- Speaker #0
Ok, c'est parti pour notre exploration philo. Aujourd'hui, on va regarder des sources super utiles, je pense, pour préparer la disserte de philo du bac. Ah oui ? Oui. On s'appuie sur le site francaisphilo.fr et aussi la chaîne YouTube SOS Bac Français et Philo.
- Speaker #1
Des bonnes ressources.
- Speaker #0
D'accord, très bien. Et le thème, c'est la justice. On va l'aborder avec un grand classique, le mythe de l'anneau de Giges que Platon raconte dans La République.
- Speaker #1
Le sameu anneau.
- Speaker #0
Exactement. L'objectif, c'est d'essayer de comprendre ce que ce mythe nous dit sur la justice. C'est un sujet qui tombe souvent au bac, donc...
- Speaker #1
Oui, c'est un incontournable.
- Speaker #0
Alors pour commencer, il y a cette idée de glaucon. D'après nos sources, lui, il pense que la justice, c'est pas naturel du tout.
- Speaker #1
C'est ça. Pour lui, c'est plus une sorte de... comment dire... de contrat social. On est juste par peur des autres, par peur d'être puni en gros.
- Speaker #0
C'est un peu ça, oui. Une contrainte sociale née de l'intérêt et de la peur. Si on pouvait faire ce qu'on veut sans être vu ?
- Speaker #1
L'égoïsme reviendrait au galop, c'est son idée.
- Speaker #0
Et c'est là qu'intervient l'histoire de Gilgès, ce berger. Il trouve un anneau par hasard, il le tourne et hop, il devient invisible.
- Speaker #1
La chance. Ou pas.
- Speaker #0
Oui, ça dépend comment on voit les choses. En tout cas, lui, son premier réflexe, c'est pas vraiment d'aider son prochain. Non,
- Speaker #1
pas vraiment. Il utilise l'invisibilité pour séduire la reine.
- Speaker #0
Tuer le roi. et prendre le pouvoir.
- Speaker #1
Voilà. L'invisibilité égale l'impunité, et ils sautent sur l'occasion.
- Speaker #0
Absolument. Et là où ça devient vraiment intéressant philosophiquement, c'est la question que Glaucon pose.
- Speaker #1
Ah oui. Il dit « Imaginez qu'on donne cet anneau à un homme juste, et un autre anneau identique à un homme injuste. Est-ce qu'ils agiraient différemment ? »
- Speaker #0
Et Glaucon pense que non, c'est ça ?
- Speaker #1
Exactement. Il parie que non. Il pense que même l'homme dit « juste » , S'il est sûr de ne pas être pris, fera pareil que l'injuste. Parce que personne ne choisit la justice pour elle-même, mais toujours par contrainte.
- Speaker #0
Et donc au fond, on serait tous un peu gigesse si on avait l'anneau.
- Speaker #1
Selon Glaucon, oui. L'injustice semble juste, plus avantageuse, plus rentable individuellement, si on peut éviter les conséquences.
- Speaker #0
C'est assez sombre comme vision de l'humanité. Si on n'a pas perdu gendarme, on est tous des crapules en puissance. Mais attention, Platon n'est pas du tout d'accord avec ça.
- Speaker #1
Ah voilà. J'attendais la réponse de Platon. Lui, via Socrate, il dit quoi ? Eh bien, pour Platon, c'est tout le contraire. Même avec l'anneau, même invisible et impuni, celui qui commet l'injustice est fondamentalement malheureux.
- Speaker #0
Malheureux, hein ? Même s'il réussit comme Giges, qui devient roi ?
- Speaker #1
Oui, parce que Platon voit l'injustice comme une sorte de maladie de l'âme, un désordre intérieur.
- Speaker #0
Une maladie de l'âme ? C'est-à-dire ? Expliquez un peu.
- Speaker #1
C'est comme si l'injustice créait un déséquilibre en nous. Une disharmonie entre la raison, le courage, les désirs, ça corrompt la personne de l'intérieur.
- Speaker #0
D'accord.
- Speaker #1
Donc pour Platon, c'est bien pire de faire le mal que de le subir. Parce que quand on fait le mal, on abîme ce qu'il y a de plus essentiel en nous, notre propre âme.
- Speaker #0
Je vois. C'est plus profond que juste les conséquences extérieures.
- Speaker #1
Tout à fait. La vraie justice pour lui, c'est cette santé intérieure, cette harmonie. C'est un bien en soi, qu'on soit vu ou non. récompensé ou puni.
- Speaker #0
Donc le tyran en gigesse, avec tout son pouvoir.
- Speaker #1
Il a beau parader, son âme est malade, désordonnée. Il est esclave de ses propres pulsions. Sa réussite extérieure cache une misère intérieure en fait.
- Speaker #0
C'est un renversement complet de perspective. C'est super intéressant pour une dissertation ça.
- Speaker #1
Ah oui, c'est un exemple parfait.
- Speaker #0
Ça pose direct la question, pourquoi être juste ? Juste par peur de la sanction, comme le pense Glacon, ou pour quelque chose de plus profond ? liés à notre propre équilibre, notre bien-être intérieur, comme le dit Platon.
- Speaker #1
Exactement, c'est le cœur du débat.
- Speaker #0
Donc, pour résumer un peu, l'anneau de Giges, c'est comme un révélateur. Est-ce que notre morale, c'est juste un vernis social qui saute dès qu'on n'est plus sous surveillance ?
- Speaker #1
Ou est-ce que la justice a une valeur intrinsèque, une nécessité pour être bien avec soi-même ? C'est ça. Et ça dépasse la philo pour le bac. Ça nous interroge sur nos motivations profondes au quotidien. Qu'est-ce qu'on cherche vraiment ? Le succès à tout prix, façon JGS ?
- Speaker #0
Ou une forme de cohérence, d'intégrité, ce que Platon appelle l'harmonie de l'âme. Ça change la définition d'une vie réussie finalement.
- Speaker #1
Complètement.
- Speaker #0
Et bon, pour finir, une petite piste de réflexion pour ceux qui nous écoutent. Si Platon voit l'injustice comme une maladie et propose l'éducation à la vertu comme remède, comment on pourrait transposer ça aujourd'hui ? Comment éduquer à la vertu face aux formes modernes d'invisibilité ? Je pense par exemple à l'anonymat en ligne.
- Speaker #1
Ah oui, l'anneau de JGS numérique en quelque sorte.
- Speaker #0
C'est un peu ça. Ça peut lever des barrières, des inhibitions. Comment l'éducation peut jouer là-dessus ? Vaste question.
- Speaker #1
Une question essentielle, en effet. De quoi continuer à réfléchir après avoir éteint, enfin, après la fin de notre discussion.