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Bac philo : l'essentiel pour une dissertation sur la raison

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05min |14/06/2025|

90

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Description

La raison comme faculté humaine permettant de comprendre, juger et discerner le vrai du faux, agissant à la fois comme outil de connaissance et de guide moral.Perspectives de philosophes comme Platon et Descartes sur l'accès à la vérité, et de Kant sur l'autonomie éthique. Limites et critiques de la raison, soulignées par Nietzsche quant à l'ordre illusoire, Hannah Arendt avec la "banalité du mal", et Kant lui-même concernant les frontières épistémologiques. Enfin, les "certitudes du cœur" de Pascal et l'importance de la méthode expérimentale. En conclusion :,la raison est puissante mais doit collaborer avec d'autres formes de connaissance pour une compréhension complète et une action juste.


Suivez-nous sur YouTube : SOS bac français et philo

sur le web : francais-philo.fr


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue à toutes et à tous, aujourd'hui on plonge dans un concept absolument central, la raison. On s'appuie sur des fiches qui résument un peu les grandes idées philosophiques là-dessus.

  • Speaker #1

    Oui, bonjour, un vaste sujet, la raison.

  • Speaker #0

    Tout à fait, et d'ailleurs ces notes elles commencent par une distinction importante, non ? La raison pour connaître, être rationnel, et puis la raison pour bien agir, pour être raisonnable, deux facettes.

  • Speaker #1

    Exactement, la théorie et la pratique en quelque sorte.

  • Speaker #0

    Du coup, la grande question qui se pose, c'est est-ce que cette raison, elle suffit pour tout comprendre, pour guider nos vies ? Ou est-ce qu'elle a ses limites ? Bon, alors allons-y, explorons ça.

  • Speaker #1

    On peut commencer par la connaissance, peut-être ?

  • Speaker #0

    Oui, bonne idée. La raison comme outil pour comprendre le monde. Alors, Platon, déjà, lui, il nous disait qu'il fallait dépasser ce qu'on voit, ce qu'on sent.

  • Speaker #1

    Le monde sensible, oui.

  • Speaker #0

    Voilà. Pour accéder par la pensée pure, par la raison. à un autre niveau, le monde intelligible. C'est là que seraient les vraies réalités, les idées, les essences, le bien, le juste. C'est une idée qui a marqué quand même.

  • Speaker #1

    Ah oui, énormément. Et on retrouve ça d'une certaine manière dans la science moderne, avec ses abstractions, ses lois. Et puis bien sûr, il y a Descartes, quelques siècles plus tard.

  • Speaker #0

    Descartes et sa quête de la certitude absolue.

  • Speaker #1

    C'est ça. Lui, il veut reconstruire toute la connaissance sur une base solide. Inspiré par les maths, il utilise son doute méthodique, il rejette tout ce qui n'est pas absolument certain, et il arrive à quoi ?

  • Speaker #0

    À son fameux « je pense donc je suis » , la première brique indubitable.

  • Speaker #1

    Exactement, le cogito. Pour lui, c'est la preuve que la raison peut fonder la certitude. C'est le point de départ.

  • Speaker #0

    C'est fascinant comme démarche intellectuelle. Mais ok, ça c'est pour la connaissance. Mais quid de l'action ? Comment la raison nous guide-elle moralement ? Là, on pense à Kant, j'imagine.

  • Speaker #1

    Oui, absolument. Chez Kant, la raison prend une dimension morale cruciale. Pour lui, c'est elle qui nous permet de nous élever au-dessus de nos désirs immédiats, de nos penchants.

  • Speaker #0

    De ne pas être juste esclave de nos passions, quoi.

  • Speaker #1

    Voilà. Pour agir selon une loi qu'on se donne à soi-même, mais qui pourrait être universelle. C'est le fameux impératif catégorique. En gros, il faut se demander « et si tout le monde faisait comme moi ? »

  • Speaker #0

    D'accord. Donc, la raison comme source de liberté ? d'autonomie, on décide par nous-mêmes, mais rationnellement.

  • Speaker #1

    Une vision très forte de la morale, mais qui bien sûr a été critiquée.

  • Speaker #0

    Ah oui, par qui par exemple ?

  • Speaker #1

    Nietzsche par exemple remet ça radicalement en question. Il se demande si tout cet ordre rationnel qu'on croit voir, ce n'est pas juste une construction humaine pour se rassumer, une fable, comme il dit, pour ne pas voir le chaos.

  • Speaker #0

    Une fable, c'est une perspective assez vertigineuse. Et ça peut devenir carrément inquiétant quand on voit comment cette rationalité peut être détournée. Je pense au travail d'Anna Arendt sur la banalité du mal.

  • Speaker #1

    Oui, c'est un point essentiel. Arendt, en analysant le procès d'Eichmann, montre comment une organisation hyper rationnelle, une efficacité bureaucratique froide, a pu servir la Shoah. Le problème n'était pas forcément une méchanceté intrinsèque, mais plutôt une... une absence de pensée critique.

  • Speaker #0

    Une incapacité ou un refus de questionner la finalité morale de cette efficacité technique.

  • Speaker #1

    Exactement. C'est ça, la banalité du mal. Une raison purement instrumentale, coupée de la réflexion éthique. Ça fait peur.

  • Speaker #0

    C'est glaçant. Mais ce qui est intéressant, c'est que même les grands défenseurs de la raison, comme Kant, lui reconnaissaient déjà des limites, non ?

  • Speaker #1

    Tout à fait. Kant lui-même, après avoir placé la raison au sommet pour la morale, dit que pour connaître le monde, la raison théorique, elle ne peut pas aller au-delà de ce que nos sens nous donnent et que notre esprit peut organiser. Les grandes questions métaphysiques, Dieu existe-t-il, l'âme est-elle immortelle, la raison pure ne peut pas trancher, ça la dépasse.

  • Speaker #0

    Elle ne peut pas prouver, disons.

  • Speaker #1

    Voilà, elle ne peut pas en faire un objet de connaissance scientifique au sens strict.

  • Speaker #0

    Ce qui laisse peut-être la place à d'autres choses. Je pense à Pascal. Ah,

  • Speaker #1

    Pascal et le cœur.

  • Speaker #0

    Oui, le cœur a ses raisons que la raison ne connaît point. Ça suggère qu'il y a des vérités qu'on ressent, qu'on intuite, peut-être la foi pour lui, mais aussi l'empathie, la pitié en morale, des choses que la logique seule ne peut pas saisir.

  • Speaker #1

    C'est une dimension importante. Et il y a aussi un autre allié indispensable de la raison, surtout en science. C'est l'expérience.

  • Speaker #0

    Ah oui, le réel.

  • Speaker #1

    Une raison qui fonctionnerait en vase clos, sans jamais se confronter aux faits, elle risquerait de construire des systèmes complètement déconnectés. La méthode scientifique, c'est ça. On raisonne, on fait des hypothèses, mais après il faut tester, expérimenter.

  • Speaker #0

    D'accord. Donc si on essaie de faire une petite synthèse, la raison, c'est clairement un outil hyper puissant, essentiel pour comprendre, pour essayer d'agir de façon juste.

  • Speaker #1

    Indispensable, oui.

  • Speaker #0

    Ni, elle n'est pas toute puissante, elle a besoin d'être complétée, semble-t-il. Par l'expérience, par l'intuition, par les sentiments, peut-être. Elle n'est pas seule aux commandes.

  • Speaker #1

    C'est ça. Et ça nous amène à une dernière question, peut-être pour réfléchir. Vu ses limites, vu qu'elle peut être utilisée pour le pire, par cette non-pensée, est-ce qu'il faut s'en méfier systématiquement ?

  • Speaker #0

    Bonne question.

  • Speaker #1

    Ou est-ce que le vrai défi, ce n'est pas plutôt d'apprendre à mieux s'en servir ? avec lucidité sur ce qu'elle peut et ne peut pas faire. Et surtout en la reliant toujours à un jugement critique, à une conscience morale et à ce que Pascal appelait le cœur justement, l'articuler avec le reste de notre humanité.

Description

La raison comme faculté humaine permettant de comprendre, juger et discerner le vrai du faux, agissant à la fois comme outil de connaissance et de guide moral.Perspectives de philosophes comme Platon et Descartes sur l'accès à la vérité, et de Kant sur l'autonomie éthique. Limites et critiques de la raison, soulignées par Nietzsche quant à l'ordre illusoire, Hannah Arendt avec la "banalité du mal", et Kant lui-même concernant les frontières épistémologiques. Enfin, les "certitudes du cœur" de Pascal et l'importance de la méthode expérimentale. En conclusion :,la raison est puissante mais doit collaborer avec d'autres formes de connaissance pour une compréhension complète et une action juste.


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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue à toutes et à tous, aujourd'hui on plonge dans un concept absolument central, la raison. On s'appuie sur des fiches qui résument un peu les grandes idées philosophiques là-dessus.

  • Speaker #1

    Oui, bonjour, un vaste sujet, la raison.

  • Speaker #0

    Tout à fait, et d'ailleurs ces notes elles commencent par une distinction importante, non ? La raison pour connaître, être rationnel, et puis la raison pour bien agir, pour être raisonnable, deux facettes.

  • Speaker #1

    Exactement, la théorie et la pratique en quelque sorte.

  • Speaker #0

    Du coup, la grande question qui se pose, c'est est-ce que cette raison, elle suffit pour tout comprendre, pour guider nos vies ? Ou est-ce qu'elle a ses limites ? Bon, alors allons-y, explorons ça.

  • Speaker #1

    On peut commencer par la connaissance, peut-être ?

  • Speaker #0

    Oui, bonne idée. La raison comme outil pour comprendre le monde. Alors, Platon, déjà, lui, il nous disait qu'il fallait dépasser ce qu'on voit, ce qu'on sent.

  • Speaker #1

    Le monde sensible, oui.

  • Speaker #0

    Voilà. Pour accéder par la pensée pure, par la raison. à un autre niveau, le monde intelligible. C'est là que seraient les vraies réalités, les idées, les essences, le bien, le juste. C'est une idée qui a marqué quand même.

  • Speaker #1

    Ah oui, énormément. Et on retrouve ça d'une certaine manière dans la science moderne, avec ses abstractions, ses lois. Et puis bien sûr, il y a Descartes, quelques siècles plus tard.

  • Speaker #0

    Descartes et sa quête de la certitude absolue.

  • Speaker #1

    C'est ça. Lui, il veut reconstruire toute la connaissance sur une base solide. Inspiré par les maths, il utilise son doute méthodique, il rejette tout ce qui n'est pas absolument certain, et il arrive à quoi ?

  • Speaker #0

    À son fameux « je pense donc je suis » , la première brique indubitable.

  • Speaker #1

    Exactement, le cogito. Pour lui, c'est la preuve que la raison peut fonder la certitude. C'est le point de départ.

  • Speaker #0

    C'est fascinant comme démarche intellectuelle. Mais ok, ça c'est pour la connaissance. Mais quid de l'action ? Comment la raison nous guide-elle moralement ? Là, on pense à Kant, j'imagine.

  • Speaker #1

    Oui, absolument. Chez Kant, la raison prend une dimension morale cruciale. Pour lui, c'est elle qui nous permet de nous élever au-dessus de nos désirs immédiats, de nos penchants.

  • Speaker #0

    De ne pas être juste esclave de nos passions, quoi.

  • Speaker #1

    Voilà. Pour agir selon une loi qu'on se donne à soi-même, mais qui pourrait être universelle. C'est le fameux impératif catégorique. En gros, il faut se demander « et si tout le monde faisait comme moi ? »

  • Speaker #0

    D'accord. Donc, la raison comme source de liberté ? d'autonomie, on décide par nous-mêmes, mais rationnellement.

  • Speaker #1

    Une vision très forte de la morale, mais qui bien sûr a été critiquée.

  • Speaker #0

    Ah oui, par qui par exemple ?

  • Speaker #1

    Nietzsche par exemple remet ça radicalement en question. Il se demande si tout cet ordre rationnel qu'on croit voir, ce n'est pas juste une construction humaine pour se rassumer, une fable, comme il dit, pour ne pas voir le chaos.

  • Speaker #0

    Une fable, c'est une perspective assez vertigineuse. Et ça peut devenir carrément inquiétant quand on voit comment cette rationalité peut être détournée. Je pense au travail d'Anna Arendt sur la banalité du mal.

  • Speaker #1

    Oui, c'est un point essentiel. Arendt, en analysant le procès d'Eichmann, montre comment une organisation hyper rationnelle, une efficacité bureaucratique froide, a pu servir la Shoah. Le problème n'était pas forcément une méchanceté intrinsèque, mais plutôt une... une absence de pensée critique.

  • Speaker #0

    Une incapacité ou un refus de questionner la finalité morale de cette efficacité technique.

  • Speaker #1

    Exactement. C'est ça, la banalité du mal. Une raison purement instrumentale, coupée de la réflexion éthique. Ça fait peur.

  • Speaker #0

    C'est glaçant. Mais ce qui est intéressant, c'est que même les grands défenseurs de la raison, comme Kant, lui reconnaissaient déjà des limites, non ?

  • Speaker #1

    Tout à fait. Kant lui-même, après avoir placé la raison au sommet pour la morale, dit que pour connaître le monde, la raison théorique, elle ne peut pas aller au-delà de ce que nos sens nous donnent et que notre esprit peut organiser. Les grandes questions métaphysiques, Dieu existe-t-il, l'âme est-elle immortelle, la raison pure ne peut pas trancher, ça la dépasse.

  • Speaker #0

    Elle ne peut pas prouver, disons.

  • Speaker #1

    Voilà, elle ne peut pas en faire un objet de connaissance scientifique au sens strict.

  • Speaker #0

    Ce qui laisse peut-être la place à d'autres choses. Je pense à Pascal. Ah,

  • Speaker #1

    Pascal et le cœur.

  • Speaker #0

    Oui, le cœur a ses raisons que la raison ne connaît point. Ça suggère qu'il y a des vérités qu'on ressent, qu'on intuite, peut-être la foi pour lui, mais aussi l'empathie, la pitié en morale, des choses que la logique seule ne peut pas saisir.

  • Speaker #1

    C'est une dimension importante. Et il y a aussi un autre allié indispensable de la raison, surtout en science. C'est l'expérience.

  • Speaker #0

    Ah oui, le réel.

  • Speaker #1

    Une raison qui fonctionnerait en vase clos, sans jamais se confronter aux faits, elle risquerait de construire des systèmes complètement déconnectés. La méthode scientifique, c'est ça. On raisonne, on fait des hypothèses, mais après il faut tester, expérimenter.

  • Speaker #0

    D'accord. Donc si on essaie de faire une petite synthèse, la raison, c'est clairement un outil hyper puissant, essentiel pour comprendre, pour essayer d'agir de façon juste.

  • Speaker #1

    Indispensable, oui.

  • Speaker #0

    Ni, elle n'est pas toute puissante, elle a besoin d'être complétée, semble-t-il. Par l'expérience, par l'intuition, par les sentiments, peut-être. Elle n'est pas seule aux commandes.

  • Speaker #1

    C'est ça. Et ça nous amène à une dernière question, peut-être pour réfléchir. Vu ses limites, vu qu'elle peut être utilisée pour le pire, par cette non-pensée, est-ce qu'il faut s'en méfier systématiquement ?

  • Speaker #0

    Bonne question.

  • Speaker #1

    Ou est-ce que le vrai défi, ce n'est pas plutôt d'apprendre à mieux s'en servir ? avec lucidité sur ce qu'elle peut et ne peut pas faire. Et surtout en la reliant toujours à un jugement critique, à une conscience morale et à ce que Pascal appelait le cœur justement, l'articuler avec le reste de notre humanité.

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Description

La raison comme faculté humaine permettant de comprendre, juger et discerner le vrai du faux, agissant à la fois comme outil de connaissance et de guide moral.Perspectives de philosophes comme Platon et Descartes sur l'accès à la vérité, et de Kant sur l'autonomie éthique. Limites et critiques de la raison, soulignées par Nietzsche quant à l'ordre illusoire, Hannah Arendt avec la "banalité du mal", et Kant lui-même concernant les frontières épistémologiques. Enfin, les "certitudes du cœur" de Pascal et l'importance de la méthode expérimentale. En conclusion :,la raison est puissante mais doit collaborer avec d'autres formes de connaissance pour une compréhension complète et une action juste.


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    Bienvenue à toutes et à tous, aujourd'hui on plonge dans un concept absolument central, la raison. On s'appuie sur des fiches qui résument un peu les grandes idées philosophiques là-dessus.

  • Speaker #1

    Oui, bonjour, un vaste sujet, la raison.

  • Speaker #0

    Tout à fait, et d'ailleurs ces notes elles commencent par une distinction importante, non ? La raison pour connaître, être rationnel, et puis la raison pour bien agir, pour être raisonnable, deux facettes.

  • Speaker #1

    Exactement, la théorie et la pratique en quelque sorte.

  • Speaker #0

    Du coup, la grande question qui se pose, c'est est-ce que cette raison, elle suffit pour tout comprendre, pour guider nos vies ? Ou est-ce qu'elle a ses limites ? Bon, alors allons-y, explorons ça.

  • Speaker #1

    On peut commencer par la connaissance, peut-être ?

  • Speaker #0

    Oui, bonne idée. La raison comme outil pour comprendre le monde. Alors, Platon, déjà, lui, il nous disait qu'il fallait dépasser ce qu'on voit, ce qu'on sent.

  • Speaker #1

    Le monde sensible, oui.

  • Speaker #0

    Voilà. Pour accéder par la pensée pure, par la raison. à un autre niveau, le monde intelligible. C'est là que seraient les vraies réalités, les idées, les essences, le bien, le juste. C'est une idée qui a marqué quand même.

  • Speaker #1

    Ah oui, énormément. Et on retrouve ça d'une certaine manière dans la science moderne, avec ses abstractions, ses lois. Et puis bien sûr, il y a Descartes, quelques siècles plus tard.

  • Speaker #0

    Descartes et sa quête de la certitude absolue.

  • Speaker #1

    C'est ça. Lui, il veut reconstruire toute la connaissance sur une base solide. Inspiré par les maths, il utilise son doute méthodique, il rejette tout ce qui n'est pas absolument certain, et il arrive à quoi ?

  • Speaker #0

    À son fameux « je pense donc je suis » , la première brique indubitable.

  • Speaker #1

    Exactement, le cogito. Pour lui, c'est la preuve que la raison peut fonder la certitude. C'est le point de départ.

  • Speaker #0

    C'est fascinant comme démarche intellectuelle. Mais ok, ça c'est pour la connaissance. Mais quid de l'action ? Comment la raison nous guide-elle moralement ? Là, on pense à Kant, j'imagine.

  • Speaker #1

    Oui, absolument. Chez Kant, la raison prend une dimension morale cruciale. Pour lui, c'est elle qui nous permet de nous élever au-dessus de nos désirs immédiats, de nos penchants.

  • Speaker #0

    De ne pas être juste esclave de nos passions, quoi.

  • Speaker #1

    Voilà. Pour agir selon une loi qu'on se donne à soi-même, mais qui pourrait être universelle. C'est le fameux impératif catégorique. En gros, il faut se demander « et si tout le monde faisait comme moi ? »

  • Speaker #0

    D'accord. Donc, la raison comme source de liberté ? d'autonomie, on décide par nous-mêmes, mais rationnellement.

  • Speaker #1

    Une vision très forte de la morale, mais qui bien sûr a été critiquée.

  • Speaker #0

    Ah oui, par qui par exemple ?

  • Speaker #1

    Nietzsche par exemple remet ça radicalement en question. Il se demande si tout cet ordre rationnel qu'on croit voir, ce n'est pas juste une construction humaine pour se rassumer, une fable, comme il dit, pour ne pas voir le chaos.

  • Speaker #0

    Une fable, c'est une perspective assez vertigineuse. Et ça peut devenir carrément inquiétant quand on voit comment cette rationalité peut être détournée. Je pense au travail d'Anna Arendt sur la banalité du mal.

  • Speaker #1

    Oui, c'est un point essentiel. Arendt, en analysant le procès d'Eichmann, montre comment une organisation hyper rationnelle, une efficacité bureaucratique froide, a pu servir la Shoah. Le problème n'était pas forcément une méchanceté intrinsèque, mais plutôt une... une absence de pensée critique.

  • Speaker #0

    Une incapacité ou un refus de questionner la finalité morale de cette efficacité technique.

  • Speaker #1

    Exactement. C'est ça, la banalité du mal. Une raison purement instrumentale, coupée de la réflexion éthique. Ça fait peur.

  • Speaker #0

    C'est glaçant. Mais ce qui est intéressant, c'est que même les grands défenseurs de la raison, comme Kant, lui reconnaissaient déjà des limites, non ?

  • Speaker #1

    Tout à fait. Kant lui-même, après avoir placé la raison au sommet pour la morale, dit que pour connaître le monde, la raison théorique, elle ne peut pas aller au-delà de ce que nos sens nous donnent et que notre esprit peut organiser. Les grandes questions métaphysiques, Dieu existe-t-il, l'âme est-elle immortelle, la raison pure ne peut pas trancher, ça la dépasse.

  • Speaker #0

    Elle ne peut pas prouver, disons.

  • Speaker #1

    Voilà, elle ne peut pas en faire un objet de connaissance scientifique au sens strict.

  • Speaker #0

    Ce qui laisse peut-être la place à d'autres choses. Je pense à Pascal. Ah,

  • Speaker #1

    Pascal et le cœur.

  • Speaker #0

    Oui, le cœur a ses raisons que la raison ne connaît point. Ça suggère qu'il y a des vérités qu'on ressent, qu'on intuite, peut-être la foi pour lui, mais aussi l'empathie, la pitié en morale, des choses que la logique seule ne peut pas saisir.

  • Speaker #1

    C'est une dimension importante. Et il y a aussi un autre allié indispensable de la raison, surtout en science. C'est l'expérience.

  • Speaker #0

    Ah oui, le réel.

  • Speaker #1

    Une raison qui fonctionnerait en vase clos, sans jamais se confronter aux faits, elle risquerait de construire des systèmes complètement déconnectés. La méthode scientifique, c'est ça. On raisonne, on fait des hypothèses, mais après il faut tester, expérimenter.

  • Speaker #0

    D'accord. Donc si on essaie de faire une petite synthèse, la raison, c'est clairement un outil hyper puissant, essentiel pour comprendre, pour essayer d'agir de façon juste.

  • Speaker #1

    Indispensable, oui.

  • Speaker #0

    Ni, elle n'est pas toute puissante, elle a besoin d'être complétée, semble-t-il. Par l'expérience, par l'intuition, par les sentiments, peut-être. Elle n'est pas seule aux commandes.

  • Speaker #1

    C'est ça. Et ça nous amène à une dernière question, peut-être pour réfléchir. Vu ses limites, vu qu'elle peut être utilisée pour le pire, par cette non-pensée, est-ce qu'il faut s'en méfier systématiquement ?

  • Speaker #0

    Bonne question.

  • Speaker #1

    Ou est-ce que le vrai défi, ce n'est pas plutôt d'apprendre à mieux s'en servir ? avec lucidité sur ce qu'elle peut et ne peut pas faire. Et surtout en la reliant toujours à un jugement critique, à une conscience morale et à ce que Pascal appelait le cœur justement, l'articuler avec le reste de notre humanité.

Description

La raison comme faculté humaine permettant de comprendre, juger et discerner le vrai du faux, agissant à la fois comme outil de connaissance et de guide moral.Perspectives de philosophes comme Platon et Descartes sur l'accès à la vérité, et de Kant sur l'autonomie éthique. Limites et critiques de la raison, soulignées par Nietzsche quant à l'ordre illusoire, Hannah Arendt avec la "banalité du mal", et Kant lui-même concernant les frontières épistémologiques. Enfin, les "certitudes du cœur" de Pascal et l'importance de la méthode expérimentale. En conclusion :,la raison est puissante mais doit collaborer avec d'autres formes de connaissance pour une compréhension complète et une action juste.


Suivez-nous sur YouTube : SOS bac français et philo

sur le web : francais-philo.fr


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue à toutes et à tous, aujourd'hui on plonge dans un concept absolument central, la raison. On s'appuie sur des fiches qui résument un peu les grandes idées philosophiques là-dessus.

  • Speaker #1

    Oui, bonjour, un vaste sujet, la raison.

  • Speaker #0

    Tout à fait, et d'ailleurs ces notes elles commencent par une distinction importante, non ? La raison pour connaître, être rationnel, et puis la raison pour bien agir, pour être raisonnable, deux facettes.

  • Speaker #1

    Exactement, la théorie et la pratique en quelque sorte.

  • Speaker #0

    Du coup, la grande question qui se pose, c'est est-ce que cette raison, elle suffit pour tout comprendre, pour guider nos vies ? Ou est-ce qu'elle a ses limites ? Bon, alors allons-y, explorons ça.

  • Speaker #1

    On peut commencer par la connaissance, peut-être ?

  • Speaker #0

    Oui, bonne idée. La raison comme outil pour comprendre le monde. Alors, Platon, déjà, lui, il nous disait qu'il fallait dépasser ce qu'on voit, ce qu'on sent.

  • Speaker #1

    Le monde sensible, oui.

  • Speaker #0

    Voilà. Pour accéder par la pensée pure, par la raison. à un autre niveau, le monde intelligible. C'est là que seraient les vraies réalités, les idées, les essences, le bien, le juste. C'est une idée qui a marqué quand même.

  • Speaker #1

    Ah oui, énormément. Et on retrouve ça d'une certaine manière dans la science moderne, avec ses abstractions, ses lois. Et puis bien sûr, il y a Descartes, quelques siècles plus tard.

  • Speaker #0

    Descartes et sa quête de la certitude absolue.

  • Speaker #1

    C'est ça. Lui, il veut reconstruire toute la connaissance sur une base solide. Inspiré par les maths, il utilise son doute méthodique, il rejette tout ce qui n'est pas absolument certain, et il arrive à quoi ?

  • Speaker #0

    À son fameux « je pense donc je suis » , la première brique indubitable.

  • Speaker #1

    Exactement, le cogito. Pour lui, c'est la preuve que la raison peut fonder la certitude. C'est le point de départ.

  • Speaker #0

    C'est fascinant comme démarche intellectuelle. Mais ok, ça c'est pour la connaissance. Mais quid de l'action ? Comment la raison nous guide-elle moralement ? Là, on pense à Kant, j'imagine.

  • Speaker #1

    Oui, absolument. Chez Kant, la raison prend une dimension morale cruciale. Pour lui, c'est elle qui nous permet de nous élever au-dessus de nos désirs immédiats, de nos penchants.

  • Speaker #0

    De ne pas être juste esclave de nos passions, quoi.

  • Speaker #1

    Voilà. Pour agir selon une loi qu'on se donne à soi-même, mais qui pourrait être universelle. C'est le fameux impératif catégorique. En gros, il faut se demander « et si tout le monde faisait comme moi ? »

  • Speaker #0

    D'accord. Donc, la raison comme source de liberté ? d'autonomie, on décide par nous-mêmes, mais rationnellement.

  • Speaker #1

    Une vision très forte de la morale, mais qui bien sûr a été critiquée.

  • Speaker #0

    Ah oui, par qui par exemple ?

  • Speaker #1

    Nietzsche par exemple remet ça radicalement en question. Il se demande si tout cet ordre rationnel qu'on croit voir, ce n'est pas juste une construction humaine pour se rassumer, une fable, comme il dit, pour ne pas voir le chaos.

  • Speaker #0

    Une fable, c'est une perspective assez vertigineuse. Et ça peut devenir carrément inquiétant quand on voit comment cette rationalité peut être détournée. Je pense au travail d'Anna Arendt sur la banalité du mal.

  • Speaker #1

    Oui, c'est un point essentiel. Arendt, en analysant le procès d'Eichmann, montre comment une organisation hyper rationnelle, une efficacité bureaucratique froide, a pu servir la Shoah. Le problème n'était pas forcément une méchanceté intrinsèque, mais plutôt une... une absence de pensée critique.

  • Speaker #0

    Une incapacité ou un refus de questionner la finalité morale de cette efficacité technique.

  • Speaker #1

    Exactement. C'est ça, la banalité du mal. Une raison purement instrumentale, coupée de la réflexion éthique. Ça fait peur.

  • Speaker #0

    C'est glaçant. Mais ce qui est intéressant, c'est que même les grands défenseurs de la raison, comme Kant, lui reconnaissaient déjà des limites, non ?

  • Speaker #1

    Tout à fait. Kant lui-même, après avoir placé la raison au sommet pour la morale, dit que pour connaître le monde, la raison théorique, elle ne peut pas aller au-delà de ce que nos sens nous donnent et que notre esprit peut organiser. Les grandes questions métaphysiques, Dieu existe-t-il, l'âme est-elle immortelle, la raison pure ne peut pas trancher, ça la dépasse.

  • Speaker #0

    Elle ne peut pas prouver, disons.

  • Speaker #1

    Voilà, elle ne peut pas en faire un objet de connaissance scientifique au sens strict.

  • Speaker #0

    Ce qui laisse peut-être la place à d'autres choses. Je pense à Pascal. Ah,

  • Speaker #1

    Pascal et le cœur.

  • Speaker #0

    Oui, le cœur a ses raisons que la raison ne connaît point. Ça suggère qu'il y a des vérités qu'on ressent, qu'on intuite, peut-être la foi pour lui, mais aussi l'empathie, la pitié en morale, des choses que la logique seule ne peut pas saisir.

  • Speaker #1

    C'est une dimension importante. Et il y a aussi un autre allié indispensable de la raison, surtout en science. C'est l'expérience.

  • Speaker #0

    Ah oui, le réel.

  • Speaker #1

    Une raison qui fonctionnerait en vase clos, sans jamais se confronter aux faits, elle risquerait de construire des systèmes complètement déconnectés. La méthode scientifique, c'est ça. On raisonne, on fait des hypothèses, mais après il faut tester, expérimenter.

  • Speaker #0

    D'accord. Donc si on essaie de faire une petite synthèse, la raison, c'est clairement un outil hyper puissant, essentiel pour comprendre, pour essayer d'agir de façon juste.

  • Speaker #1

    Indispensable, oui.

  • Speaker #0

    Ni, elle n'est pas toute puissante, elle a besoin d'être complétée, semble-t-il. Par l'expérience, par l'intuition, par les sentiments, peut-être. Elle n'est pas seule aux commandes.

  • Speaker #1

    C'est ça. Et ça nous amène à une dernière question, peut-être pour réfléchir. Vu ses limites, vu qu'elle peut être utilisée pour le pire, par cette non-pensée, est-ce qu'il faut s'en méfier systématiquement ?

  • Speaker #0

    Bonne question.

  • Speaker #1

    Ou est-ce que le vrai défi, ce n'est pas plutôt d'apprendre à mieux s'en servir ? avec lucidité sur ce qu'elle peut et ne peut pas faire. Et surtout en la reliant toujours à un jugement critique, à une conscience morale et à ce que Pascal appelait le cœur justement, l'articuler avec le reste de notre humanité.

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