- Speaker #0
Entreprendre en solo, en toute liberté, sans employés, et développer un business rentable, scalable et durable, c'est possible. Je suis Flavie Prévost, ex-dirigeante devenue solopreneur et créatrice du premier incubateur de solopreneurs en France. Avec ce podcast, j'ai voulu créer le board que j'aurais aimé avoir à mes côtés quand je me suis lancée en solo. Un board composé des meilleurs experts, disponible chaque semaine gratuitement à mon micro pour te donner des super conseils et te mettre au défi. L'épisode va commencer, je te préviens, ça va vite. Alors n'oublie pas de t'abonner à la newsletter. pour recevoir les bonnes outils. Le nerf de la guerre, c'est financer son projet. Parce que toi, t'es une ouf. T'es pas devenu solo-preneur du digital où c'est bon, t'as ton Mac, t'ouvres un système.io et tu lances un produit digital. Non ! T'as choisi un truc avec du béton, faut acheter ta verrière, faut acheter tout un tas de matos de sport. Tu vas nous raconter ? Combien ça coûte ? Qu'est-ce qu'il faut prévoir ? Comment tu as fait pour le financer ? Moi, je veux tout savoir parce que moi, c'est ça qui m'a épatée. Je veux dire, quand tu ouvres la porte de Boulder et que tu te dis tout ça, ça a été construit par toi, financé, auto-financé. Enfin voilà, j'aimerais bien que tu nous expliques un peu, que tu nous amènes avec toi dans les coulisses.
- Speaker #1
Eh bien, avec plaisir. C'est vrai que ce n'est pas le plus simple, pas se mentir. Vraiment, il y a eu tellement d'étapes. Je vais essayer d'être concise. Mais globalement, l'ouverture là... Un budget de 300 000 euros.
- Speaker #0
Ok.
- Speaker #1
Et il y a des moyens, on peut y arriver. Et encore une fois, je vais beaucoup le dire, mais il y a deux sujets. Vraiment essayer de s'entourer au max. Ça va avec y croire jusqu'au bout. Ça, c'est pareil, c'est un net motif. Le nombre... Déjà, avec le Covid, tout ce que je vous ai raconté, ça a mis quatre ans à sortir de terre. Donc j'aurais pu vraiment abandonner très souvent. Et j'ai failli le faire, d'ailleurs. Et donc voilà, bien s'entourer. rien lâcher. Et encore une fois, la communauté. Comment est-ce que j'ai financé ? En gros, sur ces 300 000 euros, une très grosse majorité, évidemment, je suis allée chercher en bancaire. Mais bon, à une période où ce n'était pas si simple d'emprunter, fin 2023, quand il va y avoir les banques, il y a la crise, il y a l'Ukraine, il y a plein de sujets, il y a la fin des prêts garantis par l'État. Il y a beaucoup de business et de commerce qui ferment. Et moi, j'arrive avec mon... Grand smile et ma presse. Et je viens chercher pas mal d'argent. Pour la petite histoire, la première personne que je suis allée voir, c'était un courtier, en me disant, tiens, lui, c'est son métier, il va pouvoir m'aider, il fait ça tous les jours. Et en fait, au bout d'une heure où j'explique mon projet, il me dit, non, désolé, je ne vais pas prendre le projet. Il y a tous les voyants rouges, reconversion, nouveau concept, crise, bref. Donc je me suis dit, encore une fois, je ne vais pas lâcher l'affaire.
- Speaker #0
Je m'y voyais en ouvert pour faire un bon épisode du Borde, c'est un bon signe.
- Speaker #1
Et du coup, je me suis dit, je ne vais pas lâcher l'affaire, mais je vais le vendre moi-même ce projet-là. Et donc, je me suis partie auprès des banques, je suis allée voir cinq banques. Il y en a effectivement qui m'ont gentiment dit que c'était un super projet, mais que ce ne serait pas avec eux. Et j'ai le Crédit Agricole, pour ne pas les citer, qui m'a suivie. Donc ça, c'est déjà hyper important. d'avoir un conseiller qui est capable d'écouter, d'être un peu visionnaire. Donc vraiment, la relation à l'ESA Banque est hyper importante. Et donc, il faut aller en voir. Il faut aller en voir et bien vendre son projet. Il faut vraiment le présenter, le vendre, anticiper les questions. Vous allez être challengé, mais il faut anticiper un petit peu et se projeter.
- Speaker #0
Maintenant, il y a le rire du petit, non ? Tu lui dis, vas-y, je vais parler à mon banquier, roste-moi, quoi, tu vois, donne-moi les questions qu'il va me poser, non ? Oui, c'est possible. Parce que c'est des questions de rentabilité, en fait, de risque aussi, pour dérisquer le projet.
- Speaker #1
Oui, c'est ça. Mais je conseillerais d'aller voir ceux en lesquels on croit peut-être le moins au démarrage, parce qu'au moins, on est challengé sur des questions et qu'on a ensuite, mais auxquelles on sait répondre désormais. Et puis, évidemment, s'accompagner d'un bon expert comptable pour être aidé sur tout ça. Donc le bancaire, après, évidemment, il fallait donc un apport. J'avais un petit apport personnel parce que de ma vie d'avant, j'avais mis quand même un petit peu d'argent de côté. Donc j'ai mis, par contre, une grosse, grosse partie dedans. Donc c'est aussi un risque. Mais ça prouve, ça par exemple, les banques aident bien qu'on soit investi dans son propre projet. Voilà, et moi j'y crois. Donc c'est un risque que j'ai voulu prendre. Et ensuite, il me restait quand même une autre partie d'apport à aller chercher. Et donc là, je me suis dit que j'allais jouer un peu un esprit de communauté. Et donc, j'ai fait deux choses. Une première, enfin une levée de fonds auprès de micro, entre guillemets, micro investisseurs, c'est-à-dire des petits tickets. Je ne suis pas allée voir un gros investisseur qui allait me donner tout de suite 60 000 euros. Je suis allée le diviser en une quinzaine d'investisseurs. Et donc, j'ai parlé de mon projet à plein de monde, encore une fois, comme je disais, le réseau, aller voir les gens, etc. J'en ai d'abord parlé, d'ailleurs, à un acteur nantais qui a des espaces de coworking, des commerces. Oui,
- Speaker #0
c'est ce que tu allais dire, parce que, attends, je vais faire une aparté sur ça, parce que moi, le réseau, ça me fait à moitié péter un câble parfois, parce qu'il y a des gens, ils font du réseau qui ne sert à rien. Ils vont au truc de la CCI, les mecs n'ont même pas ouvert leur boîte, personne n'a de pognon. là où t'es maligne je trouve que c'est que toi tu as organisé tes premiers événements dans un truc de startupeur, tu t'es entouré de startupeurs. Les startupeurs, ils ont l'habitude d'être business angels et donc d'investir. Et finalement, quelque part, mettre 3000 balles dans la salle de sport dans laquelle tu vas aller, dans ta ville et tout, je ne dis pas que c'est cherry on the cake pour eux, mais en fait, les mecs, ils ont mis des tickets beaucoup plus gros que ça dans des projets plus risqués dans la tech. C'est ça aussi ta force, tu vois, c'est que tu t'es entouré de gens pour qui c'était un... Un peu le commun des mortels. Enfin, ce n'est pas le commun des mortels, justement. Ils avaient l'habitude d'investir, de donner des conseils immobiliers, des conseils de banque. Tu vois, tu as choisi un entourage qui n'était quand même pas néophyte ou pas trop dans le sport, mais plutôt dans l'entrepreneuriat.
- Speaker #1
Exactement. Pour que j'aie en face de moi des gens qui comprennent un petit peu le risque, l'enjeu qu'il y a autour de ça et qui adhèrent. Il faut toujours réussir à les convaincre. Et pour lesquels c'était un modèle effectivement pas inconnu.
- Speaker #0
et du coup c'est marrant parce que moi c'est la première fois que je peux dire que je suis investisseur dans un projet et moi je l'ai fait parce qu'à l'époque je commençais déjà à me questionner sur le capital versus le travail donc je me suis dit c'est con je travaille, j'ai du TGM je fais du chiffre d'affaires mais je ne place pas mon capital dans d'autres projets et donc c'est à partir de là toi tu as été un de mes premiers tickets d'investissement petit 3000 euros C'est quoi sur une année à 100 000 ou 150 000 euros ? Ce n'est pas grand-chose, mais comme j'en parle souvent, capital travail, ça peut être pas mal de commencer à mettre un petit peu des billes quand tu es freelance ou solopreneur dans d'autres boîtes.
- Speaker #1
Oui, et pour moi, c'est beaucoup. Parce que justement, j'ai réussi à lever 60 000 euros par cette levée de fonds. Et au-delà, évidemment, de l'apport qui était obligatoire et qui a été clé pour moi, J'ai choisi ce format parce qu'en fait, d'avoir 15 personnes qui ont mis quand même des billes, même si c'est entre guillemets 3 000 euros, ça reste une somme. Une quinzaine de personnes qui investissent dans ton projet, c'est une quinzaine de personnes qui vont parler du projet, c'est une quinzaine de personnes qui potentiellement peuvent emmener une, deux, trois, quatre, cinq personnes de son entourage. Et d'un coup, tu as déjà 75 personnes qui peuvent venir du jour au lendemain. quasiment, entre guillemets, gratuitement, qui vraiment te sont emmenés. Donc, il y a vraiment cet esprit de communauté. Et encore une fois, comme tu le disais, j'ai cherché quand même à trouver des investisseurs qui aient un lien avec le projet. Donc, il y a cette entreprise nantaise qui est habituée à créer des lieux de communauté avec des start-upers exactement. Je parle d'ici lundi, pour ceux qui connaissent, mais qui ont des espaces de co-working, ils ont un restaurant, un café. Ils sont habitués à créer des communautés, à créer des lieux. Dans le même état d'esprit,
- Speaker #0
ils ont fait l'apport en industrie parce qu'ils peuvent te présenter les gens avec qui ils font leurs travaux. Je n'ai pas les mêmes lignes sur la bouffe.
- Speaker #1
On a déjà regardé un peu les travaux. On va en parler justement.
- Speaker #0
Ils regardent les restaurants et tout. Donc, ils ont pu t'aider aussi sur ça.
- Speaker #1
C'est ça. Et voilà, la capacité à gérer, animer des communautés, c'est aussi avec eux qu'on a créé des événements. Donc voilà, c'était effectivement hyper pertinent. Ensuite, j'ai des coachs qui sont investisseurs. Donc ça c'est génial. C'est des gens qui sont vraiment en lien et avec qui, du coup, on bosse aussi. Parfois, les programmes sportifs, le matériel, etc. Donc, ça m'aide beaucoup. Et ensuite, évidemment, des solopreneurs qui peuvent m'aider sur des funnels marketing ou d'autres sujets. Mais voilà. Donc ça, vraiment, l'investissement de départ. Pourquoi ? Pour aller financer pas mal de choses.
- Speaker #0
Ça a l'air compliqué, juste pour un néophyte ou un prof de sport ou un cuisinier qui voudrait lancer son resto. C'était accompagné, en fait. tu as un notaire ou un machin qui t'aide. C'est comment ça se passe ? Un expert comptable, ok. Tu as un sort de package, je crois. En boîte, c'est des bruits pour faire un pacte et tout.
- Speaker #1
Tu fais ton business plan, tu as des coûts initiaux, tu as des travaux, donc tu fais ton total. Tu rajoutes un peu de gras parce qu'il te faut une trésorerie de départ et on en reparlera après. Ok. Voilà, tu commences par ça et ensuite, c'est bon, ok. combien est-ce que moi je peux mettre d'apport et combien il va falloir que j'aille chercher.
- Speaker #0
Ça marche. Bon, écoute, est-ce qu'on est au bout ? Donc là, non, 60 000, le prêt plus ton apport plus les invests. Et après, il y avait quoi d'autre ?
- Speaker #1
Et après, il y avait un crowdfunding. Donc là, c'est toujours pareil. Donc, c'est plus connu du commun des mortels. C'est accessible. En revanche, ça prend beaucoup de temps, mais c'est génial aussi parce que là, c'était un moyen. J'ai ouvert finalement en septembre 2024, une période un peu creuse d'été pour communiquer avant l'ouverture. Et donc, je me suis dit comment est-ce que je peux essayer de faire un peu de bruit, avoir mes premiers clients sur une période creuse d'été, estivale. Et donc, je me suis lancée dans l'aventure du crowdfunding et ça a été assez dense parce que je m'y suis prise un peu tard. Mais c'est génial, j'ai plus d'une centaine de personnes qui ont pareil, finalement, investi dans ce projet-là et qui ont été mes premiers clients parce qu'en contrepartie, il y avait des...
- Speaker #0
Et donc, ça t'a rapporté combien à peu près en trésor ?
- Speaker #1
J'avais un objectif de 6 000 euros et je suis allée jusqu'à 8 600, quelque chose. D'accord,
- Speaker #0
ok. Et donc, en contrepartie, t'as proposé quoi ?
- Speaker #1
Des séances, évidemment, pour venir, des packs de séances, des t-shirts. un peu de t-shirt et une soirée d'inauguration qui est un petit peu tardive mais va arriver au beau jour, au printemps.
- Speaker #0
Ça marche. Ok, trop bien. Du coup, j'allais dire ça, ça me fait vraiment penser à la vie du solopreneur. Plusieurs sources de revenus aussi parce que ton projet ne va pas se lancer avec juste un apport ou juste un prêt bancaire. Trop bien. Et trop malin aussi d'avoir impliqué, enfin, trouvé des modes de financement qui permettent de trouver ses futurs clients d'après. Et pas juste du one-shot. Alors, est-ce que tu as un défi à nous lancer sur cette partie ? Peut-être pour ceux qui veulent faire justement un appel aux dons ou un financement participatif pour ouvrir leur lieu ?
- Speaker #1
Oui, je pense que déjà, pourquoi pas créer cette... C'est peut-être plus simple de démarrer justement par du crowdfunding. C'est assez accessible. C'est hyper intéressant pour, encore une fois, créer sa communauté de départ. Donc, et ça se travaille, ça se prépare.
- Speaker #0
combien de temps ça prend ?
- Speaker #1
la version light comme moi je dirais j'ai mis en fait ça va prendre peut-être 2-3 jours pour créer vraiment ta page, bien la Ausha faire les bonnes photos, trouver les bonnes contreparties ça c'est vraiment important hyper important, après c'est beaucoup d'animation
- Speaker #0
Mais du coup, tu vois, entre le début et la fin, c'est quoi ? C'est un mois que je l'ai lancé ?
- Speaker #1
Ouais, il ne faut pas faire plus d'un mois et demi. Ok. Après, il y a un peu de lacisme. Parfait.
- Speaker #0
Bon, allez, on rajoute ça dans votre agenda surchargé de solopreneurs.
- Speaker #1
Liste de cinq contreparties et puis la trame de la page avec l'histoire. Il faut raconter une histoire. C'est beaucoup de storytelling.
- Speaker #0
Putain. Mais super intéressant. Merci pour le tip. D'ailleurs, tu m'as donné l'idée parce que moi, je n'ai jamais fait de crowdfunding. Et là, je suis en train de lever des fonds avec un sponsor pour ma future émission. mon super talk show des solopreneurs et des créateurs de la francophonie.
- Speaker #1
Allez, défi, clavier. Et voilà,
- Speaker #0
je ne vais pas repartir à vide. Je ne vais pas repartir juste avec mon match à la thé de Boulder. Je pense que je vais repartir avec une petite tout doux. Je vous tiens de recourant. Si j'arrive à me lancer dans l'aventure, je vous raconterai ça en public comme d'hab. Bon, écoute, super intéressant ce gros, gros point sur l'argent. Je pense que maintenant, on est rassuré. On peut te contacter aussi. Abonnez-vous à la newsletter. Je vous mets aussi les contacts et un petit peu les sources de Marion pour faire tout ce plan financier. tu m'as dit que tu me partagerais ton... Ton business plan, d'ailleurs, de salle de sport, c'est toujours d'actualité.
- Speaker #1
Oui, les charges que tu as à faire dans tous ces dépenses auxquelles on ne pense pas forcément.
- Speaker #0
Trop bien. Profitez-en avant que je transforme Marion en infopreneur sur comment ouvrir sa salle de sport. Mais elle ne veut pas pour le moment. Elle veut se consacrer à son studio de sport. Que voulez-vous ? Et je te propose qu'on parle dans l'épisode suivant d'un truc super important quand on tient un lieu physique. C'est le multi casqueting. Alors déjà, quand on est solopreneur, c'est ouf le nombre d'activités qu'on fait. mais là moi quand je passe une journée avec toi chez Boulder, j'hallucine. Tu fais des cafés, t'accueilles les gens, t'organises les plannings, on en parle juste après de tout ce qu'il faut imaginer quand on ouvre un lieu