Franck Thilliez & Arnaud Machelart - Quand la fiction s'appuie sur la science [REDIFF] cover
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La Vie de l'Institut Pasteur de Lille

Franck Thilliez & Arnaud Machelart - Quand la fiction s'appuie sur la science [REDIFF]

Franck Thilliez & Arnaud Machelart - Quand la fiction s'appuie sur la science [REDIFF]

26min |13/08/2024
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Rien de tel qu'un bon polar pour bronzer au bord de la plage !


Quels sont les points communs entre le processus créatif d’un auteur de fiction et la recherche scientifique ?

Cinq ans avant le Covid, l’écrivain à suspense Franck Thilliez écrivait le thriller Pandemia dans lequel il imaginait déjà une pandémie mondiale causée par un mystérieux virus. Les ressemblances avec la réalité sont déconcertantes, et pour cause : l'auteur s’est appuyé sur l’expertise des scientifiques l'Institut Pasteur de Lille pour construire un récit le plus réaliste possible.


« En cherchant une idée pour un livre, je me suis demandé quel microbe pourrait provoquer une pandémie. Naïvement, j’avais en tête des trucs assez spectaculaires, des virus qui font saigner, comme Ebola par exemple. Mais on m’a dit “Non, non ! Il faut prendre des virus qui sont plus discrets, qui vont s'immiscer dans la population”. Par exemple, la grippe était idéale, donc j'ai choisi une grippe mutée. » En découle un roman que certains lecteurs ont qualifié de science fiction à sa sortie, jusqu’à ce qu’il ne devienne un troublant reflet de notre réalité quelques années plus tard.


Arnaud Machelart, chercheur en infectiologie, revient sur le rôle passionnant des scientifiques pour identifier les risques de demain. « Ça fait 50 ans qu’on étudie les épidémies, donc on sait ce qui peut être vraiment compliqué à gérer. » Quel pourrait être l’impact d’une modification de la biodiversité sur des virus que nous connaissons déjà ? Que se passerait-t-il si on ajoutait un deuxième agent pathogène dans l'équation ? Que se passerait-il si les agents pathogènes se propagaient par aérosol ou par voie sexuelle ? Autant de modélisations sur lesquelles travaillent les équipes de recherche. « On crée des outils pour essayer de se préparer à ce genre de pandémie si un jour elles émergent. C’est ainsi qu’on a pu être armés au moment où est survenu le Covid en 2019. Nos différentes équipes avaient une stratégie qui permettait d’aller tester de nouvelles bactéries. »


Cela nous amène vers un point commun entre le travail de l’écrivain et celui du chercheur : l’importance de la créativité. Arnaud s’explique : « En fait, le métier de chercheur, c'est s'arrêter devant des choses que tout le monde peut voir et se demander comment ça marche, comment ça fonctionne. On a vraiment un parallèle avec ce qui se passe en littérature, dans le cinéma ou même le dessin. Je n'irai pas jusqu'à dire que la science est un art, mais on a besoin d'être créatif. C’est ce qui fait qu'à un moment donné, on est capable de réagir quand la chose improbable se produit. »


Et si la prochaine épidémie s’appelait l’antibiorésistance ? D’ici 2050, la résistance des bactéries aux antibiotiques pourrait devenir la première cause de mortalité au monde devant le cancer et le diabète. « Aujourd’hui, on a de plus en plus de mal à découvrir de nouveaux antibiotiques et les bactéries arrivent à mettre en place des mécanismes pour empêcher l’antibiotique d’atteindre sa cible. »


Un épisode fascinant qui dévoile les liens entre la fiction, la recherche scientifique, et les enjeux cruciaux de notre époque.


La Vie est un podcast proposé par l’Institut Pasteur de Lille.

Réalisation : César Defoort | Natif.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

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Rien de tel qu'un bon polar pour bronzer au bord de la plage !


Quels sont les points communs entre le processus créatif d’un auteur de fiction et la recherche scientifique ?

Cinq ans avant le Covid, l’écrivain à suspense Franck Thilliez écrivait le thriller Pandemia dans lequel il imaginait déjà une pandémie mondiale causée par un mystérieux virus. Les ressemblances avec la réalité sont déconcertantes, et pour cause : l'auteur s’est appuyé sur l’expertise des scientifiques l'Institut Pasteur de Lille pour construire un récit le plus réaliste possible.


« En cherchant une idée pour un livre, je me suis demandé quel microbe pourrait provoquer une pandémie. Naïvement, j’avais en tête des trucs assez spectaculaires, des virus qui font saigner, comme Ebola par exemple. Mais on m’a dit “Non, non ! Il faut prendre des virus qui sont plus discrets, qui vont s'immiscer dans la population”. Par exemple, la grippe était idéale, donc j'ai choisi une grippe mutée. » En découle un roman que certains lecteurs ont qualifié de science fiction à sa sortie, jusqu’à ce qu’il ne devienne un troublant reflet de notre réalité quelques années plus tard.


Arnaud Machelart, chercheur en infectiologie, revient sur le rôle passionnant des scientifiques pour identifier les risques de demain. « Ça fait 50 ans qu’on étudie les épidémies, donc on sait ce qui peut être vraiment compliqué à gérer. » Quel pourrait être l’impact d’une modification de la biodiversité sur des virus que nous connaissons déjà ? Que se passerait-t-il si on ajoutait un deuxième agent pathogène dans l'équation ? Que se passerait-il si les agents pathogènes se propagaient par aérosol ou par voie sexuelle ? Autant de modélisations sur lesquelles travaillent les équipes de recherche. « On crée des outils pour essayer de se préparer à ce genre de pandémie si un jour elles émergent. C’est ainsi qu’on a pu être armés au moment où est survenu le Covid en 2019. Nos différentes équipes avaient une stratégie qui permettait d’aller tester de nouvelles bactéries. »


Cela nous amène vers un point commun entre le travail de l’écrivain et celui du chercheur : l’importance de la créativité. Arnaud s’explique : « En fait, le métier de chercheur, c'est s'arrêter devant des choses que tout le monde peut voir et se demander comment ça marche, comment ça fonctionne. On a vraiment un parallèle avec ce qui se passe en littérature, dans le cinéma ou même le dessin. Je n'irai pas jusqu'à dire que la science est un art, mais on a besoin d'être créatif. C’est ce qui fait qu'à un moment donné, on est capable de réagir quand la chose improbable se produit. »


Et si la prochaine épidémie s’appelait l’antibiorésistance ? D’ici 2050, la résistance des bactéries aux antibiotiques pourrait devenir la première cause de mortalité au monde devant le cancer et le diabète. « Aujourd’hui, on a de plus en plus de mal à découvrir de nouveaux antibiotiques et les bactéries arrivent à mettre en place des mécanismes pour empêcher l’antibiotique d’atteindre sa cible. »


Un épisode fascinant qui dévoile les liens entre la fiction, la recherche scientifique, et les enjeux cruciaux de notre époque.


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Cinq ans avant le Covid, l’écrivain à suspense Franck Thilliez écrivait le thriller Pandemia dans lequel il imaginait déjà une pandémie mondiale causée par un mystérieux virus. Les ressemblances avec la réalité sont déconcertantes, et pour cause : l'auteur s’est appuyé sur l’expertise des scientifiques l'Institut Pasteur de Lille pour construire un récit le plus réaliste possible.


« En cherchant une idée pour un livre, je me suis demandé quel microbe pourrait provoquer une pandémie. Naïvement, j’avais en tête des trucs assez spectaculaires, des virus qui font saigner, comme Ebola par exemple. Mais on m’a dit “Non, non ! Il faut prendre des virus qui sont plus discrets, qui vont s'immiscer dans la population”. Par exemple, la grippe était idéale, donc j'ai choisi une grippe mutée. » En découle un roman que certains lecteurs ont qualifié de science fiction à sa sortie, jusqu’à ce qu’il ne devienne un troublant reflet de notre réalité quelques années plus tard.


Arnaud Machelart, chercheur en infectiologie, revient sur le rôle passionnant des scientifiques pour identifier les risques de demain. « Ça fait 50 ans qu’on étudie les épidémies, donc on sait ce qui peut être vraiment compliqué à gérer. » Quel pourrait être l’impact d’une modification de la biodiversité sur des virus que nous connaissons déjà ? Que se passerait-t-il si on ajoutait un deuxième agent pathogène dans l'équation ? Que se passerait-il si les agents pathogènes se propagaient par aérosol ou par voie sexuelle ? Autant de modélisations sur lesquelles travaillent les équipes de recherche. « On crée des outils pour essayer de se préparer à ce genre de pandémie si un jour elles émergent. C’est ainsi qu’on a pu être armés au moment où est survenu le Covid en 2019. Nos différentes équipes avaient une stratégie qui permettait d’aller tester de nouvelles bactéries. »


Cela nous amène vers un point commun entre le travail de l’écrivain et celui du chercheur : l’importance de la créativité. Arnaud s’explique : « En fait, le métier de chercheur, c'est s'arrêter devant des choses que tout le monde peut voir et se demander comment ça marche, comment ça fonctionne. On a vraiment un parallèle avec ce qui se passe en littérature, dans le cinéma ou même le dessin. Je n'irai pas jusqu'à dire que la science est un art, mais on a besoin d'être créatif. C’est ce qui fait qu'à un moment donné, on est capable de réagir quand la chose improbable se produit. »


Et si la prochaine épidémie s’appelait l’antibiorésistance ? D’ici 2050, la résistance des bactéries aux antibiotiques pourrait devenir la première cause de mortalité au monde devant le cancer et le diabète. « Aujourd’hui, on a de plus en plus de mal à découvrir de nouveaux antibiotiques et les bactéries arrivent à mettre en place des mécanismes pour empêcher l’antibiotique d’atteindre sa cible. »


Un épisode fascinant qui dévoile les liens entre la fiction, la recherche scientifique, et les enjeux cruciaux de notre époque.


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Cinq ans avant le Covid, l’écrivain à suspense Franck Thilliez écrivait le thriller Pandemia dans lequel il imaginait déjà une pandémie mondiale causée par un mystérieux virus. Les ressemblances avec la réalité sont déconcertantes, et pour cause : l'auteur s’est appuyé sur l’expertise des scientifiques l'Institut Pasteur de Lille pour construire un récit le plus réaliste possible.


« En cherchant une idée pour un livre, je me suis demandé quel microbe pourrait provoquer une pandémie. Naïvement, j’avais en tête des trucs assez spectaculaires, des virus qui font saigner, comme Ebola par exemple. Mais on m’a dit “Non, non ! Il faut prendre des virus qui sont plus discrets, qui vont s'immiscer dans la population”. Par exemple, la grippe était idéale, donc j'ai choisi une grippe mutée. » En découle un roman que certains lecteurs ont qualifié de science fiction à sa sortie, jusqu’à ce qu’il ne devienne un troublant reflet de notre réalité quelques années plus tard.


Arnaud Machelart, chercheur en infectiologie, revient sur le rôle passionnant des scientifiques pour identifier les risques de demain. « Ça fait 50 ans qu’on étudie les épidémies, donc on sait ce qui peut être vraiment compliqué à gérer. » Quel pourrait être l’impact d’une modification de la biodiversité sur des virus que nous connaissons déjà ? Que se passerait-t-il si on ajoutait un deuxième agent pathogène dans l'équation ? Que se passerait-il si les agents pathogènes se propagaient par aérosol ou par voie sexuelle ? Autant de modélisations sur lesquelles travaillent les équipes de recherche. « On crée des outils pour essayer de se préparer à ce genre de pandémie si un jour elles émergent. C’est ainsi qu’on a pu être armés au moment où est survenu le Covid en 2019. Nos différentes équipes avaient une stratégie qui permettait d’aller tester de nouvelles bactéries. »


Cela nous amène vers un point commun entre le travail de l’écrivain et celui du chercheur : l’importance de la créativité. Arnaud s’explique : « En fait, le métier de chercheur, c'est s'arrêter devant des choses que tout le monde peut voir et se demander comment ça marche, comment ça fonctionne. On a vraiment un parallèle avec ce qui se passe en littérature, dans le cinéma ou même le dessin. Je n'irai pas jusqu'à dire que la science est un art, mais on a besoin d'être créatif. C’est ce qui fait qu'à un moment donné, on est capable de réagir quand la chose improbable se produit. »


Et si la prochaine épidémie s’appelait l’antibiorésistance ? D’ici 2050, la résistance des bactéries aux antibiotiques pourrait devenir la première cause de mortalité au monde devant le cancer et le diabète. « Aujourd’hui, on a de plus en plus de mal à découvrir de nouveaux antibiotiques et les bactéries arrivent à mettre en place des mécanismes pour empêcher l’antibiotique d’atteindre sa cible. »


Un épisode fascinant qui dévoile les liens entre la fiction, la recherche scientifique, et les enjeux cruciaux de notre époque.


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