Speaker #0Caroline est devant son écran, le curseur qui clignote sur un énième poste LinkedIn qu'elle n'osera probablement jamais publier. « Je leur prendrai de main » , dit-elle en ajoutant aux 28 autres brouillons qui dorment déjà dans son dossier. Elle fait défiler son fil d'actualité et grimace. Un de ses concurrents vient de poster un article bourré de fautes, avec un visuel bâclé qui a 47 likes et 12 commentaires. Elle secoue la tête, elle aurait... tellement mieux fait. Sauf que voilà, lui, il ose. Au même moment, dans une salle de réunion du huitième d'une tour de la Défense, Thomas tripote nerveusement son stylo. Son cœur s'accélère. La discussion s'oriente exactement vers la solution qu'il a en tête depuis des semaines. Il ouvre la bouche et la referme. Non, si je me trompe. Et si on réorganisait le workflow comme ça, lance Maxime, un jeune chef de projet. Thomas se fige. C'est mot pour mot ce qu'il voulait proposer. La directrice s'enthousiasme, les collègues acquiescent et Maxime rayonne. Thomas, lui, ressent un mix de colère et de soulagement. Le plus dingue, c'est que Caroline explose les objectifs de ses clients actuels. Et pour Thomas, toute l'équipe vient le voir en offre pour avoir son expertise technique. Mais leur petite voix est là et susurre. T'es sûr de toi ? C'est peut-être pas le bon moment. Elles bouffent leur lumière et étouffent leur talent. Je la connais par cœur cette voix. Je l'ai entendue des dizaines de fois en coaching. Cette peur du jugement qui transforme les petits grains de sable en gros cailloux. Si ça te parle, reste ici. Je suis Rika et j'aide les freelances et entrepreneurs à déconstruire les peurs et croyances qui les freinent. Parce que parfois, c'est pas la stratégie qui manque. C'est ce qu'on se raconte qui nous bloque. Dans ce podcast, on met les choses à plat. On explore ce qui t'empêche d'oser, de décider, de t'affirmer. Et surtout, on voit comment reprendre confiance et avancer en étant bien dans tes bottes. Tu sais ce qui me frappe ? À chaque fois qu'on décortique cette peur du jugement, c'est Racine. C'est Racine qui plonge tellement profond. Et cette peur du jugement, elle s'installe tranquillement, petit à petit. Sans faire de bruit. Elle peut venir des fois où la maîtresse t'a repris devant la classe. Des rires quand t'as fait une erreur au tableau. De la comparaison avec tes frères et sœurs ou avec les autres en général. Des « fais attention à ce que les gens vont penser » . Des « pour qui tu te prends » . Et maintenant, elle squatte. Elle prend ses aises. Dans le business, elle adore se planquer derrière des excuses bien rodées. Du genre, je dois encore me former, mon site n'est pas parfait, je manque encore un peu d'expérience, je ferai des vidéos quand j'aurai perdu 5 kilos, j'ai l'air trop vieille, et j'en passe. En entreprise, elle va être carrément stratégique. C'est pas à moi de proposer ça, je suis trop junior pour cette promotion, je vais attendre la prochaine réunion, il faut que je bosse encore un peu plus. Je l'ai vu des dizaines de fois. Mais ton expertise mérite mieux que de rester dans l'ombre. Les stratégies de fuite, les comportements qu'on met en place pour éviter les regards, ils ont tous un point commun. Ils donnent l'illusion de nous protéger. Et la première stratégie, qui est redoutable, c'est de se fondre dans la masse. Pas de vagues, pas de risques. Tu fais comme tout le monde. T'attends que quelqu'un d'autre propose l'idée. Tu suis l'avis général. T'évites de te faire remarquer. Tu proposes les mêmes offres que la concurrence. La deuxième stratégie, elle m'épuise rien que d'en parler, c'est la surcompensation. Tu bosses comme une dingue, t'en fais toujours plus pour prouver ta valeur. Par exemple, t'es le premier arrivé, le dernier parti. T'acceptes toutes les demandes, tu dis jamais non. La troisième stratégie, c'est l'attente de validation. Elle nous met en pause, elle nous bloque. On attend. On attend que quelqu'un nous dise « vas-y » . On attend la certification magique qui va tout débloquer. On attend d'avoir plus d'expérience. On attend de se sentir prêt. On attend de maîtriser à 100%. On attend d'être plus légitime. On attend LA preuve qu'on peut y aller. Et pendant qu'on attend, le temps passe. La validation qu'on espère, elle ne viendra jamais de l'extérieur. même avec 12 certifications, même avec 15 ans d'expérience. Ta petite voix, celle qui te dit d'attendre, celle qui est en toi, elle trouvera toujours une raison d'attendre encore. La quatrième stratégie qu'on met en place dans ces cas-là, c'est la justification. On s'excuse, on s'explique, on se justifie, même quand personne ne demande rien. Ces stratégies, bien évidemment, on pense qu'elles nous protègent. Alors, dans un sens, oui, mais surtout... Elle nous empêche de vivre nos rêves. Elle nous empêche d'avancer comme on le voudrait. Elle nous empêche de gagner de l'argent. Elle nous empêche de faire le métier de nos rêves. Et on se contente de rêver notre vie. Si tu es encore là, probablement que tu te reconnais dans au moins une de ces stratégies. Tu restes bloqué, les opportunités passent, les projets avancent sans toi. Tu vois d'autres personnes prendre ta place, pas forcément meilleure, mais... elles sont juste assez à l'aise pour se mettre en avant. Tes prospects, ils vont voir la concurrence pendant que toi, tu peaufines ton offre. Ton business ne décolle pas vraiment parce que tu n'arrives pas à mettre le prix que tu vaux. Ton expertise reste cachée parce que tu n'oses pas sortir de l'ombre. Et puis, c'est fatigant de surveiller chaque mot, chaque geste, de porter un masque en permanence, de tout vérifier, tout contrôler. Normal, tu sois vidé. J'ai accompagné tellement de personnes dans cette situation, je les ai vu se libérer, retrouver leur énergie, leur naturel, briller comme elles savent, comme elles peuvent le faire. Je vais te montrer comment faire pareil, comment arrêter de te cacher et enfin prendre ta place. Et pour ça, il faut commencer par changer ton regard sur le jugement des autres. Je sais, plus facile à dire qu'à faire. Mais en fait, c'est une question de perspective. Tout le monde est tellement concentré sur sa propre image, sur son propre ego, qu'il n'a pas le temps de juger la tienne. En business, c'est pareil. Les gens sont trop focus sur leur propre challenge, leur propre peur, leurs propres objectifs. Et puis parfois, tu reçois un message d'un client qui dit « ton poste m'a trop aidé » ou d'un collègue qui te dit que ta présentation était super claire, alors que toi, tu te trouvais nul. Le jugement que tu imagines est mille fois plus dur que celui qui existe vraiment. Tu te mets une pression de dingue pour un truc qui n'existe que dans ta tête. D'ailleurs, on va parler de ta vraie valeur. On passe notre temps à regarder ce qui nous manque, les compétences qu'on n'a pas, l'expérience qui n'est pas assez longue. Et pendant ce temps-là, ta vraie valeur, elle l'attend sagement dans un coin. Je vais te donner un exemple tout bête. Il y a quelque temps, j'accompagne une femme spécialisée en marketing. Elle me sort la liste de tout ce qu'elle doit encore apprendre. Les derniers outils, les dernières techniques, les sasses à la mode. Et dans sa tête, du coup, tous les manques prenaient la place, prenaient toute la place. Mais en fait, il y aura toujours des nouveautés, il y aura toujours des changements, des évolutions. Alors, ouais, elle pouvait attendre encore longtemps. Tiens, on va faire un truc. Si tu le peux, prends une feuille. Est-ce que tu peux noter tous les retours positifs que tu as reçus ? Les résultats concrets que tu as créés ? Les moments où tu as apporté quelque chose ? Tu en as forcément. Si tu ne trouves pas là maintenant, relis tes mails, tes messages privés, tes SMS. Il y en a forcément quelque part. Alors je vais te donner un petit tips. À chaque fois que je reçois un message ou un retour sympa, je le mets dans mon dossier de doudou. Et vraiment... Ça fait du bien de le relire en cas de mou. C'est un réflexe que j'ai, c'est de tout de suite le mettre dedans. Dès que je reçois quelque chose qui me fait plaisir, je fais une capture d'écran et je le mets dans mon dossier. Et en faisant ça, tu vas voir que, en fait, ta valeur, elle est déjà là. Elle est réelle. Elle n'est pas dans un futur hypothétique où tu serais enfin prêt ou prête. La vraie question, ce n'est pas qu'est-ce qui me manque. La vraie question, c'est... Qu'est-ce que j'apporte déjà ? Bon, peut-être que tu te dis, oui, mais j'ai du mal à encaisser les critiques. Ok, les critiques, il y a celles qui font vraiment mal et celles qui ne servent à rien. Il ne faut pas tout mettre dans le même sac. Faire la différence entre la remarque constructive d'un mentor ou de quelqu'un qui est là où tu veux aller et le commentaire complètement random. Dans l'inconnu sur LinkedIn, c'est pas pareil. Alors oui, parfois ça fait mal. On peut oublier les 50 retours positifs pour se concentrer sur la critique. Mais c'est important de retenir que la vie de tout le monde n'a pas le même poids. Je vais être cash, la vie de ton client, qui est satisfait ou pas, vaut mille fois plus que celui d'un inconnu ou d'une personne lambda qui va critiquer sans connaître ton travail. Le feedback de ton boss est bien plus précieux. que la remarque d'un collègue qui débarque. L'autre jour, une cliente m'a parlé d'un commentaire qui l'a bloqué pendant des semaines. C'était un mec qui critiquait sa manière de se montrer. Bref. Mais le gars, il la connaissait ni d'Ève ni d'Adam. Il réagissait juste à un poste. Mais pour le coup, pour moi, c'est son image à lui qui en a pris un coup. Parce que, franchement, ce genre de gars, ça donne pas trop envie. Mais bon, elle, elle avait mis ça au même niveau. que par exemple les retours de ses vrais clients. Et je trouve que c'est dingue comment on donne du pouvoir aux mauvaises personnes parfois. Mais cette peur, on peut la transformer en énergie. La peur, ça nous dit quoi ? Ça nous dit qu'on sort de notre zone de confort. Ça nous dit que ça compte. Ça nous dit qu'on grandit, qu'on avance, qu'on se renforce. Et surtout, elle nous montre le chemin. Si tu flippes avant chaque prise de parole, que ton cœur s'emballe, que tes mains tremblent, et que la peur prend toute la place, ah oui, c'est handicapant pour toi, parce que tout le monde la ressent. Mais si au lieu de te battre contre ces sensations, contre ces symptômes physiques, ces sensations physiques, tu apprends à les accueillir, ça changera tout. Alors déjà, en te disant « Ok, j'ai peur, c'est normal, je fais quelque chose d'important pour moi. » Alors après, tu... Tu peux en parler sous le ton de l'humour, en impliquant les personnes qui sont autour de toi, qui t'écoutent. Tu peux juste sourire et te dire que si tu as peur, c'est que tu avances et que tu ne dois surtout pas avoir peur de la peur. La peur nous montre ce qui compte vraiment pour nous, ce qui est important. Si tu t'en foutais, tu n'aurais pas peur. Mais quelle fierté de l'avoir fait. Quelle fierté d'avoir dépassé cette peur. Alors bien sûr, il y a quelque chose à la base de tout. tout ça quand même, quelque chose d'important, de primordial, c'est l'estime de soi. L'estime de soi, c'est le socle de tout. Plus elle est solide, plus les jugements vont glisser sur toi. L'estime de soi, elle se compose de la confiance en soi, de la vision de soi, de l'amour de soi. Elle permet de mettre en place trois piliers, qui va être la connexion à soi. Alors, je ne parle pas des affirmations devant le miroir, je parle de la vraie connexion. Celle qui te fait sentir qui t'es vraiment, ce qui compte pour toi, tes valeurs, ta mission. Le deuxième pilier, c'est ton cadre, tes limites, ce que t'acceptes, ce que tu refuses. Dire les non qui te respectent et les oui qui t'animent. Le troisième pilier, c'est l'action alignée. Pas l'action pour l'action, mais l'action qui te ressemble, qui respecte tes valeurs, qui nourrit ta confiance. Je vois tellement de personnes qui cherchent l'estime à l'extérieur, dans le regard des autres, dans la validation, dans les likes. Mais la vraie estime, elle se construit de l'intérieur, jour après jour, action après action. Allez, on va faire un premier exercice tout simple qui pose les bases. Note trois moments de fierté. Des moments où tu étais contente de toi. Des moments où tu t'en es sortie mieux que tu ne le pensais. Ça, c'est par exemple des choses que je vais repérer si tu es en face de moi. Parce qu'en en parlant, tu vas avoir un grand sourire, ton visage va s'illuminer, ton corps se redresser, ta voix changer. Alors peut-être, essaye de repérer ça. Parce que souvent, on me dit, ouais, mais non, il n'y a pas grand-chose. Puis quand on creuse un peu, quand on discute, voilà, moi, je les repère par ces signaux-là. Mais essaye de faire attention à ces signes, toi, quand tu parles de choses que tu as pu faire. À quel moment physiquement tu te transformes quand tu le racontes ? Le deuxième exercice que je peux te donner, bon, c'est le dossier doudou, mais toi, tu l'appelles comme tu veux. Chaque fois que tu vas réussir quelque chose, chaque fois que tu vas recevoir un compliment, qu'un client va être content, que tu as dépassé tes peurs, que tu as franchi une étape, tu le notes ou tu fais une capture d'écran. Peut-être qu'au départ, tu auras l'impression qu'il ne se passe rien, mais petit à petit... Tu vas commencer à repérer ces moments et à les savourer. J'ai donné un dernier exercice que je vais appeler le cercle de confiance. T'identifies deux ou trois personnes. Tu choisis des gens qui te veulent vraiment du bien, que tu sais qui sont bienveillants, qui te connaissent, qui sont honnêtes avec toi. Et tu leur demandes trois forces qu'ils voient en toi, trois particularités qui font ta valeur. Et tu as de grandes chances d'être surpris ou surprise par les réponses. Ah d'ailleurs... J'ai un super jeu à te conseiller. Un jeu qui a joué entre amis ou en groupe, mais il faut vraiment se connaître un minimum quand même pour mettre en avant les qualités de chacun, les forces de chacun. Il s'appelle Totem. Je ne suis pas du tout rémunérée ou quoi que ce soit pour en parler, mais je trouve qu'il est vraiment puissant à faire pour voir l'image que les gens ont de toi et pour voir tes qualités, tes forces. Je te mets le lien en description, tu regarderas si ça t'intéresse. Mais voilà, c'était un petit aparté. Alors, les exercices c'est bien, mais maintenant je vais te proposer de commencer à dépaisser ses peurs, de faire un truc qui te fait un peu peur, mais pas trop. Ça va être publier un poste qui n'est pas parfait, ça va être prendre la parole même si c'est juste une phrase, ça ira. Ça va être envoyer un email. que tu recules depuis longtemps. Faire une vidéo, même si c'est 30 secondes, c'est parfait. Et justement, pas besoin que tout soit parfait. Et comme ça, tu pourras mettre dans ton dossier de doux, je l'ai fait. En fait, l'idée là, c'est de créer des preuves concrètes que tu peux le faire. Parce que, à chaque victoire, ton estime va grandir. À chaque action, ta confiance va se renforcer. Et... A chaque pas en avant, ta peur va reculer un peu. Alors bien sûr, des fois ça ne marche pas comme prévu. Parfois il n'y a pas de retour, parfois il y a une critique. Mais plus tu montres qui tu es, plus tu deviens intouchable. Parce qu'au début tu te caches, tu lisses, tu contrôles, tu veux être parfait. Tu vas imiter les autres, leur style, tu vas reprendre leur expression, mais tu vois bien que ça ne marche pas. Parce que les gens le sentent et que le manque d'authenticité, ça se repère direct. Mais quand tu montres qui tu es, tu vas attirer les bonnes personnes, celles qui vont te correspondre. Si les autres partent, c'est tant mieux. Parce que quand on arrête de faire semblant, on crée une connexion vraiment plus forte. Et en parlant de connexion, d'ailleurs, je voudrais te parler de vulnérabilité. Alors, je ne parle pas de celle qui te fait te dévaloriser, mais de celle qui te fait... assumer qui tu es. Parce qu'on se met la pression pour être parfait et on se fatigue à maintenir cette image. On fait semblant de tout maîtriser, on cache nos doutes. Alors qu'en vrai, la vraie force, elle est là. Elle est dans nos failles, elle est dans nos doutes, elle est dans notre humanité. Et la vulnérabilité, ça crée un truc magique parce que ça inspire, ça connecte, ça libère. Et quand tu oses montrer tes moments de galère, que tu partages tes échecs, que tu assumes tes doutes, forcément ça touche les gens, ça crée une connexion qui va être plus profonde, plus vraie, parce que la vulnérabilité, ce n'est pas du tout une faiblesse. Pour moi, c'est plutôt une force qui dit « je suis humain » , parce que oui, nous sommes humains. Et la personne en face de toi aussi, la personne qui te lit aussi, malgré tout ce qu'elle peut montrer. Alors aujourd'hui, on a vu... d'où vient cette peur. On a regardé comment elle te bloque et surtout comment t'en libérer petit à petit. Maintenant, c'est à toi de jouer et je te propose encore une chose. Ce soir prend cinq minutes. Note trois moments dont tu es fière. Trois moments où tu as pu changer quelque chose pour quelqu'un ou pour un projet. La peur du jugement ne va pas disparaître d'un coup. Mais elle peut perdre son pouvoir sur toi. Parce que ton talent mérite d'être vu. Alors à toi, Julie, et je t'embrasse.
