- Speaker #0
Alors moi je dirais que l'état des lieux, de mon point de vue, n'a jamais été aussi catastrophique. Plus le temps passe, et plus je vois que les femmes leaders que j'accompagne, et donc notamment des indépendantes, des solopreneurs, sont de plus en plus en burn-out en fait. Je pense qu'on ne peut pas se passer de prioriser et de planifier pour arriver finalement à faire moins mais mieux. Comment on fait pour garder les choses simples ? Déjà, il y a un truc pour le mindset qui m'aide et qui m'accompagne beaucoup et que je répète sans cesse aux gens avec qui je travaille. Fait est mieux que parfait. Si on se plante plein de fois, c'est qu'on est en train de progresser. Je suis vraiment spécialisée dans l'accompagnement des femmes. Je vois à quel point le rapport à l'argent, à la valeur monétaire, est une problématique. Moi, j'ai envie de dire, quand on valorise bien son travail, les premières fois où on va parler d'une nouvelle offre ou vendre une nouvelle prestat, on doit avoir le cœur qui bat, on doit avoir un peu mal au ventre. S'il n'y a pas ça, c'est qu'on se sous-valorise complètement.
- Speaker #1
Bonjour à toutes et à tous et bienvenue dans ce nouvel épisode du Borde. Alors, quand on est solopreneur, quand on est freelance, indépendant, quand on est à son compte, on a une grosse tentation pour tout faire dans ses journées. c'est de se cramer, de finir complètement épuisé en burn-out. Et pour nous prémunir de ce fléau qui touche tout le monde clairement en ce moment, mais surtout nous quand on est à notre compte et que tout notre business dépend de nous, repose sur nous, j'ai une super invitée à vous présenter. Vous la connaissez sans doute parce que vous avez peut-être écouté son podcast qui s'appelait avant « Femmes ambitieuses » et qui s'appelle maintenant « Sensées » . C'est une star un peu du coaching en France. C'est Jenny Chamas. Bienvenue, Jenny. Bienvenue au Borde.
- Speaker #0
Merci. Bonjour, Flavie.
- Speaker #1
Alors, si vous nous regardez en vidéo, elle a son petit micro de conférencière. En plus, Jenny, j'adore. Je suis très impressionnée. On fait les interviews vidéo. On les publie aussi sur la chaîne YouTube du Borde, le Borde Média. On vient d'avoir 4000 abonnés. Donc, je fais un peu ça ce matin si vous n'êtes pas encore abonné. Allez-y parce qu'il y a aussi les émissions Solo Nation. Enfin, il y a tous les trucs en fait en vidéo. Ça s'écoute bien en podcast aussi. Mais c'est vrai que si vous voulez voir mes invités, nos petites réactions aussi, comment ça se passe quand on enregistre, venez nous voir en podcast vidéo. Alors Jenny, on a beaucoup discuté en préparant cet épisode un peu de l'état d'esprit qu'il faut pour être un solopreneur. Toi, tu accompagnes notamment des femmes dirigeantes de mémoire. Enfin, tu les coaches aussi dans leur carrière et tout. Moi, ça me parle trop parce que j'étais une ancienne dirigeante devenue solopreneur, donc je pense que j'ai coché tous les trucs qui... Tous les red flags des femmes que tu accompagnes, tu sais, vouloir en faire plus, trop, se prouver des choses et tout. Franchement, écoutez, les contenus de Jenny sont hyper intéressants. Et là, on a choisi le sujet du surmenage, de vouloir trop en faire parce que je pense que ça touche un peu tout le monde. Qu'est-ce que tu constates, toi, en fait ? C'est quoi un peu l'état des lieux du côté des indépendants et des entrepreneurs ?
- Speaker #0
Alors moi, je dirais que l'état des lieux... De mon point de vue, il n'a jamais été aussi catastrophique, dans le sens où ça fait huit ans que je dirige Coachapi, et plus le temps passe, et plus je vois que les femmes leaders que j'accompagne, et donc notamment des indépendantes, des solopreneurs, sont de plus en plus en burn-out, en fait. Je pense que c'est un phénomène de société, carrément. J'irais jusqu'à dire ça. Parce que de mon point de vue, il y a énormément de choses qui se sont accélérées. Et puis en plus, il y a en ce moment beaucoup d'instabilité. Donc tout s'accumuler, créer une forme de pression qui est à la fois externe, des choses qu'on ne peut pas contrôler, mais en même temps très interne, et qui... qui amènent à l'épuisement, au burn-out, etc.
- Speaker #1
Je suis contente qu'on parle de ça assez fort, parce que ce qu'on va voir avec cet épisode, c'est qu'on peut reprendre le contrôle aussi sur certaines choses qui nous paraissent complètement hors de contrôle. Et je pense qu'il va nous faire du bien. Pour la petite anecdote, tu vas trop rire, c'est que moi, je suis vraiment un pur produit. À chaque fois que j'ai des invités, vous pouvez me coacher en live parce que je fais tout ce qu'il ne faut pas. Hier, je me suis fait une nocturne d'enfer jusqu'à 1h30 du matin. après avoir gardé mon fils parce que l'école m'a appelé, parce qu'il était malade. Du coup, tu vois, j'ai décalé mon travail, j'ai bossé la nuit. J'adore ça, mais je sais que ça me crame complètement. J'ai fait tout ce qu'il ne faut pas faire. Donc, si tu veux bien, on va décortiquer tout ce qu'on peut faire pour se prémunir, en fait, se préserver. Et tu commencerais par quoi, en fait ? Ça serait quoi ta priorité numéro un ? Alors,
- Speaker #0
la première chose, c'est... C'est vraiment le truc un peu scolaire qui ne va pas plaire à beaucoup d'indépendants, je le sais. Mais je pense qu'on ne peut pas se passer de prioriser et de planifier pour arriver finalement à faire moins mais mieux. Parce que quand on est seul, quand on est seul aux manettes, aux commandes, on a forcément un nombre de périmètres sur lesquels on intervient qui est assez large. Et c'est pour ça aussi qu'on peut se retrouver très, très vite débordé. Donc, je pense qu'il faut avoir beaucoup de clarté, en fait, sur, OK, qu'est-ce qui, dans ce que je fais, crée le plus de valeur ? Qu'est-ce qui est vraiment important ? versus ce qui est nice to have. Donc, nice to have, c'est sympa, c'est joli, ça a l'air cool, mais en fait, ce n'est pas essentiel. Et moi, il y a une question que j'adore me poser et je pense, enfin, une phrase que j'adore dire qui me vient justement de mon expérience passée en entreprise, c'est comment on fait pour garder les choses simples, keep it simple. Et toujours se poser cette question-là. Donc moi, j'observe qu'il y a beaucoup de solopreneurs et d'entrepreneurs qui se disent « c'est bon, moi je m'organise comme je veux, etc. » Mais du coup, quand je leur demande « ok, mais quelles sont tes priorités ? » Mais pas les 10 priorités, juste 3 priorités. En fait, j'ai du mal à obtenir une réponse claire. Et souvent, les priorités ne reflètent pas le temps passé dans la semaine. donc moi je dirais vraiment Il y a deux choses à faire. La première chose, c'est de définir ses priorités. Alors, les priorités peuvent varier selon les semaines, selon même les jours, selon les trimestres, les années. Donc, ça, c'est une question à se poser. OK, non, mais bon, ce mois-ci, c'est quoi mes priorités ? Qu'est-ce que je veux accomplir ? Et du coup, aujourd'hui, ça donne quoi ? C'est quoi ma priorité ? Et puis ensuite, le deuxième point que je sais que beaucoup de gens détestent, c'est en fait, comment je m'assure ? que concrètement, ça va arriver. Donc, quand est-ce que je vais le faire, en fait ? Et donc là, on en vient à la planification. Et juste une note sur la planification, j'ai été pendant des années un peu une ayatollah de « il faut tout planifier » . Aujourd'hui, j'ai un regard un petit peu différent là-dessus. Je pense que ce qui est essentiel de planifier, c'est vraiment les trucs ultra importants. Et après le reste, justement, c'est à cet endroit-là qu'on peut se laisser la latitude ... de la liberté du soloprenariat, de se dire, j'ai fait ce qui était le plus important, et le reste, peut-être que je vais m'organiser différemment, là, je ne vais pas le faire maintenant, parce que ça ne m'inspire pas, mais je le ferai un petit peu plus tard. Et donc, en fait, c'est d'oser cet équilibre, qui est à la fois s'engager envers soi-même pour être sûre que l'essentiel est bien sur la table, sans s'être cramé jusqu'à deux heures du mat. Et puis, pour le reste, on se laisse un peu plus de souplesse, on marche peut-être plus à l'envie, à l'intuition. Voilà.
- Speaker #1
Forcément, ça résonne énormément tout ce que tu dis. J'ai plein de petites anecdotes à te raconter. Vous racontez aussi. Vous me raconterez en commentaire d'ailleurs ce que ça vous inspire. Tu vois, moi, je teste tout le temps des trucs aussi pour trouver mon modèle. Je pense que je suis quand même mieux organisée que quand j'étais corporate, bizarrement, parce que j'ai compris cette histoire d'énergie en fait, qu'on est vraiment hyper centraux parce que si tu... Si tu es fatigué, tu crames une journée, tu ne peux rien faire, tu réfléchis à rien, tu as 12 onglets ouverts dans ta tête, ça ne marche pas. Alors là, par exemple, moi, je refais du time tracking en ce moment, alors que je n'ai plus de mission freelance. Mais ce n'est pas pour traquer mon temps facturable, c'est pour traquer à quoi j'alloue mon temps. Et je fais des grands blocs, en fait. Moi, j'ai mes quatre piliers de la scalabilité. Donc, l'expertise, c'est là où je vends mon temps, je fais du coaching et tout ça. En gros, c'est de l'accompagnement. Le média, c'est tout le... création de contenu, etc., que je fais pour faire connaître mon activité. Le produit, c'est est-ce que je construis mes produits, est-ce que je les améliore, est-ce que je les vends ? Et puis la communauté, c'est toute la relation que j'ai avec mes clients, mes pairs et tout. Bon, voilà, moi, c'est mon framework à moi et du coup, c'est rigolo parce que je me mets du toggle et je vois un peu, par exemple, si je me dis je lance un nouveau produit et qu'en fait, toute la semaine, j'ai fait des podcasts, il y a un problème. Et donc, ça m'aide aussi à canaliser les activités que j'adore faire mais que je fais trop. Et puis, à m'assurer d'avoir du temps. Donc, voilà. Et après, le deuxième truc qui a résonné, c'est quand tu as dit les multiples priorités. Moi, j'ai fait un exercice qui m'a fait vraiment tilt. Je suis dans un membership américain de créateur et j'ai un appel d'une demi-heure par trimestre avec le super gars qui a créé ce truc-là. Et du coup, je me suis dit, je vais faire un one-pager pour lui dire c'est quoi mes priorités de l'année. Et en fait, faire rentrer sur une page propre, tu vois, pas trop énorme pour que le mec, on a une demi-heure, le mec, c'est un Américain, tu sais, ils sont plus à cheval que nous sur les horaires et tout. Eh ben, je me suis dit, j'ai trop de trucs, et donc, j'ai simplifié à fond. Donc, j'ai mis trois bullet points. Et le mec, quand il a vu ma feuille, il m'a dit, je pense que tu te doutes de ce que je vais te dire, mais en fait, tu ne peux pas faire ces trois trucs-là dans la même année. Voilà, joke. Donc, même quand tu simplifies, un regard extérieur est quelque part plus tolérant aussi que nous vis-à-vis de nous-mêmes. En fait, mes trois trucs, c'était genre... Rendre mon truc méga scalable, prendre 12 semaines de vacances et faire du surf et organiser un énorme événement. Donc, il a vu les quatre trucs et il a fait, tu vas devoir choisir peut-être deux ou trois trucs sur les quatre.
- Speaker #0
Oui, je pense que c'est une parfaite illustration de ce qui est vraiment réaliste. C'est-à-dire que là, ce que tu donnes, ça te demande beaucoup de temps. Et je pense qu'en fait, il faut vraiment confronter. les priorités qu'on a envie d'avoir à la réalité de en fait j'ai quoi 8h par jour, si je bosse 8h par jour et combien de jours je bosse par semaine tu vois et c'est vraiment se poser des questions ultra pragmatiques parce que sinon c'est sans cesse des attentes déçues donc on fait à la fois beaucoup donc on se crame mais en plus sans se satisfaire puisqu'on n'arrive jamais au bout de ce qu'on aimerait faire et donc ça crame émotionnellement
- Speaker #1
des 8 heures dans la journée. Parce qu'en fait, déjà, moi, mes journées, elles ne font pas 8 heures. Elles font genre 5 heures, 6 heures, parce qu'après, il y a les enfants, le machin, le sport et tout. Et donc, clairement, je pars sur deux blocs de temps de 4 heures qui sont complètement faux. Finalement, je n'en ai qu'un bloc de temps de 4 heures.
- Speaker #0
Oui. Et donc, essentiel, tu vois, ce pragmatisme. Et je pense que ta technique du time blocking est excellente. Il y a un truc que j'aimerais ajouter sur ce point. Je pense qu'il y a aussi un phénomène de bien connaître son chronotype pour vraiment bien prioriser et planifier. Par exemple, il y a un bouquin qui s'appelle « Quand » de Michael Broome où on peut faire un test sur nos habitudes de vie qui nous donne un éclairage sur quand est-ce qu'on est le plus efficace dans la journée, quand est-ce qu'on cale les rendez-vous avec les autres ou quand est-ce qu'on cale des temps de création. Je sais que moi, c'est quelque chose que je recommande beaucoup, que j'applique moi-même. Moi, je suis un lion, je me lève hyper tôt, je fais tous mes rendez-vous le matin et l'après-midi, je suis bonne pour créer mes contenus. Je pense que c'est aussi ça, c'est bien se connaître pour adapter ses priorités et son planning à ses besoins.
- Speaker #1
Mais tu as raison et moi, tu sais, je vais même plus loin dans le podcast. Je dis aux gens, il faut adapter son business model aussi à ce qu'on aime faire. Et tu vois, moi, j'aime bien geeker sur des trucs, tranquille, sans être dérangée, la nuit. Donc, pour moi, un business model de création de contenu, de membership, de formation en ligne, c'est parfait. Parce que tu vois, c'est asynchrone, voire même écrire des newsletters. Là où, par contre, donner des conférences, j'ai fait la tentative de me former sur ça. Et en fait, tout de suite, pour dommage, j'avais déjà dépensé l'argent. Je me suis dit, en fait, ce n'est pas du tout pour moi. Je vais devoir faire le lion, partir à 6 heures du mat, prendre des avions, etc. m'habiller, me préparer, être au taquet à 8h du mat, un truc corporate, c'est pas du tout adapté, donc t'as raison de le dire, on va en parler dans l'épisode, mais il faut vraiment choisir ses moments. Et peut-être pour terminer, moi je vais, je rebondis sur ton point de priorité mensuelle, ça c'est aussi un truc qui m'aide énormément. Maintenant j'arrête tous les trucs trop sophistiqués, les time blocking, les machins, je me dis Flav, le mois commence, c'est quoi ton unique priorité ? Souvent c'est une priorité commerciale, par exemple je veux vendre, je sais pas moi, je veux vendre l'incubateur solopreneur, bon ben go ! Et en fait, j'essaye de tout articuler autour de ça. C'est bête, mais créer des podcasts qui ont un rapport avec ça. Parce que des fois, je créais des podcasts qui n'avaient aucun rapport. Ou alors, je me lançais dans des projets qui étaient sur un objectif à 12 mois, mais qui n'avaient aucun lien commercialement là. J'appelle ça les campagnes militaires, parce que ça a le mérite de reconcentrer quand tu es un peu éparpillé, tout azimut. Donc voilà. Si tu as un petit conseil, défi à nous donner sur cette partie, avant qu'on passe à la suite de toute la technique stratégie anti-surmenage, ce serait quoi, Jenny ?
- Speaker #0
Oui. Alors moi, du coup, je donne un défi qui est un exercice à l'écoute de ce podcast, de se poser 10 minutes et de se poser la question, quels sont sur le mois, le trimestre, donc là, choisir ce qu'on veut, les trois priorités qu'on a. Et là, j'ai envie de vous dire, incluez le pro et le perso, parce que souvent, on met trois priorités pro, mais en fait, on ne se rappelle pas qu'il y avait aussi tout le perso. et de faire l'exercice en suivant, de dire, OK, ces trois trucs, déjà, est-ce que c'est réaliste pour ce mois-là ? Combien de temps ça me prendrait ? Et est-ce que ce que j'ai planifié ce mois-ci reflète mes priorités ? Et si ce n'est pas le cas ? Alors, il faut changer le planning. Ou alors, il faut peut-être réduire le nombre de priorités. Enfin, là, voilà, ça va être un élément de mesure. Donc, les trois priorités et le mettre en rapport avec le planning.
- Speaker #1
Hyper intéressant. Et c'est vrai que changer son planning, enfin, tu vois, adapter son agenda en fonction de ses objectifs, c'est hyper clé. Les Américains, ils disent « time is a budget » . Donc ça, j'adore aussi. Je trouve ça très parlant. Comme si tu veux être millionnaire demain, si tu laisses toute ta thune sur ton compte courant, que tu ne fais rien, que tu ne fais aucun placement, c'est pareil, tu as ton budget temps, tu le places sur quoi pour que ça te rapporte demain ? Où est-ce que ça a le plus de rentabilité ? Je sais que peut-être que tu n'aimeras pas trop ce mot parce que l'obsession pour la rentabilité, c'est ça aussi qui nous fait nous surmener. Mais bon, si déjà ça peut nous éviter de bosser comme un poulet sans tête 70 heures par semaine, on va peut-être faire les choses étape par étape. Et d'ailleurs, en parlant de ça, je te propose qu'on passe à un deuxième conseil qui est fondamental pour les entrepreneurs. C'est comment gérer son perfectionnisme. Allez, la masterclass de Jenny, c'est tout de suite. Bon alors Jenny, gros, gros dossier numéro 2. Après les priorités et le temps de travail, le perfectionnisme. Alors là, c'est vraiment, je pense, l'ennemi numéro 1 à abattre. Je sais plein de... de solopreneur. Moi, je vois à quel point ça bloque les gens sur, je ne sais pas, réfléchir pendant six mois avant de lancer leur premier épisode de podcast, ne pas oser contacter un client. Quelles sont tes armes fatales pour nous aider à nous départir de ce perfectionnisme ?
- Speaker #0
Alors bon, moi, en tant que coach, forcément, mes armes fatales, elles sont de deux sortes. La première sorte, c'est vraiment le mindset, c'est-à-dire ce qu'on se raconte. Et la deuxième sorte, c'est les conseils pragmatiques de mise en action. Donc déjà, moi, il y a un truc pour le mindset qui m'aide et qui m'accompagne beaucoup et que je répète sans cesse aux gens avec qui je travaille, fait est mieux que parfait. Ce n'est pas la peine d'avoir pondu tout le produit avant de le vendre, surtout si c'est un service ou une formation en ligne. Moi, j'accompagne des solopreneurs qui peuvent, par exemple, passer des heures à construire un devis d'une prestation qu'ils ont déjà effectuée par ailleurs pour d'autres clients. Bon, pour moi, ça, c'est du perfectionnisme pur et dur. Ou alors, relire dix fois ses emails, enfin bon, ou ses prêts, etc. En fait, il y a un moment, quand on est entrepreneur, on vit de ce qu'on fait. Donc, posez-vous la question, quand vous passez autant de temps sur un micro-truc, en fait, combien vous gagnez ?
- Speaker #1
Oui.
- Speaker #0
parce qu'en fait, c'est une réalité très, très concrète. Et surtout, quand on est perfectionniste, le problème, c'est qu'on peut avoir tendance à procrastiner. Or, si on accepte de faire les choses à 80 % parfait, ce qui, en général, fait gagner la moitié du temps, c'est-à-dire qu'on divise le temps par deux.
- Speaker #1
Oui, c'est le dernier kilomètre qui est horrible, en fait. Exactement.
- Speaker #0
Quand on fait ça, on a le temps de tester beaucoup de choses. Et donc, de s'apercevoir très vite qu'est-ce qui fonctionne, qu'est-ce qui fonctionne moins bien. Et en fait, pour moi, c'est la clé du succès. C'est-à-dire que si on se plante plein de fois, c'est qu'on est en train de progresser. Et pour se planter plein de fois, il ne faut pas être perfectionniste.
- Speaker #1
Ce que tu dis, ça me fait trop penser. J'ai invité Aline, The Bee Boost, aussi dans un épisode. On a parlé du mindset pour faire un million. Et en fait, il y avait vraiment la notion de gérer l'échec complètement différemment, c'est-à-dire presque de le rechercher. Et je pense que ça peut être une astuce. Alors moi, je ne suis pas perfectionniste, mais je suis quand même bonne élève. Donc, c'est quand même un peu un dérivé, non ? Comment tu qualifierais ça ?
- Speaker #0
Oui, oui, moi, j'appelle ça le syndrome de la bonne élève. Et finalement, le syndrome de la bonne élève, il y a quand même un petit côté perfectionniste. Après, on va dire qu'il y a un baromètre perfectionniste.
- Speaker #1
Mais en tout cas, j'avais vraiment peur de ça. Et ce qui m'a aidée, c'est ce que tu dis, c'est de… D'assumer. Moi, en fait, un des trucs qui m'a aidée, c'est de faire du building public, donc de construire mon business en public et de dire aux gens, bon, ce n'est pas fini, soyez tolérants parce que je suis solo. Moi, je dis souvent aux gens, je le re-répète, parce que des fois, les gens projettent des attentes qui sont parfois irréalistes sur moi. Et je leur dis, tu te rappelles que je suis solopreneur, en fait, je n'ai pas d'assistant, je n'ai pas de community manager. Tu vois, typiquement, par exemple, je ne réponds pas du tout à tous mes messages dans mes MP, DM de réseaux sociaux. c'est impossible euh Parce que, en plus, et je n'ai même pas mis une personne pour ça parce que ça me coûterait, je ne sais pas combien, tous les mois pour répondre. Donc, voilà, je me suis libérée un peu de cette contrainte. Et donc, en disant aussi que je suis solo-preneur, c'est une façon de combattre mon syndrome de la bonne élève où je me dis, comme les gens savent que je suis seule, ils sont plus tolérants sur mes erreurs. Et effectivement, des fois, je lance des trucs. Il y a des gens qui disent, tiens, il y a une faute là dans ta page de vente ou tiens, tu as oublié le lien, le lien ne marche pas. Donc, merci à vous si vous faites partie de la team Sniper Oeil de Lingue Donc voilà, moi, c'est ma petite astuce pour combattre ça, c'est de me dire je m'assume et euh Je me rappelle un jour, j'avais eu un conflit dans mes équipes quand j'étais en corporate avec une personne dans mon équipe qui était très, très perfectionniste. Et moi, je lui ai dit, écoute, moi, je lance les trucs vite. Donc, on est un peu irréconciliables sur le truc. Donc, moi, ce sera Jean-Michel imparfait. Mais tu vois, sans toi libre de corriger les 20% qui restent, en fait, une fois que c'est lancé. Mais on a dû avoir cette conversation parce que sinon, on se faillitait, en fait.
- Speaker #0
Après, c'est génial parce que ça peut aussi très bien se... compléter. Donc, il faut de tout pour faire un monde. Mais ce qui est sûr, c'est que je pense que le perfectionnisme, c'est quand même issu d'une construction sociale. Donc, ça ne s'en va pas en deux minutes. Mais quelque part, je pense qu'il faut célébrer. Déjà, il faut en prendre conscience et célébrer à chaque fois qu'on a réussi à faire un truc sans se prendre la tête mille fois et sans ruminer la phrase, la relire, etc. Et se lancer des micro-défis. Je pense qu'on arrête d'être vraiment perfectionniste dans l'action. Donc, c'est vraiment un truc de se dire, ok, c'est quoi mon objectif ? À quel point il est important pour moi cet objectif ? Et est-ce que je suis prêt, prête, à lâcher sur certaines choses pour l'atteindre ? Et donc, plutôt que d'essayer de corriger un défaut qu'on peut avoir, on va se concentrer sur ce qui nous fait rêver, en fait, ce qu'on veut atteindre. Et si on sait que le perfectionnisme, en fait, c'est un... une barrière, ça nous empêche, ça nous ralentit. Alors là, ça devient intéressant d'aller se challenger. Et moi, il y a un truc que, en fait, quand j'étais solopreneur, avant d'avoir une équipe, et c'était pendant le Covid, j'avais beaucoup moins de temps parce que j'avais beaucoup, beaucoup de boulot. Mon business a explosé à ce moment-là. Mais j'avais mes enfants à la maison. Mon mec, il travaillait comme un malade. Et donc, on se donnait des tours de garde. Et donc, je travaillais 60% du temps habituel. Mais sauf que j'avais exactement le même nombre de choses à faire et que moi, j'avais quand même le sentiment d'avoir déjà réduit à l'essentiel. J'ai appliqué un truc que je conseille à tout le monde parce que ça a marché. En fait, je me suis dit, OK, je n'ai pas le choix. Je ne peux pas enlever des trucs parce que j'avais déjà réduit à l'essentiel. Et donc, ce que j'ai fait, c'est que tout ce qui pouvait se faire en deux fois moins de temps, j'ai coupé dans mon agenda et j'ai dit, Le mail, habituellement, je prends une heure pour l'écrire. Là, je vais prendre 30 minutes. La réunion qui doit durer 45 minutes, en fait, elle va prendre 20 minutes. Que des trucs comme ça. Et en fait, ça a été une expérience de malade parce que je me suis aperçue que du coup, j'étais beaucoup plus focus, beaucoup plus efficace. Et en fait, j'ai gardé cette habitude.
- Speaker #1
C'est ça.
- Speaker #0
Donc, c'est la bonne chose.
- Speaker #1
C'est exceptionnel et je pense... tu vois la réflexion que je me fais, donc moi dans l'incubateur solopreneur il y a un format en ligne, les gens viennent au live tous les vendredis mais il y a aussi un format bootcamp où j'accompagne les gens pendant trois mois intenses et je pense que c'est pour ça que j'aime bien cette pédagogie c'est que le bootcamp c'est vraiment ça c'est que tu bourras craquer de trucs à faire en mode un peu défi et si tu veux rentabiliser ton bootcamp tu dois les faire dans les trois mois et pas procrastiner et donc ça te pousse dans tes derniers retranchements de soit je perds mon argent parce que je fais pas les trucs, soit je le fais et Merci. Par contre, je le fais et j'accepte que ça soit un peu pourri. Et donc, c'est comme ça que les gens vont sortir leur newsletter, lancer leur premier produit, oser faire leur première masterclass pour vendre leur offre. Et voilà, je sais combien c'est douloureux parce que je ne le vois plus trop chez moi, mais je le vois maintenant chez mes alumnis. Des fois, ils souffrent. Ils me disent « Flavie, t'abuses. » Alors, écoute, si tu as envie de tester, c'est un safe place là maintenant pendant trois mois. Et en fait, qu'est-ce qui se passe ? C'est qu'ils se rendent compte qu'après, il n'y a pas mort d'homme. je sais pas euh Le truc qu'ils ont lancé, les gens ne les ont pas hués. Personne n'a vu leur podcast parce que le temps de grandir un podcast, tu sais ce que c'est. Toi, tu es passé par là, tu as un énorme podcast. Donc voilà, le perfectionnisme se combat. Alors avec quoi on peut repartir comme peut-être challenge un petit peu pour nous bouger sur ce sujet ?
- Speaker #0
Le challenge que je propose, c'est exactement celui que j'ai moi-même appliqué. Je vous propose de choisir... peut-être deux choses que vous avez l'habitude de faire de façon récurrente et de vous proposer cette semaine de diviser le temps par deux. C'est-à-dire que vous allez prendre deux fois moins de temps pour faire cette chose-là et de vous promettre, vous mettez un chrono, que c'est fait. Quand ça sonne, c'est fini et paf, ça y est. Et puis, du coup, observer ce qui se passe. Parce que moi, ce que j'ai appris avec ça, c'est qu'en fait, parfois, on peut même être surpris parce que les gens adorent quand même ce qu'on fait. Alors qu'on y a passé deux fois moins de temps.
- Speaker #1
Exactement. On n'est pas à l'abri d'une bonne surprise. Et en fait, ça, c'est vraiment un syndrome que je vois surtout chez les freelancers. Encore plus. Solopreneur, déjà, tu passes un cap où tu as tellement de trucs à faire que tu commences à être un peu sloppy, t'es obligé. Freelance, la surqualité, la surqualité. Les mecs, ils vendent. Deux jours, il bosse quatre jours pour les clients. Donc là, stop. Moi, j'appelle ça le, je ne sais pas quoi, le pareto du freelance. C'est qu'en fait, finalement, c'est même 20% de ta mission qui va compter le plus pour ton client. Tout le reste, c'est un peu des trucs que tu fais pour te rassurer. Donc, je pense que ça va faire vraiment du bien. Racontez-nous si ça vous parle en freelance, ce côté oser stopper et puis passer à autre chose et se surprendre parfois parce que nos clients adorent ça. Allez, justement, puisqu'on parle de savoir bien valoriser son travail, ça, c'est le troisième point que tu nous proposes. pour combattre ce perfectionnisme, pour combattre ce surmenage et peut-être aussi pour se rassurer puisqu'on a de la valeur. Donc, on va apprendre à se la réapproprier avec cette troisième partie. C'est parti ! Alors Jenny, là tu me disais, on a quand même aussi un gros sujet sur la valeur de notre travail. Parce qu'en fait, on travaille, on travaille, on travaille, on empile, on empile. Mais pourquoi ? Qu'est-ce que ça veut dire ? Est-ce que ça veut dire qu'on n'est pas assez ? On n'est pas assez bon ? C'est le syndrome de l'imposteur. Qu'est-ce qui fait qu'on doit se crever comme ça pour penser mériter notre salaire, notre TGM ?
- Speaker #0
Moi, je pense encore que ça vient d'un manque de confiance, de ce sentiment d'imposture. Moi, je suis vraiment spécialisée dans l'accompagnement des femmes. Et donc, je vois à quel point le rapport à l'argent, à la valeur monétaire, est une problématique. énorme. Je ne compte plus le nombre de coachings que j'ai dû faire ces huit dernières années pour que les gens s'augmentent. Augmentent leurs tarifs, facturent les jours effectués. Parce que ça, c'est juste un truc banal, j'ai envie de dire. Le fait de ne pas facturer des heures alors qu'en fait, elles ont été faites. Donc, je pense que ce n'est pas la peine de se flageller si on fait ça. On peut se dire que c'est quand même très commun, donc ce n'est pas grave. Maintenant, moi, j'ai plus envie de vous tourner vers l'action et comment je fais pour valoriser mon travail. Et moi, je vous dirais, en fait, déjà, quand on est solopreneur, quand on est freelance, c'est parce qu'on a une folle envie de liberté. On a envie de faire ce qu'on kiffe et on a envie d'être son propre patron et de flexibilité. Bon, ça, ça marche. s'il y a rémunération en échange. Sinon, ça ne marche pas ce modèle. Donc, ça veut dire qu'il faut aller chercher la REM. Comme vous êtes seul et que vous n'avez pas la capacité de vous multiplier, à un moment donné, en fait, moi je suis une partisane de fixer des tarifs qui permettent, en fait, qui sont cohérents avec la vie qu'on veut mener. Donc, bien sûr, ça doit être cohérent avec la valeur de l'expertise qu'on apporte, évidemment, mais pas seulement. En fait, quand on pense son prix, son tarif, etc., on pense expertise, on pense marché, mais on pense aussi à, OK, mais concrètement, moi, à la fin du mois, j'ai besoin de combien ? Je veux vivre comment ? À quoi ça ressemble ?
- Speaker #1
Surtout que c'est, pardon, je te coupe deux secondes, c'est plus facile. De fixer un prix élevé et ensuite d'aller se former, de rajouter du service, de voir tout ce qu'on peut rajouter pour justifier ce prix élevé, que de vendre un truc bas et ensuite de trouver plein de clients pour acheter ce prix bas. Tu vois ce que je veux dire ? Il y a le petit côté, oui, si ta vie de rêve, elle nécessite que tu fasses les fameux 10K par mois, ok, fixe-toi 10K, mais va chercher par contre une expertise pointue qui va justifier ces 10K. Et ça, ça se travaille, c'est du travail sur soi, c'est du travail sur son offre et tout.
- Speaker #0
Oui, ça se travaille. Et puis, moi aussi, mon expérience m'a montré que, quel que soit le tarif, il y a toujours en face, les prospects en face vont toujours… Même avec un tarif bas, les gens peuvent hésiter et dire « Ah, c'est cher » . Donc en fait, il y a un moment, moi j'ai envie de dire, quand on valorise bien son travail, les premières fois où on va parler d'une nouvelle offre ou vendre une nouvelle prestat, on doit avoir le cœur qui bat. On doit avoir un peu mal au ventre. S'il n'y a pas ça, c'est qu'on se sous-valorise complètement.
- Speaker #1
Super intéressant ça, ce feeling, un petit peu les papillons dans le ventre. Et pour rebondir sur ce que tu disais, j'ai une petite anecdote quand même là, c'est incroyable. Quand j'ai vu ça, je me suis dit non mais c'est ouf. Dans l'incubateur solopreneur, donc là, tu vois, c'est mon membership annuel. En fait, c'est un incubateur en ligne et tout. Maintenant, j'ai 273 incubés cette année. C'est un abonnement annuel. Et j'ai fait des prix du très, très bas quand je l'ai lancé il y a deux ans. Genre, c'était 200 euros l'année. Ah, maintenant, c'est 1200 euros l'année. Eh bien, figure-toi qu'il y a une enquête de satisfaction dans laquelle je demande aux gens est-ce que tu as le sentiment d'en avoir ? plus que pour ton argent ou plus que ton argent ou moins que ton argent, tu vois, plus ou moins de valeur par rapport à ce que tu as payé. Eh bien, tous les gens qui ont payé plus cher ont le sentiment d'en avoir pour leur argent et plus. Et finalement, j'ai eu genre deux réponses sur 30 qui étaient genre plutôt moins et c'était des personnes qui avaient eu des tarifs ultra-discontés. Donc, voilà, comme quoi, il n'y a pas de mystère et vraiment ce côté moins je paye, moins je suis satisfait. On le voit vraiment chez les clients problématiques.
- Speaker #0
Et souvent, plus je suis exigeant. Parce qu'il ne faut pas perdre de vue que quand on paye un service digne de ce nom, mais quand on paye cher, ça va avec une confiance. C'est-à-dire qu'on donne notre confiance en se disant « je vais m'offrir un service de qualité et je fais confiance à la personne en face » . Et je pense qu'en plus, pour un freelance, un solopreneur, c'est génial d'avoir des clients qui vous font confiance parce que c'est un kiff de travailler comme ça. Donc, c'est vraiment pour moi un cercle vertueux. qui nécessite de travailler sur soi. Nous, on a chez Coach Happy une formation en ligne qui s'appelle « Savoir vendre sa valeur professionnelle » . C'est vraiment ces six semaines pour se former et apprendre à se valoriser, que ce soit à la fois d'un point de vue mindset, émotionnel, mais aussi très concrètement pragmatique. Quel prix ? Comment je me vends ?
- Speaker #1
C'est une sphère complémentaire. Et d'ailleurs, il faut absolument que je te pose une question, Jenny. c'est Comment on fait justement pour ne plus vendre son temps ? Parce que tu sais, moi, c'est mon gros credo. Enfin, au début, tu vends ton temps parce que tu ne sais pas ce que tu vends. Après, je conseille de faire des offres, des produits, de décorréler parce que je trouve que c'est très pernicieux ce côté. Du coup, sinon, plus je bosse, plus je gagne d'argent. Donc forcément, je finis en burn-out parce que je dis oui à tous mes clients. Est-ce que tu aurais un petit conseil à nous donner pour qu'on arrive à faire un shift mental sur ça ?
- Speaker #0
Oui. Alors, pour moi, c'est vraiment… En tout cas, moi, c'est comme ça que je l'ai appliqué en tant que coach. donc j'aurais pu vendre mon temps. Mais moi, j'ai toujours vendu des programmes, en fait, et des forfaits. Et donc, en fait, la façon dont je vois les choses, c'est que ce que je vends, c'est une proposition de résultat avec des moyens mis en œuvre, sans parler de temps passé. Et donc, d'ailleurs, mon assistante qui est freelance, c'est un peu ce qu'elle fait aussi avec moi. Elle me vend une prestat. Donc, je sais c'est quoi le résultat de la prestat chaque mois. Et je sais à peu près quand est-ce qu'elle bosse, mais on ne parle pas d'horaire. Il n'y a pas d'heure, en fait. Elle, elle s'organise comme elle veut. Mais moi, je sais que je peux l'appeler, par exemple, le jeudi après. Je pense que ça, c'est parfait. Parce que ça permet de ne pas corréler à l'heure faite, mais on corrèle au résultat.
- Speaker #1
Non, mais bien sûr. Pour moi, de toute façon, le conseil que je donne, c'est un peu basique, c'est un peu concombre, mais... Je me suis rendu compte qu'en fait, personne ne le faisait. Quand tu es freelance, pour moi, tu devrais acheter un freelance, une prestation en freelance à quelqu'un, pour comprendre à quel point c'est absurde le TJM. C'est-à-dire qu'en gros, plus la personne est lente et prend du temps, plus tu payes. Ce n'est pas possible. Ce n'est pas du tout rassurant, parce qu'en plus, tu ne sais pas combien tu vas payer et tout. Et moi, maintenant, tous les freelancers avec qui je bosse, on a un forfait, un abonnement mensuel, avec des trucs qui sont faits. Il y a des mois, ça dépasse. Des mois, ils font moins de trucs, mais je m'en fiche. Mon but, c'est juste de délivrer mes podcasts. C'est essentiellement là que j'ai des dépenses. Trop bien pour ce shift, parce que c'est vrai que ça, c'est quand même le premier truc à enlever pour garder du temps et pour ensuite pouvoir travailler sur améliorer son offre, monter ses prix. Alors, qu'est-ce que tu nous donnerais comme petit défi sur cette partie de mieux valoriser notre travail ?
- Speaker #0
Eh bien, moi, je dirais, pour toutes les personnes qui estiment aujourd'hui qu'elles sous-valorisent leur travail, cette semaine, je vous propose un défi qui est… de vous mettre dans une situation liée à l'argent où vous allez avoir ces fameux papillons dans le ventre dont on parlait tout à l'heure. Donc, exemple très concret, si vous avez l'habitude de ne pas facturer toutes les heures que vous faites et que vous facturez à l'heure, cette semaine, vous allez facturer toutes les heures. Si vous ne marchez pas à l'heure, mais que là, vous proposez un forfait sur une prestat, vous allez augmenter le prix de 20 % sans vous poser de questions et vous allez envoyer le devis. Voilà. Ça, c'est si vous estimez qu'aujourd'hui, vous ne vous faites pas payer à la juste valeur de ce que vous délivrez.
- Speaker #1
Écoute, je pense que c'est un conseil qui va s'appliquer à 90 % des auditeurs et auditrices à la louche. Et effectivement, ça a un peu à voir aussi avec le rapport à l'argent. J'ai fait un super épisode avec Marie Roussel sur le rapport à l'argent. Je vous conseille de l'écouter aussi parce que... Et forcément, suivant les discours avec lesquels vous avez été bercés aussi, peut-être qu'on vous a dit que gagner de l'argent, ce n'était pas bien, un truc comme ça. Moi qui suis fille de fonctionnaire, j'ai un peu ce petit côté où ça n'est pas trop dépassé. Il ne faut pas être flamboyant, il ne faut pas être flambeur, etc. Donc, je pense que ça m'avait un peu limitée. Et quand j'ai vu les solopreneurs qui faisaient genre, « Ouais, moi, je fais un million comme ça » , j'étais là, « Ah ouais, d'accord. OK, il faut que je passe une barrière mentale. » Flav, tu n'étais pas prête à entendre ce vocabulaire. Bon, écoute, parfait. Ce que je te propose, c'est qu'on regarde un peu, Jenny, une autre barrière mentale, mais énorme chez nous, les solos, c'est oser déléguer, oser s'entourer, oser commencer à se faire épauler dans son métier solo. Et ça, c'est un gros dossier et on en parle tout de suite. Alors, Jenny, tu nous l'as gardé presque pour la fin de l'épisode, tellement que c'est un gros dossier, se faire aider. quand on est solopreneur, freelance. Quel est ton point de vue sur la chose ? Qu'est-ce qu'on peut faire pour travailler le côté « je dois tout faire, c'est moi le cerveau dans l'opération, je suis seule au monde, je n'ai pas d'aide » . Qu'est-ce qui pourrait nous décoincer un peu cette partie-là ?
- Speaker #0
En fait, je pense que décoincer cette partie-là, c'est peut-être penser à « qu'est-ce qui se passerait si je m'autorisais à penser différemment ? » Ce qui se passerait probablement, c'est que déjà, je ferais davantage de choses que je kiffe. Peut-être que je gagnerais aussi plus d'argent. Ou alors, j'aurais plus de temps, plus de liberté. Parce qu'au fond, je pense que quand on est solopreneur, vraiment la limite du fait d'être seul, c'est cette limite de vouloir absolument tout faire et tout couvrir. et du coup de passer du temps là où on ne crée aucune valeur. Et donc, c'est coûteux à la fois en temps, en argent et aussi émotionnellement parce qu'en général, c'est des trucs qu'on n'aime pas faire. Donc, c'est vraiment très coûteux en réalité. Donc moi, je conseille vivement de s'entourer et il y a différentes façons de s'entourer. Et je pense que là, c'est vraiment qu'est-ce que je trouve qui me parle. Est-ce que je m'entoure d'un écosystème d'autres solopreneurs et quand je travaille sur une prestat, en fait, je ne fais que ce sur quoi je suis bon, mais en fait, du coup, je fais travailler un pote et on fait la prestat ensemble ? Ou est-ce que je reste le lead, quoi qu'il arrive, mais je délègue en fait certaines choses, comme toi, tu délègues ton podcast en fait, je délègue certaines choses sur lesquelles vraiment j'ai... aucune valeur ajoutée,
- Speaker #1
j'aime pas ça et je paye des prestataires en fait pour le faire tu vois un petit truc qui m'a aidé à identifier ça parce que je pense qu'on le sent quand on le fait tu vois on passe un sale quart d'heure quoi quand on est en train de passer une semaine de merde parce qu'on fait un truc qu'on devrait pas faire, on le sent puis après on oublie et donc au moment de débourser de l'argent on est là, bon non c'est bon, je vais le faire moi-même, et moi un petit truc mon time tracking, j'ai un hashtag délégable Merci. et dès que sur le moment je fais un truc merdique je me dis mais je devrais pas faire ça je ne sais pas comment on fait et tout je mets hashtag délégable comme ça tête reposée un mois plus tard je prends mon toggle, je regarde délégable et là je prends cher parce que un mois j'avais fait ça et j'avais compté 39 heures de trucs délégables donc j'ai pas forcément délégué les 39 heures parce qu'après il faut trouver la bonne personne pour chaque truc, tu vas pas prendre 14 freelances d'un coup et tout mais Et c'est là que j'ai commencé à travailler avec Ambre, mon assistante virtuelle. C'est à peu près 10 heures par mois. Mais ça m'élague une grosse partie des choses. C'est énormément de valeur ajoutée. Donc aussi peut-être pour les freelances qui nous écoutent, qui se disent… Parce que des fois, on va des discours un peu passer. Moi, j'aime moyen en mode, si tu ne délègues pas, tu es un gros naze et tout. Déléguer, ça coûte quand même cher. Il faut peut-être un peu scaler avant de se permettre d'avoir des grosses équipes. Mais donc, il y a des façons de déléguer pas chères, des petits forfaits. Par exemple, 5 heures par mois, 10 heures par mois, ou bien des « done with you » , un petit peu des séances. Moi, j'ai pris ça, tu vois, stratégie SEO, une demi-journée de travail. Ça m'avait coûté moins de 1 000 euros, tu vois. Et du coup, c'est des petites enveloppes que tu peux te permettre. Et déjà, tu respires un peu, quoi. Comment tu… Tu te rappelles, toi, au début, quand justement, quand tu étais passée de solo à équipe, qu'est-ce que tu as fait ? Tu es passée par quelles étapes ?
- Speaker #0
Moi, je suis… Et c'est justement ça dont je voulais parler. Moi, je crois que c'est vraiment, en fait, la première marche la plus dure. Et donc, c'est pour ça que ton conseil de commencer petit est un excellent conseil. Et donc, moi, j'avais commencé par prendre une assistante virtuelle 10 heures par mois. Et donc, cette première marche, et donc, c'était notamment pour le podcast, pour quelques publis sur les réseaux, la première marche avait l'air d'être une énorme marche. Je fais ce truc et au bout de deux semaines, je lui dis non, mais en fait, je te file 25 heures. finalement on a fini par bosser 5 ans ensemble et elle a fait plein plein d'autres choses mais ce que je veux dire c'est que ça permet déjà aussi de se tester et de quel type de format on a besoin, est-ce que l'assistante virtuelle c'est un bon truc ou alors au contraire on préfère ce que tu proposais un peu ce partnership sur un sur un sujet qui nous lance sur une façon de faire etc et donc tester ça permet de le faire à petit budget et s'essayer à ça. Et en fait, et ça, c'est aussi l'âme d'être entrepreneur. En fait, il faut tester pour voir. Et si on est en train de se cramer, le jeu en vaut peut-être la chandelle de tester. Oui,
- Speaker #1
parce qu'on crée une forme de dette et beaucoup de solopreneurs en parlent de ça, notamment Aline Bartoli, on en parlait tout à l'heure. Elle a... payer cher en fait le fait de faire beaucoup de choses toute seule et elle disait qu'elle a mis à peu près genre deux ans ensuite à combler sa dette, sa dette de tout quoi, process, fatigue, épuisement, parce que voilà on fait le surhomme pendant un petit moment puis au bout d'un moment ça revient. alors une autre question pour toi Jenny c'est tout à l'heure je disais le temps est un budget mais bizarrement j'ai remarqué que les gens ont du mal quand même le budget n'est pas miscible, en gros quand tu leur dis si tu payes 10 000 euros pour ça tu vas récupérer ta vie, tu auras du temps, tu verras tes enfants. Souvent, ils ont du mal quand même à lâcher l'argent pour racheter du temps, pour racheter de la sérénité. Comment ça se fait qu'on bloque comme ça sur des investissements financiers, alors même que c'est ça qui nous permettrait de ne pas être en surmenage avec tous les coûts indirects qui seront bien supérieurs si on finit en burn-out en fait ?
- Speaker #0
En fait, moi je pense que ça tient à deux choses. La première chose, c'est le rapport à l'argent. Donc, en fait, être en paix avec l'argent et savoir que l'argent, c'est de l'énergie. Ça va, ça vient. Quand on est solopreneur, freelance, on se rend compte avec le temps qu'on est capable d'en faire venir. Et du coup, en fait, c'est une énergie qui se partage. C'est-à-dire que si on n'arrive pas à aussi payer, c'est difficile de faire venir. Donc, pour moi, il y a vraiment un truc de, OK, ça doit circuler. et puis du coup je perds mon deuxième point donc le premier point c'est vraiment le mindset donc accepter en fait d'avoir un rapport apaisé à l'argent et puis la deuxième chose c'est que c'est pas parce qu'on est seul qu'on doit pas investir en fait si on interroge des entrepreneurs et des solopreneurs à succès, c'est-à-dire qui ont pas mal d'expérience, ont eu plein d'échecs et des succès, parce qu'à succès, ça ne veut rien dire. Ils diront, en fait, c'est les investissements qui m'ont fait le plus peur, qui m'ont fait le plus grandir. Moi, je sais qu'à chaque fois que j'ai des personnes au téléphone pour faire un coaching avec moi, mais elles flippent à fond de dire, allez, j'investis en moi. Donc là, j'investis dans mon bien-être, j'investis dans mon leadership, j'investis dans ma valeur. C'est hyper dur. Et à la fin, elles me disent « Oh, mais pourquoi je ne l'ai pas fait avant ? J'ai tellement bien fait. » Donc, en fait, c'est vraiment, il faut savoir, c'est difficile en fait d'investir en fonds. Moi,
- Speaker #1
je me faisais la réflexion que peut-être c'est un vestige aussi de notre vie de salarié. Tu sais, on a des mues un peu comme ça, on laisse des pots derrière nous. Donc, le 9 to 5, c'est vendre son temps, etc. Le côté un peu servile des fois qu'on a avec nos clients, alors qu'en fait, on devrait leur parler d'égal à égal. C'est la relation manager-manager et tout. et une des dernières repos, je trouve, c'était ça, c'est investir sur sa propre formation, parce qu'en corporate, en fait, on nous paye nos trucs, après on râle, on est d'accord ou pas d'accord, on dit j'ai pas assez de formation ou j'en ai trop, mais moi quand j'ai commencé à payer en fait 4000, 5000, 6000 euros pour me former, Là, je me suis dit, OK, c'est bon, je suis une vraie entrepreneur. Je prends en charge mon propre truc. Et voilà, ça y est, bye bye la vie de salarié. Plus personne ne va s'occuper de moi. Donc, en fait, c'est le livre dont vous êtes le héros. Si tu stagnes en compétence, c'est mort.
- Speaker #0
Oui. Et puis, je pense qu'il y a un autre truc qui est important à avoir en tête. Quand on est en surcharge de travail et que donc on a du mal à dire, allez, j'investis pour avoir un peu de temps, on ne mesure pas à quel point le fait de regagner du souffle et du temps. On peut avoir un impact extrêmement positif sur le business parce qu'on va avoir beaucoup plus de recul, beaucoup plus de clarté, on va être beaucoup plus créatif et donc ça va forcément venir nourrir le business. Sauf que tant qu'on n'a pas fait, on a du mal à y croire. Au début, ça rajoute un peu.
- Speaker #1
Ça rajoute une petite charge de prendre une demi-journée par semaine pour se former, par exemple.
- Speaker #0
Oui, mais c'est aussi un espace de... Un espace où il y a de l'enthousiasme, il y a la vision des possibles. Et en fait, on a besoin de ça pour continuer sur le long terme. Parce que ce n'est pas un marathon, en fait.
- Speaker #1
C'est comme quand les gens me disaient, mais tu as été salarié diversifié, mais comment tu faisais pour avoir ton taf, la journée et ton podcast le soir ? Et moi, je disais, ça me reboostait tellement en motivation. qu'en fait, je m'en foutais de bosser deux heures de plus par jour sur mon podcast, mais c'était la folie, j'adorais. Et donc, voilà, c'est ce que tu disais, ce n'est pas deux heures de temps perdu, c'est peut-être huit heures d'énergie gagnée. Hyper intéressant, et peut-être un dernier sujet que je voulais tacler avant qu'on termine l'épisode avec ton dernier conseil, c'est l'investissement dans la sphère perso. Et ça, alors, il faudrait que j'en parle à l'occasion, mais il y a un peu ce mythe du self-made man, woman. On serait tout seul, solopreneur, comme ça, on ferait tout tout seul. Moi, je m'entoure énormément de mes pairs. Je suis dans des communautés, j'achète des bootcamps, je me forme. J'ai mon propre incubateur, j'ai ma propre équipe de freelance. Et j'ai aussi, dans ma sphère perso, beaucoup d'aides. Donc, par exemple, un des premiers trucs que j'ai fait quand j'étais en société, c'était prendre des CESU, des chèques emploi-service, pour intensifier les travaux ménagers, le jardin, la garde d'enfants, etc. Je sollicite les grands-parents. Enfin, ils ne sont pas proches de moi, mais pour partir en vacances et tout. Et je pense que je ne ferais rien sans ça. Si je n'avais pas cette soupape de sécurité dans ma vie, ménagère un peu de maman, et ça, toi qui as beaucoup de femmes, je pense qu'aussi les femmes prennent cher pour ça parce qu'elles ne lâchent pas assez leur, entre guillemets, le côté charge mentale perso. Qu'est-ce que tu en penses ?
- Speaker #0
Oui, je pense que c'est essentiel. Moi, je suis aussi team. En fait, on a besoin d'être accompagnée, que ce soit quand on est en couple par son partenaire, mais aussi par tout tous les services dont on peut bénéficier. Et après, à chacun de voir en fonction de sa bourse et en fonction de ses priorités.
- Speaker #1
Mais tu vois, parfois, il y a des gens qui vont chercher des trucs sophistiqués et qui me disent « Est-ce que tu crois que je devrais prendre un freelance, ghostwriter, copywriter, sur ci, sur ça ? » Et ils vont se coltiner cinq heures de ménage par semaine. Tu as presque envie de dire « Faites, commence par là. » Enfin bon, bref, après, je n'oublie personne. mais... Moi, je ne suis pas dans la team non plus. Il faut se faire livrer ses repas pour être performant. Ce n'est pas du tout mon délire. Moi, j'aime bien éplucher mes petits légumes bio. Au contraire, c'est un moment où je me calme et je ne fais pas de business. J'écoute des podcasts culturels. Et ça, je ne l'externaliserai jamais. D'ailleurs, il y a un des Américains que je suis, la creator science, qui dit ça. Il dit, un gourou de la productivité lui a dit, mais tu ne devrais pas tondre ta pelouse aux US. Attends, tonde ta pelouse, ça coûte 10 balles. Tu prends un mec. et il a dit mais si je continue à tourner ma pelouse parce que C'est un truc méditatif où, en fait, je pense à ma vie et tout. Et c'est un moment que je veux absolument garder dans ce chaos où tout va trop vite, comme on le disait en intro. Oui,
- Speaker #0
mais complètement. Je pense qu'en fait, il faut, si on peut, se délaisser de tout ce qui nous prend du temps et qu'on n'aime pas faire.
- Speaker #1
Voilà, c'est ça.
- Speaker #0
Vraiment, qui est une charge, quoi.
- Speaker #1
Bon, mais trop bien. Donc, qu'est-ce qu'on fait ? Un petit audit des trucs qu'on peut déléguer ? Par quoi on peut tuer comme égo ?
- Speaker #0
Je pense que l'audit des choses qu'on peut déléguer. Et peut-être ici, sans pression, on fait l'audit des choses qu'on peut déléguer, on choisit un truc et on teste. Même si c'est juste une chose, une chose qui n'est pas énorme, ce n'est pas grave. Juste pour voir.
- Speaker #1
J'adore. Allez, j'achète. Et puis, je vous glisserai dans la newsletter tâches que j'avais fait, j'avais fait les 100 tâches à déléguer en freelance. J'avais fait ça à l'époque, j'avais bossé avec Fiverr sur un sujet, qu'est-ce qu'on peut déléguer et tout. Donc, je vous glisse cette petite ressource, comme ça, si vous n'avez pas d'idées ou si vous voulez voir en plus peut-être des idées, vous pouvez les checker. Et puis, je te propose, Jenny, qu'on termine avec le gros, gros, gros dossier, avoir le droit de se reposer en freelance ou solo preneur. Allez, c'est parti. Bon bah Jenny, quand je te disais en intro que j'avais fait une grosse nocturne abusée là pour finir ma tout doux, je pense que c'est vraiment typiquement le truc qu'on fait qui n'est pas top en entrepreneur, c'est qu'on veut toujours en faire plus et du coup on procrastine notre repos. Sommeil, sieste, vacances, week-end, est-ce que tu peux nous donner un peu de contexte pour qu'on arrive à se reposer en fait, parce que cette vie est trop fatigante sinon.
- Speaker #0
alors déjà je voudrais dire que Pas d'autoflagellation, je pense qu'une grande majorité de gens ont énormément de mal à se reposer, notamment parce qu'on vit dans une société qui promeut l'ultime productivité, où chaque chose qu'on fait, que ce soit dans la sphère professionnelle ou personnelle, doit valoir le coup. Sauf que l'humain n'est pas du tout programmé pour ça. et que si vous prenez un peu d'âge, moi, je viens de passer la quarantaine, vous vous rendez très vite compte que ça ne peut pas fonctionner comme ça sur la durée. Et donc, je ne le souhaite à personne. En fait, le repos, ce n'est pas un truc qu'on mérite. Le repos, c'est nécessaire. Nos cellules ont besoin de se régénérer pour y voir clair et ne pas avoir de brouillard mental. Donc, en gros, pour bosser, on a besoin d'avoir dormi. Je veux dire, tout ça, Ça a l'air comme ça complètement basique ce que je dis, mais je pense qu'on a collectivement oublié que c'était le cas. Donc déjà, c'est un préambule. Après, j'ai bien conscience que c'est de plus en plus difficile, et moi je coach énormément sur le sujet, des femmes qui me disent « Non mais je sais que là, je dois me reposer. J'avais deux heures pour moi, mais je me suis rendue compte que je n'ai pas réussi à me reposer. J'ai quand même géré. » Plein de trucs qui traînaient à la maison. Et puis finalement, je me suis dit quand même, je n'allais pas ne rien faire pendant deux heures. Donc, je suis allée faire du sport. Et puis finalement, j'ai pris mon bouquin et j'ai lu. Parce que sinon, je me sens coupable. Moi, j'ai envie de vous dire, posez-vous à la façon dont vous voulez. Est-ce que pour vous, vous reposez ? C'est-à-dire, c'est travailler quatre jours par semaine. Est-ce que c'est prendre plein de vacances ? Est-ce que c'est faire une sieste dans votre journée de travail ? Que sais-je ? Je ne sais pas, chacun trouve son compte. Mais je pense que quand on n'a pas eu l'habitude de le faire, il faut être conscient que ça va être au début extrêmement inconfortable. Moi, je me rappelle être passée de la… Donc, mon ambition il y a quelques années, c'était il y a 4-5 ans, c'était de passer la semaine de 4 jours. Je bossais 5 jours, je voulais passer la semaine de 4 jours. Et en fait, j'ai commencé par enlever une demi-journée par semaine parce que je savais que ça allait être dur. Et donc, j'avais cette demi-journée planifiée. J'avais aucun rendez-vous, j'avais bouclé ma semaine et je m'observais genre être devant mon ordinateur à non mais là je pourrais faire quelque chose et oui évidemment je pourrais faire quelque chose. Et en fait ça m'a pris peut-être deux mois avant de vraiment commencer à apprécier ce temps où en fait je pouvais chiller, j'allais juste marcher dans mon quartier, dans le bar, boire un café. et j'étais pas en train de m'occuper de mes enfants et et Mais je suis passée par les jambes qui bougent et les doigts qui tremblent. Je suis passée par la culpabilité. Mais merde, tu es chef d'entreprise et tu es en train de prendre ta demi-journée. Mais qu'est-ce que tu fous ? Et en plus, ce n'est même pas pour faire un truc, genre une formation ou un putil. Mais c'est normal de passer par cette phase. Et donc, si vous traversez cette phase-là, les fois où vous décidez de vous reposer, vous pouvez vous féliciter. Parce que c'est normal, en fait, de passer par cette phase. Et une fois qu'elle est dépassée, alors là, ça devient un kiff ultime. Je vois à quel point je suis régénérée. Je vois à quel point j'ai des idées. Je suis hyper efficace. Donc, c'est vraiment hyper important.
- Speaker #1
Mais tu vois, en plus, je pense que c'est fondamental. Alors moi, mon obsession, c'est ça. Pour changer de business model, c'est de contraindre le temps. Parce que... Je dis aux gens, premier conseil que je dis, c'est ne vendez pas toutes vos journées et ne vendez même pas 4 jours. Vendez genre 2 ou 3 jours max, ça hérisse les poils un peu des freelances parce qu'ils disent « je vais faire moins de chiffre d'affaires » . Oui, mais du coup, ça te donne un peu de mou pour construire, peut-être prendre une journée en plus pour construire ton produit. Et moi franchement, sans cette contrainte de temps, je… Je n'aurais pas accompli tout ce que j'ai fait d'un point de vue créatif. Et donc, je me reconnais un peu dans ce que tu dis. Bon, je pense que je ne suis pas au stade où je profite encore. moi j'essaye de me forcer à pas faire de trucs de temps en temps, mais ça reste quand même très dur. Mais néanmoins, c'est ce qui m'aide aussi à me dire « Ok, en fait, ce n'est pas normal d'assumer tous les rôles à ce point. Il faut aussi que tu délègues plus, il faut que tu ailles un petit peu plus loin, que tu laisses un peu plus les rênes, etc. » Donc voilà, grosse transition pour moi. Et aussi, un petit point, on avait fait une opération cet été dans l'incubateur, c'était « Été mental d'acier » . En fait, c'est plus santé, méditation et tout, parce que Vraiment, je me suis rendue compte que personne ne faisait de pause, personne ne prenait soin assez de sa santé. Et notamment, il y avait un live sur le sommeil qui m'a énormément marquée. Et donc, j'ai tenté une petite expérimentation de faire une micro-sieste le midi, alors que je ne suis pas du genre sieste parce que je suis obsédée par la productivité. Et bien, ça m'a fait vachement bien. Et donc, je le garde de temps en temps. C'est en gros 20 minutes, tu vois, le midi. Et quitte à le programmer, en fait, et surtout dans les journées où en fait, t'es débordée. parce que c'est des journées où tu commences à faire un peu n'importe quoi avec la pression. Donc voilà, je ne sais pas si après, toi, tu as d'autres conseils pratiques ou d'autres activités qui se prêtent bien à notre quotidien de solo. Je crois que toi, tu fais pas mal de yoga aussi. Oui, alors moi,
- Speaker #0
je fais beaucoup de yoga, de la méditation. Et je dirais, en fait, le truc, c'est que le repos, c'est aussi simple qu'une petite pause dans la journée. Parfois, ce n'est pas un grand temps. donc moi ce que je vous propose est donc peut-être comme Comme défi, c'est de s'observer la semaine prochaine, ou cette semaine, et de se dire, OK, quand est-ce que j'intègre du repos ? Et donc, le repos, il peut être de simplement, on va dire, allez, trois fois dans la journée, avoir un rappel sur son téléphone portable qui dit pause. Et donc, pendant cette pause, je me lève, je prends trois profondes respirations. Je ne sais pas, je vais chercher de l'eau. Je descends, si je suis dans un immeuble, je descends en bas, je fais juste un tour du pâté de maison et je reviens. Ça prend cinq minutes, vraiment. Mais déjà, là, on a débranché pendant cinq minutes. On s'est rechargé, on a respiré profondément. Souvent, on respire très mal quand on travaille. si on n'a pas sa respiration placée.
- Speaker #1
Je viens de me prendre mes respirations, là, je suis là. C'est ouf, j'étais en apnée depuis le début du podcast. Ouais,
- Speaker #0
ouais, ouais, clairement. Et donc, ça, ça va déjà décharger. Après, ça peut être micro-sieste, comme tu proposais, c'est super. Et pour les personnes qui ont envie de s'essayer à la méditation, parce que la méditation est extrêmement efficace pour ça, si vous n'en avez jamais fait, vous téléchargez une app. Par exemple, il y a plein d'apps qui donnent un mois gratuit. Par exemple, une app que moi, j'aime bien, c'est Mind, M-I-N-D. Et vous faites juste une petite méditation de 5 ou 10 minutes qui est guidée. Donc, on vous dit exactement quoi faire en milieu de journée, par exemple, ou avant de commencer, ou alors avant de passer à la suite de votre journée le soir. Et vous allez voir, vous faites ça pendant une semaine, vous allez voir à quel point ça va vous canaliser, en fait. Et ça va vous reposer, ça va vous permettre d'être moins comme une pile électrique, en fait. Parce que c'est ça qui fatigue aussi.
- Speaker #1
C'est trop bien. J'ai trop envie là de me faire un petit défi méditation parce que j'étais du genre à me dire impossible de faire ça et tout. Et si c'est guidé, je pense que je vais pouvoir. En tout cas, j'ai envie de voir les effets parce que c'est certain que les effets sur la sérénité. En fait, être serein, c'est un truc hyper sous-estimé en freelance solopreneur. Mais je pense que c'est une des compétences, des qualités hyper essentielles à développer. Et moi, je le développe beaucoup financièrement parce que j'aide les gens à… à savoir à l'avance combien ils vont gagner. C'est ça les revenus scalables en fait. Mais je crois qu'il n'y a pas que ça. Parce qu'une fois qu'on a dépassé ça et qu'on est en sécurité financière, il y a une autre forme de sérénité à choper. Et je pense que la méditation pourrait effectivement aider. Bon ben Jenny, c'était absolument passionnant. J'espère que ça vous a plu et que surtout vous formez comme nous une résolution d'être moins intransigeant vis-à-vis de vous-même, de prendre soin de vous. Et de profiter de la vie parce qu'on est devenu free quand même. Moi, des fois, je me dis, ce n'est pas possible. Pour être libre, et puis on se fourgue tout un tas d'obligations et tout et on s'épuise, donc non, on arrête. Jenny, est-ce qu'on peut te retrouver, te lire, écouter tes conseils pour continuer aussi parce que c'est sûr que ce n'est pas un épisode d'une heure qu'on va en continuer, mais je pense qu'on peut continuer le coaching avec toi avec aussi tous tes contenus.
- Speaker #0
Alors, vous pouvez me trouver sur le podcast Sensée. Donc Sensée, c'est S-E-N-S-E. sur toutes les plateformes d'écoute. Et ce podcast est destiné aux femmes leaders. Donc, c'est des épisodes courts de coaching sur plein de sujets comme ceux qu'on a évoqués aujourd'hui. Vous me trouvez sur le site jennychamas.com et bien sûr sur LinkedIn, jennychamas, et sur Instagram, jennychamas underscore mastercoach. Et là, vous trouverez... énormément de conseils pour vous sentir pleinement aux manettes, en fait, pleinement leader, sereine de votre soloprenariat, de votre entrepreneuriat. Je serais ravie de vous répondre à vos questions.
- Speaker #1
Merci infiniment et bravo aussi, Jenny, pour ta trajectoire parce que c'est toujours plaisant de rencontrer des personnes qui ont commencé solo, qui ont scalé, qui ont développé un super business et aussi en plus abordables et sereines que toi. Ça donne des rôles modèles aussi, tu vois, où on n'est pas dans le côté « Ah ben j'ai construit un empire, mais je suis complètement cramée, je vois plus mes enfants. » Je pense que c'est pas la vie qu'on veut ici, si on écoute le board. Merci à toutes et à tous de nous avoir écoutés et à très bientôt dans les prochains épisodes. Salut les solos ! Salut Jenny, merci !
- Speaker #0
Merci Flavie, au revoir !