121. Anorexie et addiction au sport : le témoignage de Julien cover
121. Anorexie et addiction au sport : le témoignage de Julien cover
La pleine conscience du pouvoir

121. Anorexie et addiction au sport : le témoignage de Julien

121. Anorexie et addiction au sport : le témoignage de Julien

59min |03/12/2024|

535

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La pleine conscience du pouvoir

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121. Anorexie et addiction au sport : le témoignage de Julien

59min |03/12/2024|

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Description

Bienvenue à toutes et tous sur mon podcast « La pleine conscience du pouvoir » ! Je m’appelle Anne Pioz, je suis psychopraticienne spécialisée dans les troubles alimentaires. Avec ce podcast sur la relation avec l’alimentation, je vous accompagne à retrouver une relation sereine avec la nourriture et avec votre corps.


Dans cet épisode 121, vous allez entendre un nouveau témoignage : celui de Julien qui a vu les TCA prendre de plus en plus de place, et petit à petit, le couper de sa vie sociale et de lui-même

Se mettant à courir après une période moins sportive pendant laquelle il avait pris un peu de poids, c’était après les différents confinements que nous avons vécus en 2020, Julien a vu son poids descendre, et les pensées de l’anorexie s’installer, insidieusement.

Son témoignage est précieux non seulement parce que les partages d’hommes sont rares, mais aussi parce que nous nous apercevons que les TCA et les préoccupations pour l’image corporelle n’appartiennent pas à un genre mais à l’ensemble des humains qui vivent dans une société centrée sur l’apparence et la minceur.

Aujourd’hui, Julien va mieux, il nous décrit les étapes de l’installation du trouble puis de la prise de conscience que quelque chose ne va pas, avant l’étape de prendre la décision de s’en sortir.

Je vous laisse découvrir le témoignage touchant de Julien.


Si vous souhaitez contacter Julien : Instagram : https://www.instagram.com/gino_1094/




Retrouvez moi sur Instagram ! https://www.instagram.com/annepiozpsy/


Vous pouvez soutenir le podcast « La pleine conscience du pouvoir » grâce à une contribution ici :  https://fr.tipeee.com/la-pleine-conscience-du-pouvoir/


Téléchargez le guide des épisodes du podcast ici : https://annepioz91.systeme.io/guide-des-episodes


Pour me contacter : anne@pouvoircannelle.com

Pour prendre un premier rendez-vous pour une séance de psychothérapie en visio ou en présentiel : https://calendly.com/annepiozpsy/seance-de-psychotherapie-en-visioconference-clone




Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Je suis Anne Piausse, psychothérapeute, et je vous accompagne à retrouver une relation sereine et intuitive avec votre alimentation. La pleine conscience du pouvoir est un podcast qui vous accompagne à reprendre le pouvoir dans votre relation avec la nourriture, à sortir des injonctions de la culture des régimes et à ne plus vous sentir seul avec tout ça. Dans ce podcast, je partage des outils, des réflexions. Je vous parle aussi de pleine conscience et d'introduire dans votre quotidien plus d'observations de votre propre fonctionnement. Je vous propose également des témoignages de femmes et d'hommes qui vivent ou ont vécu un trouble du comportement alimentaire ou une relation compliquée avec leur alimentation. Leurs témoignages vous permettront, je l'espère, de réaliser que nous sommes nombreux à nous retrouver pris au piège de cette relation toxique. Je vous laisse avec l'épisode du jour.

  • Speaker #1

    Je m'appelle Julien, donc j'ai 30 ans. Ça a commencé, je dirais, à l'été 2021. Je me dis, je vais quand même mettre ça pour rire, surtout que je sens que j'ai pris pas mal de kilos, vu que je suis quelqu'un de noir ou blanc. Quand je me mets dans quelque chose, c'est à fond. Je suis mis à me restreindre sur beaucoup de choses. Au début, on se sent puissant, en fait. On se dit, on est capable de jeûner, on n'a pas besoin de manger. Je suis content, très content de voir ce poids diminuer sur la balance. Et vraiment, là, ça devient obsessionnel. J'admettais que faire des choses pour le meilleur n'était pas la même chose. Là, je me suis dit, tu es en phase de guérison, mais tu n'es toujours pas guéri parce que le sport reste une compensation. TCA mène aussi à moi, en tout cas comme sport, à la bigorexie. Je suis en chemin, c'est encore loin, mais ça va beaucoup mieux. Mon objectif, c'est justement que le sport redevienne un plaisir. En parler, ça fait du bien et de ne pas se dire que c'est un problème de phase, c'est un problème d'être humain tout court.

  • Speaker #0

    Bienvenue dans l'épisode 121 du podcast La pleine conscience du pouvoir dans lequel vous allez entendre un nouveau témoignage. Ce témoignage du mois de décembre est le dernier de l'année 2024. Aussi, je voulais remercier toutes les personnes qui sont venues partager leur histoire de vie avec les TCA durant toute cette année, et bien sûr, depuis les débuts du podcast en mars 2021. Merci également à celles et ceux qui me contactent pour venir à leur tour. tout rajouter une pierre à cet édifice. Vos expériences sont précieuses et les retours que vous me faites en tant qu'auditrice ou auditeur du podcast confirment l'utilité que notre travail, et en particulier en proposant des témoignages, est précieux. Cela fait partie de ce qui nous motive à poursuivre, un mois après l'autre, tout ce travail bénévole sur le podcast La Pleine Conscience du Pouvoir. Votre soutien par ces retours, mais également par vos abonnements, vos commentaires positifs, vos... partage de nos épisodes et vos contributions financières sur notre page Tipeee nous encourage à ne pas lâcher l'affaire face parfois à une lassitude toute relative en regard de ce que le podcast facilite pour certaines et certains de vous dans leur parcours pour sortir des troubles alimentaires. Et justement, notre témoin du jour a souhaité lui aussi apporter une pierre au podcast lorsqu'il m'a contacté pour venir partager son parcours. Vous allez faire la connaissance de Julien, qui a vu les TCA prendre de plus en plus de place et petit à petit le couper de sa vie sociale et de lui-même. Se mettant à courir après une période moins sportive, pendant laquelle il avait pris un peu de poids, c'était après les différents confinements que nous avons vécu en 2020, Julien a vu son poids descendre, certes, mais aussi les pensées de l'anorexie s'installer insidieusement. Son témoignage est précieux non seulement parce que les partages d'hommes sont rares, mais aussi parce que nous nous apercevons que les TCA et les préoccupations pour l'image corporelle n'appartiennent pas à un genre, mais à l'ensemble des humains qui vivent dans une société centrée sur l'apparence et la minceur. Aujourd'hui, Julien va mieux. Il nous décrit les étapes de l'installation du trouble, puis de la prise de conscience que quelque chose ne va pas, avant l'étape de prendre la décision de s'en sortir. Mais assez parlé, je vous laisse avec le témoignage de Julien. Bonjour Julien.

  • Speaker #1

    Bonjour.

  • Speaker #0

    Comment vas-tu là, à ce moment où nous allons commencer à explorer ton histoire sur le podcast La Pleine Conscience du Pouvoir ?

  • Speaker #1

    Eh bien, on va dire que ça va plutôt bien, car là, je suis aussi actuellement en vacances, donc on va dire que les vacances permettent de s'apaiser aussi et de prendre un peu de recul sur d'autres choses.

  • Speaker #0

    Oui, oui. Ça facilite peut-être aussi le retour à soi, ce que tu disais, la réflexion.

  • Speaker #1

    Exactement, voilà.

  • Speaker #0

    Alors, je ne voudrais pas oublier de te remercier de m'avoir contactée pour venir témoigner sur le podcast, puisque c'est dans ce sens-là que ça s'est fait. Tu as pris contact avec moi, j'étais ravie. D'autant plus, si disons-le, qu'il y a peu de témoignages d'hommes sur le podcast. Donc, c'était vraiment précieux d'ajouter cette nouvelle pierre à notre édifice des témoignages. Donc, merci encore à toi d'avoir fait cette démarche. Et on va peut-être commencer classiquement par une petite présentation, si ça te va.

  • Speaker #1

    Avec plaisir. Déjà, moi aussi, je vais te remercier de m'avoir laissé l'opportunité de pouvoir témoigner. C'est avec un plaisir vraiment partagé que je viens. témoigner aussi de mon expérience. Donc, je m'appelle Julien, j'ai 30 ans, je suis professeur des écoles à Paris depuis 5 ans à peu près. Je suis en couple depuis 10 ans avec une fille incroyable et je tiens à le préciser car elle a été très importante.

  • Speaker #0

    Oui, quelle belle image !

  • Speaker #1

    Très importante dans cette période, on va dire, de troubles alimentaires que j'ai découvert ces dernières années en tout cas.

  • Speaker #0

    Oui, écoute, nous la saluons au passage alors, parce que c'est vrai qu'on en a déjà parlé au travers de certains témoignages, des difficultés aussi que peut traverser le couple ou l'entourage, quel que soit d'ailleurs le trouble qu'on rencontre, mais en tout cas dans les troubles alimentaires qui nous intéressent ici, c'est pas rien, ça peut être un défi aussi. Et pour les personnes qui traversent ces troubles-là... C'est tellement précieux aussi de pouvoir sentir l'entourage facilitant le processus. Donc, merci de le souligner. Et puis, moi, je suis particulièrement touchée par ta profession aussi. Je ne sais pas avec quel tranche d'âge tu travailles.

  • Speaker #1

    Alors là, je suis avec des CP actuellement. Et c'est un niveau que je découvre et que j'aime beaucoup et qui me fait vraiment plaisir. Je suis remplaçant, du coup, mais c'est des remplaçements à l'année. Du coup... Je découvre ce niveau et j'adore. Ça fait du bien.

  • Speaker #0

    C'est une année charnière. Tu sais, il y a ces fameuses années charnières dans la scolarité, mais le C2, ce n'est pas rien. On arrive à la grande école.

  • Speaker #1

    Et oui,

  • Speaker #0

    et donc, voilà, c'est un métier vraiment, pour moi, super important que tu fais et fou combien difficile. Mais bon, ce n'est pas le sujet. Mais voilà. Ah ben c'est peut-être le sujet cela dit, j'en sais rien, on va découvrir ensemble ton histoire. Donc par où tu as envie de commencer Julien ?

  • Speaker #1

    J'ai envie de commencer par l'entrée dans ce trouble alimentaire, comment ça s'est passé, ou comment j'ai découvert que j'en souffrais. Alors j'en souffre depuis je pense l'enfance, mais on va dire différents types de troubles alimentaires, parce qu'on a tellement que... Mais en tout cas, par où ça a commencé ? Et ça a commencé je dirais à l'été 2021, si je ne dis pas de bêtises, où je rentre de vacances. et je vais boire un verre avec deux amis et donc ma copine actuelle et qui me parle du semi-marathon de Paris en me disant non c'est mis à courir c'est génial on va le faire, tu veux pas le faire avec nous et puis moi je suis un sportif depuis très longtemps mais j'avais lâché depuis quelques années quand même le sport, enfin pas autant qu'avant et puis voilà Et ils me disent, moi je ne me sens pas de le faire, mais je me dis, je vais quand même me mettre à courir, tiens. Et puis, surtout que je sens que j'ai pris pas mal de kilos avec le confinement des dernières années, et puis autre chose. Et donc je me mets à courir. Je courais déjà un petit peu avant, mais c'était vraiment... Et je me mets à courir, et puis je vois que ça me plaît quand même, mais je souffre pas mal. Mais vu que je suis quelqu'un de noir ou blanc... C'est-à-dire que quand je me mets dans quelque chose, c'est à fond.

  • Speaker #0

    C'est ça, il n'y a pas de demi-mesure.

  • Speaker #1

    Il n'y a pas de demi-mesure et donc je me mets à fond là-dedans. Puis je vois que déjà, justement, les gens me font des remarques très, très positives. On a pu entendre plusieurs fois dans d'autres témoignages que j'ai pu écouter, effectivement, ce tu t'es mis au sport, c'est génial ça se voit physiquement, t'es mieux, tu as perdu du poids Ça se voit très vite parce que c'est vrai que quand je me mets vraiment au footing, j'en fais tous les jours. Vraiment, et puis je souffre quand même. Moi, j'aime bien quand même le côté dépassement de soi dans le sport. Donc, ça reste un grand plaisir quand même. C'est-à-dire qu'il n'y a pas de souci de ce côté-là. Et moi aussi, je remarque que je perds du poids, mais je ne change pas forcément mes habitudes alimentaires du tout. C'est-à-dire que je continue à manger ce que j'ai envie de manger. Je continue ma vie, en fait, à sortir boire des verres avec des copains. Il n'y a aucun changement.

  • Speaker #0

    Il y a un investissement. à s'épouser quand même dans cette nouvelle activité.

  • Speaker #1

    Mais tu te dis,

  • Speaker #0

    te connaissant, ben voilà, ça te ressemble en fait. Quand tu fais quelque chose, tu y vas à fond. À côté de ça, il y a les compliments autour de toi, les fameuses quelle volonté tu as c'est formidable ce que tu fais bravo Et puis en plus, tu perds du poids, des compliments sur l'apparence. Mais là, tu vis ça plutôt simplement.

  • Speaker #1

    Ben je vis ça, voilà. je vis ça bien, mais au bout de quelques mois, je commence déjà à me dire que je vois que je perds du poids aussi parce que je me pèse effectivement et même j'en parle autour de moi. Je commence à me peser quand même régulièrement et un peu trop souvent.

  • Speaker #0

    Ça reforce une préoccupation que tu avais déjà et puis peut-être tu reviendras plus tard mais que ça date peut-être même encore avant. Mais voilà, là, il y a quelque chose qui devient plus soutenu, on va dire, sur cette surveillance du poids.

  • Speaker #1

    C'est ça, et puis en plus, voilà, c'est ça, je commence à me dire aussi, enfin... En gros, j'ai toujours été un bon mangeur depuis que je suis petit aussi quand même. C'est pour ça que je reviendrai un peu après là-dessus. Mais c'est-à-dire que jusqu'à encore 3-4 ans, je prends des vrais goûters d'enfant. Des vrais goûters de gâteau, mais un peu trop d'abus quand même dans ces goûters-là. Parce que je reviendrai aussi un peu après là-dessus. Mais trop d'abus là-dessus. Et puis après les courses à pied, je continue à faire ça en fait. Où j'allais m'acheter deux pains au chocolat, mais en même temps, je courais 10 km. Et pour moi, ça paraissait... Voilà, c'était pas... C'est plus que j'avais faim. Ils me disent qu'on a besoin après la course et puis voilà, ça ne change pas. Puis je commence quand même à me dire, tiens, si je ne changeais pas ça avec quand même un goûter un peu plus, on va dire, healthy un truc qui correspond aussi à mes besoins au niveau sport, c'est-à-dire remplacé par un fruit, un yaourt, etc. Et puis je commence à faire ça quand même, mais ça reste encore très raisonnable jusqu'à décembre-janvier, on va dire de août à décembre-janvier, ça reste ça.

  • Speaker #0

    Oui, mais avec une intention derrière de faire attention.

  • Speaker #1

    Faire attention quand même en me disant que peut-être que mon corps a besoin plus de ça que de manger un paquet de petits écoliers, par exemple, après la course ou après un chocolat. Même si j'en ai envie, c'est mieux pour mon corps, il va mieux récupérer. Puis voilà, vu que je ne suis pas difficile en termes de nourriture, je me dis qu'en plus de ça, c'est parfait. Il y a tout qui va aller.

  • Speaker #0

    Allons-y.

  • Speaker #1

    Voilà. Et puis le temps passe quand même et en fait, je commence... Par exemple, on va boire un verre avec des amis, j'ai couru la journée, et puis je commençais à me dire, ah là là, mince, le verre que je vais prendre là, ça va tout gâcher. Tout gâcher ce que j'ai fait. Tout ce que j'ai fait là, comme effort, ça va le gâcher. Et c'est à partir de là où vraiment ça a commencé, on va dire l'anorexie mentale en fait, où je me suis mis à me restreindre sur beaucoup de choses. À me dire, si j'allais boire ce verre, le lendemain j'en ferais plus pour compenser ce que j'ai fait là. Et là, ça a commencé vraiment, donc augmentation du sport. de l'activité physique en général et réduction de ce que je mangeais.

  • Speaker #0

    Il y a quelque chose, j'ai l'impression, d'insidieux, en fait, qui se met en place là, que tu vois pas forcément, mais qui est comme à bas bruit.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça, je le vois, mais ça me paraît normal de me dire je suis rentré dans le sport, en fait, il faut vraiment faire... C'est un peu bête de tout gâcher avec de l'alcool, justement, par exemple, ou de la malbouffe. Je retire ce terme, j'essaie de retirer ce terme de plus en plus de mon vocabulaire et de mon schéma de pensée, parce qu'il n'y a pas de mauvaise nourriture. J'essaie que c'est compliqué, c'est dans ma tête. Et en plus, le pire, c'est que je perds beaucoup de poids. J'étais à 80 kg pour en mettre 70 au début de l'été 2021. Et puis vers le mois de janvier, je dois être vers les 64 kg, quelque chose comme ça. Donc déjà quand même une belle perte de poids. Peut-être un peu plus, 65 kg peut-être. ou 66 peut-être, je ne sais plus, mais on s'en fiche un peu. Mais tout ça pour dire qu'il y a quand même une belle perte de poids. Et justement, ça m'inquiète un peu parce que je vois que je perds du poids aussi, mais ça m'inquiète aussi. C'est-à-dire que je commence à me peser le matin et le soir, et je mange le soir, et puis je vois, je me dis, oh là là, mais je suis quand même mince, quoi. Par exemple, par moment de me coucher, je mangeais une banane en me disant, non, il faut quand même faire attention, parce qu'il y a un côté bizarre au début. De me dire, cette perte de poids, elle est due au sport, mais il y a peut-être aussi quelque chose, je ne sais pas, qui fait que c'est trop brutal et attention.

  • Speaker #0

    Mais c'était quoi les peurs que tu avais ?

  • Speaker #1

    Je ne sais pas. C'était peut-être de me dire, est-ce que je n'ai pas peut-être une maladie, quelque chose comme ça, qui à côté de ça fait que je perds du poids. Plus que le côté, je me prive de manger en fait.

  • Speaker #0

    C'est-à-dire que le trouble qui est en train de s'installer détourne la tension sur le physiologique. En te disant, j'ai peut-être une maladie physique qui explique cette perte de poids. pas en fait ce qui se passe au niveau comportement alimentaire finalement.

  • Speaker #1

    C'est ça parce qu'en fait j'ai changé mon alimentation en mangeant plus équilibré aussi effectivement en faisant donc attention entre guillemets après le sport à manger des choses équilibrées et puis je comblais pas le déficit calorique du tout de ce que je dépensais dans la journée en fait et du coup c'était logique quoi. Sauf qu'au début effectivement j'en souffre pas et c'est ce que j'ai pu lire dans des ouvrages, même ce que j'ai pu entendre dans les différents témoignages que j'ai. écouté avant ton podcast, c'est qu'effectivement, en fait, on ne sent pas la faim forcément. Donc, je ne me rends pas compte du déficit calorique que j'ai à ce moment-là, en fait. Oui,

  • Speaker #0

    c'est ça.

  • Speaker #1

    Et en plus de ça, je faisais de la course à pied, je faisais du football en club avec des amis. Donc, il y avait quand même beaucoup de sport et puis un métier quand même professeur des écoles où on bouge beaucoup.

  • Speaker #0

    Oui, c'est assez physique aussi. Voilà.

  • Speaker #1

    Et moi, je ne me rendais pas assez compte. En plus, je ne suis pas casanier, même à l'époque. Je faisais moins de sport, j'ai toujours marché, j'ai évité les transports en commun.

  • Speaker #0

    Tu n'étais pas une personne sédentaire à la base.

  • Speaker #1

    J'aime bien être actif. Et même pas le côté j'ai besoin de me dépenser, c'est que je n'aime pas tourner en haut. Moi, j'aime bien marcher, j'adore ça. Et l'année se passe, mais c'est vrai que ça commence à devenir de plus en plus de restrictions. Beaucoup plus de sport. Vraiment regarder des comptes, justement, des réseaux sociaux, des vidéos pour rester en forme. continuer la course à pied pour m'améliorer. Et puis en plus, on s'améliore très vite dans ce sport. Et ça devient vraiment une addiction un petit peu aussi.

  • Speaker #0

    Oui, tu sentais ça aussi comme quelque chose qu'il était impossible de ne pas faire.

  • Speaker #1

    C'est ça, mais je ne le considère pas encore comme un moyen de compensation aussi. Mais ça devient de plus en plus quand même un élément de compensation dans ma vie.

  • Speaker #0

    Oui, tu nous parlais tout à l'heure de je vais boire un verre avec des amis, puis tu penses à y avoir des pensées, ça va gâcher.

  • Speaker #1

    qu'est-ce que ça va gâcher c'est intéressant je sais pas mais ça va gâcher quelque chose et ou demain il faudra que j'en fasse plus c'est ça et ça devient de plus en plus comme ça et puis j'ai un autre événement comme ça qui revient dans l'année un anniversaire d'une amie qui se passe sur un week-end entier et donc déjà la veille de partir ce week-end je vais courir vraiment beaucoup je pense que c'est à part que je passe la barre des 15 km peut-être de course... Je me dis, bon voilà, j'y vais quoi. Et puis le lendemain, on fait le week-end, je mange quand même, etc. On arrive au samedi soir, on fait notre soirée d'anniversaire qui se passe très bien. Mais le lendemain, c'est la première fois que je vais jeûner. Je dis aux autres, non mais je n'ai pas faim, je n'ai pas faim, j'ai trop mangé et tout. Et puis ma copine, elle me connaît par exemple, donc elle voit qu'il y a quand même quelque chose qui ne va pas. Elle se rend compte déjà à ce moment-là, on me dit, déjà avant, elle se rendait un petit peu compte qu'il y avait des choses, mais elle ne m'en parlait pas trop parce qu'elle est, voilà.

  • Speaker #0

    J'allais te poser la question justement de l'évolution du regard de l'entourage, où des bustes et les félicitations, et là il y a de l'inquiétude qui commence.

  • Speaker #1

    En tout cas, elle commence à s'inquiéter, parce que j'ai beaucoup d'amis avec qui je suis quand même assez proche, mais eux, voilà encore le côté sportif. Mais ma copine, elle se dit non, Julien qui ne mange pas, quelqu'un qui aime bien manger quand même, etc. Et puis voilà, il y a quelque chose qui ne va pas, mais bon, elle n'en fait pas des caisses, on va dire, là-dessus, et puis elle me dit bon, voilà. Mais c'est sa première fois, et puis... où j'ai jeûné en tout cas le lendemain d'un événement comme ça. Et ce lendemain, justement aussi, je suis reparti courir, etc. Et là, ça m'a fait du... Et j'ai senti ce bien-être d'avoir couru. Et puis, top de chez top, quoi.

  • Speaker #0

    Oui, comment tu le décrirais, ce bien-être-là ? Je ne sais pas si c'est facile avec des mots. Et d'autant plus en jeûnant. Ah,

  • Speaker #1

    ben, c'est bien, on sent puissant, en fait. On se dit, on est capable de jeûner, on n'a pas besoin de manger. L'alimentation c'est là où elle va venir prendre aussi une part hyper importante dans la vie, mais on se dit justement en fait j'en ai pas besoin, j'ai pas faim, et puis je suis fort en fait, je tiens physiquement, j'ai pas mangé de la journée, j'ai mangé que le soir. Bah ça va, je tiens le coup, j'en ai même pas... Enfin j'ai faim le soir en mangeant, mais voilà quoi.

  • Speaker #0

    Oui, avec une forme de fierté,

  • Speaker #1

    quelque chose comme ça. Ah oui, une énorme fierté, moi je le sens, et puis voilà, on se sent un peu roi du monde entre guillemets. Et c'est ça. J'en ai pas besoin. En tout cas, je n'ai pas besoin de manger autant que je veux. Je tiens bien et puis je continue à perdre du poids, c'est top. Et puis, je n'ai pas forcément de poids que je veux atteindre, mais je me dis que je continue à perdre. Et puis, je suis content, très content de voir ce poids diminuer sur la balance.

  • Speaker #0

    Ah oui, il y a quelque chose de grisant dans cette descente-là.

  • Speaker #1

    Et là aussi, le poids commence à diminuer. Je commence aussi à mentir à ma conjointe en lui disant Non, non, je ne porte pas de poids, je te rassure. C'est stable. Et puis même, du coup, je continue à augmenter le sport. Mais je mange autant qu'elle, voire moins qu'elle. Et là, elle commence aussi à s'inquiéter aussi. Et à avoir des petits signaux. Elle va me faire attention quand même parce que là, tu te prives. Je lui dis non, je ne me prive pas. Alors forcément, si, je me prive. Mais je ne me prive pas dans le sens aussi où j'ai faim. C'est plus là, je ne pense même pas à la faim. C'est je me prive parce que je n'en ai pas besoin de plus.

  • Speaker #0

    Oui, et c'est intéressant ce que tu soulignes aussi du non-objectif de poids. Il n'y avait même pas un poids assez fait. Le but, c'était que ça descende, en fait.

  • Speaker #1

    C'est ça. Juste que je vois que je continue à descendre, ou en tout cas que je me maintienne. Mais je vois que si je me maintenais, c'était quand même... Ah ben, je n'ai pas perdu de kilos, là. Ça ne va pas. Oui. Donc, ça restait quand même très malsain à ce moment-là, en tout cas, avec vraiment des pesées matin, et ce soir, quoi. Et là, moi, je commence à regarder vraiment justement la composition des aliments, les emballages que je ne faisais jamais avant, quoi. Avant, je commence à retirer l'huile, le beurre, tout ce qui maintient grasse de mon alimentation. Je commence à enlever beaucoup de choses, mais je n'en souffre pas encore vraiment à ce moment-là, en tout cas.

  • Speaker #0

    Oui, là, le côté grisant sur le plateau de la balance, en fait, il prend le pas sur la souffrance qui pourrait commencer à poindre.

  • Speaker #1

    C'est ça, exactement. Plus le temps passe, et puis mes parents aussi ne habitent pas très loin de chez eux. On allait régulièrement manger chez eux. Et puis, mes parents, ils aiment bien faire des repas copieux. En tout cas, un repas familial, c'est fait à chaque fois. Mais ils commencent à se rendre compte aussi que je fais même des réflexions en leur disant, non, moi, je ne mangerai pas ça, ne fais pas ça. Eux, ils se disent, il a perdu du poids. J'avais des compliments de leur part aussi. Mais bon, ça commence un petit peu à les inquiéter. Mais ils ne m'en parlent pas trop de tout de même quand même. Oui,

  • Speaker #0

    finalement, il y a une partie de ton entourage, en tout cas, tu le disais pour ta conjointe tout à l'heure. qui commencent à voir que tu changes, en fait, qui ne te reconnaissent plus, comme si ce n'était plus toi.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Et c'est plus moi parce qu'ils se disent que ce n'est plus le bon vivant qu'on connaît. Quand même d'un côté, pas le bon vivant, mais quelqu'un qui ne se prend pas la tête, en tout cas, sur ça.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Et surtout que moi, c'est vraiment quelque chose, depuis que je suis petit, j'adore partager des repas avec des personnes. C'est un moment plus que la nourriture en soi. C'est vraiment le côté festif d'être ensemble. Voilà. Voilà, et là, ça devient une pression, en fait. Ça devient une pression de me dire, je vais manger chez mes parents ou ma belle-famille ou chez des amis. Ça peut sortir aussi, voilà, en restaurant, ça commence à devenir un petit peu une pression, quand même. Et puis, vient l'été aussi, justement, et là, ça a été très compliqué parce que je pars en vacances d'abord avec des amis, et puis quand on part avec des amis, en général, et puis même l'été, il y a quand même ce côté très festif, justement, où on part ensemble, on a envie de faire la fête. Mais justement, je me mets à aller courir quand même avec eux le matin levé plus tôt. Mais je motive des amis à moi qui sont sportifs, d'ailleurs ceux qui m'avaient motivé à faire le semi-marathon. Ils s'en rendent compte quand même parce que déjà physiquement quand ils me voient, c'est la première fois qu'ils me voient torse nu depuis des mois parce qu'on a eu l'hiver etc. Ils disent Ah ouais, t'as quand même beaucoup perdu là, t'es sûr que ça va ? Et je me dis Oui oui, on me promet que ça va C'est vrai que moi, je ne m'en rends pas vraiment compte non plus, mais je le vois sur les photos quand même. Même quand je le vois, je dis...

  • Speaker #0

    Oui, il y a quand même une prise de conscience, un corps change et qu'il y a quelque chose... Comme s'il y avait une petite alerte qui s'allume, en fait.

  • Speaker #1

    Moi, j'ai du mal. Je n'ai pas beaucoup confiance en moi et j'écoute beaucoup les autres. À la fois, c'est bien et à la fois, ce n'est pas bien parce que justement, j'ai du mal à me faire mes propres avis. J'ai besoin d'avoir beaucoup d'avis pour pouvoir me créer le mien. Et du coup, en fait, là, je commence à avoir des petits signaux d'alerte d'autres personnes et je me dis... Peut-être que je les écoute quand même, mais ça change. Le problème, c'est que ça rentre dans une oreille et ça sort dans l'autre. Donc en fait, je continue quand même là-dessus. Et puis, on fait ces 3-4 jours entre copains. Et derrière, je pars en vacances avec ma copine. On continue nos vacances. Et c'est pareil, en fait, je me lève à 6h30 le matin pour aller courir. Sachant qu'on allait marcher l'après-midi beaucoup, parce que déjà, on aimait bien marcher, etc. Mais voilà, c'était... Elle, elle s'inquiète aussi, parce que déjà, elle est triste que le matin reste. on se lève plus ensemble aussi que je parte comme ça que je revienne c'est l'été il fait chaud je mange pas assez elle veut manger un restaurant je dis bah non j'avoue que je préfère acheter une salade quelque part donc il commence à avoir des privations et je commence aussi à lui elle aussi elle a pas du tout mis de choses et puis elle culpabilise elle même de prendre des choses alors que moi je les prends pas et moi je lui dis mais vas-y prends les prends les mais elle veut pas en fait parce qu'elle veut enfin dans le sens avant c'était pas un sujet c'était ça c'était pas un sujet c'était spontané si elle disait tiens j'ai envie d'une glace et moi non bon c'est rare que je dise non à l'époque mais ça pourrait être l'inverse c'est peut-être moi qui disais tiens j'ai envie d'une crêpe elle va me dire moi j'en veux pas mais prends là fais ce que tu veux il n'y a pas de soucis là ça commence à être compliqué aussi je vois qu'elle en souffre aussi on se dispute beaucoup parce que je commence à essayer de faire des remarques en disant voilà je voulais faire plaisir j'ai mangé la glace du coup demain tu vois je vais devoir aller courir plus souvent encore plus longtemps me priver de manger ça je mangerai pas tel truc etc aïe ça devient difficile, quoi. Je vois qu'elle commence à en souffrir, et moi, je commence aussi à en souffrir. Là, je me rends compte aussi un peu que ça devient restrictif, parce que là, je commence quand même à avoir une belle perte de poids, parce que je devais être aux alentours des 55 kilos. Et donc là, 25 kilos, quoi, en très très vite. Depuis le mois de décembre, ça faisait même pas un an, quoi. C'est rapide. Et donc voilà, on continue aussi, je pense aussi à ça, parce que là, j'ai vraiment... Le choc que j'ai eu... Le plus important, c'est mes beaux-parents. On part en vacances sur le même lieu de vacances chaque année. Et puis, voilà, donc pareil, ils me voient torse nu. Ils paniquent et puis ils voient que, pour le coup, je suis dans la restriction complète, là. C'est-à-dire que je ne partage plus aucun moment d'apéritif. Je dis, non, je n'ai pas faim, je n'ai pas envie. Voilà, je mange beaucoup moins. Je leur dis non, stop, stop dans les quantités. Ils voient quand même leur fille assez triste. Et là, justement, à midi, ma copine est partie faire une... course et je suis avec eux et là ils ont été très très brutal pour le coup là je leur en ai voulu mais à la fois ça n'a pas été si mal que ça mais ils m'ont fait comprendre que ça allait pas ils m'ont dit là tu vas fallait c'était vraiment des remarques alors du coup un peu de tête justement trop violente d'un coup mais vraiment tu vas finir à 40 kg tu vas finir à l'hôpital tu vas mourir est en train de rendre malheureuse notre fille où ça nous rend triste mais surtout là on On pense vraiment plus à notre fille qu'à toi. Tu nous inquiètes physiquement, mais elle, ça va vraiment pas du tout. Et puis, vraiment, je m'en prends vraiment plein la tête, quoi.

  • Speaker #0

    Oui, c'était vraiment à la hauteur de leur inquiétude, en fait. À la fois pour toi et pour leur fille.

  • Speaker #1

    C'était spontané d'un côté aussi, mais ça m'a fait vraiment beaucoup de mal moralement et je m'en suis voulu beaucoup. Mais plus pour ma copine que pour moi en soi. Mais bon, quand même, je me dis, ouais, c'est vrai que si... Enfin, ça va pas quand même. Mais je continue quand même. Enfin, je continue quand même à aller courir, etc. À faire mon sport, à manger moins. Même si devant eux, j'essaie de faire... Enfin, voilà. Ça a quand même brisé un peu quelque chose en plus de notre relation qui était plutôt chouette avec eux et sur le moment. Donc voilà, c'était pas top top. Et puis, les vacances, justement, se terminent, entre guillemets. la partie vacances où on part ensemble. Et on rentre. Et là, je me dis déjà, c'est un soulagement, en fait, de revenir. C'est la première fois que je me dis ça, parce que d'habitude, je rentre de vacances, je suis déprimé. Mais là, c'est un soulagement de pouvoir revenir et reprendre mes habitudes et faire ce que je veux, en fait.

  • Speaker #0

    Que la maladie puisse retrouver toute l'attitude, en fait, pour eux.

  • Speaker #1

    C'est ça. Et vraiment, je me dis, waouh, c'est super. Là, je vais pouvoir reprendre les choses en main. Et là, je re-augmente le sport. C'est-à-dire que je traite d'autres sports. Je me mets à faire de la piscine en plus de la course à pied, mais le même jour. Je mange moins encore, je supprime des aliments les jours où je ne fais pas de course à pied. Et vraiment là, ça devient obsessionnel. Et c'est compliqué parce qu'on ne pense plus qu'à ça justement. Je pense le matin, je me réveille, c'est qu'est-ce que je vais manger pour faire ça ? Est-ce que je peux manger ça aujourd'hui ? Qu'est-ce que je mange ce soir ? Et on pense vraiment que ça devient...

  • Speaker #0

    Oui, ça prend quasiment toute la place là. Donc là, on est à peu près. Une année après. Oui,

  • Speaker #1

    on arrive à une année.

  • Speaker #0

    Tu ne courrais pas le semi-marathon avec nous ?

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    Le marathon que tu n'as pas couru.

  • Speaker #1

    Que je n'ai pas fait parce que je ne me sentais pas prêt déjà. Oui,

  • Speaker #0

    puis ce n'était pas le sujet.

  • Speaker #1

    C'était pas le sujet, mais bon, l'idée me trotte dans la tête. Et d'un côté, c'est malsain en fait parce que je m'inscris au suivant. Donc, je me dis que j'ai quand même une préparation. Et du coup, j'ai cette excuse-là qui commence à pouvoir me permettre de refuser les sorties sociales. De voir des gens, etc. en disant… je suis désolé, mais là, j'ai couru aujourd'hui, je suis en entraînement, je prépare le semi-marathon. Le semi-marathon, c'est en mars. Et en fait, on est en septembre, à part l'oeuvre d'octobre. Donc les gens se disent, il faut de la préparation, mais il ne faut pas exagérer non plus. Mais surtout qu'avant, comme je dis, j'étais quand même un bon vivant et je sortais tous les... La semaine, c'était spontané. Et là, vraiment, je refuse toute sortie en semaine. Et ma seule sortie, c'est soit le vendredi soir, soit le samedi soir. Ça reste cette Ausha.

  • Speaker #0

    Oui, très, très cadré.

  • Speaker #1

    Très, très cadré, voilà. Et c'est là où je me permets, entre guillemets, des abus. Que ce soit, on va dire, un peu d'alcool et puis de la nourriture, on va dire, en plus type fast-food ou des choses plus riches. Et c'est là que je m'accorde ça. Tout en faisant n'importe quoi, je commence à monter à 20 km de course à pied le lendemain d'une soirée comme ça ou d'un abus, sans après manger jusqu'au soir.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. Oui, en fait, il y avait à la fois le sport et le jeûne qui venaient compenser.

  • Speaker #1

    Voilà, le jeûne et...

  • Speaker #0

    Des crises alimentaires considérées comme pas bonnes,

  • Speaker #1

    quoi. C'est ça. Le temps passe et ça devient un rang ritualisé avec cette fameuse sortie exceptionnelle du week-end et ces grosses courses à pied du samedi ou du dimanche, très, très prononcées avec, en plus, la fatigue. Mais je ne sens pas encore physiquement que ça joue beaucoup. Mais avec des jeûnes vraiment importants, enfin, jusqu'au soir, là, je commence par contre à sentir que j'ai faim.

  • Speaker #0

    Je sens vraiment à sentir que j'ai faim. Puis arrive le mois d'octobre justement, un an après. Et puis j'avais quand même quelques petites recherches et je tombe sur le TCA justement, anorexie mentale. Donc je commence à me dire, ah oui, je souffre de ça. Parce que ma copine avait fait des recherches aussi, donc elle m'a envoyé des recherches.

  • Speaker #1

    J'allais te demander ce qui t'avait fait chercher et qu'est-ce que tu cherchais exactement ?

  • Speaker #0

    C'est elle qui a cherché en fait vraiment de base, mais qui m'a transmis des articles et des choses comme ça. Et après je l'ai lu et je me suis dit... ça me ressemble quand même un peu je suis quand même content parce que je ne me suis pas dit je ne suis pas dedans en fait je me suis dit je suis dedans mais encore une fois l'admettre oui mais faire des choses pour quelqu'un c'est pas la même chose oui tu vois bien que ce sont deux étapes différentes en fait te

  • Speaker #1

    rendre compte que tu es dans un trouble l'admettre ce qui n'est pas rien de pouvoir prendre conscience de ça je ne sais pas comment toi tu l'as vécu mais c'est quand même une étape qui n'est pas simple non ?

  • Speaker #0

    Non, ça n'a vraiment pas été simple. J'essaie d'analyser un peu mon corps des fois et quand je vois des symptômes comme ça, je me dis Ah bah quand même, il y a de fortes chances que je sois là-dedans, mais bon, par contre, je ne cherche pas forcément à guérir. Je me dis J'y suis, on va voir comment ça se passe avec le temps. Mais là, je commence par contre à en parler à mes Ausha ce moment-là. Les amis, justement, sont de la même génération, donc ils comprennent assez... Et puis de toute façon, ils l'ont vu. Ils ont vu que finalement ça n'allait pas et ils se disaient Mais voilà, ça va pas. Et donc ils se disent Bon bah voilà. Et puis... vraiment pas dans le jugement, très cool, on va vers tout pour t'aider. Justement, je tiens à souligner ces amis qui ont été aussi amigables parce que je me suis éloigné vraiment de mes relations sociales, entre guillemets. Forcément, je sors qu'une fois par semaine, donc je vois beaucoup moins de monde.

  • Speaker #1

    Et oui, et on voit bien dans l'évolution du trouble comment petit à petit, c'est venu impacter différents plans de ta santé, en fait. Quand on parle de santé physique, mentale et sociale. Là, vraiment, petit à petit, c'est venu gagner toutes ces trois sphères-là. C'est ça.

  • Speaker #0

    Exactement. J'en parle à mes parents aussi, qui avaient la vision de l'anorexie, c'est se faire vomir. Le terme anorexique, moi, je pensais ça au début, avant d'avoir fait des recherches. C'est pour ça qu'on m'a dit anorexie. Non, je n'en souffre pas. Mais en fait, anorexie mentale, il y en a tellement de troubles différents que je n'étais pas au clair sur le sujet. Et oui, mais oui. Et voilà.

  • Speaker #1

    On est tellement en tête avec ces clichés de la jeune adolescente hyper maigre hospitalisée avec une tonde qui refuserait de grandir.

  • Speaker #0

    C'est ça. Et puis, du coup, moi, j'en parle à mes parents, mais je leur envoie des articles là-dessus. Ils s'en saignent. Ils ont l'air d'avoir compris. Et puis, voilà, tout le temps, mes parents sont assez compréhensifs, entre guillemets, pour mon bien-être. Ils ont toujours été présents quand même. Mais bon, après, au final... ils n'ont pas tout à fait compris non plus, parce que je revois des repas après, derrière, où mon père dit, non, t'inquiète pas, je sais que t'es au régime. Non, je ne suis pas au régime. Mais bon, il avait quand même... Je sais qu'il a lu les articles, qu'il a écouté ce que je lui ai envoyé, qu'il m'a quand même écouté, donc ils sont quand même là. Mes amis sont... Je leur ai dit, voilà, ils savent, ils ont envie d'en parler, ils n'en parlent pas d'eux-mêmes, en tout cas. Mais bon, ça continue quand même, dans le sens où... je sens que je perds encore du poids, que j'ai encore envie d'en perdre je vais voir mon médecin, j'ai besoin de faire une prise de sang ou d'un certificat médical d'ailleurs et puis lui aussi me dit parce que je l'avais pas eu depuis un an, il y a une belle perte de poids là attention, là franchement si vous descendez en dessous de ce poids là, c'est très inquiétant très très inquiétant et donc ça quand même, ça me met un petit coup aussi en me disant, ça va vraiment peut-être pas mais bon, ça reste encore compliqué quoi, j'essaie de me dire bon allez, on va se bouger mais voilà oui Et je commence aussi justement une thérapie avec une psychologue spécialisée dans l'alimentation. En tout cas, j'essaie de me dire, on va essayer de chercher d'où vient ce trouble alimentaire, etc. On va essayer de le guérir.

  • Speaker #1

    C'est-à-dire que là, tu passes, ça y est, à je veux m'en sortir. Ou en tout cas, je commence à demander de l'aide.

  • Speaker #0

    Voilà, c'est ça. Je voyais déjà une psychologue à l'époque parce que j'ai eu d'autres soucis dans ma vie. C'est-à-dire ce que je voulais faire de ma vie, trouver le métier que je voulais faire. Grâce à cette personne-là, j'ai réussi à faire ça. d'ailleurs ça m'a permis de trouver ce que je voulais faire et elle me dit je suis plus capable de vous aider pour le trou alimentaire là je peux pas j'ai pas les capacités de le faire donc j'ai vous envoyé vers une collègue à moi qui peut vous aider et en parallèle de ça moi je me dis je vais voir aussi une nutritionniste qui a été d'abord un échec la nutritionniste parce qu'au final avant même de m'avoir vu elle avait déjà préparé un menu alimentaire donc je trouvais ça très particulier qui mettait des quantités que déjà moi je mangeais plus que ça de base donc j'étais bon Peut-être que je suis tombé sur la mauvaise, peut-être, mais je vais faire psychologie déjà, et puis on verra après. Et donc, la psychologue que j'ai vue, très bien aussi, mais on essaie de remonter à tout peut venir ce trouble alimentaire-là. Et j'en viens au fait de me dire que justement, plus jeune... Pour le coup, j'ai des parents assez compréhensifs, mais très stricts sur pas mal de choses. Scolairement, il fallait vraiment que je fasse attention. Je n'avais pas forcément le droit de voir des amis quand je voulais. Enfin, ils ne me laissaient pas aller dormir chez mes copains. Je ne sais pas pourquoi. Je n'ai jamais eu trop cette discussion-là. Très stricte, même. J'étais passionné de football. Donc, de jouer en club, ils n'étaient pas d'accord parce que ça allait, soi-disant, impacter ma scolarité, etc. Mais par contre, je me suis rendu compte d'une liberté totale sur la nourriture. Je mangeais ce que je voulais. Quand je voulais. ce qui pourrait être plutôt positif de se dire j'ai grandi sans interdit sans crispation autour de en fait ces interdits ils étaient pas placés sur toutes les autres choses autour que ce soit toutes les activités que je pouvais faire mais alors sans alimentation je faisais ce que je voulais au final c'était le seul espace dans lequel tu pouvais faire tout ce que tu voulais c'est ça j'ai jamais été contrôlé sur ça un goûter je pouvais prendre voilà

  • Speaker #1

    je peux me manger un paquet de gâteaux en entier alors outre le côté c'est bien de ne pas être privé mais bon malgré tout c'est plein de sucre etc et puis voilà je veux dire il n'y a pas que ça mais il y a quand même un impact mais moi ce que j'entends mais tu vas me dire si tu es d'accord c'est qu'il y avait un contrôle très très poussé en fait sur plein de choses quasiment tout en fait mais alors là l'alimentation c'était nos limites quoi c'était nos limites Et que peut-être, du coup, ça a encouragé à ce que tu compenses, en quelque sorte, les autres interdits.

  • Speaker #0

    Voilà, je pense là-dedans. Après, voilà, moi, je sais que mon papa aussi, c'est un très gros gourmand. Et pareil, il a été, lui, en situation d'obésité plus jeune. Enfin, moi, je l'ai connu quand j'étais tout petit, obèse. Et après, il a eu une énorme fulgurance de perte de poids, où il est pareil avec la course à pied, lui aussi, d'ailleurs, à l'époque.

  • Speaker #1

    Ah, tiens.

  • Speaker #0

    Et justement, il a mis... Enfin, j'ai... pas senti forcément de privation, lui. En tout cas, j'étais petit, donc je ne me rends pas forcément compte. Maintenant, il a un poids où il s'est stabilisé. Justement, il est très bien. Je ne sais pas le juger, mais lui, il se sent bien. Et puis, il est en bonne santé. Il n'a jamais repris du poids. Il court toujours. Il fait toujours beaucoup de sport et tout. Par contre, il ne se prive pas. Oui,

  • Speaker #1

    tu ne penses pas que ça a basculé dans une forme de contrôle, d'hypervigilance et de troubles, finalement.

  • Speaker #0

    Non, non, mais voilà, donc j'ai connu ça aussi, j'ai connu ma mère qui ne mange pas le midi, alors qu'elle est un métier actif aussi, où elle bouge beaucoup, elle est à l'agence hospitalière, enfin elle intervient chez, elle bouge beaucoup, elle marche beaucoup, donc elle est, voilà, mais elle ne mangeait pas le midi, elle faisait attention aussi, j'ai l'impression sur ça, je ne sais pas si c'était de la privation elle aussi, et c'est toujours le cas d'ailleurs, ou si c'est, voilà, ou si c'était parce qu'elle n'avait pas le temps ou pas, parce qu'elle me dit qu'elle n'avait pas le temps, mais ça... Donc j'avais quand même ce côté-là. Et donc des parents qui ne mangent pas le midi aussi, ça fait qu'ils mangent tôt le soir. Donc à 18h, c'était limite à table à 18h. Et moi, quand j'étais petit, je goûtais à 16h30 comme tout enfant. Et 18h, je n'ai pas forcément faim, mais je passe à table. Et puis j'ai refain à 20h, donc je mange quelque chose derrière. Et il y a un moment donné aussi où j'ai déconnecté de ce moment repas que moi, j'adorais beaucoup avec mes parents. Mais vers 13 ans, je leur ai dit, moi, je ne mange pas à 18h. Donc je suis désolé, mais je mangerai après. Donc, j'ai déconnecté de ce moment-là avec eux. Plus de moments de repas aussi partagés avec ma fille. Et repas tout seul à 20h. Voilà. Et puis, mais quand même, du coup, moins de contrôle aussi. Parce qu'après, il ne s'est jamais été contrôlé. Mais du coup, je mangeais ce qui s'était prévu, mais je me faisais des choses en plus. Et puis, voilà. Etc. La chance que j'avais, c'est que j'ai toujours fait beaucoup de sport aussi. Donc, ça m'a permis de ne pas non plus avoir une mauvaise santé, entre guillemets. Et puis, voilà. Mais j'avais eu des remarques aussi. J'avais 11 ans d'un médecin qui m'avait dit... vous êtes en surpoids, ça va pas. J'avais prévenu mes parents, mais mes parents n'avaient pas fait forcément d'efforts, justement. Et puis, j'ai grandi. Je faisais beaucoup de sport et c'est passé.

  • Speaker #1

    Et oui, et puis 11 ans, ça peut être un âge aussi où, tu sais, je ne sais pas si tu as remarqué ça, les enfants, ils ne font pas tout en même temps, en fait. Il peut y avoir cette croissance au niveau du poids. Et puis après, c'est la taille qui suit. Je ne sais pas si... Si t'as remarqué ça, aussi, mais les garçons, ils vont grandir beaucoup des mains et des pieds à un moment. Et puis après, il y a le reste qui va suivre.

  • Speaker #0

    Ouais, je dis ça.

  • Speaker #1

    Tout se fait pas en même temps, quoi. Et donc, c'était plutôt ce phénomène-là, en fait.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Mais c'était des remarques quand même. C'est ça,

  • Speaker #0

    j'ai eu des remarques du médecin. Puis on arrive au collège aussi. Et puis même si j'ai jamais eu de remarques avant à l'école élémentaire, j'ai eu des petites remarques de camarades. Ah là là, t'es quand même... T'as un peu de ventre quand même, etc. Mais ça ne m'a jamais trop travaillé non plus à cette époque-là. Et puis, c'est passé tout seul, en fait. J'ai grandi, d'un coup. Et puis, j'ai toujours adoré le sport et le foot à l'époque, vraiment beaucoup. Et donc, j'en faisais énormément, énormément. Donc, je pense que je continue. Je n'ai jamais vraiment changé mon alimentation. Mais du coup, en fait, vu que tellement je faisais de sport, je pense que... C'est ce qu'on pensait.

  • Speaker #1

    C'est ça. C'est-à-dire que moi, je le dirais autrement. Je dirais que tu répondais à tes besoins. Voilà,

  • Speaker #0

    je répondais à mes besoins exactement sans forcément chercher à y répondre et sans prendre la tête.

  • Speaker #1

    Voilà, c'est ça, naturellement. Tout comme tu as su à un moment dire à tes parents Non, moi, 18h, je n'ai pas faim. J'ai envie de manger quand j'ai faim.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Donc, vraiment connecté, en fait. à tes besoins et à ta faim.

  • Speaker #0

    Voilà. Je vois que ça part de là, quand même, cette problématique. Et puis après, quand j'y réfléchis, justement, le psychologue me demande s'il n'y a pas des remarques qui m'ont touché. Et effectivement, des remarques m'ont touché. Alors comme ce médecin-là, j'ai un souvenir en classe découverte avec des amis où on s'apprête à prendre notre douche. On est assis. Puis j'ai un copain qui dit Ah, regardez, j'ai du ventre. Et en fait, c'était la plissure parce qu'il était plié, alors que moi, j'avais quand même un peu de ventre. Et donc ça m'a quand même... un peu marqué à cette époque-là, ce côté, bah, ces remarques au collège, t'es un peu serré dans tes vêtements, quand même, le médecin, la remarque du médecin, et puis je repense après, aux années d'après, où, je m'étais dit aussi, je serais jamais maigre, moi ou mince, j'ai jamais, genre, j'ai pas été non plus, je me suis jamais senti gros, mais je me suis, enfin, voilà, dans ce jugement de grossophobe, entre guillemets, on verra moi-même, mais je me suis toujours dit, bah, t'as du poids, t'as du ventre, c'est comme ça, c'est ton... tu descendras pas en dessous de tel poids, tu monteras peut-être plus, mais en tout cas, c'est... C'est comme ça, tu peux pas le choisir. Mais des remarques quand même, et puis voilà, des... Pareil, du coup, les années passent, donc je pense aux réflexions que j'ai pu me prendre, qu'on m'a infligées, ou je repense à des vestiaires de football, justement, où je m'étais mis en club à l'époque. Je me suis mis en couple avec ma copine, justement, et des amis qui me font Ah, ça se voit que t'es mis en couple, là, le ventre, oula, t'as bien pris, là, t'as bien pris du ventre. Mais bon, ça me touche, mais en soi, rien à faire, de toute façon. Enfin, ce n'est pas grave, c'est comme ça, je suis comme ça. Je ne changerai pas, je ne suis pas capable.

  • Speaker #1

    Oui. Et en même temps, je reste avec ce que tu disais tout à l'heure, de l'importance de la vie des autres, en fait, pour que toi-même, tu te forges ton propre avis et tout ça. Comme s'il y avait eu un empilement de choses, en fait, de réflexions qui, sur le coup, n'impactaient pas plus que ça. Peut-être que c'était un petit peu difficile, mais tu passais à autre chose, en fait. Et puis, petit à petit, une pierre, une autre pierre, une autre pierre. et c'est venu se cristalliser peut-être au moment où tu commences ce parcours que tu nous as raconté et que ça bascule du coup dans le trouble alimentaire en fait.

  • Speaker #0

    C'est ça, ouais, exactement. Donc voilà, des réflexions comme ça qui m'ont marqué, même d'amis très proches, un de mes meilleurs amis qui m'appelait Gros Juju. Pour lui, c'était pas méchant, mais en fait, et moi à l'époque, ça n'était pas forcément en fait. Mais là, quand j'y repense, ça m'a...

  • Speaker #1

    Maintenant, tu le vois autrement en fait.

  • Speaker #0

    Voilà, c'est ça. Et en fait, vu que je m'étais dit que je ne crée jamais mince, je m'étais privée sur plein de trucs. Je me privais sur des choses que j'ai envie de mettre pour m'habiller et que je ne mettais pas parce que je me disais que ça ne me mettrait pas en valeur. Et du coup, de devenir mince, je m'en passe du coquelin un peu, mais du coup, je fais des vêtements que j'ai envie de mettre, des choses que j'ai envie de mettre, d'assumer des parties de mon corps que je n'assumais pas avant. Et ça devient génial aussi. Je me dis que c'est trop bien. Et puis la santé aussi, parce que vu que j'avais l'époque... Covid, etc. Après, je bascule encore dans le temps, mais on fait moins de sport. J'avais lâché un peu le sport depuis que j'étais en couple aussi, pour consacrer plus de temps à ma copine aussi. Et du coup, là, le fait de faire du sport, de faire attention à ce que je mange aussi à l'époque. Et puis voilà, je me sens même mieux physiquement quand même aussi. Au début, la santé, je me sens vraiment mieux.

  • Speaker #1

    Il ne serait-ce qu'avec la reprise d'une activité physique, qui a toujours été sportif et qui, comme beaucoup beaucoup d'entre nous, pendant le Covid, c'était compliqué. Puis en plus, on nous bassinait avec des messages Attention, attention ! Bon, je ne sais pas si ça a eu un impact aussi, mais tu te sentais du coup privé de quelque chose qui te fait du bien.

  • Speaker #0

    C'est ça. C'est ça, c'est exactement ça.

  • Speaker #1

    Et puis ce que j'entends aussi, que je trouve vraiment intéressant, c'est qu'en tant qu'homme, tu peux aussi témoigner du fait que les injonctions à la minceur, qui sont d'autres... types qui peuvent se focaliser sur le ventre par exemple, mais la préoccupation pour les vêtements et tout ça, c'est partagé aussi ça.

  • Speaker #0

    Exactement, je pense qu'il y a très peu d'hommes qui assument ça et des fois, moi j'hésite à faire attention parce que je vois d'autres personnes que je connais dans mon entourage, des hommes justement, et je sens des petits signaux et je me dis est-ce que c'est moi qui en fait peut-être trop mais effectivement on n'ose pas en parler, on n'ose pas dire, désolé de le dire, je trouve ça bête de ne pas le faire parce qu'on est un homme ou pas, soit c'est important. d'en parler ça fait du bien et de pas se dire que c'est un problème de femmes, c'est un problème d'être humain tout court. qui peut arriver à n'importe qui.

  • Speaker #1

    Et cette préoccupation par rapport à l'image de soi, l'image corporelle, c'est un problème sociétal, au-delà du genre de la personne.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça.

  • Speaker #1

    C'est ça aussi que tu nous soulignes.

  • Speaker #0

    Surtout que moi, j'ai très peu confiance en moi. Le temps fait que je prends confiance en moi, mais physiquement, ça m'a aidé aussi à prendre confiance en moi parce que je n'avais pas du tout confiance en moi physiquement. Et même cette image de minceur, alors qu'est bête, parce qu'on est mince, qu'on a confiance en soi, qu'on fait bon à... Justement, j'ai plus fait peur. à mon entourage, d'être aussi mince que je me suis plu ou que j'ai pu plaire à d'autres personnes autour de moi, parce qu'en fait, voilà, ce qui compte, c'est... Et puis même, c'est pas l'image qu'on revoit forcément, c'est... Voilà. Même moi, je me suis fait peur, quand je me revois des photos. Voilà. Et oui,

  • Speaker #1

    et oui. Et donc, nous en étions à cette thérapie, que tu commences. Donc là, on est en 2022,

  • Speaker #0

    2023. C'est ça. Et puis, du coup, bah ouais, je commence à... prendre en conséquence ces choses-là. J'essaie de remanger un peu plus, surtout par rapport au sport parce qu'en plus, je me blesse avec le sport. Je me blesse.

  • Speaker #1

    Eh bien oui. J'allais dire que ce qui devait arriver, ça a pris un peu de temps, mais ça a fini par arriver.

  • Speaker #0

    Première blessure avant le semi-marathon qui me traumatise pas mal et qui mince. Et puis, je vois un kiné qui m'aide quand même aussi et donc qui me permet de le faire. Et donc, j'ai fait le semi-marathon, tout se passe quand même bien, mais je reste blessé. Je me blesse plus facilement. Je sens que mon corps est très fragile. j'avais atteint les 50 kilos et justement ça va pas donc là je me blesse ça me fait paniquer parce que je me dis le sport c'est ma compensation donc si je me blesse j'ai plus ça et c'est ce que j'avais vu dans d'autres témoignages je pense aussi à ça je suis plus capable de me restreindre complètement c'est impossible, je l'ai trop fait vu que je suis vraiment en situation de justement des fois j'ai connu cette façon de faire extrême que je sais je peux plus le faire Je ne peux plus me dire demain je ne mangerai pas, je vais jeûner à tel moment. Des fois je le prévois, mais incapable de pouvoir le faire. Alors j'aimerais restreindre, mais je vais manger. Parce que je ne peux plus ne plus manger. Je ne suis pas capable. Ça ne marche plus. Ces sentiments de puissance, je suis capable et la faim n'est plus... Je sens que j'ai faim et ce n'est plus possible avec le sport. En plus j'ai quand même augmenté l'activité sportive aussi. Oui. Voilà. Et donc, le temps passe et cette année 2023, on va dire, je me sens dans la guérison toujours. Mais bon, il y a sur le sport compensation. Mais je recommence à manger un peu normalement, conservant toujours, par contre, beaucoup d'activités sportives. Parce que derrière ça, je me dis maintenant, on va quand même viser un marathon. Mais c'est un peu une excuse parce que je vis ce marathon en me disant d'un côté, j'ai envie de le faire vraiment. Mais aussi, il y a ce côté où je vais pouvoir continuer à faire attention.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    et puis continuer le sport au niveau où je le pratique voilà malgré tout ça reste cool pour moi au début parce que je me dis à la fois c'est vrai et à la fois c'est faux je vais quand même pouvoir refuser des propositions sociales dans la semaine je suis en préparation de marathon c'est vrai tu vas faire ça je comprends que tu puisses pas c'est pas grave et puis donc je prépare ce marathon mais les choses changent quand même autour de moi c'est à dire qu'on voit des efforts on voit une petite prise de poids sans forcément de remarques de la part des autres et justement des remarques bienveillantes plutôt des amis qui ont compris faut pas dire ah t'as repris du poids c'est super c'est vraiment ta meilleure mine ta meilleure mine on est content ce sont plus qu'autre chose et puis moi à côté de ça du coup j'essaie de supprimer des choses donc je supprime la balance de tous les jours et c'est vrai que voilà là je... c'est sur le cas, je me pèse une fois tous les deux mois et encore, c'est parce que je suis médecin peut-être et si vraiment j'en ai besoin parce que, alors, ça si, ma copine a été d'une aide formidable là-dessus parce qu'elle l'a caché, je lui ai demandé qu'elle l'a fait,

  • Speaker #1

    elle l'a caché et tu as réussi ce sevrage là c'est ça du coup,

  • Speaker #0

    j'augmente le sport j'augmente forcément la course aussi, le kilométrage je suis à des 30 kilomètres de course le week-end et la semaine des courses de 20 km, des choses comme ça, sans forcément bien compenser non plus. Sans forcément bien compenser. Forcément, le corps, il tient, il tient, mais il lâche aussi au bout d'un moment. Peu de temps avant ce marathon, c'était cette l'année 2024, je me tords la cheville trois semaines avant. Il s'avère que j'arrive à faire ce marathon, ça se passe super bien, etc. Et derrière ça, je pars une semaine en vacances, avec ma copine aussi. Et bon, je suis en manque de course, mais on me dit de me stopper quand même par rapport à la course. pour sa pied je panique quand même encore des écarts alors qu'elle me dit mais t'as le droit de te reposer enfin t'as fait tu sors d'un marathon etc c'est compliqué mais bon je rentre de cette semaine de marathon je recours beaucoup le week-end tout se passe bien je recours beaucoup le lundi et là c'est la grosse blessure tendinite au niveau des adducteurs mais c'est quelque chose qui est très douloureux en chaleur et qui me dit quand même que oula va falloir diminuer quoi va falloir stopper et Et là, je me suis dit... tu es en phase de guérison, mais tu n'es toujours pas guéri parce que le sport reste une compensation.

  • Speaker #1

    Oui, parce que tu n'en avais pas forcément conscience. Tu avais avancé sur les causes du trouble.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Sur ce qui t'avait amené à ça. Mais voilà, la maladie était toujours en pleine possession de ses moyens, finalement. C'est ça,

  • Speaker #0

    parce que j'écoute tous les conseils. Mon alimentation change, je le remange quand même en plus en grande quantité. Mais on va dire que je pars quand même sur des courses à pied, des fois à l'époque. Je pense à un marathon, je pars 30 km courir le samedi, sans eau, sans nourriture sur moi, et en fait, le corps en a besoin, dans les moments de sport. Et puis voilà, je mange. Mais ma comédie, elle me signifie, tu ne manges pas beaucoup plus que si tu mangeais normalement. Et voilà, en fait, du coup, je reprends du poids dans ces années-là aussi, mais pas tant que ça. C'est-à-dire que je reprends un poids, mais je pense que je suis encore très loin du poids que je dois atteindre pour être bien physiquement et ne pas me blesser tout le temps. Parce qu'en fait, voilà. Et ça, je me suis rendu compte, du coup, Zik, les TCA mènent aussi à moi, en tout cas avec le sport, à la bigorexie.

  • Speaker #1

    Oui, je crois que c'était en plein dedans.

  • Speaker #0

    Vraiment, parce que... Et j'en suis dedans encore, parce que je me rends compte, même ce prépa-marathon était une excuse aussi pour continuer à faire beaucoup d'activités physiques, me donner le droit de manger plus, en fait. Le sport, c'est bien pour la santé, etc., mais attention, parce que ça est encore particulier quand on souffre de TCA, parce que ça reste quelque chose de compensation. Et en fait, ça nous permet de nous donner des droits, de se dire, j'ai le droit de manger grâce au sport. Mais en fait, non. C'est juste qu'avec le sport, on a besoin de manger. On a besoin de manger tout fort. Oui,

  • Speaker #1

    c'est une permission conditionnelle de manger. Je peux manger parce que c'est mon sport. Et non pas, je mange parce que j'ai faim ou j'ai envie de manger. Voilà,

  • Speaker #0

    c'est ça.

  • Speaker #1

    Manger, quoi.

  • Speaker #0

    Et du coup, ça va. Parce que j'étais vraiment avec une heure et demie de vélo par semaine, 200, 400 muscu. des 80 km de course par semaine qui ont vraiment épuisé mon corps parce que je n'en ai pas assez. Je m'en rends compte toujours et ça a été là. Les mois qui ont suivi, c'est pour ça que je leur dis maintenant, je ne suis pas guéri des TCA. Je suis dans la guérison.

  • Speaker #1

    Tu es en chemin.

  • Speaker #0

    Je suis en chemin, c'est encore loin, mais ça va beaucoup mieux. Mais fait de cette blessée, on se rend compte qu'on est devenu addict vraiment au sport.

  • Speaker #1

    C'est là quand tu as dû physiquement arrêter, qu'il y a une impossibilité physique. C'est ça. en fait.

  • Speaker #0

    C'est ça,

  • Speaker #1

    ouais. C'est là que tu as pris conscience, c'est ça, de cette addiction ?

  • Speaker #0

    Ouais, c'est ça. Je me suis vraiment conscience de cette addiction et que c'est pas bon, quoi. Malgré tout, voilà, j'adore le sport depuis que je suis enfant. Donc ça aurait été très compliqué de ne pas pouvoir faire sport. J'étais vraiment l'élève même à l'école qui voulait faire le sport, quoi. Il y en a plein qui disaient que c'était ça et moi j'étais vraiment le moment heureux de ma journée. T'as pas dû te faire ferrer. Exactement, voilà. C'est pour ça que j'ai été très frustré enfant d'avoir été privé de club. et des choses comme ça. Je pouvais faire du sport, mais il fallait que ce soit... C'est mon père qui le choisissait, etc. Enfin, réguler, je faisais du sport ce que je voulais, mais il ne fallait pas que ce soit quelque chose qui soit le premier dans ma vie, mais qui prenne du temps sur le scolaire, etc.

  • Speaker #1

    C'est ça, c'est ça. Et tu dirais que tu en es où, alors, aujourd'hui ? Comment tu te sens dans ton quotidien ? Quelle place ça continue à prendre ou pas ? Comment tu vois que les choses ont évolué, là ?

  • Speaker #0

    Le TCA ou le sport ? tu veux dire ?

  • Speaker #1

    Pas les deux.

  • Speaker #0

    Les deux, pas le sport. Les deux sont liés. Les deux sont liés mais c'est encore là. Ça va mieux physiquement sur les blessures mais j'ai quand même ces douleurs encore et je continue à trop en faire. Mon kiné me le dit mais bon, je m'écoute un peu plus c'est-à-dire que j'arrive à me faire des jours où je vais vraiment faire moins d'activités et j'arrive à me poser un peu plus. Ça reste difficile mais c'est vrai que les TSA aussi, je repense, vraiment m'ont retiré beaucoup de joie en général et d'émotion en fait. Vraiment, j'avais plus goût à rien d'autre. Même au sport, vu que le sport amène de la dopamine, c'est ça qui me rendait joyeux, mais le reste à côté ne me rendait plus joyeux. J'étais éteint, je faisais un peu de guitare, je n'en faisais plus du tout.

  • Speaker #1

    Il n'y avait plus de place pour autre chose.

  • Speaker #0

    Plus de joie sur rien, plus d'envie de faire quelque chose. C'est ça qui m'a alerté aussi. C'est pour ça que je me dis que je suis quand même dans la guérison. Je vois que je reprends plus de plaisir à faire d'autres activités qui ne soient pas liées au sport forcément. Et aussi dans le métier. Mon métier, moi, j'y allais à reculons alors qu'avant, j'y allais vraiment content. Oui,

  • Speaker #1

    joyeux.

  • Speaker #0

    Très, très joyeux de faire ce métier. Et voilà. Là où j'en suis actuellement, c'est que je sens que j'ai encore cette forte dépendance au sport. Et que mon objectif, c'est justement que le sport redevienne un plaisir. Et d'y aller à reculons. Oui,

  • Speaker #1

    c'est ça. Que ça se fasse. pour la joie dont tu parlais justement.

  • Speaker #0

    Que ça me fasse du bien, pas de me dire, je vais faire ce sport qui me permet de faire ça. Ça l'est un peu quand même maintenant, beaucoup plus que ces derniers mois. C'est redevenu quand même quelque chose où je vais courir, des fois je me dis, waouh, ça fait du bien. C'est pas le côté...

  • Speaker #1

    Je vais pouvoir manger. Ou j'ai trop mangé.

  • Speaker #0

    Mais c'est le petit doigt qui me le dit quand même, mais moins. Et je vois que je remange quand même. Normalement, c'est un lendemain de fête, quelque chose comme ça. J'arrive à manger normalement quand même, sans trop paliquer.

  • Speaker #1

    Oui, tu sens vraiment qu'il y a eu du chemin parcouru. Il en reste à faire, certes, mais il y a eu du chemin parcouru. Et tu es vraiment là. Parce que tu parlais tout à l'heure de la difficulté à rentrer dans le processus. Il y a la prise de conscience. OK, j'ai un problème et que c'est une première étape importante, on le disait. Et puis après, il y a cette étape de je rentre dans le processus. C'est un processus qui est long, sinueux, qui peut être décourageant, etc. Mais n'empêche, il y a quelque chose d'enclenché.

  • Speaker #0

    Il y a des hauts et des bas, mais à chaque fois, on va dire que c'est toujours plus. plus de haut au final parce que des fois où je me rends compte que je vais retomber dans quelque chose un peu négatif en me disant tiens j'ai pas le droit de manger ça ou quelque chose comme ça bah en fait je me dis non mais c'est bon quoi puis je peux plus comme je dis j'arrive plus à être dans la restriction j'en suis plus capable et vraiment tant que peu et ça tombe bien en fait c'est ça et je me rends compte que le sport c'est pas bien mais à la fois c'est bien parce que moi qui suis devenu sport enfin vraiment dans cet esprit aussi de sport c'est qu'on en a besoin déjà on en a besoin on a toujours envie de manger que c'est important et encore plus avec le sport et en fait

  • Speaker #1

    voilà pour être en forme il faut pas suffire qu'il y ait tel aliment etc que j'ai pu faire et même dans la vie de tous les jours pour le plaisir oui et j'entends qu'il y a encore les pensées de la maladie qui peuvent être présentes c'est ça mais que de plus en plus bah tu les vois déjà tu vois que c'est la maladie qui parle c'est ça et que c'est pas la vérité en fait et que tu développes petit à petit cette autre part de toi qui peut s'opposer à ça en fait et dire bon c'est bon fous-moi la paix enfin je sais pas comment toi tu te vues c'est ça c'est ça

  • Speaker #0

    C'est ça exactement et puis voilà je me dis tant pis, enfin c'est même plus tant pis quoi. Pour l'instant c'est pour ça que j'y pense pas quoi. Et bon après la spontanéité je la gagne de plus en plus, ça reste un peu difficile des fois de faire un plaisir comme ça. Mais voilà des fois c'est des choses que j'essaie de me dire, j'ai gagné ça en me disant tiens j'ai réussi à manger ça en faisant plaisir dans la semaine. Voilà maintenant tu l'oublies c'est fait on s'est mangé et puis ça t'a fait plaisir. Qu'est-ce que t'as ressenti à ce moment là ? et c'est vrai que j'avais déconnecté tous les différents styles de faim qui existent quoi parce que peut-être que j'ai jamais su quelles étaient ces différentes faims non plus parce que avec l'enfance c'est ce que je disais je savais pas vu que je mangeais comme je voulais j'avais pas de privation bah des fois je mangeais j'avais pas faim et c'est bien aussi hein mais bah je savais pas quand est-ce que j'ai vraiment faim ou pas quand est-ce que j'ai besoin j'ai jamais trop su

  • Speaker #1

    C'est ça, c'est ça. Il y avait quelque chose qui se faisait, mais qui était aussi naturel et fluide, en fait, que tu aimerais bien peut-être aussi retrouver, mais en passant par une forme de mentalisation avant d'arriver à nouveau à ce que ce soit un non-jugé. C'est ça,

  • Speaker #0

    exactement.

  • Speaker #1

    C'est que ça peut leur devenir.

  • Speaker #0

    Un peu plus ça, c'est pour ça que j'essaie des fois de... réfléchir un peu, mais c'est pas évident. C'est pour ça que je dis que c'est vraiment un long processus et encore, je suis très content et soulagé de m'être dit que j'ai pas attendu des années pour me rendre compte et d'écouter un petit peu les autres aussi. Alors, faire attention de ne pas écouter trop les autres, justement, mais de faire attention aux signaux. Oui,

  • Speaker #1

    c'est ça. Je crois qu'on va devoir se quitter. Julien, mais peut-être qu'il y a une dernière chose, tu sais, comme je demande toujours, que tu aies envie de partager ou un message important que tu voudrais faire passer.

  • Speaker #0

    Jusque... Je pense ne pas avoir peur justement de parler de tout ça, je pense, et encore une fois, là je reviens sur le fait d'être un homme, de pouvoir vraiment extérioriser toutes ces pensées, qu'on est tous, comme tu disais, des êtres humains qu'il faut... Fille ou garçon, on peut tous avoir les mêmes problèmes sur l'apparence, sur sa santé physique ou mentale. Il y a plein de problèmes, il faut en parler. Et puis écouter d'autres personnes, se soutenir, je pense que ça a été vraiment... Je te remercie et je remercie toutes les personnes qui ont témoigné. Ça a été très important pour moi, pour m'aider à guérir et pour continuer. Je ne sais pas si j'étais très clair, mais voilà, en tout cas, c'est d'être ensemble, en fait, dans ces moments.

  • Speaker #1

    Oui, de se sentir moins seul, d'entendre qu'il y a d'autres personnes qui sont passées par là. Ça, ça a été un soutien précieux pour toi. Et c'est aussi ce qui motivait le fait que tu sois là aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Oui, oui. Jean, merci beaucoup, beaucoup, Julien, pour ce précieux témoignage. Je te souhaite vraiment un processus qui puisse te voir petit à petit retrouver de la sérénité, de la paix, de retrouver... plaisir que tu avais dans le sport avant que tout ça s'enclenche, en fait, et puis des plaisirs autres que le sport. C'est ça que tu disais aussi, remettre de la joie dans plein d'autres choses, retrouver une vie sociale riche et intense telle que tu l'avais auparavant. Peut-être dans quelques mois, années, tu viendras nous redonner des nouvelles, à savoir.

  • Speaker #0

    Ça serait avec grand plaisir.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu serais OK que des personnes te contactent ?

  • Speaker #0

    il n'y a aucun problème aussi parce que moi j'ai contacté des personnes alors je trouve que ce podcast à l'époque c'était sociaux et ça a été aussi précieux en fait les échanges avec des personnes qui souffrent de ça, qui ont souffert de ça ou qui sont professionnels de ça et que ce soit vraiment justement plein de personnes différentes,

  • Speaker #1

    je pense que c'est riche pour pouvoir se construire un peu un avis et son propre processus c'est ça ok bah nous mettrons un moyen de te contacter dans la description de l'épisode merci À bientôt, Julien.

  • Speaker #0

    À bientôt, merci aussi à toi.

  • Speaker #1

    Merci d'avoir écouté le témoignage de Julien. Il est temps à présent de nous quitter pour cet épisode. Je vous retrouve dans deux semaines pour le dernier épisode de l'année. À très bientôt.

Description

Bienvenue à toutes et tous sur mon podcast « La pleine conscience du pouvoir » ! Je m’appelle Anne Pioz, je suis psychopraticienne spécialisée dans les troubles alimentaires. Avec ce podcast sur la relation avec l’alimentation, je vous accompagne à retrouver une relation sereine avec la nourriture et avec votre corps.


Dans cet épisode 121, vous allez entendre un nouveau témoignage : celui de Julien qui a vu les TCA prendre de plus en plus de place, et petit à petit, le couper de sa vie sociale et de lui-même

Se mettant à courir après une période moins sportive pendant laquelle il avait pris un peu de poids, c’était après les différents confinements que nous avons vécus en 2020, Julien a vu son poids descendre, et les pensées de l’anorexie s’installer, insidieusement.

Son témoignage est précieux non seulement parce que les partages d’hommes sont rares, mais aussi parce que nous nous apercevons que les TCA et les préoccupations pour l’image corporelle n’appartiennent pas à un genre mais à l’ensemble des humains qui vivent dans une société centrée sur l’apparence et la minceur.

Aujourd’hui, Julien va mieux, il nous décrit les étapes de l’installation du trouble puis de la prise de conscience que quelque chose ne va pas, avant l’étape de prendre la décision de s’en sortir.

Je vous laisse découvrir le témoignage touchant de Julien.


Si vous souhaitez contacter Julien : Instagram : https://www.instagram.com/gino_1094/




Retrouvez moi sur Instagram ! https://www.instagram.com/annepiozpsy/


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Pour prendre un premier rendez-vous pour une séance de psychothérapie en visio ou en présentiel : https://calendly.com/annepiozpsy/seance-de-psychotherapie-en-visioconference-clone




Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Je suis Anne Piausse, psychothérapeute, et je vous accompagne à retrouver une relation sereine et intuitive avec votre alimentation. La pleine conscience du pouvoir est un podcast qui vous accompagne à reprendre le pouvoir dans votre relation avec la nourriture, à sortir des injonctions de la culture des régimes et à ne plus vous sentir seul avec tout ça. Dans ce podcast, je partage des outils, des réflexions. Je vous parle aussi de pleine conscience et d'introduire dans votre quotidien plus d'observations de votre propre fonctionnement. Je vous propose également des témoignages de femmes et d'hommes qui vivent ou ont vécu un trouble du comportement alimentaire ou une relation compliquée avec leur alimentation. Leurs témoignages vous permettront, je l'espère, de réaliser que nous sommes nombreux à nous retrouver pris au piège de cette relation toxique. Je vous laisse avec l'épisode du jour.

  • Speaker #1

    Je m'appelle Julien, donc j'ai 30 ans. Ça a commencé, je dirais, à l'été 2021. Je me dis, je vais quand même mettre ça pour rire, surtout que je sens que j'ai pris pas mal de kilos, vu que je suis quelqu'un de noir ou blanc. Quand je me mets dans quelque chose, c'est à fond. Je suis mis à me restreindre sur beaucoup de choses. Au début, on se sent puissant, en fait. On se dit, on est capable de jeûner, on n'a pas besoin de manger. Je suis content, très content de voir ce poids diminuer sur la balance. Et vraiment, là, ça devient obsessionnel. J'admettais que faire des choses pour le meilleur n'était pas la même chose. Là, je me suis dit, tu es en phase de guérison, mais tu n'es toujours pas guéri parce que le sport reste une compensation. TCA mène aussi à moi, en tout cas comme sport, à la bigorexie. Je suis en chemin, c'est encore loin, mais ça va beaucoup mieux. Mon objectif, c'est justement que le sport redevienne un plaisir. En parler, ça fait du bien et de ne pas se dire que c'est un problème de phase, c'est un problème d'être humain tout court.

  • Speaker #0

    Bienvenue dans l'épisode 121 du podcast La pleine conscience du pouvoir dans lequel vous allez entendre un nouveau témoignage. Ce témoignage du mois de décembre est le dernier de l'année 2024. Aussi, je voulais remercier toutes les personnes qui sont venues partager leur histoire de vie avec les TCA durant toute cette année, et bien sûr, depuis les débuts du podcast en mars 2021. Merci également à celles et ceux qui me contactent pour venir à leur tour. tout rajouter une pierre à cet édifice. Vos expériences sont précieuses et les retours que vous me faites en tant qu'auditrice ou auditeur du podcast confirment l'utilité que notre travail, et en particulier en proposant des témoignages, est précieux. Cela fait partie de ce qui nous motive à poursuivre, un mois après l'autre, tout ce travail bénévole sur le podcast La Pleine Conscience du Pouvoir. Votre soutien par ces retours, mais également par vos abonnements, vos commentaires positifs, vos... partage de nos épisodes et vos contributions financières sur notre page Tipeee nous encourage à ne pas lâcher l'affaire face parfois à une lassitude toute relative en regard de ce que le podcast facilite pour certaines et certains de vous dans leur parcours pour sortir des troubles alimentaires. Et justement, notre témoin du jour a souhaité lui aussi apporter une pierre au podcast lorsqu'il m'a contacté pour venir partager son parcours. Vous allez faire la connaissance de Julien, qui a vu les TCA prendre de plus en plus de place et petit à petit le couper de sa vie sociale et de lui-même. Se mettant à courir après une période moins sportive, pendant laquelle il avait pris un peu de poids, c'était après les différents confinements que nous avons vécu en 2020, Julien a vu son poids descendre, certes, mais aussi les pensées de l'anorexie s'installer insidieusement. Son témoignage est précieux non seulement parce que les partages d'hommes sont rares, mais aussi parce que nous nous apercevons que les TCA et les préoccupations pour l'image corporelle n'appartiennent pas à un genre, mais à l'ensemble des humains qui vivent dans une société centrée sur l'apparence et la minceur. Aujourd'hui, Julien va mieux. Il nous décrit les étapes de l'installation du trouble, puis de la prise de conscience que quelque chose ne va pas, avant l'étape de prendre la décision de s'en sortir. Mais assez parlé, je vous laisse avec le témoignage de Julien. Bonjour Julien.

  • Speaker #1

    Bonjour.

  • Speaker #0

    Comment vas-tu là, à ce moment où nous allons commencer à explorer ton histoire sur le podcast La Pleine Conscience du Pouvoir ?

  • Speaker #1

    Eh bien, on va dire que ça va plutôt bien, car là, je suis aussi actuellement en vacances, donc on va dire que les vacances permettent de s'apaiser aussi et de prendre un peu de recul sur d'autres choses.

  • Speaker #0

    Oui, oui. Ça facilite peut-être aussi le retour à soi, ce que tu disais, la réflexion.

  • Speaker #1

    Exactement, voilà.

  • Speaker #0

    Alors, je ne voudrais pas oublier de te remercier de m'avoir contactée pour venir témoigner sur le podcast, puisque c'est dans ce sens-là que ça s'est fait. Tu as pris contact avec moi, j'étais ravie. D'autant plus, si disons-le, qu'il y a peu de témoignages d'hommes sur le podcast. Donc, c'était vraiment précieux d'ajouter cette nouvelle pierre à notre édifice des témoignages. Donc, merci encore à toi d'avoir fait cette démarche. Et on va peut-être commencer classiquement par une petite présentation, si ça te va.

  • Speaker #1

    Avec plaisir. Déjà, moi aussi, je vais te remercier de m'avoir laissé l'opportunité de pouvoir témoigner. C'est avec un plaisir vraiment partagé que je viens. témoigner aussi de mon expérience. Donc, je m'appelle Julien, j'ai 30 ans, je suis professeur des écoles à Paris depuis 5 ans à peu près. Je suis en couple depuis 10 ans avec une fille incroyable et je tiens à le préciser car elle a été très importante.

  • Speaker #0

    Oui, quelle belle image !

  • Speaker #1

    Très importante dans cette période, on va dire, de troubles alimentaires que j'ai découvert ces dernières années en tout cas.

  • Speaker #0

    Oui, écoute, nous la saluons au passage alors, parce que c'est vrai qu'on en a déjà parlé au travers de certains témoignages, des difficultés aussi que peut traverser le couple ou l'entourage, quel que soit d'ailleurs le trouble qu'on rencontre, mais en tout cas dans les troubles alimentaires qui nous intéressent ici, c'est pas rien, ça peut être un défi aussi. Et pour les personnes qui traversent ces troubles-là... C'est tellement précieux aussi de pouvoir sentir l'entourage facilitant le processus. Donc, merci de le souligner. Et puis, moi, je suis particulièrement touchée par ta profession aussi. Je ne sais pas avec quel tranche d'âge tu travailles.

  • Speaker #1

    Alors là, je suis avec des CP actuellement. Et c'est un niveau que je découvre et que j'aime beaucoup et qui me fait vraiment plaisir. Je suis remplaçant, du coup, mais c'est des remplaçements à l'année. Du coup... Je découvre ce niveau et j'adore. Ça fait du bien.

  • Speaker #0

    C'est une année charnière. Tu sais, il y a ces fameuses années charnières dans la scolarité, mais le C2, ce n'est pas rien. On arrive à la grande école.

  • Speaker #1

    Et oui,

  • Speaker #0

    et donc, voilà, c'est un métier vraiment, pour moi, super important que tu fais et fou combien difficile. Mais bon, ce n'est pas le sujet. Mais voilà. Ah ben c'est peut-être le sujet cela dit, j'en sais rien, on va découvrir ensemble ton histoire. Donc par où tu as envie de commencer Julien ?

  • Speaker #1

    J'ai envie de commencer par l'entrée dans ce trouble alimentaire, comment ça s'est passé, ou comment j'ai découvert que j'en souffrais. Alors j'en souffre depuis je pense l'enfance, mais on va dire différents types de troubles alimentaires, parce qu'on a tellement que... Mais en tout cas, par où ça a commencé ? Et ça a commencé je dirais à l'été 2021, si je ne dis pas de bêtises, où je rentre de vacances. et je vais boire un verre avec deux amis et donc ma copine actuelle et qui me parle du semi-marathon de Paris en me disant non c'est mis à courir c'est génial on va le faire, tu veux pas le faire avec nous et puis moi je suis un sportif depuis très longtemps mais j'avais lâché depuis quelques années quand même le sport, enfin pas autant qu'avant et puis voilà Et ils me disent, moi je ne me sens pas de le faire, mais je me dis, je vais quand même me mettre à courir, tiens. Et puis, surtout que je sens que j'ai pris pas mal de kilos avec le confinement des dernières années, et puis autre chose. Et donc je me mets à courir. Je courais déjà un petit peu avant, mais c'était vraiment... Et je me mets à courir, et puis je vois que ça me plaît quand même, mais je souffre pas mal. Mais vu que je suis quelqu'un de noir ou blanc... C'est-à-dire que quand je me mets dans quelque chose, c'est à fond.

  • Speaker #0

    C'est ça, il n'y a pas de demi-mesure.

  • Speaker #1

    Il n'y a pas de demi-mesure et donc je me mets à fond là-dedans. Puis je vois que déjà, justement, les gens me font des remarques très, très positives. On a pu entendre plusieurs fois dans d'autres témoignages que j'ai pu écouter, effectivement, ce tu t'es mis au sport, c'est génial ça se voit physiquement, t'es mieux, tu as perdu du poids Ça se voit très vite parce que c'est vrai que quand je me mets vraiment au footing, j'en fais tous les jours. Vraiment, et puis je souffre quand même. Moi, j'aime bien quand même le côté dépassement de soi dans le sport. Donc, ça reste un grand plaisir quand même. C'est-à-dire qu'il n'y a pas de souci de ce côté-là. Et moi aussi, je remarque que je perds du poids, mais je ne change pas forcément mes habitudes alimentaires du tout. C'est-à-dire que je continue à manger ce que j'ai envie de manger. Je continue ma vie, en fait, à sortir boire des verres avec des copains. Il n'y a aucun changement.

  • Speaker #0

    Il y a un investissement. à s'épouser quand même dans cette nouvelle activité.

  • Speaker #1

    Mais tu te dis,

  • Speaker #0

    te connaissant, ben voilà, ça te ressemble en fait. Quand tu fais quelque chose, tu y vas à fond. À côté de ça, il y a les compliments autour de toi, les fameuses quelle volonté tu as c'est formidable ce que tu fais bravo Et puis en plus, tu perds du poids, des compliments sur l'apparence. Mais là, tu vis ça plutôt simplement.

  • Speaker #1

    Ben je vis ça, voilà. je vis ça bien, mais au bout de quelques mois, je commence déjà à me dire que je vois que je perds du poids aussi parce que je me pèse effectivement et même j'en parle autour de moi. Je commence à me peser quand même régulièrement et un peu trop souvent.

  • Speaker #0

    Ça reforce une préoccupation que tu avais déjà et puis peut-être tu reviendras plus tard mais que ça date peut-être même encore avant. Mais voilà, là, il y a quelque chose qui devient plus soutenu, on va dire, sur cette surveillance du poids.

  • Speaker #1

    C'est ça, et puis en plus, voilà, c'est ça, je commence à me dire aussi, enfin... En gros, j'ai toujours été un bon mangeur depuis que je suis petit aussi quand même. C'est pour ça que je reviendrai un peu après là-dessus. Mais c'est-à-dire que jusqu'à encore 3-4 ans, je prends des vrais goûters d'enfant. Des vrais goûters de gâteau, mais un peu trop d'abus quand même dans ces goûters-là. Parce que je reviendrai aussi un peu après là-dessus. Mais trop d'abus là-dessus. Et puis après les courses à pied, je continue à faire ça en fait. Où j'allais m'acheter deux pains au chocolat, mais en même temps, je courais 10 km. Et pour moi, ça paraissait... Voilà, c'était pas... C'est plus que j'avais faim. Ils me disent qu'on a besoin après la course et puis voilà, ça ne change pas. Puis je commence quand même à me dire, tiens, si je ne changeais pas ça avec quand même un goûter un peu plus, on va dire, healthy un truc qui correspond aussi à mes besoins au niveau sport, c'est-à-dire remplacé par un fruit, un yaourt, etc. Et puis je commence à faire ça quand même, mais ça reste encore très raisonnable jusqu'à décembre-janvier, on va dire de août à décembre-janvier, ça reste ça.

  • Speaker #0

    Oui, mais avec une intention derrière de faire attention.

  • Speaker #1

    Faire attention quand même en me disant que peut-être que mon corps a besoin plus de ça que de manger un paquet de petits écoliers, par exemple, après la course ou après un chocolat. Même si j'en ai envie, c'est mieux pour mon corps, il va mieux récupérer. Puis voilà, vu que je ne suis pas difficile en termes de nourriture, je me dis qu'en plus de ça, c'est parfait. Il y a tout qui va aller.

  • Speaker #0

    Allons-y.

  • Speaker #1

    Voilà. Et puis le temps passe quand même et en fait, je commence... Par exemple, on va boire un verre avec des amis, j'ai couru la journée, et puis je commençais à me dire, ah là là, mince, le verre que je vais prendre là, ça va tout gâcher. Tout gâcher ce que j'ai fait. Tout ce que j'ai fait là, comme effort, ça va le gâcher. Et c'est à partir de là où vraiment ça a commencé, on va dire l'anorexie mentale en fait, où je me suis mis à me restreindre sur beaucoup de choses. À me dire, si j'allais boire ce verre, le lendemain j'en ferais plus pour compenser ce que j'ai fait là. Et là, ça a commencé vraiment, donc augmentation du sport. de l'activité physique en général et réduction de ce que je mangeais.

  • Speaker #0

    Il y a quelque chose, j'ai l'impression, d'insidieux, en fait, qui se met en place là, que tu vois pas forcément, mais qui est comme à bas bruit.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça, je le vois, mais ça me paraît normal de me dire je suis rentré dans le sport, en fait, il faut vraiment faire... C'est un peu bête de tout gâcher avec de l'alcool, justement, par exemple, ou de la malbouffe. Je retire ce terme, j'essaie de retirer ce terme de plus en plus de mon vocabulaire et de mon schéma de pensée, parce qu'il n'y a pas de mauvaise nourriture. J'essaie que c'est compliqué, c'est dans ma tête. Et en plus, le pire, c'est que je perds beaucoup de poids. J'étais à 80 kg pour en mettre 70 au début de l'été 2021. Et puis vers le mois de janvier, je dois être vers les 64 kg, quelque chose comme ça. Donc déjà quand même une belle perte de poids. Peut-être un peu plus, 65 kg peut-être. ou 66 peut-être, je ne sais plus, mais on s'en fiche un peu. Mais tout ça pour dire qu'il y a quand même une belle perte de poids. Et justement, ça m'inquiète un peu parce que je vois que je perds du poids aussi, mais ça m'inquiète aussi. C'est-à-dire que je commence à me peser le matin et le soir, et je mange le soir, et puis je vois, je me dis, oh là là, mais je suis quand même mince, quoi. Par exemple, par moment de me coucher, je mangeais une banane en me disant, non, il faut quand même faire attention, parce qu'il y a un côté bizarre au début. De me dire, cette perte de poids, elle est due au sport, mais il y a peut-être aussi quelque chose, je ne sais pas, qui fait que c'est trop brutal et attention.

  • Speaker #0

    Mais c'était quoi les peurs que tu avais ?

  • Speaker #1

    Je ne sais pas. C'était peut-être de me dire, est-ce que je n'ai pas peut-être une maladie, quelque chose comme ça, qui à côté de ça fait que je perds du poids. Plus que le côté, je me prive de manger en fait.

  • Speaker #0

    C'est-à-dire que le trouble qui est en train de s'installer détourne la tension sur le physiologique. En te disant, j'ai peut-être une maladie physique qui explique cette perte de poids. pas en fait ce qui se passe au niveau comportement alimentaire finalement.

  • Speaker #1

    C'est ça parce qu'en fait j'ai changé mon alimentation en mangeant plus équilibré aussi effectivement en faisant donc attention entre guillemets après le sport à manger des choses équilibrées et puis je comblais pas le déficit calorique du tout de ce que je dépensais dans la journée en fait et du coup c'était logique quoi. Sauf qu'au début effectivement j'en souffre pas et c'est ce que j'ai pu lire dans des ouvrages, même ce que j'ai pu entendre dans les différents témoignages que j'ai. écouté avant ton podcast, c'est qu'effectivement, en fait, on ne sent pas la faim forcément. Donc, je ne me rends pas compte du déficit calorique que j'ai à ce moment-là, en fait. Oui,

  • Speaker #0

    c'est ça.

  • Speaker #1

    Et en plus de ça, je faisais de la course à pied, je faisais du football en club avec des amis. Donc, il y avait quand même beaucoup de sport et puis un métier quand même professeur des écoles où on bouge beaucoup.

  • Speaker #0

    Oui, c'est assez physique aussi. Voilà.

  • Speaker #1

    Et moi, je ne me rendais pas assez compte. En plus, je ne suis pas casanier, même à l'époque. Je faisais moins de sport, j'ai toujours marché, j'ai évité les transports en commun.

  • Speaker #0

    Tu n'étais pas une personne sédentaire à la base.

  • Speaker #1

    J'aime bien être actif. Et même pas le côté j'ai besoin de me dépenser, c'est que je n'aime pas tourner en haut. Moi, j'aime bien marcher, j'adore ça. Et l'année se passe, mais c'est vrai que ça commence à devenir de plus en plus de restrictions. Beaucoup plus de sport. Vraiment regarder des comptes, justement, des réseaux sociaux, des vidéos pour rester en forme. continuer la course à pied pour m'améliorer. Et puis en plus, on s'améliore très vite dans ce sport. Et ça devient vraiment une addiction un petit peu aussi.

  • Speaker #0

    Oui, tu sentais ça aussi comme quelque chose qu'il était impossible de ne pas faire.

  • Speaker #1

    C'est ça, mais je ne le considère pas encore comme un moyen de compensation aussi. Mais ça devient de plus en plus quand même un élément de compensation dans ma vie.

  • Speaker #0

    Oui, tu nous parlais tout à l'heure de je vais boire un verre avec des amis, puis tu penses à y avoir des pensées, ça va gâcher.

  • Speaker #1

    qu'est-ce que ça va gâcher c'est intéressant je sais pas mais ça va gâcher quelque chose et ou demain il faudra que j'en fasse plus c'est ça et ça devient de plus en plus comme ça et puis j'ai un autre événement comme ça qui revient dans l'année un anniversaire d'une amie qui se passe sur un week-end entier et donc déjà la veille de partir ce week-end je vais courir vraiment beaucoup je pense que c'est à part que je passe la barre des 15 km peut-être de course... Je me dis, bon voilà, j'y vais quoi. Et puis le lendemain, on fait le week-end, je mange quand même, etc. On arrive au samedi soir, on fait notre soirée d'anniversaire qui se passe très bien. Mais le lendemain, c'est la première fois que je vais jeûner. Je dis aux autres, non mais je n'ai pas faim, je n'ai pas faim, j'ai trop mangé et tout. Et puis ma copine, elle me connaît par exemple, donc elle voit qu'il y a quand même quelque chose qui ne va pas. Elle se rend compte déjà à ce moment-là, on me dit, déjà avant, elle se rendait un petit peu compte qu'il y avait des choses, mais elle ne m'en parlait pas trop parce qu'elle est, voilà.

  • Speaker #0

    J'allais te poser la question justement de l'évolution du regard de l'entourage, où des bustes et les félicitations, et là il y a de l'inquiétude qui commence.

  • Speaker #1

    En tout cas, elle commence à s'inquiéter, parce que j'ai beaucoup d'amis avec qui je suis quand même assez proche, mais eux, voilà encore le côté sportif. Mais ma copine, elle se dit non, Julien qui ne mange pas, quelqu'un qui aime bien manger quand même, etc. Et puis voilà, il y a quelque chose qui ne va pas, mais bon, elle n'en fait pas des caisses, on va dire, là-dessus, et puis elle me dit bon, voilà. Mais c'est sa première fois, et puis... où j'ai jeûné en tout cas le lendemain d'un événement comme ça. Et ce lendemain, justement aussi, je suis reparti courir, etc. Et là, ça m'a fait du... Et j'ai senti ce bien-être d'avoir couru. Et puis, top de chez top, quoi.

  • Speaker #0

    Oui, comment tu le décrirais, ce bien-être-là ? Je ne sais pas si c'est facile avec des mots. Et d'autant plus en jeûnant. Ah,

  • Speaker #1

    ben, c'est bien, on sent puissant, en fait. On se dit, on est capable de jeûner, on n'a pas besoin de manger. L'alimentation c'est là où elle va venir prendre aussi une part hyper importante dans la vie, mais on se dit justement en fait j'en ai pas besoin, j'ai pas faim, et puis je suis fort en fait, je tiens physiquement, j'ai pas mangé de la journée, j'ai mangé que le soir. Bah ça va, je tiens le coup, j'en ai même pas... Enfin j'ai faim le soir en mangeant, mais voilà quoi.

  • Speaker #0

    Oui, avec une forme de fierté,

  • Speaker #1

    quelque chose comme ça. Ah oui, une énorme fierté, moi je le sens, et puis voilà, on se sent un peu roi du monde entre guillemets. Et c'est ça. J'en ai pas besoin. En tout cas, je n'ai pas besoin de manger autant que je veux. Je tiens bien et puis je continue à perdre du poids, c'est top. Et puis, je n'ai pas forcément de poids que je veux atteindre, mais je me dis que je continue à perdre. Et puis, je suis content, très content de voir ce poids diminuer sur la balance.

  • Speaker #0

    Ah oui, il y a quelque chose de grisant dans cette descente-là.

  • Speaker #1

    Et là aussi, le poids commence à diminuer. Je commence aussi à mentir à ma conjointe en lui disant Non, non, je ne porte pas de poids, je te rassure. C'est stable. Et puis même, du coup, je continue à augmenter le sport. Mais je mange autant qu'elle, voire moins qu'elle. Et là, elle commence aussi à s'inquiéter aussi. Et à avoir des petits signaux. Elle va me faire attention quand même parce que là, tu te prives. Je lui dis non, je ne me prive pas. Alors forcément, si, je me prive. Mais je ne me prive pas dans le sens aussi où j'ai faim. C'est plus là, je ne pense même pas à la faim. C'est je me prive parce que je n'en ai pas besoin de plus.

  • Speaker #0

    Oui, et c'est intéressant ce que tu soulignes aussi du non-objectif de poids. Il n'y avait même pas un poids assez fait. Le but, c'était que ça descende, en fait.

  • Speaker #1

    C'est ça. Juste que je vois que je continue à descendre, ou en tout cas que je me maintienne. Mais je vois que si je me maintenais, c'était quand même... Ah ben, je n'ai pas perdu de kilos, là. Ça ne va pas. Oui. Donc, ça restait quand même très malsain à ce moment-là, en tout cas, avec vraiment des pesées matin, et ce soir, quoi. Et là, moi, je commence à regarder vraiment justement la composition des aliments, les emballages que je ne faisais jamais avant, quoi. Avant, je commence à retirer l'huile, le beurre, tout ce qui maintient grasse de mon alimentation. Je commence à enlever beaucoup de choses, mais je n'en souffre pas encore vraiment à ce moment-là, en tout cas.

  • Speaker #0

    Oui, là, le côté grisant sur le plateau de la balance, en fait, il prend le pas sur la souffrance qui pourrait commencer à poindre.

  • Speaker #1

    C'est ça, exactement. Plus le temps passe, et puis mes parents aussi ne habitent pas très loin de chez eux. On allait régulièrement manger chez eux. Et puis, mes parents, ils aiment bien faire des repas copieux. En tout cas, un repas familial, c'est fait à chaque fois. Mais ils commencent à se rendre compte aussi que je fais même des réflexions en leur disant, non, moi, je ne mangerai pas ça, ne fais pas ça. Eux, ils se disent, il a perdu du poids. J'avais des compliments de leur part aussi. Mais bon, ça commence un petit peu à les inquiéter. Mais ils ne m'en parlent pas trop de tout de même quand même. Oui,

  • Speaker #0

    finalement, il y a une partie de ton entourage, en tout cas, tu le disais pour ta conjointe tout à l'heure. qui commencent à voir que tu changes, en fait, qui ne te reconnaissent plus, comme si ce n'était plus toi.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Et c'est plus moi parce qu'ils se disent que ce n'est plus le bon vivant qu'on connaît. Quand même d'un côté, pas le bon vivant, mais quelqu'un qui ne se prend pas la tête, en tout cas, sur ça.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Et surtout que moi, c'est vraiment quelque chose, depuis que je suis petit, j'adore partager des repas avec des personnes. C'est un moment plus que la nourriture en soi. C'est vraiment le côté festif d'être ensemble. Voilà. Voilà, et là, ça devient une pression, en fait. Ça devient une pression de me dire, je vais manger chez mes parents ou ma belle-famille ou chez des amis. Ça peut sortir aussi, voilà, en restaurant, ça commence à devenir un petit peu une pression, quand même. Et puis, vient l'été aussi, justement, et là, ça a été très compliqué parce que je pars en vacances d'abord avec des amis, et puis quand on part avec des amis, en général, et puis même l'été, il y a quand même ce côté très festif, justement, où on part ensemble, on a envie de faire la fête. Mais justement, je me mets à aller courir quand même avec eux le matin levé plus tôt. Mais je motive des amis à moi qui sont sportifs, d'ailleurs ceux qui m'avaient motivé à faire le semi-marathon. Ils s'en rendent compte quand même parce que déjà physiquement quand ils me voient, c'est la première fois qu'ils me voient torse nu depuis des mois parce qu'on a eu l'hiver etc. Ils disent Ah ouais, t'as quand même beaucoup perdu là, t'es sûr que ça va ? Et je me dis Oui oui, on me promet que ça va C'est vrai que moi, je ne m'en rends pas vraiment compte non plus, mais je le vois sur les photos quand même. Même quand je le vois, je dis...

  • Speaker #0

    Oui, il y a quand même une prise de conscience, un corps change et qu'il y a quelque chose... Comme s'il y avait une petite alerte qui s'allume, en fait.

  • Speaker #1

    Moi, j'ai du mal. Je n'ai pas beaucoup confiance en moi et j'écoute beaucoup les autres. À la fois, c'est bien et à la fois, ce n'est pas bien parce que justement, j'ai du mal à me faire mes propres avis. J'ai besoin d'avoir beaucoup d'avis pour pouvoir me créer le mien. Et du coup, en fait, là, je commence à avoir des petits signaux d'alerte d'autres personnes et je me dis... Peut-être que je les écoute quand même, mais ça change. Le problème, c'est que ça rentre dans une oreille et ça sort dans l'autre. Donc en fait, je continue quand même là-dessus. Et puis, on fait ces 3-4 jours entre copains. Et derrière, je pars en vacances avec ma copine. On continue nos vacances. Et c'est pareil, en fait, je me lève à 6h30 le matin pour aller courir. Sachant qu'on allait marcher l'après-midi beaucoup, parce que déjà, on aimait bien marcher, etc. Mais voilà, c'était... Elle, elle s'inquiète aussi, parce que déjà, elle est triste que le matin reste. on se lève plus ensemble aussi que je parte comme ça que je revienne c'est l'été il fait chaud je mange pas assez elle veut manger un restaurant je dis bah non j'avoue que je préfère acheter une salade quelque part donc il commence à avoir des privations et je commence aussi à lui elle aussi elle a pas du tout mis de choses et puis elle culpabilise elle même de prendre des choses alors que moi je les prends pas et moi je lui dis mais vas-y prends les prends les mais elle veut pas en fait parce qu'elle veut enfin dans le sens avant c'était pas un sujet c'était ça c'était pas un sujet c'était spontané si elle disait tiens j'ai envie d'une glace et moi non bon c'est rare que je dise non à l'époque mais ça pourrait être l'inverse c'est peut-être moi qui disais tiens j'ai envie d'une crêpe elle va me dire moi j'en veux pas mais prends là fais ce que tu veux il n'y a pas de soucis là ça commence à être compliqué aussi je vois qu'elle en souffre aussi on se dispute beaucoup parce que je commence à essayer de faire des remarques en disant voilà je voulais faire plaisir j'ai mangé la glace du coup demain tu vois je vais devoir aller courir plus souvent encore plus longtemps me priver de manger ça je mangerai pas tel truc etc aïe ça devient difficile, quoi. Je vois qu'elle commence à en souffrir, et moi, je commence aussi à en souffrir. Là, je me rends compte aussi un peu que ça devient restrictif, parce que là, je commence quand même à avoir une belle perte de poids, parce que je devais être aux alentours des 55 kilos. Et donc là, 25 kilos, quoi, en très très vite. Depuis le mois de décembre, ça faisait même pas un an, quoi. C'est rapide. Et donc voilà, on continue aussi, je pense aussi à ça, parce que là, j'ai vraiment... Le choc que j'ai eu... Le plus important, c'est mes beaux-parents. On part en vacances sur le même lieu de vacances chaque année. Et puis, voilà, donc pareil, ils me voient torse nu. Ils paniquent et puis ils voient que, pour le coup, je suis dans la restriction complète, là. C'est-à-dire que je ne partage plus aucun moment d'apéritif. Je dis, non, je n'ai pas faim, je n'ai pas envie. Voilà, je mange beaucoup moins. Je leur dis non, stop, stop dans les quantités. Ils voient quand même leur fille assez triste. Et là, justement, à midi, ma copine est partie faire une... course et je suis avec eux et là ils ont été très très brutal pour le coup là je leur en ai voulu mais à la fois ça n'a pas été si mal que ça mais ils m'ont fait comprendre que ça allait pas ils m'ont dit là tu vas fallait c'était vraiment des remarques alors du coup un peu de tête justement trop violente d'un coup mais vraiment tu vas finir à 40 kg tu vas finir à l'hôpital tu vas mourir est en train de rendre malheureuse notre fille où ça nous rend triste mais surtout là on On pense vraiment plus à notre fille qu'à toi. Tu nous inquiètes physiquement, mais elle, ça va vraiment pas du tout. Et puis, vraiment, je m'en prends vraiment plein la tête, quoi.

  • Speaker #0

    Oui, c'était vraiment à la hauteur de leur inquiétude, en fait. À la fois pour toi et pour leur fille.

  • Speaker #1

    C'était spontané d'un côté aussi, mais ça m'a fait vraiment beaucoup de mal moralement et je m'en suis voulu beaucoup. Mais plus pour ma copine que pour moi en soi. Mais bon, quand même, je me dis, ouais, c'est vrai que si... Enfin, ça va pas quand même. Mais je continue quand même. Enfin, je continue quand même à aller courir, etc. À faire mon sport, à manger moins. Même si devant eux, j'essaie de faire... Enfin, voilà. Ça a quand même brisé un peu quelque chose en plus de notre relation qui était plutôt chouette avec eux et sur le moment. Donc voilà, c'était pas top top. Et puis, les vacances, justement, se terminent, entre guillemets. la partie vacances où on part ensemble. Et on rentre. Et là, je me dis déjà, c'est un soulagement, en fait, de revenir. C'est la première fois que je me dis ça, parce que d'habitude, je rentre de vacances, je suis déprimé. Mais là, c'est un soulagement de pouvoir revenir et reprendre mes habitudes et faire ce que je veux, en fait.

  • Speaker #0

    Que la maladie puisse retrouver toute l'attitude, en fait, pour eux.

  • Speaker #1

    C'est ça. Et vraiment, je me dis, waouh, c'est super. Là, je vais pouvoir reprendre les choses en main. Et là, je re-augmente le sport. C'est-à-dire que je traite d'autres sports. Je me mets à faire de la piscine en plus de la course à pied, mais le même jour. Je mange moins encore, je supprime des aliments les jours où je ne fais pas de course à pied. Et vraiment là, ça devient obsessionnel. Et c'est compliqué parce qu'on ne pense plus qu'à ça justement. Je pense le matin, je me réveille, c'est qu'est-ce que je vais manger pour faire ça ? Est-ce que je peux manger ça aujourd'hui ? Qu'est-ce que je mange ce soir ? Et on pense vraiment que ça devient...

  • Speaker #0

    Oui, ça prend quasiment toute la place là. Donc là, on est à peu près. Une année après. Oui,

  • Speaker #1

    on arrive à une année.

  • Speaker #0

    Tu ne courrais pas le semi-marathon avec nous ?

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    Le marathon que tu n'as pas couru.

  • Speaker #1

    Que je n'ai pas fait parce que je ne me sentais pas prêt déjà. Oui,

  • Speaker #0

    puis ce n'était pas le sujet.

  • Speaker #1

    C'était pas le sujet, mais bon, l'idée me trotte dans la tête. Et d'un côté, c'est malsain en fait parce que je m'inscris au suivant. Donc, je me dis que j'ai quand même une préparation. Et du coup, j'ai cette excuse-là qui commence à pouvoir me permettre de refuser les sorties sociales. De voir des gens, etc. en disant… je suis désolé, mais là, j'ai couru aujourd'hui, je suis en entraînement, je prépare le semi-marathon. Le semi-marathon, c'est en mars. Et en fait, on est en septembre, à part l'oeuvre d'octobre. Donc les gens se disent, il faut de la préparation, mais il ne faut pas exagérer non plus. Mais surtout qu'avant, comme je dis, j'étais quand même un bon vivant et je sortais tous les... La semaine, c'était spontané. Et là, vraiment, je refuse toute sortie en semaine. Et ma seule sortie, c'est soit le vendredi soir, soit le samedi soir. Ça reste cette Ausha.

  • Speaker #0

    Oui, très, très cadré.

  • Speaker #1

    Très, très cadré, voilà. Et c'est là où je me permets, entre guillemets, des abus. Que ce soit, on va dire, un peu d'alcool et puis de la nourriture, on va dire, en plus type fast-food ou des choses plus riches. Et c'est là que je m'accorde ça. Tout en faisant n'importe quoi, je commence à monter à 20 km de course à pied le lendemain d'une soirée comme ça ou d'un abus, sans après manger jusqu'au soir.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. Oui, en fait, il y avait à la fois le sport et le jeûne qui venaient compenser.

  • Speaker #1

    Voilà, le jeûne et...

  • Speaker #0

    Des crises alimentaires considérées comme pas bonnes,

  • Speaker #1

    quoi. C'est ça. Le temps passe et ça devient un rang ritualisé avec cette fameuse sortie exceptionnelle du week-end et ces grosses courses à pied du samedi ou du dimanche, très, très prononcées avec, en plus, la fatigue. Mais je ne sens pas encore physiquement que ça joue beaucoup. Mais avec des jeûnes vraiment importants, enfin, jusqu'au soir, là, je commence par contre à sentir que j'ai faim.

  • Speaker #0

    Je sens vraiment à sentir que j'ai faim. Puis arrive le mois d'octobre justement, un an après. Et puis j'avais quand même quelques petites recherches et je tombe sur le TCA justement, anorexie mentale. Donc je commence à me dire, ah oui, je souffre de ça. Parce que ma copine avait fait des recherches aussi, donc elle m'a envoyé des recherches.

  • Speaker #1

    J'allais te demander ce qui t'avait fait chercher et qu'est-ce que tu cherchais exactement ?

  • Speaker #0

    C'est elle qui a cherché en fait vraiment de base, mais qui m'a transmis des articles et des choses comme ça. Et après je l'ai lu et je me suis dit... ça me ressemble quand même un peu je suis quand même content parce que je ne me suis pas dit je ne suis pas dedans en fait je me suis dit je suis dedans mais encore une fois l'admettre oui mais faire des choses pour quelqu'un c'est pas la même chose oui tu vois bien que ce sont deux étapes différentes en fait te

  • Speaker #1

    rendre compte que tu es dans un trouble l'admettre ce qui n'est pas rien de pouvoir prendre conscience de ça je ne sais pas comment toi tu l'as vécu mais c'est quand même une étape qui n'est pas simple non ?

  • Speaker #0

    Non, ça n'a vraiment pas été simple. J'essaie d'analyser un peu mon corps des fois et quand je vois des symptômes comme ça, je me dis Ah bah quand même, il y a de fortes chances que je sois là-dedans, mais bon, par contre, je ne cherche pas forcément à guérir. Je me dis J'y suis, on va voir comment ça se passe avec le temps. Mais là, je commence par contre à en parler à mes Ausha ce moment-là. Les amis, justement, sont de la même génération, donc ils comprennent assez... Et puis de toute façon, ils l'ont vu. Ils ont vu que finalement ça n'allait pas et ils se disaient Mais voilà, ça va pas. Et donc ils se disent Bon bah voilà. Et puis... vraiment pas dans le jugement, très cool, on va vers tout pour t'aider. Justement, je tiens à souligner ces amis qui ont été aussi amigables parce que je me suis éloigné vraiment de mes relations sociales, entre guillemets. Forcément, je sors qu'une fois par semaine, donc je vois beaucoup moins de monde.

  • Speaker #1

    Et oui, et on voit bien dans l'évolution du trouble comment petit à petit, c'est venu impacter différents plans de ta santé, en fait. Quand on parle de santé physique, mentale et sociale. Là, vraiment, petit à petit, c'est venu gagner toutes ces trois sphères-là. C'est ça.

  • Speaker #0

    Exactement. J'en parle à mes parents aussi, qui avaient la vision de l'anorexie, c'est se faire vomir. Le terme anorexique, moi, je pensais ça au début, avant d'avoir fait des recherches. C'est pour ça qu'on m'a dit anorexie. Non, je n'en souffre pas. Mais en fait, anorexie mentale, il y en a tellement de troubles différents que je n'étais pas au clair sur le sujet. Et oui, mais oui. Et voilà.

  • Speaker #1

    On est tellement en tête avec ces clichés de la jeune adolescente hyper maigre hospitalisée avec une tonde qui refuserait de grandir.

  • Speaker #0

    C'est ça. Et puis, du coup, moi, j'en parle à mes parents, mais je leur envoie des articles là-dessus. Ils s'en saignent. Ils ont l'air d'avoir compris. Et puis, voilà, tout le temps, mes parents sont assez compréhensifs, entre guillemets, pour mon bien-être. Ils ont toujours été présents quand même. Mais bon, après, au final... ils n'ont pas tout à fait compris non plus, parce que je revois des repas après, derrière, où mon père dit, non, t'inquiète pas, je sais que t'es au régime. Non, je ne suis pas au régime. Mais bon, il avait quand même... Je sais qu'il a lu les articles, qu'il a écouté ce que je lui ai envoyé, qu'il m'a quand même écouté, donc ils sont quand même là. Mes amis sont... Je leur ai dit, voilà, ils savent, ils ont envie d'en parler, ils n'en parlent pas d'eux-mêmes, en tout cas. Mais bon, ça continue quand même, dans le sens où... je sens que je perds encore du poids, que j'ai encore envie d'en perdre je vais voir mon médecin, j'ai besoin de faire une prise de sang ou d'un certificat médical d'ailleurs et puis lui aussi me dit parce que je l'avais pas eu depuis un an, il y a une belle perte de poids là attention, là franchement si vous descendez en dessous de ce poids là, c'est très inquiétant très très inquiétant et donc ça quand même, ça me met un petit coup aussi en me disant, ça va vraiment peut-être pas mais bon, ça reste encore compliqué quoi, j'essaie de me dire bon allez, on va se bouger mais voilà oui Et je commence aussi justement une thérapie avec une psychologue spécialisée dans l'alimentation. En tout cas, j'essaie de me dire, on va essayer de chercher d'où vient ce trouble alimentaire, etc. On va essayer de le guérir.

  • Speaker #1

    C'est-à-dire que là, tu passes, ça y est, à je veux m'en sortir. Ou en tout cas, je commence à demander de l'aide.

  • Speaker #0

    Voilà, c'est ça. Je voyais déjà une psychologue à l'époque parce que j'ai eu d'autres soucis dans ma vie. C'est-à-dire ce que je voulais faire de ma vie, trouver le métier que je voulais faire. Grâce à cette personne-là, j'ai réussi à faire ça. d'ailleurs ça m'a permis de trouver ce que je voulais faire et elle me dit je suis plus capable de vous aider pour le trou alimentaire là je peux pas j'ai pas les capacités de le faire donc j'ai vous envoyé vers une collègue à moi qui peut vous aider et en parallèle de ça moi je me dis je vais voir aussi une nutritionniste qui a été d'abord un échec la nutritionniste parce qu'au final avant même de m'avoir vu elle avait déjà préparé un menu alimentaire donc je trouvais ça très particulier qui mettait des quantités que déjà moi je mangeais plus que ça de base donc j'étais bon Peut-être que je suis tombé sur la mauvaise, peut-être, mais je vais faire psychologie déjà, et puis on verra après. Et donc, la psychologue que j'ai vue, très bien aussi, mais on essaie de remonter à tout peut venir ce trouble alimentaire-là. Et j'en viens au fait de me dire que justement, plus jeune... Pour le coup, j'ai des parents assez compréhensifs, mais très stricts sur pas mal de choses. Scolairement, il fallait vraiment que je fasse attention. Je n'avais pas forcément le droit de voir des amis quand je voulais. Enfin, ils ne me laissaient pas aller dormir chez mes copains. Je ne sais pas pourquoi. Je n'ai jamais eu trop cette discussion-là. Très stricte, même. J'étais passionné de football. Donc, de jouer en club, ils n'étaient pas d'accord parce que ça allait, soi-disant, impacter ma scolarité, etc. Mais par contre, je me suis rendu compte d'une liberté totale sur la nourriture. Je mangeais ce que je voulais. Quand je voulais. ce qui pourrait être plutôt positif de se dire j'ai grandi sans interdit sans crispation autour de en fait ces interdits ils étaient pas placés sur toutes les autres choses autour que ce soit toutes les activités que je pouvais faire mais alors sans alimentation je faisais ce que je voulais au final c'était le seul espace dans lequel tu pouvais faire tout ce que tu voulais c'est ça j'ai jamais été contrôlé sur ça un goûter je pouvais prendre voilà

  • Speaker #1

    je peux me manger un paquet de gâteaux en entier alors outre le côté c'est bien de ne pas être privé mais bon malgré tout c'est plein de sucre etc et puis voilà je veux dire il n'y a pas que ça mais il y a quand même un impact mais moi ce que j'entends mais tu vas me dire si tu es d'accord c'est qu'il y avait un contrôle très très poussé en fait sur plein de choses quasiment tout en fait mais alors là l'alimentation c'était nos limites quoi c'était nos limites Et que peut-être, du coup, ça a encouragé à ce que tu compenses, en quelque sorte, les autres interdits.

  • Speaker #0

    Voilà, je pense là-dedans. Après, voilà, moi, je sais que mon papa aussi, c'est un très gros gourmand. Et pareil, il a été, lui, en situation d'obésité plus jeune. Enfin, moi, je l'ai connu quand j'étais tout petit, obèse. Et après, il a eu une énorme fulgurance de perte de poids, où il est pareil avec la course à pied, lui aussi, d'ailleurs, à l'époque.

  • Speaker #1

    Ah, tiens.

  • Speaker #0

    Et justement, il a mis... Enfin, j'ai... pas senti forcément de privation, lui. En tout cas, j'étais petit, donc je ne me rends pas forcément compte. Maintenant, il a un poids où il s'est stabilisé. Justement, il est très bien. Je ne sais pas le juger, mais lui, il se sent bien. Et puis, il est en bonne santé. Il n'a jamais repris du poids. Il court toujours. Il fait toujours beaucoup de sport et tout. Par contre, il ne se prive pas. Oui,

  • Speaker #1

    tu ne penses pas que ça a basculé dans une forme de contrôle, d'hypervigilance et de troubles, finalement.

  • Speaker #0

    Non, non, mais voilà, donc j'ai connu ça aussi, j'ai connu ma mère qui ne mange pas le midi, alors qu'elle est un métier actif aussi, où elle bouge beaucoup, elle est à l'agence hospitalière, enfin elle intervient chez, elle bouge beaucoup, elle marche beaucoup, donc elle est, voilà, mais elle ne mangeait pas le midi, elle faisait attention aussi, j'ai l'impression sur ça, je ne sais pas si c'était de la privation elle aussi, et c'est toujours le cas d'ailleurs, ou si c'est, voilà, ou si c'était parce qu'elle n'avait pas le temps ou pas, parce qu'elle me dit qu'elle n'avait pas le temps, mais ça... Donc j'avais quand même ce côté-là. Et donc des parents qui ne mangent pas le midi aussi, ça fait qu'ils mangent tôt le soir. Donc à 18h, c'était limite à table à 18h. Et moi, quand j'étais petit, je goûtais à 16h30 comme tout enfant. Et 18h, je n'ai pas forcément faim, mais je passe à table. Et puis j'ai refain à 20h, donc je mange quelque chose derrière. Et il y a un moment donné aussi où j'ai déconnecté de ce moment repas que moi, j'adorais beaucoup avec mes parents. Mais vers 13 ans, je leur ai dit, moi, je ne mange pas à 18h. Donc je suis désolé, mais je mangerai après. Donc, j'ai déconnecté de ce moment-là avec eux. Plus de moments de repas aussi partagés avec ma fille. Et repas tout seul à 20h. Voilà. Et puis, mais quand même, du coup, moins de contrôle aussi. Parce qu'après, il ne s'est jamais été contrôlé. Mais du coup, je mangeais ce qui s'était prévu, mais je me faisais des choses en plus. Et puis, voilà. Etc. La chance que j'avais, c'est que j'ai toujours fait beaucoup de sport aussi. Donc, ça m'a permis de ne pas non plus avoir une mauvaise santé, entre guillemets. Et puis, voilà. Mais j'avais eu des remarques aussi. J'avais 11 ans d'un médecin qui m'avait dit... vous êtes en surpoids, ça va pas. J'avais prévenu mes parents, mais mes parents n'avaient pas fait forcément d'efforts, justement. Et puis, j'ai grandi. Je faisais beaucoup de sport et c'est passé.

  • Speaker #1

    Et oui, et puis 11 ans, ça peut être un âge aussi où, tu sais, je ne sais pas si tu as remarqué ça, les enfants, ils ne font pas tout en même temps, en fait. Il peut y avoir cette croissance au niveau du poids. Et puis après, c'est la taille qui suit. Je ne sais pas si... Si t'as remarqué ça, aussi, mais les garçons, ils vont grandir beaucoup des mains et des pieds à un moment. Et puis après, il y a le reste qui va suivre.

  • Speaker #0

    Ouais, je dis ça.

  • Speaker #1

    Tout se fait pas en même temps, quoi. Et donc, c'était plutôt ce phénomène-là, en fait.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Mais c'était des remarques quand même. C'est ça,

  • Speaker #0

    j'ai eu des remarques du médecin. Puis on arrive au collège aussi. Et puis même si j'ai jamais eu de remarques avant à l'école élémentaire, j'ai eu des petites remarques de camarades. Ah là là, t'es quand même... T'as un peu de ventre quand même, etc. Mais ça ne m'a jamais trop travaillé non plus à cette époque-là. Et puis, c'est passé tout seul, en fait. J'ai grandi, d'un coup. Et puis, j'ai toujours adoré le sport et le foot à l'époque, vraiment beaucoup. Et donc, j'en faisais énormément, énormément. Donc, je pense que je continue. Je n'ai jamais vraiment changé mon alimentation. Mais du coup, en fait, vu que tellement je faisais de sport, je pense que... C'est ce qu'on pensait.

  • Speaker #1

    C'est ça. C'est-à-dire que moi, je le dirais autrement. Je dirais que tu répondais à tes besoins. Voilà,

  • Speaker #0

    je répondais à mes besoins exactement sans forcément chercher à y répondre et sans prendre la tête.

  • Speaker #1

    Voilà, c'est ça, naturellement. Tout comme tu as su à un moment dire à tes parents Non, moi, 18h, je n'ai pas faim. J'ai envie de manger quand j'ai faim.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Donc, vraiment connecté, en fait. à tes besoins et à ta faim.

  • Speaker #0

    Voilà. Je vois que ça part de là, quand même, cette problématique. Et puis après, quand j'y réfléchis, justement, le psychologue me demande s'il n'y a pas des remarques qui m'ont touché. Et effectivement, des remarques m'ont touché. Alors comme ce médecin-là, j'ai un souvenir en classe découverte avec des amis où on s'apprête à prendre notre douche. On est assis. Puis j'ai un copain qui dit Ah, regardez, j'ai du ventre. Et en fait, c'était la plissure parce qu'il était plié, alors que moi, j'avais quand même un peu de ventre. Et donc ça m'a quand même... un peu marqué à cette époque-là, ce côté, bah, ces remarques au collège, t'es un peu serré dans tes vêtements, quand même, le médecin, la remarque du médecin, et puis je repense après, aux années d'après, où, je m'étais dit aussi, je serais jamais maigre, moi ou mince, j'ai jamais, genre, j'ai pas été non plus, je me suis jamais senti gros, mais je me suis, enfin, voilà, dans ce jugement de grossophobe, entre guillemets, on verra moi-même, mais je me suis toujours dit, bah, t'as du poids, t'as du ventre, c'est comme ça, c'est ton... tu descendras pas en dessous de tel poids, tu monteras peut-être plus, mais en tout cas, c'est... C'est comme ça, tu peux pas le choisir. Mais des remarques quand même, et puis voilà, des... Pareil, du coup, les années passent, donc je pense aux réflexions que j'ai pu me prendre, qu'on m'a infligées, ou je repense à des vestiaires de football, justement, où je m'étais mis en club à l'époque. Je me suis mis en couple avec ma copine, justement, et des amis qui me font Ah, ça se voit que t'es mis en couple, là, le ventre, oula, t'as bien pris, là, t'as bien pris du ventre. Mais bon, ça me touche, mais en soi, rien à faire, de toute façon. Enfin, ce n'est pas grave, c'est comme ça, je suis comme ça. Je ne changerai pas, je ne suis pas capable.

  • Speaker #1

    Oui. Et en même temps, je reste avec ce que tu disais tout à l'heure, de l'importance de la vie des autres, en fait, pour que toi-même, tu te forges ton propre avis et tout ça. Comme s'il y avait eu un empilement de choses, en fait, de réflexions qui, sur le coup, n'impactaient pas plus que ça. Peut-être que c'était un petit peu difficile, mais tu passais à autre chose, en fait. Et puis, petit à petit, une pierre, une autre pierre, une autre pierre. et c'est venu se cristalliser peut-être au moment où tu commences ce parcours que tu nous as raconté et que ça bascule du coup dans le trouble alimentaire en fait.

  • Speaker #0

    C'est ça, ouais, exactement. Donc voilà, des réflexions comme ça qui m'ont marqué, même d'amis très proches, un de mes meilleurs amis qui m'appelait Gros Juju. Pour lui, c'était pas méchant, mais en fait, et moi à l'époque, ça n'était pas forcément en fait. Mais là, quand j'y repense, ça m'a...

  • Speaker #1

    Maintenant, tu le vois autrement en fait.

  • Speaker #0

    Voilà, c'est ça. Et en fait, vu que je m'étais dit que je ne crée jamais mince, je m'étais privée sur plein de trucs. Je me privais sur des choses que j'ai envie de mettre pour m'habiller et que je ne mettais pas parce que je me disais que ça ne me mettrait pas en valeur. Et du coup, de devenir mince, je m'en passe du coquelin un peu, mais du coup, je fais des vêtements que j'ai envie de mettre, des choses que j'ai envie de mettre, d'assumer des parties de mon corps que je n'assumais pas avant. Et ça devient génial aussi. Je me dis que c'est trop bien. Et puis la santé aussi, parce que vu que j'avais l'époque... Covid, etc. Après, je bascule encore dans le temps, mais on fait moins de sport. J'avais lâché un peu le sport depuis que j'étais en couple aussi, pour consacrer plus de temps à ma copine aussi. Et du coup, là, le fait de faire du sport, de faire attention à ce que je mange aussi à l'époque. Et puis voilà, je me sens même mieux physiquement quand même aussi. Au début, la santé, je me sens vraiment mieux.

  • Speaker #1

    Il ne serait-ce qu'avec la reprise d'une activité physique, qui a toujours été sportif et qui, comme beaucoup beaucoup d'entre nous, pendant le Covid, c'était compliqué. Puis en plus, on nous bassinait avec des messages Attention, attention ! Bon, je ne sais pas si ça a eu un impact aussi, mais tu te sentais du coup privé de quelque chose qui te fait du bien.

  • Speaker #0

    C'est ça. C'est ça, c'est exactement ça.

  • Speaker #1

    Et puis ce que j'entends aussi, que je trouve vraiment intéressant, c'est qu'en tant qu'homme, tu peux aussi témoigner du fait que les injonctions à la minceur, qui sont d'autres... types qui peuvent se focaliser sur le ventre par exemple, mais la préoccupation pour les vêtements et tout ça, c'est partagé aussi ça.

  • Speaker #0

    Exactement, je pense qu'il y a très peu d'hommes qui assument ça et des fois, moi j'hésite à faire attention parce que je vois d'autres personnes que je connais dans mon entourage, des hommes justement, et je sens des petits signaux et je me dis est-ce que c'est moi qui en fait peut-être trop mais effectivement on n'ose pas en parler, on n'ose pas dire, désolé de le dire, je trouve ça bête de ne pas le faire parce qu'on est un homme ou pas, soit c'est important. d'en parler ça fait du bien et de pas se dire que c'est un problème de femmes, c'est un problème d'être humain tout court. qui peut arriver à n'importe qui.

  • Speaker #1

    Et cette préoccupation par rapport à l'image de soi, l'image corporelle, c'est un problème sociétal, au-delà du genre de la personne.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça.

  • Speaker #1

    C'est ça aussi que tu nous soulignes.

  • Speaker #0

    Surtout que moi, j'ai très peu confiance en moi. Le temps fait que je prends confiance en moi, mais physiquement, ça m'a aidé aussi à prendre confiance en moi parce que je n'avais pas du tout confiance en moi physiquement. Et même cette image de minceur, alors qu'est bête, parce qu'on est mince, qu'on a confiance en soi, qu'on fait bon à... Justement, j'ai plus fait peur. à mon entourage, d'être aussi mince que je me suis plu ou que j'ai pu plaire à d'autres personnes autour de moi, parce qu'en fait, voilà, ce qui compte, c'est... Et puis même, c'est pas l'image qu'on revoit forcément, c'est... Voilà. Même moi, je me suis fait peur, quand je me revois des photos. Voilà. Et oui,

  • Speaker #1

    et oui. Et donc, nous en étions à cette thérapie, que tu commences. Donc là, on est en 2022,

  • Speaker #0

    2023. C'est ça. Et puis, du coup, bah ouais, je commence à... prendre en conséquence ces choses-là. J'essaie de remanger un peu plus, surtout par rapport au sport parce qu'en plus, je me blesse avec le sport. Je me blesse.

  • Speaker #1

    Eh bien oui. J'allais dire que ce qui devait arriver, ça a pris un peu de temps, mais ça a fini par arriver.

  • Speaker #0

    Première blessure avant le semi-marathon qui me traumatise pas mal et qui mince. Et puis, je vois un kiné qui m'aide quand même aussi et donc qui me permet de le faire. Et donc, j'ai fait le semi-marathon, tout se passe quand même bien, mais je reste blessé. Je me blesse plus facilement. Je sens que mon corps est très fragile. j'avais atteint les 50 kilos et justement ça va pas donc là je me blesse ça me fait paniquer parce que je me dis le sport c'est ma compensation donc si je me blesse j'ai plus ça et c'est ce que j'avais vu dans d'autres témoignages je pense aussi à ça je suis plus capable de me restreindre complètement c'est impossible, je l'ai trop fait vu que je suis vraiment en situation de justement des fois j'ai connu cette façon de faire extrême que je sais je peux plus le faire Je ne peux plus me dire demain je ne mangerai pas, je vais jeûner à tel moment. Des fois je le prévois, mais incapable de pouvoir le faire. Alors j'aimerais restreindre, mais je vais manger. Parce que je ne peux plus ne plus manger. Je ne suis pas capable. Ça ne marche plus. Ces sentiments de puissance, je suis capable et la faim n'est plus... Je sens que j'ai faim et ce n'est plus possible avec le sport. En plus j'ai quand même augmenté l'activité sportive aussi. Oui. Voilà. Et donc, le temps passe et cette année 2023, on va dire, je me sens dans la guérison toujours. Mais bon, il y a sur le sport compensation. Mais je recommence à manger un peu normalement, conservant toujours, par contre, beaucoup d'activités sportives. Parce que derrière ça, je me dis maintenant, on va quand même viser un marathon. Mais c'est un peu une excuse parce que je vis ce marathon en me disant d'un côté, j'ai envie de le faire vraiment. Mais aussi, il y a ce côté où je vais pouvoir continuer à faire attention.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    et puis continuer le sport au niveau où je le pratique voilà malgré tout ça reste cool pour moi au début parce que je me dis à la fois c'est vrai et à la fois c'est faux je vais quand même pouvoir refuser des propositions sociales dans la semaine je suis en préparation de marathon c'est vrai tu vas faire ça je comprends que tu puisses pas c'est pas grave et puis donc je prépare ce marathon mais les choses changent quand même autour de moi c'est à dire qu'on voit des efforts on voit une petite prise de poids sans forcément de remarques de la part des autres et justement des remarques bienveillantes plutôt des amis qui ont compris faut pas dire ah t'as repris du poids c'est super c'est vraiment ta meilleure mine ta meilleure mine on est content ce sont plus qu'autre chose et puis moi à côté de ça du coup j'essaie de supprimer des choses donc je supprime la balance de tous les jours et c'est vrai que voilà là je... c'est sur le cas, je me pèse une fois tous les deux mois et encore, c'est parce que je suis médecin peut-être et si vraiment j'en ai besoin parce que, alors, ça si, ma copine a été d'une aide formidable là-dessus parce qu'elle l'a caché, je lui ai demandé qu'elle l'a fait,

  • Speaker #1

    elle l'a caché et tu as réussi ce sevrage là c'est ça du coup,

  • Speaker #0

    j'augmente le sport j'augmente forcément la course aussi, le kilométrage je suis à des 30 kilomètres de course le week-end et la semaine des courses de 20 km, des choses comme ça, sans forcément bien compenser non plus. Sans forcément bien compenser. Forcément, le corps, il tient, il tient, mais il lâche aussi au bout d'un moment. Peu de temps avant ce marathon, c'était cette l'année 2024, je me tords la cheville trois semaines avant. Il s'avère que j'arrive à faire ce marathon, ça se passe super bien, etc. Et derrière ça, je pars une semaine en vacances, avec ma copine aussi. Et bon, je suis en manque de course, mais on me dit de me stopper quand même par rapport à la course. pour sa pied je panique quand même encore des écarts alors qu'elle me dit mais t'as le droit de te reposer enfin t'as fait tu sors d'un marathon etc c'est compliqué mais bon je rentre de cette semaine de marathon je recours beaucoup le week-end tout se passe bien je recours beaucoup le lundi et là c'est la grosse blessure tendinite au niveau des adducteurs mais c'est quelque chose qui est très douloureux en chaleur et qui me dit quand même que oula va falloir diminuer quoi va falloir stopper et Et là, je me suis dit... tu es en phase de guérison, mais tu n'es toujours pas guéri parce que le sport reste une compensation.

  • Speaker #1

    Oui, parce que tu n'en avais pas forcément conscience. Tu avais avancé sur les causes du trouble.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Sur ce qui t'avait amené à ça. Mais voilà, la maladie était toujours en pleine possession de ses moyens, finalement. C'est ça,

  • Speaker #0

    parce que j'écoute tous les conseils. Mon alimentation change, je le remange quand même en plus en grande quantité. Mais on va dire que je pars quand même sur des courses à pied, des fois à l'époque. Je pense à un marathon, je pars 30 km courir le samedi, sans eau, sans nourriture sur moi, et en fait, le corps en a besoin, dans les moments de sport. Et puis voilà, je mange. Mais ma comédie, elle me signifie, tu ne manges pas beaucoup plus que si tu mangeais normalement. Et voilà, en fait, du coup, je reprends du poids dans ces années-là aussi, mais pas tant que ça. C'est-à-dire que je reprends un poids, mais je pense que je suis encore très loin du poids que je dois atteindre pour être bien physiquement et ne pas me blesser tout le temps. Parce qu'en fait, voilà. Et ça, je me suis rendu compte, du coup, Zik, les TCA mènent aussi à moi, en tout cas avec le sport, à la bigorexie.

  • Speaker #1

    Oui, je crois que c'était en plein dedans.

  • Speaker #0

    Vraiment, parce que... Et j'en suis dedans encore, parce que je me rends compte, même ce prépa-marathon était une excuse aussi pour continuer à faire beaucoup d'activités physiques, me donner le droit de manger plus, en fait. Le sport, c'est bien pour la santé, etc., mais attention, parce que ça est encore particulier quand on souffre de TCA, parce que ça reste quelque chose de compensation. Et en fait, ça nous permet de nous donner des droits, de se dire, j'ai le droit de manger grâce au sport. Mais en fait, non. C'est juste qu'avec le sport, on a besoin de manger. On a besoin de manger tout fort. Oui,

  • Speaker #1

    c'est une permission conditionnelle de manger. Je peux manger parce que c'est mon sport. Et non pas, je mange parce que j'ai faim ou j'ai envie de manger. Voilà,

  • Speaker #0

    c'est ça.

  • Speaker #1

    Manger, quoi.

  • Speaker #0

    Et du coup, ça va. Parce que j'étais vraiment avec une heure et demie de vélo par semaine, 200, 400 muscu. des 80 km de course par semaine qui ont vraiment épuisé mon corps parce que je n'en ai pas assez. Je m'en rends compte toujours et ça a été là. Les mois qui ont suivi, c'est pour ça que je leur dis maintenant, je ne suis pas guéri des TCA. Je suis dans la guérison.

  • Speaker #1

    Tu es en chemin.

  • Speaker #0

    Je suis en chemin, c'est encore loin, mais ça va beaucoup mieux. Mais fait de cette blessée, on se rend compte qu'on est devenu addict vraiment au sport.

  • Speaker #1

    C'est là quand tu as dû physiquement arrêter, qu'il y a une impossibilité physique. C'est ça. en fait.

  • Speaker #0

    C'est ça,

  • Speaker #1

    ouais. C'est là que tu as pris conscience, c'est ça, de cette addiction ?

  • Speaker #0

    Ouais, c'est ça. Je me suis vraiment conscience de cette addiction et que c'est pas bon, quoi. Malgré tout, voilà, j'adore le sport depuis que je suis enfant. Donc ça aurait été très compliqué de ne pas pouvoir faire sport. J'étais vraiment l'élève même à l'école qui voulait faire le sport, quoi. Il y en a plein qui disaient que c'était ça et moi j'étais vraiment le moment heureux de ma journée. T'as pas dû te faire ferrer. Exactement, voilà. C'est pour ça que j'ai été très frustré enfant d'avoir été privé de club. et des choses comme ça. Je pouvais faire du sport, mais il fallait que ce soit... C'est mon père qui le choisissait, etc. Enfin, réguler, je faisais du sport ce que je voulais, mais il ne fallait pas que ce soit quelque chose qui soit le premier dans ma vie, mais qui prenne du temps sur le scolaire, etc.

  • Speaker #1

    C'est ça, c'est ça. Et tu dirais que tu en es où, alors, aujourd'hui ? Comment tu te sens dans ton quotidien ? Quelle place ça continue à prendre ou pas ? Comment tu vois que les choses ont évolué, là ?

  • Speaker #0

    Le TCA ou le sport ? tu veux dire ?

  • Speaker #1

    Pas les deux.

  • Speaker #0

    Les deux, pas le sport. Les deux sont liés. Les deux sont liés mais c'est encore là. Ça va mieux physiquement sur les blessures mais j'ai quand même ces douleurs encore et je continue à trop en faire. Mon kiné me le dit mais bon, je m'écoute un peu plus c'est-à-dire que j'arrive à me faire des jours où je vais vraiment faire moins d'activités et j'arrive à me poser un peu plus. Ça reste difficile mais c'est vrai que les TSA aussi, je repense, vraiment m'ont retiré beaucoup de joie en général et d'émotion en fait. Vraiment, j'avais plus goût à rien d'autre. Même au sport, vu que le sport amène de la dopamine, c'est ça qui me rendait joyeux, mais le reste à côté ne me rendait plus joyeux. J'étais éteint, je faisais un peu de guitare, je n'en faisais plus du tout.

  • Speaker #1

    Il n'y avait plus de place pour autre chose.

  • Speaker #0

    Plus de joie sur rien, plus d'envie de faire quelque chose. C'est ça qui m'a alerté aussi. C'est pour ça que je me dis que je suis quand même dans la guérison. Je vois que je reprends plus de plaisir à faire d'autres activités qui ne soient pas liées au sport forcément. Et aussi dans le métier. Mon métier, moi, j'y allais à reculons alors qu'avant, j'y allais vraiment content. Oui,

  • Speaker #1

    joyeux.

  • Speaker #0

    Très, très joyeux de faire ce métier. Et voilà. Là où j'en suis actuellement, c'est que je sens que j'ai encore cette forte dépendance au sport. Et que mon objectif, c'est justement que le sport redevienne un plaisir. Et d'y aller à reculons. Oui,

  • Speaker #1

    c'est ça. Que ça se fasse. pour la joie dont tu parlais justement.

  • Speaker #0

    Que ça me fasse du bien, pas de me dire, je vais faire ce sport qui me permet de faire ça. Ça l'est un peu quand même maintenant, beaucoup plus que ces derniers mois. C'est redevenu quand même quelque chose où je vais courir, des fois je me dis, waouh, ça fait du bien. C'est pas le côté...

  • Speaker #1

    Je vais pouvoir manger. Ou j'ai trop mangé.

  • Speaker #0

    Mais c'est le petit doigt qui me le dit quand même, mais moins. Et je vois que je remange quand même. Normalement, c'est un lendemain de fête, quelque chose comme ça. J'arrive à manger normalement quand même, sans trop paliquer.

  • Speaker #1

    Oui, tu sens vraiment qu'il y a eu du chemin parcouru. Il en reste à faire, certes, mais il y a eu du chemin parcouru. Et tu es vraiment là. Parce que tu parlais tout à l'heure de la difficulté à rentrer dans le processus. Il y a la prise de conscience. OK, j'ai un problème et que c'est une première étape importante, on le disait. Et puis après, il y a cette étape de je rentre dans le processus. C'est un processus qui est long, sinueux, qui peut être décourageant, etc. Mais n'empêche, il y a quelque chose d'enclenché.

  • Speaker #0

    Il y a des hauts et des bas, mais à chaque fois, on va dire que c'est toujours plus. plus de haut au final parce que des fois où je me rends compte que je vais retomber dans quelque chose un peu négatif en me disant tiens j'ai pas le droit de manger ça ou quelque chose comme ça bah en fait je me dis non mais c'est bon quoi puis je peux plus comme je dis j'arrive plus à être dans la restriction j'en suis plus capable et vraiment tant que peu et ça tombe bien en fait c'est ça et je me rends compte que le sport c'est pas bien mais à la fois c'est bien parce que moi qui suis devenu sport enfin vraiment dans cet esprit aussi de sport c'est qu'on en a besoin déjà on en a besoin on a toujours envie de manger que c'est important et encore plus avec le sport et en fait

  • Speaker #1

    voilà pour être en forme il faut pas suffire qu'il y ait tel aliment etc que j'ai pu faire et même dans la vie de tous les jours pour le plaisir oui et j'entends qu'il y a encore les pensées de la maladie qui peuvent être présentes c'est ça mais que de plus en plus bah tu les vois déjà tu vois que c'est la maladie qui parle c'est ça et que c'est pas la vérité en fait et que tu développes petit à petit cette autre part de toi qui peut s'opposer à ça en fait et dire bon c'est bon fous-moi la paix enfin je sais pas comment toi tu te vues c'est ça c'est ça

  • Speaker #0

    C'est ça exactement et puis voilà je me dis tant pis, enfin c'est même plus tant pis quoi. Pour l'instant c'est pour ça que j'y pense pas quoi. Et bon après la spontanéité je la gagne de plus en plus, ça reste un peu difficile des fois de faire un plaisir comme ça. Mais voilà des fois c'est des choses que j'essaie de me dire, j'ai gagné ça en me disant tiens j'ai réussi à manger ça en faisant plaisir dans la semaine. Voilà maintenant tu l'oublies c'est fait on s'est mangé et puis ça t'a fait plaisir. Qu'est-ce que t'as ressenti à ce moment là ? et c'est vrai que j'avais déconnecté tous les différents styles de faim qui existent quoi parce que peut-être que j'ai jamais su quelles étaient ces différentes faims non plus parce que avec l'enfance c'est ce que je disais je savais pas vu que je mangeais comme je voulais j'avais pas de privation bah des fois je mangeais j'avais pas faim et c'est bien aussi hein mais bah je savais pas quand est-ce que j'ai vraiment faim ou pas quand est-ce que j'ai besoin j'ai jamais trop su

  • Speaker #1

    C'est ça, c'est ça. Il y avait quelque chose qui se faisait, mais qui était aussi naturel et fluide, en fait, que tu aimerais bien peut-être aussi retrouver, mais en passant par une forme de mentalisation avant d'arriver à nouveau à ce que ce soit un non-jugé. C'est ça,

  • Speaker #0

    exactement.

  • Speaker #1

    C'est que ça peut leur devenir.

  • Speaker #0

    Un peu plus ça, c'est pour ça que j'essaie des fois de... réfléchir un peu, mais c'est pas évident. C'est pour ça que je dis que c'est vraiment un long processus et encore, je suis très content et soulagé de m'être dit que j'ai pas attendu des années pour me rendre compte et d'écouter un petit peu les autres aussi. Alors, faire attention de ne pas écouter trop les autres, justement, mais de faire attention aux signaux. Oui,

  • Speaker #1

    c'est ça. Je crois qu'on va devoir se quitter. Julien, mais peut-être qu'il y a une dernière chose, tu sais, comme je demande toujours, que tu aies envie de partager ou un message important que tu voudrais faire passer.

  • Speaker #0

    Jusque... Je pense ne pas avoir peur justement de parler de tout ça, je pense, et encore une fois, là je reviens sur le fait d'être un homme, de pouvoir vraiment extérioriser toutes ces pensées, qu'on est tous, comme tu disais, des êtres humains qu'il faut... Fille ou garçon, on peut tous avoir les mêmes problèmes sur l'apparence, sur sa santé physique ou mentale. Il y a plein de problèmes, il faut en parler. Et puis écouter d'autres personnes, se soutenir, je pense que ça a été vraiment... Je te remercie et je remercie toutes les personnes qui ont témoigné. Ça a été très important pour moi, pour m'aider à guérir et pour continuer. Je ne sais pas si j'étais très clair, mais voilà, en tout cas, c'est d'être ensemble, en fait, dans ces moments.

  • Speaker #1

    Oui, de se sentir moins seul, d'entendre qu'il y a d'autres personnes qui sont passées par là. Ça, ça a été un soutien précieux pour toi. Et c'est aussi ce qui motivait le fait que tu sois là aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Oui, oui. Jean, merci beaucoup, beaucoup, Julien, pour ce précieux témoignage. Je te souhaite vraiment un processus qui puisse te voir petit à petit retrouver de la sérénité, de la paix, de retrouver... plaisir que tu avais dans le sport avant que tout ça s'enclenche, en fait, et puis des plaisirs autres que le sport. C'est ça que tu disais aussi, remettre de la joie dans plein d'autres choses, retrouver une vie sociale riche et intense telle que tu l'avais auparavant. Peut-être dans quelques mois, années, tu viendras nous redonner des nouvelles, à savoir.

  • Speaker #0

    Ça serait avec grand plaisir.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu serais OK que des personnes te contactent ?

  • Speaker #0

    il n'y a aucun problème aussi parce que moi j'ai contacté des personnes alors je trouve que ce podcast à l'époque c'était sociaux et ça a été aussi précieux en fait les échanges avec des personnes qui souffrent de ça, qui ont souffert de ça ou qui sont professionnels de ça et que ce soit vraiment justement plein de personnes différentes,

  • Speaker #1

    je pense que c'est riche pour pouvoir se construire un peu un avis et son propre processus c'est ça ok bah nous mettrons un moyen de te contacter dans la description de l'épisode merci À bientôt, Julien.

  • Speaker #0

    À bientôt, merci aussi à toi.

  • Speaker #1

    Merci d'avoir écouté le témoignage de Julien. Il est temps à présent de nous quitter pour cet épisode. Je vous retrouve dans deux semaines pour le dernier épisode de l'année. À très bientôt.

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Description

Bienvenue à toutes et tous sur mon podcast « La pleine conscience du pouvoir » ! Je m’appelle Anne Pioz, je suis psychopraticienne spécialisée dans les troubles alimentaires. Avec ce podcast sur la relation avec l’alimentation, je vous accompagne à retrouver une relation sereine avec la nourriture et avec votre corps.


Dans cet épisode 121, vous allez entendre un nouveau témoignage : celui de Julien qui a vu les TCA prendre de plus en plus de place, et petit à petit, le couper de sa vie sociale et de lui-même

Se mettant à courir après une période moins sportive pendant laquelle il avait pris un peu de poids, c’était après les différents confinements que nous avons vécus en 2020, Julien a vu son poids descendre, et les pensées de l’anorexie s’installer, insidieusement.

Son témoignage est précieux non seulement parce que les partages d’hommes sont rares, mais aussi parce que nous nous apercevons que les TCA et les préoccupations pour l’image corporelle n’appartiennent pas à un genre mais à l’ensemble des humains qui vivent dans une société centrée sur l’apparence et la minceur.

Aujourd’hui, Julien va mieux, il nous décrit les étapes de l’installation du trouble puis de la prise de conscience que quelque chose ne va pas, avant l’étape de prendre la décision de s’en sortir.

Je vous laisse découvrir le témoignage touchant de Julien.


Si vous souhaitez contacter Julien : Instagram : https://www.instagram.com/gino_1094/




Retrouvez moi sur Instagram ! https://www.instagram.com/annepiozpsy/


Vous pouvez soutenir le podcast « La pleine conscience du pouvoir » grâce à une contribution ici :  https://fr.tipeee.com/la-pleine-conscience-du-pouvoir/


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Pour me contacter : anne@pouvoircannelle.com

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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Je suis Anne Piausse, psychothérapeute, et je vous accompagne à retrouver une relation sereine et intuitive avec votre alimentation. La pleine conscience du pouvoir est un podcast qui vous accompagne à reprendre le pouvoir dans votre relation avec la nourriture, à sortir des injonctions de la culture des régimes et à ne plus vous sentir seul avec tout ça. Dans ce podcast, je partage des outils, des réflexions. Je vous parle aussi de pleine conscience et d'introduire dans votre quotidien plus d'observations de votre propre fonctionnement. Je vous propose également des témoignages de femmes et d'hommes qui vivent ou ont vécu un trouble du comportement alimentaire ou une relation compliquée avec leur alimentation. Leurs témoignages vous permettront, je l'espère, de réaliser que nous sommes nombreux à nous retrouver pris au piège de cette relation toxique. Je vous laisse avec l'épisode du jour.

  • Speaker #1

    Je m'appelle Julien, donc j'ai 30 ans. Ça a commencé, je dirais, à l'été 2021. Je me dis, je vais quand même mettre ça pour rire, surtout que je sens que j'ai pris pas mal de kilos, vu que je suis quelqu'un de noir ou blanc. Quand je me mets dans quelque chose, c'est à fond. Je suis mis à me restreindre sur beaucoup de choses. Au début, on se sent puissant, en fait. On se dit, on est capable de jeûner, on n'a pas besoin de manger. Je suis content, très content de voir ce poids diminuer sur la balance. Et vraiment, là, ça devient obsessionnel. J'admettais que faire des choses pour le meilleur n'était pas la même chose. Là, je me suis dit, tu es en phase de guérison, mais tu n'es toujours pas guéri parce que le sport reste une compensation. TCA mène aussi à moi, en tout cas comme sport, à la bigorexie. Je suis en chemin, c'est encore loin, mais ça va beaucoup mieux. Mon objectif, c'est justement que le sport redevienne un plaisir. En parler, ça fait du bien et de ne pas se dire que c'est un problème de phase, c'est un problème d'être humain tout court.

  • Speaker #0

    Bienvenue dans l'épisode 121 du podcast La pleine conscience du pouvoir dans lequel vous allez entendre un nouveau témoignage. Ce témoignage du mois de décembre est le dernier de l'année 2024. Aussi, je voulais remercier toutes les personnes qui sont venues partager leur histoire de vie avec les TCA durant toute cette année, et bien sûr, depuis les débuts du podcast en mars 2021. Merci également à celles et ceux qui me contactent pour venir à leur tour. tout rajouter une pierre à cet édifice. Vos expériences sont précieuses et les retours que vous me faites en tant qu'auditrice ou auditeur du podcast confirment l'utilité que notre travail, et en particulier en proposant des témoignages, est précieux. Cela fait partie de ce qui nous motive à poursuivre, un mois après l'autre, tout ce travail bénévole sur le podcast La Pleine Conscience du Pouvoir. Votre soutien par ces retours, mais également par vos abonnements, vos commentaires positifs, vos... partage de nos épisodes et vos contributions financières sur notre page Tipeee nous encourage à ne pas lâcher l'affaire face parfois à une lassitude toute relative en regard de ce que le podcast facilite pour certaines et certains de vous dans leur parcours pour sortir des troubles alimentaires. Et justement, notre témoin du jour a souhaité lui aussi apporter une pierre au podcast lorsqu'il m'a contacté pour venir partager son parcours. Vous allez faire la connaissance de Julien, qui a vu les TCA prendre de plus en plus de place et petit à petit le couper de sa vie sociale et de lui-même. Se mettant à courir après une période moins sportive, pendant laquelle il avait pris un peu de poids, c'était après les différents confinements que nous avons vécu en 2020, Julien a vu son poids descendre, certes, mais aussi les pensées de l'anorexie s'installer insidieusement. Son témoignage est précieux non seulement parce que les partages d'hommes sont rares, mais aussi parce que nous nous apercevons que les TCA et les préoccupations pour l'image corporelle n'appartiennent pas à un genre, mais à l'ensemble des humains qui vivent dans une société centrée sur l'apparence et la minceur. Aujourd'hui, Julien va mieux. Il nous décrit les étapes de l'installation du trouble, puis de la prise de conscience que quelque chose ne va pas, avant l'étape de prendre la décision de s'en sortir. Mais assez parlé, je vous laisse avec le témoignage de Julien. Bonjour Julien.

  • Speaker #1

    Bonjour.

  • Speaker #0

    Comment vas-tu là, à ce moment où nous allons commencer à explorer ton histoire sur le podcast La Pleine Conscience du Pouvoir ?

  • Speaker #1

    Eh bien, on va dire que ça va plutôt bien, car là, je suis aussi actuellement en vacances, donc on va dire que les vacances permettent de s'apaiser aussi et de prendre un peu de recul sur d'autres choses.

  • Speaker #0

    Oui, oui. Ça facilite peut-être aussi le retour à soi, ce que tu disais, la réflexion.

  • Speaker #1

    Exactement, voilà.

  • Speaker #0

    Alors, je ne voudrais pas oublier de te remercier de m'avoir contactée pour venir témoigner sur le podcast, puisque c'est dans ce sens-là que ça s'est fait. Tu as pris contact avec moi, j'étais ravie. D'autant plus, si disons-le, qu'il y a peu de témoignages d'hommes sur le podcast. Donc, c'était vraiment précieux d'ajouter cette nouvelle pierre à notre édifice des témoignages. Donc, merci encore à toi d'avoir fait cette démarche. Et on va peut-être commencer classiquement par une petite présentation, si ça te va.

  • Speaker #1

    Avec plaisir. Déjà, moi aussi, je vais te remercier de m'avoir laissé l'opportunité de pouvoir témoigner. C'est avec un plaisir vraiment partagé que je viens. témoigner aussi de mon expérience. Donc, je m'appelle Julien, j'ai 30 ans, je suis professeur des écoles à Paris depuis 5 ans à peu près. Je suis en couple depuis 10 ans avec une fille incroyable et je tiens à le préciser car elle a été très importante.

  • Speaker #0

    Oui, quelle belle image !

  • Speaker #1

    Très importante dans cette période, on va dire, de troubles alimentaires que j'ai découvert ces dernières années en tout cas.

  • Speaker #0

    Oui, écoute, nous la saluons au passage alors, parce que c'est vrai qu'on en a déjà parlé au travers de certains témoignages, des difficultés aussi que peut traverser le couple ou l'entourage, quel que soit d'ailleurs le trouble qu'on rencontre, mais en tout cas dans les troubles alimentaires qui nous intéressent ici, c'est pas rien, ça peut être un défi aussi. Et pour les personnes qui traversent ces troubles-là... C'est tellement précieux aussi de pouvoir sentir l'entourage facilitant le processus. Donc, merci de le souligner. Et puis, moi, je suis particulièrement touchée par ta profession aussi. Je ne sais pas avec quel tranche d'âge tu travailles.

  • Speaker #1

    Alors là, je suis avec des CP actuellement. Et c'est un niveau que je découvre et que j'aime beaucoup et qui me fait vraiment plaisir. Je suis remplaçant, du coup, mais c'est des remplaçements à l'année. Du coup... Je découvre ce niveau et j'adore. Ça fait du bien.

  • Speaker #0

    C'est une année charnière. Tu sais, il y a ces fameuses années charnières dans la scolarité, mais le C2, ce n'est pas rien. On arrive à la grande école.

  • Speaker #1

    Et oui,

  • Speaker #0

    et donc, voilà, c'est un métier vraiment, pour moi, super important que tu fais et fou combien difficile. Mais bon, ce n'est pas le sujet. Mais voilà. Ah ben c'est peut-être le sujet cela dit, j'en sais rien, on va découvrir ensemble ton histoire. Donc par où tu as envie de commencer Julien ?

  • Speaker #1

    J'ai envie de commencer par l'entrée dans ce trouble alimentaire, comment ça s'est passé, ou comment j'ai découvert que j'en souffrais. Alors j'en souffre depuis je pense l'enfance, mais on va dire différents types de troubles alimentaires, parce qu'on a tellement que... Mais en tout cas, par où ça a commencé ? Et ça a commencé je dirais à l'été 2021, si je ne dis pas de bêtises, où je rentre de vacances. et je vais boire un verre avec deux amis et donc ma copine actuelle et qui me parle du semi-marathon de Paris en me disant non c'est mis à courir c'est génial on va le faire, tu veux pas le faire avec nous et puis moi je suis un sportif depuis très longtemps mais j'avais lâché depuis quelques années quand même le sport, enfin pas autant qu'avant et puis voilà Et ils me disent, moi je ne me sens pas de le faire, mais je me dis, je vais quand même me mettre à courir, tiens. Et puis, surtout que je sens que j'ai pris pas mal de kilos avec le confinement des dernières années, et puis autre chose. Et donc je me mets à courir. Je courais déjà un petit peu avant, mais c'était vraiment... Et je me mets à courir, et puis je vois que ça me plaît quand même, mais je souffre pas mal. Mais vu que je suis quelqu'un de noir ou blanc... C'est-à-dire que quand je me mets dans quelque chose, c'est à fond.

  • Speaker #0

    C'est ça, il n'y a pas de demi-mesure.

  • Speaker #1

    Il n'y a pas de demi-mesure et donc je me mets à fond là-dedans. Puis je vois que déjà, justement, les gens me font des remarques très, très positives. On a pu entendre plusieurs fois dans d'autres témoignages que j'ai pu écouter, effectivement, ce tu t'es mis au sport, c'est génial ça se voit physiquement, t'es mieux, tu as perdu du poids Ça se voit très vite parce que c'est vrai que quand je me mets vraiment au footing, j'en fais tous les jours. Vraiment, et puis je souffre quand même. Moi, j'aime bien quand même le côté dépassement de soi dans le sport. Donc, ça reste un grand plaisir quand même. C'est-à-dire qu'il n'y a pas de souci de ce côté-là. Et moi aussi, je remarque que je perds du poids, mais je ne change pas forcément mes habitudes alimentaires du tout. C'est-à-dire que je continue à manger ce que j'ai envie de manger. Je continue ma vie, en fait, à sortir boire des verres avec des copains. Il n'y a aucun changement.

  • Speaker #0

    Il y a un investissement. à s'épouser quand même dans cette nouvelle activité.

  • Speaker #1

    Mais tu te dis,

  • Speaker #0

    te connaissant, ben voilà, ça te ressemble en fait. Quand tu fais quelque chose, tu y vas à fond. À côté de ça, il y a les compliments autour de toi, les fameuses quelle volonté tu as c'est formidable ce que tu fais bravo Et puis en plus, tu perds du poids, des compliments sur l'apparence. Mais là, tu vis ça plutôt simplement.

  • Speaker #1

    Ben je vis ça, voilà. je vis ça bien, mais au bout de quelques mois, je commence déjà à me dire que je vois que je perds du poids aussi parce que je me pèse effectivement et même j'en parle autour de moi. Je commence à me peser quand même régulièrement et un peu trop souvent.

  • Speaker #0

    Ça reforce une préoccupation que tu avais déjà et puis peut-être tu reviendras plus tard mais que ça date peut-être même encore avant. Mais voilà, là, il y a quelque chose qui devient plus soutenu, on va dire, sur cette surveillance du poids.

  • Speaker #1

    C'est ça, et puis en plus, voilà, c'est ça, je commence à me dire aussi, enfin... En gros, j'ai toujours été un bon mangeur depuis que je suis petit aussi quand même. C'est pour ça que je reviendrai un peu après là-dessus. Mais c'est-à-dire que jusqu'à encore 3-4 ans, je prends des vrais goûters d'enfant. Des vrais goûters de gâteau, mais un peu trop d'abus quand même dans ces goûters-là. Parce que je reviendrai aussi un peu après là-dessus. Mais trop d'abus là-dessus. Et puis après les courses à pied, je continue à faire ça en fait. Où j'allais m'acheter deux pains au chocolat, mais en même temps, je courais 10 km. Et pour moi, ça paraissait... Voilà, c'était pas... C'est plus que j'avais faim. Ils me disent qu'on a besoin après la course et puis voilà, ça ne change pas. Puis je commence quand même à me dire, tiens, si je ne changeais pas ça avec quand même un goûter un peu plus, on va dire, healthy un truc qui correspond aussi à mes besoins au niveau sport, c'est-à-dire remplacé par un fruit, un yaourt, etc. Et puis je commence à faire ça quand même, mais ça reste encore très raisonnable jusqu'à décembre-janvier, on va dire de août à décembre-janvier, ça reste ça.

  • Speaker #0

    Oui, mais avec une intention derrière de faire attention.

  • Speaker #1

    Faire attention quand même en me disant que peut-être que mon corps a besoin plus de ça que de manger un paquet de petits écoliers, par exemple, après la course ou après un chocolat. Même si j'en ai envie, c'est mieux pour mon corps, il va mieux récupérer. Puis voilà, vu que je ne suis pas difficile en termes de nourriture, je me dis qu'en plus de ça, c'est parfait. Il y a tout qui va aller.

  • Speaker #0

    Allons-y.

  • Speaker #1

    Voilà. Et puis le temps passe quand même et en fait, je commence... Par exemple, on va boire un verre avec des amis, j'ai couru la journée, et puis je commençais à me dire, ah là là, mince, le verre que je vais prendre là, ça va tout gâcher. Tout gâcher ce que j'ai fait. Tout ce que j'ai fait là, comme effort, ça va le gâcher. Et c'est à partir de là où vraiment ça a commencé, on va dire l'anorexie mentale en fait, où je me suis mis à me restreindre sur beaucoup de choses. À me dire, si j'allais boire ce verre, le lendemain j'en ferais plus pour compenser ce que j'ai fait là. Et là, ça a commencé vraiment, donc augmentation du sport. de l'activité physique en général et réduction de ce que je mangeais.

  • Speaker #0

    Il y a quelque chose, j'ai l'impression, d'insidieux, en fait, qui se met en place là, que tu vois pas forcément, mais qui est comme à bas bruit.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça, je le vois, mais ça me paraît normal de me dire je suis rentré dans le sport, en fait, il faut vraiment faire... C'est un peu bête de tout gâcher avec de l'alcool, justement, par exemple, ou de la malbouffe. Je retire ce terme, j'essaie de retirer ce terme de plus en plus de mon vocabulaire et de mon schéma de pensée, parce qu'il n'y a pas de mauvaise nourriture. J'essaie que c'est compliqué, c'est dans ma tête. Et en plus, le pire, c'est que je perds beaucoup de poids. J'étais à 80 kg pour en mettre 70 au début de l'été 2021. Et puis vers le mois de janvier, je dois être vers les 64 kg, quelque chose comme ça. Donc déjà quand même une belle perte de poids. Peut-être un peu plus, 65 kg peut-être. ou 66 peut-être, je ne sais plus, mais on s'en fiche un peu. Mais tout ça pour dire qu'il y a quand même une belle perte de poids. Et justement, ça m'inquiète un peu parce que je vois que je perds du poids aussi, mais ça m'inquiète aussi. C'est-à-dire que je commence à me peser le matin et le soir, et je mange le soir, et puis je vois, je me dis, oh là là, mais je suis quand même mince, quoi. Par exemple, par moment de me coucher, je mangeais une banane en me disant, non, il faut quand même faire attention, parce qu'il y a un côté bizarre au début. De me dire, cette perte de poids, elle est due au sport, mais il y a peut-être aussi quelque chose, je ne sais pas, qui fait que c'est trop brutal et attention.

  • Speaker #0

    Mais c'était quoi les peurs que tu avais ?

  • Speaker #1

    Je ne sais pas. C'était peut-être de me dire, est-ce que je n'ai pas peut-être une maladie, quelque chose comme ça, qui à côté de ça fait que je perds du poids. Plus que le côté, je me prive de manger en fait.

  • Speaker #0

    C'est-à-dire que le trouble qui est en train de s'installer détourne la tension sur le physiologique. En te disant, j'ai peut-être une maladie physique qui explique cette perte de poids. pas en fait ce qui se passe au niveau comportement alimentaire finalement.

  • Speaker #1

    C'est ça parce qu'en fait j'ai changé mon alimentation en mangeant plus équilibré aussi effectivement en faisant donc attention entre guillemets après le sport à manger des choses équilibrées et puis je comblais pas le déficit calorique du tout de ce que je dépensais dans la journée en fait et du coup c'était logique quoi. Sauf qu'au début effectivement j'en souffre pas et c'est ce que j'ai pu lire dans des ouvrages, même ce que j'ai pu entendre dans les différents témoignages que j'ai. écouté avant ton podcast, c'est qu'effectivement, en fait, on ne sent pas la faim forcément. Donc, je ne me rends pas compte du déficit calorique que j'ai à ce moment-là, en fait. Oui,

  • Speaker #0

    c'est ça.

  • Speaker #1

    Et en plus de ça, je faisais de la course à pied, je faisais du football en club avec des amis. Donc, il y avait quand même beaucoup de sport et puis un métier quand même professeur des écoles où on bouge beaucoup.

  • Speaker #0

    Oui, c'est assez physique aussi. Voilà.

  • Speaker #1

    Et moi, je ne me rendais pas assez compte. En plus, je ne suis pas casanier, même à l'époque. Je faisais moins de sport, j'ai toujours marché, j'ai évité les transports en commun.

  • Speaker #0

    Tu n'étais pas une personne sédentaire à la base.

  • Speaker #1

    J'aime bien être actif. Et même pas le côté j'ai besoin de me dépenser, c'est que je n'aime pas tourner en haut. Moi, j'aime bien marcher, j'adore ça. Et l'année se passe, mais c'est vrai que ça commence à devenir de plus en plus de restrictions. Beaucoup plus de sport. Vraiment regarder des comptes, justement, des réseaux sociaux, des vidéos pour rester en forme. continuer la course à pied pour m'améliorer. Et puis en plus, on s'améliore très vite dans ce sport. Et ça devient vraiment une addiction un petit peu aussi.

  • Speaker #0

    Oui, tu sentais ça aussi comme quelque chose qu'il était impossible de ne pas faire.

  • Speaker #1

    C'est ça, mais je ne le considère pas encore comme un moyen de compensation aussi. Mais ça devient de plus en plus quand même un élément de compensation dans ma vie.

  • Speaker #0

    Oui, tu nous parlais tout à l'heure de je vais boire un verre avec des amis, puis tu penses à y avoir des pensées, ça va gâcher.

  • Speaker #1

    qu'est-ce que ça va gâcher c'est intéressant je sais pas mais ça va gâcher quelque chose et ou demain il faudra que j'en fasse plus c'est ça et ça devient de plus en plus comme ça et puis j'ai un autre événement comme ça qui revient dans l'année un anniversaire d'une amie qui se passe sur un week-end entier et donc déjà la veille de partir ce week-end je vais courir vraiment beaucoup je pense que c'est à part que je passe la barre des 15 km peut-être de course... Je me dis, bon voilà, j'y vais quoi. Et puis le lendemain, on fait le week-end, je mange quand même, etc. On arrive au samedi soir, on fait notre soirée d'anniversaire qui se passe très bien. Mais le lendemain, c'est la première fois que je vais jeûner. Je dis aux autres, non mais je n'ai pas faim, je n'ai pas faim, j'ai trop mangé et tout. Et puis ma copine, elle me connaît par exemple, donc elle voit qu'il y a quand même quelque chose qui ne va pas. Elle se rend compte déjà à ce moment-là, on me dit, déjà avant, elle se rendait un petit peu compte qu'il y avait des choses, mais elle ne m'en parlait pas trop parce qu'elle est, voilà.

  • Speaker #0

    J'allais te poser la question justement de l'évolution du regard de l'entourage, où des bustes et les félicitations, et là il y a de l'inquiétude qui commence.

  • Speaker #1

    En tout cas, elle commence à s'inquiéter, parce que j'ai beaucoup d'amis avec qui je suis quand même assez proche, mais eux, voilà encore le côté sportif. Mais ma copine, elle se dit non, Julien qui ne mange pas, quelqu'un qui aime bien manger quand même, etc. Et puis voilà, il y a quelque chose qui ne va pas, mais bon, elle n'en fait pas des caisses, on va dire, là-dessus, et puis elle me dit bon, voilà. Mais c'est sa première fois, et puis... où j'ai jeûné en tout cas le lendemain d'un événement comme ça. Et ce lendemain, justement aussi, je suis reparti courir, etc. Et là, ça m'a fait du... Et j'ai senti ce bien-être d'avoir couru. Et puis, top de chez top, quoi.

  • Speaker #0

    Oui, comment tu le décrirais, ce bien-être-là ? Je ne sais pas si c'est facile avec des mots. Et d'autant plus en jeûnant. Ah,

  • Speaker #1

    ben, c'est bien, on sent puissant, en fait. On se dit, on est capable de jeûner, on n'a pas besoin de manger. L'alimentation c'est là où elle va venir prendre aussi une part hyper importante dans la vie, mais on se dit justement en fait j'en ai pas besoin, j'ai pas faim, et puis je suis fort en fait, je tiens physiquement, j'ai pas mangé de la journée, j'ai mangé que le soir. Bah ça va, je tiens le coup, j'en ai même pas... Enfin j'ai faim le soir en mangeant, mais voilà quoi.

  • Speaker #0

    Oui, avec une forme de fierté,

  • Speaker #1

    quelque chose comme ça. Ah oui, une énorme fierté, moi je le sens, et puis voilà, on se sent un peu roi du monde entre guillemets. Et c'est ça. J'en ai pas besoin. En tout cas, je n'ai pas besoin de manger autant que je veux. Je tiens bien et puis je continue à perdre du poids, c'est top. Et puis, je n'ai pas forcément de poids que je veux atteindre, mais je me dis que je continue à perdre. Et puis, je suis content, très content de voir ce poids diminuer sur la balance.

  • Speaker #0

    Ah oui, il y a quelque chose de grisant dans cette descente-là.

  • Speaker #1

    Et là aussi, le poids commence à diminuer. Je commence aussi à mentir à ma conjointe en lui disant Non, non, je ne porte pas de poids, je te rassure. C'est stable. Et puis même, du coup, je continue à augmenter le sport. Mais je mange autant qu'elle, voire moins qu'elle. Et là, elle commence aussi à s'inquiéter aussi. Et à avoir des petits signaux. Elle va me faire attention quand même parce que là, tu te prives. Je lui dis non, je ne me prive pas. Alors forcément, si, je me prive. Mais je ne me prive pas dans le sens aussi où j'ai faim. C'est plus là, je ne pense même pas à la faim. C'est je me prive parce que je n'en ai pas besoin de plus.

  • Speaker #0

    Oui, et c'est intéressant ce que tu soulignes aussi du non-objectif de poids. Il n'y avait même pas un poids assez fait. Le but, c'était que ça descende, en fait.

  • Speaker #1

    C'est ça. Juste que je vois que je continue à descendre, ou en tout cas que je me maintienne. Mais je vois que si je me maintenais, c'était quand même... Ah ben, je n'ai pas perdu de kilos, là. Ça ne va pas. Oui. Donc, ça restait quand même très malsain à ce moment-là, en tout cas, avec vraiment des pesées matin, et ce soir, quoi. Et là, moi, je commence à regarder vraiment justement la composition des aliments, les emballages que je ne faisais jamais avant, quoi. Avant, je commence à retirer l'huile, le beurre, tout ce qui maintient grasse de mon alimentation. Je commence à enlever beaucoup de choses, mais je n'en souffre pas encore vraiment à ce moment-là, en tout cas.

  • Speaker #0

    Oui, là, le côté grisant sur le plateau de la balance, en fait, il prend le pas sur la souffrance qui pourrait commencer à poindre.

  • Speaker #1

    C'est ça, exactement. Plus le temps passe, et puis mes parents aussi ne habitent pas très loin de chez eux. On allait régulièrement manger chez eux. Et puis, mes parents, ils aiment bien faire des repas copieux. En tout cas, un repas familial, c'est fait à chaque fois. Mais ils commencent à se rendre compte aussi que je fais même des réflexions en leur disant, non, moi, je ne mangerai pas ça, ne fais pas ça. Eux, ils se disent, il a perdu du poids. J'avais des compliments de leur part aussi. Mais bon, ça commence un petit peu à les inquiéter. Mais ils ne m'en parlent pas trop de tout de même quand même. Oui,

  • Speaker #0

    finalement, il y a une partie de ton entourage, en tout cas, tu le disais pour ta conjointe tout à l'heure. qui commencent à voir que tu changes, en fait, qui ne te reconnaissent plus, comme si ce n'était plus toi.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Et c'est plus moi parce qu'ils se disent que ce n'est plus le bon vivant qu'on connaît. Quand même d'un côté, pas le bon vivant, mais quelqu'un qui ne se prend pas la tête, en tout cas, sur ça.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Et surtout que moi, c'est vraiment quelque chose, depuis que je suis petit, j'adore partager des repas avec des personnes. C'est un moment plus que la nourriture en soi. C'est vraiment le côté festif d'être ensemble. Voilà. Voilà, et là, ça devient une pression, en fait. Ça devient une pression de me dire, je vais manger chez mes parents ou ma belle-famille ou chez des amis. Ça peut sortir aussi, voilà, en restaurant, ça commence à devenir un petit peu une pression, quand même. Et puis, vient l'été aussi, justement, et là, ça a été très compliqué parce que je pars en vacances d'abord avec des amis, et puis quand on part avec des amis, en général, et puis même l'été, il y a quand même ce côté très festif, justement, où on part ensemble, on a envie de faire la fête. Mais justement, je me mets à aller courir quand même avec eux le matin levé plus tôt. Mais je motive des amis à moi qui sont sportifs, d'ailleurs ceux qui m'avaient motivé à faire le semi-marathon. Ils s'en rendent compte quand même parce que déjà physiquement quand ils me voient, c'est la première fois qu'ils me voient torse nu depuis des mois parce qu'on a eu l'hiver etc. Ils disent Ah ouais, t'as quand même beaucoup perdu là, t'es sûr que ça va ? Et je me dis Oui oui, on me promet que ça va C'est vrai que moi, je ne m'en rends pas vraiment compte non plus, mais je le vois sur les photos quand même. Même quand je le vois, je dis...

  • Speaker #0

    Oui, il y a quand même une prise de conscience, un corps change et qu'il y a quelque chose... Comme s'il y avait une petite alerte qui s'allume, en fait.

  • Speaker #1

    Moi, j'ai du mal. Je n'ai pas beaucoup confiance en moi et j'écoute beaucoup les autres. À la fois, c'est bien et à la fois, ce n'est pas bien parce que justement, j'ai du mal à me faire mes propres avis. J'ai besoin d'avoir beaucoup d'avis pour pouvoir me créer le mien. Et du coup, en fait, là, je commence à avoir des petits signaux d'alerte d'autres personnes et je me dis... Peut-être que je les écoute quand même, mais ça change. Le problème, c'est que ça rentre dans une oreille et ça sort dans l'autre. Donc en fait, je continue quand même là-dessus. Et puis, on fait ces 3-4 jours entre copains. Et derrière, je pars en vacances avec ma copine. On continue nos vacances. Et c'est pareil, en fait, je me lève à 6h30 le matin pour aller courir. Sachant qu'on allait marcher l'après-midi beaucoup, parce que déjà, on aimait bien marcher, etc. Mais voilà, c'était... Elle, elle s'inquiète aussi, parce que déjà, elle est triste que le matin reste. on se lève plus ensemble aussi que je parte comme ça que je revienne c'est l'été il fait chaud je mange pas assez elle veut manger un restaurant je dis bah non j'avoue que je préfère acheter une salade quelque part donc il commence à avoir des privations et je commence aussi à lui elle aussi elle a pas du tout mis de choses et puis elle culpabilise elle même de prendre des choses alors que moi je les prends pas et moi je lui dis mais vas-y prends les prends les mais elle veut pas en fait parce qu'elle veut enfin dans le sens avant c'était pas un sujet c'était ça c'était pas un sujet c'était spontané si elle disait tiens j'ai envie d'une glace et moi non bon c'est rare que je dise non à l'époque mais ça pourrait être l'inverse c'est peut-être moi qui disais tiens j'ai envie d'une crêpe elle va me dire moi j'en veux pas mais prends là fais ce que tu veux il n'y a pas de soucis là ça commence à être compliqué aussi je vois qu'elle en souffre aussi on se dispute beaucoup parce que je commence à essayer de faire des remarques en disant voilà je voulais faire plaisir j'ai mangé la glace du coup demain tu vois je vais devoir aller courir plus souvent encore plus longtemps me priver de manger ça je mangerai pas tel truc etc aïe ça devient difficile, quoi. Je vois qu'elle commence à en souffrir, et moi, je commence aussi à en souffrir. Là, je me rends compte aussi un peu que ça devient restrictif, parce que là, je commence quand même à avoir une belle perte de poids, parce que je devais être aux alentours des 55 kilos. Et donc là, 25 kilos, quoi, en très très vite. Depuis le mois de décembre, ça faisait même pas un an, quoi. C'est rapide. Et donc voilà, on continue aussi, je pense aussi à ça, parce que là, j'ai vraiment... Le choc que j'ai eu... Le plus important, c'est mes beaux-parents. On part en vacances sur le même lieu de vacances chaque année. Et puis, voilà, donc pareil, ils me voient torse nu. Ils paniquent et puis ils voient que, pour le coup, je suis dans la restriction complète, là. C'est-à-dire que je ne partage plus aucun moment d'apéritif. Je dis, non, je n'ai pas faim, je n'ai pas envie. Voilà, je mange beaucoup moins. Je leur dis non, stop, stop dans les quantités. Ils voient quand même leur fille assez triste. Et là, justement, à midi, ma copine est partie faire une... course et je suis avec eux et là ils ont été très très brutal pour le coup là je leur en ai voulu mais à la fois ça n'a pas été si mal que ça mais ils m'ont fait comprendre que ça allait pas ils m'ont dit là tu vas fallait c'était vraiment des remarques alors du coup un peu de tête justement trop violente d'un coup mais vraiment tu vas finir à 40 kg tu vas finir à l'hôpital tu vas mourir est en train de rendre malheureuse notre fille où ça nous rend triste mais surtout là on On pense vraiment plus à notre fille qu'à toi. Tu nous inquiètes physiquement, mais elle, ça va vraiment pas du tout. Et puis, vraiment, je m'en prends vraiment plein la tête, quoi.

  • Speaker #0

    Oui, c'était vraiment à la hauteur de leur inquiétude, en fait. À la fois pour toi et pour leur fille.

  • Speaker #1

    C'était spontané d'un côté aussi, mais ça m'a fait vraiment beaucoup de mal moralement et je m'en suis voulu beaucoup. Mais plus pour ma copine que pour moi en soi. Mais bon, quand même, je me dis, ouais, c'est vrai que si... Enfin, ça va pas quand même. Mais je continue quand même. Enfin, je continue quand même à aller courir, etc. À faire mon sport, à manger moins. Même si devant eux, j'essaie de faire... Enfin, voilà. Ça a quand même brisé un peu quelque chose en plus de notre relation qui était plutôt chouette avec eux et sur le moment. Donc voilà, c'était pas top top. Et puis, les vacances, justement, se terminent, entre guillemets. la partie vacances où on part ensemble. Et on rentre. Et là, je me dis déjà, c'est un soulagement, en fait, de revenir. C'est la première fois que je me dis ça, parce que d'habitude, je rentre de vacances, je suis déprimé. Mais là, c'est un soulagement de pouvoir revenir et reprendre mes habitudes et faire ce que je veux, en fait.

  • Speaker #0

    Que la maladie puisse retrouver toute l'attitude, en fait, pour eux.

  • Speaker #1

    C'est ça. Et vraiment, je me dis, waouh, c'est super. Là, je vais pouvoir reprendre les choses en main. Et là, je re-augmente le sport. C'est-à-dire que je traite d'autres sports. Je me mets à faire de la piscine en plus de la course à pied, mais le même jour. Je mange moins encore, je supprime des aliments les jours où je ne fais pas de course à pied. Et vraiment là, ça devient obsessionnel. Et c'est compliqué parce qu'on ne pense plus qu'à ça justement. Je pense le matin, je me réveille, c'est qu'est-ce que je vais manger pour faire ça ? Est-ce que je peux manger ça aujourd'hui ? Qu'est-ce que je mange ce soir ? Et on pense vraiment que ça devient...

  • Speaker #0

    Oui, ça prend quasiment toute la place là. Donc là, on est à peu près. Une année après. Oui,

  • Speaker #1

    on arrive à une année.

  • Speaker #0

    Tu ne courrais pas le semi-marathon avec nous ?

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    Le marathon que tu n'as pas couru.

  • Speaker #1

    Que je n'ai pas fait parce que je ne me sentais pas prêt déjà. Oui,

  • Speaker #0

    puis ce n'était pas le sujet.

  • Speaker #1

    C'était pas le sujet, mais bon, l'idée me trotte dans la tête. Et d'un côté, c'est malsain en fait parce que je m'inscris au suivant. Donc, je me dis que j'ai quand même une préparation. Et du coup, j'ai cette excuse-là qui commence à pouvoir me permettre de refuser les sorties sociales. De voir des gens, etc. en disant… je suis désolé, mais là, j'ai couru aujourd'hui, je suis en entraînement, je prépare le semi-marathon. Le semi-marathon, c'est en mars. Et en fait, on est en septembre, à part l'oeuvre d'octobre. Donc les gens se disent, il faut de la préparation, mais il ne faut pas exagérer non plus. Mais surtout qu'avant, comme je dis, j'étais quand même un bon vivant et je sortais tous les... La semaine, c'était spontané. Et là, vraiment, je refuse toute sortie en semaine. Et ma seule sortie, c'est soit le vendredi soir, soit le samedi soir. Ça reste cette Ausha.

  • Speaker #0

    Oui, très, très cadré.

  • Speaker #1

    Très, très cadré, voilà. Et c'est là où je me permets, entre guillemets, des abus. Que ce soit, on va dire, un peu d'alcool et puis de la nourriture, on va dire, en plus type fast-food ou des choses plus riches. Et c'est là que je m'accorde ça. Tout en faisant n'importe quoi, je commence à monter à 20 km de course à pied le lendemain d'une soirée comme ça ou d'un abus, sans après manger jusqu'au soir.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. Oui, en fait, il y avait à la fois le sport et le jeûne qui venaient compenser.

  • Speaker #1

    Voilà, le jeûne et...

  • Speaker #0

    Des crises alimentaires considérées comme pas bonnes,

  • Speaker #1

    quoi. C'est ça. Le temps passe et ça devient un rang ritualisé avec cette fameuse sortie exceptionnelle du week-end et ces grosses courses à pied du samedi ou du dimanche, très, très prononcées avec, en plus, la fatigue. Mais je ne sens pas encore physiquement que ça joue beaucoup. Mais avec des jeûnes vraiment importants, enfin, jusqu'au soir, là, je commence par contre à sentir que j'ai faim.

  • Speaker #0

    Je sens vraiment à sentir que j'ai faim. Puis arrive le mois d'octobre justement, un an après. Et puis j'avais quand même quelques petites recherches et je tombe sur le TCA justement, anorexie mentale. Donc je commence à me dire, ah oui, je souffre de ça. Parce que ma copine avait fait des recherches aussi, donc elle m'a envoyé des recherches.

  • Speaker #1

    J'allais te demander ce qui t'avait fait chercher et qu'est-ce que tu cherchais exactement ?

  • Speaker #0

    C'est elle qui a cherché en fait vraiment de base, mais qui m'a transmis des articles et des choses comme ça. Et après je l'ai lu et je me suis dit... ça me ressemble quand même un peu je suis quand même content parce que je ne me suis pas dit je ne suis pas dedans en fait je me suis dit je suis dedans mais encore une fois l'admettre oui mais faire des choses pour quelqu'un c'est pas la même chose oui tu vois bien que ce sont deux étapes différentes en fait te

  • Speaker #1

    rendre compte que tu es dans un trouble l'admettre ce qui n'est pas rien de pouvoir prendre conscience de ça je ne sais pas comment toi tu l'as vécu mais c'est quand même une étape qui n'est pas simple non ?

  • Speaker #0

    Non, ça n'a vraiment pas été simple. J'essaie d'analyser un peu mon corps des fois et quand je vois des symptômes comme ça, je me dis Ah bah quand même, il y a de fortes chances que je sois là-dedans, mais bon, par contre, je ne cherche pas forcément à guérir. Je me dis J'y suis, on va voir comment ça se passe avec le temps. Mais là, je commence par contre à en parler à mes Ausha ce moment-là. Les amis, justement, sont de la même génération, donc ils comprennent assez... Et puis de toute façon, ils l'ont vu. Ils ont vu que finalement ça n'allait pas et ils se disaient Mais voilà, ça va pas. Et donc ils se disent Bon bah voilà. Et puis... vraiment pas dans le jugement, très cool, on va vers tout pour t'aider. Justement, je tiens à souligner ces amis qui ont été aussi amigables parce que je me suis éloigné vraiment de mes relations sociales, entre guillemets. Forcément, je sors qu'une fois par semaine, donc je vois beaucoup moins de monde.

  • Speaker #1

    Et oui, et on voit bien dans l'évolution du trouble comment petit à petit, c'est venu impacter différents plans de ta santé, en fait. Quand on parle de santé physique, mentale et sociale. Là, vraiment, petit à petit, c'est venu gagner toutes ces trois sphères-là. C'est ça.

  • Speaker #0

    Exactement. J'en parle à mes parents aussi, qui avaient la vision de l'anorexie, c'est se faire vomir. Le terme anorexique, moi, je pensais ça au début, avant d'avoir fait des recherches. C'est pour ça qu'on m'a dit anorexie. Non, je n'en souffre pas. Mais en fait, anorexie mentale, il y en a tellement de troubles différents que je n'étais pas au clair sur le sujet. Et oui, mais oui. Et voilà.

  • Speaker #1

    On est tellement en tête avec ces clichés de la jeune adolescente hyper maigre hospitalisée avec une tonde qui refuserait de grandir.

  • Speaker #0

    C'est ça. Et puis, du coup, moi, j'en parle à mes parents, mais je leur envoie des articles là-dessus. Ils s'en saignent. Ils ont l'air d'avoir compris. Et puis, voilà, tout le temps, mes parents sont assez compréhensifs, entre guillemets, pour mon bien-être. Ils ont toujours été présents quand même. Mais bon, après, au final... ils n'ont pas tout à fait compris non plus, parce que je revois des repas après, derrière, où mon père dit, non, t'inquiète pas, je sais que t'es au régime. Non, je ne suis pas au régime. Mais bon, il avait quand même... Je sais qu'il a lu les articles, qu'il a écouté ce que je lui ai envoyé, qu'il m'a quand même écouté, donc ils sont quand même là. Mes amis sont... Je leur ai dit, voilà, ils savent, ils ont envie d'en parler, ils n'en parlent pas d'eux-mêmes, en tout cas. Mais bon, ça continue quand même, dans le sens où... je sens que je perds encore du poids, que j'ai encore envie d'en perdre je vais voir mon médecin, j'ai besoin de faire une prise de sang ou d'un certificat médical d'ailleurs et puis lui aussi me dit parce que je l'avais pas eu depuis un an, il y a une belle perte de poids là attention, là franchement si vous descendez en dessous de ce poids là, c'est très inquiétant très très inquiétant et donc ça quand même, ça me met un petit coup aussi en me disant, ça va vraiment peut-être pas mais bon, ça reste encore compliqué quoi, j'essaie de me dire bon allez, on va se bouger mais voilà oui Et je commence aussi justement une thérapie avec une psychologue spécialisée dans l'alimentation. En tout cas, j'essaie de me dire, on va essayer de chercher d'où vient ce trouble alimentaire, etc. On va essayer de le guérir.

  • Speaker #1

    C'est-à-dire que là, tu passes, ça y est, à je veux m'en sortir. Ou en tout cas, je commence à demander de l'aide.

  • Speaker #0

    Voilà, c'est ça. Je voyais déjà une psychologue à l'époque parce que j'ai eu d'autres soucis dans ma vie. C'est-à-dire ce que je voulais faire de ma vie, trouver le métier que je voulais faire. Grâce à cette personne-là, j'ai réussi à faire ça. d'ailleurs ça m'a permis de trouver ce que je voulais faire et elle me dit je suis plus capable de vous aider pour le trou alimentaire là je peux pas j'ai pas les capacités de le faire donc j'ai vous envoyé vers une collègue à moi qui peut vous aider et en parallèle de ça moi je me dis je vais voir aussi une nutritionniste qui a été d'abord un échec la nutritionniste parce qu'au final avant même de m'avoir vu elle avait déjà préparé un menu alimentaire donc je trouvais ça très particulier qui mettait des quantités que déjà moi je mangeais plus que ça de base donc j'étais bon Peut-être que je suis tombé sur la mauvaise, peut-être, mais je vais faire psychologie déjà, et puis on verra après. Et donc, la psychologue que j'ai vue, très bien aussi, mais on essaie de remonter à tout peut venir ce trouble alimentaire-là. Et j'en viens au fait de me dire que justement, plus jeune... Pour le coup, j'ai des parents assez compréhensifs, mais très stricts sur pas mal de choses. Scolairement, il fallait vraiment que je fasse attention. Je n'avais pas forcément le droit de voir des amis quand je voulais. Enfin, ils ne me laissaient pas aller dormir chez mes copains. Je ne sais pas pourquoi. Je n'ai jamais eu trop cette discussion-là. Très stricte, même. J'étais passionné de football. Donc, de jouer en club, ils n'étaient pas d'accord parce que ça allait, soi-disant, impacter ma scolarité, etc. Mais par contre, je me suis rendu compte d'une liberté totale sur la nourriture. Je mangeais ce que je voulais. Quand je voulais. ce qui pourrait être plutôt positif de se dire j'ai grandi sans interdit sans crispation autour de en fait ces interdits ils étaient pas placés sur toutes les autres choses autour que ce soit toutes les activités que je pouvais faire mais alors sans alimentation je faisais ce que je voulais au final c'était le seul espace dans lequel tu pouvais faire tout ce que tu voulais c'est ça j'ai jamais été contrôlé sur ça un goûter je pouvais prendre voilà

  • Speaker #1

    je peux me manger un paquet de gâteaux en entier alors outre le côté c'est bien de ne pas être privé mais bon malgré tout c'est plein de sucre etc et puis voilà je veux dire il n'y a pas que ça mais il y a quand même un impact mais moi ce que j'entends mais tu vas me dire si tu es d'accord c'est qu'il y avait un contrôle très très poussé en fait sur plein de choses quasiment tout en fait mais alors là l'alimentation c'était nos limites quoi c'était nos limites Et que peut-être, du coup, ça a encouragé à ce que tu compenses, en quelque sorte, les autres interdits.

  • Speaker #0

    Voilà, je pense là-dedans. Après, voilà, moi, je sais que mon papa aussi, c'est un très gros gourmand. Et pareil, il a été, lui, en situation d'obésité plus jeune. Enfin, moi, je l'ai connu quand j'étais tout petit, obèse. Et après, il a eu une énorme fulgurance de perte de poids, où il est pareil avec la course à pied, lui aussi, d'ailleurs, à l'époque.

  • Speaker #1

    Ah, tiens.

  • Speaker #0

    Et justement, il a mis... Enfin, j'ai... pas senti forcément de privation, lui. En tout cas, j'étais petit, donc je ne me rends pas forcément compte. Maintenant, il a un poids où il s'est stabilisé. Justement, il est très bien. Je ne sais pas le juger, mais lui, il se sent bien. Et puis, il est en bonne santé. Il n'a jamais repris du poids. Il court toujours. Il fait toujours beaucoup de sport et tout. Par contre, il ne se prive pas. Oui,

  • Speaker #1

    tu ne penses pas que ça a basculé dans une forme de contrôle, d'hypervigilance et de troubles, finalement.

  • Speaker #0

    Non, non, mais voilà, donc j'ai connu ça aussi, j'ai connu ma mère qui ne mange pas le midi, alors qu'elle est un métier actif aussi, où elle bouge beaucoup, elle est à l'agence hospitalière, enfin elle intervient chez, elle bouge beaucoup, elle marche beaucoup, donc elle est, voilà, mais elle ne mangeait pas le midi, elle faisait attention aussi, j'ai l'impression sur ça, je ne sais pas si c'était de la privation elle aussi, et c'est toujours le cas d'ailleurs, ou si c'est, voilà, ou si c'était parce qu'elle n'avait pas le temps ou pas, parce qu'elle me dit qu'elle n'avait pas le temps, mais ça... Donc j'avais quand même ce côté-là. Et donc des parents qui ne mangent pas le midi aussi, ça fait qu'ils mangent tôt le soir. Donc à 18h, c'était limite à table à 18h. Et moi, quand j'étais petit, je goûtais à 16h30 comme tout enfant. Et 18h, je n'ai pas forcément faim, mais je passe à table. Et puis j'ai refain à 20h, donc je mange quelque chose derrière. Et il y a un moment donné aussi où j'ai déconnecté de ce moment repas que moi, j'adorais beaucoup avec mes parents. Mais vers 13 ans, je leur ai dit, moi, je ne mange pas à 18h. Donc je suis désolé, mais je mangerai après. Donc, j'ai déconnecté de ce moment-là avec eux. Plus de moments de repas aussi partagés avec ma fille. Et repas tout seul à 20h. Voilà. Et puis, mais quand même, du coup, moins de contrôle aussi. Parce qu'après, il ne s'est jamais été contrôlé. Mais du coup, je mangeais ce qui s'était prévu, mais je me faisais des choses en plus. Et puis, voilà. Etc. La chance que j'avais, c'est que j'ai toujours fait beaucoup de sport aussi. Donc, ça m'a permis de ne pas non plus avoir une mauvaise santé, entre guillemets. Et puis, voilà. Mais j'avais eu des remarques aussi. J'avais 11 ans d'un médecin qui m'avait dit... vous êtes en surpoids, ça va pas. J'avais prévenu mes parents, mais mes parents n'avaient pas fait forcément d'efforts, justement. Et puis, j'ai grandi. Je faisais beaucoup de sport et c'est passé.

  • Speaker #1

    Et oui, et puis 11 ans, ça peut être un âge aussi où, tu sais, je ne sais pas si tu as remarqué ça, les enfants, ils ne font pas tout en même temps, en fait. Il peut y avoir cette croissance au niveau du poids. Et puis après, c'est la taille qui suit. Je ne sais pas si... Si t'as remarqué ça, aussi, mais les garçons, ils vont grandir beaucoup des mains et des pieds à un moment. Et puis après, il y a le reste qui va suivre.

  • Speaker #0

    Ouais, je dis ça.

  • Speaker #1

    Tout se fait pas en même temps, quoi. Et donc, c'était plutôt ce phénomène-là, en fait.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Mais c'était des remarques quand même. C'est ça,

  • Speaker #0

    j'ai eu des remarques du médecin. Puis on arrive au collège aussi. Et puis même si j'ai jamais eu de remarques avant à l'école élémentaire, j'ai eu des petites remarques de camarades. Ah là là, t'es quand même... T'as un peu de ventre quand même, etc. Mais ça ne m'a jamais trop travaillé non plus à cette époque-là. Et puis, c'est passé tout seul, en fait. J'ai grandi, d'un coup. Et puis, j'ai toujours adoré le sport et le foot à l'époque, vraiment beaucoup. Et donc, j'en faisais énormément, énormément. Donc, je pense que je continue. Je n'ai jamais vraiment changé mon alimentation. Mais du coup, en fait, vu que tellement je faisais de sport, je pense que... C'est ce qu'on pensait.

  • Speaker #1

    C'est ça. C'est-à-dire que moi, je le dirais autrement. Je dirais que tu répondais à tes besoins. Voilà,

  • Speaker #0

    je répondais à mes besoins exactement sans forcément chercher à y répondre et sans prendre la tête.

  • Speaker #1

    Voilà, c'est ça, naturellement. Tout comme tu as su à un moment dire à tes parents Non, moi, 18h, je n'ai pas faim. J'ai envie de manger quand j'ai faim.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Donc, vraiment connecté, en fait. à tes besoins et à ta faim.

  • Speaker #0

    Voilà. Je vois que ça part de là, quand même, cette problématique. Et puis après, quand j'y réfléchis, justement, le psychologue me demande s'il n'y a pas des remarques qui m'ont touché. Et effectivement, des remarques m'ont touché. Alors comme ce médecin-là, j'ai un souvenir en classe découverte avec des amis où on s'apprête à prendre notre douche. On est assis. Puis j'ai un copain qui dit Ah, regardez, j'ai du ventre. Et en fait, c'était la plissure parce qu'il était plié, alors que moi, j'avais quand même un peu de ventre. Et donc ça m'a quand même... un peu marqué à cette époque-là, ce côté, bah, ces remarques au collège, t'es un peu serré dans tes vêtements, quand même, le médecin, la remarque du médecin, et puis je repense après, aux années d'après, où, je m'étais dit aussi, je serais jamais maigre, moi ou mince, j'ai jamais, genre, j'ai pas été non plus, je me suis jamais senti gros, mais je me suis, enfin, voilà, dans ce jugement de grossophobe, entre guillemets, on verra moi-même, mais je me suis toujours dit, bah, t'as du poids, t'as du ventre, c'est comme ça, c'est ton... tu descendras pas en dessous de tel poids, tu monteras peut-être plus, mais en tout cas, c'est... C'est comme ça, tu peux pas le choisir. Mais des remarques quand même, et puis voilà, des... Pareil, du coup, les années passent, donc je pense aux réflexions que j'ai pu me prendre, qu'on m'a infligées, ou je repense à des vestiaires de football, justement, où je m'étais mis en club à l'époque. Je me suis mis en couple avec ma copine, justement, et des amis qui me font Ah, ça se voit que t'es mis en couple, là, le ventre, oula, t'as bien pris, là, t'as bien pris du ventre. Mais bon, ça me touche, mais en soi, rien à faire, de toute façon. Enfin, ce n'est pas grave, c'est comme ça, je suis comme ça. Je ne changerai pas, je ne suis pas capable.

  • Speaker #1

    Oui. Et en même temps, je reste avec ce que tu disais tout à l'heure, de l'importance de la vie des autres, en fait, pour que toi-même, tu te forges ton propre avis et tout ça. Comme s'il y avait eu un empilement de choses, en fait, de réflexions qui, sur le coup, n'impactaient pas plus que ça. Peut-être que c'était un petit peu difficile, mais tu passais à autre chose, en fait. Et puis, petit à petit, une pierre, une autre pierre, une autre pierre. et c'est venu se cristalliser peut-être au moment où tu commences ce parcours que tu nous as raconté et que ça bascule du coup dans le trouble alimentaire en fait.

  • Speaker #0

    C'est ça, ouais, exactement. Donc voilà, des réflexions comme ça qui m'ont marqué, même d'amis très proches, un de mes meilleurs amis qui m'appelait Gros Juju. Pour lui, c'était pas méchant, mais en fait, et moi à l'époque, ça n'était pas forcément en fait. Mais là, quand j'y repense, ça m'a...

  • Speaker #1

    Maintenant, tu le vois autrement en fait.

  • Speaker #0

    Voilà, c'est ça. Et en fait, vu que je m'étais dit que je ne crée jamais mince, je m'étais privée sur plein de trucs. Je me privais sur des choses que j'ai envie de mettre pour m'habiller et que je ne mettais pas parce que je me disais que ça ne me mettrait pas en valeur. Et du coup, de devenir mince, je m'en passe du coquelin un peu, mais du coup, je fais des vêtements que j'ai envie de mettre, des choses que j'ai envie de mettre, d'assumer des parties de mon corps que je n'assumais pas avant. Et ça devient génial aussi. Je me dis que c'est trop bien. Et puis la santé aussi, parce que vu que j'avais l'époque... Covid, etc. Après, je bascule encore dans le temps, mais on fait moins de sport. J'avais lâché un peu le sport depuis que j'étais en couple aussi, pour consacrer plus de temps à ma copine aussi. Et du coup, là, le fait de faire du sport, de faire attention à ce que je mange aussi à l'époque. Et puis voilà, je me sens même mieux physiquement quand même aussi. Au début, la santé, je me sens vraiment mieux.

  • Speaker #1

    Il ne serait-ce qu'avec la reprise d'une activité physique, qui a toujours été sportif et qui, comme beaucoup beaucoup d'entre nous, pendant le Covid, c'était compliqué. Puis en plus, on nous bassinait avec des messages Attention, attention ! Bon, je ne sais pas si ça a eu un impact aussi, mais tu te sentais du coup privé de quelque chose qui te fait du bien.

  • Speaker #0

    C'est ça. C'est ça, c'est exactement ça.

  • Speaker #1

    Et puis ce que j'entends aussi, que je trouve vraiment intéressant, c'est qu'en tant qu'homme, tu peux aussi témoigner du fait que les injonctions à la minceur, qui sont d'autres... types qui peuvent se focaliser sur le ventre par exemple, mais la préoccupation pour les vêtements et tout ça, c'est partagé aussi ça.

  • Speaker #0

    Exactement, je pense qu'il y a très peu d'hommes qui assument ça et des fois, moi j'hésite à faire attention parce que je vois d'autres personnes que je connais dans mon entourage, des hommes justement, et je sens des petits signaux et je me dis est-ce que c'est moi qui en fait peut-être trop mais effectivement on n'ose pas en parler, on n'ose pas dire, désolé de le dire, je trouve ça bête de ne pas le faire parce qu'on est un homme ou pas, soit c'est important. d'en parler ça fait du bien et de pas se dire que c'est un problème de femmes, c'est un problème d'être humain tout court. qui peut arriver à n'importe qui.

  • Speaker #1

    Et cette préoccupation par rapport à l'image de soi, l'image corporelle, c'est un problème sociétal, au-delà du genre de la personne.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça.

  • Speaker #1

    C'est ça aussi que tu nous soulignes.

  • Speaker #0

    Surtout que moi, j'ai très peu confiance en moi. Le temps fait que je prends confiance en moi, mais physiquement, ça m'a aidé aussi à prendre confiance en moi parce que je n'avais pas du tout confiance en moi physiquement. Et même cette image de minceur, alors qu'est bête, parce qu'on est mince, qu'on a confiance en soi, qu'on fait bon à... Justement, j'ai plus fait peur. à mon entourage, d'être aussi mince que je me suis plu ou que j'ai pu plaire à d'autres personnes autour de moi, parce qu'en fait, voilà, ce qui compte, c'est... Et puis même, c'est pas l'image qu'on revoit forcément, c'est... Voilà. Même moi, je me suis fait peur, quand je me revois des photos. Voilà. Et oui,

  • Speaker #1

    et oui. Et donc, nous en étions à cette thérapie, que tu commences. Donc là, on est en 2022,

  • Speaker #0

    2023. C'est ça. Et puis, du coup, bah ouais, je commence à... prendre en conséquence ces choses-là. J'essaie de remanger un peu plus, surtout par rapport au sport parce qu'en plus, je me blesse avec le sport. Je me blesse.

  • Speaker #1

    Eh bien oui. J'allais dire que ce qui devait arriver, ça a pris un peu de temps, mais ça a fini par arriver.

  • Speaker #0

    Première blessure avant le semi-marathon qui me traumatise pas mal et qui mince. Et puis, je vois un kiné qui m'aide quand même aussi et donc qui me permet de le faire. Et donc, j'ai fait le semi-marathon, tout se passe quand même bien, mais je reste blessé. Je me blesse plus facilement. Je sens que mon corps est très fragile. j'avais atteint les 50 kilos et justement ça va pas donc là je me blesse ça me fait paniquer parce que je me dis le sport c'est ma compensation donc si je me blesse j'ai plus ça et c'est ce que j'avais vu dans d'autres témoignages je pense aussi à ça je suis plus capable de me restreindre complètement c'est impossible, je l'ai trop fait vu que je suis vraiment en situation de justement des fois j'ai connu cette façon de faire extrême que je sais je peux plus le faire Je ne peux plus me dire demain je ne mangerai pas, je vais jeûner à tel moment. Des fois je le prévois, mais incapable de pouvoir le faire. Alors j'aimerais restreindre, mais je vais manger. Parce que je ne peux plus ne plus manger. Je ne suis pas capable. Ça ne marche plus. Ces sentiments de puissance, je suis capable et la faim n'est plus... Je sens que j'ai faim et ce n'est plus possible avec le sport. En plus j'ai quand même augmenté l'activité sportive aussi. Oui. Voilà. Et donc, le temps passe et cette année 2023, on va dire, je me sens dans la guérison toujours. Mais bon, il y a sur le sport compensation. Mais je recommence à manger un peu normalement, conservant toujours, par contre, beaucoup d'activités sportives. Parce que derrière ça, je me dis maintenant, on va quand même viser un marathon. Mais c'est un peu une excuse parce que je vis ce marathon en me disant d'un côté, j'ai envie de le faire vraiment. Mais aussi, il y a ce côté où je vais pouvoir continuer à faire attention.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    et puis continuer le sport au niveau où je le pratique voilà malgré tout ça reste cool pour moi au début parce que je me dis à la fois c'est vrai et à la fois c'est faux je vais quand même pouvoir refuser des propositions sociales dans la semaine je suis en préparation de marathon c'est vrai tu vas faire ça je comprends que tu puisses pas c'est pas grave et puis donc je prépare ce marathon mais les choses changent quand même autour de moi c'est à dire qu'on voit des efforts on voit une petite prise de poids sans forcément de remarques de la part des autres et justement des remarques bienveillantes plutôt des amis qui ont compris faut pas dire ah t'as repris du poids c'est super c'est vraiment ta meilleure mine ta meilleure mine on est content ce sont plus qu'autre chose et puis moi à côté de ça du coup j'essaie de supprimer des choses donc je supprime la balance de tous les jours et c'est vrai que voilà là je... c'est sur le cas, je me pèse une fois tous les deux mois et encore, c'est parce que je suis médecin peut-être et si vraiment j'en ai besoin parce que, alors, ça si, ma copine a été d'une aide formidable là-dessus parce qu'elle l'a caché, je lui ai demandé qu'elle l'a fait,

  • Speaker #1

    elle l'a caché et tu as réussi ce sevrage là c'est ça du coup,

  • Speaker #0

    j'augmente le sport j'augmente forcément la course aussi, le kilométrage je suis à des 30 kilomètres de course le week-end et la semaine des courses de 20 km, des choses comme ça, sans forcément bien compenser non plus. Sans forcément bien compenser. Forcément, le corps, il tient, il tient, mais il lâche aussi au bout d'un moment. Peu de temps avant ce marathon, c'était cette l'année 2024, je me tords la cheville trois semaines avant. Il s'avère que j'arrive à faire ce marathon, ça se passe super bien, etc. Et derrière ça, je pars une semaine en vacances, avec ma copine aussi. Et bon, je suis en manque de course, mais on me dit de me stopper quand même par rapport à la course. pour sa pied je panique quand même encore des écarts alors qu'elle me dit mais t'as le droit de te reposer enfin t'as fait tu sors d'un marathon etc c'est compliqué mais bon je rentre de cette semaine de marathon je recours beaucoup le week-end tout se passe bien je recours beaucoup le lundi et là c'est la grosse blessure tendinite au niveau des adducteurs mais c'est quelque chose qui est très douloureux en chaleur et qui me dit quand même que oula va falloir diminuer quoi va falloir stopper et Et là, je me suis dit... tu es en phase de guérison, mais tu n'es toujours pas guéri parce que le sport reste une compensation.

  • Speaker #1

    Oui, parce que tu n'en avais pas forcément conscience. Tu avais avancé sur les causes du trouble.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Sur ce qui t'avait amené à ça. Mais voilà, la maladie était toujours en pleine possession de ses moyens, finalement. C'est ça,

  • Speaker #0

    parce que j'écoute tous les conseils. Mon alimentation change, je le remange quand même en plus en grande quantité. Mais on va dire que je pars quand même sur des courses à pied, des fois à l'époque. Je pense à un marathon, je pars 30 km courir le samedi, sans eau, sans nourriture sur moi, et en fait, le corps en a besoin, dans les moments de sport. Et puis voilà, je mange. Mais ma comédie, elle me signifie, tu ne manges pas beaucoup plus que si tu mangeais normalement. Et voilà, en fait, du coup, je reprends du poids dans ces années-là aussi, mais pas tant que ça. C'est-à-dire que je reprends un poids, mais je pense que je suis encore très loin du poids que je dois atteindre pour être bien physiquement et ne pas me blesser tout le temps. Parce qu'en fait, voilà. Et ça, je me suis rendu compte, du coup, Zik, les TCA mènent aussi à moi, en tout cas avec le sport, à la bigorexie.

  • Speaker #1

    Oui, je crois que c'était en plein dedans.

  • Speaker #0

    Vraiment, parce que... Et j'en suis dedans encore, parce que je me rends compte, même ce prépa-marathon était une excuse aussi pour continuer à faire beaucoup d'activités physiques, me donner le droit de manger plus, en fait. Le sport, c'est bien pour la santé, etc., mais attention, parce que ça est encore particulier quand on souffre de TCA, parce que ça reste quelque chose de compensation. Et en fait, ça nous permet de nous donner des droits, de se dire, j'ai le droit de manger grâce au sport. Mais en fait, non. C'est juste qu'avec le sport, on a besoin de manger. On a besoin de manger tout fort. Oui,

  • Speaker #1

    c'est une permission conditionnelle de manger. Je peux manger parce que c'est mon sport. Et non pas, je mange parce que j'ai faim ou j'ai envie de manger. Voilà,

  • Speaker #0

    c'est ça.

  • Speaker #1

    Manger, quoi.

  • Speaker #0

    Et du coup, ça va. Parce que j'étais vraiment avec une heure et demie de vélo par semaine, 200, 400 muscu. des 80 km de course par semaine qui ont vraiment épuisé mon corps parce que je n'en ai pas assez. Je m'en rends compte toujours et ça a été là. Les mois qui ont suivi, c'est pour ça que je leur dis maintenant, je ne suis pas guéri des TCA. Je suis dans la guérison.

  • Speaker #1

    Tu es en chemin.

  • Speaker #0

    Je suis en chemin, c'est encore loin, mais ça va beaucoup mieux. Mais fait de cette blessée, on se rend compte qu'on est devenu addict vraiment au sport.

  • Speaker #1

    C'est là quand tu as dû physiquement arrêter, qu'il y a une impossibilité physique. C'est ça. en fait.

  • Speaker #0

    C'est ça,

  • Speaker #1

    ouais. C'est là que tu as pris conscience, c'est ça, de cette addiction ?

  • Speaker #0

    Ouais, c'est ça. Je me suis vraiment conscience de cette addiction et que c'est pas bon, quoi. Malgré tout, voilà, j'adore le sport depuis que je suis enfant. Donc ça aurait été très compliqué de ne pas pouvoir faire sport. J'étais vraiment l'élève même à l'école qui voulait faire le sport, quoi. Il y en a plein qui disaient que c'était ça et moi j'étais vraiment le moment heureux de ma journée. T'as pas dû te faire ferrer. Exactement, voilà. C'est pour ça que j'ai été très frustré enfant d'avoir été privé de club. et des choses comme ça. Je pouvais faire du sport, mais il fallait que ce soit... C'est mon père qui le choisissait, etc. Enfin, réguler, je faisais du sport ce que je voulais, mais il ne fallait pas que ce soit quelque chose qui soit le premier dans ma vie, mais qui prenne du temps sur le scolaire, etc.

  • Speaker #1

    C'est ça, c'est ça. Et tu dirais que tu en es où, alors, aujourd'hui ? Comment tu te sens dans ton quotidien ? Quelle place ça continue à prendre ou pas ? Comment tu vois que les choses ont évolué, là ?

  • Speaker #0

    Le TCA ou le sport ? tu veux dire ?

  • Speaker #1

    Pas les deux.

  • Speaker #0

    Les deux, pas le sport. Les deux sont liés. Les deux sont liés mais c'est encore là. Ça va mieux physiquement sur les blessures mais j'ai quand même ces douleurs encore et je continue à trop en faire. Mon kiné me le dit mais bon, je m'écoute un peu plus c'est-à-dire que j'arrive à me faire des jours où je vais vraiment faire moins d'activités et j'arrive à me poser un peu plus. Ça reste difficile mais c'est vrai que les TSA aussi, je repense, vraiment m'ont retiré beaucoup de joie en général et d'émotion en fait. Vraiment, j'avais plus goût à rien d'autre. Même au sport, vu que le sport amène de la dopamine, c'est ça qui me rendait joyeux, mais le reste à côté ne me rendait plus joyeux. J'étais éteint, je faisais un peu de guitare, je n'en faisais plus du tout.

  • Speaker #1

    Il n'y avait plus de place pour autre chose.

  • Speaker #0

    Plus de joie sur rien, plus d'envie de faire quelque chose. C'est ça qui m'a alerté aussi. C'est pour ça que je me dis que je suis quand même dans la guérison. Je vois que je reprends plus de plaisir à faire d'autres activités qui ne soient pas liées au sport forcément. Et aussi dans le métier. Mon métier, moi, j'y allais à reculons alors qu'avant, j'y allais vraiment content. Oui,

  • Speaker #1

    joyeux.

  • Speaker #0

    Très, très joyeux de faire ce métier. Et voilà. Là où j'en suis actuellement, c'est que je sens que j'ai encore cette forte dépendance au sport. Et que mon objectif, c'est justement que le sport redevienne un plaisir. Et d'y aller à reculons. Oui,

  • Speaker #1

    c'est ça. Que ça se fasse. pour la joie dont tu parlais justement.

  • Speaker #0

    Que ça me fasse du bien, pas de me dire, je vais faire ce sport qui me permet de faire ça. Ça l'est un peu quand même maintenant, beaucoup plus que ces derniers mois. C'est redevenu quand même quelque chose où je vais courir, des fois je me dis, waouh, ça fait du bien. C'est pas le côté...

  • Speaker #1

    Je vais pouvoir manger. Ou j'ai trop mangé.

  • Speaker #0

    Mais c'est le petit doigt qui me le dit quand même, mais moins. Et je vois que je remange quand même. Normalement, c'est un lendemain de fête, quelque chose comme ça. J'arrive à manger normalement quand même, sans trop paliquer.

  • Speaker #1

    Oui, tu sens vraiment qu'il y a eu du chemin parcouru. Il en reste à faire, certes, mais il y a eu du chemin parcouru. Et tu es vraiment là. Parce que tu parlais tout à l'heure de la difficulté à rentrer dans le processus. Il y a la prise de conscience. OK, j'ai un problème et que c'est une première étape importante, on le disait. Et puis après, il y a cette étape de je rentre dans le processus. C'est un processus qui est long, sinueux, qui peut être décourageant, etc. Mais n'empêche, il y a quelque chose d'enclenché.

  • Speaker #0

    Il y a des hauts et des bas, mais à chaque fois, on va dire que c'est toujours plus. plus de haut au final parce que des fois où je me rends compte que je vais retomber dans quelque chose un peu négatif en me disant tiens j'ai pas le droit de manger ça ou quelque chose comme ça bah en fait je me dis non mais c'est bon quoi puis je peux plus comme je dis j'arrive plus à être dans la restriction j'en suis plus capable et vraiment tant que peu et ça tombe bien en fait c'est ça et je me rends compte que le sport c'est pas bien mais à la fois c'est bien parce que moi qui suis devenu sport enfin vraiment dans cet esprit aussi de sport c'est qu'on en a besoin déjà on en a besoin on a toujours envie de manger que c'est important et encore plus avec le sport et en fait

  • Speaker #1

    voilà pour être en forme il faut pas suffire qu'il y ait tel aliment etc que j'ai pu faire et même dans la vie de tous les jours pour le plaisir oui et j'entends qu'il y a encore les pensées de la maladie qui peuvent être présentes c'est ça mais que de plus en plus bah tu les vois déjà tu vois que c'est la maladie qui parle c'est ça et que c'est pas la vérité en fait et que tu développes petit à petit cette autre part de toi qui peut s'opposer à ça en fait et dire bon c'est bon fous-moi la paix enfin je sais pas comment toi tu te vues c'est ça c'est ça

  • Speaker #0

    C'est ça exactement et puis voilà je me dis tant pis, enfin c'est même plus tant pis quoi. Pour l'instant c'est pour ça que j'y pense pas quoi. Et bon après la spontanéité je la gagne de plus en plus, ça reste un peu difficile des fois de faire un plaisir comme ça. Mais voilà des fois c'est des choses que j'essaie de me dire, j'ai gagné ça en me disant tiens j'ai réussi à manger ça en faisant plaisir dans la semaine. Voilà maintenant tu l'oublies c'est fait on s'est mangé et puis ça t'a fait plaisir. Qu'est-ce que t'as ressenti à ce moment là ? et c'est vrai que j'avais déconnecté tous les différents styles de faim qui existent quoi parce que peut-être que j'ai jamais su quelles étaient ces différentes faims non plus parce que avec l'enfance c'est ce que je disais je savais pas vu que je mangeais comme je voulais j'avais pas de privation bah des fois je mangeais j'avais pas faim et c'est bien aussi hein mais bah je savais pas quand est-ce que j'ai vraiment faim ou pas quand est-ce que j'ai besoin j'ai jamais trop su

  • Speaker #1

    C'est ça, c'est ça. Il y avait quelque chose qui se faisait, mais qui était aussi naturel et fluide, en fait, que tu aimerais bien peut-être aussi retrouver, mais en passant par une forme de mentalisation avant d'arriver à nouveau à ce que ce soit un non-jugé. C'est ça,

  • Speaker #0

    exactement.

  • Speaker #1

    C'est que ça peut leur devenir.

  • Speaker #0

    Un peu plus ça, c'est pour ça que j'essaie des fois de... réfléchir un peu, mais c'est pas évident. C'est pour ça que je dis que c'est vraiment un long processus et encore, je suis très content et soulagé de m'être dit que j'ai pas attendu des années pour me rendre compte et d'écouter un petit peu les autres aussi. Alors, faire attention de ne pas écouter trop les autres, justement, mais de faire attention aux signaux. Oui,

  • Speaker #1

    c'est ça. Je crois qu'on va devoir se quitter. Julien, mais peut-être qu'il y a une dernière chose, tu sais, comme je demande toujours, que tu aies envie de partager ou un message important que tu voudrais faire passer.

  • Speaker #0

    Jusque... Je pense ne pas avoir peur justement de parler de tout ça, je pense, et encore une fois, là je reviens sur le fait d'être un homme, de pouvoir vraiment extérioriser toutes ces pensées, qu'on est tous, comme tu disais, des êtres humains qu'il faut... Fille ou garçon, on peut tous avoir les mêmes problèmes sur l'apparence, sur sa santé physique ou mentale. Il y a plein de problèmes, il faut en parler. Et puis écouter d'autres personnes, se soutenir, je pense que ça a été vraiment... Je te remercie et je remercie toutes les personnes qui ont témoigné. Ça a été très important pour moi, pour m'aider à guérir et pour continuer. Je ne sais pas si j'étais très clair, mais voilà, en tout cas, c'est d'être ensemble, en fait, dans ces moments.

  • Speaker #1

    Oui, de se sentir moins seul, d'entendre qu'il y a d'autres personnes qui sont passées par là. Ça, ça a été un soutien précieux pour toi. Et c'est aussi ce qui motivait le fait que tu sois là aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Oui, oui. Jean, merci beaucoup, beaucoup, Julien, pour ce précieux témoignage. Je te souhaite vraiment un processus qui puisse te voir petit à petit retrouver de la sérénité, de la paix, de retrouver... plaisir que tu avais dans le sport avant que tout ça s'enclenche, en fait, et puis des plaisirs autres que le sport. C'est ça que tu disais aussi, remettre de la joie dans plein d'autres choses, retrouver une vie sociale riche et intense telle que tu l'avais auparavant. Peut-être dans quelques mois, années, tu viendras nous redonner des nouvelles, à savoir.

  • Speaker #0

    Ça serait avec grand plaisir.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu serais OK que des personnes te contactent ?

  • Speaker #0

    il n'y a aucun problème aussi parce que moi j'ai contacté des personnes alors je trouve que ce podcast à l'époque c'était sociaux et ça a été aussi précieux en fait les échanges avec des personnes qui souffrent de ça, qui ont souffert de ça ou qui sont professionnels de ça et que ce soit vraiment justement plein de personnes différentes,

  • Speaker #1

    je pense que c'est riche pour pouvoir se construire un peu un avis et son propre processus c'est ça ok bah nous mettrons un moyen de te contacter dans la description de l'épisode merci À bientôt, Julien.

  • Speaker #0

    À bientôt, merci aussi à toi.

  • Speaker #1

    Merci d'avoir écouté le témoignage de Julien. Il est temps à présent de nous quitter pour cet épisode. Je vous retrouve dans deux semaines pour le dernier épisode de l'année. À très bientôt.

Description

Bienvenue à toutes et tous sur mon podcast « La pleine conscience du pouvoir » ! Je m’appelle Anne Pioz, je suis psychopraticienne spécialisée dans les troubles alimentaires. Avec ce podcast sur la relation avec l’alimentation, je vous accompagne à retrouver une relation sereine avec la nourriture et avec votre corps.


Dans cet épisode 121, vous allez entendre un nouveau témoignage : celui de Julien qui a vu les TCA prendre de plus en plus de place, et petit à petit, le couper de sa vie sociale et de lui-même

Se mettant à courir après une période moins sportive pendant laquelle il avait pris un peu de poids, c’était après les différents confinements que nous avons vécus en 2020, Julien a vu son poids descendre, et les pensées de l’anorexie s’installer, insidieusement.

Son témoignage est précieux non seulement parce que les partages d’hommes sont rares, mais aussi parce que nous nous apercevons que les TCA et les préoccupations pour l’image corporelle n’appartiennent pas à un genre mais à l’ensemble des humains qui vivent dans une société centrée sur l’apparence et la minceur.

Aujourd’hui, Julien va mieux, il nous décrit les étapes de l’installation du trouble puis de la prise de conscience que quelque chose ne va pas, avant l’étape de prendre la décision de s’en sortir.

Je vous laisse découvrir le témoignage touchant de Julien.


Si vous souhaitez contacter Julien : Instagram : https://www.instagram.com/gino_1094/




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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Je suis Anne Piausse, psychothérapeute, et je vous accompagne à retrouver une relation sereine et intuitive avec votre alimentation. La pleine conscience du pouvoir est un podcast qui vous accompagne à reprendre le pouvoir dans votre relation avec la nourriture, à sortir des injonctions de la culture des régimes et à ne plus vous sentir seul avec tout ça. Dans ce podcast, je partage des outils, des réflexions. Je vous parle aussi de pleine conscience et d'introduire dans votre quotidien plus d'observations de votre propre fonctionnement. Je vous propose également des témoignages de femmes et d'hommes qui vivent ou ont vécu un trouble du comportement alimentaire ou une relation compliquée avec leur alimentation. Leurs témoignages vous permettront, je l'espère, de réaliser que nous sommes nombreux à nous retrouver pris au piège de cette relation toxique. Je vous laisse avec l'épisode du jour.

  • Speaker #1

    Je m'appelle Julien, donc j'ai 30 ans. Ça a commencé, je dirais, à l'été 2021. Je me dis, je vais quand même mettre ça pour rire, surtout que je sens que j'ai pris pas mal de kilos, vu que je suis quelqu'un de noir ou blanc. Quand je me mets dans quelque chose, c'est à fond. Je suis mis à me restreindre sur beaucoup de choses. Au début, on se sent puissant, en fait. On se dit, on est capable de jeûner, on n'a pas besoin de manger. Je suis content, très content de voir ce poids diminuer sur la balance. Et vraiment, là, ça devient obsessionnel. J'admettais que faire des choses pour le meilleur n'était pas la même chose. Là, je me suis dit, tu es en phase de guérison, mais tu n'es toujours pas guéri parce que le sport reste une compensation. TCA mène aussi à moi, en tout cas comme sport, à la bigorexie. Je suis en chemin, c'est encore loin, mais ça va beaucoup mieux. Mon objectif, c'est justement que le sport redevienne un plaisir. En parler, ça fait du bien et de ne pas se dire que c'est un problème de phase, c'est un problème d'être humain tout court.

  • Speaker #0

    Bienvenue dans l'épisode 121 du podcast La pleine conscience du pouvoir dans lequel vous allez entendre un nouveau témoignage. Ce témoignage du mois de décembre est le dernier de l'année 2024. Aussi, je voulais remercier toutes les personnes qui sont venues partager leur histoire de vie avec les TCA durant toute cette année, et bien sûr, depuis les débuts du podcast en mars 2021. Merci également à celles et ceux qui me contactent pour venir à leur tour. tout rajouter une pierre à cet édifice. Vos expériences sont précieuses et les retours que vous me faites en tant qu'auditrice ou auditeur du podcast confirment l'utilité que notre travail, et en particulier en proposant des témoignages, est précieux. Cela fait partie de ce qui nous motive à poursuivre, un mois après l'autre, tout ce travail bénévole sur le podcast La Pleine Conscience du Pouvoir. Votre soutien par ces retours, mais également par vos abonnements, vos commentaires positifs, vos... partage de nos épisodes et vos contributions financières sur notre page Tipeee nous encourage à ne pas lâcher l'affaire face parfois à une lassitude toute relative en regard de ce que le podcast facilite pour certaines et certains de vous dans leur parcours pour sortir des troubles alimentaires. Et justement, notre témoin du jour a souhaité lui aussi apporter une pierre au podcast lorsqu'il m'a contacté pour venir partager son parcours. Vous allez faire la connaissance de Julien, qui a vu les TCA prendre de plus en plus de place et petit à petit le couper de sa vie sociale et de lui-même. Se mettant à courir après une période moins sportive, pendant laquelle il avait pris un peu de poids, c'était après les différents confinements que nous avons vécu en 2020, Julien a vu son poids descendre, certes, mais aussi les pensées de l'anorexie s'installer insidieusement. Son témoignage est précieux non seulement parce que les partages d'hommes sont rares, mais aussi parce que nous nous apercevons que les TCA et les préoccupations pour l'image corporelle n'appartiennent pas à un genre, mais à l'ensemble des humains qui vivent dans une société centrée sur l'apparence et la minceur. Aujourd'hui, Julien va mieux. Il nous décrit les étapes de l'installation du trouble, puis de la prise de conscience que quelque chose ne va pas, avant l'étape de prendre la décision de s'en sortir. Mais assez parlé, je vous laisse avec le témoignage de Julien. Bonjour Julien.

  • Speaker #1

    Bonjour.

  • Speaker #0

    Comment vas-tu là, à ce moment où nous allons commencer à explorer ton histoire sur le podcast La Pleine Conscience du Pouvoir ?

  • Speaker #1

    Eh bien, on va dire que ça va plutôt bien, car là, je suis aussi actuellement en vacances, donc on va dire que les vacances permettent de s'apaiser aussi et de prendre un peu de recul sur d'autres choses.

  • Speaker #0

    Oui, oui. Ça facilite peut-être aussi le retour à soi, ce que tu disais, la réflexion.

  • Speaker #1

    Exactement, voilà.

  • Speaker #0

    Alors, je ne voudrais pas oublier de te remercier de m'avoir contactée pour venir témoigner sur le podcast, puisque c'est dans ce sens-là que ça s'est fait. Tu as pris contact avec moi, j'étais ravie. D'autant plus, si disons-le, qu'il y a peu de témoignages d'hommes sur le podcast. Donc, c'était vraiment précieux d'ajouter cette nouvelle pierre à notre édifice des témoignages. Donc, merci encore à toi d'avoir fait cette démarche. Et on va peut-être commencer classiquement par une petite présentation, si ça te va.

  • Speaker #1

    Avec plaisir. Déjà, moi aussi, je vais te remercier de m'avoir laissé l'opportunité de pouvoir témoigner. C'est avec un plaisir vraiment partagé que je viens. témoigner aussi de mon expérience. Donc, je m'appelle Julien, j'ai 30 ans, je suis professeur des écoles à Paris depuis 5 ans à peu près. Je suis en couple depuis 10 ans avec une fille incroyable et je tiens à le préciser car elle a été très importante.

  • Speaker #0

    Oui, quelle belle image !

  • Speaker #1

    Très importante dans cette période, on va dire, de troubles alimentaires que j'ai découvert ces dernières années en tout cas.

  • Speaker #0

    Oui, écoute, nous la saluons au passage alors, parce que c'est vrai qu'on en a déjà parlé au travers de certains témoignages, des difficultés aussi que peut traverser le couple ou l'entourage, quel que soit d'ailleurs le trouble qu'on rencontre, mais en tout cas dans les troubles alimentaires qui nous intéressent ici, c'est pas rien, ça peut être un défi aussi. Et pour les personnes qui traversent ces troubles-là... C'est tellement précieux aussi de pouvoir sentir l'entourage facilitant le processus. Donc, merci de le souligner. Et puis, moi, je suis particulièrement touchée par ta profession aussi. Je ne sais pas avec quel tranche d'âge tu travailles.

  • Speaker #1

    Alors là, je suis avec des CP actuellement. Et c'est un niveau que je découvre et que j'aime beaucoup et qui me fait vraiment plaisir. Je suis remplaçant, du coup, mais c'est des remplaçements à l'année. Du coup... Je découvre ce niveau et j'adore. Ça fait du bien.

  • Speaker #0

    C'est une année charnière. Tu sais, il y a ces fameuses années charnières dans la scolarité, mais le C2, ce n'est pas rien. On arrive à la grande école.

  • Speaker #1

    Et oui,

  • Speaker #0

    et donc, voilà, c'est un métier vraiment, pour moi, super important que tu fais et fou combien difficile. Mais bon, ce n'est pas le sujet. Mais voilà. Ah ben c'est peut-être le sujet cela dit, j'en sais rien, on va découvrir ensemble ton histoire. Donc par où tu as envie de commencer Julien ?

  • Speaker #1

    J'ai envie de commencer par l'entrée dans ce trouble alimentaire, comment ça s'est passé, ou comment j'ai découvert que j'en souffrais. Alors j'en souffre depuis je pense l'enfance, mais on va dire différents types de troubles alimentaires, parce qu'on a tellement que... Mais en tout cas, par où ça a commencé ? Et ça a commencé je dirais à l'été 2021, si je ne dis pas de bêtises, où je rentre de vacances. et je vais boire un verre avec deux amis et donc ma copine actuelle et qui me parle du semi-marathon de Paris en me disant non c'est mis à courir c'est génial on va le faire, tu veux pas le faire avec nous et puis moi je suis un sportif depuis très longtemps mais j'avais lâché depuis quelques années quand même le sport, enfin pas autant qu'avant et puis voilà Et ils me disent, moi je ne me sens pas de le faire, mais je me dis, je vais quand même me mettre à courir, tiens. Et puis, surtout que je sens que j'ai pris pas mal de kilos avec le confinement des dernières années, et puis autre chose. Et donc je me mets à courir. Je courais déjà un petit peu avant, mais c'était vraiment... Et je me mets à courir, et puis je vois que ça me plaît quand même, mais je souffre pas mal. Mais vu que je suis quelqu'un de noir ou blanc... C'est-à-dire que quand je me mets dans quelque chose, c'est à fond.

  • Speaker #0

    C'est ça, il n'y a pas de demi-mesure.

  • Speaker #1

    Il n'y a pas de demi-mesure et donc je me mets à fond là-dedans. Puis je vois que déjà, justement, les gens me font des remarques très, très positives. On a pu entendre plusieurs fois dans d'autres témoignages que j'ai pu écouter, effectivement, ce tu t'es mis au sport, c'est génial ça se voit physiquement, t'es mieux, tu as perdu du poids Ça se voit très vite parce que c'est vrai que quand je me mets vraiment au footing, j'en fais tous les jours. Vraiment, et puis je souffre quand même. Moi, j'aime bien quand même le côté dépassement de soi dans le sport. Donc, ça reste un grand plaisir quand même. C'est-à-dire qu'il n'y a pas de souci de ce côté-là. Et moi aussi, je remarque que je perds du poids, mais je ne change pas forcément mes habitudes alimentaires du tout. C'est-à-dire que je continue à manger ce que j'ai envie de manger. Je continue ma vie, en fait, à sortir boire des verres avec des copains. Il n'y a aucun changement.

  • Speaker #0

    Il y a un investissement. à s'épouser quand même dans cette nouvelle activité.

  • Speaker #1

    Mais tu te dis,

  • Speaker #0

    te connaissant, ben voilà, ça te ressemble en fait. Quand tu fais quelque chose, tu y vas à fond. À côté de ça, il y a les compliments autour de toi, les fameuses quelle volonté tu as c'est formidable ce que tu fais bravo Et puis en plus, tu perds du poids, des compliments sur l'apparence. Mais là, tu vis ça plutôt simplement.

  • Speaker #1

    Ben je vis ça, voilà. je vis ça bien, mais au bout de quelques mois, je commence déjà à me dire que je vois que je perds du poids aussi parce que je me pèse effectivement et même j'en parle autour de moi. Je commence à me peser quand même régulièrement et un peu trop souvent.

  • Speaker #0

    Ça reforce une préoccupation que tu avais déjà et puis peut-être tu reviendras plus tard mais que ça date peut-être même encore avant. Mais voilà, là, il y a quelque chose qui devient plus soutenu, on va dire, sur cette surveillance du poids.

  • Speaker #1

    C'est ça, et puis en plus, voilà, c'est ça, je commence à me dire aussi, enfin... En gros, j'ai toujours été un bon mangeur depuis que je suis petit aussi quand même. C'est pour ça que je reviendrai un peu après là-dessus. Mais c'est-à-dire que jusqu'à encore 3-4 ans, je prends des vrais goûters d'enfant. Des vrais goûters de gâteau, mais un peu trop d'abus quand même dans ces goûters-là. Parce que je reviendrai aussi un peu après là-dessus. Mais trop d'abus là-dessus. Et puis après les courses à pied, je continue à faire ça en fait. Où j'allais m'acheter deux pains au chocolat, mais en même temps, je courais 10 km. Et pour moi, ça paraissait... Voilà, c'était pas... C'est plus que j'avais faim. Ils me disent qu'on a besoin après la course et puis voilà, ça ne change pas. Puis je commence quand même à me dire, tiens, si je ne changeais pas ça avec quand même un goûter un peu plus, on va dire, healthy un truc qui correspond aussi à mes besoins au niveau sport, c'est-à-dire remplacé par un fruit, un yaourt, etc. Et puis je commence à faire ça quand même, mais ça reste encore très raisonnable jusqu'à décembre-janvier, on va dire de août à décembre-janvier, ça reste ça.

  • Speaker #0

    Oui, mais avec une intention derrière de faire attention.

  • Speaker #1

    Faire attention quand même en me disant que peut-être que mon corps a besoin plus de ça que de manger un paquet de petits écoliers, par exemple, après la course ou après un chocolat. Même si j'en ai envie, c'est mieux pour mon corps, il va mieux récupérer. Puis voilà, vu que je ne suis pas difficile en termes de nourriture, je me dis qu'en plus de ça, c'est parfait. Il y a tout qui va aller.

  • Speaker #0

    Allons-y.

  • Speaker #1

    Voilà. Et puis le temps passe quand même et en fait, je commence... Par exemple, on va boire un verre avec des amis, j'ai couru la journée, et puis je commençais à me dire, ah là là, mince, le verre que je vais prendre là, ça va tout gâcher. Tout gâcher ce que j'ai fait. Tout ce que j'ai fait là, comme effort, ça va le gâcher. Et c'est à partir de là où vraiment ça a commencé, on va dire l'anorexie mentale en fait, où je me suis mis à me restreindre sur beaucoup de choses. À me dire, si j'allais boire ce verre, le lendemain j'en ferais plus pour compenser ce que j'ai fait là. Et là, ça a commencé vraiment, donc augmentation du sport. de l'activité physique en général et réduction de ce que je mangeais.

  • Speaker #0

    Il y a quelque chose, j'ai l'impression, d'insidieux, en fait, qui se met en place là, que tu vois pas forcément, mais qui est comme à bas bruit.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça, je le vois, mais ça me paraît normal de me dire je suis rentré dans le sport, en fait, il faut vraiment faire... C'est un peu bête de tout gâcher avec de l'alcool, justement, par exemple, ou de la malbouffe. Je retire ce terme, j'essaie de retirer ce terme de plus en plus de mon vocabulaire et de mon schéma de pensée, parce qu'il n'y a pas de mauvaise nourriture. J'essaie que c'est compliqué, c'est dans ma tête. Et en plus, le pire, c'est que je perds beaucoup de poids. J'étais à 80 kg pour en mettre 70 au début de l'été 2021. Et puis vers le mois de janvier, je dois être vers les 64 kg, quelque chose comme ça. Donc déjà quand même une belle perte de poids. Peut-être un peu plus, 65 kg peut-être. ou 66 peut-être, je ne sais plus, mais on s'en fiche un peu. Mais tout ça pour dire qu'il y a quand même une belle perte de poids. Et justement, ça m'inquiète un peu parce que je vois que je perds du poids aussi, mais ça m'inquiète aussi. C'est-à-dire que je commence à me peser le matin et le soir, et je mange le soir, et puis je vois, je me dis, oh là là, mais je suis quand même mince, quoi. Par exemple, par moment de me coucher, je mangeais une banane en me disant, non, il faut quand même faire attention, parce qu'il y a un côté bizarre au début. De me dire, cette perte de poids, elle est due au sport, mais il y a peut-être aussi quelque chose, je ne sais pas, qui fait que c'est trop brutal et attention.

  • Speaker #0

    Mais c'était quoi les peurs que tu avais ?

  • Speaker #1

    Je ne sais pas. C'était peut-être de me dire, est-ce que je n'ai pas peut-être une maladie, quelque chose comme ça, qui à côté de ça fait que je perds du poids. Plus que le côté, je me prive de manger en fait.

  • Speaker #0

    C'est-à-dire que le trouble qui est en train de s'installer détourne la tension sur le physiologique. En te disant, j'ai peut-être une maladie physique qui explique cette perte de poids. pas en fait ce qui se passe au niveau comportement alimentaire finalement.

  • Speaker #1

    C'est ça parce qu'en fait j'ai changé mon alimentation en mangeant plus équilibré aussi effectivement en faisant donc attention entre guillemets après le sport à manger des choses équilibrées et puis je comblais pas le déficit calorique du tout de ce que je dépensais dans la journée en fait et du coup c'était logique quoi. Sauf qu'au début effectivement j'en souffre pas et c'est ce que j'ai pu lire dans des ouvrages, même ce que j'ai pu entendre dans les différents témoignages que j'ai. écouté avant ton podcast, c'est qu'effectivement, en fait, on ne sent pas la faim forcément. Donc, je ne me rends pas compte du déficit calorique que j'ai à ce moment-là, en fait. Oui,

  • Speaker #0

    c'est ça.

  • Speaker #1

    Et en plus de ça, je faisais de la course à pied, je faisais du football en club avec des amis. Donc, il y avait quand même beaucoup de sport et puis un métier quand même professeur des écoles où on bouge beaucoup.

  • Speaker #0

    Oui, c'est assez physique aussi. Voilà.

  • Speaker #1

    Et moi, je ne me rendais pas assez compte. En plus, je ne suis pas casanier, même à l'époque. Je faisais moins de sport, j'ai toujours marché, j'ai évité les transports en commun.

  • Speaker #0

    Tu n'étais pas une personne sédentaire à la base.

  • Speaker #1

    J'aime bien être actif. Et même pas le côté j'ai besoin de me dépenser, c'est que je n'aime pas tourner en haut. Moi, j'aime bien marcher, j'adore ça. Et l'année se passe, mais c'est vrai que ça commence à devenir de plus en plus de restrictions. Beaucoup plus de sport. Vraiment regarder des comptes, justement, des réseaux sociaux, des vidéos pour rester en forme. continuer la course à pied pour m'améliorer. Et puis en plus, on s'améliore très vite dans ce sport. Et ça devient vraiment une addiction un petit peu aussi.

  • Speaker #0

    Oui, tu sentais ça aussi comme quelque chose qu'il était impossible de ne pas faire.

  • Speaker #1

    C'est ça, mais je ne le considère pas encore comme un moyen de compensation aussi. Mais ça devient de plus en plus quand même un élément de compensation dans ma vie.

  • Speaker #0

    Oui, tu nous parlais tout à l'heure de je vais boire un verre avec des amis, puis tu penses à y avoir des pensées, ça va gâcher.

  • Speaker #1

    qu'est-ce que ça va gâcher c'est intéressant je sais pas mais ça va gâcher quelque chose et ou demain il faudra que j'en fasse plus c'est ça et ça devient de plus en plus comme ça et puis j'ai un autre événement comme ça qui revient dans l'année un anniversaire d'une amie qui se passe sur un week-end entier et donc déjà la veille de partir ce week-end je vais courir vraiment beaucoup je pense que c'est à part que je passe la barre des 15 km peut-être de course... Je me dis, bon voilà, j'y vais quoi. Et puis le lendemain, on fait le week-end, je mange quand même, etc. On arrive au samedi soir, on fait notre soirée d'anniversaire qui se passe très bien. Mais le lendemain, c'est la première fois que je vais jeûner. Je dis aux autres, non mais je n'ai pas faim, je n'ai pas faim, j'ai trop mangé et tout. Et puis ma copine, elle me connaît par exemple, donc elle voit qu'il y a quand même quelque chose qui ne va pas. Elle se rend compte déjà à ce moment-là, on me dit, déjà avant, elle se rendait un petit peu compte qu'il y avait des choses, mais elle ne m'en parlait pas trop parce qu'elle est, voilà.

  • Speaker #0

    J'allais te poser la question justement de l'évolution du regard de l'entourage, où des bustes et les félicitations, et là il y a de l'inquiétude qui commence.

  • Speaker #1

    En tout cas, elle commence à s'inquiéter, parce que j'ai beaucoup d'amis avec qui je suis quand même assez proche, mais eux, voilà encore le côté sportif. Mais ma copine, elle se dit non, Julien qui ne mange pas, quelqu'un qui aime bien manger quand même, etc. Et puis voilà, il y a quelque chose qui ne va pas, mais bon, elle n'en fait pas des caisses, on va dire, là-dessus, et puis elle me dit bon, voilà. Mais c'est sa première fois, et puis... où j'ai jeûné en tout cas le lendemain d'un événement comme ça. Et ce lendemain, justement aussi, je suis reparti courir, etc. Et là, ça m'a fait du... Et j'ai senti ce bien-être d'avoir couru. Et puis, top de chez top, quoi.

  • Speaker #0

    Oui, comment tu le décrirais, ce bien-être-là ? Je ne sais pas si c'est facile avec des mots. Et d'autant plus en jeûnant. Ah,

  • Speaker #1

    ben, c'est bien, on sent puissant, en fait. On se dit, on est capable de jeûner, on n'a pas besoin de manger. L'alimentation c'est là où elle va venir prendre aussi une part hyper importante dans la vie, mais on se dit justement en fait j'en ai pas besoin, j'ai pas faim, et puis je suis fort en fait, je tiens physiquement, j'ai pas mangé de la journée, j'ai mangé que le soir. Bah ça va, je tiens le coup, j'en ai même pas... Enfin j'ai faim le soir en mangeant, mais voilà quoi.

  • Speaker #0

    Oui, avec une forme de fierté,

  • Speaker #1

    quelque chose comme ça. Ah oui, une énorme fierté, moi je le sens, et puis voilà, on se sent un peu roi du monde entre guillemets. Et c'est ça. J'en ai pas besoin. En tout cas, je n'ai pas besoin de manger autant que je veux. Je tiens bien et puis je continue à perdre du poids, c'est top. Et puis, je n'ai pas forcément de poids que je veux atteindre, mais je me dis que je continue à perdre. Et puis, je suis content, très content de voir ce poids diminuer sur la balance.

  • Speaker #0

    Ah oui, il y a quelque chose de grisant dans cette descente-là.

  • Speaker #1

    Et là aussi, le poids commence à diminuer. Je commence aussi à mentir à ma conjointe en lui disant Non, non, je ne porte pas de poids, je te rassure. C'est stable. Et puis même, du coup, je continue à augmenter le sport. Mais je mange autant qu'elle, voire moins qu'elle. Et là, elle commence aussi à s'inquiéter aussi. Et à avoir des petits signaux. Elle va me faire attention quand même parce que là, tu te prives. Je lui dis non, je ne me prive pas. Alors forcément, si, je me prive. Mais je ne me prive pas dans le sens aussi où j'ai faim. C'est plus là, je ne pense même pas à la faim. C'est je me prive parce que je n'en ai pas besoin de plus.

  • Speaker #0

    Oui, et c'est intéressant ce que tu soulignes aussi du non-objectif de poids. Il n'y avait même pas un poids assez fait. Le but, c'était que ça descende, en fait.

  • Speaker #1

    C'est ça. Juste que je vois que je continue à descendre, ou en tout cas que je me maintienne. Mais je vois que si je me maintenais, c'était quand même... Ah ben, je n'ai pas perdu de kilos, là. Ça ne va pas. Oui. Donc, ça restait quand même très malsain à ce moment-là, en tout cas, avec vraiment des pesées matin, et ce soir, quoi. Et là, moi, je commence à regarder vraiment justement la composition des aliments, les emballages que je ne faisais jamais avant, quoi. Avant, je commence à retirer l'huile, le beurre, tout ce qui maintient grasse de mon alimentation. Je commence à enlever beaucoup de choses, mais je n'en souffre pas encore vraiment à ce moment-là, en tout cas.

  • Speaker #0

    Oui, là, le côté grisant sur le plateau de la balance, en fait, il prend le pas sur la souffrance qui pourrait commencer à poindre.

  • Speaker #1

    C'est ça, exactement. Plus le temps passe, et puis mes parents aussi ne habitent pas très loin de chez eux. On allait régulièrement manger chez eux. Et puis, mes parents, ils aiment bien faire des repas copieux. En tout cas, un repas familial, c'est fait à chaque fois. Mais ils commencent à se rendre compte aussi que je fais même des réflexions en leur disant, non, moi, je ne mangerai pas ça, ne fais pas ça. Eux, ils se disent, il a perdu du poids. J'avais des compliments de leur part aussi. Mais bon, ça commence un petit peu à les inquiéter. Mais ils ne m'en parlent pas trop de tout de même quand même. Oui,

  • Speaker #0

    finalement, il y a une partie de ton entourage, en tout cas, tu le disais pour ta conjointe tout à l'heure. qui commencent à voir que tu changes, en fait, qui ne te reconnaissent plus, comme si ce n'était plus toi.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Et c'est plus moi parce qu'ils se disent que ce n'est plus le bon vivant qu'on connaît. Quand même d'un côté, pas le bon vivant, mais quelqu'un qui ne se prend pas la tête, en tout cas, sur ça.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Et surtout que moi, c'est vraiment quelque chose, depuis que je suis petit, j'adore partager des repas avec des personnes. C'est un moment plus que la nourriture en soi. C'est vraiment le côté festif d'être ensemble. Voilà. Voilà, et là, ça devient une pression, en fait. Ça devient une pression de me dire, je vais manger chez mes parents ou ma belle-famille ou chez des amis. Ça peut sortir aussi, voilà, en restaurant, ça commence à devenir un petit peu une pression, quand même. Et puis, vient l'été aussi, justement, et là, ça a été très compliqué parce que je pars en vacances d'abord avec des amis, et puis quand on part avec des amis, en général, et puis même l'été, il y a quand même ce côté très festif, justement, où on part ensemble, on a envie de faire la fête. Mais justement, je me mets à aller courir quand même avec eux le matin levé plus tôt. Mais je motive des amis à moi qui sont sportifs, d'ailleurs ceux qui m'avaient motivé à faire le semi-marathon. Ils s'en rendent compte quand même parce que déjà physiquement quand ils me voient, c'est la première fois qu'ils me voient torse nu depuis des mois parce qu'on a eu l'hiver etc. Ils disent Ah ouais, t'as quand même beaucoup perdu là, t'es sûr que ça va ? Et je me dis Oui oui, on me promet que ça va C'est vrai que moi, je ne m'en rends pas vraiment compte non plus, mais je le vois sur les photos quand même. Même quand je le vois, je dis...

  • Speaker #0

    Oui, il y a quand même une prise de conscience, un corps change et qu'il y a quelque chose... Comme s'il y avait une petite alerte qui s'allume, en fait.

  • Speaker #1

    Moi, j'ai du mal. Je n'ai pas beaucoup confiance en moi et j'écoute beaucoup les autres. À la fois, c'est bien et à la fois, ce n'est pas bien parce que justement, j'ai du mal à me faire mes propres avis. J'ai besoin d'avoir beaucoup d'avis pour pouvoir me créer le mien. Et du coup, en fait, là, je commence à avoir des petits signaux d'alerte d'autres personnes et je me dis... Peut-être que je les écoute quand même, mais ça change. Le problème, c'est que ça rentre dans une oreille et ça sort dans l'autre. Donc en fait, je continue quand même là-dessus. Et puis, on fait ces 3-4 jours entre copains. Et derrière, je pars en vacances avec ma copine. On continue nos vacances. Et c'est pareil, en fait, je me lève à 6h30 le matin pour aller courir. Sachant qu'on allait marcher l'après-midi beaucoup, parce que déjà, on aimait bien marcher, etc. Mais voilà, c'était... Elle, elle s'inquiète aussi, parce que déjà, elle est triste que le matin reste. on se lève plus ensemble aussi que je parte comme ça que je revienne c'est l'été il fait chaud je mange pas assez elle veut manger un restaurant je dis bah non j'avoue que je préfère acheter une salade quelque part donc il commence à avoir des privations et je commence aussi à lui elle aussi elle a pas du tout mis de choses et puis elle culpabilise elle même de prendre des choses alors que moi je les prends pas et moi je lui dis mais vas-y prends les prends les mais elle veut pas en fait parce qu'elle veut enfin dans le sens avant c'était pas un sujet c'était ça c'était pas un sujet c'était spontané si elle disait tiens j'ai envie d'une glace et moi non bon c'est rare que je dise non à l'époque mais ça pourrait être l'inverse c'est peut-être moi qui disais tiens j'ai envie d'une crêpe elle va me dire moi j'en veux pas mais prends là fais ce que tu veux il n'y a pas de soucis là ça commence à être compliqué aussi je vois qu'elle en souffre aussi on se dispute beaucoup parce que je commence à essayer de faire des remarques en disant voilà je voulais faire plaisir j'ai mangé la glace du coup demain tu vois je vais devoir aller courir plus souvent encore plus longtemps me priver de manger ça je mangerai pas tel truc etc aïe ça devient difficile, quoi. Je vois qu'elle commence à en souffrir, et moi, je commence aussi à en souffrir. Là, je me rends compte aussi un peu que ça devient restrictif, parce que là, je commence quand même à avoir une belle perte de poids, parce que je devais être aux alentours des 55 kilos. Et donc là, 25 kilos, quoi, en très très vite. Depuis le mois de décembre, ça faisait même pas un an, quoi. C'est rapide. Et donc voilà, on continue aussi, je pense aussi à ça, parce que là, j'ai vraiment... Le choc que j'ai eu... Le plus important, c'est mes beaux-parents. On part en vacances sur le même lieu de vacances chaque année. Et puis, voilà, donc pareil, ils me voient torse nu. Ils paniquent et puis ils voient que, pour le coup, je suis dans la restriction complète, là. C'est-à-dire que je ne partage plus aucun moment d'apéritif. Je dis, non, je n'ai pas faim, je n'ai pas envie. Voilà, je mange beaucoup moins. Je leur dis non, stop, stop dans les quantités. Ils voient quand même leur fille assez triste. Et là, justement, à midi, ma copine est partie faire une... course et je suis avec eux et là ils ont été très très brutal pour le coup là je leur en ai voulu mais à la fois ça n'a pas été si mal que ça mais ils m'ont fait comprendre que ça allait pas ils m'ont dit là tu vas fallait c'était vraiment des remarques alors du coup un peu de tête justement trop violente d'un coup mais vraiment tu vas finir à 40 kg tu vas finir à l'hôpital tu vas mourir est en train de rendre malheureuse notre fille où ça nous rend triste mais surtout là on On pense vraiment plus à notre fille qu'à toi. Tu nous inquiètes physiquement, mais elle, ça va vraiment pas du tout. Et puis, vraiment, je m'en prends vraiment plein la tête, quoi.

  • Speaker #0

    Oui, c'était vraiment à la hauteur de leur inquiétude, en fait. À la fois pour toi et pour leur fille.

  • Speaker #1

    C'était spontané d'un côté aussi, mais ça m'a fait vraiment beaucoup de mal moralement et je m'en suis voulu beaucoup. Mais plus pour ma copine que pour moi en soi. Mais bon, quand même, je me dis, ouais, c'est vrai que si... Enfin, ça va pas quand même. Mais je continue quand même. Enfin, je continue quand même à aller courir, etc. À faire mon sport, à manger moins. Même si devant eux, j'essaie de faire... Enfin, voilà. Ça a quand même brisé un peu quelque chose en plus de notre relation qui était plutôt chouette avec eux et sur le moment. Donc voilà, c'était pas top top. Et puis, les vacances, justement, se terminent, entre guillemets. la partie vacances où on part ensemble. Et on rentre. Et là, je me dis déjà, c'est un soulagement, en fait, de revenir. C'est la première fois que je me dis ça, parce que d'habitude, je rentre de vacances, je suis déprimé. Mais là, c'est un soulagement de pouvoir revenir et reprendre mes habitudes et faire ce que je veux, en fait.

  • Speaker #0

    Que la maladie puisse retrouver toute l'attitude, en fait, pour eux.

  • Speaker #1

    C'est ça. Et vraiment, je me dis, waouh, c'est super. Là, je vais pouvoir reprendre les choses en main. Et là, je re-augmente le sport. C'est-à-dire que je traite d'autres sports. Je me mets à faire de la piscine en plus de la course à pied, mais le même jour. Je mange moins encore, je supprime des aliments les jours où je ne fais pas de course à pied. Et vraiment là, ça devient obsessionnel. Et c'est compliqué parce qu'on ne pense plus qu'à ça justement. Je pense le matin, je me réveille, c'est qu'est-ce que je vais manger pour faire ça ? Est-ce que je peux manger ça aujourd'hui ? Qu'est-ce que je mange ce soir ? Et on pense vraiment que ça devient...

  • Speaker #0

    Oui, ça prend quasiment toute la place là. Donc là, on est à peu près. Une année après. Oui,

  • Speaker #1

    on arrive à une année.

  • Speaker #0

    Tu ne courrais pas le semi-marathon avec nous ?

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    Le marathon que tu n'as pas couru.

  • Speaker #1

    Que je n'ai pas fait parce que je ne me sentais pas prêt déjà. Oui,

  • Speaker #0

    puis ce n'était pas le sujet.

  • Speaker #1

    C'était pas le sujet, mais bon, l'idée me trotte dans la tête. Et d'un côté, c'est malsain en fait parce que je m'inscris au suivant. Donc, je me dis que j'ai quand même une préparation. Et du coup, j'ai cette excuse-là qui commence à pouvoir me permettre de refuser les sorties sociales. De voir des gens, etc. en disant… je suis désolé, mais là, j'ai couru aujourd'hui, je suis en entraînement, je prépare le semi-marathon. Le semi-marathon, c'est en mars. Et en fait, on est en septembre, à part l'oeuvre d'octobre. Donc les gens se disent, il faut de la préparation, mais il ne faut pas exagérer non plus. Mais surtout qu'avant, comme je dis, j'étais quand même un bon vivant et je sortais tous les... La semaine, c'était spontané. Et là, vraiment, je refuse toute sortie en semaine. Et ma seule sortie, c'est soit le vendredi soir, soit le samedi soir. Ça reste cette Ausha.

  • Speaker #0

    Oui, très, très cadré.

  • Speaker #1

    Très, très cadré, voilà. Et c'est là où je me permets, entre guillemets, des abus. Que ce soit, on va dire, un peu d'alcool et puis de la nourriture, on va dire, en plus type fast-food ou des choses plus riches. Et c'est là que je m'accorde ça. Tout en faisant n'importe quoi, je commence à monter à 20 km de course à pied le lendemain d'une soirée comme ça ou d'un abus, sans après manger jusqu'au soir.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. Oui, en fait, il y avait à la fois le sport et le jeûne qui venaient compenser.

  • Speaker #1

    Voilà, le jeûne et...

  • Speaker #0

    Des crises alimentaires considérées comme pas bonnes,

  • Speaker #1

    quoi. C'est ça. Le temps passe et ça devient un rang ritualisé avec cette fameuse sortie exceptionnelle du week-end et ces grosses courses à pied du samedi ou du dimanche, très, très prononcées avec, en plus, la fatigue. Mais je ne sens pas encore physiquement que ça joue beaucoup. Mais avec des jeûnes vraiment importants, enfin, jusqu'au soir, là, je commence par contre à sentir que j'ai faim.

  • Speaker #0

    Je sens vraiment à sentir que j'ai faim. Puis arrive le mois d'octobre justement, un an après. Et puis j'avais quand même quelques petites recherches et je tombe sur le TCA justement, anorexie mentale. Donc je commence à me dire, ah oui, je souffre de ça. Parce que ma copine avait fait des recherches aussi, donc elle m'a envoyé des recherches.

  • Speaker #1

    J'allais te demander ce qui t'avait fait chercher et qu'est-ce que tu cherchais exactement ?

  • Speaker #0

    C'est elle qui a cherché en fait vraiment de base, mais qui m'a transmis des articles et des choses comme ça. Et après je l'ai lu et je me suis dit... ça me ressemble quand même un peu je suis quand même content parce que je ne me suis pas dit je ne suis pas dedans en fait je me suis dit je suis dedans mais encore une fois l'admettre oui mais faire des choses pour quelqu'un c'est pas la même chose oui tu vois bien que ce sont deux étapes différentes en fait te

  • Speaker #1

    rendre compte que tu es dans un trouble l'admettre ce qui n'est pas rien de pouvoir prendre conscience de ça je ne sais pas comment toi tu l'as vécu mais c'est quand même une étape qui n'est pas simple non ?

  • Speaker #0

    Non, ça n'a vraiment pas été simple. J'essaie d'analyser un peu mon corps des fois et quand je vois des symptômes comme ça, je me dis Ah bah quand même, il y a de fortes chances que je sois là-dedans, mais bon, par contre, je ne cherche pas forcément à guérir. Je me dis J'y suis, on va voir comment ça se passe avec le temps. Mais là, je commence par contre à en parler à mes Ausha ce moment-là. Les amis, justement, sont de la même génération, donc ils comprennent assez... Et puis de toute façon, ils l'ont vu. Ils ont vu que finalement ça n'allait pas et ils se disaient Mais voilà, ça va pas. Et donc ils se disent Bon bah voilà. Et puis... vraiment pas dans le jugement, très cool, on va vers tout pour t'aider. Justement, je tiens à souligner ces amis qui ont été aussi amigables parce que je me suis éloigné vraiment de mes relations sociales, entre guillemets. Forcément, je sors qu'une fois par semaine, donc je vois beaucoup moins de monde.

  • Speaker #1

    Et oui, et on voit bien dans l'évolution du trouble comment petit à petit, c'est venu impacter différents plans de ta santé, en fait. Quand on parle de santé physique, mentale et sociale. Là, vraiment, petit à petit, c'est venu gagner toutes ces trois sphères-là. C'est ça.

  • Speaker #0

    Exactement. J'en parle à mes parents aussi, qui avaient la vision de l'anorexie, c'est se faire vomir. Le terme anorexique, moi, je pensais ça au début, avant d'avoir fait des recherches. C'est pour ça qu'on m'a dit anorexie. Non, je n'en souffre pas. Mais en fait, anorexie mentale, il y en a tellement de troubles différents que je n'étais pas au clair sur le sujet. Et oui, mais oui. Et voilà.

  • Speaker #1

    On est tellement en tête avec ces clichés de la jeune adolescente hyper maigre hospitalisée avec une tonde qui refuserait de grandir.

  • Speaker #0

    C'est ça. Et puis, du coup, moi, j'en parle à mes parents, mais je leur envoie des articles là-dessus. Ils s'en saignent. Ils ont l'air d'avoir compris. Et puis, voilà, tout le temps, mes parents sont assez compréhensifs, entre guillemets, pour mon bien-être. Ils ont toujours été présents quand même. Mais bon, après, au final... ils n'ont pas tout à fait compris non plus, parce que je revois des repas après, derrière, où mon père dit, non, t'inquiète pas, je sais que t'es au régime. Non, je ne suis pas au régime. Mais bon, il avait quand même... Je sais qu'il a lu les articles, qu'il a écouté ce que je lui ai envoyé, qu'il m'a quand même écouté, donc ils sont quand même là. Mes amis sont... Je leur ai dit, voilà, ils savent, ils ont envie d'en parler, ils n'en parlent pas d'eux-mêmes, en tout cas. Mais bon, ça continue quand même, dans le sens où... je sens que je perds encore du poids, que j'ai encore envie d'en perdre je vais voir mon médecin, j'ai besoin de faire une prise de sang ou d'un certificat médical d'ailleurs et puis lui aussi me dit parce que je l'avais pas eu depuis un an, il y a une belle perte de poids là attention, là franchement si vous descendez en dessous de ce poids là, c'est très inquiétant très très inquiétant et donc ça quand même, ça me met un petit coup aussi en me disant, ça va vraiment peut-être pas mais bon, ça reste encore compliqué quoi, j'essaie de me dire bon allez, on va se bouger mais voilà oui Et je commence aussi justement une thérapie avec une psychologue spécialisée dans l'alimentation. En tout cas, j'essaie de me dire, on va essayer de chercher d'où vient ce trouble alimentaire, etc. On va essayer de le guérir.

  • Speaker #1

    C'est-à-dire que là, tu passes, ça y est, à je veux m'en sortir. Ou en tout cas, je commence à demander de l'aide.

  • Speaker #0

    Voilà, c'est ça. Je voyais déjà une psychologue à l'époque parce que j'ai eu d'autres soucis dans ma vie. C'est-à-dire ce que je voulais faire de ma vie, trouver le métier que je voulais faire. Grâce à cette personne-là, j'ai réussi à faire ça. d'ailleurs ça m'a permis de trouver ce que je voulais faire et elle me dit je suis plus capable de vous aider pour le trou alimentaire là je peux pas j'ai pas les capacités de le faire donc j'ai vous envoyé vers une collègue à moi qui peut vous aider et en parallèle de ça moi je me dis je vais voir aussi une nutritionniste qui a été d'abord un échec la nutritionniste parce qu'au final avant même de m'avoir vu elle avait déjà préparé un menu alimentaire donc je trouvais ça très particulier qui mettait des quantités que déjà moi je mangeais plus que ça de base donc j'étais bon Peut-être que je suis tombé sur la mauvaise, peut-être, mais je vais faire psychologie déjà, et puis on verra après. Et donc, la psychologue que j'ai vue, très bien aussi, mais on essaie de remonter à tout peut venir ce trouble alimentaire-là. Et j'en viens au fait de me dire que justement, plus jeune... Pour le coup, j'ai des parents assez compréhensifs, mais très stricts sur pas mal de choses. Scolairement, il fallait vraiment que je fasse attention. Je n'avais pas forcément le droit de voir des amis quand je voulais. Enfin, ils ne me laissaient pas aller dormir chez mes copains. Je ne sais pas pourquoi. Je n'ai jamais eu trop cette discussion-là. Très stricte, même. J'étais passionné de football. Donc, de jouer en club, ils n'étaient pas d'accord parce que ça allait, soi-disant, impacter ma scolarité, etc. Mais par contre, je me suis rendu compte d'une liberté totale sur la nourriture. Je mangeais ce que je voulais. Quand je voulais. ce qui pourrait être plutôt positif de se dire j'ai grandi sans interdit sans crispation autour de en fait ces interdits ils étaient pas placés sur toutes les autres choses autour que ce soit toutes les activités que je pouvais faire mais alors sans alimentation je faisais ce que je voulais au final c'était le seul espace dans lequel tu pouvais faire tout ce que tu voulais c'est ça j'ai jamais été contrôlé sur ça un goûter je pouvais prendre voilà

  • Speaker #1

    je peux me manger un paquet de gâteaux en entier alors outre le côté c'est bien de ne pas être privé mais bon malgré tout c'est plein de sucre etc et puis voilà je veux dire il n'y a pas que ça mais il y a quand même un impact mais moi ce que j'entends mais tu vas me dire si tu es d'accord c'est qu'il y avait un contrôle très très poussé en fait sur plein de choses quasiment tout en fait mais alors là l'alimentation c'était nos limites quoi c'était nos limites Et que peut-être, du coup, ça a encouragé à ce que tu compenses, en quelque sorte, les autres interdits.

  • Speaker #0

    Voilà, je pense là-dedans. Après, voilà, moi, je sais que mon papa aussi, c'est un très gros gourmand. Et pareil, il a été, lui, en situation d'obésité plus jeune. Enfin, moi, je l'ai connu quand j'étais tout petit, obèse. Et après, il a eu une énorme fulgurance de perte de poids, où il est pareil avec la course à pied, lui aussi, d'ailleurs, à l'époque.

  • Speaker #1

    Ah, tiens.

  • Speaker #0

    Et justement, il a mis... Enfin, j'ai... pas senti forcément de privation, lui. En tout cas, j'étais petit, donc je ne me rends pas forcément compte. Maintenant, il a un poids où il s'est stabilisé. Justement, il est très bien. Je ne sais pas le juger, mais lui, il se sent bien. Et puis, il est en bonne santé. Il n'a jamais repris du poids. Il court toujours. Il fait toujours beaucoup de sport et tout. Par contre, il ne se prive pas. Oui,

  • Speaker #1

    tu ne penses pas que ça a basculé dans une forme de contrôle, d'hypervigilance et de troubles, finalement.

  • Speaker #0

    Non, non, mais voilà, donc j'ai connu ça aussi, j'ai connu ma mère qui ne mange pas le midi, alors qu'elle est un métier actif aussi, où elle bouge beaucoup, elle est à l'agence hospitalière, enfin elle intervient chez, elle bouge beaucoup, elle marche beaucoup, donc elle est, voilà, mais elle ne mangeait pas le midi, elle faisait attention aussi, j'ai l'impression sur ça, je ne sais pas si c'était de la privation elle aussi, et c'est toujours le cas d'ailleurs, ou si c'est, voilà, ou si c'était parce qu'elle n'avait pas le temps ou pas, parce qu'elle me dit qu'elle n'avait pas le temps, mais ça... Donc j'avais quand même ce côté-là. Et donc des parents qui ne mangent pas le midi aussi, ça fait qu'ils mangent tôt le soir. Donc à 18h, c'était limite à table à 18h. Et moi, quand j'étais petit, je goûtais à 16h30 comme tout enfant. Et 18h, je n'ai pas forcément faim, mais je passe à table. Et puis j'ai refain à 20h, donc je mange quelque chose derrière. Et il y a un moment donné aussi où j'ai déconnecté de ce moment repas que moi, j'adorais beaucoup avec mes parents. Mais vers 13 ans, je leur ai dit, moi, je ne mange pas à 18h. Donc je suis désolé, mais je mangerai après. Donc, j'ai déconnecté de ce moment-là avec eux. Plus de moments de repas aussi partagés avec ma fille. Et repas tout seul à 20h. Voilà. Et puis, mais quand même, du coup, moins de contrôle aussi. Parce qu'après, il ne s'est jamais été contrôlé. Mais du coup, je mangeais ce qui s'était prévu, mais je me faisais des choses en plus. Et puis, voilà. Etc. La chance que j'avais, c'est que j'ai toujours fait beaucoup de sport aussi. Donc, ça m'a permis de ne pas non plus avoir une mauvaise santé, entre guillemets. Et puis, voilà. Mais j'avais eu des remarques aussi. J'avais 11 ans d'un médecin qui m'avait dit... vous êtes en surpoids, ça va pas. J'avais prévenu mes parents, mais mes parents n'avaient pas fait forcément d'efforts, justement. Et puis, j'ai grandi. Je faisais beaucoup de sport et c'est passé.

  • Speaker #1

    Et oui, et puis 11 ans, ça peut être un âge aussi où, tu sais, je ne sais pas si tu as remarqué ça, les enfants, ils ne font pas tout en même temps, en fait. Il peut y avoir cette croissance au niveau du poids. Et puis après, c'est la taille qui suit. Je ne sais pas si... Si t'as remarqué ça, aussi, mais les garçons, ils vont grandir beaucoup des mains et des pieds à un moment. Et puis après, il y a le reste qui va suivre.

  • Speaker #0

    Ouais, je dis ça.

  • Speaker #1

    Tout se fait pas en même temps, quoi. Et donc, c'était plutôt ce phénomène-là, en fait.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Mais c'était des remarques quand même. C'est ça,

  • Speaker #0

    j'ai eu des remarques du médecin. Puis on arrive au collège aussi. Et puis même si j'ai jamais eu de remarques avant à l'école élémentaire, j'ai eu des petites remarques de camarades. Ah là là, t'es quand même... T'as un peu de ventre quand même, etc. Mais ça ne m'a jamais trop travaillé non plus à cette époque-là. Et puis, c'est passé tout seul, en fait. J'ai grandi, d'un coup. Et puis, j'ai toujours adoré le sport et le foot à l'époque, vraiment beaucoup. Et donc, j'en faisais énormément, énormément. Donc, je pense que je continue. Je n'ai jamais vraiment changé mon alimentation. Mais du coup, en fait, vu que tellement je faisais de sport, je pense que... C'est ce qu'on pensait.

  • Speaker #1

    C'est ça. C'est-à-dire que moi, je le dirais autrement. Je dirais que tu répondais à tes besoins. Voilà,

  • Speaker #0

    je répondais à mes besoins exactement sans forcément chercher à y répondre et sans prendre la tête.

  • Speaker #1

    Voilà, c'est ça, naturellement. Tout comme tu as su à un moment dire à tes parents Non, moi, 18h, je n'ai pas faim. J'ai envie de manger quand j'ai faim.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Donc, vraiment connecté, en fait. à tes besoins et à ta faim.

  • Speaker #0

    Voilà. Je vois que ça part de là, quand même, cette problématique. Et puis après, quand j'y réfléchis, justement, le psychologue me demande s'il n'y a pas des remarques qui m'ont touché. Et effectivement, des remarques m'ont touché. Alors comme ce médecin-là, j'ai un souvenir en classe découverte avec des amis où on s'apprête à prendre notre douche. On est assis. Puis j'ai un copain qui dit Ah, regardez, j'ai du ventre. Et en fait, c'était la plissure parce qu'il était plié, alors que moi, j'avais quand même un peu de ventre. Et donc ça m'a quand même... un peu marqué à cette époque-là, ce côté, bah, ces remarques au collège, t'es un peu serré dans tes vêtements, quand même, le médecin, la remarque du médecin, et puis je repense après, aux années d'après, où, je m'étais dit aussi, je serais jamais maigre, moi ou mince, j'ai jamais, genre, j'ai pas été non plus, je me suis jamais senti gros, mais je me suis, enfin, voilà, dans ce jugement de grossophobe, entre guillemets, on verra moi-même, mais je me suis toujours dit, bah, t'as du poids, t'as du ventre, c'est comme ça, c'est ton... tu descendras pas en dessous de tel poids, tu monteras peut-être plus, mais en tout cas, c'est... C'est comme ça, tu peux pas le choisir. Mais des remarques quand même, et puis voilà, des... Pareil, du coup, les années passent, donc je pense aux réflexions que j'ai pu me prendre, qu'on m'a infligées, ou je repense à des vestiaires de football, justement, où je m'étais mis en club à l'époque. Je me suis mis en couple avec ma copine, justement, et des amis qui me font Ah, ça se voit que t'es mis en couple, là, le ventre, oula, t'as bien pris, là, t'as bien pris du ventre. Mais bon, ça me touche, mais en soi, rien à faire, de toute façon. Enfin, ce n'est pas grave, c'est comme ça, je suis comme ça. Je ne changerai pas, je ne suis pas capable.

  • Speaker #1

    Oui. Et en même temps, je reste avec ce que tu disais tout à l'heure, de l'importance de la vie des autres, en fait, pour que toi-même, tu te forges ton propre avis et tout ça. Comme s'il y avait eu un empilement de choses, en fait, de réflexions qui, sur le coup, n'impactaient pas plus que ça. Peut-être que c'était un petit peu difficile, mais tu passais à autre chose, en fait. Et puis, petit à petit, une pierre, une autre pierre, une autre pierre. et c'est venu se cristalliser peut-être au moment où tu commences ce parcours que tu nous as raconté et que ça bascule du coup dans le trouble alimentaire en fait.

  • Speaker #0

    C'est ça, ouais, exactement. Donc voilà, des réflexions comme ça qui m'ont marqué, même d'amis très proches, un de mes meilleurs amis qui m'appelait Gros Juju. Pour lui, c'était pas méchant, mais en fait, et moi à l'époque, ça n'était pas forcément en fait. Mais là, quand j'y repense, ça m'a...

  • Speaker #1

    Maintenant, tu le vois autrement en fait.

  • Speaker #0

    Voilà, c'est ça. Et en fait, vu que je m'étais dit que je ne crée jamais mince, je m'étais privée sur plein de trucs. Je me privais sur des choses que j'ai envie de mettre pour m'habiller et que je ne mettais pas parce que je me disais que ça ne me mettrait pas en valeur. Et du coup, de devenir mince, je m'en passe du coquelin un peu, mais du coup, je fais des vêtements que j'ai envie de mettre, des choses que j'ai envie de mettre, d'assumer des parties de mon corps que je n'assumais pas avant. Et ça devient génial aussi. Je me dis que c'est trop bien. Et puis la santé aussi, parce que vu que j'avais l'époque... Covid, etc. Après, je bascule encore dans le temps, mais on fait moins de sport. J'avais lâché un peu le sport depuis que j'étais en couple aussi, pour consacrer plus de temps à ma copine aussi. Et du coup, là, le fait de faire du sport, de faire attention à ce que je mange aussi à l'époque. Et puis voilà, je me sens même mieux physiquement quand même aussi. Au début, la santé, je me sens vraiment mieux.

  • Speaker #1

    Il ne serait-ce qu'avec la reprise d'une activité physique, qui a toujours été sportif et qui, comme beaucoup beaucoup d'entre nous, pendant le Covid, c'était compliqué. Puis en plus, on nous bassinait avec des messages Attention, attention ! Bon, je ne sais pas si ça a eu un impact aussi, mais tu te sentais du coup privé de quelque chose qui te fait du bien.

  • Speaker #0

    C'est ça. C'est ça, c'est exactement ça.

  • Speaker #1

    Et puis ce que j'entends aussi, que je trouve vraiment intéressant, c'est qu'en tant qu'homme, tu peux aussi témoigner du fait que les injonctions à la minceur, qui sont d'autres... types qui peuvent se focaliser sur le ventre par exemple, mais la préoccupation pour les vêtements et tout ça, c'est partagé aussi ça.

  • Speaker #0

    Exactement, je pense qu'il y a très peu d'hommes qui assument ça et des fois, moi j'hésite à faire attention parce que je vois d'autres personnes que je connais dans mon entourage, des hommes justement, et je sens des petits signaux et je me dis est-ce que c'est moi qui en fait peut-être trop mais effectivement on n'ose pas en parler, on n'ose pas dire, désolé de le dire, je trouve ça bête de ne pas le faire parce qu'on est un homme ou pas, soit c'est important. d'en parler ça fait du bien et de pas se dire que c'est un problème de femmes, c'est un problème d'être humain tout court. qui peut arriver à n'importe qui.

  • Speaker #1

    Et cette préoccupation par rapport à l'image de soi, l'image corporelle, c'est un problème sociétal, au-delà du genre de la personne.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça.

  • Speaker #1

    C'est ça aussi que tu nous soulignes.

  • Speaker #0

    Surtout que moi, j'ai très peu confiance en moi. Le temps fait que je prends confiance en moi, mais physiquement, ça m'a aidé aussi à prendre confiance en moi parce que je n'avais pas du tout confiance en moi physiquement. Et même cette image de minceur, alors qu'est bête, parce qu'on est mince, qu'on a confiance en soi, qu'on fait bon à... Justement, j'ai plus fait peur. à mon entourage, d'être aussi mince que je me suis plu ou que j'ai pu plaire à d'autres personnes autour de moi, parce qu'en fait, voilà, ce qui compte, c'est... Et puis même, c'est pas l'image qu'on revoit forcément, c'est... Voilà. Même moi, je me suis fait peur, quand je me revois des photos. Voilà. Et oui,

  • Speaker #1

    et oui. Et donc, nous en étions à cette thérapie, que tu commences. Donc là, on est en 2022,

  • Speaker #0

    2023. C'est ça. Et puis, du coup, bah ouais, je commence à... prendre en conséquence ces choses-là. J'essaie de remanger un peu plus, surtout par rapport au sport parce qu'en plus, je me blesse avec le sport. Je me blesse.

  • Speaker #1

    Eh bien oui. J'allais dire que ce qui devait arriver, ça a pris un peu de temps, mais ça a fini par arriver.

  • Speaker #0

    Première blessure avant le semi-marathon qui me traumatise pas mal et qui mince. Et puis, je vois un kiné qui m'aide quand même aussi et donc qui me permet de le faire. Et donc, j'ai fait le semi-marathon, tout se passe quand même bien, mais je reste blessé. Je me blesse plus facilement. Je sens que mon corps est très fragile. j'avais atteint les 50 kilos et justement ça va pas donc là je me blesse ça me fait paniquer parce que je me dis le sport c'est ma compensation donc si je me blesse j'ai plus ça et c'est ce que j'avais vu dans d'autres témoignages je pense aussi à ça je suis plus capable de me restreindre complètement c'est impossible, je l'ai trop fait vu que je suis vraiment en situation de justement des fois j'ai connu cette façon de faire extrême que je sais je peux plus le faire Je ne peux plus me dire demain je ne mangerai pas, je vais jeûner à tel moment. Des fois je le prévois, mais incapable de pouvoir le faire. Alors j'aimerais restreindre, mais je vais manger. Parce que je ne peux plus ne plus manger. Je ne suis pas capable. Ça ne marche plus. Ces sentiments de puissance, je suis capable et la faim n'est plus... Je sens que j'ai faim et ce n'est plus possible avec le sport. En plus j'ai quand même augmenté l'activité sportive aussi. Oui. Voilà. Et donc, le temps passe et cette année 2023, on va dire, je me sens dans la guérison toujours. Mais bon, il y a sur le sport compensation. Mais je recommence à manger un peu normalement, conservant toujours, par contre, beaucoup d'activités sportives. Parce que derrière ça, je me dis maintenant, on va quand même viser un marathon. Mais c'est un peu une excuse parce que je vis ce marathon en me disant d'un côté, j'ai envie de le faire vraiment. Mais aussi, il y a ce côté où je vais pouvoir continuer à faire attention.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    et puis continuer le sport au niveau où je le pratique voilà malgré tout ça reste cool pour moi au début parce que je me dis à la fois c'est vrai et à la fois c'est faux je vais quand même pouvoir refuser des propositions sociales dans la semaine je suis en préparation de marathon c'est vrai tu vas faire ça je comprends que tu puisses pas c'est pas grave et puis donc je prépare ce marathon mais les choses changent quand même autour de moi c'est à dire qu'on voit des efforts on voit une petite prise de poids sans forcément de remarques de la part des autres et justement des remarques bienveillantes plutôt des amis qui ont compris faut pas dire ah t'as repris du poids c'est super c'est vraiment ta meilleure mine ta meilleure mine on est content ce sont plus qu'autre chose et puis moi à côté de ça du coup j'essaie de supprimer des choses donc je supprime la balance de tous les jours et c'est vrai que voilà là je... c'est sur le cas, je me pèse une fois tous les deux mois et encore, c'est parce que je suis médecin peut-être et si vraiment j'en ai besoin parce que, alors, ça si, ma copine a été d'une aide formidable là-dessus parce qu'elle l'a caché, je lui ai demandé qu'elle l'a fait,

  • Speaker #1

    elle l'a caché et tu as réussi ce sevrage là c'est ça du coup,

  • Speaker #0

    j'augmente le sport j'augmente forcément la course aussi, le kilométrage je suis à des 30 kilomètres de course le week-end et la semaine des courses de 20 km, des choses comme ça, sans forcément bien compenser non plus. Sans forcément bien compenser. Forcément, le corps, il tient, il tient, mais il lâche aussi au bout d'un moment. Peu de temps avant ce marathon, c'était cette l'année 2024, je me tords la cheville trois semaines avant. Il s'avère que j'arrive à faire ce marathon, ça se passe super bien, etc. Et derrière ça, je pars une semaine en vacances, avec ma copine aussi. Et bon, je suis en manque de course, mais on me dit de me stopper quand même par rapport à la course. pour sa pied je panique quand même encore des écarts alors qu'elle me dit mais t'as le droit de te reposer enfin t'as fait tu sors d'un marathon etc c'est compliqué mais bon je rentre de cette semaine de marathon je recours beaucoup le week-end tout se passe bien je recours beaucoup le lundi et là c'est la grosse blessure tendinite au niveau des adducteurs mais c'est quelque chose qui est très douloureux en chaleur et qui me dit quand même que oula va falloir diminuer quoi va falloir stopper et Et là, je me suis dit... tu es en phase de guérison, mais tu n'es toujours pas guéri parce que le sport reste une compensation.

  • Speaker #1

    Oui, parce que tu n'en avais pas forcément conscience. Tu avais avancé sur les causes du trouble.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Sur ce qui t'avait amené à ça. Mais voilà, la maladie était toujours en pleine possession de ses moyens, finalement. C'est ça,

  • Speaker #0

    parce que j'écoute tous les conseils. Mon alimentation change, je le remange quand même en plus en grande quantité. Mais on va dire que je pars quand même sur des courses à pied, des fois à l'époque. Je pense à un marathon, je pars 30 km courir le samedi, sans eau, sans nourriture sur moi, et en fait, le corps en a besoin, dans les moments de sport. Et puis voilà, je mange. Mais ma comédie, elle me signifie, tu ne manges pas beaucoup plus que si tu mangeais normalement. Et voilà, en fait, du coup, je reprends du poids dans ces années-là aussi, mais pas tant que ça. C'est-à-dire que je reprends un poids, mais je pense que je suis encore très loin du poids que je dois atteindre pour être bien physiquement et ne pas me blesser tout le temps. Parce qu'en fait, voilà. Et ça, je me suis rendu compte, du coup, Zik, les TCA mènent aussi à moi, en tout cas avec le sport, à la bigorexie.

  • Speaker #1

    Oui, je crois que c'était en plein dedans.

  • Speaker #0

    Vraiment, parce que... Et j'en suis dedans encore, parce que je me rends compte, même ce prépa-marathon était une excuse aussi pour continuer à faire beaucoup d'activités physiques, me donner le droit de manger plus, en fait. Le sport, c'est bien pour la santé, etc., mais attention, parce que ça est encore particulier quand on souffre de TCA, parce que ça reste quelque chose de compensation. Et en fait, ça nous permet de nous donner des droits, de se dire, j'ai le droit de manger grâce au sport. Mais en fait, non. C'est juste qu'avec le sport, on a besoin de manger. On a besoin de manger tout fort. Oui,

  • Speaker #1

    c'est une permission conditionnelle de manger. Je peux manger parce que c'est mon sport. Et non pas, je mange parce que j'ai faim ou j'ai envie de manger. Voilà,

  • Speaker #0

    c'est ça.

  • Speaker #1

    Manger, quoi.

  • Speaker #0

    Et du coup, ça va. Parce que j'étais vraiment avec une heure et demie de vélo par semaine, 200, 400 muscu. des 80 km de course par semaine qui ont vraiment épuisé mon corps parce que je n'en ai pas assez. Je m'en rends compte toujours et ça a été là. Les mois qui ont suivi, c'est pour ça que je leur dis maintenant, je ne suis pas guéri des TCA. Je suis dans la guérison.

  • Speaker #1

    Tu es en chemin.

  • Speaker #0

    Je suis en chemin, c'est encore loin, mais ça va beaucoup mieux. Mais fait de cette blessée, on se rend compte qu'on est devenu addict vraiment au sport.

  • Speaker #1

    C'est là quand tu as dû physiquement arrêter, qu'il y a une impossibilité physique. C'est ça. en fait.

  • Speaker #0

    C'est ça,

  • Speaker #1

    ouais. C'est là que tu as pris conscience, c'est ça, de cette addiction ?

  • Speaker #0

    Ouais, c'est ça. Je me suis vraiment conscience de cette addiction et que c'est pas bon, quoi. Malgré tout, voilà, j'adore le sport depuis que je suis enfant. Donc ça aurait été très compliqué de ne pas pouvoir faire sport. J'étais vraiment l'élève même à l'école qui voulait faire le sport, quoi. Il y en a plein qui disaient que c'était ça et moi j'étais vraiment le moment heureux de ma journée. T'as pas dû te faire ferrer. Exactement, voilà. C'est pour ça que j'ai été très frustré enfant d'avoir été privé de club. et des choses comme ça. Je pouvais faire du sport, mais il fallait que ce soit... C'est mon père qui le choisissait, etc. Enfin, réguler, je faisais du sport ce que je voulais, mais il ne fallait pas que ce soit quelque chose qui soit le premier dans ma vie, mais qui prenne du temps sur le scolaire, etc.

  • Speaker #1

    C'est ça, c'est ça. Et tu dirais que tu en es où, alors, aujourd'hui ? Comment tu te sens dans ton quotidien ? Quelle place ça continue à prendre ou pas ? Comment tu vois que les choses ont évolué, là ?

  • Speaker #0

    Le TCA ou le sport ? tu veux dire ?

  • Speaker #1

    Pas les deux.

  • Speaker #0

    Les deux, pas le sport. Les deux sont liés. Les deux sont liés mais c'est encore là. Ça va mieux physiquement sur les blessures mais j'ai quand même ces douleurs encore et je continue à trop en faire. Mon kiné me le dit mais bon, je m'écoute un peu plus c'est-à-dire que j'arrive à me faire des jours où je vais vraiment faire moins d'activités et j'arrive à me poser un peu plus. Ça reste difficile mais c'est vrai que les TSA aussi, je repense, vraiment m'ont retiré beaucoup de joie en général et d'émotion en fait. Vraiment, j'avais plus goût à rien d'autre. Même au sport, vu que le sport amène de la dopamine, c'est ça qui me rendait joyeux, mais le reste à côté ne me rendait plus joyeux. J'étais éteint, je faisais un peu de guitare, je n'en faisais plus du tout.

  • Speaker #1

    Il n'y avait plus de place pour autre chose.

  • Speaker #0

    Plus de joie sur rien, plus d'envie de faire quelque chose. C'est ça qui m'a alerté aussi. C'est pour ça que je me dis que je suis quand même dans la guérison. Je vois que je reprends plus de plaisir à faire d'autres activités qui ne soient pas liées au sport forcément. Et aussi dans le métier. Mon métier, moi, j'y allais à reculons alors qu'avant, j'y allais vraiment content. Oui,

  • Speaker #1

    joyeux.

  • Speaker #0

    Très, très joyeux de faire ce métier. Et voilà. Là où j'en suis actuellement, c'est que je sens que j'ai encore cette forte dépendance au sport. Et que mon objectif, c'est justement que le sport redevienne un plaisir. Et d'y aller à reculons. Oui,

  • Speaker #1

    c'est ça. Que ça se fasse. pour la joie dont tu parlais justement.

  • Speaker #0

    Que ça me fasse du bien, pas de me dire, je vais faire ce sport qui me permet de faire ça. Ça l'est un peu quand même maintenant, beaucoup plus que ces derniers mois. C'est redevenu quand même quelque chose où je vais courir, des fois je me dis, waouh, ça fait du bien. C'est pas le côté...

  • Speaker #1

    Je vais pouvoir manger. Ou j'ai trop mangé.

  • Speaker #0

    Mais c'est le petit doigt qui me le dit quand même, mais moins. Et je vois que je remange quand même. Normalement, c'est un lendemain de fête, quelque chose comme ça. J'arrive à manger normalement quand même, sans trop paliquer.

  • Speaker #1

    Oui, tu sens vraiment qu'il y a eu du chemin parcouru. Il en reste à faire, certes, mais il y a eu du chemin parcouru. Et tu es vraiment là. Parce que tu parlais tout à l'heure de la difficulté à rentrer dans le processus. Il y a la prise de conscience. OK, j'ai un problème et que c'est une première étape importante, on le disait. Et puis après, il y a cette étape de je rentre dans le processus. C'est un processus qui est long, sinueux, qui peut être décourageant, etc. Mais n'empêche, il y a quelque chose d'enclenché.

  • Speaker #0

    Il y a des hauts et des bas, mais à chaque fois, on va dire que c'est toujours plus. plus de haut au final parce que des fois où je me rends compte que je vais retomber dans quelque chose un peu négatif en me disant tiens j'ai pas le droit de manger ça ou quelque chose comme ça bah en fait je me dis non mais c'est bon quoi puis je peux plus comme je dis j'arrive plus à être dans la restriction j'en suis plus capable et vraiment tant que peu et ça tombe bien en fait c'est ça et je me rends compte que le sport c'est pas bien mais à la fois c'est bien parce que moi qui suis devenu sport enfin vraiment dans cet esprit aussi de sport c'est qu'on en a besoin déjà on en a besoin on a toujours envie de manger que c'est important et encore plus avec le sport et en fait

  • Speaker #1

    voilà pour être en forme il faut pas suffire qu'il y ait tel aliment etc que j'ai pu faire et même dans la vie de tous les jours pour le plaisir oui et j'entends qu'il y a encore les pensées de la maladie qui peuvent être présentes c'est ça mais que de plus en plus bah tu les vois déjà tu vois que c'est la maladie qui parle c'est ça et que c'est pas la vérité en fait et que tu développes petit à petit cette autre part de toi qui peut s'opposer à ça en fait et dire bon c'est bon fous-moi la paix enfin je sais pas comment toi tu te vues c'est ça c'est ça

  • Speaker #0

    C'est ça exactement et puis voilà je me dis tant pis, enfin c'est même plus tant pis quoi. Pour l'instant c'est pour ça que j'y pense pas quoi. Et bon après la spontanéité je la gagne de plus en plus, ça reste un peu difficile des fois de faire un plaisir comme ça. Mais voilà des fois c'est des choses que j'essaie de me dire, j'ai gagné ça en me disant tiens j'ai réussi à manger ça en faisant plaisir dans la semaine. Voilà maintenant tu l'oublies c'est fait on s'est mangé et puis ça t'a fait plaisir. Qu'est-ce que t'as ressenti à ce moment là ? et c'est vrai que j'avais déconnecté tous les différents styles de faim qui existent quoi parce que peut-être que j'ai jamais su quelles étaient ces différentes faims non plus parce que avec l'enfance c'est ce que je disais je savais pas vu que je mangeais comme je voulais j'avais pas de privation bah des fois je mangeais j'avais pas faim et c'est bien aussi hein mais bah je savais pas quand est-ce que j'ai vraiment faim ou pas quand est-ce que j'ai besoin j'ai jamais trop su

  • Speaker #1

    C'est ça, c'est ça. Il y avait quelque chose qui se faisait, mais qui était aussi naturel et fluide, en fait, que tu aimerais bien peut-être aussi retrouver, mais en passant par une forme de mentalisation avant d'arriver à nouveau à ce que ce soit un non-jugé. C'est ça,

  • Speaker #0

    exactement.

  • Speaker #1

    C'est que ça peut leur devenir.

  • Speaker #0

    Un peu plus ça, c'est pour ça que j'essaie des fois de... réfléchir un peu, mais c'est pas évident. C'est pour ça que je dis que c'est vraiment un long processus et encore, je suis très content et soulagé de m'être dit que j'ai pas attendu des années pour me rendre compte et d'écouter un petit peu les autres aussi. Alors, faire attention de ne pas écouter trop les autres, justement, mais de faire attention aux signaux. Oui,

  • Speaker #1

    c'est ça. Je crois qu'on va devoir se quitter. Julien, mais peut-être qu'il y a une dernière chose, tu sais, comme je demande toujours, que tu aies envie de partager ou un message important que tu voudrais faire passer.

  • Speaker #0

    Jusque... Je pense ne pas avoir peur justement de parler de tout ça, je pense, et encore une fois, là je reviens sur le fait d'être un homme, de pouvoir vraiment extérioriser toutes ces pensées, qu'on est tous, comme tu disais, des êtres humains qu'il faut... Fille ou garçon, on peut tous avoir les mêmes problèmes sur l'apparence, sur sa santé physique ou mentale. Il y a plein de problèmes, il faut en parler. Et puis écouter d'autres personnes, se soutenir, je pense que ça a été vraiment... Je te remercie et je remercie toutes les personnes qui ont témoigné. Ça a été très important pour moi, pour m'aider à guérir et pour continuer. Je ne sais pas si j'étais très clair, mais voilà, en tout cas, c'est d'être ensemble, en fait, dans ces moments.

  • Speaker #1

    Oui, de se sentir moins seul, d'entendre qu'il y a d'autres personnes qui sont passées par là. Ça, ça a été un soutien précieux pour toi. Et c'est aussi ce qui motivait le fait que tu sois là aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Oui, oui. Jean, merci beaucoup, beaucoup, Julien, pour ce précieux témoignage. Je te souhaite vraiment un processus qui puisse te voir petit à petit retrouver de la sérénité, de la paix, de retrouver... plaisir que tu avais dans le sport avant que tout ça s'enclenche, en fait, et puis des plaisirs autres que le sport. C'est ça que tu disais aussi, remettre de la joie dans plein d'autres choses, retrouver une vie sociale riche et intense telle que tu l'avais auparavant. Peut-être dans quelques mois, années, tu viendras nous redonner des nouvelles, à savoir.

  • Speaker #0

    Ça serait avec grand plaisir.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu serais OK que des personnes te contactent ?

  • Speaker #0

    il n'y a aucun problème aussi parce que moi j'ai contacté des personnes alors je trouve que ce podcast à l'époque c'était sociaux et ça a été aussi précieux en fait les échanges avec des personnes qui souffrent de ça, qui ont souffert de ça ou qui sont professionnels de ça et que ce soit vraiment justement plein de personnes différentes,

  • Speaker #1

    je pense que c'est riche pour pouvoir se construire un peu un avis et son propre processus c'est ça ok bah nous mettrons un moyen de te contacter dans la description de l'épisode merci À bientôt, Julien.

  • Speaker #0

    À bientôt, merci aussi à toi.

  • Speaker #1

    Merci d'avoir écouté le témoignage de Julien. Il est temps à présent de nous quitter pour cet épisode. Je vous retrouve dans deux semaines pour le dernier épisode de l'année. À très bientôt.

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