Speaker #0Bienvenue dans le podcast Le Bonheur est dans le Foin, le seul podcast qui t'aide à y voir plus clair dans l'alimentation de ton cheval. Moi c'est Audrey, l'hôte de ce podcast, et je suis nutritionniste équin formée à AgroParisTech par l'association française Zootechnie. Je te propose des bilans nutritionnels individualisés ainsi que des formations en ligne pour te permettre de prendre en main facilement l'alimentation de ton compagnon en crinière. La mission de ce podcast, c'est de t'aider à faire des choix éclairés pour l'alimentation de ton cheval en te fournissant... les informations dont tu as besoin pour faire ces choix. Avant de lancer cet épisode, je te rappelle que tu peux t'abonner au podcast depuis ta plateforme d'écoute préférée pour ne louper aucune sortie d'épisode. Tu peux également t'abonner à la newsletter, ainsi qu'au compte Instagram at murmure.animal afin de recevoir plein de réflexions supplémentaires. Tous les liens sont en description de cet épisode. Je te souhaite une bonne écoute où que tu sois, mais si tu vois ton cheval aujourd'hui, fais-lui plein de gratuits de ma part. Bienvenue dans ce nouvel épisode du podcast Le Bonheur est dans le Foin. Comme je te l'ai annoncé dans l'épisode précédent, on va être sur un épisode qui va être peut-être un peu plus théorique, dans lequel on va parler des différents systèmes de calcul de ration. Donc en fait, comment est-ce qu'on peut calculer la ration de notre cheval ? Parce qu'on a vu dans l'épisode précédent comment à peu près le faire avec le système français. Et je vous ai teasé qu'en fait il existait d'autres systèmes de calcul. Donc en fait, pour calculer le besoin de votre cheval... et ces apports, on pouvait utiliser différentes équations, dépendant notamment du pays où vous faites ce calcul de ration. Donc aujourd'hui, on va parler des différents systèmes de calcul de ration. Il existe trois principaux systèmes, deux vrais grands systèmes, quand on est français, plus un autre, et en fait ces systèmes sont... liés, je vous l'ai dit, à des pays. C'est-à-dire qu'on va avoir le système INRA, qui est la référence française. On a ensuite le système NRC, qui est la norme, en fait, plus la norme internationale, et notamment anglophone. Et on a un dernier système, alors je vous préviens tout de suite, c'est celui que je connais le moins, pour des raisons de langue. C'est le système allemand, donc le German Ekin-Feeding Standard. Et... Et du coup, je vous propose dans cet épisode de voir à quoi servent, enfin sur quelles bases sont basées ces trois systèmes et à quoi ils servent, les avantages, les inconvénients que peuvent avoir les différents systèmes. Alors, on va commencer du coup par le système français. Sans trop de surprises, c'est celui que je connais mieux, vu que je suis d'origine française. Donc, on va commencer par celui-là. Et après, les autosystèmes, je vais plus vous les présenter en comparaison avec le système français. Donc, le système français, il est apparu dans les années 1970-1980 avec une volonté d'avoir un système d'évaluation unique de tous les aliments pour les chevaux. C'est à ce moment-là que du coup a été créé le système d'unité qu'on connaît nous en France, notamment avec les UFC et la MADC. Les UFC, je vous rappelle, c'est l'unité fourragère cheval. La MADC, c'est la matière azotée digestible cheval. C'est l'estimation de l'énergie et des protéines nécessaires pour notre cheval. Si vous avez besoin de revoir un peu ce que c'est les composants de base de l'alimentation équine, je vous renvoie à l'épisode 1 de ce podcast. Et donc du coup, c'est dans les années 70-80 qu'est apparu ce système français. on va dire, avec justement cette volonté d'avoir un système d'évaluation unique des aliments, qui permettent du coup de remplacer facilement un aliment ou l'autre pour le cheval, donc de pouvoir faciliter justement ce calcul de ration, en remplaçant facilement de l'orge par de l'avoine, par un aliment industriel, par de la luzerne, etc. Comme tous les systèmes en fait. Le système français, donc le système INRA, permet de déterminer les besoins du cheval en fonction de son âge, de son activité physique, de son poids, de son stade physiologique. Donc est-ce que c'est un poulain ? Est-ce que c'est un cheval adulte non reproducteur ? Est-ce que c'est un reproducteur ? Est-ce que c'est un cheval âgé ? On a toutes ces différences et aussi est-ce que c'est un poney ? Est-ce que c'est un cheval de trait ? Un peu. Est-ce que c'est un âne ? Mais on va s'avouer que le système est quand même... réfléchi pour les chevaux de sport et des chevaux de trait, des chevaux de boucherie en fait. Donc les poneys, les ânes, c'est peut-être une des faiblesses du système de l'Inra. Et justement, quelles sont les autres faiblesses ? Non, je vais déjà commencer par vous présenter les points forts quand même du système Inra. Il y a deux points forts notables du système Inra, c'est qu'il a été mené sur la base d'expérience. Donc il y a eu énormément d'expérience. grandeur nature qui ont été menées et aussi d'expériences individuelles. On est sur de l'expérimentation animale, comme on a les vaches à hublots, comme on avait les vaches à hublots, normalement d'ici la fin de l'année 2024, l'exploitation des vaches à hublots n'est plus autorisée, on avait également des chevaux à hublots. Si vous ne savez pas ce que c'est, c'est qu'en fait on mettait une canule au niveau où on veut de l'animal. Au niveau du système digestif, l'estomac, l'intestin grêle, le gros intestin, cette canule était reliée à l'extérieur, permettait de relier le système digestif de l'intérieur du cheval vers l'extérieur, et donc d'y insérer des choses ou d'en prélever des choses. Dit comme ça, c'est relativement barbare, mais pour autant, ce système a permis de vraiment comprendre le cheval, de vraiment comprendre sa digestion et de faire des expérimentations. relativement poussé. Donc c'est un des gros points forts du système INRA, c'est qu'il est expérimentalement très fort. Et l'autre point fort du système INRA, c'est qu'il a été financé publiquement. Il a été financé par l'État, il a été financé par des régions, il a été financé par l'Europe. Et du coup, il n'est pas lié à des marques ou à des lobbys industriels. En tout cas, il est moins lié à des marques ou à des lobbys industriels. Par contre, Le gros point faible du système INRA, c'est qu'en fait, il n'a pas été mis à jour depuis 2012. Et il y a très peu de chances qu'il soit mis à jour. Peut-être qu'il sera mis à jour. Mais en fait, la raison pour laquelle il n'est plus mis à jour, c'est justement ce côté expérimental où l'opinion publique est de plus en plus défavorable à l'expérimentation animale. Donc du coup, on n'a plus d'expérimentation sur les chevaux. Et on a... pas encore les outils nécessaires pour faire de l'expérimentation sur les chevaux qui soit qualitative et de manière non invasive. Par exemple, on pourrait imaginer une caméra, une micro caméra que le cheval ingérerait et qui permettrait par exemple de filmer tout son tube digestif. Ça existe, mais on n'arrive pas à miniaturiser assez la batterie pour qu'elle dure dans tout le tube digestif du cheval. Vu que la digestion du cheval est extrêmement longue, on parle de 72 heures, on n'a pas de batterie suffisamment petite qui permette d'enregistrer des données pendant 72 heures. De même, on pourrait imaginer un capteur de mesure de pH qui ferait tout le tractus digestif du cheval, mais là encore, on n'a pas encore les capacités technologiques de miniaturiser cette technologie pour la faire manger un cheval et que ça ne lui fasse pas de souffrance. Pour l'instant, ce système, il est à l'arrêt. Clairement, il n'y a pas de mise à jour. Il n'y en aura pas dans les prochaines années. Il y en aura peut-être plus tard. Mais là, pour l'instant, on est au point mort depuis 2012. C'est pour ça que les dernières tables INRA que vous trouvez pour le cheval, c'est de 2012 et vous ne trouverez pas plus tard. Parce qu'il n'y a plus d'expérimentation sur les chevaux à l'INRA. Voilà ! Par contre... on va passer à un système où il y a encore de l'expérimentation, c'est le système NRC. Le système NRC, c'est pour National Research Council. C'est un système américain, qui est anglophone et qui est un peu la norme internationale, vu que la langue internationale, et notamment la langue scientifique internationale, c'est l'anglais. Du coup, c'est ce système qui est devenu la norme internationale. À la différence du système INRA, le système NRC n'utilise pas les UFC et les MADC. On va travailler en calories et en protéines brutes. Et notamment, le NRC va travailler en énergie digestible et en protéines bouts, pour quantifier l'énergie et pour quantifier les protéines. Et il y a des différences dans l'estimation des besoins en minéraux et en vitamines par rapport au système INRA. Voilà, chaque chercheur a mené ses... Enfin, chaque pays a mené ses propres protocoles expérimentaux. Et donc du coup, ben... On constate des différences dans l'estimation des besoins en énergie, protéines, minéraux et vitamines chez le cheval. À peu près classique. Par contre, l'inconvénient du système NRC, c'est que les besoins qui sont estimés chez le cheval, c'est vraiment la norme minimale pour maintenir le cheval en bonne santé et qu'il remplisse son travail. qu'il remplisse les performances sportives, le fait de reproduire, le fait de produire de la viande. Et du coup, avec le NRC, les besoins qui sont évalués pour le cheval, c'est vraiment les besoins minimaux. Donc on est plus sur du maintien en vie que du maintien en bonne santé pour le NRC. Ça va être un peu l'inconvénient de ce système. Par contre... L'avantage du NRC, c'est que l'expérimentation animale, elle continue. Elle continue aux Etats-Unis, sur les chevaux, mais elle continue aussi dans des pays émergents. On peut parler notamment de la Chine, qui va utiliser du coup le système NRC, et qui, on va le dire crûment, n'a pas la même pression sociale que la France en termes d'expérimentation animale. Et donc du coup, l'expérimentation continue avec le système NRC. Donc ça, c'est son gros avantage, c'est qu'il sera potentiellement mis à jour. Enfin, il est mis à jour et il sera potentiellement mis à jour encore dans le futur, plus facilement que le système INRA. Par contre, les autres inconvénients, c'est qu'il est peu utilisé par les marques françaises qui sont pliées au marché français, qui utilisent du coup les UFC et la MADC, qui utilisent peu l'énergie digestible et les protéines brutes. Et l'autre inconvénient de ce système, c'est qu'il est en anglais. Donc, il faut traduire. Il faut traduire, du coup. Et le dernier système de calcul de ration qui existe, c'est le système allemand, dont je vous en ai parlé, le German Echin Filling Standard. Alors, celui-là, je le connais peu, parce que, spoiler alert, il est en allemand. Et deuxième spoiler, je ne parle pas bien l'allemand. Je ne parle pas bien l'allemand, donc du coup c'est le système que je connais moins, que je connais le moins. Donc c'est celui sur lequel je vais être le plus brève dans cet épisode de podcast. Alors c'est le système allemand, de ce que j'en ai compris. On est sur en fait un mix entre l'INRA et l'ENRC. C'est-à-dire qu'on va parler non pas en énergie digestible comme dans l'ENRC, mais on va parler en énergie métabolisable. qui est la base des UFC françaises, c'est l'énergie métabolisable. Donc du coup, il y a un parallèle facile entre les UFC et les kilocalories avec le système allemand. Et dans le système allemand, on parle aussi de protéines digestibles, et non pas de protéines brutes comme on en parait dans le NRC. Donc là aussi, le parallèle est plutôt faisable avec le système français. Donc on est vraiment, si j'ai bien compris... sur un mix entre les deux systèmes. Donc, il semble présenter au système allemand les avantages du système INRA avec les avantages potentiels du système NRC, c'est-à-dire l'expérimentation animale qui va continuer, même si je ne suis vraiment pas sûre que l'Allemagne et la Suisse aient une politique d'expérimentation animale qui soit très invasive. J'en suis vraiment pas convaincue. Donc voilà, c'est un système que je connais peu. Si vous avez envie de rechercher là-dessus et que vous parlez allemand, faites-vous plaisir, il y a beaucoup de ressources. Moi j'en ai pas les capacités, j'en ai pas les connaissances. Donc voilà pour les trois systèmes de calcul de ration qui existent. Donc le système INRA, le système NRC et le système allemand, qui ont chacun leurs avantages et leurs inconvénients. Et ensuite, on a plein d'autres petits systèmes et d'outils de calcul qui sont mis au point. C'est des systèmes un peu alternatifs selon les recherches. Ça va compiler d'autres recherches. Mais c'est des systèmes qui ne sont pour l'instant pas encore standardisés, qui ne sont pas forcément acceptés, on va dire, qui ne sont pas forcément mis en pratique, en tout cas en France. En France, on est encore très attaché à notre système humain. Mais par contre, on va avoir des calculs... différents des besoins de notre cheval, notamment en protéines, en minéraux et en vitamines, selon les recherches scientifiques qui sont développées au fur et à mesure. Donc on a quand même des mises à jour de systèmes qui se font. par le travail de compilation des nutritionnistes françaises ou de nutritionnistes par exemple anglais qui ne sont pas rattachés au NRC mais qui l'utilisent mais qui ont leur envie de se différencier et donc on va avoir différents systèmes, différentes manières de calcul qui vont apparaître potentiellement pour un minéral en fonction d'une pathologie, pour une vitamine, en fonction d'un stade physiologique. Et donc ça, ça va être notamment le travail des nutritionnistes de se tenir à jour au niveau des recherches scientifiques de ce qui a été fait pour se tenir à jour et toujours mieux aider votre cheval à être en bonne santé. J'ai fait le tour pour cet épisode de podcast. Donc on a fait un peu un tour sur les trois derniers épisodes avec le coût de l'alimentation, le tableau de calcul de ration et les différents systèmes de calcul de ration. On a fait du coup un petit tour plus théorique. Et je vous propose que pour l'épisode suivant, on retourne vraiment sur la pratique. Et je vous propose de parler du coup de friandises qu'on va pouvoir donner à notre cheval, de friandises, de récompenses alimentaires et de quel choix est bon. sur notre cheval en fonction de son individualité, en fonction de son histoire. Et donc du coup, c'est dans le prochain épisode que je vous donne rendez-vous. En attendant, si cet épisode vous a plu, n'hésite pas à t'abonner à cet épisode de podcast, à laisser une note sur ta plateforme d'écoute préférée et à aller voir les nouveautés qui sont disponibles sur le site internet at murmure-animal.com ou sur Instagram, sur le compte atmurmure.animal Je te dis à très vite pour le prochain épisode et encore merci de ton écoute.