116. La révolution ménopause : stop aux tabous ! Avec Laurence Haurat cover
116. La révolution ménopause : stop aux tabous ! Avec Laurence Haurat cover
La pleine conscience du pouvoir

116. La révolution ménopause : stop aux tabous ! Avec Laurence Haurat

116. La révolution ménopause : stop aux tabous ! Avec Laurence Haurat

54min |24/09/2024|

639

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La pleine conscience du pouvoir

116. La révolution ménopause : stop aux tabous ! Avec Laurence Haurat

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54min |24/09/2024|

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Description

Bienvenue à toutes et tous sur mon podcast « La pleine conscience du pouvoir » ! Je m’appelle Anne Pioz, je suis psychothérapeute spécialisée dans les troubles alimentaires. Avec ce podcast sur la relation avec l’alimentation, je vous accompagne à retrouver une relation sereine avec la nourriture et avec votre corps.


Dans cet épisode 116, j'ai la joie de recevoir Laurence Haurat, psychologue et nutritionniste.

Laurence est a créatrice du compte Instagram @lapsydeskilos et l’auteur du livre “La révolution ménopause” paru aux éditions Solar il y a tout juste un an, en septembre 2023. Un livre si bienveillant, chaleureux et rassurant ! Un livre qui nous aide à libérer la parole et surtout, à en apprendre plus sur cette période parfois redoutée, parfois attendue, mais sur laquelle peu d’informations circulent… une grande majorité d’entre nous n’ayant que peu d’idées de ce qui va se passer en elle à cette période. C’est bien pour cela que j’avais hâte d’évoquer la ménopause avec Laurence et avec vous ! Femmes, hommes, quel que soit votre âge, vous êtes ou serez concernés par la ménopause.


Alors, stop aux tabous et aux injonctions qui continuent de poursuivre les femmes quelque soit leur âge... je vous laisse découvrir notre échange passionné et passionnant !


Retrouvez Laurence sur son compte Instagram : https://www.instagram.com/la_psy_des_kilos/


Retrouvez moi sur Instagram ! https://www.instagram.com/annepiozpsy/


Vous pouvez soutenir le podcast « La pleine conscience du pouvoir » grâce à une contribution ici :  https://fr.tipeee.com/la-pleine-conscience-du-pouvoir/


Téléchargez le guide des épisodes du podcast ici : https://annepioz91.systeme.io/guide-des-episodes


Pour me contacter : anne@pouvoircannelle.com

Pour prendre un premier rendez-vous : https://calendly.com/annepiozpsy/seance-de-psychotherapie-en-visioconference-clone


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Je suis Anne Piausse, psychothérapeute, et je vous accompagne à retrouver une relation sereine et intuitive avec votre alimentation. La pleine conscience du pouvoir est un podcast qui vous accompagne à reprendre le pouvoir dans votre relation avec la nourriture, à sortir des injonctions de la culture des régimes et à ne plus vous sentir seul avec tout ça. Dans ce podcast, je partage des outils, des réflexions. Je vous parle aussi de pleine conscience et d'introduire dans votre quotidien plus d'observations de votre propre fonctionnement. Je vous propose également des témoignages de femmes et d'hommes qui vivent ou ont vécu un trouble du comportement alimentaire ou une relation compliquée avec leur alimentation. Leurs témoignages vous permettront, je l'espère, de réaliser que nous sommes nombreux à nous retrouver pris au piège de cette relation toxique. Je vous laisse avec l'épisode du jour. Bienvenue dans l'épisode 116 du podcast La pleine conscience du pouvoir. J'étais très impatiente d'enregistrer et de vous... proposer cet épisode parce que le thème me tient particulièrement à cœur et que mon invité du jour a beaucoup à apporter sur ce sujet. Ce thème, c'est la ménopause et mon invité, c'est Laurence Aura. Bonjour Laurence.

  • Speaker #1

    Bonjour Anne.

  • Speaker #0

    Vous connaissez peut-être Laurence qui est la créatrice du compte Instagram La Psy des Kilos et l'auteur du livre La Révolution Ménopause paru aux éditions Solar il y a tout juste un an en septembre 2023. Un livre si bienveillant, chaleureux et rassurant. Un livre qui nous aide à libérer la parole et surtout à en apprendre plus sur cette période, parfois redoutée, parfois attendue, mais sur laquelle peu d'informations circulent. Une grande majorité d'entre nous n'ayant que peu d'idées de ce qui va se passer en elle à cette période. C'est bien pour cela que j'avais hâte d'évoquer la ménopause avec Laurence et avec vous. Femmes, hommes, quel que soit votre âge, vous êtes ou serez concernés. par la ménopause. Laurence est psychologue et nutritionniste et les femmes qu'elle accompagne traversent ce processus de transformation et de bouleversement qu'est la ménopause avec beaucoup de questionnements et parfois d'inconfort, en particulier face à un corps qui se modifie. Ce tabou qu'est encore la ménopause nous traversera donc toutes forcément. En parler, mettre en lumière ce processus, telle est notre intention, ainsi que de... combattre les idées reçues sur cette période révolutionnaire dans la vie des femmes. Merci Laurence pour ce livre et pour prendre la parole sur ce sujet. Pour commencer, est-ce que tu veux bien nous partager ce qui t'a amené à justement prendre la parole et écrire ce livre, La Révolution Ménopause ?

  • Speaker #1

    Alors je pense qu'il y a eu deux raisons qui m'ont amené à écrire ce livre, qui est plutôt d'ailleurs un livre sur le moment de la métamorphose, le moment du changement entre Je ne suis pas encore ménopausée et Je ne suis pas encore ménopausée Ça y est, je suis ménopausée, qu'on appelle la périménopause. Mais ça ne rendait pas bien en titre. La révolution périménopause, ça ne marchait pas. En fait, je crois qu'il y a eu deux choses. La première, c'est mon âge, moi, mon parcours personnel, moi, moi, moi, moi, qui m'a amenée à me poser des questions que je ne m'étais pas posées jusque-là. Et la deuxième est sans doute la plus grande influence qui m'a permis de commencer à me poser des questions sur moi et qui m'a donné très envie d'écrire ce livre. Ce sont mes patientes. Tu sais, il y a cette chose un peu étonnante. qui est que tes patientes, globalement, ont les préoccupations de ton âge. C'est-à-dire que moi, aujourd'hui, je ne vois plus beaucoup de jeunes mamans qui viennent d'accoucher, qui ont des enfants petits. Je vois plus souvent de femmes qui ont une quarantaine, 45 aînes. C'est aussi les personnes qui me suivent plutôt sur Instagram. Donc, c'est assez étonnant de voir que, finalement, tu as les patientes qui te ressemblent d'une certaine manière. Et donc, ces patientes à qui je demandais assez systématiquement, Vous en êtes où quand elles étaient plus ou moins autour de la 45e, 50e ? Vous en êtes où avec la ménopause ? Et là, les premières choses qui m'étaient répondues, c'était un peu, c'était ça. Alors malheureusement, vous n'allez pas le voir, vous allez l'entendre, mais non, j'en sais strictement rien. Me répondait-elle de cette manière ? Et je me suis rendue compte qu'elle ne savait même pas ce que c'était que la ménopause. Elle ne savait pas ce que c'était que les symptômes. Et donc, je me suis dit, ce n'est pas possible. En fait, personne ne leur parle de ça. Quand je leur posais la question, j'étais la première à évoquer cette question auprès d'elles. Donc, ni le médecin généraliste, ni le gynéco. Je me suis dit, mais attends, ce n'est pas possible. Mais toi, au fait, qu'est-ce que tu sais là-dessus ? Moi, je ne savais rien. Je savais juste, parce que je l'avais constaté avec mes patientes précédentes, que par rapport au poids qui est souvent au centre... de nos rendez-vous avec mes patientes, que par rapport au poids, il y avait l'idée reçue qu'on ne pouvait plus maigrir après la ménopause, que c'était comme si ton corps allait rester bloqué dans l'état dans lequel il était à ce moment-là. Et que mes patientes m'avaient prouvé que non, il y avait encore des évolutions possibles du corps, des évolutions morphologiques dans les deux sens d'ailleurs, maigrir, prendre du poids, que rien n'était figé et que donc on était dans un continuum corporel et de santé, et non pas dans des moments comme ça qui rigidifieraient tout par rapport à ce corps.

  • Speaker #0

    Oui, et c'est d'ailleurs, tu le disais, ces préoccupations corporelles, mais on va y venir parce que ton livre est séparé en trois parties, en fait, et je trouve intéressant vraiment la façon dont tu as articulé ton propos dans le livre. Donc, si ça te va, on va les dérouler. Et effectivement, la première partie, elle parle d'une révolution corporelle, sans oublier de ce fait les injonctions à la minceur d'une génération. Je ne sais pas si tu vas être d'accord avec moi, mais quand on a soupé, notre génération qui arrive à la ménopause et qui vient de traverser la ménopause, a déjà soupé de ses injonctions autour d'un corps mince. Donc la ménopause arrive par là-dessus avec cette potentielle prise de poids.

  • Speaker #1

    On a soupé dans les deux sens d'ailleurs. On a beaucoup mangé, on a marre, mais aussi a beaucoup fait autour de cette injonction de la minceur. Donc arrive aussi avec toute son histoire. Oui, tout le bagage. de son rapport à l'alimentation, d'informations brouillées entre le corps et la personne, et toute son individualité corporelle. Parce que c'est ça qui est troublant, mais en fait, toi tu le sais, moi je le sais parce qu'on est psychologue, mais c'est à quel point finalement chaque parcours de vie au sens large est individuel et singulier. Et comme c'est compliqué de faire des cas généraux de ces parcours si singuliers, donc tout ce qu'on va dire évidemment doit être nuancé. un de mes mots préférés, par le fait que chacune va vivre ce qu'elle va vivre. Et donc, on va parler peut-être de symptômes que certaines ne ressentiront jamais. Ça veut juste dire qu'elles sont différentes des autres et que chacune est différente. Les intensités des symptômes vont être différentes. Leur durée va être différente. Et donc, ça permet aussi de se rendre compte qu'il y a un sujet sociétal autour de la ménopause, qui est la troisième partie de mon boucle. bouquin. Il y a un sujet psychologique, il y a un sujet corporel, mais que surtout il y a un sujet très individuel.

  • Speaker #0

    Oui, je crois avoir entendu, tu vas me dire si tu confirmes cette information-là, que 80% des femmes vont ressentir des symptômes plus ou moins forts autour de la ménopause, et 20%... Rien du tout, en fait. Alors, je ne sais pas d'où c'est tombé. Tu vois, j'ai entendu ça dans un podcast que j'écoutais il n'y a pas longtemps. Non,

  • Speaker #1

    non, mais tu as raison. D'ailleurs, c'est une information que j'avais partagée, je crois, dans un de mes petits posts Ménopause. Oui, oui, 80% ressentent plus d'un symptôme.

  • Speaker #0

    Ah oui, c'est encore plus précis là, pour le coup.

  • Speaker #1

    C'est ça. Et 20% ne ressentent rien. Donc, c'est vrai que... Moi, je vois régulièrement des commentaires, notamment sur tout ce qu'on fait autour de la ménopause, de femmes qui disent Ouais, enfin, ça va, c'est quand même pas, il faut se calmer avec cette période. Ah oui, alors si tu fais partie des femmes qui n'ont rien ressenti, je comprends que tu trouves ça un petit peu aberrant. Juste, il faut savoir que plus de trois quarts des femmes ressentent quelque chose de différent, 4-5ème exactement, ressentent des symptômes qui sont parfois invalidants, qui parfois vont jusqu'à la dépression profonde. Enfin... C'est quand même des choses très, très fortes qui changent diamétralement le rapport à l'autre, que ce soit son compagnon de vie, que ce soit son collègue, son manager, ses enfants, ses amis. Ça change beaucoup, beaucoup de choses. Ses parents, enfin bref, c'est un moment carrefour dans la vie qui mérite qu'on se pose pas mal de questions et qu'on l'aborde sans tabou et de manière ouverte.

  • Speaker #0

    Et d'ailleurs, je relisais juste avant qu'on se parle aujourd'hui, l'introduction de ton livre, où tu expliques comment tu as abordé ce sujet lors d'un repas à table. J'ai 55 ans, je suis ménopausée, et comment les hommes d'un côté essayent de mettre une conversation en parallèle pour ne pas parler de ça, et que les femmes, voilà, ça libère la parole. Moi, j'ai pu remarquer que même les femmes ont du mal à parler de ce sujet entre femmes. Moi, quand je l'aborde, c'est dans l'intime, et en même temps, ça va nous concerner tout tous. Donc, comment on l'aborde, en fait, ce sujet-là ?

  • Speaker #1

    De manière un peu provocatrice, je dis, mais je le pense vraiment que, d'un coup, on met le projecteur sur ce qui se passe dans la culotte des femmes. En réalité, ne plus avoir de règles, ou avoir des règles plus longues, plus abondantes, moins abondantes, plus espacées. Ça commence là, en fait. Ce qui nous indique qu'il y a un début de ménopause. Après, il y a d'autres symptômes, comme des difficultés liées au sommeil, comme des sécheresses vaginales, comme une... une perte de libido, comme une prise de poids, particulièrement au niveau abdominal, comme un flou intellectuel. Enfin, il y a pas mal de choses qui peuvent nous tirer une petite sonnette pour dire tiens, il y a quelque chose qui est en train de se passer. Mais globalement, quand vous dites en effet, je suis ménopausée ou je suis en cours de ménopause, d'un coup, vous êtes en train de parler de votre vie génitale et du fait qu'elle est en train de se transformer. Mais vous êtes aussi en train de parler du fait que vous vieillissez. Et... On ne peut pas décorréler l'un de l'autre, sauf qu'en fait, on vieillit toute la vie. On grandit d'abord, mais on peut dire grandir, on peut dire vieillir même pour un enfant. Un enfant de 8 ans est plus vieux qu'un enfant de 5. Je veux dire, dès qu'on naît, on commence à figer, alors au début à croître. Et si on considère que le vieillissement est un processus de décroissance, d'une certaine manière, d'involution, ça, c'est à partir de 22 ans. À partir du moment où on arrive à l'acmé de la croissance. On décroît. Alors, nous, on croit qu'on est en pleine possession de nos moyens entre je ne sais quel âge et je ne sais quel âge. Bon, c'est très discutable et ça dépend vraiment de chacun. Mais la réalité, c'est qu'on perd des neurones à partir de 22, 25 ans, que notre métabolisme commence à changer à partir de ce même âge. On ne fabrique plus autant de tissus. Enfin bref, il y a plein de choses qui commencent à changer. Donc, en réalité, là encore, on est dans un processus dynamique et évolutif. Et le marqueur entré dans la ménopause n'est qu'un marqueur de plus, mais de plein d'autres marqueurs que vous avez commencé à voir. Enfin, moi, je n'ai pas commencé à voir apparaître mes rides. D'abord, je n'ai pas su exactement quand j'étais ménopausée, mais quand bien même, je n'ai pas commencé à les voir apparaître à ce moment-là. Mes cheveux ont commencé à blanchir à 29 ans. Donc, c'était un marqueur fort et je les ai laissés blancs dès cet âge-là. Donc, c'était un marqueur fort et évident. de ma transformation liée à un vieillissement de mon corps. Et il y en a plein d'autres, le lâchement des tissus, les seins qui tombent, ça n'attend pas la ménopause ou la périménopause. Donc c'est pour ça que quand tu disais tout à l'heure, quel que soit votre âge, vous serez un jour concerné, je pense qu'on gagnerait à entendre parler de tout ça et à préparer tout ça bien avant du moment où ça devient quelque chose qui est subi et qui est, pour certaines femmes, violent. Oui,

  • Speaker #0

    et d'autant plus que tu évoquais certains des symptômes. Je pense que peu d'entre nous savent que ces symptômes sont en lien avec la périménopause ou la ménopause. En tout cas, cette période charnière, en fait. Tu parlais du brouillard cognitif, par exemple. Moi, je l'ai appris il y a peu de temps. L'état dépressif, tout ce qu'on peut mettre sur le dos d'autre chose, finalement. Et qui peut être plus ou moins soulagé par... potentiellement un traitement de la ménopause.

  • Speaker #1

    Ou par d'autres choses d'ailleurs, par d'autres manières de vivre sa vie, en prenant en compte le fait que, ah oui, c'est peut-être lié. Ce que je trouve assez compliqué dans ce moment de périménopause, c'est que quand je disais que c'était un carrefour, c'est un moment où les enfants ont grandi, et on dit que plus les enfants grandissent, plus les problèmes grandissent avec eux. Et c'est vrai que parfois, c'est des moments où ils sont dans des incertitudes de vie, de choix, de... Des peines de cœur phénoménales, des moments là aussi un peu dépressifs. Ce n'est pas toujours un long fleuve tranquille d'accompagner des enfants qui peuvent aussi être dans le moment où ils quittent le nid. Avec tout ce que ça signifie aussi de changement radical. Aujourd'hui, c'est l'anniversaire de mon fils. Il a 24 ans.

  • Speaker #0

    Bon anniversaire. À toi aussi.

  • Speaker #1

    Oui, exactement. Mais c'est drôle parce que cette année, c'est la première année, je crois, où je n'ai pas pris ma journée pour moi. Comme quoi, ce n'est plus mon bébé, ce n'est plus mon enfant. Mais je lui disais tout à l'heure, en lui souhaitant un bon anniversaire, il ne vit plus avec nous depuis déjà plusieurs années, qu'en fait, c'est très troublant d'être le parent d'un adulte autonome. Alors, ça paraît ridicule quand on le dit comme ça. Oui, c'est évident, ma pauvre fille, bien sûr qu'ils grandissent, les enfants, qu'on les fait même grandir pour ça. s'affranchissent. Mais je suis contente d'avoir oublié cette année, de préserver cette journée, parce que ça veut dire que je suis adulte et je deviens une mère d'un adulte, c'est-à-dire une adulte face à un adulte. Et c'est vraiment un processus qui, je sens, là, est en train d'aboutir. Et c'est ce que je voulais et c'est ce qu'on voulait tous les deux, d'ailleurs, qu'il ne soit plus considéré comme un enfant, que je ne sois plus juste sa mère en tant que toute puissance maternelle, en tant que... C'est moi qui sais, c'est moi qui suis là pour te nourrir, pour se mettre à tes besoins. Enfin voilà, tout ça, ça se lâche. Mais c'est un processus évolutif, comme je le disais là aussi, et qui a commencé sans doute à partir du moment où il a quitté pour la première fois la maison. Donc, je ne sais plus exactement à quel âge, mais c'est en 2019. Donc, il avait 19 ans, il en a 24 aujourd'hui. Et je sens que tout ça, tu vois, je l'ai mis en place petit à petit, aussi avec son aide, parce qu'on en a discuté ensemble. parce qu'on a décidé de ce qu'on voulait faire de notre relation d'adulte à adulte. Mais voilà typiquement quelque chose qui peut être très dur à vivre dans une période très émotionnelle, où on est à vif, lié à tous les chamboulements hormonaux qu'on subit, mais aussi à vif en raison de la situation qui est vécue. Et je parle de ça, mais je pourrais être en train d'aider mes parents, je pourrais être en train d'être licenciée d'un boulot, je pourrais avoir des difficultés conjugales. Et c'est vrai que... On a tendance à mettre tous les symptômes sur toutes ces raisons. d'exister extérieur plutôt que de se dire mais attends, il y a peut-être un truc en moi qui vient accentuer ces symptômes, qui vient compliquer la manière dont je les perçois, dont je vis ce que je vis là pour l'instant, des burn-out, des choses comme ça. Je trouve que c'est ça qui est compliqué, c'est de démêler tout ça et tant qu'on ne se pose pas la question de qu'est-ce que je comprends de ce qui m'arrive, je pense qu'on passe à côté et qu'on vit le tourbillon et le maelstrom encore plus. plus violemment.

  • Speaker #0

    Et justement, les femmes qui... Alors tu disais que c'est une question que tu vas aborder avec elles quand elles sont dans cet âge qui peut concerner la périménopause. Une fois la surprise passée, parce qu'elles ne s'attendent peut-être pas à cette question, et voilà, qu'est-ce qu'elles attendent de toi ? Qu'est-ce qu'elles viennent te rapporter ? Dans justement cette révolution, que ce soit corporelle ou psychique. Peut-être qu'on viendra après au niveau sociétal.

  • Speaker #1

    C'est très mêlé. Il a fallu que je les détache les uns des autres pour que ce livre soit lisible. Et d'ailleurs, la partie corporelle est souvent vécue assez violemment par mes lectrices. Et elle commence à trouver un souffle dans la partie psychique. Je ne suis pas toute seule. Et enfin, dans la partie sociétale, à se dire Ah, mais en fait, on est une cohorte gigantesque ! Et donc, en général, quand elles finissent le livre, elles m'écrivent pour me dire, et j'ai encore reçu ça hier, et ça me fait hyper plaisir à chaque fois, Ah là là, votre livre m'a fait du bien parce que je ne suis pas seule. De se sentir appartenant à un ensemble, c'est extrêmement important. Donc, finalement, en réalité, c'est difficile de séparer dans notre propos une chose de l'autre, même si on peut revenir de façon plus accentuée sur chacune de ses parties. Alors, avec tout ça, j'ai oublié ta question. Ah oui, qu'est-ce qu'elles attendent de moi ? Oui, c'est ça. Alors, la plupart du temps, les femmes qui viennent me voir sont des femmes qui ont un problème avec leur poids ou leur image corporelle. Je dis où parce que je ne vois pas que des gens qui sont ou trop maigres, des femmes ou trop maigres ou trop grosses par rapport aux IMC. Je ne calcule pas les IMC. Et moi, ce qui m'intéresse, c'est la façon dont la personne se perçoit. Si elle arrive jusqu'à moi, c'est comme je suis psychologue et diététicienne nutritionniste. Si elle arrive jusqu'à moi, c'est que... Elles arrivent par la porte d'entrée de la question du poids, de l'alimentation ou de l'image corporelle. Quand je leur demande où elles en sont par rapport à la ménopause, là tout de suite, elles commencent à se dire Ah mais oui, attends, j'ai pris du poids, c'est vrai, depuis combien de temps ? Ah tiens, c'est marrant. Ça fait deux ans, mais ça fait deux ans que mes cycles ont changé. Non, je ne suis pas encore complètement en ménopause. Elles commencent elles-mêmes à faire des liens. Et en tant que psychologue, moi je ne parle pas du poids forcément pour maigrir ou pour grossir. Je parle de la question de se sentir bien dans son corps et de sentir que son corps marche de manière optimale, fonctionne de façon confortable pour la personne qui est dedans dans ce corps. Donc, quand elles commencent à parler de leur corps, elles parlent souvent aussi de plaisir et de l'alimentation. Elles parlent du plaisir, elles parlent de leur travail, elles parlent de leur famille, de leur conjugalité, de leur sexualité. Donc en réalité, on arrive très vite sur plein de sujets qui sont impactés par la ménopause. Le travail, le flou intellectuel, les enfants qui s'en vont, le syndrome du nid vide, leur sexualité, la perte de libido, éventuellement la sécheresse vaginale, le fait qu'elles ont du mal à en parler à leur conjoint, qu'elles se forcent éventuellement, ou bien elles ne se forcent plus, mais ça crée une espèce d'état d'incompréhension entre le conjoint et la femme en question. Donc finalement, on aborde... par plein de portes d'entrée, mais qui sont autour de la question du corps et du mieux-être dans le corps, toutes ces questions-là.

  • Speaker #0

    Et oui, tout ça, c'est complètement imbriqué, effectivement.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    J'aime beaucoup quand tu parles de la façon dont tu abordes cette relation au corps, en fait, et au corps qui évolue. Alors, tes patientes ne font pas tout de suite le rapprochement avec la ménopause. Comme tu disais, ça leur donne une piste d'exploration. Mais d'aller au-delà, d'essayer de changer quelque chose, comment je vis avec ce corps qui change et qui se transforme ?

  • Speaker #1

    Ce n'est pas forcément des pistes au sens, il faut aller par là et comme ça, pour ne pas aller perdre du poids. C'est leur donner des éléments de compréhension d'un corps qui évolue et de travailler avec elle sur l'acceptation. de cette évolution parce qu'elle est, on l'a dit, inerrante à l'état de vie. D'ailleurs, la seule chose qui est figée dans la vie, c'est la mort. C'est clair. C'est un moment où vieillir, c'est aussi prouver qu'on est vivant. C'est la condition sine qua non au fait d'être vivant.

  • Speaker #0

    Oui, merci de cette... Ce n'est pas une image, ce n'est pas une métaphore, de cette vérité.

  • Speaker #1

    Oui, qui a l'air totalement frappée au coin du bon sens. Mais d'ailleurs, dans mon livre, je le reprends là, j'ai cité Simone de Beauvoir, qui, dans La vieillesse, dit La vie est un système instable où à chaque instant... L'équilibre se perd et se reconquiert. La loi de la vie, c'est de changer. Cette phrase, j'ai trouvé qu'elle était tellement juste, tellement joliment dite. Cet état d'équilibre qui se perd et se reconquiert ne veut pas dire je vais redevenir comme avant et se reconquiert. C'est-à-dire qu'on sent bien qu'il y a le travail de conquête, d'aller au-devant de cette… presque de cette… terra incognita, tu vois, ce pays que je ne connais pas encore, et pour moi la ménopause dans laquelle on vit quand même 40% de sa vie en étant ménopausée.

  • Speaker #0

    Mais oui, maintenant que tu le dis.

  • Speaker #1

    On vit longtemps, c'est le réactuel.

  • Speaker #0

    Mais ça aussi, je trouve que c'est important. Il faudrait faire des slogans, parce que, mais oui, 40% de notre vie, effectivement.

  • Speaker #1

    C'est ça, donc, et on y viendra tout à l'heure au niveau sociétal, mais t'imagines l'importance que ça a. On vit 40% de sa vie. En ménopause, on ne peut pas juste être invisibilisé d'un coup de crayon. Hop, tu n'es plus en vie génitale, tu ne sers plus à rien pour fabriquer des bébés et participer à la survie de l'espèce, tu n'existes plus. Si j'existe encore 40% de ma vie, c'est presque la moitié, c'est énorme. Et comme la longévité va encore augmenter, je pense qu'on ne va pas être loin des 50%. Donc, je trouve que le fait d'avoir accès à cette espèce de révélation, de quelque chose que si on réfléchit deux secondes, on connaît tous. On est tous capables de faire une soustraction et un pourcentage de combien représente le temps de vie. Mais je te t'avoue que moi, je suis tombée de ma chaise le jour où j'ai découvert ce chiffre, où j'ai fait ce fameux calcul. Je me suis dit, waouh, c'est dingue, j'aurais jamais imaginé. Parce qu'on trimballe aussi nos propres, tu le sais aussi bien que moi, nos propres représentations, nos propres croyances. Et pour moi, c'est vrai qu'avant... Au-delà de 50 ans, au-delà de la retraite, on n'existait plus vraiment. Ah oui, en parlant de la retraite, si la retraite se maintient à minimum 63 ans, voire 65, ça veut dire que ménopausée, on va travailler pendant encore 15 ans, c'est-à-dire un tiers de sa vie professionnelle totale. Donc les gars et les femmes qui sont dans les entreprises, rappelez-vous que pendant 15 ans, vous serez tous et toutes... en état de travailler, en état de fabriquer de la valeur, qu'elle soit intellectuelle ou physique, alors que vous serez ménopausée. Donc, je trouve que comprendre, avoir la révélation de tout ça, avoir ces informations, pouvoir se situer à l'intérieur de ce continuum, c'est déjà énorme. Moi, ce que j'entends, c'est souvent que les femmes se disent Ah, mais alors je ne suis pas coupable de ce qui m'arrive je suis fatiguée, fatigable, j'ai besoin de dormir beaucoup plus qu'avant, je dors mal donc je suis fatiguée, fatigable donc je suis en flou intellectuel et tout ça, c'est pas de ma faute tu sais on a tendance à toujours mettre tout sur le compte de la personne, il faut qu'elle ait la volonté de maigrir, il faut qu'elle ait la volonté de faire du sport il faut qu'elle ait la volonté de bosser jusqu'à tel âge, il faut qu'elle ait... oui mais il y a des moments où le corps est ce moment-là de transformation du corps j'insiste, ce moment de périménopause pas la ménopause... Le moment de périménopause qui nous fait arriver à la ménopause. C'est cinq années, sept années qui entourent ce moment. Certes, c'est long, mais c'est un moment de transformation pendant lequel notre corps part dans tous les sens. S'il fallait le comparer, pour moi, le plus comparable, c'est la puberté.

  • Speaker #0

    Exact.

  • Speaker #1

    Notre corps, il part dans tous les sens à la puberté. Il prend des seins, le pénis s'allonge, les poils qui poussent, les formes qui changent, les garçons qui se trouvent trop maigres, ceux qui se trouvent trop ronds. Il y a les filles qui se trouvent trop poitrines, qui ont des formes trop de femmes, trop de... qui ne sont pas encore mentalement prêtes à assumer ça, les dépressions liées à la ménopause... Oui, les deux.

  • Speaker #0

    Tout ça,

  • Speaker #1

    c'est une réalité. Et pour moi, ce sont d'ailleurs une au début et l'autre à la fin de la vie génitale. Il y en a une qui ouvre la vie génitale et l'autre qui la ferme. Et c'est tout aussi bouleversant. Mais oui,

  • Speaker #0

    et j'aime bien quand tu fais cette comparaison, entre guillemets, avec la puberté, ou en tout cas dans le bouleversement que nous traversons dans ces moments-là. Parce qu'en fait, la puberté, ça commence à être su. pas banaliser, ce n'est pas le bon mot, mais on sait que c'est bouleversant pour... Si on parle des jeunes filles, pour les jeunes filles, avec ce corps qui se transforme, les jeunes garçons aussi, les adolescents aussi, mais en tout cas, nous, en tant que femmes, on traverse ça, mais à la ménopause, on n'en parle pas de ça. Ça n'existe pas. C'est complètement invisible.

  • Speaker #1

    Alors, pourquoi ? Parce que en tant que maman, quand on a son enfant, ou n'importe, un instit, un prof, enfin bref, Quand on a un médecin, nos enfants qui traversent ces périodes, on les a connus, on les a vécus, alors de façon singulière aussi, chacun à sa manière. Mais quand on a vu, je ne sais pas, son frère manger comme 4 à 17 ans, le jour où on a son fils qui mange comme 4 à 17 ans, on se dit, ben oui, en fait, il doit y avoir une logique, tous les jeunes garçons mangent comme 4 à 17 ans, donc une grande, grande partie. Nous qui arrivons à cette période de périménopause, est-ce qu'on a des mères qui nous ont parlé ? de leur ménopause ? Pas du tout. Il y a une vraie lacune de transmission sur cette question de la ménopause parce que, pour les raisons qu'on évoquait tout à l'heure, un peu de honte, un peu d'intimité, un peu de vieillissement, un peu de il ne faut pas parler de ces trucs de bonne femme dans les générations précédentes et encore, nous, notre génération, n'a pas eu d'informations concernant les règles par leur mère, plutôt par leurs amis, par... les cours éventuellement de SVT dans lesquels on en parlait encore. Je ne sais même pas, on parlait de l'appareil génital, mais je ne suis pas sûre. Oui, à l'époque,

  • Speaker #0

    je ne suis pas sûre.

  • Speaker #1

    Moi non plus. À l'heure actuelle, on parle des règles dans les cours de SVT, mais on ne parle pas de ménopause, même à l'heure actuelle. C'est-à-dire que ces jeunes gens qui ont 13 ans aujourd'hui, si la société civile ne prend pas la main sur le fait de casser ce tabou, aujourd'hui, ils n'auront pas d'informations sur comment un corps évolue. Au-delà de la vie génitale. Eh oui,

  • Speaker #0

    mais tu vois, même d'une manière générale, il y a peu d'informations, il y a surtout des injonctions autour du corps qui évoluent. Puisque nous pouvons avoir cette croyance que le corps va rester le même, en fait, de la puberté jusqu'à la mort, finalement. Et être en lutte constante, surtout, je pense, en tant que femme, pour maintenir un corps qui reste dans une forme poids, qui ne seraient censés pas vieillir, enfin ce que tu disais tout à l'heure. Donc là aussi, il y a du boulon.

  • Speaker #1

    Oui, c'est notre grand-nada, toi et moi, cette histoire de réjunction. Oui, alors d'autant plus que leisme change, c'est-à-dire que jusqu'au moment de la fin de la vie génitale, globalement, jusqu'au moment où tu n'es plus une reproductrice, il faut rester mince, avoir l'air jeune, pour être désirable, être potentiellement fertilisé. Je ne sais pas, on se met contre ça.

  • Speaker #0

    Dieu, oh là là !

  • Speaker #1

    Mais oui, mais enfin, il y a ce côté-là quand même, tu vois. C'est-à-dire que tu dois être aimable, on va dire, pour faire ça plus joli. Mais en vue de quoi ? En vue de la survie de l'espèce et en vue de pouvoir te reproduire. Bon, tu dois être jeune, belle, mince, le triangle infernal. À 50 ans, tu es, par le fait des âges, plus tout à fait jeune. Mais tu dois avoir l'air jeune. Tu dois rester belle, mais plus pour être fécondable. Mais cette fois, pour rester en bonne santé. Donc le prisme, il a un peu changé. Tu vois ? Alors rester en bonne santé, à la fois pour toi, pour vivre de longues années en forme, bien sûr qu'il n'a pas envie de ça, mais aussi pour la société. Parce que si tu n'es pas en bonne santé, si tu continues à fumer, si tu continues à grossir, si tu as un syndrome métabolique, si tu te viens en baise, si tu as des problèmes cardiovasculaires, tu vas coûter cher à la société. Déjà que tu ne sers plus à rien, c'est en plus plus cher. Donc ça nous met quand même toujours dans des schémas dans lesquels, et moi je le vois, je vois la transformation des demandes qui étaient, je veux redevenir mince parce que je veux rencontrer quelqu'un, je me plais mieux dans ce corps plus mince, mais aussi sans le savoir inconsciemment, je réponds mieux au canon esthétique, blablabla. À, oui, mais là, mon médecin me fait peur, j'ai pris du poids, il me dit que il ne faut pas grossir à la ménopause, c'est le pire parce que les problèmes cardiovasculaires arrivent, parce qu'on rejoint. les risques des hommes dans ce type de maladie. Et donc, parce que je risque de plus facilement tomber malade, d'avoir un cancer, à voir si avoir ça, donc il faut que je maigrisse.

  • Speaker #0

    Pour ma santé. Et je me demande même s'il n'y a pas un côté encore plus délétère à cette injonction de rester en bonne santé qui doit passer par la minceur et qui, de toute façon, va repropulser les femmes exactement dans tout ce qu'elles ont connu depuis leur plus jeune âge. Mais oui,

  • Speaker #1

    et du coup, c'est impossible de s'en sortir, en fait. Je constate aussi ça complètement. dans l'évolution du discours. Généralement, je ne sais pas pour toi, mais les personnes qui arrivent vers moi connaissent mon positionnement autour du culte de la minceur, autour de la lutte contre cette culture de la minceur.

  • Speaker #0

    Mais tu ne peux pas lutter contre la santé.

  • Speaker #1

    C'est ça, tu ne peux pas lutter contre la santé. Il y a toutes ces croyances à ce niveau-là. Et on en reste dans il faut, il faut, il faut.

  • Speaker #0

    Ça, ce sont les injonctions. Et ça nous met, nous qui luttons contre les régimes, contre la minceur à tout prix, contre l'amaigrissement à tout prix, ça nous met, alors c'est bien, c'est intellectuellement intéressant, ça nous met aussi dans une posture qui est obligatoirement différente, puisque ça nous oblige à aller chercher avec nos patients, les personnes qui nous font confiance, les bénéfices secondaires de leur corps, les raisons qui les font. manger de façon ou anachronique ou en résonance avec leurs besoins corporels, d'aller réinterroger ces envies de manger émotionnelles et d'aller travailler sur cette question de l'acceptation du corps qui change. Alors là, la chance qu'on a quand même, c'est que, enfin ça peut être des images repoussoires aussi, mais moi je l'entends souvent chez des femmes qui me disent je ne veux surtout pas devenir comme ma mère où elles ont l'impression que leur mère s'est laissée aller. Enfin, tu vois, on a toujours un peu ce truc de t'as pas eu assez de volonté à un moment donné. Et puis, elles ont toujours une copine qui est mince. Mais d'autres quand même qui ont grossi ou qui ont pris un peu, surtout d'ailleurs celles qui ont toujours tenté de rester minces et qui, à un moment donné, se font rattraper par ces changements du corps. Enfin, tu regardes n'importe quelle personne un peu plus âgée que toi et tu vois bien que... les peaux se relâchent, que les visages se rident, que la peau se fripe, qu'elle s'assèche, qu'elle s'amincit, qu'elle tombe. Donc tu les vois les changements. Enfin je veux dire, tu sais, on voit régulièrement passer sur Instagram ces espèces d'avant-après ou d'évolution au fil du temps d'acteurs ou d'actrices célèbres. Bon ben même des gens qui peuvent être communément trouvés beaux, enfin je sais pas moi, un Brad Pitt, ben oui, force est de constater qu'il a changé entre l'âge de 20 ans et les presque 60 qu'il a aujourd'hui. C'est une évidence. Après, on peut me dire, oui, mais il est encore plus beau, il est moins beau. Ce n'est pas le sujet. Le sujet, c'est le changement.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    La beauté, c'est totalement subjectif. On peut trouver que, je ne sais pas qui, va s'être amélioré en vieillissant. Des femmes, des hommes d'ailleurs, vont avoir pris une espèce de maturité dans le visage, dans les traits. Bon, voilà. Mais ça restera toujours un avis subjectif.

  • Speaker #1

    Complètement. Et d'ailleurs, ces avis sont souvent très différents entre les hommes et les femmes. On dit communément d'un homme qui vieillit bien ou qu'il acquiert une certaine maturité, une espèce de maturité séduisante en fait. Bon, au-delà de 50 ans, nous on va être un peu l'image de la grand-mère au coin du feu. Oui,

  • Speaker #0

    alors... Ça bouge, c'est marrant parce que tu sais, il y a ces expressions, 50 c'est le nouveau 60, 40 c'est le nouveau 50. C'est-à-dire que je trouve que moi j'ai 56 ans, alors de deux choses l'une, ou je fais mon âge et j'ai 56 ans, mais de fait ma vie, mes activités ne sont pas celles de la grand-mère au coin du feu. Je ne suis pas grand-mère non plus, mais ça ne changerait rien. Ou alors... je ne fais pas mon âge. Et il y a souvent des gens qui pensent, qui te font plaisir en disant Ah, tu ne fais pas ton âge Mais en fait, ce n'est pas le sujet. Le sujet, c'est comment je me sens moi à l'intérieur. Si tous les matins, je me réveille, c'est quelqu'un en ce moment en ayant mal aux genoux ou je ne sais pas quoi, je les sens mes 56 ans, je m'en fiche de ne pas les paraître. En fait, c'est quoi mon être par rapport à mon paraître ?

  • Speaker #1

    Mais oui, mais c'est toujours cette question de revenir, oui, tu le dis très bien, à l'être et à sortir de l'injonction au paraître. Que ce soit, nous l'avons dit, autour de la forme du corps, de l'âge, et c'est cette confrontation aussi, cette période de la ménopause. encore, toujours, ces dictates, cette peur du corps qui change, qui vieillit. On n'en sort pas, en fait.

  • Speaker #0

    Oui, tu vois, tu parlais des hommes, des femmes. Typiquement, les cheveux blancs sur une femme, ou ça fait négligé, ou ça fait vieux. Chez un homme, je prends l'exemple, je ne sais plus comment s'appelle l'acteur, qui a des cheveux gris-argentés, on l'appelle le renard argenté. Là, on dit de Laetitia, la princesse d'Espagne, ou la reine d'Espagne, je ne sais pas ce qu'elle est exactement, qu'elle se laisse aller parce qu'elle a une mèche de cheveux blanc dans sa chevelure. Rien à voir dans la façon dont on est perçu sociétalement, socialement. Et là, on bascule sur la partie, la troisième partie, la partie sociétale. Mais la société attend de nous quelque chose que le corps et que la vie ne peuvent pas faire. Et on le voit bien avec ces autres figures qui nous effraient. d'actrices qui se sont, ou d'acteurs d'ailleurs, Mickey Rourke entre autres, mais qui se sont déformées à force de vouloir rejoindre une espèce de jeunesse perdue quand leur corps ne disent pas du tout la même chose. D'ailleurs à ce propos, j'avais vu un film dans lequel il y avait Robert De Niro et Al Pacino, je crois, ils étaient là les deux, sur cette période, enfin tu sais toujours un peu les films de Scorsese là, qui se passent dans les années 20-30. Et en fait, on les suivait sur un long temps de vie, mais ils avaient décidé d'utiliser l'intelligence artificielle pour rajeunir leurs traits, mais garder leur corps, leur expression, leur voix. Ce qui donnait un visage jeune sur un corps vieux. Enfin, sur un corps vieux, sur un corps de leur âge. De leur âge. 80 ans quasiment ou carrément. Et je me souviens que tout le monde disait Ah, c'est extraordinaire, c'est génial et tout Et moi, en fait, je regardais ce film et je n'arrêtais pas de me dire qu'il y a une désynchronisation, quelque chose qui ne colle pas entre leur mouvement, la façon dont ils bougent, leur corps, dont ils marchent, etc. et leur visage tout jaune dessus. Ça ne collait pas, tu vois.

  • Speaker #1

    C'était décalé, oui.

  • Speaker #0

    Et donc... Tu peux vouloir rester jeune de visage, admettons que ça marche, admettons qu'un jour on puisse se coller un masque IA qui fait de nous des très tout jeunes, j'en sais rien, j'ai n'importe quoi. À un moment donné, notre corps raconte aussi notre vie, mais notre visage d'ailleurs raconte notre vie, raconte ce qu'on a traversé. Notre corps, il est un témoin de notre passage dans la vie. Il n'est pas juste un support, il n'a pas juste une fonction de nous permettre de bouger, courir, danser, machin. Les vergetures des femmes qui ont eu des vergetures pendant leur grossesse, elles sont des témoins. Elles sont des marques d'un existant. Et moi, je trouve ça beau aussi, toutes ces marques et ces changements. Le fait qu'on n'ait plus le corps. Ou tu sais, des fois, tu vois des femmes dans la rue, elles ont un corps très juvénile. Tu te dis, bon, je ne sais pas, elle a peut-être 25 ans. Et tu te retournes et en fait, elles ont un visage très marqué. Par exemple, ça peut arriver, tu vois, parce que la manière dont elle s'habille, etc. Et pareil, c'est un petit peu bizarre. Il y a comme une espèce de non...

  • Speaker #1

    D'anachronisme. Oui,

  • Speaker #0

    c'est ça. C'est moi qui me dérange. Mais bon, après, ça, c'est très personnel. Je n'ai pas d'avis pour les autres. Je dis pour moi ce que je ressens. Mais tout ça pour dire que je crois qu'il y a une espèce de fausse promesse à dire que... Si tu as l'air jeune, tu es jeune, mais c'est faux. Si tu as l'air jeune, tu gardes comme peut-être que Brad Pitt, quand il sort de son lit, il fait ouille, ouille, ouille. On ne sait pas.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Et pour en venir justement à la troisième partie de ton livre et ce côté sociétal, il y a entre autres, tu le disais au début de notre entretien, comment les femmes qui te lisent, t'électristes, écrivent en te disant... Ah, mais je ne suis pas toute seule, en fait, on est toutes à vivre ça. Et je pense qu'une des causes, en fait, qui nous fait nous sentir si seules à ça, alors, on en a parlé, il y a la non-communication sur le sujet, la non-transmission, mais aussi la non-identification à d'autres femmes, en fait, de 45 ans, 50, 60 ans, parce qu'on n'en voit pas, en fait, elles sont invisibles autour de nous.

  • Speaker #0

    Oui, alors, juste, je fais une... Petite remarque. Régulièrement, notamment les femmes qui sont sur les réseaux sociaux, me disent oui, vous dites qu'on ne les voit pas, mais moi j'ai l'impression qu'on ne parle que de ça, de la ménopause, de machines qui s'expriment sur la question, d'avoir du contenu là-dessus. Au contraire, j'ai l'impression qu'on ne parle plus que de ça. Pour quand même juste comprendre que les réseaux sociaux ont un système algorithmique qui pousse des contenus en lien avec les contenus que tu regardes. Tu le sais très bien puisque tu es aussi sur les réseaux sociaux. Mais ce qui fait que si demain je me mets à regarder des contenus avec ne serait-ce que un ou deux de peintres impressionnistes, je vais avoir plus l'impression qu'il n'y a plus que cette peinture dans le monde. Si je regarde un DJ électro, je vais avoir l'impression qu'il y a... plus que cette musique qui est produite dans le monde. Et de la même manière, si quelqu'un me suit, si je fais un peu de contenu ménopause et que cette personne a aimé mes contenus, l'algorithme va lui pousser des contenus ménopause. Moi, quand j'ai écrit ce livre, c'est-à-dire l'année dernière, en 2023, je l'ai écrit janvier et août 2023, j'ai cherché des livres, j'ai cherché des comptes Insta, j'ai cherché qui s'exprimait. Tout est dans mon livre. En fait, tout ce que j'ai trouvé, je l'ai mis dans mon livre tellement il n'y en a pas beaucoup. j'ai pas dû faire des choix j'ai écrit mais non il n'y a pas grand chose vous êtes très peu en fait on est très peu à écrire sur le sujet en plus moi j'écris avec une posture qui est particulière qui est celle d'une professionnelle de santé donc j'écris à travers les femmes que je reçois pas à travers mon témoignage c'est comme si j'étais une espèce de bêta testeuse de la périménopause j'ai pas Je m'y suis mise dedans, mais je m'y suis mise comme un élément parmi plein d'autres. Et j'avais vraiment à cœur de citer et de m'appuyer sur des histoires vécues pour parcourir ce qui se passe dans le corps, ce qui se passe dans la tête et ce qui se passe dans la société. Mais vraiment, j'ai cherché des représentations. Il y en a très, très peu. Alors on va dire oui, mais regarde Karine Viard, elle continue à tourner. Elle a 50, je ne sais pas, 5 ans. Oui, Karine Viard, voilà. Tu peux m'en citer une, c'est comme les actrices grosses. Tu vas m'en citer Michel Bernier et sa fille, je ne sais plus comment elle s'appelle, peut-être parce qu'elle fait une série ou Marie de Berry.

  • Speaker #1

    C'est vraiment une exception en fait dans la représentation.

  • Speaker #0

    Exactement. Et le fait que ce soit exceptionnel prouve bien à quel point on n'est pas du tout dans une représentation d'inclusivité, mais pas seulement par rapport au corps. C'est vraiment un peu comme ça. Je parlais du corps, mais par rapport à l'âge, on parlait de l'âge, mais par rapport à la couleur de peau, par rapport au type de cheveux, par rapport... Non, il n'y a pas. En réalité, il y a des petites tentatives un peu pour se faire croire qu'on est inclusif pour pas mal de marques. Et puis après, l'inclusivité, elle est dans tous les sens, c'est-à-dire que ce n'est pas seulement dans ce que j'affiche en tant que pub ou en tant qu'une vidéo. C'est aussi qu'est-ce que je mets dans mes magasins. C'est aussi quels produits je propose, à quel âge. Quand on a... Des personnes qui ont plus de 80 ans, qui parlent de l'audition, par exemple. Voilà, typiquement, un des éléments qui peut changer. Avec la périménopause, ménopause, enfin, arrivé à la soixantaine, on devrait tous aller voir un gériatre entre 60 et 65 ans.

  • Speaker #1

    C'est le mot qui fait peur, là.

  • Speaker #0

    Tu vois, ta réaction, c'est la même que la ménopause.

  • Speaker #1

    C'est ça, c'est ça. C'est le médecin des vieux.

  • Speaker #0

    Alors, moi, j'en avais discuté longuement avec un gériatre. parce que j'avais fait une intervention dans le salon des seniors, on est senior à 65 ans quand même. Ah oui ? Et en entreprise, on est senior à 45.

  • Speaker #1

    Mon Dieu, mais c'est horrible. J'avais déjà entendu ça, mais c'est horrible.

  • Speaker #0

    Donc ?

  • Speaker #1

    C'est horrible parce que c'est connoté, en fait. Parce que senior, surtout pour les hommes, senior dans une entreprise, c'est plutôt valorisé. Pour les femmes, il me semble que c'est une autre paire de manches. Exactement. Quand même. Ça aussi,

  • Speaker #0

    on ne l'est pas visibilisé. C'est-à-dire que tous les postes seniors... de direction et compagnie sont essentiellement tenues par des hommes. Les femmes, ça fait belle lurette qu'elles ont atteint le plafond de verre et qu'elles ne bougeront plus. Et qu'elles, elles croisent les doigts en se disant pourvu qu'on ne colle pas au placard, pourvu que je garde mon poste. Et d'ailleurs, elles finissent par faire un burn-out parce qu'elles n'ont plus rien d'intéressant à faire et qu'elles ne progressent plus et qu'elles ne se challengent plus. Ou alors on leur en colle, en colle, en colle, en colle et comme elles ont cette espèce de truc un peu de perfection, de il faut que je fasse tout que la charge mentale, elles s'en sont bouffées pendant… pendant 20 ans, donc, elles pensent qu'elles peuvent, elles peuvent, et à un moment donné, elles craquent, leur corps craque, leur tête craque, et c'est la dépression, sous forme de burn-out, quand c'est en lien avec le travail, alors que les hommes ne sont pas du tout là-dedans. Pas du tout, pas du tout dans les mêmes revendications non plus, pas dans les mêmes attentes. Je le dis dans mon livre, mais un homme, quand on lui dit t'es senior il dit ok, qu'est-ce que tu me donnes à manager ? Comment tu reconnais cette sécurité ? Les femmes, elles sont... je vais continuer à faire ce que je fais et puis j'espère que tout va bien donc c'est vraiment quelque chose à deux niveaux, je pense que la société ne changera pas si nous-mêmes On ne porte pas ces revendications, qu'on ne casse pas ce tabou, qu'on ne se permette pas de parler d'un ménopause. Ou alors si les femmes entraînées, elles en parlent pour dire j'ai pris des kilos, j'ai pris du ventre, c'est l'horreur et tout, ça fait chier. Toi, comment tu fais ? Pourquoi tu n'as pas pris ? Quelle est ta méthode miracle ? Comment je vais faire pour éviter de continuer à prendre ? Mais globalement, sinon, c'est tout. C'est tout ce qu'elles échangent. surtout dans les niveaux les plus hauts de la société. Il y a une sociologue qui s'appelle Cécile Charlappe qui a fait sa thèse sur la question de la périménopause-ménopause et qui en a fait un bouquin, puis qui a écrit un autre bouquin là-dessus, La fabrique de la ménopause et ménopause idées reçues. Et elle montre qu'on parle beaucoup plus facilement de la ménopause dans les catégories socioprofessionnelles moins élevées et que là aussi, on a une espèce de... réticence, plus on augmente dans les catégories socioprofessionnelles et moins on parle de l'intime, moins on parle des contingences corporelles. Il faut être une espèce d'esprit.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Ah oui, c'est à cause de ça. Ok, nous ne serions qu'intellect, esprit et le corps.

  • Speaker #0

    C'est sale. Le corps, c'est sale. Le corps, ça vieillit. Le corps, ça grossit. Or, c'est ça.

  • Speaker #1

    C'est pas ce qu'on veut.

  • Speaker #0

    Non, parce que c'est un marqueur de catégories socioprofessionnelles que de rester mince.

  • Speaker #1

    Mais oui. Et pour en revenir, parce que tu m'as titillé avec cette histoire de gériatre, parce qu'après, c'est moi qui t'ai emmenée sur autre chose, mais tu disais, alors on devrait...

  • Speaker #0

    Oui, alors moi, j'en avais discuté avec ce gériatre qui était un jeune gériatre et je lui avais dit, je me pose la question, parce que pour moi, gériatre, c'est quand tu es plus autonome et qu'il faut remettre en place des choses. Et il m'a dit, mais pas du tout. En fait, on devrait tous, comme on fait, si tu veux, un check-up à 50 ans. mammographie, éventuellement cardiologue, bref, qui a un peu ce moment où on se dit, tiens, ça vaudrait peut-être le coup d'aller voir de quoi je pars, et une analyse biologique pour savoir un peu comment vont tes marqueurs. Et bien il m'a dit, entre 60 et 65 ans, c'est bien d'aller voir un gériatre, non pas parce que vous sentez que vous êtes diminué, mais pour savoir éventuellement ce qui peut être mis en œuvre, d'abord vérifier l'audition, vérifier... la vue. Il y a souvent des gens qui sont mal corrigés parce que ça fait longtemps qu'ils ne se corrigent plus. Ça ne bouge plus beaucoup. Ils ne s'entendent plus très bien, mais qui renaclent au fait de faire un vrai... Tu sais, l'oreille, elle continue à grossir. Je ne sais pas si tu as remarqué, mais les personnes âgées, elles ont souvent des oreilles beaucoup plus grandes au fil du temps. Si tu prends des photos, je ne sais pas si tu as eu la chance ou tu as la chance de voir tes parents vieillir. Si tu prends des photos de quand ils étaient jeunes et la taille de leurs oreilles et après, le nez et les oreilles continuent à grossir.

  • Speaker #1

    Ah, ça alors !

  • Speaker #0

    Plus le visage qui souvent s'émassit. Donc, évidemment, en rapport, il y a quelque chose. Mais bref, tu peux avoir ton oreille qui grossit même de l'intérieur. Et donc, si tu as un canal auditif qui est petit, tu peux avoir plus de mal à entendre parce que tu as comme des espèces de boursouflures internes. Ce n'est pas grave. Ça peut être opéré, mais en soi, ce n'est pas grave si ça ne te gêne pas dans ton audition. Tu vois ? Ce n'est pas forcément une... perte au sens de la dégradation de ton audition, mais il y a des choses qui sont mouvantes toujours, ça change. Et il faut chercher un nouvel équilibre. Et donc pour tout ça, je me suis promis avec mon mari que nous irions voir un gériatre entre 60 et 65 ans pour faire un état un peu des lieux. Tu as les yeux aussi avec des glaucomes ou la cataracte, des choses qui peuvent s'opacifier, changer et qui améliorent la qualité de vie quand elles sont prises en charge.

  • Speaker #1

    Bon, écoute, rendez-vous dans quelques années alors.

  • Speaker #0

    C'est ça, mais je pense que c'est bien aussi de le détabouiser.

  • Speaker #1

    Oui, mais c'est ça, c'est ça. Finalement, c'est aussi un message plus global, en fait, que nous avons envie de transmettre autour de cette période de la périménopause, ménopause. Et je suis en train de voir qu'on va bientôt se quitter, Laurence. Qu'est-ce que tu voudrais absolument dire avant qu'on se quitte, s'il y a le message le plus important ou quelque chose qu'on n'a pas encore dit que tu souhaiterais partager là ?

  • Speaker #0

    Vraiment, ce que j'ai à cœur de transmettre, c'est que le bien-être ne se compte pas forcément en chiffres, qu'on peut être en surpoids et se sentir bien, être en bonne santé, et qu'on est une unité, une singulière, comme je l'ai dit tout à l'heure, mais qui fait partie d'un tout. d'un ensemble et que cet ensemble peut nous affaiblir avec les injonctions, les dictates par exemple mais peut aussi nous rendre très fort et que je crois vraiment et je te remercie d'avoir ouvert la parole sur ce sujet avec moi aujourd'hui je crois vraiment que plus on entendra des choses autour de cette période de la vie plus on aura envie de la transmettre à nos enfants, moi j'adore que mon fils me dise quand il voit sortir mon éventail C'est la ménopause, maman. Et que ce ne soit pas un tabou entre nous, qu'on puisse en parler, qu'il ait compris peut-être aussi des moments où j'étais plus sensible, plus énervée, plus réactive. Enfin voilà, pour ne parler que de lui, mais c'est vrai pour les gens qui m'entourent. Et je suis très heureuse de m'être investie sur cette transmission. Moi, j'ai fait ce livre, ça m'a obligée à beaucoup m'acculturer. Et j'ai réalisé à quel point on était une chaîne gigantesque. de transmission d'informations. Tu as fait ta part aujourd'hui, tu la feras sans doute d'autres manières, à d'autres moments, avec d'autres personnes. Et c'est comme ça qu'on va gagner, c'est comme ça qu'on va faire bouger la société.

  • Speaker #1

    Mais oui, oui. Ah, j'aime beaucoup ce mot de la fin, peut-être, parce que c'est un message aussi d'espoir, en fait, que nous pouvons participer au changement.

  • Speaker #0

    On peut participer à cette révolution. Et alors, autre mot de la fin, il est vraiment important. Quand mes patientes me disent je me sens plus seule et surtout que je suis plus seule, Je me sens soulagée, libre après avoir lu ce livre. C'est ça que je veux dire, c'est que le passage est compliqué, mais que l'arrivée sur cette terre inconnue est une arrivée en fanfare. C'est-à-dire qu'il y a plus de liberté, il y a moins de contraintes, il y a moins de charge mentale, il y a plus d'envie, il y a plus de projets, il y a plus de dynamisme. En fait, on récupère tout un tas de choses qu'on avait perdues pendant le temps de l'installation de la ménopause. Et moi, quand je vois des femmes ménopausées qui sont... bourrée d'envie de faire des choses ou de s'écouter plus ou de se laisser plus de temps, plus d'espace, je me dis waouh, moi j'ai bien envie d'être là-bas aussi. Et j'aimerais donner envie aux femmes, j'aimerais qu'elles trouvent, grâce à ce livre, grâce à toi, grâce à toutes les fois, toutes les situations où elles en entendent parler, qu'elles comprennent que finalement elles ont en germe un autre champ qui va pousser, desquels elles vont récolter les fruits.

  • Speaker #1

    Tout à fait, tout à fait. Cette nouvelle page, finalement, en fait.

  • Speaker #0

    C'est une nouvelle page, exactement.

  • Speaker #1

    Qui s'est construite avec tout notre passé, notre parcours, mais comme une nouvelle page, en fait, de notre vie.

  • Speaker #0

    C'est tout à fait ça. Et il y en aura encore d'autres après. Mais oui,

  • Speaker #1

    mais oui, tout à fait. Bon, merci beaucoup, Laurence. Je suis contente que nous terminions sur cette note aussi joyeuse. Vraiment, je vous encourage. Tout est... tous, si des hommes nous écoutent, je sais qu'ils ne sont pas très nombreux. Mais voilà, parce qu'on n'en a pas tellement parlé, mais c'est une période où les femmes ont besoin d'être entourées, soutenues, compagnies. Comprise. Donc, je trouve que ton livre s'adresse là aussi aux hommes, aux compagnons ou enfants, frères, je ne sais pas, de toutes les femmes, en fait. Je rappelle le nom de ton livre, La Révolution Ménopause, qui est paru aux éditions Solar, qu'on trouve toujours en librairie.

  • Speaker #0

    Toujours,

  • Speaker #1

    j'espère. Vous pouvez commander auprès de votre libraire sans problème. Où est-ce qu'on peut te retrouver, Laurence, si les personnes veulent te contacter ?

  • Speaker #0

    Alors, on peut me retrouver sur mon site internet. Si on veut prendre rendez-vous, c'est sur Doctolib que ça se passe. Je vois des patientes et des patientes, mais essentiellement des patientes, en téléconsultation. Je ne fais plus de face à face, mais ça se passe en général très bien. Il y a sur mon site le lien avec Doctolib et il y a mon compte Instagram, la psy des kilos. Donc on peut mettre Laurence Aura, mais sinon la psy des kilos et en général on me trouve. J'aime bien aussi ce moyen de communication qui permet d'aborder des choses différemment, de façon évidemment plus ramassée, mais on peut aussi avoir des échanges dans les commentaires. Et moi, j'appelle mes followers. des flowers, des petites fleurs. Et j'adore parce que c'est vraiment un endroit de bienveillance et de paix, très harmonieux, où les gens disent les choses de façon très respectueuse. Je n'ai jamais eu affaire avec des haters ou des gens comme ça. Donc voilà, si vous voulez rejoindre le chant de petites fleurs, c'est là que ça se passe. Oui,

  • Speaker #1

    dans une communauté très bienveillante, effectivement. Nous mettrons bien sûr... tous les liens dans la description de l'épisode. Je te remercie beaucoup, Laurence, d'avoir pris ce temps pour partager avec nous. Et puis, je te dis peut-être à une prochaine fois.

  • Speaker #0

    Avec grand plaisir. Merci beaucoup pour ton écoute et pour cette balade qu'on a faite ensemble.

  • Speaker #1

    Merci à tous de nous avoir écoutés. J'espère vraiment que cet épisode vous aura inspiré. Vous savez où me retrouver, où retrouver Laurence. Je vous dis à très bientôt pour un prochain épisode. Et n'oubliez pas de le partager surtout. autour de vous. Je pense que ça peut permettre, voilà, comme on le disait, de diffuser et de partager autour de ce sujet qu'est la ménopause qui n'a pas à être tabou et qui représente vraiment une révolution mais pour toutes et tous, finalement. À très bientôt.

Description

Bienvenue à toutes et tous sur mon podcast « La pleine conscience du pouvoir » ! Je m’appelle Anne Pioz, je suis psychothérapeute spécialisée dans les troubles alimentaires. Avec ce podcast sur la relation avec l’alimentation, je vous accompagne à retrouver une relation sereine avec la nourriture et avec votre corps.


Dans cet épisode 116, j'ai la joie de recevoir Laurence Haurat, psychologue et nutritionniste.

Laurence est a créatrice du compte Instagram @lapsydeskilos et l’auteur du livre “La révolution ménopause” paru aux éditions Solar il y a tout juste un an, en septembre 2023. Un livre si bienveillant, chaleureux et rassurant ! Un livre qui nous aide à libérer la parole et surtout, à en apprendre plus sur cette période parfois redoutée, parfois attendue, mais sur laquelle peu d’informations circulent… une grande majorité d’entre nous n’ayant que peu d’idées de ce qui va se passer en elle à cette période. C’est bien pour cela que j’avais hâte d’évoquer la ménopause avec Laurence et avec vous ! Femmes, hommes, quel que soit votre âge, vous êtes ou serez concernés par la ménopause.


Alors, stop aux tabous et aux injonctions qui continuent de poursuivre les femmes quelque soit leur âge... je vous laisse découvrir notre échange passionné et passionnant !


Retrouvez Laurence sur son compte Instagram : https://www.instagram.com/la_psy_des_kilos/


Retrouvez moi sur Instagram ! https://www.instagram.com/annepiozpsy/


Vous pouvez soutenir le podcast « La pleine conscience du pouvoir » grâce à une contribution ici :  https://fr.tipeee.com/la-pleine-conscience-du-pouvoir/


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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Je suis Anne Piausse, psychothérapeute, et je vous accompagne à retrouver une relation sereine et intuitive avec votre alimentation. La pleine conscience du pouvoir est un podcast qui vous accompagne à reprendre le pouvoir dans votre relation avec la nourriture, à sortir des injonctions de la culture des régimes et à ne plus vous sentir seul avec tout ça. Dans ce podcast, je partage des outils, des réflexions. Je vous parle aussi de pleine conscience et d'introduire dans votre quotidien plus d'observations de votre propre fonctionnement. Je vous propose également des témoignages de femmes et d'hommes qui vivent ou ont vécu un trouble du comportement alimentaire ou une relation compliquée avec leur alimentation. Leurs témoignages vous permettront, je l'espère, de réaliser que nous sommes nombreux à nous retrouver pris au piège de cette relation toxique. Je vous laisse avec l'épisode du jour. Bienvenue dans l'épisode 116 du podcast La pleine conscience du pouvoir. J'étais très impatiente d'enregistrer et de vous... proposer cet épisode parce que le thème me tient particulièrement à cœur et que mon invité du jour a beaucoup à apporter sur ce sujet. Ce thème, c'est la ménopause et mon invité, c'est Laurence Aura. Bonjour Laurence.

  • Speaker #1

    Bonjour Anne.

  • Speaker #0

    Vous connaissez peut-être Laurence qui est la créatrice du compte Instagram La Psy des Kilos et l'auteur du livre La Révolution Ménopause paru aux éditions Solar il y a tout juste un an en septembre 2023. Un livre si bienveillant, chaleureux et rassurant. Un livre qui nous aide à libérer la parole et surtout à en apprendre plus sur cette période, parfois redoutée, parfois attendue, mais sur laquelle peu d'informations circulent. Une grande majorité d'entre nous n'ayant que peu d'idées de ce qui va se passer en elle à cette période. C'est bien pour cela que j'avais hâte d'évoquer la ménopause avec Laurence et avec vous. Femmes, hommes, quel que soit votre âge, vous êtes ou serez concernés. par la ménopause. Laurence est psychologue et nutritionniste et les femmes qu'elle accompagne traversent ce processus de transformation et de bouleversement qu'est la ménopause avec beaucoup de questionnements et parfois d'inconfort, en particulier face à un corps qui se modifie. Ce tabou qu'est encore la ménopause nous traversera donc toutes forcément. En parler, mettre en lumière ce processus, telle est notre intention, ainsi que de... combattre les idées reçues sur cette période révolutionnaire dans la vie des femmes. Merci Laurence pour ce livre et pour prendre la parole sur ce sujet. Pour commencer, est-ce que tu veux bien nous partager ce qui t'a amené à justement prendre la parole et écrire ce livre, La Révolution Ménopause ?

  • Speaker #1

    Alors je pense qu'il y a eu deux raisons qui m'ont amené à écrire ce livre, qui est plutôt d'ailleurs un livre sur le moment de la métamorphose, le moment du changement entre Je ne suis pas encore ménopausée et Je ne suis pas encore ménopausée Ça y est, je suis ménopausée, qu'on appelle la périménopause. Mais ça ne rendait pas bien en titre. La révolution périménopause, ça ne marchait pas. En fait, je crois qu'il y a eu deux choses. La première, c'est mon âge, moi, mon parcours personnel, moi, moi, moi, moi, qui m'a amenée à me poser des questions que je ne m'étais pas posées jusque-là. Et la deuxième est sans doute la plus grande influence qui m'a permis de commencer à me poser des questions sur moi et qui m'a donné très envie d'écrire ce livre. Ce sont mes patientes. Tu sais, il y a cette chose un peu étonnante. qui est que tes patientes, globalement, ont les préoccupations de ton âge. C'est-à-dire que moi, aujourd'hui, je ne vois plus beaucoup de jeunes mamans qui viennent d'accoucher, qui ont des enfants petits. Je vois plus souvent de femmes qui ont une quarantaine, 45 aînes. C'est aussi les personnes qui me suivent plutôt sur Instagram. Donc, c'est assez étonnant de voir que, finalement, tu as les patientes qui te ressemblent d'une certaine manière. Et donc, ces patientes à qui je demandais assez systématiquement, Vous en êtes où quand elles étaient plus ou moins autour de la 45e, 50e ? Vous en êtes où avec la ménopause ? Et là, les premières choses qui m'étaient répondues, c'était un peu, c'était ça. Alors malheureusement, vous n'allez pas le voir, vous allez l'entendre, mais non, j'en sais strictement rien. Me répondait-elle de cette manière ? Et je me suis rendue compte qu'elle ne savait même pas ce que c'était que la ménopause. Elle ne savait pas ce que c'était que les symptômes. Et donc, je me suis dit, ce n'est pas possible. En fait, personne ne leur parle de ça. Quand je leur posais la question, j'étais la première à évoquer cette question auprès d'elles. Donc, ni le médecin généraliste, ni le gynéco. Je me suis dit, mais attends, ce n'est pas possible. Mais toi, au fait, qu'est-ce que tu sais là-dessus ? Moi, je ne savais rien. Je savais juste, parce que je l'avais constaté avec mes patientes précédentes, que par rapport au poids qui est souvent au centre... de nos rendez-vous avec mes patientes, que par rapport au poids, il y avait l'idée reçue qu'on ne pouvait plus maigrir après la ménopause, que c'était comme si ton corps allait rester bloqué dans l'état dans lequel il était à ce moment-là. Et que mes patientes m'avaient prouvé que non, il y avait encore des évolutions possibles du corps, des évolutions morphologiques dans les deux sens d'ailleurs, maigrir, prendre du poids, que rien n'était figé et que donc on était dans un continuum corporel et de santé, et non pas dans des moments comme ça qui rigidifieraient tout par rapport à ce corps.

  • Speaker #0

    Oui, et c'est d'ailleurs, tu le disais, ces préoccupations corporelles, mais on va y venir parce que ton livre est séparé en trois parties, en fait, et je trouve intéressant vraiment la façon dont tu as articulé ton propos dans le livre. Donc, si ça te va, on va les dérouler. Et effectivement, la première partie, elle parle d'une révolution corporelle, sans oublier de ce fait les injonctions à la minceur d'une génération. Je ne sais pas si tu vas être d'accord avec moi, mais quand on a soupé, notre génération qui arrive à la ménopause et qui vient de traverser la ménopause, a déjà soupé de ses injonctions autour d'un corps mince. Donc la ménopause arrive par là-dessus avec cette potentielle prise de poids.

  • Speaker #1

    On a soupé dans les deux sens d'ailleurs. On a beaucoup mangé, on a marre, mais aussi a beaucoup fait autour de cette injonction de la minceur. Donc arrive aussi avec toute son histoire. Oui, tout le bagage. de son rapport à l'alimentation, d'informations brouillées entre le corps et la personne, et toute son individualité corporelle. Parce que c'est ça qui est troublant, mais en fait, toi tu le sais, moi je le sais parce qu'on est psychologue, mais c'est à quel point finalement chaque parcours de vie au sens large est individuel et singulier. Et comme c'est compliqué de faire des cas généraux de ces parcours si singuliers, donc tout ce qu'on va dire évidemment doit être nuancé. un de mes mots préférés, par le fait que chacune va vivre ce qu'elle va vivre. Et donc, on va parler peut-être de symptômes que certaines ne ressentiront jamais. Ça veut juste dire qu'elles sont différentes des autres et que chacune est différente. Les intensités des symptômes vont être différentes. Leur durée va être différente. Et donc, ça permet aussi de se rendre compte qu'il y a un sujet sociétal autour de la ménopause, qui est la troisième partie de mon boucle. bouquin. Il y a un sujet psychologique, il y a un sujet corporel, mais que surtout il y a un sujet très individuel.

  • Speaker #0

    Oui, je crois avoir entendu, tu vas me dire si tu confirmes cette information-là, que 80% des femmes vont ressentir des symptômes plus ou moins forts autour de la ménopause, et 20%... Rien du tout, en fait. Alors, je ne sais pas d'où c'est tombé. Tu vois, j'ai entendu ça dans un podcast que j'écoutais il n'y a pas longtemps. Non,

  • Speaker #1

    non, mais tu as raison. D'ailleurs, c'est une information que j'avais partagée, je crois, dans un de mes petits posts Ménopause. Oui, oui, 80% ressentent plus d'un symptôme.

  • Speaker #0

    Ah oui, c'est encore plus précis là, pour le coup.

  • Speaker #1

    C'est ça. Et 20% ne ressentent rien. Donc, c'est vrai que... Moi, je vois régulièrement des commentaires, notamment sur tout ce qu'on fait autour de la ménopause, de femmes qui disent Ouais, enfin, ça va, c'est quand même pas, il faut se calmer avec cette période. Ah oui, alors si tu fais partie des femmes qui n'ont rien ressenti, je comprends que tu trouves ça un petit peu aberrant. Juste, il faut savoir que plus de trois quarts des femmes ressentent quelque chose de différent, 4-5ème exactement, ressentent des symptômes qui sont parfois invalidants, qui parfois vont jusqu'à la dépression profonde. Enfin... C'est quand même des choses très, très fortes qui changent diamétralement le rapport à l'autre, que ce soit son compagnon de vie, que ce soit son collègue, son manager, ses enfants, ses amis. Ça change beaucoup, beaucoup de choses. Ses parents, enfin bref, c'est un moment carrefour dans la vie qui mérite qu'on se pose pas mal de questions et qu'on l'aborde sans tabou et de manière ouverte.

  • Speaker #0

    Et d'ailleurs, je relisais juste avant qu'on se parle aujourd'hui, l'introduction de ton livre, où tu expliques comment tu as abordé ce sujet lors d'un repas à table. J'ai 55 ans, je suis ménopausée, et comment les hommes d'un côté essayent de mettre une conversation en parallèle pour ne pas parler de ça, et que les femmes, voilà, ça libère la parole. Moi, j'ai pu remarquer que même les femmes ont du mal à parler de ce sujet entre femmes. Moi, quand je l'aborde, c'est dans l'intime, et en même temps, ça va nous concerner tout tous. Donc, comment on l'aborde, en fait, ce sujet-là ?

  • Speaker #1

    De manière un peu provocatrice, je dis, mais je le pense vraiment que, d'un coup, on met le projecteur sur ce qui se passe dans la culotte des femmes. En réalité, ne plus avoir de règles, ou avoir des règles plus longues, plus abondantes, moins abondantes, plus espacées. Ça commence là, en fait. Ce qui nous indique qu'il y a un début de ménopause. Après, il y a d'autres symptômes, comme des difficultés liées au sommeil, comme des sécheresses vaginales, comme une... une perte de libido, comme une prise de poids, particulièrement au niveau abdominal, comme un flou intellectuel. Enfin, il y a pas mal de choses qui peuvent nous tirer une petite sonnette pour dire tiens, il y a quelque chose qui est en train de se passer. Mais globalement, quand vous dites en effet, je suis ménopausée ou je suis en cours de ménopause, d'un coup, vous êtes en train de parler de votre vie génitale et du fait qu'elle est en train de se transformer. Mais vous êtes aussi en train de parler du fait que vous vieillissez. Et... On ne peut pas décorréler l'un de l'autre, sauf qu'en fait, on vieillit toute la vie. On grandit d'abord, mais on peut dire grandir, on peut dire vieillir même pour un enfant. Un enfant de 8 ans est plus vieux qu'un enfant de 5. Je veux dire, dès qu'on naît, on commence à figer, alors au début à croître. Et si on considère que le vieillissement est un processus de décroissance, d'une certaine manière, d'involution, ça, c'est à partir de 22 ans. À partir du moment où on arrive à l'acmé de la croissance. On décroît. Alors, nous, on croit qu'on est en pleine possession de nos moyens entre je ne sais quel âge et je ne sais quel âge. Bon, c'est très discutable et ça dépend vraiment de chacun. Mais la réalité, c'est qu'on perd des neurones à partir de 22, 25 ans, que notre métabolisme commence à changer à partir de ce même âge. On ne fabrique plus autant de tissus. Enfin bref, il y a plein de choses qui commencent à changer. Donc, en réalité, là encore, on est dans un processus dynamique et évolutif. Et le marqueur entré dans la ménopause n'est qu'un marqueur de plus, mais de plein d'autres marqueurs que vous avez commencé à voir. Enfin, moi, je n'ai pas commencé à voir apparaître mes rides. D'abord, je n'ai pas su exactement quand j'étais ménopausée, mais quand bien même, je n'ai pas commencé à les voir apparaître à ce moment-là. Mes cheveux ont commencé à blanchir à 29 ans. Donc, c'était un marqueur fort et je les ai laissés blancs dès cet âge-là. Donc, c'était un marqueur fort et évident. de ma transformation liée à un vieillissement de mon corps. Et il y en a plein d'autres, le lâchement des tissus, les seins qui tombent, ça n'attend pas la ménopause ou la périménopause. Donc c'est pour ça que quand tu disais tout à l'heure, quel que soit votre âge, vous serez un jour concerné, je pense qu'on gagnerait à entendre parler de tout ça et à préparer tout ça bien avant du moment où ça devient quelque chose qui est subi et qui est, pour certaines femmes, violent. Oui,

  • Speaker #0

    et d'autant plus que tu évoquais certains des symptômes. Je pense que peu d'entre nous savent que ces symptômes sont en lien avec la périménopause ou la ménopause. En tout cas, cette période charnière, en fait. Tu parlais du brouillard cognitif, par exemple. Moi, je l'ai appris il y a peu de temps. L'état dépressif, tout ce qu'on peut mettre sur le dos d'autre chose, finalement. Et qui peut être plus ou moins soulagé par... potentiellement un traitement de la ménopause.

  • Speaker #1

    Ou par d'autres choses d'ailleurs, par d'autres manières de vivre sa vie, en prenant en compte le fait que, ah oui, c'est peut-être lié. Ce que je trouve assez compliqué dans ce moment de périménopause, c'est que quand je disais que c'était un carrefour, c'est un moment où les enfants ont grandi, et on dit que plus les enfants grandissent, plus les problèmes grandissent avec eux. Et c'est vrai que parfois, c'est des moments où ils sont dans des incertitudes de vie, de choix, de... Des peines de cœur phénoménales, des moments là aussi un peu dépressifs. Ce n'est pas toujours un long fleuve tranquille d'accompagner des enfants qui peuvent aussi être dans le moment où ils quittent le nid. Avec tout ce que ça signifie aussi de changement radical. Aujourd'hui, c'est l'anniversaire de mon fils. Il a 24 ans.

  • Speaker #0

    Bon anniversaire. À toi aussi.

  • Speaker #1

    Oui, exactement. Mais c'est drôle parce que cette année, c'est la première année, je crois, où je n'ai pas pris ma journée pour moi. Comme quoi, ce n'est plus mon bébé, ce n'est plus mon enfant. Mais je lui disais tout à l'heure, en lui souhaitant un bon anniversaire, il ne vit plus avec nous depuis déjà plusieurs années, qu'en fait, c'est très troublant d'être le parent d'un adulte autonome. Alors, ça paraît ridicule quand on le dit comme ça. Oui, c'est évident, ma pauvre fille, bien sûr qu'ils grandissent, les enfants, qu'on les fait même grandir pour ça. s'affranchissent. Mais je suis contente d'avoir oublié cette année, de préserver cette journée, parce que ça veut dire que je suis adulte et je deviens une mère d'un adulte, c'est-à-dire une adulte face à un adulte. Et c'est vraiment un processus qui, je sens, là, est en train d'aboutir. Et c'est ce que je voulais et c'est ce qu'on voulait tous les deux, d'ailleurs, qu'il ne soit plus considéré comme un enfant, que je ne sois plus juste sa mère en tant que toute puissance maternelle, en tant que... C'est moi qui sais, c'est moi qui suis là pour te nourrir, pour se mettre à tes besoins. Enfin voilà, tout ça, ça se lâche. Mais c'est un processus évolutif, comme je le disais là aussi, et qui a commencé sans doute à partir du moment où il a quitté pour la première fois la maison. Donc, je ne sais plus exactement à quel âge, mais c'est en 2019. Donc, il avait 19 ans, il en a 24 aujourd'hui. Et je sens que tout ça, tu vois, je l'ai mis en place petit à petit, aussi avec son aide, parce qu'on en a discuté ensemble. parce qu'on a décidé de ce qu'on voulait faire de notre relation d'adulte à adulte. Mais voilà typiquement quelque chose qui peut être très dur à vivre dans une période très émotionnelle, où on est à vif, lié à tous les chamboulements hormonaux qu'on subit, mais aussi à vif en raison de la situation qui est vécue. Et je parle de ça, mais je pourrais être en train d'aider mes parents, je pourrais être en train d'être licenciée d'un boulot, je pourrais avoir des difficultés conjugales. Et c'est vrai que... On a tendance à mettre tous les symptômes sur toutes ces raisons. d'exister extérieur plutôt que de se dire mais attends, il y a peut-être un truc en moi qui vient accentuer ces symptômes, qui vient compliquer la manière dont je les perçois, dont je vis ce que je vis là pour l'instant, des burn-out, des choses comme ça. Je trouve que c'est ça qui est compliqué, c'est de démêler tout ça et tant qu'on ne se pose pas la question de qu'est-ce que je comprends de ce qui m'arrive, je pense qu'on passe à côté et qu'on vit le tourbillon et le maelstrom encore plus. plus violemment.

  • Speaker #0

    Et justement, les femmes qui... Alors tu disais que c'est une question que tu vas aborder avec elles quand elles sont dans cet âge qui peut concerner la périménopause. Une fois la surprise passée, parce qu'elles ne s'attendent peut-être pas à cette question, et voilà, qu'est-ce qu'elles attendent de toi ? Qu'est-ce qu'elles viennent te rapporter ? Dans justement cette révolution, que ce soit corporelle ou psychique. Peut-être qu'on viendra après au niveau sociétal.

  • Speaker #1

    C'est très mêlé. Il a fallu que je les détache les uns des autres pour que ce livre soit lisible. Et d'ailleurs, la partie corporelle est souvent vécue assez violemment par mes lectrices. Et elle commence à trouver un souffle dans la partie psychique. Je ne suis pas toute seule. Et enfin, dans la partie sociétale, à se dire Ah, mais en fait, on est une cohorte gigantesque ! Et donc, en général, quand elles finissent le livre, elles m'écrivent pour me dire, et j'ai encore reçu ça hier, et ça me fait hyper plaisir à chaque fois, Ah là là, votre livre m'a fait du bien parce que je ne suis pas seule. De se sentir appartenant à un ensemble, c'est extrêmement important. Donc, finalement, en réalité, c'est difficile de séparer dans notre propos une chose de l'autre, même si on peut revenir de façon plus accentuée sur chacune de ses parties. Alors, avec tout ça, j'ai oublié ta question. Ah oui, qu'est-ce qu'elles attendent de moi ? Oui, c'est ça. Alors, la plupart du temps, les femmes qui viennent me voir sont des femmes qui ont un problème avec leur poids ou leur image corporelle. Je dis où parce que je ne vois pas que des gens qui sont ou trop maigres, des femmes ou trop maigres ou trop grosses par rapport aux IMC. Je ne calcule pas les IMC. Et moi, ce qui m'intéresse, c'est la façon dont la personne se perçoit. Si elle arrive jusqu'à moi, c'est comme je suis psychologue et diététicienne nutritionniste. Si elle arrive jusqu'à moi, c'est que... Elles arrivent par la porte d'entrée de la question du poids, de l'alimentation ou de l'image corporelle. Quand je leur demande où elles en sont par rapport à la ménopause, là tout de suite, elles commencent à se dire Ah mais oui, attends, j'ai pris du poids, c'est vrai, depuis combien de temps ? Ah tiens, c'est marrant. Ça fait deux ans, mais ça fait deux ans que mes cycles ont changé. Non, je ne suis pas encore complètement en ménopause. Elles commencent elles-mêmes à faire des liens. Et en tant que psychologue, moi je ne parle pas du poids forcément pour maigrir ou pour grossir. Je parle de la question de se sentir bien dans son corps et de sentir que son corps marche de manière optimale, fonctionne de façon confortable pour la personne qui est dedans dans ce corps. Donc, quand elles commencent à parler de leur corps, elles parlent souvent aussi de plaisir et de l'alimentation. Elles parlent du plaisir, elles parlent de leur travail, elles parlent de leur famille, de leur conjugalité, de leur sexualité. Donc en réalité, on arrive très vite sur plein de sujets qui sont impactés par la ménopause. Le travail, le flou intellectuel, les enfants qui s'en vont, le syndrome du nid vide, leur sexualité, la perte de libido, éventuellement la sécheresse vaginale, le fait qu'elles ont du mal à en parler à leur conjoint, qu'elles se forcent éventuellement, ou bien elles ne se forcent plus, mais ça crée une espèce d'état d'incompréhension entre le conjoint et la femme en question. Donc finalement, on aborde... par plein de portes d'entrée, mais qui sont autour de la question du corps et du mieux-être dans le corps, toutes ces questions-là.

  • Speaker #0

    Et oui, tout ça, c'est complètement imbriqué, effectivement.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    J'aime beaucoup quand tu parles de la façon dont tu abordes cette relation au corps, en fait, et au corps qui évolue. Alors, tes patientes ne font pas tout de suite le rapprochement avec la ménopause. Comme tu disais, ça leur donne une piste d'exploration. Mais d'aller au-delà, d'essayer de changer quelque chose, comment je vis avec ce corps qui change et qui se transforme ?

  • Speaker #1

    Ce n'est pas forcément des pistes au sens, il faut aller par là et comme ça, pour ne pas aller perdre du poids. C'est leur donner des éléments de compréhension d'un corps qui évolue et de travailler avec elle sur l'acceptation. de cette évolution parce qu'elle est, on l'a dit, inerrante à l'état de vie. D'ailleurs, la seule chose qui est figée dans la vie, c'est la mort. C'est clair. C'est un moment où vieillir, c'est aussi prouver qu'on est vivant. C'est la condition sine qua non au fait d'être vivant.

  • Speaker #0

    Oui, merci de cette... Ce n'est pas une image, ce n'est pas une métaphore, de cette vérité.

  • Speaker #1

    Oui, qui a l'air totalement frappée au coin du bon sens. Mais d'ailleurs, dans mon livre, je le reprends là, j'ai cité Simone de Beauvoir, qui, dans La vieillesse, dit La vie est un système instable où à chaque instant... L'équilibre se perd et se reconquiert. La loi de la vie, c'est de changer. Cette phrase, j'ai trouvé qu'elle était tellement juste, tellement joliment dite. Cet état d'équilibre qui se perd et se reconquiert ne veut pas dire je vais redevenir comme avant et se reconquiert. C'est-à-dire qu'on sent bien qu'il y a le travail de conquête, d'aller au-devant de cette… presque de cette… terra incognita, tu vois, ce pays que je ne connais pas encore, et pour moi la ménopause dans laquelle on vit quand même 40% de sa vie en étant ménopausée.

  • Speaker #0

    Mais oui, maintenant que tu le dis.

  • Speaker #1

    On vit longtemps, c'est le réactuel.

  • Speaker #0

    Mais ça aussi, je trouve que c'est important. Il faudrait faire des slogans, parce que, mais oui, 40% de notre vie, effectivement.

  • Speaker #1

    C'est ça, donc, et on y viendra tout à l'heure au niveau sociétal, mais t'imagines l'importance que ça a. On vit 40% de sa vie. En ménopause, on ne peut pas juste être invisibilisé d'un coup de crayon. Hop, tu n'es plus en vie génitale, tu ne sers plus à rien pour fabriquer des bébés et participer à la survie de l'espèce, tu n'existes plus. Si j'existe encore 40% de ma vie, c'est presque la moitié, c'est énorme. Et comme la longévité va encore augmenter, je pense qu'on ne va pas être loin des 50%. Donc, je trouve que le fait d'avoir accès à cette espèce de révélation, de quelque chose que si on réfléchit deux secondes, on connaît tous. On est tous capables de faire une soustraction et un pourcentage de combien représente le temps de vie. Mais je te t'avoue que moi, je suis tombée de ma chaise le jour où j'ai découvert ce chiffre, où j'ai fait ce fameux calcul. Je me suis dit, waouh, c'est dingue, j'aurais jamais imaginé. Parce qu'on trimballe aussi nos propres, tu le sais aussi bien que moi, nos propres représentations, nos propres croyances. Et pour moi, c'est vrai qu'avant... Au-delà de 50 ans, au-delà de la retraite, on n'existait plus vraiment. Ah oui, en parlant de la retraite, si la retraite se maintient à minimum 63 ans, voire 65, ça veut dire que ménopausée, on va travailler pendant encore 15 ans, c'est-à-dire un tiers de sa vie professionnelle totale. Donc les gars et les femmes qui sont dans les entreprises, rappelez-vous que pendant 15 ans, vous serez tous et toutes... en état de travailler, en état de fabriquer de la valeur, qu'elle soit intellectuelle ou physique, alors que vous serez ménopausée. Donc, je trouve que comprendre, avoir la révélation de tout ça, avoir ces informations, pouvoir se situer à l'intérieur de ce continuum, c'est déjà énorme. Moi, ce que j'entends, c'est souvent que les femmes se disent Ah, mais alors je ne suis pas coupable de ce qui m'arrive je suis fatiguée, fatigable, j'ai besoin de dormir beaucoup plus qu'avant, je dors mal donc je suis fatiguée, fatigable donc je suis en flou intellectuel et tout ça, c'est pas de ma faute tu sais on a tendance à toujours mettre tout sur le compte de la personne, il faut qu'elle ait la volonté de maigrir, il faut qu'elle ait la volonté de faire du sport il faut qu'elle ait la volonté de bosser jusqu'à tel âge, il faut qu'elle ait... oui mais il y a des moments où le corps est ce moment-là de transformation du corps j'insiste, ce moment de périménopause pas la ménopause... Le moment de périménopause qui nous fait arriver à la ménopause. C'est cinq années, sept années qui entourent ce moment. Certes, c'est long, mais c'est un moment de transformation pendant lequel notre corps part dans tous les sens. S'il fallait le comparer, pour moi, le plus comparable, c'est la puberté.

  • Speaker #0

    Exact.

  • Speaker #1

    Notre corps, il part dans tous les sens à la puberté. Il prend des seins, le pénis s'allonge, les poils qui poussent, les formes qui changent, les garçons qui se trouvent trop maigres, ceux qui se trouvent trop ronds. Il y a les filles qui se trouvent trop poitrines, qui ont des formes trop de femmes, trop de... qui ne sont pas encore mentalement prêtes à assumer ça, les dépressions liées à la ménopause... Oui, les deux.

  • Speaker #0

    Tout ça,

  • Speaker #1

    c'est une réalité. Et pour moi, ce sont d'ailleurs une au début et l'autre à la fin de la vie génitale. Il y en a une qui ouvre la vie génitale et l'autre qui la ferme. Et c'est tout aussi bouleversant. Mais oui,

  • Speaker #0

    et j'aime bien quand tu fais cette comparaison, entre guillemets, avec la puberté, ou en tout cas dans le bouleversement que nous traversons dans ces moments-là. Parce qu'en fait, la puberté, ça commence à être su. pas banaliser, ce n'est pas le bon mot, mais on sait que c'est bouleversant pour... Si on parle des jeunes filles, pour les jeunes filles, avec ce corps qui se transforme, les jeunes garçons aussi, les adolescents aussi, mais en tout cas, nous, en tant que femmes, on traverse ça, mais à la ménopause, on n'en parle pas de ça. Ça n'existe pas. C'est complètement invisible.

  • Speaker #1

    Alors, pourquoi ? Parce que en tant que maman, quand on a son enfant, ou n'importe, un instit, un prof, enfin bref, Quand on a un médecin, nos enfants qui traversent ces périodes, on les a connus, on les a vécus, alors de façon singulière aussi, chacun à sa manière. Mais quand on a vu, je ne sais pas, son frère manger comme 4 à 17 ans, le jour où on a son fils qui mange comme 4 à 17 ans, on se dit, ben oui, en fait, il doit y avoir une logique, tous les jeunes garçons mangent comme 4 à 17 ans, donc une grande, grande partie. Nous qui arrivons à cette période de périménopause, est-ce qu'on a des mères qui nous ont parlé ? de leur ménopause ? Pas du tout. Il y a une vraie lacune de transmission sur cette question de la ménopause parce que, pour les raisons qu'on évoquait tout à l'heure, un peu de honte, un peu d'intimité, un peu de vieillissement, un peu de il ne faut pas parler de ces trucs de bonne femme dans les générations précédentes et encore, nous, notre génération, n'a pas eu d'informations concernant les règles par leur mère, plutôt par leurs amis, par... les cours éventuellement de SVT dans lesquels on en parlait encore. Je ne sais même pas, on parlait de l'appareil génital, mais je ne suis pas sûre. Oui, à l'époque,

  • Speaker #0

    je ne suis pas sûre.

  • Speaker #1

    Moi non plus. À l'heure actuelle, on parle des règles dans les cours de SVT, mais on ne parle pas de ménopause, même à l'heure actuelle. C'est-à-dire que ces jeunes gens qui ont 13 ans aujourd'hui, si la société civile ne prend pas la main sur le fait de casser ce tabou, aujourd'hui, ils n'auront pas d'informations sur comment un corps évolue. Au-delà de la vie génitale. Eh oui,

  • Speaker #0

    mais tu vois, même d'une manière générale, il y a peu d'informations, il y a surtout des injonctions autour du corps qui évoluent. Puisque nous pouvons avoir cette croyance que le corps va rester le même, en fait, de la puberté jusqu'à la mort, finalement. Et être en lutte constante, surtout, je pense, en tant que femme, pour maintenir un corps qui reste dans une forme poids, qui ne seraient censés pas vieillir, enfin ce que tu disais tout à l'heure. Donc là aussi, il y a du boulon.

  • Speaker #1

    Oui, c'est notre grand-nada, toi et moi, cette histoire de réjunction. Oui, alors d'autant plus que leisme change, c'est-à-dire que jusqu'au moment de la fin de la vie génitale, globalement, jusqu'au moment où tu n'es plus une reproductrice, il faut rester mince, avoir l'air jeune, pour être désirable, être potentiellement fertilisé. Je ne sais pas, on se met contre ça.

  • Speaker #0

    Dieu, oh là là !

  • Speaker #1

    Mais oui, mais enfin, il y a ce côté-là quand même, tu vois. C'est-à-dire que tu dois être aimable, on va dire, pour faire ça plus joli. Mais en vue de quoi ? En vue de la survie de l'espèce et en vue de pouvoir te reproduire. Bon, tu dois être jeune, belle, mince, le triangle infernal. À 50 ans, tu es, par le fait des âges, plus tout à fait jeune. Mais tu dois avoir l'air jeune. Tu dois rester belle, mais plus pour être fécondable. Mais cette fois, pour rester en bonne santé. Donc le prisme, il a un peu changé. Tu vois ? Alors rester en bonne santé, à la fois pour toi, pour vivre de longues années en forme, bien sûr qu'il n'a pas envie de ça, mais aussi pour la société. Parce que si tu n'es pas en bonne santé, si tu continues à fumer, si tu continues à grossir, si tu as un syndrome métabolique, si tu te viens en baise, si tu as des problèmes cardiovasculaires, tu vas coûter cher à la société. Déjà que tu ne sers plus à rien, c'est en plus plus cher. Donc ça nous met quand même toujours dans des schémas dans lesquels, et moi je le vois, je vois la transformation des demandes qui étaient, je veux redevenir mince parce que je veux rencontrer quelqu'un, je me plais mieux dans ce corps plus mince, mais aussi sans le savoir inconsciemment, je réponds mieux au canon esthétique, blablabla. À, oui, mais là, mon médecin me fait peur, j'ai pris du poids, il me dit que il ne faut pas grossir à la ménopause, c'est le pire parce que les problèmes cardiovasculaires arrivent, parce qu'on rejoint. les risques des hommes dans ce type de maladie. Et donc, parce que je risque de plus facilement tomber malade, d'avoir un cancer, à voir si avoir ça, donc il faut que je maigrisse.

  • Speaker #0

    Pour ma santé. Et je me demande même s'il n'y a pas un côté encore plus délétère à cette injonction de rester en bonne santé qui doit passer par la minceur et qui, de toute façon, va repropulser les femmes exactement dans tout ce qu'elles ont connu depuis leur plus jeune âge. Mais oui,

  • Speaker #1

    et du coup, c'est impossible de s'en sortir, en fait. Je constate aussi ça complètement. dans l'évolution du discours. Généralement, je ne sais pas pour toi, mais les personnes qui arrivent vers moi connaissent mon positionnement autour du culte de la minceur, autour de la lutte contre cette culture de la minceur.

  • Speaker #0

    Mais tu ne peux pas lutter contre la santé.

  • Speaker #1

    C'est ça, tu ne peux pas lutter contre la santé. Il y a toutes ces croyances à ce niveau-là. Et on en reste dans il faut, il faut, il faut.

  • Speaker #0

    Ça, ce sont les injonctions. Et ça nous met, nous qui luttons contre les régimes, contre la minceur à tout prix, contre l'amaigrissement à tout prix, ça nous met, alors c'est bien, c'est intellectuellement intéressant, ça nous met aussi dans une posture qui est obligatoirement différente, puisque ça nous oblige à aller chercher avec nos patients, les personnes qui nous font confiance, les bénéfices secondaires de leur corps, les raisons qui les font. manger de façon ou anachronique ou en résonance avec leurs besoins corporels, d'aller réinterroger ces envies de manger émotionnelles et d'aller travailler sur cette question de l'acceptation du corps qui change. Alors là, la chance qu'on a quand même, c'est que, enfin ça peut être des images repoussoires aussi, mais moi je l'entends souvent chez des femmes qui me disent je ne veux surtout pas devenir comme ma mère où elles ont l'impression que leur mère s'est laissée aller. Enfin, tu vois, on a toujours un peu ce truc de t'as pas eu assez de volonté à un moment donné. Et puis, elles ont toujours une copine qui est mince. Mais d'autres quand même qui ont grossi ou qui ont pris un peu, surtout d'ailleurs celles qui ont toujours tenté de rester minces et qui, à un moment donné, se font rattraper par ces changements du corps. Enfin, tu regardes n'importe quelle personne un peu plus âgée que toi et tu vois bien que... les peaux se relâchent, que les visages se rident, que la peau se fripe, qu'elle s'assèche, qu'elle s'amincit, qu'elle tombe. Donc tu les vois les changements. Enfin je veux dire, tu sais, on voit régulièrement passer sur Instagram ces espèces d'avant-après ou d'évolution au fil du temps d'acteurs ou d'actrices célèbres. Bon ben même des gens qui peuvent être communément trouvés beaux, enfin je sais pas moi, un Brad Pitt, ben oui, force est de constater qu'il a changé entre l'âge de 20 ans et les presque 60 qu'il a aujourd'hui. C'est une évidence. Après, on peut me dire, oui, mais il est encore plus beau, il est moins beau. Ce n'est pas le sujet. Le sujet, c'est le changement.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    La beauté, c'est totalement subjectif. On peut trouver que, je ne sais pas qui, va s'être amélioré en vieillissant. Des femmes, des hommes d'ailleurs, vont avoir pris une espèce de maturité dans le visage, dans les traits. Bon, voilà. Mais ça restera toujours un avis subjectif.

  • Speaker #1

    Complètement. Et d'ailleurs, ces avis sont souvent très différents entre les hommes et les femmes. On dit communément d'un homme qui vieillit bien ou qu'il acquiert une certaine maturité, une espèce de maturité séduisante en fait. Bon, au-delà de 50 ans, nous on va être un peu l'image de la grand-mère au coin du feu. Oui,

  • Speaker #0

    alors... Ça bouge, c'est marrant parce que tu sais, il y a ces expressions, 50 c'est le nouveau 60, 40 c'est le nouveau 50. C'est-à-dire que je trouve que moi j'ai 56 ans, alors de deux choses l'une, ou je fais mon âge et j'ai 56 ans, mais de fait ma vie, mes activités ne sont pas celles de la grand-mère au coin du feu. Je ne suis pas grand-mère non plus, mais ça ne changerait rien. Ou alors... je ne fais pas mon âge. Et il y a souvent des gens qui pensent, qui te font plaisir en disant Ah, tu ne fais pas ton âge Mais en fait, ce n'est pas le sujet. Le sujet, c'est comment je me sens moi à l'intérieur. Si tous les matins, je me réveille, c'est quelqu'un en ce moment en ayant mal aux genoux ou je ne sais pas quoi, je les sens mes 56 ans, je m'en fiche de ne pas les paraître. En fait, c'est quoi mon être par rapport à mon paraître ?

  • Speaker #1

    Mais oui, mais c'est toujours cette question de revenir, oui, tu le dis très bien, à l'être et à sortir de l'injonction au paraître. Que ce soit, nous l'avons dit, autour de la forme du corps, de l'âge, et c'est cette confrontation aussi, cette période de la ménopause. encore, toujours, ces dictates, cette peur du corps qui change, qui vieillit. On n'en sort pas, en fait.

  • Speaker #0

    Oui, tu vois, tu parlais des hommes, des femmes. Typiquement, les cheveux blancs sur une femme, ou ça fait négligé, ou ça fait vieux. Chez un homme, je prends l'exemple, je ne sais plus comment s'appelle l'acteur, qui a des cheveux gris-argentés, on l'appelle le renard argenté. Là, on dit de Laetitia, la princesse d'Espagne, ou la reine d'Espagne, je ne sais pas ce qu'elle est exactement, qu'elle se laisse aller parce qu'elle a une mèche de cheveux blanc dans sa chevelure. Rien à voir dans la façon dont on est perçu sociétalement, socialement. Et là, on bascule sur la partie, la troisième partie, la partie sociétale. Mais la société attend de nous quelque chose que le corps et que la vie ne peuvent pas faire. Et on le voit bien avec ces autres figures qui nous effraient. d'actrices qui se sont, ou d'acteurs d'ailleurs, Mickey Rourke entre autres, mais qui se sont déformées à force de vouloir rejoindre une espèce de jeunesse perdue quand leur corps ne disent pas du tout la même chose. D'ailleurs à ce propos, j'avais vu un film dans lequel il y avait Robert De Niro et Al Pacino, je crois, ils étaient là les deux, sur cette période, enfin tu sais toujours un peu les films de Scorsese là, qui se passent dans les années 20-30. Et en fait, on les suivait sur un long temps de vie, mais ils avaient décidé d'utiliser l'intelligence artificielle pour rajeunir leurs traits, mais garder leur corps, leur expression, leur voix. Ce qui donnait un visage jeune sur un corps vieux. Enfin, sur un corps vieux, sur un corps de leur âge. De leur âge. 80 ans quasiment ou carrément. Et je me souviens que tout le monde disait Ah, c'est extraordinaire, c'est génial et tout Et moi, en fait, je regardais ce film et je n'arrêtais pas de me dire qu'il y a une désynchronisation, quelque chose qui ne colle pas entre leur mouvement, la façon dont ils bougent, leur corps, dont ils marchent, etc. et leur visage tout jaune dessus. Ça ne collait pas, tu vois.

  • Speaker #1

    C'était décalé, oui.

  • Speaker #0

    Et donc... Tu peux vouloir rester jeune de visage, admettons que ça marche, admettons qu'un jour on puisse se coller un masque IA qui fait de nous des très tout jeunes, j'en sais rien, j'ai n'importe quoi. À un moment donné, notre corps raconte aussi notre vie, mais notre visage d'ailleurs raconte notre vie, raconte ce qu'on a traversé. Notre corps, il est un témoin de notre passage dans la vie. Il n'est pas juste un support, il n'a pas juste une fonction de nous permettre de bouger, courir, danser, machin. Les vergetures des femmes qui ont eu des vergetures pendant leur grossesse, elles sont des témoins. Elles sont des marques d'un existant. Et moi, je trouve ça beau aussi, toutes ces marques et ces changements. Le fait qu'on n'ait plus le corps. Ou tu sais, des fois, tu vois des femmes dans la rue, elles ont un corps très juvénile. Tu te dis, bon, je ne sais pas, elle a peut-être 25 ans. Et tu te retournes et en fait, elles ont un visage très marqué. Par exemple, ça peut arriver, tu vois, parce que la manière dont elle s'habille, etc. Et pareil, c'est un petit peu bizarre. Il y a comme une espèce de non...

  • Speaker #1

    D'anachronisme. Oui,

  • Speaker #0

    c'est ça. C'est moi qui me dérange. Mais bon, après, ça, c'est très personnel. Je n'ai pas d'avis pour les autres. Je dis pour moi ce que je ressens. Mais tout ça pour dire que je crois qu'il y a une espèce de fausse promesse à dire que... Si tu as l'air jeune, tu es jeune, mais c'est faux. Si tu as l'air jeune, tu gardes comme peut-être que Brad Pitt, quand il sort de son lit, il fait ouille, ouille, ouille. On ne sait pas.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Et pour en venir justement à la troisième partie de ton livre et ce côté sociétal, il y a entre autres, tu le disais au début de notre entretien, comment les femmes qui te lisent, t'électristes, écrivent en te disant... Ah, mais je ne suis pas toute seule, en fait, on est toutes à vivre ça. Et je pense qu'une des causes, en fait, qui nous fait nous sentir si seules à ça, alors, on en a parlé, il y a la non-communication sur le sujet, la non-transmission, mais aussi la non-identification à d'autres femmes, en fait, de 45 ans, 50, 60 ans, parce qu'on n'en voit pas, en fait, elles sont invisibles autour de nous.

  • Speaker #0

    Oui, alors, juste, je fais une... Petite remarque. Régulièrement, notamment les femmes qui sont sur les réseaux sociaux, me disent oui, vous dites qu'on ne les voit pas, mais moi j'ai l'impression qu'on ne parle que de ça, de la ménopause, de machines qui s'expriment sur la question, d'avoir du contenu là-dessus. Au contraire, j'ai l'impression qu'on ne parle plus que de ça. Pour quand même juste comprendre que les réseaux sociaux ont un système algorithmique qui pousse des contenus en lien avec les contenus que tu regardes. Tu le sais très bien puisque tu es aussi sur les réseaux sociaux. Mais ce qui fait que si demain je me mets à regarder des contenus avec ne serait-ce que un ou deux de peintres impressionnistes, je vais avoir plus l'impression qu'il n'y a plus que cette peinture dans le monde. Si je regarde un DJ électro, je vais avoir l'impression qu'il y a... plus que cette musique qui est produite dans le monde. Et de la même manière, si quelqu'un me suit, si je fais un peu de contenu ménopause et que cette personne a aimé mes contenus, l'algorithme va lui pousser des contenus ménopause. Moi, quand j'ai écrit ce livre, c'est-à-dire l'année dernière, en 2023, je l'ai écrit janvier et août 2023, j'ai cherché des livres, j'ai cherché des comptes Insta, j'ai cherché qui s'exprimait. Tout est dans mon livre. En fait, tout ce que j'ai trouvé, je l'ai mis dans mon livre tellement il n'y en a pas beaucoup. j'ai pas dû faire des choix j'ai écrit mais non il n'y a pas grand chose vous êtes très peu en fait on est très peu à écrire sur le sujet en plus moi j'écris avec une posture qui est particulière qui est celle d'une professionnelle de santé donc j'écris à travers les femmes que je reçois pas à travers mon témoignage c'est comme si j'étais une espèce de bêta testeuse de la périménopause j'ai pas Je m'y suis mise dedans, mais je m'y suis mise comme un élément parmi plein d'autres. Et j'avais vraiment à cœur de citer et de m'appuyer sur des histoires vécues pour parcourir ce qui se passe dans le corps, ce qui se passe dans la tête et ce qui se passe dans la société. Mais vraiment, j'ai cherché des représentations. Il y en a très, très peu. Alors on va dire oui, mais regarde Karine Viard, elle continue à tourner. Elle a 50, je ne sais pas, 5 ans. Oui, Karine Viard, voilà. Tu peux m'en citer une, c'est comme les actrices grosses. Tu vas m'en citer Michel Bernier et sa fille, je ne sais plus comment elle s'appelle, peut-être parce qu'elle fait une série ou Marie de Berry.

  • Speaker #1

    C'est vraiment une exception en fait dans la représentation.

  • Speaker #0

    Exactement. Et le fait que ce soit exceptionnel prouve bien à quel point on n'est pas du tout dans une représentation d'inclusivité, mais pas seulement par rapport au corps. C'est vraiment un peu comme ça. Je parlais du corps, mais par rapport à l'âge, on parlait de l'âge, mais par rapport à la couleur de peau, par rapport au type de cheveux, par rapport... Non, il n'y a pas. En réalité, il y a des petites tentatives un peu pour se faire croire qu'on est inclusif pour pas mal de marques. Et puis après, l'inclusivité, elle est dans tous les sens, c'est-à-dire que ce n'est pas seulement dans ce que j'affiche en tant que pub ou en tant qu'une vidéo. C'est aussi qu'est-ce que je mets dans mes magasins. C'est aussi quels produits je propose, à quel âge. Quand on a... Des personnes qui ont plus de 80 ans, qui parlent de l'audition, par exemple. Voilà, typiquement, un des éléments qui peut changer. Avec la périménopause, ménopause, enfin, arrivé à la soixantaine, on devrait tous aller voir un gériatre entre 60 et 65 ans.

  • Speaker #1

    C'est le mot qui fait peur, là.

  • Speaker #0

    Tu vois, ta réaction, c'est la même que la ménopause.

  • Speaker #1

    C'est ça, c'est ça. C'est le médecin des vieux.

  • Speaker #0

    Alors, moi, j'en avais discuté longuement avec un gériatre. parce que j'avais fait une intervention dans le salon des seniors, on est senior à 65 ans quand même. Ah oui ? Et en entreprise, on est senior à 45.

  • Speaker #1

    Mon Dieu, mais c'est horrible. J'avais déjà entendu ça, mais c'est horrible.

  • Speaker #0

    Donc ?

  • Speaker #1

    C'est horrible parce que c'est connoté, en fait. Parce que senior, surtout pour les hommes, senior dans une entreprise, c'est plutôt valorisé. Pour les femmes, il me semble que c'est une autre paire de manches. Exactement. Quand même. Ça aussi,

  • Speaker #0

    on ne l'est pas visibilisé. C'est-à-dire que tous les postes seniors... de direction et compagnie sont essentiellement tenues par des hommes. Les femmes, ça fait belle lurette qu'elles ont atteint le plafond de verre et qu'elles ne bougeront plus. Et qu'elles, elles croisent les doigts en se disant pourvu qu'on ne colle pas au placard, pourvu que je garde mon poste. Et d'ailleurs, elles finissent par faire un burn-out parce qu'elles n'ont plus rien d'intéressant à faire et qu'elles ne progressent plus et qu'elles ne se challengent plus. Ou alors on leur en colle, en colle, en colle, en colle et comme elles ont cette espèce de truc un peu de perfection, de il faut que je fasse tout que la charge mentale, elles s'en sont bouffées pendant… pendant 20 ans, donc, elles pensent qu'elles peuvent, elles peuvent, et à un moment donné, elles craquent, leur corps craque, leur tête craque, et c'est la dépression, sous forme de burn-out, quand c'est en lien avec le travail, alors que les hommes ne sont pas du tout là-dedans. Pas du tout, pas du tout dans les mêmes revendications non plus, pas dans les mêmes attentes. Je le dis dans mon livre, mais un homme, quand on lui dit t'es senior il dit ok, qu'est-ce que tu me donnes à manager ? Comment tu reconnais cette sécurité ? Les femmes, elles sont... je vais continuer à faire ce que je fais et puis j'espère que tout va bien donc c'est vraiment quelque chose à deux niveaux, je pense que la société ne changera pas si nous-mêmes On ne porte pas ces revendications, qu'on ne casse pas ce tabou, qu'on ne se permette pas de parler d'un ménopause. Ou alors si les femmes entraînées, elles en parlent pour dire j'ai pris des kilos, j'ai pris du ventre, c'est l'horreur et tout, ça fait chier. Toi, comment tu fais ? Pourquoi tu n'as pas pris ? Quelle est ta méthode miracle ? Comment je vais faire pour éviter de continuer à prendre ? Mais globalement, sinon, c'est tout. C'est tout ce qu'elles échangent. surtout dans les niveaux les plus hauts de la société. Il y a une sociologue qui s'appelle Cécile Charlappe qui a fait sa thèse sur la question de la périménopause-ménopause et qui en a fait un bouquin, puis qui a écrit un autre bouquin là-dessus, La fabrique de la ménopause et ménopause idées reçues. Et elle montre qu'on parle beaucoup plus facilement de la ménopause dans les catégories socioprofessionnelles moins élevées et que là aussi, on a une espèce de... réticence, plus on augmente dans les catégories socioprofessionnelles et moins on parle de l'intime, moins on parle des contingences corporelles. Il faut être une espèce d'esprit.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Ah oui, c'est à cause de ça. Ok, nous ne serions qu'intellect, esprit et le corps.

  • Speaker #0

    C'est sale. Le corps, c'est sale. Le corps, ça vieillit. Le corps, ça grossit. Or, c'est ça.

  • Speaker #1

    C'est pas ce qu'on veut.

  • Speaker #0

    Non, parce que c'est un marqueur de catégories socioprofessionnelles que de rester mince.

  • Speaker #1

    Mais oui. Et pour en revenir, parce que tu m'as titillé avec cette histoire de gériatre, parce qu'après, c'est moi qui t'ai emmenée sur autre chose, mais tu disais, alors on devrait...

  • Speaker #0

    Oui, alors moi, j'en avais discuté avec ce gériatre qui était un jeune gériatre et je lui avais dit, je me pose la question, parce que pour moi, gériatre, c'est quand tu es plus autonome et qu'il faut remettre en place des choses. Et il m'a dit, mais pas du tout. En fait, on devrait tous, comme on fait, si tu veux, un check-up à 50 ans. mammographie, éventuellement cardiologue, bref, qui a un peu ce moment où on se dit, tiens, ça vaudrait peut-être le coup d'aller voir de quoi je pars, et une analyse biologique pour savoir un peu comment vont tes marqueurs. Et bien il m'a dit, entre 60 et 65 ans, c'est bien d'aller voir un gériatre, non pas parce que vous sentez que vous êtes diminué, mais pour savoir éventuellement ce qui peut être mis en œuvre, d'abord vérifier l'audition, vérifier... la vue. Il y a souvent des gens qui sont mal corrigés parce que ça fait longtemps qu'ils ne se corrigent plus. Ça ne bouge plus beaucoup. Ils ne s'entendent plus très bien, mais qui renaclent au fait de faire un vrai... Tu sais, l'oreille, elle continue à grossir. Je ne sais pas si tu as remarqué, mais les personnes âgées, elles ont souvent des oreilles beaucoup plus grandes au fil du temps. Si tu prends des photos, je ne sais pas si tu as eu la chance ou tu as la chance de voir tes parents vieillir. Si tu prends des photos de quand ils étaient jeunes et la taille de leurs oreilles et après, le nez et les oreilles continuent à grossir.

  • Speaker #1

    Ah, ça alors !

  • Speaker #0

    Plus le visage qui souvent s'émassit. Donc, évidemment, en rapport, il y a quelque chose. Mais bref, tu peux avoir ton oreille qui grossit même de l'intérieur. Et donc, si tu as un canal auditif qui est petit, tu peux avoir plus de mal à entendre parce que tu as comme des espèces de boursouflures internes. Ce n'est pas grave. Ça peut être opéré, mais en soi, ce n'est pas grave si ça ne te gêne pas dans ton audition. Tu vois ? Ce n'est pas forcément une... perte au sens de la dégradation de ton audition, mais il y a des choses qui sont mouvantes toujours, ça change. Et il faut chercher un nouvel équilibre. Et donc pour tout ça, je me suis promis avec mon mari que nous irions voir un gériatre entre 60 et 65 ans pour faire un état un peu des lieux. Tu as les yeux aussi avec des glaucomes ou la cataracte, des choses qui peuvent s'opacifier, changer et qui améliorent la qualité de vie quand elles sont prises en charge.

  • Speaker #1

    Bon, écoute, rendez-vous dans quelques années alors.

  • Speaker #0

    C'est ça, mais je pense que c'est bien aussi de le détabouiser.

  • Speaker #1

    Oui, mais c'est ça, c'est ça. Finalement, c'est aussi un message plus global, en fait, que nous avons envie de transmettre autour de cette période de la périménopause, ménopause. Et je suis en train de voir qu'on va bientôt se quitter, Laurence. Qu'est-ce que tu voudrais absolument dire avant qu'on se quitte, s'il y a le message le plus important ou quelque chose qu'on n'a pas encore dit que tu souhaiterais partager là ?

  • Speaker #0

    Vraiment, ce que j'ai à cœur de transmettre, c'est que le bien-être ne se compte pas forcément en chiffres, qu'on peut être en surpoids et se sentir bien, être en bonne santé, et qu'on est une unité, une singulière, comme je l'ai dit tout à l'heure, mais qui fait partie d'un tout. d'un ensemble et que cet ensemble peut nous affaiblir avec les injonctions, les dictates par exemple mais peut aussi nous rendre très fort et que je crois vraiment et je te remercie d'avoir ouvert la parole sur ce sujet avec moi aujourd'hui je crois vraiment que plus on entendra des choses autour de cette période de la vie plus on aura envie de la transmettre à nos enfants, moi j'adore que mon fils me dise quand il voit sortir mon éventail C'est la ménopause, maman. Et que ce ne soit pas un tabou entre nous, qu'on puisse en parler, qu'il ait compris peut-être aussi des moments où j'étais plus sensible, plus énervée, plus réactive. Enfin voilà, pour ne parler que de lui, mais c'est vrai pour les gens qui m'entourent. Et je suis très heureuse de m'être investie sur cette transmission. Moi, j'ai fait ce livre, ça m'a obligée à beaucoup m'acculturer. Et j'ai réalisé à quel point on était une chaîne gigantesque. de transmission d'informations. Tu as fait ta part aujourd'hui, tu la feras sans doute d'autres manières, à d'autres moments, avec d'autres personnes. Et c'est comme ça qu'on va gagner, c'est comme ça qu'on va faire bouger la société.

  • Speaker #1

    Mais oui, oui. Ah, j'aime beaucoup ce mot de la fin, peut-être, parce que c'est un message aussi d'espoir, en fait, que nous pouvons participer au changement.

  • Speaker #0

    On peut participer à cette révolution. Et alors, autre mot de la fin, il est vraiment important. Quand mes patientes me disent je me sens plus seule et surtout que je suis plus seule, Je me sens soulagée, libre après avoir lu ce livre. C'est ça que je veux dire, c'est que le passage est compliqué, mais que l'arrivée sur cette terre inconnue est une arrivée en fanfare. C'est-à-dire qu'il y a plus de liberté, il y a moins de contraintes, il y a moins de charge mentale, il y a plus d'envie, il y a plus de projets, il y a plus de dynamisme. En fait, on récupère tout un tas de choses qu'on avait perdues pendant le temps de l'installation de la ménopause. Et moi, quand je vois des femmes ménopausées qui sont... bourrée d'envie de faire des choses ou de s'écouter plus ou de se laisser plus de temps, plus d'espace, je me dis waouh, moi j'ai bien envie d'être là-bas aussi. Et j'aimerais donner envie aux femmes, j'aimerais qu'elles trouvent, grâce à ce livre, grâce à toi, grâce à toutes les fois, toutes les situations où elles en entendent parler, qu'elles comprennent que finalement elles ont en germe un autre champ qui va pousser, desquels elles vont récolter les fruits.

  • Speaker #1

    Tout à fait, tout à fait. Cette nouvelle page, finalement, en fait.

  • Speaker #0

    C'est une nouvelle page, exactement.

  • Speaker #1

    Qui s'est construite avec tout notre passé, notre parcours, mais comme une nouvelle page, en fait, de notre vie.

  • Speaker #0

    C'est tout à fait ça. Et il y en aura encore d'autres après. Mais oui,

  • Speaker #1

    mais oui, tout à fait. Bon, merci beaucoup, Laurence. Je suis contente que nous terminions sur cette note aussi joyeuse. Vraiment, je vous encourage. Tout est... tous, si des hommes nous écoutent, je sais qu'ils ne sont pas très nombreux. Mais voilà, parce qu'on n'en a pas tellement parlé, mais c'est une période où les femmes ont besoin d'être entourées, soutenues, compagnies. Comprise. Donc, je trouve que ton livre s'adresse là aussi aux hommes, aux compagnons ou enfants, frères, je ne sais pas, de toutes les femmes, en fait. Je rappelle le nom de ton livre, La Révolution Ménopause, qui est paru aux éditions Solar, qu'on trouve toujours en librairie.

  • Speaker #0

    Toujours,

  • Speaker #1

    j'espère. Vous pouvez commander auprès de votre libraire sans problème. Où est-ce qu'on peut te retrouver, Laurence, si les personnes veulent te contacter ?

  • Speaker #0

    Alors, on peut me retrouver sur mon site internet. Si on veut prendre rendez-vous, c'est sur Doctolib que ça se passe. Je vois des patientes et des patientes, mais essentiellement des patientes, en téléconsultation. Je ne fais plus de face à face, mais ça se passe en général très bien. Il y a sur mon site le lien avec Doctolib et il y a mon compte Instagram, la psy des kilos. Donc on peut mettre Laurence Aura, mais sinon la psy des kilos et en général on me trouve. J'aime bien aussi ce moyen de communication qui permet d'aborder des choses différemment, de façon évidemment plus ramassée, mais on peut aussi avoir des échanges dans les commentaires. Et moi, j'appelle mes followers. des flowers, des petites fleurs. Et j'adore parce que c'est vraiment un endroit de bienveillance et de paix, très harmonieux, où les gens disent les choses de façon très respectueuse. Je n'ai jamais eu affaire avec des haters ou des gens comme ça. Donc voilà, si vous voulez rejoindre le chant de petites fleurs, c'est là que ça se passe. Oui,

  • Speaker #1

    dans une communauté très bienveillante, effectivement. Nous mettrons bien sûr... tous les liens dans la description de l'épisode. Je te remercie beaucoup, Laurence, d'avoir pris ce temps pour partager avec nous. Et puis, je te dis peut-être à une prochaine fois.

  • Speaker #0

    Avec grand plaisir. Merci beaucoup pour ton écoute et pour cette balade qu'on a faite ensemble.

  • Speaker #1

    Merci à tous de nous avoir écoutés. J'espère vraiment que cet épisode vous aura inspiré. Vous savez où me retrouver, où retrouver Laurence. Je vous dis à très bientôt pour un prochain épisode. Et n'oubliez pas de le partager surtout. autour de vous. Je pense que ça peut permettre, voilà, comme on le disait, de diffuser et de partager autour de ce sujet qu'est la ménopause qui n'a pas à être tabou et qui représente vraiment une révolution mais pour toutes et tous, finalement. À très bientôt.

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Description

Bienvenue à toutes et tous sur mon podcast « La pleine conscience du pouvoir » ! Je m’appelle Anne Pioz, je suis psychothérapeute spécialisée dans les troubles alimentaires. Avec ce podcast sur la relation avec l’alimentation, je vous accompagne à retrouver une relation sereine avec la nourriture et avec votre corps.


Dans cet épisode 116, j'ai la joie de recevoir Laurence Haurat, psychologue et nutritionniste.

Laurence est a créatrice du compte Instagram @lapsydeskilos et l’auteur du livre “La révolution ménopause” paru aux éditions Solar il y a tout juste un an, en septembre 2023. Un livre si bienveillant, chaleureux et rassurant ! Un livre qui nous aide à libérer la parole et surtout, à en apprendre plus sur cette période parfois redoutée, parfois attendue, mais sur laquelle peu d’informations circulent… une grande majorité d’entre nous n’ayant que peu d’idées de ce qui va se passer en elle à cette période. C’est bien pour cela que j’avais hâte d’évoquer la ménopause avec Laurence et avec vous ! Femmes, hommes, quel que soit votre âge, vous êtes ou serez concernés par la ménopause.


Alors, stop aux tabous et aux injonctions qui continuent de poursuivre les femmes quelque soit leur âge... je vous laisse découvrir notre échange passionné et passionnant !


Retrouvez Laurence sur son compte Instagram : https://www.instagram.com/la_psy_des_kilos/


Retrouvez moi sur Instagram ! https://www.instagram.com/annepiozpsy/


Vous pouvez soutenir le podcast « La pleine conscience du pouvoir » grâce à une contribution ici :  https://fr.tipeee.com/la-pleine-conscience-du-pouvoir/


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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Je suis Anne Piausse, psychothérapeute, et je vous accompagne à retrouver une relation sereine et intuitive avec votre alimentation. La pleine conscience du pouvoir est un podcast qui vous accompagne à reprendre le pouvoir dans votre relation avec la nourriture, à sortir des injonctions de la culture des régimes et à ne plus vous sentir seul avec tout ça. Dans ce podcast, je partage des outils, des réflexions. Je vous parle aussi de pleine conscience et d'introduire dans votre quotidien plus d'observations de votre propre fonctionnement. Je vous propose également des témoignages de femmes et d'hommes qui vivent ou ont vécu un trouble du comportement alimentaire ou une relation compliquée avec leur alimentation. Leurs témoignages vous permettront, je l'espère, de réaliser que nous sommes nombreux à nous retrouver pris au piège de cette relation toxique. Je vous laisse avec l'épisode du jour. Bienvenue dans l'épisode 116 du podcast La pleine conscience du pouvoir. J'étais très impatiente d'enregistrer et de vous... proposer cet épisode parce que le thème me tient particulièrement à cœur et que mon invité du jour a beaucoup à apporter sur ce sujet. Ce thème, c'est la ménopause et mon invité, c'est Laurence Aura. Bonjour Laurence.

  • Speaker #1

    Bonjour Anne.

  • Speaker #0

    Vous connaissez peut-être Laurence qui est la créatrice du compte Instagram La Psy des Kilos et l'auteur du livre La Révolution Ménopause paru aux éditions Solar il y a tout juste un an en septembre 2023. Un livre si bienveillant, chaleureux et rassurant. Un livre qui nous aide à libérer la parole et surtout à en apprendre plus sur cette période, parfois redoutée, parfois attendue, mais sur laquelle peu d'informations circulent. Une grande majorité d'entre nous n'ayant que peu d'idées de ce qui va se passer en elle à cette période. C'est bien pour cela que j'avais hâte d'évoquer la ménopause avec Laurence et avec vous. Femmes, hommes, quel que soit votre âge, vous êtes ou serez concernés. par la ménopause. Laurence est psychologue et nutritionniste et les femmes qu'elle accompagne traversent ce processus de transformation et de bouleversement qu'est la ménopause avec beaucoup de questionnements et parfois d'inconfort, en particulier face à un corps qui se modifie. Ce tabou qu'est encore la ménopause nous traversera donc toutes forcément. En parler, mettre en lumière ce processus, telle est notre intention, ainsi que de... combattre les idées reçues sur cette période révolutionnaire dans la vie des femmes. Merci Laurence pour ce livre et pour prendre la parole sur ce sujet. Pour commencer, est-ce que tu veux bien nous partager ce qui t'a amené à justement prendre la parole et écrire ce livre, La Révolution Ménopause ?

  • Speaker #1

    Alors je pense qu'il y a eu deux raisons qui m'ont amené à écrire ce livre, qui est plutôt d'ailleurs un livre sur le moment de la métamorphose, le moment du changement entre Je ne suis pas encore ménopausée et Je ne suis pas encore ménopausée Ça y est, je suis ménopausée, qu'on appelle la périménopause. Mais ça ne rendait pas bien en titre. La révolution périménopause, ça ne marchait pas. En fait, je crois qu'il y a eu deux choses. La première, c'est mon âge, moi, mon parcours personnel, moi, moi, moi, moi, qui m'a amenée à me poser des questions que je ne m'étais pas posées jusque-là. Et la deuxième est sans doute la plus grande influence qui m'a permis de commencer à me poser des questions sur moi et qui m'a donné très envie d'écrire ce livre. Ce sont mes patientes. Tu sais, il y a cette chose un peu étonnante. qui est que tes patientes, globalement, ont les préoccupations de ton âge. C'est-à-dire que moi, aujourd'hui, je ne vois plus beaucoup de jeunes mamans qui viennent d'accoucher, qui ont des enfants petits. Je vois plus souvent de femmes qui ont une quarantaine, 45 aînes. C'est aussi les personnes qui me suivent plutôt sur Instagram. Donc, c'est assez étonnant de voir que, finalement, tu as les patientes qui te ressemblent d'une certaine manière. Et donc, ces patientes à qui je demandais assez systématiquement, Vous en êtes où quand elles étaient plus ou moins autour de la 45e, 50e ? Vous en êtes où avec la ménopause ? Et là, les premières choses qui m'étaient répondues, c'était un peu, c'était ça. Alors malheureusement, vous n'allez pas le voir, vous allez l'entendre, mais non, j'en sais strictement rien. Me répondait-elle de cette manière ? Et je me suis rendue compte qu'elle ne savait même pas ce que c'était que la ménopause. Elle ne savait pas ce que c'était que les symptômes. Et donc, je me suis dit, ce n'est pas possible. En fait, personne ne leur parle de ça. Quand je leur posais la question, j'étais la première à évoquer cette question auprès d'elles. Donc, ni le médecin généraliste, ni le gynéco. Je me suis dit, mais attends, ce n'est pas possible. Mais toi, au fait, qu'est-ce que tu sais là-dessus ? Moi, je ne savais rien. Je savais juste, parce que je l'avais constaté avec mes patientes précédentes, que par rapport au poids qui est souvent au centre... de nos rendez-vous avec mes patientes, que par rapport au poids, il y avait l'idée reçue qu'on ne pouvait plus maigrir après la ménopause, que c'était comme si ton corps allait rester bloqué dans l'état dans lequel il était à ce moment-là. Et que mes patientes m'avaient prouvé que non, il y avait encore des évolutions possibles du corps, des évolutions morphologiques dans les deux sens d'ailleurs, maigrir, prendre du poids, que rien n'était figé et que donc on était dans un continuum corporel et de santé, et non pas dans des moments comme ça qui rigidifieraient tout par rapport à ce corps.

  • Speaker #0

    Oui, et c'est d'ailleurs, tu le disais, ces préoccupations corporelles, mais on va y venir parce que ton livre est séparé en trois parties, en fait, et je trouve intéressant vraiment la façon dont tu as articulé ton propos dans le livre. Donc, si ça te va, on va les dérouler. Et effectivement, la première partie, elle parle d'une révolution corporelle, sans oublier de ce fait les injonctions à la minceur d'une génération. Je ne sais pas si tu vas être d'accord avec moi, mais quand on a soupé, notre génération qui arrive à la ménopause et qui vient de traverser la ménopause, a déjà soupé de ses injonctions autour d'un corps mince. Donc la ménopause arrive par là-dessus avec cette potentielle prise de poids.

  • Speaker #1

    On a soupé dans les deux sens d'ailleurs. On a beaucoup mangé, on a marre, mais aussi a beaucoup fait autour de cette injonction de la minceur. Donc arrive aussi avec toute son histoire. Oui, tout le bagage. de son rapport à l'alimentation, d'informations brouillées entre le corps et la personne, et toute son individualité corporelle. Parce que c'est ça qui est troublant, mais en fait, toi tu le sais, moi je le sais parce qu'on est psychologue, mais c'est à quel point finalement chaque parcours de vie au sens large est individuel et singulier. Et comme c'est compliqué de faire des cas généraux de ces parcours si singuliers, donc tout ce qu'on va dire évidemment doit être nuancé. un de mes mots préférés, par le fait que chacune va vivre ce qu'elle va vivre. Et donc, on va parler peut-être de symptômes que certaines ne ressentiront jamais. Ça veut juste dire qu'elles sont différentes des autres et que chacune est différente. Les intensités des symptômes vont être différentes. Leur durée va être différente. Et donc, ça permet aussi de se rendre compte qu'il y a un sujet sociétal autour de la ménopause, qui est la troisième partie de mon boucle. bouquin. Il y a un sujet psychologique, il y a un sujet corporel, mais que surtout il y a un sujet très individuel.

  • Speaker #0

    Oui, je crois avoir entendu, tu vas me dire si tu confirmes cette information-là, que 80% des femmes vont ressentir des symptômes plus ou moins forts autour de la ménopause, et 20%... Rien du tout, en fait. Alors, je ne sais pas d'où c'est tombé. Tu vois, j'ai entendu ça dans un podcast que j'écoutais il n'y a pas longtemps. Non,

  • Speaker #1

    non, mais tu as raison. D'ailleurs, c'est une information que j'avais partagée, je crois, dans un de mes petits posts Ménopause. Oui, oui, 80% ressentent plus d'un symptôme.

  • Speaker #0

    Ah oui, c'est encore plus précis là, pour le coup.

  • Speaker #1

    C'est ça. Et 20% ne ressentent rien. Donc, c'est vrai que... Moi, je vois régulièrement des commentaires, notamment sur tout ce qu'on fait autour de la ménopause, de femmes qui disent Ouais, enfin, ça va, c'est quand même pas, il faut se calmer avec cette période. Ah oui, alors si tu fais partie des femmes qui n'ont rien ressenti, je comprends que tu trouves ça un petit peu aberrant. Juste, il faut savoir que plus de trois quarts des femmes ressentent quelque chose de différent, 4-5ème exactement, ressentent des symptômes qui sont parfois invalidants, qui parfois vont jusqu'à la dépression profonde. Enfin... C'est quand même des choses très, très fortes qui changent diamétralement le rapport à l'autre, que ce soit son compagnon de vie, que ce soit son collègue, son manager, ses enfants, ses amis. Ça change beaucoup, beaucoup de choses. Ses parents, enfin bref, c'est un moment carrefour dans la vie qui mérite qu'on se pose pas mal de questions et qu'on l'aborde sans tabou et de manière ouverte.

  • Speaker #0

    Et d'ailleurs, je relisais juste avant qu'on se parle aujourd'hui, l'introduction de ton livre, où tu expliques comment tu as abordé ce sujet lors d'un repas à table. J'ai 55 ans, je suis ménopausée, et comment les hommes d'un côté essayent de mettre une conversation en parallèle pour ne pas parler de ça, et que les femmes, voilà, ça libère la parole. Moi, j'ai pu remarquer que même les femmes ont du mal à parler de ce sujet entre femmes. Moi, quand je l'aborde, c'est dans l'intime, et en même temps, ça va nous concerner tout tous. Donc, comment on l'aborde, en fait, ce sujet-là ?

  • Speaker #1

    De manière un peu provocatrice, je dis, mais je le pense vraiment que, d'un coup, on met le projecteur sur ce qui se passe dans la culotte des femmes. En réalité, ne plus avoir de règles, ou avoir des règles plus longues, plus abondantes, moins abondantes, plus espacées. Ça commence là, en fait. Ce qui nous indique qu'il y a un début de ménopause. Après, il y a d'autres symptômes, comme des difficultés liées au sommeil, comme des sécheresses vaginales, comme une... une perte de libido, comme une prise de poids, particulièrement au niveau abdominal, comme un flou intellectuel. Enfin, il y a pas mal de choses qui peuvent nous tirer une petite sonnette pour dire tiens, il y a quelque chose qui est en train de se passer. Mais globalement, quand vous dites en effet, je suis ménopausée ou je suis en cours de ménopause, d'un coup, vous êtes en train de parler de votre vie génitale et du fait qu'elle est en train de se transformer. Mais vous êtes aussi en train de parler du fait que vous vieillissez. Et... On ne peut pas décorréler l'un de l'autre, sauf qu'en fait, on vieillit toute la vie. On grandit d'abord, mais on peut dire grandir, on peut dire vieillir même pour un enfant. Un enfant de 8 ans est plus vieux qu'un enfant de 5. Je veux dire, dès qu'on naît, on commence à figer, alors au début à croître. Et si on considère que le vieillissement est un processus de décroissance, d'une certaine manière, d'involution, ça, c'est à partir de 22 ans. À partir du moment où on arrive à l'acmé de la croissance. On décroît. Alors, nous, on croit qu'on est en pleine possession de nos moyens entre je ne sais quel âge et je ne sais quel âge. Bon, c'est très discutable et ça dépend vraiment de chacun. Mais la réalité, c'est qu'on perd des neurones à partir de 22, 25 ans, que notre métabolisme commence à changer à partir de ce même âge. On ne fabrique plus autant de tissus. Enfin bref, il y a plein de choses qui commencent à changer. Donc, en réalité, là encore, on est dans un processus dynamique et évolutif. Et le marqueur entré dans la ménopause n'est qu'un marqueur de plus, mais de plein d'autres marqueurs que vous avez commencé à voir. Enfin, moi, je n'ai pas commencé à voir apparaître mes rides. D'abord, je n'ai pas su exactement quand j'étais ménopausée, mais quand bien même, je n'ai pas commencé à les voir apparaître à ce moment-là. Mes cheveux ont commencé à blanchir à 29 ans. Donc, c'était un marqueur fort et je les ai laissés blancs dès cet âge-là. Donc, c'était un marqueur fort et évident. de ma transformation liée à un vieillissement de mon corps. Et il y en a plein d'autres, le lâchement des tissus, les seins qui tombent, ça n'attend pas la ménopause ou la périménopause. Donc c'est pour ça que quand tu disais tout à l'heure, quel que soit votre âge, vous serez un jour concerné, je pense qu'on gagnerait à entendre parler de tout ça et à préparer tout ça bien avant du moment où ça devient quelque chose qui est subi et qui est, pour certaines femmes, violent. Oui,

  • Speaker #0

    et d'autant plus que tu évoquais certains des symptômes. Je pense que peu d'entre nous savent que ces symptômes sont en lien avec la périménopause ou la ménopause. En tout cas, cette période charnière, en fait. Tu parlais du brouillard cognitif, par exemple. Moi, je l'ai appris il y a peu de temps. L'état dépressif, tout ce qu'on peut mettre sur le dos d'autre chose, finalement. Et qui peut être plus ou moins soulagé par... potentiellement un traitement de la ménopause.

  • Speaker #1

    Ou par d'autres choses d'ailleurs, par d'autres manières de vivre sa vie, en prenant en compte le fait que, ah oui, c'est peut-être lié. Ce que je trouve assez compliqué dans ce moment de périménopause, c'est que quand je disais que c'était un carrefour, c'est un moment où les enfants ont grandi, et on dit que plus les enfants grandissent, plus les problèmes grandissent avec eux. Et c'est vrai que parfois, c'est des moments où ils sont dans des incertitudes de vie, de choix, de... Des peines de cœur phénoménales, des moments là aussi un peu dépressifs. Ce n'est pas toujours un long fleuve tranquille d'accompagner des enfants qui peuvent aussi être dans le moment où ils quittent le nid. Avec tout ce que ça signifie aussi de changement radical. Aujourd'hui, c'est l'anniversaire de mon fils. Il a 24 ans.

  • Speaker #0

    Bon anniversaire. À toi aussi.

  • Speaker #1

    Oui, exactement. Mais c'est drôle parce que cette année, c'est la première année, je crois, où je n'ai pas pris ma journée pour moi. Comme quoi, ce n'est plus mon bébé, ce n'est plus mon enfant. Mais je lui disais tout à l'heure, en lui souhaitant un bon anniversaire, il ne vit plus avec nous depuis déjà plusieurs années, qu'en fait, c'est très troublant d'être le parent d'un adulte autonome. Alors, ça paraît ridicule quand on le dit comme ça. Oui, c'est évident, ma pauvre fille, bien sûr qu'ils grandissent, les enfants, qu'on les fait même grandir pour ça. s'affranchissent. Mais je suis contente d'avoir oublié cette année, de préserver cette journée, parce que ça veut dire que je suis adulte et je deviens une mère d'un adulte, c'est-à-dire une adulte face à un adulte. Et c'est vraiment un processus qui, je sens, là, est en train d'aboutir. Et c'est ce que je voulais et c'est ce qu'on voulait tous les deux, d'ailleurs, qu'il ne soit plus considéré comme un enfant, que je ne sois plus juste sa mère en tant que toute puissance maternelle, en tant que... C'est moi qui sais, c'est moi qui suis là pour te nourrir, pour se mettre à tes besoins. Enfin voilà, tout ça, ça se lâche. Mais c'est un processus évolutif, comme je le disais là aussi, et qui a commencé sans doute à partir du moment où il a quitté pour la première fois la maison. Donc, je ne sais plus exactement à quel âge, mais c'est en 2019. Donc, il avait 19 ans, il en a 24 aujourd'hui. Et je sens que tout ça, tu vois, je l'ai mis en place petit à petit, aussi avec son aide, parce qu'on en a discuté ensemble. parce qu'on a décidé de ce qu'on voulait faire de notre relation d'adulte à adulte. Mais voilà typiquement quelque chose qui peut être très dur à vivre dans une période très émotionnelle, où on est à vif, lié à tous les chamboulements hormonaux qu'on subit, mais aussi à vif en raison de la situation qui est vécue. Et je parle de ça, mais je pourrais être en train d'aider mes parents, je pourrais être en train d'être licenciée d'un boulot, je pourrais avoir des difficultés conjugales. Et c'est vrai que... On a tendance à mettre tous les symptômes sur toutes ces raisons. d'exister extérieur plutôt que de se dire mais attends, il y a peut-être un truc en moi qui vient accentuer ces symptômes, qui vient compliquer la manière dont je les perçois, dont je vis ce que je vis là pour l'instant, des burn-out, des choses comme ça. Je trouve que c'est ça qui est compliqué, c'est de démêler tout ça et tant qu'on ne se pose pas la question de qu'est-ce que je comprends de ce qui m'arrive, je pense qu'on passe à côté et qu'on vit le tourbillon et le maelstrom encore plus. plus violemment.

  • Speaker #0

    Et justement, les femmes qui... Alors tu disais que c'est une question que tu vas aborder avec elles quand elles sont dans cet âge qui peut concerner la périménopause. Une fois la surprise passée, parce qu'elles ne s'attendent peut-être pas à cette question, et voilà, qu'est-ce qu'elles attendent de toi ? Qu'est-ce qu'elles viennent te rapporter ? Dans justement cette révolution, que ce soit corporelle ou psychique. Peut-être qu'on viendra après au niveau sociétal.

  • Speaker #1

    C'est très mêlé. Il a fallu que je les détache les uns des autres pour que ce livre soit lisible. Et d'ailleurs, la partie corporelle est souvent vécue assez violemment par mes lectrices. Et elle commence à trouver un souffle dans la partie psychique. Je ne suis pas toute seule. Et enfin, dans la partie sociétale, à se dire Ah, mais en fait, on est une cohorte gigantesque ! Et donc, en général, quand elles finissent le livre, elles m'écrivent pour me dire, et j'ai encore reçu ça hier, et ça me fait hyper plaisir à chaque fois, Ah là là, votre livre m'a fait du bien parce que je ne suis pas seule. De se sentir appartenant à un ensemble, c'est extrêmement important. Donc, finalement, en réalité, c'est difficile de séparer dans notre propos une chose de l'autre, même si on peut revenir de façon plus accentuée sur chacune de ses parties. Alors, avec tout ça, j'ai oublié ta question. Ah oui, qu'est-ce qu'elles attendent de moi ? Oui, c'est ça. Alors, la plupart du temps, les femmes qui viennent me voir sont des femmes qui ont un problème avec leur poids ou leur image corporelle. Je dis où parce que je ne vois pas que des gens qui sont ou trop maigres, des femmes ou trop maigres ou trop grosses par rapport aux IMC. Je ne calcule pas les IMC. Et moi, ce qui m'intéresse, c'est la façon dont la personne se perçoit. Si elle arrive jusqu'à moi, c'est comme je suis psychologue et diététicienne nutritionniste. Si elle arrive jusqu'à moi, c'est que... Elles arrivent par la porte d'entrée de la question du poids, de l'alimentation ou de l'image corporelle. Quand je leur demande où elles en sont par rapport à la ménopause, là tout de suite, elles commencent à se dire Ah mais oui, attends, j'ai pris du poids, c'est vrai, depuis combien de temps ? Ah tiens, c'est marrant. Ça fait deux ans, mais ça fait deux ans que mes cycles ont changé. Non, je ne suis pas encore complètement en ménopause. Elles commencent elles-mêmes à faire des liens. Et en tant que psychologue, moi je ne parle pas du poids forcément pour maigrir ou pour grossir. Je parle de la question de se sentir bien dans son corps et de sentir que son corps marche de manière optimale, fonctionne de façon confortable pour la personne qui est dedans dans ce corps. Donc, quand elles commencent à parler de leur corps, elles parlent souvent aussi de plaisir et de l'alimentation. Elles parlent du plaisir, elles parlent de leur travail, elles parlent de leur famille, de leur conjugalité, de leur sexualité. Donc en réalité, on arrive très vite sur plein de sujets qui sont impactés par la ménopause. Le travail, le flou intellectuel, les enfants qui s'en vont, le syndrome du nid vide, leur sexualité, la perte de libido, éventuellement la sécheresse vaginale, le fait qu'elles ont du mal à en parler à leur conjoint, qu'elles se forcent éventuellement, ou bien elles ne se forcent plus, mais ça crée une espèce d'état d'incompréhension entre le conjoint et la femme en question. Donc finalement, on aborde... par plein de portes d'entrée, mais qui sont autour de la question du corps et du mieux-être dans le corps, toutes ces questions-là.

  • Speaker #0

    Et oui, tout ça, c'est complètement imbriqué, effectivement.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    J'aime beaucoup quand tu parles de la façon dont tu abordes cette relation au corps, en fait, et au corps qui évolue. Alors, tes patientes ne font pas tout de suite le rapprochement avec la ménopause. Comme tu disais, ça leur donne une piste d'exploration. Mais d'aller au-delà, d'essayer de changer quelque chose, comment je vis avec ce corps qui change et qui se transforme ?

  • Speaker #1

    Ce n'est pas forcément des pistes au sens, il faut aller par là et comme ça, pour ne pas aller perdre du poids. C'est leur donner des éléments de compréhension d'un corps qui évolue et de travailler avec elle sur l'acceptation. de cette évolution parce qu'elle est, on l'a dit, inerrante à l'état de vie. D'ailleurs, la seule chose qui est figée dans la vie, c'est la mort. C'est clair. C'est un moment où vieillir, c'est aussi prouver qu'on est vivant. C'est la condition sine qua non au fait d'être vivant.

  • Speaker #0

    Oui, merci de cette... Ce n'est pas une image, ce n'est pas une métaphore, de cette vérité.

  • Speaker #1

    Oui, qui a l'air totalement frappée au coin du bon sens. Mais d'ailleurs, dans mon livre, je le reprends là, j'ai cité Simone de Beauvoir, qui, dans La vieillesse, dit La vie est un système instable où à chaque instant... L'équilibre se perd et se reconquiert. La loi de la vie, c'est de changer. Cette phrase, j'ai trouvé qu'elle était tellement juste, tellement joliment dite. Cet état d'équilibre qui se perd et se reconquiert ne veut pas dire je vais redevenir comme avant et se reconquiert. C'est-à-dire qu'on sent bien qu'il y a le travail de conquête, d'aller au-devant de cette… presque de cette… terra incognita, tu vois, ce pays que je ne connais pas encore, et pour moi la ménopause dans laquelle on vit quand même 40% de sa vie en étant ménopausée.

  • Speaker #0

    Mais oui, maintenant que tu le dis.

  • Speaker #1

    On vit longtemps, c'est le réactuel.

  • Speaker #0

    Mais ça aussi, je trouve que c'est important. Il faudrait faire des slogans, parce que, mais oui, 40% de notre vie, effectivement.

  • Speaker #1

    C'est ça, donc, et on y viendra tout à l'heure au niveau sociétal, mais t'imagines l'importance que ça a. On vit 40% de sa vie. En ménopause, on ne peut pas juste être invisibilisé d'un coup de crayon. Hop, tu n'es plus en vie génitale, tu ne sers plus à rien pour fabriquer des bébés et participer à la survie de l'espèce, tu n'existes plus. Si j'existe encore 40% de ma vie, c'est presque la moitié, c'est énorme. Et comme la longévité va encore augmenter, je pense qu'on ne va pas être loin des 50%. Donc, je trouve que le fait d'avoir accès à cette espèce de révélation, de quelque chose que si on réfléchit deux secondes, on connaît tous. On est tous capables de faire une soustraction et un pourcentage de combien représente le temps de vie. Mais je te t'avoue que moi, je suis tombée de ma chaise le jour où j'ai découvert ce chiffre, où j'ai fait ce fameux calcul. Je me suis dit, waouh, c'est dingue, j'aurais jamais imaginé. Parce qu'on trimballe aussi nos propres, tu le sais aussi bien que moi, nos propres représentations, nos propres croyances. Et pour moi, c'est vrai qu'avant... Au-delà de 50 ans, au-delà de la retraite, on n'existait plus vraiment. Ah oui, en parlant de la retraite, si la retraite se maintient à minimum 63 ans, voire 65, ça veut dire que ménopausée, on va travailler pendant encore 15 ans, c'est-à-dire un tiers de sa vie professionnelle totale. Donc les gars et les femmes qui sont dans les entreprises, rappelez-vous que pendant 15 ans, vous serez tous et toutes... en état de travailler, en état de fabriquer de la valeur, qu'elle soit intellectuelle ou physique, alors que vous serez ménopausée. Donc, je trouve que comprendre, avoir la révélation de tout ça, avoir ces informations, pouvoir se situer à l'intérieur de ce continuum, c'est déjà énorme. Moi, ce que j'entends, c'est souvent que les femmes se disent Ah, mais alors je ne suis pas coupable de ce qui m'arrive je suis fatiguée, fatigable, j'ai besoin de dormir beaucoup plus qu'avant, je dors mal donc je suis fatiguée, fatigable donc je suis en flou intellectuel et tout ça, c'est pas de ma faute tu sais on a tendance à toujours mettre tout sur le compte de la personne, il faut qu'elle ait la volonté de maigrir, il faut qu'elle ait la volonté de faire du sport il faut qu'elle ait la volonté de bosser jusqu'à tel âge, il faut qu'elle ait... oui mais il y a des moments où le corps est ce moment-là de transformation du corps j'insiste, ce moment de périménopause pas la ménopause... Le moment de périménopause qui nous fait arriver à la ménopause. C'est cinq années, sept années qui entourent ce moment. Certes, c'est long, mais c'est un moment de transformation pendant lequel notre corps part dans tous les sens. S'il fallait le comparer, pour moi, le plus comparable, c'est la puberté.

  • Speaker #0

    Exact.

  • Speaker #1

    Notre corps, il part dans tous les sens à la puberté. Il prend des seins, le pénis s'allonge, les poils qui poussent, les formes qui changent, les garçons qui se trouvent trop maigres, ceux qui se trouvent trop ronds. Il y a les filles qui se trouvent trop poitrines, qui ont des formes trop de femmes, trop de... qui ne sont pas encore mentalement prêtes à assumer ça, les dépressions liées à la ménopause... Oui, les deux.

  • Speaker #0

    Tout ça,

  • Speaker #1

    c'est une réalité. Et pour moi, ce sont d'ailleurs une au début et l'autre à la fin de la vie génitale. Il y en a une qui ouvre la vie génitale et l'autre qui la ferme. Et c'est tout aussi bouleversant. Mais oui,

  • Speaker #0

    et j'aime bien quand tu fais cette comparaison, entre guillemets, avec la puberté, ou en tout cas dans le bouleversement que nous traversons dans ces moments-là. Parce qu'en fait, la puberté, ça commence à être su. pas banaliser, ce n'est pas le bon mot, mais on sait que c'est bouleversant pour... Si on parle des jeunes filles, pour les jeunes filles, avec ce corps qui se transforme, les jeunes garçons aussi, les adolescents aussi, mais en tout cas, nous, en tant que femmes, on traverse ça, mais à la ménopause, on n'en parle pas de ça. Ça n'existe pas. C'est complètement invisible.

  • Speaker #1

    Alors, pourquoi ? Parce que en tant que maman, quand on a son enfant, ou n'importe, un instit, un prof, enfin bref, Quand on a un médecin, nos enfants qui traversent ces périodes, on les a connus, on les a vécus, alors de façon singulière aussi, chacun à sa manière. Mais quand on a vu, je ne sais pas, son frère manger comme 4 à 17 ans, le jour où on a son fils qui mange comme 4 à 17 ans, on se dit, ben oui, en fait, il doit y avoir une logique, tous les jeunes garçons mangent comme 4 à 17 ans, donc une grande, grande partie. Nous qui arrivons à cette période de périménopause, est-ce qu'on a des mères qui nous ont parlé ? de leur ménopause ? Pas du tout. Il y a une vraie lacune de transmission sur cette question de la ménopause parce que, pour les raisons qu'on évoquait tout à l'heure, un peu de honte, un peu d'intimité, un peu de vieillissement, un peu de il ne faut pas parler de ces trucs de bonne femme dans les générations précédentes et encore, nous, notre génération, n'a pas eu d'informations concernant les règles par leur mère, plutôt par leurs amis, par... les cours éventuellement de SVT dans lesquels on en parlait encore. Je ne sais même pas, on parlait de l'appareil génital, mais je ne suis pas sûre. Oui, à l'époque,

  • Speaker #0

    je ne suis pas sûre.

  • Speaker #1

    Moi non plus. À l'heure actuelle, on parle des règles dans les cours de SVT, mais on ne parle pas de ménopause, même à l'heure actuelle. C'est-à-dire que ces jeunes gens qui ont 13 ans aujourd'hui, si la société civile ne prend pas la main sur le fait de casser ce tabou, aujourd'hui, ils n'auront pas d'informations sur comment un corps évolue. Au-delà de la vie génitale. Eh oui,

  • Speaker #0

    mais tu vois, même d'une manière générale, il y a peu d'informations, il y a surtout des injonctions autour du corps qui évoluent. Puisque nous pouvons avoir cette croyance que le corps va rester le même, en fait, de la puberté jusqu'à la mort, finalement. Et être en lutte constante, surtout, je pense, en tant que femme, pour maintenir un corps qui reste dans une forme poids, qui ne seraient censés pas vieillir, enfin ce que tu disais tout à l'heure. Donc là aussi, il y a du boulon.

  • Speaker #1

    Oui, c'est notre grand-nada, toi et moi, cette histoire de réjunction. Oui, alors d'autant plus que leisme change, c'est-à-dire que jusqu'au moment de la fin de la vie génitale, globalement, jusqu'au moment où tu n'es plus une reproductrice, il faut rester mince, avoir l'air jeune, pour être désirable, être potentiellement fertilisé. Je ne sais pas, on se met contre ça.

  • Speaker #0

    Dieu, oh là là !

  • Speaker #1

    Mais oui, mais enfin, il y a ce côté-là quand même, tu vois. C'est-à-dire que tu dois être aimable, on va dire, pour faire ça plus joli. Mais en vue de quoi ? En vue de la survie de l'espèce et en vue de pouvoir te reproduire. Bon, tu dois être jeune, belle, mince, le triangle infernal. À 50 ans, tu es, par le fait des âges, plus tout à fait jeune. Mais tu dois avoir l'air jeune. Tu dois rester belle, mais plus pour être fécondable. Mais cette fois, pour rester en bonne santé. Donc le prisme, il a un peu changé. Tu vois ? Alors rester en bonne santé, à la fois pour toi, pour vivre de longues années en forme, bien sûr qu'il n'a pas envie de ça, mais aussi pour la société. Parce que si tu n'es pas en bonne santé, si tu continues à fumer, si tu continues à grossir, si tu as un syndrome métabolique, si tu te viens en baise, si tu as des problèmes cardiovasculaires, tu vas coûter cher à la société. Déjà que tu ne sers plus à rien, c'est en plus plus cher. Donc ça nous met quand même toujours dans des schémas dans lesquels, et moi je le vois, je vois la transformation des demandes qui étaient, je veux redevenir mince parce que je veux rencontrer quelqu'un, je me plais mieux dans ce corps plus mince, mais aussi sans le savoir inconsciemment, je réponds mieux au canon esthétique, blablabla. À, oui, mais là, mon médecin me fait peur, j'ai pris du poids, il me dit que il ne faut pas grossir à la ménopause, c'est le pire parce que les problèmes cardiovasculaires arrivent, parce qu'on rejoint. les risques des hommes dans ce type de maladie. Et donc, parce que je risque de plus facilement tomber malade, d'avoir un cancer, à voir si avoir ça, donc il faut que je maigrisse.

  • Speaker #0

    Pour ma santé. Et je me demande même s'il n'y a pas un côté encore plus délétère à cette injonction de rester en bonne santé qui doit passer par la minceur et qui, de toute façon, va repropulser les femmes exactement dans tout ce qu'elles ont connu depuis leur plus jeune âge. Mais oui,

  • Speaker #1

    et du coup, c'est impossible de s'en sortir, en fait. Je constate aussi ça complètement. dans l'évolution du discours. Généralement, je ne sais pas pour toi, mais les personnes qui arrivent vers moi connaissent mon positionnement autour du culte de la minceur, autour de la lutte contre cette culture de la minceur.

  • Speaker #0

    Mais tu ne peux pas lutter contre la santé.

  • Speaker #1

    C'est ça, tu ne peux pas lutter contre la santé. Il y a toutes ces croyances à ce niveau-là. Et on en reste dans il faut, il faut, il faut.

  • Speaker #0

    Ça, ce sont les injonctions. Et ça nous met, nous qui luttons contre les régimes, contre la minceur à tout prix, contre l'amaigrissement à tout prix, ça nous met, alors c'est bien, c'est intellectuellement intéressant, ça nous met aussi dans une posture qui est obligatoirement différente, puisque ça nous oblige à aller chercher avec nos patients, les personnes qui nous font confiance, les bénéfices secondaires de leur corps, les raisons qui les font. manger de façon ou anachronique ou en résonance avec leurs besoins corporels, d'aller réinterroger ces envies de manger émotionnelles et d'aller travailler sur cette question de l'acceptation du corps qui change. Alors là, la chance qu'on a quand même, c'est que, enfin ça peut être des images repoussoires aussi, mais moi je l'entends souvent chez des femmes qui me disent je ne veux surtout pas devenir comme ma mère où elles ont l'impression que leur mère s'est laissée aller. Enfin, tu vois, on a toujours un peu ce truc de t'as pas eu assez de volonté à un moment donné. Et puis, elles ont toujours une copine qui est mince. Mais d'autres quand même qui ont grossi ou qui ont pris un peu, surtout d'ailleurs celles qui ont toujours tenté de rester minces et qui, à un moment donné, se font rattraper par ces changements du corps. Enfin, tu regardes n'importe quelle personne un peu plus âgée que toi et tu vois bien que... les peaux se relâchent, que les visages se rident, que la peau se fripe, qu'elle s'assèche, qu'elle s'amincit, qu'elle tombe. Donc tu les vois les changements. Enfin je veux dire, tu sais, on voit régulièrement passer sur Instagram ces espèces d'avant-après ou d'évolution au fil du temps d'acteurs ou d'actrices célèbres. Bon ben même des gens qui peuvent être communément trouvés beaux, enfin je sais pas moi, un Brad Pitt, ben oui, force est de constater qu'il a changé entre l'âge de 20 ans et les presque 60 qu'il a aujourd'hui. C'est une évidence. Après, on peut me dire, oui, mais il est encore plus beau, il est moins beau. Ce n'est pas le sujet. Le sujet, c'est le changement.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    La beauté, c'est totalement subjectif. On peut trouver que, je ne sais pas qui, va s'être amélioré en vieillissant. Des femmes, des hommes d'ailleurs, vont avoir pris une espèce de maturité dans le visage, dans les traits. Bon, voilà. Mais ça restera toujours un avis subjectif.

  • Speaker #1

    Complètement. Et d'ailleurs, ces avis sont souvent très différents entre les hommes et les femmes. On dit communément d'un homme qui vieillit bien ou qu'il acquiert une certaine maturité, une espèce de maturité séduisante en fait. Bon, au-delà de 50 ans, nous on va être un peu l'image de la grand-mère au coin du feu. Oui,

  • Speaker #0

    alors... Ça bouge, c'est marrant parce que tu sais, il y a ces expressions, 50 c'est le nouveau 60, 40 c'est le nouveau 50. C'est-à-dire que je trouve que moi j'ai 56 ans, alors de deux choses l'une, ou je fais mon âge et j'ai 56 ans, mais de fait ma vie, mes activités ne sont pas celles de la grand-mère au coin du feu. Je ne suis pas grand-mère non plus, mais ça ne changerait rien. Ou alors... je ne fais pas mon âge. Et il y a souvent des gens qui pensent, qui te font plaisir en disant Ah, tu ne fais pas ton âge Mais en fait, ce n'est pas le sujet. Le sujet, c'est comment je me sens moi à l'intérieur. Si tous les matins, je me réveille, c'est quelqu'un en ce moment en ayant mal aux genoux ou je ne sais pas quoi, je les sens mes 56 ans, je m'en fiche de ne pas les paraître. En fait, c'est quoi mon être par rapport à mon paraître ?

  • Speaker #1

    Mais oui, mais c'est toujours cette question de revenir, oui, tu le dis très bien, à l'être et à sortir de l'injonction au paraître. Que ce soit, nous l'avons dit, autour de la forme du corps, de l'âge, et c'est cette confrontation aussi, cette période de la ménopause. encore, toujours, ces dictates, cette peur du corps qui change, qui vieillit. On n'en sort pas, en fait.

  • Speaker #0

    Oui, tu vois, tu parlais des hommes, des femmes. Typiquement, les cheveux blancs sur une femme, ou ça fait négligé, ou ça fait vieux. Chez un homme, je prends l'exemple, je ne sais plus comment s'appelle l'acteur, qui a des cheveux gris-argentés, on l'appelle le renard argenté. Là, on dit de Laetitia, la princesse d'Espagne, ou la reine d'Espagne, je ne sais pas ce qu'elle est exactement, qu'elle se laisse aller parce qu'elle a une mèche de cheveux blanc dans sa chevelure. Rien à voir dans la façon dont on est perçu sociétalement, socialement. Et là, on bascule sur la partie, la troisième partie, la partie sociétale. Mais la société attend de nous quelque chose que le corps et que la vie ne peuvent pas faire. Et on le voit bien avec ces autres figures qui nous effraient. d'actrices qui se sont, ou d'acteurs d'ailleurs, Mickey Rourke entre autres, mais qui se sont déformées à force de vouloir rejoindre une espèce de jeunesse perdue quand leur corps ne disent pas du tout la même chose. D'ailleurs à ce propos, j'avais vu un film dans lequel il y avait Robert De Niro et Al Pacino, je crois, ils étaient là les deux, sur cette période, enfin tu sais toujours un peu les films de Scorsese là, qui se passent dans les années 20-30. Et en fait, on les suivait sur un long temps de vie, mais ils avaient décidé d'utiliser l'intelligence artificielle pour rajeunir leurs traits, mais garder leur corps, leur expression, leur voix. Ce qui donnait un visage jeune sur un corps vieux. Enfin, sur un corps vieux, sur un corps de leur âge. De leur âge. 80 ans quasiment ou carrément. Et je me souviens que tout le monde disait Ah, c'est extraordinaire, c'est génial et tout Et moi, en fait, je regardais ce film et je n'arrêtais pas de me dire qu'il y a une désynchronisation, quelque chose qui ne colle pas entre leur mouvement, la façon dont ils bougent, leur corps, dont ils marchent, etc. et leur visage tout jaune dessus. Ça ne collait pas, tu vois.

  • Speaker #1

    C'était décalé, oui.

  • Speaker #0

    Et donc... Tu peux vouloir rester jeune de visage, admettons que ça marche, admettons qu'un jour on puisse se coller un masque IA qui fait de nous des très tout jeunes, j'en sais rien, j'ai n'importe quoi. À un moment donné, notre corps raconte aussi notre vie, mais notre visage d'ailleurs raconte notre vie, raconte ce qu'on a traversé. Notre corps, il est un témoin de notre passage dans la vie. Il n'est pas juste un support, il n'a pas juste une fonction de nous permettre de bouger, courir, danser, machin. Les vergetures des femmes qui ont eu des vergetures pendant leur grossesse, elles sont des témoins. Elles sont des marques d'un existant. Et moi, je trouve ça beau aussi, toutes ces marques et ces changements. Le fait qu'on n'ait plus le corps. Ou tu sais, des fois, tu vois des femmes dans la rue, elles ont un corps très juvénile. Tu te dis, bon, je ne sais pas, elle a peut-être 25 ans. Et tu te retournes et en fait, elles ont un visage très marqué. Par exemple, ça peut arriver, tu vois, parce que la manière dont elle s'habille, etc. Et pareil, c'est un petit peu bizarre. Il y a comme une espèce de non...

  • Speaker #1

    D'anachronisme. Oui,

  • Speaker #0

    c'est ça. C'est moi qui me dérange. Mais bon, après, ça, c'est très personnel. Je n'ai pas d'avis pour les autres. Je dis pour moi ce que je ressens. Mais tout ça pour dire que je crois qu'il y a une espèce de fausse promesse à dire que... Si tu as l'air jeune, tu es jeune, mais c'est faux. Si tu as l'air jeune, tu gardes comme peut-être que Brad Pitt, quand il sort de son lit, il fait ouille, ouille, ouille. On ne sait pas.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Et pour en venir justement à la troisième partie de ton livre et ce côté sociétal, il y a entre autres, tu le disais au début de notre entretien, comment les femmes qui te lisent, t'électristes, écrivent en te disant... Ah, mais je ne suis pas toute seule, en fait, on est toutes à vivre ça. Et je pense qu'une des causes, en fait, qui nous fait nous sentir si seules à ça, alors, on en a parlé, il y a la non-communication sur le sujet, la non-transmission, mais aussi la non-identification à d'autres femmes, en fait, de 45 ans, 50, 60 ans, parce qu'on n'en voit pas, en fait, elles sont invisibles autour de nous.

  • Speaker #0

    Oui, alors, juste, je fais une... Petite remarque. Régulièrement, notamment les femmes qui sont sur les réseaux sociaux, me disent oui, vous dites qu'on ne les voit pas, mais moi j'ai l'impression qu'on ne parle que de ça, de la ménopause, de machines qui s'expriment sur la question, d'avoir du contenu là-dessus. Au contraire, j'ai l'impression qu'on ne parle plus que de ça. Pour quand même juste comprendre que les réseaux sociaux ont un système algorithmique qui pousse des contenus en lien avec les contenus que tu regardes. Tu le sais très bien puisque tu es aussi sur les réseaux sociaux. Mais ce qui fait que si demain je me mets à regarder des contenus avec ne serait-ce que un ou deux de peintres impressionnistes, je vais avoir plus l'impression qu'il n'y a plus que cette peinture dans le monde. Si je regarde un DJ électro, je vais avoir l'impression qu'il y a... plus que cette musique qui est produite dans le monde. Et de la même manière, si quelqu'un me suit, si je fais un peu de contenu ménopause et que cette personne a aimé mes contenus, l'algorithme va lui pousser des contenus ménopause. Moi, quand j'ai écrit ce livre, c'est-à-dire l'année dernière, en 2023, je l'ai écrit janvier et août 2023, j'ai cherché des livres, j'ai cherché des comptes Insta, j'ai cherché qui s'exprimait. Tout est dans mon livre. En fait, tout ce que j'ai trouvé, je l'ai mis dans mon livre tellement il n'y en a pas beaucoup. j'ai pas dû faire des choix j'ai écrit mais non il n'y a pas grand chose vous êtes très peu en fait on est très peu à écrire sur le sujet en plus moi j'écris avec une posture qui est particulière qui est celle d'une professionnelle de santé donc j'écris à travers les femmes que je reçois pas à travers mon témoignage c'est comme si j'étais une espèce de bêta testeuse de la périménopause j'ai pas Je m'y suis mise dedans, mais je m'y suis mise comme un élément parmi plein d'autres. Et j'avais vraiment à cœur de citer et de m'appuyer sur des histoires vécues pour parcourir ce qui se passe dans le corps, ce qui se passe dans la tête et ce qui se passe dans la société. Mais vraiment, j'ai cherché des représentations. Il y en a très, très peu. Alors on va dire oui, mais regarde Karine Viard, elle continue à tourner. Elle a 50, je ne sais pas, 5 ans. Oui, Karine Viard, voilà. Tu peux m'en citer une, c'est comme les actrices grosses. Tu vas m'en citer Michel Bernier et sa fille, je ne sais plus comment elle s'appelle, peut-être parce qu'elle fait une série ou Marie de Berry.

  • Speaker #1

    C'est vraiment une exception en fait dans la représentation.

  • Speaker #0

    Exactement. Et le fait que ce soit exceptionnel prouve bien à quel point on n'est pas du tout dans une représentation d'inclusivité, mais pas seulement par rapport au corps. C'est vraiment un peu comme ça. Je parlais du corps, mais par rapport à l'âge, on parlait de l'âge, mais par rapport à la couleur de peau, par rapport au type de cheveux, par rapport... Non, il n'y a pas. En réalité, il y a des petites tentatives un peu pour se faire croire qu'on est inclusif pour pas mal de marques. Et puis après, l'inclusivité, elle est dans tous les sens, c'est-à-dire que ce n'est pas seulement dans ce que j'affiche en tant que pub ou en tant qu'une vidéo. C'est aussi qu'est-ce que je mets dans mes magasins. C'est aussi quels produits je propose, à quel âge. Quand on a... Des personnes qui ont plus de 80 ans, qui parlent de l'audition, par exemple. Voilà, typiquement, un des éléments qui peut changer. Avec la périménopause, ménopause, enfin, arrivé à la soixantaine, on devrait tous aller voir un gériatre entre 60 et 65 ans.

  • Speaker #1

    C'est le mot qui fait peur, là.

  • Speaker #0

    Tu vois, ta réaction, c'est la même que la ménopause.

  • Speaker #1

    C'est ça, c'est ça. C'est le médecin des vieux.

  • Speaker #0

    Alors, moi, j'en avais discuté longuement avec un gériatre. parce que j'avais fait une intervention dans le salon des seniors, on est senior à 65 ans quand même. Ah oui ? Et en entreprise, on est senior à 45.

  • Speaker #1

    Mon Dieu, mais c'est horrible. J'avais déjà entendu ça, mais c'est horrible.

  • Speaker #0

    Donc ?

  • Speaker #1

    C'est horrible parce que c'est connoté, en fait. Parce que senior, surtout pour les hommes, senior dans une entreprise, c'est plutôt valorisé. Pour les femmes, il me semble que c'est une autre paire de manches. Exactement. Quand même. Ça aussi,

  • Speaker #0

    on ne l'est pas visibilisé. C'est-à-dire que tous les postes seniors... de direction et compagnie sont essentiellement tenues par des hommes. Les femmes, ça fait belle lurette qu'elles ont atteint le plafond de verre et qu'elles ne bougeront plus. Et qu'elles, elles croisent les doigts en se disant pourvu qu'on ne colle pas au placard, pourvu que je garde mon poste. Et d'ailleurs, elles finissent par faire un burn-out parce qu'elles n'ont plus rien d'intéressant à faire et qu'elles ne progressent plus et qu'elles ne se challengent plus. Ou alors on leur en colle, en colle, en colle, en colle et comme elles ont cette espèce de truc un peu de perfection, de il faut que je fasse tout que la charge mentale, elles s'en sont bouffées pendant… pendant 20 ans, donc, elles pensent qu'elles peuvent, elles peuvent, et à un moment donné, elles craquent, leur corps craque, leur tête craque, et c'est la dépression, sous forme de burn-out, quand c'est en lien avec le travail, alors que les hommes ne sont pas du tout là-dedans. Pas du tout, pas du tout dans les mêmes revendications non plus, pas dans les mêmes attentes. Je le dis dans mon livre, mais un homme, quand on lui dit t'es senior il dit ok, qu'est-ce que tu me donnes à manager ? Comment tu reconnais cette sécurité ? Les femmes, elles sont... je vais continuer à faire ce que je fais et puis j'espère que tout va bien donc c'est vraiment quelque chose à deux niveaux, je pense que la société ne changera pas si nous-mêmes On ne porte pas ces revendications, qu'on ne casse pas ce tabou, qu'on ne se permette pas de parler d'un ménopause. Ou alors si les femmes entraînées, elles en parlent pour dire j'ai pris des kilos, j'ai pris du ventre, c'est l'horreur et tout, ça fait chier. Toi, comment tu fais ? Pourquoi tu n'as pas pris ? Quelle est ta méthode miracle ? Comment je vais faire pour éviter de continuer à prendre ? Mais globalement, sinon, c'est tout. C'est tout ce qu'elles échangent. surtout dans les niveaux les plus hauts de la société. Il y a une sociologue qui s'appelle Cécile Charlappe qui a fait sa thèse sur la question de la périménopause-ménopause et qui en a fait un bouquin, puis qui a écrit un autre bouquin là-dessus, La fabrique de la ménopause et ménopause idées reçues. Et elle montre qu'on parle beaucoup plus facilement de la ménopause dans les catégories socioprofessionnelles moins élevées et que là aussi, on a une espèce de... réticence, plus on augmente dans les catégories socioprofessionnelles et moins on parle de l'intime, moins on parle des contingences corporelles. Il faut être une espèce d'esprit.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Ah oui, c'est à cause de ça. Ok, nous ne serions qu'intellect, esprit et le corps.

  • Speaker #0

    C'est sale. Le corps, c'est sale. Le corps, ça vieillit. Le corps, ça grossit. Or, c'est ça.

  • Speaker #1

    C'est pas ce qu'on veut.

  • Speaker #0

    Non, parce que c'est un marqueur de catégories socioprofessionnelles que de rester mince.

  • Speaker #1

    Mais oui. Et pour en revenir, parce que tu m'as titillé avec cette histoire de gériatre, parce qu'après, c'est moi qui t'ai emmenée sur autre chose, mais tu disais, alors on devrait...

  • Speaker #0

    Oui, alors moi, j'en avais discuté avec ce gériatre qui était un jeune gériatre et je lui avais dit, je me pose la question, parce que pour moi, gériatre, c'est quand tu es plus autonome et qu'il faut remettre en place des choses. Et il m'a dit, mais pas du tout. En fait, on devrait tous, comme on fait, si tu veux, un check-up à 50 ans. mammographie, éventuellement cardiologue, bref, qui a un peu ce moment où on se dit, tiens, ça vaudrait peut-être le coup d'aller voir de quoi je pars, et une analyse biologique pour savoir un peu comment vont tes marqueurs. Et bien il m'a dit, entre 60 et 65 ans, c'est bien d'aller voir un gériatre, non pas parce que vous sentez que vous êtes diminué, mais pour savoir éventuellement ce qui peut être mis en œuvre, d'abord vérifier l'audition, vérifier... la vue. Il y a souvent des gens qui sont mal corrigés parce que ça fait longtemps qu'ils ne se corrigent plus. Ça ne bouge plus beaucoup. Ils ne s'entendent plus très bien, mais qui renaclent au fait de faire un vrai... Tu sais, l'oreille, elle continue à grossir. Je ne sais pas si tu as remarqué, mais les personnes âgées, elles ont souvent des oreilles beaucoup plus grandes au fil du temps. Si tu prends des photos, je ne sais pas si tu as eu la chance ou tu as la chance de voir tes parents vieillir. Si tu prends des photos de quand ils étaient jeunes et la taille de leurs oreilles et après, le nez et les oreilles continuent à grossir.

  • Speaker #1

    Ah, ça alors !

  • Speaker #0

    Plus le visage qui souvent s'émassit. Donc, évidemment, en rapport, il y a quelque chose. Mais bref, tu peux avoir ton oreille qui grossit même de l'intérieur. Et donc, si tu as un canal auditif qui est petit, tu peux avoir plus de mal à entendre parce que tu as comme des espèces de boursouflures internes. Ce n'est pas grave. Ça peut être opéré, mais en soi, ce n'est pas grave si ça ne te gêne pas dans ton audition. Tu vois ? Ce n'est pas forcément une... perte au sens de la dégradation de ton audition, mais il y a des choses qui sont mouvantes toujours, ça change. Et il faut chercher un nouvel équilibre. Et donc pour tout ça, je me suis promis avec mon mari que nous irions voir un gériatre entre 60 et 65 ans pour faire un état un peu des lieux. Tu as les yeux aussi avec des glaucomes ou la cataracte, des choses qui peuvent s'opacifier, changer et qui améliorent la qualité de vie quand elles sont prises en charge.

  • Speaker #1

    Bon, écoute, rendez-vous dans quelques années alors.

  • Speaker #0

    C'est ça, mais je pense que c'est bien aussi de le détabouiser.

  • Speaker #1

    Oui, mais c'est ça, c'est ça. Finalement, c'est aussi un message plus global, en fait, que nous avons envie de transmettre autour de cette période de la périménopause, ménopause. Et je suis en train de voir qu'on va bientôt se quitter, Laurence. Qu'est-ce que tu voudrais absolument dire avant qu'on se quitte, s'il y a le message le plus important ou quelque chose qu'on n'a pas encore dit que tu souhaiterais partager là ?

  • Speaker #0

    Vraiment, ce que j'ai à cœur de transmettre, c'est que le bien-être ne se compte pas forcément en chiffres, qu'on peut être en surpoids et se sentir bien, être en bonne santé, et qu'on est une unité, une singulière, comme je l'ai dit tout à l'heure, mais qui fait partie d'un tout. d'un ensemble et que cet ensemble peut nous affaiblir avec les injonctions, les dictates par exemple mais peut aussi nous rendre très fort et que je crois vraiment et je te remercie d'avoir ouvert la parole sur ce sujet avec moi aujourd'hui je crois vraiment que plus on entendra des choses autour de cette période de la vie plus on aura envie de la transmettre à nos enfants, moi j'adore que mon fils me dise quand il voit sortir mon éventail C'est la ménopause, maman. Et que ce ne soit pas un tabou entre nous, qu'on puisse en parler, qu'il ait compris peut-être aussi des moments où j'étais plus sensible, plus énervée, plus réactive. Enfin voilà, pour ne parler que de lui, mais c'est vrai pour les gens qui m'entourent. Et je suis très heureuse de m'être investie sur cette transmission. Moi, j'ai fait ce livre, ça m'a obligée à beaucoup m'acculturer. Et j'ai réalisé à quel point on était une chaîne gigantesque. de transmission d'informations. Tu as fait ta part aujourd'hui, tu la feras sans doute d'autres manières, à d'autres moments, avec d'autres personnes. Et c'est comme ça qu'on va gagner, c'est comme ça qu'on va faire bouger la société.

  • Speaker #1

    Mais oui, oui. Ah, j'aime beaucoup ce mot de la fin, peut-être, parce que c'est un message aussi d'espoir, en fait, que nous pouvons participer au changement.

  • Speaker #0

    On peut participer à cette révolution. Et alors, autre mot de la fin, il est vraiment important. Quand mes patientes me disent je me sens plus seule et surtout que je suis plus seule, Je me sens soulagée, libre après avoir lu ce livre. C'est ça que je veux dire, c'est que le passage est compliqué, mais que l'arrivée sur cette terre inconnue est une arrivée en fanfare. C'est-à-dire qu'il y a plus de liberté, il y a moins de contraintes, il y a moins de charge mentale, il y a plus d'envie, il y a plus de projets, il y a plus de dynamisme. En fait, on récupère tout un tas de choses qu'on avait perdues pendant le temps de l'installation de la ménopause. Et moi, quand je vois des femmes ménopausées qui sont... bourrée d'envie de faire des choses ou de s'écouter plus ou de se laisser plus de temps, plus d'espace, je me dis waouh, moi j'ai bien envie d'être là-bas aussi. Et j'aimerais donner envie aux femmes, j'aimerais qu'elles trouvent, grâce à ce livre, grâce à toi, grâce à toutes les fois, toutes les situations où elles en entendent parler, qu'elles comprennent que finalement elles ont en germe un autre champ qui va pousser, desquels elles vont récolter les fruits.

  • Speaker #1

    Tout à fait, tout à fait. Cette nouvelle page, finalement, en fait.

  • Speaker #0

    C'est une nouvelle page, exactement.

  • Speaker #1

    Qui s'est construite avec tout notre passé, notre parcours, mais comme une nouvelle page, en fait, de notre vie.

  • Speaker #0

    C'est tout à fait ça. Et il y en aura encore d'autres après. Mais oui,

  • Speaker #1

    mais oui, tout à fait. Bon, merci beaucoup, Laurence. Je suis contente que nous terminions sur cette note aussi joyeuse. Vraiment, je vous encourage. Tout est... tous, si des hommes nous écoutent, je sais qu'ils ne sont pas très nombreux. Mais voilà, parce qu'on n'en a pas tellement parlé, mais c'est une période où les femmes ont besoin d'être entourées, soutenues, compagnies. Comprise. Donc, je trouve que ton livre s'adresse là aussi aux hommes, aux compagnons ou enfants, frères, je ne sais pas, de toutes les femmes, en fait. Je rappelle le nom de ton livre, La Révolution Ménopause, qui est paru aux éditions Solar, qu'on trouve toujours en librairie.

  • Speaker #0

    Toujours,

  • Speaker #1

    j'espère. Vous pouvez commander auprès de votre libraire sans problème. Où est-ce qu'on peut te retrouver, Laurence, si les personnes veulent te contacter ?

  • Speaker #0

    Alors, on peut me retrouver sur mon site internet. Si on veut prendre rendez-vous, c'est sur Doctolib que ça se passe. Je vois des patientes et des patientes, mais essentiellement des patientes, en téléconsultation. Je ne fais plus de face à face, mais ça se passe en général très bien. Il y a sur mon site le lien avec Doctolib et il y a mon compte Instagram, la psy des kilos. Donc on peut mettre Laurence Aura, mais sinon la psy des kilos et en général on me trouve. J'aime bien aussi ce moyen de communication qui permet d'aborder des choses différemment, de façon évidemment plus ramassée, mais on peut aussi avoir des échanges dans les commentaires. Et moi, j'appelle mes followers. des flowers, des petites fleurs. Et j'adore parce que c'est vraiment un endroit de bienveillance et de paix, très harmonieux, où les gens disent les choses de façon très respectueuse. Je n'ai jamais eu affaire avec des haters ou des gens comme ça. Donc voilà, si vous voulez rejoindre le chant de petites fleurs, c'est là que ça se passe. Oui,

  • Speaker #1

    dans une communauté très bienveillante, effectivement. Nous mettrons bien sûr... tous les liens dans la description de l'épisode. Je te remercie beaucoup, Laurence, d'avoir pris ce temps pour partager avec nous. Et puis, je te dis peut-être à une prochaine fois.

  • Speaker #0

    Avec grand plaisir. Merci beaucoup pour ton écoute et pour cette balade qu'on a faite ensemble.

  • Speaker #1

    Merci à tous de nous avoir écoutés. J'espère vraiment que cet épisode vous aura inspiré. Vous savez où me retrouver, où retrouver Laurence. Je vous dis à très bientôt pour un prochain épisode. Et n'oubliez pas de le partager surtout. autour de vous. Je pense que ça peut permettre, voilà, comme on le disait, de diffuser et de partager autour de ce sujet qu'est la ménopause qui n'a pas à être tabou et qui représente vraiment une révolution mais pour toutes et tous, finalement. À très bientôt.

Description

Bienvenue à toutes et tous sur mon podcast « La pleine conscience du pouvoir » ! Je m’appelle Anne Pioz, je suis psychothérapeute spécialisée dans les troubles alimentaires. Avec ce podcast sur la relation avec l’alimentation, je vous accompagne à retrouver une relation sereine avec la nourriture et avec votre corps.


Dans cet épisode 116, j'ai la joie de recevoir Laurence Haurat, psychologue et nutritionniste.

Laurence est a créatrice du compte Instagram @lapsydeskilos et l’auteur du livre “La révolution ménopause” paru aux éditions Solar il y a tout juste un an, en septembre 2023. Un livre si bienveillant, chaleureux et rassurant ! Un livre qui nous aide à libérer la parole et surtout, à en apprendre plus sur cette période parfois redoutée, parfois attendue, mais sur laquelle peu d’informations circulent… une grande majorité d’entre nous n’ayant que peu d’idées de ce qui va se passer en elle à cette période. C’est bien pour cela que j’avais hâte d’évoquer la ménopause avec Laurence et avec vous ! Femmes, hommes, quel que soit votre âge, vous êtes ou serez concernés par la ménopause.


Alors, stop aux tabous et aux injonctions qui continuent de poursuivre les femmes quelque soit leur âge... je vous laisse découvrir notre échange passionné et passionnant !


Retrouvez Laurence sur son compte Instagram : https://www.instagram.com/la_psy_des_kilos/


Retrouvez moi sur Instagram ! https://www.instagram.com/annepiozpsy/


Vous pouvez soutenir le podcast « La pleine conscience du pouvoir » grâce à une contribution ici :  https://fr.tipeee.com/la-pleine-conscience-du-pouvoir/


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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Je suis Anne Piausse, psychothérapeute, et je vous accompagne à retrouver une relation sereine et intuitive avec votre alimentation. La pleine conscience du pouvoir est un podcast qui vous accompagne à reprendre le pouvoir dans votre relation avec la nourriture, à sortir des injonctions de la culture des régimes et à ne plus vous sentir seul avec tout ça. Dans ce podcast, je partage des outils, des réflexions. Je vous parle aussi de pleine conscience et d'introduire dans votre quotidien plus d'observations de votre propre fonctionnement. Je vous propose également des témoignages de femmes et d'hommes qui vivent ou ont vécu un trouble du comportement alimentaire ou une relation compliquée avec leur alimentation. Leurs témoignages vous permettront, je l'espère, de réaliser que nous sommes nombreux à nous retrouver pris au piège de cette relation toxique. Je vous laisse avec l'épisode du jour. Bienvenue dans l'épisode 116 du podcast La pleine conscience du pouvoir. J'étais très impatiente d'enregistrer et de vous... proposer cet épisode parce que le thème me tient particulièrement à cœur et que mon invité du jour a beaucoup à apporter sur ce sujet. Ce thème, c'est la ménopause et mon invité, c'est Laurence Aura. Bonjour Laurence.

  • Speaker #1

    Bonjour Anne.

  • Speaker #0

    Vous connaissez peut-être Laurence qui est la créatrice du compte Instagram La Psy des Kilos et l'auteur du livre La Révolution Ménopause paru aux éditions Solar il y a tout juste un an en septembre 2023. Un livre si bienveillant, chaleureux et rassurant. Un livre qui nous aide à libérer la parole et surtout à en apprendre plus sur cette période, parfois redoutée, parfois attendue, mais sur laquelle peu d'informations circulent. Une grande majorité d'entre nous n'ayant que peu d'idées de ce qui va se passer en elle à cette période. C'est bien pour cela que j'avais hâte d'évoquer la ménopause avec Laurence et avec vous. Femmes, hommes, quel que soit votre âge, vous êtes ou serez concernés. par la ménopause. Laurence est psychologue et nutritionniste et les femmes qu'elle accompagne traversent ce processus de transformation et de bouleversement qu'est la ménopause avec beaucoup de questionnements et parfois d'inconfort, en particulier face à un corps qui se modifie. Ce tabou qu'est encore la ménopause nous traversera donc toutes forcément. En parler, mettre en lumière ce processus, telle est notre intention, ainsi que de... combattre les idées reçues sur cette période révolutionnaire dans la vie des femmes. Merci Laurence pour ce livre et pour prendre la parole sur ce sujet. Pour commencer, est-ce que tu veux bien nous partager ce qui t'a amené à justement prendre la parole et écrire ce livre, La Révolution Ménopause ?

  • Speaker #1

    Alors je pense qu'il y a eu deux raisons qui m'ont amené à écrire ce livre, qui est plutôt d'ailleurs un livre sur le moment de la métamorphose, le moment du changement entre Je ne suis pas encore ménopausée et Je ne suis pas encore ménopausée Ça y est, je suis ménopausée, qu'on appelle la périménopause. Mais ça ne rendait pas bien en titre. La révolution périménopause, ça ne marchait pas. En fait, je crois qu'il y a eu deux choses. La première, c'est mon âge, moi, mon parcours personnel, moi, moi, moi, moi, qui m'a amenée à me poser des questions que je ne m'étais pas posées jusque-là. Et la deuxième est sans doute la plus grande influence qui m'a permis de commencer à me poser des questions sur moi et qui m'a donné très envie d'écrire ce livre. Ce sont mes patientes. Tu sais, il y a cette chose un peu étonnante. qui est que tes patientes, globalement, ont les préoccupations de ton âge. C'est-à-dire que moi, aujourd'hui, je ne vois plus beaucoup de jeunes mamans qui viennent d'accoucher, qui ont des enfants petits. Je vois plus souvent de femmes qui ont une quarantaine, 45 aînes. C'est aussi les personnes qui me suivent plutôt sur Instagram. Donc, c'est assez étonnant de voir que, finalement, tu as les patientes qui te ressemblent d'une certaine manière. Et donc, ces patientes à qui je demandais assez systématiquement, Vous en êtes où quand elles étaient plus ou moins autour de la 45e, 50e ? Vous en êtes où avec la ménopause ? Et là, les premières choses qui m'étaient répondues, c'était un peu, c'était ça. Alors malheureusement, vous n'allez pas le voir, vous allez l'entendre, mais non, j'en sais strictement rien. Me répondait-elle de cette manière ? Et je me suis rendue compte qu'elle ne savait même pas ce que c'était que la ménopause. Elle ne savait pas ce que c'était que les symptômes. Et donc, je me suis dit, ce n'est pas possible. En fait, personne ne leur parle de ça. Quand je leur posais la question, j'étais la première à évoquer cette question auprès d'elles. Donc, ni le médecin généraliste, ni le gynéco. Je me suis dit, mais attends, ce n'est pas possible. Mais toi, au fait, qu'est-ce que tu sais là-dessus ? Moi, je ne savais rien. Je savais juste, parce que je l'avais constaté avec mes patientes précédentes, que par rapport au poids qui est souvent au centre... de nos rendez-vous avec mes patientes, que par rapport au poids, il y avait l'idée reçue qu'on ne pouvait plus maigrir après la ménopause, que c'était comme si ton corps allait rester bloqué dans l'état dans lequel il était à ce moment-là. Et que mes patientes m'avaient prouvé que non, il y avait encore des évolutions possibles du corps, des évolutions morphologiques dans les deux sens d'ailleurs, maigrir, prendre du poids, que rien n'était figé et que donc on était dans un continuum corporel et de santé, et non pas dans des moments comme ça qui rigidifieraient tout par rapport à ce corps.

  • Speaker #0

    Oui, et c'est d'ailleurs, tu le disais, ces préoccupations corporelles, mais on va y venir parce que ton livre est séparé en trois parties, en fait, et je trouve intéressant vraiment la façon dont tu as articulé ton propos dans le livre. Donc, si ça te va, on va les dérouler. Et effectivement, la première partie, elle parle d'une révolution corporelle, sans oublier de ce fait les injonctions à la minceur d'une génération. Je ne sais pas si tu vas être d'accord avec moi, mais quand on a soupé, notre génération qui arrive à la ménopause et qui vient de traverser la ménopause, a déjà soupé de ses injonctions autour d'un corps mince. Donc la ménopause arrive par là-dessus avec cette potentielle prise de poids.

  • Speaker #1

    On a soupé dans les deux sens d'ailleurs. On a beaucoup mangé, on a marre, mais aussi a beaucoup fait autour de cette injonction de la minceur. Donc arrive aussi avec toute son histoire. Oui, tout le bagage. de son rapport à l'alimentation, d'informations brouillées entre le corps et la personne, et toute son individualité corporelle. Parce que c'est ça qui est troublant, mais en fait, toi tu le sais, moi je le sais parce qu'on est psychologue, mais c'est à quel point finalement chaque parcours de vie au sens large est individuel et singulier. Et comme c'est compliqué de faire des cas généraux de ces parcours si singuliers, donc tout ce qu'on va dire évidemment doit être nuancé. un de mes mots préférés, par le fait que chacune va vivre ce qu'elle va vivre. Et donc, on va parler peut-être de symptômes que certaines ne ressentiront jamais. Ça veut juste dire qu'elles sont différentes des autres et que chacune est différente. Les intensités des symptômes vont être différentes. Leur durée va être différente. Et donc, ça permet aussi de se rendre compte qu'il y a un sujet sociétal autour de la ménopause, qui est la troisième partie de mon boucle. bouquin. Il y a un sujet psychologique, il y a un sujet corporel, mais que surtout il y a un sujet très individuel.

  • Speaker #0

    Oui, je crois avoir entendu, tu vas me dire si tu confirmes cette information-là, que 80% des femmes vont ressentir des symptômes plus ou moins forts autour de la ménopause, et 20%... Rien du tout, en fait. Alors, je ne sais pas d'où c'est tombé. Tu vois, j'ai entendu ça dans un podcast que j'écoutais il n'y a pas longtemps. Non,

  • Speaker #1

    non, mais tu as raison. D'ailleurs, c'est une information que j'avais partagée, je crois, dans un de mes petits posts Ménopause. Oui, oui, 80% ressentent plus d'un symptôme.

  • Speaker #0

    Ah oui, c'est encore plus précis là, pour le coup.

  • Speaker #1

    C'est ça. Et 20% ne ressentent rien. Donc, c'est vrai que... Moi, je vois régulièrement des commentaires, notamment sur tout ce qu'on fait autour de la ménopause, de femmes qui disent Ouais, enfin, ça va, c'est quand même pas, il faut se calmer avec cette période. Ah oui, alors si tu fais partie des femmes qui n'ont rien ressenti, je comprends que tu trouves ça un petit peu aberrant. Juste, il faut savoir que plus de trois quarts des femmes ressentent quelque chose de différent, 4-5ème exactement, ressentent des symptômes qui sont parfois invalidants, qui parfois vont jusqu'à la dépression profonde. Enfin... C'est quand même des choses très, très fortes qui changent diamétralement le rapport à l'autre, que ce soit son compagnon de vie, que ce soit son collègue, son manager, ses enfants, ses amis. Ça change beaucoup, beaucoup de choses. Ses parents, enfin bref, c'est un moment carrefour dans la vie qui mérite qu'on se pose pas mal de questions et qu'on l'aborde sans tabou et de manière ouverte.

  • Speaker #0

    Et d'ailleurs, je relisais juste avant qu'on se parle aujourd'hui, l'introduction de ton livre, où tu expliques comment tu as abordé ce sujet lors d'un repas à table. J'ai 55 ans, je suis ménopausée, et comment les hommes d'un côté essayent de mettre une conversation en parallèle pour ne pas parler de ça, et que les femmes, voilà, ça libère la parole. Moi, j'ai pu remarquer que même les femmes ont du mal à parler de ce sujet entre femmes. Moi, quand je l'aborde, c'est dans l'intime, et en même temps, ça va nous concerner tout tous. Donc, comment on l'aborde, en fait, ce sujet-là ?

  • Speaker #1

    De manière un peu provocatrice, je dis, mais je le pense vraiment que, d'un coup, on met le projecteur sur ce qui se passe dans la culotte des femmes. En réalité, ne plus avoir de règles, ou avoir des règles plus longues, plus abondantes, moins abondantes, plus espacées. Ça commence là, en fait. Ce qui nous indique qu'il y a un début de ménopause. Après, il y a d'autres symptômes, comme des difficultés liées au sommeil, comme des sécheresses vaginales, comme une... une perte de libido, comme une prise de poids, particulièrement au niveau abdominal, comme un flou intellectuel. Enfin, il y a pas mal de choses qui peuvent nous tirer une petite sonnette pour dire tiens, il y a quelque chose qui est en train de se passer. Mais globalement, quand vous dites en effet, je suis ménopausée ou je suis en cours de ménopause, d'un coup, vous êtes en train de parler de votre vie génitale et du fait qu'elle est en train de se transformer. Mais vous êtes aussi en train de parler du fait que vous vieillissez. Et... On ne peut pas décorréler l'un de l'autre, sauf qu'en fait, on vieillit toute la vie. On grandit d'abord, mais on peut dire grandir, on peut dire vieillir même pour un enfant. Un enfant de 8 ans est plus vieux qu'un enfant de 5. Je veux dire, dès qu'on naît, on commence à figer, alors au début à croître. Et si on considère que le vieillissement est un processus de décroissance, d'une certaine manière, d'involution, ça, c'est à partir de 22 ans. À partir du moment où on arrive à l'acmé de la croissance. On décroît. Alors, nous, on croit qu'on est en pleine possession de nos moyens entre je ne sais quel âge et je ne sais quel âge. Bon, c'est très discutable et ça dépend vraiment de chacun. Mais la réalité, c'est qu'on perd des neurones à partir de 22, 25 ans, que notre métabolisme commence à changer à partir de ce même âge. On ne fabrique plus autant de tissus. Enfin bref, il y a plein de choses qui commencent à changer. Donc, en réalité, là encore, on est dans un processus dynamique et évolutif. Et le marqueur entré dans la ménopause n'est qu'un marqueur de plus, mais de plein d'autres marqueurs que vous avez commencé à voir. Enfin, moi, je n'ai pas commencé à voir apparaître mes rides. D'abord, je n'ai pas su exactement quand j'étais ménopausée, mais quand bien même, je n'ai pas commencé à les voir apparaître à ce moment-là. Mes cheveux ont commencé à blanchir à 29 ans. Donc, c'était un marqueur fort et je les ai laissés blancs dès cet âge-là. Donc, c'était un marqueur fort et évident. de ma transformation liée à un vieillissement de mon corps. Et il y en a plein d'autres, le lâchement des tissus, les seins qui tombent, ça n'attend pas la ménopause ou la périménopause. Donc c'est pour ça que quand tu disais tout à l'heure, quel que soit votre âge, vous serez un jour concerné, je pense qu'on gagnerait à entendre parler de tout ça et à préparer tout ça bien avant du moment où ça devient quelque chose qui est subi et qui est, pour certaines femmes, violent. Oui,

  • Speaker #0

    et d'autant plus que tu évoquais certains des symptômes. Je pense que peu d'entre nous savent que ces symptômes sont en lien avec la périménopause ou la ménopause. En tout cas, cette période charnière, en fait. Tu parlais du brouillard cognitif, par exemple. Moi, je l'ai appris il y a peu de temps. L'état dépressif, tout ce qu'on peut mettre sur le dos d'autre chose, finalement. Et qui peut être plus ou moins soulagé par... potentiellement un traitement de la ménopause.

  • Speaker #1

    Ou par d'autres choses d'ailleurs, par d'autres manières de vivre sa vie, en prenant en compte le fait que, ah oui, c'est peut-être lié. Ce que je trouve assez compliqué dans ce moment de périménopause, c'est que quand je disais que c'était un carrefour, c'est un moment où les enfants ont grandi, et on dit que plus les enfants grandissent, plus les problèmes grandissent avec eux. Et c'est vrai que parfois, c'est des moments où ils sont dans des incertitudes de vie, de choix, de... Des peines de cœur phénoménales, des moments là aussi un peu dépressifs. Ce n'est pas toujours un long fleuve tranquille d'accompagner des enfants qui peuvent aussi être dans le moment où ils quittent le nid. Avec tout ce que ça signifie aussi de changement radical. Aujourd'hui, c'est l'anniversaire de mon fils. Il a 24 ans.

  • Speaker #0

    Bon anniversaire. À toi aussi.

  • Speaker #1

    Oui, exactement. Mais c'est drôle parce que cette année, c'est la première année, je crois, où je n'ai pas pris ma journée pour moi. Comme quoi, ce n'est plus mon bébé, ce n'est plus mon enfant. Mais je lui disais tout à l'heure, en lui souhaitant un bon anniversaire, il ne vit plus avec nous depuis déjà plusieurs années, qu'en fait, c'est très troublant d'être le parent d'un adulte autonome. Alors, ça paraît ridicule quand on le dit comme ça. Oui, c'est évident, ma pauvre fille, bien sûr qu'ils grandissent, les enfants, qu'on les fait même grandir pour ça. s'affranchissent. Mais je suis contente d'avoir oublié cette année, de préserver cette journée, parce que ça veut dire que je suis adulte et je deviens une mère d'un adulte, c'est-à-dire une adulte face à un adulte. Et c'est vraiment un processus qui, je sens, là, est en train d'aboutir. Et c'est ce que je voulais et c'est ce qu'on voulait tous les deux, d'ailleurs, qu'il ne soit plus considéré comme un enfant, que je ne sois plus juste sa mère en tant que toute puissance maternelle, en tant que... C'est moi qui sais, c'est moi qui suis là pour te nourrir, pour se mettre à tes besoins. Enfin voilà, tout ça, ça se lâche. Mais c'est un processus évolutif, comme je le disais là aussi, et qui a commencé sans doute à partir du moment où il a quitté pour la première fois la maison. Donc, je ne sais plus exactement à quel âge, mais c'est en 2019. Donc, il avait 19 ans, il en a 24 aujourd'hui. Et je sens que tout ça, tu vois, je l'ai mis en place petit à petit, aussi avec son aide, parce qu'on en a discuté ensemble. parce qu'on a décidé de ce qu'on voulait faire de notre relation d'adulte à adulte. Mais voilà typiquement quelque chose qui peut être très dur à vivre dans une période très émotionnelle, où on est à vif, lié à tous les chamboulements hormonaux qu'on subit, mais aussi à vif en raison de la situation qui est vécue. Et je parle de ça, mais je pourrais être en train d'aider mes parents, je pourrais être en train d'être licenciée d'un boulot, je pourrais avoir des difficultés conjugales. Et c'est vrai que... On a tendance à mettre tous les symptômes sur toutes ces raisons. d'exister extérieur plutôt que de se dire mais attends, il y a peut-être un truc en moi qui vient accentuer ces symptômes, qui vient compliquer la manière dont je les perçois, dont je vis ce que je vis là pour l'instant, des burn-out, des choses comme ça. Je trouve que c'est ça qui est compliqué, c'est de démêler tout ça et tant qu'on ne se pose pas la question de qu'est-ce que je comprends de ce qui m'arrive, je pense qu'on passe à côté et qu'on vit le tourbillon et le maelstrom encore plus. plus violemment.

  • Speaker #0

    Et justement, les femmes qui... Alors tu disais que c'est une question que tu vas aborder avec elles quand elles sont dans cet âge qui peut concerner la périménopause. Une fois la surprise passée, parce qu'elles ne s'attendent peut-être pas à cette question, et voilà, qu'est-ce qu'elles attendent de toi ? Qu'est-ce qu'elles viennent te rapporter ? Dans justement cette révolution, que ce soit corporelle ou psychique. Peut-être qu'on viendra après au niveau sociétal.

  • Speaker #1

    C'est très mêlé. Il a fallu que je les détache les uns des autres pour que ce livre soit lisible. Et d'ailleurs, la partie corporelle est souvent vécue assez violemment par mes lectrices. Et elle commence à trouver un souffle dans la partie psychique. Je ne suis pas toute seule. Et enfin, dans la partie sociétale, à se dire Ah, mais en fait, on est une cohorte gigantesque ! Et donc, en général, quand elles finissent le livre, elles m'écrivent pour me dire, et j'ai encore reçu ça hier, et ça me fait hyper plaisir à chaque fois, Ah là là, votre livre m'a fait du bien parce que je ne suis pas seule. De se sentir appartenant à un ensemble, c'est extrêmement important. Donc, finalement, en réalité, c'est difficile de séparer dans notre propos une chose de l'autre, même si on peut revenir de façon plus accentuée sur chacune de ses parties. Alors, avec tout ça, j'ai oublié ta question. Ah oui, qu'est-ce qu'elles attendent de moi ? Oui, c'est ça. Alors, la plupart du temps, les femmes qui viennent me voir sont des femmes qui ont un problème avec leur poids ou leur image corporelle. Je dis où parce que je ne vois pas que des gens qui sont ou trop maigres, des femmes ou trop maigres ou trop grosses par rapport aux IMC. Je ne calcule pas les IMC. Et moi, ce qui m'intéresse, c'est la façon dont la personne se perçoit. Si elle arrive jusqu'à moi, c'est comme je suis psychologue et diététicienne nutritionniste. Si elle arrive jusqu'à moi, c'est que... Elles arrivent par la porte d'entrée de la question du poids, de l'alimentation ou de l'image corporelle. Quand je leur demande où elles en sont par rapport à la ménopause, là tout de suite, elles commencent à se dire Ah mais oui, attends, j'ai pris du poids, c'est vrai, depuis combien de temps ? Ah tiens, c'est marrant. Ça fait deux ans, mais ça fait deux ans que mes cycles ont changé. Non, je ne suis pas encore complètement en ménopause. Elles commencent elles-mêmes à faire des liens. Et en tant que psychologue, moi je ne parle pas du poids forcément pour maigrir ou pour grossir. Je parle de la question de se sentir bien dans son corps et de sentir que son corps marche de manière optimale, fonctionne de façon confortable pour la personne qui est dedans dans ce corps. Donc, quand elles commencent à parler de leur corps, elles parlent souvent aussi de plaisir et de l'alimentation. Elles parlent du plaisir, elles parlent de leur travail, elles parlent de leur famille, de leur conjugalité, de leur sexualité. Donc en réalité, on arrive très vite sur plein de sujets qui sont impactés par la ménopause. Le travail, le flou intellectuel, les enfants qui s'en vont, le syndrome du nid vide, leur sexualité, la perte de libido, éventuellement la sécheresse vaginale, le fait qu'elles ont du mal à en parler à leur conjoint, qu'elles se forcent éventuellement, ou bien elles ne se forcent plus, mais ça crée une espèce d'état d'incompréhension entre le conjoint et la femme en question. Donc finalement, on aborde... par plein de portes d'entrée, mais qui sont autour de la question du corps et du mieux-être dans le corps, toutes ces questions-là.

  • Speaker #0

    Et oui, tout ça, c'est complètement imbriqué, effectivement.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    J'aime beaucoup quand tu parles de la façon dont tu abordes cette relation au corps, en fait, et au corps qui évolue. Alors, tes patientes ne font pas tout de suite le rapprochement avec la ménopause. Comme tu disais, ça leur donne une piste d'exploration. Mais d'aller au-delà, d'essayer de changer quelque chose, comment je vis avec ce corps qui change et qui se transforme ?

  • Speaker #1

    Ce n'est pas forcément des pistes au sens, il faut aller par là et comme ça, pour ne pas aller perdre du poids. C'est leur donner des éléments de compréhension d'un corps qui évolue et de travailler avec elle sur l'acceptation. de cette évolution parce qu'elle est, on l'a dit, inerrante à l'état de vie. D'ailleurs, la seule chose qui est figée dans la vie, c'est la mort. C'est clair. C'est un moment où vieillir, c'est aussi prouver qu'on est vivant. C'est la condition sine qua non au fait d'être vivant.

  • Speaker #0

    Oui, merci de cette... Ce n'est pas une image, ce n'est pas une métaphore, de cette vérité.

  • Speaker #1

    Oui, qui a l'air totalement frappée au coin du bon sens. Mais d'ailleurs, dans mon livre, je le reprends là, j'ai cité Simone de Beauvoir, qui, dans La vieillesse, dit La vie est un système instable où à chaque instant... L'équilibre se perd et se reconquiert. La loi de la vie, c'est de changer. Cette phrase, j'ai trouvé qu'elle était tellement juste, tellement joliment dite. Cet état d'équilibre qui se perd et se reconquiert ne veut pas dire je vais redevenir comme avant et se reconquiert. C'est-à-dire qu'on sent bien qu'il y a le travail de conquête, d'aller au-devant de cette… presque de cette… terra incognita, tu vois, ce pays que je ne connais pas encore, et pour moi la ménopause dans laquelle on vit quand même 40% de sa vie en étant ménopausée.

  • Speaker #0

    Mais oui, maintenant que tu le dis.

  • Speaker #1

    On vit longtemps, c'est le réactuel.

  • Speaker #0

    Mais ça aussi, je trouve que c'est important. Il faudrait faire des slogans, parce que, mais oui, 40% de notre vie, effectivement.

  • Speaker #1

    C'est ça, donc, et on y viendra tout à l'heure au niveau sociétal, mais t'imagines l'importance que ça a. On vit 40% de sa vie. En ménopause, on ne peut pas juste être invisibilisé d'un coup de crayon. Hop, tu n'es plus en vie génitale, tu ne sers plus à rien pour fabriquer des bébés et participer à la survie de l'espèce, tu n'existes plus. Si j'existe encore 40% de ma vie, c'est presque la moitié, c'est énorme. Et comme la longévité va encore augmenter, je pense qu'on ne va pas être loin des 50%. Donc, je trouve que le fait d'avoir accès à cette espèce de révélation, de quelque chose que si on réfléchit deux secondes, on connaît tous. On est tous capables de faire une soustraction et un pourcentage de combien représente le temps de vie. Mais je te t'avoue que moi, je suis tombée de ma chaise le jour où j'ai découvert ce chiffre, où j'ai fait ce fameux calcul. Je me suis dit, waouh, c'est dingue, j'aurais jamais imaginé. Parce qu'on trimballe aussi nos propres, tu le sais aussi bien que moi, nos propres représentations, nos propres croyances. Et pour moi, c'est vrai qu'avant... Au-delà de 50 ans, au-delà de la retraite, on n'existait plus vraiment. Ah oui, en parlant de la retraite, si la retraite se maintient à minimum 63 ans, voire 65, ça veut dire que ménopausée, on va travailler pendant encore 15 ans, c'est-à-dire un tiers de sa vie professionnelle totale. Donc les gars et les femmes qui sont dans les entreprises, rappelez-vous que pendant 15 ans, vous serez tous et toutes... en état de travailler, en état de fabriquer de la valeur, qu'elle soit intellectuelle ou physique, alors que vous serez ménopausée. Donc, je trouve que comprendre, avoir la révélation de tout ça, avoir ces informations, pouvoir se situer à l'intérieur de ce continuum, c'est déjà énorme. Moi, ce que j'entends, c'est souvent que les femmes se disent Ah, mais alors je ne suis pas coupable de ce qui m'arrive je suis fatiguée, fatigable, j'ai besoin de dormir beaucoup plus qu'avant, je dors mal donc je suis fatiguée, fatigable donc je suis en flou intellectuel et tout ça, c'est pas de ma faute tu sais on a tendance à toujours mettre tout sur le compte de la personne, il faut qu'elle ait la volonté de maigrir, il faut qu'elle ait la volonté de faire du sport il faut qu'elle ait la volonté de bosser jusqu'à tel âge, il faut qu'elle ait... oui mais il y a des moments où le corps est ce moment-là de transformation du corps j'insiste, ce moment de périménopause pas la ménopause... Le moment de périménopause qui nous fait arriver à la ménopause. C'est cinq années, sept années qui entourent ce moment. Certes, c'est long, mais c'est un moment de transformation pendant lequel notre corps part dans tous les sens. S'il fallait le comparer, pour moi, le plus comparable, c'est la puberté.

  • Speaker #0

    Exact.

  • Speaker #1

    Notre corps, il part dans tous les sens à la puberté. Il prend des seins, le pénis s'allonge, les poils qui poussent, les formes qui changent, les garçons qui se trouvent trop maigres, ceux qui se trouvent trop ronds. Il y a les filles qui se trouvent trop poitrines, qui ont des formes trop de femmes, trop de... qui ne sont pas encore mentalement prêtes à assumer ça, les dépressions liées à la ménopause... Oui, les deux.

  • Speaker #0

    Tout ça,

  • Speaker #1

    c'est une réalité. Et pour moi, ce sont d'ailleurs une au début et l'autre à la fin de la vie génitale. Il y en a une qui ouvre la vie génitale et l'autre qui la ferme. Et c'est tout aussi bouleversant. Mais oui,

  • Speaker #0

    et j'aime bien quand tu fais cette comparaison, entre guillemets, avec la puberté, ou en tout cas dans le bouleversement que nous traversons dans ces moments-là. Parce qu'en fait, la puberté, ça commence à être su. pas banaliser, ce n'est pas le bon mot, mais on sait que c'est bouleversant pour... Si on parle des jeunes filles, pour les jeunes filles, avec ce corps qui se transforme, les jeunes garçons aussi, les adolescents aussi, mais en tout cas, nous, en tant que femmes, on traverse ça, mais à la ménopause, on n'en parle pas de ça. Ça n'existe pas. C'est complètement invisible.

  • Speaker #1

    Alors, pourquoi ? Parce que en tant que maman, quand on a son enfant, ou n'importe, un instit, un prof, enfin bref, Quand on a un médecin, nos enfants qui traversent ces périodes, on les a connus, on les a vécus, alors de façon singulière aussi, chacun à sa manière. Mais quand on a vu, je ne sais pas, son frère manger comme 4 à 17 ans, le jour où on a son fils qui mange comme 4 à 17 ans, on se dit, ben oui, en fait, il doit y avoir une logique, tous les jeunes garçons mangent comme 4 à 17 ans, donc une grande, grande partie. Nous qui arrivons à cette période de périménopause, est-ce qu'on a des mères qui nous ont parlé ? de leur ménopause ? Pas du tout. Il y a une vraie lacune de transmission sur cette question de la ménopause parce que, pour les raisons qu'on évoquait tout à l'heure, un peu de honte, un peu d'intimité, un peu de vieillissement, un peu de il ne faut pas parler de ces trucs de bonne femme dans les générations précédentes et encore, nous, notre génération, n'a pas eu d'informations concernant les règles par leur mère, plutôt par leurs amis, par... les cours éventuellement de SVT dans lesquels on en parlait encore. Je ne sais même pas, on parlait de l'appareil génital, mais je ne suis pas sûre. Oui, à l'époque,

  • Speaker #0

    je ne suis pas sûre.

  • Speaker #1

    Moi non plus. À l'heure actuelle, on parle des règles dans les cours de SVT, mais on ne parle pas de ménopause, même à l'heure actuelle. C'est-à-dire que ces jeunes gens qui ont 13 ans aujourd'hui, si la société civile ne prend pas la main sur le fait de casser ce tabou, aujourd'hui, ils n'auront pas d'informations sur comment un corps évolue. Au-delà de la vie génitale. Eh oui,

  • Speaker #0

    mais tu vois, même d'une manière générale, il y a peu d'informations, il y a surtout des injonctions autour du corps qui évoluent. Puisque nous pouvons avoir cette croyance que le corps va rester le même, en fait, de la puberté jusqu'à la mort, finalement. Et être en lutte constante, surtout, je pense, en tant que femme, pour maintenir un corps qui reste dans une forme poids, qui ne seraient censés pas vieillir, enfin ce que tu disais tout à l'heure. Donc là aussi, il y a du boulon.

  • Speaker #1

    Oui, c'est notre grand-nada, toi et moi, cette histoire de réjunction. Oui, alors d'autant plus que leisme change, c'est-à-dire que jusqu'au moment de la fin de la vie génitale, globalement, jusqu'au moment où tu n'es plus une reproductrice, il faut rester mince, avoir l'air jeune, pour être désirable, être potentiellement fertilisé. Je ne sais pas, on se met contre ça.

  • Speaker #0

    Dieu, oh là là !

  • Speaker #1

    Mais oui, mais enfin, il y a ce côté-là quand même, tu vois. C'est-à-dire que tu dois être aimable, on va dire, pour faire ça plus joli. Mais en vue de quoi ? En vue de la survie de l'espèce et en vue de pouvoir te reproduire. Bon, tu dois être jeune, belle, mince, le triangle infernal. À 50 ans, tu es, par le fait des âges, plus tout à fait jeune. Mais tu dois avoir l'air jeune. Tu dois rester belle, mais plus pour être fécondable. Mais cette fois, pour rester en bonne santé. Donc le prisme, il a un peu changé. Tu vois ? Alors rester en bonne santé, à la fois pour toi, pour vivre de longues années en forme, bien sûr qu'il n'a pas envie de ça, mais aussi pour la société. Parce que si tu n'es pas en bonne santé, si tu continues à fumer, si tu continues à grossir, si tu as un syndrome métabolique, si tu te viens en baise, si tu as des problèmes cardiovasculaires, tu vas coûter cher à la société. Déjà que tu ne sers plus à rien, c'est en plus plus cher. Donc ça nous met quand même toujours dans des schémas dans lesquels, et moi je le vois, je vois la transformation des demandes qui étaient, je veux redevenir mince parce que je veux rencontrer quelqu'un, je me plais mieux dans ce corps plus mince, mais aussi sans le savoir inconsciemment, je réponds mieux au canon esthétique, blablabla. À, oui, mais là, mon médecin me fait peur, j'ai pris du poids, il me dit que il ne faut pas grossir à la ménopause, c'est le pire parce que les problèmes cardiovasculaires arrivent, parce qu'on rejoint. les risques des hommes dans ce type de maladie. Et donc, parce que je risque de plus facilement tomber malade, d'avoir un cancer, à voir si avoir ça, donc il faut que je maigrisse.

  • Speaker #0

    Pour ma santé. Et je me demande même s'il n'y a pas un côté encore plus délétère à cette injonction de rester en bonne santé qui doit passer par la minceur et qui, de toute façon, va repropulser les femmes exactement dans tout ce qu'elles ont connu depuis leur plus jeune âge. Mais oui,

  • Speaker #1

    et du coup, c'est impossible de s'en sortir, en fait. Je constate aussi ça complètement. dans l'évolution du discours. Généralement, je ne sais pas pour toi, mais les personnes qui arrivent vers moi connaissent mon positionnement autour du culte de la minceur, autour de la lutte contre cette culture de la minceur.

  • Speaker #0

    Mais tu ne peux pas lutter contre la santé.

  • Speaker #1

    C'est ça, tu ne peux pas lutter contre la santé. Il y a toutes ces croyances à ce niveau-là. Et on en reste dans il faut, il faut, il faut.

  • Speaker #0

    Ça, ce sont les injonctions. Et ça nous met, nous qui luttons contre les régimes, contre la minceur à tout prix, contre l'amaigrissement à tout prix, ça nous met, alors c'est bien, c'est intellectuellement intéressant, ça nous met aussi dans une posture qui est obligatoirement différente, puisque ça nous oblige à aller chercher avec nos patients, les personnes qui nous font confiance, les bénéfices secondaires de leur corps, les raisons qui les font. manger de façon ou anachronique ou en résonance avec leurs besoins corporels, d'aller réinterroger ces envies de manger émotionnelles et d'aller travailler sur cette question de l'acceptation du corps qui change. Alors là, la chance qu'on a quand même, c'est que, enfin ça peut être des images repoussoires aussi, mais moi je l'entends souvent chez des femmes qui me disent je ne veux surtout pas devenir comme ma mère où elles ont l'impression que leur mère s'est laissée aller. Enfin, tu vois, on a toujours un peu ce truc de t'as pas eu assez de volonté à un moment donné. Et puis, elles ont toujours une copine qui est mince. Mais d'autres quand même qui ont grossi ou qui ont pris un peu, surtout d'ailleurs celles qui ont toujours tenté de rester minces et qui, à un moment donné, se font rattraper par ces changements du corps. Enfin, tu regardes n'importe quelle personne un peu plus âgée que toi et tu vois bien que... les peaux se relâchent, que les visages se rident, que la peau se fripe, qu'elle s'assèche, qu'elle s'amincit, qu'elle tombe. Donc tu les vois les changements. Enfin je veux dire, tu sais, on voit régulièrement passer sur Instagram ces espèces d'avant-après ou d'évolution au fil du temps d'acteurs ou d'actrices célèbres. Bon ben même des gens qui peuvent être communément trouvés beaux, enfin je sais pas moi, un Brad Pitt, ben oui, force est de constater qu'il a changé entre l'âge de 20 ans et les presque 60 qu'il a aujourd'hui. C'est une évidence. Après, on peut me dire, oui, mais il est encore plus beau, il est moins beau. Ce n'est pas le sujet. Le sujet, c'est le changement.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    La beauté, c'est totalement subjectif. On peut trouver que, je ne sais pas qui, va s'être amélioré en vieillissant. Des femmes, des hommes d'ailleurs, vont avoir pris une espèce de maturité dans le visage, dans les traits. Bon, voilà. Mais ça restera toujours un avis subjectif.

  • Speaker #1

    Complètement. Et d'ailleurs, ces avis sont souvent très différents entre les hommes et les femmes. On dit communément d'un homme qui vieillit bien ou qu'il acquiert une certaine maturité, une espèce de maturité séduisante en fait. Bon, au-delà de 50 ans, nous on va être un peu l'image de la grand-mère au coin du feu. Oui,

  • Speaker #0

    alors... Ça bouge, c'est marrant parce que tu sais, il y a ces expressions, 50 c'est le nouveau 60, 40 c'est le nouveau 50. C'est-à-dire que je trouve que moi j'ai 56 ans, alors de deux choses l'une, ou je fais mon âge et j'ai 56 ans, mais de fait ma vie, mes activités ne sont pas celles de la grand-mère au coin du feu. Je ne suis pas grand-mère non plus, mais ça ne changerait rien. Ou alors... je ne fais pas mon âge. Et il y a souvent des gens qui pensent, qui te font plaisir en disant Ah, tu ne fais pas ton âge Mais en fait, ce n'est pas le sujet. Le sujet, c'est comment je me sens moi à l'intérieur. Si tous les matins, je me réveille, c'est quelqu'un en ce moment en ayant mal aux genoux ou je ne sais pas quoi, je les sens mes 56 ans, je m'en fiche de ne pas les paraître. En fait, c'est quoi mon être par rapport à mon paraître ?

  • Speaker #1

    Mais oui, mais c'est toujours cette question de revenir, oui, tu le dis très bien, à l'être et à sortir de l'injonction au paraître. Que ce soit, nous l'avons dit, autour de la forme du corps, de l'âge, et c'est cette confrontation aussi, cette période de la ménopause. encore, toujours, ces dictates, cette peur du corps qui change, qui vieillit. On n'en sort pas, en fait.

  • Speaker #0

    Oui, tu vois, tu parlais des hommes, des femmes. Typiquement, les cheveux blancs sur une femme, ou ça fait négligé, ou ça fait vieux. Chez un homme, je prends l'exemple, je ne sais plus comment s'appelle l'acteur, qui a des cheveux gris-argentés, on l'appelle le renard argenté. Là, on dit de Laetitia, la princesse d'Espagne, ou la reine d'Espagne, je ne sais pas ce qu'elle est exactement, qu'elle se laisse aller parce qu'elle a une mèche de cheveux blanc dans sa chevelure. Rien à voir dans la façon dont on est perçu sociétalement, socialement. Et là, on bascule sur la partie, la troisième partie, la partie sociétale. Mais la société attend de nous quelque chose que le corps et que la vie ne peuvent pas faire. Et on le voit bien avec ces autres figures qui nous effraient. d'actrices qui se sont, ou d'acteurs d'ailleurs, Mickey Rourke entre autres, mais qui se sont déformées à force de vouloir rejoindre une espèce de jeunesse perdue quand leur corps ne disent pas du tout la même chose. D'ailleurs à ce propos, j'avais vu un film dans lequel il y avait Robert De Niro et Al Pacino, je crois, ils étaient là les deux, sur cette période, enfin tu sais toujours un peu les films de Scorsese là, qui se passent dans les années 20-30. Et en fait, on les suivait sur un long temps de vie, mais ils avaient décidé d'utiliser l'intelligence artificielle pour rajeunir leurs traits, mais garder leur corps, leur expression, leur voix. Ce qui donnait un visage jeune sur un corps vieux. Enfin, sur un corps vieux, sur un corps de leur âge. De leur âge. 80 ans quasiment ou carrément. Et je me souviens que tout le monde disait Ah, c'est extraordinaire, c'est génial et tout Et moi, en fait, je regardais ce film et je n'arrêtais pas de me dire qu'il y a une désynchronisation, quelque chose qui ne colle pas entre leur mouvement, la façon dont ils bougent, leur corps, dont ils marchent, etc. et leur visage tout jaune dessus. Ça ne collait pas, tu vois.

  • Speaker #1

    C'était décalé, oui.

  • Speaker #0

    Et donc... Tu peux vouloir rester jeune de visage, admettons que ça marche, admettons qu'un jour on puisse se coller un masque IA qui fait de nous des très tout jeunes, j'en sais rien, j'ai n'importe quoi. À un moment donné, notre corps raconte aussi notre vie, mais notre visage d'ailleurs raconte notre vie, raconte ce qu'on a traversé. Notre corps, il est un témoin de notre passage dans la vie. Il n'est pas juste un support, il n'a pas juste une fonction de nous permettre de bouger, courir, danser, machin. Les vergetures des femmes qui ont eu des vergetures pendant leur grossesse, elles sont des témoins. Elles sont des marques d'un existant. Et moi, je trouve ça beau aussi, toutes ces marques et ces changements. Le fait qu'on n'ait plus le corps. Ou tu sais, des fois, tu vois des femmes dans la rue, elles ont un corps très juvénile. Tu te dis, bon, je ne sais pas, elle a peut-être 25 ans. Et tu te retournes et en fait, elles ont un visage très marqué. Par exemple, ça peut arriver, tu vois, parce que la manière dont elle s'habille, etc. Et pareil, c'est un petit peu bizarre. Il y a comme une espèce de non...

  • Speaker #1

    D'anachronisme. Oui,

  • Speaker #0

    c'est ça. C'est moi qui me dérange. Mais bon, après, ça, c'est très personnel. Je n'ai pas d'avis pour les autres. Je dis pour moi ce que je ressens. Mais tout ça pour dire que je crois qu'il y a une espèce de fausse promesse à dire que... Si tu as l'air jeune, tu es jeune, mais c'est faux. Si tu as l'air jeune, tu gardes comme peut-être que Brad Pitt, quand il sort de son lit, il fait ouille, ouille, ouille. On ne sait pas.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Et pour en venir justement à la troisième partie de ton livre et ce côté sociétal, il y a entre autres, tu le disais au début de notre entretien, comment les femmes qui te lisent, t'électristes, écrivent en te disant... Ah, mais je ne suis pas toute seule, en fait, on est toutes à vivre ça. Et je pense qu'une des causes, en fait, qui nous fait nous sentir si seules à ça, alors, on en a parlé, il y a la non-communication sur le sujet, la non-transmission, mais aussi la non-identification à d'autres femmes, en fait, de 45 ans, 50, 60 ans, parce qu'on n'en voit pas, en fait, elles sont invisibles autour de nous.

  • Speaker #0

    Oui, alors, juste, je fais une... Petite remarque. Régulièrement, notamment les femmes qui sont sur les réseaux sociaux, me disent oui, vous dites qu'on ne les voit pas, mais moi j'ai l'impression qu'on ne parle que de ça, de la ménopause, de machines qui s'expriment sur la question, d'avoir du contenu là-dessus. Au contraire, j'ai l'impression qu'on ne parle plus que de ça. Pour quand même juste comprendre que les réseaux sociaux ont un système algorithmique qui pousse des contenus en lien avec les contenus que tu regardes. Tu le sais très bien puisque tu es aussi sur les réseaux sociaux. Mais ce qui fait que si demain je me mets à regarder des contenus avec ne serait-ce que un ou deux de peintres impressionnistes, je vais avoir plus l'impression qu'il n'y a plus que cette peinture dans le monde. Si je regarde un DJ électro, je vais avoir l'impression qu'il y a... plus que cette musique qui est produite dans le monde. Et de la même manière, si quelqu'un me suit, si je fais un peu de contenu ménopause et que cette personne a aimé mes contenus, l'algorithme va lui pousser des contenus ménopause. Moi, quand j'ai écrit ce livre, c'est-à-dire l'année dernière, en 2023, je l'ai écrit janvier et août 2023, j'ai cherché des livres, j'ai cherché des comptes Insta, j'ai cherché qui s'exprimait. Tout est dans mon livre. En fait, tout ce que j'ai trouvé, je l'ai mis dans mon livre tellement il n'y en a pas beaucoup. j'ai pas dû faire des choix j'ai écrit mais non il n'y a pas grand chose vous êtes très peu en fait on est très peu à écrire sur le sujet en plus moi j'écris avec une posture qui est particulière qui est celle d'une professionnelle de santé donc j'écris à travers les femmes que je reçois pas à travers mon témoignage c'est comme si j'étais une espèce de bêta testeuse de la périménopause j'ai pas Je m'y suis mise dedans, mais je m'y suis mise comme un élément parmi plein d'autres. Et j'avais vraiment à cœur de citer et de m'appuyer sur des histoires vécues pour parcourir ce qui se passe dans le corps, ce qui se passe dans la tête et ce qui se passe dans la société. Mais vraiment, j'ai cherché des représentations. Il y en a très, très peu. Alors on va dire oui, mais regarde Karine Viard, elle continue à tourner. Elle a 50, je ne sais pas, 5 ans. Oui, Karine Viard, voilà. Tu peux m'en citer une, c'est comme les actrices grosses. Tu vas m'en citer Michel Bernier et sa fille, je ne sais plus comment elle s'appelle, peut-être parce qu'elle fait une série ou Marie de Berry.

  • Speaker #1

    C'est vraiment une exception en fait dans la représentation.

  • Speaker #0

    Exactement. Et le fait que ce soit exceptionnel prouve bien à quel point on n'est pas du tout dans une représentation d'inclusivité, mais pas seulement par rapport au corps. C'est vraiment un peu comme ça. Je parlais du corps, mais par rapport à l'âge, on parlait de l'âge, mais par rapport à la couleur de peau, par rapport au type de cheveux, par rapport... Non, il n'y a pas. En réalité, il y a des petites tentatives un peu pour se faire croire qu'on est inclusif pour pas mal de marques. Et puis après, l'inclusivité, elle est dans tous les sens, c'est-à-dire que ce n'est pas seulement dans ce que j'affiche en tant que pub ou en tant qu'une vidéo. C'est aussi qu'est-ce que je mets dans mes magasins. C'est aussi quels produits je propose, à quel âge. Quand on a... Des personnes qui ont plus de 80 ans, qui parlent de l'audition, par exemple. Voilà, typiquement, un des éléments qui peut changer. Avec la périménopause, ménopause, enfin, arrivé à la soixantaine, on devrait tous aller voir un gériatre entre 60 et 65 ans.

  • Speaker #1

    C'est le mot qui fait peur, là.

  • Speaker #0

    Tu vois, ta réaction, c'est la même que la ménopause.

  • Speaker #1

    C'est ça, c'est ça. C'est le médecin des vieux.

  • Speaker #0

    Alors, moi, j'en avais discuté longuement avec un gériatre. parce que j'avais fait une intervention dans le salon des seniors, on est senior à 65 ans quand même. Ah oui ? Et en entreprise, on est senior à 45.

  • Speaker #1

    Mon Dieu, mais c'est horrible. J'avais déjà entendu ça, mais c'est horrible.

  • Speaker #0

    Donc ?

  • Speaker #1

    C'est horrible parce que c'est connoté, en fait. Parce que senior, surtout pour les hommes, senior dans une entreprise, c'est plutôt valorisé. Pour les femmes, il me semble que c'est une autre paire de manches. Exactement. Quand même. Ça aussi,

  • Speaker #0

    on ne l'est pas visibilisé. C'est-à-dire que tous les postes seniors... de direction et compagnie sont essentiellement tenues par des hommes. Les femmes, ça fait belle lurette qu'elles ont atteint le plafond de verre et qu'elles ne bougeront plus. Et qu'elles, elles croisent les doigts en se disant pourvu qu'on ne colle pas au placard, pourvu que je garde mon poste. Et d'ailleurs, elles finissent par faire un burn-out parce qu'elles n'ont plus rien d'intéressant à faire et qu'elles ne progressent plus et qu'elles ne se challengent plus. Ou alors on leur en colle, en colle, en colle, en colle et comme elles ont cette espèce de truc un peu de perfection, de il faut que je fasse tout que la charge mentale, elles s'en sont bouffées pendant… pendant 20 ans, donc, elles pensent qu'elles peuvent, elles peuvent, et à un moment donné, elles craquent, leur corps craque, leur tête craque, et c'est la dépression, sous forme de burn-out, quand c'est en lien avec le travail, alors que les hommes ne sont pas du tout là-dedans. Pas du tout, pas du tout dans les mêmes revendications non plus, pas dans les mêmes attentes. Je le dis dans mon livre, mais un homme, quand on lui dit t'es senior il dit ok, qu'est-ce que tu me donnes à manager ? Comment tu reconnais cette sécurité ? Les femmes, elles sont... je vais continuer à faire ce que je fais et puis j'espère que tout va bien donc c'est vraiment quelque chose à deux niveaux, je pense que la société ne changera pas si nous-mêmes On ne porte pas ces revendications, qu'on ne casse pas ce tabou, qu'on ne se permette pas de parler d'un ménopause. Ou alors si les femmes entraînées, elles en parlent pour dire j'ai pris des kilos, j'ai pris du ventre, c'est l'horreur et tout, ça fait chier. Toi, comment tu fais ? Pourquoi tu n'as pas pris ? Quelle est ta méthode miracle ? Comment je vais faire pour éviter de continuer à prendre ? Mais globalement, sinon, c'est tout. C'est tout ce qu'elles échangent. surtout dans les niveaux les plus hauts de la société. Il y a une sociologue qui s'appelle Cécile Charlappe qui a fait sa thèse sur la question de la périménopause-ménopause et qui en a fait un bouquin, puis qui a écrit un autre bouquin là-dessus, La fabrique de la ménopause et ménopause idées reçues. Et elle montre qu'on parle beaucoup plus facilement de la ménopause dans les catégories socioprofessionnelles moins élevées et que là aussi, on a une espèce de... réticence, plus on augmente dans les catégories socioprofessionnelles et moins on parle de l'intime, moins on parle des contingences corporelles. Il faut être une espèce d'esprit.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Ah oui, c'est à cause de ça. Ok, nous ne serions qu'intellect, esprit et le corps.

  • Speaker #0

    C'est sale. Le corps, c'est sale. Le corps, ça vieillit. Le corps, ça grossit. Or, c'est ça.

  • Speaker #1

    C'est pas ce qu'on veut.

  • Speaker #0

    Non, parce que c'est un marqueur de catégories socioprofessionnelles que de rester mince.

  • Speaker #1

    Mais oui. Et pour en revenir, parce que tu m'as titillé avec cette histoire de gériatre, parce qu'après, c'est moi qui t'ai emmenée sur autre chose, mais tu disais, alors on devrait...

  • Speaker #0

    Oui, alors moi, j'en avais discuté avec ce gériatre qui était un jeune gériatre et je lui avais dit, je me pose la question, parce que pour moi, gériatre, c'est quand tu es plus autonome et qu'il faut remettre en place des choses. Et il m'a dit, mais pas du tout. En fait, on devrait tous, comme on fait, si tu veux, un check-up à 50 ans. mammographie, éventuellement cardiologue, bref, qui a un peu ce moment où on se dit, tiens, ça vaudrait peut-être le coup d'aller voir de quoi je pars, et une analyse biologique pour savoir un peu comment vont tes marqueurs. Et bien il m'a dit, entre 60 et 65 ans, c'est bien d'aller voir un gériatre, non pas parce que vous sentez que vous êtes diminué, mais pour savoir éventuellement ce qui peut être mis en œuvre, d'abord vérifier l'audition, vérifier... la vue. Il y a souvent des gens qui sont mal corrigés parce que ça fait longtemps qu'ils ne se corrigent plus. Ça ne bouge plus beaucoup. Ils ne s'entendent plus très bien, mais qui renaclent au fait de faire un vrai... Tu sais, l'oreille, elle continue à grossir. Je ne sais pas si tu as remarqué, mais les personnes âgées, elles ont souvent des oreilles beaucoup plus grandes au fil du temps. Si tu prends des photos, je ne sais pas si tu as eu la chance ou tu as la chance de voir tes parents vieillir. Si tu prends des photos de quand ils étaient jeunes et la taille de leurs oreilles et après, le nez et les oreilles continuent à grossir.

  • Speaker #1

    Ah, ça alors !

  • Speaker #0

    Plus le visage qui souvent s'émassit. Donc, évidemment, en rapport, il y a quelque chose. Mais bref, tu peux avoir ton oreille qui grossit même de l'intérieur. Et donc, si tu as un canal auditif qui est petit, tu peux avoir plus de mal à entendre parce que tu as comme des espèces de boursouflures internes. Ce n'est pas grave. Ça peut être opéré, mais en soi, ce n'est pas grave si ça ne te gêne pas dans ton audition. Tu vois ? Ce n'est pas forcément une... perte au sens de la dégradation de ton audition, mais il y a des choses qui sont mouvantes toujours, ça change. Et il faut chercher un nouvel équilibre. Et donc pour tout ça, je me suis promis avec mon mari que nous irions voir un gériatre entre 60 et 65 ans pour faire un état un peu des lieux. Tu as les yeux aussi avec des glaucomes ou la cataracte, des choses qui peuvent s'opacifier, changer et qui améliorent la qualité de vie quand elles sont prises en charge.

  • Speaker #1

    Bon, écoute, rendez-vous dans quelques années alors.

  • Speaker #0

    C'est ça, mais je pense que c'est bien aussi de le détabouiser.

  • Speaker #1

    Oui, mais c'est ça, c'est ça. Finalement, c'est aussi un message plus global, en fait, que nous avons envie de transmettre autour de cette période de la périménopause, ménopause. Et je suis en train de voir qu'on va bientôt se quitter, Laurence. Qu'est-ce que tu voudrais absolument dire avant qu'on se quitte, s'il y a le message le plus important ou quelque chose qu'on n'a pas encore dit que tu souhaiterais partager là ?

  • Speaker #0

    Vraiment, ce que j'ai à cœur de transmettre, c'est que le bien-être ne se compte pas forcément en chiffres, qu'on peut être en surpoids et se sentir bien, être en bonne santé, et qu'on est une unité, une singulière, comme je l'ai dit tout à l'heure, mais qui fait partie d'un tout. d'un ensemble et que cet ensemble peut nous affaiblir avec les injonctions, les dictates par exemple mais peut aussi nous rendre très fort et que je crois vraiment et je te remercie d'avoir ouvert la parole sur ce sujet avec moi aujourd'hui je crois vraiment que plus on entendra des choses autour de cette période de la vie plus on aura envie de la transmettre à nos enfants, moi j'adore que mon fils me dise quand il voit sortir mon éventail C'est la ménopause, maman. Et que ce ne soit pas un tabou entre nous, qu'on puisse en parler, qu'il ait compris peut-être aussi des moments où j'étais plus sensible, plus énervée, plus réactive. Enfin voilà, pour ne parler que de lui, mais c'est vrai pour les gens qui m'entourent. Et je suis très heureuse de m'être investie sur cette transmission. Moi, j'ai fait ce livre, ça m'a obligée à beaucoup m'acculturer. Et j'ai réalisé à quel point on était une chaîne gigantesque. de transmission d'informations. Tu as fait ta part aujourd'hui, tu la feras sans doute d'autres manières, à d'autres moments, avec d'autres personnes. Et c'est comme ça qu'on va gagner, c'est comme ça qu'on va faire bouger la société.

  • Speaker #1

    Mais oui, oui. Ah, j'aime beaucoup ce mot de la fin, peut-être, parce que c'est un message aussi d'espoir, en fait, que nous pouvons participer au changement.

  • Speaker #0

    On peut participer à cette révolution. Et alors, autre mot de la fin, il est vraiment important. Quand mes patientes me disent je me sens plus seule et surtout que je suis plus seule, Je me sens soulagée, libre après avoir lu ce livre. C'est ça que je veux dire, c'est que le passage est compliqué, mais que l'arrivée sur cette terre inconnue est une arrivée en fanfare. C'est-à-dire qu'il y a plus de liberté, il y a moins de contraintes, il y a moins de charge mentale, il y a plus d'envie, il y a plus de projets, il y a plus de dynamisme. En fait, on récupère tout un tas de choses qu'on avait perdues pendant le temps de l'installation de la ménopause. Et moi, quand je vois des femmes ménopausées qui sont... bourrée d'envie de faire des choses ou de s'écouter plus ou de se laisser plus de temps, plus d'espace, je me dis waouh, moi j'ai bien envie d'être là-bas aussi. Et j'aimerais donner envie aux femmes, j'aimerais qu'elles trouvent, grâce à ce livre, grâce à toi, grâce à toutes les fois, toutes les situations où elles en entendent parler, qu'elles comprennent que finalement elles ont en germe un autre champ qui va pousser, desquels elles vont récolter les fruits.

  • Speaker #1

    Tout à fait, tout à fait. Cette nouvelle page, finalement, en fait.

  • Speaker #0

    C'est une nouvelle page, exactement.

  • Speaker #1

    Qui s'est construite avec tout notre passé, notre parcours, mais comme une nouvelle page, en fait, de notre vie.

  • Speaker #0

    C'est tout à fait ça. Et il y en aura encore d'autres après. Mais oui,

  • Speaker #1

    mais oui, tout à fait. Bon, merci beaucoup, Laurence. Je suis contente que nous terminions sur cette note aussi joyeuse. Vraiment, je vous encourage. Tout est... tous, si des hommes nous écoutent, je sais qu'ils ne sont pas très nombreux. Mais voilà, parce qu'on n'en a pas tellement parlé, mais c'est une période où les femmes ont besoin d'être entourées, soutenues, compagnies. Comprise. Donc, je trouve que ton livre s'adresse là aussi aux hommes, aux compagnons ou enfants, frères, je ne sais pas, de toutes les femmes, en fait. Je rappelle le nom de ton livre, La Révolution Ménopause, qui est paru aux éditions Solar, qu'on trouve toujours en librairie.

  • Speaker #0

    Toujours,

  • Speaker #1

    j'espère. Vous pouvez commander auprès de votre libraire sans problème. Où est-ce qu'on peut te retrouver, Laurence, si les personnes veulent te contacter ?

  • Speaker #0

    Alors, on peut me retrouver sur mon site internet. Si on veut prendre rendez-vous, c'est sur Doctolib que ça se passe. Je vois des patientes et des patientes, mais essentiellement des patientes, en téléconsultation. Je ne fais plus de face à face, mais ça se passe en général très bien. Il y a sur mon site le lien avec Doctolib et il y a mon compte Instagram, la psy des kilos. Donc on peut mettre Laurence Aura, mais sinon la psy des kilos et en général on me trouve. J'aime bien aussi ce moyen de communication qui permet d'aborder des choses différemment, de façon évidemment plus ramassée, mais on peut aussi avoir des échanges dans les commentaires. Et moi, j'appelle mes followers. des flowers, des petites fleurs. Et j'adore parce que c'est vraiment un endroit de bienveillance et de paix, très harmonieux, où les gens disent les choses de façon très respectueuse. Je n'ai jamais eu affaire avec des haters ou des gens comme ça. Donc voilà, si vous voulez rejoindre le chant de petites fleurs, c'est là que ça se passe. Oui,

  • Speaker #1

    dans une communauté très bienveillante, effectivement. Nous mettrons bien sûr... tous les liens dans la description de l'épisode. Je te remercie beaucoup, Laurence, d'avoir pris ce temps pour partager avec nous. Et puis, je te dis peut-être à une prochaine fois.

  • Speaker #0

    Avec grand plaisir. Merci beaucoup pour ton écoute et pour cette balade qu'on a faite ensemble.

  • Speaker #1

    Merci à tous de nous avoir écoutés. J'espère vraiment que cet épisode vous aura inspiré. Vous savez où me retrouver, où retrouver Laurence. Je vous dis à très bientôt pour un prochain épisode. Et n'oubliez pas de le partager surtout. autour de vous. Je pense que ça peut permettre, voilà, comme on le disait, de diffuser et de partager autour de ce sujet qu'est la ménopause qui n'a pas à être tabou et qui représente vraiment une révolution mais pour toutes et tous, finalement. À très bientôt.

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