- Speaker #0
Bienvenue à l'Apéro des Papas. S'il vous plaît, enlevez vos chaussures en entrant, car nous sommes à la maison de naissance du calme, comme à la maison, qui accueille en journée des couples et des bébés, et ce soir, notre podcast. Un jeudi par mois, nous avons décidé de nous réunir ici, entre pères et futur pères, pour questionner cette difficulté d'être l'autre, d'être celui ou celle des deux qui ne portent pas l'enfant. Celui ou celle qui cherche la juste place et qui parfois se sent seul et doute Autour de cette large table en bois, pas de spécialiste de la naissance Juste nous, des coparents comme on dit Qui partageons nos émotions, nos expériences, nos récits de vie Et une chaise vide, la vôtre, chère auditrice, cher auditeur Qui est là où le bienvenu à nous rejoindre
- Speaker #1
Bonjour,
- Speaker #2
salut, ça va ?
- Speaker #3
Asseignons-nous. Nous pouvons commencer.
- Speaker #0
Étant donné qu'il s'agit du tout premier épisode de notre podcast, j'aimerais ce soir commencer par nous rappeler son origine. Il y a quelques années, un petit groupe de pères, présents dans cette maison de naissance, avaient souhaité créer un lieu de parole protégé. Ils partaient de l'idée que si la femme enceinte porte l'enfant, son compagnon ou sa compagne porte parfois lourd sur les épaules et n'ose pas déranger. Ainsi est né l'apéro des papas, dans ce cadre particulier, très particulier de la maison de naissance, dans ce salon tamisé qui ressemble presque à un salon d'appartement, Avec ce grand arbre dessiné au mur, d'où flottent ces centaines de photos de visages de bébés qui nous contemplent. Émus par ce qui se dévoilait ici, nous avons voulu, avec deux autres papas présents ce soir, Barthélémy et Ulysse,
- Speaker #1
Salut,
- Speaker #4
bonsoir !
- Speaker #0
partager l'intimité de ces échanges dans un podcast dont j'assure la réalisation. Nous avancerons dans ce podcast, épisode après épisode, au fil de la grossesse, l'enfantement, les premiers mois. toujours depuis ce point de vue de l'autre. Commençons donc ce soir par l'avant-naissance, par ce tout dernier mois d'attente dans lequel notre place en tant que personne qui accompagne est particulièrement délicate. Mais comme on ne se connaît pas tous, peut-être pourrait-on d'abord se présenter et se servir un verre.
- Speaker #5
Bonjour,
- Speaker #2
je suis Timothée.
- Speaker #5
J'attends mon premier enfant avec ma compagne
- Speaker #2
Sarah.
- Speaker #5
Il est censé naître dans deux mois et demi. Et voilà.
- Speaker #1
Ulysse, j'attends mon troisième enfant qui va arriver très très prochainement, il pourrait arriver ce soir. Le terme est dans un mois environ et on ne sait pas si c'est un garçon ou une fille et nous sommes impatients.
- Speaker #4
Donc moi je m'appelle Barthélémy, je m'appelle Barth, tout le monde m'appelle Barth et je suis le papa d'une petite fille qui... qui est né il y a un an ici à la maison de naissance.
- Speaker #6
Moi c'est Romain, je suis le papa d'Andréa, qui a eu deux ans, il y a deux semaines.
- Speaker #3
Et moi je suis Daniel,
- Speaker #0
donc j'anime ce podcast et cet apéro, et je suis papa de Pablo,
- Speaker #3
qui aura bientôt cinq ans, et de notre fille Alice,
- Speaker #0
qui aura bientôt neuf mois. Et j'aurais envie de commencer cet épisode par cette question en fin de compte qui est,
- Speaker #3
nous qui accompagnons la femme enceinte,
- Speaker #0
qui on est et j'ai envie de dire à quoi on sert avant la naissance ?
- Speaker #4
Avant la naissance... c'est de soulager quand c'est possible et d'accompagner du mieux possible le reste du temps je sais pas ce que vous en pensez mais c'est une centoire pour le coup en plein dedans ouais le
- Speaker #5
rôle du père, du coparent moi en tout cas d'être juste le plus présent possible et d'être un soutien le soutien le plus en... j'allais dire un rock j'aime pas du tout cette expression parce que c'est pas ça en plus mais c'est ouais plus un soutien un rock mais un rock mou ouais non mais ouais ouais il y a un truc de vague que tu dois déjà un peu ouais soutenir c'est pas faux c'est-à-dire
- Speaker #1
d'être toujours pour ta femme en tout cas d'être toujours présent et d'être toujours solide même si le côté mou t'absorbe des chocs mais finalement le rock il absorbe des chocs c'est aussi une de ses qualités
- Speaker #5
mais t'as des doutes sur ta place cette avant naissance non j'ai pas de doute j'ai l'impression que ça va bien se passer peut-être que ça me rassure et que c'est une chimère que je projette on
- Speaker #2
en reparle après quand il sera arrivé que je vous dirai ça dans 2-3 épisodes j'aurais vraiment du me préparer plus c'était dans 3 épisodes ou dans la meilleure
- Speaker #5
non pas trop de doute j'ai l'impression que ça va être tu sais ce truc de t'es dans le flow et tu suis le courant qui passe en fait,
- Speaker #2
t'es dans une vague et tu la
- Speaker #5
je vais faire du surf et j'attends la vague et je vais tout faire pour l'apprendre le mieux possible et puis voilà quoi mais il y a moi ce que je trouve génial c'est cet émerveillement que j'ai tous les jours de voir je peux le regarder tous les jours bouger alors que ça fait là
- Speaker #2
quelques mois que je le vois bouger tous les jours bah à chaque fois je trouve ça fou encore de le voir bouger et de le sentir et quand on fait de l'autonomie c'est tellement tout est nouveau,
- Speaker #5
merveilleux, incroyable je suis comme un enfant
- Speaker #4
je me dis mais je vais le perdre tout est fou en fait c'est assez vertigineux de toute façon on trouvera pas notre place de toute façon on va cafouiller je sais pas j'ai pas encore croisé un père qui me disait oh oui je savais exactement quoi faire de toute façon on sera perdu mais quand tu dis on sera perdu c'est on sera perdu en tant que papa futur papa pour l'accouchement tu veux dire ouais pour l'accouchement après t'es aussi perdu en tant que parent parce que ça prend sur le tas mais ouais pour l'accouchement vraiment pour l'accouchement je
- Speaker #1
pense qu'on est plus préparé à l'accouchement qu'à la parentalité que à la naissance ça s'appelle préparation à la naissance mais en fait on est plus préparé à l'accouchement
- Speaker #2
je sais pas qu'est-ce que t'en penses toi t'es pas encore papa moi je suis pas encore papa donc tout ce que vous dites je regarde la situation du coup je suis pas encore dans le dernier mois tu vois je dis un d'ailleurs l'avant dernier mois oui l'avant dernier mois on s'approche quand même t'es dans le thème je suis pas loin il sera plus tôt que tu le penses oui c'est en plus c'est sûr il est venu pour qu'on l'angoisse et oui alors ce qu'on dit depuis tout à l'heure je pense qu'il y a un truc aussi en tant que père que coparent et c'est au moment de l'accouchement on devient père enfin je te dis j'ai pas encore vécu ça c'est qu'une projection mais c'est vraiment le moment bon bah ça y est on était deux on est trois
- Speaker #3
En même temps, tu dis que c'est à l'accouchement qu'on va devenir père, mais toi, tu es quasiment à l'accouchement.
- Speaker #2
Pardon.
- Speaker #3
Je te le dis encore une fois, lui, il a bien fait sortir. Tu es dans les derniers mois de la grossesse. Est-ce que tu n'as pas l'impression de devenir père progressivement ? Ou tu dis non, il faut que j'attende l'accouchement, et c'est ça qui me fera père ? C'est le sentiment de paternité progressif. Comment il arrive ?
- Speaker #2
Je pense que c'est... En tout cas, je parle pour moi. L'accompagnement des changements de ma copine font que je me réalise.
- Speaker #6
de plus en plus la fonction que je vais avoir en tant que père et c'est très pour moi c'est très abstrait on sent pas dans le corps moi je me suis rendu compte quand j'ai sorti le premier coup le premier coup de main à travers le ventre,
- Speaker #4
je me suis dit ok là c'est bon c'est pas une blague ce qui m'avait aidé vachement pour ça c'était l'autonomie moi j'avais parlé de ça aussi le premier truc que j'ai fait en autonomie j'ai eu un
- Speaker #2
quand j'ai senti vraiment le bébé qui se loge dans ma main qui vient, qui te touche moi j'ai dit ok c'est bon ok ça il y a eu un lien qui s'est créé que nous on n'a pas qui est physique qui est le seul petit lien qu'on peut avoir enfin un peu j'ai l'impression après ça ne marche pas avec tous les parents mais c'est vrai c'est un petit parent je posais ma main sur son ventre en appuyant un tout petit peu elle mettait sa main elle... par-dessus la mienne, et j'essayais de sentir où était le bébé, et en fait, au fur et à mesure, en respirant, et elle, avec un... comment dire... j'avais parlé de mantra, c'est pas ça du tout, mais... l'envie, en tout cas...
- Speaker #4
L'intention.
- Speaker #2
L'intention, voilà, exactement, merci. L'intention de dire au bébé d'aller vers maman, en fait, la combinaison des deux, et moi qui appuyais, elle qui était sur l'intention du bébé et tout ça. j'ai vraiment senti le bébé venir se loger. J'ai après bougé la main tout doucement, il suivait, après il donnait des petits coups, enfin c'était, je ne sais pas si c'est... Pour nous, c'était l'exercice qui était protégé.
- Speaker #3
ça a très bien marché tout de suite je partage ton sentiment vous avez de l'autonomie qui permet de rentrer en tant que père dans la grossesse, déjà simplement par le fait que je trouve que les mois entre le moment où tu sais que tu vas avoir un enfant et l'arrivée de l'enfant à la fois ils sont extrêmement longs et en même temps ils vont comme un cheval au galop et du coup d'un seul coup je sais pas si tu as peur mais en tout cas il y a une appréhension qui est forte d'un seul coup ça te questionne sur ta vie ça te questionne sur ton lieu de vie ça te questionne sur ton travail même ce que tu vas vouloir transmettre à tes enfants ça te questionne évidemment sur ton couple et comment la dynamique va changer et en plus dans les grandes villes tu n'as pas le temps Et donc ne serait-ce que te dire une fois par mois ou une fois tous les deux mois tu vas prendre un temps avec ta compagne qui est a priori assez silencieux, assez calme dans un lieu pour avoir un contact tactile tranquille et qui intègre l'enfant à ce moment-là et en fin de compte on parle pas de la femme enceinte on parle, il y a déjà une famille, un triangle qui est en train de se construire entre une femme, sa compagne ou son compagnon et un enfant qui est là et justement comme pour nous je trouve que c'est extrêmement abstrait que l'enfant il soit tant qu'il ne donne pas des gros coups je trouve que l'échographie c'est émouvant mais ça reste une image sur une télé tandis que là il y a vraiment un truc physique qui se passe c'est tellement extraordinaire que moi ça m'a fait douter que ça s'était vraiment passé tu vas voir, tu mets tes mains tu vas l'accueillir, il va venir dans tes mains je sens un truc incroyable c'est pas possible, il va pas venir il va aller de droite à gauche tout seul avec ses petites nageoires qu'est-ce qu'il se passe et en fait à force d'avoir répété et puis d'avoir confiance dans le processus tu dis mais en fait oui ce contact par les mains à travers cette paroi qui est hyper fine c'est vraiment possible chacun a ses outils ses choses, moi je partage que c'est vraiment une chose qui m'a fait rentrer dans l'idée de ok maintenant il y a un truc à trois qui se construit avec un être dont on ne sait pas trop à quoi il va ressembler c'est comme si il y avait une sorte de déclic
- Speaker #1
Souvent c'est décrit comme ça dans des bouquins et là à chaque fois dans vos témoignages que j'entends, j'ai l'impression qu'on entend un peu ça, comme s'il y avait une sorte de déclic qui nous permet de nous dire que ça y est on devient parent. et à la fois c'est complètement une construction au fur et à mesure c'est juste que j'ai l'impression qu'il y a un moment où on se rend compte qu'on est devenu parent mais c'est pas qu'on devient parent, c'est qu'on est devenu parent et alors c'est soit parce qu'à un moment t'as dit on devient parent au moment de l'accouchement et en fait ça se passe beaucoup avant aussi comme a dit Daniel, t'es déjà un peu parent enfin papa et ouais mais effectivement il y a un moment et je crois que j'ai l'impression que là tout le monde le partage il y a un moment où on se dit tiens là je comprends quelque chose quoi mais en fait c'est quelque chose qui s'est déjà déroulé,
- Speaker #4
une expérience qui est déjà advenue moi j'ai pas l'impression moi le déclic comme tu dis J'avais à intégrer intellectuellement, en fait. Mais le déclic, il est émotionnel. C'est même au-delà de ce que tu dis, Daniel, il y a un triomphe qui se crée et une famille. Moi, il y a vraiment eu un moment où on fait l'exercice que tu as fait aussi, j'imagine, où tu mets tes deux mains de part et d'autre du ventre. Et en fait... avec ton intention je ne connais pas la base scientifique de l'autonomie réellement mais avec tu lui signifies à ta manière en le voulant très fort par légère pression quoi ou qu'est-ce d'aller d'un côté, il vient taper dans ta main d'un côté puis tu lui signifies d'aller de l'autre côté, il vient taper dans ta main de l'autre côté et pour moi c'était vraiment juste une rencontre physique avec cet être là qui n'était pas médié par sa mère ma compagne était là forcément voilà mais je rattrapais un truc quoi parce que sa mère l'avait déjà rencontré physiquement depuis des mois Merci à tous.
- Speaker #3
Moi je me dis aussi dans ces deux derniers mois, dans cette avant-naissance qu'on vit, est-ce qu'on ne se met pas trop de pression aussi ? Et j'ai envie de dire trop de pression, nous, par rapport à notre rôle de... d'accompagnant, ou là je dirais même de père et d'homme par rapport à une femme. Parce que ce qu'on entend souvent, et ce qu'on a souvent un petit peu débattu ici à certains apéros, c'est dire voilà, nous on se sent une génération d'hommes, particulièrement ici peut-être autour de cette table, à avoir envie de questionner notre place par rapport à une compagne, par rapport à une mère, par rapport à notre femme, notre fiancée. Mais peut-être par opposition aussi historique aux générations antérieures qui... qui était moins présente ?
- Speaker #2
Clairement, je ne sais pas vous, mais moi, le rapport avec mon père, il n'était pas très... Je m'entends bien avec mon père, mais il n'était pas là le soir, il rentrait tard du boulot, je ne le voyais pas le matin. C'était un courant d'air de loin. Mais moi, je n'ai pas envie d'être ce père-là. Moi, ça me questionne beaucoup, effectivement, sur le... c'est quoi être père maintenant ? C'est quoi être père tout court ? Qu'est-ce que je vais donner comme valeur ? Qu'est-ce que j'ai envie de... Qu'est-ce que j'aurais envie d'avoir eu ? Enfin, tu vois, tous ces trucs-là, c'est très mélangé dans la tête, mais je pense que oui, c'est... Alors, est-ce que c'est que notre génération...
- Speaker #1
Il y avait déjà...
- Speaker #2
Ça n'a pas très longtemps que ça a changé, j'ai l'impression, quand même.
- Speaker #1
Oui, c'est une progression lente, parce que déjà, la génération de nos parents, il y avait déjà eu un... un saut en avant par rapport à la génération oui oui déjà déjà mais qui était je me dis wow et peut-être que nos enfants trouveront un goût pour le coup ça fera quoi
- Speaker #2
je crois que ça fait partie du truc de trouver toujours ses parts en nulle et regarder en haut ou en haut ton père avait pas fait l'opération pour te porter la moitié de la grossesse c'est quoi enfin c'est qui c'était pas à l'époque n'importe quoi du
- Speaker #3
coup Timothée toi est-ce qu'il y a des moments dans la période que tu vis en ce moment où tu sens cette contradiction dans le sens où tu te dis
- Speaker #2
j'ai peut-être envie de faire ça ou pas envie de faire ça ah non si je fais ça c'est que je suis un mauvais papa et j'ai envie d'être un bon papa oui oui totalement de toute façon c'est un questionnement ça va même plus loin moi en tant que père comment je vais élever un homme dans cette société parce que c'est un petit garçon que je vais avoir comment être un tu vois ça va plus loin c'est comment être un homme bien en fait si tant est que j'ai la réponse j'ai sûrement pas la réponse mais sur la même c'est quoi être un homme maintenant c'est quoi la masculinité sortir de tout ce que c'est sur le rapport à ma copine le rapport pour l'enfant à sa mère en tant que femme respecter les femmes moi c'est plus sur des questions vraiment très larges sur comment comment comment être un homme j'allais dire moderne c'est un peu nul mais en tout cas tenter d'aller vers ça actuel ce qu'on disait après peut-être qu'on trouvera ça nul dans 10 ans que ce sera sûrement pas assez et qu'il y a tellement de choses à changer en plus moi je suis bon c'est c'est
- Speaker #4
c'est mon histoire je suis pas complètement satisfait non plus de l'éducation que j'ai reçue de mon père mais je me questionnais aussi pas mal comme toi avant intellectuellement j'essayais de projeter quoi faire c'était moins précis parce que je savais pas si j'aurais un homme ou une femme à élever mais c'est Mais dans les premiers mois, quand bien même... Je sais pas si ça te l'a fait aussi, mais... Romain, l'usure de la fatigue a fait que t'as beau avoir réfléchi il y a des trucs qui sont ancrés bien profond et qui vont ressortir ouais mais c'est ça ça m'étonne pas, oui oui des considérations qui te viennent un peu en réflexe et qui, tu peux y avoir pensé longtemps il y a des trucs que je me suis dit ah, oui d'accord, ça je ça je reconnais ça oui cette manière là cette posture là d'autorité toute pétée par rapport à ce qui se passe bon j'avais dit que je voulais pas parce que en fait ça fait 3 nuits que je dors 2h et que c'est comme ça qu'on t'a éduqué c'est aussi ce que t'as reçu que tu rends d'une manière ou d'une autre mais c'est pas une fatalité non plus faut le voir pour le casser voilà c'est ça
- Speaker #2
j'ai appris ma psy pour un peu prendre de l'avance en me disant je sais pas si c'est un bon conseil mais je pense que si quand j'ai appris que ma copine était enceinte j'ai dit bah elle était déjà suivie par un psychologue et on s'est dit bah c'est peut-être bien et du coup je suis retourné voir mon psy enfin c'était pas le même du coup mais je suis retourné voir un psy et je pense vraiment que ça fait du bien de mettre un peu au clair se mettre un peu au clair soi-même pour peut-être casser plus facilement les trucs que t'as envie de casser au fond quoi de l'éducation que t'as reçu, de ce que t'as manqué ce que t'as eu trop je sais pas si tu peux avoir des trucs trop mais je pense que ça c'est un grosse idée justement de questionner d'être un homme exactement sur ça mais j'aurais une fille j'aurais eu mille autres questions je crois que c'est les deux sont compliqués
- Speaker #3
ça qui veut dire que avant la naissance toi tu projettes excuse moi du terme un peu sur ton enfant déjà la question petit garçon alors que je ne voulais pas au début
- Speaker #2
mais même ça tu vois c'est con elle vient t'interpeller sur le fait c'est un garçon je suis super rattrapé par ça mais moi je voulais pas au début de genre je voulais pas avoir le sexe c'est vrai le perrot toi
- Speaker #6
Romain tu t'es posé la question de cette pression un peu bah je t'ai pas vraiment posé la question mais j'ai pas mal réfléchi en fait on est quand même une génération qui a eu la génération de transition entre nos parents on est pas vraiment ancré dans ce que l'homme sera dans 10 ou 15 ans on est pas la version d'elle, on est la V2 V3 et encore
- Speaker #3
Je fais l'impression que juste avant la naissance du premier, c'est juste avant... Enfin, je parle pour moi. Pour moi, juste avant la naissance du premier enfant, ça signifiait vraiment devenir père et qu'est-ce qu'avoir un enfant. Et le premier enfant m'a fait de moi un père, de fait. Mais ma fille, juste avant sa naissance, ma question, ce n'était pas est-ce que je vais devenir père,
- Speaker #0
c'était fait.
- Speaker #3
C'était maintenant, je suis dans une famille. On était trois, oui, on est un couple avec un enfant. Mais là, maintenant, c'est une famille. C'est une dynamique où des fois, on sera deux, des fois, on sera trois, des fois, on sera quatre. Les enfants seront aussi nombreux que les parents. et t'es déjà famille à 3 t'es déjà famille à 2 même bien sûr moi je te parle à l'ensemble du monde on sort on est vraiment il y a quelque chose qui s'était dans ma tête solidifié peut-être parce que j'ai un petit stress et que donc une famille c'est 4 personnes tout simplement on a nos schémas sur la naissance moi une famille c'est 2 j'ai l'impression qu'il y avait quelque chose de plus lourd déjà dans l'inertie parce que t'es 4 et en même temps de vraiment ancrer parce qu'il y avait peut-être aussi oui moins de moments de liberté tu dois être responsable en permanence c'est sûr avant la naissance mes grandes questions de responsabilité étaient par rapport aux deux de vraiment bien amener ça à mon fils laisser de la place future à ma fille lui laisser une place dans cette famille et pas comment on va faire pour avoir un enfant quel matériel il faut comment un enfant grandit ça je me dis en tout cas il y a toute une partie où on n'y peut rien donc tu taxes plutôt sur un enfant comment l'équilibre, le rééquilibre puisqu'en fin de compte tu as tout stabilisé pendant quelques années et tout revient déstabilisé qu'est-ce que tu fais de ces cartes qui sont rebattues et je suis en plein dedans justement les
- Speaker #4
deux qui vont avoir sous peu plusieurs enfants qu'est-ce que ce moment avant la naissance Comment ça se joue dans votre relation avec le premier ?
- Speaker #1
Là, en ce moment, elle commence à capter. On n'arrête pas de lui dire que sa mère est fatiguée et qu'il faut qu'elle la lâche. Et du coup, elle ne la lâche pas du tout. Elle ne veut plus papa. C'est maman qui doit laver les dents, c'est maman qui doit tout faire. Je pense que comme on en discutait avec notre sage-femme parce que j'étais en rendez-vous cet après-midi, on se disait que c'est parce qu'elle est super intelligente et qu'elle anticipe et qu'elle profite à fond tant que c'est possible parce qu'après ça sera encore moins possible même si on lui dit dès maintenant. Nous, on essaye d'anticiper dans l'autre sens, on veut la préparer à ce que ce sera de moins en moins possible et en fait elle dit non, moi je vais en profiter jusqu'au bout, à fond. Voilà.
- Speaker #4
Elle a écouté ce premier épisode, elle a suivi nos conseils. Profitez de la vie à deux, avec maman, du coup.
- Speaker #3
Nous, on a deux enfants. je ne sais pas si on aura un troisième enfant en tout cas si nous n'avons pas de troisième enfant moi ce qui me soulage c'est de me dire que je ne vais pas revivre cette période d'avant naissance que j'ai adoré, depuis tout à l'heure je dis à quel point c'était une bonne période mais je me rends compte que c'est un soulagement. Ce qui me fait dire que c'est quand même une période de pression, en fin de compte. Une période où tu es inquiet pour ta compagne, tu es inquiet pour ton enfant, tu as envie que ça se passe bien, tu es inquiet pour ta vie, tu es inquiet pour le bouleversement que ça va vous... Enfin, tu es inquiet pour ton santé, économiquement, pour tes projets, pour ton amour, pour ton couple, pour ta famille, pour ton lieu de vie, en fin de compte.
- Speaker #4
J'ai été en tension.
- Speaker #3
Je ne m'en rendrais pas compte, mais je m'en rends compte parce que je me dis, tiens, si je n'ai plus d'enfant, c'était génial ça mais j'ai plus j'ai plus à le revivre je l'ai fait voilà ça y est je l'ai fait je l'ai fait une fois je l'ai fait deux fois et c'était et c'était un engagement immense à chaque fois justement comme tu disais Timothée tout à l'heure en tant qu'homme en tant que papa d'être là à chaque rendez-vous sur toute la grossesse de suivre pas à pas l'autonomie les sages-femmes les échographies les livres écouter c'était merveilleux mais en même temps c'est une étape de ma vie qui est d'un seul coup ça me vieillit d'un seul coup et en même temps ça me soulage aussi cette période qui est vraiment engageante très très engageante avec l'autre très engageante avec le corps très engageante aussi en inquiétude ça y est maintenant je m'occupe de les faire grandir moi ce que je veux pour moi dans la vie maintenant on est une femme et un homme qui avons des enfants et qu'est-ce qu'on fait de ces cartes en main qu'il n'y en aura pas plus de cartes qu'est-ce qu'on fait de ces cartes en main pour construire quelque chose et c'est très différent comme sentiment
- Speaker #1
C'est le point de vue que tu as à postériori, mais moi étant dedans, pour l'instant c'est l'enthousiasme de l'arrivée, c'est pas l'inquiétude là que je vis en ce moment, c'est vraiment l'envie que ça arrive.
- Speaker #0
L'Apéro des papas, un podcast enregistré par Alexandre Moll, monté et mixé par Florent Castellani, organisé par Ulysse Vincent et Barthélémy Lagnoux, écrit et réalisé par Daniel Toiti. Musique composée par Jimmy Hou, produit par l'association Au Calme avec le soutien de la Fondation de France. Moyens techniques fournis par DCA et Ciel Rouge Studio. Au prochain épisode, nous parlerons du rôle de l'autre parent pendant l'accouchement.