- Speaker #0
Un musicien, un compositeur, un producteur, un animateur, enfin un homme de chansons, un homme de musique qui s'appelle...
- Speaker #1
Nino Varon.
- Speaker #0
Bonjour Nino Varon.
- Speaker #1
Bonjour, bonjour.
- Speaker #0
Alors Nino, vous êtes l'une des personnalités du monde de la musique en Turquie, on va dire parmi les plus importantes.
- Speaker #1
J'étais, si j'ai resté à Paris en 1971, à l'Estona. m'avait dit que tu peux rester chez moi parce que j'avais un problème où habiter. Alors j'ai préféré retourner en Turquie comme je fais toujours. Je suis retourné de Los Angeles aussi. Je suis juif de Tel Aviv aussi. Moi je suis un Turc juif, mais qui adore cette île où j'ai appris à toucher la guitare, où j'ai appris les femmes, où j'ai appris tout parce que notre famille habitait les étés. pendant la saison d'été dans cette île. Maintenant, j'habite autour des saisons et je suis très content parce que dans l'appartement, il n'y a pas beaucoup de personnes en hiver. J'ai mon petit studio. Je peux faire les chansons que je veux et je peux ouvrir le volume autant que je veux.
- Speaker #0
Pas de problème avec les voisins. Non. Alors, on peut dire que vous êtes un auteur de chansons, mais...
- Speaker #1
Si vous voulez penser ce que Nino a fait, Nino a poussé la musique française vraiment beaucoup. J'ai starté en 68. Dans les disques Odeon, ils représentaient Philips, IMI, Barclay, Riviera, etc. Moi, je choisissais les chansons qui allaient sortir en Turquie. Aznabour, c'était très normal, Dalida, c'était très normal. Mais comme nous avions un répertoire, 70% de la musique était dans notre présentation. Alors, chaque semaine, je faisais presque 8 à 10, 45 tours. Je produisais, je reproduisais. comme je connaissais un peu le français aussi, et comme j'avais une sympathie pour la musique française, parce que tu as une sympathie quand tu comprends les mots. Les chansons du style méditerrané, c'est mon cœur musical. J'aime les chansons mineures. Alors, M. Jean-Jacques Cliquet, qui représentait Barclay, Riviera, VMI, Philips, Polydor, Polygramme, était venu. Il a voulu une réunion avec moi. C'est moi qui choisis les chansons. Il a dit, vous ne... produisait plus comme avant de grands nombres de chansons françaises. J'ai dit, vous devez voir que nous avons James Brown, nous avons les Anglais, etc., etc. Bien, mais tu peux pousser la musique française. Je la pousse autant que je peux. Mais je lui ai dit, vous avez une chanson, Vol, vol, farandole si vous pouvez prendre un contact avec Mary Hopkins, qui a chanté Those were the days elle aura presque un même succès avec ses chansons. Il s'est retourné, M. Jean-Jacques Hickey, il m'a dit, tu peux penser une fois par année ce que tu as dit. Si je l'ai dit, je peux penser, je lui ai dit. Alors, il a dit, tu viens en France. Après trois mois, j'étais à Paris. J'avais un avenir. J'ai connu beaucoup de vedettes françaises. J'avais une sympathie pour Michel Sardou. Je n'ai pas connu Brassens. C'est très français pour moi. J'ai eu beaucoup d'amis là-bas dans des choses musicales. Mais un jour... Il m'a dit, tu commences à travailler, parce que j'ai pris la place de la cousine de Johnny Holiday dans le bureau, et pour ça j'ai attendu trois mois pour aller à Paris. Il m'a dit, tu commences, il y a eu deux jeunes français qui sont venus avec la guitare. Ils m'ont chanté une chanson. Il a envoyé à moi pour voir ce que je peux faire. Mais moi, je n'ai pas compris ce qu'ils ont dit. Je parlais un français d'Istanbul, un français médiocre, un français alainino, tu comprends ? Comment je parle en ce moment ? Ce n'est pas le style parisien. Et j'ai démissionné. Il m'a dit, reste, tu vas apprendre le français. J'étais amoureux à l'oreille et je suis retourné à Istanbul. Avant de retourner, le tube de cette année 71, c'était Mamie Blue. Je suis allé chez M. Carrère. Lui avait la version originale de Mamie Blue. C'est une chanson très très grande, des mistrosos, c'est à chanter après. Mais moi, je me présente Grünberg. C'est au dél. Donnez-moi le disque et je vous en louerai votre commission. Il m'a dit non. Si c'est la Turquie, tu me payes 2000 dollars, tu prends la chanson et tu t'en vas. Je suis venu en Turquie, j'ai dit ça à mon patron. Il m'a dit si tu donnais toi ces 2000 dollars. Non, je veux trouver cette chanson. Et je l'ai trouvé cette chanson à Pérou, dans la marque IMI. Et j'ai fait le grand succès avec Mamie Blanc en Turquie. Moi, je connaissais les systèmes, tu comprends. Il y avait M. Berson aussi, qui était le directeur de IMA et qui m'aidait toujours.
- Speaker #0
Qui avait les droits de Mamie Blu ? Vous allez chercher Mamie Blu au Pérou, chez un éditeur péruvien. Mais lui, il a déjà acheté les droits à l'éditeur péruvien.
- Speaker #1
Carrère, il avait les droits pour la France. Carrère, alors, était très très grand. Le jour que j'étais là-bas, Sheila était assise sur le piano blanc. C'était un office impeccable. Il ne m'a pas donné la chanson, mais je l'ai trouvée. Bien sûr, quand j'étais... quand je faisais les chansons françaises, la sympathie pour la langue française. Parce que je comprenais, dans les années 70, la grande vedette, c'était Gianni, toujours. Et Sylvie Vartan. Gianni, le dernier single que j'ai fait, c'est Que je t'aime, que je t'aime. C'était le temps de Brigitte Pardo, de Mylène de Mongeau, des bons artistes français, du cinéma français. Maintenant, tout est américain, tu vois. Comment ça change la vie ?
- Speaker #0
Vous commencez avec le 45 tours.
- Speaker #1
Les 45 tours étaient nouveaux. Les 45 tours c'était mon temps, les long plays c'était mon temps, les cassettes c'était mon temps, les CDs c'était mon temps, aujourd'hui il n'y a pas de CD. Les long plays retournent. Ils ont vendu un bon nombre de pick-up, de turntables. Maintenant on m'a dit, moi j'ai fait un CD double, mes chansons préférées, par des vedettes connues. Ils m'ont téléphoné avant trois jours, ils m'ont dit on va faire ton longplay aussi, double longplay, les chansons de Nino. Mais je vois que la technique et l'internet et tous les nouveaux systèmes vont gâter la réalité, la bonne musique. Il y a tant de chansons que tu ne peux pas trouver la bonne chanson. Ma chance était qu'il n'y avait pas trop de chansons, il y avait disons 3-4 films de disques. et les tubes internationales étaient bien sûr sur place, mais moi je choisissais des chansons qui n'étaient pas très très connues, comme Alta Garcia, comme Sandy Posey, Olhanga, Pignot Grünes. Comme je connais le caractère musical turc, la mélancolie, quand je trouvais des chansons comme ça, j'ai fait des tubes. Même l'Amérique a fait un télégramme à mon boss. Sandy Posey, Olhanga, Pignot Grünes. et New York Green Ice. Nous avons vendu 65 000 copies. Après, les radios turques, le Libanon aussi, et la Grèce aussi a commencé parce qu'il y a une circulation des radios. Mais pour la plus grande promotion, c'est Paul Moria, La Vise Blu. Moi, j'enlevais tous les Paul Moria. De temps en temps, Raymond Lefebvre, un peu de tout, je ne me rappelle plus. Il y avait tant de noms. La Vise Blu, l'histoire de La Vise Blu, c'est très intéressant. Ils envoient une copie de promotion à un Radio Country, Nashville. La chanson, c'est le romantisme francophone, une chanson instrumentale. Il dit, je viens d'avoir maintenant recevoir une chanson, Love is Blue, Paul Maria, Paul Maria. Il a commencé à jouer ça. Après 10 ou 20 minutes, il y avait une énorme, parce qu'ils étaient fatigués du blues, du country, c'était instrumental et c'était... Oh, la vingtaine. Love is Blue, instrumentale. C'était une très belle version. Alors, ils ont demandé qu'ils jouent la même chanson. Les autres radios qui voient ce succès, ils ont commencé à jouer Love is Blue. Ça a starté à Arizona, la chanson. Et c'est devenu un grand tube. Ils ont vendu 3 ou 4 millions de 45 tours. C'est un succès français inoubliable dans l'histoire de la musique.
- Speaker #0
Il y a quelques... succès comme ça, Mayuwe par exemple, c'était aussi...
- Speaker #1
Moi je me rappelle, Claude François.
- Speaker #0
Est-ce qu'il est venu en Turquie, Claude François, chanter ?
- Speaker #1
Je ne sais pas, je ne me rappelle pas. Hervé Villard venait, Adamo venait.
- Speaker #0
Les Machu Campos.
- Speaker #1
Je les ai connus. Les Machu Campos étaient un groupe fantastique. Ils sont venus pour un concert en Turquie, à Istanbul. Et le concert, la moitié c'est eux, la moitié c'est notre orchestre, Golden Teeth. 10 chansons à chanter, nous nous faisons 8 chansons encore, et le timing d'un concert finit. Quand nous avons fini, moi j'avais une casquette. comme j'avais un complexe de cheveux. Hey, tu, ven aqui, viens ici. Tu as le courage de sortir avec ta guitare sur la scène avec 2000 personnes et tu as honte de ce chapeau. Enlève-le, elle m'a dit. C'est quelque chose que je ne pourrais jamais oublier, ça.
- Speaker #0
C'est les Machu Cumbos qui vous ont convaincu d'enlever votre casquette.
- Speaker #1
Non, elle m'a appris que si tu fais la scène, soit comment ? tuer. J'avais un complexe. Moi, j'ai des photos comme ça, toujours avec des casquettes.
- Speaker #0
Parce qu'il faut dire que vous avez perdu vos cheveux à l'adolescence.
- Speaker #1
Exactement. Mais 30 ans, j'ai mis une perruque. Je la collais chaque jour, tu comprends, les histoires que j'ai avec ces cheveux-moi. Pépino DiCaprio venait d'Italie.
- Speaker #0
Sacha Distel.
- Speaker #1
Sacha Distel, grand succès. Il était beau, tu comprends, mais nous parlons ses noms. Personne ne se rappelle plus. C'est très intéressant. Dario Moreno, il était un bon ami à moi. Il était venu, il m'a dit, toi tu vas travailler avec moi. Toi tu es juif et tu es intelligent. Parce que tu es juif, je lui ai demandé. Ça m'a rigolé. Alors j'ai fait une chanson avec lui, d'Ercanos Herman. Je crois que c'est lui qui a écrit la chanson. Mais malheureusement, sa mort a été, je ne peux pas me rappeler, il avait dans sa main toujours deux perlantes à part chassées.
- Speaker #0
Diamants.
- Speaker #1
Diamants, small diamonds. Il jouait comme ça, dans la main. Il avait une pincadille à cocier. C'était quelqu'un, comme il était juif, il avait peut-être une sympathie pour moi. Je ne sais pas. Il avait compris que moi, j'étais un peu plus musical et un peu plus francophone. Il avait peut-être une sympathie, peut-être pour ça. Éric Comacias. Quand il était venu pour un concert, Erkan Azerman m'a dit, tu viens à ce concert. Après le concert, nous sommes allés. Dans le Ruhm-Eli Issach, il y avait la place des artistes. Nous avons fait la connaissance et je lui ai dit, c'est grâce à toi que la Turquie a appris la guitare.
- Speaker #0
Grâce à Enrico Macias.
- Speaker #1
La grosse fête était à Aznabour. Macias était un peu plus avec la guitare, tu comprends, comme je lui ai dit à la télévision. France, je crois que c'était deux. Oui, c'est Enrico Macias. qui a fait la connaissance de la guitare, avec Oh, guitare, guitare c'était un tube. J'ai voulu que Macias chante ma chanson, mais Erkan Özerman, avant de mourir, je lui ai demandé l'année passée, il est très âgé, il ne veut plus des nouvelles chansons. Pour moi, Macias, c'est quelqu'un. Macias, c'est une grande vedette internationale. Son style de musique... un peu arabe, un peu juif, un peu espagnol, un peu de tout. Mais dans les années 50, la fin des 50-60, Enrico Macias était la plus grande vedette de Turquie.
- Speaker #0
Et donc, pour préciser, Erkan Özerman, dont vous venez de parler, était l'agent d'Enrico Macias en Turquie, mais il a été aussi l'organisateur d'un tas de concerts de Français à l'époque. C'est lui qui a fait venir Johnny Hallyday, qui a fait venir Sylvie Vartan. Et Enrico Macias.
- Speaker #1
Et surtout le succès parce que Azzapékan a fait l'Olympia avec Enrico Macias. Et c'était une gloire de la musique populaire turque. Olympia, c'était la meilleure place qu'on peut chanter. Pas l'Amérique, c'était Olympia. Quand tu dis Olympia, c'était fini. Il m'a fait à moi un petit numéro, Erkan Özerman. Moi, j'avais fait une chanson pour l'Eurovision. Bochefer, cette chanson, Anne-Marie David avait gagné le premier prix de l'Eurovision. Moi j'ai pris la chanson, j'ai fait les paroles en turc et Niloufer a chanté ça. Un succès impeccable. Ils se sont énervés parce qu'ils attendaient qu'Anne-Marie David allait faire ce grand succès. Non, Anne-Marie David allait normalement un grand succès mais avec la version française. Mais quand tu fais la chanson en turc, ça dépasse toujours les chansons. Et Niloufer qui avait très bien chanté. Et après ce succès, moi je me suis préparé pour l'Eurovision avec Niloufer. J'ai fait une chanson, Bouchever Mais je ne sais pas, un téléphone est venu, ils ont dit Nous voulons beaucoup cette chanson. Après l'Eurovision, nous allons la faire, etc. Et moi j'ai envoyé la chanson. Après ils sont venus, ils ont dit Nino a volé notre chanson. Alors moi j'ai trouvé les plus grands avocats et j'ai gagné. J'ai gagné mes… Je me suis retiré parce que si la chanson, ils allaient encore... Erkan Özerman était dans cette organisation aussi. Pour ça, j'étais toujours nerveux.
- Speaker #0
Erkan Özerman était dans le comité de sélection, je pense. Non. Non ?
- Speaker #1
Il était... Le ménagère d'Anne-Marie David, la chanson s'appelle Boche Vert Moi, j'avais fait une finale pour la chanson où tout l'Eurovision, le public allait se lever et applaudissait comme des fous. En finale, j'ai fait les comptes. Moi, je connais le trafic de la chanson, ce que ça peut faire, ça va, là-bas, là-bas. Mais je me suis retiré. Ça allait être peut-être un bon point pour la Turquie alors. Mais ils n'ont pas voulu parce qu'Erkan... a fait un truc là-bas. Après ça, Erkan était toujours ni non ni non ni non ni non moi aussi Erkan, Erkan, Erkan mais mais le pauvre est mort, je ne veux pas plus dire mais dans ça, il a un doigt qui a changé ma chanson. Ça je ne peux pas oublier ça, parce que c'est une bonne chanson. Je suis un musulman, mais des chansons faciles. Les meilleures chansons sont les chansons grandes et petites. J'aimais beaucoup Mustaqio aussi.
- Speaker #0
Moustaki a chanté en Turquie aussi.
- Speaker #1
Il est venu en Turquie, oui. Moi, j'aimais encore Serge Régiani aussi, beaucoup. Ses paroles, pa pa pa pa, lama. J'aimais Michel Sardou aussi, Gérard Lenormand aussi. Je parle de ma période, la nouvelle chanson française.
- Speaker #0
Parlons, par exemple, de Gainsbourg. Oui. Jane Birkins.
- Speaker #1
J'ai publié le... Je t'aime moi non plus, mais j'ai peur parce que... l'histoire de la chanson. Il le jouait chaque jour 20 fois dans les radios. Je n'ai pas compris parce qu'il ne savait pas les paroles. S'il comprenait les paroles, il allait me tuer. Peut-être.
- Speaker #0
Si on parlait un petit peu des artistes turcs pour qui vous avez travaillé, des stars, vous avez commencé avec Nilufer, Tanju Okan, Fusunonal. le moderne folk trio.
- Speaker #1
Et Sinapshar aussi.
- Speaker #0
Et Sinapshar, c'est bien sûr, oui.
- Speaker #1
C'est plus de 3,45.
- Speaker #0
Timur Selçuk.
- Speaker #1
Je m'appelle Kayaan. J'ai travaillé avec plus de 70, 80 chanteurs, chanteuses en Turquie. Ma capacité, c'était de choisir la chanson qui ira pour elle ou pour lui. Soit les paroles, soit la physionomie. Le visage quand il chante une chanson, comme un habit. Un bon tailleur fait un costume, il doit être comme ça. Il faisait une voix exceptionnelle. Quand il était jeune, Tanjo Khan, c'était mon meilleur ami. Il était plus grand que moi, mais on s'aimait beaucoup. Il avait le métèque en turc.
- Speaker #0
Le métèque de Moussak.
- Speaker #1
C'était moi qui ai écrit la moitié des paroles. Aja a un style, il écoute chaque jour dix CD de la nouvelle musique. Elle était comme ça quand je travaillais avec elle. Elle aimait la musique. Kaya n'aimait pas d'écouter d'autres chanteurs. Parce qu'il ne voulait pas que je lui dise, regarde, il y avait une chanson comme Beko. Non, tout devait être à lui. Nous avions la chanson Petrol en 1980 à Jdapékin. Je me suis rappelé qu'elle avait un contrat avec Philips Polygram. Je suis allé à Paris. Ils ont dit, bien, nous allons faire... Monsieur Tiki Osima, parce qu'il était l'éditeur de la chanson. Je parlais avec un directeur artistique qui avait un quartier, il était bien posé. Il a dit, on va vous donner deux, trois arrangeurs, vous allez choisir quelqu'un. J'ai choisi déjà. Moi, je voulais l'arrangeur de Dalida. Mais lui ne peut pas travailler avec vous parce qu'il est seulement avec Dalida. Après, on avait trouvé un ami qui a fait l'arrangement pour le pétrole parce qu'il avait canne. En 1880, c'était la grande vedette de Turquie et le grand prestige de la Turquie. Et nous avons, avec ma capacité, nous ne sommes pas devenus les derniers. Sinon, elle ne pouvait pas venir en Turquie. Parce que H.P. Kahn, encore, elle est très très bonne.
- Speaker #0
C'est toujours une grande star en Turquie, c'est toujours la grande star.
- Speaker #1
J'étais invité l'année passée dans un concert où elle a dit, tu dois venir. Je suis allé là-bas et j'étais choqué. Quelle performance, les vocales. derrière ces quatre âges d'Apekan encore. Si elles ne chantent pas, si elles chantent, c'est la même chose. Et l'orchestre, c'était fantastique. C'était la meilleure soirée que j'ai vécue dans le show business en Turquie avec les musiciens et artistes turcs. C'était âge d'Apekan. Moi, j'ai travaillé dix années avec Kaya, compositeur-chanteur. Les films Goman et un des Marouani ont trouvé qu'il y a quelque chose en Turquie sur ce Kayan parce que nous avons fait des ventes énormes. Ils sont venus de Paris, ils ont mangé un ottoman dîner au Kempinski et après ils sont venus à la maison. Monsieur Marouani a dit, tu peux prendre la guitare, assieds-toi où tu veux, il s'est assis par terre et chante ta chanson. Il a chanté, il a dit ça c'est une vedette, qu'est-ce qu'on peut faire ? Mais comme Kayan était un peu difficile, il n'a pas voulu. Parce que le territoire et la mentalité turque était, moi je suis l'un des meilleurs chanteurs, compositeurs turcs. Un soir, Demis Roussos est venu. J'ai dit à Kayan, écoute, sa voix et ton style, ça peut marcher. Je vais lui parler.
- Speaker #0
Demis Roussos ?
- Speaker #1
Demis Roussos, oui. On est devenus des amis, j'ai parlé. Il a dit, non, écoute, moi je connais la musique grecque, je connais la musique turque, je connais la musique française. Il y a deux, trois tubes, tu dois chanter ces chansons. Si toi tu le dis, il m'a dit. Il a compris ce que j'ai voulu dire. Tu viens à Paris avec les chansons, on regarde. Je t'invite, etc. Je suis retourné à Kayan. Ok, nous avons une grande chance. Demis Rousseau peut-être va chanter nos chansons. Il a pensé, il a pensé. On va faire des chansons dans un autre langage. Moi j'écris les chansons en turc. Quand on va faire des autres paroles en français ou en grec ou en arménien, je ne sais pas. Ça ne sera pas la même chose, il a dit. Et il n'a pas voulu. J'ai compris ce moment-là. Il avait peur du succès de Demis Roussos. Il n'a pas donné les chansons, mais je peux aller à Paris. C'est une grande chance perdue pour la musique turque.
- Speaker #0
C'est une grosse déception. C'est très décevant. Vous avez eu beaucoup de déceptions ?
- Speaker #1
Mais moi, j'avais plus de 70, 80% en croix à ce que je disais. Sinon, les grosses vedettes ne travaillaient pas avec moi. Je donne du moral aussi. J'ai exorcivé. C'est fini ? Non, ce n'est pas fini. On va faire comme ça, on va faire comme ça. Ça c'est ma personnalité, je ne peux rien faire. Les versions en turc des chansons, des tubes français, israéliens, grecs. Un bon compositeur comme Kayahan, ce n'est pas facile de chanter sa chanson. Quand lui chante, c'est une autre chose. Toujours l'original gagne la partie. Ce que j'avais dit aux producteurs quand j'avais demandé l'arrangeur pour HAP-CAM pour l'Eurovision, vous vivez avec Beko, avec Aznavour, avec les anciennes chansons françaises, la nouvelle chanson, Gérard Denormand, un tas d'artistes comme ça. Mais maintenant, ils font des chansons à la maison. Moi aussi je peux faire ici, dans cinq minutes des chansons, avec les électroniques. Alors il y a un tas de chansons qui rentrent dans le marché et trouver le tube c'est très difficile aujourd'hui.
- Speaker #0
Vous vous apprenez la musique sur le tas, c'est pas le conservatoire.
- Speaker #1
Moi je ne connais pas les notes mais faire une chanson c'est facile. Un accord, un peu ce que tu vas dire, la mélodie facile. Et après tu commences à te fatiguer dans l'arrangement et les détails de la chanson. Jamais je ne regarde pas les paroles avant tout, je regarde la mélodie. Si la mélodie, et s'il y a un I love you, c'est fini. La musique c'est ça.
- Speaker #0
Et vous ne connaissez toujours pas les notes ? À 79 ans ?
- Speaker #1
Après 3 mois, 80 ans. Mais mon âme n'a pas le même âge, ni 40, parce que la musique m'a soulevé toute ma vie. La musique française, c'est quelque chose pour moi, une histoire inoubliable. C'est bien que j'ai grandi avec les Français. avec la musique française et j'ai tant d'histoires.
- Speaker #0
Vous avez grandi, vous avez appris le français à l'école. Oui,
- Speaker #1
mais on m'a mis à la porte à l'école. C'est moi le premier qui a touché la guitare là-bas. J'ai joué Marina, Marina. On va me donner le grand prix. Un reportage dans le Istanbul Jazz Festivali, qui est le festival bien posé et bien connu. Parce que j'ai fait le premier album de jazz en Turquie, Jazz Semay.
- Speaker #0
Quelle année ?
- Speaker #1
78. C'est le premier album de jazz en Turquie. Pour ça, ils ont dit que c'est Nino. Comme toujours, il a fait un des premiers gestes dans la musique populaire turque.
- Speaker #0
Parce que ça c'est très important, parce que le jazz a mis du temps pour se révéler en Turquie. On n'écoutait pas beaucoup le jazz.
- Speaker #1
Il y avait beaucoup de musiciens, mais l'écouteur du jazz était limité. Le jazz c'est... Très profond. Et c'est l'improvisation du musicien. J'adorais les mélodies. Pour moi, la mélodie, c'est la plus grande chose. Ennio Morricone. De temps en temps, je le mets ici et j'écoute. C'est un génie. Les notes les plus faciles, Nino Rota, John Williams, de temps en temps. Mais la musique instrumentale ne fait pas la monnaie.
- Speaker #0
La chanson, la musique, le jazz, mais aussi la musique de film. Vous avez fait de la musique de film ?
- Speaker #1
J'ai voulu beaucoup faire ça, parce que moi, je fais des mélodies très très faciles. J'ai produit... avec mes amis Attila, Eusebio et Jean-Marie Urdatapan, et le film de Arkadash de Yilmaz Guney, le grand succès. C'est le plus grand succès parce que la première fois, le show business et le film et la chanson number one, c'est seulement Arkadash. Et c'est moi qui ai arrangé tout le système.
- Speaker #0
Donc il faut juste rappeler que Yilmaz Guney était l'un des plus grands réalisateurs.
- Speaker #1
Il est mort en Paris. Ce que j'aime, vous savez. Quand une vedette française meurt, ce que vous faites pour lui, pour Aznabour, pour Jani, etc. Vous donnez une valeur à un artiste. Et le drapeau est là. Chez nous, ce n'est pas tellement ça. J'ai fait une chanson qui s'appelle Bonsoir Mon arrangeur, il a dit, Non, non, j'ai fait quelque chose. Fais des paroles. Pense ce que tu peux faire. C'est moi qui ai écrit les paroles. C'était un tube. On ne savait pas que c'était... Moi qui l'a produit, ils écoutent dans les discos, j'écoute la chanson. Et un me voit, c'est Nino. Le DJ vient, Nino est ici, Nino est ici. J'ai fait une autre chanson encore qui a fait un grand succès en Turquie. C'est une chanson de Sezen Aksu, à Istanbul. Et moi je parle au début. L'autre, Bonsoir aussi, c'est la même histoire, le genre. Mais le choc que j'ai reçu dans ma vie musicale, C'est un jour, j'ai un ami assez riche qui s'est revenu à Buhukada. Il m'a dit, Nino, tu es ici. Regarde, mon fils aussi est ici avec sa femme. Ils m'ont regardé. Ils vont pleurer. Qu'est-ce qu'il y a ? J'ai dit. Nous étions à Cannes ou à Nice. Il y a une discothèque, la Voile Rouge, très très connue. Ce soir-là, il y avait El Tonjon aussi et Beyoncé aussi là-bas. Nous avons entendu ça, nous sommes allés là-bas. Nous, nous dansons, nous regardons l'ambiance et soudain, on a commencé à jouer ta chanson Bonsoir et ils ont dansé avec ta chanson. La plus grande chose que je pouvais écouter dans mon métier, après cet âge, qu'un DJ en France joue cette chanson. Il y a des choses, des surprises comme ça.
- Speaker #0
Et pour écouter Bonsoir T'aimer encore une fois toutes les chansons en turc de Nino, rien de plus simple entre Google. et YouTube. Retrouvez-le en ligne et suivez-le aussi sur Instagram. Nino Varon, c'est comme vous voulez. Merci Nino Varon pour cette histoire.
- Speaker #1
Ça m'a donné un orgueil spécial d'être avec vous et parler le français après longtemps. J'espère que je me suis bien exprimé.
- Speaker #0
Non seulement vous êtes très bien exprimé, mais... Vous avez exprimé surtout la vie et le désir de continuer, voire même de tout recommencer, de repartir avec des nouvelles idées, des nouvelles chansons, des nouveaux interprètes. Il faut y aller.
- Speaker #1
C'est gentil, mais je dois dire, je dois finir mes paroles avec ça. S'il n'y a pas les femmes, il n'y a pas les chansons.
- Speaker #0
Bye bye, Nino.