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#123 - Les 50 Ans de Fronton ! cover
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La Terre à Boire

#123 - Les 50 Ans de Fronton !

#123 - Les 50 Ans de Fronton !

57min |10/11/2025
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#123 - Les 50 Ans de Fronton !

#123 - Les 50 Ans de Fronton !

57min |10/11/2025
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Description

En 2025, l'appellation Fronton célèbre son demi-siècle d'existence et nous a invités à poser nos micros lors d'une grande dégustation organisée à Paris.


Michelle Selle du Chateau Boujac et Marc Penavayre du Chateau Plaisance sont nos guides pour découvrir ce territoire unique.


Comment cultiver sa singularité, entre Toulouse et Montauban, à quelques kilomètres de Gaillac?


En s'appuyant d'abord sur de magnifiques cépages autochtones, la Négrette et le Bouysselet.


Nous dégustons avec eux la cuvée Sessanta du Chateau Boujac en Bouysselet blanc, et du Chateau Plaisance nous buvons Alabets: une formidable Négrette bien-sûr!


Des vins élégants et généreux, à l'image de ce territoire et de ses habitants, dont Michelle et Marc sont les meilleurs ambassadeurs.


Bon anniversaire et longue vie à Fronton !



Hosts: @romainpodding @Bertrand



Générique: Easy Living

Enregistré au Studio Module 

Retrouvez-nous sur Instagram, Facebook

Merci @clairdelunefab pour l'invitation❤️



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue dans la Terre à boire ! Ça fait bien longtemps qu'on ne vous a pas parlé, mais on est heureux quand même de retrouver ce micro. Heureux de le retrouver pour un événement. C'est les 50 ans de l'appellation Fronton. Si vous ne connaissez pas l'appellation Fronton, déjà, il vous manque quelque chose. On va essayer de combler ce vide. Et si vous connaissez, on va sûrement parler de choses qui vous plaisent et qui vous intéressent. De cépages autochtones, de vignerons authentiques du sud-ouest de la France. Pour parler et pour célébrer. ces 50 ans de l'appellation Fronton, on a la chance d'être invité par l'appellation à enregistrer cet épisode dans un lieu assez étonnant. Moi, j'ignorais qu'il existait un lieu comme ça à Paris. C'est tout simplement un fronton de pelote basque en plein Paris, en plein 15e arrondissement. Ça s'appelle le Trinquet de la Cavalerie. Et voilà. Alors, je dis tout de suite, je crois que l'agence de com' a fait un jeu de mots entre Fronton et le fronton de pelote basque, mais on ne joue pas à la pelote basque à Fronton. On aura peut-être l'occasion d'y revenir. On va parler de Fronton et avec moi pour en parler, Bertrand de La Grosse Bouffe et du Vignoble Saint-Paul. Bonjour Bertrand, ça fait plaisir de t'avoir.

  • Speaker #1

    Merci, merci beaucoup.

  • Speaker #0

    Figure-toi qu'on n'est que tous les deux. Le reste de la bande, Laurent, Patrice, Valérie, Alessandra, ils ont tous pris par des milliards d'occupations. On se retrouve tous les deux, on va être bien. Surtout, on n'est pas que tous les deux. On est bien entourés. On a aussi des vignerons. Un vigneron, une vigneronne de l'appellation de Frantois, en la personne de Michel Selle du Château Boujac.

  • Speaker #2

    Oui, bonjour à tous. Bonjour Michel. Bonjour à tous.

  • Speaker #0

    Ravi. On a déjà goûté tes vins. Là, je le dis pour mettre l'ambiance, on entend beaucoup de bruit, on est presque quelque part coincé au bout de la cuisine. Et il y a un banquet, un immense banquet qui se termine, l'ambiance est joyeuse. On a goûté pas mal de vins. ils sont en train de dresser les desserts et les assiettes et le pchit de la chantilly on a recraché pour l'essentiel je dirais pour l'essentiel et le reste c'est ce qui donnera un peu de saveur à cette émission je le disais, Michel Selle du Château Boujac et Marc Pénavert du domaine Plaisance Pénavert bonjour Marc bonjour à tous et à toutes merci d'être là toi aussi pour parler de Fronton ça ne vous vexe pas si on dit que ce n'est pas l'appellation française la plus connue Pas du tout. Non, pas du tout. On va faire un peu de pédagogie. Déjà, on va la situer. Et vous m'arrêtez quand je dis des bêtises. Fronton, ça se situe à peu près exactement entre Toulouse et Montauban.

  • Speaker #2

    Oui.

  • Speaker #0

    C'est à peu près ça ?

  • Speaker #2

    Oui.

  • Speaker #3

    C'est pas une mauvaise analyse géographique.

  • Speaker #2

    Jusqu'à là, tout est bon.

  • Speaker #1

    Jusqu'ici, tout va bien. C'est en bas à gauche.

  • Speaker #0

    On y fait. C'est en bas à gauche, voilà. Pour les Parisiens, en bas à gauche. Là où on dit chocolatine. Fronton c'est une appellation qui a donc 50 ans aujourd'hui A date aujourd'hui il y a une appellation, une AOP qui est l'appellation Fronton en rouge avec un cépage emblématique, la négrette. Vous êtes le seul à faire de la négrette dans le monde ?

  • Speaker #3

    Alors non, bien entendu, ce cépage là a tellement de diversité.

  • Speaker #0

    Marc amoureux de la négrette, il nous en a parlé tout à l'heure, il va nous en dire quelque chose.

  • Speaker #3

    Il nous en a parlé pendant trois heures, donc globalement la négrette nous la retrouvons... aussi en Vendée, chez nos amis vendéens particulièrement sur les territoires de Brême, de Saint-Gilles-le-Croix-de-Ville, de Vix et chez certains minéraux emblématiques dont le domaine de Saint-Nicolas par exemple qui fait une cuvée qui a plus de 30 ans d'existence qui s'appelle le Poiret et donc qui fait une négrette magnifique. Et sous le même nom,

  • Speaker #1

    sous le nom de négrette ? Oui, sous le nom de négrette bien sûr.

  • Speaker #3

    Et lui, l'histoire raconte, et on va faire confiance aux aux historiens que c'est ça. ce bon riche lieu qui, après avoir séjourné quelques mois dans le comté tolosan, a trouvé que le cépage de la négrette donnait de beaux vins et qu'il a ramené chez lui quand il s'est installé à La Rochelle et qui a donc implanté la négrette en bandée sur l'île de Ré.

  • Speaker #0

    Mais elle vient quand même de chez vous ?

  • Speaker #3

    Bien entendu. Alors, elle ne vient pas de chez nous.

  • Speaker #2

    Non, non.

  • Speaker #3

    Elle vient comme tous les cépages du... C'est pas je français, elle vient en gros entre le Tigre et le Frat, où elle a évidemment subi toutes les migrations diverses et variées, entrées par le port de Sète et développement sur le grand sud de la France. mais ce qu'il faut reconnaître au Vignoble Fronton, c'est que c'est là où elle s'est ancrée définitivement, sans perdre de son intérêt.

  • Speaker #0

    On va constater, et on a pu le constater nous avec la dégustation qu'on a faite tout à l'heure, la multiplicité des expressions de la négrette en fonction du terroir dans lequel elle s'exprime. Continuons un peu le tour des cépages, il y a un autre cépage emblématique, qui n'est pas aujourd'hui Appellation d'origine protégée, mais c'est en cours, paraît-il. C'est plutôt en blanc. C'est le buisselet.

  • Speaker #2

    Oui.

  • Speaker #0

    Voilà. Vous en faites tous les deux du buisselet. À toi, Michel. Présente-nous le buisselet.

  • Speaker #2

    Alors, je ne le raconterai peut-être pas aussi bien que mon ami Marc. Merci. Je le raconte très bien. Parce que c'est une véritable encyclopédie. Non, le buisselet a été retrouvé sur une parcelle qui a été repris en fermage par un de nos collègues, Philippe et Yann Covin. qui ont fait des recherches pour savoir d'où ça venait. Et aujourd'hui, ils l'ont travaillé pendant longtemps, ils le travaillent encore. Et aujourd'hui, on a une réelle intention de replanter ce cépage un peu endémique sur notre territoire. Il faut savoir que du temps du VDQS, tu m'arrêtes Marc si je dis une bêtise, mais il était planté ou co-planté avec de la négrette pour amener de l'acidité au vin, pour pouvoir le conserver. Il faut savoir que c'est un cépage tardif. Et par conséquent, on le ramassait en même temps que la négrette pour amener cette acidité et pour pouvoir le conserver le vin plus longtemps. Oui,

  • Speaker #3

    voilà, ce cépage bénéficie pleinement, lui en tout cas, du changement climatique et son côté tardif, trop acide, qu'il pouvait avoir dans les années avant-guerre. Aujourd'hui, il bénéficie du changement climatique complètement. Il s'adapte mieux que d'autres. Il s'est parfaitement adapté. Il a cette capacité à donner des grands blancs qui correspondent parfaitement à la définition. A la fois construits sur des équilibres acides, alcool merveilleux, avec des amers incroyables et qui font honneur à sa filiation puisque la négrette, le buisselet, pardon. Il est un enfant du Savagnin, lequel on n'en parlera pas. Il reste un des plus grands cépages blancs que l'on connaisse sur notre territoire.

  • Speaker #0

    Bertrand, tu vas glisser tout à l'heure que le Savagnin était le père d'un paquet de cépages. Il a pas mal de descendance le Savagnin.

  • Speaker #1

    C'est un patriarche sans le mauvais côté du patriarche. Il a une très très grande famille. Là je trouve que dans les buisselets qu'on a dégusté dans certains en tout cas on retrouve des points communs quoi avec la cité qui est forte et puis vraiment le caractère.

  • Speaker #0

    Citons les, Savagnin, parmi la descente de Savagnin on trouve le Chenin, on trouve le Riesling, on trouve le Traminer c'est ça ?

  • Speaker #3

    Oui. On trouve le Verdannel, le Verdannel, le superbe cépage exhumé par nos amis plageoles donc sur le vignoble de Gaillac qui se trouve...

  • Speaker #0

    C'est des voisins aussi.

  • Speaker #3

    Oui, ils sont des voisins, ils sont juste de l'autre côté de la vallée du Tarn. Et bon, ils sont tarnés quand même. On les tolère. On les tolère, mais ils jouent un petit peu moins bien au rugby que nous. Mais en tout cas, oui, donc le Verdalais, pour rester sérieux, bien sûr, le Savagnin, quand on connaît l'histoire de la Genèse, donc des cépages et des vitices uniféras aujourd'hui qui composent le territoire mondial. Le pinot noir et le savagnin sont parmi les deux cépages historiques qui sont les plus hauts dans l'arbre généalogique mondial. Donc c'est deux variétés incroyables.

  • Speaker #1

    Et depuis quand alors vous disiez que le buisselet c'était... C'était un cépage qu'on a redécouvert en fait ? C'était quoi ? C'est qu'il était oublié ? C'est qu'il était caché ? Comment c'est en train de devenir finalement aussi la deuxième identité de Fronton ?

  • Speaker #3

    C'est avant tout dû à l'intelligence, au coup de chance aussi de nos amis Diane et Philippe Covin qui ont récupéré ce cépage sur une petite parcelle de 2000 m², même pas, chez un migneron ami. que je connais depuis toujours et pour lequel je n'ai pas eu, moi en tout cas, l'intelligence de porter de l'intérêt sur ce cépage là, eux l'ont eu et donc ils l'ont surgreffé en 2010 je pense pour la première fois, récolte donc 2011 et de suite ça a matché quoi donc clairement ces cépages comme le dit Michel qui... qui était à l'époque utilisé en complément pour amener un petit peu d'acidité, mais qui avec le changement climatique bénéficie de ce que le climat modifié lui donne. Et il en bénéficie pleinement et il est pleinement en phase avec ce que les amoureux de blanc sec de très beau niveau attendent.

  • Speaker #0

    Alors on va le goûter ce buisselet ?

  • Speaker #1

    Allez !

  • Speaker #0

    Ça donne effectivement un blanc sec.

  • Speaker #1

    Et ce qui est d'autant plus chouette avec ce cépage, c'est qu'on a eu la chance d'en goûter plusieurs ce soir, mon cher Romain. Et on a eu quand même des expressions assez différentes.

  • Speaker #0

    Complètement différentes. D'ailleurs, entre vos deux buisselets, c'est une des réflexions qu'on s'est faites. On est allé voir vos vins, on savait qu'on allait goûter ces vins pendant l'émission. Et vous nous avez servi chacun un buisselet monocépage. Mais c'est vraiment des profils complètement différents. Ça n'a rien à voir.

  • Speaker #2

    Tout à fait, de toute manière déjà on est séparés par un département puisqu'on n'est pas sur le même département. Et puis je crois qu'en fait on s'aperçoit au travers du brisselet la pâte du vigneron. L'expression du vigneron, comment il travaille ses vignes, comment il arrive à faire un produit fini est importante dans tout le processus et dans le produit final. On a des terroirs différents. On a des façons de travailler différentes et c'est vrai qu'aujourd'hui sur Fronton, on a quand même la chance d'avoir des groupes de travail qui existent, de se rencontrer, de pouvoir partager et de pouvoir échanger autour de chacun de nos vins. Que ce soit sur le collectif Negrette ou que ce soit sur le Buisselet, on a cette chance-là de pouvoir discuter entre nous et de voir comment on peut faire pour s'améliorer chacun ou pour s'ouvrir à d'autres choses. Et je crois que c'est le plus important.

  • Speaker #1

    Et alors dis-nous du coup, c'est quoi la pâte du vigneron là dans ce vin ? Enfin de la vigneronne en l'occurrence.

  • Speaker #2

    Ah non !

  • Speaker #1

    C'est le vigneron. Ah bon ?

  • Speaker #2

    Non, je me contente de le boire.

  • Speaker #1

    C'est déjà pas mal.

  • Speaker #2

    Mon mari, c'est lui qui va façonner ces vignes, qui va façonner tout le travail qui va amener à faire ça. Donc là on a un élevage sur lit. Et puis il y a quelque chose d'important parce que c'est un cépage qu'on ne connaît pas, qu'on apprend, qu'on redécouvre et on a tout à apprendre là-dessus. Donc c'est comme quand on élève un enfant en fait, il y a le caractère de l'enfant qui va nous permettre aussi de pouvoir évoluer. Et bien là c'est pareil dans le vin, les caractéristiques de ce cépage vont nous permettre peut-être de se dire, on l'a élevé sur lit mais peut-être qu'il ne faut pas l'élever sur lit, peut-être qu'il faut... Et puis on a Dame Nature qui nous accompagne chaque année et qui nous remet en question chaque année.

  • Speaker #1

    Donc là c'est un élevage sur lit tu disais ? Oui. Un élevage en cuve ? En cuve,

  • Speaker #2

    après on passe en cuve. Je crois que sur le domaine on est d'accord sur une chose avec mon mari, c'est qu'on n'aime pas trop le fût. On travaille même nos rouges très peu en fût et on va les travailler en fût d'occasion, jamais en fût neuf. Parce qu'on a une expression très fruitée de nos vins. On trouve dommage de les casser avec du bois. Surtout qu'on ne travaille pas comme Marc sur des grands volumes, on travaille sur des petits volumes. Et je pense que ça ne nous permet pas de donner une expression comme on le souhaite du vin.

  • Speaker #1

    Ok, alors du coup comment tu le définirais là ce vin ? Tu pourrais nous faire une petite dégustation, commenter ?

  • Speaker #2

    Je dirais qu'il est détonnant. On aime à dire qu'il n'a pas le nez de la bouche et la bouche du nez. Il a un nez qui est fruité. et une bouche qui est très concentrée et avec une belle structure. Alors c'est vrai que quand on l'a en nez, on se dit que ça va être léger, fruité, et en bouche on a une structure très présente.

  • Speaker #1

    Et la première fois qu'on l'a dégusté, on faisait le parallèle avec des vins blancs de la vallée du Rhône. C'est vrai qu'en termes de volume et de puissance aromatique et en bouche, ça envoie, c'est volumineux.

  • Speaker #2

    Mais je crois que c'est, enfin tu me contrediras Marc, mais peut-être que sur tout le millésime de buissolées qui auraient été faites sur Fronton cette année-là, je pense qu'on est un des seuls qui a une structure aussi prononcée de vraie.

  • Speaker #1

    On parle de 2023 qui était une année compliquée.

  • Speaker #3

    Mais comme dit Michel, c'est valable bien sûr pour tous les cépages, ça l'est aussi pour le buissolée. La diversité des terroirs fait qu'il y a des diversités de style. Nous, en comparaison avec ceux qu'elle... Nous, on n'est pas du tout sur le même profil. On est sur des argiles au calcaire, sur des terroirs... Il y avait beaucoup plus d'acidité, beaucoup plus de mordant. Et nous, par contre, il est fondamental que l'élevage se fasse en contenant bois, donc des grosses barriques de 500-600 litres, des amphores, pour contenir cette fougue acide, forte, avec des pH très bas, et lui amener un petit peu à se nourrir ses milieux de bouche par l'apport du boisé, qui reste... suggéré qui n'est pas évidemment un marqueur aromatique sinon elle a raison c'est complètement dommage de déstructurer un vin par la pour du bois donc c'est des styles qui font que à 25 km d'écart mais les terroirs sont complètement différents la façon de travailler complètement différente et ce qui est génial par contre c'est que les vignerons qui aujourd'hui font du brisselet ça c'est hyper important A mes yeux, et je l'espère aux yeux de tous les vignerons de l'appellation, aujourd'hui ce sont des vignerons qui travaillent en respectant les sols, en respectant les terroirs. Donc c'est des vignerons plutôt en bio ou en biodynamie. C'est le cas de vos deux domaines. C'est le cas de nos domaines. On est en bio depuis très longtemps, en biodynamie aussi. Sur des vins dits sans intrants, c'est du jus de raisin fermenté mis en bouteille, il n'y a rien d'autre. Et clairement... Ce cépage se prête parfaitement à ça. Il n'a pas besoin de levure qui va lui donner des arômes machin chose. Il n'a pas besoin de... Non, il se suffit à lui-même et la vérité s'exprime au travers du cépage poignard d'aligné. Je suis... Nous, en tout cas, on est super, super sollicité par des vignerons partout de France, bien sûr, mais du monde, pour venir... récupérer des bois pour pour en planter pour en acheter aussi mais aussi pour en planter et moi je je milite quand même à faire fortement c'est vrai que c'est tentant de vendre par exemple on a été sollicité il n'y a pas si longtemps que ça par les Carme Aubrion qui reste aujourd'hui un vignoble quand même véritablement dans la renaissance dans le renouveau pleinement du vignoble bordelais avec Un domaine qui exprime pleinement la puissance et la potentialité de cette région. Voilà, donc ils ont récupéré du brisselet. Pour nous c'est quelque chose de merveilleux, ça va en faire parler un bien. Il y a du brisselet dans le Haut-Brion blanc.

  • Speaker #1

    C'est le Carmeau-Brion qui est un domaine indépendant du château Haut-Brion mais qui est parti parmi les plus grands domaines de Pessac, en tout cas les plus sérieux.

  • Speaker #3

    On a des Bourguignons, on a des Rhone-Nord. des catalans, enfin des catalans français, espagnols et ceux qui viennent récupérer des bois chez nous donc pour nous on est hyper content de jouer ce jeu là mais je ne voudrais pas quand même que la paternité nous échappe et que quelque part ce décret d'appellation fronton que l'on est en train de décrire subisse les soubresauts de la lenteur administrative française et qu'on finisse par se faire doubler sur ce truc là, alors qu'on tient quand même mine de rien une pépite.

  • Speaker #0

    Alors un mot sur ce projet d'appellation sur le buisselet, l'idée c'est d'agréer à l'appellation des buisselets monosépages, ou d'autoriser l'assemblage ?

  • Speaker #2

    D'autoriser le blanc en appellation fronton. Aujourd'hui en appellation fronton nous avons le droit de produire des rouges et des rosés. Voilà. Le bruit se lait pour le moment est remonté au niveau du décret en... En rouge, on a le droit de sépage secondaire, non Marc ?

  • Speaker #3

    Oui, en fait, il existe différentes procédures pour accéder à l'AOP. On a, sous le conseil de l'INNAO, donc de l'INNOQ aujourd'hui, on a rentré le buisselet en VIFA. VIFA, c'est les variétés à fin d'adaptation. Donc on a rentré le buisselet à 10%. A partir de la récolte 2025, on peut utiliser le buisselet pour faire du rouge ou du rosé. Mais moi, me semble-t-il, c'est certainement le moyen le plus sûr pour faire que nous arriverons à une AOP blanche. On passe par cette espèce de bretelle de chicane qui va nous permettre d'y arriver. C'est bien parce qu'aujourd'hui, on prend Châteauneuf, on prend... Quand on prend les Côtes-Roties ou les Hermitage, on peut introduire une part de blanc dans les rouges, donc ça reste dans le côté noble de l'AOP. J'aimerais que l'on ait une administration un petit peu moins tatillonne et un petit peu plus compréhensive, surtout qu'il y a des domaines qui en font depuis plus de 12 ans, de 10 ou 12 ans, et le lien loyal et constant existe. Et s'ils veulent faire des dégustations verticales, ils les ont, et ils percevront rapidement qu'il y a du fond, c'est pas juste...

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que tu dirais de ce brisselet ? Dégustateur hors pair, Bertrand de la Grosse Bouffe et du Vignoble Saint-Paul.

  • Speaker #1

    Bah non mais moi je le trouve hyper intéressant parce qu'effectivement le nez il est comme sur le fruit, on s'attend à quelque chose de très rafraîchissant, il y a un côté pomme verte un peu acidulé qui est hyper chouette et après en bouche c'est beaucoup plus volumineux, c'est beaucoup plus puissant et on prend un peu une claque quoi. Enfin je veux dire c'est quand même, c'est beaucoup plus puissant que le nez. Donc ce que tu disais tout à l'heure, moi je le retrouve complètement.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'on mange quelque chose avec le buisselet ? C'est un vin qui s'accompagne bien avec le repas je pense ?

  • Speaker #2

    Moi je pense que sur une viande blanche avec une crème derrière, un produit crémé Avec une blanquette ? Avec une blanquette, oui, ou même un poisson avec une belle sauce crémée, même une sauce au chorizo ou des choses comme ça Je pense que la puissance de l'un et de l'autre fera que ça se marie bien Il est très...

  • Speaker #0

    Très attachant ce buisselet, j'avoue complètement que je découvrais ce cépage et c'est vrai que c'est sympa, déjà de découvrir un cépage, de voir qu'il peut avoir déjà des expressions très différentes d'un stand à l'autre et les deux vôtres, alors là on goûte le tien

  • Speaker #2

    Michel, le 60 60 en italien parce qu'en fait mon mari est d'origine italienne et que Euh... On a fêté les 60 ans du domaine en 2022, l'année de la première récolte de bouillisse-lait.

  • Speaker #0

    C'est tout neuf en fait.

  • Speaker #2

    C'est tout neuf chez nous. Il faut savoir que lorsqu'on plante une vie, on ne récolte pas l'année même. Donc il faut attendre trois ans. Et du coup, c'est arrivé en 2022 et on était plutôt fiers de nous. Et on est fiers de nos racines et de nos origines. Donc on essaie toujours de faire un petit clin d'œil à nos origines.

  • Speaker #1

    Et puis sur la contre-étiquette, la belle Maxime de l'histoire n'est l'avenir. Donc là, tout est dit pour l'appellation Fronton.

  • Speaker #2

    Merci, on essaye de sortir toujours une petite phrase qui rappelle qu'il faut bosser, mais il ne faut pas oublier.

  • Speaker #0

    C'est bien résumé, il y a une bonne continuité dans l'histoire du vin. Parlons négrette ?

  • Speaker #1

    Mais c'est ce que j'allais te suggérer. Alors, la négrette.

  • Speaker #0

    La négrette.

  • Speaker #1

    Depuis toujours dans le coin, on est d'accord ? Enfin, depuis la lisseur de la vigne, depuis la Mésopotamie. Depuis qu'il y a de la vigne dans ce coin-là, il y a de la négrette. Alors du coup, maintenant, comment on pourrait définir les caractéristiques de la négrette ? C'est quoi ses spécificités ?

  • Speaker #3

    On parle de la plante.

  • Speaker #1

    Alors d'abord la plante et après le vin.

  • Speaker #3

    La plante négrette est une plante un petit peu particulière, c'est une plante qui est en termes de précocité, se situe en milieu de précocité, donc ça mûrit à peu près au même moment que les syrahs chez nous. Par contre c'est une plante qui est sensible à certaines maladies, donc principalement... L'oïdium et le botrytis qui sont deux ennemis assez redoutables dans notre métier mais elle a cette capacité à parfaitement s'adapter à partir du moment où on la conduit sur des méthodes un petit peu plus naturelles et sur des choses qui font que vous la ramenez sur des terroirs, sur des vigueurs maîtrisées où on arrive par contre à avoir des niveaux de... de production et de maturité naturellement qui se font plutôt de manière tout à fait correcte, naturelle sans être dans l'obligation de procéder à des tris par exemple au vendange et ainsi de suite. Sur les vins, on dit toujours que la négrette est un cépage avec une acidité totale faible. Alors l'acidité totale n'est pas si faible que ça. Mais par contre les pH sont un petit peu plus élevés. Mais par contre ce qui est extraordinaire dans ce cépage, c'est que même si le pH est relativement élevé, les équilibres gustatifs quand on les déguste font que finalement on retrouve une belle fraîcheur. Un beau jus, belle facilité dans la dégustation et que je pense que la qualité des tannins, qui sont des tannins toujours fins, soyeux, fait que ça contribue à amener de la longueur, de la fraîcheur et que finalement on compense un déficit relatif d'acidité par une structure tannique équilibrée, soyeuse, veloutée. et structurante, qui amène donc un équilibre merveilleux. Et je peux dire, moi, pour avoir quand même quelques décennies d'utilisation de ce cépage-là, que le cépage de la Grête, il y a plus de 30 ans, dans notre beau sud-ouest, on riait de nous, nos amis cadursiens avec leur malbec, ou nos amis madiranais avec leur thanate, disaient toujours... C'est bon, mais vous nous faites des jolis petits vins de fillettes, entre guillemets. Aujourd'hui, les choses changent, le climat a changé, la maturité a changé, la demande sociétale a changé, le mode de consommation a changé, et un cépage comme le nôtre, historique, autochtone, qui donne des vins de gré alcoolique plutôt maîtrisés, toujours compris entre 12 et 13 naturellement. Avec des maturités qui font qu'on a des équilibres superbes, tout d'un coup on se retrouve pile poil au milieu de la cible, et pile poil juste là où il faut être. On n'est pas obligé d'utiliser des artefacts techniques ou de maturité pour aboutir à des vins équilibrés soyeux, ça se fait naturellement. Donc ça durera le temps que ça durera, nous on espère que ça durera. longtemps, mais clairement ce cépage-là est pile poil dans l'air du temps.

  • Speaker #0

    C'est effectivement très intéressant ces mouvements de balancier et l'évolution des goûts à la fois de l'environnement et des goûts qui font que des cépages se retrouvent, comme tu dis, pile au milieu de la cible. Et c'est vrai que c'est ce qui évoque un peu la négrette. C'est un cépage qui ne part pas très vite en sucre, en fait, c'est ça. Qui ne prend pas beaucoup, du coup qui ne monte pas très haut en degrés. Et ça donne quelque chose de très buvable, mais ça lui enlève rien du tout dans le côté complexité aromatique quand même. On a goûté quelques vins à l'occasion du buffet. Il y a là aussi une grande gamme de choses, dont des choses qu'on a bu en 2020, qui avaient déjà de la longueur, il en avait encore sous la pédale. Je pense que dans 5 ans, dans 10 ans, il sera encore plus grand. C'était le canard élégant du château de Belhaï, qui est leur grande cuvée. Alors j'en profite pour dire, là on va goûter un 100% négrette. La négrette elle se travaille en assemblage également. Si j'ai bien compris la règle, il faut que la négrette soit majoritaire. Donc s'il n'y a que 2 cépages, elle doit faire plus de 50%. Et s'il y a 3 cépages, elle doit être juste le minimum 40%. Et on l'assemble. Vous allez compléter peut-être le panel, mais on a goûté là de la négrette avec les 2 cabernets. Cabernet Sauvignon, Cabernet Franc. avec de la sierra ou de cépages. Il y a d'autres assemblages ? Du malbec aussi non ? Oui,

  • Speaker #3

    le malbec ne fait pas partie de l'appellation. Qu'est-ce que tu autorises à parler de ces trois là ? La particularité du vignoble de Fronton, c'est qu'évidemment on a le cul entre deux chaises, on n'est ni méditerranéen ni atlantique. On est quand même un petit peu plus méditerranéen que l'atlantique, mais les cépages atlantiques, Cabernet Franc, Cabernet Sauvignon, font partie de l'AOP. Les cépages méditerranéens, comme la sierra, Et aussi le cinceau, qui fait partie de la OP. Et ensuite il y a les cépages autochtones, dont le fer sarbadou, dont je n'ai pas, qui fait partie du décret d'appellation. Le gamay, qui fait partie de notre histoire depuis le milieu des années 50, quand les hybrides producteurs directs ont été interdits. Il y a eu l'introduction de cépages. comme Labourieux, Lalicante, Juraisson, et ainsi de suite, et Le Gamay. Et Le Gamay, lui, a passé le toss, le cut, et il a réussi en 1975 à rentrer dans le cadre du décret de l'appellation Fronton. En fait, c'est une espèce d'appellation, excusez-moi l'expression, qui est le cul entre deux chaises, et dans laquelle on trouve de tout. Alors nous, sur notre domaine, on a choisi majoritairement les grès de Syrah, mais plein d'amis vignerons. On choisit d'autres profils, Négrette, Cabernet, France, Aubignon, ainsi de suite.

  • Speaker #1

    Avec toujours ce filtre conducteur de la Négrette qui fait vraiment l'identité de l'appellation.

  • Speaker #2

    Mais c'est vrai que depuis quelques années, depuis nos... Il y a plusieurs années maintenant, d'autres manières dans tous les cas, on a appris à dompter un petit peu cette négrette qui paraissait très volubile. Moi quand je suis arrivée sur le domaine, la première chose que mon mari m'a appris c'est que la vigne c'était une liane. Et que ça produisait en voiture, comme on dit chez moi. Donc il faut arriver à maîtriser cette négrette et à maîtriser les rendements surtout. Parce qu'on n'a pas du tout le même objectif aujourd'hui comme on l'a eu il y a 30 ans ou 40 ans. qu'on devait produire au maximum. Aujourd'hui, on ne raisonne plus sur des rendements plus bas, sur de la qualité différente. On répond vraiment, nos vins, c'est ce que disait Marc, nos vins répondent à une demande du terrain.

  • Speaker #0

    En termes de rendement, si on dit à peu près, vous êtes tous les deux en bio, ça produit quoi à l'hectare ?

  • Speaker #3

    Nous, on est entre 25 et 35.

  • Speaker #0

    C'est assez faible, c'est plutôt bas.

  • Speaker #2

    Et pareil, c'est suivant les années, mais c'est vrai qu'on approche jamais les 50 hectares autorisés sur l'appellation.

  • Speaker #3

    Moi j'utilise une expression apprise par mes amis plageaux à Gaillac. Les vieux cépages ne supportent pas la médiocrité. Eux ils ont exhumé le prunolard par exemple. Le loin de l'œil. Le loin de l'œil, ces cépages-là. Ce sont des grands cépages, mais ils ne supportent pas la médiocrité. Donc globalement, si vous faites des négrettes à 70 hecto-hectares, évidemment, le résultat n'est pas terrifiant. Par contre, des négrettes sur des beaux terroirs à 30, 35, 40 hecto-hectares, vous en tirez la quintessence. C'est ce qui fait peut-être la différence à ce qu'on appelle un cépage international, où une syrah à 80 hecto-hectares, finalement, peut tirer son épingle du jeu, ou un merlot. Une négrette à 80 hectares peut tirer son épingle du jeu, une négrette à 80 hectares ne tire pas son épingle du jeu.

  • Speaker #0

    On la goûte cette négrette ?

  • Speaker #3

    Vous êtes obligés de vous y filer les gars, parce que sinon...

  • Speaker #0

    J'en profite pour parler un peu des assemblages, on n'a pas tout goûté donc je vais peut-être dire quelque chose qui est un peu partial, mais quand même l'assemblage le plus intéressant que j'ai goûté c'était en général avec de la sierra. Parce que je sais pas... Peut-être qu'il y a une complémentarité qui se fait mieux, le côté poivré. C'est toi, Michel, qui nous parlais de ça, le côté poivré de la Syrah, qui venait donner un peu de l'épice. Alors toi, ta négrette était très fruitée sur le fruit mûr, le fruit noir. Et alors ça, ça donnait quelque chose d'assez explosif.

  • Speaker #3

    Voilà. Et nous, à Benzema, on est sur des terroirs complètement différents, où on a des expressions complètement différentes. Mais toi aussi, tu joues Syrah, négrette et Syrah. Nous, on est beaucoup plus sur le côté justement de la Syrah, olive noire, épice, réglisse, zan. Là on est sur un millésime 2021, un millésime froid, tardif, sur lequel il a fallu être bon. Nous, nous vendons un jaune tout à la main, donc ça a obligé énormément de tri, énormément de... Mais voilà, c'est un main qui est à moins de 12 degrés d'alcool et qui exprime pleinement la fraîcheur, l'équilibre, le fruit de ce cépage-là. Moi je fais vieillir, tout à l'heure vous parliez du vieillissement de la négrette. J'ai des négrettes qui ont 30 ans, 40 ans, sur ces profils-là. Ça vieillit, mais d'une manière incroyablement harmonieuse, avec des complexités qui font que quand on goûte une négrette pure en comparaison avec une Syrah, par exemple, des Rhone Nord, il y a des confusions incroyables qui peuvent être faites, particulièrement sur des millésimes frais, comme 2021, comme 2013, 2008, 2004, où là on a des... Des confusions et bien malin celui qui pourrait me dire que c'est de la négrette ou de la cire.

  • Speaker #1

    C'est vrai que ce qui est impressionnant dans cette cuvée, c'est la fraîcheur naturelle dont tu parlais tout à l'heure. C'est vrai qu'on sent que ce n'est pas forcé. Il y a juste vraiment une impression presque mentholée qui remplit la bouche et qui garde du coup. Une bouche légère et qui appelle toujours le deuxième verre. De toute façon, un verre réussi, c'est quand on a envie de boire.

  • Speaker #2

    Au moins le deuxième verre !

  • Speaker #3

    Voilà,

  • Speaker #0

    c'est ça.

  • Speaker #3

    Le magnum.

  • Speaker #0

    On n'y arrive pas jusqu'au deuxième magnum. C'est vrai qu'on a quelque chose de très léger, très élégant. Et voilà, et encore une fois...

  • Speaker #1

    Mais c'est pas léger, tu dis que c'est léger, mais en fait... C'est comme tu as quand même de la matière et tu as beaucoup de goût, mais avec une sensation de fraîcheur.

  • Speaker #0

    Je crois qu'on a opposé la complexité et le côté buvable et facile à boire.

  • Speaker #3

    On a la chance d'avoir un vin, aujourd'hui la mode va vers ce qu'on appelle des glouglous, on a la chance d'avoir un vin qui pourrait presque rentrer dans la catégorie des glouglous, mais qui reste quand même du vin, c'est-à-dire il y a encore du vin. On n'est pas dans un glouglou pur et dur, on est dans du vin. Du vin plaisir, du vin d'équilibre, du vin de construction de la fraîcheur. Et aujourd'hui, nous, au niveau du domaine, sur l'international par exemple, les Etats-Unis, le Canada, ainsi de suite, on se rend compte qu'on a une demande qui est très forte autour de ce cépage. On nous demande de faire des parcellaires, on nous demande de faire des cuvées réservées, identitaires, parce que les... Outre-Atlantique, ils ont envie de le défendre. Il faut savoir que de l'autre côté de l'Atlantique, sur la côte ouest et aux Etats-Unis, ils l'appellent Pinot Saint-Georges ou Black Pinot de Californie. On le retrouve notamment en Sonoma, Napa, dans l'Oregon, qu'il est travaillé bien entendu de manière complètement différente, à une sauce un petit peu plus américaine, donc avec beaucoup plus de toaster, beaucoup plus boisé. il faut savoir que les... Les cuvées qui sont faites là-bas sont toujours des cuvées premium à des prix très élevés. Je ne suis pas très fan. J'aime quelques-unes que j'ai pu goûter en Oregon parce que le terroir est plus frais, le climat est plus proche de la Bourgogne. Et on se retrouve sur des négrettes qui nous rappellent ce que nous, nous savons faire ici dans le Midi Toulousain.

  • Speaker #1

    Très bien.

  • Speaker #0

    C'est pas seulement qu'on sait le faire, c'est qu'on sait le faire très bien. C'est important de préciser les choses.

  • Speaker #3

    On va pas leur filer les clés du camion, les ricains.

  • Speaker #0

    La cuvée qu'on goûte et qui est donc du domaine plaisance-pénavaire, ça s'appelle Alabetz. Alabetz, ça signifie ?

  • Speaker #3

    Alabetz en occitan, c'est une interjection populaire très commune qui veut dire « et alors ? » . En gros, on discute « et alors ? » , « qu'est-ce que tu en penses ? » . Voilà, donc cette... QV a un nom que j'avais choisi il y a très longtemps. Je traînais sur Paris il y a très longtemps et quand je poussais les portes des bistrots avec ma négrette où je disais toujours au bistrottier « T'es-tu va goûter quelque chose de nouveau, d'original ? » et j'étais toujours en train de lui dire « Alors, est-ce que t'en penses ? C'est bon ? » Donc au bout d'un moment, après avoir une dizaine d'années dit « Et alors ? » j'ai dit « Je vais signer » , je l'ai appelé « La Bête » . Et alors ?

  • Speaker #0

    On a goûté une autre cuvée, le nom est aussi en occitan mais pour moi il est plus difficile à dire.

  • Speaker #3

    Totsokekal.

  • Speaker #0

    Totsokekal en quatre mots, qui était un très joli vin aussi, qui était également une négrette 100%. Collectif négrette.

  • Speaker #3

    La négrette est un cépage très... C'est un cépage qui... Il n'y a pas beaucoup de cépages qui ont cette capacité à naviguer entre le rosé. C'est un très joli rosé. Des rouges plaisir, comme la cuve à la bête, des rouges un petit peu plus sérieux, un petit peu plus structurés, avec du fond, de la profondeur, qui font que, in fine, des fois il y a des cépages comme le Cabernet Franc, il est réputé pour donner des vins, voilà, le Cabernet Franc c'est un grand cépage qui donne des grands vins, ainsi de suite. Les grattes elles peuvent tout faire, et chez nous tout ce qui est calme en fonction des terroirs.

  • Speaker #0

    Ça veut dire quoi tout ce qui est calme ?

  • Speaker #3

    En Occitan ça veut dire tout ce qu'il faut. Des terroirs très froids, très tardifs, sur des maturités très lentes, aboutis. On arrive à faire des vins qui ont la capacité à vieillir 40 ans harmonieusement, sans jamais perdre le lien à l'origine qui est la sienne.

  • Speaker #0

    C'est quoi le collectif Negrette, en deux mots ? Oui, c'est quoi cette mention, collectif Negrette ?

  • Speaker #2

    Il y a maintenant 5 ans, 6 ans, 5-6 ans, qui a été fait pour regrouper de façon volontaire les vignerons qui voulaient s'engager dans ce collectif et les amener à se retrouver au moins une fois par an. Dans les chais de tout le monde, chaque année on tourne, on prend un chais différent, de pouvoir échanger au pied d'une cuve, de discuter, comme on vient de le faire là maintenant avec Marc, de discuter, de dire mais pourquoi toi tu as fait comme ça, voilà.

  • Speaker #3

    Il y a un cahier des charges,

  • Speaker #2

    strict. 70%

  • Speaker #3

    de négrette minimum dans le vin.

  • Speaker #2

    Mais c'est avant tout quand même de l'échange. Et de continuer à se faire plaisir, à faire notre vin. C'est aussi garder une part d'enfant, une part de curiosité, de voir un peu comment on fait ailleurs.

  • Speaker #0

    Chez Marc Parzat parce qu'on n'a pas du tout les mêmes terroirs, on n'a pas les mêmes façons de faire. Et voilà, moi je crois que c'est la force de notre vignoble parce qu'on est un petit vignoble. Tout le monde se connaît.

  • Speaker #1

    On n'a pas dit combien d'hectares...

  • Speaker #0

    2000 hectares en fait.

  • Speaker #1

    2000 hectares.

  • Speaker #2

    Oui, il y a 2200, 2300. Donc ça reste un petit vignoble évidemment à l'échelle nationale.

  • Speaker #1

    Une quarantaine de domaines.

  • Speaker #2

    Oui, c'est ça oui. Une quarantaine de domaines,

  • Speaker #0

    moitié il y a la cave coopérative.

  • Speaker #2

    La moitié aujourd'hui c'est 30%. la structure collective et 70% chez les vignerons indépendants. Voilà mais comme dit Michel c'est vrai que l'histoire du collectif vinaigrette c'était aussi une manière intelligente de se mettre autour de la table pour essayer de sortir par le haut et de faire des vins identitaires avec un cahier des charges relativement restrictif. qui permet aux gens de prendre conscience du fait que si tu fais mieux au champ, tu feras mieux au chai. Et donc, clairement, quand tu fais mieux au champ, la vigne te le rend. Et tu es un vigneron feignant à la cave. Nous on dit toujours, vaillant à la vigne, feignant à la cave. Donc tu te bouges le derrière à la vigne et au chai, tu n'as plus qu'à te positionner en spectateur. Non interventionniste mais quand même attentionné sur le process fermentaire et l'évolution.

  • Speaker #1

    En termes de vinif, de procédés, tout existe, du béton, de la cuve inox, on a même... On nous a même parlé de fermentation intégrale, c'est ça ? Directement dans le fût ? Oui,

  • Speaker #0

    sur Kélina, qui est notre 100% négrette, on fait de la vinification en fût. Ce sont des fûts ouverts par le haut, dans lesquels on met notre vendange maintenant depuis 2007, foulé et grappé. C'est pigé deux à trois fois durant la fermentation et c'est pressé et remis à vieillir en cuveux béton. D'accord. Voilà. le moins... Il faut intervenir le moins possible sur le vin. Il ne faut pas oublier que c'est un produit vivant et qu'il faut l'écouter, il faut le regarder, il faut le sentir, mais il faut intervenir le moins souvent possible.

  • Speaker #2

    Oui, elle a parfaitement raison. Nous, on fait une cuvée qu'on appelle infusée, c'est pareil. C'est 5-6 mois de macération dans des vinifications intégrales. Et la négrette se prête très bien à ce jeu-là. Parce que les 15 premiers jours ou les 3 premières semaines, on a une extraction un peu forte. on se divole à plus on va prendre une soupe de tanin, on va prendre une secousse et puis finalement,

  • Speaker #1

    ça se fond,

  • Speaker #2

    trois quatre mois après ça se veloute, ça se fond, ça se construit et on arrive sur de velouté, du soyeux qui fait que finalement on atteint des niveaux hyper intéressants. Les modèles en tout cas, ce qui nous concerne, c'est les modèles bourguignons. Les modèles bourguignons sont des modèles... Avec quelques grands mignons, on est des vinifications intégrales, on en est raflé et ainsi de suite. Voilà, la négrette se prête à ce jeu-là.

  • Speaker #1

    Et raflé à la bête ?

  • Speaker #2

    Partiellement.

  • Speaker #1

    Partiellement ? Oui. Garde quand même un peu de rafle. Michel, vous êtes raflé au domaine aussi ?

  • Speaker #0

    Et rafler, mais ce qui a de bien, je crois que dans notre métier, et Marc me le dira aussi, c'est qu'il faut garder une part d'enfance, une part de curiosité, pour pouvoir s'amuser à faire des choses un peu originales qui sortent de l'ordinaire. et s'éclater à faire notre métier purement et simplement.

  • Speaker #2

    Prendre du plaisir quand même, malgré tout. C'est quand même la base.

  • Speaker #1

    On en prend du plaisir en buvant ces belles bouteilles. À la bête, c'est vraiment l'explosion en bouche. C'est du plaisir.

  • Speaker #3

    C'est vraiment très plaisant, très facile, très harmonieux. C'est aussi ça qui est souvent, moi je trouve que les vins les plus réussis, c'est ce qui dégage quelque chose de... un équilibre, une harmonie et se dire, voilà, c'est ni trop ni pas, c'est juste ce qu'il faut.

  • Speaker #2

    Je m'interroge toujours sur la notion de grand bain. C'est quoi un grand bain ? Je me pose toujours la même question.

  • Speaker #3

    Il a dit grand vin.

  • Speaker #2

    Un grand bain, c'est quoi ? Je ne sais pas. C'est quand c'est bon. Moi, je pars d'une définition basique. Un grand bain, c'est quand tu as ouvert la quille et tu as torché la quille. Et ça, c'est un grand bain.

  • Speaker #4

    Tu cherches la deuxième à ouvrir. Oui,

  • Speaker #2

    alors après, évidemment, quand on est amoureux, On a compris que le grand-mère c'est quand même celui qui a la capacité à montrer que 30 ans plus tard, il a gardé de l'équilibre, il a gardé du plaisir, il a tout gardé. Oui, c'est ça aussi le grand-mère qui est la marque.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qui se passe avec Alabetz sur les années ? Parce que là c'est déjà 2021.

  • Speaker #2

    C'est 2021. Mais chez nous Alabetz, 20 ans, 25 ans derrière, c'est merveilleux. Ça vieillit très très très très bien. Et ce qui est superbe, c'est que mon père qui n'est plus là, ou mon grand-père... On n'avait pas du tout l'image de ce cépage là comme étant un vin capable de vieillir longtemps. Eux ils disaient, la négrette c'est sympa mais tu le bois, tu le pisses dans les 6 ans qui suivent. Tu le bois, tu le pisses. Mais là, globalement, on peut très facilement démontrer que 25 ans plus tard, ça reste toujours en place. Et on parle souvent des vins des Rhônes Sud notamment. Le mythique et historique Rayas de chez Manuel Reynaud. Moi j'aime bien quand je goûte les vins de chez Manuel. J'ai la chance d'en goûter quand même quelques-uns de temps en temps. Finalement, on reste sur des équilibres. Il est sur des sables, des alluvions du Rhône. Il finit, même si le cépage n'est pas le même, c'est du Grenache. Mais globalement, on est sur des équilibres qui nous font penser que finalement ça vieillit super bien. Et à la base, ce n'est pas des vins... Ce n'est pas des soupes de tanin, ce n'est pas des soupes de puissance, c'est juste de la finesse, de l'élégance et de l'équilibre. La notion fondamentale c'est l'équilibre. Et quel que soit le cépage, quand un vin est équilibré, il vieillit 20 ans ou 30 ans, il n'y a aucun problème.

  • Speaker #1

    Une merveille que ces vins de Fronton. Quand ça vieillit, ça prend des notes un peu orangées, un peu rouilles.

  • Speaker #2

    Ça tue.

  • Speaker #1

    Ça tue, parce que la négrette, on ne l'a pas dit, mais sa couleur c'est quand même très foncée. C'est un rouge bordeaux.

  • Speaker #2

    Du fait que le pH est relativement élevé, ça tuile un petit peu, comme les grenaches justement, les grenaches des Rhônes-Sud.

  • Speaker #3

    Est-ce que ça tire aromatiquement ? Est-ce que ça tire sur le cuir aussi ?

  • Speaker #2

    Pas particulièrement. Plus sur l'épice, la réglisse, le zan. Plus que sur le cuir. Le cuir c'est plutôt la syrah. Là c'est plutôt épice, réglisse, zan. un peu un aspect floral aussi. Oui, ça peut faire partir, on peut se faire couillonner avec des terrasses du Larzac, avec des pics-en-loup, en restant pas très loin de chez nous. Ça peut rester dans ces styles-là.

  • Speaker #1

    Vers la Méditerranée quand même.

  • Speaker #0

    Ah ben le bassin méditerranéen.

  • Speaker #2

    Loin, un peu au nord de la Méditerranée, mais vers la Méditerranée, oui.

  • Speaker #1

    Ils sont magnifiques ces vins. Est-ce qu'il y a une histoire de vin doux, de vin liquoreux, de passeriage, de choses comme ça ? Ça se fait un peu chez vous ou pas du tout ?

  • Speaker #2

    Oui, alors moi j'en fais depuis toujours.

  • Speaker #3

    Il a tendu la perche mais il a la réponse.

  • Speaker #2

    Je m'amuse, si vous venez au domaine, mais là je ne l'ai pas, mais je m'amuse à faire des mutés sur graines depuis 15 ou 20 ans. C'est quoi un muté sur graines ? Donc je fais des mutés sur graines de négrette. Donc des négrettes vendangées autour de 14 ou 15 degrés, égrenées à la main, posées dans une cuve.

  • Speaker #1

    14 ou 15 degrés, ça veut dire que tu les as laissées vraiment prendre une surmaturité ? Voilà,

  • Speaker #2

    une surmaturité. Ensuite, on les pose au fond d'une cuve. On les laisse démarrer leur fermentation naturellement au bout de 3 ou 4 jours. Ça démarre. Ça doit faire 2, 3 ou 4 degrés d'alcool acquis. Et on a la chance, nous, à Vaquier, sur mon petit village, d'avoir une distillerie fantastique bio qui... Je me distille des vins de négrette et donc je peux récupérer une eau de vie blanche de négrette profil grappa, on parlait d'Italie, sur laquelle je pose cette eau de vie blanche sur ma négrette, sur des maturités, sur des élevages qui durent à peu près une dizaine de mois, une douzaine de mois. Et là on fait des mutations incroyables, avec des équilibres autour de 17 degrés d'alcool potentiel, 100 mn, 130 g de sucre. et là c'est C'est une histoire qui est juste incroyable et ça match, c'est super. C'est pas des vins très, comment dirais-je, dans la tendance, dans la mouvance actuelle puisque les vins avaient beaucoup d'alcool et beaucoup de sucre. Et in fine, il y a un public incroyable, et notamment les gastros, les étoilés qui filent, qui nous achètent cette cuvée-là. Et j'ai la faiblesse de dire que nous pensons être une des rares, peut-être la seule. Muté sur graines de France, qu'il soit buté à sa propre devie, c'est-à-dire avec son propre cépage, distillé dans son propre village. Et tout ça en bio.

  • Speaker #1

    La médaille revient à Fronton.

  • Speaker #3

    Écrivez à la terre à boire si vous avez un contre-exemple.

  • Speaker #1

    Exactement, envoyez toujours un message, on verra. En tout cas, ça donne envie de passer au domaine,

  • Speaker #2

    goûter ce petit bolide-là.

  • Speaker #1

    Ça donne envie. Merci infiniment Michel et Marc. Est-ce qu'on a des choses sur Fronton qu'on aurait complètement oublié de dire ?

  • Speaker #0

    Venez nous rencontrer.

  • Speaker #1

    On peut peut-être dire que le coin est quand même assez joli aussi.

  • Speaker #2

    C'est très beau. Moi j'ai une chose à dire importante me semble-t-il, c'est qu'au-delà de l'âge que nous avons, Michel et Marc, Nous avons la chance d'avoir des jeunes derrière et nous avons aussi la chance d'avoir sur ce vignoble à installer des nouveaux vignerons,

  • Speaker #1

    des néo vignerons qui sont pas toujours issus du cadre familial,

  • Speaker #2

    qui sont hors cadre familial, moi dans mon village j'en ai installé trois que j'ai aidé et qui sont des gamins aujourd'hui qui mettent véritablement en avant les les particularités de nos cépages et de nos terroirs. Et je me dis qu'aujourd'hui, dans ces zones à la limite où la valorisation n'est pas très forte, où le prix moyen de l'hectare n'est pas très élevé, c'est justement là où on a un potentiel de développement et d'avenir incroyable. Et franchement, le vignoble de Fronton est en train de se régénérer un petit peu avec des gamins. Alors, ils n'ont pas des gros domaines. Ils ont des domaines 5, 6, 7 hectares. Mais qui, par contre, font parler d'eux en bien. qui sont un petit peu plus âgés, avec des domaines un petit peu plus gros, qui avons la chance quand même d'avoir des successeurs, des personnes qui reprennent derrière nous. Moi, j'ai mon fils. Ça fait du bien. Et ça, c'est porteur d'un avenir incroyable. Et je leur souhaite de réussir.

  • Speaker #1

    Ça permettra à l'histoire de Fronton de continuer.

  • Speaker #2

    Exactement. Oui,

  • Speaker #1

    bien sûr. C'est signe d'une bonne santé.

  • Speaker #2

    Et puis c'est signe aussi que face à cette standardisation des goûts, cette standardisation, cette migration forte vers les vins de France ou des vins sans IG, je trouve que quelque part aujourd'hui que nous fêtons les 50 ans de notre appellation, c'est plus que jamais me semble-t-il important de rester quand même collé à la notion d'appellation d'origine qui date de 1936 et qui fait du lien à l'origine. Et quelque part je pense que même si on boit un vin de France, ça fait du bien de savoir qu'il est raccroché à... un territoire et que l'appellation quand même c'est ce qui permet de faire le lien et quelle chance d'avoir vos propres cépages avec une vraie histoire qui lie le cépage au terroir on aurait une appellation construite autour de la syrah ou autour du merlot ou du cabernet on serait une énième syrah au milieu d'un oasis d'une mer de syrah dans le monde et là tout d'un coup il y a nous et voilà et petit à petit on est en train de nous Moi je vois, on vient nous chercher de la négrette, on en a planté dans les Priorates par exemple. Donc les Catalans espagnols au nord de Tarragone, entre Tarragone et l'Eryda, ils en plantent. Et ça c'est hyper intéressant d'imaginer ce que ce cépage donnera à 5 ou 6 cm d'altitude sur des... terroirchistes qui n'ont rien à voir à ce que nous nous faisons. Voilà, tout ça c'est des pistes qui font penser que ce cépage négrette, puisqu'on reste sur le rouge, est encore très mal connu et a besoin de voyager pour se faire reconnaître.

  • Speaker #1

    Il a l'avenir devant lui.

  • Speaker #3

    C'est ça, de l'histoire en est l'avenir.

  • Speaker #1

    Vive la négrette, vive le buisselet, alors bon adversaire à Fronton. Les 50 ans de Fronton, un bel âge. Merci infiniment, nous avons invité. Merci à tous les deux. Clin d'œil à Claire Delune, l'agence qui nous a proposé de venir faire cette émission ici, et cette belle dégustation dans ce lieu improbable à découvrir. Peut-être qu'on reviendra pour une partie de Polo de Basque, peut-être.

  • Speaker #3

    Je serai dans les tribunes.

  • Speaker #1

    Je ne sais pas si je serai meilleur. Je jouerai la balle.

  • Speaker #2

    Je pense que je vais être meilleur avec le verre à main. Moi aussi.

  • Speaker #4

    Je dois avouer que j'ai vu un véritable match à main nue,

  • Speaker #3

    comme il faut à main nue. C'est impressionnant. En tout cas,

  • Speaker #2

    merci de nous avoir accueillis, de nous avoir donné ce petit créneau d'expression. Parce que, bien entendu, comme le disaient les anciens, bien le faire et le faire savoir sont deux métiers complètement différents. Et le faire savoir, ce n'est pas du tout notre métier, donc c'est le vôtre. Vous en sortez très bien.

  • Speaker #1

    C'est dans la boîte, on a bu un vin du domaine plaisance-pénavers qui s'appelait Alabetz, une négrette 100%. de l'appellation Fronton, évidemment. Et en blanc, c'est Santa. C'est le nom de la cuvée du domaine du château Boujac. Et c'est un... Merci infiniment. Merci à tous les deux. On va manger le dessert. Et puis, grâce à la prochaine émission, on est en train de voir. Allez, on peut chercher au service. Allez, on va.

  • Speaker #4

    Musique Musique Musique Living Boy Musique Oh in love, there's...

Description

En 2025, l'appellation Fronton célèbre son demi-siècle d'existence et nous a invités à poser nos micros lors d'une grande dégustation organisée à Paris.


Michelle Selle du Chateau Boujac et Marc Penavayre du Chateau Plaisance sont nos guides pour découvrir ce territoire unique.


Comment cultiver sa singularité, entre Toulouse et Montauban, à quelques kilomètres de Gaillac?


En s'appuyant d'abord sur de magnifiques cépages autochtones, la Négrette et le Bouysselet.


Nous dégustons avec eux la cuvée Sessanta du Chateau Boujac en Bouysselet blanc, et du Chateau Plaisance nous buvons Alabets: une formidable Négrette bien-sûr!


Des vins élégants et généreux, à l'image de ce territoire et de ses habitants, dont Michelle et Marc sont les meilleurs ambassadeurs.


Bon anniversaire et longue vie à Fronton !



Hosts: @romainpodding @Bertrand



Générique: Easy Living

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Merci @clairdelunefab pour l'invitation❤️



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue dans la Terre à boire ! Ça fait bien longtemps qu'on ne vous a pas parlé, mais on est heureux quand même de retrouver ce micro. Heureux de le retrouver pour un événement. C'est les 50 ans de l'appellation Fronton. Si vous ne connaissez pas l'appellation Fronton, déjà, il vous manque quelque chose. On va essayer de combler ce vide. Et si vous connaissez, on va sûrement parler de choses qui vous plaisent et qui vous intéressent. De cépages autochtones, de vignerons authentiques du sud-ouest de la France. Pour parler et pour célébrer. ces 50 ans de l'appellation Fronton, on a la chance d'être invité par l'appellation à enregistrer cet épisode dans un lieu assez étonnant. Moi, j'ignorais qu'il existait un lieu comme ça à Paris. C'est tout simplement un fronton de pelote basque en plein Paris, en plein 15e arrondissement. Ça s'appelle le Trinquet de la Cavalerie. Et voilà. Alors, je dis tout de suite, je crois que l'agence de com' a fait un jeu de mots entre Fronton et le fronton de pelote basque, mais on ne joue pas à la pelote basque à Fronton. On aura peut-être l'occasion d'y revenir. On va parler de Fronton et avec moi pour en parler, Bertrand de La Grosse Bouffe et du Vignoble Saint-Paul. Bonjour Bertrand, ça fait plaisir de t'avoir.

  • Speaker #1

    Merci, merci beaucoup.

  • Speaker #0

    Figure-toi qu'on n'est que tous les deux. Le reste de la bande, Laurent, Patrice, Valérie, Alessandra, ils ont tous pris par des milliards d'occupations. On se retrouve tous les deux, on va être bien. Surtout, on n'est pas que tous les deux. On est bien entourés. On a aussi des vignerons. Un vigneron, une vigneronne de l'appellation de Frantois, en la personne de Michel Selle du Château Boujac.

  • Speaker #2

    Oui, bonjour à tous. Bonjour Michel. Bonjour à tous.

  • Speaker #0

    Ravi. On a déjà goûté tes vins. Là, je le dis pour mettre l'ambiance, on entend beaucoup de bruit, on est presque quelque part coincé au bout de la cuisine. Et il y a un banquet, un immense banquet qui se termine, l'ambiance est joyeuse. On a goûté pas mal de vins. ils sont en train de dresser les desserts et les assiettes et le pchit de la chantilly on a recraché pour l'essentiel je dirais pour l'essentiel et le reste c'est ce qui donnera un peu de saveur à cette émission je le disais, Michel Selle du Château Boujac et Marc Pénavert du domaine Plaisance Pénavert bonjour Marc bonjour à tous et à toutes merci d'être là toi aussi pour parler de Fronton ça ne vous vexe pas si on dit que ce n'est pas l'appellation française la plus connue Pas du tout. Non, pas du tout. On va faire un peu de pédagogie. Déjà, on va la situer. Et vous m'arrêtez quand je dis des bêtises. Fronton, ça se situe à peu près exactement entre Toulouse et Montauban.

  • Speaker #2

    Oui.

  • Speaker #0

    C'est à peu près ça ?

  • Speaker #2

    Oui.

  • Speaker #3

    C'est pas une mauvaise analyse géographique.

  • Speaker #2

    Jusqu'à là, tout est bon.

  • Speaker #1

    Jusqu'ici, tout va bien. C'est en bas à gauche.

  • Speaker #0

    On y fait. C'est en bas à gauche, voilà. Pour les Parisiens, en bas à gauche. Là où on dit chocolatine. Fronton c'est une appellation qui a donc 50 ans aujourd'hui A date aujourd'hui il y a une appellation, une AOP qui est l'appellation Fronton en rouge avec un cépage emblématique, la négrette. Vous êtes le seul à faire de la négrette dans le monde ?

  • Speaker #3

    Alors non, bien entendu, ce cépage là a tellement de diversité.

  • Speaker #0

    Marc amoureux de la négrette, il nous en a parlé tout à l'heure, il va nous en dire quelque chose.

  • Speaker #3

    Il nous en a parlé pendant trois heures, donc globalement la négrette nous la retrouvons... aussi en Vendée, chez nos amis vendéens particulièrement sur les territoires de Brême, de Saint-Gilles-le-Croix-de-Ville, de Vix et chez certains minéraux emblématiques dont le domaine de Saint-Nicolas par exemple qui fait une cuvée qui a plus de 30 ans d'existence qui s'appelle le Poiret et donc qui fait une négrette magnifique. Et sous le même nom,

  • Speaker #1

    sous le nom de négrette ? Oui, sous le nom de négrette bien sûr.

  • Speaker #3

    Et lui, l'histoire raconte, et on va faire confiance aux aux historiens que c'est ça. ce bon riche lieu qui, après avoir séjourné quelques mois dans le comté tolosan, a trouvé que le cépage de la négrette donnait de beaux vins et qu'il a ramené chez lui quand il s'est installé à La Rochelle et qui a donc implanté la négrette en bandée sur l'île de Ré.

  • Speaker #0

    Mais elle vient quand même de chez vous ?

  • Speaker #3

    Bien entendu. Alors, elle ne vient pas de chez nous.

  • Speaker #2

    Non, non.

  • Speaker #3

    Elle vient comme tous les cépages du... C'est pas je français, elle vient en gros entre le Tigre et le Frat, où elle a évidemment subi toutes les migrations diverses et variées, entrées par le port de Sète et développement sur le grand sud de la France. mais ce qu'il faut reconnaître au Vignoble Fronton, c'est que c'est là où elle s'est ancrée définitivement, sans perdre de son intérêt.

  • Speaker #0

    On va constater, et on a pu le constater nous avec la dégustation qu'on a faite tout à l'heure, la multiplicité des expressions de la négrette en fonction du terroir dans lequel elle s'exprime. Continuons un peu le tour des cépages, il y a un autre cépage emblématique, qui n'est pas aujourd'hui Appellation d'origine protégée, mais c'est en cours, paraît-il. C'est plutôt en blanc. C'est le buisselet.

  • Speaker #2

    Oui.

  • Speaker #0

    Voilà. Vous en faites tous les deux du buisselet. À toi, Michel. Présente-nous le buisselet.

  • Speaker #2

    Alors, je ne le raconterai peut-être pas aussi bien que mon ami Marc. Merci. Je le raconte très bien. Parce que c'est une véritable encyclopédie. Non, le buisselet a été retrouvé sur une parcelle qui a été repris en fermage par un de nos collègues, Philippe et Yann Covin. qui ont fait des recherches pour savoir d'où ça venait. Et aujourd'hui, ils l'ont travaillé pendant longtemps, ils le travaillent encore. Et aujourd'hui, on a une réelle intention de replanter ce cépage un peu endémique sur notre territoire. Il faut savoir que du temps du VDQS, tu m'arrêtes Marc si je dis une bêtise, mais il était planté ou co-planté avec de la négrette pour amener de l'acidité au vin, pour pouvoir le conserver. Il faut savoir que c'est un cépage tardif. Et par conséquent, on le ramassait en même temps que la négrette pour amener cette acidité et pour pouvoir le conserver le vin plus longtemps. Oui,

  • Speaker #3

    voilà, ce cépage bénéficie pleinement, lui en tout cas, du changement climatique et son côté tardif, trop acide, qu'il pouvait avoir dans les années avant-guerre. Aujourd'hui, il bénéficie du changement climatique complètement. Il s'adapte mieux que d'autres. Il s'est parfaitement adapté. Il a cette capacité à donner des grands blancs qui correspondent parfaitement à la définition. A la fois construits sur des équilibres acides, alcool merveilleux, avec des amers incroyables et qui font honneur à sa filiation puisque la négrette, le buisselet, pardon. Il est un enfant du Savagnin, lequel on n'en parlera pas. Il reste un des plus grands cépages blancs que l'on connaisse sur notre territoire.

  • Speaker #0

    Bertrand, tu vas glisser tout à l'heure que le Savagnin était le père d'un paquet de cépages. Il a pas mal de descendance le Savagnin.

  • Speaker #1

    C'est un patriarche sans le mauvais côté du patriarche. Il a une très très grande famille. Là je trouve que dans les buisselets qu'on a dégusté dans certains en tout cas on retrouve des points communs quoi avec la cité qui est forte et puis vraiment le caractère.

  • Speaker #0

    Citons les, Savagnin, parmi la descente de Savagnin on trouve le Chenin, on trouve le Riesling, on trouve le Traminer c'est ça ?

  • Speaker #3

    Oui. On trouve le Verdannel, le Verdannel, le superbe cépage exhumé par nos amis plageoles donc sur le vignoble de Gaillac qui se trouve...

  • Speaker #0

    C'est des voisins aussi.

  • Speaker #3

    Oui, ils sont des voisins, ils sont juste de l'autre côté de la vallée du Tarn. Et bon, ils sont tarnés quand même. On les tolère. On les tolère, mais ils jouent un petit peu moins bien au rugby que nous. Mais en tout cas, oui, donc le Verdalais, pour rester sérieux, bien sûr, le Savagnin, quand on connaît l'histoire de la Genèse, donc des cépages et des vitices uniféras aujourd'hui qui composent le territoire mondial. Le pinot noir et le savagnin sont parmi les deux cépages historiques qui sont les plus hauts dans l'arbre généalogique mondial. Donc c'est deux variétés incroyables.

  • Speaker #1

    Et depuis quand alors vous disiez que le buisselet c'était... C'était un cépage qu'on a redécouvert en fait ? C'était quoi ? C'est qu'il était oublié ? C'est qu'il était caché ? Comment c'est en train de devenir finalement aussi la deuxième identité de Fronton ?

  • Speaker #3

    C'est avant tout dû à l'intelligence, au coup de chance aussi de nos amis Diane et Philippe Covin qui ont récupéré ce cépage sur une petite parcelle de 2000 m², même pas, chez un migneron ami. que je connais depuis toujours et pour lequel je n'ai pas eu, moi en tout cas, l'intelligence de porter de l'intérêt sur ce cépage là, eux l'ont eu et donc ils l'ont surgreffé en 2010 je pense pour la première fois, récolte donc 2011 et de suite ça a matché quoi donc clairement ces cépages comme le dit Michel qui... qui était à l'époque utilisé en complément pour amener un petit peu d'acidité, mais qui avec le changement climatique bénéficie de ce que le climat modifié lui donne. Et il en bénéficie pleinement et il est pleinement en phase avec ce que les amoureux de blanc sec de très beau niveau attendent.

  • Speaker #0

    Alors on va le goûter ce buisselet ?

  • Speaker #1

    Allez !

  • Speaker #0

    Ça donne effectivement un blanc sec.

  • Speaker #1

    Et ce qui est d'autant plus chouette avec ce cépage, c'est qu'on a eu la chance d'en goûter plusieurs ce soir, mon cher Romain. Et on a eu quand même des expressions assez différentes.

  • Speaker #0

    Complètement différentes. D'ailleurs, entre vos deux buisselets, c'est une des réflexions qu'on s'est faites. On est allé voir vos vins, on savait qu'on allait goûter ces vins pendant l'émission. Et vous nous avez servi chacun un buisselet monocépage. Mais c'est vraiment des profils complètement différents. Ça n'a rien à voir.

  • Speaker #2

    Tout à fait, de toute manière déjà on est séparés par un département puisqu'on n'est pas sur le même département. Et puis je crois qu'en fait on s'aperçoit au travers du brisselet la pâte du vigneron. L'expression du vigneron, comment il travaille ses vignes, comment il arrive à faire un produit fini est importante dans tout le processus et dans le produit final. On a des terroirs différents. On a des façons de travailler différentes et c'est vrai qu'aujourd'hui sur Fronton, on a quand même la chance d'avoir des groupes de travail qui existent, de se rencontrer, de pouvoir partager et de pouvoir échanger autour de chacun de nos vins. Que ce soit sur le collectif Negrette ou que ce soit sur le Buisselet, on a cette chance-là de pouvoir discuter entre nous et de voir comment on peut faire pour s'améliorer chacun ou pour s'ouvrir à d'autres choses. Et je crois que c'est le plus important.

  • Speaker #1

    Et alors dis-nous du coup, c'est quoi la pâte du vigneron là dans ce vin ? Enfin de la vigneronne en l'occurrence.

  • Speaker #2

    Ah non !

  • Speaker #1

    C'est le vigneron. Ah bon ?

  • Speaker #2

    Non, je me contente de le boire.

  • Speaker #1

    C'est déjà pas mal.

  • Speaker #2

    Mon mari, c'est lui qui va façonner ces vignes, qui va façonner tout le travail qui va amener à faire ça. Donc là on a un élevage sur lit. Et puis il y a quelque chose d'important parce que c'est un cépage qu'on ne connaît pas, qu'on apprend, qu'on redécouvre et on a tout à apprendre là-dessus. Donc c'est comme quand on élève un enfant en fait, il y a le caractère de l'enfant qui va nous permettre aussi de pouvoir évoluer. Et bien là c'est pareil dans le vin, les caractéristiques de ce cépage vont nous permettre peut-être de se dire, on l'a élevé sur lit mais peut-être qu'il ne faut pas l'élever sur lit, peut-être qu'il faut... Et puis on a Dame Nature qui nous accompagne chaque année et qui nous remet en question chaque année.

  • Speaker #1

    Donc là c'est un élevage sur lit tu disais ? Oui. Un élevage en cuve ? En cuve,

  • Speaker #2

    après on passe en cuve. Je crois que sur le domaine on est d'accord sur une chose avec mon mari, c'est qu'on n'aime pas trop le fût. On travaille même nos rouges très peu en fût et on va les travailler en fût d'occasion, jamais en fût neuf. Parce qu'on a une expression très fruitée de nos vins. On trouve dommage de les casser avec du bois. Surtout qu'on ne travaille pas comme Marc sur des grands volumes, on travaille sur des petits volumes. Et je pense que ça ne nous permet pas de donner une expression comme on le souhaite du vin.

  • Speaker #1

    Ok, alors du coup comment tu le définirais là ce vin ? Tu pourrais nous faire une petite dégustation, commenter ?

  • Speaker #2

    Je dirais qu'il est détonnant. On aime à dire qu'il n'a pas le nez de la bouche et la bouche du nez. Il a un nez qui est fruité. et une bouche qui est très concentrée et avec une belle structure. Alors c'est vrai que quand on l'a en nez, on se dit que ça va être léger, fruité, et en bouche on a une structure très présente.

  • Speaker #1

    Et la première fois qu'on l'a dégusté, on faisait le parallèle avec des vins blancs de la vallée du Rhône. C'est vrai qu'en termes de volume et de puissance aromatique et en bouche, ça envoie, c'est volumineux.

  • Speaker #2

    Mais je crois que c'est, enfin tu me contrediras Marc, mais peut-être que sur tout le millésime de buissolées qui auraient été faites sur Fronton cette année-là, je pense qu'on est un des seuls qui a une structure aussi prononcée de vraie.

  • Speaker #1

    On parle de 2023 qui était une année compliquée.

  • Speaker #3

    Mais comme dit Michel, c'est valable bien sûr pour tous les cépages, ça l'est aussi pour le buissolée. La diversité des terroirs fait qu'il y a des diversités de style. Nous, en comparaison avec ceux qu'elle... Nous, on n'est pas du tout sur le même profil. On est sur des argiles au calcaire, sur des terroirs... Il y avait beaucoup plus d'acidité, beaucoup plus de mordant. Et nous, par contre, il est fondamental que l'élevage se fasse en contenant bois, donc des grosses barriques de 500-600 litres, des amphores, pour contenir cette fougue acide, forte, avec des pH très bas, et lui amener un petit peu à se nourrir ses milieux de bouche par l'apport du boisé, qui reste... suggéré qui n'est pas évidemment un marqueur aromatique sinon elle a raison c'est complètement dommage de déstructurer un vin par la pour du bois donc c'est des styles qui font que à 25 km d'écart mais les terroirs sont complètement différents la façon de travailler complètement différente et ce qui est génial par contre c'est que les vignerons qui aujourd'hui font du brisselet ça c'est hyper important A mes yeux, et je l'espère aux yeux de tous les vignerons de l'appellation, aujourd'hui ce sont des vignerons qui travaillent en respectant les sols, en respectant les terroirs. Donc c'est des vignerons plutôt en bio ou en biodynamie. C'est le cas de vos deux domaines. C'est le cas de nos domaines. On est en bio depuis très longtemps, en biodynamie aussi. Sur des vins dits sans intrants, c'est du jus de raisin fermenté mis en bouteille, il n'y a rien d'autre. Et clairement... Ce cépage se prête parfaitement à ça. Il n'a pas besoin de levure qui va lui donner des arômes machin chose. Il n'a pas besoin de... Non, il se suffit à lui-même et la vérité s'exprime au travers du cépage poignard d'aligné. Je suis... Nous, en tout cas, on est super, super sollicité par des vignerons partout de France, bien sûr, mais du monde, pour venir... récupérer des bois pour pour en planter pour en acheter aussi mais aussi pour en planter et moi je je milite quand même à faire fortement c'est vrai que c'est tentant de vendre par exemple on a été sollicité il n'y a pas si longtemps que ça par les Carme Aubrion qui reste aujourd'hui un vignoble quand même véritablement dans la renaissance dans le renouveau pleinement du vignoble bordelais avec Un domaine qui exprime pleinement la puissance et la potentialité de cette région. Voilà, donc ils ont récupéré du brisselet. Pour nous c'est quelque chose de merveilleux, ça va en faire parler un bien. Il y a du brisselet dans le Haut-Brion blanc.

  • Speaker #1

    C'est le Carmeau-Brion qui est un domaine indépendant du château Haut-Brion mais qui est parti parmi les plus grands domaines de Pessac, en tout cas les plus sérieux.

  • Speaker #3

    On a des Bourguignons, on a des Rhone-Nord. des catalans, enfin des catalans français, espagnols et ceux qui viennent récupérer des bois chez nous donc pour nous on est hyper content de jouer ce jeu là mais je ne voudrais pas quand même que la paternité nous échappe et que quelque part ce décret d'appellation fronton que l'on est en train de décrire subisse les soubresauts de la lenteur administrative française et qu'on finisse par se faire doubler sur ce truc là, alors qu'on tient quand même mine de rien une pépite.

  • Speaker #0

    Alors un mot sur ce projet d'appellation sur le buisselet, l'idée c'est d'agréer à l'appellation des buisselets monosépages, ou d'autoriser l'assemblage ?

  • Speaker #2

    D'autoriser le blanc en appellation fronton. Aujourd'hui en appellation fronton nous avons le droit de produire des rouges et des rosés. Voilà. Le bruit se lait pour le moment est remonté au niveau du décret en... En rouge, on a le droit de sépage secondaire, non Marc ?

  • Speaker #3

    Oui, en fait, il existe différentes procédures pour accéder à l'AOP. On a, sous le conseil de l'INNAO, donc de l'INNOQ aujourd'hui, on a rentré le buisselet en VIFA. VIFA, c'est les variétés à fin d'adaptation. Donc on a rentré le buisselet à 10%. A partir de la récolte 2025, on peut utiliser le buisselet pour faire du rouge ou du rosé. Mais moi, me semble-t-il, c'est certainement le moyen le plus sûr pour faire que nous arriverons à une AOP blanche. On passe par cette espèce de bretelle de chicane qui va nous permettre d'y arriver. C'est bien parce qu'aujourd'hui, on prend Châteauneuf, on prend... Quand on prend les Côtes-Roties ou les Hermitage, on peut introduire une part de blanc dans les rouges, donc ça reste dans le côté noble de l'AOP. J'aimerais que l'on ait une administration un petit peu moins tatillonne et un petit peu plus compréhensive, surtout qu'il y a des domaines qui en font depuis plus de 12 ans, de 10 ou 12 ans, et le lien loyal et constant existe. Et s'ils veulent faire des dégustations verticales, ils les ont, et ils percevront rapidement qu'il y a du fond, c'est pas juste...

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que tu dirais de ce brisselet ? Dégustateur hors pair, Bertrand de la Grosse Bouffe et du Vignoble Saint-Paul.

  • Speaker #1

    Bah non mais moi je le trouve hyper intéressant parce qu'effectivement le nez il est comme sur le fruit, on s'attend à quelque chose de très rafraîchissant, il y a un côté pomme verte un peu acidulé qui est hyper chouette et après en bouche c'est beaucoup plus volumineux, c'est beaucoup plus puissant et on prend un peu une claque quoi. Enfin je veux dire c'est quand même, c'est beaucoup plus puissant que le nez. Donc ce que tu disais tout à l'heure, moi je le retrouve complètement.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'on mange quelque chose avec le buisselet ? C'est un vin qui s'accompagne bien avec le repas je pense ?

  • Speaker #2

    Moi je pense que sur une viande blanche avec une crème derrière, un produit crémé Avec une blanquette ? Avec une blanquette, oui, ou même un poisson avec une belle sauce crémée, même une sauce au chorizo ou des choses comme ça Je pense que la puissance de l'un et de l'autre fera que ça se marie bien Il est très...

  • Speaker #0

    Très attachant ce buisselet, j'avoue complètement que je découvrais ce cépage et c'est vrai que c'est sympa, déjà de découvrir un cépage, de voir qu'il peut avoir déjà des expressions très différentes d'un stand à l'autre et les deux vôtres, alors là on goûte le tien

  • Speaker #2

    Michel, le 60 60 en italien parce qu'en fait mon mari est d'origine italienne et que Euh... On a fêté les 60 ans du domaine en 2022, l'année de la première récolte de bouillisse-lait.

  • Speaker #0

    C'est tout neuf en fait.

  • Speaker #2

    C'est tout neuf chez nous. Il faut savoir que lorsqu'on plante une vie, on ne récolte pas l'année même. Donc il faut attendre trois ans. Et du coup, c'est arrivé en 2022 et on était plutôt fiers de nous. Et on est fiers de nos racines et de nos origines. Donc on essaie toujours de faire un petit clin d'œil à nos origines.

  • Speaker #1

    Et puis sur la contre-étiquette, la belle Maxime de l'histoire n'est l'avenir. Donc là, tout est dit pour l'appellation Fronton.

  • Speaker #2

    Merci, on essaye de sortir toujours une petite phrase qui rappelle qu'il faut bosser, mais il ne faut pas oublier.

  • Speaker #0

    C'est bien résumé, il y a une bonne continuité dans l'histoire du vin. Parlons négrette ?

  • Speaker #1

    Mais c'est ce que j'allais te suggérer. Alors, la négrette.

  • Speaker #0

    La négrette.

  • Speaker #1

    Depuis toujours dans le coin, on est d'accord ? Enfin, depuis la lisseur de la vigne, depuis la Mésopotamie. Depuis qu'il y a de la vigne dans ce coin-là, il y a de la négrette. Alors du coup, maintenant, comment on pourrait définir les caractéristiques de la négrette ? C'est quoi ses spécificités ?

  • Speaker #3

    On parle de la plante.

  • Speaker #1

    Alors d'abord la plante et après le vin.

  • Speaker #3

    La plante négrette est une plante un petit peu particulière, c'est une plante qui est en termes de précocité, se situe en milieu de précocité, donc ça mûrit à peu près au même moment que les syrahs chez nous. Par contre c'est une plante qui est sensible à certaines maladies, donc principalement... L'oïdium et le botrytis qui sont deux ennemis assez redoutables dans notre métier mais elle a cette capacité à parfaitement s'adapter à partir du moment où on la conduit sur des méthodes un petit peu plus naturelles et sur des choses qui font que vous la ramenez sur des terroirs, sur des vigueurs maîtrisées où on arrive par contre à avoir des niveaux de... de production et de maturité naturellement qui se font plutôt de manière tout à fait correcte, naturelle sans être dans l'obligation de procéder à des tris par exemple au vendange et ainsi de suite. Sur les vins, on dit toujours que la négrette est un cépage avec une acidité totale faible. Alors l'acidité totale n'est pas si faible que ça. Mais par contre les pH sont un petit peu plus élevés. Mais par contre ce qui est extraordinaire dans ce cépage, c'est que même si le pH est relativement élevé, les équilibres gustatifs quand on les déguste font que finalement on retrouve une belle fraîcheur. Un beau jus, belle facilité dans la dégustation et que je pense que la qualité des tannins, qui sont des tannins toujours fins, soyeux, fait que ça contribue à amener de la longueur, de la fraîcheur et que finalement on compense un déficit relatif d'acidité par une structure tannique équilibrée, soyeuse, veloutée. et structurante, qui amène donc un équilibre merveilleux. Et je peux dire, moi, pour avoir quand même quelques décennies d'utilisation de ce cépage-là, que le cépage de la Grête, il y a plus de 30 ans, dans notre beau sud-ouest, on riait de nous, nos amis cadursiens avec leur malbec, ou nos amis madiranais avec leur thanate, disaient toujours... C'est bon, mais vous nous faites des jolis petits vins de fillettes, entre guillemets. Aujourd'hui, les choses changent, le climat a changé, la maturité a changé, la demande sociétale a changé, le mode de consommation a changé, et un cépage comme le nôtre, historique, autochtone, qui donne des vins de gré alcoolique plutôt maîtrisés, toujours compris entre 12 et 13 naturellement. Avec des maturités qui font qu'on a des équilibres superbes, tout d'un coup on se retrouve pile poil au milieu de la cible, et pile poil juste là où il faut être. On n'est pas obligé d'utiliser des artefacts techniques ou de maturité pour aboutir à des vins équilibrés soyeux, ça se fait naturellement. Donc ça durera le temps que ça durera, nous on espère que ça durera. longtemps, mais clairement ce cépage-là est pile poil dans l'air du temps.

  • Speaker #0

    C'est effectivement très intéressant ces mouvements de balancier et l'évolution des goûts à la fois de l'environnement et des goûts qui font que des cépages se retrouvent, comme tu dis, pile au milieu de la cible. Et c'est vrai que c'est ce qui évoque un peu la négrette. C'est un cépage qui ne part pas très vite en sucre, en fait, c'est ça. Qui ne prend pas beaucoup, du coup qui ne monte pas très haut en degrés. Et ça donne quelque chose de très buvable, mais ça lui enlève rien du tout dans le côté complexité aromatique quand même. On a goûté quelques vins à l'occasion du buffet. Il y a là aussi une grande gamme de choses, dont des choses qu'on a bu en 2020, qui avaient déjà de la longueur, il en avait encore sous la pédale. Je pense que dans 5 ans, dans 10 ans, il sera encore plus grand. C'était le canard élégant du château de Belhaï, qui est leur grande cuvée. Alors j'en profite pour dire, là on va goûter un 100% négrette. La négrette elle se travaille en assemblage également. Si j'ai bien compris la règle, il faut que la négrette soit majoritaire. Donc s'il n'y a que 2 cépages, elle doit faire plus de 50%. Et s'il y a 3 cépages, elle doit être juste le minimum 40%. Et on l'assemble. Vous allez compléter peut-être le panel, mais on a goûté là de la négrette avec les 2 cabernets. Cabernet Sauvignon, Cabernet Franc. avec de la sierra ou de cépages. Il y a d'autres assemblages ? Du malbec aussi non ? Oui,

  • Speaker #3

    le malbec ne fait pas partie de l'appellation. Qu'est-ce que tu autorises à parler de ces trois là ? La particularité du vignoble de Fronton, c'est qu'évidemment on a le cul entre deux chaises, on n'est ni méditerranéen ni atlantique. On est quand même un petit peu plus méditerranéen que l'atlantique, mais les cépages atlantiques, Cabernet Franc, Cabernet Sauvignon, font partie de l'AOP. Les cépages méditerranéens, comme la sierra, Et aussi le cinceau, qui fait partie de la OP. Et ensuite il y a les cépages autochtones, dont le fer sarbadou, dont je n'ai pas, qui fait partie du décret d'appellation. Le gamay, qui fait partie de notre histoire depuis le milieu des années 50, quand les hybrides producteurs directs ont été interdits. Il y a eu l'introduction de cépages. comme Labourieux, Lalicante, Juraisson, et ainsi de suite, et Le Gamay. Et Le Gamay, lui, a passé le toss, le cut, et il a réussi en 1975 à rentrer dans le cadre du décret de l'appellation Fronton. En fait, c'est une espèce d'appellation, excusez-moi l'expression, qui est le cul entre deux chaises, et dans laquelle on trouve de tout. Alors nous, sur notre domaine, on a choisi majoritairement les grès de Syrah, mais plein d'amis vignerons. On choisit d'autres profils, Négrette, Cabernet, France, Aubignon, ainsi de suite.

  • Speaker #1

    Avec toujours ce filtre conducteur de la Négrette qui fait vraiment l'identité de l'appellation.

  • Speaker #2

    Mais c'est vrai que depuis quelques années, depuis nos... Il y a plusieurs années maintenant, d'autres manières dans tous les cas, on a appris à dompter un petit peu cette négrette qui paraissait très volubile. Moi quand je suis arrivée sur le domaine, la première chose que mon mari m'a appris c'est que la vigne c'était une liane. Et que ça produisait en voiture, comme on dit chez moi. Donc il faut arriver à maîtriser cette négrette et à maîtriser les rendements surtout. Parce qu'on n'a pas du tout le même objectif aujourd'hui comme on l'a eu il y a 30 ans ou 40 ans. qu'on devait produire au maximum. Aujourd'hui, on ne raisonne plus sur des rendements plus bas, sur de la qualité différente. On répond vraiment, nos vins, c'est ce que disait Marc, nos vins répondent à une demande du terrain.

  • Speaker #0

    En termes de rendement, si on dit à peu près, vous êtes tous les deux en bio, ça produit quoi à l'hectare ?

  • Speaker #3

    Nous, on est entre 25 et 35.

  • Speaker #0

    C'est assez faible, c'est plutôt bas.

  • Speaker #2

    Et pareil, c'est suivant les années, mais c'est vrai qu'on approche jamais les 50 hectares autorisés sur l'appellation.

  • Speaker #3

    Moi j'utilise une expression apprise par mes amis plageaux à Gaillac. Les vieux cépages ne supportent pas la médiocrité. Eux ils ont exhumé le prunolard par exemple. Le loin de l'œil. Le loin de l'œil, ces cépages-là. Ce sont des grands cépages, mais ils ne supportent pas la médiocrité. Donc globalement, si vous faites des négrettes à 70 hecto-hectares, évidemment, le résultat n'est pas terrifiant. Par contre, des négrettes sur des beaux terroirs à 30, 35, 40 hecto-hectares, vous en tirez la quintessence. C'est ce qui fait peut-être la différence à ce qu'on appelle un cépage international, où une syrah à 80 hecto-hectares, finalement, peut tirer son épingle du jeu, ou un merlot. Une négrette à 80 hectares peut tirer son épingle du jeu, une négrette à 80 hectares ne tire pas son épingle du jeu.

  • Speaker #0

    On la goûte cette négrette ?

  • Speaker #3

    Vous êtes obligés de vous y filer les gars, parce que sinon...

  • Speaker #0

    J'en profite pour parler un peu des assemblages, on n'a pas tout goûté donc je vais peut-être dire quelque chose qui est un peu partial, mais quand même l'assemblage le plus intéressant que j'ai goûté c'était en général avec de la sierra. Parce que je sais pas... Peut-être qu'il y a une complémentarité qui se fait mieux, le côté poivré. C'est toi, Michel, qui nous parlais de ça, le côté poivré de la Syrah, qui venait donner un peu de l'épice. Alors toi, ta négrette était très fruitée sur le fruit mûr, le fruit noir. Et alors ça, ça donnait quelque chose d'assez explosif.

  • Speaker #3

    Voilà. Et nous, à Benzema, on est sur des terroirs complètement différents, où on a des expressions complètement différentes. Mais toi aussi, tu joues Syrah, négrette et Syrah. Nous, on est beaucoup plus sur le côté justement de la Syrah, olive noire, épice, réglisse, zan. Là on est sur un millésime 2021, un millésime froid, tardif, sur lequel il a fallu être bon. Nous, nous vendons un jaune tout à la main, donc ça a obligé énormément de tri, énormément de... Mais voilà, c'est un main qui est à moins de 12 degrés d'alcool et qui exprime pleinement la fraîcheur, l'équilibre, le fruit de ce cépage-là. Moi je fais vieillir, tout à l'heure vous parliez du vieillissement de la négrette. J'ai des négrettes qui ont 30 ans, 40 ans, sur ces profils-là. Ça vieillit, mais d'une manière incroyablement harmonieuse, avec des complexités qui font que quand on goûte une négrette pure en comparaison avec une Syrah, par exemple, des Rhone Nord, il y a des confusions incroyables qui peuvent être faites, particulièrement sur des millésimes frais, comme 2021, comme 2013, 2008, 2004, où là on a des... Des confusions et bien malin celui qui pourrait me dire que c'est de la négrette ou de la cire.

  • Speaker #1

    C'est vrai que ce qui est impressionnant dans cette cuvée, c'est la fraîcheur naturelle dont tu parlais tout à l'heure. C'est vrai qu'on sent que ce n'est pas forcé. Il y a juste vraiment une impression presque mentholée qui remplit la bouche et qui garde du coup. Une bouche légère et qui appelle toujours le deuxième verre. De toute façon, un verre réussi, c'est quand on a envie de boire.

  • Speaker #2

    Au moins le deuxième verre !

  • Speaker #3

    Voilà,

  • Speaker #0

    c'est ça.

  • Speaker #3

    Le magnum.

  • Speaker #0

    On n'y arrive pas jusqu'au deuxième magnum. C'est vrai qu'on a quelque chose de très léger, très élégant. Et voilà, et encore une fois...

  • Speaker #1

    Mais c'est pas léger, tu dis que c'est léger, mais en fait... C'est comme tu as quand même de la matière et tu as beaucoup de goût, mais avec une sensation de fraîcheur.

  • Speaker #0

    Je crois qu'on a opposé la complexité et le côté buvable et facile à boire.

  • Speaker #3

    On a la chance d'avoir un vin, aujourd'hui la mode va vers ce qu'on appelle des glouglous, on a la chance d'avoir un vin qui pourrait presque rentrer dans la catégorie des glouglous, mais qui reste quand même du vin, c'est-à-dire il y a encore du vin. On n'est pas dans un glouglou pur et dur, on est dans du vin. Du vin plaisir, du vin d'équilibre, du vin de construction de la fraîcheur. Et aujourd'hui, nous, au niveau du domaine, sur l'international par exemple, les Etats-Unis, le Canada, ainsi de suite, on se rend compte qu'on a une demande qui est très forte autour de ce cépage. On nous demande de faire des parcellaires, on nous demande de faire des cuvées réservées, identitaires, parce que les... Outre-Atlantique, ils ont envie de le défendre. Il faut savoir que de l'autre côté de l'Atlantique, sur la côte ouest et aux Etats-Unis, ils l'appellent Pinot Saint-Georges ou Black Pinot de Californie. On le retrouve notamment en Sonoma, Napa, dans l'Oregon, qu'il est travaillé bien entendu de manière complètement différente, à une sauce un petit peu plus américaine, donc avec beaucoup plus de toaster, beaucoup plus boisé. il faut savoir que les... Les cuvées qui sont faites là-bas sont toujours des cuvées premium à des prix très élevés. Je ne suis pas très fan. J'aime quelques-unes que j'ai pu goûter en Oregon parce que le terroir est plus frais, le climat est plus proche de la Bourgogne. Et on se retrouve sur des négrettes qui nous rappellent ce que nous, nous savons faire ici dans le Midi Toulousain.

  • Speaker #1

    Très bien.

  • Speaker #0

    C'est pas seulement qu'on sait le faire, c'est qu'on sait le faire très bien. C'est important de préciser les choses.

  • Speaker #3

    On va pas leur filer les clés du camion, les ricains.

  • Speaker #0

    La cuvée qu'on goûte et qui est donc du domaine plaisance-pénavaire, ça s'appelle Alabetz. Alabetz, ça signifie ?

  • Speaker #3

    Alabetz en occitan, c'est une interjection populaire très commune qui veut dire « et alors ? » . En gros, on discute « et alors ? » , « qu'est-ce que tu en penses ? » . Voilà, donc cette... QV a un nom que j'avais choisi il y a très longtemps. Je traînais sur Paris il y a très longtemps et quand je poussais les portes des bistrots avec ma négrette où je disais toujours au bistrottier « T'es-tu va goûter quelque chose de nouveau, d'original ? » et j'étais toujours en train de lui dire « Alors, est-ce que t'en penses ? C'est bon ? » Donc au bout d'un moment, après avoir une dizaine d'années dit « Et alors ? » j'ai dit « Je vais signer » , je l'ai appelé « La Bête » . Et alors ?

  • Speaker #0

    On a goûté une autre cuvée, le nom est aussi en occitan mais pour moi il est plus difficile à dire.

  • Speaker #3

    Totsokekal.

  • Speaker #0

    Totsokekal en quatre mots, qui était un très joli vin aussi, qui était également une négrette 100%. Collectif négrette.

  • Speaker #3

    La négrette est un cépage très... C'est un cépage qui... Il n'y a pas beaucoup de cépages qui ont cette capacité à naviguer entre le rosé. C'est un très joli rosé. Des rouges plaisir, comme la cuve à la bête, des rouges un petit peu plus sérieux, un petit peu plus structurés, avec du fond, de la profondeur, qui font que, in fine, des fois il y a des cépages comme le Cabernet Franc, il est réputé pour donner des vins, voilà, le Cabernet Franc c'est un grand cépage qui donne des grands vins, ainsi de suite. Les grattes elles peuvent tout faire, et chez nous tout ce qui est calme en fonction des terroirs.

  • Speaker #0

    Ça veut dire quoi tout ce qui est calme ?

  • Speaker #3

    En Occitan ça veut dire tout ce qu'il faut. Des terroirs très froids, très tardifs, sur des maturités très lentes, aboutis. On arrive à faire des vins qui ont la capacité à vieillir 40 ans harmonieusement, sans jamais perdre le lien à l'origine qui est la sienne.

  • Speaker #0

    C'est quoi le collectif Negrette, en deux mots ? Oui, c'est quoi cette mention, collectif Negrette ?

  • Speaker #2

    Il y a maintenant 5 ans, 6 ans, 5-6 ans, qui a été fait pour regrouper de façon volontaire les vignerons qui voulaient s'engager dans ce collectif et les amener à se retrouver au moins une fois par an. Dans les chais de tout le monde, chaque année on tourne, on prend un chais différent, de pouvoir échanger au pied d'une cuve, de discuter, comme on vient de le faire là maintenant avec Marc, de discuter, de dire mais pourquoi toi tu as fait comme ça, voilà.

  • Speaker #3

    Il y a un cahier des charges,

  • Speaker #2

    strict. 70%

  • Speaker #3

    de négrette minimum dans le vin.

  • Speaker #2

    Mais c'est avant tout quand même de l'échange. Et de continuer à se faire plaisir, à faire notre vin. C'est aussi garder une part d'enfant, une part de curiosité, de voir un peu comment on fait ailleurs.

  • Speaker #0

    Chez Marc Parzat parce qu'on n'a pas du tout les mêmes terroirs, on n'a pas les mêmes façons de faire. Et voilà, moi je crois que c'est la force de notre vignoble parce qu'on est un petit vignoble. Tout le monde se connaît.

  • Speaker #1

    On n'a pas dit combien d'hectares...

  • Speaker #0

    2000 hectares en fait.

  • Speaker #1

    2000 hectares.

  • Speaker #2

    Oui, il y a 2200, 2300. Donc ça reste un petit vignoble évidemment à l'échelle nationale.

  • Speaker #1

    Une quarantaine de domaines.

  • Speaker #2

    Oui, c'est ça oui. Une quarantaine de domaines,

  • Speaker #0

    moitié il y a la cave coopérative.

  • Speaker #2

    La moitié aujourd'hui c'est 30%. la structure collective et 70% chez les vignerons indépendants. Voilà mais comme dit Michel c'est vrai que l'histoire du collectif vinaigrette c'était aussi une manière intelligente de se mettre autour de la table pour essayer de sortir par le haut et de faire des vins identitaires avec un cahier des charges relativement restrictif. qui permet aux gens de prendre conscience du fait que si tu fais mieux au champ, tu feras mieux au chai. Et donc, clairement, quand tu fais mieux au champ, la vigne te le rend. Et tu es un vigneron feignant à la cave. Nous on dit toujours, vaillant à la vigne, feignant à la cave. Donc tu te bouges le derrière à la vigne et au chai, tu n'as plus qu'à te positionner en spectateur. Non interventionniste mais quand même attentionné sur le process fermentaire et l'évolution.

  • Speaker #1

    En termes de vinif, de procédés, tout existe, du béton, de la cuve inox, on a même... On nous a même parlé de fermentation intégrale, c'est ça ? Directement dans le fût ? Oui,

  • Speaker #0

    sur Kélina, qui est notre 100% négrette, on fait de la vinification en fût. Ce sont des fûts ouverts par le haut, dans lesquels on met notre vendange maintenant depuis 2007, foulé et grappé. C'est pigé deux à trois fois durant la fermentation et c'est pressé et remis à vieillir en cuveux béton. D'accord. Voilà. le moins... Il faut intervenir le moins possible sur le vin. Il ne faut pas oublier que c'est un produit vivant et qu'il faut l'écouter, il faut le regarder, il faut le sentir, mais il faut intervenir le moins souvent possible.

  • Speaker #2

    Oui, elle a parfaitement raison. Nous, on fait une cuvée qu'on appelle infusée, c'est pareil. C'est 5-6 mois de macération dans des vinifications intégrales. Et la négrette se prête très bien à ce jeu-là. Parce que les 15 premiers jours ou les 3 premières semaines, on a une extraction un peu forte. on se divole à plus on va prendre une soupe de tanin, on va prendre une secousse et puis finalement,

  • Speaker #1

    ça se fond,

  • Speaker #2

    trois quatre mois après ça se veloute, ça se fond, ça se construit et on arrive sur de velouté, du soyeux qui fait que finalement on atteint des niveaux hyper intéressants. Les modèles en tout cas, ce qui nous concerne, c'est les modèles bourguignons. Les modèles bourguignons sont des modèles... Avec quelques grands mignons, on est des vinifications intégrales, on en est raflé et ainsi de suite. Voilà, la négrette se prête à ce jeu-là.

  • Speaker #1

    Et raflé à la bête ?

  • Speaker #2

    Partiellement.

  • Speaker #1

    Partiellement ? Oui. Garde quand même un peu de rafle. Michel, vous êtes raflé au domaine aussi ?

  • Speaker #0

    Et rafler, mais ce qui a de bien, je crois que dans notre métier, et Marc me le dira aussi, c'est qu'il faut garder une part d'enfance, une part de curiosité, pour pouvoir s'amuser à faire des choses un peu originales qui sortent de l'ordinaire. et s'éclater à faire notre métier purement et simplement.

  • Speaker #2

    Prendre du plaisir quand même, malgré tout. C'est quand même la base.

  • Speaker #1

    On en prend du plaisir en buvant ces belles bouteilles. À la bête, c'est vraiment l'explosion en bouche. C'est du plaisir.

  • Speaker #3

    C'est vraiment très plaisant, très facile, très harmonieux. C'est aussi ça qui est souvent, moi je trouve que les vins les plus réussis, c'est ce qui dégage quelque chose de... un équilibre, une harmonie et se dire, voilà, c'est ni trop ni pas, c'est juste ce qu'il faut.

  • Speaker #2

    Je m'interroge toujours sur la notion de grand bain. C'est quoi un grand bain ? Je me pose toujours la même question.

  • Speaker #3

    Il a dit grand vin.

  • Speaker #2

    Un grand bain, c'est quoi ? Je ne sais pas. C'est quand c'est bon. Moi, je pars d'une définition basique. Un grand bain, c'est quand tu as ouvert la quille et tu as torché la quille. Et ça, c'est un grand bain.

  • Speaker #4

    Tu cherches la deuxième à ouvrir. Oui,

  • Speaker #2

    alors après, évidemment, quand on est amoureux, On a compris que le grand-mère c'est quand même celui qui a la capacité à montrer que 30 ans plus tard, il a gardé de l'équilibre, il a gardé du plaisir, il a tout gardé. Oui, c'est ça aussi le grand-mère qui est la marque.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qui se passe avec Alabetz sur les années ? Parce que là c'est déjà 2021.

  • Speaker #2

    C'est 2021. Mais chez nous Alabetz, 20 ans, 25 ans derrière, c'est merveilleux. Ça vieillit très très très très bien. Et ce qui est superbe, c'est que mon père qui n'est plus là, ou mon grand-père... On n'avait pas du tout l'image de ce cépage là comme étant un vin capable de vieillir longtemps. Eux ils disaient, la négrette c'est sympa mais tu le bois, tu le pisses dans les 6 ans qui suivent. Tu le bois, tu le pisses. Mais là, globalement, on peut très facilement démontrer que 25 ans plus tard, ça reste toujours en place. Et on parle souvent des vins des Rhônes Sud notamment. Le mythique et historique Rayas de chez Manuel Reynaud. Moi j'aime bien quand je goûte les vins de chez Manuel. J'ai la chance d'en goûter quand même quelques-uns de temps en temps. Finalement, on reste sur des équilibres. Il est sur des sables, des alluvions du Rhône. Il finit, même si le cépage n'est pas le même, c'est du Grenache. Mais globalement, on est sur des équilibres qui nous font penser que finalement ça vieillit super bien. Et à la base, ce n'est pas des vins... Ce n'est pas des soupes de tanin, ce n'est pas des soupes de puissance, c'est juste de la finesse, de l'élégance et de l'équilibre. La notion fondamentale c'est l'équilibre. Et quel que soit le cépage, quand un vin est équilibré, il vieillit 20 ans ou 30 ans, il n'y a aucun problème.

  • Speaker #1

    Une merveille que ces vins de Fronton. Quand ça vieillit, ça prend des notes un peu orangées, un peu rouilles.

  • Speaker #2

    Ça tue.

  • Speaker #1

    Ça tue, parce que la négrette, on ne l'a pas dit, mais sa couleur c'est quand même très foncée. C'est un rouge bordeaux.

  • Speaker #2

    Du fait que le pH est relativement élevé, ça tuile un petit peu, comme les grenaches justement, les grenaches des Rhônes-Sud.

  • Speaker #3

    Est-ce que ça tire aromatiquement ? Est-ce que ça tire sur le cuir aussi ?

  • Speaker #2

    Pas particulièrement. Plus sur l'épice, la réglisse, le zan. Plus que sur le cuir. Le cuir c'est plutôt la syrah. Là c'est plutôt épice, réglisse, zan. un peu un aspect floral aussi. Oui, ça peut faire partir, on peut se faire couillonner avec des terrasses du Larzac, avec des pics-en-loup, en restant pas très loin de chez nous. Ça peut rester dans ces styles-là.

  • Speaker #1

    Vers la Méditerranée quand même.

  • Speaker #0

    Ah ben le bassin méditerranéen.

  • Speaker #2

    Loin, un peu au nord de la Méditerranée, mais vers la Méditerranée, oui.

  • Speaker #1

    Ils sont magnifiques ces vins. Est-ce qu'il y a une histoire de vin doux, de vin liquoreux, de passeriage, de choses comme ça ? Ça se fait un peu chez vous ou pas du tout ?

  • Speaker #2

    Oui, alors moi j'en fais depuis toujours.

  • Speaker #3

    Il a tendu la perche mais il a la réponse.

  • Speaker #2

    Je m'amuse, si vous venez au domaine, mais là je ne l'ai pas, mais je m'amuse à faire des mutés sur graines depuis 15 ou 20 ans. C'est quoi un muté sur graines ? Donc je fais des mutés sur graines de négrette. Donc des négrettes vendangées autour de 14 ou 15 degrés, égrenées à la main, posées dans une cuve.

  • Speaker #1

    14 ou 15 degrés, ça veut dire que tu les as laissées vraiment prendre une surmaturité ? Voilà,

  • Speaker #2

    une surmaturité. Ensuite, on les pose au fond d'une cuve. On les laisse démarrer leur fermentation naturellement au bout de 3 ou 4 jours. Ça démarre. Ça doit faire 2, 3 ou 4 degrés d'alcool acquis. Et on a la chance, nous, à Vaquier, sur mon petit village, d'avoir une distillerie fantastique bio qui... Je me distille des vins de négrette et donc je peux récupérer une eau de vie blanche de négrette profil grappa, on parlait d'Italie, sur laquelle je pose cette eau de vie blanche sur ma négrette, sur des maturités, sur des élevages qui durent à peu près une dizaine de mois, une douzaine de mois. Et là on fait des mutations incroyables, avec des équilibres autour de 17 degrés d'alcool potentiel, 100 mn, 130 g de sucre. et là c'est C'est une histoire qui est juste incroyable et ça match, c'est super. C'est pas des vins très, comment dirais-je, dans la tendance, dans la mouvance actuelle puisque les vins avaient beaucoup d'alcool et beaucoup de sucre. Et in fine, il y a un public incroyable, et notamment les gastros, les étoilés qui filent, qui nous achètent cette cuvée-là. Et j'ai la faiblesse de dire que nous pensons être une des rares, peut-être la seule. Muté sur graines de France, qu'il soit buté à sa propre devie, c'est-à-dire avec son propre cépage, distillé dans son propre village. Et tout ça en bio.

  • Speaker #1

    La médaille revient à Fronton.

  • Speaker #3

    Écrivez à la terre à boire si vous avez un contre-exemple.

  • Speaker #1

    Exactement, envoyez toujours un message, on verra. En tout cas, ça donne envie de passer au domaine,

  • Speaker #2

    goûter ce petit bolide-là.

  • Speaker #1

    Ça donne envie. Merci infiniment Michel et Marc. Est-ce qu'on a des choses sur Fronton qu'on aurait complètement oublié de dire ?

  • Speaker #0

    Venez nous rencontrer.

  • Speaker #1

    On peut peut-être dire que le coin est quand même assez joli aussi.

  • Speaker #2

    C'est très beau. Moi j'ai une chose à dire importante me semble-t-il, c'est qu'au-delà de l'âge que nous avons, Michel et Marc, Nous avons la chance d'avoir des jeunes derrière et nous avons aussi la chance d'avoir sur ce vignoble à installer des nouveaux vignerons,

  • Speaker #1

    des néo vignerons qui sont pas toujours issus du cadre familial,

  • Speaker #2

    qui sont hors cadre familial, moi dans mon village j'en ai installé trois que j'ai aidé et qui sont des gamins aujourd'hui qui mettent véritablement en avant les les particularités de nos cépages et de nos terroirs. Et je me dis qu'aujourd'hui, dans ces zones à la limite où la valorisation n'est pas très forte, où le prix moyen de l'hectare n'est pas très élevé, c'est justement là où on a un potentiel de développement et d'avenir incroyable. Et franchement, le vignoble de Fronton est en train de se régénérer un petit peu avec des gamins. Alors, ils n'ont pas des gros domaines. Ils ont des domaines 5, 6, 7 hectares. Mais qui, par contre, font parler d'eux en bien. qui sont un petit peu plus âgés, avec des domaines un petit peu plus gros, qui avons la chance quand même d'avoir des successeurs, des personnes qui reprennent derrière nous. Moi, j'ai mon fils. Ça fait du bien. Et ça, c'est porteur d'un avenir incroyable. Et je leur souhaite de réussir.

  • Speaker #1

    Ça permettra à l'histoire de Fronton de continuer.

  • Speaker #2

    Exactement. Oui,

  • Speaker #1

    bien sûr. C'est signe d'une bonne santé.

  • Speaker #2

    Et puis c'est signe aussi que face à cette standardisation des goûts, cette standardisation, cette migration forte vers les vins de France ou des vins sans IG, je trouve que quelque part aujourd'hui que nous fêtons les 50 ans de notre appellation, c'est plus que jamais me semble-t-il important de rester quand même collé à la notion d'appellation d'origine qui date de 1936 et qui fait du lien à l'origine. Et quelque part je pense que même si on boit un vin de France, ça fait du bien de savoir qu'il est raccroché à... un territoire et que l'appellation quand même c'est ce qui permet de faire le lien et quelle chance d'avoir vos propres cépages avec une vraie histoire qui lie le cépage au terroir on aurait une appellation construite autour de la syrah ou autour du merlot ou du cabernet on serait une énième syrah au milieu d'un oasis d'une mer de syrah dans le monde et là tout d'un coup il y a nous et voilà et petit à petit on est en train de nous Moi je vois, on vient nous chercher de la négrette, on en a planté dans les Priorates par exemple. Donc les Catalans espagnols au nord de Tarragone, entre Tarragone et l'Eryda, ils en plantent. Et ça c'est hyper intéressant d'imaginer ce que ce cépage donnera à 5 ou 6 cm d'altitude sur des... terroirchistes qui n'ont rien à voir à ce que nous nous faisons. Voilà, tout ça c'est des pistes qui font penser que ce cépage négrette, puisqu'on reste sur le rouge, est encore très mal connu et a besoin de voyager pour se faire reconnaître.

  • Speaker #1

    Il a l'avenir devant lui.

  • Speaker #3

    C'est ça, de l'histoire en est l'avenir.

  • Speaker #1

    Vive la négrette, vive le buisselet, alors bon adversaire à Fronton. Les 50 ans de Fronton, un bel âge. Merci infiniment, nous avons invité. Merci à tous les deux. Clin d'œil à Claire Delune, l'agence qui nous a proposé de venir faire cette émission ici, et cette belle dégustation dans ce lieu improbable à découvrir. Peut-être qu'on reviendra pour une partie de Polo de Basque, peut-être.

  • Speaker #3

    Je serai dans les tribunes.

  • Speaker #1

    Je ne sais pas si je serai meilleur. Je jouerai la balle.

  • Speaker #2

    Je pense que je vais être meilleur avec le verre à main. Moi aussi.

  • Speaker #4

    Je dois avouer que j'ai vu un véritable match à main nue,

  • Speaker #3

    comme il faut à main nue. C'est impressionnant. En tout cas,

  • Speaker #2

    merci de nous avoir accueillis, de nous avoir donné ce petit créneau d'expression. Parce que, bien entendu, comme le disaient les anciens, bien le faire et le faire savoir sont deux métiers complètement différents. Et le faire savoir, ce n'est pas du tout notre métier, donc c'est le vôtre. Vous en sortez très bien.

  • Speaker #1

    C'est dans la boîte, on a bu un vin du domaine plaisance-pénavers qui s'appelait Alabetz, une négrette 100%. de l'appellation Fronton, évidemment. Et en blanc, c'est Santa. C'est le nom de la cuvée du domaine du château Boujac. Et c'est un... Merci infiniment. Merci à tous les deux. On va manger le dessert. Et puis, grâce à la prochaine émission, on est en train de voir. Allez, on peut chercher au service. Allez, on va.

  • Speaker #4

    Musique Musique Musique Living Boy Musique Oh in love, there's...

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Description

En 2025, l'appellation Fronton célèbre son demi-siècle d'existence et nous a invités à poser nos micros lors d'une grande dégustation organisée à Paris.


Michelle Selle du Chateau Boujac et Marc Penavayre du Chateau Plaisance sont nos guides pour découvrir ce territoire unique.


Comment cultiver sa singularité, entre Toulouse et Montauban, à quelques kilomètres de Gaillac?


En s'appuyant d'abord sur de magnifiques cépages autochtones, la Négrette et le Bouysselet.


Nous dégustons avec eux la cuvée Sessanta du Chateau Boujac en Bouysselet blanc, et du Chateau Plaisance nous buvons Alabets: une formidable Négrette bien-sûr!


Des vins élégants et généreux, à l'image de ce territoire et de ses habitants, dont Michelle et Marc sont les meilleurs ambassadeurs.


Bon anniversaire et longue vie à Fronton !



Hosts: @romainpodding @Bertrand



Générique: Easy Living

Enregistré au Studio Module 

Retrouvez-nous sur Instagram, Facebook

Merci @clairdelunefab pour l'invitation❤️



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue dans la Terre à boire ! Ça fait bien longtemps qu'on ne vous a pas parlé, mais on est heureux quand même de retrouver ce micro. Heureux de le retrouver pour un événement. C'est les 50 ans de l'appellation Fronton. Si vous ne connaissez pas l'appellation Fronton, déjà, il vous manque quelque chose. On va essayer de combler ce vide. Et si vous connaissez, on va sûrement parler de choses qui vous plaisent et qui vous intéressent. De cépages autochtones, de vignerons authentiques du sud-ouest de la France. Pour parler et pour célébrer. ces 50 ans de l'appellation Fronton, on a la chance d'être invité par l'appellation à enregistrer cet épisode dans un lieu assez étonnant. Moi, j'ignorais qu'il existait un lieu comme ça à Paris. C'est tout simplement un fronton de pelote basque en plein Paris, en plein 15e arrondissement. Ça s'appelle le Trinquet de la Cavalerie. Et voilà. Alors, je dis tout de suite, je crois que l'agence de com' a fait un jeu de mots entre Fronton et le fronton de pelote basque, mais on ne joue pas à la pelote basque à Fronton. On aura peut-être l'occasion d'y revenir. On va parler de Fronton et avec moi pour en parler, Bertrand de La Grosse Bouffe et du Vignoble Saint-Paul. Bonjour Bertrand, ça fait plaisir de t'avoir.

  • Speaker #1

    Merci, merci beaucoup.

  • Speaker #0

    Figure-toi qu'on n'est que tous les deux. Le reste de la bande, Laurent, Patrice, Valérie, Alessandra, ils ont tous pris par des milliards d'occupations. On se retrouve tous les deux, on va être bien. Surtout, on n'est pas que tous les deux. On est bien entourés. On a aussi des vignerons. Un vigneron, une vigneronne de l'appellation de Frantois, en la personne de Michel Selle du Château Boujac.

  • Speaker #2

    Oui, bonjour à tous. Bonjour Michel. Bonjour à tous.

  • Speaker #0

    Ravi. On a déjà goûté tes vins. Là, je le dis pour mettre l'ambiance, on entend beaucoup de bruit, on est presque quelque part coincé au bout de la cuisine. Et il y a un banquet, un immense banquet qui se termine, l'ambiance est joyeuse. On a goûté pas mal de vins. ils sont en train de dresser les desserts et les assiettes et le pchit de la chantilly on a recraché pour l'essentiel je dirais pour l'essentiel et le reste c'est ce qui donnera un peu de saveur à cette émission je le disais, Michel Selle du Château Boujac et Marc Pénavert du domaine Plaisance Pénavert bonjour Marc bonjour à tous et à toutes merci d'être là toi aussi pour parler de Fronton ça ne vous vexe pas si on dit que ce n'est pas l'appellation française la plus connue Pas du tout. Non, pas du tout. On va faire un peu de pédagogie. Déjà, on va la situer. Et vous m'arrêtez quand je dis des bêtises. Fronton, ça se situe à peu près exactement entre Toulouse et Montauban.

  • Speaker #2

    Oui.

  • Speaker #0

    C'est à peu près ça ?

  • Speaker #2

    Oui.

  • Speaker #3

    C'est pas une mauvaise analyse géographique.

  • Speaker #2

    Jusqu'à là, tout est bon.

  • Speaker #1

    Jusqu'ici, tout va bien. C'est en bas à gauche.

  • Speaker #0

    On y fait. C'est en bas à gauche, voilà. Pour les Parisiens, en bas à gauche. Là où on dit chocolatine. Fronton c'est une appellation qui a donc 50 ans aujourd'hui A date aujourd'hui il y a une appellation, une AOP qui est l'appellation Fronton en rouge avec un cépage emblématique, la négrette. Vous êtes le seul à faire de la négrette dans le monde ?

  • Speaker #3

    Alors non, bien entendu, ce cépage là a tellement de diversité.

  • Speaker #0

    Marc amoureux de la négrette, il nous en a parlé tout à l'heure, il va nous en dire quelque chose.

  • Speaker #3

    Il nous en a parlé pendant trois heures, donc globalement la négrette nous la retrouvons... aussi en Vendée, chez nos amis vendéens particulièrement sur les territoires de Brême, de Saint-Gilles-le-Croix-de-Ville, de Vix et chez certains minéraux emblématiques dont le domaine de Saint-Nicolas par exemple qui fait une cuvée qui a plus de 30 ans d'existence qui s'appelle le Poiret et donc qui fait une négrette magnifique. Et sous le même nom,

  • Speaker #1

    sous le nom de négrette ? Oui, sous le nom de négrette bien sûr.

  • Speaker #3

    Et lui, l'histoire raconte, et on va faire confiance aux aux historiens que c'est ça. ce bon riche lieu qui, après avoir séjourné quelques mois dans le comté tolosan, a trouvé que le cépage de la négrette donnait de beaux vins et qu'il a ramené chez lui quand il s'est installé à La Rochelle et qui a donc implanté la négrette en bandée sur l'île de Ré.

  • Speaker #0

    Mais elle vient quand même de chez vous ?

  • Speaker #3

    Bien entendu. Alors, elle ne vient pas de chez nous.

  • Speaker #2

    Non, non.

  • Speaker #3

    Elle vient comme tous les cépages du... C'est pas je français, elle vient en gros entre le Tigre et le Frat, où elle a évidemment subi toutes les migrations diverses et variées, entrées par le port de Sète et développement sur le grand sud de la France. mais ce qu'il faut reconnaître au Vignoble Fronton, c'est que c'est là où elle s'est ancrée définitivement, sans perdre de son intérêt.

  • Speaker #0

    On va constater, et on a pu le constater nous avec la dégustation qu'on a faite tout à l'heure, la multiplicité des expressions de la négrette en fonction du terroir dans lequel elle s'exprime. Continuons un peu le tour des cépages, il y a un autre cépage emblématique, qui n'est pas aujourd'hui Appellation d'origine protégée, mais c'est en cours, paraît-il. C'est plutôt en blanc. C'est le buisselet.

  • Speaker #2

    Oui.

  • Speaker #0

    Voilà. Vous en faites tous les deux du buisselet. À toi, Michel. Présente-nous le buisselet.

  • Speaker #2

    Alors, je ne le raconterai peut-être pas aussi bien que mon ami Marc. Merci. Je le raconte très bien. Parce que c'est une véritable encyclopédie. Non, le buisselet a été retrouvé sur une parcelle qui a été repris en fermage par un de nos collègues, Philippe et Yann Covin. qui ont fait des recherches pour savoir d'où ça venait. Et aujourd'hui, ils l'ont travaillé pendant longtemps, ils le travaillent encore. Et aujourd'hui, on a une réelle intention de replanter ce cépage un peu endémique sur notre territoire. Il faut savoir que du temps du VDQS, tu m'arrêtes Marc si je dis une bêtise, mais il était planté ou co-planté avec de la négrette pour amener de l'acidité au vin, pour pouvoir le conserver. Il faut savoir que c'est un cépage tardif. Et par conséquent, on le ramassait en même temps que la négrette pour amener cette acidité et pour pouvoir le conserver le vin plus longtemps. Oui,

  • Speaker #3

    voilà, ce cépage bénéficie pleinement, lui en tout cas, du changement climatique et son côté tardif, trop acide, qu'il pouvait avoir dans les années avant-guerre. Aujourd'hui, il bénéficie du changement climatique complètement. Il s'adapte mieux que d'autres. Il s'est parfaitement adapté. Il a cette capacité à donner des grands blancs qui correspondent parfaitement à la définition. A la fois construits sur des équilibres acides, alcool merveilleux, avec des amers incroyables et qui font honneur à sa filiation puisque la négrette, le buisselet, pardon. Il est un enfant du Savagnin, lequel on n'en parlera pas. Il reste un des plus grands cépages blancs que l'on connaisse sur notre territoire.

  • Speaker #0

    Bertrand, tu vas glisser tout à l'heure que le Savagnin était le père d'un paquet de cépages. Il a pas mal de descendance le Savagnin.

  • Speaker #1

    C'est un patriarche sans le mauvais côté du patriarche. Il a une très très grande famille. Là je trouve que dans les buisselets qu'on a dégusté dans certains en tout cas on retrouve des points communs quoi avec la cité qui est forte et puis vraiment le caractère.

  • Speaker #0

    Citons les, Savagnin, parmi la descente de Savagnin on trouve le Chenin, on trouve le Riesling, on trouve le Traminer c'est ça ?

  • Speaker #3

    Oui. On trouve le Verdannel, le Verdannel, le superbe cépage exhumé par nos amis plageoles donc sur le vignoble de Gaillac qui se trouve...

  • Speaker #0

    C'est des voisins aussi.

  • Speaker #3

    Oui, ils sont des voisins, ils sont juste de l'autre côté de la vallée du Tarn. Et bon, ils sont tarnés quand même. On les tolère. On les tolère, mais ils jouent un petit peu moins bien au rugby que nous. Mais en tout cas, oui, donc le Verdalais, pour rester sérieux, bien sûr, le Savagnin, quand on connaît l'histoire de la Genèse, donc des cépages et des vitices uniféras aujourd'hui qui composent le territoire mondial. Le pinot noir et le savagnin sont parmi les deux cépages historiques qui sont les plus hauts dans l'arbre généalogique mondial. Donc c'est deux variétés incroyables.

  • Speaker #1

    Et depuis quand alors vous disiez que le buisselet c'était... C'était un cépage qu'on a redécouvert en fait ? C'était quoi ? C'est qu'il était oublié ? C'est qu'il était caché ? Comment c'est en train de devenir finalement aussi la deuxième identité de Fronton ?

  • Speaker #3

    C'est avant tout dû à l'intelligence, au coup de chance aussi de nos amis Diane et Philippe Covin qui ont récupéré ce cépage sur une petite parcelle de 2000 m², même pas, chez un migneron ami. que je connais depuis toujours et pour lequel je n'ai pas eu, moi en tout cas, l'intelligence de porter de l'intérêt sur ce cépage là, eux l'ont eu et donc ils l'ont surgreffé en 2010 je pense pour la première fois, récolte donc 2011 et de suite ça a matché quoi donc clairement ces cépages comme le dit Michel qui... qui était à l'époque utilisé en complément pour amener un petit peu d'acidité, mais qui avec le changement climatique bénéficie de ce que le climat modifié lui donne. Et il en bénéficie pleinement et il est pleinement en phase avec ce que les amoureux de blanc sec de très beau niveau attendent.

  • Speaker #0

    Alors on va le goûter ce buisselet ?

  • Speaker #1

    Allez !

  • Speaker #0

    Ça donne effectivement un blanc sec.

  • Speaker #1

    Et ce qui est d'autant plus chouette avec ce cépage, c'est qu'on a eu la chance d'en goûter plusieurs ce soir, mon cher Romain. Et on a eu quand même des expressions assez différentes.

  • Speaker #0

    Complètement différentes. D'ailleurs, entre vos deux buisselets, c'est une des réflexions qu'on s'est faites. On est allé voir vos vins, on savait qu'on allait goûter ces vins pendant l'émission. Et vous nous avez servi chacun un buisselet monocépage. Mais c'est vraiment des profils complètement différents. Ça n'a rien à voir.

  • Speaker #2

    Tout à fait, de toute manière déjà on est séparés par un département puisqu'on n'est pas sur le même département. Et puis je crois qu'en fait on s'aperçoit au travers du brisselet la pâte du vigneron. L'expression du vigneron, comment il travaille ses vignes, comment il arrive à faire un produit fini est importante dans tout le processus et dans le produit final. On a des terroirs différents. On a des façons de travailler différentes et c'est vrai qu'aujourd'hui sur Fronton, on a quand même la chance d'avoir des groupes de travail qui existent, de se rencontrer, de pouvoir partager et de pouvoir échanger autour de chacun de nos vins. Que ce soit sur le collectif Negrette ou que ce soit sur le Buisselet, on a cette chance-là de pouvoir discuter entre nous et de voir comment on peut faire pour s'améliorer chacun ou pour s'ouvrir à d'autres choses. Et je crois que c'est le plus important.

  • Speaker #1

    Et alors dis-nous du coup, c'est quoi la pâte du vigneron là dans ce vin ? Enfin de la vigneronne en l'occurrence.

  • Speaker #2

    Ah non !

  • Speaker #1

    C'est le vigneron. Ah bon ?

  • Speaker #2

    Non, je me contente de le boire.

  • Speaker #1

    C'est déjà pas mal.

  • Speaker #2

    Mon mari, c'est lui qui va façonner ces vignes, qui va façonner tout le travail qui va amener à faire ça. Donc là on a un élevage sur lit. Et puis il y a quelque chose d'important parce que c'est un cépage qu'on ne connaît pas, qu'on apprend, qu'on redécouvre et on a tout à apprendre là-dessus. Donc c'est comme quand on élève un enfant en fait, il y a le caractère de l'enfant qui va nous permettre aussi de pouvoir évoluer. Et bien là c'est pareil dans le vin, les caractéristiques de ce cépage vont nous permettre peut-être de se dire, on l'a élevé sur lit mais peut-être qu'il ne faut pas l'élever sur lit, peut-être qu'il faut... Et puis on a Dame Nature qui nous accompagne chaque année et qui nous remet en question chaque année.

  • Speaker #1

    Donc là c'est un élevage sur lit tu disais ? Oui. Un élevage en cuve ? En cuve,

  • Speaker #2

    après on passe en cuve. Je crois que sur le domaine on est d'accord sur une chose avec mon mari, c'est qu'on n'aime pas trop le fût. On travaille même nos rouges très peu en fût et on va les travailler en fût d'occasion, jamais en fût neuf. Parce qu'on a une expression très fruitée de nos vins. On trouve dommage de les casser avec du bois. Surtout qu'on ne travaille pas comme Marc sur des grands volumes, on travaille sur des petits volumes. Et je pense que ça ne nous permet pas de donner une expression comme on le souhaite du vin.

  • Speaker #1

    Ok, alors du coup comment tu le définirais là ce vin ? Tu pourrais nous faire une petite dégustation, commenter ?

  • Speaker #2

    Je dirais qu'il est détonnant. On aime à dire qu'il n'a pas le nez de la bouche et la bouche du nez. Il a un nez qui est fruité. et une bouche qui est très concentrée et avec une belle structure. Alors c'est vrai que quand on l'a en nez, on se dit que ça va être léger, fruité, et en bouche on a une structure très présente.

  • Speaker #1

    Et la première fois qu'on l'a dégusté, on faisait le parallèle avec des vins blancs de la vallée du Rhône. C'est vrai qu'en termes de volume et de puissance aromatique et en bouche, ça envoie, c'est volumineux.

  • Speaker #2

    Mais je crois que c'est, enfin tu me contrediras Marc, mais peut-être que sur tout le millésime de buissolées qui auraient été faites sur Fronton cette année-là, je pense qu'on est un des seuls qui a une structure aussi prononcée de vraie.

  • Speaker #1

    On parle de 2023 qui était une année compliquée.

  • Speaker #3

    Mais comme dit Michel, c'est valable bien sûr pour tous les cépages, ça l'est aussi pour le buissolée. La diversité des terroirs fait qu'il y a des diversités de style. Nous, en comparaison avec ceux qu'elle... Nous, on n'est pas du tout sur le même profil. On est sur des argiles au calcaire, sur des terroirs... Il y avait beaucoup plus d'acidité, beaucoup plus de mordant. Et nous, par contre, il est fondamental que l'élevage se fasse en contenant bois, donc des grosses barriques de 500-600 litres, des amphores, pour contenir cette fougue acide, forte, avec des pH très bas, et lui amener un petit peu à se nourrir ses milieux de bouche par l'apport du boisé, qui reste... suggéré qui n'est pas évidemment un marqueur aromatique sinon elle a raison c'est complètement dommage de déstructurer un vin par la pour du bois donc c'est des styles qui font que à 25 km d'écart mais les terroirs sont complètement différents la façon de travailler complètement différente et ce qui est génial par contre c'est que les vignerons qui aujourd'hui font du brisselet ça c'est hyper important A mes yeux, et je l'espère aux yeux de tous les vignerons de l'appellation, aujourd'hui ce sont des vignerons qui travaillent en respectant les sols, en respectant les terroirs. Donc c'est des vignerons plutôt en bio ou en biodynamie. C'est le cas de vos deux domaines. C'est le cas de nos domaines. On est en bio depuis très longtemps, en biodynamie aussi. Sur des vins dits sans intrants, c'est du jus de raisin fermenté mis en bouteille, il n'y a rien d'autre. Et clairement... Ce cépage se prête parfaitement à ça. Il n'a pas besoin de levure qui va lui donner des arômes machin chose. Il n'a pas besoin de... Non, il se suffit à lui-même et la vérité s'exprime au travers du cépage poignard d'aligné. Je suis... Nous, en tout cas, on est super, super sollicité par des vignerons partout de France, bien sûr, mais du monde, pour venir... récupérer des bois pour pour en planter pour en acheter aussi mais aussi pour en planter et moi je je milite quand même à faire fortement c'est vrai que c'est tentant de vendre par exemple on a été sollicité il n'y a pas si longtemps que ça par les Carme Aubrion qui reste aujourd'hui un vignoble quand même véritablement dans la renaissance dans le renouveau pleinement du vignoble bordelais avec Un domaine qui exprime pleinement la puissance et la potentialité de cette région. Voilà, donc ils ont récupéré du brisselet. Pour nous c'est quelque chose de merveilleux, ça va en faire parler un bien. Il y a du brisselet dans le Haut-Brion blanc.

  • Speaker #1

    C'est le Carmeau-Brion qui est un domaine indépendant du château Haut-Brion mais qui est parti parmi les plus grands domaines de Pessac, en tout cas les plus sérieux.

  • Speaker #3

    On a des Bourguignons, on a des Rhone-Nord. des catalans, enfin des catalans français, espagnols et ceux qui viennent récupérer des bois chez nous donc pour nous on est hyper content de jouer ce jeu là mais je ne voudrais pas quand même que la paternité nous échappe et que quelque part ce décret d'appellation fronton que l'on est en train de décrire subisse les soubresauts de la lenteur administrative française et qu'on finisse par se faire doubler sur ce truc là, alors qu'on tient quand même mine de rien une pépite.

  • Speaker #0

    Alors un mot sur ce projet d'appellation sur le buisselet, l'idée c'est d'agréer à l'appellation des buisselets monosépages, ou d'autoriser l'assemblage ?

  • Speaker #2

    D'autoriser le blanc en appellation fronton. Aujourd'hui en appellation fronton nous avons le droit de produire des rouges et des rosés. Voilà. Le bruit se lait pour le moment est remonté au niveau du décret en... En rouge, on a le droit de sépage secondaire, non Marc ?

  • Speaker #3

    Oui, en fait, il existe différentes procédures pour accéder à l'AOP. On a, sous le conseil de l'INNAO, donc de l'INNOQ aujourd'hui, on a rentré le buisselet en VIFA. VIFA, c'est les variétés à fin d'adaptation. Donc on a rentré le buisselet à 10%. A partir de la récolte 2025, on peut utiliser le buisselet pour faire du rouge ou du rosé. Mais moi, me semble-t-il, c'est certainement le moyen le plus sûr pour faire que nous arriverons à une AOP blanche. On passe par cette espèce de bretelle de chicane qui va nous permettre d'y arriver. C'est bien parce qu'aujourd'hui, on prend Châteauneuf, on prend... Quand on prend les Côtes-Roties ou les Hermitage, on peut introduire une part de blanc dans les rouges, donc ça reste dans le côté noble de l'AOP. J'aimerais que l'on ait une administration un petit peu moins tatillonne et un petit peu plus compréhensive, surtout qu'il y a des domaines qui en font depuis plus de 12 ans, de 10 ou 12 ans, et le lien loyal et constant existe. Et s'ils veulent faire des dégustations verticales, ils les ont, et ils percevront rapidement qu'il y a du fond, c'est pas juste...

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que tu dirais de ce brisselet ? Dégustateur hors pair, Bertrand de la Grosse Bouffe et du Vignoble Saint-Paul.

  • Speaker #1

    Bah non mais moi je le trouve hyper intéressant parce qu'effectivement le nez il est comme sur le fruit, on s'attend à quelque chose de très rafraîchissant, il y a un côté pomme verte un peu acidulé qui est hyper chouette et après en bouche c'est beaucoup plus volumineux, c'est beaucoup plus puissant et on prend un peu une claque quoi. Enfin je veux dire c'est quand même, c'est beaucoup plus puissant que le nez. Donc ce que tu disais tout à l'heure, moi je le retrouve complètement.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'on mange quelque chose avec le buisselet ? C'est un vin qui s'accompagne bien avec le repas je pense ?

  • Speaker #2

    Moi je pense que sur une viande blanche avec une crème derrière, un produit crémé Avec une blanquette ? Avec une blanquette, oui, ou même un poisson avec une belle sauce crémée, même une sauce au chorizo ou des choses comme ça Je pense que la puissance de l'un et de l'autre fera que ça se marie bien Il est très...

  • Speaker #0

    Très attachant ce buisselet, j'avoue complètement que je découvrais ce cépage et c'est vrai que c'est sympa, déjà de découvrir un cépage, de voir qu'il peut avoir déjà des expressions très différentes d'un stand à l'autre et les deux vôtres, alors là on goûte le tien

  • Speaker #2

    Michel, le 60 60 en italien parce qu'en fait mon mari est d'origine italienne et que Euh... On a fêté les 60 ans du domaine en 2022, l'année de la première récolte de bouillisse-lait.

  • Speaker #0

    C'est tout neuf en fait.

  • Speaker #2

    C'est tout neuf chez nous. Il faut savoir que lorsqu'on plante une vie, on ne récolte pas l'année même. Donc il faut attendre trois ans. Et du coup, c'est arrivé en 2022 et on était plutôt fiers de nous. Et on est fiers de nos racines et de nos origines. Donc on essaie toujours de faire un petit clin d'œil à nos origines.

  • Speaker #1

    Et puis sur la contre-étiquette, la belle Maxime de l'histoire n'est l'avenir. Donc là, tout est dit pour l'appellation Fronton.

  • Speaker #2

    Merci, on essaye de sortir toujours une petite phrase qui rappelle qu'il faut bosser, mais il ne faut pas oublier.

  • Speaker #0

    C'est bien résumé, il y a une bonne continuité dans l'histoire du vin. Parlons négrette ?

  • Speaker #1

    Mais c'est ce que j'allais te suggérer. Alors, la négrette.

  • Speaker #0

    La négrette.

  • Speaker #1

    Depuis toujours dans le coin, on est d'accord ? Enfin, depuis la lisseur de la vigne, depuis la Mésopotamie. Depuis qu'il y a de la vigne dans ce coin-là, il y a de la négrette. Alors du coup, maintenant, comment on pourrait définir les caractéristiques de la négrette ? C'est quoi ses spécificités ?

  • Speaker #3

    On parle de la plante.

  • Speaker #1

    Alors d'abord la plante et après le vin.

  • Speaker #3

    La plante négrette est une plante un petit peu particulière, c'est une plante qui est en termes de précocité, se situe en milieu de précocité, donc ça mûrit à peu près au même moment que les syrahs chez nous. Par contre c'est une plante qui est sensible à certaines maladies, donc principalement... L'oïdium et le botrytis qui sont deux ennemis assez redoutables dans notre métier mais elle a cette capacité à parfaitement s'adapter à partir du moment où on la conduit sur des méthodes un petit peu plus naturelles et sur des choses qui font que vous la ramenez sur des terroirs, sur des vigueurs maîtrisées où on arrive par contre à avoir des niveaux de... de production et de maturité naturellement qui se font plutôt de manière tout à fait correcte, naturelle sans être dans l'obligation de procéder à des tris par exemple au vendange et ainsi de suite. Sur les vins, on dit toujours que la négrette est un cépage avec une acidité totale faible. Alors l'acidité totale n'est pas si faible que ça. Mais par contre les pH sont un petit peu plus élevés. Mais par contre ce qui est extraordinaire dans ce cépage, c'est que même si le pH est relativement élevé, les équilibres gustatifs quand on les déguste font que finalement on retrouve une belle fraîcheur. Un beau jus, belle facilité dans la dégustation et que je pense que la qualité des tannins, qui sont des tannins toujours fins, soyeux, fait que ça contribue à amener de la longueur, de la fraîcheur et que finalement on compense un déficit relatif d'acidité par une structure tannique équilibrée, soyeuse, veloutée. et structurante, qui amène donc un équilibre merveilleux. Et je peux dire, moi, pour avoir quand même quelques décennies d'utilisation de ce cépage-là, que le cépage de la Grête, il y a plus de 30 ans, dans notre beau sud-ouest, on riait de nous, nos amis cadursiens avec leur malbec, ou nos amis madiranais avec leur thanate, disaient toujours... C'est bon, mais vous nous faites des jolis petits vins de fillettes, entre guillemets. Aujourd'hui, les choses changent, le climat a changé, la maturité a changé, la demande sociétale a changé, le mode de consommation a changé, et un cépage comme le nôtre, historique, autochtone, qui donne des vins de gré alcoolique plutôt maîtrisés, toujours compris entre 12 et 13 naturellement. Avec des maturités qui font qu'on a des équilibres superbes, tout d'un coup on se retrouve pile poil au milieu de la cible, et pile poil juste là où il faut être. On n'est pas obligé d'utiliser des artefacts techniques ou de maturité pour aboutir à des vins équilibrés soyeux, ça se fait naturellement. Donc ça durera le temps que ça durera, nous on espère que ça durera. longtemps, mais clairement ce cépage-là est pile poil dans l'air du temps.

  • Speaker #0

    C'est effectivement très intéressant ces mouvements de balancier et l'évolution des goûts à la fois de l'environnement et des goûts qui font que des cépages se retrouvent, comme tu dis, pile au milieu de la cible. Et c'est vrai que c'est ce qui évoque un peu la négrette. C'est un cépage qui ne part pas très vite en sucre, en fait, c'est ça. Qui ne prend pas beaucoup, du coup qui ne monte pas très haut en degrés. Et ça donne quelque chose de très buvable, mais ça lui enlève rien du tout dans le côté complexité aromatique quand même. On a goûté quelques vins à l'occasion du buffet. Il y a là aussi une grande gamme de choses, dont des choses qu'on a bu en 2020, qui avaient déjà de la longueur, il en avait encore sous la pédale. Je pense que dans 5 ans, dans 10 ans, il sera encore plus grand. C'était le canard élégant du château de Belhaï, qui est leur grande cuvée. Alors j'en profite pour dire, là on va goûter un 100% négrette. La négrette elle se travaille en assemblage également. Si j'ai bien compris la règle, il faut que la négrette soit majoritaire. Donc s'il n'y a que 2 cépages, elle doit faire plus de 50%. Et s'il y a 3 cépages, elle doit être juste le minimum 40%. Et on l'assemble. Vous allez compléter peut-être le panel, mais on a goûté là de la négrette avec les 2 cabernets. Cabernet Sauvignon, Cabernet Franc. avec de la sierra ou de cépages. Il y a d'autres assemblages ? Du malbec aussi non ? Oui,

  • Speaker #3

    le malbec ne fait pas partie de l'appellation. Qu'est-ce que tu autorises à parler de ces trois là ? La particularité du vignoble de Fronton, c'est qu'évidemment on a le cul entre deux chaises, on n'est ni méditerranéen ni atlantique. On est quand même un petit peu plus méditerranéen que l'atlantique, mais les cépages atlantiques, Cabernet Franc, Cabernet Sauvignon, font partie de l'AOP. Les cépages méditerranéens, comme la sierra, Et aussi le cinceau, qui fait partie de la OP. Et ensuite il y a les cépages autochtones, dont le fer sarbadou, dont je n'ai pas, qui fait partie du décret d'appellation. Le gamay, qui fait partie de notre histoire depuis le milieu des années 50, quand les hybrides producteurs directs ont été interdits. Il y a eu l'introduction de cépages. comme Labourieux, Lalicante, Juraisson, et ainsi de suite, et Le Gamay. Et Le Gamay, lui, a passé le toss, le cut, et il a réussi en 1975 à rentrer dans le cadre du décret de l'appellation Fronton. En fait, c'est une espèce d'appellation, excusez-moi l'expression, qui est le cul entre deux chaises, et dans laquelle on trouve de tout. Alors nous, sur notre domaine, on a choisi majoritairement les grès de Syrah, mais plein d'amis vignerons. On choisit d'autres profils, Négrette, Cabernet, France, Aubignon, ainsi de suite.

  • Speaker #1

    Avec toujours ce filtre conducteur de la Négrette qui fait vraiment l'identité de l'appellation.

  • Speaker #2

    Mais c'est vrai que depuis quelques années, depuis nos... Il y a plusieurs années maintenant, d'autres manières dans tous les cas, on a appris à dompter un petit peu cette négrette qui paraissait très volubile. Moi quand je suis arrivée sur le domaine, la première chose que mon mari m'a appris c'est que la vigne c'était une liane. Et que ça produisait en voiture, comme on dit chez moi. Donc il faut arriver à maîtriser cette négrette et à maîtriser les rendements surtout. Parce qu'on n'a pas du tout le même objectif aujourd'hui comme on l'a eu il y a 30 ans ou 40 ans. qu'on devait produire au maximum. Aujourd'hui, on ne raisonne plus sur des rendements plus bas, sur de la qualité différente. On répond vraiment, nos vins, c'est ce que disait Marc, nos vins répondent à une demande du terrain.

  • Speaker #0

    En termes de rendement, si on dit à peu près, vous êtes tous les deux en bio, ça produit quoi à l'hectare ?

  • Speaker #3

    Nous, on est entre 25 et 35.

  • Speaker #0

    C'est assez faible, c'est plutôt bas.

  • Speaker #2

    Et pareil, c'est suivant les années, mais c'est vrai qu'on approche jamais les 50 hectares autorisés sur l'appellation.

  • Speaker #3

    Moi j'utilise une expression apprise par mes amis plageaux à Gaillac. Les vieux cépages ne supportent pas la médiocrité. Eux ils ont exhumé le prunolard par exemple. Le loin de l'œil. Le loin de l'œil, ces cépages-là. Ce sont des grands cépages, mais ils ne supportent pas la médiocrité. Donc globalement, si vous faites des négrettes à 70 hecto-hectares, évidemment, le résultat n'est pas terrifiant. Par contre, des négrettes sur des beaux terroirs à 30, 35, 40 hecto-hectares, vous en tirez la quintessence. C'est ce qui fait peut-être la différence à ce qu'on appelle un cépage international, où une syrah à 80 hecto-hectares, finalement, peut tirer son épingle du jeu, ou un merlot. Une négrette à 80 hectares peut tirer son épingle du jeu, une négrette à 80 hectares ne tire pas son épingle du jeu.

  • Speaker #0

    On la goûte cette négrette ?

  • Speaker #3

    Vous êtes obligés de vous y filer les gars, parce que sinon...

  • Speaker #0

    J'en profite pour parler un peu des assemblages, on n'a pas tout goûté donc je vais peut-être dire quelque chose qui est un peu partial, mais quand même l'assemblage le plus intéressant que j'ai goûté c'était en général avec de la sierra. Parce que je sais pas... Peut-être qu'il y a une complémentarité qui se fait mieux, le côté poivré. C'est toi, Michel, qui nous parlais de ça, le côté poivré de la Syrah, qui venait donner un peu de l'épice. Alors toi, ta négrette était très fruitée sur le fruit mûr, le fruit noir. Et alors ça, ça donnait quelque chose d'assez explosif.

  • Speaker #3

    Voilà. Et nous, à Benzema, on est sur des terroirs complètement différents, où on a des expressions complètement différentes. Mais toi aussi, tu joues Syrah, négrette et Syrah. Nous, on est beaucoup plus sur le côté justement de la Syrah, olive noire, épice, réglisse, zan. Là on est sur un millésime 2021, un millésime froid, tardif, sur lequel il a fallu être bon. Nous, nous vendons un jaune tout à la main, donc ça a obligé énormément de tri, énormément de... Mais voilà, c'est un main qui est à moins de 12 degrés d'alcool et qui exprime pleinement la fraîcheur, l'équilibre, le fruit de ce cépage-là. Moi je fais vieillir, tout à l'heure vous parliez du vieillissement de la négrette. J'ai des négrettes qui ont 30 ans, 40 ans, sur ces profils-là. Ça vieillit, mais d'une manière incroyablement harmonieuse, avec des complexités qui font que quand on goûte une négrette pure en comparaison avec une Syrah, par exemple, des Rhone Nord, il y a des confusions incroyables qui peuvent être faites, particulièrement sur des millésimes frais, comme 2021, comme 2013, 2008, 2004, où là on a des... Des confusions et bien malin celui qui pourrait me dire que c'est de la négrette ou de la cire.

  • Speaker #1

    C'est vrai que ce qui est impressionnant dans cette cuvée, c'est la fraîcheur naturelle dont tu parlais tout à l'heure. C'est vrai qu'on sent que ce n'est pas forcé. Il y a juste vraiment une impression presque mentholée qui remplit la bouche et qui garde du coup. Une bouche légère et qui appelle toujours le deuxième verre. De toute façon, un verre réussi, c'est quand on a envie de boire.

  • Speaker #2

    Au moins le deuxième verre !

  • Speaker #3

    Voilà,

  • Speaker #0

    c'est ça.

  • Speaker #3

    Le magnum.

  • Speaker #0

    On n'y arrive pas jusqu'au deuxième magnum. C'est vrai qu'on a quelque chose de très léger, très élégant. Et voilà, et encore une fois...

  • Speaker #1

    Mais c'est pas léger, tu dis que c'est léger, mais en fait... C'est comme tu as quand même de la matière et tu as beaucoup de goût, mais avec une sensation de fraîcheur.

  • Speaker #0

    Je crois qu'on a opposé la complexité et le côté buvable et facile à boire.

  • Speaker #3

    On a la chance d'avoir un vin, aujourd'hui la mode va vers ce qu'on appelle des glouglous, on a la chance d'avoir un vin qui pourrait presque rentrer dans la catégorie des glouglous, mais qui reste quand même du vin, c'est-à-dire il y a encore du vin. On n'est pas dans un glouglou pur et dur, on est dans du vin. Du vin plaisir, du vin d'équilibre, du vin de construction de la fraîcheur. Et aujourd'hui, nous, au niveau du domaine, sur l'international par exemple, les Etats-Unis, le Canada, ainsi de suite, on se rend compte qu'on a une demande qui est très forte autour de ce cépage. On nous demande de faire des parcellaires, on nous demande de faire des cuvées réservées, identitaires, parce que les... Outre-Atlantique, ils ont envie de le défendre. Il faut savoir que de l'autre côté de l'Atlantique, sur la côte ouest et aux Etats-Unis, ils l'appellent Pinot Saint-Georges ou Black Pinot de Californie. On le retrouve notamment en Sonoma, Napa, dans l'Oregon, qu'il est travaillé bien entendu de manière complètement différente, à une sauce un petit peu plus américaine, donc avec beaucoup plus de toaster, beaucoup plus boisé. il faut savoir que les... Les cuvées qui sont faites là-bas sont toujours des cuvées premium à des prix très élevés. Je ne suis pas très fan. J'aime quelques-unes que j'ai pu goûter en Oregon parce que le terroir est plus frais, le climat est plus proche de la Bourgogne. Et on se retrouve sur des négrettes qui nous rappellent ce que nous, nous savons faire ici dans le Midi Toulousain.

  • Speaker #1

    Très bien.

  • Speaker #0

    C'est pas seulement qu'on sait le faire, c'est qu'on sait le faire très bien. C'est important de préciser les choses.

  • Speaker #3

    On va pas leur filer les clés du camion, les ricains.

  • Speaker #0

    La cuvée qu'on goûte et qui est donc du domaine plaisance-pénavaire, ça s'appelle Alabetz. Alabetz, ça signifie ?

  • Speaker #3

    Alabetz en occitan, c'est une interjection populaire très commune qui veut dire « et alors ? » . En gros, on discute « et alors ? » , « qu'est-ce que tu en penses ? » . Voilà, donc cette... QV a un nom que j'avais choisi il y a très longtemps. Je traînais sur Paris il y a très longtemps et quand je poussais les portes des bistrots avec ma négrette où je disais toujours au bistrottier « T'es-tu va goûter quelque chose de nouveau, d'original ? » et j'étais toujours en train de lui dire « Alors, est-ce que t'en penses ? C'est bon ? » Donc au bout d'un moment, après avoir une dizaine d'années dit « Et alors ? » j'ai dit « Je vais signer » , je l'ai appelé « La Bête » . Et alors ?

  • Speaker #0

    On a goûté une autre cuvée, le nom est aussi en occitan mais pour moi il est plus difficile à dire.

  • Speaker #3

    Totsokekal.

  • Speaker #0

    Totsokekal en quatre mots, qui était un très joli vin aussi, qui était également une négrette 100%. Collectif négrette.

  • Speaker #3

    La négrette est un cépage très... C'est un cépage qui... Il n'y a pas beaucoup de cépages qui ont cette capacité à naviguer entre le rosé. C'est un très joli rosé. Des rouges plaisir, comme la cuve à la bête, des rouges un petit peu plus sérieux, un petit peu plus structurés, avec du fond, de la profondeur, qui font que, in fine, des fois il y a des cépages comme le Cabernet Franc, il est réputé pour donner des vins, voilà, le Cabernet Franc c'est un grand cépage qui donne des grands vins, ainsi de suite. Les grattes elles peuvent tout faire, et chez nous tout ce qui est calme en fonction des terroirs.

  • Speaker #0

    Ça veut dire quoi tout ce qui est calme ?

  • Speaker #3

    En Occitan ça veut dire tout ce qu'il faut. Des terroirs très froids, très tardifs, sur des maturités très lentes, aboutis. On arrive à faire des vins qui ont la capacité à vieillir 40 ans harmonieusement, sans jamais perdre le lien à l'origine qui est la sienne.

  • Speaker #0

    C'est quoi le collectif Negrette, en deux mots ? Oui, c'est quoi cette mention, collectif Negrette ?

  • Speaker #2

    Il y a maintenant 5 ans, 6 ans, 5-6 ans, qui a été fait pour regrouper de façon volontaire les vignerons qui voulaient s'engager dans ce collectif et les amener à se retrouver au moins une fois par an. Dans les chais de tout le monde, chaque année on tourne, on prend un chais différent, de pouvoir échanger au pied d'une cuve, de discuter, comme on vient de le faire là maintenant avec Marc, de discuter, de dire mais pourquoi toi tu as fait comme ça, voilà.

  • Speaker #3

    Il y a un cahier des charges,

  • Speaker #2

    strict. 70%

  • Speaker #3

    de négrette minimum dans le vin.

  • Speaker #2

    Mais c'est avant tout quand même de l'échange. Et de continuer à se faire plaisir, à faire notre vin. C'est aussi garder une part d'enfant, une part de curiosité, de voir un peu comment on fait ailleurs.

  • Speaker #0

    Chez Marc Parzat parce qu'on n'a pas du tout les mêmes terroirs, on n'a pas les mêmes façons de faire. Et voilà, moi je crois que c'est la force de notre vignoble parce qu'on est un petit vignoble. Tout le monde se connaît.

  • Speaker #1

    On n'a pas dit combien d'hectares...

  • Speaker #0

    2000 hectares en fait.

  • Speaker #1

    2000 hectares.

  • Speaker #2

    Oui, il y a 2200, 2300. Donc ça reste un petit vignoble évidemment à l'échelle nationale.

  • Speaker #1

    Une quarantaine de domaines.

  • Speaker #2

    Oui, c'est ça oui. Une quarantaine de domaines,

  • Speaker #0

    moitié il y a la cave coopérative.

  • Speaker #2

    La moitié aujourd'hui c'est 30%. la structure collective et 70% chez les vignerons indépendants. Voilà mais comme dit Michel c'est vrai que l'histoire du collectif vinaigrette c'était aussi une manière intelligente de se mettre autour de la table pour essayer de sortir par le haut et de faire des vins identitaires avec un cahier des charges relativement restrictif. qui permet aux gens de prendre conscience du fait que si tu fais mieux au champ, tu feras mieux au chai. Et donc, clairement, quand tu fais mieux au champ, la vigne te le rend. Et tu es un vigneron feignant à la cave. Nous on dit toujours, vaillant à la vigne, feignant à la cave. Donc tu te bouges le derrière à la vigne et au chai, tu n'as plus qu'à te positionner en spectateur. Non interventionniste mais quand même attentionné sur le process fermentaire et l'évolution.

  • Speaker #1

    En termes de vinif, de procédés, tout existe, du béton, de la cuve inox, on a même... On nous a même parlé de fermentation intégrale, c'est ça ? Directement dans le fût ? Oui,

  • Speaker #0

    sur Kélina, qui est notre 100% négrette, on fait de la vinification en fût. Ce sont des fûts ouverts par le haut, dans lesquels on met notre vendange maintenant depuis 2007, foulé et grappé. C'est pigé deux à trois fois durant la fermentation et c'est pressé et remis à vieillir en cuveux béton. D'accord. Voilà. le moins... Il faut intervenir le moins possible sur le vin. Il ne faut pas oublier que c'est un produit vivant et qu'il faut l'écouter, il faut le regarder, il faut le sentir, mais il faut intervenir le moins souvent possible.

  • Speaker #2

    Oui, elle a parfaitement raison. Nous, on fait une cuvée qu'on appelle infusée, c'est pareil. C'est 5-6 mois de macération dans des vinifications intégrales. Et la négrette se prête très bien à ce jeu-là. Parce que les 15 premiers jours ou les 3 premières semaines, on a une extraction un peu forte. on se divole à plus on va prendre une soupe de tanin, on va prendre une secousse et puis finalement,

  • Speaker #1

    ça se fond,

  • Speaker #2

    trois quatre mois après ça se veloute, ça se fond, ça se construit et on arrive sur de velouté, du soyeux qui fait que finalement on atteint des niveaux hyper intéressants. Les modèles en tout cas, ce qui nous concerne, c'est les modèles bourguignons. Les modèles bourguignons sont des modèles... Avec quelques grands mignons, on est des vinifications intégrales, on en est raflé et ainsi de suite. Voilà, la négrette se prête à ce jeu-là.

  • Speaker #1

    Et raflé à la bête ?

  • Speaker #2

    Partiellement.

  • Speaker #1

    Partiellement ? Oui. Garde quand même un peu de rafle. Michel, vous êtes raflé au domaine aussi ?

  • Speaker #0

    Et rafler, mais ce qui a de bien, je crois que dans notre métier, et Marc me le dira aussi, c'est qu'il faut garder une part d'enfance, une part de curiosité, pour pouvoir s'amuser à faire des choses un peu originales qui sortent de l'ordinaire. et s'éclater à faire notre métier purement et simplement.

  • Speaker #2

    Prendre du plaisir quand même, malgré tout. C'est quand même la base.

  • Speaker #1

    On en prend du plaisir en buvant ces belles bouteilles. À la bête, c'est vraiment l'explosion en bouche. C'est du plaisir.

  • Speaker #3

    C'est vraiment très plaisant, très facile, très harmonieux. C'est aussi ça qui est souvent, moi je trouve que les vins les plus réussis, c'est ce qui dégage quelque chose de... un équilibre, une harmonie et se dire, voilà, c'est ni trop ni pas, c'est juste ce qu'il faut.

  • Speaker #2

    Je m'interroge toujours sur la notion de grand bain. C'est quoi un grand bain ? Je me pose toujours la même question.

  • Speaker #3

    Il a dit grand vin.

  • Speaker #2

    Un grand bain, c'est quoi ? Je ne sais pas. C'est quand c'est bon. Moi, je pars d'une définition basique. Un grand bain, c'est quand tu as ouvert la quille et tu as torché la quille. Et ça, c'est un grand bain.

  • Speaker #4

    Tu cherches la deuxième à ouvrir. Oui,

  • Speaker #2

    alors après, évidemment, quand on est amoureux, On a compris que le grand-mère c'est quand même celui qui a la capacité à montrer que 30 ans plus tard, il a gardé de l'équilibre, il a gardé du plaisir, il a tout gardé. Oui, c'est ça aussi le grand-mère qui est la marque.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qui se passe avec Alabetz sur les années ? Parce que là c'est déjà 2021.

  • Speaker #2

    C'est 2021. Mais chez nous Alabetz, 20 ans, 25 ans derrière, c'est merveilleux. Ça vieillit très très très très bien. Et ce qui est superbe, c'est que mon père qui n'est plus là, ou mon grand-père... On n'avait pas du tout l'image de ce cépage là comme étant un vin capable de vieillir longtemps. Eux ils disaient, la négrette c'est sympa mais tu le bois, tu le pisses dans les 6 ans qui suivent. Tu le bois, tu le pisses. Mais là, globalement, on peut très facilement démontrer que 25 ans plus tard, ça reste toujours en place. Et on parle souvent des vins des Rhônes Sud notamment. Le mythique et historique Rayas de chez Manuel Reynaud. Moi j'aime bien quand je goûte les vins de chez Manuel. J'ai la chance d'en goûter quand même quelques-uns de temps en temps. Finalement, on reste sur des équilibres. Il est sur des sables, des alluvions du Rhône. Il finit, même si le cépage n'est pas le même, c'est du Grenache. Mais globalement, on est sur des équilibres qui nous font penser que finalement ça vieillit super bien. Et à la base, ce n'est pas des vins... Ce n'est pas des soupes de tanin, ce n'est pas des soupes de puissance, c'est juste de la finesse, de l'élégance et de l'équilibre. La notion fondamentale c'est l'équilibre. Et quel que soit le cépage, quand un vin est équilibré, il vieillit 20 ans ou 30 ans, il n'y a aucun problème.

  • Speaker #1

    Une merveille que ces vins de Fronton. Quand ça vieillit, ça prend des notes un peu orangées, un peu rouilles.

  • Speaker #2

    Ça tue.

  • Speaker #1

    Ça tue, parce que la négrette, on ne l'a pas dit, mais sa couleur c'est quand même très foncée. C'est un rouge bordeaux.

  • Speaker #2

    Du fait que le pH est relativement élevé, ça tuile un petit peu, comme les grenaches justement, les grenaches des Rhônes-Sud.

  • Speaker #3

    Est-ce que ça tire aromatiquement ? Est-ce que ça tire sur le cuir aussi ?

  • Speaker #2

    Pas particulièrement. Plus sur l'épice, la réglisse, le zan. Plus que sur le cuir. Le cuir c'est plutôt la syrah. Là c'est plutôt épice, réglisse, zan. un peu un aspect floral aussi. Oui, ça peut faire partir, on peut se faire couillonner avec des terrasses du Larzac, avec des pics-en-loup, en restant pas très loin de chez nous. Ça peut rester dans ces styles-là.

  • Speaker #1

    Vers la Méditerranée quand même.

  • Speaker #0

    Ah ben le bassin méditerranéen.

  • Speaker #2

    Loin, un peu au nord de la Méditerranée, mais vers la Méditerranée, oui.

  • Speaker #1

    Ils sont magnifiques ces vins. Est-ce qu'il y a une histoire de vin doux, de vin liquoreux, de passeriage, de choses comme ça ? Ça se fait un peu chez vous ou pas du tout ?

  • Speaker #2

    Oui, alors moi j'en fais depuis toujours.

  • Speaker #3

    Il a tendu la perche mais il a la réponse.

  • Speaker #2

    Je m'amuse, si vous venez au domaine, mais là je ne l'ai pas, mais je m'amuse à faire des mutés sur graines depuis 15 ou 20 ans. C'est quoi un muté sur graines ? Donc je fais des mutés sur graines de négrette. Donc des négrettes vendangées autour de 14 ou 15 degrés, égrenées à la main, posées dans une cuve.

  • Speaker #1

    14 ou 15 degrés, ça veut dire que tu les as laissées vraiment prendre une surmaturité ? Voilà,

  • Speaker #2

    une surmaturité. Ensuite, on les pose au fond d'une cuve. On les laisse démarrer leur fermentation naturellement au bout de 3 ou 4 jours. Ça démarre. Ça doit faire 2, 3 ou 4 degrés d'alcool acquis. Et on a la chance, nous, à Vaquier, sur mon petit village, d'avoir une distillerie fantastique bio qui... Je me distille des vins de négrette et donc je peux récupérer une eau de vie blanche de négrette profil grappa, on parlait d'Italie, sur laquelle je pose cette eau de vie blanche sur ma négrette, sur des maturités, sur des élevages qui durent à peu près une dizaine de mois, une douzaine de mois. Et là on fait des mutations incroyables, avec des équilibres autour de 17 degrés d'alcool potentiel, 100 mn, 130 g de sucre. et là c'est C'est une histoire qui est juste incroyable et ça match, c'est super. C'est pas des vins très, comment dirais-je, dans la tendance, dans la mouvance actuelle puisque les vins avaient beaucoup d'alcool et beaucoup de sucre. Et in fine, il y a un public incroyable, et notamment les gastros, les étoilés qui filent, qui nous achètent cette cuvée-là. Et j'ai la faiblesse de dire que nous pensons être une des rares, peut-être la seule. Muté sur graines de France, qu'il soit buté à sa propre devie, c'est-à-dire avec son propre cépage, distillé dans son propre village. Et tout ça en bio.

  • Speaker #1

    La médaille revient à Fronton.

  • Speaker #3

    Écrivez à la terre à boire si vous avez un contre-exemple.

  • Speaker #1

    Exactement, envoyez toujours un message, on verra. En tout cas, ça donne envie de passer au domaine,

  • Speaker #2

    goûter ce petit bolide-là.

  • Speaker #1

    Ça donne envie. Merci infiniment Michel et Marc. Est-ce qu'on a des choses sur Fronton qu'on aurait complètement oublié de dire ?

  • Speaker #0

    Venez nous rencontrer.

  • Speaker #1

    On peut peut-être dire que le coin est quand même assez joli aussi.

  • Speaker #2

    C'est très beau. Moi j'ai une chose à dire importante me semble-t-il, c'est qu'au-delà de l'âge que nous avons, Michel et Marc, Nous avons la chance d'avoir des jeunes derrière et nous avons aussi la chance d'avoir sur ce vignoble à installer des nouveaux vignerons,

  • Speaker #1

    des néo vignerons qui sont pas toujours issus du cadre familial,

  • Speaker #2

    qui sont hors cadre familial, moi dans mon village j'en ai installé trois que j'ai aidé et qui sont des gamins aujourd'hui qui mettent véritablement en avant les les particularités de nos cépages et de nos terroirs. Et je me dis qu'aujourd'hui, dans ces zones à la limite où la valorisation n'est pas très forte, où le prix moyen de l'hectare n'est pas très élevé, c'est justement là où on a un potentiel de développement et d'avenir incroyable. Et franchement, le vignoble de Fronton est en train de se régénérer un petit peu avec des gamins. Alors, ils n'ont pas des gros domaines. Ils ont des domaines 5, 6, 7 hectares. Mais qui, par contre, font parler d'eux en bien. qui sont un petit peu plus âgés, avec des domaines un petit peu plus gros, qui avons la chance quand même d'avoir des successeurs, des personnes qui reprennent derrière nous. Moi, j'ai mon fils. Ça fait du bien. Et ça, c'est porteur d'un avenir incroyable. Et je leur souhaite de réussir.

  • Speaker #1

    Ça permettra à l'histoire de Fronton de continuer.

  • Speaker #2

    Exactement. Oui,

  • Speaker #1

    bien sûr. C'est signe d'une bonne santé.

  • Speaker #2

    Et puis c'est signe aussi que face à cette standardisation des goûts, cette standardisation, cette migration forte vers les vins de France ou des vins sans IG, je trouve que quelque part aujourd'hui que nous fêtons les 50 ans de notre appellation, c'est plus que jamais me semble-t-il important de rester quand même collé à la notion d'appellation d'origine qui date de 1936 et qui fait du lien à l'origine. Et quelque part je pense que même si on boit un vin de France, ça fait du bien de savoir qu'il est raccroché à... un territoire et que l'appellation quand même c'est ce qui permet de faire le lien et quelle chance d'avoir vos propres cépages avec une vraie histoire qui lie le cépage au terroir on aurait une appellation construite autour de la syrah ou autour du merlot ou du cabernet on serait une énième syrah au milieu d'un oasis d'une mer de syrah dans le monde et là tout d'un coup il y a nous et voilà et petit à petit on est en train de nous Moi je vois, on vient nous chercher de la négrette, on en a planté dans les Priorates par exemple. Donc les Catalans espagnols au nord de Tarragone, entre Tarragone et l'Eryda, ils en plantent. Et ça c'est hyper intéressant d'imaginer ce que ce cépage donnera à 5 ou 6 cm d'altitude sur des... terroirchistes qui n'ont rien à voir à ce que nous nous faisons. Voilà, tout ça c'est des pistes qui font penser que ce cépage négrette, puisqu'on reste sur le rouge, est encore très mal connu et a besoin de voyager pour se faire reconnaître.

  • Speaker #1

    Il a l'avenir devant lui.

  • Speaker #3

    C'est ça, de l'histoire en est l'avenir.

  • Speaker #1

    Vive la négrette, vive le buisselet, alors bon adversaire à Fronton. Les 50 ans de Fronton, un bel âge. Merci infiniment, nous avons invité. Merci à tous les deux. Clin d'œil à Claire Delune, l'agence qui nous a proposé de venir faire cette émission ici, et cette belle dégustation dans ce lieu improbable à découvrir. Peut-être qu'on reviendra pour une partie de Polo de Basque, peut-être.

  • Speaker #3

    Je serai dans les tribunes.

  • Speaker #1

    Je ne sais pas si je serai meilleur. Je jouerai la balle.

  • Speaker #2

    Je pense que je vais être meilleur avec le verre à main. Moi aussi.

  • Speaker #4

    Je dois avouer que j'ai vu un véritable match à main nue,

  • Speaker #3

    comme il faut à main nue. C'est impressionnant. En tout cas,

  • Speaker #2

    merci de nous avoir accueillis, de nous avoir donné ce petit créneau d'expression. Parce que, bien entendu, comme le disaient les anciens, bien le faire et le faire savoir sont deux métiers complètement différents. Et le faire savoir, ce n'est pas du tout notre métier, donc c'est le vôtre. Vous en sortez très bien.

  • Speaker #1

    C'est dans la boîte, on a bu un vin du domaine plaisance-pénavers qui s'appelait Alabetz, une négrette 100%. de l'appellation Fronton, évidemment. Et en blanc, c'est Santa. C'est le nom de la cuvée du domaine du château Boujac. Et c'est un... Merci infiniment. Merci à tous les deux. On va manger le dessert. Et puis, grâce à la prochaine émission, on est en train de voir. Allez, on peut chercher au service. Allez, on va.

  • Speaker #4

    Musique Musique Musique Living Boy Musique Oh in love, there's...

Description

En 2025, l'appellation Fronton célèbre son demi-siècle d'existence et nous a invités à poser nos micros lors d'une grande dégustation organisée à Paris.


Michelle Selle du Chateau Boujac et Marc Penavayre du Chateau Plaisance sont nos guides pour découvrir ce territoire unique.


Comment cultiver sa singularité, entre Toulouse et Montauban, à quelques kilomètres de Gaillac?


En s'appuyant d'abord sur de magnifiques cépages autochtones, la Négrette et le Bouysselet.


Nous dégustons avec eux la cuvée Sessanta du Chateau Boujac en Bouysselet blanc, et du Chateau Plaisance nous buvons Alabets: une formidable Négrette bien-sûr!


Des vins élégants et généreux, à l'image de ce territoire et de ses habitants, dont Michelle et Marc sont les meilleurs ambassadeurs.


Bon anniversaire et longue vie à Fronton !



Hosts: @romainpodding @Bertrand



Générique: Easy Living

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Merci @clairdelunefab pour l'invitation❤️



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue dans la Terre à boire ! Ça fait bien longtemps qu'on ne vous a pas parlé, mais on est heureux quand même de retrouver ce micro. Heureux de le retrouver pour un événement. C'est les 50 ans de l'appellation Fronton. Si vous ne connaissez pas l'appellation Fronton, déjà, il vous manque quelque chose. On va essayer de combler ce vide. Et si vous connaissez, on va sûrement parler de choses qui vous plaisent et qui vous intéressent. De cépages autochtones, de vignerons authentiques du sud-ouest de la France. Pour parler et pour célébrer. ces 50 ans de l'appellation Fronton, on a la chance d'être invité par l'appellation à enregistrer cet épisode dans un lieu assez étonnant. Moi, j'ignorais qu'il existait un lieu comme ça à Paris. C'est tout simplement un fronton de pelote basque en plein Paris, en plein 15e arrondissement. Ça s'appelle le Trinquet de la Cavalerie. Et voilà. Alors, je dis tout de suite, je crois que l'agence de com' a fait un jeu de mots entre Fronton et le fronton de pelote basque, mais on ne joue pas à la pelote basque à Fronton. On aura peut-être l'occasion d'y revenir. On va parler de Fronton et avec moi pour en parler, Bertrand de La Grosse Bouffe et du Vignoble Saint-Paul. Bonjour Bertrand, ça fait plaisir de t'avoir.

  • Speaker #1

    Merci, merci beaucoup.

  • Speaker #0

    Figure-toi qu'on n'est que tous les deux. Le reste de la bande, Laurent, Patrice, Valérie, Alessandra, ils ont tous pris par des milliards d'occupations. On se retrouve tous les deux, on va être bien. Surtout, on n'est pas que tous les deux. On est bien entourés. On a aussi des vignerons. Un vigneron, une vigneronne de l'appellation de Frantois, en la personne de Michel Selle du Château Boujac.

  • Speaker #2

    Oui, bonjour à tous. Bonjour Michel. Bonjour à tous.

  • Speaker #0

    Ravi. On a déjà goûté tes vins. Là, je le dis pour mettre l'ambiance, on entend beaucoup de bruit, on est presque quelque part coincé au bout de la cuisine. Et il y a un banquet, un immense banquet qui se termine, l'ambiance est joyeuse. On a goûté pas mal de vins. ils sont en train de dresser les desserts et les assiettes et le pchit de la chantilly on a recraché pour l'essentiel je dirais pour l'essentiel et le reste c'est ce qui donnera un peu de saveur à cette émission je le disais, Michel Selle du Château Boujac et Marc Pénavert du domaine Plaisance Pénavert bonjour Marc bonjour à tous et à toutes merci d'être là toi aussi pour parler de Fronton ça ne vous vexe pas si on dit que ce n'est pas l'appellation française la plus connue Pas du tout. Non, pas du tout. On va faire un peu de pédagogie. Déjà, on va la situer. Et vous m'arrêtez quand je dis des bêtises. Fronton, ça se situe à peu près exactement entre Toulouse et Montauban.

  • Speaker #2

    Oui.

  • Speaker #0

    C'est à peu près ça ?

  • Speaker #2

    Oui.

  • Speaker #3

    C'est pas une mauvaise analyse géographique.

  • Speaker #2

    Jusqu'à là, tout est bon.

  • Speaker #1

    Jusqu'ici, tout va bien. C'est en bas à gauche.

  • Speaker #0

    On y fait. C'est en bas à gauche, voilà. Pour les Parisiens, en bas à gauche. Là où on dit chocolatine. Fronton c'est une appellation qui a donc 50 ans aujourd'hui A date aujourd'hui il y a une appellation, une AOP qui est l'appellation Fronton en rouge avec un cépage emblématique, la négrette. Vous êtes le seul à faire de la négrette dans le monde ?

  • Speaker #3

    Alors non, bien entendu, ce cépage là a tellement de diversité.

  • Speaker #0

    Marc amoureux de la négrette, il nous en a parlé tout à l'heure, il va nous en dire quelque chose.

  • Speaker #3

    Il nous en a parlé pendant trois heures, donc globalement la négrette nous la retrouvons... aussi en Vendée, chez nos amis vendéens particulièrement sur les territoires de Brême, de Saint-Gilles-le-Croix-de-Ville, de Vix et chez certains minéraux emblématiques dont le domaine de Saint-Nicolas par exemple qui fait une cuvée qui a plus de 30 ans d'existence qui s'appelle le Poiret et donc qui fait une négrette magnifique. Et sous le même nom,

  • Speaker #1

    sous le nom de négrette ? Oui, sous le nom de négrette bien sûr.

  • Speaker #3

    Et lui, l'histoire raconte, et on va faire confiance aux aux historiens que c'est ça. ce bon riche lieu qui, après avoir séjourné quelques mois dans le comté tolosan, a trouvé que le cépage de la négrette donnait de beaux vins et qu'il a ramené chez lui quand il s'est installé à La Rochelle et qui a donc implanté la négrette en bandée sur l'île de Ré.

  • Speaker #0

    Mais elle vient quand même de chez vous ?

  • Speaker #3

    Bien entendu. Alors, elle ne vient pas de chez nous.

  • Speaker #2

    Non, non.

  • Speaker #3

    Elle vient comme tous les cépages du... C'est pas je français, elle vient en gros entre le Tigre et le Frat, où elle a évidemment subi toutes les migrations diverses et variées, entrées par le port de Sète et développement sur le grand sud de la France. mais ce qu'il faut reconnaître au Vignoble Fronton, c'est que c'est là où elle s'est ancrée définitivement, sans perdre de son intérêt.

  • Speaker #0

    On va constater, et on a pu le constater nous avec la dégustation qu'on a faite tout à l'heure, la multiplicité des expressions de la négrette en fonction du terroir dans lequel elle s'exprime. Continuons un peu le tour des cépages, il y a un autre cépage emblématique, qui n'est pas aujourd'hui Appellation d'origine protégée, mais c'est en cours, paraît-il. C'est plutôt en blanc. C'est le buisselet.

  • Speaker #2

    Oui.

  • Speaker #0

    Voilà. Vous en faites tous les deux du buisselet. À toi, Michel. Présente-nous le buisselet.

  • Speaker #2

    Alors, je ne le raconterai peut-être pas aussi bien que mon ami Marc. Merci. Je le raconte très bien. Parce que c'est une véritable encyclopédie. Non, le buisselet a été retrouvé sur une parcelle qui a été repris en fermage par un de nos collègues, Philippe et Yann Covin. qui ont fait des recherches pour savoir d'où ça venait. Et aujourd'hui, ils l'ont travaillé pendant longtemps, ils le travaillent encore. Et aujourd'hui, on a une réelle intention de replanter ce cépage un peu endémique sur notre territoire. Il faut savoir que du temps du VDQS, tu m'arrêtes Marc si je dis une bêtise, mais il était planté ou co-planté avec de la négrette pour amener de l'acidité au vin, pour pouvoir le conserver. Il faut savoir que c'est un cépage tardif. Et par conséquent, on le ramassait en même temps que la négrette pour amener cette acidité et pour pouvoir le conserver le vin plus longtemps. Oui,

  • Speaker #3

    voilà, ce cépage bénéficie pleinement, lui en tout cas, du changement climatique et son côté tardif, trop acide, qu'il pouvait avoir dans les années avant-guerre. Aujourd'hui, il bénéficie du changement climatique complètement. Il s'adapte mieux que d'autres. Il s'est parfaitement adapté. Il a cette capacité à donner des grands blancs qui correspondent parfaitement à la définition. A la fois construits sur des équilibres acides, alcool merveilleux, avec des amers incroyables et qui font honneur à sa filiation puisque la négrette, le buisselet, pardon. Il est un enfant du Savagnin, lequel on n'en parlera pas. Il reste un des plus grands cépages blancs que l'on connaisse sur notre territoire.

  • Speaker #0

    Bertrand, tu vas glisser tout à l'heure que le Savagnin était le père d'un paquet de cépages. Il a pas mal de descendance le Savagnin.

  • Speaker #1

    C'est un patriarche sans le mauvais côté du patriarche. Il a une très très grande famille. Là je trouve que dans les buisselets qu'on a dégusté dans certains en tout cas on retrouve des points communs quoi avec la cité qui est forte et puis vraiment le caractère.

  • Speaker #0

    Citons les, Savagnin, parmi la descente de Savagnin on trouve le Chenin, on trouve le Riesling, on trouve le Traminer c'est ça ?

  • Speaker #3

    Oui. On trouve le Verdannel, le Verdannel, le superbe cépage exhumé par nos amis plageoles donc sur le vignoble de Gaillac qui se trouve...

  • Speaker #0

    C'est des voisins aussi.

  • Speaker #3

    Oui, ils sont des voisins, ils sont juste de l'autre côté de la vallée du Tarn. Et bon, ils sont tarnés quand même. On les tolère. On les tolère, mais ils jouent un petit peu moins bien au rugby que nous. Mais en tout cas, oui, donc le Verdalais, pour rester sérieux, bien sûr, le Savagnin, quand on connaît l'histoire de la Genèse, donc des cépages et des vitices uniféras aujourd'hui qui composent le territoire mondial. Le pinot noir et le savagnin sont parmi les deux cépages historiques qui sont les plus hauts dans l'arbre généalogique mondial. Donc c'est deux variétés incroyables.

  • Speaker #1

    Et depuis quand alors vous disiez que le buisselet c'était... C'était un cépage qu'on a redécouvert en fait ? C'était quoi ? C'est qu'il était oublié ? C'est qu'il était caché ? Comment c'est en train de devenir finalement aussi la deuxième identité de Fronton ?

  • Speaker #3

    C'est avant tout dû à l'intelligence, au coup de chance aussi de nos amis Diane et Philippe Covin qui ont récupéré ce cépage sur une petite parcelle de 2000 m², même pas, chez un migneron ami. que je connais depuis toujours et pour lequel je n'ai pas eu, moi en tout cas, l'intelligence de porter de l'intérêt sur ce cépage là, eux l'ont eu et donc ils l'ont surgreffé en 2010 je pense pour la première fois, récolte donc 2011 et de suite ça a matché quoi donc clairement ces cépages comme le dit Michel qui... qui était à l'époque utilisé en complément pour amener un petit peu d'acidité, mais qui avec le changement climatique bénéficie de ce que le climat modifié lui donne. Et il en bénéficie pleinement et il est pleinement en phase avec ce que les amoureux de blanc sec de très beau niveau attendent.

  • Speaker #0

    Alors on va le goûter ce buisselet ?

  • Speaker #1

    Allez !

  • Speaker #0

    Ça donne effectivement un blanc sec.

  • Speaker #1

    Et ce qui est d'autant plus chouette avec ce cépage, c'est qu'on a eu la chance d'en goûter plusieurs ce soir, mon cher Romain. Et on a eu quand même des expressions assez différentes.

  • Speaker #0

    Complètement différentes. D'ailleurs, entre vos deux buisselets, c'est une des réflexions qu'on s'est faites. On est allé voir vos vins, on savait qu'on allait goûter ces vins pendant l'émission. Et vous nous avez servi chacun un buisselet monocépage. Mais c'est vraiment des profils complètement différents. Ça n'a rien à voir.

  • Speaker #2

    Tout à fait, de toute manière déjà on est séparés par un département puisqu'on n'est pas sur le même département. Et puis je crois qu'en fait on s'aperçoit au travers du brisselet la pâte du vigneron. L'expression du vigneron, comment il travaille ses vignes, comment il arrive à faire un produit fini est importante dans tout le processus et dans le produit final. On a des terroirs différents. On a des façons de travailler différentes et c'est vrai qu'aujourd'hui sur Fronton, on a quand même la chance d'avoir des groupes de travail qui existent, de se rencontrer, de pouvoir partager et de pouvoir échanger autour de chacun de nos vins. Que ce soit sur le collectif Negrette ou que ce soit sur le Buisselet, on a cette chance-là de pouvoir discuter entre nous et de voir comment on peut faire pour s'améliorer chacun ou pour s'ouvrir à d'autres choses. Et je crois que c'est le plus important.

  • Speaker #1

    Et alors dis-nous du coup, c'est quoi la pâte du vigneron là dans ce vin ? Enfin de la vigneronne en l'occurrence.

  • Speaker #2

    Ah non !

  • Speaker #1

    C'est le vigneron. Ah bon ?

  • Speaker #2

    Non, je me contente de le boire.

  • Speaker #1

    C'est déjà pas mal.

  • Speaker #2

    Mon mari, c'est lui qui va façonner ces vignes, qui va façonner tout le travail qui va amener à faire ça. Donc là on a un élevage sur lit. Et puis il y a quelque chose d'important parce que c'est un cépage qu'on ne connaît pas, qu'on apprend, qu'on redécouvre et on a tout à apprendre là-dessus. Donc c'est comme quand on élève un enfant en fait, il y a le caractère de l'enfant qui va nous permettre aussi de pouvoir évoluer. Et bien là c'est pareil dans le vin, les caractéristiques de ce cépage vont nous permettre peut-être de se dire, on l'a élevé sur lit mais peut-être qu'il ne faut pas l'élever sur lit, peut-être qu'il faut... Et puis on a Dame Nature qui nous accompagne chaque année et qui nous remet en question chaque année.

  • Speaker #1

    Donc là c'est un élevage sur lit tu disais ? Oui. Un élevage en cuve ? En cuve,

  • Speaker #2

    après on passe en cuve. Je crois que sur le domaine on est d'accord sur une chose avec mon mari, c'est qu'on n'aime pas trop le fût. On travaille même nos rouges très peu en fût et on va les travailler en fût d'occasion, jamais en fût neuf. Parce qu'on a une expression très fruitée de nos vins. On trouve dommage de les casser avec du bois. Surtout qu'on ne travaille pas comme Marc sur des grands volumes, on travaille sur des petits volumes. Et je pense que ça ne nous permet pas de donner une expression comme on le souhaite du vin.

  • Speaker #1

    Ok, alors du coup comment tu le définirais là ce vin ? Tu pourrais nous faire une petite dégustation, commenter ?

  • Speaker #2

    Je dirais qu'il est détonnant. On aime à dire qu'il n'a pas le nez de la bouche et la bouche du nez. Il a un nez qui est fruité. et une bouche qui est très concentrée et avec une belle structure. Alors c'est vrai que quand on l'a en nez, on se dit que ça va être léger, fruité, et en bouche on a une structure très présente.

  • Speaker #1

    Et la première fois qu'on l'a dégusté, on faisait le parallèle avec des vins blancs de la vallée du Rhône. C'est vrai qu'en termes de volume et de puissance aromatique et en bouche, ça envoie, c'est volumineux.

  • Speaker #2

    Mais je crois que c'est, enfin tu me contrediras Marc, mais peut-être que sur tout le millésime de buissolées qui auraient été faites sur Fronton cette année-là, je pense qu'on est un des seuls qui a une structure aussi prononcée de vraie.

  • Speaker #1

    On parle de 2023 qui était une année compliquée.

  • Speaker #3

    Mais comme dit Michel, c'est valable bien sûr pour tous les cépages, ça l'est aussi pour le buissolée. La diversité des terroirs fait qu'il y a des diversités de style. Nous, en comparaison avec ceux qu'elle... Nous, on n'est pas du tout sur le même profil. On est sur des argiles au calcaire, sur des terroirs... Il y avait beaucoup plus d'acidité, beaucoup plus de mordant. Et nous, par contre, il est fondamental que l'élevage se fasse en contenant bois, donc des grosses barriques de 500-600 litres, des amphores, pour contenir cette fougue acide, forte, avec des pH très bas, et lui amener un petit peu à se nourrir ses milieux de bouche par l'apport du boisé, qui reste... suggéré qui n'est pas évidemment un marqueur aromatique sinon elle a raison c'est complètement dommage de déstructurer un vin par la pour du bois donc c'est des styles qui font que à 25 km d'écart mais les terroirs sont complètement différents la façon de travailler complètement différente et ce qui est génial par contre c'est que les vignerons qui aujourd'hui font du brisselet ça c'est hyper important A mes yeux, et je l'espère aux yeux de tous les vignerons de l'appellation, aujourd'hui ce sont des vignerons qui travaillent en respectant les sols, en respectant les terroirs. Donc c'est des vignerons plutôt en bio ou en biodynamie. C'est le cas de vos deux domaines. C'est le cas de nos domaines. On est en bio depuis très longtemps, en biodynamie aussi. Sur des vins dits sans intrants, c'est du jus de raisin fermenté mis en bouteille, il n'y a rien d'autre. Et clairement... Ce cépage se prête parfaitement à ça. Il n'a pas besoin de levure qui va lui donner des arômes machin chose. Il n'a pas besoin de... Non, il se suffit à lui-même et la vérité s'exprime au travers du cépage poignard d'aligné. Je suis... Nous, en tout cas, on est super, super sollicité par des vignerons partout de France, bien sûr, mais du monde, pour venir... récupérer des bois pour pour en planter pour en acheter aussi mais aussi pour en planter et moi je je milite quand même à faire fortement c'est vrai que c'est tentant de vendre par exemple on a été sollicité il n'y a pas si longtemps que ça par les Carme Aubrion qui reste aujourd'hui un vignoble quand même véritablement dans la renaissance dans le renouveau pleinement du vignoble bordelais avec Un domaine qui exprime pleinement la puissance et la potentialité de cette région. Voilà, donc ils ont récupéré du brisselet. Pour nous c'est quelque chose de merveilleux, ça va en faire parler un bien. Il y a du brisselet dans le Haut-Brion blanc.

  • Speaker #1

    C'est le Carmeau-Brion qui est un domaine indépendant du château Haut-Brion mais qui est parti parmi les plus grands domaines de Pessac, en tout cas les plus sérieux.

  • Speaker #3

    On a des Bourguignons, on a des Rhone-Nord. des catalans, enfin des catalans français, espagnols et ceux qui viennent récupérer des bois chez nous donc pour nous on est hyper content de jouer ce jeu là mais je ne voudrais pas quand même que la paternité nous échappe et que quelque part ce décret d'appellation fronton que l'on est en train de décrire subisse les soubresauts de la lenteur administrative française et qu'on finisse par se faire doubler sur ce truc là, alors qu'on tient quand même mine de rien une pépite.

  • Speaker #0

    Alors un mot sur ce projet d'appellation sur le buisselet, l'idée c'est d'agréer à l'appellation des buisselets monosépages, ou d'autoriser l'assemblage ?

  • Speaker #2

    D'autoriser le blanc en appellation fronton. Aujourd'hui en appellation fronton nous avons le droit de produire des rouges et des rosés. Voilà. Le bruit se lait pour le moment est remonté au niveau du décret en... En rouge, on a le droit de sépage secondaire, non Marc ?

  • Speaker #3

    Oui, en fait, il existe différentes procédures pour accéder à l'AOP. On a, sous le conseil de l'INNAO, donc de l'INNOQ aujourd'hui, on a rentré le buisselet en VIFA. VIFA, c'est les variétés à fin d'adaptation. Donc on a rentré le buisselet à 10%. A partir de la récolte 2025, on peut utiliser le buisselet pour faire du rouge ou du rosé. Mais moi, me semble-t-il, c'est certainement le moyen le plus sûr pour faire que nous arriverons à une AOP blanche. On passe par cette espèce de bretelle de chicane qui va nous permettre d'y arriver. C'est bien parce qu'aujourd'hui, on prend Châteauneuf, on prend... Quand on prend les Côtes-Roties ou les Hermitage, on peut introduire une part de blanc dans les rouges, donc ça reste dans le côté noble de l'AOP. J'aimerais que l'on ait une administration un petit peu moins tatillonne et un petit peu plus compréhensive, surtout qu'il y a des domaines qui en font depuis plus de 12 ans, de 10 ou 12 ans, et le lien loyal et constant existe. Et s'ils veulent faire des dégustations verticales, ils les ont, et ils percevront rapidement qu'il y a du fond, c'est pas juste...

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que tu dirais de ce brisselet ? Dégustateur hors pair, Bertrand de la Grosse Bouffe et du Vignoble Saint-Paul.

  • Speaker #1

    Bah non mais moi je le trouve hyper intéressant parce qu'effectivement le nez il est comme sur le fruit, on s'attend à quelque chose de très rafraîchissant, il y a un côté pomme verte un peu acidulé qui est hyper chouette et après en bouche c'est beaucoup plus volumineux, c'est beaucoup plus puissant et on prend un peu une claque quoi. Enfin je veux dire c'est quand même, c'est beaucoup plus puissant que le nez. Donc ce que tu disais tout à l'heure, moi je le retrouve complètement.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'on mange quelque chose avec le buisselet ? C'est un vin qui s'accompagne bien avec le repas je pense ?

  • Speaker #2

    Moi je pense que sur une viande blanche avec une crème derrière, un produit crémé Avec une blanquette ? Avec une blanquette, oui, ou même un poisson avec une belle sauce crémée, même une sauce au chorizo ou des choses comme ça Je pense que la puissance de l'un et de l'autre fera que ça se marie bien Il est très...

  • Speaker #0

    Très attachant ce buisselet, j'avoue complètement que je découvrais ce cépage et c'est vrai que c'est sympa, déjà de découvrir un cépage, de voir qu'il peut avoir déjà des expressions très différentes d'un stand à l'autre et les deux vôtres, alors là on goûte le tien

  • Speaker #2

    Michel, le 60 60 en italien parce qu'en fait mon mari est d'origine italienne et que Euh... On a fêté les 60 ans du domaine en 2022, l'année de la première récolte de bouillisse-lait.

  • Speaker #0

    C'est tout neuf en fait.

  • Speaker #2

    C'est tout neuf chez nous. Il faut savoir que lorsqu'on plante une vie, on ne récolte pas l'année même. Donc il faut attendre trois ans. Et du coup, c'est arrivé en 2022 et on était plutôt fiers de nous. Et on est fiers de nos racines et de nos origines. Donc on essaie toujours de faire un petit clin d'œil à nos origines.

  • Speaker #1

    Et puis sur la contre-étiquette, la belle Maxime de l'histoire n'est l'avenir. Donc là, tout est dit pour l'appellation Fronton.

  • Speaker #2

    Merci, on essaye de sortir toujours une petite phrase qui rappelle qu'il faut bosser, mais il ne faut pas oublier.

  • Speaker #0

    C'est bien résumé, il y a une bonne continuité dans l'histoire du vin. Parlons négrette ?

  • Speaker #1

    Mais c'est ce que j'allais te suggérer. Alors, la négrette.

  • Speaker #0

    La négrette.

  • Speaker #1

    Depuis toujours dans le coin, on est d'accord ? Enfin, depuis la lisseur de la vigne, depuis la Mésopotamie. Depuis qu'il y a de la vigne dans ce coin-là, il y a de la négrette. Alors du coup, maintenant, comment on pourrait définir les caractéristiques de la négrette ? C'est quoi ses spécificités ?

  • Speaker #3

    On parle de la plante.

  • Speaker #1

    Alors d'abord la plante et après le vin.

  • Speaker #3

    La plante négrette est une plante un petit peu particulière, c'est une plante qui est en termes de précocité, se situe en milieu de précocité, donc ça mûrit à peu près au même moment que les syrahs chez nous. Par contre c'est une plante qui est sensible à certaines maladies, donc principalement... L'oïdium et le botrytis qui sont deux ennemis assez redoutables dans notre métier mais elle a cette capacité à parfaitement s'adapter à partir du moment où on la conduit sur des méthodes un petit peu plus naturelles et sur des choses qui font que vous la ramenez sur des terroirs, sur des vigueurs maîtrisées où on arrive par contre à avoir des niveaux de... de production et de maturité naturellement qui se font plutôt de manière tout à fait correcte, naturelle sans être dans l'obligation de procéder à des tris par exemple au vendange et ainsi de suite. Sur les vins, on dit toujours que la négrette est un cépage avec une acidité totale faible. Alors l'acidité totale n'est pas si faible que ça. Mais par contre les pH sont un petit peu plus élevés. Mais par contre ce qui est extraordinaire dans ce cépage, c'est que même si le pH est relativement élevé, les équilibres gustatifs quand on les déguste font que finalement on retrouve une belle fraîcheur. Un beau jus, belle facilité dans la dégustation et que je pense que la qualité des tannins, qui sont des tannins toujours fins, soyeux, fait que ça contribue à amener de la longueur, de la fraîcheur et que finalement on compense un déficit relatif d'acidité par une structure tannique équilibrée, soyeuse, veloutée. et structurante, qui amène donc un équilibre merveilleux. Et je peux dire, moi, pour avoir quand même quelques décennies d'utilisation de ce cépage-là, que le cépage de la Grête, il y a plus de 30 ans, dans notre beau sud-ouest, on riait de nous, nos amis cadursiens avec leur malbec, ou nos amis madiranais avec leur thanate, disaient toujours... C'est bon, mais vous nous faites des jolis petits vins de fillettes, entre guillemets. Aujourd'hui, les choses changent, le climat a changé, la maturité a changé, la demande sociétale a changé, le mode de consommation a changé, et un cépage comme le nôtre, historique, autochtone, qui donne des vins de gré alcoolique plutôt maîtrisés, toujours compris entre 12 et 13 naturellement. Avec des maturités qui font qu'on a des équilibres superbes, tout d'un coup on se retrouve pile poil au milieu de la cible, et pile poil juste là où il faut être. On n'est pas obligé d'utiliser des artefacts techniques ou de maturité pour aboutir à des vins équilibrés soyeux, ça se fait naturellement. Donc ça durera le temps que ça durera, nous on espère que ça durera. longtemps, mais clairement ce cépage-là est pile poil dans l'air du temps.

  • Speaker #0

    C'est effectivement très intéressant ces mouvements de balancier et l'évolution des goûts à la fois de l'environnement et des goûts qui font que des cépages se retrouvent, comme tu dis, pile au milieu de la cible. Et c'est vrai que c'est ce qui évoque un peu la négrette. C'est un cépage qui ne part pas très vite en sucre, en fait, c'est ça. Qui ne prend pas beaucoup, du coup qui ne monte pas très haut en degrés. Et ça donne quelque chose de très buvable, mais ça lui enlève rien du tout dans le côté complexité aromatique quand même. On a goûté quelques vins à l'occasion du buffet. Il y a là aussi une grande gamme de choses, dont des choses qu'on a bu en 2020, qui avaient déjà de la longueur, il en avait encore sous la pédale. Je pense que dans 5 ans, dans 10 ans, il sera encore plus grand. C'était le canard élégant du château de Belhaï, qui est leur grande cuvée. Alors j'en profite pour dire, là on va goûter un 100% négrette. La négrette elle se travaille en assemblage également. Si j'ai bien compris la règle, il faut que la négrette soit majoritaire. Donc s'il n'y a que 2 cépages, elle doit faire plus de 50%. Et s'il y a 3 cépages, elle doit être juste le minimum 40%. Et on l'assemble. Vous allez compléter peut-être le panel, mais on a goûté là de la négrette avec les 2 cabernets. Cabernet Sauvignon, Cabernet Franc. avec de la sierra ou de cépages. Il y a d'autres assemblages ? Du malbec aussi non ? Oui,

  • Speaker #3

    le malbec ne fait pas partie de l'appellation. Qu'est-ce que tu autorises à parler de ces trois là ? La particularité du vignoble de Fronton, c'est qu'évidemment on a le cul entre deux chaises, on n'est ni méditerranéen ni atlantique. On est quand même un petit peu plus méditerranéen que l'atlantique, mais les cépages atlantiques, Cabernet Franc, Cabernet Sauvignon, font partie de l'AOP. Les cépages méditerranéens, comme la sierra, Et aussi le cinceau, qui fait partie de la OP. Et ensuite il y a les cépages autochtones, dont le fer sarbadou, dont je n'ai pas, qui fait partie du décret d'appellation. Le gamay, qui fait partie de notre histoire depuis le milieu des années 50, quand les hybrides producteurs directs ont été interdits. Il y a eu l'introduction de cépages. comme Labourieux, Lalicante, Juraisson, et ainsi de suite, et Le Gamay. Et Le Gamay, lui, a passé le toss, le cut, et il a réussi en 1975 à rentrer dans le cadre du décret de l'appellation Fronton. En fait, c'est une espèce d'appellation, excusez-moi l'expression, qui est le cul entre deux chaises, et dans laquelle on trouve de tout. Alors nous, sur notre domaine, on a choisi majoritairement les grès de Syrah, mais plein d'amis vignerons. On choisit d'autres profils, Négrette, Cabernet, France, Aubignon, ainsi de suite.

  • Speaker #1

    Avec toujours ce filtre conducteur de la Négrette qui fait vraiment l'identité de l'appellation.

  • Speaker #2

    Mais c'est vrai que depuis quelques années, depuis nos... Il y a plusieurs années maintenant, d'autres manières dans tous les cas, on a appris à dompter un petit peu cette négrette qui paraissait très volubile. Moi quand je suis arrivée sur le domaine, la première chose que mon mari m'a appris c'est que la vigne c'était une liane. Et que ça produisait en voiture, comme on dit chez moi. Donc il faut arriver à maîtriser cette négrette et à maîtriser les rendements surtout. Parce qu'on n'a pas du tout le même objectif aujourd'hui comme on l'a eu il y a 30 ans ou 40 ans. qu'on devait produire au maximum. Aujourd'hui, on ne raisonne plus sur des rendements plus bas, sur de la qualité différente. On répond vraiment, nos vins, c'est ce que disait Marc, nos vins répondent à une demande du terrain.

  • Speaker #0

    En termes de rendement, si on dit à peu près, vous êtes tous les deux en bio, ça produit quoi à l'hectare ?

  • Speaker #3

    Nous, on est entre 25 et 35.

  • Speaker #0

    C'est assez faible, c'est plutôt bas.

  • Speaker #2

    Et pareil, c'est suivant les années, mais c'est vrai qu'on approche jamais les 50 hectares autorisés sur l'appellation.

  • Speaker #3

    Moi j'utilise une expression apprise par mes amis plageaux à Gaillac. Les vieux cépages ne supportent pas la médiocrité. Eux ils ont exhumé le prunolard par exemple. Le loin de l'œil. Le loin de l'œil, ces cépages-là. Ce sont des grands cépages, mais ils ne supportent pas la médiocrité. Donc globalement, si vous faites des négrettes à 70 hecto-hectares, évidemment, le résultat n'est pas terrifiant. Par contre, des négrettes sur des beaux terroirs à 30, 35, 40 hecto-hectares, vous en tirez la quintessence. C'est ce qui fait peut-être la différence à ce qu'on appelle un cépage international, où une syrah à 80 hecto-hectares, finalement, peut tirer son épingle du jeu, ou un merlot. Une négrette à 80 hectares peut tirer son épingle du jeu, une négrette à 80 hectares ne tire pas son épingle du jeu.

  • Speaker #0

    On la goûte cette négrette ?

  • Speaker #3

    Vous êtes obligés de vous y filer les gars, parce que sinon...

  • Speaker #0

    J'en profite pour parler un peu des assemblages, on n'a pas tout goûté donc je vais peut-être dire quelque chose qui est un peu partial, mais quand même l'assemblage le plus intéressant que j'ai goûté c'était en général avec de la sierra. Parce que je sais pas... Peut-être qu'il y a une complémentarité qui se fait mieux, le côté poivré. C'est toi, Michel, qui nous parlais de ça, le côté poivré de la Syrah, qui venait donner un peu de l'épice. Alors toi, ta négrette était très fruitée sur le fruit mûr, le fruit noir. Et alors ça, ça donnait quelque chose d'assez explosif.

  • Speaker #3

    Voilà. Et nous, à Benzema, on est sur des terroirs complètement différents, où on a des expressions complètement différentes. Mais toi aussi, tu joues Syrah, négrette et Syrah. Nous, on est beaucoup plus sur le côté justement de la Syrah, olive noire, épice, réglisse, zan. Là on est sur un millésime 2021, un millésime froid, tardif, sur lequel il a fallu être bon. Nous, nous vendons un jaune tout à la main, donc ça a obligé énormément de tri, énormément de... Mais voilà, c'est un main qui est à moins de 12 degrés d'alcool et qui exprime pleinement la fraîcheur, l'équilibre, le fruit de ce cépage-là. Moi je fais vieillir, tout à l'heure vous parliez du vieillissement de la négrette. J'ai des négrettes qui ont 30 ans, 40 ans, sur ces profils-là. Ça vieillit, mais d'une manière incroyablement harmonieuse, avec des complexités qui font que quand on goûte une négrette pure en comparaison avec une Syrah, par exemple, des Rhone Nord, il y a des confusions incroyables qui peuvent être faites, particulièrement sur des millésimes frais, comme 2021, comme 2013, 2008, 2004, où là on a des... Des confusions et bien malin celui qui pourrait me dire que c'est de la négrette ou de la cire.

  • Speaker #1

    C'est vrai que ce qui est impressionnant dans cette cuvée, c'est la fraîcheur naturelle dont tu parlais tout à l'heure. C'est vrai qu'on sent que ce n'est pas forcé. Il y a juste vraiment une impression presque mentholée qui remplit la bouche et qui garde du coup. Une bouche légère et qui appelle toujours le deuxième verre. De toute façon, un verre réussi, c'est quand on a envie de boire.

  • Speaker #2

    Au moins le deuxième verre !

  • Speaker #3

    Voilà,

  • Speaker #0

    c'est ça.

  • Speaker #3

    Le magnum.

  • Speaker #0

    On n'y arrive pas jusqu'au deuxième magnum. C'est vrai qu'on a quelque chose de très léger, très élégant. Et voilà, et encore une fois...

  • Speaker #1

    Mais c'est pas léger, tu dis que c'est léger, mais en fait... C'est comme tu as quand même de la matière et tu as beaucoup de goût, mais avec une sensation de fraîcheur.

  • Speaker #0

    Je crois qu'on a opposé la complexité et le côté buvable et facile à boire.

  • Speaker #3

    On a la chance d'avoir un vin, aujourd'hui la mode va vers ce qu'on appelle des glouglous, on a la chance d'avoir un vin qui pourrait presque rentrer dans la catégorie des glouglous, mais qui reste quand même du vin, c'est-à-dire il y a encore du vin. On n'est pas dans un glouglou pur et dur, on est dans du vin. Du vin plaisir, du vin d'équilibre, du vin de construction de la fraîcheur. Et aujourd'hui, nous, au niveau du domaine, sur l'international par exemple, les Etats-Unis, le Canada, ainsi de suite, on se rend compte qu'on a une demande qui est très forte autour de ce cépage. On nous demande de faire des parcellaires, on nous demande de faire des cuvées réservées, identitaires, parce que les... Outre-Atlantique, ils ont envie de le défendre. Il faut savoir que de l'autre côté de l'Atlantique, sur la côte ouest et aux Etats-Unis, ils l'appellent Pinot Saint-Georges ou Black Pinot de Californie. On le retrouve notamment en Sonoma, Napa, dans l'Oregon, qu'il est travaillé bien entendu de manière complètement différente, à une sauce un petit peu plus américaine, donc avec beaucoup plus de toaster, beaucoup plus boisé. il faut savoir que les... Les cuvées qui sont faites là-bas sont toujours des cuvées premium à des prix très élevés. Je ne suis pas très fan. J'aime quelques-unes que j'ai pu goûter en Oregon parce que le terroir est plus frais, le climat est plus proche de la Bourgogne. Et on se retrouve sur des négrettes qui nous rappellent ce que nous, nous savons faire ici dans le Midi Toulousain.

  • Speaker #1

    Très bien.

  • Speaker #0

    C'est pas seulement qu'on sait le faire, c'est qu'on sait le faire très bien. C'est important de préciser les choses.

  • Speaker #3

    On va pas leur filer les clés du camion, les ricains.

  • Speaker #0

    La cuvée qu'on goûte et qui est donc du domaine plaisance-pénavaire, ça s'appelle Alabetz. Alabetz, ça signifie ?

  • Speaker #3

    Alabetz en occitan, c'est une interjection populaire très commune qui veut dire « et alors ? » . En gros, on discute « et alors ? » , « qu'est-ce que tu en penses ? » . Voilà, donc cette... QV a un nom que j'avais choisi il y a très longtemps. Je traînais sur Paris il y a très longtemps et quand je poussais les portes des bistrots avec ma négrette où je disais toujours au bistrottier « T'es-tu va goûter quelque chose de nouveau, d'original ? » et j'étais toujours en train de lui dire « Alors, est-ce que t'en penses ? C'est bon ? » Donc au bout d'un moment, après avoir une dizaine d'années dit « Et alors ? » j'ai dit « Je vais signer » , je l'ai appelé « La Bête » . Et alors ?

  • Speaker #0

    On a goûté une autre cuvée, le nom est aussi en occitan mais pour moi il est plus difficile à dire.

  • Speaker #3

    Totsokekal.

  • Speaker #0

    Totsokekal en quatre mots, qui était un très joli vin aussi, qui était également une négrette 100%. Collectif négrette.

  • Speaker #3

    La négrette est un cépage très... C'est un cépage qui... Il n'y a pas beaucoup de cépages qui ont cette capacité à naviguer entre le rosé. C'est un très joli rosé. Des rouges plaisir, comme la cuve à la bête, des rouges un petit peu plus sérieux, un petit peu plus structurés, avec du fond, de la profondeur, qui font que, in fine, des fois il y a des cépages comme le Cabernet Franc, il est réputé pour donner des vins, voilà, le Cabernet Franc c'est un grand cépage qui donne des grands vins, ainsi de suite. Les grattes elles peuvent tout faire, et chez nous tout ce qui est calme en fonction des terroirs.

  • Speaker #0

    Ça veut dire quoi tout ce qui est calme ?

  • Speaker #3

    En Occitan ça veut dire tout ce qu'il faut. Des terroirs très froids, très tardifs, sur des maturités très lentes, aboutis. On arrive à faire des vins qui ont la capacité à vieillir 40 ans harmonieusement, sans jamais perdre le lien à l'origine qui est la sienne.

  • Speaker #0

    C'est quoi le collectif Negrette, en deux mots ? Oui, c'est quoi cette mention, collectif Negrette ?

  • Speaker #2

    Il y a maintenant 5 ans, 6 ans, 5-6 ans, qui a été fait pour regrouper de façon volontaire les vignerons qui voulaient s'engager dans ce collectif et les amener à se retrouver au moins une fois par an. Dans les chais de tout le monde, chaque année on tourne, on prend un chais différent, de pouvoir échanger au pied d'une cuve, de discuter, comme on vient de le faire là maintenant avec Marc, de discuter, de dire mais pourquoi toi tu as fait comme ça, voilà.

  • Speaker #3

    Il y a un cahier des charges,

  • Speaker #2

    strict. 70%

  • Speaker #3

    de négrette minimum dans le vin.

  • Speaker #2

    Mais c'est avant tout quand même de l'échange. Et de continuer à se faire plaisir, à faire notre vin. C'est aussi garder une part d'enfant, une part de curiosité, de voir un peu comment on fait ailleurs.

  • Speaker #0

    Chez Marc Parzat parce qu'on n'a pas du tout les mêmes terroirs, on n'a pas les mêmes façons de faire. Et voilà, moi je crois que c'est la force de notre vignoble parce qu'on est un petit vignoble. Tout le monde se connaît.

  • Speaker #1

    On n'a pas dit combien d'hectares...

  • Speaker #0

    2000 hectares en fait.

  • Speaker #1

    2000 hectares.

  • Speaker #2

    Oui, il y a 2200, 2300. Donc ça reste un petit vignoble évidemment à l'échelle nationale.

  • Speaker #1

    Une quarantaine de domaines.

  • Speaker #2

    Oui, c'est ça oui. Une quarantaine de domaines,

  • Speaker #0

    moitié il y a la cave coopérative.

  • Speaker #2

    La moitié aujourd'hui c'est 30%. la structure collective et 70% chez les vignerons indépendants. Voilà mais comme dit Michel c'est vrai que l'histoire du collectif vinaigrette c'était aussi une manière intelligente de se mettre autour de la table pour essayer de sortir par le haut et de faire des vins identitaires avec un cahier des charges relativement restrictif. qui permet aux gens de prendre conscience du fait que si tu fais mieux au champ, tu feras mieux au chai. Et donc, clairement, quand tu fais mieux au champ, la vigne te le rend. Et tu es un vigneron feignant à la cave. Nous on dit toujours, vaillant à la vigne, feignant à la cave. Donc tu te bouges le derrière à la vigne et au chai, tu n'as plus qu'à te positionner en spectateur. Non interventionniste mais quand même attentionné sur le process fermentaire et l'évolution.

  • Speaker #1

    En termes de vinif, de procédés, tout existe, du béton, de la cuve inox, on a même... On nous a même parlé de fermentation intégrale, c'est ça ? Directement dans le fût ? Oui,

  • Speaker #0

    sur Kélina, qui est notre 100% négrette, on fait de la vinification en fût. Ce sont des fûts ouverts par le haut, dans lesquels on met notre vendange maintenant depuis 2007, foulé et grappé. C'est pigé deux à trois fois durant la fermentation et c'est pressé et remis à vieillir en cuveux béton. D'accord. Voilà. le moins... Il faut intervenir le moins possible sur le vin. Il ne faut pas oublier que c'est un produit vivant et qu'il faut l'écouter, il faut le regarder, il faut le sentir, mais il faut intervenir le moins souvent possible.

  • Speaker #2

    Oui, elle a parfaitement raison. Nous, on fait une cuvée qu'on appelle infusée, c'est pareil. C'est 5-6 mois de macération dans des vinifications intégrales. Et la négrette se prête très bien à ce jeu-là. Parce que les 15 premiers jours ou les 3 premières semaines, on a une extraction un peu forte. on se divole à plus on va prendre une soupe de tanin, on va prendre une secousse et puis finalement,

  • Speaker #1

    ça se fond,

  • Speaker #2

    trois quatre mois après ça se veloute, ça se fond, ça se construit et on arrive sur de velouté, du soyeux qui fait que finalement on atteint des niveaux hyper intéressants. Les modèles en tout cas, ce qui nous concerne, c'est les modèles bourguignons. Les modèles bourguignons sont des modèles... Avec quelques grands mignons, on est des vinifications intégrales, on en est raflé et ainsi de suite. Voilà, la négrette se prête à ce jeu-là.

  • Speaker #1

    Et raflé à la bête ?

  • Speaker #2

    Partiellement.

  • Speaker #1

    Partiellement ? Oui. Garde quand même un peu de rafle. Michel, vous êtes raflé au domaine aussi ?

  • Speaker #0

    Et rafler, mais ce qui a de bien, je crois que dans notre métier, et Marc me le dira aussi, c'est qu'il faut garder une part d'enfance, une part de curiosité, pour pouvoir s'amuser à faire des choses un peu originales qui sortent de l'ordinaire. et s'éclater à faire notre métier purement et simplement.

  • Speaker #2

    Prendre du plaisir quand même, malgré tout. C'est quand même la base.

  • Speaker #1

    On en prend du plaisir en buvant ces belles bouteilles. À la bête, c'est vraiment l'explosion en bouche. C'est du plaisir.

  • Speaker #3

    C'est vraiment très plaisant, très facile, très harmonieux. C'est aussi ça qui est souvent, moi je trouve que les vins les plus réussis, c'est ce qui dégage quelque chose de... un équilibre, une harmonie et se dire, voilà, c'est ni trop ni pas, c'est juste ce qu'il faut.

  • Speaker #2

    Je m'interroge toujours sur la notion de grand bain. C'est quoi un grand bain ? Je me pose toujours la même question.

  • Speaker #3

    Il a dit grand vin.

  • Speaker #2

    Un grand bain, c'est quoi ? Je ne sais pas. C'est quand c'est bon. Moi, je pars d'une définition basique. Un grand bain, c'est quand tu as ouvert la quille et tu as torché la quille. Et ça, c'est un grand bain.

  • Speaker #4

    Tu cherches la deuxième à ouvrir. Oui,

  • Speaker #2

    alors après, évidemment, quand on est amoureux, On a compris que le grand-mère c'est quand même celui qui a la capacité à montrer que 30 ans plus tard, il a gardé de l'équilibre, il a gardé du plaisir, il a tout gardé. Oui, c'est ça aussi le grand-mère qui est la marque.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qui se passe avec Alabetz sur les années ? Parce que là c'est déjà 2021.

  • Speaker #2

    C'est 2021. Mais chez nous Alabetz, 20 ans, 25 ans derrière, c'est merveilleux. Ça vieillit très très très très bien. Et ce qui est superbe, c'est que mon père qui n'est plus là, ou mon grand-père... On n'avait pas du tout l'image de ce cépage là comme étant un vin capable de vieillir longtemps. Eux ils disaient, la négrette c'est sympa mais tu le bois, tu le pisses dans les 6 ans qui suivent. Tu le bois, tu le pisses. Mais là, globalement, on peut très facilement démontrer que 25 ans plus tard, ça reste toujours en place. Et on parle souvent des vins des Rhônes Sud notamment. Le mythique et historique Rayas de chez Manuel Reynaud. Moi j'aime bien quand je goûte les vins de chez Manuel. J'ai la chance d'en goûter quand même quelques-uns de temps en temps. Finalement, on reste sur des équilibres. Il est sur des sables, des alluvions du Rhône. Il finit, même si le cépage n'est pas le même, c'est du Grenache. Mais globalement, on est sur des équilibres qui nous font penser que finalement ça vieillit super bien. Et à la base, ce n'est pas des vins... Ce n'est pas des soupes de tanin, ce n'est pas des soupes de puissance, c'est juste de la finesse, de l'élégance et de l'équilibre. La notion fondamentale c'est l'équilibre. Et quel que soit le cépage, quand un vin est équilibré, il vieillit 20 ans ou 30 ans, il n'y a aucun problème.

  • Speaker #1

    Une merveille que ces vins de Fronton. Quand ça vieillit, ça prend des notes un peu orangées, un peu rouilles.

  • Speaker #2

    Ça tue.

  • Speaker #1

    Ça tue, parce que la négrette, on ne l'a pas dit, mais sa couleur c'est quand même très foncée. C'est un rouge bordeaux.

  • Speaker #2

    Du fait que le pH est relativement élevé, ça tuile un petit peu, comme les grenaches justement, les grenaches des Rhônes-Sud.

  • Speaker #3

    Est-ce que ça tire aromatiquement ? Est-ce que ça tire sur le cuir aussi ?

  • Speaker #2

    Pas particulièrement. Plus sur l'épice, la réglisse, le zan. Plus que sur le cuir. Le cuir c'est plutôt la syrah. Là c'est plutôt épice, réglisse, zan. un peu un aspect floral aussi. Oui, ça peut faire partir, on peut se faire couillonner avec des terrasses du Larzac, avec des pics-en-loup, en restant pas très loin de chez nous. Ça peut rester dans ces styles-là.

  • Speaker #1

    Vers la Méditerranée quand même.

  • Speaker #0

    Ah ben le bassin méditerranéen.

  • Speaker #2

    Loin, un peu au nord de la Méditerranée, mais vers la Méditerranée, oui.

  • Speaker #1

    Ils sont magnifiques ces vins. Est-ce qu'il y a une histoire de vin doux, de vin liquoreux, de passeriage, de choses comme ça ? Ça se fait un peu chez vous ou pas du tout ?

  • Speaker #2

    Oui, alors moi j'en fais depuis toujours.

  • Speaker #3

    Il a tendu la perche mais il a la réponse.

  • Speaker #2

    Je m'amuse, si vous venez au domaine, mais là je ne l'ai pas, mais je m'amuse à faire des mutés sur graines depuis 15 ou 20 ans. C'est quoi un muté sur graines ? Donc je fais des mutés sur graines de négrette. Donc des négrettes vendangées autour de 14 ou 15 degrés, égrenées à la main, posées dans une cuve.

  • Speaker #1

    14 ou 15 degrés, ça veut dire que tu les as laissées vraiment prendre une surmaturité ? Voilà,

  • Speaker #2

    une surmaturité. Ensuite, on les pose au fond d'une cuve. On les laisse démarrer leur fermentation naturellement au bout de 3 ou 4 jours. Ça démarre. Ça doit faire 2, 3 ou 4 degrés d'alcool acquis. Et on a la chance, nous, à Vaquier, sur mon petit village, d'avoir une distillerie fantastique bio qui... Je me distille des vins de négrette et donc je peux récupérer une eau de vie blanche de négrette profil grappa, on parlait d'Italie, sur laquelle je pose cette eau de vie blanche sur ma négrette, sur des maturités, sur des élevages qui durent à peu près une dizaine de mois, une douzaine de mois. Et là on fait des mutations incroyables, avec des équilibres autour de 17 degrés d'alcool potentiel, 100 mn, 130 g de sucre. et là c'est C'est une histoire qui est juste incroyable et ça match, c'est super. C'est pas des vins très, comment dirais-je, dans la tendance, dans la mouvance actuelle puisque les vins avaient beaucoup d'alcool et beaucoup de sucre. Et in fine, il y a un public incroyable, et notamment les gastros, les étoilés qui filent, qui nous achètent cette cuvée-là. Et j'ai la faiblesse de dire que nous pensons être une des rares, peut-être la seule. Muté sur graines de France, qu'il soit buté à sa propre devie, c'est-à-dire avec son propre cépage, distillé dans son propre village. Et tout ça en bio.

  • Speaker #1

    La médaille revient à Fronton.

  • Speaker #3

    Écrivez à la terre à boire si vous avez un contre-exemple.

  • Speaker #1

    Exactement, envoyez toujours un message, on verra. En tout cas, ça donne envie de passer au domaine,

  • Speaker #2

    goûter ce petit bolide-là.

  • Speaker #1

    Ça donne envie. Merci infiniment Michel et Marc. Est-ce qu'on a des choses sur Fronton qu'on aurait complètement oublié de dire ?

  • Speaker #0

    Venez nous rencontrer.

  • Speaker #1

    On peut peut-être dire que le coin est quand même assez joli aussi.

  • Speaker #2

    C'est très beau. Moi j'ai une chose à dire importante me semble-t-il, c'est qu'au-delà de l'âge que nous avons, Michel et Marc, Nous avons la chance d'avoir des jeunes derrière et nous avons aussi la chance d'avoir sur ce vignoble à installer des nouveaux vignerons,

  • Speaker #1

    des néo vignerons qui sont pas toujours issus du cadre familial,

  • Speaker #2

    qui sont hors cadre familial, moi dans mon village j'en ai installé trois que j'ai aidé et qui sont des gamins aujourd'hui qui mettent véritablement en avant les les particularités de nos cépages et de nos terroirs. Et je me dis qu'aujourd'hui, dans ces zones à la limite où la valorisation n'est pas très forte, où le prix moyen de l'hectare n'est pas très élevé, c'est justement là où on a un potentiel de développement et d'avenir incroyable. Et franchement, le vignoble de Fronton est en train de se régénérer un petit peu avec des gamins. Alors, ils n'ont pas des gros domaines. Ils ont des domaines 5, 6, 7 hectares. Mais qui, par contre, font parler d'eux en bien. qui sont un petit peu plus âgés, avec des domaines un petit peu plus gros, qui avons la chance quand même d'avoir des successeurs, des personnes qui reprennent derrière nous. Moi, j'ai mon fils. Ça fait du bien. Et ça, c'est porteur d'un avenir incroyable. Et je leur souhaite de réussir.

  • Speaker #1

    Ça permettra à l'histoire de Fronton de continuer.

  • Speaker #2

    Exactement. Oui,

  • Speaker #1

    bien sûr. C'est signe d'une bonne santé.

  • Speaker #2

    Et puis c'est signe aussi que face à cette standardisation des goûts, cette standardisation, cette migration forte vers les vins de France ou des vins sans IG, je trouve que quelque part aujourd'hui que nous fêtons les 50 ans de notre appellation, c'est plus que jamais me semble-t-il important de rester quand même collé à la notion d'appellation d'origine qui date de 1936 et qui fait du lien à l'origine. Et quelque part je pense que même si on boit un vin de France, ça fait du bien de savoir qu'il est raccroché à... un territoire et que l'appellation quand même c'est ce qui permet de faire le lien et quelle chance d'avoir vos propres cépages avec une vraie histoire qui lie le cépage au terroir on aurait une appellation construite autour de la syrah ou autour du merlot ou du cabernet on serait une énième syrah au milieu d'un oasis d'une mer de syrah dans le monde et là tout d'un coup il y a nous et voilà et petit à petit on est en train de nous Moi je vois, on vient nous chercher de la négrette, on en a planté dans les Priorates par exemple. Donc les Catalans espagnols au nord de Tarragone, entre Tarragone et l'Eryda, ils en plantent. Et ça c'est hyper intéressant d'imaginer ce que ce cépage donnera à 5 ou 6 cm d'altitude sur des... terroirchistes qui n'ont rien à voir à ce que nous nous faisons. Voilà, tout ça c'est des pistes qui font penser que ce cépage négrette, puisqu'on reste sur le rouge, est encore très mal connu et a besoin de voyager pour se faire reconnaître.

  • Speaker #1

    Il a l'avenir devant lui.

  • Speaker #3

    C'est ça, de l'histoire en est l'avenir.

  • Speaker #1

    Vive la négrette, vive le buisselet, alors bon adversaire à Fronton. Les 50 ans de Fronton, un bel âge. Merci infiniment, nous avons invité. Merci à tous les deux. Clin d'œil à Claire Delune, l'agence qui nous a proposé de venir faire cette émission ici, et cette belle dégustation dans ce lieu improbable à découvrir. Peut-être qu'on reviendra pour une partie de Polo de Basque, peut-être.

  • Speaker #3

    Je serai dans les tribunes.

  • Speaker #1

    Je ne sais pas si je serai meilleur. Je jouerai la balle.

  • Speaker #2

    Je pense que je vais être meilleur avec le verre à main. Moi aussi.

  • Speaker #4

    Je dois avouer que j'ai vu un véritable match à main nue,

  • Speaker #3

    comme il faut à main nue. C'est impressionnant. En tout cas,

  • Speaker #2

    merci de nous avoir accueillis, de nous avoir donné ce petit créneau d'expression. Parce que, bien entendu, comme le disaient les anciens, bien le faire et le faire savoir sont deux métiers complètement différents. Et le faire savoir, ce n'est pas du tout notre métier, donc c'est le vôtre. Vous en sortez très bien.

  • Speaker #1

    C'est dans la boîte, on a bu un vin du domaine plaisance-pénavers qui s'appelait Alabetz, une négrette 100%. de l'appellation Fronton, évidemment. Et en blanc, c'est Santa. C'est le nom de la cuvée du domaine du château Boujac. Et c'est un... Merci infiniment. Merci à tous les deux. On va manger le dessert. Et puis, grâce à la prochaine émission, on est en train de voir. Allez, on peut chercher au service. Allez, on va.

  • Speaker #4

    Musique Musique Musique Living Boy Musique Oh in love, there's...

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