaker #1

    Les personnes comme ça ont tendance à reporter la cause sur donneurs d'ordre ou des donneurs de leçons, entre guillemets, parce que j'imagine que tout n'est pas rose, puisque certaines personnes aujourd'hui affirment que... Tout le secteur dans lequel tu travailles, la sensibilisation, l'information, les actions quotidiennes, les fameux éco-gestes. Aujourd'hui, on entend des discours de personnes qui disent que finalement, tout ça, c'est des pansements sur une plaie béante qui nécessitent des mesures beaucoup plus radicales que des simples gestes pour véritablement résoudre ou en tout cas diminuer les problèmes environnementaux. Est-ce que tu entends, toi, ce genre de critiques ?

  • Speaker #0

    Ah oui, bien sûr.

  • Speaker #1

    Et comment tu réponds ?

  • Speaker #0

    Alors, moi, je suis... Je suis d'accord avec ça dans le sens où il faut que chacun, chacune agisse en fonction de son degré de responsabilité. C'est à dire que en tant que citoyen individuel, c'est sûr qu'on n'a pas le même degré de responsabilité qu'une collectivité publique qui va gérer un réseau de transport par exemple, qu'une entreprise qui va fournir des produits et des services. Donc c'est évident que le changement ne repose pas que sur les épaules des personnes. Néanmoins, c'est un moyen C'est un détaillon essentiel. Si on est conscient de ces enjeux, si justement on va consommer plus de produits locaux, moins de choses complètement inutiles et tout ça, ça va aussi encourager une économie plus locale, ça va faire que certains produits qui sont aberrants ne seront plus vendus. Il y a aussi la loi du marché qui va rentrer en jeu. Donc ça c'est le premier point, c'est que les pouvoirs publics, les entreprises... Et les citoyens doivent agir de concert, mais n'ont pas le même niveau de responsabilité là-dedans.

  • Speaker #1

    Justement, tu viens de citer les trois acteurs qui sont du triangle de l'inaction, c'est-à-dire que chacun renvoie la faute sur les deux autres. Et voilà, c'est tout en rond.

  • Speaker #0

    Oui. Après, moi, ce que je dis aussi, c'est que quand on est conscient, quand on est un citoyen, une citoyenne qui est consciente de ses enjeux, alors certes, dans notre quotidien, on va essayer d'agir en étant aligné avec tous ces défis-là. Mais on est aussi des personnes qui travaillent dans des entreprises, qui votons, qui sommes habitants d'un quartier, peu importe. Mais on peut aussi porter cet engagement, comme j'ai pu le faire, comme beaucoup de gens le font, à un autre niveau. Parce qu'on sent qu'on peut peut-être faire bouger les lignes aussi dans des espaces un petit peu plus collectifs. Donc il y a ça aussi. Et moi je l'ai vu dans l'association notamment. C'est qu'il y a des personnes qui rejoignent notre association, qui deviennent bénévoles, donc déjà qui portent un engagement à notre niveau. Et puis finalement qu'ils se rendent compte qu'il y a d'autres sphères, par exemple le domaine politique, et puis qu'ils deviennent militants politiques. Au final, commencer par soi, puis s'engager dans une asso, puis s'engager peut-être à un autre niveau, ça motive sur plein de nouvelles échelles.

  • Speaker #1

    genre ça sert à quoi est-ce qu'il n'y a pas aussi un enjeu sur la mesure de l'impact de toutes ces actions et est-ce que toi tu réussis à démontrer l'impact d'action d'une structure comme The Greener Good sur des citoyens, sur l'environnement, le cadre de vie local ?

  • Speaker #0

    Alors c'est difficile, on l'a déjà fait, des mesures d'impact justement, pour évaluer en quoi nos événements ou nos outils vont derrière amener un certain changement. On l'avait fait pour le Greener Festival, notamment à 6 mois, 1 an, 2 ans après l'événement, pour savoir quel impact l'événement avait eu, et on a eu des retours extrêmement positifs, et j'étais même très surprise moi-même de voir des personnes qui me disaient Ah bah tiens, j'ai changé de banque depuis que je suis venue à l'événement. J'ai changé de fournisseur d'électricité, maintenant je fais systématiquement ma lessive moi-même. Il y avait des actions hyper concrètes et on voyait que derrière, les gens avaient intégré des changements durables. Donc ça, c'est une première chose. Après, sur par exemple la métropole de Lyon où on est basé, ça je ne saurais pas dire les impacts effectivement. Il y a un autre point que j'aimerais soulever quand même, c'est que quand on agit au quotidien, parfois on peut se dire que le changement climatique est tellement énorme que... si je réduis un peu mon empreinte carbone, ça n'a pas changé grand chose. Mais il faut se rappeler aussi que... Peut-être que sur le changement climatique au niveau global c'est absolument ridicule, mais au niveau local ça peut changer. Parce qu'au niveau local, si on diminue la circulation routière, c'est moins de pollution atmosphérique, moins de pollution sonore, c'est moins d'accidents aussi. Se dire si on consomme plus local, on va aussi permettre à des commerçants de quartier de pernurer, d'avoir une vie de quartier. Donc se rappeler aussi que finalement, ce qu'on fait dans notre quotidien, ça peut avoir un impact directement sur nous, sur notre santé, sur la santé et la sécurité des enfants. Donc ce n'est pas quelque chose de très éloigné de nous finalement.

  • Speaker #1

    Mais si on en est encore justement aujourd'hui à expliquer qu'il existe d'autres manières de consommer... c'est bien la preuve qu'il y a encore des freins à lever. Moi je me pose la question, quand on parle de consommation, on le disait un petit peu au début, ça serait bien de se poser des questions sur ses besoins, etc. Il y a aussi derrière la consommation, la notion de se faire plaisir. Est-ce que justement la démarche que tu mènes en faveur d'une consommation plus responsable, peut-être que tu le fais aussi, est-ce qu'elle ne doit pas également être synonyme d'épanouissement personnel et collectif et ce n'est pas un enjeu justement lié au plaisir au bien-être peut consommer différemment mieux en se faisant plaisir somme c'est parce qu'on a envie d'assouvir un petit plaisir quel qu'il soit est ce que c'est quelque chose justement qu'on peut retrouver dans une consommation plus responsable et en ce qu'il faut insister aussi alors oui on peut on peut déjà retrouver le plaisir de faire soi même parce qu'on est dans une société

  • Speaker #0

    Tu es prêt à tout. On a du prêt à manger, on a du prêt à porter, tout est servi entièrement prêt à utiliser. Mais finalement, on se rend compte, et même les études psychologiques le montrent, que quand on fait soi-même, quand on prend le temps de faire à manger, quand on raccommode un vêtement, on est fier de nous, on est fier du résultat, ça peut nous apporter du plaisir, du plaisir gustatif aussi si on mange. ça fait du bien donc il ya ce premier point ensuite aussi pour réfléchir à qu'est ce qu'on qu'est ce qu'on consomme par exemple quand si on consomme des réseaux sociaux pendant deux heures sur son canapé finalement est ce que ça va nous rendre plus heureux alors que peut-être on pourrait avoir des loisirs actifs là je reprends ce que nous avait dit philippe moati qui est un économiste et qui est intervenu lors de nos événements de nos événements pardon et qui bat justement de ces loisirs actifs qui nous font du bien donc par exemple jardiner on est encore dans le faire soi même utiliser ses mains et ça ça peut être quelque chose de très épanouissant aussi donc donc il faut se dire et ça les études psychologiques le montre que alors je suis pas contraint à souvire un petit plaisir tiens j'ai envie d'acheter le vêtement de m'acheter si ou ça de faire un petit voyage bon regardons les impacts mais on peut on peut quand même chercher des sources

  • Speaker #1

    ...de plaisir à travers le faire soi-même, se former différemment, mais en se faisant plaisir, parce que c'est quand même le... objectif de personne, c'est de...

  • Speaker #0

    Oui, oui.

  • Speaker #1

    On sait qu'on a fait tout ce qui est charge mentale, les choses à faire, qu'on n'a pas trop le choix, on a envie quand même...

  • Speaker #0

    Oui, oui, mais se rappeler, voilà, donc je retrouve le fil, se rappeler qu'il s'apparaît, les études psychologiques le montrent, qu'en fait, ce sont des plaisirs qui vont retomber assez rapidement. Oui. Donc, c'est un concept qu'on appelle l'habituation hédonique, si je ne me trompe pas. C'est qu'en fait, ok, on va acheter quelque chose, sur le coup, ça va nous faire plaisir pendant un jour, deux jours. pour quelques temps puis après on va retourner à notre étape. Donc il faut identifier ça aussi et se dire que ça peut être sympa d'aller faire du shopping ou quoi mais en fait ça va être très ponctuel le plaisir que ça nous apporte.

  • Speaker #1

    On s'habitue finalement à ce plaisir donc il devient très court, on a envie de rassouvir et de reconsommer sans forcément se poser les questions est-ce que j'en ai vraiment besoin, est-ce qu'il n'y a pas un impact derrière tout ça, est-ce que c'est pas de toute part, ça serait pas plus intéressant d'où on va. Rappelé justement revenir à ce que tu disais, aux besoins et pourquoi pas se faire plaisir différemment. C'est ça. En regardant ce côté bien-être.

  • Speaker #0

    Et on peut se rappeler aussi de ce petit proverbe, moins de bien, plus de lien. Ce qui va aussi nous épanouir, c'est le lien avec les autres. Passer du temps avec sa famille, ses amis, un collectif de personnes qui agit pour améliorer quelque chose, pour s'engager dans une cause. Donc moins de bien, plus de lien, c'est quand même...

  • Speaker #1

    un bon leitmotiv il y a aussi quelque chose que on doit souvent poser la question ou s'interpeller là-dessus qui peut être C'est l'heure du cliché aujourd'hui, je pense. dans beaucoup de cas, le nerf de la guerre, c'est de se prendre l'argent. Qu'est-ce que tu réponds à ceux qui disent que consommer mieux, c'est consommer plus cher ? Et donc que c'est réservé à certaines personnes qui en ont les moyens, tout simplement.

  • Speaker #0

    Alors, je réponds oui et non. C'est sûr que si on veut acheter 100% du temps des habits neufs, made in France, très bonne qualité, 100% de produits bio, locaux, etc. Oui, ça va être plus cher. Ça va être plus cher. Néanmoins, si on reprend un peu le fil de ce que j'ai expliqué au début, la première étape c'est de consommer moins, faire des achats en conscience et donc se dire peut-être que j'ai pas besoin d'acheter ça finalement, ou peut-être que j'ai ce besoin mais je peux emprunter autour de moi, je peux louer, etc. Donc au final déjà on réduit une certaine partie de sa consommation. Le deuxième c'est consommer mieux et donc en consommant mieux, et ça je ne l'ai pas évoqué tout à l'heure, mais ça peut être consommer... Quelque chose qui existe déjà pour ne pas utiliser des ressources naturelles qui ne sont pas forcément renouvelables, et avoir une empreinte caravane, etc. Donc, ça peut être consommé d'occasion, de seconde main, et ça, on peut trouver des vêtements, de l'électroménager, du matériel informatique, on peut tout trouver de seconde main, avec quand même un petit bémol. Si c'est d'occasion, ça ne veut pas dire que ça y est, il y a zéro impact, et on peut consommer, consommer, et puis revendre sur des plateformes, parce que c'est bon, c'est dans sa vie. une économie circulaire, c'est réutilisé. Donc il faut aussi, parce que ça peut être un travers, pas se dire qu'on peut consommer en illimité de la seconde main, il faut le faire aussi de manière raisonnée. Voilà. Et puis, mine de rien, il y a aussi d'autres choses qui font qu'on peut s'y retrouver. Par exemple, si on a quelque chose de cassé, au lieu d'en racheter un nouveau, on peut faire réparer. On peut acheter aussi différents... Par exemple, si j'ai une consommation alimentaire très carnée avec beaucoup de produits d'origine animale, peut-être que déjà ça a un fort impact sur le climat, sur les pollutions, etc. Donc peut-être on peut se dire, je vais consommer moins de viande, mais la prendre de meilleure qualité. Je vais m'acheter peut-être de la très bonne viande une ou deux fois par semaine, qui va être bio, locale, etc. Plutôt que de la viande industrielle deux fois par jour. Donc voilà, en fait, je ne peux pas répondre par oui ou non, c'est plus cher. Ça dépend de... comment on consomme, ce qu'on en fait au quotidien. Et quand on entend, oui, mais les personnes les plus précaires, c'est compliqué, etc. Ça peut être compliqué, mais il y a aussi énormément d'initiatives qui se créent pour, par exemple, rendre les produits bio accessibles dans certains quartiers. Je pense à l'association VRAC, ouvert un réseau d'achats communs qui démocratise le bio dans les quartiers. Voilà, exactement. On mutualise justement les achats pour que ce soit moins cher. Il y a quand même... pas mal d'alternatives qui permettent de rendre accessible cette consommation là.

  • Speaker #1

    Faut-il le faire connaître dans tous ces réseaux, ces associations ? Alors qui dit consommation, dit forcément consommateur, on en a pas mal parlé, mais dit aussi commerçant. Est-ce que toi tu as une stratégie spécifique pour encourager, pas les consommateurs, mais aussi les commerçants à adopter des pratiques plus durables et à réduire leur emprunt de carbone ? Puisque le bouclier est bouclé, si le consommateur désire de faire mieux... Je pense qu'il y a des commerçants qui offrent justement ce type de service.

  • Speaker #0

    Alors pas forcément, on n'a pas vraiment la main là-dessus, d'autant plus qu'il y a énormément et de plus en plus d'achats qui se font sur internet, sur des plateformes qui viennent.

  • Speaker #1

    Après le principe du commerce c'est souvent l'offre et la demande, donc c'est vrai que s'il y a beaucoup de demandes, logiquement il devrait y avoir aussi une offre.

  • Speaker #0

    Oui mais c'est juste ça, c'est la problématique, en tout cas nous l'enjeu auquel on s'attèle c'est de faire augmenter la demande, ce qui n'augmente pas de manière exponentielle ces dernières années malheureusement. malheureusement et on a plutôt même vu l'inverse on a plutôt vu beaucoup de magasins bio magasins zéro déchet voilà commerces de proximité fermer leurs portes donc malheureusement on essaye de soutenir une progression inverse mais mais là avec tous les discours qu'on entend sur l'inflation sur assez dur le pouvoir d'achat et tout va forcément les gens ont très peur ont peur de consommer veulent consommer toujours moins cher moins cher il y Il y a le hard discount pour Gerton, donc c'est assez compliqué, nous, de se battre avec nos petits moyens pour aller contre ces discours. Oui,

  • Speaker #1

    il faut en revenir toujours à obtenir un peu de temps de concentration de certaines personnes pour parler de ces sujets, et qui prennent conscience justement qu'ils peuvent faire différemment, tout en se faisant plaisir. et en consommant ailleurs. Alors on le voit, pour répondre à cette urgence climatique et réussir à changer de paradigme, manière de voir les choses, de modèle, c'est important de ne pas être isolé, tu l'as très bien expliqué, tu l'as démontré justement à travers la création de ton association, et donc c'est important de travailler en collaboration avec d'autres associations, entreprises, institutions. Et depuis 2022, nous on est à Lyon. Lyon qui a été sélectionné par la Commission européenne pour intégrer le réseau des 100 villes climatiquement neutres et intelligentes pour 2030. Et au cœur de cette démarche, il y a ce qu'on appelle l'Agora 2030 qui est un réseau justement d'une soixantaine d'acteurs actuellement du territoire en action pour le climat, dont l'ALEC fait partie et parmi eux aussi The Greener Good. Et justement, toi Clémentine, est-ce que tu peux nous dire quel est l'intérêt et encore une fois l'importance de travailler à plusieurs de... Réunir justement toutes ces compétences, ces motivations, ces personnes, est-ce que toi, justement, à travers ce type d'initiative, tu sens aussi que ça entraîne, que ça impulse ?

  • Speaker #0

    Alors oui, clairement, c'est fondamental de travailler avec des partenaires locaux, de faire connaître nos actions, de connaître aussi ces structures qui sont très différentes. Dans le cadre de l'Agora Lyon 2030, on a des très grandes entreprises comme Enedis, GRDF, ou des... des associations beaucoup plus modestes comme nous, ou même des jardins partagés d'un quartier, des choses à une échelle très très locale. Et donc oui, c'est hyper important de connaître les structures qu'on a au niveau d'un territoire pour travailler avec, pour porter nos messages plus loin, parce que nous l'enjeu qu'on a aussi c'est de ne pas s'adresser que à des écolos convaincus, mais justement aller porter nos messages dans le monde. d'autres cercles et par exemple aller les porter au sein d'entreprises c'est quelque chose qui pour nous est un vrai levier parce que là on va aller toucher directement plusieurs dizaines de personnes c'est que l'entreprise a un rôle aujourd'hui ce qui est réseau sans charge des salariés des fois certains

  • Speaker #1

    souhaitent impulser via leur employeur démarche les salariés et agents etc ou inversement c'est l'employeur qui souhaite donner des billes à ces salariés pour qu'ils agissent aussi bien pour la boîte, mais ça leur sert aussi dans leur quotidien.

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait. On travaille justement avec plusieurs entreprises, et ça peut être soit à l'initiative de la direction qui veut que les salariés soient conscients des enjeux pour que justement, après les mesures qui soient prises, ils passent mieux. Mais ça peut être aussi, des fois on intervient parce qu'il y a un groupe de salariés, une sorte de green team qui s'est constitué et qui veut faire bouger les choses, mais qui n'a pas forcément... les outils et du coup qui ont négocié pendant plusieurs mois avec leur direction finalement arrive à nous faire intervenir parfois plusieurs fois pour justement que l'on porte ses connaissances là auprès des salariés qu'on donne envie d'agir dans leur entreprise et donc donc pour nous oui c'est un vrai un vrai levier ça marche enfin voilà nous on aime bien agir sur différents plans c'est soit organiser nos propres événements ou là bas on attend que les gens viennent à nous et on sait que pas tout le monde viendra à nous, soit aller vers les gens.

  • Speaker #1

    Oui, donc ça nécessite de l'insensibilisation, mais d'information, de communication, ce que tu fais très bien. Tu m'en dis, si on te suit un peu sur les réseaux, à travers ton association, tes événements, tu donnes quand même de ta personne. Tu es proactif, tu es présent sur des émissions, des scènes diverses et variées, des podcasts. Alors d'ici aujourd'hui, merci, d'autres. Il y a aussi ce besoin de... Péterin, c'est le jeu aujourd'hui, ça fonctionne comme ça. Donc si on ne veut pas se limiter, comme tu disais, à certains militants écolo-bobos, on peut être un cliché, mais ouvrir et montrer que c'est des sujets qui peuvent intéresser tout le monde.

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait. Et il faut le faire d'autant plus maintenant, il me semble que, je ne sais pas si vous avez entendu parler du fait que plusieurs émissions sur les sujets écologiques dans les grands médias français ont été arrêtées, voilà il y avait des chroniques parfois dans certains médias et qui ont été coupés parce que peut-être que voilà le sujet des intérêts ce qu'il ya des sujets sur la politique ou autres qui prennent au dessus mais du coup pour moi c'est d'autant plus important de continuer à occuper ce terrain là alors même localement pour dans des radios dans des émissions aller parler à canaux et de vecteurs de communication et qui sont très saturés mais on essaye de garder la place alors justement toi

  • Speaker #1

    Avec cet exemple de travail en réseau On parlait de 2030, même on a commencé avec des objectifs européens, français, on parle de 2050. Toi, à titre perso, ou directrice d'une association engagée, quelle est ta vision pour cet avenir court et moyen terme ? Quels sont finalement tes objectifs ?

  • Speaker #0

    Alors on est dans un contexte politique particulier, donc j'allais dire que j'attendrais que ce contexte soit passé pour avoir une vision un petit peu plus nette peut-être de ce qui va devenir en France. Ce que je vois en tout cas par rapport aux dernières années, c'est que la prise de conscience sur les enjeux écologiques s'est vraiment accentuée. C'est-à-dire que maintenant plus personne, enfin en tout cas il y a encore beaucoup de climato-sceptiques malheureusement, mais de moins en moins on peut quand même difficilement nier la réalité. l'égalité du changement climatique.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Quand on interroge les gens sur leurs préoccupations, le climat, l'environnement arrivent quand même.

  • Speaker #0

    Voilà. Ce qui n'était pas le cas, quand j'ai lancé l'association il y a huit ans, c'était quelques personnes par-ci, par-là, qui avaient conscience de ça. Maintenant, il y a aussi un traitement médiatique de cette information qui est fait, et puis on voit dans les médias très régulièrement les enjeux, les catastrophes. J'ai assisté l'été dernier, donc en 2023, au lancement d'un groupe de travail à l'Assemblée sur le traitement médiatique des enjeux écologiques, où justement, ils veulent le traiter de la manière la plus pertinente possible, sans dire Ah, c'est trop bien, c'est la canicule, tout le monde mange des glaces, on va éviter d'être dans ce cliché-là Je vois qu'en tout cas, au niveau de la sphère médiatique et de la prise de conscience collective, ça prend. Ce que j'ai vu aussi beaucoup, notamment avec la crise du Covid et dans les années qui ont suivi, c'est le fait que les personnes se rendent compte que... Elles peuvent aussi, dans leur travail, dans leur milieu professionnel, contribuer à répondre à ces enjeux. Donc justement, avec la création en 2020 de l'Institut Transition à Lyon, qui est un institut qui accompagne les personnes en évolution de vie professionnelle qui ont envie de mettre leurs compétences au service de la transition écologique, on voit justement qu'il y a de plus en plus de personnes qui ont envie de mettre du sens dans leur travail, de se sentir utile, de contribuer à cette transition écologique.

  • Speaker #1

    On a reçu justement dans cette émission... Isabelle Huynh, ta collègue, qui nous avait parlé justement de toutes ces personnes qui cherchaient un peu plus de sens et de valeur dans leur travail, dans leur milieu pro, en reconversion.

  • Speaker #0

    C'est ça. Donc ça, c'est aussi quelque chose, je pense, qui va continuer à évoluer. Il y a de plus en plus de formations qui se développent pour les jeunes post-bac, dans les écoles d'enseignement supérieur, ou même dans l'enseignement supérieur classique. voilà les BTS, les école d'ingénieurs, les écoles de commerce, peu importe, maintenant c'est vraiment quelque chose qui est intégré de base et donc j'ose espérer que on va créer des nouvelles générations aussi de personnes dans le milieu du travail qui vont avoir conscience des enjeux, qui vont prendre des décisions plus vertueuses aussi au niveau pro. voilà c'est ça donc pour le pour le futur en fait je m'appuie sur ce que j'ai vu émerger ces dernières années en termes de prise de conscience collective et je reste je reste quand même positive même si je suis aussi très lucide en sur le fait que malheureusement il ya des catastrophes qui vont continuer à arriver que les objectifs qu'on se fixe au niveau international sur le site de réduction de l'empreinte carbone des pays ou autres sont pas encore atteints et donc qu'il faut qu'il y ait aussi une vraie prise de conscience et une mobilisation au niveau de la politique internationale pour avoir des décideurs pour agir sur ces sujets et j'ai l'impression que malheureusement actuellement on n'y est pas. Bon ma petite note d'espoir c'est que récemment il y a quand même au Mexique la présidente qui a été élue qui est une ancienne scientifique du GIEC donc je me suis dit que c'était quand même un signal assez assez chouette donc j'espère qu'on aura de plus En plus de bonnes nouvelles comme ça à l'avenir de décideurs justement qui auront cette conscience-là et qui feront les choix en conscience.

  • Speaker #1

    Clémentine, merci. Un dernier conseil que tu donnerais à nos auditeurs pour commencer à adopter un mode de vie soutenable et finalement, par où commencer sa transition écologique, si certains n'en sont qu'au début.

  • Speaker #0

    Alors je dirais déjà renseignez-vous, faites vos enquêtes quand vous devez acheter et puis surtout... aller voir les associations, aller sur des événements, aller lire des publications. Il y a énormément d'acteurs qui agissent sur ces questions-là, de sensibilisation, de donner les informations les plus claires possibles. Donc c'est un petit peu ça mon conseil, c'est de se renseigner, aller voir les structures qui agissent.

  • Speaker #1

    pour nous partager une expérience personnelle marquante qui a peut-être renforcé encore ton engagement en faveur de l'environnement ?

  • Speaker #0

    Je vais prendre un exemple de quelque chose que j'ai découvert aussi il y a quelques années et qui me plaît énormément. Moi qui, quand j'ai commencé à travailler et avoir mes premiers salaires, n'ayant pas forcément cette conscience écologique sur tous les fronts, j'aimais beaucoup aller voyager, prendre l'avion, etc. Et en fait, je me suis rendue compte que voyager localement à vélo, à pied, en itinérance, en train, c'était quelque chose qui me plaisait énormément et que j'avais aussi énormément de plaisir à aller découvrir des ondes. endroit un peu en slow tourisme en prenant plus le temps et donc ça m'a renforcé dans le fait qu'on n'est pas obligé d'aller à l'autre bout du monde pour se faire plaisir pour prendre du bon temps et que ça fait des expériences qui sont assez inoubliables aussi.

  • Speaker #1

    Pour finir ton éco geste préféré, on parlait des éco gestes, on en a tous.

  • Speaker #0

    Mon éco geste préféré c'est pas évident comme ça parce que... Maintenant c'est vraiment ancré dans mon quotidien et voilà.

  • Speaker #1

    Quelque chose de plus simple qui est devenu quasiment un réflexe peut-être ?

  • Speaker #0

    Pour moi le réflexe c'est de cuisiner mes repas à partir de produits de saison locaux. J'aime beaucoup manger et j'aime beaucoup justement les bons goûts et donc c'est un peu ancré dans mon quotidien. quotidien de me faire ma boîte repas le midi de manger le soir et puis j'apprécie d'autant plus de temps en temps faire un restaurant parce que justement ça change et c'est pas quelque chose de trop banal en tout cas merci infiniment clémentine merci pour cet instant climat partagé c'était un

  • Speaker #1

    vrai plaisir d'échanger avec toi je suis certain que ton expérience et ton expertise ont offert des perspectives inspirantes sur comment on vit de manière plus durable et responsable au quotidien je suis parti après Merci, Mélion. Ça me plaît. C'est un plaisir. Pour l'instant, il est temps de conclure. Nous nous retrouvons très bientôt pour un nouvel épisode de l'Instinct Climat. En attendant, plongez-vous ou replongez-vous dans les autres épisodes déjà en ligne et trouvez réponse à de nombreuses questions énergie-climat dans notre autre podcast Life, Écoute, Écoute, Climat. Et si vous avez des idées de sujets ou d'invités, nous serions ravis de les découvrir. Rendez-vous sur www.alex-leon.org. En attendant, restez à l'écoute et à très bientôt. Merci Clémentine.

  • Speaker #0

    Merci à vous.

Description

Aujourd'hui, nous avons le plaisir d'accueillir Clémentine Mossé, Fondatrice et Directrice de The Greener Good, une association qui a pour raison d’être l’accompagnement à l'adoption de modes de vie soutenables et à la consommation responsable. Alors, finalement, qu'est-ce-que la consommation responsable, ce terme que l'on entend de plus en plus dans le quotidien ? Comment consommer plus responsable et comment accompagner ces changements de comportements ?


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Les esprits curieux échangent autour des enjeux, des défis et des solutions pour un avenir plus durable. Vous écoutez l'instant climat avec Lalec Lyon.

  • Speaker #1

    Bonjour et bienvenue dans l'instant climat. Aujourd'hui, nous avons le plaisir d'accueillir Clémentine Mossé, qui est fondatrice et directrice de The Greener Good, une association qui a pour raison d'être l'accompagnement à l'adoption de modes de vie soutenables et à la consommation responsable, éco-responsable. On va en parler. Bonjour Clémentine.

  • Speaker #0

    Bonjour Stéphane.

  • Speaker #1

    Merci d'avoir accepté notre invitation.

  • Speaker #0

    Avec plaisir.

  • Speaker #1

    Alors, commençons par les présentations. Est-ce que tu peux nous parler un peu de toi, de ton parcours, avant de fonder The Greener Good ?

  • Speaker #0

    Alors, j'ai un parcours assez... C'est classique initialement, donc j'avais on va dire des bonnes notes, donc on m'a dit voilà tu peux faire une prépa scientifique, donc ce que j'ai fait, prépa scientifique, école d'ingénieur, donc j'ai été diplômée en 2012 et en fait j'ai choisi ce parcours parce que je ne savais pas trop qu'est-ce qui me plaisait dans la vie, qu'est-ce que je voulais vraiment faire. Je me suis bien reconnue dans l'engagement associatif quand j'étais étudiante, plus que dans les études à proprement parler. Et donc quand j'étais en école d'ingénieur, je me suis beaucoup impliquée dans des associations du campus. Donc comme j'avais déjà une sensibilité écologique, je me suis engagée dans l'association qui s'appelle Ingénieurs sans frontières et qui faisait notamment beaucoup de projets locaux, contrairement à ce que le nom indique. Mais j'ai pu mettre en place des paliers bio pour les élèves et pour les profs de mon école. On a mis en place des éco-cups pour éviter les gobelets jetables. Enfin voilà, des actions très concrètes. Et puis j'ai eu l'occasion de m'investir. dans d'autres associations et notamment celle qui organisait le forum de rencontres entre les étudiants et les entreprises et c'est là que j'ai découvert l'organisation d'événements. Voilà c'est ça en fait c'est ce qui me plaisait c'était vraiment les projets collectifs, je me retrouvais beaucoup plus là dedans que d'écrire des équations sur une feuille et voir aussi derrière l'utilité pour les personnes, la concrétisation d'un projet sur lequel on a bossé pendant plusieurs mois donc ça ça me plaisait beaucoup.

  • Speaker #1

    Oui, l'intérêt d'être en groupe. Ça tombe bien, on va en parler justement. Cette notion de consommation responsable d'informations, sensibilisation, j'imagine qu'il ne faut pas être tout seul pour faire ça. L'intérêt d'être dans des réseaux, du collectif, de partager. Donc aujourd'hui, à travers ton association The Rinder Good, tu mènes plein de projets dans le domaine de la transition écologique au sens large. Tu organises des événements grand public, comme The Greener Festival, tu es sur de la création d'ouvrages de sensibilisation avec le guide pour consommer responsable à Lyon et ses environs. Tu es aussi dans la formation, tu es co-fondatrice de l'Institut Transition à Lyon. Donc avant d'en arriver là, sur tous ces sujets, quels ont été tes principaux défis ? pour arriver jusqu'à la création de cette association ?

  • Speaker #0

    Effectivement, si je reprends un peu la chronologie, une fois que j'ai terminé mes études, il a fallu travailler, bien entendu. Et là, je suis allée un petit peu au hasard. Donc j'ai travaillé d'abord dans le domaine ferroviaire et ensuite dans un bureau d'études dans les transports. Donc je m'occupais de faire circuler des tramways. Pour résumer, et là, en fait, mon engagement personnel pour l'écologie s'est développé. dans ma vie quotidienne. Donc j'ai commencé de plus en plus à acheter bio, à réduire mes déchets, à éviter d'aller trop faire les soldes, ce que je faisais beaucoup avant. Voilà en fait au fur et à mesure je me suis renseignée, j'ai lu des livres, j'ai suivi des blogs à l'époque pour vraiment que mon mode de vie soit cohérent avec les défis que j'apprenais à connaître. Parce que les défis climatiques ok, mais après je me suis rendu compte qu'il y avait quand même pas mal d'enjeux écologiques. Et donc, ce que j'ai rencontré sur mon parcours, c'est que je me suis rendu compte que finalement, le grand public était assez peu réceptif à cette cause, entre guillemets, et notamment dans mon milieu professionnel. Donc, j'étais entourée notamment d'ingénieurs ou de personnes qui travaillent dans les travaux, des choses comme ça. Et en fait, ça leur faisait à peu près ni chaud ni froid que moi, je leur parle de ces sujets ou qu'ils me voyaient adopter certaines pratiques. Voilà, exactement. Et c'est vrai que pour moi, c'était un petit peu frustrant parce que je me disais, vous ne vous rendez pas compte de l'ampleur des défis et ce qu'il y a à relever. Donc ça, ça a été une prise de conscience un peu douloureuse, mais qui m'a fait avancer aussi et me rendre compte que c'était bien beau de faire mon petit compost et cuisiner mes plats bio, végétariens, etc. Mais que derrière, si ça n'allait pas plus loin que mon petit quotidien... C'est la première placeuse. Voilà.

  • Speaker #1

    C'est ça. Démultiplier, faire savoir et faire conscience aux autres.

  • Speaker #0

    Oui, exactement.

  • Speaker #1

    Parce que ça peut arriver à toi, ça peut arriver à d'autres.

  • Speaker #0

    Exactement. Donc il y a eu cette prise de conscience là, aussi on va dire en 2015-2016 à Lyon, je commençais à rencontrer des personnes qui montaient des commerces, des initiatives justement un peu plus vertueuses et que je trouvais très chouettes, mais je voyais que pour elles, clairement, il y avait un enjeu de modèle économique qui ne tenait pas forcément, parce que c'est bien beau d'avoir quelques initiés aussi qui viennent consommer, mais il n'y avait pas encore vraiment de passage à une échelle supérieure pour que... ce type de structure soit viable et moi aussi je me disais que c'était vraiment très dommage parce qu'il y a des super démarches qui sont faites localement mais encore assez peu connues. Donc ça, ça a été aussi notre prise de conscience.

  • Speaker #1

    C'est ça. C'est le début d'envie qui émergeait.

  • Speaker #0

    Et voilà, au fil de mes réflexions, je me suis dit qu'il y avait vraiment quelque chose à faire justement pour à la fois montrer que c'est possible d'adopter un mode de vie qui soit moins impactant sur la planète, sur le climat, les ressources, la biodiversité et j'en passe. Qu'il y avait des initiatives à Lyon qui commençaient à émerger, que c'était tout à fait faisable et que c'était pas non plus... moins bien vivre, avoir moins de confort, se priver, mais que justement on pouvait y trouver aussi du plaisir, de la satisfaction. Et c'est pour ça qu'en 2016, j'ai eu l'idée de faire un premier événement pour rassembler justement toutes les personnes qui se sentaient un peu seules et qui voulaient agir. Et pour porter l'événement, il me fallait une structure, sauf que je ne voulais pas forcément aller voir une structure existante, parce que je me disais que ça allait être compliqué, trouver un budget, etc. Et donc j'allais tout faire moi-même. Et j'ai créé l'association et très vite il y a une équipe de bénévoles qui s'est constituée. Donc voilà, très vite. J'étais pas tout seule en fait.

  • Speaker #1

    Cette association qui au départ est hyper importante, pour pouvoir la faire connaître et la lancer, qui fonctionne d'ailleurs toujours avec des bénévoles.

  • Speaker #0

    Tout à fait. Oui, on a énormément de bénévoles aujourd'hui. Et c'est vrai que dès le lancement de l'association, en fait, très vite, j'ai demandé de l'aide. Et en fait, les gens voulaient m'apporter de l'aide. Donc, je disais, tiens, toi, tu es illustratrice, tu pourrais écrire un logo. Ou tiens, toi, tu as des compétences en aménagement d'espace. Tu pourrais m'aider à imaginer l'espace en événement. Et toi... tu sais cuisiner, tu pourrais faire des choses. Donc en fait, très très vite, j'ai identifié les personnes.

  • Speaker #1

    Qui étaient sensibles à la cause et qui étaient justement volontaires pour mettre à disposition leurs compétences.

  • Speaker #0

    Oui, exactement.

  • Speaker #1

    Justement, tu sens plus que convaincu, engagé, impliqué justement dans la création, le partage et la transmission. C'est important justement de parler de ces sujets, d'informer, de sensibiliser ?

  • Speaker #0

    C'est hyper important. Au vu de tous les défis qu'on rencontre. Aujourd'hui, et on le voit maintenant dans les médias, les catastrophes climatiques notamment sont monnaie courante, mais pour autant, la plupart des personnes sont un petit peu perdues aussi dans les messages. C'est-à-dire qu'entre il faut arrêter de prendre de la viande il faut arrêter de manger de la viande il faut produire moins de déchets ça peut faire énormément d'infos, et quand on ne connaît rien, on ne sait pas forcément par où commencer. Et c'est là où nous, on vient accompagner les personnes. pour hiérarchiser un petit peu les enjeux, leur dire quels enjeux sont vraiment prioritaires, comment on peut agir dessus, et que l'idée, ce n'est pas de tout faire parfaitement, parce qu'on ne peut pas devenir à 100% zéro déchet, zéro carbone, etc.

  • Speaker #1

    Choisir un premier combat.

  • Speaker #0

    Voilà, et quels sont les plus efficaces aussi.

  • Speaker #1

    Puisque finalement, aujourd'hui, l'écologie, au sens global du terme, on le voit bien, tu viens de le dire d'ailleurs un petit peu, Ça n'arrive pas forcément à rassembler le plus grand nombre. Même si, quand on regarde un peu les sondages, ça fait partie quand même des préoccupations principales des habitants, des Français. Mais aujourd'hui, c'est un sujet qui peut diviser, qui peut sectoriser, qui peut même angoisser. On l'a vu, nous d'ailleurs, on a fait une émission sur l'éco-anxiété. Alors que finalement, et c'est ce que tu souhaites faire passer, je crois, comme message, c'est que tout le monde peut adopter un mode de vie plus durable, un quotidien plus... bio, entre guillemets, et donc ça passe par ce que tu appelles la consommation dite responsable. Alors comment tu définis justement la consommation dite responsable, éco-responsable ? Pourquoi c'est essentiel aujourd'hui ? Parce que finalement le mot responsabilité, enfin dans la définition... propre du terme, c'est un peu l'obligation qu'a une personne de répondre de ses actes, de les assumer, d'en supporter les conséquences. C'est ça la responsabilité d'un choix, d'un acte,

  • Speaker #0

    quel qu'il soit.

  • Speaker #1

    Donc comment on lit la notion de consommer à la responsabilité ? C'est quoi justement tout ça ? Merci Consommation responsable.

  • Speaker #0

    Effectivement, c'est une définition qui englobe beaucoup de choses. Pourquoi on choisit de parler aussi de la consommation ? Parce que ça englobe beaucoup de choses. Tous les achats qu'on fait au quotidien, les biens, mais aussi les services.

  • Speaker #1

    On parle souvent de l'achat. Voilà. L'achat, c'est lié à la consommation.

  • Speaker #0

    Exactement. C'est aussi la consommation de voyages. C'est un petit peu la démarche de consommer un bien ou un service, quel qu'il soit. Alors, responsable, effectivement... Nous, on englobe beaucoup de choses dedans. Il y a déjà l'aspect écologique de ce qu'on peut acheter, et il y a l'aspect éthique, donc sur les personnes qui fabriquent. Mais avant de parler de ça, pour nous, la consommation responsable, c'est aussi de savoir est-ce qu'on va consommer ou pas. Donc c'est un peu l'étape numéro une. C'est de se questionner sur ses besoins, consommer en conscience. Ça veut dire, est-ce que j'ai un besoin objectif de... avoir chaud l'hiver, manger ou quoi importe, ou éventuellement une envie, parce que l'idée c'est pas de se dire non plus que on est au strict minimum des besoins vitaux et qu'on peut pas avoir des envies de temps en temps, mais distinguer ça de pulsions d'achat qui peuvent nous être induites par la publicité, le marketing, des injonctions sociales à ressembler à ci ou ça. Donc c'est un petit peu discerner les deux et se dire ok ben si j'ai un vrai besoin... est-ce que ensuite je dois acheter ? Parce que ça c'est autre chose aussi. On se rend compte qu'il y a plein d'autres manières de bénéficier du service rendu par un objet par exemple. Ça peut être de l'emprunter, le louer, être dans la mutualisation, ce qu'on appelle l'économie de la fonctionnalité aussi qui permet de bénéficier d'un bien. Voilà c'est ça, c'est sortir de la possession et se dire aussi que si on a besoin il y a d'autres manières de... de le combler qu'en achetant quelque chose. Et si on a un besoin d'achat, ce qui peut bien entendu arriver très régulièrement, se demander qu'est ce qui fait que mon produit effectivement va être plus ou moins vertueux. Et là ce qui n'est pas évident c'est qu'il y a énormément de catégories dans la consommation, entre la consommation de biens, de consommation courante, d'aliments, de... Voilà, tout ce que... Produits d'hygiène, d'entretien, etc. Ou des choses plus ponctuelles qui vont nécessiter des plus gros investissements. Voilà, un vélo, un véhicule, ou un abonnement téléphonique, un abonnement d'énergie, peu importe. Voilà, c'est hyper large. Donc ce qui est compliqué, c'est qu'on ne peut pas avoir une grille pour tous les biens et les services qui existent pour dire... Ok, ça c'est bien, ça c'est pas bien. Donc on va regarder justement un petit peu pour chaque catégorie ce qu'il en est. Par exemple, si c'est un produit physique, d'où ça vient ? Où est-ce qu'il a été produit ? Où est-ce que mon légume a poussé ? Où est-ce qu'il a été manufacturé ? Par qui ? Est-ce que c'est des personnes exploitées à l'autre bout du monde qui travaillent dans la fast fashion ? Ou est-ce que c'est des personnes qui sont correctement rémunérées ?

  • Speaker #1

    Est-ce qu'il a nécessité beaucoup de ressources naturelles ?

  • Speaker #0

    Voilà, le côté ressources. Est-ce que mon produit est réparable ? Par exemple, un matériel électroménager ou un téléphone, un ordinateur aussi, on a des appareils qui sont plus ou moins réparables. Est-ce qu'il a été éco-conçu ? Il y a vraiment beaucoup de critères qu'on peut regarder. Ce n'est pas toujours évident de savoir lesquels, mais après, on peut un peu jouer au détective, donc regarder quels sont les labels, la composition du produit, d'où ça vient, regarder les étiquettes. et ça peut nécessiter un petit travail de recherche plutôt que juste d'aller dans un magasin et d'acheter quelque chose tout près. C'est plutôt réfléchir aux besoins, se renseigner avant de faire son choix.

  • Speaker #1

    Justement, tu l'as très bien expliqué, la consommation c'est très vaste. Tu as cité quelques secteurs de consommation, les outils et les équipements du quotidien, mode, beauté, alimentation, santé, famille, loisirs, voyage numérique, etc. La liste est longue. Toi, avec ton expérience, est-ce que tu peux nous dire s'il y a des thèmes un peu plus populaires, justement, qui suscitent un peu l'intérêt ou des questions, justement, que tu viens d'expliquer ? Et pourquoi, justement, selon toi, il y a certains secteurs de notre quotidien de consommateurs qui sont un peu plus sensibles ?

  • Speaker #0

    Alors nous, ce qu'on voit, on pose des questions aux personnes qui viennent sur nos événements pour savoir les domaines dans lesquels elles sont déjà pas mal engagées. Et puis les domaines dans lesquels elles le sont moins. Donc ce qui ressort, c'est que les domaines dans lesquels elles sont engagées, c'est plutôt les thématiques du quotidien, un peu faciles à mettre en place. Par exemple, l'alimentation, par exemple réduire ses déchets, utiliser des produits ménagers biodégradables, naturels, etc. Donc ça, en général, on va les retrouver dans les... Première catégorie, pour les personnes qui sont déjà un peu engagées. Ensuite, là où on voit que ce n'est pas évident et qu'il y a clairement une marge de progression, et je ne dis pas ça pour faire opposer cette marge de progression que sur les personnes, parce que bien entendu, il y a des choses qui ne dépendent pas des personnes, mais je vais vous donner des exemples, ça peut être la mobilité. C'est-à-dire que si on habite loin de son lieu de travail, qu'il n'y a pas d'aménagement cyclable, etc., ça va être compliqué de changer.

  • Speaker #1

    Sur des sujets comme la mobilité dont tu viens de parler, j'imagine que ce n'est pas toujours facile de parler de cette consommation un peu plus responsable quand on a affaire à des gens qui n'ont pas forcément des solutions concrètes pour agir, même si, au fond d'eux-mêmes, ils savent bien qu'ils peuvent faire mieux et qu'ils ont... envie d'agir, mais qui ne peuvent pas financièrement, une question de temps, de charges, etc.

  • Speaker #0

    Oui, c'est un sujet, effectivement, un peu la tension de j'ai envie d'agir, mais je n'ai pas les équipements pour, et qu'on retrouve pas mal sur ce sujet, notamment.

  • Speaker #1

    Les personnes comme ça ont tendance à reporter la cause sur donneurs d'ordre ou des donneurs de leçons, entre guillemets, parce que j'imagine que tout n'est pas rose, puisque certaines personnes aujourd'hui affirment que... Tout le secteur dans lequel tu travailles, la sensibilisation, l'information, les actions quotidiennes, les fameux éco-gestes. Aujourd'hui, on entend des discours de personnes qui disent que finalement, tout ça, c'est des pansements sur une plaie béante qui nécessitent des mesures beaucoup plus radicales que des simples gestes pour véritablement résoudre ou en tout cas diminuer les problèmes environnementaux. Est-ce que tu entends, toi, ce genre de critiques ?

  • Speaker #0

    Ah oui, bien sûr.

  • Speaker #1

    Et comment tu réponds ?

  • Speaker #0

    Alors, moi, je suis... Je suis d'accord avec ça dans le sens où il faut que chacun, chacune agisse en fonction de son degré de responsabilité. C'est à dire que en tant que citoyen individuel, c'est sûr qu'on n'a pas le même degré de responsabilité qu'une collectivité publique qui va gérer un réseau de transport par exemple, qu'une entreprise qui va fournir des produits et des services. Donc c'est évident que le changement ne repose pas que sur les épaules des personnes. Néanmoins, c'est un moyen C'est un détaillon essentiel. Si on est conscient de ces enjeux, si justement on va consommer plus de produits locaux, moins de choses complètement inutiles et tout ça, ça va aussi encourager une économie plus locale, ça va faire que certains produits qui sont aberrants ne seront plus vendus. Il y a aussi la loi du marché qui va rentrer en jeu. Donc ça c'est le premier point, c'est que les pouvoirs publics, les entreprises... Et les citoyens doivent agir de concert, mais n'ont pas le même niveau de responsabilité là-dedans.

  • Speaker #1

    Justement, tu viens de citer les trois acteurs qui sont du triangle de l'inaction, c'est-à-dire que chacun renvoie la faute sur les deux autres. Et voilà, c'est tout en rond.

  • Speaker #0

    Oui. Après, moi, ce que je dis aussi, c'est que quand on est conscient, quand on est un citoyen, une citoyenne qui est consciente de ses enjeux, alors certes, dans notre quotidien, on va essayer d'agir en étant aligné avec tous ces défis-là. Mais on est aussi des personnes qui travaillent dans des entreprises, qui votons, qui sommes habitants d'un quartier, peu importe. Mais on peut aussi porter cet engagement, comme j'ai pu le faire, comme beaucoup de gens le font, à un autre niveau. Parce qu'on sent qu'on peut peut-être faire bouger les lignes aussi dans des espaces un petit peu plus collectifs. Donc il y a ça aussi. Et moi je l'ai vu dans l'association notamment. C'est qu'il y a des personnes qui rejoignent notre association, qui deviennent bénévoles, donc déjà qui portent un engagement à notre niveau. Et puis finalement qu'ils se rendent compte qu'il y a d'autres sphères, par exemple le domaine politique, et puis qu'ils deviennent militants politiques. Au final, commencer par soi, puis s'engager dans une asso, puis s'engager peut-être à un autre niveau, ça motive sur plein de nouvelles échelles.

  • Speaker #1

    genre ça sert à quoi est-ce qu'il n'y a pas aussi un enjeu sur la mesure de l'impact de toutes ces actions et est-ce que toi tu réussis à démontrer l'impact d'action d'une structure comme The Greener Good sur des citoyens, sur l'environnement, le cadre de vie local ?

  • Speaker #0

    Alors c'est difficile, on l'a déjà fait, des mesures d'impact justement, pour évaluer en quoi nos événements ou nos outils vont derrière amener un certain changement. On l'avait fait pour le Greener Festival, notamment à 6 mois, 1 an, 2 ans après l'événement, pour savoir quel impact l'événement avait eu, et on a eu des retours extrêmement positifs, et j'étais même très surprise moi-même de voir des personnes qui me disaient Ah bah tiens, j'ai changé de banque depuis que je suis venue à l'événement. J'ai changé de fournisseur d'électricité, maintenant je fais systématiquement ma lessive moi-même. Il y avait des actions hyper concrètes et on voyait que derrière, les gens avaient intégré des changements durables. Donc ça, c'est une première chose. Après, sur par exemple la métropole de Lyon où on est basé, ça je ne saurais pas dire les impacts effectivement. Il y a un autre point que j'aimerais soulever quand même, c'est que quand on agit au quotidien, parfois on peut se dire que le changement climatique est tellement énorme que... si je réduis un peu mon empreinte carbone, ça n'a pas changé grand chose. Mais il faut se rappeler aussi que... Peut-être que sur le changement climatique au niveau global c'est absolument ridicule, mais au niveau local ça peut changer. Parce qu'au niveau local, si on diminue la circulation routière, c'est moins de pollution atmosphérique, moins de pollution sonore, c'est moins d'accidents aussi. Se dire si on consomme plus local, on va aussi permettre à des commerçants de quartier de pernurer, d'avoir une vie de quartier. Donc se rappeler aussi que finalement, ce qu'on fait dans notre quotidien, ça peut avoir un impact directement sur nous, sur notre santé, sur la santé et la sécurité des enfants. Donc ce n'est pas quelque chose de très éloigné de nous finalement.

  • Speaker #1

    Mais si on en est encore justement aujourd'hui à expliquer qu'il existe d'autres manières de consommer... c'est bien la preuve qu'il y a encore des freins à lever. Moi je me pose la question, quand on parle de consommation, on le disait un petit peu au début, ça serait bien de se poser des questions sur ses besoins, etc. Il y a aussi derrière la consommation, la notion de se faire plaisir. Est-ce que justement la démarche que tu mènes en faveur d'une consommation plus responsable, peut-être que tu le fais aussi, est-ce qu'elle ne doit pas également être synonyme d'épanouissement personnel et collectif et ce n'est pas un enjeu justement lié au plaisir au bien-être peut consommer différemment mieux en se faisant plaisir somme c'est parce qu'on a envie d'assouvir un petit plaisir quel qu'il soit est ce que c'est quelque chose justement qu'on peut retrouver dans une consommation plus responsable et en ce qu'il faut insister aussi alors oui on peut on peut déjà retrouver le plaisir de faire soi même parce qu'on est dans une société

  • Speaker #0

    Tu es prêt à tout. On a du prêt à manger, on a du prêt à porter, tout est servi entièrement prêt à utiliser. Mais finalement, on se rend compte, et même les études psychologiques le montrent, que quand on fait soi-même, quand on prend le temps de faire à manger, quand on raccommode un vêtement, on est fier de nous, on est fier du résultat, ça peut nous apporter du plaisir, du plaisir gustatif aussi si on mange. ça fait du bien donc il ya ce premier point ensuite aussi pour réfléchir à qu'est ce qu'on qu'est ce qu'on consomme par exemple quand si on consomme des réseaux sociaux pendant deux heures sur son canapé finalement est ce que ça va nous rendre plus heureux alors que peut-être on pourrait avoir des loisirs actifs là je reprends ce que nous avait dit philippe moati qui est un économiste et qui est intervenu lors de nos événements de nos événements pardon et qui bat justement de ces loisirs actifs qui nous font du bien donc par exemple jardiner on est encore dans le faire soi même utiliser ses mains et ça ça peut être quelque chose de très épanouissant aussi donc donc il faut se dire et ça les études psychologiques le montre que alors je suis pas contraint à souvire un petit plaisir tiens j'ai envie d'acheter le vêtement de m'acheter si ou ça de faire un petit voyage bon regardons les impacts mais on peut on peut quand même chercher des sources

  • Speaker #1

    ...de plaisir à travers le faire soi-même, se former différemment, mais en se faisant plaisir, parce que c'est quand même le... objectif de personne, c'est de...

  • Speaker #0

    Oui, oui.

  • Speaker #1

    On sait qu'on a fait tout ce qui est charge mentale, les choses à faire, qu'on n'a pas trop le choix, on a envie quand même...

  • Speaker #0

    Oui, oui, mais se rappeler, voilà, donc je retrouve le fil, se rappeler qu'il s'apparaît, les études psychologiques le montrent, qu'en fait, ce sont des plaisirs qui vont retomber assez rapidement. Oui. Donc, c'est un concept qu'on appelle l'habituation hédonique, si je ne me trompe pas. C'est qu'en fait, ok, on va acheter quelque chose, sur le coup, ça va nous faire plaisir pendant un jour, deux jours. pour quelques temps puis après on va retourner à notre étape. Donc il faut identifier ça aussi et se dire que ça peut être sympa d'aller faire du shopping ou quoi mais en fait ça va être très ponctuel le plaisir que ça nous apporte.

  • Speaker #1

    On s'habitue finalement à ce plaisir donc il devient très court, on a envie de rassouvir et de reconsommer sans forcément se poser les questions est-ce que j'en ai vraiment besoin, est-ce qu'il n'y a pas un impact derrière tout ça, est-ce que c'est pas de toute part, ça serait pas plus intéressant d'où on va. Rappelé justement revenir à ce que tu disais, aux besoins et pourquoi pas se faire plaisir différemment. C'est ça. En regardant ce côté bien-être.

  • Speaker #0

    Et on peut se rappeler aussi de ce petit proverbe, moins de bien, plus de lien. Ce qui va aussi nous épanouir, c'est le lien avec les autres. Passer du temps avec sa famille, ses amis, un collectif de personnes qui agit pour améliorer quelque chose, pour s'engager dans une cause. Donc moins de bien, plus de lien, c'est quand même...

  • Speaker #1

    un bon leitmotiv il y a aussi quelque chose que on doit souvent poser la question ou s'interpeller là-dessus qui peut être C'est l'heure du cliché aujourd'hui, je pense. dans beaucoup de cas, le nerf de la guerre, c'est de se prendre l'argent. Qu'est-ce que tu réponds à ceux qui disent que consommer mieux, c'est consommer plus cher ? Et donc que c'est réservé à certaines personnes qui en ont les moyens, tout simplement.

  • Speaker #0

    Alors, je réponds oui et non. C'est sûr que si on veut acheter 100% du temps des habits neufs, made in France, très bonne qualité, 100% de produits bio, locaux, etc. Oui, ça va être plus cher. Ça va être plus cher. Néanmoins, si on reprend un peu le fil de ce que j'ai expliqué au début, la première étape c'est de consommer moins, faire des achats en conscience et donc se dire peut-être que j'ai pas besoin d'acheter ça finalement, ou peut-être que j'ai ce besoin mais je peux emprunter autour de moi, je peux louer, etc. Donc au final déjà on réduit une certaine partie de sa consommation. Le deuxième c'est consommer mieux et donc en consommant mieux, et ça je ne l'ai pas évoqué tout à l'heure, mais ça peut être consommer... Quelque chose qui existe déjà pour ne pas utiliser des ressources naturelles qui ne sont pas forcément renouvelables, et avoir une empreinte caravane, etc. Donc, ça peut être consommé d'occasion, de seconde main, et ça, on peut trouver des vêtements, de l'électroménager, du matériel informatique, on peut tout trouver de seconde main, avec quand même un petit bémol. Si c'est d'occasion, ça ne veut pas dire que ça y est, il y a zéro impact, et on peut consommer, consommer, et puis revendre sur des plateformes, parce que c'est bon, c'est dans sa vie. une économie circulaire, c'est réutilisé. Donc il faut aussi, parce que ça peut être un travers, pas se dire qu'on peut consommer en illimité de la seconde main, il faut le faire aussi de manière raisonnée. Voilà. Et puis, mine de rien, il y a aussi d'autres choses qui font qu'on peut s'y retrouver. Par exemple, si on a quelque chose de cassé, au lieu d'en racheter un nouveau, on peut faire réparer. On peut acheter aussi différents... Par exemple, si j'ai une consommation alimentaire très carnée avec beaucoup de produits d'origine animale, peut-être que déjà ça a un fort impact sur le climat, sur les pollutions, etc. Donc peut-être on peut se dire, je vais consommer moins de viande, mais la prendre de meilleure qualité. Je vais m'acheter peut-être de la très bonne viande une ou deux fois par semaine, qui va être bio, locale, etc. Plutôt que de la viande industrielle deux fois par jour. Donc voilà, en fait, je ne peux pas répondre par oui ou non, c'est plus cher. Ça dépend de... comment on consomme, ce qu'on en fait au quotidien. Et quand on entend, oui, mais les personnes les plus précaires, c'est compliqué, etc. Ça peut être compliqué, mais il y a aussi énormément d'initiatives qui se créent pour, par exemple, rendre les produits bio accessibles dans certains quartiers. Je pense à l'association VRAC, ouvert un réseau d'achats communs qui démocratise le bio dans les quartiers. Voilà, exactement. On mutualise justement les achats pour que ce soit moins cher. Il y a quand même... pas mal d'alternatives qui permettent de rendre accessible cette consommation là.

  • Speaker #1

    Faut-il le faire connaître dans tous ces réseaux, ces associations ? Alors qui dit consommation, dit forcément consommateur, on en a pas mal parlé, mais dit aussi commerçant. Est-ce que toi tu as une stratégie spécifique pour encourager, pas les consommateurs, mais aussi les commerçants à adopter des pratiques plus durables et à réduire leur emprunt de carbone ? Puisque le bouclier est bouclé, si le consommateur désire de faire mieux... Je pense qu'il y a des commerçants qui offrent justement ce type de service.

  • Speaker #0

    Alors pas forcément, on n'a pas vraiment la main là-dessus, d'autant plus qu'il y a énormément et de plus en plus d'achats qui se font sur internet, sur des plateformes qui viennent.

  • Speaker #1

    Après le principe du commerce c'est souvent l'offre et la demande, donc c'est vrai que s'il y a beaucoup de demandes, logiquement il devrait y avoir aussi une offre.

  • Speaker #0

    Oui mais c'est juste ça, c'est la problématique, en tout cas nous l'enjeu auquel on s'attèle c'est de faire augmenter la demande, ce qui n'augmente pas de manière exponentielle ces dernières années malheureusement. malheureusement et on a plutôt même vu l'inverse on a plutôt vu beaucoup de magasins bio magasins zéro déchet voilà commerces de proximité fermer leurs portes donc malheureusement on essaye de soutenir une progression inverse mais mais là avec tous les discours qu'on entend sur l'inflation sur assez dur le pouvoir d'achat et tout va forcément les gens ont très peur ont peur de consommer veulent consommer toujours moins cher moins cher il y Il y a le hard discount pour Gerton, donc c'est assez compliqué, nous, de se battre avec nos petits moyens pour aller contre ces discours. Oui,

  • Speaker #1

    il faut en revenir toujours à obtenir un peu de temps de concentration de certaines personnes pour parler de ces sujets, et qui prennent conscience justement qu'ils peuvent faire différemment, tout en se faisant plaisir. et en consommant ailleurs. Alors on le voit, pour répondre à cette urgence climatique et réussir à changer de paradigme, manière de voir les choses, de modèle, c'est important de ne pas être isolé, tu l'as très bien expliqué, tu l'as démontré justement à travers la création de ton association, et donc c'est important de travailler en collaboration avec d'autres associations, entreprises, institutions. Et depuis 2022, nous on est à Lyon. Lyon qui a été sélectionné par la Commission européenne pour intégrer le réseau des 100 villes climatiquement neutres et intelligentes pour 2030. Et au cœur de cette démarche, il y a ce qu'on appelle l'Agora 2030 qui est un réseau justement d'une soixantaine d'acteurs actuellement du territoire en action pour le climat, dont l'ALEC fait partie et parmi eux aussi The Greener Good. Et justement, toi Clémentine, est-ce que tu peux nous dire quel est l'intérêt et encore une fois l'importance de travailler à plusieurs de... Réunir justement toutes ces compétences, ces motivations, ces personnes, est-ce que toi, justement, à travers ce type d'initiative, tu sens aussi que ça entraîne, que ça impulse ?

  • Speaker #0

    Alors oui, clairement, c'est fondamental de travailler avec des partenaires locaux, de faire connaître nos actions, de connaître aussi ces structures qui sont très différentes. Dans le cadre de l'Agora Lyon 2030, on a des très grandes entreprises comme Enedis, GRDF, ou des... des associations beaucoup plus modestes comme nous, ou même des jardins partagés d'un quartier, des choses à une échelle très très locale. Et donc oui, c'est hyper important de connaître les structures qu'on a au niveau d'un territoire pour travailler avec, pour porter nos messages plus loin, parce que nous l'enjeu qu'on a aussi c'est de ne pas s'adresser que à des écolos convaincus, mais justement aller porter nos messages dans le monde. d'autres cercles et par exemple aller les porter au sein d'entreprises c'est quelque chose qui pour nous est un vrai levier parce que là on va aller toucher directement plusieurs dizaines de personnes c'est que l'entreprise a un rôle aujourd'hui ce qui est réseau sans charge des salariés des fois certains

  • Speaker #1

    souhaitent impulser via leur employeur démarche les salariés et agents etc ou inversement c'est l'employeur qui souhaite donner des billes à ces salariés pour qu'ils agissent aussi bien pour la boîte, mais ça leur sert aussi dans leur quotidien.

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait. On travaille justement avec plusieurs entreprises, et ça peut être soit à l'initiative de la direction qui veut que les salariés soient conscients des enjeux pour que justement, après les mesures qui soient prises, ils passent mieux. Mais ça peut être aussi, des fois on intervient parce qu'il y a un groupe de salariés, une sorte de green team qui s'est constitué et qui veut faire bouger les choses, mais qui n'a pas forcément... les outils et du coup qui ont négocié pendant plusieurs mois avec leur direction finalement arrive à nous faire intervenir parfois plusieurs fois pour justement que l'on porte ses connaissances là auprès des salariés qu'on donne envie d'agir dans leur entreprise et donc donc pour nous oui c'est un vrai un vrai levier ça marche enfin voilà nous on aime bien agir sur différents plans c'est soit organiser nos propres événements ou là bas on attend que les gens viennent à nous et on sait que pas tout le monde viendra à nous, soit aller vers les gens.

  • Speaker #1

    Oui, donc ça nécessite de l'insensibilisation, mais d'information, de communication, ce que tu fais très bien. Tu m'en dis, si on te suit un peu sur les réseaux, à travers ton association, tes événements, tu donnes quand même de ta personne. Tu es proactif, tu es présent sur des émissions, des scènes diverses et variées, des podcasts. Alors d'ici aujourd'hui, merci, d'autres. Il y a aussi ce besoin de... Péterin, c'est le jeu aujourd'hui, ça fonctionne comme ça. Donc si on ne veut pas se limiter, comme tu disais, à certains militants écolo-bobos, on peut être un cliché, mais ouvrir et montrer que c'est des sujets qui peuvent intéresser tout le monde.

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait. Et il faut le faire d'autant plus maintenant, il me semble que, je ne sais pas si vous avez entendu parler du fait que plusieurs émissions sur les sujets écologiques dans les grands médias français ont été arrêtées, voilà il y avait des chroniques parfois dans certains médias et qui ont été coupés parce que peut-être que voilà le sujet des intérêts ce qu'il ya des sujets sur la politique ou autres qui prennent au dessus mais du coup pour moi c'est d'autant plus important de continuer à occuper ce terrain là alors même localement pour dans des radios dans des émissions aller parler à canaux et de vecteurs de communication et qui sont très saturés mais on essaye de garder la place alors justement toi

  • Speaker #1

    Avec cet exemple de travail en réseau On parlait de 2030, même on a commencé avec des objectifs européens, français, on parle de 2050. Toi, à titre perso, ou directrice d'une association engagée, quelle est ta vision pour cet avenir court et moyen terme ? Quels sont finalement tes objectifs ?

  • Speaker #0

    Alors on est dans un contexte politique particulier, donc j'allais dire que j'attendrais que ce contexte soit passé pour avoir une vision un petit peu plus nette peut-être de ce qui va devenir en France. Ce que je vois en tout cas par rapport aux dernières années, c'est que la prise de conscience sur les enjeux écologiques s'est vraiment accentuée. C'est-à-dire que maintenant plus personne, enfin en tout cas il y a encore beaucoup de climato-sceptiques malheureusement, mais de moins en moins on peut quand même difficilement nier la réalité. l'égalité du changement climatique.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Quand on interroge les gens sur leurs préoccupations, le climat, l'environnement arrivent quand même.

  • Speaker #0

    Voilà. Ce qui n'était pas le cas, quand j'ai lancé l'association il y a huit ans, c'était quelques personnes par-ci, par-là, qui avaient conscience de ça. Maintenant, il y a aussi un traitement médiatique de cette information qui est fait, et puis on voit dans les médias très régulièrement les enjeux, les catastrophes. J'ai assisté l'été dernier, donc en 2023, au lancement d'un groupe de travail à l'Assemblée sur le traitement médiatique des enjeux écologiques, où justement, ils veulent le traiter de la manière la plus pertinente possible, sans dire Ah, c'est trop bien, c'est la canicule, tout le monde mange des glaces, on va éviter d'être dans ce cliché-là Je vois qu'en tout cas, au niveau de la sphère médiatique et de la prise de conscience collective, ça prend. Ce que j'ai vu aussi beaucoup, notamment avec la crise du Covid et dans les années qui ont suivi, c'est le fait que les personnes se rendent compte que... Elles peuvent aussi, dans leur travail, dans leur milieu professionnel, contribuer à répondre à ces enjeux. Donc justement, avec la création en 2020 de l'Institut Transition à Lyon, qui est un institut qui accompagne les personnes en évolution de vie professionnelle qui ont envie de mettre leurs compétences au service de la transition écologique, on voit justement qu'il y a de plus en plus de personnes qui ont envie de mettre du sens dans leur travail, de se sentir utile, de contribuer à cette transition écologique.

  • Speaker #1

    On a reçu justement dans cette émission... Isabelle Huynh, ta collègue, qui nous avait parlé justement de toutes ces personnes qui cherchaient un peu plus de sens et de valeur dans leur travail, dans leur milieu pro, en reconversion.

  • Speaker #0

    C'est ça. Donc ça, c'est aussi quelque chose, je pense, qui va continuer à évoluer. Il y a de plus en plus de formations qui se développent pour les jeunes post-bac, dans les écoles d'enseignement supérieur, ou même dans l'enseignement supérieur classique. voilà les BTS, les école d'ingénieurs, les écoles de commerce, peu importe, maintenant c'est vraiment quelque chose qui est intégré de base et donc j'ose espérer que on va créer des nouvelles générations aussi de personnes dans le milieu du travail qui vont avoir conscience des enjeux, qui vont prendre des décisions plus vertueuses aussi au niveau pro. voilà c'est ça donc pour le pour le futur en fait je m'appuie sur ce que j'ai vu émerger ces dernières années en termes de prise de conscience collective et je reste je reste quand même positive même si je suis aussi très lucide en sur le fait que malheureusement il ya des catastrophes qui vont continuer à arriver que les objectifs qu'on se fixe au niveau international sur le site de réduction de l'empreinte carbone des pays ou autres sont pas encore atteints et donc qu'il faut qu'il y ait aussi une vraie prise de conscience et une mobilisation au niveau de la politique internationale pour avoir des décideurs pour agir sur ces sujets et j'ai l'impression que malheureusement actuellement on n'y est pas. Bon ma petite note d'espoir c'est que récemment il y a quand même au Mexique la présidente qui a été élue qui est une ancienne scientifique du GIEC donc je me suis dit que c'était quand même un signal assez assez chouette donc j'espère qu'on aura de plus En plus de bonnes nouvelles comme ça à l'avenir de décideurs justement qui auront cette conscience-là et qui feront les choix en conscience.

  • Speaker #1

    Clémentine, merci. Un dernier conseil que tu donnerais à nos auditeurs pour commencer à adopter un mode de vie soutenable et finalement, par où commencer sa transition écologique, si certains n'en sont qu'au début.

  • Speaker #0

    Alors je dirais déjà renseignez-vous, faites vos enquêtes quand vous devez acheter et puis surtout... aller voir les associations, aller sur des événements, aller lire des publications. Il y a énormément d'acteurs qui agissent sur ces questions-là, de sensibilisation, de donner les informations les plus claires possibles. Donc c'est un petit peu ça mon conseil, c'est de se renseigner, aller voir les structures qui agissent.

  • Speaker #1

    pour nous partager une expérience personnelle marquante qui a peut-être renforcé encore ton engagement en faveur de l'environnement ?

  • Speaker #0

    Je vais prendre un exemple de quelque chose que j'ai découvert aussi il y a quelques années et qui me plaît énormément. Moi qui, quand j'ai commencé à travailler et avoir mes premiers salaires, n'ayant pas forcément cette conscience écologique sur tous les fronts, j'aimais beaucoup aller voyager, prendre l'avion, etc. Et en fait, je me suis rendue compte que voyager localement à vélo, à pied, en itinérance, en train, c'était quelque chose qui me plaisait énormément et que j'avais aussi énormément de plaisir à aller découvrir des ondes. endroit un peu en slow tourisme en prenant plus le temps et donc ça m'a renforcé dans le fait qu'on n'est pas obligé d'aller à l'autre bout du monde pour se faire plaisir pour prendre du bon temps et que ça fait des expériences qui sont assez inoubliables aussi.

  • Speaker #1

    Pour finir ton éco geste préféré, on parlait des éco gestes, on en a tous.

  • Speaker #0

    Mon éco geste préféré c'est pas évident comme ça parce que... Maintenant c'est vraiment ancré dans mon quotidien et voilà.

  • Speaker #1

    Quelque chose de plus simple qui est devenu quasiment un réflexe peut-être ?

  • Speaker #0

    Pour moi le réflexe c'est de cuisiner mes repas à partir de produits de saison locaux. J'aime beaucoup manger et j'aime beaucoup justement les bons goûts et donc c'est un peu ancré dans mon quotidien. quotidien de me faire ma boîte repas le midi de manger le soir et puis j'apprécie d'autant plus de temps en temps faire un restaurant parce que justement ça change et c'est pas quelque chose de trop banal en tout cas merci infiniment clémentine merci pour cet instant climat partagé c'était un

  • Speaker #1

    vrai plaisir d'échanger avec toi je suis certain que ton expérience et ton expertise ont offert des perspectives inspirantes sur comment on vit de manière plus durable et responsable au quotidien je suis parti après Merci, Mélion. Ça me plaît. C'est un plaisir. Pour l'instant, il est temps de conclure. Nous nous retrouvons très bientôt pour un nouvel épisode de l'Instinct Climat. En attendant, plongez-vous ou replongez-vous dans les autres épisodes déjà en ligne et trouvez réponse à de nombreuses questions énergie-climat dans notre autre podcast Life, Écoute, Écoute, Climat. Et si vous avez des idées de sujets ou d'invités, nous serions ravis de les découvrir. Rendez-vous sur www.alex-leon.org. En attendant, restez à l'écoute et à très bientôt. Merci Clémentine.

  • Speaker #0

    Merci à vous.

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